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AGROSTOLOGIE

1. Introduction
L’agrostologie vient du mot grec agrostis qui signifie chiendent et de logos qui est
appelé science. Au sens strict l’agrostologie est une science de la botanique qui
étudie les graminées. Actuellement l’agrostologie est la science des pâturages,
des herbages et de l’affourragement. Par extension l’étude de l’agrostologie
englobe :
- l’étude des pâturages,
- l’inventaire de la flore,
- l’étude de la valeur fourragère des espèces,
- l’étude de la productivité des pâturages,
- les techniques d’exploitation, des aménagements et d’amélioration des
pâturages.

L’objectif du cours

Est de permettre aux apprenants la maitrise des connaissances nécessaires pour


identifier les graminées et les légumineuses des pâturages du Cameroun, juger leur
valeur alimentaire et de contrôler la présence des plantes toxiques.

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CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE PATURAGES AU CAMEROUN

Le pâturage est une formation essentiellement herbeuse des espèces constituées


de graminées au quelle une proportion faible de légumineuses et de plantes ligneuses
s’y associent.

Le Cameroun est situé dans la zone intertropicale au 2 ème et 13ème degré de latitude
nord et du 9ème au 16ème degré de longitude Est qui lui confère une richesse
climatique. On y rencontre les types de pâturage suivants : sahélien, soudanien,
guinéen et aérien.

1.1. Le pâturage guinéen

Il couvre la partie du pays en descendant vers l’équateur, une zone de savane pré
forestière (qui commence à être la forêt), puis la zone forestière caractérisée par un
couvert arboré de grande taille ( plus de 10m) aux pieds de laquelle se trouvent
quelques lambeaux de prairie sur des parcelles ayant supportées une forte activité
humaine. Le couvert herbacé est dominé par :

- Les Sporobolus sur les hauts plateaux de l’ouest et du nord-ouest.


- Le Pennisetum, l’impérata, l’Andropogon dans la zone du Mbam jusqu’à l’Est.
- Le Pennisetum, Panicum, Impérata dans la zone de forêt dense.

1.2. Le pâturage aérien

C’est l’ensemble des buissons, des arbustes et des arbres dont les animaux
utilisent les feuilles et les fruits en l’atitude (et mêmes les fleurs et petites branches
encore lignifiées). Ils sont essentiellement constitués des césalpiniacées et les
mimosacées. Exemple : la girafe, les chèvres en case et les vaches utilisent le
pâturage aérien.

1.3. Le pâturage sahélien (pluviométrie : 200 à 600mm)

Ce pâturage au Cameroun, correspond à la zone de steppe herbacée où la


végétation est représentée en une formation herbeuse à dominance graminée,
mélangé de cypéracées de toute taille couvrant mal le sol. Il est piqué çà et là de
formations ligneuses rabougries et en général épineuses. La zone sahélienne du

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Cameroun va du nord de Guider jusqu’au lac Tchad. La formation végétale
dominante est l’Echinocloa dans la vallée du logone et le Cenchrus Spp dans le
reste de la région.

1.4. Le pâturage soudanien (pluviométrie : 600 à 1400mm d’eau)

C’est une savane herbeuse, arbustive ou arborée selon les localités. Elle est
caractérisée par une occupation du sol à travers un tapis herbacé touffu et de grandes
tailles supérieures à 1 m où l’on rencontre par endroit des formations ligneuses de taille
petite en moyennes, épineuses ou lisses. Les arbustes et les arbres contiennent plus
de lignine donc riche en cellulose. Dans la zone nord, le couvert herbacé est dominé
par Andropogon ; alors que la zone de l’Adamaoua est dominée par les Hyparenées et
les sporobolus sur les hautes montagnes surpâturées.

1.5. Dynamisme d’un pâturage

C’est l’évolution négative ou positive de sa flore et sa productivité sous l’influence des


changements climatiques, de la coupe, du feu de brousse et de la pâture par les
animaux. Dans un pâturage naturel où la flore est en équilibre avec les conditions
écologiques, les herbes tendres et succulentes sont préférées aux herbes lignifiées.
Les herbes appétantes sont consommées tandis que les moins appétissantes sont
délaissées. Cette sélection conduit à la modification de la composition de la flore.
Quelques fois les animaux participent à la propagation des mauvaises herbes en
transportant leurs graines sur leurs poils ou dans leurs fèces. La fréquence de pâture, la
saison de pâture, la capacité de charge peuvent modifier la composition botanique d’un
pâturage.

La répartition des pluies peut favoriser le développement de certaines espèces


végétales et défavoriser d’autres. Une distribution uniforme des pluies se traduit par une
proportion équitable des graminées et des légumineuses dans les pâturages. Les pluies
tardives favorisent le développement des légumineuses.

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CHAPITRE 2 : LES PRINCIPAUX GRAMINEES ET LEGUMINEUX

2.1. Identification, localisation et intérêt

Les graminées se trouvent dans les pâturages naturels tropicaux où elles sont
beaucoup plus nombreuses et se développent mieux que les légumineuses à cause de
la pauvreté des sols en ions Ca et P.

En alimentation animale, les légumineuses sont beaucoup plus recherchées à cause de


leur forte teneur en protéines par rapport aux graminées. Exemple : le pennisetum
purpureum à 9 semaines d’âge contient 27g de MAD/kg de MS (graminée) ; le
stylosantes guyanensis à 8 semaine contient 134g de MAD/kg de MS (légumineuse).

2.2. Utilisation de la clé de détermination d’une graminée et d’une légumineuse

Espèces Famille Sous-famille Inflorescence Feuilles Tiges Racines


Graminée Herbacée 28 s/familles 1 ou Simple Annelée Fasciculées
plusieurs épis ou
contenant lancéolée
des graines
Légumineuse Herbacée Papilionacée, Plusieurs Divisées Annelée Fasciculées
ligneuse césalpiniacée gousses en 3 ou ou non pivotantes
s, mimosacée contenant plusieurs
des graines folioles
paires ou
impaires

Tout arbre portant des gousses contenant des graines est une légumineuse. Les
graminées sont des herbacés. Les racines de légumineuses contiennent des nodosités
qui fixent l’azote de plus qu’elles en ont besoin : ce qui fait que le reste d’azote peut
aider une graminée qui se trouve à côté ce qui justifie l’association des cultures
maïs/haricot (graminée – légumineuse).

 L’inflorescence chez les graminées est l’épillet. La partie florale des graminées
en compte un nombre considérable en général elle se présente sous 3 grands
groupes :

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- l’épi : c’est le plus simple d’inflorescence c’est le cas du maïs, du fonio (petit
mil).
- le racème : c’est une inflorescence proche de l’épi mais avec les épillets
pédiculés (petits pieds) et non insérés directement sur l’axe.
- la panicule : c’est une inflorescence ramifiée où l’axe principale porte des
rameaux pouvant être eux-mêmes plusieurs fois et irrégulièrement divisés.
Exemples de panicum et sorgho.

2.2.1. Quelques exemples de graminées

Tripsacum laxum, (guatemala grass)

Bracharia ruziziensis ; Zea mays (maïs)

Bracharia brizantha,

Panicum maximum,

Pennisetum purpureum, (sissongo)

Pennisetum clandestinum,

Hyparenia Spp (paille, Impérata),

Chloris gayana.

2.2.2. Etude de quelques graminées

 Bracharia ruziziensis :
C’est une excellente graminée fourragère pérenne bien aimée des bovins et les
ovins qui a 0,6 UF (unité fourragère) et 16 à 40g de MAD/kg de MS. Sa mise en
place se fait par semis de graines ou plus facilement par éclat de souches
comme pour le pennisetum purpereum. Le semis se fait en ligne et espacé de
30m pour 5kg de graine/ha ; soit à la volée après avoir mélangé 10kg de graine à
90kg de sciure de bois pour un rendement de 5 à 20t/ha.
 Bracharia brinzantha :

Graminée rustique remarquablement verte même en saison sèche. Elle a une


bonne productivité dont on peut en faire du foin ou de la paille.

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Le foin est l’herbe verte coupée au stade végétatif et séchée pour servir
d’aliment aux animaux.

Plantation : 6667 boutures/ha avec un écartement de 50cm x 30cm.

Semis en graines : 25kg/ha Productivité de 4 à 8t/ha.

 Le Zea mays :
Le maïs est une graminée annuelle qui donne un fourrage le plus nutritif. Il est
consommé non seulement en graines mais surtout en vert sous forme de
fourrage ou sous forme d’ensilage après qu’on ait découpé ses tiges en maturité
(au début de l’épiaison ou formation de l’épi). Son rendement avec fumure est de
100t/ha de fourrage vert obtenu en 3mois de végétation s’il est planté de 30cm x
50cm d’écartement.
 Le guatemala grass
Plante vivace, résistante à la sècheresse. Le guatemala grass ressemble par son
corps au maïs sans épi. Sa tige est plus aplatie, les bords de ses feuilles
rugueux et légèrement violet. Le trypsacum se plante en début de saison des
pluies sur labour, par éclat de souches. Il faut environ 10000 boutures/ha ; pour
un rendement de 100t / ha après 6 mois de végétation.

2.3. Identification de légumineuses

Les légumineuses représentent un groupe très important parmi les plantes


fourragères. Cette grande famille est représentée par des espèces ligneuses et
herbacées. De façon générale, les légumineuses herbacées présentent plus
d’intérêts pour le bétail. Les espèces ligneuses constituent le pâturage aérien
indispensable surtout en zone sahélienne. Leur identification dans les végétaux
est simple :

- Les graines sont toujours enfermées dans une gousse qui est un fruit sec.
- Les feuilles sont divisées en folioles (de 3 à un nombre plus grand). Cas
d’acacia (pah).
- La famille de légumineuses comporte 12000 espèces réparties en 3 sous-
familles :
- - les Césalpiniacées, les papilionacées et les mimosacées. Les papilionacées
sont principalement herbacées qu’on trouve en agriculture (arachide, soja, etc.)
tandis que les césalpiniacées et les mimosacées sont des espèces ligneuses.
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2.3.1. Intérêt des légumineuses

En agrostologie, les légumineuses sont appréciées pour 2 raisons : elles ont des
racines comportant des nodosités qui sont capables de fixer l’azote
atmosphérique donc capables d’enrichir le sol en cet élément.

Les légumineuses sont plus pauvres en fibre que les graminées, mais ont un
taux de protéines brutes plus important par conséquent ont une meilleure valeur
nutritive pour les herbivores.

