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La machine à tuer de sang‐froid :
Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du
communisme à une marque capitaliste
Septembre 2010
par Alvaro Vargas Llosa*
C
he Guevara, qui a tant fait (ou présentait des jeunes en treillis et t-shirts
était-ce si peu ?) pour combattre le de Che, ou la Flamingo’s Boutique de
capitalisme en est maintenant une Union City (New Jersey) dont le proprié-
marque quintessentielle. On trouve son taire s’est défendu face à la colère des
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effigie sur des tasses à café, pulls, bri- immigrants Cubains locaux avec cet ar-
quets, porte-clés, portefeuilles, cas- gument dévastateur : « Je ne vends que
quettes, bandanas, débardeurs, chemises, ce que les gens veulent acheter ». Les
sacs à main, jeans, pochette de thé, et révolutionnaires se joignent aussi à cette
bien entendu ces T-shirts que l’on voit frénésie marketing, comme The Che Store
partout. Cette photo de l’idole du socia- qui « répond à tous vos besoins révolu-
lisme avec son béret mythique, prise par tionnaires » à partir d’Internet, ou l’écrivain
Alberto Korda durant les premières an- italien Gianni Minà, qui a vendu à Robert
nées de la révolution alors que Che pas- Redford les droits des carnets de voyage
sait devant le viseur du photographe, allait du jeune Che à travers l’Amérique du Sud
devenir l’image qui, trente-huit ans après en 1952. Avec les droits du film, qui parut
sa mort, est toujours le logo du chic révo- sous le nom de The Mortorcycle Diaries,
lutionnaire (ou bien capitaliste ?). Sean Minà put produire son propre documen-
O’Hagan du The Observer prétend même taire.
qu’on peut trouver du détergent vendu
sous le slogan « Che lave plus blanc ». Faut-il mentionner Alberto Grana-
do, qui a accompagné Che lors de son
Les produits Che sont mis sur le voyage et qui conseille maintenant les
marché par de grandes sociétés ainsi que documentaristes ? Selon El Pais, il s’est
de petites entreprises, comme la Burling- plaint à Madrid, lors d’un repas avec du
ton Coat Factory, dont le spot TV nous magret de canard arrosé de Rioja, que
l’embargo Américain contre Cuba lui rend l’endroit exact. L’anniversaire reconcentra
difficile la collecte de ses royalties. Pour toute l’attention vers la célèbre photo de
pousser l’ironie encore plus loin : le splen- Freddy Alborta du corps de Che sur une
dide bâtiment du début du 20ème siècle où table, raccourci, mort et romantique,
Guevara a vu le jour à Rosario (Argen- comme le Christ sur une toile de Mante-
tine), au coin des rues Urquiza et Entre gna.
Ríos, fut occupé jusqu’à tout récemment
par le fond de pension AFJP Máxima, une Il est commun que les disciples
société née de la privatisation de la sécuri- d’un culte ne connaissent pas la véritable
té sociale Argentine dans les années 90. histoire de leur héros, la vérité historique
(de nombreux rastafaris désavoueraient
La métamorphose de Che Guevara Hailé Selassié s’ils avaient ne serait-ce
en une marque capitaliste n’est pas nou- que de toutes petites notions de qui il était
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velle, mais la marque semble avoir ré- vraiment.) Il n’est donc pas surprenant que
cemment regagné en popularité. Une re- les disciples contemporains de Guevara,
montée remarquable, puisqu’elle arrive ses admirateurs postcommunistes, se
plusieurs années après la chute politique leurrent en s’accrochant à un mythe —
et idéologique de tout ce que Guevara sauf pour les jeunes Argentins qui se sont
représentait. Cette aubaine est principa- trouvé une expression qui rime parfaite-
lement due à The Motorcycle Diaries, le ment en espagnol : « Tengo una remera
film produit par Robert Redford et réalisé del Che y no sé por qué » ou « J’ai un t-
par Walter Salles. (C’est d’ailleurs un des shirt de Che et je ne sais pas pourquoi ».
trois films majeurs sur l’histoire de Che,
les deux autres ont été dirigés par Josh
C
Evans et Steven Soderbergh.) Filmé dans onsidérez tous les gens qui ont
le cadre de magnifiques paysages sud- récemment brandi ou invoqué
américains ayant apparemment échappé à
l’image de Guevara comme un
la pollution capitaliste, le film montre un signal de justice et de rébellion contre les
jeune Che lors de son voyage, où il ap- abus du pouvoir. Au Liban, les manifes-
prend à se découvrir et à développer sa tants protestant contre la Syrie, devant la
conscience sociale naissante, alors qu’il
tombe de leur défunt premier ministre Ra-
croise l’exploitation sociale et économique, fiq Hariri, portaient une image de Che.
