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Les institutions du gouvernement des hommes, d’un pays, d’un Etat est ce qui donne l’unité
à ces institutions. Le but est de répondre à l’un des besoins de la vie en société. C’est aussi
une certaine stabilité qui caractérise le terme institution.
L’institution est forgée sur le mot latin instituio, sto, stare : « se tenir debout ». Il faut un
minimum de stabilité pour qu’il y ait une institution. Mais toutes les institutions sont appelées
à se transformer avec le temps. Nous allons étudier les instituions politiques et sociales.
Dans l’antiquité, il convient de ne pas oublier que les grecs avaient trouvé dans les instituions
du Proche-Orient et du Moyen-Orient bien des précédents dont ils se sont inspirés (on n’en
parlera pas faute de temps). On va insister sur le droit d’Israël ; l’Égypte.
CF carte de la Grèce antique : Les années 476 après JC marquent la fin de l’Empire d’Occident.
L’Empire d’Orient a été marqué autour des années 530 après JC quand Justinien a réuni dans
une vaste compilation tout le monde romain. On ira donc jusqu’au règne de justinien.
Partie 1 : La Grèce
Partie 2 : Rome
Le monde grec est né d’un triple foyer de civilisation dont la mer Égée est le centre. Ce dernier
est constitué d’un premier foyer de civilisation, la Troade situé sur la côte de l’Asie mineure
dont la région de Troie est florissante. On y trouve un peuplement d’origine méditerranéen.
Vers 1250 avant JC, une guerre s’élève conduite par les Achéens qui devait mettre fin à ce
foyer autonome.
2nd foyer de civilisation : la Crète, Minoètes = La civilisation minoenne est une civilisation
antique qui s’est développé sur l’île de Crète et qui a reçu son nom du roi Minos. Cette
civilisation a une origine inconnue et l’écriture de cette civilisation « linéaire A » est resté
inconnu. On trouve cette trace de cette civilisation dès la fin du IIIème millénaire. Durant les
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années 2000 à 1400 av JC que cette civilisation a connu son apogée. D’ailleurs, au XIX et au
XVIII av JC, l’influence de la Crète devait s’exercer sur la Grèce continentale.
1450 = la Crète va être conquise par les achéens et va surgir la culture mino-achéenne qui va
disparaître vers 1375 av JC.
Siècles obscurs (1150 – 1750) = période au cours de laquelle devait se façonner le monde grec
ou va émerger un nouveau type de société homérique. Vont disparaître les vallées et les
communautés vont avoir tendance à se replier sur elles-mêmes. En cette période de repli, on
voit les différents groupes qui se replient sur eux-mêmes et qui vont acquérir leur originalité
culturelle. C’est durant cette période que vont se forger les différences dialectales. C’est une
Grèce désormais entré dans la période archaïque.
La période qui va de 3000 à 2100 avant JC va donner naissance aux premières villes
minoennes sur l’île de Crète. Avant les fouilles dirigées par Arthur Evans vers 1900, nous ne
connaissions que très peu de choses de la civilisation crétoise. Evans, en se fondant sur les
poteries de Crète a proposé de diviser la période de la Crète en 3 phases :
- Minoen ancien : 3000-2100 av JC.
- Minoen moyen : 2100-1500 av JC.
- Minoen récent : 1500-1100 av JC.
Va naître une thalassocratie (pouvoir politique fondée sur la domination de Thalassa càd la
domination de la mer) et la civilisation des Premiers palais. A la suite un autre archéologue,
Nikolaos Platon (1909-1992) va faire observer une division qui propose une autre chronologie
que celle proposé par Evans. Sa chronologie est fondée sur la destruction et la reconstruction
des palais :
- Période proto-palatiale ou des Premiers palais (1900-1700)
- Période des Seconds Palais (1700-1450).
Cette seconde distinction permet de s’interroger sur les contours de la royauté crétoise à la
lumière de l’archéologie.
Aux alentours des années 1900 avant JC, on va voir des sites se multipliant et des palais vont
donc apparaître qui se trouvent soient situés à l’est (palais de Malia), soit plus au centre (palais
de Cnossos), soit plus au sud (palais de Phaistos).
C’est autour de ces palais que vont s’organiser des sites urbains. C’est une transformation qu’il
reste difficile à interpréter car il faut savoir que la tradition grecque a tout oublié de cette
période des Premiers Palais. Les documents orientaux sur cette période sont aussi réduits que
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possible donc l’archéologie reste la seule à fournir des informations sur ces Premiers Palais.
Tous ces palais seront ravagés vers 1700 ce qui peut avoir été dû un tremblement de terre.
Mais la catastrophe crétoise eu des conséquences moins graves car on va reconstruire assez
vite et sur les mêmes lieux car les Premiers palais sont difficilement connaissables car ils ont
été recouverts par des secondes constructions (exception = Palais de Malia fouillé qui semble
avoir gardé des traces de ces traits anciens).
→ Malia, plan du palais = le palais est organisé autour d’une vaste cour avec des quartiers
différenciés réservé soit à la parasse, au culte ou la vie journalière ; l’artisanat etc.
- Rôle de la vaste cour = On est en face d’un espace autonome percé par des portes
monumentales qui fait penser que c’est un lieu de réunion politique. Cette cour menait par
deux côtés à la ville donc c’était un lieu de rassemblement populaire. Le roi ne gouvernait
donc pas seul en Crète. La Cour ne devait pas servir de sale du trône ce qui semble montrer
que l’assemblée populaire n’était pas directement soumise à l’autorité royale et que les deux
fonctions de délibération populaire et de gouvernement royale étaient plus ou moins
indépendantes.
La cour communiquait vers l’ouest un autre ensemble composé d’un bâtiment à demi
souterrain qui est une sorte de crypte situé à l’opposé du palais. Ceci laisse penser que cette
crypte était indépendante du pouvoir royale. Elle devait servir de lieu de réunion. Selon un
archéologue français Henri Van Effenterre, on pourrait reconnaitre dans cette crypte une
sorte de salle du conseil donc il serait possible de donner l’existence de Malia une vaste place
formé, près de la jonction de la ville et du palais un centre autonome. Il semble qu’il pourrait
s’agir d’une place d’assemblée populaire et cela soulignerai que les minoens auraient été très
tôt des citoyens. On aurait eu une classe dirigeante distincte d’une classe artisane elle-même
distincte d’une classe agricole.
Le nombre de sites crétois va s’accroître au temps des seconds palais. Les sites palacios vont
se multiplier avec le palais de Malia ; le palais de Cnossos ; le palais de Phaistos.
Se trouvait dans la dépendance de chacun de ces grands palais de très nombreux autres sites.
Ces palais offrent pour caractéristique le fait qu’aucune forteresse ni enceinte ne les protège.
Cnossos va s’édifier dans un site situé à 4km de la mer avec une cité qui comprenait le palais
et les maisons principales.
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→ Caractère assez humain et modérée qui se retrouve aussi dans les rapports avec la divinité.
Des fresques font connaitre des cérémonies religieuses qui comportaient des danses et des
jeux (représentation d’une corrida à la crétoise). On ne trouve pas de temples imposants en
Crète car les lieux de culte sont toujours des lieux modestes. Tout cela nous éloigne du
pharaon égyptien ou du roi mésopotamien qui sont représentés comme des Dieux.
Pour autant, la religion n’était pas absente de ce monde minoen et les vers de l’Odyssée disent
ce qu’à pu être la religion en Crète : « Au large, dans la mer vineuse, est une terre, aussi belle
que riche, isolée dans les flots : c’est la terre de Crète, aux hommes innombrables aux quatre-
vingt-dix villes dont les langues se mêlent ; côte à côte, on y voit les Achéens, Kidoniens,
vaillants Etécrétois, Doriens triparties et Pélasgues divins ; parmi elles Cnossos, grand-ville de
ce roi Minos que le grand Zeus, toutes les neuf années, prenait pour confident».
Ce texte témoigne d’une réalité et il mentionne l’existence d’un roi plus puissant que les
autres qui entrait en contact avec la divinité. Tous les 9 ans, le roi était investi d’une force
surnaturelle.
On est en présence d’une royauté qui présente une dimension très humaine. A côté de la
royauté, on a une différenciation sociale car les fouilles ont montré de grandes résistances
qui semblent avoir appartenu à une classe nouvelle qui ressemble à une sorte de « noblesse ».
A côté d’elle, on a eu de grandes maisons urbaines liés à des activités de production agricoles
et d’échanges. On avait d’autres maisons qui devaient accueillir les artisans et les paysans.
Vers 1450, les Seconds Palais de la Crète à l’exception de Cnossos sont de nouveaux détruits
ce qui marque le déclin de la civilisation minoenne. On a attribué l’extinction de cette
civilisation au volcan de Santorin ou à d’autres explications d’origines naturelles. Mais vers
1375, le palais de Cnossos devait lui aussi succomber pour des raisons mal connues. On a
trouvé des tablettes écrites en linéaire B ce qui veut dire qu’au moment de la destruction du
palais, les achéens étaient déjà installés à Cnossos donc l’hypothèse de la destruction ne tenait
plus. Quand le feu va détruire le palais de Cnossos, la Crète était déjà passé sous domination
messénienne.
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A. Des monarchies militaires
Apogée : 1450-1250
Sur ces bases, va se construire une nouvelle élite. C’est en Grèce continentale que l’on trouve
les témoignages principaux de ces monarchies militaires.
Témoigne de ces dynastes les grandes tombes princières mises à jour qui portent le nom de
tombe à coupole ou tombe en tholos.
Il est cependant difficile de connaître les fonctions religieuses du roi. On sait que le panthéon
messénien écrit en linéaire B comprenait un certain nombre de divinités que l’on va retrouver
dans le Grèce classique. C’est une société hiérarchisée.
Le royaume de Pylos était divisé en deux grandes provinces elles-mêmes divisés en districts.
Le gouverneur et le sous gouverneur, nommées par le roi assistaient les districts. Autour de
palais, on trouvait des communautés de villages qui étaient administrés par un personnage
nommé qa-si-re-u ou « basileùs ».
Vient enfin la masse de population formé par des artisans spécialisés, ceux qui travaillaient la
terre dont une partie était exploité en commun et l’autre partie était divisé en parcelles. Dans
le cadre de da-mo (communauté de villages), les communautés disposaient de terres
exploitées soit en commun soit en parcelles moyennant redevances. Existait deux catégories
qui exploitaient la terre :
- Paysans locaux
- do-e-ro et do-e-ra = esclaves.
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Cette civilisation va être détruite avant 1200 car au milieu des années 1250 va toucher des
sites messéniens dont Mycènes. A la fin du 13ème, tous les centres mycéniens vont subir une
nouvelle destruction. On invoque généralement deux évènements brutaux :
- Peuples de la mer (coalition de peuples divers venus d’Asie mineure connu par les textes
égyptiens) = à partir de 1225, une grande agitation va secouer tout le proche Orient. Ces
peuples ont pu faire sentir leur poussée sur les côtés de Levant mais aucune preuve
archéologique n’est venue prouver que ces peuples de la mer soient venus en Grèce pour
détruire les centres palacios.
- Invasion des Doriens qui aurait relayé l’invasion des peuples de la mer. Mais on a aucune
preuve matérielle. Certaines thèses soulignent que les doriens auraient été présents à une
date bien antérieure à cette civilisation mycénienne.
- + Conflits internationaux qui auraient engendré des conflits inter-mycéniens entre eux.
Ce sont alors des siècles obscurs (1180-750) qui marque la disparition de l’écriture. La société
commerçante et urbaine des achéens va laisser place à une société paysanne. C’est durant
cette période que va néanmoins se façonner la civilisation homérique.
On a aussi les poèmes d’Hésiode dont la vie nous est connu par les travaux et les jours qui est
un vaste poème composé par Hésiode qui se présente par une série de conseils fondé en
particulier sur l’éloge du travail. Ces œuvres témoignent de la redécouverte par les grecs de
l’écriture. Dès la première moitié du VIII, les grecs adoptent les lettres phéniciennes. C’est
dans une région de contact entre marchands phéniciens et grecs. On peut aussi souligner que
les premiers textes construits sont de nature poétique. Certains ont pu établir un lien entre la
poésie et cette première diffusion du grec écrit alphabétiquement. Ces œuvres nous montrent
le passage à un régime aristocratique.
La société homérique était dominée par des rois dont le pouvoir venait des Dieux car ces rois
étaient eux-mêmes d’origine divine dont certains se revendiquaient issu de Zeus.
Ex : Agamemnon, roi de Mycènes tenant son sceptre vers 410-400 av. J-C.
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En Crète, le roi devait entrer en contact avec la divinité et cette idée s’est maintenu dans la
société homérique. Le roi tient sa légitimité de cette filiation divine.
→ Caractère dynastique de l’autorité = c’est dans la famille du roi que l’on va chercher le
successeur ce qui se vérifie dans l’Odyssée avec Télémaque le fils d’Ulysse. Ces rois se sont
avant tout imposés par leur valeur militaire. Ce sont des chefs guerriers qui on put accumuler
de grandes richesses en exploitant différentes terres. Ulysse est celui qui possède la
maisonnée, càd le domaine le plus riche avec des troupeaux.
Ce sont aussi des rois qui exercent des fonctions religieuses au côté des prêtres. Ces rois
avaient aussi le pouvoir de dire la loi et de poser la loi. Attention, l’écriture n’est pas
redécouverte donc il ne s’agit pas de lois écrites. Quant à lui, le terme Nomos nous parle de la
loi écrite. Cette justice royale s’appelle la Thémis qui était constitué par des précédents
judiciaires dont la conservation sera confiée à des spécialistes auxquels on donne le nom de
némonès. Le roi (Anaxe) n’exerce toutefois pas un pouvoir absolu car ce dernier va devoir
compter sur le conseil de ces compagnons qui réunissait les chefs des principales familles
(bazillais).
Dans l’Iliade, on voit le terme de Boulet qui va servir à désigner tout à la fois la vie exprimée
mais la réunion restreinte au cours de laquelle sont exprimée des avis. Cela va limiter les
pouvoir du roi car c’est dans le domaine de la justice que se montre le plus cette vie des sages.
Le roi devait respecter la justice droite (diqué). Dès l’âge homérique, on a l’idée d’une
distorsion entre le droit proclamé par le roi (thémis) et la justice droite (diqué). Il faut que la
justice royale se conforme à cette diqué donc le roi ne créé pas véritablement le droit, il le
dit.
A côté du conseil des compagnons, on voit également une autre assemblée qui est l’assemblée
du peuple. Il appartenait au conseil des compagnons de convoquer l’assemblée du peuple.
Cette dernière se contentait de manifester son opinion à l’égard des décisions soumises. Cette
assemblée du peuple était composée des Démurges mais aussi des combattants.
C. L’organisation sociale
→ Double organisation de la société = Elle est d’une part divisée en plusieurs classes sociales
mais le lieu de rattachement normal était l’oikos (la maison) qu’il faut comprendre au sens de
maison étendue. Le monde d’Homère et d’Hésiode montre des classes sociales très diverses
qui va opposer les nombres à la fois d’être des riches propriétaires d’un domaine foncier mais
aussi les chefs de guerre qui s’opposaient à la masse des gens du peuple.
Bazillais = chefs aristocrates qui formaient les compagnons du roi et qui obtenaient les
meilleures terres. C’est une élite guerrière. Vient ensuite le reste des aristocrates qui voient
surtout leur puissance se mesurer par leur richesse. Ils possèdent dans leur maison
d’important trésors.
La grande masse de la population est formée par les paysans libres qui travaillaient la terre
certains cultivant parfois leur propre oikos. Les démurges sont les artisans qui travaillent pour
le peuple, pour autrui. Ce sont des hommes détenteurs d’un savoir-faire artisanal et ils
n’appartiennent à aucune communauté donc ils seront démunis de toute protection.
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On a enfin les thètes qui étaient des paysans n’appartenant à aucune communauté et qui
disposaient que de la force de leur travail. Ces paysans sont juridiquement libres (pas esclaves)
mais ils ne disposent que de leur force de travail qu’ils mettent à la disposition d’autrui. Les
esclaves contrairement aux thètes sont membres à part entière de l’oikos càd ceux pris
comme butin de guerre pouvant être utilisé dans le cadre de la maisonnée. Ils vont jouir d’une
situation assez ambiguë car ils se font exploités leur force de travail mais va pouvoir naître
avec ces esclaves des sentiments d’attachement car ils appartiennent à une communauté.
A cette stratification sociale, le monde d’Homère et d’Hésiode fonde l’oikos qui est un cadre
plus large que la parenté mais moins large que le clan patriarcal. Il regroupe autour du chef
de la maison et de sa proche parenté tous ceux qui, installés sur le domaine participent à son
exploitation. Ce domaine devait être suffisamment vaste pour vivre en autarcie. A une date
ou ce n’est pas encore la cité qui encadre la vie sociale, c’est le domaine qui va pouvoir être
le cadre de l’exercice politique.
L’oikos va constituer la base de ce pouvoir politique. L’oikos le plus remarquable étant l’oikos
du souverain et à côté domine l’oikos noble qui témoigne de l’existence d’une véritable
aristocratie à la fois guerrière et foncière. Grâce à cette richesse, cette aristocratie foncière
va pouvoir monopoliser le pouvoir. L’oikos va donc constituer à l’époque homérique le cadre
du droit et de l’exercice de la justice. C’est un cadre de protection individuelle mais aussi un
cadre de protection juridique. Ce qui va caractériser la vie matérielle d’un individu c’est
beaucoup plus son appartenance à un oikos que le fait d’être de condition libre ou pas (Michel
Humbert).
Les poèmes homériques parlent déjà de communautés humaines susceptibles de se
gouverner collectivement par la mais ces communautés humaines sont très loin de pouvoir se
gouverner seul.
Au cours du VIIIème, on a une éviction progressive des rois. C’est ainsi qu’aurait existé à
Athènes une royauté jusqu’à ce que Codros se serait sacrifié pour écarter la menace
d’Horienne. Dans la guerre faite par les doriens aux athéniens, l’avantage resterait à celui des
deux peuples dont le chef se serait tué. Codros se serait jeté volontairement au milieu du
combat.
Cette évolution est corroborée par Aristote dans sa Constitution d’Athènes. Aristote aurait
composé un vaste recueil rassemblant 158 constitutions existantes. Ne reste qu’un fragment
qui traite des institutions athéniennes.
Selon Aristote, les choses se seraient passés de cette façon : le roi se serait transformé en un
magistrat viager élu et ses fonctions militaires lui auraient été retirés au profit du polémarque
(magistrat militaire).
Une seconde étape aurait vu l’apparition de l’archonte qui aurait monopolisé les fonctions
intérieures. Ces magistrats auraient d’abord été viagers et qui portaient collectivement le nom
d’archonte.
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Ensuite, ces magistrats auraient été élus pour 10 ans. Puis 6 nouveaux magistrats auraient vu
le jour, ce sont les Thesmothètes càd « ceux qui posent la loi », gardiens de la législation.
La durée des charges des différents magistrats étant réduite à une année ce qui portait le
nombre total des magistrats à 9. Va ainsi s’instaurer une spécialisation des fonctions entre
les archontes. On a l’archonte éponyme (celui qui donnait son nom à l’année) ; l’archonte-roi ;
le polémarque et les thesmotètes.
Dans la réalité, on connait assez mal comment va se passer cette élimination des rois. On sait
que là où le roi a disparu, il put néanmoins subsister pour assurer des fonctions religieuses.
A Spartes, les rois vont rester en place sous la forme d’une double royauté mais ces derniers
vont perdre une partie de leur pouvoir originaire.
Ces pouvoirs du roi vont être partagés entre plusieurs magistrats qui vont connaitre une
spécialisation.
L’éviction du roi va marquer le triomphe du régime aristocratique. Ce régime tel qu’il va
s’instaurer va présenter 3 éléments :
- Collège de magistrat élus par un conseil d’anciens qui contrôlaient ces magistrats (Gèrousia).
Ce conseil portait le nom d’Aréopage à Athènes car ces derniers siégeaient dans un lieu précis
situé sur la « colline d’Arès ».
- Assemblée du peuple qui avait assez peu profité des transformations politiques. Elle votait
les lois par simple acclamation.
Au sein du collège de magistrats et au sein du Conseil d’ancien, les mêmes familles siégeaient
donc le monopole du pouvoir se fera entre les familles les plus puissantes. Cela permet de
remettre en cause le sens d’un terme « Genè » dont on a longtemps soutenu qu’au cours de
cette période serait apparu de puissantes solidarités familiales càd des clans qui auraient
réunis tous ceux qui prétendaient descendre d’un même auteur commun. Ces Genè auraient
pris tout le pouvoir.
On voit les chefs jusqu’à la fin du VIème se disputer l’exercice du pouvoir. Des tensions
persistent tout au long du VIème entre les aristocrates qui vont jouer un rôle important et le
reste de la population. Cela est doublé du début de la colonisation mais aussi de l’expansion
commerciale grecque. Ceci va contribuer à l’apparition du régime de cité qui va apparaître à
Ionie et qui va ensuite gagner les îles de la mer Égée avant de rejoindre la Grèce continentale.
La Grèce va connaître un certain nombre de succès mais elle offre quand même au VIIème un
tableau assez contrasté au lendemain de la renaissance du VIIIème.
Ce siècle ne relève pas encore véritablement de l’histoire. Il est connu par des sources
littéraires tardives qui font état de luttes entre les cités, des premières tentatives de la
tyrannie et aussi la suite de la poursuite de la fondation de colonies qui témoignent d’un
élargissement du monde grec. Ce dernier aura pour conséquence l’assimilation par les artistes
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grecs qu’un certain nombre d’outils orientaux ce qui conduira à définir cette période
d’orientalisante.
A. Le phénomène orientalisant
Vers 650, devait aussi apparaitre les premières grandes statues en pierre dure et et en
marbre. C’est l’exemple de la statue Délos, korè de Nicandré la naxienne, vers 650 av. JC.
Nicandré est originaire de Naxos et c’est à Délos qu’a été retrouvé cette statue qui est une
autre île des Cyclades.
Ce qui est intéressant dans ses œuvres c’est de montrer que ces cités étaient engager dans
des rivalités pacifiques comme celles qui opposent les cités dans le cadre des Jeux Olympiques
dont la date de fondation est conventionnement fixé en 776 av. JC.
Ces conflits pacifiques vont opposer les cités mais ces derniers vont pouvoir aussi prendre des
formes armées. Ils correspondent à une importance nouvelle prise par l’armée. C’est ce que
corrobore les matériaux dans les tombes qui montrent les offrandes de casques et des
offrandes de boucliers. C’est dans ce contexte que se serait opéré la révolution hoplitique
« hoplite » qui aurait eu une conséquence sur la formation des cités.
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En se fondant sur un passage de la politique d’Aristote qui remplace le combat de cavalier par
le combat d’hoplite, beaucoup ont pensé que ce changement de tactique militaire se serait
opéré au cours de la première moitié du VII. Mais en réalité, ce changement n’est nullement
attesté. On en est venu à dire que ce changement hoplitique aurait moins touché la tactique
militaire que l’organisation sociale de la Grèce du VII. Ce sont désormais les combattants à
pied qui auraient succédés à des cavaliers ce qui aurait transformé le corps social. On trouve
des non-aristocrate parmi les hoplites qui auraient demandé une égalité de droit. La solidarité
hoplitique aurait donné naissance à une solidarité politique. Mais rien ne laisse penser qu’il y
ait eu au cours du VII un élargissement de la base socio-politique au profit de ces hoplites.
- Une autre hypothèse pour expliquer cette crise serait que la Grèce aurait traversé une vaste
crise agraire. En réalité, dans certaines cités, le problème ne s’est pas posé car les paysans
sont devenus des dépendants comme cela a été le cas à Spartes. Dans d’autres cités, certaines
ont joué un rôle important dans la colonisation donc elles ont réduit la pression sociale. Mais
la question agraire semble connue à Athènes avec des paysans réduits à l’esclavage comme
l’exemple de l’œuvre de Solon.
- La dernière hypothèse est l’association de la crise non pas à des dissensions internes mais à
la montée en puissance des marchands ou des hommes d’affaires qui auraient été soucieux
d’imposer un nouvel ordre politique et social.
→ Aucune de ces 3 hypothèses ne semble convaincante mais à partir de la fin du VIIIème, les
régimes aristocratiques ont rencontré des difficultés qui vont placer leurs dirigeants dans la
nécessité d’organiser des réformes.
La tyrannie grecque est apparue au cours des VIIème et VIème dans le contexte aristocratique.
Elle va se développer également au Vème et au IVème dans certaines cités de Sicile.
Au départ le terme de tyran n’avait pas forcément une signification péjorative. Sophocle est
l’auteur d’une œuvre d’un Œdipe roi = Œdipe tyran ce qui souligne que le terme ne se veut
pas aussi péjoratif qu’on pourrait le penser.
Dans le contexte de crise sociale, les tyrans se sont fait les défenseurs des faibles contre
l’aristocratie foncière. Ces tyrans étaient des nouveaux riches qui vont utiliser leur fortune
pour accéder à un pouvoir dont ils étaient tenus éloigner par l’aristocratie foncière. Cela
explique que cette tyrannie s’est développée dans les cités commerçantes comme à
Corinthe ; Mégare ; Epidaure ; Ephèse ; Samos.
Ces tyrans vont parvenir à s’imposer par leur grande fortune et leur force militaire. L’intérêt
du peuple ne sera sans doute pas des avantages politiques car les tyrans vont se conduire en
véritable despotes protégés par des groupes de mercenaires. Ces tyrans vont tout de même
conduire une politique sociale généreuse qui va viser à libérer le citoyen du lien qui le
rattachait à la Terre. Ils vont ainsi développer une politique de grands travaux pour
rapprocher le citoyen de la ville. Sur le terrain du droit, l’âge du tyran fût aussi l’âge du
législateur. Ces nouveaux gouvernants devaient rénover la cité en édictant des lois. La loi va
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apparaître comme le moyen de garantir la paix sociale càd devant garantir à chacun sa liberté ;
le Kléros.
De ces gouvernants, nous ne connaissons pas grand-chose tout comme le contenu de leurs
lois. La tyrannie apparaît tout de même comme l’âge des législateurs. La durée de cette
tyrannie fut assez brève càd 2 à 3 générations et jamais plus d’un siècle. La tyrannie représente
une étape intermédiaire dans le processus qui va conduire à la formation de la cité classique.
Pour autant, à notre époque, Spartes et Athènes devaient échapper à la tyrannie. Athènes
connaitra la tyrannie mais elle sera décalée d’un siècle et Spartes ne connaîtra pas la tyrannie.
Spartes et Athènes ont élaboré des modèles constitutionnels originaux.
Les spartiates pensaient s’être établi en Laconie à l’issu du retour des Héraclides qui étaient
les descendants d’Héraclès qui, après avoir été chassé d’Argolide par son roi Eurysthée, sont
revenus dans le Péloponnèse.
L’archéologie montre que dès la fin du XIII av J.C, une nouvelle population originaire de la
Grèce du Nord-Ouest se serait établie en Laconie. Une population qui aurait connu un déclin
au XII avant que le nombre des sites n’ait augmenté au IXème et VIIIème siècle. C’est alors que
ce serait produit le synœcisme càd la réunion de plusieurs villages en une cité et c’est ainsi
que 4 villages auxquels se serait ajouté un 5ème village auraient constitué à la fin du IX une cité.
Se serait donc constitué Sparte par la réunion de ces plusieurs villages. Ceci explique peut-être
pourquoi Sparte aurait connu une double royauté car les rois vont être choisis au sein de la
famille des Agiades et de la famille des Eurypontides qui fournissaient chacun un roi en même
temps. Sparte va connaitre une période d’expansion militaire qui lui permettra d’étendre son
territoire de la Laconie à la Messénie.
Sparte aurait connu Lycurgue qui aurait supprimé les pouvoirs politique des rois en
établissant des constitutions spartiates nommé « rhêtra » qui signifie parole, décret, oracle.
L’existence de Lycurgue est aujourd’hui considérée comme légendaire. Selon la tradition de
Plutarque, il a souligné ce qu’aurait été les principaux apports de Lycurgue. Dans l’oracle
d’Apollon, Delphes aurait commandé à Lycurgue de fonder un temple à Zeus et à Athéna, de
diviser le peuple en tribus, instituer un conseil d’ancien et de de réunir les assemblées du
peuple à date fixe. Mais ce pouvoir de décision donné au peuple aurait été très vite limité car
Plutarque dit que deux rois de Sparte auraient retirés partiellement ce pouvoir de décision au
peuple. Plutarque dit que « Si le peuple décide de travers, les gérontes et chefs suprêmes
lèveront la séance ». Cela fera de Sparte le modèle oligarchique càd le modèle d’une cité ou
le pouvoir de décision n’appartenait qu’à un petit nombre de gens à savoir les rois, les
gérontes et aussi les 5 éphores (5 magistrats élus annuellement par les citoyens et parmi tous
les citoyens) apparu dès le VIIIème avec des fonctions politiques.
Selon Thucydide, il faut mentionner cette tradition telle qu’elle est d’ailleurs rapportée par les
grecs eux-mêmes de l’ancienneté et de la continuité de l’occupation de l’attique. Cela va
déboucher sur le mythe de l’autochtonie athénienne. C’est l’idée que les athéniens
n’habitaient pas Athènes mais que les athéniens étaient Athènes. C’était les fils du fils de la
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terre d’Attique. Les athéniens vont affirmer que seul pouvaient diriger la cité les autochtones
càd ceux qui sont nés de la terre même mais aussi de la même terre.
Dans ce mythe, la dépopulation de l’attique fut moins marquée qu’ailleurs. Le matériel des
tombes témoigne de l’existence autour des années 850-830 av J.C d’une aristocratie qui nous
interroge sur l’organisation politique des débuts d’Athènes.
→ Tradition selon laquelle Thésée aurait unifié l’Attique par la fusion de 12 états
indépendants réunissant des chefs locaux. L’unification de l’Attique fut sans doute un
processus long qui s’acheva que vers le VIIème. Les chefs de l’aristocratie se sont sans doute
disputé le pouvoir jusqu’à la fin du VIème siècle. Cette période archaïque fut le temps des
législateurs mais aussi le temps d’une brève expérience tyrannique càd ceux qu’on a appelé
les Pisistrates.
Tentative de Cylon qui aurait tenté de s’emparer du pouvoir vers 636 ou 632 av JC.
Pour mettre fin aux troubles d’Athènes, Dracon aurait rédigé en 621 av J.C pour Athènes les
premières lois écrites accédant à une demande populaire par la divulgation du droit. Pour
que nul n’ignore ces lois, désignés par le terme de « dhesmoi », il les aurait fait publier sur
des panneaux de bois « axones » ainsi que sur des stèles « kurbeis ». Les lois se seraient
caractérisées par leur extrême sévérité d’où l’adjectif draconien. De ces lois de Dracon, nous
ne savons rien et leur existence même est remise en cause.
La tradition parle aussi de Solon qui aurait pris des mesures radicales au début du VIème pour
rétablir l’ordre. Ce dernier sera placé au rang des 7 sages de la Grèce. Solon sera élu archonte
en 594-593 av J.C. Mais il dépend de sources postérieures du IVème siècle qui vont viser à faire
de Solon le père de la démocratie athénienne. Mais pour présenter ces réformes il faut se
tourner sur les propres poèmes de Solon car ce dernier a laissé des poésies qui font de lui un
des plus anciens poètes attiques. On détient des fragments ou Solon parle de la situation
athénienne et de son œuvre politique et sociale.
Solon parle de la Terre athénienne en déclarant « Elle pourra m’en rendre témoignage au
tribunal du temps – et fort bien – la Mère très grande divinités olympiennes, la Terre Noire,
dont j’ai moi-même jadis arraché les bornes qui y étaient enfoncées en beaucoup d’endroits.
Jadis asservie, elle est libre maintenant. »
Solon aurait mis fin à la condition de dépendant qui était manifesté par la position d’une
borne sur la terre du paysan. Solon voulait rendre aux citoyens athéniens leur terre ce qui va
conduire à l’abolition des dettes. La tradition telle que rapporté par la Constitution d’Athènes
donne le nom de « seisakhtheia » à cette action de Solon qui signifie le rejet du fardeau càd
l’action de libérer les paysans de leurs dettes.
Solon aurait aussi fait revenir en Attique des paysans endettés qui auraient été revendus à
l’étranger. Solon aurait aussi écrit des lois égales pour tous qu’ils soient « homme de rien »
(kakos) ou « noble » (agathos).