2.3.2. Etude de quelques légumineuses

 Le Stylosanthes guyanensis
C’est une plante herbacée pérenne qui est généralement dressée mais devenant
rampant sous forte pâture. Le stylosanthes est velu et de courte taille 0,5 à 1m à
feuilles minuscules et linéaires à inflorescences terminales glomérules. Il se
multiplie par graines pour les semer il faut d’abord lever la dormance en les
bouillant soit en donnant aux bovins dont la dormance des graines peut se lever
dans le rumen ; ou par bouture de tige. 10kg de semence/ha ou 20kg /ha à la
volée. Il est utilisé comme fourrage vert, comme fourrage sec et sert à
l’amélioration des pâturages. Il sert aussi comme plante de couverture.
 La luzerne ou Médicago sativa
C’est une légumineuse d’Europe centrale qui s’adapte sans grand problèmes en
milieu tropical. C’est une plante très appétée, riche en protéines que l’on peut
laisser en pâture libre ou on peut faucher et distribuer aux animaux laitiers. La
luzerne se multiplie généralement en culture pure. Elle est plus riche en MAD
étant jeune c’est pourquoi elle est fauchée et distribuée aux animaux au moment
de la floraison.
 Le Cajanus cajan
C’est une légumineuse ligneuse annuelle ou pérenne et buissonnante. Elle est
très appétée et s’adapte en régions intertropicales. Elle produit un fourrage
abondant et tendre, ses feuilles sont aussi destinées à la consommation
humaine. Son semis se fait en ligne sur les écartements de 2m x 2m. Pour
assurer une bonne productivité, il est nécessaire de le sarcler pendant les deux

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premiers mois. Il est préférable de le donner sous forme de fourrage récolté et
non le laisser en pâture libre. Son rendement est de 24t /ha.

 Acacia albida (pâturage aérien)


Cet arbre a des branches tortueuses, les épines plus courtes et les fleurs de
couleur blanche ou cendrée. Ses feuilles données aux poules pondeuses
améliorent la couleur jaune de l’œuf. Les feuilles séchées et distribuées aux
poules améliorent la productivité de cet élevage.
 Opuntia ficus ou Captus (pâturage aérien)
Dans cette espèce de captus, la variété opuntia ellisiana a donné un rendement
de 250 à 350t /ha de matière verte. Cette plante est riche en eau par conséquent
contribue à diminuer les besoins en eau chez les moutons.

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CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX TOXIQUES DES PATURAGES ET SES
CHAMPS DE CULTURE

Les plantes toxiques sont des plantes dont l’ingestion de ses feuilles ou ses
fragments par l’animal peut causer des pertes (avortement, baisse de
performance et mort) due à la présence de toxines.

Les plantes toxiques sont normalement des composantes du pâturage ; ainsi la


gestion des parcours fourragers consistera à :

- Identifier les plantes toxiques dans le parcours ;


- Savoir le moment que ces plantes constituent une menace à travers
certaines catégories d’animaux d’élevage ;
- Préserver les parcours de bon couvert fourrager.

Les plantes nocives sont des plantes indésirables dans une parcelle cultivée
suivant un système de culture non appétées par les animaux.

3.1. Les facteurs qui influencent la toxicité

Il s’agit notamment de :

- La quantité du fourrage ingérée pendant la diète ;


- La diversité des espèces fourragères sur le parcours ;
- La période de l’année où certaines plantes de manière naturelle avec leurs fruits
ont une grande concentration des substances toxiques ;
- La susceptibilité de l’animal : certains jeunes animaux sont plus sensibles aux
toxines que les adultes.

3.2. Le Spondiantu sprussii

C’est une plante ligneuse qui se rencontre généralement dans les forêts galléries
(forêt des bas-fonds) ses feuilles sont jaunes pâles et ses fruits rouges-sombres
se formant dans la période de novembre à janvier. Toutes les parties de la plante
sont toxiques. Mais cette toxicité est élevée lorsque l’animal consomme les jeunes
pousses et la mort s’ensuit après ingestion des feuilles ou toute autre partie de la
plante. Aucun antidote à ces toxines n’est connu.

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3.3. Le Chromoleana odoratum ou Eupatorium odoratum (Bokassa grass)

C’est une plante buissonnante de 2 à 3m de haut à tige pubescente (creuse) et à


capitule blanc-moue et bleu-pâle. Elle est tellement envahissante que d’autres
herbes ne pouvant pas pousser sous ses pieds. Elle est devenue en très peu de
temps une calamité dans les pâturages Camerounais de l’Adamaoua vers le sud.
Elle a été déclarée toxique. Cette plante a une odeur désagréable et pour prévenir
les intoxications, éviter de mettre les animaux dans un pâturage qui ne leur sont
pas familier ; leur donner du sel avant de les introduire dans un pâturage dont ils
n’ont pas l’habitude de fréquenter.

3.4. Les fougères aigle ou pteridium aquilinum

La fougère est une plante cosmopolite. En zone tropicale elle envahit les
pâturages naturels d’altitude et très largement répandue dans les hautes terres de
l’ouest Cameroun. Elle contient des substances qui empêchent l’utilisation de la
vitamine B par l’organisme. Fait qui se manifeste par des névrites généralisées,
des paralysies, les boiteries et les tournis.

3.5. Le manioc

Il est toxique à cause de sa forte teneur en acide cyanidrique quand il est vert. La
toxicité est plus virulente quand l’animal consomme les jeunes plantes. L’acide
cyanidrique est détruite par cuisson ou par séchage. Les variétés amères dont les
racines ont une teneur en acide cyanidrique de 0,02 à 0,03%. Les principaux effets
sont :

 Une pression respiratoire


 Des convulsions
 Un coma et la mort

3.6. Le cotonnier

Il est toxique à cause de la teneur de l’amande de ses graines en gossypol. Les


feuilles sont comestibles sans danger pour les animaux. C’est un oléagineux qui
contient de l’acide steréalique qui est à l’origine de la couleur rouge de l’huile. Une
consommation par l’animal d’une grande quantité de graines peut aboutir à
l’intoxication de l’animal.

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3.7. Le sorgho (repousses)

Certains espèces ont un niveau de toxicité qui s’accroit avec la maturité alors que
d’autres sont toxiques après la maturité de la plante. Le sorgho bicolore est cultivé
pour la production du fourrage sous forme d’ensilage. Sa teneur en acide
cyangénique diminue avec la maturité de la plante.

3.8. Arachis hypogea ou arachide

Elle contient de l’aflatoxine produite par Aspergillus flavus un champignon qui agit dans
le sol et l’air. L’aflatoxine est très toxique pour tous les animaux domestiques.

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CHAPITRE 4 : IDENTIFICATION ET DETERMINATION DE LA VALEUR
FOURRAGERE D’UN PATURAGE

4.1. Techniques de détermination des espèces et leur proportion dans un pâturage

Ces techniques sont simples. Au départ il faut marcher tout au long des
portions de pâturage qu’on se propose d’analyser pour déterminer au préalable
les parties enherbement fort, moyen et faible. Le choix des lieux d’analyse porte
sur la partie à enherbement moyen la plus représentative.

4.1.1. Système de diagonale

Il consiste à considérer les diagonales du pâturage à évoluer. Si le pâturage


n’est pas très grand l’on peut tendre une corde suivant les diagonales. En suite
en suivant ces diagonales, faire des prélèvements à chaque 2m, (4m, 6m, 8m,
10m, 12m, 14m) ou 3m ou 4m des espèces qui touchent la corde ou bien qui se
situent sur ces diagonales.

Une autre méthode dérivé de celle du système diagonale consiste à prélever


des échantillons suivant la longueur du pâturage et à ceux des intervalles
réguliers qui dépendent de la grandeur du pâturage. Cette méthode est la
meilleure que celle des diagonales.

Pour l’ensemble des prélèvements effectués, ressortir la fréquence de chaque


espèce (c’est le nombre de fois d’une espèce ressorti).

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4.1.2. Le système de cadre

Il se base sur le même principe des diagonales à la différence qu’au lieu de déterminer
les espèces sur les diagonales et les médianes on fait ce même travail sur une parcelle
carrée en marchant sur des lignes équidistantes.

4.1.3. Le point quadra :

Le système des points quadra suppose l’utilisation d’un double décamètre et d’une
lancette métallique. Deux personnes tendent le double décamètre le long de la zone de
pâturage concerné et une 3ème personne marche le long de ce double décamètre en
piquant sa lancette à chaque 20cm. A chaque arrêt, il doit relever dans son cahier de
notes le nom de l’espèce fourragère qui touche sa lancette. Cette technique de
détermination des espèces et de la valeur fourragère est fine et plus précise que les
deux précédentes.

Remarques : certaines espèces végétales ne sont rencontrées qu’à des endroits


particuliers du pâturage. Par exemple à l’ombre des arbres on parle des arbres
scaphites.

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a) Espèce rare

C’est une espèce isolée individuellement dans un pâturage.

b) Espèce abondante ou dominante


C’est une espèce fréquemment rencontrée et se trouvant partout dans le
pâturage. En fonction de la valeur fourragère des espèces dominantes trouvées
dans l’échantillonnage on peut se faire une idée de la structure du pâturage et de
la valeur fourragère.

Remarque : les facteurs déterminants pour évaluer la valeur d’un pâturage


s’observent suivant

 L’homogénéité et la croissance du couvert végétal continue ;


 Le nombre d’animaux présent dans le pâturage ;
 La quantité et la qualité du fourrage utile aux animaux.

4.2. Analyse fourragère :

L’analyse fourragère consiste en l’étude de la valeur nutritive des plantes à travers la


détermination de :

- Leur âge ;
- Leur composition chimique ;
- Leur digestibilité ;
- Leur appétence

4.2.1. Appétence

L’observation attentive des animaux en pâturage libre sur parcours naturel nous indique
facilement les espèces les plus appétées parce que broutées en premier. L’appétence
est une valeur quantifiable car elle dépend de l’espèce animale considérée, de son état
physiologique, de la saison de pâture. Malgré tout, l’appétence est un bon indice de la
valeur des fourrages que les animaux consomment.

 Quelques indices sur les espèces appétantes :


- Les herbes succulentes sont préférées à celles qui sont amères.
- Les herbes qui ont une forte odeur à l’état frais et refusées par les
animaux peuvent être consommées à l’état sec quand l’odeur a disparu.
Exemple : cas de la citronnelle ou Cymbopogon Spp.
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- Les jeunes herbes sont préférées aux vielles herbes.
- Les herbes riches en azote sont préférées à celles pauvres en azote.

