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Histoire

Antiquité

Mme van Haeperen – Q1 2019

Notes de Carels Laureline


Carels Laureline – Q1 2019

Introduction

Cette période voit les premiers développements d'une pensée rationnelle, mathématique,
philosophique et des genres littéraires. La pensée juridique des romains a influencée notre
monde avec leurs vocabulaire et concepts politique que nous utilisons toujours aujourd'hui.

Cette période est divisée en plusieurs grandes phases basées sur des évolutions techniques
et artistiques jusque 500acn car on dispose d'un nombre très limité de texte contemporain
de ces périodes.

A partir de 500acn, les grandes phases sont divisées en fonction de critères politiques car on
dispose de beaucoup plus de sources critiques des évènements contemporains.

Toutes les phases ne démarrent par partout au même moment, les datations sont relative
pour faciliter la présentation, la transition réelle prend un certain temps et est progressive.

Première partie : du néolithique à la fin de


l’époque archaïque
On s'intéresse au monde égéen (autour de la mer Egée) avec la Grèce continentale, la Crète
et au monde de l'Asie mineure. La Grèce dans l'antiquité n'a jamais été un pays unifié, c'est
une multitude de villages puis après de cités. Ce monde égéen est centré autour de la mer
donc la navigation a un rôle important. Les nombreuses iles favorisent les escales et donc
permettent la circulation, la transmission, les échanges et l'inter connectivité.

Chapitre 1 : Le monde grec du néolithique à la chute des palais mycéniens

I. Le néolithique dans le monde grec (6500-3500 AC)

Il apparait au proche orient vers 10 000acn à la


fin de la dernière glaciation. Ce terme signifie
"pierre nouvelle" et s'étend sur une période où
se développe une nouvelle technique du travail
de la pierre.

Elle est caractérisée par une révolution lente et


progressive, jusqu'à la fin du paléolithique, les
hommes étaient nomades et vivaient de la
chasse et de la cueillette. Avec le néolithique, ils
deviennent sédentaires, donc s'installent
durablement au même endroit et découvrent
l'agriculture et l'élevage.

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Il arrive en Grèce vers 6500acn. Ce processus de néolithisation est une condition essentielle
pour que puisse émerger des sociétés "civilisés" qui vivent dans des cités et centres urbains
dans lesquels pourra se développer l'écriture. Durant les néolithiques, apparaissent des
phénomènes nouveaux qui vont avoir un impact durable sur la vie de l'homme et la
constitution de sociétés élaborées.

Les maisons pérennes apparaissent dans un espace qui va contribuer à domestiquer


l'individu et la famille. Elles vont contribuer à l'élaboration de relations codifiées entre les
membres d'une même famille. Donc apparition de villages et groupements de plusieurs
familles qui vont développer leurs identités propres, leurs mythes, leur système de défense
avec une enceinte (parfois juste symbolique). Encrage de communautés humaines dans un
territoire et ce de manière durable. Elles vont ressentir le besoin d'avoir les ancêtres auprès
d'elles donc apparition des cimetières. Ces villages s'installent un peu partout dans le monde
grec, y compris sur l'ile de Crète ou encore dans le nord est de la Grèce à Dimini.

Apparition d'innovations techniques:

 Domestication des plantes (les céréales, l'orge, les légumineuses).


 Domestication des animaux, ovins, bovins, suidé => croissance de l'alimentation
carnée.
 Développement des techniques pour favoriser la traction pour pouvoir tirer
l'attelage. Apparition d'animaux de compagnies.
 Développement des échanges sur des distances assez longues (pierres, objet de
parure, obsidienne qu'on retrouve en Thessalie alors que ça vient de Mélos. Le silex
circule jusque dans la région d'Argolide).

Il y a une croissance de la population liée à l'alimentation plus régulière et de meilleure


qualité, mais elle s'accompagne aussi d'épidémies liées à des problèmes d'hygiène.

Apparition progressive de différenciations sociales. Au début tous le monde a une maison


comparable puis au fil des siècles, des relations inégalitaires entre dominant et dominé
apparaissent. Le néolithique est le laboratoire de la fabrique du pouvoir (ce dernier n'est pas
stable et est souvent contesté), donc apparition de tension et de violence.

Exemple avec le village de Dimini en


Thessalie qui voit l'apparition de
maisons plus grandes sur le sommet de
la colline et qui est entourée
d'enceintes.

Cela laisse supposer qu'une forme


d'élite a émergée et s'est enrichie à
partir de l'emmagasinement des
surplus agricoles et des échanges
agricoles.

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Apparition des premiers sanctuaires et lieux de cultes. Il y a un nouveau rapport au


symbolique, c'est désormais le culte des ancêtres. Les morts sont ensevelis dans des lieux
spécifiques dans le village ou à proximité immédiate. Apparait également progressivement le
culte des divinités qui sont invoquées pour assurer le bien-être terrestre. Les demandes
concernent essentiellement la nourriture, la reproduction, les échanges ou encore des
relations pacifiques.

La fin du néolithique en Grèce est située vers 3500acn, on observe une nette rupture, des
hameaux sont abandonnés (sans doute à cause des épidémies, des tensions, des conflits ou
encore de la surexploitation des sols).

II. L’âge du bronze ancien dans le monde grec (3500-2000 AC)

Une nouvelle technique fait son apparition, le travail du bronze.

Les modes de subsistances reposent sur l'élevage et la culture essentiellement, mais de


nouvelles espèces font leurs apparitions : la vigne (vin) et l'olivier (huile).

Les techniques évoluent à différents niveaux:

 l'agriculture voit apparaitre l'araire, un instrument de


laboure avec un soc => exploitation des rendements
agricoles sont augmentés

 l'artisanat progresse également, le filage et le tissage se développent. Evolution


devenue possible par l'accroissement du nombre de troupeaux de moutons.
L'artisanat du travail des métaux avec le bronze se développe progressivement.

Les réseaux d'échanges se maintiennent et se développent, le nombre d'habitats augmente


donc accroissement de la population.

L'habitat est organisé selon une certaine hiérarchie. Des villages plus importants semblent
au cœur d'une hiérarchie de villages secondaires. L'organisation et l'exploitation du territoire
progressent et se développent. Au sein des villages, des
édifices plus importants sont érigés sur différents sites dans
le monde grec : la maison à corridor.

C'est une maison rectangulaire avec plusieurs pièces


bordées de corridors, dans ces derniers, on trouve des
escaliers permettant de monter vers l'étage. Elles
correspondent aux habitats des élites locales.

Ces maisons ont livrées les exemples les plus anciens en Grèce
de notations symboliques (pas encore système d'écriture en
tant que tel), ce sont des marques de potiers (sceaux), qui
portent des signes gravés que l'on applique sur une matière
molle (de l'argile crue) et qui sert à sceller un récipient.

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Supposition de leur utilisation : chaque chef de famille possède son sceau et que quand il
ouvre un récipient qui se trouvait dans les maisons à corridor, il casse le scellé, enlève une
quantité de nourriture puis referme avec son scellé. Donc ces maisons fonctionnent comme
des centres d'emmagasinement et de redistribution des denrées. Fonction de contrôle
économique à partir d'un centre de type administratif. Ces notations symboliques
constituent l'ancêtre des écritures.

2000acn fin du bronze ancien, cela correspond à une période avec un grand nombre de
destructions aussi bien en Crète que sur le continent grec. L'hypothèse de l'invasion est
réfutée car les destructions se répartissent sur un long laps de temps, même si n'est pas
impossible qu'ils aient détruit certains sites. Parmi les mouvements de populations
d'origines diverses qui auraient pu causer la destruction, on a les protogrecs: la langue qui
était parlée en Grèce avant, n'était pas le grec mais un substrat d'une langue préhellénique
donc antérieure au grec.

III. L’âge du bronze moyen et récent : les civilisations crétoises et


mycéniennes (2000-1180 AC)

Une période qui correspond à l'éclosion de la civilisation crétoise et mycénienne. Dans un


cas comme dans l'autre, se forme et se développe un nouveau système politique et socio-
économique: le système des palais.

A. Les premiers palais crétois (2000-1700 AC)

Le premier palais crétois a été découvert à Cnossos par un anglais, Evans, au début du XXe.
Le palais de Mycènes a été découvert par un allemand, Schliemann, en 1874.

Les palais crétois se forment en 2000acn et voient leur fin entre 1450 et 1370acn. Ils
apparaissent dans quelques villes qui se développent à l'emplacement des anciens centres
agricoles. Les palais, placés au centre des villes, constituent le cœur du pouvoir politique,
économique et religieux.

Les causes de cette naissance ont été pendant longtemps attribuées à des causes externes,
comme des nouveaux groupes de populations qui auraient été plus évolués ou encore
l'influence de civilisation voisine, également plus développées. A l'heure actuelle, les
archéologues n'ont rien retrouvé dans les vestiges qui n'indiquent l'arrivée de peuples
externes. Cette apparition est en fait avant tout, la conséquence d'une évolution interne,
l'aboutissement d'un processus déjà présent dans la Crète du bronze ancien.

On a principalement retrouvé quatre palais: Cnossos, Malia, Phaistos et Zakros.

Ce sont des constructions très vastes, cela atteste que devait


être en place à l'époque, un pouvoir central fort et capable de
mettre en œuvre des personnes pour travailler (tailleur de
pierre, transporteur, ouvrier, peintre, architecte,..).

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Ils sont organisés autours d'une vaste cours centrale sur laquelle
s'ouvre différents types de salles qui ont différentes fonctions
(représentation, économique, religieuse).

L'économie de ces palais semble être dotée d'une administration


importante. Comme au bronze ancien, un système de scellés est
lié au stockage des denrées et leurs redistributions. Mais ce
système est amélioré par l'écriture qui permet une
administration plus précise.

L'écriture fait pour la première fois sont apparition dans le


monde égéen et ce qui est surprenant, c'est qu'il y a d'emblée
deux système d'écriture utilisés: le linéaire A et le hiéroglyphe
crétois. Ni l'un ni l'autre n'ont été déchiffrés, on ne dispose pas
d'assez de textes pour permettre un déchiffrement interne.

Mais il semble bien qu'il s'agisse d'une écriture pré-


indoeuropéenne (l'écriture d'une langue qu'on ne peut pas
identifier). Nous avons pu établir par comparaison, qu'il s'agit
d'une écriture syllabique, c'est-à-dire que chaque signe retranscrit
une syllabe, les textes retrouvés ont une fonction administrative (inventaire comptable).

Ce système de palais repose sur un pouvoir de type royal mais difficile d'en préciser la
nature exacte. Outre ses pouvoirs politiques et économiques, le roi revêtait aussi des
pouvoirs religieux, car plusieurs pièces du palais y sont dédiées.

Chaque palais semble être à la tête de grands territoires avec des sites secondaire qui
comprennent des grandes résidences, qui elles, apparaissent comme des centres locaux de
l'économie de palais. Elles témoignent de l'apparition d'une classe intermédiaire entre le
peuple et le roi.

Exemple de question: Quels sont les différents type d'écriture en usage dans le monde grec
depuis l'âge du bronze jusqu'à l'époque archaïque et quelles langues retranscrivent t'elles?

Il apparait que les crétois entretiennent des relations avec l'Orient et l'Egypte, ils importent
des matières première comme l'étain et exportent de la céramique typiquement crétoise
retrouvée un peu partout dans le bassin égéen.

Vers 1550acn, un volcan situé à Santorin explose et détruit son palais. Cette catastrophe a
sans doute eu des répercussions en Crète car plusieurs destructions sont dues à des raz-de-
marée.

Les destructions ont contribuée à affaiblir les palais crétois et vers 1450acn, ils sont détruits
(sauf Cnossos en 1370acn) par les mycéniens lors de leur invasion. Dès lors, toute production
de type crétois disparait sur l'ile. Ce sont les mycéniens qui prennent le pouvoir, s'installe et
mettent en route une "mycénisation" de la Crète avec la construction des palais mycénien.

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B. Période des palais mycéniens (1650-1180)

Leur civilisation éclot bien plus tard que celle des crétois. Il y a en effet eu une phase de
recule après la phase de destruction observée au bronze ancien entre 2000 et 1700. La
culture matérielle est pauvre et les structures sociales sont peu élaborées (pas de
hiérarchisation sociale).

Vers 1650acn, les choses changent, les tombeaux de Mycènes ont livrés
des objets très précieux pour cette époque (vase en or, en argent et le
masque d'Agamemnon). Tout cela témoigne de cette nouvelle
puissance et richesse, liée à un essor de la démographie.

Des centres puissants émergent en Argolide (nord-est du Péloponnèse) et également en


Attique (région d'Athènes), les vestiges des grands palais mycéniens ne sont pas antérieurs
au XVe acn.

Ces palais sont munis de murailles extrêmement puissantes,


ce qui les différencie fortement des palais crétois. Mais ils
imitent pourtant les décors des palais crétois. Ce type de
palais a été retrouvé à Mycènes, Pylos et Tirynthe.

Comme en Crète, ces palais sont indépendant des uns des


autres et sont à la tête d'un territoire et constituent le cœur
du pouvoir politique et de l'administration. Celle-ci est
améliorée par l'appariation de l'écriture avec de nombreuses
tablettes.

Ce système est le linéaire B, il dérive du linéaire A et est donc


syllabique mais à la différence du A, il a été déchiffré en 1952.

Ils réussissent à prouver que cette écriture retranscrit une forme


ancienne de grec, donc on parle le grec en Grèce à cette époque.
Cette découverte permet de constater que le linéaire A doit
donc être une langue préhellénique.

C'est la première fois dans le monde grec que nous disposons de documents déchiffrés et
qui nous renseignent partiellement et indirectement sur l'organisation sociopolitique de la
civilisation mycénienne (inventaires, enregistrement de groupe de personnels…), ils nous
permettent de savoir que chaque palais est dirigé par un roi (Wanax), il dispose de terres sur
lesquels travaillent des artisans. On sait que différents fonctionnaires dépendent des palais
ainsi que des hommes, femmes et enfants qui sont parfois des esclaves et qui reçoivent des
rations alimentaires en fonction du sexe et de l'âge.

Présence d'informations sur la gestion de certains secteurs de l'économie, par exemple le


secteur des textiles et de la laine est très bien documenté à Cnossos (100 000 milles
moutons, une trentaine d'ateliers, le nom des bergers) et pour celui de Pylos (organisation
de la métallurgie, 400 forgerons répartis dans 25 localités). Ces tablettes révèlent une

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organisation palatiale fortement centralisée qui se base sur l'agriculture, l'élevage et sur la
métallurgie. Les administrations mycénienne perçoivent des impôts en nature (donc pas
encore de monnaie). La circulation des biens est contrôlée par les scellés.

Mais en revanche aucun renseignement sur les relations extérieures des palais donc on doit
se baser sur la céramique mycénienne qui nous informe car elle a été retrouvée dans
plusieurs endroits du bassin méditerranéen. Ces objets ont été transportés par des
commerçants chypriotes, ce qui veut dire qu'il n'y avait pas de commerce direct entre les
mycéniens et les autres. La raison de ces échanges est la nécessité d'obtenir des métaux
nécessaire pour la fabrication du bronze.

"Quelles sont les grandes caractéristiques des civilisations mycéniennes et crétoises ?

Après deux siècles de prospérité, les palais mycéniens sont détruits progressivement entre
1250 et 1200acn, une partie est due à des tremblements de terres et à d'autre part, des
menaces externes qui ont inquiétées les palais car il y a beaucoup de fortifications
construites.

Le fonctionnement de l'économie palatiale est enraillé. Mais ces destructions ne peuvent


pas être attribuées à une invasion massive et brutale qui serait le fait des doriens venu du
nord. Ni attribué au peuple de la mer même si on sait que ces derniers ont pillé la côte
syrienne et que Ramsès II les a combattu en 1200acn, mais il n'y a aucune trace d'invasion
massive. Ces migrations du peuple de la mer qu'on observe ailleurs, peuvent témoigner d'un
autre type de problème.

Ce problème serait lié à un réchauffement climatique à cette période, avec une hausse des
températures, des sécheresses à répétition donc conséquences dramatiques pour un peuple
qui dépend de l'agriculture. Le peuple de la mer a donc pu provoquer certains troubles mais
pas la chute du système palatiale.

Les causes de cette dislocation progressive sont plutôt d'ordre interne, le système palatial a
été incapable de trouver des solutions à ces troubles car fortement rigide et centralisé.

C'est la fin d'un monde interconnecté et interdépendant.

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Chapitre 2 : Le monde grec des siècles obscurs à la fin de la période archaïque


(1180-500 AC)

I. Les siècles obscurs (1180-750)

On parle de Dark Ages car c'est une période qui se réfère à des siècles difficiles pour les
populations, une sorte de Moyen Age entre la riche civilisation mycénienne et la
"renaissance" grec du 8eacn. Cette période est longtemps restée mal connue. L'écriture
disparait en même temps que les palais et en outre, peu de monuments de cette période
ont subsistés.

A. Fin de la civilisation mycénienne (époque submycénienne)

Dans un premier temps, on observe une continuité dans les


techniques de céramiques lors de l'époque submycénienne. Mais
l'effondrement du système palatial a provoqué beaucoup de
perturbations: l'écriture a disparue, migration de la population vers le
nord de la Grèce, diminution drastique des sites, appauvrissement très
nette. Seul l'Attique échappe aux destructions violentes, et c'est dans
cette région que des nouveautés culturelles vont apparaitre.

Les relations entre le continent grec et l'orient sont rompues.

B. La Grèce du 10e siècle au milieu du 8e siècle

Il y a l'apparition d'un nouveau type de céramique, les décors sont


géométriques.

 Grèce du Xème siècle (1015-900; ou époque protogéométrique)

Cette période correspond à une transition de l'âge du bronze vers l'âge du fer, désormais, on
travaille le fer autours de la fabrication de fibule (agrafe) et d'armes (plus solides).

Le 10e siècle est également marqué par des migrations de populations spontanées qui ne
sont pas organisées et planifiées à l'avance. Elles commencent au départ de l'Attique
jusqu'aux côtes de l'Asie mineures (Turquie actuelle) et les iles voisines. Se forme alors ce
qu'on appelle la Grèce d'Asie, ils importent leur dialecte respectif dans ces régions. Les
peuples locaux n'ont pas été capables de résister à ces migrations. C'est à ce moment
qu'apparait la Grèce d'Asie.

Expliquer dans quel contexte se forment la Grèce d'Asie mineure et l'importance des cités
qui vont par la suite s'y former et s'y développer depuis l'époque archaïque jusqu'à l'époque
hellénistique ?

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 La Grèce entre 900 et 750 env. (période du géométrique ancien et moyen)

Se rétablissent progressivement les relations de la Grèce avec l'Orient. Les premiers à en


tirer un avantage sont les habitants de l'ile d'Eubée. Elle va avoir un rôle important dans
l'exportation du commerce avec la Syrie. La Crète et Chypre ont également des contacts
avec les phéniciens.

On observe en Grèce des zones d'habitats stables où des communautés s'installent sur des
nombreuses générations. C'est le cas dans la région d'Athènes ou de Cnossos. Mais d'autres
zones d'habitats semblent beaucoup plus instables, les communautés ne s'y installent que
pour deux ou trois générations.

Chaque communauté semble fonctionnée selon son propre système, mais au-delà de ces
variations locales, une caractéristique commune se dégage, une nouvelle aristocratie y fait
son apparition. Mais il ne s'agit plus d'une famille royale mais de plusieurs familles
dominantes et qui annonce donc les grandes familles aristocratiques de l'époque archaïque.

