Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Mai 2018
Paul ONIBON
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 2
RESUME ANALYTIQUE
La présente mission d’étude est commanditée dans le cadre du Programme d’Appui à la Croissance
Economique et à la Promotion de l’Emploi stimulées par le Secteur Privé du Mali (PACEPEP) issu de
la Coopération entre le Danemark et le Mali, notamment dans le secteur agricole et de la promotion de
l’emploi « agricole privé ». En effet, le potentiel agricole du Mali est encore sous exploité. L’agriculture
contribue au 1/3 du PIB. Le secteur est majoritairement composé de « privés » (exploitations familiales,
entreprises de transformation, de commercialisation). Il possède des points faibles notamment au
niveau i) de sa capacité d’autofinancement (capitaux propres des entreprises), ii) de la compétence
insuffisante des ressources humaines, iii) de l’insuffisance des infrastructures de base, iv) du manque
ou de l’insuffisance d’infrastructures en deuxième rang des obstacles à l'expansion des entreprises
après le financement.
L’objectif global visé par cette étude est d’analyser le marché des fruits et légumes (Mangues,
Agrumes et échalote/oignon) sous l’angle de l’approche chaine de valeur, d’avantages comparatifs pays
et du changement des habitudes de consommation des ménages au Mali, dans les zones d’intervention
du programme et les axes d’exportation.
Les résultats attendus sont :
• L’offre et la demande des produits et sous-produits des sous-filières mangues, agrumes et
échalote/oignon sont évaluées sur la base de statistiques, des tendances des marchés et de
l’évolution de la demande des consommateurs ;
• La situation des marchés et la cartographie de chaque sous-filière (mangue, agrume et
échalote/oignon) sont connues dans les zones d’intervention du programme ;
• Les principaux flux d’approvisionnement et de commercialisation des produits et sous-produits
des trois sous-filières sont analysés, les positions et rôle des acteurs sont définis ;
• Les coûts de production par catégorie d’acteurs directs ou maillons des chaines de valeurs sont
calculés pour faire ressortir la répartition des valeurs avec une analyse comparative des
processus de création de valeurs dans les différentes chaines retenues ;
• L’analyse des goulots d’étranglements des chaines de valeurs et des risques qui entravent la
compétitivité des sous-filières ainsi que des propositions de mesures d’atténuation permettant
d’endiguer ces risques sont disponibles ;
• Les hypothèses de bases pour la compétitivité des sous-filières et les pistes d’augmentation de
la valeur des produits des sous-filières retenues sont clairement identifiées par maillon des
chaines de valeur ;
• Les recommandations concrètes pouvant accélérer le développement des sous-filières
(Mangues, Agrumes et échalote/oignon) sont proposées pour diffusion
L’approche méthodologique ayant conduit à la réalisation de cette mission est présentée de façon
détaillée dans le rapport de démarrage (premier livrable). C’est une démarche itérative qui s’articule
autour de quatre grandes phases/étapes à savoir :
La mission s’est déroulée du 15 mars au 25 avril 2018. Elle a concerné tout le pays sur le plan des
études documentaires et la zone du PACEPEP au plan des visites des acteurs sur le terrain, notamment
le District de Bamako, les régions de Sikasso et de Ségou. La Région de Mopti n’a pas pu être visitée
par l’expert pour des raisons sécuritaires. Mais, des échanges intenses par internet et par téléphone
ont eu lieu surtout avec les responsables de l’IFEO basée à Mopti.
Les principales caractéristiques des trois sous-filières sont les suivantes :
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 8
SOUS-FILIERE ECHALOTE/OIGNON
Production
La production d’échalote/oignon est de 488 901 tonnes en 2013-2014 contre 381 485 en 2014-2015.
C’est la région de Ségou qui constitue le plus gros bassin de production d’échalote/oignon au Mali (62%)
suivie de Koulikoro (13%), de Mopti (11%) et de Sikasso (6%), puis de Tombouctou (5%).
Les rendements moyens d’oignon au niveau national pendant les campagnes de 2013-2014 et 2014-
2015 sont de 19 588 Kg/ha pour l’oignon et de 22 212 Kg/ha pour l’échalote. Le rendement d’échalote
est estimé à 30 182 Kg/ha dans les zones inondées de l’Office du Niger. Il tourne entre 30 000 – 35 000
Kg/ha dans la région de Mopti (Bandiagara).
Conservation
Transformation
La transformation de l'échalote est assez répandue surtout dans le pays Dogon (Mopti) où elle est de
l’ordre de 45% de la production totale, contrairement à la région de Ségou où elle est encore faible
(environ 2% de la production de cette zone). Au total, d’après les données du PCDA, la quantité
moyenne d’échalote transformée par an entre 2006 et 2014 est de 21 347 tonnes soit 8% de la
production moyenne d’échalote en cette période.
Commercialisation
Offre et demande d’échalote/oignon : le Mali dégage un déficit ou solde négatif de production de 849
tonnes d’échalote/oignon qui l’oblige à être importateur de ce produit pendant les mois de novembre et
décembre. Au cours de cette période les commerçants s’approvisionnent en oignon en provenance des
Pays-Bas via la Côte d’Ivoire.
Organisationnelle/ institutionnelle
Les acteurs de la sous-filière échalote/oignon sont organisés et structurés par maillon de la base au
sommet (village, cercle, régional) et, fédérés au niveau national au sein de l’IFEO (ou Interprofession
Echalote et Oignon) qui a son siège à Mopti.
Les relations commerciales entre les acteurs des différents maillons sont quasiment à vue, basées sur
la routine commerciale. Il n’y a presque pas de contrats formels. Il y a un besoin de formaliser des
articulations entre les acteurs de la sous-filière au niveau micro, avec la mise en place des microprojets
intégrateurs autour des transformateurs, des conservateurs et des commerçants pour établir des ponts
solides entre le maillon amont de la sous-filière (production) et les maillons en aval (i.e. transformation
et commercialisation).
La place qu’occupe la sous-filière échalote/oignon dans l’économie malienne est imputable aux diverses
actions des PTF à travers leurs appuis/accompagnements aux acteurs directs de la sous-filière sur le
plan technique, organisationnel et institutionnel. Les acteurs publics, les acteurs de la recherche –
développement et les PTF jouent un rôle important dans la production et la valorisation de l’échalote.
Economie
Le coût de production de l’échalote fraîche est estimé à 37 F CFA par Kilogramme dans la zone de
l’Office du Niger, 54 FCFA/Kg dans les zones exondées de Ségou, et 61,496 FCFA/Kg à Ségou avec
l’utilisation des intrants bio du groupe Eléphant Vert.
Les principales CVA de la sous-filière échalote/oignon, plusieurs chaînes de valeurs sont représentées,
dont les principales sont :
• CVA1 Echalote fraîche pour le marché local (Ségou), national (Bamako, Sikasso)
• CVA2 Echalote fraîche pour le marché sous-régional (exportation)
• CVA3 Echalote séchées pour le marché national et sous-régional
• CVA4 Echalote stockée/conservée pour les semences.
C’est la CVA 3 : Echalote séchées pour le marché national et sous-régional qui dégage la VA et le RNE
les plus intéressants. Elle est la plus rentable. Elle est suivie de la CVA 4 : Echalote stockée/conservée
pour les semences (marché local). La CVA 2 : Echalote fraîche pour le marché sous-régional
(exportation) se positionne en dernière position, après la CVA Echalote fraîche pour le marché local
(Ségou), national (Bamako, Sikasso). Il en résulte que les CVA qui développent la transformation locale
et la conservation de l’échalote sont plus porteuses de richesses, d’emplois et de revenus que les autres
orientées vers la vente de l’échalote fraîche localement ou dans la sous-région.
Pépiniéristes : On les rencontre à Bamako, Koulikoro et surtout à Sikasso dans le village de Mandela
où les pépinières de manguiers et d’agrumes constituent l’activité principale des ménages.
Planteurs : D’après les responsables de l’IFM rencontrés lors de cette mission, on estime le nombre
des planteurs de manguiers à environ 5800 personnes à Bamako et Koulikoro, et 8000 à Sikasso.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 10
Pisteur : l’approvisionnement en mangue est assuré auprès des producteurs des bassins de production
par l’intermédiaire des pisteurs qui font : la récolte, l’achat et le transport des fruits du verger à la station
pour les revendre à l’exportateur après triage par celui-ci.
Commerçants de mangues : il y a trois catégories de commerçants dans cette activité de vente des
mangues : les commerçants/exportateurs orientés vers l’exportation des mangues vers l’UE et les pays
d’Afrique (sous-région ouest africaine, Maghreb), les commerçants locaux, qui approvisionnent les
marchés locaux (maliens) en mangues.
Transformateurs de mangues : la transformation des mangues est aux mains des petites et grandes
sociétés qui s’investissent dans la fabrication de la purée de mangue, la confiture de mangue et le
séchage de mangue. C’est le Centre d’Etude et de Développement Industriel et Agricole du Mali
(CEDIAM) qui fabrique des concentrés et des purées de mangue. Le séchage des mangues se fait par
les PME : KENE YIRIDEN, Entreprises Diallo, GIE AXA et USTAKO SARL qui possèdent des capacités
de transformation allant de 10 à 50 tonnes de mangues séchées par an.
Production
Systèmes de production
Deux systèmes de production des mangues cohabitent : le système traditionnel et le système moderne.
Les variétés de mangues les plus produites au Mali sont : Kent (37%), suivi de Keitt (18%), Amélie
(17%) et autres (Julie, Eldon, Brooks, Valencia, Spring fields, etc.). Les variétés Kent, Keitt sont plus
demandées à l’export.
Niveau de production
Sikasso est le bassin de production des plants de mangues (93%). La variété Kent est la plus produite
(37%) suivie de la variété Keitt (18%) puis Amélie (17%). La production nationale de mangues au Mali
tourne autour de 699 054 tonnes en 2014-2015, toutes variétés confondues. Les principaux bassins de
production de mangues sont les régions de Sikasso (64%) suivi de Bamako (17%) et de Koulikoro
(14%). Le bassin de Sikasso est donc la première zone de production des mangues au Mali.
Transformation et commercialisation
La mangue est devenue le deuxième produit agricole d’exportation du Mali après le coton.
Commercialisation
La production de mangues contrôlées par l’IFM et destinée aux marchés d’exportations (internationale
et sous-régionale) et urbains est respectivement de 66 089 tonnes en 2015 et 62 755 tonnes en 2016.
Ces volumes ne tiennent pas compte des quantités autoconsommées, ni vendues par les marchands
ambulants encore moins celles qui sont pourries dans les champs. Les parts exportées (fraîche ou
transformée) sont de 38 771 tonnes en 2015 et 43 843 tonnes en 2016.
C’est le bassin de Sikasso qui fournit plus de la moitié des mangues exportées au Mali (53%). Il est
suivi par de celui de Bamako (37%) et de Koulikoro (17%).
L’acheminement des mangues destinées à l’exportation se fait par avion, bateau et par voie routière.
En 2016, 8382 tonnes de mangues exportées sont vendues en Europe par bateau (37%), avion (2%)
et par la route (4%). 10 800 tonnes de mangues sont exportées vers les pays de l’Afrique, notamment
au Gabon (par avion) et en Afrique de l’Ouest et au Maghreb par la route (56%).
La France est la plus grande destination des mangues maliennes convoyées par le trafic aérien (81%).
Elle est suivie du Gabon (10%) et des Pays Bas (5%).
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 11
Organisationnelle/ institutionnelle
Les acteurs de la sous-filière mangue sont organisés en interprofession mangue du Mali (IFM) qui est
créée grâce à l’appui financier et technique du PCDA. L’IFM est constituée de 5 grandes familles
d’acteurs :
Economie
• CVA 1 Mangue fraîche pour les marchés urbains au niveau national et de la sous-région
• CVA2 Mangue fraîche pour le marché international (exportation - avion)
• CVA3 Mangue fraîche pour le marché international (exportation – bateau)
• CVA4 Mangue séchée pour le marché national et international
C’est la CVA Mangue fraîche pour le marché international par avion qui génère les plus fortes valeurs
ajoutées et de revenus. Elle est suivie de la CVA1 Mangue fraîche pour les marchés urbains (internes),
puis de la CVA4 Mangue séchée pour le marché international et enfin de la CVA3 Mangue fraîche pour
le marché international par bateau.
Les acteurs de cette sous-filière agrumes sont entre autres les pépiniéristes, les producteurs d’agrumes
et les femmes commerçantes d’agrumes.
Pépiniéristes : ils sont les mêmes qu’au niveau de la sous-filière mangue. On les rencontre à Bamako,
Koulikoro et surtout à Sikasso dans le village de Mandela.
Producteurs d’agrumes : Suivant les données recueillies sur le terrain, les planteurs d’agrumes sont en
grande partie des producteurs de mangues. Les deux produits cohabitent dans les mêmes fermes.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 12
Les bonnes dames commerçantes (grossistes et détaillantes) d’agrumes : les grossistes passent dans
les champs pour acheter des agrumes et venir les revendre aux détaillantes sur les marchés urbains.
Entre 2006 et 2014, la production moyenne agrumicole est estimée à : 419059 tonnes, toutes espèces
confondues. C’est la région de Sikasso qui la plus grande productrice d’oranges (90% de la production)
suivie de Koulikoro. Au total, les superficies productives et les productions d’agrumes toutes espèces
confondues s’élèvent respectivement à : 7270 ha et 141874 tonnes. Les proportions de production des
espèces d’agrumes se présentent comme suit :
Oranges (Citrus sinensis Osbeck) 65%, Mandarine (Citrus paradisi) : 9%, Citronnier (Citrus Lemon (L.))
: 26%. La production des pamplemoussiers (Citrus reticulata) est faible.
