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KENTPON ΕΛΛΗΝΙΚΗΣ ΚΑΙ ΡΩΜΑΪΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΤΗΤΟΣ

ΕΘΝΙΚΟΝ ΙΔΡΥΜΑ ΕΡΕΥΝΩΝ "

CENTRE DE RECHERCHE DE L'ANTIQUITE GRECQUE ET ROMAINE


FONDATION NATIONALE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ

M. B, HATZOPOULOS
L'ORGANISATION D MEE MACffJONniNNL:
SÒJJS L TIGONIDES
PRfJBLE^S AN IQCUMENTS NOL VEAUX

•NES 2001
DIFFUSK 11 RUE DE MEDICIS, 75006 PARIS
L. Gounaropoulou, M. B. Hatzopoulos, Les Milliaires de L· Voie
Egnatienne entre Héraclée des Lyncestes et Thessalonique
(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 1 ; Athènes 1985)

Y. E. Meimaris, Sacred Names, Saints, Martyrs and Church Officials in the


Greek Inscriptions and Papyri Pertaining to the Christian Church of
Palestine (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 2 ; Athènes 1986)

Μ. Β. Hatzopoulos - L. D. Loukopoulou, Two Studies in Ancient


Macedonian Topography (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 3 ; Athènes 1987)

Μ. Β. Sakellariou, The Polis-State (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 4 ; Athènes 1989)

M. B. Hatzopoulos, Une donation du roi Lysimaque (ΜΕΛΕΤΉΜΑΤΑ


5 ; Athènes 1988)

M. B. Hatzopoulos, Actes de vente de la Chalcidique centrale


(ΜΕΛΕΤΉΜΑΤΑ 6 ; Athènes 1988)

M. B. Hatzopoulos, L. D. Loukopoulou, Morrylos, cité de la Crestonie


(ΜΕΛΕΤΉΜΑΤΑ 7 ; Athènes 1989)

A. B. Tataki, Ancient Beroea : Prosopography and Society


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 8 ; Athènes 1988)

L. D. Loukopoulou, Contribution à l'étude de la Thrace propontiquê


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 9 ; Athènes 1989)

M. B. Sakellariou (éd.) Poi/dla (recueil d'articles) (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 10 ;


Athènes 1990)

M. B. Hatzopoulos - Louisa D. Loukopoulou, Recherches sur les marches


orientales des Téménides (Anthémonte-Kalindoia) (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 11 ;
1ère Partie : Athènes 1992 ; 2e Partie : Athènes 1996)

M. B. Sakellariou, Between Memory and Oblivion (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 12 ;


Athènes 1991)

A. D. Rizakis (éd.),Achaia und Elis in der Antike (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 13 ;


Athènes 1991)

M. Β. Hatzopoulos, Actes de vente dAmphipolis (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 14 ;


Athènes 1991)

A. D. Rizakis (éd.) Paysages d'Achate I. Le bassin du Péiros et la plaine


occidentale (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 15 ; Athènes 1992))

Ph. Gauthier - M. B. Hatzopoulos, La loi gymnasiarchique de Béroia


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 16 ; Athènes 1993)
Sur la couverture, détail de la fresque de la tombe de Lyson et Kallikles
à Miéza, reproduit avec la permission d'Ekdotike Athenon S.A.

ISBN 960-7905-07-5
© Κεντρον Ελληνικής και Ρωμαϊκής 'Αρχαιότητος
τοΰ Εθνικού 'Ιδρύματος Ερευνών

Εκτύπωση Φ. Παναγόπουλος & Σια


M. B. HATZOPOULOS

L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE

SOUS LES ANTIGONIDES


KENTPON ΕΛΛΗΝΙΚΗΣ ΚΑΙ ΡΩΜΑΪΚΗΣ ΑΡΧΑΙΟΤΗΤΟΣ
ΕΘΝΙΚΟΝ ΙΔΡΥΜΑ ΕΡΕΥΝΩΝ
CENTRE DE RECHERCHE DE L'ANTIQUITE GRECQUE ET ROMAINE
FONDATION NATIONALE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ
30

DIFFUSION DE BOCCARD - 1 1 , RUE DE MEDICIS, 75006 PARIS


Μ. Β. HATZOPOULOS

L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE


SOUS LES ANTIGONIDES

PROBLEMES ANCIENS ET DOCUMENTS NOUVEAUX

ATHENES 2001
AVANT-PROPOS

Quand, en 1996, je publiais les deux volumes de mon étude sur les
institutions macédoniennes, j'avais pleinement conscience que le
chapitre sur l'organisation militaire n'allait pas tarder à nécessiter une
extensive mise à jour. Cinq importants documents épigraphiques,
trois lettres d'Antigone Doson et deux ordonnances de Philippe V,
ayant tous trait à des questions militaires, restaient encore inédits.
Quatre ans plus tard, l'étendue et la qualité des textes devenus entre
temps accessibles, mais aussi l'importance et la diversité des docu­
ments iconographiques de sujets militaires découverts en Macédoine
et présentés au public m'incitèrent, au lieu de la simple révision d'un
chapitre de mon livre sur les institutions, à entreprendre la rédaction
d'un mémoire à part consacré à l'organisation de l'armée macédo­
nienne sous les Antigonides, dans lequel je présenterais un nouveau
bilan de la documentation tant épigraphique qu'iconographique1 et je
tenterais une synthèse de nos connaissances sur le sujet. Ce travail,
commencé en 1997, aurait pu être terminé plus tôt. J'en ai retardé
l'achèvement pour attendre la publication d'une série de documents
nouveaux : le règlement sur le service militaire, les lettres d'Antigone
Doson, la loi éphébarchique d'Amphipolis. Malheureusement, seuls
une lettre d'Antigone Doson et le règlement furent publiés et c'est
avec plaisir que j'accédai à la prière de P. Nigdelis de ne pas présenter
une révision de ce dernier texte, dont il préparait une réédition, avant

1. Parmi ces derniers, seuls les monuments sculptés, en général peu ou pas
connus, sont illustrés à la fin du volume. J'ai finalement renoncé à faire figurer aussi
les monuments peints, parce que la plupart d'entre eux, quoique souvent publiés dans
des éditions fastueuses, continuent à être considérés par les ayants droit comme
inédits. Heureusement, les publications qui les ont accueillis et qui jouissent d'une
large diffusion, en offrent des illustrations en couleurs d'une grande qualité,
auxquelles le lecteur pourra se rapporter.
8 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

la fin de l'année 2000. En revanche, l'espoir, toujours renouvelé, de


voir publier la loi éphebarchique, qu'on peut maintenant examiner à
loisir dans le nouveau musée d'Amphipolis, fut encore une fois déçu.
Cette étude achevée et bientôt remise entre les mains de
l'imprimeur, il ne me reste que l'agréable devoir de remercier ceux qui
ont contribué à sa réalisation. Parmi ces derniers, je voudrais d'abord
exprimer ma gratitude à mes amis du Service Archéologique, qui ont
facilité mon travail en me donnant accès aux réserves de leurs musées
et en me procurant des photographies de monuments : la regrettée
ancienne éphore de la XVI Ephorie d'Antiquités Préhistoriques et
Classiques Julie Vokotopoulou, l'ancienne éphore de la XIV Ephorie
Phanouria Dakoronia, l'éphore actuelle de la XVI et de la XVIII
Ephorie Chaïdô Koukouli-Chrysanthaki, ainsi que ses collègues Hélène
Trakosopoulou-Salakidou, Victoria Allamani-Souri et Polyxène Adam-
Véléni, et aussi le photographe du Musée de Thessalonique Const.
Toutountzoglou pour les excellents clichés de la stèle de Cassandreia,
le photographe de la XVII Ephorie Chr. Giavanidès pour les clichés
d'une stèle de Pétrès, et tout le personnel du Musée de Drama pour
son aide aussi efficace que désintéressée. Enfin, à l'éphore de la XV
Ephorie, A. Tziafalias, je dois les informations sur les lettres inédites
d'Antigone Doson, récemment découvertes à Pythion de Pérrhébie.
Sans le dévouement de mon amie et collègue italienne Manuela
Mari, qui m'accompagna et m'assista lors d'une mission à travers la
Macédoine en février 2000, la collection de la documentation épigra­
phique eût nécessité beaucoup plus de temps et d'efforts. Je lui suis
reconnaissant aussi bien de son aide que de sa compagnie. A mon
amie et complice en archéologie Lucrèce Gounaropoulou je dois la
possibilité de publier l'exemplaire de Kynos du diagramma sur le
service de garnison, qu'elle avait présenté la première au Ve Congrès
International sur la Macédoine Antique. Je l'en remercie de tout cœur.
Je voudrais aussi exprimer ma gratitude à mes vieux amis d'Ekdotike
Athenon, G. Christopoulos et J. Bastias, qui m'ont gracieusement
accordé la permission d'utiliser l'illustration de la couverture.
Au sein même du Centre de Recherche de l'Antiquité Grecque et
Romaine, j'ai bénéficié de l'aide de Katerini Liampi et de J. Pikoulas,
AVANT-PROPOS 9

qui m'ont procuré les clichés des stèles à relief d'Idoménè et d'Amphi­
polis respectivement Je leur en suis reconnaissant à tous les deux.
Mais ce sont, encore une fois, P. Paschidis et Irène Kalogridou, dont
l'assistance efficace, allant de la saisie du manuscrit jusqu'à la mise en
pages et la constitution des indices, a permis la publication du présent
ouvrage. Je dois souligner qu'outre son aide technique, P. Paschidis
fut le très scrupuleux lecteur de mon manuscrit et que ses innombrables
observations et objections m'ont évité nombre de bévues et d'erreurs.
A tous les deux j'adresse mes très sincères remerciements.
En dehors de la Grèce, je voudrais exprimer ma reconnaissance à
mon ami et ancien dragon Fr. Paschoud, mémoire vivante de la noble
et antique arme de la cavalerie suisse, dont il m'a procuré les statuts.
Surtout, j'ai une grande dette envers mon ami Ph. Gauthier, qui à trois
reprises m'a fait bénéficier de ses commentaires et conseils : quand il
lut une première version de ce mémoire, quand il commenta une
présentation de mes principales conclusions devant l'Académie des
Inscriptions et Belles Lettres et, finalement, quand il m'invita à faire
un séminaire sur les nouveaux fragments du diagramma militaire à
l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Qu'il en soit très cordialement
remercié. Il va de soi que les vues exprimées dans le présent ouvrage
n'engagent que son auteur, qui est aussi l'unique responsable des
erreurs qui subsistent.

M.B. Hatzopoulos,
Toulon, décembre 2000
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

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Βεγόρα της Φλώρινας", Ancient Macedonia V (Thessalonique 1993) 17-28.
Andronicos, Vergina = M. Andronicos, Vergina (Athènes 1984).
Anson, "Hypaspists" = E.M. Anson, "Alexander's Hypaspists and the Argyraspids",
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Bar-Kochva, Army=B. Bar-Kochva, The Seleucid Army (Cambridge 1976).
Berve, Alexanderreich = H. Bevre, Das Alexanderreich auf prosopographischer
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Bikerman, Institutions = E. Bikerman, Institutions des Séleucides (Paris 1938).
Billows, Kings = R.A. Billows, Kings and Colonists. Aspects of Macedonian
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(Thessalonique 1988) 147-59.
Chrysostomou, "Τάφος ΣΤ" = P. Chrysostomou, " Ό μακεδόνικος τάφος Σ Τ με
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12 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

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Dintsis, "Reglement" = P. Dintsis, "Über die Bezeichnung κώνος im Reglement von
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Foulon, "Garde" = E. Foulon, "La garde à pied, corps d'élite de la phalange
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Foulon, "Hypaspistes" = E. Foulon, "Hypaspistes, peltastes, chrysaspides, argyraspides,
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Gauthier - Hatzopoulos, Loi = Ph. Gauthier et M.B. Hatzopoulos, La loi gymnasiar­
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Goukowsky, Essai = P. Goukowsky, Essai sur les origines du mythe dAlexandre
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Hammond, Macedonia = N.G.L. Hammond, A History of Macedonia, vol. I-III
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Hammond, "Guards" = N.G.L. Hammond, "The Various Guards of Philip II and
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Hammond, "Shield" = N.G.L. Hammond, "A Macedonian Shield and Macedonian
Measures", BSA 91 (1996) 365-67 (= Collected StudiesTV 273-75).
Hammond, "Cavalry" = N.G.L. Hammond, "Cavalry Recruited in Macedonia down to
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Hammond, Collected Studies = N.G.L. Hammond, Collected Studies I-IV (Amsterdam
1993-1997).
Hatzopoulos, Donation = M.B. Hatzopoulos, Une donation du roi Lysimaque
("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 5 ; Athènes 1988).
Hatzopoulos, Cultes = M.B. Hatzopoulos, Cultes et rites de passage en Macédoine
("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 19 ; Athènes 1994).
Hatzopoulos, Institutions - M.B. Hatzopoulos, Macedonian Institutions Under the
Kings, vol. I-II ("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 22 ; Athènes 1996).
Hatzopoulos, "Lettre" = M.B. Hatzopoulos, "La lettre d'Antigone Doson à Béroia et
le recrutement de l'armée macédonienne sous les derniers Antigonides",
Recherches récentes sur le monde hellénistique (sous presse).
ABREVIATIONS 13

Hatzopoulos - Loukopoulos, Philippe = M.B. Hatzopoulos et Louisa D. Loukopoulos


(dir. de l'éd.) Philippe de Macédoine (Paris 1982).
Hatzopoulos - Loukopoulou, Recherches = M.B. Hatzopoulos et Louisa D. Loukopoulou,
Recherches sur les marches orientales des Téménides, Ière-IIe partie
("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 11 ; Athènes 1992-1996).
Helly, Etat= B. Helly, L'Etatthessalien (Lyon 1995).
Kalléris, Macédoniens = J.N. Kalléris, Les anciens macédoniens, t. I-II (Athènes
1954-1976).
Karamitrou-Mentésidi, "Τάφος" = Georgia Karamitrou-Mentésidi, " Ό μακεδόνικος
τάφος Σπηλιάς Εορδαίας" Τό αρχαιολογικό έργο στη Μακεδονία
και Θράκη 1, /W(Thessalonique 1988)23-36.
Kougéas, "Διάγραμμα" = S. Kougéas, "Διάγραμμα στρατιωτικής οικονομίας
των μακεδόνικων χρόνων εκ Χαλκίδος", Ελληνικά! (1934) 175-208.
Kroll, "Archive" = J.H. Kroll, "An Archive of the Athenian Cavalry", Hesperia 46
(1977)83-140.
Kroll, "Armor" = J.H. Kroll, "Some Athenian Armor Tokens", Hesperia 46 (1977)
141-46.
Launey, Recherches = M. Launey, Recherches sur les armées hellénistiques (Paris
19872).
Le Bohec, Antigone - Sylvie Le Bohec, Antigone Dôsôn roi de Macédoine (Nancy
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Lesquier, Institutions = J. Lesquier, Les institutions militaires de l'Egypte sous les
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Leveque, "Guerre" = P. Leveque, "La guerre à l'époque hellénistique", J.-P. Vernant
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Liampi, Schild = Katerini Liampi, Der makedonische Schild (Bonn 1998).
Loreto, "Regolamento" = L. Loreto, "Polyb. 10.17.1-5 e il regolamento militare
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Index 18 (1990) 331-66.
Makaronas, "Επιστολή" = Chi. Makaronas, "Επιστολή τοΰ βασιλέως Φιλίππου
E'", Ephemeris(1934-1935), 117-27.
Manti, "Sarissa" = P.A. Manti, "The Cavalry Sarissa", AncWorld8 (1983) 73-80.
Markle, "Sarissa" = M.M. Markle, "The Macedonian Sarissa, Spear, and Related
Armor", A JA 81 (1977) 323-39.
Markle, "Weapons" = M.M. Markle, "Weapons from the Cemetery at Vergina and
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του (Thessalonique 1980) 243-67.
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("Studies in the History of Art" 10 ; Washington 1982) 86-111.
Markle, "Monument" = M.M. Markle, "A Shield Monument from Veria", Ancient
Macedonia. An Australian Symposium (Sydney 1995) 83-97.
14 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Markle, "Chronology" = M.M. Markle, "A Shield Monument from Veria and the
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Martin, Cavaliers·= A. Martin, Les cavaliers athéniens (Paris 1887).
Miller, Tomb - Stella G. Miller, The Tomb of Lyson and Kallikles: a Painted
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Moretti, Iscrizioni = L. Moretti, Iscrizioni storiche ellenistiche, vol. I-II (Florence
1967-1976).
Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" = P. Nigdélis et K. Sismanidès, "Δύο αντίγραφα
ενός επιστρατευτικού διαγράμματος τοΰ Φιλίππου Ε'", Ancient
Macedonia VI (Thessalonique 1999) 807-822.
Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" = D. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου",
Μύρτος. Μνήμη 'Ιουλίας Βοκοτοπούλου (Thessalonique 2000) xviii-xxii.
Pélékidis, Ephébie= Chr. Pélékidis, Histoire de l'éphébie attique (Paris 1962).
Petsas, Τάφος =Ph. Petsas, Ό τάφος των Αευκαδίων (Athènes 1966).
Pritchett, War = W.K. Pritchett, The Greek State at War, vol. Ι-V (Berkeley - Los
Angeles - Londres 1971-91).
Robert, "Phasélis" = L. Robert, "Sur un dicton relatif à Phasélis. La vente du droit de
cité", Hellenica I ( 1940) 37-42.
Rœsch, "Cavalerie" = P. Rœsch, "La cavalerie béotienne à l'époque hellénistique
(338-172)", Actes du Vile Congrès International d'Epigraphie Grecque et
Latine (Paris-Bucarest 1979) 243-51.
Rœsch, Etudes-?. Rœsch, Etudes béotiennes (Paris 1982).
Roussel, "Règlement" = P. Roussel, "Un règlement militaire de l'époque macédonienne",
RA 4 (1934) 39-47.
Saatsoglou-Paliadéli, Μνημεία = Chrysoula Saatsoglou-Paliadéli, Τό επιτάφια
μνημεία από τη μεγάλη Τούμπα της Βεργίνας (Thessalonique 1984).
Sokolovska, Isar-Marvinci- Victoria Sokolovska, Isar-Marvinci(Skopje 1986).
Stern, "Έξαμναϊοι" = J. Stern, "A propos de la vente du droit de cité: les έξαμναϊοι
d'Ephèse", Chiron 17 (1987) 293-98.
Toepffer, "Gemeindebuch" = J. Toepffer, "Das attische Gemeindebuch", Hermes 30
(1895)391-400.
Van't Dack, Ptolemaica - E. Van't Dack, Ptolemaica selecta. Etudes sur l'armée et
l'administration Jagides ("Studia Hellenistica" 29 ; Louvain 1988).
Vidal-Naquet, "Tradition" = P. Vidal-Naquet, "La tradition de l'hoplite athénien", J.-P.
Vernant (éd.), Problèmes de la guerre en Grèce ancienne (Paris-La Haye
1968) 161-81, repris avec revisions dans Chasseur 125-149.
Vidal-Naquet, Chasseur = P. Vidal-Naquet, Le chasseur noir; formes de pensée et
formes de société dans le monde grec (Paris 1981).
Walbank, Philip = F.W. Walbank, Philip V ofMacedon (Cambridge 1940).
Walbank, Commentary = F.W. Walbank, A Historical Commentary ofPolybius, vol.
I-III (Oxford 1957-1979).
Welles, "Diagramma" = C.B. Welles, "New Texts from the Chancery of Philip V of
Macedon and the Problem of the 'Diagramma'", AJA 42 (1938) 245-60.
"Je ne puis entreprendre, tout au moins ici, une étude
des représentations des soldats hellénistiques, en Ma­
cédoine ou ailleurs, confrontés aux textes littéraires et
épigraphiques : je crois qu'elle recompenserait des ses
peines celui qui la tenterait".

M. Launey, Recherches sur les armées hellénistiques


(Paris 19872) 359.

INTRODUCTION

Ce mémoire n'a pas l'ambition d'examiner - et encore moins la


prétention de résoudre - toutes les questions relatives à l'organisation
de l'armée macédonienne1 sous les Antigonides. Il est, en effet, à la
fois trop tard et trop tôt pour la rédaction d'un traité systématique sur
l'armée macédonienne, ne serait-ce que pour la période la plus
amplement documentée. Car, si une documentation sans cesse renou­
velée révèle des aspects jusqu'à maintenant insoupçonnés des
institutions militaires macédoniennes, elle impose en même temps
l'abandon de l'espoir illusoire de pouvoir dans un avenir prévisible en
présenter un tableau complet et définitif.
Les buts de ce mémoire sont plus limités. C'est une tentative
d'intégrer les témoignages nouveaux dans le corpus documentaire
existant et de faire le bilan des modifications qu'ils apportent à la
doctrine dominante. Aussi, sur des sujets tels la marine ou les garni­
sons macédoniennes, le lecteur ne trouvera que de brefs paragraphes,
que justifie le supplément d'informations fournis par les documents
récemment découverts. Ces témoignages sont essentiellement de deux

1. Le terme est utilisé ici stricto sensu, pour les troupes composées de πολιτικοί
στρατιώται, c'est-à-dire de citoyens macédoniens (cf. Hatzopoulos, Institutions I
167-209 et 443, n. 1). En conséquence, les troupes auxiliaires composées d'alliés plus
ou moins sujets ou de mercenaires ne feront pas partie de cette étude.
16 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

ordres : épigraphiques et iconographiques. La chancellerie macé­


donienne nous avait déjà fourni deux textes (faisant peut-être partie
du même diagramma) dont chacun était unique dans son genre. Il
s'agit du document complet découvert dans la citadelle de Chalcis et
contenant le règlement de garnison1 et des deux fragments du
règlement de l'armée de campagne mis au jour à Amphipolis.2 Depuis,
quatre autres documents épigraphiques importants et également
uniques sont venus compléter ou modifier nos connaissances sur
l'armée macédonienne sous les Antigonides. La loi gymnasiarchique
de 216 lignes découverte en 1949 à Béroia fut très sommairement
publiée en 1977, mais c'est seulement son édition commentée en 1993
qui révéla son importance pour la compréhension des institutions
militaires de la Macédoine antigonide.3 Son intelligence se trouva
facilitée par la découverte d'abord en 1978 d'un fragment -dont la
signification ne fut pas immédiatement perçue4 - et, ensuite, en 1982,
du texte entier de 139 lignes de la loi éphébarchique d'Amphipolis.5 Si
la gravure du texte intégral datait du dernier quart du 1er siècle av. J.­
C , celle du fragment remontait au premier tiers du siècle précédent et
ne laissait aucun doute sur l'origine antigonide des dispositions de la
loi.6 Trois ans plus tard, en 1985, fut recueilli, dans les environs de la
forteresse hellénistique de Kynos en Locride orientale, un fragment
du règlement de garnison. Son contenu était déjà connu par
l'exemplaire de Chalcis, mais la présence même d'une copie identique
à Kynos permet d'établir définitivement que le texte découvert à
Chalcis ne concernait pas seulement la garnison de la forteresse de
cette cité, mais toutes les garnisons antigonides.7 Cependant, deux

1. Appendice épigraphique n° 1 I.
2. Appendice épigraphique n°3.
3. Ph. Gauthier et M.B. Hatzopoulos, La loi gymnasiarchique de Béroia
("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 16 ; Athènes 1993) ; cf. Hatzopoulos, Institutions II 75-83,
n°60;£KMIl.
4. Hatzopoulos, Institutions II 61, n°42.
5. Cf. Ergon 1984,22-24 ; BullEpigr1987,704 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi161-63.
6. Cf. BullEpigr1987, 704.
7. Appendice épigraphique n° 1 I-II.
INTRODUCTION 17

textes capitaux ou plutôt deux fragments du même texte signalés


respectivement en 1956 à Drama et à une date inconnue à Néa
Potidaia (Cassandreia) ont dû attendre leur publication jusqu'en
1999.1 Il s'agit ni plus ni moins du règlement sur le service militaire
de l'armée macédonienne, qui faisait probablement partie du même
diagramma que le règlement de la garnison et celui de l'armée de
campagne.
En effet, des indices convergents suggèrent que l'un des deux
exemplaires, celui de Drama, provient d'Amphipolis et qu'il est
contemporain du règlement de l'armée de campagne, voire qu'il est
l'œuvre du même lapicide. A Drama, à l'époque hellénistique existait
sans doute une agglomération tellement insignifiante qu'on ne connaît
ni son nom ni son emplacement exact.2 Comme la stèle fragmentaire
sur laquelle le texte a été gravé a été repérée par hasard dans un
terrain vague, il est a priori fort possible qu'elle y ait été rapportée
d'un centre important de la Macédoine orientale. Or la très caracté­
ristique décoloration du marbre, qui lui donne une teinte bleu-gris, et
encore plus le style de l'écriture, jusqu'à la façon de marquer le
changement de section, non seulement par un vacat mais aussi par un
changement de ligne avec saillie de la première lettre de la ligne
suivante, se retrouvent dans le fragment Β du règlement trouvé en
1934 à Amphipolis. Il est donc très vraisemblable que c'est dans la
capitale de la région parastrymonienne que cette stèle avait été
originairement érigée.
Ces témoignages écrits se trouvent complétés par toute une série
de documents iconographiques peints ou sculptés venus au jour
fortuitement ou grâce aux fouilles systématiques effectuées en

1. Nigdélis - Sismanidès, "Δύο αντίγραφα ενός επιστρατευτικού διαγράμματος


τοΰ Φιλίππου τοΰ Ε", Ancient Macedonia VI (Thessalonique 1999) 807-822.
2. Voir Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 808, Chaïdô Koukouli-Chrysanthaki,
"Ό αρχαίος οικισμός της Δράμας και το ιερό τοΰ Διονύσου", Ή Δράμα και ή
περιοχή της. 'Ιστορία και πουτισμός. Πρακτικά επιστημονικής συνάντησης,
Δράμα 24-25 Νοεμβρίου 1989 (Drama 1996) 67-107, et A. Santoriello - Μ. Vitti, "Il
paesaggio agrario del territorio della Colonia Victrix Philippensiuni\ Ancient
MacedoniaVl (Thessalonique 1999) 995, n. 53, avec références.
18 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Macédoine pendant les dernières décennies. Les statues et les reliefs


représentant l'armement des guerriers macédoniens proviennent aussi
bien de monuments funéraires que d'autres types de monuments
(statues honorifiques, trophées ou autres ouvrages commémoratifs de
victoires), mais les documents peints font partie exclusivement des
tombes macédoniennes, dont la prodigieuse multiplication a bouleversé
nos notions sur la peinture grecque. Si la découverte la plus
spectaculaire de ces dernières années (1994) est celle de la tombe
d'Hagios Athanasios (l'antique Héraclée sur l'Axios),1 la tombe de
Lyson et Kalliklès, mise au jour accidentellement pendant la Seconde
Guerre mondiale (1942), a le plus contribué à notre connaissance de
l'armement macédonien de la moyenne période hellénistique, surtout
grâce à sa publication exemplaire par Stella Miller.2
Avant de clore cette brève introduction, il faudrait ajouter
quelques mots au sujet d'un autre type de documents que le lecteur
pourrait s'attendre à voir figurer en première place : les armes elles­
mêmes découvertes dans les tombes de Macédoine. Curieusement,
cette documentation -pourtant relativement abondante, directe et
authentique - n'est pas aussi instructive qu'on pourrait le croire.
D'abord elle ne concerne pas - sauf rarissimes exceptions - les
éléments de l'armement pour lequel subsistent doutes et controverses,
tels le(s) bouclier(s), la cuirasse ou la hampe des sarisses ; ensuite,
même ces très rares découvertes ne peuvent pas être mises en rapport
avec des unités particulières de l'armée macédonienne, caractérisées
précisément par les éléments d'armement qui nous font le plus
souvent défaut.3 Il va de soi qu'il sera néanmoins fait appel à cette

1. Maria Tsimbidou-Avloniti, "Ή ζωφόρος τοϋ μακεδόνικου τάφου οτόν


"Αγιο 'Αθανάσιο Θεσσαλονίκης. Εικονογραφικά ζητήματα", Ancient Macedonia
VI (Thessalonique 1999) 1247-59.
2. Stella G. Miller, The Tomb of Lyson and Kallikles : A Painted Macedonian
Tomb (Mayence 1993).
3. Les panoplies les plus variées et les plus somptueuses sont celles des tombes
royales de Vergina. Cependant, la position exceptionnelle de leurs occupants et leur
éclectisme même les rendent pratiquement inutilisables pour notre propos. D'après le
fouilleur (Andronicos, Vergina 120-21 ; 136-46 ; 206 ; 208 ; 217) et P. Faklaris ("The
INTRODUCTION 19

documentation toutes les fois où elle pourrait contribuer à éclaircir


l'organisation des armées antigonides. Cependant, il faut tenir présent
à l'esprit que ce mémoire n'est pas un ouvrage d'archéologie, pas plus
qu'il n'est un manuel de tactique ou de stratégie militaire. Ces
ambitions se limitent à la meilleure compréhension de l'organisation
des forces armées macédoniennes pendant le dernier siècle de
l'indépendance du royaume.
Le présent travail est divisé en trois grandes parties consacrées
respectivement aux unités, au recrutement et, finalement, à la formation
et la discipline de l'armée macédonienne sous les Antigonides. En
appendice sont publiés les six fragments du diagramma militaire
connus à ce jour, une lettre d'Antigone Doson et une lettre de Philippe
V ayant trait à l'armée, ainsi qu'une loi ou diagramma sur
l'enregistrement dans les listes militaires et civiques, pour la plupart
textes nouveaux qui n'avaient pu être inclus dans l'appendice
épigraphique de mon étude sur les institutions macédoniennes.

Weapons", dans Vergina : the Great Tumulus [Thessalonique 1994] 105-113), tous
les boucliers découverts étaient de type argien et - dans la tombe de Philippe du
moins - il y avait tout un assortiment d'armes d'hast allant du javelot à la sarisse. Il se
peut néanmoins que la pointe trouvée fichée dans l'enduit du mur de la tombe de
Philippe, contre lequel l'arme à laquelle elle appartenait avait été appuyée, permette
de tirer des conclusions concernant la longueur de la hampe de la sarisse (voir Markle,
"Arms" 109, η. 4). De même, la chemise d'or de la lance trouvée dans la tombe
d'Alexandre IV pourrait fournir des indications utiles sur les dimensions de la hampe
de cette arme.
PREMIERE PARTIE

ARMEES, ARMES, CORPS ET UNITES


C'est grâce à la publication, coup sur coup, en 1934-1935 du
règlement de garnison de Chalcis,1 du règlement de l'armée de
campagne d'Amphipolis2 et de la lettre de Philippe V à Archippos3
que nos connaissances sur l'organisation des forces armées antigo­
nides cessèrent pour la première fois d'être exclusivement tributaires
(directement ou indirectement) de l'œuvre historique de Polybe, à
laquelle la littérature tactique de la basse époque hellénistique et de la
période impériale n'offrait pas un complément tout à fait fiable.4
Cependant, dès la première publication, faisait surface la tentation
de rattacher le texte épigraphique à un événement historique précis
relaté par les sources littéraires et en particulier Polybe, ce qui avait
comme corollaire inévitable d'en restreindre considérablement la
portée. Ainsi, Kougéas attribuait le règlement de Chalcis à une
initiative du puissant ministre de Philippe V Apellès, présent en 218
dans cette ville, dans le cadre de la sourde lutte de ce dernier contre
son roi.5 De la même manière, C.B. Welles,6 allant bien au-delà d'une
suggestion de G. De Sanctis, proposait de reconnaître dans le règle­
ment d'Amphipolis la leçon que Philippe V avait tirée de sa défaite
par les Romains et de le dater par conséquent de la fin de son règne.7
En n'y voyant qu'une imitation circonstancielle d'un modèle romain, il
en restreignait la portée, autant, quoique d'une manière différente, que

1. Appendice épigraphique n° 1 I.
2. Appendice épigraphique n°3.
3. Appendice épigraphique n°6.
4. Voir à ce propos le jugement négatif de Leveque, "Guerre" 267, n. 22, et de
Connolly, War 75-77, et la réhabilitation des traités tactiques par Van't Dack,
Ptolemaica 47-64, L. Poznanski dans son édition d'Asclepiodote, Traité de tactique
(Paris 1992) XII-XIII, etB. Helly, L'Etat thessalien (Lyon 1995) 193-277.
5. Kougéas, "Διάγραμμα" 203-208.
6. Welles, "Diagramma" 246.
7. De Sanctis, "Regolamento" 520-21.
24 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

le premier éditeur du texte, P. Roussel, qu'il critiquait, pourtant, parce


qu'il n'avait pas reconnu le caractère général du diagramma, mais
l'avait interprété comme le règlement de la seule garnison
d'Amphipolis.1 Même pour la datation de la lettre de Philippe V à
Archippos, Ch. Makaronas voulait tirer partie de la présence ou de
l'absence dans son texte des échos d'événements narrés par Polybe.2
Quoique depuis il ait été établi que le règlement de Chalcis n'avait
rien à voir avec Apellès et qu'il ne concernait nullement la seule
garnison de cette ville, mais toutes les garnisons du royaume,3 que le
règlement d'Amphipolis, loin d'être destiné exclusivement aux forces
stationnées dans cette ville, devait s'appliquer à toute l'armée de
campagne macédonienne4 et qu'il était vain de chercher dans la lettre
à Archippos des recoupements avec Polybe permettant sa datation,5 la
tentation reste grande pour l'historien de mettre en rapport une
inscription nouvellement découverte avec un célèbre événement
historique, surtout si le sort s'amuse à l'appâter en lui présentant une
séduisante fausse piste. C'est ainsi que les premiers éditeurs des textes
sur le service militaire dans l'armée macédonienne, dans la très
méritoire publication de ces documents difficiles, ne résistèrent pas à
la tentation de les mettre en rapport avec la bataille de Cynoscéphales,
qui scella la défaite de la Macédoine à la Seconde Guerre
macédonienne. Il faut admettre que quiconque a lu dans Tite-Live
(Polybe) que Philippe V, à la veille de cette bataille, fut contraint par
les pertes subies dans les batailles antérieures d'appeler sous les armes
de jeunes recrues à partir de seize ans et des vétérans blanchis sous le
harnais6 et se trouve devant des textes décrivant par le menu les
modalités de l'enrôlement des classes d'âge depuis quinze jusqu'à
cinquante-cinq ans et au-delà ne peut manquer de les mettre en

1. Roussel, "Règlement" 42 et 45-47.


2. Makaronas, "Επιστολή" 125-26.
3. Cf. Welles, "Diagramma" 245 et 254.
4. Cf. Feyel, "Règlement" 64-65 ; De Sanctis, "Regolamento" 520 ; Loreto,
"Regolamento" 347.
5. Cf. Walbank, Philip 297-98.
6. Tite-Live 33.3.1-5.
ARMEES, ARMES, CORPS ET UNITES 25

rapport. Aussi les premiers éditeurs écrivent-ils que "le fait que le
texte sous examen constitue une partie du diagramma par lequel
Philippe V appela sous les armes les Macédoniens peu avant la
bataille [de Cynoscéphales] est confirmé par Tite-Live, qui, comme
on sait, utilise comme source l'œuvre de Polybe"1 et, après avoir cité
la traduction du passage de Tite-Live, ils ajoutent que "Ce
témoignage formel ne laisse, croyons-nous, aucun doute que le
diagramma en question n'ait été publié au début mars 197 av. J.-C.".2
Pourtant, à deux reprises le texte du diagramma suscite embarras ou
interrogations. Ainsi, étonnés de la présence de clauses sur
l'évaluation des chevaux dans un texte qu'ils croient si étroitement
circonstanciel, ils sont amenés à écarter la possibilité qu'il s'agisse
d'une institution permanente de la cavalerie macédonienne pour
chercher sa cause dans les pressions exercées sur le roi par les
cavaliers des classes supérieures et moyennes impressionnés par les
grandes pertes subies à Ottolobos en 199 et soucieux de se faire
rembourser pour l'éventuelle mise hors d'état de leur monture.3 De
même, pour expliquer l'imprécision des critères censitaires dans le
recrutement des différentes unités, qu'à leur avis ne pouvaient être
instaurés alors pour la première fois, ils doivent avoir recours à
l'hypothèse ad hoc que le roi fut contraint par les bouleversements
causés par les guerres à relâcher les critères censitaires qui étaient en
vigueur lors des mobilisations précédentes.4 Mais c'est surtout le fait
même que ce texte fut gravé sur des stèles de marbre qui aurait dû les
mettre en garde. En effet, on ne possède aucun exemple d'ordre de
mobilisation affiché par ce moyen coûteux et relativement lent. Ces
documents, comme tout texte de circonstance destiné à un usage
temporaire, étaient écrits à peu de frais sur un support périssable,
telles les planches blanchies (λευκώματα) attestées dans cet usage à
Athènes.5

1. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 812.


2. Nigdélis - Sismanidès, "Αντίγραφα" 813.
3. Nigdélis - Sismanidès, "Αντίγραφα" 814.
4. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 820.
5. Arist., fr. 469.
26 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

En fait, si on lit les clauses du diagramma sans idée préconçue, on


constate, ne serait-ce que par l'emploi systématique du présent et non
de l'aoriste de l'infinitif et de l'impératif,1 qu'il s'agit de mesures non
pas circonstantielles et ponctuelles mais d'application générale, tout
comme les règlements de Chalcis et d'Amphipolis. L'évaluation des
chevaux est, naturellement, comme nous le verrons par la suite, une
mesure permanente, et les critères censitaires, ne sont pas précisés
dans le diagramma royal, non pas à cause des circonstances histo­
riques du moment, mais tout simplement parce qu'ils relevaient de la
législation des cités, comme la loi éphébarchique d'Amphipolis nous
l'a révélé. Ainsi, la levée massive d'adolescents et de vétérans en mars
197 décrite par Tite-Live n'est pas le résultat d'une mesure législative
extraordinaire, mais, comme nous le verrons par la suite, l'effet
conjugué de la législation ordinaire alors en vigueur, que nous fait
connaître le diagramma, et de l'épuisement des classes d'âge inter­
médiaires consécutif aux guerres continues des dernières décennies.
Par conséquent, aussi décevant que ce soit, les textes sur la mobili­
sation ne peuvent être rattachés à un haut fait historique ni leur date
être établie avec précision. Tout au plus peut-on dire que si, comme je
suis enclin à le croire, ils font partie du même ensemble législatif que
le règlement des garnisons (Chalcis, Kynos) et de celui de l'armée de
campagne (Amphipolis),2 ils doivent être antérieurs à 197 et même,
probablement, à 200.3

1. Cf. le règlement d'Alexandre le Grand sur les affaires de Philippes


(Hatzopoulos, Institutions II 26-27, n°6), où toutes les mesures ponctuelles sont
exprimées à l'aide d'infinitifs aoristes.
2. Cf. Welles, "Diagramma" 254 ; Bikerman, "Διάγραμμα" 302.
3. Cf. Loreto, "Regolamento" 347 et 352.
LA MARINE

C'est seulement pour mémoire que nous devons mentionner la marine


de guerre, car s'il y a un domaine où le monopole de Polybe reste
intact, c'est bien celui des forces navales macédoniennes.1 Le progrès
- modeste - de nos connaissances est venu de la critique philologique
et la relecture des sources littéraires existantes. C'est ainsi que N.G.L.
Hammond a pu établir que Philippe II avait constitué une flotte de
navires essentiellement de faible tonnage, qui ont rendu d'insignes
services à lui-même et à Alexandre le Grand,2 et que Sylvie Le Bohec
a révoqué en doute le déclin supposé de la marine macédonienne sous
Antigone Doson.3 Un passage de Diodore longtemps négligé (voire
corrigé!) nous fournit le nom d'une des cités de Macédoine, Pydna,
qui armait et fournissait les équipages de la marine de guerre.4 Le
maintien de la lecture du manuscrit de Diodore se trouve aujourd'hui
conforté par un passage lacunaire du nouveau règlement sur le service
militaire, où il est probablement question du recrutement des
équipages εξ ών είθισται τόπων.5 Il n'y a pas de doute que ces
"circonscriptions habituelles" doivent être les cités maritimes telle
Pydna, mais aussi Amphipolis, Cassandreia6 et tant d'autres.

1. Cf. W.W. Tarn, Hellenistic Military and Naval Developments (Cambridge


1930) 133-52 ; I.L. Merker, Studies in Sea-power in the Eastern Mediterranean in the
Century Following the Death of Alexander (Diss, microf., Princeton 1958) 167-72 ;
F.W. Walbank, "Sea-power and the Antigonids", Philip II, Alexander the Great and
the Macedonian Heritage (Washington 1983) 213-36.
2. N.G.L. Hammond, "The Macedonian Navies of Philip and Alexander until 330
B.C.", Antichthon26 (1992) 30-41 (= Collected Studies IV 141-52).
3. Le Bohec, Antigone 296-99.
4.Diod. 19.69.3.
5. Appendice épigraphique n°2 II, L. 11.
6. Cf. Tite-Live 28.8.14.
28 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Aussi est-il possible de restituer la mention des "foyers maritimes"


(παρά των [πυροκαύσεων] των παραλ[ίων]) dans un passage
ultérieur du même règlement.1 Par conséquent il faudrait peut-être
prendre cum grano salis l'information de Polybe (que l'historien
atténue d'ailleurs de lui-même), à savoir que pour mettre en œuvre ses
projets maritimes, Philippe V dut en 219/8 convertir en marins ses
phalangites.2

1. Le terme πυρόκαυσις se lit sur la ligne qui suit celle où il est question de
"circonscriptions habituelles". Sa signification sera discutée plus loin (p. 91-98, ci­
dessous).
2. Pol. 5.2.4. D'après ce même auteur d'ailleurs, les équipages de la flotte
macédonienne pouvaient ne pas être composés de Macédoniens (Pol. 16.7.5). Mais il
faudrait envisager la possibilité que la distinction entre Makedones et pleromata n'est
pas d'ordre ethnique mais politique : aux troupes de ligne, citoyens de plein droit,
seraient opposés les rameurs de la flotte, qui, comme jadis les thètes athéniens, ne
jouiraient pas de la plénitude des droits politiques. Sur cette question, voir Hatzopoulos,
Institutions 1209, n. 1.
L'ARMEE DE TERRE

Heureusement, il y a un large consensus sur les grandes lignes de


l'organisation de l'armée de terre macédonienne à l'époque helléni­
stique.1 Les troupes sous les ordres des rois antigonides peuvent être
classées aussi bien selon les armes auxquelles elles appartiennent
(cavalerie, infanterie de ligne, tirailleurs-voltigeurs) que selon la
nature du lien qui les attachait au chef des armées (service militaire
obligatoire, traité d'alliance, contrat de mercenaires, pour reprendre
les catégories commodes de Sylvie Le Bohec).2 En fait, les deux
classements se superposent largement, car l'infanterie de ligne semble
avoir été composée exclusivement de citoyens macédoniens, alors que
les alliés, en majorité d'origine balkanique, et les mercenaires
servaient presque toujours dans les unités légères et constituaient sans
doute l'essentiel des troupes de garnison.

