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SOUS-REGNE DES PROTOZOAIRES

Chapitre 1. GENERALITES SUR LES PROTOZOAIRES

I. CARACTERES GENERAUX

L’ensemble des animaux forme le Règne animal. Celui – ci est divisé en deux sous –
règnes :

- le sous – règne des Protozoaires qui sont des organismes unicellulaires (formés d’une
cellule unique) ;
- le sous-règne des Métazoaires qui sont des organismes pluricellulaires (formés de
plusieurs cellules).

La première apparition de l’Evolution créatrice correspond à l’apparition des êtres


unicellulaires ou Protozoaires. Ils ont été observés grâce à l’apparition des premiers
microscopes. Ce sont les premiers animaux (du grec : prôtos = premier ; zôon = animal)

Ce sont des organismes primitifs qui présentent une variété infinie de formes et colonisent
tous les milieux aquatiques (formes libres) et biologiques (formes commensales, parasites
ou symbiotiques). La réalisation des multiples fonctions vitales de ces animaux
s’accompagne par l’acquisition ou la différenciation d’organites particuliers que sont les cils,
les flagelles, les vacuoles digestives ou pulsatiles, les éléments squelettiques, etc.

Pour certains biologistes les Protozoaires sont des organismes unicellulaires et ne sont pas
à proprement parler des animaux. Ces organismes font partie d'un règne bien à eux: celui
des Protistes. Les Protozoologistes ne s'accordent toutefois pas encore quant à la
classification, et de nombreux manuels présentent une classification très différente de celle
adoptée par Hickman et Roberts.

D’après certains auteurs les Protozoaires furent observés pour la première fois il y a 300
ans. Ce sont des unicellulaires, mobiles au moins à un stade de leur développement.
Aujourd’hui, ils sont placés par d’autres Zoologistes dans le règne des Protistes.

Les Protozoaires (= animaux primitifs) sont des animaux unicellulaires, microscopiques (1 à


100µm). Ils sont mobiles à un stade au moins de leur développement. Dépourvus de
chlorophylle, pigment assimilateur, ils sont fondamentalement hétérotrophes et se
nourrissent, selon les espèces, par osmose (formes parasites) ou par phagocytose (formes
libres ou symbiotiques).

Les Protozoaires forment un ensemble très hétérogène. Ils se présentent sous les formes
extrêmement variées et colonisent tous les milieux (mer, eaux douces ou saumâtres, milieu
biologique). Ils se multiplient par mitose, mais certains recourent régulièrement ou dans
certaines conditions du milieu, à la reproduction sexuée.

Les Protozoaires présentent les caractères généraux ci-après :

- les Protozoaires sont unicellulaires


- leur morphologie est très variable, allant des formes très simple à des formes plus
complexes

- leur taille est pour la plus part microscopique ; mais il existence des espèces dont la
taille varie de quelques µm à quelques mm

- ils sont uni ou plurinucléés

- le cytoplasme renferme deux parties : la partie centrale est appelée endoplasme ; la


partie périphérique est appelée ectoplasme.

- les Unicellulaires présentent des modes de vie variés. On distingue des formes libres,
parasites, commensales, mutualistes, symbiontes. Certains Protozoaires sont
coloniaux.

- la locomotion chez les Protozoaires est assurée par des organites qui sont des
pseudopodes (Rhizopodes), des cils (Ciliés ou Infusoires ou Ciliophora), des flagelles
(Flagellés) ou par des mouvements cellulaires (Apicomplexa).

 Les limites du sous – règne des Protozoaires

Les Protozoaires se distinguent nettement des Métazoaires par leur état unicellulaire et par
leur mode de division. Chez les Protozoaires la reproduction par voie sexuée n’engendre pas
de spermatozoïdes comparables à ceux des Métazoaires, ou si les gamètes mâles évoquent
ceux des Métazoaires, la méïose ne coïncide pas avec la gamétogenèse.

En revanche, la séparation entre les animaux unicellulaires (Protozoaires) et les végétaux


unicellulaires (Protophytes) est moins nette et assez conventionnelle. Le critère de
séparation généralement admis est le mode de nutrition : les Protozoaires sont
hétérotrophes alors que des Protophytes, pourvus de chlorophylle et de chloroplastes sont,
comme les Végétaux supérieurs, autotrophes.
Un organisme protozoaire possède toutes les caractéristiques de base d’une cellule de
métazoaire, auxquelles s’ajoutent les organites de locomotion

L’unique cellule qui constitue un Protozoaire est donc une cellule totipotente et apparaît en
général très complexe car elle doit assurer à elle seule toutes les fonctions vitales :
locomotion, nutrition, reproduction, excrétion etc., qui chez les Métazoaires, sont dévolues à
des organes et appareils variés, constitués de cellules différenciées.

