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REPRODUCTION DES

BRYOPHYTES ET DES
PTERIDOPHYTES
Plan du cours

I. Reproduction des Bryophytes

II. Reproduction des Ptéridophytes


I. Reproduction des
Bryophytes
• GENERALITES
- Les Bryophytes ou Muscineae constituent un
embranchement bien défini et homogène.
- Ce sont des plantes de petite taille, terrestres mais habitant le
plus souvent des stations humides.
Elles colonisent les tronc d’arbre et les rochers.

- Leur appareil végétatif, dont la morphologie est assez


variable, présente une structure très simple, puisqu’on n’y
trouve ni racines, ni vaisseaux conducteurs.

- Les Bryophytes, les Algues, les Champignons et les Lichens


sont des Cryptogames non vasculaires.
- Les Bryophytes groupent trois classes d’importance
très inégale, et qui se distinguent par divers caractères de
leur appareil végétatif et de leur reproduction : Ce sont les
Mousses, les Hépatiques et les Anthocérotes.
les MOUSSES, dont l’appareil végétatif a toujours
l’aspect d’une plante feuillée ; quelques images de mousses
 les HÉPATIQUES, dont certaines présentent des feuilles
alors que pour d’autres, l’appareil végétatif a l’apparence
d’un thalle ;

Thalle et corbeilles à
propagules de Marchantia
polymorpha Sporophytes
Hépatique à feuilles
d'hépatique à thalle
Lophocolea
de Pellia epiphylla
bidentata,
 les ANTHOCÉROTES, petit groupe à appareil végétatif
également thalloïde et de plus en plus rattachées aux
Hépatiques.

Anthoceros agrestis Paton Phaeoceros carolinianus (Michx.) Prosk.


Ces Bryophytes peuvent se reproduire par voie asexuée et par voie
sexuée.
1- REPRODUCTION ASEXUÉE CHEZ LES BRYOPHYTES
 Au niveau de cette reproduction, l’on distingue
- la multiplication végétative
- la reviviscence.
1-1Multiplication végétative :
La plupart des Mousses et des autres Bryophytes
peuvent se multiplier par voie végétative. La
multiplication végétative des bryophytes permet à ces
végétaux de conquérir avec efficacité de grandes
surfaces de substrat sur lequel elles se développent.
La multiplication végétative, s’effectue par des
processus très variables suivant les espèces, et on peut
distinguer :

 La fragmentation du gamétophyte.
 La formation d’organes de dissémination
spécialisés, les propagules.
 Le bourgeonnement de protonémas secondaires.

La plupart du temps, cette multiplication se fait par


fragmentation du gamétophyte.
1-1-1 La fragmentation du gamétophyte.
Elle se fait par mort et destruction des parties les plus
anciennes. Les parties les plus anciennes du
gamétophyte meurent et dégénèrent, isolant ainsi
les différents rameaux encore vivants. Chacun
d'eux devient alors un individu autonome.

1-1-2 La formation d’organes de dissémination


spécialisés, les propagules.
Ce sont des massifs cellulaires, parfois des cellules
isolées, qui se séparent d’une plante pour aller
reproduire un nouvel individu un peu plus loin.
- Les propagules ont des aspects extrêmement variés
et peuvent se former soit sur les feuilles, soit sur le
sommet des tiges, soit même sur le protonéma ou les
rhizoïdes.

- Chez les Hépatiques et chez certaines Mousses, les


propagules peuvent être groupées dans des corbeilles à
propagules.

1-1-3 Le Bourgeonnement de Protonémas secondaires


- Les rameaux feuillés au contact du sol peuvent
bourgeonner des protonémas secondaires à l’origine
de nouveaux pieds feuillés.
- En dehors de la multiplication végétative naturelle,
on peut, expérimentalement, chez beaucoup
d’espèces, obtenir facilement le développement d’un
protonéma à partir d’un fragment quelconque de la
plante : tige, feuille et même fragment de soie du
sporogone.