jetant ainsi les bases d’une réinvention Thierry Henry, le célèbre footballeur fran-
New Wave de l’homme que Sartre a un
çais, s’est présenté à un gala organisé par
jour appelé l’être humain le plus complet la FIFA avec un t-shirt de Che noir et
de notre époque. rouge. Récemment dans le New York
Mais pour être plus précis, cette Times, dans une revue de livre de Land of
nouvelle vague de popularité de Che a the Dead de George A. Romero, Manohla
débuté en 1997, à l’occasion du trentième Dargis écrivait que « le plus grand choc fut
anniversaire de sa mort, lorsque cinq bio- peut-être la transformation d’un zombie
graphies furent publiées et que sa dé- noir en leader révolutionnaire » et ajoutait
pouille fut découverte près d’une piste « j’imagine que Che vit réellement, après
d’atterrissage de l’aéroport de Vallegrande tout ». La star du football Diego Maradona
en Bolivie, après qu’un général bolivien a montré son emblématique tatouage de
retraité a révélé, d’une manière pour le Che sur son bras droit lors d’un voyage où
moins spectaculairement synchronisée, il rencontra Hugo Chávez au Venezuela. À
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Stavropol, au sud de la Russie, les mani- réalité. Son honnêteté (partiale à vrai dire)
festants dénonçant les paiements en li- l’a poussé à nous laisser des témoignages
quide de prestations sociales réduites se écrits de sa cruauté, ceci incluant des
sont emparés de la place centrale avec choses très laides. Son courage — que
des drapeaux de Che. À San Francisco la Castro décrivait comme « la manière qu’il
City Lights Books, quartier général légen- a, lors des moments les difficiles et dange-
daire de la littérature beatnik, propose aux reux, de faire les choses les plus difficiles
visiteurs une section « Amérique latine » et les plus dangereuses » — est la raison
où la moitié des étagères sont dédiées pour laquelle il n’a pas vécu assez long-
aux livres sur Che. José Lui Montoya, un temps pour assumer sa responsabilité
policier mexicain qui combat la drogue à dans l’enfer que Cuba est devenu. Le
Mexicali, porte un bandeau de Che parce mythe peut nous en apprendre autant sur
La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
que ça lui donne l’impression d’être plus une époque que la vérité. C’est donc
fort. Au camp de réfugiés de Dheisheh en grâce aux témoignages de Che lui-même
Cisjordanie, des posters de Che couvrent quant à ses idées et actions, et aussi
un mur qui rend hommage à l’Intifada. Un grâce à son départ prématuré, que nous
magazine du dimanche de Sydney en pouvons aujourd’hui savoir exactement à
Australie dédié à la vie sociale liste les quel point tant de nos contemporains se
trois invités de rêve à une soirée bran- trompent à propos de tant de choses.
chée : Alvar Aalto, Richard Branson, et Guevara aurait peut-être aimé sa
Che Guevara. Leung Kwok-hung, le re- propre mort, mais c’est la mort des autres
belle élu au conseil législatif de Hong qui l’amusait le plus. En avril 1967, parlant
Kong, a défié Pékin en portant un t-shirt de son expérience, il résumait son idée
de Che. Au Brésil, Frei Betto, le conseiller homicide de justice dans son « Message à
du président Lula da Silva responsable du la Tricontinentale » : « la haine comme
programme très médiatisé « Zéro Faim », élément de lutte ; la haine inflexible de
a déclaré que « nous aurions dû faire l’ennemi, qui pousse l’être humain au-delà
beaucoup moins attention à Trotski et de ses limites naturelles, et le transforme
beaucoup plus à Che Guevara ». Aux en une machine efficace, violente et sélec-
Academy Awards en 2005 Carlos Santana tive, à tuer de sang-froid ». Ses textes plus
et Antonio Banderas ont interprété la anciens sont aussi parsemés de cette vio-
chanson titre de The Motorcycle Diaries, lence rhétorique et idéologique. Même si
et Santana portait un t-shirt de Che et un son ex-petite amie, Chichina Ferreyra,
crucifix. Les manifestations du nouveau doute que la version originale des carnets
culte de Che sont partout. Encore une fois de son voyage à moto ait contenu
le mythe anime des gens qui, pour la plu- l’observation « je sens mes narines se
part, se battent pour des causes qui, pour dilater pour savourer l’odeur acre de la
la plupart, sont en opposition directe avec poudre à canon et du sang de mes enne-
ce que Guevara était vraiment. mis », Guevara partagea avec Granado
lors de leur jeune âge l’expression « Une
révolution sans tirer une seule balle ? T’es
T
out homme possède des qualités cinglé. » À d’autres moments, le jeune
qui rachètent en partie ses défauts. bohémien semblait incapable de distinguer
Dans le cas de Che Guevara, ces entre la légèreté du spectacle de la mort et
qualités peuvent nous aider à me- la tragédie des victimes d’une révolution.
