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MINISTERE DE L’AGRICULTURE, BURKINA FASO

DE L’HYDRAULIQUE UNITE – PROGRES - JUSTICE


ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES -----------
==================
SECRETARIAT GENERAL
==================
Secrétariat Permanent de la Coordination
des Politiques Sectorielles Agricoles
(SP/CPSA)
==================

ETUDE POUR L’ ELABORATION DU PLAN


DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE FRUITS
ET LEGUMES

Rapport final adopté par l’atelier national les 27-28 janvier 2004
à Ouagadougou

Cabinet JUDICOME/JEXCO
01 BP 3655 Ouagadougou 01 MARS 2004
Tél./Fax : 31 05 09
E-mail : cajunet@fasonet.bf
BURKINA FASO
TABLE DES MATIERES

Liste des abréviations………………………………………………………………………… 5

0 – Préambule…………………………………………………………………………………. 6

1 – Résumé, conclusions et recommandations du diagnostic……………………… 8

PREMIERE PARTIE : LE DIAGNOSTIC DE LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES


DU BURKINA FASO………………………………………………………... 16

1 – LA PRODUCTION HORTICOLE DU BURKINA FASO……………………………………… 17

1.1. Les conditions climatiques, géographiques et pédologiques……………. 17

1.2. Les cultures maraîchères…………………………………………………………. 18

1.2.1. Les spéculations…………………………………………………………. 18


1.2.2. Les zones de production maraîchère………………………………. 18
1.2.3. La typologie des exploitations maraîchères………………………. 19
1.2.4. Les périodes de production…………………………………………... 21
1.2.5. Les techniques culturales……………………………………………… 22
1.2.6. Les facteurs de production…………………………………………… 23
1.2.7. Les superficies, productions, rendements …………………………. 24
1.2.8. L’encadrement et la formation……………………………………… 32
1.2.9. La contribution de la recherche au développement
du secteur maraîcher………………………………………………….. 32
1.2.10. Les contraintes de production maraîchère……………………… 34

1.3. Les cultures fruitières………………………………………………………………. 35

1.3.1. Les spéculations…………………………………………………………. 35


1.3.2. Les zones de production………………………………………………. 35
1.3.3. La typologie des exploitations fruitières…………………………….. 36
1.3.4. Les périodes de production fruitière……………………………….… 37
1.3.5. Les techniques culturales………………………………………………. 37
1.3.6. Les facteurs de production……………………………………………. 38
1.3.7. Les superficies, rendements et productions……………………….. 38
1.3.8. L’encadrement et la formation………………………………………. 39
1.3.9. La contribution de la recherche au développement
du secteur fruitier………………………………………………………. 39

1.3.10. Les contraintes de production fruitière…………………………… 40

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2. LA TRANSFORMATION………………………………………………………………………… 42

2.1. Les technologies et les produits…………………………………………………. 42


2.2. Impact de la transformation…………………………………………………….. 44
2.3. Les contraintes de la transformation des fruits et légumes …………… 44

3 - LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION………………………………………… 46

3.1. Le Marché Intérieur………………………………………………………………… 46

3.1.1. Offre et demande des produits………………………………………. 46


3.1.2. Les prix……………………………………………………………………... 47
3.1.3. Les structures et circuits de commercialisations…………………... 51
3.1.4. Les contraintes de la commercialisation…………………………… 52

3.2. Les échanges internationaux……………………………………………………. 54

3.2.1. Les importations……………………………………………………….. 54


3.2.1.1. Les importations principales………………………………. 54
3.2.1.2. Les importations complémentaires……………………… 54

3.2.2. Les exportations du Burkina Faso par les principales


destinations……………………………………………………………… 55

3.2.2.1. Les exportations régionales de fruits…………………….. 56


3.2.2.2. Le marché européen………………………………………. 58
3.2.2.2.1. Le marché du haricot vert……………………… 58
3.2.2.2.2. La marché européen de la mangue………… 74
3.2.2.2.3. Le marché européen des nouveaux produits.. …. 87
3.2.2.2.3.1. Les fruits………………………………….. 87
3.2.2.2.3.2. Les légumes…………………………….. 91

4 – L’ENVIRONNEMENT LOGISTIQUE DE LA FILIERE………………………………………… 97

4.1. Le conditionnement post-récolte……………………………………………… 97


4.2. Les conditions de transport……………………………………………………… 97
4.3. La chaîne de froid………………………………………………………………… 98
4.4. Le transport…………………………………………………………………………. 99
4.4.1. Le transport aérien…………………………………………………….. 99
4.4.2. Le transport maritime……………………………………………………99

5 – L’IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DE LA FILIERE…………………………………………101

5.1. Impact au niveau macro-économique……………………………………….101


5.1.1. Contribution à la richesse nationale……………………………101
5.1.2. Contribution à l’emploi…………………………………………………102

5.2. Au niveau micro-économique…………………………………………………. 103

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6 – L’ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE…………………………………… 108

61. Le cadre juridique de la filière fruits et légumes………………………………108

6.1.1. Sur le plan foncier……………………………………………………… 109


6.1.1.1. L’insécurité foncière…………………………………….. 109
6.1.1.2. L’insécurité des investissements sur les domaines
Publics……………………………………………………….110

6.1.2. Les textes favorables à la production ……………………………. 111


6.1.2.1. Les avantages offerts par le code des investissements… 111
6.1.2.2. Les régimes économiques………………………….….. 112
6.1.2.3. Les mesures de promotion des exportations dans les
traités de la C.D.E.A.O et de l’UEMOA…………………..113
6.1.2.4. Le cadre réglementaire européen de la production
et de la commercialisation des fruits et légumes……..114

6.2. Le cadre institutionnel de la filière……………………………………………. 115

6.2.1. Les institutions publiques intervenant dans la filière…………... 115


6.2.2. Le Comité National de Promotion de la filière fruits
et légumes (CNPFL)…………………………………………………… 116
6.2.3. Les institutions privées………………………………………………... 116
6.2.3.1. Les coopératives et les groupements villageois……… 117
6.2.3.2. Les structures associatives………………………………... 118
6.2.3.3. Les Groupements d’intérêt Economique……………… 118

7 – LES CONCLUSIONS ET LES RECOMMANDATIONS DU DIAGNOSTIC ……………… 120

DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS AXES DE PROMOTION DE LA FILIERE………………… 123

2.1. LES GRANDS AXES DE PROMOTION DE LA FILIERE…………………………………… 124

2.1.1. La définition et la mise en œuvre d’une stratégie


de conquête et de maintien sur les marchés…………………... 125
2.1.2. L’intensification et l’adaptation de la production au marché.. 126
2.1.3. La valorisation de la production par la transformation……….. 127
2.1.4. La sécurisation et la pérennisation foncière et juridique
des exploitations et investissements dans la filière…………….. 127
2.1.5. La maîtrise de la chaîne logistique d’appui…………………….. 129
2.1.6. Le renforcement des capacités des acteurs et de leurs
organisations……………………………………………………………130
2.1.7. La mise en place d’une politique et des outils
de financement appropriés……………………………………….. 131

2.2. LA MISE EN ŒUVRE DES GRANDS AXES……………………………………………… 132

2.2.1. Les actions transversales prioritaires……………………… 132


2.2.2. Les actions spécifiques sectorielles……………………… 133

ANNEXES

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LISTE DES ABREVIATIONS

A.C.P : Afrique Caraïbe Pacifique


A.D.P. : Assemblée des Députés du Peuple
A.P.I.P.A.C. : Association des Professionnels de l’Irrigation Privée et des Activités
Connexes
ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne
C.A.F. : Coût Assurance Fret
C.B.C. : Conseil Burkinabé des Chargeurs
C.E.D.E.A.O : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
C.N.P.F.L : Comité National de Promotion de la Filière Fruits et Légumes
COOPAKE : Coopérative Agricole du Kénédougou
D.S.A : Direction des Services Agricoles
D.V.A : Direction de la Vulgarisation Agricole
G.I.E. : Groupement d’Intérêt Economique
I.N.E.R.A. : Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles
L.M.R. : Limites Maximales des Résidus
M.A.H.R.H. : Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources
Halieutiques
O.N.G : Organisation Non Gouvernementale
P.I.B : Produit Intérieur Brut
P.M.A. : Pays Moins Avancés
P.M.I. : Petites et Moyennes Industrie
P.V.D. : Pays en Voie de Développement
R.A.F. : Réforme Agraire et Foncière
SO.C.A.BE : Société Coopérative Agricole de Bérégadougou
SO.PRO.FA : Société de Promotion des Filières agricoles
U.CO.B.A.M : Union des Coopératives Agricoles et Maraîchères du Burkina
U.E. : Union Européenne
U.E.M.O.A : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
URCABO : Union Régionale des Coopératives Agricoles de Bobo-Dioulasso

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
0 - PREAMBULE

Dès les années 1960, la filière horticole s’est très vite avérée être un
important atout pour le développement des exportations et le gain de devises.
Cela explique les nombreuses initiatives et actions gouvernementales en sa
faveur : incitation à la création des coopératives maraîchères, facilitation de
l’acquisition des infrastructures, etc.

Aujourd’hui et plus qu’avant, la filière s’affirme, en plus, comme un


important secteur de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté. C’est le
seul secteur de production qui créé de nombreux emplois en milieu rural
pendant la saison sèche et génère de revenus substantiels pour les jeunes et les
femmes qui assurent la commercialisation de l’essentiel de la production.

Malgré cette importance révélée, la filière connaît depuis quelques


années, un recul quantitatif des exportations. C’est pour parer à cette situation
et leur permettre de jouer pleinement leurs différents rôles, qu’après de
nombreuses interventions institutionnelles et financières, qui ont donné des
résultats mitigés, l’Etat décide de la doter d’un véritable plan de promotion
consécutif à un diagnostic approfondi.

Cette mission a été confiée à un consortium de bureaux national et


international sur appel d’offres.

La première partie de la mission consacrée au diagnostic et à la


formulation des grands axes de promotion s’est déroulée du 12 novembre au 29
décembre 2003.

Conformément aux termes de référence, le consultant a, après une


collecte et exploitation judicieuse des documents auprès de différentes sources
d’informations sur la filière et son environnement, rencontré de nombreux
intervenants pour des enquêtes directs.

Ainsi, et à travers le pays, le consultant a rencontré les producteurs, les


transformateurs, les grossistes et détaillants, les structures publiques et privées
d’appui, les coopératives bilatérales et bailleurs de fonds.

Les investigations ont été également réalisées dans plusieurs pays


d’Europe et auprès de plusieurs institutions.

A chaque niveau les échanges ont porté sur :

! La production,
! La transformation,
! La commercialisation,
! L’impact socio-économique,

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! La logistique,
! Le financement,
! L’environnement juridique et institutionnel.

Les conclusions des analyses documentaires et des investigations ont fait


l’objet d’un atelier avec les acteurs qui les ont enrichies .

Le Comité de pilotage, chargé du suivi de l’état d’avancement a été saisi


pour une présentation du déroulement et des résultats atteints. Il a aussi enrichi
les conclusions sur le diagnostic et les grands axes de promotion identifiés par le
consultant.

Les conclusions des recommandations formulées par le Comité de


Pilotage et prises en compte par le consultant ont été présentées et adoptées
par l’atelier national réuni à Ouagadougou du 27 au 28 janvier 2004.

Le présent document constitue donc le rapport final du diagnostic et de


la formulation des grands axes de promotion de la filière.

La deuxième phase de la mission consistera à traduire les grands axes en


plan d’action et projet ayant pour objectifs majeurs la conquête du marché
(national, sous régional et international), une meilleure valorisation de la
production, la création d’emplois durables en milieu rural pour les femmes et les
jeunes.

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1 - RESUME – CONCLUSIONS – RECOMMANDATIONS
DU DIAGNOSTIC

Le Burkina Faso est un pays sahélien et continental d’une superficie estimée à


274.200 km². L’économie du pays repose essentiellement sur l’agriculture et
l’élevage. La population selon le dernier recensement s’élève à 11.000.000
habitants dont plus de 84% de la population active tirent leurs revenus de
l’agriculture. Les terres à vocation agricole sont estimées à 9.000. 000 ha soit
environ le tiers du territoire national. De ce tiers de terres agricoles, seulement
3.500.000 has sont annuellement exploités pour les productions agricoles (39%).

1. La production légumière et fruitière.

On estime à plus de 225.000 hectares le potentiel en terres irrigables dont 12.000


hectares environ sont aménagés. Les superficies utilisées pour les fruits et légumes
sont de 25.000 hectares dont 5.000 hectares pour les cultures maraîchères et
20.000 hectares pour les vergers. Le potentiel de développement est donc très
important en particulier au niveau des plaines de Bagré dans la région du sud-est
et du Sourou dans le Nord-Ouest où des grandes unités de production peuvent
s’installer et être opérationnelles.

1.1. La production légumière. La production maraîchère concerne environ


90.000 exploitations et 4.600 hectares. Les productions sont estimées à 105.421
tonnes1 en 2002 contre 75.896 tonnes en 1997 soit une augmentation de 39%. La
production par maraîcher est passée de 0,90 tonnes à 1,16 tonne soit une
progression de 29%. Les rendements moyens sont passés pendant la même
période de 17 à 21 tonnes/ha soit une progression de 24%. Par contre, les
superficies sont restées stationnaires (500 m² par exploitant). L’augmentation des
productions est la conséquence directe de l’augmentation des rendements et
donc d’une meilleure maîtrise des techniques de production maraîchère. Le
haricot vert reste la spéculation principale pour l’exportation mais d’autres
productions pourraient être développées : le poids gourmand, le piment antillais
et certains petits légumes : la tomate cerise, le piment antillais et le gombo. Les
autres espèces maraîchères sont aussi à développer pour alimenter les marchés
nationaux et régionaux.

1.2. La production fruitière. Les principales zones de production fruitière sont


essentiellement localisées dans les régions du sud et du sud-ouest (75% de la
production) et du centre et Centre Ouest (20% de la production). La mangue
occupe toujours la première place parmi les cultures fruitières d’exportation. La
lime verte est aussi à développer pour l’exportation. Les autres espèces fruitières
dont en particulier la banane et la papaye sont aussi à développer afin
d’alimenter les marchés nationaux et régionaux. Les statistiques de production
fruitière sont très peu abondantes. Cependant, l’exploitation des données
d’enquêtes effectuées a permis d’estimer les superficies totales à 20.000 ha avec
une production d’environ 240.000 tonnes.

1 / source : les enquêtes de la direction des statistiques agricoles (DSA),


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1.3. Les contraintes. Parmi les nombreuses contraintes identifiées dans le
domaine de la production, la qualité des produits, la disponibilité et l’accessibilité
du foncier et des intrants constituent les facteurs majeurs limitant la production
dans la filière. La faible qualité des produits dénote l’insuffisance de
l’encadrement technique.

1.4. La recherche. Tout en reconnaissant l’impact actuel des résultats de la


recherche agricole au développement du secteur, on note cependant que les
moyens financiers et surtout scientifiques et techniques, jusque là mobilisés, sont
en dessous des besoins réels indispensables pour une recherche appliquée à la
filière. Des moyens financiers et humains doivent être déployés dans deux
domaines principaux : les nouveaux produits afin de suivre les besoins très
évolutifs des marchés (avec production de semences et de plans) et la mise en
place de stations d’alerte afin de mettre sur les marchés des produits répondant
aux normes de qualité internationale.

2. La commercialisation sur le marché national, les échanges avec les marchés


avec la sous région et les exportations sur les marchés européens.

2.1. Le marché national. Hormis le haricot vert, les productions sont faites
pour le marché intérieur et les marchés de la sous-région. Globalement, la
demande intérieure reste supérieure à l’offre domestique annuelle, quoique
celle-ci soit plus importante que la demande pendant les périodes de pointe de
production. La saisonnalité des productions, leur périssabilité et le manque de
moyens de stockage favorisent d’une part une grande variabilité des prix,
d’autre part un grand écart entre le prix au producteur (bord champ) et le prix
au consommateur. La situation du marché actuel des fruits et légumes est de
type oligopsone, avec les producteurs subissant des prix faibles imposés par un
nombre réduit d’acheteurs. La valeur ajoutée de la filière est très inégalement
répartie entre les acteurs de la production et ceux de la commercialisation.
L’activité de production, qui selon nos estimations occupe 80 à 90 % des emplois
ne reçoit que le 1/3 de la valeur ajoutée engendrée. Le maximum de la valeur
ajoutée est fait par le marché. Cette situation est très défavorable aux
producteurs et ne peut pas favoriser les augmentations souhaitables et
nécessaires de la production.

2.2. Les échanges avec les pays de la sous région.

i/ Les importations. Excepté la noix de cola, dont les importations en


provenance de la Cote d’Ivoire se montent à 10.000 tonnes, 1es importations de
la sous-région de fruits et de légumes frais2 se font lorsque la production nationale
a cessé. Il s’agit essentiellement de 437 tonnes de tomates en provenance du
Ghana à 15 fcfa/k° et de 1172 tonnes d’oignons du Niger à 55fca/k°.

2 / hors également 3.500 tonnes d’importation de légumes secs en provenance des Etats-Unis à titre non commercial

destinés aux cantines scolaires.


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ii/ Les exportations. Pour les légumes, il s’agit de tomates (1197 tonnes),
d’oignons (499 tonnes), de légumes à cosse à l’état secs (5525 tonnes). Ces
quantités de fruits exportés sont relativement stables depuis 1995. Pour les fruits, il
s’agit des noix de cajou (2263 tonnes en 2002 avec un taux de progression
important de 100 %), de mangues sur le Niger et la Cote d’Ivoire (dont les
tonnages sont passés de 1348 tonnes en 1995 à 5268 tonnes en 2002) et de fruits
séchés (dont les exportations ont progressé de 76 tonnes en 1996 à 606 tonnes en
2002, dont 518 tonnes de tamarin et 88 tonnes de mangues)

2.3. Les marchés européens. Ces marchés sont très évolutifs aussi bien au
niveau des quantités des produits traditionnels que des besoins en nouveaux
produits ou nouvelles variétés. Ces marchés se caractérisent aussi par des
nouvelles exigences au niveau de la qualité. Les exportations traditionnelles du
Burkina vers l’Europe sont les haricots verts et les mangues. Nous pensons qu’il
faut également envisager la diversification des productions et des exportations
sur les marchés européens avec les papayes, les limes, les pois gourmands et
certains petits légumes : les piments antillais, les tomates cerises et les gombos.

i/ Les haricots verts. Les haricots verts couvrent deux grandes lignes de
produits : les haricots « Filet » très fins et les haricots « Bobby » de type mangetout.
Les importations des pays européens ont beaucoup augmenté soit 86 % entre
1996 et 2002 pour atteindre 106.000 tonnes en 2002. A l’exception des Pays Bas
les principaux marchés enregistrent des progressions importantes. Cette
augmentation a bénéficié à tous les pays fournisseurs, exception faite du Burkina
Faso3 qui enregistre une baisse de 35 %. L’augmentation des besoins des
marchés a surtout bénéficié au Maroc (+168%), à l’Egypte (396) mais aussi au
Zimbaoué (248). Cette situation est d’autant plus paradoxale que le Burkina Faso
enregistre le second meilleur prix du marché (2115 $/ton), après le Kenya. On
relève que la part de marché des pays ACP a diminué de 57 % à 34 % et que la
progression globale des pays ACP n’a été que de 11%. C’est sans grande
surprise que l’on constate aussi que les origines qui ont des progressions faibles ou
négatives comme la Zambie (+ 2 %), l’Ethiopie (- 32), ou le Burkina (-35) sont
celles dont les marchés sont les moins diversifiés4.

ii/ Les mangues. Les importations de mangues se caractérisent par une


grande diversité variétale et un mouvement vers des variétés nouvelles. Ce
marché se caractérise aussi par une profusion de provenance. Les importations
des pays européens ont également beaucoup augmenté soit 103 % entre 1996
et 2002 pour atteindre 134.000 tonnes en 2002. Les principaux marchés
traditionnels enregistrent des progressions importantes mais aussi les pays comme
le Portugal (+540%), l’Espagne (536) et l’Italie (334). Cette augmentation a
bénéficié au Brésil (+386 %) à l’Afrique du Sud (163) à la Cote d’Ivoire (167) mais
aussi au Pakistan (121) et au Pérou (121). Les pays ACP maintiennent une bonne
position avec une progression de 91 %.

3/ et aussi de l’Ethiopie (-32%)


4/ la Zambie exporte 93 % de sa production vers le Royaume Uni, l’Ethiopie 74 % vers les Pays Bas et le Burkina 96 %
vers la France
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Avec 260 tonnes exportées en 2002, le Burkina Faso est très peu présent sur ce
marché malgré son excellente position en matière de réalisations de prix qui est
de l’ordre du double5 du prix moyen réalisé par les autres origines.

iii/ Les papayes. Le marché de la papaye type « Solo » a connu une


progression spectaculaire de 203 % sur les marchés européens pour atteindre
26.600 tonnes en 2002. Avec une augmentation de tonnage de 15.313 tonnes le
Brésil a pris la presque totalité de l’augmentation du marché. Malgré
l’augmentation de la Cote d’Ivoire (+53%) et du Ghana (80) la part de marché
des pays ACP est tombée de 30 à 8 %.

iv/ Les limes. Le marché des limes type « seedless » vertes a connu une très
forte progression de 162 % sur les marchés européens pour atteindre 30.000
tonnes en 2002. Le Brésil et le Mexique représentent 97 % des importations des
pays de l’UE. Les Pays Bas, le point d’entrée le plus important avec 58 % du total
absorbent les 2/3 de la hausse. Ces augmentations n’ont pas bénéficié aux pays
ACP qui ne sont plus guère représentés dans ce produit.

v/ Les pois gourmands. Le marché des pois gourmands type « Mangetout »


ou « Snow-pea » est un marché émergent de l’ordre de 12.000 tonnes. Le Kenya,
le Guatemala et la Zimbaoué représentent 75 % des livraisons. La demande de
ces produits est croissante.

vi/ Les petits légumes.6 Le marché européen du piment est de l’ordre de


20.000 tonnes essentiellement en provenance du Mexique. Les marchés anglais
et français absorberaient 92 % de ces importations. Le Sénégal a développé
l’exportation les tomates cerises et a livré 2.700 tonnes en 2002 avec une
progression importante de l’ordre de 20 % par rapport à 2001. Le Kenya a
développé les exportations de gombos qui ont atteint 2.400 tonnes en 2002 avec
une progression significative de 15 % par rapport à 2001.

3. L’impact socio-économique de la filière. Avec son niveau actuel de


technologie utilisée et de superficies cultivées c’est près de 400 000 emplois dont
100 000 occupés par les femmes sur une population active totale d’environ 6
millions dont 5,3 millions de rurales. La production fruitière et légumière représente
16.5 % de la valeur de l’agriculture et 10.5 % de la valeur du secteur primaire. En
valeur ajoutée, c’est près de 6 milliards de francs CFA, soit une contribution
moyenne de 4.5 % au produit intérieur brut du pays.

5 / source ITC : le prix moyen CAF enregistré par le Burkina entre 1996 et 2002 est de 2429 $/tonne.
6 / Le problème que nous avons rencontré pour ces produits est qu’ils sont soit identifiés par les codes douaniers
différents dans les différents pays hors UE (cas des piments) soit classés dans la rubrique générale des « autres
légumes » (cas des tomates cerises et des gombos). Les informations que nous avons obtenues6 proviennent du
Coleacp et de l’ITC et sont partielles.
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de la filière fruits et légumes/Rapport final
4. Les aspects organisationnels, réglementaires, législatifs et fiscal.

4.1. Les aspects organisationnels. Depuis le retrait de l’Etat des secteurs de


production, dont celui de la filière fruits et légumes, la filière connaît aujourd’hui
une crise institutionnelle caractérisée par l’absence d’une structure de
coordination de l’action des nombreuses organisations professionnelles. Ce sont
aujourd’hui plusieurs milliers d’organisations de producteurs ou de revendeurs
spécialisés ou non qui ont en charge l’organisation et la promotion de la filière.
La multiplicité des organisations professionnelles dans la filière est favorisée par la
relative souplesse des textes qui régissent leur création7. Le diagnostic a permis
de mettre en relief une insuffisance d’efficacité de ces organisations. Cette
faiblesse serait liée à une non maîtrise8 des textes et du fonctionnement des
différents types de structures. La non maîtrise des textes et du fonctionnement
des structures a contribué à pervertir leurs objets et à cultiver plus les pratiques de
la main tendue en lieu et place d’une politique de développement
professionnelle. Une clarification et un renforcement sont plus que nécessaires.

4.2. Sur le plan législatif et réglementaire, la filière est régie par un


ensemble de textes disparates plus ou moins anciens et plus ou moins connus. A
l’exception de l’arrêté9 portant réglementation du conditionnement, du
transport et de la vente de fruits frais de production locale et destinés à
l’exportation et à la vente de produits frais d’importation et de production, qui
est spécifique à la filière et qui demande une sérieuse relecture, tous les autres
textes sont des dispositions qui touchent indirectement le fonctionnement de la
filière. Leur méconnaissance et leur non application constituent de véritable
goulot d’étrangement pour la promotion de la filière.

4.3. La loi n° 14/96/adp portant réorganisation agraire et foncière. La


méconnaissance par les uns et sa non application par l’administration mettent
les acteurs de la filière dans des conditions d’insécurité et de précarité foncière
incompatibles avec tout projet d’investissement à long terme et toute
planification de production qualitative et quantitative. La prévalence de fait du
droit des premiers occupants du droit coutumier sur les dispositions de la loi fait
que le producteur peut à tout moment et pour n’importe quelle raison être
expulsé du site de production. La non application des textes prive certains
acteurs qui ont fait des réalisations sur le terrain du domaine public de la
possibilité de s’autofinancer auprès des structures bancaires en les proposant en
garantie. Leur droit immobilier de superficie n’est pas corroboré ou matérialisé
par un permis d’exploiter comme le stipule la loi foncière.

7/ loi 014/99/AN du 15 avril 1999, loi 10/92/ADP portant liberté d’association et l’acte uniforme du 17 avril 1997 sur les

groupements d’intérêt économique

8/ Dans l’ensemble les coopératives et les groupements d’intérêt économique n’ont pas actualisé leurs statuts depuis

l’avènement des nouvelles lois en 1999 pour les coopératives et 1997 pour les GIE.

9/ arrêté n° 108 de 1954

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
4.4. Le code des investissements10. Il consacre une disposition spéciale aux
entreprises tournées vers l’exportation. Le code accorde de nombreux
avantages comme dans les régimes d’agrément ordinaire, mais permet en plus
d’acheter les intrants en exonération de droit de douane et de taxes. Très peu
d’acteurs de la filière connaissent cette loi et l’appliquent. A cela, il faut ajouter
le mécanisme du drawback qui permet d’importer et de réexporter des
emballages sans frais de douane.
Enfin, la méconnaissance et/ou le non respect des conditions administratives
minimales de respect de la libre circulation des produits nationaux exposent les
exportateurs a de nombreuses tracasseries routières, freinant ainsi les
exportations.

5. Le financement de la filière

La filière est handicapée par un manque crucial de financement.


Pour le financement court terme de la production et, pour environ 50 % des
exportations, les financements sont assurés par les acheteurs. Sans mésestimer
l’impact qu’ont eu ces financements sur l’émergence des productions, cette
situation qui place la production sous la tutelle de la distribution n’est pas
propice à un important développement futur. Il faut donc assurer un
financement national court terme au moins pour les exportateurs et producteurs
qui le désirent. Par ailleurs, il n’existe pas ou peu de financement des
investissements car, entre autres, la précarité foncière et immobilière ne permet
pas de constituer des garanties formelles. Il faudra mettre en place des
financements long terme. Enfin un système d’assurance (et éventuellement
d’assurance/crédit) à l’exportation doit être opérationnel.

6. Les infrastructures et les équipements d’appui.

Les marchés de gros régionaux, la réhabilitation des installations de


Ouagadougou, la finition du terminal fruitier de Bobo Dioulasso et l’installation de
la logistique de la chaîne du froid sont indispensables au développement.

7. Conclusions et recommandations

Le diagnostic a permis de dégager un certain nombre d’indicateurs jusqu’alors


indisponibles qui attestent une certaine évolution positive de la filière, malgré les
nombreuses contraintes persistantes.

Ainsi, le nombre de producteurs dans la filière est passé de 70 000 à plus de


96 000 entre 1996 et 2001, tandis qu’on estime à 400 000 les emplois créés par la
filière dont 100 000 au profit des femmes. Les superficies exploitées ont augmenté
de 8 4211 hectares à 90 395 hectares pendant la même période, soit une
augmentation de +7 %.

Les rendements ont connu une augmentation de +24% pour la production


maraîchère en passant de 17 tonnes à 21 tonnes à l’hectare.

10 / loi n° 15/97/an du 17 avril 1997


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de la filière fruits et légumes/Rapport final
Les exportations régionales connaissent une progression importante de 100 %
notamment sur le Niger.

Malgré ces indicateurs positifs, les performances de la filière restent faibles au


regard des énormes potentialités (près de 225 000 hectares irrigables) du savoir
faire des hommes et du marché européen dont la demande est en forte
croissance (86 % entre 1996 et 2002) pour la mangue, 103% pendant la même
période pour le haricot vert et 203 % pour la papaye.

Les faibles performances trouvent leurs origines dans des «familles» de problèmes
identifiés ci-dessous :

- l’insuffisance qualitative et quantitative de la production ;

- l’absence d’outil ou de politique de financement de la filière ;

- la faiblesse et l’insuffisance des moyens logistiques ;

- l’indisponibilité des sites de production spécifiques et susceptibles


d’encourager des investissements à long terme ;

- la méconnaissance et la non exploitation des avantages du cadre


juridique ;

- l’absence d’un cadre organisationnel spécifique fort et la faiblesse des


organisations existantes ;

- l’insuffisance de l’encadrement technique.

Au regard de ces différents aspects (forces et faiblesses) et de l’objectif du plan


d’action qui est la reconquête du marché, le développement du marché intérieur et
sous régional, la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la
balance de paiement, l’étude a identifié sept (7) grands axes d’intervention pour la
promotion de la filière

Chacun des axes permet de résoudre des problèmes spécifiques identifiés par le
diagnostic et contribue à atteindre l’objectif global.

Ainsi, les axes d’interventions suivants ont été retenus par le consultant :

1°) La définition et la mise en œuvre d’une stratégie de conquête


et de maintien sur les marchés ;

2°) L’intensification et l’adaptation de la production au marché ;

3°) La valorisation de la production par la transformation ;

4°) La sécurisation et la pérennisation foncière et juridique des


exploitations et investissements dans la filière ;

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
5°) La maîtrise de la chaîne logistique d’appui ;

6°) Le renforcement des capacités des acteurs et de


leurs organisations ;

7°) La mise en place d’une politique et des outils de financement


appropriés.

Pour la mise en œuvre des interventions sur ces grands axes, le consultant
préconise un projet de cinq (5) ans articulé autour de deux composantes :

1°) Une composante d’actions transversales prioritaires


2°) Une composante d’actions spécifiques sectorielles

La composante institutionnelle devrait permettre d’initier et d’exécuter les


actions transversales destinées à résoudre des problèmes communs à toutes les
spéculations et acteurs (foncier, logistique, marché, juridique, renforcement des
capacités, etc.).

La composante sectorielle portera par contre sur la promotion directe des


spéculations porteuses identifiées à travers l’analyse de la demande. Chaque
spéculation fera l’objet d’un projet.

Pour une première phase, les produits suivants ont été retenus en fonction du
marché :

Récapitulatif des spéculations proposées par l’étude


pour l’intervention sectorielle de relance

Légumes Fruits

Marché intérieur Exportation Marché intérieur Exportation


et régional et régional

Pomme de terre, Tomate cerise, Mangue, Mangue,


Tomate, Haricot vert Agrumes ((lime verte, Lime verte
Oignon, Piment antillais, tangelo, etc.
Poivron Pois gourmand, Banane
(mangetout)

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
PREMIERE PARTIE : LE DIAGNOSTIC DE LA FILIERE FRUITS
ET LEGUMES DU BURKINA FASO

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
1 – LA PRODUCTION HORTICOLE DU BURKINA FASO

Les cultures maraîchères et fruitières ont connu au Burkina Faso un essor


très important au cours de ces trente dernières années marquées par des
sécheresses successives. Elles contribuent de nos jours pour une part très
importante dans l’économie nationale. Ce secteur en pleine croissance
rencontre néanmoins aujourd’hui d’énormes difficultés qu’il convient de relever.
Cela passe d’abord par l’élaboration d’un diagnostic très approfondi de la
filière.