"Retracez l'évolution des échanges dans le bassin méditerranéen oriental depuis le


néolithique jusqu'à la fin des âges obscures ?"

"Quelles sont les caractéristiques de l'organisation sociale à l'époque des palais mycéniens
et pendant les siècles obscures ?"

II. La Grèce archaïque (750-500)

A. L’apparition de l’écriture alphabétique (début du 8e siècle, en Grèce)

Le premier changement fondamental est que l'écriture refait son apparition autours de
800acn mais sous une forme différente, car elle n'est plus syllabique mais alphabétique. Ce
dernier a été emprunté à l'alphabet phénicien, les grecs étaient en rapport commerciaux
avec ces derniers. Mais ils ont adapté cet alphabet phénicien en y ajoutant des voyelles.

Les usages sont principalement liés au monde des banquets


et de l'aristocratie. La grande majorité des premiers textes, ce
sont soit des simples noms écrits sur un vase, soit des courts
textes poétiques comme avec la coupe de Nestor.

« Je suis la délicieuse coupe de Nestor ; celui qui boit à cette coupe sera saisi du désir
d’Aphrodite à la belle couronne ». C'est en lien direct avec les épopées homériques.

Donc contrairement aux textes mycéniens en linéaire B, les textes en écritures


alphabétiques ne se rapportent pas à la vie économique, ni à la vie de la cité et politique.
L'usage primitif de l'alphabet grec semble avant tout lié au monde des banquets et de la
poésie. Le fait d'avoir ajouter des voyelles va dans le sens de la même hypothèse car le
rythme de la poésie grecque était basé sur la longueur des voyelles.

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B. La formation des cités-états et l’organisation du territoire

 L'ethnos: il s'agit d'une population qui est dispersée sur un territoire assez étendu, qui
vit dans des villages et qui n'est réunie que par des liens politiques faibles et
intermittents (nord de la Grèce et Macédoine).

 La Polis (on parle aussi de cité ou cité-état): elle se forme à l'époque archaïque, la cité-
état est une forme très importante d'organisation politique.

Il s'agit d'abord de communautés d'individus qui partagent un territoire commun et prêt à le


défendre. Un groupe lié par différents types de solidarités, liens, qui veillent à assurer sa
cohésion, sa survie et la croissance de sa propre communauté. Elles disposent chacune d'un
territoire cultivable qui entoure un noyau urbain et qui peuvent donc vivre en autarcie.

Elles sont de taille très réduite (taille d'une commune moyenne de Belgique), ce qui signifie
qu'il n'y a aucune incompatibilité à être un citoyen et donc participer aux activités de la polis
et à être un paysan qui cultive son champ.

Elles ont une importance capitale pour la suite de l'histoire grecque et romaine car elles
constituent le cadre de vie de la majorité des habitants du pourtour méditerranéen. Cette
forme d'organisation sociale, le modèle qu'est la cité-état, va se répandre sur tout le
pourtour du bassin méditerranéen et même au-delà grâce aux mouvements de colonisation.
Les peuples en contact avec les cités grecques vont progressivement adopter ce mode de vie
en cité, c'est le cas des étrusques et des latins.

Ce phénomène de formation des cités est pleinement perceptible dès le milieu du 8 eacn.

C. Colonisations (méditerranée, mer noire)

Durant l'époque archaïque, des grecs provenant des différents cité en formation dans la
péninsule hellénique et sur les cotes d'Asie mineur, vont fonder des colonies de peuplement
sur la méditerranée et sur la mer noire.

Ces colonisations antiques sont très différentes des mouvements de colonisation modernes
et contemporaines. Les colonies antiques sont dès leur création autonome par rapport à la
cité qui les a créés. Le groupe de colons qui quitte sa cité emmène avec lui toute son
expérience sociale, culturel et religieuse. Ils devaient être d'un nombre assez restreint et
choisissaient des endroits peu habités pour éviter les confrontations ou alors ils s'installaient
dans des territoires avec des populations moins avancé techniquement

Les causes de ces colonisations sont par exemple le manque de terres cultivables car il y a
une croissance de la démographie et donc la cité n'est plus en mesure de nourrir tous le
monde. Il y a également le besoin de matière première non-présente sur le territoire de la
cité mère comme le minerai, le bois,… Enfin, ces mouvements ont pu être provoqués par des
conflits sociaux ou encore des calamités naturelles.

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Les relations entre les colons et les populations locales sont dans un rapport de force mais
pour tenir sur le long terme, ils vont par exemple se marier entre eux et adoption des
coutumes vice et versa.

 Les premières fondations (c. 750-675)

Elle n'implique qu'un petit nombre de cité mère: Chalcis, Erétrie, Mégare et Corinthe.

Elles vont fonder des colonies dans le sud de l'Italie sur l'ile de Pithécusses et la cité de
Cumes. Ainsi qu'en Sicile avec Catane, Syracuse et Zancle. Enfin, cela va également toucher
le nord de la Grèce dans la Chalcidique de Thrace.

Et c'est ainsi que se forme à l'époque archaïque ce que l'on appelle la grande Grèce.

 Seconde phase de colonisation (c. 675-500)

Elle touche tout le pourtour du bassin méditerranéen et sur les cotes de la mer noire.

– Au nord: Thrace, Bosphore, Pont-Euxin (Mer Noire)


– Au sud: Égypte, Cyrénaïque
– À l’ouest: Gaule (Marseille), Espagne

Désormais, un nombre plus grand de cité participe au mouvement de colonisation (Athènes


et les cités grec d'Asie).

Ces mouvements contribuent à diffuser la langue et la culture grecque. Les contacts


commerciaux et culturels se multiplient.

D. Conflits entre Cités-états et réforme hoplitique

 Affrontements entre les cités

La formation des cités et la définition de leur territoire ne se font pas sans violence, les cités
en formation s'affrontent à plusieurs reprises, sur l'ile d'Eubée par exemple, s'affrontent
Chalcis et Erétrie à la fin du 8eanc lors de la guerre Lélantine. Au sud du Péloponnèse avec
Sparte qui conquière toute la région qui l'entoure.

Une cité qui a perdue peut être absorbée par la cité vainqueur, c'est ce qu'on appelle le
synœcisme (deux communautés qui s'assemblent).

Mais dans d'autres cas, la cité vaincue peut être détruite avec ses habitants réduits en
esclavage ou réduit en un statut inférieur comme le périèques où les habitants n'ont pas de
droits de citoyens.

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 Transformations militaires: réformes hoplitiques

Pendant ces conflits, la conduite de la guerre connait de


grandes transformations. Il y a une évolution importante
tant au niveau de l'armement offensif que défensif. Ainsi
que dans le mode de combat, désormais, les hommes
combattent en phalange (ils sont alignés sur plusieurs rangs
pour affronter l'ennemi).

Cela signifie que se développe sur le champ de bataille une solidarité étroite entre les
membres de la communauté de la polis. Les défenseurs de la communauté ne sont pas
seulement des aristocrates à cheval mais aussi des individus capables de s'équiper
militairement.

Cette participation d'un plus grand nombre d'individus au combat pousse ces derniers à
rechercher une plus grande participation dans la vie de la cité, notamment du coté politique
et par rapport à la gestion de la cité.

E. L’organisation sociopolitique : crises sociales, législateurs et tyrans

La cité état est une communauté d'individus, elles sont composées de familles
aristocratiques avec des richesses basées sur la propriété terrienne et de paysans guerriers
qui forment l'ensemble du peuple.

 Évolution progressive d'Athènes

Durant l'époque des siècles obscurs, elle aurait été gouvernée par un roi. Pendant l'époque
archaïque, son pouvoir est diminué et son autorité est progressivement éliminée.

La magistrature désigne un individu avec des pouvoirs exécutifs et l'archonte roi est une de
ces magistratures même si son pouvoir reste limité à l'exécution de cérémonie religieuse.

L'aristocratie dirige, c'est donc une oligarchie. Ces grandes familles monopolisent le pouvoir
et détiennent les magistratures dont l'archontat et les anciens archontes sont dans le conseil
de l'aréopage qui exerce un pouvoir judiciaire et législatif. Il existe une assemblée du peuple
(ecclésia) mais elle n'a pas de pouvoir.

Une classe intermédiaire fait son apparition avec des artisans, des commerçants et des
négociants. Ils ont un certain niveau de richesse, ils peuvent s'équiper militairement et donc
participent au combat en tant que fantassins. Ils réclament donc une participation à la vie
politique.

À la fin du 8e, les paysans connaissent un problème d'endettement ainsi que de dépendance
et leur situation est précaire. S'ils ne peuvent pas honorer leur dette, ils doivent céder leurs
biens et sont réduit à l'esclavage. Ils réclament l'abolissement de leurs dettes et le partage
des terres puisque beaucoup d'entre eux ont été contraint des céder. Donc les cités sont
confrontées à des crise et conflits sociaux et qu'ils n'arrivent pas à résoudre par le biais des

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structures en place. En effet, les lois étaient seulement connues par les aristocrates et
appliquées de manière arbitraire car elles n'étaient pas mise à l'écrit.

Une des revendications fondamentales est alors la publication de lois connues de tous et
applicable à tous de la même manière.

Les cités vont faire appel à de nouvelles figures, les législateurs. Ils sont choisis par les deux
partis, doivent rédiger des lois pour surmonter les crises et affermir l'autorité de la cité en
ôtant à l'aristocratie le droit d'user elle seule de la justice.

A Athènes, on connait le nom de deux législateurs, Dracon et Solon.

 Dracon vers 621

Il est réputé pour la sévérité de ses lois et ces dernières portent sur la réglementation de
l'homicide volontaire et involontaire. Le but est notamment d'abolir le droit à la justice
privée et la vendetta. L'état est désormais seul juge.

 Solon vers 594

Il va devoir résoudre le conflit qui oppose d'une part les paysans endettés et de l'autre les
aristocrates. Il va alors abolir les dettes, lever des hypothèques des paysans et libérer les
prisonniers pour dettes. Il met un terme à la dépendance des paysans en Attique. Cela
permet de surmonter dans l'immédiat la crise agraire.

Il crée aussi quatre divisions de classe censitaire dans la population selon leur revenu en blé.
Ces classes ont des droits politiques différents, seules les deux premières ont accès à la
magistrature, donc on plus de droits mais on en échange des charges plus lourdes (plus
d'impôt et doivent servir à la guerre).

 1er et 2e classe : assez riche pour s’acheter un équipement militaire et un cheval.


 3e classe : capable de s’équiper militairement et être un fantassin.
 4e classe : n’ont que la force de leurs bras pour se battre.

Ces lois sont exposées publiquement et sont portées à la connaissance de tous. Par cette
réforme censitaire, Solon a remplacé les anciens critères qui se basaient sur la naissance en
se basant maintenant sur la richesse. Tour cela est le fruit d'un compromis mais une bonne
partie des problèmes politiques et sociaux demeurent. Ces réformes sont combattues par les
extrémistes des deux bords, Solon quitte Athènes, les troubles reprennent et les différentes
factions s'opposent. Ces dernières correspondent à différents clans aristocratiques dont le
fondement est régional. Ils exercent un pouvoir sur la population des différentes régions.

 « ceux de la plaine » (Pedion- Pédiens)


 « ceux de la côte » (Paralie-Paraliens)
 « ceux des montagnes » (Diacrie-Diacriens).

Les législateurs n'ont pas réussi à résoudre les problèmes qui demeurent.

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Carels Laureline – Q1 2019

 La tyrannie

Dans plusieurs cités, d'autres solutions à ces difficultés récurrentes vont faire leur
apparition.

La tyrannie apparait d'abord dans des cités grecques d'Asie au 7eacn comme à Milet. Elle va
ensuite se répandre dans les iles de la mer Egée et notamment à Samos. Arrive ensuite sur
continent grec lui-même et enfin dans les colonies grecques d'occident comme la Sicile.

A l'origine, le terme tyran n'a pas de sens péjoratif, ce sont les excès commis par certains
tyrans grecs qui vont donner un sens négatif à ce substantif.

Elle apparait dans des cités où différents groupes aristocratiques s'affrontent pour le
pouvoir. Ce dernier est donc affaibli et la cité risque de succomber à des menaces externes.
C'est dans ce contexte que ses fortes personnalités s'imposent par la force avec l'aide du
peuple (les paysans soldats et parfois des mercenaires). Ce sont des hommes ambitieux qui
parviennent à acquérir le pouvoir personnel et à dominer les autres aristocrates en
s'appuyant sur l'armée et le peuple.

A Athènes c'est Pisistrate qui s'impose en 561acn, il est soutenu par ceux de la montagne.
Mais les deux autres factions s'opposent à lui, il est alors exilé, puis revient en 545acn et
gouverne jusqu'à sa mort en 527acn. Son bilan est plutôt bon, il améliore la situation des
paysans, il respecte les lois mais par contre, il fait en sorte que la magistrature soit occupée
par ses partisans.

Les tyrans s'illustrent lors d'une période de croissance économique:

– Travaux publics, nouveaux temples, routes, aqueducs,…


– Développement des cérémonies civiques (Panathénées; Dionysies)
– Développement du commerce et création de colonies
– Diffuse l'usage de la monnaie
– Ne modifie pas les lois misent en place mais cherche à affaiblir leurs adversaires en les
exilant.
– Cherche à affaiblir le pouvoir des aristocrates en exilant les plus dangereux

Après la mort de Pisistrate, ses fils Hipparque et Hippias vont commettre des excès et sont
donc exilés ou assassiné. Certaines cités reviennent alors un régime oligarchique ou alors
dans d'autres cités, le pouvoir sera partagé de manière plus modérée entre les nobles et la
classe moyenne. Et dans certaines cités enfin, la démocratie va faire son apparition.

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Carels Laureline – Q1 2019

L'époque archaïque en Grèce marque la naissance du politique, en tant qu'art d'aboutir à


des décisions par la discussion et d'obéir collectivement à ces décisions. Cela permet
l'existence d'une société harmonieuse

« C’est à moi, vous le savez, qu’ont été confiés le sceptre et toute la puissance de Polycrate;
l’occasion s’offre pour moi aujourd’hui de régner sur vous. Mais j’éviterai de faire moi-même
ce que je reproche à autrui. Car Polycrate n’avait pas mon assentiment quand il régnait en
maître sur des hommes qui étaient semblables à lui. Mettant le pouvoir au centre, je
proclame pour vous l’isonomie et je vous octroie la liberté » (Hérodote, III, 142)

Mettre le pouvoir au centre défini que les décisions d'intérêts générales sont prises à la suite
d'un débat où tous les membres de la communauté peuvent intervenir. Ces décision seront
mise en œuvre par l'ensemble des citoyens qui ont à tour de rôle le moyen d'occuper le
pouvoir et d'entrer dans la magistrature pour ensuite le remettre à quelqu'un d'autre. La loi
se substitue à la puissance du souverain, désormais il n'y a pas d'autres rois que la loi
commune.

F. Quelques innovations remarquables dans la Grèce du 6e siècle

On observe l'apparition de la monnaie dans les cités grecques


d'Asie à la fin du 7eacn. Elle va ensuite progressivement
apparaitre dans la péninsule hellénique sous les tyrans. Elle
apparait d'abord sur l'ile d'Egine à proximité d'Athènes puis à
celle-ci même sous Pisistrate. Enfin, à la fin du 6eacn dans les
colonies occidentales.

Cette monnaie est locale, chaque cité a sa propre monnaie. La frappe monétaire apparait
comme une initiative publique, ce sont les cité qui frappent monnaie, le but premier est de
répondre aux besoins de la cité dans différent domaine: salaire, armement navals, taxes,…

Elle est peut-être apparue à cause de l'accroissement des échanges, mais surtout sur le fait
que cette apparition doit être resituée dans un vaste mouvement qui tend à mettre plus de
justice dans les rapports sociaux.

Elle permet de fixer la valeur d'un objet ou d'un travail, c'est une référence connue de tous,
elle permet d'éviter l'arbitraire qui apparait quand les échanges concernent des personnes
de statuts inégaux. Aux origines de la monnaie, on aurait une exigence morale de même
type que celle qui préside à la mise à l'écrit des lois. Une exigence d'une équité croissante
dans les rapports sociaux.

C'est durant l'époque archaïque qu'apparaissent les premiers développements de la pensée


philosophique et scientifique. Une pensée qui cherche à se détacher des mythes pour
expliquer le monde, recherche de causes rationnelles.

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Carels Laureline – Q1 2019

Chapitre 3 : La péninsule italique jusqu’en 500 ACN

I. L’âge du bronze en Italie (2000-1200/1000)

Comme la Grèce, la péninsule italique connait un processus de néolithisation. On suppose


que vers 2000acn des groupes porteur des langues indo-européennes sont arrivé.

Lors de l'âge du bronze, il n'y a rien de comparable par rapport à la péninsule italique. L'Italie
apparait un peu arriérée. Dans le nord de l'Italie, dans la plaine du Po, on observe la culture
des terramares, ce sont des peuples qui vivent essentiellement de l'agriculture, dans des
villages sur pilotis pour se protéger des inondations du fleuve.

Au centre d l'Italie, on distingue des peuples aux caractéristiques communes, on parle de


culture apenninique. Ce sont des bergers semi-nomades qui vivent de l'élevage et qui
habitent entre plaine et montagne et n'hésitent pas à piller les biens des agriculteurs des
plaines.

Vers 1300acn, certains sites grandissent dans le Latium où se développera par la suite Rome,
il n'existe pour l'instant à son emplacement qu'un petit village.

II. L’Italie centrale (1000-500)

Vers l'an 1000, ils passent comme en Grèce, à l'âge du fer et comme dans le monde grec,
progressivement, de nouvelles formes d'organisation du territoire, de vie en société font
leur apparition. Le phénomène de formation des cités états est perceptible dans la péninsule
italique au-delà des zones où des colonies grecques sont créées dès 750acn.

Nous allons nous concentrer sur le Latium et l'Etrurie.


Entre 1000 et 850acn, on n'y descelle aucune trace d'organisation urbaine, on trouve
simplement des traces de petits villages isolés.

Vers 750acn, une civilisation originale émerge dans le centre nord de l'Italie, les étrusques.
Ce sont des navigateurs et marchands qui entrent en contact avec le monde grec. Des cités
vont alors se créer progressivement en Etrurie et dans le Latium.

Tant en Etrurie que dans le Latium, on distingue à partir de 850acn et jusque 650acn une
phase proto-urbaine, des petits villages s'assemblent progressivement. A partir de 750acn,
l'influence grecque se fait sentir puisque des colonies grecques sont créées. Il faut attendre
650acn, pour déceler sur le terrain une phase que l'on peut qualifiée d'urbaine car certaines
communautés se dotent de remparts et d'espaces publics (à Rome en 630acn). L'influence
des étrusques à Rome est extrêmement forte dès 630 et pendant tout le 6esiècle.
En 509acn, le dernier roi étrusque est chassé de Rome.

Vers 510, on observe des changements politiques important aussi bien à Athènes, qu'à
Rome, en quoi consistent t'ils et explicitez.

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Carels Laureline – Q1 2019

Deuxième partie : de l’époque classique à


l’Antiquité tardive (500 ACN – 476 PCN)
Chapitre 1 : l’époque classique en Grèce (5e siècle – 323 ACN)

Comme lors de l'époque archaïque, il existe une multitude de cités-états dans l'époque
classique. Mais certaines d'entre elles sont plus importantes que d'autres, tant au niveau de
l'ampleur du territoire que du nombre d'hommes. C'est le cas d'Athènes et Sparte. Les grecs
ne sont pas unis politiquement, chaque cité est autonome et entend conserver son autarcie.
Mais ils ont le sentiment de former un peuple, unis par d'autres liens que le politique. Une
identité linguistique, culturelle et religieuse.

