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ETUDIANTS PROFESSEUR
Hamadoun SAGARA
Boubacar COULIBALY
Lanzeni SIDIBE
Domba KANE
Alasseiny POUDIOUGO
Mamadou DIARRA
Mamadou MARIKO
Madani COULIBALY
Chiaka KOUYATE
IMZO1
Juin 2022
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Table des matières
1. Introduction.........................................................................................................................1
2. Place de l’élevage dans la société........................................................................................3
2.1. Les dimensions sociales, culturelles et symboliques des animaux..............................3
2.2. Problématique sectorielle de l’élevage.........................................................................4
Tableau 1: Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en
FCFA)......................................................................................................................................5
3. Analyse des filières de commercialisation des produits d’élevage.....................................5
3.1. Caractérisation des filières de commercialisation des produits d’élevage...................5
3.1.1. Commercialisation du bétail.................................................................................6
Tableau 2: Evolution de l’offre et de la demande par espèce de 2006-2007..........................8
Tableaux 3 : Evolution des exportations des animaux vivants...............................................8
Tableaux 4 : Exportations contrôlées de viandes....................................................................9
3.2. Organisation de la filière bétail-viande........................................................................9
3.2.1. Les intervenants....................................................................................................9
3.2.2. Les éleveurs traditionnels.....................................................................................9
3.2.3. Les commerçants de bétail..................................................................................10
3.2.4. Les courtiers........................................................................................................10
3.2.5. Les convoyeurs...................................................................................................10
3.2.6. Les démarcheurs.................................................................................................10
3.2.7. Les transporteurs.................................................................................................10
3.2.8. Les bouchers et rôtisseurs...................................................................................10
4. Le rôle de l'élevage dans le développement......................................................................11
4.1. Le cheptel sert à plusieurs fins...................................................................................11
4.2. Le bétail comme source d'aliments............................................................................11
4.3. Le bétail comme source d'énergie..............................................................................11
4.4. Le bétail comme utilisateur des terres marginales et des sous-produits végétaux.....11
4.5. Le bétail en tant que capital........................................................................................12
4.6. Le bétail en tant que producteur des sous-produits de l'élevage................................12
4.7. Le bétail comme source de recettes d'exportations....................................................12
4.8. Elevage comme partie intégrante de systèmes d’exploitation...................................12
5. Conclusion.....................................................................................................................13
Bibliographie.............................................................................................................................14
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Sigle et Abreviation
FIDA/ IFAD: Fonds International pour le Développement Agricole
OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique
SPC: Système Pastoral associé aux Cultures
SPP: Systèmes Pastoral Pur,
SAC: Système Agropastoral associé aux Cultures
SHS CH: Système hors sol poulets de chair
SHS P: Système Hors Sol Pondeuses
SSE B: Système Semi intensif Embouche Bovin
SSE O: Système Semi intensif Embouche Ovin
SSI L: Système Semi Intensif Laitier
SVV: Système Volailles Villageois
ELIM: Enquête Légère Intégrée sur les Ménages
MEIC: Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce ;
DNPIA: Direction Nationale des Productions et des Industries Animales
DNSI: Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique ;
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1. Introduction
Partout dans le monde, l’élevage a marqué de son empreinte les sociétés et les espaces. Dans
les pays du Sud, zones à fortes contraintes climatiques, environnementales et socio-
économiques, l’élevage et ses activités dérivées structurent probablement de façon plus
marquée qu’ailleurs, à la fois la vie économique des ménages et des groupes de ménages,
mais aussi la majorité des événements sociaux, culturels ou religieux.
L’élevage constitue par essence un objet complexe; principal mécanisme d’accumulation et de
transmission de richesse dans les sociétés pastorales et agropastorales, principal mécanisme
d’épargne dans les sociétés rurales du Sud, il reste toujours un capital productif plus ou moins
actif selon les besoins courants du ménage ou les événements familiaux ou sociaux – qui
peuvent générer des dépenses ostentatoires – ou les risques extérieurs (crise climatique,
spéculation sur les marchés…). Les produits sont multiples avec des pas de temps productifs
très variés ce qui rend la complémentarité des espèces très sécuritaires. On peut citer des
produits intermédiaires comme le lait, les œufs, la traction animale ou le transport, la fumure
et des produits finaux comme les peaux et cuirs et la viande… ou encore la combinaison des
espèces à cycles courts (volaille, porc), bisannuels (petits ruminants) ou pluriannuels
(ruminants).
