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DROIT CONSTITUTIONNEL

Chapitre 4 - Souveraineté et dévolution du pouvoir

Paragraphe 1- Une approche du système politique.


A - La notion de démocratie
Il est difficile de définir précisément notion de démocratie.
Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. ». On peut faire une référence à Jean
Jacques Rousseau qui a développé le concept de démocratie dans Le contrat Social : la souveraineté est
fractionnée en autant de parts qu’il y a de citoyens. Le souverain ne peut être considéré que collectivement en un
corps mais chaque particulier en qualité de sujet est considéré comme un individu. Ainsi le souverain est sujet
comme dix mille est à un. Chaque citoyen pour Rousseau dispose d’un droit propre originaire à participer à
l’exercice de la souveraineté. Rousseau reconnaît cependant qu’un véritable démocratie n’existe pas.
Dans le système libéral, la démocratie est un mode de limitation du pouvoir. La limitation se réalisant par des
représentants élus. Dans ce système de démocratie libérale, l’individu va être considéré comme la valeur suprême
d’un point de vue politique. S’impose également le principe de relativisme, de différence. On ne va pas tous
penser de la même façon. C’est pourquoi dans ce système va s’imposer un respect de la pluralité opinion et le
principe de leur libre expression. L’idée dans ce système est de dire qu’on va confier le pouvoir des représentants
à des représentants élus. Le problème qui se pose ici est toujours celui de la confiscation du pouvoir. Le tout est
de savoir si les représentants élus nous représentent véritablement.
La finalité de la démocratie est de réaliser une identification maximale entre les gouvernants et les gouvernés.
L’idéal étant inatteignable celui du gouvernement du peuple par le peuple.
Il faut également la possibilité pour les gouvernés de devenir gouvernants.
Critères de la démocratie :
● Le régime représentatif
● La lutte entre les partis
● La possibilité de changement entre les gouvernements

La démocratie se voit d’avantage définie par un certain nombre de critères plutôt qu’une définition précise. La
démocratie va trouver la source de son pouvoir dans le peuple. En conséquence, elle va avoir tendance à faire
prévaloir la volonté des plus nombreux. A l’assise de la démocratie sera le suffrage universel. Ce suffrage
universel ne pourra valablement s’exercer que s’il existe un pluralisme des partis politiques et des groupes qui
vont authentifier le suffrage universel. Il s’agit que le peuple puisse choisir ses gouvernants. Pour que le
pluralisme existe il faut que les partis politiques puissent se former librement. Il s’agit que ces partis politiques ne
se limitent pas à la critique et puisse proposer une alternative de gouvernements aux électeurs. Il faut
obligatoirement une opposition pour qu’un système soit démocratique.
VOIR grand B plus haut : « le contexte de la compétition »
La démocratie va se définir également à travers l’exercice de libertés.
Exemple de liberté fondamentale assuré par la démocratie : la liberté d’expression. Le rôle des médias et de la
libre expression est par exemple essentiel dans l’exercice de la démocratie. Il faut que les vecteurs de
communication soient librement accessibles.
Il faut cependant que l’éparpillement des partis politiques ne soit pas un frein à la démocratie. On ne peut pas
envisager la démocratie sans un minimum d’éducation des citoyens.
« La démocratie est un luxe des pays prospères ». Ce mode d’exercice du pouvoir est relativement onéreux.

B-Les autres régimes politiques


Il faut se résoudre à un constat : le modèle démocratique tel que l’on a décrit n’est pas forcément celui qui est
appliqué dans la majorité des États. Un grand nombre d’État ont pour point commun de ne pas être
démocratique. Ils peuvent donner l’apparence d’être démocratique.

On peut envisager une première catégorie


Les oligarchies au sens littéral ce sont le gouvernement d’une partie relativement faible de la population. Dans ces
oligarchies on va avoir différentes déclinaisons :
- Les aristocraties : seule une classe sociale va exercer le pouvoir qui peuvent être basé sur discrimination raciale
(ex : apartheid)
- Les ploutocraties au suffrage censitaires : ce sont des gouvernements dont les seuls titulaires sont ceux qui
possèdent la fortune. Système qui a été autrefois le système français : seuls ceux qui pouvaient payer l’impôt
étaient ceux qui avaient le droit de vote.

- la partitocratie = système réalisé de telle sorte que seules les engrangeant accèdent systématiquement au pouvoir

La monocratie est le gouvernement aux mains d’un seul. Généralement de manière irrévocable et illimitée .

