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CUNICULTURE

INTRODUCTION
La cuniculture (ou cuniculiculture) est l'élevage des lapins domestiques. Le
lapin de son nom scientifique Oryctolagus cuniculus est un mammifère
lagomorphe, herbivore par excellence. Il vivait et vit encore à l’état sauvage en
Europe du sud-ouest (Espagne, Portugal, France). Il a été domestiqué depuis
environ 500-600 ans seulement. Son élevage n'a réellement pris son essor dans
le monde que récemment.
La cuniculture a pour objet principal la production de viande, et parfois celle de
poils (lapins angoras) ou de fourrure, voire l'approvisionnement de laboratoire
en animaux pour leurs expérimentations. C'est également un élevage de loisir
pour certains, qui présentent leurs animaux de race pure lors de foires et
d'expositions. Depuis peu, le lapin est élevé aussi comme animal de compagnie.
Le déficit en viande que connaît la plupart des pays du tiers monde,
devrait mettre à l'honneur la production cunicole considérée à tort comme
marginale.
En effet, parmi les animaux domestiques, le lapin est l’espèce qui donne
le plus de viande (à forte valeur nutritive) en peu de temps (par exemple : 1,3 kg
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de carcasse en 4 mois dans nos conditions climatiques. Une lapine en climat


tropical peut produire jusqu’à 30 à 40 lapereaux en moyenne par an. Son
alimentation est simple et peut être constituée de fourrages tels que les herbes
de bord de champs, les feuilles des arbres, des graines de céréales.
La petite taille de l’animal et sa docilité constituent de grands atouts dans la
pratique de son élevage. Avec peu de moyens, il est possible de démarrer un
élevage cunicole.
L’élevage du lapin, pratiqué à une petite échelle, peut donc permettre à
chaque famille de produire de la viande pour ses besoins c’est-à-dire pour
l’autoconsommation ; sa production en grande quantité peut générer des
revenus, des profits pour l’ensemble de la famille.
Il n'existe surtout pas de préjugés (religieux) limitant la consommation de
viande de lapin. De plus, on n’utilise pas d’hormones dans l’alimentation du
lapin et aucune des maladies du lapin les plus répandues (coccidioses,
myxomatoses) n’est transmissible à l’homme. Il s’agit donc d’un excellent
produit pour l’homme.
A l’heure actuelle, l’élevage du lapin est une activité peu suivie par les
services de vulgarisation, mais qui arrive à se maintenir, avec des degrés de
satisfaction variables d’un éleveur à l’autre.
Comment peut-on élever des lapins avec succès ?
C’est à cette question essentielle que se propose de répondre ce module.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE LAPIN


I.1. HISTORIQUE
Originaire du Sud de l'Europe et de l'Afrique du Nord, le lapin sauvage
(lapin de Garenne) aurait été découvert par les Phéniciens lors de leur prise de
contact avec l'Espagne, vers l'an 1 000 avant J.C. Le lapin n'est pas un rongeur,
mais plutôt un « lagomorphe » qui signifie « formé comme un lièvre ». Dans
cette catégorie, le lapin est la seule espèce à avoir été domestiquée.

Le lapin fut donc domestiqué pour la première fois par les Romains qui en
faisait l'élevage. Cette technique fut imitée par les moines du Moyen âge et au
fil du temps, par la sélection naturelle, diverses variétés de lapins apparurent.
Plus les années passèrent, plus l'humain procédait à une sélection naturelle en
choisissant d'accoupler les plus beaux lapins ainsi que les lapins les plus en
santé, ce qui entraîna avec les années des races de lapins plus résistantes, mieux
nourries et plus appréciées des êtres humains.
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C'est au début du XIXè siècle que l'élevage de lapin en clapier se


développera et que le lapin fut disséminé dans le monde entier par les
Européens. Cependant, ce n'est que vers la fin du XIXè siècle que la cuniculture
a pris un essor considérable, favorisé par la fondation d'associations de
cuniculteurs en France et en Allemagne. Ceci afin de promouvoir la production
de lapin de chair et d'augmenter les rendements par la pratique de la sélection
massale.

I.2. ETHNOLOGIE
I.2.1. TAXONOMIE DU LAPIN
Le lapin est un mammifère appartenant :
- Au Super Ordre des Glires,
- A l’Ordre des Lagomorphes, (Leporidés et les Pikas)
- A la Famille des Leporidae, (lièvre et lapin)
- A la Sous-famille des Leporinae,
- Au Genre Oryctolagus. (lapin de garenne et lapin domestique)

I.2.2. DIFFERENTES RACES DE LAPINS


On distingue plusieurs types de races de lapins résultant de l'effet
conjugué de la sélection artificielle et de la sélection naturelle (adaptation au
milieu). On peut les classer soit suivant leur taille adulte, soit suivant leur
origine, soit suivant la nature et la couleur du poil. Le premier type de
classement est le plus indiqué.

I.2.2.1. Les races géantes


Leur poids adulte varie de 5 à 8 kg. Le potentiel de croissance de ces
races géantes peut être exploité en croisement. Elles ont des aptitudes de
croissance élevées (40-45 g/jour) ; mais ces performances sont obtenues à l'aide
de grandes dépenses alimentaires. Cependant, les qualités d'élevage (fertilité,
prolificité, qualité laitière) demeurent moyennes ou faibles. La mise à la
reproduction peut se faire à l'âge de 6 mois. Ces races sont représentées par :
- Le Géant des Flandres ; - Le Géant Papillon Français ;
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- le géant Blanc de Bouscat ; - Le Bélier Français.

I.2.2.2. Les races moyennes


Le poids adulte est compris entre 3 et 5 kg. Ce sont des races
commerciales par excellence, bonne précocité, format correspondant à la
demande en Afrique, conformation satisfaisante, chair fine et dense. On peut les
mettre à la reproduction à partir de 4 à 6 mois. Ce sont par exemple:
- le Californien ;

- l'Argenté de Champagne ;
- Le Fauve de Bourgogne ; - Le Néo-Zélandais...
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I.2.2.3. Les races petites


Elles pèsent de 2 à 3 kg. Leurs qualités d'élevage, en particulier la
prolificité, sont variables. Les individus de cette race constituent, par leur poids,
des économies en matière de consommation ; ces races ont un développement
corporel très précoce en général et parfois d'excellentes qualités maternelles.
Avec des dépenses alimentaires faibles par rapport aux races géantes et
moyennes, elles pourraient être utilisées en croisement ou même en race pure
dans les pays en développement, si l’on veut produire une carcasse légère mais
bien charnue. Exemple :
- le Petit Russe ;
- le Petit Chinchilla ;
- le Hollandais ;
- le Havane Français ;
- la race locale du Burkina.