sure le gouffre qui sépare le mythe de la Dans une lettre à sa mère écrite au Gua-
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La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
peu après avoir débarqué, qui fut publiée témoignage de Jaime Costa Vázquez, un
dans le livre Ernesto : A memoir of Che ex-commandant dans l’armée révolution-
Guevara in Sierra Maestra : « ici dans la naire connue sous le nom de
jungle cubaine, en vie et assoiffé de « El Catalán », qui maintient que plusieurs
sang ». Cette attitude avait été renforcée des exécutions attribuées à Ramiro Val-
par sa conviction que Arbenz avait perdu dés, le futur ministre de l’Intérieur de Cu-
le pouvoir parce qu’il n’avait pas réussi à ba, sont de la responsabilité directe de
exécuter tous ses ennemis potentiels. Guevara, puisque Valdés était sous ses
Dans une lettre écrite un peu plus tôt à sa ordres dans les montagnes. Les ordres de
fiancée de l’époque, Tita Infante, on peut Che étaient simples : « Dès qu’il y a doute,
lire l’observation que « s’il y avait eu des tue ». Selon Costa, la veille de la victoire,
exécutions, le gouvernement aurait con- Che ordonna l’exécution de deux dou-
servé la capacité de contre-attaquer ». Il zaines de personnes à Santa Clara, au
n’est pas surprenant que durant la bataille centre de Cuba, où sa colonne se trouvait
armée contre Batista, et après son entrée pour l’assaut final de l’île. Certains furent
triomphante à Havane, Guevara assassina tués dans un hôtel, selon Marcelo Fer-
ou supervisa les exécutions après procès nàndes-Zayas, un autre ex-révolutionnaire
sommaire de douzaines de personnes — qui devint plus tard journaliste — ajoutant
des ennemis avérés, des gens suspectés que parmi les exécutés, que l’on appelait
d’être des ennemis, et tous ceux qui se les casquitos, se trouvaient surtout des
trouvaient au mauvais endroit au mauvais paysans qui avaient joint l’armée dans le
moment. seul but de se sortir du chômage.
En janvier 1957, comme son jour-
nal du Sierra Maestra l’indique, Guevara
M
ais la « machine à tuer de sang-
tua Eutimio Guerra parce qu’il le suspec- froid » n’a démontré toute
tait d’avoir fait passer des informa- l’étendue de sa fermeté que lors-
tions : « J’ai mis fin au problème en poin- que, immédiatement après la
tant un pistolet de calibre .32 sur la partie chute du régime de Batista, Castro l’a mis
droite de son cerveau…. Ses effets per- en charge de la prison de La Cabaña.
sonnels sont alors devenus les miens. » (Castro avait un œil de lynx pour trouver
Plus tard, il tua Aristidio, un paysan qui les bonnes personnes pour protéger sa
exprimait le désir de quitter ses terres révolution de toute « infection ».) San Car-
lorsque les rebelles arriveraient. S’il est los de La Cabaña était une forteresse de
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pierre qui avait été bâtie pour protéger La se décrit comme étant « plus près de Leo-
Havane contre les pirates anglais du 18ème nardo Boff et de la Théologie de la libéra-
siècle ; plus tard elle devint une caserne tion que de l’ancien Cardinal Ratzinger ».
militaire. D’une manière qui rappelle froi- Il se rappelle que ;
dement Lavrenti Beria, Guevara a présidé Il y avait environ huit cents
durant la première moitié de 1959 l’une
prisonniers dans un espace
des périodes les plus sombres de la révo-
conçu pour pas plus de trois
lution. José Vilasuso, un juriste et profes-
cents : des anciens militaires
seur à l’Universidad Interamericana de
Bayamón à Puerto Rico, faisait partie du et policiers de Batista, des
collège chargé des procès sommaires à journalistes, quelques
La Cabaña, m’a récemment confié que ; hommes d’affaires et des mar
chands. Le tribunal révolu
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Che était en charge de la Co
tionnaire était composé de mi
misión Depuradora. La pro
liciens. Che Guevara présidait
cédure suivait la loi de la Sier
la cour d’appel. Il n’a jamais
ra : il y avait une cour mili
annulé une seule condamna
taire et les directives que Che
tion. Je visitais ceux qui
nous donnait étaient d’agir
étaient dans le couloir de la
avec conviction, c'estàdire
mort à la galera de la muerte. Il
que les suspects étaient tous
y avait une rumeur qui cou
des meurtriers et la seule voie
rait qui disait que
révolutionnaire possible était
j’hypnotisais les prisonniers
d’être implacable. Mon supé
parce que beaucoup restaient
rieur direct était Miguel
calmes, Che a donc ordonné
Duque Estrada. Ma tâche était
que je sois présent aux exécu
de « légaliser » les dossiers
tions. Ils ont exécuté beau
avant de les envoyer au minis
coup plus de gens après mon
tère. Les exécutions avaient
départ au mois de mai, mais
lieu du lundi au vendredi, au
j’ai tout de même assisté à 55
milieu de la nuit, juste après
exécutions. Il y avait un amé
que la sentence ait été pro
ricain, Herman Marks, appa
noncée et automatiquement
remment un ancien détenu.
confirmée par la cour d’appel.
