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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DU MALI

ET DE LA RECHERHE SCIENTIFIQUE UN PEUPLE–UN BUT–UNE FOI


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Institut Polytechnique Rural De Formation Et de La Recherche Appliquée


(IPR/IFRA) De Katibougou BP : 06 Koulikoro, Tel : (223) 21 26 20 12,
Fax : (223) 21 26 25 04 E-mail : ipr-ifra@ipr-ifra.org

LA PLACE DES ACTIVITES D’ELEVAGE DANS


L’ECONOMIE DANS LA SOCIETE HUMAINE

ETUDIANTS PROFESSEUR

Louckman BOUARE Dr Mamadou SANOGO

Hamadoun SAGARA

Boubacar COULIBALY

Lanzeni SIDIBE

Domba KANE

Alasseiny POUDIOUGO

Mamadou DIARRA

Mamadou MARIKO

Madani COULIBALY

Chiaka KOUYATE

IMZO1

Juin 2022

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Table des matières
1. Introduction.........................................................................................................................1
2. Place de l’élevage dans la société........................................................................................3
2.1. Les dimensions sociales, culturelles et symboliques des animaux..............................3
2.2. Problématique sectorielle de l’élevage.........................................................................4
Tableau 1: Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en
FCFA)......................................................................................................................................5
3. Analyse des filières de commercialisation des produits d’élevage.....................................5
3.1. Caractérisation des filières de commercialisation des produits d’élevage...................5
3.1.1. Commercialisation du bétail.................................................................................6
Tableau 2: Evolution de l’offre et de la demande par espèce de 2006-2007..........................8
Tableaux 3 : Evolution des exportations des animaux vivants...............................................8
Tableaux 4 : Exportations contrôlées de viandes....................................................................9
3.2. Organisation de la filière bétail-viande........................................................................9
3.2.1. Les intervenants....................................................................................................9
3.2.2. Les éleveurs traditionnels.....................................................................................9
3.2.3. Les commerçants de bétail..................................................................................10
3.2.4. Les courtiers........................................................................................................10
3.2.5. Les convoyeurs...................................................................................................10
3.2.6. Les démarcheurs.................................................................................................10
3.2.7. Les transporteurs.................................................................................................10
3.2.8. Les bouchers et rôtisseurs...................................................................................10
4. Le rôle de l'élevage dans le développement......................................................................11
4.1. Le cheptel sert à plusieurs fins...................................................................................11
4.2. Le bétail comme source d'aliments............................................................................11
4.3. Le bétail comme source d'énergie..............................................................................11
4.4. Le bétail comme utilisateur des terres marginales et des sous-produits végétaux.....11
4.5. Le bétail en tant que capital........................................................................................12
4.6. Le bétail en tant que producteur des sous-produits de l'élevage................................12
4.7. Le bétail comme source de recettes d'exportations....................................................12
4.8. Elevage comme partie intégrante de systèmes d’exploitation...................................12
5. Conclusion.....................................................................................................................13
Bibliographie.............................................................................................................................14

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Sigle et Abreviation
FIDA/ IFAD: Fonds International pour le Développement Agricole
OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique
SPC: Système Pastoral associé aux Cultures
SPP: Systèmes Pastoral Pur,
SAC: Système Agropastoral associé aux Cultures
SHS CH: Système hors sol poulets de chair
SHS P: Système Hors Sol Pondeuses
SSE B: Système Semi intensif Embouche Bovin
SSE O: Système Semi intensif Embouche Ovin
SSI L: Système Semi Intensif Laitier
SVV: Système Volailles Villageois
ELIM: Enquête Légère Intégrée sur les Ménages
MEIC: Ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce ;
DNPIA: Direction Nationale des Productions et des Industries Animales
DNSI: Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique ;