4.2.2. Composition chimique

La valeur nutritive des pâturages se détermine aussi par l’aptitude des plantes qui y
poussent et couvre les besoins des animaux en énergie, protéine et minéraux
indispensables. En général, les pâturages tropicaux sont pauvres en matières azotées
et en énergie.

4.2.3. Energie

L’énergie est le principal besoin des ruminants qui doit être couvert à travers le
fourrage. Il s’exprime en joule (J) avec un calorie (1cal)= 4,183 j. l’unité fourragère (UF)
est la quantité d’énergie produite par 1kg d’orge de référence. Elle est de 1883 Kcal
pour les monogastriques et 1650 kcal pour les ruminants. L’énergie est le nutriment le
plus limitant chez les ruminants surtout quand la quantité de fourrage est insuffisante.
La valeur de l’énergie digestible d’un fourrage diminue avec l’âge de la plante. Cette
digestibilité diminue parce que le % de matière sèche augmente. Le taux de cellulose et
de lignine augmentent également.

4.2.4. Protéines

Les jeunes fourrages sont riches en protéines. Lorsqu’on récolte prématurément


un fourrage, sa teneur en eau est très élevée tandis que la quantité de MS est
faible. Il est inopportun de nourrir les animaux avec ce type de fourrage car ses
besoins quantitatifs en MS seront difficilement couverts. La meilleure période de
récolte du fourrage situe à la floraison ou à l’épiaison.

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Lorsque le fourrage est récolté après la période de floraison les protéines seront
utilisées par la plante pour la formation de ses graines. Les protéines sont le 2 ème
nutriment le plus limitant chez les ruminants après l’énergie.
4.2.4. Les minéraux :
La teneur en minéraux des plantes varie avec l’espèce, la nature du sol, les
conditions climatiques, la saison de pâture et le stade végétatif. Les
légumineuses ont tendance à avoir une forte teneur en Ca et en P (phosphore)
par rapport aux graminées. La composition minérale d’un fourrage peut être
altérée ou modifiée par l’apport d’engrais.
Le sodium (Na) est le minéral déficient dans les plantes en croissance (les
jeunes) tandis que le P est le 3ème nutriment limitant après l’énergie (E) et les
protéines (MA). Les sols tropicaux sont carencés en P.
Remarque : la vitamine A (le carotène) est le 4 ème nutriment limitant de la
digestion des ruminants.
- Energie – protéine – phosphore – vitamine A

4.2.5. Digestibilité :

La digestibilité apparente est la valeur nutritionnelle d’un fourrage. La grande


différence entre la digestibilité des différents fourrages est fonction de son stade de
maturité. La lignine est un facteur limitant de la digestibilité d’une plante fourragère. Les
jeunes plantes ont une teneur élevée en eau mais faible en lignine. Au fur et à mesure
que la plante grandit sa composition chimique change spécialement dans
l’accroissement de sa teneur en cellulose et en lignine.

Dans la jeune plante, la cellulose et l’hémicellulose constituent environ 30% de MS et


sont très digestibles. Lorsque cette teneur augmente jusqu’à 50% ou plus, leur
digestibilité décroit.

NB : les jeunes plantes ont une valeur nutritive élevée du fait de leur forte teneur en
protéines, leur forte digestibilité car pauvres en lignine ; une forte teneur en hydrates de
carbone (glucides).

Toutes les analyses fourragères sont possibles au Cameroun : laboratoire de


Nkolbisson à Yaoundé et à l’Université de Dschang.

4.2.6. Echantillonnage et expédition :

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Si l’on veut faire analyser les fourrages d’un pâturage on peut l’adresser aux
laboratoires ci-dessus cités une quarantaine d’échantillon au moins sous des
enveloppes plastiques de même volume, de même poids et leur indiquer le type
d’analyse demandée. Chaque enveloppe doit porter le nom de l’expéditeur, le lieu et la
date du prélèvement effectué puis l’objet de l’étude. Pour les études de digestibilité
invivo, se conférer à l’IRAD de Garoua.

4.2.7. Interprétation des résultats

Elle est faite par le laboratoire qui vous renvoie le résultat après étude pour vous
renseigner sur la digestibilité, le taux de protéines, le type des minéraux, la quantité de
MS, la teneur en hydrate de carbone et le taux de MAD (matières azotées digestibles).

4.3. Calcul de la biomasse

4.3.1. Définition

La biomasse herbacée est la quantité totale d’herbes produite par un pâturage


préalablement mise en défense ceci après sa période active.

L’estimation de la biomasse est un facteur fondamental qui permet de caractériser le


potentiel de productivité des pâturages.

4.3.2. But

On calcul la biomasse pour estimer le poids total d’herbes que produit une parcelle de
pâturage en une période déterminée.

4.3.3. Technique de calcul de la biomasse d’un pâturage

Dans les fourrages, seule la MS contient les éléments nutritifs. Pour cela il est
indispensable d’estimer la production du pâturage en MS que l’on exprime en kg de MS
/ ha. Cette estimation peut se faire par la pesée des échantillons d’herbes
préalablement fauchées sur des petites parcelles homogènes et représentatifs du
couvert herbacé à examiner. Les coupes pouvant se faire à des intervalles réguliers de
20, 30, 40, 50 et 60 jours.

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NB : pour améliorer la productivité d’un pâturage

 Utiliser judicieusement les feux de brousse pour détruire les espèces végétales
indésirables.
 Détruire les arbustes et les arbres qui font concurrences aux herbes pour les
nutriments du sol ;
 Faire un labour profond pour améliorer l’enracinement des plantes ;
 Fertiliser les pâturages à la fin du labour (avec les fientes de poules, lisiers de
porc etc…) ;
 Planter les légumineuses et les graminées ensembles afin que ces derniers tirent
profit de l’azote qui fixent les nodules des légumineuses ;
 Donner un temps de repos qui permet aux plantes de croitre et de se multiplier.

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CHAPITRE 5 : EXPLOITATION RATIONNELLE D’UN PATURAGE

5.1. Evolution d’un pâturage sans intervention

Un pâturage vierge demeure longtemps en équilibre. L’évolution dans sa composition


en espèces herbacées et ligneuses s’opère de façon imperceptible (on ne voit pas un
changement marquant). De temps à autres, les semences des espèces ligneuses
réussissent à se développer avec difficulté dans les plantes herbacées qui tendent à les
étouffer.

5.2. Facteurs influençant les pâturages :

5.2.1. La sècheresse

Elle se caractérise par la déficience en eau qui agit rapidement sur le devenir d’un
pâturage quelconque du fait que les besoins en eau varient d’une espèce à l’autre. En
cas de sècheresse, les plantes xérophytes (qui ont un besoin en eau réduit ; à la limite
ces plantes même avec la rosée) résistent bien alors que les plantes qui ne supportent
pas des déficiences en eau disparaissent rapidement. C’est à travers ses stomates qu’il
y a évapotranspiration chez la plante ; donc pour lutter contre la sècheresse les
stomates se ferment.

5.2.2. Les feux de brousse :

Les feux de brousse bien utilisés peuvent aider à bien gérer les pâturages par le fait
qu’ils brulent les forêts composées d’arbustes de faible dimension qui tendent à envahir
les savanes ou aussi à détruire les tiques, les champignons et autres insectes
hématophages qui pullulent dans les pâturages.

Par contre les feux de brousse mal gérés favorisent la reforestation (formation des
forêts) des parcours (pâturages par la destruction des graminées et des légumineuses
herbacées au profit de la formation ligneuse).

5.2.3. Le surpâturage

C’est le non-respect du taux de charge souhaitable d’un pâturage ; taux qui permettrait
d’établir l’équilibre entre la productivité du pâturage et un prélèvement de la quantité
totale de MS par les animaux qu’on y élève.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 19


Le surpâturage conduit à la destruction totale de tout l’herbage par la préhension et le
piétinement. Les pâturages sur pâturés ont des sols dénudés, parsemés çà et là par
des ligneux non appétés et ou de grandes tailles.

5.3. Introduction des nouvelles espèces :

Les facteurs à considérer au moment du choix d’une légumineuse fourragère ou d’une


graminée sont les suivant :

 La productivité du fourrage ;
 Son rendement total annuel ;
 Sa persistance c’est-à-dire son habilité continue à se multiplier sous d’autres
conditions défavorables ;
 Sa capacité à résister à la compétition ;
 Sa capacité à se reconstituer après une forte pâture ;
 Sa capacité à produire des graines viables ;
 Sa contribution à la fertilité du sol ;
 Son adaptabilité aux conditions climatiques locales.
 Son appétence ;
 Sa haute valeur nutritive.

5.4. La capacité de charge d’un pâturage

C’est la quantité de bétail que peut supporter un pâturage sans se dégrader ; le bétail
restant en bon état d’entretien et assurant sa ou ses productions (lait, viande, petits,
laine etc.…). La capacité de charge dépend de la quantité de fourrage produite par le
dit pâturage, de la valeur nutritive de ce fourrage, la quantité de MS et le stade de
récolte sont les meilleurs critères pour déterminer la capacité de charge. Le stade de
récolte a une grande influence sur la valeur nutritive et la digestibilité des fourrages.

Les saisons climatiques influencent également la production des pâturages. Avec la


saison des pluies qui est la période active des plantes (période de la croissance) et la
saison sèche qui est la période de dormance des plantes. Ceci signifie que la
production du fourrage varie suivant les deux saisons et conséquemment la capacité de
charge.

La capacité de charge d’un pâturage est exprimée en kg de poids vif/ha (kg. PV./ ha) ou
UBT / ha (Unité Bovine Tropicale).

1UBT= 1animal de 250kg de PV

 L’estimation de consommation journalière d’un UBT est de 6,25kg de MS

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 20


 Dans le calcul de la capacité de charge, la quantité de biomasse perdue par
piétinement, par souillure à l’aide des excréments et par les urines ou bien
celles laissées pour la préservation du sol contre l’érosion est estimée à 50%
environ de la production totale annuelle.
 La capacité de charge du pâturage notée (C)

nombre de jours de p â ture


C=
nombre de jour de la saisonde p â ture

Exemple d’application :

Soit un pâturage de stylosanthes spp à Belel dans la vina avec une production de 3
tonnes de MS par hectare après 40 jours de repos. Soit une période active de ce
pâturage d’avril à octobre 2015 (210 jours) et une période de repos de 150 jours.

