Revue du secteur avicole MAROC DIVISION DE LA PRODUCTION ET DE LA SANTÉ ANIMALES DE
LA FAO CENTRE D’URGENCE POUR LES MALADIES ANIMALES TRANSFRONTALIÈRES UNITÉ DE
SOCIO-ÉCONOMIE, PRODUCTION ET BIODIVERSITÉ Revue du secteur avicole MAROC DIVISION DE LA PRODUCTION ET DE LA SANTÉ ANIMALES DE LA FAO CENTRE D’URGENCE POUR LES MALADIES ANIMALES TRANSFRONTALIÈRES UNITÉ DE SOCIO-ÉCONOMIE, PRODUCTION ET BIODIVERSITÉ Document développé sur la base du rapport suivant: Structure et importance des secteurs avicoles commercial et traditionnel au Maroc Ahmed Barkok Septembre 2007 ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE Septembre 2007. Réédité Juin 2008 Les appellations employées dans ce produit d'information et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention ou l'omission de sociétés précises, de leurs produits ou de leurs marques, n'implique aucun appui ou jugement de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. i Version du 1er décembre 2008 Avant-propos L’apparition d’épizooties telles que l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) dans plusieurs pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique demande continuellement une réponse active et rapide à un niveau national, régional et international. La crise de l’IAHP a dû et doit être combattue à travers le monde à sa source, c’est-à-dire au sein de la population avicole. Le risque principal de l’IAHP pour la santé humaine est sa possible transmission à l’homme. La maladie se propage principalement par les actions de personnes à tous les niveaux de la production, de la distribution, de la transformation et de la vente des volailles et des produits avicoles. Les impacts socioculturels et économiques directs et indirects de telles maladies influencent les décisions politiques et commerciales, perturbent le marché et causent des pertes économiques énormes. L’IAHP peut avoir un impact négatif important sur l’économie familiale dans les communautés rurales lorsque la production avicole y joue un rôle. Aussi l’évaluation et l’application de mesures visant à une production plus sûre, sur toute la filière avicole sont d’une grande importance. Les stratégies et mesures visant à soutenir les populations pauvres dans le cadre d’un développement durable de l’aviculture doivent recevoir une attention particulière. Une bonne compréhension des différentes filières de production et commercialisation permet de développer des mesures de contrôles des maladies qui soient appropriées et efficaces. Cette revue fait partie d’une série de revues à propos du secteur avicole à l’échelle nationale. Celles-ci sont commissionnées par le Service de Production Animale (AGAP) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et plus spécifiquement par le groupe socio-économie, production & biodiversité du Centre d’Urgence pour les Maladies Animales Transfrontalières (ECTAD). Cette revue a été développée comme un document de référence à l’intention de toute personne cherchant des informations sur le sujet. Cette revue n’est pas complète et devra être régulièrement mise à jour, complétée et améliorée. Tous commentaires et compléments d’informations sont les bienvenus et peuvent être communiqués à l’auteur, FAO/AGAP et FAO/ECTAD (Groupe socio-économie, production & biodiversité)1 . Le rapport original produit par Ahmed Barkok a été édité par Mme Danièle Sexton en juin 2008 et a été complété par des données extraites de la base de données statistiques de la FAO (FAOSTAT) et des banques de données de la Banque Mondiale et de la Division de population de l’ONU. 1 Pour plus d’informations, veuillez consulter le site web de la FAO sous: www.fao.org/avianflu/en/farmingsystems.html ou contacter soit Philippe Ankers, soit Olaf Thieme, FAO/AGAP. Adresse électronique: Philippe.Ankers@fao.org et Olaf.Thieme@fao.org Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, Division Santé et Production Animale, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie ii Version du 1er décembre 2008 Sommaire Avant-propos ............................................................................................................ i Sigles et abréviations.............................................................................................. iv CHAPITRE 1 Brève présentation du pays ..................................................................................... 1 CHAPITRE 2 Structure du secteur avicole .................................................................................... 3 2.1 Cheptels avicoles nationaux .............................................................................. 