Cette partie du rapport fait le point du diagnostic de la production


horticole. Elle traite des conditions environnementales, des différentes
spéculations, des zones, des périodes de production, des techniques culturales,
des facteurs de production, des superficies, des productions, des rendements
obtenus, de l’encadrement technique, de la formation, de l’apport de la
recherche. Une synthèse des différentes contraintes de la production sera
reportée.

Plus de 225 000 hectares de terres constituent le potentiel en terres


irrigables du pays dont 12 000 hectares sont aménagés. On estime à plus de
25.000 hectares les superficies consacrées aux cultures maraîchères (5.000 ha) et
fruitières (20.000 ha).

1.1. Les conditions climatiques, géographiques et pédologiques.

Le Burkina Faso est un Pays sahélien et continental d’une superficie de


274 200 km². Il est limité au nord par la république du Mali, à l’est par la
république du Niger, à l’Ouest par la république de la Côte-d’Ivoire, au sud par
les républiques du Togo, du Ghana et du Bénin.

Situé entre le Nord très aride (Sahara) et le Sud, très humide


(Côte Ouest–africaine), le Burkina Faso jouit d’une position géographique très
favorable au développement des productions fruitières et maraîchères. Le relief
est constitué de vastes plaines ne dépassant guère les 400 m d’altitude. Selon
des études très récentes, environ 2,5 % des terres agricoles du Burkina Faso sont
favorables à la production maraîchère et fruitière. Cependant, on note que ces
sols sont pour la plus part pauvres en phosphore et quelquefois calciques. Des
apports et amendements sont indiquées afin de permettre aux sols d’exprimer
leurs potentialités productives.

Les conditions climatiques et géographiques dont bénéficie le Burkina


Faso constituent un atout très favorable au développement de l’horticulture. Cet
environnement permet la production de cultures maraîchères toute l’année
avec des périodes de pointe se situant entre novembre et mars. Sur le plan
fruitier, les facteurs climatiques sont très favorables notamment dans la partie
ouest et centre ouest du pays.
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de la filière fruits et légumes/Rapport final
L’action conjuguée de ces facteurs environnementaux explique l’existence des
poches de production fruitière très précoce dont l’exploitation serait très
rentable pour le commerce international du pays.

1.2. Les cultures maraîchères

1.2.1. Les spéculations

Il existe une gamme très variée de spéculations maraîchères au


Burkina Faso. Les plus importantes sont : tomate, oignon, chou pommé, chou-
fleur, aubergine africaine, aubergine européenne, radis, piment, laitue, carotte,
pomme de terre, haricot vert, fraise, concombre, courge, courgette, poivron,
poireau, ail, gombo, melon, pastèque,

1.2.2. Les zones de production maraîchère

Les zones de production maraîchère en fonction des spéculations


sont répertoriées sur le tableau 1 ci-après.

Tableau 1 : Les grandes zones de production maraîchère au Burkina Faso.

Spéculations Provinces
OIGNON Sanguié ; Boulgou ; Oubritenga ; Bam ; Sourou. Ganzourgou
CHOU Houet ; Sanguié ; ganzourgou ; Boulgou ; Bazèga ; Yatenga ; Sanmatenga. ;
TOMATE Houet ; Oubritenga ; Comoé ; Passoré, Kénédougou ; Ganzourgou ; Mouhoun.
AUBERGINE Sanmatenga ; Comoé ; Bazèga.
AFRICAINE
AUBERGINE Houet ; Oubritenga ; Sanmatenga.
EUROPEENNE
PIMENT Comoé ; Sanguié ; Nahouri ; Boulgou ;
LAITUE Kadiogo ; Houet ; Ganzourgou ; Yatenga ;
POMME DE TERRE Yatenga ; Houet ; Sourou ; Bazèga
HARICOT VERT Bam ; Sannmatenga ; Sourou ; Houet
GOMBO Sanmatenga ; Houet ; Kossi ; Nahouri
AIL Sanguié ; Bam ; Houet ; Kouritenga
CAROTTE Houet ; Kadiogo ; yatenga ; Sanguié
PASTEQUE Houet ; Kompienga, Boulgou
LEGUMES FEUILLES Bazèga ; Oubritenga ; Yatenga ; Houet
FRAISE Kadiogo
CONCOMBRE Bazèga ; Houet ; Oubritennga
COURGE Bazèga, Houet, Oubritenga
COURGETTE Bazèga, Houet, Oubritenga
POIVRON Houet ; Bazèga ; Kadiogo ;
Source : Données d’enquêtes Judicome/JEXCO, 2003.

On remarque qu’au Burkina Faso, la culture maraîchère est pratiquée


toute l’année et sur toute l’étendue du territoire sur des exploitations de petite
taille, de type individuel ou familial. L’organisation et l’encadrement des
producteurs sont très difficiles sur les sites non aménagés. Par contre, sur les
grandes plaines aménagées en l’occurrence au Sourou, l’organisation et
l’encadrement des producteurs sont beaucoup plus faciles.

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
Les zones de production par excellence sont fonction de la spéculation
(l’oignon au Boulgou, au Sanguié et au Sourou, le haricot vert au Sourou, au Bam
et au Sanmantenga, la pastèque au Houet et à la Kompienga).

1.2.3. La typologie des exploitations maraîchères

L’examen des études sociologiques réalisées sur les productions


maraîchères au Burkina Faso et des enquêtes menées par les consultants sur le terrain
nous a permis de déterminer différents types d’exploitations. Le tableau 2 suivant en
donne les résumés :

Tableau 2 : Typologie des exploitations maraîchères rencontrées au Burkina Faso

Type Caractéristiques
d’exploitation
Superficie en Méthode Localisation
ha par d’irrigation
parcelle
Jardins de case Superficies 0,005 à 0,05 Arrosoir Ceinture vertes des villes de
(10%) non Calebasse Ouaga et Bobo
aménagées Gourde
Superficies 0,05 à 0,25 Arrosoir Périmètres non aménagés
Petites non Calebasse autour de retenues d’eau
exploitations aménagées Gourde (Barrage de Kanazoé à Yako, )
(90%) et dans les bas-fonds
Superficies 0,05 à 0,25 Gravitaire Périmètres aménagés autour
aménagées des retenues d’eau
(Guiédougu, Nianssan, Vallée
du Kou, etc.

Source : Données d’enquêtes Judicome, 2003

L’examen du tableau 2 montre deux (2) types d’exploitations rencontrées en


cultures maraîchères.

⇒ les jardins de case : Ce sont de petits jardins individuels ou familiaux


d’une superficie comprise entre 0,0050 et 0,050 ha et qui représentent environ
10% des superficies exploitées. L’irrigation à l’arrosoir est généralement pratiquée.
Ce type d’exploitation, qui se fait toute l’année, se rencontre dans les ceintures
vertes situées autour des agglomérations.

La tendance consiste à privilégier les cultures à cycle court et à pouvoir


réaliser plusieurs cycles de culture au cours de l’année. Les cultures pratiquées
sont l’oignon feuille, la laitue, l’aubergine et les choux et quelquefois la tomate.

⇒ Les petites exploitations maraîchères : elles ont une superficie comprise entre
0,05 à 0,25 ha et représentent environ 90% des superficies exploitées. Sur ces
exploitations, travaillent les petits exploitants familiaux à tire individuel ou au compte
d’un groupement, d’une coopérative auxquels ils sont membres ou d’un exportateur
qui les utilise en main d’œuvre salariée.
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de la filière fruits et légumes/Rapport final
Les produits sont soit vendus sur le marché local ou cédés au groupement qui assure
la commercialisation avec des exportateurs qui les pré-financent. Ces petits
exploitants travaillent soit sur des périmètres aménagés, structurés et distribuées par
l’Etat soit aux abords non aménagés des barrages, des lacs naturels ou rivières
permanentes où l’accès à la terre ne dépend que du chef de terre ou des
propriétaires coutumiers.
L’irrigation à l’arrosoir ou par gravité est généralement pratiquée. Les cultures
pratiquées sont la tomate, le haricot vert, l’oignon, la pomme de terre, le chou,
l’aubergine

Ce type d’organisation permet un approvisionnement régulier des villes du


pays. Cependant, la multiplicité des petites exploitations (90% des superficies
totales) porte préjudice à une bonne organisation de la production et de
l’exportation maraîchère qu’elle soit régionale ou internationale. Le nombre
élevé des acteurs à ce niveau, pose un problème technique et organisationnel :
disparité du niveau de technicité, non respect des techniques culturales ce qui
a pour conséquence l’irrégularité des produits d’exportation, la mauvaise
conduite des opérations et de conditionnement bord-champ, le manque
d’homogénéité de la qualité des productions….

Dans le but de placer les activités de production et d’exportation dans la


logique de la rentabilité financière, il faudra tendre vers le système
d’organisation en grandes exploitations. Ces grandes exploitations devraient
être dirigées par des producteurs ou des exportateurs – producteurs eux-mêmes
qui ont une maîtrise de l’opération de production. Ce système corrigera les
faiblesses actuelles du système en ce qui concerne le manque de compétitivité
sur le marché international. Non seulement on assistera à une augmentation
quantitative et qualitative des productions mais aussi à une régularité des
approvisionnements pour l’exportation.

Pour l’approvisionnement des marchés régionaux et nationaux, le système


d’organisation en petites exploitations individuelles ou familiales au bord des
barrages, des cours d’eau et dans des bas-fonds, doit être maintenu et amélioré en
vue d’augmenter la productivité. Dans ce type d’exploitation, il est difficile de
disposer de grandes superficies afin d’organiser une production et une exportation à
grande échelle.

Pour l’approvisionnement des villes, l’exploitation des ceintures vertes des


villes en petits jardins familiaux ou individuels doit aussi être amélioré en vue
d’augmenter leur productivité.
La tranche de population la plus défavorisée des villes y trouvera une source de
revenu et de subsistance. Dans les villages, les petits jardins familiaux ou individuels
peuvent aussi faire l’objet d’amélioration afin d’assurer la disponibilité des produits
toute l’année dans les centres de consommation notamment urbains..

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de la filière fruits et légumes/Rapport final
1.2.4. Les périodes de production

Tableau 3 : Périodes de production maraîchère en fonction des zones

Espèces Périodes de production Zones de productions maximales


Grande Petite Grande production Petite production
production production
Aubergine européenne Mai – Déc. Sept -Mars Houet ; Oubritenga ; Yatenga
Sanmatenga Sanguié;
Aubergine africaine Juin - Nov Sept - mars Bazèga ; Boulkiemdé ;
Sanmatenga ; Sanguié ;
Comoé
Carotte Oct.-Mars Avril –oct Oubritenga ;
Yatenga ;
Sanguié :
Chou pommé Oct – Mars Juin – Oct. Houet ; Sanguié ; Toutes les autres
Ganzourgou ; provinces du
Boulgou ; Bazèga ; pays
Yatenga ;
Sanmentenga
Concombre Oct – Juill. Juin - Sept Houet ; Bazèga ;
Oubritenga
Haricot vert Oct - mars Bam ; Sanmatenga ;
Sourou ; Houet
Laitue Oct – Mai Juin – Oct. Kadiogo ; Houet ; Toutes les autres
Ganzourgou ; provinces du
Yatenga pays
Oignon Bulbe Nov – Avril Sanguié ; Boulgou ; Toutes les autres
Bam ; Sourou provinces du
pays
Oignon feuille Mai – Déc. Sept - Janv Bazèga ; Oubritenga ; Toutes les autres
Boulkiemdé ; provinces du
Sanguié ; Houet pays
Pastèque Août – Fév. Oct - Mars Houet ; Kompienga ; Gnagna
Pomme de terre Sept -Janv Oct - Mars Houet ; Yatenga ; Bazèga ;
Sourou
Tomate Oct – Avril Mai - Oct Houet ; Oubritenga ; Toutes les autres
Comoé ; provinces du
Kénédougou ; pays
Ganzourgou
Gombo Mai – Oct Sept - Janv Kossi ; Bazèga ; Houet, Toutes les autres
Oubritenga ; Nahouri provinces du
pays
Piment Mai – Oct Oct - Fév Comoé ; Sanguié ; Toutes les autres
Nahouri ; Boulgou provinces du
pays

Source : Situation de l’horticulture (Bélem Jérôme, 2000)

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Pour ce qui concerne les cultures maraîchères, la période de
production se situe d’octobre à avril avec une pointe de récolte en février – mars
(tableau 3). Cette situation provoque une surproduction pendant une période de
l’année, entraînant inéluctablement une mauvaise commercialisation des produits
les plus importants (tomate, oignon, chou, pomme de terre). Durant la période de
petite production (mai à décembre), de nombreuses contraintes limitent le
développement des cultures maraîchères. Des efforts peuvent être développés pour
promouvoir les cultures précoces et tardives, ou en amont et en aval de la période
de pointe de récolte. L’apport de la recherche pourrait permettre substantiellement
d’améliorer la productivité et les revenus des producteurs.

1.2.5. Les techniques culturales

! Utilisation de semences sélectionnées

Un effort est fait pour l’utilisation de semences sélectionnées.


Toutefois, compte tenu du coût élevé de ces semences, les petits producteurs,
très nombreux, ont tendance à utiliser les semences produites par eux mêmes :
ce qui, naturellement porte préjudice à la production. Par contre, les
producteurs organisés et les producteurs exportateurs utilisent exclusivement des
semences améliorées.

! Fertilisation

La fertilisation organique à des doses très variables est


prédominante et pratiquée par la plupart des maraîchers. La fertilisation
minérale est aussi pratiquée. Les maraîchers utilisent couramment l’engrais NPK
de formule (14-23-14) et de l’urée (46%) fabriqué pour la culture de coton. Les
engrais spécifiques pour les cultures maraîchères ne sont pas encore répandus
dans le pays et sont quelquefois utilisés dans les exploitations gérées par les
exploitants exportateurs.

! Protection phytosanitaire

L’utilisation de produits de traitement phytosanitaire commence à


être généralisée pour tous les maraîchers sauf les producteurs de produits
biologiques. 24,7% des maraîchers recensés en 1995/96 traitaient
systématiquement leurs parcelles contre les différents ennemis des cultures.
Toutefois, des difficultés se rencontrent sur le terrain avec le sous dosage des
produits sur la base des recommandations formulées par la recherche,
l’utilisation des produits prohibés et non conformes et la pratique des traitements
abusifs.
L’analyse des techniques culturales nous a conduit à faire les
observations suivantes :

- Il y a nécessité de voir les circuits d’approvisionnement des


semences maraîchères et de les améliorer. Au niveau des
semences, il est envisageable de créer des centres de production
de semence maraîchère dans le pays. Le secteur privé doit être
encouragé dans ce sens.
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- Le Burkina Faso fait partie des pays de la sous région qui ne dispose
pas d’unités de fabrication d’engrais spécifiques à la culture
maraîchère. Aussi, la mise en place d’un centre de production
d’engrais spécifique doit être envisagée.

- L’absence de stations d’alerte rapide et de système d’intervention


dans les grands périmètres maraîchers constitue un handicap
majeur. Les traitements sont faits sans aucun respect des règes
internationales de protection phytosanitaire. Le sur traitement des
cultures déprécie la qualité des produits obtenus.

1.2.6. Les facteurs de production

! Plants et semences

Un des problèmes que rencontre le secteur horticole au Burkina


Faso est l’acquisition en quantité et en qualité des plants et semences. Dans un
premier temps, les producteurs font de l’auto production ou achètent aux
commerçants sur les marchés les semences souvent mal conservées. Ce secteur
a connu une évolution spectaculaire ces dernières années avec l’installation
dans les grandes villes des distributeurs spécialisés dans les intrants horticoles et à
même de donner des conseils pratiques aux utilisateurs. On peut noter :
Nankosem, Sopagri, King Agro, Semagri…

Cette organisation a entraîné l’abandon systématique de la


vente des semences par des commerçants non spécialisés. Ceci constitue une
avancée positive dans l’organisation de la distribution des semences dans le
pays.
Les besoins nationaux en semences pour les principales cultures
maraîchères de 1996 à 2002 sont répertoriés sur le tableau 4 ci-dessous :

Tableau 4 : Besoins nationaux en tonnes de semences des principales productions


maraîchères

Espèces 1996/1997 1997/1998 2001/2002


Oignon 7,5 6 8,1
Tomate 0,3 0,2 0,26
Pomme de terre 91,5 114 132
Chou 0,17 0,21 0,2
Haricot vert 29,7 27,4 17,2
Aubergine 0,02 0,06 0,03

Source : Données calculées à partir des documents du SSA


(96/97 ; 97/98 ; 2001/2002)

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! Engrais et produits phytosanitaires

Les engrais et les produits phytosanitaires sont aussi fournis par


des distributeurs spécialisés en fonction de la demande des utilisateurs. La liste et
adresses des revendeurs de semences, d’engrais et produits phytosanitaires
figure en annexe 2. Mais très souvent, ces produits ne sont pas contrôlés par des
spécialistes avant usage, et on a tendance à utiliser les mêmes produits pour
plusieurs spéculations.

1.2.7. Les superficies, productions, rendements,

* Les superficies

Le tableau 5 donne les superficies et les quantités produites en


fonction des différentes zones de production et toutes cultures confondues.

Tableau 5 : Superficies et productions obtenues dans les principales zones de


production maraîchère en 2001/2002

Provinces Superficies Productions


Hectares % du total Tonnes % du total
BAM 236 5 4251 4
BOULGOU 315 7 6722 6
BOULKIEMDE 123 2 1698 2
COMOE 126 3 2272 2
GANZOURGOU 172 4 6703 6
HOUET 437 9 9778 9
OUBRITENGA 488 10 16418 15
SANGUIE 893 19 13793 13
SANMATENGA 243 5 6233 6
SOUROU 413 9 7020 7
ZOUNDWEOGO 105 2 1314 1
Total 3338 75 76202 71
Total pour tout le 4632 100 105427 100
pays
Source : Direction des Statistiques Agricoles (DSA)

L’évolution des superficies toutes cultures maraîchères confondues


donne les résultats consignés sur le tableau 6. La figure 1 indique l’évolution des
superficies des six (6) principales cultures maraîchères de 1996 à 2002 (tomate,
oignon, haricot vert, pomme de terre, chou pommé et aubergine européenne).

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Tableau 6 : Evolution des superficies des cultures maraîchères en hectares
de 1996 à 2002

Spéculations 1996/97 1997/98 1998/99 2001/02 % évolution

Oignons bulbes 1504 1200 2065 1626 +8%


Oignons feuille 134 139 217 165 +23%
Chou 483 614 1197 591 +22%
Tomate 825 581 719 755 -8%
Aubergine 187 165 178 224 +20%
locale
Aubergine 76 169 171 99 +30%
importée
Piment 82 70 86 108 +32%
Laitue 93 140 93 125 +34%
Carotte 119 143 154 100 -16%
Pomme de terre 61 76 56 88 +44%
Haricot vert 496 456 343 287 -42%
Fraise 7 6 3 1 -86%
Concombre 19 23 50 106 +458%
Poivron 37 30 43 33 +11%
Ail 42 46 81 123 +193%
Gombo 82 82 128 86 +5%
Tabac 61 85 79 64 +5%
Autres 25 80 28 51 +104%
Total 4334 4100 5691 4632 +7%
Total 84211 90395
(+7%)
maraîchers
0,05 0,05 (0%)

Source : Direction des Statistiques Agricoles (96/97, 97/98, 98/99, 2001/2002)

____________________________________________________________________________ 25
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Figure 1

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Les superficies totales en cultures maraîchères sont estimées en
2001/2002 à 4632 hectares avec une production totale estimée à 105427
tonnes. Les grandes zones de production (11 provinces sur 45 que compte le
pays) occupent 3338 hectares soit 75% des superficies avec une production
de 762022 tonnes soit 71%.

De 1996 à 2002, on a enregistré globalement une évolution


positive de +7% en terme de superficie. La culture de la tomate a régressé de
8%. Cette régression est probablement due aux importants dégâts causés
par la mouche blanche surtout à l’Ouest du Burkina Faso. De nos jours, il est
difficile d’entreprendre une production de tomate dans cette région du pays
où les attaques de la mouche blanche sont particulièrement sévères. La
chute des exportations du haricot vert du Burkina vers l’extérieur constatée
ces dernières années explique la forte baisse des superficies de cette
spéculation (-42%). La culture de la fraise est aussi en régression (+86%). Les
superficies de certaines cultures par contre (ail, +193% ; concombre, +498%)
sont en pleine croissance témoignant de l’engouement grandissant des
consommateurs pour ces nouveaux produits.

Le nombre de maraîchers au Burkina est passé de 84211 en 1996


à 90395 en 2002 soit une augmentation de 7%. Sur cette base, on peut donc
conclure que l’augmentation sensible des superficies (+7%) serait en grande
partie due à l’augmentation du nombre des maraîchers (+7%). C’est
probablement la raison qui explique que la superficie moyenne par
maraîcher (0,05 ha en 1996) est restée la même en 2002 (0,05 ha).

En examinant l’évolution des superficies des principales cultures


maraîchères de 1996 à 2002 (Tableau 6), on observe les mêmes tendances.
L’augmentation des superficies n’est pas strictement graduelle de 1996 à
2002. Sauf erreur, l’évolution des superficies serait très faible en 97/98 et très
forte en 98/99 et forte en 2001/2002. La culture de l’oignon est en pleine
croissance tandis que celle du haricot vert et de la pomme de terre est en
nette régression.

* Les productions

L’observation dans le temps de l’évolution des productions


toutes cultures maraîchères confondues donne les résultats consignés sur le
tableau 7 suivant. La figure 2 indique l’évolution des productions des 6
principales cultures maraîchères de 1996 à 2002.

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Tableau 7 : Evolution des productions légumières en tonnes de 1996 à 2002

Spéculations 1996/97 1997/98 1998/99 2001/02 % évolution

Oignons bulbes 25138 17126 26649 29 586 + 18


Oignons feuilles 3180 3410 4489 4 299 + 35
Chou 14895 23693 47386 23 715 + 59
Tomate 16670 10054 12962 17 715 +6
Aubergine locale 3635 2191 2949 5 627 + 55
Aubergine importée 2043 3274 3808 2 287 + 12
Piment 624 492 964 1 722 + 184
Laitue 1285 6658 3382 2 371 + 84
Carotte 1600 3752 3564 2 834 + 77
Pomme de terre 1229 1554 1362 1 395 +14
Haricot vert 3080 3763 2077 2 320 - 24
Fraise 27 53 23 6 - 78
Concombre 418 463 1169 3 914 + 836
Poivron 240 696 854 754 + 214
Ail 395 380 427 3 866 + 878
Gombo 728 726 990 1 059 + 45
Tabac 288 406 265 214 - 26
Autres 421 1091 443 1 738 + 3128
Total 75896 79782 113763 105 421 + 39 %
Total maraîchers 84211 90395
Moyenne 0,90 1,16 (29%)

Source : Direction des Statistiques Agricoles (DSA)

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Figure 2 : Evolution des productions des principales cultures maraîchères
de 1996 à 2002

50000

45000

40000
Productions (Tonnes)

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0
96/97 97/98 98/99 2001/2002
Années

Oignon Tomate Pomme de terre Chou Haricot Vert Aubergine Imp

Source : Direction des Statistiques Agricoles (96/97 ; 97/98 ; 98/99 ; 2001/2002)

Les productions maraîchères ont globalement augmenté de +39%


de 1996 à 2002 (tableau 7). Exception faite des productions de haricot vert et de
la fraise qui ont énormément baissé (respectivement de -24% et -78%), les
productions des autres cultures ont connu une nette croissance (18% pour
l’oignon, +6% pour la tomate et +12% pour l’aubergine européenne, +14% pour
la pomme de terre). L’augmentation a été très significative pour le poivron
(+214%), le concombre (+836%) et l’ail (+878%).

En 2002, la capacité de production d’un maraîcher était estimée à


1,16 tonne contre 0,90 tonne en 1996 soit une progression de +29%. Nous avons
aussi montré que la superficie par maraîcher n’a pas connu d’augmentation de
1996 à 2002. Sur cette, base on pourrait conclure que l’augmentation des
productions serait due à une meilleure maîtrise des itinéraires techniques de
production, ce qui va nécessairement se traduire par une amélioration des
rendements des spéculations.

En examinant l’évolution des productions des principales cultures


maraîchères (figure 2), on constate une forte baisse de productions en 97/98,
une forte hausse en 98/99 et de nouveau une baisse en 2001/2002. Le chou a
particulièrement connu une très forte augmentation en 98/99 contrairement à la
pomme de terre qui a énormément chuté.

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* Les rendements

Tableau 8 : Evolution des rendements des principales cultures maraîchères en


tonnes/ha de 1996 à 2002

Spéculations 1996/97 1997/98 1998/99 2001/02 % évolution

Oignons bulbes 25 19 18 18 -28%


Oignons feuille 26 27 26 26 0%
Chou 32 40 40 40 +25%
Tomate 22 19 18 23 +5%
Aubergine locale 21 14 17 25 +19%
Aubergine importée 27 22 22 23 -15%
Piment 9 7 11 16 +78%
Laitue 13 29 37 19 +46%
Carotte 14 30 23 28 +100%
Pomme de terre 29 24 24 16 -44%
Haricot vert 6 8 6 8 +33%

Fraise 4 8 8 5 +25%
Concombre 22 23 23 37 +68%
Poivron 7 16 20 23 +229%
Ail 9 9 5 31 +244%
Gombo 11 8 8 12 +9%
Tabac 6 6 3 3 -50%
Autres
Total 17 21 +24%

Sources : Direction des Statistiques Agricoles (96/97 ; 97/98 ; 98/99 ; 2001/2002)

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Figure 3 : Evolution des rendements des principales cultures maraîchères
de 1996 à 2002

45

40
Rendements (T/ha)

35

30

25

20

15

10

0
96/97 97/98 98/99 2001/2002
Années

Oignon Tomate Pomme de terre Chou Haricot Vert Aubergine

Les rendements ont globalement augmenté de +24% de 1996 à


2002 (tableau 8), ce qui confirme les résultats des analyses antérieures. Pour le
haricot vert, les rendements sont passés de 6 à 8 tonnes par hectare mais n’ont
pas compensé la forte baisse des superficies (-44%). Les rendements ont
positivement évolué pour l’ail (+244%), le poivron (+229%) et dans une moindre
mesure la carotte (+100%) et le piment (+78%).

En examinant l’évolution des rendements des principales cultures


maraîchères (figure 3), on constate une baisse des rendements en 97/98, une
forte hausse en 98/99 et une hausse en 2001/2002. Le rendement du chou a été
important en 97/98 et est resté stable jusqu’en 2002. Le rendement de la pomme
de terre a particulièrement connu une très forte baisse passant de 29 tonnes/ha
en 96/97 à 16 tonnes/ha en 2002 (-44%). Nous n’avons pas pu trouver une
explication à cette situation.

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1.2.8. L’encadrement et la formation

L’encadrement des maraîchers relève de la responsabilité du


Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques
(MAHRH). La formation et la vulgarisation sont conduites par la Direction de la
Vulgarisation Agricole (DVA) en collaboration avec la recherche agricole
(INERA). Le travail de vulgarisation consiste à diffuser les résultats des recherches
par l’intermédiaire des essais au champ, des démonstrations, des ateliers
régionaux de liaison recherche - développement et par l’organisation des
journées de produit comme les journées de pomme de terre, de patate douce,
etc.
De nombreuses ONG ou des exportateurs assurent aussi la
promotion des cultures maraîchères à travers la formation, l’encadrement et
l’organisation des producteurs. L’encadrement des producteurs dépend du
type d’exploitation :

• Au niveau des jardins de case ou familiaux autour des villes, les producteurs
sont souvent laissés à eux-mêmes et quelquefois sont assistés par des projets.
Le projet intervient dans l’organisation, la gestion et le suivi agricole.

• Au niveau des petites exploitations dans les périmètres aménagés,


l’encadrement technique est assuré par un directeur de projet soutenu par
des techniciens et encadreurs. Cet encadrement est essentiellement basé sur
l'appui agronomique (mise en place des parcelles, fertilisation, entretien,
gestion de l'eau, respect des calendriers culturaux). Ces techniciens reçoivent
généralement une formation de base pour leur permettre d’être opérationnel
sur le terrain.

• Au niveau des petites exploitations dans les périmètres non aménagés,


l’encadrement technique est assuré par les Directions Provinciales de
l’Agriculture qui mettent à disposition, des agents techniciens ou encadreurs
souvent non formés en techniques de productions horticoles.

1.2.9. La contribution de la recherche au développement


du secteur maraîcher

La recherche a énormément contribué au Burkina Faso depuis les


années 1961 au développement du secteur notamment dans le domaine
maraîcher. Elle a permis d’atteindre des résultats qui sont vulgarisés sur
l’ensemble du pays. Parmi les acquis saillants, on peut retenir :

⇒ Identification de matériel végétal adapté pour 11 légumes (tomate,


oignon, chou pommé, laitue, melon, haricot–vert, pastèque, poivron,
aubergines, piment, carotte),et pour un tubercule (la pomme de terre) ;

⇒ Mise au point de guide de gestion des pépinières maraîchères ;

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⇒ Elaboration de fiches techniques en défense de cultures (utilisation des
produis naturels, voile synthétique…) ;

⇒ Elaboration d’un recueil de fiches techniques des principales cultures


maraîchères ;

⇒ Mise au point d’une technologie pour la conservation (oignon, pomme


de terre…) et pour la production de semences (tomate, oignon…) ;

⇒ Formation chaque année de plusieurs dizaines de techniciens de


l’agriculture et des producteurs des groupements, mouvements coopératifs
et d’ONG

Cependant, ces différents acquis sont insuffisamment diffusés.

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1.2.10. Les contraintes de production maraîchère

Les principales contraintes de production maraîchère sont


répertoriées sur le tableau 9 ci-dessous.

Tableau 9 : Les contraintes de production maraîchère


Rubriques Contraintes
Disponibilités et qualité - Insuffisance des terres aménagées spécifiquement pour les
des terres cultures maraîchères
- Baisse de fertilité (insuffisance de phosphore, sols acides
- Problème de propriété foncière

Disponibilité et qualité - Insuffisance du nombre de retenues d’eau


de l’eau - Pénurie d’eau en saison sèche
- Mauvaise qualité de l’eau utilisée pour les productions
maraîchères péri urbaine
- Mauvaise gestion de l’eau à la parcelle
Disponibilité des intrants

Semences - Coût élevé des semences maraîchères


- Semences non disponibles à temps

Produits phytosanitaires - Coût élevé des produits phytosanitaires


- Produits phytosanitaires non disponibles à temps
- Utilisation anarchique des produits phytosanitaires

Engrais - Coût élevé des engrais


- Manque de formules de fumure adaptées aux différentes
productions maraîchères
Technologie de la
production
Variétés - Insuffisance de variétés performantes en quantité et en
qualité
- Insuffisance de semence de base des variétés créées pour
la multiplication

Maladies - Généralisation et persistance de maladies graves


compromettant la production de certaines spéculations (la
virose de la tomate provoquée par la mouche blanche

Insectes et ravageurs - Lutte contre la mouche blanche


- Lutte contre Helicoverpa
- Manque de dispositif de suivi phytosanitaire et du
système d’intervention sur les sites
Recherche –
Développement - Insuffisance de personnel scientifique et technique qualifié
Recherche - Insuffisance de moyens financiers et matériels
- Multiplicité des spéculations

Vulgarisation - Insuffisance d’encadreurs


- Taux élevé d’analphabétisme ne permettant pas
l’exploitation des fiches techniques en langue vernaculaire
- l’inorganisation des producteurs

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1.3. Les cultures fruitières

1.3.1. Les spéculations

Les principales spéculations fruitières rencontrées au Burkina Faso


sont : la mangue, la banane, la papaye, l’anacarde, les agrumes,

1.3.2. Les zones de production

L’analyse des données d’enquêtes effectuées sur le terrain


montre que les principales zones de production fruitière sont principalement
localisées dans l’Ouest et le sud-ouest du pays dans les provinces du Houet, du
Kénédougou, de la Comoé et de la Léraba (75% de la production) suivies du
centre et centre Ouest (20% de la production). Les exploitations dispersées sont
de taille très variable. Le tableau 10 ci-après donne une répartition
géographique des spéculations fruitières en fonction de l’importance de la
culture dans la zone.