LES GARNISONS

Le nouveau fragment de Kynos du diagramma militaire concernant le


service de garnison3 fournit une confirmation bienvenue sur le cara­
ctère du document découvert jadis à Chalcis4 et révèle l'importance
peu soupçonnée de cette localité de la Locride orientale.
On se souviendra que le premier éditeur du règlement de Chalcis
avait émis une hypothèse ingénieuse sur la date et les circonstances de

1. Cf. Walbank, Philip 289-94 ; M. Errington, Geschichte Makedoniens von den


Anfängen bis zum Untergang des Königreiches (München 1986) 212-21 ; Le Bohec,
Antigone289-320 ; Hatzopoulos, Institutions! 443-60.
2. Le Bohec, Antigone3\4.
3. Appendice épigraphique n° 1 II.
4. Appendice épigraphique n° 1 I.
30 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

la rédaction du document.1 Il avait soutenu qu'il s'agissait d'un


diagramma concernant exclusivement la garnison de Chalcis et
promulgué ad hoc pax Apellès en 218 dans le cadre de la lutte sourde
de ce puissant ministre contre son jeune roi Philippe V, C.B. Welles
avait dès 1938 repoussé cette hypothèse avec des arguments con­
vaincants et soutenu qu'il fallait considérer le texte de Chalcis comme
une section d'un code général de l'armée - dont les fragments du
règlement militaire d'Amphipolis faisaient probablement aussi partie ­
qui énonçait des règles applicables à toutes les garnisons antigonides
et non pas à une garnison particulière.2 Mais c'est la découverte de la
copie de Kynos qui apporte la preuve définitive du bien fondé des
objections et de l'hypothèse avancées par Welles. En effet, les quinze
lignes conservées de la nouvelle copie fragmentaire reproduisent
verbatim les dix-sept dernières lignes du diagramma de Chalcis.
Malheureusement, la perte de la partie supérieure de la stèle ne per­
met pas de vérifier si certaines particularités graphiques que présente
le texte de Chalkis (sandhi, chute du gamma intervocalique dans les
diverses formes du verbe ολιγωρώ) étaient aussi présentes dans le
texte de Kynos et nous prive ainsi d'une meilleure compréhension des
habitudes de la chancellerie antigonide et du mode de transmission des
documents officiels. Cependant, une faute dans l'exemplaire de Chalcis
(κατά το διάγραμμα au lieu de και το διάγραμμα dans l'exemplaire
de Kynos), ainsi que deux écarts orthographiques entre les deux
exemplaires (επιστείληι à Chalcis, έπιστείλη à Kynos ; εις στήλην
à Chalcis, είστήλην à Kynos) montrent que les idiosyncrasies des
lapicides ne pouvaient jamais être entièrement effacées. Quoi qu'il en
soit, le caractère circulaire du diagramma, ainsi que E. Bikerman
l'avait jadis défini,3 se trouve encore une fois confirmé. Il n'y a pas de
doute que des stèles avec ce même texte furent érigées dans les autres
forteresses tenues par des garnisons de Philippe V, telles Erétrie et

1. Kougéas, "Διάγραμμα" 201-208 ; cf. p. 23, ci-dessus.


2. Welles, "Diagramma 254 ; Bikerman, "Διάγραμμα" 302 ; cf. Walbank, Philip
52, n. 3.
3. Bikerman, "Διάγραμμα" 299.
L'ARMEE DE TERRE : LES GARNISONS 31

Acrocorinthe en Grèce du Sud,1 mais aussi peut-être Amphipolis,2


Thessalonique3 ou Cassandreia4 en Macédoine même. Il se vérifie
aussi que la section qui devait être gravée et exposée à l'endroit le plus
en vue de chaque forteresse ne concernait que le service d'intendance de
la garnison. En effet, outre le φρούραρχος, le commandant de la
garnison, n'y sont mentionnés que des responsables du commissariat :
les oikonomoi et leurs subordonnés, les cheiristai.5 Les questions de
discipline des diverses unités des garnisaires relevaient sans doute des
dispositions afférentes du règlement de l'armée.
La découverte à Kynos d'une copie du diagramma de Philippe V
met fin à une ancienne controverse sur l'appartenance de cette localité
à la Béotie ou aux possessions extérieures du roi macédonien,
donnant raison à Feyel contre Klaffenbach, Beloch et Tarn.6 Ce port
d'Oponte figurait au moins deux fois dans le récit de Polybe. D'abord
en 219, Philippe, venant de Thessalie, passa en Eubée pour éviter les
Thermopyles tenues par les Etoliens, et de là gagna Kynos sur la côte
opposée de la Locride et par la Phocide, la Béotie et la Mégaride
parvint à Corinthe.7 Une deuxième fois, en 208, le roi macédonien,
venant de Thessalie, força le passage des Thermopyles et par Elatée
fondit sur Attale, qui, après la prise d'Oréos en Eubée et une tentative
infructueuse contre Chalcis, tenue fermement par sa garnison, s'était
emparé d'Oponte et de Kynos.8 Ces deux épisodes soulignent
l'importance de Kynos comme étape obligée d'un itinéraire maritime
reliant la Locride à l'Eubée du Nord et de là, par Oréos à la Thessalie,
mais aussi d'une route terrestre, qui par Elatée, la Béotie et la
Mégaride ou, alternativement, par la Phocide permettait de joindre le

1. Cf. Le Bohec, Antigone 308-310.


2. Cf. Tite-Live 44.44.4.
3. Cf. Tite-Live 44.32.6.
4. Cf. Tite-Live 44.11.7.
5. Sur ces officiels et sur l'organisation de l'intendance des garnisons, voir l'étude
exhaustive de Kougéas, "Διάγραμμα" 182-197.
6. Voir Walbank, Commentary I 522-23 et Le Bohec, Antigone 369-70, avec
bibliographie.
7. Pol. 4.67.5-7.
8. Tite-Live 28.7.1-7.
32 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Golfe Euboïque au Golfe de Corinthe.1 L'importance de cet itinéraire


pour les Macédoniens, à une époque où les Thermopyles étaient
tenues par les Etoliens et l'Attique s'était émancipée de leur contrôle,
est évidente.2 Il se peut qu'il fut déjà emprunté par Antigone Doson en
224 lors de sa descente dans le Péloponnèse.3 Philippe V, sinon déjà
en 219, certainement après 208 et en tout cas avant 197, avait pourvu
la place forte de Kynos d'une garnison dont nous lisons aujourd'hui le
règlement. On en trouve peut-être un écho chez Strabon,4 qui s'en sert
comme point de référence pour mesurer un nombre étonnant de
distances dans la région et dans l'appellation même qu'il utilise pour
cette partie du Golfe Euboïque (επί Κύνου πορθμός).5

LA CAVALERIE

Les cavaliers macédoniens "bons et cuirassés" sont célébrés aussi


bien par la littérature antique6 que dans l'art figuratif.7 La cavalerie
lourde, arme d'élite, au moins depuis la Guerre du Péloponnèse, prend
son véritable essor sous le règne de Philippe II. Le roi réformateur
élargit, grâce aux nouvelles possibilités économiques que lui offraient
ses vastes conquêtes, le corps des cavaliers, qui à la fin de son règne,
outre l'escadron de la garde (βασιλική ϊλη), composé de ses Com­
pagnons (εταίροι), comprend aussi probablement douze escadrons
d'environ 250 cavaliers recrutés territorialement.8 D'après l'interprétation

1. Cf. Walbank, Philip 60, n. 1.


2. Cf. R. Etienne - D. Knœpfler, Hyettos deBéotie et la chronologie des archontes
fédéraux entre250 et 171 avant J.-C.(BCHS\ipp\ément 3 ; Athènes 1976)331-37.
3. Cf. Le Bohec, Antigone369-70, avec bibliographie.
4. Strab. 9.4.2-3.
5. Sur Kynos, voir W.H. Oldfather, "Kynos", RE 12 (1924) 29-32 et, pour une
bibliographie récente, R. Baladié, Strabon, Géographie, Livre IX (Paris 1996) 266.
Sur les fouilles récentes, voir Phanouria Dakoronia, Deltion 46 (1991), Chroniques 194-95,
avec bibliographie antérieure, et Deltion 47 (1992), Chroniques 208-211.
6. Thuc. 2.100.5 : άνδρας ιππέας τε αγαθούς και τεθωρακισμένους.
7. Saatsoglou-Paliadéli, Μνημεία28-43, η°2 ; Chrysostomou, "Τάφος ΣΤ" 290­
91 et dessin n°5 ; M. Bessios - Maria Pappa, Πνδνα (sans lieu ni date d'édition) 45.
8. Cf. Griffith, Macedonia II 411-12, avec bibliographie antérieure, et Hatzopoulos,
Institutions I 247, n. 8. Cependant, il faut reconnaître que ces chiffres sont loin d'être
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 33

la plus vraisemblable d'un passage obscur d'Anaximène, ce serait


Alexandre le Grand qui aurait étendu le nom de Compagnons à
l'ensemble de la cavalerie lourde macédonienne.1
Selon l'opinion commune, l'époque hellénistique vit sur le théâtre
de guerre européen le recul de la cavalerie au bénéfice de la phalange
des fantassins.2 Ainsi, de 13,04 en 334 le pourcentage des cavaliers
par rapport aux fantassins aurait oscillé entre 3,47 et 7,84 à la fin du
Ille siècle et au début du siècle suivant.3 Il n'y a pas de doute que les
plaines asiatiques, où furent livrées les grandes batailles des
Séleucides et des Lagides, se prêtaient beaucoup mieux que la Grèce
métropolitaine aux évolutions de troupes montées. C'est d'ailleurs
précisément la raison pour laquelle Alexandre avait privilégié la
cavalerie lorsqu'il partait à la conquête de l'empire perse.
Inversement, la Grèce en général et le Péloponnèse en particulier, qui
fiit le théâtre des expéditions macédoniennes de la fin du Ille siècle,
offraient un terrain beaucoup moins favorable à l'emploi de cette
arme. Il n'est par conséquent pas étonnant de voir les rois
macédoniens faire appel à un nombre de cavaliers moindre
qu'Alexandre le Grand pour son expédition asiatique. Est-ce à dire,
pour autant, que les Macédoniens avaient laissé décliner cette arme
d'élite?
Si l'on regarde les forces armées purement macédoniennes qui
furent mobilisées, non pas pour des expéditions en Grèce du Sud,
mais pour la défense du royaume, on constate que la cavalerie
macédonienne représente environ dix pour cent de la levée nationale
(18.000 fantassins et 2.000 cavaliers, mais dont une partie était
composée de Thessaliens, à Cynoscéphales en 197,4 26.000 fantassins

sûrs. Hammond ("Cavalry" 408 et 417) semble conclure que la cavalerie lourde macé­
donienne comprenait au total 15 escadrons de 200 hommes chacun, à l'exception de
l'escadron royal qui aurait compté 300 hommes dans ses rangs. Curieusement, il
arrive ainsi à un total de 3.000 (et non pas de 3.100) cavaliers lourds.
1. Griffith, Macedonia II405-406 et 705-713 ; cf. Hatzopoulos, Institutions 1267-71.
2. Walbank, PMip 2&9 ; Connolly, War 80 ; Le Bohec, An tigone 29 5-9 6.
3. Le Bohec, Antigone 296.
4. Tite-Live 33.4.4-5.
34 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

et 3.000 cavaliers à la revue de Kyrrhos en 171).1 A titre de


comparaison, Philippe II avait mobilisé en 359, pour faire face à
Bardylis et ses Illyriens, environ 10.000 fantassins et 600 cavaliers2
(5,66 %) et Alexandre avait sous les armes en 334 en Europe et dans
le corps expéditionnaire 24.000 fantassins et 3.300 cavaliers3 (12,09 %).
On voit donc que, contrairement à ce qu'un examen superficiel
pourrait laisser penser, la cavalerie macédonienne garde toute son
importance pendant l'époque hellénistique. Cela, d'ailleurs, ressort
aussi, comme nous le verrons par la suite, de la position sociale et du
prestige dont jouissent les cavaliers.
La section du nouveau diagramma sur le service militaire qui traite
de la situation familiale des recrues conserve un détail précieux :
l'obligation militaire dans les réserves continue jusqu'à cinquante-cinq
ans, εάν μη τίνες ηγεμόνες καταλελυκό[τες] ή εταίροι επιτήδειοι
φαίνωνται έκπορεύεσθαι εις τους βοηθούς.4 Ce passage nous
révèle, ce qu'aucun texte littéraire ne laissait soupçonner, que les
cavaliers macédoniens de la période antigonide, comme leurs homo­
logues séleucides,5 avaient conservé le nom prestigieux dihétairoi. Les
nouvelles lettres d'Antigone Doson découvertes à Pythion de la
Tripolis de Perrhébie viennent maintenant apporter un second
témoignage de cette continuité de la terminologie militaire
macédonienne.6 La valeur militaire du cavalier est considérée comme
l'égale de celle de l'officier, qualifiant l'un comme l'autre pour se
maintenir dans les réserves et à continuer à offrir ses services au-delà
de l'âge statutaire de cinquante-cinq ans. Ce n'est donc pas par hasard
que cavaliers et officiers se retrouvent comme les bénéficiaires
exclusifs des privilèges accordés par les rois comme récompense des
services rendus à la guerre.7

l.Tite-Live 42.51.3-11.
2. Diod. 16.4.3. .
3. Diod. 17.17.3-6 ; cf. Hatzopoulos, Institutions1247, n. 8.
4. Appendice épigraphique n° 2 I B, L. 25-27 et 2 II, L. 28-29.
5. Cf. Bikerman, Institutions 52-53 ; Bar-Kochva, Army 6Ί-Ί5.
6. Je dois cette information à A. Tziafalias, que je tiens à remercier.
7; Voir Hatzopoulos, "Lettre".
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 35

Dans l'armée macédonienne d'Alexandre, à côté de la cavalerie


lourde des Compagnons, il y avait plusieurs escadrons de cavalerie
légère appelés tantôt πρόδρομοι, tantôt σαρισοφόροι.1 Ils étaient
employés surtout dans des missions de reconnaissance,2 de poursuite,3
mais aussi, avec les tirailleurs, au début des batailles rangées, pour
provoquer l'engagement du combat.4 Nos sources cessent de men­
tionner les πρόδρομοι après 330 et Bosworth émet l'hypothèse qu'ils
furent divisés en ιππακοντισταί 5 et en σαρισοφόροι ιππείς. 6 Etant
donné que ces derniers apparaissent déjà depuis le début de la
campagne asiatique, il est probable que le corps d' "éclaireurs" ait, dès
le départ, compris des porteurs de sarisse (dont le nom, à l'occasion, a
été utilisé aussi pour le corps tout entier) et des lanceurs de javelots,
qui ne se sont constitués en unité distincte qu'après 330.7 Dans un
autre travail, nous avions évoqué la possibilité que les jeunes
macédoniens, à commencer par les anciens pages royaux, avant d'être
versés dans la cavalerie lourde, faisaient leurs premières armes en tant
que πρόδρομοι.8 Ce sont sans doute les παίδων εϊλας δύο formant

1. Cf. Berve, Alexanderreich I 129-30, et maintenant Hammond, "Cavalry" 408­


409 et 416-18. Sur le problème de la mention des prodromo! dans rémunération des
troupes d'Alexandre dans Diod. 17.17.4, voir R.D. Milns, "Alexander's Macedonian
Cavalry and Diodorus xvii 17.4", JHSZ6 (1966) 167-68.
2. Arr., Anab. 1.12.7, 3.7.7; Pol. 12.20.7 (πρόδρομοι); ΑΙΤ., Anab. 1.13.1
(σαρισοφόροι).
3. Arr., Anab. 3.8.1, 3.18.2, 3.20.1, 3.21.2 (πρόδρομοι) ; 1.13.1 (σαρισοφόροι).
4. Arr., Anab. 1.14.6, 2.9.2, 3.12.3 (πρόδρομοι); 1.14.1, 4.4.6; Quinte-Curce
4.15.3 (σαρισοφόροι) ; sur cette fonction de la cavalerie légère, cf. Asclépiod. 7.1.
5. Arr., Anab. 3.24.1, 3.25.2 et 6, 3.29.7, 4.4.7, 4.17.3, 4.23.1, 4.25.6, 4.26.4,
6.17.4.
6. A.B. Bosworth, "Alexander and the Iranians", JHS 100 (1980) 14-15 ; qui,
contre l'opinion courante (sur laquelle voir les références citées dans sa note 113), a
établi de façon convaincante que les ιππακοντισταί étaient aussi des Macédoniens ;
cf. aussi id., CommentaryΊ 352.
7. Cf. Arr., Anab. 3.24.1 : ήδη γαρ αύτφ και ιππακοντισταί τάξις ήσαν.
8. Hatzopoulos, Cultes 109, n. 2. Hammond, "Cavalry" 411, soutient, sans aucune
preuve, que les prodromoi étaient recrutés parmi les Macédoniens qui n'avaient pas de
droits politiques. Il n'y a aucune raison de croire que les prodromoi macédoniens,
comme les prodromoi athéniens, n'aient pas été des citoyens de plein droit. (Sur ces
derniers, voir Xén., Hippar. 1.25 ; Arist., Rép. Ath. 49.1 ; cf. Kroll, "Archive" 85 et
36 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

le πρόταγμα de l'ordre de bataille d'Eumène et les ίδιων παίδων


είλαι τρεις formant celui d'Antigone à la bataille de Paraitakénè.1
Quoique nos sources ne les mentionnent que dans les théâtres
d'opérations asiatiques, il est hors de doute que ces formations ont
existé aussi sur le sol métropolitain. Là, leur mission essentielle, en
temps de paix, mais encore plus en temps de guerre, devait consister
en patrouilles destinées à assurer la surveillance de la chora de leur
cité, comme c'était le cas de leurs homologues άρχέσκοποι et
σύσκοποι thessaliens2 ou de diverses milices souvent montées des
cités grecques d'Asie Mineure.3 La loi éphébarchique d'Amphipolis
prescrit pour les jeunes gens l'apprentissage de l'équitation
(ίππεύειν), ainsi que des exercices équestres (άκοντίζειν άφ'
ϊππου). A cet effet un écuyer (πωλοδαμαστής) devait être attaché au
service des éphèbes.4 Il est possible que les nouveaux fragments du
diagramma sur le service militaire mentionnent ces jeunes "dragons"
sous le vocable d'ijtrteîç - pour les distinguer des εταίροι - dans un
passage que nous examinons plus loin.5

Effectifs
Les renseignements sur les effectifs de la cavalerie macédonienne
se divisent en deux catégories : des chiffres qui correspondent à des
mobilisations générales pour la défense du royaume et d'autres qui
concernent des détachements prenant part à des expéditions lointaines
ou à des combats particuliers engageant une fraction des forces
armées. A la première catégorie appartiennent les données de la
bataille de Cynoscéphales en 197, où Philippe V avait avec lui 2.000

125-26, qui avance des hypothèses indémontrables; id., "Armor" 141-46; Bugh,
Horsemen 221-24 ; id., "Inscriptions" 85-89).
1. Diod. 19.28.3 et 29.5 ; cf. Hammond, "Pages" 269-70.
2. Hatzopoulos, Cultes 108, avec références.
3. Cf. Rœsch, Etudes 328-29.
4. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi \62.
5. Appendice épigraphique n°2 II, L. 52 ; cf. p. 117, ci-dessous.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 37

cavaliers,1 la mobilisation générale la même année pour faire face à


l'invasion dardanienne, qui, malgré le désastre récent, lui permit de
réunir 500 cavaliers,2 la revue militaire de Kyrrhos en 1713 et la
bataille de Pydna en 168,4 où Persée disposait de 3.000 cavaliers
macédoniens. A la deuxième catégorie on peut ranger les renseigne­
ments sur les effectifs d'Antigone Doson à Sellasie en 223, où il avait
avec lui trois cents cavaliers macédoniens,5 ceux sur les effectifs de
Philippe V dans le Péloponnèse, où il s'était rendu au printemps 219
avec 800 cavaliers,6 et où il est retourné pour une campagne d'hiver
avec 400,7 ainsi que des données sur des détachements de 500,8 3009
ou 1.00010 cavaliers.
Nos sources, qui dérivent toutes de Polybe, sont désespérément
parcimonieuses sur les unités tactiques de la cavalerie antigonide.11
Le terme ilè, rendu par ala en latin, est utilisé à plusieurs reprises,
mais sans aucune précision ni sur ses effectifs ni sur le nombre à'ilai
qui constituaient la cavalerie macédonienne. Seul est mentionné à part
l'escadron royal, appelé en grec βασιλική ϊλη et en latin regia
cohors}1 regii équités13 et - plus curieusement - aussi sacra ala,u
alors que le terme Ιερά ϊλη (veJ simile) ne figure pas dans nos

1. Tite-Live 33.4.4, mais dans ce chiffre était compris un nombre indéterminé de


cavaliers thessaliens (cf. Pol. 18.22.2 : Ήρακλείδην τε τον Γυρτώνιον, δς ήγεΐτο
της θετταλικής ϊππου, και Λέοντα τον των Μακεδόνων Ιππάρχην, et Walbank,
Commentary II 581 ).
2. Tite-Live 33.19.3.
3. Tite-Live 42.51.9.
4. Plut., Aem. 13.4 ; cf. Hammond, Macedonia III 541.
5. Pol. 2.65.1.
6. Pol. 4.37.7.
7. Pol. 4.67.5.
8. Tite-Live 43.18.4.
9. Tite-Live 43.21.6.
10. Tite-Live 44.32.8.
11. Ces questions étaient peut-être développées dans son traité de jeunesse Περί
τάς τάξεις υπομνήματα (cf. Connolly, Warl5).
12. Tite-Live 40.6.3.
13. Tite-Live 42.58.8.
14. Tite-Live 42.58.9 ; 42.66.5 ; 44.42.2.
38 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

sources grecques. Les Nicatores1 de Persée, quoique décrits, eux


aussi, comme une cohors regia, ne semblent pas désigner une unité à
cheval mais à pied.
Une indication sur les effectifs de la cavalerie de garde nous est
fournie par Polybe, qui précise que οί περί την αύλήν ιππείς
étaient au moins 400.2 L'alternance entre le singulier et le pluriel
{equitumque sacrae alae - viginti quattuor primoribus equitum ex ala
quam sacram vocant)4 ne nous permet pas de déterminer si la garde à
cheval était composée d'un seul ou de plusieurs escadrons. Les
détachements de cavalerie que mentionne Polybe ou les auteurs qui
s'en inspirent comptent toujours des multiples de cent. Cependant, on
ne peut dire avec certitude que ces chiffres reflètent les subdivisions
de la cavalerie macédonienne et ne sont pas simplement l'effet d'une
approximation numérique commode. Si l'organisation de la cavalerie
au début de l'expédition asiatique d'Alexandre le Grand a quelque
valeur de référence, on peut rappeler que l'escadron royal avait alors
300 cavaliers, alors que les six autres escadrons comptaient environ
250 cavaliers chacun.5 Dans un autre travail, nous avons suggéré que,
à partir de 331/0 Vile de cavalerie était subdivisée en deux lochoi, qui,
à leur tour, étaient divisées en deux tétrarchies d'environ 60 cavaliers,
et nous avions reconnu les effectifs d'une demie tetrarchie, composée
de deux unités de quinze hommes chacune, dans la liste de trente
hétairoiet de leurs deux chefs gravée sur une stèle de l'antique Létè.6

Commandement
Le renseignement le plus précis sur le commandement de la
cavalerie macédonienne nous est fourni par Arrien, à propos de la
réforme instituée par Alexandre en Sittakénè (331/0) : "Il constitua

1. Tite-Live 43.19.11 ; cf. Kalléris, Macédoniens! 236-37.


2. Pol. 4.67.5.
3. Tite-Live 42.58.9 ; cf. 44.42.2 : cum sacris all's equitum.
4. Tite-Live 42.66.5.
5. Cf. Hatzopoulos, Institutions 1247, n. 8 et p. 32, n. 8, ci-dessus.
6. Hatzopoulos, Institutions! 447'-48 et 458 ; II 93-94, n°79.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 39

aussi deux lochoi dans chaque île, alors qu'il n'y avait pas auparavant
de lochoi'de cavalerie, et mit à leur tête des lochagoichoisis parmi les
hétairoi en fonction de leur mérite".1 Comme nous l'avons expliqué
ailleurs, la réforme en question présente deux aspects : d'un côté la
création d'unités et d'échelons de commandement intermédiaires entre
YUè et la tetrarchie, rendue nécessaire par l'augmentation des effectifs
de la première à la suite de l'arrivée de renforts importants, et de
l'autre le choix des commandants de ces nouvelles unités non pas à
l'intérieur de chaque unité recrutée régionalement, mais parmi tous les
hommes de la cavalerie macédonienne et en fonction de leur mérite.2
Le mode de désignation était sans doute le même que celui que nous
transmet Quinte-Curce à propos des gradés correspondants de
l'infanterie, les chiliarques de la phalange (et les pentacosiarques des
hypaspistes), qui furent créés simultanément et pour les mêmes
raisons. Le roi nommait des arbitres, pris sans doute parmi ses Amis,
et l'armée réunie jugeait du bien fondé des choix proposés par ces
arbitres.3 Il n'est pas impossible que ce mode de désignation se soit
maintenu sous les Antigonides, quand nous voyons encore les Amis
du roi décerner les prix d'excellence militaire.4 Cette méthode, aussi
archaïque qu'elle paraisse, n'est pas sans analogie avec la désignation
des officiers à Athènes. Là aussi, il y eut une réforme du mode de
désignation des chefs de l'armée dans le troisième tiers du IVe siècle :
les 10 stratèges, qui auparavant étaient élus un par tribu, sont
désormais pris parmi tous les Athéniens, de même que les deux
hipparques. Au niveau inférieur, les dix taxiarques et les dix
phylarques continuent à être élus un dans chaque tribu, dont ils
commandent respectivement les hoplites et les cavaliers. Les officiers
subalternes, lochagoi et décadarques, ne sont pas élus mais nommés
par leurs supérieurs.5 En Macédoine aussi il semble possible de
distinguer trois cas différents. Les postes supérieurs sont pourvus sans

1. Arr., Anab. 3.16.11.


2. Hatzopoulos, Institutions 1447-49.
3. Quinte-Curce 5.2.2-5 ; cf. Hatzopoulos, Institutions! 444-52.
4. Appendice épigraphique n°3 A III, L. 1-4.
5. Arist, Rép. Αώ. 61.1-5.
40 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

tenir compte des affiliations régionales, sans doute selon le mode


archaïque que décrit Quinte-Cuirce. A contrario, il est probable que
les autres postes étaient pourvus au sein des unités recrutées sur une
base régionale (districts, cités) que ce soit par élection, "archaïque" ou
non, ou par désignation pure et simple.1
Polybe et les auteurs qui en dérivent mentionnent plusieurs
officiers de cavalerie. A la bataille de Cynoscéphales la cavalerie
macédonienne est commandée par un certain Léon, qualifié de
Μακεδόνων ίππάρχην, sans qu'il soit clair si son commandement
comprend l'escadron royal.2 Le terme ίππαρχος pourrait se lire dans
le nouveau diagramma sur le service militaire. C'est lui qui, avec
l'épistate et son secrétaire, est responsable de l'inspection des
chevaux.3 Le contexte local, dans lequel se déroule l'opération,
n'autorise pas d'identifier cet officiel avec le commandant-en-chef de
la cavalerie macédonienne mentionné par Polybe, mais l'état
fragmentaire de l'inscription ne permet pas de préciser ses compé­
tences. La distinction entre l'escadron royal et les autres cavaliers
macédoniens est clairement faite dans la description de la revue de
Kyrrhos en 171, où les cavaliers de la garde sont commandés par
Ménon et les autres cavaliers par Patroklès, tous les deux originaires
d'Antigoneia.4 Cependant peu après, à la bataille de Phalanna,
l'escadron royal était commandé par un certain Antimachos.5 Enfin,
les 1.000 cavaliers, qui en 169 furent envoyés à Aineia, étaient sous
les ordres de Créon d'Antigoneia.6

1. Hatzopoulos, Institutions! 444-57.


2. Pol. 18.22.2. Depuis peu on sait que ce haut dignitaire du royaume, de même
que les stratèges à la tête des grandes circonscriptions militaires et administratives,
était associé au roi lors de la prestation du serment qui concluait un traité international
(voir SEGAI» [1993] 135 et BullEpigr 1998, 233).
3. Appendice épigraphique n°2 II, L. 6-7.
4. Tite-Live 42.58.7-8.
5. Tite-Live 42.66.5.
6. Tite-Live 44.32.8.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 41

Equipement
Un des principes souvent répété des armées grecques antiques était
que les soldats-citoyens fournissaient leur équipement eux-mêmes et
à leurs propres frais.1 En était-il de même des cavaliers macédoniens?
Il faut d'abord souligner que cette règle n'avait pas l'application
universelle que l'on lui attribue.2 Pour ne parler que d'Athènes, que
l'on connaît le mieux, à partir de la réforme de l'éphébie consécutive à
la défaite de Chéronée et jusqu'à la fin désatreuse de la Guerre
Lamiaque, la lance et le très onéreux bouclier étaient fournis à chaque
éphèbe gratuitement par la cité.3 La participation de la cité était
encore plus importante dans l'équipement et l'entretien de la cavalerie,
bien que les cavaliers fussent recrutés au sein des classes censitaires
les plus élevées {pentakosiomédimnoi, hippeis, qui avaient un revenu
annuel supérieur à 500 ou 300 drachmes respectivement).4 Au
moment de son incorporation, chaque cavalier obtenait une aide
financière de la cité destinée à couvrir ses frais d'équipement
ikatastasis) et recevait en outre, même en temps de paix, une drachme
par jour pour couvrir les frais d'entretien de son cheval (si'tos).5
Pour la Macédoine on ne possède aucune information explicite sur
une éventuelle participation de l'Etat ni aux frais d'équipement du
cavalier ni aux frais de l'entretien du cheval. Cependant, certains

1. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 571-72 et, surtout, dans le volume collectif
publié sous la direction de J.-P. Vernant, Problèmes de la guerre en Grèce ancienne
(Paris-La Haye 1968), les contributions de M. Détienne, "La phalange : problèmes et
controverses" 119-42 et de P. Vidal-Naquet, "La tradition de l'hoplite athénien" 161­
81 = Chasseur 125-49 (voir, cependant, 178 et n. 92 = Chasseur 145, n. 104).
2. Pritchett, War I 3, n. 3, réunit des cas de fourniture publique d'équipement
militaire à Athènes, Sparte et Syracuse. Cf. Kroll, "Armor" 114.
3. Arist., Rép. Ath. 42.4. A Sparte aussi, l'Etat semble responsable du (rééquipe­
ment de l'armée (Xén., Rép. Lac. 11.2 ; cf. M.I. Finley, "Sparta", J.-P. Vernant (éd.),
Problèmes de la guerre en Grèce ancienne [Paris-La Haye 1968] 149).
4. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 823-24 ; 839-40 ; 1050 ; 1128-29 ; 1185-88
et, spécialement, Martin, Cavaliers310-19.
5. Martin, Cavaliers 335-54 ; cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 1186-87 ; Kroll,
"Archive" 97-100 ; Pour la participation accrue de l'Etat à l'équipement des cavaliers
pendant l'époque hellénistique, voir id, "Armor" 144-46 et de façon plus générale,
Pritchett, Warl 3, n. 3.
42 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

indices donnent à penser que l'Etat macédonien jouait un rôle au moins


égal sinon supérieur à celui de l'Etat athénien dans l'équipement de
l'armée nationale. Le (ré)équipement de l'armée macédonienne après
la défaite de Perdiccas III est attribué à Philippe II.1 En effet, pointes
de flèches et balles de fronde portent le nom de Philippe II ou de ses
généraux.2 C'est par les services de l'intendance, qui leur ont acheminé
25.000 panoplies, que les troupes d'Alexandre le Grand sont rééquipées
en Inde.3 Pour la période qui nous intéresse ici, le bouclier découvert
à Dion porte le nom d'un roi Démétrios (Poliorcète?)4 et celui venu au
jour en Eordée celui du roi Antigone Gonatas, selon son inventeur,5
mais en vue de la découverte de Dion, peut-être celui de Démétrios
(Poliorcète?). En tout cas, l'inscription avec le nom du roi au génitif
signifie probablement que ces boucliers provenaient des arsenaux
royaux.6 D'autre part, Eumène II de Pergame, dans son rapport au
Sénat, soutient que les arsenaux du royaume, contiennent de l'armement
suffisant pour rééquiper entièrement trois armées de 30.000 fantassins
et 5.000 cavaliers macédoniens, ainsi que de 10.000 mercenaires.7 C'est
aussi la conclusion que l'on peut tirer de l'analogie avec les royaumes
macédoniens d'Asie et d'Egypte. Chez les Lagides, il semble que, de
même que le reste de l'armement, le cheval d'armes était donné par
l'Etat ou, plutôt, acheté par les cavaliers sur fonds de l'Etat, ce qui
n'empêchait pas qu'il pût être légué aux héritiers de celui-ci.8 En outre,
il existait des haras royaux (ίπποτροφεια) auxquels étaient attachés
des inspecteurs et des vétérinaires. Dans le royaume séleucide, c'est

1. Diod. 16.3.1 ; mais voir les objections de Griffith, Macedonia II420-26.


2. Cf. Ducrey, Guerre 209-210.
3. Diod. 17.95.4.
4. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" xvii-xxii.
5. Adam-Veléni, '"Ασπίδα" 23.
6. Cf. BullEpigr 1994, 415, Hammond, "Shield" 365-67, et, maintenant, le décret
de Kymè récemment publié par G. Manganaro ("Kyme e il dinasta Philetairos", Chiron
30 [2000] 403-14), spécifiant que les peltai données par Philetairos aux Kyméens et
provenant de ses arsenaux porteront le nom de celui qui les a fournies (L. 31:
έπιγράψαντες έπ' εκαστ[ο]ν οπλον τό τε όνομα το Φιλεταί[ρω]).
7. Tite-Live 42.12.8-10.
8. Lesquier, Institutions 3 0-31 ; 102-103.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 43

Apamée qui constituait le centre militaire : "là se trouvait le centre de


l'intendance militaire et les haras ; il y avait plus de trente mille
juments royales et trois cents étalons. Là se trouvaient aussi les
maîtres d'équitation, les maîtres d'armes et les professeurs à gages des
arts de la guerre".1 Apamée, dont le nom premier fut Pella, avait-elle
pu assumer le rôle de son homonyme macédonienne dans le royaume
métropolitain?2 S'il était permis, malgré les grandes différences qui
séparent la Macédoine des royaumes macédoniens d'Asie et d'Egypte,
d'avoir recours à un raisonnement par analogie, on pourrait même
envisager la possibilité que l'Etat macédonien fournît lui-même les
chevaux à ses cavaliers, comme apparemment c'était le cas chez les
Lagides et les Séleucides. Un dicton rapporté par plusieurs
parémiographes pourrait aller dans ce sens.3 Nous apprenons qu'un
certain Corrhagos, mobilisé pour une campagne sous Philippe II, dont
la mère insistait pour qu'il demandât son exemption, aurait répliqué :
"le cheval me porte, le roi me nourrit", autrement dit qu'il n'avait
aucune raison de demander son exemption. La réplique se comprend
mieux si la nourriture aussi bien que le cheval étaient fournis par
l'Etat aux cavaliers macédoniens. Il faut, cependant, tenir présent à
l'esprit que fourniture par l'Etat ne signifie pas forcément que ce fut à
titre gratuit ou du moins entièrement gratuit. L'exemple de la Suisse
moderne, où les chevaux de la cavalerie étaient soit fournis aux
citoyens-soldats par les haras fédéraux contre la moitié de leur prix
d'estimation (prix de marché) soit fournis par les cavaliers eux-mêmes
contre remboursement de la moitié du prix d'estimation de la part de
la Confédération, devrait nous inciter à la prudence, car il montre bien
la diversité et la complexité des solutions possibles.4

1. Strab. 16.2.10 ; cf. Bikerman, Institutions 92.


2. Il est peut-être significatif que Leveque, "Guerre" 269, attribue par mégarde à
Pella les informations de Strabon sur Apamée. Pour une mention possible de haras
royaux antigonides - mais à Sicyone - voir Plut., Aratos 6.2.
3. Diogen. 5.31 ; Apostol. 9.12 {Parœmiographi Graecil 257 et II464).
4. Je dois ces informations à l'aimable intérêt de mon ami François Paschoud, qui me
les a communiquées per litteras du 23 décembre 1996 et qui m'a ultérieurement envoyé
une photocopie de T'Ordonnance concernant les chevaux de cavalerie" du 25 mai 1951.
44 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Le diagramma sur le service militaire conserve peut-être les


modalités de la fourniture et de l'entretien des chevaux par les hétairoi
du royaume. Pour mieux les comprendre, un détour par Athènes ne
serait pas inutile.1
Athènes, à l'époque classique, disposait d'un corps permanent de
mille cavaliers recrutés, comme nous l'avons vu, au sein des deux
classes censitaires supérieures, les pentakosiomédimnoi et les hippeis?
Il est évident que tous les hommes appartenant à ces classes ne
servaient pas dans la cavalerie. Les hipparques et les phylarques, plus
tard dix katalogeis élus à cet effet, dressaient chaque année le rôle
(πίναξ) des cavaliers, retranchant de la liste de l'année précédente
ceux qui n'étaient plus apte au service et ajoutant, pour la compléter,
de nouvelles recrues parmi ceux qui venaient de terminer leur service
éphébique et qui par la vigueur de leur corps et par leur fortune (τους
δυνατωτάτους και χρήμασι και σώμασιν)3 étaient le plus à même
de servir dans cette arme autant difficile que prestigieuse. Le rôle était
apporté au Conseil qui entérinait la radiation de ceux qui n'étaient
plus en mesure de servir et convoquait les nouvelles recrues pour les
examiner. La Boulé renvoyait ceux qui sous serment déclaraient être
physiquement ou financièrement incapables de servir dans la cava­
lerie et décidait par un vote si chacun des autres réunissait les
conditions requises pour y servir. Le rôle prenait ainsi sa forme
définitive. Les nouvelles recrues qui passaient avec succès cet examen
{dokimasiâf et étaient établies cavaliers recevaient la katastasis,
l'aide financière pour s'équiper, dont nous avons déjà parlé. Il
s'agissait d'un prêt, d'un montant maximum de 1.200 drachmes,
consenti par l'Etat pour la durée du service dans la cavalerie et qui

1. Cf. de façon indépendante, mais avec des conclusions différentes, Nigdélis -


Sismanidès, '"Αντίγραφα" 813-14.
2. Pour tout ce qui suit, voir Martin, Ca valiers 295-397 ; Bugh, Horsemen 52-78 ;
cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 1050 ; 1128-29 ; 1186-88.
3. Xen., Hipparch. 1.9.
4. Cf. SEG2X (1965) 525 (décret en l'honneur des hipparques et des phylarques) :
εποίησαν δε και την των σωμάτων δοκιμασίαν κατά τον νόμον μετά της
βουλής καλώς.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 45

devait être remboursé quand le cavalier quittait ce corps et était


remplacé par un autre, qui recevait, à son tour, cette aide financière.
Le corollaire de la κατάστασις était la τίμησις,1 c'est-à-dire la mise à
jour annuelle de la valeur des chevaux en tenant compte de leur amor­
tissement, afin que l'Etat pût rembourser à son juste prix un cavalier
pour la perte ou la mise hors service de sa monture pendant le service.2
Les hipparques, assistés de leurs secrétaires, notaient sur des tablettes
de plomb, dont plusieurs centaines nous sont parvenues, le nom du
cavalier, la couleur de la robe et le signe dont était marqué le cheval,
ainsi que sa valeur courante en tenant compte de l'amortissement.3 Le
Conseil ne passait pas en revue seulement les cavaliers, mais aussi les
chevaux. Les cavaliers dont le cheval était mal nourri étaient punis
par la retenue du sitos, de l'indemnité de nourriture qu'ils recevaient
de l'Etat pour leur monture.4 Quant aux chevaux rétifs, indisciplinés,
et, en général, jugés inaptes au service, ils étaient marqués au fer
rouge sur la mâchoire et réformés. Le remplacement d'un cheval
réformé de la sorte par la faute du cavalier se faisait sans doute,
comme en Suisse, aux frais de ce dernier.
C'est précisément de la revue des chevaux de la cavalerie qu'il est
question dans l'un des fragments du diagramma sur le service
militaire macédonien qui nous est parvenu.5

1. La τίμησις est épigraphiquement attestée par deux inscriptions de décrets de 282/1


et de 188/7 respectivement (SEG2\ [1965] 525 et 435 ; cf. Kroll, "Archive" 85-86).
2. En Suisse aussi, "Lorsqu'un cheval périt, doit être abattu ou repris parce
qu'impropre au service, par suite de défauts ou de maladies existant lors de la remise,
contractés au service militaire ou provenant d'affections constitutionnelles, le cavalier
a droit au remboursement de la valeur de service du cheval au moment de la
mutation" (Article 44 de l'Ordonnance du 25 mai 1951). Dans l'armée suisse
l'amortissement du cheval, qui servait en principe pendant douze ans, était estimé à
10% de sa valeur par an, de sorte qu'au bout de dix ans le cheval était considéré
comme étant entièrement amorti. A Athènes, la dépréciation annuelle moyenne des
chevaux a été estimée à 100 drachmes, de sorte qu'un cheval valant 1.200 drachmes
serait amorti en douze ans (Bugh, Horsemen 61, avec références).
3. Kroll, "Archive" 85.
4. Sur le sitos, cf. Kroll, "Archive" 97, n. 36, avec références.
5. Appendice épigraphique n°2 II, L. 1-10.
46 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Le texte conservé commence par une mention du kérykeion. Or,


nous savons que c'était un des signes dont étaient marqués les
chevaux bons pour le service aussi bien à Athènes qu'en Macédoine.1
En effet, sur plusieurs frappes d'Alexandre 1er le cheval figurant sur
l'avers est marqué au caducée,2 si bien que celui-ci est à juste titre
considéré comme la marque des écuries royales macédoniennes.3
Aussi est-il probable que notre texte conserve la fin d'une clause
stipulant la façon de marquer les chevaux aptes au service. En
revanche, dans la suite du texte, il est question du rapport
(εμφανίζω)4 qui doit être fait à l'épistate et à un autre magistrat
appelé ό επί της χώρας5 et, après une lacune, de l'obligation de
remplacer, sans doute les chevaux réformés, par d'autres en bon état

1. Braun, "Dipylon" 258-59 ; Kroll, "Archive" 87-88. En revanche, à Athènes, les


chevaux réformés étaient marqués d'une roue (Arist., Rép. A th. 49.1 ; cf. Martin,
Cavaliers 331). En Suisse, "les chevaux réformés portent une incision à l'oreille
gauche et un Ά' brûlé devant le numéro matricule" (Article 5 de l'Ordonnance du 25
mai 1951).
2. Cf. D. Raymond, Macedonian Regal Coinage to 413 B.C. (New York 1953)
78, n°5 ; 126, n° 108, 110, 111, et maintenant Sophia Kremydi-Sicilianou, ""Ενας νέος
τύπος τετραδράχμου τοΰ 'Αλεξάνδρου A'", Ancient Macedonia VI (Thessalonique
1999)651-52.
3. Η. Cahn, "Exekiasfragmente", AntK 5 (1962) 78 : "in Makedonien scheinen
die Pferde der königlichen Stallungen mit dieser Marke gezeichnet werden zu sein".
4. Cf. l'emploi de ce verbe dans la loi gymnasiarchique de Béroia (Gauthier -
Hatzopoulos, Loi20-21, Β 18 et 31).
5. Ce magistrat apparaît par la première fois en Macédoine. Son titre rappelle
celui de οτρατηγος επί την φυλακή ν της χώρας (ou simplement επί την
χώραν) athénien, responsable de la défense du territoire de la cité en cas d'attaque
ennemie (voir Busolt - Swoboda, Staatskunde 1121, avec références ; pour de nom­
breuses attestations épigraphiques récentes, voir B. Petrakos, Ό δήμος τον
Ραμνοϋντος. Σύνοψη των ανασκαφών και των ερεννών (1813-1998). Π. Οι
επιγραφές [Athènes 1999], index, s.v. στρατηγός, χώρα). Il se peut que les cités de
Macédoine - ou du moins les plus importantes - aient disposé d'un tel magistrat,
chargé de la surveillance et de la protection du territoire contre des attaques ennemies,
en temps de guerre, ou même des incursions de pirates ou autres bandits, en temps de
paix. Son implication dans la tenue des registres de la cavalerie pourrait ne pas être
sans rapport avec le rôle joué par les jeunes "dragons" macédoniens formant des
patrouilles pour assurer la surveillance de la chorade leur cité, dont il a été question
précédemment (p. 35-36, ci-dessus).
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 47

ou de bonne qualité (δοκίμους).1 Il n'y a pas de doute que


l'information qui doit être transmise à l'épistate et à Vépi tes choras
soit en rapport avec les chevaux à réformer. Il n'est, cependant, pas
clair qui doit faire ce rapport, quoique logiquement ce doive être la
personne chargée de la dokimasia et qui semble être appelée plus loin
ϊππαρχος. La même incertitude règne au sujet de la personne ou des
personnes obligée(s) de remplacer les chevaux réformés. A Athènes,
l'examen des chevaux était effectué par la Boulé, en collaboration
avec les officiers de la cavalerie, hipparques et phylarques, et était
tellement minutieux qu'il pouvait durer toute la journée.2 Quoiqu'il ne
soit pas dit expressis verbis, le contexte d'un passage du Maître de
cavalerie de Xénophon indique que l'obligation de remplacer un
cheval réformé incombait au cavalier lui-même.3 On pourrait
admettre qu'il en était de même en Macédoine, d'autant plus que, si,
comme nous l'avons suggéré, les chevaux étaient fournis, pour
commencer, par les haras royaux, leur mauvais état - s'il n'était dû à
une maladie ou un accident - ne pouvait qu'être le résultat des erreurs
ou de la négligence de leurs cavaliers. Cependant, la phrase suivante
fait difficulté.4 Il y est question d'une amende de mille drachmes pour
chaque cheval à verser au trésor dans une éventualité que l'état frag­
mentaire de la stèle ne nous permet plus de connaître. L'expression
"pour chaque cheval" (καθ' εκαστον ϊππον) peut difficilement se
rapporter à un simple cavalier, qui en Macédoine à l'époque hellé­
nistique, comme nous le verrons par la suite, ne semble pas avoir

1. Cet adjectif, ainsi que le verbe αποδοκιμάζω, qui reviennent chacun deux fois,
ne laissent aucun doute qu'il est question d'une procédure comparable à celle décrite
par Aristote (Rép. Ath. 49.1).
2. Cf. Martin, Cavaliers ZZI.
3. Xen., Hipparch. 1.13-15. Cf. l'article 51 de l'Ordonnance du 25 mai 1951 : "Le
cavalier responsable de la perte de son cheval ou des maladies et lésions de ce dernier
est tenu de réparer le dommage subi par la confédération". Il s'agit de la moitié du
prix d'estimation que le cavalier n'avait pas eue à payer lors de la fourniture de son
cheval par l'Etat.
4. Appendice épigraphique n°2 II, L. 2-3.
48 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

disposé de plus d'un cheval.1 Elle nous suggère d'envisager une autre
solution : celui qui doit informer l'épistate et Y épi tes choras pourrait
être l'officier de cavalerie (ίππαρχος) qui a passé l'inspection. En cas
de négligence ou de complaisance à l'égard des cavaliers qui auraient
mal tenu leurs chevaux, pour chaque cheval en mauvais état qu'il
n'aurait pas signalé, il devrait verser mille drachmes au trésor. La
phrase suivante ajoute que celui qui aura dénoncé un tel manquement
au devoir recevra le tiers de l'amende, selon une modalité que l'on
retrouve dans la loi gymnasiarchique de Béroia dans un cas
précisément de dénonciation de magistrats défaillants.2 La mention
d'un tribunal au début de la ligne s'explique aussi grâce à la même
clause de la loi gymnasiarchique, qui prévoit que l'accusé pourra se
défendre devant un tribunal civique compétent.3
La ligne suivante envisage la situation inverse : l'hipparque
responsable aurait disqualifié (ώς άχρεΐον άποδοιαμάση[ι]) un
cheval qui se trouverait être en bon état et "d'une valeur supérieure"
([δόκι]μος και τιμής πλείονος άξιος). Dans ce cas, l'officier en
question paiera une amende simple dont le montant n'est pas conservé et
qui, semble-t-il, sera encaissé par le grammateus, l'officier d'intendance
au niveau de la stratégie connu aussi par les fragments du code
militaire trouvés jadis à Amphipolis, où il est également chargé du
recouvrement des amendes.4 Les expressions άποδοκιμάσηι, δόκιμος,
πλείονος τιμής άξιος renvoient clairement aux opérations de
δοκιμασία et de τίμησις attestées à Athènes. On ne peut que spéculer
sur les circonstances où une disqualification ou une estimation à une
valeur moindre d'un cheval pourrait causer du tort à l'Etat ou au
cavalier. Mais il est probable que, comme à Athènes et en Suisse, ce
dernier fût tenu de réparer le dommage subi par l'Etat et remplacer à
ses propres frais le cheval acheté intégralement (Athènes) ou en partie
(Suisse) par des deniers publics et disqualifié par sa faute.