I.2.2.4. Les races très petites


Ces races ont un poids adulte de l'ordre de 1 kg. Elles sont représentées
par le lapin Polonais dans ses diverses variétés de coloration du pelage. La
prolificité est faible de même que la vitesse de croissance. On les utilise
essentiellement pour la sélection sportive et pour des besoins expérimentaux.

I.3. LES RACES DU BURKINA FASO

Il existe deux types de races au Burkina Faso : la race locale et la race


Bobo.
1-3-1- la race locale
Elle serait probablement issue des lapins d'Europe et d'Asie qui après de
profondes mutations, se seraient adaptés au climat tropical. Elle est de petite
taille, avec un poids compris entre 1,5 et 2,5 kg. La peau est fine, le pelage peu
fourni. Elle a des oreilles minces, droites, bien mobiles et mesurant 11 à 13 cm
de long. Le corps est allongé de 50 à 53 cm. On rencontre des robes très
variées : blanc, noir, gris, fauve. Cette race est rustique, car peu exigeante vis-à-
vis des conditions d'hygiène, d'alimentation et d'habitat.
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1-3-2- la race Bobo


Elle est issue de croisements des races importées (Néo-Zélandais, Géant
Blanc) pour leur aptitude à la croissance et la race locale pour sa rusticité. La
race Bobo est donc susceptible d'une supériorité zootechnique par rapport à la
race locale. Les lapins de race Bobo ont les caractéristiques suivantes :
- ils sont de format moyen ;
- la robe est de couleur variée comme chez la race locale ;
- la peau est épaisse ;
- les oreilles sont plus longues et plus larges que celles de la race locale ;
- ils sont mieux adaptés à nos conditions climatiques que les races
importées ;
- le poids adulte peut atteindre 4 kg à 24 semaines ;
- on les met à la reproduction à partir de 5 mois.

I.4. L’ELEVAGE DU LAPIN AU BURKINA FASO


L’élevage du lapin a connu un essor particulier grâce au Projet Lapin qui
a été mis en place en 1981, et dont les activités ont été financées par la GTZ
pendant plusieurs années. Actuellement, le Projet n’existe pratiquement plus par
manque de financement. Cependant, il laisse des acquis parmi lesquels on peut
citer :
 la création, en 1984, d’un Groupement des Eleveurs de Lapins de la
Province du Houet (GELPH). Ce groupement a favorisé les échanges entre
producteurs et a constitué un bon canal pour l’amélioration des
connaissances techniques des éleveurs ;
l’amélioration du niveau technique des éleveurs, grâce à des stages et
formations diverses et à l’introduction de matériel d’élevage plus adapté ;
l’augmentation de la productivité des animaux grâce à une meilleure
alimentation et à l’introduction de géniteurs performants ;
 la création de la race Bobo ;
 le développement d’un marché moderne pour la commercialisation du
lapin ;
 l’augmentation du nombre de producteurs ;
 la promotion de la viande de lapin.
Le nombre de producteurs n’est pas connu. Selon l’ENEC II (MED et
MRA, 2004), le Burkina Faso compterait actuellement 130 672 lapins dont les
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plus gros effectifs se trouvent dans les provinces du Houet (22 465 soit 17,19
%) et du Kadiogo (22 779 soit 17,43 %).
On trouve surtout de petits élevages (de 2 à 20 têtes), mais il existe
également quelques élevages commerciaux de plus de 100 têtes.
Si l’on considère l’effectif total des lapins au Burkina Faso et le poids
moyen des carcasses, on peut considérer que l’élevage du lapin est une activité
d’importance très secondaire au plan national.
Cependant, cet élevage peut contribuer à la résolution de certains problèmes
socio-économiques à un niveau micro-économique.
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CHAPITRE II : HABITAT ET PROBLEMES D'AMBIANCE

II.1. PROBLEMES D'AMBIANCE EN ELEVAGE CUNICOLE

L'élevage de lapin mené de façon rationnelle, constitue une activité très


complexe. Il nécessite de la part de l'éleveur, une certaine compétence et une
entière disponibilité ; il doit être mené à la fois de manière rigoureuse,
minutieuse et réfléchie. A cela s'ajoute la multitude de facteurs interagissant sur
la réussite de cet élevage, ce sont : les facteurs environnementaux,
l'alimentation (surtout qualitative) et le niveau technique souvent faible des
éleveurs. Ces facteurs influencent fortement la productivité tant numérique que
pondérale et peuvent, dans une certaine mesure, être limitatives.

II.1.1. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE

Le lapin, animal à fourrure est sans glande sudoripare, par conséquent, il


supporte assez mal les températures élevées, supérieures à 25°C pendant
plusieurs jours.

L'effet de la chaleur se traduit par une baisse des performances. En effet,


la chaleur provoque, chez le mâle, une réduction de l'ardeur sexuelle d'autant
plus marquée que les animaux sont âgés, de même qu'une diminution de la
spermatogenèse. Chez les femelles, on assiste à une augmentation de la
mortalité embryonnaire, d'où une chute de la prolificité (Arveux, 1988). La
chaleur a donc un effet négatif marqué sur les paramètres de croissance et de
reproduction chez le lapin.
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Le lapin est également sensible aux basses températures (inférieures à


10°C) et surtout lorsque celles-ci persistent pendant plusieurs jours consécutifs.
Ainsi, le froid provoque une détérioration de l'indice de consommation et une
sensibilité accrue aux courants d'air et à l'humidité.

