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Marina Vallejo Espinoza AMÉRIQUE DU SUD

Avant-propos

Archéologie = anthropologie culturelle des gens du passé sur base de leurs restes matériels.
Dans les sociétés traditionnelles, l’art en tant que tel n’existe pas, et les artistes non plus. Les
productions matérielles qu’aujourd’hui d’aucuns considèrent comme de l’art chez ces sociétés
constituent en réalité l’expression de la collectivité, et pas de l’individu.
La thématique, l’iconographie dépendent étroitement de l’idéologie, au sens large, de chaque
société.
Cela n’empêche évidemment nullement l’existence d’une certaine forme d’esthétique et de recherche
de la beauté, le développement de styles, d’écoles, de traditions, la diffusion de certaines influences,
et la création de chefs d’œuvres par des individus -évidemment anonymes- particulièrement doués.
Compte tenu de ce contexte néanmoins, les productions artisanales ne constitueront qu’une partie
du cours puisqu’elles ne constituent qu’une partie de la culture matérielle des sociétés
précolombiennes de l’Amérique du Sud.

INTRODUCTION : LE PEUPLEMENT, L’ENVIRONNEMENT, LE CLIMAT, LA CHRONOLOGIE

Le peuplement de l’Amérique

Qui étaient les premiers Américains ?


◼ Origine Afro-asiatique des ancêtres de l’homme moderne
◼ Absence totale de restes proto-humains aux Amériques
◼ Homo Sapiens Sapiens: vers 150.000 ACN; 35-40.000 ans en Europe
◼ Le peuplement n’a pu avoir lieu qu’à partir de cette dernière date

La Grande Traversée ?
◼ Limites de la paléo-navigation
◼ Indicateurs paléo-génétiques
◼ Traditions culturelles
Au niveau des limites de la paléo-navigation, une immigration depuis l’Europe ou la Polynésie par la
Grande Traversée est à exclure totalement, les courants sont incontrôlables rendant la navigation
presque impossible. Il y a des indicateurs paléo-génétiques, les analyses ADN des squelettes les plus
anciens qui montrent des liens de parenté évidents avec la population de la Sibérie, aux alentours
du Lac Baïkal. Les dents, les cinadentes – les racines aux dents sont différentes. Ce sont deux types
de mâchoire et de dentition un peu différentes dans le détail des dents – se retrouvent en Asie
exclusivement ; ce sont deux types de mâchoires un peu différentes, en Asie et en Europe. Et tous
les amérindiens sont cinadentes. Par les traits d’ADN et dentaires, nous sommes assurés que le pool
génétique qui a constitué la colonisation l’Amérique vient d’Asie du Nord Est. On a également
comparé les traditions culturelles avec certains achèvements de la côte pacifique, de l’Amérique du
Sud, de la Polynésie, l’île de Pâques, etc. mais là non plus, ça ne coïncide pas.

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La Béringie et les fluctuations glaciaires


Les futurs amérindiens sont venus de ce que l’on appelle la ‘’Béringie’’, un couloir glaciaire qui se
situe entre l’actuelle Sibérie et l’Amérique du Nord. Les amérindiens ont traversé la banquise au
moment des périodes glaciaires, qui ont pu être déterminées avec précision au fur et à mesure du
temps, depuis 125.000 jusqu’à plus ou moins 1.000 avant notre ère. On voit qu’à certains
moments dans cette chronologie, on a des ponts de glace, c’est-à- dire que le niveau de l’eau est plus
bas, et c’est à ce moment-là que l’on peut espérer qu’il y ai eu un passage. Peut-être aux alentours de
50.000 et éventuellement aux alentours de 20.000. On peut alors cibler la recherche des premières
traces de colonisation dans cette période-là.

La date du peuplement ?
Il y a des fouilles archéologiques dans des sites que l’on appelle paléo-indiens, qui sont des sites de
chasseurs cueilleurs, notamment à Cactus Hill en Virginie et à Monte Verde au Chili, et qui vont
enfuir différents témoignages d’occupation, jusqu’à parfois des traces de pieds, et des éléments de
datations. Tout cela donne la date de -13.000, qui est la date que tout le monde accepte. Mais il y a
des archéologues qui ont fouillé des sites qui seraient plus anciens et également anthropiques. Site
qui ne se trouve pas en Amérique du Nord, mais en Amérique du Sud, il y a alors un problème de
logique pour comprendre comment est-ce que cela se fait que les sites plus anciens ne se trouvent
pas en Alaska. Mais on peut évoquer une autre forme de colonisation qui pourrais l’expliquer : la
colonisation par cabotage.

Colonisation par cabotage (le long des côtes)


Au 12e millénaire, il y a la calotte glacière des Laurentides qui couvre toute une partie de
l’Amérique du Nord et qui rend cette partie du continent infranchissable. Or, il y a des preuves de
peuplement plus ancien, on pense donc qu’ils ont dû faire du cabotage jusqu’à arriver à des parties
où ils pouvaient débarquer et puis aller plus facilement dans le continent, en particulier en
Amérique du Sud. Ainsi, des recherches récentes menées au Brésil, ont révélé
la présence de cailloux taillés de la main de l’homme et qui donnent des dates de -24.000 à la Serra
de Capivera, date ancienne pour la présence du premier humain, mais on n’a encore découvert
aucun squelette humain.

Le mode de vie
Comparable à celui des chasseurs cueilleurs et pécheur cueilleurs. Bande familiale, éventuellement
multi-familiale qui se déplacent à la poursuite de la mégafaune, les gros gibiers tels que les
mastodontes, etc. de la fin du Paléolithique supérieur. La colonisation se fait de manière
inconsciente, en allant à la poursuite du gibier.

Les modalités du peuplement

Isolement Bérigien (à p, de 25000?) puis dispersion


Pool génétique réduit
Expansion très rapide (1000 ans), en plusieurs vagues
Pas de concurrents

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Les études génétiques montrent qu’on a un pool génétique très réduit ce qui montre que l’on avait
en réalité relativement peu de personnes, peu de groupes qui au fur et à mesure des siècles ont
finalement été à l’origine de ce qui plus tard deviendra le peuplement complet. Pool génétique
réduit qui ne sera pas sans incident, ils ne seront pas immunisés contre certaines maladies
importées par les Colons. Expansion rapide, il y a eu une colonisation, un peuplement très rapide.
Ce qui pose des problèmes paléo-démographiques : comment se fait-il qu’en étant si peu nombreux
et éparpillés sur le territoire, ils aient réussi à survivre ? Même s’il y a des coutumes différentes, il y
a un point commun : la prohibition de l’inceste.

Carte politique de l’Amérique du Sud


Pour la géographie, les Andes se divisent en diverses parties (ces limites politiques ne correspondent
pas aux Ethnies/Etats précolombiens) :
- Les Andes du Nord : Colombie

- Les Andes Centrales : Equateur, Pérou et Bolivie

- Les Andes du Sud : Chili et Argentine

- Les Basse-Terre de l’Amazonie : reste du continent

En ce qui concerne les régions des Andes Centrales, c’est une zone se trouve tout le long du Pérou, il
y a des Vallée avec des fleuves qui se jettent dans l’océan. Ces régions sont au nombre de 6 :

La côte désertique (0-500m d’altitude) : un sol de sable et rocailleux, très désolée avec peu de
végétation. Les eaux de la côte sont très poissonneuses, ce qui pourrait expliquer la création de la
civilisation andine. La côte englobe le littorale, elle se présente de manière désertique mais ce
paysage désertique est entrecoupé par des oasis qui descendent la cordillère des Andes. C’est une
région très riche en nutriments. Il ne pleut jamais sur la côte, il y a deux saisons, une nuageuse (de
Mai à Novembre) et l’autre ensoleillée. Lorsqu’on remonte les fleuves, on trouve des vallées qui
rétrécissent et le terrain est un peu plus fertile. Les établissements humains y sont présents.

La région Yunga (500-2300m) : vallées moyennes très riches, comme une oasis, mais étroites, et
certains fleuves s’assèchent durant une bonne partie de l’année. Ils se jettent dans le Pacifique. Les
conditions climatiques y sont plus favorables, les terres chaudes permettent la culture du piment, de
la coca, du maïs, etc. Au fur et à mesure que l’on monte dans ces paliers écologiques, ce qu’on peut
cultiver change, ce qui va favoriser soit les échanges, soit les conflits.
Il y a de grosses concentrations de population sur les côtes et les vallées sèches, les Quebradas. On
peut faire pousser des piments, la coca et le coton sur la côte. En montant, les cultures changent. On
y trouve des tubercules, pomme de terre.
Tout en haut, ce sont les pâturages, pour les camélidés, dans la Puna. Il y a l’apparition de deux
espèces de camélidé domestique : les lamas et les alpagas. Le lama est surtout utilisé pour sa
viande, sa laine étant moins soyeuse que celle de l’alpaga. Il est difficile de déterminer l’espèce de
camélidé via les squelettes.

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La Sierra (2300-4000m) : ce sont des montagnes. La population native de la Sierra est


physiologiquement différente. Les fleuves coulent du côté oriental. Les plus hauts sites
archéologiques du monde sont dans les Andes. Des vallées vont alimenter les fleuves, dont celle de
Urubamba qui possède des cultures en terrasses. Les vallées avec des fleuves dans la sierra sont
différentes. Les fleuves ne se jettent pas du même côté. Il y a quatre saisons, comme chez nous mais
inversées (hémisphère sud). La cordillère va se séparer en deux : la cordillère noire et la blanche/ou
royale. La noire n’est pas toujours recouverte de neige, tandis que la blanche l’est.

La Puna (4000-4800m) : hauts plateaux Boliviens, on y trouve l’icchus (herbe). Il y a une


domestication des lamas et de l’alpaga ; différentes espèces de camélidés dont le lama, qui est un
pivot de la société andine, et l’alpaga, utilisé pour sa laine. Ce sont des plateaux avec des conditions
assez extrêmes, avec des températures qui descendent en dessous de zéro. Cette voit naitre la
pomme de terre. Il pleut énormément et le développement d’autre culture va se mettre en route.
La Selva Alta (1000-400m) ou forêt d’altitude : dont le site de Ceja de Selva se trouve dans cette
zone, il s’agit d’un bord de forêt. C’est une localisation extrêmement pluvieuse. Dans la Selva Alta, il
y a quasiment tout le temps de la pluie.

La forêt tropicale ou Selva Baja Amazonienne (400-80m) : traversée par le plus long fleuve du
monde, l’Amazone. La Selva Baja, l’Amazonie actuelle, est composé d’énormément de fleuves. C’est
difficile d’accès et le sol est mauvais pour la conservation. C’était manifestement incontestablement
un moment clé pour l’Amérique, l’agriculture, la céramique, etc.

Le phénomène ENSO
◼ El Niño Southern Oscillation
◼ Réchauffement ponctuel cyclique et irrégulier de la température de la surface de l’Océan
Pacifique équatorial qui influence la circulation atmosphérique et notamment les précipitations et la
température dans des zones spécifiques de la planète, dont la côte du Pérou.

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Le phénomène ENSO est un réchauffement ponctuel cyclique et irrégulier de la température de la


surface de l’Océan Pacifique équatorial qui influence la circulation atmosphérique et notamment les
précipitations et la température dans des zones spécifiques de la planète, dont la côte du Pérou. Les
remontées d’eau froide du côté de la côte péruvienne sont intéressantes pour la faune locale. La
côte n’est pas arrosée. Ça, c’est donc une année normale. Dans l’année ENSO, l’eau se réchauffe et la
côte connait un déluge. C’est une catastrophe pour la faune et les populations. C’est une inversion
climatique. L’année après l’année ENSO est généralement une année de sécheresse. Des sites sont
abandonnés, des civilisations s’effondrent avec le phénomène ENSO.
On doit savoir si c’est vrai et pourquoi. ENSO est récurrent mais irrégulier, c’est un phénomène
imprévisible. Mais grâce à des carottes, on peut obtenir des dates précises et les comparer aux
constructions archéologiques et plus d’une fois, ENSO concorde avec le déclin de civilisations, mais
pas à chaque fois.

Chronologie
La date de -13000 reste la référence. La chronologie stylistique de l’école de Beurlay est mise au
point dans les années 50/60 ; elle s’applique pour les Andes en fonction du matériel et le
changement de style. Dans la chronologie processuelle, on s’intéresse au développement des
populations, aux processus sociétaux.
Dans la chronologie stylistique, il y a une succession d’horizon et d’intermédiaire après la période
initiale. Les intermédiaires sont plus fragmentés avec des différences marquées entre les cultures
tandis que les horizons sont plus homogènes, avec des cultures recevant la même influence, avec
une certaine uniformisation. Dans les intermédiaires anciens, il y a plein de cultures différentes qui
se développent; et l’horizon moyen impose le modèle funéraire de la momie.
L’intermédiaire récent, c’est la chute, il y a une fragmentation. Les Incas vont se tailler un immense
empire de plus d’1 million de Km2, qui se terminera avec l’arrivée des Espagnols.

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CHAPITRE 1 : LA PÉRIODE LITHIQUE 13000-4500 AC

La Béringie va fondre et le niveau de l’eau va monter. Il y a donc, aujourd’hui, beaucoup de sites


sous l’eau. L’art rupestre est extrêmement abondant. On retrouve des caractéristiques semblables à
ce qu’on trouve ailleurs. Les animaux sont mieux représentés que les hommes. Les peintures
rupestres de Toquepala (9.500 BP) en sont un exemple.

Mode de vie
◼ Fin de la période glaciaire (niveau de la mer remonte peu à peu)
◼ Paysage différents d’aujourd’hui et faune plus riche
◼ Micro-bandes vivant de cueillette, de chasse au gibier, d’exploitation des ressources marines

Il y a une population nomade avec une démographie réduite, avec une formation simple de la
population, en bande généralement. Il y a une culture matérielle assez réduite, et les vestiges se
manifestent par la taille de la pièce. Elle n’est pas si différente de ce qu’on peut observer en Europe.
Il y a un outillage plus ou moins élaboré, et des modes de vie relativement simples et aussi
comparables à ce qu’on peut observer dans d’autres continents. C’est la fin de la période glaciaire.
Ils sont isolés, avec des paysages différents : la glace fond, mais aussi la faune qui sera riche, avec
des paresseux géants, des chevaux qui vont disparaître mais seront réintroduits avec les espagnoles.
Il y aura des micro-bandes de population vivant de cueillette, de chasse au gibier et d’exploitation
des ressources marines. Suite à la fonte des glaces, le niveau de la mer à monté, donc les
campements ont été engorgés d’eau. Les réservoirs de préhistoire se trouvent souvent en montagne.

Les traditions lithiques (9.000-6.000 AC)


On a des pointes de flèches en « queue de poisson » qui sont des bifaces servant à être emmanchés.
On a aussi les pointes Paijan qui ne se retrouve que sur la côte péruvienne. Elles sont longues, fines
et pouvaient également être emmanchées.

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Monte Verde (Chili)


14500 BP?
Site de plein air à 60km du littoral
12 maisons de 3-4m de long
2 grands foyers
1 hutte en forme de bréchet de poulet avec des restes de plantes médicinales et d’animaux
20.000 biospécimens (55 taxons)
Outillage lithique
Controverse sur la datation

Le site de Monte Verde au Chili est un site à 60 km du littoral. Il s’agit d’un site de campement semi-
permanent. Il est daté de 14.500 BP (before present = 1950). Il a permis de définir une douzaine
de maison de 3 à 4 mètres de long, deux grands foyers et des plateformes avec une hutte
en forme de bréchet de poulet, où l’on a retrouvé toute une série de restes (plantes médicinales,
animaux), car le site a été enfui sous un glissement de terrain. En tout c’est 20.000 bio spécimens et
un outillage lithique qui sont retrouvés. Il y aurait pu avoir un habitat permanent. Cette hutte
pouvait correspondre à une hutte communautaire.
Il y a une controverse sur la datation, cette fouille a été menée dans les années 90 a été contestée et
a été analysée pour vérifier qu’il s’agissait d’une découverte si ancienne. Des éléments ont été
trouvés, par exemple des armes de chasses fait en pierre circulaire et attachée avec des manières
végétales. Mais aussi une trace de pied d’enfant.

Pedra Furada (Brésil)


Pedra Furada est dans le nord-est, dans le Brésil. Il y a également des traces d’occupation, mais
aussi des peintures murales avec un état de conservation extraordinaire. Cette peinture est datée de
12000 a. J-C. C’est de l’art rupestre qu’on peut retrouver un peu partout, les couleurs sont sobres et
c’est assez difficile à décrypter. Les hommes sont moins bien représentés comparés aux animaux.

Quelques exemples de sites lithiques


Il y a d’autres sites qui se trouvent dans la Sierra, comme par exemple :
- Guitarrero (12500 BP)
- Lauricocha (9500 BP)
- Telarmachay (9500BP)
- Pikimachay (13000 BP)
- Asana (10000 BP)
- Toquepala (9500 BP)
Et on est sûr qu’à partir de 13000, qu’il y a un peuplement.

Peinture rupestre de Toquepala, Pérou, vers 9.500BP


Dans la peinture rupestre, il n’y pas d’organisation de la structure de l’image. Il n’y a pas de
paysage, ni de taille relative qui soit respectée. C’est un art assez naïf, et le sens profond nous
échappe. Il y a d’autres manifestations plus spécifiques à l’Amérique du Sud, comme par exemple les
momies.

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LA CULTURE CHINCHORRO 7000-1000AC

◼ Sur la côte depuis le sud du Pérou jusqu’à Antofagasta au Chili


◼ Exploitation des ressources marines et cueillette
◼ Petits villages de huttes semi-circulaires ou circulaires
◼ Cimetières et momies

C’est une culture intéressante de la période lithique comme il y en a d’autres qui vont perpétrer leur
mode de vie lithique, comme au Brésil. Ils ont développé un culte aux morts exceptionnel qui se
traduit par la momification.
Cette culture se situe sur la côte, depuis le Sud du Pérou jusqu’à Antofagasta au Chili. Ils vivent de
l’exploitation des ressources marines et de la cueillette. Ce sont de petits villages de huttes semi-
circulaires ou circulaires. Près de la côte, on retrouve des cimetières composés de momies qui ont pu
être conservées grâce à des techniques très complexes de momification et au climat très aride et sec.
Le matériel qui les accompagne laisse deviner le mode de vie de la population. On les retrouve dans
le littorale du Pérou et du Chili.
Ce sont les premières momies andines et même du monde. Elles sont toujours disposées sur le dos
avec les bras le long du corps. On peut voir toute une culture matérielle, notamment du matériel de
pêche. Il y a même des moules immenses. On a également retrouvé des fœtus humains placé dans
des statuettes. La conservation est très bonne car l’endroit est désertique. C’est tellement bien
conservé qu’on a pu identifier une exostose auditive due à la pratique intensive de la plongée chez
les hommes. Les femmes ont des déformations au niveau de la colonne vertébrale. Il y a une
division sexuelle de travail.
Il existe plusieurs types de momies : il y a les momies simples d’Arica, dites naturelles où on place
simplement la momie en terre sans éviscération. Ensuite, on a les momies complexes qui sont
divisées en trois sous-catégories avec des rituels funéraires différents : le style noir, le style rouge et
le style à bandages.

Les momies
◼ Momies simples : momies naturelles
◼ Momies couvertes de boue
◼ Momies complexes :
- style noir
- style rouge
- style à bandages

Style noir
Traitement interne et externe, touche tous les sexes, classes et âges. La position ne varie jamais :
couché sur des nattes, bras le long du corps et enfuies dans le sable près du littoral reposant sur une
natte de roseau. On a retrouvé des tombes abritant plusieurs personnes, peut-être d’une même
famille ou parfois sans lien de parenté.

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Traitement de la tête : la peau est mise à part et séchée, le crâne est détaché, ouvert, le cerveau est
extrait, l’intérieur est nettoyé et rempli de bourre : un mélange de pâte et de végétation. Le crâne
est re-solidarisé avec des cordes, recouvert de cette même pâte et de charbon.

La peau est remodelée avec une pâte à base de manganèse, les cheveux refixés et les traits refaits.
Même principe pour les membres détachés, écorchés, nettoyés, abrasés, recouvert de la pâte à base
de cendre et on remet la peau par-dessus (ou une peau animale à défaut). Même principe pour la
cage thoracique, mais après l’avoir vidée et nettoyée, on ajoute trois baguettes servant à assurer
l’ensemble. La momie peut ensuite être, éventuellement, habillé. Le traitement a pu être au village
et pas sur le lieu de l’enterrement, et il y avait probablement des spécialistes de l’embaumement

Style rouge
On ne démembre pas, mais on ouvre la peau à plusieurs endroits pour extraire les organes et y
glisser les baguettes. Seul le crâne est enlevé et évidé, mais sans l’ouvrir. Les incisions sont
recousues.

Le style à bandages est assez rare et concerne surtout les enfants. On recouvre, après éviscération
et nettoyage, la chaire de bandelettes de peau animale.

Les momies recouvertes de boue


Le corps est non-traité, déposé dans une excavation sur un lit de boue, puis recouvert de boue tout
en tentant de préserver l’aspect humain. Le traitement se fait in-situ.

On a également pu faire une chronologie des momies Chinchorros.

On dispose d’au moins 1.500 poupées Chinchorros dont 300 ont été analysés :
On a découvert 1500 momies Chinchorros et 300 ont été étudiées en laboratoire.
- De 7.000 à 5.000 ACN : Momies naturelles.

- De 5.000 à 3.000 ACN : Momies de types noires.

- De la fin du 4e millénaire ACN à 2.000 ACN : Momies de types rouges et à bandelettes.

- De 2.620 à 1.720 ACN : Momies de boues.

- De 2.000 à 1.300 ACN : Momies naturelles.


Plus de traces de momies à partir de 1.300 ACN.

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CHAPITRE 2 : LA PÉRIODE PRÉCÉRAMIQUE 4500-1800 AC


LES DÉBUTS DE LA CIVILISATION

Cette période est perçue comme étant celle du néolithique andin, ce sont les débuts de la
civilisation, on peut y observer de grands changements sociétaux.
Caral, Pyramide de la Huanca : Depuis la découverte du site de Caral, on se trouve face à l’état le
plus ancien d’Amérique selon certains. Mais de grands monuments ne sont pas la preuve de la
présence d’un état. Néanmoins, on peut voir de grands changements sociétaux. On sait que pendant
la période coloniale ancienne, beaucoup d’andins vénéraient des rochers. Ils pensaient que c’était
des ancêtres lithifiés. Ces rochers s’appellent des Huacas.

Les caractéristiques de la période


◼ Fonte des glaces terminée : les paysages sont semblables à ceux d’aujourd’hui

◼ Agriculture de type jardinage, horticulture, mais elle n’est pas destinée à l’alimentation, c’est
à usage médical et industriel. La population vivra de la collecte et de la pêche.

◼ Domestication des animaux : pas au début de la période, à part le chien mais ils l’étaient déjà
depuis longtemps, mais à force de dépendre des cervidés et des camélidés, ils les domestiquèrent,
aux environs de 2.500 ACN pour les camélidés, le lama et l’alpaga – mais ils ne savent pas porter
grand-chose – et un peu plus tôt pour les cervidés. La domestication des animaux étant limitée,
c’est surtout à la force humaine que le travail est fait, pour les grands monuments, seule la force
humaine est requise. Il n’y a pas de bêtes de trait, on ne peut pas monter les camélidés et leur
charge est limités à 20-40 kg. Le cochon d’Inde sera élevé, et sure l’élément principal de l’apport
carné. La domestication s’achève au 3e millénaire.

◼ Croissance démographique : apparition des premiers villages sédentaires, avec des centres
cérémoniels. Les villages se trouvent sur la côte avec des centres monumentaux construit en
pierre. Il y a une architecture monumentale : il faut donc rassembler beaucoup de personnes.

◼ Apparition de la complexité sociale : avant, tout le monde faisait un peu de tout, maintenant
il y a une répartition, des rôles. Pour faire ces bâtiments monumentaux, il faut des décideurs. Au-
delà de la simple famille, il y a une forme de hiérarchie.

Les premiers villages : l’exemple de Paloma (Chilca)


- 5800-2800AC
- Trois phases d’occupation
- Sédentarisation à p. de 5000AC
- Huttes en joncs et roseaux
- Lésions osseuses dues aux plongées répétées en eau froide, partage de la tâche également entre
hommes et femmes.
- Horticulture minimale

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On a retrouvé un millier de sépultures sous le sol des maisons à Paloma.


Il y a un grand rapport aux ancêtres. Il y a plusieurs tombes avec plusieurs individus. Il n’y a pas de
momification mais des précautions sont prises. Certains sont attachés à des poteaux par les pieds. Le
rapport aux ancêtres rentre dans la vie quotidienne. Cette habitude d’habiter dans une maison au-
dessus des ancêtres restera par la suite dans la culture andine.

Les fondations maritimes de la civilisation andine


- Théorie élaborée par Michael Moseley (1975)
- Monuments nécessitent une force de travail importante et concertée, ce qui implique la
sédentarité
- La sédentarité ne peut apparaître que là où les ressources permanentes sont suffisantes tout au
long de l’année
- Le littoral péruvien présente ces caractéristiques (anchois, coquillages, crustacés en abondance)
- Cette pré-adaptation à la sédentarité est le prémisse au développement de l’agriculture et de la
complexité sociale

Contre-arguments
- La région centro-andine constitue une unité, et l’apparition de la civilisation ne peut être analysée
selon une seule écologie, mais en fonction des échanges constants entre les différentes zones
- La domestication des camélidés –sources de protéines- s’est faite tant sur la côte que dans les
Andes
- Il n’est pas si simple d’exploiter les ressources marines (pour les anchois, grands filets et
embarcations pour aller entre 15 et 30km du rivage)
- Ces dernières ne sont pas constantes (ENSO, etc)
- Difficile de mesurer exactement l’apport relatif des ressources marines dans la paléo-diète (sauf
récemment grâce aux isotopes stables, qui paraissent confirmer leur importance écrasante).

Architecture, proto-urbanisme et complexité au Pérou

Sites côtiers : Salinas de Chao ; Aspero ; Caral ; El Paraiso ; Bandurria ; Ventarrόn

La tradition Kotosh des hautes-terres : Kotosh ; La Galgada ; Huaricoto

CARAL ET LA TRADITION SUPE : 2600-2000 AC

◼ Première cité ?
◼ 23km à l’intérieur des terres, au bord du fleuve
◼ 65 hectares, 6 pyramides principales, places, quartiers résidentiels, …
◼ Ni céramique ni agriculture intensive
◼ Interactions étroites avec la côte et intégration à un réseau de 17 sites monumentaux de la
vallée de Supe

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Il s’agit peut-être de la première citée andine, elle permet la culture du coton. Les paysages sont
désolés, fait de terres et de cailloux, c’est le site le plus grand de la vallée avec une démographie
importante, elle fait se situe à 23 km à l’intérieur des terres, et se trouve au bord du fleuve Supe. Le
site fait 65 hectares composé de 6 pyramides principales, de places, de quartiers résidentiels, etc.
Mais on n’y trouve aucune trace de céramique, ni d’agriculture intensive. Il y a une interaction
étroite avec la côte et une intégration à un réseau de 17 sites monumentaux de la vallée de Supe.
De grands axes traversent le site, ce qui prouve qu’il n’est pas construit au hasard. Il n’y a pas de
cimetière, aucune tombe, sauf une qui est une offrande votive.
Trois hypothèses : soit le cimetière a disparu dans un glissement de terrain, soit ils étaient enterrés
assez loin. Soi ils utilisaient l’incinération. Cela pose cependant un problème pour l’interprétation
sociale de la civilisation.

Système constructif des monuments


◼ Shicras (sacs en fibres végétales) contenant des pierres équarries et des galets de rivière forment
le coeur des édifices
◼ Murs extérieurs en pierres taillées unies par du mortier et recouverts d’enduit coloré
Des offrandes de figurines en argile crue sont associées aux phases de rénovation et amplification
des plateformes pyramidales.

Le site est divisé en trois secteurs :


- Le secteur L : temple du feu sacré
- Le secteur E : grand temple
- Le secteur A : quartier résidentiel

Temple de l’Amphithéâtre (Secteur L)


Il a été partiellement endommagé par une coulée de boue. En une nuit, un village peut disparaitre.
La première plateforme est flanquée sur les côtés de grandes niches rectangulaires, qui mène par un
escalier ascendant puis descendant à une cour surbaissée à gradins, puis il y a encore un escalier qui
monte vers une cour rectangulaire. L’espace se restreint ensuite de plus en plus sur un espace qui
serait réservé à l’élite. Il y avait peut-être aussi un quartier résidentielle destiné à l’élite. Les
archéologues ne savent pas s’il s’agit vraiment d’un amphithéâtre, mais il y a une forte
ressemblance. Ils ont trouvé des offrandes, comme par exemple un ensemble de flûtes en os de
pélican taillés et gravés, dans une cache du Temple de l’Amphithéâtre à Caral. Elles sont incisées,
décorées de motifs animaliers, illustrant des oiseaux et des otaries.

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Il y a un quartier d’habitation, sûrement en rapport avec le culte qui s’y déroulait. Dans le numéro 9,
se trouve l’Autel du Feu Sacré dans le Temple de l’Amphithéâtre : C’est une petite structure
rectangulaire en trois parties, avec une entrée en chicane menant à une pièce principale. Dans cette
sale, il y a une petite pièce circulaire avec un foyer et deux conduits de ventilation: une au Nord
(cendres blanches, sûrement de coquillage) ; une au Sud (traces de fumée, charbon de bois,
matériaux divers). Le conduit Sud sera ensuite condamné. Les archéologues penchent pour un lieu
de sudation.

Templo Mayor (Secteur E)


◼ Le plus grand édifice de Caral ; modèle semblable à celui du secteur L
◼ Plusieurs phases constructives
◼ Place semi-circulaire surbaissée de 21m de diamètre
◼ Murs internes de 3m de haut à l’origine
◼ Escalier central de 9m de large culmine à 18m
◼ Le sommet mesure 65m x 35m
◼ Un autre autel du feu s’y trouve

C’est le plus grand édifice de Caral : c’est un modèle identique à celui du secteur L avec le même
genre de composition picturale. C’est une cour surbaissée, sans vrai gradins, puis un escalier
central, suivie d’une plateforme, une autre volée et, au sommet, le temple. Il fait 160m de long,
avec plusieurs phases de construction. Il contient une place semi-circulaire surbaissée de 21m de
diamètre; à l’origine les murs internes mesuraient 3m de haut. L’escalier central de 9m de large
culmine à 18m, on a ensuite deux plateformes. Au sommet, qui mesure 65m/35m, se trouve le
temple avec, à l’intérieur, un autre autel du feu qui dispose des mêmes fonctions que le précédent
sauf que la pièce est carrée et plus ronde.

Possible culte du feu illustré dans la tradition Caral à la période archaïque. Le foyer est également
retrouvé dans une ≠ tradition, celle des Kotosh.

Système constructif des résidences


◼ Pierres noyées dans du mortier, parois recouvertes d’enduit
◼ Structure réticulée de poteaux de bois et roseaux servant d’armature pour des murs en terre

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Quartier Résidentiel (Secteur A)


- Occupation par familles nucléaires en rapport avec la classe dirigeante
- Remodelages successifs avec offrandes, différentes phases
Les murs sont en pierre avec des armatures en bois. La répartition au sol suggère une occupation
par familles nucléaires en rapport avec la classe dirigeante. Il y a un remodelage successif avec
offrandes ; les archéologues y ont retrouvé des offrandes de nouveau-nés avec des squelettes
(enfant-offrande) et des traces de textiles. Aucune tombe n’a été repérée, seulement des offrandes.
Des dépotoirs sont directement associés aux habitations.

Tombe de femme d’élite à Aspero ? (découverte 2016)


◼ Environ2500AC
◼ Agée de 40 à 50 ans
◼ Près de 500 perles semi-précieuses
◼ Figurines en os gravé, etc.
La femme était repliée sur elle-même et entourée d’un tapis de roseau, petate. Pas de céramiques
mais des gourdes en calebasse.

Ventarrón, 2.000 av. JC :


◼ Vallée de Lambayeque, Côte Nord,
fouilles en cours
◼ Dans le Temple Rouge (ca 2000ACN),
une peinture murale polychrome
découverte en 2007 illustre une chasse
aux cervidés. Le site a malheureusement
été ravagé par un incendie en 2017...
Les fouilles sont toujours en cours. Dans
ce site, en 2007, les archéologues ont fait
la découverte de la plus ancienne
peinture murale en polychromie de
l’Amérique du Sud. Cette peinture se
trouve dans le Temple Rouge, datant de 2.000 ACN, et elle illustre une chasse aux cervidés.
Motif qu’on retrouve chez les Moche, chez qui le cervidé était associé aux guerriers.

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La période Pré-céramique dans les Andes

La Tradition Kotosh-Mito des Hautes-Terres : la tradition Kotosh-Mito des Temples du feu


Kotosh est le nom du site, et Mito est le nom du Temple du feu. Les sites vont de 1.100 à 4.000
mètres d’altitude. Cette tradition est surtout architecturale, avec aussi une fonction rituelle qui reste
à déterminer mais qui englobe les sites.

Petits édifices indépendants les uns des autres et caractérisés par :


◼ Foyer central (fosse aux parois de pierre) pour crémation d’offrandes
◼ Coins internes arrondis ou ronds
◼ Enduit lissé, interne coloré
◼ Niches disposées symétriquement, notion d’opposition flagrante dans leur disposition.
◼ « Enterrement des temples »

On construit un nouveau temple sur un ancien en conservant


tout ou une partie du premier.
Les « enterrements de temples », il s’agit de temple Kotosh qui
se trouve à une certaine hauteur, grâce à des phases différentes
superposées. Une fois que la population avait décidé
d’abandonner un temple, ils reconstruisaient au-dessus. Pour les
reboucher, ils disposaient du sable, de la terre, puis ils celaient
le tout avec un sol en ajoutant une couche de cendres. Et enfin,
ils reconstruisaient un autre temple assez identique au-dessus.
Les archéologues le nomment aussi le Temple aux mains croisées, pour les mains gravées retrouvées
dessus. Sur les deux niches du fond, se trouve des mains croisées. Peut-être y avait-il des statues
dans les niches et les mains en seraient des prolongements. Encore une fois, dualité.

Art Mobilier
• Textile (pas tissage, période suivante) et pyrogravure à Huaca Prieta
• Prémices de la céramique au Brésil, en Colombie et en Equateur
• Pinces de crabe associé à un serpent bicéphale

HUACA PRIETA (VALLÉE DE CHICAMA) 3000-2000AC

◼ Maisons souterraines,
◼ Amas coquillier, à force de jeter des coquillages génération par génération, on retrouve des
grands dépotoirs.
On retrouve aussi :
◼ Textiles tissés en entrelacs
◼ Gourdes pyrogravées

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Le site se trouve sur le futur territoire Mochica. Relevé d’un motif textile de Huaca Prieta, c’est un
textile noué qui représente des serpents de haut et de face pour la tête. Il y a aussi des crabes vus du
dessus. Il a été trouvé à Huaca Prieta, où se trouvent des maisons hors-sols et des maisons
souterraines. Dans un amas coquillier mêlé aux détritus, les archéologues ont retrouvé des objets
comme du textiles à entrelacs, et des gourdes pyrogravées. L’iconographie de ces textiles renvoir à
des divinités.

Iconographie des textiles à entrelacs


Oiseaux de proie, serpents, crabes et autres animaux de la zone. Très géométrique, octogonal à
cause de contraintes techniques, mais influencera les autres types de supports alors qu’on aurait pu
y être plus réaliste. Il n’y a pas de polychromie ou de métiers à tisser. Les motifs sont par exemple
des animaux fantastiques composites comme des oiseaux et serpents à deux têtes qui seront les
motifs principaux jusqu’aux Incas pour la zone côtière

Motifs iconographiques des textiles du Précéramique


◼ Géométrisation et schématisation, même dans des supports qui ne contraignent pas le tracé
◼ Animaux et êtres fantastiques composites

On a également retrouvé 12/13 mille gourdes pyrogravées schématisées comme les textiles et dont
le style se retrouve à 1.500 km de là, en Equateur, ce qui serait une preuve d’échange. Il y a donc
une géométrisation et une schématisation, la plupart du temps, ce sont des animaux et des êtres
fantastiques composites qui sont représentés.
- A, B, F : La Galgada
- C, E : Huaca Prieta
- D : Asia
Ce sont surement des représentations de divinité. Ici, on a un exemple de gourde pyrogravée, et des
motifs pyrogravées trouvés à Huaca Prieta. On peut observer des formes, ainsi que des décors dans
les offrandes. La céramique a été inventé de manière indépendante en Amérique du Sud.

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Céramique de Taperinha, Brésil, 6.000 – 5.000 AC


C’est en Amazonie, à Taperinha, que l’on a retrouvé la plus ancienne céramique d’Amérique du Sud.
Elle est datée de 6.000 à 5.000 ACN. Pour le moment, on n’a aucune pièce faisant suite à cette
tradition, mais étant donné les conditions de l’Amazonie, il est tout à fait possible que des chaînons
manquants entre cette tradition et les céramiques des cultures plus proches de la côte (Ouest)
soient retrouvées dans les prochaines années.

Puerto Hormiga, Magdalena, Colombie : 3.300 – 3.100 AC


Les plus anciennes céramiques colombiennes datent de 3.300 à 3.100 ACN, et ont été retrouvées
à Puerto Hormiga. Elles sont assez abouties mais elles n’auront pas de suite directe. Il y aura bien
entendu de la céramique après cette civilisation en Colombie, mais elle n’aura absolument aucun
lien, en tout cas aucun qui ait pu être démontré jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit ici de la céramique la
plus développée avec un processus différent.

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LA CULTURE VALDIVIA (EQUATEUR) 3100-2600AC


◼ Centre cérémoniel
◼ Spécialisation économique
◼ Proto-agriculture
◼ Céramique
Cette culture est connue pour son centre cérémoniel, sa spécialisation économique, sa proto-
agriculture et sa céramique. Plus de chainons manquants.

Real Alto : 2.800 – 2.600 BC


◼ Centre cérémoniel entouré de hameaux satellites
◼ 400 x 300m, +/- 1500 habitants
◼ Maison des Fêtes et Maison des Morts
Spécialisation économique et forme de proto-agriculture, aussi horticulture médicinale et céramique
+ art lapidaire.
Centre cérémoniel de la culture de Valdivia, entouré de hameaux satellites, et sur chaque plateforme
se trouve différentes maisons. Le site est rectangulaire de 400×300 mètres. Avec ± 1.500 habitants.
Il y a de longues maisons d’habitations comme on en trouve partout dans le monde. Deux maisons
sont à part, car on n’y a pas retrouvé uniquement des traces d’habitations : la Maison des Fêtes et la
Maison des Morts. Dans la Maison des Fêtes, les archéologues ont trouvé des restes de banquet. Et
la Maison des Morts qui est associée à une fosse trouvée avec le corps d’une femme, des couteaux,
et sept autres cadavres. Il y avait trois fosses différentes.

Art mobilier de Valdivia : l’art mobilier de Valdivia est fait de motifs imprimés, c’est un art
lapidaire avec des mortiers, sculptures sur pierre : des récipients ou des mortiers. Les mortiers
servaient pour les plantes aux contextes hallucinogènes.

Il y a aussi des milliers de figurines, essentiellement féminines, très schématisées avec les membres
parfois absents, les traits sont incisés. Elles sont toujours en position debout, coiffure imposante,
visage tout petit, incision souvent profonde et peinte en rouge parfois, avec incision au niveau de la
raie qui rappellerait le sexe féminin. Il s’agissait peut-être de traces de la vie d’une femme, car
certaines ressemblent à des jeunes filles, d’autres sont enceintes ou vieilles, elles sont peut être
utilisées pour des rites de passage. On a aussi des figures bicéphales. Elles se trouvent dans des
dépotoirs, on en a des milliers.

Il y a une hypothèse, car au Japon, il y a une culture contemporaine à Valdivia, et on pourrait


trouver des éléments de comparaisons. Mais il n’y a aucun contact entre les deux cultures ; il est
donc peu probable que la tradition soit autochtone.

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CHAPITRE 3 : LA PÉRIODE INITIALE 1800-900 AC


LE NÉOLITHIQUE ANDIN ?