3 2.2 Répartition géographique des cheptels avicoles nationaux ..................................... 3 2.3 Production ..................................................................................................... 4 2.4 Consommation ............................................................................................... 6 2.5 Commerce ..................................................................................................... 8 2.6 Prix ............................................................................................................... 9 CHAPITRE 3 Systèmes d’aviculture ............................................................................................ 11 3.1 Généralités....................................................................................................12 3.2 Secteur 1: Élevage industriel et intégré .............................................................12 3.3 Secteurs 2 et 3: Autres élevages commerciaux...................................................13 3.3.1 Cheptels reproducteurs et œufs à couver..................................................13 3.3.2 Viande de poulets de chair .....................................................................15 3.3.3 Œufs de consommation de poules ...........................................................17 3.3.4 Autres espèces .....................................................................................19 3.4 Secteur 4: Élevage villageois ou de basse-cour ...................................................19 3.4.1 Poulets ................................................................................................19 3.4.2 Autres espèces .....................................................................................21 3.5 Analyse de la filière avicole..............................................................................21 3.5.1 Poussins d’un jour .................................................................................21 3.5.2 Viande de poulets de chair .....................................................................22 3.5.3 Œufs de consommation..........................................................................22 3.5.4 Autres espèces .....................................................................................22 CHAPITRE 4 Commerce, commercialisation et marchés ............................................................. 23 4.1 Marché national .............................................................................................23 4.2 Importation ...................................................................................................23 4.3 Exportation ...................................................................................................23 4.4 Infrastructures d’abattage ...............................................................................23 4.5 Provende, aliment volailles ..............................................................................24 iii Version du 1er décembre 2008 CHAPITRE 5 Races ..................................................................................................................... 25 5.1 Races exotiques .............................................................................................25 5.2 Races locales .................................................................................................25 CHAPITRE 6 Santé vétérinaire, santé publique, mesures de biosécurité .................................... 26 6.1 Influenza aviaire hautement pathogène .............................................................26 6.2 Autres pathologies aviaires majeures ................................................................29 6.3 Mesures de biosécurité....................................................................................30 CHAPITRE 7 Politiques actuelles, cadre légal............................................................................. 31 CHAPITRE 8 Analyse .................................................................................................................. 33 8.1 Forces et faiblesses actuelles du secteur avicole .................................................33 8.2 Perspectives du secteur avicole pour les cinq prochaines années ...........................36 ANNEXE I Qui est qui (liste de contacts) ................................................................................ 38 ANNEXE II Liste des projets majeurs — secteur avicole .......................................................... 41 ANNEXE III Références bibliographiques.................................................................................. 