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Ministère de l'Enseignement Supérieur République de Côte d'Ivoire

et
Union - Discipline - Travail
de la Recherche Scientifique

t._'Nl'\.'1;.ltSITh
NA."'IGUI ABROGOUA

U F R des Sciences de la nature


Année académique

2013-2014

MEMOIRE DE MASTER 2

Option : PROTECTION DES VEGETAUX ET DE L'ENVIRONNEMENT

THEME:

LES PARAMETRES DE CROISSANCE DU VER DE TERRE « EUDRILUS


EUGENIAE (OLIGOCHETE, LOMBRICIDAE) » DANS TROIS TYPES DE
. RESIDUS ORGANIQUES A YAMOUSSOUKRO (COTE D'IVOIRE)

Présenté par :

HIEN Victorine épse OUATTARA

Membres du jury :

Prof Mamadou DAGNOGO, Professeur Titulaire, UNA Président, Entomologie


Dr. TilIO Seydou, Maître de Conférences, UNA Directeur scientifique, Ecologie
Dr. DOUMBIA Mamadou, Maître de Conférences, UNA Examinateur, Entomologie
Dr. KONE W. Armand, Maître Assistant, UNA Examinateur, Agro-écologie

Université Nangui Abrogoua 02 BP 801 Abidjan 02


TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 1
LISTE DES FIGURES Il

LISTE DES TABLEAUX m


LISTE DES ANNEXES IV
SIGLES ET ABREVIATIONS V
RESUME VI
AB AS TRACT VIII
INTRODUCTION 1
1- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 3
1.1 Situation géographique du milieu d'étude .3
1.2 Biologie et écologie des vers de terre .4
1.3 Biologie et écologie Eudri/us eugeniae .5
1.3.1 Biologie 5
1.3.2 Cycle de reproduction 5
1.4 Eléments essentiels pour réussir un vermicompostage 7
1.4.1 Litière 7
1.4.2 Nourriture 7
1.4.2.1 Résidus organiques idéals pour le vermicompostage 7
1.4.2.2 Résidus organiques à proscrire pour le vermicompostage 7
1.4.3 Humidité 8
1.4.4 Aération 8
1.4.5 Température 8
1.4.6 pH 8
1.4.7 Teneur en sel. 9
1.4.8 Autres contaminants toxiques 9
1.5 Détermination des extrants du vermicompostage 10
1.6 Ravageurs et maladies des vers de terre 10
1.7 Dégradation à l'intérieur du vermicompost 11
1.8 Avantages du vermicompost 12
II -MATERIELS ET METHODES 14
2.1 Matériel 14
2.1.1 Matériel biologique 14
2.1.2 Matériel technique 15
2.2 Méthodes 16
2.2. l Prélèvement des vers de terre 16
2.2.2 Pré-élevage des vers de terre 16
2.2.3 Traitement des compostières 16
2.2.4 Approvisionnement en résidus organiques 18
2.2.5 Remplissage des compostières et ensemencement des vers de terre 18
2.2.6 Paramètres mesurés 20
2.2.6.1 Paramètres démographiques 20
2.2.6.2 Paramètres environnementaux 20
2.2. 7 Comptage des vers et leur pesée 21
2.2.8 Méthode d'estimation de la quantité de résidus consommée par mois et de la durée
du vermicompostage 23
2.2. 9 Renouvellement du terreau et des résidus organiques 23
2.2.10 Pesée et analyse de quelques éléments fertilisants des vermicomposts 23
2.2.11 Analyse des donnés 23
m - RESUL T ATS 24
3.1 Paramètres démographiques 24
3 .1.1 Densité des vers de terre des compostières 24
3.1.2 Biomasses des vers de terre des compostières 25
3.1.3 Taux de natalité, de croissance et de mortalité 25
3.1.3.1 Evolution du taux(%) de natalité et de mortalité 25
3.1.3.2 Evolution du taux spécifique croissance 26
3.1.4 Consommation et durée du vermicompostage 26
3.2 Paramètres environnementaux des différentes compostières 27
3 .3 Relation entre les paramètres des différents milieux et de la densité des vers de terre 28
3.3.1 Corrélation température et densité des vers de terre 28
3.3.2 Corrélation pH et densité des vers de terre 28
3.3.3 Corrélation Humidité et densité des vers de terre 29
3.4 Teneurs de quelques éléments fertilisants des vermicomposts et le rapport C/N 29
IV. DISCUSSION 31

4.1 Paramètres démographiques 31


4.1.1 Densité et biomasse des vers de terre dans les différents milieux .31
4.1.2 Taux de mortalité, natalité, et de croissance 32
4.1.2.1 Taux de mortalité 32
4. l .2.2 Taux de natalité 33
4.1.2.3 Taux spécifique de croissance 34
4.1.3 Consommation et durée du vermicompostage 34
4.2 Paramètres environnementaux des différentes compostières 35
4.2.1 Corrélation température et densité des vers de terre au bout de trois mois 35
4.2.2 Corrélation pH et densité des vers de terre au bout de trois mois .35

4.2.3 Corrélation humidité et densité des vers de terre au bout de trois mois 36
4.3 Teneurs de quelques éléments fertilisants dans les vermicomposts et le rapport C/N .36

CONCLUSION GENERALE 37

ANNEXE
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
REMERCIEMENTS

l.a réalisation de ce mémoire n'aurait pas pu être possible sans l'aide et le soutien de nombreuses
personnes. Les remerciements sont adressés d'abord à Dieu notre créateur qui nous a soutenu de
par son esprit saint durant ce parcours.
Lnsuite, tous mes vifs remerciements:
- Au Professeur TJHO Seydou qui donne de son temps pour m'encadrer.
- AMonsieur Adja Nahoulé Armand, Enseignant chercheur à l'Institut National Polytechnique
Houphouët Boigny de Yamoussoukro (INP-HB) de sa contribution et sa disponibilité.
- A Monsieur Yao Koffi, technicien du labo Pédologique de (INP-HB) de sa contribution et sa
disponibilité.
- Au Directeur régional de l'agriculture du Bélier, Monsieur Koffi Kouakou Martin de sa
compréhension afin d'obtenir les autorisations d'absence.
- A Ehournan Moïse, Docteur en écologie des sols de sa contribution et de sa disponibilité.
Toute ma reconnaissance aux étudiants en MASTER 2 de protection des végétaux et de
Ienvironnement de l'année académique 20013-2014 de leur soutien indéfectible. Que Dieu leur
rende au centuple tout ce qu'ils ont fait pour nous. En particulier, Touré Kassoum délégué de la
promotion: ainsi qu'aux membres de ma famille qui de prêt ou de loin mon soutenus.
I.ISTE DES FIGURES
Pages

Figure l : Localisation de la zone d'étude 3

Figure 2 : Cycle de reproduction du vers de terre 8

Figure 3 : Vers de terre tEudriluseugeniea) 17

Figure 4 : Gazon tondu 17

Figure 5 : Terreau de sous bois 17

Figure 6 : Epluchures de manioc 17

Figure 7: Feuilles de laitue 17

Figure 8: Neuf cornpostières 18

Figure 9: ri~ mètre portatif 18

Figure 10 : Thermomètre portatif 18

Figure 11 : Balance électronique 18

Figure 12 : Bas des compstières perforés 20

Figure 13 : Cri lies de protection des trous 20

Figure 14 : Phase de marquage des compstières 20

figure 15 : Protection des compostières par des sachets noirs 20

Figure 16: Méthode de remplissage des compostières 21

Figure 17 : Séparation du terreau et du résidu 24

Figure 18 : Phase de comptage des vers 24

Figu1·c 19: Vers juvéniles 24

Figure 20 : Vers sub-adultes 24

Figure 21: Vers adultes 24

Figure 22 : Corrélation température et densité des vers de terre 27

Figure 23 : Corrélation pH et densité des vers de terre 30

Figure 24:Corrélation humidité et densité des vers de terre 30

Il
LISTE DES TABLEAUX
Pages

Tableau 1 : Densités des vers de terre selon leurs classes d'âge par mois 27

Tableau 2 : Biomasse des vers de terre des compostières par mois 27

Tableau 3 : Evolution du taux (%) de natalité 28

Tableau 4 : Evolution du taux (%) spécifique de croissance de la biomasse 29

Tableau 5 : Evolution de la biomasse et de la consommation de résidu 30

Tableau 6: Moyennes et écartypes de température, humidité et pH des compostières 30

Tableau 7 : Quelques éléments fertilisants et le rapport C/N des vennicomposts obtenus 36

Ill
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Paramètres physico-chimiques enregistrés

Annexe 2 : ligurc des attaques des verrnicornposts B et C

Annexe 3: Fiche d'analyse de l'lN-PHB

Annexe 4 : Figure de vennicompost obtenu

IV
SIGLES ET ABREVIATIONS

INP-1-18 : institut National Polytechnique Houphouët Boigny


m.s : matière sèche
PFE : poids frais de l'échantillon
PSE : poids sec de l'échantillon
l:1\/\ : Université Nangui Abrogoua

V
RESUME

L'objectif général de notre étude a été de déterminer parmi les résidus organiques tels que
le gazon tondu, les feuilles de laitue et les épluchures de manioc celui ou ceux qui seraient
favorable au développement d'Eudrilus eugeniae.
Dans ce cadre, les vers de terre ont été prélevés dans les environs d'un égout. Ils ont subi
un pré-élevage pendant 67 jours. Au Ji 111
c jour les adultes observés ont été retirés. A la fin du
pré-élevage, une partie des nouveaux adultes et des juvéniles a été utilisé pour l'expérimentation.
Trois traitements ont été effectués avec 9 compostières. Le traitement A, avec du gazon tondu
corn posé des cornpostières A 1, A2, A3, le traitement B avec les feuilles de laitue composé des
compostière 131, B2, 83, et le traitement C avec les eompostières C 1, C2, C3. Les paramètres
démographiques (densités, les biomasses, les taux de natalité, de mortalité, de spécifique de
croissance) d environnementaux (la température, le pH et l 'humidité) ont permis d'observer ces
conditions minimales de croissance d'Eudrilus eugeniae.
/\ la suite de l'expérimentation, il est ressorti que les vers sont restés vivants uniquement
dans les composiicrcs contenant le gazon tondu avec 20% de mortalité. Le taux spécifique de
croissance était élevé en A 1.