Exemple : les monarchies absolues de l’ancien régime. Un souverain héréditaire a tous les pouvoirs, c’est le cas
jusqu’en 1789
Exemple 2 : le césarisme populaire. Le pouvoir est encore au pouvoir au main d’un seul et il est absolue. A la
différence qu’il tient ce pouvoir et reste en relation avec le peuple. Il porte le pouvoir en son nom

Les dictatures : il en existe des modèles très divers mais avec certains points communs :
- Le recours à la violence comme un moyen au service d’une fin. Pour faire prévaloir les décisions du dictateur, la
violence est permise.
- Le recours à la propagande
- La dégradation de la règle de droit qui devient de plus en plus difficile à déterminer de telle sorte qu’elle va
laisser le champ libre à l’arbitraire

Ces dictatures souvent naissent de situations de crise. Par exemple la crise économique de 1929 qui entraîne la
montée en puissance du fascisme. Un homme qui va arriver au pouvoir par la force et qui va dire vouloir
représenter l’intérêt général mais qui va servir ses motivations personnelles. Ces dictatures durent souvent jusqu’à
la mort du dictateur ou alors jusqu’à son renversement. Il existe également des dictatures militaires (très
présentent en Amérique du Sud) : l’armée va se présenter comme la seule solution possible pour sortir d’une
crise. L’armée va prendre le pouvoir pour sortir d’une crise et les militaires vont s’accaparer le pouvoir. Les
dictatures partisanes : ex, Cambodge
Dans le modèle de dictature dit autoritaire, les dictateurs vont avoir recours à la force pour imposer leurs vues
afin que tout ce qui ressort de l’ordre public soit respecté.
Dans le modèle totalitaire, il s’agit de régir la vie privée des citoyens, de transformer les consciences. La finalité
du nazisme est de dissoudre toute liberté individuelle. Et le führer (Hitler) est l’inspirateur presque mystique de
cette souveraineté nationale.

Il existe également des régimes mixtes : des régimes qui ne correspondent pas au modèle démocratique.
De plus, il y a souvent un processus de désignation des gouvernants qui est souvent faussé.

Paragraphe 2 – Les théories démocratiques et leur application

Il y a deux grandes théories démocratiques :


- La théorie de la souveraineté nationale.
- La théorie de la souveraineté populaire.

Selon la conception qui est adopté par un État, les modes d’exercice de cette souveraineté seront différents.
Différents mécanisme d’exercice de la démocratie pourront se mettre en place. Soit le peuple détient la
souveraineté : c’est la souveraineté populaire
Soit la nation détient la souveraineté : c’est la souveraineté nationale
Le choix impliquera des modes de la souveraineté différents : la souveraineté directe et la démocratie
représentative. Le mode de participation des gouvernés seront différentes.

A- Souveraineté nationale et souveraineté populaire


Pendant longtemps ce sont les théories théocratiques de la souveraineté populaire qui ont joués un rôle essentiel.
Aujourd’hui ce sont les théories démocratiques qui sont mises en avant. Au moyen-âge Thomas D’Aquin avançait
l’idée selon laquelle le pouvoir avait une origine populaire. Mais fondamentalement les deux conceptions de la
souveraineté que l’on vient d’évoquer ont ris leur origine dans la philosophie des lumières.

Théorie de la Souveraineté nationale : elle a une origine française, notamment portée par l’abbé Seyes. Cette
théorie va poser que la souveraineté va être confiée à la nation (un être collectif et indivisible distinct des
individus qui la compose). Article 3 de la DDHC de 1789 : Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité
qu’il en émane expressément. La nation est une fiction juridique qui permet de considérer qu’il n’est pas
nécessaire de faire appel à toute la population pour exprimer la volonté de toute la population. Dans ce système,
l’électorat, l’exercice du vote est une fonction et non un droit. Cette nation va avoir une volonté propre et elle
pourra donc déléguer l’exercice de cette volonté à des représentants élus. Et ce sont ces représentants élus qui
vont l’incarner toute entière. Il faut que les représentants élus ne représentent non pas la volonté des électeurs
mais la volonté de la nation entière.

Théorie de la Souveraineté populaire : La souveraineté appartient au peuple don chacun à sa part de souveraineté
nationale.
Cette théorie a été portée par Rousseau. Dans cette théorie, l’électorat n’est plus un devoir mais un droit. Dans
ce système, le suffrage universel est consubstantiel de la souveraineté populaire. Chaque individu dispose d’une
parcelle de souveraineté, le suffrage doit donc être universel. Par principe la souveraineté populaire va engendrer
un régime direct. La constitution française dit que la souveraineté nationale appartient au peuple qu’il exerce par
ses représentants et par un referendum.