II.1.2. INFLUENCE DE L'ECLAIREMENT

L'éclairage joue également un rôle important dans la conduite de l'élevage


cunicole. Il a été montré par l'INRA (Institut National de Recherche
Agronomique) qu'une période d'éclairement de 16 h/jour, au niveau des
femelles permet une bonne acceptation du mâle et une meilleure prolificité, ce
qui favorise un maximum de production. Par contre, ce type d'éclairement est
néfaste pour les mâles qui voient diminuer leur fertilité, car la quantité de
spermatozoïdes présents dans les gonades est significativement moins
importante que celle obtenue avec moins de 16 h d'éclairement (8 h/24 h). Mais
un éclairement de 12 h permettrait d'obtenir un résultat intermédiaire. Dans nos
élevages familiaux, cet aspect de l'éclairement est tout à fait ignoré. Seuls les
éleveurs modernes peuvent utiliser un éclairement artificiel pour une production
régulière. Pour les clapiers bien ouverts (nombre d'ouvertures suffisants), la
photopériode n'affecte pas beaucoup la productivité, puisque la durée
d'ensoleillement ne varie que très peu en milieu tropical.

II.1.3. INFLUENCE DES STRESS

Le lapin est un animal très sensible au stress. Ainsi, les bruits soudains,
inhabituels ou la vue de certains animaux tels que le chien, le chat ou encore le
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changement de local provoquent une modification de son comportement, surtout


alimentaire.

En ce qui concerne les reproducteurs mâles, on note une réduction de


l'ardeur sexuelle ainsi qu'une baisse de la spermatogenèse.

Chez les femelles, il se produit des avortements, une baisse de la


production laitière ou des accidents de mise bas qui se traduisent par des
abandons de portées, du cannibalisme et des mises bas hors des nids. Les
lapereaux à l'engrais, quant à eux, connaissent une accentuation des risques de
troubles digestifs.

II.2. Bâtiment des lapins

II.2.1. Importance du bâtiment

Le rôle du bâtiment est de protéger les lapins de la pluie, du soleil, des fortes
chaleurs, des courants d’air violents, des voleurs et des prédateurs (chat, chien,
musaraigne, serpent,…). Il doit favoriser aussi un bon confort pour le travail de
l’éleveur.

La construction d’un bâtiment à lapins est indispensable lorsque le cheptel à


mettre en place atteint environ 10 cages-mères. A partir de 50 reproductrices, la
séparation entre la maternité et l’engraissement est fortement recommandée. Un
petit élevage familial n’a pas nécessairement besoin de bâtiment. Pour ce type
d’élevage, les cages peuvent être installées sous les auvents ou dans la cours
d’une habitation.

II.2.2. Types de bâtiments


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 Bâtiment construit en matériaux locaux : le bâtiment peut prendre la


forme classique d’un poulailler tel qu’il est recommandé en climat
tropical, c’est-à-dire le type semi plein air. On peut facilement monter un
clapier avec les matériaux locaux disponibles.

 Bâtiment moderne : ces types de bâtiment construits en matériaux


définitifs peuvent abriter 25 cages-mères et plus.

Dans tous les cas, les erreurs de conception d’un bâtiment cunicole peut
avoir des répercussions catastrophiques sur la rentabilité de l'élevage : coût
généralement prohibitif d'une modification - impossibilité pratiquement de
réaliser une transformation en présence des animaux. Enfin, il faut noter
également que l'investissement nécessaire par cage de mère et la suite
(mâles, engraissement, futurs reproducteurs) est très élevé et le poste habitat
représente 20 à 25 % du prix de revient du lapin; ce qui est relativement
élevé en production hors sol.
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II.3. Le matériel d’élevage


II.3.1. Les cages
II.3.1.1. Importance des cages
La conduite d’un élevage de lapins est un peu différente de celle des autres
animaux de la basse cours. Le lapin est un animal qui nécessite des soins
quotidiens et une surveillance régulière, mais surtout qui peut devenir
agressif pour ses congénères dans un espace restreint. En outre, il a besoin de
vivre dans un endroit propre. Une cage bien conçue lui permet de bien
croître et de se reproduire dans de bonnes conditions.
L’élevage au sol dans un bâtiment ou un enclos pratiqué dans les élevages
traditionnels est acceptable pour les lapins en engraissement, mais lorsqu’ils
deviennent pubères (45 à 90 jours), la reproduction devient incontrôlable
(agressivité des mâles entre eux et agressivité des lapines vis à vis des petits
des autres lapines).
Toute cage où l’animal est en contact avec le sol doit disposer de litière. La
litière peut être composée de paille, de copo de bois, de foin, de déchet de
coton industriel etc. changer la litière au moins une fois / semaine.

II .3.2.2. Types de cages en fonction des dimensions


 Cage de reproduction : c’est la cage dans laquelle une femelle met bas
et élève ses lapereaux jusqu’au moment du sevrage. Elle doit être équipée
d’une boite à nid ou à défaut, aménager une zone ou la lapine pourra
construire le nid ou elle mettra bas. Non seulement elle y mettra bas, mais
elle viendra y allaiter ses lapereaux pendant au moins les 3 premières
semaines.
La boite à nid doit être amovible pour qu’il soit facile de la nettoyer à
l’extérieur du local. Les dimensions globales de la cage varieront en fonction
de l’emplacement de la boite à nid qui peut être à l’extérieur ou à l’intérieur
de la cage.
Dans le cas où la boite à nid est installée dans la cage, celle-ci sera vaste. Les
dimensions préconisées sont : longueur : 70-80 cm, largeur : 50-55 cm (soit
environ 0,40-0,45 m²), hauteur : 40-50 cm. Si le support de cage et
l’aménagement général des cages dans le local permettent de déplacer la
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boite à nid à l’extérieur (conseillé), les dimensions de la cage seront :


longueur : 70-75 cm, largeur : 40-45 cm (soit environ 0,35 m²), hauteur : 30-
35 cm.

 Cage de mâle : c’est la case ou vit le mâle. C’est aussi la cage dans
laquelle seront effectuées les saillies. La cage du mâle peut avoir des
dimensions un peu plus réduites que celles d’une femelle ; mais dans
beaucoup de cas, les éleveurs choisissent des cases de mêmes dimensions
que celles des femelles, ce qui facilite l’évolution ultérieure de
l’installation.

NB : les trop petites ouvertures (en particulier la trappe ou porte d’accès),


ainsi que les cages trop profondes rendent la saisie des lapins et
l’entretien des cages plus difficiles. Il est toujours plus commode de
pratiquer les opérations d’élevage par des ouvertures prévues sur le
dessus que sur la façade de la cage. Ceci est particulièrement important
pour les cages de mâles car on doit pouvoir y placer les femelles à saillir
et les récupérer sans difficulté.

