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Histoire (antique, médiévale, moderne, contemporaine)

Examen Janvier : 1q sur 1 des 4 périodes (8/20) puis 3 autres q sur chacune des 3 périodes
restantes (12/20)

Antiquité  :
L’antiquité grecque et romaine = héritage culturel vivant via des concepts, des mots, des
expressions comme par exemple la tyrannie, la démocratie, … Ce sont les fondements des
civilisations occidentales.
L’époque étudiée va de 6500 acn (= arrivée des premiers sédentaires en Grèce) jusqu’à 476
pcn (= chute de l’empire romain d’occident). Le zone géographique couverte est celle du
monde méditerranéen (Grèce, Italie avec Rome et Perse).
A. Du néolithique à la fin de l’époque archaïque (6500-500 acn) :
Les sources sont principalement archéologiques. On dispose de très peu d’écrits concernant
cette période. Mais ces sources ne sont pas toujours fiables : cela dépend de leur état de
découverte et des interprétations données à ces traces.
Ex : l’Age de bronze a disparu. Pourquoi ? Soit par des combats, soit par des incendies ou
encore peut-être à cause d’une catastrophe naturelle. => Pour un même constat, on peut
donc donner différentes interprétations.
 Les traces archéologiques éclairent les aspects liés aux civilisations, aux événements,
… mais elles ne sont pas absolues !
La zone géographique abordée ici est concentrée sur le bassin égéen (mer Égée + côtes)
1) Le monde grec du néolithique à la chute des palais mycéniens  :
Le néolithique nait au Proche-Orient dans le courant du 10e millénaire (apparition des
premiers sédentaires, agriculture, élevage).
 Marque un changement radical dans les civilisations (plus de cueillette ni de chasse,
disparition progressive du mode de vie des nomades).
Des nouvelles techniques naissent suite à cette sédentarisation :
- Céramique
- Poterie
- Techniques d’irrigation
- Premières déforestations (l’homme manifeste pour la 1ere fois son pouvoir sur la
nature)
 Habitat durable + domestication, familles plus proches les unes des autres, création
de villages, émergence d’une identité propre, mise ne place de
défenses/rites/habitude/…, apparition de la vision du territoire comme moyen de
subsistance.

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Une distinction sociale se fait petit à petit : on assiste à l’apparition d’une élite, d’un groupe
de dominants au sein d’un village.
Le néolithique = « laboratoire de la fabrique du pouvoir » (P Guilaine)
L’agriculture et l’élevage permettent de :
- Augmenter le niveau de vie
- Augmenter la population
- Augmenter le nombre de maladies
- Augmenter le manque d’hygiène
Les premiers sanctuaires font leur apparition, ayant rapport aux animaux, à la nature, aux
ancêtres, … Ils sont communs à plusieurs villages ou bien privés.
Avec cette sédentarisation, de nouveaux problèmes apparaissent :
- Nécessités économiques
- Luttes intestines et troubles internes
- Question de la légitimité de la possession du sol
- Maintien d’échanges avec l’extérieur

a) Le néolithique dans le monde grec (6500-3500 acn)  :


La néolithisation de la Grèce commence vers le milieu du 7 e millénaire en Thessalie, Argolide,
Crète et dans les îles de la mer Égée par l’arrivée de peuples venus d’Orient. A ce moment-là,
la Grèce est en retard sur le Proche-Orient.
Caractéristiques :
- Industrie lithique, osseuse, céramique
- Élevage (chèvres, moutons, bovins)
- Culture de céréales et de légumes
- Habitats de petites dimensions (pas encore de distinction sociale)
Développement de échanges : utilisation de ressources extérieures éloignées pour les outils
en pierre et les parures (obsidienne de Mélos, silex d’Epire et d’Albanie, andésite d’Egine).
Ce sont principalement des échanges de minerais et d’outils en pierre de taille.
On assiste également à une hiérarchisation sociale progressive parallèle au développement
des techniques et des échanges : apparitions d’élites, maisons plus grandes, … (ex : village de
Dimini en Thessalie).
La fin du néolithique en Grèce se fait aux alentours de 3500 acn. Cette nette rupture se
marque par l’abandon des villages et hameaux. Les populations vont s’installer à d’autres
endroits.
b) L’Age du bronze ancien dans le monde grec (3500-2000 acn) :
La transition du néolithique à l’Age du bronze ancien se fait progressivement.

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Le mode de subsistance est toujours l’agriculture et l’élevage mais avec l’introduction de
nouvelles espèces telles que le poulet, l’âne, la vigne, l’olivier, …
Les techniques évoluent aussi sur le plan agricole (araire, plus rentable) mais aussi sur le plan
artisanal (filage, tissage, poterie, métallurgie).
Au niveau des échanges, on assiste au maintien et au développement du réseaux de relation
du néolithique. ATTENTION, ON NE PARLE PAS ENCORE DE COMMERCE CAR IL N’Y A PAS DE
MONNAIE !
En revanche, au niveau de l’habitat et de l’organisation sociale et économique, on assiste à
une véritable croissance du nombre d’habitats. La population augmente et les villages
s’organisent petit à petit tout autour d’une hiérarchie qui commence à se mettre en place.
Les maisons sont plus grandes (= maisons à corridors qui avaient pour la plupart une
fonction administrative mais qui pouvaient être aussi les résidences de ces nouvelles élites).
On assiste aussi à l’apparition des premières notations et symboles économiques
(probablement pour la redistribution denrées par exemple) dans ses maisons par
l’intermédiaire de sceaux et de scellés (1 par chef de famille). Ce sont là les ancêtres de
l’écriture. /!\ Ce n’est pas encore de l’écriture !
La fin de l’Age du bronze ancien se situe vers 2000 acn par toute une série de destructions.
Causes :
- Vagues de population d’origine diverses
- Arrivée des proto-grecs (et des indo-européens ?). Le grec n’est pas la langue
originaire de Grèce : la langue parlée alors est le préhellénique.

c) Les proto-grecs et la question des Indo-européens :


Les langues indo-européennes ont des parentés linguistiques au niveau de leur syntaxe et de
leur vocabulaire. Y aurait-il donc une langue indo-européenne originelle ? Les traces les plus
anciennes ont été retrouvées en Europe et dans les Indes. Leur civilisation est centrée autour
de la figure du père, est peu agricole et est surtout nomade.
On penche plutôt pour la théorie d’un « foyer originel » avec la culture des Kourganes
venant des steppes ouralo-pontiques (sud Russie). Ils auraient domestiqué le cheval ce qui
leur auraient permis de se déplacer plus loin, plus vite et plus fréquemment. Grâce à cela, ils
auraient imposé leur langue et leur culture qui ont évolués au fur et à mesure du temps et
différemment en fonction des régions.
 Nous n’avons aucune trace archéologique de ces mouvements indo-européens !
Serait-ce un mythe moderne ? Y aurait-il un ancêtre commun ? Le débat reste
toujours brûlant (idéologies différentes).

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d) Bronze moyen et récent : civilisations crétoise et mycénienne (2000-1180 acn) :
Le Bronze moyen va de 2000 à 1600 acn. Le Bronze récent court sur la période allant de 1600
à 1180 acn. Appelés « Minoen moyen et récent » pour la Crète, « Helladique moyen et
récent » pour le continent et les îles égéennes.
Les sources dont nous disposons sont principalement archéologiques mais nous avons
conservés quelques écrits provenant de ces 2 périodes (apparition de l’écriture en Crète puis
sur le continent, textes égyptiens et mésopotamiens). Cnossos (Crète) découverte par A.
Evans en 1900, Mycènes découverte par H. Schliemann en 1874.
I. Période des premiers palais crétois (2000-1700 acn)  :
En Crète :
Apparition des villes au début du 2e millénaire : il y a un développement des productions
artisanales et des échanges extérieurs ainsi que la construction des premiers palais qui sont
les centres névralgiques (économiques, politiques, culturels) où l’écriture est née.
L’écriture apparait (système syllabique). Il y a 2 types d’écritures pour transcrire une même
langue :
- Linéaire A (toujours indéchiffré à ce jour). On ne sait pas le déchiffrer car il n’y a pas
assez de textes et aucun élément de comparaison. (Ex : disque de Phaïstos)
- Ecriture hiéroglyphique
Premiers palais et organisation du territoire : à Cnossos, Phaïstos, Malia, Zakros. Causes de
cette « naissance » soudaine :
- Causes extérieures : arrivée d’autres peuples plus riches, … => hypothèse
abandonnée
- Évolution interne grâce aux progrès agricoles, à l’augmentation de la population, …
Développement économique rapide : de nouvelles techniques (par exemple de céramique)
apparaissent et les objets de prestige se développent (céramique de Camarès). On en
retrouve dans plusieurs sites orientaux ce qui prouve que le réseau d’échanges de l’époque
se diversifie.
Les relations économiques avec l’Orient et l’Egypte se développent : des objets crétois sont
retrouvés dans ces régions.
Fonctionnement du système palatial : le pouvoir est un pouvoir royal. L’économie est une
économie de palais, palatiale. L’écriture en linéaire A est utilisée pour améliorer le stockage
et la redistribution des denrées mais aussi l’administration par le système de scellés.
La destruction des sites palatiaux se fait aux alentours de 1700 acn. Causes :
- Tremblements de terre
- Troubles internes et/ou rivalités

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En Grèce continentale :
On assiste à une phase de stagnation : la cuture matérielle est pauvre, les structures sociales
sont peu élaborées et la société peu hiérarchisée.
II. Époque des seconds palais crétois : essor de la civilisation mycénienne (1700-
1450 acn) :
C’est l’apogée de la puissance minoenne avec un développement de la Grèce continentale.
En Crète :
On assiste à la reconstruction des palais détruits qui sont maintenant organisées autour
d’une cour centrale (= Malia) avec souvent une salle de représentation richement décorée et
des magasins.
Apparition de grandes résidences sur les sites secondaires, émergence de centres ruraux qui
contrôle l’économie locale, utilisation de l’administration plus poussée, émergence d’une
hiérarchisation de la société via la création d’une classe intermédiaire (= noblesse
minoenne).
Il y a une destruction du nord de l’île en 1600 acn à la suite d’une éruption du volcan
Santorin et du tsunami que cela provoqua.
Unité politique : il n’y eut plus qu’un roi (selon un texte égyptien) et c’est la prééminence du
palais de Cnossos.
Religion : contrôlée par le roi. C’est l’apogée des sanctuaires et de leur rôle dans la société.
Essor de la civilisation mycénienne :
Les objets des tombes prouvent la richesse de la civilisation mycénienne. Mais d’où vient-
elle ? Apports étrangers ? => non. Il y a une continuité dans le développement économique
de Mycènes :
- Augmentation démographique
- Création de centres et groupes puissants
- Apparition de murs d’enceinte
- Apparition d’une aristocratie guerrière qui attache une grande importance à la chasse
- Influence des crétois dans les arts et les écritures
- Apparition du linéaire B (= écriture syllabique déchiffrée par Ventris et Chadwick en
1952). La langue écrite en linéaire B est le grec ancien
EXEMPLE DE QUESTION D’EXAMEN :
Quelles sont les différentes écritures et leur application dans le monde grec ?
Le linéaire A, B et l’écriture hiéroglyphique. Le Linéaire A et l’écriture hiéroglyphique sont
utilisées pour les comptes administratifs et économiques pendant la période du bronze
ancien. Le linéaire B est utilisé pour retranscrire une forme de grec ancien.
L’ÉCRITURE N’EST PAS UNE LANGUE ! C’EST UN MOYEN DE RETRANSCRIPTION !

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III. Période des palais mycéniens (1450-1180 acn)  :
Mycènes est en pleine expansion en Crète de 1450 à 1370 acn. La destruction des palais
crétois se produit vers 1450 acn par les Mycéniens (Crétois sans doute affaiblis par les
destructions causées par le tsunami). Seul celui de Cnossos reste entier. Celui-ci sera détruit
en 1370 acn. On assiste à une mycénisation de la Crète. C’est un changement politique
important : on construit de nouveaux bâtiments et on introduit le linéaire B dans
l’administration.
Civilisation mycénienne en Grèce (à partir du 14e s.) :
Les palais mycéniens sont attestés en Messénie, Argolide, Béotie, Attique. Ils sont le siège
des pouvoirs politique et économique ainsi que de l’administration.
Les sources écrites en linéaire B et déchiffrées sont principalement des inventaires ou des
renseignements sur l’organisation socio-politique et économique.
Organisation socio-politique : il y a un roi (= wanax) à la tête du palais qui possédais des
terres royales. Ensuite venaient les artisans puis les « fonctionnaires » qui subsistent grâce
au palais avec des rations de blé en fonction de leur sexe et de leur âge.
Organisation économique : il y avait différents secteurs :
- Textile et laine (Cnossos)
- Métallurgie (Pylos)
- Huile d’olive et huile parfumée
L’économie était fortement centralisée et basée sur l’agriculture, l’élevage et la métallurgie.
Les palais percevaient des impôts en nature des paysans sous leur autorité. Ils stockaient et
distribuaient les biens également via un système de scellés et tablettes.
Échanges entre la Grèce continentale et le reste du monde méditerranéen : on ne trouve
aucune source dans les tablettes mais on a retrouvé des objets de la culture matérielle et de
la céramique mycénienne. Le réseau s’étend de plus en plus (Sardaigne, plaine du Pô, Illyrie,
Macédoine, Thrace, Euphrate, haute vallée du Nil). La raison de ce développement croissant
et la nécessité d’obtenir du cuivre et de l’étain pour fabriquer le bronze.
 La civilisation mycénienne est prospère au 14e et 13e s acn (richesses des tombes et du
matériel)
La destruction des palais mycéniens s’étend sur une bonne partie du -13 e s. Elle est due à
une perturbation économique du système palatial (difficultés de sortir de sa rigidité et
incapacité à s’adapter) ce qui causera leur effondrement progressif. On assiste aussi à une
rupture progressive des relations « internationales » : le monde n’est plus
interconnecté/interdépendant. Causes :
- Pas d’invasions massives mais bien des vagues de migration de peuples
- Troubles internes
- Tremblement de terre
- Réchauffement climatique (mauvaises récoltes dues à la sécheresse)

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2) Monde grec : des siècles obscurs à la fin de la période archaïque (1180-500 acn)
I. Siècles obscurs (1180-750 acn)
Appelés par les historiens anglais ‘dark ages’ car période difficile pour les populations (point
de vue culturel, économique, politique, …) => époque que l’on connait assez mal car plus de
sources écrites et traces archéologiques assez faibles. Période assez négligée par les
historiens => différents aspects sont durs à aborder (organisation socio-politique)
a) Époque post- ou submycénienne (1180-1015 acn)
On parle de civilisation post mycénienne car les productions présentent des caractéristiques
communes avec l’époque mycénienne (ex : céramique).
Il y a eu de nombreuses perturbations : disparitions de l’écriture (en même temps que les
palais), mouvement de population à l’intérieur de la Grèce (= migrations) et diminution du
nombre de sites (diminution de population)
Il y a aussi une évolution des techniques guerrières => Ils se présentent comme combattant
ensemble et non plus individuellement
On observe aussi une rupture entre les relations continent/orient
b) Grèce du 10e s. au milieu du 8e s. acn :
Nouveau type de céramique au décor géométrique et formes protogéométriques =>
NOUVEAU !!!
10e s (1015-900 acn) : transition de l’Age de bronze vers l’Age du fer => apparition de
nouveaux artisans qui maitrisent cette technique nouvelle (métal).
Il y a toute une série de migrations spontanées (du continent grec vers les côtes d’Asie
mineure et îles voisines où ils s’installent). Les immigrés qui s’y installent apportent leurs
dialectes différents (les peuples locaux n’ont pas réussi à faire face à ces migrations grecques
lentes).
c) Période géométrique ancien et moyen (900-750 acn)  :
Céramique de style géométrique, apparition vers -800 de décors figurés
Reprise des relations avec le proche orient (dans certaines régions de Grèce, échanges
commerciaux) notamment avec les peuples de Syrie
Au niveau de l’organisation du territoire : apparitions de zones stables assez petites et
autonomes et de zones mouvantes où on s’installe pour de courtes durées
Organisation sociale : petites communautés articulées autour de plusieurs familles
aristocratiques (qui dominent les autres et forment une nouvelle élite) => émergence de
petites familles aristocratiques dominantes.
Religion : ces petites communautés vont se doter de petits espaces cultuels qui vont évoluer
en sanctuaires dans le cours du 8e et 7e s. (là ou seront construit les grands temples plus
tard). Ils vont développer des rites religieux.

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II. Grèce archaïque (750-500 acn) :
Nombreux changements, reprise démographique, culturelle et économique. Une nouvelle
forme d’organisation sociopolitique naît (cité-état qui vont se doter de structures qui vont
créer à leur tour des colonies en diffusant un mode de vie à la grecque) et les modes de
combats évoluent (cela a une répercussion sur les structures de ces cités)
Apparition de l’écriture alphabétique (début du 8e s) : système emprunté aux phéniciens
(côtes actuelles Liban) via des grecs en séjour en Phénicie pour le commerce mais ils y
ajoutent les voyelles (non présentes dans l’alphabet phénicien) => ces textes sont gravés sur
des récipients liés au monde des banquets. Généralement ces textes sont des textes
« d’appartenance » mais peuvent aussi être plus longs (coupe de Nestor à Pithécusses en
725 acn) voire poétiques (illusion à des vers d’Homère) mais également humoristiques voir
auto-dérisoires. Cet usage primitif de l’écriture ne se rapporte pas à l’administration ou au
commerce mais bien au monde des banquets et de la poésie => l’ajout des voyelles est en
lien avec cette retranscription de la poésie (ex : l‘Iliade et l’Odyssée d’Homère ont
probablement été retranscrites à cette période-là)
Hésiode est aussi retranscrit (« Théogonie », « les travaux et les jours ») Solon = archontes
d’Athènes en 594 acn), … => passages relativement courts et fragmentés
a) Formation des cités-états et organisation du territoire  :
ETHNOS : population dispersée sur le territoire dans des villages et liées entre elles par des
liens politiques assez faibles.
POLIS (= cité) : c’est une communauté d’individus qui partagent un territoire commun qu’ils
sont prêts à défendre ensemble, ils partagent une certaine manière de vivre en groupe et
donc assurent la cohésion du groupe et sa survie. Elles sont dotées d’un territoire cultivable
et d’un noyau urbain. Dans la plupart de ces cités, il n’y a aucun problème à vivre en ville et à
cultiver son champ en même temps => elles développent un certain besoin d’autonomie,
elles vivent en autarcie et se suffisent à elles-mêmes. Il y a aussi un processus de fusion (=
synœcisme) suite aux rivalités entre ces cités
- Cette naissance des cités-états on fait couler bcp d’encre : le 1er texte connu la dessus
date de 650 acn et est un décret qui définit les conditions d’exercice de magistrature.
Il y a une série de colonies qui sont fondées par des cités dans le milieu du 8 e s (750)
donc les cités existaient déjà avant (ces colonies sont les « filles » des métropoles)

b) Colonisations :

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Colonisation antique très différentes des colonies modernes et contemporaine (maintien de
la colonie dans un état de dépendance)
Chez les grecs antiques, la colonie est une cité indépendante : les colons (apoikoi) partent
sous la direction d’un chef (oikistes) souvent d’origine aristocratique. Il choisit le lieu où il
installera la nouvelle cité (territoires peu peuplés ou territoires avec population moins
avancées techniquement)
CAUSES :
- Manque de terres suite à un accroissement démographique
- Besoin de matières premières (bois, minerai de fer, carence en aliments, …)
- Conflits sociaux (on se débarrasse des minorités et des plus faibles en les envoyant
comme colons)
- Les premières colonisations ont probablement été menées par manque de minerais
de fer.
Relations des colons avec les populations locales : rapport de force au début puis
concessions avec les chefs indigènes pour assurer la survie de la colonie. Ces rapports vont
transformer les chefs indigènes (vont adopter des modes de vie à la grecque) et les colons
(vont développer des croyances indigènes)
Les premières fondations de colonies (750-675 acn) :
Cités mères : Chalcis, Erétrie, Mégare, Corinthe
Vont créer des colonies dans le nord-est de la Grèce (Pithécusses, Cumes), en Sicile
(Syracuse), Chalcidique de Thrace, …
Seconde phase (675-500 acn) :
Nord (Thrace, Bosphore, mer noire, …), Sud (Egypte et région cyrénaïque ou Lybie actuelle),
Ouest (Gaule, Marseille, Espagne)
Nouvelles cités colonialistes : Athènes et cités grecques d’Asie
- Diffusion de la langue et la culture grecque dans les zones colonisées
- Développement des réseaux de relations et d’échanges

c) Conflits entre cités-états et reforme hoplitique :


Affrontement entres cités : guerre lélantine (Chalcis vs Erétrie, fin au 8e s.), conquête de la
Messénie par Sparte (7e s.), … La cité vaincue est soit absorbée par le vainqueur (=
synœcisme) soit détruite. Les habitants quant à eux sont soit réduits en esclavage soit se
voient rétrogradés dans la classe inférieure à leur classe d’origine (ex : Sparte : les habitants
perdants deviennent des périèques).
Transformations militaires : réformes hoplitiques (qui concernent l’armement), il y a une
évolution de l’armement, la technique du combat en phalange (combattants serrés en ligne

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et attaquant tous ensemble côte à côte pour essayer de briser les lignes ennemies). Ces
modes de combats changent les implications dans la vie communautaire : un plus grand
nombre d’individus participent au combat, tous les mâles ont un équipement militaire,
développement de la solidarité au combat mais aussi dans la vie communautaire
d) Organisation socio-politique, crises sociales, législateurs, tyrans  :
Cités-état : communauté d’individus avec des familles aristocratiques et des paysans soldats
qui forment le peuple (demos). On constate ensuite une évolution progressive (Athènes) :
pdt les siècles obscurs, un roi dirige la cité, cette royauté disparait peu à peu au profit des
familles aristocratiques (magistrats = archontes qui ont une charge de 10 ans puis d’un an et
lorsqu’ils sortent de cette année, ils entrent dans le conseil de l’aréopage qui est le pouvoir
législatif et judiciaire) /!\ il faut être noble pour être archonte ! L’ecclésia ou assemblée du
peuple est sans pouvoir. Les paysans lorsqu’ils sont endettés peuvent perdre leurs terres et
être réduits en esclavage, ils sont donc dans un état de dépendance face à ce pouvoir des
nobles. Les commerçants et marchants (classe intermédiaire) eux réclament aussi une
participation à la vie politique. Le fossé entre paysans et nobles s’est creusé de plus en plus
profondément et ils réclament l’annulation de leurs dettes. Il y a donc bcp de conflits
internes aux cités.
Les législateurs : des lois connues de tous et valables pour tous vont être mises en place pour
régler une partie de ces conflits sociaux. Les différentes ‘classes’ se mettent d’accord pour
choisir un législateur qui va proposer des solutions et des compromis pour tous. Cela va
permettre d’arrêter qu’une seule classe domine toutes les autres. L’oracle de Delphes joue
toujours un rôle important.
Dracon (621, Athènes) : connu pour la sévérité de ses lois, il abolit la vendetta et la justice
privée puis « règlemente » l’homicide (plus de justice privée, la cité état est seule juge).
- Progrès considérable !
Solon (594, Athènes) : il abolit les dettes des paysans et lève les hypothèques de leurs terres
les rendant ainsi propriétaire de leur terres (fin de la dépendance des paysans). Mais il ne
redistribue pas les terres déjà saisies.
Il divise la population en 4 classes suivant une mesure de blé qui avaient des droits politiques
différents. Les magistratures étaient ouvertes aux 2 premières classes seulement mais ils
étaient soumis à des charges plus lourdes. Ces 2 classes avaient un avenir militaire (ils
devaient s’engager et faire partie de la cavalerie : cheval = population noble). La 3e classe
étaient celle des hoplites qui formaient l’infanterie lourde. La dernière classe étaient celle
des plus pauvres qui servaient de rameurs dans les flottes de guerre.
- Compromis non satisfaisant
Le critère qualitatif (naissance) est remplacé par un critère quantitatif (moyens financiers)
- Va provoquer des troubles sociaux menés par les extrémistes des 2 classes extrêmes
(les pauvres sans argent et les nobles lésés). 3 factions vont se former : « ceux de la
plaine », « ceux de la côte » et « ceux des montagnes »

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La tyrannie : nait dans les cités grecques d’Asie mineures au -7e s. et se répand dans la mer
Egée puis gagne le continent grec. Ensuite, cette tyrannie se répand dans les colonies.
Au départ, ce mot n’a pas de sens péjoratif : c’est le comportement abusif de certains tyrans
grecs qui va donner ce sens-là au mot plus tard.
La tyrannie est la prise de pouvoir par la force d’une famille ou d’un individu aristocrate avec
l’appui du peuple et/ou de l’armée.
Athènes : Pilistrate est relativement modéré car il respecte les lois et les institutions mais fait
en sorte que ce soit ses partisans qui soient élus. A sa mort, ses fils reprennent le flambeau
mais commettent toute une série d’excès.
Politique (Pilitrate) :
- Entreprend toute une série de travaux publics
- Développe les cérémonies civiques
- Développe le commerce et les entreprises coloniales
- Distribue le pouvoir à l’aristocratie
- Entretient des relations plutôt bonnes avec les autres tyrans
- Cherche à éclipser ses adversaires (exil, …)
- Les tyrans sont bien vus au départ par le peuple car c’est une période de croissance
et la paix sociale est rétablie mais par la suite leurs excès ne plaisent plus au peuple
et ils se font soit exiler soit assassiner.
Après leur exil : certaines cités reviennent à un système oligarchique (dominance des
aristocrates) ; dans d’autres, il y a une apparition progressive d’un système politique plus
modéré, la démocratie.
Naissance du politique dans l’époque archaïque : naissance du politique comme étant l’art
d’aboutir à des décisions par la discussion et d’obéir aux décisions prises, permettant
l’existence d’une société civilisée et harmonieuse.
Mettre le pouvoir au centre signifie qu’il est exercé par la communauté et que les décisions
d’intérêt commun sont prises au terme d’un débat public où chacun est libre d’intervenir et
que leur exécution sera mise en œuvre par l’ensemble des citoyens.
Concept d’isonomie : droits et lois égaux pour tous
- Evolution capitale pour nos sociétés
NOMOS BASILEUS = la loi est reine. Ce n’est plus le pouvoir d’un seul homme mais bien le
pouvoir des lois élaborées par l’ensemble des citoyens et mises en œuvre par tous.

e) Innovations remarquables (6e s.) :


Apparition de la monnaie :

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Premières preuves connues en Grèce d’Asie au 7e s ; mi 6e s à Athènes et sa région ; fin 6e s
dans les colonies occidentales
Frappe monétaire = initiative publique, c’est un instrument de fonctionnement de la cité
Cause de cette apparition monétaire :
- Développement de échanges peut-être
- Volonté d’équité dans les rapports sociaux (donne une référence commune à tous,
permet d’éviter l’arbitraire, fixe la valeur d’un travail et d’un bien)
Apparition d’une pensée philosophique et scientifique :
1ère moitié du 6e s (Milet) : Thales, Anaximèdre, Anaximandre => veulent se dégager des
pensées mythiques (plus d’origine du monde selon les dieux, ils cherchent à exposer une
nouvelle origine du monde basée sur les 4 éléments fondamentaux) et examinent de
manière critique les théories précédentes et vont exposer une théorie cohérente de
l’univers.
3) Péninsule Italique jusqu’en 500 acn :
Zone géographique couverte : côtes, ports, montagnes (Alpes, Apennins), fleuves
(importance des passages de navigation), volcans.
a) Age du bronze en Italie (2000 à 1200/1000 acn)  :
Mouvement de populations qui arrivent en Italie parlant des langues indo européennes qui
vont donner naissance au latin
Age du bronze italien pas comparable à celui des grecs
Culture des terramares : plaine du Pô, agriculture, villages sur pilotis, incinération
Culture apennique : pasteurs semi nomades, inhumation
Civilisation sub-appenique (1300/1200-1000 acn) : période du bronze récent dans la région
du Latium (Lavinium, monts Albains, Rome)
b) L’Italie centrale (1000-500 acn) :
Il y a différentes cultures :
- La culture protovillanovienne puis villanovienne en Etrurie
- La culture des tombes à fosse au sud (Fossakultur)
- La culture latiale dans le centre
De 1000 à 850 acn : apparition de petits villages isolés sur tout le territoire (urnes sépulcrales
en forme de cabanes)
De 850 à 650 acn : phase « proto-urbaine » en Etrurie et à Rome (Latium). Il y a une réunion
progressive des petits villages (synœcisme). L’influence grecque commence à se faire sentir à
partir de 750 acn. Les peuples d’Italie entrent en contact avec des colonies venant de cités.
Vers la moitié du 8e s, la civilisation étrusque émerge. Surtout à partir de 750 acn se forme

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des cités en Étrurie et dans le Latium. C’est à cette période qu’émerge la cité de Rome. A
partir de 650 acn, on assiste à une phase urbaine en Étrurie et à Rome (630). Il y a une forte
influence étrusque à Rome (certains rois de Rome sont étrusques, chute de la royauté en
509 acn).
B. De l’époque classique à l’antiquité tardive (500 acn- 476 pcn)  :
1) Epoque classique en Grèce (-5e s.-323 acn) :
Les sources écrites y sont plus abondantes. C’est l’Age d’or grec. Alexandre le grand meurt
en 323 acn.
I. Guerre et paix : le -5e s. en Grèce :
Chaque cité grecque est profondément attachée à son idéal d’autarcie (économie et
politique). La guerre est l’affaire de tous les citoyens puisqu’ils sont tous des soldats. Les
cités grecques étaient en guerre 2 fois sur 3. La guerre pouvait permettre aussi de se remplir
les poches lors des victoires.
a) Premier grand conflit : les guerres médiques (490-479 acn ; Grecs vs Perses) :
Durant la 2e moitié du -6e s, les perses se sont construit un énorme empire composé d’une
mosaïque de peuple (Asie mineure, nord de la Grèce, Égypte, Indus). Cet empire est dirigé
par un grand roi (ici, Darius, 522-486). L’administration de chaque province est confiée à un
satrape (= qui protège la royauté en perse). Les cités grecques d’Ionie sous le joug des perses
se révoltent et lancent un appel à l’aide aux autres cités grecques. Cette révolte provoque la
conquête par les perses de toutes les cités d’Asie mineure.
1ere guerre médique :
Le roi des perses Darius mène une expédition en mer contre la Grèce. Destruction d’Erétrie.
Bataille de marathon en 490 acn, victoire grecque (Athènes, sous le commandement de
Miltiade) qui a un impact psychologique important. Elle est le symbole de la victoire des
grecs sur les barbares.
2e guerre médique :
Athènes construit une flotte à Thémistocle et plusieurs cités grecque s’unissent entre elles. Il
y a une expédition perse énorme sous la direction du roi Xerxès sur la terre et la mer en 480
acn. Défaite spartiate aux Thermopyles mais victoire navale d’Athènes à Salamine. Victoire
grecque encore une fois à Platée en 479 acn, libération des cités grecques d’Ionie après la
victoire à Mycale.

Conséquences :
Leurs victoires sont pour les grecs la preuve que leur système politique est supérieur aux
autres. Athènes en ressort avec d’énormes prestiges car ils ont fortement contribué à la
victoire grecque.

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b) Pentécontaétie ou hégémonie athénienne (479-431)  :
Les cités grecques des côtes d’Asie mineure veulent un soutien des autres cités en cas de
revanche perse. Sparte reste en dehors de cette affaire. Athènes crée alors la ligue de Délos
en 478 acn qui est une symmachie ou alliance militaire face à une attaque perse possible.
Athènes en est le chef. Chaque cité possède 1 voix et contribue militairement (contingent de
soldats + navires) ou financièrement (tributs = phoros) pour équiper et financer cette armée.
La ligue subit plusieurs défaites en Égypte mais gagne contre les perses en Asie mineure.
Athènes prend de plus en plus d’ampleur dans la ligue et fait déplacer le trésor de la ligue en
son sein. La paix de Callias est signée avec les perses (448) qui signe la fin de la guerre. Les
cités veulent alors partir de cette ligue mais Athènes les maintient sous son joug grâce à leur
suprématie ce qui provoque quelques émeutes chez ces cités dominées. Ces révoltes sont
durement réprimées par Athènes qui installe des postes de contrôle militaires (=
clérouquies) dans ces cités. Athènes et Sparte restent 2 grands ennemis mais signent une
paix de 30 ans en 446-445 acn.
La cité a aussi la main mise sur tout le bassin égéen. Elle se constitue un empire maritime
grâce à sa flotte militaire et bénéficie d’avantages économiques grâce à son impérialisme :
- Ravitaillement de la cité en céréales et matières premières
- Prélèvement d’une partie du tribut de la ligue de Délos utilisée pour leur seul profit
ce qui finance les différentes reconstructions et le misthos (= salaire des
fonctionnaires politiques d’Athènes : magistrats de la Boulé, de l’Ecclésia, …)
Cette période est aussi appelée « siècle de Périclès » qui est un stratège athénien.
La conséquence de cette suprématie athénienne et de son impérialisme : guerre du
Péloponnèse.
c) Guerre du Péloponnèse :
Sparte vs Athènes plus leurs alliés respectifs. Succession de victoires et de défaites dans
chaque camp. La paix de Nicias est signée en 421 acn entre les deux cités rivales. Athènes
mène encore une expédition en Sicile (415-413 acn) mais cela se clôt par un désastre. Les
spartiates prennent le dessus sur les athéniens grâce à leur alliance avec les perses (très mal
vu par les autres cités). Une révolution oligarchique de courte durée à lieu à Athènes en 411
acn. Athènes gagne la bataille des îles Arginuses en 406 acn mais au prix de lourdes pertes.
Victoire finale de Sparte sur Athènes en 404 acn. Cela signe la fin de l’hégémonie d’Athènes
sur la mer Égée.

II. Institutions et société à Athènes  :


a) Réforme de Clisthène :
Le tyran est renversé et il faut choisir un nouveau système politique. Clisthène (508) s’appuie
sur le peuple pour éviter de retourner à une oligarchie (510 acn : tentative de retour à

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l’oligarchie par Isagoras) et va jeter les bases de ce qui deviendra la démocratie. Il lance en
profonde réforme : il octroie la citoyenneté à une partie de la population et divise la
population sur bases géographiques en tribus, trittyes et en dèmes (= plus petite
circonspection). Chaque citoyen doit être inscrit dans son dème respectif.
Il crée 10 tribus composées chacune de 3 trittyes qui proviennent d’une région différente :
1< Athènes et sa banlieue (astu)
1 < zone côtière (paralie)
1 < zone intérieure (mésogée)
Chaque trittye est formée d’un certain nombre de dèmes (entre 1 et 10)
- Grace à cette réforme, il va mélanger des hommes exerçant des activités différentes.
De ce fait, il rompt les factions déjà existantes notamment celles des familles
aristocratiques. Cela va servir de véritable base au fonctionnement d’Athènes. Un
plus grand nombre de citoyen participent aux décisions politiques (isonomie).
Il met en place une 2e reforme : l’ostracisme (= exil de 10 ans à l’encontre d’un citoyen
suspecté de vouloir s’accaparer le pouvoir politique). Il fallait réunir 6000 voix pour que cette
sentence soit applicable.
b) Institutions de l’Athènes classique :
Caractéristiques importantes :
- Charges pour la plupart tirées au sort et ne pouvant pas être revêtues 2 années
consécutives
- Contrôle permanent par les citoyens des détenteurs du pouvoir (les magistrats
doivent rendre des comptes au peuple en entrant et en sortant de charge)
- Toute tentative de malversation peut être sévèrement punie
La boulé (= conseil) : conseil de 500 membres (50 bouleutes par tribu) tirés au sort pour une
fonction annuelle. Les 50 bouleutes siègent 1/10 de l’année (= période appelée la prytanie,
les bouleutes qui siègent durant cette période sont appelés prytanes). Le président de ces
bouleutes change tous les jours. Il y a une sorte d’examen d’entrée pour chaque bouleute (=
dokimasie). Leurs fonctions sont extrêmement larges :
- Préparation des lois qui seront soumises à l’Ecclésia
- Application des lois
- Contrôle des magistrats
- Administration de la cité
- Réception des ambassadeurs et ambassades
L’ecclésia (= assemblée du peuple) : rassemblement de tous les citoyens, démocratie directe.
Tout citoyen peut proposer une loi et a le droit de participer à cette assemblée. On vote à
main levée (sauf pour l’ostracisme).

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Si un citoyen fait une proposition contraire à une des lois existantes, il peut être poursuivi
pour non-respect de la loi (car ils sont tous responsables de leur actes et paroles).
Fonctions :
- Vote à main levée
- Pouvoir dans tous les domaines (agriculture : délibère sur le nombre de grains
obtenus, militaire : décide si la cité part en guerre ou non, justice : délibère
l’ostracisme, …)
- Importance croissante des orateurs (Démosthène, 4e s.)
L’aréopage : conseil de l’époque archaïque qui rassemble les archontes sortis de charge.
C’est un conseil ou l’on siège à vie. Détient les pouvoirs politiques et judicaires qui seront par
la suite transférés à la boulé et à l’héliée (lois d’Éphialte en 457). Garde cependant ses
compétences religieuses.
L’héliée : tribunal du peuple qui compte 6000 citoyens âgés de plus de 30 ans. Ils ne siègent
jamais tous ensemble. Ce sont les héliastes. Ils sont tirés au sort pour une charge annuelle
(600 par tribus) et sont répartis dans plusieurs tribunaux. Ils ont des compétences variées. Ils
sont les premiers à bénéficier de la « misthos » (= indemnité pour service rendu aux citoyens
et à la cité) à partir de 450 acn.
Les magistratures : personnes tirées au sort pour exercer un pouvoir exécutif pendant 1 an.
Ils fonctionnent par collèges de 10 magistrats (1 par tribu). Ils sont soumis à un contrôle.
Les archontes sont 10 : 9 + 1 secrétaire.
- Archonte éponyme (qui donne son nom à l’année => prestige)
- Archonte roi : responsable de certaines cérémonies religieuses
- Polémarque : s’occupe de la guerre
- Thesmothètes (ils sont 6 et vérifient les lois)
- Archontes : font parties des 2 premières classes censitaires et sont élus. Il y a une
réforme en 487/486 acn : on passe au tirage au sort. En 457/456 acn : ouverture de
l’archontat à la 3e classe censitaire.
- Stratège (10 donc 1 par tribu) : sont élus et rééligibles, appartiennent à la première
classe censitaire. Ils dirigent l’armée. Ce pouvoir s’étend à la politique extérieure puis
aux finances. Leur pouvoir est donc croissant.

c) Société grecque :
Il y a différents clivages :
- Libres-non libres
- Citoyen-non citoyen
- Clivage juridique : citoyen-étranger (métèque)-esclave
- Clivages économiques, de génération et de sexe

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Citoyens : la citoyenneté est réservée aux hommes de plus de 18 ans dont le père et ensuite
la mère (451) doivent être athéniens. Ils sont très jaloux de leur citoyenneté mais peuvent la
perdre pour mauvaise conduite. Ils peuvent posséder des terres et une propriété foncière.
Seuls les citoyens peuvent participer à la vie politique. L’octroi de la citoyenneté a un
étranger n’est accordée par décret que très rarement. Les citoyens les plus pauvres ont
quand même du pouvoir (assemblée, …) C’est grâce à ces citoyens les plus pauvres qui ont
grandement contribués aux victoires des guerres médiques (ils étaient rameurs) qu’Athènes
a pu devenir si puissante et par la suite on va leur accorder bcp plus de pouvoir qu’avant.
Etrangers : ils sont le plus souvent grecs (venant d’une autre cité) mais peuvent être aussi
des barbares qui s’établissent à partir du -4e s., plus difficilement. Les étrangers domiciliés à
Athènes portent le nom de métèques. Ce sont des hommes libres ayant des obligations
(avoir un patron, inscription au dème, taxe). Ils participent à la vie économique. Ils sont
protégés par les lois mais n’ont pas de droits politiques.
/!\ un métèque peut être plus riche qu’un citoyen.
Esclaves : hommes et femmes privés de liberté, n’ayant aucun droit et ne pouvant pas
disposer de leur personne comme ils l’entendent. Leurs maitres ont tous les pouvoirs sur
eux. Ils avaient des tâches très diverses. Pour sortir de l’esclavage, 2 possibilités : soit
l’affranchissement par le maitre (ils deviennent alors métèques) soit la fuite (durant la
guerre)
- Ces différences de statuts influencent grandement les décisions de justice :
Ex : meurtre d’un citoyen = peine de mort ; meurtre d’un métèque = peine de prison ;
meurtre d’un esclave = simple amende pour avoir nuit au maitre.
III. Le 4e s. en Grèce : des rivalités entre cités à la domination macédonienne  :
a) Rivalités entre cités grecques :
Sparte domine le monde grec à cette époque qui juste avant était dirigé par l’empire
athénien. C’est la période de l’hégémonie spartiate (404-386 acn)
Athènes est désormais régie par un système oligarchique de 30 magistrats (= les Trente) et
est totalement soumise à Sparte.
Une lutte s’installe entre les spartiates et les perses : paix du roi en 386 acn. Cela provoque la
perte du contrôle des cités d’Asie mineure (soumises au roi des Perses) et affaiblit la
puissance spartiate.
Tentative de rébellion thébaine (379-362) : Thèbes se révolte contre les spartiates en -379
en constituant la ligue béotienne. Victoire de Thèbes sur Sparte à Leuctres en -371 par le
général grec Épaminondas. Thèbes parvient à un moment à dominer Sparte mais cela sera
de courte durée. Défaite définitive thébaine à Mantinée en -362.
Athènes et la nouvelle ligue de Délos (377-360) : Athènes se constitue une sorte de nouvelle
ligue de Délos en 3-77 et respecte ses nouveaux alliés mais ceux-ci quittent rapidement la
ligue.