La taille des Protozoaires est généralement microscopique. Exemple, certains Leishmania


parasites intracellulaires ont moins de 1 µm de diamètre. La plupart des Protozoaires
mesurent quelques dizaines de microns. Cependant les plus grands Flagellés symbiotiques
de la panse de l’intestin postérieur des Termites dépassent 300µm ; l’Amibe Amoeba proteus
(Chaos diffluens) peut mesurer 600µm, des Ciliés comme les Stentor atteignent 4 à 5 mm,
et certains Foraminifères peuvent mesurer plusieurs centimètres.

II. FONCTIONS DE LA CELLULE « PROTOZOAIRE »

La cellule « Protozoaire » assure plusieurs fonctions vitales, liées à la diversité de son


organisation, de sa morphologie, mode de vie et habitat, de sa nutrition.
1. Organites locomoteurs

La plupart des Protozoaires ont besoin d’une possibilité de se mouvoir dans le milieu
ambiant.

Les sporozoaires passent une partie importante de leur vie à l’intérieur des cellules. Ils
n’acquièrent des possibilités de mobilité qu’au moment où ils sont obligés de changer de
cellule hôte. Ce sont par exemple, les stades sporozoïtes, mérozoïtes et au même moment
se développent des organites de pénétration (rhoptries, micronèmes, anneau polaire).

a. Le flagelle : c’est un prolongement cytoplasmique long et fin. Le nombre varie en


fonction des espèces.
b. le corpuscule basal : il est composé du cinétosome et du blépharoplaste. C’est un
grand granule cylindrique situé sur l’axonème du flagelle, à son point de fixation
dans le cytoplasme.
c. Les cils : ils sont toujours nombreux, et recouvrent la totalité de la surface du corps
(chez les Holotriches). Ils ont la même structure que les flagelles mais sont
beaucoup plus courts. Leurs battements ne sont pas synchrones mais sont
organisés par vagues et propulsent l’animal à grande vitesse.
d. Les pseudopodes : ils sont produits par des déformations de la membrane
plasmique (visible au microscope optique chez les Amibes). Ils permettent à la
cellule de ramper sur un support dans une direction déterminée ou de capturer une
proie. Parmi les pseudopodes on distingue :
- Les lobopodes qui sont des pseudopodes larges contenant exoplasme et
endoplasme
- les filopodes sont des extensions fines souvent ramifiées ne contenant que
l’ectplasme.
- les réticulopodes sont des pseudopodes semblables aux filopodes mais qui se
rejoignent pour un réseau en forme de filet.
- les axopodes sont des pseudopodes formant des filaments axiaux longs et fins.
Ils peuvent s’allonger ou se rétracter pour permettre à l’animal de se déplacer en
roulant à la manière d’un ballon.
Figure 3 :

2. Excrétion
Cette fonction est assurée par les vacuoles contractiles.

Les vacuoles contractiles jouent un rôle dans l’excrétion et l’osmorégulation. Elles se


remplissent de liquide et se vident par intermittence, sont de complexité variable

Souvent appelées vésicules d'expulsion d'eau, elles jouent un rôle dans


l’osmorégulation. Chez les protozoaires vivant en eau fraiche, elles sont beaucoup plus
actives que chez les endosymbiotes pour qui le milieu extérieur est plus isosmotique.

L'excrétion des déchets du métabolisme se fait généralement par diffusion.

Chez les amibes, les vacuoles contractiles se forment par fusion progressive de petites
vacuoles, puis s'accolent à la membrane plasmique pour vider leur contenu à
l'extérieur.

Chez certains ciliés (Paramecium), les vacuoles contractiles ont une position fixe et se
contractent par alternance.

3. Nutrition
Les Protozoaires se nourrissent par deux modes principaux : la phagocytose et l’osmose.
a. Phagocytose

Ici, les Protozoaires capturent leurs nutriments ou leurs proies par des pseudopodes
(Amibes fig. 4), par succion (Didinium) ou par action combinée de flagelles et d'une
collerette (Codosiga). Les particules à digérer sont généralement contenues dans des
vacuoles alimentaires ou phagosomes. Les lysosomes contenant des enzymes
fusionnent alors avec les phagosomes dont le volume diminue au fur et à mesure que
les produits digérés gagnent le cytoplasme.

Chez certains Protozoaires (ciliés, flagellés et apicomplexa), la phagocytose est


assurée par une structure buccale bien définie appelée cytostome, poche flagellaire
et une structure d'expulsion de déchet appelée cytopyge ou cytoprocte.

Figure 4 :

b. Osmose

Elle se fait par pinocytose ou par diffusion de la matière. C’est le passage des molécules de
solvant, souvent l’eau, à travers une membrane semi – perméable, depuis le milieu le moins
concentré (hypotonique) vers le milieu le plus concentré (hypertonique).

III. REPRODUCTION

Les Protozoaires se multiplient le plus souvent par voie asexuée. Certains recourent
cependant régulièrement ou dans certaines conditions du milieu à la reproduction sexuée.
D’autres parcourent des cycles complexes où alternent de manière régulière des phases de
multiplication asexuée et des phases de reproduction sexuée.

a. La multiplication asexuée
La multiplication asexuée correspond à la fragmentation de l’individu. Elle comporte une ou
plusieurs mitoses et peut se présenter sous plusieurs aspects.