43 ANNEXE IV Cartes .................................................................................................................... 44 iv Version du 1er décembre 2008 Sigles et abréviations AELE Association Européenne de Libre-Échange AFAC Association des Fabricants d’Aliments Composés ANAM Association Nationale des Accouveurs Marocains ANAVI Association Nationale des Abattoirs Industriels Avicoles ANPO Association Nationale des Producteurs d’Œufs de Consommation APV Association Nationale des Producteurs de Viandes de Volailles CMV Condiments Minéraux et Vitaminés FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FISA Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole IAHP Influenza Aviaire Hautement Pathogène OAC Œufs A Couver OMC Organisation Mondiale du commerce PAC Prêt A être Consommé PIB Produit Intérieur Brut UE Union Européenne VSM Viande Séparée Mécaniquement Brève présentation du pays 1 Version du 1er décembre 2008 Chapitre 1 Brève présentation du pays Pays: Maroc Lieu: Afrique du Nord, délimité par l’océan Atlantique Nord et la mer Méditerranée, entre l’Algérie et le Sahara Occidental Population totale: 30 496 553 (2006) Source: Banque Mondiale, mai 2008 Taux de croissance de la population: 1,2 % (2006) Source: Banque Mondiale, mai 2008 Groupe économique: Pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure Source: Banque Mondiale, mai 2008 FIGURE 1: Revenu national brut (RNB) per capita (Méthode Atlas, actuelle en US$) 0 500 1000 1500 2000 2500 So urce: Banque mondiale, 2008 US$ US$ 1340 1350 1330 1500 1780 1990 2160 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 FIGURE 2: Structure démographique 0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 Source: Division de la population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Perspectives de l’urbanisation mondiale: La révision 2006, http://esa.un.org/unup, mai 2008 Population (milliers) Population urbaine 12005 13931 15375 16763 18374 20168 22068 Population rurale 12803 13019 13452 13732 14007 14163 14132 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 FIGURE 3: Taux annuels de croissance démographique -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 Source: Division de la population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Perspectives de l’urbanisation mondiale: La révision 2006, http://esa.un.org/unup, mai 2008 % Taux de croissance pop. rurale 0,33 0,65 0,41 0,4 0,22 -0,04 -0,37 -0,73 Taux de croissance pop. urbaine 2,98 1,97 1,73 1,84 1,86 1,8 1,67 1,52 1990- 1995 1995- 2000 2000- 2005 2005- 2010 2010- 2015 2015- 2020 2020- 2025 2025- 2030 Structure du secteur avicole 3 Version du 1er décembre 2008 Chapitre 2 Structure du secteur avicole 2.1 CHEPTELS AVICOLES NATIONAUX Figure 4: Effectifs nationaux de volailles 0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 160000 Source: FAOSTAT, mai 2008 Nombre en ('000) Poulets 135000 137000 137000 137000 137000 137000 140000 Dindes 3600 3600 3600 3600 3630 6471 5024 Canards Oies et Pintades 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2.2 RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES CHEPTELS AVICOLES NATIONAUX Tableau 1: Répartition des volailles Voir chapitre 3.3 et 3.4 À l’inverse, les élevages industriels, bien que présents dans la plupart des régions, se distinguent par une très forte concentration sur la cote atlantique, particulièrement sur l'axe Kénitra-El Jadida, qui offre un climat favorable et se trouve à proximité des grands centres de consommation (Casablanca et Rabat). En effet, l'axe Kénitra El Jadida représente 48% de la capacité totale d'incubation des couvoirs de type chair et 75% de celle des couvoirs de type ponte. Elle englobe également 73% des élevages de pondeuses d'œufs de consommation, 42% des élevages de poulets de chair et 91% des élevages de dindes. Le seul couvoir de dindes actuellement en activités en septembre 2007 est situé dans la province d'El Kelaa des Sraghna. En élevage villageois, les différentes volailles traditionnellement élevées au Maroc (poule, dinde, pigeon) sont bien réparties à travers tout le pays avec néanmoins des concentrations géographiques liées aux rigueurs du climat (gradients Nord-Sud et Ouest-Est) et à la répartition démographique. L’élevage de dindes existe pratiquement dans toutes les régions avec une forte concentration dans les régions des Doukala et Chaouia. Les pigeons se trouvent dans tout le pays. Les autres espèces de volailles élevées au Maroc sont très variées. Les élevages de pintades, de cailles et d'autruches sont implantés surtout autour des grands centres urbains. 