« ... ce qui fait que nous sommes des Grecs : le même sang, la même langue, des sanctuaires
de divinités et des sacrifices que nous avons en commun, des moeurs du même type... »
(Hérodote, Histoires, VIII, 144)

I. Guerres et paix : le 5e siècle en Grèce

Le 5e siècle en Grèce est scandé par une série de conflits entrecoupés de périodes de paix (ils
sont en guerre 2 ans sur 3).

Il apparait que cet idéal d'autarcie économique comporte la nécessité de faire la guerre,
toute cité risque de rentrer en guerre contre une cité qui menace son autonomie. La guerre
est l'affaire de la cité et de ses citoyens, tout citoyen est aussi un soldat, il n'y a pas d'armée
de métier. Les magistrats qui dirigent la guerre n'ont pas de compétences militaires
particulières. Les citoyens sont préparés à la guerre à la fin de leur éducation.

Dès la fin du 5e, les citoyens ne sont plus assez nombreux pour mener des guerres efficaces
et donc les cités font appel à des mercenaires étrangers.

La guerre est décidée par l'ecclésia après un débat, donc les citoyens ont donc un rôle
important. La guerre est une source directe de bénéfices qui vont rejaillir sur les soldats qui y
ont participé mais aussi rejaillir sur la cité qui va donc pouvoir financer des choses.

A. Les guerres médiques

C'est le premier grand conflit du 5e siècle entre 490 et 478acn et oppose les cités grecques
aux Perses. Ces derniers sont à la tête du plus grand empire de l'époque. C'est la première
fois que les grecs sont confrontés à un ennemi aussi redoutable.

Pendant la 2e moitié du 6e siècle, les perses mènent une série de guerre sous la conduite de
plusieurs de leurs rois qui font partis de dynastie des Achéménides.

 Cyrus (559-530),  Cambyse (530-522),  Darius (522-486)

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Carels Laureline – Q1 2019

Ces rois perses ont remportés de nombreuses victoires et se trouvent à la tête d'un énorme
empire qui couvre tout le Moyen-Orient, l'Asie mineure, l'Egypte, la Mésopotamie et l'Iran. Il
est composé d'une mosaïque de peuples parlant différents langues. Les perses dominent
également les territoires au nord de la Grèce comme la Macédoine.

Pour diriger son empire, le roi délègue son pouvoir à des satrapes (gouverneurs de
provinces), les régions conquises doivent payer un impôt de guerre au roi et en échange la
paix et une certaine autonomie leur sont assuré.

Les cités grecques d'Ionie dépendent des Perses à la fin du 6e et se révoltent contre eux. Les
athéniens et les érétriens viennent les aider mais repartent très vite par peur des Perses.
Darius reprend la main sur les cités révoltées, leur impose des traités (peuvent conserver
leur autonomie interne mais doivent payer le tribut). Cette révolte de l'Ionie peut être
considérée comme l'origine la plus lointaine de la première guerre médique.

 Première guerre médique, 490acn

Par représailles contre les grecs du continent, les perses en 490acn lancent une expédition
jusqu'à l'ile d'Eubée qui avait aidé les cité d'Asie mineure. Ils détruisent Erétrie et réduisent
les habitants en esclavage.

Ils vont ensuite jusqu'à la plaine de Marathon, les athéniens doivent alors combattre. Ils
l'emportent alors qu'ils sont en sous nombre grâce à la supériorité de leur stratège. Les
perses sont contraint de retourner en Asie et les Athéniens offrent un trésor (petit bâtiment)
à Delphes pour remercier les dieux.

Cette bataille a un impact psychologique important, elle devient pour les cités grecques, le
symbole de leur résistance face aux barbares.

 Deuxième guerre médique, 480acn

La 2e guerre médique est mieux préparée de part et d'autre. Le stratège d'Athènes,


Thémistocle, fait construire une flotte de 200 trières (bateau long et étroit).

Plusieurs cités grecques (Athènes, Platée, Corinthe, Sparte) s'assemblent en 481acn pour
former une ligue pour se défendre contre les barbares. Certains états choisissent de rester
neutre et d'autres vont chez l'ennemi.

Le successeur de Darius, Xerxès, prépare une expédition gigantesque, il attaque la Grèce à la


fois par terre et par mer. Les cités grecques subissent de très lourdes défaites. Athènes est
prise et détruite par les Perses mais malgré tout, son armée remporte en 480 la victoire
navale de Salamine grâce à la stratégie de Thémistocle et ses bateaux (ramé par la 4e classe).
Athéniens et spartiates remportent d'autres victoires en 479acn à Platées. Puis enfin, en
Ionie à Mycale et les cités grecques sont libérées des perses.

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Carels Laureline – Q1 2019

Les guerres médiques ont vu s'affronter les grecs avec cet empire énorme que sont les
perses et qui auraient normalement dû les écraser. Donc la victoire est encore plus éclatante
et les grecs dont Hérodote cherchent à expliquer les raisons de cette supériorité.

Leur raisonnement est que si les perses qui sont les plus raffinés des barbares ont perdus,
c'est parce qu'ils ne vivaient pas en cité, ne prennent pas leurs décisions en débat collectif et
qu'ils ne connaissent pas le partage du pouvoir. Derrière l'échec perse, se dessine l'échec de
tout pouvoir absolu et de tyrannie qui serait aveugle aux vertus du dialogue.

Le souvenir de cette victoire vaudra à Athènes un énorme prestige, sa puissance maritime va


lui permettre de passer au premier rang des cités grecques et son régime démocratique va
se consolider du fait que tous les citoyens même les plus pauvres vont participer à la guerre.
Elle va être reconstruite et va réaliser l'Acropole.

B. La pentécontaétie ou l’hégémonie athénienne (479-431)

Après les victoires grecques sur les perses, les cités grecques d'Asie mineures et celles des
iles de la mer Egée sont forte craintive d'un retour des perses. Les spartiates eux, sont
confrontés à des problèmes internes et donc ne répondent pas à l'appel des cités menacées.

C'est donc avec Athènes, qu'elles concluent en 478acn, une alliance militaire (symmachie)
afin de poursuivre la lutte contre les perses. Cette alliance est appelée Ligue de Délos.
Athènes se voit attribuer la direction de cette ligue mais toutes les cités détiennent une voix
au conseil de la ligue qui se rencontre 1x par an sur l'ile de Délos.

La fonction de cette ligue est d'entretenir une armée commune qui peut intervenir à tout
moment contre les perses. Chaque cité doit fournir un contingent de navires ou à défaut,
une contribution monétaire et ces contributions sont gérées par les Athéniens.

La ligue remporte des victoires contre les perses en Asie Mineure mais perd en Egypte.

Les athéniens prennent de plus en plus d'importance au sein de la ligue et font transférer le
trésor de la ligue à Athènes en 454acn car ils estiment qu'il sera plus en sécurité.

En 448acn, une paix est signée avec les Perses (la paix de Callias), c'est donc la fin de la
guerre. La mer Egée est interdite à la flotte perse, ces derniers reconnaissent l'autonomie de
cités grecques d'Asie Mineure et la ligue n'intervient plus en Egypte. Donc la ligue n'a
normalement plus de raison d'être.

Mais les athéniens souhaitent maintenir la ligue pour garantir les intérêts communs à toutes
les cités. Sauf que certaines citées veulent quitter la ligue et donc se révoltent contre
l'attitude d'Athènes. Mais Athènes réprimande durement ces cités et envois des postes
militaires sur leurs territoires.

En 446, les athéniens et les spartiates concluent une paix de trente ans. La paix reconnait
que les athéniens détiennent la suprématie sur la mer Egée et que les spartiates ont le
Péloponnèse.

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Carels Laureline – Q1 2019

La ligue de Délos est désormais dirigée avec une main de fer par les athéniens et sert les
intérêts économiques d'Athènes. On parle donc maintenant de l'empire maritime d'Athènes
et de sa politique impérialiste. Les athéniens ont besoin des cités de la ligue pour assurer le
ravitaillement de la cité en produits divers (céréale, bois, métaux).

Les athéniens ont prélevé une partie du trésor de la ligue


pour financer les reconstructions monumentales de la cité
(dont l'Acropole). C'est peut-être aussi en prélevant ce
trésor que les athéniens vont pouvoir financer le misthos.
C'est une rétribution pour les citoyens qui participent à la
vie politique.

Un homme marque très fortement de son empreinte la politique athénienne, il s'agit de


Périclès qui aura un rôle déterminant entre 450 et 430acn et sera réélu stratège jusqu'en
430acn.

Les athéniens sont intransigeants envers leurs alliés, cette attitude dure va provoquer une
nouvelle guerre et qui au terme de cette dernière va conduire Athènes à perdre son rôle
prédominant dans la mer Egée.

C. La guerre du Péloponnèse (431-404)

En 431acn, le traité entre les spartiates et le athéniens est rompu, une nouvelle guerre
éclate, la guerre du Péloponnèse, elle dure jusqu'en 404acn.

D'après l'historien Thucydide qui est témoin direct de cette guerre, les vraies causes de la
guerre sont avant tout d'ordre psychologique. Si les alliés ont fait désertion de la ligue de
Délos, c'est parce que la puissance d'Athènes leur faisait peur. Elle effraye également les
spartiates, les contraignant donc à la guerre.

Les spartiates, leurs alliés péloponnésiens, des cités qui sentaient menacées par Athènes et
qui ne faisaient pas parties de la ligue ainsi que des cités qui faisaient elles, bien parties de
cette ligue s'allient.

Les victoires et les défaites se succèdent de part et d'autre pendant une dizaine d'année
entre 431 et 421acn. Périclès meurt au début de la guerre et malheureusement aucun
homme de sa stature n'est capable de reprendre le pouvoir et donc Athènes n'a que des
chefs avec peu d'envergure. En 421acn, une nouvelle paix est signée mais elle est de courte
durée.
En 415, les athéniens entreprennent une expédition en Sicile pour renflouer les caisses mais
c'est un désastre, la flotte est anéantie et n'ont plus d'argent.

Pendant les dix dernières années de la guerre entre 413 et 404acn, les spartiates concluent
une alliance avec les perses. En 411acn à Athènes, le parti oligarchique prend le pouvoir, cela
ne dure pas mais montre qu'il y a des descension internes.

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Carels Laureline – Q1 2019

Les Perses et les Spartiates s'unissent contre Athènes et l'emportent au terme de deux
victoires navales. C'est alors la fin de l'empire athénien. Les cités alliées se rendent à Sparte.
Les athéniens doivent capituler après un long siège.

Mais les spartiates n'ont pas détruit Athènes car elle pourrait servir de contre poids à une
autre cité, Thèbes, dont la puissance commence à inquiéter.

II. Institutions et société à Athènes (5e siècle – 323 ACN)

A. La réforme de Clisthène (508)

En 510acn, les athéniens chassent les tyrans et on assiste d'abord à une tentative de retour à
l'oligarchie. Mais un autre noble, Clisthène s'oppose à ce retour. Il s'appuie sur le peuple
pour mettre en place une réforme extrêmement profonde qui sera le fondement de la
démocratie athénienne.

En 508acn, il octroie la citoyenneté à une partie de la population qui n'en bénéficiait pas
encore. Il met également en place une nouvelle division de la population fondée sur base
géographique.

– Tribus
– Trittyes
– Dèmes (plus petite circonscription administrative)

Il va créer 10 tribus qui comportent chacune 3 trittyes. Les 3 trittyes proviennent de régions
différentes. Cela signifie qu'une même tribu ne constitue pas un ensemble géographique
homogène.

 1 > Athènes et sa banlieue (astu)


 1 > zone côtière (Paralie)
 1 > zone intérieure (Mésogée)

Chaque trytie est formée d'un certain nombre de dèmes entre 1 et 10. Chaque citoyen doit
être inscrit dans les registres de son dème.

Le but de cette réforme est de mélanger les citoyens et de faire en sorte que dans une
même tribu se retrouve des gens qui travaillent en ville ( avec fonction commerciale ou
artisanale), avec des gens des montages (berger, agriculteur) et des gens de la côte
(pêcheur, agriculteur). Dans une même tribu, on va retrouver une belle palette de la
population.

Il veut aussi casser les factions des familles aristocratiques, car celles-ci se basent sur des
clans à fondement régionaux et donc en les mélangeant, on casse ces clans. On brasse sur de
toutes nouvelles bases la population athénienne en la répartissant dans de nombreux
cadres.

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Carels Laureline – Q1 2019

Désormais, les citoyens vont participer plus largement aux décisions politiques. Cette
repartions va servir de base aux grands organes de la démocratie athénienne. Clisthène a
posé les bases d'une réelle isonomie, c'est à dire de l'égalité de tous par rapport aux droits.

Enfin, on lui attribue une dernière mesure, celle de l'ostracisme, une peine d'exil de 10 ans
qui est prononcé envers un citoyen considéré comme dangereux pour la société
démocratique car il risque s'accaparer le pouvoir, pour le prononcer, il faut 6000 voix qui
s'expriment sur des fragments de poterie à l'assemblée du peuple et le vote est secret.

B. Les institutions de l’Athènes classique

Les charges sont pour la plupart tirées au sort parmi des volontaires. Derrière cette idée, se
cache la conception selon laquelle que du moment qu'on est citoyen, on est capable de
diriger la cité et d'exercer une charge politique. Les charges ne peuvent pas être revêtues
deux années de suite afin d'éviter que certains s'accaparent le pouvoir.

Les détenteurs du pouvoir à Athènes font l'objet d'un contrôle permanent, ils ont un examen
avant de rentrer en charge, ils doivent rendre compte à la sortie de leur mandat, peuvent
faire l'objet d'un vote d'ostracisme et de contrôle pendant leur service. Toute tentative
pouvoir personnel ou de malversation peut être rapidement sanctionné par l'assemblée du
peuple.

 La boulè (ou le conseil)

C'est un conseil composé de 500 membres qui portent le nom de bouleute (50 bouleutes par
tribu). Ils sont tirés au sort parmi les volontaires de leur tribu. C'est une fonction annuelle, ce
qui suppose que l'on siège très régulièrement hors on ne peut exiger de quelqu'un qui a un
métier de siéger toute l'année, donc le travail va être réparti entre les différents bouleutes.

- 50 bouleutes d’une tribu siègent pendant 1/10 de l’année (cette portion de l’année =
prytanie; bouleutes qui siègent = prytanes)

- Président des bouleutes (= épistate des prytanes) change chaque jour

- « Examen d’entrée » pour chaque bouleute: dokimasie (sorte de casier judiciaire)

Son rôle:

 prépare les lois qui seront soumise à l'ecclésia, c'est la fonction probouleumatique.
 veille à l'application des lois
 contrôle les magistrats
 administre la cité au quotidien
 reçoit les ambassades.

C'est le seul organe de la cité qui siège tous les jours ouvrables.

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Carels Laureline – Q1 2019

 L'ecclèsia (= assemblée du peuple)


Elle regroupe tous les citoyens, ils peuvent tous y participer et son pouvoir est direct. Elle
pourrait en théorie regrouper 30 000 personnes (=nombre de citoyens à Athènes).

Pour les décisions graves comme l'ostracisme, il fallait un vote de minimum 6000 personnes,
donc cela veut dire que c'est facilement atteignable.

L'ecclèsia se réunie au 5e siècle, 1x par prytanie et au 4e siècle, 4x par prytanie.

Tout citoyen peut proposer un texte de décret au vote à condition que ce texte s'intègre à
un point de l'ordre du jour émit par les bouleutes. Mais, ils sont responsables de leur dire,
donc attention à ce qu'ils disent. Si il propose un texte qui va à l'encontre d'une loi déjà
existante, il peut être poursuivit en justice. C'est pour cela que certains hommes politiques
athéniens préfèrent payer un pauvre pour faire proposer leur proposition de loi.

En général, le vote se faisait à main levée mais dans certains cas il se faisait par bulletin
secret.

Elle a plein pouvoir dans tous les domaines:

 confirme les magistrats


 délibèrent sur l'approvisionnement
 prend les décisions en matière de guerre
 juge les cas de haute trahison
 vote l'ostracisme
 élit les magistrats qui sont éligible
 s'occupe des affaires sacrées.

Les orateurs vont détenir un rôle de plus en plus important au sein de l'assemblée car c'est
eux qui doivent persuader le peuple de voter ou ne pas voter les lois.

 L'aréopage
C'est le conseil de l'époque archaïque qui regroupait les archontes sortis de charge. Au
début de l'époque classique, il garde des pouvoir politique et judiciaire non négligeable, puis
ces pouvoirs vont être transférés à la boulè et à l'héliée. Il gardera en revanche ses
compétences religieuses.

 L'héliée
C'est un tribunal du peuple, il compte 6000 citoyens (qui ne siègent pas tous en même
temps), ils sont âgé de plus de 30 ans (ils sont donc "sages"), sont tiré au sort chaque année
pour une durée d'un an et sont 600 par tribu. Chaque fois qu'on doit siéger au tribunal, on
tire au sort parmi les héliastes présent.

Ils forment plusieurs tribunaux aux compétences variées. Ils sont les premiers des
institutions athéniennes à bénéficier de la création vers 450acn du misthos, l'indemnité
payée par la cité à celui qui lui rend des services publics.

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Carels Laureline – Q1 2019

 Les magistratures
Ce sont des personnes choisies pour l'exercice d'un pouvoir exécutif. Ils détiennent un
commandement et sont plusieurs centaines réparties dans différents collèges de 10
membres (1 par tribu). Ils sont soumis à un examen d'entrée (la dokimasie) et doivent rendre
compte à la fin de leur mandat. Ce dernier dure 1 an.

Les archontes

Ils appartiennent au début aux 2 premières classes de Solon puis en 457acn, une loi ouvre
l'archontat aux membres de la 3e classe.

Ils sont au nombre de 9 + 1 secrétaire (1 par tribu)

 Un des archontes est dit "éponyme", c'est celui qui donne son nom à l'année, c'est
un grand prestige et il détient de compétences religieuse et judicaires.
 Il y a l'archonte roi qui ne réalise que certaines très vieilles cérémonies religieuses.
 l'archonte Polémarque s'occupe de la guerre mais son pouvoir va diminuer au
bénéfice des stratèges.
 6 archontes portent le nom de Thesmothètes et doivent vérifier les lois.

Les stratèges

Ils sont au nombre de 10 (1/tribu), sont élu pour un an mais à la différence des archontes, ils
peuvent être réélu. Ils font partis de la première classe censitaire.

Ils ont la direction de l'armée et leur pouvoir s'étendra rapidement à la politique extérieur,
aux finances, bref, ils vont dominer la vie politique athénienne.

C. La société grecque

La population de la société grecque comporte 3 catégories de personnes.

Estimation qu'avant la guerre du Péloponnèse, les citoyens et leur famille comprenaient


environ 140 000 personnes à Athènes, les métèques sont 60 000 et les esclaves sont 200
000, donc 400 000 habitants mais qu'il n'y avait réellement que 40 000 citoyens. Donc 1/10
de la population d'Athènes jouit de droits civils et politiques

 Différents clivages

– Libres, non-libres; citoyens, non-citoyens

– Clivage juridique: citoyen, étranger (métèque), esclave

– Clivages économiques, de génération, de sexe

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Carels Laureline – Q1 2019

 Les citoyens

– Citoyenneté réservée aux hommes, de plus de 18 ans, dont le père doit être
citoyen athénien (et ensuite la mère qui doit être fille d'athénien à partir de
451).