Calculer la capacité de charge de ce pâturage des 2 périodes en considérant que la


biomasse produite pendant la période de repos est de 2000 kg de MS/ha.

a) Utilisation du pâturage

Elle se fait de trois manières :

- Pâture sévère ou heavy grazing au taux de 60% à 75%


- Pâture moyenne ou moderate grazing au taux de 30% à 59%
- Pâture légère ou light grazing au taux de 10% à 29%

5.4.1. Réduction de la capacité de charge par rapport à la source d’eau :

Pâturage Distance par rapport au Ajustement ou réduction


point d’eau de la capacité de charge
01 0 – 1,6 km 0
02 1,6 – 3,2 km 50
03  3,2 100 (zone non pâturée)

L’animal qui pâture au pâturage 01 dépense moins d’énergie que celui qui pâture au
pâturage 02 ou 03 pour aller s’abreuver à la source d’eau et revenir au lieu de pâture.

 Besoins fourragers des ruminants :

Les ruminants consomment journalièrement 1,5 à 2,6% de leur poids vif. Mais cette
consommation est fonction de la disponibilité en fourrage, de la qualité et de la quantité
de ce fourrage. Lorsqu’elles sont faibles, le niveau de consommation se situe à 1,5% du
poids vif de l’animal. Si la qualité et la quantité du fourrage sont bonnes la
consommation est de 2,6% du PV de l’animal. La moyenne de consommation se situe à
2% du PV de l’animal. Il est de 1,2% du PV chez le mouton.

Exemple : un taureau de 400kg consomme par jour 8kg de MS.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 21


Considérons que l’herbe contient 80kg de matière verte (eau).

100kg de matière verte 20kg de MS

X 8kg de MS

8 x 100
X= = 40kg de MV donc l’animal consomme 40kg de MV/j pour avoir 20kg de
20
MS c’est-à-dire 2% en moyenne de son poids vif.

Exercice d’application :

Un taureau de 400kg pâture dans un terrain plat. La source d’eau est située à moins de
2,4km de toute part du pâturage. La production du pâturage est de 700kg de MS/ha
toute l’année. La superficie du pâturage est de 2000ha. Combien de bovin de 400kg ce
pâturage peut supporter ? Et combien de moutons de 30kg ce pâturage peut
supporter ?

5.4.2. Réduction de la capacité de charge par rapport à la pente

Pente (%) % de réduction de la capacité de


charge
0 - 10 0 (les animaux broutent sans problème)
11 - 30 30
31 - 60 60
+ 60 100 (zone considérée non pâturable)

Exercice d’application :

Un taureau de 250kg pâture dans un terrain accidenté. La source d’eau disponible est
située à une distance raisonnable. Le temps de pâture est de 4mois et la productivité
annuelle de ce pâturage est de 200kg de MS/ha. La superficie totale est de 1000ha et
la pente de : 40% du pâturage est situé sur une pente de 0 à 10% ;

20% du pâturage est situé sur une pente de 11 à 30% ;

30% du pâturage est situé sur une pente de 31 à 60% ;

10% du pâturage est situé sur une pente de plus de 60%.

a) Combien de bovins de 250kg peuvent y pâturer ?


b) Combien de mouton de 60kg et de chèvre de 45kg doivent y pâturer ?

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 22


5.5. Techniques de rotation des pâturages :
L’exploitation rationnelle des pâturages se base sur un principe
fondamental tournant. Dans toute exploitation de pâturage, il faut toujours se
rappeler que le surpâturage et le sou-pâturage ont chacun des effets
défavorables sur la végétation. Le surpâturage par le surcharge des parcelles
par un grand nombre d’animaux pendant des longs séjours ou bien le passage
trop fréquent des animaux sur un même pâturage sans temps de repos suffisant
à la formation herbeuse, élimine très rapidement les espèces appétées au profit
des plantes moins appétées ou bien à l’embroussaillement par des plantes
ligneuses.
Le sou-pâturage fait extrêmement rare surtout sur des parcelles où des
espèces les plus appétées sont les espèces de petites tailles pouvant être
éliminées par concurrence à la photosynthèse. A cet effet pour une bonne
rotation, il faut respecter les principes suivants :
- Entre 2 passages des animaux sur un même pâturage, il faut un
temps suffisant pour permettre à l’herbe d’accumuler ses réserves
racinaires nécessaires à une reprise vigoureuse de la croissance.
- Les séjours des animaux sur des parcelles de pâturages doivent
être suffisamment courts pour que la valeur alimentaire du
pâturage ne diminue pas.
- Il faut éviter si possible le travail de grattage des pâturages par les
animaux. Pour ce faire, les diriger vers les parcelles où la hauteur
d’herbes atteints au moins 30cm.
- Faire une bonne répartition des points d’eau dans les pâturages et
assurer un supplément alimentaire des animaux en sels minéraux
pour stimuler leur appétit et leur éviter les carences alimentaires
dues aux pâturages pauvres.

Au vu de ce qui précède, la pratique de la rotation des pâturages suppose la


connaissance de la période de repos nécessaire aux espèces herbacées. Les
caractéristiques des pâturages à exploiter ainsi que le nombre de parcelles à avoir dans
le pâturage plus le nombre de jour nécessaire à l’exploitation de chaque parcelle.

Pour répondre à cette préoccupation, on utilise la formule mathématique suivante :

T = (n – 1) t

T = nombre de jour nécessaire à la repousse

t = temps ou pâture (en jours)

n = nombre de parcelles.

Exercice d’application :

Supposons un pâturage de stylosenthes guyanensis donc le temps de repousse est de


40 jours et le pâture 5 jours. Combien de parcelles faut-il pour ce pâturage pour réaliser
la rotation ?

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 23


5.5.1. Exploitation centrifuge du pâturage
L’éleveur doit paître ses animaux dans les pâturages éloignés des sources d’eau
pendant la saison pluvieuse. En ce moment, les herbes contiennent beaucoup
d’eau et leurs besoins en eau sont réduits.
5.5.2. Exploitation centripète du pâturage
A l’approche de la saison sèche, les animaux pâturent progressivement en zones
de pâturage proches des cours d’eau car les herbes contiennent moins d’eau et
compenseront ce déficit en eau en s’abreuvant dans ces sources d’eau sans
pour autant dépenser de l’énergie. En respectant ce qui est dit plus haut, les
animaux ne perdront pas de poids. Donc l’exploitation centripète du pâturage est
bénéfique aux animaux au cours de l’année.

Eau

Principe :

- Les parcelles ont les mêmes capacités de charge ;


- Pas moins de 8 parcelles de même dimension ;
- Le temps de pâture ne dépasse pas 5 jours dans une parcelle ;
- Toutes les parcelles doivent aboutir sur un point d’eau.

5.5.3. Système de rotation de Allan Savory ou de la roue tournante :

Principe :

- Même capacité de charge ;


- Pas moins de 8 parcelles ;
- Parcelles de même dimension ;
- Pas plus de 5 jours dans une parcelle
- Toutes les parcelles doivent aboutir sur un point d’eau.

Avantages : à cause des piétinements, lorsque les animaux quittent, les


plantes ont le temps de repousser car la forte capacité de charge entraine de l’eau dans
le sol. Et les herbes poussent même là où elles ne poussaient.

Mains d’œuvre réduite ;

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 24


Le pâturage est utilisé d’une façon homogène, il est aisé de détecter les animaux
malades ;

Toute la matière verte produite est utilisée.

Inconvénient : L’investissement est lourd à cause des barrières construites

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 25


CHAPITRE 6 : CONSERVATION DES FOURRAGES

Les variations du climat au cours de l’année ont un impact important sur la


qualité et la quantité du fourrage dans la zone tropicale. On note une baisse drastique
de la production fourragère pendant la saison sèche due à la baisse de quantité d’eau
nécessaire à la vie des plantes. La tendance est inversée pendant la saison des pluies.
La conservation des fourrages dépend de nombreux paramètres qui vont de la culture
de l’herbe jusqu’à la reprise au silo. Les enjeux sont très importants car les pertes sont
de plusieurs ordres notamment :

La perte de valeur pendant les fermentations ;

La perte de fourrage à cause de la pourriture ;

Le développement de spores butyriques ;

La sous-consommation de la ration entrainant les pertes en production laitière.


Ainsi, pour assurer un approvisionnement des pâturages en fourrage de haute qualité
en élevage intensif, l’on peut :
 Utiliser la transhumance : c’est une pratique utilisée par les éleveurs visant à
conduire leurs animaux là où des pâturages verts existent. Les pâturages
dégradés où les espèces fourragères non appétées subsistent, sont brulées
pendant la saison sèche. Les animaux sont en transhumance dans les plaines,
et les vallées le long des cours d’eau et ils reviennent dans les pâturages des
montagnes pendant la saison des pluies.
 Supplémenter les jeunes animaux et les faibles de concentrées (tourteau
d’arachide, coton, soja, palmiste etc.….) s’il y a de la paille sèche.
 Conserver le fourrage là où il n’est pas possible aux animaux d’aller en
transhumance et de les supplémenter. La seule alternative reste la conservation
des fourrages abondants pendant la saison des pluies pour les utiliser pendant la
saison sèche.
 Irriguer le pâturage pendant la saison sèche pour assurer une bonne production
du fourrage pendant toute l’année. L’inconvénient est que cette méthode coûte
très chère.

6.1. Comment sécuriser la conservation du fourrage :

! Cultiver une plante facile à conserver

Pour bien se conserver, une plante doit être pourvue en azote et le plus riche possible
en sucre. Mise à part pour les légumineuses, la richesse en azote des graminées
dépend essentiellement de la fumure azotée épandue sur la culture. Plus la quantité
d’azote est importante et plus la date d’épandage est proche de la récolte, plus la plante
sera riche en azote, pauvre en sucre et en matière sèche. On ne devrait jamais récolter
de l’herbe qui a reçu beaucoup d’azote moins de 6 semaines avant la fauche. Reste le
problème pour les parcelles fortement fertilisées avec des engrais organiques qui, eux,
peuvent libérer beaucoup d’azote au moment de la récolte même si l’épandage est
précoce, d’où l’importance de bien répartir les engrais de ferme sur un maximum de
surface.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 26


! Le ressuyage

Faire ressuyer l’herbe avant de la récolter. Un bon ressuyage permet de diminuer la


masse de fourrage à acidifier. Le PH descendra plus facilement et les pertes dues aux
fermentations seront limitées. Un bon chantier d’ensilage doit être rapide, tout en
prenant le temps de bien tasser l’herbe pour chasser au maximum l’oxygène contenu
entre les brins d’herbe. Une bonne fermentation se fait en anaérobie (absence d’air), la
couverture du tas doit se faire le plus rapidement et le plus hermétiquement possible.