L’oranger est la variété d’agrumes la plus produite, suivie du citronnier. Mais, c’est le tangelo (une
1
variété hybride entre Citrus paradisi x Citrus reticulata) qui est beaucoup plus produit ces derniers
temps par les producteurs au détriment de l’orange. Le plus grand bassin de la production des agrumes,
notamment les orangers est la région de Sikasso (90% des superficies). Et, comme dit plus haut, la
tendance actuelle des plantations d’orangers se fait en faveur des tangelos.
Transformation et commercialisation
La production malienne d’agrumes ne permet pas encore d’auto-suffire la population en ces produits. Il
se dégage un solde déficitaire de 78 320 tonnes d’agrumes, ce qui explique en partie l’aisance des
oranges marocaines sur les marchés urbains du pays.
L’exportation des oranges marocaines en direction des pays d’Afrique de l’ouest est en augmentation
chaque année. En effet, entre 2012/13 et 2014/15, les volumes à destination du Sénégal (4ème marché
du Maroc pour ses oranges) ont fait un bond de 87%, de 71% vers la Côte d'Ivoire et de 66% vers le
Mali. Les oranges marocaines écoulées sur les marchés maliens sont des « mandarine valencia »
communément appelées « clémentine ».
ORGANISATIONNELLE/INSTITUTIONNELLE
La filière des agrumes est insuffisamment organisée au niveau local, régional et national. Mais, en
dehors des acteurs directs qui jouissent des vergers d’agrumes et des pépinières, l’agrumiculture
bénéficie des appuis des acteurs publics et des PTF.
ECONOMIE
1
Le premier hybride de tangelo a été produite par le Dr. Walter T. Swingle and Dr. Herbert J. Webber en 1911
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 13
• Axe 1 : Assurance qualité des plants d’agrumes produits dans les pépinières ;
• Axe 2 : Intensification de la production d’agrumes (tangelo) ;
• Axe 3 : Appui des producteurs à un meilleur contrôle des maladies des vergers d’agrumes;
• Axe 4 : Appui à la transformation et la mise en valeur des fruits d’agrumes ;
• Axe 5 : Appui à l’organisation de la sous-filière agrumes.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 14
1 INTRODUCTION
Le PACEPEP, fait suite aux programmes PASAM et PAPESPRIM soutenus par la DANIDA entre 2007-
2013. Ces trois programmes sont mis en œuvre sur la base des lignes directrices de la stratégie de
coopération entre le Mali et le Danemark en vigueur depuis 2006, qui soulignent tous « la nécessité de
renforcer l’effort du Mali dans la promotion de l’économie de marché pour répondre à l’ambition du
développement de croissance économique ».
La zone d’intervention du PACEPEP correspond aux régions de Mopti, Ségou, Sikasso et le District de
Bamako et, couvre la période 2013-2018. La stratégie d’intervention de la Composante 1 du PACEPEP
est fondée sur l’approche chaîne de valeur. Les bénéficiaires directs de ce programme sont des PME /
PMI, les organisations faitières de producteurs / Entreprises Agricoles, les Centres privés de Formation
Professionnelle, Interprofessions, les fournisseurs de services et les services de l’Etat impliqués dans
la mise en œuvre. La composante développe deux fonds à coût partagé :
• Le fonds d’appui conseil : pour le financement de services non financiers (« soft », prestations
intellectuelles) au profit de l’entreprise. Une subvention qui va dans l’ordre de 90%, et ;
• Le fonds d’investissement pour développer des microprojets productifs des entreprises avec des
subventions qui font 20% du chiffre d’affaires avec un plafond de 40 millions de FCFA pour les
PME, 60 millions de FCFA pour les Projets intégrateurs et 10 millions de FCFA pour les projets
verts. Les subventions sont liées au genre et à la nature du projet. Elles reposent sur trois principes :
Quelques études antérieures similaires à la présente sur la sous-filière fruits et légumes avaient été
réalisées sur les filières lait et maïs, bétail/viande et aviculture. Ces études d’analyse économique de
filières permettent d’apprécier et d’analyser différents aspects et points notamment : (i) d’approcher
l’offre et la demande de chaque produit au niveau national ; (ii) d’estimer la valeur ajoutée globale de
chaque CVA et au niveau de chacun de ses maillons ; (iii) d’évaluer les coûts de production et de
commercialisation de chaque maillon, et la structure du coût le long des maillons de la chaîne ; (iv)
d’évaluer la performance des différents opérateurs en termes de compétitivité, de productivité et de
rentabilité ; (v) d’évaluer les impacts économiques de la mise à niveau de chaque CVA, et, de faire des
recommandations pour accélérer le développement de ces filières.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 15
• Mangues et agrumes : Sikasso, Koulikoro/ Kati (zone OHVN), Baguinéda, Mopti, Bamako. La
plus grande production se trouve dans les zones de Sikasso (Sikasso, Bougouni, Yanfolila,
Kolondiéba) et Koulikoro/ Kati.
Analyser le marché des fruits et légumes (Mangues, Agrumes et échalote/oignon) sous l’angle de
l’approche chaine de valeur, d’avantages comparatifs pays et du changement des habitudes de
consommation des ménages au Mali, dans les zones d’intervention du programme et les axes
d’exportation.
1.3 METHODOLOGIE
L’approche méthodologique ayant conduit à la réalisation de cette mission est présentée de façon
détaillée dans le rapport de démarrage (premier livrable). C’est une démarche itérative qui s’articule
autour de quatre grandes phases/étapes à savoir :
La phase de démarrage et de préparation de la mission a été centrée sur la rencontre de cadrage avec
les cadres du PACEPEP et du CNPM et a permis au Consultant de :
- Avoir une meilleure compréhension du contexte et des enjeux de cette étude ;
- Valider la méthodologie de l’étude proposée ;
- Elaborer un calendrier d’exécution de la mission sur le terrain, et de
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 16
La phase de Diagnostic filière/CVA fruits et légumes sur le terrain est la phase de collecte des données
de terrain nécessaire au diagnostic et à l’analyse de la rentabilité économique des principales chaines
de valeur ajoutée de la filière fruits et légumes au Mali (et suivant les principales zones d’intervention
du PACEPEP). Ce diagnostic s’est déroulé dans le District de Bamako et dans les Régions de Sikasso,
et Ségou. La Région de Mopti n’a pas pu être visitée pour des raisons de sécurité. Le diagnostic s’est
focalisé autour des rencontres avec des :
- Acteurs directs de principaux maillons de la filière et CVA fruits et légumes (pépiniéristes,
producteurs/planteurs, transformateurs et commerçants/exportateurs) individuels, en groupes ;
- Sociétés (PME/PMI) de production de plantules de manguiers et d’agrumes, de production de
transformation et/ou de commercialisation des mangues, agrumes, oignon/échalote {(coopératives
et interprofession de la sous-filière mangues (IFM), Interprofession de la sous-filière
oignon/échalote (IFOE)} ;
- Des acteurs institutionnels en appui à la filière fruits et légumes : IER, LTA, Projet d’appui à la
compétitivité Agro-industrielle au Mali (PACAM), CEDIAM, Programme d’appui aux filières
Agricoles (FAPA), DNA, DRA, Chambre Régionale de l’Agriculture (CRA), Direction Régionale de
l’Agriculture (DRA), etc.
- Visites de vergers de manguiers et d’agrumes, des marchés, magasins, fabriques, unités
industrielles de transformation des mangues, agrumes ;
- Etc.
Les réunions tenues avec ces différents acteurs ont été facilitées par les équipes de PACEPEP sur
le terrain.
Le dépouillement/traitement des données recueillies sur le terrain : à l’issue des travaux de terrain, et
sur la base des données collectées des fiches de dépouillement ont été élaborées en organisant le
contenu par éléments de similitude, de divergence et de particularité ou spécificité au niveau de chaque
CVA. Le logiciel EXCEL est utilisé pour le traitement des données chiffrées. Les données qualitatives,
sont traitées manuellement au moyen des fiches de dépouillement conçues à cet effet.
Le rapportage et l’organisation d’un atelier de restitution : les résultats issus des traitements des
données ont permis d’élaborer le rapport provisoire de l’étude soumis à la validation suite à un atelier
de restitution. Les observations et commentaires des participants à l’atelier ont été pris en compte pour
la rédaction du rapport final de l’étude.
Le Mali est un pays à vocation agricole. Sa population est estimée à 19 973 925 habitants en 2018,
2
avec un PIB de 11,4 Mrd $, soit un PIB de 1.100 $ par habitant . Il dispose de 40 millions d’hectares de
ème
terres cultivables (3 place de l’Afrique de l’Ouest après le Nigeria et le Niger), du plus grand potentiel
d’irrigation de la région du Sahel (560.000 hectares) et de vastes plaines alluviales, d’un climat favorable
avec 300 jours d’ensoleillement par an, de 200 à 1000 millimètres de précipitations par an permettant
la production de céréales et de légumes pour les zones sèches et pluviales.
L’agriculture en général et l’agriculture irriguée en particulier jouent un rôle prédominant au Mali. L’Office
du Niger, par exemple, qui est un périmètre de culture irrigué aménagé sur le delta intérieur du Niger,
représente aujourd’hui environ 135.000 ha de terres irriguées, ce qui fait de lui l’un des plus grands
aménagements hydro-agricoles d’Afrique.
2
AFC & World Bank Group, avril 2015
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 17
L’agriculture malienne représente 38,94% du PIB (Cf. Tableau 1), 63% des emplois, 90% des pauvres
ème
dans les zones rurales. Le Mali est le 2 producteur de coton sur le continent après l’Egypte et le
principal exportateur d’animaux vivants en Afrique de l’ouest. Cependant, c’est l’or qui détient le haut
du pavé en matière de recettes d’exportation, suivi du coton, des bovins et des fruits et légumes.
Les principales cultures concernées par l’agriculture irriguée sont le riz et les produits maraîchers dont
surtout l’échalote, la tomate et les oignons. D’autres cultures y sont représentées mais avec des
volumes beaucoup plus modestes. La superficie cultivable au Mali serait de 37.700.000 ha dont
4.700.000 sont actuellement cultivés. Concernant la superficie irrigable, elle est estimée à 600.000 ha,
dont 137.000 ha effectivement irrigués. L’agriculture est au centre de la stratégie de développement du
Mali. L’agriculture représente le moteur de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté.
Un des problèmes de base est néanmoins que l’agriculture est surtout pluviale et donc les performances
du secteur restent variables avec des risques de dépendance vis-à-vis des importations.
Grâce au fleuve Niger, le Mali dispose du meilleur potentiel de développement de l’agriculture irriguée,
notamment pour la riziculture et la production des fruits et légumes. De plus, le Mali se voit confronté à
une demande grandissante vis-à-vis des produits alimentaires au niveau national, régional et même
international.
Le Mali produit des cultures fruitières, légumières et maraîchères. Il est le deuxième exportateur de
mangues vers l’Europe. Le secteur malien de la transformation agroalimentaire est pour le moment
dominé par des petites structures artisanales et semi-industrielles de transformation de céréales, de
fruits et légumes locaux, du lait et des oléagineux.
Or, la promotion d’une industrie performante est considérée comme fondamentale pour le
développement économique du Mali. Car les zones de fortes productions enregistrent d’énormes pertes
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 18
post-récoltes. Pour les fruits et légumes, par exemple, elles atteignent en moyenne 35 % à 50 % de la
production totale et pour les céréales, entre 15 % et 25 %.
Le secteur industriel se heurte à d’importantes contraintes. Les infrastructures de base manquent. Il n’y
a pas assez d’offres de financements adaptés pour soutenir la transformation. Le coût des facteurs de
production reste élevé. Les ressources humaines qualifiées pour des activités industrielles sont
insuffisantes. La gouvernance des entreprises est de piètre qualité. L’énergie est rare, la fraude et la
vétusté des équipements de production notoires. Par ailleurs, on observe un faible encadrement des
entreprises en matière de soutien à l’exportation, et l’insuffisance d’articulation entre le secteur agricole
et l’industrie. Enfin, le système fiscal demeure inapproprié et est jugé complexe par le secteur privé.
Le choix du développement des filières agricoles au Mali fait partie des huit orientations stratégiques de
la politique de développement de l’agriculture (PDA) malienne basée sur sa LOA (Loi d’Orientation
Agricole). Il s’agit de sa cinquième orientation stratégique (OS) : « l’amélioration de la compétitivité
des produits agricoles et agroindustriels sur les marchés aux plans intérieur, sous régional et
international ». Deux grands principes soutiennent le développement des filières agricoles : (i) une
meilleure organisation des différents maillons des filières agricoles : la production, la conservation, la
transformation et la commercialisation, et ; (ii) une démarche constante d’analyse des opportunités
offertes par les chaînes de valeur ajoutée (CVA) pour l’accès aux marchés des acteurs des filières.
ème
La réalisation de cette 5 orientation stratégique est fondée sur un certain nombre de sous-axes (ou
résultats), notamment :
La promotion des filières agricoles prend en compte l’approche chaîne de valeur ajoutée c’est-à-dire
tous les maillons de la production, de la transformation, de la conservation et de la mise en marché et
procède du renforcement des liens d’affaires entre les différents acteurs (producteurs primaires,
fournisseurs d’intrants, transformateurs, équipementiers, commerçants/exportateurs, prestataires de
services, etc.). En particulier, pour les filières commerciales agricoles à haute valeur ajoutée pour
lesquelles le Mali jouit d’un avantage comparatif et d’opportunités de marchés confirmées telles que :
la mangue, la papaye, la pomme de terre, l’échalote/oignon, la banane, l’anacarde, le sésame, les
interventions visent : i) l’innovation et la diffusion des technologies, ii) l’amélioration des performances
commerciales, iii) l’accès au financement des exploitants agricoles, et iv) la mise en place des
infrastructures collectives.
