- A la répartition des pouvoirs : quels sont les rapports entre les trois pouvoirs ?
(indépendance) ;
- Au contrôle des gouvernants : quelles sont les limites imposées aux gouvernants ?
On peut dire que tout régime politique est un ensemble de réponses apportées à
chacune des questions que posent l’existence et l’organisation des gouvernants au sein
d’un groupe social. Comment sont choisis les gouvernants ? Quelle est la structure de
chacun d’eux ?
1- Classification d’Aristote
Aristote établit une classification des régimes politiques des cités grecques de son
époque. Il avait étudié 158 constitutions. Il propose une typologie des régimes en croisant
deux critères :
- Le critère du nombre (qui gouverne ?) : dans la cité, le pouvoir peut être exercé soit
par un seul, soit par quelques-uns, soit par tous (ou par le plus grand nombre). Il y a donc
trois régimes (normaux) possibles.
- Le critère de la finalité (pour qui est exercé le gouvernement ? : est-ce en vue du bien
de tous, ou en vue du bien de soi-même ? (justice pour tous ou justice pour soi-même ?).
En croisant les deux critères, on obtient six régimes possibles. Trois régimes normaux
et trois régimes déviants ou anormaux selon que le gouvernement gouverne en vue de
l’intérêt général ou de son intérêt propre.
Pour Aristote les trois régimes droits (Monarchie, Aristocratie et République) sont
tous excellents parce qu’ils permettent à tous les citoyens égaux d’être alternativement
gouverneurs et gouvernés.
2- Classification de Montesquieu
Dans une démocratie, le peuple est à la fois monarque et sujet. Il est monarque par ses
suffrages qui sont ses volontés. De ce fait, les lois qui établissent le droit de suffrage sont
fondamentales dans ce gouvernement.
Montesquieu détaille les différents modes de scrutin : par le hasard (le « sort ») ou par
le choix, secret ou publique. Le vote secret fut une des causes de la chute de Rome, car on
ne peut plus dans ce cas de figure éclairer le peuple en révélant publiquement pour qui
votent les gens éclairés.
Par ailleurs, Athènes a vaincu les Perses et Sparte avec 20 000 hommes car ils étaient
vertueux. Elle a perdu avec 20 000 hommes contre Philippe. Qu’est-ce qui les a fait
perdre, alors qu’ils avaient les mêmes forces ? Le manque de vertu des citoyens.
Le principe de l’aristocratie est semblable, parce que de même, les nobles devront
décider de lois qui les affecteront eux-mêmes. Ils doivent eux aussi être vertueux, mais en
proportion moindre, ce que Montesquieu appelle modération.
Un seul gouverne et possède donc le pouvoir souverain et exerce ses fonctions avec
des lois fixes et établies. Le monarque ne dispose pas d’une toute puissance, qui se limite
et dépend de pouvoirs intermédiaires exercés par la noblesse, les magistrats et le clergé
restant ainsi dans le domaine de la haute société. Ainsi, la maxime fondamentale de la
monarchie est : point de monarque, point de noblesse ; point de noblesse, point de
monarque, mais on a un despote.
S’attaquer aux nobles est la meilleure manière pour le peuple de renverser une
monarchie, mais celle-ci sera remplacée par un despotisme. De même, si le pouvoir du
clergé est dangereux dans une république, il est utile dans une monarchie car il peut
arrêter la puissance arbitraire du monarque.
iii- régime despotique : un seul gouverne, mais sans règles préétablies. Il gouverne par
ses caprices et sa propre volonté.
Montesquieu prend l’exemple dans l’Esprit des Lois de l’un des rois de Perse, qui fit
tuer les membres de son gouvernement car ils n’avaient pas fait verser de sang.
On trouve dans les états despotiques une obéissance extrême des sujets au despote. « Il
n’y a point […] d’accommodement, de termes, d’équivalents, de pourparlers, de
remontrances. L’homme est une créature qui obéit à une créature qui veut ».
En revanche, on ne peut pas obéir au prince, s’il décrète quelque chose de contraire à
la religion : « on tuera son père, si le prince l’ordonne ; mais on ne boira pas de vin,
s’il le veut et l’ordonne ».
3- Classification de J-J. Rousseau
J-J. Rousseau distingue trois formes de gouvernement basées sur celui qui exerce la
souveraineté. Pour Rousseau, chaque forme de gouvernement est la meilleure en certains
cas et la pire en d’autres.
- La monarchie : le gouvernement est concentré entre les mains d’un magistrat unique
dont tous les autres tiennent leurs pouvoirs.
A noter en fin, que pour J-J. Rousseau, la démocratie est une simple utopie car :
Forme initiale Démocratie Aristocratie Monarchie
« Il n’a jamais existé de véritable démocratie et il n’en existera jamais. Il est conte
l’ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit nombre soit gouverné ».