Le sous-secteur de l’élevage occupe une place importante dans le secteur primaire. L’activité
est pratiquée par au moins 85% des agriculteurs maliens (FIDA, OCDE, France, Projet P3A),
en particulier par la frange la plus pauvre. Ce secteur constitue ainsi la principale source de
subsistance pour plus de 30% de la population.
Le Mali dispose d’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest (8.141.459 de
bovins, 9.761.578 ovins, 13.593.063 caprins, 852.260 camelins, et 30.000.000 de volailles
(DNPIA, 2007). Mais il reste toujours un des plus grands importateurs de lait et des produits
laitiers malgré les nombreuses mesures politiques en faveur de la promotion de la filière lait.
L’élevage contribue à la satisfaction des besoins alimentaires de la population en lait, en
viande (viande rouge et de volaille), et œufs. En 2007, il a été abattu dans les différents
centres d’abattages régionaux et du District de Bamako 291.259 têtes de bovins, 247.086
ovins, 532.952 caprins, 591 porcins, 543 dromadaires, 1569092 volailles correspondant à
44. 921 tonnes de viande contre une production totale contrôlée de 41. 886 tonnes en 2006,
soit une augmentation de 7,25%. Cette production de viande est repartie entre les espèces
comme suit : 74 % pour les bovins, 22% pour les petits ruminants 0,19% pour les Camelins,
0,03% pour les porcins, et 4% pour la volaille. La viande de volailles provient surtout des
élevages traditionnels.
La production d’œufs estimée en 2007 était de 183 205 660 œufs provenant principalement
des élevages modernes et améliorés. Avec un prix moyen de l’œuf de 40 FCFA cette
production représenterait 7,3 milliards de FCFA.
La FAO estimait en 2005 la valeur de la production nationale de lait à 182.484.000 Dollars
EU* soit 82,12 milliards de FCFA pour une production totale de 608.440.000 litres de lait.
Cette production se répartit entre bovins (31%), ovins (21%), caprins (39%), camelins (9%).
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Pour la même période la production de viande (disponible exploitable) était estimée à
470.401.000 Dollars EU soit 211,7 milliards de FCFA pour une quantité de 260.651 tonnes
(48 % bovins, 19 % caprins, 15 % ovins, 3 % % camelins, 14 % volailles).
L’élevage joue un rôle important dans l’amélioration de la production et de la productivité
agricole.
La possession d’animaux confère un prestige social certain en milieu rural et constitue encore
de nos jours une importante source de thésaurisation permettant de faire face à certaines
dépenses monétaires (paiement de l’impôt, frais de scolarité des enfants, achat
d’équipements). Les animaux (ovins, bovins, camelins, volailles) jouent un rôle important lors
des cérémonies et évènements sociaux tels que baptême, mariage, fêtes religieuses (tabaski,
noël) et lors de sacrifices divers. On leur reconnaît aussi un rôle de protection mystique des
familles.
La pratique des activités d’élevage constitue pour une bonne partie de la population les
moyens essentiels de lutte contre la pauvreté. En zone rurale, l’élevage des espèces à cycle
court (petits ruminants, porcins et volaille) constitue l’une des principales sources de revenu
des ménages. Cependant, les données quantitatives faute d’études spécifiques manquent sur la
question. L’enquête légère intégrée sur les ménages (ELIM) (source : MEIC, MDSSPA,
DNSI, 2007) donne néanmoins quelques indications. Le niveau de ce revenu pourrait être
utilisé comme un indicateur de pauvreté de cette population.
En dépit de l’importance de l’élevage, les investissements et appuis en faveur du secteur ont
stagné au cours de ces dernières années et les perspectives d’amélioration à court terme
restent incertaines. L’élevage se trouve confronté à des problèmes institutionnels, de
dégradation et de gestion des ressources pastorales, de la protection sanitaire des animaux, de
la diminution des exportations et de l’augmentation progressive des importations de produits
laitiers.
Depuis la promulgation des lois relatives aux conditions de la libre administration des
collectivités territoriales, aux principes de constitution et de gestion du domaine des
collectivités, de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire et de l’attribution du
mandat sanitaire, l’Etat ne détient plus l’exclusivité de l’encadrement des activités du sous
secteur élevage. Ceci demande une concertation et une coordination à tous les niveaux et en
particulier dans le cadre de l’élaboration des politiques, de la mise en œuvre, du suivi et de
l’évaluation des activités de promotion du sous-secteur.