- Dans ce dernier cas, le protonéma engendré est


diploïde et forme des pieds feuillés également
diploïdes. Il s’agit donc là d’un phénomène
d’aposporie (développement d’un gamétophyte à
partir de cellules végétatives du sporophyte).
- Ces gamétophytes diploïdes (dont les noyaux, les
cellules et les organes sont deux fois plus gros que
dans les formes haploïdes) peuvent porter archégones
et anthéridies et former normalement des gamètes
féconds, mais diploïdes.
- Un œuf et un sporogone peuvent se développer,
mais sous l’état tétraploïde, et former par méiose des
tétraspores à 2n chromosomes engendrant de nouveaux
gamétophytes diploïdes: ainsi, la plante artificiellement
obtenue se reproduit sexuellement suivant un cycle de
développement normal, avec fécondation et méiose,
mais un nombre de chromosomes double par rapport à
celui du cycle naturel.
1-2 La Reviviscence
-La possibilité pour les Mousses d’absorber l’eau et les
substances dissoutes par toute la surface de leur tige et de
leurs feuilles s’accompagne d’une perte d’eau extrêmement
rapide dans un milieu sec : aussi la plupart des Mousses et
des autres Bryophytes vivent-elles dans des milieux humides,
et beaucoup présentent des dispositifs morphologiques (poils,
excroissances, lobes des feuilles) qui leur permettent de
retenir l’eau le plus longtemps possible.

-Mais une propriété biologique particulière permet à


beaucoup de ces végétaux sans racines de supporter une
dessiccation prolongée : c’est la reviviscence.
• Par perte d’eau, les mousses subissent une fanaison
extrêmement rapide; les feuilles(Mnium undulatum,
Polytrichum) se replient sur leur face supérieure et prennent
l’aspect de poils raides appliqués contre la tige, elle-même
recourbée, avec une teinte jaunâtre ou brunâtre. La plante
semble morte et l’activité physiologique (les échanges
respiratoires et chlorophylliens en particulier) devient
indécelable. La mousse n’est pourtant qu’à l’état de vie
ralentie. Que la pluie ou la rosée face son apparition, et la
plante s’imbibe d’eau, déploie très rapidement ses feuilles,
redresse ses tiges, reprend sa teinte verte et mène à nouveau
une vie active. Les mousses sont donc reviviscentes et
peuvent
rester vivantes malgré un état de dessiccation extrêmement
avancé
2- REPRODUCTION SEXUÉE 
- Le cycle de reproduction sexuée des Bryophytes, très
caractéristique, présente une alternance régulière de
deux phases :

 une phase haploïde, constituant une plante


chlorophyllienne autonome donnant naissance aux
gamètes et qui est donc le gamétophyte ;

 une phase diploïde, produisant par méiose des spores qui


sont donc des tétraspores, et constituant le sporophyte qui se
développe fixé sur le gamétophyte, restant en partie
tributaire de celui-ci pour sa nutrition. Il y a donc
dominance du gamétophyte sur le sporophyte.
2-1 Cas des mousses 
2-1-1 Les Bryales
- Les organes reproducteurs se développent au sommet de
certaines tiges feuillées, les feuilles étant disposées sur les
tiges suivant une symétrie radiale.

- Chez la plupart des Mousses, les organes mâles et femelles


sont portés par des tiges différentes.

- Le sommet de la tige constitue le réceptacle sur lequel se


développent les organes producteurs de gamètes, les
gamétanges, au milieu de filaments stériles, les paraphyses.
 Organes mâles :
- Les gamétanges mâles ou anthéridies sont groupés en petit
nombre à l’aisselle des feuilles de l’involucre, élargies à la
base.
- Ce sont de petits organes en massue, presque visibles à l’œil
nu.
- A maturité, son contenu est une masse de très nombreux
spermatozoïdes biflagellés.

 Organes femelles :
- Les gamétanges femelles ou archégones sont peu
nombreux à l’intérieur d’un involucre de feuilles
élancées et étroites.
- Chaque archégone, de quelques millimètres de hauteur,
comporte un pédicelle court, une partie basale renflée, le
ventre, surmonté d’un cylindre creux très allongé, le col. Au
fond du col, le ventre abrite une grosse cellule, à noyau de
grande taille, sans membrane cellulosique : c’est le gamète
femelle ou oosphère, dépourvu de mobilité.
Fécondation
-Les anthérozoïdes, très actifs, parviennent sur les
tiges femelles, au voisinage des archégones.