1. C'est ce qu'indiquent les monuments figurés, dont il sera question plus loin.
2. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 21 Β 35.
3. Gauthier - Hatzopoulos, LoilX Β 36-37.
4. Appendice épigraphique n° 3 A I, L. 7 ; B, L. I 8.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 49

Inversement, il est probable que, comme à Athènes, la τίμησις avait


aussi comme but de fixer le montant du dédommagement auquel le
cavalier pourrait prétendre en cas de perte de sa monture au combat. Il
est évident que, dans ce cas, une sous-estimation de la valeur de son
cheval léserait le cavalier, qui à la sortie du service actif devait - du
moins dans le système athénien- restituer à l'Etat le montant de la
κατάστασις.1
La fin de la section sur la cavalerie est trop fragmentaire pour
permettre une reconstitution plausible de son contenu. Il est question
de la façon dolosive et désinvolte de traiter une affaire (περισόφως2
είκη χρήσασθαι τώι πράγματι), d'une somme encaissée par le
grammateus lui-même ou par quelqu'un d'autre pour son compte et,
enfin, de la moitié (?) de l'amende qui devra être donnée à celui qui
aura sans doute convaincu un officiel d'un manquement dans
l'exécution de ses devoirs.

Armement
En Macédoine, pas plus qu'à Athènes, l'acquisition d'un cheval ne
constituait la seule dépense nécessaire pour l'équipement d'un
cavalier. A Athènes, où les cavaliers doivent être accompagnés d'un
valet monté, il faut pourvoir à l'achat d'un second cheval avec son
équipement et à l'armement du cavalier lui-même, qui comprenait le
casque, la cuirasse, les bottes, comme armes défensives, et la lance ou
les javelots et le glaive ou le sabre comme armes offensives.3
Des cavaliers macédoniens du Ve siècle nous ne possédons qu'une
seule représentation que nous conserve une stèle funéraire de Pydna.4
Le guerrier, à cheval qui terrasse un fantassin armé d'un bouclier et
d'un casque, n'est armé lui-même que d'une lance et ne porte ni

1. Voir Kroll, "Archive" 97-100 ; cf. Nigdélis - Sismanidès, "Αντίγραφα" 813.


2. Il s'agit d'un hapax. On ne connaît que le verbe περισοφίζομαι (Aristoph.,
Oiseaux 1646), traduit par "tromper par des sophismes" dans le dictionnaire d'A. Bailly.
3. Martin, Cavaliers 344 ; 407-410. Pour une possible évolution à l'époque
hellénistique, voir Kroll, "Armor" 143-46.
4. M. Bessios - Maria Pappa, Πύδνα (sans lieu ni date de publication) 45.
50 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

cuirasse ni casque, ce qui reflète peut-être plus une convention


artistique que la réalité historique.1
Grâce aux historiens d'Alexandre et à de représentations figurées,
dont le nombre ne cesse d'augmenter, nous sommes mieux renseignés
sur l'armement des cavaliers macédoniens de la seconde moitié du
IVe siècle. Jusqu'à une époque résente, l'essentiel de la documentation
iconographique était constitué de la mosaïque de Naples,2 du
sarcophage dit d'Alexandre3 et de la statuette d'Herculanum.4 A ces
représentations sont venues s'ajouter ces dernières années les figures
des guerriers peintes sur les plus anciennes tombes macédoniennes ou
sculptées sur des stèles funéraires. L'armement défensif des cavaliers
de cette époque consiste en un casque, souvent de type béotien,5
comme le voulait Xénophon, une cuirasse et des bottes. On le voit sur
une stèle à relief d'Aigéai du troisième quart du IVe siècle récemment
publiée.6 Derrière le cavalier se tient - non pas un esclave - mais son
écuyer. Cette représentation est conforme au renseignement de
Frontin, d'après qui Philippe II aurait limité à un seul le nombre
d'écuyers dont les cavaliers macédoniens avaient le droit de se faire
suivre.7 Un autre relief du IVe siècle découvert dans les environs de
Béroia8 est peut-être plus ancien, car il est le seul de la série à
représenter un écuyer pourvu d'une monture. Le guerrier et son écuyer,
qui est de moindre taille, marchent à côté, le premier d'un cheval et le

1. Cf. Thuc. 2.100.5 : άνδρας Ιππέας τε αγαθούς και τεθωρακισμένους.


2. Voir Β. Andreae, Das Alexandermosaik aus Pompeji (Recklingshausen 1977) ;
Ada Cohen, The AlexanderMosaic : Stones of'Victory andDefeat(Cambridge 1997) ; M.
Pfrommer, Untersuchungen zur Chronologie und Komposition des Alexandermosaiks
auf antiquarischer Grundlage (Mayence 1998).
3. K. Schefold, Der Alexandersarkophag (Francfort-Berlin 1968) ; V. von Graeve, Der
Alexandersarkophag und seine WerkstattC'lsianbvXzr Forschungen" 28 ; Berlin 1970).
4. Naples, Museo Nazionale Archeologico, n° d'inv. 4996 ; cf. G. Calcani,
"L'immagine d'Alessandro Magno nel gruppo equestre del Granico", Alexander the
Great : Reality and Myth (Rome 1993) 29-32.
5. Voir Dintsis, Helme 1-21.
6. Saatsoglou-Paliadéli, Μνημεία 55-64, n°4.
7. Frontin 4.1.6.
8. EKMl 498.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 51

second d'un poney. Le guerrier porte un casque "thrace" (c'est-à-dire


macédonien), une cuirasse à franges, une chlamyde et tient deux
lances (ou javelots?) de sa main gauche. L'écuyer mène les chevaux
par la bride.
La représentation d'Alexandre sans casque sur la mosaïque de Naples
et sur la statuette d'Herculanum1 relève de raisons artistiques et n'infirme
en rien la description que nous venons de donner de la panoplie
défensive réglementaire.2 Il en est probablement de même de la
représentation du roi lui-même ou d'autres cavaliers sans cuirasse sur
le sarcophage d'Alexandre.3 En revanche, le bouclier ne figure jamais
parmi les armes défensives des cavaliers macédoniens de cette époque.4
L'armement offensif consistait en une grande lance de cornouiller
{xyston) et une épée, le plus souvent recourbée {kopis, machairâ).5

1. Cf. les objections de Goukowsky, EssaiΊ 171.


2. Cf. Petsas, Τάφος 124 ; voir aussi le défunt de la tombe du Guerrier d'Aigéai
(Andronicos, Verginali, fig. 16).
3. Voir, cependant, le cavalier représenté sur la fresque de la tombe de Miéza dite
"de Kinch" (K.F. Kinch ; "Le tombeau de Niausta", DanskeVidensk. Selskab. 7 R.
Hist-Filos. Skrifter, Afd. IV 3 [1920] 283-88), qui porte un casque mais qui - d u
moins dans la reconstitution de Kinch - est dépourvu de cuirasse. Le bouclier macédonien
porté par le "barbare" que charge le cavalier, ainsi que son attitude d'encouragement
plus que d'hostilité ont été expliqués par l'hypothèse que la fresque ne dépeint pas une
scène de bataille mais une scène d'entraînement du cavalier macédonien avec le
concours de son écuyer indigène (cf. Manti, "Sarissa" 75, n. 7 ; Hammond, "Pages"
275, n. 41 ; id., "Cavalry" 406, η. 7).
4. Hammond, "Cavalry" 405-406, soutient que les cavaliers macédoniens
portaient un bouclier, mais l'armement trouvé dans la tombe de Philippe II, qu'il
invoque à l'appui de son assertion, ne constitue pas un argument, car rien n'indique
qu'il fait partie de l'équipement de cavalerie.
5. Plut., Alex. 32.10 {machairâ ; cf. Markle, "Arms" 99-100) ; Αιτ., Anab. 1.15.5
{xyston). Sur la "sarisse" de cavalerie, voir Griffith, Macedonia II 413 ; Markle,
"Arms" 104-109, Launey, Recherches 358-59 ; Manti, "Sarissa" 73-80 ; J.R. Mixter,
"The Length of the Macedonian Sarissa During the Reigns of Philip II and Alexander
the Great", AncWorld 23 (1992) 25-27 et P.A. Manti, "The Macedonian Sarissa,
Again", AncWorld 25 (1994) 79-86 (à utiliser avec prudence). Pour une bonne
illustration de la panoplie du cavalier à l'époque hellénistique, voir M.B. Sakellariou
(éd.), Epirus. 4000 Years of Greek History and Civilization (Athènes 1997) 56-57,
fig. 42 et 43.
52 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Si l'armement de la cavalerie macédonienne de la fin de la période


téménide est bien connu, il ne va pas de même pour celui de la
période antigonide. Il est significatif à cet égard que les mêmes
cavaliers sur le monument de Paul-Emile à Delphes ont été identifiés
tantôt comme Macédoniens, tantôt comme Thraces et tantôt comme
Gaulois.1 Cela tient au silence des sources littéraires et au fait qu'aussi
bien les documents épigraphiques (code d'Amphipolis) que les
représentations figurées, dont le plus connu est la tombe de Lyson et
Kalliklès à Miéza, concernent l'armement de l'infanterie. Six monu­
ments sont venus maintenant combler cette lacune.
Lors d'une mission au Musée de Kilkis en 1985, Louisa Louko­
poulou et moi-même avons vu et photographié une ciste funéraire en
marbre ayant la forme d'un sarcophage parallélépipède, mais qui,
étant donné ses dimensions réduites, était destiné à recevoir les
cendres du défunt (pi. I-II). Les quatre faces latérales sont ornées de
reliefs identifiant le défunt comme un hétairos. Sur l'une des deux
faces les plus larges figure le cavalier sur son cheval au pas vers la
gauche, ce qui est extrêmement rare.2 L'homme est casqué, mais le
reste de son buste est couvert d'un grand bouclier rond et plat, qui ne
permet pas de discerner le reste de son armement. Derrière le cheval
et à pied marche son écuyer, également casqué et armée d'un bouclier
plus petit, bombé et sans rebord, de type macédonien. Sur l'autre large
face est représenté, entre deux boucliers avec rebord de type argien,
un bucrane, des cornes duquel sont suspendues respectivement deux
guirlandes, idéalement suspendues aussi de part et d'autre aux arêtes
latérales du parallélépipède, et qui se prolongent sur les deux faces
étroites. Sur une de ces faces et au-dessus de la guirlande figure une

1. Cf. l'étude de H. Kahler, Der Fries vom Reiterdenkmal des Aemilius Paullus in
Delphi ("Monumenta artis romanae V" ; Berlin 1965) 32-33, n°26, et Cohen, Mosaic
210, η. 45, avec références. Connolly, War 125, fig. 22, identifie encore comme
Gaulois un cavalier sur la frise du monument de Paul-Emile qui porte un bouclier de
ce genre, alors que Hammond, Macedonia III 613, qualifie de Thraces des cavaliers
armés de boucliers similaires.
2. Cf. Edson, Notebooks n° 665, dans Hatzopoulos - Loukopoulou, Recherches
97,n°K17.
L'ARMEE DE TERRE : LA CAVALERIE 53

cuirasse ; au-dessous de la guirlande et en biais sont représentés deux


javelots. Sur l'autre face étroite au-dessus de la guirlande, un casque à
protège-joues et au-dessous, un sabre de cavalerie. Si les reliefs de la
seconde large face que nous avons décrite n'ont qu'une fonction
purement décorative, il n'y a pas de doute que les trois autres faces
représentent aussi fidèlement que possible le cavalier défunt et son
armement. Ce monument funéraire, dont le décor présente maintes
similitudes avec la tombe de Lyson et Kalliklès et qui doit dater de la
même époque (environ 200), est riche en renseignements sur la
cavalerie antigonide. Il confirme que le cavalier macédonien a
continué à n'être accompagné que d'un seul écuyer1 qui le suit à pied
et non à cheval comme à Athènes.2 Le casque et la cuirasse perpétuent
la tradition de la période téménide, mais les deux javelots ont pris la
place de la lance et, surtout, un grand bouclier s'est ajouté à la
panoplie défensive du cavalier.
Trois reliefs funéraires d'Amphipolis, Pydna et Kellion respective­
ment, récemment découverts ou publiés, viennent préciser l'aspect du
cavalier macédonien de la période antigonide.3 Le premier (pi. Illa),
datant de la fin du Ille ou du début du Ile siècle - et non pas de la
période romaine- représente, à gauche, le cavalier nu-tête, mais
portant cuirasse, chlamyde et bottes, débout devant un autel en train
d'effectuer une libation ; derrière lui se tient son ecuyer casqué et
portant un grand bouclier rond, plat, sans rebords et pourvu d'une
arête qui le traverse diamétralement et parallèlement au sol gagnant
de l'épaisseur à l'approche du centre. Sur le second, d'après la
description de l'auteur, "figure un Macédonien à cheval avec son
écuyer", ainsi que sa femme et une servante de cette dernière. Le
troisième (pi. IV) représente le cavalier suivi de son écuyer à pied. Ce

1. Frontin 4.1.6.
2. Martin, Cavaliers 344 et 409-410.
3. Chaïdô Koukouli-Chrysanthaki, Deltion 38 (1983), Chronika 323 et pi. 129ß ;
D. Pandermalis, Δίον (Athènes 1997) 93 ; Polyxène Adam-Veléni, "Πέτρες Φλώρινας.
Δώδεκα χρόνια ανασκαφής", Το αρχαιολογικό έργο στη Μακεδονία και
Θράκη, 10Α, 1996 (Thessalonique 1997) 11 et 21, fig. 12 et Petres of Florina
(Thessalonique 1998) 76, pi. 66 ; cf. BullEpigr 1998, 241.
54 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

dernier porte casque, à protège-joues, cuirasse à franges et tient un


bouclier de sa main gauche. De sa main droite il devait tenir une
lance, aujourd'hui disparue.
Le grand bouclier à l'arête diamétrale se retrouve sur une stèle
funéraire de Kalindoia, que nous avions peut-être à tort attribué à
l'époque républicaine (pi. Illb).1 Elle représente un cavalier au gallop,
encore une fois vers la gauche, comme sur la ciste du Musée de
Kilkis, avançant vers un autel surmonté d'un arbre autour du quel est
enroulé un serpent. L'érosion et une épaisse couche de chaux ne
permettent pas de distinguer le détail de son armemement en dehors
du large bouclier rond et plat et à arête diamétrale, exactement
comme sur le relief d'Amphipolis. Derrière la croupe du cheval un
écuyer à pied suit le cavalier.
Enfin, un relief sur une belle stèle hellénistique, mais
malheureusement fragmentaire, d'Edessa clôt cette série (pi. V).2 Ici
le cavalier est représenté galopant vers la droite. Il est casqué et porte
au bras gauche son large bouclier rond. Derrière lui, dans la partie
conservée de relief, on aperçoit la tête et le buste de l'écuyer qui suit à
pied.
On ne peut que spéculer sur les raisons qui ont dicté l'adoption du
bouclier par la cavalerie macédonienne de la période antigonide. Le
problème de la protection du côté gauche du cavalier était déjà au
centre des préoccupations de Xénophon.3 Les jetons de plomb de la
cavalerie athénienne attestent qu'à l'époque hellénistique (Ille siècle)
le bouclier faisait partie de l'armement du cavalier.4 En revanche on
peut difficilement juger de son efficacité, car la cavalerie n'a pas joué
un rôle important dans les batailles des guerres macédoniennes.

1. Hatzopoulos - Loukopoulou, Recherches 97'-98, n°K17.


2. J.M.R. Cormack, "Inscriptions from Pella, Edessa and Berœa", ArchP22 (1973)
208,n°13.
3. Xén., Hipparch. 12.1-10 ; cf. Launey, Recherches 356.
4. Kroll, "Armor" 144 et η. 12, avec références.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 55

L'INFANTERIE

Dans un autre travail nous avons esquissé l'évolution de l'infanterie


macédonienne à partir du temps de Perdiccas II, quand seules les cités
"grecques" (en fait alliées) de son royaume pouvaient lui fournir des
forces hoplitiques.1 Thucydide,2 mais aussi des trouvailles archéolo­
giques,3 permettent de penser que l'ébauche d'une infanterie de ligne
macédonienne pourrait dater du règne d'Archélaos. Cependant, c'est
Philippe II qui fut son véritable créateur. "Il améliora les formations
militaires, il équipa les hommes avec l'armement approprié et les
rendit aptes au combat par des exercices et un entraînement
continus... Il fut le premier à constituer la phalange macédonienne".4
Cette infanterie de ligne était constituée de Macédoniens levés, selon
les besoins et pour une durée limitée sur une base régionale, et d'une
élite, les pézétaires, formant des unités de garde.5 L'armée dont a
hérité Alexandre comptait au moins douze taxeis de phalangites
d'environ 1.500 hommes chacune recrutés sur une base régionale et
six chiliarchies d'hypaspistes de mille hommes chacune : au total
24.000 hommes d'infanterie de ligne.6 A cela s'ajoutait un certain
nombre d'archers et de voltigeurs {psiloi, levés armati, levis
armaturaê) dont Alexandre emmena quelques centaines avec lui en
Asie et dont beaucoup plus restèrent en Europe.7
Selon l'explication la plus plausible, "hypaspistes" était l'appellation
que reçurent les pézétaires, quand leur nom prestigieux fut étendu aux
phalangites recrutés régionalement.8 Sinon dès le règne d'Alexandre,
en tout cas depuis sa mort et dans la période des Diadoques l'appellation
argyraspides tend à remplacer celle des hypaspistes.9

1. Hatzopoulos, Institutions! 267-71.


2. Thuc. 2.100.2.
3. Liampi, Schild 13-15.
4. Diod. 16.3.1-2
5. Cf. Hatzopoulos, Institutions 1268, avec références.
6. Cf. Hatzopoulos, Institutions! 247, n. 8, avec références et bibliographie.
7. Cf. Berve, Alexandeneich! 130-33.
8. Griffith, Macedonia II 705-713.
9. Cf. Bar-Kochva, Army 58-59.
56 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Nos sources de la période antigonide présentent un tableau


sensiblement différent de l'infanterie de ligne macédonienne. Polybe
et les auteurs qui en dérivent connaissent des hypaspistes, des pel­
tastes (caetrati), des phalangites, des chalcaspides et des leucaspides.1
Que représentent ces nouvelles appellations et quel est leur rapport
avec les unités de l'armée macédonienne de la période antérieure? Les
textes épigraphiques et les documents iconographiques sont-ils de
nature à nous permettre de mieux comprendre l'évolution de
l'infanterie de ligne macédonienne?

Les hypaspistes2
Les deux seules mentions d'hypaspistes macédoniens de la période
antigonide dans des textes littéraires se lisent dans le livre V et XVIII
de Polybe respectivement. Dans le premier passage est décrite
l'arrivée en 218 de Philippe V accompagné d'hypaspistes à Sicyone
pour arrêter Léontios, complice d'Apellès dans le complot contre le
jeune roi.3 Dans le second, il est rapporté qu'après la bataille de
Cynoscéphales, Philippe V, qui était obligé d'évacuer la Thessalie,
envoya un de ses hypaspistes à Larissa avec l'ordre de détruire les
archives royales qui s'y trouvaient.4 Ce passage de Polybe a été
heureusement rapproché par F.W. Walbank5 d'un passage de
Diodore,6 d'origine également polybienne, où l'historien sicéliote

1. L'article récent d'E. Foulon paru sous le titre "La garde à pied, corps d'élite de
la phalange hellénistique" dans Β AGB 1 (1996) 17-31, et sous le titre "Hypaspistes,
peltastes, chrysaspides, argyraspides, chalcaspides" dans REA 98 (1996) 53-63, pèche
par l'absence de distinctions nécessaires entre les nomenclatures des différents
royaumes hellénistiques et par l'attribution erronée des chalcaspides aux régiments de
la garde.
2. Voir Walbank, Philip 289-94 ; Le Bohec, Antigone 294-95, avec références.
3. Pol. 5.27.3 : Ό δέ βασιλεύς αναχθείς εκ των κατά Κίρραν τόπων
κατέπλευσε μετά των υπασπιστών εις τον των Σικυωνίων λιμένα...
4. Pol. 18.33.2 : εις δέ την Λάρισαν ετι τή προτεραία νυκτί διεπέμψατό
τίνα των υπασπιστών, έντειλάμενος άφανίσαι και κατακαΰσαι τα βασιλικά
γράμματα.
5. Walbank, Philip290-91 ; id., Commentary! 560-61.
6. Diod. 30.11.1.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 57

narre comment Persée en 169, sur l'annonce de l'approche de l'armée


romaine à Dion, donna l'ordre à Andronikos, un de ses gardes du
corps (somatophylax), d'aller incendier ses chantiers navals à
Thessalonique.
Nos connaissances sur les hypaspistes antigonides furent enrichies
par la publication en 1934-1935 des fragments du code militaire
trouvés à Amphipolis et de la lettre de Philippe V à Archippos. Dans
le premier document, ils apparaissent deux fois : la première comme
bénéficiaires d'amendes prélevées sur des officiers (tétrarques?) pour
avoir dénoncé avant ces derniers des manquements à la discipline
militaire,1 et la seconde pour fixer la place qu'ils doivent occuper lors
de la constitution d'un camp, à proximité immédiate des quartiers
royaux.2 Ces fonctions de garde du corps et d'une sorte de police
militaire ne sont nullement en contradiction avec celles que suggèrent
les textes littéraires, mais, au contraire, les confirment et les
complètent.
Dans la lettre de Philippe V à Archippos, Théoxénos fils de
Kleitinos, l'hypaspiste, apparaît après Nikanor fils de Philotas, le
tétrarque, et avant Bilos fils de Nikanor, le lochagos et les hommes de
la protolochia d'Euia (localité d'Elimée ou d'Eordée, identifiée avec le
site important de Polymylos, commandant une des routes d'accès
principales entre la Haute et la Basse Macédoine)3 parmi les signa­
taires d'une pétition d'un groupe de militaires réclamant la concession
d'un terrain destiné à financer les sacrifices du mois Apellaios.4 Si G.
De Sanctis a comparé les fonctions des hypaspistes dans le code
d'Amphipolis à ceux des prétoriens romains,5 C.B. Welles a rapproché

1. Appendice épigraphique n°3 A II, L. 3-4.


2. Appendice épigraphique n°3 A II, L. 8.
3. Cf. EKMl, 41 ; Georgia Karamitrou-Mentésidi et Maria Vaiali, "Πολύμυλος
Κοζάνης, δύο χρόνια ανασκαφής", Το αρχαιολογικό έργο στη Μακεδονία
και Θράκη 11, 1997 (Thessalonique 2000), 81-92 ; Georgia Karamitrou-Mentésidi,
"Πολύμυλος Κοζάνης 1998", Tò αρχαιολογικό έργο στη Μακεδονία και
Θράκη 12, /££? (Thessalonique 2000), 481-502.
4. Appendice épigraphique n°6, L. 12.
5. De Sanctis, "Regolamento" 517-18 ; cf. Moretti, Iscrizioni 112.
58 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

l'hypaspiste d'Euia aux speculatores romains, à la fois unités de garde,


police militaire et membres de l'état-major des unités.1 La filiation
entre ces militaires et les hypaspistes royaux, au sens étroit du terme,
de l'armée d'Alexandre est évidente.2 Déjà il y a quelques années,
j'écrivais à leur propos : "Ces βασιλικοί ou περί, την αύλήν
νεανίσκοι apparaissent dans nos sources sous plusieurs vocables,
dont les plus fréquents sont σωματοφύλακες et ύπασπισταί. Il s'agit
de ceux que Berve appelle 'die Hypaspistenleibwache', et qu'il
distingue soigneusement du corps de troupe homonyme. Ils étaient de
jeunes nobles, âgés probablement entre 20 et 30 ans, chargés de la
protection de la personne du roi et formaient une espèce de police
militaire à qui on confiait des missions délicates".3 Les nouveaux
fragments du règlement militaire découverts à Cassandreia et à
Drama permettent maintenant de mieux cerner l'origine sociale de ce
corps : "Seront choisis pour servir comme hypaspistes, qui formeront
les gardes du corps du roi, ceux qu'ils jugeront être aptes en prenant
comme critère la fortune immobilière et mobilière".4
Les hypaspistes de la période antigonide apparaissent ainsi comme
l'élite du point de vue à la fois physique et social du peuple
macédonien.
Une telle description des hypaspistes n'est pas incompatible avec
ce que nous savons sur ce corps dans les autres royaumes
macédoniens. Chez les Séleucides ce sont des "troupes d'élite" à pied
qui entourent le roi au combat et entreprennent les missions les plus
périlleuses.5 Nous n'avons que deux attestations de ce corps chez les
Lagides. Ils apparaissent avec les σωματοφύλακες (?) et autres unités
d'élite (?) dans une inscription problématique de Cyrène6 et chez
Polybe, avec la thérapeia et les officiers de l'infanterie et de la
cavalerie dans la description des funérailles de Ptolémée Philopator et

1. Welles, "Diagramma" 249, n. 1.


2. Walbank, Philip 290-92 ; Moretti, Iscrizionill 99-100.
3. Hatzopoulos, Cultes 100-101.
4. Appendice épigraphique n°2 I B , L. 5-8 et 2 II, L. 18-19.
5. Cf. Bikerman, Institutions51 -52 ; Bar-Kochva, Army64-65.
6.SEG7>\ (1981) 1574.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 59

d'Arsinoè et Γanadeixis de leur héritier.1 La thérapeia dans le royaume


macédonien d'Egypte, comme déjà dans la Macédoine argéade2 et
comme chez les Séleucides,3 semble désigner la garde personnelle du
roi. Qu'en est-il dans le royaume antigonide? Comme nous venons de
le voir, Polybe utilise le terme d'hypaspistes pour désigner les gardes
du corps,4 la garde rapprochée des rois, connue également sous le
nom collectif de θεραπεία, 5 qui sont aussi appelés somatophylakes
chez Diodore,6 en latin custodes corporis7 et satellites,8 termes qui
recouvrent exactement l'expression τους τα δοράτια οϊσοντας τώι
βασιλεΐ du diagramma militaire macédonien.9 Il est probable que
cette garde rapprochée à pied fût assurée par rotation parmi le corps
des hypaspistes, unité de garde à pied, correspondant à l'unité de la
garde à cheval, ιππείς οί περί την αύλήν,10 et que les uns comme
les autres fussent inclus dans les περί την αύλήν - νεανίσκοι.11
Enfin, le rapport exact entre les hypaspistes et les Nicatores, qui
apparaissent aussi comme une unité attachée à la personne du roi
{cohors regia) n'est pas clair.12

1. Pol. 15.25.3 ; cf. Walbank, Commentary II 482.


2. P.Oxy. 1798, fr. 1 ; cf. E. Kapetanopoulos, "Philip II's Assassination and
Burial", AncWorldll (1996) 81-87.
3. Walbank, Commentaryl 536 ; Bar-Kochva, Army234-35, n. 35.
4. Pol. 18.33.2.
5. Cf. Le Bohec, Antigone 23\-Ό>, avec références et bibliographie.
6. Diod. 30.11.1.
7. Cf. Tite-Live 40.6.3 ; 43.20.3.
8. Cf. Just. 28.3.11.
9. Je ne pense pas que cette expression signifie que les hypaspistes s'équipaient à
leurs propres frais (cf. Nigdélis - Sismanidès, "Αντίγραφα" 815). Τα δοράτια
οϊσοντας reproduit les deux éléments de composition du substantif δορυφόρος.
10. Pol. 4.67.6.
11. Pol. 16.22.5 ; cf. Walbank, Commentary!! 527.
12. Tite-Live 43.19.11 ; cf. Kalléris, Macédoniens! 236-37
60 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Effectifs
Les effectifs des hypaspistes chez les Antigonides ne sont pas
connus. Bar-Kochva évalue leur nombre à deux mille dans le
royaume séleucide.1 Mais pour lui, les hypaspistes ne sont autre chose
que Y agéma des argyraspides.2 Malheureusement, déjà pour l'époque
d'Alexandre, il n'est pas clair si les "hypaspistes royaux" sont iden­
tiques à "Yagéma des hypaspistes" ou s'ils n'en constituent qu'une
fraction.3 Pour le royaume antigonide le problème est indissoluble­
ment lié à celui des peltastes et ne peut trouver de solution avant
l'examen de ce dernier.

Commandement
On ne sait rien sur les cadres du corps des hypaspistes. Ils
relevaient sans doute, comme les gardes à cheval (ιππείς οι περί
την αύλήν),4 d'un dignitaire qui apparaît dans le code d'Amphipolis
sous le titre ό επί της αυλής5 et qui ne doit pas être différent de
celui que Polybe appelle ό επί της θεραπείας (τεταγμένος).6 Par
bonheur, nous connaissons la personne qui occupait ce poste à la fm
du règne d'Antigone Doson et au début du règne de Philippe V. Il
s'agit d'Alexandre fils d'Admétos, citoyen d'Arkynia, connu par
Polybe pour avoir commandé sous Antigone Doson les chalcaspides
macédoniens à la bataille de Séllasie et pour avoir été, en tant que
commandant des unités de garde, membre loyal du Conseil de la
Régence et ami dévoué du jeune roi Philippe V.7 En outre, Alexandre
est honoré par deux décrets, un de la cité de Gonnoi en Thessalie,
dont la stèle est décorée d'un bouclier macédonien, allusion possible à

1. Bar-Kochva, Army 65.


2. Bar-Kochva, Army 64.
3. Cf. Bosworth, Commentary L83.
4. Pol. 4.67.6.
5. Appendice épigraphique n°3 Β II, L. 10-11 et 13. Ce terme est aussi attesté
dans le royaume séleucide (cf. Bikerman, Institutions 37).
6. Pol. 4.87.5. Le Bohec, Antigone 231 -32, distingue les deux dignitaires.
7. Pol. 2.66.5 ; 4.87.5 et 9 ; 5.28.6-7 ; 7.11.6.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 61

son commandement des chalcaspides,1 et un autre de la cité


d'Euromos en Carie, où il est qualifié d'Ami du roi Philippe envoyé
par lui pour prendre possession de la cité en 201, quand Philippe V
s'emparait d'une grande partie de la Carie.2 Etant donné l'importance
de la thérapeia pour la sécurité du roi, il était tout naturel que son
commandement revînt aux officiers en qui le roi avait la plus grande
confiance.

Equipement-armement
La seule indication sur l'armement des hypaspistes que nous ayons
se trouve dans les nouveaux fragments du diagramma militaire, où les
hypaspistes sont décrits comme porteurs de doratia? Or ce diminutif
de dory convient mal à la sarisse, grande pique de cinq à six mètres. Il
faut penser que les gardes du corps du roi étaient armés de la lance
d'hoplite, beaucoup plus maniable dans le combat rapproché. Cette
information rejoint ce que nous savons sur les gardes du corps
d'Alexandre le Grand. Dans son récit du meurtre de Kleitos, Arrien
présente deux versions du drame. Selon la première Alexandre se
serait emparé d'une lance (Jonche) d'un garde du corps
(somatophylax) et selon l'autre, de la sarisse d'un garde (phylax).4
Plutarque adopte apparemment la première version, car il décrit
l'arme du crime comme une lance (aichmè) arrachée à un garde du
corps (doryphoros).5 Il en est de même de Justin, qui parle d'une arme
de jet (telum), qui en aucun cas ne peut être une sarisse, prise à un
garde du corps (satelles).6 Enfin, Quinte-Curce combine les deux

1. B. Helly, GonnoiII: Les inscriptions (Amsterdam 1973) n° 12 et pi. III. L'iden­


tification est due à Chr. Habicht, "Epigraphische Zeugnisse zur Geschichte Thessaliens
unter der makedonischen Herrschaft", Ancient Macedonia I (Thessalonique 1970)
269-73.
2. M. Errington, "Inschriften von Euromos", EA 21 (1993) 21-23, n°4 (SEG43
[1993] 706) ; cf. BullEpigr 1995, 524.
3. Appendice épigraphique n°2 Ι Β, L. 6-7 et II, L. 19.
4. Arn, Anab. 4.8.8-9.
5. Plut., Λ/ex 51.9.
6. Just. 12.6.3.
62 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

versions : Alexandre aurait d'abord saisi la lance {lanceà) d'un garde


du corps (armiger = doryphoros), mais il en aurait été désarmé et
aurait finalement tué Kleitos avec une sarisse (hastà) prise à un garde
( vigil =phylax)}
La constatation que les hypaspistes antigonides étaient armés du
dory et non de la sarisse nous suggère de reconnaître une
représentation figurée de leurs ancêtres téménides ou antipatrides sur
la partie droite de la frise de la tombe macédonienne d'Héraclée sur
l'Axios (Hagios Athanasios) nouvellement découverte. Cette hypothèse
est confortée par le fait que la moitié des personnages représentés
portent la kausia, qui semble être le couvre-chef caractéristique des
membres de la θεραπεία royale.2 Sur les photographies qui ont paru
dans deux publications préliminaires, mais surtout dans un superbe
calendrier de l'année 1997,3 on voit huit personnages armés, à
l'exception de celui qui est situé à l'extrémité droite de la frise. De
gauche à droite, les trois premiers sont coiffés de la kausia, portent
des cuirasses, par-dessus des chitons de couleur variable (rouge,
bleue, beige), et des chlamydes et sont armés de lances et probable­
ment aussi d'épées, quoique seule celle du premier personnage soit
visible. Les deux suivants ne portent ni cuirasse ni chlamyde, mais un
simple chiton de couleur rouge et sont casqués et armés d'un bouclier,
que le premier appuie sur le sol contre sa jambe gauche et que le

1. Quinte-Curce 8.1.45-52. Sur tout cet épisode, voir Hammond, "Guards" 397-99.
2. Cf. Dintsis, Helme 192-93, avec références.
3. A Macedonian Symposion : Dream and Colour from Alexander's Land publié
par ^Organization for Thessaloniki Cultural Capital of Europe 1997" ; cf. Maria
Tsimbidou-Avloniti, ""Αγιος 'Αθανάσιος 1994. Tò χρονικό μιας αποκάλυψης",
Tò αρχαιολογικό έργο ατή Μακεδονία και Θράκη 8, 1994 (Thessalonique
1998)231-40; ead., "Ή ζωφόρος τοΰ νέου μακεδόνικου τάφου στον "Αγ.
'Αθανάσιο Θεσσαλονίκης. Εικονογραφικά ζητήματα", Ancient Macedonia VI
(Thessalonique 1999) 1247-59. Pour une raison difficile à comprendre, Markle,
"Chronology" 241, écrit que le cinquième personnage "significantly he alone is not
represented as carrying a spear but is armed only with a sword..." et explique que la
sarisse, qu'à son avis il aurait dû porter, aurait été trop encombrante et inutile en
dehors de la phalange. En fait, on distingue clairement la hampe, non pas d'une
sarisse mais d'une lance, que ce guerrier tient de sa main droite.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 63

second porte à son bras gauche. Ils portent aussi des lances de la
même longueur - si l'on en juge de l'une dont la pointe est bien
visible - que celles des trois personnages précédents.
Le sixième personnage est coiffé de la kausia, porte un chiton bleu
et, par-dessus, une chlamyde rouge et tient de ses deux mains sa lance
(de la même longueur que les précédentes) verticale, contre laquelle il
s'appuie. Le septième a la tête nue, est habillé seulement d'un chiton
blanc ou jaune et tient de sa main droite sa lance verticale pointe en
bas et de sa main gauche son bouclier, qui s'appuie sur le sol contre sa
jambe gauche.
Le dernier a également la tête nue, porte un chiton blanc et une
chlamyde rouge, mais aucune arme ni offensive ni défensive. Enfin, tous
les personnages, à l'exception du quatrième, sont chaussés des crépides.
Cette peinture est d'un grand intérêt et à plusieurs égards per­
tinente pour l'enquête en cours. D'abord la longueur de la lance du
second, troisième, quatrième et sixième guerrier, ne saurait dépasser
sensiblement les deux mètres vue son analogie avec la taille des
personnages. Par conséquent, il n'y a pas de doute qu'il s'agit de
dorata. La même conclusion impose aussi le diamètre de la hampe,
qui est certainement inférieur à 0,034-0,04 m, qui est le diamètre de la
hampe de la sarisse, et se rapproche de 0,026 m, qui est le diamètre de
la hampe d'une lance macédonienne typique.1 Il suffit pour s'en
convaincre de comparer les lances de personnages de la frise à la
pique portée par les deux guerriers qui montent la garde de part et
d'autre de l'entrée de la tombe. Quoiqu'on ne discerne pas la pointe de
la lance du premier et du cinquième personnage, son diamètre ne
laisse pas de doute qu'il ne s'agisse, dans ce cas aussi, d'un dory. Ces
doryphoroi YÎQ pourraient-ils être les ancêtres des hypaspistes portant
"les doratia pour le roi"? Si cette hypothèse est exacte, nous aurions
une représentation des membres de ce corps prestigieux nous
permettant de déterminer aussi le reste de leur armement.

1. Cf. M. Andronicos, "Sarissa", BSA 94 (1970) 91-107 ; Pritchett, Warl 145 ;


Markle, "Sarissa" 323-39 ; id., "Weapons", 256-64 ; Connolly, War 70 and 77-78 ;
Markle, "Arms" 88-92.
64 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Les casques, de type "thrace", ornés de deux plumes latéraux,


ressemblent au casque de la tombe de Philippe II1 ou au casque
d'Alexandre sur l'avers du décadrachme frappé pour commémorer sa
victoire sur Poros.2 Les boucliers sont richement décorés en couleurs.
Celui du quatrième personnage combine la décoration classique du
bouclier macédonien de six cercles dorés tronqués sur la périphérie
peinte sur fond bleu avec le foudre doré en épisème au centre ; ceux
du cinquième et du septième la même décoration peinte sur fond
blanc et rouge respectivement sur la périphérie avec le "soleil
macédonien", également doré, peint sur fond blanc et violet
respectivement, au centre. Il est encore plus intéressant de constater
qu'il ne s'agit pas de boucliers "argiens" mais de boucliers
"macédoniens", semblables à ceux qui sont portés par la phalange.3
En effet, les boucliers des guerriers de la frise sont dépourvus de
rebord et sont d'un diamètre, qui, quoique difficile à calculer avec
précision, est certainement inférieur à 90 centimètres. Si l'on
reconnaît une taille de 1,70 aux guerriers, le diamètre de leur bouclier
se situerait par analogie entre 0,71 et 0,86 m.4 C'est à peu près du

1. Andronicos, Vergina 144 et fig. 97-98. Il s'agit du "tiaraartige Helm" de


Dintsis, /fe/me 23-56.
2. Cf. Goukowsky, EssaiΊ 61-63.
3. Sur les boucliers macédoniens, voir Liampi, Schild'1-11.
4. Markle, "Chronology" 241, soutient que les boucliers de la frise nous per­
mettent de distinguer deux types de guerriers : des hypaspistes représentés par le
quatrième et le septième personnage, armés du bouclier hoplitique et de simples
lances, et des phalangites représentés par le cinquième personnage, qui, selon lui, est
équipé d'un petit bouclier macédonien et d'une épée, car sa sarisse lui serait inutile en
dehors de la phalange. En outre, il attribue un diamètre de 0,90 m aux deux boucliers
hoplitiques et un diamètre de 0,70 m au "bouclier macédonien", la mise à l'échelle de
deux types de boucliers figurant sur une photographie lui ayant fourni un rapport de 7
à 9. Toute cette hypothèse repose sur deux erreurs. D'abord, le prétendu phalangite
sarissophore, qui aurait laissé sa sarisse au vestibule, porte en réalité, comme nous
l'avons déjà signalé (p. 62, n. 3, ci-dessus), une lance, tout comme ses compagnons.
Ensuite, on ne peut distinguer deux types de boucliers portés respectivement par le
quatrième et le septième guerrier d'une part et par le cinquième de l'autre. En fait, le
peintre de la frise, qui n'est pas un grand artiste et qui, en tout cas, ne visait pas à
l'exactitude scientifique, donne à chaque bouclier un diamètre différent mesuré sur la
photographie : de 0,127 m pour celui du quatrième, de 0,104 m pour celui du
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 65

même ordre que le diamètre du bouclier macédonien peint sur la


tombe de Katérini (0,72 m),1 des boucliers en relief de la tombe
d'Alexandre IV à Vergina (a 0,70 m),2 des boucliers peints dans la
tombe de Lyson et Kalliklès à Miéza (0,73 et 0,75 m respectivement)3
ou du "bouclier de la phalange" sur le monument de Béroia (0,70-0,75
m)4 et de la tombe de Spélia en Eordée (0,69 et 0,72 m).5 Les
boucliers sur le monument d'Archontikon sont sensiblement plus
petits (0,62 m)6 et se rapprochent plus du diamètre prôné par
Asclépiodote (0,656 m).7 Mais le bouclier macédonien trouvé à
Pergame atteint les 0,65-0,67 m de diamètre,8 et ceux de Végora
(Araisa?) et de Dodone 0,656 et 0,66 m respectivement.9 Le bouclier
nouvellement trouvé à Dion aurait un diamètre de 0,74 m.10 Mais
étant donné que son inventeur donne pour le bouclier de Végora un
diamètre de 0,736 m, c'est-à-dire qu'il ne tient pas compte de ,1a
réduction inévitable du diamètre, si l'on rend au bouclier sa convexité
originelle, on peut en conclure que le bouclier de Dion avait à
l'origine le même diamètre que celui de Végora (0,66 m). Le
renseignement même d'Asclépiodote laisse entendre que le diamètre

cinquième et de 0,116 pour celui du septième guerrier. Ni les armes défensives ni les
armes offensives (ou leur absence) ne permettent de reconnaître des phalangites à
côtés des "doryphores" de la fresque.
1. Liampi, Schild5 et 55-56.
2. Markle, "Chronology" 250.
3. Miller, Tomb 55 ; Liampi, Schild56-57.
4. Markle, "Monument" 92, leur attribue un diamètre entre 0,70 et 0,75, mais selon
son article plus récent (Markle, "Chronology" 221-222), leur taille varie entre 0,73 et
0,76. P. Christodoulou, "Δημόσια οικοδομήματα των πρώιμων ελληνιστικών
χρόνων στη Μακεδονία", Ancient Macedonia VI (Thessalonique 1999) 313, se
contente plus prudemment de l'approximation de 0,74 m. Sur cette représentation de
boucliers et quelques autres qui ne présentent pas le décor caractéristique des cercles
tronqués, voir Liampi, Schild'5-7.
5. Karamitrou-Mentesidi, "Τάφος" 30.
6. Chrysostomou, "Τύμβοι" 154-55.
7. Asclépiod. 5.1.
8. Connolly, Warl9.
9\, Adam-Veléni, '"Ασπίδα" 19 ; Liampi, Schild4-5.
10. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" xxi.
66 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

du bouclier macédonien a connu des variations et, en tout cas, on ne


peut s'attendre à une exactitude scientifique de la part d'une œuvre
d'art, dont les exigences sont différentes.1

Les peltastes et Y agéma


Jusqu'à une époque toute récente, les peltastes macédoniens étaient
uniquement connus par les sources littéraires, autrement dit Polybe et
Tite-Live et Plutarque, qui en dérivent.2 La façon dont ils sont
évoqués et les circonstances dans lesquelles ils opèrent peuvent
paraître de prime abord trop contradictoires pour permettre de
déterminer avec précision le caractère de ce corps de troupe.
D'une part, les auteurs distinguent soigneusement cette arme de la
phalange. Phalangites, peltastes et cavaliers constituent l'énumération
canonique des troupes macédoniennes chez Polybe et les auteurs qui
en dérivent.3 Dans les récits des opérations militaires, on les voit
souvent agir avec l'infanterie légère {euzonoi, Agrianes, Illyriens),
voire avec la cavalerie, pour couvrir les flancs de la phalange, monter
une ambuscade ou exécuter une mission périlleuse et délicate.4 En
d'autres cas, pourtant, ils se rangent avec la phalange, exécutent les
mêmes manœuvres5 et sont désignés avec les phalangites par le terme
baréa hopla.6 Les peltastes sont-ils, en fin de compte, des fantassins
lourds ou des psiloil La question doit rester en suspens en attendant

l.Cf. Miller, Tomb57.