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- La paix est retrouvée mais les grecs sont affaiblis par toutes ces rivalités.

b) Domination macédonienne :
Avant Philipe II : petits villages dispersés sur tout le territoire.
Philippe II : il devient roi en -359 et lance très vite les premières conquêtes. Son armée est
très efficace (ils disposaient de la sarisse = longue lance). Prise du nord de la mer Egée (zone
sous contrôle athénien) en 357-354 puis contrôle de la région du Pangée (nombreuses mines
d’or où il fera frapper sa monnaie).
Il entame la conquête de la Grèce (356-338) en profitant des rivalités entre les différentes
cités. Il intervient notamment dans la « guerre sacrée » opposant Delphes aux Phocidiens en
-356. Démosthène (Athènes) s’aperçoit bien vite que ce dernier est une menace et
prononcera de nombreux discours en résistance à cet envahisseur (en dehors même de sa
propre cités) appelés les « Philippiques ». Lorsque les cités grecques s’unissent enfin, il est
trop tard et la Grèce subit une grande défaite à Chéronée en -338. Les cités sont maintenant
soumises au roi pour leur politique extérieure. En revanche, elles sont toujours libres
d’administrer leur politique intérieure comme bon leur semble. Philippe crée alors une ligue
panhellénique de Corinthe dont le but est d’assurer la paix. En cas de conflit, le roi reste le
chef. Cela réduit donc la liberté au niveau de la politique extérieure. La volonté de Philippe
est de mener la guerre ensuite contre les Perses mais il mourra prématurément, assassiné
en -336.
Alexandre le grand (336-323 acn) : succède à son père à 20 ans. C’est un homme
exceptionnel. Devient le chef de la ligue de Corinthe et soumet les côtes de l’Asie mineure et
l’Anatolie (bataille d’Issos 334-333). Il annexe également le couloir syro-palestinien et
l’Egypte. Il y fonde la ville d’Alexandrie en -331. Alexandre reprend la lutte contre les perses
pour sauver les cités grecques d’Asie mineure. Cette conquête prend de l’ampleur : entre
334 et 324, il va conquérir l’entièreté de l’empire perse et fonder plus de 40 cités portant
son nom. La mort de Darius permet à Alexandre de devenir le chef de tout l’empire perse. Il
s’allie les satrapes, enrôle les populations locales dans son armée et adopte les coutumes
orientales (notamment la polygamie). Enfin, il annexera la partie orientale à l’empire perse
(jusqu’à l’Indus) mais le retour sera pénible.
Organisation de ce vaste empire : sa volonté est de mélanger la culture perse et grecque, il
diffuse la cuture grecque en Asie via la fondation de cités. Il maintient les satrapies et les
contrôle, il se marie plusieurs fois (mariages mixtes avec des asiatiques notamment), et a
une volonté de toute puissance du roi (marque une rupture avec l’époque classique). Il
instaure le culte du roi : il faut se prosterner devant lui (proskynes = honneurs divins). Il
meurt à Babylone en -323 à 33 ans.
C. Les royaumes hellénistiques (323-200 acn)
1) Diadoques et partage (323-280 acn) :

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Les diadoques sont les successeurs d’Alexandre le Grand. Ils se partagent l’empire à sa mort
en 321 puis une nouvelle fois en 311. Les diadoques entrent en conflits après la mort de la
mère et son fils Alexandre en 310. Ils se proclament alors chacun roi de leur région. En 380, à
la mort du dernier diadoque, un nouveau partage a lieu et se fait en 3 parties :
- Macédoine et partie de la Grèce : Antigonides
- Egypte, Phénicien et Palestine : Ptolémées Lagides
- Asie : Séleucides

2) Evolution politique des royaumes hellénistiques (280-200 acn)  :


Macédoine et Grèce : les Antigonides dominent jusqu’à la conquête romaine. Pyrrhus II
d’Épire = personnage connu. Les cités grecque sont autonomes au point de vue interne et
vont s’allier en ligues :
- Ligue étolienne (centre nord et Thessalie) => alliance avec Rome
- Igue achéenne (nord Péloponnèse) => rebelle aux Romains

a) Pouvoir des rois hellénistiques :


Comment arrivent-ils à se maintenir ?
Les rois maintiennent les systèmes d’avant la conquête ce qui fait accepter la domination
externe aux peuples locaux. Le roi a une autorité suprême et son pouvoir est héréditaire. Ils
se revendiquent les qualités suivantes :
- Vainqueurs 
- Évergètes (= bienfaisant)
Ils imposent aussi le culte rendu au souverain.
Au niveau administratif, ils maintiennent les satrapies qui seront désormais contrôlées par
des stratèges et non plus par des satrapes.
Colonisation, urbanisation, hellénisation : les grecs s’installent dans les royaumes
hellénistiques (forme de colonisation) et créent des cités : Apamée, Antioche, Pergame
(forme d’hellénisation). Cela contribue grandement à la diffusion massive de la culture
grecque. De nouveaux foyers de culture apparaissent comme des écoles, des bibliothèques,
… (bibliothèque d’Alexandrie) qui est une forme d’urbanisation.

D. Le monde romain de 500 à 200 acn :


1) Italie et Rome : 5e s et mi 4e s acn :

a) Evolution sociopolitique à Rome :

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Les rois étrusques sont chassés définitivement du pouvoir.
Leur pouvoir est confié à 2 magistrats élus pour 1 an qui sont les consuls (imperium =
pouvoir militaire et judiciaire). Ce pouvoir est rapidement pris par les nobles aristocrates
(patriciens). Les plébéiens = citoyens libres, ils se définissent par opposition aux aristocrates
(on trouve aussi bien des pauvres que des agriculteurs ou des marchands).
- Tensions entre patriciens et plébéiens : les plébéiens ont bcp de mal à assurer leur
subsistance (dettes => ils peuvent tout perdre), le fossé se creuse entre nobles et
pauvres. Il est nécessaire de disposer pour les plébéiens de représentants.
- 494 : première sécession de la plèbe sur le mont sacré (l’Aventin). Cela met à mal le
système économique lorsqu’ils s’installent hors de la ville en instituant un nouvel
organe politique. Ils acceptent de revenir à condition que leur organe politique soit
accepté dans l’organisation sociopolitique future.
On crée alors le tribunat de la plèbe : il dispose du droit d’aide et d’intercession (ils peuvent
soutenir un de leur représentant), du droit de veto sur certaines lois et du droit
d’inviolabilité.
Les tensions sont tjrs là et en 451, ils vont mettre les lois par écrit. Ces des lois sont
communes à tous. Création du décemvir (10 hommes patriciens et/ou plébéiens qui rédigent
les lois des 12 tables). Ces lois sont affichées sur le forum de sorte que tous puissent en avoir
connaissance. Elles sont très rustres et peu élaborées mais l’importance est qu’un texte écrit
existe de sorte qu’ainsi les magistrats ne peuvent plus exercer leur pouvoir sans contrôle.
- On va vers une entente entre les 2 ordres : ces rapports tendent de plus en plus vers
la concorde. Le point d’aboutissement de cette entente sont les lois liciniennes
(proposées par un tribun de la plèbe : Licinius).
Lois liciniennes (367 acn) :
- Disposition en faveur des plébéiens endettés
- Obligation que l’un des consuls soit plébéien (fin du pouvoir total des patriciens,
victoire importante de la plèbe)
- Création de nouvelles magistratures ouvertes aux plébéiens

- Fin des tensions entre plébéiens et patriciens (en politique du moins car les tensions
sociales sont toujours là). Emergence d’une nouvelle classe intermédiaire (nobilitas =
nouvelle couche dirigeante composée aussi bien de patriciens que de plébéiens).

b) Politique extérieure (Romains vs Italiques, Latins, Etrusques, Gaulois : défense et


expansion territoriale) :
Début 5e s. : les romains et les autres villes du Latium renouent entre eux et forment la Ligue
latine vers 496 : elles s’engagent à se porter secours en cas d’attaque extérieure. La ligue est

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dirigée chaque année par une cité différente (= dictator latinus). Cette ligue sera peu à peu
dirigée complètement par Rome.
Le danger est de plus en plus présent car les peuples italiques font pressions sur le Latium et
la Campanie (les italiques sont des montagnards qui présentent une population croissante et
des problèmes économiques, ils mènent des razzias dans les régions côtières et les plaines).
L’hostilité entre le peuple italique et le peuple romain est récurrente et la ligue latine
commence à jouer un rôle dans la défense du territoire.
Romains et Étrusques : les romains vont affronter des cités étrusques et surtout la cité de
Véies : le chef romain Camille remporte la victoire définitive en 396. C’est l’une des dates
fondamentales dans l’histoire romaine et elle marque le début de l’expansion romaine en
Etrurie.
Peu après cette victoire, Rome va subir une cuisante défaite face aux gaulois qui occupent à
l’époque dans le nord de l’Italie (plaine du Pô). Ils prennent Rome pour la piller et l’incendier
et les romains doivent payer de lourds tributs. Brennus (chef gaulois) s’empare de la ville en
390 ou 386.
Cette catastrophe est profondément ancrée dans les mémoires romaines et va donner lieu à
des légendes et des mythes : les gaulois ont certes réussi à prendre Rome mais n’ont pas
réussi à accéder au capitole, colline sacrée => épisode des oies et des gaulois. Pour les
romains, ils doivent leur victoire aux dieux car ils sont le plus pieux des peuples. Ce récit va
traverser l’histoire et il faudra attendre 8 s. avant qu’une telle chose se reproduise.
2) Rome et méditerranée du mi 4e s.-fin 3e s :

a) Conquête romaine de l’Italie (340-264) :


Guerres samnites :
Les samnites connaissent une forte croissance démographique et Rome se retrouve à
cohabiter tout près de ce peuple qui avaient des visées sur les terres fertiles des plaines du
Latium. Ce peuple était organisé en petits villages dispersés => difficile à gérer pour les
romains car l’ennemi est dispersé sur le territoire.
Il y aura 3 guerres samnites :
- Première : 343-338 acn
- Deuxième : 327-304 acn
- Troisième : 298-290 acn
Points importants :
Les villes latines durant la 1ere guerre samnite ne viennent pas en aide aux romains. La ligue
latine est alors dissoute à la fin de cette 1ere guerre en 338 acn. Rome est donc capitale
souveraine du Latium.

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Les romains vont encercler leur ennemi en créant des routes sur lesquelles ils placent des
colonies (pour surveiller l’ennemi et aussi pour diffuser la culture romaine). Cela permettra
de gagner la bataille. A la fin de la 3e guerre en 290 acn, Rome contrôle un assez vaste
territoire mais qui est assez morcelé (Campanie, Samnium, Apulie, partie centrale des
Apennins où vivaient le peuple sabellique, Etrurie, Ombrie, partie de la Gaule Cisalpine).
Les romains ont ensuite des vues sur le sud de l’Italie méridionale (territoire des grandes
cités grecques). Les grecs du sud se sentent menacés par les romains et les cités grecque
appellent Pyrrhus d’Epire à l’aide (appelé par Tarente en 282). Donne lieu à des victoires
inexploitées de Pyrrhus et à sa défaite en 275 à Bénévent. Les romains prennent Tarente en
272. Ils ont donc presque le contrôle de toute l’Italie (il leur manque le nord encore). C’est à
ce moment-là qu’ils entrent en contact avec la culture grecque qui va grandement les
influencer.
Organisation des territoires conquis :
Ils attribuent des statuts variés (en fct de leur rôle pdt la guerre) aux cités conquises en
dosant habilement les droits civils (mariage, héritage, …) et les droits politique (de vote et
d’élection). Certaines cités elles n’ont aucun droit politique mais tous les devoirs du citoyen
(= cités alliées). Création de colonies selon le modèle romain (mini Rome en dehors de
Rome). Ils vont romaniser le territoire auparavant occupé par le Grèce.
b) Guerres puniques (264-201 acn) :
Rome vs Carthage
1ere guerre punique (264-241 acn) :
Causes :
- Économique et politique (contrôle du détroit de Messine qui est un point commercial
très important => carrefour entre Afrique, Grèce et Italie)
- Politique (menace carthaginoise selon Rome)
- Conquête romaine de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne
- Développement de la flotte de guerre romaine
2e guerre punique (218-201 acn) :
Causes :
- Contrôle de l’Espagne et de la péninsule ibérique
- Contrôle des mines d’argent
- Lourdes défaites (Hannibal) de Rome suivies de victoires (Scipion l’Africain)
- Perte de certaines cités qui se rallient à Carthage en sentant le vent tourner suite aux
défaites romaines face à Hannibal dans un premier temps
- Victoire finale romaine : domination économique et politique de l’Italie, des côtes
méditerranéennes de l’Espagne et du sud de la Gaule
- Romains très affaiblis démographiquement (pertes de guerre et légions loin de Rome
=> pression sur la population)

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c) Organisation socio politique romaine :
Les citoyens, leur répartition en tribus et centuries :
La citoyenneté est réservée aux hommes mais c’est une citoyenneté ouverte (cités conquises
peuvent devenir romains).
Le territoire romain est réparti en 35 tribus ayant une signification territoriale perdue par la
suite (chaque homme doit y être inscrit).
Ils sont aussi répartis dans les 193 centuries existantes et cela tous les 5 ans par les censeurs
(qui examine les vertus et les richesses des citoyens pour ensuite les disperser).
On a les comices tributes (en fct des tribus) et les comices centuriates (par centuries).
Chaque citoyen est libre d’y participer ou non. Il y a 1 vote par tribu ou centurie (peu
importe le nombre d’hommes) mais certaines centuries sont plus pauvres et plus peuplées
que d’autres qui sont moins peuplées et plus riches. La majorité des centuries étant
composées de riches familles, ils s’arrangeaient souvent entre eux quant à l’issue du vote.
Cela leur permettait de gagner dans presque toutes les situations. Les plus pauvres n’avaient
donc pas beaucoup de poids dans les décisions prises par votes des comices tributes et/ou
centuriates.
Les centuries sont la base du prélèvement de l’impôt et du recrutement des soldats : chaque
centurie fournit le même nombre d’hommes et la même somme pour les impôts.
C’est une « égalité géométrique » : les plus riches paient plus et sont plus mobilisés mais ils
ont un plus grand poids politique.
Magistratures :
Les magistrat supérieurs (consuls et préteurs) sont dotés de l’imperium (pouvoir de celui qui
ordonne ; pouvoir juridique, judicaire, militaire : ils dirigent l’armée, exercent la justice, et
convoquent le sénat et les assemblées populaires).
Leur pouvoir est qd même limité : les magistrats supérieurs sont 2 donc ils peuvent apposer
leur veto à une proposition de leur collègue, ils sont contrôlés en fin de charge, ils ne
peuvent pas cumuler de mandats, ils ne peuvent pas être élus 2 ans de suite (c’est une
charge annuelle) et ne peuvent exercer la même fonction que s’il y a un minimum de 10 ans
d’intervalle entre les 2 fonctions exercées.
Le cursus honorum ou courses aux honneurs (= magistratures) ne sont accessibles qu’aux
plus riches. La magistrature est considérée comme un honneur et un service : ils ne sont
donc pas rétribués par l’état et leur fonction engagent des dépenses financières
personnelles très lourdes.
Les magistrats supérieurs sont élus par les comices centuriates.
Les magistrats inférieurs (édiles et questeurs) n’ont pas le pouvoir d’imperium et sont élus
par les comices tributes.

23
Dictature : une magistrature exceptionnelle dotée de l’imperium pour une durée de 6 mois.
Le dictateur est désigné soit par les consuls soit par le Sénat. Elle est effective uniquement
en cas de danger. C’est un pouvoir énorme et nul ne peut s’opposer aux décisions prises par
le dictateur.
Tribuns de la plèbe : ils sont les représentants de la plèbe mais ils vont ensuite représenter
tous les romains. Leurs fonctions civiles :
- Convocation de la plèbe
- Proposition du vote des lois
- Pouvoir d’intercession (ils peuvent s’opposer à tout acte d’un magistrat dans ses
fonctions)
- Droit de veto
Ce pouvoir est collégial (il y a 10 tribuns élus par les comices tributes), il est donc limité à
Rome.
Sénat : les sénateurs sont choisis par les censeurs parmi les anciens magistrats et sont élus à
vie. Ils peuvent se réunir uniquement sur convocation d’un magistrat supérieur. Il rend un
avis (mais pas une décision) pour tous ce qui concernent les domaines publics (= senatus
consulta). Il a une énorme influence auprès des magistrats supérieurs car les sénateurs font
figures d’autorité. Son domaine de compétences s’entend à tous les domaines de la vie
publique :
- Affaires religieuses
- Pouvoir financier et militaire (budget, crédits)
- Affaires étrangères (ambassades, traités)
- Pouvoir judiciaire
Le peuple et ses assemblées (comices) : vote les lois par le peuple sur proposition des
magistrats (pas d’initiative du peuple). Il vote la plupart du temps favorablement aux lois
soumises (les magistrats tâtaient le terrain en organisant des réunions pour voir si leurs
projets pouvaient être acceptés ou non). Le système favorise les consensus. Cette assemblée
joue un véritable rôle décisif lorsqu’elle vote une loi sur laquelle les magistrats sont en
désaccord. Le peuple joue également un rôle réel lors des élections des magistrats.
L’assemblée pouvait aussi jouer le rôle de cours de justice (pouvoir judicaire).
E. Monde romain de 200 à 31 acn :

1) Les grandes conquêtes de Rome au 2e s. :


a) Conquête de la méditerranée orientale (200-129 acn)  :
Guerres préventives qui se transforment progressivement en guerres de conquêtes =>
impérialisme romain. Vont avoir des conséquences économiques, politiques et sociales très
importantes
Première guerre de Macédoine (200-197 acn)  :

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Rome profite de faiblesses des royaumes hellénistiques et des conflits entre ces derniers et
les ligues grecques (ils se situent plus du côté du territoire de la Macédoine). Victoire
romaine de Flaminius à Cynocéphales en Thessalie.
2e guerre de macédoine (172-168 acn) :
Victoire de Paul-Emile à Pydna en 168. Destruction de Corinthe en 146. Ils prennent le
prétexte de troubles internes et rasent la ville pour montrer le pouvoir. Les romains font
aussi raser Carthage la même année. La Macédoine et l’Achaïe deviennent des provinces
romaines.
Victoires romaines sur Antiochus 3 (roi séleucide) de 192 à 198 acn.
Le royaume de Pergame en Asie mineure est légué par Attal 3 (allié de Rome). Il décide
librement de léguer ses terres aux romains en 129 et Rome crée ainsi la province romaine
d’Asie (chaque province est dirigée par un gouverneur).
b) Conquête en méditerranée occidentale (149-118 acn)  :
Troisième guerre punique (149-146 acn) :
Peur des romains face à une Carthage qui se redresse de ses défaites (Caton l’ancien : il faut
détruire Carthage => Carthago delenda est). Les romains font le siège de la ville et en 146, ils
rasent Carthage (Scipion Emilien), réduisent la population en esclavage et recouvrent la ville
de sel (= ville maudite). Le territoire devient alors la province d’Afrique.
- Ils montrent leur vrai visage : détruire totalement les peuples qui s’opposent à eux.
Espagne et sud de la gaule :
Révoltes matées par Scipion Emilien qui prend la ville de Numance en 133 acn. Pour aller en
Espagne plus facilement, les romains occupent la gaule du sud et créent des routes avec des
colonies tout le long (voie domitienne et colonie de Narbo en 118 acn).
- Ce sont là des conquêtes rapides et qui touchent de vastes territoires.

c) Conséquences des conquêtes :


Ces conquêtes ont des conséquences économiques et politiques.
Organisation des provinces conquises :
Les romains placent des gouverneurs (préteurs, proconsuls, propréteurs) qui ont un pouvoir
souvent abusif sur la province (ils se constituent une fortune personnelle puisqu’ils sont
souvent tout puissants dans leur province). Les richesses minières et agricoles des provinces
sont réquisitionnées par Rome et la perception des impôts se fait par un publicain. Souvent,
les magistratures durent plus lgt qu’un an (entorse à l’un des principes fondateurs). Ces
provinces sont lourdement dépouillées par les romains (si on se plaignait et personne ne
vous écoutait ; impôts très lourds, …).

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/!\ Les impôts pouvaient être payés soit en argent soit en nature => l’impôt des citoyens
romains est donc supprimé car impôts dans les provinces romaines.
Conséquences économiques :
- Afflux de richesse à Rome : métaux précieux, butin de guerre, tributs payés soit en
nature soit en espèces.
- Esclaves nombreux à Rome et en Italie.
- Développement du commerce : souvent des commerçants en blé, esclaves, œuvres
d’art … et qui reviennent de leurs voyages en apportant la culture grecque qui va
bientôt devenir très importante dans l’éducation et la formation des riches romains.
- Transformation de l’agriculture en Italie et concentrations des terres aux mains des
plus riches.
- Bouleversement de l’agriculture car cela constituait la base de l’économie italienne.
Les petits agriculteurs vont subir cette évolution de plein fouet : ils ne sont plus
concurrentiels (blés des colonies et des provinces moins chers et plus rentables).
Donc ils se reconvertissent s’ils ont assez d’argent. Ils sont obligés soit de s’endetter
soit de vendre et d’émigrer vers la ville ou vers les provinces. Les plus riches font
donc mains mises sur les terres des petits paysans qui ont vendu à bas prix. Les riches
vont exploiter ces terres avec des esclaves achetés au marché. De nombreuses
révoltes d’esclaves vont par la suite avoir lieu.
Conséquences sociopolitiques :
- Pouvoir politique monopolisé par un petit nombre de familles (petite dizaine de
familles nobles qui détiennent les magistratures) et augmentation de leurs richesses
avec les butins de guerre (augmentation rapide, riches en argent et en terres).
- Les chevaliers-financiers (quelques milliers) et classe équestre : leurs richesses
reposent sur l’argent uniquement, ils ne peuvent donc pas accéder aux
magistratures. Ils ont cependant une très grande influence sur le Sénat.
- Nette croissance de la plèbe urbaine via l’émigration à Rome de paysans et
d’affranchis. Ils cherchent un noble protecteur qui deviendra leur « patron ». Ce
patron se forme ainsi un réseau de clients qui en échange d’argent, de services ou de
blé s’engagent à soutenir politiquement leur patron.
- Esclaves : situation nettement différente en ville et dans la campagne. Ceux vivant en
ville bénéficient de conditions correctes dans l’ensemble (certains vivent en semi-
liberté et tiennent des boutiques pour gagner un peu d’argent pour racheter leur
liberté => les maîtres sont plus conciliants). Ceux des campagnes ont des conditions
de vie effroyables et sont clairement exploités.
- Situation peu convenable pour tous
On observe également des tensions quant à la position sur la culture grecque : faut-il ou non
l’enseigner aux enfants romains ?
La question agraire (la possession des terres) et les frères Gracques  :

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Il y a une revendication populaire des terres confisquées par les romains aux cités conquises
qui se trouvaient dans le sud de l’Italie. Le peuple veut une redistribution de ces terres qui
sont actuellement occupées par les riches. Cette revendication est appuyée par 2
aristocrates (frères Gracques : Tiberius et Caius) imprégnés des idées hellénistiques. Ils
voulaient conserver les valeurs traditionnelles d’attachement à la terre.
Tiberius Gracchus est tribun de la plèbe en 133 et propose une loi qui limite le droit de
possession de terres et distribue le reste de ces terres aux petits paysans de façon
inaliénables (c’est à eux a vie) => provoque la fureur des nobles et du Sénat romain.
Cette loi est votée en pleine agitation car les nobles font éclater des émeutes et Tiberius est
assassiné à ce moment-là.
- Premier acte de violence politique à Rome !
Caius Gracchus en tribun en 123 : il propose une nouvelle loi agraire en reprenant l’idée de
son frère et en ajoutant la fondation de colonies en Italie et à Carthage. Ils proposent aussi
que les tribunaux jugeant les litiges entre gouverneurs romains et provinciaux soient confiés
aux chevaliers.
- Les nobles sont furieux et décide de faire assassiner le 2e frère et prenant le prétexte
qu’il voulait fonder une colonie sur le sol maudit de Carthage, exigeant l’exécution de
Caius et de ses partisans via une loi martiale. C’est l’abolition des lois agraires.
Conséquences :
- Idée de distribution des terres mise en pratique au 1er s. acn
- Apparition de factions politiques opposées (populares vs optimates)
- Début des violences politiques
Les populares se dressent contre l’ordre établi par le sénat et prétendent défendre le petit
peuple (ils proposent principalement des lois agraires). Les optimates, eux, défendent les
intérêts du sénat et de ses membres.
/!\ On peut être sénateur sans être un optimates !
2) République romaine en déclin (107-31 acn) :
C’est une période de crises profondes qui va donner lieu à la destruction de la république
romaine. C’est une période de poursuite des conquêtes et le pouvoir passe de collectif à
personnel (pouvoir des imperatores, grands chefs militaires mais qui s’opposent entre eux).
a) 1ere guerre civile : Marius et Sylla (107-79 acn) :
Marius combat en Numidie (Afrique) contre Jugurtha (108-100 acn) et est un chevalier
romain militaire. Il décide de rentrer en politique et devient consul. Il va opérer une réforme
profonde de l’armée : elle sera ouverte à tous les citoyens (armée de métier dévouée à son
chef) => victoire en 105 acn contre Jugurtha.
Il va ensuite faire voter des lois agraires en s’appuyant sur les populares. Il installe ses
soldats en Numidie en redistribuant les terres conquises à ses vétérans.

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Il occupe le consulat pendant 5 années de suite entre 104 et 100 acn.
- ENTORSE GRAVE AU PRINCIPE REPUBLICAIN
Il obtient ensuite le commandement contre les Cimbres et les Teutons. Il remporte une
victoire éclatante. C’est la premières fois qu’un romain amasse autant de pouvoir en si peu
de temps : il instaure un nouveau modèle de pouvoir. => Cela va provoquer des tensions
avec les autres aristocrates avides de pouvoir.
Les cités alliées souhaitent obtenir la citoyenneté, demande encore une fois refusée. Il y a
donc une insurrection des italiens. Le sénat envoie Sylla pour mater cette révolte. Sylla gagne
en 88. Mais les romains doivent céder sur le plan politique et concèdent la citoyenneté aux
italiens. Ils ont donc les mêmes droits que tous les autres citoyens romains.
- Cette guerre est appelée par les historiens est appelée guerre sociale ou guerre
italique (91-88 acn).
Cette même année (88 acn), le roi Mithridate 6 d’Asie profite des troubles en Italie pour
étendre son territoire. Il envahit l’Asie mineure romaine en 88. Il massacre également 80 000
italiens en Asie et en Grèce. Il était accueilli de manière positive par la population locale car
les habitants étaient lassés des abus des gouverneurs romains. Cela a des répercussions
économiques à Rome : l’impôt de guerre n’est plus payé et la perte est nette pour l’état
romain. Pour lutter contre Mithridate, le Sénat choisit Sylla mais le peuple préfère attribuer
le commandement à Marius. Sylla marche alors sur Rome avec son armée (1ere fois dans
l’histoire de Rome qu’un romain marche avec son armée sur la ville). Sylla fait campagne en
Orient et gagne mais Marius reprend le pouvoir à Rome. Marius meurt en 86 mais ses
partisans gardent le pouvoir jusqu’en 82. Lorsque Sylla rentre avec un énorme butin, il met
en place la 1ere proscription (liste avec les noms de ses opposants qui peuvent être mis à
mort contre une certaine somme d’argent) pour éliminer ses opposants. Lorsque Sylla a
éliminé tous ses opposants, la 1ere guerre civile se termine. Il se fait attribuer un pouvoir
exceptionnel par une loi : il s’accorde le statut de dictateur sans limite temporelle pour
pouvoir organiser la cité (=> nouvelle entorse aux principes républicains). C’est le triomphe
du parti sénatorial (82-78 acn). Il met en place des reformes pour renforcer le pouvoir du
sénat au détriment de la plèbe, des tribuns, et des chevaliers. Il abdique de sa fonction en 79
car il pense avoir accompli sa mission : refonder la cité. Il meurt en 78.
- Nouvelles formes de pouvoir : pouvoir personnel, basé sur l’attachement des soldats
à leur chef
- Réformes de Sylla sans lendemain : les chevaliers et les populares retrouvent leurs
droits antérieurs.

b) 2e guerre civile : Pompée vs César (78-44 acn) :


Les difficultés extérieures se multiplient (piraterie, conquêtes de mithridate).
Pompée, ancien partisan de Sylla, va accumuler différents succès militaires et accumuler de
la gloire. En Espagne, il gagne contre Quintus Sertorius, ancien partisan de Marius, en 72 acn.

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En Italie, il met un terme avec Crassus à la révolte des esclaves de Spartacus (73 acn). La
gloire revient en grande partie à Pompée. Il bénéficie de l’appui de ses soldats, de ses clients
et des populares (intérêt politique : il avait distribué des terres aux vétérans). Il se fait doter
d’un pouvoir militaire pour 3 ans au moins sur toute la méditerranée (= l’imperium) pour
lutter contre les pirates. => Nouvelle entorse aux principes républicains. Pompée vainc les
pirates (67 acn) et mithridate (65 acn) et annexe donc le territoire de mithridate. Il va aussi
annexer la Syrie => augmentation des revenus économiques de Rome. Tout cela enrichit
l’état romain. Cette course au pouvoir inquiète des sénateurs.
Cicéron, consul en 63, déjoue la conjuration de Catilina et propose une alliance entre les 2
factions (collaboration entre les nobles et les chevaliers) pour limiter le pouvoir de ses
généraux avides de pouvoir => Cedant arma togae ! (Efforts soldés par un échec). César, son
ennemi de toujours, s’y oppose avec ferveur.
Pompée va alors former une entente sénatoriale secrète : création du premier triumvirat
(César, Crassus, Pompée) face à l’opposition du sénat. Cette alliance va leur permettre de
diriger toute la scène romaine. Cela permet à César de devenir consul. Cette entente
combine le pouvoir politique (César avec le poste de consul), l’argent (Crassus) et la gloire
(Pompée).
En 59 en tant que consul, César prend des mesures pour les populares et propose des lois
agraires (redistribution de terres). César se fait attribuer le commandement proconsulaire
sur les gaules transalpine et cisalpine. => malin car la Gaule représente dans l’imaginaire des
romains un ennemi effroyable (épisode des oies et de la prise de Rome).
César entreprend sa guerre contre les Gaulois (58-51). La Gaule n’était pas un état unifié : il y
avait différentes tribus rivales. Ils ne parviennent pas à s‘unir contre la menace romaine.
L’armée de césar est une armée de métier ce qui mène à des victoires romaines éclatantes.
(51 : soumission de la gaule). Margé la supériorité des Gaulois en nombre, ils perdent la
guerre. Le prestige de César est immense et il se montre très malin : il comprend qu’il faut
s’allier les populations locales pour s’attacher la fidélité des notables locaux. Il va ainsi
s’attirer bcp de sympathie.
Pendant ce temps, Pompée et Crassus veulent augmenter leur prestige. Crassus est trop
ambitieux et mène une campagne contre les Parthes qui se soldera par sa mort en 53 acn.
Pompée et César s’opposent. Le sénat perçoit le danger et quand César revient de Gaule, il
lui ordonne de déposer son commandement. César franchit quand même le Rubicon en 49
avec ses troupes et marche sur Rome (2e fois) : c’est le début de la 2e guerre civile (49-45
acn) => alea iacta est.
Pompée voit sa force et sa détermination et décide de fuir en Macédoine avec une partie
des sénateurs. César prend Rome et se lance à la poursuite de Pompée. Il gagne des batailles
en Macédoine (Pharsale en 48). Pompée est assassiné par Ptolémée à Alexandrie. Victoires
de César sur le fils de mithridate en 47 et sur les généraux de Pompée en Afrique et en
Espagne en 45.

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César revient à Rome en 45 veut s’accaparer le pouvoir militaire et les magistratures. Il se
fait élire consul pour 5 ans. Il devient ensuite dictateur à vie et consul pour 10 ans. Il se fait
attribuer la puissance des tribuns de la plèbe (= puissance tribunicienne). Mais comme il est
patricien, il trouve un stratagème pour s’octroyer ce pouvoir et devient une sorte de
protecteur du peuple à vie. César est grand pontife depuis 63 et est aussi augure donc il
détient également le pouvoir religieux.
Il détient les 3 types de pouvoir (militaire, politique, religieux) et est très populaire.
- Dénature complètement les magistratures républicaines
- Diminution du pouvoir du sénat
- Totalement contraire aux principes républicains
- Ressemble au pouvoir d’un roi
Il se forge aussi une ascendance divine (descendant d’Iule, fils d’Énée et petit-fils de Vénus)
et il fait édifier un temple à Vénus dont il descendrait. César manipule les élections pour
faire élire ses partisans mais il a l’appui du peuple (distribution de terres, modéré envers les
provinciaux, accorde la citoyenneté, …) ce qui diminue fortement le pouvoir du sénat. On lui
doit aussi une réforme profonde du calendrier : il met en place le calendrier julien basé sur le
système solaire (calendrier actuel). Les aristocrates détestent les rois et aux ides de mars
(plus ou moins le 15 mars) 44, des partisans rassemblés autour de Brutus et Cassius
assassinent César.
c) 3e guerre civile : Marc Antoine vs Octave Auguste (44-31 acn) :
Marc Antoine qui a fait carrière avec César et Octave, fils adoptif de César dont il n’a que le
nom, revendiquent tous les 2 l’héritage de César. Dans un premier temps, tout 2 se
rapprochent et forment avec Lépide le 2e triumvirat (= accord officielle et magistrature
légale) dont la durée est fixée à 5 ans et dont la fonction est de restaurer la république, l’état
romain.
Ils éliminent leurs ennemis et les assassins de César restés à Rome. Ces triumvirs vont se
lancer en campagne et remportent la victoire en 42 contre les assassins de César réfugiés en
Orient.
Ils se partagent ensuite les provinces en 40 acn :
- Orient < Antoine
- Occident < Octave
- Afrique < Lépide
Octave annexe l’Afrique a son territoire et écarte Lépide. Il rétablit l’ordre publique en Italie
en règle le problème des vétérans en s’acquittant des promesses de son père. Il s’assure
ainsi le soutien des soldats.
Le début de la 3e guerre civile à lieu en 33 : Antoine s’est lié à Cléopâtre et rêve d’une
royauté hellénistique. Il réorganise l’Orient conquis et favorise les alliés (surtout l’Egypte).
Cela est très critiqué à Rome pour des raisons économiques. Octave critique Antoine et les 2
hommes s’opposent. Octave joue sur le patriotisme romain et accuse Antoine de trahison en

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publiant le testament d’Antoine (=> faux !) disant qu’il léguait ses terres à l’Égypte. Cela
soulève l’indignation à Rome et Octave déclare la guerre à Cléopâtre (et non pas à Antoine
pour éviter la guerre civile et transformer cela en une guerre contre un ennemi commun). Si
Antoine prend le parti de Cléopâtre il devient aussi un ennemi (ce qui sera le cas).
Les romains entrent donc en guerre et les adversaires s’affronter durant une bataille navale
en Epire à Actium et Antoine fuit pour se suicider avec Cléopâtre en 31. Octave est donc le
seul maître de l’empire romain. Cela met un terme aux guerres civiles. Octave est couvert
d’honneurs et de gloire. Le temple de Janus est fermé (synonyme de paix dans l’empire).
C’est le début de la transition vers l’empire.
F. Empire romain (31 acn-476pcn) :
1) Haut empire romain (31 acn-193 pcn) :
Il y a une pacification des régions conquises et poursuite des conquêtes. On assiste à une
romanisation des provinces romaines et une mise en place d’un nouveau régime : le
principat.
a) Principat d’auguste (27acn-14 acn) :
Octave sait qu’il ne doit pas répéter les erreurs de son père et se montre donc prudent et
patient. En 29, il se fait attribuer le titre de princeps senatus pour prendre la parole en
premier au sénat. En 27, il décide de rendre tous ses pouvoirs au sénat. Une loi sur les
partages des provinces est votée : une partie des provinces seront administrées directement
par le sénat par l’intermédiaire des proconsuls (provinces conquises en premier : Afrique,
Gaule, Asie, …. = provinces pacifiées) et les autres seront administrées par un empereur
(provinces belliqueuses). L’empereur va nommer les gouverneurs qui administreront ces
provinces et qui iront pacifier la province. Cela marque le début de l’époque impériale. Il y a
une apparente restauration de la res publica (élections, Sénat consulté, …). On attribue à
Octave le titre d’Auguste. Ce terme est lié à l’autorité : celui qui le porte est augmenté du
soutien des dieux et cela lui confère un énorme pouvoir d’autorité. En -23, il meurt presque
et se retire du consulat qu’il occupait depuis -29. Le Sénat lui donne la puissance
tribunicienne à vie. Il détient aussi l’imperium proconsulaire sur les provinces impériales. Il
lui manque encore le grand pontificat car cette fonction était détenue à vie par Lépide qui
était toujours en vie. Auguste attend la mort de Lépide qui détient cette charge jusqu’en -12.
A partir de ce moment-là, il détient les 3 grands pouvoirs (civil, militaire, religieux) et les a
obtenus « dans les règles ».
b) Accession au pouvoir par les empereurs après Auguste  :
Ce n’est pas une charge héréditaire. Ces attributions se font selon des procédures
traditionnelles :
- Acclamation par l’armée du nouvel empereur
- Approbation du sénat
- Proposition du sénat de faire voter par les comices différents pouvoirs au prince
(puissance tribunicienne, imperium proconsulaire, élection au consulat, grand
pontificat). Chaque étape est votée séparément.

31
Le principat n’est pas une monarchie. Si un fils succède à son père, ce n’est pas parce que
c’est son fils mais bien parce qu’il a les capacités requises. Cette procédure perdure jusqu’au
3e siècle.
L’accession au pouvoir est préparée au niveau privé : l’empereur régnant adopte celui qu’il
veut comme successeur et lui fait conférer différents pouvoirs. Ce candidat au principat
hérite des moyens humains (clients), matériels (biens) et symboliques (autorité) de son père
adoptif.
c) Empereurs et hautes dynasties impériales :
Les Julio-claudiens (14-68) :
Empereurs originaires de Rome qui appartiennent aux grandes familles patriciennes. Des Iulii
par Auguste ou des Claudii par Tibère (beau fils d’Auguste).
- Tibère (14-37)
- Caligula (37-41)
- Claude (41-54)
- Néron (54-68)
Crise de 68-69 :
Aucun successeur pour Néron. Il y a 4 princes portés chacun par une armée :
- Galba
- Othon
- Vitellius
- Vespasien (élevé au pouvoir par l’armée d’Orient)
Les armées luttent entre elles pour imposer l’empereur de leur choix mais Vespasien gagne
finalement et commence une nouvelle dynastie : celle des Flaviens.
Les Flaviens (69-96) :
Ils ne sont ni patriciens ni romains de Rome. Ce sont des chevaliers.
- Vespasien (69-79)
- Titus, fils de Vespasien (79-81)
- Domitien, 2e fils de Vespasien (81-96)
Ils vont mettre en place une bonne administration des provinces => stabilité profonde de
l’empire.
Les Antonins (96-192) :
Nerva succède à Domitien. Il y a une continuité des règnes (via le système d’adoption) et ces
successions sont pacifiques.
- Nerva (96-98)
- Trajan, originaire du sud de l’Espagne (98-117)
 La fonction impériale est accessible aux gens des provinces.

