Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ
M. B, HATZOPOULOS
L'ORGANISATION D MEE MACffJONniNNL:
SÒJJS L TIGONIDES
PRfJBLE^S AN IQCUMENTS NOL VEAUX
•NES 2001
DIFFUSK 11 RUE DE MEDICIS, 75006 PARIS
L. Gounaropoulou, M. B. Hatzopoulos, Les Milliaires de L· Voie
Egnatienne entre Héraclée des Lyncestes et Thessalonique
(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 1 ; Athènes 1985)
ISBN 960-7905-07-5
© Κεντρον Ελληνικής και Ρωμαϊκής 'Αρχαιότητος
τοΰ Εθνικού 'Ιδρύματος Ερευνών
ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ
30
ATHENES 2001
AVANT-PROPOS
Quand, en 1996, je publiais les deux volumes de mon étude sur les
institutions macédoniennes, j'avais pleinement conscience que le
chapitre sur l'organisation militaire n'allait pas tarder à nécessiter une
extensive mise à jour. Cinq importants documents épigraphiques,
trois lettres d'Antigone Doson et deux ordonnances de Philippe V,
ayant tous trait à des questions militaires, restaient encore inédits.
Quatre ans plus tard, l'étendue et la qualité des textes devenus entre
temps accessibles, mais aussi l'importance et la diversité des docu
ments iconographiques de sujets militaires découverts en Macédoine
et présentés au public m'incitèrent, au lieu de la simple révision d'un
chapitre de mon livre sur les institutions, à entreprendre la rédaction
d'un mémoire à part consacré à l'organisation de l'armée macédo
nienne sous les Antigonides, dans lequel je présenterais un nouveau
bilan de la documentation tant épigraphique qu'iconographique1 et je
tenterais une synthèse de nos connaissances sur le sujet. Ce travail,
commencé en 1997, aurait pu être terminé plus tôt. J'en ai retardé
l'achèvement pour attendre la publication d'une série de documents
nouveaux : le règlement sur le service militaire, les lettres d'Antigone
Doson, la loi éphébarchique d'Amphipolis. Malheureusement, seuls
une lettre d'Antigone Doson et le règlement furent publiés et c'est
avec plaisir que j'accédai à la prière de P. Nigdelis de ne pas présenter
une révision de ce dernier texte, dont il préparait une réédition, avant
1. Parmi ces derniers, seuls les monuments sculptés, en général peu ou pas
connus, sont illustrés à la fin du volume. J'ai finalement renoncé à faire figurer aussi
les monuments peints, parce que la plupart d'entre eux, quoique souvent publiés dans
des éditions fastueuses, continuent à être considérés par les ayants droit comme
inédits. Heureusement, les publications qui les ont accueillis et qui jouissent d'une
large diffusion, en offrent des illustrations en couleurs d'une grande qualité,
auxquelles le lecteur pourra se rapporter.
8 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
qui m'ont procuré les clichés des stèles à relief d'Idoménè et d'Amphi
polis respectivement Je leur en suis reconnaissant à tous les deux.
Mais ce sont, encore une fois, P. Paschidis et Irène Kalogridou, dont
l'assistance efficace, allant de la saisie du manuscrit jusqu'à la mise en
pages et la constitution des indices, a permis la publication du présent
ouvrage. Je dois souligner qu'outre son aide technique, P. Paschidis
fut le très scrupuleux lecteur de mon manuscrit et que ses innombrables
observations et objections m'ont évité nombre de bévues et d'erreurs.
A tous les deux j'adresse mes très sincères remerciements.
En dehors de la Grèce, je voudrais exprimer ma reconnaissance à
mon ami et ancien dragon Fr. Paschoud, mémoire vivante de la noble
et antique arme de la cavalerie suisse, dont il m'a procuré les statuts.
Surtout, j'ai une grande dette envers mon ami Ph. Gauthier, qui à trois
reprises m'a fait bénéficier de ses commentaires et conseils : quand il
lut une première version de ce mémoire, quand il commenta une
présentation de mes principales conclusions devant l'Académie des
Inscriptions et Belles Lettres et, finalement, quand il m'invita à faire
un séminaire sur les nouveaux fragments du diagramma militaire à
l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Qu'il en soit très cordialement
remercié. Il va de soi que les vues exprimées dans le présent ouvrage
n'engagent que son auteur, qui est aussi l'unique responsable des
erreurs qui subsistent.
M.B. Hatzopoulos,
Toulon, décembre 2000
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Markle, "Chronology" = M.M. Markle, "A Shield Monument from Veria and the
Chronology of Macedonian Shield Types", Hesperian (1999) 219-54.
Martin, Cavaliers·= A. Martin, Les cavaliers athéniens (Paris 1887).
Miller, Tomb - Stella G. Miller, The Tomb of Lyson and Kallikles: a Painted
Macedonian Tomb (Mayence 1993).
Moretti, Iscrizioni = L. Moretti, Iscrizioni storiche ellenistiche, vol. I-II (Florence
1967-1976).
Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" = P. Nigdélis et K. Sismanidès, "Δύο αντίγραφα
ενός επιστρατευτικού διαγράμματος τοΰ Φιλίππου Ε'", Ancient
Macedonia VI (Thessalonique 1999) 807-822.
Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" = D. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου",
Μύρτος. Μνήμη 'Ιουλίας Βοκοτοπούλου (Thessalonique 2000) xviii-xxii.
Pélékidis, Ephébie= Chr. Pélékidis, Histoire de l'éphébie attique (Paris 1962).
Petsas, Τάφος =Ph. Petsas, Ό τάφος των Αευκαδίων (Athènes 1966).
Pritchett, War = W.K. Pritchett, The Greek State at War, vol. Ι-V (Berkeley - Los
Angeles - Londres 1971-91).
Robert, "Phasélis" = L. Robert, "Sur un dicton relatif à Phasélis. La vente du droit de
cité", Hellenica I ( 1940) 37-42.
Rœsch, "Cavalerie" = P. Rœsch, "La cavalerie béotienne à l'époque hellénistique
(338-172)", Actes du Vile Congrès International d'Epigraphie Grecque et
Latine (Paris-Bucarest 1979) 243-51.
Rœsch, Etudes-?. Rœsch, Etudes béotiennes (Paris 1982).
Roussel, "Règlement" = P. Roussel, "Un règlement militaire de l'époque macédonienne",
RA 4 (1934) 39-47.
Saatsoglou-Paliadéli, Μνημεία = Chrysoula Saatsoglou-Paliadéli, Τό επιτάφια
μνημεία από τη μεγάλη Τούμπα της Βεργίνας (Thessalonique 1984).
Sokolovska, Isar-Marvinci- Victoria Sokolovska, Isar-Marvinci(Skopje 1986).
Stern, "Έξαμναϊοι" = J. Stern, "A propos de la vente du droit de cité: les έξαμναϊοι
d'Ephèse", Chiron 17 (1987) 293-98.
Toepffer, "Gemeindebuch" = J. Toepffer, "Das attische Gemeindebuch", Hermes 30
(1895)391-400.
Van't Dack, Ptolemaica - E. Van't Dack, Ptolemaica selecta. Etudes sur l'armée et
l'administration Jagides ("Studia Hellenistica" 29 ; Louvain 1988).
Vidal-Naquet, "Tradition" = P. Vidal-Naquet, "La tradition de l'hoplite athénien", J.-P.
Vernant (éd.), Problèmes de la guerre en Grèce ancienne (Paris-La Haye
1968) 161-81, repris avec revisions dans Chasseur 125-149.
Vidal-Naquet, Chasseur = P. Vidal-Naquet, Le chasseur noir; formes de pensée et
formes de société dans le monde grec (Paris 1981).
Walbank, Philip = F.W. Walbank, Philip V ofMacedon (Cambridge 1940).
Walbank, Commentary = F.W. Walbank, A Historical Commentary ofPolybius, vol.
I-III (Oxford 1957-1979).
Welles, "Diagramma" = C.B. Welles, "New Texts from the Chancery of Philip V of
Macedon and the Problem of the 'Diagramma'", AJA 42 (1938) 245-60.
"Je ne puis entreprendre, tout au moins ici, une étude
des représentations des soldats hellénistiques, en Ma
cédoine ou ailleurs, confrontés aux textes littéraires et
épigraphiques : je crois qu'elle recompenserait des ses
peines celui qui la tenterait".
INTRODUCTION
1. Le terme est utilisé ici stricto sensu, pour les troupes composées de πολιτικοί
στρατιώται, c'est-à-dire de citoyens macédoniens (cf. Hatzopoulos, Institutions I
167-209 et 443, n. 1). En conséquence, les troupes auxiliaires composées d'alliés plus
ou moins sujets ou de mercenaires ne feront pas partie de cette étude.
16 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
1. Appendice épigraphique n° 1 I.
2. Appendice épigraphique n°3.
3. Ph. Gauthier et M.B. Hatzopoulos, La loi gymnasiarchique de Béroia
("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 16 ; Athènes 1993) ; cf. Hatzopoulos, Institutions II 75-83,
n°60;£KMIl.
4. Hatzopoulos, Institutions II 61, n°42.
5. Cf. Ergon 1984,22-24 ; BullEpigr1987,704 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi161-63.
6. Cf. BullEpigr1987, 704.
7. Appendice épigraphique n° 1 I-II.
INTRODUCTION 17
Weapons", dans Vergina : the Great Tumulus [Thessalonique 1994] 105-113), tous
les boucliers découverts étaient de type argien et - dans la tombe de Philippe du
moins - il y avait tout un assortiment d'armes d'hast allant du javelot à la sarisse. Il se
peut néanmoins que la pointe trouvée fichée dans l'enduit du mur de la tombe de
Philippe, contre lequel l'arme à laquelle elle appartenait avait été appuyée, permette
de tirer des conclusions concernant la longueur de la hampe de la sarisse (voir Markle,
"Arms" 109, η. 4). De même, la chemise d'or de la lance trouvée dans la tombe
d'Alexandre IV pourrait fournir des indications utiles sur les dimensions de la hampe
de cette arme.
PREMIERE PARTIE
1. Appendice épigraphique n° 1 I.
2. Appendice épigraphique n°3.
3. Appendice épigraphique n°6.
4. Voir à ce propos le jugement négatif de Leveque, "Guerre" 267, n. 22, et de
Connolly, War 75-77, et la réhabilitation des traités tactiques par Van't Dack,
Ptolemaica 47-64, L. Poznanski dans son édition d'Asclepiodote, Traité de tactique
(Paris 1992) XII-XIII, etB. Helly, L'Etat thessalien (Lyon 1995) 193-277.
5. Kougéas, "Διάγραμμα" 203-208.
6. Welles, "Diagramma" 246.
7. De Sanctis, "Regolamento" 520-21.
24 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
rapport. Aussi les premiers éditeurs écrivent-ils que "le fait que le
texte sous examen constitue une partie du diagramma par lequel
Philippe V appela sous les armes les Macédoniens peu avant la
bataille [de Cynoscéphales] est confirmé par Tite-Live, qui, comme
on sait, utilise comme source l'œuvre de Polybe"1 et, après avoir cité
la traduction du passage de Tite-Live, ils ajoutent que "Ce
témoignage formel ne laisse, croyons-nous, aucun doute que le
diagramma en question n'ait été publié au début mars 197 av. J.-C.".2
Pourtant, à deux reprises le texte du diagramma suscite embarras ou
interrogations. Ainsi, étonnés de la présence de clauses sur
l'évaluation des chevaux dans un texte qu'ils croient si étroitement
circonstanciel, ils sont amenés à écarter la possibilité qu'il s'agisse
d'une institution permanente de la cavalerie macédonienne pour
chercher sa cause dans les pressions exercées sur le roi par les
cavaliers des classes supérieures et moyennes impressionnés par les
grandes pertes subies à Ottolobos en 199 et soucieux de se faire
rembourser pour l'éventuelle mise hors d'état de leur monture.3 De
même, pour expliquer l'imprécision des critères censitaires dans le
recrutement des différentes unités, qu'à leur avis ne pouvaient être
instaurés alors pour la première fois, ils doivent avoir recours à
l'hypothèse ad hoc que le roi fut contraint par les bouleversements
causés par les guerres à relâcher les critères censitaires qui étaient en
vigueur lors des mobilisations précédentes.4 Mais c'est surtout le fait
même que ce texte fut gravé sur des stèles de marbre qui aurait dû les
mettre en garde. En effet, on ne possède aucun exemple d'ordre de
mobilisation affiché par ce moyen coûteux et relativement lent. Ces
documents, comme tout texte de circonstance destiné à un usage
temporaire, étaient écrits à peu de frais sur un support périssable,
telles les planches blanchies (λευκώματα) attestées dans cet usage à
Athènes.5
1. Le terme πυρόκαυσις se lit sur la ligne qui suit celle où il est question de
"circonscriptions habituelles". Sa signification sera discutée plus loin (p. 91-98, ci
dessous).
