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LES PORTRAITS DE

PHILIPPE II DE
MACEDOINE
Il n' y a pas de portrait de Philippe II, seulement une présomption (à
Copenhague).

Frise de la tombe gigantesque de Philippe II.

Frise de 5,6m pour hauteur de 1,16m. Elle illustre différentes chasses et la


scène se déroule dans un paysage montagneux. On aperçoit des rochers,
et des montagnes en arrière-plan. Ce paysage est teinté de sacralité,
présence divine manifesté par l' érection d' un pilier, qui est une image
anatomique d' une divinité, probablement Apollon. Les bandelettes
enroulées autour de l' arbre indiquent qu' on est dans un contexte rituel.

On compte 10 figures
humaines, dont 3
équestres. Il y a un certain
nombre de chiens et
d' animaux : antilopes
transpercées de lances,
sanglier, lion, et l' ours. Ces
5 chasses juxtaposées ne
se déroulent pas au même
moment. La plus
prestigieuse est la chasse
au lion, un jeune cavalier cherche à transpercer le lion, comme l' autre
cavalier. Cette scène est décentrée mais c' est le point d' orgue de la frise.
Les personnages à
cheval qui
encadrent la
compo sont vêtus
de chlamydes
(manteau)
pourpres qui
indiquent le statut
royal, famille
royale. Ce sont des personnages de la famille royale macédonienne,
personnages historiques. Dans le cavalier au centre de la compo, on
interprète une rpz d' Alexandre le Grand, et le cavalier plus âgé rpz
Philippe II. La chasse au lion est la chasse royale, c' est don une œuvre de
composition cynégétique.

Ces scènes de chasse qui se


déroulement dans de grandes
réserves prenaient pour modèle des
rois perses. Le thème de la chasse
trouve des rapprochements avec les
réalités proches orientales, un thème
populaire car les rois hellénistiques,
suite à Alexandre vont être rpz en
chasseurs. Alexandre a aussi été rpz
en chasseurs dans la pierre, sur le
sarcophage.

Ex : Scène de chasse : grand roi perse à cheval qui transperce le lion.

L' état de conservation de la fresque est assez altéré.


La scène de chasse au lion peut être mise en rapport
avec une gravure de Ninive, en Assyro-Babylonie.
Relief qui rpz des scènes de chasse, on voit comme
l' animal est
transpercé, soucis
du réalisme dans
la rpz musculaire
et sang qui jaillit
des plaies. Peut
être une source
d' inspi.

La chasse est une activité qui a une grande


importance en orient, et l' un des rois se flatte d' avoir
tué 450 gros lions. L' art de la chasse est étroitement lié au pouvoir pour
impressionner les sujets du roi et prouver son courage, sa valeur. Il
intervenait dans l' éducation des enfants royaux, ça faisait partie du
système éducatif, car ça préparait aussi à l' art de guerre, et un souverain
est avant tout un chef militaire victorieux. C' est pourquoi la chasse est
vraiment valorisée à cette époque.

Cette frise a du être peinte par


un bon artisan, de première
volet, mais on n' a pas de
signature pour le définir. On
pense que c' est le même peintre
à l' origine de la peinture qui a
inspiré la bataille d' Alexandre
contre Darius, reproduite en
mosaïque. C' est la peinture de
modèle pour les mosaïstes.

Le dépôt funéraire de la tombe dite de Philippe II

On a retrouvé un ameublement militaire : jambière


en bronze, armure d' apparat en bronze avec
éléments dorés à la feuille et décors de lion
Des pièces associées au banquet :
o situle = seau contenant du vin,
avec un bec verseur tête en rond
de bosse en lion
o gobelets en argent dans des formes
qui viennent de l' orient, type perse,
d' environ 10cm de haut, avec une lèvre
débordante, un col haut, panse restreinte.
Richement décorée, sorte de calice
végétale qui rayonne, bandeau
avec tresses doubles. Cet
objet provoquait la surprise
avec les têtes en relief
(emblémat) fixée au font de la
coupe. Les thèmes sont tous
liés au monde dionysiaque.
L' orfèvre adapte une forme de
vase étrangère au gout des grecs. Il
y a aussi adéquation entre le décor et la
fonction du vase.
Ex : tête de silène, qui porte une couronne,
signifiant un contexte festif.
o Magnifique Olpé en argent, avec une anse
verticale, une bobine, une tête de silène.
Associé à ces objets fabuleux, on a découvert des éléments qui
devaient être appliqué sur un lit de banquet funéraire, la klinè. Il était
décoré d' éléments chryséléphantins : petites sculptures en ivoire,
chevelure en argile doré à la feuille. On a retrouvé des têtes, des
jambes et bras. On en rencontre dans d' autres chambres
macédoniennes et princières. Les têtes miniatures entre 2,5cm et
3,5cm de haut montrent la qualité du travail de l' ivoirier. C' est un
phénomène de miniaturisation du portrait.