La promotion des filières repose sur les groupes d’acteurs qui sont responsabilisés selon leur
mandat et non selon leurs compétences. Il s’agit de :
• L’Etat à travers les ministères sectoriels liés au domaine agricole : Ministère de l’Agriculture,
Ministère de l’Élevage et de la Pêche, Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement ;
• Les collectivités territoriales : Le pays compte 703 communes dont 96 urbaines, 49 Conseils de
Cercle et 10 Assemblées Régionales ayant la responsabilité de la maîtrise d'ouvrage du
développement dans le ressort de leur compétence. Mais le processus de transfert des
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 19
compétences et des ressources aux Collectivités territoriales reste à parachever et les retarde
dans leurs actions ;
• Les Organisations de la Société Civile ;
• Les Chambres d’Agriculture et l’APCAM ;
• Les Organismes Personnalisés à vocation agricole (ils regroupent les structures publiques
dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière œuvrant dans le domaine
Agricole) ;
• Les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) : les coopératives, les associations, les
unions, les fédérations, les confédérations, les fondations, les syndicats ;
• Les exploitations Agricoles : les Exploitations Agricoles Familiales (EAF) et les Entreprises
Agricoles (EA) sont une partie intégrante du secteur privé ;
• Les prestataires de services : fournisseurs d'intrants et d'équipements, les banques et les
institutions de micro finance ;
• Les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) qui contribuent au financement de l'Agriculture
et apportent leurs expertises techniques dans la mise en œuvre des programmes et projets de
développement Agricole.
La LOA a investi l’Etat à travers ses ministères sectoriels (en lien avec l’agriculture) la charge d'élaborer
et de mettre en œuvre la Politique agricole en concertation avec les acteurs ci-dessus énumérés. Il est
prévu à ce titre, de définir et de mettre en œuvre une politique de promotion des initiatives de
développement aux niveaux local, régional et national et d’apporter des appuis à la création
d'entreprises agricoles et agro-industrielles ainsi qu’à la création d'entreprises péri agricoles.
ANALYSE DE LA
SOUS-FILIERE ECHALOTE/OIGNON
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 22
La production se fait généralement en contre saison, pendant les cycles de production de novembre à
janvier et de février à avril. Les producteurs des zones inondées de l’Office du Niger profitent des canaux
d’irrigation gravitaire du riz. Ceux des autres zones exondées (de la région de Ségou), Mopti, etc.
continuent de puiser de l’eau dans des marres ou disposent des aménagements d’exhaure d’eau
généralement insuffisants pour arroser leurs cultures. C’est l’exemple des productrices
d’échalote/oignon Danaya à Bla (110 femmes) installées sur 3 ha (à la périphérie de la ville). Elles ont
été appuyées par le PAPAM avec un forage muni d’équipement solaire pour l’exhaure de l’eau réalisé
pour arroser un (01) ha de culture ; ce qui est insuffisant pour les 03 ha emblavés par les femmes de la
coopérative. Pour combler ce déficit en eau, les femmes puisent de l’eau des puits à grands diamètres
(au nombre de 8 forés sur le site) et d’une mare proche du site. Cela rend l’arrosage fastidieux.
Le cycle hivernal de production d’échalote/oignon est une introduction récente par le PCDA. Il est
caractérisé par l’installation des parcelles maraîchères sur les terres émergées et une absence partielle
à totale d’apport en eau en dehors de celle apportée par les pluies. Il est soumis aux aléas climatiques
et les rendements sont de loin faibles comparativement aux productions de contre saison.
3
PCDA, 2008
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 23
Les acteurs de la conservation d’échalote/oignon sont en premier les producteurs, puis viennent ensuite
les coopératives de producteurs et les commerçants/grossiste d’échalote/oignon. Les transformations
sont surtout pratiquées par les femmes organisées en coopératives ou en réseaux.
Les variétés utilisées : La variété utilisée pour l’oignon est le Violet de galmi. Les producteurs maliens
d’oignon sont affranchis du semis des oignon par bulbaison. L’IER avec ses partenaires (CIRAD) a
réussi à mettre en place des semences de base d’oignon de variété Galmi. Ces dernières sont vendues
à la Coopérative de Production de Semences (CooProSem) basée à Kayes pour multiplication et ventes
aux producteurs. Les producteurs(trices) d’’échalote (ou Allium Cepa L. Aggregatum) par contre
pratiquent encore la bulbaison, c’est-à-dire l’autoproduction de semences à partir de ses bulbes. Pour
le moment, l’introduction des semences par la recherche n’a pas encore connue d’adoption pour des
questions de variétés non adaptées à la consommation. Il existe plusieurs variétés d’échalote. Les plus
utilisées dans la zone de l’office du Niger sont : N'Galamakoro-djaba (F1), B3-djaba (F2) et Mamoutou-
djaba (F3). Leurs caractéristiques se présentent comme suit :
Cycles (jours) en
Variétés contre saison Rendement (t / ha)
N'Galamadjan djaba 110 - 140 33
Tata djaba 110 - 130 30
B3 djaba 120 - 150 28
Marena 110 - 140 29
Source : IFEO, 2014
L’échalote possèderait des vertus médicinales et diététiques et des propriétés organoleptiques plus
intéressantes que celles de l’ail et l’oignon.
L’échalote hivernale dure 40 jours, mais avec des rendements plus faibles que celle de la contre-saison.
Les types de sols utilisés : L’échalote/oignon se cultive sur plusieurs types de sol. Mais ces deux
produits préfèrent surtout des sols pas trop lourds ni gorgés d’eau, assez riches en matières organiques
bien décomposées.
La technique de culture : Comme dit plus haut, trois cycles de production sont observés, 01 cycle
d’hivernage de septembre à novembre (avec une récolte en décembre) dans les zones exondées de
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 25
Ségou et de Mopti, et, deux cycles de contre saison de novembre à janvier et de février à avril (avec
des récoltes en février et mai).
L’arrosage : Deux types d’arrosage sont réalisés selon les capacités du maraîcher : l’arrosage au moyen
d’arrosoirs et celui au moyen de motopompe avec puits tubés. L’arrosage manuel au moyen d’arrosoirs
se fait tous les jours (matin ou soir) jusqu'à 15 jours avant la récolte (lorsque les plants commencent
par tomber). L’arrosage avec la motopompe (irrigation gravitaire) se fait une fois / semaine du repiquage
à la bulbaison. A partir de la bulbaison, on arrose deux fois par semaine jusqu’à 15 jours avant la récolte.
Le désherbage : En général, les producteurs de la zone de l’office du Niger ont recours aux herbicides
(Roundup, Calache, Béret Rouge) vendus entre 4000 – 5000 FCFA/Bidon d’un (01) litre. Un seul
traitement suffit. Ils utilisent 01 Bidon de 01 litre pour 0,25 ha (soit 4 bidons pour 1 ha). Dans les zones
exondées, les femmes maraîchères pratiquent le sarclo-binage ; 02-03 fois durant le cycle de
production.
La lutte contre les prédateurs : Il n’y a quasiment pas de lutte contre les attaques parasitaires dans la
zone de l’Office du Niger et dans les zones exondées de Bla et de Bandiagara (Mopti).
Le calendrier agricole de la culture d’échalote/oignon par bassin de production se présente comme suit
(Tableau 7) :
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 26
Bassin Jan Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Office du
Niger
Pays Dogon
Koulikoro
Légende
Production
Commercialisation
Il apparaît que pendant une bonne période de l’année, le produit (échalote/oignon) est compétitif sur
les marchés et résiste à l’oignon importé. Ce n’est que pendant les mois d’octobre à décembre qu’il se
fait rare (pénurie), ce qui favorise l’entrée des oignons importés de l’UE. Le défi ici réside dans le
développement d’une stratégie de production et de distribution d’échalote/oignon de manière à étaler
l’offre sur toute l’année.
La production d’échalote/oignon est de 488901 tonnes en 2013-2014 contre 381 485 en 2014-2015.
Cette situation peut être due à la baisse de 2323,5 ha de la superficie d’oignon (2014-2015) à Ségou
au profit de la production d’échalote qui est passée à 2257 ha au cours de cette campagne. On peut
déduire que les producteurs de Ségou s’orientent de plus en plus vers la production d’échalote au
détriment de la production d’oignon.
Oignon Echalote
Régions
Sup (ha) Rdt (Kg/ha) Pdt (T) Sup (ha) Rdt (Kg/ha) Pdt (T)
Kayes 196 12936 2536 450 18144 8165
Koulikoro 1860 18260 33964 1942 15438 29980
Sikasso 489 21468 10498 1044 19056 19894
Ségou 2669 32907 87830 6694 31999 214204
Mopti 76 28618 2175 1440 34788 50096
Tombouctou 963 18700 18008 471 19000 8949
Gao 0 0 0 0 0 0
Kidal 0 0 0 0 0 0
Bamako 101 24030 2427 10 17500 175
TOTAL 6354 156919 157438 12051 155925 331463
Moyenne 908 22 417 22 491 1 722 22 275 47 352
Source : Annuaire statistique 2013-2014 Secteur Développement Rural et Rapport Atelier bilan 2013/2014 de
l’IFOE
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 27
Oignon Echalote
Régions
Sup (ha) Rdt (Kg/ha) Pdt (T) Sup (ha) Rdt (Kg/ha) Pdt (T)
Kayes 196 12939 2536 450 18144 8165
Koulikoro 167 16106 2690 54 11889 642
Sikasso 10 11000 110 70 14000 980
Ségou 345,5 28580 10133 8951 31820 284830
Mopti 104 29230 3048 1957 34890 68270
Tombouctou 0 0 0 0 0 0
Gao 0 0 0 0 0 0
Kidal 0 0 0 0 0 0
Bamako 3 2700 81 0 0 0
TOTAL 825,5 100 555 18598 11482 110 743 362887
Moyenne 138 16 759 3 100 2 296 22 149 60 481
Source : Annuaire statistique 2014-2015 Secteur Développement Rural et Rapport Atelier bilan 2014/2015 de
l’IFOE
N.B. : Les moyennes de production et des rendements d’échalote et d’oignon sont calculés en tenant
compte du nombre de régions productrices
Production
d’échalote/oignon (%)
Régions (2013-2014) (T)
Kayes 10701 2
Koulikoro 63944 13
Sikasso 30392 6
Ségou 302034 62
Mopti 52271 11
Tombouctou 26957 6
Bamako 2602 1
TOTAL 488 901 100
Source : Annuaire statistique 2013-2014 Secteur Développement Rural et Rapport Atelier bilan 2013/2014 de
l’IFOE
Ségou
62%
C’est la région de Ségou qui constitue le plus gros bassin de production d’échalote/oignon au Mali
(62%) suivie de Koulikoro (13%), de Mopti (11%) et de Sikasso (6%), puis de Tombouctou (5%). Dans
cette région de Ségou, il faut distinguer la zone dénommée « zone inondée » ou zone de l’Office du
Niger (ON) et la « zone exondée » accompagnée par la DRA. La production d’échalote/oignon dans la
région de Ségou provient largement de la zone de l’ON (95%) contre 5% pour la zone de la DRA ou
zone exondée), Cf. Tableau 11 et figure 2 ci-dessous.
Tableau 11 : Production d’échalote/oignon dans la zone de l’Office du Niger et celle de la DRA 2014-
2015 à Ségou
Zone DRA
5%
Zone ON
95%
Figure 2 : Proportion de production d’échalote/oignon entre la zone de l’office du Niger et la zone DRA
D’après les statistiques de l’Office du Niger, la production d’échalote/oignon est globalement en bonne
progression depuis 2012-2013 à ce jour (Cf. Tableau et Figure ci-dessous).
Tableau 12 : Evolution de la production d’échalote dans les zones d’intervention de l’Office du Niger
(2012/2013 à 2016/2017) à Ségou
200 000
PRODUCTIONS (T)
150 000
100 000
-
2012/2013 2013/2014 2014/2015 2015/2016 2016/2017
Figure 3 : Evolution de la production d’échalote/oignon dans les zones d’intervention de l’Office du Niger
(2012/2013 à 2016/2017)
Les rendements moyens d’oignon au niveau national pendant les campagnes de 2013-2014 et 2014-
2015 sont de 19588 Kg/ha pour l’oignon et de 22212 Kg/ha pour l’échalote. Le rendement d’échalote
est estimé à 30182 Kg/ha dans les zones inondées de l’Office du Niger, ce qui correspond quasiment
au chiffre officiel de la DNA. D’après les données de l’IFEO, le rendement de l’échalote tourne entre
30000 – 35000 Kg/ha dans la région de Mopti (Bandiagara). Par contre, dans les zones exondées de
Ségou encadrées par la DRA, les rendements varient entre 15000 et 20000 Kg/ha (IFEO Ségou). Dans
cette zone de la DRA, la production de l’échalote est aux mains des femmes qui utilisent faiblement
d’engrais chimiques et ont une faible maîtrise d’eau. Mais derrière ces chiffres qui mettent en relief les
quantités d’échalote produites, il y a la qualité des produits issus de ces différents systèmes de
production qui paraît important à signaler.
Ce rendement au niveau national d’environ 20 T/ha pour l’oignon et 22,2 T/ha pour l’échalote, soit
4
une moyenne de 21,1 T/ha s’arrime avec celui publié par la FAO qui est de 21,2 T/ha pour le Mali
ème
(Cf. Annexe 4). Ce qui place le Mali au 4 rang après le Niger 34,7 T/ha, le Cap Vert 26,7 T/ha et
le Sénégal (25 T/ha). Ce rendement moyen malien d’échalote/oignon est au-dessus des rendements
Ouest-africain (17,8 T/ha) et mondial (18,7 T/ha). Il faut souligner qu’au Mali ce rendement moyen
cache des disparités : 15 à 20 T/ha dans les zones exondées de Ségou et 30 à 35 T/ dans les zones
de l’Office du Niger et dans le plateau Dogon. Or le plateau dogon et la zone de l’ON produisent
ensemble 73% de l’échalote/oignon malien. On peut dire que le Mali fait partie des grands pays ouest-
africain de production d’échalote/oignon.
Dans la zone de l’ON composé de sept villages : Kolongo, Niono, Molodo, N'Debougou, Kouroumari,
M'Bèwani, Ké-Macina, c’est surtout le village de Kolongo qui a emblavé la plus grande superficie
d’échalote en 2014 (Cf. annexe 3 et figure 4) : 32% de la superficie totale de l’ON. Le rendement moyen
réalisé en 2014 dans la zone de l’ON est 33731 Kg/ha.