2. Pol. 5.2.4. D'après ce même auteur d'ailleurs, les équipages de la flotte
macédonienne pouvaient ne pas être composés de Macédoniens (Pol. 16.7.5). Mais il
faudrait envisager la possibilité que la distinction entre Makedones et pleromata n'est
pas d'ordre ethnique mais politique : aux troupes de ligne, citoyens de plein droit,
seraient opposés les rameurs de la flotte, qui, comme jadis les thètes athéniens, ne
jouiraient pas de la plénitude des droits politiques. Sur cette question, voir Hatzopoulos,
Institutions 1209, n. 1.
L'ARMEE DE TERRE
LES GARNISONS
LA CAVALERIE
sûrs. Hammond ("Cavalry" 408 et 417) semble conclure que la cavalerie lourde macé
donienne comprenait au total 15 escadrons de 200 hommes chacun, à l'exception de
l'escadron royal qui aurait compté 300 hommes dans ses rangs. Curieusement, il
arrive ainsi à un total de 3.000 (et non pas de 3.100) cavaliers lourds.
1. Griffith, Macedonia II405-406 et 705-713 ; cf. Hatzopoulos, Institutions 1267-71.
2. Walbank, PMip 2&9 ; Connolly, War 80 ; Le Bohec, An tigone 29 5-9 6.
3. Le Bohec, Antigone 296.
4. Tite-Live 33.4.4-5.
34 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
l.Tite-Live 42.51.3-11.
2. Diod. 16.4.3. .
3. Diod. 17.17.3-6 ; cf. Hatzopoulos, Institutions1247, n. 8.
4. Appendice épigraphique n° 2 I B, L. 25-27 et 2 II, L. 28-29.
5. Cf. Bikerman, Institutions 52-53 ; Bar-Kochva, Army 6Ί-Ί5.
6. Je dois cette information à A. Tziafalias, que je tiens à remercier.
7; Voir Hatzopoulos, "Lettre".
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 35
Effectifs
Les renseignements sur les effectifs de la cavalerie macédonienne
se divisent en deux catégories : des chiffres qui correspondent à des
mobilisations générales pour la défense du royaume et d'autres qui
concernent des détachements prenant part à des expéditions lointaines
ou à des combats particuliers engageant une fraction des forces
armées. A la première catégorie appartiennent les données de la
bataille de Cynoscéphales en 197, où Philippe V avait avec lui 2.000
125-26, qui avance des hypothèses indémontrables; id., "Armor" 141-46; Bugh,
Horsemen 221-24 ; id., "Inscriptions" 85-89).
1. Diod. 19.28.3 et 29.5 ; cf. Hammond, "Pages" 269-70.
2. Hatzopoulos, Cultes 108, avec références.
3. Cf. Rœsch, Etudes 328-29.
4. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi \62.
5. Appendice épigraphique n°2 II, L. 52 ; cf. p. 117, ci-dessous.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 37
Commandement
Le renseignement le plus précis sur le commandement de la
cavalerie macédonienne nous est fourni par Arrien, à propos de la
réforme instituée par Alexandre en Sittakénè (331/0) : "Il constitua
aussi deux lochoi dans chaque île, alors qu'il n'y avait pas auparavant
de lochoi'de cavalerie, et mit à leur tête des lochagoichoisis parmi les
hétairoi en fonction de leur mérite".1 Comme nous l'avons expliqué
ailleurs, la réforme en question présente deux aspects : d'un côté la
création d'unités et d'échelons de commandement intermédiaires entre
YUè et la tetrarchie, rendue nécessaire par l'augmentation des effectifs
de la première à la suite de l'arrivée de renforts importants, et de
l'autre le choix des commandants de ces nouvelles unités non pas à
l'intérieur de chaque unité recrutée régionalement, mais parmi tous les
hommes de la cavalerie macédonienne et en fonction de leur mérite.2
Le mode de désignation était sans doute le même que celui que nous
transmet Quinte-Curce à propos des gradés correspondants de
l'infanterie, les chiliarques de la phalange (et les pentacosiarques des
hypaspistes), qui furent créés simultanément et pour les mêmes
raisons. Le roi nommait des arbitres, pris sans doute parmi ses Amis,
et l'armée réunie jugeait du bien fondé des choix proposés par ces
arbitres.3 Il n'est pas impossible que ce mode de désignation se soit
maintenu sous les Antigonides, quand nous voyons encore les Amis
du roi décerner les prix d'excellence militaire.4 Cette méthode, aussi
archaïque qu'elle paraisse, n'est pas sans analogie avec la désignation
des officiers à Athènes. Là aussi, il y eut une réforme du mode de
désignation des chefs de l'armée dans le troisième tiers du IVe siècle :
les 10 stratèges, qui auparavant étaient élus un par tribu, sont
désormais pris parmi tous les Athéniens, de même que les deux
hipparques. Au niveau inférieur, les dix taxiarques et les dix
phylarques continuent à être élus un dans chaque tribu, dont ils
commandent respectivement les hoplites et les cavaliers. Les officiers
subalternes, lochagoi et décadarques, ne sont pas élus mais nommés
par leurs supérieurs.5 En Macédoine aussi il semble possible de
distinguer trois cas différents. Les postes supérieurs sont pourvus sans
Equipement
Un des principes souvent répété des armées grecques antiques était
que les soldats-citoyens fournissaient leur équipement eux-mêmes et
à leurs propres frais.1 En était-il de même des cavaliers macédoniens?
Il faut d'abord souligner que cette règle n'avait pas l'application
universelle que l'on lui attribue.2 Pour ne parler que d'Athènes, que
l'on connaît le mieux, à partir de la réforme de l'éphébie consécutive à
la défaite de Chéronée et jusqu'à la fin désatreuse de la Guerre
Lamiaque, la lance et le très onéreux bouclier étaient fournis à chaque
éphèbe gratuitement par la cité.3 La participation de la cité était
encore plus importante dans l'équipement et l'entretien de la cavalerie,
bien que les cavaliers fussent recrutés au sein des classes censitaires
les plus élevées {pentakosiomédimnoi, hippeis, qui avaient un revenu
annuel supérieur à 500 ou 300 drachmes respectivement).4 Au
moment de son incorporation, chaque cavalier obtenait une aide
financière de la cité destinée à couvrir ses frais d'équipement
ikatastasis) et recevait en outre, même en temps de paix, une drachme
par jour pour couvrir les frais d'entretien de son cheval (si'tos).5
Pour la Macédoine on ne possède aucune information explicite sur
une éventuelle participation de l'Etat ni aux frais d'équipement du
cavalier ni aux frais de l'entretien du cheval. Cependant, certains
1. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 571-72 et, surtout, dans le volume collectif
publié sous la direction de J.-P. Vernant, Problèmes de la guerre en Grèce ancienne
(Paris-La Haye 1968), les contributions de M. Détienne, "La phalange : problèmes et
controverses" 119-42 et de P. Vidal-Naquet, "La tradition de l'hoplite athénien" 161
81 = Chasseur 125-49 (voir, cependant, 178 et n. 92 = Chasseur 145, n. 104).
2. Pritchett, War I 3, n. 3, réunit des cas de fourniture publique d'équipement
militaire à Athènes, Sparte et Syracuse. Cf. Kroll, "Armor" 114.
3. Arist., Rép. Ath. 42.4. A Sparte aussi, l'Etat semble responsable du (rééquipe
ment de l'armée (Xén., Rép. Lac. 11.2 ; cf. M.I. Finley, "Sparta", J.-P. Vernant (éd.),
Problèmes de la guerre en Grèce ancienne [Paris-La Haye 1968] 149).
4. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 823-24 ; 839-40 ; 1050 ; 1128-29 ; 1185-88
et, spécialement, Martin, Cavaliers310-19.
5. Martin, Cavaliers 335-54 ; cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 1186-87 ; Kroll,
"Archive" 97-100 ; Pour la participation accrue de l'Etat à l'équipement des cavaliers
pendant l'époque hellénistique, voir id, "Armor" 144-46 et de façon plus générale,
Pritchett, Warl 3, n. 3.
42 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
1. Cet adjectif, ainsi que le verbe αποδοκιμάζω, qui reviennent chacun deux fois,
ne laissent aucun doute qu'il est question d'une procédure comparable à celle décrite
par Aristote (Rép. Ath. 49.1).
2. Cf. Martin, Cavaliers ZZI.
3. Xen., Hipparch. 1.13-15. Cf. l'article 51 de l'Ordonnance du 25 mai 1951 : "Le
cavalier responsable de la perte de son cheval ou des maladies et lésions de ce dernier
est tenu de réparer le dommage subi par la confédération". Il s'agit de la moitié du
prix d'estimation que le cavalier n'avait pas eue à payer lors de la fourniture de son
cheval par l'Etat.
4. Appendice épigraphique n°2 II, L. 2-3.
48 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
disposé de plus d'un cheval.1 Elle nous suggère d'envisager une autre
solution : celui qui doit informer l'épistate et Y épi tes choras pourrait
être l'officier de cavalerie (ίππαρχος) qui a passé l'inspection. En cas
de négligence ou de complaisance à l'égard des cavaliers qui auraient
mal tenu leurs chevaux, pour chaque cheval en mauvais état qu'il
n'aurait pas signalé, il devrait verser mille drachmes au trésor. La
phrase suivante ajoute que celui qui aura dénoncé un tel manquement
au devoir recevra le tiers de l'amende, selon une modalité que l'on
retrouve dans la loi gymnasiarchique de Béroia dans un cas
précisément de dénonciation de magistrats défaillants.2 La mention
d'un tribunal au début de la ligne s'explique aussi grâce à la même
clause de la loi gymnasiarchique, qui prévoit que l'accusé pourra se
défendre devant un tribunal civique compétent.3
La ligne suivante envisage la situation inverse : l'hipparque
responsable aurait disqualifié (ώς άχρεΐον άποδοιαμάση[ι]) un
cheval qui se trouverait être en bon état et "d'une valeur supérieure"
([δόκι]μος και τιμής πλείονος άξιος). Dans ce cas, l'officier en
question paiera une amende simple dont le montant n'est pas conservé et
qui, semble-t-il, sera encaissé par le grammateus, l'officier d'intendance
au niveau de la stratégie connu aussi par les fragments du code
militaire trouvés jadis à Amphipolis, où il est également chargé du
recouvrement des amendes.4 Les expressions άποδοκιμάσηι, δόκιμος,
πλείονος τιμής άξιος renvoient clairement aux opérations de
δοκιμασία et de τίμησις attestées à Athènes. On ne peut que spéculer
sur les circonstances où une disqualification ou une estimation à une
valeur moindre d'un cheval pourrait causer du tort à l'Etat ou au
cavalier. Mais il est probable que, comme à Athènes et en Suisse, ce
dernier fût tenu de réparer le dommage subi par l'Etat et remplacer à
ses propres frais le cheval acheté intégralement (Athènes) ou en partie
(Suisse) par des deniers publics et disqualifié par sa faute.
1. C'est ce qu'indiquent les monuments figurés, dont il sera question plus loin.
2. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 21 Β 35.
3. Gauthier - Hatzopoulos, LoilX Β 36-37.
4. Appendice épigraphique n° 3 A I, L. 7 ; B, L. I 8.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 49
Armement
En Macédoine, pas plus qu'à Athènes, l'acquisition d'un cheval ne
constituait la seule dépense nécessaire pour l'équipement d'un
cavalier. A Athènes, où les cavaliers doivent être accompagnés d'un
valet monté, il faut pourvoir à l'achat d'un second cheval avec son
équipement et à l'armement du cavalier lui-même, qui comprenait le
casque, la cuirasse, les bottes, comme armes défensives, et la lance ou
les javelots et le glaive ou le sabre comme armes offensives.3
Des cavaliers macédoniens du Ve siècle nous ne possédons qu'une
seule représentation que nous conserve une stèle funéraire de Pydna.4
Le guerrier, à cheval qui terrasse un fantassin armé d'un bouclier et
d'un casque, n'est armé lui-même que d'une lance et ne porte ni
1. Cf. l'étude de H. Kahler, Der Fries vom Reiterdenkmal des Aemilius Paullus in
Delphi ("Monumenta artis romanae V" ; Berlin 1965) 32-33, n°26, et Cohen, Mosaic
210, η. 45, avec références. Connolly, War 125, fig. 22, identifie encore comme
Gaulois un cavalier sur la frise du monument de Paul-Emile qui porte un bouclier de
ce genre, alors que Hammond, Macedonia III 613, qualifie de Thraces des cavaliers
armés de boucliers similaires.
2. Cf. Edson, Notebooks n° 665, dans Hatzopoulos - Loukopoulou, Recherches
97,n°K17.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 53
1. Frontin 4.1.6.
2. Martin, Cavaliers 344 et 409-410.
3. Chaïdô Koukouli-Chrysanthaki, Deltion 38 (1983), Chronika 323 et pi. 129ß ;
D. Pandermalis, Δίον (Athènes 1997) 93 ; Polyxène Adam-Veléni, "Πέτρες Φλώρινας.
Δώδεκα χρόνια ανασκαφής", Το αρχαιολογικό έργο στη Μακεδονία και
Θράκη, 10Α, 1996 (Thessalonique 1997) 11 et 21, fig. 12 et Petres of Florina
(Thessalonique 1998) 76, pi. 66 ; cf. BullEpigr 1998, 241.