Caractéristiques générales
- Apparition de la poterie pour la cuisine et l’entreposage, elle pouvait être corrélée avec
l’apparition de l’agriculture intensive, du métier à tisser et des machines à tisser dès le début de la
période, de l’orfèvrerie.
- Généralisation de l’agriculture, les plantes cultivées prennent la première place dans le régime
alimentaire : pomme de terre, manioc, haricot et maïs.
- La culture des crues est remplacée par l’irrigation à grande échelle, avec l’organisation que cela
suppose.
- La même organisation en groupes communautaires nombreux permet le rassemblement de
forces de travail considérables : monuments, travaux publics.
- Cependant, pas de traces matérielles de hiérarchie sociale, de classes de spécialistes, de leaders
ou de chefs ; les sociétés fonctionnent de façon locale et autarcique, avec des réseaux d’échange.
- Il y a trois faisceaux de hiérarchie sociale : la tombe, la résidence, et les accès aux produits
exotiques ou aux biens de prestige, l’argent (pas d’argent donc pas d’économie de marché). La
société fonctionne de vallées en vallées.
- L’iconographie religieuse se développe, particulièrement dans les monuments. Elle constitue à
bien des égards les prémisses de l’art Chavín. Cette iconographie ne prend pas l’homme pour
modèle, mais des êtres monstrueux.

Emergence de l’agriculture
- Preuves archéologiques : restes matériels de plantes; de transformation du paysage; et études de
paléo-diète (traces ostéologiques et isotopiques)
- Origines de l’agriculture: passage progressif de la cueillette/ramassage à la domestication des
plantes : expérimentation, sélection, développement, changement d’échelle.
- Révolution néolithique: agriculture et sédentarisation sont liés, mais PAS dans tous les cas, et il
n’y a pas de relation directe de cause à effet. Les groupes humains se font plus nombreux, plus
concentrés, l’espérance de vie augmente, le travail communautaire devient une nécessité.

American Food !
- Plus de 300 espèces de plantes cultivées par les Amérindiens
- 1⁄4 des plantes utiles aujourd’hui vient de l’Amérique, dont la pomme de terre, la tomate, les
haricots, le cacao, le tabac et le maïs

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Le maïs: une plante domestiquée


- Sélection progressive des mutations génétiques du Teosinte (Zea mexicana) pour aboutir à une
espèce plus profitables à l’homme, le maïs (Zea mays).
- Maïs domestiqué apparaît en 5000 av. J.C. dans la vallée de Tehuacan (Mexique central).
- Commun dès 2500 av.J.C. en Mésoamérique, et dès 2000 av.J.C. dans les Andes.
- Excellente productivité: 70 à 500grains pour 1 ; 4ha produisent en 190 jours le double de ce qui
est nécessaire à la subsistance d’une famille de 5 personnes.

Les techniques agricoles


◼ Terrasses
◼ Irrigation
En ce qui concerne les techniques agricoles, on a l’utilisation d’outils rudimentaires, des terrasses
dont il existe 5 types et de l’irrigation.

Les terrasses
Les terrasses utilisées pour la cultivation du maïs se trouvent un peu partout. Au début, le relief
était trop pointu, donc il n’était pas cultivable. Le peuple va alors adapter le terrain grâce à des
murets et de la terre arable. Il y aura ensuite une construction de canaux pour apporter l’eau. Ils
vont alors gagner des superficies de terres cultivables. Durant la période Inca, il y avait des
tentatives de faire pousser des plantes dans des endroits non cultivables, donc il y aurait des outils
en bois et en os.

Irrigation : les canaux andins


Il s’agit de canaux creusés dans la terre. Ce sont des canaux différents et difficiles à dater. Le style
de canaux change dans le temps. Il y aura une amplification des canaux au fil du temps. Le peuple
aura alors besoin de main d’œuvre et de spécialistes.

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L’importance du cycle agricole


- La dépendance grandissante des sociétés vis-à-vis des cultigènes conduit à placer le cycle
agricole au centre de la vie et de l’organisation de ces sociétés.
- Perfectionnements en ingénierie, astronomie, gestion des ressources humaines, etc. Pas de
mathématiques avancées pourtant. Calendriers solaires et lunaires utilisés pour l’agriculture.
- L’organisation des grands travaux agricoles et d’irrigation et la connaissance des cycles
saisonniers par certains initiés pourraient être à l’origine de l’apparition des « classes sociales ».
- La guerre, les grandes entreprises de construction collectives, se font selon les cycles agricoles.
On ne voit pas encore de grandes armées, mais plutôt vers la fin du premier millénaire.
- De grands Empires agraires se sont constitués: les Aztèques au Mexique, les Incas dans les Andes.

ARCHITECTURE SUR LA CÔTE PÉRUVIENNE

La Côte Centrale et la tradition des Temples en U


◼ Huaca La Florida
◼ Garagay

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C’est un ensemble de monticules disposés en U autour d’une cour, la pyramide centrale est
composée d’ailes, d’un atrium et d’un escalier central, on a également la présence d’un vestibule et
l’orientation est parallèle au cours du fleuve, en direction de la source.

Huaca La Florida (vers 2 000 ACN)


- Plateforme haute de 17m
- Bras de 500m de long
- 6,7millions d’h/j pour la construction, soit plus de 18000 personnes à plein temps pendant un
an...
Située dans la vallée de Rimac. Les constructions de monument demandent beaucoup d’énergie
sociale. Les orientations des bâtiments sont alors mises en fonction du cours du fleuve. Il y a
certains niveaux qui ont été cultivés, donc c’est surement des champs dédiés aux offrandes. Y a un
ensemble de monticules disposés en U autour d’une cour. Elle se compose d’une plate-forme haute
de 17m, des ailes de 500m de long mais partiellement recouvertes par des bâtiments modernes, une
force de travail monumentale a dû être impliquée et elle devait surement à des grands
rassemblements voire à des cultes sacrés.

Garagay
Rímac (1600/1400-900AC)
- Trois phases principales
- 16ha de superficie, 360.000m3
- 3,2 millions d’h/j
- Temple principal (phase moyenne) : 385 x 155 x 23m
- Atrium décoré de bas-reliefs polychromes en glaise
Situé également dans la vallée de Rimac, le site comporte trois phases principales, le bras droit n’a
jamais été achevé, la deuxième phase du temple est assez bien conservée et le temple principal
(385x 155x 23m) – qui est de phase moyenne – comporte un atrium
à cour surbaissée, des niches et des bas-reliefs en glaise dont la
polychromie est assez bien conservée.

L’araignée anthropomorphe
il s’agit ici d’un bas-relief en terre, ensuite peint à base minérale : jus
de cactus hallucinogènes. Il s’agit d’un être fantastique, d’un félin
avec une apparence humaine. On pense que ça évoque une araignée
anthropomorphisée. Elle possède 6 pattes, un visage vaguement
humain, des yeux à la sclérotique très marquée, des crochets et une
queue. L’œil et la bouche sont vus de face, mais la bouche est coupée
en deux ; il n’y a pas de perspective.
Les crochets sont interprétés comme des pédipalpes, qui sont des
crochets de l’araignée. C’est un des thèmes principaux et était
probablement lié au fait que l’araignée capture ses proies pour les
manger ensuite (comme la capture de prisonniers pour les sacrifier).

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Le médaillon
Il possède aussi une sclérotique marquée, une bouche coupée et
rabattue et une sorte de trompe qui lui sort du nez représentant un
écoulement nasal prononcé, ce qui signifie un état hallucinatoire. Il a
une truffe de félin, une gueule avec des crocs. C’est peut-être aussi
une araignée.

L’être mythique
On a aussi une autre créature qui serait peut-être le même être
mythique, il y a un relief accusé, des traits grossiers et une insistance
sur l’œil. Il possède une truffe de félin, mais aussi des pédipalpes
plaqués devant la gueule. Symbolique de l’araignée qui attrape ses
proies pour les manger plus tard, peut-être commence ici. Aussi,
usage du San Pedro, cactus hallucinogène dans l’enduis.

Le guerrier
On a une représentation d’un guerrier dont on a plus que le bas, les
jambes sont peintes en rouge, un pagne avec un panache et il porte
peut-être une rondache ce qui fait dire à certains que la guerre
existait déjà à cette époque reculée.

La Côte Centrale-Nord et la tradition des pyramides à cour circulaire


Dans la côte centrale nord se développe une autre tradition, celle des pyramides à cour circulaire.
Ces pyramides sont des monuments orthogonaux pyramidaux associés à une ou plusieurs cours
surbaissées, qui sont soit isolées, soit en conjonction avec de grandes plateformes rectangulaires et
des places quadrangulaires. Elles sont constituées de parallélépipèdes très symétriques comportant
des successions de cours.
Il y a plusieurs cours circulaires, et l’idée est de passer d’un étage à l’autre, d’un monde à un autre.
C’est un parcours entre des parties basses et hautes. Il y a un système constructif, car ils utilisaient
des briques en terre crue séchées au soleil, et elles sont de formes coniques. Ces pyramides sont
retenues par des pierres de tailles. Ce sont des efforts architecturaux de grande ampleur. Il y a des
phases laissant penser que l’on a à faire à des sociétés avec un grand nombre de travailleurs.

Vers l’intérieur des terres, se trouvent une série de sites, par exemple
Sechin Bajo, Sechin Alto, Cerro Sechin, qui aurait constitué un
ensemble de sites monumentaux, qui auraient assumé différentes
fonctions. Ce genre de choses laisse penser qu’on aurait à faire à une
société complexe. Les archéologues ne sont pas encore tous d’accord
sur cette société, car celle-ci est complexe avec un effet considérable au
niveau de l’investissement du travail.

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Pyramides à cours circulaires


Monuments orthogonaux pyramidaux associés à une ou plusieurs cours circulaires surbaissées qui
sont :
- soit isolées
- soit en conjonction avec de grandes plateformes rectangulaires et des places quadrangulaires

Sechin Alto, vallée de Casma (1.700 à 1.300 ACN)


Le site fait entre 1,2 et 1,5 kilomètres de long, c’est la plus grande construction du nouveau monde.
On voit un massif très impressionnant avec une série de petites pièces qui ponctuent les différents
niveaux ; il y a une succession de places parfois flanquées de plateformes, parfois avec des cours
circulaires. Au bout, une pyramide d’une hauteur de neuf étages.

Cerro Sechin, vallée de Casma (env. 1.500 ACN)


La colline de Sechin au pied, de laquelle nous avons un temple, entouré d’une enceinte constituée
de grands blocs de granites gravés, et d’autres plus petits. Ce bâtiment a été trouvé en 1937 par
Tello. Et il a trouvé 300 monolithes gravés qui étaient tombés.
Dans la phase III de l’édifice principal, les archéologues ont retrouvé des monolithes gravés qui ont
une iconographie violente, les murs extérieurs sont flanqués de nombreux monolithes qui
représentent des guerriers armés et grimaçants mais aussi des parties de corps démembrés ce qui
pose la question de guerre et sacrifice à la Période initiale.

Deux très grands monolithes flanquent l’entrée et représentent des sortes de bannières, tous les
guerriers font face à ces bannières. Ils ont une sorte de petit bonnet, des peintures faciales, une
massue et un pagne à panache. Il s’agit peut-être de la commémoration d’un évènement réel ou
pour impressionner et assurer la domination.

- 300 monolithes gravés


- Thème de guerriers et de parties de corps démembrées
- Guerre et sacrifice à la Période Initiale ?

Le monolithe majeur A
Il représente une sorte de poteau, qui interprète un drapeau signalant le défilé de guerrier. Il y a
une gravure assez prononcée. Ici, il y a du granite qui a été lissé, et l’artisan va frotter les motifs
qu’il a dessinés au charbon de bois. Et il obtiendra ces lignes des guerriers représentés.

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Les guerriers offrent toutes les caractéristiques de l’art primitif, qui est sans perspective. Celui du
milieu, a le visage tourné vers la droite, l’œil et la bouche sont vus de face. Le personnage est vu de
façon frontale et les plumes qui en sortent également. Les pieds sont vus du dessus, avec que trois
orteils. Les mains, le personnage a deux mains droites. L’artisan va travailler de façon analytique,
certains plans sont de face, d’autres de profil, rabattus sur le plan. Les personnages sont massifs,
avec une articulation représentée schématiquement. Mais ces guerriers ont un aspect agressif, car ils
ont une bouche grimaçante. Celui de droite, a surement un trophée avec des têtes coupées. Il y a
une iconographie assez violente, qui représente des intestins, des têtes trophées, des vertèbres, des
bras, ou un corps coupé en deux.

Icono violente attesterait de guerres à la période initiale, on parlerait peut-être de batailles rituelles.
Dans les Andes actuelles on connait la coutume du Tinku, bagarre organisée entre 2 villages, parfois
très violente, afin de régler les conflits existants, peut-être on retrouve ici quelque chose de
semblable.

Pampa de las Llamas-Moxeque, vallée de Casma (1.900 à 1.500 ACN)


Il s’agit d’un autre site avec plusieurs milliers d’habitants. Il y a un souci de planification à grande
échelle. On a deux Huaca jointes par une série de places flanquées d’ensembles résidentiels. Le
sommet est cependant presque au même niveau malgré un dénivelé de 18m. Huaca A, un temple,
est incliné donc on voit que le plan a été calculé.

Huaca Moxeque
C’est une succession de plateformes à coins arrondis avec un escalier central permettant d’atteindre
les plateformes les plus hautes. C’est un modèle de construction qui est restreint et surveillé. Il y a
des niches, où les archéologues ont découvert des statues en terre cuite de 2m de haut. Ces grandes
statues représentent des personnages à tuniques ou à frange, avec des serpents pour celui du milieu.
Il y a un visage grimaçant avec un nez épaté, qui rappelle la truffe du félin. Tout cela suggère une
divinité, ou un héros en rapport à des événements violents. On a une répétition des mêmes motifs et
il manque généralement les têtes.

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Huaca A
Elle est exactement dans l’axe de la première, il s’agit d’une architecture de pierre. Il y a un
monticule central, avec une symétrie bilatérale, de part en part et de tous les côtés. L’architecture est
parfaitement symétrique avec un axe central, avec des structures qui résultent de la combinaison
symétrique de plusieurs petites pièces : deux vestibules de chaque côté de la cour centrale. La
Huaca A contient des unités de pièces rectangulaires ; c'est-à-dire des pièces carrées avec les coins
arrondis et un système de fermeture, une entrée, des niches, et un sol avec des nappes. Il s’agit de la
répétition d’une même unité architecturale à différentes échelles. On pense qu’il pourrait s’agir d’un
entrepôt, une infrastructure d’une société assez complexe.

La côte nord et la tradition des pyramides à colonnades

Huaca de los Reyes, vallée de Moche (2.000 à 1.000 ACN)


Il s’agit d’une occupation qui couvre tout le 2e millénaire, qui se distingue par sa monumentalité. Il
y a des formes de galeries carrées qui ont un toit et elles sont utilisées pour des cultes secrets. On a
la présence d’une cour centrale, d’une grande pyramide et de deux ailes sur les côtés. La pyramide
aussi est flanquée de deux plus petits monticules et d’un très long derrière elle. On a toujours cette
idée d’axialité et de rétrécissement vers le sommet. Il s’agit d’une structure à colonnades.

On y a retrouvé des niches contenant des sculptures en mortier, des reliefs plus ou moins hauts
représentant comme cette tête de félin en adobe qui se trouve dans une niche de la façade
principale. Il a une gueule grimaçante avec des crocs rectangulaires, des lèvres tombantes, un nez

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écrasé et des yeux carrés et assez fixes. Ce genre de représentation, il y en a beaucoup, et elles
représentent des animaux.

Il y a aussi des restes de reliefs dans une niches, qui se trouvent sur la façade principale, par
exemple le reste des jambes d’une statue. Dans le motif en bas à droite des jambes, on retrouve le
visage de l’animal féroce. Dans le motif sur la bannière du milieu, on retrouve toujours le même
principe de bête. La bannière en bas, il y a une mâchoire agnate qu’on va retrouver sur d’autres
sites. En dessous, sont présents des reliefs avec des têtes grimaçantes, des gueules d’animaux
fantastiques et des animaux agnates (ne possédant qu’une seule mâchoire).

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Caractéristiques générales de la sculpture et du relief

1. Axiale
2. Frontale
3. Peu dégagée du support
4. Rythme et symétrie
5. Tendance au non-respect des proportions
6. On ne rend pas le spécifique mais le général
7. Corps schématisé
8. Variété des expressions restreinte
9. Mouvement rare ou fort schématisé

1. Axiale — Objet très grand. Par exemple, le couvercle du sarcophage de Pacal, roi de Palenque,
Maya, au Mexique : on voit le corps d’un roi, et de ce corps il y a la naissance d’un arbre. C’est
un art archaïque. C’est une représentation du roi comme représentation du maïs, comme un
cycle éternel. On a une sorte de canevas qui ordonne le couvercle

2. Frontale — Personnage à tête grimaçante sur la stèle Raimondi, Chavín, au Pérou. Il tient dans
ses mains de grands bâtons. Il y a une symétrie parfaite, le personnage est frontal,
caractéristiques très récurrente

3. Peu dégagée du support — Monolithe Ponce, Tiahuanaco, en Bolivie : on à faire à deux


parallélépipèdes un peu grossis, légèrement courbes, ou très proches du matériau utilisé. Cette
statue est très grande.

4. Rythme et symétrie — Grande statue de Coatlicue, Aztèque, au Mexique. Il s’agit d’une divinité
avec robe en serpent, la jupe grouille de serpents, et un autre serpent représente le sang
menstruel. De son cou décapité, sortent des serpents qui refont un visage. Elle porte un collier
de mains et de corps humains. Symétrie bilatérale parfaite et rythme régulier. C’est une
suggestion d’un rite.

5. Tendance au non-respect des proportions — stèle A de Copan, maya, Honduras : stèle maya
d’un roi sacré qui porte le ciel, à Honduras. La tête est énorme car c’est le plus important, elle
retient l’attention. Les bras sont ramenés à la poitrine car ils portent le monde, et sa tête est
énorme, on voit que les proportions ne sont pas du tout respectées.

6. On idéalise, on ne rend pas le spécifique, mais le général. Il n’y a pas d’individualité, on


représente un statut ou une fonction, pas de décor ou de quotidien. On représente le
fantastique. Le relief de Palenque, Maya, au Mexique, représente le roi guerrier qui porte une
lance, un prisonnier se trouve face à lui. C’est grâce à l’écriture qu’on peut identifier de quel roi
il s’agit et de quelle date. Tous les Mayas avaient la même tête sur les œuvres maya. Beaucoup
de stèles représentent une scène générale d’un roi et des prisonniers, vu qu’on n’a pas d’écriture

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dans le reste des civilisations, tout est représentation générale où ne peut jamais dire de quels
personnages ou personnes il s’agit.

7. Corps schématisé — Monolithe gravé de Cerro Sechin, au Pérou. (Expliqué plus haut)

8. Variété des expressions restreintes — Masque en pierre mexicain : la variété des expressions
est inexistante.

9. Mouvement rare ou fort schématisé — Linteau sculpté de Yaxchilan, Maya, au Mexique.


Yaxchilan tient un sceptre qu’un personnage du dessous tient aussi. Passation de pouvoir, il lui
tend quelque chose mais il est à peine mis en mouvement, tout est fort figé.

LA CÉRAMIQUE
Origines de la céramique
- Amazonie (Santarém) 6000 av. J.-C.
- Equateur (San Pedro, Valdivia) 3000 av. J.C.
- Andes Centrales à partir de 2000 av. J.C.
- Mésoamérique à partir de 2000 av. J.C.
- Amérique du Nord 4500 av.J.C.
- Diffusion ou centres indépendants ?

La technologie céramique
◼ Chauffage de l’argile (terre glaise) à une température suffisante provoque un réarrangement
des atomes qui rend le produit final durable, conservant sa forme même lorsqu’il est exposé à
l’eau.
◼ Différent de l’adobe ou terre crue, dont l’ordonnance atomique est égale à celle de la glaise.

Les étapes du processus


1. Préparation de la pâte
2. Façonnage
3. Décoration éventuelle
4. Cuisson

Préparation de la pâte
Sélection de l’argile et nettoyage des impuretés, Eau, Dégraissants
Façonnage
Modelage
- à la main
- au colombin
- palette-et-enclume
- tour (non attesté aux Amériques)

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Moulage
- pour pièces entières ou appendices
- pour fabrication en série

Décoration
- gravures, incisions, impressions, etc
- Engobe
- Peinture avant ou après cuisson

Cuisson au bas fourneau


Cuisson en atmosphère oxydante
(mélange de gaz riche en oxygène): coloration rougeâtre, orangée, rosâtre

Cuisson en atmosphère réductrice (mélange de gaz riche en monoxyde de carbone)


coloration brunâtre, noirâtre, grisâtre

Art mobilier : les premières céramiques au Pérou vers 2000/1800AC


- Simplicité technologique
- Registre de formes limité, inspiré des gourdes
- Décoration absente ou sobre (incisions) sur la côte et dans la sierra, plus élaborée en ceja de selva
(sans doute à cause des influences amazoniennes)
- Exemples exceptionnels à Ancón ,Curayacu, et Pacopampa

Il y a une simplicité technologique, avec des formes très simples. Il y a un registre de formes limité,
inspiré des formes naturelles, par exemple, l’assemblage Huaca La Florida, à Rimac, qui a été
influencé par la forme naturel des gourdes. Il y a aussi une décoration absente ou sobre avec des
incisions sur la Côte, et dans la Sierra. La décoration est plus élaborée en Ceja de Selva, sans doute
à cause des influences amazoniennes.

Un autre exemple est la statuette creuse de Curayacu (47cm), elle représente une prouesse
technique, il y a un soin apporté aux cheveux, avec un modelé élémentaire du visage. Les yeux sont
particulièrement grands. Et cette statuette est cuite par oxydation. Cette statuette représente une
femme debout, les mains sur l’abdomen, on a insisté sur le sternum, les seins sont seulement incisés,
les pieds sont ébauchés, les jambes sont courtes et le visage est très travaillé et expressif. Elle
provient de Chilca.

Art mobilier
Premières traces d’orfèvrerie (Sud du Pérou) et invention du métier à tisser. Ces techniques se
développeront surtout à partir des périodes suivantes.

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CHAPITRE 4 : HORIZON ANCIEN 900-200AC


LE CULTE DE CHAVÍN

L’Horizon Chavín

Horizon : diffusion de traits iconographiques, stylistiques, architecturaux, technologiques et


culturels en général, à une vaste échelle géographique et sur une période de temps circonscrite. On
l’interprète comme la manifestation de systèmes de croyance et de styles artistiques communs. La
diffusion de l’iconographie dépend d’un phénomène religieux. L’Horizon Chavín est un culte
religieux. Il y a des pèlerinages avec des offrandes, et des prêtres vont apporter la parole de Chavín
à différents endroits. On pense que Chavín est plus ancien que ce que l’on pense.

Abandon des grands centres de la Période Initiale entre 1000 et 700AC et apparente baisse
démographique : stress environnemental et perte de confiance dans les anciennes divinités ?

Pas de nouveaux centres monumentaux, villages de dimensions modestes

Stratification sociale : habitations différenciées (Chavín de Huantar), tombes richement pourvues


(Kuntur Wasi, ...), développement des échanges à longue distance

Chavín apparaît comme la synthèse de différentes traditions côtières, andines et selvatiques

Chavín n’exporte pas d’objets, mais une iconographie (idéologie, rituels, etc.)

Pas de fortifications, de centres administratifs, de systèmes d’entreposages, d’iconographie guerrière


ou célébrant une élite dirigeante : rien qui suppose une forme de pouvoir coercitif, mais
pourtant la diffusion de « l’idéologie Chavín » est vaste.

L’hypothèse traditionnelle est donc qu’il s’agit d’un phénomène d’ordre religieux de type oracle-
pèlerinage, qui prend le relais des anciens cultes déclinants et se répand par le biais d’une forme de
prosélytisme dans un immense territoire.

Les recherches ont cependant repris depuis la fin des années 1990, et ce paradigme du centre de
diffusion est mis à mal : Chavín de Huantar serait plus ancien et participerait à une dynamique
d’échanges plutôt que d’en être l’origine.

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CHAVÍN

Architecture
Le centre cérémoniel Chavín de Huantar
Le centre cérémoniel se trouve sur le versant amazonien et au confluant de deux rivières. On estime
le pic de population de 2.500 à 3.000 personnes. Le centre cérémoniel se trouve au confluant de
deux fleuves, il est orienté à 13° Est, de façon à ce que les fidèles soient face au soleil couchant.

On retrouve plusieurs bâtiments : le plus grand en forme de U (le vieux temple) est associée à
une cours circulaire surbaissée avec un escalier central qui permet d’accéder à une galerie
souterraine. Collé à celui-ci, le Nouveau Temple est devant une grande cour avec une petite cour
surbaissée rectangulaire et flanquée de deux plateformes. À l’intérieur du temple, il y a des galeries
de différents niveaux. Elles partent des parois et elles s’enfoncent à l’intérieur, et toutes se terminent
par des culs de sac et ne sont pas reliées entre elles. Il y a un système constructif poussé, ils ont
aligné de gros et de plus petits blocs pour réaliser l’édifice. On alterne entre les deux. C’est un effort
constructif.

Le système constructif se base sur une alternance de grandes pierres et d’un mélange à base de
mortier, le tout est parcouru de galeries. Face à l’entrée du vieux temple on a le Lanzón, énorme
monolithe fabriqué à cet endroit, sur le côté de la cour circulaire une galerie aux offrandes et en
empruntant la galerie principale, la partie supérieure s’enfonce dans le plafond. Il y a une gouttière
dedans, peut-être pour faire passer de l’eau mais plus probablement pour des voix : la statue devait
alors surement être un oracle.

Le portail Noir et Blanc


Le portail Noir et Blanc est retrouvé écroulé, c’est un bas-relief nommé ainsi en raison de sa
bipartition : religieuse et des matériaux (les couleurs dépendent de l’angle de vue). Le portail noir
et blanc n’est pas peint, mais il est composé de petites pierres claires et noires. Le portail noir et
blanc est entièrement gravé de motifs Chavín, la cour circulaire est décorée elle aussi.

L’Edifice B/C – « Vieux Temple » :


- Forme en U
- Cour circulaire surbaissée
- Galerie des Offrandes
- Galerie centrale avec le Lanzón

On remarque qu’il a une forme en U, une cour circulaire surbaissée, on y retrouve un escalier qui
monte vers une Galerie des Offrandes qui se trouve sous le niveau de la place, et la Galerie centrale
avec le Lanzón qui avait été construit pour être une chambre. Il y avait aussi une série de phases qui
remontaient avant l’Horizon Ancien. La cour circulaire a différents panneaux qui sont gravé de
différentes images Chavín.

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La cour circulaire et la Galerie des offrandes


les galeries sont sommairement taillées, les murs sont nus, les passages étroits et on retrouve des
petits conduits pour l’eau de pluie mais aussi des jeux d’eau et enfin sous la place carrée, on a
retrouvé 4 grands obélisques. Les galeries ne sont pas des labyrinthes où on pourrait se perde, mais
elle se composent principalement d’un long couloir avec des couloirs transversaux qui ne mènent à
rien, il n’y a pas de circuits, on a du mal à imaginer que quelque chose d’autre à part des rituels
pouvait s’y pratiquer. On pense que ça aurait pu faire partie de l’initiation des prêtes, mais aucune
preuve ne l’atteste.

La Galerie Centrale et le Lanzón


ensuite, on débouche sur la sculpture du Lanzón qui adopte cette forme sur 4m de haut. La partie
supérieure s’enfonce dans le plafond et débouchait dans une des superstructures de la plateforme. Il
y a une gouttière dedans, peut-être pour faire passer de l’eau mais plus probablement des voix : la
statue devait être un oracle. Il y avait une forme de communication entre le Lanzón et la chambre
au-dessus. Sa pointe rentre dans le plafond. C’est une forme prismatique, triangulaire. L’arrête
donne vers le visiteur, elle représente une divinité, le Dieu Souriant (ou Dieu aux Crocs).

Les galeries
Elles sont situées à différents niveaux, les plafonds n’ont pas tous la même taille, d’autre ont des
linteaux pour supporter le poids de la structure. La taille est assez variable et leur point commun est
de ne pas former de circuits et de lien entre elles. On retrouve la présence de conduits de
ventilation, mais aussi d’autres conduits, comme des conduits pour évacuer les eaux, mais qui
dépassaient de loin les capacités nécessaires.

Le Nouveau Temple ou Castillo (édifice A)


avant, il y avait deux ou trois injonctions et un noyau principal. Mais il est plus complexe
maintenant. Il y a une sorte de combinaisons avec des traditions plus anciennes, comme par
exemple le temple en U. Les escaliers mènent vers des galeries intérieures. Le Nouveau Temple vient
s’ajouter au Vieux avec un portail et les escaliers Noirs et Blancs. Il y a une grande place avec quatre
escaliers d’accès.

La place carrée
La place carrée a été fouillée et on y a retrouvé des sculptures, un obélisque et une pierre gravée où
on pourrait voir Orion. Sous la place, on a retrouvé 4 grands obélisques dont l’obélisque de Tello et
une pierre gravée avec des images de constellations.

La séquence constructive
Dans la séquence constructive, on a pu déduire deux schémas principaux (même s’il en existe
d’autres) :
Selon la vision traditionnelle de John Rowe, il y a 3 phases principales :
1. Vieux temple en U, avec Galerie du Lanzón et la cour circulaire, qualifié de Chavín local.
2. Amplification du corps principal du Vieux Temple

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3. Nouveau Temple avec atrium, portail noir et blanc, grande place rectangulaire entre deux
plateformes, l’abandon de l’ancien et dont l’apogée se situe vers 450 ACN – 200 PCN. Le site est
alors de nature religieuse selon lui.

Burger fait le lien entre ces phases et celles de la céramique qu’il a fouillée aux abords du site :
1. Chavín Local (Vieux Temple et Lanzón) : de 950 à 400AC
2. Apogée et influence (abandon du Vieux Temple et Lanzón, érection du Nouveau Temple,
diffusion du culte et pèlerinage) : 450 à 200PC

L’influence du site est de nature religieuse.


Sur base des travaux récents de Rick et Rodriguez de Kembel, une nouvelle vision s’impose, avec 5
étapes constructives et 15 sous-phases.
1. Débuts de la construction à la période Initiale, voire avant...
2. La Cour Circulaire est la plus tardive
3. Site terminé en 750AC, réfections vers 500AC, abandon définitif vers 430ACN

- Le site est plus ancien, contemporain des grands sites de la période initiale
- Il n’influence pas les autres cultures mais se développe parallèlement à elles
- Il cristallise une série d’éléments sans en constituer pour autant l’origine.
- De nombreuses inconnues, notamment chronologiques, demeurent ; les recherches se
poursuivent...

Les 5 phases se transforment alors en :


1. Monticules isolés
2. Expansion
3. Consolidation
4. Etape Noire et Blanche
5. Constructions de soutien

Le début de la construction daterait de la Période Initiale, la cour circulaire daterait de beaucoup


plus tard et pas de la même époque que le temple en U. Le site aurait été terminé en 750 ACN, il y
aurait eu une réfection en 500 ACN et un abandon en 430 ACN. Le site est donc, pour eux, plus
ancien et contemporain des grands sites de la Période Initiale, il se développe parallèlement aux
autres cultures sans les influencer, il cristallise une série d’éléments sans pour autant en être
l’origine et sa chronologie reste inconnue.

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Sculpture

Les caractéristiques
- Relief plat ou ronde-bosse

- Figuratif mais stylisé: combinaison de droites et de courbes

- Dessin linéaire

- « Largeur modulaire » : où on a l’impression que la composition est scandée par des


largeurs plus ou moins les mêmes où il y a des plages décorées ou pas.

- Symétrie, rythme, répétition (gabarit?) : ils aiment beaucoup la symétrie, on a affaire à des
images miroirs qui se répondent parfaitement. La coiffure est très répétitive.

- Détails métaphoriques : reviennent souvent, comme les crocs

- Figures juxtaposées plutôt qu’en interaction : il y a des figures iconiques.

- Pas de véritables scènes

- La sculpture est le plus souvent intégrée à l’architecture : Il y a une intégration de la sculpture


dans ou avec l’architecture. On voit une interaction avec le temple. La sculpture de Chavín se
trouve dans le temple, mais d’autres ont été trouvé en dehors qui ont pu s’inspirer du style.
-
Les phases

La phase AB
L’œuvre majeur est le Dieu-aux-crocs ou le Dieu
Souriant que l’on trouve sur le Lanzón, les yeux
sont ronds et très marqués avec les pupilles noires,
les sourcils se terminent par des serpents, la truffe
est écrasée, la bouche est dite souriante avec des
dents carrés et de grands crocs, il porte des
pendants d’oreille, la main droite est levée signe
de salut, le pagne est fait de motifs de gueules
opposées, les jambes et les pieds sont rabattus et
ramenés l’un vers l’autre, et opposés, la coiffe est
constituée de gueules en miroir. Il a un grand
pectoral, la ceinture est décorée de motifs qui sont
repris plus haut. Le visage est répété 6 fois en
haut. Il y a un motif de corde qui va jusqu’au
sommet. Ceci est caractéristique de l’art Chavín.

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Le « Dieu Souriant », il y avait un grand pèlerinage vers cette divinité qui répondait aux
questions du peuple.
La phase A-B est la plus naturaliste, on a un animal fantastique, quadrupède avec une grande
gueule, des décorations de courbes, de croix et peut-être d’étoiles donc des formes assez souples.
Lanzón serait une divinité oraculaire.

Les corniches aux félins-serpents sont des reliefs représentant une théorie de jaguars à la partie
principale tandis que des serpents s’affrontent au-dessus. On voit mieux les références mythiques :
les articulations sont figurées par des gueules agnates, la queue se termine par une gueule et les
moustaches et les poils sont des serpents. Cette corniche représente une œuvre naturaliste, on
retrouve des caractéristiques et des métaphores visuelles, comme par exemple la gueule avec le
serpent et une autre gueule où sort la langue. On pense que les sculpteurs utilisaient des gabarits
pour une bonne précision.

On a également de nombreuses têtes tenons mais une seule a été retrouvée à son emplacement,
elles sont un peu plus grosses que des vraies têtes humaines, elles représentent presque toujours un
être mi- homme mi-félin et elles seraient peut-être les figurations d’une évolution, d’une transe
chamanique. Ces têtes tenons viennent s’imbriquer dans la maçonnerie. Il y en a qui appartiennent
à d’autre phases, par exemple la phase EF.

On entre dans une phase plus bestiale, avec une iconographie en rapport avec le shamanisme. Le
shaman se transforme au cours d’un rituel en un animal qui va voyager dans la sphère des esprits
pour combattre des shamans mauvais ou trouver des remèdes. Les têtes-tenons de Chavín de
Huantar pourraient représenter différentes étapes de la métamorphose et de la transe shamanique.
Le nez qui coule sur les statues est un signe de prise de substances. Il y a un personnage en pleine
transformation qui tient un cactus San-Pedro, et il est utilisé en décoction et produit des
hallucinations. On a par exemple ce guerrier au strombus qui n’est pas du tout dans des proportions
réalistes, il possède des crocs et une queue, un sceptre ainsi qu’un coquillage identifié comme un
strombus, la sclérotique est marquée et les pupilles vont vers le haut.

Phase C
Elle est plus géométrisée et stylisée, plus schématique, moins simple. On a de nouveau un dieu
souriant plus ou moins identique au dieu du Lanzón, ses cheveux sont terminés par des serpents, il
possède une gueule avec des crocs, un nez de félin, des yeux typiques, des pattes griffues et tient

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deux coquillages venant de la mer qui symboliserait les genres féminins et


masculins.

La sculpture emblématique de la phase C est l’obélisque de Tello qui a été


découvert dans la place E. On a à faire à une sorte de prisme, avec une base
rectangulaire, gravée sur tous les côtés. La lecture de cette œuvre est
complexe. La section plus ou moins triangulaire est ornée de deux faces en
bas-relief à l’image de deux caïmans avec des yeux et des crocs. Il y a plein de
choses qui se trouve à l’intérieur des Caïmans, ils sont traversés par deux
grandes mâchoires, on pense que ce sont un mâle et une femelle avec deux
métaphores pour leurs sexes, une queue d’oiseau et on retrouve un coquillage
spondyle, des figurations de jaguar, le motif de la croix andine et des petits
personnages avec des gueules. La symbolique de ces caïmans serait masculine
pour une et féminine pour l’autre. Il y a une série d’éléments en rapport avec
la sécheresse, la fécondité, la fertilité, les plantes. Et tout cela est important
pour la population. L’interprétation est que c’est un monstre primordial dont la
colonne vertébrale a été ouverte et d’où la vie jaillit.

Le caïman mâle est la partie où on trouve des jaguars, devant son museau il y a des coquillages
spondyles aquatiques. Il y a le sexe de l’animal avec une semence qui jaillit. Le caïman femelle est
constellé de petites têtes qui semblent être des éléments végétaux. Le thème du monstre se trouve
dans les mythologies américaines

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Phase D
Elle peut être qualifiée de baroque (artisans jouent avec toutes les métaphores visuelles développées
jusqu’à ce moment là) qui consiste à coller plein de petits éléments tout en restant visible, elle est
surchargée et les images sont en miroir; chaque colonne du portail noir et blanc est gravée de ces
personnages anthropomorphes. On a ici un homme-jaguar-faucon (gauche) sur le portail du noir et
blanc avec la gueule habituelle, un bec de rapace, des ailes représentées par des gueules
imbriquées, le personnage tient une sorte de barre, il a un pagne figuré par un gueule d’où ils
sortent les pattes mais aussi des gueules d’où sortent les pieds. Les proportions sont respectées. Ce
sont des oiseaux de proies qui ont une gueule ressemblante au félin. Autour, il y a des grandes
mâchoires avec des crocs. Il y a une métaphore visuelle avec un canevas rigide.

On a aussi la stèle de Yauya dont la partie supérieure est le parfait miroir de l’inférieure. Elle
représente une sorte de créature monstrueuse avec la rencontre de deux caïmans.

Phase EF
- complexité de la composition,
- simplification des éléments,
- apparition du thème du Dieu-aux-bâtons

La phase EF montre une composition complexe tout en simplifiant les éléments. Le thème du Dieu-
aux-bâtons devient la marque de la diffusion du culte de Chavín. Cette iconographie va durer.

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La Stèle Raimondi est une plaque qui peut se lire dans les deux sens, peut être un linteau retrouvé
aux alentours de Chavín. Le personnage ne sourit plus du tout, il a un visage rectangulaire, des yeux
caractéristiques, une bouche aux commissures tombantes, un pagne avec des excroissances en
forme de serpents. Il a des mains griffues qui tiennent des sceptres ou des bâtons qui sont constitués
de têtes de serpent et d’éléments droits, ce sont des imbrications de gueules. La coiffure est
composée de plein des gueules imbriquées qui représentent peut-être une sorte de traine qui serait
rabattue dans le plan. Dans l’autre sens, succession de gueule qui ‘fondent’ vers le bas. Et si on lit
dans l’autre sens, on a un personnage plongeant, pas du tout symétrique.

Céramique
- Urabarriu
- Ofrendas
- Chakinani
- Rocas/Janabarriu

Les fouilles de Lumbreras dans le site et de Burger dans ses environs


immédiats ont permis de définir 4 phases successives :

- Urabarriu (distribution locale)

- Ofrendas : la plus inventive et la plus proche


de l’art lapidaire

- Chakinani : la moins bien connue

- Janabarriu ou Rocas : connue ailleurs comme Chavín classique,


distribution de Ica-Ayacucho à Lambayeque-Cajamarca ; souvent
résultant de mélanges avec styles locaux

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La céramique de la Galerie des Offrandes : Ofrendas et associés (local)


Les fouilles de Lumbreras dans le site ont mis au jour une série de styles locaux (Ofrendas,
Qotopukyo, ...) et importés (Wacheqsa, Mosna, Raku, ...) plus élaborés.
Développement à partir de Chavín de la forme de l’anse goulot à étrier.

- Terrines, bouteilles à col droit et fond plat


- Cuisson à réduction, surfaces sombres
- Décor gravé (incisé ou excisé) ou en relief
- Contraste rugueux/poli
- Thèmes abstraits ou géométrisés inspirés d’animaux fantastiques,
personnages à crocs, ...

Autres matériaux
On a retrouvé récemment des conques gravées, coupées dans leur partie supérieure, ce sont des
instruments musicaux. Elles sont gravées, iconographie de félins, d’humains aux crocs, etc.
On a commencé une étude (particulièrement à Chavín) d’archéo-acoustique. Des expériences ont
été faites sur la portée des conques, on a fait une reconstitution des sons qu’on aurait pu entendre.
Les instruments à vent et à percussion jouaient un rôle important dans les cérémonies, notamment
funéraires.