Tableau 10 : Les principales régions de production fruitière au Burkina Faso

Espèce Province

Mangue Boulkiemdé ; Sanguié ; Houet ; Comoé ; Léraba ;


Kénédougou ;

Agrumes Houet ; Comoé ; Léraba ; Kénédougou ;

Banane Houet ; Comoé ; Mouhoun ;

Anacarde Houet ; Comoé ; Léraba ; Kénédougou ;

Papaye Houet ; Bazèga.

L’examen du tableau 10 indique que les régions ouest, sud-ouest et


Centre Ouest du pays sont très propices au développement des cultures
fruitières. La mangue et la banane sont surtout produites au Kénédougou, à la
Comoé, au Houet. La mangue primeure est surtout produite au Sanguié. Les
zones de production des agrumes sont essentiellement limitées dans la province
du Kénédougou, la papaye au Houet et au Bazèga et l’anacarde à la Comoé.

Avec l‘accroissement des aménagements hydro-agricoles à


travers le pays et de plus en plus l’amélioration de la gestion de l’eau, de
nombreuses zones offrent l’opportunité d’extension des productions fruitières au
Burkina Faso. Les zones aménagées (Sourou) ou à aménagées (Kopiemga,
Bagré) sont de nouvelles zones potentielles de production fruitière.

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1.3.3. La typologie des exploitations fruitières

Les différents entretiens que nous avons eus avec des acteurs
de cette filière et les visites sur le terrain, nous ont permis de proposer une
typologie des exploitations fruitières rencontrées (tableau 11).

Tableau 11 : Typologie des exploitations fruitières au Burkina Faso

Spéculations Types d’exploitation Superficies en ha Taux de


couverture en %
Mangue Petites exploitations Inférieure à 1 15
Moyennes exploitations 8-10 80
Grandes exploitations Supérieure à 15 5
Banane Petites exploitations Inférieure à 0,5 15
Moyennes exploitations 1à2 80
Grandes exploitations Supérieure à 5 5
Agrumes Petites exploitations Inférieure à 1 15
Moyennes exploitations 8-10 80
Grandes exploitations Supérieure à 15 5
Autres DND DND DND

Source : Données d’enquêtes Judicome/JEXCO, 2003


DND : Données Non Disponibles

La culture fruitière est caractérisée par l’existence de


nombreuses plantations villageoises qui existent dans le pays depuis les années
d’indépendance avec une forte concentration à l’Ouest du Burkina Faso. A
l’heure actuelle, ces plantations entretenues tant bien que mal par une main
d’œuvre âgée sont vieillissantes et doivent être renouvelées. Cependant, on
constate une certaine hémorragie de la couche active de la population des
campagnes vers les villes à la recherche de meilleures conditions de vie. La
conséquence sur les productions fruitières est la baisse ou l’obtention de produits
de qualité et en quantité insuffisantes aussi bien pour la consommation que pour
l’exportation.

L’analyse de ce secteur révèle la nécessité de


professionnaliser la filière notamment la mangue. Une réorganisation du système
actuelle s’avère indispensable afin de relancer la production. Les petites et les
moyennes exploitations (1 à 10 ha), vieilles et disséminées dans les zones
productrices doivent faire place à de grandes exploitations (au minimum 20 ha).
Dans ces grandes exploitations, il est plus facile d’apporter un appui technique
et organisationnel permettant d’améliorer les rendements et la qualité.

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Quant aux agrumes et la banane, le maintien des petites et
moyennes exploitations peut être possible mais avec toutefois l’obligation de
procéder au rajeunissement des plantations. L’encadrement des planteurs sur le
plan technique et organisationnel devrait permettre une amélioration
quantitative et qualitative de la production pour le marché intérieur et sous
régional.

1.3.4. Les périodes de production fruitière

Les périodes de production fruitière sont variables selon


l’espèce voir la variété et aussi selon les conditions pédo climatiques locales. A
titre d’exemple selon la variété et la localité, on peut avoir la mangue très
précoce (maturité entre mi-janvier à fin février) et tardive (mai à août).
L’exploitation de ces poches de production très précoce est un facteur de
compétitivité de la mangue burkinabé sur le marché international. Le tableau 12
suivant comporte les différentes périodes de production des cultures fruitières en
fonction de l’espèce.

Tableau 12 : Périodes de productions des cultures fruitières les plus


importantes dans l’économie nationale.
Espèce Période de production provinces
MANGUE Boulkiemdé ; Sanguié ; Houet
Hatif Mi-janvier - fin février (zone de Fô) ; Comoé ;
Léraba.
Boulkiemdé ; Sanguié ; Houet ;
De saison Mars –Avril Comoé ; Léraba ;
Kénédougou.
Mai – Août Houet ; Comoé ; Léraba ;
Tardif Kénédougou
Agrumes Décembre- janvier ; Houet ; Comoé ; Léraba ;
Juillet - septembre Kénédougou
Banane Toute l’année Houet ; Mouhoun ; Comoé ;
Bazèga ; Kompienga
Anacarde Janvier - mai Kénédougou ; Léraba ;
Comoé
Papaye Octobre - avril Houet ; Bazèga ; Kénédougou

Source : Situation du secteur horticole (Belem Jérôme, 2000)

1.3.5. Les techniques culturales

Au Burkina, la plupart des vergers (manguier, agrumes,


anacardier) sont traditionnels et non irrigués. Les vergers sont vieillissants car 90%
de la superficie totale sont occupées par des vergers âgés de 13 à 20 ans. Ils
doivent être renouvelés afin d’assurer une production quantitative et qualitative
et répondre aux exigences des consommateurs. Aucun apport organique et
minéral n’est apporté durant la vie des vergers. Les plantations de bananier et
de papayer sont par contre irriguées et reçoivent une fumure en cours de
culture. Les traitements phytosanitaires sont quasi inexistants.

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1.3.6. Les facteurs de production

Sur le plan des arbres fruitiers, les producteurs multiplient eux-


mêmes leurs plants nonobstant les risques de transmission phytosanitaire par voie
végétative. La conséquence est la production et la diffusion de plants déjà
malades entraînant une baisse de rendement des exploitations. La production
de plants sains par la station de recherche fruitière de Banfora devrait permettre
de relever ce défi, mais la diffusion reste également limitée faute de moyens et
d’information.

1.3.7. Les superficies, productions et rendements

Les données statistiques sur les superficies, les rendements et


les productions fruitières sont très peu abondantes au Burkina. Le service
statistique du ministère de l’agriculture de l’hydraulique et des ressources
halieutiques spécialisé dans la collecte et le traitement statistique des données
agricoles ne dispose pas de statistique sur les cultures fruitières. Cependant, sur la
base des enquêtes et à l’aide de quelques documents fournis par la recherche,
on a, avec beaucoup de réserve, fait le point des statistiques existantes de cette
filière (tableau 13).

Tableau 13 : Superficies et productions annuelles des principales cultures fruitières


en 2002.

Spéculation Superficies (ha) Rendements (T/Ha) Productions (T)


Manguier 10.000 12 150.000 – 200.000
Agrumes 5.000 15 75.000
Bananier 400 25 10.000
Anacardier 4.300 0,7 – 0,8 3.000
Papayer 8-15 20 150-400

Source : Données d’enquêtes Judicome/JEXCO, 2003

La culture du manguier reste la culture fruitière la plus


importante en superficies et en quantités produites. Elle est suivie par les agrumes
dominés par les orangers. La culture du papayer bien que très difficile et délicate
connaît une nette progression. D’une manière générale, il faut déplorer
l’insuffisance de statistiques fiables sur les superficies, les rendements et les
productions dans le temps et dans l’espace. Aussi nous n’avons pas été
capables de déterminer l’évolution des superficies, des rendements et des
productions au cours de ces 5 dernières années.

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1.3.8. L’encadrement et la formation

En arboriculture fruitière, il n ‘ y a pratiquement pas


d’encadrement et de formation des producteurs par les structures publiques.
Cependant, sur le terrain, quelques exportateurs ou coopératives recrutent un
personnel technique pour appuyer les producteurs (UFMB, COOPAKE, SOCABE).

1.3.9. La contribution de la recherche au développement


du secteur fruitier

Les activités de recherche en arboriculture fruitière sont très


récentes et quelques acquis ont pu être obtenus.

⇒ Un parc à bois manguier et agrumes avec pour but de


constituer un potentiel de matériel végétal pour
une diversification variétale afin de répondre aux
exigences du marché ;

⇒ Une collection de variétés de manguiers recommandées


pour le marché ;

⇒ Une collection de variétés de bananiers correspondant


à la demande du marché ;

⇒ Recueil de fiches techniques de quelques cultures fruitières

Ici encore ces différents résultats sont mal diffusés.

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1.3.10. Les contraintes de production fruitière

Les principales contraintes de production fruitière sont


répertoriées sur le tableau 14 ci-dessous.

Tableau 14 : Les contraintes de production fruitière

Rubriques Contraintes
Disponibilités et qualité des terres - Insuffisance des terres aménagées
spécifiquement pour les cultures fruitières
- Baisse de fertilité (insuffisance de phosphore,
sols acides
- Problème de propriété foncière

Disponibilité et qualité de l’eau - Absence d’irrigation des vergers en saison


sèche

Disponibilité des intrants - Système d’approvisionnement inadapté

Plants et semences - Insuffisance de plants de qualité

Produits phytosanitaires - Coût élevé des produits phytosanitaires


- Utilisation anarchique des produits
phytosanitaires

Engrais - Coût élevé des engrais


- Manque de formules de fumure adaptées aux
différentes productions fruitières
Technologie de la production

Variétés - Insuffisance de variétés performantes en


quantité et en qualité adaptées aux
exigences du marché d’exportation
Maladies
- Lutte contre l’anthracnose

Insectes et ravageurs - Lutte contre la cochenille du manguier et la


mouche des fruits
- Manque de dispositif de suivi phytosanitaire
et du système d’intervention sur les sites
Recherche – Développement
- Insuffisance de personnel scientifique et
Recherche technique qualifié
- Insuffisance de moyens financiers et matériels
- Multiplicité des spéculations

Vulgarisation - Insuffisance d’encadreurs.


- Taux élevé d’analphabétisme ne permettant
pas l’exploitation des fiches techniques
en langue vernaculaire
- l’inorganisation des producteurs

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En plus des contraintes de la production maraîchère et fruitière
précédemment évoquées, il faut noter qu’il existe au niveau de la filière
d’énormes potentialités tant au niveau des hommes que des femmes et des
jeunes.

! Au niveau des hommes, on peut citer entre autres :

- la diminution de l’exode rural vers les villes du pays ou à l’étranger,


- la valorisation de la période sèche,
- l’amélioration de leurs revenus et de leurs conditions de vie,
- l’augmentation de la productivité par l’acquisition de nouveaux
facteurs de production.

! Au niveau des femmes et des jeunes, il y a :

- la présence déjà majoritaire dans la filière et surtout au niveau


de la transformation et de la commercialisation des fruits et légumes ;

- la contribution des produits maraîchers/fruitiers à un enrichissement


nutritionnel, domaine d’intervention des femmes et source
d’une meilleure santé ;

- le calendrier d’activité des cultures maraîchères correspond bien


avec la disponibilité des femmes ;

- l’horticulture peut contribuer à la fixation des jeunes dans leurs terroirs.

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2 - LA TRANSFORMATION

La transformation des fruits et légumes vise deux objectifs :

1. La résolution des problèmes de surplus et de manque de production


liés à la saisonnalité et qui se caractérisent, d’une part par les prix très
bas pendant les périodes de forte production et des prix élevés en
période de faible production, d’autre part par de grosses pertes dues
au pourrissement des produits.

2. La valorisation des productions par l’augmentation de la plus-value.

2.1. Les technologies et les produits

Première usine moderne de transformation des fruits et légumes au Burkina,


La SAVANA avait été créée dans les années 70 pour répondre au besoin du
marché national et sous-régional notamment en concentré de tomate et en jus
de fruits (mangue, tamarin, orange). Mais celle-ci s’est révélée inadaptée et a
échoué dans sa mission pour diverses raisons.

De nos jours, seules quelques petites unités de faible capacité assurent la


transformation. Le besoin de transformation des produits pour le marché national
reste encore élevé. En effet, depuis la cessation des activités de LA SAVANA, le
marché national de tomate et de jus est occupé en partie par les produits
importés, et des ménagères essaient de combler le reste en offrant de jus
fabriqués très artisanalement. Presque tout le monde consomme des jus de
bissap, de gingembre et autre fabriqué localement et vendu dans des sachets
en plastic à 50 ou 100 FCFA l’unité. Les activités de transformation menées par
les PMI sont essentiellement le séchage et notamment celui de la mangue. Le
tableau 15 ci-dessous donne les estimations des deux produits principaux
transformés en 2003. Le tableau en annexe 3 donne un aperçu des PMI qui
conduisent leurs activités sous appui du Centre Albert Sweitzer (CEAS –BF).

Tableau 15 : Transformation des fruits et légumes en 2003 : le séchage

Produit Quantité Valeur Quantité Quantité Nombre Coût de Prix de


Exportée (million produite de produit d’emplois production vente
(T) FCFA) (T) frais (FCFA/KG) FCFA/KG
transformé
(T)
Mangue 218,5 820 242 3 625,25 878 2 250 3 750
Tomate 2,5

Source : Enquête Judicome/JEXCO

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La transformation de la tomate est négligeable actuellement. Mais de
grandes potentialités existent avec un marché en attente de plus de 20 tonnes
de tomate séchée pour le CEAS BF. La SOPROFA envisage de signer des contrats
avec près de 600 à 700 ménages sur 450 hectares, en vue de produire du
concentré ou de la tomate pelée.

En dehors de La Savana dont les activités sont encore suspendues, toutes


les unités de transformation font du séchage, principalement celui de la mangue
destiné à l’exportation sur le marché européen.
La mangue représente plus de 90% de l’activité de séchage. Seulement 3 unités
font en très faibles quantités de la production de concentré, de jus et de sirop de
fruits.

La technologie de séchage utilisée est relativement artisanale, avec un


niveau d’hygiène acceptable mais sans contrôle de l’état micro-biologique du
produit séché scellé sous plastic. Le séchage est fait au gaz butane. Les autres
produits séchés sont la tomate (deuxième produit avec à peine 2,5 tonnes
produites annuellement), la banane, l’ananas, l’oignon et quelques épices.

Dans l’ensemble les technologies de transformation actuellement utilisées


dans le pays ne sont pas conformes aux nouvelles normes applicables en 2005
sur le marché européen. Sans changement ou réadaptation totale toutes les PMI
perdront leur marché principal. Il est indispensable et urgent d’encourager la
professionnalisation de cette activité de transformation qui pour l’instant est
presque exclusivement l’affaire des groupements.
Outre le séchage, quelques PMI produisent en faible quantité des jus de fruits, de
la confiture et conserves (UCOBAM, NOOMDE).

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2.2. Impact de la transformation

Il reste beaucoup à faire pour le développement de l’activité de


transformation et de conservation des fruits et légumes. Néanmoins son
importance est déjà appréciable.

Le séchage implique vingt deux (22) PMI regroupés sous 3 principaux


GIE qui mènent cette activité. Plus de 850 personnes employées dont plus de
80% de femmes. Les activités sont conduites pendant six (6) mois par an.

En absence des unités de transformation de la mangue :

- Les conditions de surplus de production que connaît le marché


entraîneraient la formation d’une plus grande quantité d’invendus ce
qui déprimerait encore plus les prix et donc les revenus aux
producteurs.

- Même si la totalité des 3625,25 tonnes de mangues fraîches était


vendable à l’extérieur du pays (prix moyen 153 F/kg contre 3 500 à
4000 FCFA la mangue séchée) cela génèrerait 555 millions FCFA, soit
une plus-value due au séchage de 265 millions FCFA.

La transformation des fruits et légumes (en concentré, jus, vinaigre,


sirop etc.) valorise encore plus certains produits. Dans le cas de la mangue
par exemple, le séchage n’exploite que 30 à 35% du fruit à cause des
exigences de qualité du produit demandée par les clients. Avec les jus et le
concentré l’utilisation du fruit peut atteindre 80%. Malheureusement cette
transformation est pour l’instant très faible, avec pour l’ensemble du pays,
seulement quelques 20 tonnes de mangues fraîches qui sont transformées en
confiture et environ 20 tonnes transformées en concentré, jus et sirop.

2.3. Les contraintes de la transformation des fruits et légumes

Les principaux facteurs limitants de la transformation se situent au


niveau du marketing, de la qualité du produit, de la qualification des
promoteurs, et du financement.

- Contraintes du marketing

• Il y a absence de publicité. Les produits transformés sont peu


connus sur le marché national ;

• Il y a méconnaissance des conditions et opportunités du marché


extérieur d’exportation.

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- Contraintes liées à la qualité des produits

• La maîtrise de la qualité de la production est imparfaite. Les


consommateurs (à l’étranger notamment) ne se sentent pas
encore assurés de la grande qualité des produits transformés ;

• Au niveau national, on veut écouler les produits déclassés pour


l’extérieur, ce qui n’incite pas à la commercialisation (notamment
pour le haricot vert et la mangue séchée) ;

• La qualité des emballages des produits est faible. Les emballages


sont peu attrayants et peu diversifiés.

- Contraintes liées aux promoteurs

• Les promoteurs de la transformation ont des déficits de formation


en management, en marketing et en assurance qualité

- Contraintes de financement

• La difficulté pour les PMI d’accéder au crédit pour les


investissements de base. Le taux d’intérêt des financements
disponibles est trop élevé (plus de 12%) ;

• L’insuffisance de fonds propres aux PMI pour assurer leurs


investissements de croissance ou même le fond de roulement.

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3 - LA COMMERCIALISATION DE LA PRODUCTION

A l’instar du marché national, Il n’existe pas d’enquête statistique


permanente conduite sur la commercialisation des fruits et légumes. Les
résultats présentés ici sont fondés sur les estimations faites à partir de sources
diverses et essentiellement à partir d’enquêtes partielles réalisées par le
consultant et par la Direction des Statistiques Agricoles (DSA/MAHRH) qui
depuis 1998 mène des enquêtes sur les productions et les prix des légumes.
La production des fruits et légumes est essentiellement destinée au marché.
Plus de 80 à 95% selon les spéculations sont commercialisés.
L’analyse de la commercialisation distingue, le marché intérieur, sous
régional et international.

3.1. Le Marché Intérieur

3.1.1. Offre et demande des produits

A l’exception du Haricot vert qui est essentiellement produit


pour l’exportation, toutes les autres spéculations sont faites majoritairement
pour satisfaire la demande intérieure. Le tableau 16 ci-dessous résume la
situation de l’offre et de la demande domestique des principaux fruits et
légumes.

Tableau 16 : Offre et demande de produits principaux (en 2002)

Produit Offre Demande Demande/Offre Demande/Offre Demande/Offre


domestique intérieure période de forte période de faible Globale (an)
(T) (T) production production
Légumes
Tomates 17 715 16 957 Demande < Offre Demande > Offre Demande < Offre
Haricot vert 2 320 - - -
Oignon 29 586 30 318 Demande < Offre Demande > Offre Demande > Offre
Choux 23 715 23 534 Demande < Offre Demande > Offre Demande < Offre
Pomme de T. 1 395 1 685 Demande >Offre Demande > Offre Demande > Offre
Poivron 754 754 - - Demande = Offre
Carotte 2 834 - - - -

Fruits
Mangues 150 000 - - -
Agrumes 75 000 75 347 Demande < Offre Demande > Offre Demande > Offre
Bananes 10 000 13 391 Demande > Offre Demande > Offre Demande > Offre
Papayes 200 - - -

Source : DSA/MAHRH-Statistiques Douane –Judicome/JEXCO

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La Pastèque est absente dans ce tableau du fait d’insuffisance
de données fiables, la production n’est pas suivie. Il faut cependant retenir
que c’est une spéculation dont on observe une forte croissante. La
production est destinée au marché intérieur. Il est intéressant de noter que
dans la plupart des cas, la demande est inférieure à l’offre pendant la
période de forte production de l’année (période de Janvier-Février-Mars
pour les légumes) et (Décembre-Janvier pour les agrumes) mais elle est
naturellement supérieure à l’offre en dehors de cette période. Ceci est
évidemment lié au caractère saisonnier et difficilement conservable des
spéculations. La situation finale est reflétée par le déséquilibre de
demande/offre globale de l’année qui est alors compensé par les
exportations ou les importations. Dans les cas de la Banane et de la Pomme
de terre par contre, la demande reste supérieure à l’offre en toute période
de l’année.

3.1.2. Les prix

A l’opposé des prix au consommateur qui intègrent les coûts


de commercialisation, la plupart des producteurs n’ont pas conscience des
coûts de production et n’intègrent pas alors ceux-ci dans la détermination
du prix. Du fait de la saisonnalité des productions liées à leur périssabilité, les
producteurs subissent entièrement les lois d’un marché d’oligopsonie dominé
par un nombre réduit d’acheteurs qui leur imposent un faible prix. Entre le prix
au producteur et le prix au consommateur sur le marché urbain, la différence
va du simple au triple (tableau 17). Cette situation a une conséquence
défavorable sur l’autofinancement de la production.

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Tableau 17 : résultats techniques et économiques de la campagne
2001/2002

Campagne 2001/02 surfaces rendement quantité vente prix prod. prix détail
hectares tonnes/ha vendue 1000 fcfa fcfa/k°11 fcfa/k°12
Oignons bulbes 1 626 19 28382 2974049 104 294
Oignons feuille 165 26 4 106 230276 56
Chou 591 40 25 490 1 101 766 43
Tomate 755 23 16 955 1 707 076 100 255
Aubergine locale 224 25 5 110 317 594 62 139
Aubergine importée 99 23 2 117 142 413 67
Piment 108 16 1 273 224 000 176
Laitue 125 19 2 249 185 024 82 219
Carotte 100 28 2 767 187 011 67
Pomme de terre 88 16 1 217 239 051 196 514
Haricot vert 287 8 2 178 562 396 258
Fraise 1 5 6 5 702 950
Concombre 106 37 3 854 173 749 45
Poivron 33 23 701 71 960 102
Ail 123 31 2 446 76 890 31
Gombo 86 12 1 026 85 724 83 83
Tabac 64 3 203 103 858 511
Autres 51 35 1 530 104 525 68
Total ou moyenne 4 632 - 101 611 8 493 073 83 295
Part du revenu brut agricole arithmétique dans les prix de détail 30 %
Part du revenu brut agricole pondéré dans les prix de détail 37 %

En règle générale, la valeur ajoutée (VA) est créée soit par la production
quand celle-ci va vers le marché, soit par le marché quand c’est le contraire,
comme l’indique le schéma 1 ci-dessous.

11 / source : Statistiques Agricoles/INSD


12/ source : Statistiques Agricoles/INSD
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Schéma 1

LA VALEUR AJOUTEE N’EST PAS FAITE PAR LE PRODUIT

PRODUITS MARCHE
30% 70%

70 % DE LA VALEUR AJOUTEE EST FAITE PAR LE MARCHE

Dans le cadre d’une promotion de la filière à travers une


stimulation de la production, il est souhaitable que la VA soit générée par la
production. Or comme l’indique le tableau des résultats techniques et
économiques de la campagne 2001/2002 et le schéma 1, on constate ici
que c’est le marché qui produit la VA. L’activité commerciale tire 70% du
revenu brut engendré par la filière tandis que la production ne reçoit que
30%. Ce qui est très handicapant pour le développement, l’amélioration des
capacités financières des producteurs.
Par ailleurs, on observe une grande variabilité des prix au détail. Celle-ci est
plus accentuée pour les légumes que chez les fruits comme l’indiquent les
tableau 18 et 19 et les figures 4 et 5 ci-dessous.

Tableau 18 : Evolution mensuelle des prix de détail des légumes en 2002

* Légumes
2002 en fcfa/k° Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept. Oct. Nov.
Dec.
Oignon 203 223 154 135 172 231 302 301 348 426 617
419
Chou 98 129 111 182 475 584 528 350 234 211 193
151
Tomate 124 193 171 200 317 478 322 386 291 174 204
203
Aubergine violette 99 126 111 143 160 243 221 126 88 115 116
120
Pomme de terre 436 322 247 366 414 461 544 624 680 765 765
545
Ail frais décortiqué 1971 1872 1561 1310 1403 1231 1347 1752 1845 1755 2128
2014

Boulvanca frais 442 619 - - - 575 363 198 233 377 495
457
Boulvanca sec 742 813 619 621 645 652 663 576 684 667 787
649
Gombo frais 410 535 541 407 421 404 481 272 94 120 212
278
Source : INSD
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Figure 4 : Evolution des prix de détail 2002

900
800
700
600 Oignon
Chou
fcfa/k°

500
Tomate
400
Aubergine
300 Pomme de terre
200
100
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
janvier à décembre 2002

Tableau 19 : Evolution mensuelle des prix de détail des fruits en 2002

* Fruits

2002 en Janv Mar Avri Juille Aou Sept Nov Dec

fcfa/k° . Fév. s l Mai Juin t t . Oct. . .

Orange 134 140 164 222 219 224 165 211 198 159 163 124

Banane 216 249 251 241 222 219 234 293 361 264 277 273

Mangue 78 87 90 96 142 172 107 142 142 108 112 101

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Figure 5 : Evolution des prix de détail mensuels 2002

400
350
300
250 Orange
fcfa/k°

200 Banane
150 Mangue

100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
janvier à décembre 2002

3.1.3. Les structures et circuits de commercialisations

La caractéristique dominante du marché intérieur des fruits


et légumes est que celui-ci est informel. La commercialisation repose sur des
circuits courts comprenant beaucoup de petits producteurs, quelques
intermédiaires grossistes et plusieurs détaillants.

A l’exception de l’UCOBAM, Flex Faso, URCABO et les


groupements NAAM à Ouahigouya qui possèdent un point de vente à
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, il n’y a pas d’organisation formelle de
l’activité. Seuls quatre lieux désignés et aménagés par l’Etat (2 à Bobo-
Dioulasso et 2 à Ouagadougou) servent de marchés de fruits et de marchés
de légumes. Ces lieux sont surtout des marchés de gros (marchés de
collecte) mais aussi de détail en partie où des consommateurs se ravitaillent.
Il n’existe pas de grossistes et il n’y a pas de marchés de fruits et de légumes
en milieu rural. Mais il faut noter et encourager les initiatives municipales qui
consistent à aménager des points de vente pour les femmes.

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Les circuits de commercialisation sont illustrés par le schéma 2 ci-dessous.

Schéma 2 : Commercialisation des fruits et légumes : Circuit de distribution

PRODUCTEUR

GROSSISTE TRANSFORMATEUR EXPORTATEUR


(Marché de collecte)

Détaillants Détaillants Marché Marché Marché Marché


Marché local Ambulants intérieur extérieur sous international
Quartier (5 H) régional (Europe)

Les intermédiaires (revendeurs) se ravitaillent soit directement


bord-champ (ce qui est le cas le plus fréquent 90% des achats se font bord-
champ) soit en se faisant livrer par les producteurs. Compte tenu de la faible
capacité financière des opérateurs, les opérations concernées dans tous les
cas portent sur des petits volumes et des volumes moyens.
L’activité de commercialisation est assurée presque exclusivement par des
femmes. On rencontre que quelques hommes et seulement au niveau de la
vente des fruits.
La filière joue à ce niveau un rôle très important pour les femmes qui n’ont
pas souvent accès aux terres de production.

3.1.4. Les contraintes de la commercialisation

Les principaux facteurs qui limitent la commercialisation des fruits


et légumes sont :

- La non maîtrise des normes de récolte, de conditionnement


et de stockage.

Les producteurs et les revendeurs (collecteurs) manquent de matériel


adéquat et de formation pour la récolte le conditionnement et le
stockage des produits. Les normes ont un coût. Or ce coût peut
paraître dissuasif pour l’opérateur quand celui-ci ne perçoit pas son
manque à gagner dû au non respect des normes.
Les pertes de productions qui en découlent peuvent atteindre 15 à
20%.

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- Les mauvaises conditions de transport.

Elles sont liées à l’emballage du produit. A l’exception du haricot vert


et quelque peu la tomate, le transport des fruits et légumes se fait en
vrac entraînant des pertes importantes. Celles-ci atteignent 20% pour
la banane après mûrissement. Il faut noter que pour la banane et le
haricot vert, les pertes sont à la charge du producteur et non de
l’acheteur. Sur de nombreux sites, on note d’importantes pertes liées à
la production (trop importante pour un enlèvement par des moyens
classiques (charrettes) pas assez pour justifier un déplacement de
véhicule).

- L’absence de la chaîne de froid.

Il n’y a pas de transport et de conservation réfrigérés des produits entre


la récolte et le revendeur ou le consommateur. Cette faiblesse semble
bénéficier de la non trop grande exigence des consommateurs
nationaux pour la qualité et la fraîcheur des produits.
Mais la remise en état des chambres froides de l’aéroport de
Ouagadougou, la construction d’un terminal fruitier en cours sont déjà
un pas qualitatif notable.

- L’infrastructure routière.

Il y a d’une part une insuffisance et d’autre part un mauvais état des


routes pour accéder aux sites de production. Par ailleurs, il y a
l’éloignement des marchés de consommation

- La méconnaissance du marché.

La production n’est souvent pas planifiée en fonction de la demande


du marché, ni en ce qui concerne la quantité ni la période.
Un important déficit d’information a été identifié auprès des
revendeurs des grands centres hors zones de production (Fada, Dori,
Yako, Banfora, etc.).

- L’insuffisance et l’inadéquation des infrastructures de transformation.

Les unités de transformation des produits sont pour la plupart de type


artisanal. Elles sont éloignées de sites de production, la majorité est
concentrée dans les villes (essentiellement Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso) et sont peu diversifiée (séchage).

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- L’inaccessibilité du Crédit.

La difficulté d’accès au crédit entraîne la dépendance des


producteurs et des transformateurs vis-à-vis des acheteurs et
exportateurs qui à leur tour dépendent financièrement des clients
extérieurs. Apparaissent alors le monopole d’achat au producteur et le
dictat des conditions du marché par le client au détriment du
producteur (cas du pouvoir des vendeuses de légumes au marché de
Bobo-Dioulasso sur les producteurs de Léguema).

3.2. Les échanges internationaux

Il faut ici analyser les importations et les exportations de façon globale


et apprécier le comportement des différents produits sur les marchés
d’écoulement. Dans les perspectives d’une diversification des débouchés,
d’autres marchés ont été investigués et appréciés

3.2.1. Les importations

L’analyse des flux d’importation des fruits et légumes permet de


saisir les importations complémentaires et les importations principales qui
portent sur des produits non localement développés (cola, pomme, raisin,
avocat, abricot, etc.).

3.2.1.1. Les importations principales

Au titre des importations principales, la cola retient


l’attention pour un tonnage variant entre 8 000 et 15 000 T à 399 F/kg selon
les années et une valeur de 4,5 à 5 milliards de francs (annexe 4).
On note également une pénétration sensible des produits
comme les avocats, les pommes, le raisin, les poires, etc.

D’importantes quantités de légumes secs sont également


importées des Etats-Unis, mais à titre non commercial. Ces importations
concerneraient les aides pour les cantines scolaires.

3.2.1.2. Les importations complémentaires

Ce sont celles réalisées pour approvisionner le marché


pendant les périodes ou la production a baissé ou cessé. Les importations
portent sur les principaux produits suivants :

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- La pomme de terre

Elle est essentiellement importée par les grossistes, du Mali,


de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger et des Pays Bas. Les importations
sont très faibles (124 tonnes en 2002), et concernent surtout les semenceaux.
Les conditions de conservation sont difficiles et dissuasives (faiblesse des
structures existantes, coût d’énergie) pour que les importateurs nationaux en
fassent une activité importante.

- Les oignons

Ils sont importées essentiellement du Niger pour les


périodes de soudure ou pour la réexportation (valeur moyenne 55 F/kg). Les
volumes importés peuvent être diminués par une augmentation de la
production et par une meilleure conservation.

- La tomate

En période hivernale (juin, septembre), le Burkina


importe la tomate fraîche du Ghana. En six (6) ans ces importations sont
passées de 35 T à 437 T. Une très petite quantité est également importée
d’Italie sans doute par les supermarchés.

- Les bananes

Elles sont importées de la Côte d’Ivoire et du Ghana.