 Cage d’engraissement : les cages d’engraissement sont destinées à


l’élevage des lapereaux sevrés. Les lapereaux y sont élevés en groupe de
leur sevrage jusqu’à l’âge de vente ou d’abattage. Une densité ne
dépassant pas 14 à 16 lapins par m² de plancher devra être respectée.
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 Cage d’attente, de futurs reproducteurs ou de gestation


A partir de l’âge de 75 à 90 jours les futurs reproducteurs, en particulier
les mâles doivent être logés dans les cages individuelles en attendant
qu’on les place définitivement dans une cage de reproduction (de mâle ou
de femelle selon le sexe), cela évite les bagarres et les blessures. Chez les
jeunes femelles cela évite aussi de voir certaines d’entre elles devenir
pseudo gestantes si on les garde en groupe.
II.4. L’élevage au sol
Quand on n’a pas suffisamment de moyens pour acquérir ou construire des
cages, il est possible d’élever provisoirement des lapins au sol, dans la basse-
cour d’une maison. Un enclos est alors à prévoir. Le sol doit être dur pour
empêcher les lapins de creuser des terriers. Un sol cimenté ou fortement
empierré peut faire l’affaire.
L’engraissement au sol des lapins peut se faire dans un local désaffecté ou
aménagé à cet effet. Dans ce cas, le sol et les parois du local devront être
badigeonnés périodiquement avec de la chaux vive, pour assurer la désinfection.
Toutefois, l’éleveur devra veiller à l’hygiène, en disposant d’une couche de
litière de bonne épaisseur sur le sol avant d’installer les animaux. Cette litière
devrait être renouvelée périodiquement (une à quatre fois par mois suivant
l’effectif) afin de maintenir l’espace toujours propre et sec. Dans ce cas, il est
conseillé de ne pas dépasser 8 à 9 lapins par m² de sol.
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2.2.Le matériel d’élevage


Il comprend essentiellement les mangeoires, les abreuvoirs, les boites à nid, le
râtelier à fourrage.
2.2.1. Les mangeoires
Une mangeoire est toujours nécessaire dans une cage pour assurer la
distribution de l’aliment. Il est possible de fabriquer des mangeoires avec des
matériaux locaux. Tous les matériaux sont bons pour fabriquer une
mangeoire. Ce qui importe, c’est de respecter les critères suivants :
 Fixer solidement la mangeoire pour que les lapins ne la
renversent pas.
 Replier les bords de la mangeoire pour éviter le gaspillage
d’aliments qui sont coûteux à l’achat. Cela évitera en outre les
blessures des lapins.
 Donner à la mangeoire un minimum de profondeur, environ
7cm, pour faciliter la préhension de la nourriture.
 Les mangeoires en bois ou en bambou risquant d’être rongées,
elles seront renouvelées plus souvent.

2.2.2. Les abreuvoirs :


Tous les matériaux locaux utilisés pour fabriquer les mangeoires et
susceptibles de garantir l’étanchéité et l’hygiène peuvent servir aussi à la
fabrication des abreuvoirs. Il est impératif de les fixer solidement pour que les
lapins ne les renversent pas.

2.2.3. Les boite à nid


La lapine sauvage creuse un terrier (la rabouillère) dans lequel elle fait son
nid, avec les matériaux secs disponibles (pailles, feuilles…) et les poils
qu’elle s’enlève du ventre pour dégager les tétines. Les lapereaux naissent nus
et aveugles dans la rabouillère qui les protège du froid ou des fortes chaleurs,
du vent et des prédateurs. Le lapin domestique a toujours gardé ce
comportement ancestral. Dans les conditions d’élevage en cage, la rabouillère
sera remplacée par la boite à nid.
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Les dimensions classiques d’une boite à nid sont : longueur : 40 à 50cm,


largeur : 25cm, hauteur : 25cm, ouverture : 15cm de diamètre (ronde ou
carrée).

CHAPITRE III : L’ALIMENTATION


3.1. Bases Anatomiques et Physiologiques
Chez le lapin adulte, le tube digestif a une longueur totale d’environ 4,5 à 5m. Il
comprend essentiellement l’estomac, l’intestin grêle, le coecum et le colon.
- L’estomac est un réservoir contenant environ 90 à 100g d’aliment plus ou
moins pâteux.
- L’intestin grêle mesure 3m de long pour 1 diamètre d’environ 0,8 à 1 cm
- Le caecum est un réservoir de 40 à 45 cm de long et de 3 – 4cm de
diamètre. Il contient 100 à 120 g d’une pate homogène.
Le lapin se distingue par l’importance de son caecum au sein des
mammifères monogastriques.
- Le colon est un réservoir 1,5 m de long.
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Le fonctionnement du tube digestif de lapin présente une originalité par rapport


à celui
des autres monogastriques.
Après leur ingestion, les particules alimentaires séjournent brièvement dans
l’estomac, progressent dans l’intestin grêle et y sont attaquées par les secrétions
de l’intestin et du pancréas. La bile provenant du foie facilite l’action des
enzymes contenues dans les sécrétions pancréatiques et intestinales. Les
éléments assimilables sont alors libérés et absorbés par la paroi de l’intestin.
Cette première phase dure environ 4 à 5 heures (3-4h dans l’estomac+ 1/2h dans
l’intestin grêle).
Les particules non digérées et les restes des sécrétions arrivent dans le caecum
et sont attaquées par les enzymes des bactéries qui y vivent et s’y multiplient.
Des éléments assimilables issus de l’activité des bactéries sont là aussi
directement absorbés.
Après 12 à 18 heures, le contenu du caecum est évacué dans le colon, partie
terminale de l’intestin.
Selon l’heure du jour, le colon va produire 2 types de crottes :
- dans le courant de la matinée des crottes molles ou caecotrophes, en
forme de grappes de 5 à 10 petites boules, enrobées de mucus, qui sont
happées par le lapin directement à leur sortie de l’anus.
- Des crottes dures aux autres moments. Elles sont rondes, riches en fibres,
évacuées dans la litière.
Les cottes molles, riches en acides aminés et en vitamines se retrouvent dans
l’estomac et elles sont traitées comme le reste des aliments. De ce fait une
particule donnée très peu digestible peut faire plusieurs fois (1 jusqu’à 3 ou 4
fois) le trajet bouche-anus avant d’être éliminée dans une cotte dure.
Ce comportement physiologique conduisant à la production de deux
types de crottes et à l’ingestion des crottes molles s’appelle la
caecotrophie.
Le colon proximal semble avoir un rôle déterminant dans la formation
des cæcotrophes. L’ablation de 10 cm de colon proximal a pour conséquence la
disparition de la formation des cæcotrophes
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Un bon fonctionnement de la caecotrophie est absolument indispensable à la


santé du lapin. Tout dysfonctionnement peut entrainé des diarrhées parfois
mortelles. Parmi les facteurs jouant directement un rôle favorable sur la
caecotrophie, on peut citer :
- Le calme et une bonne alimentation générale de l’élevage ;
- Le respect des normes d’occupation (densité) ;
- De l’eau propre sans souillures ;
- La composition de l’aliment en particulier l’équilibre protéines-fibres-
amidon qui est tout particulièrement déterminant dans le fonctionnement
du caecum.