2. Les références ont été réunies par Walbank, Philip 292-93 (à ajouter Tite-Live
44.32.6 : Thessalonicae Eumenes et Athenagoras praeerant cum parvo praesidio
duorum milium caetratorum).
3. Pol. 2.65.1 ; 4.37.7 ; 4.67.5 ; Tite-Live 33.4.4 ; 42.51.4 ; cf. Pol. 18.24.8 ; Tite-
Live 44.41.1-2 ; Plut., Aem. 18.7 (s'il s'agit bien des peltastes : voir ci-dessous).
4. Pol. 4.64.6; 4.75.4; 4.80.8; 5.4.9; 5.7.11; 5.13.5-6; 5.22.9 et 23.3-8;
5.27.8 ; 8.13.5-14.5 ; 10.42.2 ; Tite-Live 28.5.11 ; 31.36.1.
5. Pol. 18.24.8; cf. Tite-Live 44.41.1-2; Plut., Aem. 18.7 (s'il s'agit bien de
peltastes : voir ci-dessous).
6. Pol. 5.23.3-4.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 67

l'examen de leur armement. En tout cas, ils font partie des "corps
célèbres", des troupes d'élite de l'armée antigonide.1
A côté des peltastes est mentionnée une autre formation : Vagéma,2
qui fait sans doute aussi partie des "corps célèbres".3 C'est entre les
sacrae alae des hétairoi royaux et Y agéma que le roi prend place.4 La
définition de Y agéma nous est donnée par Tite-Live, traduisant ou
paraphrasant Polybe : ce sont des soldats d'élite choisis parmi tous les
peltastes en fonction de leur force {viribus) et de la vigueur de leur
âge {robore aetatis).5 Faut-il distinguer de cet agéma des peltastes
Y agéma mentionné dans les nouveaux fragments du règlement? Y
aurait-il alors deux αγήματα ou y a-t-il une erreur dans le passage de
l'historien romain? Les premiers éditeurs du diagramma soutiennent,
contre l'opinion unanime de ceux qui se sont intéressés à la question,
que dans ce texte Y agéma ne désigne pas l'élite des peltastes mais une
autre unité qu'ils ne parviennent pas à définir clairement mais qu'ils
rapprochent du corps de 3.000 combattants d'élite que mentionne
Plutarque dans sa description de la bataille de Pydna.6 Quoique leur
argument principal, à savoir le fait que la limite d'âge supérieure ne
soit pas la même pour Yagéma et pour les autres peltastes, puisse
trouver une autre explication, comme nous le verrons par la suite, il
n'est pas exclu que cette hypothèse soit, au moins partiellement,
fondée. En effet, dans la partie conservée de l'œuvre de Polybe, il
n'est jamais question d'un agéma des peltastes. Bien au contraire, dans

1. Pol. 5.26.8.
2. Pol. 5.25.1 : εις τε τους πελταστάς και τους εκ τοϋ λεγομένου παρά
Μακεδοσιν αγήματος; cf. ΑΙΤ., Anab. 1.8.4: το άγημα το τών Μακεδόνων
και τους ύπασπιστάς τους βασιλικούς.
3. Pol. 5.26.8 ; cf. Walbank, CommentaryI 559 et aussi Souda, s.v. άγημα : το
προϊόν τοϋ βασιλέως τάγμα ελεφάντων και ιππέων και πεζών, οι δε τών
άριστων της μακεδόνικης συντάξεως. Voir aussi ρ. 69-70, ci-dessous.
4. Tite-Live 42.58.9.
5. Tite-Live 42.51.5 : Délecta deinde et viribus et robore aetatis ex omni caetra­
torum numero duo <milia> erant ; agema nane ipsi legionem vocabant.
6. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 815-816 ; cf. Plut., Aem. 18.7 : επί δε
τούτοις άγημα τρίτον οί λογάδες, αυτών Μακεδόνων αρετή και ηλικία το
καθαρώτατον, άστράπτοντες έπιχρύσοις οπλοις και νεουργοϊς φοινικϊσιν.
68 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

quatre passages différents où il est question d'un agéma de fantassins


chez les Antigonides et chez les Lagides, cet auteur le distingue
soigneusement des peltastes.1 En outre, le passage sus-mentionné de
Tite-Live,2 qui décrit la revue de Kyrrhos et qui est le seul à faire état
d'un agéma des peltastes, parraît suspect si on le compare à un autre
passage du même auteur, la description de la bataille de Kallinikos.3
En effet, dans le premier, la phalange est sous les ordres d'Hippias,
Y agéma (des peltastes selon Tite-Live) sous ceux de Léonnatos et de
Thrasippos et les peltastes sous ceux d'Antiphilos, alors que dans le
second le commandement de la phalange est attribué à Hippias et
Léonnatos, ce qui semble indiquer que Vagéma faisait partie de cette
dernière. Une erreur de Tite-Live n'est donc pas impossible.4 Une
hypothèse qui pourrait expliquer la confusion dans laquelle il est
tombé, tout en conciliant son témoignage avec celui des autres auteurs
serait de supposer que les peltastes après leur trente-cinquième année
étaient versés dans l'agéma, où ils resteraient jusqu'à leur quarante­
cinquième année, voire au-delà.5 Quoi qu'il en soit, "Yagéma des
Macédoniens" devrait être distingué des peltastes.6

Effectifs
Les effectifs des peltastes engagés dans les opérations décrites par
nos auteurs varient selon l'enjeu de la campagne et la nature du

1. Pol. 5.25.2 (Antigonides): εις τε τους πελταστάς και τους εκ του


λεγομένου παρά Μακεδόσι αγήματος ; 5.82.4 ; 5.84.7-10 (Lagides).
2. Tite-Live 42.51.4.
3. Tite-Live 42.59.7.
4. Il est peut-être significatif que l'agéma est mentionné juste après la phalange et
avant les peltastes, et non pas après, comme il aurait été naturel.
5. Cf. appendice épigraphique n° 2 I B, L. 8-12 et II, L. 18-22 : Έστωσαν δέ
τών μέν εις το άγημα τασσομένων οι πρεσβύτατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε,
ε[αν] μή τίνες και τών μέχρι πεντήκοντα ετών κριθώσιν επιτήδειοι είναι
παρεχεσθαι την χρείαν εν ταύτη ι τη ι τάξει, τών δέ εις τους πελταστας
τριάκοντα πέντε.
6. Cf. Arr., Anab. 1.8.4: το άγημα το τών Μακεδόνων και τους ύπασπιστάς
τους βασιλικούς, et 2.8.3 : τών πεζών τό τε άγημα και τους ύπασπιστάς, où à
la place des peltastes nous avons leurs "prédécesseurs", les hypaspistes.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 69

combat. Ainsi nous trouvons 3.000 peltastes à la bataille de Séllasie,1


5.000 dans le corps expéditionnaire de Philippe V en 219,2 mais
seulement 2.000 participent à sa campagne d'hiver dans le
Péloponnèse ;3 en 208 1.000 peltastes opèrent avec 500 Agrianes en
Eubée,4 alors que 2.000 participent à la bataille de Cynoscéphales.5 A
la revue de Kyrrhos en avril 171, ils seraient 5.000 dont 2.000
formeraient Y agéma,6 mais nous avons vu comment il faut probable­
ment comprendre ce passage ; en 169 2.000 peltastes gardent
Thessalonique ;7 enfin, il se peut que les 3.000 Macédoniens d'élite à
se faire tuer jusqu'au dernier à la bataille de Pydna doivent être
identifiés avec le corps des peltastes.8 Ainsi, il semblerait que le
nombre total des fantassins d'élite s'élevât à 5.000 hommes, dont
3.000 constituaient le corps des peltastes et 2.000 formaient Xagéma.
Etant donné que leurs effectifs se présentent toujours en multiple de
mille, il est probable qu'ils fussent subdivisés en unités de 1.000
hommes.9

Commandement
Grâce à Polybe et aux auteurs qui en dérivent nous connaissons le
nom de plusieurs officiers des peltastes. Au début du règne de
Philippe V c'est Léontios, un des membres du Conseil de la Régence,
qui apparaît comme commandant des peltastes.10 Il n'est pas clair si
Yagémay est compris ou s'il se trouve sous un commandement séparé.
Dans un autre passage, Léontios, Mégaléas et Ptolémaios sont

1. Pol. 2.65.1.
2. Pol. 4.37.7, mais il s'agit sans doute de l'effectif des peltastes et de Xagéma,
comme il sera expliqué ci-dessous.
3. Pol. 4.67.5.
4. Pol. 10.42.2 ; Tite-Live 28.5.11.
5. Tite-Live 33.4.4.
6. Tite-Live 42.51.4-5.
7. Tite-Live 44.32.6.
8. Plut.ylem. 21.6.
9. Cf. Walbank, Philip 292.
10. Pol. 5.26.8.
70 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

présentés comme ηγεμόνες των πελταστών και των άλλων


επιφανέστατων συστημάτων.1 Quels sont les "autres corps les plus
célèbres"? Un troisième passage de Polybe présente le même trio en
train d'inciter à la rébellion les peltastes et Y agéma. Mégaléas était le
"préposé au secrétariat" (ό επί τοΰ γραμματείου).2 Quelle que soit
la signification de ce titre, il n'avait rien à voir avec les peltastes.3
Pour Ptolémaios, en revanche, dont les fonctions ne sont pas
spécifiées par nos sources, il a été soutenu qu'il pourrait être en fait le
commandant de Y agéma.4 Comme lors de la revue de Kyrrhos en 171,
les peltastes et Y agéma étaient sans doute déjà sous commandement
distinct.5 A cette dernière occasion, les premiers étaient, comme nous
l'avons vu, sous les ordres d'Antiphilos d'Edessa, alors que le second
était commandé par deux officiers, Léonnatos et Thrasippos, tous les
deux originaires d'Euia. Ici, alors que les trois mille peltastes étaient
sous les ordres d'un seul officier général, les deux mille hommes de
Y agéma étaient commandés par deux officiers distincts de rang
inférieur correspondant aux chiliarques des hypaspistes du temps
d'Alexandre le Grand. On retrouve peut-être des officiers de ce rang
dans la garnison de Thessalonique composée en 169 de 2.000 peltastes
et commandée par Eumène et Athénagoras.6 En revanche, Ménippos,
que Philippe V envoie à Chalcis en 208 avec 1.000 peltastes et 500
Agrianes,7 n'est pas forcément un officier des peltastes, mais le
commandant du détachement tout entier.

Equipement-armement
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, leur nom n'est pas d'un
grand secours pour deviner leur armement. En effet, il semblerait que
les termes peltè et aspis aient été employés indifféremment pour

1. Pol. 5.4.9.
2. Pol. 4.87.8.
3. Cf. Le Bohec, Antigone304-305.
4. Voir Walbank, Commentaryl 558.
5. Tite-Live 42.51.4-5.
6. Tite-Live 44.32.6.
7. Pol. 10.42.2 ; Tite-Live 28.5.11.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 71

désigner le bouclier macédonien.1 En outre, rien ne laisse supposer


que la peltè des peltastes macédoniens de l'époque antigonide ait été
un bouclier en osier tressé recouvert de peau, comme celle des
peltastes du IVe siècle.2 Au contraire, une inscription d'Athènes
mentionne des πέλτας έπιχάλκους [έσκ]υ[τωμένας ενδο]θεν
μακεδονικάς. 3 C'est pourquoi les explications de Tite-Live sur la
peltè et les peltastae, qu'il traduit par caetra (= petit bouclier recouvert
de cuir) et caetratus respectivement,4 sont sans valeur, même lorsqu'il
oppose les caetrati peltastes aux clupeati phalangites,5 car elles ne se
fondent manifestement pas sur une connaissance personnelle de
l'armement des peltastes, mais sont le produit d'une traduction
mécanique des termes grecs. Se peut-il que la peltè des peltastes
antigonides ait été un bouclier en bronze plus petit et partant plus
léger? Une stèle funéraire d'Idoménè du Ile siècle (pi. VI) représente
un guerrier tenant - à en juger par le diamètre de sa hampe et sa
longueur- une sarisse et portant comme armement défensif un casque
conique à plumet, une cuirasse et un bouclier "macédonien" orné d'un
cercle complet au centre et cinq cercles tronqués soulignés par des
arcs concentriques.6 Or ce bouclier est sensiblement plus petit que les
autres boucliers macédoniens que l'on connaît et, si on calculait son
diamètre sur l'hypothèse que le guerrier mesurerait 1,70 m, il ne dé­
passerait guère les 0,50 m. Tant que cette représentation reste isolée,
il est difficile de dire si nous avons affaire à une évocation
authentique d'un peltaste armé d'un bouclier de taille réduite, ou tout
simplement à la maladresse d'un sculpteur qui n'a pas su bien calculer
les proportions de son modèle. Quoi qu'il en soit, l'utilisation des

1. Cf. Launey, Recherches 354, n. 2 ; Foulon, "Garde" 23 (= "Hypaspistes" 58),


et, maintenant, Liampi Schild2-4 et 15-16.
2. Cf. Foulon, "Garde" 23-24 (= "Hypaspistes" 58). Plutarque dans sa vie de Paul-
Emile emploie systématiquement le terme peltè ( 19.2 ; 20.10).
3. IG 112 1487, L. 96 ; cf. Liampi, Schild3, avec de témoignages supplémentaires,
et, tout récemment, G. Manganaro, "Kyme e il dinasta Philetairos", Chiron 30 (2000)
404, L. 7: πελτάν επιχάλκ[ω]ν et L. 24-25: πέλτα[ις] έπιχάλκοις έξακοσίαις.
4. Tite-Live 28.5.11 ; cf. 31.36.1 ; 33.4.4.
5. Tite-Live 44.41.1.
6. Sokolovska, Isar-Marvinci161 et pl. 39, 2 ; cf. Liampi, Schild'66-68 et pl. 9.
72 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

peltastes comme fantassins lourds ne devrait pas laisser de doutes sur


le reste de leur armement. Ils portaient certainement le casque
(konos), une cuirasse en métal, tissu ou cuir et ils étaient armés de la
sarisse et d'une épée,1 comme il ressort aussi de la description de la
bataille de Cynoscéphales par Polybe.2 Si Plutarque, dans sa
description de la bataille de Pydna, se réfère bien aux peltastes, ces
hommes étaient armés de boucliers dorés et portaient des uniformes
neufs teints en rouge.3
L'emploi tactique et l'armement des peltastes laissent peu de doutes
sur leurs origines et leur caractère. Comme il a été reconnu par tous
les savants qui se sont occupés récemment de la question, les peltastes
sont les héritiers des hypaspistes d'Alexandre le Grand, dont ils
assument les mêmes missions.4 On peut ainsi retracer l'arbre généalo­
gique de ce corps d'élite depuis Philippe II.5 Sous ce roi, il y avait déjà
un corps d'élite "choisi parmi tous les Macédoniens les plus grands et
les plus forts"6 dont les membres s'appelaient pézétairoi. Quand, sous
Alexandre, ce nom fut étendu à l'ensemble de l'infanterie lourde,7 à ce
corps d'élite, sans doute sensiblement élargi, fiit donné le nom

1. Cf. Launey, Recherches 356-59 ; Foulon, "Garde" 18-20 (= "Hypaspistes" 55).


Sur le κώνος, voir Dintsis, Helme 57-85 ; id., "Reglement" 171-82.
2. Pol. 18.24.8-9 ; cf. Walbank, Phi/ip292, η. 7.
3. Plut., Aem. 18.7. Le même auteur, quelques lignes plus bas (19.1) décrit ces
mêmes hommes armés de sarisses en train de se battre contre les Romains.
4. Cf. Walbank, Philip 292 ; Bar-Kochva, Army 58 ; pour leur armement, voir R.D.
Milns, "The Hypaspists of Alexander III - Some Problems", Historia 20 (1971) 187-88.
5. Pour ce qui suit, voir Griffith, Macedonia II 705-713.
6. Théopompe, FGrHist 115, F 348 : Θεόπομπός φησιν ότι εκ πάντων τών
Μακεδόνων επίλεκτοι oi μέγιστοι και ισχυρότατοι έδορυφόρουν τον
βασιλέα και έκαλοϋντο πεζέταιροι.
7. Nous laissons ici de côté le problème des asthétairoi, connus uniquement par le
récit de l'expédition asiatique dans VAnabase d'Arrien, dont la solution proposée par
Griffith (Macedonia II 709-13) nous semble moins improbable que celle d'A.B.
Bosworth, "Άσθέταιροι", CO 23 (1973) 245-52, de N.G.L. Hammond, "A Cavalry
Unit in the Army of Antigonus Monophthalmus : Asthippoi", Ο ? 28 (1978) 128-35
= Collected Studies III 203-10, ou de P. Goukowsky, "MAKEDONIKA", REG 100
(1987) 239-55. Le problème connexe des asthippoi, qui sont mentionnés une seule
fois dans l'armée d'Antigone le Borgne (Diod. 19.29.2), me semble, pour le moment,
faute d'autres témoignages, insoluble.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 73

d'hypaspistes, dont le meilleur bataillon (chiliarchie) constitua


Γagéma des hypaspistes. Peut-être déjà sous le règne du grand
Conquérant et en tout cas au temps des Diadoques les hypaspistes, du
moins dans l'armée macédonienne d'Asie, reçurent le nom des
argyraspides.1 C'est l'étape à laquelle est resté fidèle le royaume
séleucide, où l'on trouve un corps de 10.000 argyraspides, dont
apparemment 2.000 hypaspistes continuent Y agéma des hypaspistes
du temps d'Alexandre.2 Les Lagides, en revanche, à la bataille de
Raphia en 217, mirent en ligne deux mille peltastes et trois mille
hommes de Y agéma? On ne peut pas dire avec certitude si cette
terminologie, qui rejoint celle des Antigonides, reflète une réelle
convergence entre les deux royaumes ou si ce n'est pas Polybe qui,
comme il le fait aussi à l'occasion dans ses descriptions des forces
séleucides, étend abusivement le vocabulaire militaire des macédo­
niens d'Europe, dont il était le plus familier, aux autres royaumes
hellénistiques.4 En Macédoine, en tout cas, où le terme d'argyraspides
peut n'avoir jamais eu cours, le nom d'hypaspistes fut (ou, peut-être
resta) restreint à la garde rapprochée du roi et le corps de troupes
d'élite reçut celui des peltastes.5

Les phalangites
Dans l'armée des Antigonides, comme dans les armées de Philippe II,
d'Alexandre le Grand et des Diadoques auparavant, le gros de
l'infanterie de ligne est appelé la phalange et ses hommes, le plus
souvent, phalangites.6 Les historiens d'Alexandre emploient en outre

1. Anson, "Hypaspists" 117-20.


2. Bar-Kochva, Army 5Z-66.
3. Pol. 5.65.2 ; cf. Walbank, Commentary! 590-91.
4. Cf. Bar-Kochva, Army 58 et 63.
5. Le changement de nom est peut-être lié à l'abandon du bouclier argien porté par
les hypaspistes et les argyraspides du temps de Philippe II, Alexandre le Grand et des
premiers Diadoques en faveur du plus petit bouclier macédonien. Cf. Markle,
"Chronology" 242-46.
6. Sur la phalange de Philippe II, voir Griffith, Macedonia II 418-28 ; sur celle
d'Alexandre, Berve, Alexanderreich I 112-22.
74 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

deux autres termes, dont la nuance reste controversée, pézétaires et


asthétaires1 et dont seulement le premier survit - et encore à l'état de
traces - chez les Séleucides.2 Les Lagides emploient le terme de
pézoi^ premier avatar peut-être des pézétaires,4 et il est possible,
comme nous le verrons par la suite, que le même mot ait été employé
comme terme technique aussi par les Antigonides.5
Deux autres termes qui apparaissent chez Polybe et les auteurs qui
en dérivent ce sont chalcaspides et leucaspides.6
Déjà avant la bataille de Sellasie Antigone Doson est crédité d'un
corps de leucaspides contre lequel Cléomène doit lever deux mille
hommes armés à la manière macédonienne.7 A Sellasie même,
Alexandre fils d'Admétos apparaît sur l'aile droite du dispositif
macédonien à la tête des chalcaspides!1 Or Polybe, dans le décompte
des forces macédoniennes à l'entrée d'Antigone Doson en Laconie,
n'énumère que 10.000 phalangites, 3.000 peltastes et 300 cavaliers.9
On a été tenté d'identifier les peltastes aux chalcaspides.10 Mais un
autre texte de Polybe montre l'impossibilité d'accepter cette
hypothèse. En effet, il y est dit qu'en plein hiver 219, Philippe V se
met en campagne à la tête de 3.000 chalcaspides, 2.000 peltastes et
400 cavaliers macédoniens.11 Si les chalcaspides - et par analogie les

1. Voir,p. 72, n. 7, ci-dessus.


2. Plut., Flam. 17.8 ; cf. Bar-Kochva, Army 54.
3. Lesquier, Institutions 13-14 ; cf. P.Tebt. III 722 : τοις εν τώι νομώι πεζοϊς
ύπαίθροις τοις εκ χοΰ Μακεδόνικου.
4. Cf. Anaximène, FGrHist 72 F 4 : τους δε πλείστους και τους πεζούς εις
λόχους και δεκάδας και τας άλλας αρχάς διελών πεζεταίρους ώνόμασεν.
5. Cf. Plut., Aem. 13.4. La distinction entre πελτασταί et πεζοί apparaît aussi
dans une liste d'officiers de Cyrène de la seconde moitié du IVe siècle (SEG 46
[1996] 2198, L. 32, 51 et 84), alors qu'Arrien, Anab. 2.8.3, emploie pour l'armée
d'Alexandre le terme πεζοί comme synonyme de la phalange, par opposition aux
hypaspistes, les ancêtres des peltastes antigonides.
6. Sur cette question, voir Le Bohec, Antigone 291-93.
7. Plut, C/éom. 23A.
8. Pol. 2.66.5.
9. Pol. 2.65.1.
10. Cf. Le Bohec, Antigone292, n. 3-4, avec références.
11. Pol. 4.67.5.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 75

leucaspides aussi - ne font pas partie du corps des peltastes, ils ne


peuvent qu'appartenir à la phalange. Cette solution trouve ample
confirmation dans le récit de la bataille de Pydna par Tite-Live qui
énumère - en les distinguant - les peltastes des chalcaspides et des
leucaspides.1 Il est clair que ces deux corps ne font pas seulement
partie de la phalange mais l'épuisent en formant ses deux ailes con­
stitutives. Un passage de Diodore, également d'origine polybienne,
fournit même une indication sérieuse sur l'égalité des effectifs de ces
deux ailes.2 Il y est précisé, en effet, que le premier jour du triomphe
de Paul-Emile, défilèrent 1.200 chariots chargés de boucliers "blancs
et âpres" et 1.200 autres pleins de boucliers "de bronze".

Effectifs
Les effectifs de la phalange, comme ceux des autres armes, varient
selon les époques et les circonstances. On peut, cependant, constater
que du règne d'Antigone Doson à celui de Persée ils marquent une
expansion presque constante. Ils sont de 10.000 en 224,3 de nouveau
10.000 au début de 219,4 mais seulement 3.000 à la fin de cette
année,5 sans doute à cause d'une mobilisation limitée. Leurs effectifs
remontent à 16.000 lors de la mobilisation générale de 197,6 pour
atteindre les 21.000 lors de celle de 171.7 Enfin, s'il est raisonnable de
conjecturer que chaque chariot participant au triomphe de Paul-Emile
fut chargé de 100 boucliers,8 il est possible que l'effectif théorique de
la phalange du temps de Persée se soit élevé à 24.000 hommes ;
12.000 leucaspides et autant de chalcaspides. Si l'on y ajoute les 5.000
peltastes et hommes de Vagéma,9 on atteint le nombre de 29.000

1. Tite-Live 44.41.1-2. Pour une opinion différente, voir Liampi, Schild22-25.


2. Diod. 31.8.10.
3. Pol. 2.65.1.
4. Pol. 4.37.7.
5. Pol. 4.67.5.
6. Tite-Live 33.4.4.
7. Tite-Live 42.51.3.
8. Diod. 31.8.10.
9. Tite-Live 42.51.4-5.
76 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

fantassins de ligne macédoniens, c'est-à-dire, à mille hommes près,


les 30.000 fantassins macédoniens du rapport d'Eumène II au Sénat.1
Cette masse imposante opère tantôt en corps, comme à Cynoscé­
phales et à Pydna, ou par détachements plus petits, comme celui des
3.000 chalcaspides dans le Péloponnèse en hiver 219,2 ou des unités
plus importantes accompagnées toujours par des peltastes, des psiloi
ou des cavaliers pour leur protection.3

Commandement
Jusqu'il y a presque un demi-siècle notre connaissance de la
structure du commandement de la phalange était entièrement
tributaire des écrits des tacticiens antiques. Or ceux-ci, à cause de leur
date tardive, n'inspiraient qu'une confiance toute relative.4 La
publication de la lettre de Philippe V à Archippos5 et - surtout - du
code militaire d'Amphipolis6 en 1934-1935 confirma pour l'essentiel
les principes de la formation des unités qu'ils nous ont transmis.7
L'unité élémentaire de la phalange est le lochos, la file de 16 hommes,
sous les ordres d'un lochagos. Quatre lochoi forment une tetrarchia de
64 hommes commandée par un tétrarchès. Quatre tétrarchiai com­
posent l'unité tactique de base, que les écrits des tacticiens appellent
le syntagma, mais qui dans le code d'Amphipolis apparaît sous le
vocable de speira, terme utilisé aussi par Polybe mais de façon plutôt
vague.8 La speira, outre ses 256 phalangites compris dans ses rangs,
dispose aussi d'un certain nombre - cinq selon Asclépiodote ­
d'hommes qui sont appelés ektaktoi, exarithmoi taxéos ou exo (ou

l.Tite-Live 42.12.8.
2. Pol. 4.67.5.
3. Cf. Tite-Live 43.18.4 ; 43.21.6.
4. Cf. Van't Dack, Ptolemaica 49-50.
5. Appendice épigraphique n°6.
6. Appendice épigraphique n°3.
7. Cf. Asclépiod. 2.1-3.6.
8. Cf. Pol. 5.4.9 ; 11.11.6 ; 18.28.10 ; et aussi Walbank, Philip293.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 77

ektos) taxéon,1 dont sans doute le plus important et le seul à être


mentionné dans le code d'Amphipolis était Xhypérétès? Quatre speirai
forment une unité de 1024 combattants "dans les rangs" appelée
chiliarchia par les écrits des tacticiens. Ce terme, pas plus que
l'appellation de son commandant, chiliarchès, ne sont attestés dans les
fragments conservés du code d'Amphipolis. Cependant, l'existence de
cette unité trouve un témoignage indirect dans le décompte des
effectifs de la phalange, qui, comme nous l'avons vu, se fait toujours
par milliers chez Polybe et chez les auteurs qui en dérivent. En outre,
V archypérétès, l'officier exo taxéon le plus important de cet échelon,3
se retrouve aussi dans le code d'Amphipolis, confirmant indirecte­
ment l'existence en Macédoine de l'unité à laquelle celui-ci était
normalement attaché et aussi de l'officier qui la commandait.4 Enfin,
quatre chiliarchiai composent une strategia de 4.096 hommes dans les
rangs sous les ordres d'un stratégos et d'un certain nombre d'officiers
exo taxéon dont un, le grammateus, figure dans le code d'Amphipolis.5
Il est important de rappeler que dans les armées grecques les officiers
"dans les rangs" ne restaient pas en dehors ou à côté de l'unité qu'ils
commandaient mais prenaient effectivement place dans ses rangs.
Ainsi, par exemple, une speira n'avait que trois tétrarchai à côté du
speirarchès et une tetrarchia seulement trois lochagoi à côté du
tétrarchès, l'officier de rang supérieur occupant aussi le poste et
assumant les fonctions d'un de ses subordonnés théoriques.6
Parmi les officiers exo taxéon, les hypérétai et les archypérétai
- semble-t-il - sont des officiers d'intendance attachés respective­
ment à l'échelon de la speira et de la chiliarchia, ce qui a permis de les
rapprocher des fourriers et fourriers-chefs des aimées modernes.7 Les

1. Asclépiod. 2.9; cf. M. Holleaux, "Ήγεμών των εξω τάξεων", Etudes


d'épigraphie et d'histoire grecquelll (Paris 1968) 1-14.
2. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 14.
3. Cf. Feyel, "Règlement" 42-45 ; Launey, Recherches 364.
4. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 8-9 et 17 ; cf. Connolly, War 11.
5. Appendice épigraphique n°3 AI, L. 7 et 35 ; Β I, L. 8.
6. Cf. Connolly, War 16.
1. Moretti, Iscrizioni^. 112.
78 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

hypérétai prennent notamment possession, sous la surveillance des


officiers combattants et des archypérétai, du butin rapporté par les
soldats au camp. Quant aux archypérétai, outre leurs devoirs de sur­
veillance, ils perçoivent des amendes sur dénonciation des soldats pris
en faute. L'analogie avec le royaume lagide nous permet de supposer
qu'hypérétai et archypérétai étaient, à leur échelon respectif, chargés
aussi de la distribution de la solde, des rations et d'autres effets en
nature.1 Les cheiristai, connus par le règlement des garnisons comme
des subordonnés des économes, apparaissent aussi dans le code
d'Amphipolis comme destinataires éventuels et magasiniers respon­
sables de la conservation de la part du butin qui revient à l'Etat.2
Les grammateis apparaissent dans le code militaire d'Amphipolis
comme les supérieurs hiérarchiques des archypérétai chargés du
recouvrement des amendes infligées aux hommes et aux officiers pris
en faute. Les fragments du code sur le service militaire pourraient
compléter cet aspect de leurs fonctions, précisant peut-être, comme
nous l'avons déjà vu, que ce sont eux qui percevront les amendes
infligées aux officiers qui auraient déclaré des chevaux en bon état
comme inaptes pour le service.3 En même temps, ils révèlent un autre
aspect des devoirs des grammateis : comme chez les Lagides,4 ils ont
la charge de tenir les rôles de l'armée. Le diagramma précise qu'ils
n'ont pas le droit d'y inscrire des personnes ne figurant pas sur les
registres du corps civique (poJiteuma).5 Ces grammateis militaires,
vraisemblablement attachés à l'échelon de la strategia, sont à
distinguer des grammateis des épistates, magistrats civils locaux,
mentionnés aussi dans cette section du diagramma.6 Il se peut qu'il y
eût, en Macédoine aussi, un grammateus au plus haut niveau coiffant
les grammateis de toutes les strategia! et correspondant à

1. Lesquier, Institutions 101.


2. Appendice épigraphique n°3 A III, L. 3.
3. Appendice épigraphique n°2 II, L. 7 et 9.
4. Lesquier, Institutions 100.
5. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 24-5.
6. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 29.
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 79

Γάρχιγραμματεύς των δυνάμεων des Séleucides1 et des Lagides.2


Selon l'hypothèse de Sylvie Le Bohec, ce poste se cacherait derrière
le titre ο επί τοϋ γραμματείου que Polybe attribue à Mégaléas,
proche collaborateur d'Antigone Doson et membre du Conseil de la
Régence de Philippe V.3
Les nouveaux fragments du code sur le service militaire, enfin,
mentionnent à côté du grammateus, un officiel appelé ό επί τάς
διαγραφάς. 4 Le mot διαγραφών réapparaît huit lignes plus bas5 en
rapport avec la copie que doit en faire le grammateus. La diagraphè,
chez les Lagides, était le bordereau par lequel le grammateus
demandait à l'officier de détail d'effectuer les paiements ou les sorties
de matériel nécessaires.6 Ici, cependant, le contexte est différent ; les
διαγραφαί et l'officiel qui en était responsable apparaissent dans un
contexte d'inscription dans des registres rappelant les διαγραφείς
athéniens, responsables des registres fiscaux,7 et, encore plus, l'emploi
du verbe διαγράφω chez Polybe8 pour désigner l'opération de la
conscription à Rome. L'èiù τάς διαγραφάς apparaît donc plutôt,
avec le grammateus, comme responsable de la tenue des registres
militaires.

Sur le mode de désignation des officiers de l'infanterie, aussi bien


des peltastes que des phalangites, sous les Antigonides nous ne
possédons aucun renseignement. S'il est clair que la direction des
opérations au niveau stratégique et la nomination des chefs des
détachements au plus haut échelon relève d'un choix royal, on ne sait
pas comment étaient désignés les officiers des unités tactiques. Nous

1. Bikerman, Institutions 92 et Bar-Kochva, Army 86 ; cf. Walbank, Commentary


III 452-53.
2. Cf. Lesquier, Institutions 101 et Launey, RecherchesllZ-Ή.
3. Le Bohec, Antigone 304-305.
4. Appendice épigraphique n° 2 I A, L. 23-24.
5. Appendice épigraphique n° 2 I A, L. 32.
6. Lesquier, Institutions 102.
7. Busolt - Swoboda, Staatskunde 1225, η. 1.
8. Pol. 6.12.6.
80 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

avons émis l'hypothèse que le système en vigueur sous les derniers


Téménides décrit par Quinte-Curce1 avait pour l'essentiel continué à
avoir cours aussi sous les Antigonides et nous avons cru trouver une
confirmation de cette hypothèse dans une lettre d'Antigone Doson à
Béroia.2 D'après ce système, seraient désignés par les cités ou les
unités administratives en tenant lieu les officiers subalternes lochagoi
et tétrarchai, alors que les officiers supérieurs, speirarchai et
chiliarchai à un niveau supérieur, peut-être régional pour les premiers
et certainement "national" pour les derniers.

Equipement-armement
La description la plus fiable de l'armement des phalangites
macédoniens nous est fournie par le code militaire d'Amphipolis, dont
une section prévoit des amendes contre les militaires qui ne
porteraient pas l'armement réglementaire (τους μη φέροντας τι
των καθηκόντων αύτοϊς όπλων).3 Ce sont une cuirasse non­
métallique (κότθυβος), un casque ogival (κώνος), la sarisse (σάρισα),
l'épée courte (μάχαιρα), les jambières (κνημιδες) et le bouclier
(ασπίς).4 L'importance relative de divers éléments de la panoplie du
phalangite est indiquée par le montant des amendes qui frappe leur
omission : deux oboles pour la cuirasse, les jambières et le casque,
trois oboles pour la sarisse et l'épée et une drachme pour le bouclier.
Les amendes les plus basses concernent l'armemement défensif dont
l'omission ne porte préjudice qu'au soldat négligeant lui-même,
viennent ensuite les armes offensives, dont l'absence affecte l'effi­
cacité de la formation, et l'amende la plus élevée est réservée au
bouclier, qui, dans la phalange, protège autant celui qui le porte que
son voisin de gauche. Les officiers, c'est-à-dire ceux qui étaient postés

1. Quinte-Curce 5.2.2-5.
2. Appendice épigraphique n°5 ; cf. Hatzopoulos, Institutions! 453-57, 459-60 et
Hatzopoulos, "Lettre".
3. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 1-2.
4. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 2-4; cf. Polyen 4.2.10: ήσκει τους
Μακεδόνας... φέροντας όμοΰ κράνη, πέλτας, κνημΐδας, σαρί,σας...
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 81

au premier rang, au lieu de la cuirasse non-métallique portaient une


cuirasse ou demi-cuirasse métallique (θώραξ, ήμιθωράκιον). 1 Les
amendes qui frappaient les officiers négligeants s'élevaient au double
de celle des hommes de troupe et, pour les armes qui leur étaient
spécifiques, étaient de deux drachmes pour la cuirasse et d'une
drachme pour la demi-cuirasse métalliques.
Des spécimens de toutes les armes énumérées par le code militaire
ou de leurs représentations nous sont parvenus en nombre relativement
élevé. Nous ne mentionnerons ici que les plus significatifs.
La représentation la plus claire d'un phalangite provenant de
Macédoine nous est offerte par une stèle à relief funéraire d'Idoménè
(pi. VI).2 Le défunt, Zoïlos fils d'Ischomachos, représenté de face,
porte un casque de forme ogivale, une cuirasse probablement non­
métallique et un bouclier "macédonien". De sa main droite il tient une
lance plus longue que le champ du relief, probablement une sarisse.
Des casques de cette forme ont été découverts à travers la Grèce et
figurent aussi sur une autre représentation de phalangites, cette fois au
combat, que l'on voit sur une plaque de bronze découverte à
Pergame.3
Des cuirasses non-métalliques ne peuvent se conserver dans les
conditions climatiques de la Grèce. Mais des restes conservant des
éléments plus résistants au passage des siècles ont été découvertes
dans de tombes macédoniennes.4 Ce sont ces mêmes tombes qui nous
ont préservé les meilleures représentations figurées du kotthybos, que
l'on voit sur les guerriers des tombes du Jugement de Miéza5 ou du

1. Appendice épigraphique n° 3 Β I, L. 6-7.


2. Sokolovska, Isar-Marvinci 161 et pi. 39, 2 ; cf. Liampi, Schild 66-6%, et pi. 9.
Pour la possibilité qu'il ne s'agit pas d'un phalangite mais d'un peltaste, voir p. 71, ci­
dessus.
3. Altertümer von Pergamon I (Berlin 1912) 250-51. Sur la casque conique, voir
Dintsis, Helme 57-85 et id., "Reglement" 171-82.
4. Voir Miller, Tomb 52, n. 99, avec références. Cf. Hatzopoulos - Loukopoulos,
Philippe 64, fig. 41.
5. Petsas, Τάφος 115-16 et pi. ς ; cf. Hatzopoulos - Loukopoulos, Philippe 67,
fig. 46.
82 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Guerrier d'Aigéai1 et surtout de Lyson et Kalliklès de Miéza, qui date


précisément de la période antigonide.2
Un grand nombre d'épées et de parties métalliques de sarisses a été
trouvé dans les tombes macédoniennes, notamment à Béroia et à
Aigéai, et certains spécimens datant précisément de la période
antigonide ont été publiés dans des travaux de J. Touratsoglou3 et M.
Markle.4 Leur type, dimensions et poids varient et leur présentation
exhaustive est en dehors des ambitions de ce mémoire. Le lecteur
intéressé pourra se rapporter aux travaux que nous venons de signaler.
Deux faits importants sont à retenir : 1) L'épée hoplitique classique
droite et à deux tranchants (ξίφος) a continué à être employée à côté
de la courte épée à un seul tranchant (μάχαιρα), comme il ressort
aussi de la représentation des épées de la tombe de Lyson et
Kalliklès.5 2) Les soldats de la phalange macédonienne pouvaient à
l'occasion troquer leur sarisse pour le dory hoplitique, que l'on trouve
souvent côte à côte dans les tombes des soldats de la nécropole
d'Aigéai.6
Des jambières en bronze ont été découvertes dans de riches
tombes macédoniennes du IVe siècle.7 A côté de ces pièces lourdes et
chères, il a dû exister aussi des jambières en cuir, comme celles que
l'on voit sur les fresques de la Tombe de Lyson et Kalliklès.8 Sans
qu'il soit possible de le prouver, il est probable que les phalangites
ordinaires aient été armés de jambières de la variété la moins chère.9

1. Andronicos, Vergina 35 et fig. 16.


2. Miller, Tomb 52-53 et pi. 13a.
3. I. Touratsoglou, "Το ξίφος της Βέροιας : συμβολή στη μακεδόνικη
όπλοποιία των υστέρων κλασσικών χρόνων", Ancient Macedonia IV (Thessalonique
1986)611-51.
4. Markle, "Weapons" 243-67 ; id, "Arms" 101-102.
5. Miller, Tomb 54.
6. Cf. Markle, "Arms" 101-104.
7. Cf. Andronicos, Vergina 145, 177, 186-89, 217 et fig. 103 ; Hatzopoulos -
Loukopoulos, Philippe65, fig. 43.
8. Miller, Tomb 51-52.
9. Cf. Connolly, War SO, où à la dernière ligne du second paragraphe il faut lire :
"would not need greaves".
L'ARMEE DE TERRE : L'INFANTERIE 83

La seule cuirasse entièrement métallique que l'on ait trouvée (et


publiée) en Macédoine est la magnifique cuirasse d'acier de Philippe
II.1 Cette pièce d'armure coûtait beaucoup trop cher pour être sacrifiée
dans les sépultures des hommes du commun. Son identification sur
les représentations figurées est rendue malaisée par le fait que,
comme il arrive avec la cuirasse de Philippe, la cuirasse métallique
pouvait imiter la forme de la cuirasse en cuir ou en lin, tant et si bien
qu'elle en devenait indistinguible.
Encore une fois, le problème le plus difficile est posé par le
bouclier. D'après Asclépiodote le diamètre du bouclier du phalangite
macédonien ne devait mesurer que 0,656 m.2 Si les boucliers réels
découverts en Macédoine et dans les régions adjacentes (Dion,3
Eordée,4 Dodone5) sont bien de ce diamètre, les représentations
sculptés ou peintes des monuments de Macédoine ou des régions
adjacentes,6 ainsi que celles du monument de Paul-Emile à Delphes,7
donnent ou suggèrent un diamètre souvent supérieur, autour de 0,70
m.8 La seule exception notable est constituée par le relief funéraire
d'Idoménè9 mais dont la facture fruste est loin de garantir l'exactitude