Les importations de bananes sont passées de 254 tonnes en 1995 à 3026
tonnes en 2002. Elles concernent majoritairement la banane plantin.

3.2.2. Les exportations du Burkina Faso par principales destinations

La situation générale des exportations du Burkina Faso est


résumée dans le tableau 20 ci-dessous et l’annexe 5.

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Tableau 20 : Le flux d’exportation du Burkina Faso de 1995 à 2002

Année Haricots Mangues Légumes Mangues Noix de Total


verts vers l’UE Frais sous fraîches cajou produits
vers l’UE région vers sous- toutes frais
région destinations exportés

1995 3328 491 1978 1364 1169 8330


1996 2062 293 935 1017 1576 5883
1997 3193 862 1216 3215 4429 12915
1998 2631 161 1289 902 315 5298
1999 2598 189 802 5815 3090 12494
2000 2438 179 1046 5649 3286 12598
2001 1583 318 3838 3222 2521 11539
2002 1350 444 2439 5332 2263 11828
% - 59 - 10 + 23 + 290 + 93 + 42
évolution

Sources : Les douanes du Burkina Faso

3.2.2.1. Les exportations régionales de fruits

- Les fruits secs

Ils portent essentiellement sur le tamarin qui est un


produit de collecte pour près de 606 tonnes en 2002 et une valeur de 100
millions de francs.

Les exportations vers la sous-région ont connu des


progressions significatives. Par contre vers l’Europe les exportations de haricot
vert et de mangues sont en perte de vitesse.

On constate que globalement les exportations régionales de


mangue et de légumes sont en forte croissance : 23 à 220 %, tandis que les
exportations vers l’UE sont également en forte baisse : - 59 % pour le haricot
vert et – 10 % pour la mangue

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- Les exportations de fruits frais

Tableau 21 : Exportations de mangues vers des pays limitrophes et arabes

En tonnes métriques
Marchés 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Libye 0 0 0 0 0 7 4 0
Arabie S. 15 5 0 2 13 0 0 0
Liban 0 6 0 0 0 0 0 0
Niger 1196 975 1131 832 5774 5557 2695 4813
RCI 152 26 1064 68 10 46 522 455
Gabon 0 0 3 0 0 0 0 0
Ghana 0 0 0 0 0 35 1 82
Togo 0 5 0 0 0 2 0 0
Nigéria 0 0 0 0 18 0 0 0
Bénin 1 0 0 0 0 0 0 0
Totaux 1364 1017 3215 902 5815 5649 3222 5352

Source: douane/INSD

Tableau 22 : Exportations de noix de cajou du Burkina Faso vers l’extérieur

En tonnes métriques
Marchés 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

UE 191 639 0 0 0 0 0 13
Tunisie 32 0 0 0 0 0 0 0
Niger 0 0 0 0 0 0 400 20
RCI 175 16 1302 0 1347 1139 988 1480
Ghana 0 0 124 0 705 50 0 0
Togo 1 0 0 0 0 0 0 0
Bénin 104 0 0 0 0 0 0 1
Brésil 0 0 0 0 62 192 0 0
Inde 664 64 1051 0 100 0 112 245
Singapour 0 157 1950 315 876 1799 0 0
Chine 0 700 0 0 0 0 0 0
E.Unis 0 0 0 0 0 0 13 0
Hong Kong 0 0 0 0 0 0 1008 504
Totaux 1169 1576 4429 315 3090 3286 2521 2263

Source: douane/INSD

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3.2.2.2. Le marché européen
3.2.2.2.1. Le marché du haricot vert

Les haricots verts couvrent deux grandes lignes de produits :

- les haricots verts « Filet » de catégorie très fins ou fins selon leur
diamètre (respectivement inférieur à 6 mm et compris entre 6 et 9 mm) ;

- les haricots verts « Bobby » de type mangetout.

Il y a des marchés de niches en croissance pour d’autres variétés comme


les haricots plats et les « Runner beans ». Cependant, il n’est fait aucune
distinction dans les statistiques. Une logistique performante (rapidité et chaîne de
froid) est indispensable pour garantir la fraîcheur à l’arrivée.

* Un aperçu du marché mondial

Le marché mondial du haricot vert est important 672.204 tonnes en 2002.


De plus il est en forte expansion : + 53 % entre 1997 et 2001.

Tableau 23 : Le Commerce mondial du haricot vert en quantités et en valeurs unitaires en


fonction des principales destinations européennes, et des principales origines13.
Destination Origine 1997 1998 1999 2000 2001
Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur
tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire

Monde Total 439508 1272 463061 1169 494581 1173 539397 1126 672204 973

France Total 34719 1767 35476 1695 36223 1674 42353 1542 47433 1757
Maroc 7318 1737 9771 1710 12307 1410 18415 1450 25383 1679
Kenya 3860 2970 4119 2890 5553 2652 5376 2380 4380 3086
Espagne 10627 1487 8323 1680 7559 1502 7219 1366 7060 1560
Burkina 3189 2263 2585 2142 2577 1972 2429 1809 1565 2390
Sénégal 1783 2314 1945 1893 2528 2224 3160 1856 2726 2275
Egypte 458 1873 641 1658 530 1658 518 1519 642 1924

U.K. Total 18022 2481 18129 2330 25184 2197 26378 2327 28607 1999
Kenya 10228 2859 9015 3008 12574 2863 15035 2875 14380 2448

Hollande Total 27489 1188 27405 1118 25228 1235 24251 1207 24762 1139
Egypte 8517 1032 9533 995 10452 911 8522 1011 7134 981
Espagne 6224 1704 5058 1962 4559 1610 5347 1468 4603 1465
Kenya 903 2311 1008 2314 1771 2453 1820 2770 2178 2613
Sénégal 2011 1921 2258 1333 2530 1767 2204 1457 2327 1410

Allemagne Total 17629 1439 21452 1352 19941 1269 16917 1237 16710 1251
Espagne 6501 1611 6405 1795 5976 1568 5751 1467 5146 1417
Egypte 1592 1849 2166 1795 2351 1464 2176 1196 3329 1170
Kenya 619 2331 578 2104 690 2062 615 2234 696 2241
Sénégal 240 2529 214 2098 111 2297 91 1890 132 1856
Maroc 11 2091 37 2324 196 1704 151 1642 542 1568

13 / source : ITC Genève


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Il convient de noter que, durant cette période, le prix moyen unitaire mondial
enregistre une baisse significative : - 24 %

Figure 6 : Evolution en quantités et valeurs des échanges en CAF

800000
700000
600000
500000
1000 $
400000
tonnes
300000
200000
100000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

1°) L’approvisionnement des marchés européens.

En 2002, ce marché représente 105.872 tonnes pour un montant


de 165 millions d’euros soit un prix unitaire de 1,56 euros/k°.
Entre 1996 et 2002, l’approvisionnement des marchés européens en haricots verts
a considérablement augmenté : + 86 % en provenance des pays extra-UE. Les
marchés les plus importants maintiennent leurs hauts niveaux
d’approvisionnement avec de fortes progressions exception faite des Pays Bas.
Cependant la part relative des pays ACP a diminué de 57 % à 34 %.

Tableau 24 : Evolution des importations extra-UE par les marchés de l’UE


en tonnes14
Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution
Origine en en %
tonnes
France 15046 17787 19692 23566 29127 33346 35763 + 20717 + 137
UK 14663 15557 15647 21510 23723 26012 23027 + 8364 + 57
Pays Bas 18116 13254 16204 16639 13874 14622 18461 + 345 +2
Espagne 2640 2410 2933 3090 4498 7225 11990 + 9350 + 354
Bel./Lux. 2625 2887 2711 4343 6002 6049 6221 + 3596 + 137
Italie 2895 3255 2514 3211 4529 5065 5430 + 2535 + 87
Allemagne 171 342 1055 2688 3100 4203 3877 + 3706
Autriche 587 475 941 548 592 645 878 + 291 + 49
Grèce 89 40 123 92 151 123 125 + 36
Suède 76 61 74 80 70 64 76 0
Portugal - 1 1 1 4 0 15 + 15
Danemark - 1 0 0 2 0 10 +9
Irlande 7 9 39 25 15 0 2
Finlande 1 0 11 0 0 0 0
Extra-UE 56916 56079 61945 75798 85687 97354 105872 + 48955 + 86
Pays ACP 32630 33043 30542 40201 42285 40328 36402 + 3772 + 11
% ACP 57 58 49 53 49 41 34
Intra-UE 88580 87442 95089 91759 97886 106192 139054 + 50474 + 57

14 / source : Coleacp
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Figure 7 : Evolution des importations de haricots verts des cinq
principaux marchés européens

40000
35000
importations en tonnes

30000
France
25000 Royaume Uni
20000 Pays Bas
15000 Espagne
Bel./Lux.
10000
5000
0
1996 à 2002

Toutes origines confondues, l’Angleterre est le pays ou le prix moyen est le


plus élevé :

Figure 8 : Evolution du prix moyen du haricot vert sur les principaux


marchés européens

3000

2500
France
2000
Angleterre
$/tonne

1500 Pays Bas


Allemagne
1000
Monde
500

0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

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2°) Les principales origines en quantités et en prix unitaires

L’augmentation des besoins des marchés de 86 % a bénéficié à


tous les pays fournisseurs extra-UE, à l’exception du Burkina Faso dont les
volumes d’exportation ont baissé de 35 % entre 1996 et 2002 et aussi de
l’Ethiopie (-32 %). On note également que la part relative des pays ACP a
diminué de 57 % à 34 % et que la progression globale des pays ACP n’a été
que de 11%.

Tableau 25 : Evolution des tonnages des principaux fournisseurs des marchés européens
en tonnes15

Années 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Evolution


Origine en en %
tonnes
Maroc 13367 16857 13381 17512 18510 23509 35036 + 21689 + 162
Kenya 14800 17053 16629 15550 21346 23521 21675 + 6875 + 46
Egypte 4940 4463 7870 10830 15255 17876 20115 + 15175 + 102
Senegal 2371 4511 4382 4753 5575 5899 5858 + 3487 + 147
Ethiopie 2929 2820 3149 2253 3176 3490 3730 + 801 + 27
Zambie 1222 1898 1877 2279 3113 2806 3156 + 1934 + 158
Zimbawe 0 495 861 868 1968 1951 2271 + 1776 + 359
Burkina 3328 2062 3193 2631 2598 2438 1583 - 1745 - 52
Autres 3062 3842 3508 4751 4048 3848 3768 + 706 + 23
Extra-UE 48930 56916 56079 61945 75798 85687 97354 + 48424 + 99
Dont 28490 32630 33043 30542 40201 42285 40328 + 11838 + 41
ACP

15 / source : ITC
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Tableau 26 : Evolution des prix unitaires moyens sur le marché français.16

Années 1997 1998 1999 2000 2001 Prix unitaire


moyen en $/t
Origine

Maroc 1737 1710 1410 1450 1679 1597


Kenya 2970 2890 2652 2380 3086 2796
Espagne 1487 1680 1502 1366 1560 1519
Burkina 2263 2142 1972 1809 2390 2115
Sénégal 2314 1893 2224 1856 2275 2112
Egypte 1873 1658 1658 1519 1924 1726

Cette situation est d’autant plus paradoxale que le Burkina Faso enregistre le
second meilleur prix du marché, après le Kenya et juste avant le Sénégal.

Figure 9 : Evolution du prix du haricot vert en $/t.

3500

3000

2500
dollars/tonnes

Maroc
2000 Kenya
Espagne
1500 Burkina
1000 Sénégal

500

0
1 2 3 4 5
Années 1997 à 2001

16 / source : ITC
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3°) Analyse des principaux marchés européens par origine.

Les principaux fournisseurs de haricots verts sur les marchés


européens en 2001 sont les suivants :

Tableau 27 : Les principaux marchés européens par origine

Origine France Belg/Lux Pays- Allemagne Italie UK Autres Total


Bas
Extra-UE 33346 6049 14622 4203 5065 26012 8057 97354
ACP 8560 3309 5180 908 716 21576 79 40328
Meda 24754 2739 9385 2999 4303 4136 514 56263

Maroc 24113 438 2333 0 12 996 7144 35036


Kenya 3924 549 2172 532 74 14424 0 21675
Egypte 641 2300 7035 2627 4289 3043 180 20115
Sénégal 2756 508 2301 37 177 0 79 5858
Zambie 1 0 18 0 0 3711 0 3730
Ethiopie 36 2202 254 208 456 0 0 3156
Zimbawe 0 0 5 0 0 2266 5 2271
Burkina 1564 10 0 0 9 0 0 1583

En terme d’évolution on constate la progression des deux marchés français


et anglais et la régression du marché hollandais et la stagnation du marché
allemand :

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Figure 10 : Evolution des importations de haricots verts dans les
principaux pays européens

50000
45000
40000
35000
France
30000
tonnes

Grande Bretagne
25000
Pays Bas
20000
15000 Allemagne
10000
5000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

Toutes origines confondues, l’Angleterre est le pays ou le prix moyen est le


plus élevé :

Figure 11 : Evolution du prix moyen du haricot vert sur les principaux


marchés européens

3000

2500

2000 France
Angleterre
$/tonne

1500 Pays Bas


Allemagne
1000
Monde
500

0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

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♦ Le marché Français est le plus important en
valeur absolue. La progression du marché est également significative
(+27 %).

Tableau 28 : Evolution des importations du marché français17

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine
en 2001
Total 34719 35476 36223 42353 47433 + 27
Maroc 7318 9771 12307 18415 25383 + 247 53
Kenya 3860 4119 5553 5376 4380 + 13 9
Espagne 10627 8323 7559 7219 7060 - 33 15
Burkina 3189 2585 2577 2429 1565 - 51 3
Sénégal 1783 1945 2528 3160 2726 + 53 6
Egypte 458 641 530 518 642 + 40 1

Le Maroc18 qui représente 53 % des fournitures au prix moyen de 1679


$/tonne est en position dominante. Son taux de progression est de 247 %. La
part de marché du Maroc a progressé de 18065 tonnes alors que les
approvisionnements de ce marché n’ont augmenté que de 12714 tonnes. Il
convient aussi de noter la progression intéressante de l’Egypte (40 %) et du
Kenya (13 %) et la régression de l’Espagne (-33%) et du Burkina (-51 %). Le
Burkina a souffert de deux évènements conjoncturels : d’une part le retard
dans son approvisionnement de semences du aux évènements en Côte
d’Ivoire et d’autre part de la forte sécheresse.

17/ source : ITC


18/ le fret en provenance du Maroc sur le marché français n’a cessé de baisser : il était de 1052
$/tonne en 1997, 988 $/tonne en 1998, 724 $/tonne en 1999 et 656 $/tonne en 2000 (source : ITC).

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Figure 12 : Evolution des importations de haricots verts en France
suivant certaines provenance

30000

25000
Maroc
20000
Kenya
Tonnes

15000 Espagne
Burkina
10000
Sénégal
5000

0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

Durant la campagne 2002/03 les exportations du Burkina Faso ont encore


baissé à 1324 tonnes. Ces exportations ont été faites par les sociétés
suivantes (tableau 29).

Tableau 29 : Les exportations vers la France du Burkina campagne 2002/03


par exportateur.19

BOLY EXPORT 116 tonnes


ETABLISSEMENTS PACO 33
SOBIEX 64
UCOBAM 96
EMA 60
GE-PREST 102
K&F 263
PRESTA SUD 46
D. L. IMPEX 148
SEFL 35
ZIM 351
TOTAL 1 314

Les prix moyens selon les provenances sont relativement stables entre 1997 et
2001 (tableau 30).

19 / source : Coleacp
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Tableau 30 : L’évolution des prix sur le marché français suivant les origines.20

1999 2000 2001 %


Années 1997 1998
d’évolution
Origine
1767 1695 1674 1542 1757 0
Total
1737 1710 1410 1450 1679 -3
Maroc
2970 2890 2652 2380 3086 +4
Kenya
1487 1680 1502 1366 1560 +5
Espagne
2263 2142 1972 1809 2390 +5
Burkina
2314 1893 2224 1856 2275 -1
Sénégal
1873 1658 1658 1519 1924 +3
Egypte

Le marché français apprécie plus le haricot filet que le Bobby. Les quantités
de haricots Filet sont donc supérieures à ceux du haricot Bobby. Les prix
enregistrés par ces deux qualités ont été les suivants (tableau 31) :

Tableau 31 : Prix minimum et maximum sur le marché français suivant


les provenances et les qualités durant la campagne 2002/0321

Prix en €/k°2002/03 Minimum Maximum


Très fin
Sénégal 1,99 3,36
Burkina Faso 2,06 3,36
Kenya 2,90 3,97
Mali 2,06 3,13
Maroc 1,38 2,83
Bobby
Sénégal 1,22 3,00
Maroc 1,30 2,75
Egypte 1,61 2,45

20 / source : ITC
21 / source : CIRAD (FruitTrop) et T. Paqui
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♦ Le marché Anglais. Ce marché enregistre la plus forte
progression (+59 %). On note sur le marché anglais la forte présence du Kenya,
qui représente 50 % des approvisionnements du marché au prix moyen en 2001
de 2448 $/tonne avec un taux moyen de progression de 40 %. Il convient aussi
de noter la forte progression sur ce marché de la Zambie (341 %) et de l’Egypte
(134 %) (tableau 32).

Tableau 32 : Evolution des importations du marché anglais22

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine en 2001
Total 18022 18129 25184 26378 28607 + 59
Kenya 10228 9015 12574 15035 14380 + 40 50
Zimbawe 1795 2167 3016 1905 2000 + 11 7
Espagne 1530 1768 2015 1964 1589 +4 6
Zambie 834 827 1907 2819 3680 + 341 13
Egypte 1294 2051 2197 2477 3033 + 134 11
Gambie 894 654 857 661 675 - 24 2

Figure 13 : Evolution des importations de haricots verts au Royaume Uni


suivant les principales origines

16000
14000
12000
Kenya
10000 Zimbawe
tonnes

8000 Espagne
6000 Zambie
Egypte
4000
2000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

22 / source : ITC
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
♦ Le marché Hollandais enregistre une certaine
régression globale (-10 %) avec cependant une progression importante du
Kenya (+141 %) au prix moyen unitaire de 2613 $/tonne en 2001 et la forte
progression du Maroc qui ne représente encore que 10 % du marché en 2001
au prix moyen de 1156 $/tonne (tableau 33).

Tableau 33 : Evolution des importations du marché hollandais23

Années 1997 1998 1999 % 2000 % 2001


d’évolution marché
Origine en 2001
Total 27489 27405 25228 24251 24762 - 10
Egypte 8517 9533 10452 8522 7134 - 16 29
Espagne 6224 5058 4559 5347 4603 - 26 18
Kenya 903 1008 1771 1820 2178 + 141 9
Sénégal 2011 2258 2530 2204 2327 + 15 9
Ethiopie 1174 912 1124 173 253 - 78 1
Maroc 22 63 325 445 2379 + 10713 10

Le Burkina Faso a exporté directement sur la Hollande 40 tonnes en 1998 au


prix moyen de 1625 $/tonne et 14 tonnes en 1999 au prix moyen de 1375
$/tonne

Figure 14 : Evolution des importations de haricots verts en Hollande selon les


principales origines

12000

10000
Egypte
8000
Espagne
tonnes

6000 Kenya
Sénégal
4000
Maroc
2000

0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

23 / source : ITC
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Les Pays Bas sont le marché de référence du haricot Bobby. Durant la
campagne 2002/03, l’Egypte a fait une percée remarquée par rapport aux
volumes qu’elle avait fournis à ce marché précédemment et bénéficie par
rapport au Sénégal d’un avantage comparatif : le coût du fret.

Tableau 34 : Prix minimum et maximum sur le marché hollandais suivant


les provenances et les qualités durant la campagne 2002/0324

Prix en €/k° 2002/03 Minimum Maximum


Bobby
Sénégal 2,13 2,69
Maroc 2,13 2,50
Egypte 2,00 2,07

♦ Le marché Allemand se caractérise par une


certaine stagnation. Malgré sa régression (-21 %), l’Espagne reste leader (31
%) du marché. Avec 20 % du marché et une progression de 109 % l’Egypte
est dans une position de forte progression. On note aussi comme en Hollande
l’émergence encore modeste mais forte du Maroc (tableau 35).

Tableau 35 : Evolution des importations du marché allemand

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine
en 2001
Total 17629 21452 19941 16917 16710 -3
Espagne 6501 6405 5976 5751 5146 - 21 31
Egypte 1592 2166 2351 2176 3329 + 109 20
Kenya 619 578 690 615 696 + 12 4
Sénégal 240 214 111 91 132 - 45 8
Maroc 11 37 196 151 542 + 48272 3

24 / source : CIRAD et T. Paqui


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Figure 15 : Evolution des importations en Allemagne
selon les principales origines hors UE

7000
6000

5000 Espagne
tonnes 4000 Egypte
Kénya
3000
Sénégal
2000 Maroc
1000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

♦ Les marchés Belge et le Luxembourgeois sont


essentiellement approvisionnés par le marché européen. L’Egypte enregistre
une progression intéressante au prix moyen de 1139 $/tonne en 2001. Le
Kenya est en perte de vitesse avec un prix moyen en 2001 de 2446 $/tonne.
Le Maroc est apparu ces dernières années avec un prix moyen de 1251
$/tonne (tableau 36).

Tableau 36 : Evolution des importations du marché belge et luxembourgeois.

1997 1998 1999 2000 2001 %


Années
d’évolution
Origine
Europe 31139 36463 24872 30126 26904
Kenya 1099 885 1120 995 524 - 52
Egypte 1451 1154 1731 2047 2312 + 59
Maroc 0 0 85 668 437 -
Sénégal 322 264 0 0 0 -

Le marché belge ne peut vraiment pas servir de référence pour le filet dans
la mesure ou l’essentiel de la consommation est orientée vers le Bobby. Les
volumes de Bobby absorbés par ce marché sont bien supérieurs aux
volumes de haricots Filet.

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Tableau 37 : Prix minimum et maximum sur le marché belge suivant
les provenances et les qualités durant la campagne 2002/0325

Prix en €/k°2002/03 Minimum Maximum


Très fin
Sénégal 2,44 2,81
Kenya 2,71 3,68
Bobby
Sénégal 2,19 2,63
Maroc 2,50 2,63
Egypte 2,50 2,50

♦ Le marché Italien achète peu sur le marché


international (9440 tonnes en 2001) mais les importations progressent
fortement. Il est approvisionné à 54 % par les européens. L’Egypte a pris
l’autre partie du marché (45 %) et progresse fortement (+ 366 %) avec en
2001 un prix de 1013 $/tonne.

Tableau 38 : Evolution des importations du marché italien

1997 1998 1999 2000 2001 %


Années
d’évolution
Origine
Monde 4084 3766 6356 8040 9440 + 131
Europe 1174 1036 1979 3495 4363 + 271
Egypte 920 1398 2360 2519 4289 + 366
Ethiopie 1141 945 1589 1352 456 -
Sénégal 240 211 313 375 176 -
Kenya 235 90 58 71 72 -
Maroc 185 11 19 117 12 -

25 / source : CIRAD et T. Paqui


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Les prix enregistrés durant la campagne 2002/03 sont les suivants (tableau 39) :

Tableau 39 : Prix minimum et maximum sur le marché italien suivant


les provenances et les qualités durant la campagne 2002/0326

Prix en €/k° 2002/03 Minimum Maximum


Bobby
Sénégal 2,00 2,75
Ethiopie 2,23 2,75
Maroc 1,60 2,35
Egypte 1,50 2,25

L’Egypte approvisionne ce marché par voie maritime ce qui explique la


différence entre les cours égyptiens et ceux des autres origines.

♦ Le marché Suisse achète très peu (2694 tonnes


en 2001) et ses achats ont peu changé depuis 1997. Elle est approvisionnée à
53 % par les marchés européens. L’Egypte enregistre une progression de 39 %
de ses ventes entre 1997 et 2001 (tableau 40).

Tableau 40 : Evolution des importations du marché suisse.

1997 1998 1999 2000 2001 %


Années
d’évolution
Origine
Monde 2522 2343 2477 2379 2694 -
Europe 1533 1360 1457 1294 1426 -
Egypte 548 575 525 565 764 + 39
Kenya 258 211 258 234 223 -
Thailande 61 77 84 90 103 -
Maroc 2 8 74 146 153 -
Sénégal 94 50 23 3 6 -
Ethiopie 0 17 42 4 6 -

26 / source : CIRAD et T. Paqui


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3.2.2.2.2. Le marché européen de la mangue

Les importations de mangues se caractérisent par une grande


diversité variétale. En général les variétés les plus commercialisées (Tommy
Atkins, Haden, Kent, Keitt) dominent encore le commerce mondial. Mais il y a
un mouvement en faveur de fruits au goût plus délicat et vers de variétés
nouvelles qui s’écartent des standards très colorés mais au goût peu typé
(ex : T.Atkins) au profit de fruits au goût plus prononcé mais souvent moins
colorés. De même la demande s’oriente de plus en plus vers un fruit mur et
prêt à consommer. Elle est moins axée vers une longue conservation du fruit,
ce qui a terni l’image de la mangue par le passé.

En France et aux Pays Bas, la variété ouest africaine « Amélie »


est particulièrement appréciée pour son goût très caractéristique. Les
variétés d’Asie, du sous-continent indien et des Caraïbes, représentent une
part significative des volumes importés et les Pays Bas ont accru leurs efforts
pour les introduire dans la catégorie des produits de masse.

* Aperçu du marché mondial.

Entre 1997 et 2001 les importations de mangues et goyaves


enregistrent une augmentation de 28 % en quantités et seulement une
hausse de 9 % en valeur unitaire. Il s’agit d’un marché très ouvert avec une
profusion d’origines (tableau 41):

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Tableau 41: Evolution des importations de mangues des principaux marchés
mondiaux en fonction des origines en quantités et valeurs unitaires27

Destination Origine 1997 1998 1999 2000 2001


Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur
tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire tonnes Unitaire
USA Total 187193 724 198267 757 220250 753 239032 714 240290 790
Hollande Total 29115 1171 30064 1261 56108 1039 58270 1078 64299 992
46 origines Brésil 5824 1326 12460 1099 26792 989 29930 1044 36263 946
USA 4390 1090 3138 1330 5010 1090 4897 1132 3836 1127
Mexique 2491 982 3615 1190 3659 1020 2247 1166 1364 1258
Perou 1862 1336 476 1250 2632 1016 3226 1102 3143 904
Cote d'I 428 1124 425 1473 839 1234 715 1035 1401 827
Mali 83 1072 234 1731 112 1509 339 1145 220 1082
Burkina 16 118 24 2000 6 1000 40 1125 49 1082
Hong K.(14) Total 43556 1148 54032 1071 42492 1071 48873 961 51906 931
France Total 22948 1247 22285 1302 30619 1056 26344 1174 25629 1672
41 origines Cote
d'Iv. 7161 1273 5392 1448 8802 1153 8859 1042 7816 1407
Israël 5668 1230 6584 1106 7396 1159 5495 1249 4487 2629
Brésil 1959 1047 3016 972 3179 835 3290 1111 3878 1301
Pérou 1804 1267 332 943 2045 908 1562 1112 1898 1543
Mali 1068 1071 737 2047 563 1323 666 1568 516 1953
Mexique 1099 1010 1748 1003 1170 832 398 1357 445 1398
Burkina 97 2412 55 2545 99 2253 23 2348 97 2588
Allemagne Total 17318 1317 17988 1451 30017 1188 23316 1065 24823 1123
22 origines Brésil 3109 1361 4994 1324 8100 1090 9278 944 10906 882
Mexique 1372 1413 2258 1485 6372 1315 1113 1115 323 1229
Israël 2270 1313 2249 1188 994 1166 1479 1201 1161 2379
Afri. Sud 2540 1321 2168 1580 3009 1122 3627 1066 5426 1106
Costa Ric 1473 1232 914 1674 1628 1247 1480 1161 1110 1212
Pérou 1454 1303 654 1480 1986 1055 1604 973 904 989
USA 1937 1085 1716 1305 689 1071 718 940 1445 1065
Cote
d'Iv. 679 1010 632 1416 1268 1140 1245 955 1194 1219
Burkina 54 1704 45 1533 65 1215 80 2413 146 2459
U. K. Total 19632 1216 18059 1354 22569 1136 23247 1162 26953 1124
40 origines Pakistan 3724 1001 3655 1040 4689 1060 6041 1064 7301 1049
Brésil 2305 1220 3252 1172 4638 992 2902 1030 5894 902
Pays Bas 3490 1278 2556 1570 2834 1019 3159 1043 2028 1142
Inde 974 2064 1025 2181 1999 1662 1584 1973 2383 1467
France 1342 1142 946 1140 972 1204 1791 1073 1266 1519
Cote
d'Iv. 71 1310 38 1553 42 952 158 1197 722 1191
Burkina 688 1368 19 5545 11 5042 24 25 2920
Japon (8) Total 8649 3007 8910 2775 8903 2913 9679 2843 9154 2854
Canada(2 Total 22731 880 27685 841 31250 793 30737 812 32046 889
Ar. Sa. (18) Total 15017 1081 22623 841 28325 707 36479 860 0 0

Le Burkina Faso est très peu présent sur ce marché malgré son excellente
position en matière de réalisations de prix qui est du double du prix moyen
réalisé par les autres origines. Dans cette performance, il a été rejoint et
même légèrement dépassé par Israël en 2001. Le Burkina Faso, dans ce
domaine, a même enregistré le record absolu du marché en réalisant en
1999 sur le marché anglais 5545 $/tonnes CAF pour des ventes de 11 tonnes.

27
/Source ITC/Genève
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Tableau 42 : Evolution des prix sur le marché français

Années 1997 1998 1999 2000 2001 Prix moyen


en $/tonne

Origine
Moyenne 1247 1302 1056 1174 1672 1290
1264
Cote d'Ivoire 1273 1448 1153 1042 1407
Israël 1230 1106 1159 1249 2629 1474
Brésil 1047 972 835 1111 1301 1053
Pérou 1267 943 908 1112 1543 1154
Mali 1071 2047 1323 1568 1953 1592
Mexique 1010 1003 832 1357 1398 1120
Burkina 2412 2545 2253 2348 2588 2429

Figure 16 : Evolution du prix unitaire de certaines origines

3000
2500
Cote d'Ivoire
2000 Israel
$/tonne

1500 Brésil
Mali
1000
Burkina
500
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

1°) L’approvisionnement des marchés européens.

Entre 1996 et 2002 ce marché a doublé avec une progression importante


dans les pays importateurs traditionnels comme les Pays Bas mais aussi dans
des pays comme le Portugal, l’Espagne et l’Italie.

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Tableau 43 : Evolution des importations extra-UE par les marchés de l’UE
en tonnes28

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Origine en en
tonnes %
Pays Bas 27462 28589 42066 57513 57565 65989 66347 38705 140
U. K. 11777 13551 13792 17956 17236 23197 18897 7120 60
France 13013 17176 16010 21615 20272 19758 19226 6213 48
Portugal 1888 1278 1117 1892 2498 9527 10018 8130 430
Belgi/Lux. 7640 9747 7012 9276 13515 7385 8053 413 5
Espagne 1176 1040 2059 3873 6155 5584 8196 7020 596
Allemagne 2421 1835 1954 1747 1361 2482 2843 422 17
Italie 148 216 152 165 227 425 642 494 334
Danemark 104 139 126 144 115 220 242
Suède 57 89 98 101 97 107 138
Autriche 122 60 103 51 31 48 58
Grèce 87 57 39 39 48 43 54
Irlande 16 0 0 0 0 23 4
Finlande 45 7 4 14 5 4 0

Extra-UE 65955 73784 84532 114386 119125 134792 134176 68221 103
Pays ACP 8504 13915 10126 14841 15748 15483 16245 7741 91
Intra-UE 31306 43543 46057 58141 60752 53314 62670 31364 100

2°) Les principales origines en quantités. Les fournisseurs sont très


nombreux Les exportations ont doublé entre 1996 et 2002. Cependant on relève
que les cinq fournisseurs principaux sont en position dominante en terme de
progression puisque le total de leur augmentation (75.736 tonnes) dépasse
l’augmentation totale des exportations (68.761 tonnes).