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- Hadrien (117-138)
- Antonin le pieux (138-161)
- Marc Aurèle (161-180) : sous son règne, les premiers frémissements des différentes
populations se font sentir aux frontières de l’empire, la stabilité commence à être
menacée (surtout à la frontière germanique).
- Commode, fils biologique de Marc Aurèle (180-192)

d) Les pouvoirs impériaux : contenus institutionnels et idéologiques :


L’empereur avait un énorme pouvoir lié à sa position sociale éminente (fortune, clients,
autorité, …).
Les pouvoirs attribués par le Sénat et le peuple :
Les pouvoirs publics du prince étaient :
- L’impérium proconsulaire des empereurs accordé à vie et illimité. C’est un pouvoir de
commandement civil et militaire qu’il peut exercer dans des domaines variés (lever
une armée, nommer des officier, frapper la monnaie, …)
- Puissance tribunicienne à vie mais qui est renouvelée tous les ans => maintien
l’illusion de respect des principes. Cela lui permet de rassembler le sénat, les
comices, de leur proposer des lois et d’imposer son veto aux lois.
- Autres privilèges civils : droit de recommander des candidats aux élections, droit
d’effigie sur les monnaies (pratique pour diffuser son image et son idéologie)
- Série de pouvoirs religieux : droit d’auspices (interrogation des dieux avant de faire
une action importante) et d’agir religieusement au nom du peuple (sacrifices publics,
vœux, …). Il était aussi pontifex maximus (charge religieuse la plus importante à
Rome) et membre de tous les collèges pontificaux romains
Les empereurs détenaient tous les pouvoirs : militaire, politique (civil) et religieux. Cela
semble accepté par tous car cela s’est fait progressivement et parce qu’auguste a rétablit la
paix à la suite d’un siècle de guerres civiles. Le modèle de royauté utilisé par Marius et César
auparavant était détesté par tous les romains.
Aspects idéologiques du pouvoir impérial :
C’est l’association de 2 éléments :
- La restauration en apparence de la res publica (Auguste s’est montré respectueux des
principes et traditions républicaines et n’a accepté que les honneurs donnés par le
sénat avec parfois quelques refus stratégiques pour se faire bien voir)
- La prééminence discrète mais omniprésente du prince.
Auguste a accumulé tous les pouvoir mais sans bousculer les principes républicains. Il va
véhiculer des valeurs telles la piété, le respect des dieux, la paix, la famille, … et surtout la
valeur de la ‘virtus’ ou courage militaire. Il va aussi insister sur la valeur religieuse des choses
et va mettre l’accent sur son ascendance (Jules César est divinisé après sa mort et il va se

33
présenter comme le fils d’un dieu). On va commémorer les actes d’Auguste par des
célébrations religieuses. Il prépare déjà à la fin de sa vie sa divinisation. Il met en place
progressivement le concept de culte impérial : l’empereur est entre les dieux et les hommes.
Les bons empereurs sont divinisés tandis que les mauvais subissent une damnatio memoriae
(condamnation à l’oubli) => ex : Néron, Caligula
e) Observations complémentaires :
Institutions romaines :
Sous le haut empire, les institutions du peuple romains continuent de fonctionner : les
magistrats continuent à être élus et les assemblées à être réunies mais avec un contrôle
étroit de l’empereur. Mais ces institutions évoluent et perdent peu à peu de leur pouvoir.
L’administration impériale :
On assiste à la création d’une administration plus efficace et plus apte à gérer ce vaste
empire. Les provinces vont prospérer car il y aura bcp moins d’abus de la part des
gouverneurs.
Romanisation des provinces occidentales :
Processus complexe. Il ne s’agit pas seulement de la diffusion d’un mode de vie à la romaine
mais aussi d’un processus d’adhésion et d’appropriation de ce mode de vie romain que
chaque province va transformer selon leur modèle. Une bonne partie de la population va
adhérer à cela.
Ce processus varie selon les régions et touche les domaines privés et publics mais ces effets
sont durables et profonds. On assiste à une urbanisation et une création de routes. Il y a
aussi une municipalisation (monuments comme des temples, des basiliques, des forums, … ;
jeux comme les jeux du cirque ; évergétisme = les élites locales vont payer des choses pour
le peuple).
Cette romanisation se fait aussi au niveau culturel et individuel : il y a une diffusion de la
citoyenneté et le latin se répand très vite et devient la langue officielle. La romanisation
intervient aussi dans l’armée. Les conquêtes et les pacifications permettent de diffuser la
culture romaine et de construire des routes et de bâtiments publics. Les provinciaux sont
enrôlés et à la clé, il y a leur citoyenneté. L’armée alphabétise les soldats. La religion se
répand aussi dans les provinces même si les romains n’imposent pas leurs dieux aux peuples
conquis. Les peuples des provinces vont peu à peu se sentir romains et adopter le culte des
romains. De plus en plus de provinciaux vont choisir de faire leurs transactions commerciales
en latin pour être ainsi protégés par le droit romain. Les effets de cette romanisation sont
profonds et durables.
f) Suite des dynasties impériales :
Les Sévères (193-235) :
Après l’assassinat de Commode :

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- Règne de Pertinax qui est assassiné après 3 mois seulement dans l’affrontement
entre légions
- Septime Sévère, originaire d’Afrique, épouse Julia Domna originaire de Syrie qui est
fille du grand prêtre d’Émesse. => première fois qu’un africain devient chef d’état ! Il
va insister sur la continuité par rapport à ses prédécesseurs (filiation fictive avec Marc
Aurèle) et se présente comme le vengeur de Pertinax
- Caracalla (fils de Septine) qui tue son frère pour accéder au pouvoir. Connu pour
l’édit de 212 qui octroie la citoyenneté à tous les habitants libres de l’Empire
La branche syrienne reprend ensuite le relais dans la succession :
- Elagabal
- Sévère Alexandre
 Ils veulent agir en continuité avec leurs prédécesseurs et les traditions du haut-empire

2) Antiquité tardive (235-476) :
Période de crise et de troubles à cause de pressions barbares (ils souhaitaient s’installer dans
l’empire romain). L’empire n’est pas du tout homogène.
a) Crise du 3e s. (235-284) :
Période de crise profonde dans tout l’empire romain et les citoyens en sont conscients. De
larges mouvements de populations touchent l’Asie centrale et se heurtent ensuite aux
frontières de l’empire. Ces peuples recherchaient des terres fertiles et des sources de
richesses où s’installer durablement (premiers signaux sous Marc Aurèle). Pour la 1ere fois
de son histoire, Rome doit faire face à des guerres de défenses (et non plus de conquêtes)
assez compliquées car ces assauts sont répétés et menés sur plusieurs front à la fois
(frontière du nord et orientale). L’empire romain n’est pas préparé à une telle situation.
L’organisation militaire de Rome vacille et certaines régions s’organisent elles-mêmes sans
l’empire romain (royaumes indépendants de Palmire en Syrie et de Gaule).
De 235 à 253 : succession de 10 empereurs
253-268 : la situation devient catastrophique aux frontières mais Valérien et Gallien (son fils)
arrivent à maintenir l’empire.
268-284 : succession d’empereurs illyriens et Aurélien arrive à faire tomber ces petits
royaumes et ainsi rétablir l’unité de l’empire.
La figure impériale :
- Thème de l’éternité des empereurs (veulent maintenir la continuité et ainsi garder
leur légitimité)
- Ils résident de moins en moins à Rome et se rapprochent des lignes de fronts
- Rapport privilégié du prince avec la divinité du soleil (sous le règne d’Aurélien)

35
b) La tétrarchie :
C’est un pouvoir à 4 
Fonctionnement et représentations :
Dioclétien est proclamé empereur par l’armée d’orient (284-305). Il va réussir à rétablir la
paix et va reformer le pouvoir impérial. Il va partager les responsabilités impériales : c’est la
tétrarchie (pouvoir à 4). Cela permet d’éviter les problèmes de successions, permet
d’affronter les problèmes sur différents fronts et maintient l’unité de l’empire mais le
gouvernement est décentralisé. Le pouvoir est partagé entre 2 augustes (Dioclétien et
Maximien) et 2 césars (Galère et Constance Chlore). Les décisions sont prises en communs
(les édits portent leurs 4 noms, si qqun remportent une victoire tous sont récompensés) ce
qui renforce l’autorité impériale (l’autorité est multipliée par 4 et les responsabilités divisées
par 4). Le collège impérial est rarement réuni. En 303 à Rome ils se retrouvent pour célébrer
leurs 20 ans de règne. Les augustes doivent à un moment abdiquer pour laisser la place aux
césars qui se choisiront de nouveaux césars, etc.
Ils vont donner un visage unique du pouvoir (représentation des 4 sous des traits très
proches). Ils vont se déclarer descendant de certaines divinités. Dioclétien = jovien (Jupiter),
Maximien = herculéen. Ils instaurent un nouveau rituel de cour : la proskynèse. Il faut se
prosterner devant l’empereur. Ils vont aussi restaurer les mœurs et les valeurs
traditionnelles pour ainsi retrouver le soutien des dieux. Il y a la création de nouveaux
centres stratégiques et administratifs (Trèves, Milan, Ravenne, Constantinople, …). Rome est
peu à peu marginalisée.
Œuvre militaire :
Dangers affrontés efficacement (pressions barbares, troubles internes, menaces des perses),
rétablissement de la paix et du calme.
Administration de l’empire plus efficace :
Ils vont affiner les fonctions administratives et mettre en place des contrôles réguliers. Il y a
une multiplication du nombre de provinces (meilleur contrôle et encadrement). On crée
aussi des diocèses (groupement de plusieurs provinces dirigées par un vicaire et elles
correspondent souvent à des unités ethniques).
 Bilan positif pour la tétrarchie
Mais le système de la tétrarchie ne survivra pas très longtemps à Dioclétien. Après
l’abdication des 2 augustes en 305 (Dioclétien et Maximien), des troubles éclatent
provoqués par les fils des nouveaux augustes, Constantin et Maxence (ils ne sont pas choisis
comme césars par leur pères). Ils vont s’imposer comme nouveaux augustes. Luttes entre
Constantin et Maxence et en 312 (bataille du Pont Milvius à Rome) Constantin devient le
seul maitre de l’occident. Il écarte Licinius de l’Orient et ainsi devient en 324 le seul maitre
de l’empire romain.
c) Constantin (312-335) :

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Conversion de Constantin au christianisme (premier empereur chrétien) ce qui a des
conséquences profondes et durables sur les plans politique et religieux.
Sa conversion est-elle progressive ?
Il y a un refus de sacrifices aux dieux païens dès 312. Il met en place une politique de
tolérance à l’égard des chrétiens (édit de Milan en 313). Il prend également des mesures
favorables aux chrétiens (restitution de leurs biens lors des persécutions, les églises locales
peuvent être propriétaires de biens fonciers et peuvent hériter). Il va être confronté à des
querelles entre chrétiens (dogmes différents sur la divinité du christ). => tout à fait nouveau
dans l’empire romain, c’est une situation inédite. Dans le christianisme, la croyance est
sensée être partagée par tous les croyants.
L’empereur va réunir des évêques dans des conciles pour essayer de trouver un compromis.
(Concile de Nicée en 325).
Ex : conflit entre chrétiens et arianisme (mouvement de chrétiens ne reconnaissant pas la
divinité du christ) il tente de le résoudre durant le concile de Nicée.
Sur le plan politique : il va modifier la nature même du régime, de la conception de l’empire.
Il va créer une nouvelle capitale : Constantinople en 330. => marque encore plus la division
entre les deux parties de l’empire, Occident et Orient.
Sur le plan religieux : l’empire va peu à peu prendre exemple sur l’empereur et va se
convertir peu à peu pour garder les privilèges de l’empereur.
d) Pouvoir impérial après Constantin (337-476) :
Sa descendance va peu à peu limiter les cultes païens et favoriser les chrétiens.
- Julien dit l’apostat (= qui a renoncé au christianisme) de 361-363 : retour au
paganisme et aux traditions pour rassembler autour de lui les hommes de lettres, les
nobles, … C’est la dernière tentative de retour au paganisme
- Théodose : va interdire les sacrifices sanglants du paganisme en 391-392.
À sa mort en 395, l’empire est partagé entre ses 2 fils : Honorius reçoit l’occident (Ravenne =
capitale, cité des marécages réputées imprenable ; la langue est le latin) et Arcadius reçoit
l’orient (Constantinople). L’orient va redevenir grec et va peu à peu se désintéresser de
l’occident, en remplaçant entre autres le latin par le grec.
Pour l’occident, les choses se précipitent et les invasions se font plus répétées. Les germains
traversent le Rhin et Rome est prise en 410 par Alaric et les Wisigoths (traumatisme car plus
jamais arrivé depuis 8 siècles !).
 Les païens vont alors réagir : si Rome a été prise, c’est parce que le peuple n’a plus
honoré ses dieux. Avant cela, tout allait bien.
 Les chrétiens vont alors réagir et St Augustin va insister sur la cité de Dieu puisque
toute cités terrestres est vouée à mourir. Seule la cité de dieu est éternelle.
Les provinces romaines occidentales vont être envahies :

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451 : les Huns d’Attila sont en Gaule
 De petits royaumes émergent de ces mouvements de populations ou des peuples déjà
conquis
476 : l’empereur romain d’occident Romulus Augustule est renversé par Odoacre, à son tour
renversé par l’ostrogoth Théodoric en 493.

Moyen-Age  :
Introduction :
C’est un concept qui est problématique. Période noire qui dure de plus 1000 : 476-1453.
Ce concept a été créé à la Renaissance au 15e/16e s. par les intellectuels. Le monde auquel ils
sont confrontés est nouveau : c’est la renaissance, la soi-disant redécouverte des auteurs
romains et de la culture grecque. L’ancien monde est pour ex cette période noire entre la fin
de l’antiquité et la renaissance qu’est le Moyen-Age. Pour eux c’est un âge moyen qu’il faut
très vite oublier. Depuis le 19e s., on redécouvre le Moyen-Age car c’est qd même 1000 ans
d’histoire riche. Le Moyen-Age est multiple, complexe, fondateur. C’est une période de
liberté, de nouveauté, inventif et dynamique. Il fonde littéralement les bases de la société
qu’on a actuellement. Enormément de choses se construisent au Moyen-Age : le rapport aux
langues, au droit, à la culture, …
Les sources sur lesquelles on se base sont plus ou moins abondantes et nombreuses. Les
sources écrites diminuent au début et les traces archéologiques foisonnent mais à partir du
11e s, les écrits commencent à réapparaitre en masse.
1) Transformation du monde romain (5e s) :
I. Les barbares :
Le concept d’invasion barbare c’est l’invasion de notre société par des gens qui ne sont pas
comme nous et qui veulent nous faire du mal (vision globale de tout temps).
476 : chute de l’empire romain d’occident. L’empereur disparait de la tête du pouvoir.
Romulus Augustule dépose le pouvoir aux pieds de l’envahisseur.
a) Sociétés en contact :
Dès la fin du 3e s : il y a des transformations de la société. On n’observe plus des sociétés
unifiées mais elles sont en lien les unes avec les autres. Les romains ne sont plus tous seuls
et font face à des populations qui tentent de s’installer dans l’empire romain lui-même. Il y a
quelques tentatives violentes d’incursion et d’autre plutôt pacifique. Les francs par ex
essayent d’entrer pour piller les richesses au 3e s. Ils tentent d’entrer par petits groupes,
petites expéditions violentes. Cela va avoir 2 conséquences très nettes :
- Les romains se rendent compte qu’ils ne sont plus tous seuls et les po voisines
veulent participer à ce modèle de conquêtes romaines.

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- Protectionnisme politique et militaire romain. Les romains construisent des petits
fortins sur toute la frontière germanique qui consiste à faire peur aux peuples
envahisseurs
Cela montre que les romains ont la possibilité de se défendre. Mais ce sont plus des
frontières visibles que des réelles fortifications défensives. Ces murs deviennent donc des
marques d’un passage d’une région à une autre.
Le mot barbare est un mot d’exagération forte. Cela signifie celui qui parle par borborisme.
Le barbare c’est l’autre, le diffèrent, celui qui n’est pas le même. Dans l’antiquité, on a peur
du barbares, peur de l’autre différent de soi. C’est pour cela qu’il y a des fortifications (=
limès) qui séparent le territoire barbare du territoire romain.
4e s : les romains passent naturellement la frontière et vont commercer avec ces populations
barbares. Les barbares eux vont aussi s’installer en territoire romain. Il y a une romanisation
des barbares qui souhaitent s’intégrer dans le mode de vie romain. Les romains vont donc
engager les barbares dans l’armée et l’administration (= taches que les romains ne voulaient
plus occuper). C’est une société bigarrée, mélangée et plus une société unie.
Des groupes plus importants et plus nombreux viennent s’installer de l’autre cote de la
frontière (376). Certains le font pacifiquement d’autres plus violemment. On assiste à un
point de rupture : plus grande pression et tension dans la société romaine. L’équilibre est en
train de basculer : les populations réclament plus que ce que les romains ne veulent leur
donner. Ils voudraient d’installer en grandes masses et les populations barbares se battent
entre elles. L’arrivée des Huns qui traversent la frontière en 370 et qui veulent piller tout ce
qu’ils trouvent font également très peur à ces populations. Les romains, les francs, les
germains, … se liguent ensemble contre les Huns. La bataille d’andrinople et d’autres
batailles importantes vont jalonner ces grandes transformations sociales.

b) Ruptures :
Hiver 406 : hiver rude, le Rhin (= frontière naturelle) est gelé. Les populations de l’autre côté
du Rhin se pressent (faim, froid, menace des Huns) et franchissent massivement cette
frontière naturelle. Cela fait peur à tout le monde et on se rend compte du changement qui
s’opère. Cela signe le début des grandes migrations (les petites commencent déjà au 3 e s.)
qui ont lieu entre le 4e et 5e s. Ce mouvement migratoire est un mouvement large qui se
produit au niveau de la frontière germanique mais également à l’intérieur du territoire ou les
gens migrent d’une région vers une autre.

c) Stabilisations :
Les romains vont contenir ces populations en faisant de traités et des collaborations.
L’hospitalité contre un service militaire, … Les grands propriétaires ont été un peu
dépossédés pour pallier au manque de terres et à l’afflux massive de populations
extérieures. Les visigots vont s’installer dans le sud-ouest de la France et peuvent installer un

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grand royaume (royaume de Toulouse). Ces gens s’entendent plutôt bien avec la population
romaine et ils vont aller avec les romains battre les Huns une bonne fois pour toute. Les
Huns, dirigé par Attila les attaque en plein milieu de la France (bataille des chants
catalauniques) et les huns sont définitivement battus par des contingents francs, visigots,
burgondes dirigés par des généraux romains.
On assiste à une construction d’un autre monde, le monde romain n’est plus et le monde
continue à se transformer suite aux afflux massifs de populations qui continuent et d’arriver
toujours plus nombreuses.
II. Les invasions barbares :
Concept fragile car il faut essayer de comprendre ce qu’il s’est passée à cette époque.
a) Ethnogenèse :
On a l’impression que ces populations sont déjà organisées en grands peuples alors que non.
Ce sont des tas de petites tribus qui s’installent par petites grappes individuellement sans
qu’ils soient coordonnés avec les autres. Ce sont des gens de toutes origines. Mais ces
populations se sont réunies et fusionnées avec le temps sous les points communs de la
culture, de la religion, … Ces populations vont alors se structurer (6 e s.) On assiste alors à la
mise en place de royaumes. Ces groupes vont prendre de la place et d’installer comme des
entités politiques en soi. Ils ont des noms mais pas d’identité propre. Cela va arriver presque
1 siècle plus tard. Les historiens de ces peuples du 7e s vont construire alors une histoire
commune à tous ces gens par agrégation (= ethnogenèse). => très important pour tous ces
peuples.
Ex : peuple des alamans. Ce sont formés entre le 5e et 6e s. Ce sont constitués une histoire et
le mot alamans veut dire « tous les hommes » a été construit de toute pièce pour donner
une identité au peuple. Cela est à l’origine du peuple allemand.
Il n’y a pas de peuple car il n’y a pas d’origine commune mais bien des groupes de personnes
unifiées par des caractéristiques communes.
b) Pas d’invasions barbares ? :
Il n’y a pas de volonté d’envahissement de ces populations décidé par un roi. Ce sont plutôt
des grandes migrations. Mais en aucun cas ce ne sont des invasions. => Cette idée a été
inventée de toutes pièces par les Occidentaux pour justifier certaines crises identitaires.
C’est un fantasme.
/!\ Les Huns eux sont un ensemble de tribus de pillards et de guerriers qui sont unifiés
autour d’un roi. Ce peuple va avoir un réel impact sur les populations qui habitaient les
zones pillées par les Huns. Ils vont pousser ces populations aux frontières de l’empire.
On voit apparaitre des royaumes barbares qui s’implantent à côté de l’empire romain (ex :
royaume vandale). Ce sont des lieux qui vont se construire sur les ruines de l’empire romain
d’occident.
III. Naissance des royaumes barbares :

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a) La fin de l’empire romain d’occident :
En 476, l’empire politique s’écroule. L’arrivée des Huns, les migrations, les débuts de
royaumes barbares, … sont des causes de cet effondrement. Les tensions deviennent de plus
en plus fortes. Les barbares eux-mêmes réclament aussi une place aux côtés de l’empereur,
une place au niveau politique. Le pouvoir impérial politique après 476 n’existe plus en
occident. Les royaumes barbares se développent alors (Francs : Tournai, Visigots : Toulouse,
…) et vont se construire des identités propres. Les territoires deviennent plus fragiles suite à
la perte d’unité liée à l’empire.
b) Persistance de la romanité :
Mais les romains ne vont pas disparaitre loin de là. Le rêve des barbares est de conserver la
civilisation romaine car il y a un certain confort de vie. Les chefs barbares de ces royaumes
sont assez romanisés et veulent perpétuer les visions romaines.
Ex : tombe de Childéric, un des premiers rois des francs. Il y avait toute une série d’objets de
civilisation romaine. Il se voulait romain et se présentait comme tel. Il ne se considérait pas
comme autre chose qu’un romain à part entière.
Les gens se sentaient romains et voulaient ressembler le plus possible à des romains.
Ex : Clovis, roi des francs, se considérait comme le consul de son pays.
Mais leur culture et leur cadre de vie sociale ne leur permettrait pas de vivre comme des
romains. Ils ont fusionné les 2 cultures.
- La romanité persiste mais les barbares ne vivent pas de la même façon que les
romains qui eux voient cela d’un moins bon œil que les barbares qui sont très
avenants envers les romains.
Ex : Sidoine et les Burgondes : il se plaint de leur présence, les barbares l’embêtent et le
gênent. Le choc culturel est présent et cela est mal accepté chez les romains.
Ce nouveau monde qui veut devenir romain à tout prix va mettre du temps à se mettre en
place. Il y a donc une acculturation qui se fait sur une petite centaine d’années.
IV. Survivances : Byzance :

a) Difficile persistance de l’empire romain d’orient  :


Cet empire romain d’orient survit péniblement mais est totalement détaché de celui
d’occident. En 476 et après, l’empire romain d’orient est toujours en place. Il rencontre
beaucoup de difficultés (envahisseurs qui attaquent les frontières => Perses) pendant tous
les siècles suivants. Il va peu à peu rétrécir et perdre des territoires par les menaces
d’expansion des royaumes alentours.

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A la fin du 7e s : les perses disparaissent et sont remplacés par les arabo-musulmans. Du coté
occidental, les populations barbares chassées par les Huns vont aussi faire pression sur la
frontière avec l’empire ou bien carrément s’installer dans cet empire. Ces tentatives
d’entrées ne sont pas très bien accueillies.
b) L’empereur :
L’empereur d’orient lui va survivre à 476. Il reste en place et c’est un véritable monarque
chrétien, il a un pouvoir total et absolu. Jusqu’au 7e s, l’empire est piloté de façon totalement
romaine et on continue à parler latin. Mais à partir du 7e s, on passe au grec => changement
très important car cela change la donne et va isoler l’empire du reste du monde (par le
pouvoir tout puissant de l’empereur, par la langue car le monde occidental ne connait plus le
grec et par les différentes tentatives d’invasions). La seule chose qui rapproche les deux
mondes est la sensation d’être romain.
L’empereur romain d’orient est très différent de celui de l’occident. Il a le pouvoir politique
mais également le pouvoir religieux ce qui n’est pas le cas de l’occident. Il est aussi le seul
chef de l’Eglise. La capitale où il réside est Constantinople (= Byzance). L’empereur détient
donc tous les pouvoirs (temporel + spirituel). Il est le représentant de dieu sur terre, c’est lui
qui fixe la théologie. Il garde le pouvoir mais cela est très dur car ce pouvoir est
extrêmement fragile.
2) Le printemps des royaumes barbares (500-750 pcn)  :
I. Une Europe barbare éclatée :
C’est une Europe fragilisée qu’on retrouve à cette époque.
a) Disparitions :
Beaucoup de petits royaumes qui semblaient solides vont disparaitre suite à des temps
difficiles.
Le royaume des alamans : les conflits internes vont être de plus en plus forts et vont causer
sa perte.
Le royaume des ostrogots va être remplacé par le royaume des lombards qui vont s’installer
durablement et pour une longue période.
Les wisigoths vont quant à eux subsister pendant toute la fin du monde barbare car ils ont
pu fortement s’établir dans la culture romaine et tisser des liens avec les populations locales.
Une seule chose va provoquer sa disparition : les mouvements d’invasions musulmans.
b) Subsistances :
Le territoire des francs du coté de Tournai va rester solide et organisé. Il va connaître par la
suite un grand mouvement de renforcement.
c) Les royaumes anglo-saxons :

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Les royaumes anglo-saxons. Mais les Angles et les Saxons vont se disputer entre eux et cela
va fragiliser leur unité. Il faudra attendre des siècles (jusqu’à l’invasion des normands en
1066) pour qu’il y ait une véritable unité politique.
II. L’expansion arabo-musulmane :

a) Avant Mahomet :
Péninsule déstructurée au niveau politique, territoire très diversifié et désertique, commerce
très fort qui traverse au fur et à mesure les territoires. Il y a des arabes, des juifs et peu de
chrétiens, tous d’origines diverses et de cultures diverses.
Mahomet : début 7e s. Il va provoquer un tremblement de terre au niveau politique et
religieux. Il a une révélation religieuse dans laquelle Dieu lui apparait et il reçoit un
enseignement avec pour mission de le diffuser. Cet enseignement est de racine judéo-
chrétienne et d’originalité. Il construit le coran ce qui a pour conséquence directe que
Mahomet tente de faire du prosélytisme. On le voit comme un opposant religieux et
politique et il doit s’exiler à Médine en 622. Il prend des forces humainement et
politiquement et il va ramener ses partisans pour aller à la Mecque, lieu de religion par
excellence. Il prend le contrôle de la ville, centre de la dévotion, et y installe son dieu. C’est
le début de l’islam.
b) Empire de l’islam :
L’empire est en extension politique et religieuse car cela va de pair dans le monde arabe.
L’empire de l’islam se met en place petit à petit avec une expansion très forte qui ira jusque
dans le monde méditerranéen. Cette expansion est remarquablement construite avec un
pouvoir de plus en plus construit même après la mort de Mahomet. => crainte que la
dynamique s’essouffle ou disparaisse.
Le monde musulman se scinde en 2 : les shiites et les sunnites. La question qui fâche est la
succession de Mahomet. Les sunnites en font une interprétation et les shiites suivent la
sharia.
/!\ L’islam est loin d’être unifié à l’heure actuelle. Il y a différentes tendances.
La conclusion de ces tensions est la mise en place de familles pour la succession.
c) Organisation :
Omeyade et Anesty vont pousser l’expansion de l’islam jusque dans le bassin méditerranéen.
C’est une grande expansion mais cela ne signifie pas la fin du commerce du monde latin.
Belle dynamique particulière car elle ne se fera pas au détriment ses structures politiques
déjà en place. La grande caractéristique de l’empire musulman : les pays colonisés peuvent
garder leurs structures politiques, économiques et administratives. Les arabo-musulmans
construisent des villes aussi. C’est une population très urbaine même s’ils ne sont pas
originaires de villes. Il n’y a pas de contrôle dans les colonies, les religions ne sont pas

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interdites mais ceux qui ne sont pas musulmans doivent payer un lourd impôt => beaucoup
de conversion pour cause de moyens financiers.
Ce sont des pressions non violentes au 7e et 8e s.
Dans le monde africain : le christianisme ne perce pas beaucoup et l’islam a plus de succès.
Les arabo-musulmans ne vont pas descendre jusque dans le sud de l’Afrique, ils vont rester
en méditerranée. Ils ne vont pas faire de conquêtes mais ont envoyé des missionnaires pour
l’islamiser. Il restera des tribus chrétiennes orthodoxes car pour les chrétiens, l’Afrique est
un territoire mythique.
III. Caractéristiques des royaumes barbares :

a) Vers la stabilité politique :


Par le biais des liens romains, ils vont s’installer notamment du côté franc et cette stabilité
politique va être associée à une transformation de l’autorité dirigeante. Au départ, le roi
barbare a un pouvoir militaire et guerrier, il s’impose par ces conquêtes et sa puissance par
le fait qu’il soit un personnage fort et puissant dans sa tribu. Il s’impose par la domination et
la voie guerrière.
b) Mutations d’autorité :
C’est un système très différent dans le monde romain : le pouvoir est basé sur
l’administration, la religion, …
 La grande force et la grande particularité des barbares est le mélange de ces formes
de pouvoir. Les rois barbares se romanisent, ils mélangent le pouvoir guerrier et
administratif, religieux, politique.
Ce pouvoir royal barbare est ancré dans l’espace (villes, capitales, palais, …).
c) Points faibles :
Ils sont liés aux 2 caractéristiques (romaine et barbares) du pouvoir : c’est un pouvoir qui se
discute et qui se prend. Il y a beaucoup de menaces, de complots contre le chef d’état. C’est
un pouvoir très fragile qu’on peut prendre très facilement par la violence. Ce pouvoir
dépend de la capacité du chef à prévoir ces conjurations et à les éliminer.
IV. Le royaume des Francs :
a) Clovis :
Les francs se construisent autour de l’espace tournaisien autour de la personnalité de
Childéric qui au départ est dans l’empire romain et qui se bat pour l’empire romain.
Le roi mythique des francs saliens s’appelait Mérovée.
Le fils de Childéric, Clovis, succède à son père en 481. C’est le fondateur des francs saliens, et
du royaume mérovingien par la suite (en référence à Mérovée). Ce royaume va être
construit de toute pièces par Clovis sur les bases de celui de son père. Il invente une

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descendance mythique. Ce royaume va naître autour du territoire de Childéric qui avait
l’appui des romains et des barbares. Clovis a donc toutes les clés en main pour fonder un
royaume durable et solide. Il va conquérir toute la France actuelle, le territoire des wisigoths,
des burgondes, la Provence, la Bavière, … Tout l’ensemble va être pris par Clovis.
 Succès car son armée est très forte, il est très romain et il va se faire baptiser (coup de
génie) en 506 selon ne rituel de Nicée. Les romains sont tous chrétiens à cette époque
et par ce fait, il va devenir plus romain que tous les autres romains. Cela va lui
permettre d’obtenir le soutien de tous les nobles et aristocrates romains, de tous les
dirigeants de l’Eglise chrétienne et le soutien de son peuple. Ce pouvoir va se fortifier
et subsister jusqu’après sa mort. Il meurt en 511 et beaucoup vont le reconnaître
comme leur souverain suprême.

b) Crises et stabilisations (6e- début 7e s.) :


Le monde mérovingien ne va pas être unifié tout de suite. La coutume franque de l’époque
est de diviser le royaume en autant de part qu’il y a d’héritiers masculins. Il y a donc
plusieurs royaumes. Ces petits royaumes forment ensemble le royaume franc mais les
tensions au sein de ces différents petits royaumes vont fragiliser cet empire. Ces petits
royaumes ont tous leurs particularités liées aux espaces et aux différents royaumes. Mais les
rois vont tenir le coup en créant des officiers qui vont les servir. Ces associations vont
renforcer le pouvoir des rois. Ils vont par ce fait lier plein de gens qui petit à petit vont leur
devenir fidèles et redevables.
 Début du système féodal
Ce système marche très bien et c’est grâce à cela que les rois tiennent le coup. Ils vont aussi
s’associer à l’Eglise chrétienne. C’est la seule structure qui a survécu durablement à l’empire
romain. Ils vont placer des évêques à la tête de petits espaces religieux appelés diocèses ou
évêchés. Les évêques sont des personnes très importantes au niveau local puisque ce sont
eux qui dirigent ces petits espaces, Ils sont même plus importants au niveau local que le
pape. Ce sont les héritiers du monde romain et de sa structure religieuse. Les rois vont
même parfois donner des pouvoirs d’évêques à certains fidèles.
 Le pouvoir politique domine l’Eglise à cette époque-là. C4set un pouvoir bien établi et
structuré.

c) Les maires du palais :


Ce monde mérovingien va survivre jusqu’en 710-750 selon les régions. Les rois vont être de
plus en plus confrontés à des conflits de succession. Beaucoup vont être assassinés et les rois
deviennent de plus en plus jeunes et de plus en plus inaptes à gouverner. Pour pallier à ce
manque de compétences, on va entourer le jeune roi de ministres qui sont les maires du
palais, issus de riches familles aristocratiques (dont la famille des Pippinides qui descend de

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la famille de Pépin, installée autour de Liège qui est très riche et très puissante). Le pouvoir
du roi va donc se retrouver concentré dans les mains des aristocrates.
Ex : Charles Martel va arrêter avec sa petite armée les musulmans dont le but était de piller
les villes se trouvant sur leur passage et qui sont parvenus à arriver jusqu’à Poitiers. Cette
victoire va lui permettre de s’imposer encore plus dans l’entourage du roi.
 Les rois mérovingiens sont donc très fragiles et perdent petit à petit leur pouvoir.

3) Christianisation (5e-8e s.) :


I. Situation au 6e et 7e s. :
Nous sommes les produits de cette culture chrétienne occidentale importante et construite
au fil du temps par acculturation.
a) Les débuts :
Vers l’an 500, l’occident était loin d’être entièrement chrétien. Les campagnes, par exemple,
ne l’étaient pas du tout, seules les villes pouvaient l’être et encore, partiellement. L’Eglise va
alors envoyer des missionnaires pour convertir toute cette population. Au même moment
apparait un nouvel élément de la vie chrétienne : la paroisse. Ce sont de petits espaces au
centre desquels on implante une église et un curé pour la diriger. Ces curés ont aussi un petit
boulot sur le côté pour subsister. Une autre forme de la vie chrétienne émerge également :
les monastères. Il y a 2 types de moines :
- L’ermite qui vit seul et complètement retiré pour prier
- Le moine qui vit en communauté dans un monastère coupé du monde, dans l’idée de
vivre loin de la ville
Ces monastères permettent la mise en place de l’évangélisation (= persuasion et conversion
des gens). Ils sont investis d’une mission : diffuser le christianisme dans toute l’Europe. Mais
ils ont été confrontés à beaucoup de résistance venant du paganisme, on assiste à un
mélange dans les dévotions (paganisme + christianisme). => Syncrétisme.
Grégoire (6e s.) : premier grand pape romain. Il prend les choses en main te met de l’ordre
dans la ville de Rome. Il va alors accéder à une place politique et religieuse très importante.
C’est à partir de ce moment-là que le pape va prend autant d’ampleur à Rome.
La religion chrétienne est quelque chose de totalement éclaté au début de sa mise en place.
Les vieilles communautés chrétiennes du départ se disputaient presque entre elles pour
savoir quelle tendance était la bonne et la vérité suprême. (Ex : christianisme de Nicée :
concept de la Trinité Dieu = Père, Fils et Saint-Esprit, christianisme homéliste : Jésus = soumis
au Père, christianisme copte, christianisme orthodoxe, …) => gros problème à l’époque, ils
iront même jusqu’à se tuer entre groupes pour avoir raison.
Les populations barbares sont pour la plupart homélistes tandis que les chrétiens romains
suivent le christianisme de Nicée.

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Les missionnaires vont s’attaquer à toute forme de dissidence, aussi bien les populations
païennes que les populations chrétiennes avec un dogme différent de celui de Nicée.
II. Dynamique :

a) Temps de conversion des Grands :


Les chefs barbares et les populations barbares sont pour la plupart homélistes. Les
missionnaires vont alors s’attaquer aux grands chefs. Si le chef se convertit, alors le peuple
va suivre le roi et va se convertir aussi.
Ex : Lorsque Clovis se fait convertir par le baptême, le peuple et son armée le suivent et se
convertissent avec lui.
Mais ce ne sont pas de vraies conversions, ce sont des conversions externes, artificielles et ils
ne sont pas convaincus de la vérité du dogme de Nicée. Mais ils se revendiquent comme des
chrétiens de Nicée et cela confère un énorme pouvoir à l’Eglise qui commence seulement à
se développer.
Dès le 5e et 6e s., les missionnaires se mettent en route pour convertir l’Europe. Les moines
missionnaires viennent particulièrement d’Irlande car ils sont les plus convaincus. St
Colomban et ses disciples vont répandre un christianisme très différent du culte traditionnel.
Les communautés chrétiennes vivent selon des principes hérités du nord, et non pas des
grecs ou des latins. Toutes ses pratiques rudes et rigoureuses viennent d’Irlande. Ce sont des
principes où l’on paye ses torts par des pénitences. Tout cela nous vient des Irlandais. Il y a
une expansion vers l’est qui relève de l’ordre de la religion avec Boniface qui aurait
évangélisé les territoires néerlandais et allemand actuels.
III. Des chrétientés diverses :

a) Encadrement :
Les cathédrales voient le jour pour pouvoir contrôler les territoires convertis.
Les abbayes se développent aussi de plus en plus. Certains fidèles décident de fonder des
abbayes et les gèrent d’une main de maitre. Tous ces fidèles sont proclamés saints car pour
devenir saint à l’époque, il fallait être quelqu’un d’important. Ces grands fidèles prennent le
contrôle de vastes territoires et deviennent de grands propriétaires terriens.
b) Christianisation stricto sensu :
Les missionnaires vont devoir lutter avec les païens pour pouvoir faire respecter à la longue
les fêtes chrétiennes mais aussi les célébrations et les sacrements.
Le baptême est le sacrement qui reste encore d’actualité à notre époque.

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L’inhumation devient très importante par la suite. Les païens avaient l’habitude des bruler
les corps après une cérémonie. Mais avec l’arrivée du christianisme, l’inhumation du corps
en lui-même devient très importante. Cela se passait au plus près de l’église et si on avait de
l’argent, on pouvait aussi se faire inhumer dans l’église, au plus près de dieu. Le must était
de se faire inhumer juste en dessus de la gouttière (l’eau tombant sur le toit de l’église est
bénite et lorsqu’elle tombe sur la tombe du défunt, cela lui procurerait le salut ultime). Le
but ultime était le salut. Les rituels sont très importants pour les gens de l’époque.
La peur de la mort et la recherche du salut qui devient presque obsessionnelle sont les plus
grands héritages que le christianisme a apporté à notre société. Au Moyen-Age, tout le
monde côtoie la mort et la violence de la mort frappe de plein fouet. À 40 ans, les gens sont
déjà vieux et la plupart n’arrivaient pas jusque-là.
c) Chrétienté byzantine :
Les chrétiens de Byzance fonctionnent selon un principe grec. Ces sont des communautés
très différentes de celles de nos régions.
A Byzance, on est chrétien depuis longtemps et les querelles à propos du culte choquaient
tout le monde. Un gros conflit s’installe : l’iconoclasme = destruction des icones et des
images. Il nait en 726, quand l’empereur León 3 décide de retirer tous les portraits qui
représentent le christ et les saints. C’est le refus de la représentation. Volonté d’imposer un
christianisme différent ? Influence de l’islam ? => impact immédiat à Byzance car il lance le
début de la guerre civile.
Il décide de lancer des persécutions, emprisonnent les dissidents, … Durant le Concile d’in
trullo en 691, les religieux décident que les images ont leur place mais en quantité moindre.
Mais 2 factions se sont formées (ceux pour et ceux contre) et la guerre civile se poursuit
jusqu’en 843, moment où l’impératrice Théodora rétablit l’iconographie.
Mais le mal est fait, la ville est fragilisée au niveau interne et est en même temps assiégée
par une crise extérieure. L’empire n’est plus que l’ombre de lui-même.
4) Sociétés du 5e au 8e s. :

I. Organisation :
a) Inégalités :
C’est une société de fusion entre société et culture romaines et barbares = acculturation.
Les esclaves n’existent plus mais il y a des gens qui sont plus libres que d’autres. Certaines
personnes n’ont pas les mêmes droits que d’autres. Ils ne peuvent pas se marier comme ils
l’entendent, …
b) Élites :
C’est une société composée d’élites. Les filles des abbesses peuvent devenir abbesses
également. Ces élites profitent de cette construction des pouvoir des abbayes pour prendre

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du galon et devenir « patron dans leur propre abbaye ». Ils sont en sécurité car le pouvoir
religieux protège vos richesses, vos biens et vos territoires. La vengeance est très répandue
et le must de la vengeance au Moyen-Age est d’excommunier le rival, punition pire que la
mort pour les gens de l’époque car cela signifiait que vous perdiez tout soutien et toute la
société vous rejette.
Le statut de veuve au Moyen-Age est le meilleur statut : la femme cumulait pouvoir, argent
et respect.
II. Basculement du commerce :
Développement des exploitations agricoles, terres exploitées par les non-libres (serfs, …)
Développement des grands domaines.
 Renforce le pouvoir mérovingien
 Économie agraire
Les invasions arabo-musulmanes cadenassent le monde méditerranéen et les relations
commerciales avec ceux-ci sont bonnes. Mais de plus en plus de problèmes surviennent et
l’économie européenne bascule définitivement du sud vers le nord en 1541 avec l’arrivée
par le commerce avec les populations du sud de la peste noire. Le nord, c’est Paris, Tournai,
Lyon, … qui sont grandes villes mérovingiennes en développement. Les villes possédant des
petits ports comme Quentovic vont rayonner et attirer tout le dynamisme européen vers le
nord.
L’économie de Byzance est une économie de ville principalement et devient de plus en plus
faible. Cela fragilise encore plus l’empire et contribue à son lent écroulement.
III. Cuture :
La culture antique reste un modèle et un fantasme mais la culture chrétienne va dominer.
Les écoles deviennent des écoles de monastères et les moines sont les personnes chargées
de l’éducation.
5) Ordre carolingien (751-840) :
I. Nouveau pouvoir :
Novembre 751 : Pépin le Bref et sa famille détient le poste de premier ministre à vie via le
prestige de sa famille. Il est fils de Charles Martel. Il arrive à faire chasser du trône le dernier
roi mérovingien Childéric 3 qui est déposé (scalpé puis placé en monastère). Il organise alors
son sacre à Saint-Denis près de Paris où il se fait oindre avec l’huile qui a servi à oindre
Clovis. Se faire sacrer roi veut dire que vous êtes au-dessus des hommes (mieux que de se
faire couronner roi). Il se fait sacrer par le pape lui-même.
Etre pape à cette époque ne voulait pas dire que vous étiez reconnu par tous. C’était un
poste à risques (assassinats fréquents). Le pape de l’époque, Etienne, a de très gros soucis
avec les lombards et accepte de sacrer Pépin le Bref en échange de sa protection. Son fils est
Charlemagne qui donnera naissance à la dynastie carolingienne. C’est la première dynastie à
s’allier avec l’Eglise et à s’appuyer sur son pouvoir.

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a) Pouvoir dynastique et sacré :
Au même moment, l’empire romain d’orient est déchiré par la guerre civile. Le pape va alors
essayer de devenir le pape de toute la chrétienté. Il va tenter d’accroitre sa puissance et son
pouvoir pour que la menace du pouvoir oriental disparaisse. Cette alliance de pouvoir avec
Pépin le Bref va permettre à chacun d’eux d’accroitre leur puissance.
 Le pouvoir est raccroché à l’Eglise.
 Être pape à Rome ne veut pas dire avoir un pouvoir incroyable ! C’est un poste à haut
risque car de nombreuses familles se disputent le pouvoir à Rome et essayent de
devenir pape. Rome n’a pas de véritable gouvernement durant tout le Moyen-Age.
/!\ La religion n’est pas uniforme et on ne la vit pas de la même manière en fonction des
régions dans lesquelles elle est pratiquée. La religion vient de la société qui l’adapte à son
époque et à son modèle de conception du monde, de l’histoire, … Cette religion fonctionne
grâce à des institutions qui fixent des règles et des protocoles.
Charlemagne règne seul à partir de 771 sur le royaume carolingien. Il décide de pousser le
pouvoir jusqu’au bout. Il veut le pousser au niveau religieux. Il va essayer de s’appuyer
encore sur le soutien du pape et réunit un grand nombre de religieux pour discuter de la
crise byzantine (les byzantins se croient supérieurs à tous ces peuples barbares). Il met en
place un système politique qui inclut le religieux pour décider lui-même en quoi croire et ce
que l’on ne doit pas croire. C’est un pouvoir de roi et de dirigeant de l’Eglise. Il veut jouer à
l’empereur romain d’orient qui décide le pouvoir temporel et spirituel.
b) Pouvoir conquérant :
L’objectif de Charlemagne est d’étendre son territoire par une organisation militaire bien
huilée : cavalerie lourde avec des futures chevaliers, bonnes armes, fantassins, taxes, … Il y
avait des guerres chaque année. Cette armée met en place une grande conquête de tout
l’espace européen. Il a annexé des territoires durement défendus après une lutte acharnée.
Comme il détient aussi le pouvoir religieux, il diffuse aussi en masse le christianisme et
convertit beaucoup de gens (christianisation à coup de hache car il tuait tous ceux qui
refusait la conversion).
Jusqu’en 800, Charlemagne n’est que roi. Son empire renait politiquement en 800 car il
détient le soutien du pape et le pouvoir militaire et politique. Il va aider le pape dans un de
ses problèmes. Charlemagne est très dévot. Il espère se couronner lui-même empereur.
Mais le pape ne va pas le laisser faire car cela serait avouer sa perte de pouvoir. Le pape va
alors attendre que Charlemagne se relève de sa prière et devance Charlemagne en posant la
couronne sur sa tête devant toute l’élite politique de l’époque. C’est un coup politique
magistral car il prouve à tous qu’il reste maitre de la situation. Charlemagne n’apprécie pas
du tout mais détient néanmoins tous les pouvoirs.
 Napoléon imite Charlemagne et lors de son couronnement, il ne se fait pas avoir
comme son idole et se couronne lui-même empereur.