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1. Introduction
Partout dans le monde, l’élevage a marqué de son empreinte les sociétés et les espaces. Dans
les pays du Sud, zones à fortes contraintes climatiques, environnementales et socio-
économiques, l’élevage et ses activités dérivées structurent probablement de façon plus
marquée qu’ailleurs, à la fois la vie économique des ménages et des groupes de ménages,
mais aussi la majorité des événements sociaux, culturels ou religieux.
L’élevage constitue par essence un objet complexe; principal mécanisme d’accumulation et de
transmission de richesse dans les sociétés pastorales et agropastorales, principal mécanisme
d’épargne dans les sociétés rurales du Sud, il reste toujours un capital productif plus ou moins
actif selon les besoins courants du ménage ou les événements familiaux ou sociaux – qui
peuvent générer des dépenses ostentatoires – ou les risques extérieurs (crise climatique,
spéculation sur les marchés…). Les produits sont multiples avec des pas de temps productifs
très variés ce qui rend la complémentarité des espèces très sécuritaires. On peut citer des
produits intermédiaires comme le lait, les œufs, la traction animale ou le transport, la fumure
et des produits finaux comme les peaux et cuirs et la viande… ou encore la combinaison des
espèces à cycles courts (volaille, porc), bisannuels (petits ruminants) ou pluriannuels
(ruminants).
Le sous-secteur de l’élevage occupe une place importante dans le secteur primaire. L’activité
est pratiquée par au moins 85% des agriculteurs maliens (FIDA, OCDE, France, Projet P3A),
en particulier par la frange la plus pauvre. Ce secteur constitue ainsi la principale source de
subsistance pour plus de 30% de la population.
Le Mali dispose d’un des cheptels les plus importants de l’Afrique de l’Ouest (8.141.459 de
bovins, 9.761.578 ovins, 13.593.063 caprins, 852.260 camelins, et 30.000.000 de volailles
(DNPIA, 2007). Mais il reste toujours un des plus grands importateurs de lait et des produits
laitiers malgré les nombreuses mesures politiques en faveur de la promotion de la filière lait.
L’élevage contribue à la satisfaction des besoins alimentaires de la population en lait, en
viande (viande rouge et de volaille), et œufs. En 2007, il a été abattu dans les différents
centres d’abattages régionaux et du District de Bamako 291.259 têtes de bovins, 247.086
ovins, 532.952 caprins, 591 porcins, 543 dromadaires, 1569092 volailles correspondant à
44. 921 tonnes de viande contre une production totale contrôlée de 41. 886 tonnes en 2006,
soit une augmentation de 7,25%. Cette production de viande est repartie entre les espèces
comme suit : 74 % pour les bovins, 22% pour les petits ruminants 0,19% pour les Camelins,
0,03% pour les porcins, et 4% pour la volaille. La viande de volailles provient surtout des
élevages traditionnels.
La production d’œufs estimée en 2007 était de 183 205 660 œufs provenant principalement
des élevages modernes et améliorés. Avec un prix moyen de l’œuf de 40 FCFA cette
production représenterait 7,3 milliards de FCFA.
La FAO estimait en 2005 la valeur de la production nationale de lait à 182.484.000 Dollars
EU* soit 82,12 milliards de FCFA pour une production totale de 608.440.000 litres de lait.
Cette production se répartit entre bovins (31%), ovins (21%), caprins (39%), camelins (9%).

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Pour la même période la production de viande (disponible exploitable) était estimée à
470.401.000 Dollars EU soit 211,7 milliards de FCFA pour une quantité de 260.651 tonnes
(48 % bovins, 19 % caprins, 15 % ovins, 3 % % camelins, 14 % volailles).
L’élevage joue un rôle important dans l’amélioration de la production et de la productivité
agricole.
La possession d’animaux confère un prestige social certain en milieu rural et constitue encore
de nos jours une importante source de thésaurisation permettant de faire face à certaines
dépenses monétaires (paiement de l’impôt, frais de scolarité des enfants, achat
d’équipements). Les animaux (ovins, bovins, camelins, volailles) jouent un rôle important lors
des cérémonies et évènements sociaux tels que baptême, mariage, fêtes religieuses (tabaski,
noël) et lors de sacrifices divers. On leur reconnaît aussi un rôle de protection mystique des
familles.
La pratique des activités d’élevage constitue pour une bonne partie de la population les
moyens essentiels de lutte contre la pauvreté. En zone rurale, l’élevage des espèces à cycle
court (petits ruminants, porcins et volaille) constitue l’une des principales sources de revenu
des ménages. Cependant, les données quantitatives faute d’études spécifiques manquent sur la
question. L’enquête légère intégrée sur les ménages (ELIM) (source : MEIC, MDSSPA,
DNSI, 2007) donne néanmoins quelques indications. Le niveau de ce revenu pourrait être
utilisé comme un indicateur de pauvreté de cette population.
En dépit de l’importance de l’élevage, les investissements et appuis en faveur du secteur ont
stagné au cours de ces dernières années et les perspectives d’amélioration à court terme
restent incertaines. L’élevage se trouve confronté à des problèmes institutionnels, de
dégradation et de gestion des ressources pastorales, de la protection sanitaire des animaux, de
la diminution des exportations et de l’augmentation progressive des importations de produits
laitiers.

Depuis la promulgation des lois relatives aux conditions de la libre administration des
collectivités territoriales, aux principes de constitution et de gestion du domaine des
collectivités, de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire et de l’attribution du
mandat sanitaire, l’Etat ne détient plus l’exclusivité de l’encadrement des activités du sous
secteur élevage. Ceci demande une concertation et une coordination à tous les niveaux et en
particulier dans le cadre de l’élaboration des politiques, de la mise en œuvre, du suivi et de
l’évaluation des activités de promotion du sous-secteur.