Nous l’appelions « le bou
Je me souviens que lors de la
cher » parce qu’il adorait
nuit la plus sanglante, 7
donner l’ordre de tirer. Sou
hommes furent exécutés.
vent j’ai plaidé en faveur des
prisonniers auprès de Che. Je
Javier Arzuaga, l’aumônier basque me souviens en particulier du
qui réconfortait les condamnés à mort et cas d’Ariel Lima, un jeune
assista à plusieurs dizaines d’exécutions, garçon. Che n’a pas bronché.
me contacta récemment depuis sa maison Ni Fidel d’ailleurs, à qui
de Puerto Rico. Ex-prêtre catholique,
j’avais rendu visite. J’étais de
maintenant âgé de soixante-quinze ans, il
venu tellement traumatisé
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Ce qui nous ramène à Carlos San-
mots furent : « Lorsque nous tana et ses habits chics à l’effigie de Che.
enlèverons nos masques, nous Dans une lettre ouverte publiée dans El
serons Nuevo Herald
enne le 31 mars de
mis ». cette année, le
Com- grand musi-
bien cien jazz Pa-
d’hommes quito D’Rivera
furent tués à fustigea San-
La Cabaña? tana pour
Environ deux s’être déguisé
cents selon de la sorte aux
Pedro Corzo, Oscars, et
un chiffre ajouta : « Un
proche de de ces Cu-
celui proposé bains [à La
par Armando Cabaña] était
L
d’État de Washington parlent de « plus de a soif de pouvoir de Che s’exprimait
500 ». Selon un des biographes de Gue- aussi autrement que par le meurtre.
vara, Jorge Casteñada, le Père Iñaki de La contradiction entre sa passion
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pour les voyages — en quelque sorte sa rappelle que Guevara lui ait demandé
manière de protester contre les limites des combien de personnes avaient quitté son
États nations — et ses rêves d’être lui- pays après les réformes foncières. Lors-
même à la tête d’un État réduisant les que Nasser lui répondit que personne
hommes à la servitude, est poignante. n’était parti, Che répliqua, en colère, que
Lorsqu’il écrit à propos de Pedro Valdivia, la manière de juger de la profondeur du
le conquistador du Chili, Guevara est en changement est par le nombre de per-
admiration : « Il appartenait à cette classe sonnes qui « sentent qu’il n’y a plus de
spéciale d’hommes que l’espèce produit place pour eux dans la nouvelle société.»
de temps à autre, chez qui l’appétit pour Cet instinct prédateur atteint son sommet
un pouvoir sans limites est tellement ex- en 1965, lorsqu’il se mit à parler en se
trême que toutes les souffrances néces- prenant pour un Dieu, du « nouvel
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saires pour parvenir à ses fins lui semblent homme » que lui et sa révolution allaient
naturelles. » Il s’y décrivait probablement créer.
lui même. À toutes les étapes de sa vie L’obsession de Che pour le con-
adulte, sa mégalomanie se manifestait trôle collectiviste l’a mené à collaborer à la
dans le besoin prédateur de prendre la vie naissance des dispositifs de sécurité mis
et la propriété des autres et d’abolir leur en place pour asservir six millions et demi
liberté. de Cubains. Au début de 1959, une série
En 1958, après s’être emparé de la de rencontres secrètes eurent lieu à Ta-
ville de Sancti Spiritus, Guevara essaya rará, près de Havana, à la villa où Che se
sans succès d’imposer une sorte de sha- retira temporairement pour récupérer
ria, en réglementant les relations entre les d’une maladie. C’est là que les plus
hommes et les femmes, la consommation grands leaders, comme Castro, ont déve-
d’alcool, et le jeu d’argent informel — un loppé les grandes lignes de l’État policier
puritanisme qui ne caractérisait pas exac- cubain. Ramiro Valdés, le sous-fifre de
tement sa propre façon de vivre. Il ordon- Che durant la guérilla, fut mis en charge
na aussi à ses hommes de voler des du G-2, un groupe modelé à partir de la
banques, une décision qu’il justifia dans Tchéka. Angel Ciutah, un vétéran de la
une lettre à Enrique Oltuski, un subordon- guerre civile espagnole envoyé par les
né, durant le mois de novembre de cette Soviets et qui était un proche de Ramón
même année : « Les masses en lutte ac- Mercader, l’assassin de Trotski, et plus
ceptent de voler des banques parce tard se lia d’amitiés avec Che, a joué un
qu’aucun n’y a ne serait-ce qu’un cen- rôle clé dans l’organisation du système,
time. » Cette idée de révolution en tant avec Luis Alberto Lavandeira, qui avait été
que permis pour réattribuer la propriété sous les ordres du patron de La Cabaña.