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C’est à partir de ce moment-là que l’Eglise chrétienne prend ses distances avec le monde
grec et commence à développer son pouvoir et sa puissance. Les rois et les papes travaillent
mains dans la main, et l’institution ecclésiastique va se faire prendre à son propre jeu. En se
sentant très forte, elle ne voit pas que les rois vont beaucoup utiliser sa puissance pour
accroitre leur pouvoir et le légitimer. Cela a mené à de nombreuses dérives de la part des
rois.
II. Fonctionnement de l’empire :

a) Administration :
Il met en place une bonne administration. Il place des contes dans certaines parties de
l’empire. Il met en place des règles et des grandes lois capitulaires qui décident de tous dans
l’empire. Il va donner des fonctions honorifiques à ses plus fidèles partisans.
b) Aristocratie impériale :
Il va essayer de dominer l’aristocratie de son empire via les missi dominici = ambassadeurs et
représentants de Charlemagne qui décident et parlent pour lui. Cela s’appuie sur
l’aristocratie et les gens qui lui sont plus ou moins fidèles. Il veut essayer de dominer
l’aristocratie en les mettant à son service.
c) Famille royale :
Cette aristocratie dérangeante va être contrecarrée par la famille. Il s’appuie sur ses fils pour
diriger certaines parties de l’empire. Cela va leur permettre d’être reconnus dans les
provinces et ils prennent gouts au pouvoir politique.
Ex : Louis le Pieu va devenir gouverneur de l’Aquitaine à 3 ans.
III. Essor et réorganisation :

a) Essor économique :
Il y a une véritable politique économique poussée par Charlemagne. Elle va bien et
Charlemagne possède les bénéfices de cette propriété. Création de ports et surplus du nord
vers le sud. L’économie est positive, les marchands sont actifs, et la population est en belle
croissance. Il contrôle un très grand domaine qui est très puissant.
b) Réorganisation religieuse :
Charlemagne se voit patron de l’Eglise. Il décide que les diocèses vont être mieux organisés
en y insérant des chanoines qui sont de nouveaux religieux et qui sont plus proches du
monde laïc et du monde du pouvoir. Ils ne vivent pas dans des monastères. Ils vivent dans
des églises et sont plus importants que des curés de paroisses. Ils vivent dans des collégiales.
C’est le beau job durant cette époque. Ils unifient tout, la vie des moines et celles des
familles.

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Charlemagne est l’un des premiers à essayer de sacraliser le mariage (devient sacrement au
12e s.) => échec
Idée de moraliser la famille et la vie religieuse.
c) Renaissance carolingienne :
C’est une renaissance artistique et culturelle principalement en plus d’être politique,
économique et administrative. Il va relancer le système d’éducation et va réorganiser les
écoles dans les monastères. Il va favoriser les moines copistes et ainsi mieux former les
monastères. Les manuscrits sont copies pars les moines en masse. Naissance des
scriptoriums. Il y a des textes de tous horizons. Il va aussi pousser à la diffusion des livres. Il
faut de beaux manuscrits, aussi beaux voire plus beaux que ceux de l’époques romaines. Il
reproduit l’art byzantin mais en mieux. => grande influence de l’art byzantin. Il met en place
l’écriture caroline qui est valable pour tout le monde. Notre police de caractère actuelle en
découle. On peut donc diffuser ces textes de façon universelle.
 Diffusion de l’enseignement et de la culture

V. La fin du monde carolingien et les mutations du siècle de fer :


Tous les empires disparaissent. Aucun pouvoir ne vit éternellement. Tout est éphémère et
rien n’est jamais acquis.
a) Fin de l’empire carolingien (840-888) :
Le monde carolingien en 810-830 est un monde admiré mais il va s’écrouler sous plusieurs
choses : les attaques des pillards de toutes parts et les tensions internes quant à la
succession de Charlemagne et Louis le Pieux.
b) Vikings, Sarrasins, Hongrois :
Les Sarrasins ou pirates musulmans font des raids principalement dans la Méditerranée.
Les Vikings sont les normands ou les danois. Ce sont des populations qui se lancent dans des
campagnes de pillages régulières, uniquement pour le plaisir de faire des raids. Ils
s’attaquent principalement sur les côtes nord et ouest. Ils ne s’arrentent pas sur les côtes
mais remontent le cours des fleuves pour piller en profondeur. Ensuite, ils essayent de
s’établir en Angleterre. Au fur et à mesure, un véritable pouvoir viking va s’installer en
Angleterre.
Les Hongrois, eux, s’attaquent aux frontières ouest de l’empire.
 Charlemagne aurait pu mater ses attaques mais il est mort

c) Rupture de l’unité carolingienne :

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Charlemagne est mort et c’est son fils, Louis le Pieu, prend le pouvoir. Il décide de diviser son
empire entre ses 3 fils qui ne s’entendent pas. Ses fils s’attaquent alors à lui et fragilisent son
pouvoir. Il meurt en 840. A sa mort, les 3 frères se partagent le territoire en 3 parties :
- Le centre appartient à Lothaire 1er => Lotharingie qui donner l’Autriche plus tard
- L’ouest revient à Charles le Chauve => Francie occidentale qui donnera plus tard la
France
- L’est revient à Louis le Germanique => Francie orientale qui donnera plus tard
l’Allemagne
C’est la fin de l’empire de Charlemagne.
Les divisions continuent et cela fragilise les royaumes carolingiens.
En 888, c’est la fin du monopole carolingiens sur le territoire européen.
d) Renouveaux politiques du 10e s ou siècle de fer :
Le 10e siècle est un siècle qu’on imagine comme un très mauvais siècle. Ce 10 e siècle est en
fait un siècle de mutation et devient le prélude de beaucoup de choses qui resteront dans la
suite du Moyen-âge.
Aristocratie et émergence des principautés :
La Francie occidentale va se développer et les grandes familles prennent le pouvoir,
notamment la famille des capétiens (Hugues Capet). Cette famille va régner pendant une
très longue période qui démarre en 987 et se terminera avec la décapitation de louis 16.
Les viking fondent le royaume de Normandie en 911 en négociant avec la Francie pour la
portion de territoire accordée. Les Capétiens sont une des familles des négociations et le
duché de Normandie est intégré dans la Francie occidentale. Hugues Capet détient un
pouvoir fort uniquement autour de la zone parisienne et pas dans le royaume entier comme
les ottoniens.
Otton 1er et les Ottoniens :
Pour la Francie orientale, c’est Otton 1er qui prend le contrôle en 936 et règne jusqu’en 963.
La famille des ottoniens arrivent à garder le contrôle sur tout l’espace germanique. Les
allemands ont toujours été fascinés par l’Italie et les ottoniens vont envahir le territoire
italien. Otton 1er se fait sacrer empereur et ce territoire va rester un empire jusqu’en 1918. Il
récupère la couronne de charlemagne. A partir du 13e-14e s, cela devient le saint empire
germanique. Otton va massacrer les hongrois et gagne la bataille de Lechfeld en 955.
 On arrive au début de la société féodale.

VI. Réforme de l’Eglise durant le siècle de fer (10e s) :


a) Eglise et politique :

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C’est le début de l’émergence de l’Eglise catholique. Les seigneurs du coin essayent de
récupérer les richesses de l’Eglise. Politiquement et socialement, le système est fragile et
très affaiblit. Les monastères sont fragiles et essayent de se faire protéger par les seigneurs.
Ceux-ci vont en profiter et vont mettre la main sur les richesses. Beaucoup vont se proclamer
représentants de l’Eglise et vont utiliser les richesses de ces institutions à leur profit. Cette
main basse laïque sur les richesses ecclésiastiques se généralise. Les nobles casent des
membres de leur familles dans les grandes abbayes, … et ainsi gardent un contrôle
permanent sur le monde religieux. Ils pillent les paroisses, les monastères et les abbayes.
Les curés n’étaient déjà pas très compétents avant mais à ce moment, ils le sont encore
moins car ils perdent leur sincérité. Les curés servent les intérêts des nobles. Ils sont pour la
plupart aristocrates et servent leurs propres intérêts.
Système de l’Eglise impériale : Otton 1er met des hommes de sa famille à la tête des évêchés
 Cela fragilise énormément la qualité spirituelle du christianisme.
 L’Eglise est sous un total contrôle politique des nobles et des aristocrates laïques de
l’époque.
Laïques = personnes croyantes mais ne faisant pas partie de l’Eglise ou de la religion car elles
ne sont pas personnellement impliquées.
Ecclésiastiques = personnes qui s’engagent dans l’Eglise. Il y a différents degrés
d’implication : clergé séculier (= qui vit dans le siècle donc qui vit dans le moment présent
comme les curés ou les évêques) et clergé régulier (=qui vit dans un monastère coupé du
monde comme les moines ou qui vit selon une règle religieuse précise qui régit la vie des
moines).
b) Foyers de réforme :
Mise en place d’ordre religieux :
Des monastères émergent qui suivent une règle bien précise : la règle de Cluny. Ces
monastères vont acquérir un pouvoir colossal au fil du temps. Cette règle se crée dans les
monastères par des moines qui sont instruits.
c) Vers la société féodale :
On arrive ainsi au monde féodal qui se caractérise par une hiérarchie de la société très claire.
C’est la naissance des 3 ordres :
- Ceux qui prient (ecclésiastiques)
- Ceux qui combattent (chevaliers et nobles)
- Ceux qui travaillent (le peuple, les serfs, les paysans, …)
Les seigneurs vont protéger le petit peuple et vont créer des seigneuries. Ils contrôlent les
terres qui sont exploitées par les paysans et les ordres religieux en échange de protection.
Les nobles deviennent de plus en plus autonomes et livrés à eux-mêmes.

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La vie féodale est une vie de grande vengeance privée et de vendetta. Les nobles se
retranchent dans des tours de pierres lorsqu’ils subissent des attaques et lorsqu’ils sont
tranquilles, ils en profitent pour attaquer le voisin. Lorsqu’un noble tue un membre d’une
famille voisine, la famille a le droit de tuer un membre de la famille du meurtrier. Les rois ne
sont pas assez forts pour arrêter cette vendetta.
 C’est une crise féodale profonde caractérisée par une grande instabilité politique,
économique et par de vives tensions sociétaires.

6) Chronologie politique (10e-15e s) :

I. Occident féodal (10e-13e s) :


C’est une période violente mais l’empereur y joue un très grand rôle. Le premier se fait
sacrer en 962 en Francie orientale et perdurera dans l’Allemagne et l’Italie.
La Belgique est divisée : le comté de Flandre est attaché aux français et la principauté de
Liège est rattachée au saint empire germanique.
Hugues Capet va conquérir des territoires jusqu’au 13e s.
Du côté français, Philipe auguste va structurer la France.
1214 : il liquide les flamands et les anglais lors de la bataille de Bouvines ce qui assoit sa
domination.
Il meurt en 1223.
Saint Louis (1226-1270) : il incarne la justice et l’administration. Il est considéré comme e 1 er
roi français et comme un roi chrétien. Il part en croisades et se fait proclamer saint. C’est un
roi de grande envergure. C’est un long règne.
 Les longs règnes sont les plus déterminants sur la durée du point de vue de la société
et du politique.
La papauté va se révolter contre la situation religieuse dans le monde féodal.
Réforme grégorienne (11e s) :
Les papes en ont assez de la main mise politique sur les ressources de l’Eglise. Grégoire 7,
ancien moine de Cluny, décide que cette domination des princes est terminée. Il restructure
l’Eglise et fait en sorte que l’empereur ne puisse plus nommer les évêques et les religieux.
Cette décision de renouvellement de l’Eglise est capitale car cela lui a permis de survivre.
Pour chasser ces princes, il va procéder par vagues d’excommunications. Les nobles se font
excommunier par le pape et cela nuit à leur réputation. C’est une pression énorme. Cette
bagarre va durer plus de 50 ans.

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1075-1122 : querelle des investitures. Les papes et les empereurs se battent pour décider de
la répartition des charges religieuses. L’empereur va finir par céder et va s’humilier devant le
pape. Cela débouche sur l’accord du concordat de Worms en 1122.
Désormais, le pape et l’empereur ne vont plus se laisser faire. Naissance d’une compétition
entre ces 2 personnages et conflits entre eux à partir du 13e s.
II. Byzance :
La situation n’est pas glorieuse : il y a de plus en plus de pression (turques, orientales, …).
1204 : époques des croisades. Les chrétiens d’occident n’ont plus d’argent pour financer ces
croisades. Ils vont trouver du soutien à Venise (= rivale de Constantinople) chez le doge
(=patron). Ce doge est riche tout comme la ville au Moyen-âge. En échange du financement,
il demande aux croisés de prendre Constantinople et de piller la ville. Les croisés sont tout
d’abord sceptiques : ce sont des chrétiens comme eux. Mais les richesses les attirent et en
1204, ils pillent la ville de Constantinople. => les monuments et richesses de Constantinople
sont encore visibles à Venise à l’époque actuelle car les Vénitiens ont exposé toutes ses
richesses dans la ville.
Ce pillage va alors créer une scission dans l’empire : les grecs se réfugient dans la Turquie
actuelle et cela devient l’empire de Nicée. Les latins créent l’empire latin d’orient et
prennent Constantinople qui ‘est plus que l’ombre d’elle-même. Les byzantins reprennent la
ville en 1261 mais ils sont très affaiblis et la fin est proche.
III. Recul des frontières de l’occident :
L’occident ne s’est jamais porté aussi bien. A partir de l’an 1100 est une bonne période pour
la géographie de l’occident. L’occident colonialiste va se développer à partir du 12 e siècle. Il
commence à sortir de son espace géographique via des croisades, des conquêtes
économiques, … Les chrétiens occidentaux décident de reprendre la main en Espagne qui est
sous contrôle musulman. La bataille de Las Navas en 1212 soumet les musulmans et en
1492, la ville de grenade est prise ce qui signifie la fin de l’ère musulmane. La religion
chrétienne catholique s’installe et les espagnols devient très radicaux. En 1492, il y a une
mise au nette au niveau de la religion. Les occidentaux vont aussi vers l’est dans une
perspective de christianisation. Les mouvements migratoires du côté de la Hongrie et de la
Pologne se mettent en place : des familles françaises, allemandes, flamandes vont s’installer
dans ces régions. On arrive dans cette grande Europe qui va tenter de dominer le monde
jusque les années 70 du 20e s.
IV. Etats en Europe (14e-15e s) :

a) L’espace de l’empire :
On voit la mise en place d’un pouvoir impérial présent mais morcelé. L’empereur n’est plus
qu’un pantin au service des princes car l’empire est divisé en principautés. Ces princes
peuvent être tant nobles qu’ecclésiastiques. L’empereur tente de coordonner l’ensemble

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mais il est choisi par une commission de grands électeurs (princes locaux). Il n’a pas le
pouvoir car celui-ci est détenu par les princes locaux. Le protestantisme nait d’ailleurs en
Allemagne car l’empire est faible. Personne n’a pu donc contrer son développement. Le
cadre politique est très différent des siècles précédents.
b) La guerre de 100 ans :
Cette guerre a duré une bonne centaine d’années. France VS Angleterre pour une question
de succession. Philippe 4 le Bel n’a pas d’héritier. Mais qui va hériter de la couronne royale
française ? Le roi d’Angleterre Edward s’y intéresse grandement car il est un descendant
d’une famille française. Mais Philippe de Valois qui vient d’une famille bien française
revendique aussi le trône. C’est le début de la guerre de cent ans dans les années 1330
environs. L’opposition français anglais reste encore palpable aujourd’hui.
Dans un premier temps, les anglais gagnent et l’armée française est écrasée. En 1392, les
rois de France sont extrêmement fragiles. C’est une période de complots et de défaites.
Henry 5 et son armée débarquent sur les côtes françaises et écrasent les français lors de la
bataille d’Azincourt en 1415. Henry 5 est quasiment persuadé de détenir la France. Mais
Jeanne d’Arc arrive à rallier une France déchirée entre idéaux guerriers et masculins. C’est
un retournement politique retentissant. Elle reconquiert une partie des terres et galvanise
les troupes et chasse les anglais hors de France vers 1455. La monarchie se retrouve en
pleine guerre civile (York VS Lancastre) et va très mal. La dynastie des Tudor prend alors la
tête de la monarchie anglaise. Pendant ce temps en France, la situation va pour le mieux
malgré le fait que Jeanne d’Arc fut brulée à Rouen comme une hérétique, lâchée par tous
ses soutiens en dépit de ses actes héroïques pour sauver la France.
Les papes décident de s’installer à Avignon et de quitter Rome car cela sentait le roussi pour
eux. Boniface 8 a essayé de pousser le pouvoir pontifical à son plus haut niveau. Son pouvoir
n’est pas seulement un pouvoir religieux pour aider ses fidèles, il veut aussi dominer le
monde politiquement et religieusement. Pour lui, il doit enseigner l’art de gouverner aux
chefs d’état et la religion aux fidèles. => vision théocratique du monde (= monde régi par le
divin qui est incarné par la personne du pape donc de Boniface 8). C’est un personnage
égocentrique et une culture du pouvoir. L’Eglise a complètement de paradigme, de lieu, de
structure, de mode de représentation. Avant, l’Eglise se faisait manipuler puis a repris e
dessus. Maintenant, l’Eglise dicte ses lois. C’est un pouvoir presque dictatorial et
théocratique. Cette Eglise la va être refusée par Luther plus tard et c’est cette Eglise qui va
devenir le fantasme de toutes les familles de pouvoir. Ces grandes familles italiennes vont se
battre entre elles pour occuper la papauté. Malheureusement, cette image-là de l’Eglise va
rester dans les mémoires. L’Eglise chrétienne va se retrouver face aux hérésies et au refus
d’adhésion à cette conception de la religion. L’Eglise devient un jouet de pouvoir et les papes
vont devenir des hommes de pouvoir cherchant la richesse dans cette Eglise toute puissante
au 14e s.
a) Les nouvelles puissances :
Grand-Duché de Bourgogne : il se met en place en 1384 sous la main des ducs de bourgogne.
Il va très vite s’étendre durant la guerre de 100 ans et devenir un royaume très important

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(1/3 du royaume de France). Le duc de Bourgogne se verrait bien roi de France. Malgré tous
les complots, il n’arrivera pas à s’emparer de la royauté. Le roi de France tend alors un piège
au duc Charles le Téméraire qui va faire le siège de Nancy. Il va perdre face à l’organisation
du roi de France et le duc meurt. C’est la fin du duché de Bourgogne. C’est un fantasme
encore fort présent dans nos régions aujourd’hui car c’est un royaume qui a grandement
impressionné.
Espagne : les espagnols ont repris le contrôle du pays. En 1469, Ferdinand d’Aragon épouse
Isabelle de Castille et les royaumes vont s’unifier. C’est là que se forme l’Espagne que l’on
connait aujourd’hui. Ce royaume va devenir de plus en plus chrétien et va massacrer les
musulmans. L’Espagne va aussi s’ouvrir aux conquêtes. En 1492, Christophe Colomb
découvre l’Amérique sous les ordres d’Isabelle de Castille en même temps que la prise de la
ville de Grenade. Cela va changer le statut de l’Espagne et va devenir riche.
Portugal : va mettre en place une politique expansionniste.
Byzance : va disparaitre en 1453 sous les invasions ottomanes. Ces tribus musulmanes vont
prendre la place de l’empire arabo-musulman mais aussi des territoires turcs et de Byzance.
Constantinople tombe sous la coupe des ottomans. C’est une sorte de catastrophe en
Europe occidentale. C’est un dur réveil : les grands empires ont disparu, l’ère romaine est
révolue. Le temps des angoisses apparait. Le protestantisme va émerger et proposer des
nouvelles propositions pour régler ces questions religieuses qui suivent la chute de Byzance.
L’Eglise de Constantinople est transformée en mosquée ce qui est vécu comme un choc
terrible pour les occidentaux.
V. L’expansion du Bas Moyen-âge :

a) Campagnes et villes :
Croissances économique et démographiques : les gens sont moins malades, mieux nourris, la
mortalité diminue, la production se passe bien et l’économie reprend. C’est l’âge d’or du
moyen-âge : le 13e s. C’est aussi une période d’expansion. Il y a des changements climatiques
légers. En 1300, le temps devient humide mais la population est grande : c’est la grande
famine. Les gens meurent de faim et la peste fait son apparition car l’hygiène diminue. Les
populations fragiles et affaiblies sont les plus touchées. 1/3 de la population meurt et la
moitié de la population urbaine pauvre ou riche meurt. En 1348, elle disparait pour revenir
en 1351 et cela revient jusqu’au 18e siècle ou elle tue plus d’1/3 de la population de Londres.
Croissance des villes et du commerces : la plupart des villes doublent leur superficie et
prennent le pouvoir. Début du pouvoir communale des grandes villes comme Florence, Pise,
Venise, ... Ces villes vont devenir très riches et très puissantes. L’artisanat et la technique s’y
développent. Les ateliers se développent et la population de villes grossit. Mais la situation
est favorable uniquement lors des belles périodes. Lors des crises ou des maladies, la
situation se dégrade fortement et les habitants sont décimés car ils sont entassés les uns sur
les autres.

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b) Apogée de la chrétienté :
Du 12e au 15e siècle, la chrétienté va s’étendre.
Conquêtes et reconquêtes : la christianisation va vers l’est et s’étend. La chrétienté
espagnole est très forte et est un peu radicale du point de vue catholique avec la chasse des
musulmans et des juifs. L’Espagne va évangéliser l’Amérique. Elle a toujours été assez
conservatrice tout au long de l’histoire.
Croisades : les relations entre chrétiens et musulmans avaient de bonnes relations en
général avant les croisades. Les tensions liées aux mouvements des turques va pousser les
chrétiens sous la direction du pape Urbain 2 à partir en croisades pour libérer la ville de
Byzance de la prise des turques. Les croisés instituent des principautés et un pouvoir latin en
terre sainte fin 11e, début 12e s. Jusque 1291 (fin de l’empire latin de Jérusalem), les
croisades se poursuivent mais ils sont mis dehors par les arabes. Les croisées fantasment sur
la terre sainte. C’étaient des expéditions militaires pour libérer la terre sainte d’abord puis
ensuite économiques avec les pillages. C’est un échec cuisant car les morts se comptent par
milliers des 2 cotes et les relations entre catholiques et musulmans sont mortes. Être
chrétien dans ces régions devient presque impossible et on assiste aux persécutions des
chrétiens dans ces régions. Les tensions ont commencé et ne vont plus s’arrêter. Les
croisades prennent fin au 14e s. C’est la fin des conquêtes chrétiennes et le début du temps
des missionnaires.
c) L’homme maritime :
Routes du grand commerce : les routes commerciales s’élargissent et sortent des territoires
pour prendre la voie maritime. Les espagnols et les portugais vont aller jusqu’en inde et
installer des comptoirs commerciaux en collaboration avec les populations locales qui leur
fournit des denrées. C’est le début de l’esclavagisme. C’est un bon moyen de s’enrichir pour
pas cher. Les colons vont aider des tribus à attaquer les tribus rivales et ainsi se procurer des
esclaves et mettre la main sur les richesses minières tout au long du 15 e s.
Nouveaux mondes : pour Isabelle de Castille, tout cela n’est pas probant car cela prend du
temps de ramener par bateau toutes ces denrées. Elle va alors chercher d’autres solutions et
Christophe Colomb va proposer de prendre la mer pour arriver en Inde en faisant le tour de
la terre. Il découvre le territoire américain plein de ressources appelé Nouveau Monde. C’est
le début de la colonisation. Il va même falloir signer des traités entre Espagne et Portugal
pour partager le monde : c’est le traité de Tordesillas en 1494.
VI. Les sociétés du Bas Moyen-âge :

a) Temps des seigneurs et des serfs :


Les seigneurs restent tout puissants sur leur domaine. C’est une période de grandes tensions
et de vengeance privée. Ils vont toujours travailler de la même manière : ils emploient des
serfs attachés au domaine et qui l’entretiennent. Ils sont à la merci du seigneur même s’ils
ont certains droits.

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Le servage va rester mais devenir de moins en moins fort et les gens vont peu à peu chercher
la liberté (= fait de ne plus dépendre d’un seigneur). Les gens vont donc partir et s’enfuir en
ville. « L’air e la ville rend libre » car le seigneur ne peut plus venir embêter les paysans. Les
seigneuries s’affaiblissent et augmentent leurs impôts durant le 14 e s. Vers le 15e s, les
révoltes paysannes et urbaines mais surtout populaires se mettent en place pour supprimer
ces systèmes de seigneuries.
b) Monde chrétien :
La chrétienté est un état d’esprit général. Le monde chrétien a bien changé. A l’époque des
carolingiens, être chrétien est un acte politique : le peuple suit son roi.
Au 13e s, les différentes croissances permettent aux fidèles de prendre la décision de
s’impliquer plus dans leur foi. C’est une demande culturelle et religieuse, un besoin. Le pape
est très puissant et l’Eglise est très organisée et riche. Le pape va donc décider d’encadrer les
fidèles de plus en plus et va instaurer plus de règles : la confession, la messe obligatoire, le
baptême, … L’Eglise instaure le mariage à l’église comme sacrement. Elle va essayer de
prendre en main la morale familiale. Les gens vont donc se rassembler autour des églises, le
temps se rythme par le son des cloches des églises, … L’Eglise encadre réellement la vie des
fidèles dans presque sa totalité. Les laïcs et l’Eglise devienne plus exigeants et les hérésies et
résistances comment à émerger. Les gens vont lancer leurs propres mouvements spirituels.
Certains vont être bien accrocher à l’Eglise (va donner l’ordre des franciscains qui sont très
attachés aux pauvres et à la discussion) et seront reconnus mais d’autres ne le seront jamais
(soit parce que la doctrine est contraire à la dogmatique de l’Eglise, soit par leur situation
géographique : territoire du nord-ouest de la France). Les hérésies émergent et des
croisades politiques pour traquer les hérésies et conquérir des territoires vont avoir lieu. Les
gens considérés comme hérétiques sont brûlés lorsqu’ils opposent de la résistance.
L’inquisition nait et devient une sorte de police de l’Eglise. Elle traque les hérétiques et
essayent de les remettre sur le droit chemin. S’il y a une trace de résistance, elle les brûle.
Tout le 13e siècle est un siècle de violence. Le Protestantisme va naître déjà au 12 e siècle et
sera théorisé plus tard par Luther.
VII. Questions religieuses et intellectuelles :

a) Voies du salut :
Nouveaux ordres : les dominicains et les franciscains. Les cisterciens naissent aussi au 12 e
siècle dans l’abbaye de Cluny. Les ordres mendiants vont aussi se développer : ils vont aller
parler aux laïcs et s’occuper des pauvres. Ils ne veulent pas des richesses de l’Eglise. L’ordre
de François est donc un ordre mendiant. Les fidèles vont vivre leur vie et leur mission
simplement. L’individualisme est découvert au 14e et 15e s. L’homme va se rendre compte
qu’il est lui-même et qu’il n’est pas qu’un pion. Il mérite d’être lui-même. Cet individualisme,
on le retrouve après durant le reste du Moyen-âge.
b) Écoles et universités :

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C’est la naissance de nos universités qui vont naitre dans la lignée des grandes écoles
développées sous les carolingiens. Dans les universités du 13 e s, les laïcs ne sont pas encore
les bienvenus mais ils s’y imposent petit à petit. Chaque université est spécialisée dans un
domaine précis (Paris = théologie, Londres = sciences). Pour entrer dans ces universités, il
faut devenir clercs et adopter la tonsure mais vous êtes protégés par les lois de l’Eglise. Mais
on pouvait être clercs et laïcs en même temps. L’art gothique est l’art de la toute-puissance
de l’Eglise. C’est le temps des cathédrales et les laïcs payent pour ces édifices parce qu’ils en
sont fiers et parce qu’ils sont dévots.
 C’est la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance lorsque l’on redécouvre l’art
antique gréco-romain et lorsqu’on place l’homme au centre de toutes les prétentions.

Temps Modernes  :
Colonisation, renaissance, déplacement du pouvoir religieux, révolutions, construction des
états, …
1) L’imaginaire de l’Empire depuis l’Europe et l’Asie  (15e-16e s) :
Quels sont les différentes interactions en Europe ? Quel est le modèle d’exercice de pouvoir
dans chaque région de l’Europe ? Sont-ils tous pareils ? Comment se sont-ils construits ? Les
empires ont des modes de façonnement assez similaires mais également très différents.
Leurs rapports entre eux ont beaucoup de liens entre eux, militaires et commerciaux. Ils ont
résisté pour la plupart aux européens au niveau politique et militaire.
I. Empires ibériques : Espagne en construction et Portugal :

a) Portugal :
Le monument aux découvertes à Lisbonne, construit pour la
première fois sous le règne du dictateur Salazar en 1940,
reconstruit après en 1960. Ce monument a été construit pour
une exposition universelle. Ils ont construit ce monument dans
une vision collective et on voit dessus la figure d’Henri le
navigateur (15e s) qui guide le peuple vers d’autres horizons
via les voiles des caravelles.
 Mise en récit de l’histoire portugaise : l’histoire du Portugal est profondément liée à
cette lancée dans l’inconnu et des grandes découvertes qui vont suivre. C’est un petit
état face à l’océan et il va se projeter vers la mer et les conquêtes.
Portugal au 15e s : la dynastie des Aviz :
Il y a une politique d’exploration pour la conquête commerciale. Les premières colonisations
débutent donc avec le Portugal au 15e s. Il y avait des autorités qui ont fait des choix et qui
ont proposé des projets à partir d’institutions qui ont un pouvoir. La production de richesses
est essentielle pour ce pays.

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Il y a 3 figures importantes pour le Portugal :
- Jean 1er (1357-1433) : roi du Portugal. Il a à son actif la conquête de Ceuta (empire du
Maroc). Il contrôle la côte africaine et règne au moment de la fin de la Reconquista
espagnole. Il marque le coup d’arrêt des ambitions de la Castille au Maroc en 1415. Il
explore les côtes africaines et va jusqu’en Guinée et au Cap Vert.
- Henri le Navigateur (1394-1460) : il mène une politique maritime. Il construit des
navires, part en expédition, instruit et dorme des pilotes, …
- Jean 2 (1455-1495) : circumnavigateur de l’Afrique (il envoie les navigateurs en faire
le tour en bateau). Il fonde la Carriera da India qui est toute une série de comptoirs
commerciaux et de forteresses.
Le Portugal et L’Espagne sont des ennemis. Les portugais vont alors se rendre compte qu’il
leur faut plus de richesses. Pas question d’attaquer l’Espagne et la production du pays est
limitée. Il faut alors acheter les denrées. Ils vont alors se tourner vers les conquêtes
extérieures. Ils s’emparent d’abord de Ceuta (côte du Maroc) pour trouver du poivre. Le
poivre a plus de valeur que l’or et est une épice très recherchée. Ils vont alors essayer de
trouver de nouvelles routes commerciales pour aller chercher ces épices en Inde.
Les portugais veulent découvrir les pistes autres que celle de la soie découverte par Marco
Polo. A cette époque, on ne connaissait pas bien l’Afrique.
/!\ L’Afrique n’est pas du tout un continent vide ! Certains empires africains (Afrique du <ord
et subsaharienne) ont joué un rôle majeur dans a traite des noirs qui seront envoyé dans les
colonies d’Amérique comme esclaves. Mais les européens ont dû comprendre comment
fonctionnait cette Afrique.
On invente la galère (= navire très lourd et ayant besoin de beaucoup de rameurs =>
autonomie limitée) qui serviront pour la guerre puis la caravelle (= navire plus léger et plus
autonome sur de longues distances) qui vont servir pour les explorations. Ce sont des
innovations techniques majeures. Au 15e s, le pouvoir en place est fort et a un véritable
contrôle capable d’imposer une politique au peuple et d’investir dans toutes ces innovations.
La royauté portugaise investit dans les projets.
Les portugais basent leurs richesses sur des comptoirs commerciaux et non sur le contrôle
de terres comme pour les espagnols. Ils vont tisser des liens commerciaux avec les empires
en place et achètent beaucoup d’esclaves. Les européens tirent les esclaves de l’ouest de
l’Afrique tandis que les arabes tirent les esclaves de l’Afrique centrale et de l’est (=Traite des
Noirs).
La cartographie est essentielle pour ces nouveaux itinéraires. On descend de plus en plus
dans le continent africain et on établit des relations et des échanges avec les puissances en
place et les empires.
/!\ La question de la couleur de peau n’existait pas à cette époque.
Bartolomeo Dias ouvre une nouvelle voie jusque la pointe africaine après 1 siècle
d’exploration. Vasco de Gama est le premier à passer le cap de Bonne-Espérance en 1498 et

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à atteindre l’Inde. Il y installe le comptoir de Goa en Inde. Vasco de Gama s’installe en Inde
comme vice-roi et est un chef militaire, un commerçant, un navigateur et un explorateur.
Casa da India (Lisbonne, 1500-1501) :
Ils ont le monopole sur le poivre le clou de girofle et la cannelle. 30% des taxes sur les
échanges reviennent à la couronne. On commence à former des pilotes et on contrôle les
marchandises. Il y a une assistance militaire via une forteresse à côté des comptoirs et un
contrôle religieux très fort via l’aumônerie et l’inquisition pour convertir la population et
pour garder le christianisme présent dans les comptoirs. Les juifs et les musulmans ne
peuvent pas partir en expédition.
 Ce système fera du Portugal un pays riche, fort et puissant. Sa position géographique
est déterminante.

b) Espagne :
En Espagne, la colonisation est plus tardive car ils sont en train d’effectuer la « Reconquista »
ou la reconquête de leur territoire contrôlé par les arabes. Ils vont les chasser en 1492 à
Grenade et c’est seulement à ce moment-là qu’ils vont commencer à s’intéresser à la
technique de colonisation et à voir au-delà des mers. Le Portugal et l’Espagne sont des
ennemis. Elle va coloniser d’une manière différente que celle portugaise : ils vont conquérir
des terres. La génération de la guerre (des générations entières n’ont connu que la guerre
dans l’idée d’une croisade et ne savent faire que ça : ils ont peu de liens familiaux et encore
moins sociaux) va être envoyée vers les colonies des Amériques pour y être soldats. C’est un
pays très pauvre (extrême pauvreté, famine, chaumage, aucune gestion efficace de
l’agriculture, …) à l’époque mais qui s’est réunifié. Le règne Castille-Aragon doit se légitimer.
C’est un tout jeune pays à l’époque. Les espagnols chassent les juifs et les musulmans qui
savaient cultiver la terre et commercer. Ils s’appauvrissent donc encore plus. La colonisation
qui va découler de cette pauvreté extrême va être légitimée par l’idéal de la guerre sainte :
aller conquérir pour convertir. La reine approuve l’activité de colonisation. La couronne
n’investit pas d’argent : ce sont les privés qui le font. La reine autorise en revanche les colons
à prendre possession des terres au nom de la couronne espagnole. Pour cela, les colons
doivent signer des contrats avec la couronne même. Ce sont les « Capitulacion ».
c) Prémisses des empires ibériques au 16e s (Espagne, Portugal, péninsule ibérique) :
Ce sont des états en formation et en quête de légitimation. Du point de vue culturel, on a
une unité. L’idée du comment participer à ces nouvelles conquêtes de terres émergent. La
colonisation est un élément important essentiel de la première modernité (16 e-17e). En 1492
a lieu la première expédition de Colomb et la fin de la Reconquista espagnole. Ferdinand
d’Aragon et Isabelle de Castille demandent alors au pape d’établir les règles de la conquête
entre Espagne et Portugal. Il doit se prononcer sur la légitimité des expéditions et de la
conversion des « sauvages ». Il lui demande donc son autorité. Alexandre 6 va donc séparer
en 1493 les mers et les terres entre les 2 pays avec une ligne dans l’océan atlantique. La
conquête pour la conversion des sauvages commence alors. Les portugais se sentent lésés et

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ils négocient avec le pape. En 1494, ils vont signer le Traité de Tordesillas : accord entre
Espagne/Portugal ce qui permet aux portugais de posséder le Brésil. C’est une véritable
alliance entre le politique, le religieux et le militaire. La religion et la conversion légitime la
colonisation et le fait d’avoir demandé la permission pour lancer ces expéditions légitime le
pouvoir papal alors en crise. Pour chaque pays, il faut gagner la course à l’occupation de
terres nouvelles.
La papauté des temps modernes est en crise mais c’est un état très vieux comparé à
l’Espagne et le Portugal. Il revendique une légitimité d’un pouvoir qui lui viendrait
directement de Dieu. Il doit d’imposer devant n’importe quel chrétien (y compris les rois). Le
pouvoir du pape devrait donc être supérieur à celui du roi. La papauté au 15e s. a connu des
moments d’extrêmes faiblesses. Les rois revendiquent un peu partout le droit de pouvoir
gérer les églises et les institutions dans leur royaume. Le pouvoir papal est donc en crise.
d) L’Amérique espagnole au 15e s : aspirations seigneuriales et soif de richesses :
Les expéditions sont des expéditions rapides et privées qui se font par des générations
guerrières dans l’intérêt de la couronne. Il leur faut 20 ans environs pour conquérir le
continent. Les expéditions privées se font avec des capitaines, des marchands et des
banquiers. Il leur faut toujours l’accord du roi (= el quinto).
1503 : Casa de Consultacion à Séville : la culture espagnole s’implante en Amérique
1523 : Conseil des Indes : ministère espagnol qui s’occupe de la politique économique des
colonies. Il a un pouvoir administratif et législatif.
La politique de la terreur des conquistadores permet aux espagnols de conquérir le
continent américain en moins de 30 ans ce qui est très rapide. C’est une toute autre forme
de colonisation qui se met en place. La présence des émigrés est très importante : beaucoup
de gens s’engagent dans ces expéditions en quête d’une nouvelle vie. Les femmes ne partent
pas tout de suite. Il manque de femmes dans les colonies et les autorités espagnoles vont
autoriser le mariage mixte. Le métissage est un choix qui est très vite fait (Européens,
Indiens, Noirs, Métisses, Créoles, …). Il faut absolument être catholique pour pouvoir partir.
On se marie de manière mixte uniquement lorsque les fiancés sont tous les 2 convertis. La
couleur de la peau n’est pas encore un problème en soi. La religion est primordiale.
L’Espagne via le port de Séville contrôle le départ des émigrés. L’inquisition y contrôle très
précisément le chargement des bateaux (marchandises et personnes).
Les colons vont mettre en place des pratiques dans leurs exploitations qui sont à l’origine
des propriétés foncières :
- Encomienda : la couronne confie temporairement au conquistador qui s’installe des
villes/villages, des terres et leurs habitants. Il peut en exiger des impôts et/ou du
travail forcé.
- Mita : tribut en travail à l’état. C’est un travail forcé surtout dans les mines. Les mines
ont fait la richesse de l’Espagne et chaque tribu conquise devait fournir la colonie en
hommes et enfants. Ceux-ci étaient envoyés dans les mines d’où ils ne remontaient
jamais.

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L’agriculture et les cultures de la canne à sucre sera l’une des activités économiques et
agricoles les plus rentables du Brésil. Dans les autres régions contrôlées, l’agriculture n’aura
qu’un rôle mineur. L’exploitation des mines pour en extraire les métaux précieux est
l’activité qui rapporte le plus aux colons (apogée vers 1600).
Leurs richesses sont incroyables pour l’époque et même encore aujourd’hui. Mais les
espagnols n’ont pas utilisé ces richesses pour leur propre territoire : leur pays reste un pays
sous développé et assez pauvre. La leçon espagnole va être réutilisée par les pays européens
durant la 2e colonisation : ils vont utiliser ces richesses pour leur propre pays.
e) Empire espagnol au 16e s :
Charles Quint nait au 16e s. et règne de 1519 et 1555. Il se retrouve à devoir gérer un empire
vaste et diversifié : le nouveau monde, l’Espagne, quelques parties de la France, le saint
empire germanique, Milan et une bonne partie de l’Italie du sud. Ce sera le seul empereur
espagnol à abdiquer en 1555 et à diviser son empire en 2 car cela est impossible à gérer. Il
commence une rivalité avec Soliman 2 le Magnifique. Ce royaume se construit sur un projet
de reconquête chrétienne face aux musulmans et une fois que cela est accompli, sur un
projet monoreligieux (= unité religieuse et exclusion des autres). La pluralité est refusée. Il
faut gérer 2 minorités : les juifs et les musulmans.
- Juifs : très nombreux démographiquement suite à la première diaspora juive. En
1492, ils ont 3 mois pour se convertir au christianisme sinon ils seront expulsés sans
pièces de monnaie (ni argent, ni or, ni chèque). Ils doivent laisser leurs richesses. Une
bonne partie des juifs séfarades (=espagnols) vont partir et se déplacer là où ils
peuvent s’installer (Afrique, Italie, Pays-Bas qui est le meilleur endroit, Empire
ottoman). Ceux qui restent ce convertissent de force mais continuent de professer
leur religion. L’inquisition va alors être chargée de débusquer les faux chrétiens. En
1502, ils expulsent les marranes (persécutés).
- Musulmans : en 1492, ils négocient suite à la prise de Grenade la liberté de culte et la
sécurité des personnes. Beaucoup migrent en vendant ou en emportant leurs biens.
Mais en 1502, ils se font expulser.
Les espagnols craignent les convertis et mettent en place un système complexe pour voir
depuis combien de temps les gens sont chrétiens : la carte de la descendance. C’est devenu
l’obsession des espagnols : avoir un état unifié religieusement. Ces migrations appauvrissent
grandement l’Espagne.
Depuis le moyen-âge, les juifs sont chassés de beaucoup de pays européens. Ils ont quitté
leur pays suite à la destruction par les romains de Jérusalem. Mais beaucoup se retrouvent
donc dans la péninsule ibérique.
f) Mauvaise conscience européenne :
Toutes ces nouveautés provoquent des changements dans les sociétés. L’attitude coloniale
pose question.