– Octroi de la citoyenneté par décret de l’assemblée: rarissime et procédure


lourde

– Droits des citoyens : Propriété foncière et participation à vie politique

 Les étrangers

C'est un statut très fréquent car dès qu'on franchit les limites de sa cité, on en devient un
(un spartiate est un étranger à Athènes). Au 5e, ils sont majoritairement d'origine grecs donc
partagent des modes de vie communs. Au 4e, des barbares s'installent et s'y intègrent moins
facilement.

– Étrangers domiciliés à Athènes (métèques)

 Homme libre qui vit et travaille à Athènes

 Obligations: avoir un patron (prostatès); inscription dans un dème


mais doit payer une taxe de résidence.

 Pas posséder de terre

 Participation à vie économique

 Protégés par les lois, doivent servir dans l'armée

 Pas de droit politique

 Esclaves

– Hommes non libres; aucun droit


– Fonctions très diverses (domestique, agricole, artisanale ou mine)
– Pour sortir de l’esclavage, fuite ou affranchissement

Le prix d'un esclave est assez bas, tout le monde en a.

 Différences de niveau économique

Un métèque peut être plus riche qu’un citoyen et on observe qu'à même travail, un ouvrier
qualifié gagne le même salaire quel que soit son statut.

 Si on tue un citoyen = peine de mort


 Si on tue un métèque = exil
 Si on tue un esclave = amende pour son propriétaire

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Carels Laureline – Q1 2019

III. Le 4e siècle en Grèce : des rivalités entre cités à la domination


macédonienne

A. Les rivalités entre cités grecques (404-360)

Pendant encore 40 ans, les cités de Spartes, Thèbes et Athènes restent en conflit et veulent
dominer les autres cités-états de la Grèce. Les Spartiates ont le premier rôle après avoir
gagnés la guerre du Péloponnèse et imposent à leur tour leur domination et exploitent les
cités qui étaient autrefois soumises aux Athéniens. Ils se présentent comme les libérateurs
mais vont très vite adopter la même attitude que le athéniens en exigeant des taxes et en
créant des postes militaires.

A Athènes, juste après la guerre, la démocratie est abolie par 30 magistrats qu'on appelle
aujourd'hui les "Trente Tyrans" qui imposent un régime de terreur, qui massacrent une
partie des chefs démocrates, qui suppriment les tribunaux populaires et qui limitent les doits
civiques à un petit nombre d'athéniens. Mais le parti démocratique réagit rapidement et
après quelques mois, les oligarques sont renversés et la démocratie est restaurée

Les spartiates dans le même temps, vont s'engager dans une lutte contre l'empire perse. Ce
dernier profite des rivalités entre les cités grecques pour envahir les cités grecques d'Asie
mineure. Ces dernières doivent signer un traité en 386acn avec le roi Perse et lui sont
désormais soumises.

Ce qui avait donc été l'enjeu des guerres médiques, la liberté des cités grecques d'Asie
Mineure est abandonné par les cités grecques du continent aux perses.

La puissance spartiate est affaiblie alors qu'Athènes et Thèbes gagnent en influence.


Thèbes est une cité démocratique qui se trouve au nord ouest d'Athènes et qui s'est
révoltée en 379acn contre les spartiates. Ils vont constituer une ligue qui regroupe des cités
de Béotie pour lutter contre les spartiates. Un stratège, Épaminondas, va reconstituer
l'armée thébaine au point d'en faire une des plus importante de la Grèce et va donc réussir à
vaincre les spartiates en 371 lors de la bataille de Leuctres. C'est donc la fin de la puissance
spartiate à l'époque classique.

Les thébains vont dominer pendant 9 ans la vie politique grecque. Mais devant cette
puissance, les ennemis d'autre fois, Athènes et Sparte, s'allient et remporte une victoire
importante contre Thèbes à Mantinée en 362acn.

Lors de l'hégémonie thébaine, les athéniens renouent les alliances dans les iles égéennes et
réussissent à reconstituer une seconde Ligue de Délos en 377. Cette fois, ils ne refont pas
leur erreur et respectent leurs alliés sans leur imposés un tribut ou une garnison. Mais
certains alliés vont faire défection et abandonne cette deuxième ligue qui se solde donc par
un échec.

Vers 360acn, l'équilibre peut sembler régner en Grèce, il n'y a plus de dominance, mais ces
guerres ont affaiblis les grecs et diminués leur richesse.

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Carels Laureline – Q1 2019

B. La domination macédonienne (359-336)

Le fait que les cités grecques soient aussi affaiblies par leurs guerres internes incessantes,
signifie que lorsqu'un danger extérieur se présente en la personne de Philippe II de
Macédoine, les grecs n'arriveront pas à unir leurs forces contre lui.

 La Macédoine avant Philippe II

C'est un vaste territoire au nord-est de la Grèce, très


montagneux avec de très rares accès à la mer. Pendant
longtemps, cette région restera en retard par rapport au
monde grec. Elle est surtout composée d'ethnos, des petits
villages dispersés avec des liens relativement intermittents.

Malgré tout, la Macédoine sera réunie sous l'autorité d'un roi


mais dont les pouvoirs sont souvent contestés par les
aristocraties locales.

Pendant les guerres médiques, elle était sous la domination perse puis redevient
indépendante.

Pendant la première moitié du 4e siècle, la Macédoine est divisée par des guerres de
succession donc ne faisait pas trop parler d'elle à l'extérieur.

 Philippe II: les premières conquêtes

Accession à la royauté en 359 de Philippe II après avoir éliminer ses concurrents. Il dispose
d'une armée très efficace, une cavalerie solide et surtout une infanterie équipée d'un
armement nouveau (sarisse = longue lance de 6m).

Il va tout d'abord s'assurer une plus grande ouverture sur la mer en s'emparant de nouvelles
cités du nord de l’Égée qui étaient sous contrôle athénien dont Amphipolis et Olynthe entre
357 et 354.

Il s'assure ensuite le contrôle de la région du Pangée composée de nombreuses mines d’or


et qui lui donne la possibilité de battre monnaie et donc de payer des soldats.

Jusque là, les athéniens de réagissent pas et lui laissent le champ libre.

 La conquête de la Grèce par Philippe (356-338)

Un prétexte va se présenter qui permettra à Philippe II d'intervenir directement dans le


monde des cités grecques. La « guerre sacrée » en 356 entre Delphes et les Phocidiens
(soutenu par Spartiate et Athénien). Intervention de Philippe II dans le camp de Delphes dû à
l'appel à l'aide de ces derniers. Il vient sous le prétexte de défendre le dieu Apollon et son
temple qui se trouve à Delphes. Il mate les phocidiens qui étaient considérés comme des
sacrilèges et il en en profite pour continuer son avancée en Grèce. Delphes pour le remercier
lui accorde deux sièges dans sa ligue sacrée, il peut donc maintenant y intervenir.

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Carels Laureline – Q1 2019

À Athènes, Démosthène fait tout pour susciter la résistance des athéniens en prononçant
des discours contre Philippe II. Mais la réaction militaire est trop tardive car quand enfin les
thébains, les athéniens et leurs alliés s'unissent pour lutter contre Philippe II, il est trop tard
et ils subissent de lourdes défaites à Chéronée en 338. Cette date signifie la fin de
l'autonomie extérieure des cités grecques.

 Fondation de la Ligue panhellénique de Corinthe

Philippe qui est victorieux, rassemble alors à Corinthe, les représentants de toutes les cités
et y fonde une ligue panhellénique.

 But: assurer la paix générale avec à sa tête, un conseil des représentations des cités,
contingent militaire donné par les cités.

 En cas de conflit, le roi macédonien est chef

 C'est donc la perte de l’indépendance des cités au niveau de politique extérieure

 Volonté de Philippe: mener guerre contre les Perses et rendre leur autonomie aux cités
grecs d’Asie Mineure

 Philippe meurt assassiné en 336 avoir d'avant mis en œuvre son projet.

C. Alexandre le Grand (336-323)

C'est le fils de Philippe II, Alexandre qui lui succède à l'âge de 20 ans et qui réalisera le rêve
de son père, la conquête de l'immense empire perse. Il est très beau, a beaucoup de
courage, beaucoup d'ambition, une intelligence hors du commun (précepteur Aristote). Les
macédoniens le reconnaissent comme roi et est désigné comme successeur à la tête de la
Ligue de Corinthe.

En reprenant le projet de son père, il attire la


sympathie de cités grecques dans sa lutte contre les
Perses.

L'empire des Perses couvre un territoire gigantesque, il


s'étend de la Bactriane jusqu'à la Turquie sans oublier
l'Egypte et la côte syro-palestinienne. Ce territoire
dépend du roi Darius III, et il est administré par des
satrapes. Il comprend une mosaïque de peuples qui
ont des langues et des cultures différentes.

En une dizaine d'année seulement, Alexandre réussit à conquérir cet énorme territoire. Il
libère les cités grecques d'Asie Mineure puis descend en Egypte où il fonde Alexandrie et
une série d'autres villes.

Lors d'une bataille, il tue le roi Darius III et il s'impose donc comme héritier de l'empire
perse. Il s'allie aux satrapes locaux et nomme des grecs et macédoniens aux postes clés. Il
enrôle des populations locales dans son armée. Tout en adoptant également certaines
coutumes des souverains orientaux.

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Carels Laureline – Q1 2019

 L’organisation de l’Empire d’Alexandre

En 324acn, au terme de ces conquêtes, il arrive à Suse où il organise des noces collectives,
ses soldats peuvent se marier avec des concubines orientales et Alexandre lui-même épouse
plusieurs femmes.

Son objectif est de constituer une aristocratie mixte à l'image de son armée. Mais à sa mort,
la grande majorité des aristocrates macédoniens vont répudier leurs épouses orientales.
Donc son rêve de fusion des peuples macédoniens et orientaux restera sans suite. Mais
grâce à lui, la culture grecque pénètre en Asie et se diffuse par l'intermédiaire des cités qu'il
y fonde.

Pour contrôler cet empire, il maintient en place les satrapes mais les faits contrôler par des
hommes de confiances.

Dans cette monarchie, la volonté du roi devient toute puissante, sa volonté est même la loi.
(ex: assassinat de l'ami d'Alexandre). C'est révélateur d'un changement d'état d'esprit
profond car dans ce régime, l'autorité d'un seul à force de loi. Il va également diffuser le
culte de sa personne en orient, la proskynèse est mise en place (s'agenouiller devant le roi),
ce n'est pas étonnant pour les asiatiques mais ça l'est pour les grecs car normalement ce
geste de prosternation est réservé aux dieux donc c'est comme si il se présentait comme une
divinité. Les grecs vont lui réserver des honneurs suprêmes (sacrifice), qui sont normalement
pour les dieux.

Sa conquête a durée moins de 10 ans mais cependant, il n'aura pas le temps de la consolider
car il meurt à 33 ans à Babylone en 323acn pour cause de maladie.

Chapitre 2 : les royaumes hellénistiques (323-200 ACN)

I. Les Diadoques et le partage (323-280)

A la mort d'Alexandre, certains de ces généraux macédoniens deviennent ses successeurs, ils
revêtent le rôle de régent en attendant que le fils d'Alexandre soit en âge de régner. Les
diadoques se partagent le gouvernement de l'empire. Cela suscite de nombreux conflits et
différents partages en 321acn en 5 régions.

En 310acn, le fils d'Alexandre et sa mère sont assassinés. Les diadoques entrent une
nouvelles fois en conflit et prennent chacun le titre de roi. Après la mort du dernier
diadoque en 380acn, l'empire est à nouveau partager en 3 royaumes.

 Macédoine et une partie de la Grèce: Antigonides


 Égypte (+ Phénicie et Palestine): Ptolémées Lagides
 Asie: Séleucides

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Carels Laureline – Q1 2019

II. Les royautés hellénistiques

Cette division se maintient avec quelque évolution durant le 3 e siècle. Ce dernier est
parcouru de rivalités et guerres entre ces différents royaumes. C'est surtout le royaume des
Séleucides qui va en souffrir car il sera partiellement amputé car premièrement, une
satrapie de Bactriane et d’Inde s’en détachent et ensuite, de petits royaumes vont prendre
leur indépendance au nord de l'Asie Mineure dont la Bithynie, Pont et le royaume de
Pergame.

Ces royaumes sont de plus en plus divisés, ce qui va faciliter leur conquête par les romains à
partir du début du 2e siècle.

 Cités grecques de la péninsule

La plupart sont désormais sous le contrôle de garnisons macédoniennes. En revanche, elles


conservent leur autonomie interne avec les organes institutionnels.

Certaines de ces cités grecques s'unissent pour former des ligues, ainsi, la ligue étolienne au
nord de la Grèce qui s'oppose aux macédoniens et qui aura aussi la naïveté de s'allier aux
romains pensant que ceux-ci leur permettrait de se débarrasser des macédoniens. Au sud,
une autre ligue se crée dans le Péloponnèse, la ligue achéenne, autour de Corinthe, qui
rassemble plusieurs cités. C'est d'abord pour lutter contre les spartiates et à contrario de
celle du nord, elle sera elle rebelle aux romains.

 Caractéristiques communes des royaumes hellénistiques

o Les rois hellénistiques sont des guerriers et la victoire constitue pour eux, une source de
légitimité car elle permet de se distinguer des autres et met l'accent sur ce rôle de vainqueur
et de sauveur.

o Ces royautés sont héréditaires mais le problème est que ces rois sont bien souvent
polygames donc il y a de nombreuses guerres de succession.

o Ils s'entourent de conseillers qui portent le titre presque officiel d'"amis". Ce sont des
médecins, artistes, poètes, philosophes et vivent auprès du roi et l'accompagnent dans ses
déplacements. Plus le prestige du roi était grand, au plus son cercle d'amis venaient de
régions variées, même si les macédoniens et les grecs sont privilégiés.

Ses amis forment un pilier de l'autorité royale, ils représentent le roi dans des missions
diplomatiques, mais en même temps, leur position est très délicate car ils peuvent être
renvoyé et répudié à tout moment et leurs enfants sont élevés avec ceux du roi, ils peuvent
donc constituer des otages.

Les prises de décisions royales s'appuient sur ce conseil même si il n'a pas aucune légitimé
institutionnelle. Seul le roi est habilité à décider, il est maitre sur des sujets. Mais malgré
cela, s'il voulait rester en place, il devait tenir compte des conseils de ses amis mais aussi
des traditions des peuples qu'il gouvernait.

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Carels Laureline – Q1 2019

Ces rois hellénistiques s'appuient également sur leur administration pour transmettre leurs
décisions ainsi que pour contrôler leur territoire et taxer leurs sujets.

o L'autorité royale est renforcée par l'idéologie que diffusent les souverains hellénistiques par
différents médias comme les monnaies, les portraits, les œuvres poétiques, les écrits de
philosophes.

Il apparait que les rois insistent sur leur nature exceptionnelle, ils sont les favoris des dieux.
Ils se distinguent par le port d'un diadème. Ils se présentent comme des bienfaiteurs et
offrent des monuments aux différentes cités, ils se présentent comme protecteur de la paix,
des arts, lettres et en échange les cité ne manque pas de proclamer leur générosité comme
par exemple en lui offrant des statues somptueuses ou de leur conférer des honneurs
similaires aux dieux.

La tryphè (le luxe) est un des fondements de cette idéologie hellénistique. C'est un sens de la
magnificence, un sens de la richesse. C'est quelque chose que les romains ne comprendront
pas car pour eux, c'est au contraire le signe d'une certaine mollesse.

o Un autre aspect important est le culte rendu au souverain, après Alexandre le Grand, le culte
du roi prend trois formes différentes:

 pratiqué au sein des cités, comme les dieux de la cité, le roi reçoit un hôtel, des
sacrifices ou des statues. Le roi est considéré comme aussi puissant que les dieux,
voir même plus.

 le culte dynastique, créé et organisé par les rois eux-mêmes avec des fêtes,… Il s'agit
cette fois d'honorer les ancêtres du roi et le roi lui-même. Uniquement chez les
séleucides et chez les lagides.

 Propre aux lagides qui font l'objet d'un culte dynastique égyptien car les rois sont
considérés comme les successeurs des pharaons.

III. Colonisation, urbanisation, hellénisation

La langue et la culture grecque vont pénétrer assez profondément dans les régions
dominées par les royaumes hellénistiques grâce à l'installation massive des grecs et
macédoniens dans ces régions, tout cela pour contrôler militairement mais pour en assurer
l'administration.

La création de ces cités va entrainer une diffusion du mode de vie à la grecque car création
de bâtiments à la grecque (temple, théâtre, gymnase). Les élites indigènes savent que si elles
veulent garder un rôle dans la société, elles doivent acquérir les codes du vainqueur et donc
à faire éduquer leurs enfants selon ce système grec.

Les grecs se mêlent entre eux, mais pas avec la population locale, car ils ont un sentiment de
supériorité donc séparation entre grec et les autochtones. Les classes inférieures ne
modifient donc pas leurs modes de vie d'avant la conquête.

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Carels Laureline – Q1 2019

Chapitre 3 : Le monde romain, de 500 à 200 ACN

I. L’Italie et Rome : 5e siècle – mi 4e siècle ACN

A. L’évolution sociopolitique à Rome

En 509acn, les rois étrusques sont chassés de Rome et un nouveau régime est mis en place:
la république.

Le pouvoir qui était autrefois celui des rois repose maintenant dans les mains de deux
magistrats qui prennent le nom de consul et qui sont élu pour une durée d'un an. Ils
exercent un pouvoir militaire et judiciaire, l'imperium. Ce régime est très différent de la
démocratie qui fait son apparition au même moment à Athènes, car effet, à Rome, le peuple
n'a rien à dire, les aristocrates ont le pouvoir, ceux qu'on appelle les patriciens. Ils vont le
monopoliser.

Le reste de la population sont appelé les plébéiens. Rapidement naissent des tensions entre
les patriciens et les plébéiens. Ces derniers souhaitent disposer de représentants capables
de les défendre face au pouvoir souvent arbitraire des patriciens. La situation socio-
économique n'est pas au mieux et beaucoup de plébéiens sont endettés.

En 494acn, la première sécession de la plèbe. Ils se sont retirés de la ville pour construire
leur propre état, une sorte d'état dans l'état. Mais, les patriciens ont besoin d'eux pour faire
fonctionner la chose publique donc un des consuls les persuadent de revenir. Ils acceptent
de revenir à condition que les patriciens reconnaissent les structures qu'ils s'étaient créés
lors de leur sécession: les tribuns de la plèbe qui sont au nombre de deux.

Ces tribuns ont différents droits. Ils pouvaient porter secours à un plébéien menacé par un
consul lors de son exercice du pouvoir judiciaire. Le droit d'aide et d'intercession (le veto).
Les patriciens acceptent mais malgré tout, les tensions subsistent entre les deux partis.

Ils fixent une règle qui soit accepté par tous, une norme à laquelle tous peuvent désormais
se référer, il s'agit de mettre le droit par écrit. C'est en 541acn que la tâche de mettre le
droit par écrit est confiée à une commission de 10 membres composée de plébéiens et de
patriciens qui portent alors de décemvir. Ce concept d'une législation écrite est tout à fait
grec, cela n'existait pas dans le monde italique à cette époque là, si ce n'est dans les régions
du sud de l'Italie où se trouvait des colonies grecques depuis le début de l'époque archaïque.

Les lois représentent l'ensemble de la société. Elles portent le nom de Loi des XII tables et
sont affichées sur le forum et cela signifie que les magistrats ne peuvent plus exercer leur
pouvoir de manière arbitraire.