Les nombreuses réflexions et études effectuées au cours de ces dernières années ont abouti en
2004 à l’élaboration d’une politique nationale de développement de l’élevage, constituant la
vision consensuelle et réaliste de ce que devrait être le paysage de l’élevage à moyen et long
terme. Cette vision partagée permettrait d’éclairer l’ensemble des acteurs publics, privés ou
associatifs du secteur sur les objectifs qui sont recherchés et sur les actions et mesures à
entreprendre par chacun en fonction des rôles respectifs
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2. Place de l’élevage dans la société
2.1. Les dimensions sociales, culturelles et symboliques des animaux
De nombreux travaux en anthropologie et sociologie ont mis en évidence différentes
contributions de l’élevage à la structuration politique et l’organisation socioculturelle des
sociétés d’éleveurs, notamment en Afrique subsaharienne (voir par exemple Bernus 1975,
1981 et Bonte 2007, 2008). Certains travaux s’intéressent aux modes de vies des éleveurs et
mettent en exergue certains traits relatifs à l’habitat, au territoire, aux techniques d’élevage,
comme aux fonctions symboliques du bétail. D’autres insistent davantage sur l’organisation
socio-institutionnelle de ces sociétés et sur les règles qui structurent à la fois leur mode de vie
(gestion de l’espace et des ressources, sécurisation d’un habitat) et sa reproduction (système
matrimonial, identité symbolique). Si l’approche culturelle des sociétés d’éleveurs basées sur
le nomadisme, en opposition aux sociétés sédentaires, fait toujours débat en matière de facteur
de différenciation identitaire (Bonte 2006), le système symbolique existant autour de
l’élevage (Bernus 1984), qui unit et différencie les différentes communautés d’éleveurs,
révèle bien le rôle culturel de l’élevage. Ce système symbolique se retrouve dans de
nombreux domaines tels que les règles matrimoniales, les rapports économiques, le langage
ou la religion et l’animal se trouve enchâssé dans des règles sociales complexes. Ainsi, au-
delà de sa valeur économique, le capital cheptel constitue à la fois un héritage culturel et un
des piliers de l’organisation sociale des groupes de pasteurs.
A titre d’exemple, on peut citer la pratique du préhéritage commune à bien des peuples
pastoraux (Dupire 1970) conférant au jeune pasteur un réel statut social et économique ou le
rôle de l’élevage dans le système de régulation sociale de la dot et de la dette agissant comme
facteur de redistribution (Faye 2009). L’élevage est souvent au centre des alliances
matrimoniales: chez les Peuls Wodaabés, le père du marié donne une génisse au père de la
mariée alors que l’époux donne à sa nouvelle femme des animaux dont elle garde l’usage et
dont le capital est réservé aux enfants du couple (Thébaud 1988). On voit ainsi comment
l’animal participe à la constitution de chaînes de relations sociales verticales
(intergénérationnelles) et horizontales (entre familles d’une même tribu ou clan), ou à des
mécanismes de redistribution qui participent à la sécurité présente et future du groupe. Le rôle
important des animaux dans les relations sociales et dans nombres de cérémonies, rites ou
pratiques ostentatoires est un élément commun aux sociétés d’éleveurs, mais aussi à de
nombreux groupes d’agro-éleveurs ou d’agriculteurs. Dans les systèmes agricoles ou
agropastoraux, l’élevage peut faire l’objet de nombreux échanges entre membres des
communautés et est susceptible d’acquérir une dimension sociale, symbolique, ou un rôle de
marqueur culturel. L’élevage participe aussi de manière centrale aux trajectoires d’évolution
des familles sahéliennes, qui peuvent prendre la forme «d’allers et retours» entre pastoralisme
et agropastoralisme, en fonction de l’état de capitalisation des familles (Bonfiglioli 1990).
Enfin, l’élevage joue un rôle important dans les trajectoires d’accumulation des paysans des
fronts pionniers amazoniens et il acquiert, à ce titre, un statut particulier au sein de ces
communautés agricoles (Tourrand 2009).
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2.2. Problématique sectorielle de l’élevage
L’élevage interagit avec une diversité de secteurs qui peuvent contribuer à impulser ou freiner
son développement et partant sa contribution à la réduction de la pauvreté.