Par ailleurs. la densité des vers de terre était fortement corrélée avec la température
(r -0,91) et l'humidité (r = 0,70). Ces différents paramètres ont permis d'obtenir quatre cent
(400) vers de terre ù la fin de l'expérience à partir de 24 vers, en moins de trois mois. Les
vcrrnicomposts obtenus ont subi une analyse au laboratoire pédologique de l'INP-HB de
Yamoussoukro (Côte d'Ivoire). Leur teneur en carbone (C'), azote (N), phosphore (P), potassium
(K.), calcium (Ca), magnésium (Mg) ainsi que le rapport C/N (17,99±1,06) sont plus élevés que
ceux du terreau ( 16,07) de départ.
A l'issu de cette étude, nous pouvons dire que le gazon tondu est un bon résidu organique
utilisable pour produire les vers de terre tels qu'E11dri/11s eugeniae à travers la technique du
vcrrnicompostagc.

Mots clés : vers de terre, vermicompost, matières organiques, humidité, pH, température

VI
ABASTRACT

The overall objective of our study was to determine from organic residues such as eut grass,
lettuce leaves and cassava peelings or those that are favorable to the development of Eudrilus
cugeniae.

ln this conicxt. we look thern to a nearby sewer to 5 cm deep. They were pre-aged for 67 days.
/\t day 32 the observed adults were removed. At the end of the pre-breeding, some of the new
adults and juvcnilcs was used for the cxperiment.
Threc treatments were carried out with 9 composters. Treatment A, with the eut grass compound
corn posters A 1, A2, A3, treatment B with lettuce leaves compound of compost B 1, 82, B3, and
C with the compost processing C 1, C2, C3.
Demographic and environmental parameters have allowecl us to observe these minimum growth
conditions Eudrilus eugeniea. These are the densities, biomass, birth rates, mortality, specific
growth, température, pH and moisture.
Our hypothesis was qu'Eudrilus eugeniea has better growth in ail three subjects listed above.
1:0110\ving the cxpcrirnent, it was found that worms remained alivc only in compost containing
the mowcd grass with 20% mortality. The birth rate was highcr in A2 and A3 that A 1. ln
addiuon. biornass was higher than in A2 and A3 A 1. When the specific growth rates; it was
highcr in /\ 1 ut I monrh, followed by a decrease in the second month and took the sarne pace as
in /\2 and A3 in the third 111011th.
Furthcrrnorc, Li corrélation has been esrablished berween the measured environrnental
pararneters. lt shows that the temperature (r = -0.91) and humidity (r = 0.70) were significantly
corrclarcd with the density of earthworms. These favorable parameters have yieldcd four
hundrecl (400) worms at the end of the experiment with 24 to remain alive in less than three
months. The vermicomposts obtained underwent a soi! analysis laboratory INP-HB. Carbon
content (C), nitrogcn (N), phosphorus (P), potassium (K), calcium (Ca), magnésium (Mg) and
the C / N ratio ( 17.99-1 1.06) are more higher than in the soi! (16.07) starting .
/\t the end or this study, we can say that the eut grass is a goocl usable organic resiclue to procluce
-arthworms such qu'E11drilus eugeniae through vermicornposting technique.

Kcywords: carthworms, vermicompost, organic rnatter, humiclity, pH, temperature

VII
INTRODUCTION

L'élevage intensif d'animaux tel que mis au point dans les pays occidentaux se
caractérise par la fourniture d'aliment contenant des protéines de haute valeur (farine de
viande, de poisson et tourteau de soja). L'adoption de ce système par les pays en voies de
développement, oblige ces derniers à recourir à l'importation de ces produits non disponibles
localement, parfois insuffisant ou très couteux. Pour réduire cet état de fait, il parait judicieux
d'utiliser les sources de protéine consommée naturellement par les animaux telles que les vers
de terre dans la composition des aliments pour l'élevage à grande échelle, Agbédé et al.,
(1994).
C'est dans cette optique, qu'en prélude au projet « production à faible coût d'une
espèce de poisson d'intérêt économique (Oreochromis niloticus) à base d'aliment sans farine
de poisson» de l'UFR sciences et gestion de l'environnement (Pole pêche et aquaculture) en
partenariat avec l'UFR des Sciences de la Nature de l'Université NANGUI ABROGOUA, il
nous a été demandé de déterminer le type de résidu organique pour une meilleure croissance
du vers de terre « Eudrilus eugeniae ».
Pour mieux appréhender les paramètres de croissance de ce ver, la méthode de
vermicompostage a été utilisée. Il s'agit essentiellement d'un système technologique à faible
coût lorsqu'il est mis en œuvre avec des matières organiques disponibles localement, Hand et
al., (1988). Celui-ci engendre la production de deux types de produits valorisables: la
biomasse de vers de terre et le vermicompost. Le premier produit peut être utilisé pour
l'alimentation de certains animaux d'élevage (la volaille, le poisson ... ), le second fournit un
amendement homogène et efficace permettant d'accroître la fertilité des sols, Francis et
a/,.(2003).
Les vers de terre sont un maillon très important dans ce processus. On estime à
environ 7000 le nombre total d'espèces de vers de terre, la majorité vivant sous les tropiques,
Lavelle et a/.,(1998). Ceux-ci sont classés en trois catégories écologiques qui sont; les épigés,
les anéciques et les endogés. Dans le cadre de notre étude, une seule espèce a été utilisée. Il
s'agit d'Eudrilus eugenieae qui est de la catégorie des épigés avec une forte capacité de
reproduction, Lavelle et a/.,(1998).
Notre étude a consisté à déterminer les paramètres de croissance d'Eudrilus eugeniae
dans trois types de résidu organiques (le gazon tondu, les feuilles de laitue et les épluchures
de manioc). Elle stipule que la croissance Eudrilus eugenieae varie en fonction des trois
résidus organiques ci-dessus énumérées.

1
Ce document est une synthèse de notre travail et comprend une revue bibliographique, les
matériels, les méthodes, les résultats, la discussion et les perceptives.

2
1- REVUE BIBLIOGRAPIDQUE

1.1 Situation géographique du milieu d'étude

Yamoussoukro est un département du district autonome de Yamoussoukro. Il est situé


à 240 kilomètres au nord d'Abidjan. C'est la capitale politique et administrative de la Côte
d'Ivoire avec environ 242 744habitants selon le recensement général de la population en 1998,
Kouamé (2011). Il s'agit de la 4e ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire,
après Abidjan, Bouaké et Korhogo. Il a pour latitude : 6°49'13" Nord et longitude : 5°16'36"
Ouest.
Il est limité (Figure 1) par les départements suivants :
Au nord par Tiébissou ;
Au sud par Toumodi ;
A l'est par Didiévi et Attiégouakro ;
A l'Ouest par Sinfra et Bouaflé.

CÔTE D'IVOIRE

Burkina

Bouaké

.Tiébissou .Didiévi
YAMoA
u~Î~~o
". • ·~-...,--1\J
.Toumodi

OCEAN
ATLANTIQUE

100km C ïntercarto - 2004

Figure 1 : localisation de la zone d'étude

3
1.2 Biologie et écologie des vers de terre

Les vers de terre sont des invertébrés. Ils appartiennent à la classe des oligochètes car leur
corps est métamérisé et les segments portent quatre paires de soie. L'adulte, possède une
partie plus enflée appelée clitellum qui peut être blanchâtre, rouge orangé ou brun rougeâtre
selon les espèces et devient orangé lorsque les individus sont prêts pour l'accouplement,
Cluzeau et Peres (2004). Les vers de terre sont hermaphrodites. Chaque individu est à la fois
mâle et femelle. Mais, il faut qu'ils soient deux pour échanger leurs cellules mâles et féconder
leurs ovules. Ils ne sont sexuellement mûrs que 70 à 90 jours après leur naissance.
L'incubation dure entre 15 à 20 jours, selon la température et l'humidité ambiantes. Des
cocons sortent les jeunes vers de couleur blanche qui se muent en rose rapidement, avant
qu'ils ne prennent leur couleur définitive au bout d'une vingtaine de jours. Ces activités de
reproduction occasionnent des énormes dépenses d'énergie conduisant parfois à la mort,
McFerland (1999). Aussi, les vers de terre peuvent entrer en période d'inactivité, ou de
dormance, lorsque les conditions météorologiques sont défavorables, soient trop sèches soient
trop froides. A cet effet, ils descendent dans le sol et se protègent en s'enroulant dans une
boule de mucus ou ils entrent en léthargie. Ainsi, certaines espèces présentent une diapause
qui se manifeste par un arrêt de leur activité qui est géré par des hormones et d'autres, par
une quiescence qui se traduit par l'arrêt de leur activité causé uniquement par des conditions
contraignantes (sécheresse par exemple). Cependant, lorsqu'il y a un retour de bonnes
conditions, ils se remettent en activité, Cluzeau et Peres (2004) ; Pelosi (2008). Ils adoptent,
également, des stratégies biodémographiques qui leur permettent d'investir la majeure partie
de leur budget énergétique dans leur croissance et leur maintien (stratégie de type k, r) que
dans leur reproduction face à des contraintes, Satchell (1980). Ils sont subdivisés en trois
catégories écologiques en fonction de la qualité et la concentration de débris végétaux en
décomposition qu'ils ingèrent, mélangés au sol, Lavelle (1981).
Les épigés, rouges bruns et parfois verts, sont des individus de petite taille
(10 à 30 mm) de long en général et présentant un diamètre de l'ordre de 1 à 1,5 mm. Ils se
situent en surface dans des milieux riches en matière organique.
Les endogés sont de petite taille à moyenne de I à 20 cm de long, présentant un diamètre
moyen de l'ordre de 2 à 4, 5 mm de pigmentation claire, noire apigmentés. Ils vivent
continuellement dans le sol. Ces individus entretiennent un réseau de galerie subhorizontal à
horizontal très ramifié et de type temporaire lié aux déjections déposées.

4
Les anéciques sont des vers de terre de taille moyenne à très longue de 10 à 110 cm chez les
adultes. Ils présentent un diamètre de l'ordre de 4 à 8 mm et de pigmentation foncée
décoloration antéropostérieur, ce qui leur assure une protection vis-à-vis de la prédation. Ils
sont fouisseurs, explorent l'ensemble du profil du sol en entrainant un réseau de galeries sub-
vertical à vertical plus ou moins ramifié. Ils peuvent atteindre une longueur de 5 à 6 m. Ces
galeries débouchent à la surface créant ainsi des porosités. Ils prennent leur nourriture
principalement à la surface du sol.

