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MINISTÈRE
DES RESSOURCES ANIMALES
PAPISE
DIAGNOSTIC DE LA FILIERE
PORCINE AU BURKINA FASO
VERSION FINALE
2003
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................................... 1
RESUME ............................................................................................................................................................... 5
PREAMBULE ....................................................................................................................................................... 7
ANNEXE 2 : GUIDE D’ENTRETIEN PROPOSE POUR LES ENTRETIENS SUR LE TERRAIN AVEC
LES OPERATEURS ECONOMIQUES DE LA FILIERE PORCINE AU BURKINA FASO : (PHASE
DIAGNOSTIC) ................................................................................................................................................... 61
INTRODUCTION............................................................................................................................................... 69
I – OBJECTIFS DE LA MISSION .................................................................................................................. 69
II – DEROULEMENT DE LA MISSION ....................................................................................................... 69
III – RESULTATS DE LA MISSION ............................................................................................................. 71
III – 1 Aspects vétérinaires......................................................................................................................... 71
IV INTERET POUR LE BURKINA ............................................................................................................ 75
VI SUGGESTIONS ....................................................................................................................................... 76
ANNEXE 5 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES ........................................................................... 77
2
LISTE DES TABLEAUX
3
Sectorielles Agricoles
SN-CITEC Société Nouvelle - Compagnie Industrielle de Textile et
du Coton
SOFIB Société de Fabrication Industrielle Barro et Compagnie
UEMOA Union économique et monétaire ouest africaine
4
RESUME
L’introduction du porc est historiquement datée. Plusieurs témoignages situent celle-ci aux environs
des années 1920 grâce aux missionnaires et aux administrateurs coloniaux. Dans un premier temps, il
s’agissait de satisfaire leurs propres habitudes alimentaires. Par la suite, pour gagner l’estime des
populations, il a été vulgarisé auprès des populations, par le biais des catéchistes qui étaient les relais
entre les prêtres et les populations dans le cadre d’un processus de sensibilisation et de développement
de la foi chrétienne en milieu rural. Certains chefs traditionnels, vite convertis au catholicisme, ont
joué un rôle majeur dans le développement du porc, notamment autour de Réo et de Tenkodogo.
L’élevage porcin est assez généralisé au Burkina Faso. Les statistiques officielles du ministère
créditent l’élevage porcin d’être fort d’environ 634 943 têtes. Ce chiffre doit être reconsidéré si l’on se
réfère à des enquêtes concernant les ménages qui indiquent que la population porcine serait environ
1,5 fois ce qu’indiquent les statistiques officielles.
Par souci de partage des tâches de la production sociale, dans les ménages, l’élevage du porc a été
progressivement confié aux femmes de confession religieuse catholique ou animiste. Ceci parce qu’au
travers de leurs activités annexes (fabrication de bière de mil et le son de mil), elles valorisent les
sous-produits dans la production du porc. Environ 23% des ménages agricoles possèdent des porcs et
la proportion est variable d’une région à l’autre : Plus de 50% des ménages du Centre Ouest et du Sud
Ouest pratiquent cet élevage, moins de 20% des ménages du Centre Est, du Sahel, du Centre Nord, des
Hauts Bassins et de la Comoé s’y adonnent.
La nécessité d’améliorer les performances de la filière porcine concerne trois grands enjeux :
- La viande contribue à l’amélioration de la qualité nutritionnelle de l’alimentation humaine des
populations de base. La consommation de viande de porcs augmente et pratiquement, il
apparaît que l’ensemble de la population (y compris certaines populations musulmanes)
consomme sans considérer les préceptes religieux.
- Le porc contribue à l’amélioration des revenus des ménages ruraux les plus pauvres.
- Il est enfin un enjeu macro-économique car il peut renforcer les produits d’exportation du
Burkina Faso dans l’espace UEMOA et CEDEAO.
Autant pour la préservation du cheptel que pour la promotion de l’exportation, il faut mettre en place
un cordon sanitaire efficace impliquant les acteurs eux-mêmes parce que l’organisation des acteurs
impliqués dans la filière est insuffisante. Des efforts conséquents sont engagés par la MEP, cette
initiative est à consolider et devrait inciter les éleveurs du porc coureur à mieux produire et à mieux se
structurer pour défendre leurs intérêts. Une bonne organisation productive permettra de barrer la route
à la PPA qui a frappé depuis 1996 plusieurs pays voisins du Burkina Faso : Le Bénin, la Côte d’Ivoire,
le Togo et le Ghana.
L’offre de porcs coureurs est largement inférieure à la demande du marché au niveau des
« fours ». Les collecteurs rôtisseurs sont obligés d’agrandir leur rayon de prospection, parcourir de
longues distances pour assurer l’approvisionnement en animaux de leur installation dans les villes des
environs. Les rayons atteignent quelques fois 100 km et plus.
Les principaux bouchers charcutiers de la capitale (Marina Market, Palais des viandes, Sipal)
éprouvent des difficultés pour s’approvisionner en carcasses lourdes qu’ils valorisent mieux grâce à
leurs techniques de découpe et de transformation. Il y a lieu de déterminer exactement l’adéquation
entre l’offre et la demande car les éleveurs de la MEP émettent quelques doutes quant à la capacité
5
d’absorption des carcasses lourdes par le marché national (le marché à l’exportation étant limité pour
des raisons de respect du cahier des charges inclus dans les propositions de marché).
La présence de porcs sur une exploitation doit être considérée selon deux concepts distincts :
• Pour les cultivateurs en milieu villageois, principalement pour les femmes, le porc constitue
une épargne mobilisable à tout moment et tout particulièrement à l’occasion des fêtes
(Noël, Pâques, Saint Sylvestre, baptêmes, mariages), pendant la période de soudure
alimentaire (achats complémentaires de céréales pour les besoins du ménage) et à l’occasion
de la rentrée scolaire (achat d’ouvrages, de cahiers et habillement pour les enfants)
• Pour les doubles actifs, c’est-à-dire les éleveurs professionnels adhérents de la MEP, le porc
est une spéculation qui vise à maximiser le profit (complément de revenu).
Dans la majorité des localités, les animaux sont le plus souvent achetés à l’estimée. Autour de
Bobo-Dioulasso des efforts importants sont réalisés pour la commercialisation au kg de poids vif : 300
à 350 F/CFA en milieu rural pour les porcs de race locale et 500 F/CFA le kg pour les porcs
améliorés (cas des adhérents de la MEP).
Il a été constaté qu’en milieu villageois, il y a cohabitation possible sans entrave entre l’homme et
un cheptel familial de taille optimale de l’ordre de 5 têtes. Les statistiques inédites1 de l’Enquête
Permanente agricole menée par la DGPSA en 1996/1997 auprès des ménages agricoles indiquent que
la taille moyenne des élevages varie de 0 à 3 têtes quand le nombre de personnes du ménage varie de 1
à 16. Ces ratios varient d’une région à l’autre et dans certaines, le nombre moyen de porcs par ménage
atteint 5. Tout ceci indique que dès lors que l’effectif d’animaux élevés augmente, il est évident
qu’à un certain seuil, il s’instaure une compétition entre l’homme et l’animal mais aussi entre
l’activité d’élevage porcin et l’activité de culture végétale.
Les constats qui se dégagent des investigations de l’étude sont que l’élevage du porc devient de plus
en plus une activité des ménages ruraux pour le revenu régulier qu’ils en tirent. La structure des prix à
travers les maillons de la filière suggère des grandes possibilités de dynamisation. Alors que le prix
du porc au producteur est compris qu’entre 250 et 500 F/CFA le kg en vif (soit 300 et 700 F/CFA
le kg de carcasse), au niveau des exploitants des fours, le prix du kilogramme de viande atteint
1000 F/CFA (vendue en portions d’environ 100 grammes). Il atteint 2 000 F/CFA, voire 3 000 – 5
000 F/CFA le kg dans les charcuteries fines de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.
On note des grands efforts dans l’appui au développement de l’élevage du porc du fait des projets et
programmes. En raison de la multiplicité des acteurs, il y a nécessité de créer un cadre de concertation
et de partenariat pour rendre plus efficace les interventions des acteurs institutionnels tout en accordant
au PDAV et au DRRA des rôles plus dynamiques dans l’appui encadrement.
1
Les données de l’échantillon de l’enquête ont été exploitées pour les besoins de l’étude.
6
PREAMBULE
Dans cette optique, l’étude dont l’objectif est l’élaboration d’un plan d’actions pour le
développement de la filière porcine fait l’état des lieux pour s’en inspirer et faire des
propositions d’actions cohérentes.
En accord avec les commanditaires de l’étude, les consultants ont privilégié deux étapes
méthodologiques complémentaires.
7
INTRODUCTION GENERALE
Cependant, il est à constater que la productivité des secteurs agricoles, en particulier ceux de
l’élevage, sont relativement faibles et qu’il apparaît prioritaire d’améliorer la conduite
d’élevage, de permettre aux éleveurs et aux opérateurs économiques de devenir des
professionnels et de contribuer grâce à l’amélioration de leurs compétences et outils de
gestion à la mise en œuvre de politique sectorielle.
L’ensemble des situations ci-dessus décrites justifie que des investigations soient effectuées
afin d’intensifier la productivité du sous secteur de l’élevage porcin (considération faite qu’il
existe 2 grands types d’élevage à partir d’animaux de souches soit locale soit importée) en
déterminant et en identifiant :
Cet état des lieux de la filière porcine procède d’investigations effectuées sur le terrain. Les
principaux résultats sont structurés autour de trois grandes parties.
8
1. CONTEXTE NATIONAL DU BURKINA FASO – CADRAGE POLITIQUE ET
ECONOMIQUE
Le Burkina Faso après plusieurs années dites « d’Etat d’exception » s’est engagé, à partir des
années 1990 dans un processus de démocratisation suite au vote et à l’adoption de la
Constitution Républicaine en date du 2 juin 1991.
A la faveur de l’Etat de droit ainsi retrouvé, le pays avec l’appui des partenaires au
développement a choisi de faire de la décentralisation, le pilier du développement des
structures productives du territoire en exploitant, avec parcimonie, les avantages comparatifs
liés aux disparités régionales (climat, environnement physique, ressources naturelles,
possibilités économiques).
Le monde rural, impliqué pour sa plus grande partie dans l’agriculture et l’élevage, constitue
la fraction économiquement active la plus importante de la population où les femmes
représentent une très grande part de la masse laborieuse.
L’agriculture et l’élevage emploient à eux seuls plus des trois quart de la population totale du
pays. L’analyse des revenus des ruraux montre que l’élevage y contribue à hauteur de 25,8%
contre 29,2% pour le coton. Cette position place l’élevage au deuxième rang après le coton.
2
Assemblée nationale, (1992). Loi n° 10/92/ADP portant liberté d’association, Burkina Faso, Ouagadougou ;
Assemblée nationale, (1999). Loi n° 14/99/AN portant réglementation des sociétés coopératives et groupements
au Burkina Faso, Burkina Faso, Ouagadougou
3
Gouvernement du Burkina Faso, (2001). Lettre de politique de développement rural décentralisé,
Ouagadougou, p : 3
9
Le riz vient avec 11,4%, l’arachide 8,9%, les cultures maraîchères et fruitières 7%, le mil
6,2% et le maïs 5,2%4.
Ainsi la contribution de l’élevage dans le PIB national se situe autour de 12% derrière le
coton.
Au cours de la décennie 1990, les secteurs de l’élevage et de l’agriculture ont fait l’objet de
beaucoup de réaménagements dans la conduite des actions de développement. On note qu’à
partir de 1997, il y a eu respectivement :
4
Gouvernement du Burkina Faso, (1997). Document d »’orientation stratégiques à l’horizon 2010, Ministère de
l’agriculture, Ministère des ressources animales, p : 1
5
Zinso Boué, Ditalamane Hébié, Adrien G. Belem, Clarisse Coulibaly, (1998). Etude thématique sur les
activités économique, Ministère de l’économie et des finances, p : 8
6
Gouvernement du Burkina Faso, (1997). Note d’orientation du plan d’action de la politique de développement
du secteur élevage au Burkina Faso, Version officielle finale, MRA
7
Gouvernement du Burkina Faso, (1997). op. cit., pp : 7-20
8
Gouvernement du Burkina Faso, (2000). Plan d’actions et programmes d’investissements du secteur de
l’élevage au Burkina Faso, Document principal, MRA
10
• d’améliorer la gestion des ressources et valoriser les zones à vocation
pastorale ;
• d’améliorer l’alimentation et l’abreuvement ;
• d’améliorer la productivité des animaux ;
• d’améliorer la santé animale ;
• d’améliorer la compétitivité et l’accès aux marchés des produits animaux ;
• d’appuyer l’organisation des éleveurs ;
• d’adapter les fonctions d’appui.
• Les opportunités sont liées à l’élargissement des marchés, à la mobilité plus ou moins
accélérée des facteurs de production et à la disponibilité de ressources financières
importantes nécessaires pour des investissements ;
La situation préoccupante en Afrique occidentale de la PPA depuis 1996 mérite une attention
particulière.
Le cas particulier de la Côte d’Ivoire est le plus inquiétant. En effet, des acteurs privés y
avaient beaucoup investi dans la production porcine. Tous les élevages de porcs étaient
11
conduits en claustration et la filière s’était imposée comme un segment incontournable de
l’économie agropastorale ivoirienne. Avec la survenue de l’épizootie de la PPA, la filière a
payé un lourd tribut puisque le tiers de la population porcine soit 110 638 têtes de porcs de
gros gabarit (Large White essentiellement et stabilisé Korogho) ont été soit abattus soit
emportés par la maladie.
La filière porcine au Bénin, avec un système d’élevage constitué par une importante conduite
traditionnelle et par quelques élevages en claustration, a été la grande perdante. Environ 400
000 porcs sont morts ou ont été abattus sur une population d’environ 600 000 têtes.
Des foyers de PPA ont été localisés au Togo, le long de la frontière Togo - Bénin et à Lomé
sur la frontière Togo – Ghana, etc.9.
L’élevage du porc est une activité qui a une connotation religieuse. En effet, la majorité des
éleveurs de porcs se recense parmi les chrétiens et les animistes. Cette caractéristique des
acteurs impliqués dans la production porcine est confirmée par plusieurs témoignages
historiques.
On note que le porc ne semble pas être un animal connu « des ancêtres » dans plusieurs
groupes sociaux burkinabé. Nulle part, il n’a été signalé que le porc à l’instar de certaines
autres espèces telles, volailles (poules, pintades), petits ruminants (moutons et chèvres) ou
encore chiens ne faisait partie des compensations religieuses, notamment en matière de
sacrifices ou lors des cérémonies d'adoration des fétiches.
En milieu villageois, la viande du porc est préparée et distribuée aux invités pendant les
grandes fêtes religieuses chrétiennes (Noël et Pâques) et lors des mariages. Ceci suggère que
le développement de la production porcine a dû débuter avec l’arrivée des missionnaires
blancs au début du 20ème siècle. C’est le cas à Réo (capitale de la province du Sanguié) où les
populations se rappellent qu’en 1920, le chef de canton Bassolet, André Bagnini, introduisit
avec l’appui des prêtres et de l’administrateur colonial, l’élevage du porc en pays «Liélé».
Les animaux de race dits améliorés avaient été importés, sans qu’on puisse préciser de quelle
origine. Avec les méthodes de multiplication anarchique et en l’absence de suivi
zootechnique, les animaux ont perdu rapidement et au fil des ans leur potentiel génétique par
croisements consanguins successifs.