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Carels Laureline – Q1 2019

Durant les premières décennies du 4e siècle, différents signes montrent que ces rapports
entre plébéiens et patriciens évoluent vers plus d'entente. Le point d'aboutissement se
trouve dans les lois de 367acn. Ce sont les lois liciniennes, elles comportent différentes
dispositions en faveur des plébéiens endettés. Outre cette portée sociale, elles ont une
portée politique puisque elles précisent qu'un des deux consuls doit obligatoirement être un
plébéien. C'est une victoire politique fondamentale. Ces lois créent également de nouvelles
magistratures qui sont maintenant aussi ouverte aux plébéiens.

A partir de 367acn, Rome a trouvé un certain équilibre politique. Les acteurs de la vie
politique romaine se recrutent aussi bien chez les riches plébéiens que chez les patriciens. Se
crée une nouvelle couche dirigeante dans laquelle sont représenter à la fois des patriciens et
des plébéiens, ce qui donne naissance à la nobilitas.

B. Les Romains face aux Latins, Italiques, Étrusques et Gaulois : entre défense et
expansion territoriale

Vers 496acn, les romains et les autres cités latines, nouent une alliance pour former une
ligue, la ligue latine et elle est dirigée à tour de rôle par un représentant de chaque cité. Elle
a but militaire, ils doivent se porter assistance en cas de danger.

Les peuples italiques qui habitent le centre de l'Italie


menacent le Latium. Ces peuples connaissent une forte
croissance démographique, ils ont donc des problèmes de
subsistance. Ils migrent alors vers les régions côtières et
hospitalières. Le Latium est ainsi entouré de voisins
hostiles tout le 5e. Ils commettent des actes de pillage. A
la fin du 5esiècle, la situation évolue, les peuples italiques
laissent du répit aux cités latines.

Pendant le 5e, ce sont les romains qui vont affronter les étrusques dans une de leurs cités
très proche, à Véies. Cette cité sera prise par les romains sous la direction de leur chef
Camille en 396acn. Cela débute l'expansion romaine en Etrurie.

Mais quelques années plus tard, les romains subissent une défaite cuisante contre les
gaulois qui habitent la plaine du Pô dans le nord de l'Italie. En 390, les gaulois prennent
Rome et l'incendie. Leur but n'est pas de s'installer dans la cité mais de s'emparer des
richesses. Les romains doivent capituler et payer un lourd tribut. C'est à la suite de ça qu'ils
construisent la première enceinte de Rome.

Le souvenir de cette prise de Rome par les gaulois reste ancré dans la mémoire des romains
et cela donne lieu à une série de récits. Pour les romains, les gaulois certes ont pris Rome
mais n'ont pas réussis à s'emparer du Capitole grâce au soutien des dieux (l'épisode des oies
du capitole). Ils vont attribuer ce succès au soutien particulier des dieux et au fait qu'ils sont
très pieux et leur respect des dieux.

C'est la dernière fois que Rome est prise avant 410pcn

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Carels Laureline – Q1 2019

II. Rome et la Méditerranée occidentale du milieu du 4e siècle à la fin du


3e siècle ACN

C'est une période où les romains étendent leur domination sur l'Italie puis sur le nord de
l'Afrique et l'Espagne.

A. La conquête romaine de l’Italie (340-264)

Les guerres Samnites

Au 4e siècle, les romains étaient désormais en contact immédiat avec les Samnites, un des
peuples les plus puissants de l'Italie centrale. Les Samnites étaient alors en pleine croissance
démographique et leur économique qui était largement fondée sur élevage suffisait à peine
à les nourrir. Ils sont donc très intéressés par les plaines du Latium et la côte adriatique.

Ces Samnites n'avaient que très peu de villes, ils vivent dans des hameaux dispersés et
s'organisent autour de simples lieux de rassemblement où se trouvent un sanctuaire
commun et un lieu de marché.

Les romains et les Samnites vont s'affronter durant 3 guerres entre 343 et 290acn.

En théorie la ligue latine aurait du intervenir de manière unie dès le début de la guerre, mais
les latins vont s'opposer aux romains durant la 1ere guerre car ils trouvent que Rome prend
trop d'importance au sein de la ligue. Mais ce sont les romains qui remportent la 1ere guerre
ce qui veut dire que la ligue latine ne peut plus exister vu que les cités latines ont pris parties
contre Rome. Elle est donc dissoute en 338acn et Rome se trouve à la tête des cités latines
qu'elle a conquit durant ce 1er conflit.

Pour combattre ces Samnites qui ne vivent pas dans des villes, les romains ne peuvent pas
faire de siège, donc ils vont construire des routes qui entourent le territoire et en fondant
des colonies romaines sur ces routes. Ils vont contrôler le territoire et combattre lors des
guerres. Durant ces guerres, les romains ont créés des voies hors de Rome et des cités, bref
ils se sont créés des positions hors de leur territoire.

Au terme de la 3e guerre Samnite en 290, Rome


possède un grand territoire morcelé. Ils ont
fortement étendu leur domination.

 Campanie
 Samnium
 Apulie
 parties centrales de l’Apennin, où vivaient divers peuples sabelliques
 Etrurie et Ombrie
 ainsi qu’une partie de la Gaule Cisalpine

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Carels Laureline – Q1 2019

Les guerres contre Pyrrhus d'Epire:

Leur ambition va ensuite les porter vers les colonies grecques du sud de l'Italie. Une de ces
colonies fondée par les spartiates, Tarente, se sent menacée par les romains et fait donc
appel au roi hellénistique Pyrrhus (lointain petit cousin de Alexandre le grand). Ce dernier a
de l'ambition et veut égaler Alexandre. Il arrive avec ses éléphants de combats et remporte
des victoires mais ne les exploitent pas. Les romains se reprennent en main et gagnent en
275acn à Bénévent et puis s'emparent de Tarente en 272. Pyrrhus repart dans sa terre en
abandonnant les cités du sud de l'Italie à leur sort. Désormais, tout le sud de l'Italie est
également soumis aux romains.

Organisation des territoires conquis

Ils vont se montrer très habile en accordant des droits variés aux territoires conquit selon
l'attitude qu'ils ont eu durant la conquête. Certaines cités sont parfois maintenue et octroi
de droit civile (droit de faire du commerce avec les romains, mariage avec les romains).
D'autres cités vont être soumises à tous les devoirs de citoyens romains sans en avoir le
moindre droit.

Ils continuent à créer des colonies sur les territoires conquit, des villes nouvelles où ils
envoient des colons. Cela va contribuer à diffuser le mode de vie à la romaine, ce qu'on
appelle aussi la romanisation de l'Italie. Ces différents peuples vont progressivement
partager une langue commune et une culture commune.

En 272acn, les romains se retrouvent à la tête de l'Italie.

B. Les guerres puniques (264-201 ACN)

Ils vont affronter pour la première fois, une puissance à l'extérieur de l'Italie, les
carthaginois. Il s'agit de l'autre grande puissance de la méditerranée occidentale. On parle
de guerre punique car cet adjectif est un synonyme de carthaginois.

Carthage et Rome partagent un point commun, il s'agit de deux républiques qui


représentent au début du 3e siècle, des puissances comparables aux royaumes hellénistiques
de l'empire d'Alexandre.

Carthage est gouvernée par une oligarchie qui repose sur le commerce, car il s'agit d'un port
commercial. Carthage est en fait une ancienne colonie phénicienne. Ils se sont constitués
une sorte d'empire territorial, sur la base de comptoirs marchands qu'ils avaient fondés sur
les côtes de l'Afrique.

Les souverains hellénistiques n'étaient pas indifférent à ce qui se passait en méditerranée


occidentale, ils vont venir au secours de cités grecques de Sicile qui se sentent menacées par
les carthaginois.

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Carels Laureline – Q1 2019

► Première guerre punique (264-241)

Elle oppose les romains et les carthaginois. Les causes de la 1ère guerre sont d'ordre politique
et économique. Le contrôle du détroit de Messine est un enjeu capital, car il s'agit d'une
étape commerciale entre la Campanie et la Grèce et entre l'Afrique et l'Italie. D'autre part,
l'empire carthaginois apparait comme une menace importante aux yeux des romains.

Au terme de la 1e guerre punique, les romains ont développés une flotte importante et c'est
grâce à celle-ci qu'ils remportent plusieurs victoires. Ils se trouvent désormais à la tête de la
Sicile, de la Sardaigne et de la Corse.

► Deuxième guerre punique (218-201)

Elle oppose les romains et les carthaginois. La cause de la 2e guerre est le contrôle de
l'Espagne et de ses richesses minières que les carthaginois exploitaient abondamment pour
payer leurs soldats. Pendant cette seconde guerre, les romains subissent de terribles
défaites en Italie, le chef carthaginois, Hannibal est aux portes de Rome mais ne profite pas
des victoires qu'il a remporté et malgré leurs pertes, les romains se reprennent et décident
de porter la guerre sur le sol carthaginois. C'est la victoire.

Au terme de ces guerres, Rome détient un rôle


important en méditerranée occidentale. Elle
contrôle l'Italie, les iles de la méditerranée
occidentale, les cotes de l'Espagne et la Gaule
méridionale.

Les premières provinces romaines sont créées à


la suite des guerres punique avec la Sicile, la
Sardaigne et l'Espagne.

C. L’organisation sociopolitique romaine

La citoyenneté romaine est réservée aux hommes, mais dès la fin du 4e, on voit des fils
d'esclaves affranchis qui y accèdent et peuvent même devenir magistrat si ils ont assez
d'argent. Une partie des habitants des régions italiennes conquises va recevoir la
citoyenneté romaine ou une partie des droits.

Tout citoyen romain doit être inscrit dans une tribu et dans une centurie.
Au départ, le territoire romain compte 35 tribus, cela a une signification territoriale au début
puis elle se perd par la suite.

Il y a en tout, 193 centuries dans le système politique romain. Tous les cinq ans, deux
magistrats (les censeurs), examinent les citoyens selon le critère de la fortune et de la
moralité. En fonction de ça, le citoyen est attribué à une des 193 centuries. Les 97 premières
correspondent aux centuries les plus riches. Il n'y a pas le même nombre d'homme dans
chaque centurie.

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Carels Laureline – Q1 2019

Ces deux instances forment le cadre des assemblées romaines qui ont deux fonctions
principales, elles élisent les magistrats et votent les lois.

Si les citoyens sont réunis par tribut, on parle alors de comice tributaire et si c'est en
fonction de leur centurie, on parle de comice centuriate.

Chaque tribu et chaque centurie dispose d'une voix lors du vote. Mais les centuries n'ont pas
le même nombre d'homme, il y a plus de centuries riches mais elles sont moins peuplées.
Ces dernières détiennent donc la majorité des voix si elles s'accordent sur leur vote
(97/193), surtout que dans le système romain, on arrête de voter lorsque la majorité est
atteinte.

Les centuries servent aussi de base au prélèvement de l'impôt et au recrutement des


soldats. Chaque centurie doit fournir le même nombre d'homme et d'impôt. Cela veut dire
que les plus riches sont mobilisés plus souvent. C'est un système de principe d'égalité
géométrique c'est à dire que les plus riches paient plus et sont d'avantages mobilisé à la
guerre mais en contre partie, ils disposent d'un plus grand poids politique.

► Magistratures

Il s'agit de ceux qui exercent un pouvoir de type exécutif.

Ils sont divisés en deux catégories:

 Les magistrats inférieurs, qui représentent les édiles et les questeurs

 Les magistrats supérieurs, qui représentent les consuls et les préteurs

Ils détiennent l'imperium, c'est un pouvoir juridique, judicaire et militaire. Ils convoquent le
sénat et les assemblés populaires. Ce pouvoir subit une limitation dans le sens où:

 il est collégial, donc deux magistrats ont une même fonction


 la durée du mandat est limitée à un an
 on ne peut pas cumuler plusieurs magistratures
 on ne peut pas exercer la même magistrature à moins de 10 ans d'intervalle
 les magistrats sont contrôlés en fin de charge

Les magistratures sont considérées par les romains comme un honneur et un service, ils ne
sont donc pas rétribué par l'état, hors leur fonction comporte des charges financières
lourdes donc seul les plus riches peuvent y accéder.

Les magistrats supérieurs sont élu par les comices centuriate et les inférieurs par les comices
tributaires.

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Carels Laureline – Q1 2019

Dictature

Tous les magistrats que l'on vient de voir correspondent à des magistrats que l'on appelle
ordinaire (élu chaque année pour des missions récurrentes), mais certaines magistratures
sont parfois extraordinaires car ne font pas partie de l'ordre habituel: les dictateurs.

C'est une magistrature qu'on confère en situation exceptionnelle, elle donne à son
détenteur l'imperium, donc le même pouvoir que celui d'un consul ou d'un prêteur. Elle est
octroyée en cas de danger et pour un laps de temps limité à 6 mois car cela correspond à la
durée d'une campagne militaire. Il est choisit par le sénat ou par les consuls et bénéficie d'un
pouvoir énorme, qui dépasse celui des consuls et personne ne peut contrer ses décisions.

Tribunat de la plèbe

Les tribuns de la plèbe ont une position assez proche de celles des magistrats qui détiennent
l'imperium mais au départ, les plébéiens ne sont que les magistrats d'une partie du peuple,
de la plèbe. Puis en 287acn, une loi rend les lois de la plèbe applicable à tous donc ils
peuvent désormais aussi voter les lois proposer par un tribun. Leur pouvoir est important
mais il n'est applicable qu'à Rome et limité par le fait qu'il y a dix tribuns, c'est donc un
pouvoir collégial.

Cette fonction est uniquement civile:


 convoquent le peuple
 proposent des lois aux comices tributes
 peuvent s'opposer à tous acte d'un magistrat (veto)

► Sénat

Le sénat représente une forme de conseil, ils sont choisis par les censeurs parmi les citoyens
les plus riches qui étaient des anciens magistrats inférieurs.

Ils sont désigné à vie mais peuvent être expulsé pour immoralité. Le pouvoir du sénat romain
peut sembler assez limité car il peut se réunir seulement s'il est convoqué par un magistrat
supérieur.

Les compétences sont assez précises, il gère les finances, s'occupe de la guerre et de la
diplomatie. Le sénat joue un rôle de direction général des affaires, d'autant plus que les
magistrats parlent toujours au sénat des projets de lois qu'ils vont soumettre aux
assemblées du peuple. Techniquement, ils ne donnent pas d'ordre mais que des avis et des
conseils pourtant, ces derniers sont toujours suivis par les magistrats à cause de la grande
autorité liée au poids de la tradition. Il détient à un rôle considérable dans la vie politique
romaine.

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Carels Laureline – Q1 2019

► Le peuple et ses assemblées (comices)

Le peuple vote les lois et élit les magistrats.


Au niveau des lois, le peuple n'a aucune initiative, il s'exprime juste sur des propositions d'un
magistrat. Cette proposition à la forme d'une question dont la réponse est binaire, oui ou
non. Dans la majorité des cas, le peuple vote favorablement. Car, il apparait que le système
favorisait le consensus, en effet, toute assemblée était précédée d'une réunion informelle
où le magistrat tâtait le terrain et donc il retirait sa loi s'il sentait que ça ne plaisait pas. Dans
le cas des comices centuriates, ce sont les plus riches qui votent en premier lieu donc si la loi
convient bien aux premiers, c'est la majorité qui l'emporte.

Pourtant, en cas de désaccord entre les sénateurs, le peuple pouvait alors avoir un rôle à
jouer dans le vote des lois. D'autre par, quand il s'agissait d'élire un magistrat, le peuple avait
un rôle réel car il y avait moins de poste à pourvoir que de candidats. Les comices avaient
également un rôle de cours de justice, c'est à dire, le pouvoir de juger les citoyens et
d'infliger des peines (amende ou peine capitale).

Chapitre 4 : Le monde romain de 200 à 31 ACN

I. Les grandes conquêtes de Rome au 2e siècle ACN

A. La conquête de la Méditerranée orientale (200-129)

Rome l'a emporté sur Carthage et son attention se porte maintenant sur la méditerranée
orientale et les royaumes hellénistiques.

Dès le 2esiècle, les romains vont être perçus par leurs ennemis comme une cité qui ne peut
coexister avec les rois et désirent éliminer toute puissance qui pourrait lui porter ombrage.
Quelles sont les raison de cet impérialisme ?

 On invoque parfois des causes psychologiques, c'est à dire qu'ils voudraient éviter
que l'ennemi n'arrive sur le sol italien et ne menace directement Rome.
 Il y a aussi des raisons économiques, exploiter les richesses des territoires conquit

Mais actuellement, on insiste sur un autre aspect. L'impact même du système politique et de
la mentalité aristocratique romaine. Ces derniers se livraient à des jeux de rivalité politique
de plus en plus forts. Ils étaient poussé par un désir de gloire qui les poussait à entamer des
conquêtes militaire, ainsi la conquête romaine n'est pas le résultat d'un programme planifié
par l'autorité mais plutôt d'une multitude d'initiative sur le terrain.

Si on observe le rôle du sénat, il était plutôt réticent d'entreprendre des nouvelles


conquêtes. En revanche, certains homme politique, proche du peuple, étaient favorables aux
conquêtes car ils espéraient que les bénéficie des conquêtes retombent sur le peuple.

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Carels Laureline – Q1 2019

Les romains vont profiter des faiblesses des cités hellénistiques et de leurs conflits entre
elles ainsi que des luttes que ces royaumes mènent contre les ligues grecques. Diviser pour
régner.

► Première guerre de Macédoine (200-197)

Les romains remportent une 1ère guerre en Macédoine et le général romain Flamininus va se
présenter comme un héro libérateur, "je suis venu délivrer les cités grecques du joug
macédonien". Il retire ses troupes en laissant les cités grecques libres et indépendantes. Il
est donc acclamer en héro par ces cités qui lui confère d'énormes honneurs.

► Deuxième guerre de Macédoine (172-168)

Mais dès que des rébellions font jour en Grèce, les romains interviennent à nouveau, il s'agit
de la 2eme guerre de Macédoine. Le général romain Paul-Emile remporte la victoire sur le
dernier roi macédonien Persée à Pydna et cette victoire signifie la disparation du royaume
hellénistique des Antigonides.

Les grecs commencent à comprendre que la liberté que les romains leur apportent n'est
peut-être qu'un leurre. Plusieurs cités se révoltent et les romains décident de faire un
exemple et détruisent Corinthe en 146acn. Cela signifie que la Macédoine et la Grèce sont
alors annexées et forment une nouvelle province romaine nommée Achaïe à la tête de
laquelle est placé un gouverneur.

Puis, les romains repoussent le roi séleucide Antiochus III entre 192 et 188 qui était venu à
l'aide des Antigonides.

Quelques décennies après, le royaume de Pergame en Asie Mineure est légué au peuple
romain car le roi Attale III avait peur d'être empoisonné par ses descendants. C'est donc la
création de la 1ère province romaine en Asie avec un gouverneur à sa tête.

B. Les conquêtes en Méditerranée occidentale (149-118)

► La troisième guerre punique (149-146)

Carthage retrouve son dynamisme et la situation inquiète les romains. Le sénat décide de
prendre Carthage, après un siège de 3 ans, les romains l'emportent et rasent la cité en
réduisant les habitants en esclavage. Ils recouvrent la cité de sel et la déclare maudit, il est
donc interdit de construire sur ce site. C'est la première province romaine d'Afrique.

Ils vont adopter une politique similaire en Espagne car certains territoires se révoltent
durant la 2e moitié du 2e siècle car les gouverneurs romains commettent une série de pillage
et les romains essaient de venir à bout de cette révolte et y arrivent en 133acn. Les romains
sont à la tête d'une Espagne relativement pacifié mais veulent un accès plus simple à ce
territoire et vont alors occuper un vaste territoire dans le sud de la Gaule, au détriment des
populations locales. Ils y construisent une grande voie le long de la côte et fondent une
colonie Narbo en 118acn.