Cuillère à priser
Pour priser soit des hallucinogènes ou psychotropes, elle est réputée (on ne sait pas d’où ça vient,
mais le vendeur connait le huaquero qui lui dit d’où ça peut venir) être Chavín. Réalisée en alliage
d’or avec de nombreuses petites feuilles en soudure autogène.

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LA MÉTALLURGIE

Origines
Les premières traces du travail de l’or apparaissent sous forme de petites feuilles martelées à
Waywaka, un site des hautes terres du sud du Pérou, vers 1500 av. J.C. Il faut cependant attendre le
premier millénaire avant notre ère, durant l’Horizon Chavín, pour que la technologie se
développe et se diversifie.

Diffusion
Si on tient compte des premières manifestation d’orfèvrerie, on remarque qu’il y a diffusion du sud
vers le nord, sans doute par biais de contacts inter-ethniques.
La diffusion d’orfèvrerie semble être attestée par le mouvement de certains objets à travers le
contient par voie maritime. Exemple : naipes qu’on trouve sur plusieurs endroits en Amérique.

- L’orfèvrerie est ainsi attestée en Colombie au IVe s. av. J-C.,


- au Panama et au Costa Rica quelque dix siècles plus tard,
- au Mexique seulement peu avant l’an mille.
- Vers le sud, en Bolivie, des bijoux de métal précieux sont fabriqués au cours des premiers siècles
de notre ère.
- Cuivre natif et fer météoritique martelés dans le reste du continent (Thule en Arctique, Hopewell
dans les Woodlands,...)

Technologie du métal

- Extraction
Dans des mines généralement à ciel ouvert (pré-hispanique), dans les rivières.

- Fonte
On y met du charbon de bois et le minerai.
Le four est placé sur une colline où le vent est fort. On peut aussi utiliser des tuyaux en guise de
soufflets.
Le métal s'échappe par les trous où il est recueilli pour être ensuite travaillé par martelage.
On le lamine quand il est malléable.

Vase Mochica où le maitre artisan martèle des objets avec ses apprentis.
La fonte se fait dans de grands pots d’argile, pourvus de trous d’aération, ou de fours ouverts conçus
spécialement à cet effet. La technologie est assez élémentaire, le four est donc placé sur une colline
où le vent est fort.
Une fois que le métal est chaud, on va en faire des feuilles grâce au martelage, au laminage. Il faut
souvent le refroidir à plusieurs reprises. Il faut être précis, on ne peut qu’apprécier de manière
empirique le bon moment pour travailler le métal (pas trop dur, pas trop mou, the right shade of
red). Savoir transmis de génération en génération oralement. Ils sont arrivés à une précision assez
impressionnante.

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- Alliage
À part l’or, on utilise l’argent et le cuivre. Lorsqu’on fait fondre un alliage, la temp nécéssaire pour
liquéfier le metal est moins élevée. L’alliage idéal c’est l’alliage eutectique, le tumbaga de 18% -
82% cuivre et d’or. La différence de Tº de fonte est de 200º entre or pur et alliage. Autre avantage,
une fois martelé il devient extrêmement dur. L’or pur est jaune éclatant, le cuivre donne une teinte
rougeâtre à l’alliage. Un mélange comptant de 10 à 40% de cuivre fait descendre le point de fusion
d’une centaine de degrés. En outre, le tumbaga peut être rendu presque aussi dur que le bronze
lorsqu’il est martelé à froid.

- Martelage
On va utiliser des outils en pierre taillée majoritairement. On peut faire des feuilles très grandes
(pectoral entier). Pour travailler un motif, on va repousser le matériaux à l’arrière de la feuille, on a
un négatif et un positif.
Incisions et découpage.
CF. PPT Décoration sur base d’une feuille martelée, on a même coupé certaines parties pour aider la
lecture, et on a repoussé les motifs sur la feuille. Très délicat puisque les feuilles peuvent être
extrêmement fines.

- Repoussage et emboutissage
En travaillant par l’arrière de a feuille, on repousse le métal sur la feuille parfois extrêmement fine
(1mm). On travaille aussi par embossage, on va utiliser une forme en bois préétablie, on va plier la
feuille de dessus (par exemple gobelet).

- Coulage
On va utiliser des moules, ici moule à grelots en pierre, Moche. Pour des objets plus complexes, on
utilise la méthode de la cire perdue.
La cire perdue : on réalise en cire d’abeille le modèle en 3D de ce qu’on veut réaliser. On va le lui
appliquer un enduit fin, puis on va appliquer un moule en argile. On laisse des trous pour que la
cire s’échappe lorsque le métal liquide est coulé dedans. On « perd » la cire, mais on « gagne »
l’objet. Cette technique coute beaucoup de métal. Pour réduire ce coût, on a mis en place la
technique de la cire perdue avec noyau. On fait un noyau d’argile assez grossier. On va la recouvrir
d’une fine couche de cire avec tous les détails. Cette couche de cire est fixée avec des épines. On
l’enveloppe dans un moule pourvu d’un cône-entonnoir. Les tiges sont pour l’évacuation de l’air. La
cire find et le metal prend sa place, on obtient la figurine.

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- Mise en couleur
Un objet en alliage n’a pas la belle teinte de l’or pur. Pour y remédier, on va lui donner l’apparence
unique de l’or, on va le « mettre en couleur ». On va le chauffer, le cuivre va s’oxyder, une fine
pellicule d’oxyde cuivreux va se créer, on va l’éliminer avec des liquides acides. Ceci va dévoiler une
couche seulement d’or. On épaissit la couche visible d’or pur à volonté.

- Dorure
On avait une très fine pellicule d’or sur des objets qui n’avait absolument rien d’or. Certaines pièces
ont entre 0.5 et 2 microns. Ils utilisent des moyens micro chimiques à ce moment là inconnus en
Europe. On va dissoudre or et argent dans une mixture avec différents corrosifs. La mixture va
atteindre u pH extrêmement acide (>5). Pour que le cuivre ne soir pas attaqué, on a ajoute un
atténuant et on y plongeait la pièce de cuivre.
Pour que la dorure reste, on fait chauffer à 500-800º.
Les espagnols l’appelaient l’or des fous (fonte de plusieurs pièces avec dorure en lingots, se rendent
compte après coup que c’était de la dorure et non de l’or).

- Assemblage
Pour l'assemblage de parties, on recourait au pliage, on cousait, et peut-être aussi soudait-on, soit
par soudure autogène, ou par alliage, avec apport de métal fondu.

- Décoration
Masque Sican, Pérou, énorme pièce décorée toute en or, énorme plaques d’or, or peint.
Fonctions et symboles du métal
- Symbole de rang et de prestige dont la possession est strictement régulée.
- Connotations religieuses associées à l’or. Or = sueur du soleil, argent = larmes de la lune chez les
Incas. L’or n’est pas une monnaie d’échange, il sert aux offrandes et à décorer les temples. Pas du
tout dans l’économie du marché.
- Relation avec le chamanisme (Colombie ancienne) : le thème de la transformation dans
l’orfèvrerie. Le chamanisme et la métallurgie sont liés non seulement par l’imagerie mais parce
que les chamans maitrisaient cette capacité de transformation dite magique.

« L’INFLUENCE » DE Chavín

1.1 LA CÔTE NORD : Kuntur Wasi

Kuntur Wasi (maison du condor) : On a retrouvé des tombes richissimes, des couronnes, des
plaques de vêtements. Thèmes de Chavín en grand nombre, style et iconographie : grands crocs, les
yeux, serpents cheveux, etc.

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1.2 LA CÔTE NORD : Le style Cupisnique

- Céramique funéraire de la vallée de Chicama et alentours


- Autrefois connue comme Chavín Côtier
- 4 phases de 1200 à 100AC
- Cupisnique Classique de 900
à 500AC
- Bouteilles à anse en étrier ou à col droit prédominent
- Cuisson à réduction ou oxydation, polychromie fréquente
- Décor en haut relief, voire tridimensionnel
- Thèmes très divers, souvent apparentés à l’iconographie Chavín

Céramique funéraire de la vallée de Chicama et alentours. Anciennement connue comme Chavín


Côtier. On s’intéresse ici au Cupisnique classique. Les Cupisnique sont des céramistes hors-pair.
Céramiques à réduction, à oxydation, en polychromie, ce qui reste c’est l’aspect tridimensionnel du
décor. La thématique est hyper-diversifiée, il ya des thèmes Chavín mais aussi d’autres.
Tombe cupisnique est une fosse, positon fléchie, visage peint, le défunt est enterré avec des
offrandes, corps est nu, au dessus de tout ça, on va déposer les céramiques.

Chavín et Cupisnique :
Une tradition artistique et probablement religieuse commune qui se serait développée selon 2 types
de paramètres régionaux différents.

Accompagnées de très probables échanges économiques intenses durant une longue période, qui
auraient favorisé les influences d’ordres divers entre les deux cultures.

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Pots avec anse assez trapue, on retrouve les techniques et thématiques Chavín. Décorations en
grattant le vase par exemple, et en laissant des excroissances qui sont polies et laissées lisses et
brillantes. Crocs stylisés, grandeurs modulaires des personnages représentés.

Importance de la dualité, opposition et union des contraires. Chez les Cupisnique, elle se traduit
dans la grande créativité dans leurs bouteilles.
Ici se trouvent accolés 2 visages qui forment un grand visage grotesque. 1 d’eux plutôt humain,
l’autre une sorte de monstre félin. Sorte de représentation peut être de la qualité chamanique,
fantastique, de la transformation homme-animale et inversement.
Notion de jumeaux, de bi-partition, de gémité du double, deux têtes d’animaux dans une bouteille
(chouettes).

On a une production qui est en rapport avec les cultures de l’équateur. Ici, on a une rupture
complète de la frontalité, on a un personnage en perspective, même si au niveau du « rendu
anatomique » on reste fort élémentaire. Cela prend des formes assez spectaculaires : formes de
contorsionnistes. Le chaman, lors de ses transes, se révèle être une sorte d’acrobate, il prend
diverses poses, ces oeuvres sont surement une référence à ça. Rappel, pas d’art pour l’art, il a
toujours une fonction.

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2. LA CÔTE SUD : La culture Paracas-Ocucaje 900AC?-200PC


- Vallée d’Ica, baie de Paracas, mais présence entre Cañete et Acarí
- Céramique Ocucaje : 10 phases ; les phases 3 à 8 d’influence Chavín
- Contextes funéraires : Cavernas et Necropolis (ca400AC-200PC)
- Tissus polychromes brodés

—> image détail d’un personnage brodé en style blocs de couleur, Paracas Necrópolis.
Il s’agit d’un style linéaire qui représente un personnage érodé, il porte une tunique avec des
ornements d’oreille. Et c’est dans cette région qu’on a utilisé la stratigraphie pour mettre au point la
chronologie andine car il y a une grande continuité de la période initiale jusqu’aux Incas.

La céramique Ocucaje
- Les formes comprennent des bouteilles à deux goulots reliés par une anse en pont, des jarres, des
terrines, des plats.

- Couleurs résineuses, dures et stables, variées et contrastées; elles sont appliquées après cuisson et
délimitées par des incisions.

- Couleurs vives réservées pour le fond.

- Couleurs sont employées aux dépens de la vérité.

- Certains vases comptent parfois jusqu’à sept couleurs différentes.

- Influence Chavín se manifeste aux phases 3 à 8 (ca Xe-Ve s AC?).

Le dessin est de plus en plus en bandes modulaires. Les bandes ont tendance à rétrécir. Les hampes
des rayons s’allongent, de même que les boucles décoratives aux extrémités.
L’évolution va vers plus de complexité et d’abstraction.

La céramique Ocucaje
Les couleurs sont employées dans les contrastes.
Bouteilles à deux goulots, seulement 1 des 2 est utilisable. On a des décorations peintes marquées
par un taillage. Encore une fois la gueule d’un animal dans le style Chavín.
Il y a des incisions assez profondes qui parcourent le vase, et dans ces incisions l’artisan applique la
résine. Il y a des combinaisons angulaires, avec des motifs plus courbés.
Terrine de la phase 4 figurant un félin avec de nombreuses couleurs.
Vase de la phase 6, la déconstruction est déjà avancée et c’est plus linéaire.
Drôle de félin de la phase 7 rappelant le style Nasca

Ocucaje 8 —>
Fond de plat partie circulaire centrale. Il ya 3 chats dessus. Corps arqué en rouge. Sur le bord évasé,
il ya a grande gueule, la truffe , les yeux les oreilles… etc. Très riche polychromie.

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Peinture après cuisson, c’est le critère arbitraire pour marquer


horizon ancien et intermédiaire ancien. Remarquable stylisation,
et géométrisation. Équilibre des formes et de la polychromie.

Les cimetières et les textiles Paracas


Julio C. Tello (archéologue péruvien) a mis au jour les
nécropoles de Wari Kayan et Cerro Colorado.
— Cavernas (ca400-100AC) : une chambre funéraire avec
plusieurs personnes, puits d’accès et qui donne à l’ensemble cette
forme de bouteille.

— Necrópolis (ca100AC-200PC) : succession de pièces, couloirs


où se trouvent les momies.

Certains avancent que ces dernières sont une réutilisation d’habitations Paracas, d’autres que ce sont
des villes seulement pour les morts, on en sait rien réellement.

Les paquets funéraires (fardos) contiennent le corps dans une position qu’on suppose foetale. Chez
les Paracas, l’individu a été traité, exposé à la fumée pour conserver son intégrité physique. Ces
pratiques funéraires de momification vont se répandre dans la reste de l’histoire. Le corps est
emballé de textiles et de couches de bourre et feuillage, boules de coton.

Les vêtements se trouvent entre les différentes couches qui vont constituer le fardeau où les paquets
funéraires. Il y a aussi les offrandes qui sont placés dans ces différentes couches. L’enveloppe
extérieure est en général réalisée en toile unie, et une fois cette couche ôtée, se révèlent différents
mantos richement décorés, avec des motifs en laine. C’est un travail énorme avec plus ou moins 30
000 heures de travail. C’est le travail d’une vie. Il peut y avoir différentes couches de manto
décorées.

Le tout est couvert par un manto en textile décoré, polychromatique, cousu entier. Turban est le
couvre-chef typique des paracas, on le retrouve dans les fardos funéraires.

Paracas : déformations crâniennes - trépanations


Il y en a dans beaucoup d’autres cultures, mais celles-ci sont particulièrement surprenantes. Le
crâne du nouveau né, encore souple, est emballé entre des planchettes en bois, il est modelé comme
il est de coutume chez les Paracas, jusqu’à obtenir cette forme allongée. La signification est
profondément sociale, marqueur peut être d’une ethnie particulière, aucun effet néfaste pour la
santé.
Les trépanations on été vraisemblablement faites avec des objets en obsidienne ou en metal. Les
incisons sont souvent carrées, coupées, ou alors grattées pour accéder au cerveau.
Dans de nombreux cas, on a repousse de l’os, ce qui montre des individus qui ont survécu à
l’opération. On ne sait absolument pas pourquoi ces trépanations on été faites.

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Mobilier funéraire : la céramique monochrome Topará


Formes de calebasse, couleurs naturelles blanches

Les textiles et le tissage :


Dans les sociétés traditionnelles, grand effort de technique et de savoir faire. Comparaison entre
tisserande contemporaine et statuette d’il y a mille ans. Les modèles archéologiques de métier à
tisser sont quasiment identiques à ceux qu’on trouve dans les Andes. La céramique maya montre la
position à adopter pour pouvoir tisser. Il y a une grande continuité de l’art textile.

Les matières premières : coton et laine

Origine du coton

• Andes: domestication vers le 4e millénaire dans le Sud de l’Equateur


• Mésoamérique: entre 3500 et 2300 à Tehuacan (Mexique)
• Amérique du Nord: seulement dans le Sud-Ouest par le biais du troc avec la Mésoamérique
(indices à Casas Grandes, Mexique, vers le 14e s. ap. J.C.)

Unku Chimú, Perú. Entre le poncho et la chemise, très long très large, jusqu’aux cuisses. Décoré,
grand tissage de motifs de couleurs rouge, brun, fond clair…

Le filage :

• les graines sont recueillies à la main


• les boules de coton sont battues avec une baguette pour distribuer uniformément les fibres
• elles sont ensuite pliées et roulées pour former un cylindre attaché à un poteau ou un trépied de
bois
• les fibres sont alors filées sur un fuseau

On trouve dans le contexte funéraire des boites à ouvrage avec tous les outils nécessaires,
quenouilles, aiguilles, outils pour filer, certaines pièces pour assouplir les doigts.

Couleurs naturelles du coton : blanc, gris, bronze, brun clair, brun rougeâtre, brun foncé. Le
commun des gens l’emploient tel quel, ce sont les strates sociales plus hautes qui les modifient.

Les teintures
Le coton ne peut pas être teint aussi aisément que la laine. La laine prend beaucoup mieux, les
rouges, les bleus.. on les teint avant de la filer. Le coton, c’est l’inverse.
Les pigments sont d’origine très diverse. Pourpre vient des coquillages, cochenille fait du rouge,
autres couleurs viennent de végétaux ou d’animaux.
Fixatifs s’appellent mordants, qui sont d’origine naturelle : urine, alun… Près de 200 couleurs dans
un même manto en laine ! Il est typique de Paracas de trouver la même silhouette avec des
variations de couleurs.

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Les métiers à tisser


Le plus commun est le métier à ceinture. Il y avait aussi des tisserands, mais majoritairement
c’étaient des femmes qui tissaient. Les hommes étaient plutôt potiers en Am du Sud.
Les motifs sont souvent angulaires, à cause de la qualité orthogonale du métier à tisser. Les
personnages plus curvilignes sont brodés.
On observe même des déformations osseuses suite aux mouvements répétitifs de l’opération du
métier à tisser. On appelle ça des paléo-pathologies occupationnelles.

La plumasserie
Sous deux formes
- plumes complètes attachées à des fils pour en faire par exemple des manteaux (manto). manteau
Tupinamba au Brésil.
- La plume utilisée comme mosaïque comme matière première pour sa couleur.

Les textiles brodés Paracas

1. Le style linéaire (ou à larges lignes)

• Éléments du dessin créés par des séries de tracés parallèles régulièrement espacés
• Souvent la couleur du fond se confond avec celle du motif principal, qui devient « transparent »
• Imagerie abstraite, peu de détails, identification des motifs difficile
• Nature essentiellement religieuse

Présente des tapisseries. On a à faire à des combinaisons de linges en 2 couleurs, à couleurs variées.
Les grands motifs constitués sont composés de lignes parallèles jouent de la confusion de la
silhouette du personnage et de l’intérieur.
Style linéaire, les lignes se répondent les unes aux autres. Les têtes coupées sont un thème
obsessionnel dans l’iconographie Paracas et aussi Nasca. Mises en abîme permanente des formes qui
jouent sur les lignes parallèles rigoureusement organisées. Ce parallélisme est dû à la technique du
métier à tisser. Peu de personnages anthropomorphes, souvent on imagine que ce sont des
iconographies religieuses.
La broderie reste linéaire montre une plus grande polychromie. Les motifs ne sont pas toujours
faciles à saisir. Les motifs se répètent, les textiles se finissent par des franges (parfois nouées pour
faire des petits personnages) : c’est typique du style Paracas.
Cf. ppt, image et zoom du pagne grands yeux, truffe, gueule, moustaches vers le bas, corps long et
rectiligne, on observe un chat dans le chat. On est presque dans l’abstraction géométrique, la lecture
en est un peu confuse.

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2. Style en bloc de couleurs


• Figures au tracé curvilinéaire complexe
• Gamme des coloris infiniment plus riche que dans l’autre style
• Quantité de détails sur la forme du corps, la posture, le costume, les attributs des personnages et
créatures
• Différence marquée entre la couleur du fond et l’image rend celle-ci très lisible
• Pas d’imagerie naturaliste
• Broderie

Présente des broderies sur une toile avec un métier à tisser. Une toile de laine ou coton de couleur
toujours unie, la broderie est en laine (qui prend plus de couleurs de teinte). On a des figures au
tracé curvilinéaire, plus souple, plus arrondi, plus fluide. La gamme de couleurs elle aussi est
infiniment plus vaste.
La broderie permet bien plus de détails et de subtilités, dans la forme du costume, la posture, les
attributs du personnage. Les figures se détachent très bien du fond de couleur uni, ce qui facilite la
lecture. Cf. Ppt, les yeux sont partagés avec ceux de 2 poissons symétriques. Il porte un unau et un
pendentif trapézoïdal, il tient d’une main un couteau sacrificiel et une tête coupée. Jambes de côté,
pieds vus de haut.
On retrouve les mêmes personnages/motifs avec de couleurs différentes. (il y a-t-il une récurrence
mathématique dans l’art andin ? Voir bibliographie). Les couleurs semblent être le fruit d’une
tradition familiale pour choisir telles ou telles teintes.
Détail du motif cf. ppt, on imagine ici une sorte d’insecte polychrome, avec toujours une tête
trophée. Attention au bon état de conservation des couleurs !

3. LA CÔTE SUD : Les textiles de Carhua /Karwa 700-500/300AC ?

• Cache de 200 fragments de textiles découverte dans la région de Ica


• Tissus peints de motifs polychromes
• Iconographie Chavín puis Chavínoïde (phase EF ?)

Cache de 200 fragments trouvée un peu par hasard, on a à faire à des textiles peints de motifs
polychromes. Imagerie très clairement Chavín, pourtant on est loin de Chavín de Huantar, où on n’a
trouvé aucun textile (climat n’aide pas à la conversation).
Le dieu au bâton, imagerie tout à fait Chavín. Les dieux ont-ils un sexe ? On n’a pas d’indicateurs là
dessus.
Ici par contre, à Carhua, on a un personnage qui présente des seins et un vagin denté. À part ces
caractères sexuels ici bien marqués ici, dans le reste on est dans du Chavín EF.
Prochain slide, on imagine presque être dans la phase D.

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LE DÉCLIN DE L’HORIZON ANCIEN À PARTIR DE 500/200AC

• Sculptures non terminées à Chavín, le site est abandonné et squatté


• Sites fortifiés apparaissent sur la côte et dans les hautes terres (Chankillo, Santa, etc). On imagine
ici des querelles endémiques pour justifier ce genre de construction. On trouve des traces de
violence sur les os et sur les mobilier.
• Traces de violence interpersonnelle (cimetières Salinar)
• Réduction des échanges, apparition de styles locaux
• Les élites apparues à l’Horizon ancien sont en compétition, la scène est prête pour le
développement de sociétés complexes et stratifiées dont les leaders tiendront les rênes du pouvoir
économique et militaire...

Chankillo, triple enceinte avec des bastions. Enceinte centrale à plusieurs bâtiments.
Faire la différence entre une bataille rituelle Chinku et une vraie bataille est impossible en
archéologie, on ne peut que spéculer.

Les sociétés complexes


On trouve maintenant une sorte de hiérarchie. La complexification de la société crée une inégalité
entre les individus.
Deux typologies du degré de complexité de l’organisation politique des sociétés humaines existent
en anthropologie anglo-saxonne :

1. Elman Service : le degré d’intégration (politique et économique)

2. Morton Fried : le degré de stratification (inégalité sociale)

Garder à l’esprit que les cultures dont on traite sont hiérarchisées, ça n’est pas tous des individus
égaux qui font des pots.

Elman Service : le degré d’intégration (politique et économique)


bandes — tribus — chefferies — états
Pour Elman Service, ce degré est composé de 4 étapes qui la forme : les bandes qui forment des
tribus qui forment des chefferies, qui forment des états. C’est-à-dire du plus simple au plus
complexe. Ces types de sociétés sont basés sur le nombre d’individus que contient la société, et aussi
de leur capacité d’intégration. On a les relations de parenté, réelles et proches, puis de plus en plus
éloignées qui reflètent le degré d’intégration de la société. Cela se traduit par la mise en évidence de
la hiérarchie des niveaux des pouvoirs qu’on peut y déceler, plus il y en a plus la société est
complexe. L’importance sociale des individus est en fonction de leur place dans la hiérarchie du
pouvoir, le degré d’intégration renvoie à la nature des relations et à l’importance du nombre de
personnes intégrées. Par exemple, il y a un lignage, avec un chef Curaca qui est en rapport avec
l’Inca. Il s’agit d’un niveau hiérarchique qui atteste de ce niveau de pouvoir. Plus il y a de niveaux de
pouvoirs, plus la société est complexe. L’importance sociale des individus est en fonction de leur
place dans la hiérarchie du pouvoir. Le roi Mochica est le plus haut gradé du royaume. Les modèles

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d’établissement montrent une différente force du travail. Ce degré d’intégration renvoie à la nature
des relations, et à l’importance du nombre de personnes intégrées dans un même groupe social, une
même société.

- Bande : intégration par parenté proche et mariage


- Tribu : intégration par appartenance à un groupe d’ascendance théoriquement commune ou une
organisation volontaire, chef pas forcément permanent, mais pas de manière héréditaire. C’est un
peu une grande famille
- Chefferie : 100aine de personnes. On a des différenciations dans les fonctions, dans les tâches
(certains sont dans les champs, d’autres sont chefs religieux..) les membres sont liés par leur
niveau de parenté avec le chef. Ici la chefferie peut devenir héréditaire.
- État : intégration à grande échelle sur base de la coercition (légale, religieuse, militaire) ;
direction par un corps de gouvernants fortement organisé. Les dirigeants constituent une classe à
part, et il y de plus grands nombres de strates. Grande différence entre la classe des chefs et le
peuple.

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CHAPITRE 5 : INTERMÉDIAIRE ANCIEN 200AC-550PC


LES DÉVELOPPEMENTS RÉGIONAUX

Caractéristiques de la période
- Floraison de différentes cultures régionales, formidable développement des technologies et de
l’artisanat.
- Particularismes de chaque culture, iconographie qui des distinguent, on voit pourtant qu’il y a des
interactions entre les différentes cultures, qui peuvent déboucher en bien sur des échanges, mais
aussi sur des conflits.
- Les réseaux d’irrigation reprennent avec plus de force que jamais, ils sont gigantesques, sur des
vallées entières, avec des immenses forces de travail, aussi dans leur entretien.
- Jusqu’à présent dans l’iconographie, ce sont surtout des personnages fantastiques. On ne
représente pas le peuple, mais les élites, qui ont une importance centrale. Iconographie et
modèles d’occupation suggèrent une hiérarchie sociale et une complexité croissante.
- Les thèmes n’adressent pas seulement le monde surhumain, celui des hommes est introduit.

1. PÉROU
CÔTE SUD : La culture Nasca 200AC-600PC

Caractéristiques de la période
• Extension géographique : de Ica à Acari, + influence au-delà
• Développement et caractéristiques de la culture nasca
• Céramique et chronologie
• Architecture: Cahuachi
• Géoglyphes de la Pampa de Nazca
• Textiles
• Métal

Caractéristiques et développement de la culture Nasca


• Dans la continuité de Paracas
• Cultivateurs et pêcheurs
• Ensemble de 8 vallées au débit limité, nécessité d’irrigation
• Maximum 25.000 personnes
• Division en 9 phases (Nasca 1-9) sur base de la poterie
• Au départ (N1), peu de sites résidentiels
• En N2-3, 4 vallées partagent la même culture matérielle
• Ensemble de lignages ou de petites chefferies, mais pas un état
• Cahuachi, « capitale nasca », prend de l’importance à partir de N3 (vers 300) jusque N4-5, puis est
abandonnée et utilisée comme cimetière
• Recrudescence des conflits en N5, 6, 7 (5e-6es)
• Décadence et absorption par Huari en N8-9 (6e-7es.)

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Chronologie et style
Nasca 1 (200 ACN à 75 PCN) : peu de sites résidentiels mais il y a bien des fardos funéraires
Nasca.

Nasca 2-3 (75 PCN à 300 PCN) : 4 vallées partagent la même culture matérielle, on suppose que le
système se fait par un ensemble de lignages ou de petites chefferies, mais pas un Etat.

Cahuachi « capitale Nasca » : est un centre cérémoniel vide, il sert pour des rassemblements
ponctuels à l’ensemble de la population Nasca. Il commence à prendre son importance à partir de
Nasca 3, jusque Nasca 4-5, puis est abandonné et utilisé comme Huaca et cimetière.

Nasca 5-6-7 : sont composées de recrudescence de conflits. Pour Nasca 5 (300 à 425 PCN) on
parlera en céramique de style transitoire puis durant Nasca 6-7 (425 à 550 PCN) c’est le style
proliférant qui prend place.

Nasca 8-9 (550 à 600 PCN) : voient la décadence et l’absorption des Nasca par les Huari. La
culture Nasca perd son identité propre et se fond dans le pool iconographique Huari durant ces
deux phases. C’est aussi à ce moment qu’apparait le style disjonctif.

La céramique nasca
• Reconnaissable par sa grande polychromie et sa constance dans les styles
• Couleurs minérales et végétales appliquées avant cuisson (jusqu’à 13 couleurs sur un même vase)
• Peinture avant cuisson, aspect lisse, très grande maîtrise de la poterie.
• Céramique bien cuite aux parois fines
• Vases sphériques à goulot divergent, gobelets, bols, terrines, jarres, récipients aux fonds arrondis
• Dessins linéaires, avec des traits noirs délimitant des zones de couleurs disposées en aplats
• Pas de vues obliques, tout est frontal
• Pas d’interaction entre les figures
Ici, on a à faire à une céramique du style monumental de Nasca 3. C’est un vase à anse en pont,
un oiseau pêcheur y est figuré. La figure de l’oiseau se déploie sur toute la paroi, elle est représentée
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de manière analytique : la queue vue du dessus et plaquée de profil, les nageoires dorsales ou
ventrales du poisson sont cependant maladroitement exécutées. Tous les éléments constitutifs du
poisson sont juxtaposés dans le plan bi-dimensionnel. La représentation est statique, il y a peu
d’interaction et les proies sont plaquées dans le plan, il n’y a aucune indication de mouvement.

Themes et iconographie
1. Motifs naturalistes
Cf. ppt : Tatou, perroquet qui picore un maïs. Les lignes noires délimitent les figures qui sont
systématiquement sur un fond uni.

2. Motifs Géométriques

3. Motifs Fantastiques
On prend l’exemple de l’être mythique anthropomorphe qui évolue dans différents styles selon les
courants Monumental, Transitoire, et Proliférant. Au fur-et-à-mesure, le motif devient de plus en
plus compliqué à lire.

Le courant Monumental
Montre le début du style, et reste facile à lire. L’être anthropomorphe est représenté entrain de
flotter. Et dans certain cas il a des ailes. Sa tête porte un ornement nasal qui se termine par des têtes
souriantes. Il porte un Hautu. Dans la main droite, il y a une main avec un bâton pour les graines,
mais aussi des têtes coupées. Il y a des difficultés à classer l’iconographie du panthéon parce qu’ils
peuvent s’échanger les attributs, c’est plus facile chez les Aztèques. Ici on a une représentation de la
divinité en rapport avec l’agriculture et la guerre.

Période Transitoire
On arrive encore à l’identifier, dans la main droite se trouve un bâton à fuir, avec peut-être un arc.
Et dans l’autre main, il y a deux têtes coupées. Ses jambes flottent sur le côté. Il y a une
juxtaposition de l’anatomie humaine. Dans le style transitoire, l’ensemble de la cape est décoré par
des têtes et des flèches et l’être est beaucoup plus orthogonal. L’être mythique porte toujours
sont ornement nasal, des ornements d’oreilles et des plumes décorent sa tenue.

Le style proliférant
La cape est à motif en damier, ses jambes flottent (il vole), les éléments sont prolongés par des
excroissances diverses et celles-ci se terminent en langue de serpent. Cependant l’image est
difficilement lisible. On perd le motif, et on retrouve des langues de serpent un peu partout. On a pu
identifier l’évolution des motifs avec des mode de reproduction différents.

Le félin masqué ou chat tacheté mythique dans le style monumental


Nariguera, qui laisse entrevoir la bouche. Difficile de définir à coup sur de quelle divinité il s’agit,
contrairement à l’icono grecque ou romaine, même chrétienne, où les symboles sont récurrents et
identifiables. On a la représentation d’un corps de félin tacheté et l’ornement nasal évoque le félin.
Il a les yeux dits « en lunette », le félin est souvent associé aux plantes et l’image du félin a des

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connotations de fertilité agricole. Il s’agir d’un vase avec un double goulot, le fond du vase arrondi,
et un félin qui tire la langue souvent pointue, on pense qu’il y a surement un lien avec couteau de
sacrifice. Il est entouré de plantes en lien avec la récolte. Et parfois des têtes coupées.

Les têtes trophées


On voit souvent une corde qui permet de porter et tenir la tête coupée, motif revient souvent dans
la poterie. Les têtes trophée on aussi été trouvées en vrai. Ici, les têtes ne sont pas réduites, en
réalité plusieurs interprétations de leur symbolisme sont possibles.
Têtes vidées, bourre de coton. Lèvres maintenues par des épines pour fermer la mâchoire, trou dans
le front pour passer une corde pour balader, accrocher la tête. On a retrouvé pas seulement des
hommes, aussi des femmes et des enfants. Toujours trophée de guerre ?
Certaines retrouvées dans un contexte funéraire (pas la tête du défunt). On voit des têtes dans un
contexte de consécration d’édifices, entre deux phases d’un bâtiment. Peut être aussi liées au
prestige guerrier.

Nasca 1 — proto Nasca 200 ACN - 75 PCN


Encore en transition, techniques restent assez Paracas. Nasca 1 est un type de vase qui s’apparente à
la technique Paracas, car il s’agit d’une technique de peinture après cuisson. Le personnage est assis,
main rassemblée à la hauteur du sternum. Il porte un petit voile, avec un bonnet, et ses orbites sont
vides. La polychromie est présente dans le style Nasca, mais elle sort très peu de la forme du
récipient. Ce qui est différent des Mochicas où il y a peu de polychromie, mais ils sont très
sculpturaux. La peinture est appliquée avant cuisson mais ce n’est pas toujours le cas. Ici le
personnage tient une tête trophée, il porte un voile devant le visage et un ornement.

Nasca 2 à 4 –Monumental- de 75AC à 300PC


• Clarté de la représentation
• Simplicité du dessin
• Le motif se déploie sur l’ensemble de la paroi du vase
C’est une céramique polychrome avec une peinture appliquée avant cuisson, il y a des couleurs
minérales et végétales.
Ce grand motif représente un oiseau et des poissons pêcheurs. Il a l’œil de face, le bec de profil et la
queue vue du dessus. Les nageoires sont soit dorsales ou latérales. L’œil du poisson est un exemple
de recombinaison analytique. Il y a une absence d’interaction, ce sont des figures juxtaposées les
unes aux autres. Les représentations sont lisibles et simples, l’idée de monumentalité se voit dans
l’iconographie par la représentation d’une, deux trois voire un groupe de figures sur l’ensemble de la
paroi.

Transitoire phase 5 300-425PC


•Phase d’expérimentation, avec plusieurs sous-styles
•Disparition de certains motifs
Cette phase marque la fin de Cahuachi, il existe plusieurs sous-styles et le style ressemble beaucoup
au monumental mais en moins chargé. Durant cette phase, il y a une combinaison de motifs. La tête
du personnage fait partie du goulot, avec des détails qui sont ajoutés. Il s’agit d’un être

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anthropomorphe mythique, avec un ornement de nez qui fait le tour complet de la bouche. Il a une
sorte de langue qui descend sur sa poitrine et se termine par une tête gigantesque, elle-même
terminée sur les côtés avec ses mêmes êtres mythiques. Il semble être assis sur un siège. C’est une
sorte de représentation de généalogie avec une divinité principale. Ce sont des motifs récurants. Au
niveau du style, même genre de rendu avec des traits noirs sur un fond qui reste unis.

Courant Proliférant phases 6-7 (425-550PC)


•Stylisation des motifs fantastiques
•Géométrisation
•Déstructuration des figures et recomposition par juxtaposition d’éléments symboliques, décoratifs,
etc.
On a un récipient à double goulot à anse en pont du Nasca 6. La représentation possède des
excroissances sous forme de petits visages, eux-mêmes pourvus d’excroissances. Le visage principal
est cerné par tous les appendices et le motif est lui-même une juxtaposition d’éléments proliférant.
On peut voir un vase en forme de grès, à double goulot divergeant et à anse en pont du Nasca 7. Les
thèmes guerriers se multiplient. On y remarque un dynamisme et un remplissage du vide au niveau
iconographique, la dynamique apparait sous l’influence des Mochicas qui font ce genre de scènes
mais dans leur propre style. Le personnage à gauche est représenté en pleine action avec une
grande cape de félin, il porte un chapeau conique. Il tient dans un main un couteau sacrificiel, et
dans l’autre un prisonnier dont le sang coule de son nez. A droite, des personnages sacrifient et
égorgent des ennemis; et en-dessous, ce sont des scènes de bataille. Ce vase illustre le contexte
belliqueux qui a suivi l’abandon de Cahuachi.

Courant Disjonctif phases (8-9 550 à 650PC)


• Désintégration du style en une série de motifs géométriques abstraits
• Influence des hautes-terres (Huari et dérivés)
Les motifs deviennent une superposition de triangles, avec des petites langues de serpents dans
différents sens. Il y a des bandes horizontales noires. Le visage de femme y est représenté, avec une
bande qui les sépare. Il y a aussi des losanges et différents traits. L’influence vient des hautes-terres
parce que les Wari commencent leur expansion en même temps. Les Wari ont un style beaucoup
plus abstrait.
Ici on a une image d’une céramique dont le sujet est le monstre de Chakipampa (droite) qui
apparait pendant la phase 9. Le style Nasca se transforme dû à une influence, qui deviendra
prédominante, des Huari sur la côte Sud. Nasca 9 : plus vraiment Nasca pour certains.

Cahuachi (+- 100-400PC)


- Vallée du Nazca
- Centre cérémoniel non planifié de 150 hectares
- Collines et 40 tertres pyramidaux, places, tombes
- Architecture d’adobes, certaines coniques
- Grande quantité de céramique décorée, peu de déchets domestiques
- Centre cérémoniel en rapport avec les lignes de la Pampa de Nazca ?

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Les pyramides qui s’y trouvent sont construites en s’adossant au relief de collines existantes.
Distribution alors un peu plic ploc. La topographie influence la planification du site. Centre
cérémoniel planifié de 150 hectares. Il est constitué de collines et de 40 tertres pyramidaux, places,
et tombe. Lorsqu’on trouve des irrégularités dans les photos aériennes il s’agit de dégâts de pilleurs.
Beaucoup de céramique décorée, sans doute à cause de la localisation, elle est issue de tombes
pillées au 16e, inintéressantes pour les colons qui cherchaient de l’or. Les endroits fouillés au début
du siècle dernier montrent peu d’occupation domestique, comme si on n’avait face qu’à des centres
de cérémonies utilisés seulement ponctuellement. Pourtant, on se rend compte qu’il y avait une
occupation domestique, mais le travail reste à faire encore. Les fouilles sont malheureusement
gênées par les dégâts des pillages. On retrouve donc sur le site un tertre pyramidant entouré de
cours, de places, ... On a de grands tertres pyramidants adjoints de différentes pièces et couloirs
d’accès, les sommets des murs sont utilisés comme couloirs. Les archéologues pensent que le centre
cérémoniel serait en rapport avec les lignes de la Pampa de Nazca.
Les habitants profitent du relief existant, qu’ils vont alors décorer. Entre les collines, se trouvent des
places et différentes installations. On commence a trouver des déchets domestiques. Ce ne sont pas
des pyramides complètes, les habitants se sont adaptés, et ont pu profiter du relief naturel pour
prendre de la monumentalité. Dans le Grand Temple de Cahuachi, les murs sont tenus par des
pointes enfoncées dans du mortier.

Les géoglyphes, les linges de Nazca


Sur la pampa désertique des vallées du Palpa, du Nazca et du Colorada de grands dessins se
marquent sur le sol. Tracées sur le grand désert, désert car les fleuves n’irriguent pas tout l’année.
On a des motifs figuratifs (animaux), ainsi que des pistes, trapézoïdales et rectangulaires, il y a un
enchevêtrement de ces deux types de tracé.

Réalisation
• On enlève les pierres oxydées qui jonchent le sol et on les place sur les bords du dessin. Les zones
claires contrastent alors avec les zones pierreuses.
• Certains dessins se chevauchent, prouvant que ces oeuvres s'étalent sur de longues périodes de
temps.