Pour arrêter ce processus de dégradation génétique, les pouvoirs publics coloniaux ont créé
dans le cadre du premier FIDES10 en 1952, la station de recherche de Banankélédaga11. Les
grands objectifs assignés à cette structure de recherche et de pré-vulgarisation étaient le
développement de :
• l’élevage porcin,
9
Georges D. Edoukou, (1998). La peste porcine africaine : Situation dans le monde – épidémiologie – étude
clinique et diagnostic, FAO, 13p
10
Fonds d’Investissements et de développement social et économique. Ce fonds a été créé à partir de 1945 dans
la perspective d’asseoir un développement national des colonies qui se dirigeaient vers les indépendances
nationales.
11
Yacouba Sanon, (2003). Politiques publiques coloniale et post-coloniale de développement de l’élevage au
Burkina Faso. Politique de sédentarisation et évolution de l’organisation sociale et productive des Fulbè
Burkinabè, Thèse de doctorat d’anthropologie politique et économique, Université de Nanterre, Paris 10, 3178p
(non encore publié)
12
• la volaille,
• la multiplication et la diffusion de bovins de race N’Dama, animal
résistant à la trypanosomiase,
• la pratique de la culture fourragère entrant dans les assolements.
Après l’indépendance et à partir des années 1960, ces initiatives ont été poursuivies tant bien
que mal par les autorités nationales. Cependant l’insuffisance des moyens financiers octroyés
sur le budget national à la gestion de la ferme n'a pas permis à celle-ci de jouer pleinement
son rôle.
Ces réflexions n’ont jamais dépassé le stade d’idées de projets. La prise de conscience visant
le développement de la production porcine remonte en fin de décennie 90, avec un appui
apporté par l’Ambassade des Etats Unis au groupement de femmes de Safané (département de
la Boucle du Mouhoun).
Il y a donc un regain d’intérêt certain pour le développement de la production de porcs car ces
derniers sont relativement faciles à élever et leur cycle de reproduction est court. Le porc est
une source de revenus complémentaires pour plusieurs groupes de femmes et une source de
fourniture de protéines animales dans l’alimentation humaine. L’importance de la production
porcine a longtemps été mal appréciée par les décideurs administratifs et n’a pas bénéficié des
interventions publiques ni d’investissements de la part des pouvoirs publics
12
Nianogo A.J, Nassa S., Neya S.B., (1995). Eléments sur l’élevage de porcs. Fiche technique, Département
Production Animale n° 001, 18 p + annexes
13
MRA, (1998). Note sur la production porcine au Burkina Faso, DPIA,, 7p
13
consommation de viande porcine augmente et les tabous religieux semblent progressivement
disparaître et il est à constater qu’une grande partie de la population en consomme sous forme
grillée, braisée, cuite ou rôtie.
La race Large White : elle est la race pure européenne la plus connue des éleveurs du
Burkina Faso. Elle présente une bonne adaptation aux températures élevées. Son
phénotype présente une tête imposante, un chanfrein et un groin large à profil concave.
Les oreilles sont grandes, triangulaire dont le port est dressé, les membres sont solides
et les jambons imposants.
La race Korogho : il s’agit d’un croisement d’absorption entre le porc Ibérique (dit
race locale) et la race Large White. Elle a été sélectionnée et ses caractères génétiques
14
ont été fixés en Côte d’Ivoire. L'effet d'hétérosis entre les deux races a apporté la
rusticité de la race locale et les performances zootechniques de la race Large White.
Les aspects soins santé : La pathologie dominante dans ce type d’élevage au niveau
national reste la cysticercose ou ladrerie porcine (10% des motifs de saisie)14. C’est
une maladie parasitaire transmissible à l’homme par le porc qui est hôte intermédiaire
du Ténia solium. La raison la plus évidente de la persistance de cette parasitose
demeure (i) la divagation des animaux face aux difficultés liées à la dualité habitat /
alimentation, (ii) le faible niveau du retour sur investissement et (iii) le faible niveau
d’éducation sanitaire des populations (hygiène fécale, traitement des viandes,
déparasitage interne des populations humaines). Les parasitoses externes (gale, tiques,
poux et puces) constituent la deuxième contrainte sanitaire de l'élevage traditionnel.
Elle se manifeste surtout au moment où les animaux sont claustrés en nombre excessif
(concentration importante par unité de surface mélange des sexes et des catégories).
Les effets sont constatés par l’éleveur qui intervient dans la mesure de ses moyens
financiers ponctuels. L’action des parasitoses internes affectant les capacités
productives des animaux se traduit chez les animaux par un amaigrissement non
« maladif » des animaux. La sous-alimentation en période d’hivernage entraîne elle
aussi un amaigrissement des animaux. Elle est une des raisons principales des ventes
massives à cette période, quel que soit le poids, le sexe et l’âge.
15
second est moderne en présence d'animaux de race pure. D’un point de vue statistique,
le système dit amélioré est plus important que le sous-système en race pure. La
mission pense que le sous-système dit amélioré doit concerner environ 15% des
animaux et celui de race pure qui commence à prendre de l’essor doit concerner
environ 5%. Cependant la notion de fixation de race reste à préciser. En général ce
type d’élevage rencontre très peu de problèmes de santé animale. Cela justifie le peu
de recours aux techniciens de la santé animale en dehors des conseils et l’achat des
médicaments. Les problèmes majeurs en matière de santé animale sont :
− La gale et les parasites externes ;
− Les diarrhées et infections chez les jeunes ;
− L’agalaxie chez certaines femelles ;
− Les carences alimentaires, l’anémie et le cannibalisme chez les jeunes autour du
sevrage (45 à 60 jours) ;
− Les défis sanitaires liés à cet élevage des porcs se présentent par conséquent à
plusieurs niveaux mais se révèlent plus maîtrisables que dans le système
traditionnel.
Le tableau suivant résume les deux modes de production dominants, les caractéristiques et les
acteurs.
Elevage porcin dit - Elevage pratiqué dans la périphérie des grands - Fonctionnaires
amélioré ou en centres urbains de Ouagadougou et Bobo- - Femmes
claustration Dioulasso, Koudougou, Banfora, Tenkodogo - Commerçants
permanente - Porcs métissés de Khorogo +/- croisés avec la - Retraités
race Large White importée d’Europe (France - Ordres religieux
et Belgique principalement)
- Conduite en claustration uniquement
- Distribution d’aliments touts venants
16
Elevage porcin en - Elevage pratiqué dans la périphérie des grands - Centres de recherche
race pure en centres urbains de Ouagadougou et Bobo- - Station de
claustration Dioulasso multiplication
permanente - Porcs Large White essentiellement, importée - Fonctionnaires de
d’Europe (France et Belgique) ou Korogho l’administration,
- Conduite en claustration uniquement commerçants
- Distribution d’une alimentation composée - Femmes d’affaires
produite directement par les fermiers eux-
mêmes
L’élevage traditionnel
Le potentiel de reproduction est très limité ainsi que les indices de performance (indice
de consommation élevé, potentiel de croissance journalière très réduit). L’élevage du
porc doit être considéré comme une sous production de l’activité principale des
ménages par son mode de conduite alimentaire : consommation des résidus
alimentaires de la famille de type sons de mil, maïs ou sorgho, consommation de
drèches de bière de fabrication artisanale.
Les moyens financiers pour des dépenses quelconques, dans un objectif de conduite
raisonnée n’existent pas en milieu rural. Le porc est considéré comme une épargne
mobilisable en cas de besoin ponctuel.
Les gains de croissances sont minimaux. Le poids à l’âge de 1 an est compris entre 15
kg et 20 kg, à l’âge de 2 ans 35 - 40 kg et de 60 – 70 kg au moment de la reproduction.
Les ventes ont lieu tout au long de l’année et compte tenu des modes de conduite
alimentaire et de logement, on assiste à un déstockage massif entre les mois de mai et
juillet (période de soudure alimentaire pour la famille).
Les éleveurs vendent le plus souvent à la tête sur une base voisine de 250 F/CFA le kg.
Valeur des animaux : 5 000 F/CFA à 1 an, 8 000 à 10 000 F/CFA à 2 ans et 15 000 à
20 000 F/CFA pour une truie ou un verrat en bon état à 3 ans. Le nombre de porcs
vendus par an par une famille est compris entre 2,5 et 3 porcs.
Les porcs sont avant toutes choses considérées comme une épargne disponible en
cas de besoins. L’élevage de cette espèce s’inscrit logiquement dans une spirale de
pauvreté où, faute de moyens financiers ou de formation de l’éleveur, aucune
dépense n’est possible et en conséquence la génération des revenus liés à l'élevage
est minime.
17
Les problèmes rencontrés et signalés par les éleveurs sont : l’alimentation, les
mortalités pendant l’hivernage, la présence de cysticerques lors des abattages, les
cas de tuberculose ; l’accès à l’eau de boisson, les prix considérés comme trop
élevés des médicaments, les prix de vente peu incitatifs, l’impression de
négligence et de désintérêts des pouvoirs publics, le manque d’information et de
formation minimale de base.
Les solutions proposées par les paysans sont de pouvoir disposer d’aliments
achetés à crédit, de pouvoir s’approvisionner en médicaments efficaces et à
moindre coût, de pouvoir vendre à des prix plus intéressants.
Les porcs sont logés dans des bâtiments construits en matériaux locaux plus ou moins
durables. Ils disposent d’une courette et d’un abri couvert (tôle), généralement conçu
selon des normes mais, de hauteur insuffisante. Le pavement des loges est soit en terre
battue soit en ciment ; les sols sont souvent défoncés par les porcs et constituent des
nids à microbes et parasites.
La consanguinité est reconnue par les éleveurs en raison, du fait de la rareté des
géniteurs, de l’utilisation d’un même verrat ("verrat tourneur" dans plusieurs fermes)
ou à l'utilisation d’un même mâle ou de mâles parentés pendant des périodes assez
longues.
Les conséquences de cet état de fait se retrouvent dans les résultats de la production
(malformation, mortinatalité, sensibilité aux maladies). La non-maîtrise de
l’alimentation est un facteur majorant de ces conséquences.
Les éleveurs concernés sont soit des femmes membres des groupements soit
appartenant à un ménage « double actifs » reconnaissent avoir des problèmes au
niveau de l’entretien et de la salubrité des locaux d’élevage, de la disponibilité en
alimentation de base, de l’accessibilité à l’eau, du renouvellement de
reproducteurs améliorés, des coûts des médicaments et des modalités de vente des
porcs finis.
18
Les solutions avancées par les éleveurs sont de pouvoir disposer de revenus
suffisants pour réaliser des bâtiments en matériaux durables, de pouvoir (selon
leurs moyens) avoir accès aux intrants alimentaires de meilleure valeur
énergétique et protéique, recourir plus souvent aux services vétérinaires, vendre
des animaux à des prix plus attrayants et disposer de formation en technique
d’élevage et en gestion technico-économique.
Les statistiques sur l’élevage porcin sont peu fiables. Les données officielles sont des
projections faites à partir de résultats de l’Enquête Nationale sur le Cheptel de 1990 auxquels
on applique des taux de croît donnés par les ouvrages techniques. La DGPSA dans son
enquête annuelle auprès des exploitations agricoles, collecte des données sur l’effectif du
cheptel de façon générale. Ces données sont traitées mais non-publiées.
Le porc est élevé dans toutes les régions du pays avec toutefois de grandes disparités
régionales. On note, en se référant aux statistiques officielles que le cheptel porcin est de
l’ordre de 634.940 têtes16. Près de 25% du cheptel est élevé dans la seule région de l’Ouest,
les 60% sont élevés dans les cinq plus grandes zones que sont : Le Centre Ouest, la boucle du
Mouhoun, la région du Sud Ouest, l’Est et le Centre-Est et les 15% restant sont disséminés
dans le reste du pays (cf. tableau 2).
16
Les estimations faites à travers l’Enquête Agricole Permanente font état de 991.000 têtes en 1996. C’est
l’occasion de souligner la nécessité de mise en cohérence des sources nationales de statistiques de l’élevage.
19
Tableau 2 : Répartition du cheptel porcin par région (rang et % d’importance
relative)17
L’analyse des données des enquêtes de la DGPSA permet de mettre en évidence le degré de
pratique de l’élevage porcin par les ménages agricoles. On note qu’en 1996, 23,8% des
ménages agricoles pratiquaient l’élevage porcin. Cette proportion varie grandement d’une
région à l’autre comme cela se constate sur le tableau suivant. Alors que plus de 50% des
ménages du Centre Ouest et du Sud Ouest pratiquent cet élevage, moins de 20% des
ménages du Centre Est, du Sahel, du Centre Nord, des Hauts Bassins et de la Comoé s’y
adonnent.
17
Les statistiques de l’élevage au Burkina Faso pour l’année 2001 – Document datant de 2002 établi par le
service des statistiques animales et de l’économie de l’élevage
20
Tableau 3 : Proportions de ménages agricoles pratiquant l’élevage porcin
Pourcentage de ménage pratiquant
Région élevage de porc
CENTRE 31,3
NORD 20,0
CENTRE SUD 21,9
CENTRE OUEST 59,4
MOUHOUN 27,5
EST 26,6
CENTRE EST 17,9
SAHEL 0,0
CENTRE NORD 11,6
COMOE 4,7
HAUTS BASSINS 13,2
SUD OUEST 56,8
Moyenne générale 23,8
Source : DGPSA EPA 96/67(Enquête Agricole Permanente 96/97); Statistiques non publiées
Cette pratique est liée à la superficie cultivée par le ménage. Si seulement 10% des ménages
de moins de 0,5 ha pratiquent l’élevage porcin, près de 30% de ceux de 5 ha et plus pratiquent
cet élevage.
Source:EPA96/67
30
25
20
15
10
% de ménage
0
<0,5 ha 1 à 1,5 ha 2 à 2,5 ha 3 à 4 ha 5 ha &+
0,5 à 1 ha 1,5 à 2 ha 2,5 à 3 ha 4 à 5 ha
La taille moyenne de l’élevage porcin est modeste : de l’ordre de 1,20 tête par ménage
agricole contre environ 4 pour le bovin et de 5 pour les petits ruminants (cf. tableau 4). Il
semble que cette taille varie peu dans le temps au niveau national : 1,17 en 1993 et 1,21 en
1996. On constate toutefois des variations notables des tailles moyennes au niveau de
certaines régions.
Au centre l’effet des projets semble se traduire par une augmentation de la taille
moyenne du troupeau.
Les problèmes d’alimentation pourraient expliquer les réductions de taille du troupeau
au Nord, au Centre Nord, à la Comoé et au Sud Ouest.
21
Tableau 4 : Tailles moyennes des troupeaux du ménage par espèce (par l’EPA pour 96
ENSA pour 93)
Elles font donc l’objet d’une attention particulière. Il y a une grande exigence au respect des
textes réglementaires en la matière (déclaration obligatoire et mesures de prophylaxie
importantes).
Des maladies communes à plusieurs espèces, deux sont d’importance pour la santé du cheptel
en général, la qualité des productions, la santé publique vétérinaire : le charbon bactérien et la
fièvre aphteuse en rapport avec la nature des élevages porcins.
• Aucun cas du PPA n’a été reconnu au Burkina tenant compte des diagnostics non
confirmatifs de laboratoire suite à 3 suspicions de cas (en 1996 et 2002).
• La tuberculose porcine est la maladie infectieuse la plus communément observée : 8% des
motifs de saisie des carcasses des abattages contrôlés de porcs
• La brucellose existe. Elle a été diagnostiquée dans les élevages de type amélioré de Bobo
et de Ouagadougou mais son importance reste à préciser (résultats d’examen L.N.E et
L.R.E de Bobo)
• Le charbon bactérien est apparu dans les motifs de saisie des viandes porcines contrôlées
(DEP/MRA). Cette situation est liée au mode d’élevage traditionnel du porc. La
réglementation de cette maladie est nécessaire en raison de l’existence de champs maudits
évoqués par Rouillé18.