1.3 Biologie et écologie Eudrilus eugeniae

1.3.1 Biologie

L'espèce Eudri/us eugeniae est un vers épigé. Il est de l'embranchement des annélides, de la
classe des clitellates, de l'ordre des oligochètes, de la famille des lombricidés, du genre
Eudrilus. Il est de petite taille, d'environ 5 à 8 cm de longueur, Morin(1999). Il ne peut
survivre sans quantités suffisantes de matières organiques, c'est pourquoi il se retrouve
seulement dans les tas de fumier ou de compost et non dans les sols des jardins et des champs,
Buch (1991) ; Morin (1999). On reconnaît facilement le ver de fumier à sa couleur rosée et à
ses anneaux clairs, presque jaunes, Buch (1991 ).

1.3.2 Cycle de reproduction

Dans des conditions allant de bonnes à parfaites, Eudri/us eugeniae se reproduit très
rapidement (Figure 2), Munroe et al., (1992). Sa population peut doubler tous les 60 à 90
jours, mais uniquement si les conditions suivantes sont remplies :
- Nourriture adéquate (apport continu d'aliments nutritifs);
- Litière bien aérée et taux d'humidité entre 70 et 90 %,
0 0
- Température maintenue entre 15 Cet 30 C,
2 2
- Biomasse de départ supérieure à 2,5 kg/m sans dépasser 5 kg/m .
La biomasse de départ fait référence au poids initial de vers par unité de surface de litière. En
2
commençant, par exemple avec 5 kg de vers placés dans un bac de 2 m de surface, la
2
biomasse de départ est de 2,5 kg/m . Une biomasse de départ inférieure retardera le
déclenchement d'un phénomène de reproduction rapide. Des biomasses encore plus faibles
pourraient même l'inhiber complètement, Munroe et al., (1992). Il semble que les vers ont

s
besoin d'une certaine biomasse pour avoir des chances raisonnables de se rencontrer et de se
reproduire fréquemment Si la biomasse est trop faible, ils ne se rencontrent pas aussi souvent
qu'un éleveur de vers le souhaiterait.
2
En revanche, des biomasses supérieures à 5 kg/m ralentissent la pulsion reproductrice au fur
et à mesure qu'augmente la concurrence pour la nourriture et l'espace Edwards (1999). Les
2
éleveurs de vers ont tendance à opter pour une biomasse de 5 kg/m Bogdanov (1996) et à
séparer les litières dès que la densité a doublé, estimant que les densités optimales pour la
reproduction sont alors dépassées.
Les principaux obstacles à l'obtention de taux de reproduction optimaux semblent être
les suivants :
- Manque de connaissances et d'expérience: Élever des vers fait appel à la science
mais également à l'expérience pratique,
- Manque de ressources affectées au suivi.
Augmenter les populations de vers exige un suivi attentif et les mesures appropriées. Cela
demande du temps et des efforts. Si on néglige de surveiller les lits ou les andains, les vers
survivront sans doute mais ne se reproduiront pas à un taux optimal, Munroe et al., (1992).

Accouplement des vers

Ponte
Croissance desoeurs

Eclosion lies vermisseaux

Figure 2: cycle de reproduction d'Eudrilus eugeniae

Source: HYGEA, la vermicompostière, 2014

6
1.4 Eléments essentiels pour réussir un vermicompostage

Les vers du compost ont besoin des éléments fondamentaux te]s que la litière, la nourriture
et de conditions atmosphériques adéquates.

1.4.1 Litière

La litière peut être constituée de tout matériau fournissant aux vers de terre, un habitat
relativement stable et une source de nourriture. Cet habitat doit avoir certaines caractéristiques
telles que :
- Un pouvoir absorbant élevé qui gardera un milieu humide pour un bon
développement des vers.
- Une faible teneur en composés phénolique et en lignine, Munroe et al.,
(1992)

1.4.2 Les résidus organiques

Dans des conditions parfaites, les vers composteurs peuvent consommer


quotidiennement plus de la moitié de leur poids. Ils mangent pratiquement tout ce qui est
d'origine organique c'est à dire d'origine animale ou végétale. Mais ils préfèrent certains
aliments à d'autres Gaddie et Douglas (1975). Ils présentent certaines difficultés à se disperser
dans l'entièreté des couches de la vermicompostière si elles sont épaisses, Mitchell (1997).

1.4.2.1 Résidus organiques idéals pour le vermicompostage

Les résidus organiques indiqués pour le vermicompostage sont : les épluchures, les
fruits, légumes, les papiers, les cartons, les coquilles d'œuf, les coques de noix, les feui11es
d'arbre, les fleurs fanées, les marcs et filtre à café, les sachets de thé, les tailles de haie, les
tontes de gazon, la fiente de la volaille, des déjections des moutons, des bœufs, le lisier de
porc. Ceux-ci permettent une bonne croissance des vers de terre, Pain (2002).

1.4.2.2 Résidus organiques à proscrire pour le vermicompostage

Les résidus organiques à proscrire pour le vermicompostage sont les agrumes (trop
acide), oignons, ails, pâtes, produits laitiers, viandes, poissons, mouchoirs usagés, résidus
salés, résidus vinaigrés, Pain (2002) car ceux-ci empêchent la bonne croissance des vers de
terre en occasionnant beaucoup de mortalité, des mauvaises odeurs et des nuisibles.

7
1.4.3 Humidité

La litière utilisée doit être en mesure de retenir suffisamment d'humidité pour procurer
aux vers un milieu approprié. Comme ils respirent par la peau, un taux d'humidité inférieur à
50% est déconseillé. La plage d'humidité idéale pour les matières qui entrent dans les
systèmes classiques de compostage est de 45-60 % Munroe et al., (1992). Par contre, pour le
vermicompostage, elle est de 70-90 %, Dominguez et Edwards (1997). Le poids d'un ver
moyen augmente en fonction du taux d'humidité. L'humidité est un des facteurs clés qui
régule l'abondance et l'activité des vers, Sims et Gérard, (1999) ; Pelosi, (2008) et les
populations des vers de terre répondent relativement rapidement à des variations de ce
facteur.

1.4.4 Aération

Les vers respirent et ne peuvent survivre à des conditions anaérobies (absence


d'oxygène). Certains facteurs tels que des teneurs élevées en graisses dans leur nourriture ou
une humidité excessive combinée à une mauvaise aération s'additionnent et restreignent
l'arrivée d'oxygène. Par conséquent, certaines parties de la litière ou même le système entier
peuvent devenir anaérobies, ce qui tuerait les vers très rapidement. C'est une raison pour
laquelle on ne doit pas inclure de la viande ou autres déchets gras dans leur nourriture. Pour
remédier à cela il est conseillé un pré-compostage pour dégrader les huiles et les gras, Munroe
et a/.,(1992); FAO, (2005). Un tas non aéré peut fermenter au lieu de se décomposer, NOVA
environcom (2006).

1.4.5 Température

Le contrôle de la température en fonction de la tolérance des vers est vital pour le


vermicompostage. Celui-ci peut se faire avec des systèmes à faible technicité, à l'extérieur et
toute l'année, dans les régions les plus tempérées. Eudrilus egenieae peut survivre à des
0
températures basses (0 C), mais il ne se nourrira pas et ne se reproduira pas à des
0
températures inférieures à 10 C, Georg (2004); Tomlin (1981).

1.4.6 pH

Les vers peuvent survivre dans une plage de pH allant de 5 à 9, Edwards (1998);
Georg, (2004). En général, le pH des litières de vers a tendance à baisser avec le temps. Si la
nourriture est plutôt alcaline, cela a un effet régulateur qui tend vers un pH neutre ou

8
légèrement alcalin. En revanche, une source de nourriture ou une litière acide (marc de café,
mousse de tourbe) peut faire baisser le pH des lits bien en dessous de 7. Cela peut causer un
problème de développement de parasites comme les acariens. Il peut être remonté par l'ajout
de carbonate de calcium. Dans les rares cas où l'on a besoin de le faire baisser, on peut
introduire un matériau de litière acide comme la mousse de tourbe Munroe et al., (1992).

1.4.7 Teneur en sel

Les vers sont très sensibles aux sels et préfèrent une salinité inférieure à 0,5 % Gunadi
et al., (2002). De nombreux types de fumier présentent aussi une teneur élevée en sels
solubles (jusqu'à 8 %). Ce n'est généralement pas un problème si le fumier est utilisé comme
nourriture. Mais il faut le lessiver pour en diminuer la salinité. Cela se fait simplement en
faisant écouler de l'eau à travers le matériau, Gaddie (1975), ou faire un pré-compostage.

1.4.8 Autres contaminants toxiques.

Certains types de nourriture peuvent contenir une large gamme de substances


potentiellement toxiques; en voici quelques exemples :
- Les vermifuges dans les fumiers. La plupart des vermifuges modernes se dégradent assez
rapidement et ne constituent pas un problème pour l'élevage de vers. Mais si des fumiers
provenant d'autres fermes sont utilisés, il serait sage de consulter les fournisseurs, le cas
échéant, à propos d'une administration éventuelle de vermifuges aux animaux. L'application
de fumier frais provenant d'animaux récemment traités pourrait avoir des conséquences
fatales.
- Les détersifs, les détergents, les produits chimiques, les pesticides que contiennent souvent
les boues d'épuration et de fosses septiques, d'usine de papier ou dans certains déchets de
l'industrie alimentaire.
- Les tanins de certains arbres, comme le cèdre et le sapin, qui présentent des teneurs élevées
de ces substances d'origine naturelle pouvant être nocifs pour les vers et même les inciter à
quitter les lits, Gunadi et al., (2002) rappellent que le pré-compostage des déchets peut réduire
ou même éliminer la plupart de ces risques. Toutefois, il diminue la valeur nutritive de la
nourriture; c'est donc un compromis certain.

9
1.5 Détermination des extrants du vermicompostage
3
En compostage classique, empiriquement, 1 tonne d'intrants donne 0,765 m de
compost dont le poids varie en fonction du taux d'humidité mais qui est généralement de ½
tonne. Autrement dit, 50 % de la masse est perdue surtout sous forme d'humidité et de C02•

Une partie de l'azote se perd sous forme d'ammoniaque, mais si le processus est bien géré,
elle peut être réduite, Rink et al., (1992). En plus, le poids et le volume final du produit
dépendent également du matériau de base utilisé.
En vermicompostage, les mélanges de matières à teneurs élevées en N et en C sont
faits dès le début sans ajouts subséquents. Les rapports C/N sont calculés en fonction de leur
baisse attribuable à la plus grande perte de C en cours de processus. Cependant les matières
riches en C peuvent être plus que celles riches en N. Car, plus la proportion d'intrants riches
en C sera élevée par rapport aux intrants riches en N, plus le poids d'extrants sera
proportionnellement élevé. Certaines matières riches en azote (les déchets alimentaires) ont
parfois une humidité pondérale plus élevée que les matériaux de litières riches en carbone,
Munroe et al, (1992).