54 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
L'INFANTERIE
Les hypaspistes2
Les deux seules mentions d'hypaspistes macédoniens de la période
antigonide dans des textes littéraires se lisent dans le livre V et XVIII
de Polybe respectivement. Dans le premier passage est décrite
l'arrivée en 218 de Philippe V accompagné d'hypaspistes à Sicyone
pour arrêter Léontios, complice d'Apellès dans le complot contre le
jeune roi.3 Dans le second, il est rapporté qu'après la bataille de
Cynoscéphales, Philippe V, qui était obligé d'évacuer la Thessalie,
envoya un de ses hypaspistes à Larissa avec l'ordre de détruire les
archives royales qui s'y trouvaient.4 Ce passage de Polybe a été
heureusement rapproché par F.W. Walbank5 d'un passage de
Diodore,6 d'origine également polybienne, où l'historien sicéliote
1. L'article récent d'E. Foulon paru sous le titre "La garde à pied, corps d'élite de
la phalange hellénistique" dans Β AGB 1 (1996) 17-31, et sous le titre "Hypaspistes,
peltastes, chrysaspides, argyraspides, chalcaspides" dans REA 98 (1996) 53-63, pèche
par l'absence de distinctions nécessaires entre les nomenclatures des différents
royaumes hellénistiques et par l'attribution erronée des chalcaspides aux régiments de
la garde.
2. Voir Walbank, Philip 289-94 ; Le Bohec, Antigone 294-95, avec références.
3. Pol. 5.27.3 : Ό δέ βασιλεύς αναχθείς εκ των κατά Κίρραν τόπων
κατέπλευσε μετά των υπασπιστών εις τον των Σικυωνίων λιμένα...
4. Pol. 18.33.2 : εις δέ την Λάρισαν ετι τή προτεραία νυκτί διεπέμψατό
τίνα των υπασπιστών, έντειλάμενος άφανίσαι και κατακαΰσαι τα βασιλικά
γράμματα.
5. Walbank, Philip290-91 ; id., Commentary! 560-61.
6. Diod. 30.11.1.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 57
Effectifs
Les effectifs des hypaspistes chez les Antigonides ne sont pas
connus. Bar-Kochva évalue leur nombre à deux mille dans le
royaume séleucide.1 Mais pour lui, les hypaspistes ne sont autre chose
que Y agéma des argyraspides.2 Malheureusement, déjà pour l'époque
d'Alexandre, il n'est pas clair si les "hypaspistes royaux" sont iden
tiques à "Yagéma des hypaspistes" ou s'ils n'en constituent qu'une
fraction.3 Pour le royaume antigonide le problème est indissoluble
ment lié à celui des peltastes et ne peut trouver de solution avant
l'examen de ce dernier.
Commandement
On ne sait rien sur les cadres du corps des hypaspistes. Ils
relevaient sans doute, comme les gardes à cheval (ιππείς οι περί
την αύλήν),4 d'un dignitaire qui apparaît dans le code d'Amphipolis
sous le titre ό επί της αυλής5 et qui ne doit pas être différent de
celui que Polybe appelle ό επί της θεραπείας (τεταγμένος).6 Par
bonheur, nous connaissons la personne qui occupait ce poste à la fm
du règne d'Antigone Doson et au début du règne de Philippe V. Il
s'agit d'Alexandre fils d'Admétos, citoyen d'Arkynia, connu par
Polybe pour avoir commandé sous Antigone Doson les chalcaspides
macédoniens à la bataille de Séllasie et pour avoir été, en tant que
commandant des unités de garde, membre loyal du Conseil de la
Régence et ami dévoué du jeune roi Philippe V.7 En outre, Alexandre
est honoré par deux décrets, un de la cité de Gonnoi en Thessalie,
dont la stèle est décorée d'un bouclier macédonien, allusion possible à
Equipement-armement
La seule indication sur l'armement des hypaspistes que nous ayons
se trouve dans les nouveaux fragments du diagramma militaire, où les
hypaspistes sont décrits comme porteurs de doratia? Or ce diminutif
de dory convient mal à la sarisse, grande pique de cinq à six mètres. Il
faut penser que les gardes du corps du roi étaient armés de la lance
d'hoplite, beaucoup plus maniable dans le combat rapproché. Cette
information rejoint ce que nous savons sur les gardes du corps
d'Alexandre le Grand. Dans son récit du meurtre de Kleitos, Arrien
présente deux versions du drame. Selon la première Alexandre se
serait emparé d'une lance (Jonche) d'un garde du corps
(somatophylax) et selon l'autre, de la sarisse d'un garde (phylax).4
Plutarque adopte apparemment la première version, car il décrit
l'arme du crime comme une lance (aichmè) arrachée à un garde du
corps (doryphoros).5 Il en est de même de Justin, qui parle d'une arme
de jet (telum), qui en aucun cas ne peut être une sarisse, prise à un
garde du corps (satelles).6 Enfin, Quinte-Curce combine les deux
1. Quinte-Curce 8.1.45-52. Sur tout cet épisode, voir Hammond, "Guards" 397-99.
2. Cf. Dintsis, Helme 192-93, avec références.
3. A Macedonian Symposion : Dream and Colour from Alexander's Land publié
par ^Organization for Thessaloniki Cultural Capital of Europe 1997" ; cf. Maria
Tsimbidou-Avloniti, ""Αγιος 'Αθανάσιος 1994. Tò χρονικό μιας αποκάλυψης",
Tò αρχαιολογικό έργο ατή Μακεδονία και Θράκη 8, 1994 (Thessalonique
1998)231-40; ead., "Ή ζωφόρος τοΰ νέου μακεδόνικου τάφου στον "Αγ.
'Αθανάσιο Θεσσαλονίκης. Εικονογραφικά ζητήματα", Ancient Macedonia VI
(Thessalonique 1999) 1247-59. Pour une raison difficile à comprendre, Markle,
"Chronology" 241, écrit que le cinquième personnage "significantly he alone is not
represented as carrying a spear but is armed only with a sword..." et explique que la
sarisse, qu'à son avis il aurait dû porter, aurait été trop encombrante et inutile en
dehors de la phalange. En fait, on distingue clairement la hampe, non pas d'une
sarisse mais d'une lance, que ce guerrier tient de sa main droite.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 63
second porte à son bras gauche. Ils portent aussi des lances de la
même longueur - si l'on en juge de l'une dont la pointe est bien
visible - que celles des trois personnages précédents.
Le sixième personnage est coiffé de la kausia, porte un chiton bleu
et, par-dessus, une chlamyde rouge et tient de ses deux mains sa lance
(de la même longueur que les précédentes) verticale, contre laquelle il
s'appuie. Le septième a la tête nue, est habillé seulement d'un chiton
blanc ou jaune et tient de sa main droite sa lance verticale pointe en
bas et de sa main gauche son bouclier, qui s'appuie sur le sol contre sa
jambe gauche.
Le dernier a également la tête nue, porte un chiton blanc et une
chlamyde rouge, mais aucune arme ni offensive ni défensive. Enfin, tous
les personnages, à l'exception du quatrième, sont chaussés des crépides.
Cette peinture est d'un grand intérêt et à plusieurs égards per
tinente pour l'enquête en cours. D'abord la longueur de la lance du
second, troisième, quatrième et sixième guerrier, ne saurait dépasser
sensiblement les deux mètres vue son analogie avec la taille des
personnages. Par conséquent, il n'y a pas de doute qu'il s'agit de
dorata. La même conclusion impose aussi le diamètre de la hampe,
qui est certainement inférieur à 0,034-0,04 m, qui est le diamètre de la
hampe de la sarisse, et se rapproche de 0,026 m, qui est le diamètre de
la hampe d'une lance macédonienne typique.1 Il suffit pour s'en
convaincre de comparer les lances de personnages de la frise à la
pique portée par les deux guerriers qui montent la garde de part et
d'autre de l'entrée de la tombe. Quoiqu'on ne discerne pas la pointe de
la lance du premier et du cinquième personnage, son diamètre ne
laisse pas de doute qu'il ne s'agisse, dans ce cas aussi, d'un dory. Ces
doryphoroi YÎQ pourraient-ils être les ancêtres des hypaspistes portant
"les doratia pour le roi"? Si cette hypothèse est exacte, nous aurions
une représentation des membres de ce corps prestigieux nous
permettant de déterminer aussi le reste de leur armement.
cinquième et de 0,116 pour celui du septième guerrier. Ni les armes défensives ni les
armes offensives (ou leur absence) ne permettent de reconnaître des phalangites à
côtés des "doryphores" de la fresque.
1. Liampi, Schild5 et 55-56.
2. Markle, "Chronology" 250.
3. Miller, Tomb 55 ; Liampi, Schild56-57.
4. Markle, "Monument" 92, leur attribue un diamètre entre 0,70 et 0,75, mais selon
son article plus récent (Markle, "Chronology" 221-222), leur taille varie entre 0,73 et
0,76. P. Christodoulou, "Δημόσια οικοδομήματα των πρώιμων ελληνιστικών
χρόνων στη Μακεδονία", Ancient Macedonia VI (Thessalonique 1999) 313, se
contente plus prudemment de l'approximation de 0,74 m. Sur cette représentation de
boucliers et quelques autres qui ne présentent pas le décor caractéristique des cercles
tronqués, voir Liampi, Schild'5-7.
5. Karamitrou-Mentesidi, "Τάφος" 30.
6. Chrysostomou, "Τύμβοι" 154-55.
7. Asclépiod. 5.1.
8. Connolly, Warl9.
9\, Adam-Veléni, '"Ασπίδα" 19 ; Liampi, Schild4-5.
10. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" xxi.
66 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
l'examen de leur armement. En tout cas, ils font partie des "corps
célèbres", des troupes d'élite de l'armée antigonide.1
A côté des peltastes est mentionnée une autre formation : Vagéma,2
qui fait sans doute aussi partie des "corps célèbres".3 C'est entre les
sacrae alae des hétairoi royaux et Y agéma que le roi prend place.4 La
définition de Y agéma nous est donnée par Tite-Live, traduisant ou
paraphrasant Polybe : ce sont des soldats d'élite choisis parmi tous les
peltastes en fonction de leur force {viribus) et de la vigueur de leur
âge {robore aetatis).5 Faut-il distinguer de cet agéma des peltastes
Y agéma mentionné dans les nouveaux fragments du règlement? Y
aurait-il alors deux αγήματα ou y a-t-il une erreur dans le passage de
l'historien romain? Les premiers éditeurs du diagramma soutiennent,
contre l'opinion unanime de ceux qui se sont intéressés à la question,
que dans ce texte Y agéma ne désigne pas l'élite des peltastes mais une
autre unité qu'ils ne parviennent pas à définir clairement mais qu'ils
rapprochent du corps de 3.000 combattants d'élite que mentionne
Plutarque dans sa description de la bataille de Pydna.6 Quoique leur
argument principal, à savoir le fait que la limite d'âge supérieure ne
soit pas la même pour Yagéma et pour les autres peltastes, puisse
trouver une autre explication, comme nous le verrons par la suite, il
n'est pas exclu que cette hypothèse soit, au moins partiellement,
fondée. En effet, dans la partie conservée de l'œuvre de Polybe, il
n'est jamais question d'un agéma des peltastes. Bien au contraire, dans
1. Pol. 5.26.8.
2. Pol. 5.25.1 : εις τε τους πελταστάς και τους εκ τοϋ λεγομένου παρά
Μακεδοσιν αγήματος; cf. ΑΙΤ., Anab. 1.8.4: το άγημα το τών Μακεδόνων
και τους ύπασπιστάς τους βασιλικούς.
3. Pol. 5.26.8 ; cf. Walbank, CommentaryI 559 et aussi Souda, s.v. άγημα : το
προϊόν τοϋ βασιλέως τάγμα ελεφάντων και ιππέων και πεζών, οι δε τών
άριστων της μακεδόνικης συντάξεως. Voir aussi ρ. 69-70, ci-dessous.
4. Tite-Live 42.58.9.
5. Tite-Live 42.51.5 : Délecta deinde et viribus et robore aetatis ex omni caetra
torum numero duo <milia> erant ; agema nane ipsi legionem vocabant.
6. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 815-816 ; cf. Plut., Aem. 18.7 : επί δε
τούτοις άγημα τρίτον οί λογάδες, αυτών Μακεδόνων αρετή και ηλικία το
καθαρώτατον, άστράπτοντες έπιχρύσοις οπλοις και νεουργοϊς φοινικϊσιν.
68 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Effectifs
Les effectifs des peltastes engagés dans les opérations décrites par
nos auteurs varient selon l'enjeu de la campagne et la nature du
Commandement
Grâce à Polybe et aux auteurs qui en dérivent nous connaissons le
nom de plusieurs officiers des peltastes. Au début du règne de
Philippe V c'est Léontios, un des membres du Conseil de la Régence,
qui apparaît comme commandant des peltastes.10 Il n'est pas clair si
Yagémay est compris ou s'il se trouve sous un commandement séparé.
Dans un autre passage, Léontios, Mégaléas et Ptolémaios sont
1. Pol. 2.65.1.
2. Pol. 4.37.7, mais il s'agit sans doute de l'effectif des peltastes et de Xagéma,
comme il sera expliqué ci-dessous.