! Les conservateurs

Si le ressuyage n’est pas suffisant (< 25% de MS) et les fourrages pauvres en sucre
(luzerne, dactyle, prairie naturelle…), l’emploi d’un conservateur peut être fortement
conseillé pour accélérer la baisse du PH et donc stabiliser rapidement le silo. Il existe
différents types de conservateurs, certains peuvent s’utiliser dans toutes les situations
(acides, sels d’acide, tanins) d’autres ne sont homologués que sur les graminées
(conservateurs biologiques).

! Une bonne technique de récolte

A la récolte, une attention particulière doit être apportée à la propreté du fourrage.


Evitez de faucher trop ras pour ne pas mélanger de la terre à l’herbe. De plus, l’herbe
fauchée et posée sur des plantes de 5 à 6 cm sera plus facile à récolter et évitera aux
dents du pick up de gratter la terre et de contaminer le fourrage en butyrique. Des
plantes coupées un peu plus hautes redémarreront aussi plus rapidement. Pour
l’enrubannage, un réglage méticuleux des pirouettes et andaineurs est nécessaire pour
que les dents ne mélangent pas de la terre au fourrage.

6.2. Conservation sous forme de fourrage sec/ (foin)

Le principe du séchage est de déshydrater le fourrage lentement à un point où il ne


peut plus se fermenter, respirer, ni croître tout en préservant sa qualité. Ceci doit être
fait aussitôt que l’herbe est coupée généralement l’herbe est sèche artificiellement dans
un séchoir.
A) Techniques de séchage

a) Séchage naturel (par l’utilisation de l’air ambiant)


- Le foin (en champ) : Standing hay débout foin)
L’herbe est baissée dans les champs où dans les pâturages
jusqu’à maturité et séchage : ces espèces qui ne sont pas utilisés
pendant la saison des pluies peuvent être utilisées pendant la
saison sèche. Cette technique de conservation est très coûteuse
mais des précautions doivent être prises pour éviter les feux de
brousse.
- Séchage au sol
Cette technique est très rependue et est peu coûteuse. Au stade
de la floraison, les herbes sont coupées et séchée sur une claie. Il
est recommandé de les retourner régulièrement pour faciliter la
circulation de l’air et donc du séchage. Le taux d’humidité de
l’herbe doit descendre jusqu’à environ 20% pour assurer une
bonne conservation. L’humidité relative de l’air ambiant doit être
Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 27
au-dessus de 60 à 70%. Cette technique est utilisée dans les
régions à longue saison sèche (sahel, climat soudanien) où
l’humidité relative peut rester au-dessus de 70% pendant plusieurs
jours consécutifs. La meilleure période pour cette opération est la
mi-novembre.
- Séchage dans les dessiccateurs :
L’herbe est coupée par bottes pendues dans les dessiccateurs au-
dessus du sol plate pour faciliter la circulation de l’air est donc du
séchage.
b) Séchage semi- artificielle (ventilation par l’air ambiant)

L’herbe est séché grâce à un courant d’air ambiant, envoyé force par un moteur
électrique dans une chambre spéciale préalablement remplie.

c) Séchage artificiel

L’air chaud est envoyé avec force sur les couches d’herbes préalablement
entreposées cet air chaud élimine rapidement l’eau des herbes, les pertes par
séchage artificielles sont minimes. Il y a deux sortes de séchages artificielles.

 Séchage avec de l’air à basse température


L’air est entrainé sur une plante bande dans le dessiccateur et est séché par
l’air chauffé à 80-3000C, puis rafraichi ensuite grâce à l’air ambiant. L’air est
chauffé grâce à un appareil électrique, ce qui rend cette méthode très chère
par le coût de l’électricité.
 Séchage avec de l’air à haute température
Le séchage est fait par l’air chauffé entre 900-11000C qui dessèche
rapidement l’eau contenue dans les herbes. Les besoins en énergies sont
très élevés.
6. 3. Les pertes concourues en conservation de fourrage sous forme de foin
En général toutes les méthodes de conservation de fourrage entrainent des
pertes.
6.3.1. Perte de la valeur nutritive qui résulte du fait que fourrage n’a pas été
récoltée à l’optimum.

Quand le fourrage est récolté très jeune (moins de 35 jours), la valeur


nutritive est excellente et l’appétence très élevée. Mais la quantité de
matière sèche est très faible. Par contre, si l’herbe est récoltée lorsqu’elle
est très mature son facteur nutritif peut être très faible ainsi que son
appétence. Le fourrage conservé debout en champ (standing ) peut
connaitre les pertes de l’ordre de 50%. Cette perte peut être plus
considérable pour le foin coupé.

6.3.2. Pertes de la valeur nutritive pendant le séchage du foin

Les pertes par la respiration (C6H12O6 + 6O2→ 6CO2 + 6H2O + 675 Kcal)
Les pertes de la M.S, la réduction de la digestibilité et de la valeur
énergétique ont lieu lors de la préparation et la conservation du fourrage.
Il est nécessaire d’accélérer la mort des cellules pour réduire les pertes

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 28


par respirations. Ceci peut se faire par séchage artificielle ou ben
ventilation artificielle

6.3.3. Les pertes par lessivage (pluie)

Ce sont les pertes des constituants solubles (azote). Ces pertes sont très
importantes pour le foin. La perte prolonge la période de séchage et par
conséquent augmentent les pertes dues à la respiration et aux
manipulations. La pluie favorise la multiplication des bactéries, la
position et la moisissure pendant le stockage. Les pertes peuvent
atteindre 20 à 30%

6.3.4. Les pertes dues aux rayons solaires :

Les rayons solaires détruisent la carotène qui est le précurseur de la


vitamine A.
 Les pertes dues à l’étalage et au ramassage
Les pertes dues à toutes ces manipulations peuvent atteindre 10%
 Les pertes pendant la conservation
Ces pertes sont dues à la fermentation et aux moisissures. Surtout
dans les conditions d’humidité relativement élevés. Ces pertes sont
encore plus élevées quand l’intérieur du bâtiment de stockage
chauffe. Le foin qui commence à fermenter ou à décomposer
(dégrader) doit être retiré et séparé le plus tôt possible.

6.4. Amélioration de la consommation, de la digestibilité et de la valeur nutritive


de l’herbe conservée sous forme de foin :
6.4.1. Moment de récolte :
La quantité de foin consommée par les animaux est très liée à sa valeur
énergétique. Aussi la gestion du pâturage peut influencer la consommation. Le
foin récolté au moment de la floraison est riche en énergie(E), en azote
(protéine) avec une appétence et un bon taux de digestibilité dus à l’addition du
sel de cuisine ( NaCl). Le NaCl peut être ajouté à raison à 1 à 2% de Kg de M.S.
Cette méthode est préférable quand le foin est humide. Le foin est aspergé d’une
solution saline.
 Addition des glucides solubles et des composés minéraux
azotés
Leur addition favorise l’activité microbienne qui en retour améliore
la digestion de la cellulose. La mélasse (150 à 200g /Kg de foin) est
généralement additionnée avec le foin. La mélasse est additionnée
avec l’urée pour donner aux animaux. Elle est source d’énergie.
L’urée (synthétique peut aussi être substituée aux fientes des
volailles).
Le guano est l’excrément de pigeon très riche en azote par rapport
aux fientes des volailles. C’est le meilleur Engrais pour la fertilisé
des champs.
Les composés azotés utilisés peuvent être l’urée (10 à 15g /Kg de
foin) ou des concentrés (Tourteau de coton, d’arachide, palmiste,
soja etc.). L’addition de supplément minéral corrige toute carence
Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 29
minérale et favorise la digestibilité du foin. Dose des concentrés
(600g/Kg de foin/jour) la digestion chez les monogastriques dure 24
heures.

 Traitement du foin avec de la soude :

Il ne s’agit pas de la soude caustique dans les actions. Le fourrage


considéré comme médiocre est le fourrage riche en hémicellulose,
cellulose et lignine. L’hémicellulose et la cellulose sont peu digestibles
tandis que la lignine est indigestible. L’addition de la soude rend les
membranes cellulosiques plus digestibles, cette méthode a été largement
utilisée en Europe sur les tiges des céréales (même la paille).

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 30


CHAPITRE 7 : CULTURE FOURRAGERE A BASE DE PANICUM
MAXIMUM
C’est une haute graminée vivace cespiteuse, de 1 m à 3 m. Elle produit des feuilles
larges de 10 mm à 25 mm et développe en fin de saison des pluies une grande
panicule de 30 cm à 50 cm. Les épillets lancéolés, trois fois plus longs que larges, dont
les glumelles de la seconde fleur sont ridées transversalement, permettent de
reconnaître l’espèce .En conditions naturelles, elle croît dans les clairières en forêt
dense, dans les lisières forestières et les bords de routes de la région guinéenne
d’Afrique de l’Ouest.
Plante forestière à l’origine, Panicum maximum résiste cependant bien au feu. C’est
une excellente fourragère à productivité élevée. La variété C1, par son feuillage fin et sa
bonne appétibilité, s’est révélée particulièrement adaptée à la zone soudanienne.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 31


Figure 1. Panicum maximum. a : base de la plante ; b : ligule ;
c : inflorescence ; d : épillet ; e, f : glumes inférieure et supérieure ;
g, h : lemme et paléole de la fleur intérieure ; i : fleur supérieure ;
j : paléole de la fleur supérieure ; k : caryopse.

7.1. Technique de l’association Panicum maximum – Stylosanthès :

7.1.1. Le travail du sol


La préparation du sol doit être assez fine pour une bonne implantation de Panicum
maximum. Un labour en traction animale, suivi d’un hersage est possible sur les sols
légers et bien défrichés. Sur les sols lourds, un travail fin motorisé est conseillé : labour
à la charrue à disques ou pulvérisage lourd, suivi du passage d’un cultivateur à dents.
On trouvera d’amples détails sur les défrichements et le travail du sol dans la fiche
MCD-IEMVT (1991).

7.1.2. Le semis et le bouturage


Le semis se fait à raison de 1 kg à 1,5 kg de semences germantes de Panicum
maximum et 2 kg de semences décortiquées de Stylosanthes hamata. Les semences
des deux plantes sont fines, surtout celles de Panicum maximum, et ne doivent pas être
enfouies profondément. En semis mécanisé, il est préférable d’utiliser un épandeur de
type « Vicon » plutôt qu’un semoir perfectionné. La pouvoir germinatif de Panicum
maximum cv. C1 est très variable. Il atteint 90 % lorsque les semences sont récoltées à
la main par la méthode d’ensachage. Il peut être très faible si les semences sont
récoltées mécaniquement ou dans d’autres conditions. Pour de petites parcelles et une
installation rapide, le Panicum peut être bouturé au moyen d’éclats de souche de 4 à 5
talles, espacés de 40 cm à 60 cm en tous sens. Le Stylosanthes sera semé à la volée
après reprise du Panicum.