• Aucun cas de rouget n’a été signalé.
18
D. Rouillé, (1988). Fiches techniques de pathologie des animaux domestiques au Burkina Faso, p : 19
22
En matière de maladie de porc en général, la cysticercose est le motif de saisie le plus courant
10% des carcasses dans les abattages contrôlés.
A première vue, la filière porcine ne semble pas souffrir d’une situation sanitaire critique.
Cependant la vigilance doit être de mise.
L’importance des aspects sanitaires n'est pas à négliger si l'on considère les faits et situations
suivantes qui sont liées à :
• L’environnement sanitaire sous régional avec la présence de la PPA dans les zones
frontières au pays ;
• Les échanges commerciaux (intrants alimentaires et zootechniques) sous-régionaux et
les liens sociaux et économiques au travers des populations frontalières (Côte d’Ivoire,
Bénin, Burkina, Togo, Ghana) ;
• La concentration régionale d'ateliers porcins et aux échanges inter régionaux ;
• Au développement de la consommation de viande porcine tant en rôtisserie
traditionnelle qu’en boucherie/ charcuterie moderne ;
• L’évolution de certains ateliers périurbains qui ont recours à l'intensification avec
importation de géniteurs et de semences améliorées ;
• L'accroissement de la taille des villes et son corollaire de claustration pour de
nombreux élevages traditionnels de porcs (90% de la production) impliquant de
nouvelles contraintes d’hygiène, d’alimentation et de santé.
23
• La Fédération Nationale des Femmes Rurales du Burkina (FENAFERB) ;
• La Maison des Eleveurs de Porcs.
Dans la pratique, la CPF est un rassemblement de l’ensemble des structures impliquées dans
la production agropastorale au Burkina Faso. Elle constitue une sorte de groupe de pression
du monde paysan pour amener les pouvoirs publics à prendre en compte les préoccupations
du monde rural. De ce fait, elle est le produit de la fédération de cinq organisations paysannes
(5). Aujourd’hui, elle s’intéresse plus particulièrement aux filières du coton, des productions
maraîchères et de l’élevage en général,
La FEB est une composante du cadre national de concertation de la filière bétail et viande
(CNC). Ce cadre de concertation comprend entre autres la FEB, l’Union national des
Bouchers et charcutiers (UNABOC) et l’Union nationale de commerçant et éleveurs du
Burkina (UNACEB). De manière générale, ces différentes organisations socioprofessionnelles
sont dominées par les éleveurs de ruminants, ce qui fait que les éleveurs de porcs sont
relégués au second plan.
La création de la MEP peut être une solution alternative pour une meilleure prise en compte
de cette activité et surtout un regroupement de l’ensemble des acteurs concernés par l’élevage
du porc. La mission a noté que partout sur le territoire national, de nombreux éleveurs de
porcs avaient tendance à s’organiser en groupe de pression pour mieux défendre leur
profession. De ce fait, une multitude de groupements ont été créés. La mission note que sans
une structure faîtière, les nouveaux groupements ne peuvent pas être réellement efficaces dans
leurs actions sur le plan économique et politique.
L’organisation des éleveurs impliqués dans la filière porcine est encore à l’état embryonnaire
bien qu’elle soit ancienne. Des tentatives d’organisation autour de la COPELPO ont eu lieu à
partir de 1984. Mais elles n’ont pas donné des résultats significatifs. Aujourd’hui, il y a un
foisonnement d’organisation de producteurs de porcs. Il est à constater qu’il y a recrudescence
de création d’organisations professionnelles nouvelles, de groupements et d’organisation en
union d’éleveurs de porcs essentiellement dans les régions où l’élevage de porc est déjà
développé.
La direction chargée des producteurs en élevage a essayé de sérier les groupements dans leur
ensemble. Un rapport indique que les producteurs engagés dans l’élevage sont organisés dans
1.743 groupements. Ceux qui sont engagés dans la production porcine sont au nombre de 54
24
au total19. Il s’agit dans certains cas de «regroupements grégaires» parce que les éléments qui
composent le groupement ne se retrouvent que lorsque des acteurs institutionnels (projets,
services étatiques) initient des rencontres autour de la production porcine. Pour répondre à
l’augmentation de la demande de consommation de viande de porc, les producteurs ont
tendance à prendre conscience de s’organiser en groupe de pression de manière à :
• Obtenir des prix de vente plus incitatifs,
• Obtenir des crédits de fonctionnement,
• Bénéficier de l’aide financière et technique des projets,
• Entrevoir l’attribution officielle de titre foncier.
Elle est régie sous la loi n°10/92/ADP, relative aux associations. La MEP, basée à Bobo-
Dioulasso est une structure jeune qui a été officiellement reconnue par le Haut Commissariat
du HOUET, le 10 avril 2001. Pour son fonctionnement, elle a bénéficié de subventions de
ARIOPE20.
Les subventions accordées par ce projet pour le fonctionnement, la formation des éleveurs, les
voyages d’études, les frais de fonctionnement … se sont élevées en mai 2002 à près de 20
millions de F/CFA. Le projet ARIOPE, qui a pris le relais du projet PASE, doit financer dans
les prochains jours : l’acquisition d’un noyau de 10 reproducteurs de race LARGE WHITE
auprès de la station de Banankélédaga, le matériel de prélèvement de sperme et
d’insémination artificielle, l’achat d’un microscope pour apprécier la mobilité et la motilité
des spermatozoïdes des verrats donneurs, une glacière pour le transport de doses diluées de
sperme frais et un artifice de monte artificielle …
La MEP compte à ce jour plus de 54 membres dont 27 sont à jour de leurs cotisations. 50%
des membres sont plutôt en position d’attentisme et veulent au préalable constater le véritable
impact des actions menées par l’association avant de payer leurs cotisations d’adhésion. Les
adhérents assurent 10 à 12 % de la production de viande porcine de la zone. Le cheptel de
femelles reproductives est supérieur à 400 têtes et un programme interne de multiplication et
de diffusion de géniteurs de race pure et mise à disposition des éleveurs d’animaux
génétiquement améliorés et par insémination artificielle. Plus de 200 éleveurs ont assisté à
l’Assemblée Générale Constitutive. 500 exploitations agricoles élèvent des porcs dans la
région de Bobo-Dioulasso.
19
DVTT, (2001). Situation provisoire des organisations d’éleveurs, MRA, 16p
20
Michel JOLIVALT, (2002). Etude relative à l’autonomisation financière de la MEP, Bobo-Dioulasso
25
Constituer un répertoire des reproducteurs pour arriver à une meilleure gestion de la
génétique ;
Informer ses membres sur les organismes susceptibles de fournir des crédits, et mettre à
leur disposition un dossier type de financement ;
Améliorer le suivi technique des élevages par une contractualisation avec des techniciens
privés ;
Mener toutes les activités en amont et en aval de la production porcine et susceptibles de
mieux la valoriser (promotion, organisation de la commercialisation…) ;
Favoriser l’accès aux sous-produits agro-industriels et à l’amélioration de l’alimentation ;
Représenter ses membres auprès des institutions nationales et internationales ;
Proposer des améliorations techniques pour obtenir un produit fini compétitif.
La MEP doit être considérée comme leadership dans la mise en place de la filière porcine au
Burkina Faso. Bien que financée pour son installation par des aides extérieures, elle a le
mérite d’avoir des objectifs visant à terme le développement de la production de porcs à
partir de géniteurs de race pure et de promouvoir un certain nombre d’actions visant à
consolider la filière. Dans le cadre de la création d’une Union des groupements de
producteurs de porcs, elle a entrepris une campagne de sensibilisation dans l’ensemble du
Burkina Faso.
3.1.5. Le cas particulier des femmes : leur rôle et leur importance dans la production porcine
Les enquêtes réalisées par l’équipe de la mission confirment l’implication notoire de la femme
dans l’élevage du porc. Les deux raisons fondamentales sont :
• Que le porc fait partie des animaux de la basse cour du ménage et l’entretien de ces
animaux est traditionnellement dévolu à la femme
• Que le porc est un omnivore et il consomme les résidus ménagers qui sont sous la gestion
de la femme. Au Burkina, le porc est en effet nourri essentiellement à partir des restes de
cuisines et les drèches de dolo dont la fabrication est une des tâches économiques de la
femme.
Dans bien des cas, les porcs élevés sont la propriété de la femme qui en gère les revenus. Il est
fréquent que ces mêmes revenus soient redistribués à l’ensemble de la famille (achat de
céréales en période de soudure) ou encore à celui des enfants (frais scolaires, habillement).
Les statistiques confirment ce rôle de la femme qui devient prépondérant quand la taille en
superficie cultivée de l’exploitation agricole augmente. Au delà : de 3 ha, la taille moyenne du
troupeau de porcs appartenant aux femmes du ménage est supérieure à celle du troupeau de
porcs appartenant aux hommes (voir figure ci-après).
26
Figure 2: Taille de l’élevage porcin des femmes et des hommes selon la superficie de
l’exploitation
(EPA 96/97)
2,0
1,5
Moyenne par ménage
1,0
,5 Porcins du ménage
On note que lorsque les superficies des champs augmentent, il y a une diminution du nombre
de porcs élevés par les hommes. En revanche chez les femmes, il y a une légère augmentation.
Ceci est dû au fait que dans les bassins porcins, généralement les femmes ne sont pas
impliquées dans toutes les étapes des cultures. Ceci leur donne un peu plus de temps pour se
consacrer à l’élevage de porcs.
La distribution de la viande du porc est assurée par une pléthore d’agents intervenant dans la
commercialisation (circuit en vif et/ou en carcasses). L’implication de chacun des agents
d’aval est clairement définie dans le rôle joué et les fonctions exercées. En réalité, le cas le
plus fréquent est celui des opérateurs qui couvrent plusieurs fonctions à la fois (éleveur,
marchand de porc vif, intermédiaire, boucher, apprenti, détaillants) ce qui met l’accent
sur le nombre excessif d’intervenants qui est à l’origine à la fois de profit individuel
réduit et de coûts élevés qui grèvent les prix à la consommation.
Tous les chefs lieux de province et les grandes villes sont équipés d’abattoirs ou d'aires
d'abattage dont la gestion est du ressort des municipalités qui perçoivent les taxes d’abattage
(de 100 à 1 000 F/CFA par têtes de porc), exception faite des abattoirs de Bobo-Dioulasso et
Ouagadougou qui relèvent du ministère de commerce et de celui des ressources animales.
A l’exception du nouvel abattoir de Dédougou, tous les autres abattoirs du pays sont de
conception et usage obsolètes, insalubres et relativement mal entretenus, que l'on considère
les aménagements intérieurs ou les abords. Le personnel affecté aux tâches a fait part de
ses préoccupations à propos des insuffisances en matière d’hygiène et d’amélioration de
ses activités professionnelles en matière de santé et d'hygiène publique.
27
Les chaînes d’abattage des porcs et des autres espèces sont toujours séparées. Dans de
nombreux cas, il est interdit d’abattre sur les mêmes lieux porcins et autres espèces. Cela se
traduit par des abattages à domicile du rôtisseur et les carcasses sont ensuite présentées aux
services d'inspection pour expertise dans des lieux indiqués et autorisés. Cet état de fait pose
un réel problème de fiabilité dans les expertises et un risque important de santé publique.
D’éventuelles disséminations de produits insalubres sont à craindre. Les bouchers connaissent
la principale manifestation de la ladrerie qu’ils désignent sous le terme de « grains de maïs »
ou « grains de mil ».
Dès lors que les abatteurs constatent la présence de cysticerques, il n’est pas exclu que les
carcasses insalubres soient vendues clandestinement (situations relevées dans les
arrondissements de Bogodogo et Boulmiougou). La mission note qu'il s'avère nécessaire de
faire abattre les porcs sur les sites où des contrôles vétérinaires sont possibles afin de
stopper les risques de dissémination de certaines pathologies, telle la tuberculose et la
ladrerie. Le suivi pertinent des abattages par les services sanitaires permet également
d’assurer la qualité hygiénique des viandes consommées.
Le contrôle sanitaire est effectué par des agents de l’état qui tiennent les statistiques
d’abattage journalières et de saisies. Les agents vétérinaires sont supplées en cas d’effectifs
insuffisants par les agents de la santé humaine. L’implication des vétérinaires privés sous
mandat sanitaire pourra être envisagée pour améliorer le contrôle de la qualité des viandes.
Les carcasses valorisées proviennent du circuit des abattages contrôlés au niveau des abattoirs
frigorifiques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso (A.F.O et A.FB).
Ces opérateurs proposent des produits de transformation à leur clientèle. Ils peuvent être
considérés comme étant à l’abri de problèmes sanitaires directement imputables à l’animal.
Ces opérateurs sont en nombre très limité et leur localisation dans les deux principaux centres
urbains du pays permet un suivi efficace d'hygiène des viandes.
Les rôtisseries de viande de porc ou « porc au four » sont de petites unités artisanales de
cuisson, et de commercialisation au détail de viande de porc avec une consommation en l’état
avec assaisonnement (moutarde, mayonnaise, ketchup, …) ou non. Les rôtisseurs n'abattent
des animaux qu'en fonction des besoins de leurs clientèles, la conservation des viandes cuites,
rôties ou braisées étant problématique au-delà de la journée.
28
Les sites privilégiés à travers le pays sont dans les grandes villes ou les villes de provinces
connues pour leurs marchés, le voisinage (souvent aux abords des rues) des débits de boissons
(bar, buvette...).
Les rôtisseries n’offrent pas toujours la garantie de qualité alimentaire requise pour les
produits qu’ils mettent à disposition de leur clientèle. Les conditions d’hygiène autour des
fours sont souvent déplorables. Cet état de fait est lié au non-respect des règles (demande
d’agrément) requises dans l'exercice de la profession. Les moyens limités des cellules
d’inspection ne permettent pas de suivi général des lieux de valorisation par ce type
d'opérateurs.
Le flux commercial des acheteurs intermédiaires se caractérise par des mouvements intra et
inter provinces ou régions, pouvant atteindre un rayon de 200 km. Ces acheteurs s'intéressent
aussi bien aux animaux d’élevages de type amélioré que de type traditionnel.
La mission note qu'il n'existe aucun système de traçabilité ou de contrôle et de suivi des
mouvements ou des origines des animaux destinés ultérieurement à la boucherie au plan
national.
Ce groupe d'acteurs est composé des ministères et des services techniques qui assurent la
planification du développement et l’encadrement des producteurs. Ce sont entre autres, le
Ministère des Ressources Animales, celui de l’Agriculture, celui du Développement
Economique, celui du Commerce et l’Administration du Territoire dans la mesure où des
problèmes d’affectation des terres, d’urbanisme sont posés dans l’élevage du porc.
Le secteur des productions animales est du ressort du Ministère des Ressources Animales.
Cette institution définit les modalités d’interventions en vue d’améliorer la productivité des
animaux domestiques et de rendre mieux services aux éleveurs.