1. Andronicos, Vergina 137-40 et fig. 95-96.


2. Asclépiod. 5.1.
3. Pandermalis, "Βασιλέ[ως Δημητρ]ίου" xvii-xxii.
4. Adam-Veléni, '"Ασπίδα" 19 : 0,736 m (mais il est applati).
5. S. Dakaris, Praktika 1968, 58 : 0,66 m (mais il s'agit d'un calcul approximatif
influencé par les données d'Asclépiodote).
6. Boucliers de la tombe de Katérini (Liampi, Schild 55-56) : 0,72 m ; boucliers
de la tombe de Lyson et Kalliklès (Miller, Tomb 55 ; Liampi, Schild 56-57) : 0,73­
0,75 m ; "bouclier de la phalange" du monument de Béroia (Markle, "Monument")
0,70-0,75 m ; bouclier de la tombe de Spélia en Eordée (Karamitrou-Mentésidi,
"Τάφος" 30) : 0,69-0,72 m ; tombe de Basse Selcë (Ν. Ceka, "La ville illyrienne de la
Basse-Selcë", Iliria 2 [1971] 181 ; Liampi, Schild66) : 0,70 m ; voir, pourtant les
boucliers du monument d'Archontikon (Chrysostomou, "Τύμβοι" 154-55) : 0,62 m.
7. Cf. H. Kahler, Der Fries vom Reiterdenkmal des Aemilius Paullus in Delphi
(Berlin 1965).
8. Cf. le moule de bouclier découvert en Egypte et dont le diamètre est de 0,70 m
(Liampi, Schild 59-60) et le bouclier d'Oropos dont le diamètre est également de 0,70
m (Liampi, Schild 60-61).
9. Sokolovska, Isar-Marvinci161 et pi. 39, 2 ; cf. Liampi, Schild66-6% et pi. 9.
84 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

des proportions. Ainsi, malgré les arguments en faveur de l'existence


de deux types de bouclier, un petit d'environ 0,65 et d'un grand
d'environ 0,90 avancés par M. Markle pour l'époque d'Alexandre et
des Diadoques,1 nous serions enclins à envisager, pour l'époque
antigonide du moins, l'existence d'un seul type de bouclier d'environ
0,70 m de diamètre, commun à toutes les formations de l'infanterie de
ligne macédonienne.2

1. Markle, "Monument" 92-95 ; id, "Chronology" 242-51.


2. Connolly, War 79. Katerini Liampi, Schild 15-22, soutient que le bouclier
macédonien de taille réduite (c. 0,70), susceptible d'être suspendu au cou par un
télamon, afin de permettre le maniement de la sarisse par les deux mains de la part du
guerrier, n'était pas porté par les phalangites, qui utilisaient le bouclier argien, mais
seulement par les peltastes. A notre avis, la représentation du bouclier macédonien
avec son télamon sur une monnaie de Philippe II (G. Le Rider, Monnayage d'argent et
d'or de Philippe II[Paris 1977] 50 et pi. 16, n°383 ; cf. Markle, "Chronology" 247­
248 et fig. 48), combinée à un passage de Polyen (4.2.10 : Φίλιππος ήσκει τους
Μακεδόνας προ των κινδύνων, άναλαβόντας τα δπλα τριακόσια στάδια
πολλάκις όδεύειν φέροντας όμοϋ κράνη, πέλτας, κνημϊδας, σαρίσας και
μετά των οπλών έπισιτισμόν και οσα σκεύη καθημερινής διαίτης) et un
autre de Plutarque (Plut., Aem. 19.1 : και των άλλων Μακεδόνων τάς τε πέλτας
εξ ώμου περισπασάντων και ταΐς σαρίσαις άφ' ενός συνθήματος κλιθείσαις
ύποστάντων τους θυρεοφόρους...) ne laisse aucun doute que le bouclier de taille
réduite (πέλτη) susceptible d'être suspendu par un télamon constituait l'armement
défensif essentiel du phalangite macédonien. Son utilisation grâce à la combinaison
du porpaxde Y antilabê et du télamon et son maniement en même temps que la sarisse
ont été expliqués de façon convaincante par Connolly ( War 79). Ce n'est pas dans
l'armement mais dans l'excellence guerrière qu'il faut chercher, du moins sous les
Antigonides, la différence entre la phalange et les troupes d'élite qu'étaient les
peltastes.
SECONDE PARTIE

RECRUTEMENT
Tous les renseignements sur le recrutement des armées antigonides
étaient dus - directement ou indirectement, par l'intermédiaire de
Tite-Live- à Polybe. L'historien mégalopolitain fait plusieurs fois
référence au processus de mobilisation de l'armée macédonienne, ce
qui permet d'en reconstituer les différentes étapes. La première
opération consiste en la conscription (καταγράφω, 1 scribo2) des
troupes qui participeront à la campagne. Elle était exécutée par ceux
que Tite-Live appelle praefectos, à qui le roi envoyait les ordres de
mobilisation.3 Les circonscriptions militaires de base étaient les cités
du royaume {oppida4 urbes5). La mobilisation pouvait être générale
(per omnia oppidâf ou partielle (celle de 217 concernait seulement, par
exemple, les cités de la Haute Macédoine, de Bottie et de l'Amphaxitide,
mais apparemment pas celles de la Macédoine orientale).7 Les ordres
de mobilisation spécifiaient la date et le lieu où les troupes devaient
se rassembler, variables, bien entendu, selon les besoins de la
campagne.8 Son début coïncidait le plus souvent, mais pas nécessaire­
ment, avec la grande assemblée printanière {primo vere, secundum

1. Pol. 4.29.1 : Φίλιππος δέ παραχειμάζων εν Μακεδόνιο: κατέγραψε τας


δυνάμεις προς την μέλλουσαν χρείαν επιμελώς.
2. Tite-Live 33.3.1-4 : Philippus quoque primo vere... dilectum per omnia oppida
regni habere insti tuit in magna inopia iuniorum... Ita et tirones ab sedecim annis
milites scribebat...
3. Tite-Live 42.51.1 : Htterisque circa praefectos dimissis...
4. Tite-Live 33.3.1 : dilectum per omnia oppida regni habere instituit...
5. Tite-Live 33.19.3 : dilectu raptimper urbesMacedonum habito...
6. Tite-Live 33.3.1.
7. Poi. 5.97.3.
8. Cf. Tite-Live 33.3.5 : secundum vernum aequinoctium omnes copias Dium
contraxit; 40.21.1 : Stobos Paeoniae exercitu indicto... ; 42.51.1, avec la correction
que j'ai proposée (Hatzopoulos, Institutions I 114, n. 5) : Htterisque circa praefectos
dimissis, Cyrrhum... copias omnes con trahit.
88 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

vernum aequinoctiunif des Macédoniens en armes pour la lustration


de l'armée {exercitu lustrato)2 lors de la célébration des Xandika? Le
lieu désigné pour le rassemblement des troupes {exercitu indictöf
pouvait être un des grands centres politiques (Pella)5 ou religieux
(Dion)6 du royaume ou tout autre lieu opportunément situé pour les
besoins de la campagne (cf. Stoboi,7 Kyrrhos8). Il semble que le
rassemblement des troupes (συνάγω,9 contrailo10) se faisait par
grandes régions militaires, qui n'étaient autres que les districts dans
lesquels était subdivisée la Macédoine (Haute Macédoine, Bottie,
Amphaxitide, protè men's).1 '
Ces renseignements des sources littéraires, aussi précieux qu'ils
sont, laissent inévitablement dans le noir non seulement les détails
pratiques des opérations de recrutement, mais aussi certains aspects
essentiels de la question et tout en particulier l'assiette définie, entre
autres, par l'âge et, s'agissant d'une société grecque antique, le cens
des personnes ayant le droit et le devoir de servir dans l'armée civique
macédonienne. Une seule indication dans Tite-Live, relatant comment
Philippe V, à la veille de la bataille de Cynoscéphales, ayant subi de
lourdes pertes lors des campagnes précédentes, enrôla des recrues à
partir de l'âge de seize ans et aussi des vétérans,12 pourrait être

1. Tite-Live 33.3.1-5.
2. Tite-Live 43.21.5.
3. Sur cette fête, voir Hatzopoulos, Cultes 89-92, avec références.
4. Tite-Live 40.21.2.
5. Tite-Live 40.6.1-7.
6. Tite-Live 33.3.5.
7. Tite-Live 40.21.1.
8. Tite-Live 42.51.1.
9. Pol. 5.97.3 : έπισυνάξοντα.
10. Tite-Live 33.3.5 ; 42.51.1. L'opération inverse est désignée par les verbes
(δι-)αφί,ημι, (Pol. 4.66.7), απολύω (Pol. 4.87.13; 5.29.5) ou dimitto (Tite-Live
42.67.3).
11. Cf. Pol. 5.97.3-4. Voir aussi Hatzopoulos, Institutions! 237-38 et 453-56.
12. Tite-Live 33.3.1-5 : Philippus quoque primo vere... dilectum per omnia
oppida regni instituit in magna inopia iuniorum... Ita et tirones ab sedecim annis
milites scribebat et emeritis quidam stipendiis, quibus modo quicquam reliqui robons
erat ad signa revocabantur.
LE RECRUTEMENT 89

interprétée comme un témoignage indiquant qu'en Macédoine aussi,


comme à Athènes ou à Sparte, on pratiquait la levée par classes d'âge1
(στρατεΐαι εν τοις έπωνύμοις,2 προκηρΰττουσι τα ετη3).
En revanche, le silence total des sources sur l'éventuelle existence
de classes censitaires en Macédoine non seulement ne nous permettait
pas d'établir la base sociale des différents corps de troupe macé­
doniens, mais nous privait aussi de toute possibilité d'évaluer le
rapport numérique entre les armées que dénombrent les auteurs et la
population globale du royaume.4 A la plupart de ces apories viennent
maintent donner une réponse les nouveaux fragments du diagramma
militaire macédonien qui traitent précisément de la conscription.

1. Voir Busolt - Swoboda, Staatskunde 578-79.


2. Arist., fr. 469 (Harpocration, s.v. στρατεία εν τοις έπωνύμοις).
3. Xén. Rép. Lac. 11.2.
4. Cf., cependant, Hatzopoulos, Institutions! 209, n. 1.
CADRES CIVIQUES : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ

La première surprise que réservaient les nouveaux documents est la


place centrale occupée dans l'organisation du recrutement par l'unité
de base de la conscription qu'est la πυρόκαυσις. Quoique ce terme,
qui revient plusieurs fois dans les deux fragments du diagramma, soit
inconnu par ailleurs, le contexte et en particulier le fait qu'il alterne avec
celui d'oLKia ("maisonnée", "famille") suggère fortement qu'il s'agit d'une
subdivision élémentaire du corps des citoyens, que l'on pourrait
traduire par "feu".1 En effet, après un sixième, irrémédiablement

1. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 820, suggèrent que πυρόκαυσις devait


signifier l'unité militaire, et notre ami Philippe Gauthier nous a communiqué les
références de plusieurs passages (Pol. 3.50.8-9; Diod. 13.95.4; 13.111.2; 15.84.1 ;
19.37.4 ; 19.38.3 ; Polyen 3.11.5), où l'expression πυρά καίειν, utilisée dans un con­
texte militaire, pourrait justifier l'interprétation du substantif πυρόκαυσις comme
signifiant "petite unité qui se réunit autour d'un feu de bivouac" (cf. συσσίτιον).
Cependant, cette interprétation est démentie par plusieurs passages du règlement. Ainsi,
la permission accordée à deux personnes majeures qui veulent former une seule
pyrokausis (μίαν (ν)έμειν πυροκαυσιν) de se faire enregistrer comme συνοικοι
(Appendice épigraphique n°2 I A, L. 10-12) ne peut concerner une unité militaire,
qui, aussi petite qu'elle fût, ne saurait se réduire à deux personnes. De même, dans
l'énoncé du principe général d'après lequel "on recrutera parmi les inscrits dans les
listes des citoyens, dans chaque pyrokausis, ceux qui semblent aptes à faire campagne
depuis l'âge de quinze jusqu'à l'âge de cinquante-cinq ans" (Appendice épigraphique
n°2 II, L. 11-13), ce terme apparaît comme l'équivalent d'oïKÎa utilisé par la suite, quand
le législateur envisage les situations familiales particulières. Cependant, la preuve
définitive que pyrokausis n'est pas une unité militaire mais une unité familiale est
donnée aux lignes 49-50 de l'exemplaire de Cassjandreia, où est pris en considération le
cas d'une pyrokausis comprenant un père et une mère (le nombre d'enfants n'est pas
conservé) : [Έάν] δ' εν τινι πυροκαύσει [ώσιν ή] πατήρ ή μήτηρ [—]). Il est évident
qu'une mère n'a pas sa place dans une unité militaire! En fait, on retrouve l'expression
parallèle aux lignes 13-14 de la face Β de l'exemplaire de Drama/Amphipolis : από των
οικιών εν αις μεν αν ώσιν άνήρ και γυνή, où οικία apparaît encore une fois comme
92 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

perdu, du texte sur la face antérieure de l'exemplaire de


Drama/Amphipolis, on aborde une section traitant des conditions
d'admission dans les "feux" (πυροκαύσεις).
[_.. c. 28 —]ΣΙ[— c. 35 —]ΛΩΙΔΥΟΝ[— c. 32 —] των δέ
ίδιωτ[ών — c. 25 —]ΩΝ ενα ήμισυ τοις [— α 23 —]ΩΝ
έκαστος κριθήι πολ[ίτης (?) .f.?.]. 1
"... des particuliers... un et demi à.... dont chacun sera prononcé
être citoyen...".

Les cinq premières lignes du texte sont trop mutilées pour donner
lieu à une tentative de restitution. Cependant, la section suivante du
diagramma (L. 21-31) permet de deviner son sens général : seuls les
citoyens peuvent être enregistrés dans les listes militaires.

[—]ΟΝΤΕΣ παράγωσίν τινας εν ταϊς α[ύτών οίκίαις,


τοις] μεν βουλομένοις λαμβάνειν εξ ων ό [κοινός (?)
συγχ]ωρεϊ νόμος, προσγραφέτωσαν κατά τούτον.2
"... s'ils essayent d'entraîner certains à leurs maisonnées, à ceux
qui désirent (les) prendre parmi ceux que la loi commune (?)
permet, on (les) inscrira en ajout conformément à celle-ci".
Il est évident, étant donné le système de mobilisation que nous
examinerons plus loin et selon lequel il n'y a, en principe, qu'un seul
mobilisable par maisonnée, le plus apte, qu'il était tentant pour les
riches et puissants d'ajouter de gré ou de force des jeunes gens à leur
maisonnée. C'est ce genre d'abus commis, comme il apparaîtra a
contrario par la suite, contre des mineurs sans protection que le
diagramma essaye de prévenir en faisant appel aux lois qui dans
chaque cité de Macédoine fixaient les conditions de la constitution

l'équivalent de πυρόκαυσις. L'emploi parallèle des deux termes n'exclut pas pour autant
une différence de nuance, οικία renvoyant à la réalité sociologique de la "maisonnée",
alors que πυρόκαυσις semble avoir un contenu juridique-administratif, "feu", unité de
recrutement, peut-être lointain echo d'un sens premier en rapport avec le feu de bivouac,
autour duquel campaient primitivement les membres de la famille élargie.
1. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 1-5 ; pour un emploi parallèle de κρίνω,
cf. Hérod. 5.22 : εκρίθη τε είναι "Ελλην.
2. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 6-8.
CADRE CIVIQUE : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 93

des foyers et la qualité et le nombre des personnes qu'il était loisible


d'y inscrire, sans doute surtout des orphelins et autres dépendants dont
on avait la tutelle. 1 Le terme [κοινός (?)] νόμος, au singulier - si on
accepte cette restitution- ne semble pas désigner ici les "lois
ordinaires", applicables à tous les citoyens, comme les κοινοί νόμοι
dans la loi gymnasiarchique de Béroia. 2 Ne pourrait-on pas y voir une
référence à la législation sur ce sujet commune à toutes les cités de
Macédoine, adoptée non pas par un vote du Koinon, comme le κυνός
νόμος Βοιωτών, 3 mais par chaque cité séparément sur l'injonction
d'un diagramma royal, selon la procédure esquissée plus loin à propos
précisément de la loi gymnasiarchique de Béroia? 4
[τοις δ' ά]λλους έπισπωμένοις μη προσεχέτωσαν ε[ί μή
αυτό τι]σιν ό βασιλεύς συγχώρηση.5
"mais à ceux qui tenteraient d'en attirer d'autres on ne déférera
pas, à moins que le roi n'ait donné son aval pour certains".
L'inscription de mobilisables supplémentaires dans un "feu", dans
des cas non prévus par la législation civique, constituait une mesure
exceptionnelle dont le roi gardait le contrôle absolu.
άλλ' εάν αμφότεροι [οντ]ες εν ήλικίαι βούλωνται μίαν
(ν)έμειν πυρόκαυσιν καταχωριζέτωσαν συνοίκους.6
"mais s'ils sont tous les deux majeurs et désirent partager le
même 'feu', on les inscrira comme cohabitant".
Autant le législateur veut prévenir les abus aux dépens des
mineurs, autant il ne désire pas restreindre la liberté des adultes de se

1. Les premiers éditeurs pensent que les lignes 1-13 traitent des conditions
permettant aux magistrats civiques d'être dispensés du service militaire (Nigdélis -
Sismanidès, "Αντίγραφα" 818). A notre avis, cette clause, au contraire, sanctionne
des abus éventuels commis par ces magistrats.
2. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 21-23, L. Β 44 et 87 ; cf. ibid. p. 94 et J.
Triantaphyllopoulos, Das Rechtsdenken der Griechen ("Münchener Beiträge zur
Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte" 78 ; Munich 1985) 125.
3. LSCG12, L. 16-17 ; cf. Rcesch, Etudes3S6-SS.
4. Voir p. 139-40, ci-dessous ; cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi59 et 160-61.
5. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 9-10.
6. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 10-12.
94 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

constituer en un seul "feu". En effet, comme nous le verrons par la


suite, un "feu" dans lequel il n'y aurait qu'un seul homme ne pourrait
fournir aucun combattant à l'armée de campagne, étant donné que la
maisonnée ne saurait rester sans aucun mâle capable d'en assumer la
charge. En revanche, en réunissant deux adultes en un seul "feu", on
pouvait libérer un combattant pour l'armée de campagne, tout en
assurant la prise en charge de la maisonnée.
Έάν δε παρά ταϋτα ποιήσωσιν, άποτινέτωσαν κρίσει
νικηθέ[ν]τες εις μεν το βασ[ι]λικον καθ' εκαστον σώμα
τάλαντον, των δε ιδιωτών το[ύς] βλάπτεσθαι νομίσαντας
[και] καταχωρισθήναί τινας παρά το προσήκον, δ αν
καταγνώσι δικασταί είναι εν τοις γράμμασιν.1
"S'ils agissent à l'encontre, ils paieront, s'ils perdent leur
procès, au trésor royal [une amende d'] un talent pour chaque
personne et à ceux des particuliers qui estiment subir un tort et
avoir été inscrits de façon irrégulière l'amende que les juges
estimeront applicable dans la législation".

Le diagramma prévoit des amendes extrêmement lourdes à


l'encontre des officiels qui ne respecteraient pas les clauses concernant
la constitution des registres des "feux". Les peines d'un talent pour
chaque personne irrégulièrement inscrite payable au trésor royal par
les officiels, en premier lieu, comme nous le verrons par la suite,
l'épistate et son secrétaire dans chaque cité, ont un caractère nettement
dissuasif. Le tribunal compétent pour les juger n'est pas spécifié,
mais, tout comme les dikastaiévoqués sans article au sujet des procès
intentés par les particuliers, il devrait varier de cité en cité, dont
chacune avait une législation civique qui lui était propre. 2 En outre,
ces officiels sont susceptibles de se voir attaqués en justice par les

1. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 12-17.


2. Gauthier - Hatzopoulos, Lo/91-92 ; cf. les expressions tout autant vagues de la
loi gymnasiarchique de Béroia (B 37 : διακριθήναι επί τοϋ καθήκοντος δικα­
στηρίου ; Β 100-101 : νικηθείς επί τοϋ καθή[κ]οντος δικαστηρίου ; Β 105 :
διακριθήναι επί των καθηκόντων αρχείων ; Β 108-109: αί δέ περί τούτων
κρίσεις γινέσθωσαν επί των καθηκόντων δικαστηρίων), que j'attribuerais
CADRE CIVIQUE : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 95

particuliers qui s'estimeraient lésés par une inscription irrégulière.


Nous avons déjà vu que le magistrat compétent n'est pas spécifié. De
même, le montant de la peine d'amende variera selon la législation
écrite {ta grammatâ) de chaque cité.1
οι τοιούτοι πάλιν άποκα[θι]στάσθωσαν εις τάς πυρο­
καύσεις εν αΐς και πρότερον ή [σαν].2
"ceux-là seront rétablis dans les 'feux' où ils étaient auparavant".

Il va de soi que les particuliers qui auront été inscrits irrégulièrement


par des officiels dont la culpabilité aura été prouvée réintégreront
leurs "feux" d'origine. 3
[πρ]οσαγγέλλειν δε και <καί> των άλλων τον βου[λόμενον
και έκδικάζεσθα]ι επί τώι τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντος.
vacat4

"et les autres qui le désirent (pourront) dénoncer (ces officiels)


et déposer une accusation leur donnant droit au tiers du
(montant) perçu".

Ce ne sont pas seulement les victimes des officiels mais aussi les
tiers qui peuvent déposer une plainte et réclamer le tiers de l'amende
destinée au trésor. Cette clause vise évidemment à donner à tous les
Macédoniens un intérêt immédiat à surveiller de près les responsables
du recensement des citoyens dans les registres militaires et à dénoncer
promptement toute irrégularité. 5 Dans ses modalités aussi bien que

volontiers au fait que cette loi refléterait un règlement global valable pour toutes les
cités du royaume (cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi59 et p. 139-40, ci-dessous).
1. Cf. τα δημόσια {seil, γράμματα) dans la loi gymnasiarchique (Gauthier -
Hatzopoulos, Loi 17, A 8).
2. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 17-18.
3. Les premiers éditeurs, fidèles à leur interprétation de πυρόκαυσις comme unité
militaire et du diagramma dans son ensemble comme une mesure législative extra­
ordinaire du printemps 197, comprennent cette clause comme autorisant les soldats à
faire opposition à leur mobilisation en 197 dans une unité autre que celle où ils avaient
servi lors des mobilisations précédentes (Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 820).
4. Appendice épigraphique n° 2 I A, L. 18-20.
5. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 544-46.
96 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

dans son vocabulaire, elle présente des similitudes remarquables avec la


clause de la loi gymnasiarchique de Béroia relative au gymnasiarque
qui aurait admis au gymnase des personnes dont la loi prescrivait
l'exclusion. 1 On y retrouve les verbes προσαγγέλλω, ε κ δ ι κ ά ζ ω et le
versement du tiers de l'amende au dénonciateur. 2 L'admission, voire
l'incitation aux tiers à intervenir s'explique par le fait que dans les
deux cas les officiels contrevenants lèsent l'intérêt général.
Avec le changement de "paragraphe" marqué par le vacat et
l'alinéa inverse, commence une nouvelle section :

Των δε μη κατακε[χ]ωρισμένων [πρό]τερον εν τοις


πολιτεύμασιν μήτε οι έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α προσγραφέ­
τωσαν των [τοι]ούτων [έ]ν [ταϊς] π[υροκαύσε]σιν είδότες
μήτε ό επί τάς διαγραφάς [.Ç. 6 ..]EAA[..(U9....]QI μηδ'
ό γραμματεύς άνευ τοϋ έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα και
εκείνον συνχωρήσαντα γραπτον [κα]ταβαλέσθαι.3

"De ceux qui n'étaient pas auparavant inscrits dans les listes
des citoyens les épistates n'en rajouteront aucun aux 'feux' en
connaissance de cause ni le responsable des registres (?)... ni le
secrétaire sans consulter le roi et que celui-ci donne son aval et
le dépose par écrit".
Politeuma apparaît pour la première fois en Macédoine même,
cependant, il n'est pas impossible d'en déterminer le sens. Ce terme
figure à plusieurs reprises dans les deux lettres de Philippe V à
Larissa 4 et l'expression "ceux qui sont inscrits dans le politeuma" se
retrouve dans le traité entre Smyrne et Magnésie du Sipyle de 243 av.
J.-C., 5 où il signifie sans aucun doute l'ensemble des citoyens, ceux

1. Gauthier - Hatzopoulos, Loi2\ Β 32-35.


2. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi88-92.
3. Appendice épigraphique n°2 I A, L. 21-26.
4. SylP 543 et, pour la date, Chr. Habicht, "Epigraphische Zeugnisse zur
Geschichte Thessaliens unter der makedonischen Herrschaft", Ancient Macedonia I
(Thessalonique 1970) 273-79.
5. OGIS229, 59-60 : όμόσαι δε τους μέν έμ Μαγνησίαι κατοίκους των τε
κατά πόλιν Ιππέων και πεζών και τους εν τοις ύπαίθροις τασσόμενους
κα[ί] τους άλλους τους καταχωριζομένους εις το πολίτευμα. Pour d'autres
CADRE CIVIQUE : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 97

qu'Aristote définit comme το κύριον της πόλεως.1 Ainsi, cette


clause vise à empêcher l'inscription de non enregistrés en tant que
citoyens dans les cadres de base de recrutement que sont les "feux",
qui, étant donné la règle prescrivant le prélèvement d'un seul homme
par maisonnée, pourrait être tentée par des citoyens désireux de
réduire les risques de se voir mobilisés. L'interdiction concerne aussi
bien les épistates que Γ épi tas diagraphas et le grammateus? Comme
nous l'avons déjà vu, le grammateus pourrait être le supérieur hiérar­
chique des grammateis, qui sont attestés au niveau de la strategia et
que nous avons déjà évoqués, et correspondre à 1'άρχιγραμματεύς
τών δυνάμεων des royaumes séleucide ou lagide.3 Il apparaît, avec
les épistates locaux et Γέπί τάς διαγραφάς, 4 comme responsable de
la tenue des registres militaires. Ce qui ne devrait pas passer inaperçu,
est le degré élevé de sophistication des rouages administratifs et, en
corrélation avec celle-ci, les limites que le roi, dans son désir
d'assurer le contrôle de ses fonctionnaires, impose à sa propre action.
Ses propres ordres n'ont de force exécutoire, qu'à condition d'être
déposés par écrit dans les archives publiques.
Ει δε μη, [ό] ένκαταχωρισθείς ή προσγραφείς [πε]ριαι­
ρείσθω εκ τών πυροκαύσεων και άποτινέτω εις το
βασιλικον δραχμάς τρισχιλίας, οι δε έπιστάται και οι
γραμματείς αυτών κολαζέσθω[σαν] και δια της ουσίας

exemples épigraphiques de l'époque hellénistique, voir L. Robert, Noms indigènes


dans l'Asie Mineure greco-romaine (Paris 1963) 476-78, et, tout récemment, L.
Jonnes - Marijana Ricl, "A New Royal Inscription from Phrygia Paroreios : Eumenes
II Grants Tyriaion the Status of a Polis", EA 29 (1997) 3, L. 26-27 : συνχωρώ και
ύμΐν και τοις μεθ' υμών συνοικοΰσιν ένχωρίοις εις εν πολίτευμα συνταχ[θ]ήναι,
avec les remarques de Ph. Gauthier, BullEpigr 1999, 509.
1. Arisi., Pol. 1278 b 1 ; sur πολίτευμα, voir W. Ruppel, "Politeuma", Philologus
82 (1927) 268-312 et surtout 274-75 ; 286 et 294-97 ; cf. M. Sakellariou, The Polis-
State -.Definition and Origin ("ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ" 4 ; Athènes 1989) 108. C'est aussi
l'opinion de Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 818-19.
2. Cf. l'emploi du même participe (είδώς) pour décrire la transgression délibérée
de la loi de la part d'un officiel, cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi88 et Β 25-30.
3. Cf. Le Bohec, Antigone304-305.
4. Sur cet officiel, voir p. 79, ci-dessus.
98 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

έκατέρων πρασσέσθω τάλαντα [τρία (?) και] τω μηνύ­


σαν™ τούτων διδόσθω το ήμυσυ. vacat [....ç.1!... τ]ών
διαγραφών ποιήσας ό γραμματεύς άντί[γραφον . Ρ.?.]ΛΩΝ
διπλά καθ' εκαστον ΕΠΙΣΤΑΕΙΑ[—1ΣΘΑΙΕΠΙ. 1
"Sinon, la personne inscrite ou rajoutée sera enlevée du 'feu' et
paiera au trésor royal (une amende de) trois mille drachmes ;
les épistates et leurs secrétaires seront punis et sur (la valeur
de) leur fortune seront perçus trois (?) talents dont la moitié
sera donnée au dénonciateur ; à l'officiel responsable de la
tenue des registres (?) le grammateus fera une copie... double
pour chaque...".

Il va de soi que de telles incriptions frauduleuses seront annulées.


En outre, les personnes frauduleusement inscrites seront condamnées
à une amende élevée payable au trésor. Encore plus sévères seront les
peines infligées aux épistates et à leurs secrétaires. Pour eux est
prévue une amende de plus d'un, peut-être de trois talents, entraînant
- si nécessaire - la confiscation de leur fortune en totalité ou en
partie. La moitié de cette somme reviendra à celui qui aura dénoncé
l'inscription frauduleuse. Par la suite, il est peut-être question d'une
copie que le grammateus devra transmettre au responsable des
registres. Les sommes mentionnées ne laissent aucun doute que nous
avons affaire - aussi bien en ce qui concerne les responsables des
pouvoirs locaux que ceux du pouvoir c e n t r a l - à des amendes
dissuasives. L'incitation à la dénonciation par la concession de la
moitié de la somme obéit au même souci de protection des intérêts de
l'Etat, qui représente l'intérêt général.

1. Appendice épigraphique n° 2 I A, L. 26-34.


AGE

Après une lacune, qui sur l'exemplaire de Drama/Amphipolis serait


d'environ 50 lignes, et la section sur la revue des cavaliers et des
chevaux, que nous avons déjà discutée, l'ordonnance reprend la
question de la conscription en fonction de l'âge, de la fortune et de la
situation familiale des recrues. Dès la première ligne de la section
consacrée aux obligations militaires est définie l'âge des
mobilisables :
λαμβανέ[τωσαν δε εκ των κατακεχωρισμένων εν τοις πολι­
τεύμασιν] καθ' έκάστην πυρόκαυσιν τους δοκοΰντας
έπ[ιτηδείους είναι μένειν εν τώι ύπαίθρωι άπό πεντε]­
καιδεκαετοϋς εως πεντηκονθέτους.1
La première restitution s'appuie sur la clause du diagramma que
nous venons d'examiner et qui stipule que seuls ceux qui sont inscrits
dans les politeumata peuvent faire partie des pyrokauseis des
mobilisables. Nous avons déjà expliqué Y hapax pyrokausis, que nous
avons proposé de traduire par "feu", ainsi que le terme politeuma.
Ainsi la traduction de cette clause serait la suivante :
"On recrutera parmi les inscrits dans les listes des citoyens, dans
chaque 'feu', ceux qui semblent être aptes à faire campagne,2
depuis l'âge de quinze jusqu'à celui de cinquante ans".
Ici les deux limites extrêmes se situent à la quinzième et à la
cinquantième année respectivement. La limite inférieure étonne de
prime abord. Dans la plupart des Etats grecs elle se situait entre dix-huit

1. Appendice épigraphique n°2 II, L. 11-13.


2. Pour cette traduction du terme technique hypaithros, voir Billows, Kings 174,
n. 82.
100 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

et vingt ans et on n'entend parler de la mobilisation d'adolescents de


quinze ou seize ans que dans des cas d'extrême nécessité,1 comme en
Acarnanie lors d'une attaque étolienne.2 Ce fut en Macédoine même le
cas rapporté par Tite-Live à la veille de la bataille de Cynoscéphales.3
Il est évident que, comme dans les autres Etats grecs,4 en Macédoine
aussi on devait éviter de mobiliser les jeunes au-dessous de vingt ans
pour des campagnes loin de chez eux.5 En effet, comme il apparaîtra
par la longue enumeration des divers cas de figure que passe en revue
le diagramma, la quinzième année reste un âge théorique et, sauf
situation exceptionnelle (voir plus bas), les jeunes gens entre quinze
et vingt ans ne sont pas mobilisés mais demeurent chez eux en tant
que réservistes. Cependant, l'importance de cette limite ressort aussi
d'une clause du règlement imposé par les Romains aux Macédoniens
en 167, à savoir l'exil de tous les membres de l'élite politique et
militaire et de leurs fils âgés de plus de quinze ans,6 c'est-à-dire,
comme nous le révèlent maintenant les nouveaux fragments, de leurs
fils en âge d'être incorporés dans l'armée.
A l'inverse, la limite supérieure de cinquante ans pourrait sembler
trop basse par rapport à celle de soixante ans, que pratiquaient la
plupart des autres Etats.7 En fait, à l'exception de Sparte,8 les hommes
de plus de cinquante, de même que les jeunes de moins de vingt ans,
ne participaient que très exceptionnellement aux campagnes en
dehors des frontières du pays, mais restaient chez eux pour assurer la
défense du territoire9. Comme nous le verrons par la suite, en

1. Busolt - Swoboda, Staatskunde 577-78.


2. Tite-Live 26.25.11.
3. Tite-Live 33.3.4.
4. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 578.
5. Pendant la Ille Guerre de Macédoine, les plus jeunes Cassandréens, par
exemple, ne sont pas mobilisés dans l'armée de campagne mais gardent les remparts
de leur ville (Tite-Live 44.1.7).
6. Tite-Live 45.32.3.
7. Busolt - Swoboda, Staatskunde 577-78.
8. Xén.,HeJl. 5.4.13.
9. C'est riotamment le cas d'Athènes et de la Béotie ; cf. Busolt - Swoboda,
Staatskunde 577.
AGE 101

Macédoine aussi les hommes entre cinquante et cinquante-cinq ans ­


et pour certaines catégories même au-delà de cet âge - continuaient à
faire partie des réservistes. Enfin, le passage que nous avons examiné
précise que les citoyens inclus dans les limites d'âge stipulées ne sont
mobilisables qu'à condition d'être aptes à faire campagne. Cette
dernière notion est énoncée par l'expression "ceux qui semblent aptes
à demeurer en plein air", hypaithros et ses dérivés dans le vocabulaire
militaire s'opposant au service de garnison des soldats encasernés.1
A première vue, il pourrait paraître étonnant que le diagramma,
tout en fixant la limite inférieure de l'âge des mobilisables à quinze
ans, âge qui pourrait correspondre à celui de la fin de la première
année de l'entraînement au gymnase,2 où les adolescents devront
rester jusqu'à leur dix-huitième année en tant que paides parachevant
leur formation athlétique et pré-militaire,3 ne fasse pas la moindre
allusion ni au gymnase ni aux paides ni même à l'éphébie, le service
militaire accompli par les jeunes Macédoniens entre l'âge de dix-huit
et de vingt ans.4 A mon avis, l'explication de ce silence devra être
cherchée dans le caractère par définition "ethnique" du diagramma. Ce
règlement législatif des autorités centrales, valable pour l'ensemble de
Yethnos macédonien, n'a à connaître ni des gymnases et de l'éducation
des paides ni de l'éphébie, qui relèvent de la compétence des pouvoirs
locaux, qui en réglementent les détails, même si ces institutions sont
mises en place à l'instigation du pouvoir central.5
Ceux qui ne remplissent pas ces conditions ne feront pas partie de
l'armée de campagne :
εάν μή [— e. 46 —] ώσι και επιτήδειοι μένειν εν τώι
ύπαίθρωι ύπ[αρχέτωσαν βοηθοί — e 17 — καταγραφέ]­
τωσαν και τούτους.6

1. Billows, Kings 174, n. 82.


2. Cf. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 816.
3. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi'76-78. Pour le premier recensement des jeunes,
voir plus bas.
4. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi68-12 et 161-63.
5. Cf. Hatzopoulos, Institutions! 410-11 et p. 140, ci-dessous.
6. Appendice épigraphique n° 2 II, L. 13-15.
102 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Ici le mot clef est βοηθός, dont la restitution est certaine.1 Ce


terme, qui revient plusieurs fois dans la suite de l'ordonnance, doit
avoir le sens technique de "réserviste".2 On peut donc traduire :
"S'ils ne... et qu'ils soient aptes à faire campagne, ils seront
réservistes... on les enrôlera, eux aussi".
L'état de conservation de la clause suivante (Πάντων δε των
δια[— e. 43 —] όσων αν φαίνωνται είναι και τα είδη τοϋ [—
α 36 —])3 ne permet ni restitution plausible ni traduction utile.

1. Cf. appendice épigraphique no 2 II, L. 24 et 32.


2. Sur βοήθεια = "expédition de secours", voir Y. Garlan, "Remarques sur la
nouvelle loi judiciaire thasienne", BCH 88 (1964) 147-50. Nigdelis - Sismanides,
'"Αντίγραφα" 817, semblent comprendre le terme comme signifiant "unités
auxiliaires" (βοηθητικές μονάδες).
3. Appendice épigraphique no^2 II, L. 15-16.
CENS

Une des surprises que nous réservaient les nouveaux fragments du


diagramma concerne le caractère fortement censitaire de l'armée
macédonienne. En effet, l'énoncé des limites extrêmes d'âge et
d'aptitude physique des mobilisables est suivi d'une enumeration
hiérarchisée des différents corps de troupe et de leur rapport avec la
fortune des recrues.

[Τους] ούσίαις εύπορωτέρους καταχωριζέτωσαν είς το


ά[γημα των Μακεδόνων (?) και τους π]ελταστάς.'
"Les plus fortunés en avoir seront enrôlés dans X agéma des
Macédoniens (?) et chez les peltastes".

La restitution proposée se justifie par tout ce que nous avons déjà


vu au sujet des rapports entre Y agéma et les peltastes. L'analogie nous
permet de restituer la première lacune de la phrase suivante :
του [ς δε άπορωτά]τους καΐ τους ελαχίστη ν έχοντας
ούσίαν εις τους π[εζού]ς λαμβανέτωσαν.2
"les moins fortunés et ceux qui ont le moins d'avoir seront
recrutés chez les fantassins".

1. Appendice épigraphique n°2 I B, L. 1-3 ; II, L. 16-17. Cf. Pol. 5.25.1 : εις τε
τους πελταστας και τους εκ τοΰ λεγομένου παρά Μακεδόσιν αγήματος ;
ΑΙΤ., Anab. 1.8.4: το άγημα το των Μακεδόνων και τους ύπασπιστάς τους
βασιλικούς ; 2.8.3 : των πεζών τό τε άγημα και τους ύπασπιστάς.
2. Appendice épigraphique n°2 I Β, L. 3-5 ; II, L. 17-18 ; Nigdélis - Sismanidès,
'"Αντίγραφα" 815, n. 17 lisent la dernière lettre conservée comme un gamma et
proposent la restitution γ[υμνήτας]. Celle-ci, épigraphiquement possible, ne me
paraît pas vraisemblable, car elle impliquerait un silence total du diagramma sur les
phalangites, qu'on s'attend à voir mentionner après les επιφανέστατα συστήματα de
Γ agéma et des peltastes.
104 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Quant à la restitution π[εζούς] à la seconde lacune, non seulement


elle correspond à son étendue, mais elle est aussi parfaitement
satisfaisante pour le sens, étant donné que, comme nous l'avons déjà
vu, le terme pézos s'emploie, surtout en language administratif,
comme équivalent as phalangites}
On constate donc que la répartition des recrues macédoniennes
entre les peltastes, Vagéma et la phalange se fait sur une base
purement censitaire. Le critère pourrait sembler étonnant aux
modernes, mais il s'explique parfaitement si l'on songe que les
peltastes et Vagéma constituaient des corps de troupe surentraînés
dont les services étaient constamment sollicités et de ce fait en
permanence sur un pied de guerre. Ils formaient en fait, avec la
cavalerie, les mercenaires et alliés-sujets, l'élément professionnel de
l'armée macédonienne, par opposition au reste des phalangites, qui,
comme nous le verrons par la suite, n'étaient levés que pério­
diquement et par région. Il est évident que seuls les plus riches parmi
les Macédoniens disposaient du loisir nécessaire pour s'adonner
régulièrement aux exercices physiques que nécessitait l'entraînement
de ces corps d'élite et avaient la possibilité de s'absenter pendant de
longues périodes sans compromettre irrémédiablement leurs sources
de revenu.
Le diagramma énonce ensuite les critères de recrutement de l'élite
de l'élite, des hypaspistes qui forment la garde rapprochée du roi :
έγλαμβανέτ[ωσαν δέ εις τού]ς ύπασπιστας τους τα
δοράτια οϊσοντας τώι βασιλεΐ άπ' οικιών και ουσιών,
ους αν νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]ους εί[ν]αι.2
"seront choisis pour servir comme hypaspistes qui formeront
les gardes du corps du roi3 ceux qu'ils jugeront être aptes parmi
les recrues en prenant comme critère la fortune immobilière et
mobilière".