Les nombreuses réflexions et études effectuées au cours de ces dernières années ont abouti en
2004 à l’élaboration d’une politique nationale de développement de l’élevage, constituant la
vision consensuelle et réaliste de ce que devrait être le paysage de l’élevage à moyen et long
terme. Cette vision partagée permettrait d’éclairer l’ensemble des acteurs publics, privés ou
associatifs du secteur sur les objectifs qui sont recherchés et sur les actions et mesures à
entreprendre par chacun en fonction des rôles respectifs

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2. Place de l’élevage dans la société
2.1. Les dimensions sociales, culturelles et symboliques des animaux
De nombreux travaux en anthropologie et sociologie ont mis en évidence différentes
contributions de l’élevage à la structuration politique et l’organisation socioculturelle des
sociétés d’éleveurs, notamment en Afrique subsaharienne (voir par exemple Bernus 1975,
1981 et Bonte 2007, 2008). Certains travaux s’intéressent aux modes de vies des éleveurs et
mettent en exergue certains traits relatifs à l’habitat, au territoire, aux techniques d’élevage,
comme aux fonctions symboliques du bétail. D’autres insistent davantage sur l’organisation
socio-institutionnelle de ces sociétés et sur les règles qui structurent à la fois leur mode de vie
(gestion de l’espace et des ressources, sécurisation d’un habitat) et sa reproduction (système
matrimonial, identité symbolique). Si l’approche culturelle des sociétés d’éleveurs basées sur
le nomadisme, en opposition aux sociétés sédentaires, fait toujours débat en matière de facteur
de différenciation identitaire (Bonte 2006), le système symbolique existant autour de
l’élevage (Bernus 1984), qui unit et différencie les différentes communautés d’éleveurs,
révèle bien le rôle culturel de l’élevage. Ce système symbolique se retrouve dans de
nombreux domaines tels que les règles matrimoniales, les rapports économiques, le langage
ou la religion et l’animal se trouve enchâssé dans des règles sociales complexes. Ainsi, au-
delà de sa valeur économique, le capital cheptel constitue à la fois un héritage culturel et un
des piliers de l’organisation sociale des groupes de pasteurs.
A titre d’exemple, on peut citer la pratique du préhéritage commune à bien des peuples
pastoraux (Dupire 1970) conférant au jeune pasteur un réel statut social et économique ou le
rôle de l’élevage dans le système de régulation sociale de la dot et de la dette agissant comme
facteur de redistribution (Faye 2009). L’élevage est souvent au centre des alliances
matrimoniales: chez les Peuls Wodaabés, le père du marié donne une génisse au père de la
mariée alors que l’époux donne à sa nouvelle femme des animaux dont elle garde l’usage et
dont le capital est réservé aux enfants du couple (Thébaud 1988). On voit ainsi comment
l’animal participe à la constitution de chaînes de relations sociales verticales
(intergénérationnelles) et horizontales (entre familles d’une même tribu ou clan), ou à des
mécanismes de redistribution qui participent à la sécurité présente et future du groupe. Le rôle
important des animaux dans les relations sociales et dans nombres de cérémonies, rites ou
pratiques ostentatoires est un élément commun aux sociétés d’éleveurs, mais aussi à de
nombreux groupes d’agro-éleveurs ou d’agriculteurs. Dans les systèmes agricoles ou
agropastoraux, l’élevage peut faire l’objet de nombreux échanges entre membres des
communautés et est susceptible d’acquérir une dimension sociale, symbolique, ou un rôle de
marqueur culturel. L’élevage participe aussi de manière centrale aux trajectoires d’évolution
des familles sahéliennes, qui peuvent prendre la forme «d’allers et retours» entre pastoralisme
et agropastoralisme, en fonction de l’état de capitalisation des familles (Bonfiglioli 1990).
Enfin, l’élevage joue un rôle important dans les trajectoires d’accumulation des paysans des
fronts pionniers amazoniens et il acquiert, à ce titre, un statut particulier au sein de ces
communautés agricoles (Tourrand 2009).

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2.2. Problématique sectorielle de l’élevage
L’élevage interagit avec une diversité de secteurs qui peuvent contribuer à impulser ou freiner
son développement et partant sa contribution à la réduction de la pauvreté.

Le sous-secteur est à travers ces interrelations concernées d’une part par des questions
transectorielles telles que la Gouvernance, le Genre, les maladies comme le VIH/Sida, le
paludisme, la tuberculose, et d’autre part par les questions intersectorielles touchant
l’agriculture, l’environnement, l’infrastructure, le foncier, le commerce et le développement
humain.
L’interrelation avec l’agriculture mérite considération. En effet l’élevage fournit à ce secteur
des fertilisants sous forme de fumure organique, la force de travail pour la mécanisation
(Bœufs de labour, animaux pour la traction de charrettes), des ustensiles divers, du matériel
d’habitat et bénéficie en retour d’aliments sous forme de fourrages, et sous-produits agricoles.
La contribution de l’élevage à l’agriculture est détaillée au chapitre 10 portant sur l’élevage
dans l’économie nationale sous le point contribution indirecte de l’élevage à l’économie
nationale.