-Ils pénètrent dans ce col et l’un d’eux fusionne avec


l’oosphère. La caryogamie engendre un œuf ou zygote
qui s’entoure d’une membrane cellulosique.
-La fécondation est aquatique et les Mousses, bien que
terrestres, restent encore tributaires du milieu aquatique pour
leur reproduction sexuée.
 Développement de l’œuf  : SPOROGONE 
- L’œuf ainsi formé se développe immédiatement sans phase de
repos, à l’intérieur de l’archégone.

- Plusieurs archégones peuvent être fécondés sur le


même pied, mais un seul embryon se développe sur
chaque pied.

- Le développement est lent et peut s’étendre sur


plusieurs mois, parfois près d’une année.

- Il donne un ensemble de cellules diploïdes qui


forment la phase sporophytique et constitue le
sporogone.
Cycle de vie d'une mousse du genre Polytrichum. Les structures diploïdes sont dessinées en
rouge.
La Légende

1 Gamétophyte feuillé, mâle (a Feuilles, b Rhizoïdes, c


Anthéridiophore); 2 Anthéridiophore (a Anthéridie, b Paraphyse) ; 3-4
Anthéridie ; 5 Anthérozoïde; 6 Gamétophyte feuillé, femelle (a
Feuilles, b Rhizoïdes, c Archégoniophore) ; 7Archégoniophore ; 8
Archégone (a Oosphère, b Col de l'archégone) ; 9 Archégone (a
Oosphère, b Embryon (sporophyte), c Ventre de l'archégone, d Pied;
10 Sporophyte porté sur le gamétophyte (a Coiffe, b Soie, c Pied); 11
Capsule (coiffe emportée) ; 12 Capsule (a Opercule, Spores, c Cellules-
mères de spores; 13 Sporophyte déhiscent ; 14 Spore ; 15 Protonéma
2-1-2 Les Sphagnales  
- Chez ces derniers, chaque tige porte à l’aisselle de
certaines feuilles trois à huit rameaux courts, pendants ou
dressés, dont certains portent des anthéridies à l’aisselle de
leurs feuilles, d’autres sont réduits à un involucre de grandes
feuilles entourant archégones et paraphyses. Le
développement du zygote donne un suçoir et une capsule,
mais pas de pédicelle.

- La germination de ces spores donne un filament de


quelques cellules qui s’élargit en un protonéma en
forme de lame aplatie, thalloïde, aux rhizoïdes
pluricellulaires.
 
2-1-3 Les Andraeales
- Chez les Andraeales, la structure générale du gamétophyte
est celle des Bryales.

-La capsule du sporogone est entourée du calyptre, jusqu’à sa


maturité où se développe alors, comme chez les Sphagnales,
un long pseudopode.

-L’ouverture de la capsule se fait par quatre fentes


longitudinales. Le protonéma, filamenteux ou thalloïde, donne
de nombreuses tiges feuillées.

-Les Andraeales montrent donc, juxtaposées, des caractères de


Bryales et d’autres appartenant aux Sphagnales.
2-2 CAS DES HEPATIQUES 

- Beaucoup plus diverses dans leurs aspects morphologiques


que les Mousses, les Hépatiques (Hépatiques à feuilles dont
l’aspect rappelle celui des Mousses, et Hépatiques à thalle) ont
le même cycle de développement.

- Leur capsule est par contre beaucoup plus simple, sans


columelle, et entre les spores se développent des cellules, les
élatères, permettant leur dissémination. Le protonéma est
très peu développé.

Exemple : Marchantia polymorpha (Hépatique à thalle).


 Gamétanges
- Les gamétanges se forment pendant l’été sur des ramifications
spécialisées du thalle.
- ce sont les anthéridiophores et les archégoniophores, qui
peuvent atteindre trois centimètres de hauteur et sont
portés par des thalles différents.

- L’anthéridiophore comporte un pédoncule terminé par


un disque ou chapeau, à huit lobes, ayant la structure du
thalle.