comme bon lui semblait a mené le puritain Guevara prit les commandes du G-6, le
marxiste à s’approprier la villa d’un émi- groupe qui avait comme mission
grant après le triomphe de la révolution. l’endoctrinement idéologique des forces
Ce besoin de déposséder les armées. L’invasion soutenue par les Amé-
autres de leur propriété et de se revendi- ricains de la baie des Cochons en avril
quer propriétaire des territoires des autres 1961 devint l’occasion parfaite pour con-
était centrale à la politique du pouvoir bru- solider la nouvelle police d’État avec le
tal de Guevara. Dans ses mémoires, le rassemblement de dizaines de milliers de
leader égyptien Gamal Abdel Nasser se Cubains et une nouvelle série
d’exécutions. Comme Guevara l’a lui-
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«C
ontre-révolutionnaire » est
le terme qui s’appliquait à prêtres afro-Cubains, et autres « rebuts de
quiconque s’éloignait de la l’humanité », sous la bannière des Uni-
doctrine. C’était le syno- dades Militares de Ayuda a la Producción
nyme communiste d’« hérétique ». Les (Unité militaire d’Aide à la Production).
camps de concentration étaient des en- Entassés comme du bétail dans des auto-
droits où la doctrine était employée pour bus ou des camions, les « inaptes »
La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
supprimer les désaccords. L’histoire attri- étaient transportés à la pointe du fusil vers
bue au général Espagnol Valeriano Wey- des camps de concentration calqués sur le
ler, le capitaine-général de Cuba à la fin modèle de Guanahacabibes. Certains n’en
du 19ème siècle, la première utilisation du sont jamais revenus, d’autres furent violés,
mot « concentration » pour décrire la poli- battus ou mutilés ; la plupart furent trau-
tique qui consiste à enfermer des masses matisés à vie, comme nous le montrait il y
d’opposants potentiels — dans ce cas, les a quelques décennies Improper Conduct
partisans du mouvement cubain pour (Conduite inapropriée), le déchirant docu-
l’indépendance — au sein de clôtures et mentaire de Néstor Almendro.
fils barbelés. Il semble naturel que les ré-
volutionnaires cubains plus d’un demi-
L
e magazine Time d’août 1960 n’a
siècle plus tard aient repris cette tradition donc pas été très juste lorsqu’il dé-
indigène. Au début, la révolution mobilisait crivait la division du travail de la ré-
des volontaires pour construire des écoles volution avec une page couverture
et travailler sur les ports, dans les planta- où Che Guevara était le « cerveau », Fidel
tions et les usines — autant d’excellentes Castro le « cœur » et Raúl Castro le «
occasions pour la propagande de récupé- poing ». Mais la perception de la situation
rer le thème de « Che le docker », « Che par le Time reflétait le rôle crucial de Gue-
le paysan », « Che le tisserand ». En peu vara dans la transformation de Cuba en un
de temps le travail volontaire devint un bastion de totalitarisme. Che était un can-
peu moins volontaire : le premier camp de didat improbable pour la pureté idéolo-
travail forcé, Guanahacabibes, fut inaugu- gique au vu de son esprit bohémien, mais
ré dans l’ouest de Cuba à la fin de 1960. durant ses années d’entraînement au
Voici comment Che expliquait la fonction Mexique et durant la période de lutte ar-
de cette méthode de confinement: « [nous] mée à Cuba qui s’en suivit, il apparut
n’envoyons à Guanahacabibes que les comme l’idéologue communiste amoureux
cas douteux dont nous ne sommes pas de l’Union Soviétique, au grand dam de
certains s’ils doivent aller en prison… les Castro et des autres qui étaient essentiel-
gens ayant commis des crimes dans une lement des opportunistes utilisant tous les
mesure plus ou moins grande contre la moyens à leur disposition pour gagner du
morale révolutionnaire… C’est du dur la- pouvoir. Lorsque les apprentis révolution-
beur, mais pas du travail de bête, ce sont naires furent arrêtés à Mexico en 1956,
plutôt les conditions de travail qui y sont Guevara fut le seul à admettre qu’il était
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communiste et qu’il étudiait le Russe. (Il destructivité inimaginable pour défendre