1.6 Prédateurs et maladies des vers de terre

Si les vers composteurs ne sont pas sujets à des maladies causées par des micro-
organismes, ils peuvent être victimes de certains animaux et insectes prédateurs (les acariens
rouges sont les pires) et d'une maladie appelée « sour crop » provoquée par des conditions
environnementales. Voici ci-dessous quelques prédateurs et maladies les plus susceptibles
d'être rencontrés.
Les taupes ont pour aliments de prédilection les vers de terre. Si l'une d'elles accède
aux lits de vers, il aura un risque de perte d'une grande quantité en un court laps de
temps. Ce problème survient généralement si l'on utilise des andains ou autres
systèmes à l'air libre. Pour y remédier, il peut avoir des formes quelconques de
barrière protectrice (grillage, pavage ou une bonne couche d'argile) sous les andains.
Les oiseaux prélèveront allègrement une partie des vers s'ils les découvrent. Face à
cela, placer un type quelconque de couverture sur le matériau éliminera ce problème et
permettra également de conserver l'humidité et d'éviter un trop grand lessivage
pendant les chutes de pluie.
Les mille-pattes dévorent les vers du compost et leurs cocons. Heureusement, ils ne
semblent pas trop se multiplier dans les lits de vers ou les andains et ne font,

10
généralement, que peu de dégâts. S'ils finissent par constituer une nuisance, il est
suggéré de mouiller fortement les lits, sans les inonder, toutefois. L'eau oblige les
mille-pattes et autres insectes (mais pas les vers) à faire surface. Ils peuvent être
ensuite détruits, Sherman ( 1997).
Les asticots apparaissent, surtout, dans la couche supérieure (10 à 30 mm). Ils font bon
ménage avec les vers de terre. Leur présence en quantité impressionnante pourrait être
le signe d'humidité et d'acidité élevées, cependant on peut en trouver sous le couvercle
car les condensations y sont fortes, Pain (2002).
Les fourmis constituent un problème parce qu'elles consomment la nourriture destinée
aux vers, Myers (1969). Les fourmis sont particulièrement attirées par le sucre. Par
conséquent, les aliments sucrés sont à éviter dans les lits des vers.
plusieurs types d'acariens apparaissent dans les exploitations de vermicompostage.
Mais, une seule espèce constitue un problème. Ce sont les acariens « tétranyques
rouges ». Ils sont bruns ou blancs et font la concurrence aux vers de terre pour les
aliments et peuvent avoir une incidence économique certaine. Par contre, les acariens
rouges sont des parasites des vers de terre. Ils sucent le sang et les liquides organiques
des vers et même des cocons, Sherman (1997). Un des meilleurs moyens de prévenir
une infestation d'acariens rouges est de maintenir un pH neutre ou alcalin.
« Sour crop » ou empoisonnement aux protéines est une maladie causée par un taux
trop élevé de protéines dans la litière. Elle apparaît lorsque la quantité de protéine est
élevée. En effet, les protéines s'accumulent dans la litière et produisent des acides et
des gaz de décomposition. Selon Myers (1969), si un vers a un clitellum enflé ou s'il
rampe sans but à la surface de la litière, envisagez la présence de « Sour crop » et
réagissez promptement. La solution est la prévention en évitant de suralimenter les
vers, en surveillant les lits et en ajustant le pH régulièrement. Le maintien d'un pH
neutre ou alcalin permet d'éviter ces mesures.

1.7 Dégradation à l'intérieur du vermicompost

La décomposition de la matière, que ce soit dans une compostière ou dans la nature, se fait
toujours en cinq phases que sont: l'oxydation, la réduction, la dégradation, la conversion et la
maturation.
L'oxydation débute avant même de déposer les restes de cuisine dans la compostière.
Déjà présentes dans les aliments, les bactéries psychrophiles entament la digestion des
composés carbonés. Elles commencent ainsi à changer l'état chimique de la matière.

11
La réduction démarre par l'action des insectes et des vers qui s'emploient à décortiquer
la matière. Des bactéries qui œuvrent à une température moyenne (les mésophiles)
commencent à consommer la matière et à réduire le tas. À ce stade, l'intervention
humaine peut accélérer le processus de décomposition par exemple un déchiquetage de
la matière en petits morceaux favorise un meilleur apport en oxygène contribuant ainsi
à une oxydation plus rapide.
La dégradation s'observe par la pile qui commence à chauffer. Lorsque la température
commence à être trop élevée, les vers et les mites sortent de la compostière. C'est le
travail des organismes décomposeurs, de plus en plus nombreux à se restaurer des
hydrates de carbone et des protéines contenues dans les matériaux organiques. Elle
produise de la chaleur. L'énergie des organismes décomposeurs est transformée en
vapeur d'eau et en dioxyde de carbone. Plus la chaleur augmente, plus les bactéries
mésophiles seront remplacées par les thermophiles. Les actinomycètes et les
moisissures se multiplient aussi.
La conversion est marquée par la transformation de matière organique en
vermicompost, La décomposition est très ralentie et la température baisse. Le
vermicompost disponible est encore jeune, c'est-à-dire qu'il n'est pas tout à fait arrivé à
maturité. Certaines plantes aiment un vermicompost jeune et d'autres, un
vermicompost plus mature, NOVA ( environcom 2006).
À l'issue du processus, on obtient une substance de couleur brun foncé ou même noire. C'est
le vermicompost. Tout au long de ce processus, celui-ci passe par divers états, jeune, moyen
et mûr.

1.8 Avantages du vermicompost

Le vermicompost est le produit issu de la transformation par les lombrics, en utilisant


des résidus organiques. Il est un fertilisant naturel qui présente des avantages déterminants
pour l'agriculture, le maraîchage, les espaces verts et le jardinage et en agriculture biologique.
Il contient des macroéléments et les oligo-éléments. Les macroéléments sont essentiels à la
croissance des plantes puisque les engrais sont formés en majeure partie d'azote (N), de
phosphore (P) et de potassium (K). Ceux-ci jouent un rôle très important dans le
développement des plantes. L'azote aide la croissance des feuilles et des tiges. Les racines
sont stimulées par le potassium et les fleurs et les fruits se nourrissent de beaucoup de
phosphore. D'autres éléments comme le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et le soufre (S)
aident aussi à la croissance des végétaux, mais en plus petites quantités. Le compost, aidé par

12
les oligo-éléments qu'il contient, sert à mettre ensemble tous les nutriments utiles à la
croissance des plantes. Les oligo-éléments sont nécessaires à la croissance et à la bonne santé
des plantes. Il contient également des oligo-éléments tels que le cuivre (Cu), le fer (Fe), le
zinc (Zn), le bore (B), le chlore (Cl), le cobalt (Co), le manganèse (Mn), et du molybdène

(Mo).
Par ailleurs les avantages du vermicompost sont les suivants :
- Libère lentement des substances minérales, donnant à la plante une source
d'alimentation constante pendant toute sa période de croissance.
- Augmente les capacités d'autodéfense de la plante et de sa résistance à la sécheresse.
- Augmente la précocité, prolonge les périodes de floraison et de fructification des
plantes.
- aide à l'avancement de la maturation des fruits, fleurs et légumes.
- Améliore la porosité et l'aération des sols.
- Aide à la disparition, presque totale, de l'effet de choc provoqué par la
transplantation.
- Améliore les capacités naturelles du sol et la correction du pH vers la neutralité.
- stimule et accélère l'humification des résidus organiques et régénère l'activité du sol
par la charge bactérienne exceptionnellement élevée,
- Redonne au terrain une activité micro biologique agronomiquement très utile suite à
son usage répétée, NOV A environcom (2006).
-Protège l'environnement par le maintien de la qualité de la nappe phréatique en
évitant les contaminations par des résidus chimiques issus des produits phytosanitaires
- Protège la santé humaine par la consommation de produits exempte de résidus
toxiques issus des traitements phytosanitaires ne respectant pas les normes requises
- constitue une source de revenu additionnel pour les éleveurs de vers de terre en vue
d'une commercialisation
Aussi bien, le rapport C/N montre la stabilité du vermicompost. Ainsi, selon, Bouche
(1979) sa stabilité est comprise dans l'intervalle de 10 à 12 en ce qui concerne le
vennicompost issus des résidus de végétaux.

13
Il-MATERIELS ET METHODES
2.1 Matériel

2.1.1 Matériel biologique et résidus organiques

Le matériel biologique est constitué des vers de terre (Figure 3). Les résidus organiques sont
constitués de gazon tondu (Figure 4), les feuilles de laitue (Figure 5), les épluchures de
manioc (Figure 6) et de terreau (Figure 7).

Figure 3 : Vers de terre (Eudrilus eugeniae) Figure 4: Gazon tondu

Figure 5 : Feuilles de laitue Figure 6 : Epluchures de manioc

Figure?: terreau

14
2.2 Méthodes

2.2.1 Prélèvement des vers de terre

Les vers de terre (218) qui ont servi à 1 'expérimentation ont été récoltés dans les
environs d'un égout. La profondeur de récolte a été d'environ 5 cm à l'aide d'une daba. Cette
population était composée de 45 adultes, 88 juvéniles et 85sub-adultes.

2.2.2 Pré-élevage des vers de terre

Les vers de terre ont été mis dans un pot d'une capacité de 20 litres, le lendemain de la
récolte et entretenus pendant 67 jours. Ils ont été nourris avec 1,5 kg de terreau récolté dans le
jardin sous un flamboyant. Au 32ème jour dè cette phase, 52 vers adultes ont été retirés du
milieu. Leurs descendants, constitués de vers juvéniles (plus petits) et de sub-adultes (plus
grand n'ayant pas atteint la maturité sexuelle), ont été entretenus jusqu'au «r= jour pour
atteindre le stade adulte. Ces adultes ont été utilisés pour le verrnicompostage.

2.2.3 Traitement des compostières

Neuf (9) compostières identiques d'une capacité de 25 litres de 30cm de diamètre et


de 35 cm de hauteur chacun ont été utilisés. Celles-ci ont été perforées à leur base (Figure 12)
avec du fer chauffé pour une évacuation de l'eau en surplus. Les différents couvercles ont été
également perforés pour une aération. Les fonds extérieurs des compostières ont été protégés
par une toile métallique (Figure 13) collée avec de la colle forte afin de réduire la fuite des
vers de terre. Ces compostières ont été graduées suivant trois niveaux: de O à 10 cm, de 10
cm à 20 cm et de 20 cm à 30 cm (Figure 14) afin de contrôler la quantité d'aliment apportée et
mieux disposer les résidus organiques.
Trois traitements ont été effectués avec les trois types de résidus. Les compostières ont été
numérotées de la manière suivante: Al, A2, A3 pour le traitement A (gazon tondu), BI, B2,
B3 pour le traitement B (feuilles de laitue) et Cl, C2, C3 pour le traitement C (épluchures de
manioc). Chaque compostière a été emballé par du sachet plastique noir afin de créer l'effet
sombre du sol, pour récupérer les vers de terre en fuite et aussi l'eau ruisselée (Figure 15).
Ensuite, elles ont été mises dans une salle (une fenêtre ouverte 24h sur 24).