4
Evaluation sous-régionale de la chaine de valeurs oignon / échalote en Afrique de l’Ouest (USAID 2008)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 30
Ké-Macine
12%
Kolongo
M'Bewani 32%
12%
Kouroumari
8%
Niono
N'Debougou
Molodo 16%
15%
5%
Figure 4 : Répartition des superficies emblavées d’échalote dans la zone de l’ON en 2014
D’après les conservateurs et les commerçants d’échalote/oignon rencontrés à Ségou et dans le grand
marché de Bamako, les échalotes en provenance de Mopti ne pourrissent pas vite contrairement à
celles de Niono (Office du Niger). Il en est de même de celles produites par les femmes des zones
exondées. En effet, d’après eux, les échalotes de Mopti et des zones exondées de Ségou se détériorent
moins vite que celles de la zone de l’Office du Niger. La différence réside dans la qualité des engrais
utilisés. Les producteurs de l’Office du Niger utilisent abondamment des engrais chimiques, tandis que
ceux de Mopti et des zones exondées en utilisent moins. Ces derniers amendent leurs sols avec du
fumier (engrais organiques). Du coup, les échalotes de Mopti et des zones exondées de Ségou sont
plus recherchés par les conservateurs et les commerçants et sont d’ailleurs un peu plus prisés. Mais,
comme dit plus haut, le plus grand bassin de production d’échalote demeure l’Office du Niger. Si les
producteurs de l’Office du Niger pouvaient changer leur comportement en adoptant le système agro
écologique de Mopti, on pourrait avoir une valeur ajoutée sur la qualité des échalotes maliennes, et sur
la préservation des sols et même sur la santé des consommateurs.
Le stockage est essentiel pour maîtriser la mise en marché. Un premier pôle de centralisation de la
production d’échalote/oignon a d’ailleurs vu le jour à Niono et compte 15 magasins de stockage pour
une capacité totale de 300 tonnes. Une opération test de conservation d’échalote/oignon a été réalisée
avec des opérateurs privés et l’interprofession de la sous-sous-filière échalote/oignon sur 05 des 15
magasins du pôle dans le but de paramétrer les magasins de conservation. Ainsi 60 tonnes
5
d’échalote/oignon fraiches ont été conservées avec un taux de perte par pourriture de moins de 1%
pendant plus de six mois de conservation. Cela augure un meilleur avenir pour la sous-sous-filière
5
PCDA
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 31
échalote/oignon. Il est possible de viser au-delà du marché des semences par la conservation et aller
sur des marchés de consommation avec des produits compétitifs.
Pour des raisons d’efficacité de la conservation, l’expérience du promoteur montre qu’une claie ne
peut dépasser 700 kg d’échalote/oignon, d’où la capacité réelle du magasin qui est de 11,2 T.
Le coût de réalisation du magasin s’élève à 10 400 000 FCFA, subventionné à 75% par le PCDA.
Période de ventes : les mois d’octobre, novembre qui coïncident à la période des semis
d’échalote/oignon. Les plus gros acheteurs sont donc les producteurs d’échalote/oignon.
Le taux de pertes tourne autour de 30 à 50% d’après le promoteur. Ces dernières sont compensées
à la vente sur les prix de vente des produits. En effet, l’échalote à conserver est achetée au mois de
juin à 200 FCFA/Kg et se vend à 1500 FCFA/kg à la fin de la conservation. Contrairement à l’oignon
pour lequel on utilise des graines, les producteurs d’échalote préfèrent jusqu’ici l’utilisation des bulbes
comme semences. Les graines d’échalote vulgarisées par le projet « Djègé ni Djaba » (financé par
les Pays Bas), ne sont pas encore adoptées par les producteurs à cause de sa qualité différente de
celle des cultivars d’échalote encore très appréciés par les populations.
La transformation de l'échalote est assez répandue surtout dans le pays Dogon (Mopti) où elle est de
l’ordre de 45% de la production totale, contrairement à la région de Ségou où elle est encore faible
(environ 2% de la production de cette zone). Au total, d’après les données du PCDA, la quantité
moyenne d’échalote transformée par an entre 2006 et 2014 est 21347 tonnes soit 8% de la production
moyenne d’échalote en cette période (Cf. Tableau 13 ci-dessous)
Les produits issus de la transformation sont : Echalotes Séchées en Tranches (EST), Echalotes
Ecrasées Séchées (EES), Echalotes Séchées en Boules (ESB). La transformation permet aux
producteurs de mieux conserver les produits et de les mettre sur les marchés au moment où les prix
sont bons (rémunérateurs). Les EES et ESB suivent des procédés de fabrication traditionnelle et semi-
traditionnelle. Les produits finaux ont un goût prononcé dû à la fermentation, et ne sont pas hygiéniques.
Il faut 5 à 7 kg d’échalote fraîche pour 1kg d’échalote séchée.
Il a été mis en place une méthode améliorée qui permet d’avoir de l'échalote séchée en tranches (EST).
L’échalote est découpée à la lame (découpeuse à manivelle), puis séchée sur des claies au soleil ou
dans des séchoirs solaires pendant 3-4 jours. Pour cette méthode améliorée, il faut 8kg d’échalote
fraîche pour 1 kg d’échalote séchée. Le produit présente de bonnes qualités de conservation et les prix
obtenus sont largement supérieurs (le double) à ceux de l'échalote séchée selon la méthode
traditionnelle.
Ces activités de transformation sont surtout aux mains des coopératives de femmes transformatrices.
A Mopti, une coopérative peut transformer pendant une année :
Les équipements utilisés pour la transformation améliorée d’échalote (EST) sont : découpeuse
motorisée (600 000 FCFA) ou découpeuse manuelle (140 000 FCFA). Pour obtenir des EEB et EES, à
la place des mortiers et pilons, il est conseillé d’utiliser une broyeuse motorisée (650 000 FCFA).
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 32
En dehors des découpeuses et broyeuses, il y a également d’autres matériels ou ustensiles qui sont
utilisés par les femmes : des claies en grillages, des bâches, des seaux, des baignoires, des couteaux,
des bassines, des bascules, des balances, etc.
Sur la base des données de ce tableau, la somme des parts d’échalote commercialisée, exportée et
transformée représente 86% de la production moyenne d’échalote entre 2006 et 2014. La différence,
soit 14% correspond pratiquement à la quantité d’échalote stockée/conservée (et autoconsommée)
35132 tonnes.
Les statistiques n’étant pas actualisées, l’analyse de l’offre et de la demande est faite en se tablant sur
l’année 2015 où l’on n’a plus de chiffres officiels.
Les pertes d’échalote/oignon : On estime généralement que les pertes après récolte dues à la
détérioration des oignons/échalotes sont approximativement de 30% de la production totale, d’après
7
une étude de l’USAID (Décembre 2008).
6
Sous-Programme sous-filière échalote
7
USAID, Evaluation sous-régionale de la chaîne de valeurs oignon/échalote en Afrique de l’Ouest, Décembre 2008
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 33
La part d’échalote exportée dans la sous-région représente 9% de sa production. Elle est estimée à :
22756 tonnes. Cette proportion arrime avec celle proposée par l’USAID en 2007 (7 à 11%, soit une
moyenne de 9%). Les principaux marchés d’exportation sont surtout la Guinée et la Côte-d’Ivoire.
L’échalote exportée vers Conakry est réexportée ensuite vers le Libéria et la Sierra-Léone.
Sur la base des données ci-dessus, nous avons l’estimation de l’offre et de la demande
d’échalote/oignon au Mali qui se présente comme suit :
Il apparaît que le Mali dégage un déficit ou solde négatif de production de 849 tonnes d’échalote/oignon
qui l’oblige à être importateur de ce produit pendant une période de l’année, notamment en novembre
et décembre. Au cours de cette période les commerçants s’approvisionnent en oignon en provenance
des Pays-Bas via la Côte d’Ivoire. La meilleure gestion de pertes aiderait le pays à être autosuffisant
sur ce produit et à en exporter suffisamment vers la sous-région.
Les 3 principaux bassins de production, d'échalote/oignon à savoir : la zone de l’Office du Niger, le pays
Dogon et la zone périurbaine de Bamako (Kati, Koulikoro), déversent leurs productions sur le grand
marché de Bamako qui à son tour dessert les petits marchés de la région de Bamako. Il existe des flux
d'exportations dirigées vers la sous-région (Guinée, Sénégal, Mauritanie, Côte d'Ivoire et Burkina Faso).
L’exportation d’échalote se fait à partir du grand marché de Bamako pour la Guinée et à partir de
Sikasso pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. On estime les volumes à 9% de la production nationale
(34334 tonnes) qui selon les acteurs de commercialisation serait sous-évalué.
Il existe deux flux d’importations d’oignon : celui des oignons d’origine néerlandaise qui viennent sur le
grand marché de Bamako via le Sénégal (Dakar) et la Côte d’Ivoire (Abidjan) et l’oignon Galmi en
provenance du Niger. Les importations sont essentiellement en provenance d'Europe (Pays-Bas), via
Abidjan. Les quantités importées tournent autour de 500 T/an, et correspondent à la demande en gros
d’oignons au mois de novembre-Décembre ; période de l'année où la production locale n'est pas
présente sur le marché. Le prix de revient TTC est de l'ordre de 500 FCFA/kg livré à Bamako.
Le graphique ci-dessous schématise ces différents flux de commercialisation d’oignon échalote dans le
pays.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 34
Source : Revue documentaire & données d’enquêtes sur le terrain (Mars 2018)
Figure 5 : Flux physique de l’échalote/oignon
On perçoit à travers cette figure que les circuits de commercialisation d’échalote sont bien maîtrisés et
rôdés.
Des données issues de nos échanges avec les membres de l’IFEO à Ségou ont permis d’établir les
circuits spécifiques de commercialisation d’échalote/oignon de la région de l’Office du Niger. Ils se
présentent comme suit (Cf. Tableau 15).
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 35
Les lieux de vente des produits finaux issus du séchage des échalotes sont : Bamako, Sikasso, Koutiala
Mopti, Côte D’Ivoire, Guinée-Conakry et l’Italie. Les échanges avec les femmes membres de réseau
des Femmes « CESIRI » de Ségou, montrent que ces dernières ont des difficultés d’écoulement de
leurs produits séchés (EST) par manque d’information. En effet, les responsables du Centre de
Formation Multifonctionnelle Mariam Traoré (CFM /MT) de Koutiala, révèlent qu’il existe un grand
potentiel d’écoulement des produits (EST) à Bamako, Koutiala-Centre, et dans la sous-région (Bobo
Dioulasso/Burkina Faso, etc.). La figure ci-dessous met aussi en exergue la spécificité du circuit de
commercialisation de l’échalote du plateau dogon sur le marché.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 36
Les producteurs du Plateau Dogon vendent leurs échalotes, fraîches ou transformées, au niveau du
village, à des collecteurs (souvent eux-mêmes producteurs) qui sont sur place ou se déplacent, au
niveau des foires locales, à des grossistes de Bandiagara ou des collecteurs, au niveau du marché
central de Bandiagara, aux grossistes de Bandiagara, voire de Bamako. En général, ces acteurs de
commercialisation d’échalote dogon ont des liens familiaux entre eux.
Les prix de vente d’échalote/oignon se présentent comme suit (Cf. Tableau ci-dessous)
Pendant les périodes de récoltes, les prix d’échalote/oignon sont bas à cause de l’abondance du produit
sur le marché. Les prix élevés des mois d’octobre à décembre correspondent aux semences d’échalote
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 37
issues de la conservation de ce produit qui connaît assez de pertes du fait de la faible maîtrise des
méthodes et techniques améliorées de conservation.
Les acteurs de la sous-filière échalote/oignon sont organisés et structurés par maillon de la base au
sommet (village, cercle, régional) et, fédérés au niveau national au sein de l’IFEO ou Interprofession
Echalote et Oignon) qui a son siège à Mopti. Elle regroupe des Organisations faîtières composées
des familles professionnelles de producteurs/transformateurs et de marchands d’échalote /oignon.
Elle compte actuellement 12091 producteurs/transformateurs d’échalote/oignon, 119 Coopératives
de producteurs/transformateurs d’échalote/oignon et 179 Commerçants organisés en 4
coopératives. Elle est créée le 29 juin 2011, sous l’impulsion des producteurs/productrices et des
marchands d’échalote/oignon structurés en coopératives de base puis en Fédérations Régionales
des producteurs/productrices, et Fédérations Régionales des marchands d’échalote/oignon des
régions de Ségou et Mopti. Elle est régie par la loi n° 06 – 045 du 5 septembre 2006 portant Loi
d’Orientation Agricole et le décret d’application n°08 793/P-RM du 31 Décembre 2008 fixant les
modalités de création et d’enregistrement des organisations interprofessionnelles agricoles, et la loi
01 076 AN-RM du 18 juillet 2001 relative aux Sociétés Coopératives. Le schéma ci-dessous donne
un aperçu de l’organisation actuelle de l’IFEO.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 38
Points des organisations des acteurs au niveau de la filière échalote oignon MALI
Maillon/
Niveau PRODUCTION/TRANSFORMATION CONSERVATION TRANSPORT COMMERCIALISATION
National
FNPT/
EO INEXISTANT INEXISTANT
Régional
CRI
INEXISTANT INEXISTANT
UCVP
T/ECC
UCVPT/
UCVP
ECC UCC/E
T/ECC
Cercle INEXISTANT INEXISTANT CC
UCVP
T/ECC UCC/E
CC
CVPT/ CVPT/E
EC C
Village CC/
Coop de EC
Conservateur
CVPT/EC INEXISTANT CC/
CVPT/ EC
EC Coop de
Conservateur
Légende :
Cette structuration est surtout avancée à Mopti et Ségou au sein de deux familles d’acteurs : les
producteurs et les transformateurs d’échalote/oignon et les commerçants. Cette organisation dans les
régions de Koulikoro, Kayes et autres est au démarrage. Il y a un besoin de meilleure structuration de
la sous-sous-filière échalote/oignon, notamment dans ses maillons de transformation, conservation,
commercialisation. C’est la famille des producteurs qui est la mieux structurée actuellement de la base
au sommet. L’IFEO a bénéficié des appuis techniques et financiers du PCDA pour arriver à ce niveau
d’organisation qui reste encore inachevé et qui a besoin de se renforcer et de s’étendre dans les autres
régions et au niveau des maillons de conservation et des transports. Des documents administratifs de
l’IFEO au niveau national seraient actuellement en cours de reconnaissance officielle.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 39
Les relations commerciales entre les acteurs des différents maillons sont quasiment à vue, basées sur
la routine commerciale. Il n’y a presque pas de contrats formels. Il y a un besoin de formaliser des
articulations entre les acteurs de la sous-filière au niveau micro, avec la mise en place des microprojets
intégrateurs autour des transformateurs, des conservateurs et des commerçants pour établir des ponts
solides entre les maillons amont de la sous-filière (production) et le maillon aval (i.e. transformation et
commercialisation).