parlait ouvertement de sa relation avec un principe. » Juste après la fin de la crise
Nikolai Leonov de l’ambassade sovié- des missiles cubains — où Khrouchtchev
tique.) Durant le combat armé à Cuba, il renia sa promesse faite à Yalta et négocia
forgea une alliance très forte avec le Parti sans en informer Castro un traité avec les
socialiste populaire (le parti communiste États-Unis qui incluait le retrait des mis-
de l’île) et Carlos Rafael Rodríguez, un siles américains de Turquie — Guevara dit
personnage clé dans la conversion du à un hebdomadaire communiste Anglais :
régime castriste au communisme. « Si les fusées étaient restées, nous les
Cette disposition fanatique fit de aurions toutes utilisées et les aurions diri-
Che un pivot de la « soviétisation » de la gées vers le cœur de l’Amérique, incluant
révolution qui s’était à plusieurs occasions New York, dans notre défense contre les
La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
vanté de son caractère indépendant. Ra- agresseurs. » Et quelques années plus
pidement après l’arrivée des barbudos au tard, aux Nations Unies, il réaffirma
pouvoir, Guevara prit part aux négocia- qu’« en tant que marxistes nous avons
tions avec Anastas Mikoïan, le premier maintenu qu’une coexistence paisible
ministre délégué soviétique en visite à entre les nations n’inclut pas la coexis-
Cuba. On lui confia la mission de faire tence entre les exploiteurs et les exploi-
avancer les négociations Cubano- tés. »
Soviétiques durant une visite à Moscou Guevara s’est écarté de l’Union
vers la fin de 1960. (C’était lors d’un long Soviétique dans les dernières années de
voyage durant lequel la Corée de Kim Il sa vie. Il le fit pour de mauvaises raisons,
Sung fut le pays qui l’impressionna « le blâmant Moscou d’être trop mou idéologi-
plus ».) Le second voyage de Guevara en quement et diplomatiquement, et de faire
Russie, en août 1962, fut encore plus si- trop de concessions — contrairement à la
gnificatif, puisqu’il y conclut le marché qui Chine Maoïste, qu’il vit comme un havre
transforma Cuba en base de lancement de d’orthodoxie. En octobre 1964 un mémo
missiles nucléaires soviétiques. Il rencon- écrit par Oleg Draoussenkov, un représen-
tra Khrouchtchev à Yalta pour finaliser les tant Soviétique qui lui était proche, cite
détails d’une opération qui avait déjà dé- Guevara ; « Nous avons demandé des
buté et impliquait la livraison de quarante- armes aux Tchécoslovaques, ils nous ont
deux missiles soviétiques, dont la moitié dit non. Nous avons ensuite demandés
été armés de têtes nucléaires, ainsi que aux Chinois ; après quelques jours ils ont
des lance-missiles et environ quarante- dit oui en refusant de nous les faire payer,
deux mille soldats. Après avoir insisté au- nous affirmant que l’on ne vendait pas
près de ses alliés soviétiques sur le risque d’armes à un ami. » En fait, Guevara était
que les Américains apprennent ce qui se profondément contrarié que Moscou de-
trame, Guevara obtint l’assurance que la mande aux autres membres du bloc com-
marine soviétique interviendrait — en muniste, y compris Cuba, quelque chose
d’autres mots, que Moscou serait prêt à en échange de son aide et de son soutien
entrer en guerre. politique colossal. Son attaque finale
Selon la biographie de Guevara de contre Moscou se fit à Alger, en février
Philippe Gavi, le révolutionnaire s’était 1965 à une conférence internationale, où il
targué que son pays était « prêt à tout accusa les Soviétiques d’adopter la « Loi
risquer dans une guerre atomique d’une de la valeur », c'est-à-dire le capitalisme.
Somme toute, il ne se sépara pas des So-
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viétiques pour avoir plus d’indépendance, crates, et non pas aux paysans. (Le décret
c’était une tentative de soumettre la réalité fut écrit chez Che.) Au nom de la diversifi-
à une orthodoxie idéologique aveugle, à la cation, la surface cultivée fut réduite et la
manière d’Enver Hoxha. main d’œuvre envoyée vers d’autres acti-
vités. Le résultat fut qu’entre 1961 et 1963
les récoltes diminuèrent de moitié, pour se
L
e grand révolutionnaire a eu une fixer à seulement 3.8 millions de tonnes.