Le sous-secteur est à travers ces interrelations concernées d’une part par des questions
transectorielles telles que la Gouvernance, le Genre, les maladies comme le VIH/Sida, le
paludisme, la tuberculose, et d’autre part par les questions intersectorielles touchant
l’agriculture, l’environnement, l’infrastructure, le foncier, le commerce et le développement
humain.
L’interrelation avec l’agriculture mérite considération. En effet l’élevage fournit à ce secteur
des fertilisants sous forme de fumure organique, la force de travail pour la mécanisation
(Bœufs de labour, animaux pour la traction de charrettes), des ustensiles divers, du matériel
d’habitat et bénéficie en retour d’aliments sous forme de fourrages, et sous-produits agricoles.
La contribution de l’élevage à l’agriculture est détaillée au chapitre 10 portant sur l’élevage
dans l’économie nationale sous le point contribution indirecte de l’élevage à l’économie
nationale.
Malgré une certaine littérature qui a tendance à mettre en avant l’impact négatif de l’élevage
sur l’environnement et l’agriculture, l’intégration agriculture-élevage et élevage-
environnement constituent pour les pays en développement pauvres comme le Mali un
potentiel de développement socio-économique d’importance capitale. En outre, la diffusion de
l’information sur l’élevage et sa contribution actuelle et potentielle à la réduction de la
pauvreté souffre de beaucoup de lacunes également. En effet, les rares informations diffusées
sont centrées sur l’animal et non l’homme, l’éleveur et son environnement de vie. Ici
également le manque d’implication forte des structures en charge de l’élevage est à déplorer.
Les médias susceptibles d’être mis à contribution au Mali sont la télévision nationale, la radio
nationale, les radios privées, rurales et de proximité, la télévision privée. Ces différents
médias ont déjà l’habitude de ce genre d’exercice. Mais ils ont besoin d’un accompagnement
de qualité des structures en charge de la gestion du secteur.
Tout développement de l’élevage qui se veut intégrer et durable se doit de tenir compte de ses
différentes relations avec les autres secteurs.
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Tableau 1: Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en
FCFA).
Système d’élevage Taille Marge brute Marge brute par Marge Marge brute/coûts
moyenne du totale femelle reproductrice brute/valeur du de production
troupeau /place* troupeau
BOVINS
SPP 52 1 426766 124 965 36% 18,45
SPC 52 1529271 102636 34% 13,54
SAC 25 740411 101426 31% 2,4
SSI LAIT 50 2 508271 164 171 30% 32,43
SSE Bovin 2X10 2 482 164 - 155% 32,03
OVINS
SPP 60 511 472 18 338 64% 6,61
SPC 60 1 050 708 38 367 77% 13,59
SAC 45 590 074 28 007 60% 7,64
SSE Ovin 2X10 503 126 - 101% 6,51
CAPRINS
SPP 100 1 032 948 22 723 85% 13,36
SPC 80 2 642 628 71 515 194% 34,17
SAC 30 784 428 52 028 174% 10,14
CAMELINS
SPP 30 1 263 723 113 805 44% 16,34
VOLAILLE
SVV 446 930 953 18619 170% 23,4
SHS1 Chair 1050 5 744 776 5 745 238% 74,28
SHS2 Pondeuses 660 634 586 1 077 64% 8,20
Le Module M3-SM2 –A1 du Guide a trait à la caractérisation des filières d’élevage. Les
notions de base sont explicitées sous ce module et des indications sont données pour l’analyse
et le fonctionnement des filières.
La filière se définit dans ce cadre comme l’ensemble des activités étroitement imbriquées et
liées verticalement qui conduisent à l’élaboration d’un produit final et sa mise à la disposition
du consommateur final. Tous les échanges au sein des filières se réalisent entre agents de la
filière. On distingue les agents productifs, ceux par lesquels le produit va transiter
effectivement pour y subir une transformation ou un transfert vers l’étape suivante des autres
agents, comme les fournisseurs d’intrants ou de services.
Sur la base de ces indications la caractérisation a porté sur les filières identifiées au Mali
comme la filière bétail- viande, qui intègre les sous-filières de viande fraîche (bovine, ovine-
caprine, cameline), de bétail (bovins, ovins-caprins, camelins), et des cuirs et peaux, la filière
lait frais (y inclus le lait transformé), et la filière volaille avec les sous-filières chair,
pondeuses et villageois. La sous-filière chair volailles (villageois et chair semi-intensif) sera
cependant agrégée à la production de viande.