28
/Source Coleacp
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Tableau 44: Evolution des tonnages des principaux fournisseurs des marchés
européens en tonnes 29

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Origine En En
tonnes %
Brésil 13095 7481 2447 36966 39513 60181 63628 50533 386
Afri. Sud 5483 6552 8215 9798 9293 10613 14423 8940 163
Cote d’I. 4154 8023 5987 10284 10157 10425 11084 6930 167
Pakistan 2830 4478 4790 5605 7094 8742 6263 3433 121
Pérou 4860 5887 1813 7255 9305 7750 10760 5900 121
Israël 4657 5639 7463 8924 8454 6599 4117
Etats-Unis 6490 10164 8448 9825 10313 6439 6944
Equateur 3541 630 1548 3801 3258 6221 2588
Inde 1060 1097 1108 2132 1748 2622 1077
Mexique 6359 5484 8482 5641 3663 2219 2569
Guatemala 626 792 1040 1032 3146 1803 1878
Costa Rica 2673 3260 2105 3333 3094 1735 1852
Venezuela 4081 6617 3384 3133 1516 1136 704
Mali 716 1448 1006 818 1148 884 1133
Sénégal 86 124 280 679 617 816 1403
Rep. Dom. 216 334 345 333 582 755 747
Thailande 278 295 347 367 425 714 518
Colombie 0 0 0 0 295 701 181
Zimbawe 354 710 487 754 1235 641 455
Gambie 718 496 490 724 556 554 325
Nicaragua 0 0 0 0 353 549 233
Burkina 293 862 161 189 179 332 260
Honduras 516 510 529 590 864 312 6
Guinée 195 433 483 155 510 308 123
Egypte 0 0 0 158 242 286 155
Jamaïque 482 587 334 419 268 217 135
Cameroun 0 0 0 0 0 216 271
Philippines 0 0 0 217 393 144 111
Australie 0 0 0 0 0 0 128
Guinée Bis 0 0 0 0 0 126 0
Cuba 0 0 0 230 114 116 0
Philippine 0 0 0 0 0 0 111
Extra-UE 65955 73784 84532 114386 119125 134792 134716 68761 104
Dont ACP 8505 13915 10126 14481 15748 15483 16245 7740 91

29
source ITC
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Figure 17 : Evolution des exportations de mangues de cinq
principaux fournisseurs

70000

60000
exportations en tonnes

50000 Brésil
40000 Afrique du Sud
Cote d'Ivoire
30000 Pakistan
20000 Pérou

10000

0
années 1996 à 2002

Le Brésil continue sa croissance et son développement sur les marchés de


l’UE et affiche des résultats positifs. Les mangues brésiliennes sont maintenant
pratiquement disponibles toute l’année. Le fret maritime a permis des prix
compétitifs mais la demande pour un fruit de longue conservation a été
satisfaite au détriment de la qualité gustative. Certains importateurs et
détaillants expérimentent des fruits par avion prêts à consommer pour un
marché de luxe.

L’Afrique du sud a largement résolu les problèmes de qualité. Le


développement des exportations vers l’UE a été réalisé à travers les ports
belges et néerlandais. Les exportateurs ont eu plus de succès avec la
nouvelle variété Heidi et celles plus connues Kent, Keitt et Zill.

Le Pérou avance rapidement sur les marchés européens grâce à sa qualité


et aux volumes offerts.

Le Pakistan et l’Inde sont les fournisseurs traditionnels de la grande majorité


de la communauté asiatique au Royaume Uni comptant pour 41 % des
importations britannique. Mais ces exportations dépendent du fret aérien qui
souffre de sévères perturbations et de l’escalade des prix à la suite des
attentats du 11 septembre, du conflit en Afghanistan et des mesures anti-
terroristes prises par les compagnies aériennes.

La Côte d’Ivoire a augmenté ses exportations grâce à de plus gros tonnages


vers les Pays Bas, elle a eu moins de succès au Royaume Uni et a également
perdu du terrain sur les marchés français et belge. Parmi les autres pays ACP,
le Sénégal, le Mali et le Cameroun ont eu d’excellents résultats.
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3°) Les importations des principaux marchés en fonction des origines en 2001

Tableau 45 : Les importations des principaux marchés en fonction


des origines en 2001

France Belg/Lux Pays-Bas Allemagne Italie UK Total


Extra-UE 19758 7385 65989 2482 425 23197 134792
ACP 9278 1624 2399 225 16 1732 15483
Hémisphère 3366 1104 48406 1329 214 7270 71495
Sud
Meda 4478 16 1210 32 15 1033 6898

Brésil 1620 215 41278 1329 213 6044 60181


Afrique Sud 1573 852 6677 0 1 1186 10613
Cote d’Ivoire 7764 711 1149 10 0 723 10425
Pakistan 481 6 89 569 75 7321 8742
Pérou 1575 337 3337 0 3 1033 7750
Israél 4474 9 1210 0 10 807 6599
Etats-Unis 4 2193 3731 8 0 51 6439
Equateur 208 1258 2089 0 36 372 6221
Inde 35 56 18 40 0 2428 2622
Mexique 195 202 1362 22 19 293 2119
Guatemala 0 0 1733 0 0 70 1803
Costa Rica 0 436 1126 0 0 60 1735
Venezuela 19 2 190 9 40 269 1136
Mali 492 99 220 0 0 73 884
Sénégal 503 115 196 2 0 0 816
Rep. 0 435 221 16 11 71 755
Dominicaine
Colombie 0 50 131 3 0 500 701
Thailand 151 42 51 143 2 194 714
Zimbawe 173 17 451 0 0 0 641
Gambie 0 0 12 0 0 542 554
Nicaragua 0 0 473 0 0 76 549
Burkina Faso 97 19 45 145 0 24 332
Honduras 0 45 0 21 0 246 312
Guinée 55 196 56 0 0 1 308
Egypte 4 4 0 30 5 218 286
Jamaïque 0 0 0 0 0 217 217

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4) Analyse des principaux marchés européens par origine ;

♦ Le marché des Pays-Bas

Le marché européen de la mangue est très actif au Pays


Bas avec un taux de progression de 121 %. La progression du marché (35.184
tonnes) est surtout approvisionnée par le Brésil qui progresse de 30.439
tonnes. Bien que les quantités soient encore peu importantes, on remarque
les taux de progression très importants de la Côte d’Ivoire (227 %), du Mali
(165 %) et du Burkina Faso (206 %) (tableau 46).

Tableau 46 : Evolution des importations du marché hollandais

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine en 2001

Total 29115 30064 56108 58270 64299 + 121

Brésil 5824 12460 26792 29930 36263 + 522 56


USA 4390 3138 5010 4897 3836 - 12 6
Mexique 2491 3615 3659 2247 1364 - 45 2
Perou 1862 476 2632 3226 3143 + 69 5
Cote d'I 428 425 839 715 1401 + 227 2
Mali 83 234 112 339 220 + 165 3
Burkina 16 24 6 40 49 + 206 1

Figure 18 : Evolution des importations au Pays-Bas selon les


principales origines

40000
35000
30000
Brésil
25000 USA
tonnes

20000 Mexique
15000 Pérou
10000 Cote d'Ivoire

5000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

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♦ Le marché Français.

Le marché français progresse relativement peu (10 %).


Malgré ses irrégularités de livraison, ce marché reste bien approvisionné par
la Cote d’Ivoire (30 %). On relève la forte progression du Brésil (98 %) qui
atteint 15 % du marché juste après Israël qui recule (tableau 47).

Tableau 47 : Evolution des importations du marché français

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine en 2001
Total 22948 22285 30619 26344 25629 + 11
Cote d'Iv. 7161 5392 8802 8859 7816 +9 30
Israël 5668 6584 7396 5495 4487 - 20 17
Brésil 1959 3016 3179 3290 3878 + 98 15
Pérou 1804 332 2045 1562 1898 +5 7
Mali 1068 737 563 666 516 - 51 2
Mexique 1099 1748 1170 398 445 - 59 2
Burkina 97 55 99 23 97 0 -

Figure 19 : Evolution des importations en France selon les


principales origines

10000
9000
8000
7000 Cote d'Ivoire
6000 Israel
tonnes

5000 Brésil
4000 Pérou
3000 Mali
2000
1000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

Durant la campagne 2002/03 les exportations de mangues du Burkina ont


atteint 378 tonnes qui ont été réalisées par les 14 sociétés suivantes soit une
moyenne de 27 tonnes par entreprise :

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Tableau 48 : Les exportations de la campagne 2002/03

BOLY EXPORT 20 tonnes


ADDK 12
ASS. F. REO 2
PANIER DE LA MENAGERE 18
AEAD 1
HOUET SELECT 48
RANCH DU KOBA 107
UFMB 29
SANLE IMP EXP 21
BURKINATURE 25
AGROBIO 45
ODE 28
GEPREST 10
CEAS 12
TOTAL 378

Source : Statistiques douane/INSD

♦ Le marché Allemand.

Avec une part de marché de 44 % et surtout une


progression très importante de 251 % le Brésil est en train d’acquérir une
position forte sur le marché allemand. Les origines hors ACP sont en perte de
vitesse. Par contre l’Afrique du Sud, la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso
enregistre de fortes progressions (tableau 49).

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Tableau 49 : Evolution des importations du marché allemand

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine en 2001
Total 17318 17988 30017 23316 24823 + 43
Brésil 3109 4994 8100 9278 10906 + 251 44
Mexique 1372 2258 6372 1113 323 - 76 1
Israël 2270 2249 994 1479 1161 - 49 5

Afri. Sud 2540 2168 3009 3627 5426 + 113 22

Costa Ric 1473 914 1628 1480 1110 - 24 4

Pérou 1454 654 1986 1604 904 - 38 4


USA 1937 1716 689 718 1445 - 25 6

Cote d'Iv. 679 632 1268 1245 1194 +76 5

Burkina 54 45 65 80 146 + 170 -

Source ITC

Figure 20 : Evolution des importations en Allemagne


selon les principales origines

12000

10000
Brésil
8000
Afrique du Sud
tonnes

6000 Costa Rica


USA
4000
Cote d'Ivoire
2000

0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

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♦ Le marché Anglais.

Le marché anglais est approvisionné pour 58 % de ses


besoins par le Pakistan, le Brésil et les Indes qui ont des taux de progression
importants. En 2001, la Côte d’Ivoire a enregistré un taux de progression très
important.

Le Burkina Faso a une position originale sur ce marché :


c’est devenu un fournisseur relativement confidentiel mais avec la
particularité d’enregistrer des performances de prix étonnantes : 5545
$/tonne en 1999, 5042 $/tonne en 2000 et 2929 $/tonne en 2001 (tableau 50).

Tableau 50 : Evolution des importations du marché anglais

Années 1997 1998 1999 2000 2001 % %


d’évolution marché
Origine en 2001
Total 19632 18059 22569 23247 26953 + 37
Pakistan 3724 3655 4689 6041 7301 + 96 27
Brésil 2305 3252 4638 2902 5894 + 156 22
+ 42 7
Pays Bas 3490 2556 2834 3159 2028
Indes 974 1025 1999 1584 2383 + 144 9
France 1342 946 972 1791 1266 -6 5
+ 917 3
Cote d'Iv. 71 38 42 158 722
Burkina
- tonnes 19 11 24 25
- $/tonne 1368 5545 5042 2920

Source ITC

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Figure 21 : Evolution des importations en Angleterre selon
les principales origines hors UE

8000
7000
6000
Pakistan
5000 Brésil
tonnes

4000 Indes
3000 Cote d'Ivoire
2000 Burkina Faso

1000
0
1 2 3 4 5
1997 à 2001

♦ Les autres pays européens importent beaucoup moins


mais certains d’eux avec des taux de progression intéressants en particulier
le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Suède et le Danemark (tableau 51):

Tableau 51: Evolution des importations extra-UE par les marchés de l’UE
en tonnes30

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Pays en en %
tonnes
Portugal 1888 1278 1117 1892 2498 9527 10018 8130 430
Belgi/Lux. 7640 9747 7012 9276 13515 7385 8053 413 5
Espagne 1176 1040 2059 3873 6155 5584 8196 7020 596
Italie 148 216 152 165 227 425 642 494 334
Danemark 104 139 126 144 115 220 242 138 133
Suède 57 89 98 101 97 107 138 81 142

30
source Coleacp
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3.2.2.2.3. Le marché européen des nouveaux produits

3.2.2.2.3.1. Les fruits

* La papaye

En 2002, le marché de la papaye a représenté 26.601


tonnes pour un montant de 43 millions d’euros soit un prix moyen CAF de 1,61
euros/k° .
La majorité des papayes importées dans l’UE sont de type
Solo, avec « Solo8 » pour principal cultivar : « Amazon Red » et « Sunrise » sont
présentes en volumes limités. Deux nouvelles variétés sont commercialisées :
la « Golden » et la « Formosa ». Le marché demande principalement des
papayes autour de 500 grammes par pièce. Fruit délicat, la papaye de
bonne qualité gustative est principalement transportée par avion. Le
développement des exportations par bateau présage d’une augmentation
des volumes pour les années à venir.

Les importations.

La demande est en très forte progression. Entre 1996 et 2002, les importations
ont augmenté en moyenne de 203 %, le Royaume Uni et les Pays Bas
représentant prés de 60 % de la demande (tableau 52).

Tableau 52 : Evolution des importations de papaye extra-UE par les marchés


de l’UE en tonnes31
Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution
Origine en en %
tonnes
U. K. 2324 3361 3258 3127 3479 3944 7909 5585 +
240
Pays Bas 2554 1770 2970 2854 4270 4679 7751 5197 + 203
Portugal 638 763 1072 1820 2534 2891 3739 3101 + 486
Allemagne 1537 1322 1842 2310 2626 2943 2690 1153 + 75
France 842 932 1079 1050 956 1054 1520 678 + 80
Espagne 283 533 661 801 956 892 1220 937 + 331
Belg/Lux 342 807 752 1403 1569 1661 1165 823 + 241
Italie 137 157 119 152 327 462 504 367 + 267
Danemark 9 18 9 12 7 44 66
Suède 47 14 13 17 18 17 19
Autriche 64 32 76 39 7 16 10
Finlande 2 3 4 6 8 10 9
Grèce 6 0 1 0 0 0 0
Irlande 0 0 0 0 0 0 0
Extra-UE 8789 9712 11856 13591 16757 18613 26601 17812 + 203
Pays ACP 2657 3133 2828 2631 2475 2359 2206 - 451 - 17
Intra-UE 2860 2482 3516 3069 2957 4256 6002

31
source Coleacp
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Figure 22 : Evolution des importations de papaye entre 1996 et 2002

9000
8000
7000
6000 Royaume Uni
Pays Bas
tonnes

5000
Portugal
4000
Allemagne
3000 France
2000
1000
0
1996 à 2002

Les principales origines.

Avec une augmentation de 15313 tonnes, le Brésil a pris la presque totalité


de l’augmentation des livraisons extra-UE (86 %). Le Brésil a représenté 76 %
des livraisons. La part de marché des pays ACP est tombée de 30 à 8 %. On
note cependant des augmentations intéressantes de la part du Ghana (+ 80
%) et de la part de la Côte d’Ivoire (+ 53 %).

Tableau 53 : Evolution des tonnages des principaux fournisseurs de papaye


des marchés européens en tonnes32

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Origine en en %
tonnes
Brésil 4894 5843 7964 9976 13461 15188 20207 15313 + 313
Ghana 780 1390 1025 1781 1864 1824 1410 630 + 80
Thaïlande 143 195 190 213 243 362 645 502 + 351
Cote d’Iv. 221 115 193 382 320 236 339 118 + 53
USA 258 120 215 208 236 309 236
Jamaïque 1359 1443 1234 316 254 223 235
Malaisie 84 94 108 101 98 125 122
Afri. Sud 252 80 238 288 68 78 94
Extra-UE 8789 9712 11586 13591 16757 18613 26601 17812 + 202
Dont ACP 2657 3133 2828 2631 2475 2359 2206 - 451 - 17
ACP en % 30 32 24 19 15 13 8

32
source Coleacp
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* Les limes vertes.

Les limes vertes ont représenté en 2002 un marché de


30.179 tonnes pour un montant de 31 millions d’euros soit un prix moyen CAF
de 1,02 euros.
Les limes vertes sont cultivées dans de nombreuses régions
aux conditions climatiques tropicales/subtropicales. Il y a deux variétés
commerciales distinctes. Dans l’UE la demande est majoritairement pour les
variétés sans pépins « seedless » (Citrus Latifolia) à gros fruits ovoïdes et de
haute teneur en jus, connues sous divers noms : limes « Tahiti », « Persian » ou
« Bears ». La couleur uniformément verte est un critère essentiel
d’identification demandé par le marché de grande consommation. Les fruits
donnant des signes de maturation avancée (couleur tournant au jaune) sont
souvent déclassés ou rejetés. La seconde variété est avec pépins « seeded»
connues sous divers noms : limes « Key », West Indian », Mexicaine ». Elles sont
de plus petite taille mais avec plus d’arôme. Elles sont commercialisées
principalement sur les marchés ethniques et de transformation, moins
concernés par la couleur et acceptant un fruit jaunissant à maturation plus
avancée.

Les importations.

Les importations sont également en très fortes progressions (+ 162 %) en raison


du doublement des apports du Brésil et d’une multiplication par 10 de ceux
du Mexique. Ces deux origines comptent à elles seules pour 97 % du total des
importations extra-UE. Les Pays Bas, le point d’entrée le plus important avec
58 % du total absorbent les 2/3 de la hausse. De même pour les principaux
marchés européens, sauf la France, la croissance est très importante. Ces
augmentations n’ont pas bénéficié aux pays ACP qui ne sont plus guère
représentés dans ce produit (tableau 54).

_________________________________________________________________________ 89
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Tableau 54 : Evolution des importations de lime verte extra-UE par les marchés
de l’UE en tonnes33

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Origine en en %
tonnes
Pays-Bas 2405 3436 3928 2153 4317 5325 17394 14989 + 623
U.K. 2455 4878 1375 1469 2670 3834 4417 1962 + 80
France 4145 3881 4074 3282 2414 470 3095 - 1050 - 25
Benelux 1413 783 177 724 692 346 2458 1045 + 73
Allemagne 853 919 515 993 576 760 1699 846 + 99
Portugal 19 26 18 94 68 248 450
Italie 0 0 0 33 104 351 383
Espagne 81 80 230 132 172 46 222
Grèce 0 0 0 0 0 0 19
Suède 109 93 24 22 22 20 14
Finlande 0 0 0 0 0 8 12
Danemark 9 9 9 8 5 8 10
Autriche 35 16 3 5 0 0 5
Irlande 5 0 0 0 0 0 3
Extra-UE 11529 14121 10353 8915 11040 11326 30179 18660 + 162
Pays ACP 124 322 388 306 181 93 98 - 26 - 21
Intra-UE 14106 7678 9369 18488 13894 15438 15774

Les principales origines

Durant les 5 dernières années le Brésil a augmenté considérablement sa


position pour atteindre (en 2002) 62 % du marché. Le Mexique enregistre
également une augmentation importante et représente 35 %. Ces
augmentations n’ont pas bénéficié aux pays ACP qui ne sont plus guère
représentés dans ce produit (tableau 55).

Tableau 55 : Evolution des tonnages des principaux fournisseurs des marchés


européens en tonnes34

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Part du marché
Origine en %
Brésil 1599 1360 1830 2450 6025 9018 18838 62
Mexique 6992 7584 6455 3953 2969 1121 10553 35
Autres 2938 5177 2068 2512 2046 1187 788 3
Extra-UE 11529 14121 10353 8915 11040 11326 30179
Dont 124 322 388 306 181 93 98
ACP

33
/source Coleacp
34
/source ITC
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3.2.2.2.3.2. Les légumes

* Le pois Gourmand

En 2002, le marché des pois gourmands a représenté en 2002,


12 427 tonnes pour un montant de 38 millions d’euros soit un prix moyen CAF
de 3,05 euros/k°.

Le pois gourmand correspond à plusieurs types de produits se


distinguant par la forme et la dimension de leur gousse (plate, longue ou
courbe). Le plus commun est le « Mangetout » ou « Snow-pea » récolté jeune,
avec des grains peu développés et de couleur vert clair, court de gousse
plate. Le « Sugar snap » a une gousse plus longue et de forme ronde. Ces
produits sont de plus en plus présentés en barquettes, préemballés, éboutés
et prêts à cuire et progressivement gagnent en notoriétés sur les marchés.

Les importations.

Les importations n’ont pas retrouvé leur niveau de 1999 (16017 tonnes) et se
sont stabilisées à 12000 tonnes durant les deux dernières années. Le Royaume
Uni (44 %), les Pays Bas (37 %) et la France (9%) représentent 90 % des
importations européennes.

Durant plus d’une année le marché du Royaume Uni a été sous-


approvisionné alors que le produit gagne en popularité notamment dans le
secteur de la restauration et de la grande distribution. En fait un transfert
important des flux est allé du marché britannique vers les marchés de
l’Europe continentale, dont tous les principaux pays connaissent des
progressions importantes d’importation. Ceci indique que la demande croit
et que des prix plus attractifs sont proposés au Pays Bas, en Allemagne et en
France ainsi que dans d’autres Etats membres du Nord de l’Europe.

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Tableau 56 : Evolution des importations extra-UE par les marchés de l’UE
en tonnes
35

Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Evolution


Origine en en %
tonnes
U. K. 0 0 9888 11390 9618 6423 5537 - 4351 - 44
Pays Bas 0 0 2450 3151 3590 3697 4616 + 2166 + 88
France 0 0 707 1423 1767 1492 1097 + 390 + 55
Allemagne 0 0 496 664 612 486 537 + 41 +8
Bel/Lux. 0 0 176 201 247 197 259 + 83 + 47
Autriche 0 0 97 14 25 16 215 + 118 + 122
Espagne 0 0 0 12 69 120 103
Italie 0 0 11 6 71 42 50
Grèce 0 0 2 4 6 19 11
Suède 0 0 0 6 0 0 2
Danemark 0 0 44 41 9 1 1
Irlande 0 0 125 104 71 14 0
Finlande 0 0 26 5 0 0 0
Portugal 0 0 0 0 0 0 0
Extra-UE 0 0 14022 17021 16017 12507 12427
Pays ACP 0 0 10309 12853 10115 6802 7387

Figure 23 : Evolution des importations des pois gourmands


dans quelques pays

12000

10000
Royaume Uni
8000
Pays Bas
tonnes

6000 France
Allemagne
4000
Bel./Lux.
2000

0
1 2 3 4 5
1998 à 2002

35
/source Coleacp
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Les principales origines

Le Kenya, le Guatemala et le Zimbawe représentent 75 % des livraisons


(tableau 57). Cependant, il y a quelques changements importants au niveau
des sources d’approvisionnement. Les importations du Guatemala ont chuté
en raison des problèmes climatiques et de fret, les importateurs ont été
amenés à se tourner vers d’autres origines. Durant les deux dernières années,
les apports se sont accrus à partir du Kenya, du Zimbawe et de l’Egypte. Le
Maroc a diminué de moitié entre 2000 et 2002 et la Zambie de 36 %.
Globalement la part des pays ACP a baissé de 73 à 59 % des tonnages
globaux.

Tableau 57 : Evolution des tonnages des principaux fournisseurs de pois


gourmand des marchés européens en tonnes36
Années 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 % des livraisons
Origine en 2002
Kenya 0 0 5153 7761 6998 3900 4197 34
Guatemala 0 0 2254 2261 3084 3555 2729 22
Zimbawe 0 0 3572 3646 2194 1835 2347 19
Egypte 0 0 384 303 566 576 885
Zambie 0 0 1134 1057 574 886 723
Maroc 0 0 362 998 1333 1179 656
Tchéquie 0 0 0 0 0 24 177
Pérou 0 0 106 175 100 20 147
Afri. Sud 0 0 228 157 128 113 125
Extra-UE 0 0 14022 17021 16017 12507 12427
Dont ACP 0 0 10309 12853 10115 6802 7387
% ACP 0 0 73 75 63 54 59

Les principaux marchés européens par origine en 2002.

Tableau 58 : Les principaux marchés européens par origine


Origine France Pays Bas Allemagne U.K. Bel./Lux. Autriche Total
Extra-UE 1097 4616 537 5537 259 215 12427
ACP 438 2779 447 3484 236 2 7387
Hémis Sud 85 765 23 1776 0 0 2674
Meda 588 240 23 618 18 14 1595

Kenya 354 1710 437 1464 230 2 4197


Guatemala 21 1434 19 1250 5 0 2729
Zimbawe 33 639 7 1668 0 0 3347
Egypte 30 238 22 563 18 0 885
Zambie 0 423 2 293 5 0 723
Maroc 556 0 0 22 0 0 656
Tchéquie 0 0 28 0 0 149 177

36
/source ITC
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*La tomate cerise37

C’est un marché relativement encore petit pour lequel on ne


dispose pas d’information spécifique, le code douanier utilisé pour ce produit
étant le code général de la tomate. Cependant de source Coléacp on nous
a précisé que les tomates cerises importées par l’UE sont essentiellement
d’origine sénégalaise. On peut noter que ce marché encore faible enregistre
une progression intéressante et que le prix enregistré nécessite un fret
maritime (tableau 59).

Tableau 59 : Importation de tomate cerise de l’UE (2001/2002)

Années Quantités en Valeur CAF en Prix Unitaire


tonnes euros en €/k°
2001 2.305 2.853.000 1.24
2002 2.718 3.691.000 1.36
% évolution 18 % 9.6 %

L’origine Kenya est émergente sur ce marché avec 13 tonnes en 2001 et 33


tonnes en 2002.

Le statut des tomates cerises vis-à-vis des douanes européennes mérite


quelques explications.
Les tomates cerises en provenance des pays ACP sont soumises à un
contingent de 2.000 tonnes ouvert du 15.11 au 30.04. En dehors de ce
contingent, toute importation d’un pays ACP doit payer un droit de douane
à un taux plein (8.8 %) ou il peut être exempté. Pour l’exemption, il faut
déclarer la marchandise sous le régime des PVD dont les PMA font partie et
fournir un certificat d’origine de type FORMA.

* Le piment38

Les importations.

Le problème de l’identification précise de ce produit est que seules les


douanes des pays de l’UE différencient précisément ce produit (code
07096099). Les autres pays importateurs dispersent ce produit en quatre ou
cinq codes différents ce qui rend difficile une identification précise entre
toutes les sortes de piments voire de poivrons. Les informations qui nous donc
été données mériteront de la part des utilisateurs de ces données des
compléments de recherche et d’investigation.

37
/source : Coleacp
38
/ source : ITC
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
C’est cependant un marché relativement important. L’UE représente un
marché de l’ordre de 20.000 tonnes qui enregistre un taux de progression de
l’ordre de 12 %. Le marché anglais représente 60 % des importations. Le
marché français qui est de 34 % enregistre une forte progression de 58 % des
importations mais également des exportations.

Tableau 60 : Importation de piment de quelques pays

Pays Identification 1998 1999 2000 2001 2002 Valeur P.U.


million $/k°
$
UE
France 07096099 4.035 4.785 5.038 5.591 6.372 4.59 0.72
U.K. 07096099 11.692 9.325 10.629 9.753 11.130 18.22 1.63
Danem 07096099 1.045 944 1.143 984 1.244 2 .05 1.65
ark
USA Autres 199.068 206.47 198.186 210.108 242.646 290.6 1.2
3
Chili 130.248 135.60 148.467 150.916 141.082 141.59 1
peppers 1
Canada Peppers 71.688 78.073 85.774 90.436 93.453 102.68 1.1
N.Zeala 070960 728 897 635 778 924 1.59 1.72
nd
Japon 070960 8.807 11.184 5.911 1.947 1.163 3.82 3.28
Suisse Poivrons 17.544 18.270 18.097 18.766 19.859 28.49 1.43
Piments 670 843 886 942 923 1.97 2.1
Source : ITC

Les exportations.

Le Mexique domine les exportations (tableau 61).

Tableau 61 : Exportation de piment de quelques pays

Pays Identification 1998 1999 2000 2001 2002 Valeur P.U.


million $/k°
$
N.Zealand 070960 1.649 2.364 2.770 3.956 4.391 10.17 2.31
Mexique 07096000 320.327 335.06 325.144 334.325 165.347 146.55 0.88
2
Chile - - - - 72.767 79.54 1.09
07096099 - - - - 136.074 125.33 0.92
USA 070960000 68.846 74.564 81.416 87.116 86.925 90.66 1.04
France 07096099 776 970 1.122 1.100 4.176 2.3 0.55
Corée 070096000 1.276 3.547 6.830 12.644 13.627 31.73 2.33
Turquie Poivrons 27.160 27.873 31.721 40.201 50.669 25.04 0.49
Source : ITC

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* Le gombo 39

C’est également un marché relativement petit et pour lequel on


ne dispose pas d’information spécifique, le code douanier utilisé à
l’importation pour ce produit étant « divers autres légumes ». Le Kenya est
très présent sur ce marché avec 2070 tonne en 2001 et 2380 en 2002, soit 15%
d’évolution.

En 2002, le Ghana a exporté 65 tonnes pour une valeur de 21.218 $


soit 0.32 $/k°

* Les contraintes de la commercialisation sur le marché européen

Elles résident essentiellement dans les éléments suivants :

1°) Incapacité des producteurs nationaux à planifier et respecter les


engagements de la livraison. Cette incapacité trouve son origine
à deux niveaux :

! L’absence de financement ;

! La dépendance des exportateurs vis-à-vis des


producteurs qui très souvent suivent peu les
consignes et gèrent mal les intrants ;

! Le système de vente non maîtrisé.

2°) La non maîtrise de la logistique du fret.

3°) L’absence d’un suivi régulier des nouvelles du marché et d’une


présence de promotion et de défense sur le marché.

4°) En moindre insuffisance, la non conformité de la qualité


des produits aux exigences du marché.

5°) La réglementation de plus en plus contraignante


pour la pénétration des produits.

6°) L’évolution rapide des techniques de conditionnement


et de présentation des produits.

39
/source Coleacp
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4 - L’ENVIRONNEMENT LOGISTIQUE DE LA FILIERE

La qualité de produit présenté sur le marché dépend non seulement


des conditions de production, mais aussi et surtout du conditionnement, du
transport et du stockage. De nombreuses insuffisances ont émaillé la
commercialisation des produits burkinabé sur le marché national et
international.

4.1.Le conditionnement post récolte

Qu’il s’agisse des fruits ou des légumes, les produits burkinabé


sont directement conditionnés en vrac après la récolte, jusqu’au centre de
traitement ou jusqu’au marché. Ainsi, la mangue, l’orange, la pastèque et la
banane sont souvent chargées en vrac ou en carton de 50 kg dans des
camions jusqu’au marché.

Les légumes sont conditionnés dans des sacs de 50 kilogrammes et


plus (aubergines, poivrons, etc.) ou en cartons de 4 à 5 kilogrammes pour le
haricot. Les pertes enregistrées à ce niveau sont communément évaluées
entre 5 % et 20 % des produits récoltés.

Sur le plan qualitatif, quand ils sont utilisés, la qualité des


emballages laisse à désirer par rapport à la maniabilité et l’esthétique,
quand ils ne sont pas totalement inappropriés au transport et contre indiqués
pour l’alimentation.
Il faut noter que sur le marché européen, le haricot vert est de plus en plus
présenté ébouté dans des sachets individuels de 250 g et 500 g et en carton
de 5 kg.
Le Sénégal, le Maroc et le Kenya et la Zambie ont déjà adopté cette forme
de conditionnement.

4.2. Les conditions de transport

- Le transport routier

Le transport routier intérieur est handicapé très souvent par la


qualité des routes intérieures liant les sites de production aux centres
d’écoulement ou d’exportation (Kongoussi, Sourou, Douna, Ouaga, etc.).

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A l’état des routes, il faut ajouter que le type de véhicule utilisé
est également inadapté (véhicule non frigorifique). Ces deux facteurs
augmentent le niveau de perte post récolte. A ce jour, la filière est
totalement dépourvue de camions frigorifiques, même si jusqu’à présent, les
premiers acteurs de la filière (UCOBAM, PROMEXPORT, SKODA, FLEX FASO) se
sont initialement équipés de chambres froides. Aujourd’hui, la plupart des
chambres froides sont hors service. Ce qui repose intégralement la
problématique de la chaîne de froid pour le maintien d’une qualité des
produits exportés.

4.3. La chaîne de froid

La mise en place d’une chaîne de froid au profit de la filière est


l’une des mesures concrète que l’Etat a prise ces dernières années. Dans ce
sens, la réhabilitation progressive des chambres froides dans l’enceinte
aéroportuaire de Ouagadougou, l’installation d’un terminal fruitier à Bobo-
Dioulasso permettront de limiter la perte de qualité liée au stockage avant
exportation.

