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Dr Traoré Amadou Ousmane

ÉLEVAGE DE POULES PONDEUSES


EN MILIEU TROPICAL
Production, gestion économique,
audit vétérinaire
Élevage de poules pondeuses
en milieu tropical
Dr Traoré Amadou Ousmane

Élevage de poules pondeuses


en milieu tropical
Production, gestion économique, audit vétérinaire
© L'HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-04507-8
EAN : 9782343045078
PRÉFACE

Le présent guide d’élevage de la poule pondeuse, élaboré par


notre confrère, est un ouvrage d’une longue série dont il a entamé la
rédaction depuis plus de dix ans.
Nous avons le plaisir et l’honneur de préfacer, cette présente
œuvre qui concrétise un souci permanent du Docteur Amadou Ous-
mane Traoré : combler un vide en matériel didactique pour les
agents techniques d’élevage, les vétérinaires, les éleveurs et les déci-
deurs en charge de l’élevage de notre pays. Lauréat de l’École
Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort et de la Faculté de Méde-
cine de Paris XII, l’auteur met en exergue les aspects les plus
importants de l’aviculture moderne dans les conditions réelles du
terrain, en milieu tropical.
Chercheur, Formateur au Centre International de Formation, Dif-
fusion de Production Pastorale (C.I.F.D.P. SARL), Enseignant et
PDG d’une société d’importation de médicaments vétérinaires Pro-
veto Santé Animale SARL, il est un fin praticien vétérinaire privé et
possède une expertise confirmée en Conseils et Audit vétérinaires.
Cet ouvrage a bénéficié de toute cette riche expérience polyvalente
de son auteur. L’originalité remarquable du présent ouvrage, reste
sans nul doute la méthode académique de la pratique de l’audit des
exploitations pastorales. Écrit dans un langage simple, adapté à nos
conditions d’élevage et surtout bien illustré, ce livre, véritable guide
pratique a été élaboré pour appuyer les aviculteurs, les Dr Vétéri-
naires, les techniciens d’élevage dans la maîtrise des normes du
bâtiment avicole, du choix des sujets à élever, de l’alimentation, du
programme sanitaire, de la conduite d’élevage et de la commerciali-
sation des œufs. Nous félicitons l’auteur pour cette contribution qui
vient à son heure et l’encourageons à poursuivre son apport au déve-
loppement de notre pays.
El hadj Ousmane Traoré, Vétérinaire à la retraite à Bamako.
Chevalier de l’Ordre National du Mali.
AVANT-PROPOS

L’élevage de poules pondeuses est pratiqué dans tous les pays du


monde pour assurer la couverture alimentaire à des milliards de per-
sonnes. En effet il se produit plus de 850 milliards d’œufs par an à
travers le monde, soit plus de 50 millions de tonnes d’œufs (18). La
France par exemple, produit plus de 15,3 milliards d’œufs par an
pour une consommation moyenne de 251 œufs par français et par an,
loin derrière les mexicains, champions en consommation d’œufs
avec plus de 341 œufs par an.
La Chine occupe la tête de peloton dans la production mondiale
des œufs avec une production estimée à 399 milliards d’œufs, suivie
de l’U.E (union européenne), avec 106 milliards d’œufs. En troi-
sième position, les USA produisent 87,4 milliards ; ensuite la Russie
et l’Ukraine avec 45,7 milliards d’œufs, suivis de l’Inde avec 40,9
milliards, le Japon (40,4 milliards), le Mexique (34 milliards), le
Brésil (25,6 milliards) et l’Indonésie (14,4 milliards d’œufs) sont les
principaux pays producteurs d’œufs.
Au Mali, l’élevage contribue aux revenus des populations rurales
pour environ 80% dans les systèmes purement pastoraux, et 18%
dans les systèmes agro-pastoraux (17). Il représente 11% du PIB et
20% des exportations, représentant plus de 40 milliards de Fcfa (6).
Ce qui place l’élevage au troisième rang des exportations du Mali,
après l’or et le coton. En 2004, les statistiques officielles donnent
plus de 7 000 000 de bovins, plus de 8000 000 de moutons, près de
12 000 000 de caprins, 200 000 chevaux, 700 000 asins, près de
700 000 chameaux et près de 30 000 000 de volailles (17). En 2010,
le Mali comptait 9 163 283 bovins ; 11 865 261 ovins ; 16 522 455
caprins ; 487757 équins ; 880697 asins ; 922515 camelins ; 75089
porcins et 36 750 000 volailles (21).
Sur la base des statistiques de 2004, ce cheptel produisait par an
plus de 170000 tonnes de viandes, 343 millions de litres de lait, 72
millions d’œufs, 425000 cuirs et 3100000 peaux, toutes peaux con-
fondues (17).
La consommation nationale calculée revenait donc à 6 ou 7 œufs
par malien et par an, ce qui est très faible par rapport aux consom-
mations dans les pays développés. Par conséquent l’aviculture
moderne a de beaux jours devant elle, puisqu’ il faudrait multiplier
notre production par 200 voir 300 pour atteindre le niveau des pays
développés.
L’élevage moderne de type intensif ou amélioré, bien qu’en ex-
pansion au Mali concerne encore des effectifs moindres. Ce sont
surtout des élevages de poulets de chair et de poules pondeuses fré-
quemment situés en zone périurbaine, dont les productions
approvisionnent les populations urbaines, les collectivités et l’indus-
trie hôtelière. A l’instar des capitales africaines, Bamako accueille de
plus en plus de monde et sa population dépasse quelques millions
d’habitants. L’alimentation rapide et peu chère (œufs durs ou ome-
lette) fait de plus en plus recette, d’où l’essor de la production
avicole d’œufs dans les périphéries de ces capitales.
Loin d’avoir la prétention de cerner tous les problèmes de gestion
de l’aviculture en milieu tropical, nous abordons ses aspects essen-
tiels pour permettre à tous ceux qui le souhaitent, de la pratiquer
avec une gestion rigoureuse, dans un contexte comme celui du Mali.
C’est un domaine d’activités qui, à l’instar de tout autre système de
production, nécessite des investissements réguliers qui demeurent à
la portée d’un malien moyen. Rentabiliser ces investissements, mi-
nimiser les coûts de production, tout en répondant aux besoins d’une
clientèle de plus en plus exigeante, constituent l’exercice quotidien
auquel est confronté l’aviculteur moderne au sein de son exploita-
tion. Par ailleurs, l’aviculture est un gros pourvoyeur d’emplois pour
les jeunes ruraux comme urbains, si les autorités s’investissent réel-
lement dans un processus cohérent et intégré à l’économie nationale.
L’aviculteur doit ainsi mettre en place un système de collecte
d’informations et d’analyse de son exploitation. Ceci doit être fait à
partir d’outils conçus à cet effet. Ces outils lui permettront
d’apprécier à tout moment la santé financière de son entreprise. Une
défaillance à un quelconque niveau peut entraîner une réduction
progressive de la marge bénéficiaire pouvant aboutir à terme à