Néanmoins Solon n’aurait cependant pas été tout de même jusqu’à opéré une redistribution
des terres et ceci aurait fait que Solon se serait aliéné une partie de propriétaires terriens
mais aussi de ces paysans qui auraient pu espérer cette redistribution des terres. C’est cela
qui aurait créé une nouvelle guerre civile.
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On attribue aussi à Solon la création de la Boulée càd le Conseil populaire de 400 citoyens
mais rien n’est avéré. Solon aurait également divisé les citoyens en 4 classes censitaires
réparties en fonction du cens qui auraient disposé de droits politiques différents en fonction
de leurs revenus. Sachant que la magistrature aurait été réparti entre les 3 premières classes
tandis que les citoyens sans fortune (thète) n’auraient eu accès qu’à l’assemblée et aux
tribunaux populaires de l’héliée créé par Solon. L’héliée sont des tribunaux populaires dont
on pense de nos jours qu’ils ne sont pas apparus dès cette époque.
Après l’archontat de Solon, les troubles devaient reprendre et aboutir à la prise du pouvoir
par un des membres de l’aristocratie (Pisistrate).
Tout en maintenant les instituions, ils auraient fait une politique favorable aux paysans. En
dépit du règne personnel d’Hippias, la période des Pisistratides fut plutôt faste sur Athènes.
Les Pisistratides vont frapper les premières monnaies et favoriser les échanges avec l’étranger.
C’est aussi une période de développement religieux. On va avoir des grandes fêtes
panathénées qui vont rythmer la vie des athéniens qui se faisaient tous les 4 ans. Ils vont aussi
favoriser l’artisanat et faire de grands travaux en construisant de nouveaux temples mais
aussi de nouvelles fontaines publiques.
Ex : Athènes, Femmes à la fontaine, hydie à figures noires, provenant de Cumes, vers 510 av.
J.C.
Athènes devait dépasser Corinthe peut après 550 par le niveau de ces exportations.
L’originalité de Sparte et d’Athènes c’est de s’être maintenu à l’écart du mouvement de
colonisation.
A. L’architecture
En architecture, la fin du VII fut une période féconde et on va voir les recherches sur la
multiplication dans la conquête et la maitrise des matériaux mais aussi la conquête de
l’espace. Il va être possible d’accroître les plans et les volumes. On va voir la pierre taillée se
substituer aux matériaux pauvres. L’architecture d’argile et de bois va devenir une
architecture de pierre.
C’est à cette époque que va éclater la distinction entre le style dorique (triomphe dans le
Péloponnèse + Grèce Occidentale + Grande Grèce càd le sud de l’Italie conquise par les grecs)
et le style Ionique (Asie mineure +îles de l’Égée).
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Le style dorique vise à produire une impression de force et de sobriété. Ceci contraste avec
l’ordre ionique qui manifeste une recherche décorative avec une colonne ornée.
S’agissant des créations des principaux temples de cette période, on a vu le temple de Corfou
qui est construit avec l’appui du tyran corinthien Artémis autour des années 590 av. J-C.
Les artistes vont développer leurs créations soient à l’appui du style ionique soit du style
dorique. On peut citer deux grands chantiers ioniques à savoir Samos ainsi qu’Ephèse,
Artémision, temple créé vers 570-560 av. JC.
On a beaucoup plus de traces de temples doriques comme avec l’exemple du dorique
péloponnésien et du temple d’Apollon à Corinthe vers 540 av J.C.
Les plus belles réalisations de l’architecture religieuse du style dorique se trouvent en Sicile et
en Grande Grèce comme l’exemple du temple de Sélinonte, acropole, temple C, vers 540 av
J.C mais aussi du Temple conservé sur le site de Paestum, Temple d’Héra, dit « la basilique »,
vers 530 av J.C.
On a des grands sanctuaires panhelléniques qui vont donner lieu à des constructions
importantes. Un exemple de trésor ionique qui venait orner ces sanctuaires panhelléniques
est une réalisation de Delphes, trésor de Siphnos, vers 525 av. JC.
B. La sculpture
Pour la sculpture en ronde bosse, les types vont rester ceux mis au point dans la Grèce
orientalisante à savoir une Kouros (statue virile nue) ou la statue représentant une jeune fille
drapée (Korê). Ces statues vont s’adresser au début de manière totalement frontale et de
manière totalement symétrique. On a un goût pour le gigantesque comme témoigne le Cap
Sounion, kouros I, vers 600 av. J.C. On a aussi la tête datée de 610 av. J.C qui est la tête du
Dipylon qui est une statue dressée sur la tête d’un fils de noble athénien.
L’évolution va se faire dans le sens d’une disparition du gigantisme au cours des 20 premières
années du VIème siècle. On assiste à une évolution de la sculpture avec une humanisation de
celle-ci. On peut prendre l’exemple de l’œuvre « Le Moschophore » vers 560 av J.C qui montre
une dysmétrie mais aussi le « cavalier Rampin, torse et cheval » vers 550 av. J.C. On a la
combinaison de l’homme et du cheval.
→ 2 éléments à retenir de cette sculpture = Humanisation des œuvres mais aussi élégance
qui devient perceptible dans le visage du cavalier et l’artiste qui montre aussi comment
fonctionne le corps humain avec l’apparition de squelette.
Une dernière œuvre est celle de « Korè 679 en péplos » vers 540 av J.C trouvé à l’Acropole
près du temple d’Athéna. Ce sont des sculptures qui vont être jeté spar les Perses et elles
seront enterrés dans une fosse.
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La céramique peinte va évoluer fondamentalement. La première moitié du VIème (570 av. JC)
montre le « Vase François », cratère à volutes attique qui appartient à Ergotimos (potier) et
Clitias (peintre). Cette œuvre est une céramique attique. On a des motifs orientaux avec aussi
une volonté narrative avec, sur les faces de ce cratère des cycles relatifs soit à la vie d’Achille
ou aux exploits de Thésée.
Les artistes attiques, débarrassés de cette influence corinthienne vont élaborer un style
personnel comme le montre l’amphore attique trouvée à Vulci et réalisée par Exékias vers
530-525 av JC. On voit le duel d’Achille et de Penthésilée.
→ Période de progrès dans le sens du réalisme des détails mais aussi dans le sens de la vérité
des attitudes.
Ce phénomène n’est pas nouveau car la petite péninsule grecque fut un foyer d’émigration
continuelle.
Les 3 siècles obscurs ne devaient pas mettre fin à ce mouvement de circulation vers l’Asie
mineure mais ce qui semble s’être interrompu c’est la circulation vers la méditerranée
occidentale. Au VIIIème, les circulations reprennent et c’est pourquoi la plus ancienne
inscription grecque a été découverte en 1989 dans la nécropole de Gabies.
Mais c’est à partir du deuxième quart du VIIIème que les grecs vont fonder les colonies. La
colonie qu’il faut concevoir est celle comme une nouvelle cité indépendante de sa cité
d’origine. Ce mouvement de colonisation commence vers 770 et entre 770 et 670, les
premières colonies seront essentiellement fondées sur les côtes de la Syrie et surtout en Italie
du Sud et en Sicile ou les colons vont trouver des plaines côtières fertiles.
A partir du VII, de nouvelles régions vont être exploré à savoir les côtes de la mer noire mais
aussi le nord de la Mer Égée sur les côtes Chalcidique. Les installations vont aussi s’effectuer
en Égypte mais aussi au Proche Orient, en Afrique du nord, en Espagne et dans le sud de la
France.
→ Causes de ces fondations = on dispose de deux types de sources à savoir des textes
antiques écrits postérieurement aux évènements mais aussi le matériel des fouilles
apologiques.
Dans l’esprit des anciens (textes antiques), ces colonies visaient à faire face à des problèmes
de surpopulation càd ce que les grecs appelaient la sténochoria « terre étroite ».
L’archéologie elle, apporte d’autres réponses qui complètent la tradition. On a une
multiplication de sites dans 3 régions de la Grèce dans la seconde moitié du VIII ; l’Attique,
Argolide, la Corinthe. On a donc un accroissement démographique d’où la nécessité de
trouver de nouvelles terres. Grâce à l’archéologie, il y a aussi la recherche de métaux ou des
considérations purement commerciales comme le comptoir de Naucratis qui va être établi
pour des considérations purement commerciales.
C. La fondation de la cité
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C’est avant tout un acte religieux. C’est le fruit d’un groupe d’individu conduit par un chef
d’expédition, l’oikiste qui a pris soin avant de partir de se placer sous la protection d’un Dieu.
La fondation de la cité est avant tout un acte religieux mais aussi un acte matériel et politique.
On a une division des terres propres à l’édification des maisons.
Ex : Métaponte ou le territoire rural fut cadastré en lots rectangulaires réguliers d’environ 6
hectares chacun. Cette organisation du territoire agricole a prolongé l’organisation du
territoire urbain.
Une fois la colonie fondée, la colonie acquérait une statue de cité autonome. Même si elle
tient de la métropole, elle n’en devient pas moins pleinement autonome.
A côté de ces colonies, on a les Emporia qui désignent la « place de commerce » càd des
établissements situés sur une côte ou un fleuve. Ce sont des lieux d’échanges ou les grecs
seront autorisés à s’installer pour commercer. C’est le site de Naucratis, lieu d’échange que
les grecs vont pouvoir acheter des produits à l’Égypte (Blé, papyrus, vins).
Que l’installation soit pacifique ou qu’elle soit plus violente, les colonies grecques ont été pour
les peuples indigènes de vrais foyers de civilisation. C’est ainsi que de Marseille ou s’était
installé les grecs, les peuples de Gaulle vont pouvoir recevoir l’usage de culture comme celui
de la monnaie ou l’usage de l’alphabet.
En Occident, on a l’importation de plantes venues de la méditerranée orientale avec l’olivier
et la vigne. Les colons grecs vont néanmoins se montrer moins réceptifs aux colonisations
extérieures.
On a aussi le développement des échanges qui est une conséquence de la colonisation. Pour
la période archaïque, le commerce apparait comme une activité secondaire par rapport à la
pêche, à l’agriculture ou à l’artisanat. Les colonies étaient souvent situées le long des côtes
donc elles ont constitué des ports et exportés des produits agricoles.
Les colonies vont jouer un rôle important dans le développement de l’esclavage à la fin du
VIème.
Chaque cité possède sa vie institutionnelle propre, elle est autonome càd que chacun de ces
membres est un étranger par rapport à une autre cité, Xénos.
→ Moyens pour assurer à un citoyen la sécurité dans une autre cité : au début de l’époque
archaïque c’est le devoir d’hospitalité qui permet la sécurité dans une autre cité. Mal recevoir
cet étranger c’est finalement source de malédictions car ce dernier est protégé par Zeus. Ce
devoir ne concernait que les seuls individus mais il va progressivement concerner la cité
entière sachant que ces règles seront codifiées à l’époque classique.
On a aussi des lieux de cultes extérieures aux cités, les Hellènes qui vont permettre à ces cités
de tisser des liens entre elles. C’est ainsi que des sanctuaires panhelléniques vont dominer
l’ensemble du système religieux grecs.
Les 4 principaux sanctuaires panhélleniques sont Olympie ; Némé ; Delphes ; Isthme.
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Les sanctuaires vont être des lieux de rencontre pour les jeux par exemple. Les plus célèbres
de ces jeux étaient les J0 qui auraient été institués en 776 av JC. Les premiers grands jeux
auraient eu lieu vers 591 ou 586. Ces jeux ont servi également l’unité grecque et ils vont
permettre de développer certaines règles communes d’ordre surtout religieuses et morales.
Néanmoins, ces liens n’auraient pas suffi à eux seuls des unions politiques. Ces dernières vont
plutôt être réalisé par des associations nommés amphictionies càd « ceux qui habitent
autour ». De nombreuses associations de ce genre ont pu exister mais le nom même
d’amphictionies n’est attesté que pour 3 associations à savoir la première qui a été celle de
pyléo-delphique car constitué autour du sanctuaire de Démétère et près du Sanctuaire
d’Apollon. Cette amphictionie était une union politique mais aussi une association chargée
de l’administration des sanctuaires.
Alain Fouchard a pu écrire « Les Etats grecs étaient des communautés d’hommes libres avec
leur famille installée sur leur territoire qu’elles possédaient et défendaient ». Ces Etats avaient
leurs propres lois coutumes et cultes.
Ces Etats étaient de deux sortes. Ils pouvaient prendre la forme de peuple associé en village
coupé en cantons ou encore des peuples associés en villes en cité. C’était le cas des régions
des cités de Béotie qui parlaient l’éolien.
Les Etats grecs pouvaient prendre une autre forme. En effet, les Etats grecs pouvaient prendre
la forme de cité indépendante par le regroupement de village qui avaient perdu leurs
institutions propres au profit d’une capitale. Ces regroupements de village, les grecs les
appelaient les synœcismes. Ce synœcisme peut se traduire par « communauté de maisons »
càd la réunion de plusieurs villages en une cité.
Un parfait exemple de ce synœcisme est celui caractérisé par Athènes car se serait Thésée qui
aurait unifié l’Attique. La population athénienne va se trouver sur un territoire étendu qui est
l’équivalent de cette Béotie constitué de 11 cités.
Au début du Ve siècle, la Grèce est divisée en plusieurs puissances au sein desquels semble
l’emporter Spartes. Spartes est venu à accroître son territoire en Messénie ce qui a abouti à
la Constitution à la fin du VI d’une alliance entre Spartes et ces alliés (Ligue du Péloponnèse)
= elle devait intervenir à Athènes en 510 pour anéantir la tyrannie d’Hippias.
Le monde grec marqué par une révolte de l’Ionie contre l’autorité perse et ceci va avoir une
importante conséquence. La révolte de l’Ionie représente un épisode décisif vers la
confrontation entre Grecs et Perses que sont les guerres médiques.
Deux peuplades s’étaient fixées sur la partie occidentale du plateau. Mais ce sont d’abord les
Perses qui étaient soumis aux mèdes jusqu’à ce que Cyrus ait défait les perses. C’est ainsi que
les mèdes vont être ainsi absorbé par l’empire perse.
Les Ioniens étaient eux soumis à l’autorité royales des Lydiens établis autour de la ville de
Sardes. Ces lydiens vont entrer sous le règne de leur roi Crésus qui va entrer en conflit avec
les perses du roi Cyrus. Les Perses vont gagner donc les phocéens vont décider d’émigrer et
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tout cela débouche sur une révolte de l’Ionie. Les perses vont se mettre à contrôler les
populations grecques plus occidentales.
→ Ces guerres médiques vont donner deux grandes victoires aux grecs :
- Une victoire sur terre (victoire de marathon)
- Une victoire sur mer (victoire de Salamine).
Les athéniens ont joué un rôle principal sur ces deux victoires. La victoire de marathon fut une
victoire des soldats athéniens commandés par Stratège qui était Miltiade = défaite des
perses.
Selon Hérodote, Darius aurait voulu se venger d’Athènes mais il meurt en 486. C’est son fils
Xerxès qui va entreprendre une initiative contre la Grèce. On va voir les grecs se constituer en
Ligue face à cette menace. Les Grecs vont se constituer en Ligue des Hellènes. C’est la flotte
athénienne qui va sauver la Grèce en 480.
Les Perses vont venir brûler Athènes et les athéniens vont se réfugier à Salamine. Mais la flotte
Perse va pouvoir être attiré dans un étroit goulée qui se trouvait entre l’île de Salamine et la
côte attique. La flotte Perse va donc devoir connaître un désastre en 480 car elle sera
détruite par la flotte grecque de Salamine.
Xerxès décide alors de repartir pour l’Asie et il va se contenter de laisser en Grèce une troupe
d’élite qui va tenter à nouveau d’envahir l’Attique mais les spartiates vont alors pouvoir se
replier en Béotie (Bataille de Platées au cours de laquelle va périr Mardonios qui était le chef
des troupes d’élites en 479). Cette bataille de Platées est la dernière grande bataille terrestre
des guerres médiques. Elle oppose une alliance des cités-Etats grecques à l’Empire perse de
Xerxès.
On ne dispose pas de données archéologiques donc on doit se tourner vers des textes et
auteurs dont aucun n’était spartiate. On a ainsi Hérodote (Histoires (L’Enquête)), Thucydide
(histoire de la guerre du Péloponnèse), Xénophon (La République des Lacédémoniens ; Les
Helléniques) ; Aristote (La politique).
Face à Spartes, on se trouve face à un mythe qui va toucher Spartes, qui va déboucher soit sur
une vision très idéalisée de Spartes càd présenté comme l’illustration de l’eunomia (modèle
de la cité idéale) soit sur le modèle d’une cité conservatrice càd accès sur la vision militaire.
Spartes offre cette caractéristique d’occuper un très vaste territoire au sud du Péloponnèse
qui regroupait à la fois la région de la Laconie et de la Messénie. Cette société était fondée sur
une société inégalitaire.
A. Les spartiates
Les spartiates dont Hérodote nous parle « La foule est grande de tout Lacédémonien et leurs
cités sont nombreuses. Il y a en Lacédémone la cité de Spartes d’environ 8000 hommes, tous
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ceux-ci sont semblables à ceux qui ont ici combattus. Les autres lacédémoniens ne sont certes
pas semblables à ceux-ci mais sont des gens valeurs ».
Spartes n’était pas la seule cité lacédémonienne. D’autres cités sont les cités périèques qui
convient de bien distinguer de Spartes. Il existait aussi un groupe de spartiate qui se signalait
par son statut social.
Les Spartiates étaient avant tout les citoyens chargés d’assurer la défense de la cité sachant
qu’il fallait 30 ans pour former les garçons en citoyens efficaces. Cette éducation se fait dès la
naissance car le nouveau-né est examiné par les anciens de la tribu qui décidaient si celui-ci
était conforme pour assurer la défense de la cité. Le père élevait l’enfant par le biais de sa
mère jusqu’à l’âge de 7 ans. Ensuite, l’enfant rentrait dans une bande (hagelée) ou l’éducation
était la même pour tous. Les citoyens étaient donc des Homoioi càd des semblables qui vont
recevoir la même éducation qui prenait la forme d’un rituel qui prenait la forme de plusieurs
épreuves. Ces rituels devaient s’alourdir à l’âge de 12 ans et ils prenaient une part de vie
sauvage avec de nombreuses épreuves.
Une institution, la Cryptie était une autre épreuve durant laquelle les jeunes devaient vivre
seule dans la campagne. C’était un rituel d’inversion avant d’intégrer la cité. Il s’agissait que
le jeune spartiate, avant d’intégrer la polis (cité) passe par une vie qui vient incarner le
contraire d’une vie ordonné.
Les filles quant à elles n’étaient pas exclues à Spartes du système éducatif. Les jeunes filles
des familles les plus riches pratiquaient la danse et le chant mais aussi des activités sportives
comme les courses.
A 20 ans les garçons n’étaient pas devenus libres car c’est l’âge auquel ils étaient intégrés
dans l’armée. Ils étaient admis dans les Syssities qui était une institution du corps civique
spartiate. Ces Syssities regroupaient 10/15 hommes pour des repas pris en commun sachant
que chacun contribuait financièrement au fonctionnement de la Syssitie. En tant de guerre,
ce groupement constituait la base de l’armée mais en tant de paix, c’était la base de la vie
politique. Ce n’est qu’à 30 ans que la Spartiate pouvait être un homme accompli càd libérer
de son cadre communautaire.
Cet égalitarisme des citoyens dans l’éducation se doublait d’une égalité économique.
Si l’on en croit Plutarque, Lycurgue aurait divisé le terme de Sparte en 9000 Klêroi. Plutarque
dit que tantôt ces lots seraient restés la propriété de l’Etat tantôt ils se seraient transmis de
père en fils. Dans ce système, on a le souci de garantir aux citoyens un minimum de
ressource. Ces citoyens vont toujours rester peu nombreux et leurs nombre (de citoyens) va
toujours aller en décroissance → principale faiblesse de Spartes.
Les Spartiates n’étaient jamais très nombreux donc on a pu parler d’Oligarchie ou
d’Oliganthropie pour désigner ce régime par son manque d’homme. Ce choix a été celui des
spartiates n’ayant jamais intégré comme citoyens les populations des territoires acquis.
Le chiffre de 8000 guerriers n’aurait cessé de décroître et en 418, on estime le nombre à
3000 guerriers ; 1500 en 371 et 700 en 242. Les citoyens spartiates n’ont donc jamais
combattu seules donc ils faisaient appel aux périèques.
B. Les périèques
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C’était les habitant des territoires voisins, du territoire conquis par la cité de Spartes. Les
périèques ne sont pas des esclaves mais des habitants devenus progressivement dépendants
de Spartes. Ils ne possédaient aucun droit politique mais jouissaient de leur droit civil et
économique dans leurs propres petites cités qui avaient leur propre institutions politiques.
Les périèques étaient plus nombreux que les spartiates (100 cités) et ils avaient des
occupations dans le domaine du commerce ; agriculture et artisanat. Mais la souveraineté des
cités était limitée car les magistrats de Spartes (Éphores) avaient la possibilité d’intervenir
dans leurs affaires intérieures.
Les cités étaient par contre totalement soumises dans leurs politiques extérieures.
C. Les Hilotes
Ils formaient une classe sociale particulière car les spartiates donnaient l’essentiel de leur
temps à la cité. Les tâche de production reposait sur ces hilotes qui devaient travailler la terre.
Classiquement, les hilotes sont présentés comme des esclaves d’états attachés à ces ilots càd
un peu comme des cerfs médiévaux. Ils devaient fournir au détenteur du lot une partie de la
récolte et garder le surplus pour eux.
Ces Hilotes étaient au moins 10 x plus nombreux que les spartiates. Pour que les spartiates
gardent leur autorité sur ces hilotes, il y eu sans doute des violences destinant à faire régner
la crainte mais aussi des conduites de mépris qui vont viser à convaincre les hilotes de leur
infériorité.
D’autres catégories sociales étaient considérées comme inférieures sans être cependant
asservies. On n’est pas face à un système de classe parfaitement étanche car il existait à
Spartes diverses catégories de population qui étaient plus ou moins privées de la qualité de
citoyen.
Ex : certains citoyens pouvaient connaître un parcours ascendant au contraire de ceux qui
connaissaient un parcours descendant.
Les homoioi composaient l’assemblée des citoyens appelés à élire les magistrats (éphores)
et les anciens. La réalité politique échappe au citoyen.
A. L’assemblée du peuple
On dit que cette assemblée s’appelait l’apella, toujours employée au singulier. Quand on lit
les auteurs grecs, ces derniers parle de l’Ecclésia. Tous les spartiates ayant atteint un certain
âge faisaient partie de cette assemblée du peuple dont les modes de fonctionnement nous
échappent. Elle se réunissait apparemment en plein air à chaque lune. Les décisions n’étaient
pas prises par vote mais par acclamation. Seules les personnalités de premier plan pouvaient
prendre la parole.
Quant au rôle, on se demande si les débats se déroulaient démocratiquement au sein de
l’Assemblée : était-ce une démocratie ?
Selon Aristote, à Sparte comme en Crète, l’assemblée n’avait pas d’autre pouvoir que de
ratifier les décisions des gérontes et des éphores. Mais d’autres exposent des discussions à
l’Assemblée à laquelle il appartenait d’élire les gérontes et Éphores.
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B. La Gérousie
C. Les rois
On a eu une diarchie càd deux rois, deux familles, les Agiades et les Eurypontides au sein
desquels était choisi chaque année un roi revêtu d’un caractère sacré qui se disait issu de deux
jumeaux descendant d’Héraclès. Ils avaient des fonctions religieuses, des pouvoirs militaires
sachant qu’à l’époque classique ce pouvoir militaire n’était pas exercé conjointement par les
deux rois.
Ces rois siégeaient au sein de la Gérousie donc se pose la question de leur pouvoir politique
réel. Les rois étaient honorés comme des héros à leur mort. Ils ont sans doute pu mener une
politique personnelle comme c’est l’exemple d’Agésilas II. Mais ce pouvoir ne pouvait être
absolu car les deux rois étaient concurrents et ils étaient aussi surveillés par la Gérousie et les
Éphores.
Ils étaient littéralement les surveillants au nombre de 5 élus pour 1 an par l’assemblée sans
possibilité de renouvellement. L’origine de l’institution reste très débattue car la Rhêtra ne la
mentionne pas. Hérodote et Xénophon font remonter l’origine de l’institution à Lycurgue.
Pour Nicolas Richer, l’institution remonterait au moment de la première guerre de Messénie
mais l’institution n’aurait eu que des pouvoirs importants à partir du VIe siècle.
Quant à l’origine sociale des éphores, elle est aussi débattue. Aristote dit que les éphores sont
recrutés au sein de tout le peuple mais les sources montrent que nombre d’éphores
appartenaient au milieu dirigeant. Mais compte tenu du faible nombre citoyens spartiates,
on voit mal comment les gens du peuple auraient été totalement exclus de ces magistratures.
Le nom même d’éphore indique que ces derniers devaient faire une surveillance sur les hilotes
et périèques mais aussi sur les jeunes pour les obliger à respecter les règles traditionnelles.
Les éphores étaient les gardiens des lois.
Ils avaient un pouvoir judiciaire chacun pouvant juger séparément et souverainement toutes
les affaires civiles qui n’étaient pas de la compétence des rois. Ils pouvaient aussi en matière
pénale instruire les affaires.
Ils étaient de véritables représentants de la cité et ils étaient les seuls à rester assis devant
les rois. Pour autant, ils ne pouvaient agir en tyran car ils étaient élus que pour 1 an sans être
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rééligibles et ils pouvaient être condamné à leur sortie sur leur gestion. Les éphores furent le
véritable organe de gouvernement car le système spartiate va puiser dans cette institution.
On voit les aristocrates, exilés durant la tyrannie comme c’est l’exemple de cette Isagoras.
Clisthène appartenait à la famille des Alcméonides. Ces deux personnages avaient réussi à
échapper à Hippias et ils vont tenter de s’emparer du pouvoir. On va voir Isagoras soutenu par
Spartes chercher à imposer un régime oligarchique et commençant par faire bannir Clisthène.
Mais Spartes devait retirer son appui ce qui va permettre à Clisthène de revenir et de bannir
à son tour Isagoras et tout son clan.
Clisthène est connu grâce à Hérodote + la constitution d’Athènes et la politique d’Aristote.
Clisthène va proposer à l’assemblée des réformes qui vont permettre l’établissement de
démocraties. Il va définir de nouveaux cadres de la citoyenneté + de créer nouveaux conseils
et inventer une procédure destinée à éviter le retour de la tyrannie.
Clisthène va s’attacher à briser les anciens cadres de la cité. A la veille des réformes, il existait
des cadres qui structuraient le corps social à savoir les Tribus, les Phratries et les Genê.
- Ces Tribus étaient au nombre de 4 et elles se présentaient comme des groupements entre
lesquelles n’existaient pas de hiérarchie. Ces groupements auraient unis à l’origine diverses
catégorie sociales différentes avec des répartitions qui nous échappent remontant peut-être
à l’époque mycénienne.
- Les Phratries sont des associations de familles fondées sur une parenté plus ou moins fictive
et qui avait pour mission de célébrer les principaux évènements de la vie individuelle. On avait
ainsi des fêtes pour vérifier si les fils et les filles étaient bien de qualité civique.
- Les Gêne dont on a longtemps dit qu’ils auraient réunies tous ceux qui prétendaient
descendre d’un ancêtre commun. Chaque Génos étant constitué de l’ensemble de ceux qui
prétendaient descendre d’un ancêtre commun. Il faut désormais les présenter comme des
associations religieuses qui avaient pour mission de détenir un sanctuaire ou des fonctions
sacerdotales.
On va tenter de porter atteinte à ces vieux cadre et Clisthène va opérer une refonte totale de
la cité en décidant que ce serait le dème ou demos l’élément central de la cité =
circonscription territoriale ou le citoyen athénien était d’inscrit d’après son domicile.
Clisthène va renforcer la vie démocratique avec le Conseil des 500 ans ou Boulê.
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Dès sa naissance, les pouvoirs de la Boulê, du conseil furent probablement très étendu.
On avait un conseil composé de 500 conseillers à raison de 50 bouleutes pour chaque tribu.
Cette boulée se réunissait tous les jours mais cette boulée était doublé d’une commission
permanente. Il revenait aux 50 bouleutes de l’une des 10 tribus de siéger pendant 1/10 de
l’année au sein de cette commission permanente. Ils prenaient alors le titre de prytanes.
La boulê a une fonction probouleutique càd que la boulê recevait les projets de décret
(probouleuma) avant que ceux-ci ne soient soumis au vote de l’assemblée.
C)L’Ostracisme
On doit aussi à Clisthène l’Ostracisme. C’était une procédure qui permettait de bannir tout
tyran accusé de menacer l’ordre public. Chaque année, à la sixième prytanie, entre le mois
de janvier et de février l’assemblée décidait quand est-ce qu’il y aurait ostracisme.
Le terme ostracisme désigne le tesson. Sur l’ostracon, chacun désignait celui qu’il dénonçait
comme ennemi. Il s’agissait de dénoncer de nouveaux tyrans. Les citoyens incisaient avec une
pointe le nom de celui qu’il voulait voir ostracisé. Cette procédure pouvait aboutir au
bannissement de celui qui pouvait menacer les intérêts du peuple. Mais cette décision
d’ostracisme ne rejaillissait pas définitivement sur l’honneur de l’individu ce dernier pouvait
retrouver sa légitimité dans la cité.
Quelques années plus tard (501-500) d’autres mesures vont s’ajouter aux précédentes.
On va porter le collège des archontes à 10 par la création d’un secrétaire. Un nouveau collège
parallèle va voir le jour, le collège des 10 stratèges. Ces derniers vont recevoir sous l’autorité
de l’archonte Polémarque le commandement de l’un des 10 régiments placés chacun sous
l’autorité d’un stratège.
Ces stratèges étaient élus par l’ensemble de l’assemblée et ils étaient rééligibles. Ces
stratèges avaient d’importantes fonctions militaires.
Ce sont ces réformes qui vont permettre de faire rentrer l’isonomie dans la vie politique.
D) Un régime isonomique
Pour Hérodote, Clisthène aurait amené la démocratie. Mais cela n’est pas encore connu car
cela apparait en 470. Peu après Clisthène, on parle de l’isonomie dans la vie politique.
Comme le suggère la techno du terme, il s’agit d’assurer l’égalité pour tous dans l’exercice
24
des pouvoirs, une équitable répartition. Il s’agit non pas d’une égalité arithmétique d’une
égalité géométrique qui visait à assurer une égalité des droits proportionnels aux charges.
Cette persistance des anciennes élites peut se vérifier par certains éléments. Les classes
censitaires ont été conservées par Clisthène. Elles permettent donc seulement aux riches
d’accéder aux magistratures.
Certains éléments montrent que les anciennes élites conservent encore le pouvoir donc il
n’est pas encore question d’une égalité arithmétique. Mais comme le disait Aristote avec
Clisthène, la Constitution est devenue beaucoup plus favorable aux peuples. Elle va poser de
nouveaux canons artistiques qui va faire d’Athènes une pionnière imposant de nouveaux
modèles politiques.
525-VI = Athènes devait affirmer sa suprématie artistique. Sous les Pisistratides et après la
chute des tyrans sous le gouvernement de Clisthène, la menace de l’invasion perse avait
provoqué à Athènes l’arrivée de plusieurs artistes ioniens dont la présence et les œuvres ont
eu une influence sur la pratique jusqu’à la fin du VIe siècle.
→ C’est l’arrivée du style sévère avec cette influence du style ionien qui est arrivé à Athènes.
→ Primauté des vases attiques avec l’apparition des figures rouges à Athènes. Cette
technique rouge va permettre de beaucoup mieux saisir les attitudes que l’ancienne
technique noire.
- « Peintre de Brygos », coupe attique provenant de Vulci, scène de l’Ilioupersis, vers 490 av
J.C.
Dans cette Ligue de Délos, chaque cité disposait d’une voix dans le vote des décisions mais en
réalité, ce système sera très favorable à Athènes. En effet, beaucoup de petites cités vont
voter comme Athènes. Durant 15 ans, cette suprématie d’Athènes va s’imposer avec Simon
qui était le fils du vainqueur de Marathon. Simon va donc conduire la politique d’Athènes dont
il va assurer le commandement naval. La politique de Simon va marquer le passage d’une
25
politique d’allié à un empire athénien. Simon va disparaitre de la scène politique en 461 et
Éphialtès va ainsi obtenir une diminution du rôle politique et judiciaire de l’aéropage.