29
Les structures de planification et d’appui du ministère ont été plusieurs fois revues pour être
plus efficaces. L’analyse du dernier décret n° 2002-458/PRES/PM/MRA daté du 28 octobre
qui décrit les fonctions du ministère, organise les compétences autour des pôles suivants :
Santé animale et santé publique vétérinaire : Cette branche d’activités relève de la DGSV dont
la structure fonctionnelle comprend deux directions : le LNE autour duquel gravite quatre (04)
laboratoires régionaux21 ; la DSA
Formation des cadres intermédiaires (TSE et TSES) et des agents d’exécution (ATE) : Cette
fonction est assurée par l’ENESA. Il est impératif de diversifier les modules d'enseignement
et les cours dispensés qui devraient être axés de façon plus approfondie sur des aspects de
productions spécifiques à la production porcine dans un objectif de proposer des profils de
véritables techniciens spécialisés qui auraient des bases très solides qu'elles soient techniques
ou pratiques en élevage porcin. En formant des techniciens dans le domaine du porc, on
augmente les capacités d’intervention des TS/PU-porcs actuellement réduite en raison de leur
nombre faible. Il y est par conséquent nécessaire de renforcer rapidement les capacités des
intervenants et des agents de vulgarisation et d’appui conseil en reconsidérant le contenu de la
formation dispensée à l’ENESA en proposant un complément de modules de cours appropriés
et liés à :
− la génétique, à la sélection massale et à l’amélioration par l’insémination
artificielle ou le renouvellement de reproducteurs,
− l’alimentation et aux besoins selon les catégories d'animaux et selon les races en
présence,
− la valeur alimentaire des composantes intervenant dans la composition des
aliments,
− la conduite d’élevage et à la mise en œuvre de techniques améliorées, passant par
l’identification, la castration, le suivi de reproduction,
− l’hygiène et les soins préventifs et curatifs,
− la gestion économique et à la notion de profits,
− l’habitat des animaux.
Hors mis ces structures, il faut noter la présence du PDAV (qui est un programme
opérationnel de terrain), le Centre National d'Elevage et d'Amélioration Génétique (de
création récente qui devra apporter un appui aux éleveurs dans le processus d’amélioration
zootechnique des animaux).
21
Laboratoire de référence nationale sur le plan épidémiologique, il s’intègre dans le système d’alerte précoce
pour le diagnostic des maladies animales contagieuses du RESUREP avec l’appui de l’Union européenne dont le
soutien prendra fin en décembre 2003. Le suivi concerne aussi bien les populations animales domestiques que
sauvages ; la peste porcine africaine y est prise en compte.
Le diagnostic de la tuberculose porcine se fait à posteriori à la différence de celle de la tuberculose bovine
réalisée par tuberculination du vivant de l’animal.
Les examens de diagnostic clinique ou pré clinique intéressent en dehors des examens non spécifiques
(parasitologie, biochimie, bactériologie …) les tests de sérologie brucellique au Rose Bengal pour les porcins.
Il n’existe pas au LNE une synthèse des demandes d’examens par espèce animale. Deux registres distincts
reprennent d’une part les examens pour animaux et de l’autre, les examens pour humains. Au titre des années
2000 et 2001, ne sont enregistrées que respectivement 368 et 400 demandes d’examens anatomo-pathologiques
(autopsies), biochimiques, sérologiques, bactériologiques et virologiques. Les analyses virologiques,
essentiellement la recherche de la rage, constituent la grande majorité des examens effectués sur des animaux.
30
Le PDAV
Le Programme de Développement des Animaux Villageois qui est un programme
opérationnel de terrain est chargé de faire un cadrage global de l’ensemble des espèces
de cycles courts (les volailles et les autres animaux de basse-cour, l’espèce porcine, les
lapins, les palmipèdes et les petits ruminants [moutons et chèvres]). Ce programme a
permis de développer l’aviculture en milieu villageois. Il est aujourd’hui un des
acteurs les plus dynamiques en milieu paysan. Les animaux à cycle court constituent
en milieu rural, la partie fluide de l’économie rurale permettant aux ménages ruraux,
de percevoir des revenus de façon relativement rapide. Dans le cadre du
désengagement de l'état, ce programme devra être substitué progressivement par des
organisations et investissements provenant de la société civile et des acteurs
économiques.
Les objectifs de la station (sur financement budget PNDSA /BM) sont la production
d’animaux de race pure destinés à améliorer le potentiel génétique du cheptel porcin existant
et détenu dans les ateliers de production porcine. Parmi les autres missions assignées à la
station, celle-ci devait servir de modèle transférable dans le milieu rural avec un objectif
d'amélioration du savoir-faire traditionnel et une amélioration de la technicité des éleveurs
selon des concepts d’élevage moderne et de type intensif en matière d’habitat, d’hygiène,
soins et prophylaxie, conduite d’élevage, rationnement alimentaire, production et
reproduction. Le cheptel de fondation a été importé de l’Ouest de la France en 1999 et se
composait initialement de 8 truies et 2 verrats de race pure Large White (le choix de la race a
été fait sur les critères d’adaptabilité au climat chaud de cette race). A ce jour, il subsiste 7
truies et 1 verrat dont 2 animaux souffrent de graves problèmes de boiterie. Ce handicap les
rend difficilement utilisables pour la reproduction et la production de descendants
génétiquement performants. Le cheptel actuellement présent se compose de 7 truies et 4
verrats, 18 cochettes et 13 jeunes mâles destinés à la revente et 4 porcelets. Le cheptel fait
l’objet d’un suivi de filiation (identification, origine parentale …) et se caractérise par des
paramètres zootechniques relativement moyens : 7 à 15 porcelets nés par mise bas et 2 à 3
morts nés et 8 à 10 porcelets sevrés à l’âge de 60 jours. Les porcs produits sont destinés à
la vente et à la diffusion de matériel génétique. Actuellement, au sein de la MEP, un des
adhérents a été formé aux techniques d'insémination artificielle, suite à un stage effectué
dans l'Ouest de la France.
Les directions régionales, au même titre que les deux structures précédemment citées, doivent
renforcer prioritairement leurs activités de formation spécifique en s’appuyant sur le modèle
qu’est entrain d’engager à Bobo-Dioulasso, le projet ARIOPE avec le TS/PU22. Les
formations doivent être orientées sur les niveaux suivants :
22
ARIOPE/DRRA /MEP, (2003). Contrat de service, 4p
31
− L’ensemble des acteurs de la production porcine,
− Les techniciens spécialisés en production porcine (TS/PU-Porcs),
− Les responsables dans les services étatiques, des organisations non-
gouvernementales et surtout des organisations de producteurs de porcs.
La mission considère comme opportun qu’au niveau des DRRA, il y ait un renforcement
des capacités techniques des techniciens spécialisés en production porcine en matière de
suivi et d’encadrement des élevages de porcs. Un effectif plus conséquent d'encadreurs de
ce type dans l’ensemble des bassins de production est recommandé (actuellement seules
les régions des Hauts bassins, du Centre et du Centre Ouest, du Centre Est et de l’Est sont
concernées).
Les TSP/PU-Porcs, sont des femmes qui ont été installés, en milieu rural, depuis quelques
années afin d’apporter un appui conseil et assurer un encadrement des éleveurs de porcs
en milieu rural. Ces agents connaissent d’énormes difficultés dans l’exercice de leur
mission. Les impacts sont très limités car les agents de vulgarisation manquent de
moyens d’intervention sur le terrain. Une dotation budgétaire forfaitaire mensuelle
de fonctionnement de 17 500 F/CFA leur est attribuée (entretien de la moto et frais
de carburant). La dotation mensuelle initiale était fixée à 50 000 F/CFA. De plus, les
engins de déplacement affectés sont inadaptés aux femmes et ont des consommations en
carburant relativement élevés (de l’ordre de 10 litres par 100 km). De plus, les TS/PU-
Porc de manière générale n’ont pas de formation suffisamment « pointue » pour
assurer l’appui conseil attendu d’eux par les acteurs engagés dans la production
porcine.
Cette situation est identique pour d’autres maillons du dispositif d’encadrement mis en
place par le MRA. Il s’agit entre autres des responsables des Zones d’Appui Technique en
Elevage (ZATE) directement impliqués dans l’encadrement des éleveurs de porcs aux
niveaux départemental et villageois.
32
L’analyse fait ressortir que l’élevage porcin ici encore occupe une place de choix dans les
projets proposés par les femmes.
De plus, les problèmes liés à l’amélioration génétique des porcs doivent impliquer des
chercheurs compétents. Il se trouve qu’au sein du Ministère de la recherche, intervient
l’INERA dont les domaines de compétences concernent les recherches de solutions aux
contraintes liées aux productions animales. Un partenariat existe déjà entre les structures du
MRA et celles de ce ministère dans les domaines de la génération de thèmes de
développement au travers des « Ateliers Mensuels de Revue Technologique ». Il paraît
cependant opportun et urgent d'étudier plus fondamentalement les thèmes concernant
l’élevage des porcs.
Les efforts gouvernementaux sont généralement soutenus par des projets et des organismes
non-gouvernementaux. Le plus souvent, ceux-ci apportent des appuis dans les domaines de la
production et essentiellement dans la formation des femmes et des éleveurs et dans certains
cas les investissements liés à l’habitat.
Par ailleurs, les institutions de crédits, peuvent, sous certaines conditions, contribuer au
développement de la production porcine au niveau de l’éleveur individuel des éleveurs
organisés de façon formelle.
33
Les investigations de terrain font ressortir que plusieurs projets appuient les filières
économiques dans les provinces et départements du Burkina Faso.
Parmi ces programmes et ces projets qui interviennent dans la filière porcine et qui visent les
activités génératrices de revenus pour les femmes, peuvent être cités le PDL/SAB, le PDR/B,
le PSSA/FAO, le PNDSA, ARIOPE, le PAMIR et récemment l’Initiative PPTE décidée en
septembre 1996 et concrétisée par le Sommet de Cologne en juin 1999.
La remise de la dette à travers cette initiative est considérée comme étant un des moyens de
réduction de la pauvreté de masse et d’amélioration des performances macroéconomiques des
pays. Tous ces efforts conséquents et consentis par la communauté internationale
devraient s’appuyer sur des changements microéconomiques dans le comportement des
populations23. La philosophie et les stratégies développées sont différentes d’un programme à
l’autre. Les groupes cibles sont le plus souvent les femmes.
Le tableau suivant donne quelques renseignements sur ces différents projets et programmes.
23
OCDE, (2000). Résoudre le problème de la dette : de l’Initiative PPTE à Cologne, Documents techniques, n°
163,
34
Tableau 5 : Etat sommaire des projets et programmes impliqués dans le domaine de la production porcine
Cette liste n’est pas exhaustive, elle ne constitue que les projets que la mission a pu rencontrer
ou a eu accès à leurs notes d’intervention.
En ce qui concerne les ONGs, la mission note qu’il y a un certain nombre d'organisations non
gouvernementales qui interviennent sur le terrain dans le domaine de la formation des
populations. De façon concrète et effective, seule "la fondation Jean Paul II pour l’Afrique"
mène actuellement une action de développement du porc et ce dans la région de Diébougou.
Dans le domaine de l’élevage en général, rares sont les institutions de crédit qui pourraient
être considérées comme levier de développement. Le secteur de l’élevage est perçu comme
un domaine d’investissement à risques élevés.
Les prêts à long terme ne sont jamais accordés en élevage. L’acquisition de cheptel de
reproducteurs ou de noyau de géniteurs de fondation et la construction de porcheries ne
peuvent se réaliser que sur fonds propres, ce qui signifie que l’élevage industriel en
claustration ne peut se réaliser qu’au travers de fortune personnelle ou au travers des
bénéfices réalisés par l’activité principale du détenteur de porcs. Les gros élevages
appartiennent à des doubles actifs.
35
Le régime de la propriété foncière n’étant pas encore clairement défini. Les porcheries
sont construites à la périphérie des villes, cependant les éleveurs de disposent pas dans
leur grande majorité de titre foncier officiel ce qui ne leur permet pas de déposer ce
document comme garantie bancaire lors de la demande de prêts, d’un montant plus
important.
Sur le terrain, trois institutions peuvent apporter leur contribution aux activités de production
porcine. Ce sont :
• les caisses populaires et de crédit dont le réseau est dense et disséminé sur l’ensemble
du territoire,
• la Banque pour l’Agriculture et le Commerce du Burkina. Le tableau suivant résume
les conditionnalités et les taux d’intérêts appliqués.
• Le projet PAPM E
Les informations fournies montrent que dans la région du Centre Est (Boulgou), 10 dossiers
concernant des demandes de financement pour la production porcine ont été financés au cours
de la campagne de crédit.
La BACB
36
responsable de la banque dans le Boulgou reconnaît ne pas avoir reçu de demande
officielle de financement venant d’éleveurs de porcs.
Cas du PAPME
Il s’agit d’un fonds de crédits mis à la disposition des paysans dans le cadre d’un projet de
l’Union européenne basé au Burkina Faso.
Il ressort de ce qui précède que plusieurs institutions ministérielles sont impliquées dans
le processus de production et de transformation des produits de l’élevage et en
particulier celui des porcs. Toutefois il se pose des problèmes évidents de coordination
dans les actions menées, au niveau de la DEP et du MRA. En effet, il apparaît difficile de
déterminer avec exactitude les impacts réels des interventions, notamment en terme de
bilans financiers et de résultats techniques aux plans qualitatifs et quantitatifs.
Les producteurs de porcs n’ont pas dans tous les cas, les mêmes finalités microéconomiques :
− Pour la grande majorité des éleveurs, le porc constitue une épargne mobilisable
utilisée pour assurer les dépenses des ménages.
− En ce qui concerne les éleveurs de porcs en claustration, les ateliers appartiennent
à des entrepreneurs qui veulent tirer profit de l’élevage du porc. Ceux-ci, bien
qu’ils soient peu nombreux élèvent les porcs selon des normes techniques ; ils ont
des besoins monétaires plus ou moins planifiés.
Une comptabilité simplifiée basée sur les charges et les produits permet de dégager les
marges issues de l’élevage du porc. L’analyse se base sur les données recueillies auprès
d'élevages d’animaux de race locale ou plus ou moins améliorée, élevés en claustration et
dont le complément de rationnement est réalisé à certains moments à partir d’achats
37
extérieurs. La main d’œuvre reste familiale. L’utilisation du fumier et l'autoconsommation
sont cités pour mémoire ; elles constituent des revenus invisibles en terme de recettes
monétaires. Dans la majorité des cas, il n’existe pas de documents comptables (journal de
caisse, banque, bilan).
L’atelier analysé est celui de l’élevage semi-amélioré appartenant à une femme de Réo, dont
le cheptel est composé de trois truies et d’un verrat amélioré.
Dans les ateliers porcins en claustration, l’amélioration génétique, les soins et l'existence de
bâtiments contribuent à améliorer sensiblement le revenu des femmes et des ménages par
comparaison aux élevages traditionnels.
Dans la ville de Tenkodogo, l’enquête pour l’établissement des comptes simplifiés a porté
sur :
• 27 éleveurs dont 3 femmes,
• 373 porcs, de race locale, présents actuellement, soit 13,8 porcs par individu.
Le compte suivant de recettes et dépenses moyennes et annuelles par élevage a été établi.
38
Tableau 7 : Recettes et dépenses moyennes et annuelles par élevage (Groupe d'éleveurs
rencontrés à Tenkodogo)
Les revenus des élevages dans les ménages sont très bas et en corrélation avec les
investissements réalisés en matière de conditions de logement, de dépenses engagées et
de races élevées.
Les revenus tirés de la vente des porcs élevés par la femme sont des apports complémentaires
dans les revenus des ménages. Généralement à côté de cette activité d’élevage de porc, la
femme mène d’autres petites activités principalement, la vente de la bière du mil rouge. Cette
production constitue la principale source de revenus stables dans les villages non musulmans.
De plus, dans la majorité des cas, le mari est cultivateur et ne parvient pas à assurer
l’alimentation de la famille à partir des récoltes de céréales. Ce sont les revenus tirés de la
vente des porcs déstockés au cours de l’année qui permettent l’achat de céréales
complémentaires pendant la période de soudure et aussi de compléter les frais scolaires des
enfants.