B- Démocratie directe et démocratie représentative


Représentative : Le modèle qui a pris le pas en France est le modèle de la souveraineté nationale. Les procédés de
représentation sont plus simples à l’exercice de la démocratie. Le mandat dont dispose les représentants émane de
la nation toute entière dont la souveraineté est indivisible. Ils ne représentent pas leurs électeurs mais la nation.
Le représentant n’a aucun compte à rendre aux électeurs, il ne doit pas en recevoir d’ordre. D’autre part le
mandat n’est pas remis à une personne mais à l’organe de la nation. En 1871, s’est posé la question de la
démission des députés d’Alsace Lorraine. Cette démission a été refusée car une fois élus les députés restaient les
représentants de la nation française. La démocratie représentative est aujourd’hui le régime le plus couramment
adopté dans les pays occidentaux. On peut cependant lui trouver des défauts : La classe politique des
représentants se sont accaparés le pouvoir et ce sont dissociés du peuple. La majeure des décisions se font pas un
représentant élue.

Directe : Il existe des régimes semi directe : on va avoir une combinaison qui va se mettre en place entre
l’existence d’un organe représentatif accompagné de procédure d’intervention populaire directe.

Les procédés de démocratie directe sont de deux ordres : pour certains ils mettent en place des procédés
d’intervention du peuple en matière législative et des procédés de contrôle des élus.

Veto populaire : Après le vote d’une loi : pendant un délai donné, un nombre X de citoyen peut demander que la
loi soit abrogée. Le peuple peut s’opposer à une loi et la faire annuler rétroactivement. Au moment de l’initiative,
avant le vote de la loi : la possibilité ouverte au peuple de mettre en place une disposition, de nature
constitutionnelle ou législative. Le référendum est la principale technique de démocratie directe. Il s’agit de la
consultation du peuple sur une question ou sur un texte qui va être convoqué par une autorité ou par le peuple
lui-même. Le référendum peut porter sur un texte de nature constitutionnel ou un texte de nature législative. Le
référendum a souvent été un moyen qui a été utilisé pour couper l’autorité du parlement. Cependant le
référendum est un moyen d’obtenir la légitimité du peuple : on demande au peuple de s’exprimer.

Concernant les techniques de contrôle : la possibilité d’une révocation collective. Le peuple a la possibilité de
révoquer une assemblée avant le terme du mandat. Il existe des techniques individuelles : des procédés qui vont
mettre un terme prématurément au mandat d’un seul représentant.

Paragraphe 3 -L’exercice de la souveraineté


Le droit de suffrage c’est le droit reconnu aux citoyens soit de prendre une décision politique directement
(référendum) soit de choisir ceux qui vont exercer le pouvoir politique. On va tout d’abord envisager des
éléments qui caractérisent le droit de suffrage et puis ces différentes manifestations par les modes de scrutin.
A- Les caractéristiques générales du droit de suffrage

Traditionnellement on oppose le suffrage universel au suffrage restreint. Aujourd’hui le suffrage universel s’est
imposé, mais il a découlé d’un long processus. Initialement, le suffrage pouvait notamment être limité à raison de
la naissance. Le droit de vote s’obtenait pas filiation. Il pouvait s’obtenir en raison de la fortune (suffrage
censitaire). On peut instaurer également un suffrage capacitaire : il faut maîtriser par exemple parfaitement la
langue française (ou comme au États-Unis pouvoir lire la constitution). On peut prendre pour exemple en France
le référendum de Nouméa. On va appeler suffrage universel celui qui ne connaît pas de conditions. La nationalité
peut également être un critère : le suffrage peut être ouvert qu’à tous les nationaux. La condition de nationalité
est l’une des plus marqués. Autre condition également : les conditions de dignité, à savoir que ne vont avoir le
droit de voter ceux qui n’ont pas eu de condamnations infamantes… Les conditions de résidence et conditions
d’âge. Sous la troisième république, les militaires ne votent pas car par définition elle doit être neutre.

Les modalités du suffrage :


Il existe des suffrages directs et indirects. Le suffrage indirect est une modalité de suffrage qui a pour but de
tempérer l’opinion de la population. On peut envisager également de distinguer le mode individuel et le mode
plural. On peut également voter par procuration ou par correspondance.