A cette date, les hommes politiques éminents ne vont plus chercher à être archontes et
aréopagites. On a un déclin de l’aéropage avec ces réformes d’Éphialtès. Il va appartenir à un
homme, Périclès d’incarner l’impérialisme au service de la démocratie.
Périclès est né vers 490 et meurt en 429 emporté par une épidémie de peste. Périclès a exercé
d’importantes fonctions car il a été le petit neveu de Clisthène.
Dès 461, Périclès peut apparaître comme le chef du parti démocrate mais il faudra attendre
avant qu’il ne s’impose réellement dans le vie politique ce qui se fera vers 450. A compter de
450, il s’impose dans la vie politique même s’il n’a pas véritablement de fonctions officielles.
De 443 à 431 il sera élu puis réélu 13 fois de suite stratège ce qui va lui permettre de s’assurer
non seulement le gouvernement militaire mais aussi d’accéder en permanence à la boulê et
donc de contrôler l’élaboration des décrets.
Périclès va décider de transférer le trésor de Délos à Athènes en 454. C’est ce trésor qui va
alimenter la démocratie athénienne. C’est aussi à cette époque qu’Athènes va construire les
longs murs càd la double muraille qui va conduire de la ville d’Athènes à son port. Cette
enceinte pouvait également servir de refuges aux paysans de l’Attique. Athènes va pouvoir se
mener dans une politique + ou – belliqueuse dont elle va voir rapidement les limites.
Ainsi en 446, les athéniens vont signer la paix de 30 ans qui reconnaissait deux systèmes
d’alliance à savoir la Ligue du Péloponnèse (puissance de Spartes) et la Ligue de Délos. Cela
permettait aux cités neutres de choisir l’alliance de leur choix à charge pour elles par contre
de ne pas changer d’alliance.
Les années 443 à 429 est une période ou Périclès va pouvoir jouer le rôle de premier citoyen
à Athènes en tant que stratège. Ces 15 ans ont pu être appelé le siècle de Périclès.
26
Ce sont des sources du IVe siècle et en particulier la Constitution d’Athènes d’Aristote qui nous
font connaître les institutions de cette période. Ces institutions ont donc pu évoluer et se pose
la question de savoir si la démocratie au IVe siècle était plus radicale que celle du Ve siècle ?
Il appartenait aux citoyens de veiller aux intérêts de la communauté et cela dans le cadre de
ces institutions.
A Athènes, seuls les citoyens mâles jouissaient des droits politiques à l’exclusion des femmes,
des étrangers résidants (métèques) ou les esclaves. Sur le nombre des citoyens, il a pu être
estimé de 25 000 à 50 000 pour le Ve siècle et 20 0 000 à 30 000 pour le IVe siècle.
A Athènes, la citoyenneté était donnée par la naissance d’un père et depuis 451-450, d’une
mère athénienne. Être citoyen exigeait aussi la reconnaissance paternelle au cours d’une
cérémonie familiale. Jusqu’à cette cérémonie, le père pouvait abandonner l’enfant. Mais au
cours de la 1ère année, le père devrait présenter l’enfant à la phratrie (=un des cadres de la
famille) et cette cérémonie était renouvelé entre les 14 et 16 ans de l’enfant.
Sur la situation juridique des femmes, elle était presque nulle. Mais les femmes faisaient
quand même partie des citoyens. Mais la femme restait toujours mineure, étant toujours sous
la dépendance d’un homme, le kyrios (« seigneur » ou « tuteur »). Elle est sous la tutelle qui
s’exprimait davantage dans les familles qui détenaient des biens fonciers.
Parmi les non-citoyens, il faut distinguer les libres des non libres. A Athènes, si l’étranger libre,
de passage pour moins d’1 moins était considéré comme un hôte en revanche l’étranger à
Athènes domicilié depuis plus d’1 mois devait se faire recenser comme métèque càd celui qui
a changé de résidence.
Il devait se faire recenser et se choisir un patron càd un prostate. Cet étranger devait aussi
payer une taxe qui relevait de son statut de métèque qui relevait de tribunaux particuliers. Il
pouvait être mobilisé comme hoplite ou rameur, participer à des fêtes religieuses mais il ne
pouvait pas prétendre à la propriété foncière et il ne pouvait pas épouser de citoyen ou de
citoyenne. Les citoyens au sens large, avec les femmes et les enfants devaient égaler celui des
métèques. L’ensemble ayant dû dépasser 250 000 personnes.
Vient enfin les non-libres à savoir les esclaves (doulos) càd la seule catégorie de non-libre à
Athènes. Il est toujours d’origine étrangère ou en tout cas née à la maison du maître d’autres
esclaves. Ces esclaves pouvaient être attachés ou vendus càd des esclaves marchandises. Mais
les violences à leur égard, leur mise à mort était punie par la loi. Mais les esclaves en tant que
non libre ne disposaient d’aucun droit. Ils souffraient d’une incapacité juridique même s’ils
pouvaient se faire entendre à l’occasion d’un procès, généralement soumis à la torture.
Leur nombre tournait entre 60 à 80 000 à Athènes donc ils avaient une place importante.
Les relations entre maître-esclave étaient multiples. Entre l’esclave simple objet jusqu’à
l’homme de confiance auquel on laissait le soin de gérer son domaine, tout dépendait des
relations entre le maître et son esclave. L’esclave peut être affranchi mais il est difficile de
mesurer les affranchissements à l’époque classique. Ainsi Aristote aurait par testament
affranchi ses esclaves. Mais les esclaves devaient, le plus souvent amasser du pécule (argent)
pour pouvoir rattacher sa liberté. On a aussi l’affranchissement d’esclaves qui pouvait
également venir de la cité afin de recruter des marins pour la flotte.
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L’affranchi devient normalement un métèque. L’affranchi ne peut pas prétendre au rang de
citoyen. Le citoyen a qui seul était réservé au rang de l’assemblée.
L’ekklêsia (ecclésia) réunit le dêmos. Ce sont les citoyens majeurs qui représentent le dêmos
càd ceux qui n’encouraient pas l’atimie (= peine qui pouvait frapper le citoyen en raison de
certains comportements). La démocratie à Athènes est une démocratie directe càd que tous
les citoyens devaient participer à l’assemblée. Mais même quand vers 400, une indemnité va
être versé aux participants (misthos ecclêsiastikos), il va être difficile de réunir les 6000
suffrages nécessaires pour l’ostracisme.
Cette assemblée se réunissait sur la colline du Pnyx, proche de l’acropole dans un vaste
hémicycle. A l’époque de Périclès, l’Assemblée se réunissait 4 fois par prytanie. L’année était
divisée en 10 prytanies et 1 prytanie = 36 jours. Cela correspondait à un rassemblement tous
les 9 jours pour un programme déterminé une fois pour toute. L’ordre du jour était publié
quelques jours avant la séance mais en cas d’urgence, l’assemblée pouvait réunir une séance
exceptionnelle.
A l’entrée, le contrôle des citoyens se fait grâce au registre des dêmes. Le contrôle est exercé
par les prytanes càd les représentants de la boulê. A ces magistrats de la boulê, on donnait le
nom de prytanes qui assuraient la convocation et la résidence.
L’assemblée était maitresse de son ordre du jour. De la tribune, un citoyen ou un magistrat
présentait un projet de décret et une discussion s’ouvrait mais l’assemblée ne pouvait pas
procéder tout de suite au vote car le projet devait déjà être transmis à la boulê qui rédigeait
un probouleuma. Ce rapport se concluait toujours par « Le démos se prononcera comme il le
décidera ». Une fois le rapport transmis, la discussion pouvait reprendre devant le peuple dans
une 3ème phase. C’est l’occasion d’apporter des amendements sachant que tout citoyen
pouvait s’exprimer mais c’est surtout les orateurs et les magistrats en vue (stratèges) qui vont
pouvoir influencer l’auditoire.
Une fois la discussion close, le vote avait lieu par tête et à main levé. L’assemblée pouvait
adopter un projet pour lequel la boulê avait émis un avis défavorable. L’assemblée exerçait
une importante compétence législative en émettant des décrets qui devaient être adoptés
dans le respect des lois qui organisaient la cité. D’où cette discussion entre le décret et la loi.
A partir de 403-402, le vote des nouvelles lois va être confié par l’ecclésia à une commission
législative à savoir la commission des nomothètes qui étaient désignés parmi les juges
populaires, les héliastes. Désormais, toutes propositions ou abrogation des lois devaient
passer devant la commission des nomothètes ou la procédure poursuivit ressemblait à un
véritable procès. Tout ce qui relevait de la loi, désormais relevait de cette commission des
nomothètes.
Chaque citoyen disposait d’une action publique contre un projet ou amendement jugé illégal.
C’est ce que l’on appelle l’action publique en illégalité qui est attesté dès 415 av J.C. Cette
action publique est portée devant l’héliée. L’héliée était divisée en un certain nombre de cours
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et elle devait réunir une cour d’au moins 501 jurés pour statuer sur cette action publique en
illégalité.
L’ecclésia, outre son pouvoir législatif avait le pouvoir d’élire les magistrats et les contrôler.
Elle devait encore gérer les ressources financières de la cité, organiser certains rituels ou
traiter les questions de politique extérieure en assurant les relations diplomatiques. Elle avait
aussi un pouvoir judiciaire au sein de l’eisangélie (« L’annonce ») qui était une accusation
portée contre un particulier ou un magistrat accusé de corruption, ou bien de haute trahison.
Cette action était intentée par celui des citoyens qui le souhaitait. Si l’individu était reconnu
coupable, il était frappé d’une peine qui pouvait aller de l’amende à la mort. Cette eisangélie
relevait de la compétence de l’assemblée jusque dans les années 352-355 av J-C l’accusation
soit porté devant l’héliée.
→ L’ecclésia avait une compétence très étendue. Mais il faut aussi souligner le rôle croissant
jouée par l’héliée.
3. L’Héliée
Héliée = 6000 citoyens de plus de 30 ans tirés au sort tous les ans composaient le tribunal le
plus important d’Athènes càd l’Héliée. Ces jurés étaient qualifiés d’héliastes.
Pour eux, Périclès avait institué un mistos éliasticos. Chaque jour ces citoyens pouvaient être
répartis par tirage au sort en différents tribunaux composé d’un nombre variable de jurés. Les
tribunaux étaient tous dénommés dicastères qui regroupaient des juges que l’on appelait les
dicastes. Ceux qui présidaient ces dicastères étaient des magistrats à savoir les archontes.
Les archontes n’avaient pas tous la même compétence donc ces tribunaux particuliers étaient
présidés en fonction de la compétence propre des archontes. Les affaires de cultes étaient
présidées par l’archonte roi dans la mesure ou cet archonte était en charge des affaires
religieuses. Pour les affaires militaires, ceux sont les stratèges qui présidaient le tribunat
sachant que les procès ne devaient pas durer plus d’une journée.
Dans cette procédure, il n’y avait pas de ministère public donc l’accusateur était toujours un
simple citoyen. En revanche, l’instruction appartenait elle aux magistrats qui présidaient les
différentes cours. C’est ce magistrat instructeur qui donnait lecture de l’acte de l’accusation
puis chaque adversaire pouvait prendre la parole. Il n’y avait pas d’avocats, accusateurs et
accusés devant s’exprimer seuls devant la Cour.
Néanmoins, il était quand même possible à l’accusateur ou l’accusé d’être assisté du synégore
avec autorisation du Tribunat. Ce synégore était chargé d’assisté l’accusateur ou l’accusé.
Beaucoup des discours prononcés étaient généralement soigneusement préparés et c’est
ainsi que l’on vit apparaître les logographes qui se chargeaient d’écrire les plaidoiries soit de
la défense, soit de l’accusation.
Fin de procès = Les héliastes votaient en déposant leurs jetons dans une des deux urnes
placées devant le tribunal. Au IVe siècle, on va aboutir à cette distinction entre les deux jetons
dont l’un était plein (jeton qui portait acquittement) et l’autre percée (jeton qui portait
condamnation). Si l’accusateur l’emportait, il partageait avec le trésor le montant de la
condamnation. Ceci va déboucher sur des dérives par appât du gain. Certains vont venir se
muer en véritables professionnels de l’accusation politique à Athènes. Ces professionnels de
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l’accusation publiques vont se nommer les sycophantes (dénonciateurs de figues). Si
l’accusateur n’obtenait pas au minimum le 5ème des votes, il était frappé d’une amende.
Une héliée dont la compétence ne devait pas faiblir au IVe siècle.
L’aéropage restait composé des archontes sortis de charge. Les archontes étaient au nombre
de 9 membres par an porté assez vite à 10. Ces derniers vont, une fois sorti de charge, pouvoir
composer l’aéropage. L’aéropage dont les fonctions vont pouvoir être disputé par la boulê et
l’héliée. Après les réformes d’Ephialte vers 462 av J-C, les compétences de l’aéropage vont
être extrêmement réduites.
4. La Boulê
La boulê est composée de 500 bouleutes recrutés par tirage au sort pour 1 an.
Ex : Schéma qui résume la Constitution athénienne au temps de Périclès.
La Boulê est composée de 50 bouleutes. Ces derniers exerçaient une importante fonction
probouleutique. Mais la Boulê contrôlait aussi directement soit par l’intermédiaire de
commissions toute la vie de la cité. Ainsi, c’est d’elle que relevait l’examen mais aussi le
contrôle des magistrats qui devaient lui rendre compte de leur activité. La Boulê disposait
donc de pouvoirs judicaires étendus. Mais la Boulê a aussi des pouvoirs en matière de
politique extérieure comme la conclusion des traités de paix et d’alliance. Elle devait
déterminer ce que chaque allié devait verser. La Boulê contrôlait aussi l’organisation militaire
de la cité, l’organisation financière. Elle gérait aussi les sanctuaires, édifices publics et de
nombreuses fêtes.
La Boulê va rester un organe capital dans le fonctionnement de la démocratie et notamment
en tant que lien entre l’ecclésia et les diverses magistratures.
5. Les magistratures
Les magistrats sont désignés sous le nom d’arkhai à savoir le commandement. Ce terme ne
doit pas tromper. A Athènes, le pouvoir de commander appartient au peuple. Les magistrats
avaient une parcelle d’autorité qui leur permettait de disposer du pouvoir, de faire exécuter
les décisions du peuple, de donner des ordres aux citoyens. A Athènes, les magistratures
étaient fort nombreuses comme le chiffre de 600 dans la seconde moitié du IVe siècle.
Il n’y a pas eu de hiérarchie entre les magistrats. Il n’a pas de carrière à gravir comme ce qui
sera le cas plus tard à Rome. Fort peu de fonctionnaires faisaient carrière au service de l’Etat.
La plupart des responsabilités étaient exercés pour 1 an donc ce système faisait que peu
faisait carrière au service de la cité. Cela permettait à de nombreux citoyens d’exercer à tour
de rôle des responsabilités. La plupart des magistrats étaient tirés au sort mais pour les
magistratures les plus techniques et les plus importantes (fonction de stratège) alors l’élection
remplaçait le tirage au sort. C’était aussi vrai en ce qui concerne les ambassadeurs. Il n’y a pas
de représentation diplomatique permanente à Athènes. Les ambassadeurs étaient eux aussi
élus. Les magistratures étaient annuelles hormis les magistratures électives.
30
Ce sera le cas de Périclès. Pour exercer une nouvelle magistrature, il fallait attendre 1 an donc
pas 2 X de suite la même magistrature. En principe, il n’existait pas de condition de cens pour
accéder à la magistrature mais il existait des exceptions pour être archonte ou trésorier ou
encore stratège. Il fallait appartenir à la première classe censitaire et il n’existait pas de mistos
qui existait en revanche pour la plupart des charges publiques càd le salaire exercé à ceux qui
exerçaient des responsabilités publiques.
Les magistrats étaient toujours soumis à un contrôle strict. Avant d’entrer en charge, ils
devaient subir la dokimasie. Cet examen se déroulait devant la Boulê et portait sur les origines
familiales, les participations aux cérémonies familiales, accomplissement aux obligations
financières. Une fois cet examen accompli, chaque magistrat était de nouveau soumis chaque
année principale de chaque prytanée, un vote était effectué sous la gestion du magistrat. Si le
vote était négatif, le magistrat pouvait être traduit en justice. En fin de charge, le magistrat
était aussi soumis à un contrôle.
→ Pouvoir très limité des magistrats sachant qu’ils ne pouvaient, à l’exception des stratèges
communiquer avec l’ecclésia que par l’intermédiaire de la Boulê. Les décisions des magistrats
étaient susceptibles d’appel devant l’Assemblée. A Athènes, c’est l’Assemblée qui détient le
pouvoir contrairement à Rome.
Les principales magistratures étaient exercées par les archontes et les stratèges. Les archontes
conservent toujours à l’époque classique un grand prestige mais leurs fonctions vont se
réduire par l’apparition de nouvelles magistratures. Les archontes étaient recrutés parmi ceux
qui appartenaient au 2 premières classes censitaires. Mais les archontes vont s’ouvrir à la 3ème
classe censitaire (milieu du Ve siècle). Les archontes ne sont plus élus mais tirés au sort ce
qui témoigne du déclin du caractère aristocratique de cette magistrature. Ils sont portés au
nombre de 9 puis 10 a compté de réforme de Clisthène. Cela se divisait entre l’archonte
éponyme qui réglait le calendrier. Les grandes dionysies étaient présidées par cet archonte
polémarque. C’est aussi lui qui exerçait des fonctions judiciaires en matière de droit de la
famille et des successions.
- L’archonte roi avait lui des fonctions religieuses du roi. Il présidait au sacrifice et à la vie
religieuse de la cité. C’est l’archonte roi qui présidait l’aéropage.
- L’archonte polémarque avait perdu ses fonctions militaires au profit des stratèges. Donc son
activité concernait les étrangers.
- Les thesmotètes étaient chargés à l’examen des lois avec un pouvoir quand limité par une
commission des nomothètes.
Les archontes avaient donc surtout une autorité morale. Ce sont les stratèges qui sont sur le
devant de la scène politique. Ils sont recrutés parmi la 1ère classe censitaire. Ils commandaient
l’armée et la flotte, négocient les traités. Ils avaient en charge l’administration de la cité.
Les stratèges siègent de plein droit à la Boulê donc de ce fait, contrairement aux autres
magistrats, ils pouvaient directement proposer des projets à l’assemblée du peuple =
importance politique primordiale.
A la suite de Michel Humbert, cette démocratie athénienne ne fût pas un masque trompeur.
Les athéniens ont voulu et construire la démocratie. Ils ont décidé d’appeler leur fils
démocratès ou baptiser leur navire démocratia. On voit cet attachement durant le Ve siècle
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et durant le IVe siècle. Après le rétablissement en 403 de la démocratie, les athéniens vont
encore témoigner de leur attachement à la démocratie. Témoignant de cet attachement, les
6000 héliastes devaient jurer fidélité à la Constitution démocratique. Quand les athéniens ont
cru leur régime politique menacé, ils en sont venus à personnifier la démocratie en la
représentant par une statue placée depuis 333 sur l’Agora. Alors même que vers 337-336, les
athéniens vont prendre une loi contre la tyrannie.
1- La liberté = c’est le but de cet ordre démocratique. Ce n’est pas une liberté individuelle mais
une liberté politique. La liberté permettait aux citoyens de choisir le régime le plus apte à
défendre cette liberté, à savoir la démocratie.
2- L’Égalité = elle est d’abord une égalité de parole càd une isegoria. Chaque citoyen peut
prendre la parole à l’assemblée. Mais cette égalité est aussi une isonomie en ce sens que cette
égalité est une égalité de droit à comprendre comme une égalité dans l’exercice des pouvoirs.
3- La Souveraineté de la loi = la loi est le véritable souverain à Athènes. Bien que maître de la
loi, le peuple était soumis à ces règles de la loi qui s’impose à tous. Pendant de longues
années, Périclès a conduit une politique qui va favoriser réellement l’émergence de la
démocratie. On reproche à Périclès son impérialisme athénien qui est le fruit d’une politique
bien antérieure à Périclès. Elle apparaît dès la ligue de Délos.
Cette acropole se confond avec le sculpteur Phidias et avec une époque qui était le siècle de
Périclès. La 2ème moitié du Ve siècle va être immortalisé par les constructions de l’acropole
d’Athènes. Phidias se voit la mission de sculpter le Parthénon. Phidias joue un rôle capital
dans l’érection de ce Parthénon.
Maison des vierges = se réunissaient les jeunes filles consacrées à Athéna.
On a aussi les Propylées à savoir les portes de l’acropole. Elles présentaient 5 portes. On a
également le temple d’Athéna Niké qui va être construit et édifié seulement après la mort de
Périclès. On voit aussi dans le temple une frise s’introduire dans le temple qui montre le récit
historique car le sculpteur va montrer la bataille de Platées remporté contre les Perses.
Enfin, on a l’Érechthéion, entre 421 et 406 av J-C qui est le dernier grand temple construit sur
l’acropole. Il doit remplacer le sacre d’Athènes qui a été détruit en 480. C’est un lieu important
car c’est l’emplacement le plus religieux de cette acropole. C’est là qu’aurait eu lieu la dispute
entre Athéna et Poséidon.
Phidias va dominer l’art durant cette période. Il avait exécuté sur l’acropole une Athéna en
bronze, Athéna Promachos càd celle qui combat en avant. Mais on lui doit aussi l’Athéna
Parthénos réalisée en ivoire et en or. On lui doit aussi une statue de Zeus.
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Certaines témoignent d’une exécution dû à Phidias comme celui illustrant le combat des
Centaure et des Lapithe vers 447-438 av J-C. On a aussi une grande frise est ou figurait la
procession des panathénées. Ce sont les Ergastines qui offrait un vêtement à déesse Athéna
qu’elles avaient brodées et tissées elles-mêmes. Plus encore, on a aussi le rôle de Phidias dans
la réalisation des frontons vers 438-432 av. J-C avec l’exemple de Déméter et Coré.
On est passé du passage des métopes à des draps presque mouillées sur ses personnages
féminins.
Naissance d’un urbanisme avec l’architecte Hippodamos de Milet qui va réfléchir à une
structure plus rationnelle de l’espace dans la cité auquel on a pu attribuer le plan orthogonal
visant à répartir l’espace de façon régulière.
Ex : Plan en damier du Pirée vers 470 av J-C.
2. Le rayonnement artistique
Quelques images de cette période classique : Comment durant cette période de tension l’art
grecque continua de se montrer dans le prolongement de ce style sévère ?
Jeu de Contrapposto = attitude du corps humain représenté par le poids du corps reposant
sur une seule jambe.
Athènes est dans une période de grande puissance économique à l’époque de Périclès. C’est
au cours de ces périodes que va être fixé l’idéal classique (460) par Polyclète et Myron. Ces
deux derniers vont s’opposer dans leur travail.
Ce qui caractérise le travail de Myron est la Discobole. Il s’attache au Bronze et représente le
mouvement. Cela contraste avec l’art de Polyclète qui va au contraire développer des
préoccupations théoriques différentes. Ces 7/8 statues sont toutes des études sur le type du
nue masculin. On a l’exemple du Doryphore càd le « porteur de lance » et le Diadumène.
Pour le Doryphore, Polyclète va établir un système de proportion très savant fondé sur la
hauteur de la tête. La tête est contenue 7 fois dans la hauteur totale du corps sachant que la
tête est contenue 2 X dans la longueur de la jambe. La hauteur de la jambe est égale à la
hauteur du torse, la hauteur du torse étant égal à la hauteur des épaules. A ce système de
proportion, on a donné le nom de Canon, de modèle.
On a aussi le Diadumène càd celui qui se ceint (du bandeau). On a un Diadumène qui témoigne
de cet idéal développé par Polyclète même si le corps est représenté de manière plus juvénile
que le corps de son Doryphore. On a aussi ici une attention plus forte au mouvement.
Polyclète va contribuer à la formation de cet idéal grecque qui est aussi visible dans le
traitement du visage.
33
3. Le théâtre et la naissance de la tragédie
Les drames tragiques sont les plus importants. Les spécialistes se divisent encore pour
comprendre le rapport qui unit les deux élément s de ce mot composé, dont le premier tragos
signifie « bouc » et le second ôde, le « chant ».
On a 3 grands poètes lyriques à savoir Eschyle, Sophocle et Euripide qui vont dominer le Ve
siècle :
- Eschyle (525-455) = il aurait constitué la tragédie grecque car c’est lui qui aurait mis en place
un second acteur donc la mise en place d’un dialogue entre deux personnages. La place du
cœur va diminuer au profit du dialogue. Les tragédies d’Eschyle offrent une réflexion sur la
fatalité, le lien entre le malheur et la faute. Cette faute n’est pas forcément personnelle mais
elle peut être celle de votre lignée. On trouve aussi des histoires divines avec des Dieux qui
règlent le cours de la vie humaine.
- Sophocle (497-405) = il va introduire un 3ème acteur ce qui réduit davantage encore la place
du cœur. Il aurait aussi inventé la scénographie. Le théâtre de Sophocle montre des êtres
humains qui agissent à titre individuel. Ce ne sont plus le reflet du destin de leur lignée.
→ Attention + proche porté aux hommes qui montre un éloignement des Dieux. C’est
l’exemple d’Antigone, fille d’Œdipe qui a sacrifié sa propre vie pour faire respecter une loi
écrite des Dieux sur les obsèques. Elle va décider contre les ordres du roi d’ensevelir son frère
en sacrifiant sa vie. On a un être humain qui se croit libre mais qui en réalité reste l’objet des
Dieux comme Œdipe et Antigone.
→ « Malheureux enfant du malheureux Œdipe ».
- Euripide (484-406) = Il a environ le même âge que Sophocle mais il incarne une évolution
dans cette tragédie grecque. Il va être davantage apprécié par les suiveurs au cours du IVe
siècle. Euripide est quant à lui resté à l’égard de la vie politique et il va se présenter comme
un novateur réduisant encore le rôle du cœur et présentant davantage de liberté avec les
mythes. Ces œuvres sont assez diverses et contradictoires. Mais sur sa conception du monde,
on peut dire que ce qui caractérise son théâtre c’est que tout change constamment ce qui
offre des Dieux assez différents. L’être humain apparaît moins comme le jouet des Dieux que
comme celui qui est soumis au caprice de la fortune.
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« Alors que la vision eschyléenne débouchait sur un univers juste et raisonnable, où le
châtiment provenait de la faute, et que le monde sophocléen n’était qu’apparemment
absurde, car il supposait un ordre divin inconnaissable, Euripide se satisfait des incertitudes
de la Tuchè [..] aussi variable que le climat ».
A côté de ces tragédies, il existait aussi des poètes comiques comme Aristophane. Son œuvre
témoigne de la crise athénienne. C’est le seul des poètes comiques dont on possède encore
11 œuvres. Ces pièces s’inscrivent dans le cadre des premières années de la guerre du
Péloponnèse, les suivantes s’interrogeant sur le fonctionnement de la cité et ses valeurs.
A. La guerre du Péloponnèse
Spartes va engager en 431 les guerres contres Athènes, Athènes ayant la supériorité sur la
mer. Mais Spartes a eu plus de combattants qu’Athènes.
Périclès va laisser les hoplites spartiates s’enfoncer dans l’Attique afin de garder la maitrise de
la mer. Cette tactique de Périclès fût un échec car les campagnes ont été dévastés. Les
populations vont être ravagées par la Peste et Périclès va quitter en 430 le pouvoir avant de
mourir dès l’année suivante.
Athènes va continuer la guerre partagée entre les démagogues et les modérés. Les modérés
vont permettre de conclure la paix de Nicias en 421. Cette paix va suspendre les hostilités
entre Spartes et Athènes. Mais la guerre se poursuit par cités interposés et c’est alors qu’un
démagogue, élu stratège en 416 va faire miroiter au peuple la conquête de Syracuse, ville la
plus peuplée de l’Antiquité. Alcibiade va déserter ce qui sera un désastre total pour Athènes.
La démocratie va être mise en accusation avant d’être renforcé par deux coups d’Etat
oligarchique
Il va établir un régime de type censitaire avec un corps civique qui va se restreindre. Seul
pouvait être dans l’ecclésia les citoyens de plus de 30 ans qui pouvaient s’armer. Cette
assemblée dont le nombre sera fixé au nombre de 5000. Vont être supprimé les actions
d’illégalités ainsi que les mystoï.
Les 5000 vont ensuite élire 100 citoyens en leur sein chargés de rédiger une nouvelle
Constitution. Cette dernière va créer un conseil de 400 membres soit 40 de chaque tribu
choisit parmi les citoyens âgés de plus de 30 ans. Ce conseil devait remplacer la Boulê.
Pendant quelques mois, c’est ce Conseil qui va gouverner seul, nommant les magistrats et
prenant les lois. Mais un mouvement de résistance va se dessiner car la flotte athénienne va
se rebeller et proclamer son attachement à la démocratie. Le retour des rameurs en 410 va
mettre un terme à cette première parenthèse oligarchique. La Constitution démocratique
est très vite rétablie dès 410 donc c’est le retour de la démocratie.
Retour en faveur d’Alcibiade qui va permettre à Athènes de connaitre quelques victoires sans
néanmoins réussir à donner à Athènes l’Alliance Perse qui est acquise par Spartes. Il manque
à Athènes cette Alliance Perse.
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Mais en 406, Athènes devait remporter une victoire navale des îles Arginuses remporté
contre Spartes. La tempête suivant cette victoire devait empêcher les stratèges de recueillir
plusieurs centaines de naufragés qui auraient pu être sauvés. Les stratèges vont être mis en
accusation. 6 des 8 stratèges vont être jugées et de manière assez illégale, ils vont être mis à
mort. C’est un procès important qui va servir d’argument à ceux qui vont dénoncer l’évolution
de la Démocratie dont on fait valoir qu’elle abandonne la direction de la cité à un peuple
influençable.
En 405, Athènes devait s’effondrer contre la flotte spartiate à Aigos Potamos et ce fût ensuite
le siège et la capitulation d’Athènes suivit d’un traité de paix en 404 qui prescrivait que
désormais les athéniens auraient les mêmes amis et ennemis que les Spartiates. Ce traité
prévoyait aussi la destruction des longs murs, des vaisseaux etc. Il va paraître à certain temps
de renoncer à ce régime démocratique. On va voir des élèves de Socrate (Critias et Charmide)
ayant écouté Socrate prendre la tête des extrémistes. Tandis que Théramène et ses amis vont
incarner une tendance modérée. Ces deux groupes vont s’allier pour demander un
changement de constitution, ce fût la tyrannie des 30. Elle va introduire des bouleversements
car l’aéropage va retrouver sa puissance, une nouvelle Boulê de 500 membres sera nommée
par les 30. C’est également la Constitution d’une assemblée de 3000 citoyens dont la liste
devait toujours rester secrète ce qui témoigne des dérives de ce régime des 30.
Ces oligarques vont vite s’opposer et les compromis vont devenir de plus en plus difficiles.
C’est ce qui explique que les démocrates exilées vont donc se regrouper et mener une guerre
contre les 30, des démocrates qui s’établissent dans une guerre du Pirée. On va avoir une
Athènes coupée en 2 :
- Ville = 3000
- Pirée = démocrate + métèques et esclaves.
Après la défaite d’Athènes en 404, c’est Spartes qui va dominer les affaires grecques.
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Lysandre (général spartiate) va mener une politique qui va permettre à Sparte de se doter
d’un véritable empire qui va se substituer à celui d’Athènes. Lysandre meurt en 395 av J.C
donc ce fût ensuite Agésilas II qui va prendre le relais.
Sparte va connaitre la domination d’Agésilas II qui va jouer un rôle politique clé. Mais cette
hégémonie fut loin de s’imposer elle-même du fait d’une rupture entre Spartes (Lacédémone)
et la Perse. La Perse va se tourner vers Athènes.
Athènes va profiter ainsi de l’argent perse et elle va signer en 386 avec Spartes la paix
d’Antalcidas dit aussi paix du roi, car protégée par le roi Perse Artaxerxés II. La remise en cause
de cet ordre devait venir de Thèbes.
C. L’hégémonie macédonienne
Il est désormais admis que les macédoniens ont la même origine que les grecs de la péninsule.
Ils sont venus de L’Épire (nord de la Grèce) et ce depuis le début du VII. La famille des Argéades
aurait quitté vers 700 son habitat pour s’installer sur cette pleine côtière. La macédoine avait
toujours ignoré le régime de la cité car le pouvoir est de type monarchique avec un roi de
type archaïsant (roi Homérique à la fois chef militaire ; intermédiaire entre le peuple et les
Dieux mais aussi juge avec un principe de l’hérédité).