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l’abandon de l’activité par son promoteur. La plus part de ceux qui
sont déçus de l’aviculture, ont été victimes de cette erreur de gestion.
Dans un tel contexte, il devient impérieux pour lui, de maîtriser
l’ensemble des paramètres de production de son exploitation pour
protéger et élargir sa marge bénéficiaire.
L’objectif de ce livre est d’appuyer l’aviculteur dans ce domaine
très sensible, en mettant à sa disposition des outils adéquats, pour le
suivi interne de ses propres activités. C’est pour cela que nous
l’avons fait à la fois simple et pratique, tourné vers les réalités cou-
ramment vécues par l’entrepreneur avicole et répondant mieux à ses
besoins. Ce livre permettra aussi à ceux qui souhaitent se lancer dans
l’aviculture au Mali, et d’une manière générale en Afrique subsaha-
rienne, de se faire une idée sur les investissements et les recettes
possibles sur une bande de 1000 ; ensuite par extrapolation il sera
aisé de faire une analyse objective sur l’élevage de 2000, 3000, 4000
voire 5000 poules pondeuses leghorn.
Dr Boubacar Niaré
Lauréat de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse
et de l’Université Paul SABATIER
DESS Productions animales en régions chaudes,
CIRAD – EMVT, Maisons Alfort.

Dr Traoré Amadou Ousmane


Lauréat de l’École nationale vétérinaire d’Alfort
et de Paris XII CRETEIL.

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INTRODUCTION

Ce livre très pratique a été élaboré pour appuyer les aviculteurs,


les vétérinaires, les techniciens d’élevage et les bailleurs dans la
maîtrise des normes du bâtiment avicole, ainsi que du choix des
sujets à élever. Il apporte des éléments utiles pour l’alimentation, le
programme sanitaire, la conduite d’élevage, la commercialisation
des œufs et le montage de projets bancables selon des normes objec-
tives. Ce livre, pourra ainsi servir de véritable guide En effet, le cas
réel traité atteste de la rentabilité de l’aviculture dans un pays
sahélien.
La mise en place d’une exploitation avicole est toujours motivée
par des considérations socio-économiques ; ceci exige en particulier
la tenue d’une bonne comptabilité.
Le but recherché dans cet ouvrage est de condenser dans le plus
petit nombre de pages possible, les connaissances dans le domaine
avicole en milieu tropical.
Au Mali, à l’instar des autres pays sahéliens, l’élevage villageois
ou élevage traditionnel est largement pratiqué. Il concerne tant
l’élevage de poules et de poulets que celui de pintades et, à moindre
titre, celui des canards et des dindes. Ce type d’élevage rassemble
des effectifs importants sur le plan national. Il se caractérise par un
apport minime voire nul d’intrants (aliments, médicaments) et une
faible productivité : une poule locale produit en moyenne annuelle-
ment 30 à 50 œufs. L’aviculture moderne dont il est question ici,
exploite des races modernes qui produisent 300 œufs, c’est à dire dix
fois plus que les poules locales par an. Cette productivité
s’accompagne d’exigences strictes et d’une gestion combinée très
rigoureuse qui sont traitées dans ce livre.
PREMIÈRE PARTIE

Étude technique

A. Bâtiment en aviculture : poulailler

Photo poulailler 17m x 7m de la périphérie de Bamako (15)

Poulailler de 80m x 15m (15)

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