Le niveau actuel de la sous-filière échalote/oignon est dû aux diverses actions des PTF à travers leurs
appuis/accompagnements aux acteurs directs de la sous-filière sur le plan technique, organisationnel
et institutionnel. Les acteurs publics, les acteurs de la recherche –développement et les PTF jouent un
rôle important dans la production et la valorisation de l’échalote. On peut citer :
• Etc.
On devra rechercher plus de complémentarité et de synergie dans les actions de soutien des filières
agricoles pour plus de résultats.
3.6.1.1. Structure des coûts de production de l’échalote dans la zone de l’Office du Niger
Tableau 17 : Structure des coûts de production de l’échalote dans la zone de l’Office du Niger (ON)
Rendement moyen : 30 182 Kg/ha)
N.B. les pertes sont insignifiantes si le producteur fait l’option de vendre son produit juste après la récolte
(c’est le cas considéré dans les calculs ci-dessus : pas de pertes substantielles). Les pertes surviennent
dès que le producteur décide de faire de la conservation des échalotes.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 42
Le coût de production de l’échalote fraîche est estimé à 37 F CFA par Kilogramme dans la zone
de l’Office du Niger. Ce coût de production est quasiment le même (36 F/Kg) en 2008, estimé sur un
rendement de 20T/ha par l’USAID dans une évaluation sous-régionale de la chaine de valeurs oignon
/ échalote en Afrique de l’ouest.
3.6.1.2. Structure des coûts de production de l’échalote dans la zone exondée (DRA)
• Location de la parcelle dans les zones aménagées par l’ON : 24000 FCFA/ha
• Semences : 400 Kg d’échalote semence par ha au prix de 750-1500/kg soit un coût moyen de 1125 FCFA.
Le coût total de la semence pour un ha s’élève à 450000 FCFA
• Travaux de pépinière estimée à 8000 FCFA
• Préparation du sol : (réalisation des drains et labour) : 120000 FCFA/ha (3000FCFA pour 0,25 ha ;
superficies de référence pour les femmes des zones exondées : Bla
• Fumure organique : elle ne se paie pas dans les zones exondées. Les coûts supportés sont ceux du
transport pour un forfait de 2500 FCA/tonne. L’utilisation de la fumure organique avoisine 20 tonnes/ha : le
coût total est estimé à 50000 FCFA
• La fumure minérale : elle se résume à 15 Kg de NPK/0,25ha soit 60 Kg de NPK par ha pour un coût de
24000 FCFA
• Main d'œuvre (arrosage + binage + fumure + sarclage + récolte) : le manœuvre prend 750 FCFA/jour/0,25
ha. Pour cycle d’échalote, il est prévu un manœuvre sur 110 jours mois qui se résume la plupart à la
prestation de la productrice elle-même. Cette main d’œuvre est évaluée à 33000 pour un cycle de production
d’échalote.
• Pas d’herbicide utilisé dans la zone exondée pour l’échalote
• Les frais d’arrosage sont compris dans la main d’œuvre
• Conditionnement : le conditionnement se résume à l’achat des sacs appropriés pour conditionner 100 Kg
d’échalote. Cet emballage est vendu à 250 FCFA. Il faut 200 sacs pour emballer toute la production d’un
ha (20000 Kg) à coût total de 40000 FCFA
• Amortissement : les frais d‘amortissement sont calculés sur les matériels utilisés par la productrice. Le calcul
se présente comme suit :
Tableau 18 : Structure des coûts de production de l’échalote dans la zone exondée (DRA Ségou)
Rendement moyen : 20000 Kg/ha)
3.6.1.3. Structure des coûts de production d’1 ha d’oignon par le Groupe Eléphant Vert
Tableau 19 : Structure des coûts de production d’oignon par le Groupe Eléphant Vert à Ségou
Rendement moyen : 25000 Kg/ha)
Le coût de production de l’échalote est faible dans les zones de l’Office du Niger/ON (37 F/Kg)
comparativement aux zones exondées de Ségou où il est d’environ 54 F/Kg). Cela est dû à la main
d’œuvre qui est plus élevée et aux rendements qui sont faibles dans ces zones exondées du fait de
la faible maîtrise de l’eau. Aussi, faut-il ajouter que les productrices des zones exondées ont des
pratiques agro-écologiques qui mixent les engrais organiques et minéraux, tandis que les
producteurs de l’ON utilisent exclusivement des engrais chimiques. Le résultat est que les produits
issus de la production des zones exondées ont tendance à mieux se conserver que ceux produits
dans l’ON.
Ces mêmes pratiques agro écologiques sont aussi utilisées par les producteurs de Mopti avec plus
de maîtrise de l’eau et donc un tonnage à l’hectare plus élevé (30 à 35 T/ha). Ainsi le coût de
production de l’échalote à Mopti peut être estimé entre 35 et 40 F/ha), quasiment le même qu’à l’ON.
Une expérience de production d’oignon réalisée par le Groupe Eléphant Vert à Ségou révèle un coût
de production de 61,5 F/kg, avec utilisation des intrants biologiques (engrais + biostimulants). Un
coût de production qui dépasse celui de l’ON de près de 24 F/Kg. Mais comme dit précédemment,
c’est que les systèmes agro écologiques et/ou biologiques permettent de mieux préserver (à court
moyen et long termes) la fertilité des terres, de réduire les quantités d’eau utilisées dans les
arrosages. Ils impactent positivement la santé des consommateurs. D’après les commerçants
conservateurs rencontrés, ces produits issus de la production agro écologique sont plus aptes pour
la conservation. Ils se conservent beaucoup mieux que les échalotes en provenance des zones de
l’ON.
• Les prix d’achat du Kg d’échalote par le Conservateur varient entre 200 et 250 FCFA, soit un prix
moyen de 225 FCFA. La période d’achat est le mois de juin
• Le transport + manutention d’un sac de 75 Kg coûte 700 FCFA des zones de productions vers le
village
• Frais de transport par les charrettes : 250 F/Sac de 75 Kg chacun : 3F/Kg
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 44
• Main d’œuvre pour le tri et l’entreposage 11200 Kg de produit frais dans le magasin de stockage :
2 FCFA/Kg :
o 6 femmes par jour pendant 5 jours payées à 1000/J = 30000 FCFA
o 3 hommes pour l’entreposage pendant 5 jours payés à 1500 /J= 22500
• Frais de traitement chimique des murs du magasin avec le Pyrical qui coûte 8000 F/L. Il faut 2L=
16000, soit :
• Frais de traitement anti fongique : 30000 F pour toute la période : 3F/Kg
• Frais d’emballage = 200 le sac de 75 Kg= 3 F/Kg
• Dotation aux amortissements : coûts du magasin équipé = 1040000 F pour une durée de vie
estimée à 20 ans (soit 520000 FCFA/an : 46 F/Kg
Le coût de production d’1kg d’échalote conservée s’élève à 419 F, presque le double du prix auquel
le produit est acheté. Ce coût élevé relève du taux de perte qui reste encore élevé malgré les
nouvelles techniques et les infrastructures construites à ce sujet. Les conservateurs sont obligés de
sélectionner les échalotes à conserver. Ils s’orientent vers les échalotes produites dans le système
agro écologique (dans les zones exondées, Bandiagara/Mopti, le village de Fabougou/Niono)
réputées pour la qualité de ses échalotes suite à l’utilisation des engrais organiques et la réduction
des engrais chimiques).
3.6.1.5. Structure des coûts de la transformation des échalotes tranchées séchées (EST)
La main d’œuvre correspond au travail d’une femme/jour utilisée dans le lavage, découpage et séchage
de l’échalote, payée à 750F/J. Cette dernière peut transformer environ 50 à 70 kg d’échalote par jour.
Ce coût de 90 F/Kg d’échalote transformée est aussi pratiquée à Mopti (Bandiagara/ Cf. IFEO).
3.6.2 Analyse de la rentabilité des maillons des CVA le long des CVA de la sous-filière
échalote/oignon
Au sein de la sous-filière échalote/oignon, plusieurs chaînes de valeurs sont représentées, dont les
principales sont :
• CVA1 Echalote fraîche pour le marché local (Ségou), national (Bamako, Sikasso)
• CVA2 Echalote fraîche pour le marché sous-régional (exportation)
• CVA3 Echalote séchées pour le marché national et sous-régional
• CVA4 Echalote stockée/conservée pour les semences
3.6.2.1. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA Echalote fraîche pour le
marché local et national
Tableau 23 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Echalote fraîche pour le marché local et
national (Cf. Producteur Niono)
Tous les acteurs la CVA dégagent donc des bénéfices. Mais les collecteurs font des de chiffres d’affaire
élevés parmi ces acteurs de la CVA échalote fraîche ; ils convoient des quantités élevées vers Bamako
chaque semaine (10 à 20 tonnes).
La CVA Echalote fraîche pour le marché local et national génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une
richesse collective de 535 FCFA par kg d’échalote vendue. Cette richesse collective a été générée par
chacun des acteurs à hauteur de :
Le revenu net dégagé est de 523,1 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
8
CI : la valeur de tous les facteurs directs qui ont concouru à la production (les charges variables ou opérationnelles
encore appelées consommation intermédiaires).
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 47
3.6.2.2. Valeur ajoutée, marges et leur répartition au sein de la CVA Echalote fraîche pour le
marché sous-régional (exportation)
Tableau 24 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Echalote fraîche le marché sous-régional
(exportation)
Désignation Unité Producteur Collecteur Gros/Export Total
1 Prix de vente Kg 100 150 200
2 Consommations F/Kg 33 24 35,4
intermédiaires
3= 1-2 Valeur ajoutée F/Kg 67 126 164,6 357,6
4 Part de la VA totale % 19 35 46 100
5 MOS F/Kg 4 5 10
6 Taxes (forfaits) F/Kg 0 2,2 2
7=3 -(5+6) Revenu brut F/Kg 63 121 154,6 338,6
d’exploitation (RBE)
8 Amortissement F/Kg 0,4 0 0
9 =7-8 Revenu net F/Kg 63 121 155 338,2
d'exploitation (RNE)
10 Part du RNE total % 18 36 46 100
11 Coût total/Charges F/Kg 37,4 29 47,4
totales (CT)
La CVA Echalote fraîche pour le marché sous-régional génère une valeur ajoutée c'est-à-dire une
richesse collective de 357,6 FCFA par kg d’échalote vendue. Cette richesse collective a été générée
par chacun des acteurs à hauteur de :
Le revenu net dégagé est de 338,6 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
Les producteurs perçoivent 18 % des revenus nets de cette CVA contre 82% pour tous les acteurs
commerciaux confondus. Ce sont les acteurs du maillon de la commercialisation qui profitent mieux des
revenus de cette CVA au détriment des producteurs.
3.6.2.3. Valeur ajoutée, marges et leur répartition au sein de la CVA Echalote tranchée séchée
pour le marché national et sous-régional (exportation)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 48
Tableau 25 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Echalote séchée pour le marché national
et sous-régional (exportation)
La CVA Echalote tranchée séchée (EST) pour le marché national et sous-régional génère une valeur
ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 5440 FCFA par kg d’échalote séchée vendue (i.e. 8 Kg
d’échalote fraiche). Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :
§ 18% pour les producteurs ;
§ 37% pour les transformatrices ;
§ 46% pour les grossistes/détaillants
Le revenu net dégagé est de 5387 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
§ 18% pour les producteurs ;
§ 36% pour les collecteurs ;
§ 46% pour les grossistes/détaillants
3.6.2.4. Valeur ajoutée, marges et leur répartition au sein de la CVA Echalote stockée/conservée
pour le marché local (semence)
Tableau 26 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Echalote stockée/conservée pour le
marché local (producteur)
La CVA Echalote stockée conservée pour le marché local (semence) génère une valeur ajoutée c'est-
à-dire une richesse collective de 1296 FCFA par kg d’échalote fraîche conservée. Cette richesse est
générée par chacun les producteurs et les commerçants/conservateurs à hauteur de :
§ 15% pour les producteurs ;
§ 85% pour les Commerçants/conservateurs ;
5000
Montant (FCFA)
4000
3000
2000
1000
0
CVA1 CVA2 CVA3 CV4
VA (FCFA/Kg) 537,5 357,6 5440 1296
RNE (FCFA/Kg) 523,1 338,2 5 387 1243,6
• CVA1 Echalote fraîche pour le marché local (Ségou), national (Bamako, Sikasso)
• CVA2 Echalote fraîche pour le marché sous-régional (exportation)
• CVA3 Echalote séchées pour le marché national et sous-régional
• CVA4 Echalote stockée/conservée pour les semences
Il se dégage de la figure ci-dessus que c’est la CVA 3 : Echalote séchées pour le marché national et
sous-régional qui dégage la VA et le RNE les plus intéressants. Elle est la plus rentable. Elle est suivie
de la CVA 4 : Echalote stockée/conservée pour les semences (marché local). La CVA 2 : Echalote
fraîche pour le marché sous-régional (exportation) se positionne en dernière position, après la CVA
Echalote fraîche pour le marché local (Ségou), national (Bamako, Sikasso) / Il en résulte que les CVA
qui développent la transformation locale et la conservation de l’échalote sont plus porteuses de
richesses, d’emplois et de revenus que les autres orientées vers la vente de l’échalote fraîche
localement ou dans la sous-région.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 50
5000
Montant (FCFA)
4000
3000
2000
1000
0
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Producteur 67 67 967 192
Collecteur 126 126 2476
Grossiste 169 164,5
Détaillant 175,5
Transformateur 1997
Conservateur 1104
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Producteur 67 67 967 192
Collecteur 126 126 2476
Grossiste 169 164,5
Détaillant 175,5
Transformateur 1997
Conservateur 1104
5000
Montant (FCFA)
4000
3000
2000
1000
0
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Producteur 63 63 963 188
Collecteur 121 121 2471
Grossiste 184 155
Détaillant 176
Transformateur 1953 1056
Conservateur
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Producteur 63 63 963 188
Collecteur 121 121 2471
Grossiste 184 155
Détaillant 176
Transformateur 1953 1056
Conservateur
Il faudra travailler à l’amélioration et à la sécurisation des revenus des acteurs des différents maillons
(production, conservation, transformation et commercialisation) de la sous-filière échalote/oignon dans
les zones de production, par l’émergence d’un environnement favorable au développement des chaînes
de valeur échalote/oignon en mettant l’accent sur la préservation de l’environnement, l’appui à
l’investissement productif, la formalisation et le renforcement des liens d’affaire entre acteurs, et l’appui
à la répartition de l’offre d’échalote/oignon sur le marché durant toute l’année.