C’est Philippe II qui en 360 devait hériter de ce royaume qu’il va renforcer en opérant un
glissement de la monarchie vers l’absolutisme.
Dans le cadre de cette monarchie militaire, le peuple macédonien c’était avant tout ces
soldats. Le roi avait fait des cavaliers ces compagnons, des cavaliers qui étaient ces conseillers.
C’est parmi eux que Philippe II devait choisir par qui son fils devait être élevé. Mais il y avait
un danger qui est l’influence de ces cavaliers. C’est pourquoi vont être mis des en place sur le
champ de bataille des compagnons fantassins recrutés sur la paysannerie libre. Ils étaient
équipés d’une sarisse de 5 m de long qui va constituer la phalange macédonienne.
Philippe II, profitant des conflits entre les citoyens ou les Etats grecs va s’imposer en Grèce. Il
va commencer à intégrer la Thessalie, annexant également les cités de Chalcidique et
parvenant à imposer sa domination sur tout le nord de la Grèce. Il va poursuivre ses
expéditions en Eubée ainsi qu’en Grèce centrale et ayant gagné Delphes.
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On voit une opposition d’Athènes avec Démosthène qui mènera à l’affrontement final.
Alexandre (fils de Philippe II) va s’illustrer et l’affrontement eu lieu en Béotie, en Chéronée au
mois d’aout 338. A ce moment-là, la cité indépendante avait vécu.
Philippe II vainqueur devait user avec modération de sa victoire. Il va s’agir de poser des
relations fixés lors d’un congrès tenu à Corinthe (338-337) qui va se tenir entre tous les
représentants des Etats Grecs à l’exception de Spartes = Ligue des Hellènes ou Ligue de
Corinthe.
Cette paix va se doubler d’une alliance militaire avec comme chef non plus une cité mais
désormais un roi, Philippe. Un conseil fédéral était chargé de l’application de ce traité. Avec
cette ligue, Philippe venait de se doter d’une arme qui va lui permettre de combattre les
perses et de réaliser ses ambitions asiatiques. Mais il ne réalisera jamais se rêve car il sera
assassiné à Aigai (ancienne capitale du royaume de Macédoine) en juillet 336.
A sa mort, Philippe laisse un royaume macédonien qui avait triplé de volume, il avait aussi
réformé les institutions de son pays (création de la Phalange macédonienne) ; il devait aussi
favoriser le développement des arts comme en témoigne les tombes royales redécouvertes
qu’en 1977. C’est dans cette tombe qu’on a trouvé un portait présumé en ivoire de Philippe II
et aussi le portrait présumé de son fils Alexandre. Son fils Alexandre avait pu bénéficier d’une
éducation prestigieuse car il a été l’élève d’Aristote. Il sera acclamé roi sous le nom
d’Alexandre III. Il va devoir dans un premier temps asseoir son autorité. Après avoir assis son
autorité, il va réunir à Corinthe le Conseil de la ligue en autonome 335 et le Conseil va fixer en
334 le départ d’une expédition visant à libérer les grecs d’Asie des Perses. Ce fut le départ
d’une épopée qui va conduire Alexandre jusqu’aux rives du fleuve Indus.
Alexandre débarque en Asie mineure au printemps 334 et il devra assurer le contrôle de cette
région. Cela va faire la suite de deux batailles :
- Bataille du Granique suivi d’une autre victoire, celle d’Issos contre Darius III (grand roi Perse).
Alexandre va devoir rétablir son autorité. Il va le faire et aussi rendre son œuvre durable en
unissant les aristocraties perses et macédoniennes. Et lui-même va se rendre à Suze pour
épouser la file de Darius III. Il va renforcer son armée par l’incorporation de 20 000 jeunes
perses et de 30 000 jeunes iraniens. Cela va susciter une certaine hostilité de la part de ses
vétérans.
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Projet d’Alexandre III = il avait l’idée de poursuivre ces conquêtes du côté de l’Arabie, de
Carthage et de la Sicile mais il meurt le 10 juin 323 à Babylone à l’âge de 33 ans ne laissant
pas d’héritier mâle adulte. Son Empire ne devait pas lui survivre.
Ce IVe fût pour la Grèce une période de déclin pour le régime des cités ce qui va se montrer à
Spartes avec l’évolution de sa démographie (oliganthropie). Hérodote avait avancé un chiffre
de 8000 hommes libres au cours de la guerre Médique. Selon Aristote, après une décroissance
prononcée au cours du Ve les spartiates auraient été moins de 1000 après la bataille de
Leuctres (371) → témoigne de l’affaiblissement de Spartes.
L’action d’illégalité = procédure qui permet d’attaquer quiconque qui pose un projet de
décret contraire aux lois existantes.
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étaient nécessaires si l’on voulait une participation suffisante à l’Assemblée. Tout cela
témoigne d’un esprit démocratique qui demeurait vigoureux en dépit des diverses dérives.
A. Le foisonnement artistique
Cette période va se caractériser par un art qui va recueillir les leçons de la période précédente
mais il va aussi s’illustrer par des formes plus diversifiées. Les artistes vont s’ouvrir au monde
des sens ce qui va se vérifier dans l’architecture et la structure, la céramique ne devant guerre
se renouveler.
1. L’architecture
Ce IV va aussi voir la renaissance d’une grande architecture funéraire, surtout dans des
régions périphériques du monde grec. On a ainsi le Mausolée d’Halicarnasse, élevé vers le
milieu du IV en l’honneur de Mausole, prince de la Carie (région d’Asie mineure). Cela
ressemble à une pyramide avec au sommet des statues du prince et de sa femme.
→ Tendance à l’entassement des formes qui témoigne d’une outrance orientale mais on a un
décor grec (frises) inspiré par Scopas. Ce dernier va réaliser la frise sculptée sur ce Mausolée.
C’est une frise qui illustrait le combat contre les Amazones. C’est un style plein de violence
qui montre des combattants avec des corps tordus, des regards chargés de passions.
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2. La sculpture
Comme pour le Ve siècle, nous connaissons les noms de nombreux sculpteurs mais nous ne
possédons presque aucune œuvre originale qui puisse leur être attribué avec certitude.
Exemples : Statue du Pothos, œuvre romaine d’après un original crée par Scopas. On a un goût
pour le pathétique qui illustre une des tendances de cette époque. Mais le style de Scopas
peut aussi illustrer non plus le pathétique mais une certaine langueur voluptueuse.
Photos = Dieu du désir nostalgique que Scopas s’est employé à exprimer ce qui est assez
éloigné du pathétique de la frise du Mausolée d’Halicarnasse.
On a enfin Lysippe qui est avant tout un bronzier et qui va lui aussi s’intéresser aux recherches
idéales de proportion du corps humain. Lysippe va créer un nouveau canon selon lequel la
tête ne doit représenter que le 8ème de la hauteur du corps. Il va s’attacher à représenter la
beauté des athlètes auxquels il va prêter des attitudes dynamiques même lorsque ceux-ci sont
au repos.
Ex : Apoxyomène = statue qui représente un athlète en train de se nettoyer après l’effort. Les
athlètes faisaient du sport nues et ils étaient recouverts d’huile. L’Apoxyomène est celui est
en train de se laver, de se racler le corps.
La statue n’est plus inscrite sur un plan mais qui doit être apporté selon différents points de
vue. Ici les bras en avant embrassent l’espace et un jeu qui passe par toute une série de lignes
différentes avec les hanches orientées vers la gauche alors que les épaules sont orientées en
sens inverse. Ceci va créer un mouvement de torsion et donc inviter à regarder la statue selon
différents angles.
Les liens de Lysippe avec Alexandre Le Grand = il lui aurait donné une statue ou figurait
Héraclès. Les textes nous rapportent aussi que le souverain aurait autorisé Lysippe à le
représenter. Le Louvre possède un portrait d’Alexandre le Grand, dit « Hermès Azara » œuvre
romaine d’époque Impériale trouvée à Tivoli. Ce portrait se rapproche sans doute le plus de
l’œuvre de Lysippe.
B. Le foisonnement littéraire
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Hérodote fût considéré dès l’Antiquité comme le fondateur du genre historique. La tradition
donne à l’ouvrage qu’il nous a léguée le nom d’histoire. Le terme d’histoire vient donc
d’historia en grec. A l’époque d’Hérodote, « Historia » signifie l’enquête mené par un témoin.
L’œuvre d’Hérodote se présente comme un grand reportage qui est notre principale source
pour l’étude des guerres médiques et aussi pour de nombreux faits antérieurs aux guerres
médiques.
On a aussi Thucydide qui nous a laissé une guerre du Péloponnèse qui nous décrit cet
évènement. Cette guerre est un récit historique construit avec beaucoup de rigueur et c’est
une véritable réflexion politique sur le monde de la Grèce.
Les critères sur lesquels se fondaient des historiens de l’époque ne sont pas pour nous de
véritables critères scientifiques. Ces historiens ne citaient pas leur source. L’historien
abandonne le souci de la vérité historique à des préoccupations d’ordre moral.
L’historien antique va être dominé par Xénophon né aux environs de 430 et mort vers 355. Il
appartient à une riche famille de propriétaire foncier et il va se faire former par Socrate. Ce
dernier va se montrer un ami de l’ordre donc ces préférences vont aller aux institutions
spartiates (il va trahir Athènes pour aller avec le roi de Spartes). Il préfère les institutions
spartiates donc il nous laisse une république des lacédémoniens et il fût l’auteur des
Mémorables et de l’Apologie de Socrate.
L’œuvre de Xénophon se montre le défenseur de la monarchie. Il y a chez lui une certaine
réserve envers la démocratie.
→ Réserve des penseurs envers la démocratie qui amène au mouvement critique.
2. Le mouvement critique
Le Ve est un siècle dont les œuvres politiques ne nous sont guères parvenus. Il faut cependant
souligner le rôle des sophistes.
Sous ce nom on désigne des philosophes venus de l’étranger auxquels sera confié vers 450
l’apprentissage de la sagesse. Ils se présentaient moins comme des philosophes que comme
des professeurs de rhétoriques. C’est un art dialectique pour la jeunesse aisée d’où la
mauvaise réputation de ces penseurs à qui pouvaient être attribués tout et leur contraire.
C’est Socrate qui sera marqué dans sa jeunesse par l’enseignement des sophistes. Socrate n’a
laissé aucun écrit et son enseignement nous ait connu par le témoignage de ces élèves. Des
dialogues de Platon sont pensés à l’apologie de Socrate ou celle de Phaéton.
Socrate passa beaucoup de temps à discuter gratuitement dans les rues développant une
pensée socratique caractérisée par ces méthodes destinées à éveiller les esprits. C’est à
travers la technique de la dialectique et maïeutique ou l’art d’accoucher qui vont s’inscrire
dans la technique du dialogue (art d’interroger et de répondre de façon à faire accoucher
l’esprit des interlocuteurs). Cette méthode sera servie par l’ironie socratique qui était une
méthode utilisée par Socrate qui consistait à une double feinte qui va donner lieu à l’ironie
socratique. Cette ironie va être placé d’une morale qui témoignait de sa foi dans la raison
mais qui visait aussi chaque homme à cultiver sa propre intériorité.
On a Platon (427-347) qui va éprouver jeune le désir de se consacrer à la vie politique. Mais
Platon sera toujours déçu par la vie politique avec la crise athénienne, la crise des Trente en
404. Le retour à la démocratie devait elle aussi le décevoir quand en 399 elle va faire périr son
maître Socrate sous l’accusation de la piétée.
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C’est de retour de sa première aventure sicilienne en 387 qu’il va fonder l’académie (première
grande école de l’Antiquité). La pensée de Platon c’est autant la métaphysique que la
politique. Ainsi dans sa théorie des idées, chaque chose qui semble exister dans ce monde
n’est qu’une apparence tout à fait imparfaite. Les idées abstraites existent réellement, elles
se situent dans le ciel et constituent le modèle parfait des choses visibles. A côté de ces grands
dialogues philosophiques, il faut mentionner 3 traités principaux :
- La République = ouvrage théorique dans lequel il pose les bases de la cité idéale tout en
critiquant les régimes politiques de type classique.
- Les lois = dialogue écrit sous prétexte de décrire l’organisation d’une colonie en Crète.
- Entre temps, il va rédiger Le Politique.
→ Son œuvre était faite de critiques et de remise en cause des systèmes de son temps. Elles
caractérisent aussi l’œuvre de son principale disciple Aristote.
Aristote est né en 384 d’un père Nicomaque qui vivait à la cour de Macédoine. C’est un homme
instruit d’expérience. Il va perdre son père à 16 ans et il va venir à Athènes mais comme
métèque. C’est à Athènes qu’il va suivre les enseignements de Platon et ne quittera pas
l’académie jusqu’à la mort de Platon. Après avoir quitté l’Académie, il se verra confié
l’éducation du futur Alexandre le Grand. En 335, au lendemain de la mort de Philippe,
Aristote retourne à Athènes pour fonder le lycée. Il va y enseigner jusqu’à ce que la mort
d’Alexandre en 333 déclenches une violente réaction anti-macédonienne. Aristote devra se
réfugier dans une île de la Grèce et il mourra en 322.
Aristote fût le plus grand encyclopédiste de l’antiquité avec des livres sur les genres
littéraires, poétiques etc. Sa morale et sa pensée politique sont essentiellement concentrée
dans 2 ouvrages.
S’agissant d’étudier les organisation politiques, Aristote va s’interroger sur la cité, ces modes
de fonctionnement, son avenir mais en y appliquant une méthode expérimentale à la
différence de son maître. Parallèlement à ces interrogations, la culture oratoire devait prendre
une grande place.
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Chapitre 3 : L’empire Hellénistique : Le passage de la cité grecque aux
monarchies
Alexandre meurt à Babylone en 333 et son empire ne va pas durer. A sa mort, Alexandre ne
laissait lui succéder qu’un demi-frère inapte, Philippe III et un enfant de sa veuve Roxane,
Alexandre IV.
En 323, on va adopter une solution transitoire avec un partage ou Philippe III et l’enfant de
Roxane régneraient conjointement sous l’autorité de Cratère. Antipatros, recevrait la
responsabilité de la Macédoine et de la Grèce tandis que Perdiccas aurait la responsabilité des
affaires d’Asie.
Sachant qu’au niveau inférieure, les gouvernements territoriaux vont être confié aux grands
chefs de l’entourage d’Alexandre à qui on donne le nom de diadoques.
Durant 50 ans ce fût alors des guerres et partages. Ces diadoques vont se disputer les
dépouilles de l’empire d’Alexandre. C’est une période confuse qui va déboucher par un
partage d’abord provisoire puis devenu définitif aux alentours 300. En dépit de ce
morcellement, les Etats vont conserver au moins, en apparence, une façade grecque. La
langue grecque restait la langue officielle ainsi que la langue des élites.
On va avoir tout d’abord l’Égypte comme premier de ces royaumes. On trouvait parmi les
compagnons d’Alexandre un certain Ptolémée, fils de Lagos qui s’était fait attribuer l’Égypte.
L’Égypte va être gouvernée par les Ptolémée ou Lagide durant 3 siècles.
→ Défaite de Cléopâtre et de Marc-Antoine à Actium en 31 avant JC.
Il ne peut être définit que par ses souverains et non par ses étendus. Cette Empire n’a cessé
de fondre. Il fut fondé en 305 par Séleucos qui va prendre pour sa part toute l’Asie conquise
par Alexandre sauf la région des Détroits. Ces successeurs vont soient s’appeler comme lui ou
Antiochos. L’histoire de ce royaume est de connaitre des amputations successives de la part
des Barthes notamment.
En 141, Babylone est pris par les Barthes et les séleucides vont conserver la Syrie et un
morceau au sud de l’Asie mineure avec une nouvelle capitale transférée à Antioche.
On va voir apparaître toute une série de petits Etats qui vont se stabiliser entre 300 et 280.
On a le royaume d’Arménie, plus au sud le royaume de Cappadoce, la Galatie. Autre Etat dans
cette région, la Bithynie. On a aussi le royaume de Pergame, royaume gouverné par les
Attalides.
Le trône de Macédoine fut sans doute le plus disputé de tous. C’est donc Cassandre, fils
d’Antipatros qui va faire asseoir son pouvoir sur la Grèce et la Macédoine. Cassandre meurt
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en 298 et la Macédoine va passer sous l’autorité de ceux qu’on appelle les Antigonides
(descendants d’un général d’Alexandre, Antigone le Borgne). Ces Antigonides vont régner
officiellement jusqu’en 168 ou le royaume va être livré aux romains à la suite de la défaite de
Pydna → 168 avant J.C.
Enfin, il faut mentionner à l’Ouest de la Macédoine, l’empire qui était toujours resté
indépendante et qui va conserver son indépendance avant de passer dans l’orbite romaine au
cours du 3ème siècle.
4. La Grèce
La Grèce avait été pratiquement soumise aux macédoniens dont Cassandre. Cette Grèce va
se dégager peut à peu de cette tutelle en regagnant peu à peu son indépendance au prix de
luttes à l’intérieur et entre les cités. L’exemple d’Athènes illustre bien cette évolution.
Athènes = C’est Cassandre qui va faire sentir son poids en Grèce et on va voir en 307 un
Antigonide qui délivre Athènes de la tutelle de Cassandre. Succédant à la tutelle de Cassandre,
c’est celle des Antigonide qui va se faire. Athènes va entrer en guerre contre la Macédoine
avec ces alliés Spartiates et Agides vers 268 av J.C. Athènes va perdre et va capituler en 262
avant J.C. La cité d’Athènes ne tentera plus de suivre une politique indépendante donc elle
va conserver dans sa politique intérieure un régime démocratique plus ou moins modéré et
ce jusqu’à la domination romaine.
→ Victoire de – 168 de Rome sur la Macédoine qui avait mis fin à la dynastie des Antigonides.
Les romains vont accentuer leur présence en Grèce. Un interventionnisme romain sera mal
perçu et les populations grecques vont se révolter. Cela va s’achever par le sacre de Corinthe
en -146.
Athènes et d’autres cités vont tenter de se révolter en – 88 mais elles seront écrasées par le
général romain Sylla. Auguste va enfin organiser la Grèce en tant que province romaine en –
27 = province d’Achaïe.
La monarchie avec Alexandre le Grand devait déboucher sur un modèle radicalement différent
de celui des Argéades. Cette dernière reposait sur une communauté nationale dont le roi était
le chef ais aussi le protecteur. Or Alexandre va développer un modèle différent. Alexandre va
pouvoir développer un idéal, celui du héros bienfaiteur décrit par ces philosophes dont il était
nourri.
Philippe de Macédoine a été éduqué par Aristote qui avait pu lui enseigner que si la
démocratie modérée était souhaitable, il était nécessaire de confier le commandement aux
meilleurs. Porteur de cette idéal grecque du héros bienfaiteur, Alexandre va rencontrer en
Orient d’autres conceptions orientales de monarchies absolues. C’est ainsi qu’il ne sera pas
difficile pour lui de passer du héros à Dieux.
En Égypte, dans la ville de Memphis, Alexandra se fera couronner comme pharaon. Il va ainsi
se poser comme Dieu vivant. En Perse, il va recueillir de Darius III le titre de Grand Roi. Dès
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lors il va exiger le rite de la proskynèse (prosternation). De Babylone en 324, il exigera de
chaque cité de la ligue de Corinthe d’instaurer un culte en son auteur.
A la mort d’Alexandre ces généraux deviendront aussi monarques absolus donc le royaume
était bien personnel du monarque sur lequel il peut exercer un pouvoir absolu. Mais cette
position était assez fragile dans la mesure où elle se justifiait que par des victoires. Il y a là un
danger d’instabilité. Si la victoire est le signe incontestable de la faveur royale, la victoire est
de nature à légitimer toute espèce d’usurpation d’où le fait d’en venir à l’idée de légitimité
dynastique. Pour protéger ce pouvoir menacé par une possible usurpation, on en ait venu à
l’idée de légitimité dynastique. C’est ainsi que va se développer un véritable culte dynastique.
Malgré tout le souverain devait toujours garder de ses origines premières un caractère de chef
armé fortement marqué. La nature divine du souverain repose sur sa force militaire.
2. L’administration centrale
Le souverain détient tous les pouvoirs mais des limites étaient apportés dans son absolutisme
de principe. Il doit tenir compte de ces collaborateurs militaires. On a aussi l’existence au sein
de la cour de positions personnelles qui peuvent être fortes et le monarque devra également
tenir compte de ces positions personnelles.
Ceci dit, on ne rencontre pas dans ces monarchies hellénistiques de services administratifs
centraux bien étoffés. Sans doute existait-il une chancellerie mais en dehors de cela on voit
surtout le roi entouré d’un certain nombre de personnes qui remplissaient des fonctions de
domesticité privé que des tâches de gouvernement. On a des personnes qui sont dits amis ou
parents donc ils sont rarement qualifiés par leurs fonctions. Ce sont parmi ces courtisans que
sont choisis les conseillers, généraux et ambassadeurs.
→ Faiblesse de l’admin centrale qui tient en réalité à l’organisation locale.
3. L’administration locale
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Les cadres locaux ont été moins touché que l’admin centrale par l’avènement des
monarchies hellénistiques. On a la division du pays en nomes (nom donné aux grandes
circonscriptions admin des royaumes égyptiens) qui a été conservé en Égypte.
Concernant l’Asie Séleucide, le royaume était divisé en 2 parties :
- Zone d’admin royale : Chôra.
- Zones ou l’admin était médiatisé càd que l’admin appartenait à des cités, à des dynastes, à
des peuples, à des sanctuaires auxquels aveint attribuer la liberté de s’administrer.
- Zones d’admin royales = Les séleucides, héritiers de l’empire perse vont garder de ceux-ci
l’organisation en Satrapies ce qui explique la médiocrité de l’admin centrale.
Ces écoles vont briller et en particulier l’école stoïcienne. Mais ces écoles vont susciter les
critiques des sceptiques. Les sceptiques sont surtout illustrés par Pyrrhon qui va s’attaquer au
stoïcisme. Ces écoles vont aussi susciter les critiques des cyniques càd ceux qui proclament
l’inutilité de la recherche du meilleur gouvernement. On a ainsi qui va préconiser pour vivre
heureux de réduire le plus possible ces besoins en maitrisant ces désirs.
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On a un déplacement du centre de gravité politique du monde grec vers l’Orient.
En particulier, on a des royaumes Attalides d’Asie mineure. La Constitution de ces royaumes
va donner naissance à des capitales dans ces royaumes avec Bergame, Antioche, Alexandrie.
Dans ces capitales va être diffusé l’art grec.
1. L’essor scientifique
L’essor scientifique va marquer cette période à Alexandrie qui va devenir un grand centre
intellectuel avec la création du musée par Ptolémée 1er. Ce musé était une sorte de centre de
recherche ouvert aux plus grands savants qui pouvaient y trouver un matériel scientifique mis
à leur disposition. C’est Euclide qui va ainsi pouvoir composer ces Éléments qui est un traité
composé au début du IIIe siècle à Alexandrie. Mais il faut aussi mentionner l’importance prise
par l’école de médecine.
On va voir à Alexandrie se pratiquer la dissection et sera surmonté la répugnance des grecs
pour cette dissection. Le musée fut aussi doté d’une prestigieuse bibliothèque qui relève de
Ptolémée II. Il a réuni la communion de toutes les œuvres grecs ou traduites en grec produites
jusqu’à son époque (volonté encyclopédique).
- Arode doté d’un conservatoire ou Hipparque va développer à Arode une méthode pour
calculer les éclipses. Il a aussi dressé une carte du ciel. Il a aussi calculé la distance de la terre
à la lune.
- Archimède va jouer un rôle important dans sa ville de Syracuse. En 215, il revient à Syracuse
pour participer en tant qu’ingénieur à la défense de sa ville grâce à ses grandes inventions.
Mais Archimède sera tué par un soldat romain.
→ L’architecture des villes : Athènes, temple de Zeus Olympien, à partir de 174 av. J-C.
Antiochos IV qui pour remercier Athènes de son accueil va commencer la construction d’un
grand temple dédié à Zeus.
C’est Adrien qui aura le mérite de mener à bien ses travaux après la mort d’Antiochos IV.
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exigences du terrain. C’est ce qui apparaît dans la configuration de la ville de Pergame. Les
architectes vont se laisser conduire par la structure même du terrain.
→ Vogue des copies de statue classique qui va se répandre. C’est dans une maison de Délos
qu’a été retrouvé une réplique de Diadumène le Polyclète. On a un goût pour les copies de
statues classiques. Certains principes vont se mettre à collectionner les originaux du passé.
Mais l’époque a aussi eu des créations originales car elle va se montrer très créatrice qu’il
n’est possible de présenter ni par un classement par école ni par un découpage chronologique.
On a aussi une autre structure qui est la Victoire de Samothrace, trouvée sur l’île de
Samothrace (petite île du nord-est de la mer Égée) vers 190 avant JC. C’est la déesse de la
victoire Niké qui se dresse sur la proue d’un navire. Cette déesse résiste à l’assaut du vent qui
agit son vêtement.
→ Traitement du vêtement qui souligne le corps féminin avec une technique de drapé mouillé
qui n’est pas sans évoquer la manière des œuvres classiques de la fin du Ve siècle.
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- Le souci du réalisme mais un réalisme qui peut prendre un certain nombre de nuances. Il va
se développer dès le IIIe siècle un réalisme pathétique qui va privilégier les gestes
emphatiques et les réalisations dramatiques.
Ex : Pergame, Monument des Galates = Attale Ier va vouloir célébrer la victoire qu’il avait
remporté contre les Celtes d’Asie mineure (Galates). Cette victoire d’Attale 1er va entrainer la
construction d’un Autel en 220 avant J.C. Au centre est représenté un Galate en train de se
représenter sa mort lui-même entouré de 4 autres guerriers. Ce Galate est en train de se
donner la mort après avoir lui-même donné la mort à son épouse.
Taureau Farnèse attribué à Apollonius de Tralles de la fin du IIe siècle avant J.C. Ce tableau
représente le supplice de Dircé qui va être lié à un taureau furieux. Dircé avait mal traité dans
sa nièce Antiope. Cette dernière ayant retrouvé sa liberté va aller retrouver ses fils qui vont
décider de venger leur mère. Ce tableau représente donc ce supplice de Dircé qui est une
copie représentée dans un seul bloc de marbre.
On a aussi le Grand groupe du Laocoon (prêtre d’apollon) qui est représenté en train de périr
avec ces deux fils enserrés dans les replis d’un serpent monstrueux. Laocoon essaye de
protéger ses deux fils mais il est victime de ce serpent que lui avait envoyé Apollon pour le
châtier.
→ Goût pour le pathétique avec le visage de Laocoon dans son agonie.
Ce goût du pathétique se vérifie aussi avec la frise du Grand Autel de Pergame. Cette frise
représente la Gigantomachie qui est un terme qui va devenir très populaire à cette époque.
Ce thème représente le combat des dieux contre les géants.
Ce thème va représenter la victoire de l’ordre sur le désordre. Dans le contexte pergaménien,
il s’agit d’une allusion à la victoire de Pergame contre les Galates. Cette frise montre une
centaine de personnages représentant ce combat des géants et des Dieux avec un traitement
particulier des corps et des visages emprunts de pathétique qui n’est pas sans évoquer l’artiste
Scopas.
→ Goût du réalisme qui peut prendre un aspect pathétique mais qui va pouvoir s’exprimer
aussi dans l’art du portrait.
Tous ces souverains Lagides, Séleucides, Macédoniens vont répandre leur effigie sur des
monnaies, des pierres gravées. On va dresser à ces souverains des statuts honorifiques qui
ne vont plus hésiter à héroïser le modèle.
Ex : Tête dite d’Antiochos III (souverain de la dynastie Séleucide fin du III-début du II avant JC).
Cette copie romaine a pu être rapproché de ce que l’on connait de la figure d’Antiochos III. Il
pourrait s’agir d’une copie de sa statue équestre exécuté en bronze à la fin du IIIe siècle visant
à glorifier le souverain séleucide Antiochos III.
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Camée = pierre que l’on sculpte en relief afin de mettre en valeur les couches diversement
colorées de la pierre. Quand on sculpte la pierre, on parle d’un Camée. Ce Camée connu sous
le nom de Tasse Farnèse est une image de propagande qui renvoi à Alexandrie.
Cette œuvre est datée de la fin du II ou du début du 1er siècle avant JC qui représente les
bienfaits de la crue du Nil après la mort du souverain.
Il s’agit d’une composition ou est représenté le Sphinx d’Osiris sur lequel est assise sa veuve
tandis qu’est représenté derrière elle l’héritier Horus. A gauche est représenté le Nil qui est
assis et tient une corde d’abondance. Au dos est représenté une tête de gorgone.
Cette Tasse Farnèse marque la rencontre entre la tradition égyptienne et grecque.
Ex : Vase Borghèse qui témoigne du marché de l’art de cette époque. Nous sommes à la fin
de l’époque hellénistique et on va voir cette société romaine exprimer son goût pour les
décors luxueux et soucieuse d’orner ses villas et jardins. Cette société va apprécier ses grands
vases décoratifs pour ses jardins. Ces vases seront fabriqués en série dans les ateliers
d’Athènes mais à destination du marché italien.
→ Hellénisation de la classe dirigeante romaine qui va stimuler le développement de styles
rétrospectifs (création du passé). Cela explique la demande grandissante d’œuvres grecques.
Une demande que les pillages des généraux romains ne vont pas parvenir à assouvir d’où le
fait que les artistes vont exploiter le répertoires des périodes antérieures de l’art grec (style
rétrospectif).
Conclusion : L’Empire romain s’est ouvert à la tradition grecque qui va être sensible dans la
partie orientale de l’Empire romain mais aussi sensible en Italie et à Rome. Cette influence va
s’exprimer sur le terrain artistique mais aussi sur le terrain des idées.
On est en présence de traditions auxquels il serait excessif de nier toute valeur historique.
Mais ces traditions doivent en revanche être analysée à la lumière des données
archéologiques.
Selon deux traditions qui se superposent, un groupe de Troyens, sous la conduite d’Énée (fils
d’Anchise et de la déesse Aphrodite) se serait échappé de la ville de Troyes pris par les grecs.
Après un voyage maritime, ce groupe serait arrivé en Italie et aurait abordé dans le Latium.
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Énée aurait alors épousé Lavinia (fille d’un roi Latinus). Énée aurait succédé à ce roi Latinus et
il aurait alors fondé la ville de Lavinium en l’honneur de son épouse.
Quant à son fils Ascagne (ou Iule), ce dernier aurait lui fondé la ville d’Albe la Longue sur
laquelle aurait régné après lui 12 rois.
Le 13ème roi, Numitor aurait été détrôné par son frère Amulius. Amulius aurait fait de sa nièce
Rhea Silvia une vestale destinée à rester vierge càd à servir les Dieux. Mais séduite par le Dieu
mars, elle aurait mis au monde Romulus et Remus qui auraient été jeté au Tibre par Amulius.
Mais ils auraient été sauvés par une louve et recueillît par des bergers.
Ces derniers, après avoir restauré Numitor (leur grand-père) auraient décidé de fonder Rome.
L’anniversaire du jour de la fondation de Rome était le 21 avril. Pour les historiens, la date de
fondation de Rome est 753 avant J.C. La fondation de Rome eut lieu dans des circonstances
dramatiques.
Rome se trouve au centre d’une région du Latium. Cette région avait été, avant même que
n’apparaisse Rome, un point de rencontre entre plusieurs traditions dont celle des crétois
mycéniens.
Mais par sa langue qui était le latin et par ses contacts permanents avec le peuple voisin des
sabins, le Latium appartenait au monde italique càd le monde des peuples qualifiés d’italiotes
sachant qu’il s’agit ici de peuple indo-européen installées dans la péninsule italienne à la fin
du IIème millénaire avant J.C. Un Latium qui offre des conditions géographiques assez ingrates
mais pour autant, les fouilles ont révélé l’existence d’un habitat très ancien remontant au
13ème-12ème avant J.C. On voit l’apparition des premiers villages dès les 10ème-9ème siècle et en
particulier dans la région des Monts Albains.
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Au 8ème- 7ème avant JC c’est en revanche dans le Latium de la pleine situé entre les Monts
Albains, le Tibre et la mer que la civilisation semble s’être épanoui, en particulier à Alignole et
à Rome.
Vers le 8ème, avant même que ne soit fondé de véritables villes, les peuples de cette nation
latine vont s’associer dans une fédération. C’est à partir de la fin du 7ème que l’on voit se
constituer des centres urbains puis de véritables cités au premier rang desquels on voit Rome.