- À sa surface supérieure, entre les chambres stomatiques,


les anthéridies se développent à partir de cellules
Superficielles dans des dépressions en forme de crypte.
- L’archégoniophore à la même structure générale,
mais ses lobes, fréquemment au nombre de neuf, sont plus
profondément découpés. À leur face inférieure, ils portent
de fines membranes involucrales, frangées verticalement
et rayonnantes, entre lesquelles se trouvent disposées les
Archégones.
- Les anthéridies et les archégones ne se forment donc pas
directement sur le thalle, mais dans de curieux organes en
forme de parapluie.
- Les spermatozoïdes, flagellés, sont libérés par
éclatement de l’anthéridie qui les projette au-dehors dans
une goutte de liquide.
- Marchantia polymorpha est une espèce dioïque.
Archégoniophores de Marchantia
Anthéridiophores de Marchantia polymorpha, Marchantiaceae,
polymorpha, Marchantiaceae
 FECONDATION
- Elle a lieu avant même le complet développement
de l’archégoniophore, et chaque œuf se développe
en une capsule sans columelle qui reste enfermée
dans le ventre de l’archégone, formant le calyptre.

- La capsule s’ouvre à son sommet par 4 à 6 valves


irrégulières.

- Avant la formation des cellules-mères des spores,


de nombreuses cellules internes de la capsule se
transforment en élatères.
- À maturité, ces élatères sont des cellules mortes
capables de mouvements alternants de détente et
de rétraction, déterminés par les variations de l’état
hygrométrique de l’air et qui permettent
l’ouverture de la capsule et la dissémination des
spores.

- Celles-ci germent en un protonéma très court, sur


lequel se développe un petit thalle qui s’accroît peu
à peu.
Cycle de vie de l'hépatique Marchantia polymorpha. Les structures diploïdes sont dessinées en
rouge.
La légende
1 Thalle (gamétophyte) (a Rhizoïdes, b Corbeille à propagules
c Anthéridiophore); 2 Anthéridiophore; 3-5 Anthéridie
6 Anthérozoïde; 7 Thalle (gamétophyte) (a Jeune archégoniophore
b Archégoniophore mature); 8 Archégoniophore; 9 Archégone
(a Oosphère, b Cellule ventrale du canal du col,c Cellule apicale du canal
du col); 10 Archégone(a Noyau de l'oosphère,b Noyau de l'anthérozoïde
,c Ventre de l'archégone, d Col de l'archégone); 11 Archégone
a Coiffe (involucre),b Ventre, c Zygote);12 Archégone développé
(a Pied, b Soie,c Capsule, d Ventre, e Coiffe (involucre)); 13 Elatère
14 Cellule-mère de spore; 15 Tétrade; 16 Spores; 17 Sporophyte
déhiscent(a Coiffe (involucre), b Capsule, c Elatères, d Spores, 18 Spore
germant, 19 Cycle de reproduction asexuée(a Corbeille à propagules
b Propagule).
2-3 CAS DES ANTHOCEROTES
- C’est un petit groupe, longtemps classé parmi les
Hépatiques (Ordre des Anthocerotales).
- Le développement des anthéridies se fait à partir
d’une cellule sous-épidermique et non d’une cellule
superficielle comme chez toutes les autres
Bryophytes.

- L’archégone, qui dérive d’une cellule superficielle, n’a pas


de pied et reste enfoncé dans la masse du thalle.

- La capsule, mince et très allongée, portant des stomates, peut


atteindre 2 à 3 cm et sa croissance est illimitée.
- La déhiscence se fait par deux valves.
Cycle de vie d'une anthocérote du genre Anthoceros. Les structures diploïdes sont dessinées en rouge.
La légende

1 Gamétophyte(a Involucre tubulaire, b Thalle,c Rhizoïdes); 2


Sporophyte(a Pied, b Epiderme, c Columelle centrale); 3 Spores;
4 Elatères; 5 Spore germant; 6 Gamétophyte: face dorsale(a Anthéridie
,b Archégone); 7 Anthéridie; 8 Anthérozoïdes; 9 Archégone(a Cellules
du
canal du col, b Oosphère); 10 Jeune sporophyte dans le thalle (a
Amphithecium, b Endothecium,c Pied)
• 11 Jeune sporophyte émergeant de l'involucre
II. Reproduction des
PTERIDOPHYTES
Généralités
Les Ptéridophytes ou Cryptogames vasculaires
- Sont représentés par plus de 10000 espèces.
- Elles présentent les trois sortes d’organes caractéristiques
des végétaux supérieurs: tige, feuilles, racines.
- Leur reproduction sexuée présentes quelques Analogies
avec celle des Bryophytes.