7.1.3. La fertilisation
Une fertilisation complète n’est généralement pas utile. Par contre, l’épandage de
phosphore est nécessaire pour lever les carences et faciliter le développement du
Stylosanthes. Les doses conseillées sont 50 unités de P2O5 (150 kg à 200 kg de
phosphate naturel), renouvelables tous les 5 ans.

7.1.4. L’enclosure
La protection de la parcelle pendant l’installation est indispensable et une clôture est
souvent utile. Pour de petites parcelles, elle peut être de conception traditionnelle et
renforcée par la suite par une haie vive ou des piquets vifs. La clôture servira ensuite à
mieux gérer l’exploitation de la pâture

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 32


C – jachère : 6,8UBT pour 10ha C – association : 13UBT pour 10ha

7.1.5. Rythme d’exploitation


L’intervalle entre les pâtures doit être déterminé par la graminée de manière à assurer
une bonne valeur alimentaire de la plante dominante. Ainsi, la figure 8 montre que le
rythme de 25 jours convient à l’association Panicum maximum et Stylosanthes hamata,
alors qu’il est trop rapide pour Andropogon gayanus qui régresse. L’association de
Andropogon gayanus et Stylosanthes hamata doit être exploitée à 45 jours.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 33


CHAPITRE 8 : TECHNIQUES D’ENSILAGE

8.1. Objectifs
Dans nos régions, on utilise l’ensilage pour assurer aux animaux de haute valeur
génétique et en bonne santé, des conditions alimentaires adéquates en quantité et en
qualité, en vue d’obtenir le maximum de production laitière en saison sèche. Grâce à
l’ensilage, l’éleveur peut :
– disposer d’un aliment de très haute valeur nutritive et adéquat pour la production
laitière ; Production animale en Afrique. Fiche N°18
– maîtriser les quantités à produire pour couvrir les besoins de ses animaux sur une
période donnée ou pour toute la saison sèche, car le fourrage vert ensilé conserve ses
qualités pendant très longtemps, ce qui est important dans les conditions climatiques
chaudes et sèches de nos régions.

8.2. Définition :

L’ensilage est une technique de conservation du fourrage en absence d’oxygène et en


milieu acide. L’acidification est obtenue grâce aux bactéries lactiques présentes dans le
fourrage. C’est un procédé de fermentation ; l’absence d’oxygène empêche la
putréfaction et favorise la fermentation. En pratique, l’ensilage consiste à placer l’herbe
verte hachée (naturelle ou cultivée) dans un conditionnement sans air (sac ou silo), ce
qui déclenche le processus de fermentation anaérobie. Lorsque la fermentation est
achevée, le fourrage possède une valeur nutritive stable et favorable à la production
laitière. L’ensilage présente l’avantage, par rapport au foin, de mieux conserver la
valeur alimentaire de l’herbe, particulièrement en matières azotées.

8.3. Types d’animaux à nourrir et productions visées :

L’ensilage est destiné à des animaux de haute valeur productive pour réellement tirer le
maximum de profit de ses qualités nutritives. Il est l’aliment par excellence pour la
spéculation laitière, mais il peut également convenir à la production de viande ainsi qu’à
l’alimentation des bœufs de trait (labour à la charrue, transport en charrette…).
L’ensilage est préconisé généralement comme aliment à servir en saison sèche.

8.4. Les espèces végétales utilisées pour faire de l’ensilage

Le bon ensilage demande de choisir de la bonne végétation à un stade de maturité


adéquat. Pour ce faire, l’éleveur peut utiliser :
– les espèces céréalières que nous cultivons normalement dans nos régions : mil,
sorgho, maïs, etc. (figure 1),
– les graminées naturelles qu’on trouve en brousse : Pennisetum pedicellatum,
Bracharia sp., Andropogon gayanus,
Andropogon chinensis, etc.,
– les graminées fourragères cultivées (Panicum maximum, Pennisetum purpureum),
– les légumineuses cultivées : dolique (Lablab purpureus), niébé (Vigna unguiculata),
etc.

Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 34


– l’association des graminées aux légumineuses citées plus haut. Ce mélange d’herbes
améliore la qualité nutritive de l’ensilage. Le niébé est relativement difficile à ensiler et
un apport de mélasse est à envisager. D’une manière générale, les espèces
fourragères (graminées, légumineuses, etc.) ont une concentration en éléments nutritifs
qui est fonction de leur stade de développement végétatif. Pour réaliser un bon ensilage
de ces plantes, il faut donc savoir reconnaître le bon moment de récolte.
Pour les graminées de brousse (ex : Pennisetum, Andropogon…),
La concentration est optimale au stade de la floraison- épiaison. C’est à ce moment que
doit se faire la récolte (fin août à fin septembre, selon la saison).
Pour les céréales (sorgho, mil…), la récolte se fait au stade grain blanc laiteux (mi-
septembre à fin septembre). Quant aux légumineuses, la fauche doit être faite au stade
de la floraison (avant que les tiges ne soient trop sèches ou fibreuses).

 Le meilleur moment pour effectuer la fauche dans la journée


Pour les graminées et les légumineuses, la fauche doit se faire de préférence le matin
après l’évaporation de la rosée ou le soir avant la montée de la rosée.
 La hauteur de fauche des plantes
Une hauteur de 10 cm au-dessus du sol est convenable ; mais en fonction des
espèces, cette hauteur peut varier de
5 cm à 20 cm (sorgho et fourrages naturels).

8.5. Les différents silos et les techniques de réalisation

8.5.1. Les modèles de silos :

Il existe plusieurs types de silo dont la construction doit tenir compte des éléments
suivants :
– le sol du silo doit présenter une légère pente de 2 % à 5 % pour permettre
l’écoulement du jus qui sort de l’herbe verte tassée ;
– le sol doit être couvert d’une couche de paille hachée ou d’un plastique. Il peut être
cimenté ou même bétonné selon les moyens du producteur ;
– les dimensions du silo dépendent de la quantité de fourrage que l’éleveur souhaite
ensiler pour son effectif d’animaux.

 Le silo à ciel ouvert :


On l’appelle aussi « silo taupinière » ou encore « silo-meule ». Ce type de silo a
l’avantage d’être très peu coûteux. En effet, il s’agit de déposer le fourrage sur un sol
recouvert d’une couche de paille ou d’un plastique avec une pente de 2 % à 5 %. A la
fin de l’opération, la forme obtenue se présente comme une « bosse » et ressemble
ainsi à une meule d’où son nom de « silo-meule ».

 Le silo vertical ou silo-tour


Il s’agit d’un silo construit avec une forme de château d’eau. Pour bien réussir l’ensilage
dans ce modèle, il est nécessaire de disposer d’une ensileuse et d’une désensileuse
pour extraire le fourrage ensilé. En l’absence d’ensileuse et de désensileuse, ce type de
silo est difficile à réaliser car le tassement du fourrage de même que son extraction
deviennent extrêmement pénibles.

 Le silo-couloir ou silo horizontal


C’est un silo construit avec trois murs (en bois, en briques ou en béton) sur sol incliné
de 2 % à 5 %. Les parois des murs doivent être lisses (crépies) pour permettre un
tassement uniforme du fourrage. Ce type de silo, avec le silo-meule, représentent les
Ir. NGAH ABDUL RAHAMAN Page 35
modèles les plus utilisés et les plus pratiques dans notre pays. A titre indicatif, les
dimensions suivantes peuvent être utilisées : largeur 3 m ; hauteur 1 m à 1,5 m ;
longueur 5 m. En fonction de la largeur, le silo peut être divisé en plusieurs
compartiments.

 Le silo-fosse
C’est une fosse de section rectangulaire dont les dimensions peuvent être les suivantes
: profondeur 1,8 m à 2,5 m ; largeur 2,5 m à 4 m ; longueur 3 m à 4 m. Pour avoir un
tassement uniforme du fourrage, les parois des murs doivent être lisses. Il faut prévoir
une rigole centrale et un puisard en bout de fosse pour recueillir le jus. Ce modèle de
silo est en passe d’être abandonné car il demande beaucoup d’investissement pour sa
réalisation. En outre, le tassement du fourrage est pénible et les pertes dues aux
moisissures sont très souvent énormes.

 Le silo en balle ou en sac


Ce modèle de silo est relativement simple et très économique. C’est le même principe
que le silo-tour mais conçu avec des sacs plastiques. Le tassement se fait avec les
pieds en couches successives.

8.6. La réalisation pratique de l’ensilage

8.6.1. Récolte et traitement du fourrage


Avant d’être ensilé, quel que soit le modèle retenu, le fourrage doit être préalablement
haché en petits morceaux. Le hachage facilite, d’une part, un bon tassement pour que
tout l’air soit expulsé, d’autre part, il favorise la libération de « sucres » contenus dans
ces herbes et entraîne une bonne fermentation lactique. Il est réalisé à l’aide d’une
hacheuse électrique ou mécanique.

8.6.2. Le remplissage du silo


● Saupoudrer d’abord du sel à la surface du sol qui doit recevoir les fourrages pour
éviter les moisissures
● Mettre une couche protectrice de fourrage ou un plastique pour tapisser le sol au fond
du silo.
● Répartir le fourrage vert ou pré fané sur une épaisseur de 20 cm à 30 cm par couche.
● Bien tasser le fourrage en le piétinant ou, mieux, en roulant dessus des fûts de 200
litres remplis d’eau ; le meilleur tassement est obtenu avec un tracteur ou des fûts de
sable. Le tassement a pour but de chasser le maximum d’air qui est une source de
corruption. Recommencer cette dernière opération jusqu’au remplissage complet du
silo. En cas d’interruption de l’opération avant remplissage, recouvrir le silo avec de la
paille ou un film plastique.

8.6.3. Les conservateurs de l’ensilage


Des conservateurs peuvent être associés à chaque couche pour garantir ou améliorer
la qualité du produit final ensilé. Il s’agit dans notre contexte (disponibilité et aspect
économique) de :
– la mélasse à raison de 30-50 kg /tonne de fourrages frais lorsque ce dernier n’est pas
riche en sucres (>12% MS) ;
– le sel à raison de 5-10 kg /tonne de fourrages ensilés pour ralentir le développement
des bactéries de transformation (pourrissement) de l’ensilage. A la fin de l’opération,
saupoudrer encore du sel, recouvrir l’ensilage avec un film plastique (bâche), puis étaler

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une couche de terre d’environ 10 cm pour renforcer l’étanchéité et enfin mettre une
couche épaisse de paille qui jouera un rôle d’écran thermique.