Pour être conforme au contexte de libéralisation et de


désengagement de l’Etat du secteur de production, il a été recommandé
de mettre en place des structures de type privé pour la gestion de ces
nouvelles infrastructures.

Ainsi, ces infrastructures seraient gérées par concession de service


public à un GIE des acteurs. Cela permet à l’Etat de veiller à la pérennisation
et à la bonne gestion des investissements.

Le transport routier national et sous régional souffre aussi du


manque de véhicule adapté, surtout pour les produits sensibles (laitue,
tomate, etc.). A ce niveau, il est réjouissant de constater que le projet de
mise en place de la chaîne de froid intègre l’acquisition de camions
frigorifiques. Mais on peut recommander que des institutions d’appui au
secteur privé comme la Chambre de Commerce d’Industrie et d’Artisanat
(C.C.I.A) ou le Conseil Burkinabé des Chargeurs (C.B.C) qui gère déjà des
entrepôts puisse investir dans l’acquisition de ces types de véhicules. Ce qui,
quelque part contribuerait à pérenniser le renouvellement. Mais la mise en
service de camions frigorifiques devrait aller de pair avec la palettisation
pour limiter le délai d’exposition et les ruptures de froid.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
4.4. Le transport

4.4.1. Le transport aérien

L’offre de transport aérien a été l’une des premières sources de


difficulté de la filière horticole. Les annulations intempestives de vols, les
retards, les annulations unilatérales des réservations observées jadis avec la
compagnie Air Afrique ont occasionné d’importantes pertes aux
exportateurs. Les taux élevés des services d’assistance au sol des
compagnies avaient également contribué à la cherté du taux de fret.

Aujourd’hui, les frais d’assistance ont été ramenés de 4 000 000


FCFA à environ 1 500 000 FCFA. De plus, l’ouverture du ciel à d’autres
compagnies depuis la disparition de Air Afrique semble très favorable aux
exportations tant sur les vols cargo que sur les vols passagers.
Air France, Faso Airways offrent d’importantes possibilités à des taux très
compétitifs 605 FCFA le kilogramme pour Air France et 575 FCFA le
kilogramme pour Faso Airways. Ce qui donne un avantage au Burkina sur de
nombreux pays : Sénégal (où les taux sont de l’ordre de 750 FCFA sur Paris et
650 FCFA sur Bruxelles), la Zambie et le Kenya.
Il n’y aurait plus en réalité un problème de transport aérien à partir du
Burkina, mais plutôt celui de la capacité des exportateurs à respecter les
réservations en temps et en quantité.

Cependant, les vols au départ du Burkina sont encore à


destination unique (la France). Dans les perspectives d’une diversification de
marché, il y a lieu de s’attacher les services d’autres transporteurs, soit à
partir des pays voisins (Ghana pour les Pays Bas ou l’Angleterre ou la
Belgique) soit par affrètement direct.

4.4.2. Le transport maritime

Le bateau est de plus en plus utilisé pour l’exportation des mangues


Les avantages sont très nets en ce qui concerne les coûts de transport 250 F/kg
à partir d’Abidjan et Accra pour un container de 40 pieds et 350 F/Kg pour un
container de 20 pieds.
Mais il faut environ 8 à 10 jours pour joindre l’Europe à partir d’Abidjan ou
d’Accra contre 5 à 6 jours à partir de Dakar.
Cela reste encore compétitif par rapport aux mangues en provenance
d’Amérique du Sud ou d’Afrique du Sud pour lesquelles deux semaines de mer
sont nécessaires. Malgré les distances qui séparent le site de production
burkinabé de la mer (1 000 à 1 800 Km), le délai total d’acheminement ne
devrait guère dépasser 10 à 11 jours.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Le transport maritime aurait l’avantage d’accélérer la diversification
des destinations vers l’Europe du Nord (l’Hollande, l’Angleterre, la Belgique),
tandis que l’avion en vol complet serait toujours compétitif dans les pays du
Sud.

A ce jour, les exportations par bateau sont plus faciles à partir du


Ghana que de la Côte d’Ivoire. En effet, à partir de la Côte d’Ivoire, les
navires sont affrétés par les exportateurs ivoiriens et les exportations Burkinabé
ne peuvent se faire sur ces navires que sous le couvert d’un ivoirien. Ce qui
est très contraignant et gênant pour les exportations Burkinabé et pour
l’origine Burkina.

A partir du Ghana par contre, il existe des navires fruitiers ou porte-


container qui desservent directement l’Europe du Nord.
Le corridor ghanéen offre pour l’instant une opportunité d’augmenter les
exportations.

Les volumes d’exportation limités s’expliquent plus par le manque de


trésorerie que connaisse les acteurs que par les contraintes logistiques. Ce
corridor ghanéen doit être mieux exploité en vue d’une augmentation
rapide des exportations. Malgré les insuffisances actuelles, mais en cours de
résolution, les problèmes logistiques de la filière ne constituent plus les goulots
d’étrangement majeurs. On peut dire que la situation du Burkina est très
compétitive.

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5 - L’IMPACT SOCIO- ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE

5.1. Impact au niveau macro économique

5.1.1. Contribution à la richesse nationale

Toutes les estimations aussi bien des quantités produites


que des valeurs de la production montrent que la filière fruits et légumes est
en bonne expansion économique malgré le déclin observé au niveau du
haricot vert et de la mangue. La contribution de la filière à la richesse du
pays peut être appréciée par les valeurs du tableau synthétique suivant.

Tableau 62 : Contribution des fruits et légumes au PIB

1996 1999 2000 2001 2002


% de valeur Agriculture 11,99% 14,82% 19% 14,69% 16,50%
% de valeur Secteur Primaire 8,40% 8,50% 12,87% 10,70% 10,41%
% du PIB 3,36% 3,56% 4,38% 4,23% 4,59%
Source : Judicome/JEXCO sur base des statistiques DGEP/MEF-INSD

En pourcentage, la contribution de la filière au PIB peut paraître faible. Mais


ceci correspond en valeur absolue à une valeur ajoutée (VA) annuelle
croissante supérieure à 5 milliards de francs CFA, ce qui n’est pas
négligeable. Comparativement au coton, cette VA représente au moins le
tiers de celle du coton qui lui occupe dix fois plus de superficies cultivées.
Comme le tableau 62 l’indique, la part de la filière dans les valeurs de
l’Agriculture et du Secteur Primaire est croissante au cours des 7 dernières
années. De même, la contribution de la VA des fruits et légumes, dans le PIB
s’est accrue annuellement, exceptée pour 2001.

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5.1.2. Contribution à l’emploi

L’estimation des emplois générés par la filière a été faite sur la


base d’une part des statistiques de la Direction des Statistiques Agricole
(DSA) qui fait un suivi régulier des producteurs de légumes et d’autre part des
entretiens sur le terrain par l’équipe de cette étude.
Les données de la DSA sont plus précises, par contre, les autres sont à
considérer comme indicatives et donc doivent être prises avec précaution.
Les valeurs réelles sont certainement plus grandes que celles qui sont
indiquées ici. Les estimations sont présentées dans le tableau 63 ci-après.

Tableau 63: Estimation des emplois engendrés par la filière Fruits et Légumes
(BF/2002/2003)
Activité Spécialité Nombre de Nombre de Nombre total de
personnes personnes personnes
dans l’activité associées, employés dans
employées par l’activité
personne dans
l’activité
(Moyenne)
Production Légumes 90 395 3 361 580

Fruits
- Mangues + agrumes 2 600 1 5 200
+ anacarde
- Banane 230 2 690
dont 21 434
femmes
Transformation Séchage 1 000 9 1 000
Mûrisserie 40 2 120
Jus, concentré, autre 3 5 18
plus de 100 plus de 1 000
femmes femmes

Commercialisation Marché local


*(Revendeurs) - Fruits 900 1 1 800
- Légumes 2 000 1 4 000
dont plus de essentiellement
2 000 femmes des femmes

Export
Fruits et Légumes 15 4 75
Total 96 283 374 483
Source : Judicome/JEXCO

La filière occuperait au minimum 30 534 femmes à tous les niveaux


Voir également tableau de répartition par genre et par zone (en Annexe 11)
* Il s’agit des revendeurs grossistes et détaillants fixes. Les détaillants ambulants qui sont par ailleurs assez
nombreux (au moins 15 000) ne sont pas pris en compte.

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Chaque opérateur mène son activité en employant (ou en associant)
d’autres personnes, ce qui correspond à la création totale de 374.483
emplois.

Pour notre pays enclavé essentiellement agricole, le développement


des activités de production de contre-saison représente un grand espoir pour
l’emploi et la fixation des jeunes, la réduction de la migration et la réduction
de la pauvreté en milieu rural. La filière fruits et légumes représente aussi des
opportunités d’emplois stables pour les femmes. Celles-ci constituent 25% des
producteurs de légumes mais sont encore pratiquement absentes au niveau
de la production de fruits.
Par contre, elles représentent plus de 80% des opérateurs de la filière dans le
reste des activités (transformation et commercialisation). La revente des
légumes est entièrement une activité des femmes.

La pyramide des ages des producteurs de légumes indique que 10%


ont moins de 20 ans et 10% ont plus de 55 ans. 47% ont entre 20 et 34 ans.
L’emploi des jeunes constitue une part importante dans la structure puisque
les producteurs de moins de 25 ans représentent 26%.

Les producteurs se spécialisent soit dans la culture maraîchère soit dans la


production fruitière.

5.2 .Au niveau micro-économique

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les autorités accordent


une importance à l’amélioration des revenus des paysans. La situation
économique des producteurs de fruits et légumes peut être appréhendée à
partir des résultats de performance des exploitations synthétisés dans le
tableau 64 suivant.

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Tableau 64 : Coût de revient et recette moyens « bord champ » des productions de fruits et légumes

Libellé Haricots Poivrons Oignons Tomates Choux Pomme Mangues Oranges Bananes Noix de Mangues
verts de terre cajou séchées
Coût de la 1 400 000 620 000 1 575 000 600 000 420 000 3 300 000 91 000 263 000 1 750 000 167 000
production F/ha
Rendement T/ha 5 15 35 25 24 22 9.6 15 20 1.25
Coût par kg bord 293 42 45 24 18 150 9.5 17.5 88 134
champs transport
incl. (15)
Recettes
Kg/bord champs
Exportation UE 350 15.7

Vente locales
En période de forte
production 75 60 75 40 50 200 10.7 25 125 167

et de basse 350 275 125 Pointe 100 - 25.0 50 150


production (500)
Marge ha 285 000 495 000 1 225 000 500 000 768 000 110 000 59 500 112 500 1 100 000 41 250
Producteur kg 57 33 35 20 32 50 export. 7.5 55 33
6.2
Superficie de la 2 500 m² 2 500 m² 2 500 m² 2 500 m² 2 500 m² 2 500 m² 10 ha 10 ha 2.5 ha 10 ha
parcelle
échantillon
Recette brute 71 250 123 750 306 000 125 000 192 000 27 500 595 000 1 125 000 2 750 000 412 500
paysanne tri + 7 500
= 78 750
Source : Judicome/JEXCO

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Pour les cultures maraîchères, à l’exception du haricot vert et de la
pomme de terre, le revenu par Ha au producteur est compris entre 495 000
Fcfa et 1 225 000 FCFA, l’oignon fournissant la meilleure performance. Pour les
fruits, seule la banane se situe dans cette fourchette du revenu avec 1 100
000 F/Ha. Tous les résultats sont très intéressants malgré le niveau technique
des producteurs et les conditions de production qui sont à améliorer. Par
comparaison, ces revenus représentent 5 à 12 fois le revenu moyen par Ha
du riz actuellement obtenu à Bagré (98 000F/Ha).

Sur les périmètres aménagés comme le Sourou, la superficie de la


parcelle du producteur atteint 0,25 Ha (2 500 m2), pour les cultures
maraîchères. Cette superficie permet au paysan de réaliser un revenu
appréciable. Néanmoins, à l’échelle nationale, le revenu moyen du
producteur est limité par les petites superficies exploitées : en moyenne 500
m2 en culture maraîchère, 2 Ha pour les bananes, 5 Ha pour les manguiers et
les agrumes.

La moyenne du revenu brut d’exploitation par exploitant en culture


maraîchère est d’environ 95 000 Fcfa en 2002, ce qui équivaut pratiquement
en revenu par Ha du riz. Comparé à la moyenne de 609 338 F des ménages
ruraux (résultats de l’enquête prioritaire sur les conditions de vie des
ménages, INSD 1998), ce revenu de 95 000 F représente près de 16 % de
couverture des dépenses mais près de 25 % des dépenses monétaires du
ménage rural. Chaque exploitant a en moyenne une famille de 7 personnes
dépendantes.

L’activité de transformation des fruits et légumes portant


essentiellement sur le séchage de mangue, celle-ci a procuré à l’ensemble
de ses opérateurs en 2003 une marge bénéficiaire de 328 millions de Fcfa,
soit 1 500 F/kg. Ceci est très appréciable dans l’optique de l’augmentation
des revenus des femmes puisque celles-ci constituent plus de 80 % des
intervenants dans la transformation par séchage.

L’activité de commercialisation génère des marges assez variables selon les


espèces et selon la nature du marché (intérieur ou extérieur). Pour les
productions d’exportation (haricot vert, mangue fraîche), la marge brute
commerciale se situe à 105 Fcfa/kg pour le haricot vert et 84 F/kg pour la
mangue (tableau 65).

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Tableau 65 : Coût de revient et marge moyen d’exportation par kg de haricot
vert exporté (2003)

LIBELLE VENTE A LA COMMISSION REPRESENTATION VENTES F.O.B.


T.C.C et CARTON PAYÉ
et VENTES F.O.B.
Valeurs CFA EURO
CFA EURO CFA EURO

Achat bord 350 0.53 325 0.50 350 0.53

Cond. Stockage 114 0.16 Payé par - 200 0.31

froid et l’importateur
Carton 4 kg 143 0.22 Payé par - - Payé
par
CFA 572 ttc l’importateur l’import
ateur
Prélèvements 20 0.03 20 0.03 20 0.03

Coût FOB 627 0.96 345 0.53 570 0.87

Recettes FOB commission commission 450 0.69 675 1.03

Fret aérien net 791 1.20 -


Coût CAF 1418 2.16 -
Transit arrivée 86 0.13 -
Coût - - -
Transport routier - - -
Coût de revient 1504 2.29 -
Brut de ventes 1700 2.60 -
Freinte 1.5% 26 0.05 -
Commission 170 0.26 -
10%
Net des Ventes 1504 2.29 -
(seuil de
rentabilité)
Marge brute Suivant Suivant 105 0.16 105 0.16
exportateur marché marché

Source : Judicome/JEXCO, 2003

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La vente à la commission est intéressante si l’exportateur maîtrise la
qualité du produit et les flux des exportations suivant le cahier des charges et
le calendrier de son client. Mais il reste toujours exposé aux aléas du marché
destinataire comme par exemple, les périodes de surproduction, ou du
« dumping » de certains concurrents ayant une structure de coût de revient à
l’exportation plus compétitive. Le seuil de rentabilité interne a été établi à
1700 Fcfa par kg vendu en gros. Mais en tenant compte des frais généraux
de l’exportateur, le niveau de 1800 F/kg devient plus réaliste.

Pour le marché intérieur, les marges de commercialisation des légumes


varient entre 65F/kg (aubergine) et 349 F/kg (poivron). Celles des fruits sont
de 11 F/kg pour la mangue à 72 F/Kg pour la tangelo.
En rappelant que les activités de transformation (séchage notamment) et de
commercialisation sont dominées par les femmes, les différentes marges
obtenues permettent de voir l’importance de la filière fruits et légumes dans
l’économie des ménages, sachant que la femme contribue beaucoup au
revenu et à la sécurité alimentaire du ménage.

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6 – L’ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL
ET JURIDIQUE

Depuis que son importance socio-économique a été révélée dans les


années 1970, la filière fruits et légumes a bénéficié d’une attention plus ou
moins suivie de l’Etat.

Cet intérêt des autorités pour la filière s’est traduit par plusieurs actions
sporadiques directes ou indirectes (appui à la création et équipement de
UCOBAM, création du Projet fruitier puis Flex Faso, appui à la création de
l’Association des Professionnels de l’Irrigation Privée et des Activités Connexes
(APIPAC), création en 1983 du Comité National du fret aérien, élaboration du
cahier des charges applicable à la profession d’exportateurs de fruits et
légumes par voie aérienne en 1994).

Aujourd’hui, le cadre juridique et institutionnel est caractérisé par une


juxtaposition de textes transversaux et une multitude d’organisations et
d’intervenants qui évoquent une certaine pléthore dommageable.

61. Le cadre juridique de la filière fruits et légumes

Depuis les années 1970 à ce jour, la filière fruits et légumes est régie par
une législation disparate et non spécifique.

L’agriculture burkinabé et par conséquent la filière fruits et légumes ne


bénéficie pas d’un code des investissements ou d’un régime d’incitation
quelconque à l’instar du Maroc, de la Côte d’Ivoire, du Kenya ou de la
Tunisie.

La filière est régie par des textes généraux du code de commerce, des
impôts, du code des investissements, de la douane, de la santé publique, de
la loi 014/96/ADP portant réorganisation agraire et foncière, etc. Sans être
spécifiques, certaines dispositions de ces différents codes offrent néanmoins
aux acteurs de la filière certains avantages non négligeables, mais ignorés
pour la plupart.

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6.1.1. Sur le plan foncier

6.1.1.1. L’insécurité foncière

Le diagnostic de la production à mis en relief l’extrême


exiguïté des exploitations maraîchères et fruitières.
L’une des raisons de cette situation a été pendant longtemps le nombre
insuffisant de périmètres aménagés ou de retenues exploitables à cette fin.

A ce jour, la plupart des sites exploités par les différents


producteurs de légumes sont les mêmes qui sont utilisés pour la production
céréalière en saison pluvieuse. Le corollaire, c’est que dès les premières
pluies, les terres sont récupérées par les « propriétaires » coutumiers (premiers
occupants).
Le cycle de production se trouve de ce fait abrégé alors que la demande
est permanente. Sur ces petits périmètres et au regard du mode
d’organisation de la production, il semble aujourd’hui difficile à la filière de
répondre aux exigences du marché (qualité, quantité).

Le « propriétaire coutumier » peut retirer son champ à tout


moment. Les acheteurs n’ont aucun pouvoir réel de suivre ou de contrôler la
production. Il est alors difficile de programmer, de prendre des engagements
et de les respecter.
Cette contrainte foncière trouve pourtant une réponse dans la loi N°
014/96/ADP portant réorganisation agraire et foncière au Burkina Faso et le
décret N° 97/054/PRES/PM/MEF portant conditions et modalités
d’application de la loi sur la réorganisation agraire et foncière au Burkina
Faso.
Le décret d’application prévoit et aménage dans sa
section V (article 191 à 195) les modalités d’occupation et d’exploitation des
terres hydro-agricoles par des personnes physiques et morales.

Ainsi donc, il est possible pour les producteurs d’avoir une


sécurité foncière en se faisant attribuer des terres hydro-agricoles en
superficies suffisantes. Cette autonomie foncière leur permet de se doter
d’une politique de production commerciale et de prétendre à des
agréments ou à des certifications de qualité, etc.
Cette démarche devient plus que nécessaire dans le cadre du respect des
nouvelles normes de production imposées par les marchés européens
(traçabilité, limites maximales de résidus, etc.).

Cette réorganisation foncière de la production devient


donc et une condition incontournable pour le maintien de la production des
exportations de fruits et légumes sur le marché européen à partir de 2005.

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Quelques exportateurs, UCOBAM, KINDA et Frères (K & F),
Etablissements BOLLY EXPORT, GE PREST, etc. ont pris conscience de cette
situation et certains ont déjà initié des démarches dans ce sens.
L’Etat doit, en appui, dégager progressivement sur les principaux sites
(Sourou, Bagré, Douna, etc.) des superficies suffisantes pour y installer et
accompagner les principaux producteurs, exportateurs actuels sur ces sites.
Cette possibilité offerte par la R.A.F semble avoir été longtemps ignorée et
inexploitée.
6.1.1.2. L’insécurité des investissements sur les domaines
publics

Dans le cadre de la promotion de la filière, l’Etat a incité


les privés à investir dans des infrastructures privées d’exportation dans
l’enceinte de l’aéroport international de Ouagadougou. Or, l’Etat a
concédé la gestion de cette zone à l’ASECNA. L’ASECNA loue les terrains
aux investisseurs qui font d’importantes réalisations immobilières. En
contrepartie, ces investisseurs sont dispensés de loyers pendant une période
donnée. A l’échéance, les bâtiments et autres équipements tombent dans le
domaine public.

Cette situation est fortement dissuasive et pénalisante


pour les exportations car, les entreprises ne peuvent pas faire valoir ces
réalisations dans une opération de refinancement faute de titre.

Ces contrats signés entre les différents investisseurs et


l’ASECNA ne semblent pas conformes aux articles 148 et 150 de la loi 014 qui
reconnaît et différencie le droit de propriété du droit de superficie.

Dans le cas d’espèce, l’ASECNA est gestionnaire des


terres qui appartiennent à l’Etat. Les bâtiments érigés sur ces terrains donnent
des droits de superficies qui sont des droits réels immobiliers des investisseurs.
Conformément à l’article 159 de la même loi, le droit de superficie est
susceptible d’hypothèque.

En d’autres termes, UCOBAM, FLEX FASO, PROMEXPORT,


SKODA doivent pouvoir hypothéquer leurs infrastructures pour s’autofinancer.
Cela est actuellement impossible avec les contrats qui régissent les rapports
actuels avec l’ASECNA.

Cette situation d’expropriation de fait à contribué à


accentuer les difficultés de trésorerie des entreprises installées dans
l’enceinte aéroportuaire. Une clarification rapide doit ici être faite pour
donner confiance aux banques et les inciter à participer au financement de
la filière en acceptant des hypothèques sur les droits réels immobiliers de
superficies de chaque investisseur.

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Le droit de superficie est soumis à la loi foncière et est
conférée, au terme de l’article 147 du décret 97- 054 du 6 février 1997,
portant conditions et modalités d’application de la loi sur la réorganisation
agraire et foncière, par un permis d’exploiter qui est un titre de jouissance
permanent délivré aux personnes physiques ou morales désirant installer des
activités lucratives sur des terres du domaine foncier national avec possibilité
d’aliénation définitive desdites terres dans des conditions déterminées par la
loi. Une régularisation juridique est ici nécessaire pour donner aux investisseurs
une possibilité de refinancement auprès des structures financières.

6.1.2. Les textes favorables à la production

6.1.2.1. Les avantages offerts par le code des investissements

Au même titre que la loi 014 portant réorganisation


agraire et foncière, la loi N° 62/96/ADP du 14 décembre 1995 portant code
des investissements au Burkina Faso ne contient pas de dispositions
spécifiques à la filière fruits et légumes. Mais, une lecture judicieuse de
certaines dispositions générales du code des investissements permet d’y
identifier des dispositions favorables à la filière.

Le régime des entreprises d’exportation instauré par la loi


N°15/97/An du 17 avril 1997 semble particulièrement intéressant à cet égard.
Cette loi accorde en effet aux entreprises d’exportation d’importants
avantages fiscaux liés aux investissements et à l’exploitation.
Cette loi exonère totalement et de façon permanente de tous les droits,
impôts et taxes sur les matières premières et consommables utilisés dans la
production ou consommés sous forme d’emballages non récupérables.

Cette disposition nouvelle de la loi de 1997 est une


innovation capitale pour les entreprises de production et d’exportation de
fruits et légumes parce qu’elle permet d’importer hors taxes et hors douane
les semences, engrais et emballages pour l’exportation qui constituent les
matières premières et les consommables de base des producteurs.

Ces aspects ont constitué pendant longtemps, des points


de revendication des exportateurs. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune
structure d’exportation ne bénéficie des innombrables avantages de cette
disposition.
Il y a sans doute là un problème d’information sinon un besoin de
réorganisation juridique des entreprises, afin de les agréer au code.
Les producteurs organisés qui n’exportent pas peuvent bénéficier des
régimes d’agrément ordinaires entreprises délocalisés également favorables.

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6.1.2.2. Les régimes économiques

Le code des douanes offre également quelques avantages


aux exportateurs.

1 – Le régime du drawback

Il est prévu par les articles 147 et 148 du Code des douanes. Le
drawback permet aux entreprises agréées d’obtenir le remboursement des
droits et taxes d’importation, supportés par les matières premières et
composants entrant dans le processus de fabrication de produits destinés au
marché extérieur.

Le montant des droits et taxes d’importation n’est restitué


qu’après justification de l’exportation.

2 - Le régime de l’Admission Temporaire

C’est un régime qui permet d’importer à titre temporaire et en


suspension totale des droits et taxes de douanes et autres impositions
exigibles en cas de mise à la consommation. Une caution bancaire ou
consignation égale à une fois et demi le montant des droits et taxes est
exigée. Les suites autorisées pour mettre fin au régime sont : la réexportation,
la mise en entrepôt et exceptionnellement la mise à la consommation.
L’apurement du régime intervient définitivement par imputation totale de
l’acquit d’AT, ce qui conduit à la décharge.

- Le compte ouvert d’emballage

C’est une procédure d’AT spécifique aux emballages qui


permet de les importer en suspension totale des droits et taxes de douane. Le
bénéfice du régime est subordonné par le dépôt d’une soumission
cautionnée renouvelable chaque année. Les emballages admis au régime
du compte ouvert sont destinés à être réexportés. Elle vise à favoriser le trafic
des emballages. La demande est adressée directement au chef de bureau
de rattachement.

3 – Le régime de l’entrepôt

Il permet aux marchandises importées de séjourner sur le


territoire national dans un local préalablement agréé par le service des
douanes, en conservant leur caractère de produits d’origine étrangère, en
suspension totale des droits et taxes. Une caution est requise pour couvrir le
séjour des marchandises en entrepôt ; elle est levée une fois les formalités
d’apurement effectuées.

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A la sortie d’entrepôt les marchandises peuvent être placées sous tous les
régimes douaniers comme si elles provenaient de l’importation directe (mise
à la consommation, réexportation, régimes suspensifs).

Au regard des différents régime ci-dessus cités offrant des avantages


douaniers à la filière fruits et légumes, il convient de noter que seuls les
emballages peuvent profiter de ces régimes. Les engrais et les semences sont
des consommables qui disparaissent totalement dans le processus
d’utilisation ; avant utilisation, elles doivent faire l’objet de formalités de mise
à la consommation.

6.1.2.3. Les mesures de promotion des exportations dans les traités


de la C.D.E.A.O et de l’UEMOA

Conformément à l’objectif de la libéralisation des échanges, le


traité de la C.D.E.A.O. prévoit dans son article 35, la mise en place
progressive d’une Union douanière pour compter du 1er janvier 1990. Au sein
de cette Union, il est prévu que « les droits de douane et les autres taxes
d’effets équivalant, frappant les importations des produits originaires de la
communauté sont éliminés. Les restrictions quantitatives ou similaires,
similaires, les interdictions de nature contingente, ainsi que les obstacles
administratifs au commerce entre les Etats membres sont également
éliminés ». Pour de nombreuses raisons, cette libéralisation ne fonctionne pas
comme il se devrait.

Par contre, dans le cadre du marché commun, l’acte


additionnel n° 04/96 du 4/10/96 a instauré une libéralisation des échanges
au sein de l’UEMOA. L’article 3 de cet article stipule clairement que : « dans
les échanges entre les Etats membres, toutes restrictions quantitatives,
entraves non tarifaires ou autres mesures d’effets équivalent portant sur les
importations ou les exportations des produits originaires ou fabriqués dans les
Etats membres sont levés ».

En application de cette règle, un désarmement total a été


réalisé sur les produits du cru. Une liste exhaustive des produits concernés par
cette mesure a été arrêtée et inclus tous les produits maraîchers et fruitiers du
Burkina.
Cette disposition est donc très favorable aux exportations Burkinabé vers les
pays membres de l’UEMOA. Mais l’exportation intracommunautaire des
produits n’est pas exempte de toute formalité administrative. Ainsi,
l’exportateur doit pour bénéficier de ces avantages fournir :

1°) Un certificat phytosanitaire délivré par la Direction des


Végétaux et de Conditionnement ;

2°) Une déclaration d’exportation délivré par les services de douane.


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Depuis 2003 par contre, les certificats d’origine initialement
exigés et les autorisations de chargement délivrés par le CBC sont abolis. La
non détention des documents exigés expose l’exportateur aux frais de
douane et à de nombreuses tracasseries incompatibles avec le transport des
produits frais. Les tracasseries routières diverses sont encore trop nombreuses
au dire des exportateurs et constituent de véritables freins à l’écoulement
régional des produits.

Au niveau national, d’autres textes régissent encore la filière à


différents degrés soit dans un souci de santé publique, soit en vue de
l’organisation, ou du bon fonctionnement des activités commerciales. Ces
textes se retrouvent dans le code de la santé publique et régissent l’utilisation
des pesticides ou dans le code de commerce et réglementent le
conditionnement, la circulation et la vente de fruits frais de production locale
destinée à l’exploitation et à la vente de produits frais d’importation et de
production locale (arrêté n° 108 du 5 juin 1954 et arrêté 609 du 28 août 1954).

Ces textes n’appellent pas d’observations particulières. Il


convient néanmoins de rappeler que dans l’ensemble ils sont peu connus et
nécessitent une mise à jour pour les conformer aux textes internationaux.

Il paraît particulièrement important de les actualiser et de


diffuser largement auprès des producteurs, les produits de traitement dont
l’utilisation est strictement prohibée dans la production, transformation et
commercialisation des fruits et légumes. Cela devient d’autant plus urgent
que les importateurs et la législation européenne sont de plus en plus
regardants sur ces aspects.

6.1.2.4. Le cadre réglementaire européen de la production


et de la commercialisation des fruits et légumes.

En janvier 2005 entrera en vigueur et dans l’ensemble des


pays de l’Union Européenne des dispositions réglementant l’utilisation des
pesticides dans la production horticole et fruitière. Ces nouvelles dispositions
imposent des Limites Maximales des Résidus (LMR) de pesticides dans les
produits horticoles.

L’entrée en vigueur de ces dispositions rendrait impossible


toute exportation Burkinabé vers l’Union Européenne si des dispositions
conséquentes ne sont pas prises.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Pour éviter ces conséquences, l’Union Européenne a mis en
place un programme « Initiative Pesticide » (P.I.P) dont l’objectif est d’aider
les producteurs européens et ACP à se conformer à ces nouvelles
dispositions. Ce programme intervient directement auprès du producteur
(entreprise) à coût partagé et l’aide à mettre en place un système de
traçablité de la production. Il est géré par le COLEACP. A ce jour, quatre (4)
entreprises Burkinabé ont bénéficié des appuis de ce programme et ont mis
en place un système de traçabilité et formé leurs producteurs aux bonnes
pratiques de production. Mais compte tenu de la faiblesse de ces
entreprises, il est plus que nécessaire d’inciter le maximum d’acteurs à
adhérer à ce programme pour pouvoir maintenir et relancer le niveau des
exportations les prochaines années. Le programme de relance pourrait
prendre cet aspect en compte. Une large diffusion de ces nouvelles
dispositions européennes doit être effectuée à tous les niveaux et auprès de
tous les acteurs.

6.2. Le cadre institutionnel de la filière

Malgré le retrait de l’Etat de la production, le cadre institutionnel de la


filière reste caractérisé par un nombre élevé de structures publiques ou
privées intervenant directement ou indirectement dans la production,
l’organisation ou la commercialisation.

6.2.1. Les institutions publiques intervenant dans la filière

De nombreux départements ministériels sont chargés de


mission de service public touchant directement ou indirectement la filière
fruits et légumes :

- Ministère des Finances et du Budget ;


- Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources
Halieutiques ;
- Ministère des Infrastructures, du Transport, et de l’Habitat .
- Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de
l’Artisanat ;
- Ministère de la santé ;
- Ministère des Enseignements Secondaires, Supérieurs et de la
Recherche Scientifique.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Chacun de ces départements ministériels intervient par les
services techniques dans l’organisation, le contrôle, l’appui à la production,
la transformation et la commercialisation. Ils seront amenés à jouer des rôles
déterminants et prioritaires dans la mise en œuvre du plan de promotion.