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Bartolomé de Las Casas : il fait plein de voyage entre le nouveau monde et la cour de Charles
Quint. En 1542, il écrit un pamphlet contre Charles Quint qu’il veut convaincre d’abolir
l’esclavage des natifs américains. Il revient sur le fait que le pape a confié ces populations
aux espagnols pour les convertir mais que ces populations n’ont pas le temps de se convertir
puisqu’on les tue avant. Il représente un mouvement interne à l’Espagne où l’on se pose des
questions sur la légitimité des actions sur le nouveau monde. Mais pour lui, les noirs peuvent
tout à fait être réduit en esclavage.
Montaigne : à côté de toutes les réflexions qui suscitent des débats, il y a d’autres réactions.
Il va écrire des essais dont « les Cannibales ». C’est le relativisme culturel. Peut-on juger
toutes les pratiques humaines sans les replacer dans leur contexte ? Pour lui, non. Qui sont
les vrais barbares ? Les colons ou les sauvages ? Il revendique des lois universelles face aux
problèmes.
g) Sort des juifs :
Beaucoup de juifs trouvent refuge en Italie et à Venise. Mais ils ne pouvaient pas habituer
dans Venise même. Ils devaient séjourner sur la terre ferme. Suite aux arrivées des juifs
séfarades et allemands (à cause de l’antisémitisme de Luther), on négocie la création du
premier ghetto en mars 1516. Il permet la résidence des juifs dans Venise sur un petit île. Ils
y ont la liberté de culte et de protection en échange de prêt d’argent. C’est un contrat qui la
première fois dure 4 ans puis qui sera renouveler tous les ans. Le ghetto est donc la
résidence des juifs : ils ne peuvent pas résider ailleurs. Le soir, on ferme les ponts pour aller
au ghetto et un système de surveillance est mis en place. Durant certaines fêtes, ils ne
peuvent pas se montrer. Ils devaient porter des signes distinctifs comme la couleur jaune
pour pouvoir les repérer. Ils ne peuvent pas exercer tous les métiers : en dehors du ghetto,
ils peuvent être soit des chiffonniers soit récolter et revendre des vêtements de seconde
main. Ils ne peuvent pas posséder de biens immobiliers et cela partout où ils se trouvent. Les
ghettos sont reconnaissables par les hauts bâtiments avec beaucoup d’étages et les hauteurs
sous plafond très basse. Ils possèdent donc beaucoup de liquidités : ils doivent donc prêter
de l’argent à des taux fixés par la république de Venise. A partir du 16 e s, ils prêtaient
souvent aux pauvres, sachant qu’ils ne reverront jamais leur argent. Au 17 e s, ils deviennent
les usuriers des grands souverains en guerre. Les juifs sont une communauté minoritaire
mais qui reste une communauté très forte sans prosélytisme. Le prêt d’argent avec usure est
associé depuis lors aux juifs puisque c’était la seule chose qu’ils pouvaient faire de façon
légale.
II. Moyen Orient (Iran actuel) et Inde : les Séfévides et les Moghols :

a) Empire perse ou safavide :


Ils sont chiites et sont une minorité. La vision de l’islam est donc très différente des autres.
Ils ont une identité très forte.
b) Empire Moghol :

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Ils sont sunnites. Babur (1483-1530) va entamer toute une série de conquêtes et va étendre
l’empire des sunnites afghans jusqu’à en faire un sultanat de Delhi. Il va revendiquer la
supériorité de l’islam et ne parvient pas à intégrer la noblesse indoue. Les oppositions sont
telles qu’il ne parvient plus à étendre son empire. Akbar (1542-1630) va unir l’empire
politiquement par l’inclusion et la tolérance. Il revient à des modèles arabes déjà présents et
inclus la noblesse indoue dans une petite élite. Il essaye d’inventer une religion avec ses
conseillers en mélangeant indouisme et islam. Il va légitimer le pouvoir impérial en tant
qu’émanation d’un dieu unique, le pouvoir sur terre représente dieu et donc il faut lui obéir.
Lorsque Vasco de Gama les rencontre et arrive sur leur territoire, l’empire est en pleine
expansion. Akbar a inclus les jésuites dans sa politique mais seulement pour mieux les
contrôler. L’empire moghol est un empire féodal : la terre appartient à l’empereur qui la
confie à ses vassaux qui lui rendent une aide militaire en échange.
III. Asie mineure et Méditerranée : l’empire ottoman :
L’empire ottoman est un empire sunnite. Ce ne sont pas des arabes ! la lague est différente
ainsi que la culture. Ils occupent la Turquie actuelle. Leur culture va petit à petit s’imposer.
Ce sont à la base des tribus nomades qui se déplacent vers l’Asie mineure. Mais à partie du
11e s, ces tribus commencent à s’organiser et deviennent une puissance qui va conquérir
beaucoup de territoires. Ce sont des tribus guerrières qui ont une capacité de gestion très
importante. L’armée est fidèle contrairement aux armées européennes qui sont composées
de mercenaires. C’est une spécificité ottomane très forte. Ils commencent leur expansion
importante au 15e et 16e s jusqu’au 17e s. Entre la moitié du 14e et celle du 15e s, les
ottomans partent vers les Balkans et deviennent un véritable danger pour les européens.
L’empire byzantin chute en 1453 et les ottomans s’en emparent. Ce n’est que le début de
leur expansion. Le 16e s. est le moment de gloire le plus important au niveau des territoires
contrôlés et des richesses accumulées. Charles Quint rivalise avec Soliman 2 le Magnifique
(moitié 16e s). Il a par exemple le double des richesses du roi d’Espagne à cette époque. Les
mamluks sont des instances religieuses qui protègent les lieux saints. Ils iront jusqu’à aller
faire le siège de la ville de Vienne qu’ils n’arriveront pas à faire tomber. L’armée est une
armée de terre et de mer et est musulmane. La chevalerie est très puissante, bien organisée
et possède des armes à feu. La Méditerranée est contrôlée par les ottomans. Les Janissaires
sont des chrétiens affranchis convertis à l’islam et c’est une élite guerrière. L’armée est
financée par des minorités religieuses qui ont le droit de séjourner dans l’empire ottoman
(juifs et chrétiens) moyennant des taxes très importantes et sans accès aux hauts niveaux de
pouvoir politique et à l’armée . => Autre système pour construire un modèle de contrôle.
Cette élite a appris à obéir à l’empereur et peut occuper des places politiques importantes.
Soliman comprend qu’il faut des lois écrites et gérées par un pouvoir fort.
Les européens doivent négocier le contrôle de l’Europe avec cet empire ottoman. Soliman 2
est le législateur dans l’alliance anti-espagnole avec François 1 er (années 1530).
La terre appartient à l’empereur et est octroyée aux serviteurs de l’empereur qui lui ont
rendu service. Le pouvoir est centralisé à Istanbul. C’est un empire féodal. Les vassaux se
retrouvent tous à Istanbul. Comme les paysans ne possèdent pas la terre, il va y avoir des

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révoltes paysannes pour revendiquer le droit de subsistance. Les européens vont aller aussi
plus loin que l’empire ottoman dans le développement des armes. Les ottomans se font
rattraper sur la technique.
Les ottomans vont perdre la bataille maritime de Lépante en 1571 face aux européens. Les
vénitiens sont en majeure partie les vainqueurs. Leur puissance commerciale repose sur
l’arrêt de l’expansion ottomane et leur développement des comptoirs commerciaux un peu
partout en Méditerranée. La papauté va soutenir Venise dans cette guerre et va aussi
soutenir l’Espagne qui est fortement présente en Italie (elle possède Naples, la Sicile, l’Italie
du Sud et Milan). Il y a donc une alliance entre l’Espagne, Venise et la papauté pour arrêter
les musulmans. Cette bataille est célèbre dans l’imaginaire collectif européen.
2) Réforme protestante et guerre de religion : raisons et contexte (16e-17e s.) :
Période spécifique des temps modernes. La puissance dévastatrice du fait religieux en
Europe fait un carnage. Petit à petit, les européens arrivent à cadrer la puissance du religieux
par le politique. La plupart des guerres ont une justification religieuse et confessionnelle.
Mais à partir du 17e s, on trouve d’autres moyens pour justifier ces guerres (plus de raisons
religieuses mais plutôt politiques).
Première modernité : 1ère moitié du 17e s (1600-1650).
 Confessionnalisation : vient du latin « confiteor » = fait de proclamer quelque chose
(une croyance). Commence en Europe occidentale, il y a des façons différentes de
confesser donc de proclamer la foi chrétienne. Avant le 17e s, il n’y avait qu’une seule
façon de professer et c’était le modèle du Pape. Mais suite aux réformes religieuses,
différentes façons de proclamer sa foi chrétienne. Ces différences sont des différences
d’interprétation de la foi théologique et cela va mener à des conséquences concrètes
très importantes (gestion d’un état, …). C’est le clivage confessionnel et il se traduit
dans des institutions différentes. C’est à ce moment seulement qu’on peut parler
d’Eglise catholique. Avant 1520, ça n’a pas de sens de parler de catholicisme !
 Christianisme et les différents mouvements.
 Hérésie : ce qui n’est pas orthodoxe. C’est ce qui s’éloigne de l’orthodoxie. On est
toujours l’hérétique pour quelqu’un. Un hérétique n’a pas de droit aux temps
modernes.
 Orthodoxie : c’est une « croyance droite », « on croit droitement ». Vient du grec
« ortho » (= droit) et « doxa » (= croyance). C’est établi par une autorité qui a une
légitimité.

I. Humanisme et réformes protestantes et réforme catholique  (fin 16e-1ère moitié


du 17e s.) :
Tous les chefs des réformes protestantes et catholiques sont des humanistes : ils se sont
tous formés à la philologie (qui est subversive car elle interroge la réalité des mots) dans les
universités humanistes. Cela provoque des changements dans les situations à l’époque. Il y a

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des liens profonds entre activités culturelles pendant une période de crise et les
conséquences (changements de société, réformes, …).
a) Figures importantes avant l’éclatement de l’Eglise romaine  :
Les papes choisissent leur nom. Le nom dit des choses sur ses projets.
Jules 2 (1503-1513) : très peu de papes ont choisi ce nom car il est attaché à Jules César. Il
reflète bien le pouvoir papal à l’époque : il se prend pour un roi parmi les rois et il se
considère supérieur à tous les rois puisque son pouvoir lui vient de Dieu. Pour lui, si Rome a
connu un empire aux débuts du christianisme, il y aura donc un nouvel empire chrétien. Il
règne 10 ans. Mais cela fait 1 siècle que des voix s’élèvent pour réformer l’Eglise (gens
externes mais aussi internes à l’Eglise). Mais cette réforme n’aboutira pas car l’état pontifical
se nourrit d’un système économique auquel on ne peut pas toucher. Sans toucher à ce
système, pas de réforme possible. L’Eglise y touchera seulement lorsqu’elle y sera obligée
par la réforme protestante.
Le système économique :
- Fiscalité à l’échelle européenne (= dîme) : elle est efficace (organisée depuis des
siècles) et recouvre l’ensemble des terres où il y a des chrétiens. La papauté arrive à
faire partir vers Rome des impôts et des liquidités. Cette dîme est liée aux
possessions terriennes via les diocèses et les ordres religieux (ex : l’Eglise possède 1/3
des terres d’Angleterre). Le pouvoir royal est donc très faible.
- Indulgences : élément essentiel. Luther va se révolter contre ce système. A l’époque,
on payait une somme plus ou moins importante et on pouvait, selon les types
d’indulgences payées, racheter l’ensemble de la peine à passer en Purgatoire de
façon complète ou partielle pour soi-même ou pour des gens déjà morts.
- Bénéfices et cumul de bénéfices : me bénéfice n’était pas un problème. C’était plutôt
le cumul de ces bénéfices qui posait problème. A tout service dans l’Eglise doit
correspondre une somme d’argent. C’était une somme d’argent octroyée à un
responsable de l’Eglise pour le mettre en condition pour exercer sa fonction. Mais
après l’an 1000, un système se met en place où les ecclésiastiques se mettent à
cumuler les bénéfices (= postuler pour plusieurs fonctions religieuses ce qui est une
dérogation à la règle disant qu’on ne peut avoi qu’une fonction religieuse).
- Dispenses : papier octroyé pour permettre à un ecclésiastique de cumuler plusieurs
fonctions religieuses monnayant une somme d’argent.
Beaucoup de diocèses vont se retrouver sans évêque puisqu’une personne ne peut pas être
partout à la fois. Les gens se sentent donc abandonnés. L’Eglise devrait donc se réformer
mais ce serait toucher à un système très lucratif. On assiste à la naissance d’une génération
de chrétiens qui sont convaincus qu’il faut FAIRE des choses pour se sauver. Les protestants
seront contre cela.
Jules 2 arrive en triomphateur à Bologne. Il se revendique maitre de la ville et menace
d’excommunier les infidèles. Erasme y assiste et va commencer à protester contre cela.

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Erasme (1466-1536) : c’est un intellectuel et un philologue. Il maitrise les langues anciennes
et s’intéresse aux textes principaux de la Bible. Il refuse l’interdit d’appliquer la rationalité
aux textes bibliques. On parle donc de révolution scientifique. C’est un ecclésiastique et il
s’attaque à un interdit fondamental : s’attaquer aux textes bibliques. Il ne veut pas modifier
le message de fond de la Bible mais critiquer le choix des mots qui est le produit des
hommes. Il veut retourner aux textes sources pour pouvoir trouver la meilleure traduction
possible pour la Bible (= la Vulgata, version approuvée par les papes depuis des siècles). Cela
va provoquer un énorme tollé : il va remettre en question du principe d’autorité et
d’infaillibilité de l’Eglise. Cela va mener à 2 choses :
- Edition critique du Nouveau Testament en grec
- Nouvelle traduction latine du NT (vs traduction traditionnelle, Vulgata)
Toute la production littéraire d’Erasme en 1559 sera mise à ‘index (= liste de livres interdit
par l’Eglise). Ce sont des livres qui ne sont pas orthodoxes selon l’Eglise. Si on lit Erasme, on
ne peut pas accéder aux sacrements.
Gutenberg (1400-1468) : révolution dans la circulation des idées, des sources (= Bible) et du
savoir avec l’invention de l’imprimerie. On est capable de reproduire plusieurs fois la même
parole qui avant était recopiée à la main. En 1455 à Mayence, il réalise la première
impression de la Bible. Il invente le procédé de composition typographique : les caractères
sont mobiles et résistants pour composer le texte et on commence à inventer la presse à
bras. Cela va permettre la réalisation de la réforme protestante car on diffusait la
propagande protestante en masse pour l’époque. Les textes et les images circulaient et
étaient très répandus. Comme le peuple ne savait pas lire, on diffusait beaucoup d’images.
Luther traduit ses textes en images (ventes des indulgences scandaleuse et cannibalisme
papal). Luther va alors traduire la Bible en allemand et dans les autres langues du Nord ce
qui va être révolutionnaire pour l’époque car en Italie et dans les pays du Sud, les chrétiens
ne lisaient pas. Les gens du Nord sont considérés comme des hérétiques.
b) Les différentes réformes protestantes :
La Réforme veut se construire sur la figure idéalisée d’une base commune. C’est un
phénomène européen. Pour la plupart des réformistes, le savoir vient du livre, de la Bible. Il
y a un besoin de réforme pluriséculaire (13e-15e s) avec par ex. Jan Hus (1369-1415) qui a
mené la révolte pendant 18 ans en Boême. Ils veulent une unité doctrinale : comment se
sauve-t-on ? On ne se sauve pas en faisant des choses puisque la grâce (= le pardon) est
donnée par Dieu.
Luther : exégète (universitaire) à Wittenberg. Il cherche le soutien politique nécessaire pour
permettre l’organisation de sa nouvelle église.
Albert Hohenzollern de Brandebourg est comme les autres, il cumule les fonctions et les
bénéfices, il vend des indulgences, … Lorsque la place d’évêque de Mayence se libère, il
demande une dispense et l’obtient. Cela lui coute horriblement cher et il s’endette. Il
négocie avec l’Eglise et obtient le droit de vendre des indulgences pour son compte. La

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moitié des revenus de ces indulgences lui sont revenus et l’autre moitié est passée en grosse
partie dans la construction de la chapelle St-Pierre à Rome.
1517 : Luther publie les 95 thèses contre les indulgences. La diffusion est immédiate et
l’imprimerie joue un rôle crucial. Ces thèses qui étaient destinées à un groupe d’étudiants se
diffusent massivement. Cela traduit bien le ressenti commun de l’époque. Luther aurait pu
finir sur le bucher s’il n’avait pas reçu le soutien des princes allemands du saint empire et
notamment de Frédéric 3 le Sage. En 1521, Luther est déclaré hérétique et mis au ban par
l’Eglise dans le Diète de Worms. Frédéric 3 va le cacher dans ses châteaux. En 1529, il écrit le
Petit et le Grand Catéchisme (livres qui regroupent l’ensemble des éléments auxquels il faut
croire). En 1530, il fixe le Credo protestant lors de la Confession d’Augsbourg. Wittenberg
reste le centre de diffusion de départ du luthéranisme.
1521-1534 : traduction du nouveau testament puis de l’ancien testament en allemand.
Il refuse les médiations entre l’individu baptisé et dieu (notamment pape et prêtres). Il veut
lire directement la Bible et que tous les chrétiens le fassent également.
 Lorsqu’on se fait baptiser, on est tous sur le même piédestal. Luther prône donc la
lecture de la bible par soi-même. Mais cela va poser problème pour l’Eglise
occidentale catholique : le prêtre est la personne médiatrice entre la bible et le
peuple. La vision de Luther est donc problématique.
Charles 5 (Quint) (1519-1555) : gère l’empire gigantesque d’Espagne. Pour lui, l’uniformité
religieuse et politique est une condition nécessaire pour un empire. Il fera tout son possible
durant son règne pour essayer de rassembler les chrétiens et les garder unis. Pour lui, le
grand ennemi à stopper est les turcs et seulement une chrétienté unie sera efficace contre
lui. Il est aussi en guerre et en rivalité politique avec la France. L’unité politique est donc
essentielle pour s’imposer en Europe. Entre 1531 et 1556, il y a une guerre dans le saint
empire entre les princes catholiques et l’empereur et les protestants. En 1555 a lieu la paix
d’Augsbourg et elle correspond à un principe essentiel : celui qui possède le territoire
détermine la religion. Le prince qui possède le territoire peut donc déterminer la religion.
Mais la seule confession reconnue est le protestantisme et non pas le calvinisme ce qui sera
à la base de la guerre de 30 ans. C’est la première fois dans l’histoire qu’une telle possibilité
est envisagée. L’empereur fait également pression sur le pape pour que celui-ci réforme en
profondeur l’Eglise.
1530 : première vague de réforme luthérienne avec un succès énorme en Belgique.
Ensuite a lieu une 2e vague de réforme : le protestantisme réformé (= calvinisme). Calvin
essaye de mette en place une nouvelle forme de protestantisme en Suisse pour des villes qui
vive en autonomie. Le centre de diffusion est la ville de Genève.
/!\ Protestantisme vient du nom donner par les papistes catholiques. C’est un mot péjoratif :
les protestants se définissent comme des réformistes.
La réforme anglicane a lieu en Angleterre. C’est aussi un mouvement réformé. Cette Eglise
se construit petit à petit (1531-1603). A la base, c’est seulement une Eglise schismatique.

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L’Eglise anglaise se sépare de l’Eglise Romanie : par cet acte de suprématie, le roi s’impose
comme le chef de l’Elise anglaise. Le pape n’a plus d’autorité. Il n’y a pas de différences au
niveau des croyances mais bien au niveau de la structure. Le roi, en tant que chef de l’Eglise,
se met à confisquer les biens religieux qui reviennent à la couronne (contrôle du territoire
d’un point de vue fiscale et politique). Henri 8 voulait contrôler son état. C’est la
construction du premier état moderne, absolu donc libre de toute autorité extérieure.
Edward 6 et Elizabeth 1ère vont concrétiser cette Eglise anglicane et Elizabeth va réussir à
créer avec les intellectuels une Eglise moyenne avec un credo plus protestant que catholique
dans laquelle chacun peut se reconnaitre et dans laquelle on ne peut pas tomber dans les
extrêmes.
Il y a aussi la réforme radicale : refus de toute collaboration entre politique et religieux,
refus de la violence au nom de la Bible.
Les intuitions religieuses se traduisent dans 2 visions protestantes réformées très
différentes :
- Lien étroit entre le politique et le religieux (ils ne font qu’un). Ce sont des pouvoirs
complémentaires : le père de famille a l’autorité au niveau familiale, l’autorité
politique gère le temporel et l’autorité de l’Eglise gère le spirituel (Luther). Pour
Calvin, le politique et le religieux sont liés. Les deux communautés coïncident
ensemble.
 Vision des protestants en grande partie (luthériens et calvinistes) et des anglicans.
- Refus de toute collaboration entre politique et religieux et refus de la violence  : vision
des anabaptistes et des pacifistes.

c) Réforme catholique :
L’Eglise catholique ne prend pas ce problème au sérieux dans un premier temps. En 1542,
l’Eglise se rend compte du clivage confessionnel qui va durer. Elle va donc se battre pour
garder les derniers royaumes fidèles à sa doctrine (les pays de l’Europe du sud). Elle veut
arrêter l’avancée de la Réforme. Paul 3 va poser une action sur 2 points en 1542 :
- Détecter l’hérésie via l’Inquisition (tribunal) et les convertir si possible.
- Réformer l’Eglise et convoquer un conseil œcuménique pour cela.
Un contrôle très efficace se met en place via l’Inquisition sur des domaines très généraux
comme l’art et la littérature par exemple. Ce sont des outils pour contrôler efficacement la
vie culturelle. Les livres anciens ont souvent des marques pour prouver que ce ne sont pas
des livres interdits à la lecture. Les livres sont lus par les instances du religieux avant leur
publication. Les artistes ne peuvent plus écrire avec la liberté qu’ils avaient avant. Cela
affecte beaucoup certains artistes.
Il y a 3 Inquisitions actives en Europe : celle du Portugal, celle de l’Espagne qui sont toutes
deux fortement liées à la couronne et qui s’activent sur le nouveau monde mais également
dans le pays (= Inquisitions Ibériques), et l’Inquisition romaine pour le reste de l’Europe

72
catholique qui est dirigée par le Pape. Les Inquisitions médiévales sont liées au territoire
contrôlé. L’Inquisition Romaine jugent les cas les plus graves à Rome.
Dans le projet initial, les curés sont les premiers sur la ligne de front et doivent rapporter les
cas hérétiques. Ils devaient reporter tous ce qui étaient dit lors de la confession. Certains ne
sont pas d’accord car ils considèrent cela comme une violation du secret confessionnel.
Le Concile de Trente (1545-1563) :
C’est un compromis. Charles Quint voulait faire participer au début les chefs de la Réforme
et a donc choisi la ville de Trente pour une question de neutralité. Cela ne s’est pas fait mais
la ville de Trente reste le choix pour le Concile Œcuménique (= universel). Ce concile doit
rassembler les représentants des différents diocèses pour discuter des questions d’Eglise. La
grande majorité des évêques sont des italiens à l’époque.
C’est un concile très long ce qui veut dire que les gens n’étaient pas fort d’accord entre eux.
C’est un concile très conflictuel.
La question principale est la question de l’affirmation de l’identité doctrinal catholique face
aux protestants. La révélation (Dieu se révèle par la Bible et la tradition), la justification (la
foi et les actions) et les sacrements qui sont indispensables au salut sont les moyens pour les
catholiques de sauver son âme. L’être humain ne peut pas se sauver tout seul : il a besoin de
médiation de la part du clergé, des images de la Vierge Marie et des saints. Tout cela
raccroche le croyant à Dieu. La bible ne peut pas être lue dans la propre langue du fidèle : il
n’y a pas d’accès direct à Dieu.
Il faut changer le clergé indigne et presque ignorant. On va commencer de mettre des balises
pour cette formation et on va mettre en place des séminaires qui forment les prêtres. Mais
l’argent va manquer et il va falloir attendre le 18e s pour que cela se mette en place. On va
renoncer au cumul de bénéfices.
L’Eglise catholique du 16e et 17e s n’est pas une Eglise fermée sur l’Europe mais bien tournée
vers le monde. C’est une Eglise missionnaire qui veut faire de la conquête spirituelle. Le 17 e s
est le siècle d’or des missions catholiques.
En 1622, on crée la propagande de la foi pour toucher et convertir le plus de populations
possibles.
d) Politique et religion : changements majeurs au 16e s :
Il y a une remise en question de cette autorité religieuse : on ose se prononcer contre le
pape. Cela a des conséquences majeures sur la société : c’est le début de la révolution
scientifique.
Le développement de la conscience individuelle nait à ce moment-là : est- ce que ma
conscience est l’une des autorités que je dois prendre ne compte dans mes décisions et
actions ? A-t-on le droit d’aller contre sa conscience ? Les théories de résistance face aux
tyrans émergent. Le droit à s’opposer aux tyrans est un droit collectif et pas individuel. C’est
légitime uniquement si cela est collectif. Le collectif prime presque toujours sur l’individu.

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Les conditions de pouvoir légitime sont aussi sur la table. Face aux conflits, on se pose la
question de savoir sous quelles conditions un pouvoir est légitime.
II. Guerres de religion :
Le 16e et 17e s. sont caractérisé par une multitude de guerres, que ce soit de religion ou
entre états. Les guerres de religions vont mener aux guerres entres états. Les raisons vont de
moins en moins religieuses et vont devenir de plus en plus liées à des raisons politiques.
Les élites européennes après des siècles de guerres commencent à se demander comment
arriver à la paix. Cette conscience collective se développe et va se construire dans la
multiplicité et des désaccords. L’unité politique et religieuse est peu à peu abandonnée. On
s’engage de faire respecter la paix et on va s’opposer à ceux qui menace la paix sans se
soucier des appartenances religieuses.
Le poids du religieux perd du terrain et la sécularisation se met en marche.
Presque tous les pays européens connaissent des guerres de religion.
a) En France :
C’est un cas exemplaire. C’est une guerre civile entre catholiques et protestants de 36 ans.
Cette guerre oblige la monarchie à repenser son rôle de façon progressive. Elle commence à
hésiter entre la tolérance et le fait de faire primer la confession religieuse du souverain (dont
la famille est catholique). Le roi à des droits et devoirs et le droit de protection de ses sujets
est très important.
S’ils veulent être légitimes, ils doivent offrir une protection à tous leurs sujets. L’aristocratie
française est aussi déchirée. Cette aristocratie exerce une pression très forte sur la
monarchie pour qu’elle choisisse son camp. Le roi ne contrôle pas réellement son territoire
mais il le contrôle via les aristocrates. C’est un tiraillement : à un certain moment, elle
cherche des raccourcis (qui conduira à des massacres comme celui de St Barthélémy). Suite à
ce massacre, une partie des français remet en question la monarchie française : un souverain
devrait être capable de protéger tous ses sujets. Il y a un parti mixte (catholiques et
protestants) qui se forme et qui réclame que le politique doit primer sur le religieux.
Edit de Nantes (1598) : c’est la première fois qu’un souverain accepte dans le cadre de son
état qu’il y ait 2 conceptions religieuses.
 Intuition forte politique qu’il faut tolérer (mais pas mettre sur le même pied d’égalité)
une présence confessionnelle différente.

b) En Flandres (dans les 17 provinces) :


Les calvinistes sont une minorité importante : ils commencent à revendiquer de professer
leur foi de manière publique. Une partie importante de l’aristocratie est aussi passée à la
réforme calviniste. Les 17 provinces font partie du domaine du fils du roi d’Espagne. Sous le
règne de Phillipe 2 qui est étranger à la région (vit en Espagne, parle pas la langue, …) et qui

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se désintéresse des Flandres, le calvinisme se revendique et demande le retrait de
l’Inquisition du territoire.
La réponse de Phillipe 2 répond négativement et il envoie le duc d’Albe (catholique
convaincu) pour recatholiciser l’ensemble des Flandres durablement. On entre en guerre qui
durera 80 ans (1568-1648). Les provinces du nord ne reconnaissent plus la légitimité de
Phillipe 2 et ils vont se doter d’une autre forme de gouvernement.
 La solution est celle d’arriver à 2 réalités politiques différentes à partir de 1581. On
parle alors de Pays-Bas espagnols avec Bruxelles comme capitale et des Provinces du
Nord avec Amsterdam comme capitale.

c) La Guerre des 30 ans (1618-1648) :


Au 17e s, l’Europe a connu en tout 4 ans de paix. Il y avait un conflit permanent et il y a des
générations qui n’ont connu que la guerre.
La guerre de 30 ans est d’abord un conflit confessionnel puis bascule vers un conflit
politique.
Le champ de bataille majeur de cette guerre est le saint empire donc les terres allemandes.
Dans le saint empire, on reconnait 2 religions : le catholicisme et le protestantisme. Les
calvinistes s’opposent aux Habsbourg qui veulent imposer le catholicisme à Prague.
La première phase est donc un conflit confessionnel entre l’empereur catholique et les
calvinistes. L’empereur veut maintenir l’unité politique et religieuse. Cette guerre est
fondamentale pour les terres allemandes. Cette guerre civile confessionnelle entre
allemands et empereur mais aussi entre allemands de différentes confessions.
La 2e phase est la transformation de ce conflit en un conflit beaucoup plus large : la France
s’allie avec les protestants avec le Danemark et les autres pays. La France va s’en mêler pour
affaiblir la dynastie des Habsbourg (rois d’Espagne, de Milan, de Naples, du Saint-Empire) car
elle en a marre d’être prise entre l’étau des Habsbourg du sud et du nord. On crie au
scandale mais la France finance indirectement les états opposants aux Habsbourg puis
rentre en guerre.
Enfin, les allemands s’allient avec les français contre les suédois et les norvégiens. C’est une
alliance interconfessionnelle (protestants-catholiques-calvinistes).
 C’est un long processus au bout duquel on négocie la paix via des traités en 1648. Les
diplomates négocient cette paix de Westphalie dans un contexte multilatérale. C’est
l’émergence d’un nouveau métier. On s’engage à respecter ces traités coute que
coute.
 Cette paix de Westphalie signe la fin de la suprématie espagnole et redessine la carte
de l’Europe. La France commence à prendre du galon. La guerre France-Espagne dure
encore 11 ans et se solde par la paix des Pyrénées en 1659.

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Il y a un basculement progressif dans lequel l’élément confessionnel est mis de côté et
l’aspect du vivre ensemble politique est mis en avant. On commence à vouloir une paix sans
accord (= on peut ne pas être d’accord avec les autres religions mais on doit le mettre de
côté, les autres religions sont tolérées mais pas mises sur un pied d’égalité).
C’est l’ébauche de l’esprit national allemand : ils se liguent entre eux malgré leurs
différences confessionnelles contre un ennemi commun.
Politique de Richelieu (1er ministre français) : il veut briser la suprématie habsbourgeoise et
prend part à la guerre de 30 ans.
- 1630 : il commence à financer les puissances du Nord qui rentrent en guerre du côté
des protestants contre l’empereur.
- 1635 : Richelieu casse le clivage confessionnel en entrant en guerre du côté des
puissances protestantes contre l’empereur.
1648 : Paix de Westphalie :
Le besoin de paix a été concrétisé à cette époque et qui a abouti à un nouveau concept : la
paix sans accord. C’est une sorte de concile laïque pour trouver la paix.
Il y a plusieurs paix de Westphalie (= région) : on ne se retrouve pas tous en même temps, on
choisit donc 2 villes (Munster pour les catholiques et Osnabruck pour les protestants) pour
établir cette paix.
On se rend compte qu’une paix bilatérale n’est plus possible et donc on négocie une paix
multilatérale. La paix sans accord devient un devoir pour tous. On s’engage à respecter les
traités et le droit international. On s’élève également contre une monarchie universelle en
Europe.
On reconnait enfin 3 confessions chrétiennes différentes : les catholiques, les protestants
luthériens et les protestants calvinistes.
 Défaite de l’uniformité religieuse voulue par les empereurs de l’époque.

d) Armées de la 1ère modernité :


Toutes les armées sont des armées de mercenaires (sauf exception). La guerre de 30 ans a
été faite par des armées plus ou moins grandes mais qui étaient des armées mercenaires.
Aucun état au début du 17e s n’est capable de lever et de gérer une armée nationale. Il y a
des souverains plus avancés mais personne n’a la force ni les moyens financiers pour le faire.
Les casernes militaires n’existaient pas et les soldats étaient logés chez les habitants.
Il y a donc une porosité entre société civile et militaire, les mercenaires ne sont souvent pas
payés. Ils signent des contrats qui leur promettent un solde mais après le 1er mois, le salaire
n’arrive plus. Une fois le contrat signé, on ne peut plus rentrer chez soi avant la fin de la
campagne militaire du roi.

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 Pour se payer, les mercenaires vont alors piller les villes et les villages. L’économie de
guerre est basée sur « les contributions (= les chefs de guerre ont l’autorisation du roi
pour réclamer des actions au peuple : nourriture, logement) et les dégâts (= ceux qui
ne se plient pas aux contributions : pendaison, pillage, …) ».
Au 17e s, on part à la guerre en famille. On n’a pas d’hôpital militaire (soigner pour les
renvoyer aux combats) tout proche (le plus près est celui de Malines). Ceux qui ont une
compagne avec eux sont avantagés : les femmes soignaient les hommes après les combats
et allaient les recherches sur les champs de bataille. Elles étaient aussi essentielles pour le
transport de l’argent, elles ont un rôle très important car elles gardaient les économies en
sureté. Elles participaient aussi aux pillages. On torturait es gens en arrivant dans les villes
pour dérober leurs économies. Les guerres se menaient uniquement au printemps et en été.
 Ce sont des chefs de guerre qui pouvaient lever des armées de mercenaires et les
envoyer à la guerre. Ce sont eux qui ont donc ravagé les terres allemandes. Ils
s’enrichissent pendant la guerre ce qui leur permettent de lever ces armées. Certains
investissent même leurs richesses personnelles dans les guerres en échange de titres
de noblesse et religieux. Certains soutiennent aussi les rois à la guerre. Ces seigneurs
de la guerre fortunés mettent sur pied des armées importantes pour obtenir du roi
des titres de noblesse et des accès au pouvoir. Ce sont donc des contrats entre ces
princes de la guerre et les rois. Les contrats spécifient aussi ce que les mercenaires
pourront faire dans les villes et villages qu’ils traversent.
Les armées sont levées par la force : on rafle les hommes et on les fait signer sous la
contrainte. Il n’y a pas d’uniforme. Si on ne cache pas, on était pris à la guerre.
On ne peut donc plus continuer comme ça : c’était pas vivable pour les populations et les
soldats. C’est pourquoi ce besoin de paix était si fort : il fallait donner un cadre à tout cela
par des professionnels de la paix et de la guerre.
Ce sont les désespérés (les montagnards surtout) qui partent à la guerre : les irlandais, les
suisses sont partout et dans toutes les armées. Le roi d’Espagne exige cependant
uniquement des soldats catholiques. C’est vrai dans les armées d’élites mais pas dans
l’armée mercenaires.
Les premières ébauchent d’armées nationales où le roi part à la guerre avec ses troupes
naissent au Danemark, en Suède et en Bavière.
3) Monarchies absolues au 17e s :
Ce pouvoir se construit par nécessité puis va devoir être régulé par nécessité aussi. Les
exemples sont nombreux et on en trouve en Espagne, en Russie, en Angleterre, … C’est une
construction progressive des pouvoirs absolus en Europe. Les caractéristiques vont aussi être
différentes en fonction des régions.
Il n’y a pas de contrepouvoir dans un pouvoir absolu.

77
C’est un modèle parmi d’autres pour répondre au besoin collectif de protection d’une
société de plus en plus complexe (colonisation, production, …) qui recherche un état
efficace.
I. Le cas français : construction de l’absolutisme (1610-1715) :

a) Contexte :
Louis 14 est l’acteur mais aussi le résultat de tout un processus : il n’a pas inventé son
pouvoir royal tout seul.
Régence : lorsque le souverain légitime est trop jeune pour la charge, une personne
extérieure assure la charge en attendant que le souverain soit apte à gouverner.
La France connait de longue période de régence.
Henri 4 est assassiné en 1610 et Louis 13 doit reprendre le trône. Il est trop jeune et Marie
de Médicis assure la régence. Les femmes aux pouvoir sont souvent des étrangères ayant
des liens avec les Habsbourg. L’aristocratie française n’aime pas trop cette régence
étrangère.
Ensuite, la mère de louis 14, Anne d’Autriche, assure la régence pour son fils. Ces 2 régentes
choisissent un homme d’église pour les appuyer dans leur charge. C’est une alliance entre
pouvoirs pour essayer de garder ce pouvoir. Le cardinal de Richelieu va jouer un rôle très
fort pour Marie de Médicis et le cardinal Mazarin pour Anne d’Autriche.
En France, certains espaces de terres échappent au contrôle de la couronne et l’aristocratie
les contrôle Le conseil royal va alors associer le pouvoir royal et celui de l’aristocratie.
La politique du 17e s a souvent été une politique d’alliance avec l’Eglise comme institution
qui couve l’ensemble du territoire du royaume.
b) Richelieu : construction du pouvoir royal absolu :
C’est avec lui que commence la construction du pouvoir royal absolu.
Richelieu est légitimé par sa fonction.
Il est représentant des états généraux. Les états généraux est une assemblée que les
souverains devaient rassembler de façon périodique pour avoir des avis locaux pour la
gouvernance. Richelieu qui est évêque à l’époque va se mettre en avant et montrer
clairement qu’il a un projet bien clair qui se construira petit à petit : la base de l’état absolu
français.
Pour fortifier la monarchie française il faut :
- Ruiner le parti huguenot (= calviniste)
- Rabaisser l’orgueil de l’aristocratie ; lutte contre l’aristocratie car elle a le contrôle
effectif d’une bonne partie des territoires d la couronne.

78
- Relever la gloire de la France face aux provinces étrangères : imposer la France
comme une puissance internationale face aux Habsbourg d’Espagne e d’Allemagne.
La France est caractérisée par des révoltes de tout classe sociale :
- Paysannes : liées à la pression fiscale
- Aristocratie locale : ils fonctionnaient en tant que contrepouvoir
Les deux s’entremêlent et ils se révoltes pendant 50 ans.
Les forces de Richelieu et Mazarin :
- L’armée de la couronne est suffisamment forte pour profiter des révoltes et ainsi
tourner la vis au niveau du contrôle des territoires. Les soldats vont alors occuper les
portes de la ville, les places et obligent les populations à loger les soldats.
- Destruction des tours et des remparts des villes avec comme excuse qu’elles abritent
des rebelles.
- Stratégie de terreur qui permet aux soldats de piller la ville et la campagne avec des
ordres clairs, détruire les réserves.
- Exécutions mises en scène pour donner l’exemple.
Cette technique joue sur les révoltes pour s’imposer de plus en plus. Dans certains contextes
et c’est le cas ici, les révoltes permettent au pouvoir centrale de s’imposer.
Les soldats du roi deviennent les seuls à pouvoir porter des armes de manière légitime, seul
le pouvoir royal le peut. Monopole de la violence qui fait partie de la construction des états
modernes.
Le pouvoir royal a le monopole sur l’exercice partagé de la violence, de la justice et de la
guerre.
Richelieu cible les acteurs de la vie française qui pourraient poser des problèmes.
Les premiers ennemis :
- Les huguenots : c’est une petite communauté de calvinistes qui sont fort dans
certains endroits (très peu). Les calvinistes avaient un mode de fonctionnement à
l’intérieur de petites communautés qui participaient collectivement au
gouvernement de la ville. Cette réalité était facilitée par l’édit de Nantes. Ils reçoivent
la possibilité de gérer de petites places fortes.
 Pour Richelieu, cela devient un risque de mini état dans l’état et il va s’y attaquer pour
consolider le pouvoir royal. Le roi seul a le droit de lever une armée et de se défendre,
il n’y a plus d’autoprotection.
Le siège de la rochelle (ville huguenote) : siège le plus significatif de la guerre de richelieu
contre les huguenots. Il envoie un message fort aux calvinistes et aux puissances étrangères.
Ils auront de moins en moins le droit d’avoir des places fortes. Le siège prend fin en 1629.
- L’aristocratie : c’est une véritable force car elle gère des ressources économiques et
militaires. Elle commence à être affaiblie par le pouvoir central lors des révoltes

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aristocratiques. Elle aura de moins en moins de pouvoir sur l’exécution de la justice. Il
y a plusieurs tribunaux qui gèrent des domaines bien précis. Il y avait aussi des
tribunaux locaux gérés par l’aristocratie. Le pouvoir central va de plus en plus mettre
en scène des punitions et des pardons pour montrer qu’il a le pouvoir. Le droit de
grâce est le pouvoir suprême d’un souverain.
L’époque de Richelieu est caractérisée par toute une série de lois contre les duels entre
particuliers. C’était un moyen de sauver l’honneur chez la noblesse car elle pouvait porter
des armes. C’est à la base une noblesse d’épée. Ces duels renvoient l’idée d’une justice
privée. Les ordonnances contre les duels étaient nombreuses et très sévères : l’enjeux est de
savoir qui peut exercer la justice. Le roi est le seul juge légitime et l’aristocratie va résister.
- Les puissances extérieures : c’est la priorité de richelieu, briser la suprématie
habsbourgeoise en ayant d’abord organiser son pays de l’intérieur.
Création de l’identité française :
Richelieu est cultivé et intelligent politiquement. Il veut créer une identité nationale et va
créer en 1635 l’Académie française en même temps qu’il va entrer en guerre contre
l’empereur allemand. Elle a pour mission de créer la langue française. Les fonctionnaires qui
représentent le gouvernement central sur le terrain doivent manier cette langue
parfaitement. Il utilise donc le culturel de manière consciente.
Début colonial : la France doit rattraper son retard pris par rapport aux puissances ibériques.
Elle colonise les Antilles, le Canada, …
Il met en place une fiscalité très efficace. Un état est efficace quand il arrive à collecter les
impôts. Cet impôt sous Richelieu puis sous Mazarin va dépasser de 3x la dime. Richelieu
réussit à augmenter l’impôt mais aussi à le faire payer.
 Tout cela prépare le terrain pour Louis 14.

c) Louis 14 (1661-1715) :
Il poursuit la création de ce pouvoir absolu :
- Réorganisation interne dans le centre et les périphéries et nouvelle politique
économique : il met en place un système d’intendance. Les intendants (=
fonctionnaires de haut niveau choisis par le roi dans la petite noblesse ou bien
anoblis) sont liés au roi. Si on veut grimper les échelons sociaux, il faut se faire
remarquer par le roi. Les intendants militaires peuvent lever des armées au nom du
roi. Les intendants agissent au niveau des périphéries. Au niveau central, il y a la
création d’un conseil. Chaque conseil gère un domaine précis. Colbert va devenir le
ministre des finances du roi et va mettre en place une lutte contre la corruption. Il va
mettre sur place un système de contrôle de la fiscalité et récupère de grosses
sommes d’argent qui partaient dans les poches des aristocrates. Louis 14 ne choisit

80
pas forcément ses plus puissants collaborateurs parmi les puissants et les nobles : il
faut se démarquer pour cela, quel que soit la classe sociale à laquelle on appartient.

- Construction culturelle liée à l’image du roi : il y a une mise en scène du pouvoir


royal. C’est une véritable intelligence politique et culturelle, le roi est mis en scène et
l’endroit choisi pour cela est le château de Versailles. Versailles devient le lieu où il
faut être pour participer à la mise en scène de la vie du souverain. Les aristocrates
résident dans les petites pièces à Versailles pour essayer de voir le roi parfois
quelques instants et ainsi participer à cette mise en scène.