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Carels Laureline – Q1 2019

C. Les conséquences des conquêtes

 Organisation des provinces conquises

Dans un premier temps, il s'agit d'une organisation assez


rudimentaire et simple. Rome envois dans chaque province,
un gouverneur qui porte le titre de préteur et qui sert
d'intermédiaire entre la capitale et la province.

Ils doivent administrer la province en y maintenant l'ordre


et commander les troupes stationnées, mais leurs charges
s'étalent parfois sur plusieurs années, ils prennent alors le
nom de proconsul. Cela constitue une première entorse au
principe même de la magistrature. Ils exercent leur pouvoir
de manière abusive et souvent les provinciaux n'ont pas
beaucoup de moyen d'y résister.

Ces provinces doivent payer annuellement différents impôts à Rome, les taxes sont perçue
par l'intermédiaire de société de publicains mais cela n'améliore pas le système car celles-ci
perçoivent l'impôt et un petit plus pour leur poche.

 Conséquences économiques des conquêtes

Les conquêtes du 2e siècle ont de profondes répercussions sur l'économie de Rome et de


l'Italie. Des richesses en tout genre affluent à Rome, ce qui bouleverse et transforme son
économie. Les romains tirent des profits des métaux précieux provenant des mines donc
plus de frappe de monnaie. Il y a aussi les taxes qui peuvent être payées en monnaie ou en
blé, mais cela augmente les ressource du trésor public romain à tel point que l'impôt du
citoyen est supprimé et que la distribution du blé est gratuite. Ces guerres provoquent
également un affut massif d'esclave à Rome et en Italie.

S'ouvre aussi, un nouveau marché aux grands trafics commerciaux notamment centrés sur
Rome et ses cités d'Italie. Donc des négociants italiens émigrent dans le monde
méditerranéen pour tirer profit (armateur, trafiquant d'esclave, œuvre d'art,…).

Mais cette situation est un bouleversement de l'agriculture alors qu'il s'agissait du


fondement même de l'économie italienne. Les agriculteurs d'exploitations petites ou
modestes vont subir de plein fouet les conséquences des conquêtes, car comme ils
participent à la guerre, leurs champs est friche. Et comme le blé arrive à bas prix, c'est plus la
peine de cultiver du blé. Ils doivent alors soit transformer leur exploitation ou soit migrer en
ville et vendre leur terres à des riches propriétaires qui se constituent d'énormes propriétés
où ils vont faire travailler des esclaves. La population de Rome croit rapidement de ces petits
propriétaires à moitié ruinés qui arrivent.

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Carels Laureline – Q1 2019

 Conséquences sociopolitiques des conquêtes

La société romaine est secouée par différents courants, certains sénateurs veulent rester aux
vieilles valeurs du paysan soldat et de la sobriété romaine. Alors que d'autres sont attirés par
les nouveaux courants philosophiques hellénistiques.

Durant tout le deuxième siècle, une petite partie de la nobilitas, une douzaine de familles, va
concentrer entre ses mains le pouvoir et s'est elle qui donne les magistratures. Ceux qui
lancent les conquêtes sont les sénateurs et les préteurs donc leurs familles profitent
pleinement des conquêtes car le butin va augmenter leur fortunes personnelles ce qui fait
qu'elles peuvent racheter les terres.

D'autres encore vont en profiter, il s'agit des chevaliers financier. Ils sont quelques milliers
et font partie de l'ordre équestre et à la différence des sénateurs et de la nobilitas, leur
richesse est d'ordre financière et non territoriale. Il s'agit de banquiers, de commerçants
internationaux, grands entrepreneurs,… Aux yeux des romains l'exercice d'activités
commerciales, si elles ne reposent pas sur la possession de terre, sont jugées non dignes
donc les chevaliers financiers n'ont pas d'accès au sénat. Mais ils peuvent tout de même
exercer des pressions sur la noblesse au pouvoir grâce à leur richesse.

La plèbe urbaine a vu son nombre augmenté avec les nombreux affranchis et agriculteurs
ruinés. L'emploi est rare, presque pas de travail salarié. Et donc, pour apaiser les plébéiens
sans travail, les riches doivent leur faire des largesses et donc ils vont accueillir des plébéiens
pauvres comme clients. Ces derniers viennent chercher leur sportule (de l'argent équivalent
à l'achat d'un panier de provisions) et en échange, les clients appuient la carrière politique
de leur protecteur. Plus une famille a de clients, plus elle a des chances de se constituer une
réserve de votes et des milices privées.

Les esclaves sont beaucoup plus nombreux, ceux qui vivent en ville ont des conditions assez
proches des citoyens pauvres, ils vivent en semi-liberté et exercent des petits métiers pour
le compte de leur patron. Alors que dans les campagnes leur sort est très pénible, ils sont
utilisés comme main d'œuvre agricole, comme bergers et souvent maltraités et mal nourris
ce qui provoquera donc plusieurs révoltes d'esclaves en Italie au 2e siècle.

La question agraire: les frères Gracques

Ces inégalités croissantes provoquent une crise sociale dès la deuxième moitié du 2esiècle
acn. Le problème principal est lié à la question agraire, la possession des terres.

Les paysans qui avaient perdus leurs terres et migrés en ville, revendiquent désormais une
distribution des terres publiques que les romains avaient confisquées à leurs alliés italiens et
qui appartiennent maintenant juridiquement au peuple romain. Mais le problème est qu'une
partie de ces terres est exploitée par de riches propriétaires. Ces derniers soit, louent les
terres pour des sommes dérisoires à l'état, soit se les accaparent sans autre forme de
procès. Les paysans ruinés souhaitent que les terres soient récupérées par l'état et
redistribuées pour qu'ils puissent y pratiquer l'élevage et l'agriculture.

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Carels Laureline – Q1 2019

Cette revendication populaire reçoit le soutien de deux aristocrates, les frères Gracques.

Le premier, Tiberius Gracchus, est tribun de la plèbe et rédige en 133acn, un projet de loi qui
vise à limiter le droit de possession et d'exploitation des terres publiques ainsi que de les
redistribuer aux paysans ruinés. Cette proposition rencontre un franc succès populaire mais
reçoit aussi la fureur des aristocrates italiens et des sénateurs. Cette loi est votée en pleine
agitation, des nobles suscitent des émeutes et Tiberius est assassiné. Il s'agit du premier acte
de violence politique qui oppose deux parties à visées différentes à Rome et il en annonce
beaucoup d'autres.

Dix ans plus tard, en 123acn, son frère, Caius Gracchus est élu tribun de la plèbe. Il veut
aussi trouver une solution à la crise. Il reprend l'idée de son frère et y ajoute l'idée de créer
des colonies de peuplement en Italie et sur le territoire de Carthage. Il décide de charger les
chevaliers financiers, des tribunaux qui jugeaient les conflits opposant les provinciaux aux
gouverneurs. De cette manière, il s'attire le soutien des provinciaux et des chevaliers
financiers. Mais les nobles sont furieux et trouve un prétexte pour l'éliminer en disant qu'il a
proposé des colonies à Carthage alors qu'elle est maudite et ils l'accusent donc d'être un
sacrilège et ordonnent qu'il soit mis à mort.

Les lois des frères Gracques sont abolies et la terre publique reste aux mains des aristos.

 Conséquences

Le bilan de ces évènements est assez lourd et cet épisode des frères Gracques a plusieurs
conséquences à long terme.

Cette idée de redistribuer des terre va être reprise et mise en pratique par les grands
généraux du 1er siècle et lorsqu'ils vont redistribuer des terres aux vétérans.

Cet épisode voit l'apparition à Rome de deux factions politiques opposées. Les populares qui
rêvent d'une démocratie, qui se dressent contre l'ordre établi par le sénat et qui rêvent du
partage de terres. Cette faction ne comprend pas seulement la plèbe mais aussi des nobles.

Les optimates quant à eux, sont représenté par l'ordre du sénat. Ils entendent conserver
leurs privilèges contre les lois agraires proposées par les populares.

La violence des émeutes qui ont été provoqué par les partisans et les opposants des frères
Gracques, préfigure les affrontements des guerres civiles qui vont scander les sept
premières décennies du 1er siècle acn.

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Carels Laureline – Q1 2019

II. La République romaine en déclin (107-31 ACN)

C'est une période de crise profonde, elle va s'exprimer autant à travers des conflits internes
avec des guerres civiles qu'à travers des conflits externes. Durant cette période, les romains
poursuivent leur politique de conquête, ce qui permet aux grands généraux de s'illustrer et
d'acquérir une gloire de plus en plus grande, ainsi que mettre en place un pouvoir plus
personnel. Ce dernier est exercé par les imperatores.

A. Marius et Sylla (107-79)

Caius Marius est un chevalier romain et un militaire de haute valeur. En 108acn, il combat
comme officier de haut rang dans la l'armée romaine contre le roi numide Jugurtha. Marius
estime que le consul qui est la charge des opérations n'est pas bon et il se fait élire consul à
sa place grâce à l'appui du parti populaire.

Pour mener cette guerre de manière plus efficace, il opère une réforme profonde de l'armée
romaine. Il l'ouvre à tous les citoyens, même les pauvres qui jusque là pouvaient pas. Il
forme une armée de métier, qui lui est dévouée. Il leur promet des terres au terme de la
guerre. Il l'emporte en 105acn et fait voter des lois agraires par les tribuns de la plèbe pour
honorer ses promesses.

De retour à Rome, il va exercer le consulat pendant 5 ans de suite (première entorse),


durant ces années, il reçoit un commandement contre les Cimbres et les Teutons, il
remporte la victoire.

C'est la première fois qu'un romain s'est vu attribuer autant de pouvoir, il met un nouveau
modèle qui invite à la surenchère car désormais pour être grand, il faut être plus grand que
Marius.

En Italie, à la fin des années 90acn, un conflit appelé Guerre sociale éclate, il est du à la
demande insatisfaite des alliés italiens d'accéder à la citoyenneté romaine, car ces dernier se
sentent maintenant romain. En 91acn, un tribun de la plèbe envisage de leur octroyer la
citoyenneté, cela suscite l'enthousiasme des alliés mais il est assassiné par les opposants
(encore un acte de violence politique).

Les peuples italiens s'insurgent et créent un état italien dans l'état. Rome matera cette
révolte grâce à l'aristocrate Sylla. Les italiens sont vaincus militairement mais l'emporte d'un
point de vue politique puisque Rome est obligé d'accéder à la demande de citoyenneté.

Tout d'un coup, le nombre de citoyens passe 500 000 hommes à 900 000 en 88acn. C'est la
première fois dans le monde antique qu'une cité intègre autant de citoyens en même temps.

En 88acn, un des rois de l'Asie non conquise par les romains, profite de la situation en Italie
pour étendre sa puissance. Le roi du Pont, Mithridate VI, envahit la province romaine d'Asie.
Il aurait fait massacrer 80.000 italiens et il est accueilli par les peuples de ces régions, en
libérateur car ils étaient sous domination romaine.

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Carels Laureline – Q1 2019

Ces évènements ont des conséquences immédiates à Rome et en Italie. Ces régions libérées
ne payent plus le tribut et la perte est nette. C'est également une perte pour les négociants
italiens qui faisaient affaire avec ces régions. Les romains ne peuvent pas laisser faire la
situation et le sénat choisi Sylla pour lutter contre Mithridate. Mais le peuple n'est pas
d'accord et attribue le commandement à Marius.

Sylla est furieux, il marche sur Rome avec son armée et part en orient. Pendant cette
campagne de Sylla en orient, Marius reprend le pouvoir à Rome, il meurt en 86acn mais ses
partisans gouvernent jusqu'en 82acn.

Sylla revient en Italie à la fin de l'année 83acn, il est riche d'un énorme butin de guerre et
doit alors s'imposer face aux partisans de Marius. C'est rapidement réalisé car il fait afficher
le nom de ses adversaires sur des listes (la proscription). Ces personnes peuvent être tuées
et leurs biens confisqués.

Sylla est seul maitre à bord et a mis fin à la 1ere guerre civile au prix de violences extrêmes. Il
se fait conférer un pouvoir exceptionnel par une loi (pour ne rien usurper), il s'accorde le
titre de dictateur pour donner des lois et organiser la cité. Cette magistrature n'avait plus
été accordée depuis la 2e guerre punique. Normalement, elle est limitée à 6 mois et en cas
de danger pressant. Alors qu'ici elle n'a pas limitation de durée et il n'y aucun danger
pressant. La dictature de Sylla est liée à la tâche de refonder la cité. Il va mettre en ordre une
série de réformes qui vise à renforcer la puissance du sénat, au détriment des pouvoirs de la
plèbe et des chevaliers. Il abdique en 79acn parce que selon lui il a accompli sa mission.

Avec Marius et Sylla, de nouvelles formes de pouvoir ont vu le jour. Un pouvoir maintenant
plus personnel, basé sur l'attachement du soldat et qui s'exerce dans un monde romain dont
l'échelle correspond à celle du monde méditerranéen.

Les réformes de Sylla seront rapidement abrogées et tout le monde récupère ses droits.

B. Pompée et César (78-44)

Au niveau extérieur, les difficultés s'accumulent, un lieutenant de Marius occupe l'Espagne,


les pirates écument en méditerranée et Mithridate a repris les hostilités contre Rome.

Dans ce contexte difficile, un ancien partisan de Sylla acquière progressivement une gloire
immense, il s'agit de Pompée. Il va s'illustrer par une série de succès militaires. Mais d'autres
sénateurs souhaitent participer à cette course au pouvoir personnel et qui confère de plus
en plus de prestige. Mais dans le même temps, d'autres sénateurs souhaitent calmer ces
ardeurs et retrouver un certain équilibre au sein de l'ordre sénatorial.

Pompée remporte une première victoire en 72acn contre le lieutenant de Marius, Sertorius
qui occupe l'Espagne. À son retour en Italie, il met un terme en 73acn avec Crassus à une
révolte d'esclave (menée par Spartacus). Cela signifie qu'en 70acn et dans les années qui
suivent, Pompée jouit d'un prestige énorme, il bénéficie de l'appuie de ses soldats et des
populares. Cela lui permet d'obtenir de nouveaux pouvoirs et commandements.

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Carels Laureline – Q1 2019

Il s'agit cette fois de lutter contre deux autres menaces, les pirates et Mithridate. Il reçoit
pour trois ans au moins, l'imperium sur toute la méditerranée et l'orient (nouvelle entorse
grave car normalement 1 an et sur 1 province précise). Il l'emporte sur les pirates en 67acn,
ensuite, il annexe le royaume de Mithridate, la Bithynie et la Syrie en 63acn. Les dernières
possessions des séleucides sont tombées dans l'empire romain.

Pompée sera considéré comme un nouvel Alexandre le Grand, en raison de la rapidité de ces
conquêtes et de leurs ampleurs. Mais aussi car comme ce dernier, il fonde une série de cités.
Tout ceci contribue à l'enrichissement de l'état romain.

Entre temps, à Rome, plusieurs sénateur s'inquiète de la tournure des évènements, dont
Cicéron qui accède au consulat en 63acn. Il rêve alors d'une alliance entre les chevaliers et
les optimates afin de contrer les projets des généraux ambitieux. Il veut que les armes
cèdent devant la toge, que le pouvoir civile et républicain l'emporte face au pouvoir
personnel des généraux. Mais rapidement, Cicéron se heurte à l'ambition d'une nouvelle
étoile montante, César, qui est fortement appuyer par le parti populaire dont il défend les
intérêts.

Quand Pompée rentre à Rome en 62acn après sa campagne en Orient, il se heurte à la


méfiance du Sénat, il est isolé et s'allie alors avec deux personnages en vue, César et Crassus.
Il s'agit du premier triumvirat. César qui revient d'une campagne et Crassus qui était très
riche.

Grâce à cette alliance électorale secrète, ils vont dominer toute la vie politique pendant
quelques années. César obtient le consulat, ce qui veut dire que le triumvir obtient entre ces
mains, le pouvoir politique de César, la richesse Crassus et le prestige de Pompée
accompagné de sa clientèle.

Mais, César rêve aussi de victoires militaires qui permettent de renforcer son prestige et de
peut-être même égaler ou surpasser celui de Pompée. Comme ce dernier, César est fasciné
par Alexandre le Grand, mais, comme il n'y a plus de conquêtes à faire en Orient, il se fait
attribuer un commandement sur les Gaules. Dans l'imaginaire des romains, les gaulois sont
des guerriers invaincus qui ont pris Rome en 390acn et des barbares effrayants donc les
soumettre serait un exploit.

La Gaule n'est pas un espace unifié et est occupé par une


soixantaine de tribus qui tantôt s'allient et tantôt se font la
guerre. Ils n'arriveront pas à unir leurs forces contre
l'envahisseur. L'armée de César est une armée de métier et qui
lui est dévouée. Les gaulois sont plus nombreux et connaissent
mieux le terrain mais sont moins bien armés et organisés. Les
gaulois sont donc vaincus entre 58 et 51acn.

Après cette victoire, le prestige de César est énorme et à la différence des autres généraux, il
se montre modéré par rapport aux vaincus, ce qui lui vaut l'amitié des notables gaulois. Il va
rapidement enrôler des gaulois dans son armée.

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Carels Laureline – Q1 2019

Pendant que César est en Gaule, les deux autres triumvirs cherchent à augmenter leur gloire.
Crassus décide de s'attaquer au Parthes et se fait tuer en 53acn durant une de ses
campagnes.

Pompée et César sont face à face dans une lutte pour une
domination qui ressemble fort à un pouvoir monarchique. Le
sénat a compris les ambitions de César et lui ordonne de
quitter son commandement. Au lieu de licencier ses troupes,
il passe avec ces derniers, la frontière symbolique de l'Italie,
le Rubicon en 49acn et marche sur Rome. Cela provoque la 2e
guerre civile et César aurait dit "Alea iacta est", le sort en est
jeté.

Pompée qui est à Rome, comprend la détermination de César. Il est conscient des forces du
général et quitte l'Italie et fuit en Macédoine avec une partie des sénateurs. César prend
alors Rome et se lance à sa poursuite. Il accumule les victoires sur les généraux de Pompée
en Espagne puis ensuite en Macédoine et enfin en Egypte.

Pompée est assassiné à Alexandrie mais pas sur l'ordre de César qui était trop habile pour
cela. En fait, Pompée est assassiné sur l'ordre du roi hellénistique lagide Ptolémée XIV et
pour César, c'est le prétexte rêvé pour aller "venger" Pompée. Il arrive en Egypte et fait la
connaissance de Cléopâtre et naissance de leur idylle.

En 47acn, il doit aller lutter contre le fils de Mithridate. Il l'emporte très facilement et aurait
dit "veni, vidi, vici". Il retourne en occident où il remporte des victoires sur les derniers
généraux de Pompée.

 Dictature de César (45-44)

Il a accaparé le pouvoir militaire et de retour à Rome, il s'approprie les magistratures. Il est


nommé consul pour 5 ans en 46acn et en 45acn, il se fait désigner dictateur à vie et consul
pour 10ans.

De plus, il se fait attribuer la puissance tribunicienne car il ne pouvait pas être tribun de la
plèbe dû à son origine patricienne, il a les mêmes pouvoirs que le tribun mais sans le titre.
Cela fait de lui le défenseur du peuple.