8.6.4. Les caractéristiques d’un bon ensilage


L’ensilage réussi dégage une odeur d’acide et d’alcool, typique à l’ouverture du silo. Il
est humide et a généralement une couleur vert sombre ou jaunâtre. Il ne doit pas
présenter de traces de moisissures ni d’odeur de pourriture. Un ensilage mal fait peut
être à l’origine de maladies graves en production laitière notamment la listériose
(Maladie abortive) et peut entraîner, de ce fait, des toxi-infections mortelles chez le
consommateur de lait.

8.6.5. L’ouverture du silo et la distribution de l’ensilage


L’ensilage peut être utilisé au cours de l’année de sa préparation. En effet, on peut
commencer à exploiter l’ensilage trois semaines après son remplissage. Ouvrir
progressivement le silo à l’une de ses extrémités pour enlever les quantités à utiliser. La
terre est d’abord dégagée soigneusement à chaque distribution. Le produit ensilé doit
toujours être prélevé verticalement au fur et à mesure jusqu’à la fin. A chaque
prélèvement, recouvrir hermétiquement le silo avec la bâche pour éviter les
moisissures.

8.6.6. La durée de conservation du fourrage ensilé


Le fourrage bien ensilé peut être conservé pendant au moins une année.
L’ensilage est l’aliment de choix en production laitière bovine, surtout pour les élevages
utilisant des races animales importées. Il est relativement facile à réaliser, chaque
éleveur ayant une gamme variée de modèles qu’il peut réaliser selon ses moyens. C’est
un produit qui permet de couvrir convenablement les besoins des animaux en saison
sèche et par la même occasion de soutenir les productions des animaux durant ces
périodes difficiles.

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Andropogon gayanus

Famille : Graminée

NOMS

• Nom scientifique : Andropogon gayanus Kunth.

• Synonymes : Andropogon bisquamulatus Hochst, Andropogon squamulatus Hochst,

Andropogon tridentatus Hochst.

• Nom anglais : Gamba grass.

Description sommaire

• Graminée pérenne en touffes, érigée et robuste. Le système racinaire est puissant ; les

racines peuvent atteindre 3 m de profondeur ; La floraison est une floraison de jours

courts ; la photopériode critique est de 12 à 14 h. C’est une plante de jours courts en

général bien que certains cultivars soient remontants toute l’année.

la germination des jeunes graines est fréquemment diminuée par la dormance, mais dans

des conditions correctes de conservation, une amélioration du taux de germination est

constatée 9 mois après la récolte. La croissance des plantules est longue, mais une fois

établie la graminée est très compétitive et malgré sa croissance érigée, elle peut affecter la

pérennité des légumineuses qui lui sont associées.

ECOLOGIE ET AIRE DE DISTRIBUTION

• Andropogon est bien adapté aux régions subtropicales semi-humides ayant une pluviosité

de 800 à 1600 mm par an. Il aime les sols sableux, mais peut-être cultivé sur sols argilo-

sableux ou limoneux même peu fertiles. Il résiste à des périodes de sécheresse dépassant 5

mois, mais résiste mal à l’inondation même temporaire.

• Il est originaire d’Afrique où il s’étend à travers toutes les régions tropicales de 15°N à

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presque 25°S. Il supporte le feu, brûlant régulièrement dans les savanes.

• Des cultivars ou des lignées commerciales ou semi-commerciales ont été implantées dans

la plupart des régions tropicales du monde, particulièrement en Amérique.

TECHNIQUES CULTURALES

• Préparation du sol :

En culture pure, la préparation du sol comprend en général : labour, disquage, hersage. La


préparation du sol peut se faire en vue d’une plantation à plat ou sur des billons espacés de 80 à
100 cm.

• Semis : 0.75 à 1.25 kg /ha de graines germant à 100% , ce qui correspond à 10 à 15 kg de


graines commerciales de qualité moyenne ; les graines de petites tailles doivent être mélangées à
du sable sec, d’autant plus qu’elles sont légères et plumeuses. On peut également le planter par
éclats de souches avec un écartement de 40 cm x 40 cm (62 500 pieds par ha) après coupe des
racines et des sommets. Sur billon, les boutures sont plantées des 2 côtés du billon. A plat les
densités peuvent être plus élevées ( 30 cm x 30cm ) pour limiter les invasions par les adventices.

• Fumure :

A l’implantation pour réduire les carences des sols il faut apporter à la plantation un minimum de
50 unités de Phosphore /ha et une fumure organique de 10 t /ha ou plus de fumier ou équivalent
en lisier. En entretien il faut compenser les exportations de la pâture ou de la fauche ;
L’Andropogon est une plante moins exigeante que d’autres graminées ; 30 N, 25 P2O5, 30 K2O
suffiront après chaque coupe ; il faut adapter cette fumure à chaque cas particulier, dépendant de
la fertilité des sols et du mode d’exploitation.

Irrigation : l’andropogon est une plante résistante à la sécheresse ; cependant en systèmes


intensifs on peut envisager de l’irriguer. : il faut apporter l’eau 2 fois par semaine sur sol sableux
et une fois par semaine sur sol argileux. Les doses sont (Evaporation potentielle – pluies) / 0.8,
en mm calculées par jour ou par semaine ; (1 m3 / ha = 0.1 mm).

Association : Possible avec un grand nombre de légumineuses pérennes : Stylosanthes hamata,


Macroptilium atropurpureum ou Centrosema pubescens .

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EXPLOITATION

• Rendements : Ils varient selon le climat, la fertilisation et l’irrigation.

A Bouaké (RCI) on a obtenu des rendements de 15 à 20 t de MS /ha an en conditions

fertilisées, irriguées. Ailleurs d’autres auteurs signalent des rendements de plus de 15 t de

MS sous une bonne pluviosité sans irrigation. Cependant sur jachère non fertilisée et en
condition sèche on peut ne pas dépasser les 5 t de MS.

• Valeur fourragère : Il est souhaitable de l’exploiter entre 30 et 45 j en saison des pluies ;

et en saison sèche de 45 à 60 j Valeurs fourragères moyennes : 0.60 UFL /kg de MS

MAD : 50 – 60 g / kg de MS

• Mode d’exploitation : pâture essentiellement ; la fauche pour l’affouragement en vert ou pour le


foin est également pratiquée ; dans ce cas il est recommandé de ne pas couper les plantes en
dessous de 20 cm en raison d’une certaine lignification à la base.

• Pérennité : c’est une plante qui ne supporte pas le surpâturage, surtout en saison sèche et dont la
pérennité dépend des conditions de fertilité des sols. Dans les jachères naturelles en savane, la
réapparition spontanée d’andropogon est un indicateur d’amélioration de la fertilité des sols, et
peut conditionner les décisions de remise en culture de ces jachères.

• C’est une plante très appétée quand les repousses sont jeunes et vertes ; on peut aussi la faire
consommer en saison sèche sur pied, mais elle devient fort ligneuse en vieillissant ; sur
l’ensemble de l’année elle est considérée comme une graminée très moyenne.

PRODUCTION DE SEMENCES

• C’est un bon producteur de semences avec un potentiel de production de 350 kg /ha ; cependant
toutes les graines ne sont pas fertiles.. Au Sénégal différents modes de récolte ont été comparés
(Buldgen et al, 1997) : battage des tiges florifères en place, aspiration au sol, ramassage au sol,
fauche puis battage des tiges florifères, ensachage des tiges florifères en place ; les résultats sont
bons dans tous les cas (>75 % de germination), cependant la meilleure méthode semble le
ramassage au sol (96 % de germination.)

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PATHOLOGIE

• La pathologie est faible. Le problème parasitaire majeur de l’andropogon, d’ailleurs limité à


l’Amérique tropicale, sont les fourmis coupeuses de feuilles, du genre Atta et Acromyrmex .Non
seulement elles peuvent détruire complètement une prairie au stade plantule, mais elles peuvent
endommager une prairie installée et compromettre sa pérennité.

POUR EN SAVOIR PLUS

• Buldgen A. et Dieng A., 1997. Andropogon gayanus var. bisquamulatus, une culture

fourragère pour les régions tropicales. Les presses Agronomiques de Gembloux. 171p.

• Boudet G., (1991) Manuel sur les pâturages tropicaux et les cultures fourragères. CIRAD-

EMVT, Ministère des relations extérieures coopération et développement.266p.

• Toutain B., 1973. Principales plantes fourragères tropicales cultivées. IEMVT, service

agrostologie. 201p.

• L.’t Mannetje and R.M. Jones (Editors),1992. Plant Resources of South-East Asia. N°4 :

Forages. Pudoc Scientific Publishers, Wageningen 1992.

Semis par éclats de souche ou repiquage ;

L’influence du rythme d’exploitation sur la production à double finalité a été étudiée chez la
graminée pérenne locale Andropogon gayanus, dans le plateau central du Burkina Faso. La
culture de l’espèce a consisté en la mise en place, par repiquage, d’éclats de souches, suivie de
l’exploitation, durant deux années. Les résultats montrent que la coupe de la plante à 40 jours de
repousse permet d’obtenir la production fourragère la plus importante, soit 3434 kg de MS/ha, en
première année, et 3500 kg de MS/ha, en deuxième année d’exploitation, avec un rendement en
pailles, en fin de cycle, respectivement, de 1337 et 1351 kg de MS/ha. La production de fourrage
la plus faible est observée avec la coupe de la plante à 30 jours de repousse, suivie de la récolte
de la paille en fin de cycle (1107 kg de MS/ha en première année, et 1095 kg de MS/ha
en deuxième année. Quant à la production de pailles, l’exploitation en fin de cycle de la plante
est le rythme le mieux indiqué pour une production maximale de paille. La coupe de la plante à
40 jours de repousse (pour la production de fourrage), suivie d’une deuxième en fin de cycle
(pour la fourniture de paille) se révèle donc être le meilleur rythme d’exploitation, permettant
d’obtenir la production optimale, à double finalité, de l’espèce Andropogon gayanus, dans les
conditions climatiques nord-soudaniennes. La conservation du fourrage produit et son utilisation,
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surtout pendant la période de soudure, de même que la confection des seccos à partir des pailles,
contribuent à améliorer les revenus des agrospasteurs de la zone.

Mots-clés : Andropogon gayanus Kunth, agropasteur, rythme de coupe, fourrage, pailles Burkina
Faso.

En savoir plus
Mémento de l'agronome

CIRAD © 2007 (Tous droits réservés) - Informations légales - Page mise à jour : 29/01/2008

Andropogon gayanus Kunth.