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La plupart des lignes s’observent depuis le sol, étant donné qu’il est irrégulier. Il est très occidental
de penser que ces lignes sont destinées à être vues (pas plus que dessins de tombes égyptiennes),
leur finalité est autre.
Il y a sur la surface de la Pampa des cailloux qui se sont oxydés et qui sont plus foncés. Cette couche
est très fine, on peut donc très facilement l’écarter pour créer ces dessins, par exemple avec un
carroyage. Ça n’est pas sorcier, ça ne prend pas terriblement longtemps, bien qu’il faille assez de
main d’oeuvre. Les dessins se chevauchent, il y a donc accumulation temporelle des dessins.

Motif de l’araignée : les figures sont le fruit d’une seule ligne avec un chemin entre, cette découverte
est utilisée par les archéologues pour expliquer l’usage possible des figures dans les rituels. De la
céramique brisée fut aussi retrouvée le long du chemin. Des rituels ont donc pu s’accomplir à
l’intérieur des figures, les animaux auraient alors pu symboliser les divinités tutélaires. Le style est
Nasca, on retrouve des motifs du même genre dans la céramique de style monumental et sur les
textiles.
Géoglyphe en forme de « baleine tueuse » et une céramique de la phase transitoire la représentant
aussi. On peut y voir des têtes-trophées sur tout le corps de la baleine. La « baleine tueuse » peut
être un géoglyphe et un vase polychrome.
On a des géoglyphes ailleurs, mais c’est à Nasca qu’ils sont le plus développés.

Lignes
On a des pistes et des linges sur des km carrés, il y a peu de motifs animaux par rapport à ses pistes.
On a l’impressions qu’elles irradient d’un point donné.
Certaines des figures dans leur confection et leur style sont très interessantes. Leur style est très
semblable à ce qu’on trouve en textile et en céramique. Les dimensions sont extrêmement grandes,
des 100aines de km.
Araignée : si on fait attention, le tracé est fait d’une seule même ligne continue. On peut parcourir
l’ensemble de la silhouette en une fois.

Interprétations sérieuses
1. Orientations astronomiques : En Amérique, on a ni le verre, ni d’écriture, ni de mathématiques
avancées. Les observations astronomiques se font à l’oeil nu, on a donc pas de données précises
sur l’astronomie, seulement des connaissances de base, observables. On a observé 186 lignes, et
aucune n’est orientée en fonction des astres. L’orientation est même inférieure au hasard.
Conclusion, NON.
2. Le chemin rituel : on pourrait avoir à faire à des pèlerinages que suivaient les pèlerins de
différents groupes lignagers, chacun en direction de ou depuis sa pacarina (lieu d’origine
mythique, souvent lié à une montagne). Ça fonctionne moyennement, ça fait bon marché de la
datation des lignes. Toute une partie des lignes est postérieure à l’abandon de Cahuachi
3. Infrastructures cérémonielles : destinées à des processions et danses dans le cadre de
rituels liés à l’eau et à la fertilité. Correspond à la sécheresse croissante dans la région,
plus il fait sec, plus on va vouloir appeler la pluie avec des rituels, donc les géoglyphes
sont plus nombreux. Finalement, cela mène à la migration des Nasca vers d’autres terres.

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Maquette Nasca en céramique figurant une procession, elle représente peut-être cette procession
de pèlerins associés aux rituels des lignes Nasca. Un des pèlerins joue de la flute de pan, un enfant
étant représenté devant, ils sont accompagnés par des chiens et des perroquets.

Textiles
Textiles peints
Forme anthropomorphe du félin mystique, couteau de sacrifice dans une main, tête coupée dans
l’autre, as always.

Textiles brodés ou simplement tissés :


Style proliférant, motif du chat sacré tacheté. On trouve aussi des motifs qui se séparent tellement
de la figure de base qu’on a du mal à le lire tellement il est proliférant.

Métal
Être anthropomorphe mythique volant, grande langue, nariguera longue et exagérée, détail des
ailes incisées, repousées, référence à des têtes coupées. On retrouve des nariguera très stylisées. On
a très peu d’objets coulés, on est plus dans le martèlement.

26/10 — CÔTE NORD — LA CULTURE MOCHICA 1ER-8/9 S.PC


Culture qui, juste après les incas, a suscité le plus de fouilles depuis les années 80.
L’extension géographique se fait sur toute la côte nord, sur plusieurs vallées. Connus pour leur belle
céramique, dans un style naturaliste, permet des études d’iconographie plus poussées que dans
d’autre cultures. On n’a pas que des icônes, on a aussi des scènes de plusieurs personnages. Ils sont
la culture qui a le plus développé l’orfèvrerie et la métallurgie. On a pas tant que ça de sculpture,
elle est faite en bois. Les textiles ne sont pas beaucoup arrivés à nous.

Développement et caractéristiques de la culture Mochica


• Culture foncièrement côtière (max 70km vers l’intérieur des vallées)
• Agriculture organisée à grande échelle, avec des canaux, des digues d’assèchement, etc
• Chasse, pêche, élevage de camélidés
• Réseau routier
• Très riche culture matérielle
• Chronologie complexe : 5 phases stylistiques de la céramique (I à V), mais elles ne sont pas
présentes partout et leur datation absolue pose problème
• Société fortement hiérarchisée avec une classe de dirigeants investis des pouvoirs politiques,
économiques et religieux
• Guerre et sacrifices humains
• Deux grandes régions : Moches du Sud (état expansionniste à partir de la phase III)
et Moches du Nord (série de chefferies encore mal connues)
• Crise à la fin du Moche IV, fondation de deux capitales au sud (Galindo) et au nord (Pampa
Grande) dont les Chmú et les Sicán seront les héritiers respectifs.

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Foncièrement civilisation côtière, ils ont des relations avec d’autres cultures, mais ils ne sont pas de
Mochica. Ils s’installent dans les vallées sur la côte.

Pratiquent l’agriculture à grande échelle. Ils ont un pouvoir de construction très important, ils
peuvent donc construire des digues d’assèchement, des canaux, etc.
Comme tous les côtiers, ils pratiquent la chasse du gibier, la pêche, la récolte de coquillages, ils
élèvent les camélidés aussi (pas seulement dans la Puna).
Une forme de réseau routier existe déjà chez les Mochica, mais il est difficile de le dater car
endommagé. On peut néanmoins déterminer que certaines parties sont la base du Qapac Ñan.
Culture matérielle très riche, sculpture, peinture murale, métallurgie, tellement qu’on appelait ça la
« culture classique ». Cette énorme production a nécessité une mise en ordre, ce qui a été fait dans
les années 40. Chronologie complexe : 5 phases stylistiques de la céramique (I à V), mais elles ne
sont pas présentes partout et leur datation absolue pose problème, on parle surtout de datation
relative.
Société fortement hiérarchisée, on a des classes de dirigeants très privilégiés, prêtres, grands chefs
militaires aussi, parfois en la même personne, on la plus belle icono et les meilleurs matériaux.
Guerres et sacrifices humains largement attestés dans l’icono et le vestiges. Entre clans Mochica, on
se faisait la guerre pas pour tuer l’ennemi mais pour capturer et sacrifier par la suite (guerre
fleurie).
Les Moche du sud semblent former un grand territoire expansionniste. Les Moche du nord sont
moins connus (quoique Sipán), mais qui semblent fonctionner par vallée. Dans tous les cas, ils
partagent la même culture matérielle. Les experts différencient les 2, mais pour nous c’est tout du
Mochica.
Ils apparaissent au début de notre ère, au Moche 4 on a un mega-niño, aux conséquences
destructrices, qu’on pensait être la fin des Mochica. Pourtant, utilisation de deux capitales au sud
(Galindo) et au nord (Pampa Grande), dont les Chimú et les Sicán seront les héritiers, attise que les
Moche on survécu à ce mega-niño.

Huaca = fait référence à quelque chose qui est investi d’une forme de vie et de sacralité. Ça
s’applique aux fleuves par exemple, aux montagnes, aussi ruines y compris les bâtiments déjà en
ruine à l’époque, lieux privilégiés pour des rites funéraires.

Moche
- 1er-8è s. PC
- « Capitale » des Moches du sud
- 2 grandes pyramides
- Une zone urbaine
- Des cimetières

Il y a 2 grandes pyramides, la Huaca del sol et la Huaca de la luna, cette dernière adossée au Cerro
blanco. Les deux sont aux extrémités d’une zone résidentielle.

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Huaca del sol


•345 x 160m, 40m de hauteur
•140 millions d’adobes...
Plus grande Huaca de la région, sur base des datations est plutôt récente.

Système constructif
Système commun à d’autres constructions de différentes cultures côtières. Marques et blocs
d’adobes. On va construire tous les murs sous formes de grandes colonnes qu’on appuie les unes sur
les autres.
Ce système confère à la structure une souplesse qui permet de contrer les troubles sismiques. Aussi,
certaines des ces briques d’adobes ont des marques. On pense que ça correspond aux groupes qui
ont crée ces blocs. Cela correspondrait à des corvées, taleas, correspond à des unités de travail.
Manière d’exiger telle ou telle quantité de travail.

Le pillage est à l’origine de la destruction des 2/3 de la huaca. La huaca faisait l’objet de
concessions, au moment de la colonie au 16è et 17è, on vendait le droit d’exploiter la huaca, comme
une mine. On l’explosait de partout, on cherchait l’or, le fondait et le rapportai à la couronne. Les
concessionnaires ont alors dévié un fleuve pour faire fondre l’adobe et récupérer l’or. Les études
montrent que la huaca avait une 15aine de mètres de hauteur, puis après un énorme effort
constructif, elle est montée à 40. 6 phases, dont certaines pas bien connues car mal conservées.

Huaca de la luna
• 290 x 210m, 30m de hauteur
• 6 phases successives sur des fondations Gallinazo
S’appuie sur cerro Blanco, on a aussi 6 phases successives associées à la culture matérielle du
Gallinazo, antérieur et contemporains des Mochica.
On a une grande place ceinturée par une enceinte, sur un des cotés de cette grande place, on a une
plateforme qui s’élève +-25m. Sur cette façade, on a des reliefs peints. Au sommet de la plateforme,
il y a des subdivisions de plusieurs pièces.
Entrée en chicane, sur un mur aveugle. Les murs sont décorés de reliefs peints, on a des scènes
peintes. La façade (frontis) sont décorés de fils de personnages en reliefs d’argile.

On a ici des reliefs peints sur la façade donnant sur la cour principale. Les thèmes sont des
araignées tenant un couteau sacrificiel, des danseurs, le Dieux-aux-crocs/à la ceinture de serpent
(Ai-apaec) et des serpents (-félin) à oreilles tenant un crâne. La peinture murale a plusieurs
registres, et contient un petit édicule décoré de scènes complètes, avec un défilé de personnages. Il
y a différents registres occupés par des personnages, comme des danseurs qui se tiennent, mais
aussi un homme-araignée tenant un couteau de sacrifice et une tête coupée. Le personnage à
chevelure de poulpe porte des dragons avec des têtes coupées. Et il porte des ornements d’oreille.
Cette combinaison fantastique est très récurrente. On construit un mur en laissant un espace qu’on
remplit de sable et on repeint le nouveau mur, les différentes phases sont alors exceptionnellement
conservées.

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Pratique de l’enterrement des temples


Principe similaire aux tels, où on retrouve plusieurs phases (A-F), ici phase D. Ces phases anciennes
étaient peintes et décorées. Au moment de faire la phase suivante, ils ont protégé les peintures qu’ils
allaient recouvrir, en mettant un mur devant et en remplissant l’espace de sable. Ils ont ensuite
construit une autre Huaca au dessus. Les archéologues ont donc retrouvé des murs intacts.

Les reliefs peints de la Grande Cour, qui se trouve sur la plateforme 1, au niveau inférieur,
étape D
On a à faire à un cadre en carré sur pointe, avec des bandes successives noires et blanches qui
forment le contour complet du personnage principal disposé sur un fond rouge. Il s’agit d’une
banderole qui renvoi à des poissons ou des serpents stylisés. La tête se détache sur un fond blanc,
au centre, un visage aux yeux exorbités, on retrouve des serpents entrelacés autour de lui, il a un
visage grimaçant, des oreilles bilobées, un gros nez et on hésite entre un poulpe soit les tentacules
sont ses cheveux et sa barbe. Il a une stylisation de raie manta. Les archéologues pensent qu’il
s’agirait de la tête de Ai Apaec. Ce personnage a une double oreille, et une espèce de barbe qui fait
référence au poulpe et à ses tentacules. Le poulpe est l’équivalent marin de l’araignée.
Motif en losange, poison lifé, ou des raies dans la frise autour, au milieu grand visage à crocs et
grands yeux épatés, tentacules de poulpe et disques superposés, oreilles stylisées, il s’agit de Ai
Apaec, dieu décapiteur.

L’autel au coin Nord de la Plateforme I de la phase B


Ressemble à un siège pour un souverain vu sa position et l’iconographie. C’est une contremarche
décorée. La base est accolée sur une partie ancienne. On a retrouvé des merlons qui ornaient les
toits à doubles pentes, des salles de trône. Il y a des vases d’architecture qui font référence à des
palais, des temples avec un rabattement de plan. Sur base de différent vase, on peut voir l’allure que
pouvait adopter les bâtiments. On peut imaginer une scène imaginaire sur le Niveau Supérieur de la
Plateforme 1.

L’icono qu’on retrouve dans les vases, étant naturaliste et facilement lisible, on fait des
rapprochements avec ce genre de motifs tirés d’une image sur un vase. On retrouve la ment petite
plateforme dans le dessin que dans la réalité.

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On a beaucoup de vases d’architecture, vases maquettes. On aurait une vue en perspective, une
sorte de coupe de la huaca. Permettent la reconstitution théorique des structures.

Tombes de prêtres dans la Plateforme 1, Etape A


On a une chambre en adobe à un niveau de la huaca, on trouve le corps couché sur le dos avec la
tête qui pointe au nord, avec tout le mobilier funéraire. Ils pensent que les prêtres devaient être
représentés par le mobilier Moche IV retrouvé. Il y a beaucoup de détails sur le vase. Il est couvert
d’engobe blanc, avec des coquillages et des pierres semi-précieuses. Pour le vase ressemblant
à un canard, son bec a d’abord été cuit, et ensuite insérée dans le reste du corps. Ils ont aussi
retrouvé des objets en or qui montrent la coiffe décorée d’une tête de hibou.

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Sacrifices humains de la place 3A


On a fouillé le sol de la montagne intégrée dans l’architecture. Au pied du rocher, on a découvert
plusieurs 10aines de squelettes de jeunes hommes massacrés. On voit qu’ils sont comme enfuis dans
la terre, à cause des fortes pluies qui ont fondu des adobes. Les sacrifiés sont assommés avec des
grandes massues, démembrés, reconstitués, etc. Époque de grand ENSO (el niño), donne donc lieu
à des multiples sacrifies pour l’apaiser.
On suppose donc qu’à ce moment, les Mochica ont sacrifié tout ce qu’ils ont pu jusqu’à ce qu’ils
doivent abandonner la huaca.

Le vase à anse-goulot en étrier Moche IV


Bourget s’intéresse à l’icono Mochica particulièrement. Dans le vase cf. Ppt on voit Ai Apaec, figure
centrale principale, on voit aussi un sacrifié et son sang coule tout le long du vase. Il se dit alors, où
se pratiqueraient ce genre de scènes dans la huaca ? C’est ça la démarche qui a mené à la
découverte des sacrifiés de la place 3A.
Illustre le thème du sacrifice dans la montagne, représente Ai Apaec assistant à un sacrifice. Il s’agit
d’un vase à bichromie, lie de vin sur un fond crème. Le personnage du haut a la tête en bas, avec
son sang qui coule, il a surement dû être égorgé. Il y a une série d’assistants qui tiennent animaux.
Il s’agit d’un sacrifice à la montagne. L’idée de fouiller à cet endroit est venue car il est représenté
dans les céramiques comme dans ce vase à anse-goulot en étrier du Moche 4, et on y a donc trouvé
ce qu’on cherchait.

Unités domestiques
Entre les 2 huacas, on a une grande zone (proto)urbaine. Il semble que toute la plaine est couverte
de constructions basses.
On a trouvé des exemples d’unités domestiques de la ZUM (zone urbaine Mochica), on a de très
nombreuses subdivisions, on trouve des cuisines, des zones à dormir, des entreposages, des ateliers
avec tout le nécessaire pour faire de la céramique pour les dirigeants. Il ya aussi des tombes qui
rendent compte des occupants de ces zones urbaines. On a le maitre artisan, ses assistants, ses
domestiques. On a à faire à une sorte de classe moyenne. Le peuple vivait dans des hameaux aux
alentours. Tous ces artisans étaient au service du temple et des seigneurs.

Conclusions
• Fondée au Moche I et Capitale des Moches du Sud aux phases III-IV ensuite c’est la huaca del sol
qui prend le relai après l’abandon de la huaca de la Luna.
• Transformations à la fin de la phase IV- début de la phase V
• Huaca de la Luna : centre cérémoniel Moche I à IV
• Huaca del Sol : centre administratif, palais et mausolée royal (pillé), agrandi après l’abandon de la
Huaca de la Luna.
• Zone Urbaine : quartier résidentiel et funéraire, ateliers d’artisans au service de l’élite

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El Brujo (100 à 750 PCN)


Le site se situe dans la vallée de Chicama, le complexe Mochica est formé des pyramides
Cao Viejo et Huaca Cortada, séparées par une vaste esplanade. L’architecture ainsi que les
peintures murales sont comparables à celles de Moche, le modèle Mochica se retrouve dans
le centre urbain. Ce site est semblable aux autres, mais il a souffert de beaucoup de
pillages.
Grâce à la reconstruction idéale de la Huaca Cao Viejo, on aperçoit de grands murs décorés
avec la même technique de la Huaca de la Luna, avec une succession de rampes qui mènent
aux autres étages.

Le programme iconographique de la Huaca Cao Viejo


C’est une grande Huaca précédée d’une grande place avec une petite pièce entièrement
décorée au fond, via la rampe on peut accéder à la pyramide jusqu’à la plateforme
supérieure où de petites pièces et une cour cérémonielle ont été retrouvées.
Dans l’iconographie, on retrouve des sacrifiés ithyphalliques, des danseurs, des araignées
sacrifiant, ... montre une frise avec une file de danseurs, des captifs, qui se tiennent par la
main, et au-dessus il y a l’image du dieu décapiteur, dans la Place cérémonielle. Ce sont des
pierres d’adobe qui constituent des pyramides. Elle a différents niveaux. La pyramide a un
fond uni et blanc, qui est obtenu par un enduit de terre.
Il y a la représentation de prisonniers regardant vers la gauche avec la corde autour du
coup, pendu par un guerrier et promis au sacrifice. Au- dessus il y a les danseurs décorés de
disques pour les oreilles, avec un chapeau pointu, et une polychromie rouge, noir et
blanche, ils portent un pagne à franges et se tiennent par la main (sorte de sarabande).
Dans la petite pièce, on a des scènes très complexes avec énormément d’acteurs: ce sont des
personnages richement ornés, d’autres moins ainsi que des animaux. Il s’agirait d’une scène
mythologique de l’origine du monde. Un peu au-dessus, on a des restes d’autres figurations
renvoyant à un personnage fantastique portant une sorte de haut-de-forme, il tient un
couteau sacrificiel et une tête-trophée, il a des éléments d’araignée et on l’appelle le
Décapiteur. Le décapiteur se trouve dans une zone bien préservée. Il porte un grand masque
de décapiteur. On est dans un répertoire très semblable, car il montre une araignée, avec
dans la main un dar, et dans l’autre une tête coupée. On retrouve les oreilles à deux lobes,
et le couvres chef en demi-lune.
Le décapiteur, grande image en relief où on retrouve visage de tantôt avec les oreilles stylisées. Dans
la taxonomie Moche, les pieuvres et les araignées appartenaient à la même famille, l’un terrestre
l’autre aquatique, autant de pattes et comportement similaires. Ces animaux sont souvent associés
au décapiteur.

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La tombe de la Dame de Cao


Sacrifiés sur le coté, mobilier funéraire, grand paquet funéraire, découverte importante. Dans la
Vallée de Chicama se trouve une fosse, c’est la tombe de la Dame de Cao, datant du 4e siècle PCN
qui se trouve à El Brujo. Les tombes de la pyramide principale datent d’environ 450 PCN, il y a une
grande tombe avec une momie de femme emballée et entourée d’accompagnants (Dame de Cao). Le
corps est exceptionnellement conservé, il y a de nombreux
bijoux, une énorme massue cérémonielle, de grandes coiffures dont une en forme de V avec une
tête de félin ainsi qu’un petit personnage en armes fait de bois. Le plus étonnant étant que la femme
possède des attributs guerriers. D’autres tombes, plus modestes, ont des signes de réouvertures et de
prélèvement d’ossement.

Conclusions
• Centre de pouvoir et centre cérémoniel le plus important des Moches de Chicama
• Un fonctionnement semblable à celui de Moche est probable
• Les recherches en cours devront faire le clair sur les relations entre l’un et l’autre site

Chronologie et style de la céramique Mochica


Les vases Mochica sont très diversifiés, et ont une iconographie très réaliste. Les archéologues
pensent que la réalité est représentée. Ils comptent entre 1000 et 2500 vases Moche. Cette séquence
chronologique ne touche que les moche du Sud depuis le Moche I au Moche V. Un millénaire est
couvert par civilisation Moche.
On va se baser sur la séquence Southern Moche Region. On se base sur la chronologie de Larco.
Il s’est basé sur la forme du goulot des bouteilles au niveau de la lèvre.

• Phase I: le goulot court, épais, à grosse lèvre


• Phase II: la lèvre est plus petite
• Phase III: le goulot s’évase légèrement et la lèvre a quasiment disparu
• Phase IV: le goulot s’allonge et devient droit
• Phase V: il se rétrécit vers le haut

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Formes les plus courantes de la céramique Mochica


A- Bouteille à anse-goulot en étrier
B- Bouteille à anse-goulot en étrier et goulot tronconique
(bouché)
C- Bouteille à col droit et anse en bandeau ou arrondie
D- Jarre elliptique à col droit ou légèrement évasé
E- Plat ou bol aux parois hautes et évasées et pied tronconique ou annulaire
F- Vase-calebasse (Dipper ou Canchero)
G- Bouteille à double corps et anse en pont

Les vases peints au trait


- Dessins appliqués en couleur lie-de-vin sur fond crème (quasi pas de polychromie).
- Art le plus naturaliste de l'Amérique du Sud, tout à l'opposé du Nasca contemporain.
- Le trait fin délimitant des plages contrastées est caractéristique du style Mochica.

Sur le vase Moche IV-V, la plupart des motifs sont très visibles, on peut apercevoir un lama, un
lézard et le monstre Trombus avec un coquillage. Il y a un développement des formes dans l’espace,
on a à faire à de véritable sculpture, alors qu’ils ont une fonction de récipient. Il y a un art du
dessin.

Moche I
Moins trapu que Cupisnique, la lèvre est fort marquée, céramique est beaucoup réalisée en
modelage, et sculpturale. Précédemment, on reste dans le récipient polychrome, mais ici on s’étend
vers le sculptural plus monochrome.
Sapo botánico. Il y a également un vase avec une image de crapaud surmonté de deux serpents avec
de curieux museaux, rapport avec la fertilité.
Le vase rouge est réalisé au trait fin, avec un même motif de part et d’autre qui représente le
décapiteur. Il est vue de face, pied dans le plan, tenant une tête-trophée et un couteau sacrificiel. Il
a les pattes de l’araignée, et toujours les doubles disques aux oreilles.
Homme agenouillé, humilié, on ne trouve pas ses marques de rang.
Vases peints, on a le même motif 2 fois, sur chaque partie du vase. Personnage du décapiteur, pattes
d’araignées, crocs, couteau.

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Moche II
Les thèmes sont plus variés mais cela reste
très proche du Moche 1. Lèvre plus fine, visage d’Ai Apaec, vase cubique avec guerrier en bas relief,
toujours lie-de-vin sur fond crème dans la couleur. On s’attarde sur le contraste plutôt que la
polychromie.
Il est rare de voir des personnages barbus/moustachus, c’est un personnage de rang ici. Il
porte un couvre chef, et des ornements d’oreille qui ne peuvent être porté que par les hommes. Il
porte une tunique blanche avec une cape, il tient dans la main un bâton et un poporo. Il a dans la
main un récipient allongé et un bâton. Ça fait référence à un poporo, une calebasse, un artéfact qui
contient de la chaux car la coca est largement utilisée au quotidien. Les alcaloïdes aux effets
psychotropes de la coca ressortent avec la chaux. C’est donc ça qui est représenté.
On a des infirmes, manchots, aveugles, la lèvre coupée, ne sont pas représentés pour d’autres
raisons que rituelles.

Moche III
Il n’y a plus de lèvres sur le goulot, et le col s’évase. Vase cubique, monstre lunaire. Toujours
représenté de profil, composite, il a la gueule ouverte montrant les crocs, du front lui pousse un
appendice qui fait écho à sa queue. Ce motif est chez les Mochica mais aussi chez les Recuay.
Vase qui fait allusion à une plateforme de temple, contexte cérémoniel. Il y a aussi un récipient en
forme de plateforme avec des personnages qui ont l’air de cuisiner. Une femme verse dans un grand
bol que son compagnon pilonne. Ils ont entrain de préparer la chicha. Il n’y a jamais de
représentations de la vie de tous les jours, ici c’est encore une fois un contexte rituel.

Au fur et à mesure, il y aura des motifs qui viendront s’ajouter les uns aux autres, comme par
exemple Ai Apaec mis sur un escalier qui part d’une vague, avec au dessus un prisonnier sacrificiel.
On a le personnage aux crocs (Ai-apaec) à côté d’un temple de la mer avec une crête en forme de
vague et un personnage qui plonge. L’autre céramique représente un personnage avec un regard très
intense, il est nu et destiné à la torture puis au sacrifice. C’est une représentation d’un prisonnier
attaché, et fini par des becs d’otarie. Il y a un modeler du visage qui est bien rendu.

Décor à dessin au trait (fine line painting)


• Les scènes peintes complexes n'apparaissent qu'à la phase 3 (où le relief est fréquent);
• En phase 3, il y a peu de figures, elles sont grandes par rapport au vase
• Le trait est épais, il y a beaucoup de pleins et de silhouettes; les détail sont parfois apportés par
incision dans la peinture rouge, faisant apparaître l'engobe blanc

De plus en plus, plusieurs personnages et des éléments de décor.


Ai Apaec se bat contre une créature monstrueuse aquatique.

Relevés de décors en relief de vases Moche III


Scènes de plus en plus complexes. Personnages anthropomorphes dans un contexte cérémoniel, Ai
Apaec couche avec une femme, sous un toit, dans une structure de temple.

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La céramique érotique
Moche IV, rendu plus détaillé et plus présent. En fait, ce sont des représentations explicites d’actes
sexuels, fellation, masturbation, sodomie. Dans tous les cas, ce sont des actes sexuels non
fécondants. Par exemple, femme qui masturbe un squelette. Rapport aux ancêtres, à la semence.
Il y a souvent des scènes sexuelles entre vivants et morts, ce ne sont pas des vases pornographiques
mais des accouplements rituels, religieux voire mythologiques qui sont représentés.

Moche IV
Multiplication des figures, on met de la 2D et de la 3D. Le « décor » se poursuit dessiné, en dessous
et autour des figures en 3D. Les tillandsia donnent des informations sur la localisation.
Au cours du développement, on délaisse le modelage pour le moulage, on veut produire en série,
plus rapidement.
Vase de cervidé dans une position humaine, il est assis jambes croisées, « cravate » = corde du
prisonnier.
Next slide : pas de lèvre au goulot. Ai Apaec flattant un serpent, personnages attachés à une grande
barque, qui fait référence à un grand poisson mais aussi aux caballitos de totora. C’est la place d’un
sacrifice qu’Ai Apaec s’apprête à faire. Toujours peinture bi-chrome.

Next slide : bouteille au personnage à tête de hibou, surement un sorcier ou divinité en


transformation. On imagine une scène de cure de guérison, graines de ishpingo, on voit un
assistant, un llama (promis au sacrifice), on voit aussi la figure d’Ai Apaec.
Dans l’étude de l’icono Mochica, on s’est basé sur les récits rapportés par les espagnols.

Next slide : vase à la forme curieuse, frise de poissons lifé, sous des apparences décoratives il y a
toujours un référent, aussi dur soit-t-il à lire pour nous.

Next slide : vase portrait. Individus spécifiques représentés. Il pourrait s’agir du défunt (non, vases
en série dans plusieurs tombes). Parfois plusieurs représentations identiques, mais aussi à différents
âges de sa vie. Personnage porte des ornements d’oreille et une coiffe. Signe de rang. Ce sont des
personnages de l’élite, c’est un rang héréditaire, guerrier d’élite jusqu’à la mort en sacrifice, qui est
un destin normal pour ce rang. C’est dans les Moche du sud qu’on trouve le plus ces vases de
visages. On a à faire à la représentation réaliste d’un individu, c’est surprenant.

Décor 2D - décor à dessin au trait (fine line painting)


Figures vont garder les mêmes dimensions, autour de 20cm, ça ne va pas beaucoup varier. On va
enrichir et complexifier un décor sur une même surface.
Il n’y a pas que des bouteilles en étrier, il ya aussi des floreros, grands vases avec de larges
pourtours. On voit sur celui-ci un dessin qui décore tout ce pourtour. On voit de tisserandes avec
leur quenouilles et leurs faja, elles semblent flotter dans le décor. Elles sont sous des toits de jonc,
ces activités. Attention, pas une représentation de la vie quotidienne, ici ce sont des personnages de
l’élite représentés à côté des tisserandes, ça tient du prestige voir du cérémoniel.
Ces hommes d’élite sont des guerriers. Ils font la guerre à leurs voisins, ainsi qu’entre eux, entre
factions. On représente des duels qui font sens dans leur idéologie, le guerrier à son ornement

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coxial, il a son signet en demi-lune, et une massue. Son ennemi à des éléments le désignant comme
d’une autre ethnie rivale. Du POV formel, on remarque la richesse et le détail du dessin dans les
habits et les ornements, par contre attention à l’anatomie humaine est minime. Ce qui intéresse c’est
ce qui désigne le range et le prestige, le rang dans la société.

Moche V
Vase florero, avec le décor qui se déploie sur le pourtour, garni de petites incisions. On imagine une
situation cérémoniale. Encore Ai Apaec, figure à la ceinture de serpent, il s’adresse à Iguan, son
compagnon à tête d’iguane. Ils dansent au rythme du tambour, joué par les cervidés
anthropomorphes. Les cervidés chez les Moche son mâles et ont la langue pendante, ref à la chasse,
cervidé fatigué, vaincu.
Encore plus de détail, de complexité et de finesse dans le dessin. En phase V, décoration sur les
anses-goulot, avec des motifs répétitifs qui ne suivent pas forcément les motifs de la panse. Les
dessins sont très dynamiques, très peu de pleins. Signet en demi-lune, marque des guerriers.
En phase IV, on avait des phases aérées qui laissaient respirer le dessin. Ici, on remplit l’espace de
dessins très complexes.

Décor à dessin au trait


• En Phase V, lignes très fines, complexes
• Très peu de pleins
• Très dynamique
Next slide : on voit des coureurs avec tous un sachet dans la main gauche. Ça peut faire référence
aux chaski incas, qui en se relayant portaient des messages oraux ou des petits paquets. On imagine
chez les Mochica quelque chose de comparable, on a trouvé des sacs en cuir avec des haricots
marqués de petits points. Ce qui frappe ici c’est le mouvement bouillonnant extrêmement danse.

Le thème de la présentation et la cérémonie du sacrifice.


Cette thématique est foncièrement religieuse et renvoie à des mythes : pas de scènes de la vie
quotidienne !
Le naturalisme du style Mochica amène immédiatement une question essentielle : ces
représentations ne correspondaient-elles pas, au delà des mythes, à des rituels et des cérémonies qui
auraient réellement existé à l’époque Moche ?

Le dieu A
Il a un signet en demi-lune, il est rayonnant et porte une longue tunique avec des grelots. Il a un
ornement nasal rabattu dans le plan, ainsi qu’un ornement d’oreille.

Le dieu B et le chien O
Il représente un oiseau, et il est accompagné d’un chien.

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La prêtresse C
Elle possède une peinture faciale avec des grandes nattes qui se terminent par des têtes d’animaux.
On pense qu’il s’agit d’une femme, car c’est le seul personnage qui n’a pas les genoux peint.

Le personnage D
Il possède une coiffure avec un demi-cercle orné d’une tête de félin. Il a aussi une tunique en
plaquette de métal.

Le sacrifiant E et le prisonnier G
il s’agit d’un prisonnier dédié au sacrifice pour l’extraction du sang. Le sacrifiant s’occupe de lui.

Le guerrier-félin anthropomorphe F en Sacrifiant


Il y a une représentation du guerrier-félin qui tire du sang du prisonnier.

Le guerrier-renard Q et les guerriers ornithomorphes R


Il a une massue.

Serpent bicéphale – et le fruit l’ulluchu W


Les graines de cette plante d’Amazonie a des propriétés anti-coagulantes. Dans cette scène, on tire
le sang des ennemis, on fait passer la coupe jusqu’à la divinité.
Cette scène mythique on imagine qu’elle ne représente que les dieux et les histoires. Certains
imaginent que de par de leur réalisme, ces mythes auraient été transposés dans des pratiques
réelles.
Les personnages de cette représentation se retrouvent aussi dans d’autres représentations,
notamment dans des céramiques qui ne les représentent que eux, aussi dans d’autres phases Moche
(III, IV)… ainsi, le corpus commence à faire sens.

Le fruit de l’ulluchu qui a cette charge symbolique dû à ses propriétés, qui ici n’est pas représenté
gratuitement comme une nature morte, mais car il renvoie à ce processus qui va depuis le sacrifice
jusqu’au moment où la divinité boit le sang.

Conclusion
Il s’agit certainement d’une scène mythique mais des éléments permettent de penser que des scènes
étaient rejouées en vrai.

Thème de la présentation (Moche IV)


On voit des prisonniers nus, à qui on a tiré le sang, démembré ou décapité au registre inférieur, au
registre médian on a les prisonniers qui vont vers le temple. Pas de perspective, 3 registres ≠s.
Décor de céramique Moche 4, scène de sacrifice de prisonniers. Procession (traitement et
présentation) des futures victimes de sacrifices et l'égorgement d'un captif dans un centre
cérémoniel.

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Au registre inférieur
Des prisonniers nus entretenus par des prêtresses aux traits humains et hybrides. La gestuelle et
l’attitude corporelle des prisonniers fait penser qu'on les droguait afin de mieux contrôler leur corps
jusqu'à leur mise à mort.
Au registre médian
Les prisonniers sont conduits devant le dirigeant (sur le trône au sommet de la Huaca). Peut-être
avait-il pour tâche de « juger » ces prisonniers ou, plus probablement, de choisir lequel devait être
immolé. L’acte d’immolation est fort illustré dans le registre supérieur.
Registre supérieur
En haut à droite, on voit l’égorgement d'un prisonnier par deux sacrificateurs aux traits hybrides : le
renard anthropomorphe est celui qui brandit le couteau sacrificiel et son 'assistant' le félin

Les tombes royales de Sipán


Situé dans la vallée de Lambayeque, découvert en 1987.
Des pilleurs decident de s’attaquer à la huaca du coin, et découvrent un véritable trésor. Il s’agit
d’une petite pyramide ayant connu 6 phases constructives de 1 à 300 PCN. Les tombes datent
d’environ 300 PCN et il s’agit de la plus importante découverte dans les Andes depuis le Machu
Picchu. Tout d’abord, les pilleurs ont repéré une Huaca, et ont découvert une tombe richissime. En
dessous de la tombe pilée, il y avait d’autres tombes (17) aussi riches. Il s’agit de la tombe du
seigneur de Sipán.
Dans la salle principale, on a une autre salle avec un sarcophage en bois avec des attaches
en cuivre. Le cercueil principal contient un homme adulte avec de nombreuse offrandes de
métal précieux; autour de lui, se trouvent de nombreux accompagnants dispersé sur
plusieurs étages. La chambre funéraire est ensuite refermée avec un toit au-dessus, et
d’autre personnes sont encore sacrifié. Il s’agit d’une tombe qui a nécessité d’une fouille
minutieuse.
Le seigneur porte des tenues, bijoux, colliers, coiffes, coquillages le tout en plusieurs
exemplaires. Il y a un sceptre qui représente une scène de bataille, il avait des ornements
d’oreilles. Il possédait aussi un collier en cacahuète fait de cuivre et d’or, avec des
coquillages précieux. Un masque avec un grand cimier et tout ça en or et en argent ou en
coquillage. Le décapiteur (Ai-apaec) est présent à plusieurs endroits du costume. Avec cette
tenue, le roi correspond tout à fait au dieu A, probablement car il jouait ce rôle lors des
recréations des scènes mythiques. Un argument en la faveur de la réalité des cérémonies
représentées dans l’iconographie.
L’iconographie du mobilier funéraire : Le roi possède encore cette couronne en demi-lune,
et on retrouve cet ornement d’oreille avec sa représentation. Il a une tunique en plaquettes
de métal, et son ornement nasal. Le roi est considéré comme l’incarnation des divinités lors
des rituels. Il est vêtu comme le dieu A. On pense qu’il a pu incarner les dieux mochicas lors
des rituels dans sa vie et sa mort. Seul le roi était vêtu comme les dieux.
La ressemblance du seigneur de Sipán avec ces dessins nous mène à penser que ces
sacrifices auraient réellement eu lieu.

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La découverte de San José de Mora


Suite à Sipán, l’intérêt pour les fouilles dans cette zone et pour les Mochica a été renouvelé,
on a notamment retrouvé la tombe de la prêtresse.
Le cercueil était décoré de plaques en metal représentant une personne, on voir des
membres et une tête. Elle se trouvait dans une chambre funéraire en adobe divisé en deux
compartiments qui sont des antichambres, et la chambre principale. Dans les antichambres
se trouvaient deux jeunes filles, probablement sacrifiées. Dans la chambre principale se
trouvait une femme de 40 ans dans un cercueil en joncs. La prêtresse est entourée
de beaucoup de mobilier funéraire imposant, et de deux accompagnantes âgées. La
prêtresse était un personnage en panache qui possédait une coupe. On voit le rapport avec
le personnage C, on pense que cette dame a incarné cette prêtresse.

La seconde prêtresse
Un peu plus tardive, même genre de mobilier, autre incarnation de la déesse C. On voit
alors que c’est une tradition rituelle, qui montre à quel point le mythe est ancré chez les
Mochica. On retrouve une deuxième prêtresse avec des caractéristiques similaires, âgée
entre 20 et 30 ans, mais dont la tombe est plus récente. On y retrouve exactement les
mêmes attributs, ce qui prouve qu’il y a une grande continuité à travers les siècles. À côté
d’elle, il n’y avait qu’un seul sacrifié, un jeune homme, et des ossements humains et
d’animaux épars. Elle avait un mobilier moins fourni et plus récent, peut-être une
succession, on est à la neuvième prêtresse. Ceci est peut-être encore une preuve de la
réalité des sacrifices est que pendant les scènes mythiques rejouées, les sacrifiés étaient de
l’élite.

La Dame de Cao comme incarnation du personnage D


La dame tatouée d’El Brujo. Elle est dans un état de conservation assez incroyable.
Énormément d’ornements d’oreilles, de bijoux, aussi une massue cérémonielle.
Cette incarnation fonctionne aussi pour d’autres personnages, par exemple, pour la
dame de Cao, elle a pour incarnation le personnage D. Les élites incarnaient les
divinités.

La cérémonie du sacrifice
Chez les Mochica, les rituels actualisaient les mythes représentés dans l’iconographie.
Les scènes complexes de l’iconographie, comme le thème de la présentation, renvoient non
seulement aux mythes mochicas, mais également aux rites qui les réactualisent, et dont les
acteurs principaux étaient incarnés par les individus les plus importants de l’élite Moche.
Ceux qui prenaient part aux rituels était incarné par l’élite.