B- Classification contemporaine des régimes politiques
- Une tendance à l’oligarchie : les pouvoirs politiques et économiques sont concentrés dans un
petit nombre de mains ;
- Une démocratie d’apparence : le recrutement des dirigeants relève plus de la cooptation que
de la mise en concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques. Les
élections n’ont qu’une apparence démocratique. Elles visent à légitimer le système politique
aux yeux du monde et à l’intérieur de s’assurer de l’apathie des masses sans que leurs
résultats, connus à l’avance, n’aient une quelconque influence ;
- Les élections sont sous contrôle : le clientélisme du pouvoir politique se traduit par l’achat
de voix, la satisfaction des besoins des fidèles, le bourrage des urnes… ;
- L’absence d’Etat de droit : d’une par l’Etat ne respecte pas ses propres lois, ce qui crée un
sentiment d’impunité chez les dirigeants. D’autre part, les libertés individuelles sont de plus
en plus remises en cause avec le développement du contrôle policier : interdiction de
manifester, liberté d’expression entravée, contrôle administratif de la création d’associations,
etc. C’est dire que dans les régimes autoritaires il y a une tendance à l’abus d’autorité, quelle
que soit la forme des régimes autoritaires : le gouvernement fonctionne plus à la force qu’au
compromis, à l’injonction qu’à la persuasion, à la règle de fait que de droit.
Trouvant leur légitimation dans une idéologie, les régimes totalitaires cherchent à
anéantir dans la société toute différenciation culturelle ou spirituelle. Les membres de la
société qui s’opposent à cette idéologie sont marginalisés et même éliminés.
- L’Italie de Mussolini ;
- L’URSS de Staline ;
- Ils se créent autour du culte d’un chef qui est considéré comme exprimant la volonté
inconsciente du peuple, Il devient un prophète, lui seul sait ;
- Le monopole idéologique est une autre composante des systèmes totalitaires. Une seule idée
prévaut celle de la vérité. Tout le reste est erroné et doit donc disparaitre. L’obéissance
absolue est un devoir ;
- Le totalitarisme est basé sur le contrôle de tous les moyens de pouvoir. Ce système passe par
l’abolition de tout ce qui est de nature à remettre en cause le contrôle de la société :
a- la souveraineté populaire
Elle suppose que les citoyens puissent participer aux prises de décisions politiques,
directement ou indirectement, et qu’ils puissent contrôler ceux qui prennent ces décisions.
Dans une démocratie, l’ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain et exprime
sa volonté par le vote, selon le principe « un homme, une voix ». C’est le fondement
théorique principal de la démocratie.
Notion de citoyenneté
La citoyenneté est le fait pour une personne d’être reconnue comme membre d’une
société et d’avoir le droit de participer à sa vie politique. Elle suppose trois attributs :
- Avoir la nationalité ;
i/ la citoyenneté ;
ii/ l’égalité des citoyens devant la loi. Ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ça n’a
pas été toujours le cas :
- Dans l’Antiquité, les droits civils étaient réservés aux maitres – En France, de 1789 à 1848
le suffrage est censitaire, c.à.d. que le droit de vote est réservé aux citoyens qui payent un
minimum d’impôt (le Cens), et jusqu’en 1945 le vote est réservé aux hommes car la femme
est considérée comme mineure.
Iii/ le pluralisme politique : l’offre politique doit être diversifiée de manière à ce que les
électeurs aient de vrais choix politiques à faire.
Iv/ la règle de la majorité qui est appliquée dans toutes les démocraties. Mais cette règle est
elle démocratique ?
vi/ la régularité des élections : les élections doivent avoir lieu de façon régulière et permettre à
l’opposition d’accéder au pouvoir (alternance).
- Le pouvoir exécutif est confié au gouvernement à la tête duquel se trouve le chef d’Etat ou
le chef de gouvernement. Il est en charge de l’exécution des lois et dispose de domaines
distincts de ceux du parlement (l’armée, la police, la diplomatie, l’administration…).
- Le pouvoir judiciaire est confié au juge. Ce pouvoir a pour rôle de contrôler l’application de
la loi et de sanctionner son non respect.
- La règle de la spécialisation : les trois pouvoirs ont des domaines qui leur sont propres et
chaque organe ne doit pas empiéter sur le domaine de l’autre.
- La règle d’indépendance des pouvoirs : les trois pouvoirs se situent au même niveau. Un
organe ne peut commander aux deux autres.
Elles regroupent à la fois les droits de l’Homme, les libertés publiques et les droits
intangibles.
Les droits de l’Homme sont un concept selon lequel tout être humain possède des
droits universels et inaliénables. Ils sont généralement reconnus par la loi, par des normes de
valeurs constitutionnelles ou par des conventions internationales afin que leur respect soit
assuré.
Les libertés publiques sont l’ensemble des droits et des libertés individuelles et
collectives garantis par les textes législatifs et donc l’Etat. Les libertés ne sont dites publiques
que si l’Etat intervient pour les reconnaitre et les aménager.
Les droits intangibles sont considérés comme le noyau dur des droits fondamentaux.
Ils sont si importants que les Etats ne peuvent y déroger même en cas de conflits armés. Il y a
Quatre droits intangibles : droit à la vie, droit à ne pas être torturé, droit à ne pas être tenu en
esclavage et droit de non rétroactivité de la loi pénale.