Ces nominations à vie dénaturent complètement les magistratures républicaines, César


cumule des pouvoirs civils, militaires et est soutenu par une popularité énorme. Depuis
63acn, il est pontifex maximus, c'est la charge religieuse la plus importante à Rome et est
également augure. Comme les rois hellénistiques, il va se targuer de descendre d'une lignée
divine. Il serait le descendant d'Iules, le fils d'Enée qui était lui-même, le fils de Vénus.

Un seul homme détient entre ses mains un pouvoir énorme. Il retire au sénat une partie de
ses attributions en matière financière et y fait rentrer ses partisans ainsi que quelques
provinciaux. Il nomme quasiment les magistrats car il siège aux comices, il est présent aux

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Carels Laureline – Q1 2019

assemblées du peuple et oriente les décisions. Il diminue les pouvoirs des magistrats en
multipliant leur nombre. La république est donc bien morte.

Cette domination personnelle s'appuie sur le peuple car en effet, César a fait distribuer des
terres dans des provinces et en Italie à 80 000 citoyens. Il se montre modéré vis-à-vis des
provinciaux, c'est le premier à leur donner un rôle dans l'empire. Il accorde la citoyenneté à
des notables provinciaux, ce qui assure à Rome le soutien de l'aristocratie provinciale.
César estime que les provinces ne peuvent pas être exploitées systématiquement et qu'elles
doivent participer au pouvoir de Rome. Il va mettre en œuvre une série de réforme dont
celle du calendrier. Son pouvoir est presque monarchique.

Mais les aristocrates et sénateurs républicains ne supportaient


pas les rois et donc aux champs de Mars, le 15 mars 44acn, il
est assassiné en pleine réunion du sénat par des conjurés
rassemblé autour de Brutus et Cassius.

A sa mort, deux hommes se disputent son héritage politique, il


s'agit de Marc Antoine, un consul d'une quarantaine d'année et
Octave. Ce dernier est son fils adoptif et héritier légal, il n'a que
18 ans mais a une intelligence redoutable.

C. Antoine et Octave (44-31)

Octave va créer un second triumvirat avec Antoine et Lépide. Ce n'est plus un accord secret,
c'est une magistrature légale extraordinaire et la durée est fixée à 5 ans, pendant lesquels ils
doivent restaurer la république. La première tache est d'écraser leur adversaire, ils vont pour
cela reprendre la proscription.

Ils se doivent ensuite de venger César et lancent une expédition en Orient contre les
conjurés républicains de 44acn. Ces derniers étaient partis avec leurs armées et sont vaincus
en 42acn en Macédoine à Philippes par Marc-Antoine dans les faits mais Octave était là aussi
bien caché sous sa tente.

Ils se partagent les provinces de l'empire lors d'une conférence appelée le Paix de Brindes en
40acn.

 Orient pour Antoine


 Occident pour Octave
 Afrique pour Lépide

Octave va rapidement annexer l'Afrique de Lépide, cela signifie qu'on a donc deux rivaux en
orient et en occident.

 La troisième guerre civile (33-31)

En Orient, Antoine s'est lié à Cléopâtre et ça ne lui déplairait de devenir un roi hellénistique.
Il réorganise l'Orient conquit, il favorise les alliés de Rome, et surtout l'Egypte. Cette

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Carels Laureline – Q1 2019

politique très favorable aux orientaux va être très critiquée par Octave, car ce dernier estime
que cela menace les intérêts financiers de Rome. Octave va donc jouer sur le patriotisme
romain, il accuse Antoine de trahison et va créer une des premières fake news de l'histoire
en publiant le "testament" d'Antoine dans lequel ce dernier lèguerait l'Egypte au fils qu'il a
eu avec Cléopâtre.
Octave sait que s'il déclare la guerre à Antoine, il s'agira alors d'une guerre civile donc il
accuse Cléopâtre de trahison. Antoine prend son parti et c'est le début de la 3e guerre civile.

Octave remporte une bataille face à Antoine et Cléopâtre à Axium en 31acn. Ces derniers
fuient puis se suicident. C'est la fin de la guerre civile.

Octave est désormais le seul maitre du monde romain. De nombreux honneurs lui sont
proclamés, il peut désormais porter le nom d'imperator.

En 29acn, le temple de Janus est fermé, c'est un geste symbolique fort car, les portes ne sont
fermées que quand Rome n'est pas en guerre. Cela signifie que la paix est revenue dans
l'empire.

A partir de ce moment là, le terme "empire" n'est plus utilisé pour désigner un territoire
mais pour désigner une période de l'histoire romaine.

Chapitre 5 : L’Empire romain (31 ACN – 476 PCN)

I. Le Haut-Empire romain (31 ACN – 193 PCN)

Cette période est caractérisée par une pacification des régions conquises mais les conquêtes
se poursuivent aussi. En occident, ils sont de plus en plus romanisés et intégrés à l'empire, ils
finiront par tous recevoir la citoyenneté.

Il s'agit surtout d'une période qui voit avec Octave - qu'on appelle désormais Auguste - la
mise en place d'un nouveau régime, l'empire (appelé principat à l'époque).

A. Le principat d’Auguste (27 ACN – 14 PCN)

Il s'agit d'un principat relativement paradoxal. Un nouveau régime se met en place, ce


dernier va assurer la paix dans l'empire pendant quatre siècles.

Octave se souvient de la mort de son père


adoptif, il comprend qu'il doit faire l'impasse
sur toute idée de royauté. En janvier 27acn,
Octave, qui est consul, propose au sénat de
rendre tous les pouvoirs qu'il détient
encore. Peu après, une loi est votée sur le
partage des provinces, cela marque la
naissance du gouvernement impérial de
l'empire. Elle prévoit qu'une partie des

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Carels Laureline – Q1 2019

provinces sera administrée directement par le sénat par l'intermédiaire des proconsuls.
Les autres provinces relèvent directement de l'empereur. Il reçoit la charge de les
gouverner, de commander les armées qui y étaient stationnées et ce en vertu de son
imperium. Cela signifie en pratique que la majorité des armées se trouve dans des provinces
dirigée par l'empereur. Mais cela veut dire aussi que ce dernier souhaite associer le sénat au
gouvernement de l'empire. Pendant tout son règne, Octave manifeste un grand respect pour
le sénat.

A ce moment là, la res publica semble restaurée, des élections sont à nouveaux tenues, les
magistrats ont retrouvés leurs pouvoirs, le Sénat est à nouveau consulté. C'est à la suite de
ce partage des provinces que le Sénat octroie à Octave, le surnom d'Auguste, ce terme est
lié au domaine religieux et se réfère à l'autorité. Cela signifie que celui qui le porte est
particulièrement protégé des dieux.

Auguste se présente et se veut comme un restaurateur de la république. Toutes les


fonctions qu'il revêtira lui seront conférées par le Sénat et le peuple, les bases de son
pouvoir reposent dans la tradition républicaine.

Plus précisément, son pouvoir s'encre d'une part, à partir de 23acn, dans la puissance
tribunicienne, il la possède à vie, ce qui légitime son pouvoir à Rome et d'autre part il détient
l'imperium, d'abord en tant que consul puis il va abandonner le consulat pour le titre de
proconsul ce qui fait qu'il gardera la possibilité de gouverner ses provinces et lui octroie
l'imperium.

Ces pouvoirs sont confiés en même temps, à une même personne et lui sont renouvelés
chaque année. Comme son père, Auguste se fait conférer et élire grand pontif, la plus haute
charge religieuse de l'état, mais là, il doit se montrer patient, il doit attendre 12acn car
c'était Lépide qui était grand pontif et on l'était à vie. En attendant la mort de Lépide, il
montre qu'il respecte les lois de la république.

Cela signifie qu'à partir de 12acn, Auguste cumule en sa personne, les plus hautes charges
militaires, civiles et religieuses. Cela sera aussi le cas de ses successeurs qui se feront
octroyer ces pouvoirs par les institutions romaines mais à la différence d'Auguste, les
pouvoirs ne seront pas renouvelés chaque année mais votés tous ensemble au début de son
règne.

Cette pratique de l'empereur qui travaille avec le Sénat devient le modèle pour les bons
empereurs, alors que les mauvais empereurs cherchent à imiter les rois hellénistiques.

Formellement, le régime du principat n'est pas une monarchie, puisque les pouvoirs que
possède l'empereur lui sont conférés selon des procédures traditionnelles de l'état romain.
Elles sont attribuées par les comices sur des propositions du Sénat.

Quand un prince succède à son père, ce n'est pas parce qu'il est son fils mais par la volonté
du sénat. Mais dans les faits, la transmission du pouvoir était préparée par son
prédécesseur.

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Carels Laureline – Q1 2019

 Aspects idéologiques du pouvoir d’Auguste

Les empereurs contrôlaient donc l'ensemble des pouvoirs et de manière permanente. Alors
que, sous la république, ces pouvoirs étaient morcelés d'une part et que les pouvoirs civils et
militaires étaient limité dans le temps. Pourtant, cette concentration des pouvoirs, dans les
mains d'un seul homme semble accepter par tous alors que lorsque c'était Marius, César,
Pompée, Scylla, bref, les grands généraux à la fin de la république, cette concentration avait
suscité un rejet. Cette tentative de pouvoir unique avait pour modèle la royauté
hellénistique, hors, les romains détestaient les rois.

Auguste s'est montré plus habile et a inventé progressivement une nouvelle représentation
du pouvoir exceptionnel et ce, avec l'aide de conseillers et d'artistes. Cette pensée politique
associe en fait la restauration de la res publica à la prééminence discrète mais omniprésente
du prince. Auguste se montre respectueux des traditions républicaines et ne prends aucun
titre ou fonction qui ne soit voté par le sénat.

En acceptant ces privilèges, il accumule les pouvoirs et s'élève au dessus des institutions
mais il le fait dans le respect et ne bouleverse rien. C'est une de ces grandes forces par
rapport à ces prédécesseurs.

Auguste insiste fortement dans sa communication sur des notions romaines traditionnelles
ainsi que sur sa politique et ses actions sur la piété. Il insiste aussi sur la vertu, c'est à dire, le
courage militaire et la vaillance.

Il s'appuie également sur la paix qu'il a restaurée et qui n'est pas négligeable après des
décennies de guerres civiles. Mais qui a aussi surement contribué à faire accepter ce
nouveau régime.

Il va insister sur une définition religieuse de sa personne et de son pouvoir, avant même
d'ailleurs d'être Auguste, il va s'appuyer sur sa filiation exceptionnelle, il est le fils de Jules
César divinisé (un peu après son assassinat, il sera divinisé par le Sénat).

Le Sénat va rapidement octroyer à Auguste une série d'honneur le rapprochant des dieux,
des honneurs normalement attribué qu'à des dieux, on commémore ces hauts-faits par des
fêtes religieuses.

En provinces et en Italie, on installe des temples et des cultes d'Auguste, c'est le


développement du culte impérial. Les bons empereurs sont divinisés après leur mort, à
l'inverse, les mauvais empereurs font l'objet d'une condamnation de mémoire.

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Carels Laureline – Q1 2019

B. Les empereurs et les « dynasties » impériales du Haut-Empire

– Les Julio-Claudiens (14-68)

 Empereurs originaires de Rome, ils sont issus de deux grandes familles patriciennes,
des Iulii par Auguste et des Claudii par Tibère.

– Tibère (14-37)
– Caligula (37-41)
– Claude (41-54)
– Néron (54-68), il commet des excès (met le feu à Rome,
se targue d'être poète et chanteur) et son règne se
termine très mal.

– La crise de 68-69

Chacun de ses quatre empereurs a été élevé au pouvoir par une armée dont il était général.

 Galba, Othon, Vitellius, 3 empereurs en 1 an.


 Vespasien, il est élevé au pouvoir par des armées d’Orient

– Les Flaviens (69-96)

C'est une étape non négligeable dans l'évolution du pouvoir impérial. Vespasien n'est pas un
patricien, ni un romain de Rome. C'est un chevalier italien qui s'est forgé une belle
réputation. Cette dynastie va contribuer à une meilleure gestion administrative de l'empire.
Ils confient une série de missions aux chevaliers. Les provinces sont mieux administrées et
elles connaissent une prospérité économique.

– Vespasien (69-79)
– Titus (79-81)
– Domitien (81-96), il se comporte comme un tyran et meurt assassiné.

– Les Antonins (96-192)

Cette dynastie marque le siècle d'or de l'empire, c'est la pax romana. Se succèdent des
empereurs sans crise, sans assassinat. Le système est bien huilé, chacun choisissent leur
successeur de leur vivant. Ce n'est par le fils biologique mais un des collaborateurs les plus
aptes à être empereur qu'ils adoptent. Pour la première fois, accèdent au pouvoir suprême,
des empereurs non originaires de la péninsule italique.

– Nerva (96-98)
– Trajan (98-117)
– Hadrien (117-138)
– Antonin le Pieux (138-161)
– Marc Aurèle (161-180), commet l'erreur de choisir son fils biologique
– Commode (180-192)

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Carels Laureline – Q1 2019

C. La gestion de l'Empire

Les deux premiers siècles de l'Empire connaissent quelque nouvelles conquêtes. D'abord
sous l'empereur Claude en Bretagne (Angleterre), sous Trajan, ils annexent la Dacie
(Roumanie). Les romains stabilisent les frontières et continuent à pacifier les territoires
conquis.

Le partage entre les provinces publiques permet aux gouverneurs d'y maintenir l'ordre et
dans les provinces impériales, il y avait les armées et légions pour cela. Mais les gouverneurs
se doivent aussi d'exercer la justice (pour les affaires qui impliquent la peine de mort) et ils
sont chargés de percevoir l'impôt. Chaque cité est responsable en son sein de la perception
selon des modalités préétablies.

 Un réseau de cité

La gestion de l'empire repose avant tout sur un réseau de cité qui permet l'adhésion d'une
grande majorité de provinciaux au système impérial. Un réseau de cité par lequel les élites
provinciales sont intégrées aux élites de l'empire, au Sénat et même à l'Empire.

Pour les romains, la civilisation est intrinsèquement liée à la cité. Dans le monde romain,
comme déjà dans le monde grec archaïque, une cité est une ville, un noyau urbain qui est
entourée de son territoire. La cité suppose une série d'institutions, une assemblée du
peuple, un conseil de sénateurs locaux, des magistrats. Cela fonde la vie politique locale et
transmet des valeurs civiques.

En occident, une fois les territoires conquis, les romains ont installé les tribus en cité dans
des territoires qui ne connaissaient pas ce mode d'organisation sociale et politique. Ils vont
installer ces cités selon des rythmes et des modalités variables, les cités vont recevoir
différents statuts. Ils vont aussi installer au milieu de ces cités, des colonies de droits
romains où ils établissent des vétérans.

Mais la plupart des cité créées par les romains sont pérégrines, c'est à dire, qu'elles sont
réputées étrangères au droit romain et les habitant n'ont pas la citoyenneté romaine. Avec
le temps, les cités pérégrines peuvent espérer recevoir un statut romain, ce qui signifie
qu'elles seront d'avantage favorisée.

Cette organisation des anciens peuples conquis en cité, signifie aussi que le modèle civique
se diffuse sur tous les territoires conquis. Mais ce modèle suppose une urbanisation qui
n'existait pas systématiquement. En effet, une cité ne peut exister sans une ville qui en est le
chef lieu, la ville qui est le cœur même de la cité abrite un cadre de vie civique mais
symbolise aussi un modèle culturel qui est profondément romain et qui se manifeste avant
tout dans les monuments publics.

Les villes qu'installent les romains sont organisées autour de deux grands axes. Le cardo, qui
traverse la ville du nord au sud et le decumanus qui traverse la ville d'est en ouest. C'est
deux axes se rejoignent au centre de la ville, sur le forum, qui constitue la grand place. C'est
sur ce dernier que seront élevés les monuments civiques et publics les plus importants, dont

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Carels Laureline – Q1 2019

la curie (siège du Sénat local), la basilique (lieu couvert servant à différentes fonctions) et le
temple. Ces villes se dotent parfois d'un théâtre.

Bien souvent, ces monuments sont financés par des notables locaux qui portent le nom
d'évergète, c'est à dire, qu'ils pratiquent la bienveillance pour assurer leur popularité. De
cette manière, ils montrent qu'ils sont pleinement investi dans le système impérial puisqu'ils
ont des modes de vies à la romaine. Parmi ces derniers, certains ne vont pas se contenter
d'être élites dans leur petite bourgade provinciales et aspirent à de plus haute fonction au
niveau de l'empire ou de l'administration impériale.

 Sénat et intégration des élites provinciales

Comme dit précédemment, Jules César avait intégré des provinciaux dans le Sénat. Une fois
que les alliés italiens avaient reçu la citoyenneté, après la guerre sociale en 88acn, certains
de ces italiens devenu citoyen romain ont également accéder au Sénat.

Sous l'empire, ce mouvement s'accentue, les élites locales, si elles sont assez riches,
accèdent au Sénat. L'empereur Claude va prononcer un discours célèbre où il demande aux
sénateurs de permettre l'accès au Sénat pour les élites gauloises. Il s'appuie sur des
exemples en donnant celui du 2e roi de Rome qui était déjà un étranger et que si ils sont
devenus si puissant, c'est que contrairement aux autres peuples, ils ont toujours laissés des
étrangers accéder aux plus hautes fonctions de l'état.

Il s'agit clairement d'un des facteurs de la pérennité et de la durabilité de l'empire romain


car l'état romain a intégré, tout au long de son histoire, les élites indigènes dans les couches
dirigeantes, de la sorte, c'est formé une véritable aristocratie d'empire. Cette accession au
Sénat des élites locales supposait que ces élites est déjà reçues la citoyenneté romaine et
c'était le cas puisque les italiens avaient reçu celle-ci après la guerre sociale en 88acn et se
fut le cas d'une partie des élites indigènes qui soit l'on reçue à titre personnelle, soit vivaient
dans des cités de droits romains ou de droits latins. En outre, les romains ont compris que
quand les cités pérégrines avaient accédées à un certain niveau de romanisation, ils
pouvaient leurs octroyer le droit latin, ce qui permettait aux élites de ces cités de devenir à
leur tour citoyennes.

Cela signifie qu'à la fin du 2e siècle de notre ère, les provinciaux représentent environs la
moitié des sénateurs mais il y a de fortes disparités selon les provinces. Avant de devenir
sénateur, certains membres des élites locales deviennent d'abord chevalier dans l'ordre
équestre qui représente dans l'Empire, le 2e ordre de l'état romain et c'est dans cet ordre
que sont recrutés une série de hauts-fonctionnaires et d'officiers de l'armée.

Tout cela permet aux provinciaux d'exercer des postes à responsabilité et pour certains
d'entre eux d'accéder à l'entourage de l'empereur. Ils parcourent l'empire parce que dans
l'administration impériale, on est nommé de poste en poste. Cette intégration de l'élite
provinciales dans les ordres les plus hauts de l'état romain, à permis de dépasser l'opposition
entre les conquérants et les peuples soumis, en effet, les romains ne sont plus perçus
comme des étrangers par les provinciaux, puisque c'est dernier sont romains. La conquête
romaine, au fil du temps, a créé une transformation identitaire qui est autant sociale que

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Carels Laureline – Q1 2019

culturelle, et ce qui est d'autant plus fort, c'est que cette adhésion des élites au modèle
romain, est tout à fait volontaire, ils n'ont jamais chercher à imposer aux peuples conquis
leur mode de vie.

II. Les Sévères (193-235)

A la fin du 2e siècle pcn, le dernier empereur antonin, Commode, vient d'être assassiné. S'en
suis une période de troubles au terme de laquelle Septime Sévère accède au pouvoir. C'est la
1ère fois qu'un empereur originaire d'Afrique du nord vient au pouvoir.