- Le cycle de développement montre une alternance


de deux générations indépendantes avec prédominance du
sporophyte.
- Le sporophyte constitue la plante feuillée et le
gamétophyte est réduit.
• Outre la reproduction sexuée, on peut aussi observer une
reproduction asexuée.

Les Ptéridophytes comportent 4 classes

- La classe des Psilophytinae

- La classe des Lycopodinae

- La classe des Equisetinae

- La classe des Filicinae ou Fougère


2-REPRODUCTION ASEXUÉE 
2-1 Les Lycopodinae
 Lycopodinae aligulées :
 Dans la famille des Lycopodiaceae, ont été observés :

- des bulbilles sur les axes aériens (Lycopodium


selago, …). Leur signification morphologique est
encore discutée ; il s’agit peut-être de simples
bourgeons adventifs ;

- des bourgeons adventifs prothalliens (propagules)


multipliant végétativement les prothalles des
Lycopodium (sect. Phlegmaria).
 2-2 Les Lycopodinae ligulées :

Dans la famille des Selaginellaceae, la multiplication


végétative par bouturages, marcottages ou bulbilles
est fréquente. Des phénomènes de reviviscence
(Selaginella lepidophylla, S. balansae) et de
parthénogénèse chez S. anocardia ont également été
observés.
 
2-2 Les Filicinae 
La multiplication végétative a lieu par :
- des bourgeons de racines (Ophioglossum) ;
- des stolons d’axes (Nephrolepis, Onoclea) ou des
feuilles (Anemia sp., Asplenium sp.) ;
- des bulbilles épiphylles (Asplenium sp., Cystopteris
sp.) ;
-des bourgeons prothalliens donnant des prothalles-
fils par formation de prothalles à la place des
sporanges (Scolopendrium vulgare fo. crispa, …) ou à
la place des spores [Athyrium filix-faemina fo.
clarissima (aposporie)].
3- REPRODUCTION SEXUÉE
Concernant le type de spores, on distingue deux
catégories de Ptéridophytes : les Ptéridophytes
homosporées et les Ptéridophytes hétérosporées.

3-1 Reproduction d’une Ptéridophyte Homosporée :


Ex. Polypodium vulgare (Polypodiaceae)
Le Polypode vulgaire est une fougère de petite taille,
commune sur des rochers, des vieux murs, des talus.
Cette plante feuillée représente le sporophyte, le
gamétophyte (prothalle) étant un organisme de très
petite taille, peu organisé et, de ce fait, difficile à observer
dans la nature.
 Sporophyte : 
- Un pied de Polypode comprend une tige souterraine
ou rhizome, à peine enfouie dans le sol, couverte d’épines
brunâtres.
des feuilles, des racines pourvues de poils
absorbants.
• Ce rhizome porte des frondes (feuilles) aériennes et de
nombreuses racines adventives
Polypodium vulgare (Polypodiaceae)
 Sporanges et spores 
A certaines périodes de l’année (vers la fin du
printemps pour Polypodium vulgare), il apparaît sur
la face dorsale des frondes (sporophylles) des amas
de sporanges ou sores .
Chaque sporange est une masse ovoïde rattachée à
la fronde par un pédicelle pluricellulaire.
 Gamétophyte 
 - L’ouverture du sporange grâce à l’anneau
mécanique libère les spores.
- Ces dernières petites et légères, sont disséminées
par le vent.
- finalement déposées sur des milieux les plus
divers. Quand le milieu est humide, favorable, la
spore germe et engendre un petit organe
chlorophyllien, lamelleux, de un centimètre environ,
le prothalle.