- Politique militaire conquérante : politique étrangère agressive très pour élargir les
frontières du pays. La France se lance dans la conquête de colonies. Elle obtient le
Canada entre autres.

Les finances du royaume sont très affaiblies dû à cette politique de guerre. La guerre coute
cher à l’époque. Il les enchaine à cause des liens flous entre les français et les espagnols. Ces
2 nations continuent à être en guerre jusqu’en 1659 où Mazarin va négocier la « paix » entre
les 2 nations avec le mariage de la sœur du roi d’Espagne avec Louis 14. Il négocie une dot
assez élevée pour une question d’honneur. Il vise cette dot car les finance du roi d’Espagne
sont incapables de payer. Mazarin en négociant cela ouvre les possibilités aux guerres qui
suivront car la dot ne sera jamais assurée. C’est un prétexte de guerre.
- Guerre de dévolution (1667-1668) et guerre d’Hollande (1672-1678)  : le roi de France
exige en compensation de la dot non payée des terres. Il va obtenir les Flandres qui
est un territoire assez vaste. Durant cette dizaine d’années, le roi a la possibilité de
lever une armée nationale et il arrive à s’approprier ces territoires importants. C’est
un double résultat : élargissement du territoire de manière stratégique et
affaiblissement de son ennemi majeur, la dynastie des Habsbourg.
Pendant ce temps-là, il essaye d’unifier le pays par la révocation de l’édit de Nantes en
1685. Comme il n’y a plus assez d’huguenots en France, l’édit de Nantes sur la tolérance
religieuse ne tient plus. Il y a une vague de conversion forcée au catholicisme dans le
royaume. Il veut l’unité religieuse dans son pays. Mais il va trop loin au niveau de l’équilibre
international : les puissances protestantes du nord de l’Europe et l’Angleterre ont l’occasion
de s’allier formellement pour défendre la minorité huguenote française. Cette alliance au
nom de la religion veut défendre cette religion. Elle se traduit dans la guerre suivante : la
guerre de succession d’Espagne.
- Guerre de succession d’Espagne (1702-1713) : redessine les équilibres d’Europe.
C’est une erreur de jugement des forces ennemies. Les Habsbourg s’éteignent. Au
nom de cette dot non payée, Louis 14 essaye de mettre la culture française sur le
trône d’Espagne en ayant un lien plus fort entre le royaume espagnol et ses
possessions et la France. L’alliance entre puissances étrangères pour défendre les

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huguenots se transforme en alliance pour arrêter les français dans son avancée sur
l’Europe. On assiste à des changements importants : l’Angleterre intègre l’écosse et
la terre neuve, l’Autriche possède les pays-bas qui deviennent les pays-bas
autrichiens. En Espagne, on change de dynastie : c’est l’avènement des Bourbons.
La Prusse est aussi une puissance européenne en montée. Cela va devenir la 2 e puissance de
l’Europe.
d) Construction culturelle, politique et sociale du pouvoir royal  :
Il n’y a plus la médiation de l’Eglise : Dieu légitime directement le pouvoir royal. Toute la
rhétorique du roi soleil qui reprend la mythologie païenne repose sur de la théologie
politique qui lui garantit que son pouvoir est légitimé par Dieu directement. Dieu se
manifeste dans la vie par le roi.
Colonie de Louisiane (1699) :
Colonie française qui commence à être intégrée à la monarchie par Louis 14. C’est un
territoire gigantesque à l’époque du 18e s. La colonie selon Colbert doit contribuer à
l’enrichissement de la métropole. La colonisation française commence au Québec. Les colons
français vont descendre par le lac Michigan et vont descendre le Mississippi. Ils voulaient
stopper l’avancée des anglais. Les cours d’eau ont déterminé l’avancée des uns et des
autres.
Il y a eu une lutte entre Anglais et Français pour toute une série de raison :
- Possession Louisiane
- Concurrence dans le commerce des peaux
- Expansion catholique par les missionnaires
- Pêche au large de la Terre Neuve
- Contrôle du fleuve Ohio
Cette colonie royale met de la volonté pour arrêter l’expansion anglaise. Elle veut aussi faire
des échanges commerciaux avec l’Espagne. La France fait la course avec l’Angleterre pour les
colonies.
La puissance commerciale se met en place (tabac, coton, canne à sucre) et devient
monopole de la couronne (les esclaves aussi). Mais il y a une crise économique à la fin du
règne de Louis 14 et de la régence par la suite et on essaye de ramener le plus de richesses
possibles pour résoudre ce problème qui va se généraliser en Europe par la suite.
Cette colonie fait partie du système de pauvreté produite en Europe. Les fondateurs des
colonies sont des fondateurs envoyés sous la contrainte. L’état absolu arrive petit à petit à
contrôler toutes les formes de déviance (folie, mendiants, pauvres, …). Les gens sont pauvres
et demandent l’aumône ou se révoltent. Sous Louis 14, on les envoie dans les hôpitaux
généraux dont on ne sort plus. En 1656 : ouverture de l’hôpital général de Paris qui récoltent
les pauvres pour les mettre au travail mais ils ne pourront plus sortir de cet établissement.
On n’en sort que si on accepte de partir pour la Louisiane.

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Cette colonie est propriété privée de la couronne. Elle lui permet d’utiliser l’espace pour
procéder à l’enfermement de ces gens en les envoyant ailleurs. C’est de l’immigration
forcée. Beaucoup d’ex-soldats sont envoyés dans les colonies soit parce qu’ils étaient
déserteurs soit parce qu’ils ne savaient pas se réintégrer dans la société ou encore parce
qu’ils étaient des contrebandiers. La société de la Louisiane est une société esclavagiste.
Sans cela, c’est impossible d’exercer les fonctions qui permettent à la colonie de fonctionner.
Il est lié à l’agriculture et au travail urbain. Les Code Noir sont les livres qui regroupent les
devoirs des esclaves. En Louisiane, les mariages mixtes sont interdits, on ne peut pas se
mélanger. La discrimination est présente. Il y a une conversion obligatoire au catholicisme
(on change de religion mais aussi de nom). => C’est une perturbation de l’identité profonde.
e) La guerre des 7 ans (1756-1763) :
C’est une guerre nouvelle. Changements majeurs de la fin des temps modernes :
changement d’équilibre entre l’Europe et les possessions coloniales hors Europe.
C’est la première guerre qui est « mondiale ». Des puissances européennes rentrent en
conflit en Amérique pour le contrôle du fleuve Ohio. C’est un changement très important des
équilibres. C’est en Amérique que débute un conflit entre 2 grandes puissances
européennes : l’Angleterre et la France.
Conflit en Amérique du nord, centrale et en Inde.
La base de ce conflit est liée à la suprématie commerciale et coloniale : qui doit avoir la
gestion commerciale des colonies ? Qui doit avoir l’hégémonie sur ces colonies ?
Elle commence en 1754 dans la vallée de l’Ohio par des violences car les britanniques et les
français la réclamaient mais elle ne se concrétise qu’en 1756.
On proclame la paix en 1763 à Paris. C’est cette guerre qui fonde les identités du Canada et
des USA et qui détermine leur langue actuelle.
L’Angleterre est maintenant la plus grande puissance coloniale. Elle obtient le Canada donné
par la France pour garder les Antilles.
Mais les colonies britanniques estiment qu’elles n’ont plus besoin de l’aide et de la
protection de leur métropole et vont bientôt réclamer leur indépendance car les français ont
déserté le territoire et il n’y a donc plus de menace. La guerre d’indépendance des USA va
débuter 10 ans plus tard en 1775 jusqu’en 1783.
La Prusse s’impose pendant ce temps-là en Europe. Elle jouera un rôle énorme dans
l’histoire européenne au 19e puis au 20e s, notamment dans les conflits européens.
Certaines petites puissances reviennent équilibrer les puissances en Europe.
4) Révolutions et Lumières : processus de longue durée international :
Les révolutions dans les différents pays se fait au nom des idéaux des Lumières. C’est un
basculement collectif et général dans plusieurs régions géographiques différentes. Cela
marque la fin des temps modernes.

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Il n’y a pas que le modèle français d’état absolu en Europe. Il y a beaucoup d’exemple de
différences entre tous ces états dans toute l’Europe.
a) La fin de la révolution anglaise (La Glorieuse Révolution, 1689) :
Le modèle anglais se développe tout u long du 17e s comme un modèle alternatif. C’est un
siècle d’expérimentation politique au niveau des iles britanniques. La révolution anglaise est
une révolution pacifique : aucun anglais n’a versé de sang.
- Un volet théorique fort : représenté par John Locke, philosophe qui a le plus
contribué à ce modèle alternatif. Pour lui, il y a l’individu à la base de la société qui
ont des droits. L’être humain a des droits intrinsèques à sa propre nature. Mais il
n’est pas l’inventeur de cette pensée. C’est un des premiers à la proposer et il arrive à
la faire accepter par la population. Les droits fondamentaux sont le droit de
propriété, d’expression, de liberté mais l’homme peut renoncer à une partie de ses
droits dans le cadre d’un contrat social où il donne une partie de ses droits au chef
de la société pour pouvoir vivre en communauté décemment. Il rédige la « Bill of
Rights » en 1689. On crée un Parlement pour épauler le roi dans les décisions
politiques et cela permet de limiter son pouvoir.
Le Parlement anglais va devenir assez fort pour chasser le roi Jacques 2. Le Parlement
propose la couronne à Guillaume 3 d’Orange, protestant, et son épouse, la fille de Jacques 2.
Il essaye ainsi de garder la légitimité de la famille royale. C’est tout à fait nouveau : c’est le
Parlement qui décide qui devient roi et le roi doit représenter le peuple et correspondre au
souhait de l’oligarchie locale anglaise. Chaque roi, avant de monter sur le trône, doit signer
la Bill of Rights qui reprend tous les droits humains et ainsi, il devient roi et s’engage par
contrat à honorer le peuple. Le roi ne peut pas lever d’impôts sans l’accord du parlement,
ne peut pas garder une armée en temps de paix, ne peut pas nommer les juges (la justice
doit être séparée des autres pouvoirs), … Le citoyen peut porter les armes, a le droit de
parole et peut s’adresser au roi par pétitions. On va abolir dans la foulée la censure.
 Les Lumières sont un phénomène européen donc, complexe, collective et de longue
durée qui commence avec la remise en cause du principe d’autorité à différents
niveaux au 17e s.
 Il y a une nouvelle vision de l’homme. Changement majeur dans l’anthropologie.
 Les valeurs sont la raison, la liberté, anti fanatisme et anti cléricalisme.
 Ce sont des révolutions collectives.
 Les acquis de ces révolutions scientifiques de la période des Lumières s’appliquent à
la vie sociale.
/!\ Ne pas décrire les Lumières comme un phénomène français avec la Révolution française !
C’est faux. C’est un phénomène européen.
b) Questions majeures dans ces phénomènes révolutionnaires (Amérique, Angleterre,
France) :
La représentativité :

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Elle est fortement liée à John Locke et à son contrat social. L’individu peut renoncer à
exercer une partie de ses libertés et droits dans le cadre d’un contrat social pour le vivre
ensemble. Les différents acteurs politiques s’insurgent au nom de ce manque de
représentativité. C’est carrément différent de la France.
Ex : la révolution américaine éclate parce que les américains ne se sentent pas représentés
au Parlement de Londres.
 Elément majeur de révolte. Le contrat social n’est pas respecté. Il n’y a donc plus
d’autorité légitime dans la métropole.
La division du pouvoir :
On doit respecter les libertés individuelles et cela passe par un pouvoir partagé. Dans la
séparation des pouvoirs repose cette garantie de respect des libertés individuelles. On
retrouve cela dans la révolution française et dans la révolution américaine.
c) La révolution américaine (1775-1783) :
Les Lumières influence beaucoup les américains et ils vont se révolter. Ils défendent :
- Égalité des hommes (droit naturel)
- Liberté (générale) et liberté des américains
- Autodétermination : ils veulent définir leurs propres réalités et pouvoir disposer
d’eux-mêmes
- Unité indissociable du continent nord-américain très forte
L’élite des révolutionnaires américains (Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, …) sont des
hommes qui ont vécu une partie de leur vie en Europe et l’autre en Amérique. Ils ont un
savoir-faire juridique et politique qu’ils mettent au service d’une société nouvelle. Mais ils
sont liés aux élites européennes.

Époque contemporaine 
1) Introduction : la Restauration :

a) Congrès de Vienne (1814-1815) :


Réunion de diplomates. Ils se réunissent à Vienne sur la dépouille de l’empire français et
cherchent à reconstruire l’Europe. Ce sont les vainqueurs. Ce sont des conservateurs et ils
veulent écarter toute révolution. Ils veulent maintenir l’ancien régime et ils incluent la
France dedans quand même. Un retour pur et simple à l’ancien régime est impossible car :
- Naissance des états modernes très efficaces et même plus que ceux des sociétés
d’ancien régime : l’héritage de la révolution est la centralisation de l’état, séparation
des pouvoirs, centralisation administrative et organisation judiciaire cad que les juges
sont soumis à la loi.
- Mobilisation des populations contre l’était absolu au nom des principes de liberté et
de nationalité : on ne peut pas ignorer ces 2 principes. Napoléon a donc 2 figures (fils

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et fossoyeur de la révolution). Pourtant, c’est grâce aux guerres de Napoléon et son
despotisme que les idées de liberté et de nationalité se diffusent à travers toute
l’Europe.
Ils veulent également un(e) :
- Philosophie politique et la légitimité : il y a trois grands types de légitimité qui
existent actuellement et qui jouent dans nos sociétés (traditionnelle donc légitimité
par le sang => elle était la seule vraie pour les hommes du congrès de Vienne, légale
rationnelle donc légitimité par la loi => elle prime dans nos sociétés modernes mais
est assez froide, charismatique donc légitimité par l’aura que dégage une personne
=> elle domine dans les cours de récré et les sociétés archaïques mais elle est
extrêmement dangereuse et les dictatures modernes du 20e s vont s’appuyer
dessus). Le changement de mentalité du 19e s va bouleverser les croyances des
légitimités. Les puissants doivent faire croire aux populations qu’ils sont légitimes
pour qu’une société fonctionne. La légitimité est un mouvement de croyance du
haut vers le bas.
- Equilibre européen : très important en diplomatie européenne traditionnelle. C’est
l’idée que le monde (= occident) va mal s’il n’y a qu’une super puissance. Il faut
plusieurs grandes puissances qui s’équilibrent pour que si une grande puissance a
envie de faire des choses qui ne plaisent pas aux autres, une autre égale à lui fait face
pour l’arrêter (il peut tenter le coup) ou plusieurs (et il se calmera). Ils veulent tus des
territoires. On va assurer à la Prusse, l’Autriche-Hongrie et la Russie des possessions
de zones d’influences. L’Autriche-Hongrie à l’Italie du nord, la Pologne est totalement
éclatée avec ses trois parties dispersées entre les 3 puissances. Une partie de
l’Allemagne revient à la Prusse. Les super puissances s’engagent à ne pas intervenir.
La France est celle qui fait le plus peur. On la ramène dans ses frontières initiales et
elle perd toutes ses conquêtes. On crée donc des état tampons (un au nord et un au
sud-est). Ils sont petits mais ils font effet tampons pour empêcher toutes aspirations
révolutionnaires de germer et de se diffuser. Celui du nord est le royaume des pays-
bas (guillaume d’orange) qui réunit les 17 provinces (protestants) et les pays bas
autrichiens (catholiques). Au sud-est, c’est le royaume de Piémont-Sardaigne qui
englobe la Savoie.
 Principe défendu par le prince de Metternich qui veut renforcer les alliances entre
puissances.

b) La quadruple alliance (novembre 1815) :


Alliance entre Russie, Prusse, Angleterre et Autriche-Hongrie qui portaient le nom de conseil
européen. La France y est intégrée en 1818. Le but officiel : maintenir la paix mais c’est
maitriser et tuer tout mouvement révolutionnaire en et hors de l’Europe. Mais ce conseil
devient puissant et l’Angleterre craint que ce conseil ne commence à intervenir dans les
affaires intérieures du pays. Elle se retire ce qui affaiblit le conseil.

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On assiste bientôt à l’éveil des nationalités. Les revendications nationales vont se dresser sur
les aspirations de libertés = nationalismes de gauche.
Le conseil ne va pas savoir gérer cela car ils méconnaissaient l’ampleur des mouvements. Les
états tampons sont un mixte de plusieurs populations différentes et des populations se
retrouvent dans des nouveaux pays ou sous domination.
2) Le 19e s :
Le 19e est l’opposition en gros des cléricaux et des anticléricaux.
a) Les différents grands courants de pensées politiques et sociales :
Idéologie :
- Système global d’interprétation du monde historico-politique. Elle est inséparable
des imaginaires collectifs.
- Fonction de donner des directives d’actions individuelles et collectives. Il faut aller
vers ce qui est souhaitable et vers les valeurs défendues. Les conflits entre les
idéologies sont des conflits d’intérêt.
Libéralisme :
Domine le 19e s. Nait en Europe occidentale et se diffuse dans tous les pays sous son
influence. C’est un mouvement d’origine anglo-saxons qui gagne la France puis l’Italie. Elle
va ensuite se diffuser dans l’Europe centrale et dans l’orient mais dans une moindre mesure.
Elle gagne aussi l’hors Europe comme le japon, les pays latino-américains, aux USA où il va
régner en maitre (équilibre démocratie-libéralisme, ils l’appliquent mais ne la pensent pas).
Il y a plusieurs libéralismes. Ce n’est pas un seul bloc unifié comme on e pensait à l’époque. Il
y a eu un éclatement :
- Libéralisme économique : propriété privée, non intervention de l’état dans
l’économie et fonde le capitalisme.
- Libéralisme politique : s’oppose au despotisme et demeure le fondement des régimes
parlementaires puis des démocraties libérales.
- Libéralisme religieux : témoigne d’une ouverture des croyants aux libertés modernes,
fonde le catholicisme, le protestantisme et du judaïsme libéral (certains durent
encore aujourd’hui).
 Se présentent comme la doctrine de la liberté mais ce n’est pas tout à fait vrai.
Au début, l’objectif était la liberté pour tous. Mi 19e s, il devient un mouvement bourgeois et
on défend la liberté des bourgeois au détriment des paysans, des ouvriers et du peuple.
C’est contre le libéralisme que les non-bourgeois vont fonder la liberté du peuple dans le
socialisme.
A la base, le libéralisme se situe dans le prolongement de la philosophie des Lumières et veut
développer le progrès. Le progrès est un progrès irrésistible et irréversible, il ne s’arrête
jamais et va entrainer l’humanité vers du mieux. Progrès matériel et social mais aussi moral
et intellectuel. Progrès absolu qui entraine toutes les classes sociales.

87
 UTOPIE
La bourgeoisie va s’accaparer cela et ils vont freiner l’accession au suffrage pour le peuple et
garder le suffrage censitaire => Contradiction avec l’idéologie de départ.
Pour résoudre les problèmes sociaux, on pratique la charité et la solidarité par dons.
En 1850, le libéralisme se scinde en 2 :
- L’aile gauche : veut le progrès pour les masses aussi par le développement de
l’éducation et de l’instruction, la réglementation du travail des femmes et des
enfants, suffrage universel. Ils sont proches au niveau des objectifs des socialistes
marxistes.
- L’aile droite : conservatrice, défend les bourgeois.
Caractéristiques du libéralisme politique :
- Toute puissance de la raison : on résout les problèmes par la raison.
- Doctrine de la connaissance et de la vérité : en réaction à l’autorité des anciens
régimes. La vérité se découvre par la raison individuelle et cette recherche doit se
faire sans contrainte. On doit arriver à la fin à une vérité commune (parlementarisme
pour le politique, esprit critique et libre examen des textes et des idées dans le
religieux)
- Doctrine de l’individualisme : Benjamin Constant (écrivain français qui va défendre le
libéralisme et va permettre sa diffusion) veut le triomphe de l’individualité comme
liberté, l’individu est sacré et doit passer avant tout le reste. Mais le devoir de
l’individu est de se développer dans tous les domaines et ne doit pas devenir un
parasite. On rejette toutes les contraintes (l’autorité et les masses). La contrainte du
monarque absolu va être limité (administration limitée, arbitraire réduit par tous les
moyens). On va essayer d’obtenir l’insertion dans une constitution écrite la
reconnaissance des libertés individuelles (expressions, culte, …). On instaure des
Monarchies institutionnelles donc limitées ou des Républiques. Le principe est le
même entre monarchie constitutionnelle et république, seule la forme change. Ils
vont aussi s’attaquer à la contrainte de l’Etat. L’était par nature va toujours mettre
en péril les libertés individuelles. Ils vont opter pour une double position. Réduire la
sphère d’action de l’état (pas d’intervention au niveau du social et de l’économie
mais rôle central dans les relations internationales) et déterminer les droits naturels
(libertés individuelles contenues dans les Droits de l’homme du 19 e s). Ils vont lutter
contre la contrainte de l’Eglise catholique. En 1864, Pie 9 condamne le libéralisme.
Avant cela, beaucoup de libéraux étaient pratiquants. A partir de 1864, ils vont devoir
choisir entre leur religion et leur philosophie.
- Séparation Eglise/Etat : la crainte des libéraux est alimentée par des catholiques
extrêmes qui voulaient un état théocratique. Le catholicisme est une religion d’état à
l’époque et ils craignent une oppression des mentalités. On va accorder une place
spéciale à l’Eglise. On demande d’abord une séparation modérée avec une
séparation réciproque et une égale reconnaissance. Mais ensuite la séparation sera

88
de plus en plus radicale. On va avoir une hostilité de l’état par rapport à l’Eglise.
L’état va devenir anticlérical.
- Adversaire de l’absolutisme : on va s’opposer à l’absolutisme monarchique (ancien
régime) et des masses (régime de la terreur). On redoute la dictature de la majorité
sur la minorité. Les libéraux sont d’avis que le peuple ne doit pas exercer lui-même le
pouvoir mais doit se dessaisir de ce droit pour le donner à des gouvernants. Cela va
donner le suffrage censitaire d’abord (élite de citoyens économique et sociale avec
comme base la propriété). Il faut être éclairé pour être au pouvoir donc seuls les
riches pouvaient voter. L’élite intellectuelle peut aussi voter via suffrage capacitaire
qui confie le droit de suffrage aux citoyens ayant un diplôme d’enseignement
secondaire ou supérieur (permet aux officiers, aux avocats, … la possibilité de voter).
On arrive enfin petit à petit au suffrage universel.

 C’est une philosophie politique globale qui est une réponse a toute une série de
problèmes de société. C’est une nouvelle croyance, une religion de remplacement.
Traditionalisme :
C’est la philosophie de la Restauration, ultra-conservatrice et elle a une idéologie anti
révolutionnaire.
Il y a plusieurs tendances :
- Théocratique : tire ses arguments dans la philosophie médiévales.
- Historique : analyse positive selon l’expérience de l’histoire.
Les 4 principes fondamentaux :
- Ordre : la politique et la morale vont de pair et c’est l’ordre public. Il y a des partis de
l’ordre. Les ordres politiques sont importants (Noblesse, Clergé, Tiers-état). C’est la
traduction de la nostalgie de l’unité de l’époque passée. La calamité est la révolution
et ils vont imaginer un Moyen-Age utopique. La société est une société d’ordre
hiérarchisée. Ils y sont très attachés.
- Expérience : fervents adversaires des individualistes. L’homme abstrait n’existe pas et
c’est un mythe révolutionnaires absurde. La constitution et les droits de l’homme
sont une bêtise, une absurdité. L’expérience pour eux, c’est la vie. Réduire l’homme a
sa seule raison est faut. Il faut tirer les leçons de l’expérience via l’histoire qui est un
principe d’explication et de justification politique. Ils prennent l’exemple du Congrès
de Vienne qui justifie le rétablissement de l’Etat absolu et des classes privilégiées.
Mais l’histoire est pour eux une histoire providentielle. La Révolution Française est
une punition divine pour châtier les hommes qui se sont détournés de Dieu pour le
matérialisme.
- Association : la société fait les individus. L’individu n’est pas tout seul et il est fait
uniquement par la société. Ils n’existent que dans/par/pour la société. Ils n’ont pas
de droits mais des devoirs envers la société. C’est l’opposé du Contrat social de J-J
Rousseau. Les associations sont donc importantes. L’association de la famille

89
traditionnelle est le modèle parfait. Le père de famille a toute puissance sur sa
famille. Les ainés (= aristocratie) dirigent les mineures (=peuple). Il faut un monarque
pour être le père de ses sujets et de la société. Tous ses sujets se sentiront frères. La
société est donc unie dans cette fraternité. Elle est à l’opposé de la fraternité libérale
(nous sommes frères dans nos désirs puisque nous travaillons ensemble dans un but
commun). Ils veulent cadrer les individus qui travaillent dans des cadres de
profession car la valeur de l’homme réside dans son état social mais aussi car les
corporations permettaient d’éviter les abus des riches producteurs capitalistes. Vers
1870, ce retour aux corporations va hanter la droite. L’association locale est aussi
importante qui comprend les libertés locales (les dialectes, le folklore, …). Les
traditionalistes sont des décentralisateurs, ils veulent que le pouvoir soit un pouvoir
local ou régional.
- Valeurs morales, religieuses et politiques : la valeur de la grandeur traditionnelle est
importante, exaltation des héros de la nation mais aussi de l’élite morale de la
nations, mépris pour les riches de la révolutions (= bourgeois), pratique du culte de
l’honneur (implique un système social et pour avoir les honneurs il faut être aduler).
Ce système est opposé à la valeur de la dignité qui viendra plus tard et qui est
attachée à l’individu. On exalte des valeurs religieuses. Félicité de Lamenet les
expose. Il faut remettre de l’ordre dans la société et l’Eglise Catholique est la seule à
pouvoir le faire. Mais par la suite, il va virer vers un catholicisme libérale condamné
par le pape. Il essaye de sauver l’Eglise mais se fait rejeter. Il devient alors socialiste.
Le pouvoir du pape est augmenté par les traditionalistes extrêmes mais c’est une
minorité. Le mouvement ultramontain lui veut renforcer l’autorité du Saint-Siège
dans tous les domaines. Ils sont partisans de l’intransigeance doctrinale et de
l’application intégrale de la doctrine catholique pour reconquérir la société.

 Le traditionalisme est une antithèse de la philo des Lumières, du libéralisme, … C’est


la philosophie de la Restauration. Il est cohérent car la théorie s’achève dans un
conservatisme moral et religieux. C’est ce qui explique la longévité de cette
doctrine.
La société sera parfaite si tout le monde tient son rang. La femme est la représentation de la
sphère privée et est l’émotion, l’homme est dans la sphère public et est la raison. La société
doit devenir l’avènement du règne du Christ.
Socialisme :
Le socialisme marxiste va dominer la fin du 19e s. Va devenir l’idéologie de tous les partis
socialistes. 1864 : première Internationale, 1889 : deuxième Internationale. Le marxisme est
l’objet de discussions entre les différents penseurs du marxisme. Le marxisme va penser de
manière rationnelle le monde réel. Il se situe au carrefour de 3 courants d’idées :
- Matérialisme de Feuerbach
- Dialectique des idées de Hegel 
- Théories économiques des anglais comme Ricardo

90
Marx va déterminer des lois économiques qui régissent les sociétés.
La valeur d’un objet est déterminée par la quantité de travail de l’ouvrier sur l’objet. Le
travailleur ne perçoit pour son travail qu’un salaire de survie. Les propriétaires s’accaparent
l’écart de valeur entre les 2 réalités et s’enrichissent. On va vers la disparition des classes
moyennes avec la privatisation des capitaux. Cette disparition va affaiblir les bourgeois et va
permettre la révolution prolétaire. C’est la lutte des classes. L’état n’est qu’une super
structure dirigée par les puissants bourgeois. C’est uniquement quand la crise sera mure que
la révolution prolétarienne pourra se faire. Le peuple va s’emparer des commandes contre
les bourgeois. Cette dictature du prolétariat prend le contrôle de la production. La phase
socialiste de la société commence mais elle est toujours inégalitaire. Une fois que le
socialisme ne sera plus menacé et que l’homme aura changé (humanité généreuse), on
arrivera au dernier stade : la société communiste sans classe. On va donner à chacun ce qui
lui revient selon ses besoins. Ce n’est jamais arrivé.
Les socialistes utopistes vont perdre du terrain et de la crédibilité. Cela va donner de la
puissance à l’idéologie marxiste.
1889, 2e Internationale : elle va comprendre un important débat. L’Allemagne est la plus
touchée par le mouvement socialiste et en 1893, le parti socialiste atteint 27% puis 31% 10
ans plus tard. Mais faut-il une révolution ? La réponse dominante est : pour qu’il y ait
révolution, il faut que soit aboli patronat et salariat. Toute réforme socialiste est bonne à
prendre. Mais dans quelles circonstances les conditions de révolutions sont-elles
favorables ? Presque tous admettaient que les conditions étaient remplies dans les pays à
double caractère : développement haut du capitalisme et classe populaire forte et très bien
organisée avec une conscience révolutionnaire (Kautsky). Ce sont des pays précapitalistes. Il
faut assurer l’industrialisation du pays et une révolution bourgeoise. Pour les pays encore
agricoles, il faut attendre que les paysans deviennent prolétaires et que le pays se dote
d’une économie capitaliste. Il faudrait attendre les bourgeois puis allier les gauches avec des
actions révolutionnaires limitées.
Certains contestent ces théories : Trotski, Lénine et Rosa Luxembourg.
Trotski + Rosa Luxembourg : la révolution prolétarienne dans les pays semi-féodaux comme
la Russie. L’instrument de cette révolution est le prolétariat industriel.
En Russie, le développement tardif des industries est favorable. Il n’y a pas réellement de
classe bourgeoise mais bien une classe prolétarienne dans les grandes villes.
 Il a un poids politique très important, il sera donc facile pour eux de se rendre maîtres
des usines et ainsi occuper les centres nerveux importants.
Les paysans ne joueront aucun rôle dans la révolution.
1905 : révolution ratée socialiste et le tsar tire sur les manifestants (qui sont pour la plupart
des paysans). Fin de l’image sacrée du tsar.
1906 : Trotski prévoit ce qui va se passer en 1917 mais il ne sait pas comment garder le
pouvoir. Il sait qu’il y aura riposte des blancs (russes tsaristes) mais il compte bien sur l’aide

91
des occidentaux et la passivité des paysans. Le prolétariat russe doit être soutenu par le
prolétariat des pays occidentaux qui devraient faire la même chose dans leur pays respectif.
Il attend beaucoup des révolutionnaires allemands.
Lénine : même idée que Trotski mais avec des éléments nouveaux. La révolution est possible
tout de suite et le prolétariat devrait contraindre la faction progressiste des bourgeois à
pouvoir partager le pouvoir avec eux. Il faut 2 conditions pour cela :
- Complicité active des mouvements révolutionnaires d’occident (surtout l’Allemagne)
- Alliance russe entre prolétariat ouvrier et paysans
Mais il n’est pas naïf et sait que les paysans ne sont pas porteurs d’envies révolutionnaires. Il
pense qu’ils pourraient le devenir si on leur promettait à la fin le partage des terres. Ainsi, les
paysans accepteront cette alliance avec le prolétariat. Il veut ensuite éliminer la bourgeoisie
et les russes tsaristes.
Une fois les paysans contentés avec leurs terres, il va attendre que les choses évoluent. Il
s’attend à ce que la majeure partie des paysans n’aille pas plus loin. La 3 e phase se met alors
en place : le prolétariat devra s’appuyer sur les paysans lésés et déçus pour combattre ceux
qui se sont enrichis. On arrivera donc à une dictature pure et simple du prolétariat. Il veut
des professionnels de la révolution, disciplinés et qui donneront les directives aux suiveurs
de cette révolution.
b) Les mouvements révolutionnaires :
3 vagues révolutionnaires marquées par le libéralisme et le nationalisme.
1817 : de nouveaux mouvements révolutionnaires secouent l’Europe et ne cesseront pas
avant 1850.
1850 : 2e restauration. Quelques mouvements révolutionnaires subsistent.
La dernière révolution du 19e s : la Commune de Paris. Révolution idéologique à la base.
Le processus permet de constater :
- Phénomènes ayant des liens entre eux : causes-conséquences qui font que l’on
bascule dans un nouveau monde.
- Mode de propagation de certains mouvements : 1830 : épicentre révolutionnaire est
Paris. Cela fait des vagues de choc qui touchent la Belgique, la Pologne. 1848 : 2
épicentres = Paris et Vienne. Les révolutions atteignent l’Allemagne, l’Italie, Autriche-
Hongrie, …
Quelles sont les forces sociales qui entrent en action ? Quels sont les objectifs ? Quels sont
les résultats ?
Acteurs :
1820 : révolutionnaires = militaires et étudiants. L’épopée napoléonienne est toute proche.
Les militaires y ont participé, sont en demi solde et sont mécontents. Les étudiants ont été
contre ces conquêtes (Allemagne), ils ont une conception libérale de la révolution (France).

92
Ils se retrouvent dans des réunions secrètes franc-maçonniques. Ils sont séduits par le
libéralisme et leur assise sociale est très faible.
1830 : Partout ailleurs (sauf en Pologne où se sont les militaires et les aristocrates), les
bourgeois mènent la population et s’appuient dessus mais ensuite prennent toutes les
gloires. Ils canalisent et reprennent en main la foule. Ils parviennent à s’imposer.
1848 : les forces révolutionnaires sont constituées par la petites et moyenne bourgeoisie.
Dans la 2e partie, les masses populaires prennent le dessus. Les masses populaires rurales
vont s’y ajouter. Ces masses populaires deviennent un acteur politique.
 Printemps des peuples
Objectifs :
- 1820 : Objectifs politiques. Obtention de constitutions contre l’arbitraire des princes
pour libéraliser les régimes politiques.
- 1830 : ajout d’objectifs nationaux. Italie + Allemagne = régime constitutionnel libéral
soutenu par les révolutionnaires, nationalisme d’unification (on veut unifier le pays).
France = on s’oppose à Charles 10 (successeur de Louis 18) qui est très autoritaire. Il
veut reprendre le drapeau de l’ancien régime et détruire la charte constitutive.
Belgique + Pologne = objectifs nationaux, nationalisme de séparation (on se sépare
des nations dominantes).
- 1848 : on y ajoute les objectifs sociaux. Italie + Allemagne + Autiche Hongrie = on
réclame un régime plus libéral. France = on demande le suffrage universel et on
bascule de nouveau dans une république qui débouchera sur le 2e empire de
Napoléon. Italie + Hongrois = désir d’indépendance et instauration de républiques.
Objectifs sociaux : moyen de productions collectifs par Louis Blanc, il crée des ateliers
nationaux pour éviter la montée du chômage. Mais c’est un leurre car il n’y a plus de
concurrence. A Paris, le gouvernement décide de mettre les ateliers en provinces ce qui
provoque le mécontentement du peuple. C’est une révolution contre la misère (caractère
social) mais elle est vite réprimée par l’armée et ce fut un massacre. 1846-48 : crise
économique industrielle. A l’est, on réclame l’abolition des droits féodaux et de meilleures
conditions de vie.
Résultats :
1820 : bilan négatif. Tentatives révolutionnaires de type complots qui ne marchent pas. Pas
d’appui du peuple. Aucun bénéfice.
1830 : 2 grandes victoires. France = régime libéral et Belgique = indépendance et
constitution libérale, devient l’état libéral par excellence. Le reste est un échec. La Pologne
est écrasée.
 Belgique = modèle pour les pays d’Amérique latine.
1848 : de loin = échec global des révolutionnaires car restauration très arbitraire. Mais il y a
de petites victoires :

93
- France garde le suffrage universel
- Fin des régimes féodaux (sauf Russie)
- Dans la plupart des états, les constitutions libérales subsistent (Prusse = moteur de
l’unification allemande + Piémont-Sardaigne = moteur d’unification italienne)

 L’ensemble du 19e s marqué par l’émergence des état-nations, de la puissance des


masses et la montée du nationalisme. Sauf les empires ottoman et austro-hongrois
subsistent mais avec des constitutions libérales.
Commune de paris (1871) :
Fait suite à la guerre franco-prussienne de 1870 et a la débâcle militaire. La France va entrer
dans une guerre civile (Paris >< provinces). Révolution = échec car répression extrêmement
dure. C’était une révolution idéologique de gauche à caractère extrémiste.
c) La situation économique et politique :
Période de révolutions industrielles. 2 phases :
- Phase de dépression économique
- Phase de croissance économique
 Va changer profondément les sociétés. On a plus besoin de certains métiers.
2 révolutions industrielles :
1. 1815-1872 : commence en Angleterre et s’étend à l’Europe. Elle est permise par des
progrès techniques. Symbole = machine à vapeur. Elargissement des marchés, croissance
démographique, … L’industrialisation soutient cette croissance mais engendre des
déséquilibres qui vont créer des crises. Il faut la convergence durable de plusieurs facteurs :
- Croissance démographique : entre 1800-1850, la population augmente de presque
1/3)
- Modernisation de l’agriculture : étendre les surfaces, combinaison élevage + céréales,
l’européen va se mettre à manger plus de viande
 Intensification des méthodes de travail
- Croissance des villes : exode rural qui va permettre des emplois en villes
- Progrès techniques : machine à vapeur, machine à tisser, mines, …
- Nouvelle mentalité : elle est favorable à l’esprit d’entreprise, nouvel environnement
juridique pour cela. Les besoins financiers ne sont pas fort importants. La mise en
œuvre des progrès techniques va permettre la mise en place de nouvelles entreprises
sans commune mesure avec les industries du passé. Pas une seule famille ne peut
supporter ces nouvelles industries sans faire faillite. On va donc abandonner le statut
de société de personne pour un nouveau statut. On va limiter les risques encourus
pour la personne. La société anonyme va devenir un nouveau statut : le capital est
divisé en action et les actionnaires ne prennent un risque que pour une action et non
pas pour toute l’entreprise. Cette alternative gagne toute l’Europe. Cela va faire la
fortune de la grande bourgeoisie capitaliste.