Malgré une certaine littérature qui a tendance à mettre en avant l’impact négatif de l’élevage
sur l’environnement et l’agriculture, l’intégration agriculture-élevage et élevage-
environnement constituent pour les pays en développement pauvres comme le Mali un
potentiel de développement socio-économique d’importance capitale. En outre, la diffusion de
l’information sur l’élevage et sa contribution actuelle et potentielle à la réduction de la
pauvreté souffre de beaucoup de lacunes également. En effet, les rares informations diffusées
sont centrées sur l’animal et non l’homme, l’éleveur et son environnement de vie. Ici
également le manque d’implication forte des structures en charge de l’élevage est à déplorer.
Les médias susceptibles d’être mis à contribution au Mali sont la télévision nationale, la radio
nationale, les radios privées, rurales et de proximité, la télévision privée. Ces différents
médias ont déjà l’habitude de ce genre d’exercice. Mais ils ont besoin d’un accompagnement
de qualité des structures en charge de la gestion du secteur.

Tout développement de l’élevage qui se veut intégrer et durable se doit de tenir compte de ses
différentes relations avec les autres secteurs.

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Tableau 1: Efficacité financière estimée des différents systèmes d’élevage modélisés (en
FCFA).
Système d’élevage Taille Marge brute Marge brute par Marge Marge brute/coûts
moyenne du totale femelle reproductrice brute/valeur du de production
troupeau /place* troupeau
BOVINS
SPP 52 1 426766 124 965 36% 18,45
SPC 52 1529271 102636 34% 13,54
SAC 25 740411 101426 31% 2,4
SSI LAIT 50 2 508271 164 171 30% 32,43
SSE Bovin 2X10 2 482 164 - 155% 32,03
OVINS
SPP 60 511 472 18 338 64% 6,61
SPC 60 1 050 708 38 367 77% 13,59
SAC 45 590 074 28 007 60% 7,64
SSE Ovin 2X10 503 126 - 101% 6,51
CAPRINS
SPP 100 1 032 948 22 723 85% 13,36
SPC 80 2 642 628 71 515 194% 34,17
SAC 30 784 428 52 028 174% 10,14
CAMELINS
SPP 30 1 263 723 113 805 44% 16,34
VOLAILLE
SVV 446 930 953 18619 170% 23,4
SHS1 Chair 1050 5 744 776 5 745 238% 74,28
SHS2 Pondeuses 660 634 586 1 077 64% 8,20

3. Analyse des filières de commercialisation des produits d’élevage


3.1. Caractérisation des filières de commercialisation des produits d’élevage

Le Module M3-SM2 –A1 du Guide a trait à la caractérisation des filières d’élevage. Les
notions de base sont explicitées sous ce module et des indications sont données pour l’analyse
et le fonctionnement des filières.
La filière se définit dans ce cadre comme l’ensemble des activités étroitement imbriquées et
liées verticalement qui conduisent à l’élaboration d’un produit final et sa mise à la disposition
du consommateur final. Tous les échanges au sein des filières se réalisent entre agents de la
filière. On distingue les agents productifs, ceux par lesquels le produit va transiter
effectivement pour y subir une transformation ou un transfert vers l’étape suivante des autres
agents, comme les fournisseurs d’intrants ou de services.
Sur la base de ces indications la caractérisation a porté sur les filières identifiées au Mali
comme la filière bétail- viande, qui intègre les sous-filières de viande fraîche (bovine, ovine-
caprine, cameline), de bétail (bovins, ovins-caprins, camelins), et des cuirs et peaux, la filière
lait frais (y inclus le lait transformé), et la filière volaille avec les sous-filières chair,
pondeuses et villageois. La sous-filière chair volailles (villageois et chair semi-intensif) sera
cependant agrégée à la production de viande.
La caractérisation a consisté à donner une vue d’ensemble de l’organisation du sous-secteur
de la production à la consommation. Elle a permis d’identifier les intervenants de chaque
filière animale, les lieux de transaction, et le degré de transformation des produits. Les
potentialités et contraintes seront également notées. Le résultat attendu est une représentation
des principaux circuits de transformation et de commercialisation des produits qui seront

8
considérés pour l’analyse des performances financières ( M3-SM2-A2) et l’analyse socio-
économique des effets directs et indirects en terme d’emploi et de génération de revenu.