- le prothalle à la forme générale d’un cœur. Sa


face inférieure porte les anthéridies ou organes
mâles et les archégones ou organes femelles.
Polypodium vulgare est donc bisexué.
Gros plan sur la face inférieure

On observe des amas de petits sacs Un amas de sporanges


nommées sporanges
Un sporange contenant des spores
 Fécondation
- Une arrivée d’eau (pluie, rosée) sur la face
inférieure du prothalle provoque l’ouverture des
anthéridies et des archégones mûrs.

- Les spermatozoïdes libérés dans le milieu liquide


sont d’abord immobiles puis, après quelques
instants, s’agitent activement en tous sens.

- Les derniers libérés nagent activement dans


l’eau et certains, dirigés par chimiotactisme positif,
pénètrent dans les cols ouverts des archégones.
- zygote formé se développe immédiatement en
un embryon qui différencie très tôt une racine et
une feuille.
- À la base de cette dernière, demeure un massif
méristématique qui engendre par la suite le
rhizome et les feuilles suivantes.
- L’embryon, puis la jeune plante demeurent un
certain temps fixés au prothalle par un organe
spécial, le pied, qui assure la nutrition de
l’embryon aux dépens du prothalle.
- La jeune plante feuillée mènera ensuite une vie
autonome en même temps que le prothalle se
flétrit, puis disparaît.
CYCLE DE DÉVELOPPEMENT D’UNE FOUGÈRE HOMOSPORÉE
Polypodium vulgare est une Ptéridophyte homosporée (une seule sorte de
spores) et homoprothallée (une seule sorte de prothalles). Son cycle est
digénétique haplo-diploïde.
3-2 Reproduction d’une Ptéridophyte Hétérosporée
Ex. Selaginella spinulosa (Selaginellaceae)
 
C’est une petite plante herbacée vivace des
pâturages et des rochers humides de haute
montagne. Comme pour Polypodium vulgare, on
distingue dans son cycle de développement deux
générations morphologiques successives.
 
 Sporophyte (Plante feuillée et sporanges) 
- Il est formé de tiges grêles, ramifiées, couchées sur
le sol, et de tiges dressées plus vigoureuses.

-Les feuilles (microphylles) sont lancéolées,


denticulées, disposées en spirale. Elles sont de petite
taille et ne possèdent qu’une nervure. Sur leur face
supérieure ou face ventrale, on observe près de leur
insertion sur la tige, une petite languette de tissu,
dépourvue de nervure : la ligule.
- Les sporanges se forment aux extrémités des
rameaux végétatifs transformés en épis sporifères.
Dans ces épis, les feuilles ou sporophylles sont plus
larges et plus serrées les unes contre les autres que
les feuilles végétatives. Les sporanges sont insérés à
la base et sur la face ventrale des sporophylles de
l’épi. chez Selaginella spinulosa, il existe deux sortes de
sporanges, différant par la taille des spores qu’ils
contiennent. À la base de l’épi se trouvent les macro- ou
mégasporanges contenant chacun 4 spores volumineuses,
les macro- ou mégaspores (250 µm de diamètre) et au
sommet de l’épi, des microsporanges contenant un grand
nombre de petites spores ou microspores (30 µm de diamètre).
Sélaginelle Selaginella sp., Microsporanges et
Selaginellaceae, mégasporanges de sélaginelle
Selaginella sp., Selaginellaceae,
Cycle de Reproduction chez Selaginella sp.
(Selaginellaceae) Les structures haploïdes sont dessinées en
rouge.
• La Légende
1 Sporophyte mature (a Rhizophore, b Feuille, c Strobile) ; 2 Strobile
(a Sporophylle,b Ligule, 3 Microsporange (a Tapetum, b Cellule-mère
de microspore); 4 Microsporange a Tétrade de microspores ; 5
Microgamétophyte (a Cellule prothalliale, b Cellule d'enveloppe, c
Jeunes anthérozoïdes); 6 Microgamétophyte mature a Paroi de la
microspore ; 7 Anthérozoïde; 8 Mégasporange (a Mégagamétocyte, b
Tapetum); 9 Mégasporange a Tétrade de mégaspores ; 10
Mégaspore
(a Mégagamétophyte, b Oosphère, c Col de l'archégone, d Paroi de la
mégaspore); 11 Sporophyte embryonnaire (a Rhizoïde, b
Suspenseur , c Rhizophore primaire; d Pied) ; 12 Développement du
sporophyte ( a Cotyledon, b Tige sous cotylédons,c Rhizophore
primaire, d Paroi de la mégaspore)
Comme celui de Polypodium vulgare, le cycle
de Selaginella spinulosa est digénétique haplo-
diploïde. Le développement de cette Sélaginelle
diffère essentiellement de celui du Polypode par le
fait qu’il y a hétérosporie (2 sortes de spores)
et hétéroprothallie (2 sortes de prothalles).