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Métallurgie Mochica
Il y a pléthore d’objets, avec une maestria de maitrise de la technique. Agrafage, martelage,
repoussage.. etc. Personnage visage et jambes en or, on voit flanqués des 2 cotés, les
monstres lunaires. Dans un même objet, 2 types d’alliage, nacre pour les yeux, et alliage de
metal pour la forme du visage. À droite, partie de bracelet associé à un vêtement, repoussé
et aux incisions, un guerrier entouré de divers volatiles, grande finesse du travail.
Ils ont une quantité de techniques avec une bonne utilisation des bas fourneaux. Cette
céramique montre un maitre avec ses assistants, il est en train d’apprendre le travail du
métal. La nariguera en or et en argent de Loma Negra est réalisé grâce à de l’agrafage et du
coupage. On retrouve aussi l’araignée anthropomorphe. Il s’agit d’un ornement qui
représente un grand visage avec signet en. demi-lune. On retrouve aussi l’animal lunaire
avec sa grande gueule, et sa queue.

La sculpture
Chez les Mochica, très peu de textiles on été conservés dû à la grande humidité à cause du
ENSO. On a tout de même des objets en matériaux périssables, comme le bois. En partie
d’un seul bloc de bois, mais aussi avec des rajouts. On retrouve aussi l’animal lunaire.

Sceptre du Musée du Cinquantenaire


Encore une fois, Ai Apaec, le dieu décapiteur, dans une main une tête coupée, dans l’autre
couteau sacrificiel, derrière un Tumi ou un ornement du coccyx. Revers de miroir à
incrustations de nacre. Quel que soit le média, l’icono est très stable et consistante. Il a des
rides profondes sur la visage, appelé Ai Apaec, mais très présent dans l’icono, il a donc reçu
plusieurs noms, dont wrinkle face, personnage à la ceinture de serpent,…

LA CULTURE VICÚS — CÔTE NORD 100AV-600PC?

Extension géographique : la culture Vicús s’étend jusque Piura.

Développement et caractéristiques de la culture Vicús


• Surtout connue par ses cimetières, outrageusement pillés (ex.: Loma Negra)
• Restes d’ateliers de métallurgie, de céramistes, plateformes d’adobes, zones d’occupation
domestiques
• La recherche se concentre sur la culture mobilière Vicús : céramique et métal
• Relations étroites avec les Mochicas
• Liens avec les Andes du Nord (Equateur, voire au-delà)

On les connaît depuis les années 60, mais il faut attendre les 80s pour avoir de vraies
missions archéologiques. Ils mettent à jour notamment des restes d’ateliers de métallurgie,

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de céramistes.. etc. Faute de recherche suffisante et de l’état de pillage, mis à part les
cimetières aux aussi pillés, on a pas beaucoup de site Vicús à proprement parler.

Ils ont des relations incontestées avec les Mochica, mais leur nature reste à débattre. On
pense qu’ils sont antérieurs et on transmis au Moche, d’autres qu’ils sont une colonie, ou
bien une conquête de certains Moche. Il y a des liens avec les Andes du nord, dans les
formes des récipients et l’utilisation du métal.

Céramique
• Décor blanc sur rouge avec parfois noir négatif
• Pâte plus grossière que Salinar ou Virù
• Pièces mieux modelées, formes très recherchées
• Personnages à gros nez busqué et yeux en grains de café, animaux, petites scènes
• Interactions fortes avec le style Mochica et le style Chorrera (Equateur)
• Deux sous-styles : local et Vicús-Mochica (= Moche I-II)
• Nombreux thèmes communs aux Vicús et Moche
• Acculturation Vicús a partir du 2è siècle PC ; les raisons historiques en sont obscures

On a ici une anse en pont entre les 2 récipients. Le personnage au dessus est creux, c’est un
vase siffleur. Décor élémentaire, blanc sur rouge, noir négatif (s’applique sur les vases après
cuisson, on pose un enduis sur les parties à conserver, on va enfumer le vase qui va fixer le
noir de l’enfumage qui ne sont pas protégées, on retire l’enduis et on garde l’enduis
négatif.).
Interactions fortes avec l’Equateur et le style Chorrera.
On trouve 2 sous-styles :
Vicus Vicus, local
Vicus Mochica (Moche I-II)

Vicus Vicus
Principe du vase double sifflant
Usage cérémoniel peut-être, on a seulement la certitude qu’il siffle.

Bouteille sifflante à double corps et anse en pont


Visage Vicús caractéristique, noir négatif, membres grossiers, zgeg en évidence

Bouteille sifflante à double corps et anse en pont


La même, mais cette fois-ci une femme. Nez long, yeux en grain de café, noir négatif, corps
schématique et grossier, proche du récipient. On a le même principe mais avec une version
féminine. Ici, la peinture est en noir négatif avec un fond neutre, et la tête est

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caractéristique de Vicús. On insiste beaucoup sur les caractéristiques sexuelles, elle a de


grosses jambes et de tout petits bras.

Vicus Mochica
Mêmes visages Vicús, mais le sujet et la forme sont clairement d’influence Mochica. Il y a
aussi des céramiques érotiques. Cette acculturation fait jour au 2e siècle, on ne sait pas
encore bien pourquoi, par manque de sites trouvés.
Ici on a une sorte de tête de cervidé mais le corps est simple et décoré de lignes.
Cette statuette a une volumétrie complexe, il s’agit d’un Mochica tenant sa victime dans les
bras. Il lui tranche la gorge, les corps sont stylisés. C’est un exemple de scène qui montre
une extraordinaire maitrise du rendu même si c’est fort schématique et que les visages sont
très semblables. On voit un homme qui tient sur lui un autre et il lui tranche la gorge.

Métallurgie
Celle qu’on a retrouvé vient d’une tombe. Interessant de voir que ça rapporte à plusieurs
sphères. Couronne très travaillée en cuivre doré, on penserait à u signe de prestige social,
mais on a aussi retrouvé des têtes de massue, peut-être un chef, un guerrier ? Mais on a
aussi des ciseaux en cuivre qui correspondent à l’artisanat, serait-ce un artisan
métallurgier ? On a du mal à éclairer ces questions.
La couronne en cuivre dorée où l’on voit le cuivre oxydé qui apparaît. Elle est constituée
d’une grande feuille rectangulaire agrafée, ainsi que des petits carrés. Il s’agit d’une
technologie Vicús, mais influence par les Mochica.

LA CULTURE RECUAY — SIERRA NORD 200AC-700PC


Dans El callejón de Huaylas, entre la division des Andes, se trouvent les Recuay. Ils sont
notamment connus pour leurs sculptures sur pierre (à la montagne, il ya de la pierre) et de
la céramique.

Développement et caractéristiques de la culture Recuay


On élève du camélidé, on développe l’agriculture.
On définit les groupes sur base de leur culture matérielle, sometimes we discover overlap,
but we’re not sure bc no writing.
Politiquement, sur le territoire où on trouve le matériel Recuay, l’organisation se fait en
différentes chefferies, avec des centres à architecture monumentale, complexité sociale plus
simple que chez les Mochica, avec grande importance du culte aux ancêtres et des banquets
communautaires.

La production céramique est moindre que celle de Nasca ou Moche, chaque objet est
modelé et unique, pas de moule. Le style est différent et particulier au Recuay.

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L’architecture funéraire, les tombaux sous-terrains, taillés en partie dans la roche, à


l’intérieur se trouvaient les momies, mais aucun retrouvé intact. Interessant de noter que
cette architecture est associée dans la maçonnerie à des statues. Au niveau de la technique
les blocs de père alternés avec des blocs plus petits similaires à Chavín, mais dans une
moindre qualité.

La sculpture Recuay
• Chronologie en 4 phases
• Différentes typologies
• Types Aija et Huaraz
• Les seuls êtres humains sont des hommes

Le type Aija : guerriers


•Monolithe prismatique sculpté d’une figure humaine complète
•Tête disproportionnée au relief plus détaillé et accusé que le reste du corps
•Couvre-chef élaboré
•Pieds tournés vers l’intérieur

On représente principalement des guerriers. La tête est très grande, 1/3 de l’ensemble. Ce
sont des blocs grossièrement taillés et gravés, de dimensions modestes (+- 1m), on reste
très près du bloc. Le visage est sur 2 plans, inférieur la bouche, supérieur le nez dans le
prolongement du front. On a en relief les 2 yeux et ornement d’oreille. Grand pectoral,
arme massue, coiffe garnie de 2 mains. Il porte un étendard marqué de têtes (link to
previous Battle scene Requay enemy).
Visage à gauche, 2 plans aussi. On a à faire à de la gravure, motifs décoratifs ornent les
vêtements, très élémentaire en termes de rendu et technique.

Le type Huaraz : hétérogène


• Hétérogène
• Figures humaines simples aux jambes croisées
• Reliefs divers
• Têtes tenons
Figures humaines, dans la position de la momie souvent simples aux jambes croisées,
associées aux contenus des tombeaux des ancêtres.
Reliefs divers, on a des têtes tenons pour orner le mur, visage Recuay caractéristique,
animal lunaire, oiseau..

Autre exemple, félin aux pattes grossières et le tout sur un relief assez profond mais on
reste sur 2 plans et des gravures. Assez loin de l’art de Chavín, beaucoup plus accomplis.

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Parallélépipède rectangle, on aurait à faire à une maquette d’architecture, on suppose des


subdivisions de pièces. Il s’agirait aussi peut-être un abaque, on sait que ça existait chez les
Incas en bois, ici ils sont en pierre.

Céramique et iconographie
- Cuisson oxydante, un mélange avec pâte kaolinitique blanche
- Pas de moule, seulement des pièces uniques
- Production moins abondante que les Mochica
- Jusqu’en 300PC : blanc sur rouge
- Puis noir négatif
- Sur la fin peinture positive avec d’avantage de couleurs
- Marques de potiers ?
- Icono : pas de scènes comme chez les Mochica, êtres anthropomorphes, êtres surnaturels
isolés.
Exemple : très peu d’expression, représentation faciale élémentaire.

Noir négatif
Sur un vase de peinture rouge sur fond crème, on applique un enduit (? De nature
inconnue) sur le rouge et sur ce qui doit rester crème.
Le vase est trempé dans un liquide organique qui va laisser un résidu carbonique, noirâtre
après l’avoir soumis à la chaleur.
Des fois processus fait par enfumage

Marques de potiers ?
Les Recuay produisent des sortes de calices, au pied desquels on trouve des marques qui
peuvent être interprétées comme des signatures d’artisan.

Iconographie : les personnages anthropomorphes

L’Officiant
• Masculin
• Couvre-chef composite
• Ornements d’oreilles
• Tunique jusqu’aux pieds
• Rôle central, entouré d’acolytes

Personnage masculin, l’officiant, semble traverser l’iconographie à partir de 300PC.


Rôle central, plus grand. Présenté avec ses acolytes, semblent être des personnes féminins.
Il s’agit d’un vase Paccha. On a un goulot et un bec verseur, utilisés lors de cérémonies pour
verser des offrandes, ou passés de main en main pour partager une boisson.

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Ces vases retrouvent l’icono la plus variée, la plus riche.


En noir négatif, on voit l’animal lunaire et l’être rayonnant, membres du panthéon Recuay.

Les Acolytes
- féminines
- Tête couverte d’un voile jusqu’aux épaules
- Tunique jusqu’aux genoux
- Ceinture décorée sur le ventre
- Parfois collier et récipient (culte de l’eau ?)
- Portent un voile qui descend jusqu’aux épaules, tunique jusqu’au genoux, faja décorée.
- Elles portent ce qu’on interprète comme des coquillages et des coupes.
- Rapport avec l’eau, la fécondité ?

Vases à scènes de type Paccha


L’officiant, systématiquement personnage principal, le plus grand.

Rites orgiaques entre officiants et acolytes


Supposition de rites orgiaques. La polychromie est plus riche et décoré car plus tardif.

L’officiant en chef guerrier


- Couvre-chef élaboré
- Disques d’oreilles
- Chemisette courte à rebord sur le ventre et décorations
- Parfois arme et bouclier

On peut en juger grâce à ses accessoires : lance, bouclier, longue tunique coiffure élaborée,
garnie d’ailes (de mains?), qu’on retrouve sur les statues de guerriers, disques d’oreilles,
chemisettes décorées d’êtres du panthéon.
Next slide : bec verseur + goulot. Vase anthropomorphe, 3D et peint, figure en relief,
grande tunique frappée de l’image de l’être rayonnant.

L’officiant en probable sacrificateur


Le personnage principal de l’iconographie Recuay est un prêtre guerrier qui préside aux
libations, a plusieurs concubines et devient à sa mort un ancêtre vénéré sous forme de
monolithes et autres têtes tenons en pierre.
Officiant en pasteur, coiffure de grands disques, ref. à des yeux de chouette, ornements
d’oreille, visage typique Recuay, + camélidé qui va certainement être amené au sacrifice.
On trouve ces vases près de sites de banquets, où on a aussi trouvé des camélidés. Soutient
idée des ancêtres vénérés et des sacrifices qui s’en suivent.

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Iconographie : les êtres surnaturels


Quasi exclusivement dans la peinture sur vase, très rarement ailleurs
1. Dieu rayonnant
Quasi-exclusivement sur de la poterie. Il a des crocs et des dents triangulaires, tête
anthropomorphe, cf. Ppt. On le voit parfois dans des plaques en pierre, hors contexte
malheureusement. Ici corps en losange, on remarque une sorte d’aura qui lui sort du corps,
et des appendices qui lui sortent du corps. Valeur iconique difficile à interpréter car
représenté seul.

2. Le dragon ou félin rampant ou animal lunaire


Dos arqué, rappelle la lune. Présent aussi chez les Moche, même icono. Appendice frontal,
crocs, bouche ouverte, toujours de profil, longue queue. On ne la voit pas interagir avec les
autres figures, mais comme décoration par exemple sur des tuniques de personnages
humains sur des vases.
Aussi dans l’art lapidaire, ici en animal bicéphale, ou très simplement comme frise de
seulement sa tête.

3. Serpent bicéphale
Personnage avec les yeux écarquillés, sans expression, a l’air de craindre la figure du félin,
qui est bien plus expressive. Le serpent bicéphale se retrouve en guise de décoration de la
tunique du personnage humain.
On voit parfois sur les murs des représentations des 3 personnages précédents.

ALTIPLANO — LA CULTURE PUCARÁ — 200AC-200PC


Pucará, au nord-ouest du lac Titicaca, à environ 50km de la rive (nº34).
Pucará joue le rôle de relai iconographique.

Développement et caractéristiques
Dans l’Altiplano, les terres sont tout le temps quasi-inondées. On fait alors des champs sur-
élevés, camellones : on creuse dans les terres semi-inondées, pour créer des bandes de terre
arables qui sont constamment irriguées, ça aide aussi à réguler ta température (très froide
la nuit). Se développe dans les bassins une faune aquatique (proto-pisciculture).
Pastoralisme, immense prairies d’herbe ichu. Immenses troupeaux de camélidés, encore
maintenant.
Pêche dans le lac, avec des poissons abondants et diversifiés, disparus maintenant à cause
de la pisciculture moderne.
Site éponyme de 4km2 avec un centre administrative-cérémoniel et zone résidentielle.
Domine un réseau de hameaux aux activités spécialisées.
Architecture monumentale en pierre, qui préfigure Tiahuanaco (mégalithisme).
Le chainon de transmission de l’icono Chavín entre Paracas et Tiahuanaco/Wari ?

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L’architecture :
Série de structures en pierre, enceinte principale avec sunken court, puis des
compartiments périphériques en blocs de pierre taillée, avec on imagine des portes
coulissantes qui fermaient assez hermétiquement, qui serviraient d’entrepôts.
Entrées à jambages doubles sculptés en échelons. Pucará est composée d’une série de cours
surbaissée carrées, entourées d’un ensemble de structure en forme de U. Il y a 9 structures
construites en pierre différentes, avec des murs extérieurs qui ont joué un rôle d’entrepôt.
Et il y a aussi des autels. L’entrée est en pierre avec des échelons à double jambage qui
forment la base de ces structures. Les compartiments périphériques en blocs de pierre sont
soigneusement taillés, il y a un système de fermeture coulissante. Le tout est entouré d’une
enceinte.

Sculpture
- Ronde-bosse et relief plat, champlevé, incisons
- Thèmes animaliers, sans doutes symboles mythiques, mais pas de relations claires car
représentés isolés hors contexte.
- Stèles et statuettes anthropomorphes
- Motifs géométriques
La sculpture est abondante chez les Pucará, on a une tradition lapidaire plus achevée qu’à
Chiripa. On a de la ronde-bosse et du relief plat, du champlevé et des incisions. Les thèmes
sont animaliers (poissons, félins, lézards, serpents, etc). Ici, il y a un personnage assis, avec
des pieds schématiques, l’ensemble du corps est aussi grand que la tête. Le personnage
porte dans sa main gauche une tête trophée, et un grand pectoral de plaquettes gravé. Il a
une énorme tête aux yeux ronds, avec une bouche ouverte, et il a une sorte de bonnet. C’est
un art compact avec des associations de volumes géométriques excavés, plutôt que de
véritable ronde-bosse.

Personnage à tête en forme de cube, gros cou, très peu détaché du corps, icono constituée
de gravure et d’incisions. Yeux ovales et légèrement obliques, bouche ouverte, crocs,
pectoral, tête trophée en main. Très compacte et en relief que ronde bosse.

Stèle d’Arapa
Motifs géométriques, spirales crantées symétriques, composition en lignes échelonnées,
référence à la croix andine, ou une demi croix andine. Spirales, motifs de l’éclair.

Récipient en pierre noire


Côtés en gravure de figure de batracien et de serpents. Dans le fond du bassin, une autre
grenouille/crapaud, qui est un animal liminal, entre la terre et l’eau, donc souvent
représenté.

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Statuette
Aspect compacte et synthétique. Tête importante et ovale disposée en oblique, présence de
batracien. A des yeux Pucará en ovale et en oblique. Le personnage est un bloc avec à
l’arrière les cheveux qui se terminent avec des tresses en têtes d’animaux. La tête, on s’y
attarde pour un éventuel modelé.

Dieu-aux-bâtons
15cm, très important dans l’icono, yeux caractéristiques du style, larmes, pectoral, lignes
brisées du décor de tunique, bras qui tiennent 2 grands bâtons. Semble avoir des ailes dans
le dos.
À Pucará, depuis Paracas, vers tiahuanaco, une filiation du dieu au bâton depuis l’horizon
ancien vers l’horizon moyen, où elle a une importance immense.

Céramique
• Formes similaires à celles de Tiahuanaco : bols à fond plat, jarres globulaires, keros,
trompettes, têtes humaines et félines modelées en relief sur les parois
• Peinture noire et jaune délimitée par des incisions sur un engobe rouge poli
• Style curviligne qui combine l’abstrait et le figuratif
• Thèmes similaires à ceux de la sculpture

La céramique Pucará a des formes similaires à celles de Tiahuanaco : des bols à fond plat,
des jarres globulaires, des keros, des trompettes, des têtes humaines et félines modelées en
relief sur les parois. La céramique a une peinture noire et jaune et délimitée par des
incisions sur un engobe rouge poli et brillante. La peinture est appliquée en fonction des
lignes gravées. Il s’agit d’un style curviligne qui combine l’abstrait et le figuratif avec des
thèmes similaires à ceux de la sculpture. Il y a des motifs réalistes lisibles, et d’autre plutôt
géométrisés et abstraits.
La terrine Pucará a des stries profondes, avec une gravure à incisions à l’intérieur desquels
on a peint. Il a un motif qui est identifiable, celui des anges qu’on retrouve dans un autre
style. On voit deux personnages affrontés. Au niveau de la tête, le personnage a le regard
dressé vers le haut, il a un œil ovale coupé en deux, en noir et blanc. Il a une bouche
grimaçante d’où sortent deux appendices. En partant de l’œil, il y a une ligne qui finit
l’animal. Les lignes brisées sont caractéristiques du style. Le personnage porte une coiffe
avec un animal et des plumes. Son corps est composé d’un pectoral, il est en train de courir
ou d’être agenouillé, on est entre ces deux positions. Il tient un sceptre segmenté, et à
droite, ce sceptre se finit par une tête, et de l’autre par un corps de tête. On est peut-être
face au Dieu décapiteur car les personnages sont ailés, et y font référence. Il y a aussi des
anges de la Porte du Soleil qui sont les accompagnateurs de la divinité principale, le Dieu-
au-Bâtons. Le bol à piédestal Pucará a un décor en peinture noire et jaune, mais aussi avec

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du rouge, avec des incisions. Il y a une tête de félin avec des yeux caractéristiques. Il a un
corps géometrisé. Dans la partie inférieure, il y a un motif en polychromie.

Next slide : fond engobe rouge, incisions de lignes blanches. 2 personnages face à face qui
courent l’un vers l’autre. On a surement à faire à des décapiteurs. Ils ont des ailes dans le
dos, on les appelle les anges. Ce sont des accompagnons du dieu au bâton.

EQUATEUR— 350AC-400PC

Les développements régionaux


Les eaux sont chaudes, dans cette partie du littoral (6-7m de profondeur dans le mer) on
trouve les coquillages spondylus. Principalement trouvé en Equateur, élément de commerce
et de troc profondément important, traffic du spondylus sera raison d’invasion pour les
Incas. Spondylus sert d’offrande ou de matière brute pour des ornements.
C’est un zone où se développe considérablement l’orfèvrerie, maitrise remarquable.

Caractéristiques de la période

Production agricole intensive (grands travaux d’infrastructure pour irrigation)

Entreposage et redistribution centralisés

Production de biens somptuaires, et échanges à longues distance (jusqu’en


Mésoamérique ?)

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Division du travail et spécialistes : pêcheurs, agriculteurs, musiciens, négociants,


marchands, etc présents dans l’icono.

Régimes politico-sociaux-religieux sont de l’ordre de chefferies plus ou moins bien


complexes/comprises.

Il est très clair qu’il existe une classe de spécialistes rituels, des prêtres et des chamans.

Centres cérémoniels permanents avec tolas (plate-formes en terre supportant les temples) ;
hiérarchie des établissements, centres de pèlerinage, cimetières d’élite.

Jama-Coaque
Céramique : le type Chone
« L’homme au poncho vert »
Petites pièces moulées et grandes pièces modelées à l’image de personnages richement
parés (coiffures, bijoux, ornements diverses, bijoux faciaux) : selon les attributs, on base un
diagnostic de différentes classes, chefs, prêtres, danseurs.

Type Chone caractérisé par des yeux en demi cercle et une bouche rectangulaire, peintures
le plus souvent après cuisson. 50cm environ. Immenses ornements d’oreille décorés par
pastillage. Énorme nariguera, ainsi que piercing au labret, aux dimensions très importantes.
Grand pectoral en perles, grand poncho décoré, grands bracelets aux genoux, aux poignets
et aux chevilles.
Poncho avec petits éléments en relief, coquillages pour certains, plumes pour d’autres. Mais
posées sur les cuisses, en méditation, on pense un chaman en transe.

« femme orfèvre », assise avec un coffret sur les genoux. Tête peinte en jaune,
yeux caractéristiques, coiffure de bonnet à floches, ornements d’oreille, nariguera énorme
anneau, différents piercings sur le visage, personnages très ornés.
Coffret sur lequel est posé le tissu, sur le tissu une nariguera, différents ustensiles, qui sont
utilisés en orfèvrerie. Porte tunique collante jusqu’aux pieds.

« musicien aux maracas ». On remarque des traces de flambée. Le vase à cuit peut être
en contacte un peu trop étroit avec le combustible. Dans certaines cultures, ce défaut de
cuisson n’a pas trop d’importance, mais dans d’autres on n’en a jamais.

La Tolita-Tumaco
Céramique
•Moulée en deux parties ou modelée

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•Figures anthropomorphes au crâne déformé et aux lobes distendus par de larges


ornements d’oreille (idem pour le septum)
•Costume simple mais parures souvent élaborées
•Variété des physionomies et des expressions
•Le félin domine les représentations fantastiques

Statuette de femme
Membres tubulaires, geste des mains récurrent qui devait avoir une symbolique qu’on
méconnaît. Grands ornements des lobes, visage au labret, simple bouton, bonnet ou
coiffure, dir à dire, très beau collier et pendentif, robe très ajustée. Personnage plutôt trapu
pour raison de stabilité de la statue.

Félin
Félin à coiffure, il a différents ornements, oreilles plutôt humaines ornées, grande langue
étrange, truffe ressemble à un nez. La face n’est pas trop homme, pas trop félin, peut être
étape de transformation entre l’un et l’autre.

Félin 2
Ici bipède, il porte un grand pectoral et une tête assez expressionniste, crocs très puissants,
yeux sont 2 boules, coiffure-goulot, disposé sur le côté, composition intéressante.

« Le dieu cubiste »
Oeil gauche remplacé par un serpent, rictus incroyable que forme sa gueule, entre animal et
humain, complexe shamanique entre l’homme et son double chamanique qui peut servir
comme clé d’interprétation à priori impénétrable.

Métallurgie la Tolita
•Maîtrise du platine, amalgamé à l’or fondu
•Fabrication d’objets complexes, à incrustations
•Echanges et exportations (La Tolita est un centre de pèlerinage)

Ornement de coiffure ou masque funéraire.


Taillé dans une seule feuille d’or très fine et grande. Découpes, incisons, repoussages,
appendices zigzag avec des têtes de serpent qui tiennent des têtes trophées. On ignore la
réelle référence.
On a un masque de divinité solaire dont les rayons se terminent par des têtes de serpents, le
tout étant fait à partir d’une seule feuille d’or. Il y a une partie de coiffure ou un masque qui
évoque le soleil, avec un grand visage grimaçant. C’est un ensemble gravé dans une seule

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feuille d’or. Dans la coiffe, il y a une multiplicité de serpents qui tiennent des têtes coupées
dans leur gueule.

Masques funéraires
Posés sur la tête du mort, complet ou partiel, selon les cultures. Volumétrie et 3D, douceur
du modelé remarquables. Yeux en platine, reste en or. Nez très proéminent et dont la
technique de fabrication est probablement de l’emboutissage sur un corps en bois. Il y a un
masque funéraire qui se compose d’or fin, avec des yeux en platine

Figurine la Tolita en or découverte à Piura.


Même position des mains mentionnée plus tôt. Personnage nue, qui pouvait être en réalité
habillée en textile. Proportions anatomiques sont mieux respectées malgré une grosse tête.
Assemblage de feuilles d’or et couture autogène. On retrouve la même position des mains,
avec la signification inconnue. Il y a un contact avec différentes régions, car elle a été
découverte à Piura.

COLOMBIE — L’ÉTAPE DES CHEFFERIES — 1ER MILLÉNAIRE PC

Caractéristiques de la période
Une des régions plus riche archéologiquement, malheureusement très susceptible aux
pillages du à l’instabilité du pays. Beaucoup des cultures ne sont connues que par leurs
objets venus aux musées par les pillages, pas de tombes ni de contexte.
On assume différences stylistiques à différentes cultures, sans en être surs. Archéologie
malheureusement mal définie aussi au niveau chronologique, difficile de dater les objets.

San Augustín
Caractérisé par des tumuli, datation vague car tombes pillées, différences de style montrent
des phases. Les vestiges les plus remarquables de la culture et du site San Augustín sont en
pierre. Mais pour le site, tous les tumuli ont été reconstitués. Le tumulus se compose d’une
chambre avec une paroi en pierre, avec des monolithes tout autour. Il y avait un caveau à
l’intérieur qui servait de tombe à un personnage important. Il a souvent des sculptures qui
adoptent la forme d’animaux.

Monolithes de San Augustín


Gravure et relief plus ou moins profond, nez très large, bouche aussi, bonnet porté par le
personnage aux bras à peine suggérés, qui tiennent des bâtons. Surement des bâtons à
fouiller pour l’agriculture.
Très différent, seul rapport est des assimilations entre formes humaines et animales. Statue
à gauche, homme avec un reptile au dessus, ou Nagual, son double animal. Forme trapue,
peu dégagée du bloc.

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Il y a des styles divers dans les monolithes de San Agustin. Ici, il y a un rectangle et un
demi-cercle. Le sculpteur va jouer sur différents plans, comme la gravure, etc., pour arriver
à un personnage avec un nez épaté. Il a une bouche où on distingue des petites dents
carrées. Il y a une partie du corps où se détachent deux mains, qui tiennent deux bâtons en
référence sans doute au bâton à fuir en rapport avec l’agriculture, ou alors, il s’agit du
bâton à musique des shamans. Sur cette photo, on voit un homme représenté, il a le visage
grimaçant, une bouche à grands crocs (peut-être un chaman en transformation) et une tête
surdimensionnée. Le deuxième a une figure grimaçante, avec des crocs. Il s’agit de la
représentation du shaman et de son adjuvant.

Tolima (500 à 1000 PCN)


Production de pectoraux, pas taillés dans une feuille d’or mais coulés à la cire perdue, qu’on
appelle en forme clé. Éléments animaux et humains, thème de la transformation
chamanique.
Next slide : ici le pectoral est enrichi d’incisions dans l’or.
Next slide : au musée de Bogotá, ici les objets ont été récupères de pillages. Dans ce cas, on
pense que ça fait partie d’un même collier, mais on ne sait pas exactement. Métamorphose
du chaman en son double oiseau and back.
Tolima est une ethnie dont le nom vient de ceux qui vivaient dans cette région, en contact
avec l’arrivée des espagnols. On retrouve des œuvres d’orfèvrerie de cette culture, il s’agirait
de guerriers anthropophages et féroces qui portaient ces pectoraux, ils sont assez fins
malgré le fait qu’ils soient faits à la cire perdue et les pièces sont parfois incisées. La tête du
personnage est trapézoïdale, il a des sortes d’oreilles en L inversé, des plumes sur la tête,
une bouche réduite à deux lignes, ses formes et ses membres sont géométriques
(rectangulaires) et sa queue, ou appendice caudal) est en forme de demi-lune. On est dans
le même registre de la transformation shamanique. Un autre objet venant de Tolima est
décoré d’incisons régulières, de points, de diagonales et de traits parallèles, ce qui ajoute un
rythme. Les échelons sont parfaits, il s’agit d’un style vigoureux, il est réalisé en alliage.
Il y a différentes parties d’un collier provenant de Tolima. Il s’agit d’une version
schématique d’un être humain qui va se transformer en oiseau pour revenir à un humain.
C’est une transformation shamanique par la transe.

Quimbaya(500 à 1000 PCN)


On a des objets qui contiennent une grande quantité d’or, même 18kt (abondance d’or dans
la région).
Poporo, vase à chaux, bouton en haut est une spatule pour attraper la chaux. Les figures
sont plus proches dans leurs rendus et leurs proportions sont humaines. Personnage ici une
femme nue, modelé simple et esthétique, interrompu par les bijoux des chevilles et des
poignets.

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Next slide : poporo provient d’un ensemble qu’on appelle « le trésor


de Quimbaya », avait été offert aux rois d’Espagne au 19e siècle, il
est maintenant au Museo de América à Madrid. Personnage porte un
poporo au cou. Il est assis sur un tabouret, référence au chaman qui
l’utilise pour ses voyages hallucinatoires. Les yeux presque fermés
font allusion à ça aussi. Très synthétique et très suave.
On trouve ces formes sensuelles dans des vases non-figuratifs (des
sphères, des parties lisses et douces, avec des ornements qui cassent
cette douceur).

CHAPITRE 6 : HORIZON MOYEN 550-900PC — LE PHÉNOMÈNE


WARI-TIAHUANACO

Caractéristiques générales
Période horizon = influences variées et multiples sur zones plus ou
moins grandes.
- Suite de ENSO et sécheresses longues aux 6e-7e s.PC provoquent
des changements profonds chez les sociétés de l’Ia,
particulièrement sur la côte.
- Abandon des anciennes divinités; le Dieu-aux-bâtons ressurgit dans la sierra sud du
Pérou (Wari) et l’altiplano bolivien (Tiahuanaco).
- Ces deux centres exercent leur pouvoir et leur influence sur de très grandes distances,
par le biais de centres satellites.
- Architecture monumentale, planification urbaine, iconographie spécifique et récurrente,
modèles funéraires et rituels, s’imposent dans une série de régions sur un vaste
territoire : Wari au nord de Moquegua jusque vers l’Equateur ; Tiahuanaco au sud
jusqu’au Chili.
- Modèle funéraire généralisé et perdurant jusqu’à la conquête espagnole et un peu plus :
la momie en position foetale, dans un paquet, avec du mobilier, dans une fosse.
- Etats ? Empires ? Mouvements religieux prosélytistes ? Les opinions divergent...

TIAHUANACO IV-V — 500-1050PC


- Altiplano proche du Lac Titicaca, Bolivie (3800m)
- Cinq phases (I-II: 400AC-100PC: établissement et croissance ; III: 100-500PC : devient
un centre majeur ; IV : 500-800PC : expansion jusqu’en phase V: 800-1050PC
(abandon abrupt)
- Agriculture intensive (champs surélevés), pastoralisme, pêche
- Architecture monumentale en pierre de taille, mégalithes et adobes; art lapidaire
- Idéologie et iconographie centrée sur le Dieu-aux- bâtons et ses séides

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Architecture
Se compose d’une série de temples en pierre dont restent les ruines, mais aussi d’une sorte
de cité d’habitations en adobe, on a les traces en sondage stratigraphique.
Les temples ont la forme de demi croix andine.
Les grands blocs taillés (qui ne viennent pas de Tiahuanaco mais de l’autre coté du lac)
présentent des mortaises sculptées, en bronze arsenical, dans lesquelles on fait fondre des
tenons en metal pour que les pierres tiennent parfaitement.

Akapana
Grande masse amorphe, si elle est dégagée on voit des énormes blocs de pierre en
décrochement pour faire les étages de la pyramide.On pense qu’il s’agit d’un temple, aussi
des résidences, peut être de prêtre, car présence d’encensoirs. Édifice à fonction rituelle
sans plus de certitudes.
Kalasasaya
Étaient périodiquement inondés sur leur pourtour pour donner cette idée d’ile primordiale.
Forme une cour avec un temple semi-souterrain. Ce temple est interessant par ses murs, qui
sont garnis de têtes tenons. On a dans la cour des monolithes gravés qui correspondent à
un style plus anciens que le temple. On pense que les têtes-tenons de diverses périodes ont
été collectées dans ce temple (reliquaire).

On a sur le coté l’entrée du Kalasasaya, des escaliers qui ne semblent mener à rien. Cela
témoigne en fait du caractère diversifié de l’architecture. Ces escaliers menaient à une
plate-forme en adobe, qu’on a perdu. On trouve des chenaux insérés dans la maçonnerie.
Le temple semi-souterrain est composé de pièces carrées surbaissées avec un escalier
d’accès et des têtes tenons. Elles sont humaines et représentent des styles différents les unes
des autres. On y avait mis la porte du soleil mais ce n’était pas son emplacement original. Il
est complètement entouré par une enceinte, il y a deux plateformes : la plus grande
rectangulaire avec une petite avancée et une petite avec une cour surbaissée. Les murs de
soutènement altèrent entre petites et grandes pierres, il y a des têtes tenons encastrées dans
les murs. Certains archéologues ont proposé qu’on pourrait y voir un symbole de
soumission des différents peuples battus qui auraient rendu un culte, prêté allégeance ou
même ceux qui venait en pèlerinage. Mais en réalité, il s’agirait de plusieurs phases avec
une réutilisation, donc on aurait à faire à une chronologie mélangée. Dans ce temple se
trouve des monolithes intéressants, et ils se penchent vers la deuxième hypothèse émise,
car ce sont des sculptures plus anciennes que le temple lui-même. Donc il y a une recherche
de récupération aux ancêtres qui est matérialisé dans ce temple.
Kalasasaya possède un escalier qui ne mène sur rien, la pyramide était en partie en pierre,
et en adobe, ce qui a disparu. Donc il devait surement y avoir un autre niveau avec un
terrasse mais qui a disparu. Les murs de l’enceinte sont soignés avec de grands monolithes

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qui alternent avec des petits. Il y a aussi la présence de chenaux, sorte de gargouille, pour
l’écoulement des eaux depuis la plateforme principal vers des chenaux supplémentaire.

Puma Puncu : la porte du puma


Elle a de grandes cours d’accès qui conduisent à la pyramide, et plus loin, se trouvait la
porte du soleil. Une reconstitution avec des statues d’homme Puma a été proposée, avec de
grands escaliers d’accès et un couloir. Il y avait une entrée caractérisée par un linteau. Les
textiles pouvaient servir de décoration. Il s’agissait d’un lieu de pèlerinage et de cérémonies.

Porte du soleil : phase classique


Pas très haute, seul la partie supérieure est décorée, c’était une entrée de couloir qui a été
déplacée par la suite. L’icône central à la porte du soleil, en relief 3 files de personnages qui
convergent vers la divinité centrale. Sur les côtés, on a des murs vierges avec deux niches
(décors plaqués ayant disparus), elle fait 4m de haut et est taillée dans un seul bloc. Elle
était enchâssée dans un couloir, et à l’arrière il y avait un système d’accrochage. Il y a des
gravures et des figures en haut relief qui la décorent. C’est l’image de référence pour
toute l’iconographie de l’Horizon Moyen, car il s’agit de la figure centrale du culte. Dans
la partie supérieure, on a gravé un haut relief représentant le Dieu-aux-bâtons qui est le
personnage central dominant, et des bas-reliefs composés de 3x8 personnages, de chaque
côté du Dieu, en course agenouillée vers le dieu en alternant homme et créature
fantastique.

La figure centrale de la porte du soleil


Image référence de l’horizon moyen du dieu aux bâtons. Personnage à grande tête avec
plumes, ses 2 bras tiennent les 2 bâtons. On pense qu’il y avait des incrustations sur la
pierre où il y a des dépressions, détail des larmes en forme de tête de puma. Motif de la
queue d’oiseau en haut de la coiffe. La syntaxe est riche mais le vocabulaire est simple : très
reconnaissable. Les bâtons sont des javelines dans des carquois.
On le retrouve sur un tas de support différents. Il est représenté en haut-relief, et surtout,
son visage est presque en ronde bosse. Il est représenté debout, frontalement, avec un
visage aux yeux ronds, un nez simplifié, et une bouche sans expression. Les yeux étaient
incrustés peut-être de métal ou de pierres précieuses. Autour des yeux, il y a des larmes en
demi-cercle qui prennent l’aspect de félin. Il a un premier bandeau sans décorations, et un
autre qui fait le tour du visage. Il a une coiffure par segments emboités prolongés avec des
disques et des figures d’animaux, des pumas ou des queues d’oiseaux. Il y a une symétrie
parfaite. Le personnage porte une tunique avec des manches, et un collier. Il a aussi des
sortes de brettelles avec des bandes décoratives verticales, terminées par des bêtes de
condor. La ceinture du dieu est terminée par des têtes de pumas, à laquelle pendent des
têtes trophées. La main droite tient un propulseur avec une tête de condor, et la main
gauche tient un carquois terminé par tête de condor. Le bas du pagne est composé de têtes

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de félin. Ses pieds semblent enfoncés dans la pyramide, sur laquelle il se trouve, et il
semble y avoir le même dessin, qui est décoré du même motif, sur le torse de la divinité,
prolongé par deux têtes qui représentent le dieu lui-même de profil.

Les figures latérales et le socle pyramidal


Ce sont des figures d’ange, certains avec des têtes de condor avec un bec, et d’autre avec
des demi-têtes de personnages pleurant. Il porte une grande coiffure, motif de la bouche en
tête de poisson. Il y a aussi des motifs de queues d’oiseaux. Il a de grandes ailes avec des
têtes de poissons. Il est en position de course agenouillée, avec un pied en terre et l’autre
non. Et il tient dans sa main une sorte de carquois. Il est à lui seul un résumé de tout le
répertoire iconographique de tout l’Horizon Moyen, la divinité semble, vu à la coiffe, être
un dieu solaire ou un ancêtre du Dieu Créateur Inca Viracocha. Les séides sont des petits
personnages, appelés aussi anges, se ressemblant tous à part pour la tête et les détails des
motifs (poissons pour les êtres à tête animale et condors ou pumas pour les autres). En
dessous, se trouve une bande à échelon, qui est en fait la pyramide où se trouve le Dieu.

Monolithe Bennett
énorme, 55cm, 37 tonnes, on se détache très peu de la pierre. Bras sont en gravure,
tiennent un kero et un une tablette ornée, qui sert à inhaler du rapé, transes
hallucinatoires. On retrouve des variations sur le thème, avec des anges qui décorent son
visage. Il a des tresses à l’arrière qui se finissent par des têtes de condor et de poissons, il a
des yeux avec des motifs de larmes. Il porte une tunique décorée, avec des anges mêlés
avec des motifs pouvant rappeler des plantes ; on retrouve aussi des lamas. Dans
la main gauche, il a un kero, un gobelet. Et dans la main droite, il a une tablette à rapper
qui est un objet rituel qui sert à inhaler une poudre et plonge la personne dans un état
second. Le pagne est décoré de disques. Il s’agit peut-être d’un dieu de la fertilité.