3.1.1. Commercialisation du bétail


En Système Pastoral Pur, la commercialisation du bétail est caractérisée par la vente des
mâles adultes, des vaches stériles et des taurillons. C’est ce système qui approvisionne le
commerce frontalier de bétail.
En fait, ce type d’élevage n’est pas particulièrement orienté vers le marché et la recherche du
profit maximum mais plutôt vers la sécurisation du troupeau et la satisfaction des besoins
monétaires courants. En rapport avec la transhumance comme mode d’élevage dominant, les
décisions de vente des producteurs sont beaucoup plus motivées par le souci de faire face à
des besoins monétaires immédiats. L’offre de bétail qui provient d’un tel type d’élevage ne se
fait nullement en fonction de la demande.
En Système Agro-pastoral, la commercialisation du bétail concerne surtout les animaux de
réelevage et d’exportation (les vaches reformées). Les animaux sont généralement mis en
forme avant d’être vendus. La vente s’effectue sur place, soit sur un marché organisé soit à
l’étranger lorsque la frontière est proche. C’est également dans ce système qu’il existe un
véritable commerce de bétail avec de nombreux marchands et des marchés bien
approvisionnés : Bamako-AFB, Bamako Faladié dans le District de Bamako ; Kati Drall dans
la région de Koulikoro ; Ségou et Tenin dans la région de Ségou ; Koutiala et Sikasso dans la
région de Sikasso.
En Système Périurbains, les échanges se font autour des grands centres de consommation et
des marchés terminaux (Source : Etude sur les filières agroalimentaires au Sahel, 1996 : Cas
du Mali).
Le répertoire des marchés à bétail effectué par l’Office Malien du Bétail et de la Viande en
2004 identifie 375 foires et marchés à bétail, à travers le territoire national.
Actuellement tous les marchés à bétail sont gérés par les associations ou coopératives des
professionnels qui y interviennent (éleveurs, marchands de bétail, bouchers), sur la base de
contrats de gestion, suite au désengagement de l’Etat, de la gestion des infrastructures de
transformation et de commercialisation du bétail. C’est le cas des marchés de Kati, Niono,
Fatoma.
Les charges d’entretien et de fonctionnement sont supportées par des frais de fréquentation
dont les montants varient selon les marchés (100 à 250 FCFA par tête de bovin et 25 à 50
pour les ovins/caprins).
3.1.1.1. Circuits de commercialisation du bétail-viande
Les approvisionnements des marchés à bétail varient selon les aléas climatiques, la saison, les
opportunités de marchés.

9
En raison de leurs points de départ et de leur complexité, les circuits de commercialisation du
bétail au Mali peuvent être classés selon les axes desservis et leurs origines. Les principaux
axes desservis sont les suivants :
Les axes desservant l’Abattoir Frigorifique de Bamako et les Abattoirs Régionaux (Kayes,
Sikasso, Ségou et Mopti) ;
- Les axes desservant les marchés côtiers : Côte d’Ivoire, Libéria, Ghana, Guinée
Conakry, Nigéria, Sénégal ;
- Les axes desservant les marchés sud algériens.
Ainsi, les origines des circuits de commercialisation peuvent concerner plusieurs régions du
zonage économique. Ainsi on distingue :
- Les circuits ayant leur origine dans le Sahel Occidental traversant les parties nord
des 1ère, 2ème, et 4ème régions, pour desservir la Côte d’Ivoire, le Libéria et le Sénégal ;
- Les circuits ayant leur origine dans le Delta Central traversant les 4èmes et 3ème
régions, pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Libéria et le Ghana.
- Les circuits ayant leur origine dans le Haut Gourma Central (Gossi) traversant le
Gourma et le Haoussa pour desservir Bamako, la Côte d’ivoire, le Niger, le Burkina
Faso, le Ghana, le Nigéria et les marchés sud algériens.
Au plan de l’analyse du commerce bétail-viande, quatre variables sont susceptibles
d’intervenir dans la formation du prix des bovins sur les marchés de production : le prix des
céréales, le taux de vente des bovins sur les marchés de production, le prix de vente sur les
marchés de consommation et le prix des ovins/caprins sur les marchés de production.
Le coût de l’alimentation en céréales joue aussi un rôle très capital dans la formation du prix
des bovins. L’achat des céréales étant l’une des principales motivations des ventes de bétail
des éleveurs, le prix du bétail devrait être une fonction croissante du prix des céréales. Cela
signifie que les producteurs devraient réagir à une augmentation du prix des céréales par une
augmentation de celui des bovins. Dans la pratique, le prix des céréales et celui du bétail
évoluent généralement en sens inverse au gré des variations climatiques.
Autour des centres urbains se développent les systèmes d’embouche bovine et ovine. Le coût
de l’alimentation, les difficultés d’accéder au crédit, l’expansion démographique et
l’occupation anarchique des pâturages par les cultures, sont des facteurs imitant à l’activité
d’embouche.
Puisque l’offre de bétail sur les marchés de production subit d’importantes fluctuations
saisonnières, la formation des prix tient compte du rapport entre l’offre et la demande. Ce
rapport est certainement l’un des principaux facteurs qui impulse les fluctuations du prix. En
principe l’augmentation de l’offre entraîne la baisse du prix tandis que sa diminution entraîne
la hausse du prix.
Sur les marchés contrôlés (60 au total) au cours de l’année 2007, les effectifs présentés et
vendus sont consignés dans le tableau ci-dessous pour toutes les espèces.