Les prix de vente du kilogramme de porc de son vivant et après sa mise à mort (viande crue
ou transformée) sont très variés. Plusieurs aspects entrent en ligne de compte dans la
formation du prix de kilogramme de porc au producteur :
• Dans les élevages traditionnels où les charges en terme d’achat d’aliment, de médicaments
ou encore en main d’œuvre sont négligeables (Il s’agit en fait d’un élevage de cueillette
dont les recettes sont très basses),
• Dans les élevages en claustration classique, le poste alimentation est plus conséquent. Il
est à noter de plus en plus d'investissements dans les apports en médicament de base, tels
les produits de déparasitages internes et externes,
• Dans les élevages modernes des éleveurs de la MEP.
39
L’éleveur traditionnel occupe la position la moins enviable. Cependant aucune dépense n’est
faite ni en soin, ni en apport de nourriture extérieure sauf occasionnellement. Les porcs ont
une croissance faible et les poids à la vente sont les suivants :
• 6 mois à 1an, de 12 à 20 kg et prix de vente entre 3 500 à 5 000 F/CFA la tête ;
• 2 ans, entre 20 à 25 kg et prix de cession 5 000 à 7 500 F/CFA la tête ;
• 3 ans, environ 60 Kg et prix de cession allant de 15 000 à 17 500 F/CFA.
Dans le cas de l’éleveur pratiquant la claustration classique sans beaucoup de soins mais
néanmoins en contribuant avec des apports de nourritures diverses (reste de cuisine, drèche de
dolo …), les poids à la vente sont les suivants :
Les éleveurs de la MEP ont des performances techniques meilleures. Celles-ci permettent de
placer sur le marché des porcs dont les poids varient entre 80 à 100 Kg à l'âge de 7 mois à 12
mois au prix de 40 000 à 50 000 F CFA l’unité.
Il faut distinguer deux catégories de transformateurs, les bouchers ordinaires et les bouchers
charcutiers. La différence est que le premier groupe est constitué d’abatteur de porcs à
l’abattoir et de vendre la viande en l’état. Le deuxième groupe abat et transforme sa viande
avec des moyens technologiques avancés.
Les marges sont assez significatives mais il y a lieu de tenir compte du savoir-faire, des frais de
fonctionnement et de la notoriété du lieu.
40
venaient soit de Bouaké, soit d’Abidjan même. Cette contribution a permis d’améliorer la
situation alimentaire des populations en protéines d’origine animale.
Jusqu’en 2000, le marché à l’exportation était très faible voire inexistant. En 2000, les
exportations de carcasses de porcs n’avaient guère dépassé le seuil de 1,5 tonne. Ces viandes
ont été exportées vers les pays suivants : RCI : 0,10 tonne, Ghana : 1,16 tonnes, Sénégal :
0,025 tonne, France : 0,060 tonne, Mali : 0,020 tonne. Mais déjà, plusieurs charcutiers ont
déclaré à la mission avoir été contactés par des grandes maisons du Ghana et d’Afrique du
Sud. A partir de 2001, l’exportation à pris plus d’envergure. On note que 51,66 tonnes ont été
exportées vers les pays suivants :
Tableau 10 : Etat des exportations de viande de porcs
Dans les zones frontières, il existe des échanges informels qui échappent aux enregistrements
dans les services de douanes.
Plusieurs acteurs ont déclaré à la mission que des femmes en provenance d’Abidjan et de
Bouaké venaient acheter les porcs sur pieds au prix de 500F/KG. Mais depuis la survenue du
conflit, ils ont perdu ce marché potentiel.
La même situation prévaut à la frontière ghanéenne. Dans la région de Fara et Poura, les
Ghanéens viennent chaque jour de marché embarquer des porcs dans des véhicules ou des
mobylettes. Il y a lieu de creuser cette piste pour voir comment se comporte le marché à
l’exportation.
Ils sont à rapprocher des faits que l'élevage porcin est une tradition d’élevage, qu'il existe
des services étatiques et des prestataires de services ayant une relative bonne
connaissance des pathologies qui peuvent limiter la propagation de maladies
dangereuses pour le bétail, qu'il existe des usines mettant à disposition des sous-produits
entrant dans le rationnement des porcs. L'élevage permet l’ouverture progressive de
cette activité productive à dominante féminine sur l’économie de marché.
• La viande de porc est appréciée par les burkinabè, qu’elle soit présentée braisée, rôtie,
cuite ou en sauce,
41
• Les recettes sont utilisées par les ménages pour financer certaines dépenses ponctuelles ou
exceptionnelles,
• Les revenus des élevages s’améliorent dès que des efforts en matière d’alimentation,
habitat, santé ou génétique sont consentis,
Le Burkina Faso est un pays à forte tradition agraire. De ce point de vue, il dispose d’un
certain nombre de sous-produits qui peuvent concourir à l’alimentation des porcs. Plusieurs
opérateurs agro-industriels fournissent différents types de sous-produits qui peuvent être
valorisés directement dans l’alimentation des porcs. Ces sous-produits peuvent être regroupés
en deux catégories :
• Les produits disponibles en permanence
• Les produits à disponibilité saisonnière (son de mil, sorgho, maïs)24.
Les productions de ces usines dépendent de la SOFITEX. Au cours de l’année 2003, cette
société a produit 216 000 tonnes de graines de coton qui sont revendues aux huileries.
Tableau 11 : La répartition des graines de coton entre les usines de trituration
Les graines de coton sont vendues à 48 144 F/CFA la tonne. Ce montant inclus, les impôts,
BIC : 2% et la TVA = 18%. L'usinage des graines de coton permet la fabrication d’huile, de
savon et de tourteau. Des procédés de traitement sont extraits :
• 2-5 % de Linker, (constitués par les apex des fibres de coton). Ils sont réincorporés
dans la fabrication des tourteaux,
• 18% d’huile,
• 75-80% de tourteaux.
D'autres petites unités sont montées dans le pays (à Koudougou, Houndé et à Ouahigouya), la
mission n’a pu obtenir des informations crédibles relatives à la disponibilité en tourteaux dans
celles-ci.
24
Nama Roger, Sanon Yacouba et Tiono François Xavier, (1995). Projet de création de centres d’encadrement,
de dépôt d’aliments pour bétail et de produits vétérinaires, MARA, p : 11
42
Les usines de trituration vendent en priorité les tourteaux de coton à des acheteurs ou
commerçants officiellement agréés qui en exportent de préférence la plus grande partie et en
cèdent une autre partie aux usines de fabrication d’aliments du bétail ou directement aux
éleveurs de volaille, porcs et surtout bovins, tout en spéculant sur leurs besoins de
complémentation alimentaire. Les éleveurs de bovins sont les plus importants clients et les
quantités distribuées sont eux en adéquation avec la disponibilité en fourrages. Les
commerçants agréés sont contraints par les usines d’acheter conjointement : des tourteaux, du
savon et de l’huile de consommation humaine raffinée. Les éleveurs privés n’ont donc pas
accès au marché directs des tourteaux à la sortie des usines. Ceci constitue un écrou
fondamental pour lequel il conviendrait de proposer prioritairement des approches
méthodologiques de réflexions et de solutions afin de régler la problématique du prix des
aliments du bétail en raison de l’incidence de leur prix d'achat, de leur disponibilité.
Si l’on considère en moyenne que 77,5% des graines de coton sont transformées en
tourteau (y compris les coques), le prix de cession des tourteaux devrait être compris
entre 35 000 et 40 000 F/CFA la tonne (hors charges liées aux procédés d’extraction de
l’huile et de fabrication de granulés de tourteau), la revente de l’huile constitue une
recette supplémentaire pour l’usine de trituration.
Les prix de revente aux élevages ou aux usines de fabrication d’aliments du bétail varient
selon la saison, la proximité par rapport aux usines et le prix d’achat aux usines de trituration.
Les marges brutes des revendeurs ou commerçants agréés sont de l’ordre de 25 à 50 %.
La commercialisation des tourteaux de coton s’avère donc être une activité hautement
lucrative et spéculative.
Il apparaît difficile pour les éleveurs privés de s’approvisionner directement auprès des usines.
Les prix des tourteaux sont essentiellement spéculatifs au niveau des usines et commerçants
agrées mais reflètent :
• les lacunes dans la planification des besoins chez les éleveurs en raison de leur
capacité financière réduite, de leur fonds de roulement insuffisant, de l’absence de
crédit relais, des lacunes organisationnelles dans le groupage et la planification des
besoins mais aussi des déficiences de gestion économique des ateliers.
• Le manque de partenariat économique de la part de ce type d’opérateurs d’amont qui
ne se considèrent pas concernés dans le développement de l’élevage dans le pays.
• L’absence de volonté organisationnelle des éleveurs pour constituer une force de
réaction vis-à-vis des commerçants (groupage des commandes, achat collectif en
période de "prix plancher")
Les conditions de stockage chez les commerçants et chez les éleveurs ne permettent pas de
toujours garantir la qualité sanitaire des produits stockés (développement de moisissures les
rendant inconsommables). Certaines pertes sont dues aux rongeurs, aux souillures par les
chiens. Les prix pratiqués ne tiennent pas compte des procédés d’extraction d’huile utilisés
donc du taux d’huile résiduelle qui améliore la valeur énergétique des tourteaux.
Sur le territoire national, on compte deux grandes unités industrielles, Minor à Ouagadougou
et les GMB à Banfora. En plus de ces deux pôles industriels dont les quantités produites
43
peuvent être évaluées, il y existe de nombreuses petites unités de moulins de quartier ou de
villages qui produisent également du son.
Tableau 13 : Production de son de blé
Meunerie Implantation Disponibilité en son en tonnes par an Prix départ par tonne
Banfora (GMB) 8 000 (à préciser)
Ouagadougou - (à préciser)
(Minor)
Quelques petites unités de fabrique d’aliments composés essentiellement pour les volailles
sont disséminées dans le pays. La production d’aliment destiné aux porcs est irrégulière et
pratiquement inexistantes. L'UAB du PDAV qui propose 2 types d’aliments :
• L’aliment complet « porcs » qui est destiné à alimenter la station de Banakélédaga,
• L’aliment « concentré pour porcs » qui doit être complété au niveau des éleveurs par
des drèches de brasserie ou autres ingrédients (sons, issus divers, sang, légumes …) à
disposition chez l’éleveur. Le prix d’achat des intrants entrant dans la composition des
aliments pour porcs sont d'environ :
o 130 F/CFA pour le kg de maïs en grain,
o 60 à 75 F/CFA pour le kg de tourteau,
o 70 à 75 F/CFA pour le kg de son de blé,
o 350 F/CFA pour le kg de déchets de poisson importé (Sénégal …)
o plus de 3500F/CFA/kg de CMV avec acides aminés essentiels (lysine,
méthionine…)
o 100 F/CFA le kg de coquille d’huître.
44
L’utilisation de la farine de sang produite localement et de la farine de poisson
importée sont les deux facteurs à risque du point de vue sanitaire en raison du mode de
séchage et de l’absence de garanties sanitaires à l’importation.
Les qualités alimentaires et sanitaires des aliments pour porcs seront des facteurs
déterminants dans leur utilisation constante et pérenne dans la promotion de la
filière porcine. Aucun recours à une analyse bactériologique de la ration ou de ses
éléments constitutifs ne semble être de rigueur chez les fabricants d’aliments. Ceci
explique d’ailleurs que les fabricants n’indiquent pas la composition nutritionnelle de
leurs aliments sur les emballages.
Les actions menées au Bénin peuvent servir d'exemple pour les éleveurs burkinabè de porcs
(voir texte développé en annexe 4). Des situations caractéristiques dans les pays de l'Afrique
de l'Ouest sont des modèles transférables en milieu burkinabè. Des agents (une vingtaine) ont
été formés en matière de veille sanitaire
• L’alimentation est évoquée par toutes les catégories d’éleveurs comme la principale
contrainte au développement de leur activité et à l’amélioration des revenus.
• Les sous-produits qui entrent dans la composition des aliments élaborés pour
l’alimentation porcine sont chers, aussi les éleveurs se contentent d'utiliser prioritairement
les drèches de bière de mil produite localement.
• Dans les cas des élevages améliorés et de taille généralement supérieure,
l’approvisionnement en tourteaux de coton est subordonné à l’attitude spéculative et de
monopole des commerçants agréés.
• Peu d’unités de fabrication d’aliment de bétail (porc notamment), proposent des aliments
pour porc. Seul le PDAV assure à ce jour la fabrication d’aliments dans son usine de
Bobo-Dioulasso. La demande en aliments prêts à l’emploi est très limitée, l’impact des
coûts alimentaires dans les dépenses ou des charges représente plus de 75% des charges
engagées.
• En considération des aspects de génétique animale, la consanguinité entraîne une chute de
productivité dans les élevages, elle est aggravée par le non-renouvellement des
reproducteurs et les saillies non contrôlées.
• La législation foncière tarde à trouver les voies, moyens et textes officiels pour lever les
ambiguïtés liées à la reconnaissance et à l’attribution de titre foncier. Les éleveurs hésitent
à investir car les risques d’expulsion sont latents. Les producteurs de porcs élevés en
claustration ne peuvent donner leur titre de propriété pour garantir ou cautionner les
emprunts bancaires.
45
6.2. Au niveau des producteurs
• L’accès au crédit est une problématique qui touche l’ensemble des acteurs de la filière, de
la petite unité en milieu villageois, en passant par les transformateurs, les commerçants et
les exportateurs de viande en carcasses.
• Il y a de graves lacunes dans les connaissances élémentaires en production porcine aux
niveaux des éleveurs ou des porchers dans les élevages améliorés.
• Les encadreurs et en particulier les TSPU / porcs et les agents des ZATE n’ont pas de
formation suffisamment approfondie pour remplir efficacement leur rôle. De plus, ils ne
possèdent pas de moyens matériels et de dotations de fonctionnement adéquates, leurs
effectifs et leur présence sur le terrain sont nettement insuffisants en matière d’appui et
conseil.
• Les investissements publics sont insignifiants même s’ils permettent d’accroître les
revenus des ménages ruraux au travers des aides et des moyens financiers du PPTE.
• Il est à noter une absence de coordination, de cohérence et d’harmonisation aux niveaux
de nombreux intervenants. Les sommes injectées dans le cadre des projets de
développement ne sont pas réellement connues et les indicateurs de réussite sont rarement
publiés.
• Les coûts des intrants zootechniques et vétérinaires et ceux des facteurs de production
(eau, énergie, matériaux de construction) sont relativement élevés en raison des taux de
TVA pratiqués.
Les tourteaux sont les intrants les plus onéreux dans la formulation des rations des porcs dans
les élevages de « pointe ». La disponibilité est problématique et les prix d’achat sont
spéculatifs.
Pour réduire l’impact des dépenses liées à ce type d’achat, les éleveurs devront :
• S’organiser afin de planifier leurs besoins annuels.
46
• Constituer des groupements d’achat et acheter au moment où les prix sont les plus
bas,
• Trouver auprès des banques les crédits « relais » afin de préfinancer les achats,
• Négocier les tarifs au travers de leur association organisationnelle.
L’irrégularité de la disponibilité est commentée par les grossistes importateurs comme ayant
deux raisons :
• Les délais de livraison entre les ports africains de transit et le Burkina sont deux à trois
mois et plus longs que ceux notés entre les ports européens d’origine et les ports de
destination.
• La non maîtrise des besoins quantitatifs d’où des difficultés de planification de
commandes, associées à la non-fidélisation et au comportement tergiversant de la clientèle
en absence d’une organisation des producteurs,
En ce qui concerne les prix pratiqués, les marges appliquées par les importateurs grossistes
varient de 15 à 25%.
Dans les deux cas, les risques liés à l’utilisation sans prescription autorisée se posent
avec leurs corollaires : la sécurité des élevages, le respect des normes d’utilisations et le
danger des résidus médicamenteux dans les viandes.