Ex : Cette tête a été interprétée comme


celle de Philippe II, avec un visage
conçu de manière réaliste, une
individualisation avec le nez assez fort,
menton qui remonte, les signes de l' âge
sous forme de rides et relâchement au
niveau des joues, les yeux tombants, et
l' encoche au niveau de l' œil droit qui
symboliserait sa blessure. Le souverain doit
apparaitre de la meilleure des façons,
présentable, dont sans son œil crevé.

Autre visage : Traits du visage


singuliers, yeux tournés vers le
ciel, cou puissant, muscles
présents. Cette esthétique
s' inscrit dans la tradition des
sculptures d' un sculpteur grec
très célèbre (classicisme second
moitié 4e), Scopas. Il sera en
charge d' un des frontons du temps
d' Athéna, pour des œuvres pleines de
pathétisme. Traces de polychromies,
probablement que l' ivoire était peint, et traces
de feuilles d' or.

Une scène de chasse recouvre l' une des


longueurs du lit, et l' autre scène de combat
macédoniens et perses. On observe un cavalier
sur sa monture et l' ennemi dont il ne reste que
la main.
Tête d' Olympias : mère d' Alexandre le Grand.
Si c' est vraiment le cas, c' est le seul portrait
réalisé du vivant de la reine. C' est l' une des 7
épouses de Philippe II. La polygamie était
motivée par des considérations politiques et
logistiques, pour faire un héritier mâle dans un
contexte de mortalité infantile très élevée.
C' est Olympias qui donnera un héritier au roi,
et elle acquiert un statut particulier par sa
position de mère du futur souverain. C' est une
femme réputée pour être jalouse, colérique, et
d' une grande emprise sur Alexandre III. On
suppose qu' elle aurait tué son époux pour mettre
son fils sur le trône et devenir la régente du
royaume de Macédoine. Ses traits sont assez durs,
lèvres pincées.

Philippe II et Olympias vont marquer l' histoire, donc on a beaucoup de


portraits posthumes qui les représentent.

Portraits posthumes

Médaillons en or retrouvés en Asie Mineure (3e ap,


trésor de Tarse), mais aussi en Egypte. Ce sont
surement des médaillons commémoratifs,
produit sous le règne de Caracalla (grand
admirateur d' Alexandre). Sur le médaillon de
Philippe II (trésor de Tarse), on voit que c' est
le profil gauche, qui cache l' œil crevé, on voit
la bienséance du graveur. Son bandeau
montre que c' est une œuvre posthume. Les
médaillons sont toujours posthumes. Ce ne sont pas
des monnaies. Pour les portraits de Philippe, on
s' inscrit dans la tradition du 4e, souverain
barbu.

Portrait féminin qui présente Olympias,


Médaillon en or d' Aboukir, traits plus fins et
doux, portrait sans doute imaginaire.
Diadème et himation ramené en voile sur la
tête, chevelure pas totalement recouverte.

LES PORTRAITS
DALEXANDRE
Alexandre est un nouvel héros qui a marqué ses contemporains et
durablement l' histoire. Son image va fixer les traits essentiels d' un modèle
qui va servir à ses successeurs (rois hellénistiques et empereurs romains). Il
fait l' objet d' une vraie fascination, par le fait qu' il fut très jeune durant ses
conquêtes, et meurt tôt (à 30ans). On l' imaginait beau, énergique, plein de
charisme, c' est ce qui comparait dans ses sources littéraires. Son portrait
a aussi fait le rapprochement avec des divinités : Dionysos, etc.
Contrairement à son père, il est imberbe, il a choisi cette rpz, ça lui donne
un air de jeunesse, et lui permet de se rapprocher des héros et des dieux
(Achille) et aussi de se différencier de son père et plus largement des rpz
masculines qu' on trouvait dans les cités états. Il souhaite entrer en rupture
avec ce qui précède, rompt avec les figures paternelles, porteuses de
l' autorité. Le fait de se raser va aussi entrainer une mode chez les officiers
et soldats d' Alexandre.
Anecdote : il aurait vanté les mérites du rasage à ses soldats en disant que
le fait d' avoir une barbe est dangereux, une prise pour les ennemis.

De nombreux portraits d' Alexandre nous sont parvenus, essentiellement


des portraits posthumes. Ils ne sont peu ou pas confortés par les sources
littéraires. Les grands bronzes fabriqués sous son règne ont tous été
fondus. Les sources littéraires, style Plutarque, parle d' un visage aux yeux
humide par leur éclat brillant, la tête penchée.