10
Tableau 2: Evolution de l’offre et de la demande par espèce de 2006-2007
Taux Prix moyen
(FCFA)
Présentées (tête) Vendues (tête) de vente (%)
Var
Esp Espèces 2007 2006 Var% 2007 2006 % 2007 2006 Var% 2007 2006 Var%

Bovins 1449955 1362557 6 1165035 908040 28 80 67 20,57 151341 146011 4

Ovins/cap. 4340029 3558566 22 2370080 1766052 34 55 50 10,0 31054 34656 -10

Asins 42763 46119 -7 12163 26639 -54 28 58 -51 36552 36970 -1

Camelins 11346 17024 -33 8670 11124 -22 76 65 17 233750 192887 21

Volaille 4370684 4021428 9 4056197 3381534 20 93 84 10,4 1638 888 84

Source : Rapports Annuels DNPIA, 2006 et 2007

L’analyse du tableau N° 13 montre qu’il y a une hausse de l’offre et de la demande en bovins,


petits ruminants et en volailles. Par contre l’offre et la demande en asins et en camelins sont
en baisse. Les taux de vente les plus importants sont observés chez les bovins et la volaille
avec respectivement 21% et 10,4%. Les asins sont les moins vendus avec -51%.
Les prix moyens pratiqués sur les principaux marchés ont connu une hausse chez les bovins,
les camelins et la volaille tandis que ceux des petits ruminants et des asins ont baissé. Le prix
le plus important est observé chez la volaille avec 84% et le taux les plus bas est observé chez
les petits ruminants avec -10%.
Le flux monétaire engendré par l’exportation se chiffre à plus de 29. 803 millions de FCFA.
Dans le cadre du Test le flux monétaire estimé des exportations de bétail sans les asins, la
volaille et les porcins se montent à 33.393.568.228 FCFA pour 117.102 bovins, 229.251 petits
ruminants, et 10.950 camelins.
Par ailleurs, il est à noter le volume faible des exportations de volailles (3.587 unités), de
porcins (915 têtes), et d’asins (580 têtes). L’évolution des exportations des animaux vivants
est donnée dans le tableau N°24 sur la période de 2003-2007. Les données montrent que les
exportations des animaux sur pied sont en hausse de 5,79% pour les bovins et 60,56% pour
les ovins/caprins tandis que elles ont baissé pour les camelins et la volaille avec
respectivement -31,97% et -73,84%.
Tableaux 3 : Evolution des exportations des animaux vivants
Unité : tête
Espèces/Années 2003 2004 2005 2006 2007

Bovins 93011 115831 58945 140368 148490

Ovins/caprins 165279 235617 243117 177949 285723

Camelins 3533 7384 306 2865 1949

11
Porcins 915

Volaille 18082 412902 294985 13714 3587

Tableaux 4 : Exportations contrôlées de viandes


Unité : Tonne
TOTAL
Destination
Désignation GUINE
E % RCI % SENEGAL %
Viande bovine 2240,19
15 1100 7 11887,632 78 15227,827
5
Viande ovine 1424,03
42 500 15 1487,74 44 3411,775
5
Viande porcine 613,78 69 0 0 271,125 31 884,905
Viande de volaille 5 1 0 0 630,83 99 635,83
TOTAL 4283,01 21 1600 8 14277,327 70,8 20160,337
Source : Rapports Annuels DNPIA

3.2. Organisation de la filière bétail-viande


Au plan institutionnel, l’élaboration de politiques et stratégies de la filière bétail-viande relève
du Ministère de l’Elevage et de le Pêche à travers la Direction Nationale des Productions et
des Industries Animales (DNPIA). D’autres structures sont aussi impliquées dans la
promotion de la filière. Il s’agit du Laboratoire Central Vétérinaire (LCV), de l’Institut
d’Economie Rurale (IER), de la Cellule de Planification et de Statistiques des Ministères de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, et des services du Ministère de l’Economie, de
l’Industrie et du Commerce.
Au plan organisationnel, il existe plusieurs coopératives d’éleveurs, de marchands de bétail et
de bouchers regroupées au sein de la Fédération des Groupements Interprofessionnels du
Bétail et de la Viande (FEBEVIM), et du Syndicat National des Producteurs de Lait et de
Viande (SYNELPROV).
3.2.1. Les intervenants
Les intervenants de la filière sont les producteurs (éleveurs traditionnels, emboucheurs), les
professionnels du bétail-viande, les consommateurs, et les services d’encadrement et autres
fournisseurs de services. Il est recensé au Mali 395 organisations socioprofessionnelles, 836
marchands de bovins, 984 marchands de petits ruminants, 1423 bouchers- rôtisseurs, 220
négociants et collecteurs cuirs et peaux et autres 256 courtiers ou transformateurs à
travers le territoire du Mali selon une étude effectuée par l’O.M.BE.VI en 2004.
3.2.2. Les éleveurs traditionnels
Ils sont au départ de la filière et œuvrent dans l’accroissement quantitatif et qualitatif des
effectifs d’animaux. Très souvent ils opèrent individuellement, mais acceptent de se regrouper
en coopératives ou associations pour défendre des intérêts corporatistes avec les marchands de

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bétail. Ils se retrouvent dans tous les systèmes de production avec des comportements
différents d’un système à l’autre.