Céramique
•Bien cuite, très polie, à engobe rouge et 2 à 8 couleurs.
•Contours au gros trait noir ou blanc, puis on applique les couleurs.
•Formes: keros (hauts gobelets à paroi concave), pots pansus à col éversé et à anse,
bouteilles, flacons, vases modelés zoomorphes. polychromie très vive, couleurs contrastées
avec contours noirs.
•Sujets très caractéristiques : puma, condor, homme, très stylisés mais plus simples que
dans la sculpture; et des motifs géométriques, échelons, croix...

L’orfèvrerie
On retrouve encore le Dieu-aux-bâtons et sa coiffe, on incise la tête au repoussé.

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Sur l’orfèvrerie, on retrouve la même iconographie avec le visage de la divinité de la porte


du soleil avec diverses excroissances aux mêmes têtes. Il y a une production assez
importante.

Influence de Tiahuanaco
•Lac Titicaca, Altiplano et Bolivie
•Chili (San Pedro de Atacama)
•Pérou : vallée de Moquegua
On pense par caravanes de camélidés, on trouve de nombreux témoignages des la culture
Tiahuanaco, particulièrement des nécropoles.

WARI 550-900PC

• Architecture planifiée et formalisée.


• Centres provinciaux dans des régions éloignées.
• Large diffusion d’une iconographie similaire à Tiahuanaco, avec de nombreuses
variantes.
• Diffusion d’un modèle funéraire qui perdurera jusqu’à la conquête espagnole.
• Tout cela suggère une structure sociale complexe de type étatique avec une
administration hiérarchisée.
• La nature exacte de la domination Wari n’est cependant pas élucidée, elle a pu varier
selon les époques et les régions.
• Le phénomène Wari est relativement court : 6e-9es, puis déclin assez rapide jusqu’au
10e-11e s.
• Architecture : Huari, Pikillacta, Azangaro, Viracochapampa,...
• Céramique (nombreux sous-styles et dérivés)
• Textiles (surtout sur la côte)
• Autres

Huari (site éponyme)


On n’a pas de plan du site, on a que des ruines, et il y a de la pression urbaine, qui fait que
des installations modernes ont empiété sur le site archéologique.
• 10 km2 (dont 3 à 4km pour le noyau)
• 20 à 40.000 habitants

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• Restes architecturaux bien conservés, avec des quartiers de spécialistes: potiers, orfèvres,
lapidaires, tailleurs de pierre, etc...
•Faits de pierres assemblées avec de la glaise et construits en larges sections verticales
• Murs extérieurs, plus gros, étaient enduits d'argile et peints en blanc
• Sols se composaient d'un lit de pierres recouvert de terre battue ou de gypse blanc
• Enceintes bien planifiées comportent des cours, des couloirs et de grandes chambres
carrées, bâties de pierres jointes avec du mortier
• Réseau souterrain de conduite de l'eau
• Edifices peuvent comporter plusieurs (2-3) étages les pièces sont pourvues de banquettes
mais rarement de portes: on entre par les toits.

Piquillacta : architecture orthogonale et cellulaire Wari


Marque Wari, se retrouve partout ailleurs dans leur territoire, caractère administratif des
constructions.
On a ici un style typique des Wari, une répétition à l’infini de trois types de structures
toutes identiques : résidentielles, salles de réunion pour des lignages extérieurs et des
habitations plus petites pour le commun avec de grandes cours. La structure de type 1
sert de réception, il s’agit de construction carrée avec plusieurs étages, en décrochement les
uns par rapport aux autres. Le type 2 est rectangulaire et allongé, avec une seule entrée,
avec des niches sur les petits côtés. Ce sont peut-être des lieux ponctuels de lignage
particuliers. Le type 3 représente des cellules collées les unes aux autres, avec des sortes
d’entrées. Ce sont des habitations pour le commun.
Le site est entouré de grandes enceintes qui servent à maintenir les troupeaux de camélidés,
on y retrouve d’ailleurs des restes d’ossements de lamas et d’humains, des objets
manufacturés et en pierres précieuses comme des statuettes. Dans le secteur 4, il a des
centaines de structure de type 3, ce qui laisse supposer un confinement assez grand. Le
caractère matériel montre qu’on a des domestiques, des servants. Ça semble être un site qui
n’est pas terminé, il est abandonné du jour au lendemain après un incendie volontaire. Ils
semblent tous schématiques mais ont tous un costume différent.

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Urnes Wari
Dieu aux bâtons, montre les crocs, pour le reste assez similaire à Tiahuanaco. Les Wari
sont voisins des Nasca, on voit les influences dans les lignes noires de contour par exemple.
La divinité porte une sorte de couteau sacrificiel. Belle polychromie, vases de très grande
taille, énorme maitrise de la cuisson et de la température, plages de couleurs unies et
parties en relief.
Une autre urne Huari qui montre le visage en relief d’un guerrier grimaçant avec peinture
sur le visage. Il a une hache dans la main et porte une tunique avec de multiples têtes de
félins.

Entre une Urne Huari, avec cette fois-ci un col céphalomorphe, et il a un bonnet. Il y une
décoration en têtes coupées avec des animaux monstrueux. Et pour celle d’à côté, il y a un
monstre avec une posture dynamique et en courbe.

La bouteille Atarco représente un personnage qui porte le même genre de tunique avec des
bandes décoratives. Il a le visage recouvert de peinture faciale. Il porte un bonnet à 4
pointes que l’on retrouve beaucoup dans la céramique, mais aussi dans la réalité.

L’urne Robles Moqo représente le Dieu-aux-bâtons, avec des larmes. Le bonnet à


la grecque, et il a une partie rayonnante alternée de têtes de pumas, de condors, de
poissons et d’épis de maïs. On identifie mieux la tunique, et la ceinture se termine par des
têtes de condors. Il a dans ses deux mains, deux bâtons terminés de têtes de félins. La
céramique est très proche de Tiahuanaco (urne Robles Moqo) avec un Dieu-aux-bâtons très
ressemblant et dont la particularité est qu’il est entouré de plantes.

Textiles
On retrouve de façon quasi-exclusive dans 2 endroits : tombes et offrandes. Le modèle de la
momie s’impose au fur et à mesure, et elle se trouve entourée de textiles formant un fardo.
On ajoute une fausse tête, pour donner un aspect un peu plus anthropomorphe. Le paquet
funéraire est complété par une grande tunique, un unku. Les motifs vont progressivement
passer dans l’abstraction géométrique.

Couvre-chef Wari, qui à l’instar des Tiahuanaco sont coiffés de ces chapeaux tressés,
de figures géometrisées, chapeaux à 4 pointes, caractéristique à l’horizon moyen
Tiahuanaco et Wari pour les élites. Ce symbole semble être d’une forme d’autorité, on ne
connait pas la signification des 4 pointes, mais elles vont perdurer.

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En raison du climat humide, on n’a presque pas retrouvé de textiles à Huari. Le textile est
souvent retrouvé dans les tombes venant de momies. Alors que le centre de la culture se
trouve dans la montagne, la plupart des textiles est issus de tombe de la côte.
Un exemple de paquet funéraires, et au-dessus se trouve une fausse tête que l’on ajoute sur
le paquet funéraire pour compléter la silhouette générale. On emballe le corps dans du tissu
avec des offrandes, par-dessus on met un Unku (chemise) et une fausse tête. Ce ballot porte
donc une chemise, un unku. Ces textiles suivent le même patron décoratif, il y a un fond
uni, avec des bandes verticales polychromes décorées de figures qui, de façon plus ou moins
réaliste, reprennent toute l’iconographie du Dieu-aux- bâtons et ses suivants. On a un
référent de départ qui est le Dieu-aux-bâtons, et puis ce référant va tendre vers
l’abstraction.
Les motifs sont ceux de l’iconographie Tiahuanaco-Huari de base mais
ont un rendu plus ou moins abstrait, il arrive qu’ils soient répétés à l’infini mais dans une
autre couleur et si sur certains les motifs sont bien reconnaissables, sur d’autres c’est
nettement moins clair voire complètement abstrait. Chaque élément est isolé, géométrisé,
ramené à une échelle qui n’est pas le même selon les éléments et enfin on imbrique le tout.
Poncho avec deux bannières assez lisibles. Au fur et à mesure, on va aller vers une tendance
à l’abstraction géométrique. Ici, il y a un personnage qui montre les crocs avec une tête
tournée vers le haut, il porte une tunique. Il a les pieds rabattus dans le plan, il en position
course agenouillé. Dans sa main droite, il tient un compulseur, et dans sa main gauche, il y
a un bâton. Il porte une grande couronne. Il a toujours un œil avec une larme. C’est un
personnage géométrisé avec des proportions variables.
Il y a un ange anthropomorphe, les jambes sont plus grandes, la ceinture a une forme
étrange. Il a une coiffure détachée de la tête. Il y a le référant mais moins évident.

Pachacamac
Un des plus grand sites, pendant l’Horizon moyen, ce temple devient un centre de diffusion
d’idéologie Wari. Dans certaines des tombes profondes, qui correspond à la période
d’expansion, on trouve plusieurs sous-styles Wari, même si ce site n’est pas Wari. À partir de
là, on a des objets Wari qui voyagent dans le reste du pays.
On va construire un Vieux Temple peint, qu’on pense être le siège d’une idole oraculaire,
basé sur les écrits Incas, ce serait un centre de pèlerinage. Parmi les styles qu’on retrouve, il
y a le style Pachacamac, distribué à partir du site éponyme.

Le Temple Peint
Décoré de peintures murales, dessins jaunes sur fond rouge ou inversement, dans la partie
supérieure, dégradée aussi, on a trouvé des offrandes et sacrifices divers.
1896, Max Uhle, premier archéologue qui fait de la stratigraphie contrôlée au Pérou. Il a pu
proposer la première chronologie des Andes, sur laquelle se base Berkeley.

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Au moment de la trouvaille, tout a été laissé à l’air libre, ce qui a endommagé les peintures,
en plus des graffitis et autres dommages.
Les peintures illustrent principalement des êtres anthropomorphes et des animaux et
plantes marins, possible mise en image du mythe de Pachacamac.

Idole de bois
2,38m de haut, 16 de diamètre, faite pour être mise sur un piédestal, trouvée dans les
années 30. Décoré au ronde-bosse, une tête double, partagent un corps. Ça serait une
référence à une idole oraculaire. On peut aussi plutôt penser qu’il s’agit d’une référence à la
dualité. On voit des maïs, ainsi que des figures taillées en bas-relief. On a découvert des
piédestaux qui étaient susceptibles de recevoir d’autres objets comme celui-ci, mais c’est le
seul qu’on ait.

Céramique
Bouteille pachacamac-wari, doubles bouches reliées par une anse, dessin de griffon
fantastique à quatre pattes (de félin ou humaines) et une tête qui est un mélange entre un
oiseau et un félin, avec en plus des caractéristiques humaines avec des traits noirs, associé
au style pachacamac mais rappelle les anges de Tiahuanaco ainsi que l’icono des hautes
terres wari.

Next slide : meme personnage, oeil noir-blanc typique wari, bec d’oiseau.

SICÁN - LAMBAYEQUE CA. 750-1375PC


Ici, Sicán ça se trouve dans le bassin du fleuve Lambayeque, traditionnellement pour les
péruviens c’est le style Lambayeque. Mais on a fait d’autres études plus approfondies, on
distingue aussi la culture Sicán.

Caractéristiques et développement de la culture Sicán


Chronologie :
Sicán ancien (750/800-900)
Moyen (900-1100, période classique, d’apogée)
Récent (1100-1375)
Sicán-Chimú (1375-1470)
Sicán-Inca (1470-1533)

Origine mythique : le héros civilisateur Naymlap venu du nord (Equateur ? )

Société économiquement très productive, aux différenciations sociales marquées, et où la


religion jouait un rôle prépondérant

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1375 environ, la culture ne disparait pas, mais les Sicán vont être conquis par une grande
puissance, les Chimú, qui adopteront leur icono et leur technologie. Les Chimú vont
dominer une 100aine d’années, avant d’eux-mêmes être conquis par les Incas.
On va s’intéresser aux moments où la culture Sicán est autonome, où elle se développe
seule et pleinement.

Les cultures de ces périodes (à cheval sur horizon moyen et intermédiaire récent) n’ont pas
laissé d’écriture, ce qu’on sait de leurs mythes d’origine c’est à travers des écrits des
espagnols, qui ont relayé ce que les Incas en savaient. Mythes racontent notamment
l’histoire de Naymlap, héros civilisateur venu du nord, de l’Equateur (?) qui va fonder le
royaume Sicán.
À son apogée, la culture se caractérise par :
- Architecturalement, d’immenses monticules avec des plateformes monumentales en
adobe, en système chambre et comblement. On les retrouve à Túcume et Pacatnamú.
- Pour les élites, une archéologie funéraire spectaculaire, extrême richesse. Tombes à puits,
trou très profond dans la terre, peut atteindre 8-12-15m dans la terre.
- Dans ces tombes on trouve dans le matériel des représentations réitératives de la tête/
corps de Naymlap, icono qu’on trouve partout et de manière constante.
- Grands masques (cf. ppt) fait d’une seule feuille martelée, d’une très grande envergure.
Or + cuivre + parfois peinture.
- Naymlap est présent dans la céramique et les textiles aussi, il est omniprésent, marque
des Sicán par excellence.
- Le roi Sicán était considéré comme l’incarnation de Naymlap.
- Une idéologie avec surement une royauté sacrée, roi = dieu sur terre
- Société extrêmement hiérarchisée, métallurgie innovatrice et à grande échelle.
- Réseau d’échange extrêmement étendu, on trouve lapis lazuli qui viennent du sud, du
jade de Colombie, du spondylus de l’Equateur, des plumes de couleur de l’Amazonie.
- Société économiquement très productive, aux différenciations sociales marquées, qu’on
voit dans les tombes et les ≠es habitations.
- La religion porte un rôle prépondérant, à Batán Grande notamment.

Architecture monumentale
Monticules en adobe, pas comme Mochica avec adobe partout. Ici, chamber and fill, cellule
et comblement. Au niveau des modèles, on a :

Type 1 : monticule à rampes. Dans une enceinte, une plateforme accessible via rampe très
large, plateforme couverte d’un toit soutenu par piliers. Endroit où s’asseyait le dignitaire.
Peintures murales ou bas-reliefs en terre. On pense un structure publique, salle d’audience.
À Chotuna, des fouilles ont révélé une salle avec des sacrifiés.

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Type 2 : monticules relativement élevés aux flancs raides avec rampe en zigzag et circuit
d’accès tortueux jusqu’à la plate-forme supérieure. Batán Grande, capitale Sicán, masses
d’adobe ont été ravinées à cause de la pluie. Huaca Loro, plusieurs niveau, hauteur
décroissante un peu, plutôt étroit, le tout donne accès au niveau supérieur accessible par
des rampes. Une partie des pièces était destinée à des résidences. On a mis au jour des
offrandes, au pied des colonnes qui supportent le toit. Hypothèse, à la fois un grand temple
mais aussi résidence pour personnage principal. Plateforme supérieure est une plateforme
funéraire.

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Pendant longtemps, à cause des pillages et de l’éparpillage des pièces, on a confondu Sicán
avec Chimú.
Huaca Loro a échappé au pilleurs, fouillée lentement entre fin 80s début 90s car se trouve
sous une nappe phréatique, donc à cause del niño il faut attendre la bonne saison.
Fagots ne sont pas en bois mais des tubes de feuilles roulées de metal, cuivre, or tumbaga,
coquillages précieux, couronnes en or, vases, fardo avec sacrifiés, personnage central fardo
tête en bas. bannières, gants en or, et encore des sacrifiés en dessous. Au total plus d’1
tonne de metal.

Huaca Loro
Partie principale du visage de naymlap, nariguera à pendeloques, yeux relevés, ornements
d’oreille, pupilles obsidienne. Objet funéraire mais aussi cérémoniel, impressionnant car des
masques comme ceux-là, complets, on peut en retrouver plusieurs par tombe.

Naymlap, centre de l’iconographie de Sicán


Peinture murale d’Ucupe (relevé)
Naymlap, centre de l’icono Sicán Grand panache de plumes, ref à la lune. Ailes ref aux ailes
qui lui ont poussé pour s’échapper dans le mythe. Naymlap a un visage rectangulaire avec
la partie inférieure arrondie. Il a des yeux en virgules tournés vers le haut. Il a un nez en
prolongement des sourcils. Il a une bouche en rectangle aux bords arrondis. Il a des
ornements d’oreilles. Il porte une coiffure, avec un chapeau surmonté d’un grand panache
de plumes. Il a des ailes à la hauteur des épaules. Il porte une chemise prolongée par un
pagne à franges. Il a les pieds rabattus dans le plan, il tient des sacs. A côté, il a des
versions simplifiées de lui mais de profil. Cette iconographie va se retrouver partout et
notamment sur la céramique.

Céramique
Héritière des Mochica, mais aussi influence Wari via invasion des gens de Cajamarca
(Andes du nord) + influences de lac cote centrale et innovations locales.
Cuisson d’abord par oxydation puis en réduction (noires).
Moulage très fréquent, production en abondance y compris pour vases.

Trois phases :
1. Ancien (mal connu)
2. Moyen (apogée, Naymlap omniprésent)
3. Récent (Naymlap disparaît au profit de décors géométriques et stylisés)
Bouteilles à col tronqué et goulot cônique connaissent une distribution étendue
Le piédestal en cône tronqué (absent de la phase ancienne) apparaît au début de la phase
moyenne et grandit ensuite progressivement
De même, le corps se fait de plus en plus sphérique et la taille générale du vase augmente

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La décoration est de plus en plus élaborée.

Naymlap dans :
Sicán temprano
On le voit un peu, surtout tête d’oiseau
Sicán medio
Omniprésent, de plus en plus complexes
Sicán tardío
Vases gagnent en hauteur, le goulot reste tronconique tout le long. Ici moins de naymlap.
Entouré de l’animal lunaire souvent. Les vases sont cuits en réduc, il y a d’autres techniques
utilisées pour rendre le vase le plus brillant possible, pour que son aspect ressemble le plus
au métal.
Les bouteilles à col tronqué et goulot conique connaissent une distribution étendue. Le
piédestal en cône tronqué – absent de la phase ancienne – apparait au début de la phase
moyenne et grandi ensuite progressivement. De même, le corps se fait de plus en plus
sphérique et la taille générale du vase augmente. La décoration est de plus en plus
élaborée. Naymlap est partout, parfois avec des adjuvants mais aussi des dieux mineurs
comme l’animal lunaire au corps arqué ou juste une crête et des vagues anthropomorphes.
Sur cette céramique, il y a la représentation schématisée de pyramide où on voit le visage
de la divinité, avec une trace de peinture pour la larme. Il a deux pointes au chapeau, qui
est également le goulot de la bouteille. Les vases vont grandir au fur et à mesure, et se
complexifier au Sicán Moyen. Il y a un piédestal qui deviendra de plus en plus grand. Le col
de la bouteille restera tronconique, mais la décoration des vases sera de plus en plus
élaborée. Au départ, il y a une bouteille avec une simple figure, qui est un oiseau, et ensuite
apparait vraiment Naymlap.
Au Sicán Moyen, il y a un piédestal, une carène angulaire, une décoration par impression,
le visage de Naymlap, avec un ornement d’oreilles, et une larme dessinée. Il peut être
associé à d’autres animaux ou à des divinités secondaires. On voit Naymlap tenu par deux
personnages. Il y a un rendu brillant car il y a une cuisson à réduction.

Dieux mineurs, divinités secondaires


Animal lunaire : typique, longue langue et appendice sur la têtes corps arqué et montre les
corps.
Vague anthropomorphe : personne qui ressemble à une vague. Présente aussi à Chan-chan.

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Métallurgie
Le vase est entièrement en or, à doubles goulots divergents, avec une anse pont, et un
piédestal. L’animal lunaire apparaît sur la base du goulot, et au- dessus Naymlap qui porte
un chapeau particulier avec deux points, à l’image des chapeau Wari. Il s’agit d’un
assemblage de feuille d’or. Au centre, c’est un Tumi d’Illimo, un couteau cérémoniel dont le
manche figure le personnage Naymlap, avec une grande coiffure et des petites ailes. Il porte
une sorte de tunique avec des franges. Il y a des gants taille réelle, un kero décoré au
repoussé avec un Naymlap-dieu-aux-bâtons, et il y a un félin destiné à être accrocher à un
vêtement. Vase en carène, 2 goulots, chapeau à 4 pointes sur Naymlap, le tout en feuilles
d’or. Tumi : Naymlap, non pas Inca ou Chimú mais bien Sicán.

CHAPITRE 7 : INTERMEDIAIRE RECENT 900-1450PC — ROYAUMES ET


CONFEDERATIONS
Chan-Chan, capitale empire Chimú. Site immense, avec citadelles, palais royaux.

Caractéristiques générales
• L’effondrement de Wari s’accompagne de la résurgence des particularismes locaux, qui
intègrent cependant le leg iconographique de l’Horizon moyen.
• Des chefferies et royaumes d’importances diverses apparaissent partout dans les Andes
centrales.
• Bien que le principe de l’archipel vertical existe, on constate une certaine forme de
dichotomie entre sociétés côtières et montagnardes, de tous temps antagonistes
Archipel vertical : met en place stratégie pour se procurer des resources qu’on n’a pas.
Andes centrales, régions très différentes de par altitude, climat et saisons et
physiquement collées. Un village/établissement sur un palier écologique donné, va
établir une colonie dans d’autres paliers pour bénéficier d’accès à d’autres ressources.
• Les contacts entre élites côtières sont assez fréquents, notamment par le biais du négoce
à longue distance des biens de luxe (spondyles, métal, pierres précieuses, etc.) Contacts
entre élites côtières, de 1 car antagonisme avec les montagnards, de 2 car déplacement
plus simple par cabotage sur la mer.
• Tout en étant profondément religieuses et rituelles, les sociétés semblent se complexifier
et les chefs séculiers prennent une importance singulière, de même que leurs ancêtres et
dynasties
• La période est conflictuelle, on se bat pour l’accès aux ressources (ex: coca), ou pour la
domination du territoire (ex : le royaume de Chimor)
• Importance des ancêtres, de la consultation de la momie, la légitimation d’un lignage
via consultation de momie.

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Royaume de Chimor
• Minchançaman = monarque Chimú présent lors de la conquête Inca, qui s’est battu
contre Topa Inka Yupanqui.
• Décrit dans l’ Historia Anónima de Trujillo écrite en 1604 qui relate le mythe d’origine
dans la vallée de Moche.
• Les dirigeants étaient probablement considérés comme divins ou semi-divins.
• Le royaume s’étend sur la côte entre le Río Zaña (au nord) et le Río Santa (au sud), puis
grandit au fur et à mesure des règnes.

L’histoire dynastique de Chimor


• Le premier roi légendaire s’appelait Tacaynamo
• La dynastie est censée descendre de ce personnage venu d’ailleurs
• Il s’installe dans la vallée de Moche
• Son fils s’appelle Nancenpinco
• Il consolide le contrôle sur la partie supérieure de la vallée
• Mène à bien la première étape d’expansion externe
• Il est suivi de 5 à 8 dirigeants anonymes
• Certains comptes-rendus donnent un total de 10 rois pour la dynastie

Chimú — Une royauté sacrée ?


Les souverains sont responsables de la bonne marche de l’agriculture et du bien être de
leurs sujets.
Divinité principale était la déesse de la Lune Si. Soleil important, mais lune a un impact sur
les marées, les côtiers donc considéraient qu’elle était supérieure au soleil, car elle apparait
aussi le jour. Éclipses lunaires particulièrement traumatiques.
On vénérait également la mer, Ni.
Ici, les yeux sont en grain de café, pas en virgule comme Sicán.

Organisation sociale
• Le roi vit dans son palais à Chan Chan d’où il administre le royaume à l’aide de nombreux
fonctionnaires
• Le tribut est collecté dans les provinces et amené dans la capitale, pour assurer l’entretien
du roi, des nobles, des fonctionnaires et des artisans

État centralisé, tout tient vers la capitale. Le roi est à Chan Chan, d’où il administre le
royaume à l’aide de nombreux fonctionnaires, dans des palais où se trouvaient les bureaux.
Le tribut est collecté dans les provinces et amené dans la capitale, pour assurer l’entretien
du roi des nobles des fonctionnaires et des artisans.

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Anse goulot en étrier, Chimú par rapport aux moche, elles sont noires quasi-
systématiquement et on trouve souvent un singe. Dignitaires assis sur une plateforme, ref
aux audiencias.

Ciudadelas (Rivero)
Structures à enceintes divisées en trois parties, avec des ailes latérales
Superficie moyenne de 140.000m2
Il y en a une 10aine. Structure avec grandes enceintes rectangulaires, sur schéma partie A,
B et zone 4. Zone a publique, zone B privée pour la résidence de la noblesse. On organisait
de grands banquets, ainsi que des audiences dans des salles spéciales en U. Zone à part
pour domestiques, cuisiniers etc. Il y a une série de structures qui sont des audiencias. Le
Secteur Nord A est une partie publique où le roi organisait de grands banquets. Le Secteur
Central B était peut-être un entrepôt et des audiencias. On pense qu’elle devait servir de
résidence au roi et à ses proches. Il y a une entrée en Sicán avec une plateforme funéraire.
Il y a une quatrième partie avec un puits.

Audiencias : pièces qui semblent être associées à des entrepôts, quoi qu’on n’a pas d’infos
sur le contenu, si il y avait quelque chose ça a été vidé.
Autres structures sont de tailles variables mais d’organisation similaire.
On pense qu’on a à faire à des structures de gestion. Les bureaucrates s’installaient dans ces
audiencias.

Secteur central : résidence d’élite entrepôts et mausolée


• Tombe principale en T et cellules secondaires rectangulaires
• Leur nombre varie de 15 à 100 selon les ciudadelas
• Grandes quantités d’ossements humains (adolescents et jeunes femmes)
• Il s’agirait des accompagnants sacrifiés du roi défunt

Secteur Nord : espace public de réception et administration.


Il y a une large rampe d’accès qui débouche sur une plateforme, et également des frises
décoratives en reliefs de terre crue séchée au soleil. Elle est entourée d’une enceinte, c’est
un espace public servant aux grandes réceptions.

Secteur Sud : zone d’activité domestique avec espaces clos et puits.


Au service permanent de l’élite. (walking well), concerne les domestiques, cuisiniers et
services en tout genre.

Chan Chan — Rites funéraires


• La mort du roi déclenche une série de rituels complexes.

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• Il était placé dans la chambre principale avec son mobilier


funéraire à ses côtés et dans les cellules adjacentes.
• Des femmes étaient sacrifiées pour l’accompagner.
• D’autres tombes sont par la suite ajoutées à la plateforme, qui
s’étend ainsi au cours du temps: il s’agirait des membres du
lignage du roi défunt.

Maquette Chimú représentant des rituels funéraires royaux


dans lancette d’un palais. Découvert à la Huaca de la Luna, car
les lieux une fois sacrés le restent après abandonnent. On a
trouvé ce modele en bois, dans lequel on trouve des
personnages semblables, des musiciens, et d’autres. Un
personnage se détache, c’est sans doute la momie du roi. Ce
type d’objet précolombien ferait référence aux funérailles, ou
une cérémonie commémorative, à un moment où on sort le roi
pour le consulter et l’honorer.

Chan Chan — Ciudadelas


Il y a 10 ciudadelas à Chan Chan, une par roi.
10 palais ≠ pas 10 palais occupés en même
temps.

Chan Chan — construction séquentielle


Indices de construction successives dans le type
d’adobe utilisé. On peut donc les classer sur la
ligne du temps, une fois ces types datés.
Indices de constructions successives
Uhle est composée d’adobes plates
Grand Chimú est composée d’adobes semi-
arrondies
Bandelier, Laberinto, Velarde, et Squier sont
composées de grandes d’adobes

Modèle de l’héritage divisé


Modèle qui fait autorité aujourd’hui, hypothèse
plus possible.

• L’héritier principal reçoit la fonction royale


tandis que les héritiers secondaires reçoivent
les possessions personnelles.

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• Ce système oblige le nouveau roi à se « faire une situation », c’est-à-dire à acquérir de


nouvelles possessions, de nouveaux palais, de nouveaux corvéables. Il était contraint à la
conquête.
• Les héritiers secondaires entretenaient le palais et la tombe du roi défunt qui continuait à
« vivre » et faisait l’objet d’un culte. On renouvelait les atours du mort, on agrandissait la
plateforme funéraire, etc.
• Selon ce modèle idéal donc, 1 citadelle = 1 palais royal = 1 règne.

La hiérarchie du pouvoir
- A Chan Chan, on distingue les palais royaux, les palais des nobles, et les quartiers
populaires des artisans
- Le pouvoir repose sur une base hiérarchisée, pyramidale et héréditaire

À coté de ces grands palais royaux, on en trouve d’autres plus modestes qui reproduisent la
même configuration que les grands.
Ces bâtiments, plus nombreux que les citadelles, seraient les palais de la noblesses. On
trouve des unités de SIRE.

Architecture
Grands palais décorés de reliefs en terre. Pas de traces de peinture, mais on a des murs
entiers qui sont couverts de motifs de l’icono Chimú. Hommes-poisson, coiffe en demi-lune,
typique des personnages divins.

Huaca El Dragón
Personnage au nez bi-lobé, bêtes bicéphales, entièrement décorée.

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On peut apercevoir un personnage avec la tête de l’animal lunaire qui avale un autre
personnage. Et une frise de guerriers au-dessus. Il y a peu de vraies scènes dans leur art qui
rappellent un peu les Mochica mais ils sont loin de les égaler.

Statuette en bois à l’origine de l’oreille cassée.


Personnage anthropomorphe vêtu d’un casque et d’un pagne, oreilles suggèrent ornements.
Visage schématique et simple, yeux comme ornements certainement sertis de pierres semi-
précieuses. Le personnage a un bras tendu, on imagine que le bras cassé est dans un poing
fermé.
Ce genre de statuette se retrouve dans des dimensions petites (maquette) ou pour elle
même comme offrande. On les trouve aussi à très grande échelle aux entrées des citadelles,
on imagine des ports étendards (position de la main droite, creuse).

Céramique
Très abondante, production semi-industrielle, au moule presque exclusivement.
Caractéristique diagnostique : présence au goulot de petit animal, petit signe. Elle possède
une très grande variété de formes héritées du style Mochica : vases sculpturaux, à anse en
étrier (parfois de section carrée avec un animal modelé à la base).
Ici, on a un vase à anse goulot, qui peuvent être ronds, ou de section carrée (mais plus
tardive). Il y a souvent de nombreux oiseaux, avec une céramique produite au moule. C’est
un vase très poli; la plupart des vases sont moulés en série.

Iconographie

le Dieu-aux-bâtons Version Chimú du tel. Couvre chef en demi lune signalant les
personnages importants, animaux mystiques et dieux. Fond pointillé pour les Moche, peut-
être référence à la nuit.

Le dieu à la coiffe empanachée : c’est un dieu accompagné d’un petit singe qui s’accroche
à la base du goulot. Il ne s’agit pas d’un Mochica. Il est presque identique mais il possède
deux panaches sur sa coiffe mais pour certains ce n’est pas le Dieu-aux- bâtons.

La déesse
Personnage féminin, très rare représentation de maternité, sujet rare dans les Andes.
Association avec la mer et la lune, ainsi que les animaux de celle-ci.

Animal lunaire
Version Chimú, même gabarit, gros yeux langue tirée, grosses dents, si ça n’est qu’en plus il
a la coiffe en demi-lune.

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Les dieux mineurs


Tels cars ils sont dans le corpus bien moins nombreux. Il existerait un panthéon majeur,
puis un autre avec des cultes plus populaires. On retrouve le spondyle, le singe apparait
aussi régulièrement. Ils sont anthropo-zoomorphes.
Textiles
Se conservent mieux sur la côte car désertique, quoique dans le nord il pleut donc les mieux
conservés sont au sud.
Ici, même personnage représenté, principe de l’icône, de la théorie de l’icône répétée sur le
textile. Tout est rabattu dans le plan, on a l’impression qu’il est entouré de créatures qui lui
ressemblent par la coiffe. On retrouve du coton et de la laine.
Coiffe en demi lune, pectoral, 2 têtes trophée, 2 mâts, bordures garnies d’hommes oiseau et
de poissons stylisés.
Personnages nus zboub à l’air, on imagine des prisonniers livrés aux animaux ou torturés.

Orfèvrerie
Savoir faire tiré de la grande tradition de la zone et des Mochica, mais aussi, au moment de
la conquête de la zone de Sicán par les Chimú, ils auraient déporté les artisans vers Chan
Chan. Donc difficile de différencier les productions de l’un et de l’autre. On s’y retrouve
dans les petits détails comme la forme des yeux (en pointe pour les Sicán, ronds pour
Chimú).
Ces pièces sont issues d’une tombe, c’est le trésor de Warmé.
C’est un travail fin en or, ce sont des ornements d’oreilles, et de nez. Le disque est destiné à
être porté cousu sur les vêtements. Les vêtements avaient une base textile, sur laquelle
étaient accroché ces ornements.

CHANCAY
Archéologues se concentrent sur les tombes et peu sur le reste. Ce que l’on sait, c’est
principalement grâce à l’ethno-histoire.
• Vallée du Chillón, Chancay, Huaura et Supe (une ou plusieurs chefferies ?)
• Etablissements différenciés, certains avec « temples à rampes »
• Cimetières séparés, proches des sites
• Production céramique proto- industrielle (style Noir-sur-Blanc)
• Abondante production textile

Architecture
Adobe ou pierre dans mortier.
Temple 1. Piscquillo dans la vallée de Chancay.

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Architecture similaire à Pachacamac, il s’agirait plus d’un palais, mais on n’en sait rien pour
sur par manque de fouilles pour l’instant. Il s’agit pour le moins de structures d’élites,
rituelles ou résidence ?

Céramique
Proto-industrielle. La phase stylistique la plus caractéristique c’est le Chancay noir sur
blanc, parfois une 3ème couleur. Le noir-sur-blanc est obtenu par la pose d’un engobe, qu’ils
appliquaient en les plongeant dans de grands bassins. Il y a une couche assez grosse
d’engobe qui se place sur la surface, et ensuite ils peignent dessus. On fait référence aux
corps des personnages mais on n’est pas dans la recherche du rendu réaliste.
—> influence Chimú, anse en étrier avec petit singe.

Vases Chemilcos
On a également des séries de statuettes, souvent retrouvées en couples. Ce sont des
figurines assez hautes, souvent une paire homme-femmes, ils forment des couples
(chemilco). Ils ont des têtes stéréotypées, des ornements, et des couvre-chefs curieux. Ils
ont une décoration faciale, avec des petits trous qui étaient surement comblés de matériaux
périssables.
On retrouve aussi des keros, des vases à double corps avec, comme sur celui- ci, un guerrier
à la place des anses.
Ce vase céphalomorphe a de minuscules mains et pieds, il tient un kero et son visage est
très expressif. Leur production est assez expressive surtout pour les vases céphalomorphes.
C’est une jarre dont la partie supérieure est décorée, géométrisée, en noir-sur-blanc, avec
une cuisson par oxydation. Elle a une coiffure similaire de récipient. Il a un pectoral
constitué de plaques, et dans ses mains il porte un kero. On suggère les jambes, et les bras
sont donnés par la forme de petits boudins. Il n’y aucun réalisme anatomique.

Les textiles
Technique de la gaze
On a retrouvé plusieurs trousses de matériel à tisser et on sait qu’ils maitrisent toutes les
techniques du tissage. On a des petites poupées sur un coussin figurant une tisserande et un
apprenti en action mais aussi une pièce de gaze avec beaucoup de trous, elle est très légère
et monochrome. On dispose aussi d’une boîte à ouvrage qui rassemble ce dont la
tisserande a besoin, qui contient tout le nécessaire pour coudre et tisser, c’est une boite en
jonc tressé. À l’intérieur se trouve aussi du coton brut, et il peut avoir naturellement
différentes couleurs. On a au niveau pédologique : caillouteux, sablonneux, peu acide,
température constante, peu d’humidité, bonne conservation.
Technique de noeud, qui donne autant d’importance au vide qu’au plein. — Museo Amano,
Miraflores, Lima.

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Textiles peints
Avec dans le cadre central un personnage nu, la corde autour du cou, cheveux en pagaille,
thème du prisonnier humilié. Lignes courbées et plus fluides. Cadre uni ou avec motifs,
thème du maitre des animaux. Il domine les deux autres à ses côtés. Dans le troisième, il y
a un serpent bicéphale. Et dans la bande supérieure, il y a un retour de prisonniers.
Sur le pagne peint, il y a la représentation d’un oiseau mythique, avec une coiffure en demi-
lune, et il tient un bâton.

YCHSMA 900-1533 PC

Señorío de Ychsma
- Chefferie de la vallée du Lurín (Côte centrale du Pérou)
- Un site principal –Pachacamac (nom donné par les Incas) à l’embouchure, là où les terres
sont les ressources sont les plus abondantes. Architecture monumentale en adobe.
- Sites de deuxième et troisième ordre dans la vallée, également avec architecture publique
(adobe et pierres + mortier).
- Hameaux et villages.
- Réseau d’irrigation et cultures en terrasses (maïs, piment, coca, ...).

Architecture
Fouilles systématique permet chronologie et reconstitution de l’utilisation. Cour antérieure
donc, lieu de réception pour banquets et réunions ponctuelles.
L’architecture de Pachacamac se compose d’une enceinte sacrée avec à l’intérieur le Vieux
Temple de l’Intermédiaire Moyen et derrière, le Temple du Soleil de l’époque Inca. Ce site
est surtout connu pour ses palais.
L’architecture est faite surtout d’adobes mais certains édifices ont des bases en pierres, on a
des complexes pyramidaux à rampes. Il s’agit d’une architecture et d’une structure de
l’autorité. Il y a parfois jusqu’à 5-6 plateformes jusqu’au sommet avec à chaque
fois une rampe, le sommet sert de résidence à l’élite, la cour devant pour les réceptions, les
banquets et les réunions ponctuelles. On retrouve aussi des pièces surbaissées servant
d’entrepôts, les cours attenantes étaient des lieux de production, on y retrouve des moules,
des instruments, etc. Enfin, les pyramides ne servaient que quelques décennies avant d’être
abandonnées ce qui correspond peut-être à des règles. Dans la seconde enceinte se trouve
la structure du commun, avec une série de bâtiments. Ces enceintes définissent les parties
du site, avec une partie dédiée au sacré, une partie pour les chefs, et une autre pour le
peuple. On est dans une architecture d’adobe sur du sable, ce qui sonne une idée de la
densité de l’occupation architecturale.

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La pyramide à rampe n°1


est une plateforme avec un ensemble de pièce en U, et ces pièces servent à la résidence du
chef, et de sa famille. Sous le toit, il y avait une sorte de salle du trône. Cette salle est
accessible par une grande rampe qui donne sur une cour. Il y a l’entrée centrale avec un
système qui permettait de cacher l’entrée de la vue. Il y a d’autres pièces sur le côté, avec
des entrepôts, des places annexées qui servent à différentes activités. Il s’agit d’une
unité qui représente la résidence d’un chef et qui théorise la production dans son palais.
La Résidence de l’élite : il y a une plateforme avec la cour antérieure qui sert de lieu de
réceptions pour les banquets, et de réunions ponctuelles pour le cadre de l’exercice du
pouvoir ; et des pièces attenantes.

Les lieux d’entreposage et de stockage de denrées diverses, matières premières et


produits finis.
Il s’agit d’entrepôts profonds, on n’a pas un accès aux pièces via des portes, mais par le
dessus, avec des échelles. Ces entrepôts servent à mettre des denrées diverses (piments,
maïs, etc.), des matières premières (coton), et des produits finis.

Structure de l’autorité
Basé sur la dualité et la bi-partition. On a un chef à Ychsma (Pachacamac) et Segunda
Persona à Pampa de Flores. Ensuite, il y a les chefs secondaires dans les autres sites
dépendant des deux premiers, ils centralisent les surplus de production des hameaux aux
alentours. Il y a un accès proportionné à la force de travail, aux corvées; on ne prélève pas
l’impôt sur la production personnelle, mais y aura des corvées qui viendront travailler sur
les champs du chef. Ces champs seront ensuite redistribués d’une partie du surplus lors des
cérémonies et banquets donnée dans les résidences de l’élite : les pyramides à rampes. On a
une succession générationnelle sur base familiale, peut-être de type dynastique ; et les liens
avec le culte d’Ychsma-Pachacamac restent à définir, de même que la possibilité que
Pachacamac ait pu constituer la capitale d’une confédération de chefferies du Lurín et du
Rimac.