La caractérisation a consisté à donner une vue d’ensemble de l’organisation du sous-secteur
de la production à la consommation. Elle a permis d’identifier les intervenants de chaque
filière animale, les lieux de transaction, et le degré de transformation des produits. Les
potentialités et contraintes seront également notées. Le résultat attendu est une représentation
des principaux circuits de transformation et de commercialisation des produits qui seront
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considérés pour l’analyse des performances financières ( M3-SM2-A2) et l’analyse socio-
économique des effets directs et indirects en terme d’emploi et de génération de revenu.
9
En raison de leurs points de départ et de leur complexité, les circuits de commercialisation du
bétail au Mali peuvent être classés selon les axes desservis et leurs origines. Les principaux
axes desservis sont les suivants :
Les axes desservant l’Abattoir Frigorifique de Bamako et les Abattoirs Régionaux (Kayes,
Sikasso, Ségou et Mopti) ;
- Les axes desservant les marchés côtiers : Côte d’Ivoire, Libéria, Ghana, Guinée
Conakry, Nigéria, Sénégal ;
- Les axes desservant les marchés sud algériens.
Ainsi, les origines des circuits de commercialisation peuvent concerner plusieurs régions du
zonage économique. Ainsi on distingue :
- Les circuits ayant leur origine dans le Sahel Occidental traversant les parties nord
des 1ère, 2ème, et 4ème régions, pour desservir la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Sénégal ;
- Les circuits ayant leur origine dans le Delta Central traversant les 4èmes et 3ème
régions, pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Libéria et le Ghana.
- Les circuits ayant leur origine dans le Haut Gourma Central (Gossi) traversant le
Gourma et le Haoussa pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Niger, le Burkina
Faso, le Ghana, le Nigéria et les marchés sud algériens.
Au plan de l’analyse du commerce bétail-viande, quatre variables sont susceptibles
d’intervenir dans la formation du prix des bovins sur les marchés de production : le prix des
céréales, le taux de vente des bovins sur les marchés de production, le prix de vente sur les
marchés de consommation et le prix des ovins/caprins sur les marchés de production.
Le coût de l’alimentation en céréales joue aussi un rôle très capital dans la formation du prix
des bovins. L’achat des céréales étant l’une des principales motivations des ventes de bétail
des éleveurs, le prix du bétail devrait être une fonction croissante du prix des céréales. Cela
signifie que les producteurs devraient réagir à une augmentation du prix des céréales par une
augmentation de celui des bovins. Dans la pratique, le prix des céréales et celui du bétail
évoluent généralement en sens inverse au gré des variations climatiques.
Autour des centres urbains se développent les systèmes d’embouche bovine et ovine. Le coût
de l’alimentation, les difficultés d’accéder au crédit, l’expansion démographique et
l’occupation anarchique des pâturages par les cultures, sont des facteurs imitant à l’activité
d’embouche.
Puisque l’offre de bétail sur les marchés de production subit d’importantes fluctuations
saisonnières, la formation des prix tient compte du rapport entre l’offre et la demande. Ce
rapport est certainement l’un des principaux facteurs qui impulse les fluctuations du prix. En
principe l’augmentation de l’offre entraîne la baisse du prix tandis que sa diminution entraîne
la hausse du prix.
Sur les marchés contrôlés (60 au total) au cours de l’année 2007, les effectifs présentés et
vendus sont consignés dans le tableau ci-dessous pour toutes les espèces.
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Tableau 2: Evolution de l’offre et de la demande par espèce de 2006-2007
Taux Prix moyen
(FCFA)
Présentées (tête) Vendues (tête) de vente (%)
Var
Esp Espèces 2007 2006 Var% 2007 2006 % 2007 2006 Var% 2007 2006 Var%
11
Porcins 915
12
bétail. Ils se retrouvent dans tous les systèmes de production avec des comportements
différents d’un système à l’autre.
Le terme marchand de bétail prend en charge les courtiers ou « téifas », les convoyeurs et les
démarcheurs.
3.2.4. Les courtiers
Ils sont présents sur les marchés à bétail et servent d’intermédiaires entre les éleveurs et les
marchands. Garants de l’origine et de la propriété de l’animal, ils facilitent les transactions et
sont rémunérés par l’acheteur à raison de 1000 FCFA par bovin.