• Améliorer les conditions d’accès à l’eau des petites productrices, afin de leur permettre d’augmenter
les superficies emblavées, d’améliorer la productivité, de réduire les coûts de production
d’échalote/oignon ;
• Vulgariser et appuyer l’adoption des pratiques agro écologiques dans les cultures d’échalote/oignon
surtout dans la zone de l’ON pour avoir des produits qui se conservent mieux et qui gardent leurs
vertus médicinales, diététiques et organoleptiques ;
• Intensifier la recherche sur la sélection des semences de base adaptées d’échalote (à l’instar des
semences d’oignon de variété galmi) à mettre à la disposition des producteurs ;
• Intensifier le renforcement des coopératives de producteurs/maraîchers et leurs unions à divers
niveaux (local, régional et national) ;
• Vulgariser des variétés tardives afin de mieux étaler la production sur toute l’année.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 54
• Réduire le taux de pourriture d’échalote tant chez les producteurs que chez les conservateurs
professionnels ;
• Améliorer les prix de vente au producteur et de réduire les prix de vente à la consommation pendant
la soudure (ce qui permet d’être compétitif par rapport aux oignons en provenance du Maroc et de
l’UE (Hollande et Belgique) ;
• Multiplier et encourager petites coopératives ou GIE de transformation d’échalote en facilitant leurs
accès aux équipements et matériels adaptés pour développer la chaîne de valeur ajoutée de
transformation d’échalote/oignon (EST) qui détient une bonne valeur ajoutée et de bons revenus
au profit de ses acteurs ;
• Appuyer les unités de transformation semi-industrielles et promouvoir le produit sur les marchés
importateurs de la sous- région (Guinée, Burkina Faso, Côte d’Ivoire) ;
• Faire la promotion de la consommation d’échalote séchée dans les ménages des zones de
production et des grandes villes ;
• Faire une étude sur la sous-chaîne d’exportation d’échalote séchée vers les pays voisins pour
identifier et lever leurs contraintes en vue d’accroître le niveau d’exportation d’échalote ;
• Détacher l’organisation des transformateurs des producteurs au sein de l’IFEO et renforcer les
coopératives de transformation d’échalote/oignon et leurs unions à divers niveaux (local, régional
et national)
• Améliorer l’articulation des opérateurs au sein de chaque chaîne de valeur ajoutée et leurs
capacités à répondre de manière réactive aux besoins du marché, en menant des actions
concertées et mutuellement profitables ;
• Renforcer les organisations des différentes familles de l’IFEO (producteurs, transformateurs,
transporteurs et conservateurs/commerçants) à divers niveaux (régional et national
essentiellement) dans leurs fonctions de plaidoyer et de services à leurs membres ;
• Appuyer l’interprofession (IFEO) dans la facilitation des ventes groupées et de mise en place des
Clusters, PEA, etc. ;
• Appuyer l’interprofession (IFEO) à favoriser ou stimuler la complémentarité et synergie d’actions
des projets et programmes des PTF et du Gouvernement au profit du développement de la sous-
filière échalote/oignon ;
• Favoriser un climat de concertation continue entre les acteurs de la sous-filière (IFEO) ;
• Etc.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 55
ANALYSE DE LA SOUS-FILIERE
MANGUE AU MALI
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 56
Les Fruits sont en général des produits alimentaires à haute valeur nutritive et commerciale. Ils
contribuent à l’amélioration du bien-être social et à l’état de santé des populations (FAO, 1999).
Pépiniéristes : On les rencontre à Bamako, Koulikoro et surtout à Sikasso dans le village de Mandela
où les pépinières de manguiers et d’agrumes constituent l’activité principale des ménages. Ils
approvisionnent tous les vergers maliens en plants de manguiers et/ou d’agrumes (orangers,
mandariniers, pamplemoussiers, tangelos, citronniers, etc.). On estime le nombre de pépiniéristes à
Mandela à environ 3000 personnes. En général, les pépiniéristes de Bamako, Koulikoro, sont des
intermédiaires entre leurs collègues de Mandela (Sikasso) et les planteurs de ces régions.
Planteurs : D’après les responsables de l’IFM rencontrés lors de cette mission, on estime le nombre
des planteurs de manguiers à environ 5800 personnes à Bamako et Koulikoro et 8000 à Sikasso. On
peut les répartir en 3 catégories : (i) les planteurs héritiers qui ont hérités des plantations de manguiers
de leurs parents. Ils possèdent chacun en moyenne 10 ha de plantations et sont caractérisés par le
faible entretien de leurs plantations traditionnelles, et par surcroit de faibles rendements, (ii) les
commerçants/planteurs qui ont des moyens financiers et qui ont commencé par investir dans la
plantation de manguiers. Ils manquent de professionnalisme dans leurs activités, (iii) les planteurs
professionnels. Ils représentent 50% de l’effectif des planteurs. Ils possèdent entre 5-20 ha de
plantations de manguiers. Les planteurs professionnels entretiennent leurs plantations et adoptent des
technologies améliorées pour rendre plus performants leurs vergers. Par exemple, leurs anciens
vergers étant dominés par la variété Amélie, ils sont actuellement en train de reconvertir leurs vergers
en Kent pour satisfaire le marché d’exportation de mangues. La tendance actuelle au niveau des
planteurs professionnels est d’avoir des vergers de types modernes qui répondent aux normes
européenne (exogènes) d’exportations de mangues qui deviennent de plus en plus strictes.
En général, les planteurs sont des hommes. Selon les responsables de l’IFM, les planteurs sont en
majorité des hommes. Toutefois, il y a 8 femmes planteuses héritières et 3 femmes planteuses
professionnelles.
Pisteur : l’approvisionnement en mangues est assuré auprès des producteurs des bassins de production
par l’intermédiaire des pisteurs qui font : la récolte, l’achat et le transport des fruits du verger à la station
pour les revendre à l’exportateur après triage par celui-ci. Le producteur n’a donc pas de rapport direct
avec l’exportateur. Ils doivent maîtriser les techniques de récolte, avoir des caisses adaptées pour
l’entreposage des mangues et maîtriser les moyens de transport pour acheminer les mangues des
champs à la station de tri et de traitement des mangues pour l’exportation. Selon les responsables de
l’IFM, on peut dénombrer les pisteurs à environ : 120 à Sikasso, 52 à Koulikoro et 35 à Bamako. Si à
Sikasso et Bamako, la majorité des pisteurs sont des hommes, il n’en est pas de même à Koulikoro où
on compte 32 femmes/pisteuses et 20 hommes/pisteurs. Cette situation remonte à l’histoire de ce métier
9
de pisteurs créé par l’OPAM . C’était des femmes qui approvisionnaient (pisteurs) cette structure en
fruits et légumes d’exportation vers les années 80. Cette tradition est restée dans la région de Koulikoro,
même si cette fonction n’est plus d’actualité avec cette institution. Chaque pisteur a une équipe de
cueillette (récolteurs) dont le nombre varie suivant les capacités (tonnage) des moyens de transport des
mangues loués. Ils varient entre : 6, 12 et 18 personnes (récolteurs).
Commerçants de mangues : il y a trois catégories de commerçants dans cette activité de vente des
mangues : les commerçants/exportateurs orientés vers l’exportation des mangues vers l’UE et les pays
d’Afrique (sous-région ouest africaine, Maghreb), les commerçants locaux, qui approvisionnent les
marchés locaux (maliens) en mangues.
9
Le Mali fut le pionnier de l’exportation des mangues vers l’Europe, qui a débuté vers la fin des années 1960. Les
expéditions étaient effectuées par la section fruits et légumes de l’Opam (Office des produits agricoles du Mali),
société d’État qui avait alors le monopole de l’exportation des fruits et légumes, avec l’assistance technique du
BDPA (Bureau pour le développement de la production agricole, en France)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 57
Les exportateurs affrètent des bateaux et des avions, et/ou des camions frigorifiques pour répondre à
la demande de leurs clients. Ils sont liés à ces derniers par des contrats fermes, négociés. Ils assurent
le suivi et le contrôle de qualité pour se conformer aux réglementations en vigueur sur les marchés
européens. En 2013, 137 producteurs ont été certifiés « Global Gap » et 17 certifiés « Bio » par la
10
société SCS International .
Transformateurs de mangues : la transformation des mangues aux mains des petites et grandes
sociétés qui s’investissent dans la fabrication de la purée de mangue, la confiture de mangue et le
séchage de mangues. C’est le Centre d’Etude et de Développement Industriel et Agricole du Mali
(CEDIAM) qui fabrique des concentrés et des purées de mangue. Le séchage des mangues se fait par
les PME : KENE YIRIDEN, Entreprises Diallo, GIE AXA et USTAKO SARL qui possèdent des capacités
de transformation allant de 10 à 50 tonnes de mangues séchées par an.
Systèmes de production
Deux systèmes de production des mangues cohabitent : le système traditionnel et le système moderne.
En mode traditionnel, les vergers comptent 100 pieds/ha. Ils sont vieillissants et orientés vers des
variétés de mangues qui ne sont plus tellement recherchées à l’exportation (Ex : Amélie). Les vergers
modernes encore appelés vergers commerciaux quant à eux s’orientent vers les options intensives de
production avec densité allant de 200 à 400 pieds par hectare ; les itinéraires techniques de production
sont dictés par les exigences ou normes des marchés (variétés, certification, etc.) ; ils sont clôturés et
possèdent un système d’irrigation moderne qui lui garantit une croissance normale et une productivité
soutenue.
Itinéraires techniques
Variétés utilisées : Les variétés de mangues les plus produites au Mali sont : Kent (37%), suivi de Keitt
(18%), Amélie (17%) et autres (Julie, Eldon, Brooks, Valencia, Spring fields, etc.). Les variétés Kent,
Keitt sont plus demandées à l’export.
Kent
Kent est une variété d'origine floridienne, introduite en Afrique sur la station expérimentale de Foulaya
en Guinée, vers 1950. De là, ce cultivar a été diffusé vers d'autres stations d'Afrique occidentale ou
centrale. Son fruit pèse entre 500 et 900g, avec chair ferme, un goût agréable et une maturation
progressive et lente. Ses fruits se conservent pendant longtemps à la température ambiante. La Kent
constitue la référence en termes de qualité pour les marchés de l’exportation.
Keitt est aussi une variété d'origine floridienne, introduite en Afrique sur la station expérimentale de
Foulaya en Guinée, vers 1950 ; elle a connu la même diffusion que Kent en Afrique. Son poids est
compris entre 500 gr et 1 kg (avec une forte variabilité défavorable pour l’exportation). C’est une variété
de maturité tardive, les fruits possèdent une belle présentation et une belle coloration externe variable
suivant l'exposition au soleil. Les parties bien ensoleillées présentent des teintes allant du rose foncé
au rouge vif, en passant par des tons cuivrés.
Amélie est une variété d'origine antillaise, introduite au Mali au siècle dernier et diffusée dans toute
l’Afrique de l’Ouest. Sa grande sensibilité à l'anthracnose limite sa culture aux zones les plus sèches
(zone Soudano Sahélienne). Le fruit, de forme arrondie, pèse de 300 à 600 gr, Les circuits de la grande
distribution lui reprochent une absence de coloration rouge de l’épiderme et sa faible aptitude à la
conservation. On trouve majoritairement les mangues de variétés Amélie autour de Bamako ; les Amélie
sont majoritaires, principalement à Baguinéda, Koulikoro ou sur la route de la Haute Vallée.
10
SCS Internationale est une société privée (basée à Bamako), spécialisée dans la production et la
commercialisation des fruits et légumes frais
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 58
Types de sols : Le manguier s'accommode de tous les sols, mais préfère des sols profonds, limoneux
et frais.
Réalisation de la pépinière : C’est à Sikasso qu’on le plus grand nombre de jeunes plants de manguiers
et d’agrumes. Plus précisément dans le village de Mandela (à 25 km de Sikasso). Tous les ménages
du village de Mandela sont spécialisés dans le greffage des plants de manguiers et d’agrumes. Ils
utilisent les graines germées des cultivars de manguiers comme porte greffe et prennent le greffon
directement sur le manguier greffé pour lequel on veut avoir le produit (Kent, Keitt, etc.). Généralement,
le planteur commande ses plants auprès des pépiniéristes, une année avant de commencer sa
plantation.
