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III – Mode de transmission des Cestodes :

Sont des plathelminthes mésoparasites, à corps aplati, foliacé ou rubané et le plus souvent segmenté. Ces vers possèdent un
organe de fixation à l'extrémité antérieure (scolex). Ces vers sont toujours dépourvus de tube digestif. La plupart des espèces
ont un cycle hétéroxène comprenant un, voire deux hôtes intermédiaires.

Le plus souvent, ces vers sont hermaphrodites. Ces vers, lorsqu'ils possèdent un corps segmenté (Tænia), disposent juste à
l'arrière du scolex d'une zone de croissance continue à partir de laquelle se forment les segments ou proglottis. Chaque
segment dispose d'un appareil reproducteur complet. L'ensemble du ver, c'est-à-dire la partie antérieure munie de son
scolex et tous les proglottis attachés forme le strobile. Au fur et à mesure que les segments ont atteints leur maturité
sexuelle, c'est-à-dire qu'ils sont bourrés d'œufs, ils se détachent (cucurbitains).

Il existe aussi des cestodes non segmentés ou ne disposant que d'un seul segment. Dans ce cas, le segment ne se détache
jamais du strobile.

On sépare le cycle des Cestodes en deux catégories :

Les cycles aquatiques : dans l’œuf se forme un embryon cilié ; le coracidium qui a la faculté de se déplacer grâce a sa
couronne ciliaire. S’il est avalé par un hôte intermédiaire (généralement un Crustacé) il donne le deuxième stade
larvaire : le procercoide. Si ce 1er HI est mangé par un vertébré aquatique, il donne le 3ème stade larvaire infestant: le
plérocercoide, lequel donnera l’adulte Cestode chez l’HD vertébré.

Les cycles terrestres : il n’y a pas de stade cilié coracidium mais un embryon entouré d’une coque et possédant six
crochets ; l’embryon hexacanthe. Le premier HI présente le parasite sous forme de larve cysticerque ou
cysticercoide et quand cet hôte sera pris par l’hôte définitif la larve se transforme en Cestode adulte. Les hôtes
paraténique sont fréquents chez les Cestodes.

1- Diphyllobothrium latum :

Le bothriocéphale est un grand cestode qui atteint 10 à 15 mètres. Le


scolex présente deux fentes longitudinales, les bothridies. Les
derniers anneaux de la chaîne, qui peut en comporter jusqu’à 4
000, plus larges que longs, ont un aspect trapézoïdal (figure
21.3). Le pore génital de chacun d’eux est médian et ventral ; il
libère dans l’intestin des œufs operculés (60-70 μm × 40–45 μm).

Le cycle est aquatique (figure 21.6) : après maturation, l’œuf


libère un embryon mobile (coracidium) qui, ingéré par un
crustacé copépode, donne une première forme larvaire
(procercoïde). Ce copépode ingéré par un poisson d’eau douce
carnivore (brochet, perche, salmonidés) permet à la larve de se
transformer en une forme infectante (plérocercoïde). Le
réenkystement de la larve plérocercoïde est la règle dans la
chaîne alimentaire des poissons dulçaquicoles. L’Homme et
les mammifères ichtyophages (chien, chat, loutre, ours…) se
contaminent par ingestion d’un poisson infecté cru ou peu cuit.
Dans l’intestin grêle, le ver parvient à maturité en 3 mois. La
pérennité de la parasitose est assurée par les poissons, hôtes
intermédiaires, et leurs mammifères prédateurs, hôtes définitifs.
2 – Taenia saginata :

À maturité, les proglottis se détachent un à un du


strobile. Plusieurs anneaux mobiles forcent activement le
sphincter anal en laissant échapper des œufs ou des
embryophores dans les plis de la marge anale.