3.2. Les besoins alimentaires


Ce sont les femelles allaitantes qui doivent recevoir d’aliment le plus riche, le
plus concentré. En effet elles produisent chaque jour 100 à 300 g d’un lait 3 fois
plus riche que celui d’une vache et ne dispose que peu de réserves
comparativement à la demande.
Puis viennent les jeunes en croissance, suivent simplement les femelles
gestantes dont l’alimentation peut être un peu moins riche que celle des jeunes
en croissance, viennent enfin les mâles qui n’ont pas besoin d’un aliment riche.
La composition chimique de l’aliment théoriquement idéal est le suivant d’une
manière générale
Protéines brute ou M.A= 14 à 15%
Cellulose = 11 à 14%
E. Digestible = 2200 à 3200 kcal / kg d’aliment
Matière grasse = 3 à 5%
Sels minéraux = 0,8%
Vitamine = A. D. E. K. B6 et B12

Engrais Al allaitante Al allaitante et Adulte à Al mixte maternité


et gestante non gestante l’entretien et engrais
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M.P.B 16% 18 16 13 17
Cellulose 14% 12 14 15-16 14
E.D 2500kcal/j 2600 2500 2200 2500
M.G 3% 3 3 3 3
M.M 2% 3,5 2,85 0,7 3,5
Vitamine

3.3. Les aliments disponibles


Les Fourrages verts : Graminées fourragères (sauvage ou cultivés) ; les
légumineuses (fane d’arachide, pois de terre, stylosenthès, fane haricot) ;
Feuilles de céréales (sorgho, mil, maïs) ; plantes aqueuses (feuille de patate,
produits jardinier, choux, laitier) ; branchages et feuilles (manguier, citronnier,
oranger, Mélina…)
Les Fourrages secs : c’est tous ceux qu’on a vu précédemment, séchés.
Les sous-produits agro-industriels : son, tourteaux (arachide, coton, soja) drêche
de bière, de dolo.
Les aliments complets : c’est l’aliment formule selon l’idéal en fonction des
différentes productions.
Les céréales : à ce niveau il y a la concurrence avec l’homme
Les déchets mélangés : son issu du pilage, reste d’aliment, le tôt séché en
remplacement des céréales.

3.4. La consommation alimentaire

Le lapin répartit sa consommation journalière sur une quantité de petit repas


entre 20 à 30 fois par jour et notamment la nuit. La quantité moyenne
d’aliments consommés par jour (aliment sec distribué à volonté) est de :
- 150 à 350 g par lapine suivant son stade physiologique,
- 100 à 120 g par lapereaux en engraissement.
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Le lapin est un gros consommateur d’eau potable en particulier les


lapines allaitantes et les lapereaux en croissance. La consommation d’une
femelle allaitante est près de 1 litre par jour. Celle d’une femelle avec ses
petits est de 1,5 à 2 litres par jour.
La température du local influe sur la consommation alimentaire. Si elle est
élevée, l’appétit baisse ; la consommation augmente si l’on profite de la
fraicheur des températures nocturnes pour distribuer les aliments.

CHAPITRE IV : LA CONDUITE D’UN ELEVAGE CUNICOLE


4.1. Cycle de reproduction
L’ovulation de la lapine est provoquée par la saillie (la lapine est une femelle
non cyclée). Les femelles étant en général logées dans les cages différentes de
celles des mâles, c’est l’éleveur qui détermine le rythme de reproduction de son
élevage. On peut citer 3 différents rythmes de reproduction.
4.1.1. Le rythme extensif
La femelle est remise au mâle 1 à 2 mois après la mise bas c’est le cas des
élevages fermiers à alimentation plus ou moins pauvre on a 4 à 6 mise bas / an.
4.1.2. Le rythme semi intensif
Les femelles sont réacouplées une dizaine de jours (10 à 15 jours) après la mise
bas. On obtient 7 à 8 mise bas / an.
4.1.3. Le rythme intensif
Les femelles sont immédiatement réaccouplées après la mise bas. La saillie est
effectuée dans les 36h suivantes la mise bas et le sevrage des jeunes intervient à
26 – 28 jours d’âges. On obtient 10 à 11 mise bas /an. Cela nécessite toutefois
une bonne alimentation et un bon niveau de technicité. Il est à noter qu’une
combinaison des différents rythmes peut se faire suivant la situation des
animaux et de l’élevage.

4.2. La saillie
22

Elle a toujours lieu dans la cage du mâle, elle peut être contrôlée c-à-dire
surveillée par l’éleveur ou libre. La femelle est prise dans sa case pour être
déposée dans la cage du mâle. Si la femelle accepte le chevauchement et si le
mâle effectue la saillie, on ramène immédiatement la femelle dans sa cage, si
elle refuge, l’éleveur peut l’assister dans le cas où elle est en chaleur ou changer
de mâle, dans le cas contraire le remettre au mâle le lendemain.
La saillie contrôlée doit se faire de préférence le matin ou le soir. Il faut éviter
les heures les plus chaudes de la journée.
Comment savoir si la saillie a eu lieu ou pas :
Après une saillie réussie, le mâle se retire brusquement de la femelle avec ou
non une chute sur le côté, souvent en poussant un cri.
En rythme de reproduction intensif, un mâle suffit pour 7 à 8 femelles et en
rythme extensif 1 pour 10 à 15. Il ne faut pas utiliser le mâle plus de 3 à 4 jours
par semaine et pas plus de 2 à 3fois / jours.
Chez les lapines recevant un aliment concentré équilibré, l’âge à la 1 ère saillie est
entre 4 et 5 mois. Une saillie tardive réduit la productivité annuelle des femelles
qui deviennent grasses.
En élevage extensif utilisant des aliments plus ou moins équilibrés l’âge à la
1ère saillie est entre 7 et 8 mois.
D’une manière générale, la femelle doit avoir 80% environ du poids moyen
adulte lors de la 1ère saillie.