16
2.1.2 Matériel technique

Neuf (9) compostières de capacité de 25 litres, de diamètre 30 cm, d'hauteur 35 cm


(Figure 8), 9 sachets plastiques noirs, de la colle, une toile métallique, une paire de ciseaux,
quatre sacs vides de cinquante (50) kilogrammes, un bol plastique (Figure 11), trois paires de
gants, une daba, une machette, une balance électronique de marque SARTORIUS L2200S
(figure 11), un plateau en plastique, un décamètre, un marqueur noir, un appareil photo
numérique de marque SAMSUNG 142 MEGA PJXELS, un thermomètre (figure 10), un pH-
mètre de marque VWRpHllO (figure 9), une étuve, un ordinateur de marque TOSHIBA
SATELLITE 855-130.

Figure 8 : Compostières utilisées Figure 9 : pH- mètre portatif

Figure 10 : Thermomètre portatif Figure 11 : Balance électronique

15
2.2.4 Approvisionnement en résidus organiques

Le gazon tondu a été pris sur l'andain de stockage domestique. Les feuilles de laitue ont été
récupérées auprès des commerçantes de produits maraîchers. Quant aux épluchures de
manioc, elles ont été récupérées auprès des productrices de semoule de manioc (attiéké). Le
terreau a été récolté dans le sous-bois du jardin domestique. Ces différentes matières ont été
séchées 5 jours, au soleil, avant leur mise dans les compostières afin d'éliminer les germes
toxiques.

2.2.5 Remplissage des compostières et ensemencement des vers de terre

Au fond de chaque compostières, une couche de terreau a été disposée à une hauteur de 5 cm.
Elle a constitué un habitat et une source d'alimentation pour les vers en attendant la
décomposition des résidus organiques. Elle a été ensuite humidifiée abondamment. La
hauteur des charges (15 cm) des résidus organiques était la même dans les différentes
2
compostières. Ainsi la surface d'exploration des vers a été de 0,19 m dans chaque
compostière.
Dix (10) vers de terre adultes issus du pré-élevage ont été introduits dans les compostières A2,
A3, B2, B3, C2, C3 et 10 vers juvéniles dans celles d'Al, Bl, Cl. Les résidus ont été déposés
dans les différentes compostières, sur le terreau respectivement, en Al, A2, A3, le gazon
tondu, en Bl, B2, B3, les feuilles de laitue et en Cl, C2, C3, les épluchures de manioc.
Le terreau et les résidus organiques de chaque compostière ont été pesés avant de les
humidifier. Ainsi, il y a eu 4 kg de terreau dans chaque compostière, 0,75 kg de gazon tondu
dans les compostières A 1, A2, A3 ; 2 kg de feuilles de laitue dans les compostières B l ,B2, B3
et 3,75 kg d'épluchure de manioc dans celles de Cl,C2,C3. En ce qui concerne le poids des
vers, respectivement 0,27 g, 0,25 g, 0,22 g dans les compostières Al, Bl, Cl et 8,86 g; 8,80
g; 8,85g; 9,90g; 8,89g; 8,9 g dans les compostières A2, A3, B2, B3, C2, C3 (Figure 16).

18
'--~
Figure 12 : bas des compostière perforés Figure 13 : grille de protection des
trous

Figure 14: Marquage des compostières Figure 15 : Protection des compostières par
Sachets noirs

17
Traitement A

C 20 cm
5 cm
l gazon
tondu
Terreau
0cm
Al A2 A3

Traitement B
.--,
20cm
Sem
J Feuilles
de laitue
Oem Terreau
BI B2 B3
Traitement C

20 cm

Sem
t Éplucb'.""'
demamoc

0 cm Terreau
Cl C2 C3

Figure 16: Méthode de remplissage des compostières

19
2.2.6 Paramètres mesurés

2.2.6.1 Paramètres démographiques

Les paramètres suivants ont été mesurés :

La densité, la biomasse, le taux de naissance, le taux spécifique de croissance, le taux de


mortalité ont été calculés.

La densité = effectif des vers par m2

La biomasse= poids des vers par m2

. Nombre d'individus juvéniles


Taux de naissance= __ om bre d'.1n d.1v1"dus a du l tes x 100

Taux spécifique de croissance de la biomasse

LnP2-LnP1
G = --t2 t_
1_

Lnp2 : logarithme népérien de la biomasse des vers au temps T2


lnP2 : logarithme népérien de la biomasse des vers au temps T 1
Le temps en mois

Nombre d'individus mort x 100


Taux de mortalité= -·ombre total de la population

2.2.6.2 Paramètres environnementaux

La température, le pH du milieu, l'humidité du substrat des compostières ont été mesurés


une fois par semaine (annexe 2) à des dates et heures fixes (chaque mercredi entre 6 h et
7 h). Pour obtenir les températures, le thermomètre a été introduit dans chaque compostière.
Deux minutes après, la lecture est faite et enregistrée. Quand au pH-mètre, il a été enfoncé
dans le substrat et la lecture a été faite et enregistrée au vue des chiffres qui s'affichaient. Pour

20 ~
y
le calcul du taux d'humidité, les prélèvements du substrat ont été faits et transmis au
laboratoire de pédologie de l'INP-HB. Une fois au laboratoire, les échantillons de substrat
sont disposés dans une étuve à 105°C pendant 24 heures. Cette mesure était répétée chaque
semaine.
Le taux d'humidité a été calculé avec la formule suivante :

TH(%)= (PFE -PSE) / PFE*lOO

Avec TH: taux d'humidité; PFE: poids frais de l'échantillon; PSE: poids sec de
l'échantillon.

2.2. 7 Comptage des vers et leur pesée

Après l'ensemencement dans les compostières, chaque mois, les vers étaient comptés
et pesés. Les résidus organiques en surface étaient séparés du terreau (Figure 17). Chacun des
éléments était fouillé, dans un plateau en plastique (Figure 18). Les vers étaient comptés et
répartis suivant les classes d'âge (Figure 19, 20 et 21). Ils étaient placés dans un bol et mis sur
la balance électronique pour déterminer la biomasse. La tare est effectuée avec le bol en
plastique. Une fois la pesée achevée, le substrat était remis au fond des compostières. Les vers
de terre y étaient introduits et enfin les résidus organiques y étaient disposés. Cette opération
était répétée chaque mois. Elle dure en moyenne 10 heures 30 minutes.

21
l___r -
Figure 17 : séparation du terreau et du résidu Figure 18: phase de comptage des vers

Figure 19 : vers juvéniles Figure 20 : vers sub-adultes

clitellum

Figure 21: vers adultes

22
2.2.8 Méthode d'estimation de la quantité de résidus consommée par mois et de la
durée du vermicompostage

La consommation de l'ensemble des vers de terre a été estimée en fonction de leur


poids mensuel. Nous avons tenu compte du fait que les vers consomment l'équivalent de leur
poids journalièrement. Ensuite cette consommation a été déduite mensuellement du poids de
résidu introduit au départ. Le temps mis pour que toute la matière soit transformée a constitué
la durée du vermicompostage.

2.2.9 Renouvellement du terreau et des résidus organiques

Au troisième mois il a été constaté que les compostières A2 et A3 ne contenaient plus


de résidus organiques. Ceux-ci avaient été entièrement transformés en vermicompost. Ainsi,
pour garder les vers de terre vivants, la litière et le gazon tondu ont été renouvelés selon les
mêmes paramètres qu'au début de l'expérimentation. C'est-à-dire 4 kg de terreau, 0,75 kg de
gazon tondu.

2.2.10 Pesée et analyse de quelques éléments fertilisants des vermicomposts

Les quantités de vermicompost frais obtenues ont été pesées. En Al la quantité n'a
pas pu être pesée parce que le processus de transformation n'était pas achevé. Les
vermicomposts obtenus et le terreau original (prélevé sous-bois) ont été soumis à une analyse
au laboratoire pédologique de l'INP-HB pour la détermination de quelques éléments
minéraux principaux tels que l'azote (N), le phosphore (P), le potassium (K), le calcium (Ca),
le magnésium (Mg), le carbone(C). Le rapport C/N a été calculé en A2 et en A3 ainsi que
celui du terreau. Une comparaison a été faite entre les différents rapports.

2.2.11 Analyse des donnés

Le logiciel Excel a été utilisé pour l'enregistrement des données, le calcul des moyennes, des
écartypes, les graphiques, les corrélations linéaires. Des tests statistiques n'ont pas été faits
parce que les données étaient insuffisantes. Cela s'explique par le fait que les vers de terre
n'ont pas survécu dans les compostières contenant les feuilles de laitues et les épluchures de
manioc.
III-RESULTATS

3.1 Paramètres démographiques

A la fin de l'expérimentation, 424 vers de terre ont été obtenus

3.1.1 Densité des vers de terre des compostières

Le tableau 1 montre une population de vers de terre de 430 individus issus des
compostières du traitement A. Ceux des compostières des traitements B et C sont morts. Les
24 vers de terre (14 adultes et 10 juvéniles) restés vivant se sont reproduits pour donner 400
vers juvéniles. Parmi ces juvéniles, sont devenus sub-adultes, 75 et adultes, 6.
Au 31 nième jour, il y a eu 10 vers de terre ( 10 sub-adultes, 0 juvéniles) en A 1, 10 (7
adultes et 3 juvéniles) en A2 et 10 (7 adultes et 3 juvéniles) en A3.
Par ailleurs, il n'y a pas eu de reproduction en Al.
A la fin du ime mois, c'est-à-dire au 63ème jour, 12 vers de terre (2 vers juvéniles, 0
vers sub-adultes et 10 vers adultes) ont été observés en A 1, 105 vers de terre (95 juvéniles, 3
sub-adultes, et 7 adultes) en A2, 76 vers de terre (66 juvéniles, 3 sub-adultes et 7 adultes) en
A3. En plus, il a eu plus de reproduction en A3 et A2 qu'en Al.
Par ailleurs la reproduction en A 1 s'est enclenchée avec 2 vers juvéniles.
A la fin du 3ème mois, c'est-à-dire au 90ème jour, 10 vers juvéniles, sept (7) vers sub-
adultes, et 5 vers adultes ont été observés en Al, soixante dix-huit (78) vers juvéniles, 46
sub-adultes et 12 adultes en A2, 138 vers juvéniles, 46 vers sub-adultes et 8 adultes en
A3. En outre, il a eu moins de reproduction en A2 qu'en A3 et A 1.