47
6.4..3. Les vétérinaires privés et leurs actions de terrain
Les vétérinaires ne sont que rarement sollicités par les éleveurs de porcs et sont conscients
que leurs charges de fonctionnement ne seront pas, dans l’état actuel de la situation, couverts
par leurs interventions et prestations dans les ateliers porcins.
Les produits les plus couramment vendus sont essentiellement les déparasitants interne et
externe auxquels il convient ajouter certains antibiotiques.
Les vétérinaires font de l’appui conseil auprès de certains élevages dans des cas ponctuels.
Les médicaments ne sont pas taxables de TVA ni à l’achat ni à la vente. La TVA de 18% est
incluse dans les factures de prestation et doit être restituée au fisc.
Les données sur les acteurs qui précèdent montrent que l’environnement est très complexe. La
mission note qu'une certaine cohérence doit être de rigueur dans la coordination aux différents
échelons de la chaîne de commercialisation des produits vétérinaires.
48
7. EVOLUTION PROBABLE DE LA FILIERE PORCINE SANS PLAN D’ACTIONS
La filière porcine connaît une apparente dynamique au Burkina Faso. Il ressort que les
paysans ont acquis au fil des ans un savoir-faire dans l’élevage du porc. Mais, il est à noter
que l’élevage traditionnel, très important socialement et économiquement est soumis à des
risques considérables. Cela tient aux raisons suivantes :
- Le risque sanitaire est important dans la mesure où, plusieurs pays frontaliers du Burkina
Faso, à savoir le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo ont connu la PPA et
continuent à lutter contre. Cette maladie a des conséquences économiques graves.
L’apparition de foyers implique l’abattage systématique des animaux de la zone
d’infestation. Ainsi du jour au lendemain, toute une frange pauvre de la population
(notamment des femmes rurales) perd sa source de revenus, ce qui est facteur
d’aggravation de la pauvreté. L’intervention des projets dans le domaine de la production
se fait à travers des appuis multiformes. Une des dimensions importantes en est l’achat et
l’introduction des races dites améliorées dans les élevages des femmes. Ces actions sont
certes louables mais en l’absence d’un dispositif institutionnel sous contrôle du
département en charge des ressources animales, les risques sanitaires aux conséquences
dramatiques, n’en seront que plus élevés.
L’analyse diagnostic montre que les acteurs impliqués dans la filière sont nombreux avec
chacun leurs spécificités en terme d’intervention. Pour favoriser le développement de la filière
porcine, il convient de lever les contraintes qui l’entravent. Les tableaux suivants précisent les
contraintes, les interventions possibles et les mesures d’accompagnements spécifiques pour
chaque type de production porcine. On y indique également les différentes catégories
d’acteurs qui sont impliqués.
49
Tableau 14: Contraintes et interventions possibles pour les élevages traditionnels de porc
LES CONTRAINTES LES INTERVENTIONS POSSIBLES LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Alimentation et abreuvement Améliorer l’accès des éleveurs aux aliments 1°/ Elaboration d'un logiciel de formulation
composés destinés aux porcs alimentaire optimisant les besoins des animaux
en fonction des SPAI et autres sous-produits
disponibles les plus accessibles sur le marché
national et/ou sous-régional
2°/ Elaboration et diffusion de rations standards
auprès des éleveurs
3°/ Réduction la TVA de 18 à 5% sur les sous-
produits agroindustriels entrant dans la
formulation des rations types
4°/ Réduction des prix pratiqués au niveau des
UAB du PDAV pour les rendre attractifs et
compétitifs
5°/ Encouragement des initiatives SN-CITEC et
JOSSIRA à mettre en place de nouvelles UAB
Risques sanitaires Mettre en place un système de suivi et de 1°/ Amélioration de l’accès à l’information et à
soins des animaux complété par un dispositif l’éducation sanitaire
de d'épidémiosurveillance efficient 2°/ Sensibilisation à la construction de latrines
Moraliser les circuits de commercialisation dans les habitations villageoises
et d'importation des médicaments 3 / Réduire les prix des médicaments pour une
utilisation plus adaptée et plus rationnelle
Matériel génétique animal Renouveler les souches de reproducteurs de 1°/ Plus grande diffusion de mâles reproducteurs
manière à réduire les risques de performants (Large White ou races croisées
consanguinité et d'améliorer les absorbées par croisements successifs)
performances zootechniques
Organisation des producteurs Favoriser l’émergence d’organisations 1°/ Encadrement des producteurs individuels sur
d’éleveurs de porcs en zone rurale. les thèmes des techniques de conduite plus
appropriées des troupeaux de porcs
2°/ Accès à l’information commerciale
3°/ Formation des membres d'associations et
groupements de producteurs de porcs (domaines :
techniques et alphabétisation, 80% des
productrices et producteurs sont analphabètes)
4°/ Organisation des achats groupés des sous-
produits
5°/ Amélioration des capacités institutionnelles
en vue d’une meilleure gestion transparente et
concertée
6°/ Renforcement des interventions de l’INERA
7°/ Renforcement des capacités de l’encadrement
des élevages traditionnels au niveau du PDAV et
des DRRA
En ce qui concerne le tableau n° 15, il indique donne une image de ce qu’est l’élevage
moderne porcs
50
Tableau 15Contraintes et interventions possibles pour les élevages améliorés de porc
CONTRAINTES INTERVENTIONS MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Alimentation et abreuvement Améliorer la composition des rations 1°/ Elaboration d'un logiciel de formulation
destinées aux porcs alimentaire optimisant les besoins des animaux
en fonction des SPAI et autres sous-produits
disponibles les plus accessibles sur le marché
national et/ou sous-régional
2°/ Composition de rations standards, diffusion et
vulgarisation auprès des éleveurs
3°/ Réduction du taux de TVA de 18 à 5% sur les
SPAI entrant dans les rations des animaux
4°/ Réduction des prix pratiqués au niveau des
UAB du PDAV pour les rendre attractifs et
compétitifs et accroissements des quantités
disponibles
5°/ Encouragement des initiatives SN-CITEC et
JOSSIRA pour la mise en place de nouvelles
UAB
Risque sanitaire Mettre en place un système de soins des 1°/ Amélioration de l’accès à l’information
animaux complété par un dispositif de sanitaire
surveillance épidémiologique 2°/ Mise en place d’une politique de partenariats
interrégionales dans le cadre des ensembles
suivants : UEMOA et CEDEAO (en particulier
pour maîtrise des épidémies de PPA)
3 / Réduction sensible des prix de vente et
utilisation plus systématique
Amélioration du matériel Renouveler les souches de reproducteurs de 1°/ Développement de l’insémination artificielle
génétique animal manière à réduire les risques de initiée par la MEP
consanguinité et restaurer les potentiels 2°/ Augmentation de la diffusion des mâles
zootechniques reproducteurs performants de race Large White
3°/ Etude de l'opportunité d'identification
d’autres races (Landrace, Pietrain etc.) en vue
d'augmenter les potentiels génétiques par effets
d'hétérosis
4°/ Création d’un partenariat en recherche /
développement avec les chercheurs français de
l'INRA basé dans l'Ouest de la France et l’Institut
National du Porc en France
Logement des animaux Améliorer les conditions d'habitat 1°/ Définition de normes adaptées aux conditions
climatologiques locales
2°/ Elaboration de compte d’exploitation
(méthode simplifiée) type et étude de rentabilité
financière des investissements
3°/ Appui accompagnement pour l’accès au
crédit décentralisé
Commercialisation Améliorer les modes de préparation des 1°/ Modification des habitudes culinaires de
viandes consommées préparation de viande du porc
2°/ Création d’un réseau fiable de collecteurs et
acheteurs intermédiaires de porcs vivants
Formation Améliorer la formation élémentaire des 1 / Assurer des formations élémentaires "sur le
porchers et la formation technico- tas" ou en cession des porchers et des femmes
économique des éleveurs 2 / Assurer le perfectionnement des gros éleveurs
en matière de gestion et de techniques modernes
Organisation des producteurs Renforcer les capacités opérationnelles des 1°/ Accès à l’information commerciale
organisations d’éleveurs de porcs. 4°/ Extension du réseau d'influence de la MEP
aux grands bassins porcins (Boucle du Mouhoun,
Koudougou, Gaou)
2°/ Groupage des commandes d’intrants
alimentaires à l’époque de prix « planchers»
3°/ Amélioration de la capacité de formation des
adhérents en gestion et conduite d'élevage
4°/ Augmentation des capacités institutionnelles
pour une gestion plus transparente et mieux
concerté
L’analyse de ces deux tableaux permet de proposer des axes d’intervention dont la traduction
en activités permettra le développement de la filière porcine.
51
8. LES AXES D’INTERVENTION D’UN PLAN D’ACTIONS
Les axes d’intervention qui sont retenus sont résumés dans les trois points suivants :
52
BIBLIOGRAPHIE ET OUVRAGES DE REFERENCES
53
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1973 CTA/AGROMISA, « Elevage de porcs sous les tropiques » 52 pages
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22.11.1989 Gouvernement BF « Kiti n° An VII-0114/FP/AGRI-EL portant réglementation de la
santé publique vétérinaire au Burkina Faso » 62 pages
27.03.1998 Gouvernement BF « Décret n° 98-107/PRES/PM/MRA portant attribution et exercice
du mandat sanitaire vétérinaire » 5 pages
1989 H. SERRES « Précis d’élevage du porc en zone tropicale, 2ème édition, IEMVT,
331p »
1998 MRA 3Note sur la production porcine au Burkina Faso, Ouagadougou,
DPIA , 7p »
2000 M. PARE « Plan de sécurité des denrées dans les petites charcuteries de la
ville de Ouagadougou, Rapport de stage, Certificat d’Etudes
Approfondies Vétérinaires, ANVA, Paris, 20p »
2003 ARIOPE/DRRA/MEP « Contrat de service », Bobo-Dioulasso, 4p »
54
ANNEXES
55
ANNEXE 1 : TERMES DE L’ÉTUDE
……………………………………………………………………………………………………………
MINISTERE DES BURKINA FASO
RESSOURCES ANIMALES
_______________ Unité – Progrès – Justice
SECRETARIAT GENERAL
______________
56
I. CONTEXTE GENERAL
Au Burkina Faso, l’Agriculture et l’Elevage jouent un rôle central dans l’économie nationale en
contribuant à 35% du produit intérieur brut (PIB), en occupant 86% de la population active et en
assurant 80% des recettes d’exportation. Le secteur de l’élevage, qui représente 10% du PIB et
constitue le deuxième poste en valeur (19%) des exportations après le coton, a relativement bénéficié
de peu d’investissement (1,5% des ressources publiques consacrées au développement).
Les secteurs de l’agriculture et de l’élevage sont caractérisés par leur faible productivité.
Dans ce cadre, des politiques volontaristes de développement ont été définies afin d’accroître les
revenus des populations et d’améliorer la sécurité alimentaire.
Ces documents mettent, notamment, l’accent sur la modernisation des systèmes de production, la
professionnalisation des acteurs et leur plus grande implication dans l’élaboration et la mise en œuvre
des politiques sectorielles.
Des objectifs quantitatifs d’accroissement annuel de 5% à 10% de la production agricole au cours des
dix (10) prochaines années ont été fixés.
Le cheptel porcin, en 2001, est estimé à 635 000 têtes concentrées principalement dans le
centre et l’ouest.
Le porc est une viande populaire en milieu urbain. C’est la troisième viande la plus
consommée, presque à égalité avec la viande bovine.
2.1 Production
L’élevage traditionnel est le plus répandu. On le rencontre en zone rurale où il est pratiqué par
les femmes, notamment en pays bwa. Les porcs, de race locale très rustique, sont laissés en liberté et
se nourrissent de déchets. Il s’agit le plus souvent d’un véritable élevage de cueillette avec des coûts
de production symboliques mais aussi une très faible productivité.
57
Cette faible productivité est liée au faible potentiel des races locales (petit gabarit, faible croît),
accentué par la consanguinité, mais aussi à :
une alimentation insuffisante en saison sèche notamment,
une forte mortalité par maladies et prédation.
L’élevage moderne est peu répandu. On le rencontre en zone périurbaine. Il s’agit d’un
élevage amélioré ou semi-amélioré avec des aménagements sommaires. Les animaux sont maintenus
plus ou moins en claustration et sont nourris de sous-produits agro-industriels.
Les animaux bénéficient en général d’un suivi sanitaire satisfaisant. Toutefois, l’élevage n’est
pas à l’abri d’épizooties, notamment de la peste porcine africaine qui a durement touché les pays
côtiers voisins. En la matière, une extrême vigilance doit être de vigueur.
Les races utilisées sont des races locales plus ou moins améliorées (race de Korogho), souvent
croisées avec des races exotiques. Les apports de sang extérieur étant limités et la généalogie peu
maîtrisée, les problèmes de consanguinités sont importants.
Cet élevage constitue souvent une forme de diversification des revenus pour des commerçants
ou cadres qui confient sa mise en œuvre quotidienne à des salariés. Dans ce cadre, la gestion technico-
économique de l’élevage est souvent déficiente avec des résultats techniques faibles, mais surtout, des
coûts de production non maîtrisés (et non connus).
Par ailleurs, ces élevages périurbains sont confrontés à une contrainte de sécurisation foncière.
Leurs droits acquis peuvent être remis en cause par la progression urbaine, l’élevage étant interdit en
ville.
Dans ce marché très atomisé, où il n’y a pas de différenciation entre produits de l’élevage
traditionnel et produits de l’élevage amélioré, les prix sont bas, car déterminés par une offre abondante
des élevages villageois.
En 2000 les abattages de porcs ont représenté environ 9 % en volume des abattages contrôlés
au niveau national.
Il existe aussi quelques exportations de carcasses vers la Côte d’Ivoire dont la production a
fortement été affectée par l’épidémie de peste porcine africaine de 1996.
58
2.3 Défis
L’étude a pour objet l’élaboration d’un plan d’actions pour le développement de la filière
porcine.
Il s’agira notamment :
d’établir un diagnostic approfondi de la filière ;
d’identifier ses perspectives de développement et les voies et moyens de relever les défis qui se posent
à elle, en particulier en matière de :
• sécurisation du revenu des producteurs les plus pauvres, en particulier des femmes,
• amélioration de l’approvisionnement de la population urbaine en protéines de qualité et
accessibles ;
• définir les actions et les investissements à mettre en œuvre par les différents partenaires (Etat,
producteurs, autres acteurs privés, etc.) ;
• proposer un cadre de mise en œuvre impliquant fortement les éleveurs ruraux et périurbains,
leurs organisations et les autres opérateurs privés ;
• évaluer les coûts des activités à mettre en oeuvre.
Ce plan d’actions aura la forme d’un cadre stratégique permettant d'identifier les actions à
conduire par les différents intervenants (administration, OPA, ONG, projets et structures d'appui), et
les besoins de financements qui en découlent.
V. METHODOLOGIE
59
5.1 Diagnostic et axes d’intervention
A ce niveau, il s’agira :
- D’établir un diagnostic approfondi de la filière, en particulier :
- D’identifier les atouts et contraintes de chaque type de production ;
- D’analyser la structuration, le fonctionnement et la dynamique de la filière et de ses différents
maillons ;
- D’identifier ses perspectives de développement et les défis à relever et les voies et moyens de
les relever ;
- De capitaliser les expériences des pays voisins (Côte d’Ivoire et Bénin notamment) en matière
de :
contrôle des épizooties (peste porcine africaine),
génétique,
valorisation des produits et maîtrise de leur qualité sanitaire,
implication des professionnels dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques.
A la fin de cette étape, les consultants produiront un rapport diagnostic dégageant les
perspectives de développement. Une synthèse du diagnostic sera présentée sous la forme d’un (ou
plusieurs) «arbres des problèmes ».