Piquetage : Chaque emplacement d’arbre est matérialisé par un piquet, en veillant au bon alignement
des rangs et des diagonales ainsi qu’à la perpendicularité des alignements. Traditionnellement, suivant
les conseils de la recherche, les distances préconisées sont de 8 x 8 à 10 x 10 mètres pour environ 100
plants. Mais de nouveaux vergers que les planteurs installent actuellement sont en rupture avec l’ancien
système. Les nouvelles distances font 5 x 5 à 10 x 10 mètres ce qui conduit à 250 plants par ha. D’après
les planteurs, cette nouvelle méthode est conseillée par les cadres du PCDA, avec une gestion
réglementée de la montaison. Les services de recherche (IER de Sikasso) rencontrés lors de cette
mission sont sceptiques par rapport à cette nouvelle technique, qui peut, d’après eux, compromettre les
bons rendements escomptés dans le temps.
Plantation des manguiers : Généralement les planteurs de manguiers maliens font des trous de 50 cm
x 50 cm x 50 cm pour mettre des arbres (soit 125 m3). Mais, scientifiquement, il est recommandé : 80cm
x 80 cm x 80 cm (500 m3). Ils font des apports de matières organiques (fumiers).
Arrosage/irrigation
D’après les planteurs rencontrés, durant les trois premières années, les jeunes plants peuvent être
arrosés toute l’année, en saison sèche, pour favoriser leur croissance et l’absorption des fumures qui
leur sont apportées. A partir de leur entrée en production, une période de repos végétatif est nécessaire
pour obtenir la différenciation des bourgeons floraux. Les besoins en eau sont estimés à 150 l/mois la
première année, de 300 l/mois la deuxième année et de 500 litres/mois la troisième année.
Fertilisation : En général, les planteurs rencontrés, renouvellent la fumure organique chaque année
autour de chaque arbre. Mais il est recommandé de faire un amendement chimique à l’urée, sulfate de
postasse et de phosphate tricalcique à des périodes précises données.
Protection phytosanitaire : Tous les planteurs rencontrés et les cadres de la recherche (IER) au Mali,
estiment que le manguier malien est surtout sujet aux attaques de la mouche des fruits (actrocera sp.,
Ceratitis sp). La mouche pique les fruits pour pondre des œufs, juste avant maturité lorsque celui-ci
commence à se colorer, ce qui provoque une pourriture localisée et la chute du fruit piqué. Les larves
se nourrissent de la pulpe du fruit qui pourrit et tombe prématurément. Les traitements des vergers sont
donc préconisés surtout sur la lutte contre les mouches des fruits de mangues.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 59
Les mangues sont collectées par des pisteurs au profit des sociétés d’exportation (telles SCS
International, etc.), et transportées jusqu’aux centres de conditionnement (PLAZA-Bamako et CCMPS-
Sikasso) où elles sont conditionnées et contrôlées par les services phytosanitaires. Le pisteur joue le
rôle d’intermédiaire entre les producteurs de mangues et les sociétés d’exportation à travers l’achat des
mangues auprès des producteurs et leur revente aux sociétés. Les mangues sont ensuite transportées
des centres de conditionnement au port d’acheminement (Abidjan ou Dakar) par des transporteurs
agréés (Bolloré, Transit Fruit entre autres).
Une bonne part des mangues maliennes sont vendues dans l’Union Européenne ; un marché dans
lequel, le dispositif règlementaire en matière phytosanitaire constitue une barrière assez efficace pour
limiter la propagation des organismes de quarantaine (la mouche des fruits). Dans ce cadre, le Mali a
reçu en 2016 et 2017 respectivement : 60 et 15 notifications de rejets de ses mangues (soit 75
conteneurs de mangues détruits et paiement des frais de destruction par les exportateurs). Cela
compromet la compétitivité des mangues maliennes sur le marché européen. Pour éviter ces situations
et les risques de blocages de ventes des mangues maliennes en Europe, la Direction nationale de
l’agriculture a formé des inspecteurs phytosanitaires assermentés devant délivrer les certificats
phytosanitaires et autres outils de contrôle pour les mangues destinées à l’exportation. Cette disposition
a commencé en 2016. La DNA a entrepris des actions en faveur de l’application des textes nationaux
et réglementaires relatifs au contrôle phytosanitaire et la formation des inspecteurs certificateurs des
mangues, sur les procédures de certification. Pour avoir des mangues certifiées, il faut (i) un bon
traitement régulier des vergers, la formation des pisteurs sur l’identification des mangues attaquées par
les mouches des fruits, la formation des agents de contrôle sur les techniques d’échantillonnât, etc. La
Direction nationale de l’agriculture a été appuyée par le PASSIP et d’autres PTF dans le cadre de la
réalisation de sa vision par rapport à la promotion des exportations de mangues de qualité et
l’amélioration de leur traçabilité.
Les mouches des fruits sévissent en avril, mai et juin lors de la récolte des mangues.
Sikasso est de loin le bassin de production des plants de mangues (93%). La variété Kent est la plus
produite (37%) suivie de la variété Keitt (18%) puis Amélie (17%).
Le Nigéria produirait 60% des mangues de la CEDEAO ; la Guinée en produit 13%, le Niger 8%, le
Sénégal 6%, et le Mali 5%. Les dix autres pays produisent le reste des 7% de mangues de la région.
Les données statistiques sur la production des mangues au Mali ne sont pas faites régulièrement au
niveau national. Mais la DNA a fait l’effort de faire une estimation des superficies, productions des
manguiers par région pendant la campagne 2014-2015. Aussi, l’IFM dans ses rapports bilans annuels
a publié des statistiques de productions et d’exportations de mangues dans ses grands bassins de
production.
Tableau 28 : Estimation des superficies et productions de mangues par région du Mali en 2014-2015
Sur la base des données de la DNA, le potentiel de production de mangues au Mali tourne autour de
699 054 tonnes en 2014-2015, toutes variétés confondues. Il avait été estimé en 2009 à 575 000 tonnes
(source : Etude PCDA sur la télédétection réalisée en 2009). Et, d’après Country Stat, la production de
mangues au Mali est estimée à : 631 146 t en 2010, 485 034 t en 2011 et 593 767 en 2012. Les
rendements moyens dépendent des entretiens apportés aux vergers. Ils tournent autour de 16 828
tonnes par hectare. Il est sensiblement plus élevé à Koulikoro (28 268 t/ha), à Ségou (20 000 t/ha) et à
Mopti (20 000 t/ha). La DNA a prévu une production de 715 632 tonnes de mangues au cours de la
campagne écoulée 2016-2017 (Cf. Plan de campagne agricole 2016-2017, Mars 2016)
Sikasso
64%
Les principaux bassins de production de mangues sont les régions de Sikasso (64%) suivi de Bamako
(17%) et de Koulikoro (14%). Le bassin de Sikasso est donc la première zone de production des
mangues au Mali. Il concentre environ 90 % des producteurs de mangues du Mali. La production de
mangues est assurée en général par les petits propriétaires de vergers de petites tailles, entre 2 ha et
3 ha pour la plupart traditionnels. Il existe cependant depuis moins de 15 ans, de grands vergers dans
la région de Sikasso d’une envergure allant de 50 à 100 ha.
Le Mali occupe le quatrième rang des états de la CEDEAO producteurs de mangues. D’après
11
International Trade Center (ITC) , en 2010, les pays de la CEDEAO couvrent environs 38% de la
récolte totale des mangues du continent Africain. Le Nigeria est le plus grand producteur des mangues
de la sous-région, avec une production moyenne annuelle de 744 000 tonnes sur la période 2006 à
2010. Le Niger et la Guinée ont produit respectivement 13% des 1,38 million tonnes récoltées dans
la CEDEAO sur la période, suivis par le Mali (6%), le Sénégal (3%), la Côte d’Ivoire (3%), le Tchad
(2%), et le Bénin et le Burkina Faso (1% respectivement).
D’après la même source et durant la même période (2006-2010), le Mali occupe le deuxième rang
mondial après le Pérou au niveau des rendements moyens annuels de production des mangues. Il
est suivi du Brésil. Ces trois pays ont bénéficié des plus gros rendements à l’hectare, variant entre 14
et 19 tonnes. Les rendements de la Chine, du Ghana, du Pakistan et du Mexique ont varié entre 9 et
11 tonnes/ha.
La mangue est devenue le deuxième produit agricole d’exportation du Mali après le coton. Selon des
experts, la mangue malienne est une filière porteuse qui offre de réelles opportunités. Selon la Banque
12
Mondiale , entre 2007 et 2014, la mangue a apporté au Mali plus de 60 milliards de FCFA, soit environ
101.400.000 USD. Pour la campagne commerciale écoulée (2014), plus de 37.000 tonnes ont été
exportées pour plus de 21 milliards de F CFA (près de 35.490.000 F CFA) de recettes.
Quelques calculs de base pour mieux comprendre le bilan de l’offre et la demande des mangues
La demande estimée est la somme des demandes informelles (maîtrisées par l’IFM) et les
demandes informelles estimées :
• Les demandes formelles sont celles constituées des volumes exportés de mangues vers
l’UE, les volumes de mangues transformées et exportées vers l’UE, et les volumes de
mangues commercialisées dans les marchés urbains par les circuits officiels de distribution
(IFM). En 2015, cette demande est estimée à 66089 tonnes (i.e. : 9,45% de la production
brute en cette année). Elle peut aller jusqu’à 11% de la production brute d’après la FAO
dans son rapport sur le Programme continental de réduction des pertes après récolte au
Mali 2011 (p14).
• Les demandes (ventes) informelles s’élèvent à 87% de la production brute d’après les
rapports de capitalisation de PCDA. Elles sont réparties en deux lots : (i) Volumes de
mangues commercialisées sur les marchés sous-régionaux de façon informelle (31% de la
production brute soit 216707 tonnes en 2015) et, (ii) Volumes de mangues commercialisées
sur les marchés internes (locaux et urbains) de façon informelle (56% de la production brute
soit 374670 tonnes en 2015). Cela prend en compte les parts autoconsommées et les pertes
post-récolte. Les pertes post-récolte de mangues sont estimées à 30% de la production
11
Mangue/ Service des Nouvelles des Marchés (MNS) décembre 2011
12
https://intellivoire.net/essor-de-lexportation-de-la-mangue-malienne/
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 62
selon la FAO (rapport sur le Programme continental de réduction des pertes après récolte,
2011).
Cette estimation faite par le PCDA sur les ventes informelles de mangues concorde avec
celles de la FAO en 2011 dans son rapport sur le Programme continental de réduction des
pertes après récolte qui les estiment aussi à 87% ; réparties comme suit : environ 72% du
disponible commercialisable est vendu sur les marchés locaux et environ 15% sur les
marchés déficitaires du Mali.
L’offre disponible de mangues considérée est constituée par la production nationale de mangues
en 2015.
Le solde de tonnage de mangues disponible est donc la différence entre l’offre disponible de
mangues (production brute de mangues) et la somme des demandes.
L’estimation des mangues transformées est faite en additionnant toutes les quantités des types de
mangues transformées (purée, concentrée et séchée). Une attention a été faite sur les mangues
séchées : il faut 250 Kg pour avoir 20 Kg de mangues séchées. Au total, on estime à 29537 tonnes la
quantité de mangues fraiches transformées.
Il se dégage un solde positif en mangues de 41588 tonnes qui donne des possibilités pour accroître
les quantités exportables. Il faut aussi signaler que les volumes de mangues commercialisées sur les
marchés internes de façon informelle et celles autoconsommées (56%) y compris les pertes post-
récoltes possèdent un fort potentiel de valorisation en mangues fraîches ou séchées pour l’export.
L’enclavement des zones de production constitue un défi à lever pour limiter les pertes post-récoltes
des mangues et l’acheminement des mangues vers les marchés de consommation.
Il s’agit des volumes de production qui rentrent dans les circuits d’approvisionnement des marchés de
mangues des opérateurs de l’IFM. Ainsi, la production de mangues contrôlées par l’IFM et destinée
pour les marchés d’exportations (internationale et sous-régionale) et urbains est respectivement de 66
089 tonnes en 2015 et 62 755 tonnes en 2016. Ces volumes ne tiennent pas compte des quantités
autoconsommées, ni vendues par les marchands ambulants encore moins celles qui sont pourries dans
les champs. Les parts exportées (fraîche ou transformée) sont de 38 771 tonnes en 2015 et 43 843
13
tonnes en 2016 (Cf. Tableau ci-dessus). Au total, moins de 10% soit 9,45% de la production nationale
de mangues sont exploitées en 2015 (et annuellement) par les circuits formels de distribution.
60000
50000
Quantité (tonne)
Prod
40000
Com national
30000 Exportations
20000 Transformation
10000
0
2012 2013 2014 2015 2016
On note une bonne évolution des quantités de mangues produites au niveau des bassins de productions
et ventilées sur les différents marchés : national, d’exportation et de transformation de 2012 à 2016,
puis une baisse tendancielle en 2015. Cette baisse de la production serait due à la mauvaise
pluviométrie enregistrée au Mali pendant la campagne agricole 2015-2016.
Le Mali a été le pionnier des exportations de mangues vers l’Europe à la fin des années 60, une part
importante de sa production actuelle de mangues n’est pas mise en valeur du fait d’une adaptation
13
Proportion de mangues exploitables dans les circuits d’exportation et de ventes dans les circuits de l’IFM en
2015 = 100/699054*66089 = 9,45%
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 64
insuffisante de son économie aux demandes des marchés et des capacités limitées des exportateurs à
financer des envois réguliers.
C’est le bassin de Sikasso qui fournit plus de la moitié des mangues exportées au Mali (53%). Il est
suivi par ceux de Bamako (37%) et de Koulikoro (17%).
L’acheminement des mangues destinées à l’exportation se fait surtout par Bateau et par voie routière.