3. Pol. 4.67.5.
4. Pol. 10.42.2 ; Tite-Live 28.5.11.
5. Tite-Live 33.4.4.
6. Tite-Live 42.51.4-5.
7. Tite-Live 44.32.6.
8. Plut.ylem. 21.6.
9. Cf. Walbank, Philip 292.
10. Pol. 5.26.8.
70 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Equipement-armement
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, leur nom n'est pas d'un
grand secours pour deviner leur armement. En effet, il semblerait que
les termes peltè et aspis aient été employés indifféremment pour
1. Pol. 5.4.9.
2. Pol. 4.87.8.
3. Cf. Le Bohec, Antigone304-305.
4. Voir Walbank, Commentaryl 558.
5. Tite-Live 42.51.4-5.
6. Tite-Live 44.32.6.
7. Pol. 10.42.2 ; Tite-Live 28.5.11.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 71
Les phalangites
Dans l'armée des Antigonides, comme dans les armées de Philippe II,
d'Alexandre le Grand et des Diadoques auparavant, le gros de
l'infanterie de ligne est appelé la phalange et ses hommes, le plus
souvent, phalangites.6 Les historiens d'Alexandre emploient en outre
Effectifs
Les effectifs de la phalange, comme ceux des autres armes, varient
selon les époques et les circonstances. On peut, cependant, constater
que du règne d'Antigone Doson à celui de Persée ils marquent une
expansion presque constante. Ils sont de 10.000 en 224,3 de nouveau
10.000 au début de 219,4 mais seulement 3.000 à la fin de cette
année,5 sans doute à cause d'une mobilisation limitée. Leurs effectifs
remontent à 16.000 lors de la mobilisation générale de 197,6 pour
atteindre les 21.000 lors de celle de 171.7 Enfin, s'il est raisonnable de
conjecturer que chaque chariot participant au triomphe de Paul-Emile
fut chargé de 100 boucliers,8 il est possible que l'effectif théorique de
la phalange du temps de Persée se soit élevé à 24.000 hommes ;
12.000 leucaspides et autant de chalcaspides. Si l'on y ajoute les 5.000
peltastes et hommes de Vagéma,9 on atteint le nombre de 29.000
Commandement
Jusqu'il y a presque un demi-siècle notre connaissance de la
structure du commandement de la phalange était entièrement
tributaire des écrits des tacticiens antiques. Or ceux-ci, à cause de leur
date tardive, n'inspiraient qu'une confiance toute relative.4 La
publication de la lettre de Philippe V à Archippos5 et - surtout - du
code militaire d'Amphipolis6 en 1934-1935 confirma pour l'essentiel
les principes de la formation des unités qu'ils nous ont transmis.7
L'unité élémentaire de la phalange est le lochos, la file de 16 hommes,
sous les ordres d'un lochagos. Quatre lochoi forment une tetrarchia de
64 hommes commandée par un tétrarchès. Quatre tétrarchiai com
posent l'unité tactique de base, que les écrits des tacticiens appellent
le syntagma, mais qui dans le code d'Amphipolis apparaît sous le
vocable de speira, terme utilisé aussi par Polybe mais de façon plutôt
vague.8 La speira, outre ses 256 phalangites compris dans ses rangs,
dispose aussi d'un certain nombre - cinq selon Asclépiodote
d'hommes qui sont appelés ektaktoi, exarithmoi taxéos ou exo (ou
l.Tite-Live 42.12.8.
2. Pol. 4.67.5.
3. Cf. Tite-Live 43.18.4 ; 43.21.6.
4. Cf. Van't Dack, Ptolemaica 49-50.
5. Appendice épigraphique n°6.
6. Appendice épigraphique n°3.
7. Cf. Asclépiod. 2.1-3.6.
8. Cf. Pol. 5.4.9 ; 11.11.6 ; 18.28.10 ; et aussi Walbank, Philip293.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 77
Equipement-armement
La description la plus fiable de l'armement des phalangites
macédoniens nous est fournie par le code militaire d'Amphipolis, dont
une section prévoit des amendes contre les militaires qui ne
porteraient pas l'armement réglementaire (τους μη φέροντας τι
των καθηκόντων αύτοϊς όπλων).3 Ce sont une cuirasse non
métallique (κότθυβος), un casque ogival (κώνος), la sarisse (σάρισα),
l'épée courte (μάχαιρα), les jambières (κνημιδες) et le bouclier
(ασπίς).4 L'importance relative de divers éléments de la panoplie du
phalangite est indiquée par le montant des amendes qui frappe leur
omission : deux oboles pour la cuirasse, les jambières et le casque,
trois oboles pour la sarisse et l'épée et une drachme pour le bouclier.
Les amendes les plus basses concernent l'armemement défensif dont
l'omission ne porte préjudice qu'au soldat négligeant lui-même,
viennent ensuite les armes offensives, dont l'absence affecte l'effi
cacité de la formation, et l'amende la plus élevée est réservée au
bouclier, qui, dans la phalange, protège autant celui qui le porte que
son voisin de gauche. Les officiers, c'est-à-dire ceux qui étaient postés
1. Quinte-Curce 5.2.2-5.
2. Appendice épigraphique n°5 ; cf. Hatzopoulos, Institutions! 453-57, 459-60 et
Hatzopoulos, "Lettre".
3. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 1-2.
4. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 2-4; cf. Polyen 4.2.10: ήσκει τους
Μακεδόνας... φέροντας όμοΰ κράνη, πέλτας, κνημΐδας, σαρί,σας...
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 81
RECRUTEMENT
Tous les renseignements sur le recrutement des armées antigonides
étaient dus - directement ou indirectement, par l'intermédiaire de
Tite-Live- à Polybe. L'historien mégalopolitain fait plusieurs fois
référence au processus de mobilisation de l'armée macédonienne, ce
qui permet d'en reconstituer les différentes étapes. La première
opération consiste en la conscription (καταγράφω, 1 scribo2) des
troupes qui participeront à la campagne. Elle était exécutée par ceux
que Tite-Live appelle praefectos, à qui le roi envoyait les ordres de
mobilisation.3 Les circonscriptions militaires de base étaient les cités
du royaume {oppida4 urbes5). La mobilisation pouvait être générale
(per omnia oppidâf ou partielle (celle de 217 concernait seulement, par
exemple, les cités de la Haute Macédoine, de Bottie et de l'Amphaxitide,
mais apparemment pas celles de la Macédoine orientale).7 Les ordres
de mobilisation spécifiaient la date et le lieu où les troupes devaient
se rassembler, variables, bien entendu, selon les besoins de la
campagne.8 Son début coïncidait le plus souvent, mais pas nécessaire
ment, avec la grande assemblée printanière {primo vere, secundum
1. Tite-Live 33.3.1-5.
2. Tite-Live 43.21.5.
3. Sur cette fête, voir Hatzopoulos, Cultes 89-92, avec références.
4. Tite-Live 40.21.2.
5. Tite-Live 40.6.1-7.
6. Tite-Live 33.3.5.
7. Tite-Live 40.21.1.
8. Tite-Live 42.51.1.
9. Pol. 5.97.3 : έπισυνάξοντα.
10. Tite-Live 33.3.5 ; 42.51.1. L'opération inverse est désignée par les verbes
(δι-)αφί,ημι, (Pol. 4.66.7), απολύω (Pol. 4.87.13; 5.29.5) ou dimitto (Tite-Live
42.67.3).
11. Cf. Pol. 5.97.3-4. Voir aussi Hatzopoulos, Institutions! 237-38 et 453-56.
12. Tite-Live 33.3.1-5 : Philippus quoque primo vere... dilectum per omnia
oppida regni instituit in magna inopia iuniorum... Ita et tirones ab sedecim annis
milites scribebat et emeritis quidam stipendiis, quibus modo quicquam reliqui robons
erat ad signa revocabantur.
LE RECRUTEMENT 89
Les cinq premières lignes du texte sont trop mutilées pour donner
lieu à une tentative de restitution. Cependant, la section suivante du
diagramma (L. 21-31) permet de deviner son sens général : seuls les
citoyens peuvent être enregistrés dans les listes militaires.
l'équivalent de πυρόκαυσις. L'emploi parallèle des deux termes n'exclut pas pour autant
une différence de nuance, οικία renvoyant à la réalité sociologique de la "maisonnée",
alors que πυρόκαυσις semble avoir un contenu juridique-administratif, "feu", unité de
recrutement, peut-être lointain echo d'un sens premier en rapport avec le feu de bivouac,
autour duquel campaient primitivement les membres de la famille élargie.
1. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 1-5 ; pour un emploi parallèle de κρίνω,
cf. Hérod. 5.22 : εκρίθη τε είναι "Ελλην.
2. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 6-8.
CADRE CIVIQUE : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 93
1. Les premiers éditeurs pensent que les lignes 1-13 traitent des conditions
permettant aux magistrats civiques d'être dispensés du service militaire (Nigdélis -
Sismanidès, "Αντίγραφα" 818). A notre avis, cette clause, au contraire, sanctionne
des abus éventuels commis par ces magistrats.
2. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 21-23, L. Β 44 et 87 ; cf. ibid. p. 94 et J.
Triantaphyllopoulos, Das Rechtsdenken der Griechen ("Münchener Beiträge zur
Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte" 78 ; Munich 1985) 125.
3. LSCG12, L. 16-17 ; cf. Rcesch, Etudes3S6-SS.
4. Voir p. 139-40, ci-dessous ; cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi59 et 160-61.
5. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 9-10.
6. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 10-12.
94 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Ce ne sont pas seulement les victimes des officiels mais aussi les
tiers qui peuvent déposer une plainte et réclamer le tiers de l'amende
destinée au trésor. Cette clause vise évidemment à donner à tous les
Macédoniens un intérêt immédiat à surveiller de près les responsables
du recensement des citoyens dans les registres militaires et à dénoncer
promptement toute irrégularité. 5 Dans ses modalités aussi bien que
volontiers au fait que cette loi refléterait un règlement global valable pour toutes les
cités du royaume (cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi59 et p. 139-40, ci-dessous).
1. Cf. τα δημόσια {seil, γράμματα) dans la loi gymnasiarchique (Gauthier -
Hatzopoulos, Loi 17, A 8).
2. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 17-18.
3. Les premiers éditeurs, fidèles à leur interprétation de πυρόκαυσις comme unité
militaire et du diagramma dans son ensemble comme une mesure législative extra
ordinaire du printemps 197, comprennent cette clause comme autorisant les soldats à
faire opposition à leur mobilisation en 197 dans une unité autre que celle où ils avaient
servi lors des mobilisations précédentes (Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 820).
4. Appendice épigraphique n° 2 I A, L. 18-20.
5. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 544-46.
96 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
"De ceux qui n'étaient pas auparavant inscrits dans les listes
des citoyens les épistates n'en rajouteront aucun aux 'feux' en
connaissance de cause ni le responsable des registres (?)... ni le
secrétaire sans consulter le roi et que celui-ci donne son aval et
le dépose par écrit".
Politeuma apparaît pour la première fois en Macédoine même,
cependant, il n'est pas impossible d'en déterminer le sens. Ce terme
figure à plusieurs reprises dans les deux lettres de Philippe V à
Larissa 4 et l'expression "ceux qui sont inscrits dans le politeuma" se
retrouve dans le traité entre Smyrne et Magnésie du Sipyle de 243 av.
J.-C., 5 où il signifie sans aucun doute l'ensemble des citoyens, ceux
1. Appendice épigraphique n°2 I B, L. 1-3 ; II, L. 16-17. Cf. Pol. 5.25.1 : εις τε
τους πελταστας και τους εκ τοΰ λεγομένου παρά Μακεδόσιν αγήματος ;
ΑΙΤ., Anab. 1.8.4: το άγημα το των Μακεδόνων και τους ύπασπιστάς τους
βασιλικούς ; 2.8.3 : των πεζών τό τε άγημα και τους ύπασπιστάς.
2. Appendice épigraphique n°2 I Β, L. 3-5 ; II, L. 17-18 ; Nigdélis - Sismanidès,
'"Αντίγραφα" 815, n. 17 lisent la dernière lettre conservée comme un gamma et
proposent la restitution γ[υμνήτας]. Celle-ci, épigraphiquement possible, ne me
paraît pas vraisemblable, car elle impliquerait un silence total du diagramma sur les
phalangites, qu'on s'attend à voir mentionner après les επιφανέστατα συστήματα de
Γ agéma et des peltastes.
104 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
C'est donc par une double sélection qu'est constitué le corps des
hypaspistes. Le principe censitaire garde toute sa vigueur pour les
raisons qui ont été invoquées précédemment. En effet, les hypaspistes,
encore plus que les peltastes, seront astreints à un service permanent,
même en temps de paix.1 Mais, en plus de la fortune, ils devront
disposer d'autres qualités physiques et morales les rendant aptes à
"porter la lance pour le roi".