B. La naissance de Rome
Au moment de sa fondation, le site de Rome est un paysage de collines boisées qui s’élèvent
dans une zone de marécages exposés aux inondations du Tibre ainsi qu’au ruissèlement des
collines ; Cette zone est ingrate car l’agriculture y est difficile.
En revanche le site pouvait constituer un lieu de refuges pour des pasteurs. On trouve assez
tôt des traces humaines sur ce site qui remontent au 16ème siècle avant J.C. Il faut en revanche
un certain temps avant que n’apparaisse un habitat permanent, il faudra attendre le 10ème
siècle. Cet habitat permanent est connu par des tombes avec un Nécropole qui semble avoir
ensuite été abandonné au profit de l’Esquille. S’il y a des tombes c’est qu’il y a des villages
situés sur les hauteurs et composés de cabanes dont on a retrouvé des traces datant du 8 ème
siècle sur le Palatin.
Dès le 8ème siècle semble dater la fête des 7 monts, la fête du Septimontium. Rome apparaît
dès cette époque comme la ville des 7 collines.
Hormis ces traces d’habitations, d’autres fouilles archéologiques ont permis de retrouver les
traces de 4 niveaux successifs de fortification dont, le plus ancien, rattaché à la figure de
Romulus pourrait remonter à la fin du VIIIe siècle. On a pu reconnaitre dans le 1er niveau cette
fameuse Roma quadrata (Rome carré) qui était la première enceinte de la Rome Antique
construite sur le mont palatin à l’emplacement ou Romulus aurait vu les auspices.
On a la datation de cette première enceinte à la fin du VIII qui n’est pas contradictoire avec la
fin légendaire de Rome en 753. Les récits concernant les rois de Rome ne doivent pas être
considérés comme de purs mythes.
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A. La royauté latino sabine
Le premier de Rome fût Romulus dont la tradition nous dit qu’il aurait donné à Rome son
Sénat ainsi que ces lois de même que la division de la population en 30 curies. Ce dernier a
disparu au cours d’un orage. Lui succédèrent 3 rois sabins.
1°- Le premier, nous dit la tradition fût Numa Pompilius présenté comme un roi sage et
pacifique qui aurait doté Rome de ses institutions religieuses.
2°- Ce fût ensuite le règne de Tullus Histilius, roi belliqueux qui aurait conduit la guerre contre
les voisins d’Albe la Longue. Chacun a alors désigné de son côté 3 champions (de Rome et
d’Albe). Le dernier des Horaces va tuer chacun des Curiaces.
3°- Succéda à ce roi belliqueux Ancus Marcius présenté comme un roi constructeur qui aurait
agrandit la ville et en créant à l’embouchure du Tibre, le port d’Ostie.
Si bien qu’on a voulu retrouver dans l’histoire des 3 premiers de Rome une application de la
théorie de la Tripartition fonctionnelle formulée par Georges Dumézil. Selon cet historien des
religions, les peuples indo-européens auraient partagé un schéma mental assez voisin qui les
aurait conduits à organiser la société selon 3 fonctions primordiales :
- Fonction Sacerdotale
- Fonction Guerrière
- Fonction Productrice
Ce schéma est celui que l’on retrouve dans les 3 ordres de la société médiévale qui se divisait
entre les Oratores, les Bellatores et les Laboratores.
B. La royauté étrusque
1°- Lucumon, fils d’un corinthien réfugié, Tarquinia, était parvenu à gagner la faveur du dernier
roi sabin à savoir Ancus Marcius en devenant le tuteur de ces deux fils. Il va devenir roi sous
le nom de Tarquin l’Ancien dont la tradition dit qu’arrivé au pouvoir il aurait doublé le Sénat
par la nomination de 100 sénateurs, dirigé une nouvelle guerre contre les sabins et soumis les
latins. Aurait aussi été asséché les marécages du forum mais Tarquin l’Ancien seraient morts
assassiné par les deux fils d’Ancus Marcius.
2°- Ensuite on a eu le règne de Servius Tullius, élevé dans le palais de Tarquin. La tradition
romaine lui attribue une action réformatrice très importante au point de faire de ce dernier
une sorte de deuxième fondateur de Rome après Romulus.
C’est lui qui aurait donné à Rome une enceinte ; il aurait aussi divisé Rome en 4 tribus
urbaines. Il aurait aussi ordonné le recensement de la population et établit un régime
censitaire pour le recrutement de l’armée civique.
On créa également la monnaie et on construisit des temples. Ce dernier fût détrôné par son
gendre, Tarquin le Superbe.
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3°- Tarquin le Superbe se serait comporté en véritable tyran en s’attaquant au Sénat et se
faisant accompagné d’une garde armée. Il aurait fait le Grand égout de Rome qui se nomme
le Cloaca maxima. Il aurait aussi fait construire sur le Capitol un Temple dédié à Jupiter.
Va se produire la chute de Tarquin car son fils Sextus Tarquin aurait violé Lucrèce càd l’épouse
d’un proche de son père. Ce viol de Lucrèce fût la cause de la révolution qui devait chasser
Tarquin. Le roi et sa famille vont partir se réfugier en Étrurie et la République sera proclamé
en 509 avant J.C.
Dans cette histoire de la royauté romaine, les spécialistes s’accordent pour établir une rupture
entre une première phase considéré comme presque entièrement légendaire et une
seconde phase correspondant à l’arrivée des étrusques à Rome ou la part d’historicité semble
beaucoup plus grande.
Cette Étrurie n’est nullement le signe d’une conquête militaire du Latium par les Étrusques.
Il n’y eu pas de volonté de conquête Étrusque. Il faut donc se représenter que cette
domination Étrusque tenait à des considérations militaires et des motifs culturels.
La présence de rois d’origine étrusque sur le trône de Rome ne doit pas s’interpréter en termes
de conquête mais en termes de destin individuel.
On pense que les monarques d’origine toscane qui ont régné sur Rome devait être des
mercenaires que leur talent avait faits appeler à Rome. Sachant que ces étrusques grâce à leur
contact avec le monde grec, il jouissait d’une supériorité militaire. Ils avaient en effet introduit
l’armement de l’Hoplite. Cet armement grec fût adopté par les étrusques. Les étrusques
avaient aussi introduit la maîtrise du combat en phalange càd ce combat en formation serré.
Cette phalange va rejeter le vieux mode de combat des temps homériques càd le combat
individuel. Va être introduit en Grèce la Phalange et les étrusques auraient repris ce mode de
combat ce qui explique leur supériorité militaire. On a une suprématie d’ordre culturel qui va
faire ressentir à Rome une transformation urbanistique
- Les temples étrusques : Maquette d’un temple étrusque qui montre que les temples étaient
de grands bâtiments carrés. Ces temples présentaient une façade ouverte permettant
d’accéder à l’intérieur alors que les autres côtés étaient fermés.
Ce temple étrusque a aussi un fronton et un toit orné de décorations en terre cuite. Parfois
on a même de grandes statues en ronde bosse qui étaient disposé sur le fait même des toits.
Ces statues correspondaient à un rite étrusque qui représentait les divinités mais aussi des
ancêtres héroïsés sur le fait même des toitures des habitations afin de protéger ses
habitations.
Lorsque les Tarquins aménageront le Capitole et y édifieront un Grand Temple dédié à Jupiter,
on retrouvera ce type de construction. Le Capitole devra le centre religieux de la cité. Les
étrusques vont avoir une prédilection pour l’argile et le bronze.
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→ Importance du travail de l’argile chez les étrusques avec l’exemple du sarcophage des
époux trouvé dans la ville de Cerveteri.
Cette urne se présente sous la forme d’un délit ou repose des défunts qui sont attablés à un
banquet. Ce n’est pas une invention étrusque mais qui trouve son origine en Asie Mineure
puisque les étrusques ont reçu de l’Orient la coutume de festoyer-couchés.
En revanche on trouve le fait d’admettre à ces banquets des femmes ce qui est une spécificité
des étrusques (pas admises dans le monde grec). On a une place particulière de la femme
dans la civilisation étrusque qui est représenté aux côtés de son époux dans les mêmes
dimensions ce qui montre une importance similaire.
Il y a ici une influence des artistes de la Grèce de l’est càd les artistes ioniens dans le traitement
du visage. Ces ioniens avaient émigrés en grand nombre en Italie. Le monde grec de l’Asie
mineure (Ionie) sera soumise à la Perse avec la victoire du roi de Perse sur la région de Lydie
vers 547-546 ou le roi de Perse défait Crésus, roi de Lydie. Au lendemain de cette défaite, des
artistes ioniens vont s’établir en Italie et donc faire sortir leur influence sur les créations
étrusques.
Importance chez les étrusques par la peinture murale qui devait connaître au VIe siècle un
grand développement :
Les tombes étrusques ont été retrouvés par centaines et environ 200 tombes peintes ont été
retrouvé sur 6000. Ces étrusques qui vénéraient plusieurs Dieux de la mythologie grecque
étaient très religieux « L’Étrurie tenait plus que toute autre nation à l’observation des rites
religieux ». Ces étrusques croyaient en la survie après la mort si bien que leur production
artistique avait généralement un caractère funéraire.
Le thème du voyage du défunt vers le monde infernal sera représenté dans des tableaux :
- Tombe dite des Lionnes que l’on trouve à Tarquinia. Cette tombe prend la forme d’une
chambre avec un plafond soutenu par 6 colonnes doriques. Dans la paroi du fond se trouvait
une niche destinée à retenir l’urne devant contenir les cendres du défunt. On voit représenté
au fond 2 lionnes et en dessous la scène principale de la tombe à savoir un chaudron entouré
de musiciens. On trouve de chaque côté des danseurs avec la « danseuse immobile à grand
pas ». On a aussi des figures masculines allongés sur les côtés de la chambre = banquet
funéraire. Dans le bas, on a une frise de dauphins sautant au-dessus des vagues au milieu des
oiseaux.
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On a donc des étrusques qui envisageaient le tombeau comme une habitation. Cette
conception de la maison tombe donnait un libre accès en dehors même des enterrements. On
a accordé une très grande importance aux rites funéraires qui sont le signe de l’importance
du caractère religieux.
Les découvertes récentes ont fait avancer les connaissances historiennes sur la Rome des
premiers temps.
Les fouilles conduites sur le Palatin ont permis de retrouver les traces de 4 niveaux successifs
de fortification dont le plus ancien pourrait remonter à la fin du 7ème siècle.
Il est difficile de ne pas établir de rapport avec la fondation de Rome par Romulus. Le 1er niveau
de cette enceinte est en rapport avec cette fondation de Rome par Romulus.
Le forum = premier édifice public en dur date de la fin du 7ème et trouvé à l’est du forum. Il
correspond à un bâtiment à savoir la Régia dont la tradition dit qu’elle a été construite par
Numa Pompilius. Ce bâtiment aurait ensuite été une résidence royale. C’est le premier édifice
public réalisé en dur dont nous trouvons des traces.
Il faut aussi mentionner pour l’époque royale d’autre vestiges trouvés au Nord-Est du forum.
A été trouvé dans la zone du Comitium qui est cet espace qui va s’organiser au Nord-Est du
forum pour les réunions publiques = cœur politique.
Ce Comitium aurait été aménagé dès l’époque royale. C’est aussi à cette époque qu’aurait été
édifié le temple de Jupiter, le Capitole.
Il a été dédié à la triade de Jupiter, Junon et Minerve = centre religieux de la ville. Ce temple a
été construit sur le modèle étrusque et devait être surmonté de statues. Au sommet du
temple devait se trouver un groupe représenté Jupiter victorieux. On peut voir la triple cella
(partie close du Temple) qui montre 3 Dieux vénérés dans ce temple. A chacun de ces dieux
était affecté une cella.
Au sommet du temple se trouvait des structures : On a des statues qui se trouvaient dans la
cité de Véies ou on a pu retrouver les vestiges d’un temple avec des statues. Ces statues sont
attribuées à Vulca.
→ Statue posée sur le sommet du toit attribué aux ateliers de Vulca qui donne une idée des
statues construites sur les toits.
Cette Rome de l’époque royale est sensiblement différente. Elle va recevoir une nouvelle
muraille de pierre, la muraille sévrienne à proximité de la gare de Termini.
Cette fortification date bien de l’époque royale. Rome est désormais une ville devenue l’un
des sites majeurs du Latium comme le souligne la présence d’autres sanctuaires :
- Temple de la Fortune ou de Mater Matuta (VIe siècle avant J.C). Le sommet du temple était
orné d’un certain nombre de structures avec un fronton triangulaire. On avait des statues
montrant des dieux comme Hercule avec à côté de lui la statue de Minerve Athéna.
Au-dessus du toit, on a de grandes structures qui ornaient le toit.
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§4. L’organisation société à l’époque royale
Les premiers occupants de la Rome archaïque ont connu une organisation en gentes « groupe
de parents appartenant à un ensemble de familles unies par le même nom ».
Cette organisation attestée en gens est un agrégat de famille avec ceux prétendant descendre
d’un ancêtre commun. La gens n’est donc pas la famille patriarcale càd celle placé sous
l’influence d’un pater.
On a une organisation de type gentilice qui se retrouve chez les peuples voisins (sabins ;
étrusques). Ce sont peut-être les étrusques qui ont introduit la gens à Rome. Les gentes
pouvaient rassembler des milliers de personnes car ils regroupaient des dépendants, des
clients qui travaillaient pour le compte de ses gentes.
Ainsi, on a deux groupes bien distincts au sein de ses gentes :
- Gentiles
- Clients qui vont rester toujours dans une position subalterne.
Rien ne permet de leur attribuer un chef de type familial, une sorte de père de la gens.
Rien ne permet également de leur attribuer une quelconque organisation politique ou
militaire.
Dès l’âge archaïque, la gens eu ses divinités protectrices et son culte. Mais aussi son territoire
ou elle vivait, et où elle ensevelissait ses morts. Cette gens eu aussi ses usages propres càd les
« mores » qui pouvaient encore être invoqué en pleine époque historique.
Progressivement, c’est la famille patriarcale qui va prendre son autonomie et s’imposer
comme celle de base de la société remisant la gens parmi les souvenirs du passé. Pour autant
cette gens ne devait jamais vraiment disparaître. Ainsi, en pleine époque classique, il existait
des règles successorales propres aux gentiles.
Le terme de rex est un terme que Rome a légué à notre vocabulaire politique. Ce terme vient
de l’indo-européen. C’est un substantif dérivé du verbe latin reg équivalent du grec ancien,
orégô.
Ce terme rex est formé sur le radical indo-européen qui a aussi donné :
- rix en gaulois
- raja en sanscrit.
Le roi est bien celui qui dirige. Il n’est pas possible d’établir à la suite de quelle circonstance
s’est établit la royauté. Il s’agissait peut-être à l’origine de se donner un chef puissant pour
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faire face à une menace passagère ou pour se doter d’une armée. Le roi se serait ensuite
imposé par sa force. Héritier des chefs de bande, le roi se serait imposé par sa force.
Une fois instauré, cette royauté offrit la caractéristique de n’être ni héréditaire ni même
nationale. Romulus venait d’Albènes par exemple. Ensuite on eut 3 rois sabins et 3 rois
étrusques. Le pouvoir royal n’était pas non plus dynastique mais qui, de surcroit ne se
transmettait pas en ce sens qu’il était strictement personnel.
Cette interrogation des dieux se faisait en scrutant le vol des oiseaux comme le souligne
l’étymologie du terme. Ainsi, on savait par le vol des oiseaux si les dieux donnaient ou non
leur approbation. On confiait au conseil des patres, au chef des gantes l’investiture politique
du roi. On nom de ces pères, l’interroi désignait le nouveau roi et l’autorisait à recevoir la
bénédiction de Jupiter qui fondait son pouvoir de décision. Cette procédure se met en œuvre
sous la royauté Latine et elle se serait peut-être effacée sous la royauté étrusque.
Ce que l’on peut retenir c’est que l’autorité du roi sur les communautés gentils n’était que
provisoire. C’est une autorité qui vient des patres, qui, en vertu de leur pouvoir l’avaient
désigné. Ce sont les patres qui ont consenti à le choisir.
Cette institution de l’interroi va se retrouver sous toute la République avec le même nom
quand il s’agira de combler le vide laissé par la disparition des deux Consuls.
Sachant que des historiens opèrent des distinctions entre les pouvoirs dit « latins » et le
pouvoirs dits « étrusques » dans le sens d’un renforcement de l’absolutisme.
Le roi détenait des pouvoirs de nature religieuse. C’était l’intermédiaire entre les dieux et les
hommes donc il était associé à la prise des hospices par laquelle on vérifiait que telle ou telle
décision avait l’accord des décisions. Il participait à l’offrande des sacrifices et était aussi
responsable du calendrier. C’est ce calendrier qui déterminait les jours fastes (autoriser de
vaquer aux affaires publiques et privées) et les jour néfastes.
C’est aussi le roi Numa qui aurait créé les trois flamines, les trois prêtres romains qui vont être
institué pour accomplir les fonctions religieuses.
Le roi est avant tout un chef malgré ses fonctions religieuses. A l’origine, ce fût sans doute la
force du roi qui va présider à son choix. A ce titre, le roi devait pouvoir disposer du pouvoir de
commandement et donc il devait être investit par les comices curiates (première assemblée
populaire à Rome) de l’imperium.
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Imperium = Il semblerait que cette notion soit apparue avec les rois étrusques et que ce soit
les Tarquin qui lui aient donné ses traits fondamentaux qui ne vont guère être remis en cause
par la suite. Sous la République et sous l’Empire, l’imperium sera le pouvoir politique suprême.
L’imperium, avant de désigner de manière assez abstraite le pouvoir de commandement,
c’est peut-être avant tout la force personnelle. C’est aussi ce pouvoir qui permettait de
profiter du butin ensuite réparti entre les combattants.
L’imperium n’est pas un pouvoir délégué au roi mais qui découlait de son pouvoir auspicial
càd de son droit de prendre les auspices. Cet imperium permet de donner au roi une sorte de
pouvoir absolu.
La fonction ultime de cet imperium est le pouvoir de coercition qui est un pouvoir de
contrainte. Cela va permettre au roi d’ordonner et de punir immédiatement par des
châtiments corporels toute atteinte à son autorité.
Dès les Tarquin on a distingué l’imperium domi « à la maison » s’exerçant à l’intérieur du
pomerium de celui de l’imperium militiae, « à l’armée », s’exerçant à l’extérieur du
pomerium.
Cet imperium était symbolisé par les 12 faisceaux portés devant le roi (vestiges d’un faisceau
de licteurs, v.610 avant J-C).
→ Faisceau de verge qui entourait une hache à deux tranchants. Ces faisceaux semblent bien
avoir une origine étrusque comme le révèle les vestiges en fer d’un faisceau de licteurs trouvé
dans une tombe de Toscane.
Le rôle essentiel du roi était donc de commander. Pour autant, il ne disposait pas d’un
quelconque pouvoir législatif à une époque où la détermination des usages était encore laissé
aux groupes familiaux. Les usages étaient encore ceux des gentes.
Mais le roi a pu disposer d’un pouvoir judiciaire. Il ne s’agissait pas d’appliquer un droit
préexistant. Il s’agissait pour le roi de donner pour certaine affaires une solution d’aspiration
divine. Mais ces interventions devaient être rares dans la mesure ou la plupart des conflits
devaient se régler à l’intérieur de la gens et par elle-même.
Lorsqu’une faute mettait en danger l’ordre public, le roi était surement en mesure
d’intervenir. Ces fautes religieuses qui justifiaient l’intervention du roi étaient le parricidium
= meurtre d’un homme libre ou encore la perduellio = rébellion, trahison.
Aussi absolu qu’il puisse paraître, les pouvoirs du roi avaient certaines limites.
Si les romains ont dénoncé la tyrannie des derniers rois c’est qu’ils avaient conscience que
leur pouvoir n’était pas illimité. On a des limites qui résidaient dans le fait que ce sont les
dieux qui ont permis l’accession du roi au pouvoir. Les rois ne peuvent donc pas prendre de
décisions importantes sans prendre les auspices. Ceci va conduire les romains à une distinction
entre le fas (règle d’inspiration divine) qui limitait l’autorité du roi et le jus (droit humain).
De même, les usages limitaient aussi les pouvoirs du roi. Les pseudos lois royales n’étaient
que des usages qui relevaient sans doute des groupes familiaux.
D’autres limites tenaient à la présence d’auxiliaires du roi. Au premier rang de ses auxiliaires,
on avait le Sénat. Avec le Sénat (« vieux ») on est dans une difficulté propre aux institutions
de la royauté primitive. La tendance des historiens antiques à transposer à l’époque royale les
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institutions de la Rome républicaine. Ce serait Romulus qui aurait créé un Sénat de 100
membres, chiffre doublé par Tarquin l’ancien puis porté à 300 sous le règne de Servius Tullius.
Ce Conseil a été à l’origine un Conseil des anciens. Certains historiens, à la suite de Magdelain
ont présenté ce Sénat primitif comme une sorte de « cour féodale de seigneurs, les patres,
disposant d’armées de clients, leurs vassaux ».
Le Sénat serait sans doute une cour féodale de seigneurs composé de patres. Les patres ne
sont pas les pères au sens de ceux qui ont engendré des enfants. Les patres sont les principaux
chefs de famille. Au temps de la royauté, cette aristocratie des chefs de clan va constituer les
auxiliaires du roi.
Ces patres étaient porteurs d’un pouvoir auspicial car seuls eux ont la qualité pour prendre
les auspices quand il était question de nommer un nouveau roi. C’est eux qui exercent les
fonctions d’interroi.
→ Ce sont donc la réunion des principaux chefs de famille qui va constituer le Sénat sous la
royauté Latino-sabine càd la royauté du temps des premiers roi sabins.
Les choses ont évolué sous la domination étrusque : le roi aurait alors tenu ses patres en
respect sous la royauté étrusque. Selon la tradition, Servius Tullius se serait fait élire roi par le
peuple sans le concourt des patres.
Le roi va devoir composer avec les tribus et curies. Romulus aurait divisé la ville en 3 tribus et
30 curies formant l’assemblée curiates.
Ramnes : 10 curies
Tities : 10 curies
Luceres : 10 curies
L’appartenance à ces 3 tribus a pu relever de donner des critères ethniques. Mais ce fut aussi
un critère territorial.
→ Curia dont l’étymologie vient de co-viria = groupement d’hommes.
La curie c’est donc la co-viria càd le groupement d’hommes. La curie désigne un groupement
d’hommes en état de combattre.
Ces tribus ont donc joué un rôle militaire. Ce chiffre de 30 ne devait changer à Rome. Chacune
portait un nom. Certains groupes se référeraient à des groupes familiaux et d’autres aux
quartiers de Rome.
Le critère d’appartenance à ces tribus étaient sans doute des critères ethniques et territoriaux.
A l’origine ces groupements d’hommes étaient des groupements indépendants qui seraient
passés sous l’autorité du roi. Ces groupements auraient donc fourni le cadre le plus ancien de
réunion des citoyens, à savoir l’assemblée curiate. Sur les pouvoirs de cette assemblée
curiate, sans doute était-elle réunie par le roi quand celui-ci jugeait bon de la rassembler. Elle
avait un rôle de conseil auprès du roi. Mais outre ce rôle de conseil, il semble qu’une des
attributions majeures des comices curiates fût l’investiture du roi.
→Rôle d’investiture du roi : Ce n’est pas cette assemblée qui choisissait ce nouveau roi. En
revanche, cette assemblée approuvait la désignation du roi par les patres à travers une
acclamation, la lex curiata (loi curiate). Cette lex curiate conférait au roi son imperium.
61
La tradition antique attribut à Servius Tullius de nouveaux cadres de répartition de la
population. Ces cadres étaient créés sur des bases nouvelles, à la fois censitaires et
géographiques ce qui est une grande nouveauté par rapport aux cadres précédents.
Selon Tite livre, Servius Tullius aurait commencer par répartir les citoyens en fonction de leur
richesse en 5 classes divisées elles-mêmes en 193 centuries. Ceci est rejeté par les historiens
modernes.
→ S’il faut rejeter cette affirmation, il faut bien attribuer à Servius Tullius un principe de
répartition de la population moins traditionaliste que celui des curies
Au milieu du Vie siècle, il aurait réparti les citoyens en 2 classes en fonction de leur richesse.
Ceci serait une conséquence d’une nouvelle organisation de l’armée. Rome aurait adopté un
système proche de la phalange grecque. Les romains, peut-être par le relai étrusque auraient
adopté un système avec des combattants portant la cuirasse et qui étaient aussi équipés d’un
bouclier rond. Ils avançaient épaules contre épaules, en ligne continu.
Or la charge financière de cet équipement aurait conduit à Rome à répartir les citoyens en
fonction de leur fortune. C’est ainsi que les plus riches auraient formé la classis « ceux qui
peuvent être appelés ». C’est la classe de ceux qui vont pouvoir financer son armement.
Cette classis sera elle-même divisé en centurie (groupements de cent hommes.
Ceux dotés d’un équipement léger (non combattants) formaient les infra classem càd les
« sous-classes » = les non combattants et ceux dotés d’un équipement léger.
Pour Michel Humbert, cette armée fût aussitôt reconnu comme une force politique car la
classis est non seulement l’armée mais l’assemblée centuriate. A côté de l’assemblée curiate
aurait surgit une assemblée du peuple à savoir l’assemblée centuriate.
Mais tout le monde n’est pas d’avis que cette assemblée soit apparue dès l’époque royale.
A supposer que l’assemblée centuriate ait existé à cette date, il est difficile de dire quels ont
été les fonctions de cette assemblée.
Cette assemblée centuriate va se retrouver à l’époque républicaine.
Servius Tullius est aussi censé avoir divisé Rome et sa population en 4 parties, en 4 régions
crées en vue de permettre le recensement de la population. Ces 4 régions étaient une
définition purement géographique et non plus gentilis. Cette création aurait permis
d’englober de nouveaux quartiers et donc d’intégrer de nouveaux citoyens en fonction de leur
domicile.
Servius Tullius aurait jeté les bases d’une nouvelle répartition de la population à la fois
censitaire (en fonction de la richesse) et géographique (en fonction des 4 tribus urbaines).
Ce cadre nouveau de Servius Tullius peut apparaitre plus souple que le cadre curiate ou les
grandes familles avaient acquis un poids déterminant.
Cette nouvelle organisation va être en mesure d’intégrer dans l’organisation politique tous les
nouveaux venus. Ces mesures ont pu rencontrer l’opposition des noblesses gentils et c’est
peut-être là une des causes de l’affaiblissement progressif de la monarchie.
62
Chapitre 2. La république romaine (509-27 avant J-C)
Cette république va se maintenir jusqu’en 27 avant J-C avec une remarquable stabilité. Il faut
distinguer au sein de cette République deux périodes.
→ Section 1 = 509- milieu du 2ème siècle = établissement et affirmation du régime républicain
sur fond d’accumulation des conquêtes.
→ Section 2 = Institutions sociales
→ Section 3. Contenu de la Constitution républicaine.
→ Section 4. La crise à partir des années 150 avant J.C.
La chute des rois était attribuée à la tyrannie de Tarquin la superbe dont Tite live rapporte
qu’après avoir détrôné et massacré son beau-père, il aurait gouverné seul et sans prendre les
conseils du Sénat.
Mais ce changement ne fût sans doute ni aussi simple ni aussi rapide.
On a une concomitance de dates qui sont assez troublantes. 509 date = de l’avènement de la
République mais c’est aussi la date de la suppression de la tyrannie à Athènes.
Des changements politiques similaires devaient aussi touchés des villes d’Italie centrale.
Il semble désormais que la chute des rois ne laissa sans doute pas immédiatement place à un
régime républicain. Il faut commencer par se demander à qui profita la chute du roi (non pas
aux peuples mais à l’aristocratie romaine).
Sous Tarquin, une grande méfiance se serait instaurée entre le roi et le Sénat. Se serait dressé
en face du roi les principaux représentant des gentes, ces patres qui siégeaient dans le Sénat
primitif. Les descendants de ces patres vont se qualifiés de fils de sénateurs càd de
patriciens. Ces patriciens vont se constituer en un groupe encore plus fermé.
Pour suivre l’établissement de la République, il faut revenir aux sources antiques et en
particulier vers l’historien Tacite qui dit que « La ville de Rome fut d’abord en la possession des
rois ; puis L. Brutus établit la liberté et le consulat ». L’essentiel de la transformation aurait visé
à remplacer la magistrature viagère du rex par une magistrature annuelle càd le consulat.
Désormais l’Etat n’était plus la chose privée du souverain (Res privata) mais la Res publica qui
désignait à Rome le bien-être et la prospérité (populus).
→ A Rome le populus est l’ensemble des citoyens.
A. La création du Consulat
- Le rex sacrorum, « roi des sacrifices ». A Rome, pour faire certains sacrifices, la religion avait
exigé le roi et les Dieux n’admettait qu’on eut pu substituer au roi un autre personnage.
On va s’en tirer en appelant roi un magistrat spécial càd le rex sacrorum.
63
- L’interrex, « interroi ». En cas de disparition simultanée des deux consuls, le pouvoir
appartenait à un sénateur qui n’exerçait sa fonction que pendant 5 jours et qui devait faire
élire de nouveaux consuls.
D’après la tradition, au lieu d’un roi unique et viager, on eût deux magistrats, les Consuls.
Ces consuls dont les noms ont été conservés sur les fastes consulaires. Pour certains
historiens, le passage de la royauté à la République se serait opéré progressivement.
Sachant que l’institution deux consuls annuel n’est certaine qu’à compter de 367 avant J.C.
Entre 509 et 367, le principe de l’annualité aurait pu être respecté mais pas celui de la
collégialité.
→ Un pouvoir unique a vie ait succédé des magistrats annuels. Les patriciens dont
l’affirmation va marquer l’exigence de la plèbe.
Les patriciens (patricii) sont les descendants des patres. Or la tradition antique attribue à
Romulus la division entre cette élite minoritaire et la grande masse du peuple à savoir les
plébéiens. Certains éléments permettent en effet de récuser cette division originaire.
Le système des deux classes censitaires ignorait cette division. Plusieurs rois de Rome et
certains consuls du Ve siècle vont porter des noms caractérisés plus tard comme
« plébéiens ». Il n’y a sans doute pas eu de division originelle entre les deux.
Mais l’archéologie montre l’existence d’une élite qui va s’accroître au cours du VIIe siècle.
Cette aristocratie aura tendance à se fermer elle-même à l’époque royale. C’est une lutte
entre le roi et les gentes désireux d’exercer l’essentiel du pouvoir. Des indices témoignent
d’une réaction aristocratique qui expliquerait la chute de la royauté.
Ce serait quelques grandes familles qui se sont emparées du Consulat. Lorsque seront créé de
nouvelles tribus, les tribus rustiques (début du V) ces dernières porteront le nom des grandes
gentes.
L’institution de la clientèle qui plaçait le client sous la dépendance de son patron : ce système
fût sans doute un des principaux pouvoirs de cette aristocratie naissante.
Ce dualisme originel entre patriciens et plébéiens n’est pas attesté pour les temps anciens.
Il faut définir la plèbe négativement par opposition au patriarcat.
D’une population primitive indifférencié se serait détaché une élite riche qui se serait opposé
au reste (à la plèbe). Ce n’est que progressivement qu’émergea la plèbe qui va prendre
conscience de son existence et qui va s’organiser. Elle va se définir comme le groupe des
citoyens revendiquant une existence et des droits dans la cité.
Pour Michel Humbert, « elle est la fraction de la cité (toutes classes confondues) qui s’est placé
en opposition durable contre l’organisation officielle ou patricienne de la cité ».
64
Le patriciat et la Plèbe ne se définissent pas comme des réalités politiques ou sociales mais ce
sont des réalités politiques. Il y a ceux qui détiennent le pouvoirs (patriciens) et ceux qui sont
exclus de son partage et qui aspirent à l’exercer.
Quelque 10 ans après l’expulsion de la royauté, une fraction du populus se serait révolté et
aurait fait sécession. Il n’est plus question de présenté cette révolte du populus comme la
révolte des pauvres contre les riches. L’essence de la révolte fut politique. Une plèbe se serait
séparée de la cité et ce à plusieurs reprises en se retirant sur l’Aventin ou encore le Mont
sacré. Elle va refuser le service militaire. S’agissant du nombre de ces sécessions, les historiens
ne sont pas tous d’accord.
Une première sécession en 494-493 aurait permis à la Plèbe de se doter d’institutions propres
non pas en vue de former un état dans l’Etat mais en vue de réformer l’Etat ?