3.2.3. Les commerçants de bétail


C’est un groupe d’intervenant biens structuré qui assure la collecte, la commercialisation et le
convoyage du cheptel sur les marchés internes et côtiers. A côté des commerçants locaux on
voit émerger des commerçants étrangers avec grosses capacités financières et attirés par
l’avantage comparatif du marché à bétail malien. Les commerçants de bétail travaillent en
collaboration avec les intermédiaires suivants :
• Les Courtiers ou Téifa,
• Les convoyeurs,
• Les démarcheurs,
• Les transporteurs,
• Les détaillants (bouchers et rôtisseurs),

Le terme marchand de bétail prend en charge les courtiers ou « téifas », les convoyeurs et les
démarcheurs.
3.2.4. Les courtiers
Ils sont présents sur les marchés à bétail et servent d’intermédiaires entre les éleveurs et les
marchands. Garants de l’origine et de la propriété de l’animal, ils facilitent les transactions et
sont rémunérés par l’acheteur à raison de 1000 FCFA par bovin.
3.2.5. Les convoyeurs
Ils assurent l’acheminement des animaux par camion ou à pied jusqu’à destination. Les
bergers sont généralement payés à 40.000 FCFA pour 3 jours de convoyage, tandis que le
« madougou » - principal guide et responsable du convoi pour l’exportation à pieds des
animaux, perçoit 50.000 FCFA. Quant au « manpala » - chargé de préparer les repas des
bergers et d’indiquer le point de rencontre du jour, il est rémunéré au même titre que les
bergers.
3.2.6. Les démarcheurs
Ils sont les intermédiaires privilégiés entre les exportateurs et les camionneurs. Ils connaissent
les propriétaires des camions et détiennent l’information sur leur disponibilité et leur capacité.
Ils sont rémunérés par l’exportateur à 40.000 FCFA ou 55.000 FCFA selon la saison.
(Extraits de Doumbia, 1998 et Bellinguez, 1994 ; cités dans l’étude de la capitalisation et
information de la filière Bétail-Viande et lait au Mali, 2001).
3.2.7. Les transporteurs
Ils louent leurs camions à 175.000 FCFA ou à 250.000 FCFA avant la récolte du coton. Les
frais de location sont multipliés par cinq pendant la période de transport du coton de

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Novembre en Décembre (entre 500.000 FCFA et 750.000 FCFA) pour des camions qui ne
peuvent transporter plus de 35 têtes de bovins à la fois.
3.2.8. Les bouchers et rôtisseurs
Ils assurent la transformation du bétail en produits comestibles. Ils s’approvisionnent auprès
des marchands de bétail ou directement chez les éleveurs. Les bouchers et les rôtisseurs
constituent le maillon essentiel de distribution de la viande. Leurs activités s’exercent dans les
abattoirs et sur les aires d’abattage aménagées ou non.

4. Le rôle de l'élevage dans le développement


4.1. Le cheptel sert à plusieurs fins
- il fournit à l'homme non seulement de la nourriture mais aussi une force de traction.
- il sert aussi à constituer un capital : les animaux fournissent du fumier (servant comme
combustible ou engrais), des peaux et cuirs, de la laine, des poils et maints d'autres
produits.
- il revête, dans de nombreuses sociétés traditionnelles, une valeur socio-culturelle et il
est A ce titre partie intégrante de la vie familiale et collective.
4.2. Le bétail comme source d'aliments
En 1980, la production mondiale de viande~ de lait et d'œufs pour la consommation humaine
a été estime respectivement à 140, 469 et 28 millions de tonnes.
Avec le poisson (environ 50 millions de tonnes), ces produits ont assuré 33 % de l'apport
global moyen de protéines par jour et 17 % de la ration énergetique totale pour l'homme.

4.3. Le bétail comme source d'énergie


Dans les pays en voie de développement (PVU) la traction animale représente encore l'une
des ressources essentielles du secteur de l'élevage. Les animaux de trait assurent près de 10 %
de l'énergie consacrée à la production agricole (labour, travaux d'entretien). Ils servent
également au transport (charrettes) et constituent en outre une source d'énergie pour la
transformation des récoltes (traction des souleveuses à arachide) et pour l'irrigation
(manèges).

4.4. Le bétail comme utilisateur des terres marginales et des sous-produits


végétaux
Le mode d'alimentation du bétail varie selon les conditions du milieu. Les animaux sont
surtout nourris avec la paille des céréales et avec d'autres sortes de déchets balles de riz
moulues. Épluchures de manioc, fanes de soja et de patate douce etc. Les tropiques humides
et subhumides occupent 28 % de la surface émergée du globe (comprennent des pâturages et
des parcours). Ces terres nourrissent environ 40 % de l'effectif mondial des ruminants.
Tandis que les régions arides et semi-arides se prêtent fort mal à la production végétale ; dans
ces contres, il existe un complexe système d'utilisation des terres comportant un délicat
équilibre entre l'écosystème et le bétail. Des troupeaux ont été constitués pour survivre
doivent utiliser des fourrages de mauvaise qualité en rapport avec une pluviosité déficiente et

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variable. Quelque 78 % de la ration alimentaire des ruminants proviennent de fourrages
fibreux.
Ces aliments sont la grande partie produits sur des terres impropres à l'agriculture (Ex: les
bourgoutières au Mali).