B. Les modes de scrutins


Selon le mode de scrutin choisit, les effets sur les résultats seront très divers. Une même organisation des
pouvoirs avec des modes de scrutins différents amènera à des modes de régimes éloignés.
Ce sont les techniques utilisés pour déterminer le candidat choisit par les électeurs. Les modes de scrutins vont
directement influencer les élections.
Classiquement on distingue deux grands modes de scrutins :
- Le scrutin majoritaire : Dans le scrutin majoritaire, le où les sièges sont attribués aux candidats ou à la liste de
candidats qui a obtenue la majorité des suffrages exprimés (il peut être de liste ou uninominale).
- Le scrutin à la proportionnelle : Les sièges sont répartis en fonction des voies obtenues par chacune des listes (le
scrutin à la proportionnelle est forcément un scrutin de listes => plurinominal).
Le scrutin est dit uninominal quand il y a un siège à pourvoir sur une seule circonscription. Dans le scrutin de
liste, il y a plusieurs sièges à pourvoir dans une même circonscription. La taille de la circonscription a une place
politique importante. Si circonscriptions sont petites, le scrutin sera alors majoritaire. Dans un scrutin avec de
très grandes listes, les partis vont mettre en tête de listes des individus avec une place plus ou moins importante
au niveau national.
Le choix de la taille de la circonscription pose également un problème essentiel qu’est celui de l’égalité dans les
droits de vote. Si on procède au découpage seulement sur des critères géographiques, la représentation nationale
est mal effectuée. Il est essentiel d’obtenir un découpage avec une certaines égalité. Un élu doit représenter à peu
près un nombre équivalent d’électeur à partir du moment où le nombre de siège se détermine par rapport à
l’importance de la population. Il faut donc procéder à un redécoupage régulier des circonscriptions. On a
néanmoins des problèmes : il y a des régions que très peu peuplé. Dans certaines régions on va admettre qu’un
député soit représenté par un plus petit nombre de territoires.
- Des systèmes mixtes

Dans le scrutin majoritaire à un tour : C’est le système le plus simple.


Celui qui a le plus de voies est élu. C’est le scrutin le plus simple, le plus clair. C’est aussi le plus brutal. C’est un
scrutin qui s’applique notamment en grande Bretagne et l’élection des sénateurs aux États-Unis. Les électeurs
vont avoir tendance à voter pour les candidats dont ils pensent qu’ils ont une chance d’être élu. Les petits partis
ont dans ce système que très peu de chance d’être élu et disparaissent petit à petit. Il ne suffit que quelques %
d’électeur changent de sens pour faire totalement basculer l’élection. L’exagération des résultats. Celui qui est élu
est peut mener sa politique sans réel opposition

Scrutin majoritaire à deux tours :


Il faut obtenir la majorité absolue au premier tour et au deuxième tout la majorité relative. Même dans le scrutin
à deux tours, celui qui a la majorité et souvent surreprésenté. Ce mode de scrutin pose un problème : il se peut
très bien qu’avec moins de voies regroupées se voit mieux représenté dans certaines régions.

La représentation proportionnelle :
Le nombre de siège est proportionnel au nombre de voies. C’est un système beaucoup plus égalitaire. C’est
également un système avec une plus grande représentation des différents partis. Du point de vue de l’efficacité de
l’action politique ce mode de scrutin va créer des dysfonctionnements. Constituer une majorité au sein de
l’assemblée va se révéler difficile et il y aura une instabilité sur le long terme. Même dans ce phénomène, il va y a
avoir des partis avec une grande majorité d’électeurs. Mais les grands partis vont s’allier avec les petits partis.
Ceux-ci vont avoir tendance à faire du chantage sur les plus gros partis pour avoir des privilèges en échange
d’une majorité politique.

La représentation proportionnelle intégrale :


On va choisir comme circonscription le territoire national. La représentation à l’assemblée sera la plus proche des
sièges obtenus. C’est un mode de scrutin proportionnel qui est rarement retenu.

La représentation proportionnelle approchée :


On va choisir des circonscriptions plus réduite. On va répartir les sièges selon deux grandes modalités : le mode
de scrutin au plus fort reste et le scrutin à la plus forte moyenne. Dans ce modèle, on va procéder dans un
premier temps pour définir le quotient électoral. Celui-ci correspond au suffrage exprimé sur le nombre de siège.
On regarde celui qui a le plus de votant qui vont rester => la méthode du plus fort reste.

En France il y a un débat récurent sous la Vème République : réintroduire l’élection proportionnelle. Il faut que
les électeurs comprennent les enjeux de l’élection. En cela, le choix du mode de scrutin est très important. Dès
que le mode électoral est compliqué les électeurs peuvent être désorientés. L’électeur peut avoir du mal à
comprendre le choix de son vote. Le scrutin à la proportionnel est plus égalitaire mais plus complexe.
Néanmoins, tout est question de moment : quand on arrive au bipartisme, une réflexion s’est faite en amont (il y
a une alliance qui s’est faite avant les élections).

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