Sans remettre en cause l’unité du populus (ensemble du peuple romain), les plébéiens vont
se doter de chefs à savoir les tribuns de la plèbe. Ils seront 10.
Ces tribuns de la plèbe n’étaient pas des magistrats car ils ne représentaient pas l’ensemble
du populus. Ces tribuns n’avaient pas l’imperium mais ils étaient les défenseurs de la plèbe,
qu’ils devaient secourir en vertu de leur pouvoir d’aide.
Les tribuns disposent d’un pouvoir d’aide, d’un pouvoir d’auxilium. Ils doivent disposer d’une
arme très efficace qui est l’intercession qui sera le pouvoir dévolu à ses tribuns d’interdire ou
de casser un ordre du consul. Pour assurer l’efficacité de cette protection, les tribuns seront
déclarés inviolables car placés sous la protection des dieux. La personne et la puissance des
tribuns vont être déclarés inviolables (sacrosanctus).
Cette immunité trouvait sa source dans le serment d’aspiration militaire prononcé par la
plèbe et considéré comme une lex sacrata. Ce serment d’aspiration militaire vouait à la mort
quiconque ne respectait pas la Constitution que la plèbe s’était donné et qui portait atteinte
à sa chef. Celui qui portait atteinte à un tribun encourait la sacratio et il était déclaré sacère
càd qu’il était consacré aux dieux.
A l’imitation du temple du Capitol va être construit un sanctuaire dédié à une Triade composé
de Cérès (déesse de la fertilité) ; Liber (dieu de la fécondité) ; Libera.
Ce sanctuaire sera desservi par les édiles de la plèbe qui seront aussi déclarés inviolables
En 471, la Plèbe aurait aussi obtenu une assemblée pour pouvoir parler de ces intérêts
propres. C’est les concilia plebis = assemblée de la plèbe. On parlera toujours de comitia pour
cette assemblée.
65
La Plèbe rompt avec la tradition oligarchique et l’organisation censitaire. La plèbe choisit le
critère du domicile. Ce sont les tribus qui vont donner à cette assemblée son unité de vote.
Ces tribus seront alors au nombre de 25. Ces tribus donneront à l’assemblée son unité de vote.
Tous les citoyens de plus de 17 ans faisaient partie de cette assemblée et tous disposaient de
la même voix.
Dès son origine cette assemblée va exercer une double fonction :
- Choix annuel des tribuns et des édiles de la plèbe.
- Vote des plébiscites càd les décisions de la plèbe (plebis scita). C’était des décisions qui
n’engageaient que ceux qui avaient juré la loi sacrée.
B. La loi des XII tables et ces suites : Les lois Valeria Horatiae (449 av J-C)
Ce fût la restauration de la République avec deux consuls, Lucius Valerius et Marcus Horatius.
Ces deux derniers auraient été les auteurs de ces fameuses lois Valeria Horatiae dont le
contenu reste discuté. Ces lois de 449 avant J-C auraient consacré l’inviolabilité
tribunicienne ; elles auraient reconnu une valeur officielle des plébiscites ; elles auraient
aussi reconnu officiellement l’intercession tribunicienne dans le cadre de la provocatio ad
populum, « appel au peuple ».
Ces lois vont donc accorder aux tribuns la possibilité de bloquer le pouvoir coercitif du consul
et de faire porter l’affaire devant les commis centuriates dans le cadre de la procédure
d’« appel au peuple » = provocation ad populum.
En 445, une loi aurait aussi permis les mariages entre patriciens et plébéiens.
Pour autant les luttes entre le patriciat et la plèbe ne vont pas s’apaiser.
La Rome prise par les Gaulois en 390 va apaiser provisoirement les rivalités entre le patriarcat
et la plèbe. Après une lutte de plusieurs années, deux tribuns de la plèbe, Caius Licinius et
Lucius Sextius. Ils obtenir en 367 le compromis Licinio-Sextien.
66
C’est ainsi que Caius Licinius fut élu en 366 comme 1er consul plébéien tandis que Lucius
Sextius devait à son tour en 364 devenir consul. Il y a un partage du pouvoir.
Il faudra attendre 342 pour que cette dualité fut parfaitement respectée jusqu’à ce qu’en 172,
on vit deux consuls patriciens.
En 367, va être créé la fonction de prêteur pour décharger les consuls des tâches,
principalement judiciaire. Cette magistrature sera réservée d’abord aux patriciens et il faudra
attendre 336 pour voir un plébéien accéder à cette fonction. La victoire de la Plèbe sera
complète en 300 quand une loi permettra à la Plèbe d’accéder à la charge de grands pontifes.
A cette date, la victoire de la Plèbe fût complète.
L’assimilation des plébiscites aux lois par la loi Hortensia en 286 avant J-C.
Ce fût aussi le temps de la conquête de l’Italie. C’est la conquête du Latium, de toute l’Italie
puis du bassin méditerranéen.
- D’abord, on reste dans le cadre du Latium et Rome va ensuite réussir à s’imposer face à la
Ligue Latine qui réunissait 30 cités du Latium Antique. Rome va dominer cette ligue Latine au
sein d laquelle elle va occuper une position dominante sachant qu’elle devra faire face en 390
à l’occupation de Rome par les populations gauloises.
Ensuite, les alliés latins qui avaient obtenus une certaine égalité avec les romains vont se
révolter en 340. Mais en 338, la ligue Latine est battue et dissoute c’est donc l’annexion du
Latium.
Mais avant ce soulèvement de la Ligue Latine, Rome avait fait sentir son influence sur toute
l’Italie en occupant la région de la Campanie qui était très riche. Cela permettra à Rome dans
cette lutte contre ses peuples de s’imposer sur toute l’Italie à travers les guerres Samnites.
En 272 sera prise la cité de Tarente.
Rome va ensuite s’attaquer à la conquête du bassin méditerranéen dans le cadre des guerres
puniques.
146 = Prise de Carthage avec la victoire de Rome sur Carthage par Scipion Emilien.
Rome s’était assuré la maitrise de la méditerranée occidentale mais aussi de la méditerranée
orientale. Ces 3 guerres macédoniennes vont permettre à Rome de s’imposer sur la
Macédoine. Persée est vaincu par Paul Émile en 168 avant J-C.
67
- 197 : Espagne
- 147-146 : Macédoine
- 146 : Afrique
Cela témoigne bien de cette expansion de Rome. Jusqu’en 150, c’est pour Rome une période
d’expansion.
A Rome on désignait les citoyens sous le nom de cives ou quirites. Une lutte entre plébéiens
et patriciens va dominer les premiers temps de la République romaine.
On va parler du citoyen en tant que tel. La source essentielle de la citoyenneté était la
naissance. Était considéré comme citoyen romain l’enfant légitime d’un père romain ou
l’enfant illégitime d’une mère romaine. A cette époque, la naturalisation d’étrangers était
rare. Mais l’affranchissement était le moyen pour un esclave de devenir citoyen.
Au citoyen était reconnu des droits : droits publics et droit privées.
❖ Droits Publics :
❖ Droits privés :
On a aussi des droits privés qui appartenaient à la fois aux femmes et aux hommes :
- conubium = droit d’épouser une romaine
- commercium = capacité de passer des actes juridiques
- Droit d’agir en justice par le biais des actions de la loi.
Sous la République, on perdait la citoyenneté en étant ravalé au rang d’esclave dans certains
cas. A Rome, on considérait qu’était attentatoire à la majesté romaine, le fait qu’un citoyen
était esclave là où il avait été libre. Mais il pouvait arriver qu’à titre de peine un citoyen
devienne esclave.
68
→ Si un romain fait prisonnier de guerre par l’ennemi, ce romain prisonnier, même aux yeux
de Rome avait cessé d’exister. Ce principe aura du mal à se maintenir quand les guerres
mettaient des guerriers de plus en plus nombreux.
Pour régler ces droits, on va inventer une institution, le postliminium qui permettait au
prisonnier récupérait l’ensemble de ces biens et de ces droits (effet rétroactif). Mais pendant
sa captivité, le guerrier a cessé d’exister.
→ A Rome, on ne peut pas être esclave là où on a été libre.
Avant de désigner ennemi, le terme hostis en latin désignait l’étranger. Ce n’est que lorsque
le mot hospes l’eût remplacé pour désigner l’étranger au sens d’hôte que le terme d’hostis va
alors maquer l’inimitié.
Selon que cet hospes était plus ou moins proche du romain par son lieu d’origine, sa langue
etc, son statut était plus ou moins favorable si bien qu’il n’existait pas, à Rome, en droit, un
statut de l’étranger.
Il n’y a que des statuts multiples. En tant que tel, les étrangers n’avaient aucun droit à Rome
même si la catégorie des Latins doit être mise à part.
Les étrangers ordinaires vont être ceux qualifiés de pérégrins qui n’ont aucun droit public ni
privé. Ces étrangers risquaient d’être pris comme esclave si bien que l’étranger de passage va
voir son statut garanti par l’hospitalité privée. Elle va permettre à l’individu d’être protégé.
Son hôte le protégeait en vertu d’une sorte de traité d’amitié placé sous la protection des
Dieux. Cet hôte était donc son garant.
L’étranger pouvait s’installer à Rome de façon durable et son hôte devenait son patron.
L’hospitalité se transformait alors en clientèle. L’étranger conservait son droit propre, donc il
n’avait pas accès au droit particulier des romains.
Ainsi, dès le IIIe siècle, va s’installer à Rome un droit accessible aux pérégrins qui est le ius
gentium « droit des gens ». Sera aussi créer un magistrat spécial, le préteur pérégrin.
Il faut aussi ajouter que sur le modèle de l’hospitalité privé, va apparaître l’hospitalité publique
qui ne sera pas conclu entre deux familles mais entre deux cités. Il s’agissait pour chaque cité
d’accorder aux ressortissants de l’autre cité les mêmes droits.
A ce statut général des étrangers, il y a une exception pour les Latins. On désigne sous ce
terme deux catégories différentes d’individus :
- les membres de la ligue Latine
- les populations de certaines villes colonies fondées en Italie à compter de 334.
Statut : leur condition était assez proche de celle des romains. Les latins avaient le droit au
mariage (conobium) ; le droit de passer des actes juridiques (commercium) ; le droit de vote
(suffragium) ; mais ils n’avaient pas le ius honorarium càd qu’ils n’avaient pas le droit d’accès
aux magistratures romaines.
Ces derniers disposaient aussi d’un ius migrandi (droit d’émigration) qui sera supprimé en 180
avant J.C.
69
L’esclavage va donner lieu à un certain nombre de termes en latin. Le terme principal étant le
servus, il existe aussi le terme de mancipium et de verna.
Ce terme servus, tire son origine d’une racine indo-européenne qui donnait naissance à deux
thèmes :
- ser, d’où le verbe servo (conserver, garder).
- wer, d’où le verbe vereor (observer une crainte religieuse, observer une réserve).
Mancipium = Ces esclaves avaient pu être acquis par la mancipation qui était un mode
solennel du transfert de la propriété.
Verna = esclave né dans la maison.
Les esclaves étaient essentiellement d’origine étrangère et l’absence de tout droit reconnu à
l’étranger sur le territoire de Rome permettait de réduire cet étranger en serviteur.
Pour autant, tout étranger n’était pas un esclave. Tout étranger qui n’était pas protégé par
l’hospitalité était réduit à la servitude. Mais l’étranger n’était pas nécessairement réduit à ce
rôle d’esclave car il fallait capturer un individu à l’étranger.
Cette capture pouvait avoir lieu lors de razzia mais ce sera la guerre qui sera la source
principale des esclaves. La guerre est la source régulière de l’esclavage. Néanmoins, le droit
romain admettait parfois la réduction du citoyen en esclavage. Il existait à Rome un lien
fondamental entre citoyenneté et liberté.
La réduction en esclavage entraine la perte de la citoyenneté si bien que cette réduction ne
pouvait être subit qu’à l’étranger càd au-delà du Tibre (Loi des 12 tables). En droit classique,
le magistrat pouvait réduire en esclavage les déserteurs qui ne s’étaient pas fait recensés ou
ceux qui ne s’étaient pas présentés au recrutement. De même, en vertu de sa puissance
paternelle qui l’autorisait à mettre à mort ses propres enfants, le pater familias avait aussi le
droit de les vendre en esclave.
→ La condition servile était héréditaire = tout enfant né d’une femme esclave était lui-même
esclave. Seule la mère comptait car les esclaves ne pouvaient pas se marier donc ils ne
pouvaient pas avoir d’enfants illégitimes. A Rome, les enfants illégitimes étaient toujours
rattachés à leur mère. On donnait le nom à ces enfants de Verna càd qui restaient dans la
maison du maître.
70
Situation très diverse des esclaves : les esclaves occupaient des emplois très variés qui les
plaçaient à des niveaux sociaux très éloignés. En effet, il n’y avait rien de comparable entre les
simples manœuvres et ceux placés à la tête d’un commerce.
De même, la femme subissait beaucoup plus que l’homme la violence sexuelle. Néanmoins, à
Rome, il n’était pas rare qu’un homme achète une esclave, l’affranchisse et finisse par
l’épouser. Un esclavage pouvait ainsi prendre fin par l’affranchissement.
L’affranchis s’appelle libertus en latin. Ce terme s’oppose au terme d’« ingénu » càd celui qui
est né libre et qui l’est resté.
Trois formes d’affranchissements étaient appliquées :
- par le testament = le pater a la libre disposition de son patrimoine et il peut, dans son
testament, décider d’affranchir son ou ses esclaves.
- par le cens = possibilité au moment du recensement pour le maitre de faire inscrire son
esclave par les censeurs dans la liste des hommes libres.
- par la vindicte= c’était un acte solennel accompli devant le prêteur et l’affranchissement
prenait devant lui la forme d’un procès fictif en réclamation de la liberté de l’esclave.
Cela nécessitait la présence d’un compère qui revendiquait la présence d’un esclave comme
libre et le maître ne se défendait pas (intervention d’un 3ème personnage). Au cours d’une
cérémonie assez curieuse, le magistrat en venait à prononcer la liberté de l’esclave.
Le mariage avec un ingénu fût toujours admis. En principe, l’affranchi n’avait en revanche pas
le droit de se marier en dehors de la gens de son maître. Surtout, l’affranchit restait dans une
dépendance envers son ancien maître car il devenait son client tandis que son maître
devenait son patron. Ces droits de patronats étaient héréditaires.
Les droits du patron sur l’affranchi étaient de 3 sortes :
- Obsequium = respect et fidélité. C’est l’obligation pour l’affranchit de suivre et d’honorer son
patron. L’obsequium a fini par caractériser le respect et la fidélité envers son patron. Ainsi
l’affranchit ne pouvait poursuivre en justice son maître et il ne pouvait pas lui intenter une
action infamante.
- Operae = ce sont les journées de travail que l’affranchi devait chaque année à son ancien
maître. Cela résulte d’une promesse.
- Bona = la totalité de son patrimoine à défaut d’enfants et d’héritiers. Le patron avait un droit
successoral sur son affranchit. Ce droit n’était cependant mis en œuvre que si l’affranchit
n’avait pas d’enfants ni d’héritiers testamentaires.
71
3 éléments ont composé la Constitution républicaine à savoir le peuple, les magistrats et le
Sénat.
La division du peuple en curies est la plus ancienne disposition politique de la cité romaine.
L’origine de ces comices curiate remonte à l’époque royale. Ces derniers étaient divisés en 3
tribus de chacune 10 curies. Ces comices étaient une assemblée de type patriarcale dominé
par l’ascendant du chef des gentes.
Sous la République, cette assemblée n’exercera plus aucun rôle politique important si bien
que les citoyens seront remplacés par 30 licteurs représentant les 30 curies. Ces comices
votaient la loi curiate sur l’imperium qui conférait l’imperium aux magistrats supérieurs.
Mais les comices curiates avaient aussi des attributions qui intervenaient quand les structures
familiales venaient d’être modifiés. Deux jours par an, tout citoyen pouvait, en présence de
ces concitoyens, tester pour décider du sort de ces biens et surtout désigner un héritier s’il
n’avait pas de proche parent pour remplir cette fonction.
En effet, à Rome désigner un héritier est désigner celui qui remplacerait cet individu à la tête
de la familia après la mort.
Les comices curiates intervenaient aussi dans l’adrogation càd l’adoption d’un père de famille
par un autre père de famille. C’est un acte grave car adopter un père de famille signifiait faire
disparaître un foyer càd une famille.
Une tradition antique attribuait à Servius Tullius la création de cette assemblée. Son origine
remontait probablement aux transformations introduites au sein de l’armée qui aurait
introduit les citoyens en deux masses en fonction de leur richesse. Les citoyens de la classis et
ceux de l’infra classème.
Vers 440 avant JC, a charge financière d’un équipement militaire plus diversifié et de plus en
plus couteux aurait conduit à Rome comme en Grèce à répartir les citoyens, non plus en deux
classes mais en 5 classes divisées en 193 centuries.
On a 18 premières centuries équestres qui formaient les centuries de cavaliers càd les
centuries dites équestres. C’était la centurie de ceux recrutés parmi les plus riches et les plus
honorables. C’est la classe des Equites.
72
Venait ensuite la première classe qui occupait tous les citoyens ayant une fortune qui
dépassait une fortune de 100 000 as. Cette classe comprenait 80 centuries dont 40 seigneuries
de seniores (réserve) et 40 centuries de juniores.
Venait ensuite la 2nde classe de 20 centuries, la 3ème classe de 20 centuries, la 4ème classe de
20 centuries.
En revanche, la 5ème classe avait 30 centuries (ceux dont la fortune était > à 11 000 as elle
aussi divisé entre seniores et juniores). S’ajoutait enfin 5 centuries hors classes càd ceux qui
n’avaient pas d’armes. Cette 5ème centurie va grouper tous les citoyens qui n’avaient pas le
capital de 11 000 as.
→ Plus on descendait en classe, plus l’équipement était allongé.
Ces 493 centuries constituaient autant d’unité de vote. A Rome, on vote au sein de sa centurie
sachant que le vote se faisait chaque centurie et l’on vote par tête. La majorité des suffrages
exprimés est atteinte avec 97 voix.
L’accord de ces centuries (chevaliers ; équestres et de la 1ère classe) permettait que la décision
soit prise sachant que le vote suivait toujours l’ordre des classes. La centurie appelé à voter la
première était la centurie dite prérogative. Cette centurie prérogative était toujours une
centurie équestre. C’est généralement ce vote qui dictait celui des autres centuries.
De plus, on s’arrêtait de voter dès que la majorité était atteinte si bien qu’il était assez rare
que la deuxième classe vote et exceptionnelle qu’on en vienne à consulter la 3ème et la 4ème
classe.
→ Système qui favorisait non seulement les riches mais aussi les seniores (les plus âgées).
Quant aux seniores, bien que moins nombreux que les juniores, ils formaient autant de
centuries (exemple de la 1ère classe).
Une réforme au IIIe siècle aurait donné à ce comis centuriate une dimension plus
démocratique en réduisant le nombre de centuries de la 1ère classe de 80 à 70 par exemple.
Les votes étaient très lourds à organiser du fait du nombre de centuries (193) si bien que les
lois centuriates vont se raréfier à compter du IIIe siècle. Ensuite, ce sont les comices tributes
qui vont récupérer cette compétence législative.
En outre, les comices centuriates approuvaient aussi les traités et déclaration de guerres.
Mais ce pouvoir s’exerçait concurremment avec le Sénat.
73
Dans le domaine judiciaire, l’appel au peuple apparu en 449 av. J.C contre le pouvoir de
coercition du magistrat titulaire de l’imperium. Cela va paralyser son pouvoir répressif.
En cas de peine de mort prononcé par le magistrat, une instance va donc s’ouvrir devant le
peuple et cela va se substituer à la décision du magistrat qui sera frappé d’inefficacité.
S’agissant du pouvoir des magistrats des titulaires de l’imperium, dès la loi des 12 tables, les
comices centuriates étaient devenus l’assemblée compétente pour juger les crimes politiques
et les crimes de droit commun punis de mort.
La tradition rapporte qu’en même temps qu’il aurait réparti l’armée en centuries, Servius
Tullius aurait divisé le territoire romain en tribus. En 471, la plèbe aurait fondé une nouvelle
assemblée politique, la concilia plebis fondée sur cette organisation en tribu.
Selon Michel Humbert, vers 350 av J.C, les magistrats auraient repris cette habitude de
convoquer le peuple par tribu pour organiser ces comices tributes.
Le terme de tribu est ambigu = il ne faut pas confondre les tribus des comices tributes avec
les 3 tribus primitives (à propos des comices curiates). Ces 3 tribus primitives avaient été
organisés sur des critères ethniques. Les tribus dont il est ici question sont des tribus qui
n’ont pas le sens ethnique. Les tribus dont il est question sont donc des tribus purement
territoriales.
Rome sera divisé en 4 tribus urbaines. Vers 493, il y eu aussi pour Michel Humbert, 17 tribus
rustiques qui comprenaient les territoires situés en dehors de Rome.
En 241, on va atteindre le chiffre de 35 et ce chiffre ne sera jamais dépassé.
Cette répartition va privilégier les propriétaires ruraux et parmi eux ceux qui pouvaient faire
le voyage à Rome. Mais certaines tribus les plus proches de Rome étaient minuscules car peu
peuplés alors que d’autres plus éloignées étaient immenses.
Pour autant, le vote par tribu offrait des avantages car il était plus simple de voter avec 35
unités votantes que 193. Si bien que les comices tributes et les comices de la plèbe vont jouer
le premier rôle.
Les attributions des comices tributes étaient de même nature que celle des comices
centuriates mais d’un degré inférieur. Ils élisaient les magistrats inférieurs, ils statuaient sur
la provocation contre les sentences prononçant une amende.
Ces comices englobaient l’ensemble du populus. A côté de ces comices plèbe aura le droit de
tenir des assemblées propres (concilia plebis).
D. L’assemblée de la plèbe
Elle est apparue en 471 avant JC à la suite d’une sécession de la plèbe. Les magistrats étaient
présidés par un tribun. Leur structure était identique à celle des comices tributes car les
citoyens plébéiens étaient répartis selon les mêmes unités de vote.
Pour autant les conciles de la plèbe ne sont pas une assemblée de tout le peuple romain.
Les attributions sont purement plébéiennes. Ils votaient des décisions plébiscites (décisions
qui n’obligeaient que des plébéiens). Néanmoins, leur portée va évoluer. Depuis les lois de
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449 av J.C, les plébiscites votés par les assemblées de la plèbe qui avaient reçu l’adhésion du
Sénat auraient engagés toute la cité, plébéiens et patriciens compris.
Les choses devaient évoluer encore davantage en 286 après la dernière sécession de la plèbe.
La plèbe va obtenir par la lex hortensia qui va assimiler complètement les plébiscites aux
lois. A compter du milieu du III, l’essentiel de la législation va prendre la forme de plébiscites.
Le terme magistratus dérive du mot latin magister, « maître, lui-même forgé sur magis,
« plus ».
1. Le principe d’annualité
Pendant 1 an, les magistrats romains étaient en fonction. Une fois leur année de charge
terminée, ils devaient restés au moins 1 an sans exercer une autre charge. Pour le consul, ce
dernier ne pouvait pas être réélus consul pouvait 10 ans.
On a une rotation rapide des magistratures. La nécessité à partir de la fin du III d’assurer les
commandements militaires sur plusieurs théâtres d’opérations, la nécessité de fourni des
gouverneurs aux provinces vont introduire le régime de la prorogation des fonctions. On va
avoir des promagistrats.
Puisque les magistrats supérieurs et en particulier les consuls étaient nommés chaque année,
les années vont se désigner par le nom des consuls en exercice. Cette habitude se perpétra
jusque sous l’empire.
2. Le principe du collégialité (permet de lutter contre les abus du pouvoir personnels des
magistrats)
3. Le principe de l’élection
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Assemblées compétentes pour élire un magistrat :
- Assemblées centuriates pour un magistrat supérieur.
- Assemblées tributes qui élisent les magistrats inférieurs.
4. Le principe de gratuité
Ce principe voulait que les magistratures soient exercées sans aucun traitement car c’était
une charge publique. On a même adopté, pour désigner le terme de magistrature le terme
d’honor qui est devenu l’équivalent de magistrature. Cela signifie qu’on exerce cette
magistrature que pour l’honneur càd gratuitement.
Dès la République, les magistrats seront recrutés parmi la classe jouissants du cens équestre.
Seul les plus riches composant les centuries équestres étaient prédisposés à effectuer ces
charges. Les magistrats étaient ainsi très riches et étaient au nombre des plus grands
propriétaires fonciers donc ils disposaient de beaucoup de clients sur lesquels ils pourront
s’appuyer sur leurs candidatures aux élections.
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→ des pouvoirs judiciaires réservés aux préteurs (urbain et pérégrin).
→ des pouvoirs coercitifs (limités dès 449 avant J.C et vidés par la loi Valeria de 300 avant J.C).
Il existait une hiérarchie des magistratures. Il y a aussi le cursus honorum càd des règles
d’usage qui vont fixer l’âge minimum requis pour briguer une magistrature.
Un ordre des magistratures devra aussi être suivi pour devenir consul. C’est la loi Villia (lex
annalis) qui va venir fixer ce cursus honorum.
On était d’abord tribun de la plèbe à l’âge de 27 ans. C’était ensuite la questure à l’âge de 30
ans. Puis l’édilité plébéienne et curule à 36 ans. Ensuite les fonctions de la préture à 40 ans.
Puis le consulat à 42 ans et enfin la censure à l’âge de 44 ans.
Au-delà de ces conditions d’âge, un ordre devait aussi être respecté pour accéder aux
différentes questions.
Ex : les fonctions de tribuns ne pouvaient être exercés que par des plébéiens.
1. Tribun de la plèbe
- Tribunat de la plèbe (494-493) = les tribuns vont attendre en 457 avant J-C le nombre définitif
de 10. Ils étaient élus par les assemblées de la plèbe. Attention, ce n’étaient pas à proprement
parler des magistrats car ce ne sont pas les représentant du populus dans son ensemble.
Ces tribuns n’avaient pas l’imperium mais ils étaient inviolables (placés sous la protection des
Dieux) et disposaient de l’intercessio (pouvoir d’interdire ou de casser un ordre). Ce sont donc
les défenseurs de la plèbe car ils doivent secourir cette plèbe en vertu du pouvoir d’aide
(auxilium).
La notion d’auxilium pouvait aussi viser les intérêts de la plèbe dans son ensemble.
La plèbe dans son ensemble va bénéficier de cette notion d’auxilium car au titre de son
pouvoir d’aide, le tribun peut paralyser la décision de tout magistrat titulaire de l’imperium
de convoquer une assemblée, de faire voter une loi ou encore de réunir le Sénat.
Ce tribun peut aussi interdire au Sénat d’exprimer son opinion dans un sénatus consulte
(décision).
Les tribuns n’exerçaient en revanche que leur pouvoir à l’intérieur de Rome et non au-delà.
Ces tribuns convoquaient et présidaient aussi les assemblées de la plèbe. Ils disposaient en
outre du pouvoir d’agir avec le Sénat (à compter du III e siècle av. J.C).
Les tribuns vont aussi accéder un droit au Sénat vers les années 120 avant J.C.
2. La questure
On a aussi la questure. Ce sont des magistrats qui ont une puissance sans imperium dont les
fonctions étaient essentiellement d’instruire les fonctions criminelles qui va devenir par la
suite la garde du trésor. Ils sont donc élus par les comices tributes.
Édilité
On a deux sortes d’édiles :
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- édiles de la plèbe (494 / 493 av J.C) = nés d’une sécession de la plèbe et ils sont choisis par
les assemblées de la plèbe. Ils ont été créés pour conserver les archives de la plèbe.
- édiles curules (367 av J.C) = ils sont élus par les comices tributes.
Ces deux sortes d’édiles eurent des fonctions analogues à savoir des fonctions administratives
(police municipale, surveillance des temples, police des mœurs, approvisionnement de Rome
en blé, organisation des jeux) et juridictionnelles (litiges nés des ventes sur les marchés).
4. Préture
Ces origines sont assez obscures et elle nous renvoi au passage de la royauté aux
magistratures. Jusqu’en 367 av J.C, on ait donné indifféremment le nom de prêteur ou de
consuls au magistrat qui dirigeait Rome.
367= On a la création à côté des deux consuls d’un prêteur chargé de la juridiction (prêteur
urbain).
242= création du préteur pérégrin chargé des litiges entre romains et pérégrins.
Puis 4 autres préteurs provinciaux seront créés (à la tête des provinces de Sicile, Sardaigne et
Espagne).
Ces magistrats étaient investis par les comices curiates de l’imperium et élus par les comices
centuriates. En vertu de leurs attributions judiciaires, les prêteurs ont eu une grande influence
car ces prêteurs prenaient lors de leur entrée en charge un édit qui sera l’une des sources
essentielles du droit civil durant la dernière République.
Au début de la République, quand un citoyen devait intenter un procès, le droit ne pouvait
être sanctionné si le prêteur n’était pas en mesure d’avoir une action spécifique attaché à ce
droit. Sa demande devait obligatoirement se dérouler dans une des 5 actions que
reconnaissait la loi. Son droit naissait de l’existence d’une action, de la possibilité d’agir en
justice. Si l’intention du plaideur ne correspondait à l’une des 5 actions, il ne pouvait pas
obtenir satisfaction.
Ces voies de droit vont s’avérer insuffisantes au cours du Ve siècle. De plus, les voies de droit
se heurtent aussi à l’existence de pérégrins devenus de plus en plus nombreux.
Les magistrats vont ainsi se voir le droit de délivrer de nouvelles actions, de nouveaux moyens
d’agir en justice. Trois catégories de magistrats vont avoir le droit de délivrer ces nouvelles
actions :
- Les prêteurs
- Les édiles curules
- Les gouverneurs de province.
L’édit comprenait les formules d’action en justice que le magistrat promettait de délivrer au
prêteur. Cet édit était affiché sur une table en bois peinte en blanc. L’album va énumérer les
actions en justice ouvertes.
En promettant les actions, les magistrats vont se voir reconnaitre un pouvoir de création du
droit.
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Dans la réalité, ce droit édictal fut essentiellement une création du prêteur urbain qui fût à
Rome la grande source d’évolution du droit par le fait qu’il a pu créer de nouvelles actions qui
échappait au droit auparavant.
5. Le consulat
Ce n’est qu’à partir de 367 au plus tard que le consulat va s’ouvrir aux plébéiens.
On est bien certain de cette institution de deux consuls annuels à compter de 367.
Entre 509 et 367, le principe de l’annualité aurait pu être respecté mais pas celui de la
collégialité.
La désignation des consuls s’opérait selon une procédure en deux étapes :
- élection par les comices centuriates
- lex curiata qui leur confère le droit de prendre les hospices d’où naît le l’imperium.
Un des consuls pouvait disparaitre au cours de sa charge mais les deux titulaires pouvaient
aussi abandonner leur charge. Ainsi, c’est la pratique de l’interrègne qui s’applique dans ce
cas et sera désigné un interroi.
S’agissant du pouvoir de ces consuls, ils étaient titulaires de l’imperium domi (un certain
nombre de limitations sont venus limiter la puissance de ces consuls avec la loi des XII Tables
et les lois Valeriae Horatiae) et de l’imperium militiae (pouvoir absolument discrétionnaire).
Malgré ces limitations apportées à leurs pouvoirs, les consuls convoquent et président les
comices centuriates et tributes. Présidant les comices, ils pouvaient proposer des lois ; ils
disposaient du droit d’agir avec le Sénat auquel ils pouvaient suggérer les mesures à prendre
(sénatus consultes). Dans le domaine militaire, ils pouvaient également conduire la guerre
sous le contrôle du Sénat. La provocation ad populum ne jouait pas à l’extérieur du pomerium.
6. La Censure
Le collège des deux censeurs représentait à Rome plus haute autorité morale de l’Etat.
La création de ce collège de deux censeurs remonte à 403.
Un dictateur plébéien, Quintus Publilius Philo, fît voter une série de loi en 339 qui vont donner
l’une des deux charges données à un plébéien.
Ces censeurs ne restaient en fonction que 18 mois puis ils se retiraient et n’étaient pas
immédiatement remplacé car on élisait des censeurs que tous les 5 ans.
Ces censeurs n’avaient pas l’imperium, ni le droit d’agir avec le Sénat, ni celui de réunir les
comices.
Mais ils étaient détenteurs d’une puissance supérieure leur permettant d’échapper au véto
tribunicien ainsi qu’à l’intercessio d’un autre magistrat.