Dans le milieu extérieur, les anneaux sont lysés et libèrent les


œufs (environ 80 000 œufs par anneau, soit plus de 150 millions
par an), qui sont très résistants dans le milieu extérieur. Ils sont
disséminés sur le sol, les égouts, les pâturages, ils sont retrouvés
dans les boues résiduaires utilisées en agriculture. Après
ingestion par un bovidé, les embryophores, contenant des
embryons hexacanthes, sont digérés par les sucs gastriques, les
sucs intestinaux et la bile. Les embryons libérés traversent la
muqueuse intestinale. Ils disséminent dans tout l’organisme par
voie sanguine et lymphatique. Ils se localisent principalement
dans les muscles pour former en 3 à 4 mois des vésicules de 5
mm à 10 mm : les larves cysticerques. Le cysticerque comporte
un scolex invaginé avec quatre ventouses. Sa durée de vie est en
moyenne de 20 à 30 mois, puis il se calcifie. Le même hôte peut
héberger de nombreux cysticerques à plusieurs stades
d’évolution. Les cysticerques résistent 40 jours dans les
carcasses à 4 °C et 4 heures à – 10 °C. Ils sont détruits à 45 °C.

La contamination de l’Homme (hôte définitif) se fait par


ingestion de viande de bœuf (hôte intermédiaire) contaminée,
crue ou mal cuite, contenant des larves cysticerques
vivantes. Dans l’intestin grêle, particulièrement dans le
jéjunum, le scolex s’évagine, puis se fixe sur la muqueuse et donne un adulte en 3 mois.

3 – Hymenolepis nana :

Les adultes, souvent nombreux, mesurent 3 cm au maximum.


Leur chaîne est constituée d’anneaux beaucoup plus larges
que longs dont les pores génitaux, un par anneau, sont tous
situés sur le même côté. Le scolex porte une seule
couronne de crochets. Les œufs hexacanthes émis dans
les selles mesurent 30 μm à 50 μm de diamètre.

Le cycle à l’origine de l’infestation de l’Homme (souvent


un enfant) est le plus souvent direct et entretient la
parasitose par auto-infection. À partir de l’œuf ingéré
avec des crudités souillées, l’embryon hexacanthe est
libéré et pénètre dans l’épaisseur d’une villosité, y
évolue en larve cysticercoïde (forme microscopique non
vésiculeuse contenant un seul scolex invaginé) en
quelques jours ; celle-ci retombe dans la lumière de
l’intestin, se dévagine et donne naissance à l’adulte
dont les œufs commencent à apparaître dans les
matières fécales 1 mois environ après l’infestation.
Un cycle indirect, beaucoup plus rare, passe par un
insecte, hôte intermédiaire (ver de farine, charançon…).
L’Homme est donc le plus souvent à la fois hôte définitif et hôte intermédiaire.
4 – Archigestes sieboldi :

Cestode aquatique monoxène, parasite de l’Annélide Polychète


Tubifex tubifex ; les œufs sont évacués à la mort de l’Annélide. S’ils
sont avalés par le Tubifex ils libèrent un œuf embryonné qui donne
directement dans la cavité générale un procercoide progénétique
(acquisition d’une maturité sexuelle précoce = adulte).

IV – Mode de transmission des Nematodes :


Tous les Nématodes ont une forme monotone, ce sont des vers ronds. Ils font partie du groupe des Acœlomates.
On retrouve au sein des Nématodes des formes parasites et des formes libres, ces derniers ayant conquis tous les milieux
(marin, eau douce, source chaude, sol, habitat semi-terrestre, Antarctique, etc.).

Les Nématodes sont pourvus d’une cuticule, d’où une croissance et un développement entrecoupés de 4 mues.
La larve L3 (après la deuxième mue) est en général le stade infestant, responsable de l’invasion de l’hôte définitif Vertébré.
Les cycles des Nématodes peuvent être simples (holoxènes) ou complexes (hétéroxènes).