1. Voir p. 74, ci-dessus.


2. Appendice épigraphique n°2 I B, L. 5-8 ; II, L. 18-19.
3. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 815, comprennent l'expression τους τα
δοράτια οϊσοντας τώι βασιλεΐ comme signifiant que les hypaspistes s'équiperont de
leurs propres frais. A mon avis, elle est l'équivalant analytique de δορυφορήσοντας.
CENS 105

C'est donc par une double sélection qu'est constitué le corps des
hypaspistes. Le principe censitaire garde toute sa vigueur pour les
raisons qui ont été invoquées précédemment. En effet, les hypaspistes,
encore plus que les peltastes, seront astreints à un service permanent,
même en temps de paix.1 Mais, en plus de la fortune, ils devront
disposer d'autres qualités physiques et morales les rendant aptes à
"porter la lance pour le roi".
On serait en droit de s'étonner que le diagramma, alors qu'il
accorde une importance prépondérante à la fortune des recrues, qui
constitue le critère principal déterminant le corps de troupe dans
lequel les Macédoniens sont enrôlés, il ne précise pas le montant
exact de chaque classe censitaire correspondant à chaque catégorie
d'affectation. L'explication la plus vraisemblable en est que les classes
censitaires étaient définies à l'intérieur de chaque politeuma et que par
conséquent pouvaient varier de cité en cité. Cette hypothèse trouve
confirmation dans une clause de la loi éphébarchique d'Amphipolis,
qui stipule que le service éphébique constitue le privilège et aussi
l'obligation de ceux qui possèdent τίμημα γης, οικίας, τετραπόδων
de trente mines.2 Si la loi d'Amphipolis prend la peine de préciser le
montant du cens, c'est sans doute qu'il n'était pas le même pour toute
la Macédoine. A ce propos, il faut noter qu'un cens minimum de
trente mines (3.000 drachmes) est particulièrement élevé et supérieur
au cens des zeugites athéniens, la dernière classe à s'équiper à ses
propres frais et qui sous les régimes oligarchiques formait, avec les
deux classes supérieures, les pentakosiomédimnes et les hippeis, le
politeuma d'Athènes jouissant de la plénitude des droits civiques.3 Si
un cens aussi élevé était courant dans les cités macédoniennes et qu'il
correspondît effectivement au minimum nécessaire pour faire partie
du politeuma et non pas simplement pour appartenir à ceux que le
diagramma appelle les ούσίαις εύπορώτεροι, on aurait là

1. Cf. la description des pézétaires de Philippe II par Théopompe, FGrHist 115F


348 : Θεόπομπός φησιν οτι εκ πάντων των Μακεδόνων επίλεκτοι οί μέγιστοι
και Ισχυρότατοι έδορυφόρουν τον βασιλέα και έκαλοΰντο πεζέταιροι.
2. Cf. Hatzopoulos, Institutions! 209, n. 1.
3. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde 836-42.
106 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

l'explication de la pénurie d'hommes susceptibles de servir dans les


armées civiques macédoniennes malgré le nombre d'habitants
relativement élevé (autour d'un million) dont disposait le pays. 1
Cependant, un autre texte, découvert à Kavala et qui semble indiquer
comme cens minimum pour l'enregistrement des jeunes de quinze ans
aux listes civiques et militaires un revenu annuel de 200 drachmes, 2
ce qui correspond à un capital d'environ 2.500 drachmes, 3 invite à la
prudence. En tout cas, ce qui désormais ne doit plus faire de doute, est
l'existence des critères censitaires dans l'organisation de l'armée
macédonienne.
Έστωσαν δε των μεν εις το άγημα τασσομένων οί
πρεσβύτατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε, έ[άν] μη τίνες
και των μέχρι πεντήκοντα ετών κριθώσιν επιτήδειοι
είναι παρέχεσθαι τήν χρείαν εν ταύτη ι τη ι τάξει, τών
δέ εις τους πελταστάς τριάκοντα πέντε.4
"Les plus âgés des recrues de Y agéma auront quarante-cinq ans,
à moins que certains ne soient jugés aptes à servir dans cette
formation jusqu'à cinquante ans et (les plus âgés) des peltastes
auront trente-cinq ans".
Ici critères censitaires et critères d'âge se combinent pour
déterminer les conditions de service dans ces corps d'élite. On
comprend facilement que les peltastes, destinés à des actions de
commandos requérant la plus grande forme physique, ne pouvaient
être que des hommes à la force de l'âge. De ce point de vue la limite
d'âge de trente-cinq'ans rappelle les formations des δέκα ά φ ' ήβης
des armées lacédémoniennes, à qui on confiait des missions
analogues et qui opéraient de conserve avec des peltastes ou des
cavaliers, 5 tout comme les peltastes et leurs prédécesseurs les
hypaspistes opéraient avec les Agrianes ou les Illyriens ou avec

1. Cf. Billows, Kings 183-212.


2. Appendice épigraphique n°4, L. 3.
3. Cf. Hatzopoulos, Donation 51.
4. Appendice épigraphique n°2 IB, L. 8-12 ; II, L. 19-22.
5. Xén., Hell. 2.4.32 ; 3.4.23 ; 4.5.14.
CENS 107

d'autres "evzones".1 En revanche, on comprendrait moins bien


pourquoi les hommes de Vagéma, s'ils constituaient l'élite des peltastes,
pouvaient se maintenir dans ce corps jusqu'à l'âge de quarante-cinq,
voire de cinquante ans.2 Mais nous avons vu que Y agéma constitue un
corps de troupe distinct, faisant partie de la phalange et de ce fait
chargé des missions pour lesquelles l'expérience et la capacité de
résistance comptent plus que l'agilité. Il est naturel que le législateur eut
le souci de ne pas gaspiller le capital de compétence et d'expérience
accumulé par ces soldats exceptionnels. A titre de comparaison, il
faudrait songer aux célèbres argyraspides des Diadoques, qui restèrent
en service actif bien au-delà de ces limites d'âge et qui sortirent
victorieux de tous les combats.3

1. Berve, Alexanderreich I 137-39; Pol. 4.75.4; 5.13.5-6; 5.22.9; 8.13.5-14;


10.42.2.
2. Cf. la perplexité des premiers éditeurs, qui les amène à supposer l'existence
d'un second agéma, distinct de celui des peltastes (Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα"
815-16 ; cf. p. 69-70, ci-dessus).
3. Diod. 19.41.2 ; Plut., Eum. 16.7 ; cf. Anson, "Hypaspists" 119.
SITUATION FAMILIALE

Dans les vingt lignes suivantes, les obligations militaires sont définies
en fonction de la situation familiale des recrues. C'est un critère
presque jamais relevé dans nos sources, l'exception notable étant
Aristote, d'après qui à Sparte les pères de trois fils étaient exemptés
de la garde de nuit.1 Inversement, à Sparte toujours, les hommes qui
avaient des fils pouvant les remplacer étaient susceptibles d'être
choisis pour des missions particulièrement dangereuses, comme la
garde de Thermopyles.2 Le règlement entre dans les détails d'une
façon qu'on aurait eu du mal à imaginer et examine tous les cas
possibles. Les provisions, sauf indication contraire, s'appliquent sans
distinction à tous les corps de troupe.
Λαμβανέτωσαν δε άπο των οικιών έν αΐς μέν αν ώσιν
άνήρ και γυνή και υιός εις, έάν μέν ò υιός ή ι υπέρ
τα είκοσι ετη και τώι εϊδει επιτήδειος, του πατρός
οντος έν ετεσιν πεντήκοντα, τον υίόν, ό δέ πατήρ
ύπαρχέτω βοηθός.3
"Dans les familles comprenant le mari, la femme et un fils, si le
fils a vingt ans révolus et est apte au service et que le père ait
cinquante ans, on recrutera le fils et le père restera en tant que
réserviste".
Dans un premier temps, le diagramma envisage le cas des familles
composées du couple parental et d'un seul fils, autrement dit des
foyers comportant seulement deux mâles. Leur âge respectif
constituera les variables qui détermineront lequel des deux sera

1. Arist.,A>Z 1270 b 3-4.


2. Hérod. 7.205.2, avec la commentaire de H. Micheli, Sparte et les Spartiates
(Paris 1953) 192.
3. Appendice épigraphique n°2 IB, L. 13-16 ; II, L. 22-24.
110 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

mobilisé dans l'armée de campagne et lequel restera sur place en tant


que réserviste. Dans le premier cas examiné, le père a déjà cinquante
ans et le fils a plus de vingt ans et est physiquement apte au service.
Le choix se portera naturellement sur le fils qui est à la fleur de l'âge
et susceptible de servir plus efficacement. Quant au père, il restera
chez lui en tant que réserviste.
Έ ά ν δέ ό υιός ή νεώτερος των είκοσι ετών ό δε
πατήρ έν έτεσιν πεντήκοντ[α] ή και νεώτερος και
δυνατός ή ι τακ σώματι στρατεύεσθαι, γραφέτωσαν τον
πατέρα, ό δέ υιός έστω βοηθός.1
"Si le fils a vingt ans et que son père ait cinquante ans ou soit
même plus jeune et physiquement apte à faire campagne, on
enrôlera le père et le fils sera réserviste".

Entre un jeune homme d'à peine vingt ans, probablement frais


émoulu de l'éphébie, et un homme de cinquante ans, voire plus jeune,
et en bonne condition physique, le choix se portera sur le combattant
expérimenté, qui rendra de plus grands services à son corps de troupe.
Έαν δέ, τούτου οντος νεωτέρου των είκοσι ετών, ό πα­
τήρ ή ι υπέρ τα πεντήκοντα, λαμβανέτω(σαν) τον υίόν
εως πεντ[ε]καιδεκαετοΰς, οι δέ πατέρες των τοιούτων,
έαν μέν ώσιν έως τών πεντήκοντα και πέντε, ύπαρχέ­
τωσαν βοηθοί, έαν δέ υπέρ τήν ήλικίαν ταύτη ν,
αλειτούργητοι εστωσαν, έαν μή τίνες ηγεμόνες καταλε­
λυκό[τες] ή εταίροι επιτήδειοι φαίνωνται έκπορεύεσθαι
εις τους βοηθούς.2
"Si celui-ci a moins de vingt ans et que son père ait plus de
cinquante ans, on recrutera le fils jusqu'à l'âge de quinze ans ;
les pères de telles (recrues), s'ils ont jusqu'à cinquante-cinq ans
resteront en tant que réservistes et s'ils ont dépassé cet âge, ils
seront exemptés de service, à moins qu'ils n'achèvent leur
carrière comme officiers ou cavaliers et qu'ils paraissent aptes à
être versés dans la réserve".3

1. Appendice épigraphique n°2 I B, L. 16-19 ; II, L. 24-25.


2. Appendice épigraphique n°2 I B, L. 19-27 ; II, L. 25-29.
3. Nigdélis - Sismanidès, '"Αντίγραφα" 817, à la suite de la signification qu'ils
donnent au terme βοηθός (voir ci-dessus), sont amenés à distinguer entre unités
SITUATION FAMILIALE 111

Entre un père de plus de cinquante et un fils de moins de vingt


mais de plus de quinze ans le choix se portera sur le fils. C'est le seul
cas où la limite théorique de quinze ans, énoncée plus haut dans le
diagramma? a comme conséquence l'incorporation effective déjeunes
de moins de vingt ans dans l'armée de campagne. Le père, dans ce cas,
restera à la réserve jusqu'à l'âge de cinquante ans, mais après cet âge il
sera exempt de toute obligation. Ici "liturgie" signifie le service mili­
taire, sens que l'on pouvait deviner a contrario à partir de l'expression
politikai Jeitourgiaide la lettre de Antigone Doson V à Béroia désignant
les obligations civiques aussi bien que civiles, par opposition précisé­
ment aux obligations militaires dues au roi et dont il est question dans
ce passage du diagramma? Cependant, si ces vétérans ont achevé leur
carrière militaire en tant qu'officiers ou cavaliers, l'expérience qu'ils
auront acquise rend utile leur maintien dans les réserves. Nous
retrouvons ici une pratique des armées modernes, qui maintiennent
plus longtemps dans les réserves les officiers que les simples soldats,
ainsi que des catégories du personnel militaire à formation longue et
difficile, comme précisément c'était le cas de la cavalerie antique.
Έν η δ' αν οικία ό μεν πατήρ ή ι εν [ήλικί]αι εν ή ι δει
στρατεύεσθαι, ό δέ υιός νεώτερος των πεντεκαίδεκα ετών,
ύπάρχηι δέ τούτων άν[απ]ληρωτή[ς δυνατός (?)] διοικονο­
μεΐν, καταγραφέτωσαν έπί την στρατείαν τον πατέρα.3
"Si dans une famille le père est à l'âge où il doit faire campagne
et le fils a moins de quinze ans et qu'il y ait un remplaçant4
capable d'administrer les affaires familiales, on enrôlera le père
pour la campagne".

auxiliaires destinées au champ de bataille (έκπορεύεσθαι εις τους βοηθούς) et


réserves dans les cités (μενέτω βοηθός). En fait, il s'agit toujours de réservistes.
1. Appendice épigraphique no 2 II, L. 12-13.
2. Appendice épigraphique n°5, L. 5-8, cf. Hatzopoulos, Institutions I 438-39 et
id., "Lettre", avec des références à un passage de Justin relatif au début du règne
d'Alexandre le Grand (Just. 11.1.10: immunitatem cunctarum rerum praeter militiae
vacationem) et à une inscription de Phanagoreia récemment publiée {SEGAI [1991]
625 : άλε[ι]τούργητοι παντός πράγματος πλην πα[νδή]μου στρατείας).
3. Appendice épigraphique n° 2 Ι Β, L. 27-31 ; II, L. 29-31.
4. 'Αναπληρωτής semble être un hapax, mais son sens ne fait pas de doute.
112 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Quoiqu'on ne puisse pas compléter avec certitude les lacunes du


texte, il ne fait aucun doute qu'il faut restituer un mot signifiant "être
capable", "être en mesure". En tout cas, le sens général de la clause
est sûr : dans une famille, même si en dehors du père, encore en âge
de servir dans l'armée de campagne, il n'y a qu'un fils plus jeune de
quinze ans, le père sera mobilisé, pourvu qu'il y ait un adulte capable
de le remplacer dans ses responsabilités domestiques.1
Έάν. δε μη ύπάρχ[ηι αναπληρωτής (?) ..?.?...] ΟΤΗΙΓ
[ Ρ.!? ], άλλα μένων έν ο[ΐκ]ωι ύπαρχέτω βοηθός.2
"s'il n 'y a pas de remplaçant (?) ... mais restera chez lui et
demeurera dans la réserve.
Bien qu'il ne soit pas possible de restituer les mots manquants dans
la lacune avec certitude, le sens général ne fait guère de doute. S'il n'y
a pas de remplaçant disponible pour assumer les tâches domestiques,
le père restera chez lui en tant que réserviste.
Έν ή δ' άν [οίκίαι — e. 34 — λαμβανέτω]σαν τον υίόν,
ό δε πα[τή]ρ [μ]ενέτω βοηθός.3
"Dans la famille... on enrôlera le fils et le père restera en tant
que réserviste".
Il n'est pas facile de deviner le sens des mots manquants dans la
lacune ni, encore moins, de les restituer. On a déjà envisagé tous les
cas possibles concernant le fils unique : un âge supérieur à vingt ans,
un âge de vingt ans, un âge entre vingt et quinze ans et un âge
inférieur à quinze. On a déjà évoqué cette dernière éventualité avec
un père apte à faire campagne. Logiquement, il resterait à examiner le
cas d'un fils de moins de quinze ans avec un père inapte à partir en
campagne. Cependant on a du mal à croire qu'en un tel cas un garçon
de moins de quinze ans pût être enrôlé dans l'armée de campagne

1. La capacité juridique de la gestion du patrimoine est liée à l'atteinte de la


majorité. Cf. Harpocration, s. ν. ληξιαρχικον γραμματεΐον' ... εις ο ένεγράφοντο
οι τελεωθέντες των παίδων, οΐς έξη ν ήδη τα πατρώα οίκονομεΐν.
2. Appendice épigraphique n° 2 Ι Β, L. 31 -32 ; II, L. 31 -32.
3. Appendice épigraphique n° 2 II, L. 32-33.
SITUATION FAMILIALE 113

pendant que son père, quel que fût son âge, resterait chez lui en tant
que réserviste. Pourrait-il s'agir d'une légère variation de la première
éventualité, avec un père de moins de cinquante ans et un fils de plus
de vingt, exprimée de manière un peu vague, comme, par exemple, εν
fj δ' αν [οίκίαι αμφότεροι δυνατοί ώσι στρατεύεσθαι]?

Ού δ' αν ώ[σι δύο υιοί (?) — e 40 —] ύπάρχηι αύτοϊς


π[ατ]ήρ δυνάμενος οικονομείν τα τ[οΰ οίκου — e 37 —
ει] δέ μη άεί ό χρησιμώτερος ό δέ άλλος μενέτω
βοηθ[ός — ] . (suit une lacune d'environ 45 lettres impossibles à
restituer)1
"Là où il y a deux fils... et qu'ils aient un père capable de gérer
les affaires de la maison..., sinon on enrôlera chaque fois le
plus utile et l'autre restera en tant que réserviste...".

Encore une fois l'étendue des lacunes ne permet pas une restitution
sûre, mais on peut conjecturer que dans la première les caractéri­
stiques étaient précisées et que dans la seconde était désigné le fils
prioritairement choisi pour le service actif. Si aucun d'eux ne possède
les qualifications voulues, on enrôlera néanmoins le fils le plus utile
pour le service et l'autre restera chez lui en tant que réserviste. Le
nombre des fils se déduit de façon certaine de l'emploi du comparatif
(χρησιμώτερος). La présence du pronom άλλος au lieu d'è^poç
attendu est à expliquer par la confusion de ces deux pronoms attestée
déjà à cette époque. 2

Έ ά ν δέ πλείονε[ς ώσι έ]ν τη ι οίκίαι άνδρες λαμβα[νέ­


τωσαν έ'να τούτων, οι δέ άλλοι έκπορευέσθωσαν (?) εις
τους βοη]θούς.3
"si dans une famille il y a plusieurs hommes, on en enrôlera
l'un d'eux et les autres seront versés dans la réserve".

C'est la tournure avec le pluriel ([εις τους βοη]θούς) qui réclame


le pronom άλλοι, également au pluriel, et entraîne de façon presque

1. Appendice épigraphique n c 2 II, L. 33-35.


2. Cf. E. Schwyzer, Griechische Grammatik! (Munich 1977) 614.
3. Appendice épigraphique n°2 II, L. 36-37.
114 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

certaine la restitution ενα. C'est ici, en effet, qu'apparaît clairement le


principe qui inspire les solutions proposées dans tous les cas
examinés avant et après : chaque famille doit fournir un combattant à
l'armée de campagne. Le cas envisagé semble être celui d'un foyer où
cohabiteraient plusieurs hommes d'âge mûr, comme, par exemple,
plusieurs frères (cf. L. 42 : επί το αυτό δε ζώσιν ; voir aussi I A,
L. 10-12 : αλλ5 εάν αμφότεροι [οντ]ες εν ήλικίαι βούλωνται
μίαν (ν)έμειν πυρόκαυσιν, καταχωριζέτωσαν συνοίκους).
Έν ή δ' αν π[υροκ]αύσει ύπάρχηι πατήρ ή αναπλη­
ρωτής — α 40 —] γραφέτωσαν άπό [— e 15 —]ΩΝ των
οντ[ων — e 47 —] ό δ' άλλος μενέτ[ω βοηθός].1
"Si dans un foyer il y a un père ou un remplaçant... on
enrôlera... et l'autre demeurera en tant que réserviste".
Malgré les très longues lacunes, il nous semble possible de
restituer le sens sinon les ipsissima verba de cette clause. Ici est
envisagé le cas d'un foyer où, outre le père ou le "remplaçant", il y
aurait deux fils aptes au service. Dans cette éventualité, on enrôlera
l'un des deux fils et l'autre restera chez lui comme réserviste.
[...?.?.. .]N τριών του [των — e. 43 — οι δε] λειπόμενοι δύο
το[ύτων μη λαμβανέσθω- vel γραφέσθω]σαν στρατ[ιώται].2
"... trois... les deux restant parmi eux ne seront pas enrôlés
comme soldats".
Le cas envisagé ici est celui de la famille avec trois fils aptes au
service. Le diagramma distingue le sort réservé à l'un d'entre eux de
celui des deux autres. On pourrait être tenté de restituer
[λαμβανέσθω]σαν στρατ[ιώται] vel simile à la fin de la clause et de
comprendre que dans ce cas l'un des trois fils resterait chez lui en tant
que réserviste et que les deux autres seraient pris dans l'armée de
campagne. Cependant, l'observation que dans toutes les clauses
précédentes le diagramma se réfère d'abord à ceux qui seront enrôlés

1. Appendice épigraphique n°2 II, L. 37-39.


2. Appendice épigraphique n°2 II, L. 39-40.
SITUATION FAMILIALE 115

et seulement ensuite aux réservistes nous incite à préférer l'hypothèse


inverse, c'est-à-dire que l'un des trois fils sera mobilisé et que les deux
autres resteront en tant que réservistes. Cette hypothèse est renforcée
par la clause suivante.
[— οι δε] λειπόμενοι μενέτωσαν βο[ηθοί].'
"... les autres demeureront en tant que réservistes".
Ici, en effet, il est clair que les fils restants sont versés dans la
réserve. Quoiqu'il ne soit pas possible de restituer le texte manquant,
il n'y a que deux éventualités que l'on puisse envisager. Soit on reste
toujours dans l'hypothèse d'une famille ayant trois fils, soit - ce qui
est plus probable, étant donné qu'il s'agit de la dernière hypothèse
envisagée - le diagramma prend en considération la situation d'une
famille avec quatre fils ou plus. Dans les deux cas, le pluriel οι δε
λειπόμενοι μενέτωσαν βοηθοί signifie qu'il n'y a qu'un seul fils
mobilisé dans l'armée de campagne, soit, dans la première hypothèse,
à cause de la seule soustraction de la pluralité des deux de l'ensemble
trois, soit, dans la deuxième hypothèse, parce que dans une clause du
type "quatre fils ou plus" au "restant" ne peut s'opposer que l'unité.
Cette section du diagramma se poursuit sur encore trois lignes très
mutilées, dont il subsiste moins du quart du nombre des lettres, avant de
se terminer par un vacat, qui signifie le début d'une section différente.
[—] επί το αυτό δε ζώσιν υίο[ί —] τους τοιούτους
άναγκαζ[έτωσαν —] τρόπον.2
Le passage est trop fragmentaire pour en proposer une traduction.
On soupçonne qu'il traite des fils adultes prétendant ne former qu'un
seul "feu", pour obtenir que seul un d'entre eux soit enrôlé (cf. 2 I B,
L. 10-11). Le diagramma devait préciser que, pour qu'une telle
prétention fut recevable, il faudrait que ces fils adultes vécussent
ensemble (επί το αυτό δε ζώσιν), sinon ils seront contraints de
s'enrôler (άναγκαζ[έτωσαν]).

1. Appendice épigraphique n°2 II, L. 41.


2. Appendice épigraphique n° 2 II, L. 42-44.
116 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Bien que le vacat aux lignes 44 et 48 de l'exemplaire de


Cassandreia indique des changements de section, ce qui subsiste du
texte donne l'impression que la casuistique des diverses situations
familiales continue avec l'introduction systématique de la variable de
la présence ou de l'absence d'un remplaçant :
Έάν δέ [έ]στ[ι αναπληρωτής (?)—] vacat [—] έπιμέλεσθαι
των εν ο[ϊ]κ[ωι—] vacat[—]ΟΣ είναι και εάν γονείς [—]
vacat [—] μεδίμνου κριθή ι τοΰ [—] vacat [— άπολειπέ­
τω]σαν βοηθόν.1
Les lacunes sont trop étendues non seulement pour une traduction,
mais même pour tenter une reconstitution du sens général du passage.
Il est sans doute question de jeunes gens, peut-être encore mineurs,
c'est-à-dire âgés de moins de dix-huit ans, vivant avec leurs parents.
De ce point de vue, la mention des "parents", au lieu du père seul, que
l'on retrouve sous cette forme ou sous la forme "le père ou la mère"
plusieurs fois plus loin, est révélatrice des rapports entre les sexes
dans la famille macédonienne et confirme ce que nous savions par
ailleurs de la position juridique de la femme en Macédoine antique.2 Il
semblerait donc que les parents d'une recrue pourraient dans certaines
conditions, qui nous échappent, fournir un remplaçant (dont la non
disponibilité est évoquée dans la clause suivante) et obtenir que leur
fils demeure chez lui en tant que réserviste (βοηθόν). Il semblerait,
en outre, que dans ce cas ils devraient pourvoir à l'entretien du
remplaçant. La quantité d'un médimne d'orge, que l'on peut lire dans
ce passage fragmentaire, pourrait correspondre au sitérésion d'un
mois,3 étant donné que la ration quotidienne d'un soldat pouvait
s'élever à deux choinikes.4

1. Appendice épigraphique n° 2 II, L. 44-48.


2. Cf. D. Gofas et M.B. Hatzopoulos, "Acte de vente d'esclave de Skydra
(Macédoine)", Ephemeris 1999, 7-8.
3. Cf. Plut., Lyc. 12.3 : κατά μήνα των συσσίτων άλφίτων μέδιμνον.
4. Cf. Thuc. 4.16.1. Voir aussi Lin Foxhall et H.A. Phorbes, " Sitometreia : The
Role of Grain as a Staple Food in Classical Antiquity" Chiron 12 (1982) 41-90 ;
Ducrey, (7i/e/re210-12.
SITUATION FAMILIALE 117

Le nouveau changement de section, qu'introduit le vacat à la ligne


48, s'explique peut-être par l'affectation à des unités autres que
l'infanterie de ligne qui y est envisagée.
Έάν [δε αναπληρωτής μή ύπά[ρχηι — καταχωρι]σθήναι
εις το προειρ[ημένον τ]άγμα, λαμβα[νέτωσαν — ] . [Έαν]
δ' εν τινι πυροκαύσει [ώσιν ή] πατήρ ή μήτηρ [—]
διαπολειπέτωσαν αυτόν τροφέα τοις γονεϋσι [— e 43 —]
εκ των συντρόφων των α'ι[ρ]ομένων τοις ίππεϋ[σι].'
"S'il n'y a pas de remplaçant... être inscrit dans l'unité sus­
mentionnée, ils enrôleront... Si dans un foyer ... le père ou la
mère... on le laissera comme soutien de famille (?) à ses
parents... parmi ses compagnons levés chez les cavaliers".

La première clause semble impossible à restituer. La seconde, en


revanche, prévoit le cas du foyer où le père ou la mère se trouvent
dans une situation ne permettant pas l'éloignement de leur fils. Ce
dernier sera laissé à ses parents comme soutien de famille (?) et sa
place sera prise par un de ses syntrophoi enrôlés dans la cavalerie. La
reconstitution de cette clause, même si elle est exacte, ne laisse pas
d'être d'interprétation délicate, faute de pouvoir déterminer la signifi­
cation précise du terme syntrophos. Pourrait-il s'agir d'adolescents au­
dessous de dix-huit ans (paides), voire d'éphèbes, pas forcément
frères, élevés dans le même foyer et servant dans la cavalerie légère
(prodromo!) en attendant d'être enrôlés dans la cavalerie lourde des
hétairoil2 Ce service auxiliaire pourrait-il être considéré moins
essentiel que le service dans les unités de ligne autorisant des supplé­
ances comme celle qui est envisagée ici? Les éléments à notre
disposition ne permettent pas une réponse catégorique.

Έαν δε τίνες ώσιν ά[νε]υ [άλλ]ων συντρόφων ΠΟΙ[— e


44 —] των πυροκαύσεων [μή] ύπά[ρ]χηι επιτήδειος ό
Ε[— e 45 —] ήλικίαν [.]ΧΡΕ[..?.?..] ΑΝΑΠ[.]ΡΟΙ ή
άλλως Μ[— e 46 —].3

1. Appendice épigraphique n°2 II, L. 48-52.


2. Pour le recrutement des jeunes dans la cavalerie légère, voir p. 35-36, ci-dessus.
3. Appendice épigraphique n°2 II, L. 53-55. Pour une restitution possible, voir
l'apparat critique de l'inscription.
118 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

"Si certains n'ont pas d'autres compagnons... des foyers... il n'y


a pas quelqu'un apte à... impropre (?) à cause de son âge ou
invalide (?)... ou par ailleurs ne (?)...".
Ici, on semble envisager le cas où il n'y aurait pas de syntrophoi
susceptible de servir de remplaçants et que les "feux" (mais lesquels?)
ne seraient en mesure de fournir personne d'apte.
'Ομοίως δέ και παρά των [πυροκαύσεω(?)]ν των
ΠΑΡΑΛ[— e 45 —]ΝΟΥΣ δ δεήσει διδόναι άπα των
υπαρχόντων [—] vacat)
Le diagramma se termine par une phrase énigmatique pour nous, à
cause de son état de conservation, ce qui ne nous empêche pas de
compléter maintenant le principe que nous avons énoncé plus haut.
Non seulement chaque foyer doit fournir un combattant à l'armée de
campagne, mais aussi chaque foyer n'est tenu à en fournir qu'un seul.
Tel semble avoir été l'impôt du sang de l'ancienne royauté
macédonienne.

1. Appendice épigraphique n°2 II, L. 56-57.


CIRCONSCRIPTIONS MILITAIRES

Dans un travail précédent, j'avais avancé l'hypothèse que la


mobilisation de l'armée macédonienne se faisait sur une base
territoriale par cités regroupées en districts.1 Les nouvelles sections
du code militaire confirment maintenant cette hypothèse. En effet,
nous connaissions deux modes de mobilisation pratiqués par les Etats
les plus importants de la Grèce tels Athènes ou Sparte : la
mobilisation par classes d'âge et la mobilisation par convocation
individuelle jusqu'à concurrence du nombre requis de mobilisables.
Le premier mode, de loin le plus courant, est attesté aussi bien à
Athènes qu'à Sparte. Dans la première cité, la mobilisation par classes
d'âge était connue sous le vocable de στρατεία εν τοις έπωνύμοις,
parce que chacune des 42 classes d'âge, entre 18 et 60 ans,
théoriquement mobilisables portait le nom d'un héros qui lui servait
d'éponyme et que les stratèges annonçaient par ces noms les classes
mobilisées pour une campagne donnée.2 Un système analogue existait
à Sparte, où les éphores proclamaient les "années", c'est-à-dire les
classes d'âge des hoplites, des cavaliers et même des auxiliaires qui
devaient prendre part à une campagne.3 Athènes du moins connaissait
aussi l'autre système évoqué plus haut et appelé στρατεία εν τοις
μέρεσι.4 Dans ce cas, on fixait d'abord le nombre des recrues requises
et on les répartissait ensuite dans les différentes classes d'âge. La liste
nominale des mobilisés était affichée aux statues des éponymes des
dix tribus attiques. Théoriquement on appelait en priorité ceux qui

1. Hatzopoulos, Institutions! 237-45 ; 453-57.


2. Cf. Vidal-Naquet, "Tradition" 165 (= Chasseur 131).
3. Xén., Rép. Lac. 11.2.
4. Martin, Cavaliers359-62 ; Busolt - Swoboda, Staatskunde 1193.
120 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

n'avaient pas encore participé à une campagne ou ceux qui ne


l'avaient pas fait récemment. Dans les faits ce système donnait lieu à
de graves injustices ou du moins à beaucoup de récriminations. Il va
de soi qu'en cas de danger grave menaçant le territoire "national", on
décrétait la mobilisation générale (στρατεία πανδημεί).
Les sections du diagramma sur le service militaire que nous avons
examinées montrent clairement qu'en Macédoine l'appel ne pouvait
pas se faire par classes d'âge, étant donné que l'âge des mobilisés était
par hypothèse variable, puisqu'il dépendait de l'unité et de la situation
familiale des mobilisables. Il est également clair que ce système ne
laisse pas de place pour des convocations individuelles, puisqu'il ne
tient aucun compte des individus, mais prend comme cadre de base
du recrutement le "feu". D'autre part, c'est l'épistate, le magistrat
suprême de chaque unité civique, qui émerge comme le responsable
par excellence du recensement et de la mobilisation des recrues. Etant
donné les dispositions du diagramma que nous avons étudiées, cela
revient à dire que - sauf exception - chaque cité fournissait un nombre
pratiquement fixe de soldats correspondant au nombre de "feux" qu'elle
comptait en son sein. Cependant, nous savons par ailleurs que la Macé­
doine n'alignait pas toujours le même nombre de soldats, mais que les
effectifs de l'armée de campagne, du moins pendant la période antigo­
nide qui nous intéresse ici, pouvaient varier du simple au quadruple.1 Il
est évident qu'il faut y voir l'effet de mobilisations partielles et que la
seule variable restante pour déterminer leur étendue ne pouvait être
que de nature géographique. Cette conclusion logique correspond
exactement aux informations fournies par les sources littéraires. La
mobilisation se fait par cités (dilechi raptim per urbes Macedonum
habitô)} La mobilisation générale du printemps 197 est décrite comme
dilectum per omnia oppida regni? Contrairement à ce qu'on aurait pu
croire,4 on comprend maintenant que l'enrôlement d'adolescents de

1. Hatzopoulos, Institutions 1455-56.


2. Tite-Live 33.19.3.
3. Tite-Live 33.3.1.
4. Cf. Nigdélis - Sismanidès, "Αντίγραφα" 812.
CIRCONSCRIPTIONS MILITAIRES 121

seize ans et de vétérans à cette occasion n'était pas le résultat de con­


vocations individuelles mais de l'application du système que nous
avons étudié et qui, faute d'hommes à la force de l'âge {in magna inopia
iuniorum) au sein d'un foyer, prévoyait la mobilisation d'adolescents à
partir de 15 ans et des vétérans au moins jusqu'à cinquante ans.
Si le mot πόλις n'apparaît pas dans les fragments conservés du
diagramma, le rôle des cités est manifeste dans les mentions de
termes tels πολίτης et πολίτευμα. Il en ressort clairement que pour
être soldat macédonien il faut être citoyen d'une cité macédonienne et
que, par conséquent, la citoyenneté macédonienne n'était que l'agrégat
des citoyennetés particulières des différentes cités du royaume. De
même la πυρόκαυοας apparaît comme une subdivision militaire du
corps civique et le rôle eminent joué par l'épistate, le magistrat
suprême de chaque unité civique, ne fait que souligner l'importance
des cités comme cadres de recrutement et de mobilisation.1
Les sources littéraires nous apprennent aussi que les milices
civiques étaient regroupées par districts : Haute Macédoine, Bottie,
Amphaxitide etc.2 Cette information est maintenant confirmée par la
lettre royale à Béroia.3 En fait, cette lettre qui énumère les privilèges
accordés aux officiers ayant participé à une campagne n'est qu'une
copie de la lettre que le roi avait adressée aux Bottéates. Si ces
derniers sont les destinataires de la lettre royale, c'est que le district de
la Bottie avait été le cadre ou un des cadres de la mobilisation pour la
campagne en question.4 Incidemment, la connaissance du système de
mobilisation macédonien permet d'expliquer le nombre élevé
d'officiers cités à la fin de la lettre royale de Béroia, qui avait étonné
les premiers éditeurs au point de les faire dissocier la lettre de cette
liste.5 En effet, si la Bottie - et par conséquent Béroia - avait été

1. Appendice épigraphique no 2 IB, L. 21-23.


2. Arr., Anab. 1.2.5. ; Pol. 5.97.3-4.
3. Appendice épigraphique n°5.
4. Hatzopoulos, "Lettre".
5. Victoria Allamani-Souri et M. Voutiras, "New Documents from the Sanctuary
of Herakles Kynagidas at Beroia", 'Επιγραφές της Μακεδονίας. F Διεθνές
122 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

incluse dans la mobilisation, tous les foyers de la cité auraient


contribué à raison d'un combattant chacun. Or soixante officiers
correspondant à un effectif total d'un peu plus de 750 hommes ne
devraient pas étonner dans une cité importante comme Béroia, qui
comptait certainement 750 foyers - au moins - susceptibles de fournir
un combattant.
Dans ces conditions, le système de rotation suggéré d'abord par K.
Rosen1 et repris et complété par nous-même dans un travail antérieur2
reçoit un nouvel éclairage. Si la seule variable déterminant l'étendue
de la mobilisation était d'ordre géographique et que les rois
macédoniens voulaient éviter d'appeler pour des campagnes en dehors
du pays les mêmes soldats pendant deux années consécutives, on
comprend parfaitement la nécessité d'un système d'alternance par
districts que nous avions supposé. En effet, les effectifs alignés par
Philippe V, entre 219 et 214, période pour laquelle nous disposons
des informations détaillées, donnent à penser que la mobilisation de
trois districts les années impaires alterna avec la mobilisation d'un
seul district les années paires. Nous avions même cru pouvoir estimer
à plus de 3.000 phalangites les effectifs de la mobilisation par district
à cette époque. Il nous reste à voir comment ces troupes, les
meilleures de la péninsule hellénique, voire du monde hellénistique,
étaient formées et par quels moyens elles maintenaient une discipline
assurant leurs hautes performances. Mais avant de clore cette partie
consacrée au recrutement de l'armée macédonienne il ne serait pas
inutile d'examiner une inscription inédite du Musée de Kavala qui
semble s'y rapporter.

Συμπόσιο για τη Μακεδονία, 8-12 Δεκεμβρίου 1993 (Thessalonique 1996)20­


21 ; cf. BullEpigr1997, 370 ; 1998, 247 ; EKMl 4.
1. Κ. Rosen, König und Volk im hellenistischen Makedonien (thèse inédite) 38 et 136a.
2. Hatzopoulos, Institutions! 238 et 455-56.
APPENDICE :
UNE INSCRIPTION INEDITE DU MUSEE DE KAVALA

Les sections sur le recrutement du diagramma sur le service militaire,


que nous avons examinées, ne nous permettent pas de nous faire une
idée suffisamment claire du rapport entre l'appartenance au politeuma
et l'enregistrement dans les unités de conscription que sont les "feux"
ni de la façon dont se faisait par dispense royale l'admission dans
ceux-ci des recrues non préalablement enregistrées dans les listes des
citoyens. Une stèle fragmentaire du Musée de Kavala trouvée
fortuitement en 1981 dans la citadelle médiévale de la ville pourrait,
peut-être, apporter quelques renseignements complémentaires.
Le genre diplomatique de ce texte lacunaire nous est indiqué par le
mélange d'impératifs et d'infinitifs reconnaissables aux lignes 5 et 13
respectivement. Il s'agit manifestement d'une loi civique (ou d'un
diagramma royal). La date peut-être approximativement établie sur
des critères paléographiques : alpha à barre brisée, zêta à haste
perpendiculaire, pi à la haste verticale droite plus courte et à la haste
horizontale dépassant les hastes verticales à droite et à gauche, sigma
aux hastes horizontales presque parallèles, oméga assez ouvert et
suspendu au-dessus de la ligne, tout suggère une date vers la toute fin
du Ille ou le début du Ile siècle.1 D'autre part, la mention de la caisse
royale {basilikon) à la ligne 3 confirme que le texte est antérieur à 168.
Si l'état de la pierre ne nous permet pas de restituer le texte gravé,
les lettres qui survivent nous fournissent suffisamment d'indices pour
en deviner en partie le contenu. Aux lignes 1 et 6 on reconnaît la

1. Cf. Hatzopoulos, Institutions I 52-54. Le style de l'écriture ressemble beaucoup


à celui de la face A de la loi éphébarchique hellénistique d'Amphipolis {Institutions II
61,n°42etpl. XL-XLI).
124 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

mention déjeunes de quinze ans. C'est, comme nous l'avons vu, l'âge
à partir duquel les Macédoniens étaient susceptibles d'être mobilisés.
Le mot dimnéaios, lu à la ligne 2, signifie "de deux mines".
L'adjectif de formation parallèle hexamnaios ("de six mines"), qui
figure sur un décret d'Ephèse, comme qualificatif des personnes à qui
la cité accordera la citoyenneté dans le but d'augmenter ses revenus,1
a récemment fait l'objet d'un débat approfondi entre J. Stem, qui
voulait y voir une référence au revenu annuel de ces nouveaux
citoyens,2 et Ph. Gauthier, qui défendit l'interprétation traditionnelle,
selon laquelle les six mines représentent la somme requise pour
l'obtention du droit de cité.3 Les parallèles allégués par ce dernier
montrent que ce genre d'adjectif peut faire référence à la somme
versée par tête, alors que le contexte du document en question ne
laisse guère de doute qu'il s'agissait bel et bien d'une vente de
citoyenneté pour l'obtention immédiate de fonds destinés à rem­
bourser des créanciers et à aider les Priéniens. Aussi est-il possible
que, comme à Ephèse, en Macédoine aussi les nouveaux citoyens
dussent verser une somme, ici deux mines, pour acquérir le droit de
cité. Cette somme, relativement faible,4 serait comparable à la mine
exigée des nouveaux citoyens de Samos,5 ou de Phasélis.6 La solli­
citude des rois macédoniens et en particulier de Philippe V pour le
renforcement des corps civiques par l'admission de nouveaux citoyens
est bien attesté aussi bien épigraphiquement7 que par les textes litté­
raires, fut-ce, par ces dernières, sous une forme tendancieuse.8 L'intérêt
aussi militaire de cette politique, suggéré déjà dans la seconde lettre
de ce roi à Larissa, pourrait aussi se manifester dans le diagramma sur

1. SylP 363 et maintenant IK Ephesos 200\.


2. Stern, "Έξαμναΐοι" 293-98.
3. BullEpigr ms, 3SS.
4. Dans d'autres cités cette somme pourrait varier entre 20 et 60 mines (voir
Robert, "Phasélis" 40).
5. Arist., fr. 575.
6. Macarius 7.26 ; cf. Robert, "Phasélis" 37-42 ; Stem, "Έξαμναΐοι" 294 et 298, n. 34.
7. SylP 543.
8. Pol. 23.10.4-7 ; Tite-Live 40.3.3-4.
UNE INSCRIPTION INEDITE DU MUSEE DE KAVALA 125

le service militaire, qui réserve au roi le privilège d'autoriser


l'adjonction dans les unités de recrutement de personnes qui n'étaient
pas encore inscrites dans les listes des citoyens, si on voit en celles-ci
des non-citoyens. Cependant, il pourrait s'agir de jeunes qui pour une
raison ou une autre ne se seraient pas encore inscrits dans les listes
civiques. D'autre part, l'existence d'un terme tel que πεντακοσιομέ­
διμνος qualifiant celui dont le revenu annuel s'élève à 500 médimnes
de blé ou à son équivalent monétaire, allégué par J. Stern,1 nous
oblige à ne pas exclure la possibilité qu'un terme analogue formé sur
le mot μνά désigne quelqu'un disposant d'un revenu correspondant.
Un revenu minimum de deux mines (200 drachmes) correspondrait à
celui des ζευγΐται athéniens2 et seraient suffisant pour permettre le
recrutement dans l'infanterie lourde de la phalange.3 L'état de la pierre
ne nous permet pas de choisir entre les deux possibilités. Ce qui est
sûr, c'est que notre document concerne le recensement des jeunes
dans les registres, qui probablement tout comme le ληξιαρχικον
γραμματεϊον d'Athènes, avaient une fonction à la fois civique et
militaire.4 Voici les quelques renseignements que l'on peut en tirer.
Le mot βασιλικώι, que l'on lit à la ligne 3, désigne probablement,
comme dans le diagramma sur le service militaire, le trésor royal, sans
doute en tant que destination d'une somme d'argent, peut-être d'une
amende frappant le contrevenant aux dispositions du texte précédem­
ment énoncée concernant les conditions d'inscription aux registres.
A la ligne 4 on reconnaît le pronom οΰτοι ou plutôt [τοι]|οΰτοι, et
à la ligne suivante, après la fin de l'impératif [ε]στωσαν et le début
d'un mot commençant peut-être par ANA, on devine le début de

1. Stern, "Έξαμναΐοι" 297.


2. Cf. Busolt - Swoboda, Staatskunde Z22 et n. 1.
3. Le cens minimum de trente mines en biens immobiliers ou en bétail stipulé par
la loi éphebarchique d'Amphipolis correspond à un revenu comparable (environ 250
drachmes par an), ce qui pourrait constituer un argument en faveur de cette hypothèse.
La différence de 500 drachmes serait à expliquer par la latitude accordée aux cités de
fixer le cens minimum, dont nous avons déjà parlé (p. 105, ci-dessus).
4. Cf. Tœpffer, "Gemeindebuch" 391-400, D. Whitehead, The Demes of Attica,
508/7-ca. 250B.C. (Princeton 1986) 35-36, n. 130 et Vidal-Naquet, Chasseur 128-30.
126 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

l'adjectif [πεντεκαιδε]|καετοϋς, dont la fin figure à la ligne 6, suivie


des lettres ΑΠΟ, appartenant peut-être à une forme du verbe απο­
γράφω. L'adverbe ακολούθως ("conformément") qu'on lit à la ligne
7 (et qu'on retrouve à la ligne 13) est caractéristique de ce genre de
documents.
Avec les mots απογραφή πάντων, το γραμματήον, εις την
ήλικίαν aux lignes 8, 9 et 11 respectivement on se trouve sur un
terrain plus sûr. En effet, ce sont des termes qu'on retrouve aux lignes
6 et 7 de la loi éphébarchique d'Amphipolis : προσαπογραφέτω δε
τους εν ηλικία οντάς πάντας και μήπω έφηβευκό|τας εκ της
απογραφής των παίδων...1 Dans notre texte fragmentaire il doit
s'agir aussi du recensement de tous les jeunes, sans doute de 18 ans,
aux registres des citoyens. La similitude avec l'institution attique
correspondante est frappante. Chez Harpocration, s.v. ληξιαρχικον
γραμματεΐον on lit : ... εις ο ενεγράφοντο οι τελεωθέντες των
παίδων, οις έξήν ήδη τα πατρώα οίκονομεϊν.
Les deux lignes suivantes, 12 et 13, nous permettent de reconnaître
la fin d'un verbe à la troisième personne du pluriel de l'impératif et la
fin d'un autre verbe (peut-être καταχωρίζω), à l'infinitif présent
moyen-passif. L'enregistrement devra se faire conformément à une
règle qui ne nous est pas parvenue.
Des cinq dernières lignes conservées du texte seules deux (14 et
15) permettent de reconnaître des mots. Dans toutes les deux il est
question d'un personnage officiel désigné par la tournure ό επί τής...
A la ligne 15, qui conserve le début du mot suivant, on lit un alpha
suivi peut-être d'un kappa et, après une lacune d'une lettre, d'un alpha
et d'un sigma, ce qui ne permet pas une restitution sûre (ακ[ρ]ας?).
Des bribes de cet intéressant document il semble ressortir que si
l'inscription aux listes des citoyens se faisait comme à Athènes,2 au
moment de l'entrée à l'éphébie (ηλικία), sans doute à 18 ans, il y
avait auparavant un premier recensement à l'âge de quinze ans, appelé

1. Cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 161, n. 3, où il faudra corriger προσαπογρα­


φέσθω en προσαπογραφέτω.
2. Arisi., Rép. Ath. 42 ; Schol. Aisch., Contra Ktés. 122.
UNE INSCRIPTION INEDITE DU MUSEE DE KAVALA 127

dans la loi d'Amphipolis απογραφή των παίδων. Ce double recen­


sement n'est pas sans rappeler la double inscription des jeunes
Athéniens d'abord, à seize ans, aux registres des phratries et ensuite, à
dix-huit ans au ληξιαρχικον γραμματεϊον, naguère expliquée par P.
Vidal-Naquet.1 La double latence des jeunes Macédoniens, d'abord en
tant que paides entre quinze et dix-huit ans et ensuite, en tant
qu'éphèbes, entre dix-huit et vingt, semble, contrairement à Athènes,
exclusivement conçue sur des bases rationnelles et "modernes" et
entièrement orientée vers la satisfaction des besoins de l'integration
des jeunes dans la société civile et - surtout- militaire.2 Cependant,
elle correspond trop parfaitement aux deux périodes de transition
placées respectivement sous le patronage de Dionysos et d'Héraclès
que nous ont révélées les antiques légendes et rites macédoniens3 pour
ne pas soupçonner qu'en quelque sorte elles actualisent les fonctions
des classes d'âge préhistoriques mieux conservées chez les paides et
les neaniskoi royaux.