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Les censeurs exerçaient aussi le contrôle des meurs. Aux personnes qui avaient une mauvaise
conduite, pouvait leur être infligé une note sensorielle inscrite sur la lettre de cens.
Va s’ajouter à cette compétence d’autres compétences. Depuis le plébiscite Ovinien (318-313
av. J-C) les censeurs procédaient à la révision de la liste du Sénat et ils pouvaient inscrire de
nouveaux membres.
Depuis 339, la censure s’est ouverte à la plèbe. Par ce privilège, ils vont pouvoir « rogner »
l’antique privilège des patriciens de siéger au Sénat. Les censeurs assuraient également la
gestion du patrimoine de l’Etat.
7. La dictature
Dans les cas grave ou Rome était en péril, les consuls étaient suspendus et remplacé par un
magistrat unique de dictateurs.
La dictature est une magistrature sans doute exceptionnelle mais parfaitement exceptionnelle
car elle ne résulte pas d’un coup d’Etat. C’est la résurgence artificielle de la royauté par la
réunion sur la tête de la dictature de la dualité consulaire. Ainsi, ce magistrat extraordinaire
disposait de 24 licteurs (et non 12 comme le roi en avait).
Cette magistrature va s’ouvrir à la Plèbe en 356 avant J.C. A l’origine, il y avait une
consultation du sénat et la nomination par les consuls ou par l’un d’entre eux. Les autres
magistrats étaient quant à eux élus par l’assemblée. Les dictateurs étaient ensuite investis par
les comices centuriates, convoqués par le dictateur lui-même.
Ce n’est qu’à la fin du IIIe siècle que le peuple romain va intervenir dans la procédure de
désignation.
Le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul homme ce qui explique qu’on en limitait la
durée à 6 mois et non pas 1an. De plus le dictateur voyait son pouvoir limité car il était assisté
d’un maître de la cavalerie (magister equitum). Pour autant le dictateur était investi d’un
pouvoir absolu car il est libéré des entraves de la collégialité et il assure le commandement
militaire et ce, même à l’intérieur du pomerium. Il échappait aussi à la puissance
tribunicienne ainsi qu’à l’appel au peuple (provocatio ad populum).
Ce dictateur est en général nommé pour prendre la direction d’opérations militaires mais cela
peut aussi être pour calmer des problèmes intérieurs. Ce recours fût assez fréquent au V et IV
siècle pour disparaître pratiquement au III siècle pour ressurgir dans la seconde moitié du III
au moment des guerres puniques. Ce sont ensuite des dictatures constitutionnellement
aberrantes qui apparaissent à la fin de la République avec Sylla (82-81) et de César (49-44).
Ces deux dictatures n’ont pas de rapport avec l’ancienne dictature républicaine qui était
relativement encadré.
Avec l’extension des conquêtes romaine, ce gouvernement devait s’avérer insuffisant d’où un
recours aux promagistratures. Cela va contribuer à fausser le jeu des institutions.
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Certains personnages sans être de véritables magistrats furent autorisés à faire fonction de
magistrats de deux façons :
- soit par délégation = hypothèse ou un magistrat supérieur s’absente et durant son absence,
il a le droit de constituer un représentant investit de ces pouvoirs pour toute la durée de son
absence. Un représentant qui n’est pas désigné par la voie du peuple mais qui va pouvoir agir
pour le compte du magistrat.
- soit par prorogation de pouvoir = Les magistrats pouvaient exercer leur fonction en dehors
de la ville de Rome. Ainsi le magistrat qui exerçait ses fonctions en dehors de Rome avait le
devoir de rester en fonction après l’expiration de son temps d’exercice jusqu’à l’arrivée de son
successeur. Cette prorogation à l’origine très rare, fût utilisé par le Sénat et le peuple pour
assurer un minimum de continuité dans le domaine militaire.
Ce procédé fut aussi utilisé pour fournir des gouverneurs aux provinces. Vont nommer comme
gouverneurs d’anciens magistrats en tant que gouverneurs de province.
→ Cette magistrature deviendra assez fréquente.
§3. Le Sénat
Le Sénat fût créé par Romulus selon la tradition. Le Sénat devait conserver jusqu’à la fin de
l’Antiquité un grand prestige car ce fut l’organe institutionnelle essentielle de Rome,
contrebalançant les pouvoirs du magistrat.
Devise SPQR = Senatus populusque romanus
Cette devise désignait le pouvoir politique romain et qui se trouvait sur les monuments
publics.
A. La composition du Sénat
Le Sénat est une assemblée de seniores, de « vieux ». Le sénat aurait groupé à l’origine selon
ce critère de l’âge les chefs de famille romaine (patres). Sous la République, ce ne fût plus l’âge
une condition d’accès mais l’âge continua de jouer un grand rôle.
Le nombre de sénateurs que la tradition faisait remonter à l’époque royale était de 300.
Ce nombre devait être porté à 600 avec Sylla avant d’atteindre le chiffre de 900 avec César.
Sous la République, la tâche de recruter les sénateurs fût d’abord confié aux consuls en
l’absence de toute réglementation. Jusque vers 300, le Sénat ne fût composé que de patriciens
mais l’ouverture de la censure aux plébéiens (339), et la mission dévolue aux censeurs par la
une loi de procéder à la révision de la liste du Sénat et d’y inscrire de nouveaux membres
parmi les meilleurs citoyens, vont rogner l’antique privilège des patriciens de siéger au sein
du Sénat. Les censeurs vont prendre par priorité d’anciens magistrats et le Sénat sera presque
exclusivement composé d’anciens magistrats curules (consuls, préteurs, édiles, curules).
Ainsi d’une composition purement patricienne, le Sénat se voit composé d’anciens magistrats
curules. Mais le magistrat devait aussi s’ouvrir aux magistratures inférieures. Si bien que pour
le censeur, il n’y a plus aucune liberté de choix car toutes les places disponibles vont être
occupés par d’anciens magistrats.
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Les magistrats appartenaient tous à la nobilitas (= c’est à cette date, début du III siècle, le
cercle des familles à la fois patricienne et plébéiennes dont un membre à exercer le
consulat).
Une fois proclamé la liste du Sénat, cette liste (album senatorium) était affichée au public et y
était inscrit le nombre des sénateurs. Le premier sur la liste portait le titre de pinceps senatus
càd le premier. La dignité de sénateur était viagère (sénateur à vie).
Mais les censeurs pouvaient rayer un sénateur de l’album senatorium. Il fallait faire connaître
publiquement les motifs de la déchéance.
Les sénateurs étaient très importants et avaient le droit de porter certains insignes qui
témoignaient de leur qualité comme un anneau d’or ; le port du laticlave (large bande).
Le statut de sénateur est une dignité. La lex Claudia de 218 avant J.C va venir interdire aux
sénateurs et à leurs descendants toute activité ayant pour but le profit, sachant que les
magistrats n’était pas rémunéré alors que l’occupation de la magistrature était la charge de
lourdes dépenses. C’est ainsi que seuls les plus fortunées (ordre équestre) vont pouvoir
composer aux magistratures mais tous les chevaliers ne se tourneront pas vers les
magistratures. Les autres chevaliers, du fait de leurs moyens financiers vont pratiquer le grand
commerce et vont s’impliquer dans les finances publiques.
Or la loi Claudia va précisément interdire aux sénateurs (issus du milieu des chevalier) de se
mêler aux affaires d’argent. Un fossé va alors se créer entre les chevaliers sénateurs (qui vont
renoncer à toute activité économique et choisir pour eux et leurs enfants la carrière politique)
et les autres chevaliers qui ont fait le choix de ne pas entrer dans le Sénat. C’est ainsi que des
lignées vont se constituer. Michel Humbert disait ainsi qu’au second siècle, « plus des ¾ des
sénateurs sont fils ou petit-fils de sénateur ». Va ainsi s’opérer une véritable scission qui va
montrer la rupture entre l’ordre équestre et l’ordre sénatorial.
Cette rupture va être officialisé en 129 par un plébiscite qui va dire qu’en entrant au Sénat,
les sénateurs perdent leur titre et leur qualité de chevalier. Ils ne pouvaient ainsi plus voter
dans les 18 centuries équestres. La dignité sénatoriale n’était plus compatible avec la qualité
de chevalier.
A Rome, le Sénat n’est donc pas par sa composition une émanation du peuple. En cela, le
sénat romain diffère très profondément de la boulée clisthénienne. Il n’y a pas de lien à
Rome entre le Sénat et le peuple car le sénat est un conseil de gouvernement purement
oligarchique.
B. Le fonctionnement du Sénat
Le Sénat ne pouvait pas se réunir de lui-même car il doit être convoqué et présidé par un
magistrat disposant du « droit d’agir avec le Sénat ». Le Sénat n’était consulté que sur ce que
ce magistrat voulait bien lui soumettre. L’avis que va donner le Sénat prenait le nom de conseil
du sénat (sénatus consultum = sénatus-consulte). Ce conseil était considéré comme un ordre
par ceux auquel il s’adressait compte tenu du prestige de l’assemblée.
La séance se déroulait sur la curie et devant les sénateurs assis, le magistrat qui présidait la
séance exposait la question qui avait fait naître la réunion. Les sénateurs pouvaient discuter
de la discussion. Ensuite le président interrogeait chaque sénateur selon une hiérarchie très
stricte.
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Seul un patricien pouvait être princeps sénatus, puis venait ensuite les anciens censeurs, puis
les anciens consuls, anciens préteurs et ainsi de suite. On ne recueillait néanmoins pas de cette
manière tous les avis des sénateurs car seul les sénateurs les plus autorisés pouvaient
exprimés à haute voix leur pensée. Les autres se contentaient de voter par leur pied.
Ensuite le président se chargeait de regrouper les diverses opinions puis soumettait au vote
ces diverses opinions.
Le vote ne se faisait pas au sein du Sénat bulletin secret mais le déplacement d’un côté à
l’autre de la salle. Enfin, si aucun tribun n’avait posé son véto tribunicien, la décision de la
majorité était rédigée et enregistrée aux archives.
Auctoritas = Le Sénat disposait en effet d’une auctoritas qu’il attachait aux avis qu’il émettait.
Cet avis était émis sous la forme de sénatus-consulte. Ce terme est forgé sur le terme augere,
« augmenter ». Le sénat avait en effet la possibilité d’augmenter la portée de tout acte, que
ce soit un projet de loi ou une élection.
Cet auctoritas s’exprimait notamment s’agissant de l’élaboration de la loi. Une loi votée n’était
parfaite à Rome que si elle avait reçu l’auctoritas du Sénat. Sinon la loi votée restait lettre
morte tant qu’elle n’avait pas reçu l’auctoritas du Sénat.
A l’origine, cet auctoritas intervenait après le vote du peuple. Sauf qu’en 339, le dictateur
plébéien Quintus Publilius Philo va prendre une mesure dite lex Publilia qui va venir inverser
le processus. C’était désormais avant le vote que le Sénat devait donner son avis.
→ Désormais ce n’est plus le sénatus-consulte qui donne à la loi sa validité mais c’est au
peuple qu’était donné le dernier mot= inversement du processus.
Les attributions du Sénat : les attributions sont d’abord religieuses qui vont du Sénat le culte
du gardien de la cité.
- Ensuite le Sénat possède également d’importantes attributions dans le domaine de la guerre
et des relations extérieures car le sénat représente l’Etat vis-à-vis de l’étranger. Le sénat ne
décide pas la guerre, il ne signe pas les traités car c’est le rôle des comices centuriates. Mais
tout ce qui précède et en découle relève du Sénat. C’est le sénat qui fixe la levée des troupes,
le nombre de légions affecté à chaque consul etc.
Le Sénat va ensuite accorder ou refusé le triomphe.
C’est également le Sénat qui réglait le statut des pays conquis.
- C’est aussi devant le Sénat, constitué en haute cour qu’affluait toutes les plaintes venues de
l’ensemble du monde romain. Les peuples étrangers alliés à Rome n’avaient pas le droit de
régler par eux-mêmes leurs conflits qui devaient être renvoyés au Sénat. Le sénat va aussi
régler les litiges opposant les cités italiennes.
- Le sénat avait également des attributions financières car il gérait la question de la caisse
publique, autorisait les dépenses. C’est par exemple le Sénat qui décidait chaque année des
moyens alloués à chaque magistrat. Le sénat agit aussi en maître des terres conquises.
S’agissant du statut du domaine public, c’est le Sénat qui agit.
83
C’est aussi le sénat qui donne le Tributum = impôt destiné à financer la solde des militaires et
les frais de guerres. C’est aussi le Sénat qui autorisait les attributions monétaires.
- Le sénat n’a pas en tant que tel des pouvoirs judiciaires mais à titre personnel, tous les
sénateurs étaient juges.
→ 2 phases du jugement civil : - devant les magistrats qui organisaient t les jugements civils
en désignant les arbitres, ou figurait seul les sénateurs.
- devant les juges.
- Le sénat exerçait aussi une fonction de contrôle sur les autres organes politiques. Lorsque
les magistrats étaient en fonction hors d’Italie, c’est le Sénat qui décidait ou non de proroger
leurs pouvoirs.
- Le Sénat est bien évidemment compétent en matière législative. Il ne possède pas en tant
que tel le pouvoir législatif (ne vote pas la loi) mais la loi doit avoir obtenu l’auctoritas du
sénat.
- Ce qui restera le seul monopole des sénateurs patriciens sera l’interrègne. Cette institution
visait à pallier la vacance du pouvoir consulaire sous la République. En cas de disparition des
deux consuls, un interrex (interroi) était désigner en vue de faire élire de nouveaux comices
centuriates. Il appartiendra aux sénateurs patriciens de convoquer les comices centuriates
pour faire élire de nouveaux consuls.
Nuance = A l’époque de Polybe, la citée républicaine était devenue une oligarchie. C’est la
nobilitas qui domine le Sénat et donc qui exerce la magistrature.
C’est une sorte de mise en garde contre les dangers qui menacent la république romaine
dominé par l’aristocratie. A peine Polybe avait achevé ces histoires que la cité républicaine
devait entrer en crise.
Jusqu’un peu au-delà de 150, la République fonctionna sous la direction du Sénat. Puis à partir
des Gracques, il y eût une longue succession de crises.
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Jusqu’au milieu du II, la République romaine restait une démocratie tempérée par
l’aristocratie sénatoriale. L’élément essentiel de la population restait les citoyens dont le
nombre ne va cesser de s’élever au cours de cette période.
- IIIème = 250 000 et 300 000.
- 163 = 337 000
- 70-69 = 910 000 citoyens, ces chiffres ne concernant que les hommes adultes.
La vieille distinction patricien / plébéien est terminé au point que les privilèges des patriciens
vont peu à peu s’éteindre. Finalement, à la fin de la République, on a plus que 30 familles
patriciennes.
A la place de cette vieille distinction, le rang supérieur va désormais appartenir à la nobilitas
et aux chevaliers. On a une aristocratie à deux degrés.
On distingue tout d’abord la nobilitas composée des nobles càd ceux qui appartiennent au
cercle très restreint au cercle de familles, patriciennes et plébéiennes, dont un membre avait
exercé le consulat. Michel Humbert, nous dit que quelque dizaine de familles seulement soit
0,05 % de la population vont réussir pendant 3 siècles à occuper en permanence le Consulat.
Ainsi les hommes nouveaux sont rares et donc connus comme c’est l’exemple de Cicéron.
C’est donc la nobilitas qui occupe les principales magistratures mais c’est également elle qui
va gouverner les provinces. Cette nobilitas va de ce fait avoir une puissance financière tout à
fait colossal. Même si depuis 218, les activités lucratives sont interdites aux sénateurs
composés d’anciens magistrats. Néanmoins, cette fortune est foncière, une fortune qui a été
centuplé par les gouvernements provinciaux.
Cette puissance foncière va lui permettre de se constituer de puissants réseaux de clientèle
Le second degré au-dessous des nobles était constitué par les chevaliers. Ici la naissance ne
joue aucun rôle. En effet, pour les chevaliers, c’est en fonction du cens que vous étiez ou non
appelé à servir à cheval dans l’armée. Les chevaliers sont ceux qui détiennent l’argent et la
richesse mobilière du commerce laissant aux nobiles « nobles », la richesse foncière.
Les chevaliers sont des magneurs d’argent mais pas que ça. En effet ce sont aussi des
aristocrates mais des aristocrates qui subissaient moins de contraintes que les sénateurs dans
le domaine de l’économie. Les chevaliers avaient des moyens financiers considérables ce qui
explique leur rôle joué dans les finances publiques. Rome pratiquait un système fiscal qui
reposait sur l’affermage (délégation faite à un particulier le droit de percevoir certains revenus
publics). Des particuliers pouvaient donc se voir déléguer la perception des revenus de telle
ou telle province. Cette perception était attribuée aux plus offrants. Ainsi, le plus offrant avait
le droit de percevoir pour son propre compte les revenus de telle ou telle province.
Pour réunir ces sommes, ces financiers s’unissaient sous forme de sociétés commerciales très
originale. Ces sociétés ne disparaissaient pas à la mort de leurs actionnaires.
En dépit de la stricte séparation de la Lex Claudia, en réalité des liens occultes vont se tisser
entre finance et politique càd une entente entre sénateurs et chevaliers. Cette entente ne fût
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pas toujours parfaite car des chevaliers vont revendiquer un rôle politique. Cette
revendication va se cristalliser dans le domaine judiciaire car les chevaliers vont vouloir rentrer
dans les juries permanents.
Ainsi en 123-122 avant J.C par une loi judiciaire, Caius Gracchus va permettre aux chevaliers
de siéger dans des tribunaux permanent. Ces premiers juries permanents vont pouvoir juger
les gouverneurs de provinces accusés de malversations. Ainsi, ils vont obtenir un droit de
regard sur les carrières de magistrats.
Rome va bénéficier durant un temps des effets de la conquête qui va faire affluer des capitaux
considérables dans une capitale dont la vocation était restée essentiellement agricole.
La richesse va dans un premier temps profiter aux citoyens romains mais dans les années 150
(seconde moitié IIe siècle), un temps de crise apparaît par la montée en puissance du cout de
la vie et la paupérisation de la classe moyenne.
Cette évolution de l’économie va entrainer une modification de l’agriculture italienne qui va
passer d’agriculture d’autosubsistance qui va s’orienter vers une agriculture spéculative.
Ainsi, un certain nombre de pays paysans dont certains avaient été appauvris du fait des
guerres puniques, vont devoir vendre leur exploitation. Va ainsi se développer toute une
classe inférieure caractérisé par sa pauvreté.
Ce phénomène va surtout concerner les citoyens qui, abandonnant leurs terres, vont
s’échouer à Rome.
La clientèle n’est pas une réalité juridique mais elle a une importance sociale. Désormais son
recrutement provenait de 3 sources.
- Il y avait d’abord une clientèle composée de citoyens. Ceux-ci n’ayant pas de moyen
d’existence autonome, ces citoyens venaient saluer leur patron qui leur faisait remettre la
sportule qui est un petit panier contenant des vivres ou de l’argent que le patron remettait à
son client. Le patron protégeait aussi ces clients en justice. En contrepartie, dans les
assemblées, les clients votaient pour leur patron et leur prêtait également main forte. Les
clients vont constituer la base de la puissance politique des grandes familles.
- Enfin il faut aussi citer la clientèle formée de peuples ou de cités pérégrins. On a retrouvé
des inscriptions désignées sous le nom de table de patronnât qui constatait que telle cité ou
telle peuple assujetti à Rome s’était doté pour patron tel ou tel personnage.
86
Cela va rompre l’équilibre politique en privilégiant l’intérêt du peuple avec des réformes.
De 133 à 44 avant J.C, Rome sera dominé entre le combat de deux idéologies. On a une unité
de la nobilitas qui est brisé. On a un amoindrissement de la classe moyenne qui va laisser face
à la nobilitas une masse moyenne appauvri. C’est à ce moment-là que la cohésion de la
nobilitas va se scinder en deux fractions rivales :
- Les populares favorables aux intérêts du peuple.
- Les optimates qui va lutter pour la conservation de ces privilèges.
Ce sont davantage des idéologies portées par des chefs aux ambitions diverses que des partis
politiques.
→ Optimates désigne les « gens très bien ». Ce sont les partisans du système censitaire.
→ Populares = partisans du peuple qui était à l’époque un terme tout à fait péjoratif, presque
uniquement employé par les détracteurs de populares en vue de stigmatiser leur action. Ces
derniers voulaient avant tout servir les intérêts matériels du peuple.
Il y a un moyen qui sera utilisé par les populares pour leur action qui fût le tribunat de la plèbe.
Ce dernier, depuis le début de la deuxième guerre punique avait été placé au service de la
politique du Sénat et ce n’est qu’’aux alentours des années 140 av. JC que le Sénat va défendre
le peuple contre l’oligarchie.
Le tribunat de la plèbe disposait d’un droit de véto, mais aussi de l’inviolabilité. Ceci explique
pourquoi les populares vont s’attacher à occuper durablement cette magistrature du tribunat.
Ce fut le cas des deux Gracques auxquels on doit toute une série de réformes.
En 133 puis en 123 et en 122, deux frères descendants de la nobilitas plébéienne, Tiberius et
Caius Gracchus seront élus tribuns de la plèbe.
→ La nobilitas va s’opposer à cela et c’est ainsi que Tiberius, élu en 133 avant J.C, pour réduire
l’hostilité à sa loi, va décider de se porter au tribunat pour 132 (alors que c’est interdit).
87
Le sénat va réagir et s’attaquer à la personne même de Tiberius Gracchus ce qui va conduire
à sa mort.
Cet épisode fût suivi d’une répression qui permit le rétablissement de la paix sénatoriale. Mais
le Sénat devait appliquer la loi agraire prise par Tiberius. Désormais, rien ne pourrait être
accompli si en face du sénat il ne se trouvait pas un pouvoir fort et durable.
- Dès 125, une loi votée va autoriser la réitération du tribunat. Caius Gracchus sera élu en 123
puis réélu en 122 avant J.C. Il va faire voter des mesures d’inspiration démocratique.
Il va faire voter une nouvelle loi agraire qui reprenait en l’améliorant la loi de son frère. Il va
également faire voter par une loi, le principe colonies hors d’Italie. Cela était un vecteur de
romanisation de l’Empire.
Il va prendra aussi une loi frumentaire qui posera que les provinciales pourraient être
distribuée à bas prix. Cela va couter cher au Trésor.
Ces lois et projets de Caius Gracchus vont susciter la réaction du Sénat qui va tenter de briser
la popularité de Caius Gracchus en jouant sur la surenchère. Le Sénat va donc recourir à un
autre tribun, en soutenant un collègue de Caius Gracchus en la personne de Livius Drusus.
C’est ainsi que Drusus va se livrer à une surenchère démagogique. Caius Gracchus va opposer
son véto aux mesures de son collègue. Le projet du Sénat va ainsi échouer.
121 avant J.C = Le Sénat va proclamer le sénatus consulte ultime càd l’état d’urgence.
Il prescrivait aux consultes à veiller à ce que la République ne reçoive aucun dommage. Cela
va permettre de suspendre la constitution et ses garanties.
Toutes ces garanties étaient suspendues donc c’était en quelque sorte rétablir la dictature
républicaine au profit du Sénat. Caius Gracchus va tenter d’obtenir en 121 un titre au tribunat
et il pût l’obtenir. Mais sa réforme agraire va se poursuivre.
Caius va se faire attaquer et va être tué avec 3000 de ces partisans.
Malgré le sort des Gracques, les tentatives de réforme des Gracques avaient ouvert des voies
porteuses d’avenir. Il s’agissait de reconstituer les classes moyennes et de soulager le sort
des plus pauvres ; + élargir le sort de la cité à tous les italiens.
Pour parvenir à leurs fins, les Gracques avaient introduits des entorses à la constitution
républicaine. Ces entorses sont l’exemple de la réitération du tribunat ; l’usage excessif de
l’intercession tribunicienne.
A ces entorses, va répondre d’autres entorses comme le sénatus consulte ultime.
Cette période va voir les guerres civiles emporter le régime républicain et ouvrir la voie au
régime personnel.
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- Principat de Pompée
- Dictature de César
La période qui suivit la mort de Caius Gracchus sera marqué par des menaces extérieures qui
vont favoriser les innovations de Marius. En effet, Marius, sans doute doué d’un grand talent
militaire va être appelé par Rome pour lutter en Afrique contre un roi Numide Jugurtha.
Marius est envoyé à Rome pour combattre ce roi Jugurtha qui sera vaincu en 105 avant J.C.
Marius sera aussi envoyé en guerre contre les Germains qui seront vaincus en 102-101 avant
J.C.
Marius était l’homme des chevaliers et était soutenu par les populares. Il n’appartient pas à
la nobilitas. Il sera élu une première fois en 107 consuls puis réélu contre les lois 5 ans de
suite de 104 à 100 avant J.C.
Aidé par un tribun de la plèbe, Lucius Appuleius Saturninus, il va reprendre la politique sociale
des Gracques par une loi agraire. Mais surtout, Marius va introduire des innovations d’ordre
militaire. Durant ces 2 campagnes, il avait procédé grâce à sa fortune à des levées
extraordinaires de mercenaires exemptées de tout service militaire du fait de leur pauvreté.
Marius va disposer de troupes de mercenaires avec un dévouement sans limite car le général
leur assurait victoire et butin. Les soldats sont unis à leur chef par un lien personnel.
→ Arme possible pour soutenir des mouvements révolutionnaires.
Saturninus devait être déclaré hors la loi en 100 avant J.C et assassiné. Tandis que Marius qui
n’avait pas réussi à se faire réélire consul devait se réfugier en Asie.
Les italiens vont entrer dans une guerre qui sera le prélude de la dictature de Sylla.
On parle de guerre sociale car il s’agit de la guerre opposant Rome à ses alliés. On a une
guerre civile engagé contre Rome au cours de laquelle un certain nombre de peuple d’Italie
vont se révolter contre l’autorité romaine.
Ces peuples révoltés vont venir à se constituer en Etat avec ces institutions et sa monnaie. Ces
peuples, suffisamment fort, vont s’imposer au point que Rome devra capituler.
La République, par trois lois de 90-89 avant J .C devra accorder la citoyenneté romaine à tous
les citoyens. Cela rajoutait environ 1 million de nouveaux citoyens. Ainsi, un tribun de la Plèbe,
soutenu par Marius qui s’appelait Publius Sulpicius Rufus va faire voter une loi qui mêlait dans
les tribuns existants les italiens aux autres citoyens.
Ce tribun de la plèbe va alors tenter d’évincer un des consuls (Lucius Cornelius Sulla) = Sylla du
commandement de la guerre que celui-ci était en train de mener contre le roi Mithridate qui
était le roi du Pont (Mer Noire) en Asie mineure.
→ Sylla ne va pas rester sans réaction car à la tête de 6 légions, Sylla va s’emparer de Rome,
faisant mettre hors la loi Marius et ses partisans et il se débarrasse de Sulpicius Rufus avant
de répartir en 87 en expédition contre Mithridate. Désormais le succès appartient à ceux qui
ont le pouvoir militaire à la tête de leur légion.
→ Les marianistes sont redevenus en l’absence de Sylla, maîtres de Rome.
89
Marius décède au mois de janvier 86 et Sinna se maintient jusqu’en 84.
Mais Sylla revient d’Orient en 82 et va devoir affronter l’armée des consuls car les marianistes
étaient redevenus maîtres de Rome.
Sylla va ainsi appliquer la politique de la terreur = il va afficher une liste portant le nom de plus
de 10 sénateurs et de + de 100 chevaliers ce qui va entrainer la décapitation du parti
marianiste. C’était le prix à payer pour arrêter la guerre civile.
Un interroi va bientôt nommer Sylla comme dictateur. On verra ainsi à ce moment une loi
Valeria en décembre 82 av. J.C validé les actes accomplis antérieurement par Sylla et lui
attribuer les pleins pouvoirs afin de rédiger des lois et de restaurer la république.
Ces pouvoirs extraordinaires étaient attribués à Sylla et ce, sans limitation de durée, dans la
ville et hors de la ville mais aussi sans restriction (provocatio, intercessio). Ces restrictions ont
désormais disparu donc on est face à une dictature qui n’a plus de rapport avec l’ancienne
dictature constitutionnellement encadré.
Mais cette dictature ne devait durer que 3 ans (82-79). Durant ces 3 ans, Sylla va s’attaquer
au Tribunat ; En revanche l’autorité du Sénat était renforcée (abaissement du tribunat) ; on a
aussi un affaiblissement du consulat ainsi que les magistratures.
Des délais de 2 ans seront imposés pour chacune des magistratures. Les consuls et prêteurs
seront dépouillés de leur imperium militaire devenus de simples magistrats civils.
A ces diverses mesures institutionnelles, vont aussi s’ajouter des mesures visant à restaurer la
classe moyenne (politique de grands travaux ; distributions de terres aux vétérans d’Italie).
Mais en 79, Sylla décide d’abdiquer. Sylla venait d’inaugurer à Rome le régime du pouvoir
personnel et l’idée qu’il appartenait à des hommes providentiels d’être les garants des
hommes de la cité.
C’est ce que tendra d’être Pompée.
C. L’ascension de Pompée
Nous sommes au lendemain de la dictature de Sylla. Dès son départ, les vieilles luttes devaient
reprendre mais avec des acteurs nouveaux. Ainsi, Lépide (opposant de Sylla) va accéder au
Consulat. Ce dernier avait pris fait et cause pour les populares va prendre une loi mais aussi
un projet de rendre aux italiens les terres confisquées sous Sylla.
Tout cela va susciter l’opposition du Sénat qui lancera contre Lépide son sénatus consulte
ultime. Lépide va décider de marcher sur Rome mais Pompée devait aider le Sénat à
l’emporter sur Lépide en 77.
Pompée est un simple particulier mais qui disposait d’une importante richesse et de la vaste
clientèle de son père. Ainsi en 82, il a reçu un imperium proconsulaire qui le conduira à des
victoires prestigieuses, en Afrique en 82 contre les marianistes ; en 77 contre Lépide ; en
Espagne en 74-72 contre le général marianiste Sertorius ; en 73-71 contre Spartacus.
Ceci lui vaudra d’obtenir le consulat en 70 avec le popularis M. Licinius Crassus. Il a le soutien
des populares donc il va faire voter une loi qui va lever les restrictions apportées par Sylla.
90
Soutenu par les chevaliers, Pompée va avoir des pouvoirs exceptionnels alors que Rome fait
face à la piraterie. En 67, une loi vient attribuer a Pompée un imperium proconsulaire sur mer
et à l’intérieur des côtes pour lutter contre les pirates.
- En 66 il va partir en guerre contre le roi Mithridate VI (roi du Pont autour de la mer noire)
auquel il va s’opposer. Cela va lui permettre de renforcer encore son pouvoir. Une autre loi va
ajouter l’imperium à Pompée sur toute l’Asie.
Mais ceci avait éloigné Pompée de Rome. Il a été isolé politiquement et en son absence, les
populares s’étaient ralliés à Crassus mais aussi à César, neveu de Marius.
Finalement, Pompée renonce à entrer à Rome avec ses légions et on va voir les hommes
s’accorder sur un partage du pouvoir.
En 60, Pompée va conclure avec Crassus et César un pacte secret à 3, le « triumvirat ».
→ C’est un pacte valable pour 5 ans qui sera fortifié par le mariage de Pompée avec la fille de
César. Ce pacte à 3 devait déboucher sur un partage des zones d’influence. Ainsi, César va se
faire donner en 58, pour 5 ans, la Transalpine, la Cisalpine et l’Illyrie. Pompée obtient en 57
l’approvisionnement de Rome pour 5 ans avec toute puissance pour assurer cet
approvisionnement.
Cet accord de 60 sera renouvelé en 56 pour 5 ans mais l’équilibre sera rompu par la mort de
Crassus qui meurt en 53. Pompée, par le renouvellement de 56 s’était fait donner l’Espagne.
Mais au lieu de se rendre en Espagne, Pompée va préférer rester à Rome, Rome déchiré par
les affrontements en les populares (chef Claudius) et les optimates (chef Cicéron).
Pompée va alors faire alliance avec les optimates et il deviendra l’agent du Sénat contre son
ancien allié César. César est alors hors de Rome car il achève la conquête de la Gaulle.
Pompée s’étant rapproché du Sénat va se faire élire seul consul en 52 tout en conservant
l’approvisionnement de Rome et son imperium proconsulaire en Espagne. Pompée cumul ici
de manière illégal le consulat et les pouvoirs proconsulaires.