Tableau 1 : Densités des vers de terre selon leurs classes d'âge par mois

Juvéniles Sub-adultes adultes


Compostières MO Ml M2 M3 MO Ml M2 M3 MO Ml M2 M3
Al 10 0 2 15 0 0 10 2 0 0 0 10
A2 0 3 95 78 0 0 3 46 10 7 7 12
A3 0 3 66 138 0 0 3 23 10 7 7 8
Total 10 6 163 231 0 0 16 69 20 14 14 20

A=Compostière ; M = mois
24
c...___}7
3.1.2 Biomasses des vers de terre des compostières

Le tableau 2 montre les biomasses plus élevées en A2 (9,98 g) et A3 (9,05 g) qu'en


Al (4,55 g) au Ier mois, en A2 (11,62g) et A3 (11,16g) qu'en Al (4,79g) au 2ème mois, en
A2 (22,15 g) et A3 (19,68 g) qu'en Al (9,23) au 3ème mois. En plus, il y a une augmentation
des biomasses dans toutes les compostières chaque mois.

Tableau 2: Biomasses des vers de terre des compostières par mois

Biomasses
Compostières MO Ml M2 M3
Al 0,27 4,55 4,79 9,23
A2 8,86 9,98 11,62 22,15
A3 8,80 9,05 11,16 19,68
moyenne±écartype 5,97±4,94 7,86±2,90 9,19±3,81 17,02±6,85

A=Compostière ; M = mois

3.1.3 Taux de natalité, de croissance et de mortalité

3.1.3.1 Evolution du taux(%) de natalité et de mortalité

Au terme de l'expérimentation, il y a eu une perte total de 66 vers dont 46 adultes à


raison de 10 dans chacune des compostières B2, B3, C2, C3 et 3 dans chacune des
compostières A2 et A3. Quant au vers juvéniles, 20 sont morts, également, à raison de 10
en Bl et Cl. Les compostières B et C ont perdu la totalité de leurs vers. En général le taux
de mortalité est de 73,33 %. 33% en B, 33% en Cet 6, 67 en A.
Au 1 "mois, le tableau 3 montre que le taux de natalité en Al est nul. Par contre en
A2 et A3, ils s'équivalent.
A la fin du deuxième mois, en A 2 et en A3 les, 7 vers adultes ont produit
respectivement 95 et 66 vers juvéniles soient un taux de natalité respectif de t 1357 et 942,85
pourcent. En A 1, 10 vers adultes ont produit 2 vers juvéniles soit 20%.
A la fin du troisième mois, en Al, 10 vers adultes ont produit 15 vers soit 150 % de
natalité. En A 2, 12 adultes ont produit 78 vers juvéniles, soit 650% de natalité et en A3, 8
vers adultes ont produit 138 vers juvéniles soit 1725% de natalité.
1 25
c___);r....)
Tableau 3 : Evolution du taux (%) de natalité

Compostières Natalité Moyenne±ecartype


MO Ml M2 M3
Al - 0 20 150 56,66±81,44
A2 - 42,85 1357 650 683,28±657,70
A3 - 42,85 942,85 1725 903,57±841,76
Moyenne±ecartype 28,56±24 , 73 773,28±684,43 841,66±804,80 547±451

3.1.3.2 Evolution du taux spécifique croissance

Le tableau 5 montre un taux spécifique de croissance plus élevé en Al(2,82) qu'en A2 (0,12)
et A3(0,03) au 1er mois. Au imemois, en Al il y a un taux très faible (0,05) qu'en A2 (0,15)
et A3(0,21).Au 3ème mois, il y a une équivalence entre les taux en Al(0,65), A2 (0,65) et en
A3(0,57). De façon générale, le taux a été plus élevé en Al qu'en A2 et A3.

Tableau 4: Taux (%) spécifique de croissance

Compostières MOIS1 MOIS2 MOIS3 Moyenne±écartype


Al
2,82 0,05 0,65 1,18±1,46
A2
0,12 0,15 0,65 0,31±0,29
A3
0,03 0,21 0,57 0,27±0,27
Moyenne±écartype 0,62±0,04 0,59±0,51
0,99±1,58 0,13±0,08

3.1.4 Consommation et durée du vermicompostage

Le gazon tondu a été entièrement transformé, avant trois mois, dans les compostières
A2 et A3. Une estimation de la consommation au début du 3ème mois a montré qu'au
prochain comptage et pesé (fin 3ème mois) les vers consommeraient en A2 f336,98 g~t en A3
(323,64 g). Hors, les quantités du tableau 2 étaient en A2 de 155,98 g et celle en A3 de
186,64 g. Ces quantités sont inférieures à celles qui devraient être normalement consommées.
Par conséquent le processus a pris fin avant la fin du 3ème mois, au 73 ème jour en A2 et au
76ème jour en A3. En Al, à la fin du r= mois, les vers auraient consommés 267,67 g, hors il
y a un disponible de 605,13 g. l'écart restant serait de 337,46. Par conséquent le
vermicompostage ne s'est pas achevé en A 1 au trois mois. La consommation des vers en A 1
au 76ème jour est de 138,45 g.
Le tableau 6 montre une augmentation de la biomasse des vers de terre au fil des mois
ainsi que l'augmentation de la quantité de résidu consommée auler et 2ème mois. Mais
une diminution de la quantité de résidu au début du 3ème mois. Au I" mois, il y a un
faible écart (1,86 g) de consommation de résidu dans les deux compostières. Par contre au
deuxième mois, l'écart de résidu consommé en A2 et en A3 (28,6 g) est plus élevé. Au début
du 3ème mois la quantité de résidu est faible en A2 qu'en A3 et par rapport au deuxième mois

Compos- biomasse des vers (g) Quantité de résidu consommée


tières
(g)

MoisO Mois 1 Mois2 Mois3 MO Mois 1 Mois2 Mois3

Al 0,27 4,55 4.79 9,23 0 8,37 136,5 605,13

A2 8,86 9,98 ll,62 22,15 0 274,66 319,36 155,98

A3 8,80 9,08 ll,16 19,68 0 272,8 292,56 186,64

Moyenne 4,43±0,04 4,99±0,63 5,81±0,32 ll,08±1,75 0 137,33±1,32 159 ,68± 18,95 77,99±21,68

±écartype

Tableau 5: Evolution de la biomasse et de la consommation de résidu

3.2 Paramètres environnementaux des différentes compostières

Le tableau 7 montre que les moyennes de températures et de pH n'ont pas trop fluctuées au
cours du vermicompostage. Par contre, les moyennes de l'humidité l'ont été.
Au 1er mois, elle est plus élevée en A 1 et A2 qu'en A3. Au 2ème mois, elle est plus élevée en
A2 qu'en A3 et Al. Au 3ème mois, en A3 qu'en A2 et Al.
Tableau 6 : Moyennes et écartypes de température, humidité et ph des compostières

Compos- T pH H
tières
Ml M2 M3 Ml M2 M3 Ml M2 M3
Al 6,95 7,07 7,04 28,87 29,91 30,85
27,5 27,5 27,17
A2 7,07 7,04 25,51 33,45 35,90
25,62 25,63 26,5 6,96
A3 7,04 28,33 32,68 46,01
26,25 26,5 26,75 6,97 7,08
Moyenne+ 26,45±0,95 26,54±0,94 26,80±0,34 6,96±0 7,08±0 7,04±0 27,57±1,80 32,01±1,86 37,26±7,84
écartype

3.3 Relation entre les paramètres des différents milieux et de la densité des vers de
terre

3.3.1 Corrélation température et densité des vers de terre.

La figure 22 montre que le coefficient de régression est négatif (- 49 ,45). Cependant


le coefficient de corrélation (r) est - 0,911. Il est élevé et tend vers - 1. Il y a, donc, une forte
corrélation entre la température et la densité des vers de terre. La pente de régression est
négative.

... 100
80
i 60
"'
Il
"D 40
·Il
.'.!:: 20 R'=:::l'l=R~"T":r==n.....,
"'Il
C 0
"D
25,5 26 26,5 27 27,5
température

Figure 22:corrélation température et densité des vers de terre


3.3.2 Corrélation pH et densité des vers de terre.

La figure 23 montre un coefficient de régression positif (3600). Le coefficient de corrélation


(r) est 0,51 et est faible. Par conséquent il y a une faible corrélation entre le pH et la densité
des vers de terre. La pente de régression est positive.

100
."'J. 80

..
tl
'lJ

~
"'

"'C
60
40
3

C • 20 - '
0
7,018 7,02 7,022 7,024 7,026 7,028 7,03 7,032

pH

Figure 23:pH par rapport à l'évolution de l'effectif des vers de terre

3.3.3 Corrélation Humidité et densité des vers de terre.

La figure 24 montre un coefficient de régression positif (9,353). Le coefficient de corrélation


(r) est 0,7. Il est élevé et tend vers L Par conséquent il y a une forte corrélation entre
l'humidité et la densité des vers de terre. La pente de régression est positive.

100
80
60
...••
"'
'lJ 40
üi 20
C
C• 0
29 30 31 32 33 34 35 36
Humidité

Figure 24:Humidité par rapport à l'évolution de l'effectif des vers de terre

3.4 Teneurs de quelques élément~ fertilisants des vermicomposts et le rapport C/N

Les poids des vermicomposts obtenus sont respectivement en A2 de 5,62 kg et en


A3 de 5,38 kg. Par contre le processus était encore en cours dans la compostière Al.
Le tableau 11 montre que tous les éléments analysés ont une teneur supérieure dans les
vermicomposts par rapport au terreau d'origine qui a constitué le témoin.

29 1
[__y
Le rapport C/N est un peu plus élevé dans les compostières A2et A3( 17 ,99) que dans le
terreau témoin (16,07).