3.2.5. Les convoyeurs
Ils assurent l’acheminement des animaux par camion ou à pied jusqu’à destination. Les
bergers sont généralement payés à 40.000 FCFA pour 3 jours de convoyage, tandis que le
« madougou » - principal guide et responsable du convoi pour l’exportation à pieds des
animaux, perçoit 50.000 FCFA. Quant au « manpala » - chargé de préparer les repas des
bergers et d’indiquer le point de rencontre du jour, il est rémunéré au même titre que les
bergers.
3.2.6. Les démarcheurs
Ils sont les intermédiaires privilégiés entre les exportateurs et les camionneurs. Ils connaissent
les propriétaires des camions et détiennent l’information sur leur disponibilité et leur capacité.
Ils sont rémunérés par l’exportateur à 40.000 FCFA ou 55.000 FCFA selon la saison.
(Extraits de Doumbia, 1998 et Bellinguez, 1994 ; cités dans l’étude de la capitalisation et
information de la filière Bétail-Viande et lait au Mali, 2001).
3.2.7. Les transporteurs
Ils louent leurs camions à 175.000 FCFA ou à 250.000 FCFA avant la récolte du coton. Les
frais de location sont multipliés par cinq pendant la période de transport du coton de
13
Novembre en Décembre (entre 500.000 FCFA et 750.000 FCFA) pour des camions qui ne
peuvent transporter plus de 35 têtes de bovins à la fois.
3.2.8. Les bouchers et rôtisseurs
Ils assurent la transformation du bétail en produits comestibles. Ils s’approvisionnent auprès
des marchands de bétail ou directement chez les éleveurs. Les bouchers et les rôtisseurs
constituent le maillon essentiel de distribution de la viande. Leurs activités s’exercent dans les
abattoirs et sur les aires d’abattage aménagées ou non.
14
variable. Quelque 78 % de la ration alimentaire des ruminants proviennent de fourrages
fibreux.
Ces aliments sont la grande partie produits sur des terres impropres à l'agriculture (Ex: les
bourgoutières au Mali).
Les valeurs annuelles totales de la viande et les produits cornés ainsi que du lait et des
produits laitiers représentent près de 17,5 % du commerce mondial de produits agricoles
végétaux et animaux. Les exportations des PVD représentent moins de 10 % des exportations
15
totales de produits d'élevage et les produits d'origine animale ne figurent que pour environ 6
% dans leurs exportations agricoles.
5. Conclusion
Dans les sociétés d’éleveurs des zones difficiles, notamment les zones pastorales d’Afrique
subsaharienne et Afrique du Nord ou les zones montagneuses d’Amérique latine, l’élevage est
au cœur du système de régulation, à la fois de l’espace, mais aussi des formes d’alliance
(comme les règles matrimoniales), des règles d’échange (rapports économiques:
élevage/céréales), ou des mécanismes de reproduction générationnelle. La mobilité incarnée
dans le modèle nomade est souvent le marqueur d’appartenance culturelle à une société
d’éleveur fonctionnant sur un système de valeur entièrement ancrée dans le système
d’élevage.
De plus, si l’élevage constitue un moyen de sortie de la pauvreté pour les sans-terres ou un
instrument d’épargne pour les plus aisés ou encore une sécurité pour la majorité, il est aussi
soumis à un ensemble de risques, notamment en lien avec le changement climatique (Narbone
et al 2010). Ainsi, face à la croissance de la demande en viande et lait, l’élevage a un rôle
majeur à jouer dans les politiques de sécurité alimentaire bien que son devenir va dépendre
des mécanismes de son intégration spatiale et temporelle dans les zones agricoles, des formes
d’intégration avec les autres activités (gestion de la fertilité, effet sur l’environnement) et des
systèmes d’assurance dans les logiques d’adaptation pour dépasser le stade de stratégie de
survie (coping stratégie).
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Bibliographie
- CIRAD, Systèmes d'Elevage Méditerranéens et Tropicaux, Campus International de
Baillarguet, F-34398 Montpellier, France
- Supagro, Systèmes d'Elevage Méditerranéens et Tropicaux, 2 place Viala, F-34060
Montpellier, France Courriel : veronique.alary@cirad.fr
- ALARYV., DUTEURTRE G., FAYE B., 2011. Élevages et sociétés: les rôles
multiples de l’élevage dans les pays tropicaux. In : Numéro spécial, Elevage en
régions chaudes. Coulon J.B., Lecomte P., Boval M., Perez J.M. (Eds).INRAProd.
Anim., 24, 145-156.
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