occasion de mettre en application sa Ce sacrifice fut-il justifié par le progrès
vision économique — son idée de la dans l’industrialisation ? Malheureuse-
justice sociale — en tant que direc- ment, Cuba n’avait aucun matière pre-
teur de la Banque Nationale de Cuba et du mière pour son industrie lourde, et, en
Département de l’Industrie de l’Institut Na- conséquence de la redistribution révolu-
tional des Réformes agraires à la fin de
La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
tionnaire, n’avait pas de devises (ou
1959, et à partir de 1961, en tant que mi- même des marchandises de base) pour
nistre de l’Industrie. La période au cours les acheter. En 1961 Guevara du donner
de laquelle Guevara fut en charge de la des explications embarrassantes aux bu-
presque totalité de l’économie cubaine vit reaucrates : « Nos camarades des ser-
la quasi-disparition de la production de vices techniques ont conçu un nouveau
sucre, l’échec de l’industrialisation, et dentifrice… qui est aussi bon que le pré-
l’introduction du rationnement — tout ceci cédent, il nettoie les dents aussi bien,
dans ce qui avait été, avant la dictature de mais après un certain temps il devient dur
Batista, l’un des quatre pays ayant la plus comme le roc ». En 1963 tous les espoirs
grande réussite économique de d’industrialiser Cuba sont abandonnés, et
l’Amérique Latine. la révolution accepta son rôle de fournis-
Sa tâche à la tête de la Banque seur colonial de sucre au bloc soviétique
Nationale, période durant laquelle il impri- en échange de pétrole pour couvrir ses
ma des billets signés « Che », fut résumé besoins et revendre à d’autres pays. Lors
par son adjoint, Ernesto Betancourt : « [il] des trois décennies suivantes, Cuba sur-
était ignorant des principes économiques vécut grâce à la subvention soviétiques,
les plus élémentaires ». Les capacités d’environ 65 à 100 milliards de dollars US.
d’analyse de l’économie mondiale de
Guevara furent révélées au monde en
A
1961, lors d’une conférence hémisphé- yant failli en tant que héros de la
rique à Uruguay, où il avait prédit « sans la justice sociale, Guevara mérite-t-il
moindre crainte », un taux de croissance une place dans les livres d’histoire
de 10 pour cent et, d’ici 1980, un revenu en tant que génie du stratège mili-
per capita supérieur à celui de « taire ? Son plus grand succès dans la
l’Amérique d’aujourd'hui ». En fait, en guerre contre Batista — prendre la ville de
1997, pour le trentième anniversaire de sa Santa Clara après avoir embusqué un
mort, les Cubains était à la diète avec une train avec d’immenses renforts — est vi-
ration de 5 livres de riz et une livre de fève vement contesté. Plusieurs témoignages
par mois, quatre onces de viande deux indiquent que le chef de train s’était aupa-
fois par an, quatre onces de pâte de soja ravant rendu, probablement après avoir
par semaine, et quatre œufs par mois. accepté un pot-de-vin. (Gutiérrez Menoyo,
qui a mené différents groupes de guérilla
La réforme foncière prit la propriété dans cette région, est parmi ceux qui ont
aux riches, mais la donna aux bureau-
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La machine à tuer de sang-froid : Che Guevara,
d’une marque-à-feu du communisme à une marque capitaliste
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La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
taurée en Argentine. Français Régis Debray et le peintre Argen-
L’expédition au Congo de 1965 fut tin Ciro Bustos, qui furent tous deux arrê-
particulièrement désastreuse. Guevara se tés alors qu’ils quittaient le camp. Les cir-
ligua avec deux rebelles, Pierre Mulele à constances de la capture de Che au ravin
l’ouest et Laurent Kabila à l’est, contre Yuro furent, comme la plupart de la cam-
l’affreux gouvernement congolais, qui était pagne bolivienne, une affaire d’amateurs.
entretenu par les États-Unis ainsi que Guevara était certainement intré-
l’Afrique du Sud et des mercenaires cu- pide et courageux, et savait organiser effi-
bains exilés. Mulele avait réussi à prendre cacement la vie militaire dans les terri-
Stanleyville avant de se faire repousser. toires qu’il contrôlait, mais il n’était pas un
Durant son règne de terreur, comme le Général Giap. Son livre La Guerre de gué-
décrit V.S. Naipaul, il tua tous les gens qui rilla nous enseigne que les forces popu-
savaient lire et tous ceux qui portaient une laires peuvent battre une armée, qu’il n’est
cravate. L’autre allié de Guevara, Laurent pas nécessaire d’attendre les bonnes
Kabila, étant paresseux et corrompu à conditions, car un foco (un petit groupe de
cette époque ; mais on découvrit dans les révolutionnaires) insurrectionnel peut les
années 90 que lui aussi savait être une créer, et que le combat doit principalement
machine à tuer. Guevara passa la majorité se dérouler en zone rurale. (dans ses re-
de l’année 1965 à aider les rebelles dans commandations à propos de la guérilla, il
l’est avant de fuir le pays de façon peu réserve aussi aux femmes le rôle de cuisi-
glorieuse. Peu de temps après, Mobutu nière et d’infirmières.) Cependant, l’armée
prit le pouvoir et installa une tyrannie qui de Batista n’était pas une armée, mais une
dura plusieurs décennies. (En Amérique bande de voyous sans motivation ni orga-
Latine aussi, de l’Argentine au Pérou, des nisation ; et les focos de guérilla, à
révolutions inspirées par Che eurent l’exception du Nicaragua, se sont tous
comme conséquence pratique de renfor- terminés par la mort des foquistas ; et
cer un militarisme brutal pour plusieurs l’Amérique latine est devenue urbaine à
années.) 70 % lors des quarante dernières années.