On serait en droit de s'étonner que le diagramma, alors qu'il
accorde une importance prépondérante à la fortune des recrues, qui
constitue le critère principal déterminant le corps de troupe dans
lequel les Macédoniens sont enrôlés, il ne précise pas le montant
exact de chaque classe censitaire correspondant à chaque catégorie
d'affectation. L'explication la plus vraisemblable en est que les classes
censitaires étaient définies à l'intérieur de chaque politeuma et que par
conséquent pouvaient varier de cité en cité. Cette hypothèse trouve
confirmation dans une clause de la loi éphébarchique d'Amphipolis,
qui stipule que le service éphébique constitue le privilège et aussi
l'obligation de ceux qui possèdent τίμημα γης, οικίας, τετραπόδων
de trente mines.2 Si la loi d'Amphipolis prend la peine de préciser le
montant du cens, c'est sans doute qu'il n'était pas le même pour toute
la Macédoine. A ce propos, il faut noter qu'un cens minimum de
trente mines (3.000 drachmes) est particulièrement élevé et supérieur
au cens des zeugites athéniens, la dernière classe à s'équiper à ses
propres frais et qui sous les régimes oligarchiques formait, avec les
deux classes supérieures, les pentakosiomédimnes et les hippeis, le
politeuma d'Athènes jouissant de la plénitude des droits civiques.3 Si
un cens aussi élevé était courant dans les cités macédoniennes et qu'il
correspondît effectivement au minimum nécessaire pour faire partie
du politeuma et non pas simplement pour appartenir à ceux que le
diagramma appelle les ούσίαις εύπορώτεροι, on aurait là
Dans les vingt lignes suivantes, les obligations militaires sont définies
en fonction de la situation familiale des recrues. C'est un critère
presque jamais relevé dans nos sources, l'exception notable étant
Aristote, d'après qui à Sparte les pères de trois fils étaient exemptés
de la garde de nuit.1 Inversement, à Sparte toujours, les hommes qui
avaient des fils pouvant les remplacer étaient susceptibles d'être
choisis pour des missions particulièrement dangereuses, comme la
garde de Thermopyles.2 Le règlement entre dans les détails d'une
façon qu'on aurait eu du mal à imaginer et examine tous les cas
possibles. Les provisions, sauf indication contraire, s'appliquent sans
distinction à tous les corps de troupe.
Λαμβανέτωσαν δε άπο των οικιών έν αΐς μέν αν ώσιν
άνήρ και γυνή και υιός εις, έάν μέν ò υιός ή ι υπέρ
τα είκοσι ετη και τώι εϊδει επιτήδειος, του πατρός
οντος έν ετεσιν πεντήκοντα, τον υίόν, ό δέ πατήρ
ύπαρχέτω βοηθός.3
"Dans les familles comprenant le mari, la femme et un fils, si le
fils a vingt ans révolus et est apte au service et que le père ait
cinquante ans, on recrutera le fils et le père restera en tant que
réserviste".
Dans un premier temps, le diagramma envisage le cas des familles
composées du couple parental et d'un seul fils, autrement dit des
foyers comportant seulement deux mâles. Leur âge respectif
constituera les variables qui détermineront lequel des deux sera
pendant que son père, quel que fût son âge, resterait chez lui en tant
que réserviste. Pourrait-il s'agir d'une légère variation de la première
éventualité, avec un père de moins de cinquante ans et un fils de plus
de vingt, exprimée de manière un peu vague, comme, par exemple, εν
fj δ' αν [οίκίαι αμφότεροι δυνατοί ώσι στρατεύεσθαι]?
Encore une fois l'étendue des lacunes ne permet pas une restitution
sûre, mais on peut conjecturer que dans la première les caractéri
stiques étaient précisées et que dans la seconde était désigné le fils
prioritairement choisi pour le service actif. Si aucun d'eux ne possède
les qualifications voulues, on enrôlera néanmoins le fils le plus utile
pour le service et l'autre restera chez lui en tant que réserviste. Le
nombre des fils se déduit de façon certaine de l'emploi du comparatif
(χρησιμώτερος). La présence du pronom άλλος au lieu d'è^poç
attendu est à expliquer par la confusion de ces deux pronoms attestée
déjà à cette époque. 2
mention déjeunes de quinze ans. C'est, comme nous l'avons vu, l'âge
à partir duquel les Macédoniens étaient susceptibles d'être mobilisés.
Le mot dimnéaios, lu à la ligne 2, signifie "de deux mines".
L'adjectif de formation parallèle hexamnaios ("de six mines"), qui
figure sur un décret d'Ephèse, comme qualificatif des personnes à qui
la cité accordera la citoyenneté dans le but d'augmenter ses revenus,1
a récemment fait l'objet d'un débat approfondi entre J. Stem, qui
voulait y voir une référence au revenu annuel de ces nouveaux
citoyens,2 et Ph. Gauthier, qui défendit l'interprétation traditionnelle,
selon laquelle les six mines représentent la somme requise pour
l'obtention du droit de cité.3 Les parallèles allégués par ce dernier
montrent que ce genre d'adjectif peut faire référence à la somme
versée par tête, alors que le contexte du document en question ne
laisse guère de doute qu'il s'agissait bel et bien d'une vente de
citoyenneté pour l'obtention immédiate de fonds destinés à rem
bourser des créanciers et à aider les Priéniens. Aussi est-il possible
que, comme à Ephèse, en Macédoine aussi les nouveaux citoyens
dussent verser une somme, ici deux mines, pour acquérir le droit de
cité. Cette somme, relativement faible,4 serait comparable à la mine
exigée des nouveaux citoyens de Samos,5 ou de Phasélis.6 La solli
citude des rois macédoniens et en particulier de Philippe V pour le
renforcement des corps civiques par l'admission de nouveaux citoyens
est bien attesté aussi bien épigraphiquement7 que par les textes litté
raires, fut-ce, par ces dernières, sous une forme tendancieuse.8 L'intérêt
aussi militaire de cette politique, suggéré déjà dans la seconde lettre
de ce roi à Larissa, pourrait aussi se manifester dans le diagramma sur
FORMATION ET DISCIPLINE
Trois études, indépendantes les unes des autres, menées dans le cadre
de préoccupations distinctes, ont mené aux mêmes conclusions
concernant les structures militaires de trois Etats "ethniques"
différents de la péninsule hellénique. P. Rœsch pour la Béotie,1 B.
Helly pour la Thessalie2 et moi-même pour la Macédoine3 avons
soutenu que l'armée de ces Etats ne faisait qu'un avec les armées des
cités qui les composaient,4 les contingents civiques n'étant que des
subdivisions de l'armée "fédérale". Il est apparu aussi que contingents
civiques et unités tactiques ne coïncidaient pas forcément et que dans
de tels cas les contingents de deux unités civiques étaient regroupés
pour former une unité tactique complète.5 Si la désignation des
officiers subalternes était du ressort des autorités civiques, celle des
officiers supérieurs et généraux relevait des instances du pouvoir
central.6 Qu'en était-il de la formation des recrues?7 L'exemple
béotien, qui est le mieux étudié, ne laisse aucun doute. Une loi
fédérale prescrivait aux cités d'assurer l'entraînement militaire des
jeunes gens, éphèbes et neoi} Les catalogues militaires des cités de la
Béotie fournissent année après année les listes des jeunes de vingt ans
1. Rœsch, Etudes 307-354 ; cf. Th. Corsten, Vom Stamm zum Bund (Munich
1999)45-47.
2. Helly, Etat 193-277.
3. Hatzopoulos, Institutions I 443-60.
4. A l'exception des régiments de garde et éventuellement des mercenaires.
5. Rœsch, "Cavalerie" 247-48 ; Helly, Etat 233-40 ; Hatzopoulos, Institutions I
451-52, et maintenant D. Knœpfler, "La loi de Daitôndas, les femmes de Thèbes et le
collège des Béotarques au IVe et au Ille siècle avant J.-C", Presenza e funzione della
città di Tebe nella cultura greca (Pise-Rome 2000) 355-66.
6. Rœsch, "Cavalerie" 246-47 ; Hatzopoulos, Institutions! 444-57.
7. Voir, en général, Launey, Recherches 813-35 ; Pritchett, Warll 208-231.
8. Rœsch, Etudes307-350, avec la remarque de Gauthier - Hatzopoulos, Loi'69, n. 3.
132 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
1. Cf. Carney, "Mutiny" passim, qui, ne pouvant puiser que dans des sources
littéraires pour la période qu'elle examine, ignore complètement les institutions mili
taires civiques.
2. Diod. 16.3.1 : τάς δε στρατιωτικός τάξεις έπί το κρεΐττον διορθωσάμενος
και τους άνδρας τοις πολεμικοϊς οπλοις δεόντως κοσμήσας, συνεχείς
εξοπλασίας και γυμνασίας εναγώνιους έποιεΐτο. Έπενόησε δε και την της
φάλαγγος πυκνότητα και κατασκευήν, μιμησάμενος τον εν Τροία των ηρώων
συνασπισμόν, και πρώτος συνεστήσατο την μακεδονικήν φάλαγγα ; cf. Polyen
4.2.7.
3. Polyen 4.2.10: Φίλιππος ήσκει τους Μακεδόνας προ τών κινδύνων,
άναλαβόντας τα όπλα τριακόσια στάδια πολλάκις όδεύειν φέροντας όμοΰ
κράνη, πέλτας, κνημίδας, σαρίσας καί μετά τών οπλών επισιτισμόν και
δσα σκεύη καθημερινής διαίτης.
4. Frontin 4.1.6: Philippus, cum primum exercitum constitueret, vehiculorum
usum omnibus interdixit, equitibus non amplius quam singulos calones habere
134 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
permisit, peditibus autem denis smgulos, qui molas et mnes ferrent; in aestiva
exeuntibus triginta dierum farinam collo portari imperavi t.
1. Voir Gauthier - Hatzopoulos, Loi 13-16, pour l'historique de sa découverte et
de sa publication.
2. Voir, surtout, Launey, Recherches Z\7>-1 A et Pritchett, Warïl 208-31.
3. Seul le précédent béotien aurait pu offrir un indice en ce sens ; cf. Rœsch,
Etudes 318-19.
4. Gauthier - Hatzopoulos, Loi'20, Β 10-13 et pages 68-72 et 173-76.
5. Sur le caractère militaire de Yeutaxia, cf. BullEpigr 1970, 553 et Pritchett, War
II 238, avec références.
6. Gauthier - Hatzopoulos, Loill, Β 47 ; 54-57 et pages 104-105.
FORMATION 135
les différents exercices pratiqués par les éphèbes dans le monde grec, voir Launey,
Recherches 815-35 ; Rœsch, Etudes 316-19 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi 69, avec
références.
1. Xén., Rép. Lac. 3.4-5.
2. Cf. Hatzopoulos, CultesWAVl.
3. Cf. Arist., Rép. Ath. 42.4 et les témoignages épigraphiques sur les exodoi des
éphèbes athéniens recueillis par Launey, Recherches 834 et aussi Sy/P 958 (IG XII,
5, 647, Coressia), L. 24-25 : και έξάγειν εις μελέτην ακοντισμοί) και τοξικής
και καταπαλταφεσίας τρις τοΰ μηνός.
4. Arist., Rép. Ath. 42.5 : Φρουροϋσι δέ τα δύο ετη χλαμύδας έχοντας,
και ατελείς είσι πάντων και δίκην ούτε διδόασιν ούτε λαμβάνουσιν, ϊνα
μή πρόφασις ή τοΰ άπιέναι, πλην περί κλήρου και επικλήρου, καν τινι
κατά το γένος ίερωσύνη γένηται.
FORMATION 139
έξεργασθήσεσθαι, il suffirait de changer un seul ήμϊν en ύμίν pour que les attendus
du décret (A 5-9) : έπεί και αϊ άλλαι άρχαί πάσαι κατά νόμον άρχουσιν και
εν αΐς πόλεσιν γυμνάσια έστιν και άλειμμα συνέστηκεν οί γυμνασιαρχικοί
νόμοι κείνται εν τοις δημοσίοις, καλώς έχει και παρ' ήμϊν το αυτό συντε
λεσθήναι, prennent la forme d'une ordonnance royale de portée générale. Cela
expliquerait les expressions généralisantes μηδέ εν άλλη παλαίστραι άλειφέσθω
μηθείς εν τη αύτήι πόλει (Β 4-5) ou έξέστω αύτώι... διακριθήναι επί τοϋ
καθήκοντος δικαστηρίου (Β 36-37) ou encore διακριθήναι επί των καθηκόντων
αρχείων (Β 105) et κρίσεις γινέσθωσαν επί των καθηκόντων δικαστηρίων (Β
108-109), qui sont pour le moins curieuses dans un document émanant de Béroia
même, mais qui ont parfaitement leur place dans une ordonnance rédigée par une
autorité externe. Apparemment, les responsables locaux l'ont reprise assez maladroite
ment pour l'adapter aux formes d'un document civique, décret ou loi.
1. Voir p. 92-93, ci-dessus.
DISCIPLINE
1. Pol. 6.36-38.
2. Cf. Pritchett, WarII 243, citant Plutarque, Phoc. 25.
3. Pritchett, Warll 238-43, avec références.
4. Pritchett, Warll 233-36, avec références.
5. Elien, V.H. 14.48 et Polyen 4.2.1 ; 4.2.3.
6. Voir, Hatzopoulos, Cultes 95-102, avec références.
7. Comme, par exemple, pour Philotas et ses complices (Diod. 17.79.3-80.4 ;
Quinte-Curce 6.7.1-11.40 ; Plut., Alex. 48.1-49.7 ; Arrien, Anab. 3.26.1-27.3).