Chacun des défis identifiés fera l’objet d’une analyse approfondie et différentes stratégies alternatives
pour les relever seront proposées, discutées et priorisées.
Sur la base de la première étape, un atelier regroupant les principaux partenaires sera organisé.
Il s’agira de définir les priorités et le cadre stratégique et opérationnel du plan d’actions.
Les experts devront avoir une bonne connaissance du développement rural en Afrique subsaharienne.
un agro (zoo) – économiste ayant une expérience confirmée dans l’analyse et le développement des
filières d’élevage sédentaire et/ou des filières vivrières en Afrique,
un vétérinaire ayant des bases solides en hygiène alimentaire et une expérience confirmée en
production porcine et surtout en maîtrise des épizooties dans la sous-région (peste porcine africaine),
60
un sociologue ou socio-économiste ayant une expérience en matière d’organisation des producteurs, et
notamment des femmes, ayant une bonne capacité d’animation et maîtrisant les langues nationales des
zones d’élevage traditionnel porcin.
VII. PILOTAGE
Un Comité de Pilotage qui est celui du PAPISE sera chargé de formuler les commentaires et
recommandations en vue d'amender les documents provisoires et de valider les documents finaux. Le
Comité de Pilotage restreint suivra régulièrement les travaux.
Présidé par le Secrétaire Général du Ministère des Ressources Animales, le comité de pilotage est
composé des responsables ou représentants des structures suivantes :
Toutefois, les modalités et délais de remise du rapport de consultation sont ceux précisés par les
articles 14 et 15 de l’arrêté n°2002-0040/AGRI/SG/DEP portant création, organisation et
fonctionnement du Comité de Gestion du FOESMR.
9. DOCUMENTATION
• Document PAPISE
• Documents préparatoires du PAPISE
• Documents sur la réglementation sanitaire
• Rapports d’études diverses sur la filières porcine
• Rapports d’études diverses sur l’élevage.
MRA
DEP
CPSA
DVOP
PDAV
61
LNE
DGSV (cellule d’inspection au niveau des abattoirs, les contrôles à l’importation et à
l’exportation, législation zoo-sanitaire et la carte d’épidémiologie et suivi, les statistiques au
niveau des abattoirs agréés ou tueries) Inspection au niveau des rôtisseurs et des boucheries
modernes.
62
3.2.20 Les aspects liés à la propriété foncière, au respect des normes de pollution (s’ils existent)
3.3.1 Nom de l’élevage visité, région, village, environnement. Activité principale du propriétaire
3.3.2 Finalité de l’élevage de porcs : consommation familiale, rang social ou revenu complémentaire
ou spéculatif
3.3.3 L’élevage appartient-il entièrement à l’éleveur ?
3.3.4 Quelle est la place de l’élevage dans l’ensemble des activités agricoles ou autres spéculations
animales ?
3.3.5 Taille de l’élevage porcin, race, origine des animaux et savoir-faire (conduite d’élevage et
renouvellement), paramètres zootechniques, documents de suivi, état des animaux, taux de mortalité
3.3.6 La main d’œuvre affectée aux porcs, quel est le responsable ? le temps passé et la rémunération
du travail. Le personnel a-t-il suivi une formation élémentaire et/ou spécialisée
3.3.7 La taille et la structure du troupeau élevé
3.3.8 Les bâtiments, les matériaux utilisés, l’entretien, l’état et la fonctionnalité (élevage et stockage),
l’orientation, l’ombrage
3.3.9 L’alimentation des animaux et son origine, son coût. Recours aux aliments concentrés, du
commerce ou fabrication personnelle et sur quelle base de formulation selon les catégories d’animaux.
Distribution des aliments (sec ou en soupe). Les problèmes liés à l’approvisionnement, régularité,
qualité, coûts du rationnement
3.3.10 Le recours aux soins et services vétérinaires, les frais vétérinaires moyens. Quels médicaments
sont régulièrement utilisés, occasionnellement utilisés. Quelle est la fréquence de passage du
vétérinaire ou du technicien de santé ? Quels sont les coûts des soins et des interventions ?
3.3.11 Le recours aux services de conseil et vulgarisation. Fréquence ? Raisons ? Satisfactions ou
lacunes ? Amélioration et renforcement des capacités professionnelles du propriétaire, voies et
moyens ? Y a-t-il des besoins en formation (élevage, amélioration de la conduite, gestion de l’élevage,
gestion technico-économique …)
3.3.12 La disponibilité en eau
3.3.13 Ecoulement des animaux : À quel moment ? À quel âge ? À quel poids ? Quel est l’état
d’engraissement ? Comment sont choisis les animaux vendus ? Quel circuit de commercialisation
l’éleveur utilise-t-il ? Ce circuit est-il toujours le même ? Quels sont les prix de vente moyens par
catégorie d’animaux ? Les animaux sont-ils vendus à l’estimation (à la tête) ou pesés au moment de
l’abattage. Les ventes se font-elles au poids vif ou au poids carcasse ? Quelles sont les appréciations
de l’éleveur ? Quelles solutions a-t-il pour améliorer le système en place ?
3.3.14 Le payement (cash ou crédit). Le recours au crédit bancaire pour le financement de
l’installation, l’acquisition du cheptel et les bâtiments ?
3.3.15 L’éleveur appartient-il à une structure organisée ? Si oui, laquelle et quelles sont ses attentes. Si
non, quelles en sont les raisons, mauvaises informations, distances, individualisme …?
3.3.16 D’après l’éleveur quel est l’avenir de son élevage ? Extension ? Régression ? Quels sont les
principaux problèmes rencontrés ? Propositions de solutions ?
3.3.17 Avis, selon l’éleveur, pour la mise en œuvre d’une filière porcine organisée !! Quels seraient les
avantages selon lui d’une organisation structurée avec la participation de l’ensemble des opérateurs
économiques ? Quelles sont selon lui les priorités d’actions à mettre en œuvre dans le temps ?
3.3.18 Approche d’une comptabilité marge simplifiée tenant compte pour :
• Les recettes : variation d’inventaire positive en valeur et ventes
• Les charges proportionnelles : de la variation d’inventaire négative, l’alimentation, les frais
vétérinaires, les frais d’achat d’eau et d’électricité, les frais de main d’œuvre spécifiques
• Les charges fixes : amortissements, frais de main d’œuvre, frais bancaires, autres frais directs
• Notions de marge brute ou semi-nette.
3.3.19
3.3.20 Les aspects liés à la propriété foncière, au bornage des parcelles, à l’urbanisme, au respect des
normes de pollution, à l’accès à l’eau et au stockage des lisiers
63
4.1.3 Rayonnement d’actions
4.1.4 Description du procédé de fabrication et importance et qualification de la main d’œuvre
employée
4.1.5 Capacité nominale de l’usine et tonnages produits, gamme de produits offerts aux éleveurs
4.1.6 Présentation, étiquetage, teneur en protéines, énergie, a.a.e., vitamines, additifs et produits
médicamentaux
4.1.7 Analyses qualitatives et teneur garantie. Aide à la formulation. Contrôles effectués.
4.1.8 Les sources de composantes et les problèmes liés à la régularité et à la qualité de
l’approvisionnement
4.1.9 Les prix pratiqués et les marges de résultats. Compression possible des prix de vente
4.1.10 Comment s’impliquer dans la filière ? Comment l’UAB considère-t-elle l’avenir de la filière ?
64
6.3 Les ONG
65
ANNEXE 3 : DONNES STATISTIQUES RELATIVES AUX POPULATIONS HUMAINES, AUX PORCS
ELEVES ET AUX SUPERFICIES
Statistiques régionales
Région Province Population totale Population hommes Population femmes Nbre porcs Ha
Boucle du Mouhound KOSSI 230 693 115 104 115 589 34 383 73 821
Boucle du Mouhound MOUHOUN 235 391 116 387 119 004 37 142 66 829
Boucle du Mouhound SOUROU 188 512 92 640 95 872 28 122 57 795
Boucle du Mouhound BALE 168 170 81 880 86 290 45 826
Boucle du Mouhound BANWA 215 297 106 571 108 726 59 054
Boucle du Mouhound NAYALA 136 393 67 470 68 923 38 116
Total de la région du Mouhoun 1 174 456 580 052 594 404 99 647 341 441
Cascades COMOE 241 376 117 011 124 365 10 400 158 258
Cascades LERABA 92 927 43 920 49 007 28 095
Total de la région des Cascades 334 303 160 931 173 372 10 400 186 353
Centre KADIOGO 941 894 474 689 467 205 19 208 28 337
Total de la région du Centre 941 894 474 689 467 205 28 337
Centre Est BOULGOU 415 583 195 602 219 981 20 694 66 658
Centre Est KOURITENGA 250 117 116 791 133 326 12 522 27 213
Centre Est KOULPELOGO 187 399 91 113 96 286 52 768
Total de la région du Centre Est 853 099 403 506 449 593 33 216 146 639
Centre Nord BAM 211 551 99 385 112 166 6 261 40 400
Centre Nord NAMENKENGA 252 738 121 144 131 594 5 200 63 134
Centre Nord SANMATENGA 464 032 216 927 247 105 14 328 92 228
Total de la région du Centre Nord 928 321 437 456 490 865 25 789 195 762
Centre Ouest BOULKIEMDE 421 302 188 580 232 722 77 893 42 511
Centre Ouest SANGUIE 249 583 115 912 133 671 53 803 51 275
Centre Ouest SISSILI 153 434 74 082 79 352 16 661 71 494
Centre Ouest ZIRO 119 219 57 648 61 571 51 766
Total de la région du Centre Ouest 943 538 436 222 507 316 148 357 217 046
67
Plateau Central GANZOURGOU 256 921 121 621 135 300 6 261 41 734
Plateau Central OUBRITENGA 197 237 92 393 104 844 35 657 27 491
Plateau Central KOURWEOGO 117 996 52 494 65 502 15 775
Total de la région du Plateau Central 572 154 266 508 305 646 41 918 85 000
Centre Sud BAZEGA 213 661 99 280 114 544 26 955 39 195
Centre Sud NAHOURI 119 739 57 300 62 439 9 233 38 268
Centre Sud ZOUNDWEOGO 197 133 93 563 103 570 6 261 35 207
Total de la région du Centre Sud 530 533 250 143 280 553 42 449 112 670
Gulmu GNAGNA 307 372 150 961 156 411 4 033 85 044
Gulmu GOURMA 220 116 107 679 112 437 20 694 111 384
Gulmu TAPOA 234 968 115 173 119 795 21 861 146 860
Gulmu KOMANDJOARI 50 484 25 505 24 979 50 250
Gulmu KOMPIENGA 40 766 20 310 20 456 72 712
Total de la région du Gulmu 853 706 419 628 434 078 46 588 466 250
Hauts Bassins HOUET 672 114 335 933 336 181 44 783 115 817
Hauts Bassins KENEDOUGOU 198 541 98 041 100 475 1 125 82 651
Hauts Bassins TUY 160 722 77 382 83 340 56 316
Total de la région des Hauts Bassins 1 031 377 511 356 520 021 45 908 254 784
Nord PASSORE 271 864 125 893 145 971 29 183 38 653
Nord YATENGA 444 563 208 247 236 316 9 233 71 028
Nord LORUM 111 339 52 260 59 079 34 318
Nord ZAMDOMA 127 654 56 092 69 562 16 859
Total de la région du Nord 955 420 442 492 510 928 38 416 160 858
Sahel OUDALAN 137 160 67 779 69 381 0 97 042
Sahel SENO 201 760 101 179 100 581 449 68 648
Sahel SOUM 252 993 125 152 127 841 676 120 937
Sahel YAGHA 116 419 58 958 57 461 64 516
Total de la région du Sahel 708 332 353 068 355 264 1 125 351 143
Sud Ouest BOUGOURIBA 76 498 36 719 39 779 44 783 28 678
Sud Ouest PONI 195 900 93 539 102 361 37 132 75 148
Sud Ouest IOBA 161 484 77 018 84 466 32 715
Sud Ouest NOUMBIEL 51 431 25 530 25 901 28 788
Total de la région du Sud Ouest 485 313 232 806 252 507 81 915 165 329
68
ANNEXE 4 : RAPPORT MISSION AU BENIN
Introduction
Du 13 au 19 avril 2003, s’est déroulé un voyage d’étude au Bénin dans le cadre de la mission
d’étude sur la filière porcine.
Elle est financée par le Fonds d’Observation Economique et Sociale du Monde Rural
(F.O.E.S.M.R)
I – OBJECTIFS DE LA MISSION
II – DEROULEMENT DE LA MISSION
Elle est arrivée à Cotonou le 14 avril 2003 aux environs de 13 heures 30 minutes (TU) à la
Direction de l’Elevage du Bénin. Elle a été reçue par le Docteur Léopold SAKITI, coordonnateur du
projet Stratégie Nationale de Relance de l’Elevage du Porc.
69
La délégation Burkinabè a été présentée au Docteur Adam GARBA, chef de service
Inspection des Denrées Animales et Aliments Bétail, qui assurait l’intérim du Directeur de l’Elevage.
14/04/2003
15/04/2003
16/04/2003
17/04/2003
18/04/2003
Il s’agit de Monsieur Karim JABBAR chargé de programme qui a aimablement contribué à enrichir
la documentation sur le recensement des éleveurs et l’enquête sérologique.
Le 18 avril avant son départ, une synthèse des activités menées durant le séjour de la
délégation a été faite au Directeur de l’Elevage en la personne du Docteur Inoussa SANOUSSI.
En retour, le Directeur de l’Elevage s’est dit satisfait du fait que la mission ait pu bénéficier de
l’expérience béninoise en matière d’élevage du porc dans l’optique des échanges sud-sud.
70
Sur le chemin du retour, la délégation a pu s’entretenir avec le Docteur SENO Jean Pierre de
la Direction du Contrôle Vétérinaire et Phytosanitaire de l’ATACORA à Natitingou
Docteur SENO a fait part à la délégation des efforts fournis au niveau national pour limiter la
progression de la peste porcine africaine (PPA). Cela n’a pas empêché son apparition au Nord Bénin,
du fait de l’ignorance des populations transfrontalières avec le Togo et de la non collaboration des
techniciens de ce pays voisin. L’importance socio-culturelle du porc dans la vie des populations
locales a été retenue de tous et des efforts de sensibilisation menés pour une nouvelle approche de
l’élevage porcin à la faveur de la PPA. Cette approche s’est trouvée rapidement adoptée par les
éleveurs qui ont tiré les leçons des conséquences de la maladie. La mise en claustration des animaux
ainsi que les mesures d’hygiène et de protection sanitaire dans la conduite des élevages sont devenus
une réalité
Au terme de ce séjour d’échanges et de visites, les points d’intérêt particulier suivants ont pu être
retenus.
a) Organisation du Ministère
La Direction de l’Elevage qui en est sa substance est chargée dans ses missions et attributions,
de définir la politique de l’Etat en matière de productions animales et de veiller à son application ;
Décret n° 1145/MAEP/D-CAB/SGM/DA/CSRH/SA portant attributions, organisation et
fonctionnement de la Direction de l’Elevage du 02/12/2002.
Elle s’exécute à travers ses services de la Santé Animale et du Contrôle des Denrées Animales
et des Aliments de Bétail.
A l’instar du Burkina, le Bénin connaît également deux (2) types d’élevage de porcs :
un type traditionnel et un type amélioré en claustration.
Les principales pathologies préjudiciables à l’élevage porcin en absence de statistiques précises
sont : les parasitoses externes et internes, quelques cas de diarrhées néo-natales et d’agalaxie.
La zone sud du pays qui concentre le maximum de l’effectif porcin, se singularise par la
présence des trypanosomoses à l’origine d’avortements et de mortalités . (conclusion récente du
laboratoire du Bohicon dans des élevages contrôlés).