4 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 2.3 PRODUCTION Figure 5.1: Production nationale du secteur avicole 0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 Source: FAOSTAT, mai 2008 tonne s Oeufs de poule en coquille 235000 235000 235000 230000 195000 168000 Viande de poulet 250000 255000 280000 320000 325000 350000 340000 Viande de dinde 17000 17000 17000 17000 17500 38000 30000 Viande de canard Viande d'oie ou pintade 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 FIGURE 5.2: Production nationale d’œufs de poules en coquilles 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 So urce: Consultant en milliard d'unités Oeufs de poule en coquille (secteur traditionnel) 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 Oeufs de poule en coquille (secteur industriel) 2,3 2,4 2,5 2,2 2,5 2,5 2 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Structure du secteur avicole 5 Version du 1er décembre 2008 FIGURE 5.3: Production nationale de viande de volailles 0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 So urce: Consultant tonne s Viande de poulet (secteur industriel) 200000 230000 250000 260000 275000 300000 290000 Viande de poulet (secteur traditionnel) 50000 50000 50000 50000 50000 50000 50000 Viande de dinde 3000 5000 10500 12000 17500 38000 30000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 L’aviculture nationale, constituée par un secteur traditionnel fermier et un secteur moderne intensif, a connu un essor considérable au cours des trois dernières décennies. La production de viande de volailles est passée de 29 000 tonnes en 1970 à 370 000 tonnes en 2006 enregistrant un taux moyen annuel de progression de 7,1%. Parallèlement, la production des œufs de consommation a progressé, passant de 400 millions à 2,8 milliards d’unités, soit une augmentation moyenne annuelle de 5,4%. Elle assure en 2007 100% de couverture des besoins du pays. La satisfaction de la demande sans cesse croissante (du fait de la croissance démographique, de l’urbanisation et du prix attractif des produits animaux), s’est faite essentiellement par le développement du secteur moderne intensif. Ainsi, la part de ce secteur moderne commercial dans l’approvisionnement du pays a évolué au cours de la période 1970 – 2006 de 23% à 86% pour la viande blanche et 0,30% à 71% pour les œufs. La production intensive de viande de volailles est passée de 8 500 tonnes en 1970 à 310 000 tonnes en 2006. La production des œufs s’est inscrite également à la hausse, passant de 1 million d’unités en 1970 à plus de 2 milliards en 2006. À l’inverse, il est généralement admis que la production du secteur traditionnel reste relativement stable, autour de 50 000 tonnes de viande blanche et 800 millions d’œufs. Pour les 5 dernières années, le secteur intensif a connu des tendances différentes selon les catégories de produit: ¾ une croissance soutenue de la production du poulet jusqu'à la crise de l’Influenza aviaire en 2006; ¾ une stagnation, voire régression surtout en 2006, de la production des œufs. Cette stagnation est en réalité un ajustement du marché suite à une croissance très rapide de la production au milieu des années 90; ¾ une croissance relative plus marquée de la production de dinde (avec un démarrage du premier couvoir- élevage reproducteur de dindes, et une forte augmentation des importations des dindonneaux). 6 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 2.4 CONSOMMATION Figure 6.a et 6.b: Consommation de viande de volailles (en moyenne calories/personne/jour) et (en kg/personne/an) Pas d’informations détaillées disponibles La consommation annuelle de viande de volailles est passée de 2,3 kg par habitant en 1970 à 12,1 kg en 2006. La part de consommation de cette viande en milieu urbain a augmenté, passant de 33% en 1985 à 44% en 2001 (croissance de 2,3% par an). Figure 6.c et 6.d: Consommation d’œufs (en moyenne calories/personne/jour) et (en nombre d’œufs/personne/an) Pas d’informations détaillées disponibles Le modèle de consommation traditionnel basé essentiellement sur les céréales, les sucres et les corps gras est en phase de changement. Ainsi, le poids relatif de ces produits riches en calories diminue, et à l‘opposé, la part des produits riches en protéines (produits laitiers, œufs, viandes, poisson) augmente. Les niveaux de consommation alimentaire sont marqués par de fortes disparités entre les populations les plus aisées et les moins aisées. Les ménages ruraux réservent leurs dépenses beaucoup plus à l’acquisition de produits de premières nécessités (céréales, sucre, huile), alors que les ménages citadins dépensent plus pour les produits d’origine animale (viande, œufs, lait) comme le