Ces différents départements ont tenté de mettre en place de


structures mixtes de promotion de la filière après le retrait de l’Etat de la
production. Les résultats atteints ont été mitigés. Les attributions, la
composition et le mode de fonctionnement étaient contraires à de
nombreux textes en vigueur au contexte de libéralisation généralisée et du
retrait de l’Etat.

6.2.2. Le Comité National de Promotion de la filière fruits


et légumes (CNPFL)

Après la désuétude du Comité National du fret aérien, créé par


arrêté N° 23/M/MET/PAC/TA du 2 juillet 1983 et la caducité du cahier des
charges applicable à la profession d’exportateur des fruits et légumes par
voie aérienne, créé par arrêté 94-168/MICM/TRANS/AGRI/MA du 14
décembre 1994, il a été institué un Comité National de Promotion des
exportations de fruits et légumes dont la mise en place n’a pas été achevée.
De toute évidence, les attributions de ce Comité étaient incompatibles avec
un contexte de libéralisation du commerce, il ne pouvait être accepté par
les acteurs. Ce cadre institutionnel est aujourd’hui remplacé par le Cadre
National de Concertation des fruits et légumes composé plus, de structures
de second degré, que d’acteurs directs (Fédération des industries
agroalimentaires, Association des Professionnels de l’Irrigation Privée et des
Activités Connexes APIPAC, etc.).
Il est fort à craindre que ces structures appelées à jouer les premiers rôles
dans la concertation ne soient pas très suivies ; les domaines respectifs
d’intervention de ces structures (très vastes) pourraient constituer un gêne
sérieux pour leur efficacité.
A côté des structures coopératives et des associations, d’autres acteurs se
sont organisés en groupement d’intérêt économique.

6.2.3. Les institutions privées

La filière fruits et légumes connaît aujourd’hui comme tout


secteur de l’agriculture un nombre élevé d’organisations privées créées à
l’initiative soit des acteurs, soit même de l’Etat.

L’émergence de ces nombreuses organisations est facilitée par


un environnement juridique favorable. Les lois burkinabé offrent en effet aux
personnes physiques et morales différents cadres organisationnels.

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Quatre (4) cadres organisationnels existent donc aujourd’hui où se retrouvent
la plupart des acteurs et leurs organisations. Il s’agit :

- des coopératives et groupements,


- des associations,
- du Groupement d’Intérêt Economique (G.I.E),
- des sociétés commerciales.

6.2.3.1. Les coopératives et les groupements villageois

C’est en 1947 (Loi N° 47/1775 du 10/9/47) que les


premières coopératives ont vu le jour au Burkina Faso. La première loi post
indépendance en la matière a été adoptée en 1973 (Loi N° 1/73/AN du
09/Mai 1993).

En 1983, une nouvelle loi fut adoptée pour tenir compte


du contexte national. Aujourd’hui, les coopératives et groupements sont régis
par la loi N° 014/99/AN du 15 avril 1999. Plus de 15 680 groupements et
coopératives tout secteur confondu ont été recensés en 1996. Cependant, il
a été donné de constater au cours de cette mission que la plupart des
coopératives n’ont pas adapté leurs statuts et organisations aux dispositions
de la loi 014/99/AN.

Sur le plan institutionnel, l’état des coopératives et groupements


est aujourd’hui caractérisé par :

- une non maîtrise des objectifs, du rôle des coopératives et du


fonctionnement ;

- un manque de transparence dans le fonctionnement et la gestion ;

- une confusion avec les associations à but non lucratif.

Certains acteurs, coopératives et unions sont également


membres d’associations à but non lucratif. A ce niveau, l’Association des
Professionnels de l’Irrigation Privée et des Activités Connexes (APIPAC)
regroupe aujourd’hui des coopératives, des groupements villageois, des
Groupements d’Intérêt Economique de soudeurs, d’exportateurs, de
producteurs, de commerçants, etc. Cette situation est très défavorable à la
maîtrise des statuts, à l’efficacité de fonctionnement des différentes
organisations.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
6.2.3.2. Les structures associatives

La vie associative est régie au Burkina Faso par la loi N°


10/92/ADP. Au sens de cette loi, « l’association est un groupe de personnes
morales ou physiques à vocation permanente et à but non lucratif dans les
domaines culturel, sportif, social, professionnel ou socio-économique ».

Les associations se constituent sans capital. Deux ou trois


grandes organisations d’exportateurs de fruits et légumes ont adopté cette
forme de regroupement.

Le corollaire malheureux c’est que les associations ont


développé la politique de la main tendue en lieu et place des aptitudes
professionnelles. Ainsi, les subventions et autres aides sont allées à
l’association et non directement dans les entreprises (cas du financement de
la CFD à APEFELB).

La non maîtrise du fonctionnement des associations et


l’émergence de certaines fortes personnalités sont ici encore à l’origine des
déviations et du manque d’efficience de ces structures.

A côté des coopératives et des associations, certains


acteurs sont organisés en groupement d’intérêt économique (GIE).

6.2.3.3. Les Groupements d’intérêt Economique

Les Groupements d’Intérêt Economique (GIE) ont été


introduit au Burkina Faso dans les années 1980 sous les régimes d’exception
et en vue de promouvoir certains secteurs d’activités.
Ces structures sont aujourd’hui régies par l’acte uniforme du 17 avril relatif au
droit des sociétés commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique.

Le GIE est une structure auxiliaire comme la coopérative. Il


n’a pas d’activités personnelles et n’a pas pour objectif de faire du profit. Il
est un outil de développement des activités des membres.

Ce cadre organisationnel a été adopté par le cercle des


Sécheurs et certains sécheurs. Mais comme pour les coopératives, les GIE
fonctionnels n’ont pas adapté leurs statuts aux nouvelles règles. Le
fonctionnement s’en ressent.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Sur le plan juridique, la filière fruits et légumes souffre
d’une insuffisance d’information. La plupart des entreprises n’ont pas su
adapter les formes et statuts aux textes en vigueur, ce qui prive les unes des
nombreux avantages concédés et les autres d’une certaine efficacité dans
le fonctionnement. Cette situation peut et doit être corrigée dans le cadre
d’une assistance à la relance ou d’un renforcement des capacités
entreprenariales.

Sur le plan institutionnel, la filière connaît une prolifération


d’organisations mues plus par la recherche de l’assistanat et la politique de
la main tendue que par des objectifs professionnels clairs. D’où les
nombreuses adhésions et appartenances multiples.

De l’Etat et des partenaires au développement, il existe à


un certain niveau une ambiguïté dans le comportement à adopter face à la
filière. En effet, après le désengagement, qui ne signifie pas abandon. Les
interventions de l’Etat sont encore empreintes de dirigisme (cahier de
charges, Comité National de Promotion des exportations, transfert trop
rapide de certaines fonctions de types régaliennes à des associations,
doublant ainsi des structures opérationnelles publiques existantes et enfin
création de nouvelles sociétés mixtes.

L’intervention des partenaires au développement a


souvent et malheureusement porté sur le renforcement des capacités des
structures organisationnelles et non des entreprises ou du producteur, or le
devenir de la filière ne dépend pas seulement du nombre et de la
performance des organisations, mais d’abord de la santé financière, de la
capacité technique des entreprises et des producteurs. Cela explique les
résultats mitigés des importants efforts financiers consentis par les partenaires
au développement et l’Etat à la filière.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
7 - LES CONCLUSIONS ET LES RECOMMANDATIONS
DU DIAGNOSTIC

Le diagnostic a permis de dégager un certain nombre d’indicateurs


jusqu’alors indisponibles qui attestent une certaine évolution positive de la
filière, malgré les nombreuses contraintes persistantes.

Ainsi, le nombre de producteurs dans la filière est passé de 70 000 à


plus de 96 000 entre 1996 et 2001, tandis qu’on estime à 400 000 les emplois
créés par la filière dont 100 000 au profit des femmes. Les superficies
exploitées ont augmenté de 8 4211 hectares à 90 395 hectares pendant la
même période, soit une augmentation de +7 %.

Les rendements ont connu une augmentation de +24% pour la


production maraîchère en passant de 17 tonnes à 21 tonnes à l’hectare.
Les exportations régionales connaissent une progression importante de 100 %
notamment sur le Niger.

Malgré ces indicateurs positifs, les performances de la filière restent faibles


au regard des énormes potentialités (près de 225 000 hectares irrigables) du
savoir faire des hommes et du marché européen dont la demande est en forte
croissance (86 % entre 1996 et 2002) pour la mangue, 103% pendant la même
période pour le haricot vert et 203 % pour la papaye.

Les faibles performances trouvent leurs origines dans des «familles» de


problèmes identifiés ci-dessous :

- l’insuffisance qualitative et quantitative de la production ;

- l’absence d’une stratégie de commercialisation ;

- l’absence d’outil ou de politique de financement de la filière ;

- la faiblesse et l’insuffisance des moyens logistiques ;

- l’indisponibilité des sites de production spécifiques et susceptibles


d’encourager des investissements à long terme ;

- la méconnaissance et la non exploitation des avantages du cadre


juridique ;

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- l’absence d’un cadre organisationnel spécifique fort et la faiblesse des
organisations existantes ;

- l’insuffisance de l’encadrement technique.

Au regard de ces différents aspects (forces et faiblesses) et de


l’objectif du plan d’action qui est la reconquête du marché, le développement
du marché intérieur et sous régional, la création d’emplois, la lutte contre la
pauvreté, l’amélioration de la balance de paiement, l’étude a identifié sept (7)
grands axes d’intervention pour la promotion de la filière

Chacun des axes permet de résoudre des problèmes spécifiques


identifiés par le diagnostic et contribue à atteindre l’objectif global.

Ainsi, les axes d’interventions suivants ont été retenus par le consultant :

1°) La définition et la mise en œuvre d’une stratégie de conquête


et de maintien sur les marchés ;

2°) L’intensification et l’adaptation de la production au marché ;

3°) La valorisation de la production par la transformation ;

4°) La sécurisation et la pérennisation foncière et juridique des


exploitations et investissements dans la filière ;

5°) La maîtrise de la chaîne logistique d’appui ;

6°) Le renforcement des capacités des acteurs et de


leurs organisations ;

7°) La mise en place d’une politique et des outils de financement


appropriés.

Pour la mise en œuvre des interventions sur ces grands axes, le


consultant préconise un projet de cinq (5) ans articulé autour de deux
composantes :

1°) Une composante d’actions transversales prioritaires


2°) Une composante d’actions spécifiques sectorielles

La composante institutionnelle devrait permettre d’initier et d’exécuter


les actions transversales destinées à résoudre des problèmes communs à
toutes les spéculations et acteurs (foncier, logistique, marché, juridique,
renforcement des capacités, etc.).
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
La composante sectorielle portera par contre sur la promotion directe
des spéculations porteuses identifiées à travers l’analyse de la demande.
Chaque spéculation fera l’objet d’un projet.

Pour une première phase, les produits suivants ont été retenus en
fonction du marché :

Tableau 66 : Récapitulatif des spéculations proposées par l’étude


pour l’intervention sectorielle de relance

Légumes Fruits

Marché intérieur Exportation Marché intérieur Exportation


et régional et régional

Pomme de terre, Tomate cerise, Mangue, Mangue,


Tomate, Haricot vert Agrumes ((lime verte, Lime verte
Oignon, Piment antillais, tangelo, etc.
Poivron Pois gourmand, Banane
(mangetout)

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DEUXIEME PARTIE : LES GRANDS AXES DE PROMOTION
DE LA FILIERE

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
2.1. LES GRANDS AXES DE PROMOTION DE LA FILIERE

Le diagnostic a permis de mettre en relief les contraintes de la filière à


différents niveaux. Ces contraintes peuvent être regroupées selon les niveaux
où elles se manifestent. On arrive ainsi à créer de grandes familles de
contraintes qui donnent les principales directions et niveaux d’intervention
pour la promotion de la filière. Ils sont les grands axes d’intervention
prioritaires de promotion de la filière. Donc les grands axes du plan de
promotion sont déduits des contraintes de la production, du marché, de
l’environnement juridique et institutionnel d’une part, et des attentes des
autorités et des acteurs, d’autre part. Sept (7) grands axes d’intervention
pour la promotion de la filière des fruits et légumes ont été ainsi identifiés et
portent sur les aspects suivants :

1°) La définition et la mise en œuvre d’une stratégie de conquête


et de maintien sur les marchés ;

2°) L’intensification et l’adaptation de la production au marché ;

3°) La valorisation de la production par la transformation ;

4°) La sécurisation et la pérennisation foncière et juridique des


exploitations et investissements dans la filière ;

5°) La maîtrise de la chaîne logistique d’appui ;

6°)Le renforcement des capacités des acteurs et de


leurs organisations ;

7°) La mise en place d’une politique et des outils de financement


appropriés.

Pour l’ensemble , les grands axes dégagés par le diagnostic rejoignent


et prennent en compte les orientations stratégiques de l’Etat pour le
développement de l’agriculture et les objectifs de la politique agricole de
l’UEMOA dont les actions prioritaires sont les suivantes :

! Favoriser le développement de l’économie de marché en milieu rural ;


! Moderniser les exploitations ;
! Favoriser la professionnalisation des différents acteurs et renforcer leurs
rôles ;
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! Assurer la gestion durable des ressources naturelles ;
! Améliorer sensiblement le statut économique de la femme rurale ;
! Recentrer le rôle de l’Etat et favoriser l’initiative privée ;
! Réduire la pauvreté en milieu rural.

Ces axes sont ceux sur lesquels on retrouve les grandes familles de
contraintes. L’intervention sur chacun de ces axes aura pour objectifs de
lever l’ensemble des contraintes rencontrées ou de créer les conditions
positives nécessaires à la promotion de la filière. A chaque niveau, les
objectifs d’intervention sont précisés, ainsi que les actions à mener pour les
atteindre.

2.1.1. La définition et la mise en œuvre d’une stratégie


de conquête et de maintien sur les marchés

Tout le monde est unanime que la relance de la filière


fruits et légumes ne peut se réaliser sans l’assurance d’un marché sûr et
fiable. Or la filière n’a jamais été dotée de stratégie commerciale. Aussi la
définition et la mise en œuvre d’une stratégie de conquête et de maintien
sur le marché constitue un axe stratégique.

Les objectifs seront les suivants :

! reconquérir le marché européen,


! développer le marché national et sous régional,
! augmenter les recettes en devises,
! soutenir la production.

* Les actions à mener dans ce sens consisteront à :

! créer les centres régionaux de gros ;

! mettre en place une structure d’appui à la


commercialisation pour l’information sur le marché
et le suivi des expéditions ;

! équiper les laboratoires agréés pour les


certifications et les normalisations ;

! renforcer les capacités ;

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! prospecter et diversifier les marchés ;

! améliorer la présentation des produits ;

! promouvoir l’origine Burkina ;

! Former à la connaissance et la maîtrise de la


négociation et de la contractualisation.

2.1.2. L’intensification et l’adaptation de la production


au marché

Le diagnostic a permis de constater que pour beaucoup


de produits l’offre fluctuait fortement pendant certaines périodes et que les
exportations ont fortement baissé pour d’autres.

L’augmentation quantitative et qualitative de la


production est donc nécessaire pour :

! Satisfaire la demande intérieure et extérieure ;


! Adapter les produits et la production aux exigences du
marché ;
! Améliorer les revenus des producteurs et autres acteurs
de la filière ;
! Améliorer la contribution de la filière au PIB ;
! Augmenter les emplois dans la filière.

* Les actions à mener :

! Améliorer les conditions d’accès aux facteurs de


production (semences, engrais en qualité et en qualité,
etc.) particulièrement au profit des femmes et des jeunes ;

! Améliorer les équipements de transformation au profit des


femmes ;

! Intensifier la production de paquets technologiques


par spéculation (diffusion) ;

! Diversifier la production ;

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! Renforcer les surveillances phytosanitaires et les capacités
d’intervention ;

2.1.3. La valorisation de la production par la transformation

Le diagnostic a montré qu’à ce jour seule une faible quantité


de produits est transformée sur place et que l’activité de transformation se
limite essentiellement au séchage artisanal. L’insuffisance d’investissement de
savoir-faire et la méconnaissance du marché des produits transformés est à
l’origine de cette défaillance.

Les objectifs de l’intervention sur cet axe :

! Limiter les pertes post-récolte ;

! Augmenter et pérenniser le nombre d’emplois dans la


transformation ;

! Augmenter la valeur ajoutée des différents produits.

* Les actions à mener :

! Identifier et vulgariser les technologies appropriées


pour une diversification de la transformation ;

! Renforcer les capacités et les performances des unités


existantes ;

! Adapter les technologies de conditionnement ;

! Identifier et développer le marché des produits


transformés.

2.1.4. La sécurisation et la pérennisation foncière et


juridique des exploitations et investissements
dans la filière.

La prévalence du droit des premiers occupants (droit


coutumier) sur les dispositions de la loi portant réorganisation agraire et
foncière tient le producteur à la merci des « propriétaires fonciers»
coutumiers, qui peuvent à tout moment décider de l’expulsion de qui ils
veulent des sites.

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Par ailleurs, l’exploitation des mêmes sites en production
céréalière rend impossible la prolongation des périodes de production, et
des aménagements privés durables.

Enfin l’exiguïté des parcelles s’est révélée être une


contrainte pour des offres qualitatives et quantitatives en réponse au
marché. Elle empêche les producteurs :

! D’être sur le marché au bon moment avec le bon


produit ;

! De garantir une masse critique au marché ;

! De répondre en quantité, qualité et en temps aux


attentes des clients grossistes.

Les objectifs à ce niveau seront les suivants :

! Donner aux acteurs de répondre quantitativement


et qualitativement aux exigences du marché ;

! Favoriser les investissements privés dans la filière en


assurant la sécurité foncière et juridique ;

! Faciliter l’accès au crédit ;

! Promouvoir le professionnalisme ;

! Favoriser l’implication des femmes et des jeunes


au niveau de la production.

* Les actions à mener sur cet axe sont les suivantes :

! Créer des sites maraîchers et fruitiers (après études des


sols et des capacités des plans d’eaux) pour :

- rallonger les périodes de production ;

- sécuriser les producteurs par l’attribution des titres


fonciers ;

- encourager les investissements durables ;

- faciliter l’approvisionnement et l’encadrement ;

- développer le professionnalisme.
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! Sécuriser les investissements sur le terrain du domaine
public :

- par l’attribution des permis d’exploiter ;

- pour encourager les investissements ;

- pour permettre aux investisseurs de valoriser les


réalisations pour s’autofinancer.

2.1.5. La maîtrise de la chaîne logistique d’appui

Si sur le plan logistique, la situation est en voie


d’amélioration, cela ne met pas le pays encore dans les meilleures
conditions de concurrence. D’importants efforts restent à fournir.

L’intervention sur cet axe viserait les objectifs suivants :

! Assurer une bonne présence des produits sur le marché


intérieur ;

! Mieux conserver les produits ;

! Limiter la dépendance des exportations par rapport à


quelques compagnies ;

! Renforcer les capacités nationales de respect des


engagements en la matière.

* Les actions à mener sur cet axe sont les suivantes :

! Améliorer les infrastructures routières (de nombreuses


actions sont en cours) ;

! Poursuivre la mise en place de la chaîne de froid (elle


sera opérationnelle en 2004) ;

! Mettre en place un système de normalisation et


d’agréage ;

! Diversifier les dessertes et les destinations aériennes et


maritimes ;

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! Maîtriser les techniques de conditionnement, de
palettisation et de planification des exportations en
rapport avec les contrats.

2.1.6. Le renforcement des capacités des acteurs


et de leurs organisations

La faiblesse des capacités techniques et professionnelles


des acteurs et de leurs organisations a été mise en exergue à différents
niveaux de la filière (production, conditionnement, négociation et
contractualisation, etc.).
Il n’y aurait pas de promotion efficiente sans atténuation de ces faiblesses ou
sans actions rigoureuses de renforcement de capacités.

Les objectifs :

! Accroître la capacité de gestion de leurs affaires et de


leur environnement par les acteurs ;

! Faire des organisations professionnelles des vrais


moteurs et responsable du développement de la
filière.

* Les actions à mener se situent à différents niveaux :

1°) Renforcer les capacités techniques de production et


de gestion des exploitations et des organisations ;

2°) Renforcer la capacité pour une meilleure maîtrise


de l’environnement juridique ;

3°) Renforcer les capacités d’intervention de certaines


structures d’appui (Recherche, FASONORM,
organisations professionnelles des producteurs et des
exportateurs pour la maîtrise et l’appropriation
de certaines opérations.) ;

4°) Améliorer la représentativité des femmes et de jeunes


au sein des structures de la filière afin qu’ils puissent
défendre leurs intérêts spécifiques.

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2.1.7. La mise en place d’une politique et des outils
de financement appropriés

Toutes les études menées sur la filière et le diagnostic sont


unanimes sur le fait que la faiblesse des capacités financières des
producteurs et exportateurs est l’un des principaux facteur
handicapant depuis quelques années.

Pour des raisons diverses imputables ou non, les acteurs


de la filière ont perdu la confiance et le concours des structures de
financement et de leurs partenaires. Cette contrainte financière est
aujourd’hui à l’origine de la cessation d’activités de la majorité des
structures qui existaient encore il y a cinq ans.

La dizaine de sociétés qui interviennent aujourd’hui dans


la filière ont pour la majorité moins de trois ans et travaillent
pratiquement sur fonds propres ou sur des préfinancements limités.

N’ayant aucune autonomie, ces structures ne peuvent se


déployer, ou avoir des projections d’investissement et de production à
moyen et long terme. Il faut donc rétablir la confiance avec les
banques par rapport à la filière pour qu’elle puisse bénéficier des
différents concours.

Les objectifs :
! Réduire la dépendance des acteurs vis-à-vis du
financement lié aux acheteurs ;

! Doter la filière d’une politique de financement


viable et opérationnelle avec des outils appropriés.

* Les actions à mener à ce niveau seraient les suivantes :

! Promouvoir pour les producteurs exportateurs et


transformateurs des mécanismes de financement
long terme dans le cadre du redéploiement des
exportations et de la relance des exportations ;

! Promouvoir les investissements directs des


importateurs étrangers en co-entreprise (à l’image du
Sénégal, du Maroc ou du Kenya) ;

! Auditer et assainir la situation financière des


entreprises pour rétablir la confiance ;

! Développer les assurances à l’exportation.

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2.2. LA MISE EN ŒUVRE DES GRANDS AXES

Conformément aux TDR, il est prévu d’élaborer en atelier un plan


d’action à partir des grands axes de la relance.

Dans ce sens et à partir des éléments du diagnostic on se rend compte


que certaines interventions ou actions nécessaires relèvent de la
responsabilité de l’Etat, tandis que d’autres sont de celle des acteurs, ou
encore, qu’il y a des actions qui intéressent tous les producteurs et tous les
acteurs de la filière alors que d’autres sont spécifiques.

Dès lors, il peut être envisagé de bâtir le plan d’action autour des
actions transversales, prioritaires et des programmes spécifiques pour la
relance ou la promotion de certaines spéculations. Cette articulation
permettrait d’être précis et concret.

2.2.1. Les actions transversales prioritaires

Elles portent sur la résolution des problèmes qui relèvent de la


compétence et de l’autorité de l’Etat. Elle permettra de mettre en
œuvre des actions de types transversales qui résolvent plusieurs
problèmes communs à tous les acteurs de la filière (producteurs,
femmes, hommes, jeunes, exportateurs, distributeurs nationaux,
transformateurs) et à toutes les spéculations (fruits et légumes).
La composante transversale résoudra les problèmes d’ordre
institutionnel, législatif et réglementaire et la question des
infrastructures.

Cette composante portera essentiellement sur les questions


foncières, l’intensification de la production, la politique de
financement et de commercialisation, la logistique, l’organisation et le
renforcement des capacités.

La mise en œuvre de ces actions transversales est aujourd’hui


prioritaire pour toute perspective de promotion en générale et de
relance des exportations en particulier. Mais elle doit être
accompagnée d’actions spécifiques de promotion sectorielle de
certaines spéculations.

________________________________________________________________________ 132
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2.2.2 Les actions spécifiques sectorielles

L’amélioration de l’environnement institutionnel, logistique


financier, etc. ne suffit pas à elle seule pour créer la dynamique
de relance recherchée. C’est pour cela qu’il est préconisé des
actions sectorielles spécifiques pour des spéculations ciblées.

Les actions sectorielles ont pour objectif de centrer des


interventions sur le marché par un soutien direct à certaines
spéculations. Cette composante va permettre de développer le
marché national et sous régional et de reconquérir le marché
européen, et éventuellement celui des pays du Proche et
Moyen Orient.

Par souci d’efficacité et d’efficience, il est fortement


recommandé de renforcer la position de certains produits
phares dont les marchés sont en pleine expansion, tant au
niveau national qu’international. Le tableau 67 suivant
récapitule les produits retenus par l’étude pour les interventions
sectorielle de la relance.

Tableau 67 : Récapitulatif des spéculations proposées par l’étude


pour l’intervention sectorielle de relance

Légumes Fruits

Marché intérieur Exportation Marché intérieur Exportation


et régional et régional

Pomme de terre, Tomate cerise, Mangue, Mangue,


Tomate, Haricot vert Agrumes ((lime verte, Lime verte
Oignon, Piment antillais, tangelo, etc.
Poivron Pois gourmand, Banane
(mangetout)

Dans une première phase, le plan d’action devrait dans sa composante


sectorielle se concentrer sur quelques produits pour la reconquête de la part
de marché perdue ou accessible. Une période de cinq ans semble
nécessaire pour apprécier la durabilité des acquis.

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ANNEXES

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ANNEXE 1

TERMES DE REFERENCE

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ANNEXE 2

LISTE ET ADRESSES DES REVENDEURS DE SEMENCES, D’ENGRAIS


ET DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES

NOMS ADRESSES
KING AGRO BP 4557 Ouagadougou 01 - Tél. 33 72 05
DPV/Mini Agriculture Direction des Productions Végétales BP 7010 Ouagadougou
SOFITEX (siège Bobo) BP 147 Bobo-Dioulasso – Tél. 97 18 87/97 46 48
NANKOSEM BP 6502 Ouagadougou – Tél. 31 36 72
UCOBAM 01 BP 277 Ouagadougou
DIMA Ministère de l’Agriculture - Ouagadougou
AFRIQUE PHYTO Bobo-Dioulasso – Tél. 97 08 86
SOPAGRI 08 BP 11023 Ouagadougou – Tél. 31 08 98 – Fax : 31 60 85
AGRIDIS 01 BP 3161 Bobo-Dioulasso

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ANNEXE 3
TRANSFORMATION DES FRUITS ET LEGUMES
Liste des groupements et associations encadrés par le service SAPE

N° Nom Localisation Type Type Expérien Genre GIE


de l’organisation d’organisation d’activité ce
1 Badema Bobo-Dioulasso Privée Séchage Féminin NAFFA
2 Rose Eclat Ouagadougou Privée Séchage 2000 Féminin NAFFA
3 Croix bleue Ouagadougou Association Séchage 1999 Mixte NAFFA
4 Djigui Espoir Ouagadougou Association Séchage 2000 Féminin Individuel
5 Station Maya Bobo-Dioulasso Privée Séchage 1989 Masculin CDS
6 UCAB Bobo-Dioulasso Privée Séchage 1993 Masculin Usagers
CDS
7 AVOH Bobo-Dioulasso Association Séchage 1999 Féminin Usager
CDS
8 ABELMA Bobo-Dioulasso Privée Séchage 1999 Féminin NAFFA

9 Dogori Bobo-Dioulasso Association Séchage 1992 Féminin CDS

10 Koalba Toussiana Privée Séchage 1992 Féminin CDS

11 Tensia Toussiana Association Séchage 1994 Féminin CDS


12 Bassoma fruits et Toussiana Privée Séchage 1995 Masculin Usagers
légumes CDS
13 GSBE- Bérégadougou Groupement Séchage 1988 Mixte CDS
Bérégadougou
14 COOPAKE Orodara Coopérative Séchage 1998 Masculin CDS
Usagers
CDS
15 Guampi Toussiana Privée Séchage Féminin NAFFA

16 Sonny Séchage Ouaga Privée Séchage Féminin NAFFA

17 Albio Ouaga Privée Séchage Féminin NAFFA

18 Eben-Ezer Orodara Privée Séchage 1999 Masculin CDS


19 Bayirga de Boura/Léo Association Séchage 1999 Féminin Usagers
Boura NAFFA
20 UGF/CDN-Réo Réo Association Séchage 1997 Féminin NAFFA
Beurre,
Savon,
Pommade
21 Basnéré Ouahigouya Association Séchage 1990 Féminin CDS
22 Spmt Toussiana Association 1996 Masculin CDS

Source : Centre Ecologique Albert Sweitzer (CEAS BF 2003)

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ANNEXE 4

Tableau récapitulatif des importations de fruits et légumes


sur les six (6) dernières années

IMPORTATIONS 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1000 fcfa cfca/kilo
LEGUMES
701 Pommes de terre dont 237 253 385 509 499 476 156 290
France - semence 111 90 91 129 210 179 135 134 511
Benelux 12 8 8
Mali 36 5 1 2 14 2
Niger 38 59 6 2 17 4
Cote d'Ivoire - consommation 38 70 245 365 241 282 17 124 31
Pays indéterminés 33 5
Ghana 27 4 30
702 Tomates dont 35 13 84 128 333 270 163 439 15
Ghana 35 5 84 126 333 260 159 437
Italie 0 8 0 0 0 5 0 0
703 Oignons dont 1102 2007 2018 1856 2449 386 1279 1231 67931 55
Niger 1085 2001 1259 1172
704 Choux 0 0 2 27 12 14 19 16
705 Laitues 0 2 0 0 0 2 0 6
706 Carottes 10 0 8 4 0 0 0 0
708 Légumes à cosse, écorcés 0 0 0 4 3 2 10 11
à l'état frais
709 Autres 0 1 26 15 1 10 7 3
710 Légume non cuit 35 27 4 2 97 982 2 26
711 Légume conservé 0 0 7 2 11 5 5 34
712 Légumes secs 2 0 2 12 2 3 8 2
713 Légumes cosses, 1099 2271 2796 2100 3431 2611 3158 3750
écossés à l'état sec, dont
Etats-Unis 1014 1752 2714 1117 2935 2525 3004 3676 1066012 284
Danemark 0 251 0 864 0 0 0 0
Italie 0 7 0 0 402 16 0 0
Pays Bas 0 0 0 0 30 0 0 18
Mali 48 240 0 0 0 0 0 0
Cote d'Ivoire 2 0 0 0 55 0 0 0
Niger 0 18 57 46 0 11 20 28
Inde 0 0 0 0 0 0 99 0
Togo 0 0 0 0 0 0 0 15
714 Manioc 2 31 41 25 39 222 54 71

FRUITS
801 Noix de cajou fraîche 1467 1870 1769 2091 1283 1430 2104 2421 23
802 Fruits à coques (noix de cola) 8962 11267 11568 15998 13756 8925 9291 10325 4111733 399
dont Cote d'Ivoire 8846 11161 11120 15842 8765 10223
803 Bananes 254 342 835 2199 2727 3774 2381 3426 31

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804 Dattes, mangues, avocats 50 57 131 299 418 324 597 870 66
Algérie 5 2 1 2 12 47
Mali 10 5 9 29 57 56 113 93
Niger 1 22 66 98 34 70 30 126
Cote d'Ivoire 5 11 6 24 10 24 27 19
Ghana 4 17 44 142 298 103 398 573
Nigéria 0 0 2 0 0 59 0 0
Liban 22 0 0 0 0 0 0 0
Indes 0 0 0 0 0 0 26 0
Arabie Saoudite 0 0 0 0 14 0 0 0
République de Chine 0 0 0 0 0 0 4 11

805 Agrumes 8 3 8 7 166 224 521 363 20


Cote d'Ivoire 8 0 5 3 2 2 2
Ghana 0 3 2 3 156 224 515 360
Zambie 0 0 0 0 0 0 2 0
Nigéria 0 0 0 0 8 0 0
806 Raisins 4 2 5 6 3 4 3 6
807 Melons, papaye 20 0 0 0 2 0 0 0
808 Pommes, poires, coings 9 32 69 323 99 71 31 57
809 Abricots, cerises, pèches 0 0 0 1 0 1 0 0
810 Autres fruits 4 7 10 31 13 12 12 25
811 Fruits cuits 1 0 16 2 0 3 0 0
813 Fruits séchés 4 18 9 21 6 47 45 6