Les étapes de la saillie


4.3. Le contrôle de la gestation
L’état de la gestation est contrôlable par palpation abdominale entre 10 et 14
jours après la saillie. Après cette date la palpation peut provoquer des
23

avortements. Si la palpation est négative. La femelle est aussitôt remise au mâle,


cela évite des pertes de temps.
Comment s’effectue la palpation ? L’animal posé sur un support, une main saisi
la peau au-dessus des reins et soulève l’arrière train, l’autre va localiser la
colonne vertébrale et repérer les embryons qui ressemblent à un chapelet. La
main se glisse sous la paroi abdominale entre les cuisses le plus haut possible de
la direction montante jusqu’au contact du râble (partie entre la croupe et le dos)
et redescend légèrement. Ne pas confondre avec les crottes, le chapelet de crotte
dur va de l’anus vers le sternum sur 1e vingtaine de cm et à 1 point de départ
fixe (l’anus) par contre le chapelet d’embryon se déplace d’avant en arrière et
est présent sur toute la largeur de l’abdomen.
Le pseudo gestation : elle peut se produire suite à un accouplement entre lapine
ou à un accouplement stérile qui provoque une libération d’ovules. Ce pseudo
gestation dure de 15 à 17 jours. Pendant cette période la lapine présente tous les
signes de gestation et refuge le male. La fin de la pseudo gestation est
accompagné de l’apparition d’un comportement maternel et de la confection
d’un nid, c’est alors qu’il faut la remettre au mâle pour un accouplement
véritable.

4.4. La mise bas


La lapine met généralement bas la nuit. La durée de la gestation est de 31 jours
en moyenne plus ou moins un jour. La mise bas dure généralement de 15 à 20
minutes pour l’ensemble de la portée. Les premiers nés commencent à téter leur
mère pendant que celle-ci termine de mettre bas.
La mise bas doit être préparée (surveillance, mise en place d’une boite à nid,
changement de litière etc.) a compter du 27 – 28e jours suivant la saillie pour
toutes les femelles si la palpation n’est pas faite. Après la mise bas, il faut
contrôler le nid pour enlever d’éventuel mort et les enveloppes fœtales qui
n’auront pas été consommées par la mère.
24

Nombre de lapereaux à la naissance par portée : 1 à 12 (5 à 7 en moyenne


en zone tropicale.
Accidents possibles qui peuvent se produire pendant la mise bas.
1) La mise bas peut avoir lieu sur le grillage ou hors du nid ; cela se produit
dans le cas lorsque la femelle refuge le nid à cause des mauvaises odeurs
ou lorsqu’elle est dérangée au début de la mise bas, ou souvent chez les
jeunes femelles.
2) Le cannibalisme : la mère dépouille ses petits et les mange, le manque
d’eau de boisson est la cause la plus fréquente, il s’agit donc le plus
souvent d’une faute d’élevage. Si tout est en ordre et que le phénomène se
renouvelle, il faut supprimer la mère, si c’est généralisé à un grand
nombre, revoir toutes les conditions du bon fonctionnement de la
reproduction.
3) L’abandon des portées : c’est le plus souvent le fait des jeunes femelles
adultes dont la monté laiteuse ne se fait pas ou bien se fait trop tard. Si
une femelle abandonne deux portées, il faut l’éliminer.

4.5. Les adoptions


Le transfert de petits d’une portée trop importante ou bien à la suite d’une
indisponibilité de la mère, est possible vers portée insuffisante ou vers une très
bonne mère. Il faut cependant observer quelques précautions :
1) Ne pas faire adopter plus de 1 ou 3 lapereaux à une mère.
2) Faire adopter des lapereaux d’âges et de poids correspondant : un
maximum de 48h d’écart d’âge entre les petits adoptés et les petits de la
mère adoptive est conseillé.
3) Effectuer le transfert dans les 5 premiers jours au plus qui suivent la mise
bas.
Nous distinguerons l’adoptions de petits chauds ayant tétés et endormi et de
lapereaux froids (morts de la mère). Dans cette dernière situation, il est
souhaitable de réchauffer les jeunes avant le transfert.
Le réchauffage se fait dans une cage où il y a une mère et ses petits et on retire
la mère, puis on mélange les petits froids aux autres petits et en bout de
quelques temps, les petits prennent une certaine température en se frottant aux
autres.
25

4.6. La lactation
Elle démarre très rapidement. Le lait et l’unique nourriture des petits jusqu’au
15e – 18e jours ou ils débuteront leur alimentation solide en se servant dans la
mangeoire de la mère. La production de la mère est souvent en partie limitée par
la gestation suivante dans le cas de rythme intensif. La lapine donne à téter à ses
petits une fois / jours dès le lever du soleil (tôt le matin) ; si les lapereaux sont
remuants, ils cherchent la mère lors de la visite des nids, il faut sortir celle-ci et
observé ses mamelles, si elles sont dures il peut s’agir des mammites. L’éleveur
doit vérifier également le bon fonctionnement des abreuvoirs et la disponibilité
de l’eau.
4.7. Le sevrage
C’est la période à laquelle, les jeunes cessent définition d’alimentation à base de
lait de leur mère pour une alimentation à base d’aliment sec grossier ou
concentré ; c’est le moment ou l’éleveur s’épare les petits de leur mère. Chez les
lapins le sevrage est dit brutal c’est-à-dire qu’il s’effectue en une seule fois.
Tous les petits sont retirés de la mère en même temps, ceci ne pose pas de
problème lorsque la mère est de nouveau gestante. Si la mère n’est pas encore
gestante, sa production laitière à tendance à être un peu plus abondante et la
séparation des petits doit être suivie d’une surveillance des mamelles.
Le sevrage a généralement lieu entre le 26e et le 30e jours.
4.8. Le sexage
Prendre la queue entre l’index et le majeur, une légère pression entre le pouce
et l’index dans un premier temps et du pouce vers l’abdomen ensuite permet
une inversion ou retournement ou évagination de l’ensemble de l’appareil
génital et de l’anus.
L’appareil mâle s’extériorise nettement plus, l’inversion permet de dégager un
petit tube (pseudo pénis) de 4 à 6 mm).
Par contre chez la femelle, la vulve se
Présente sous la forme d’une fente.
Chez les lapereaux plus âgés (1 mois et
Plus), une légère pression fait facilement
Ressortir le pénis des mâles ou met en évidence
26

La fente vulvaire de la femelle.

