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Le pouvoir est partout. Dès qu’il y a société humaine, il y a pouvoir.

S’il existe des sociétés


sans État, voire des sociétés « contre » l’État, pour paraphraser Pierre Clastres, il n’existe
pas de société sans pouvoir (Clastres, 1972 ; 1974). Si l’on en croit l’anthropologue
français spécialiste des Tupi-Guarani et des Indiens Guyaki, ces sociétés primitives
d’Amazonie se dotent de chefs qui ne commandent rien, et que personne n’écoute,
précisément parce que le pouvoir est exercé par toute la société elle-même sur chacun de ses
membres2. Ce pouvoir normatif est d’autant plus fort que la société va jusqu’à imprimer sa loi
sur le corps individuel de chaque membre du corps social. Selon l’auteur de La Société contre
l’État, les sociétés primitives empêchent délibérément tout désir de pouvoir et tout désir de
soumission de se réaliser. Elles s'instituent donc en lieux de répression du mauvais désir. Pour
préserver leur être indivisé, ces sociétés amérindiennes imposent le « il faut » et le « il ne faut
pas » de leur loi primitive proclamant que l'inégalité est mauvaise. Une loi que l’on ne risque
pas d’oublier puisqu'elle est très douloureusement inscrite, en marques égales, sur le corps
individuel de chacun des membres de la tribu. Les normes sociales sont en effet intériorisées
lors des rites de passage et des rites d’initiation. Rappelons le pour mémoire, s’appuyant
notamment sur les travaux de Georges Balandier ou de Lucy Mair, l’anthropologie
politique a amplement documenté et démontré qu’une société sans État n’était pas une
société sans pouvoir. Le pouvoir est consubstantiel à la société et, à ce titre, il est présent dans
toutes ses expressions, à commencer par le fait religieux.

Ce texte est un extrait de l’article « Des normes et du pouvoir politique : quelques


réflexions de base » qui appartient à la collection « Cahiers Jean Moulin » . il
s’agit d’un texte de nature politique. cet article écrit par Patrick Chastenet ;
Professeur de science politique ; Responsable de la Mention science politique ses
recherches portent principalement sur la démocratie, la propagande, les idées
politiques et en particulier le personnalisme, l’écologie politique et l’œuvre de
Jacques Ellul et Bernard Charboneau .

Dans ce texte Patrick chastenet discute s’il existe des sociétés avec pouvoir et sans
Etat et aussi «le pouvoir politique »; qui désigne un type de pouvoir qu'une
personne ou un groupe de personnes exerce dans une société ; Patrick a analyse la
réflexion de Pierre Clastres l’auteur de « La Société contre l’État » qui a explique
que les sociétés primitives refus l’état et que malgré l’existence d’un chef ;ce
dernier ne disposent jamais de la capacité à donner un ordre aux membres de son
groupe ;le pouvoir n’est pas donc exercé par ce chef mais par toute la société

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