1. Vidal-Naquet, "Tradition" 162-65 ; 178-81 ; cf. /</., Chasseur 128-30 et 146-49.


2. Cf. Hatzopoulos, Cultes 99.
3. Cf. Hatzopoulos, Cultes 113.
TROISIEME PARTIE

FORMATION ET DISCIPLINE
Trois études, indépendantes les unes des autres, menées dans le cadre
de préoccupations distinctes, ont mené aux mêmes conclusions
concernant les structures militaires de trois Etats "ethniques"
différents de la péninsule hellénique. P. Rœsch pour la Béotie,1 B.
Helly pour la Thessalie2 et moi-même pour la Macédoine3 avons
soutenu que l'armée de ces Etats ne faisait qu'un avec les armées des
cités qui les composaient,4 les contingents civiques n'étant que des
subdivisions de l'armée "fédérale". Il est apparu aussi que contingents
civiques et unités tactiques ne coïncidaient pas forcément et que dans
de tels cas les contingents de deux unités civiques étaient regroupés
pour former une unité tactique complète.5 Si la désignation des
officiers subalternes était du ressort des autorités civiques, celle des
officiers supérieurs et généraux relevait des instances du pouvoir
central.6 Qu'en était-il de la formation des recrues?7 L'exemple
béotien, qui est le mieux étudié, ne laisse aucun doute. Une loi
fédérale prescrivait aux cités d'assurer l'entraînement militaire des
jeunes gens, éphèbes et neoi} Les catalogues militaires des cités de la
Béotie fournissent année après année les listes des jeunes de vingt ans

1. Rœsch, Etudes 307-354 ; cf. Th. Corsten, Vom Stamm zum Bund (Munich
1999)45-47.
2. Helly, Etat 193-277.
3. Hatzopoulos, Institutions I 443-60.
4. A l'exception des régiments de garde et éventuellement des mercenaires.
5. Rœsch, "Cavalerie" 247-48 ; Helly, Etat 233-40 ; Hatzopoulos, Institutions I
451-52, et maintenant D. Knœpfler, "La loi de Daitôndas, les femmes de Thèbes et le
collège des Béotarques au IVe et au Ille siècle avant J.-C", Presenza e funzione della
città di Tebe nella cultura greca (Pise-Rome 2000) 355-66.
6. Rœsch, "Cavalerie" 246-47 ; Hatzopoulos, Institutions! 444-57.
7. Voir, en général, Launey, Recherches 813-35 ; Pritchett, Warll 208-231.
8. Rœsch, Etudes307-350, avec la remarque de Gauthier - Hatzopoulos, Loi'69, n. 3.
132 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

qui, ayant en tant qu'éphèbes reçu une instruction militaire de deux


ans, étaient versés dans des unités de cavalerie ou d'infanterie de
ligne.1 Nous avons supposé une organisation analogue pour la
Macédoine, qu'il convient d'examiner ici de plus près.

1. Rœsch, Etudes 340-43, avec références, et D. Hennig, "Die militärkataloge als


Quelle zur Entwicklung der Einwohnerzahlen der boiotischen Städte im 3. und 2. Jh.
v. Chr.", La Béotie antique (Paris 1985) 333-42.
FORMATION

Si nous ne disposions que des sources littéraires, le rôle des cités de


Macédoine dans la formation des jeunes recrues resterait insoup­
çonné.1 Diodore décrit comment Philippe II, après avoir rééquipé son
armée et constitué la phalange macédonienne, organisa des manœuvres
incessantes et des exercices de combat.2 Cette information générale
peut être complétée par des détails conservés chez des auteurs mili­
taires. Ainsi Polyen rapporte que ce roi entraînait ses hommes
entièrement armés de casque, bouclier, jambières, sarisse et chargés
du reste de leur équipement et de leurs provisions quotidiennes à des
marches forcées de 300 stades.3 Toujours pour endurcir ses hommes,
selon Frontin, il avait interdit l'usage de chariots et ne permettait
qu'un seul écuyer par cavalier et un seul porteur par unité de dix
fantassins. Les soldats partant en campagne devaient emporter sur eux
de la farine pour trente jours.4 Nous verrons plus loin d'autres mesures

1. Cf. Carney, "Mutiny" passim, qui, ne pouvant puiser que dans des sources
littéraires pour la période qu'elle examine, ignore complètement les institutions mili­
taires civiques.
2. Diod. 16.3.1 : τάς δε στρατιωτικός τάξεις έπί το κρεΐττον διορθωσάμενος
και τους άνδρας τοις πολεμικοϊς οπλοις δεόντως κοσμήσας, συνεχείς
εξοπλασίας και γυμνασίας εναγώνιους έποιεΐτο. Έπενόησε δε και την της
φάλαγγος πυκνότητα και κατασκευήν, μιμησάμενος τον εν Τροία των ηρώων
συνασπισμόν, και πρώτος συνεστήσατο την μακεδονικήν φάλαγγα ; cf. Polyen
4.2.7.
3. Polyen 4.2.10: Φίλιππος ήσκει τους Μακεδόνας προ τών κινδύνων,
άναλαβόντας τα όπλα τριακόσια στάδια πολλάκις όδεύειν φέροντας όμοΰ
κράνη, πέλτας, κνημίδας, σαρίσας καί μετά τών οπλών επισιτισμόν και
δσα σκεύη καθημερινής διαίτης.
4. Frontin 4.1.6: Philippus, cum primum exercitum constitueret, vehiculorum
usum omnibus interdixit, equitibus non amplius quam singulos calones habere
134 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

relevant de la discipline militaire qui sont attribuées au même roi,


mais ni chez les historiens de son règne ni chez les historiens du règne
de ses successeurs téménides, antipatrides ou antigonides il n'est
jamais question du rôle des cités dans la formation des recrues. Il a
fallu attendre la découverte de la loi gymnasiarchique de Béroia, pour
qu'il nous soit pour la première fois révélé.1
Le rôle primordial du gymnase dans l'entraînement des armées à
l'époque classique, mais surtout hellénistique, avait déjà été relevé et
étudié.2 On savait aussi que les exercices physiques à finalité militaire
n'étaient pas restreints aux éphèbes, mais concernaient aussi les neoi
et les paides. Cependant, avant la publication de la loi gymnasiar­
chique, on ne soupçonnait ni le caractère exclusivement physique de
l'enseignement dispensé au gymnase de Béroia ni le véritable
embrigadement imposé aux classes d'âge en amont aussi bien qu'en
aval de l'éphébie.3
Dans le gymnase de Béroia on pratique toutes sortes de courses, le
tir au javelot, le tir à l'arc et "telle autre discipline", qui, vu le
contexte, ne pouvait être que militaire.4 Les prix distribués annuelle­
ment couronnent, outre la victoire à la course, la prestance, la
discipline, l'endurance, vertus éminemment militaires.5 Ils sont
décernés non seulement aux éphèbes, mais aussi à tous "les moins de
trente ans", c'est-à-dire aux néoi âgés de vingt à trente ans.6 Si les
paides ne participent qu'à la course de relais aux flambaux, ils sont
soumis à des revues (apodeixeis) quadrimestrielles donnant lieu à des
compétitions, dont la nature n'est pas précisée, mais qui était sans

permisit, peditibus autem denis smgulos, qui molas et mnes ferrent; in aestiva
exeuntibus triginta dierum farinam collo portari imperavi t.
1. Voir Gauthier - Hatzopoulos, Loi 13-16, pour l'historique de sa découverte et
de sa publication.
2. Voir, surtout, Launey, Recherches Z\7>-1 A et Pritchett, Warïl 208-31.
3. Seul le précédent béotien aurait pu offrir un indice en ce sens ; cf. Rœsch,
Etudes 318-19.
4. Gauthier - Hatzopoulos, Loi'20, Β 10-13 et pages 68-72 et 173-76.
5. Sur le caractère militaire de Yeutaxia, cf. BullEpigr 1970, 553 et Pritchett, War
II 238, avec références.
6. Gauthier - Hatzopoulos, Loill, Β 47 ; 54-57 et pages 104-105.
FORMATION 135

doute analogue, et étaient sanctionnées par la remise d'une couronne


de feuillage aux vainqueurs.1 Mais c'est l'assiduité imposée qui révèle
le caractère d'authentique service que revêt la fréquentation du
gymnase pour les adolescents et les jeunes au moins jusqu'à vingt­
deux ans.
En effet, la loi gymnasiarchique prescrit que les éphèbes et les
moins de vingt-deux ans s'entraîneront tous les jours au tir au javelot
et à l'arc et à telle autre discipline jugée nécessaire.2 C'est deux fois
par jour que les paides viendront s'exercer au gymnase accompagnés
de leurs pédotribes.3 Les disciplines auxquelles ils s'adonnent ne sont
pas détaillées, mais il y a de bonnes raisons de croire qu'à côté
d'exercices purement athlétiques, les exercices spécifiquement
militaires avaient leur place. En effet, dans les gymnases d'Etats grecs
bien moins militarisés que la Macédoine, tels Athènes, Samos ou
Téos, les paides pratiquaient toute sorte d'hoplomachie et participaient
aux concours correspondants.4 En Béotie, qui a tant de traits
communs avec la Macédoine, une loi fédérale prescrivait que les
paides, de même que les néaniskoi, apprissent à tirer à l'arc et au
javelot et à manœuvrer en formation de combat.5 La nécessité de
l'apprentissage de l'ordre serré dès l'adolescence apparaît impérieuse
maintenant que l'on sait que des jeunes à partir de l'âge de quinze ans
pouvaient être incorporés dans les unités d'infanterie de ligne. En
effet, on voit mal comment la phalange ou la cavalerie macédo­
niennes pourraient intégrer dans leurs rangs des éléments ne sachant
pas tenir leur place, obéir aux ordres donnés et suivre les évolutions
de leurs camarades. De telles recrues, loin de renforcer les formations
auxquelles elles seraient agrégées s'avéreraient une source de
faiblesse et de confusion. Pourtant, on sait que des adolescents d'âge
pré-éphébique ont servi dans les rangs de l'infanterie et de la cavalerie
macédoniennes, sans que nos sources, pourtant détaillées, signalent de

1. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 20, Β 23-26 et pages 75-76.


2. Gauthier - Hatzopoulos, Loi'20, Β 10-13.
3. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 20, Β 15-17 et page 74.
4. Voir Launey, Recherches 820-21, avec références.
5. Rœsch, Etudes307-308.
136 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

conséquences fâcheuses sur les performances des unités.1 Des paides


armés figurent souvent dans les récits des guerres des Diadoques, qui
remontent à Hiéronymos de Cardia, excellent connaisseur des
institutions macédoniennes et souvent témoin oculaire des événe­
ments qu'il relate.2 Tantôt ils combattent à pied, tels les paides
d'Alkétas cités à côté des hypaspistes,3 tantôt à cheval, comme les
deux escadrons de paides d'Eumène et les trois escadrons de paides
d'Antigone à la bataille de Paraitakénè.4 On pourrait objecter que dans
ces cas il ne s'agissait pas de la catégorie civique des paides, mais
d'une institution copiée directement sur les pages royaux. Mais
comme je l'ai expliqué dans un mémoire antérieur, l'institution royale
et l'institution civique se sont mutuellement influencées, de sorte que
très tôt des correspondances ont été établies entre les classes d'âge de
l'un et l'autre système.5 S'il en reste encore des doutes, le passage de
Tite-Live d'origine polybienne qui relate qu'à la veille de la bataille de
Cynoscéphales Philippe V recruta des garçons à partir de seize ans
d'âge, devrait les dissiper.6 En même temps, le fait même que Polybe
ait cru cette information digne d'être rapportée montre que, tout
comme pour la conscription des vétérans, il s'agissait d'une situation
exceptionnelle résultant des saignées répétées subies par les classes
d'âge entre vingt et cinquante ans, qui en Macédoine formaient
l'armée de campagne.
C'est la découverte de la loi éphébarchique d'Amphipolis en 19837
qui nous permit de connaître avec une richesse de détail encore plus
grande que ne nous offraient ni le chapitre sur l'éphébie de la
République d'Athènes aristotélicienne8 ni les dizaines d'inscriptions

1. Voir Hammond, "Pages" 269-71, avec références, pour la période des


Diadoques, et Tite-Live 33.3.4, pour la période antigonide.
2. Cf. Jane Hornblower, Hieronymus of Cardia (Oxford 1981) 9-16 et 120-22.
3.Diod. 18.45.3.
4.Diod. 19.28.3 et 29.5.
5. Hatzopoulos, Cultes 99-102.
6. Tite-Live 33.3.1.
7. Cf. Ergon 1984,22-24 ; BullEpigr1987,704 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi161-63.
8. Arist., Rép. Ath. 42.
FORMATION 137

éphébiques de cette cité1 la formation militaire dispensée par une cité


macédonienne aux jeunes dans le but de les rendre les soldats les
mieux entraînés de la Grèce. Quoique le texte entier que nous
possédons date de 24/3 av. J.-C, la constatation qu'un fragment de
stèle opisthographe découvert antérieurement et datant du début du
Ile siècle av. J.-C. contenait certaines de ses clauses ne laisse aucun
doute sur la date de sa première rédaction.2
Si les paides faisaient l'objet d'une préparation militaire élémen­
taire, les éphébes recevaient une formation militaire de niveau
supérieur durant deux ans de service à plein temps. Au début de
chaque année, qui commençait au mois Dios, l'éphébarque recensait
et passait en revue tous ceux qui, alors qu'ils figuraient dans le rôle
des paides et avaient atteint l'âge requis (sans doute dix-huit ans),
n'avaient pas encore servi leur temps. Etaient astreints au service les
jeunes dont la famille possédait le cens minimum, qui à Amphipolis
s'élevait à trente mines (3.000 drachmes) en biens immobiliers
(maisons, terrains) ou en bétail.3 De même qu'à Béroia, sont exclus du
gymnase ceux qui pratiquent les métiers de l'agora,4 à Amphipolis
aussi seuls les rejetons fortunés de familles terriennes sont censés
dignes de servir dans les unités de ligne, où ne sont admis les fils non
seulement des prolétaires mais aussi des commerçants et des artisans,
aussi fortunés qu'ils puissent être.
Les éphébes sont remis entre les mains de leurs instructeurs qui
comprennent un pédotribe et des maîtres d'armes : akontistès, toxotès,
polodamastès, et qui devront leur enseigner le tir à l'arc au javelot et à
la fronde, le lancer de pierres, l'équitation et le tir au javelot à cheval.5

1. Cf. Pélékidis, Ephébie 119-52 ; 173-82 ; 197-209.


2. BullEpigr 1987', 704 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi \62 ; Hatzopoulos, Institutions
II61, n° 42.
3. Ce cens est supérieur .à celui de la très oligarchique constitution imposée par
Antipatros à Athènes en 222 (Diod. 18.18.4-5) et qui s'élevait à 2.000 drachmes, ou à
celui de la constitution oligarchique imposée la même année à Cyrène par Ptolémée
(SEG 9 [1923] 1,L. 9).
4. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 21, Β 28-29 et pages 85-87.
5. Cf. le programme des éphébes athéniens, qui, selon Aristote (Rép. Ath. 43),
comprenait le combat hoplitique, le tir à l'arc et au javelot et le tir à la catapulte. Pour
138 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Dans ce but, pendant deux ans les éphèbes devront se rendre au


gymnase tous les jours, du matin jusqu'au coucher du soleil, la
fréquentation de tout autre établissement leur étant interdit. Leurs
déplacements s'effectueront avec une stricte modestie qui rappelle
celle des jeunes Spartiates "qu'on croirait encore plus pudiques que
des jeunes filles dans leur chambre".1 Ils porteront un uniforme
distinctif composé du chiton, de la chlamyde, du pétase et des
crépides, les chaussures militaires des Macédoniens.2 Leurs progrès
dans les différentes disciplines seront contrôlés tous les mois par
l'institution de concours d'apprentissage {mathésis), ordre (eukosmià),
endurance (philoponia), prestance (euexia) et course (dromos). Les
éphèbes de seconde année sortiront de la ville au moins une fois par
mois pour s'adonner à des manœuvres et des exercices de combat en
rase campagne.3 Pour eux sont organisés tous les ans, le 24 du mois
Holoios, des concours solennels qui couronnent les plus ordonnés, les
plus endurants, les plus disciplinés et ceux qui ont la plus belle
prestance. Pendant leurs deux ans de service, les éphèbes amphipo­
litains, tout comme leurs homologues athéniens, sont exempts d'impôt
(ατελείς) et ne peuvent ester en justice (μη δικάσιμοι). Cette
disposition, outre le but pratique que lui assigne Aristote, à savoir la
suppression de tout prétexte pour s'absenter et négliger le service,4
perpétue sans doute la ségrégation imposée aux jeunes lors de la
transition de l'adolescence à la classe d'âge des hommes faits, qui

les différents exercices pratiqués par les éphèbes dans le monde grec, voir Launey,
Recherches 815-35 ; Rœsch, Etudes 316-19 ; Gauthier - Hatzopoulos, Loi 69, avec
références.
1. Xén., Rép. Lac. 3.4-5.
2. Cf. Hatzopoulos, CultesWAVl.
3. Cf. Arist., Rép. Ath. 42.4 et les témoignages épigraphiques sur les exodoi des
éphèbes athéniens recueillis par Launey, Recherches 834 et aussi Sy/P 958 (IG XII,
5, 647, Coressia), L. 24-25 : και έξάγειν εις μελέτην ακοντισμοί) και τοξικής
και καταπαλταφεσίας τρις τοΰ μηνός.
4. Arist., Rép. Ath. 42.5 : Φρουροϋσι δέ τα δύο ετη χλαμύδας έχοντας,
και ατελείς είσι πάντων και δίκην ούτε διδόασιν ούτε λαμβάνουσιν, ϊνα
μή πρόφασις ή τοΰ άπιέναι, πλην περί κλήρου και επικλήρου, καν τινι
κατά το γένος ίερωσύνη γένηται.
FORMATION 139

remonte aux origines de l'éphébie1 et qui n'est interrompue qu'à


l'occasion de la participation des éphèbes aux processions solennelles
et de leur présence strictement réglementée à la célébration de
concours scéniques, "thyméliques" et gymniques.2
Quoique le pouvoir central laissât à chaque cité du royaume le soin
de la préparation militaire de ses jeunes et que chacune d'entre elles'
possédât sa propre loi gymnasiarchique et éphébarchique, il n'y a pas
de doute que les rois macédoniens se soient intéressés de près à la
question et qu'au besoin soient intervenus pour les compléter, voire
pour les faire adopter. En témoignent aussi bien le diagramma de
Philippe V découvert à Amphipolis, dont l'insertion dans la loi
gymnasiarchique locale est manifestement le résultat d'une demande
royale adressée à chaque cité du royaume,3 que les attendus du décret
par lequel fut votée la loi gymnasiarchique de Béroia, ainsi que
plusieurs clauses de cette dernière, où nous croyons pouvoir discerner
le décalque d'un document royal sur le modèle du décret des
Larisséens directement inspiré de la lettre de Philippe V à cette cité.4

1. Vidal-Naquet, Chasseur 152-53.


2. Cf., pour Athènes, Pélékidis, Ephébie2\\-56.
3. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 160-61 ; Hatzopoulos, Institutions I 410-11 ; II
40-41, n° 16.
4. De même que les attendus du décret de Larissa (SyiP 543) : δι(έ)κι Πετραϊος
και Άνάγκιππος και Άριστόνοος, ους άττας πρεισβ(εί)ας έγένονθο, ένεφα­
νίσσοεν αυτοί), πόκκι και ά άμμέουν πόλις διέ τος πόλεμος ποτεδέετο
πλειονουν τοΰν κατοικεισοντουν, μέσποδί κε ουν και έτερος επινοεισουμεν
άξιος τοΐ παρ άμμέ πολιτεύματος έττοΐ παρεόντος κρεννέμεν ψαφίξασθειν
άμμέ, ους κε τοις κατοικέντεσσι παρ άμμέ Πετθ[α]λοΰν και τοϋν άλλουν
Έλ(λ)άνουν δοθεί ά πολιτεία' τοίνεος γαρ συντελεσθέντος και σινμεννάν­
τουν πάντουν διέ τα φιλάνθρουπα πεπείστειν άλλα τε πολλά τοϋν χρεισίμουν
εσσεσθειν και έαυτοΰ και τα πόλι και τάν χούραν μάλλον έξεργασθείσε­
σθειν, reprennent mot à mot la lettre de Philippe V : Πετραϊος και "Αγκιππος
και Άριστόνους, ώς άπο της πρεσβείας έγένοντο ένεφάνιζόν μοι, οτι και
ή υμετέρα πόλις δια τους πολέμους προσδεΐται πλεόνων οίκητών' εως άν
ουν και ετέρους έπινοήσωμεν άξιους τοΰ παρ' ύμΐν πολιτεύματος επί τοΰ
παρόντος κρίνω ψηφίσασθαι υμάς, όπως τοις κατοικοϋσιν παρ' ύμΐν
Θεσσαλών ή τών άλλων Ελλήνων δοθήι ή πολιτεία' τούτου γαρ συντελε­
σθέντος και συνμεινάντων πάντων δια τα φιλάνθρωπο πέπεισμαι ετερά τε
πολλά τών χρησίμων εσεσθαι και έμοί και τη ι πόλει και την χώραν μάλλον
140 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

En ce sens, la loi gymnasiarchique que nous connaissons par


l'inscription de Béroia, serait un exemple de ce [κοινός ?] νόμος que
nous avons pensé pouvoir restituer dans le règlement sur le service
militaire.1

έξεργασθήσεσθαι, il suffirait de changer un seul ήμϊν en ύμίν pour que les attendus
du décret (A 5-9) : έπεί και αϊ άλλαι άρχαί πάσαι κατά νόμον άρχουσιν και
εν αΐς πόλεσιν γυμνάσια έστιν και άλειμμα συνέστηκεν οί γυμνασιαρχικοί
νόμοι κείνται εν τοις δημοσίοις, καλώς έχει και παρ' ήμϊν το αυτό συντε­
λεσθήναι, prennent la forme d'une ordonnance royale de portée générale. Cela
expliquerait les expressions généralisantes μηδέ εν άλλη παλαίστραι άλειφέσθω
μηθείς εν τη αύτήι πόλει (Β 4-5) ou έξέστω αύτώι... διακριθήναι επί τοϋ
καθήκοντος δικαστηρίου (Β 36-37) ou encore διακριθήναι επί των καθηκόντων
αρχείων (Β 105) et κρίσεις γινέσθωσαν επί των καθηκόντων δικαστηρίων (Β
108-109), qui sont pour le moins curieuses dans un document émanant de Béroia
même, mais qui ont parfaitement leur place dans une ordonnance rédigée par une
autorité externe. Apparemment, les responsables locaux l'ont reprise assez maladroite­
ment pour l'adapter aux formes d'un document civique, décret ou loi.
1. Voir p. 92-93, ci-dessus.
DISCIPLINE

Si la formation des recrues était laissée, du moins formellement, à


l'initiative des pouvoirs locaux, les questions de discipline militaire
dans la Macédoine antigonide étaient directement réglementées par le
pouvoir central.1 Depuis Polybe2 jusqu'à nos jours, on se plaît à
opposer la stricte discipline des armées romaines au laisser aller des
armées grecques, allant jusqu'à prétendre que "der Grieche (war) im
innersten Wesen unsoldatisch".3 Il est vrai que les Grecs ne connais­
saient ni l'équivalent du très barbare fustuarium, la bastonnade à mort
que subissaient les soldats romains pour des fautes qui à nos yeux
pourraient paraître vénielles, ni la decimation, exécution par tirage au

1. Cf. Hatzopoulos, Institutions! 443.


2. Pol. 6.42.1-6; 10.16-17.5.
3. Voir Pritchett, Warll 232-33, avec une anthologie d'opinions en ce sens, dont
nous citons celle de J. Kromayer - G. Veith, Heerwesen und Kriegführung (Munich 1928)
1. C'est encore l'opinion de Bar-Kochva, Army 96-97. De Sanctis, "Regolamento"
517, à propos du règlement d'Amphipolis, se livre à quelques réflexions parti­
culièrement pénétrantes sur la valeur exceptionnelle qu'accordaient les Grecs à la
dignité humaine : "Ad ogni modo è caratteristico che le pene sono qui pecuniarie non
corporali. Ciò va messo in relazione col concetto che Greci e Macedoni avevano della
dignità umana e de la disciplina militare. È noto il fermento che suscitò nelle truppe
macedoniche l'aver Alessandro istituito dei ραβδούχοι all'uso persiano (Plut. Alex.
51 : Μηδικούς ράβδοις ξαινομένους Μακεδόνας). Il Berve commentando questo
passo ritiene il fermento dovuto all'aver Alessandro introdotto punizioni corporali
all'uso persiano al posto di quelle macedoniche (H. Berve, Das Alexanderreich, I,
München 1926, p. 200, n. 2). Chi ben guardi quel passo giudicherà piuttosto che i
Macedoni non volevano saperne né di verghe né di littori, persiani ο greci che
fossero. Punizioni corporali, osserva il Berve, si adoperavano per παίδες reali, cioè
per paggi. E questo non e dubbio. Ma ai παίδες, reali ο no, militarizzati ο no, si
faceva nell'antichità per questo rispetto un trattamento assai diverso da quello degli
uomini, e tutti conoscono le testimonianze che ne sono in Eronda e in Orazio".
142 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

sort, des unités coupables de lâcheté au combat,1 et que chaque soldat


grec se prenait volontiers pour un général.2 C'est la réflexion à la fois
du caractère national et de la conviction profondément enracinée, quel
que fïït par ailleurs le régime pratiqué, que le commandement est une
fonction déléguée en rien comparable à l'absolu et terrible Imperium
dont étaient investis les magistrats de la république romaine. Cela dit,
les commandants des armées grecques avaient le droit d'arrêter,
casser, punir d'une amende, frapper, voire tuer sur-le-champ sans
procès un de leurs hommes coupable d'insubordination3 et les
manquements aux devoirs militaires faisaient l'objet de poursuites
devant de tribunaux militaires composés de soldats et présidés par des
officiers généraux, qui pourraient entraîner la peine de mort civile
(atimia), voire de la mort tout court.4
Dans ce domaine, la Macédoine ne fait pas exception. Diverses
anecdotes nous montrent Philippe II infligeant des peines allant de la
mort (pour abandon de poste) à la dégradation (pour cause de bain
chaud!) en passant par la flagellation, s'agissant d'un page assoifé qui
avait quitté son rang pour aller se désaltérer dans une auberge.5 C'est
avec le règne d'Alexandre que nos sources nous montrent à l'œuvre la
discipline de l'armée macédonienne et toute la gamme des sanctions
utilisée pour la faire respecter : flagellation pour fautes vénielles
(pages royaux),6 procès par tribunal militaire composé de soldats pour
haute trahison,7 exécution sans procès pour des séditieux pris en
flagrant délit ou encore rélégation dans un άτακτων τάγμα. 8 Mais ce
sont les lois de Béroia et d'Amphipolis et les fragments du diagramma
concernant l'armée de campagne, qui nous permettent d'avoir une

1. Pol. 6.36-38.
2. Cf. Pritchett, WarII 243, citant Plutarque, Phoc. 25.
3. Pritchett, Warll 238-43, avec références.
4. Pritchett, Warll 233-36, avec références.
5. Elien, V.H. 14.48 et Polyen 4.2.1 ; 4.2.3.
6. Voir, Hatzopoulos, Cultes 95-102, avec références.
7. Comme, par exemple, pour Philotas et ses complices (Diod. 17.79.3-80.4 ;
Quinte-Curce 6.7.1-11.40 ; Plut., Alex. 48.1-49.7 ; Arrien, Anab. 3.26.1-27.3).
8. Quinte-Curce 10.2.8-4.3 ; Arrien, Anab. 7.8.1-11.9 ; Diod. 17.80.4 ; cf. Plut.,
Alex. 57.2.
DISCIPLINE 143

image assez détaillée des moyens mis en œuvre pour imposer la


discipline dans les formations militaires et paramilitaires de Macé­
doine.
Il faut d'abord souligner l'importance accordée aussi bien par la loi
gymnasiarchique que par la loi éphébarchique à la discipline
(eutaxiä), instituant des prix pour la recompenser, mais aussi une
panoplie de peines pour punir son contraire, Vataxia. Dans ce
domaine, il est fait une distinction très nette entre les paides, garçons
de moins de dix-huit ans, et les adultes, éphèbes aussi bien que néoi.
Les premiers sont punis de coups de fouet, mais les seconds
d'amendes, qui, pour les cas les plus graves peuvent atteindre les cent
drachmes, sans toutefois les dépasser.1
Les sections conservées du diagramma militaire concernent les
rondes, l'organisation du camp, les mots de passe, l'armement, le
butin et les expéditions de fourrage.2 Elles apportent un démenti
indirect à Polybe et aux savants modernes qui, à sa suite, ont opposé
l'anarchie grecque à l'ordre romain et qui, en dernier ressort, ont voulu
faire attribuer une origine romaine au document macédonien. Si le
diagramma et Polybe, dans son éloge de la discipline romaine se
réfèrent à des questions similaires, cela tient à la similitude des
problèmes que confrontaient deux armées opérant dans la même aire
géographique à la même période historique. Mais aussi quelle
distance ne sépare-t-elle pas l'amende d'une drachme, prévue par le
règlement macédonien, de la bastonnade à mort pratiquée par l'armée
romaine pour les manquements à la discipline relatifs aux sentinelles
et aux rondes de contrôle!3 Des amendes analogues punissent l'omission
des effets d'armement : deux oboles pour la cuirasse en tissu
(κότθυβος), deux oboles pour le casque (κώνος), trois oboles pour la
pique (σάρισα), trois oboles pour la dague (μάχαιρα), deux oboles

1. Gauthier - Hatzopoulos, Loi65-68 ; 134-38 et 161, n. 3.


2. Appendice épigraphique n° 3 ; cf. les éditions récentes de Moretti, Iscrizioni II
108-114, n° 114 et Hatzopoulos, Institutions II 32-36, n° 12 et le commentaire détaillé
de L. Loreto, "Polyb. 10.17.1-5 e il regolamento militare macedone. Norme ellenistiche in
materia di saccheggio e di bottino di guerra", Index 18 (1990) 331-366.
3. Appendice épigraphique n°3 A I, L. 1-7 ; Poi. 6.35.1-37.6.
144 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

pour les jambières (κνημΐδες), une drachme pour le bouclier


(ασπίς) ; les officiers paieront le double pour les mêmes effets et
deux drachmes pour la cuirasse (θώραξ) et une drachme pour la
demi-cuirasse métalique (ήμιθωράκιον). 1
Des procédures précises sont aussi prévues pour les rondes, pour la
disposition du camp, pour la réception et le partage du butin et les
fourrages. Est-ce que cela veut-dire que l'ordre et la discipline ont
toujours régné dans les armées macédoniennes? Ce n'est certainement
pas le cas, et un épisode remontant à la période qui nous intéresse ici
nous donne une idée de l'atmosphère de contestation qui pouvait
régner dans un camp macédonien de la période antigonide. Je ne vois
pas quel exemple tiré de l'histoire d'une cité par excellence
démocratique telle Athènes pourrait mieux illuster l'égalitarisme indé­
racinable des sociétés grecques. En 219, au camp macédonien de
Corinthe, les unités d'élite de l'armée macédonienne, les peltastes et
Y agéma, estimant qu'ils étaient de tous les dangers mais qu'ils
n'obtenaient la juste part coutumière du butin, se mirent à piller les
tentes des Amis du roi et même de saccager les appartements royaux.
Philippe V se contenta de réunir les soldats séditieux au théâtre pour les
sermonner.2 Peu de temps après ce sont ces mêmes peltastes qui
envoyèrent une deputation au roi pour demander que leur
commandant ne fût pas juger en leur absence, autrement - ajoutaient­
ils - ils s'estimeraient profondément bafoués et honnis. Polybe,
scandalisé par un comportement aussi peu révérencieux envers un roi,
se sent obligé d'expliquer à ses lecteurs incrédules que les Macé­
doniens avaient toujours eu ce franc parler à l'égard de leurs rois.3 Ces
explications en disent long sur la sincérité du même auteur quand il
dénonce le gouvernement tyranique des rois Macédoniens.4 En tout
cas, il y a une telle correspondance de contenu (partage du butin,
emplacement et sécurité des appartements royaux), mais aussi de

1. Appendice épigraphique n°3 Β I, L. 1-9.


2. Pol. 5.25.4-5.
3. Pol. 5.27.5-8.
4. Pol. 36.17.13.
DISCIPLINE 145

vocabulaire (ωφέλεια, αυλή, φίλοι), entre le récit de Polybe et le


diagramma militaire d'Amphipolis, que l'on pourrait se demander si
les événements de Corinthe n'avaient pas été à l'origine de la
rédaction de ce dernier, dans le but de reserrer une discipline qui
laissait à désirer et d'éviter la répétition de tels incidents.
CONCLUSION

De la lecture des différents chapitres de la législation militaire


conservée, fut-ce dans un état fragmentaire, dans des documents
découverts aussi bien en Macédoine que dans le reste de la Grèce, il
ressort une distinction claire entre le droit applicable aux
Macédoniens quand ils sont sous les armes, et celui dont relèvent ces
mêmes Macédoniens en tant que civils, même dans les affaires
intéressant l'armée.1 Si les officiers supérieurs ou le roi lui-même
passent jugement sur les premiers, les seconds sont jugés par des
tribunaux ordinaires, souvent selon la législation civique propre à
chaque cité du royaume. Cependant, autant l'absence de châtiments
corporels à rencontre des hommes sous les armes que la latitude
reconnue aux civils de se pourvoir en justice contre les mesures
administratives des autorités caractérisent un authentique Etat de
droit, à l'opposé du despotisme royal et de la servitude des Macé­
doniens que s'est plu à dépeindre Polybe. De même, le souci de
ménager le soldat-citoyen et de respecter les besoins de la vie civile et
familiale, manifeste dans les fragments nouvellement publiés de la
législation royale, trouve son pendant parfait dans les principes qui
animent les clauses sur la discipline dans l'armée de campagne, dont
"les pauvres débris", selon G. De Sanctis, "nous donnent une idée de
la discipline ordonnée, du sens fier de la dignité du soldat, du lien
étroit entre le roi et ses guerriers et le fondement de la grandeur
macédonienne".2

1. Cf. Hatzopoulos, Institutions I 406 ; 423 ; 443 ; id. "L'état macédonien


antique : un nouveau visage", CRAIX991, 23.
2. De Sanctis, "Regolamento" 520.
148 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

De la lecture des clauses mutilées de la législation militaire, mais


aussi d'autres diagrammata royaux et des lois civiques, directement ou
indirectement inspirées par une initiative royale, Philippe V émerge
comme un grand législateur, un grand réformateur, voire le troisième
κτίστης,1 après Perdiccas I et Philippe II, de l'Etat macédonien. Si la
défaite de Cynoscéphales et l'implacable inimitié de Polybe et de ses
patrons romains ont réussi pendant plus de deux mille ans à calomnier
son œuvre, les découvertes épigraphiques de notre temps finiront
peut-être par lui rendre justice et par restituer à ce grand roi la place
qui devrait être la sienne dans l'histoire grecque.

1. Cf. Hatzopoulos, Institutions II 92-93, n° 78. L'inscription, datant du règne de


Philippe V, se réfère probablement à Philippe II, mais l'allusion indirecte au souverain
de l'époque me semble évidente.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE
11. Diagramma sur le service de garnison, exemplaire de Chalcis

Musée de Chalcis, n° d'inventaire 924. Stèle de marbre blanc à fronton et


acrotères, brisée en trois fragments jointif s. Elle fut découverte en 1932 dans
la vieille citadelle de Chalcis. Dimensions : 1,40 χ 0,49 χ 0,11. Hauteur des
lettres : 0,008-0,015. Interligne : 0,007.
Bibliographie : S.B. Kougéas, Ελληνικά 7 (1934) 177-208 ; C.B.
Welles, AJA 42 (1938) 251-54 (à partir de la photographie publiée par le
premier éditeur) ; IG XII, Suppl. 644 ; Hatzopoulos, Institutions II 36-38,
n° 13 ; cf. E. Bikerman, RevPhil 12 (1938), 295.
Planchen0 VIL

Oi οικονόμοι έπιμελείσθωσαν, όπως τα


διαταχθέντα υπό τοϋ βασιλέως εις τας
παραθέσεις διατηρήται άφθαρτα' και δσα
4 μεν ήδη παράκειται, ών μέτρον εστίν, άνα­
μετρησάτωσαν παρόντων των φρουράρχων,
ών δε σταθμός, άναστησάτωσαν, δπως και
οι φρούραρχοι παρακολουθώσιν δσα υπάρχει.
8 Και τάς μεν κλείδας των αποθηκών έχέ­
τωσαν οι δια των οικονόμων χειρισταί,
σφραγιζέσθωσαν δε τα οικήματα οι φρού­
ραρχοι και φροντιζέτωσαν, δπως μηθέν έ­
12 κ της παραθέσεως άφαιρήται έάμ μή τί­
να παλαιού μένα δοκήι άχρειοϋσθαι. Ταύ­
τα δε αίρέσθω δταν το ϊσον πλήθος προα­
ναχθήι. Και τόμ μέν σϊτον άναγέτωσαν ά­
16 πό τής νέας προσόδου άβροχον και ευθέ­
ως συντασσέτωσαν διαπάσσειν τήι γη ι
τήι Χαλκιδική ι, τον δε οϊνον και τα ξύλα έ­
γνεούτωσαν δια πέντε ετών και φροντι­

* Les textes déjà publiés dans le vol. II de ma monographie sur les institutions
(Hatzopoulos, Institutions) sont présentés de façon plus sommaire.
152 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

20 ζέτωσσν, όπως ό οίνος άγηται έφέτειος η­


δύς βεβασανισμένος. Έπισκοπείτωσαν δέ
και τα σιτοβολεΐα της μέν θερινής εξαμήνου,
καθ' δν αν καιρόν ομβρος γένηται, τής δέ χειμε­
24 ρινής κατά δεχήμερον και εάν τι ρεύμα γε­
γονός ή ι εις τον σϊτον, έπισκευαζέ[τ]ω­
σαν παραχρήμα. Έάν δέ τίνες των οικονό­
μων ή των δια των οικονόμων ή τάς σφραγΐ­
28 δας άφέλωσιν άνευ των φρουράρχων ή έ­
ξενέγκωσίν τίνα προ τού έτερα άναγα­
γεΐν ή δια το μη έπισκοπεΐν κατά τους γε­
γ ραμμένους χρόνους έάσωσίν τίνα ά­
32 χρειωθήναι, έλεγχθέντες παθέτωσαν, δ τι
αν αυτών ό βασιλεύς καταγνώι. Οί δέ φρού­
ραρχοι εάν τε όλιωρήσωσιν τής φυλακής
των παρακειμένων, εάν τε έκόντες προών­
36 ται έτέροις, εάν τε αυτοί λάβωσιν, ένοχοι έ­
σονται, ώι άν ό βασιλεύς αυτών καταγνώι.
"Οτι δ1 άμ μη ποιήσωσιν οί οικονόμοι τών γε­
γραμμένων εν τούτωι τώι διαγράμματι,
40 γραφέτω τώι βασιλεΐ παραχρήμα ό φρούραρ­
χος ό τεταγμένος, εν ώι άν τόπωι ή ι το όλι­
ωρούμενον, όπως ό βασιλεύς διαγνώι περί
τού όλιωρήσαντος, τίνος άξιος έστιν έπιτι­
44 μήσεως. Έαν δέ μη έπιστείληι, άλλα πρότερον
ό βασιλεύς παρ1 ετέρου πύθηται, πραχθήσεται
ζημίαν δραχμάς έξακισχιλίας. Το δέ διά­
γραμμα τούτο έκαστος τών οικονόμων άνα- *
48 γράψας εις στήλην στησάτω εν τώι έπιφανε­
στάτωι τόπωι τού φρουρίου και αυτός, όταν ή με­
τάγηται έφ' έτερον τόπον ή άφιήται άπό
τής χρείας, παραδιδότω τώι έπικαθιστα­
52 μένωι μετά τών λοιπών τών εκ τής οικονο­
μίας κατά το διάγραμμα τούτο.

L. 53 : και το διάγραμμα sur l'exemplaire de Kynos, ce qui est mieux pour le sens.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 153

1II. Diagramma sur le service de garnison, exemplaire de Kynos


Musée de Lamia Λ 183. Trouvée en 1985 à Kynos, près de la citadelle
hellénistique. Stèle de marbre blanc incomplète en haut et en bas. L'angle
supérieur droit est brisé en biais. La face postérieure est sommairement
dégrossie. Dimensions : 0,29 χ 0,35 χ 0,09. Hauteur des lettres : 0,01. Inter­
ligne : 0,005.
Bibliographie : Lucrèce Gounaropoulou, ΤΕΚΜΗΡΙΑ 6 (2001) (en
préparation).
Planche no VIII.

[ένοχοι έσονται, ώι αν ό βασιλεύς] αυτ[ών καταγνώι. "Ο τι]


[δ' άμ μη ποιήσωσιν οι οικονόμοι] των γ"εγραμμέ[νων εν]
[τούτωι τώι διαγρ]άμματι, γραφέτω τώι βασιλ[εΐ παραχρή]­
4 [μα ό] φρούραρχος ό τεταγμένος, εν ώι άν τόπω[ι ήι το όλι]­
ωρούμενον, όπως ό βασιλεύς διαγνώι περί τοΰ [ολιω]­
ρήσαντος, τίνος άξιος έστιν επίτιμη σεως. Έά[ν δε]
μη έπιστείλη, άλλα πρότερον ό βασιλεύς παρ' έτε­
8 ρου πύθηται, πραχθήσεται ζημίαν δραχμάς έξα­
κισχιλίας. Το δέ διάγραμμα τοΰτο έκαστος τω­
ν οικονόμων άναγράψας είστήλην στησάτω
εν τώι έπιφανεστάτωι τόπωι τοΰ φρουρίου και
12 αυτός, όταν ή μετάγηται εφ' έτερον τόπον ή άφι­
ήται άπό της χρείας, παραδιδότω τώι έπικα­
θισταμένωι μετά τών λοιπών των εκ της οικο­
νομίας και το διάγραμμα τοϋτο. vacat

L. 7 : l'exemplaire de Kynos omet Yiota adscrit, alors qu'à Chalcis on lit έπιοτείληι.
L. 10 : εις στήλην sur l'exemplaire de Chalcis. L. 15 : κατά το διάγραμμα τοϋτο
sur l'exemplaire de Chalcis.

21. Règlement sur le service militaire, exemplaire de Drama/Amphipolis


Musée de Drama (anciennement Musée de Thessalonique, n°d'inv. 6660).
Trouvée à une date inconnue dans un terrain vague de Drama. Stèle opistho­
graphe de marbre blanc virant au bleu-gris, incomplète en haut et en bas.
Dimensions : 0,47 x 0,48 x 0,15. Hauteur des lettres : 0,01. Interligne : 0,004.
Bibliographie : P. Nigdélis - K. Sismanidès, "Δύο αντίγραφα ενός επι­
στρατευτικού διαγράμματος τού Φιλίππου Ε'", Ancient Macedonia VI
(Thessalonique 1999) 807-822.