- La division binaire
Elle peut être longitudinale chez les Flagellés ou transversale chez les Ciliés. Elle résulte
d’une mitose simple. Chez les Protozoaires, la division directe ou amitose ne concerne que
le macronucléus des Ciliés.

La mitose présente plusieurs modalités et se distingue de celle observée chez les


Métazoaires par la persistance fréquente de la membrane nucléaire, l’absence de fuseau, la
persistance et la fragmentation des nucléoles. Les différents types de mitoses semblent être
caractéristiques des différents groupes naturels de Protozoaires.

- La division multiple ou schizogonie


Elle fait suite à des divisions répétées du noyau ; ensuite, chaque noyau-fils découpe autour
de lui, une portion du cytoplasme, ce qui isole des schizozoïtes (mérozoïtes) uninucléés.
C’est le cas par exemple chez les Apicomplexa, Myxozoa et Microspora.

- Le bourgeonnement
Ici un ou plusieurs bourgeons apparaissent à la surface ou dans la cavité de l’organisme
parental, avec un appareil nucléaire complet puis se détachent et forment chacun un individu
complet.

b. La reproduction sexuée
La reproduction sexuée ou gamogonie est caractérisée par la fusion de 2 cellules sexuelles
complémentaires ou gamètes haploïdes. Cette fécondation engendre un œuf (= zygote ou
copula) diploïde. La méiose réalise le passage de la phase diploïde (diplophase) à la phase
haploïde (haplophase). Le cycle sexué peut se présenter sous plusieurs formes.

- Cycles haplobiontiques
Les individus (Protozoaires) n’existent qu’à l’état haploïde ; seul le zygote est diploïde et
subit immédiatement la méiose. C’est le cas chez les Sporozoaires.

- Cycles diplobiontiques
Ces cycles sont comparables à ceux des Métazoaires. Ici les individus sont diploïdes et la
méiose s’effectue au cours de la gamétogenèse. C’est le cas des Ciliés.

- Cycles haplodiplobiontiques
Les phases haploïdes et diploïdes correspondent à des générations distinctes susceptibles
de présenter des phénomènes de multiplication asexuée. C’est le cas chez les
Foraminifères.

La reproduction sexuée joue un rôle secondaire chez les Protozoaires dont la majorité se
multiplie par voie asexuée.

- L’enkystement : Les formes de résistance

L’enkystement est une forme de résistance et de dissémination des espèces. Les


Protozoaires recourent à ce phénomène lorsque les conditions du milieu deviennent
défavorables, notamment la dessiccation progressive, la pullulation, l’appauvrissement des
éléments nutritifs, la surcharge en substances de déchet, la variation de la température ou
du pH du milieu.

L’enkystement est caractérisé par le rejet des enclaves paraplasmiques, la lyse des
organites spécialisés (fibrilles, plaques squelettiques, flagelles, cils), la déshydratation
poussée du cytoplasme, la sécrétion d’une coque protectrice épaisse, peu perméable, le
ralentissement des échanges métaboliques.

Les kystes, généralement arrondis, supportent les conditions défavorables et peuvent


assurer la propagation des espèces notamment chez les formes parasites. Le retour des
conditions favorables permet l’ouverture du kyste et le Protozoaire reprend une vie active. La
germination des kystes s’accompagne souvent d’une multiplication asexuée (Amibes
parasites) et la libération de plusieurs individus. Des phénomènes sexuels peuvent avoir lieu
lors de l’enkystement ou du dékystement (Sporozoaires).

IV. MODES DE VIE ET DISTRIBUTION ECOLOGIQUE DES PROTOZOAIRES

Malgré la simplicité de leur organisation, la structure du protozoaire est réussie car la vie des
Protozoaire est présente sous tous les climats et dans tous les habitats.

Les protozoaires sont en majorité hétérotrophes, libres et aquatiques. Certains sont


symbiotes.

La symbiose : c’est le fait que deux êtres d’espèces différentes vivent ensembles dans une
relation intime. Il y plusieurs modalités de symbiose :

 l’un des individus en profite sans affecter l’autre on parle de commensalisme (ex :
ciliés dans la panse des ruminants).
 quand l’association des symbiotes est à bénéfices réciproques c’est le mutualisme
(ex : algues + champignons = lichens).
 l’un des individus en profite en affectant l’autre il s’agit du parasitisme (ex :
plasmodium chez l’homme. L’un des symbiotes est le parasite et l’autre est l’hôte).

Chapitre 2. CLASSIFICATION

La classification actuelle des Protozoaires a connu des avancées majeures, avec


notamment les données de la microscopie électronique de 1980. Il en ressort que le sous-
règne des Protozoaires ne forme pas un groupe naturel, mais un ensemble comprenant
au moins 7 phylums : Sarcomastigophora, Labyrinthomorpha, Apicomplexa, Microspora,
Acetospora, Myxozoa, Ciliophora.

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