8. Quinte-Curce 10.2.8-4.3 ; Arrien, Anab. 7.8.1-11.9 ; Diod. 17.80.4 ; cf. Plut.,
Alex. 57.2.
DISCIPLINE 143
* Les textes déjà publiés dans le vol. II de ma monographie sur les institutions
(Hatzopoulos, Institutions) sont présentés de façon plus sommaire.
152 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
L. 53 : και το διάγραμμα sur l'exemplaire de Kynos, ce qui est mieux pour le sens.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 153
L. 7 : l'exemplaire de Kynos omet Yiota adscrit, alors qu'à Chalcis on lit έπιοτείληι.
L. 10 : εις στήλην sur l'exemplaire de Chalcis. L. 15 : κατά το διάγραμμα τοϋτο
sur l'exemplaire de Chalcis.
Λ
154 LORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Face A
[ ç.28 ]2I[ f . 1 0 . .]
[ ç. ?5 ]ΛΩΙΔΥΟΝ[. . . ç. ?. . ]
[ ç. ? 4 ] των δε ίδιωτ[ών .. ?.?]
4 [ ç. ?9 ] ΩΝ έ'να ή μισυ τοις. [... Ç. 7. ]
[ Ç.Ι*?....]ΩΝ έκαστος κριθήι πολ[ίτης (?) .?. .5]
[ Ρ.Η....]ΟΝΤΕΣ παράγωσίν τινας εν ταΐς α[ύ]
[τών οίκίαις, τοις] μέν βουλομένοις λαν3<:μβάνειν εξ ών ό
8 [κοινός (?) συγχ]ωρεϊ νόμος προσγραφέτ"3£:ωσαν κατά τοϋτον'
[τοις δ' ά]λλους έπισπωμένοις μη πν3<;ροσεχέτωσαν, ε[ί]
[μη αυτό τι]σιν ό βασιλεύς συνχωρήση. Ά ^ λ λ ' εάν αμφότεροι
[οντ]ες εν ήλικίαι βούλωνται μίαν (ν)έν3<;μειν πυρόκαυσιν,
12 καταχωριζέτωσαν συνοίκους. 'Εάν òvacè παρά ταΰτα ποιή
σωσιν, άποτινέτωσαν κρίσει νικηθέ[ν]τες εις μέν το βασ[ι]
λικόν καθ' εκαστον σώμα τάλαντον, των δε ιδιωτών το[ύς]
βλάπτεσθαι νομίσαντας. [και] καταχωρισθήναί τινας παρά
16 το προσήκον, δ άν καταγνώσι δικασται εϊ^ναι εν τοις γράμ
μασιν" οι τοιούτοι πάλιν άποκα[θι]στάσθωσαν εις τάς πυρο
καύσεις εν αϊς και πρότερον ή [σαν' πρ]οσαγγέλλειν δέ και
<καί>τών άλλων τον βου[λόμενον και έκδικάζεσθα]ι έπί τώι
20 τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντρς.. vacat
Των δέ μη κατακε[χ]ωρισμένων [πρό]τερον έν τοις πολι
τεύμασιν μήτε οι έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α προσγραφέτωσαν
των τ[οι]ούτωγ [έ]ν [ταϊς] π[υροκαύσε]σιν ειδότες μήτε ό έπί
24 τας διαγραφάς [..Ç.^.]EAA[....^.\9..]Ql μηδ' ό γραμμα
τεύς άνευ τοϋ έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα και εκείνον συν
χωρήσαντα γραπτόν [κα]ταβαλέσθαι' ει δέ μή, [ό] ένκατα
χωρισθείς ή προσγραφείς [πε]ριαιρείσθω εκ των πυροκαύσε
28 ων και άποτινέτω εις το βασιλικόν δραχμάς τρισχιλίας,
οι δέ έπιστάται και οι γραμματείς αυτών κολαζέσθω
[σαν] και δια τής ουσίας έκατέρων πρασσέσθω τάλαντα
[τρία (?) και] τω μηνύσαντι τούτων διδόσθω το ήμυσυ. yac
32 [....Ç.U... τ]ων διαγραφών, ποιήσας ό γραμματεύς άντ[ί]
[γραφον .?.5.]ΛΩΝ διπλά καθ' εκαστον ΕΠΙΣΤΑΕΙΑ
[ Ρ. ?5 ]ΣΘΑΙΕΠΙ
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 155
L'editio princeps emploie des points, même quand il s'agit de signaler un nombre
indéterminé de lettres manquantes. Nous les avons remplacés ici par des tirets. L. 1 :
n'est pas signalée dans Y editio princepsL·. 2 : [—]ωι δύο ι[—] edd. pr. L. 3 : [—]των
δε ΙΔΙΩΙ[—] edd. pr. L. 5 : κριθή ι [..]λ[.] edd. pr. L. 6 : ταΐς α[—] edd. pr. L. 7 :
[—]μεν edd. pr. L. 8 : [—]ρει edd. pr. ; τούτοι [—] edd. pr. L. 9 : ά?]λλους
επισπώμενοι edd. pr. ; ε[—] edd. pr. L. 10 : [—]σιν edd. pr. L. 11 : μίαν NracMEIN
edd. pr, MIANEra<MEIN la pierre. L. 15 : νομίσαντα [.] και καταχώριζα 4-5]ι
edd. pr. L. 16 : καταγνώι [ ] δικαστής είναι edd. pr. L. 17 : άποκαθ[ι]στάσθωσαν
edd. pr. L. 18 : ήσαν προσαγγέλλειν δε <κα[ί]> edd. pr. L. 19 : των
βουλομ[έν]ων και έκδικάζε[σ]θαι επί τώ[ι] edd. pr. L. 20 : κατακεχωρισμένων
πρότερον edd. pr. L. 23 : των [ ] ειδότες edd. pr. L. 24 : διαγραφάς [ ]ωι
edd. pr. L. 25 : το[ύ] έπερω[τή]σαι [—] εκείνον edd. pr. L. 26 : γραπτον [—] ει
δε μή [ό] ένκαταγ edd. pr. L. 27 : προσγρ[α]φείς. περιαιρείσθω edd. pr. L. 28 :
<λ>ων edd. pr. L. 30 : [—] ή ουσίας edd. pr. L. 31 : [—]ω μυνήσαντι edd. pr. L.
32 : [—] διαγραφών edd. pr. ; άντ edd. pr. L. 33 : [—]ων edd. pr. ; επιστας εάν
edd. pr. L. 34 : n'est pas signalée dans Y editio princeps.
Face Β
[ Ç. \).. ]ΕΩΕΣ[. . ç.l. . τους ούσίαις εύπορω]
[τέρους κατα]χωριζέτω[σαν εις το άγημα των Μακεδόνων (?)]
[και τους π]ελταστάς' το[ύς δε άπορωτάτους (?)]
4 [και τους έ]λαχίστ;ην [ε]χοντα[ς ούσίαν εις τους]
[πεζού]ς. λαμβανέτωσαν. Έγλαμβανέτ[ωσαν δε εις]
[τού]ς ύπασπιστας τους τα δοράτια οϊσ[οντας τώι βασι]
[λ]εΐ άπ' [οίκ]ιών και ουσιών ους αν νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]
8 ους ει[ν]αι. "Εστωσαν δε των μεν εις το άγημα τασ[σομέ]
νων οι πρεσβύτατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε, έ[άν]
μή τίνες και τών μέχρι πεντήκοντα ετών κριθώσ[ιν έ]
πιτήδειοι είναι παρέχεσθαι την χρείαν εν ταύτη ι τη ι τά
12 ξει, τών δε εις τους πελταστάς τριάκοντα πέντε. yacat
Λαμβανέτωσαν δε άπο των οικιών εν αϊς μεν άν ωσιν
άνήρ και γυνή και υιός εις, εάν μεν ό υιός ή ι υπέρ τα είκοσι [ε]
τη καί τώι εϊδει επιτήδειος, τοΰ πατρός οντος εν ετεσιν
16 πεντήκοντα, τον υίόν, ό δε πατήρ υπαρχέτω βοηθός" εάν δ[έ ό]
υιός ή (νεώτερος) τών είκοσι ετών ό δε πατήρ εν ετεσι πεντήκοντ[α]
ή καί νεώτερος καί δυνατός, ή ι τώι σώμα[τι σ]τρατεύεσ[θαι],
γραφέτωσαν τον πατέρα, ό δε υιός έστω βοηθός* εάν
20 δέ, τούτου όντος νεωτέρου τών είκοσι ετών, ό πατήρ ή ι [ύ]
πέρ τα πεντήκοντα, λαμβανέτω(σαν) τον υίόν εως πεντ[ε]
156 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
το κηρύκειον, τώι δε έπιστάτει και τώι επί της χώρα "ς έμφα[νιζέτωσαν
άλλους άντικαθιστάναι δοκίμους ίππους, έαν δέ^τινας. [ Ρ.1? άποτιν
λικον καθ' εκαστον ϊππον δραχμάς χιλίας, τώι δέ μ^ηνύσαΐντι
4 χθεντος. κριτηρίου δοθήσεται τοΰ πραχθέντος το" τρίτον [ Ρ.?7
άναλαβόντων τους ίππους ώς άχρεϊον άποδοκι ν μάση[ι τινά Ρ.??
φανήι [δόκι]μος και τιμής πλείονος άξιος, άποτινέτω ν ό μέν ε[πιστάτης(?)
[ό] δέ ϊπ[παρ]χος ό άποδοκιμάσας άπλήν και ό γραμματ ν εύς [
8 ΚΑΛ[..] περισόφως εική χρήσασθαι τώι πράγματι το ΐσνον Τ/.[
ό γραμματεύς ή αυτός ή άλλος έκείν'ωι πρασσέσ"Όω [ Ρ.??
ν
σαντι τούτων τι και έλέγξαντι διδό"σθω τοΰ έπι τίμ[ου το ήμισυ (?)
και τήν ναυτικήν εξ ων είθισται τ ο π ί ω ν , λαμβαν"έτ[ωσαν δέ εκ τών κατακε
12 καθ' εκάστη ν πυρόκαυσιν τους δο'^^κοΰντας επαίτη δείους είναι μένειν έν
καιδεκαετοΰς έ'ως πεντηκονθέτνννννους, έαν μή ν [ Ρ.46
158 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
ώσι και επιτήδειοι μένειν ένννννννντώι ύπαίθρωι ύπ"[αρχέτωσαν βοηθοί Ç.M
τωσαν και τούτους."'Πάν νννννννννν των δέ τών δια"[ ÇA}
16 όσων άν φαίνωνταινννννννννν'είναι και τα είδη τοϋ ν [ ?.?6 τους
ούσίαις εύπορωτέ^ρους καταχωριζέτωσαν εις το ά[γημα τών Μακεδόνων (?) και τους πε
τους και τους έλα^^χίστην έχοντας ούσίαν εις τους π[εζούς (?) λαμβανέτωσαν. Έγλαμβαν
στάς τους τα δ^οράτια οϊσοντας τώι βασιλεΐ άπ' οίκιώ[ν και ουσιών ους άν νομίζωσιν ε
20 σαν δέ τώμ μέν εις το άγημα τασσομένων οι πρεσβύτ[ατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε, εά
πεντήκοντα ετών κριθώσιν επιτήδειοι είναι παρέχεσ[θαι την χρείαν εν ταύτηι τήι τάξει
στάς <τας> τριάκοντα πέντε."'Λαμβανέτωσαν δέ [άπό τών οικιών εν αΐς μέν άν ώσιν άν
έάν μέν ό υιός ήι υπέρ τα είκοσι ετη και τώι εϊδει έπιτ[ήδειος, τοϋ πατρός οντος εν ετεσι
24 ό δέ πατήρ ύπαρχέτω βοηθός' εάν δέ ό υιός ή νεώτερος [τών είκοσι ετών ό δέ πατήρ έν ετε
τερος και δυνατός ή ι τώι σώ^ματι στρατεύεσθαι, γ[ραφέτωσαν τον πατέρα, ό δέ υιός έσ
νεωτέρου οντος τών είκοσι ετών, ό πατήρ ή υπέρ τα π[εντήκοντά, λαμβανέτωσαν τον υί
καετοϋς, οι δέ πατέ[ρ]ες τών τοιούτων, έάν μέν ώσι[ν έ'ως τών (?) πεντήκοντα και πέντε,
28 εάν δέ υπέρ τήν ήλ[ι]κίαν ταύτην, άλειτούργητο[ι εστωσαν, έάν μή τίνες ηγεμόνες κατα
επιτήδειοι φαίνωνται έκπορεύεσθαι εις τους βοηθο[ύς. Έ ν ήι δ' άν οίκίαι ό μέν πατήρ ή ι έν ή
εσθαι, ό δ' υιός νεώτερος τών πεντεκαίδεκα ετών, [ύπάρχηι δέ τούτων αναπληρωτής δυνατό
φέτωσαν επί τήν στρατείαν τον πατέρα. Έ ά ν δ[έ μή ύπάρχηι αναπληρωτής ...?.?.. .ΟΤΗ
32 άλλα μένων έν ο[ϊκ]ωι ύπαρχέτω βοηθός. Έ ν ή δ' άν [οίκίαι Ρ.?4
σαν τον υίόν, ό δέ πα[τή]ρ [μ]ενέτω βοηθός' ου δ' άν ώ[σι δύο υιοί (?)