Tableau 7 : Teneurs de quelques éléments fertilisants (% MS) et les rapports C/N des
vermicomposts

C N p K Ca Mg C/N

Terreau témoin 10,29 0,64 0,06 0,215 0,597 0,086 16,07

Moyenne±ecartype 12,87±1,14 0,72±0,02 0,08±0 0,32±0,05 0,64±0,05 0,11±0 17,99±1,06


A2 etA3
IV. DISCUSSION

4.1 Paramètres démographiques

4.1.1 Densité et biomasse des vers de terre

La densité importante de vers de terre pourrait s'expliquer par le fait qu'Eudri/us


eugeniea est un ver épigé à fort taux de reproduction et avec un cycle de reproduction court
(deux mois), Glenn Munroe, (1992).
Au 1er mois, les densités égales en A2 et A3 pourraient s'expliquer par le temps que
dure les phases de la reproduction, telles que l'accouplement, la fécondation, la ponte,
l'incubation. Cet état de fait est en accord avec, Cluzeau et Peres (2004) qui stipulent qu'il
faut un temps pour l'accouplement et l'incubation (15 à 20 jours) selon la température et
l'humidité ambiantes.
Par ailleurs, les biomasses plus élevées en A2 et A3 pourraient s'expliquer par le fait
que le nombre de vers de terre a augmenté ainsi que leur biomasse. Ce qui est du à la
reproduction rapide des vers adultes, Munroe et al., (1992) qui expliquent que la population
d'Eudrilus eugeniae peut doubler tous les 60 jours. Par contre en Al, leur état juvénile ne leur
a pas permis de se reproduire rapidement. Par conséquent leur biomasse est faible.
Au 2ème mois, les densités plus élevées en A2 et en A3 par rapport en Al
s'expliquerait par le fait que les vers adultes en A2 et A3 se sont reproduits immédiatement
parce qu'ils avaient atteint la maturité sexuelle. Par contre les vers juvéniles introduits en Al
devaient atteindre deux mois pour atteindre la maturité sexuelle avant de se reproduire. Ces
résultats sont en accord avec, Pelosi (2008) qui explique que les vers ne sont sexuellement
matures que 70 à 90 jours après leur naissance. Aussi bien, les densités plus élevées en A2
qu'en A3 s'expliqueraient par les paramètres environnementaux plus favorables en leur sein.
Ces résultats sont en accord avec ceux de Sims et Gerard (1999) qui expliquent que la
température et l'humidité régulent l'abondance et l'activité des vers.
En outre, les moyennes de biomasse plus élevées en A2 qu'en A3 s'expliqueraient
par le fait qu'il y a un nombre important de naissance en A2 qu'en A3. Celles-ci sont liées
à la température, au pH et à l'humidité, paramètres clés, favorables à une bonne reproduction.
Ces résultats concordent avec ceux de Dominguez et Edwards (1997) qui expliquent que le
poids moyen d'un ver augmente en fonction du taux d'humidité entre autres variables. Hors
les humidités étaient plus importantes dans ces compostières que celle en A 1. Aussi, du fait

31
que les vers adultes en A2 et A3 ont une biomasse plus importante que les vers juvéniles en
Al.
Au 3ème mois, les densités plus élevées en A3 qu'en A2 s'expliqueraient par le manque
de nourriture vers la fin du vermiscompostage. Par conséquent les vers ont eu une tendance à
s'entretenir qu'à se reproduire en A2. Cette tendance s'expliquerait par les effectifs d'adultes
et de sub-adultes qui ont augmenté en A2 par rapport en A3. Ces résultats sont en accord avec
ceux d'Edwards (1999) qui explique que la pulsion reproductrice ralentit au fur et à mesure
qu'augmente la concurrence pour la nourriture et l'espace.
Par ailleurs, la moyenne de biomasse plus élevée en A3 qu'en A2 au r= mois
s'expliquerait par le nombre important de naissance due aux paramètres environnementaux
favorables en A3. Ceci est en accord avec Dominguez et Edwards (1997) qui expliquent que
le poids moyen d'un ver augmente en fonction du taux d'humidité entre autres variables.
Quant à la faible biomasse en A2, elle s'expliquerait par une baisse de reproduction
due à une réduction de la quantité de résidus organiques. Ceci est en accord avec Edwards
(1999) qui explique que la pulsion reproductrice ralentit au fur et à mesure qu'augmente la
concurrence pour la nourriture et l'espace.

4.1.2 Taux de mortalité, natalité, et de croissance

4.1.2.1 Taux de mortalité

La mortalité des vers de terre dans les compostières B et C pourrait s'expliquer par:
les charges élevées de résidus qui ont occasionné des couches épaisses. En effet,
Mitchell (1997) a indiqué que les vers de terre présentent certaines difficultés à se
disperser dans l'entièreté des couches de la vermicompostière si elles sont plus
épaisses.
Le manque d'aération qu'indique un rapport de la FAO (2005) qui stipule que le
vermicompostage nécessite d'importantes quantités d'oxygène, tout particulièrement
lors du stade initial. L'aération est la source d'oxygène, et se trouve être ainsi un
facteur indispensable. Quand l'approvisionnement en oxygène n'est pas suffisant, la
croissance des micro-organismes aérobies se trouve limitée, ce qui ralentit la
décomposition. De plus, l'aération permet de diminuer l'excès de chaleur et d'éliminer
la vapeur d'eau et les autres gaz piégés dans le tas.
le développement des champignons (annexe 1) suite au processus de fermentation qui
probablement a provoqué la production de toxine et a acidifié d'avantage le milieu,

32
insupportable par les vers de terre. Cet état de fait est en accord avec celui de Munroe
et al, (1992).
la présence des asticots (annexe 2) qui marque l'acidité des compostière B au premier
mois, fatale aux vers de terre. Cet état de fait est en accord avec Pain (2002) qui stipule
que les vers blancs marquent l'acidité du milieu.
Quant au taux de mortalité dans les compostière A2 et A3 cela pourrait s'expliquer par
une fuite des vers, car très mobiles, pendant les deux premières semaines pour problème de
non accoutumance au nouveau milieu.

4.1.2.2 Taux de natalité

Le taux faible de natalité au premier mois s'expliquerait par la durée d'accouplement,


de fécondation, de ponte, d'incubation. Cet état de fait est en accord avec Cluzeau et Peres,
(2004) qui stipulent qu'il faut un temps pour l'accouplement et l'incubation (15 à 20 jours)
selon la température et l'humidité ambiantes.
Par contre, les taux élevés de natalité au deuxième et troisième mois s'expliqueraient par:

la catégorie écologique du vers de terre utilisé pour le vermicompostage. Il s'agit d'un


épigé à fort taux de reproduction. Ces résultats sont en accord avec ceux de Satchell,
(1980) qui stipule qu'un vers épigé produit en moyenne six (6) cocons par mois avec
une moyenne de trois vermisseaux.
Egalement par la température, le pH et l'humidité qui leurs ont été favorables. Ce qui
est en accord avec Sims et Gerard, (1999) qui stipulent que ces facteurs clés régulent
l'abondance et l'activité des vers de terre.
A cela s'ajoute la durée d'incubation très courte, entre 15 à 20 jours selon Pelosi
(2008).
La charge du gazon tondu respecterait les normes. Ce qui a permis une bonne aération
et a facilité la mobilité des vers de terre. Ces résultats sont en accord avec ceux de
Mitchell (1997) qui stipulent que les vers de terre présentent certaines difficultés à se
disperser dans l'entièreté des couches de la vennicompostière si elles sont plus
épaisses.
Le fait que les vers de terre produits n'étaient soumis à aucun effet de prédation
(Fourmis, taupes, mille-pattes, acariens, oiseaux) et aléas climatiques (sécheresse,
évapotranspiration forte) puisqu'ils étaient dans un milieu protégé et dans des
compostières bien protégées et contrôlées. Ces résultats sont accord avec ceux de

33
Statchell ( 1980) ; Sherman, ( 1997) qui stipulent que ces prédateurs ci-dessus sont des
ennemis des vers de terre.

Par ailleurs, la différence de taux de natalité entre les compostières s'expliquerait par
le fait qu' A2 et A3 contenaient des vers adultes au démarrage de l'expérimentation et donc
ont aussitôt commencé leur reproduction. Quant en A 1, les vers juvéniles devaient attendre
deux mois avant leur maturité sexuelle pour se reproduire Cluzeau et Peres, (2004) ; Pelosi
(2008).

4.1.2.3 Taux spécifique de croissance

Le taux spécifique de croissance plus élevé en Al qu'en A2 et A3 au 1er mois


pourrait s'expliquer par le fait qu'en Al les vers n'avaient pas encore atteint la maturité
sexuelle. Par conséquent ils s'entretenaient qu'à se reproduire du fait de leur état juvénile. Par
contre en A2 et A3 les vers étaient en pleine reproduction. Ces résultats sont en accord avec
ceux de McFerland (1999) qui indiquent que le phénomène de reproduction nécessitait des
dépenses d'énergies entrainant des pertes de poids.
Au 2ème mois, en le taux très faible en Al qu'en A2 et A3 s'expliquerait par le fait que
les vers tendaient vers la maturité sexuelle et avaient commencé à se reproduire. Ces résultats
sont en accord avec ceux de McFerland (1999) qui indiquent que le phénomène de
reproduction nécessitait des dépenses d'énergies entrainant des pertes de poids.
Au 3ème mois, l'équivalence entre les taux des trois compostières pourrait s'expliquer
par le fait que les vers de terre dans celles-ci étaient en pleine phase de reproduction. Au
terme du vermicompostage, la moyenne du taux spécifique de croissance plus élevée en Al
qu'en A2 et A3 s'expliquerait par le retard de reproduction des vers en Al. Ces travaux sont
en accord avec McFerland (1999) qui stipule qu'une reproduction abondante puise dans les
réserves énergétiques de l'individu et occasionne des pertes de poids, surtout, pendant la
période d'incubation.

4.1.3 Consommation et durée du vermicompostage

La transformation du gazon tondu dans son entièreté, en A2 et A3, avant trois mois
s'expliquerait par le fort taux de natalité au 2ème et 3ème mois qui a augmenté la densité et la
biomasse des vers. Ces paramètres ont favorisés l'augmentation de la consommation des
vers. Ces résultats sont en accord avec ceux de Gaddie et Douglas (1975) qui stipulent que
les vers consomment en moyenne, quotidiennement, l'équivalent de leur poids.