4.9. L’engraissement
Après le sevrage, on procède à l’engraissement des jeunes qui correspond à une
période de croissance engraissement qui va jusqu’à l’abattage. Pendant cette
période le lapin doit avoir des aliments à sa disposition de façon permanente.
En élevage extensif où l’alimentation est moins équilibrée, l’engraissement dure
de 4 à 6 mois.

4.10. Manipulation des animaux


L’éleveur doit manipuler ses animaux le moins possible. Cependant il a à le
faire à plusieurs reprises : sexage des futures reproductrices, identification,
contrôle de l’état sanitaire, soins courants, injection, palpation des mères,
transfert de cage. Ces manipulation seront toujours réalisées dans le calme sans
brutalité, ni précipitation avec si besoins l’aide de support. La fermeté de prise
est indispensable, l’animal ne doit pas se débattre. Une prise franche sans
brusquerie assure un contrôle et évite les accidents : griffure pour l’éleveur,
blessure de l’animal.
27

Pour prendre en main un jeune lapereau de 500 à 800 g les points de prise pour
la contention sont les oreilles et la peau du râble. Pour attraper un animal dans
une cage, ouvrir celle-ci sans brusquerie pour ne pas surprendre, approcher
lentement la main sans mouvement de recul et toujours par l’arrière, saisir
l’animal par la peau à la hauteur des épaules ou légèrement en arrière de celle-
ci, mais pas trop pour éviter le décollement au niveau des mamelles.
Pour transporter l’animal sur une plus longue distance ou si l’animal est lourd
ou pour transporter une femelle gestante, il faut le placer sur l’avant-bras, les
mains placées sous les cuisses arrière et sur le dos, la tête entre le bras et le
corps.
Ce qu’il ne faut pas faire en manipulant un lapin c’est de saisir par les oreilles
ou par les pattes arrière en ce qui concerne les adultes, évité absolument de
manipuler les femelles gestantes après le 25 e jour de la gestation.
28
29

CHAPITRE V : LES MALADIES

Tableau : Principales maladies du lapin (Sources : Abrégé de Production Cunicole, 1985 et Mémoire de l’éleveur de
lapin, 1986)

Maladies Causes Symptômes Lésions Age des Traitement


animaux

5.1. AFFECTIONS DIGESTIVES

- gros ventre - Intestin - Jeunes (1-3 - Utiliser des produits


congestionné sur mois) à base de sulfamides
- Diarrhée profuse
dans l’eau de
toute sa longueur (adulte
Coccidiose - paralysie du train boisson
plus tard - tache souvent
arrière
Intestinale Emeria (10 espèces) blanchâtre
résistants
- Amaigrissement
mais
- Mort brutale
réservoirs)
30

Cysticercose Larve de Taenia - Diarrhée Boules d’eau fixées Adultes


sur le foie, le
Pisiformis - Ballonnement principalement -
mésentère ou dans le
Taenia du chien muscle

- Déséquilibre - Gonflement - Lésions Jeunes - Streptomycine 0,5g/l ou


alimentaire abdominal hémorragique
moins de 3 Néomycine pendant 4
compliquée d’un - Grottes recouvertes variable dans mois jours
Entérite
colibacille de l’intestin grêle
mucoïde
- Association fréquente mucus - Contenu gélatineux
- Vinaigre 10 ml/l 7 jours
avec la du
- Diarrhée gélatineuse
coccidiose intestinale puis colon et du gros
intestin
- liquide parfois teinté
de
sang
- Mort 8-20-30% en 15
jrs
31

- Déséquilibre - Prostation-diarrhée - Caecum Surtout adulte - Diminuer la ration


alimentaire hémorragique principalement
- Gonflement - Donner de la paille
femelle après
(protéine-cellulose) abdominal - Foie durci, aspect
mise-bas - Vinaigre dans l’eau 10
cuit
- Changement brusque de - Arrêt de lactation ml/l 3-7
ration - Rein décoloré,
- Mort + rapide Jours
friable
- Stress
- Putréfaction rapide
Entérotoxém - Intestin dilaté vide
- Défaut ou insuffisance
ie
- Tâche hémorragique
d’abreuvement
de
- Germes : E. Coli-
l’intestin et du
Salmonelles
caecum
- Suralimentation des
mères en
fin de gestation

Oxyurose Vers intestinaux - Ballonnement - Ecchymoses sur les Adulte - Tétramisole 10% 0,4
Strongylose alternance ml/kg eau
muqueuses
32

Trichinose - Oxyure diarrhée-constipation stomacales et - Tartrate de Pyrantel 12,5


mg/kg
- Strongle - Amaigrissement- intestinales aux
anémie endroits où Eau
- Trichine
sont fixés les vers

5.2. AFFECTIONS RESPIRATOIRES

Coryza - Environnement - Eternuement en série Sinus remplis de pus Tous âges - Elimination des malades
contagieux défavorable
- Ecoulement nasal - Traitement AB
- Mauvaise qualité de clair puis
l’air :
épais ensuite purulent
froide-humide
- Evolution + rapide
poussiéreux
- Amaigrissement
- Courant d’air
- Stress-fatigue
33

Pasteurellose - Généralement - Difficultés - lésions des cornets Tous âges - Elimination maladies
complication respiratoires nasaux
- Traitement collectif
d’un coryza avec divers - Arrêt de - Pleurésie-
- Tétracycline 0,5 g/l 5-6
germes, l’alimentation Pneumonie
jours
- Colibacille-Bordetella - Mort rapide 2-3 jours - Poumon (rouge-
- Traitement individuel
clostridium ; Perfingens noirâtre
- Autres manifestations DH
: foncé). Péricardite
Streptomycine 100 mg/kg
abcès
Abcès-mammite- 3 jrs
sous cutané
avortement épais
jetage
vaginal