Détail d’une coiffure Ychsma exhumée d’un cimetière à Pampa de Flores au Pérou. Il s’agit
d’une coiffure en mosaïque de plumes, en forme de couronne, réalisé sur du cuivre ajourné.
Cette coiffure montre un travail d’une grande patience. Au-dessus du cuivre, l’artisan a
rajouté une partie en bois pour la tête et la coiffure du personnage. Il porte la couronne en
demi- lune. Sur les épaules, il a des épis de maïs. Il tient dans les mains des têtes coupées.
Et de ces têtes jaillissent des panaches, qui rappellent la vague anthropomorphe.

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Céramique
Sans gloire, formes classiques, goulot évasé, noir et blanc sur rouge pour la couleur. Elle est
d’assez mauvaise qualité, ses couleurs sont noirs et blancs sur rouge, la majorité est
utilitaire avec une décoration très simple ou inexistante.
Pachacamac est un lieu de production d’artefacts (céramiques, textiles, etc.). Il y a un
moule pour une figurine, avec différents outils qui servent à inciser.

Il y a une typologie qui a été mise au point :


Urne a visage en goulot. Style noir et blanc sur rouge.
Il y a une série de vases avec des traces de flambée, faites par des artisans qui ne maitrisent
pas aussi bien leur art que les Chancay ou les Chimú, par exemple.
Il y a une fausse tête de momie, dont les yeux sont ornés de coquillages.

L’orfèvrerie
A Pachacamac, les artisans travaillent l’argent. Le paquet funéraire peut être consolidé par
des sorte de baguettebdécorée de petits ornements d’oiseaux. Ce sont de petits objets en
matériaux précieux, des fausses têtes de momies, etc.

Textiles
Ils sont d’assez bonne qualité, on a une combinaison de divers matériaux, une répartition
des motifs entrelacés et une grande diversité des couleurs. Tunique représentant des
personnages avec un scié en demi-lune.
Unku, il s’agit d’une chemise échancrée brodée trouvée au Temple du Singe à Pachacamac.
Toute la partie inférieure est brodée, et complétée avec des franges. Il y a la représentation
d’un oiseau avec une sorte de coiffure à motifs triangulaires qui font allusion à son
caractère sacré.
Détail du décor d’une chuspa, il s’agit d’une petite bourse qui sert à mettre les feuilles de
coca. Il y a une vivacité des couleurs car elle est faite en laine, ainsi qu’une variété de

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couleurs. Elle est réalisée dans la technique de tapisserie, avec des motifs complexes à têtes
d’animaux. Elle est ornée d’êtres serpentiformes imbriqués les uns dans les autres formant
une mosaïque multicolore.
On a un motif particulier à Pachacamac : le canard. Dans certains cas, on retrouve les
mêmes scènes que chez les Sicán. On a ici un textile avec un personnage central, il a une
coiffure en demi-lune, entourée de motifs de poissons, de canards, et d’adjuvants. La scène
se répète en-dessous, séparée d’animaux marins et d’une frise.

ICA - CHINCHA
- Vallées de Pisco, Chincha et Ica
- Chefferie puissante de marchands, pêcheurs et agriculteurs. On la connait grâce à
l’ethno-histoire ,grâce aux incas et aux chroniqueurs de l’époque coloniale. Ils semblent
qu’ils aient « chipé » le marché du spondyle aux Chimú. On prétend pouvoir estimer
selon les informateurs la population à 150 mille personnes, à voir.
- Sites monumentaux en adobe (Centinela, Chincha qui ressemblent à Pachacamac),
routes, établissements différenciés. Architecture a souffert de l’occupation espagnole en
particulier, car l’architecture a servi de carrière d’adobes.
- Céramique à décor géométrique, chronologiquement est une des mieux étudiées.
- Oeuvres sur bois
- Métal, dans certaines tombes dans l’horizon récent et intermédiaire. Ce royaume de Ica-
Chincha extrêmement riche et respecté, même par les Incas.
- Quechua, sur base linguistique, est originaire de la région Ica-Chincha.

N.B : Grande importance de cette région au Pérou, car la chronologie de Berkely se base
sur la ligne maitresse de Ica.

Céramique
Uniquement motifs géométriques, triangles, motifs scalaires, carrés, polychromie, disposés
en registres horizontaux. Bases des vases est systématiquement ronde.
Généralement, partie inférieure pas décorée. Sur la côte sud, on privilégie la polychromie
pour la forme du vase. Dans le nord, la 3D prime sur la polychromie.

Oeuvres sur bois


Objets monoxyles retrouvés dans des tombes. Techniques de navigation assez simples,
caballitos de totora, ou alors des radeaux à voile à la dérive en fonction des vents. Ici cet
objet parait être une dérive de radeau. Ici ornée, objet funéraire de cérémonie.
Personnages à coiffe de renard : fonction spécifique en rapport avec l’agriculture. Objets
extrêmement soignés, dans des tombes d’élites.
De même pour gobelets céphalomorphe. On voit dans ces tombes le passage de Ica Chincha
vers les Incas.

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L’orfèvrerie
Ils font des gobelets céphalomorphes, ils ont un nez busqué, des yeux en losanges, le
contour des yeux marqué et certains estiment que ce sont des portraits de rois.
On a un autre gobelet céphalomorphe en feuille d’or, travaillé par emboutissage. Et une
coiffe de renard représentant une fonction et un rite de passage.

LE ROYAUME DE COLLAS ET LUPAQAS AUX ABORDS DU TITICACA


On a comme particularité architecturale les tours funéraires, qu’on appelle « Chullpa ». Ces
Chullpas manifestent la pratique du culte des ancêtres. Ces tours sont pourvues d’une
entrée très basse. C’est de cette manière qu’on consultait les ancêtres les plus réputés.
La chullpa de Sillustani est une tour funéraire en pierre de taille, de manière verticale
avec des blocs d’égales dimensions, avec un toit en bandeau. La chambre se trouve à
l’intérieur est petite.

LES CHACHAPOYA 1200?-1550PC


Région extrêmement pluvieuse, on a mis au jour des sites de la culture Chachapoya, date
de début encore discutée car trouvailles encore très récentes.
- versant amazonien des Andes
- Architecture de pierre (Kuelap, Gran Pajatén,/El Abiseo)
- Structures funéraires collectives à flanc de falaise (Carajia, Laguna de Los Cóndores, Los
Pinchudos).

« Forteresse » de Kuelap
Un centre résidentiel et funéraire. Végétation quasi-tropicale, en altitude aussi.
Extrêmement pluvieuse, brouillard le matin et la nuit qui couvrent le ciel, humidité
importante, donc végétation très importante.
Site de Kuelap est dominant visuellement. Les murailles qui sont des murs de contention
courent sur des 100aines de mètres. On dirait aspect défensif, forteresse, 15-20m de
hauteur.
À l’intérieur, on trouve des maisons qui vont jusqu’au bord des falaises, elles sont aussi des
structures funéraires. On a des enterrement secondaires, le corps est posé dans un 1er
endroit, les os récupérés et places dans des caches dans les murs.
Plus qu’une forteresse, centre dédié à des cérémonies funéraires, même si une partie était
habitée.
Ces plateformes sont remarquables par la déco de mosaïque en pierre enchâssée.

Gran Pajatén
Dallage de pierre, monolithe de pierre dressé devant. On pense que c’est un monolithe
Huanca, ça fait référence aux ancêtres pas pétrifiés mais lithifiés. Ce culte aux Huanca

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existe dans l’ensemble des cultures de la zone centrale au temps des Incas, on semble y voir
un exemple à Chachapoya.
Escalier, sur le coté cellules avec tombes secondaires, partie principale à l’intérieur. Décor
en mosaïque enchâssée très spéciale. Pierres forment coiffure, tête tenon, jambes et bras
rabattus dans le plan, en position de momie. Ces décos font ref aux momies.

Revash
À flanc de falaise. Sur ces apiques rocheux, on a construit des maisons jamais occupées de
leurs vivant, mais village des morts. Il fallait grimper la falaise avec la momie dans le dos et
la déposer là.

Laguna de los Cóndores


Même genre de petites maisons, où on trouve les fardos funéraires. Simple toile visage
brodé simplement. Momies desséchées naturellement, protégées de la plue et desséchées
par le vent. Les mains sont à la hauteur de la tête, la soutenant, particularité des
Chachapoyas, en plus des bras sur le torse et les mains sur le torse. Degré de conservation
épatant. —> voir doc du prof

COLOMBIE — MUISCA ET TAIRONA


Populations ne seront pas conquises par les Incas, qui s’arrêtent à la frontière Equateur-
Colombie.
Muisca : Tairona
1. généralités 1. Généralités
2. Orfèvrerie 2. Ciudad perdida
3. Orfèvrerie

MUISCA
•Hauts plateaux de la région de Bogotá et Boyacán
•Petits villages d’ agriculteurs (aussi guerriers à l’occasion) contrôlés par des chefs locaux
qui font allégeance à des leaders plus puissants
•Echangent du sel, du coton et des émeraudes contre le métal précieux des basses terres
aurifères (utilisation exclusive du tumbaga à haute teneur en cuivre)
•Nombreux artisans humbles mais aussi orfèvres hautement spécialisés et renommés qui
voyagent à travers le pays en offrant leurs services, tandis que d’autres s’établissent dans
des centres de production permanents
•Au XVIe s., le territoire Muisca est divisé en deux parties nord et sud, chacune aux mains
d’un seigneur important

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Lac de Guatavite
Chaque année, le grand seigneur Muisca donnait une grande cérémonie avec tout le peuple.
Le Seigneur, le corps recouvert d’une pâte d’or, allait sur un radeau vers le centre du lac. Il y
plongeait, débarrassé de la pâte, on y jetait des masses d’objets et on recommençait l’année
suivante.
Ces histoires sont arrivées aux conquistadors, ça a créé le mythe de El Dorado, de contrée
fabuleuse où tout serait en or. Ce mythe a été un moteur premier dans la conquête des
espagnols, ils sont allés partout à la recherche de El Dorado, qui n’existe pas.
La cérémonie Muisca est représentée par de nombreux objets retrouvés.
Les espagnols, voulant avoir accès au fond du lac, ils ont voulu vider le lac. Ils ont échoué
et tué plein de locaux dans la lancée.

Tunjos
En tumbaga, ils figurent des guerriers, massues, mais sur le vente, casques sur la tête.
Servaient d’offrande mais aussi pour des rituels plus quotidiens, on les posait dans des
caches d’accès difficile, cérémonies plus privées et domestiques.
Tunjos mini, aussi au moule à pierre, enfilés en collier avec des perles semi-précieuses.

TAIRONA
- Zone montagneuse du nord, Ciudad Perdida, Sierra Nevada de Santa Marta.
Pour lutter contre les FARC puis les Narcos, les locaux ont créé leur propres milices d’auto-
défense, sont devenues celles qui contrôlaient le territoire. Le site donc qui a été découvert
au début des 70s est resté inaccessible. Depuis quelques années il est à nouveau accessible.
- Centres urbains hiérarchisés
- Élites politiques et religieuses
- Usage préférentiel du tumbaga, vu la relative rareté de l’or dans la région
- Ateliers nombreux
- Diverses techniques (martelage, repoussé, faux filigrane, dorure) parfaitement
maîtrisées, particulièrement la fonte à la cire perdue
- Ciudad Perdida (Sierra Nevada de Santa Marta)

Fonte à la cire perdue avec noyau.


Pendentif : en partie en cire perdue, caractéristique du style Tairona. Personnage
anthropomorphe, bras jambes, coiffure. Complexe chamanique, homme est aussi animal, ici
félin. Depuis le bas, orteils sont comme des griffes, il a les genoux légèrement pliés, en
positon d’envol. Pénis apparent et strié, il porte un étui pénien.
Il tient dans ses mains griffues une ceinture avec les spirales à la fin typiques du style. Tête
qui montre les crocs en fausse filigrane. Il porte des ornements d’oreille comme homme de
rang. coiffure, 2 ara de face. Sur le coté, 2 animaux de profil. Cercles concentriques

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marqués au milieu. Buckle shows use marks where the string would have been to wear the
pendant.

Next slide : oiseau. Faux filigrane, yeux en cercle concentrique, ajournements qui allègent
les ailes. Tube confectionné pour passer le lacet pour porter la pièce autour du cou.

Dans le Tairona actuel vivent les Cogi, qui ont des chaman. Ils ont ce genre d’objets qu’ils
chargent d’énergie solaire. Objets d’importance rituelle.

Les espagnols décrivent tous les Tairona comme portant de l’or, pas seulement les élites.
Grenouille est régulièrement représentée en ancienne Colombie et dans le sud de
l’Amérique centrale.

HORIZON RÉCENT : L’EMPIRE INCA

Cette période est un phénomène politique, social, militaire et de culture matérielle qui
couvre un territoire immense 1-2millions de m2. Plus d’une 100aine d’ethnies soumises par
les Incas. Les Incas sont les plus connus via leur contact avec les espagnols, ce qui nous
donne pas mal d’infos de la bouche des espagnols qui les ont vu de leurs propres yeux. On
retrouve des sites Incas et des occupations Incas. Vu l’étendue du territoire touché, on en a
un peu partout, très bien distribués.

1. Les sources ethno-historiques


- Pas très nombreuses, seulement une cinquantaine de documents connus parlent de
l’histoire des Incas proprement dite. Pizarro ne savait pas écrire, mais il avait des
secrétaires, c’est à eux qu’on fait référence, aux ecclésiastiques.
- 1492 marque la fin de la reconquista, lorsque les moros sont chassés. Les européens
portent un regard ethno-christiano-centriste sur les autres religions. Cet ethnocentrisme
va modeler les informations qu’on espère récolter. Beaucoup d’histoires mal rapportées,
ou abrégées, ou encore comparées à des mythes musulmans ou antiques greco-romains.
- Aucun témoignage écrit de natifs avant la fin du 16è, tous biaisés par une vision
christianisée

2. L’époque pré-impériale (jusque 1400PC)


Tout ce qui précède le début du 15è s.
Origines mythiques
Selon les mythes, les Incas sont sortis soit de l’intérieur de la terre par la grotte de
Paqaritaqmbo, au sud de Cuzco, soit du lac Titicaca. Ils étaient guidés par quatre frères,
appelés Ayar (Ayar Manco, le principal = premier Inca) et étaient envoyés par le soleil pour
civiliser le monde, enseigner l’agriculture, etc. Les Incas nient les civilisations antérieures.

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Après de longues errances, au cours desquelles trois des 4 frères sont pétrifiés, ils arrivent
dans la terre promise, comme l'indique le signal révélateur: pour voir où aller, Manco lance
son bâton d'or dans différentes directions et celui-ci s'enfonce dans les terres de Wanaypata,
au confluent des rios Huatanay et Tullamayo, où Manco construit le Cuzco, le "nombril du
Monde".
Les nombreuses variations, confusions, interventions divines et contradictions entre les
sources font que la plupart des spécialistes considèrent les événements des huit premiers
règnes comme largement mythiques

Archéologie des Killke (1000-2400PC?)


Cuzco pas fondé par les Incas. Au Cuzco et aux alentours, en stratigraphie, culture
matérielle Killke. On a en germe ce qu’on trouvera en déco et dans les formes. Motifs
figuratifs à l’abstraction ++, formes géométriques. Les Incas est une ethnie existante locale
qui s’est développe, pas un peuple venu d’ailleurs à amené la civilisation.

3. Histoire impériale
a) Militarisme Inca
Kero : gobelets dès l’horizon moyen. Ici version Inca du 16è. Systématiquement
déco en 3 registres.
Supérieur : empereur inca, part à la guerre;
médian : géométrie, tocapu;
inférieur : motifs floraux inspiré européen.

- Le roi est avant tout un guerrier


- Sa garde personnelle 5000 hommes, qui logent avec le roi et d’autres en tentes.
- Guerre sacrée et prosélytiste sous la bannière de Inti, le soleil. Sacrifices propitiatoires,
Huacas mobiles on the road, oracles, cérémonie itu, pratiques traditionnelles et
superstitieuses, entre Andins on ne se bat pas la nuit et à la nouvelle lune.. etc
- Stratégie : Incas sont une petite ethnie comme d’autres. Partant d’une structure de type
chefferie, via mariages, alliances, et trahisons ils ont gagné en influence et ont soumis
des peuples de + en plus nombreux, et vont recruter plus de gens. Force du nombre
devient un argument de négociation pour la reddition. Ces armées puissantes deviennent
une bonne raison de ne pas se battre. C’est de plus en plus facile, ils gagnent de plus en
plus de terrain. Récompenses for those who comply, rebelles sont matés.

L’armée Inca
- Mobilisation constante de troupes : peu d’armées de métier, le service militaire touche de
1-25% des hommes en âge de combattre, selon les ethnies, occasions.. il y a des généraux
et des officiers, d’autres ethnies pour pourvoir s’adresser aux différentes factions des
peuples soumis. On ne parle pas tous le quechua, ni le même quechua.

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- Armées comptent couramment de 10.000 à 200.000 hommes


- Officiers choisis selon le rang et l’ethnie, les plus proches de l’Inca sont incas.

Forteresses et sites fortifiés


Une fois les Chimús vaincus, il n’y a personne pour menacer les Incas
- Assez peu car on ne doit pas lutter contre une force majeure mais assurer le contrôle des
territoires conquis et mater les rebellions. Les forteresses s’implantent dans ce qui devient
l’empire, ou se placent dans les zones de rebellions.

b) Histoire impériale : de Pachacuti à Huascar


Modèle proposé : modèle de la guerre. On conquiert et conquiert, ce processus fait que la
complexité de la structure sociale est plus grande pour gérer ces territoires.
Frénétique car cet immense empire aurait été conquis en 3 générations.
Les succès guerriers auraient donné lieu à l’émergence d ’une élite héréditaire qui se serait
lancée dans une expansion territoriale frénétique (modèle du contexte de conflits dans
l’émergence de l’état)

D’un point de vue post-processuel, on peut penser que le succès à la guerre rend les Incas
plus forts que leurs voisins, à tel point que plus personne n’est en mesure de se mesurer à
eux : un acteur ambitieux peut alors apparaître, qui ne voit pas de raison de s’arrêter en si
bon chemin...

Les guerres Chankas


Prince Inka Yupanki (Pachacutec), se batte souvent avec les Chankas, ennemis héréditaires.
Pachacuti = celui qui transforme le monde, qui bouleverse l’univers.
Il va, à l’instar d’un Napoléon, grand chef de guerre, pouvoirs magiques et autres,
réorganiser l’état et la ville, et entreprendre les premières conquêtes.

Grâce à une intervention divine, le prince Inca Yupanqui défait les Chankas, alors que son
père Viracocha Inca et le prince héritier avaient fuit le Cuzco.
Il réorganise l’état et la ville, puis accède au trône et prend le titre de Pachacuti (celui qui
transforme l’univers)

1438-1493 ?
Pachacuti (1438-1471?), son fils Topa Inca Yupanqui (1471-1493?) et différents généraux
conquièrent la plus grande partie de l’Empire

Huayna Capac (1493-1528?) : la consolidation de l’Empire


- Succession houleuse
- Campagnes de sécurisation
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- Conquête de l’extrême nord (6 à 8 campagnes en Equateur)


- Conquête des Chachapoya
- En 1528, l’empereur et son successeur désigné succombent à la petite vérole

c) La guerre de succession
- En l’absence d’héritier désigné, la guerre de succession fait rage entre deux prétendants :
Huascar et Atahualpa
- En 1532, Huascar est fait prisonnier au Cuzco, sa famille est massacrée, et il est emmené
à Cajamarca où l’attend son rival victorieux
- Pizarro débarque à Tumbes...

4. La société, l’organisation sociale


Est assez bien connue grâce aux textes et de plus en plus aux vestiges. Pyramidale,
extrêmement hiérarchisée.
a) 90-99% de la population = le peuple. Sont organisés sur bases du principe de Ayllu,
« famille élargie », curaca, concepts qui pré-datent les Incas, mais que ces derniers
vont appliquer à leur empire.
b) Administration impériale, fonctionnaires de divers ordres et natures, mit’a = corvée,
mitimaq = déplacements de population.
c) Gouvernement central Sapa Inca = emperador et Coya = impératrice.
On a à faire à un empire qui exerce son hégémonie sur 9 millions de personnes, estimation.

Les Incas de Cuzco, quelques milliers, élite infime qui domine.


- L’ayllu : linéale, famille élargie
- Le curaca : chef
- La mita : la corvée, partie du temps réservée aux travaux collectifs et communautaires.
Ces principes vont être portés à une grande échelle, mita institutionnalisée.

Aryballe polychrome Inca, jarre ovoïde, base pointue pour socle. Jarre possède col allongé
avec ouverture assez évasée, lever arrondie. À l’épaule du col du vase, petite tête de félin,
des fois plus géometrisé. Déco inca très structurée. Motifs sont aisément identifiables,
formes figuratives alternées avec motifs géométriques. Motif scalaire au registre horizontal
sur le goulot. Dans l’ensemble, la plupart du temps l’art et plutôt géométrisant et abstrait.
Noir, blanc crème, oranger, violet. Icono inca est structurée, ordonnée, intellectuelle,
difficile à pénétrer la signification. Dans les provinces, on a des traditions locales avec plus
de figurations qu’on comprend mieux.

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Ayllu
- Groupe qui partage des ressources communes attribuées à un ancêtre fondateur et dont
les rapports entre membres peuvent donc être ordonnés selon la terminologie de la
parenté.
- C’est une grande famille, peut comprendre une 10-100aine de familles nucléaires, les
ayllu varient dans leur importance sociale. Plus grand que la famille nucléaire, il rend
possibles des solidarités réciproques pour construire des maisons, travailler des champs,
etc.
- L'ayllu possède ses terres, a sa divinité tutélaire ou huaca, qui réside dans une montagne,
une source, une roche... et protège les récoltes, le bétail...
- pas vraiment de concept de propriété privée, les terres, le bétail sont de l’ayllu.
- Huaca, réside ou est montage, élément remarquable du paysage, attributs bénéfiques,
offrandes etc.
- Veille sur les sources, qui viennent de droit à l’Ayllu via leur divinité.

Le curaca
- A la tête de l'ayllu, il y a un curaca, descendant du fondateur du groupe, chargé de
distribuer les terres, d'organiser les travaux collectifs, de régler les différends.
- Le pouvoir est souvent dual et les charges semi-héréditaires (un conseil de sages choisit
parmi les héritiers potentiels le plus apte à assumer la charge).
- Il y a des ayllus très riches, d'autres très pauvres. Il y en a aussi de niveaux différents.
Certains en dominent d'autres et peuvent former de petites tribus, voire des chefferies. Il
y a donc aussi hiérarchie entre les curacas.
- Rôle d’organisateur, distributeur de terres, de juge de paix. En fonction des besoins, on
va organiser des travaux communs mais les exploitations individuelles sont distribuées
par le curaca.
- Panaca, lignée dans l’ayllu. On a une hiérarchie de ayllu, formalisée par les incas.

Vase Inca provincial : du coté des Sicán, on voit les ressemblances dans les formes,
figuration 3D, et les personnages.

La mita
Terme vernaculaire quechua. Durant les mita, le curaca loge et alimente les membres de
l’ayllu qui travaillent pour lui.
• Les membres de l’ayllu doivent travailler les terres du curaca avant les leurs, garder ses
troupeaux, filer et tisser leur laine... accomplir des corvées (mita) pour des périodes
limitées.
• Pendant la mita, le curaca doit entretenir ses prestataires, les loger et au besoin les vêtir,
être généreux, faire des cadeaux, des fêtes... Il doit porter assistance, puiser dans ses
réserves en cas de mauvaise récolte, de calamité...

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Organisation impériale
Ici vision idéalisée de part des textes qu’on a.
• L’Inca
• La royauté divine • Les kipucamayoc
• La succession • Les mitimaq
• Les 4 quartiers • Les yanas
• Le conseil impérial • Les acllas
• La division en Hunu • Le réseau routier
• Les tukricuk • Les tambos
• La gestion des ressources

Le Sapa Inca (Unique Inca), l’empereur


Il est en relation spéciale avec le monde des dieux, parce qu’il est soit le dieu ou
l’intercepteur privilégié. Il est un axis mundi incarné.
On est en présence d'une royauté sacrée.
• L’Inca est fils du Soleil, engendré par un rayon.
• Il est le garant du bien-être de l'Etat, le mainteneur de l'équilibre cosmique, c'est lui qui
est censé faire pousser les plantes, couler les rivières, pleuvoir, etc.
• Il a souvent des dons divinatoires (Pachacuti voyait le passé, le présent et l'avenir dans
un cristal de roche...).

Évolution de la royauté
• Sous Huayna Capac, on aurait évolué vers une divinisation, l'Inca se faisant adorer
comme dieu vivant (comme dans le rituel Chimú?).
• Même les plus hauts dignitaires se présentent devant lui déchaussés, à genoux et une
charge sur les épaules.
• Sa mort est une fin du monde en réduction: 4000 femmes et enfants l'accompagnent dans
l'au-delà.
Via le protocole qui entoure la personne royale, on le divinise. Il inspire un grand respect et
une grande crainte.
L’Inca est porté dans une litière, on ne peut pas le regarder dans les yeux. 4000 femmes et
enfants l’accompagnent dans l’au-delà à sa mort (nombre possiblement exagéré par les
espagnols, mais enfin). On ne trouve pas de vestiges de ces 4000 personnes, on n’a pas
trouvé de tombes ni de momies Incas, on les a brulées au moment de la conquête
espagnole.
Tocapus : motifs insérés dans des carrés/rectangles, montrent des figures
géométrisantes parfois figuratives, on est tous d’accord pour dire que ça n’st pas
simplement déco, mais débat sur signification exacte.

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La succession et les lignages impériaux


• A son avènement, l'Inca "orphelin et pauvre" devient fils du Soleil, Inti, et s'exclut dès
lors de son groupe, perd ses droits à l'héritage, sort de son lignage (panaca).
• Il épouse sa soeur et crée son propre lignage.
• Au XVIe siècle, il y avait ainsi 11 lignages impériaux, regroupant les descendants de
chaque Inca.
• La succession se fait par désignation, par l'Inca sortant et les dignitaires, du plus apte au
sein de la famille ou des fils.
• Elle est souvent marquée par des guerres fratricides.
Cruche inca à col céphalomorphe. Déco en registre vertical, caractéristique inca, motif de la
fougère.
Les 4 quartiers
Empire gigantesque, on a reconstitué les frontières en base des textes. L’archéologie a un
peu bouleversé ces idées suite à des fouilles en cours. 100-200 ethnies conquises, très
différentes, aussi au niveau de la langue. Depuis Pachacutec, on divise en 4 :
Tahuantinsuyu :
1. Chinchaysuyo
2. Kuntisuyo
3. Qollasuyo
4. Anitsuyo

Le conseil impérial
A la tête de chaque quartier se trouvait un apu; les quatre apus ensemble formaient le
conseil impérial au Cuzco.

Hunu
Chaque quartier (Suyu) était divisée en provinces, Hunu, qui correspond à un territoire
mais aussi à une démographie.
Théoriquement, un Hunu représente un groupe de 10.000 familles, divisé à son tour en
groupes de 1000, puis de 100, 10, avec chaque fois à sa tête un chef spécialisé.

Tucricuk
Les provinces (Hunus) sont coiffées chacune par un tucricuk, un gouverneur résidant dans
le chef-lieu.
Il représente l'Inca, rend la justice dans les matières importantes, veille à l'entretien des
ouvrages publics, collecte les produits des corvées.
Le poste de tucricuk est révocable et non héréditaire.

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La répartition des resources


Il n’y a pas d’impôts dans l’empire inca, pas d’argent non plus.
Culte du soleil aussi possédait 1/3 des terres (selon les espagnols). Mita = 30-40 jours par
an.
Partout, l'Inca possède des terres et des troupeaux. Il ne collecte pas du tribut, mais tous ses
sujets, les hommes mariés adultes, doivent des corvées (mita): travailler des terres pour le
compte de l'Inca, garder ses troupeaux, en préparer la laine...
Les produits sont placés dans des entrepôts de l'Etat pour être en partie redistribués. La
même chose vaut pour les terres et troupeaux du Soleil.
Selon les sources espagnoles, 1/3 des terres et troupeaux appartenaient à l’Etat, 1/3 au
culte, et le dernier tiers au peuple.

Kipucamayoc
Pas d’écriture chez les Incas, surprenant pour l’organisation d’un empire aussi grand. On
avait des Kipu, cordelettes à noeuds. Le Kipucamayoc était le spécialiste des cordelettes à
noeuds pour l'enregistrement de données (recensement, comptabilité des mita, etc).

Les mitimaq
Migrations forcées. Sous les ordres de l’état, on déplace des populations entières. Sert à
calmer des gens rebelles pour les mettre dans une région entourée de fidèles aux Incas.
Aussi pour des questions de logistique de l’empire.

Bouteille anthropomorphe, porteur d’aryballe qu’on transporte avec une corde.


Tenue et coiffure particulières de cette dame. Dans l’empire, chacun des peuples
avait sa tenue typique. On était tenu de conserver sa tenue, pour se faire
reconnaître lors de voyages, déplacements ou pèlerinages.

Les yanas
Personnes sans ayllu. Au service exclusif et permanent de l’état.
Groupes serviles, sans ayllu (des gens asservis et répartis entre les nobles pour s'être
révoltés), dépendant des seuls nobles et seigneurs.
Ils ont droit à de la terre et du bétail.
Leur condition ne se transmet qu'à un seul enfant.
Il est probable que les curacas eux- mêmes avaient déjà de tels "serfs".

Aryballe, registres horizontaux et verticaux, motifs rhomboïdaux, visage et déco en


zigzag.

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Les acllas
Femmes choisies, jeunes filles sélectionnées par fonctionnaires dont c’était le travail, sur
base de leur beauté, jeunes filles pubères ou pré-pubères, déplacées dans des Maisons du
Soleil (acllahuasi), éduquées pour devenir épouses secondaires de l’Inca ou pour être
offertes aux curacas.
Elles étaient aussi destinées à la prêtrise, notamment culte de la lune, ou au sacrifice
humain. Ou bien elles restaient dans le "couvent", tenues à la chasteté, tissant la laine des
troupeaux du Soleil.
Elles représentaient une force de travail considérable: certains acllahuasi abritaient jusqu'à
2000 acllas.

5. Idéologie impériale

A) Notions générales
Rapports entre hommes, univers, paysage. Dans les Andes, l’ontologie est différente.
Différences dans ce qu’on considère inerte vs animé.
Huaca, ce qui est animé d’une vie propre et sacrée. Les montagnes, objets sacrés ou
marqués par le sacré. Apus sont aussi huaca. On rend culte/pèlerinage à tous ces éléments.
Pré-existe les incas. Une des stratégies de ces derniers pour la conquête vise les huacas. Ils
vont intégrer leurs apus dans un panthéon au sommet duquel sont les divinités incas et
l’Inca, Inti.
La pacarina, ou pacarisca, c’est de là que procèdent les ancêtres.
Le culte aux ancêtres, fondamental jusque dans les plus hautes sphères. Les oracles sont
présents et importants à l’horizon récent.

Mythes de création
• Viracocha Pachayachachic (Créateur de toutes choses) crée d’abord des géants, au
Titicaca, puis des humains.
• Déçu par leur cupidité, il les noie ou les enterre, certains sont lithifiés, et VP provoque un
immense déluge qui recouvre la terre.
• Il sauve cependant trois humains pour l’aider à créer la lune, le soleil (qui, jaloux, jette
des cendres à la face de cette dernière), et les étoiles.
• Le Créateur assèche alors la terre au Titicaca où il grave sur des pierres les images des
peuples qu’il va créer, et demande à ses suivants de les mémoriser.
• Puis il part à travers la terre, faisant surgir les peuples des lacs, sources, montagnes, etc.,
sur son chemin.
• Arrivé en Equateur, il disparaît dans la mer en promettant de revenir un jour.

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• Les versions sont très nombreuses et différentes selon les endroits de l’Empire

B) Le panthéon
I. Viracocha = dieu créateur
- Peu présent dans la vie quotidienne ou cérémonielle.
- On lui connait qu’un temple à Raqchi
- On le décrit comme rayonnant, parfois barbu

II. Inti = soleil


- diverses facettes, versions de Inti
- Apu-Inti : soleil Véritable, Soleil Adulte, assimilé à Viracocha
- Churi-Inti, soleil jeune, considéré comme Punchao (le jour)
- Inti-Guauqui, soleil comme pourvoyeur de vie, patron des Incas et centre de culte d’état
aux ancêtres.
- Manipulation des mythes par les Incas pour mettre Inti au sommet du panthéon,
propagande de l’empire mais il ne sera jamais aussi populaire que Viracocha ou
Pachacamac.

III. Mama-Quilla = lune


- De sexe féminin, soleil pensé comme masculin, épouse du soleil
- Divinité principale des Yungas sur la côte
- Femme de l’inca est la principale prêtresse de la lune
- Les prêtresses de la lune étaient choisis parmi les acllas

IV. Illapa = orages, des éclairs et du tonnerre, arc-en-ciel


- Tonnerre (bruit), mais aussi foudre.
- Dieu anthropomorphe qui traverse le ciel, armé d’une fronde de pierres (bruit)
- La foudre ce sont les reflets de Illapa, de sa brillance lorsqu’il bouge
- On s’adresse à lui via prière pour la pluie.

V. Pachacamac = le créateur côtier


- « Celui qui anime le monde », étincelle qui anime le monde. On donne vie à quelque
chose qui existe
- Attributs oraculaires, mentions dans les chroniques d’empereurs à Pachacamac pour le
consulter
- Maître des tremblements de terre, Pachacamac se fâche.
- Divinité de la fertilité, fécondité, des maladies, de la mort. Parmi les tombes trouvées à
Pachacamac, grande partie des corps touchés par pathologies létales en proportions trop
grandes.

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VI. Pachamama = la terre


- La Mère Terre, reste encore importante aujourd’hui. On lui fait des offrandes et des
sacrifices pour les récoltes.
- Conopa, sorte de fétiche en pierre, soit pierres choisies pour leur forme spéciale, ou
taillées, elles sont mobiles. Ici, 2 seins et épis de maïs.

C) Les ceques et Panacas


Lignes droites imaginaires irradiant de Cuzco, au long desquelles on place des sanctuaires.
Cobo, chroniqueur du 17è, se sert de diverses chroniques précédentes et de sources
premières. Il cite 332 sanctuaires de ceques, il y en avait sans doute davantage.
Chaque ceque était assigné à un groupe social spécifique qui effectuait des rituels dans les
sanctuaires selon un calendrier cérémoniel.
Un millier de khipucamayocs étaient chargés de mémoriser les mythes, prières, rituels et
sacrifices associés à chaque sanctuaire.
Cobo cite 96 sources d’eau, 95 rochers, 32 collines, 28 temples et palais royaux, 28 champs
ou plaines, 10 tombeaux, 7 ravins, 3 cavernes, 3 carrières, 3 sièges de pierre, 3 gnomons, 2
arbres et 2 routes
> Site de Qenqo, deuxième huaca du premier ceque, Chinchaysuyu

D) Les rituels

Le cycle cérémoniel
• lié aux calendriers solaires et lunaires
- Capac Raymi
- Inti Raymi
- Cita ou Coya Raymi
• Exceptionnels
• Capac Raymi

Observations et connaissances astronomiques


- Solstices et équinoxes
- Année solaire
- Cycle lunaire
Observations matérialisées sous forme de poteaux, piliers, montrent les couchers/levers du
soleil.

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Inti Raymi
Reconstitué de nos jours à des fins touristiques.
Mallquis (momies ancêtres royaux)
- « La culture des guerriers », solstice d’hiver (juin)
- Dédiée au Soleil, mais aussi à toutes les divinités
- Huacas, idoles et mallquis royaux exposés dans une plaine sous des dais toute la journée,
puis ramenés la nuit dans leurs sanctuaires
- Chants entonnés toute la journée en l’honneur du soleil, corridas de lamas, crémations
d’offrandes, libations, etc.
- Après 8 ou 9 jours de fête, le Sapa Inca brisait les premières mottes de terre avec une
taclla, marquant ainsi le début des semailles

Pèlerinages
Existe encore de nous jours. Se fait dans certaines montagnes particulières vers lesquelles
les pèlerins se dirigent.
• Coutume andine fort répandue à l’époque de la conquête et jusqu’à nos jours.
• Sur cette base, on lui attribue une grande ancienneté
• Les Incas portent à une échelle impériale des coutumes locales ou régionales
• Ils mettent en place une infrastructure de déplacement (Qapac Ñan), de contrôle et
d’accueil vers plusieurs huacas importantes de l’Empire.
> Plaza de los peregrinos

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La cérémonie inca de la Capac hocha

• A travers tout l’empire, les curacas et les prêtres locaux rassemblaient des offrandes
composées de jeunes enfants ou d’adolescents, de vêtements, de bétail, de lamas en or,
argent et spondyle pour qu’elles soient emmenées au Cuzco.
• Les jeunes enfants ne dépassaient pas l’âge de dix ans.
• Le groupe des adolescents était principalement composé des acllas.
• La cérémonie avait un caractère sélectif car les enfants et les adolescents étaient choisis
pour leur beauté.

Certaines cérémonies sont cycliques (notamment en suivant l’agriculture), d’autres non car
elles sont déclenchées par certains événements particuliers, ici lorsqu’un nouvel empereur
est couronné ou un autre décède.
Capac Hucha = le grand péché, les malheurs sont le résultat d’une faute à expier.
Idée est qu’au cours des cérémonies, c’est l’empereur qui va jouer un rôle central dans la
première partie.
Durant cette 1ère partie (sur plusieurs mois), on fait venir des jeunes adolescents, des
enfants au Cuzco avec plein d’offrandes, pour qu’ils fassent l’objet de cérémonies
particulières.
Pas n’importe quels enfants, ils étaient choisis pour leur beauté, notamment une belle peau.

Le retour aux terres natales


Le chemin est différent de celui de l’aller, qui se faisait par les routes royales (Qapac ñan).
Les enfants étaient envoyés en lignes droites sur toutes les terres de l’Inca jusqu’à arriver
aux confins de l’Empire.
L’Inca et plusieurs de ses hauts dignitaires prenaient part à la cérémonie et rejoignaient le
groupe des sacrifiés, ou « cachas », et le cortège (entourage et prêtres) par le Qapac Ñan.

Une fois arrivés, d’autres cérémonies organisées semblables aux précédentes. On les habille
de manière très somptueuse. Parés de leurs plus beaux atouts, ils étaient nourris et repus de
chicha avant que la mort leur soit donnée.
Cette dernière pouvait être donnée par égorgement, strangulation, arrachement du cœur et
coups portés à la tête. Beaucoup d’entre eux étaient enterrés vivants en état d’ébriété.

Les découvertes archéologiques


On a retrouvé des restes de Capac Hucha, on en a retrouvé 14 intacts.
Le Mont Ampato (Pérou), Le Mont El Plomo (Chili), L’île de la Plata (Equateur), Le Mont
Copiapó (Chili).

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Llullaillaco
- Nord-ouest de l’Argentine
- 6739 m d’altitude
- Site cérémoniel complexe présentant trois enterrements de victimes sacrificielles
- Un premier groupe de ruines se situant à 5000 m devait constituer un premier
campement pour les pèlerins, pour se nourrir et s’occuper des enfants.
- Campements intermédiaires à 5600 m et 6000 m.
- Dernier campement composé d’un groupe de trois édifices pour les prêtres et les enfants
à 6500 m. Relativement réduit, pour un petit groupe de personnes, pour les quelques
prêtres de la fin de la cérémonie et les enfants.
Sur une plateforme, 3 tombes dont celle d’une jeune fille de 14-15 ans. À cause du froid,
état de conversation exceptionnel. Cet état a permis des analyses bio-archéologiques. On a
découvert des agents qui ne se trouvent que dans le lait maternel, sur les derniers mois de
sa vie a été nourrie par une nourrice certainement. Elle a eu des changements
d’alimentation, qu’on a analysé sur ses cheveux. On n’a pas de traces physiques de sa cause
de mort, mais la quantité de chicha est indice qu’elle serait morte de froid en état d’ébriété.
Correspondance entre une cérémonie impériale et des découvertes archéologique qui
semblent bien y correspondre.