Source : Données douanières/INSD Burkina

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ANNEXE 5

Tableau récapitulatif des exportations de fruits et légumes


sur les six (6) dernières années

EXPORTATIONS 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1000 fcfa cfca/k°
LEGUMES
701 Pommes de terre dont 71 122 24 117 57 87 0 0
702 Tomates dont 1193 369 588 254 11 372 2011 1197 67957 57
Cote d'Ivoire 1 0 28 72 11 71 109 136
Ghana 32 0 0 0 0 8 1659 990
Togo 1158 342 556 168 0 58 224 71
703 Oignons dont 679 403 436 181 436 89 1311 499
Cote d’Ivoire 231 304 239 181 284 74 1296 499 15175 30
Ghana 408 29 169 0 0 13 0 0
Togo 28 60 28 0 6 0 12 0
Gabon 6 0 1 0 0 0 0 0
Espagne 0 0 0 0 128 0 0 0
Congo 0 0 0 0 17 0 0 0
704 Choux dont 0 8 7 113 28 30 338 197 2845 14
Cote d'Ivoire 0 8 7 113 28 30 338 197
706 Carottes 0 6 80 59 0 0 0 0
707 Concombre 10 0 0 0 0 0 0 0
708 Légumes à cosse, 4044 3821 4585 6660 7803 2078 2395 4578 409965 89
écossés
ou non à l'état frais dont
France 3809 3749 4584 6653 7794 1837 2379 4493
709 Autres 25 27 81 608 270 228 164 546
710 Légume non cuit 113 49 24 540 36 0 69 55
711 Légume conservé 13 10 0 0 42 0 120 0
712 Légumes secs 17 10 31 24 39 65 411 70
713 Légumes cosses, écossés 7486 3072 3436 5738 6408 5459 8422 5526 283515 51
à l'état sec, dont
Cote d'Ivoire 3164 1817 2790 5126 5614 4270 8382 5220
714 Manioc 96 80 67 24 432 0 145 163

FRUITS
801 Noix de coco, de cajou 1169 1576 4429 315 3090 3286 2521 2263 529333 234
dont
Cote d'Ivoire 175 16 1302 0 1347 1139 988 1480
Inde 664 64 1051 0 100 0 112 245
Singapour 0 157 1950 315 876 1799 0 0
Hong Kong 0 0 0 0 0 0 1008 504

802 Fruits à coques dont 562 412 175 1549 1454 2780 694 1796 88295 49

________________________________________________________________________ 147
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
France 0 0 0 14 0 0 2 0
Danemark 0 0 0 0 1000 1160 200 0
Suisse 0 0 0 0 0 0 0 0
Cote d’Ivoire 562 210 34 165 24 0 133 1345
Togo 0 169 0 400 186 1600 0 0
Niger 0 32 0 0 0 0 0 0
Ghana 0 1 140 619 240 20 0 240
Ile Maurice 0 0 0 0 0 0 360 0
Singapour 0 0 0 350 0 0 0 211
803 Bananes 0 0 0 11 3 247 132 35
804 Ananas, avocats, 1908 1905 2518 1208 6150 5994 3530 5809 408870 70
mangues
France 442 819 168 198 279 167 50 315 60081 191
Belgique et Luxembourg 39 12 4 3 3 4 5 12
Pays Bas 28 1 2 13 9 40 59 52
Allemagne 26 51 114 55 23 98 104 59
Niger 1196 975 1131 832 5774 5557 2695 4813 39948 8
Cote d'Ivoire 152 25 1064 68 10 46 522 455 7479 16

805 Agrumes 205 11 87 53 50 171 5 16


806 Raisins 0 0 0 0 0 0 0 0
807 Melons 4 0 16 2 0 4 5 14
810 Autres fruits 0 0 11 2 0 10 0 5
812 Fruits conservés 0 0 0 0 1 0 0 0
813 Fruits séchés dont 76 79 416 118 2 275 98 606 123077 203
Tamarin 518 10181 19
Sénégal 94 402 6888
Cote d’Ivoire 3 116 3271
Mangues 88 112896 1283
Royaume Uni 24 110376 4584
Belgique 63 2520 40

Source : Données douanières/INSD Burkina

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 6

ATELIER DE VALIDATION AVEC LES ACTEURS


Etude et l’élaboration du plan de promotion de la filière fruits et légumes,
Vendredi 28 Novembre 2003 - Eau Vive - Ouagadougou

================
Liste de participants
================
N° Noms et prénoms Statut Structure
1 KINDA VIncent K & F SARL 08 BP 11064 Ouagadougou 08
Tél. 31 05 30
2 ARISTE CLAUDE UFMB 01 BP 1182 Bobo
3 SOBOGO Mahamoud UCOBAM 01 BP 277 Ouaga – Tél. 30 65 27
4 TRAORE Adama - Fruits marché de Bobo
5 TRAORE Mamadou SOCABE KURA BP 179 Banfora. Tél. 91 80 14
Email : assowouol@ yahoo.fr
6 OUEDRAOGO Paul COOPAKE BP 49 Orodara- Tél. 99 51 38
7 TOUGOUMA Charles CDS 04 BP 8344 Ouagadougou 04
8 TRAORE Madiara Véronique FASO DJIGUI 99 51 30 - Orodara
9 BARRO Diénébou Vendeuse fruits 99 51 30 - Orodara
10 SANGARE Nestorine Ambassade Pays Bas 30 61 35/24 03 05
11 COMPAORE Ami ECAF – Exportation de 01 BP 4014 Ouaga 01
fruits et légumes Tél. 25 37 06/33 06 82
12 DAO Salifou Fructifère du Faso Tél. 85 68 00
(Ex Faso Fruit)
13 NANEMA K Romaric PAF Tél. 84 67 65
14 Mme OUEDRAOGO Denise GE-PREST Tél. 21 52 51
15 FAHO Cyprien PROMEXPORT Tél. 62 29 01
16 GOUBA Amane CEAS Tél. 80 00 85/Koubri
17 OUEDRAOGO Salam Docteur ASPMY Ouahigouya 20 74 47
18 SAWADOGO Lassané ASPMY Ouahigouya 55 08 69
19 SANOU Madjélia Secrétaire/Marché de Tél. 83 82 93 - Bobo
légumes
20 KOUDAHOU Fogue CEAS-BF 01 BP 3306 Ouaga 01
Tél. : 34 30 08/26 08 95

________________________________________________________________________ 149
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
21 KONATE Kadiatou Fruits et légumes Cél. : 23 47 07
22 TRAORE Mariam Fruits et légumes Cél. 23 47 07
Kilimandjaro
13 ZEMBA Siméon K&F 08 BP 11064 Ouaga 01
Fax : 31 05 30
DJIGUEMDE Rodolphe Association des APROMUB – Tél. 85 40 41
Professionnels du
Mûrissement de la
Banane

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 7
ATELIER DE RESTITUTION – COMITE DE PILOTAGE
Vendredi 5 décembre 2003 - Ouagadougou
================
Liste de participants
================
N° Noms et prénoms Services Adresses
1 COMPAORE Félix AFD Ouaga 30 60 92
2 SANA Maurice ONAC 31 13 00/01
3 Gêke Appeldorn SP/CPSA Gappeldoorncpsa@cenatrin.bf
4 OUEDRAOGO Nabyouré SP/CPSA 31 84 61
5 SOMDA Marcel - 30 64 28
6 TONDE Marc DGIRH 30 66 99
7 ROUX Bruno SP/CPSA 31 47 73
8 KABORE Alain DGPV 32 46 54
9 ZISAOYI L. Matains DGFV/DGPV 31 02 06
10 OUERMI Zambedé DCAH/DGAH 32 42 43
11 YAMEOGO J. Christophe UC PNDSA II 31 78 20
12 KAGAMBEGA Justin DPM/ONAC 31 13 00/01
13 BAMBARA Marie Odile CBC 30 62 12
14 SOME Alexis CBC 30 62 12
15 SANHOUIDI Hamidou DGD 32 47 55 à 58
16 DIABRI Seydou DPPI 36 16 10
17 COMBARY S. Juste DGEP/MEDEV 32 44 73
18 AOUYA Laurent -
19 OUEDRAOGO -
20 KAMBIRE Jean Martin SP/CPSA
21 OUEDRAOGO Jean Marie CPF/INS 34 20 57
22 SAWADOGO Hamadé APIPAC 34 52 99
23 KONE Joachin APIPAC 82 31 72

________________________________________________________________________ 151
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 8

ATELIER DE VALIDATION – COMITE DE PILOTAGE


Deuxième rencontre - Lundi 22 décembre 2003

Etude et l’élaboration du plan de promotion de la filière fruits et légumes,


================
Liste de participants
================
N° Noms et prénoms Services Adresse/Tél.
1 WOUOBA K. Bernard ONAC/FASONORM Tél. 31 13 00/01
2 KAGAMBEGA K. Justin ONAC/DPM Tél. 31 13 00/01
3 SOME Alexis CBC 30 62 11
4 AOUYA A. Laurent STC-PDES/MEDEV 32 44 00
5 DIABRI Seydou DPPI/DGHA 36 16 10
6 COULIBALY Juste DGEP/MEDEV 32 44 73
7 FAHO Cyprien APEFEL-B/Promexport 62 29 01
8 KAMBIRE Jean Martin SP/CPSA 31 84 61/32 40 37
9 OUEDRAOGO Nabyouré SP/CPSA 31 84 61/32 40 37
10 OUEDRAOGO Kimsé DGIRH 30 66 99
11 TANKOANA Tabdi DEP/MCPEA 32 48 30/27 18 27
12 OUEDRAOGO Robert DPEV 31 01 06
13 ZIGANI L Mathias DPEV 32 02 06
14 Bruno ROUX SP/CPSA 31 47 73
15 ROUAMBA Albert JUDICOME 31 05 09
16 LENGANI Iga DEP/MARA 32 41 03
17 BAYALA Stéphane B FIAB 30 85 99/61 10 13
18 HEBIE Ditalamane JUDICOME 31 05 09
19 ZAMPOU Jérôme JUDICOME 31 05 09

________________________________________________________________________ 152
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 9

Liste des personnes rencontrées


================
N° Noms et prénoms Statut Structure
1 Marchés Coordonnateur Projet PAF
2 KAMBOULE J.C Président Table filière banane
3 SOBOGO Mahamoud DG UCOBAM
4 TOUGOUMA Charles Directeur Cercle des Sécheurs
5 OUEDRAOGO Denise Directrice GE PREST
6 KINDA Vincent Directeur R & F fruits
7 TRAORE Mariam Présidente Association grossistes Ouaga
8 DAO Salifou Directeur Mûrisseurs
9 PEGAWENDE Karim Président Association producteurs/Boulmigou
10 OUEDRAOGO Abdoulaye Directeur Direction des statistiques agricoles
11 SALOUKA Ousseni -
12 OUEDRAOGO Dramane - INSD
13 OUEDRAOGO Issouf Directeur technique FLEX FASO
14 OUEDRAOGO Ismaël Directeur Général FLEX FASO
15 ROUAMBA Pascal Chargé de Coopération Suisse
programme
16 TRAORE Elise Directrice fret CBC
17 HANVEY Martin - Coopération suisse
18 COMPAORE Félix - CFD/Burkina
19 BERTOUILLE Thierry - Union Européenne
20 NANA Vincent Coordonnateur DIPAC APIPAC
22 BELEMSIGRI Adélaïde Directrice FASONORME
23 Madame GUICHARD Directrice COLEACP - PARIS
24 ZULMA Félicité Chargé d’études COLEACP - PARIS
25 DEBON Hubert Directeur du Ciradflor CIRAD Montpellier
26 LOEILLET Denis Rédacteur en chef CIRAD Montpellier
Fruits top
27 MEYER Jean Paul - CIRAD Montpellier
28 BASTIAAN Bijl Associate Market ITC International Trade Center
Analyst GENEVE
29 LUGROS Harry Programme Initiative Pesticides
- Bruxelles
30 STIGLHAMBER Guy - Programme Initiative Pesticides
Bruxelles
31 PAQUI Thierry Consultant RUNGIS
32 Mr. Mandé Chef de projet Projet d’appui aux filières
bioalimentaires , Ouagadougou
33 Mr. Kambouelé J. Claude Président Association Table Filière Banane
(TFB), Ouagadougou
34 Mr. Sobgo Mahamoudou Directeur UCOBAM, Ouagadougou
35 Mr. Dao Salif Mûrisseur de banane Fructifère du Faso, Ouagadougou
36 Association Tiega Wende, Producteurs de Barrage de Boulmiougou
Ouagadougou légumes

________________________________________________________________________ 153
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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
37 Mme Traoré Mariam Présidente Association Fruits et Légumes,
Ouagadougou, vendeuses marché
Kilimandiaro

38 Mme Kouanda Alizeta Présidente Association des Vendeuses de


Fruits et Légumes du Burkina,
Ouagadougou
39 Associations de producteurs - DRA Yatenga, Ouahigouya
40 Mr. Ouédraogo RSouleymane Président URPFL
Mr. Barry Idrissa Dominique, Vice Président
Mr. Ouédraogo Adama, Secrétaire Général
41 Mr. Ouédraogo Abdoulaye, Vice Président URCOMAYA
Mr. Ouédraogo Yassia, Gestionnaire
42 Mr. Ouédraogo Bernard Lédéa, Président FNGN
Mr. Badiel Hubert, Agronome
Mr. Somé Philippe Agronome
43 Mr. Kalmogo , Responsable DRA
Mr. Sawadogo Alidou technique agent
technique
44 Producteurs - Sourou
45 COPROMAG - -
46 Mr. Nyampa Oumar Président GROUPEMENT NONG TAABA
Mr. Nyampa Seydou Conseiller
47 Mr. Ouédraogo Adama Vice président SOGECAM
Mr.Ouédraogo Issaka Trésorier adjoint
Mr.Ouédraogo Boureima Conseiller
Mr. Sermé Boureima Encadreur
Mr. Tiama Benjamin Responsable du
réseau irrigation
48 Mr. Sankara Malick Président Association des Producteurs de
Mr. Zida Karim Secrétaire Général Bompossom (Barrage Kanazoé),
Mr. Zida Ousmane Trésorier Yako
49 Mr BOLLY Exportateur BOLLY Export
50 Mme OUEDRAOGO Denise – Exportatrice
Représentante de
Sélection
51 Mr KINDA Exportateur Ets KINDA et Fils
52 Mr KABRE Emmanuel 2ème Vice Président Confédération Paysanne du Faso
Mme BANGRE Françoise CPF (CPF) (UPCB – FNJAAF – FEPAB –
3ème Vice Présidente FFRB)
CPF
53 Mr SANOU Issouf - FENOP
54 Responsable fret MAERSK
maritime

55 Mr MAYABOUTI André Président CDS


Mr TOUGOUMA Yvon -
56 Mr ARISTE Claude Président UFMB (Bobo)
Mr UEDRAOGO Ousmane Chef de service
production Bananes

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
57 Mme OUEDRAOGO Simone Présidente COPAKE (Orodara)
Mr TRAORE Adama
58 Mr TRAORE Soumayila Secrétaire Général FASO DJIGUI (Orodara)
Mr TRAORE Issouf Président (Production-transformation-
Mme TRAORE Madiara Responsable des commercialisation)
Mr BARRO Ardjouma femmes
59 Mr SOMBIE Antoine Président Association WOUOL – SOCABE -
Mr TRAORE Mamadou - BEREGADOUGOU
60 Mme SOMA Mariam - YA IBELENA (Banfora)

61 Mr KONE Mamadou Directeur Général SOPROFA (Bobo)


Adjoint
62 Mr OUEDRAOGO Léonard Chercheur INERA (Bobo)
Mr Abdoul Salam Chercheur
Mr Claude Chercheur
63 Mr FOGUE - CEAS BF
64 Mr SALEMBERE Issa Producteur Kompienga
Mr OUEDRAOGO Moustapha Producteur
Mr THIOMBIANO Bordia Producteur
65 Mr SAWADOGO Guilga Producteur Bagré

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 10
LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES
================

MARS 1995 – ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET DE RESTRUCTURATION ET DE RELANCE DE LA


FILIERE FRUITS ET LEGUMES AU BURKINA FASO – ICEA ENTREPRISES France

AVRIL 1995 – ETUDE D’UN PROJET DE DEVELOPPEMENT MARAICHER ET FRUITIER AU


BURKINA FASSO – GIE GERDA France

JUIN 1995 - EVALUATION D’UN PROJET DE RELANCE DE LA FILIERE FRUTS ET LEGUMES DU


BURKINA FASO – JP. LEMELLE

SEPTEMBRE 1999- PROJET D’ASSISTANCE AU SECTEUR PRIVE (PASP) RELANCE DE LA FILIERE


FRUITS ET LEGUMES – GEOMAR INTERNATIONAL/ JEAN-MICHEL VOISARD

OCTOBRE 1999 – LA FILIERE HARICOT VERT AU BURKINA FASSO – BENOIT LEVERRIER

SEPTEMBRE 1999 – RELANCE DE LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES – PREPARATION DE L’ATELIER


NATIONAL – PASP Jean Michel Voisard, Géomar International

JANVIER 2000 – RAPPORT FINAL DE L’ATELIER NATIONAL SUR LA RELANCE DE LA FILIERE


FRUITS ET LEGUMES TENU DU 8 AU 10 NOVEMBRE 1999 à BOBO DIOULASSO – PASP Banque
Mondiale – Ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat.

ORGANISATION D’UNE OPERATION DE PRODUCTION DE HARICOT VERT FIN ET EXTRA FIN


DE CONTRESAISON EN ZONE TROPICALE POUR L’EXPORTATION – Technisem

JANVIER 2000 – RAPPORT FINAL DE L’ATTELIER NATIONAL SUR LA RELANCE DE LA FILIERE


FRUITS ET LEGUMES – PASP BANQUE MONDIALE / MINISTERE DU COMMERCE

JUIN 2000 - PLAN D’ACTIONS PRIORITAIRES POUR LA RELANCE DES ACTIVITES


D’EXPORTATION DE LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES DU BURKINA – APEFEL-B, Association
Professionnelle des exportateurs de Fruits et légumes du Burkina

JUILLET 2000 – DIAGNOSTIC ORGANISATIONNEL DE L’ APEFEL-B - JACQUES ISNARD A LA


DEMANDE DE L’APEFEL-B ET DE L’AFD.

JUIN 2003 – BILAN DE CAMPAGNE D’EXPORTATION DE HARICOTS VERTS AU SENEGAL ET AU


BURKINA FASO – Michèle Goby

OCTOBRE 2003 – EUROPEAN FRESH TROPICAL AND OFF-SEASON FRUIT AND VEGETABLE
REPORT N° 34 – Guido Bernardini

LES IMPORTATIONS DE FRUITS ET LEGUMES FRAIS DANS L’UNION EUROPEENNE DE 1995 à


2001 – COLEACP – Chambre Syndicale des Importateurs Français - Planète Fruits et
Légumes

JANVIER 2001 – CADRE HAEMONISE POUR LES CODES DE PRATIQUES DANS LE SECTEUR
HORTICOLE ACP – COLEACP - Version applicable à partir de janvier 2001.

________________________________________________________________________ 156
Cabinet JUDICOME/JEXCO/Janvier 2004/Etude pour l’élaboration du plan de développement
de la filière fruits et légumes/ Rapport final
MAI 2003 - CAMPAGNE D’EXPORTATION DE HARICOTS VERTS 2002/2003 RAPPORT DE SUIVI
AU BURKINA FASO ET AU SENEGAL – Babacar Samb

CAMPAGNE 2002/2003 – LA FILIERE HARICOT VERT – T. Paqui

ELEMENTS D’UNE STRATEGIE DE PROMOTION DE LA COMMERCIALISATION DES FRUITS ET


LEGUMES AU BURKINA FASO – APIPAC – Judicome.

FRUITROP du CIRAD

CODE MINIER (BURKINA FASO)

CODE DES INVESTISSEMENTS (BURKINA FASO)

CODE ECONOMIQUE (TI, II, III)

ACTE DU 17 AVRIL 1997 RELATIF AU DROIT DES SOCIETES ET DU GROUPEMENT D’INTERET


ECONOMIQUE J.O OHADA N° 2 01/10/1997

CODE DE LA SANTE PUBLIQUE

CODE D’ENVIRONNEMENT

TRAITE DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

LOI N° 014/99/AN PORTANT REGLEMENTATION DES SOCIETES COOPERATIVES ET


GROUPEMENT AU BURKINA FASO

Mai 2000 - MONOGRAPHIE NATIONALE DE L’HORTICULTURE AU BURKINA FASO. PROJET


GCP/RAF/244 BEL – COOPÉRATION RÉGIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT DES
PRODUCTIONS MARAÎCHÈRES EN AFRIQUE BELEM JEROME – 89 P

Juin 2001 - RECHERCHE/DÉVELOPPEMENT EN ARBORICULTURE FRUITIÈRE AU BURKINA FASO


–- SAWADOGO A., GUIRA M. ET KONÉ MAHAMOUDOU - RAPPORT PRÉSENTÉ LORS DE LA
FÊTE DE LA MANGUE TENUE À ORODARA 19 P

Janvier 2003 - PROGRAMME CULTURES MARAÎCHÈRES, FRUITIÈRES ET PLANTES À TUBERCULE


(2003) : ATELIER DE RELECTURE DU PLAN STRATÉGIQUE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
TENU À BOBO-DIOULASSO 46 P

AVRIL 2001 -PLAN STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE BANANE, COULIBALY


SALIKOU, PROJET D’APPUI AUX FILIERES BIOALIMENTAIRES

MAI 1995- EVALUATION D’UN PROJET DE RELANCE DE LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES AU


BURKINA FASO, J.P. LEMELLE, COOPERATION FRANÇAISE POUR LE DEVELOPPEMENT

ETUDE DE LA FILIERE HARICOT VERT ET ELABORATION D’UN PLAN D’ACTION AU PROFIT DE


L’ANPHV, SAEC, ANPHV-FENOP

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Cabinet JUDICOME/JEXCO/Janvier 2004/Etude pour l’élaboration du plan de développement
de la filière fruits et légumes/ Rapport final
OCTOBRE 1999 -ATELIER NATIONAL SUR LA RELANCE DE LA FILIERE FRUITS ET LEGUMES : « LA
FILIERE HORTICOLE AU BURKINA FASO, DEFIS ET ENJEUX DE LA MONDIALISATION –
COMPETITIVITE - DYNAMISME-RENTABILITE » (RAPPORT INTRODUCTIF), CNPEFL

AOUT 1999- STRATEGIE DE CROISSANCE DURABLE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE, PLAN


STRATEGIQUE OPERATIONNEL (PSO), MINISTERE DE L’AGRICULTURE

MARS 2003 -ANALYSE DES RESULTATS DE LA CAMPAGNE MARAICHERE DE 1997 A 1998,


DSA /MAHRH

DECEMBRE 1997- RAPPORT D’EXPERTISE DE TERRAIN DE LA CAMPAGNE HARICOT VERT


1997/1998 CNPEFL-DPCLR/MA

OCTOBRE 1999- TRANSFORMATION ET CONSERVATION DES FRUITS ET LEGUMES AU


BURKINA FASO, POSSIBILITES ET FACTEURS LIMITANTS DANS LA PERSPECTIVE DE LA SECURITE
ALIMENTAIRE, TOUGOUMA CHARLES, CDS

1998 -SERVICE DES STATISTIQUES AGRICOLES –MINISTERE DE L’AGRICULTURE. BURKINA


FASO. RESULTATS DE L’ENQUETE MARAICHERE, CAMPAGNE 1996-1997

NOVEMBRE 1999- SERVICE DES STATISTIQUES AGRICOLES –MINISTERE DE L’AGRICULTURE.


BURKINA FASO. RESULTATS DE L’ENQUETE MARAICHERE, CAMPAGNE 1997-1998

2002 -SERVICE DES STATISTIQUES AGRICOLES –MINISTERE DE L’AGRICULTURE. BURKINA


FASO. RESULTATS DE L’ENQUETE MARAICHERE, CAMPAGNE 1998-1999

SERVICE DES STATISTIQUES AGRICOLES –MINISTERE DE L’AGRICULTURE. BURKINA FASO.


RESULTATS DE L’ENQUETE MARAICHERE, CAMPAGNE 2001-2002

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 11 : Tableau récapitulatif des emplois par genre et par zone dans la production
Sexe Total du
Homme Femme
Effectif Effectif Effectif
BAM 2 057 879 2 935
BAZEGA 721 258 979
BOUGOURIBA 574 6 579
BOULGOU 8 619 2 699 11 318
BOULKIEMDE 1 888 738 2 625
COMOE 1 800 57 1 857
GANZOURGOU 1 856 189 2 045
GNAGNA 416 34 450
GOURMA 1 046 185 1 231
HOUET 3 516 201 3 717
KADIOGO 1 315 150 1 465
KENEDOUGOU 1 878 100 1 978
KOSSI 1 027 61 1 088
KOURITENGA 829 107 936
MOUHOUN 1 226 254 1 480
NAHOURI 853 107 961
NAMENTENGA 518 40 558
OUBRITENGA 5 268 2 489 7 756
OUDALAN 44 492 535
PASSORE 728 155 884
PONI 814 21 835
SANGUIE 12 617 4 109 16 726
SANMATENGA 4 644 2 992 7 636
SENO 192 96 289
SISSILI 819 236 1 055
SOUM 488 63 551
Provinces SOUROU 1 357 1 146 2 503
TAPOA 518 121 639
YATENGA 1 698 237 1 935
ZOUNDWEOGO 1 291 488 1 779
BALE 1 186 103 1 289
BANWA 731 47 778
IOBA 2 547 44 2 592
KOMPIENGA 353 54 406
KOULPELGO 353 57 410
KOURWEOGO 147 326 473
LERABA 704 1 705
LOROUM 780 653 1 433
NAYALA 364 690 1 054
NOUMBIEL 292 292
TUY 232 157 389
YAGHA 93 360 453
ZIRO 199 122 321
ZANDOMA 363 110 473
Total du tableau 68 961 21 434 90 394
Source : M.AHRH/DGPSA /Direction des Statistiques Agricoles

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
ANNEXE 12
Tableau récapitulatif des contraintes solutions proposées et axes d’intervention dégagés par le diagnostic

Fonctions Principales contraintes traitées Solutions proposées Axes d’intervention

1°) Production Production insuffisamment adaptée à la Intensifier et adapter la production à L’intensification et l’adaptation
demande la demande de la production à la demande
Organisation professionnelle Inefficience des organisations Réorganisation et actualisation des Le renforcement des capacités
des producteurs organisations de producteurs professionnelles des acteurs

Structure de production
Petites parcelles ne permettant pas une Favoriser l’émergence de grandes et L’environnement juridique et
économie d’échelle moyennes exploitations institutionnel
Intrants
Disponibilité et coûts élevés des intrants Organiser la production semencière L’intensification et l’adaptation
de la production à la demande
Appliquer la défiscalisation sur L’environnement juridique et
Techniques culturales l’importation des intrants institutionnel
Variétés peu performantes Introduire et créer des variétés L’intensification et l’adaptation
adaptées en saison sèche et en de la production à la demande
saison des pluies
Non maîtrise des maladies et parasites Mettre en place un centre de
surveillance
Introduire la lutte biologique

Non application des recommandations de Former les producteurs et les agents L’intensification et l’adaptation
la recherche de la production à la demande
Production groupée dans le temps Etaler la production dans le temps

Normes de récolte Faible qualité marchande des produits Former les productions aux normes de
récoltes
Vente de la production Mauvaise vente des produits Contractualisation de la production L’environnement juridique et
avec les acheteurs institutionnel
Services d’appui Insuffisance de moyens financiers, humains Appuyer conséquemment la Le renforcement des capacités
et matériels pour Recherche recherche développement et la professionnelles des acteurs
développement vulgarisation formation

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de la filière fruits et légumes/ Rapport final
Fonctions Principales contraintes traitées Solutions proposées Axes d’intervention

Insuffisance de personnel de ‘’ ‘’ ‘’ ‘’
vulgarisation/formation
Difficultés d’accès au crédit Mettre en place un système de garantie du La politique de financement de la
crédit filière
Transformation Faible valorisation de la production Accroître les capacités de transformation

Structures de production Peu nombreuses et variées Favoriser l’émergence d’entreprises de


transformation La valorisation de la production
Technologie Technologies artisanales et hors normes Favoriser le transfert de technologies grâce à nationale par la transformation
Insuffisance de qualité des produits la joint venture

Marketing Produits peu diversifiés et peu connus Réaliser des études de marchés La politique de conquête des marchés
Améliorer la qualité des emballages
Absence de formations appropriées Organiser des formations ciblées Le renforcement des capacités
Gestion (management, marketing, assurance, qualité, professionnelles des acteurs
etc.)
Difficultés d’accès au crédit Mettre en place un système de crédit long et La politique de financement de la
Financement filière
moyen termes
Rabaisser le taux d’intérêt
Subventionner les investissements

Commercialisation Faible compétitivité Accroître les parts de marché et les conserver


durablement
Inefficience des organisations professionnelles Renforcer et encourager l’organisation Le renforcement des capacités
Organisation des professionnelle des commerçants professionnelles des acteurs
acteurs (grossistes et détaillants)

Améliorer l’organisation professionnelle des


exportateurs

________________________________________________________________________ 161
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Fonctions Principales contraintes traitées Solutions proposées Axes d’intervention

Financement Insuffisance des fonds de roulement Créer des lignes de crédit moyen La politique de financement de la
terme filière
Mettre en place un système de garantie à
l’exportation
Manque de crédibilité auprès des banques Assainir la situation financière des entreprises
d’exportation
Peu connu Mettre en place un système d’information sur Le renforcement des capacités
Marché intérieur les prix et les marchés professionnelles des acteurs
Déficit ou excès de l’offre et de la demande Organiser la production en saison humide de L’intensification et l’adaptation de
Offre et demande
selon les saisons manière à combler le la production à la demande
déficit d’offre
Ecarts très importants entre prix producteur et prix Diminuer les pertes dues au transport et aux Les infrastructures et la logistique
Prix
consommateur mauvaises conditions de d’appui
stockage/conservation
Instaurer le principe des prix planchers aux Le renforcement des capacités
producteurs professionnelles des acteurs

Structures et circuits de Insuffisance des structures de commercialisation Créer des marchés de regroupement dans les Les infrastructures et la logistique
commercialisation principales zones de production (marché de d’appui
gros)

Pré acheminement Absence de chaîne de froid pour le pré Inciter à l’acquisition de camions frigorifiques
acheminement ‘’ ‘’
Adopter des équipements appropriés

Conditionnement Faible qualité marchande des produits Encourager les commerçants à trouver des ‘’ ‘’
conditionnements adaptés au type de
marchés
‘’ ‘’
Conservation Grande pertes dues à l’absence ou aux Encourager les grossistes à mettre en place
mauvaises conditions de conservation des chambres froides

________________________________________________________________________ 162
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Fonctions Principales contraintes traitées Solutions proposées Axes d’intervention

Marché d’exportation Faible part des marchés Accroître et consolider les parts de marchés La politique de conquête des
marchés
Conditionnement Baisse de la qualité marchande du produit Renforcer le système d’agréage au départ Les infrastructures et la logistique
Elaborer et mettre en application les normes d’appui
de qualité
Améliorer la qualité des emballages
Faible diversification des produits et des Promouvoir de nouveaux produits La politique de conquête des
Diversification des produits et des marchés Etude de marchés pour la pénétration de marchés
marchés nouveaux marchés (Europe, Moyen Orient,
Afrique)
Manque de constance et de coordination des Rendre fonctionnel le terminal fruitier et les
La logistique (conservation, expéditions chambres froides de l’aéroport
coordination des expéditions, Grandes pertes dues à la faiblesse de la Regrouper le fret
agréages logistique
Les infrastructures et la logistique
Absence de stratégie pour le transport Négocier la chartérisation avec les
Transport
compagnies de transport aérien
d’appui
Reprendre l’exportation par bateau
Mettre en place un parc de camions
frigorifiques pour l’exportation dans la sous
région
Faible impact de la défiscalisation Informer les acteurs sur les modalités de mise L’environnement juridique et
Fiscalité
en œuvre de la défiscalisation institutionnel
Exploiter au mieux les textes en la matière
Inscription des entreprises au statut
d’entreprise d’exportation

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