4.5. Le bétail en tant que capital


Outre la valeur de leurs produits, les animaux peuvent aussi représenter un important capital
dans de nombreux systèmes agricoles.
Dans les petites exploitations des PVD, le bétail représente souvent entre 20 et 50 % du
capital et contribue au revenu de l'exploitant.
Tandis que dans les sociétés pastorales, les propriétaires de bétail attachent souvent plus
d'importance au nombre des animaux qu'à leur rendement. La valeur attachée au cheptel
dépend de différents éléments : richesse, prestige, mariage, procréation etc. (Ex : chez les
Peuls, Maures, Touareg).
La faculté de reproduction des animaux représente ainsi une forme d'investissement ou de
richesse de son propriétaire.

4.6. Le bétail en tant que producteur des sous-produits de l'élevage.


L'interdépendance entre l'agriculture et l'élevage se manifeste par le fait que les déjections
(fumier) améliorent la fertilité du sol. Les bouses séchées constituent aussi un important
combustible dans certaines régions de l'Afrique (Nord du Mali) et de l'Asie (Indes).

On tire des animaux toutes sortes de produits autres que la viande :


- la graisse est récupérée sous forme de sain doux pour consommation humaine ou fabrication
de margarine, du savon, des détergents.
- la laine, les cuirs et peaux sont actuellement concurrencés par les produits synthétiques.
- les poils (chameau et chèvre) servent à fabriquer divers vêtements, couvertures et articles
d'artisanat.
- les os, la corne et le sabot sont employés pour la fabrication de peignes, de boutons ou
transformés en farine d'os.

4.7. Le bétail comme source de recettes d'exportations


Le bétail et ses produits représentent une importante composante du commerce international.

Les valeurs annuelles totales de la viande et les produits cornés ainsi que du lait et des
produits laitiers représentent près de 17,5 % du commerce mondial de produits agricoles
végétaux et animaux. Les exportations des PVD représentent moins de 10 % des exportations

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totales de produits d'élevage et les produits d'origine animale ne figurent que pour environ 6
% dans leurs exportations agricoles.

4.8. Elevage comme partie intégrante de systèmes d’exploitation


Dans les PVD, le grand avantage de la production animale en tant qu'instrument du
développement tient à ce qu'elle s'intègre dans des systèmes d’exploitation traditionnels et
souvent à échelle réduite, aussi bien comme source de nourriture et le revenu que comme
source d'énergie (traction animale) et d'engrais.

5. Conclusion
Dans les sociétés d’éleveurs des zones difficiles, notamment les zones pastorales d’Afrique
subsaharienne et Afrique du Nord ou les zones montagneuses d’Amérique latine, l’élevage est
au cœur du système de régulation, à la fois de l’espace, mais aussi des formes d’alliance
(comme les règles matrimoniales), des règles d’échange (rapports économiques:
élevage/céréales), ou des mécanismes de reproduction générationnelle. La mobilité incarnée
dans le modèle nomade est souvent le marqueur d’appartenance culturelle à une société
d’éleveur fonctionnant sur un système de valeur entièrement ancrée dans le système
d’élevage.
De plus, si l’élevage constitue un moyen de sortie de la pauvreté pour les sans-terres ou un
instrument d’épargne pour les plus aisés ou encore une sécurité pour la majorité, il est aussi
soumis à un ensemble de risques, notamment en lien avec le changement climatique (Narbone
et al 2010). Ainsi, face à la croissance de la demande en viande et lait, l’élevage a un rôle
majeur à jouer dans les politiques de sécurité alimentaire bien que son devenir va dépendre
des mécanismes de son intégration spatiale et temporelle dans les zones agricoles, des formes
d’intégration avec les autres activités (gestion de la fertilité, effet sur l’environnement) et des
systèmes d’assurance dans les logiques d’adaptation pour dépasser le stade de stratégie de
survie (coping stratégie).

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Bibliographie
- CIRAD, Systèmes d'Elevage Méditerranéens et Tropicaux, Campus International de
Baillarguet, F-34398 Montpellier, France
- Supagro, Systèmes d'Elevage Méditerranéens et Tropicaux, 2 place Viala, F-34060
Montpellier, France Courriel : veronique.alary@cirad.fr
- ALARYV., DUTEURTRE G., FAYE B., 2011. Élevages et sociétés: les rôles
multiples de l’élevage dans les pays tropicaux. In : Numéro spécial, Elevage en
régions chaudes. Coulon J.B., Lecomte P., Boval M., Perez J.M. (Eds).INRAProd.
Anim., 24, 145-156.

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