montre le tableau 2. TABLEAU 2: Dépenses alimentaires annuelles moyennes en viande, œufs et lait selon le milieu de résidence (consommation par personne en DH courants, en 2001) Urbain Rural Ensemble Nature du produit DH DH DH Viande bovine 328,8 177,3 262,0 Viande ovine 79,0 63,0 72,0 Autre viande de boucherie 41,0 38,1 39,9 Animaux vivants 215,8 133,7 179,6 Triperie 52,6 26,9 41,2 Charcuterie 7,0 1,0 4,2 Volailles « non vivantes » 120,3 50,7 89,5 Volailles, lapin et gibier vivants 97,8 74,2 87,4 Œufs 73,2 32,4 55,2 Lait et produits laitiers 302,7 90,7 209,2 Source: Direction de la Statistique, 2001 Le tableau 3 ci-dessous montre qu’en moyenne, en 2001, les citadins consomment 2 fois plus de viande de volailles que les ruraux (9.2 contre 4.6 Kg). Par classe de revenu, les 20% les plus pauvres consomment moins de 3 Kg de viande blanche aussi bien en milieu urbain que rural. En ce qui concerne la consommation du poulet industriel, il existe un grand écart entre les milieux urbains (8.4 kg) et les milieux ruraux (3.4 Kg). La situation est inversée pour le poulet fermier et pour les autres volailles dont la consommation ne représente que 9% des viandes blanches dans les villes contre 26% en milieu rural. Structure du secteur avicole 7 Version du 1er décembre 2008 TABLEAU 3: Quantités annuelles moyennes des viandes consommées selon le milieu de résidence (en kg par personne) Type de viande Urbain Rural Ensemble Viandes rouges 12,18 8,45 10,54 dont Viande bovine 6,50 3,90 5,36 dont Viande ovine 4,73 3,65 4,25 Viandes blanches 9,19 4,58 7,16 dont Poulet industriel 8,39 3,40 6,19 dont Poulet fermier 0,29 0,80 0,52 Autres viandes (dinde, pigeon..) 0,51 0,38 0,45 Source: Direction de la Statistique, 2001 Au niveau national, l’élevage avicole traditionnel (de basse-cour) représente 14% de la consommation totale en viandes blanches. Ce type d’élevage continue à jouer un rôle important dans l’autoconsommation et la trésorerie des populations rurales défavorisées. En 2001, l’autoconsommation des différents types de viandes ne représente que 0.5% de la consommation totale des viandes en milieu urbain, et 11,5% en milieu rural. Néanmoins, plus des 2/3 des viandes de volailles fermières consommées en milieu rural proviennent de l’autoconsommation, ce qui reflète le rôle important des élevages de basse-cour dans l’apport protéique en milieu rural (tableau 4). TABLEAU 4: Taux d’autoconsommation des types de viande selon le milieu de résidence Type de viande Milieu de résidence Urbain (%) Rural (%) Viande bovine 0,1 0,1 Viande ovine 1,6 21,5 Poulets fermiers vivants 6,4 68,3 Autres viandes (lapin, pigeon, dinde,…) 3,9 47,6 Source: Direction de la Statistique, 2001 La consommation moyenne des œufs per capita est estimée en 2001 à 65 unités par an, avec un écart très important entre la classe de population la plus pauvre (20 œufs) et la classe la plus aisée (140 œufs, c’est à dire 7 fois plus). Entre 1970 et 2006, cette consommation d’œufs a progressé en moyenne de 21 à 91 unités. Par milieu de résidence, la consommation est évaluée à 90 œufs dans les villes contre 34 œufs à la campagne. Chez les ruraux les moins aisés, l’autoconsommation des œufs représente plus de 50% de la quantité totale consommée. La production nationale couvre actuellement 100% des besoins en œufs de consommation et 100% des besoins en viandes de volailles soit 48% de la consommation totale de viandes (toutes espèces). 8 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 2.5 COMMERCE FIGURE 7.a: Importation/Exportation de volaille vivante (moins de 185 g.) 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 Source: FAOSTAT, août 2008 Quantités en 1000 têtes Importations Quantités 14552 11615 5862 5576 6511 7682 Exportations Quantités 000000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Les chiffres ci-dessus reflètent essentiellement l’importation de poussins reproducteurs. FIGURE 7.b: Importation/Exportation de viande de poulet 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 So urce: FAOSTAT, mai 2008 Quantités en 1000 tonnes Importations Quantités 0,4 0,24 0,27 0,21 0,18 0,22 Exportations Quantités 0,03 0,01 0 0 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Les quantités importées sont négligeables au vu de la taille du marché marocain. FIGURE 7.c: Importation/Exportation d’œufs de poule (avec coquilles) 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 So urce: FAOSTAT, mai 2008 Quantités en 1000 tonnes Importations Quantités 0,75 0,91 0,02 0,06 Exportations Quantités 0 0 0,01 0 0 0,01 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Structure du secteur avicole 9 Version du 1er décembre 