Mobilier funéraire
Toutes petites figurines, en or hommes et en argent femmes, nus et habillés. Peut être est-ce
une sorte de statuette qui représente la colla. Dans toutes ces Capac Hocha on trouve le
couple impérial.

L’infrastructure impériale

1. Le réseau routier

Qapac Ñan : le réseau routier


Qapac Ñan et les sites qui se trouvent le long sont patrimoine de l’humanité depuis 2014.
40.000 km environ.
Vraisemblable qu’une partie ait déjà existé et faite par les Moche, on en est pas surs mais
c’est possible, réutilisation d’une partie de réseau existant (côte nord par ex.)
Degré d’élaboration divers, selon la topographie et l’environnement. C’est l’équivalent des
routes romaines, variations de technique, on trouve des ponts sur les grands fleuves, en
tressages végétaux et planchettes de bois, à l’époque utilisé par les incas et les camélidés,
ainsi que par les espagnols à cheval. Ces ponts étaient entretenus régulièrement, avec
fonctionnaires spécifiques à la clé. C’est par là que passaient les troupes impériales.

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Les tambos
- Tous les 20 km, il y avait des relais (tambo, tampu), avec logement et magasins,
entretenus par les curacas locaux. Faisait partie des infrastructures confiées au
fonctionnaires locaux. On gardait aussi les excès de production.
- Les chasquis, en courant se relayant, faisaient Cuzco-Cajamarca, 1500 km, en 5 jours,
pour porter des messages ou des petits paquets. Grace à ce système, on pouvait échanger
des messages.

2. Le style architectural
a) Eléments formels
Murs en bossage
Avec relief, coussinets ou +- plats. À Cuzco dans les alentour du centre historique, on a de
nombreuses rues où les bases des bâtiments incas sont restées et au dessus se sont mis les
constructions coloniales.
Présentent inclinaison interne de 4 à 6°, pour des questions de stabilité. Il n’y a pas de
mortier.
Principe de l’entasis, selon lequel un renflement au milieu, visuellement corrigé par l’oeil
pour que les colonnes paraissent de la même taille.
Diminution progressive de la taille des blocs selon la hauteur.
Niches à double jambage avec fenêtre.
Caractéristiques on été adoptées dans plusieurs régions sous l’empire.

Portes, fenêtres et niches en trapèze : typique des incas.


Portes trapézoïdales
- Pas de raison architectonique, la portée est à peine réduite, les poussées sont quasi
identiques, question entièrement de style. Marque inca immédiatement reconnaissable.
- Doubles jambages indiquent un statut élevé, de l’élite. Les fenêtres sont placées en
fonction de l’environnement, des géographies significatives dans le paysage.
- Entasis
- Patères éventuelles pour fixer un système d’obturation, sculptés dans les blocs de pierre,
systèmes pour fermer, des portes en matériaux périssable.

Toits
• Perdus car en matériaux périssables. Grands toits à versants très pentus : région fort
humide, grandes pluies, donc toits adaptés.
• Grands (3x la hauteur des murs
• Raides (60°
• Couverture épaisse
• Aucun vestige n’a survécu
• On a fait des reconstitutions sur base des constructions actuelles.

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Patères de pierres internes et externes


Éléments horizontaux dans les murs qui en dépassent, interne et externes.
servaient à accrocher le toit en matériaux périssables, car aussi pas mal de vent. Même si on
a le métal, on reste toujours en précolombien dans des sociétés de l’âge de pierre, les outils
restent en pierre.
Dans les structures où le bois a été perdu, on retrouve ce genre de patères.
Pour les paternes internes, servent à accrocher peut être la corde à ceinture du métier à
tisser.

Décoration
On a des descriptions des espagnols, sur base desquelles on dit que les maisons nobles
étaient peintes de motifs.
Plaques d’or et jointures d’argent au Coricancha et autres temples majeurs. On n’en a que la
description car directement pillé. Déco une partie en peinture.

b) Principes de base
Suivent des principes simples, systématiques, les mêmes pour les gens. Les incas apprécient
dans les sites impériaux les jeux d’eau. On trouve systématiquement des fontaines, des
bassins ornementaux (pas agriculture).

Structures individuelles (masmas)


Une seule pièce, un grand rectangle avec une ouverture. La masma signifie la maison, c’est
l’unité de base. Elles sont constituées de charpentes en bois, avec un mur à l’arrière et une
grande entrée. Il y a une colonne au milieu ou un mur de refend. C’est le principe de la
maison du commun mais avec une architecture soignée. Il y a trois murs formant un
rectangle et relié par un pignon, l’autre face est « fermée » par une colonne. Il y a donc une
seule pièce, les subdivisions sont rares. En pierre, ça peut aussi servir pour l’élite. Dans de
rares cas, il y a des étages qui peuvent être placés en jouant avec le paysage pentu et où l’on
place une porte au-dessus. Les piliers sont relativement rares.

Types d’édifices
Types basiques avec variations de toitures. On referme le 4ème mur. Peuvent faire quelques
mètres de longueur ou très grandes. Éventuellement on modifie le plan en taille et
variations en miroir sur base du mur de reforme.
Variations de taille
Variations en miroir
Variations à deux étages

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Regroupements de structures
- Par répétition (alignés)
- Par opposition (face à face)
- Par opposition et symétrie
Kancha : cour, patio avec 4 masma face à face. On pense que ces Kanchas sont des
rassemblements par familles proches.

Ushnu de Pumpu
Dans la plupart des sites, modèle de masma très présent. Plateformes dont la taille est très
variable, situées sur l’un des côtés ou aux entre de la place principale d’un site. C’est la que
l’inca ou son représentant se tiennent lors des cérémonies/réceptions dans ls site. Un
endroit où se font certains rituels où les prêtres sont les grands leaders.
L’Ushnu se présente comme une plateforme de taille variable située sur l’un des côtés ou au
centre de la place principale d’un site. Il peut y avoir un ou deux accès, en escalier ou en
rampe. Cette place est en rapport avec sa fonction car il sert de podium, où l’Inca s’installe
pour assister à des cérémonies qui se passent sur la place principale du site. C’est un
symbole d’autorité. Il a également une fonction religieuse, il y a des libations et des
sacrifices mais c’est normal puisque l’empereur est lui-même emplit de sacralité. Il accueille
aussi les représentants de l’Inca.

Kallanka à Huanuco Pampa


Ici grande structure avec beaucoup d’ouvertures. Pouvaient servir pour grands
rassemblements quand la météo était mauvaise, banquets et cérémonies diverses, à l’issu de
la mita le chef distribue des cadeaux à ceux qui le servent. La plus grande en Bolivie fat
plus de 100m de long.

Collcas
Entrepôts (laines, jarres avec liquides, maïs, nourriture) disposés en enfilades dans des
endroits élevés, frais et venteux. Plan circulaire (maïs) ou rectangulaire (tubercules), en
fonction de leur forme, utilisé pour certains cultigènes ou d’autres.
Entrée étroite et basse. Système de ventilation et d’évacuation des eaux permettent d’être le
plus efficaces possibles. Jusqu’à 10 ans après l’arrivée des espagnols, ils étaient encore bien
pourvus. À Huánuco Pampa, 500-600 de ces structures.

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c) Aspects techniques

Technologie constructive (pierre)


Extraction
Carrières à ciel ouvert, percussion sur lignes de fractures naturelles avec des pierres plus
dures jusqu’au détachement du bloc. Éventuellement usage de coins de bois dans des
orifices.
Transport
Traction humaine (pas d’animaux de traits, ni usage de la roue). Groupes très nombreux
avec système de traction et friction, aussi rondins.
Aménagement de chenaux de halage depuis la carrière jusqu’au lieu de construction, parois
extrêmement long. Mise en place de rampes de terre pour soulever les blocs.
Ollantaytambo, pierre dite « fatiguée », laissée derrière.

Taille et ajustement
Pierres sont taillées sur une première rangée, grossièrement taillée. Pierres du dessus vont
être adaptées parfaitement. Percussion donne des arêtes aux angles obtus
Taille de la face supérieure des blocs in situ, de façon à s’adapter à la base des blocs de la
rangée suivante (y compris pour les joints). Adaptation progressive, comme un puzzle en
3D, ajustement parfait qui a résisté les assauts du temps.

Appareil et styles
Cellulaire ou irrégulier
Le plus simple. Les pierres sont disposées, grossièrement taillées avec mortier, puis
recouvertes d’enduis, de terre, puis va être lissé.
Appareil polygonal
On a des pierres très grandes qui constituent une parie des murs et d’autres pierres ont été
ajoutées. Présent dans pas mal de structures, Sacsayhuaman par exemple.

Appareil rectangulaire plat


À peu près tous de dimension équivalente, et tout à fait plans, mur lisse.

Appareil rectangulaire convexe


Mur à « coussinets », aussi blocs tout à fait jointifs et de même dimensions

d) Planification
Choix du site en fonction de considérations pratiques et logistiques, mais aussi du
panorama et du cadre naturel. Parfois on réutilise, parfois on commence à 0.

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Architecture paysagiste : on cherche l’harmonie et l’intégration des structures à


l’environnement, et pas l’imposition de l’ordre humain à la nature

Composantes récurrentes : 2 places de tailles différentes, ushnu, temple du soleil,


incahuasi, acllahuasi, kallankas, entrepôts, division hanan/hurin.
Temple du soleil, Machu Picchu, construction suit la forme d’une pierre d’une caverne
naturelle, pas d’imposition mais entremêlement.

Exemples de Planification de ville :

Ollantaytambo
De part et d’autre du fleuve. Partie cérémonielle et partie résidentielle. Lignes en gras sont
murs de maisons qui sont encore occupées maintenant. Séries de masmas, carroyage.

Huánuco Pampa
Le site a été construit en fonction/en même temps que le Qapac Ñan. Certaines voies de
communication sont suggérées par les bâtiments. Ici, construction inca de toute pièce, on
suppose qu’on reproduit système des ceques du Cuzco.

3. Le Cuzco

La planification du Cuzco
Forme de puma, de félin ? Partie du bas « queue de puma ». Encore en cours. Depuis la
place principale, 4 routes mènent dans chaque quartier, le Qapac Nan commence ou
termine dans la place de Cuzco. Dans la forme générale de l’agencement du site avec ses
différents quartiers, certains veulent y voir la forme d’un puma, la tête serait la colline, le
corps le quartier de l’élite, et au confluent des deux fleuves, c’est un quartier qui signifie la
queue du puma.
Le plan orthogonal part de la place et serait une volonté de Pachacuti. Certains disent qu’il
a directement rasé toute la ville et tout fait reconstruire, la délimitation hanan/hurin n’est
pas certaine et les sable était présent sur la place centrale

Place principale
Plaza Akwaypata illustre la place au milieu de la ville, et les rues qui y mènent. Il y a des
murs en appareil polygonal et cellulaire, il y a deux structures qui sont mélangées. Les rues
étaient pavées avec un système d’écoulement des eaux. Elles sont étroites, et les espagnoles
sont les premiers à avoir vu Cuzco et ont été émerveillés. Assez rapidement, les
conquistadores se disputent le Pérou et il y aura beaucoup de destruction. Et quand le

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pouvoir espagnol va s’imposer, on va construire et on va utiliser des bâtiments comme des


carrières. Et c’est les pierres qu’on ne pouvait pas déplacer qu’on a gardé.
La place principale est recouverte de sable pour réunir la côte et la montagne mais aussi des
cérémonies qui avaient lieu sur cette place.

Coricancha
Temple principal à l’époque.
Cori = or, Cancha = cour, le jardin d’or. Les conquistadors décrivent une cour avec en taille
réelle les plantes et animaux en or. Outra jardin d’or, plusieurs masmas chacune pour une
divinité particulière, temple polythéiste. On pense que les momies des empereurs étaient
rassemblées au Coricancha.

Ce bâtiment n’est pas grand, mais il contenait les sanctuaires des divinités les plus
importantes de l’empire. A l’intérieur de l’enceinte il y a la trace de masmas qui étaient des
chapelles pour les différentes divinités mais aussi un lieu où on plaçait les momies des
empereurs pendant des cérémonies. Certains blocs ont des excroissances dont on ignore la
raison.
Cette forme courbe se retrouve dans beaucoup de Temple du Soleil, mais qui n’est pas très
fréquente. On considère que lorsqu’on la trouve, on a affaire à un Temple du Soleil. Le
jardin d’or, dans ce temple, se trouvaient représentés à taille réelle tout ce qu’on pouvait
trouver dans l’empire, et tout en or. Il y avait des cérémonies importantes, dont la
consultation des momies impériales. Chacune des masmas représentaient une divinité.
C’était aussi un lieu de pèlerinage. Il y a des personnages disposés qui sont les momies des
empereurs pour les consultations et les cérémonies.
Le Coricancha se nomme ainsi car il y avait des objets en or de tout ce qu’il y avait dans
l’empire. L’or est sacré et les curacas en amenaient de leur province sous forme d’objets.
L’épis de maïs est réalisé en métal précieux, d’or et d’argent, et est grandeur nature.

La « forteresse » de Sacsayhuaman
Architecture pour les espagnols évoque forteresse. C’est là qu’a eu lieu le siège de Cuzco.
Pendant 3 jours les incas ont farouchement résisté à Pizarro avant d’être vaincus. On pense
qu’en réalité ça n’était pas une forteresse, elle aurait d’autres fonctions, plutôt dans le
rituel.
Structure a souffert les assauts du temps et de la colonie. Assez rapidement utilisée comme
carrière. Ce qui reste c’est ce qu’ils n’ont pas pu emporter. Semble avoir été dédié au culte
de l’eau.
Il y a une triple muraille en dent de scie étagée qui parcoure l’un des côtés du temple
forteresse. Et il est jouxté d’une immense place. Il était si grand qu’il fallait une journée
pour le parcourir. Au-dessus de la colline, il y a le vestige d’une tour ronde. Il y a une
grande place. A l’intérieur, on a les bases d’une tour ronde et un édifice carré. On a une

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série de gradins taillés qui servaient d’ushnu pour certains, on va travailler la paroi
rocheuse, il y a surement des jeux d’eaux. Ce sont des murs de contention retenu par
appareil polygonal. Il y a également des portes monumentales mais néanmoins étroites
dans un objectif défensif.
D’un point de vue tactique, on va utiliser ce système d’angle pour coincer l’ennemi et
favoriser la défense. En face de la grande place, il y a des rochers qui ont été retaillés, qui
servait de « trône de l’Inca », il est possible que l’Inca se soit mis là lors des cérémonies. Le
trône de l’Inca est une espèce de cimetière avec des structures, il y a peu de momies au
Cuzco, on connait assez peu d’enterrements incas, les momies sont plantées dans une sorte
de cour et le ballot funéraire est en argile.
Il y a une porte principale, avec d’autres systèmes d’accès moins évident. Le relief est
accusé. A l’intérieur, il y a différentes structures où il ne reste que les bases. Il y avait des
jeux d’eau, des canalisations. La forteresse se trouvait sur plusieurs étages. Ils ont refaçonné
une partie de la colline avec d’énormes pierres en appareil polygonal. Il y a une grande
élévation, chaque muraille est plus grande que les autres. Il y a un système de puzzle en
lissant les pierres pour qu’elles rentrent. Il y a une partie qui a disparu, donc elle était
surement plus impressionnante à l’époque.

« Le trône de l’Inca »
On en retrouve dans ≠s sites. Sorte de « land art » des incas. On utilise topographie
existante, on lui donne des formes abstraites géométriques. Rochers huaca
vraisemblablement.

Qenqo
Suivant les ceques et en sortant du Cuzco, on a des sanctuaires. On a d’une part
l’architecture, de l’autre des rochers naturels, taillés sur une bonne partie par les incas.
Plusieurs motifs taillés dans la pierre. On aurait gardé ici la momie de Pachacutec entre 2
cérémonies.

Tambomachay
On a essayé de voir des indications chronologiques entre les appareils, en fait c’est
impossible, ont du polygonal, du cellulaire, du plat, pas de chrono relative.

Sélection de domaines royaux de la vallée sacrée

Sortes de palais de campagne.


• Pachacuti : Pisac, Ollantaytambo, Machu Picchu
• Topa Inca Yupanqui : Chinchero
• Huayna Capac : Raqchi (temple)

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Ces palais on continué d’être occupés par les descendants des Incas qui les avaient fondés.

Pisac
Domine paysage, adaptation à la géographie environnante. Occupe plusieurs secteurs de la
vallée sacrée

Quartier Intihuatana
Bâtiment qui enserre un rocher existant. Temple du Soleil de campagne, sorte de chapelle.
Partie naturelle assimilée à l’architecture car sacrée, huaca.

4. La Vallée sacrée et l’Antisuyu


Urubamba est un affluent lointain de l’Amazone. Dans cette vallée sacrée se trouvent les
sites incas les plus fameux. Ces sites sont bâtis sur des hauteurs, dominant la vallée de
l’Urubamba

Ollantaytambo
Illustre goût des incas pour les jeux d’eau. Inca est garant de l’ordre cosmique, donc aussi
de l’eau. On trouve diverses fontaines et détournement de cours d’eau. Il faut différencier
entre ceci et le système d’irrigation « normal ». On a à l’est les bains de la princesse et la
montagne qui s’élève rapidement avec des structures de culte.
Il semble avoir été en phase de construction/changement quand arrivent les espagnols.

Temple du soleil
De l’autre côté du fleuve, temple cérémoniel. Du point de vue du travail de la pierre, les
incas y accordent bcp d’importance. Énormes monolithes dressés verticalement et travaillés,
entre lesquels on a disposé des joints en pierre. Sur la pierre, les motifs de demi croix
andine, qui s’efface dans la pierre, travail très subtil. Temple du soleil mais pas bcp de
ressemblance avec celui du Cuzco. Curieuses excroissances qui sont des parties naturelles
du rocher qui ont été moins travaillées. On imagine que les saillies naturelles étaient
utilisées pour déplacer les rochers. Pourtant, on retrouve la même chose dans d’autres sites
finis.
Détail de l’architecture : des blocs en appareil polygonal, mais travaillés de telle façon à
servir de système pour des portes amovibles.

« Les bains de la princesse »


Système de bassins encore en fonctionnement, système assez sophistiqué, à ce point parti
prenante qu’on le retrouve dans la plupart des palais, ou palais de campagne.

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Machu Picchu
Pas contenté de construire entre 2 montagnes (Huayna Picchu y Machu Picchu). On a eu
besoin de nivellement et d’ingénierie préalable. Inclusion de parties naturelles du relief.
Initiative de construction attribuée à Pachacutec, surmonte le fleuve Urubamba. On ne voit
pas M-P depuis le fleuve, plus végétation est resté caché au moment de la conquête
jusqu’au début du 20è siècle. 1911, américain met le pied sur le site et le révèle au reste du
monde. Fouilles en 1912. Demeurant caché aux espagnols, 2 conséquences : pas de pillage,
et pas de construction postérieur à la conquête. Pas dernier refuge des incas, abandonné et
oublié.

Comprend 2 parties : des terrasses et un grand fossé avec architecture plus élaborée,
résidences, perspective ouverte pour laisser la vue sur le Huayna Picchu. Terrasses
agricoles, plus soignées que les terrasses du commun dans les finitions et l’agencement.

Machu Picchu occupé max 2-3 mois par an. Capacité d’accueil est de 750 personnes. Pour la
zone d’élite, à droite du grand fossé, 120 personnes. Le droit, ses proches, quelques
privilégies de la cour et c’est tout (sans compter sa garde de 500 hommes qui dorment dans
des tentes). Rendement des terres insuffisant pour 2-3, une partie était produit sur place et
une autre des villages aux alentours.

Grottes, ouvertures naturelles, cavernes utilisées pour y enterrer leurs morts.


Le domaine, même si occupé temporairement, entretenu à l’année, donc mita et yanas.

Cayanca, accueillant les mitayok lorsque le temps ne permet pas de le faire à l’extérieur.
Ceci se fait en dehors de la zone d’élite.

Secteur agricole sud


Proportions très harmonieuses, très bien agencé et construit, très beau travail. Notamment
poussaient des tubercules, mais aussi du maïs qui ne pousse pas là d’habitude. Il semble
qu’on y faisait de l’ingénierie agricole, pour aller vers une plus grande productivité.

Porte principale
Fossé qui sépare secteur agricole et le reste au nord, séparation symbolique mais aussi
fonction défensive. Même si on est dans une maison de campagne de luxe, l’Inca se déplace
bien protégé, aussi volonté de préserver sa sécurité.
Porte pouvait être fermée, peut-être pont levis. Dans les parties visibles, bel appareil
polygonal, dans le reste appareil cellulaire.

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Secteur Sud-est « Les prisons »


Dénomination fantaisiste, ne repose sur aucun fait archéologique. On ne sait pas
exactement quelles activités avaient lieu dans ce secteur de petites pièces.

Secteur Est : Groupes d’élites


En fonction de la technique constructive et de la position privilégiée, Hiram Bingham a
déterminé qu’ils s’agit de la résidence de la cour.
Ensemble de masmas. Salle aux mortiers, taillés dans la pierre. Travail de laminage sur des
objets en alliage de bronze arsenical, à base de cuivre et d’arsenic ≠ cuivre étain. De façon
géologique, cuivre et arsenic se mêlent. Les incas on investi là dedans, car selon les
proportions on obtient un metal particulièrement dur, car tumbaga pas assez fort.

Prisons et grottes funéraires


Grottes pas accessibles au public, mais oui pour Bingham, il a trouvé une centaine
d’enterrements. Squelettes sont restés à Yale pendant bien 100 ans avant qu’ils ne soient
rapatriés. Ces squelettes sont en réalité pas super posh. On a déterminé que les gens étaient
de condition basse, avec des paléo-pathologies qui signalent des activités dures et pénibles,
surement des domestiques permanents ou temporaires, avec quelques personnes du coin,
mais surtout d’autres qui venaient de partout dans l’empire, comme si le Machu Picchu était
un microcosme de l’empire. Mobilier pas très conséquent car il s’agissait de personnes du
peuple.

Grand Place
A été adaptée et englobant en partie la montagne. Pas très grand, contexte plutôt privatif,
pas pour les foules.

Palais de l’Inca
Identifiée par sa localisation, isolée par rapport au reste. Elle est dans une association
quasi-directe avec quartier cérémoniel. L’empereur reste dans la ritualité de son rôle de
grand roi du cosmos. Identification aussi par la qualité de l’appareil de pierre,
particulièrement soigné. Investissement en travail dans l’architecture incontestablement
plus grand que dans le reste. On a une cancha, 4 masma autour d’une cour, pas très grand
pourtant. On n’a pas bcp de meubles dans ces civilisations, donc pas besoin de bcp de place.
Pas de lits, pas de tables, plutôt des hamacs ou des tas de cotons.

Torreón - Temple du soleil


Structure adossée au rocher naturel qui a été taillé et adapté, jeu entre les monuments
naturels et anthropiques.

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Mausolée royal : On imagine niches pour rendre cultes à certaines momies, mais on ne sait
pas à science sûre. Dans la partie supérieure, lignes supérieures adaptées, puis très bel
appareil de pierre. Très petit, comme Pisac. C’est un peu la chapelle privée de l’Inca.

Escalier aux sources


Tout le long du palais de l’Inca, source d’eau qui déballe tout le long pour de l’eau douce
mais pas seulement, aussi exemple de jeux d’eau.

Temple aux 3 fenêtres


Interprété comme structure de référence au mythe créateur. Pour les incas, plus on est
noble, plus les cheveux sont courts.

Temple Principal
Le plus grand, multiples niches, grand retangle en saillie, fonction ? C’est un temple par
élimination, on n’en sait pas plus. Le mur est en mauvais était, la faute aux touristes ?
Impact oui, mais pas au point d’écrouler les murs. Plutôt les changements climatiques ont
incidence sur les pluies, qui affectent les sous-sols au niveau de la nappe phréatique mais la
violence des huaycos.

Intihuatana
« Le temple qui appelle le soleil » ? Jury is out on accuracy of the name, as we don’t know
its function.

Rocher Sacré du secteur nord-est


Cette forme est un écho de la montagne sacrée dans le paysage.

Pont et sentier proches du Machu Picchu


Accès au Huayna Picchu sont vertigineux, sentiers très étroits et petits ponts, pour des
questions de sécurité, puis incas étaient des habitués de la montagne.

5. Le Collasuyu
La terre, plate, avait 2 extrémités : lac Titicaca et océan pacifique avec Pachacamac =
s’assurer ces endroits c’était s’assurer le contrôle du monde connu.

Les sanctuaires du Titicaca


Qapac Ñan prolongé en fonction de ça. Le soleil s’est levé la première fois au Titicaca, très
important d’englober cette partie dans l’empire et la cosmologie, et la maitrise des
pèlerinages et des cultes.

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Le pèlerinage aux îles du Soleil et de la Lune et son infrastructure


- L’île Titicaca était considérée comme le lieu de la première apparition du Soleil dans les
mythes.
- L’île Coati (ou Coyata) était consacrée au culte de la Lune.
- La route depuis Yunguyu était marquée d’une série d’étapes destinées à l’accueil, au
contrôle et au ravitaillement des pèlerins venus depuis tout l’Empire (sur la carte au coin
supérieur gauche). Les gens viennent de tous points de l’empire, donc très loin.
- Certaines étapes étaient réservées aux activités rituelles.
- Idée d’intégration des 100aines d’ethnies en une identité commune partagée dans ses
croyances et coutumes.

Sites incas de l’île du Soleil


- Débarquement à Puncu .
- Route pavée bordée de plates-formes à offrandes conduit jusqu’à l’autre extrémité de l’île
- Topa Yupanqui avait sa résidence à Kasapata, lorsqu’il venait effecteur des rituels au
Rocher sacré.
- L’accès au Rocher Sacré (Titikalla) était réservé aux prêtres et aux élites
- Titikala, pierre sacrée. Chincana, là où se trouvaient les prêtres et les aclla qui étaient en
charge du temple en question.
Iñak Uyu sur l’île de la Lune (Coati) on a ici multiples rapprochements. Content des
vestiges incas dont un acllahuasi. Les incas vont mettre en place des infrastructures qui vont
encourager les pèlerins, et ils viendront de tous les coins de l’empire. C’est une manière de
manifester leur empire, mais aussi une façon de fédérer toutes les ethnies différentes en
leur donnant des éléments d’identité communs. Il y a tout un chemin qui peut être
parcouru, et ils conduisent dans la zone sacrée. Il y a un seul chemin quasi obligé avec une
route pavée bordée de plates-formes à offrandes conduit jusqu’à l’autre extrémité de l’île.
Tout au bout se trouvait le Rocher Sacré, son accès était réservé aux prêtres et aux élites. Il
y avait un mur qui marquait l’entrée du sanctuaire qui était une partie de l’îles. Il y avait
une sorte de cuvette où se trouvait le rocher, et devant se trouvait une sorte de place
aménagée. Ce Rocher Sacré montrait le solstice de juin, qui signifiait le début de l’année.
On vient à l’endroit où le soleil nait.
Au pied du Rocher Sacré se trouvait des offrandes. Ce rocher est considéré comme l’un des
endroits les plus sacrés de l’empire. Et pour les pèlerinages, les pèlerins vont se rendre sur
l’île de la Lune, Iñak Uyu, qui était recouverte de terrasses, et où se trouvait un temple de la
Lune.

Niche de la façade
- Motifs échelonnés réalisés dans l’enduit de terre et d’ichu, appareil cellulaire.
- Entre les niches : motif linéaire et fenêtres rectangulaires à encadrement en croix andine
(cf Tiahuanaco)

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- Façade peinte en jaune, niches en rouge, blanc et jaune, il n’en reste rien aujourd’hui.
Cette structure était sans doute destinée à des aclla.

6. Les sites des hautes-terres du Cuntisuyu et Chinchaysuyu


Sites de construction Inca, pas d’occupation précédente. Sites construits pour être tambo
(point de relai). Mais aussi servait de point de pouvoir, contiennent un nombre
considérable d’entrepôts car c’est la qu’on centralisait les produits des corvées.
• Vilcashuaman : souffre de l’urbanisation moderne
• Pumpu
• Huanuco Pampa : totalement isolé et mieux conservé
• Tomebamba
• Inga Pirca

Ushnu
Connu pour son Ushnu. Lieu où l’empereur fait ses diverses activités, aussi cérémoniel.
Trole de l’Inca dedans. Ushnu monumental, au dessus bloc monolithique taillé. On a des
traces d’un appareil inca, avec parfois des pierres importées, les fouilles révèlent des traces
de peinture rouge, qui n’ont rien d’un motif, mais simplement des guides pour disposer
dans le bon ordre les pierres pour construire l’édifice.

Huanuco Pampa « plaine des lamas »


Interessant car routes du sud et nord sont le Qapac Ñan lui même, en fonction duquel a été
construit Huanuco Pampa. Site a été très bien fouillé, grâce à quoi on a assigné des
fonctions au ≠s cartiers. Outra la grande place avec immense Ushnu, on a des artisans, le
palais de l’Inca, puis vers les entrepôts, on a des centaines de colcas.

Kallanka
Lieu pour recevoir les contreparties aux corvées

Secteur IIB : le Palais de l’Inca


Plus on s’approche du saint des saints, plus le mobilier et l’architecture est fine. Murs de
plus en plus serrés aussi. Quartier réservé à l’Inca lui même, habitations mais aussi des
bains. Partie privative et résidentielle, murs en appareil rectangulaire, double-triple
jambage, murs taillé à l’image du puma, blason des incas.

Les sites côtiers du Chinchaysuyu


Pachacamac
Incas vont, comme au Titicaca, investir énormément. Ils vont construire un temple du soleil
avec 2 sanctuaires, pour Inti et Pachacamac, ainsi qu’un acllawasi.

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Temple du Soleil
Main d’oeuvre locale, construire comme les Ishma. Adobe, seulement dans les parties du
sanctuaire qu’on trouve la touch inca. Pragmatisme, on prend ce qu’on a sous la main +
intégration par le syncrétisme.

Terrasses sud-ouest
Appareil de pierre sans précédent auparavant = élément inca qui caractérise le temple dans
les parties les plus sacrées.
En contrebas, on trouve des enterrements d’aclla, trouvé 100, surement 200. Temple peint
en rouge Vermillion à la base plus plaques en or et peintures polychrome (perdus depuis).

Depuis le temple on voit la place des pèlerins.


Traversée par des galeries couvertes, investissent considérable pour faire de ce site un lieu
régional de pèlerinage.

Acllahuasi
Maison des femmes choisies, environ 200 pensionnaires. À côté d’un étang. On a 2 bassins,
qui étaient remplis d’eau de mer, où étaient élevés des poissons de mer à valeur sacrée,
amenés à la table de l’empereur par les Chaskis. Référence à un mythe, épouse de
pachacamac responsable de la création des poissons dans l’océan.
Incahuasi
Tambo Colorado

7. L’art mobilier
Les incas ont conquis plusieurs territoires avec leur propre style, et puis il existe les styles
locaux.

Les styles de l’Horizon récent, qui coexistent :

Style Inca Impérial (ou Style Cuzco Polychrome, ou Style Inca Classique) : production de
prestige issue des ateliers impériaux. Style référence, produit au Cuzco. Connotation de
prestige, particulièrement bien réalisée.

Style Inca Local : copie, imitation du Style Impérial produite dans les provinces, mais qu’on
identifie car la pâte est différente, locale. Les sources d’argile se trouvent dans un rayon de
5km du site de production. Les artisans imitent avec référent visuel avec moins de sûreté et
de finesse, moins de rigueur. Différenciation donc du côte icono et technique.

Style Inca Provincial : hybrides Inca et styles de telle ou telle province (Inca-Chimú, Inca-
Huanca, Inca-Ica, Inca-Chachapoyas, Inca-Ica, Inca-Ychsma, etc.).

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Styles locaux ou Inca-associés : plus grand partie des trouvailles dans les fouilles,
traditions locales qui perdurent au-delà de l’intégration au Tahuantinsuyu, même à la
période coloniale. Participe de l’horizon récent, appelée ainsi car on trouve production
locale en parallèle avec la production inca, ce rapprochement la différencie de l’horizon
précédent.

a) céramique
Inca impérial. Formes principales du Style Impérial (ou style Cuzco, ou style Inca Classique)
selon John H. Rowe (1944). Forme plus diagnostique, forme a, aussi des kero, vases
tripode, vases à panier.

Décors privilégient la polychromie, l’ordre rigoureux, les registres, le rythme, la répétition,


la stylisation allant jusqu’à la schématisation, la géométrisation.
Absence quasi-totale de personnages, d’interaction, de mouvement, de contextualisation.
Animaux ou personnes sans mouvement anatomique, pas de fond.
Pour toutes ces raisons, icono très hermétique, intellectuelle. Ça renvoie à quelque chose,
mais on ne sait pas quoi. On a des pistes mais pas de certitudes.

L’aryballe, forme typique, diagnostique, n’existe pas avant les incas. Base pointue, anses
verticales, bouton à la hauteur de l’épaule, col large s’évasant jusqu’au bord pratiquement
horizontal, lèvres de forme variante. Petits appendices pourvus de trous, oreilles de
l’aryballe, qu’on pense destinés à fermer le vase (couvercle). Destinés à contenir liquides,
notamment chicha. Forme la plus diffusée car utilisée dans les services publiques.
Engobe uniforme, registre vertical, « motif de la fougère » selon Rowe. Registres cernés
par trait noir, motif de croisillon, noir/brun sur crème. Ce vase montre la gamme de
couleurs des incas. Tout à fait diagnostique, marque des incas.
Bouton, appliqué, sert au transport.

Next slide, registres horizontaux. Insectes stylisés, bien rangés. Registres avec bandes
horizontales noires, certains animaux d’autres symétriques et répétés. Composition
rigoureuse et symétrique. Bouton, référent c’est la tête de félin. Polychromie remarquable,
couleurs lit de vin.

Kero, forme i
3 registres de motifs tous géométrisants, triangles noir sur fond jaune oranger ou
inversement. Subdivision tripartite sur les objets très récurrente.

Next slide, 2 personnages. Au contact d’autres cultures, ils vont intégrer des figures. À
gauche, personnage paccha, goulot sur le vase et bec verseur sur le pied. A droite,

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personnage portant un aryballe, coiffure fait référence à la manière dont les sujets de
l’empire étaient vêtus, de manière traditionnelle et donc pas inca.

Inca-Chimú, inca provincial


Forme générale de l’aryballe, on retrouve vase céphalomorphe et yeux caractéristiques des
Chimú, aussi la cuisson en réduction, noire. Forme inca avec décor et élaboration Chimú.

Inca-Chimú, polychrome
Forme generale aryballe, sauf le col. On trouve le singe Chimú diagnostique. Piédestal aussi
de la côte nord.

Inca-Chimú, vase architecture


Aussi fabriqué par les Chimú mais dans le style inca, imitation du décor de losanges
(maladroitement), les maisons de sont pas Chimú (toits sont plats, il ne pleut pas sur la
côte), donc les toits en pointe sont incas.

Chaqui Taclla
Taclla = baton à fouillir, fait les trous pour mettre les graines.
Petit représente le mais et la chicha dans l’aryballe, résumé du cycle du maïs. Grand est la
version inca Chimú, avec la taclla et la partie de l’aryballe est plus proche de l’inca Chimú
(céphalomorphe).

Ychsma-Inca
Syncrétisme est le fruit d’échanges (ces vases sont bien mieux réalisés que la production
Ychsma).

Inca-Ica
Ica : Caractérisé par profusion de motifs géométriques sur le haut du vase. Même genre de
motifs mais plus aéré, motif des croisillons inca se retrouve là. Anse de panier, pas Ica mais
inca.

b) textiles
Vêtements sont produits au sein de l’ayllu pour l’utilisation quotidienne. Les habits d’élite
étaient fait par les aclla, tissés en laine d’alpaga.

Unku décoré de tocapus


Chemise-poncho, vêtement d’homme qui descend jusqu’aux genoux. Déjà vu pour les wari/
tiahuanaco. Couleurs très vives. Distribuées dans le décor et rangés horizontalement dans le
2ème tiers.

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Tocapu : rectangle/carré dans lequel se trouve des motifs géométriques, stylisés


géométrisants. Se trouvent aussi sur la céramique. Pas une écriture, disposition est
relativement symétrique mais globalement arbitraire.

Ethno-histoire, permet par comparaison de déduire un habit de parade militaire. Rapport


entre l’icono et une fonction/un statut (forme en damier).

Comparaison entre tocapus connus et dessins de Guaman Poma. On voit aussi des relations
entre des objets et ces tocapus. On observe qu’ils sont associés à Guaman Poma à certains
empereurs et impératrices. En archéo, aussi certains motifs associés uniquement à certaines
personnes. On propose hypothèse d’un blason.

Next slide, petite bourse à floches. Fronde, une des armes de prédilection des incas. En
dessous, pareil mais en miniature, seraient offrande des Capac Hocha, vêtements de petites
statues en argent/or.

c) métallurgie
Suite à la frénésie pour l’or des conquistadors, la plus grande partie des objets en or/argent
du début de la conquête ont été fondus, il n’en reste que très peu.
Figurations simples, modèles géométrisants sur les gobelets, décorés repoussés et incisés.

Tupus
= fibules, surtout pour les femmes, trouvé souvent dans les tombes, les plus beaux pour
l’élite. Figurations sont schématisées, simples.

Figurines, statuettes en métal


Cire perdue avec noyau. Figurines de Capac Hocha, quelques cm de hauteur. Marqueurs
sexuels évidents, pour les hommes on distingue également les oreilles, allongées depuis
l’adolescence, avec des ornements de plus en plus grands (pour les nobles). Espagnols
disaient jusqu’aux épaules.
Alpaquita en feuille de tumbaga

Next slide : tête de hallebarde, arme exceptionnellement en or pour parade, d’habitude en


pierre. Variation sur le thème de la massue inca, qui sont typiquement en forme d’étoile.
Dans le cas des hallebardes, une des pointes remplacée et est plus longue.

Tumi
Couteaux des incas différents, lame allongée et étroite, tête de camélidé stylisée. Par
rapport au sacrifice humain, les incas évitaient les grandes démonstrations de sang.

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Sacrifices humains exceptionnels, animaux bien plus communs, oiseaux, cuyes, lamas en
fonction de leur pelage, quasi-quotidiennement.

d) autres
La pierre
Sayuite, cuntisuyu. Partie supérieure entièrement gravée, marque lien entre les éléments
sacrés et les incas. Entremêlement de figures de félin, fugues humaines, référence à
l’architecture. Ensemble demeure assez énigmatique, référence à la vie intérieure qu’on
donne aux apus. Partie de la roche naturelle visible.

Next, dans une pièce au Machu Picchu, la pierre a été taillée en forme de condor stylisé.

Next, mortiers et récipients divers pour liquides par exemple. Objet en croix, la référence
serait la cancha, 4 masmas disposées autour d’une cour, ici représentation symbolique.

Motif amaru, du serpent, assimilé au tonnerre.


Sur la droite, crabe., usage de la pierre car motif spécial.

Next, usage de la pierre utilitaire : ici, armes, têtes de massue. La fronde est une arme
employée dans les armées, efficace contre les espagnols à sacsayhuaman. Pierres de fronde,
pierres naturelles, puis d’autres très sophistiquées, permet lancé de force et précision.

Objet en bois, souvent sur la côte car conservation. Ici trouvés au Cuzco mais de l’époque
coloniale. Ici, un trône, un tabouret. Pièce en un peul morceau avec 2 jaguars taillés plus
d’autres sur la base dessinés.

Période de transition, entre l’arrivée des espagnols 1532 et la fin définitive de l’empire inca.
1572, chute du dernier refuge des derniers incas, et le moment où l’un des vice-rois va
opérer des transformations de l’ensemble du territoire qui vont mettre à mal les structures
indigènes, qui vont se transformer profondément.
On a donc des vases précolombiens avec influences coloniales. Ici, kero en bois. 3 registres,
en haut scène figurative, 2/3 tocapus, 3/3 motifs floraux végétaux inspirés européen. On
s’intéresse au 1/3, scènette représentant l’Inca, coiffure, unku, cape, il tient un kero dans
une main et un autre dans l’autre main. Interlocuteur tient les même, mais pas un inca.
Animaux autour sous le regard du soleil. Référence à une cérémonie de l’inti Raymi. Curaca
offraient en metal précieux des diverses formes dans le coricancha.

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