3-3 Reproduction des Equisetinae: Equisetum arvense


Appelée prêle des champs, cette plante est pérenne
grâce à un rhizome qui vit dans les sols frais et
ensoleillés.
 Sporophyte ou plante feuillée
Sur des rhizomes ramifiés et pourvus de racines, on observe:
- d’une part des tiges aériennes dressées, stériles, vertes, et
photosynthétique. Ces tiges portent de nombreuses petites
feuilles verticillées.
-D’autres part des tiges fertiles
comportant un axe dépourvu de rameaux verticillés mais
porteur au sommet d’un épi sporangifère ou strobile. Le
strobile est composé de nombreux sporophylle hexagonales
emboités. Chaque sporophylle est faite d’un sporangiophore
portant sur sa face interne, une dizaine de sporange au sein
des quels la méiose donne naissance aux spores haploïdes.
Sporophyte (à gauche) et jeune tige stérile (à
droite) de prêle des champs Equisetum arvense,
- Les appareils reproducteurs sont portés à l’extrémité de tiges
fertiles qui apparaissent avant les tiges stériles.
- Les spores d’Equisetum arvense sont apparemment d’une
seule sorte.

Gamétophyte (Prothalle et organes sexués)


 
- Les Prêles sont souvent considérées comme étant
hétéroprothallées. Il existerait deux sortes de prothalles,
peu différents quant à leur forme et à leur taille, mais
portant les uns des anthéridies, les autres des archégones.
- Une étude plus complète du développement des
prothalles d’E. arvense a montré que les spores de petites
taille produisaient des prothalles mâles et les spores plus
grandes, des prothalles hermaphrodites qui sont d’abord
femelles, mais qui, plus tard, lorsque les archégones non
fécondés ont disparu, deviennent des prothalles mâles.

- Les archégones, qui ont un col saillant, sont situés entre les
lobes du prothalle ; les anthéridies apparaissent au sommet des
lobes.

- Après la fécondation, un embryon dépourvu de suspenseur se


développe en une nouvelle plante feuillée.
Cycle de vie d'une prêle du genre Equisetum.
Les structures haploïdes sont dessinées en
rouge.
La Légende
Gamétophyte: 1 Spores a Elatères ; 2 Spores
germant ; 3 Prothalle (a Anthéridie, b Rhizoïde ;
4 Prothalle(a Archégone, b Rhizoïdes) ; 5 Anthéridie ;
6 Anthérozoïde ;7 Archégone (a Anthérozoïde, b
Oosphère) ; Sporophyte: 8 Jeune sporophyte sur
gamétophyte (a Racine primaire); 9 Pousse
végétative (a Verticilles, b Ecaille foliaire, c
Rhizome ; 10 Pousse fertile (a Strobile, b Ecaille
folaire) ; 11 Portion de strobile avec 3 sporophylles
( a Sporange, b Sporangiophore).
CONCLUSION 
 - Les gamétanges (anthéridies et archégones) ont la même structure
générale que chez les Bryophytes, avec une tendance à la
simplification : anthéridies rudimentaires chez les Sélaginelles et les
Isoètes ; archégones dépourvus de file de cellules de canal du col dans
tous les cas.

- Les Ptéridophytes comprennent des espèces isosporées ne


formant qu’une seule sorte de prothalles bisexués (isoprothallées,
comme les Filicinae, et Lycopodium), des espèces isosporées mais
donnant des prothalles à sexes séparés (hétéroprothallées, comme
les Equisetinae), et enfin des espèces hétérosporées, avec
microsporanges donnant des prothalles mâles, et des macro- ou
mégasporanges donnant des prothalles femelles (Sélaginelles, Isoètes).

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