2008 En 2007, la production nationale couvre la totalité des besoins en viandes de volailles (48% de la consommation totale toutes viandes) et des besoins en œufs de consommation. Le Maroc n’importe pratiquement pas de viande de volailles ou d’œufs de consommation. Figure 7.d : Importation/exportation de provendes et d’ingrédients alimentaires Pas d’informations détaillées disponibles 2.6 PRIX FIGURE 8.a: Prix au producteur (US$/tonne) 0 500 1000 1500 2000 2500 So urce: FAOSTAT, mai 2008 US$ / tonne Oeufs de poule en coquille 1129,34 990,89 995,23 1139,5 1025,84 1129,2 Viande de poulet 1643,79 1618,24 1673,31 1926,06 1894,78 1632,01 Viande de dinde Viande de canard 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Le tableau 5 ci-dessous présente les prix moyens annuels de 2000 à 2006 de la viande de poulet et les œufs de consommation. Ces données sont des indicateurs sommaires pour toute fin de comparaison. En fait, ces prix n’ont qu’une portée limitée en raison des très fortes fluctuations du marché du vif, souvent journalières (figure 8.b). TABLEAU 5: Évolution des prix a la production des viandes blanches et des œufs de consommation 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Poulet (Dh /Kg) 11,65 12,20 12,30 12,30 11,20 9,64 10,90 Œuf (Dh / Unité) 0,60 0,54 0,56 0,60 0,50 0,55 0,56 10 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 Les prix moyens annuels témoignent de la tendance à la baisse des prix de vente à la ferme (en secteur commercial) au cours des 5 dernières années. Trois principaux facteurs ont contribué à cette baisse: ¾ l’augmentation continue de l’offre; ¾ les réductions des droits de douane à l’importation et leurs impacts positifs sur le coût des aliments (baisse des coûts de production); ¾ une amélioration générale, bien que très variable, des performances d’élevage (en moyenne 2 kg PV à 42 jours). Les produits fermiers (du secteur traditionnel) sont vendus par contre à des prix nettement plus élevés et relativement stables toute l’année. Le prix moyen de vente d'un poulet fermier de 1,5 Kg vif est d'environ 60 Dh pièce, et celui des œufs, généralement de petit calibre et à coquille blanche, de 1 Dh/unité. Compte tenus de leurs prix relativement bas par rapport aux autres denrées animales, les produits avicoles sont consommés par l’ensemble de la population et constituent le seul recours à l’amélioration de la sécurité alimentaire en protéines d’origine animale. Figure 9: Prix au consommateur (US$/tonne) Pas d’informations disponibles FIGURE 8.b: Fluctuation des prix du poulet à la ferme au cours d’une année 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 J 06 F M A 07 M 06 J Jul 06 A S O N D 06 J 07 F M A M J 07 Jul Aug Systèmes d’aviculture 11 Version du 1er décembre 2008 Chapitre 3 Systèmes d’aviculture TABLEAU 6: Classification des systèmes d’aviculture selon la FAO Système d’aviculture Commercial Biosécurité Industriel et intégré Élevée Basse Villageois et de basse-cour Secteurs (FAO/définition) Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Secteur 4 Niveau de biosécurité Élevé Moyen à élevé Bas Bas Débouchés commerciaux Exportation et urbains Urbains/ruraux Urbains/ruraux Urbains/ruraux Dépendance des intrants au marché Élevée Élevée Élevée Faible Dépendance aux bonnes routes Élevée Élevée Élevée Faible Implantation Dans la périphérie des capitales et des grandes villes Dans la périphérie des capitales et des grandes villes Villes plus petites et zones rurales Partout, essentiellement dans des zones éloignées ou enclavées Volailles élevées Confinement Confinement Claustration au sol/semi-confinement Essentiellement en plein air Bâtiment/abri Fermé Fermé Fermé/ouvert Ouvert Contact avec d’autres poulets Aucun Aucun Oui Oui Contact avec d’autres canards Aucun Aucun Oui Oui Contact avec d’autres volailles domestiques Aucun Aucun Oui Oui Contact avec la faune sauvage Aucun Aucun Oui Oui Soins et conseils vétérinaires Possède son propre vétérinaire Paie pour le service Paie pour le service Irréguliers, dépendent des services vétérinaires publics Approvisionnement en médicaments et vaccins Marché Marché Marché Gouvernement et Marché Sources d’informations techniques Multinationales et ses succursales Vendeurs d’intrants Vendeurs d’intrants Services publics de vulgarisation Sources de financement Banques et fonds propres Banques et fonds propres Banques et canaux privés2 Fonds propres, programmes d’assistance et banques Races de volailles Améliorées Améliorées Améliorées Locales ou indigènes Niveau de sécurité alimentaire des éleveurs Élevé Bon Bon Bon à faible Secteur 1: Industriel et intégré système avec un haut