Graminae

Common names

Gamba grass (Africa), Sadabahar (India), Rhodesian andropogon (southern


Africa), Rhodesian blue grass (Zimbabwe), onaga (north-west Africa).

Description

A perennial species which in Africa grows in large tufts up to 2 m high with a


reedlike habit. It is blue, with a waxy bloom. The leaves are distinctive
because the many blades appear to be petioled. In the lowest leaves the
laminar tissue is greatly reduced, almost to the midrib, above the ligule. The
leaf widens gradually and then narrows again, so that the blade is finely
pointed (Chippendall & Crook, 1976). Fifty percent of its roots are fibrous,
and less than 0.5 mm in diameter, growing laterally at an angle of 10-15° to
the surface for the first 50 cm, and then growing parallel to the surface for 1
m. These collect the early falls of rain. Forty percent are cord roots up to 2
mm in diameter which grow downwards at 30-40° and rarely measure 50 cm
long. Ten percent of the roots are 0.5 mm in diameter, branch rarely, and form
ropes. These grow vertically down to 80 cm and give drought tolerance
(Bowden, 1963a).#

Distribution

Native to tropical Africa and now introduced to many countries.

Season of growth

Summer.

Altitude range

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Sea level to 2 000 m, but grows best below 1 000 m.

Rainfall requirements

It grows in the 400-1 400 mm rainfall regime but prefers a rainfall of 750-1
260 mm and more than three months dry season up to six months.

Drought tolerance

Excellent. Ten percent of its roots form ropes 0.5 mm thick which go down to
more than 80 cm (Bowden, 1963a). In an oxisol at Carimagua, Colombia it
dried the profile to 120 cm (CIAT, 1978).

Soil requirements

It will grow on a wide range of soils including those of low fertility, from
sands to black cracking clays, but prefers sandy clays of medium to high
fertility. In South America it has shown outstanding results in oxisol-ultisol
soils (CIAT, 1978). In the Sudan it is common on sandy loams to loamy
sands.

Ability to spread naturally

It spreads slowly by seed.

Land preparation for establishment

A clean, firm seed-bed is required.

Sowing methods

Cleaned and de-bearded seed is drilled in shallow rows or broadcast and


rolled. It can be planted also from root-stocks (splits), the best being mature
woody stumps.

Sowing depth and cover

Sow seed at 1-2.5 cm below the surface.

Sowing time and rate

Sow at the beginning of the rainy season at 5 kg/ha (35-70 kg/ha uncleaned).

Seed treatment before planting

De-beard the seed a machine has been developed at CIAT, Colombia (CIAT,
1978).

Seedling vigour

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Good.

Vigour of growth and growth rhythm

Dry-matter yield increased during the wet season from June to October in
Nigeria, reaching a maximum of about 3 800 kg/ha in October, declining then
until February. Cutting in early October gave best balance of bulk and quality
(Haggar, 1970).

Response to defoliation

At Fashola Livestock Farm, Nigeria, A. gayanus required intervals of more


than six weeks between cuttings, and a cutting height of about 4 cm to
maintain productivity and a good stand (Ahlgren et al., 1959). It cannot stand
heavy grazing until it is well established, but requires high stocking rates to
maintain reasonable height.

Grazing management

It should be utilized when young, as once flowering stems appear it becomes


harsh and of little nutritional value. Burning during the dry season is
universal. However, it is important to maintain some residual dry matter and
leaf area after grazing in such erect grasses (CIAT, 1978).

Response to fire

It tolerates fire and in Ghana and elsewhere it is burnt every year. Early dry-
season burning promotes its growth, whereas late burning promotes the
unpalatable Loudetia acuminata (Ramsey & Rose-Innes, 1963).

Dry-matter and green-matter yields

Adegbola (1964) recorded 14 800 kg DM/ha per year at Agege (Lagos),


Nigeria. In India 3 300 kg/ha fresh grass was obtained. Hendy (1975) obtained
a production of 40 000 kg DM/ha per year at the Livestock Research Station,
Tanga, United Republic of Tanzania, from a fertilizer application of 44 kg
P2O5, 30 kg K2O and 50 kg N/ha per year. A selection of A. gayanus, No.
621 from Shika, Nigeria, yielded 4 000 kg DM/ha at Quilichao, Colombia
without fertilizer nitrogen but with adequate phosphorus (CIAT, 1978).

Suitability for hay and silage

It has been conserved as silage and hay, but its low nutritive value
(Ademosun, 1973) does not justify the work involved (Miller, Rains &
Thorpe, 1964).

Value as a standover or deferred feed

It is coarse and of low nutritive value after maturity, with only 1.5 percent

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crude protein (Miller, Rains & Thorpe, 1964).

Toxicity

No toxicity has been reported by Everist (1974).

Seed yield

Haggar (1966) recorded 21-86 kg/ha. Caryopses constitute 10 percent of this


figure. At CIAT, Colombia, 34 kg/ha of pure live seed was harvested
manually. Collection of shattered seed from the ground increased yield and
germination capacity, when not affected by the weather (CIAT, 1978).

Cultivars

There are several different types of plants and four varieties:

 Var. bisquamulatus (Hochst.) Hack

common in the savannahs from Senegal to the Sudan, colonizing denuded and
waste land. It is very palatable to livestock.

 Var. gayanus

in periodic swamps in the same region. Good for erosion control in damp
places.

 Var. squamulatus (Hochst.) Stapf

occurring also in this area and extending to the United Republic of Tanzania,
Zimbabwe, Mozambique, Transvaal and Angola (Bowden, 1963b).

 Var. tridentatus

confined to Ghana (Rose-Innes, 1977). Bisquamulatus and squamulatus grow


best on well-drained sandy clays of medium to high fertility. Pasto Carimagua
cv. 621 was to be released by CIAT in 1980.

Diseases

It has no disease problems.

Main attributes

Its excellent growth and dry-matter production in acid infertile soils with
minimum inputs, exceptional tolerance to drought stress, burning, and high
levels of aluminium saturation; low P and N requirements; no known disease
or major insect attacks; excellent seed-producing ability; compatibility with
legumes; adaptability to low-cost pasture establishment systems, acceptable
nutritional quality and high intake due to high palatability; high animal

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production levels during the first year (CIAT, 1978). Its adaptability to low-
lying tropical areas which have low to moderate rainfall and its ability not
only to survive a long dry season of several months but also to remain green
for much of it and begin regrowth very early in the following rains to provide
an early bite (Bowden, 1963b).

Main deficiencies

As it approaches and reaches maturity, it coarsens and is also of low


nutritional value.

Optimum temperature for growth

The optimum temperature for flowering is 25°C (Tompsett, 1976).

Frost tolerance

It is probably not tolerant of frost.

Latitudinal limits

Probably about 20°N and S.

Response to light

It prefers to grow in full sunlight.

Ability to compete with weeds

It could suppress weeds by shading and root competition in dry areas.

Pests

It may be attacked by the Brazilian spittle bug (CIAT, 1978).

Palatability

It is palatable when young and cattle will eat it up to flowering. Palatability


ranking was A. gayanus > Panicum coloratum > P. maximum > Pennisetum
purpureum (Bowden, 1963b).

Response to photoperiod

It is a short-day plant with a critical day length for flowering between 12 and
14 hours. Flowering increased as day length shortened from 12 to eight hours
(Tompsett, 1976).

Chemical analysis and digestibility

Göhl (1975) lists its feeding analysis in Table 15.2, to which Boudet's (1970)

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figures are added. Crude protein content in all categories of leaf and stem rose
to a maximum at ear emergence. Maximum yields of digestible nutrients can
be obtained by cutting at that time (Haggar & Ahmed, 1971). A. gayanus
selection 621 gave low digestibility but high nitrogen levels in Colombia
(CIAT, 1978).

Natural habitat

Open woodland and savannah.

Tolerance to flooding

Rains (1963) lists A. gayanus var. gayanus among grasses growing in


seasonally flooded places.

Fertilizer requirements

A. gayanus performs very well without fertilizer nitrogen or phosphorus


(CIAT, 1978) and thus is a valuable grass for low-input pasture production.
Haggar (1975) found the highest return of dry matter per unit of fertilizer
(14.4 kg DM/kg N) was from only 28 kg N/ha and there was only a modest
increase in crude protein up to 10.5 percent of the dry matter with increasing
nitrogen. However, Haggar (1975) obtained almost linear increases in dry-
matter production with increasing amounts of sulphate of ammonia up to 112
kg N/ha, but from 112 kg to 896 kg N/ha yields were curvilinear with
maximum yield at 500 kg/ha. Falade (1975) determined the optimum
phosphorus content of the dry matter for growth was 0.19 percent in a sandy
loam soil at Ibadan, Nigeria when fully fertilized. Andrew and Robins (1971)
obtained a critical percentage of 0.185 in Queensland. Some basic potassium
may be required. It tolerates high aluminium (Spain, 1979). On the Quilichao
ultisol in Colombia, A. gayanus gave maximum yield in the establishment
year without fertilizer, and on the Carimagua oxisol the maximum yield was
obtained with 50 kg P2O5/ha. Phosphorus fixation in the Carimagua oxisol is
about half that of the Quilichao ultisol (CIAT, 1978).

Compatibility with other grasses and legumes

It combines naturally with Stylosanthes fruticosa in the Sudan and the United
Republic of Tanzania and with Stylosanthes spp. and Desmodium ovalifolium
and other legumes in Colombia (CIAT, 1978).

Genetics and reproduction

2n=40 (20, 35, 40, 42, 43, 44; Fedorov, 1974).

Seed production and harvesting

Generally it is a good seed producer. Manual harvest produces more than 100
percent more than mechanical methods. In India, Mishra and Chatterjee
(1968) obtained the highest yield by cutting twice a year (in mid-January and

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early July) and fertilizing with 38.9 kg N/ha plus 22 2 P2O5/ha. It maintained
its seed yield with a third cut late in August.

Economics

A. gayanus (gamba grass) is a dominant constituent of large areas of natural


and sown grasslands in Nigeria and other savannah areas of tropical Africa. It
especially suits low-lying tropical areas which have moderate to low rainfall
and a long dry season. When incorporated into a rotation it has been found to
be a fertility builder. The stems are used for weaving grass mats and for
thatching (Bowden, 1963b). It is a promising grass in northern Australia.

Animal production

In Nigeria, natural grassland containing 60 percent of A. gayanus resulted in a


weight gain of 0.31 kg per day when grazed by N'Dama and Keteku cattle, but

Andropogon Gayanus

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