94
Il y a des progrès remarquables dans les innovations techniques. Innovation = application
des inventions. La machine volante, le métier à tisser mécanique, machine à vapeur, le coke
pour le charbon, … La plupart des inventions datent de la 2e moitié du 18e mais ne sont
appliquée qu’au 19e s.
Navigation : les chaudières à vapeur sont la grande innovation. Elles actionnent des roues a
aube. Pour les bateaux, les voiles restent essentielles. Les paquebots arrivent vers 1850 avec
de grandes chaudières. 1870 : les voiliers constituent encore 80% du tonnage. Les
nouveautés ne font que 20%. L’évolution est lente.
Chemin de fer : la machine à vapeur est aussi utilisée dans les trains. 1ère locomotive en
Angleterre avec Stephenson mais apparition partout dans le monde plus ou moins en même
temps. Ça commence en Angleterre puis se répand chez nous. Malgré l’absence d’unification
politique, le réseau allemand a 6000 km (France : 3000 km où tout est centré sur paris).
L’Allemagne est unifiée par ce chemin de fer. A l’ouest : forte industrialisation ; à l’est : faible
industrialisation. Fort décalage.
Conséquences :
- Construction des locomotives, wagons, rails, gares, bateaux, … demande de produire
beaucoup de fer. Cela consomme aussi beaucoup de charbon. Dynamisation de la
métallurgie et des mines.
- Mise sur pied des compagnies ferroviaires qui transforme le marché : on commence
à investir dans l’immobilier et dans le mobilier via des actions.
- Révolution des transports accroit le trafic et sa rapidité. Le développement de ces
lignes de chemin de fer va permettre aux villes de grandir. On assiste à une
spécialisation régionale des productions. On arrive à relier les régions isolées des
pays. Cela entraine aussi la concentration des entreprises industrielles avec le
transport rapide des minerais. La métallurgie se déplace vers les régions propices et
riches en minerais. Le centre névralgique : région entre Sambre et Meuse. Puis cela
bascule vers Charleroi et Liège puis dans le Limbourg.
- Plus grande spécialisation des pays : le commerce devient international.
- L’archaïsme perdure : l’agriculture se transforme assez peu et très lentement
(Europe de l’est + certains pays occidentaux comme la France qui est un peu à la
traine). Les rendements en France sont 2 fois plus faibles que ceux de l’Allemagne,
l’Angleterre, la Belgique et la Hollande. Lié à 3 facteurs :
- Protectionnisme
- Insuffisance de l’enseignement agricole
- Caractère un peu plus limité de la révolution en France car moins poussée
- D’autres cultures prennent de l’ampleur : culture sucrière répandue, chaulage et
autres procédés d’amendement du sol dans les régions reculées, progrès de la vigne,
transformation du travail de la terre. Pas d’innovation sensationnelle dans
l’agriculture. Certaines machines agricoles arrivent lentement (moissonneuses et
faucheuses vers 1870). L’Europe occidentale elle se développe avec de l’agriculture
locale. L’Europe de l’est a de grandes propriétés agricoles dirigées par 1 responsable

95
et qui n’est pas fort rentable (= latifundia). Les pillages vont commencer car c’est la
misère.
Croissance démographique : va permettre la baisse de mortalité dans la population. Elle
alimente également les industries. Le deuil des enfants devient normal (les enfants ne
meurent plus autant qu’avant car la médecine a fortement progressé). L’Allemagne a 35 ans
de retard sur l’Angleterre à ce niveau-là et entraine les pays voisins avec elle (excepté la
France et l’Europe du sud). L’immigration des ruraux et cette baisse de mortalité permettent
l’accroissement des villes. De nouveaux problèmes urbains apparaissent :
- Logements : avant, bourgeois vivaient ensemble dans le centre et les pauvres
logeaient dans les caves ou les plafonds. Maintenant, on va chasser les pauvres du
centre-ville pour les reléguer dans les banlieues.
- Psychologie nouvelle de l’homme urbain
Avant : 90% à la campagne
1950 : 50% en ville, 50% à la campagne
2000 : 90% en ville
Vague d’émigration : 50 millions d’européens émigrent vers les USA, le Canada ou
l’Amérique latine. La Sibérie est aussi une région attirante pour les émigrés russes. Cela a
profondément modifié la structure des sociétés qu’elle a touchées. 2 classes touchées :
- Bourgeoisie : grand siècle de la bourgeoisie, elle va s’imposer, devient presque égale
au point de vue civil et des droits aux aristocrates, classe dominante. Origine
sociales diverses, certains ont compris que le monde changeait, d’autres sont issus de
grandes familles, et d’autres ont simplement le sens des affaires. Ils tirent leurs
revenus des entreprises commerciales, armement, navigation, immobilier, … Leur
grand rêve : rejoindre les aristocrates et vivre comme eux. Ils veulent aussi obtenir
le pouvoir politique (régime censitaire). La moyenne et la petite bourgeoisie
comprend les libéraux et les médecins. Les petits commerçants et boutiquiers, les
rentiers, les patrons d’entreprises privées et les administrateurs qui vivent
modestement mais qui ont un prestige énorme dans leur région. Ils accordent une
grande importance à l’argent et à l’éducation. Il faut avoir à l’époque une bonne
situation. L’ascension social est un but et on économise pour les générations
suivantes. Ils restent conservateurs malgré qu’ils soutiennent les libéraux. L’ordre
social est pour eux essentiel pour gagner de l’argent. Les grands bourgeois rejoignent
les divertissements des grandes fortunes européennes. La moyenne et petite
bourgeoisie vivent plus modestement, les économies sont importantes, on donne des
signes de respectabilité. Ils sont extrêmement proches des ouvriers qualifiés mais on
ne les confond pas avec les prolétaires.
- Prolétariat : classe ouvrière de plus en plus nombreuse formées par les plus pauvres
des ruraux qui émigrent dans les villes. Leurs conditions de travail sont horribles. On
travaille en moyenne 10 à 12h voire 14h par jour. Mais cela a tendance à s’allonger
pour des soucis techniques (certaines machines peuvent tourner tout le temps) et la

96
lumière artificielle permet de faire tourner les usines 24h/24. Le rendement est le
but ultime pour lutter contre la concurrence. L’emploi massif des femmes et des
enfants est également très présent. Des opérations simples mais dangereuses leur
sont confiées. On les paye beaucoup moins cher que les hommes (avantages pour les
patrons) et les familles ont plus de revenus. Mais cela cause plein de problèmes
(malformations, déformations, fatigue, …). Les premières lois interdisant le travail
infantile sont appliquées dans les très grosses entreprises. Il faudra attendre les
révolutions de 1880 que les conditions de travail seront légiférées. Les conditions de
vie sont aussi horribles. Il y a une baisse des salaires (phase de dépression de 1815 à
1850) avec une augmentation du cout de la vie (logement + pain). On assiste à la
première crise de la révolution industrielle : le pouvoir d’achat de l’ouvrier s’effondre
et on est dans la misère.
1850-1870 : phase d’amélioration. Les salaires augmentent mais l’amélioration est à peine
de 20%. La pomme de terre devient populaire à cette époque. Les ouvriers sont inférieurs
politiquement. Ils n’ont pas le droit de se rassembler (sauf en Angleterre). Il faudra attendre
1860 pour qu’on lève cette loi. Les patrons vont se coaliser pour se renforcer puis les
ouvriers. C’est le début des syndicats. Le livret ouvrier est aussi une marque de système
inférieur : créé sous Napoléon, moyen de pression pour le patron sur l’ouvrier. Le carnet est
la carte d’identité de l’ouvrier. Il sera supprimé en 1883 en Belgique.
Conclusion : la situation de la classe ouvrière est médiocre voire misérable. Cette masse qui
ne cesse d’augmenter est un catalyseur de toutes les revendications et idéologies
révolutionnaires.
2. 1871-1914 : le mouvement scientifique va prendre un essor prodigieux et aura de
profondes répercussions sur la vie politique, sociale, économique mais aussi sur la
conception de l’homme. Elle va être remise en question par la science et au nom de la
science. Bras de fer entre science et religion. Elle agit comme une sorte de nouvelle
renaissance et elle fait craquer le cadre de l’ancienne société.
Caractéristiques générales :
- Multiplicité des découvertes et des innovations scientifiques : c’est très rapide. La
chimie, la psychanalyse, la bactériologie, le cinéma, la télégraphie sans fil,
l’automobile, l’avion, … sont développés en 1 seule génération.
- Caractère international des découvertes : les découvertes sont mondiales et les
scientifiques du monde entier commence à travailler tous ensemble. Il devient
international. Les conditions de travails sont nouvelles : la recherche est soutenue
par les gouvernements ou les privés, l’éducation se développe, les outils deviennent
plus performants. Il y a donc une plus grande spécialisation.
- La méthode expérimentale tend à devenir la méthode clé : l’homme de bien devient
le spécialiste, celui qui sait tout sur presque rien alors qu’avant on ne connaissait
presque rien sur presque tout. Pour exprimer les résultats, on a recours de plus en
plus aux math. Période difficile pour les philosophes. Il y a un intérêt public pour les

97
nouveautés scientifiques. Le neuf devient valorisable, c’et mieux que la tradition.
Cela se répand dans toute la société car véhiculé par toute une littérature.
 Différents auteurs présentent déjà les futurs problèmes.
- La distinction entre science et technique est difficile : Thomas Edison invente la
lampe à incandescence et laisse aux scientifiques le soin d’expliquer comment cela
fonctionne. Il y a des vas et viens entre technique et science.
Scientisme :
- Foi dans la science : devant ces découvertes (médecine, technique, …), le respect
pour la science vire à la confiance totale. On droit que la science va tout résoudre.
Elle est tenue pour vérité dans tous les domaines y compris ceux de la philosophie et
de la morale. Elle se substitue aux philosophies et aux religions. La vérité est dans les
sciences dures.
- Croyance dans l’évolution et le progrès : l’évolution est une loi fondamentale de
l’univers. Elle entre comme un dogme dans la culture. Né avec le Darwinisme. Les
espèces végétales et animales s’adaptent et se transforment pour donner naissance à
de nouvelles espèces. Et il dit : « ce sont les êtres les plus vigoureux, sains et heureux
qui survivent ». Elle sera appliquée dans tous les domaines, y compris dans le social
ce qui est fortement dénoncé par Darwin. Le Darwinisme a été fort critiqué par les
églises.
 Le Darwinisme va être appliqué à toutes sortes de réalités.
Le Darwinisme nous a apporté la certitude que tout change mais cela n’implique pas
toujours le progrès. L’évolution n’est pas toujours un progrès. L’évolution peut aller à la
catastrophe (le 20e siècle nous le prouve) mais au 19e s, ils sont convaincus que l’évolution
ne mène qu’au progrès positif.
Darwinisme social (Spencer) :
Il serait fondé « scientifiquement » que certaines populations sont plus fortes et ont le droit
de vivre plus que d’autres. Les bourgeois vont se mettre à y croire et cela va « légitimer »
leur oppression des paysans.
 Les blancs deviennent supérieurs aux noirs.
Cela va donner une nouvelle sorte de racisme, basé sur une explication « scientifique ». Les
nations dominantes vont donc oppresser les plus petites via cette explication.
Suite scientisme :
Le scientisme va se transformer en religion. Elle va s’opposer au crédo de l’église. Beaucoup
de gens vont se rallier à cette doctrine matérialiste et on assiste à l’émergence de
mouvements comme le libéralisme radical ou le marxisme.
Le clash avec les religions est inévitable et éclate fin 19e. La bible est la question la plus
délicate. Avant, on prenait les textes bibliques au pied de la lettre ce qui n’est pas dans les
traditions des théologiens. Lorsque les matérialistes s’emparent de ce que les théologiens

98
disent, on assiste à un problème de société. Le choc est énorme à l’époque et la nouvelle fait
l’effet d’une bombe.
Le discours de Darwin porte sur l’apparition de dieu sur terre. Il remet en question les textes
sacrés. L’évolution est caractérisée par la supériorité du plus fort sur le plus faible. Un
homme devient humain en sortant de cette évolution. C’est là la différence avec Spencer :
on ne peut pas appliquer la loi du plus fort à l’humanité.
L’Eglise va alors vouloir dans un premier temps imposer ses vérités toutes faites. Mais cela
est un échec car de plus en plus de monde adhère au libéralisme et son discours ne prend
plus. Dans un second temps, le pape Léon 13 va repenser les relations entre science et foi
avec Thomas d’Aquin. Le cardinal Mercier va ainsi créer une université de philosophie pour
permettre ce dialogue. C’est un renouveau spirituel dans la 1ere moitié du 20 e s. Il renoue
avec ce monde où science et foi cohabite.
Cela va avoir un impact sur la société : les bourgeois continuent de dominer, traversent sans
trop de difficultés la phase de récession puis triomphent à la belle époque. Pour les ouvriers,
la période de récession est insupportable, la misère est partout et cela va donner lieu à des
grèves dues à la misère. Cela est réprimé dans le sang.
Mais on va ouvrir les yeux sur ce problème social : la charité ne suffira pas. En Belgique, en
1889, l’état commence à intervenir et interdit le travail des enfants de moins de 12 ans et
interdit les travails de plus de 12h des enfants entre 12 et 16 ans. Les machines sont de plus
en plus dangereuses et performantes.
 Le scientisme va penser le travail pour qu’il soit le plus rentable possible.
Naissance du Taylorisme ou travail à la chaine. Il va complètement déshumaniser le travail et
va faire des hommes des machines.
À la belle époque, les ouvriers vont quand même profiter des avantages que cela apporte.
Même si leurs conditions de vie s’améliorent, l’écart avec les bourgeois se creuse de plus en
plus.
 Le problème social commence à être pris au sérieux
 L’Europe est à son apogée en termes de richesses

3) 20e s :
I. La première guerre mondiale (1914-1918)  :
Les causes sont bien minimes par rapport aux conséquences. Cela va mener au suicide de
l’Europe. Son déclenchement reste un mystère.
Comment se fait-il que les nations les plus prospères se sont entretuées aussi fort et aussi
longtemps ?
a) Contexte global :

99
L’Europe domine le monde. Elle a des colonies, la maitrise des mers, 100% des ressources en
or. La première puissance économique est la Grande Bretagne avec ses colonies et sa flotte
et sur le continent, c’est l’Allemagne qui domine avec son armée de terre.
La montée des nationalismes se voit à 3 niveaux différents :
- Montée des protestations de certaines minorités (en Belgique, la majorité) qui ne
menace pas l’état mais qui ont des revendications culturelles
- Protestations qui perturbent le fonctionnement intérieur d’un pays (Irlande par
rapport à l’Angleterre, tchèques par rapport à l’empire austro-hongrois)
- Nationalisme exacerbé et empreint de darwinisme social : l’Allemagne = rentre
dedans quand Guillaume 2 opte pour une politique qui ne veut pas la guerre
(suprématie de la nation allemande, protection de tous les peuples allemands) en
rupture totale avec le réalisme de Bismarck, père de l’unification allemande. Russie =
politique panslaviste, protection de tous les peuples slaves en théorie. Italie = veut
récupérer certaines régions pas encore unifiées. France = nationalisme xénophobe de
droite, qui ne veut pas la guerre. Angleterre = persuadée d’avoir le meilleur système
politique.
Le nationalisme est plus puissant que le mouvement pacifiste porté par des intellectuels qui
commence en 1864 avec la convention de Genève. Henri Dunant a assisté à la bataille entre
Autriche et France avec un prix très élevé : 30000 morts. Il constate que les ¾ des soldats
sont morts faute de l’arrivée pas assez rapide des médecins. Il va essayer d’humaniser la
guerre avec les trêves de brancardiers.
La convention de la Haye : met par écrit les us et coutume de la guerre. On essaye de
légiférer la guerre. Elle énonce les conditions du droit des occupés/occupants, du
rapatriement, …
 Les crises se multiplient et entrainent une course à l’armement chez les nations.

b) Tensions internationales :
La politique de Guillaume 2 continue d’être un danger pour le pays. La France se sent
menacée et va réussir à sortir de son isolement en tendant la main à la Russie qui est un
pays autocratique. Cette alliance va stresser l’Allemagne qui se sent prise en tenaille par les
2 nations. Elle va donc se rapprocher de l’Autriche-Hongrie.
La France se rapproche avec la Grande Bretagne avec l’entente cordiale et l’Allemagne
s’allie avec l’Italie, maillon faible.
- Triple entente (= alliés) : France, Russie, Grande Bretagne
- Triple alliance (= centraux) : Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie (rejoindra finalement
la triple entente).
Les tensions sont de plus en plus vives.
En juillet 1914, personne ne comprend ce qu’il se passe. Personne ne veut cette guerre.

100
Question marocaine :
La France a des droits au Maroc mais l’Allemagne peut y faire du commerce.
1911 : crise d’Agadir. Sous couvert de petites révoltes, le sultan demande à la France pour
l’aider. Elle va le faire mais va rester et entraver les intérêts des allemands. Ils protestent en
faisant arriver au port un cuirassé allemand. Toutes les nations se préparent à la guerre mais
Londres sort de l’ombre. Si l’Allemagne ne retire pas son navire, elle s’alliera avec Paris. Un
compromis est trouvé : la France garde le monopole sur le Maroc et cède des terres aux
allemands en Afrique.
 Les allemands se persuadent que la France veut sa revanche sur l’Allemagne pour la
perte de territoires. Ils se persuadent aussi que la France incite la Russie à la guerre
avec la création de lignes de chemin de fer.
 L’Allemagne est l’armée la plus forte d’Europe. Elle va donc décider de déclarer la
guerre le plus vite possible avant de perdre cet avantage.
Crise des Balkans : les populations chrétiennes sont mélangées avec les populations
musulmanes.
1912 : première guerre balkanique. La Serbie indépendante va se liguer avec d’autres pays
sous le contrôle des ottomans (Bulgarie, …) et déclenche la guerre pour mettre l’empire
ottoman dehors. Il est finalement repoussé vers l’Asie mineure.
Mais il faut répartir ces populations nouvelles. Les grandes puissances ont peur de perdre
des territoires. La Serbie veut un accès à la mer et elle triple de volume. La Bulgarie veut
aussi accroitre ses terres.
1913 : 2e guerre balkanique. L’ancienne ligue des Balkans et la Roumanie combattent la
Bulgarie qui ne fait pas le poids face à eux. Défaite cuisant de la Bulgarie.
 C’est une véritable poudrière. Cela deviendra le déclencheur de la guerre.
Allemagne et Plan Schlieffen :
On continue la course à l’armement. L’Allemagne met en place le plan Schlieffen :
- Avantage : circulation facile entre les 2 fronts
- Inconvénient : elle est au milieu donc 2 fronts à gérer
L’empire russe étant arriéré, il leur faudra 3 semaines pour se mobiliser selon les allemands.
Les centraux ont donc 3 semaines pour battre la France et ainsi terminer la guerre sur le
front russe, la France ayant été conquise.
Pour l’Allemagne, il faut attaquer la France par la Belgique pour ne pas cumuler trop de
pertes. Mais la Belgique est neutre. Tant pis, c’est une question d’urgence et il faut donc
passer par là.
Déclencheur de la guerre :

101
L’assassinat de François Ferdinand, archiduc d’Autriche et héritier de la couronne va
déclencher la guerre. Il a été tué par un serbe, Gavrilo Princip pour des raisons
essentiellement nationalistes.
Les austro-hongrois demandent alors une enquête. Mais ils feront la demande
supplémentaire d’avoir une présence autrichienne sur le sol serbe pour l’enquête. La Serbie
qui était sur le point d’accepter par peur de représailles refuse alors l’ultimatum du 23 juillet
et s’allie avec la Russie qui s’engage à la défendre en cas de problèmes.
28 juillet : l’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Tout le monde va alors être dépassé par
l’engrenage.
 La Russie déclare la guerre à l’Autriche et enclenche sa mobilisation générale.
 Cela met une pression énorme sur les centraux.
 L’Autriche déclare la guerre à la Russie.
 La France lance sa mobilisation le 1er aout pour soutenir les russes
 L’Allemagne fait de même.
 L’Angleterre va également se joindre à la guerre lorsque les allemands vont entrer en
Belgique. Elle va donc défendre Anvers, porte d’entrée pour son territoire. Les
allemands ne l’avaient pas prévu.
2 aout : ultimatum allemand à la Belgique. Si la Belgique accepte de laisser passer les
troupes allemandes, elle ne subira aucun dégât. Dans le cas contraire, elle sera considérée
comme un ennemi. La Belgique refuse.
4 aout : invasion de la Belgique par l’Allemagne.
 Embrassement général.
L’Italie ne se mêle pas de la guerre puis trahira son camp en rejoignant les alliés. L’empire
ottoman va rejoindre l’allemande.
Personne ne voulait cette guerre mais chaque nation avait ses intérêts. Les populations
suivaient leurs politiciens et les soutenaient. Malgré les dénonciations de cette guerre
sanglante qui ont eu lieu avant et après cette guerre, pendant le conflit tout le monde
soutenait les décisions politiques de sa nation respective. Chacun pense se défendre contre
l’envahisseur. La guerre s’est enclenchée dans le consentement des peuples à la guerre et à
la violence de cette guerre.
c) Déroulement de la guerre :
La guerre s’est déroulée sur 3 grands axes :
Durée :
Il faut remonter à l’époque de Napoléon pour trouver des guerres aussi longues avec une
aussi grande ampleur.

102
1914 : tout le monde croit à une guerre courte (de 3 semaines à 3 mois). La stratégie de tous
repose sur ce postulat : une guerre courte et de mouvement. C’est avec une extrême
violence que la Belgique et les Pays-Bas sont envahis.
La guerre va durer car il y aura une impasse : la défense sera plus puissante que l’attaque.
On va donc être obliger de réviser les plans au fur et à mesure. On va retrouver des traits de
vieilles guerres : des guerres de siège à la sauce moderne (non plus le siège d’une ville mais
le siège de front sur les km).
Extension géographique :
Extension dans l’espace = conséquence de la durée de cette guerre.
2 fronts (est et ouest), le cœur du conflit = Europe. Les 2 coalitions de départ sont
numériquement inégales : 120 millions pour les centraux et le doubles pour les alliés, mais
avantage stratégique des centraux dans le mouvement facile des troupes sur les 2 fronts.
 Permet un équilibre des forces et le but est de le rompre. C’est le rêve de la percée
victorieuse d’où les batailles inutiles et sanglantes
 Bataille de Verdun 1916 avec 300 000 morts, Fr vs Al
 Bataille de la Somme 1916 avec 400 000 morts, Gb vs Al
 Bataille de Passendale en 1917 avec 500 000 morts, Gb vs Al
 Il faudra des changements techniques auxquels les allemands n’avaient pas prêté
attention pour que la guerre bouge : l’investissement dans les chars et l’aviation.
Les 2 camps barbarisent l’adversaire. Les gens qui la vivaient étaient persuadés qu’ils se
battaient pour sauver la civilisation du mal que représente l’ennemi. C’est l’opinion publique
qui va pousser l’Italie à entrer en guerre du côté des alliés en 1915.
En novembre 1914, l’empire ottoman rejoint les centraux, la guerre s’éteint à l’orient.
Octobre 1915, une série de pays balkanique s’engage aussi dans la guerre : Bulgarie, frustrée
par sa défaite, qui rejoint les centraux ; la Roumanie rejoint les alliés.
Seuls restent neutres les Pays-bas, la Suisse, l’Espagne, les pays scandinaves.
Le Portugal rejoint les alliés en 1916.
 Presque toutes l’Europe est à feu et à sang.
Mais la guerre s’étend de manière mondiale avec les colonies. La GB a de puissantes
colonies et fait venir des soldats de ces colonies sur les fronts européens. Le Japon va
d’abord tenir avec les alliés mais sera vite déçu. On fait venir des travailleurs chinois en
Europe pour faire le sale boulot dans les tranchées.
1917 : les USA entrent en guerre du côté des alliées.
Formes nouvelles du conflit :

103
- Guerre totale : guerre qui prend toute la société dans les forces de guerre. Les
femmes et les enfants dans la propagande, les hommes au front, les industries au
service de la guerre.
La plupart des armées optent pour des conscriptions générales ou service militaire
obligatoire (Allemagne, France, GB, … mais pas la Belgique, les soldats australiens et
néozélandais sont des soldats volontaires). Il y a 8 million et demi de mobilisés. Les
ressources sont aussi fortement sollicitées, il faut assurer le ravitaillement et les stocks sont
rapidement épuisés. On met en place une industrie de guerre. Les grands armuriers vont
toucher des millions. Ils devront payer un impôt spécial. Il faut aussi recruter de la main
d’œuvre supplémentaire dans les usines et dans les champs. Les femmes vont alors entrer
dans les industries. C’est le début de l’émancipation féminine. Elles entrent dans les
industries d’armes et fabriquent les munitions (munitionnettes). Fin de l’état libéral et
début de l’état de providence : l’état doit rationner et gérer les ressources. Le rôle de l’état
grandit.
- Apparition d’armes nouvelles : l’artillerie se développe seulement et ses progrès
sont inouïs. Les canons sont toujours plus puissants et les mitraillettes plu légères.
Début de la technique de camouflage (avant, il allait du courage et de l’habilité pour
l’emporter et les uniformes étaient rutilants). 1915-16 : on change les uniformes et
on protège la tête avec de l’acier.
Les anglais vont prendre le kaki comme les belges. Les allemands optent pour le vert de gris.
Les français pour le bleu horizon.
On ne peut rien contre l’artillerie avec des casques à pointes alors on les change pour des
casques d’acier. On demande aux économistes anglais de créer un casque très vite
productible et peu cher.
 Peu efficace
Les français et les belges demandent à des militaires pour un casques.
 Un peu plus efficace
Les allemands demandent aux chirurgiens de leur créer un casque qui protège tout le cou.
 Le plus efficace
L’utilisation des gaz sème la terreur : on meurt étouffé et il faut mettre des masques à gaz
ce qui provoque des mouvements de panique. Il est difficile de parler et de s’entendre car il
y a du bruit tout le temps, on garde donc un contact visuel. Avec des masques à gaz, on ne
reconnait plus les hommes et on se serre pour ne pas se perdre. Mais on explose aussi tous
ensemble.
L’aviation fait beaucoup de progrès, les chars sont lourds au début et les allemands
abandonnent l’idée. Les français continuent et développent des chars légers (chars Renault).
L’arme par excellence de la GB, efficace mais immorale, c’est le blocus économique des
centraux. On meurt de faim en Allemagne et cette arme marche. 1917 : émeutes à Vienne et

104
à Berlin des ménagères qui ne savent plus nourrir leur famille. Cela asphyxie les centraux
mais au prix de morts chez les civils.
- Guerre psychologique : on cherche à atteindre le moral des populations
Certains bombardements ont uniquement ce but.
- Naissance de la propagande : l’image domine dans ce secteur, propagande de
masse, on démoralise l’adversaire et galvanise les troupes. On diabolise l’ennemi.
Mais fin 1916-17, la lassitude gagne les 2 camps car on ne voit pas l’issue. Le suspens tient
jusqu’à la fin. Les familles sont séparées, les prisonniers sont on ne sait où.
Les camps adverses ne savent pas que la situation est la même de l’autre côté.
1917 : la Russie se retire du conflit avec la signature du traité de paix de Brest-Litovsk avec
les allemands. Les allemands en profitent pour rapatrier leurs troupes sur le front occidental.
Les USA ramènent au compte-goutte leurs troupes car c’est durant la guerre que les USA
forment leurs armées. 1 million d’homme allemands et autres vont rejoindre le front
occidental.
Tout le monde rêve de paix mais de paix de victoire.
En novembre 17, Georges Clemenceau monte au pouvoir et veut aller jusqu’au bout.
1918 : le moral des alliés remonte, le maréchal Foch commande et coordonne les 2 armées
(France + USA). Les allemands lancent une grande offensive, les alliés épuisés perdent des
dizaines de km de front. Les troupes ne sont pas assez vite ravitaillées et c’est l’arrêt de
l’avancée. Mais la conte offensive alliée est victorieuse et c’est la victoire.
Bataille de la Somme :
On bombarde les lignes ennemies. Les bombes rentrent sur 6 mètres dans la terre mais les
tranchées sont enfouies sous 20 m. Ensuite on sonne l’infanterie qui s’élance. Mais c’est un
massacre. Les allemands sont prévenus de l’offensive avec la corne qui sonne l’attaque de
l’infanterie.
Bataille de la Marne : on lance des chars Renault et on ne prévient pas les centraux.
 Les allemands sont les derniers à tomber. Fin des combats sur les fronts ouest le 11
novembre 1918. C’est une capitulation allemande et non un armistice (geste
technique militaire pour cesser le feu pendant un temps pour mener les
négociations). Les grands chefs militaires ne viennent pas se présenter devant Foch. Ils
envoient un civil qui se fait humilier. Les allemands n’auront rien à dire, tout est
négocier par les alliés. Cette capitulation permettra à Hindenburg, grands héros
allemands, de dire aux soldats allemands « vous êtes invaincus sur le champ de
bataille ». Cela a donné lieu à une légende qui va alimenter le racisme et la théorie
d’Hitler par après.
Les pays d’empires deviennent indépendants et on essaye de fixer des pays aussi grands que
possible. Et dans ces zones-là, les combats continuent jusqu’en 1923.

105
d) Conséquences :
Multiples et décisives, bouleversement de l’Europe total, on ne laisse presque rien en l’état
passé. On sort profondément transformé de ces années de guerres.
- Transformations territoriales : c’est l’aboutissement du triomphe de l’état nation. On
tente de négocier à la conférence de la paix à Paris en janvier 19. 27 pays alliés sont
représentés mais l’ennemi ne l’est pas. Le conseil des 4 représentent tout le monde
(GB, USA, France, Italie mais qui quitte après car déçue). Les traités vont sortir de
cette conférence dont celui de Versailles. Les territoires ennemis sont morcelés.
- Disparition des grands empires occidentaux  : les Habsbourg perdent le pouvoir
l’Autriche et la Hongrie sont séparées, le traité de Trianon donne 70% de la Hongrie
(partie est) à la Roumanie. La Roumanie et la Serbie sont agrandies, naissance de la
Tchécoslovaquie, reconstitution de la Pologne (parties des territoires russes,
allemands et autrichiens). Fin de l’empire ottoman, la Turquie est seule à s’imposer
et continuent la guerre aux grecs. Les trucs ont tué en masse les arméniens (premier
génocide de l’histoire) et vont s’emparer de leur territoire. On procède à des
échanges de populations entre turcs et grecs (la Grèce s’agrandit et on échange les
musulmans qui sont sur son territoire par les turcs chrétiens). Les autres régions de
l’empire deviennent des colonies des vainqueurs (France + GB). La Russie est
amputée de terres, l’Allemagne est amputée aussi, la France s’agrandit et récupère
l’Alsace et la Lorraine, la Belgique gagne un peu de terres et l’Italie idem.
- Victoire de la démocratie : la guerre a démocratisé les sociétés par la violence, la
souffrance et la mort. Avant on pouvait encore se leurrer en trouvant des inégalités
mais dans les tranchées, tout le monde était égal. Les grandes dynasties séculaires
sont détrônées. La république est proclamée en Allemagne (révolution de novembre
1918) mais aussi en Autriche. Le suffrage universel masculin se propage. Les
organisations sociales en profitent aussi, on règle les problèmes du travail avec droit
de grève, journée de travail de 8h, …
Changement de société, mentalité, économie, … dépend de 2 choses :
- Ampleur du bouleversement proportionnel au niveau d’implication du pays.
- Position des belligérants à la fin du conflits (vainqueurs : avantages/vaincus : misère
de la défaite, occupation de certaines régions, humiliation, réparation de guerre,
instabilité des régimes, …).
Conséquence démographique :
Pertes considérables : 10 millions de combattants et le même nombre de civils sont
morts. On déplace des populations de civils. La grippe espagnole ravage aussi le monde
en 1918 et fait 20 millions de personnes au min. Les hommes de 20 à 40 ans sont tués à
la guerre donc baisse de la natalité tout au long du 20e s. Les états demandent aux
femmes de quitter les industries pour procréer.
Conséquence économique :

106
Tout est à reconstruire, les dégâts des invasions et des bombardements sont immenses.
Les gouvernements ont des dettes car ils ont dû emprunter. Les USA refusent d’annuler
leurs dettes ce qui va créer des tensions entre les anciens alliés.
Conséquence sociale :
La guerre a créé un nouveau type social : l’ancien combattant. Ils sont liés par le
souvenir, hostiles aux politiciens, … Ils estiment être les représentants légitimes du
peuple. Les structures traditionnelles n’existent plus et la main d’œuvre féminine dans
les usines continue à exister et elles ne quittent pas le boulot. Les femmes vont se
découvrir des capacités et ne vont pas lâcher leurs acquis. Elles ne sont pas féministes à
l’époque.
Conséquence politique :
Fin de l’état libéral pur et dur. Il a dû pendant la guerre intervenir dans le domaine
économique, social, … il va continuer à y intervenir mais l’évolution des pouvoir se fait au
profit de l’exécutif et au détriment du législatif. Ces régimes démocratiques provoquent
des crises parlementaires.
Conséquence psychologique :
La mort au combat va traumatiser les sociétés massivement en deuil car ce sont les
hommes jeunes qui meurent. On inverse les générations : les parents enterrent les
enfants. Ce sont des cas particulièrement traumatisants.il y a un grand mouvement de
monuments aux morts. Ce sont des monuments nominatifs où l’on grave les noms des
morts. Il y a dans chaque village ces monuments ce qui permet ainsi de garder une trace
des personnes. Les corps sont tellement mutilés qu’ils ne sont plus reconnaissables. Le
thème du soldat inconnu va arriver et ils vont représenter les soldats nationaux. Ils sont
inhumés près de grands symboles des nations. On nationalise les morts. Le peuple
demande le rapatriement des morts (soit dans les cimetières militaires, soit dans les
cimetières communaux si on avait un corps ou par le nom si le corps n’était plus). Les
mutilés, les gueules cassées, les orphelins, … seront tous marqués profondément. Les
jeunes survivants veulent vivre et rattraper le temps perdu : ce sera les années folles des
années 20.
Conséquence religieuse :
Perte de foi dans la religion face à la cruauté et à la souffrance. Le patriotisme va en
souffrir aussi. Au début, on proclame que les soldats ne sont pas morts pour rien et sont
morts pour la patrie. Mais très vite, la guerre au nom de la patrie devient la guerre
absurde sous le principe qu’une nation est grande quand elle combat la guerre.
Une vague pacifiste émerge qui aspire à l’abandon des particularismes mais qui permet
aussi sont exacerbation.
 Début de la fin de la prépondérance européenne dans le monde : les pays neufs ont
dû s’industrialiser seuls puisque l’Europe était en guerre. L’Europe possède tout le
stock d’or mondial en 1914, en 1918, elle n’en possède plus que la moitié. On crée la

107
société des nations ultra démocratique, ancêtre de l’ONU. Chaque pays a une voix. Les
USA qui ont pensé l’organisme n’en font pas partie. En 1925, l’économie semble
relancée.

II. Transformations économiques et sociales :


a) Sortie de la Grande Guerre et reconstruction :
On est confronté à toute une série de problèmes qui vont pourrir les relations
internationales car ils vont opposer les vainqueurs entre eux.
Le problème de la réparation de 1919 à 1923 :
La GB fait face à des révolutions en Irlande du sud. Les USA se sont retirés et laissent
l’Europe seule. La France et la GB ne se comprennent plus.
La France est à genoux, elle a besoin des réparations allemandes pour redresser le pays car
elle a payé le plus lourd tribut. Elle va donc avoir une politique très dure envers l’Allemagne
et veut appliquer le traité de Versailles a la lettre. Elle a peu que l’Allemagne ne se redresse
plus vite qu’elle. Elle veut affaiblir et diviser l’Allemagne.
Mais la GB ne veut pas que la France soit le seul pays qui domine l’Europe. Elle va
encourager le redressement allemand.
L’Allemagne est humiliée par la défaite et ne veut pas relancer ses usines pour redresser la
France. La politique suicidaire de l’Allemagne jusqu’en 1923 fait que le peuple allemand
crève la faim.
Stabilisation et détente de 1923 à 1929 :
1923 : les français et les belges envahissent la région de la Ruhr en Allemagne pour relancer
leur économie. Les belges vont obliger les français à être durs envers les allemands pour
relancer les usines. On va y perdre une grande partie de notre prestige.
1925, pacte de Locarno : l’Allemagne reconnait la perte des cantons de l’est et ses frontières
ouest. Mais elle ne reconnait pas ses frontières est mais promet de ne pas y toucher. Elle
rejoint l’année suivante la société des nations. En contrepartie, on retire les troupes
occupantes de la Rhénanie en 1930.
Les tensions dans l’Europe centrale et dans la région des Balkans sont à leur comble quant
à la question des frontières qui leur ont été imposées, c’est une zone de troubles et une
zone plus faible.
b) La crise de 1929 :
C’est une crise de surproduction et de crédit.
Surproduction car pendant la guerre, les USA et le Japon ont intensifié leur production pour
fournir aux belligérants de quoi survivre. Les pays colonisés créent toute sortes d’industries
pour remédier la carence des livraisons européennes.

108
 Conséquence : surproduction à l’échelle mondiale.
De crédit car l’anéantissement par la guerre des capitaux nous fait retourner aux habitudes
de crédits du 19e s. Des prêts imprudents sont octroyés et l’excès de crédit des USA vont
provoquer la bulle de 1929. La spéculation est à son comble. Beaucoup de capitaux
flottants sont concentrés à Wall Street.
1928 : véritable fièvre spéculative. Mais le mouvement de revente des actions va conduire à
la crise boursière. La crise n’aurait pas eu cette ampleur si les banques elles-mêmes
n’avaient pas spéculé. Elles vont exiger des remboursements aux particuliers et aux
industries. Tous les secteurs industriels et agricoles sont touchés ainsi que toutes les
catégories sociales.
 Beaucoup de faillites dans les petites et moyennes industries, baisses de salaires,
diminution du temps de travail, taux de chômage très élevé.
 Le chômage touche tout le monde. Le nord-est et le sud-est des USA sont les plus
touchés.
 La misère s’installe, dans les régions rurales se vident au profit des villes ou de la
Californie.
Cette crise démarre aux USA et atteint l’Europe par après. Le premier pays touché est
l’Autriche car le ralentissement des crédits américains provoque la faillite de la plus
importante banque viennoise en 1930.
L’Allemagne est ensuite touchée. Le retrait des capitaux américains va faire fondre les
réserves de la banque allemande à la demande des particuliers. Elle demande de l’aide à la
France mais la faillite est inévitable. L’état intervient et contrôle l’économie. La production
s’effondre, explosion du chômage (30 : 3 millions, 32 : 6 millions), pas d’aide ni secours de la
part de l’état pour les chômeurs.
La GB est ensuite touchée. Les faillites des banques étrangères ont impacté la GB car des
capitaux y étaient placés. On abandonne la parité or de la livre sterling. Elle sera réduite de
40% de sa valeur. Le nombre de chômeurs augmente.
La France entre en crise en 1932. Mais la crise est moins forte car il y a moins d’industrie et
moins de crédit. Le contre coup de la dévaluation de la monnaie anglaise se fait sentir.
Beaucoup de faillites. Nombre de chômeurs croissant.
L’URSS échappe à cette crise grâce aux plans quinquennaux. Elle va forcer le respect garce à
cela.
La crise va se répandre ensuite dans le monde : les pays coloniaux seront touchés.
Conséquences :
- Renforcement du rôle de l’état dans le domaine économique  : série de mesures
interventionnistes avec le règlement des prix et des salaires, sauvetages des
entreprises, … voir dirigisme économique.

109
-
Renouveau du nationalisme économique : mesures protectionnistes qui sont une
catastrophe, indifférence a toute forme de coopération avec des résultats très
médiocres.
- Développement des extrêmes sur plan politique  : La crise a touché les ruraux le plus
lourdement, les salariés des commerces sont aussi impactés et ils vont retrouver leur
mécontentement contre les travailleurs « étrangers » (juifs, noirs, chinois, …), les
classes moyennes sont touchées par la chute du pouvoir d’achat.
 On va nourrir l’extrême droite ou gauche. Le communisme monte en France et en
Allemagne. Les classes moyennes qui vont vers l’extrême droite inquiètent aussi. Ils
sont contre le capitalisme et le communisme. La démocratie est fragile.
 On arrive à un triangle : la démocratie ne peut pas accepter les extrêmes, la droite ne
veut pas du communisme, la gauche ne supporte pas le capitalisme.
Il y a un véritable déséquilibre dans les régimes politiques. Elles sont irréconciliables, on est
soit démocrate, soit de gauche, soit de droite.
III. Montée de l’extrême gauche : les révolutions communistes de l’URSS :
a) Situation avant 1914 :
Pays sous développé, secteur agraire en prédominance (inégalité de répartition de la
propriété foncière, exportations, rendements peu importants, accaparements des bénéfices
par les étrangers) et l’industrie émergente (remarquable taux de croissance, médiocrité des
transports, extrême dépendance des investissements étrangers). Déséquilibres entre les
groupes traditionnels sociaux (aristocratie terrienne qui détient les postes clés mais elle
tend à s’appauvrir et de plus en plus mécontente face au tsar, paysannerie en majorité mais
vivant dans des conditions difficiles) et les nouveaux groupes sociaux (bourgeoise mais qui
manque de cohérence et peu nombreuse, prolétariat urbain peu nombreux avec des
conditions de vie et de travail modestes gagnés par les idées révolutionnaires).
Le régime est autocratique à peine ébranlé par le conseil représentatif mis en place après la
révolution de 1905 ratée, la douma. Elle ne donne que des idées. Mais au sein de celle-ci,
on voit le courant libéral (bourgeoise qui veulent une constitution occidentale) et le
socialisme se développer (les socialistes révolutionnaires avec l’appui des masses et des
paysans et les socialistes démocrates avec les 2 branches, les bolchéviques et les
menchéviques, qui sont les héritiers de Marx).
b) Révolution de février 1917 et chute du tsarisme :
Difficultés importantes :
La vie quotidienne est difficile, c’est la misère dans les villes, on a du mal à les ravitailler. Au
point de vue militaire, les pertes sont énormes (1200 par jour). Le moral des troupes est
atteint et les troupes désertent. C’est l’ébranlement de l’union sacrée de l’unité politique.
On assiste à la formation d’un groupe progressif à la douma. C’est dans ce contexte qu’arrive
la révolution russe de février 1917.
Janvier 1917, aggravation générale de la situation intérieure de la Russie : grève,
manifestation de masse, restriction alimentaire, famine, …

110
23 février 1917 : début de révolution à St Pétersbourg. La garnison de la ville refuse
d’intervenir et à Moscou, c’est l’insurrection.
 Les tenants du pouvoir abandonnent et le tsar Nicolas 2 abdique en faveur de son
frère qui refuse le trône. Fin du tsarisme.
2 pouvoirs se mettent en place :
- Comité exécutif de la douma (libéraux et démocrates)
- Soviet (menchéviks et socialistes révolutionnaires).

 Les socialistes révolutionnaires et modérés assignent le tsar et sa famille à


résidence.
On met en place un gouvernement provisoire sous la houlette du prince Lvov. On fait des
négociations entre la douma et le soviet (menchéviks) mais le soviet refuse le pouvoir par
fidélité au marxisme. Le gouvernement provisoire implante les libertés politique et met en
place une assemblée constituante.
 Révolution bourgeoise
Mais le gouvernement est vite dépassé : il n’a pas d’appui et n’a pas de gens apte à
gouverner. Il refuse la paix immédiate et le partage des terres, revendications paysannes.
Les soviets locaux sont bien implantés et ils vont procéder au partage des terres. Le
gouvernement n’est pas en mesure d’imposer un effort supplémentaire au peuple avec le
problème de la guerre.
Lénine est exilé en Suisse et les bolchéviks rentrent en Russie via l’Allemagne. Il publie les
thèses d’avril.
Thèses d’avril : paix démocratique qui signifie une paix immédiate, rejet de toute forme de
bourgeoisie, république des soviets et partage des terres.
 Au départ, les bolcheviks sont minoritaires. Dès leur retour, ils vont s’infiltrer un peu
partout.
 Le gouvernement s’ouvre aux menchéviks et aux socialistes révolutionnaires. Ils se
délégitiment aux yeux du peuple. Les manifestations sont réprimées et les fauteurs de
troubles sont expulsés (bolchéviks).
Kerenski, socialiste modéré, va prendre le pouvoir. La situation économique ne cesse de
s’aggraver. Les soviets sont sous la coupe des bolchéviks. Il souhaite l’élection d’une
assemblée constituante mais il est pris de court par Lénine qui, exilé en Finlande, prépare
l’insurrection.
c) Révolution d’octobre 1917 :
La famine est partout. Les prix sont en hausse, la population est mal, les désordres de
l’armée sont de plus en plus graves. Des mouvements de désertion et de mutinerie.