Il n’existe pas de programme de prophylaxie médicale actuellement en cours en matière
d’élevage porcin au Bénin.
La particularité sur le plan sanitaire pour tous les élevages réside dans l’apparition en 1997 de
la PPA au Bénin.
L’accent est mis depuis la PPA sur l’importance de la prophylaxie sanitaire par des mesures
d’information/sensibilisation sur l’hygiène, et le respect des normes de protection des élevages ;
interdiction/restriction de visites, désinfection de tout matériel et personne entrant dans un élevage,
etc.)
Cette maladie épizootique majeure a entraîné la prise de décisions importantes et la conduite
d’actions énergiques dans le but de son contrôle et de sa maîtrise.
Après l’arrêté n° 348/MDR/DC/CC/DE du 07/10/97 portant déclaration d’infection de peste
porcine africaine dans les Départements de l’Atlantique du Mono et de l’Ouemé, le pays devait subir
les mesures prophylactiques suivantes (article 2 ; Arrêté 348) :
71
- isolement, séquestration, cantonnement et recensement des animaux de l’espèce porcine ;
- suspension des marchés et foires d’animaux de l’espèce porcine ;
- interdiction du transport et de la circulation des animaux de l’espèce porcine ;
- désinfection obligatoire dans tous les élevages, des moyens de transport et objets
susceptibles de favoriser la transmission de la maladie.
Au début, les abattages étaient organisés sans concertation avec les principaux acteurs à savoir
les éleveurs. Ceux-ci n’étaient pas en outre désintéressés.
Cette situation a entraîné une prise de conscience des éleveurs qui se sentaient lésés et laissés
pour compte. Leur organisation a entraîné la naissance le l’Association Nationale des Eleveurs de
Porcs (ANEP).
Cette association des éleveurs a contraint les autorités à l’instauration d’une prime d’incitation à
l’abattage, pour laquelle les montants accordés ont été de 500 F CFA et 1000 F CFA / animal.
Par la suite, le dynamisme de l’association a permis, une amélioration du montant de la prime à
2500 F CFA et 5 000 F CFA / animal.
Ce même dynamisme a été aussi à l’origine du recensement effectif des éleveurs et de leurs
animaux, qui devrait servir de base pour les prélèvements de diagnostic, l’établissement d’une carte
épidémiologique, les éventuels dédommagements lors de la reprise des activités d’élevage.
La progression de la maladie du Sud vers le Centre puis vers le Nord du pays a été favorisée
par :
Ainsi, malgré les efforts soutenus des autorités, persistent toujours à travers le pays, de petits
foyers apparemment contenus : (voir cartes épidémiologiques).
c) Stratégie de lutte
d) Les intervenants
- les laboratoires : quatre (4) laboratoires publics travaillent en système de réseau au niveau
national. Le laboratoire de Bohicon est celui de référence pour les pathologies porcines. Il
appuie les fermes d’Etat et Privées sur le plan sanitaire en matière de diagnostic de
maladie et de contrôle des aspects alimentaires. Le diagnostic de la tuberculose n’y est pas
réalisé pour les porcins du vivant de l’animal.
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- les distributeurs de médicaments : les porcs bénéficient de très peu d’intrants et
d’interventions vétérinaires en rapport avec l’adaptation de l’animal et les systèmes
d’élevage.
Les structures vétérinaires publiques et privées assurent les conseils et la sensibilisation, mais
l’essentiel de la distribution des médicaments est réalisé par les vétérinaires du privé.
La législation en la matière n’est pas encore complète. De ce fait, quatre (04) importateurs
grossistes et détaillants et cliniciens occupent le marché des produits en plus des vétérinaires
détaillants/cliniciens.
Dans le premier cas il s’agit de Docteur vétérinaire et dans le second cas de techniciens de la
santé animale tout niveau confondu.
Le problème de disponibilité en produits vétérinaires pour les porcs ne se pose pas avec la
privatisation, et l’utilisation massive d’un désinfectant ‘’agrée’’ à la faveur de la PPA est remarquable.
L’approvisionnement en ce produit dans le cadre du projet de relance de l’élevage (budget
national) est réalisé sous le couvert d’un importateur privé
- Les services vétérinaires d’inspection : ils assurent l’inspection de salubrité dans les
abattoirs et lieux d’abattages autorisés. A travers les équipes ambulantes, ils s’exécutent
aux sites domestiques d’abattage des bouchers/charcutiers qui sont très importants.
- La police sanitaire sous tutelle du Ministère chargé de l’Environnement, assure le respect
des normes d’hygiène au niveau des sites d’abattage urbain des bouchers/charcutiers. Elle
veille à réduire les nuisances et autres désagréments liés à l’activité.
La ferme d’Etat de Kpinnou et la Faculté des Sciences Agronomiques ( FSA) sont les deux
structures qui s’intéressent au potentiel génétique du porc au Bénin.
Un accent particulier est mis sur la purification, l’amélioration des conditions alimentaires et
sanitaires pour l’extériorisation optimale du potentiel de la race locale par la sélection massale.
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L’insémination artificielle n’est pas pratiquée mais le système de sélection en vigueur permet
à la ferme de jouer le rôle de banque de matériel génétique auprès des éleveurs.
En matière d’alimentation, l’accent est mis sur les matières premières disponibles localement
d’abord, puis leur coût pour la formulation d’aliments selon leur composition bromatologique.
Selon les catégories d’animaux, les comptes tenus au plafonnement actuel des effectifs (400
environ), l’antenne de Kpinnou dispose de deux (2) formules alimentaires contre trois (3)
précédemment. Les coûts moyens de kg de l’aliment composé varient de 88 à 105 F.
C’est avec ces aliments que les performances énumérées précédemment sont obtenues.
Dans le souci d’être assez proche des éleveurs, l’application d’un système d’identification
assez simplifié, utilisable en milieu réel est retenue. Il s’agit d’incisions codifiées des oreilles qui
permettent d’identifier individuellement les animaux jusqu’à l’ordre de 1 800 sujets (voir annexe).
C’est au-delà d’un certain effectif (100 et plus) qu’un système de gestion est mis en place par
les éleveurs. Celui-ci ce résume à la tenue d’un livre comptable simplifié dépenses/recettes pour
dégager une marge bénéficiaire brute.
Avec un effectif moyen estimé à 150 sujets, un producteur des environs de Cotonou affirme
avoir dégagé une marge brute de trois cent mille (300 000) francs CFA pour un total recette de quatre
millions (4 000 000 ) de francs CFA en 2002.
Tous les éleveurs rencontrés semblent maîtriser la gestion économique de leur ferme sans pour
autant rentrer dans les détails d’une gestion comptable précise. Ils maîtrisent les coûts des intrants, et
suivent l’évolution du marché.
A travers son journal, l’ANEP oriente ses membres vers une réduction maximale des coûts
d’installation d’une porcherie.
Les porcs sont vendus en grande partie à l’estime surtout en milieu rural et de plus en plus au
poids vif par les éleveurs mieux outillés (disponibilité de balance, gestion des élevages maîtrisés).
Le prix au kg de poids vif varie de sept cent (700) à huit cent (800) francs CFA. C’est surtout
l’absence de balance et la persistance des traditions d’achat après discussions qui sont les éléments
limitant la généralisation de la vente ou de l’achat des animaux au poids vif.
A travers l’ANEP, les éleveurs se disent disposés à l’utilisation du poids vif comme base
commerciale et souhaitent une amélioration du prix actuel.
En amont de la filière, les éleveurs sont organisés au sein de l’ANEP. Quant aux distributeurs
d’intrants zootechniques et vétérinaires, ils ne sont pas structurés en organisation spécifique à la filière
porcine.
La ferme de Kpinnou en collaboration avec l’ANEP, propose des aliments et des animaux
performants aux producteurs et des animaux de choix aux bouchers charcutiers.
La grande fluctuation du coût des matières premières, les exportations incontrôlées dont elles
font l’objet, sont des caractéristiques constantes des opérateurs amonts, fournisseurs d’intrants
alimentaires. Cela constitue un handicap à une bonne programmation de l’activité des producteurs.
Des structures de miro-finances telles que le Projet d’Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises (PAPME )- Bénin interviennent de façon non spécifique dans l’octroi de prêts. La
contrainte principale chez les opérateurs de la filière reste la garantie à fournir.
Jusqu’à ce jour, les éleveurs bénéficient d’une non imposition fiscale de leur activité.
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Cependant, avec la PPA, un financement sous forme de prêt relais de l’union européenne à été
accordé à des producteurs pour des élevages en claustration.
En aval de la filière se retrouvent des charcutiers traditionnels et modernes ainsi que des
charcutiers traiteurs ou restaurateurs.
L’activité charcutier traditionnel/charcutier traiteur est mixte dans de nombreux cas. La viande
du porc entrant dans les habitudes culinaires des ménages et dans la restauration populaire au niveau
des maquis.
L’activité de charcutier sauf pour les charcutiers modernes est souvent accompagnée d’une
activité d’élevage et de la qualité de boucher abattant.
L’Association Nationale des Traiteurs de Porcs (ANAT-P) estime le nombre de ses adhérents
à quatre cent (400) membres environ. Ces représentants affirment rencontrer des difficultés
d’approvisionnement du fait d’une offre inférieur à leur demande.
Les prix pratiqués sont de mille sept cent (1 700) francs/kg en ville au marché traditionnel et
de mille deux cent (1 200) francs en milieu rural pour le consommateur.
Du charcutier traditionnel au charcutier moderne, le prix du kg de viande oscille entre mille
quatre cent (1 400) et mille six cent (1 600) francs CFA. Ce dernier le revendrait de trois mille (3 000)
à quatre mille (4 000) francs le kilogramme en fonction de la découpe.
En plus des actions commerciales, ce groupe professionnel a initié les comités de vigilance
sanitaire des abattages. Ils contribuent à la répression de la fraude en matière d’inspection sanitaire
vétérinaire.
Cela a fait passer le taux de présentation des animaux abattus à l’inspection de 60 % à plus
de 90 %. Une amande de dix mille (10 000) à quinze (15 000) francs FCA étant exigée aux
contrevenants en dehors des autres préjudices.
Les consommateurs ne sont pas spécialement organisés en rapport à la viande porcine. Les
charcutiers leur proposent de la viande crue, ou transformée sous plusieurs formes :
- à la braise, très répandue dans les villes à l’image des ‘’porcs au four’’du Burkina
- bouillie et frite en nature
- bouillie et préparée en sauce d’accompagnement de mets locaux
- en sauce spéciale au sang de porc.
L’ANEP s’active pour que ces acheteurs revendeurs puissent s ‘organiser en association en
vue d’un meilleur fonctionnement de la filière.
III – 5 Documentation
La bonne collaboration avec les responsables et représentants des structures visitées à permis
la collecte d’un certain nombre de documents relatifs aux textes, lois, statistiques et presse spécialisée
mis à la disposition des missionnaires.
Dans cette optique, un centre de diffusion du matériel animal de race locale et/ ou améliorée
est réalisable à travers une maîtrise du matériel génétique, de l’alimentation , des risques sanitaires et
des conditions d’élevage.
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A ce titre, une meilleure organisation des principaux intervenants de l’amont à l’aval pourrait
contribuer à sauvegarder le cheptel grâce à des mesures de prophylaxie sanitaire.
Pour une efficacité dans les stratégies de prévention et de lutte contre les épizooties, une
responsabilisation de technique et une prise de conscience du politique dans un contexte de
collaboration sous régionale (UEMOA/CEDAO) constituent le point de départ de tout succès.
La collaboration entre structures techniques des différents pays doit être renforcée et soutenue.
Cas du laboratoire de Bohicon pour des tests sérologiques à la demande du Togo
La situation d’offre inférieure à la demande en ce qui concerne le porc au Bénin, de même que
les prix pratiqués se présente comme une opportunité à saisir.
V DIFFICULTES RENCONTREES
La situation de multiples reports de la mission a été un handicap majeur dans son exécution
optimale ; en témoigne les changements de date entre le projet de calendrier initial et celui de son
déroulement effectif.
VI SUGGESTIONS
Il est souhaitable que pour de telles missions à l’extérieur du pays, il y ait une meilleure
collaboration entre les différents intervenants lorsqu’il s’agit de plusieurs structures.
Une préparation conjointe préalable entre les autorités hôtes et visitantes ou entre missions
antérieures et à venir pourrait permettre une meilleure exploitation des informations et des
observations.
Les délais de préparation des missions pourraient être améliorés et au besoin une mission
prospective envisagée tenant compte de l’importance des termes de références.
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ANNEXE 5 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES
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Dsso
Mr. Traoré Sa Chef service BAM /Chambre de commerce
Bobo-Dsso
Mr. Traoré Président de CPF
Mr. Dao Seydou Trésorier général UNPCB
Mr. Diasso Dramane Trésorier général adjoint UNPCB
Mr. Ouattara Lamine Membre de l’UNPCB
Mr. Abdoulaye Ouédraogo Chef d’usine de fabrication
d’aliments/PDAV-Bobo
Mr. Yaméogo Salfo TSE /Antenne PDAV /Bobo
Mr. Kassamba Bakari Directeur d’exploitation JOSSIRA
Dr Balima Emmanyuel Vétérinaire privé à Bobo
Dr Bonou Hubert Grossiste produits et intrants vétérinaires à
Bobo-Dsso
7-04-03 COMOE Dr Koné Mamadou Directeur DRRA/Cascades
Mr. Ouédraogo Prosper Responsable Suivi évaluation
DRRA/Cascades
Mr. Sanon Kuiméné Chef ZATE/Banfora
Mr. Traoré Mamadou Producteur (Ancien fonctionnaire)
Mr. Dembélé K. Théophile Producteur (Ancien fonctionnaire)
Mr. Tiendrébéogo Pierre Producteur
Mr. Vebamba Claude Rôtisseur
Mr. Dabiré Alexis Rôtisseur
Mr. Dicko Aboubacar Chef ZATE/Niangoloko
Mr. Sanogo Djibril Chef de poste vétérinaire Niangoloko
Mr. Somé Serges Basile Producteur (Ancien fonctionnaire)
9-04-03 DIEBOUDOU Mr. Ouédraogo Boukari Directeur provincial DPRA/Bougouriba
Mme Dabiré Tora Productrice
Mme Somé Blaisa Productrice
10-04-03 Mr. Sawadogo Alexandre Directeur DRRA/Boucle du Mouhoun
Mr. Sawadogo Moumouni Responsable SEP/DRRA
Mr. Yaméogo Adama Chef ZATE/Dédougou
Mr. Kaboré Joseph Responsable RD/DRRA
Mme Garané/Ky Célestine Productrice
Sœur Bernadette Defroi Centre de Moudasso/Dédougou
Mr. Germain Naro Porcher du centre de Moudasso/Dédougou
14-04-03 Tenkodogo Mme Sawadogo Bernadette DRRA intérim/Tenkodogo
Mme Zakané Catherine ZATE/Tenkodogo
Mr.Ouédraogo Gueswindé Chef projet PDR /Boulgou
Mr. Sorgho Jean Baptiste Agent Technique
d’Elevage /Retraité/Contractuel
encadrement des éleveurs de
porcs/PDR/Boulgou
Mr. Zerbo Daniel DPRA/intérim
Melle Ouédraogo Mariam Directrice caisse populaire de Tenkodogo
Mr. Nignan Désiré Chef d’agence de la BACB
Fada Mr. Poyga D. Fernand Chef PDRAG
Mr. Tiéma Jules ZATE /Fada/Tanguiama nord
Mr. Lompo T. Omer Chef de poste vétérinaire
Mr. Kaboré Alexis Coordonnateur de l’équipe ADELE
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