Il avait épousé avant d'accéder au pouvoir, Julia Domna, une grande aristocrate syrienne, ce
qui explique pourquoi parmi ses descendants, deviendront empereur des princes originaires
de Syrie.

L'empire a réussi à intégrer les provinciaux à un tel point qu'ils peuvent devenir empereur.

Septime Sévère associe rapidement ses deux fils, Geta et Caracalla, au pouvoir. Caracalla
succède à son père et fait assassiner son frère, mais il est surtout célèbre pour un édit qu'il
promulgue en 212pcn où il accorde la citoyenneté de romaine à tous les habitants libres de
l'empire. C'est l'aboutissement d'un processus qui avait commencé sous la République
quand les romains avaient pour la 1er fois, accordés la citoyenneté à des habitants de cités
conquises. Cela concerne l'ensemble de population libre quel que soit son statut social et
économique.

A la mort de Caracalla, la branche africaine s'éteint mais la branche syrienne reprend le


pouvoir avec notamment Élagabal et Sévère Alexandre.

Comme leurs prédécesseurs, les empereurs de cette dynastie seront très soucieux de
légitimé leurs actes et de respecter les principes républicains (en apparence).

III. L’Antiquité tardive (235-476)

C'est une période qui est traversée par plusieurs crises. Elles sont dues aux pressions
exercées par les barbares aux frontières de l'empire et à leur migration.

A. La crise du 3e siècle (235-284)

L'empire romain traverse une crise profonde et qui est ressentie par les contemporains.
Différents mouvements de peuples qui touchaient déjà précédemment l'Asie centrale et
l'Europe de nord, se heurtent désormais aux régions frontalières de l'empire romain.

Pour les 1ere fois de son histoire, Rome est confrontée à des guerres défensives, cette
défense est difficile à organiser car ces pressions barbares se font sur plusieurs fronts (Asie,
Rhin, Danube). Hors, l'empire n'est pas préparé à fournir un tel effort de guerre.

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Carels Laureline – Q1 2019

A partir de 251pcn, l'organisation militaire vacille. Dans certaines zones, les locaux
choisissent des solutions locales et créés des royaumes indépendants, avec notamment
l'Empire gaulois et du royaume palmyrénien.

De 238 à 253pcn, dix empereurs se succèdent dans un contexte où les pressions externes se
font de plus en plus menaçantes. En 253 et 268pcn, c'est Valérien et son fils Gallien qui
accède au pouvoir, donc, les choses se calment un peu mais la situation aux frontières reste
catastrophique. C'est peut-être grâce à ces quinze années de stabilité politique que l'Empire
a survécu.

Entre 268 et 284pcn, lui succède une série d'empereur originaire d'Illyrie. Dont Aurélien, qui
règne de 270 à 275pcn. Il réussit à rétablir l'autorité politique et l'unité territoriale de
l'Empire, il met fin au royaume palmyrénien et à l'Empire gaulois.

Ces crises ont provoqué l'absence prolongée des empereurs loin de Rome, car ils devaient
être à proximité du limes. Des palais impériaux ont été créés plus proche des frontières.
Durant cette grande crise, une nouvelle géographie du pouvoir se met en place.

L'empire est donc moins acculer à la défense et il devient possible de songer à des réformes.

B. La tétrarchie (284-305)

Dioclétien arrive au pouvoir porté par une grande armée d'orient. Il réussit à rétablir
durablement la paix en modifiant le pouvoir impérial. Il est conscient d'une nécessité
impérieuse vu les menaces externes, de partager les responsabilités et les fonctions dans cet
énorme espace afin de pouvoir faire face à des problèmes survenant simultanément à des
endroits très éloignés.

Il veut également écarter les risques d'usurpation, c'est à dire, de candidats choisis par
différentes armées et qui vont alors s'affronter.

Il va créer un système de succession bien établis: la tétrarchie. Cela signifie "pouvoir à


quatre".

L'unité de l'Empire est maintenue mais le gouvernement est décentralisé. Il est partagé
entre deux Augustes et deux Césars. Les deux Augustes sont des hommes plus vieux que
leurs successeurs désignés. Ces deux Césars sont choisit parmi les meilleurs collaborateurs,
c'est une sorte de méritocratie. Dans l'esprit de Dioclétien, les deux Augustes devaient
reconnaitre dans leur entourage ceux qui sont apte à assurer le pouvoir et à les succéder.

Les Augustes sont Dioclétien et Maximien et les deux Césars sont Galère et Constance
Chlore.

Les décisions des tétrarques sont prises en commun, les édits qu'ils promulguent, portent
leurs quatre noms. Si l'un d'eux remporte une victoire, tous les quatre porteront le titre qui
célèbre cette victoire dans leur titulature. L'idée est de renforcer par quatre l'autorité

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Carels Laureline – Q1 2019

impériale en multipliant par quatre la personne impériale. Le territoire n'est pas divisé, mais
les responsabilités sont partagées.

Après 20 ans de règnes, les Augustes doivent abdiquer et laisser la place à leurs Césars, qui
deviendront alors des Augustes et devront choisir leurs propres Césars.

Le collège impérial (les quatre tétrarques) n'avait que très rarement l'occasion de se réunir
au complet, c'est le cas en 303pcn à Rome pour la célébration du début de la 20e année de
règne des Augustes.

Il faut préciser que Dioclétien va adopter un rituel de cours nouveaux, il contribue à éloigner
la figure impériale du commun des mortel, il rapproche l'empereur des dieux. Il s'agit de la
proskynese (la prosternation).

Les hommes qui sont admis en présence du prince doivent se présenter à lui en silence, se
prosterner et embrasser le bord de son vêtement. Ce rituel sera repris par la suite par les
empereurs byzantins.

Dioclétien développe certes un nouveau style de rituel qui contribue à mettre de la distance
entre le commun des mortes et l'empereur, mais il se situe aussi dans la ligné des traditions
romaines, pour lui, il s'agit de retrouver le soutien des dieux. Il pense que les romains ont
subis ces crises du 3e siècle car les dieux s'étaient éloignés d'eux à cause de leur relâchement
moral.

La tétrarchie veut donner un visage unique du pouvoir, c'est que


désigne cette sculpture, elle montre la volonté de représenter un
visage unique du pouvoir où les quatre tétrarques ont des traits
similaires, uniformiser les traits du souverains.

La cour impériale ne siège plus à Rome, les empereurs n'y vont


que très rarement. D'autres centres stratégiques et administratifs
comme Trèves, Milan, Sirmium, Antioche, Constantinople et
Ravenne supplantent la capitale romaine.

Ce système de la tétrarchie à permis d'affronter de manière efficace le danger qui menaçait


l'empire, qu'il s'agisse des parthes en orient, des tentatives d'usurpations en Gaule, ou
encore, des pressions barbares sur l'axe du Rhin et du Danube.

Elle s'est montré capable de faire face aux nécessités militaires, elle met fin à un demi siècle
de guerres continuelles sur toutes les frontières de l'empire. Ils ont rétablis la tranquillitas.

Ils vont tout faire pour améliorer le système administratif de l'empire. Les provinces seront
multipliées par fractionnement, au total, cela fait une bonne centaine de provinces.

Cela signifie que désormais, les provinces sont mieux contrôlées, encadrées, mais qu'au
dessus des provinces, il faut créer un nouveau type de structure, les diocèses. Ce sont des
regroupements de plusieurs provinces et qui sont donc dirigées par des fonctionnaires

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Carels Laureline – Q1 2019

portant le titre de vicaire. Ces diocèses correspondent souvent à de grandes unités


ethniques, elles s'affirmeront au Moyen Age. C'est à la fin du 4e siècle, que l'empereur
Théodose va calquer l'organisation ecclésiastique sur le découpage territorial de l'empire.

 Bilan de la tétrarchie

Il n'est pas mauvais, au contre, il est bon sur les plans militaires et administratifs.

Mais, ce système ne survivra guerre à Dioclétien, car lorsque les deux Augustes abdiquent
comme prévu en 305pcn, des conflits éclatent et sont provoqués par les fils biologiques des
nouveaux Augustes car ils ne sont pas choisis comme César. Il s'agit de Constantin et
Maxence, ils parviennent à supprimer leurs rivaux et s'imposent comme nouveaux Augustes.
Mais la lutte va continuer entre les deux et Constantin l'emporte en 312pcn lors de la
bataille du Pont Milvius (c'est avant cette bataille qu'il aurait eu la vision qui dit que si il
devient chrétien il remporterait la victoire).

Il est désormais le seul maitre de l'occident. Il va éliminer son beau frère Licinius qui est à la
tête de l'orient et en 324pcn, il est seul maitre de l'empire. Il rétabli un gouvernement
unique de l'empire jusqu'à sa mort en 337pcn et rétabli une forme de succession
héréditaire.

C. Constantin, un empereur chrétien (312-337)

Il est connu pour être le premier empereur chrétien.

En 312pcn, il entreprend une série de réforme monétaire, administrative et militaire.

Entre 324 et 330pcn, il fait construire une nouvelle capitale, Constantinople, car de là, il est
facile de surveiller le front du Danube mais aussi le front oriental avec les perses.
Constantinople est conçue comme une nouvelle Rome en orient. Il s'y fera d'ailleurs
enterrer.

C'est un général brillantissime, il remporte toutes ses batailles contre les barbares et contre
les usurpateurs. De tels succès contribuent à sa grande popularité mais ils le font aussi
apparaitre comme un protégé de Dieu.

Il se converti au christianisme déjà sans doute en 311pcn et se proclame officiellement


chrétien en 312pcn après sa victoire contre Maxence. En 313pcn, avec Licinius, ils adoptent
clairement une politique de tolérance envers les chrétiens, c'est ce qu'on appelle l'Edit de
Milan. Il va favoriser le christianisme par ses actes, il va faire construire les première grandes
églises de Rome, il promulgue une législation favorable à l'Eglise. Mais toutefois, il ne
persécute pas les païens.

 restitue les biens aux chrétiens qui en avaient été dépossédés


 les prêtres sont dispensés de participer aux budgets des cités
 les églises locales peuvent être propriétaire de biens immobiliers et mobiliers qui lui sont
donné en héritage. L'Eglise commence à accumuler des richesses

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Carels Laureline – Q1 2019

En 325pcn, il organise à Nicée, le 1er concile universel, il s'agit d'une réunion avec tous les
évêques, afin d'unifier le christianisme. Car en effet, celui-ci est traversé par différents
courants qui s'opposent autour de questions de doctrines et pastorales. Ces tensions
pouvaient aussi donner lieu à de graves conflits. Avec notamment les ariens qui refusaient
de reconnaitre la divinité du Christ. Hors, lors du concile, ils prétendent l'inverse.
Mais le mouvement de l'arianisme reste très populaire en orient dans tout le 4e siècle et
c'est à cette forme de christianisme que les goths vont se convertir.

Le christianisme des romains d'occident devient différents du christianisme des goths ce qui
ajoute à l'opposition ethnique, une différence religieuse.

Le christianisme offre à Constantin une nouvelle légitimation au pouvoir impérial romain,


l'empereur est maintenant conçu comme choisit par un dieu unique. Cette adhésion de
l'empereur au christianisme favorise la christianisation progressive de l'empire même si une
partie non négligeable de l'aristocratie de Rome reste païenne jusqu'à la fin du 4e siècle.

D. L’évolution de l’Empire en Occident, de 337 à 407

A partir de la seconde moitié du 4e siècle, plusieurs guerres civiles romaines, opposent les
empereurs aux usurpateurs ou aux candidats à l'Empire.

Ces guerres civiles mobilisent les armées sous le commandement des différents
protagonistes, mais cela dégarnit les frontières et cela affaibli l'armée romaine. Elles laissent
le champ libre aux raids et incursions barbares. Avec par exemple la défaite de Magnence en
353pcn qui favorise des attaques barbares en Gaule et en Orient.

Depuis la Renaissance, les historiens débâtent pour savoir s'il faut parler d'invasion barbare
ou de migrations des peuples. Les historiens du sud de l'Europe parlent d'invasion et ceux du
nord, parlent plutôt de migration.

Ce qu'il faut réaliser c'est que les peuples (Goths, Alains, Vandales, Suèves, Burgondes) qui
entrent sur le territoire de l'empire romain entre 376 et 411pcn, ils y arrivent pour échapper
à l'expansion des huns. Leur but n'est pas de détruire l'empire mais de s'y installer pour
diverses raisons, comme la protection ou pour profiter de ses ressources après avoir scellé
un traité avec les romains, d'autres veulent juste trouver un refuge autonome au sein de
l'empire. Mais il s'agit cependant de migrations collectives qui impliquent plusieurs dizaines
de milliers de personnes. C'est le cas par exemple, lorsque les vandales passent en Afrique
en 429pcn.

 Règne de Théodose Ier (379 – 395)

C'est un tournant important, d'un point de vu religieux, il impose la doctrine nicéenne


comme orthodoxie, y compris en orient, cela accentue la différence avec les goths.

En 391pcn, il interdit les cultes païens dans l'empire, ils ne sont pas obligés de se convertir
mais ils ne peuvent plus pratiquer en publique des sacrifices sanglants.

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Les guerres civiles continuent à affaiblir les frontières.

A sa mort en 395pcn, ces deux fils consacrent la séparation entre l'orient et l'occident.

 Occident: Honorius (capitale: Ravenne)


 Orient: Arcadius (capitale: Constantinople)

L'orient va désormais évoluer de manière indépendante et ses empereurs vont peut à peut
abandonner l'occident à son sort car ce dernier est en proie à des migrations et des
destructions.

E. Dislocation progressive de l’Empire d’Occident

En occident, les choses s'accélèrent au début du 5e siècle, quand un général romano-barbare


d'origine goth, Alaric, s'empare de Rome en 410pcn. Le pillage est assez limité, ce n'est que
la conséquence du choix de l'empereur Honorius qui a préféré sacrifier Rome plutôt que
négocier avec Alaric.

Mais l'évènement connait un retentissement énorme, Rome n'a plus été mise à sac depuis
390acn et donc, les païens de Rome utilisent cet évènement pour dire que le fait d'avoir
abandonné les dieux est la cause de ce malheur, c'est la faute des empereurs qui ont interdit
leur cultes. Cette argumentation a eu beaucoup de résonnance, différents auteurs païens
s'en font l'écho, et quant aux auteurs chrétiens, ils vont la réfuter. C'est en fait le point de
départ de la célèbre œuvre de Saint Augustin, La Cité de Dieu.

La Gaule, en 407pcn, subit une migration importante qui provoque des destructions et une
anarchie politico-militaire pendant 10 ans. Les troupes romaines se retirent de l'Angleterre.

Vers 417, le pouvoir romain a reprit la situation en Gaule mais l'Angleterre est abandonnée à
son sort face aux attaques des celtes, des saxons et des angles. En quelque décennie, leur
niveau de vie va chuter.

L'Hispanie est pillée par les peuples qui avaient envahis la Gaule, ils s'y installent et seront
rejoint par les goths.

Ces barbares ne voulaient pas détruire l'empire et de plus, les romains ont scellé des
alliances avec eux, ils échangeaient des richesses en échanges de service militaires.

Le moment clé dans cette évolution, c'est le moment où les vandales quittent l'Hispanie
pour aller en Afrique en 429pcn. Les vandales s'emparent d'une bonne partie de l'Afrique
romaine entre 429 et 455pcn. Hors l'Afrique était la région la plus peuplée et la plus
prospère de l'occident romain. Donc en perdant ces provinces, les romains perdent une
bonne partie de leur approvisionnement en blé et perdent les impôts en espèce, ce sont des
sources de revenus énorme, ils ne peuvent plus s'alimenter et financer les soldats.

Après 439pcn, la situation devient beaucoup plus difficile et ils doivent désormais faire face
aux huns avec Attila, qui après avoir attaqué les germains, s'en prennent aux romains dans

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les Balkans, en Gaule du nord et en Italie du nord. En 453pcn, la mort d'Attila, leur donne un
léger répit.

Entre 455 et 476pcn, neuf empereurs se succèdent. Les vandales d'Afrique sont le principal
ennemi de Rome en occident mais les expéditions menées contre ceux-ci se soldent par des
échecs. C'est l'anarchie en Italie, les royaumes barbares s'étendent, les wisigoths ont un
royaume en Espagne et en Gaule.

En 476pcn, le dernier empereur romain d'occident, Romulus Augustule, cède devant le


wisigoths Odoacre. Ce dernier renvois les symboles impériaux à Constantinople et reconnait
Zénon, l'empereur de Constantinople comme seul empereur.

A partir de 476pcn, il n'y a plus d'empereur en occident, une nouvelle période commence.

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Exemple de questions d'examen


Utilisée en 2017
Utilisée en 2018
Utilisée en 2019
Utilisée en 2020
PQ: petite question (1/2 page – 4pts), GQ: grande question (1 page – 8 pts)

Monde GREC
o Citez et expliquez les différentes étapes de l’invention de l’écriture
o Qu'est ce que le linéaire B ?
o Comment l'écriture était utilisée à l'époque des palais?
o Expliquez la chute des palais mycéniens (PQ)
o Expliquez la réforme de Clisthène (+date) et expliquer en quoi elles fondent les bases de la démocratie
athénienne (PQ)
o Expliquez les causes de la première guerre médique (PQ)
o Expliquez la formation de la Grèce d'Asie et comment se sont développé les cités de la Grèce d'archaïque et
celles de la Grèce hellénistique (GQ)
o Retracez l'évolution des échanges dans le bassin méditerranéen oriental depuis le néolithique jusqu'à la fin
des âges obscures ? (GQ)
o Comparez la Grèce archaïque et la Grèce classique (institutions ?)
o Caractérisez les civilisations mycéniennes et crétoises
o Expliquez les siècles obscurs
o Retracez l’évolution du système politique en Grèce
o Expliquez le concept de tyrannie
o Citez les grandes étapes de la constitution de l'empire macédonien et ainsi que son sort après la mort
d'Alexandre

Monde ROMAIN
o Quels sont les principes du pouvoir d'Auguste ?
e
o Décrire la crise du 3 siècle PCN
er
o Retracez l'évolution du pouvoir personnel à Rome au 1 s. (GQ)
o Expliquez les conséquences des guerres Samnites (GQ)
o Expliquer la tétrarchie et quel bilan peut-on en faire (PQ)
o Retracez la progression du pouvoir personnel/politique à Rome au 1er acn
o Expliquez les invasions romaines au 1er acn
o Expliquez les grandes conquêtes de Rome
o Expliquez les conquêtes romaines au 2e acn et préciser le pourquoi, où vont-ils et qu’ont-ils réellement
gagné comme territoires ?
o Expliquez la question agraire et les frères Gracques
o Expliquez les guerres aux 1er acn

Les DEUX
o Expliquez les institutions politiques à Athènes (5e) et Rome (3e)
o Comparez les assemblées populaires de l'Athènes classique et de la Rome républicaine
o Quels sont les protagonistes dans les guerres médiques, du Péloponnèse et sociale ?
o Comparez la Boulé athénienne et le sénat romain (GQ)
o Présentez, en les situant dans leur contexte, les crises politiques liées à des questions agraires en Grèce et à
Rome ainsi que les solutions apportées. (GQ)
o Développez la question agraire en Grèce et à Rome
o Retracez les cadres sociopolitiques d’Athènes et Rome
o Retracez les différences entre Ecclésia et Sénat romain
o Expliquez les partages de territoires pour Rome et Athènes
o Où, quand et dans quel contexte socio-politique des lois ont-elles été pour la première fois mises par écrit à
Rome et à Athènes ?

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