111
La révolution est mise en place par Lénine et Trotski. Le coup d’état est réalisé en 2 jours.
Le gouvernement est isolé. Les bolchéviks vont bouleverser la structure de la Russie. Congrès
du soviet présidé par Lénine, Trotski aux affaires étrangères et Staline aux affaires
intérieures.
2 décrets faits par Lénine :
- Décret de paix : paix immédiate
- Décret sur la terre : partage des terres
Ensuite d’autres suivent :
- Décret sur les nationalités : égalité des peuples et souveraineté jusqu’au droit de
séparation, égalité entre citoyens
- Décret sur les industries : elles sont aux mains des ouvriers
- Décret des obligations du citoyen : mariage à l’église, séparation église/état
Novembre 1917, traité de Brest-Litovsk : sortie de guerre de la Russie. La Russie perd
beaucoup de terres.
Le soviet est le réel pouvoir et est contrôlé par des bolchéviks. Cela rend impossible la
séparation des peuples.
Concours de circonstances :
- Le gouvernement est inconsistant
- Armée désorganisée
- Absence de toute clientèle en Russie pour mener la révolution
- Hésitations des menchéviks et des bolchéviks révolutionnaires

d) Mise en place du communisme :


Pouvoir de Lénine limité et précaire.
3 périodes :
- 1917-1921 : communisme de guerre. La Russie quitte la 1ère guerre mondiale pour
basculer dans une guerre civile
- 1921-1924 : période de redressement économique avec la NEP
- 1924-1953 : période stalinienne
Communisme de guerre (1971-1921) :
Guerre civile : armée rouge (bolcheviks) VS armée blanche (contrerévolutionnaires).
Les peuples halogènes ont aussi envie de s’émanciper.
La stratégie aura le premier et le dernier mot. Trotski organise une véritable armée :
l’armée rouge et la terreur. Le régime est rigoureux et est dans tous les domaines. Direction
autoritaire, récession économique

112
 Dictature du prolétariat.
1921 : guerre pratiquement gagnée, l’armée blanche est vaincue. L’union soviétique arrache
la reconnaissance de son existence et la délimitation de ses frontières. Le pays est ruiné. Les
partisans des bolchéviks vont se révolter (marins de Kronstadt). Révolution réprimée dans
le sang.
Lénine tire des leçons et fait une pause. Il annonce la fin du communisme de guerre et la
mise en place de la NEP (nouvelle politique économique) qui est une période de détente et
de libéralisation.
NEP et détente économique (1921-1924) :
On réveille la conscience, on se replie stratégiquement et on assiste à un retour à la liberté
économique. On restitue au capitalisme privé une structure coexistant à celui de l’état. La
production se relève, le chômage diminue, une monnaie est créée, les conditions de vie de la
paysannerie s’améliorent. Apparition d’une nouvelle classe, les koulakis.
Lénine meurt en 1924. Il y a 2 candidats potentiels :
- Trotski
- Staline
Avantage pour Trotski car brillant, doué, figure de la révolution et père fondateur de l’armée
rouge. Staline est sombre, inculte mais il a grandi dans le parti et il le contrôle. Trotski a eu
trop confiance en lui et Staline va l’emporter. Il y a un conflit idéologique entre les 2
hommes :
- Trotski : révolution internationale et universelle
- Staline : révolution à l’intérieur de l’URSS et après on verra pour le reste
1927 : Trotski est isolé et il s’exile et quitte l’URSS. Mais il va continuer d’influencer les
minorités. Il reste influent en Russie. Staline le considère comme un traitre à la révolution. Il
va essayer de tuer tous ses partisans. Il assassine Trotski à mexico en 1940.
 Staline accède au pouvoir donc à la mort de Lénine et met fin à la NEP.
Régime de Staline (1924-1953) :
Staline domine la période :
- Politique : pouvoir d’état concentré, absolu, renforcement de l’armée rouge,
exaltation de la patrie. Totalitarisme de gauche.
- Économique : il veut faire de la Russie une grande puissance égale aux autres. Il faut
se doter d’une industrie intensive avec les plans quinquennaux (nouveauté, permet
d’échapper à la crise de 29). Il va de 1928 à 1937 doter la Russie d’une puissante
industrie lourde (acier et charbon) au détriment de l’industrie légère de
consommation. Exaltation de la supériorité de l’homme sur la nature, organisation
efficace et systématique, culte de travail et architecture qui va avec. Collectivisation
des campagnes. 1929-30 = répression des koulakis. On astreint les paysans dans les

113
kolkhozes. Mais cela provoque une chute des rendements, les terres ne sont plus
cultivées, mais cela finit par triompher
1936 : nouvelle constitution de Staline. Régime démocratique en apparence (libertés, …)
mais renforcement des structures étatiques. On arrive à un régime totalitaire. Tout pour le
parti. L’état = le parti. Staline contrôle tout le pays via le parti. L’URSS est devenue une
fédération de 11 républiques gérées par les soviets solidaires entre eux. Les mêmes règles
sont imposées à tous. On essaye de créer un citoyen soviétique, membre d’une
communauté socialiste.
La terreur se déclenche à partir de 1934-35. Staline veut écarter tous ses opposants via la
NKVD. Il prépare le terrain avec des lois et réorganise la police au service du parti.
1936 : mise en route de la purge. Terreur chronique avec des procès publics des prisonniers
ou des « traitres » après la torture. Ils sont condamnés à mort. Arrestations, purges,
déportations, …
Le goulag va gérer les camps de concentration.
La nouveauté est que la répression s’abat sur les communistes eux-mêmes ce qui va
affaiblir l’URSS et préparer l’effondrement militaire de juin 41.
 Staline signe un pacte de non-agression en 1939. Hitler le rompt en 1941 en
envahissant la Russie.
Plus de 7 millions sont arrêtés, 3 millions de morts, 5 et 8 millions de déportés dans les
camps de concentration.
e) 3e Internationale :
En pleine guerre civile, Lénine fonde une 3e internationale qui est communiste. C’est l’état-
major d’une armée disciplinée dont la mission est de diffuser l’idéologie communiste dans
le monde. On attise la lutte de classes pour s’emparer du pouvoir et déséquilibrer les
sociétés. Mais cela provoque l’éclatement du monde socialiste :
- Réformistes : non communistes, n’acceptent pas les méthodes et les objectifs de ces
derniers
- Communistes
Allemagne : Le communisme touche l’Allemagne mais Hitler va interdire le parti au profit du
sien.
France : début facile mais le parti est diminué par des querelles internes.
Italie : parti prospère au début mais la montée du fascisme va les obliger à entrer en
clandestinité.
Reste de l’Europe : pas beaucoup de pouvoir, très peu de soutien et d’appui.
IV. Montée de l’extrême droite : fascisme italien et allemand :
a) Italie :

114
Terme né dans un contexte déterminé, désigne le mouvement fondé en Italie en 1919 et
érigé par Mussolini en 1922.
 Dans les années 30, il devient un élément essentiel du l’Europe.
Caractéristiques :
- Nationalisme ultra
- Militarisme
- Soucis de la productivité
- Volonté de s’imposer à la jeunesse
- Culte de la collectivité : manifestation, divinisation, …
Politique :
- Prône les valeurs nationales qui sont sacralisées. Nation > individus.
- Mouvement anti individualiste : l’état est fort. Le parti est militarisé et les
uniformes sont obligatoires.
- Exaltation du groupe, de la collectivité.
- Anti parlementariste et anti libéral.
- Nécessité d’un nouvel ordre social qui intègre l’individu dans la société.
- Culte du chef qui est le guide suprême, l’incarnation de la collectivité. Il base son
pouvoir sur le charisme.
- Système immanent, fermé sur lui-même, pas de transcendance.
- Régime totalitaire : le parti est l’état, le pouvoir est centralisé, structure du pouvoir
en forme de pyramide hiérarchisée. Le parti a le monopole de la gestion de l’état.
- Volonté de création d’un nouveau type d’homme : il doit exalter les valeurs de la
lutte et de la solidarité au combat (= esprit ancien combattant).
- Exaltation de la jeunesse : la jeunesse serait un absolu face au vieux monde auquel il
faut donner un bon coup de balai.
- Exaltation du passé historique : volonté de retour à la grandeur de la Rome antique.
 Berceau fasciste = Italie
Les vaincus adoptent cette idéologie facilement. Mais en Italie, on est vainqueurs.
Pourtant, elle ne s’est jamais remise de certaines défaites et se sent subjectivement
vaincue. Le régime politique est instable et les mouvements sociaux de mécontentement
sont violents. La situation économique est catastrophique. La classe moyenne a peur de
devenir prolétaire. La société est divisée entre les extrêmes (gauche et droite).
 Aucune grande force politique ne s’impose.
1919 : création d’un mouvement fasciste par Mussolini.
1921 : Petit succès aux élections. Mais il ne se contente pas de ça.
27 octobre : il organise une grande marche sur Rome. 2 jours plus tard, le roi charge
Mussolini de créer un gouvernement pour le tester mais il parvient à imposer sa dictature.
1924 : majorité absolue. Il modifie la constitution. Il devient le seul dirigeant.

115
 Tout pour l’état. L’état est tout.
 On intègre les individus dans de nouvelles corporations. Cela apporte une foi nouvelle
avec les vertus du sacrifice et du combat.
 Il y a un ministère de la presse et de la propagande. On contrôle les esprits.
 Impossibilité d’émigrer.
 Exaltation de la Rome antique.
Économique :
- On applique des plans de 4 ans d’abord libéraux puis dirigistes et enfin autarciques.
- Le corporatisme est l’instrument du capitalisme.
- Le pouvoir économique augmente.
- La création d’un homme nouveau échoue totalement.

 Le fascisme était apprécié tant que Mussolini était le modèle. Après on s’en
détourne.
Le Vatican accepte un petit territoire et donne en contrepartie la reconnaissance du
catholicisme en Italie comme religion d’état.
On embrigade les jeunes dans des mouvements d’état, ce qui va mener à des querelles avec
l’Eglise puisque elle est sensée se charger de l’éducation des jeunes.
Le fascisme est le but en soi en Italie.
b) Allemagne : le National-socialisme :
Le fascisme n’est qu’un moyen d’arriver au but ultime : la politique de la race.
L’hitlérisme s’inspire comme moyen mais pas comme but.
L’Allemagne devient une république fédérale avec des institutions démocratiques =
république de Weimar. Mais va devoir faire face à des idéologies contraires (socialisme,
trauma de la défaite de guerre, …). Beaucoup de catégories sociales manifestent. Assassinat
politique en hausse.
1923 : la république traverse une crise économique extrêmement grave. L’inflation est
affolante. Le régime est en péril.
1924 : Gustav Stresemann relance l’économie et relance le pays. Il amorce un retour au
calme. La république devient conservatrice. Mais elle reste exposée aux extrêmes.
Point de vue culturel : floraison de l’art allemand (expressionnisme).
Adolph Hitler prend d’abord contact à Munich avec un groupe d’ultra nationalistes qui est
dérisoire (12 membres). Le parti se développe grâce au talent d’orateur exceptionnel
d’Hitler. En 1920, il devient le parti national-socialiste.
Hitler (1889-1945) :

116
Personnage intriguant. Né en 1889, il est autrichien mais s’est toujours senti allemand car
né près de la frontière. Enfance modeste, influencée par la culture allemande. Se présente à
l’Académie de Vienne mais sera refusé. Il est frustré en se reconvertit en peintre de
bâtiment. Il participe à la 1ère guerre mondiale et combat avec son régiment en Flandre où il
est victime d’une attaque au gaz. Il sera rapatrié et soigné. Il va développer une haine totale
et injustifiée des Habsbourg et des juifs. Il sort convaincu que l’Allemagne a été trahie
durant la guerre. C’est la légende du poignard dans le dos (fameuse phrase de Hindenburg).
Il est parano et donc combine une foi absolue dans ses propres idées. Son caractère est
sans faille : il va jusqu’au bout et emmène tout le monde avec lui. Hitler a tenté de prendre
le contrôle de la Bavière en 1921 avec un des héros allemands de la 1ère guerre mondiale. Il
échoue et est envoyé en prison. Il y écrit Mein Kampf qu’il sort en 1925. Il réorganise son
parti sur le modèle Italie, le renomme NSDAP (parti national socialiste des travailleurs
allemands) d’où Nazis (NAZItonal) et le militarise avec les SS (escadron de protection, aspect
de droite) et les SA (section d’assaut ou aspect de gauche).
30 janvier 1933 : le président de la république, Hindenburg, nomme Hitler chancelier à
cause de leur progression dans la démocratie allemande. Le parti communiste aussi prend
de l’ampleur. Les batailles sont quotidiennes entre les 2. Hindenburg méprise les nazis qu’il
trouve vulgaires mais il leur donne le pouvoir en croyant qu’ils allaient s’écrouler par
après.
 Hitler avance à petit pas cachés : d’abord 2 nazis dans le gouvernement.
En février 1933 : incendie de Reichstag déclenché par les nazis mais ils accusent les
communistes. Ils sont décrédibilisés et perdent leur place dans le gouvernement.
Mars 1933 : 44% aux élections pour Hitler. Les SS et les SA créent la terreur et on donne les
pleins pouvoir à Hitler pour 4 ans. Il va alors créer le Reich et adopte le drapeau à croix
gammée.
30 juin 1934, Nuit des longs couteaux : les nazis éliminent tous les SA (branche gauche) par
les SS (branche de droite).
Hindenburg meurt en 1934 et Hitler va cumuler les pouvoirs.
 Pouvoir totalitaire
Caractéristiques :
Politique intérieure :
- Idéologie dans Mein Kampf
- Réaction politico-culturelle avec coté fachiste qui est contre les libéraux et les
communistes
- Rejet de l’humanisme chrétien qui est niveleur et avachissant
- Création d’un parti de masse bien encadré par les chefs : la masse doit constituer un
état uni, pas d’état d’âme ni de réflexion
- La propagande joue avec désir et terreur
- Politique d’éducation nationale : bourrage de crâne

117
- Politique d’eugénisme : stérilisation de la Rhénanie, des tarés, des métis, …
- Régénération du peuple allemand sur 3 ou 4 siècles.
- Expulsion des juifs avec l’intimidation, l’humiliation puis l’élimination
- Contre révolution raciste : le fascisme est un moyen de construire une histoire basée
sur la conception biologique de la race par le Darwinisme social poussé à l’extrême.
La race détermine tout et explique l’histoire. Les catégories sont naturellement
fermées. Les métissages sont des formes de dégénérescence (haine du métissage).
Les races sont aussi hiérarchisées et en lutte pour l’espace vital. La loi de la nature
veut que la race supérieure gagne.
 Tout faux !!!
 Pour lui, une race se détermine par le sang (or le sang est commun à tous) qui est un
rapport idéaliste au travail.
1. Race arienne : fondatrice d’état et de culture (peuple allemand en est presque purement
les détenteurs)
2. Latins : capable de conserver une civilisation
3. Japonais : imitent une culture mais pas de culture propre.
4. Slaves : peuple servile d’esclaves.
5. Juifs : pas de sol propre donc pas d’état, étrangers au vrai travail, utilisent des moyens
perfides pour dominer le monder (théorie du grand complot) qui sont le métissage et
l’attachement à la démocratie/pacifisme/internationalisme. Ils faussent les lois naturelles et
il faut donc les éliminer.
 Haine pure.
 L’état raciste est au service de cette politique.
Politique extérieure :
- Revoir le diktat de Versailles : il est vécu comme un traumatisme par les allemands
et il sera en partie la source des haines et des vengeances des allemands sur les
français.
- Extension du Reich à tous les peuples allemands : menace pour beaucoup de
peuples voisins.
- La liquidation des juifs devient prioritaire : pour Hitler, ils manipulent le
gouvernement anglo-saxon.
Le pouvoir est fachiste et raciste. Hitler transforme la république en moins de 2 ans en un
pouvoir totalitaire.
Fasciste :
- Centralisation du pouvoir : les pouvoirs sont ramenés au Reich. Toutes les
circonscriptions sont représentées par des gouverneurs nazis eux-mêmes géré par le
Führer.
- Suppression des libertés fondamentales.

118
- Concept de justice modifié : tout acte en contradiction avec les sentiments saints du
peuple est criminel. Hitler est le seul juge.
- Terreur : SS et Gestapo. Ils vont éliminer tous les ennemis au régime et commencent
par les communistes.
- 1933 : création des camps de concentration en Allemagne. La SS se charge de cela.
- Mobilisation des esprits : propagande, censure, mouvements de jeunesse,
enseignement, … 1936 : obligation d’aller dans les jeunesses hitlériennes.
- Régime dictatorial : dissolution des syndicats, création du front allemand du travail,
dissolution des associations patronales et ouvrières, lois sur l’organisation du travail
nationale. L’économie est dirigée à moyen terme et ces lois dépendent du parti.
- Remise en ordre de l’économie : ils ont appliqué la politique des conservateurs.
C’est un succès énorme qui fait que beaucoup d’allemands voient leur quotidien
s’améliorer et ils vont soutenir le parti nazi. Septembre 1936 : congrès de
Nuremberg, plan de 4 ans destiné à réaliser une autarcie pour se préparer à la
guerre. L’économie doit se suffire a elle-même. Le chômage diminue drastiquement
et Hitler gagne l’approbation du peuple.
Raciste :
- Politique antisémite : lois de Nuremberg (1935) qui excluent les juifs de tous les
domaines, perte de leur citoyenneté, exclu de l’armée, mariage mixte interdit, …
1938 : Nuit de cristal, les nazis s’en prennent aux magasins juifs. C’est un pogrom
violent qui mène à la confiscation des biens juifs. 30 à 40 mille juifs sont internés en
camps de concentration et ils doivent verser 1 milliard de marks à l’état pour le
crime d’exister. Exode massif des juifs en Europe (40% mais ils vont être rattrapés)
puis hors Europe (60%).
On se retrouve dans une situation triangulaire. Les démocraties ne peuvent plus accepter
des régimes à parti unique. Les communistes rejettent les régimes capitalistes, les
démocraties et les fascistes doivent être détruites. Les fascistes sont contre les communistes
et les démocraties.
V. 2e guerre mondiale :
a) Origine du conflit :
Ce n’est pas seulement la répétition de la 1ere : les effets de la première sont des causes de
la 2e. Mais elle est aussi profondément différente. C’est une tentative de revanche des
vaincus sur les vainqueurs de 14-18.
Causes lointaines :
- Héritage des années 1919-1930 : 2 camps s’opposent, celui des vainqueurs et celui
des pays révisionnistes. Les vainqueurs souhaitent l’application pure et simple du
traité de Versailles. Les pays vaincus veulent une révision partielle voire totale de
ce traité. L’Europe danubienne est marquée par l’instabilité : sur les décombres des
grands empires, les petits nouveaux états se détestent. Les luttes sont partout. Ils

119
n’offrent aucun front cohérent contre l’hégémonie allemande. Aggravation de la
situation internationale. La Société des Nations est hors-jeu en 1933.
- Crise économique : repli des pays sur eux-mêmes. Beaucoup retournent à l’autarcie.
Ce nationalisme économique ranime les nationalismes militaire et politique.
- Course à l’armement : volonté d’hégémonie dans chaque pays (Hitler + Italie : très
fort). Hitler va annoncer que l’Allemagne reconstitue sont aviation militaire et
réinstitue le service militaire en 1935. Elle rattrape la France au niveau global de
l’armement. La France a du vieux matériel tandis que l’Allemagne a du matériel tout
nouveau et efficace.
Enchainement de crises à l’initiative du 3e Reich :
- Les ambitions avouées du Reich sont soi-disant limitées : rattacher les minorités de
même langue et de même race qui ont été détachés de l’Allemagne par la contrainte
et assujetties à des autorités étrangères.
 Menace presque tous les états voisins : l’Autriche qui voulait être rattachée à
l’Allemagne, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la France.

- Hitler va d’abord en 1934 essaye de rattacher l’Autriche : rêve de l’anschluss. Échec


car l’Allemagne n’a pas encore le soutien italien. En 1935-36, l’alliance avec l’Italie va
lui permettre de réussir.

- 1935 : l’Italie s’allie avec l’Allemagne car elle a des différents avec l’Angleterre sur la
question des colonies en Afrique orientale. La colonisation n’est plus très bien vue.
L’Ethiopie est épargnée et est inscrite à la Société des Nations. L’Italie envoie des
troupes mais l’Angleterre s’y oppose. La France a peur de mécontenter l’Italie et de
voir un rapprochement avec l’Allemagne, elle va donc hésiter et rester molle. Les
sanctions sont levées à l’encontre de l’Italie mais en vain : les 2 nations fascistes se
rapprochent.

- Hitler va remilitariser la Rhénanie. La politique molle de la France va lui faire perdre


tout crédit auprès des peuples qu’elle prétend protéger. La Belgique décide d’être
neutre et la Pologne va négocier directement avec l’Allemagne.

- Guerre civile d’Espagne qui tourne à la guerre étrangère par personnes


interposées : devient le terrain de test des armes allemandes. D’abord, coup d’état
espagnol. La droite arrive au pouvoir par les élections mais est renversée par un
cartel des gauches. Vague d’agitation sociale qui fait peur aux grands puissants
espagnols et à l’Eglise. Soulèvement militaire en 1936 qui échoue partiellement.
Catalogne et pays basque allié avec le gouvernement par la reconnaissance de leur

120
autorité. Le gouvernement va lever le peuple dans des milices qui ont repousser
l’armée. Les militaires conservateurs demandent l’aide internationale, les fascistes
envoient des troupes et l’Allemagne envoie des armes et des chars pour les tester
sur place. Ils bombardent des villes ouvertement. Le gouvernent va faire appel aux
bonnes volontés et les communistes et socialistes vont le soutenir. Les démocraties
ne savent pas que faire et refusent de s’aligner sur un camp précis. L’Allemagne
teste ses armes et sème la terreur. Les bombardements créent de la terreur pure
dans la population. La propagande reprend les photos des cadavres d’enfants pour
dénoncer les massacres. Fin de la guerre en 1939 avec le triomphe des militaires
insurgés. Franco s’empare du pouvoir et le régime totalitaire l’emporte. La France
est entourée de régimes totalitaires.
 Sorte de répétition avant la 2e guerre mondiale.

- L’Allemagne veut réussir l’anschluss : Hitler attaque l’Autriche et essaye d’introduire


1 ministre dans le gouvernement. Il lance un ultimatum mais il envahit l’Autriche en
même temps. L’Autriche est annexée. Aucune réaction des démocraties.

- Hitler a des vues sur la Tchécoslovaquie : le petit état est plurinational. Hitler utilise
2 méthodes : intérieur avec la minorité allemande et extérieure, en isolant le pays de
l’aide extérieur. Il profite de l’indécision internationale quant à sa personne. La GB
cherche une solution de compromis (Chamberlain) et va aller jusqu’en Allemagne
pour aboutir à un accord mais Hitler va revenir sur sa décision. 1938, conférence de
Munich : France + GB et Italie + Allemagne. Discussion à propos de la
Tchécoslovaquie. Le pays concerné est absent et la Russie se voit écartée. Hitler
obtient ce qu’il veut et les grandes puissances vainqueurs se déshonorent en pensant
qu’ils ont empêché la guerre. Churchill a vu clair en prédisant quand même la guerre.
Hitler envahit toute la Tchécoslovaquie.

- Les grandes puissances soutiennent alors la Pologne. Quand Hitler l’envahit, la


France et l’Angleterre entrent en guerre.

b) Déroulement de la guerre :
On entre dans la guerre à reculons et toujours à l’initiative de l’Axe. En 1941 : toute
l’Europe entre en guerre avec quelques exceptions (Suisse, Portugal, Suède, Turquie).
 On la baptise drôle de guerre car au tout début (1939), les pays sont en guerre mais
il se passe presque 1 an avant qu’une réelle opération militaire ne s’effectue.
Extension territoriale :
Hitler va de victoire en victoire.

121
1941 : Hitler rompt le pacte de non-agression avec l’URSS. Staline ne s’y attendait pas. C’est
l’opération Barbarossa.
Ensuite en décembre 1941, le conflit devient international : le Japon attaque la base
américaine de Pearl Harbor et les USA entrent en guerre.
 La guerre est planétaire.
Durée :
Jusque Novembre 42 : l’Axe abandonne l’idée d’attaquer l’Angleterre. Elle domine toute
l’Europe et ils vont de succès en succès.
Novembre 42 : débarquement des Anglo-africains, victoire de Stalingrad au prix très lourd
contre l’Allemagne. La défaite commence à être envisagée comme éventualité dans le camp
allemand.
Février 43 : défaite de l’axe devient une éventualité raisonnable. La résistance grossit dans
les pays occupés.
6 juin 44 : débarquement de Normandie par les USA et les Anglais. 3 millions d’hommes
sont mobilisés dans le plus grand secret et l’aviation/la flotte militaire sont envoyées
massivement. Le ravitaillement va être opéré via des ports flottants. Cela berne les
allemands qui s’attendaient à l’invasion d’un grand port. 1 véhicule/minute quitte ce port
flottant pour ravitailler les troupes.
 Victoire alliée.
 L’Allemagne capitule le 8 mai 45.
 Du coté pacifique, on continue encore un peu et on clôture la guerre le 9 août 45 par
le bombardement du Japon par 2 bombes atomiques

c) Caractéristiques :

- Guerre totale : les ressources sont utilisées et mobilisées pour la guerre.


Allemagne : mobilise les ressources et la main d’œuvre des pays occupés. Les réquisitions
sont brutales.
USA : devient le fournisseur des alliés en matière d’armes. La guerre est aussi une course
industrielle.
- Guerre d’intensité : les raids de terreur, la propagande, …
- Guerre de mouvement : l’invasion est très rapide.
La maitrise du ciel et la logistique deviennent capitales pour la guerre. Les camps de
concentration sont là mais les nazis vont inventer les camps d’extermination en 1942 pour
le génocide des juifs. C’est la Solution finale (nom allemand).

122
Dans les camps de concentration, on vous tue par épuisement ; dans les camps
d’extermination, on vous tue directement.
 C’est la Shoah ou la catastrophe en hébreu.
- Guerre de guérilla, de partisan : la presse clandestine, la résistance, les réseaux
d’évasion
La presse clandestine galvanise le moral des troupes de résistants, la résistance de
renseignement est très importante. Les réseaux d’évasion vont payer le prix fort à cause des
bombardements. Pour chaque soldat ou parachuté sauvé, un résistant meurt.
Réseau comète : réseau belge dirigé par une femme, Andrée de Jongh. Il aide les aviateurs et
parachutistes anglais et alliés à se repérer en territoire occupé. Le prix est très lourd pour les
résistants mais l’espoir devait maintenir les aviateurs en confiance pour qu’ils accomplissent
leur mission.
Lorsque l’Allemagne attaque les communistes, la résistance armée se développe.
 La grande nouveauté est l’utilisation massive de la radio.
La guerre meurt d’épuisement.
d) Conséquences :
Négatives :
- L’ampleur des pertes humaines : 60 millions de morts dont 1/3 sont des russes. Les
pertes sont inégalement réparties dans l’Europe. L’est est 10x plus touché que
l’ouest. Les Juifs sont les grandes victimes de la guerre. La Pologne est fortement
touchée et les juifs polonais sont décimés (les polonais ont aidé les nazis sur ce
point).
- Ruines matérielles : les régions sont dévastées, les villes sont détruites par les
bombardements, les réseaux de communications sont détruits
- Le sentiment de malaise vis-à-vis des horreurs de la guerre : septembre 44,
déchainement de la violence populaire vis-à-vis des femmes qui étaient plus proches
des allemands (têtes rasées). 2e vague de violence lors du retour des prisonniers,
amaigris et malades, des camps de concentration. Auschwitz est devenu le grand
monument de cette guerre.
Transformations territoriales :
- Disparition de l’état allemand : l’Allemagne n’existe plus. Les alliés ne veulent pas
négocier quoi que ce soit avec les nazis. On crée le tribunal de Nuremberg où on va
juger les criminels de guerre. On divise l’Allemagne en différents secteurs entre la
France, la GB, les USA et l’URSS. La conférence de Yalta (Churchill, Roosevelt, Staline)
en février 45 avait déjà prévu cela avant la fin de la guerre. Les zones d’influences
sont créées. Ce seront des accords historiques car même durant la guerre froide qui
divisera d’abord l’Europe puis le monde, ces accords ne sont pas remis en question.
Forces politiques :

123
- Triomphe des démocraties : les monarchies s’écroulent pour des monarchies
constitutionnelles. Les fascismes sont aussi démembrés. Hitler s’est suicidé, Mussolini
est assassiné et exposé au peuple. Seul le Portugal (régime de Salazar) et l’Espagne
(régime de Franco) ont des régimes très à droite. Les résistants pensent à l’avenir. On
assiste jusqu’en 1947 à une poussée des gauches.
Il y a 3 forces :
1. Les socialistes (gauche modérée)
2. Les communistes (gauche radicale)
3. La démocratie chrétienne (centre ou droite modérée)
Réformes politiques :
- Construction de constitutions de plus en plus démocratiques
- Représentation proportionnelle des gouvernants
- Equilibre entre parlement et gouvernement : ils doivent fonctionner main dans la
main
Réformes économiques :
- Nationalisation des grandes entreprises : protège l’indépendance de l’état,
condamnations pour complicité de guerre
Réformes sociales :
- Mise en place de l’état de providence
- Espoir d’application de la démocratie au point du vue international  : on va tirer les
leçons du passé avec la Société des Nations. On adopte la charte des nations unies. 5
grandes puissances (France, Chine, Russie, GB, USA) ont un siège permanent à l’ONU
et on un droit de veto sur les décisions. Les petits pays doivent élire 6 représentants
de façon tournante.

VI. La guerre froide :


a) Origine de la rupture entre les alliés :
Lutte pour l’hégémonie dans le monde :
L’Europe est épuisée par la guerre et vit dans la dépendance des USA. L’URSS occupe une
position privilégiée en Europe. Staline envoie la présence de l’armée rouge dans les pays de
l’est où il impose son régime politique. Les USA vont d’abord vouloir rentrer chez eux et
retourner à l’isolement. La menace soviétique va faire que les USA vont rester en Europe.
L’Europe est incapable de se défendre elle-même. On dénonce la tactique communiste car
les mentalités ont changé.
 Rupture en 1947.
 On se dirige vers une nouvelle politique aux USA.
Multiplication des tensions entre les 4 puissances d’occupations  :

124
Les soviétiques ont payé un lourd prix et veulent faire payer l’Allemagne. Les anglo-saxons
souhaitent le redressement économique et social de l’Allemagne. La France reste neutre
puis soutient la GB. Les USA et les GB fusionnent leurs zones.
Début 1947, démobilisation suspendue : les USA abandonnent leur politique isolationniste
traditionnelle. Ils s’érigent ainsi en 1ère grande puissance moniale.
Mars 1947 : le président américain Truman prend la relève économique pour la Grèce et la
Turquie. C’est la politique d’endiguement (containment) : on arrête toute progression
communiste. Les USA établissent leur influence en Turquie. La Grèce et sa monarchie s’en
sort.
La conférence de la dernière chance à Moscou ne fait que constater l’échec. La France doit
choisir son camp et rejoint les anglo-saxons.
 Cassure dans le monde politique. Toute collaboration avec les communistes devient
impossible.
Cette cassure se voit aussi dans le monde syndical : la fédération syndicale unie pendant la
guerre va voler en éclat.
Institution du Plan Marshal (1947) :
Il faut affronter un double danger :
- Situation économique catastrophique de l’Europe : l’Europe est un des premiers
marchés des USA.
- Basculement de l’Europe dans le camp soviétique : l’URSS envoie des dirigeants dans
les pays d’Europe de l’est pour les rallier à la cause communiste et favoriser
l’émergence de ce type de parti.
Le secrétaire d’état américain Georges Marshal propose un plan d’assistance pour le
redressement de l’Europe.
 Politique tout à fait différente : c’est tout le contraire de l’après 14-18.
Le plan consiste en donation. Toute une série de produits sont gratuits, les crédits sont à
faibles taux d’intérêts mais il y a une condition : les pays européens doivent se concerter
pour définir un plan de redressement et stabiliser leur monnaie.
 Certains pays de l’est vont vouloir aussi adhérer à ce plan mais doit refuser sous la
pression de l’URSS.
L’OECE (organisation européenne de coopération économique) :
16 pays membres, 10 milliards d’euros prêtés pendant 3 ans.
 L’URSS refuse le plan par souci de souveraineté.
 Accentue la cassure entre est et ouest
Création du Kominform (1947) :

125
Reprend les missions du Komintern (= l’Internationale communiste). Sa tâche est
d’organiser et coordonner les activités communistes dans le monde. On renforce ainsi les
puissances des partis communistes. C’est la doctrine Jdanov : le monde est divisé en 2
camps irréconciliable.
- URSS : chef de file de la paix et de la démocratie contre les occidentaux
- USA : soutenus par les occidentaux

b) Guerre froide (1947-1991) :
Conflit sans recours direct aux armes. Les conflits sont indirects.
Événements critiques :
Coup de Prague (1948) :
On réagit contre le communiste Gottwald qui essaye d’établir une dictature communiste. Les
ministres modérés démissionnent mais Gottwald instaure quand même une dictature
communiste. Personne n’a le temps de réagir parmi le camp de l’ouest.
Blocus de Berlin (1948) :
On accélère la reconstruction de Berlin mais Staline veut chasser les occidentaux. Il ordonne
le blocus économique de Berlin ouest. Mise en place d’un pont aérien pour ravitailler
Berlin ouest par les occidentaux. Washington affirme qu’il emploiera la force si les couloirs
aériens sont touchés. Staline lève le blocus après 1 ans.
Fondation des 2 républiques d’Allemagne (1949) :
- Fondation de la RFA (République fédérale d’Allemagne) par les occidentaux : on
prend une capitale provisoire. Konrad Adenauer, maire de Cologne démis par les
nazis pendant la guerre, devient chancelier. Cela permettra une réconciliation franco-
allemande rapide. C’est l’Allemagne de l’ouest.
- Fondation de la RDA (République démocratique d’Allemagne) par les soviétique :
réaction des soviétiques à la création de la RFA. C’est l’Allemagne de l’est.

 L’Europe est divisée en 2 blocs.


L’Europe occidentale dépend des USA économiquement et militairement. Création de
l’OTAN (organisation du traité atlantique nord), 12 pays membres : USA et Canada + 10 pays
européens
 Nature défensive avec organes permanents civils et militaires. L’idée d’une Europe
unie commence à émerger.
L’Europe de l’est est avec l’URSS qui essaye d’intégrer les pays satellites. En 1959, charte du
Comecon : traités militaires bilatéraux avec les pays satellites. Intégration militaire en 1955

126
avec le pacte de Varsovie (équivalent de réponse avec la création de l’OTAN). Le Kominform
assure le contrôle de l’URSS sur l’Europe de l’est.
Le monde entier est divisé selon le même principe : bipolarisation du monde. Début du
processus de décolonisation. Affrontement à l’ONU : l’URSS est minoritaire et utilise son
veto tout le temps. L’ONU est donc bloqué. On transfert des attributions à l’assemblée
générale pour passer outre ce veto. Tensions en Chine avec finalement le triomphe du
communisme maoïste. Taiwan reste dans le camp occidental.
1ère guerre de Corée 1950-53 :
Guerre réelle dans la guerre froide. La Corée est partagée en 2 zones d’occupation en 1945.
En 1950, le nord essaye d’envahir le sud. Les USA bombardent le nord et envoient des
hommes. Politique de containment. En Europe, on craint une 3e guerre mondiale. Le
sénateur McCarthy se lance dans une chasse aux communistes. Le président Eisenhower,
également héros militaire de guerre, arrête le sénateur avant qu’il ne s’attaque l’armée. La
Chine va intervenir aux côtés des nordistes et les occidentaux se retirent. Armistice en
juillet 1953.
 Statut quo
Affrontements en Indochine (décolonisation) :
La GB négocie avec les colonisés. La France ne cède pas et la guerre éclate. Une partie du
Vietnam devient communiste (Viet Minh) et l’autre reste capitaliste (Viet Nam). La France
va alors traiter avec le Viet Nam et non avec le Viet Minh. 1954 : défaite française contre le
Viet Minh. Le Vietnam est divisé en 2 : nord communiste et sud capitaliste.
1956 : élections pour réunifier le pays mais cela déclenche la 2e guerre du Vietnam. USA vs
URSS.
Début de la période de détente entre les 2 grandes puissances, 1953-73 :
Début de détente et de coexistence pacifique avec la mort de Staline en 1953, l’armistice en
Corée et l’accord de Genève sur le Vietnam en 1954. Neutralisation de l’Autriche.
Chaque bloc militaire se renforce tout de même. La RFA est admise dans l’OTAN. Riposte
communiste avec le pacte de Varsovie.
Les USA multiplient les alliances avec les latinos et les asiatiques.
1949 : les USA ne sont plus les seuls à posséder la bombe atomique, l’URSS l’a aussi.
 L’effort militaire est plus poussé que l’effort économique.
1956 : doctrine de la coexistence pacifique de Khrouchtchev. La peur d’une guerre
nucléaire tient les 2 camps tranquille. Il va supprimer le Kominform pour apaiser les
occidentaux. Les USA ne réagissent pas bien et durcissent leur politique au début (à cause
des victoires communistes + perte de l’avantage des armes atomiques). Ils renforcent le
containment.

127
1955, conférence de Bandung : premier signe tangible de l’émergence du tiers monde. Les
pays qui viennent d’accéder à leur indépendance (Inde, Indonésie, …) se réunissent à
Bandung (29 nations) qui représente 50% de l’humanité mais 8 % des richesses. Ils refusent
de s’aligner sur l’est ou sur l’ouest. Les 2 grandes puissances risquent de voir leur
souveraineté menacée. Elles vont avoir un point commun : essayer que les pays pauvres
restent pauvres et qu’ils ne deviennent pas une menace pour leur supériorité. Ils vivent
ensemble et abandonnent la propagande.
 Alternance de moment de crise et de détente mais sans aller jusqu’à la guerre
nucléaire. Les 2 puissances vont bloquer le développement des pays pauvres.
Crise de Suez, 1956 :
Les Egyptiens veulent nationaliser le canal de Suez. La GB et la France interviennent
militairement pour empêcher cela. Ils sont appuyés par Israël. Cette opération va susciter
une vive réaction des 2 grands. L’ONU exige un cessez le feu immédiat sur ordre des 2
grands. Faiblesse de l’Europe. Les européens doivent demander l’autorisation aux USA.
Crise de Berlin, 1958-61 :
Khrouchtchev exige que le secteur occidental de Berlin devienne une ville neutralisée. La
conférence de Paris en 1960 essaye de trouver une solution mais échec. Rencontre à Vienne
entre Khrouchtchev et Kennedy. Kennedy n’est pas pris au sérieux par Khrouchtchev. Mais
il a tort : les USA renforcent leur présence à Berlin ouest. Cela l’emmerde car les gens fuient
vers l’ouest. Dans la nuit du 12 au 13 aout 1961, l’URSS construit le mur de Berlin qui
empêche cet exode.
Fusée de Cuba, 1962 :
Les relations entre Cuba (Fidel Castro, socialiste au début puis communiste) et les USA se
détériorent. Kennedy autorise un débarquement américain dans la baie des cochons mais
fiasco total. Les habitants les chassent. Castro bascule dans le camp communiste et fait
appel aux communistes pour des armes. En 1962, les USA repèrent des travaux
d’installation de fusées sur l’île. Kennedy demande le retrait des missiles. Des bateaux sont
aussi repérés avec du matériel pour Cuba. Après une semaine de suspens, Khrouchtchev
obtempère. En échange les USA n’entreront plus jamais dans l’île. Khrouchtchev se rend
compte enfin de la fermeté de Kennedy. Tension maximale, on a failli arriver à une 3e
guerre mondiale.
 Véritable rapprochement entre les 2 grands. Rôle important de la crise car les 2
grands sont sortis de La crise par des négociations à l’amiable.
Amélioration des relations entre les 2 grands :
1963, accord de Moscou : fin des expériences nucléaires. On installe le téléphone rouge
entre Moscou et Washington.
 Portée symbolique importante car les 2 grands n’useront pas des armes atomiques
l’un contre l’autre. Ils veulent préserver la « paix mondiale ».

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La montée du tiers monde est indéniable. Les 2 blocs menés chacun par sa grande puissance
s’affaiblissent.
Conflit entre le communisme russe et maoïste.
De Gaulle veut secouer la puissance américaine et redonner un prestige à la France. Il retire
son pays de quelques organisations et obtient la bombe atomique en 1967. Il reste dans
l’OTAN.
Guerre des 6 jours, 1967 :
3e conflit israélo-arabe. La guerre est une guerre éclair. Israël doit attaquer pour se
défendre. Israël détruit l’aviation et obtient des terres (désert de Sinaï, plateau de Golan qui
est un plateau stratégique, Cisjordanie). Annexion de Jérusalem.
2e guerre du Vietnam, 1956-73 :
En 1956, les USA affluent dans le Vietnam du sud aux élections pour les soutenir. 1961 :
intervention massive des USA par Kennedy. Américains + vietnamiens lancent des raids vers
le Vietnam du nord. On retire le soutien américain au gouvernement nordiste. Un navire de
guerre américain est attaqué en 1964, les USA envoient beaucoup plus d’hommes. 1965 :
déclaration de guerre des USA aux Vietnam du nord. Guerre de guérilla, terrain inadapté
aux américains. Pertes épouvantables. Le président demande des négociations. En 1973, on
aboutit à des accords. Retrait des américains du conflit par Richard Nixon. 1975 : le
Vietnam du nord gagne la guerre, exige la capitulation sans condition des sudistes. Le
Vietnam devient communiste. Véritable traumatisme pour les américains.
Printemps de Prague, 1968 :
Dubcek veut libéraliser la Tchécoslovaquie. L’URSS envoie des chars soviétiques et met fin à
tout espoir. Les USA n’interviennent pas car c’est la zone soviétique. Objectif de Brejnev :
reconnaissance définitive des changements territoriaux et aide occidentale au niveau
économique. Nixon et son secrétaire d’état se rendent compte que les USA vont s’épuiser
s’ils continuent de faire les gendarmes. Ils vont pratiquer la politique de l’articulation qui
débouche sur des échanges mondiaux.
Rêve de réunification de l’Allemagne :
La RFA entame une politique d’ouverture à l’est. On veut réunifier l’Allemagne. Elle prend
acte des nouvelles frontières allemandes. On reconnait la division de l’Allemagne pour
pouvoir nouer des coopérations. Ils ont l’appui des USA. La RFA ne renonce pas à son but
ultime : la véritable réunification.
Négociations :
Négociations sur la réduction des forces armées et des armements d’abord en Europe puis
entre les 2 grands. Ils acceptent de retirer les armes nucléaires pour la défense. Plafond de
missiles offensifs pendant 5 ans. Politique d’auto limitation des armements. Nouvelle
politique des USA envers l’est. On octroie à l’URSS des conditions favorables et des clauses
de nation la plus favorisée.

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1977 : la détente se prolonge. Mais les rencontres au sommet se font rares (dernière en
1979). Reagan prône un anti communisme. Les dirigeants de l’URSS entrent dans ce qu’on
appelle une génération malade de dirigeants.
Retour à la guerre froide la plus dure, 1974-85 :
Arrêt des échanges. 1983 : arrivé en GB des premiers euromissiles capables d’atteindre
l’Europe de l’est. La RFA autorise la GB à installer ses missiles sur son territoire. La politique
de Reagan lance un projet d’initiative de défense stratégique (projet de guerre des étoiles).
On veut délivrer le monde de la menace des armes nucléaire par un bouclier dans l’espace.
L’URSS prend peur.
 On assiste à des écarts par rapport aux accords de Yalta : les USA découragent
l’URSS d’intervenir en Pologne (non-respect de la non-ingérence de l’est). L’URSS
aide militairement le Nicaragua en Amérique (idem).
 Recrudescence de tensions. L’ONU retrouve sa place de médiatrice.

c) Effondrement de l’URSS, fin de la Guerre froide (1991) :


On se dirige vers l’effondrement politique.
1985, Gorbatchev au pouvoir : modifie le pouvoir en URSS. Il restructure l’économie,
ralentit la course à l’armement, établit des relations stables avec les USA. Ouverture au
monde. C’est la politique de la glasnost (transparence) et perestroïka (restructuration). Le
monde soviétique s’effondre car les nationalismes se réveillent par le relâchement de la
pression. Plus de libertés sont accordées ce qui provoque la chute du géant.
1969 : chute du mur de Berlin.
 Les USA veulent conserver leur leadership mais risquent de s’épuiser. On entre dans
une période assez floue. L’armement va être amené vers d’autres zones de conflit.
 L’Europe se reconstruit petit à petit et retrouve une petite puissance. 20e s :
élargissement de l’Europe pour en faire une nouvelle puissance.
 Les attentats du 11 septembre provoquent un nouveau mode de vie.

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