→ L’affrontement avec César deviendra inévitable. César victime d’un sénatus consulte
ultime, va décider de franchir les limites de sa province de Gaulle (le Rubicon), et marche sur
Rome que Pompée avait quitté. Pompée sera finalement défait à Pharsale (sud de la
macédoine). Pompée va alors se réfugier en Espagne ou il sera assassiné en septembre 58
D. La dictature de César
César est né en 100 avant J.C et appartenait à la famille des iulli qui prétendait descendre de
Vénus et du héros Énée, fils de Vénus. César s’était assuré grâce à la guerre des Gaules une
armée très fidèle ainsi qu’un riche butin qui leur permettra d’accueillir de nouvelles clientèles.
César soutient les populares, revendiquant sa parenté avec Marius qui avait épousé sa tante.
César est victorieux de Pompée en 48 et il va concentrer dans ses mains l’essentiel du pouvoir
républicain. César est consul en 48, puis en 46 pour 5 ans puis en 45 pour 10 ans et sans
collègue. Il est en même temps nommé dictateur en 49, 48, 47, en 46 pour 10 ans et en 44 à
vie ce qui lui fait disposer d’un imperium illimité sur Rome, l’Italie et l’ensemble des provinces.
César va aussi avoir le droit de s’asseoir au banc des tribuns et il s’est aussi fait donner les
pouvoirs de la censure (préfecture des meurs). Cela lui donne le pouvoir de dresser la liste du
Sénat.
91
En 45, César sera revêtu du titre d’imperator, ajoutant encore à ces titres celui de grand
Pontife qu’il est depuis 63.
Il y a sans doute chez César un dessein politique en vue d’une réforme universelle même si,
entre 49 et 44, César était occupé à pourchasser les partisans de Pompée. C’est ainsi qu’il n’a
pas passé une année complète à Rome entre 49 et 44.
Une œuvre de réforme passait par l’abaissement du Sénat, sénat qui, déjà porté à 600
membres va passer à 900 membres. Les sénateurs sont choisis par César lui-même et sans
grand pouvoir car ils ont perdu leurs attributions financières. Les autres organes seront
pareillement soumis à César. César va multiplier les magistratures. Quant aux comis, elles se
réunissent encore mais elles ne font qu’entériner les décisions du dictateur.
Cette volonté d’abaissement se verra aussi pour l’ordre équestre. Ainsi, l’ordre équestre va
s’ouvrir à la première classe censitaire.
Son œuvre politique va se doubler d’une réforme sociale. César va imposer une réduction des
dettes, un oratoire pour les petits loyers mais aussi la liquidation judiciaire pour les insolvables
et mettra fin à la contrainte par corps. Il va organiser des distributions de blé gratuit,
multipliant les lotissements agraires en Italie et dans les provinces. Ces lotissements vont
profiter à ces vétérans.
César va aussi faire des réformes administratives. César va accorder aux gaulois de Cisalpine
le droit de cité tandis que les cités de Sicile, de l’Espagne du sud et de la narbonnaise vont
recevoir le statut de colonie Latine.
Il y a aussi une volonté de l’administration de l’Italie. César va aussi intervenir dans le
domaine culturel avec la mise en œuvre du calendrier Julien en 46. César va aussi embellir la
ville de Rome ce qui repose sur un plan d’urbanisme. César a ainsi voulu détourner le Tibre
pour créer un nouveau champ de mars. César va finir d’aménager le forum romain en y élevant
la basilic Julia.
César va également doubler le forum romain d’une nouvelle place, le forum de César. C’est
un vaste rectangle entouré de portiques où se trouvait un temple dédié à Vénus et se trouvait
au centre une statue équestre dédié à César. César fera appelle à un artiste grec. César ouvrait
ici des perspectives qui seront celles des principats des premiers temps de l’empire.
On doit aussi à César une œuvre littéraire qui est un commentaire sur la guerre des gaules.
Nous sommes en 44 et on se demande s’il y eut chez César la tentation de la royauté. Selon
les historiens, il y eut chez César cette tentation. En effet César va encourager le culte de sa
personne, notamment avec ses statuts. César donnera aussi son nom à des monnaies comme
c’est le cas du Denier de César.
Alors que le 14 févier 44, César avait reçu le titre de dictateur à vie et qu’au lendemain il avait
présidé les Lupercales qui sont des fêtes dédiées au Dieu de la forêt et des troupeaux.
Cette fête très importante était célébrée près d’une grotte située au pied du mont palatin.
Parmi les luperques, se trouvait Marc-Antoine, lieutenant en Gaule de César. Lors de cette
fête on verra Marc-Antoine s’approcher de César et venir lui présenter le diadème royal.
César mesurant le danger qu’il aurait eu à l’accepter l’aurait rejeté à plusieurs reprises et
aurait fait porter le diadème royal sur une statue de Jupiter. Mais le 15 mars 44, il sera
assassiné à la suite d’un complot de sénateur. Derrière ce complot, on trouvait un groupe de
conjurés composés de républicains attachés à la liberté mais aussi un groupe de césariens
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inquiets de l’évolution du régime. César se trouvera percé de 23 coups de poignards et le coup
ultime serait venu de Brutus. César lui aurait alors dit « Toi aussi mon fils ! ».
Marc Antoine avait été épargné. Il faudra dès lors assuré la continuité du pouvoir donc tous
les actes du dictateurs ne seront pas supprimés en Blocs ce qui aurait pu susciter une révolte
générale. Les sénateurs ont ratifié les actes de César tandis que Cicéron va faire adopter une
loi d’amnistie générale. La popularité de César sera restée grande et on verra lors de ses
funérailles une émeute dirigé par Marc-Antoine qui fera fuir les tueurs de César.
Marc Antoine incarne alors le pouvoir légitime mais il trouvera face à lui des adversaires, les
insurgés qui ont tué César mais aussi Octave, petit neveu de César.
Va se poser la question qui serait en mesure de recueillir l’héritage de César qui fera entrer
Rome dans la dernière phase de son histoire.
Durant le principat (27 av J.C – 284 après J.C), les apparences républicaines seront
sauvegardées. Mais on va glisser principalement du principat au dominat, terme forgé sur le
terme de Dominus. L’empereur par sa force et ses devoirs apparaît comme un maître et
s’installera une crise profonde qui aboutira à un régime différent, celui du Bas-Empire (284-
165 après J.C = mort de Justinien).
Octave va être adopté par Jules César et les historiens, pour parler d’Octave, font parler
d’Auguste. Il va revenir à Octave de fonder un nouveau régime, le principat.
Il y a la constitution d’un second triumvirat qui opposera Octave et Marc-Antoine.
Octave est né en 63 et il a vu sa fortune dédiée à César car c’était son plus proche parent.
César va le couvrir d’honneur et de récompenses militaires avant de l’adopter en 44. Quand
Octave rentre à Rome au mois de mai 44 après l’assassinat de César, c’est pour se heurter à
Antoine.
Va ainsi s’instaurer une période d’anarchie et un rapprochement s’effectuera entre Octave et
Antoine à l’initiative de Lépide (fils de l’autre Lépide). Lépide était à la fois un partisan et
collaborateur de Jules César mais aussi ami de Marc-Antoine. Va se constituer publiquement
en toute illégalité un partage de pouvoirs suprême (Triumvirat) pour la réforme de la
République. On peut parler d’une résurgence des dictatures de Sylla et de César.
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Ce triumvirat devait recevoir en novembre 43 par un plébiscite une sanction légale. Les
triumvirs vont alors obtenir le pouvoir pour 5 ans, devenant les maîtres pour l’Etat et
disposant à la fois du pouvoir législatif et d’une juridiction criminelle sans la garanti de la
provocation ad populum. Ils auront aussi le droit de nommer magistrat et sénateur.
Les mesures de ce triumvirat seront tout d’abord de noyer dans le sang les sénateurs. On verra
alors 300 sénateurs et 2000 chevaliers exécutés.
Un triumvirat qui sera ensuite renouvelé en 37 et l’on verra alors Antoine gagner en Orient à
la fois la gloire mais aussi la richesse. Antoine va alors épouser Cléopâtre VII, reine d’Égypte
et il va réorganiser l’Orient à son profit.
Lépide sera alors éliminé en 36 du triumvirat et de la vie publique mais gardant toutefois la
charge de grand pontife. Désormais il n’y a plus que deux hommes alors qu’en 32 le triumvirat
expirait.
Antoine est à la tête de l’Orient, région très riche. Antoine dispose aussi d’une flotte
nombreuse et de 30 légions. Tandis que les consuls désignés pour 32 étaient de son parti.
Mais il est absent de Rome depuis 6 ans alors qu’Octavien contrôlait de son côté l’Italie et
avait eu à sa disposition 40 légions composé de soldats dévoués.
Octavien avait tout de même besoin de légitimité pour conduire sa guerre. Entre 33 et 32, il
s’était fait prêter serment de fidélité exigé de l’Italie et des provinces d’occident.
→ Le choc entre les deux hommes aura finalement lieu en Actium (côté occidentale de la
Grèce) le 2 septembre 31 avant J.C. L’issu de ce conflit fût la victoire d’Octave sur Antoine et
Cléopâtre. Leur flotte sera détruite et leur armée devra se rendre.
Octave rentre en Italie avant de reprendre son expédition vers l’Égypte et l’Italie. Antoine
s’était donné la mort et Cléopâtre fera de même.
Octavien est rendu seul maître de l’Empire, la guerre se concluant officiellement par le
triomphe Octavien en 29. Mais Octavien n’a pas de base légale à son pouvoir.
Octavien va obtenir le titre d’imperator mais il devait également recevoir le titre de prince du
Sénat (princeps sénatus). Pour autant sa position restait incertaine car depuis 32, ces pouvoirs
triumviraux ont expiré. Octavien avait néanmoins géré durant 3 années le Consulat.
→ Outre le Consulat, il avait reçu le serment des provinces d’Italie et d’Occident. Octavien
doit sortir de cette impasse. Pour cela il va procéder, à une séance du 13 janvier 27 avant J.C.
On verra au cours de cette séance Octavien accepter de remettre tous ses pouvoirs au Sénat.
Octavien va alors déclarer qu’il a fait passer la République de son pouvoir dans celui du Sénat
et du peuple romain. Octavien accepte de remettre tous ses pouvoirs au Sénat et on verra
alors le Sénat refuser et le prier de garder la direction des affaires. C’est ce qui constituera la
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base légale de son pouvoir. 3 jours plus tard, le 16 janvier, il recevra un titre inédit, le titre
d’Augustus. Ce terme d’Augustus désigne celui qui renforce les autres organes de l’Etat par
son auctoritas.
Un accord sera passé avec le Sénat pour prévoir les pouvoirs d’Auguste : Il garde ainsi le
consulat, les titres d’imperator et de princeps. Il acquiert un imperium sur les provinces non
pacifiées.
→ Auguste va se faire réélire chaque années consule et soucieux d’achever cette restauration,
Auguste va décider en 23 de renoncer au Consulat. Le Sénat va confirmer cela et préciser à
cette date les pouvoirs d’Auguste. Auguste reçoit alors du Sénat le puissance tribunicienne à
vie et l’imperium proconsulaire sans limitation de temps ni d’espace. Ces deux pouvoirs sont
les deux pouvoirs qui vont restées les bases juridiques esse,tielles du régime impérial. Ces
pouvoirs (puissance tribunicienne et puissance pro consulaire) n’étaient autre que celui des
tribuns et des gouverneurs de province.
→ Mais désormais ces pouvoirs sont dissociés de la magistrature et non plus rattachés à cette
dernière. Auguste aura ses pouvoirs sans être tribun et sans être proconsul d’une province.
La nouveauté tient ainsi dans le cumul de ses pouvoirs qui seront alors donnés sans limitation
de temps. C’est cette concentration de pouvoir qui va marquer le passage du régime
républicain au régime impérial.
Après 23 Auguste va accepter en 19, par une nouvelle dissociation de la magistrature et de
son pouvoir, le pouvoir consulaire à vie. Il va obtenir également la puissance sensoriale sans
être censeur. Formellement, la Constitution républicaine était rétablie.
Après 235 et jusqu’en 268, on a une période d’anarchie qui est en but des envahisseurs
germains. Ne s’imposera qu’à compter de 268 des personnalités d’origine illyrienne càd des
empereurs issus de l’armée.
1. La transmission du pouvoir
Auguste a reçu le pouvoir à titre personnel du Sénat mais aucune règle de succession ne sera
établie et elle ne sera jamais réglé de manière fixe. On aura recours à un triple procédé sans
que l’un ne se suffise en général.
Ces 3 procédés sont :
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1°- L’intervention du Sénat = organe qui donnait au magistrat son auctoritas. La tradition
républicaine faisait du Sénat le véritable détenteur du pouvoir dédié au magistrat.
L’intervention du Sénat pour nommer l’Empereur est un système qui suffira rarement à lui
seul. Le Sénat va confirmer le choix de l’Empereur soit par l’empereur défunt soit par l’armée.
2°- Le principe dynastique = fondé soit sur l’hérédité pure soit sur l’adoption. L’hérédité pure
est assez rare car le système de l’adoption est celui qui permet à l’empereur de choisir soit
dans sa famille, chez les Julio claudiens soit même en dehors de la famille chez les Antonins.
3°- L’intervention de l’armée = elle interviendra lors des changements de règne soit pour
conforter le choix de l’empereur soit pour imposer un général. Cette puissance de l’armée
devient évidente sous les Sévères. Cela aboutira à cette arrivée aux pouvoirs de ces empereurs
illyriens qui étaient issus de l’armée.
Ce pouvoir s’est doté d’assises juridiques et il reposait aussi sur une idéologie entourant la
personne de l’empereur.
Il y a une intuition qui fût celle d’Auguste càd l’idée que les empereurs vont pouvoir fonder
leur pouvoir sur 3 composantes :
- l’imperium proconsulaire ; la puissance tribunicienne qui découlait désormais du Sénat ;
l’auctoritas de l’empereur.
- L’imperium proconsulaire fait de l’empereur le chef suprême de l’armée. Tous les soldats lui
jurent fidélité. Cet imperium proconsulaire emporte à l’empereur le pouvoir de proclamer des
édits à valeur générale pour tout l’Empire. Mais cet imperium va aussi justifier en partie le
pouvoir de rendre la justice au criminel et cela en raison de la notion de coercition qui est
inhérente à l’imperium. Cet imperium proconsulaire va aussi justifier de rendre la justice aux
civils.
- L’auctoritas place l’empereur au-dessus de ces collègues. Cela va conférer à toutes ces
décisions une efficacité supérieure.
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Ex : le candidat à une magistrature qui a le soutien de l’empereur ne peut être qu’élu car sa
candidature est renforcée par l’auctoritas impériale.
→ Tous porteront ce surnom d’Auguste.
b) L’idéologie impériale
Elle s’illustre par des titres dévolus à l’empereur qui est le père de la patrie. Ce terme évoque
des réalités comme le fait qui évoque le lien de clientèle ; le lien de fidélité ; l’attitude de
respect et d’obéissance que la population doit à l’empereur.
L’empereur est aussi le nouveau Romulus càd le sauveur de la patrie, celui qui assurera paix
et prospérité.
Ces thèmes vont être conforté par certains aspects religieux ou mystiques. De ce point de vue-
là, les empereurs se sont toujours montrés prudent. En Italie il n’y eut d’abord pas de culte
rendu à la personne de l’empereur (pas de divinisation de l’empereur). Mais malgré tout, en
Italie et à Rome, l’empereur est associé au culte sans être pour autant divinisé de son vivant.
Un culte est rendu au génie de l’empereur càd à sa force vitale. On ne divinise par l’empereur
mon on honore son génie.
Dès le successeur d’Auguste, la personne défunte de l’empire sera divinisée. L’empereur mort
est célébré dans des temples qui vont pouvoir lui être dédié. Cela sera un moyen de renforcer
le pouvoir de son successeur. En effet ses empereurs sont adoptés et par cette adoption ils
sont devenus les fils du divin empereur. Ceci renforce évidemment leur pouvoir.
Cette attitude de prudence changera à partir du IIIe siècle qui marque l’affaiblissement du
pouvoir impérial. Il ne suffit plus être fils du divin empereur, autant être Dieu. C’est une
période qui montre une anarchie militaire après 235. On verra l’établissement ensuite des
empereurs illyriens avec la divinisation de l’empereur s’instaurer.
Ex de divinisation de l’empereur = Aurélien va instituer le culte solaire en religion d’Etat. Il va
faire construire un temple à Rome pour Sole et il va introduire l’identification de sa personne
avec le soleil. L’empereur ne craint plus de se diviniser.
97
L’empereur dispose également du gouvernant provincial. L’empereur va avoir un devoir
envers les provinciaux. L’admin provinciale dévidera une admin de fonctionnaires plus
soucieuse du bien-être des populations locales.
Les provinces vont alors être partagées entre le peuple romain (provinces sénatoriales) et
celles de l’empereur (provinces impériales).
➢ Les provinces impériales sont, elles, plus récentes et plus nombreuses. Le gouverneur
est choisi par l’empereur dont il est le représentant. L’imperium du gouverneur est
donc à al fois civile et militaire. Mais l’admin financière est donné aux représentants
de l’empereur, les procurateurs.
D. La juridiction impériale
Elle va se développer sous l’empereur Claude. C’est en se fondant sur la notion de puissance
tribunicienne que l’empereur va accroître une compétence civile et criminelle.
La juridiction criminelle de l’empereur va s’exercer pour sanctionner toutes les atteintes à sa
personne, à sa maison etc. Sachant qu’au début de l’empire toute l’admin impériale est
confiée à des affranchis de l’empereur. La maison impériale va ainsi englober toute la machine
d’Etat.
La sacro-cinté de l’empereur s’étend à la maison. La juridiction civile impériale est aussi fondée
sur l’idée que l’empereur à un devoir d’aide, d’auxilium. L’empereur est le défenseur de
l’intérêt public donc c’est le seul compétent pour juger des réformes législatives.
Au départ la maison de l’empereur est constituée des affranchis qui s’étaient vu confiée au
départ l’admin impériale. L’empire est un individu entouré de sa famille et ses serviteurs.
Mais nous assistons à une « dé privatisation » de cette structure car on passe d’une gestion
domestique à une véritable bureaucratie d’Etat qui se verra à compter des années 117-188
après J.C (règne d’Adrien). On verra les affranchis de l’empereur remplacés par des chevaliers.
98
Vont alors surgir des notions de carrière et d’ancienneté qui vont remplacer la seule volonté
du maître. Désormais, à travers les notions de carrière et d’ancienneté, apparaissent des
critères plus objectifs.
Au II siècle, on va confier cette administration impériale à l’ordre équestre. Mais l’ordre
équestre à cette époque est un prolongement transformé des chevaliers républicains.
Pour appartenir à l’ordre équestre il faut avoir un revenu suffisant mais aussi être choisit
personnellement par l’empereur sachant que cette dignité n’est pas héréditaire.
→ Ces chevaliers portaient l’anneau d’or mais aussi la tunique dite angusticlave. Cet ordre
équestre est totalement dévoué à l’empereur. Ni l’origine sociale ni l’origine géographique ne
joue ici de rôle. Ces chevaliers envoyés dans les provinces n’auront donc pas de préjugés
défavorables de la population donc ils vont s’attacher à défendre les intérêts provinciaux.
Ces chevaliers peuvent être gouverneurs des provinces impériales mais ils peuvent aussi être
placés à la tête de certains services publics comme l’annone (service de l’alimentation de
Rome). Le préfet de l’annone appartenait à l’ordre équestre comme le préfet des vigile qui
avait en charge l’incendie et les désordres dans Rome.
B. L’héritage républicain
Elles ne jouent plus aucun rôle sous l’empire car leur structure n’est plus adaptée.
Elles ont perdu leurs fonctions juridictionnelles depuis Sylla et vont disparaitre totalement
sous Trajan (98-117).
Les magistratures vont perdre leur pouvoir et les tribuns vont devenir impuissant.
2. Le sénat
Seul le sénat conserve un pouvoir important. Les sénateurs appartiennent à l’ordre sénatorial.
L’ordre sénatoriale est formé de l’ordre du sénat et de leurs descendants sur 3 générations.
C’est un ordre héréditaire contrairement à l’ordre équestre. Les sénateurs ont le droit au port
du laticlave.
→ Conditions de cens = 1 million de sesterce mais l’empereur peut faire des sénateurs soit,
en les nommant au Sénat, soit, en leur accordant le Laticlave.
Le sénat va alors s’ouvrir aux élites provinciales. Les pouvoirs du sénat sont ceux qui n’ont pas
été confisqués par l’empereur comme la politique étrangère et militaire.
Ces pouvoirs sont assez limités :
- Gestion du trésor public romain = mais désormais les revenus des provinces sénatoriales ont
tendance à être détourné au profit du fisc impérial.
- Rôle dans la désignation de l’empereur
99
- pouvoir de juridiction criminelle (crimes politiques).
- La disparition de la législation comiciale va profiter au Sénat jusqu’à ce que le pouvoir
législatif soit attribué à l’empereur.
Des fonctions sont réservées à l’élite sénatoriale comme la préfecture de la ville. Le préfet de
la ville était celui placé à la tête des cohortes urbaines. Ce préfet de la ville étant assisté par le
préfet des vigils qui était chevalier. Le préfet de la ville est un membre de l’ordre sénatorial.
Il appartenait aussi aux membres de l’ordre sénatorial de gouverner les provinces
sénatoriales.
Le régime républicain est véritablement mort car le citoyen a perdu ses droits politiques. Il n’y
a plus que des sujets. Mais c’est au cours de cette période que l’Empire va offrir à tous la
qualité de citoyen romain.
Cette romanisation de l’empire va s’opérer d’une part par l’uniformisation du cadre urbain
mais aussi par l’accès à la citoyenneté romaine de tous les habitants de l’empire.
Dès le 1er siècle après J.C Rome va pratiquer une politique d’urbanisation dans tous l’Empire
sachant que la ville va devenir le miroir.
Il faut faire de la ville le lieu d’expression du pouvoir impérial. C’est dans la ville que le culte
impérial va pouvoir se développer. La ville est le centre des échanges, le lieu d’apprentissage
de la culture romaine.
C’est aussi la ville qui va placer aux avant-gardes du monde romain la grandeur de Rome
(constitution de villes le long des frontières).
Sous l’Empire, des villes vont adopter ce schéma municipal proposé par Rome. Rome va aussi
offrir à ces élites une récompense. Les anciens magistrats devenaient des citoyens romains.
Rome va donc réussir à romaniser les institutions locales en les fidélisant par l’idée de devenir
romaines. Cette politique sera un véritable succès car Rome va parvenir à imposer sa culture,
sa civilisation. Sa culture a été accueilli par les populations indigènes qui se sont montré dard
antes défenseurs de Rome.
Ces élites sont des élites cultivées : parmi elles on a Sénèque, ou encore Apulée. Il y a des
élites provinciales qui vont pouvoir donner à Rome quelques-uns de ses grands noms.
Ces élites vont aussi pouvoir donner à Rome des empereurs.
100
B. L’uniformisation juridique : l’édit de Caracalla (212)
La citoyenneté romaine qui n’était jusque-là qu’accordé qu’en fonction de critères précis et
ayant conduit au combat des italiens au 1er siècle avant JC sera attribué à tous les habitants
de l’Empire = œuvre de l’édit de Caracalla.
« Je donne a-à tous ceux qui habitent l’empire le droit de cité romaine ». Caracalla explique
sa décision par sa volonté de se rendre agréable aux Dieux en multipliant le nombre de
citoyens romains. Il y aurait davantage de fidèles aux Dieux de Rome. Cette générosité
correspond à un courant de pensée stoïcien. Mais il y a tout de même un historien, Dion
Cassius qui met en avant un autre mobile de la part de Caracalla. Caracalla venait de doubler
un impôt sur les successions qui ne touchait que les citoyens romains. Il y a là une arrière-
pensée de Caracalla qui permettrait d’accroitre les revenus de Rome.
→ Cette extension de la citoyenneté romaine n’avait pas de véritable portée politique car les
droits po des citoyens sont réduits. Cet édit accordait à tous les pérégrins les avantages des
droits romains ; la possibilité d’exercer une fonction publique. Les pérégrins ont donc le droit
de cité, ils ont droit d’utiliser en tant que citoyen le droit romain, aussi bien le droit public que
privé.
Mais les nouveaux citoyens vont quand même pouvoir continuer d’utiliser leur droit local ou
indigène. On a l’idée que l’individu aura le choix entre le droit romain et le droit indigène.
Les sources du droit étaient l’édit du prêteur, la loi et le sénatus consulte qui n’emportait pas
valeur législative.
Au cours des deux premiers siècles de l’Empire, l’empereur va confisquer à son seul profit
toutes les sources du droit.
Sous la République, le sénatus consulte est un avis formulé par le sénat avant le vote de la loi
par les assemblées. Ce conseil est revêtu de l’auctoritas du Sénat. Sous l’empire le rôle des
assemblées populaires disparaît.
Le sénat va rendre des sénatus consulte qui ont valeur normative (I et II siècle après J.C). Au
cours du II siècle, le style de ces sénatus consulte va évoluer. On va passer du style courtois
au style impératif.
Derrière la façade du sénatus consulte, c’est le pouvoir impérial qui s’exerce. Le discours tenu
par l’empereur devant le Sénat suffit à fonder le droit nouveau = oratio principis. La volonté
impériale suffit seule.
L’édit du prêteur est la principale source du droit privé romain. A Rome, ce n’est que parce
que l’action en justice est offerte que le droit existe. A Rome l’action précède le droit.
101
Il existe donc des actions particulières qui vont permettre d’obtenir un droit, le droit de la
victime d’un vol, le droit du vendeur. Sachant que le nombre d’actions va augmenter au fur et
à mesure que le prêteur va vouloir protéger telle ou telle situation.
L’édit du prêteur est le catalogue de toutes les formules d’action en justice que le prêteur va
accorder aux plaideurs. Ce droit prétorien sera caractérisé par sa souplesse car l’édit du
prédécesseur pourra être améliorant en supprimant ou en ajoutant de nouvelles actions.
→ Le prêteur ne légifère pas mais il organise l’action juridictionnelle.
Or, avec l’empire le droit prétorien va se scléroser dès les années 40 après J.C. Il n’ose plus
concurrencer la législation impériale. Depuis 120, l’édit se fige de façon définitive = l’édit est
devenu perpétuel et Adrien va alors pouvoir le codifier en lui donnant sa forme définitive.
Elle s’exerçait sous deux formes càd sous la forme de l’activité doctrinale mais aussi sous la
forme d’une activité de consultation.
102
Dès lors on aura deux responsa : celles revêtu de l’auctoritas et celles non revêtus de cet
auctoritas.
A compter du règne d’Adrien, le juge devra suivre obligatoirement les avis des juges revêtus
de l’auctoritas impériale. Le juge va perdre sa liberté de jugement devant l’auctoritas
impériale. Ainsi l’activité de consultation privé va disparaitre car l’empereur va appeler au sein
de ce conseil impérial les meilleurs juristes de l’Empire. Quand un particulier voudra une
réponse à un point de droit, il devra s’adresser directement à l’empereur.
→ La réponse impériale va remplacer les responsa (réponses privées).
A partir du III siècle l’empire connaît une crise grave, politique d’abord et économique ensuite.
Le trésor public n’est plus suffisamment alimenté et l’impôt ne rentre plus.
La situation est inquiétante aussi bien en occident qu’en Orient. Pour l’unité impériale, il
faudra faire face à des revendications alors que la tendance est à la division de l’empire.
Au III siècle, il y aussi une crise religieuse car la religion va subir la concurrence des religions
orientales mais aussi du christianisme. Le bas-Empire va alors organiser la division du pouvoir
en tenant parallèlement de développer des fermentes unités.
→ Est prévu pour la stabilité de ce système un système de succession. Les deux césars
succèderont aux deux Augustes. Devenus à leur tour auguste, ils deviendront César.
Cette période d’anarchie cessera en 312 avec l’arrivée au pouvoir de Constantin et de Licinius.
Après diverses crises, Constantin va battre Licinius en 324 donc Constantin va demeurer seul
maître de l’Empire. Cette œuvre devait accentuer la division de l’empire.
103
Constantin va accorder à chacun des deux César qui le second eun territoire déterminé.
L’admin impériale est divisé territorialement avec Constantin. On a aussi la fondation en
Orient en 326 d’une Seconde Rome qui est la fondation de Constantinople. L’orient a
désormais sa capitale. L’unité ne se fera désormais qu’autour de la personne de l’empereur.
L’empire va rester partager entre Orient et Occident. L’unité de l’empire est officiellement
maintenue mais ce n’est qu’une façade. C’est dans ce climat que l’Occident devait tomber
face à la poussée des invasions barbares. En 410, Rome est prise par le wisigoths sachant qu’en
465, Rome sera prise par les Vandales.
L’empereur d’Occident ne règne plus que sur l’Italie. Les rois barbares vont se partager
l’ancien empire d’occident.
L’empereur de l’occident ne règne plus que sur l’Italie. En 476, Odoacre dépose le dernier
empereur d’occident Romulus Augustule. Les rois barbares se partagent alors l’empire
d’occident. Un certain nombre de royauté barbares vont s’installer sur l’ancien empire.
L’empire d’Orient va résister davantage aux invasions. On aura l’Empire byzantin, qui ne
disparaîtra qu’en 1453.
Le christianisme va venir bouleverser la vie politique sociale et romaine. Le culte romain est
profondément lié à la puissance de Rome. Le sacré sert le pouvoir politique.
Le christianisme ne visait pas le pouvoir politique mais plutôt le salut individuel qui est une
notion étrangère au culte romain. Le pouvoir impérial face au développement du
christianisme devait agir. Il va d’abord réagir par la répercussion mais il cherchera ensuite à
associer le christianisme à l’empire.
Jusqu’en 313, la religion chrétienne n’est pas reconnue. Or que le culte puisse être pratiqué à
Rome, il doit avoir été autorisé par le Sénat. Mais la religion chrétienne sera vite interdite et
considéré comme illicite.
On va reprocher aux chrétiens leur impiété càd leur refus de pratiquer les rites païens comme
le refus de pratiquer le culte impérial. Ils s’opposent au pouvoir de Rome ce qui explique que
les chrétiens seront jusqu’au milieu du III tantôt ignorés tantôt poursuivis pour religion illicite.
Cette attitude du pouvoir se trouve s’exprimer à travers en particulier une réponse de Trajan.
Au cours du III siècle la situation devait changer car le christianisme est en extension et on
constate que les chrétiens ne soutiennent pas l’effort de mobilisation contre les barbares.
Ainsi Dioclétien, par 4 édits successifs va mettre en œuvre une répression contre les chrétiens.
Cette politique de répercussion sera un échec.
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En 313, par un édit dit de Milan, le Christianisme va devenir religion d’Etat et il va alors
connaitre un développement nouveau et il sera autorisé par l’empereur.
Le pouvoir de juridiction des évêques sera aussi reconnu.
La dernière étape sera franchie en 380 par Théodose premier par cet édit dit de
Thessalonique. Cet édit va donc faire du christianisme la religion d’Etat.
Désormais les temples païens sont détruits. Théodose premier qui après rétabli l’unité de
l’empire va répartir l’admin de l’empire entre ces deux fils. A la mort de Théodose premier ce
sont ces deux fils qui vont lui succéder. Ainsi l’admin de l’empire sera répartie entre ces deux
fils. En 395, la division de l’empire est consommée sachant que l’unité ne sera reconstituée
qu’imparfaitement.
L’empereur est désormais la source de toute justice. Les constitutions impériales sont la
source essentielle du droit, néanmoins complétées par la doctrine.
A partir du IV siècle, la doctrine va classique va subir la concurrence de deux autres sources
du droit à savoir la coutume et le droit vulgaire (droit né de la pratique).
→ L’unité du droit romain est menacée. Après que l’empereur Théodose II ait fait réunir dans
un code toutes les constitutions impériales depuis Constantin (code promulgué en 438), il faut
aussi mentionner l’œuvre de Justinien qui va dès 528 vouloir sauver et restaurer le droit
classique romain. Cet effort passera par une compilation.
L’empereur promulguera en 534 toutes les consultations depuis Adrien. Mais en 533 Justinien
avait promulgué le digeste. Cela désignait le très vaste recueil de l’activité doctrinale de JP
classique. C’est le triomphe du droit classique qui est affirmé à travers cette compilation en
50 livres. 38 juristes romains de l’époque classique seront cités.
Justinien publiera aussi en 533 les institutes qui vise à donner un aperçu de l’ensemble du
droit. Tout cela composera le corpus iuris civilis.
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