niveau de biosécurité et des oiseaux/produits vendus d’une manière commerciale (p.ex. des fermes qui sont une partie d’une exploitation intégrée de poulets de chair avec des manuels de procédures standards de biosécurité clairement définis et exécutés). Secteur 2: Système commercial d’aviculture avec un niveau modéré à élevé de biosécurité et des oiseaux/produits habituellement vendus d’une manière commerciale (p.ex. des fermes avec des oiseaux en permanence élevés en confinement; empêchant rigoureusement tout contact avec d’autres volailles ou faune sauvage). Secteur 3: Système commercial d’aviculture avec un niveau faible à minimal de biosécurité et des oiseaux/produits vendus au niveau des marchés de volailles vivantes (p.ex. une exploitation de pondeuses en cage avec des oiseaux dans des logements ouverts; une ferme avec des oiseaux ayant accès au plein air; une ferme où sont élevés des poulets et des palmipèdes). Secteur 4: Élevage villageois et de basse-cour avec un niveau minimal de biosécurité et des oiseaux/produits consommés localement. 2 Usuriers, parents, amis, etc. 12 Revue du secteur avicole: Maroc Version du 1er décembre 2008 3.1 GÉNÉRALITÉS D’après le recensement de 2006, il existe 6210 élevages commerciaux de poulets d’une capacité globale de 6 834 000 m2 . Les élevages de poulets de chair sous serre représentent 16% des effectifs et 27% de la capacité globale. Les élevages commerciaux de poules pondeuses sont au nombre de 214 et occupent une superficie couverte globale de 715°000 m2. Les investissements consentis dans le secteur avicole moderne sont évalués à 6,8 milliards de Dh et le chiffre d’affaires réalisé toutes branches confondues en l’an 2006 est de l’ordre de 13,15 milliards de Dh (tableau 7). Ce secteur a permis la création d’environ 72°000 emplois directs dans les unités de production et 170 000 emplois indirects dans les circuits de distribution et de commercialisation. TABLEAU 7: Investissements, chiffre d’affaires et emplois dans le secteur avicole 2002 2003 2004 2005 2006 Investissements (milliards Dirhams) 5,8 6 6,3 6,6 6,8 Chiffre d'affaire (milliards Dirhams) 12 12,1 12,8 13,2 13,15 Nombre d'emplois directs 60.000 62.000 66.000 75.000 72.000 Nombre d'emplois indirects 165.000 168.000 170.000 180.000 170.000 L’aviculture moderne est un secteur très dynamique puisqu'il participe pour environ 86,5% dans l'approvisionnement du pays en viandes blanches et 71,5% en œufs de consommation. Contrairement à certains pays de la région, l’Etat n’est jamais intervenu dans la production avicole qui a toujours été une activité privée. Jusqu’en 2006 ce secteur n’était soumis pratiquement à aucune procédure administrative. Au niveau des coûts de production, les prix de reviens moyens des produits avicoles sont actuellement: ¾ Poussin de type chair: 2 à 2, 50 Dh ¾ Poussin ponte: 4 à 5 Dh ¾ Poulette prête à pondre: 38 à 40 Dh ¾ Œuf de consommation: 0,50 à 0,55 Dh ¾ Poulet de chair / Kg vif: 10,50 à 11 Dh ¾ Dinde / Kg vif: 12 à 12,50 Dh Ces coûts de production diffèrent selon la technicité de l'éleveur et d'une région à une autre. La part de l'aliment représente entre 65 et 75% des coûts des produits avicoles. Comparés à d’autres pays, ces coûts sont pratiquement le double de ceux enregistrés dans les pays exportateurs tels que le Brésil et les USA, mais sont similaires à ceux des pays qui, comme le Maroc, importent l’essentiel des intrants (aliments, reproducteurs…). Le secteur avicole traditionnel demeure encore important puisqu'il continue d'alimenter le marché local en viandes blanches (13,5%) et en œufs de consommation (28,5%). Ce type d'élevage de basse cour est pratiqué dans toutes les zones rurales. 3.2 SECTEUR 1: ÉLEVAGE INDUSTRIEL ET INTÉGRÉ L'intégration verticale totale des élevages industriels (du couvoir à l'abattoir), n’est qu’à ses débuts au Maroc avec 2 unités actuellement. Cette situation s’explique par l’existence récente, début 2000, d’abattoirs industriels et de la prédominance du marché du vif. Par contre, il existe plus d’une trentaine d’unités de production qui présentent des prémisses d’intégration, avec deux maillons et plus. Ces unités sont de tailles très variables allant pour ce qui de la production de poussins de chair de 30 000 poussins/semaine à plus de 800 000 poussins/semaine. Systèmes d’aviculture 13 Version du 1er décembre 2008 Certaines unités possèdent les maillons d’accouvage (couvoirs et élevages de reproducteurs), d’alimentation (fabrication d'aliments) et de production (élevages de poulets de chair). Dans la plupart des cas, les élevages modernes commercialisent à la fois leur production de poussins et d’aliments