5.3. AFFECTIONS DIVERSES

Staphyloccus aureus Abcès purulents dans - Jeunes Elimination malades


contamination par les ganglions désinfection locaux
34

l’environnement (lait- lymphatiques du corps Surtout mesures d’hygiène


aliments) et des viscères (cou,
Abcès
épaule, plis du genou,
mésentère)

Gale des Acariens : Chorioptes Croûtes jaunâtres dans - Tous âges Local avec acaricides
oreilles spect, Psoroptes spec. l’oreille
- Torticolis
- Troubles nerveux

Listériose Lioteria monocytogenèse - Gonflement du foie antibiotiques


qui est parsemé de
Tétracycline ou
petites taches
Chloramphénicol
blanchâtres : -
gonflement des
ganglions
lymphatiques

Mallophagie Consommation de - Tous âges Equilibrer l’alimentation


35

- Alimentation trop riche poils


- Insuffisance de
cellulose

Myxomatose Virus de sanarelli - gonflement des - Elimination malades


* transmis paupières
- vaccin vivant
- insectes piqueurs - oedème de la
hétérologue : 0,5ml animal
conjonctive des
- blessures diverses à 2-3 mois d’intervalle
muqueuses nasales et
- alimentation génitales - Lutte contre les insectes
piqueurs
- aspérités du matériel - Prostration
- aiguilles ou seringues - Mort en 8-10 jours

Staphylococ - Infection générale Elimination des malades


cie mammite-métrite,
Traitement collectif
abcès sous-cutanés
Triméthoprime sulfa-
- Maux de pattes
liquide : 0,25 ml/kg vif 6-
pustules cutanées-
8j eau renouveler 15 jrs
36

diarrhée Traitement individuel


spiramycine 50-100 mg/kg
vif 4 jours

Toxoplamos Taxoplasma gondii Gonflement du foie


e Transmission par
Oedème pulmonaire
excréments
ganglions
lymphatiques gonflés

Tularémie Pasteurella tularense Nodules blanchâtres


contamination/excrément dans les poumons,
s Francisella tularensis foie, rate

Maladie de Bacterium piliformis fèces du colon et du Tétracycline


Tyzzer souvent associé à caecum liquide
Spectamycine
Escherichia coli -favorisé
Muqueuse rouge
par certaines substances Néomycine
parfois petites taches
37

toxiques contenues dans blanchâtres dans le


les aliments, les foie
refroidissements
38

D'autres troubles d'origines diverses, parfois liés à la captivité, sont observés


chez les lapins :

- La malocclusion dentaire se caractérisant par une pousse anormale des


dents, empêchant l'animal de s'alimenter convenablement. Les lapins
peuvent aussi souffrir de maux de pattes et d'escarres plantaires, causés
par exemple par des grillages au sol trop fins ou trop humides ;
- Le toilettage du lapin peut conduire à des occlusions intestinales liées à
l'ingestion de poils qui forment des pelotes. Le lapin peut être
empoisonné par le biais de produits chimiques, de médicaments humains
ou de plantes et de légumes toxiques pour cet animal. Les troubles causés
vont d'un simple affaiblissement à la mort de l'animal, en passant par
divers problèmes digestifs.

5.4. Problèmes de mortalités

5.4.1. chez les jeunes

Partout dans le monde, les cuniculteurs sont confrontés à des problèmes de


mortalité surtout des lapereaux, d'une part entre la naissance et le sevrage et d'autre
part aussitôt après le sevrage. Cette mortalité très importante a une extrême variété
de causes parmi lesquelles on peut citer :

- l'influence de l'environnement,
- des facteurs liés aux lapereaux,
- les effets des caractéristiques de la portée (poids - taille)
- etc.
39

En tout état de cause, un certain taux de mortalité reste admis en élevage


cunicole, car il est inévitable du fait de la fragilité même des jeunes animaux ;
l'éleveur n'a pas de moyen d'action sur ce type de perte.
Un taux de mortalité de 12 à 18 % peut être acceptable, mais lorsque ce taux
atteint ou dépasse 30 %, cela devient inquiétant.
De nombreux chercheurs ont étudié l'importance des mortalités entre
naissance et sevrage, ainsi que l'influence de différents facteurs sur ces mortalités.
Quant aux mortalités à l'engraissement, elles pourraient être le résultat d'une
interaction de facteurs infectieux, nutritionnels et physiologiques.
Les facteurs favorisants sont constitués par le stress (sevrage, climat, bruit,
microbisme élevé), l'alimentation et la flore intestinale.
Le déclenchement des troubles serait l’œuvre des facteurs qui provoquent une
destruction de la muqueuse intestinale par diminution de la résorption intestinale et
ralentissement du transit digestif.

5.4.2. chez les adultes


Les mortalités chez les adultes sont surtout dues à des erreurs d'alimentation
provoquant, le plus souvent, l'entérotoxémie qui est un accident dû à un excès
d'azote dans le sang (excès d'urée). Ceci favorise le développement des germes.
L'entérotoxémie est caractérisée par une accumulation de gaz puis une mort rapide.
Une alimentation insuffisante, des troubles respiratoires peuvent également
être à l'origine de mortalités par suite d'un amaigrissement excessif de l'animal.
40

CONCLUSION

Le lapin domestique vit en moyenne entre cinq et huit ans, avec un maximum de
quinze ans.

La chair du lapin est tendre, savoureuse, peu grasse et très nutritive. C’est l’une
des viandes des fins gourmets. C’est aussi, par excellence, la viande des
personnes ayant des problèmes cardiovasculaires placées sous régime, parce
qu’elle contient un très faible taux de cholestérol. Toutefois, la bonne réussite
d’un élevage dépend aussi bien des conditions d’élevage que de l’éleveur. Le
plus souvent lorsque les problèmes surgissent dans un élevage, on a tendance à
ignorer les facteurs humains tout en incriminant uniquement les animaux et les
conditions d’élevage. De nos jours, il n’est pas rare de constater que dans un
même groupement de producteur appliquant les mêmes techniques et recevant
les mêmes conseils, il y a des éleveurs qui réussissent merveilleusement alors
que d’autres échouent. Ceci nous amène à penser que le comportement de
l’éleveur est déterminant dans la réussite de son entreprise.

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