ύπάρχηι αύτοίς π[ατ]ήρ δυνάμενος οίκονομεϊν τά τ[οΰ οίκου ?.?9
δέ μή, άεί ό χρησιμώτερος, ό δέ άλλος μενέτω βοηθ[ός Ρ.4?
36 Έάν δέ πλείονε[ς ώσι] εν τήι οίκίαι άνδρες λαμβαγ[έτωσαν ενα τούτων, οι δέ άλλοι έκπορ
APPENDICE EPIGRAPHIQUE
Dans la version publiée de leur communication, les deux auteurs ne proposent pas une
édition combinée de l'exemplaire de Cassandreia et de la face Β de celui de
Drama/Amphipolis, comme ils l'avaient fait à leur présentation orale. L. 1 : έμφα[—]
edd. pr. L. 2 : τινα[—] edd. pr. L. 4 : τρίτον [—] edd. pr. L. 5 : άναλ[α]βόντων edd.
pr. ; άποδοκιμάση[—] edd. pr. L. 6 : φανή[ι] δόκ[ι]μος edd. pr. ; ό μεν [—] edd.
pr. L. 7 : [.]AEir[ca 5]ΟΣ edd. pr. L. 8 : ΚΑΛ[Ρ.3] ΕΙ[.]ΣΟΦΩΣ edd. pr. ; τοϊς
OracNT[—] edd. pr. L. 11 : λαμβαν™ε[—] edd. pr. L. 12 : zKvac[—] edd. pr. L. 14 :
υπ[—] edd. pr. L. 15 : τ[ω]σαν edd. pr. L. 17 : το α[ ] edd. pr. L. 18 : τους Γ[—]
edd. pr., que dans la note 17 de la communication est restitué comme γ[υμνήτας] ;
mais souvent la haste horizontale du pine dépasse pas la haste verticale gauche (cf.,
ex.g., L. 10, cinquième lettre de la fin). L. 19 : ο'ικιώ[ν —] edd. pr. L. 20 : των μέν
εις το άγημα l'exemplaire de Drama/Amphipolis; πρεσβύτ[—] edd. pr. L. 21 :
παρέχε[σθαι —] edd. pr. L. 22 : δε [—] edd. pr. L. 23 : έπιτ[ήδειος —] edd. pr. L.
24 : ή(ι) νεώτερος [—] edd. pr. L. 25 : Γ[—] edd. pr. L. 26 : οντος νεωτέρου
l'exemplaire de Drama/Amphipolis ; ό πατήρ ή (ι) υπέρ τ[α —] edd. pr. L. 27 :
π[ατ]έ[ρ]ες edd. pr. ; ώσι[—] edd. pr. ; εως (έ)τών πεντήκοντα serait également
possible (voir l'apparat critique du n° 2 I B, L. 23). L. 28 : ήλ[ικ]ίαν edd. pr. ;
άλειτούργητο[ι] edd. pr. ; à la L. 25 de la face Β de l'exemplaire de
Drama/Amphipolis ils lisent καταλελυσ[—]. L. 29 : βοηθο[ΰς —] edd. pr, qui à la
L. 28 de la face Β de l'autre exemplaire lisent ΑΙΕΝ[.]ΔΕΙ στρατεύεσθαι. L. 30 : ό
δέ υιός edd. pr. ; ετών [—] edd. pr. L. 31 : γραφέτωσαν edd. pr. ; εάν δ[έ] edd. pr.
L. 32 : εν [ρ.?]ωι edd. pr. ; εν fj(i) δ[—] edd. pr. L. 33 : αν ω[—] edd. pr. L. 34 : τα
[—] edd. pr. L. 35 : δέ μ[ή] ό χρησιμό[τερ]ος, ό δ' άλλος μενέτω βοηθ[ος —]
edd. pr. L. 36 : πλείονε[ς .P. 4 έ]ν edd. pr. ; λαμβα[—] edd. pr. L. 37 : âv [.?.?.]
υπάρχηι πατήρ ή ΑΝΑΠ[—] edd. pr. ; άπο [....?.J?....]Μ[.]ΩΝ edd. pr. L. 39 :
μενέτ[ω ...P..19..] ΑΝ τριών του [—] edd. pr. L. 4 0 : δύο TO[ca 12] ΣΑΝ
ΣΤΡΑΤ[—] edd. pr. ; γραφέσθω]σαν est également possible. L. 41 : μενέτωσα[ν —
] edd. pr. L. 42 : ζώσιν ΥΓ[—] edd. pr. L. 43 : άναγκαζ[—] edd. pr. L. 44 : εάν δέ
[έ]στ[ι αναπληρωτής —]? ; εάν δέ [..]. Ε[—] edd. pr. L. 45 : εν [—] edd. pr. L.
47 : κριθή[ς—] edd. pr. L. 48 : εάν [δέ ..Ρ.6.]ης μή ύπά[ρχη? —] edd. pr. L. 49 :
το nPOI[..f.<?.] ΑΓΜΑ λαμβα[νέτωσαν —] edd. pr. L. 50 : πυροκαΰσει[Ρ.?
πα]τήρ edd. pr. L. 51 : αυτόν [f.?] έατοΐς edd. pr. L. 52 : τών ΑΙ[.]ΟΜΕΝΩΝ
edd.pr. L. 53 : Α[..?ΑΩ]Ν συντρόφων ΠΟ[—] edd.pr. L. 54 : πυροκαύσεων [..]
ύπά[ρ]χηι edd. pr. L. 55 : ηλικία [.£]ΡΕ[...Ρ..?.] ΑΝΑΠ[..]ΟΙ edd. pr. ; peut
être faut-il restituer [ά]χρε[ΐοι ώσιν ή] άνάπ[η]ροι. L. 56 : ομοίως δέ εάν και
παρά τών [.... Ρ. 19..] τών παραλ[—] edd. pr.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 161
Fragment A
Colonne I
[ _ ]
μηθέν άποκρινομένους τοις έφόδοις, άλλα μετά σιωπής
αυτούς αποδεικνύοντας δτι μένουσιν ορθοί.
Εφόδων.
4 Έφοδεύειν δε την μέν στρατηγίαν έκάστην κατά μέρος
τους τετράρχας άνευ φωτός και τον συγκαθήμενον ή κ α
θεύδοντα φύλακα<ι> ζημιούτωσαν οι τετράρχαι καθ'έκάστην
άταξί[α]ν δραχμή ι και οι γραμματείς ποιείσθωσαν την πρά
[ξιν (continué dans la colonne suivante)]
Colonne II
[ ]
[ έαν μη παραδείξωσι τώι βασι]
162 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Colonne III
[ ]
στρατηγίαν ΕΠ[.]_[. -]AN[.. .]ΙΔΗ[.e.6..]EPIEM[.?.?.]
χέτω στέφανος, διπλή ν λαμβάνειν την μερίδ[α της ώ ]
φελίας, τώι δέ χείριστα μηδέν δίδοσθαι, κρ[ίνειν δέ]
4 τους φίλους τοϋ βασιλέως, vacai
Συνθη [μά]των
Λαμβανέτωσαν δέ και το σ[ύνθη μα όταν (?)]
κλείωσι τας διόδους τοΰ φ[ραγμοΰ (?) ]
vacai
Fragment B
Colonne I
γειν του e μη φέροντας τι των καθηκόντων αύτοΐς ο
πλών £ημιούτωσαν κατά τα γεγραμμένα' κοτθύβου
όβολούς δύο, κώνου το ίσον, σαρίσης όβολού(ς) τρεις, μα
4 χαίρας το ϊσον, κνημίδων όβολούς δύο, άσπίδος δρα
χμήν. vacai
Έ π ί δέ των ή ηγεμόνων των τε δεδηλωμένων οπλών
το διπλούν και θώρακος δραχμάς δύο, ήμιθωρακιου δραχμήν.
8 Λαμβανέτωσαν δέ τήν ζημίαν οι γρ_αμ.ματεϊς και οι άρχυ
[πηρέτ]αι, παραδείξαντες τώι βασιλεΐ τους ή θετή κότας.
Εύταξί/ας της εκ των ωφελιών.
[Έάν] δέ ώφελίαν άνγωσί τίνες εις το στρατόπεδον ύπαν
12 τάτω[σαν οι] στρατη^γοί τους σπειράρχας και τετράρχας
έχον[τες κα]ί τους λοιπούς ηγεμόνας και μετά τούτων τους
Ίκανο[ύς ύπηρ]έτας προ της παρεμβολής τρεις σταδίους
[και μ]ή [έπ]ιτρεπέτωσαν τοις διαρπά£ουσιν. Έάν δέ τι γένη
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 163
Colonne II
Σ[ ]
ΟΜΟΙ[ ]
ΝΑΣΩ[ ]
4 Έ ά ν δε τι [ ]
μένων ή ΟΣ[ ]
ή ò άει προς Τ[ στα]
θμούς και Τ[ ]
8 είσπράσσ[ ]
ΣΤΑΙΣ άναγκ[ ά]-
τακτεϊν των Τ[ ό επί]
της αυλής' εάν [ ]
12 δωδεκαίων και προστ[ίμου (?) —το]
αυτό ποιείτω και ό επί τ[ής αυλής ].
Περί των [προνομών]
Έάν δέ τις εν τήι τώ\ π[ολεμίων προνομάς ποιήσηι, μήνυτρον (?) έ]
16 παγγελήναι και δοθήναι [ Έαν δέ τις (?)]
σΐτον έμπυρίσηι ή άμπελο[ν τέμηι ή άλλο τι άτά]
κτημα ποιήσηι, μήνυτρον έ[παγγελέτωσαν οι στρατηγοί (?)—]
seulement par Edson. Colonne II, L. 6 : ό άεί προς τ[ήι σταθμοδοσιαι] vel simile
Launey, suivi par Moretti. L. 6-7 : [στα]θμούς Feyel ; L. 7 : και τά[λλα —]
Moretti. L. 8-9 : [ύπασπι]- ou [χειρι]1σταϊς Feyel ; [— μεγί]σταις άνάγκ[αις —]
Launey. L. 10 : τι Feyel et les éditeurs suivants. L. 10-11 : [ό επί] Ι της αυλής
Moretti. L. 12 : προστ[ίμου] Hatzopoulos. L. 13 : ό επί τ[ής αυλής] Moretti. L.
14-18 : restauré et interprété par Garlan, qui est suivi par Moretti.
[ ].\|[ ]
[ ]N και τον / [ ]
[ ]ΣΙΝ πάντες Ty [ ]
4 [;ρ.4]ΚΑ[.?.4]ΜΕΝ και ΕΓΔΗΛΟΥ ΚΛΙ[... ?.?...]
ΝΑΤΟΝ' έπικεχώρηκα δέ και τοις ήγεμόσι τοις.
συ(ν)αγωνισαμένοις, όταν καταλύσωσι τη [ν]
στρατείαν, άτέλειαν των πολιτικών λειτου[ρ]
8 γιων' περί (δ)έ τούτων και κοινή ι μεν γέγραφα προς
Βοττεάτας και προς υμάς (δ)έ καθ' ιδίαν εκρινον έπι
στεϊλαι, ν"Ετους ν Ζ , κ Γορπιαίου νΙΈ vacat
Πολεμαϊος Άρπάλου, Τιμοκλής Καλλίππου, Ί π π ό σ
12 τρατος Καλλίππου, Παυσανίας Νικάνορος, Άντήνωρ
Σωσιμένου, Νικάνωρ Νικάνορος, Νικάνωρ 'Αλεξάνδρου,
Εΰφρων Άριστολάου, 'Αντίπατρος (Δ)ημοφίλου, Εύθύ
νους Άλεξάν(δ)ρου, 'Αντίγονος Φοινικίλου, Ήλιό(δ)ωρος
16 Άγάνορος, Άγάθων Λυγκέως, "Αρμεννος Άδαίου, Εύδη[μί]
(δ)ης Μαχάτου, · Βότριχος Νικαίχμου, Άριστογέν[ης]
Έρμωνος, Ζωΐλος 'Αλεξάνδρου, Παράμονος Ά γ [ η σ ι ]
166 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
L. 1. Omise par les premiers éditeurs, qui omettent aussi de relever les points aux
lignes 17, 19 et 28. L. 2 : και τον [—] edd. pr. L. 3 : πάντες τ[—] edd. pr.. L. 4-5 :
[—]μεν και έγ Δήλου κα[ταπλεΐν κατά το δυ?]νατον edd. pr., mais il n'y a pas
la place pour 15 lettres dans la lacune, ce qui rend la syntaxe avec un complément de
lieu, tel εγ Δήλου, problématique. La lecture έγδήλου (c'est-à-dire εκδήλου) est
aussi possible. L. 5 : επι[κ]εχώρηκα edd. pr.. L. 6 : [σ]υ(ν)αγωνισαμένοις edd. pr.,
ΣΥΜΑΓΩΝΙΣΑΜΕΝΟΙΣ la pierre. L. 8 : ΛΕ la pierre. L. 11-12 : Ίππό|στρατος
edd. pr. L. 14: ΛΗΜΟΦΙΛΟΥ la pierre. L. 15: 'Αλεξάνδρου edd. pr,
ΑΛΕΞΑΝΛΡΟΥ la pierre. L. 16-17 : ΕΥΔΗ[-]ΑΛΗΣ la pierre. L. 18-19 : Δ[η(η?/
α)μο]|στράτου edd. pr. L. 22 : Λικκύρου(?) edd. pr, qui proposent alternativement
(Ά)ικκΰρου et (Δ)ικκΰρου. L. 23 : Ξενοφ[—] Ποσει[~] edd. pr. L. 24 :
Δερκυλίδου edd. pr ; le dernier patronyme de la ligne est sans doute Με[ίδωνος]. L.