En 2016, 8 382 tonnes de mangues exportées sont vendues en Europe par bateau (37%), avion (2%)
et par la route (4%). 10 800 tonnes de mangues sont exportées vers les pays de l’Afrique, notamment
au Gabon (par avion) et en Afrique de l’Ouest et au Maghreb par la route (56%).
France
81%
Figure 16 : Volume de mangues exportées par avion et par pays de destination (t)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 65
La France est la plus grande destination des mangues maliennes convoyées par le trafic aérien (81%).
Elle est suivie du Gabon (10%) et des Pays Bas (5%).
En considérant la production totale annuelle de mangues (I.e. : 699 054 t), on estime à environ 5%, la
quantité de mangues maliennes (fraîches et transformées) commercialisées sur le marché international.
Ce chiffre s’arrime avec les tendances mondiales d’échanges internationaux de mangues. En effet,
selon les données de International Trade Center (ITC) ; 4% à 4,5% de la production mondiale des
mangues est commercialisée sur le marché international en 2010. D’après la même source, les
exportations de mangues de la région CEDEAO ont tourné autour d’une moyenne de 38 100 tonnes par
année entre 2006 et 2010. La Côte d’Ivoire a couvert presqu’un tiers des exportations de la CEDEAO
en 2010, suivie par le Mali (26%), le Sénégal (22%), le Burkina Faso, (18%) et loin derrière par la Guinée
(2%).
N.B, il faut 250 t de mangues fraîches pour 20 tonnes de mangues (soit 12,5 Kg de mangue fraîche,
pour 1 Kg de mangues séchées). Il faut 2 Kg de mangues fraîches pour 1kg de concentré de mangue.
Les acteurs de la sous-filière mangue sont organisés en interprofession mangue du Mali (IFM) qui est
créée grâce à l’appui financier et technique du PCDA en référence aux supports suivants :
• la loi N° 04-038 du 05 août 2004 régissant les associations en République du Mali
• la loi N°06-045 du 05 septembre portant Loi d’Orientation Agricole et son décret d’application des
OIP, N°08 – 793/P-RM du 31 décembre 2008.
• Récépissé N° 03/ MATDAT-DGAT du 04 MARS 2013.
Chaque famille est organisée suivant la présence de ses membres à différents niveaux : local, cercle,
région et national (Cf. le tableau ci-dessous). Les données recueillies sur le terrain révèlent que tous
les acteurs ne sont pas au même niveau d’organisation et de cohésion.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 66
Il s’agit du cas d’un planteur de Sikasso qui a emblavé 8 ha (3 ha pour les mangues et 5 ha
d’agrumes). Il pratique des cultures intercalaires (1 ha) du maraîchage et de papaye pour pourvoir
aux charges pendant les premières années d’investissement, avant la production des mangues et
des agrumes.
• Le champ de mangues du promoteur est réalisé sur l’ancien système de plantation : 100
manguiers par ha.
• La main d’œuvre est payée 1000 FCFA par jour de travail.
• La fumure organique n’est pas achetée. Elle est prélevée gratuitement dans les élevages. Le
promoteur paie seulement les frais de son transport à raison de 12500 FCFA, un voyage de 7m3.
• Le promoteur a 2 manœuvres quasi-permanents et un gardien pour tous les travaux d’entretien
des plants (agrumes, mangues, maraîchage) et de gardiennage de la ferme. Ils sont payés
chacun à 35000 FCFA.
ème ème
• 1ha mangues supporte 1/10 des charges de gardiennage et 1/10 des charges d’entretiens
et d’irrigation. En effet, le promoteur possède 8 ha de mangues et d’agrumes et 1 ha de cultures
maraîchères. Les agrumes et les cultures maraîchères sont plus exigeants en eau et entretien
que les mangues.
• Les travaux d’arrosage se font deux fois par semaine, sur trois ans.
On suppose que les dépenses sont faites pour 10 ha de cultures (à cause des cultures
ème
maraîchères exigeantes en eau). On estime que 1 ha de mangue supporte 1/10 des charges
d’amortissements annuels
Tableau 37 : Structure des coûts de collecte de mangues (cas d’un Pisteur de Koulikoro)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 70
4.4.3 Structure des coûts d’exportation de mangues par avion et par bateau
Les éléments des coûts d’exportation de mangues par avion et par bateau contenus dans le tableau ci-
dessous sont des charges réelles engagées par des exportateurs de l’IFM. Ces coûts ont été établis
lors du focus group avec les acteurs de la sous-filière mangue dans le bureau de l’IFM, le samedi 25
février 2018.
Tableau 38 : Structure des coûts d’exportation de mangues (cas d’un exportateur de Bamako) par avion
et par bateau
Les coûts de transformation des mangues sont ceux de la société USTAKO Sarl calculés par ses
services de comptabilité. Les compléments apportés par le Consultant portent sur les calculs des
marges et du coût de production d’1kg de mangues séchées.
Tableau 39 : Structure des coûts de transformation de 400 tonnes de mangues fraîches en 35 tonnes
de mangues séchées de la Société (USTAKO Sarl Mali)
4.4.5 Structure des coûts des acteurs de commercialisation des mangues au niveau local
Explications du calcul des coûts de commercialisation de mangues dans les marchés urbains
Les collecteurs (C) ramassent les mangues directement dans les champs auprès des producteurs.
Ils achètent les mangues à 75 FCFA/Kg bord champs. Parfois, certains producteurs jouent le rôle de
collecteurs et acheminent leurs productions dans les marchés urbains pour les vendre aux
Grossistes. Les Grossistes rachètent les mangues à 135 F/Kg et les femmes détaillantes à 170. Ces
dernières revendent les mangues aux consommateurs à 200F/Kg.
La main d’œuvre est de 7F/Kg chez les collecteurs (même chose que chez les pisteurs). Elle est
essentiellement constituée des frais de collecte et de manutention.
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 72
Les frais de transport engagés par les collecteurs sont également les même que chez les pisteurs.
La main d’œuvre chez les grossistes représente le salaire d’un employé payé à 35000 pour aider le
grossiste dans la gestion de 5 tonnes de mangues soit 35000/5000 = 7F/Kg.
Tableau 40 : Structure des coûts de commercialisation de mangues fraîches sur les marchés urbains
Potes C G D
Prix d'achat bord champ (F/Kg) 75 135 170
Frais de récolte (main d’œuvre) 7 7 3
Prix de transport + manutention (F/kg) 28 5 5
Emballages 5 5 3
Frais de stockage (forfait) 0 2 2
Sous-total 1 115 154 183
Taxes marché (F/kg) 0 2 2
Amortissements (F/kg) 0 1 1
Sous-total 2 0 3 3
Total (coûts de revient) 115 157 186
Source : Enquêtes de terrain (février-mars 2018) et calculs du Consultant
Les prix de vente des mangues fraîches dans les marchés urbains aux consommateurs est d’environ
200 FCFA/Kg.
4.4.6 Analyse de la rentabilité des maillons des CVA le long des CVA de la sous-filière
mangue
• CVA1 Mangue fraîche pour les marchés urbains au niveau national et de la sous-région
• CVA2 Mangue fraîche pour le marché international (exportation - avion)
• CVA3 Mangue fraîche pour le marché international (exportation – bateau)
• CVA4 Mangue séchée pour le marché national et international
La CVA1 Mangue fraîche pour les marchés urbains au niveau national et de la sous-région est la
chaîne qui brasse plus de volumes de mangues : environ 87% de la production nationale. C’est la
chaîne qui relient plusieurs acteurs dans un environnement d’affaire (producteurs, collecteurs,
grossistes et détaillantes) et qui facilitent l’écoulement de mangues de toutes variétés améliorées
(Kent, Keitt, Amélie) et locales. Mais, elle subit beaucoup de pertes post-récoltes. Les acteurs n’ont
pas encore développé des possibilités de meilleure valorisation des mangues commercialisées pour
limiter les pertes.
La CVA2 Mangue fraîche pour le marché international (par exportation aérienne/avion) constitue 2 à
4% du volume de mangues vendues sur les marchés internationaux, notamment en direction de l’UE.
Elle concerne exclusivement les mangues de variétés Kent, Keitt et Amélie exportées par avion vers
les pays de l’Union Européenne, et autres pays du Maghreb. C’est une chaîne très exigeante en
matière de qualité. Elle est aussi soumise aux coûts et à la disponibilité des frets aériens.
CVA3 Mangue fraîche pour le marché international (par exportation maritime – bateau) est
caractérisée par 37% du volume des mangues convoyées (bilan mangue IFM 2015) vers les pays de
l’Union Européenne (UE). Elle prend en compte les variétés de mangues améliorées telles que Kent,
Keitt et Amélie et elle a le devoir de se conformer aux exigences du marché. Tout comme au niveau
de la CVA2, celle-ci est aussi exigeante sur la qualité des mangues exportables au risque d’avoir des
casiers de mangues déclassées à destination. D’où la nécessité de faire des tris (au détriment des
pisteurs) dans les centres de conditionnements (PLAZA-Bamako, Centre de Conditionnement des
Mangues de Sikasso et autres centre privés de conditionnement).
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 73
CVA4 Mangue séchée pour le marché national et international ; c’est la chaine de transformation des
mangues par séchage en utilisant des méthodes et équipements de transformation semi-industriel
(séchoir à tunnel, vulgarisé par le PCDA et faisant l’objet de financement des PME par le PACEPEP).
Le Mali a produit 424 tonnes de mangues séchées en 2016 (Bilan rapport IFM 2016). C’est une
chaîne qui commence à se développer et qui devra présenter des produits labélisés pour accroître
son exportation vers l’UE et autres pays. Son développement est handicapé par des besoins élevés
de fonds de roulement, difficiles à avoir auprès des banques.
4.4.5.1. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA1 Mangue fraîche pour les
marchés urbains au niveau national et sous-régional
Tableau 41 : Calcul de la VA et RNE par acteur de la CVA Mangue fraîche pour les marchés urbains
au niveau national
La CVA Mangue fraîche pour les marchés urbains au niveau national génère une valeur ajoutée c'est-
à-dire une richesse collective de 377 FCFA par kg de mangue fraîche vendue. Cette richesse
collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :
Le revenu net dégagé est de 348 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
4.4.5.2. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA2 Mangue fraîche pour le
marché international : avion
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 74
Tableau 42 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Mangue fraîche pour le marché
international par avion
La CVA Mangue fraîche pour le marché international par avion génère une valeur ajoutée c'est-à-dire
une richesse collective de 505,85 FCFA par kg de mangue fraîche vendue. Cette richesse collective a
été générée par chacun des acteurs à hauteur de :
Le revenu net dégagé est de 442 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
4.4.5.2. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA3 Mangue fraîche pour le
marché international : bateau
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 75
Tableau 43 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Mangue fraîche pour le marché
international par bateau
La CVA Mangue fraîche pour le marché international par bateau génère une valeur ajoutée c'est-à-dire
une richesse collective de 210 FCFA par kg de mangue fraîche vendue. Cette richesse collective a été
générée par chacun des acteurs à hauteur de :
Le revenu net dégagé est de 163 F/kg pour toute la chaîne : la répartition de ce revenu net par acteur
se présente comme suit :
4.4.5.3. Valeur ajoutée, marge et leur répartition au sein de la CVA4 Mangue séchée pour le
marché international
Tableau 44 : Calculs de la VA et RNE par acteur de la CVA Mangue séchée pour le marché
international
8 Amortissement F/15Kg 60 51
Revenu net
9 =7-8 d'exploitation F/15Kg 735 3395 4130
(RNE)
Part du RNE
10 % 18 82
total 100%
Coût
11 total/Charges F/15Kg 240 591
totales (CT)
Lorsque l’on rapporte ces chiffres au Kg, la valeur ajoutée totale générée est : 4305/15 = 287 FCFA et
le RNE = 4130/15= 275 FCFA
En effet, il faut 15 kg de mangue fraîche pour fabriquée 1 Kg de mangue séchée. Ce sont les
transformatrices qui génèrent la plus grande part de VA et de RNE dans ce CVA : 80-82% contre 18-
20% chez les producteurs. En effet le prix d’achat des mangues par les transformateurs est bas : 60-
70 F/Kg.
500
Montant (FCFA)
400
300
200
100
0
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
VA 362 505,85 210 287
RNE 331 442,05 163 275
Figure 18 : Comparaison entre les VA et les RNE par CVA de la sous-filière mangue
C’est la CVA Mangue fraîche pour le marché international par avion qui génère les plus de valeur
ajoutée et de revenu. Elle est suivie de la CVA1 Mangue fraîche pour les marchés urbains (internes),
puis de la CVA4 Mangue séchée pour le marché international et enfin de la CVA3 Mangue fraîche pour
le marché international par bateau.
4.4.6.2. Répartition des VA et des RNE entre acteurs des CVA étudiées
400
300
200
100
0
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Détaillant 165
Grossistes 113
Collecteur 42
Transf 230
Exp Bâteau 77
Exp Avion 248
Pisteur 183 58
Producteur 42 75 75 57
Figure 19 : Répartition de VA par acteurs des CVA sous-filière mangue en francs (Cf. annexe 5)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 78
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Détaillant 46
Grossistes 31
Collecteur 12
Transf 80
Exp Bâteau 37
Exp Avion 49
Pisteur 36 28
Producteur 12 15 36 20
Figure 20 : Répartition de VA par acteurs des CVA sous-filière mangue en pourcentage (Cf. annexe 5)
300
250
200
150
100
50
0
CVA1 CVA2 CVA3 CVA4
Détaillant 159
Grossistes 103
Collecteur 35
Transf 236
Exp Bâteau 46
Exp Avion 200
Pisteur 175 50
Producteur 34 67 67 49
Figure 21 : Répartition de RNE par acteurs des CVA sous-filière mangue en francs (Cf. annexe 5)
Analyse du marché et du développement de la filière fruits et légumes au Mali 79
50%
40%
30%
20%
10%
0%
CVA1 CVA2 CVA3 CVA