34
Au I" mois, le faible écart de consommation de résidu en A2 et A3 pourrait
s'expliquer par le faible écart de biomasse des vers dans ces compostières, ce qui est en
accord avec Gaddie et Douglas, (1975).
Au 2èmemois, la quantité plus élevée de résidu organique consommée en A2 qu'en A3 pourrait
s'expliquer par une multiplication rapide du nombre de vers en A2 qu'en A3. Ceci est en
accord avec Satchell (1980); Munroe et al, (1992) qui expliquent qu'Eudri/us eugeniae a un
fort taux de reproduction et sa population peut doubler tous les 60 jours dans de meilleurs
conditions.
Au début du 3èmemois, la faible quantité de résidu en A2 par rapport en A3 s'expliquerait par
la consommation plus élevée des vers en A2 due à leur biomasse plus importante qu'en A3.
Ces résultats concordent avec ceux de Gaddie et Douglas (1975) qui stipulent que les vers
consomment en moyenne, quotidiennement, l'équivalent de leur poids.
Par ailleurs, le processus inachevé dans la compostière Al pourrait s'expliquer par la
faible consommation des vers due à leur faible biomasse. Cela a été occasionnée par un retard
de reproduction du à l'état juvéniles des vers au départ du vermicompostage. Hors, il faut à
ceux-ci deux mois, après leur éclosion, avant d'entrer en reproduction. Par conséquent il y a
eu un retard de reproduction qui n'a pas permis une augmentation de la densité et de la
biomasse au même titre qu'en A2 et A3. Par conséquent la consommation en Al a été
ralentie. Ces résultats sont en accord avec les travaux Cluzeau et Peres (2004); Pelosi (2008)
qui stipulent que c'est au bout de 60 à 70 jours après leur naissance que les vers sont
sexuellement matures. Cela confirme, également, qu'effectivement les vers de terre adultes
utilisés au début de l'expérimentation avaient atteints la maturité sexuelle suite au pré-élevage
qui a duré 67 jours.

4.2 Paramètres environnementaux des différentes compostières

4.2.1 Corrélation température et densité des vers de terre au bout de trois mois

La forte corrélation entre la température et la densité des vers pourrait s'expliquer par la
fluctuation de la température. Elle s'est traduite par la phase de dégradation des résidus
organiques. Ces résultats concordent avec ceux de NOV A environcom (2006) qui stipulent
qu'à cette phase du vermicompostage, la pile chauffe et occasionne des élévations de
températures.

35
4.2.2 Corrélation pH et densité des vers de terre au bout de trois mois

La faible corrélation entre le pH et la densité des vers pourrait s'expliquer par le non
apport de résidus organiques supplémentaires et diversifiés lors du processus de
transformation car ils auraient fait varier le pH par leur décomposition qui ne présenterait pas
les mêmes teneurs de substances dégradées. Selon Tomlin (1984) les lombrics requièrent un
pH stable pour une meilleure reproduction

4.2.3 Corrélation humidité et densité des vers de terre au bout de trois mois

La forte corrélation entre l'humidité et la densité des vers pourrait s'expliquer par le fait
que les compostières étaient fermées et n'était pas exposée aux aléas climatiques, tels que la
pluie, l'humidité atmosphérique, la sécheresse, l'évapotranspiration. Ce qui a favorisé
suffisamment d'humidité dans les compostières. Ces résultats sont en accords avec ceux de
Sherman (1997) qui stipulent que les aléas ci-dessus sont les ennemis des vers de terre. Elles
empêchent leurs activités de reproduction et de survie.

4.3 Teneurs de quelques éléments fertilisants dans les vermicomposts et le rapport


C/N

Les quantités supérieures des éléments fertilisants des vermicomposts obtenus (annexe 3)
par rapport au terreau d'origine pourraient s'expliquer par l'action des vers de terre. Ces
résultats sont en accords avec ceux de Sierra et al., (2011) qui expliquent que le processus de
vermicompostage permet d'obtenir du compost plus riche en éléments nutritifs pour les
végétaux. En ce qui concerne le rapport C/N, le vermicompost obtenu est au-delà de la
fourchette de 10 et 13 correspondant au compost matures selon Bouche (1979) parce qu'il
était encore jeune.

36
CONCLUSION GENERALE

Notre étude a consisté à observer les paramètres démographiques (densité, biomasses,


taux de mortalité, taux de natalité et le taux spécifique de croissance )et les paramètres
environnementaux (température, pH et humidité) dans la croissance d'Eudrilus eugeniea.
Ces paramètres ont été observés dans trois types de résidus organiques (le gazon tondu, les
feuilles de laitue et les épluchures de manioc) pendant trois mois.
Notre hypothèse était que la croissance Eudrilus eugenieae varie en fonction des trois
résidus organiques ci-dessus énumérées.
A la suite de l'expérimentation, les vers de terre sont restés vivants, uniquement, dans les
compostières contenant le gazon tondu ou les paramètres environnementaux leurs ont été
favorables. Ces paramètres ont permis d'obtenir 400 vers de terre à la fin de l'expérience avec
24 vers restés vivants, en moins de trois mois pour une biomasse de 51,06 g.
Le vermicompost obtenu, suite à une analyse, a une teneur en éléments fertilisant tels que
le C, N, P, K, Ca et Mg supérieure à ceux du terreau utilisé comme substrat au début de
l'expérimentation. Les moyennes de C/N des compostières A2 et A3 ( 17 ,99) sont plus élevées
que celle du terreau (16,07). Ces différentes données ont montré les apports des vers de terre
dans l'enrichissement du terreau mélangé au gazon. En somme, Eudri/us eugeniae a eu une
meilleure croissance dans le gazon tondu. Par conséquent, au vue de ce qui précède, nous
suggérons:
Un précompostage, d'au moins un mois, des feuilles de laitue et des épluchures de
manioc afin d'enclencher le processus de décomposition pour une meilleure croissance
d'Eudri/us eugeniae;
L'usage de quantités de résidu moins épaisses dans les compostières afin d'éviter la
forte mortalité des vers de terre;
Déterminer la composition minérale des résidus organiques afin d'éviter la forte
mortalité d' Eudri/us eugeniae suite leur usage ;
Mettre en évidence la corrélation entre température et le nombre de vers de terre tous le
long du processus du vermicopostage.

37
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ANNEXE 1 : LES MOYENNES DES PARAMETRES DE CROISSANCE PAR MOIS
MOISl
POTS Al A2 A3
Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids
SEMAINE 1 0,00 0,00 10 0,27 g 0,00 0,00 10,00 8,86g 0,00 0,00 10 8,8 g
SEMAINE 2 34,78 6,87 27,50 29,08 6,90 28,00 27,65 6,89 27,50
SEMAINE 3 22,95 7,01 27,00 21,94 7,00 27,00 29,01 7,00 27,00
SEMAINE 4 6,97 28,00 6,99 27,50 0,00 7,01 27,00
somme 57,74 20,85 82,50 51,02 20,89 82,50 10,00 9,68 56,66 20,90 81,50 10 9,05
moyenne 28,87 6,95 27,50 10 4,55g 25,51 6,96 27,50 28,33 6,97 27,17
POTS Bl B2 B3
Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids
SEMAINE 1 0,00 0,00 10 0,25 g 0,00 0,00 10,00 8,85g 0,00 0,00 10 8,9 g
SEMAINE 2 30,71 6,88 27,00 22,49 6,90 27,00 57,10 6,87 26,50
SEMAINE 3 28,13 7,02 27,00 29,27 7,00 27,00 28,97 7,01 27,00
SEMAINE 4 6,97 29,00 7,01 27,50 7,00 28,00
somme 58,83 20,87 83,00 51,76 20,91 81,50 86,07 20,88 81,50
moyenne 29,42 6,96 27,67 0 25,88 6,97 27,17 0,00 43,04 6,96 27,17 0
POTS Cl C2 C3
Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids
SEMAINE 1 0,00 0,00 10,00 0,22 g 0,00 0,00 10,00 8,89g 0,00 0,00 10 8,9 g
SEMAINE 2 44,98886 6,88 29,00 38,17878 6,87 28,50 30,1676 6,90 28,00
SEMAINE 3 28,33735 6,96 29,00 29,87013 6,97 28,50 28,4375 6,94 30,50
SEMAINE 4 7,00 27,50 6,98 28,00 7,01 28,00
somme 73,33 20,84 85,50 68,05 20,82 85,00 58,61 20,85 86,50
moyenne 36,66 6,95 28,50 10,00 34,02 6,94 28,33 10,00 29,30 6,95 28,83 10
MOIS2
POTS Al A2 ~-
Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids
SEMAINE 5 36,68 7,07 26,00 32,71 6,98 26,00 29,25 7,04 27,50
SEMAINE 6 28,28 7,09 25,50 31,14 7,11 26,00 30,72 7,12 26,50
SEMAINE 7 27,18 7,07 25 34,86 7,08 24,5 37,11 7,1 25,5
SEMAINE 8 27,48 7,06 26 35,07 7,09 26 33,66 7,07 26,5
somme 119,63 28,29 102,50 12 4,79 133,78 28,26 102,50 105 11,62 130,74 28,33 106,00 76 11,2
moyenne 29,91 7,07 25,63 33,45 7,07 25,63 32,68 7,08 26,50

MOIS3
POTS At A2 A3
Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids Humidité ph température nombre poids
SEMAINE 9 27,48 7,01 26,5 34,65 7,02 27,5 31,8934 7,02 27,5
SEMAINE lC 28,81 7,1 26,5 39,27 7,11 26 34,5679 7,12 26,5
SEMAINE 1 37,98 7,03 26,5 27,04 7,02 26,5 61,0864 7,02 26,5
SEMAINE L 29,14 7,02 25,5 38,65 7,01 26 56,4858 7 26,5
somme 123,41 28,16 105 21,00 9,23 139,62 28,16 106,00 136,00 22,15 184,03 28,16 107,00 169,00 19,7
moyenne 30,85 7,04 26,25 34,90 7,04 26,5 46,01 7,04 26,75
ANNEXEl

Figure 1 : développement de champignon sur épluchures de manioc en C

Figure 2 : développement de champignon sur feuille de laitue en B

Figure 3: présence de larves de vers blancs sur couvercle en B


ANNEXE3

Institut National Polytechnique


Fill1 NDIPIOUH-IOIGIIT

LABORATOIRE D'ANALYSE DE SOLS ET VEGETAUX

DATE : 26/12/2014

NATURE: ANALYSE DE COMPOSTS

NOMBRE D'ECHANTILLONS : 3 COMPOSTS

CLIENT: M. OUATTARA

PARAMETRES D'ANALYSE DEMANDES : C; N ; P ; K ; Ca ; Mg

RESULTATS D'ANALYSE DE COMPOST

IDENTIFICATIONS %m.s

N°LABO 1 CODES C N p K Ca Mg

1 Tl 10.3 0.64 0.06 0.215 0.597 0.086

2 A2 13.7 0.73 0.08 0.276 0.677 0.116

3 A3 12.1 0.70 0.08 0.360 0.605 0.105

- V 79 ABIDJAN IR-C.1.J
- ~ 44 42 88 ••A)(: a2Sl 44 5167
ANNEXE4

Figure 4: Vermicompost obtenu

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