Cycles holoxènes :
1. Entérobius vermicularis :

Responsable de l'oxyurose est une helminthose (maladie due à


un Helminthe) intestinale, fréquente, strictement humaine et
familiale. L'oxyure adulte est un ver rond et blanc. Le mâle
mesure 5 mm de long. La femelle, de 10 mm, seule visible sur les
selles ou la marge anale, a un corps effilé à l'extrémité postérieure.
Ils vivent dans la région cæcoappendiculaire. Les femelles gravides
migrent vers la marge anale, s'y accrochent et pondent des milliers
d'œufs au niveau des plis radiés. Cette ponte est vespérale et
nocturne. Les œufs sont pondus embryonnés, rapidement infestants
: cette particularité permet l'auto-infection.

La contamination se fait par ingestion des œufs émis dans le milieu


extérieur. La grande quantité d'œufs embryonnés présents dans
l'environnement des patients (chambres en milieu familial,
collectivités d'enfants, casernes, pensionnats…) explique la forte
contagiosité de cette parasitose. Les œufs restent viables plusieurs
jours dans les vêtements, les draps, sur les objets et sur le sol. Un
sujet sain s'infecte facilement en portant les mains ou un objet
souillé à la bouche. La contamination peut se faire par inhalation des
œufs remis en suspension dans l'air. Les œufs éclosent sous l'effet des sucs digestifs et libèrent les larves dans l'intestin
grêle. Elles deviennent adultes après plusieurs mues dans la région cæcoappendiculaire. Le cycle dure 28 jours, il est
monoxène et court.

2. Ascaris lumbricoides :

Les mâles mesurent 12 cm à 17 cm de long et 2 mm à 4 mm de


diamètre ; leur extrémité postérieure est recourbée en crosse.
Les femelles mesurent 20 cm à 25 cm de long et 3 mm à 6 mm
de diamètre et peuvent pondre jusqu’à 200 000 œufs par jour.
De couleur rosée, les ascaris adultes vivent de 6 à 18 mois dans
le jéjunum où ils ingèrent les particules alimentaires.

Après ingestion d’œufs embryonnés (crudités, fruits, eau


souillés), la larve L3 est libérée dans le tube digestif. Elle
traverse la paroi intestinale et gagne le foie où elle séjourne 3 à
4 jours, y subissant les une mue, puis atteint le poumon par
voie sanguine ou elle effectue sa dernière mue. La larve
traverse alors la paroi de l’alvéole pulmonaire (au 10e jour),
remonte l’arbre bronchique jusqu’au pharynx où elle est
habituellement déglutie, et gagne le jéjunum où elle devient
adulte. Les femelles commencent à pondre environ 2 mois ➊ et ➋ Maturation des œufs dans le milieu extérieur. ➋ à ➎ Migration
après ingestion de l’œuf. L’embryon infestant n’apparaît larvaire tissulaire. ➏ et ➐ Phase intra-intestinale (phase d’état).

qu’après un séjour de quelques semaines dans le milieu


extérieur. Sa maturation est facilitée par une température et une hygrométrie (humidité) élevées.

3. Ankylostoma duodenale :

L’Homme s’infeste par voie transcutanée. La pénétration active de la


larve strongyloïde se fait essentiellement au niveau des pieds,
exceptionnellement par voie buccale.
Par la circulation générale, les larves atteignent successivement le
cœur droit puis traversent les alvéoles pulmonaires, remontent vers
le pharynx où elles sont dégluties dans l’œsophage. Elles deviennent
adultes dans le duodénum vers le 40e jour. Les œufs sont éliminés
avec les fèces. Ces œufs, dans le milieu extérieur, s’embryonnent en
1 à 2 jours et libèrent une larve rhabditoïde. En quelques jours, la
larve subit deux mues et devient une larve strongyloïde infestante.
Elle peut résister de nombreux mois en milieu humide. Les larves
enkystées ont un tropisme pour la chaleur, l’humidité et la peau,
ce qui facilite la poursuite du cycle naturel.
➊ à ➍ Maturation des œufs et larves dans le milieu
extérieur. ➎ à ➐ Phase de migration tissulaire. ➑
Installation des adultes dans l’intestin grêle

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