En Bolivie, Che fut encore vaincu, À ce sujet aussi, Che Guevara était un fou
et ce, pour la dernière fois. Il n’y interpréta inhumain.
pas la situation locale correctement. Il y
avait eu une réforme agraire quelques
années plus tôt et le gouvernement avait
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La machine à tuer de sang-froid : Che Guevara,
d’une marque-à-feu du communisme à une marque capitaliste
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L
ors des quelques dernières décen-
nies du 19ème siècle, l’Argentine a
connu le deuxième taux de crois-
sance le plus élevé du monde. Dans les
années 1890, le revenu réel des travail- www.UnMondeLibre.org
leurs argentins était plus élevé que celui
des travailleurs suisse, allemand ou fran- La mission de www.UnMondeLibre.org consiste à
çais. En 1928, le pays avait le 12ème PIB diffuser les idées de la liberté dans le monde
par habitant le plus élevé du monde. Cette francophone. Trop de gens restent enfermés
réussite, qui fut détruite par les généra- dans l'ignorance de ce qu'est la liberté, et en
souffrent sans véritablement le savoir. Le projet
tions successives, est due dans une large
www.UnMondeLibre.org vise à remédier à cet état
mesure à Juan Bautista Alberdi. de fait. Ce projet s'articule autour de plusieurs
La machine à tuer de sang‐froid : Che Guevara, d’une marque‐à‐feu du communisme à une marque capitaliste
actions : le site http://www.unmondelibre.org, la
Comme Guevara, Alberdi aimait
syndication d'articles dans les médias, la publi-
voyager : il marcha à travers les pampas cation et la distribution d'ouvrages sur la liberté,
et déserts du nord au sud à l’âge de 14 et la tenue de séminaires d'éducation.
ans, et ce, jusqu’à Buenos Aires. Comme
Guevara, Alberdi s’est opposé à un tyran, Ce projet propose de diffuser une vision du
monde dans laquelle le rôle civilisateur de la
Juan Manuel Rosas. Comme Guevara,
société civile et de la liberté est mis en exergue.
Alberdi a eu une chance d’influencer le Il ne peut y avoir de développement et de civili-
leader révolutionnaire au pouvoir — Justo sation de l'Homme sans ces dernières. La coo-
José de Urquiza, qui renversa Rosas en pération sociale, qu'elle soit à but économique
1852. Et comme Guevara, Alberdi repré- ou à but non-lucratif, celle qui place l'initiative et
l'épanouissement de l'individu et de sa commu-
senta le nouveau gouvernement lors de nauté au centre de la dynamique du progrès,
voyages internationaux, et est mort à passe immanquablement par la condition de
l’étranger. Mais contrairement au chou- liberté, c'est à dire le respect des droits indivi-
chou de la gauche d’hier et d’aujourd’hui, duels, de la liberté économique et de la paix.
Alberdi ne fit jamais de mal à une mouche.
www.UnMondeLibre.org est associé au réseau de
Son livre, Bases y puntos de partida para L'Initiative mondiale pour le libre échange, la
la organización de la República Argentina paix et la prospérité, en partenariat avec l'Atlas
fut la base de la constitution de 1853 qui Economic Research Foundation, cherche à
limita l’État, libéra les échanges, encoura- accroître la compréhension des idées et poli-
tiques fondées sur les droits inaliénables de
gea l’immigration, et assura les droits de l'homme que sont le droit à la vie, à la liberté, et
propriété, inaugurant ainsi une période de à la poursuite du bonheur. Il offre une alterna-
70 ans d’étonnante prospérité. Il ne se tive aux idéologies coercitives à travers le
mêla pas des affaires des autres nations monde en démontrant le caractère fondamenta-
lement juste et les avantages pratiques de la
et il s’opposa à la guerre de son pays
liberté individuelle et des limitations des pou-
contre le Paraguay. Son effigie n’orne pas voirs de l'État. Le travail de l'Initiative mondiale
l’abdomen de Mike Tyson. pour le libre échange, la paix et la prospérité
cherche à faire émerger une conscience glo-
bale en créant, dirigeant et faisant la promotion
de produits et programmes dans différentes
langues, et de la coopération dans le monde
entier entre ceux et celles qui comprennent et
chérissent la liberté.
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