25 : Γλαυκίας edd. pr, ΠΛΑΥΚΙΑΣ la pierre ; Άκίστου edd. pr et la pierre. L.
26 : [Έ]πιτέλης edd. pr, ΠΙΤΕΑΗΣ la pierre. L. 30 : ΑΛΑΙΟΣ la pierre. L. 32 :
ΕΙΚΑΛΙΩΝΟΣ la pierre. L. 33 : Δήμαρχος (Δ)ιαγόρου edd. pr, ΔΗΜΑΡΧΟΣ
ΛΙΑΓΟΡΟΥ la pierre; Άδαίου edd. pr, ΑΛΑΙΟΥ la pierre. L. 36-37;
Μενεκ[ρά(ν£/ ρί)]του edd. pr
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 167
Conseil, à Athènes : 44-45 ; voir aussi stéphanites : 139 ; voir aussi règlement.
Boulé. diagraphè : 79 ; épi tas diagraphas : 97.
Conseil, royal en Macédoine : 60 ; 69 ; 79. dikastai : 94.
contraho : 87, η. 8 ; 88. dimitto:8S,n. 10.
Corinthe : 144-45 ; golfe : 32. dimnéaios: 124.
Corrhagos, cavalier macédonien : 43. Diodore, historien sicéliote : 27 ; 56 ;
course : 134 ; 138. 59; 7 5 ; 133.
Créon, officier de cavalerie : 40. Dion, cité de Macédoine : 57 ; bouclier :
crépides : 63 ; 138. 42 ; 65 ; 83 ; lieu de rassemblement
cuirasse, découvertes archéologiques : 18 ; des troupes : 88.
des cavaliers à Athènes : 49 ; sur les Dionysos : 127.
peintures macédoniennes : 50 ; à Dios, mois macédonien : 137.
franges sur un relief de Béroia : 51 ; discipline : 134 ; 143.
sur une ciste funéraire de Kilkis : 53 ; Dodone, cité d'Epire, bouclier : 65 ; 83.
sur un relief d'Amphipolis : 53 ; à dokimasia, des cavaliers à Athènes : 44 ;
franges porté par l'écuyer sur un relief des cavaliers en Macédoine : 47.
de Kellion : 54 ; sur la fresque de la doratia : arme des hypaspistes : 61 ; 63.
tombe d'Hagios Athanasios : 62 ; sur dory : 61 -63 ; 82 ; voir aussi lance.
un relief d'Idoménè : 71-81 ; des pel- doryphoros : 61 -63.
tastes : 72 ; non métallique : 80-83 ; Doson : voir Antigone Doson.
métallique : 81 ; 83 ; de Philippe II : dragons : 36 ; 46, n. 5 ; voir aussi cavalerie.
83 ; demi-cuirasse : 81 ; omission punie Drama, ville moderne de Macédoine, lieu
d'amende : 143-44. de découverte d'un exemplaire du
custodes corporis : 59 ; voir aussi gardes règlement sur le service militaire : 16
du corps. 17; 58; 99.
Cynoscéphales, lieu-dit en Thessalie, dromos : 138 ; voir aussi course.
bataille entre Macédoniens et Romains : éclaireurs : 35 ; voir aussi prodromoi.
24-25 ; 33 ; 36 ; 39 ; 56 ; 69 ; 72 ; 76 ; écuries, royales en Macédoine : 46.
88 ; 100 ; 136 ; 148. écuyer, au service des éphèbes : 36, ac
décadarques, désignation à Athènes : 39. compagne le cavalier macédonien : 50 ;
Cyrène, inscriptions : 58 ; 74, n. 5 ; 53 ; 133 ; sur un relief de Béroia : 50
constitution oligarchique : 137, n. 3. 51 ; sur une ciste funéraire du Musée de
dague : voir épée. Kilkis : 52 ; à Athènes : 53 ; sur un relief
Delphes, monument de Paul-Emile : 52 ; hellénistique de Pydna : 53 ; sur un
83. relief hellénistique de Kellion : 53-54 ;
Démétrios Poliorcète, roi des Macédo sur un relief hellénistique d'Edessa : 54.
niens, bouclier portant son nom : 42. Edessa, cité de Macédoine, relief de
dénonciateur : 96 ; 98. cavalier : 54.
De Sanctis, G., historien italien, inter Egypte : voir Lagides.
prétation du règlement sur l'armée de ektaktoi: 76.
campagne : 23 ; 141, n. 3 ; 147 ; sur ektos taxéon : 76-77.
les hypaspistes : 57. Elatée, cité de Phocide : 31.
Diadoques : 55 ; 73 ; 84 ; 107 ; 136. Elimée, contrée de Macédoine : 57.
diagramma : 93 ; sur le service militaire : endurance : 134 ; 138 ; voir aussi philo
7 ; 19 : 25-26 ; 34 ; 36 ; 40 ; 44 ; 45 ; ponia.
46-49; 59 ; 61 ; 67 ; 78 ; 89 ; 91-118; exarithmoi taxéos : 76.
123 ; 125 ; sur l'armée de campagne : exo taxéon : 76-77.
24 ; 142-45; sur le service de garnison : exodoi: 138, n. 3.
8; 16-17; 29-32; militaire (dans son Eordée, contrée de Macédoine : 65 ; dé
ensemble) : 15 ; 29 ; 143 ; 145 ; (ou loi) couverte de bouclier : 42 ; 57 ; 83, n. 6.
de Kavala : 19 ; 123-27; sur les concours épée, de cavalerie : 51 ; sur la fresque de la
INDICES 175
INDEX GREC
Outre les mots grecs du texte, sont répertoriés dans l'index grec les
termes importants des inscriptions de l'appendice épigraphique ; seuls
les termes des inscriptions qui n'avaient pas été inclus dans l'index de
ma monographie sur les institutions macédoniennes (nos 2 et 4) sont
présentés avec leur contexte. Les chiffres en caractères gras renvoient
aux pages du texte.
Άγησίστρατός : 5, L. 18. Δίφιλος : 5, L. 35.
Άγάθων : 5, L. 16. Είκαδίων : 5, L. 32.
Άγάνωρ : 5, L. 15. Έλλην : 92, n. 1 ; 139-40, n. 4.
Ά δ α ϊ ο ς : 5 , L. 16,25,30,33. Έπικράτης : 5, L. 35.
'Αλέξανδρος : 5, L. 13, Γ5, 18 ; 6, L. 14, Έπίνικος : 5, L. 28.
15. 'Επιτελής : 5, L. 26.
Άλκίμαχος : 5, L. 38. "Ερμων : 5, L. 18.
"Αλκιμος : 5, L. 19. Εύβίοτος : 5, L. 25.
'Αμύντας : 5, L. 30, 31. Ειδικός : 5, L. 27.
Άνάγκιππος / "Αγκιππος : 139-40, n. 4. Εύθύνους : 5, L. 14.
Άντήνωρ : 5, L. 12. Εύιέσται : 6, L. 14.
'Αντίγονος : 5, L. 15, 20, 22, 36 ; 6, L. Εύφρων : 5, L. 14.
15,18. Ζωΐλος:5, L. 18.
'Αντίπατρος : 5, L. 14. Ζωπυρίων : 5, L. 34.
Άπελλαΐος : 6, L. 7. Ήγήσανδρος : 5, L. 31.
Άρίσταρχος : 5, L. 34. Ηλιόδωρος : 5, L. 15.
Άριστογένης : 5, L. 17. Ηρακλείδης : 37, n. 1.
'Αριστοκλής : 5, L. 34. Θεόξενος : 6, L. 11.
Άριστόλαος : 5, L. 14. Θεόπομπος : 72, n. 6 ; 105, n. 1.
Άριστόνους / Άριοτόνοος : 139-40, n. 4. Θεσσαλός : 139-40, n. 4.
"Αριστος : 5, L. 25. Ίππόστρατος : 5, L. 11.
"Αρμεννος : 5, L. 16 ; 6, L. 16. Κάλλιππος : 5, L. 11, 12.
"Αρπαλος : 5, L. 11. Κίρρα : 56, n. 3.
" Αρχιππος : 6, L. 1. Κλειτΐνος : 6, L. 12.
Αύδναϊος : 6, L. 9. Κλισίμαχος : 5, L. 23.
Βάλακρος : 5, L. 37. Κόρραγος : 6, L. 4.
Βέτταλος : 5, L. 30.
Κρατεύας : 6, L. 17.
Βίλος.-ό,ί. 12.
Κύνος : 32.
Βότριχος : 5, L. 17.
Λαμέδων : 5, L. 37.
Βοττεάται : 5, L. 9.
Λάρισα : 56, n. 4.
Γλαυκίας : 5, L. 25.
Λέων : 37, n. 1.
Γορπιαϊος : 5, L. 10.
Λυγκεύς : 5, L. 16.
Γρήια : 6, L. 5.
Λυσίπολις : 5, L. 23.
Γυρτώνιος : 37, n. 1.
Δεινίας : 5, L. 31. Μαγνησία : 96, n. 5.
Δερκυλίδης : 5, L. 24. Μακεδονία : 87, n. 1.
Δήμαρχος : 5, L. 33. Μακεδών, Μακεδόνες : 37, n. 1 ; 40 ;
Δημόφιλος : 5, L. 14. 67, n. 2 et 6 ; 68, n. 1 et 6 ; 72, n. 6 ;
Διαγόρας : 5, L. 33. 80, n. 4 ; 84, n. 2 ; 103, n. 1 ; 105, n.
Διονύσιος : 5, L. 24. 1 ; 133, n. 3 ; 141, n. 3 ; καταχωρι
182 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
Les clichés dont l'origine n'est pas indiquée proviennent des Archives
Epigraphiques de la Macédoine du Centre de Recherche de l'Antiquité
Grecque et Romaine.
AVANT-PROPOS 7
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 11
INTRODUCTION 15
PREMIERE PARTIE : ARMEES, ARMES, CORPS ET UNITES 21
LA MARINE 27
L'ARMEE DE TERRE 29
LES GARNISONS 29
LA CAVALERIE 32
Effectifs 36
Commandement 38
Equipement 41
Armement 49
L'INFANTERIE 55
Les hypaspistes 56
Effectifs 60
Commandement 60
Equipement-armement 61
Les peltastes et Y agéma 66
Effectifs 68
Commandement 69
Equipement-armement 70
Les phalangites 73
Effectifs 75
Commandement 76
Equipement-armement 80
SECONDE PARTIE : LE RECRUTEMENT 85
CADRES CIVIQUES : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 91
AGE 99
CENS 103
SITUATION FAMILIALE 109
CIRCONSCRIPTIONS MILITAIRES 119
APPENDICE : UNE INSCRIPTION INEDITE
DU MUSEE DE KAVALA 123
TROISIEME PARTIE : FORMATION ET DISCIPLINE 129
FORMATION 133
DISCIPLINE 141
CONCLUSION 147
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 149
1. Diagramma sur le service de garnison
I. Exemplaire de Chalcis 151
II. Exemplaire de Kynos 153
2. Règlement sur le service militaire
I. Exemplaire de Drama/Amphipolis 153
II. Exemplaire de Cassandreia 157
3. Règlement sur le service dans l'armée de campagne d'Amphipolis 161
4. Loi ou diagramma de Kavala sur l'enregistrement dans les
listes militaires et/ou civiques 164
5. Lettre d'Antigone Doson à Béroia et liste d'officiers 165
6. Lettre de Philippe V à Archippos et hypomnéma des Euiestes 167
INDICES 169
Index général 171
Index grec 181
LISTE DES PLANCHES 195
PLANCHES 199
PLANCHES
PLI
PI. II
PI. IIIa-b
PI. IV
PL V
ff
PI. VI
PI. VII
PI. Vili
PI. IX
PL X
PI. XI
y_ J .J
/. '
. *;
J
- . ·
Ä
; ·.. ' " ' '
fl
fl
! -
i
'»" ' '·"' '"'
fl
PI. XII
PI. XIII
c .ς <
*L_Z1N^ *"
** **%*.,
PL XIV
PI. XV
PI. XVI
PI. XVII
PL XVIII
PL XIX
PI. XX
Y. E. Meimaris, Κ. Kritikakou, P. Bougia, Chronological Systems in
Roman-Byzantine Palestine and Arabia (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 17 ; Athènes
1992)