Alexandre : type Erbach en marbre du Pentélique,


retrouvé sur acropole d' Athènes, original du
sculpteur Léocharès (338-337 ou 334), du vivant
d' Alexandre. Sculpteur très célèbre, groupe
chryséléphantin dans le Philipéion.

Visage assez allongé, encadré d' une chevelure


mi longue aux mèches souples et bouclés
(mouvement indique personnalité énergique,
plein de vie). Double boucle = une anastolé. Ça
va être la marque de fabrique d' Alexandre, un
indice capillaire. Yeux assez écartés l' un de
l' autres, gonflement du bourlé sourcilier, yeux
profondément enfoncé dans l' orbite. Bouche petite entrouverte. D' après
Claude Rôlet, ce serait une copie en marbre de la statue chryséléphantine
dans le Philipéion.
Alexandre, type de Dresde en marbre, copie d' un
original fabriqué du vivant d' Alexandre (338-
336).

Portrait juvénile d' Alexandre, présenté de ¾


face, la tête légèrement tourné du côté droit.
Les traits sont plus étirés que la moitié dans
l' ombre. Air un peu pensif, il regarde vers le
haut, les traits sont plutôt rassemblés au centre
du visage, cela montre que ce n' est pas le même
sculpteur qu' Erbach, c' est Lysippe. La chevelure
est plus mouvementée, avec l' anastolé (épi) qui
rappelle la chevelure du lion, dite chevelure
léonine. On connaît l' original grâce au témoignage
littéraire, notamment de Plutarque (+ de 4s après).
Dans son ouvrage Sur la fortune et la valeur d' Alexandre le Grand, il écrit :
Le bronze semble regarder Zeus, "la terre m' est soumise, toi Zeus, tient
l' Olympe". Cela témoigne de la personnalité d' Alexandre très forte, qui
défit Zeus, ce n' est pas un roi parmi d' autres, c' est le roi. Lysippe a
tellement su rendre ses traits et sa personnalité que le roi va en faire son
portraitiste personnel, lui seul pouvait rpz le souverain, car il a la volonté de
rendre la perso du modèle hors du commun. On sait que le roi avait trois
portraitistes pour différents supports : Pyrgotélès, Lysippe et un autre.
Alexandre s' intéresse à tous les types de support et les échelles qui vont
le rpz.

Portrait d' Alexandre de type Azara : Copie romaine en


marbre assez usé, qui a fait objet de
restauration, retrouvé à Tivoli, avec une
inscription noté : Alexandre, fils de Philippe
macédonien.

Cette image peut être mise en parallèle avec le


texte littéraire de Plutarque, on retrouve le
mouvement de la tête, la chevelure mis longue et
mèche souples, double boucles, idéalisation
des traits du visage harmonieux (quoique
travail encore un peu dur), œil enfoncé dans
la cavité orbitale, nez long et droit et la
bouche est assez petite. Le menton est assez
carré, traduit le caractère volontaire et
énergique du personnage.

Statuette d' Alexandre en bronze au Louvres : petit


bronze de 16,5cm, fabriqué en Egypte, qui faisait partie
de la collection du doc Fouquet. Probablement IIIe av.

Le bras gauche est sectionné, et il manque


l' attribut de la main droite, la cavité au sommet
de la tête indique la place d' une couronne
disparue. La main droite devait serer une épée
tandis que la main gauche une lance sur
laquelle il prenait appuie. En surface, l' objet est
assez érodé, et le relief émoussé au niveau
des traits du visage. On retrouve l' anastolé,
yeux enfoncé dans cavité orbitale, nez droit,
cheveux bouclé, mouvement de la tête tournée à
droite. Au niveau de la posture, c' est un nu
héroïque, pourvu d' une musculature assez
athlétique, un bras tendu le long du corps, l' autre
levé, plié. Le bassin est incliné en
chiasme, contrapposto, les jambes
sont assez éloignées l' une de
l' autre, et le pied de la jambe
fléchie ne touche le sol qu' avec
les orteils. On a l' impression que ce corps est étiré, et que la
tête parait petite, à cause du canon utilisé (corps = 8* le
corps). C' est le canon inventé par Lysippe. On peut faire un
parallèle avec l' Apoxyomène de Lysippe : athlète nu, racle sa
peau avec un strigile. On a à faire à une copie (présence de
l' arbre, pont de soutien), car le bronze original était plus léger
que le marbre, donc nécessite un support désormais. Le jeu
de jambe est analogue, touche le sol que pointe du pied sur
jambe libre.

Portrait des deux frères (détail) :

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