Λ
154 LORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Photographies, estampages, Planches n° IX-X.

Face A
[ ç.28 ]2I[ f . 1 0 . .]
[ ç. ?5 ]ΛΩΙΔΥΟΝ[. . . ç. ?. . ]
[ ç. ? 4 ] των δε ίδιωτ[ών .. ?.?]
4 [ ç. ?9 ] ΩΝ έ'να ή μισυ τοις. [... Ç. 7. ]
[ Ç.Ι*?....]ΩΝ έκαστος κριθήι πολ[ίτης (?) .?. .5]
[ Ρ.Η....]ΟΝΤΕΣ παράγωσίν τινας εν ταΐς α[ύ]­
[τών οίκίαις, τοις] μέν βουλομένοις λαν3<:μβάνειν εξ ών ό
8 [κοινός (?) συγχ]ωρεϊ νόμος προσγραφέτ"3£:ωσαν κατά τοϋτον'
[τοις δ' ά]λλους έπισπωμένοις μη πν3<;ροσεχέτωσαν, ε[ί]
[μη αυτό τι]σιν ό βασιλεύς συνχωρήση. Ά ^ λ λ ' εάν αμφότεροι
[οντ]ες εν ήλικίαι βούλωνται μίαν (ν)έν3<;μειν πυρόκαυσιν,
12 καταχωριζέτωσαν συνοίκους. 'Εάν òvacè παρά ταΰτα ποιή­
σωσιν, άποτινέτωσαν κρίσει νικηθέ[ν]τες εις μέν το βασ[ι]­
λικόν καθ' εκαστον σώμα τάλαντον, των δε ιδιωτών το[ύς]
βλάπτεσθαι νομίσαντας. [και] καταχωρισθήναί τινας παρά
16 το προσήκον, δ άν καταγνώσι δικασται εϊ^ναι εν τοις γράμ­
μασιν" οι τοιούτοι πάλιν άποκα[θι]στάσθωσαν εις τάς πυρο­
καύσεις εν αϊς και πρότερον ή [σαν' πρ]οσαγγέλλειν δέ και
<καί>τών άλλων τον βου[λόμενον και έκδικάζεσθα]ι έπί τώι
20 τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντρς.. vacat
Των δέ μη κατακε[χ]ωρισμένων [πρό]τερον έν τοις πολι­
τεύμασιν μήτε οι έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α προσγραφέτωσαν
των τ[οι]ούτωγ [έ]ν [ταϊς] π[υροκαύσε]σιν ειδότες μήτε ό έπί
24 τας διαγραφάς [..Ç.^.]EAA[....^.\9..]Ql μηδ' ό γραμμα­
τεύς άνευ τοϋ έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα και εκείνον συν­
χωρήσαντα γραπτόν [κα]ταβαλέσθαι' ει δέ μή, [ό] ένκατα­
χωρισθείς ή προσγραφείς [πε]ριαιρείσθω εκ των πυροκαύσε­
28 ων και άποτινέτω εις το βασιλικόν δραχμάς τρισχιλίας,
οι δέ έπιστάται και οι γραμματείς αυτών κολαζέσθω­
[σαν] και δια τής ουσίας έκατέρων πρασσέσθω τάλαντα
[τρία (?) και] τω μηνύσαντι τούτων διδόσθω το ήμυσυ. yac
32 [....Ç.U... τ]ων διαγραφών, ποιήσας ό γραμματεύς άντ[ί]­
[γραφον .?.5.]ΛΩΝ διπλά καθ' εκαστον ΕΠΙΣΤΑΕΙΑ
[ Ρ. ?5 ]ΣΘΑΙΕΠΙ
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 155

L'editio princeps emploie des points, même quand il s'agit de signaler un nombre
indéterminé de lettres manquantes. Nous les avons remplacés ici par des tirets. L. 1 :
n'est pas signalée dans Y editio princepsL·. 2 : [—]ωι δύο ι[—] edd. pr. L. 3 : [—]των
δε ΙΔΙΩΙ[—] edd. pr. L. 5 : κριθή ι [..]λ[.] edd. pr. L. 6 : ταΐς α[—] edd. pr. L. 7 :
[—]μεν edd. pr. L. 8 : [—]ρει edd. pr. ; τούτοι [—] edd. pr. L. 9 : ά?]λλους
επισπώμενοι edd. pr. ; ε[—] edd. pr. L. 10 : [—]σιν edd. pr. L. 11 : μίαν NracMEIN
edd. pr, MIANEra<MEIN la pierre. L. 15 : νομίσαντα [.] και καταχώριζα 4-5]ι
edd. pr. L. 16 : καταγνώι [ ] δικαστής είναι edd. pr. L. 17 : άποκαθ[ι]στάσθωσαν
edd. pr. L. 18 : ήσαν προσαγγέλλειν δε <κα[ί]> edd. pr. L. 19 : των
βουλομ[έν]ων και έκδικάζε[σ]θαι επί τώ[ι] edd. pr. L. 20 : κατακεχωρισμένων
πρότερον edd. pr. L. 23 : των [ ] ειδότες edd. pr. L. 24 : διαγραφάς [ ]ωι
edd. pr. L. 25 : το[ύ] έπερω[τή]σαι [—] εκείνον edd. pr. L. 26 : γραπτον [—] ει
δε μή [ό] ένκαταγ edd. pr. L. 27 : προσγρ[α]φείς. περιαιρείσθω edd. pr. L. 28 :
<λ>ων edd. pr. L. 30 : [—] ή ουσίας edd. pr. L. 31 : [—]ω μυνήσαντι edd. pr. L.
32 : [—] διαγραφών edd. pr. ; άντ edd. pr. L. 33 : [—]ων edd. pr. ; επιστας εάν
edd. pr. L. 34 : n'est pas signalée dans Y editio princeps.

Face Β
[ Ç. \).. ]ΕΩΕΣ[. . ç.l. . τους ούσίαις εύπορω]­
[τέρους κατα]χωριζέτω[σαν εις το άγημα των Μακεδόνων (?)]
[και τους π]ελταστάς' το[ύς δε άπορωτάτους (?)]
4 [και τους έ]λαχίστ;ην [ε]χοντα[ς ούσίαν εις τους]
[πεζού]ς. λαμβανέτωσαν. Έγλαμβανέτ[ωσαν δε εις]
[τού]ς ύπασπιστας τους τα δοράτια οϊσ[οντας τώι βασι]­
[λ]εΐ άπ' [οίκ]ιών και ουσιών ους αν νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]­
8 ους ει[ν]αι. "Εστωσαν δε των μεν εις το άγημα τασ[σομέ]­
νων οι πρεσβύτατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε, έ[άν]
μή τίνες και τών μέχρι πεντήκοντα ετών κριθώσ[ιν έ]­
πιτήδειοι είναι παρέχεσθαι την χρείαν εν ταύτη ι τη ι τά­
12 ξει, τών δε εις τους πελταστάς τριάκοντα πέντε. yacat
Λαμβανέτωσαν δε άπο των οικιών εν αϊς μεν άν ωσιν
άνήρ και γυνή και υιός εις, εάν μεν ό υιός ή ι υπέρ τα είκοσι [ε]­
τη καί τώι εϊδει επιτήδειος, τοΰ πατρός οντος εν ετεσιν
16 πεντήκοντα, τον υίόν, ό δε πατήρ υπαρχέτω βοηθός" εάν δ[έ ό]
υιός ή (νεώτερος) τών είκοσι ετών ό δε πατήρ εν ετεσι πεντήκοντ[α]
ή καί νεώτερος καί δυνατός, ή ι τώι σώμα[τι σ]τρατεύεσ[θαι],
γραφέτωσαν τον πατέρα, ό δε υιός έστω βοηθός* εάν
20 δέ, τούτου όντος νεωτέρου τών είκοσι ετών, ό πατήρ ή ι [ύ]­
πέρ τα πεντήκοντα, λαμβανέτω(σαν) τον υίόν εως πεντ[ε]­
156 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

καιδεκαετοϋς, οι δέ πατέρες των τοιούτων, έ[αν μεν] ώ­


σιν εωςτών πεντήκοντα και πέντε, ύπαρ[χ]έτωσα[ν]
24 βοιηθοί, εάν δε υπέρ την ήλικίαν ταύτην, ά[λειτ]ο[ύρ]γη­
τοι εστωσαν, έάν μη τίνες ηγεμόνες καταλελυκό[τες]
ή εταίροι, επιτήδειοι φαίνωνται εκ[π]ο[ρε]ύ[εσ]θαι εις.
τους βοηθούς. Έ ν ή δ' αν οίκίαι ό μέν πατήρ ήι εν [ήλικί]­
28 αι έν η δει στρατεύεσθαι, ό δε υιός νεώτερος των πεντ[ε]­
καίδεκα ετών, ύπάρχηι δέ τούτων άν[απ]ληρωτή[ς δυνατός (?)]
διοικονομεΐν, καταγραφέτωσαν έ[πί τήν στρα]τ[είαν τον]
πατέρα. Έάν δέ μή ύπάρχη[ι αναπληρωτής (?) ...?.?...]
32 ΟΤΗΙΓ[ Ç. Ι5. άλλα μένων έν οΐκωι ύπαρχέτω]
[βοη θός etc. ]

L'editio prìnceps ne restitue pas à l'aide de l'exemplaire de Cassandreia, comme nous


le faisons ici, la face Β de l'exemplaire de Drama/Amphipolis. L. 1 : ΩΕΣ edd. pr. L.
2 : χωριζέτω edd. pr. L. 3 : ελταστάς το edd. pr. L. 4 : λαχίστην [...]οντα edd. pr.
L. 5 : λαμβανε[...]σαν έγλαμβανε[—] edd. pr. L. 6 : [...]ς ύπασπιστας edd. pr. ;
οΐσ[—] edd. pr. L. 7 : []ι άπ[ ]v και edd. pr. ; έπιτ[....] edd. pr. L. 8 : ους
ει[...]στωσαν edd. pr. ; τώμ μέν l'exemplaire de Cassandreia ; τασ[....] edd. pr. L. 9 :
πέντε έ[..] edd. pr. L. 12 : πέντε' λ- edd. pr. L. 13 : αμβανέτωσαν edd. pr, qui
n'ont pas compris qu'il s'agissait d'un changement de "paragraphe". L. 14 : τα [..]
κοσ[ι] edd. pr. L. 15 : ετη edd. pr. L. 17 : le lapicide a omis le mot νεώτερος, présent
dans l'exemplaire de Cassandreia ; έτώ[ν] edd. pr. ; ετεσιν edd. pr. L. 18 :
[σ]τρατεύεσθαι edd. pr. L. 20 : νεωτέρου οντος l'exemplaire de Cassandreia. L. 21 :
λαμβανέτω edd. pr. L. 22 : τοιούτω[ν ] edd. pr. L. 23 : on pourrait aussi penser
à εως (έ)τών ; ύπαρχέτωσα[ν] edd. pr. L. 24 : ά[λειτ]ο[ΰργ]η- edd. pr. L. 25 :
καταλελυσ[ ] edd. pr. L. 26 : έκ[π]ο[ρε]ύεσθαι edd. pr. L. 27 : πατήρ [ ]
edd. pr. L. 28 : ΑΙΕΝ[.]ΔΕΙ edd. pr. ; [υΙ]ός νεώτερος των πέντε- edd. pr. L. 29 :
δέ το[.]των [ ] edd. pr. L. 30 : καταγραφέτωσαν έ[ ] edd. pr.
L. 31 : ΰπάρχ[—] edd. pr.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE

2 II. Règlement sur le service militaire, exemplaire de Cass


Musée de Thessalonique (anciennement Collection Archéologique de Néa Potidaia,
date inconnue à 500 m au Sud du village moderne de Néa Potidaia. Partie gauche de stèle
rétrécissant vers le bas. Dimensions : 1,40 χ 0,52 χ 0,20. Le bas de la stèle sur une haute
extrémité inférieure, sommairement dégrossie, porte les traces de son insertion dans u
Interligne : 0,003.
Bibliographie : P. Nigdélis - K. Sismanidès, "Δύο αντίγραφα ενός επιστρατευτικού
Ancient Macedonia VI (Thessalonique 1999) 807-822.
Photographies, estampages. Planche nos XI-XIV.

το κηρύκειον, τώι δε έπιστάτει και τώι επί της χώρα "ς έμφα[νιζέτωσαν
άλλους άντικαθιστάναι δοκίμους ίππους, έαν δέ^τινας. [ Ρ.1? άποτιν
λικον καθ' εκαστον ϊππον δραχμάς χιλίας, τώι δέ μ^ηνύσαΐντι
4 χθεντος. κριτηρίου δοθήσεται τοΰ πραχθέντος το" τρίτον [ Ρ.?7
άναλαβόντων τους ίππους ώς άχρεϊον άποδοκι ν μάση[ι τινά Ρ.??
φανήι [δόκι]μος και τιμής πλείονος άξιος, άποτινέτω ν ό μέν ε[πιστάτης(?)
[ό] δέ ϊπ[παρ]χος ό άποδοκιμάσας άπλήν και ό γραμματ ν εύς [
8 ΚΑΛ[..] περισόφως εική χρήσασθαι τώι πράγματι το ΐσνον Τ/.[
ό γραμματεύς ή αυτός ή άλλος έκείν'ωι πρασσέσ"Όω [ Ρ.??
ν
σαντι τούτων τι και έλέγξαντι διδό"σθω τοΰ έπι τίμ[ου το ήμισυ (?)
και τήν ναυτικήν εξ ων είθισται τ ο π ί ω ν , λαμβαν"έτ[ωσαν δέ εκ τών κατακε
12 καθ' εκάστη ν πυρόκαυσιν τους δο'^^κοΰντας επαίτη δείους είναι μένειν έν
καιδεκαετοΰς έ'ως πεντηκονθέτνννννους, έαν μή ν [ Ρ.46
158 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES
ώσι και επιτήδειοι μένειν ένννννννντώι ύπαίθρωι ύπ"[αρχέτωσαν βοηθοί Ç.M
τωσαν και τούτους."'Πάν νννννννννν των δέ τών δια"[ ÇA}
16 όσων άν φαίνωνταινννννννννν'είναι και τα είδη τοϋ ν [ ?.?6 τους
ούσίαις εύπορωτέ^ρους καταχωριζέτωσαν εις το ά[γημα τών Μακεδόνων (?) και τους πε
τους και τους έλα^^χίστην έχοντας ούσίαν εις τους π[εζούς (?) λαμβανέτωσαν. Έγλαμβαν
στάς τους τα δ^οράτια οϊσοντας τώι βασιλεΐ άπ' οίκιώ[ν και ουσιών ους άν νομίζωσιν ε
20 σαν δέ τώμ μέν εις το άγημα τασσομένων οι πρεσβύτ[ατοι ετών τεσσαράκοντα πέντε, εά
πεντήκοντα ετών κριθώσιν επιτήδειοι είναι παρέχεσ[θαι την χρείαν εν ταύτηι τήι τάξει
στάς <τας> τριάκοντα πέντε."'Λαμβανέτωσαν δέ [άπό τών οικιών εν αΐς μέν άν ώσιν άν
έάν μέν ό υιός ήι υπέρ τα είκοσι ετη και τώι εϊδει έπιτ[ήδειος, τοϋ πατρός οντος εν ετεσι
24 ό δέ πατήρ ύπαρχέτω βοηθός' εάν δέ ό υιός ή νεώτερος [τών είκοσι ετών ό δέ πατήρ έν ετε
τερος και δυνατός ή ι τώι σώ^ματι στρατεύεσθαι, γ[ραφέτωσαν τον πατέρα, ό δέ υιός έσ
νεωτέρου οντος τών είκοσι ετών, ό πατήρ ή υπέρ τα π[εντήκοντά, λαμβανέτωσαν τον υί
καετοϋς, οι δέ πατέ[ρ]ες τών τοιούτων, έάν μέν ώσι[ν έ'ως τών (?) πεντήκοντα και πέντε,
28 εάν δέ υπέρ τήν ήλ[ι]κίαν ταύτην, άλειτούργητο[ι εστωσαν, έάν μή τίνες ηγεμόνες κατα
επιτήδειοι φαίνωνται έκπορεύεσθαι εις τους βοηθο[ύς. Έ ν ήι δ' άν οίκίαι ό μέν πατήρ ή ι έν ή
εσθαι, ό δ' υιός νεώτερος τών πεντεκαίδεκα ετών, [ύπάρχηι δέ τούτων αναπληρωτής δυνατό
φέτωσαν επί τήν στρατείαν τον πατέρα. Έ ά ν δ[έ μή ύπάρχηι αναπληρωτής ...?.?.. .ΟΤΗ
32 άλλα μένων έν ο[ϊκ]ωι ύπαρχέτω βοηθός. Έ ν ή δ' άν [οίκίαι Ρ.?4
σαν τον υίόν, ό δέ πα[τή]ρ [μ]ενέτω βοηθός' ου δ' άν ώ[σι δύο υιοί (?)
ύπάρχηι αύτοίς π[ατ]ήρ δυνάμενος οίκονομεϊν τά τ[οΰ οίκου ?.?9
δέ μή, άεί ό χρησιμώτερος, ό δέ άλλος μενέτω βοηθ[ός Ρ.4?
36 Έάν δέ πλείονε[ς ώσι] εν τήι οίκίαι άνδρες λαμβαγ[έτωσαν ενα τούτων, οι δέ άλλοι έκπορ
APPENDICE EPIGRAPHIQUE

θούς. Έ ν fi δ' αν π[υροκ]αύσει ύπάρχηι πατήρ ή άναπ[ληρωτής


γραφέτωσαν άπο [ iU? ]ΩΝ των οντ[ων ÇA1
ô δ' άλλος μενέτ[ω βοηθός ?.?..]Ν τριών τού[των ρ.40
40 λειπομενοι δύο το[ύτων μή λαμβανέσθω]σαν στρατ[ιώται ç.ïl
λειπομενοι μενέτωσαν βο[ηθοί. ] vacat [
επί το αυτό δε ζώσιν υίο[ί ] vacat [
τους τοιούτους άναγκαζ[έτωσαν ] vacat[
44 τρόπον.""Εάν δέ [έ]στ[ι ] vacat [
έπιμέλεσθαι των εν ο[ί]κ[ωι ] vacat[
ΟΣ είναι και έάν γονείς [ r ] vacat [
μεδίμνου κριθή ι τοϋ [ ] vacai [
48 σαν βοηθόν.^Έάν δέ [άναπληρω]τής μή ύ π ά ^ ρ χ η ι
σθήναι εις το προειρ[ημένον τ]άγμα, λαμβαν3ί;[νέτωσαν
δ' εν τινι πυροκαύσει [ώσιν ή] πατήρ ή μ ή τ η ρ ^
διαπολειπέτωσαν αυτόν τροφέα τοις γονεϋσι[ cAÌ
52 έκ των συντρόφων των αί[ρ]ομένων τοις ίππεΰ[σι Ç.Ή
Έ α ν δέ τίνες ωσιν α[νε]υ [αλλ]ων συντρόφων ΠΟΙ[ Ρ.44
4
των πυροκαύσεων [μή] υπά[ρ]χηι επιτήδειος ό Ε[ Ρ. ?
ήλικίαν [.] ΧΡΕ[... Ç.I.] ΑΝΑΠ[.]ΡΟΙ ή άλλως Μ[ Ρ.46
56 Όμοίως δέ και παρά των [πυροκαύσεω(?)]ν των παραλ[ίων (?)
ΝΟΥΣ δ δεήσει διδόναι άπο των υπαρχόντων [τ
vacat
160 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Dans la version publiée de leur communication, les deux auteurs ne proposent pas une
édition combinée de l'exemplaire de Cassandreia et de la face Β de celui de
Drama/Amphipolis, comme ils l'avaient fait à leur présentation orale. L. 1 : έμφα[—]
edd. pr. L. 2 : τινα[—] edd. pr. L. 4 : τρίτον [—] edd. pr. L. 5 : άναλ[α]βόντων edd.
pr. ; άποδοκιμάση[—] edd. pr. L. 6 : φανή[ι] δόκ[ι]μος edd. pr. ; ό μεν [—] edd.
pr. L. 7 : [.]AEir[ca 5]ΟΣ edd. pr. L. 8 : ΚΑΛ[Ρ.3] ΕΙ[.]ΣΟΦΩΣ edd. pr. ; τοϊς
OracNT[—] edd. pr. L. 11 : λαμβαν™ε[—] edd. pr. L. 12 : zKvac[—] edd. pr. L. 14 :
υπ[—] edd. pr. L. 15 : τ[ω]σαν edd. pr. L. 17 : το α[ ] edd. pr. L. 18 : τους Γ[—]
edd. pr., que dans la note 17 de la communication est restitué comme γ[υμνήτας] ;
mais souvent la haste horizontale du pine dépasse pas la haste verticale gauche (cf.,
ex.g., L. 10, cinquième lettre de la fin). L. 19 : ο'ικιώ[ν —] edd. pr. L. 20 : των μέν
εις το άγημα l'exemplaire de Drama/Amphipolis; πρεσβύτ[—] edd. pr. L. 21 :
παρέχε[σθαι —] edd. pr. L. 22 : δε [—] edd. pr. L. 23 : έπιτ[ήδειος —] edd. pr. L.
24 : ή(ι) νεώτερος [—] edd. pr. L. 25 : Γ[—] edd. pr. L. 26 : οντος νεωτέρου
l'exemplaire de Drama/Amphipolis ; ό πατήρ ή (ι) υπέρ τ[α —] edd. pr. L. 27 :
π[ατ]έ[ρ]ες edd. pr. ; ώσι[—] edd. pr. ; εως (έ)τών πεντήκοντα serait également
possible (voir l'apparat critique du n° 2 I B, L. 23). L. 28 : ήλ[ικ]ίαν edd. pr. ;
άλειτούργητο[ι] edd. pr. ; à la L. 25 de la face Β de l'exemplaire de
Drama/Amphipolis ils lisent καταλελυσ[—]. L. 29 : βοηθο[ΰς —] edd. pr, qui à la
L. 28 de la face Β de l'autre exemplaire lisent ΑΙΕΝ[.]ΔΕΙ στρατεύεσθαι. L. 30 : ό
δέ υιός edd. pr. ; ετών [—] edd. pr. L. 31 : γραφέτωσαν edd. pr. ; εάν δ[έ] edd. pr.
L. 32 : εν [ρ.?]ωι edd. pr. ; εν fj(i) δ[—] edd. pr. L. 33 : αν ω[—] edd. pr. L. 34 : τα
[—] edd. pr. L. 35 : δέ μ[ή] ό χρησιμό[τερ]ος, ό δ' άλλος μενέτω βοηθ[ος —]
edd. pr. L. 36 : πλείονε[ς .P. 4 έ]ν edd. pr. ; λαμβα[—] edd. pr. L. 37 : âv [.?.?.]
υπάρχηι πατήρ ή ΑΝΑΠ[—] edd. pr. ; άπο [....?.J?....]Μ[.]ΩΝ edd. pr. L. 39 :
μενέτ[ω ...P..19..] ΑΝ τριών του [—] edd. pr. L. 4 0 : δύο TO[ca 12] ΣΑΝ
ΣΤΡΑΤ[—] edd. pr. ; γραφέσθω]σαν est également possible. L. 41 : μενέτωσα[ν —
] edd. pr. L. 42 : ζώσιν ΥΓ[—] edd. pr. L. 43 : άναγκαζ[—] edd. pr. L. 44 : εάν δέ
[έ]στ[ι αναπληρωτής —]? ; εάν δέ [..]. Ε[—] edd. pr. L. 45 : εν [—] edd. pr. L.
47 : κριθή[ς—] edd. pr. L. 48 : εάν [δέ ..Ρ.6.]ης μή ύπά[ρχη? —] edd. pr. L. 49 :
το nPOI[..f.<?.] ΑΓΜΑ λαμβα[νέτωσαν —] edd. pr. L. 50 : πυροκαΰσει[Ρ.?
πα]τήρ edd. pr. L. 51 : αυτόν [f.?] έατοΐς edd. pr. L. 52 : τών ΑΙ[.]ΟΜΕΝΩΝ
edd.pr. L. 53 : Α[..?ΑΩ]Ν συντρόφων ΠΟ[—] edd.pr. L. 54 : πυροκαύσεων [..]
ύπά[ρ]χηι edd. pr. L. 55 : ηλικία [.£]ΡΕ[...Ρ..?.] ΑΝΑΠ[..]ΟΙ edd. pr. ; peut­
être faut-il restituer [ά]χρε[ΐοι ώσιν ή] άνάπ[η]ροι. L. 56 : ομοίως δέ εάν και
παρά τών [.... Ρ. 19..] τών παραλ[—] edd. pr.
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 161

3. Règlement sur le service dans l'armée de campagne d'Amphipolis


Musée d'Amphipolis nos d'inventaire Λ 905 et 908. Deux fragments
découverts séparément dans le lit du Strymon près d'Amphipolis en 1934.
Fragment A : Bloc de marbre blanc, incomplet à droite. Dimensions : 0,21 χ
1,46 χ 0,40. L'inscription sur trois colonnes. Hauteur des lettres : 0,006-0,013.
Interligne : 0,01-0,015.
Fragment Β : Bloc de marbre blanc virant au bleu-gris, incomplet à droite
et brisé à l'angle inférieur gauche. Depuis sa découverte, la partie supérieure
et droite du monument a subi des dégradations supplémentaires et la surface
inscrite a été défigurée par un profond sillon qui la traverse de haut en bas.
Dimensions au moment de la découverte : 0,515 χ 0,89 χ 0,17. Dimensions
actuelles : 0,515 χ 0,87 χ 0,16. L'inscription sur deux colonnes. Hauteur des
lettres : 0,006-0,013. Interligne : 0,013-0,017.
Bibliographie : P. Roussel, RA 3 (1934) 39-47 (G. De Sanctis, RFIC 12
[1934] 515-21) ; M. Feyel, RA 4 (1935) 29-65 et 67-68 (G. Kaphtantzis, Ή
ιστορία της πόλεως Σερρών [Athènes 1967] 368-69, η°603; Moretti,
Iscrizioni II 108-114, η°114); Hatzopoulos, Institutions II 32-36, n°12;
parmi les nombreux commentaires, voir M. Segrè, RFIC 13 (1935) 222-25 ;
Launey, Recherches 696, n. 25 ; Y. Garlan, Histona 22 (1973) 26, n. 40, et,
surtout, L. Loreto, Index IS (1990) 331-66.
Planches nos XV-XVII.

Fragment A
Colonne I
[ _ ]
μηθέν άποκρινομένους τοις έφόδοις, άλλα μετά σιωπής
αυτούς αποδεικνύοντας δτι μένουσιν ορθοί.
Εφόδων.
4 Έφοδεύειν δε την μέν στρατηγίαν έκάστην κατά μέρος
τους τετράρχας άνευ φωτός και τον συγκαθήμενον ή κ α ­
θεύδοντα φύλακα<ι> ζημιούτωσαν οι τετράρχαι καθ'έκάστην
άταξί[α]ν δραχμή ι και οι γραμματείς ποιείσθωσαν την πρά­
[ξιν (continué dans la colonne suivante)]

Colonne II
[ ]
[ έαν μη παραδείξωσι τώι βασι]­
162 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

λεϊ τους άτακτοΰτας ζημιούσθωσ<θ>αν δωδεκαίοις


τρισίν και διδόσθωσαν τοις ύπασπισταϊς, εάν φθά­
4 σωσιν είσπέμψαντες ούτοι την των άτακτούτων γραφήν.
Περί στεγνοποίας
"Οταν δε τον φραγμον συντελέσωσιν τω βασιλεΐ
και την άλλην σκηνοποιίαν και γένηται διάστασις,
8 ευθύ τοις ύπασπισταΐς ποιήτωσαν έκκοίτιον
(continué dans une autre colonne)

Colonne III
[ ]
στρατηγίαν ΕΠ[.]_[. -]AN[.. .]ΙΔΗ[.e.6..]EPIEM[.?.?.]­
χέτω στέφανος, διπλή ν λαμβάνειν την μερίδ[α της ώ ] ­
φελίας, τώι δέ χείριστα μηδέν δίδοσθαι, κρ[ίνειν δέ]
4 τους φίλους τοϋ βασιλέως, vacai
Συνθη [μά]των
Λαμβανέτωσαν δέ και το σ[ύνθη μα όταν (?)]
κλείωσι τας διόδους τοΰ φ[ραγμοΰ (?) ]
vacai

Fragment B
Colonne I
γειν του e μη φέροντας τι των καθηκόντων αύτοΐς ο ­
πλών £ημιούτωσαν κατά τα γεγραμμένα' κοτθύβου
όβολούς δύο, κώνου το ίσον, σαρίσης όβολού(ς) τρεις, μα­
4 χαίρας το ϊσον, κνημίδων όβολούς δύο, άσπίδος δρα­
χμήν. vacai
Έ π ί δέ των ή ηγεμόνων των τε δεδηλωμένων οπλών
το διπλούν και θώρακος δραχμάς δύο, ήμιθωρακιου δραχμήν.
8 Λαμβανέτωσαν δέ τήν ζημίαν οι γρ_αμ.ματεϊς και οι άρχυ­
[πηρέτ]αι, παραδείξαντες τώι βασιλεΐ τους ή θετή κότας.
Εύταξί/ας της εκ των ωφελιών.
[Έάν] δέ ώφελίαν άνγωσί τίνες εις το στρατόπεδον ύπαν­
12 τάτω[σαν οι] στρατη^γοί τους σπειράρχας και τετράρχας
έχον[τες κα]ί τους λοιπούς ηγεμόνας και μετά τούτων τους
Ίκανο[ύς ύπηρ]έτας προ της παρεμβολής τρεις σταδίους
[και μ]ή [έπ]ιτρεπέτωσαν τοις διαρπά£ουσιν. Έάν δέ τι γένη­
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 163

16 [ται τοιοϋ]τον άτακτη μα, τάς διατιμήσεις άποτινέτωσαν οι


[στρατηγοί] και οι σπειράρχαι και τετρ,άρχαι και οι άρχυπηρέται,
[ών αν έκαστοι όφ(?)]είλωσιν.
[...?.?.. ] ^ Τ ^ Ν
20 [ —]σθωσαν την ενδε­
[ ] vacat
[ _ ] τ ω ν τετραρχών
[ . ] Ν έλευθε­
vacat

Colonne II
Σ[ ]
ΟΜΟΙ[ ]
ΝΑΣΩ[ ]
4 Έ ά ν δε τι [ ]
μένων ή ΟΣ[ ]
ή ò άει προς Τ[ στα]­
θμούς και Τ[ ]
8 είσπράσσ[ ]
ΣΤΑΙΣ άναγκ[ ά]-
τακτεϊν των Τ[ ό επί]
της αυλής' εάν [ ]
12 δωδεκαίων και προστ[ίμου (?) —το]
αυτό ποιείτω και ό επί τ[ής αυλής ].
Περί των [προνομών]
Έάν δέ τις εν τήι τώ\ π[ολεμίων προνομάς ποιήσηι, μήνυτρον (?) έ]­
16 παγγελήναι και δοθήναι [ Έαν δέ τις (?)]
σΐτον έμπυρίσηι ή άμπελο[ν τέμηι ή άλλο τι άτά]­
κτημα ποιήσηι, μήνυτρον έ[παγγελέτωσαν οι στρατηγοί (?)—]

Fragment A, colonne Π, L. 1 : restaurée par Moretti. Colonne III, L. 2 : Roussel (et


les éditeurs suivants) écrit XETO, mais dans son apparat critique il note : "ΧΕΤΩ :
mais je ne sais comment accorder cette finale d'impératif avec στέφανος qui suit et
avec le reste de la phrase. Peut-être faudrait-il corriger : χει ό στέφανος ; mais le
complement [(οΰτος) ω ύπάρ]χει ό στέφανος n'est guère satisfaisant" ; ΧΕΤΩ
lapis. Fragment B, colonne I, L. 17 : [ηγεμόνες] Feyel ; [στρατηγοί] Loreto,
restitution déjà proposée par Edson dans sa copie. L. 18 : restauration proposée par
Feyel. L. 19 : [αίχμαλ]ώτων Feyel ; [στρατι]ωτων Loreto, mais il n'est pas possible
de déterminer si la première lettre visible est un omega ou un omicron. L. 21 : notée
164 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

seulement par Edson. Colonne II, L. 6 : ό άεί προς τ[ήι σταθμοδοσιαι] vel simile
Launey, suivi par Moretti. L. 6-7 : [στα]θμούς Feyel ; L. 7 : και τά[λλα —]
Moretti. L. 8-9 : [ύπασπι]- ou [χειρι]1σταϊς Feyel ; [— μεγί]σταις άνάγκ[αις —]
Launey. L. 10 : τι Feyel et les éditeurs suivants. L. 10-11 : [ό επί] Ι της αυλής
Moretti. L. 12 : προστ[ίμου] Hatzopoulos. L. 13 : ό επί τ[ής αυλής] Moretti. L.
14-18 : restauré et interprété par Garlan, qui est suivi par Moretti.

4. Loi ou diagramma de Kavala


sur l'enregistrement dans les listes militaires et/ou civiques
Musée de Kavala, n° d'inventaire Λ 1306. Trouvée fortuitement en 1981
dans la citadelle médiévale de Kavala. Stèle de marbre blanc, incomplète en
haut et en bas, conservant dix-neuf lignes de texte dont plus de la moitié
droite est effacé. Dimensions : 0,37 x 0,29 x 0,11. Hauteur des lettres : 0,01.
Interligne : 0,005.
Photographies, estampage. Planche n° XVIII.
[ άπο]
οέ πεντεκαιδε[εκαετούς ?.?]
διμνηαΐοι ΚΑΝ[...?.?... τώι]
4 βασιλικώι [.]ΓΌΣ [.?.?. οι τοι­
ούτοι ΑΠΟΚΑ[.]Α[..Ρ.?.. ε]­
στωσαν ΑΝΑ[Ρ.3άπο πεντεκαιδε]­
καετούς ΑΠΟ[...?.Π....]
8 ακολούθως τοις. [.Ρ.?, άπο]­
γραφή πάντων ΑΠ[...?.?..]
το γραμματήον ΔΕ[..]Σ[ί? ΰστε]­
ρον έπιγινόμενα τού [..?.?..]
12 εις την ήλικίαν την [..?.?..]
ΣΑΝ εις την ΔΙΑΤΑ [Ç.Î καταχωρί]­
ζεσθαι ακολούθως [..?.?..]
ΤΟΣ άεί τού επί της [...?.?..]
16 τού έπί της άκ[ρ]ας. (?) [...?.?..]
ΑΝΥΠΟΓΡΑ[...:Ρ.Ι? ]
ΤΟΝΑΦΑ[ Ρ. ??....]
ΛΟΙΠΟΝ[ ]
20 ΕΤΟ[ ]
[..][ ]

L. 9 : Le premier mu du mot γραμματήον a été rajouté au-dessus de la ligne. L. 13 :


διάτα[ξιν]?
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 165

5. Lettre d'Antigone Doson à Béroia et liste d'officiers


Musée de Béroia, n° d'inventaire Λ 710. Trouvée en 1980 à Prométhée,
faubourg ouest de Béroia, remployée dans un cimetière d'époque romaine
tardive. "Stèle" (probablement revêtement d'ante ou orthostate) de marbre
blanc. La face antérieure, qui porte l'inscription principale, est endommagée
en haut, à droite et au centre. Une mortaise sur la surface supérieure était
destinée à recevoir un crampon métallique, qui l'attachait à une stèle similaire
fixée au-dessus, sur laquelle était gravé le début de la lettre royale. Le bas est
grossièrement travaillé à la pointe pour être fixé sur une base, peut-être lors
d'un remploi. La tranche droite porte une moulure sur toute sa hauteur.
Dimensions : 1,20 χ 0,51 χ 0,16. Le monument porte aussi trois dédicaces
d'anciens esclaves, deux sur la face antérieure (EKMl 31 et 32) et une sur la
tranche droite (EKMl 33). Hauteur des lettres : 0,013. Interligne : 0,004-0,006.
Bibliographie : Victoria Allamani-Souri - E. Voutiras, Επιγραφές της
Μακεδονίας (Thessalonique 1996) 13-39 ; EKMl 4 (SEG46 [1996] 729) ;
Hatzopoulos, "Lettre" ; cf. Gauthier - Hatzopoulos, Loi 40-41 ; Hatzopoulos,
Institutions I 402-403, 452-59 ; II n° 10 ; BullEpigr 1997, 370 ; BullEpigr
1998, 247.
Planchen0 XIX.

[ ].\|[ ]
[ ]N και τον / [ ]
[ ]ΣΙΝ πάντες Ty [ ]
4 [;ρ.4]ΚΑ[.?.4]ΜΕΝ και ΕΓΔΗΛΟΥ ΚΛΙ[... ?.?...]
ΝΑΤΟΝ' έπικεχώρηκα δέ και τοις ήγεμόσι τοις.
συ(ν)αγωνισαμένοις, όταν καταλύσωσι τη [ν]
στρατείαν, άτέλειαν των πολιτικών λειτου[ρ]­
8 γιων' περί (δ)έ τούτων και κοινή ι μεν γέγραφα προς
Βοττεάτας και προς υμάς (δ)έ καθ' ιδίαν εκρινον έπι­
στεϊλαι, ν"Ετους ν Ζ , κ Γορπιαίου νΙΈ vacat
Πολεμαϊος Άρπάλου, Τιμοκλής Καλλίππου, Ί π π ό σ ­
12 τρατος Καλλίππου, Παυσανίας Νικάνορος, Άντήνωρ
Σωσιμένου, Νικάνωρ Νικάνορος, Νικάνωρ 'Αλεξάνδρου,
Εΰφρων Άριστολάου, 'Αντίπατρος (Δ)ημοφίλου, Εύθύ­
νους Άλεξάν(δ)ρου, 'Αντίγονος Φοινικίλου, Ήλιό(δ)ωρος
16 Άγάνορος, Άγάθων Λυγκέως, "Αρμεννος Άδαίου, Εύδη[μί]­
(δ)ης Μαχάτου, · Βότριχος Νικαίχμου, Άριστογέν[ης]
Έρμωνος, Ζωΐλος 'Αλεξάνδρου, Παράμονος Ά γ [ η σ ι ] ­
166 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

στρατού : "Αλκιμος Παραμόνου, : Φιλόξενος Νικ[.Ρ.4]


20 Φιλόξενος Τευτίου, Μένανδρος Άντιγόν[ου],
Νικόλαος Νικόδημου, Σωγένης Έρμο[.Ρ.4],
Νικάνωρ ΑΙΚΚΥΡΟΥ, Νικάνωρ 'Αντιγόνου, [.?.?.]­
χος Σωσσθένου, Λυσίπολις Κλισιμάχου, Ξενοφ[ών] Ποσειδ[ίππου],
24 Διονύσιος Δερ[κ]υλίδου, Μείδων Με[.?.?.]
(Γ)λαυκίας Εύβιότ[ου, Ά]δαϊος Ά(ρ)ίστου,
Μελέαγρος Φιλίπ[που, Έ]πιτέ(λ)ης Μενάνδρου,
Νίκανδρος Εύδίκου, Νικόλαος Περίτου, Φίλων
28 Παραμόνου, Μελέαγρος Μαχάτου, · Έπίνικος
Νικίου, Μένανδρος Παυσανίου, Μένανδρος
Πύρρου, Ά(δ)αΐος Βεττάλου, Σταπόλε[μ]ος Άμΰντου,
Τιμοκράτης Δεινίου, 'Ορέστης Άμΰν[τ]ου, Ή γ ή ­
32 σανδρος Είκα(δ)ίωνος, Παράμονος Μενάνδρου,
(Δ)ήμαρχος (Δ)ιαγόρου, Νικάνωρ Ά(δ)αίου, Σωγέ[ν]ης
[Ά]ριστάρχου, 'Αριστοκλής Μικίωνος, Φίλιππος Ζ ω ­
πυρίωνος, Νίκανδρος Ποιμάχου, Δίφιλος Έπικρ[ά]­
36 του, Παρμενίων Μενάνδρου, 'Αντίγονος Μενεκ[ρά]­
του, ν Βάλακρος Λαμέδοντος, vacat
Άλκίμαχος Μαχάτου. vacat

L. 1. Omise par les premiers éditeurs, qui omettent aussi de relever les points aux
lignes 17, 19 et 28. L. 2 : και τον [—] edd. pr. L. 3 : πάντες τ[—] edd. pr.. L. 4-5 :
[—]μεν και έγ Δήλου κα[ταπλεΐν κατά το δυ?]νατον edd. pr., mais il n'y a pas
la place pour 15 lettres dans la lacune, ce qui rend la syntaxe avec un complément de
lieu, tel εγ Δήλου, problématique. La lecture έγδήλου (c'est-à-dire εκδήλου) est
aussi possible. L. 5 : επι[κ]εχώρηκα edd. pr.. L. 6 : [σ]υ(ν)αγωνισαμένοις edd. pr.,
ΣΥΜΑΓΩΝΙΣΑΜΕΝΟΙΣ la pierre. L. 8 : ΛΕ la pierre. L. 11-12 : Ίππό|στρατος
edd. pr. L. 14: ΛΗΜΟΦΙΛΟΥ la pierre. L. 15: 'Αλεξάνδρου edd. pr,
ΑΛΕΞΑΝΛΡΟΥ la pierre. L. 16-17 : ΕΥΔΗ[-]ΑΛΗΣ la pierre. L. 18-19 : Δ[η(η?/
α)μο]|στράτου edd. pr. L. 22 : Λικκύρου(?) edd. pr, qui proposent alternativement
(Ά)ικκΰρου et (Δ)ικκΰρου. L. 23 : Ξενοφ[—] Ποσει[~] edd. pr. L. 24 :
Δερκυλίδου edd. pr ; le dernier patronyme de la ligne est sans doute Με[ίδωνος]. L.
25 : Γλαυκίας edd. pr, ΠΛΑΥΚΙΑΣ la pierre ; Άκίστου edd. pr et la pierre. L.
26 : [Έ]πιτέλης edd. pr, ΠΙΤΕΑΗΣ la pierre. L. 30 : ΑΛΑΙΟΣ la pierre. L. 32 :
ΕΙΚΑΛΙΩΝΟΣ la pierre. L. 33 : Δήμαρχος (Δ)ιαγόρου edd. pr, ΔΗΜΑΡΧΟΣ
ΛΙΑΓΟΡΟΥ la pierre; Άδαίου edd. pr, ΑΛΑΙΟΥ la pierre. L. 36-37;
Μενεκ[ρά(ν£/ ρί)]του edd. pr
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 167

6. Lettre de Philippe V à Archippos et hypomnéma des Euiestes.


Musée de Kozani, n° d'inventaire 46. Découverte près du village moderne
de Koilas, où elle avait été probablement transportée du site antique d'Euia,
près du village moderne de Polymylos. Stèle rectangulaire de marbre blanc,
incomplète en bas, brisée à l'angle supérieur droit. Un trou rond a été pratiqué
en son centre. Dimensions : 0,37 χ 0,42 χ 0,10 ; Hauteur des lettres : 0,009­
0,015. Interligne : 0,005-0,01.
Bibliographie: Ch.I. Makaronas, Ephemeris 1934-35, 117-27; C.B.
Welles, A JA 42 (1938) 246-49 (SBG 13 [1956] 403 ; Moretti, Iscrizioni II
97-100, n°110); EAM 87 ; Hatzopoulos, Institutions II, 41-42, n°17.
Mentionnée dans de nombreuse études sur la Macédoine hellénistique.
Planchen0 XX.
[Β]ασιλεύς Φίλιππος Άρχίππ[ωι χαί]­
[ρ]ειν. Τοΰ δοθέντος μοι υπομνήματος π[αρά των]
[π]ερί Νικάνορα τον τετράρχην έκπέπομφά [σοι το]
4 άντίγραφον. Συνχωρώ οΰν αύτοϊς [την] Κο[ρ]ράγου [τοΰ]
Περδίκκου των έγ Γρήιαι μετοίκων χωράν ψιλή ν, [ην]
[φ]ασιν είναι πλέθρα πεντήκοντα, εως αν συντε­
λώσιν τας θυσίας έ[ν τώι Άπ]ελλαίωι μηνί, και
8 την έπιστολήν δε [άναγράψ]ας εχθές προ τ[οΰ]
έπιστασίου. vacat Έτ(ους) Β και Μ, Αύδναίου [.].
Βασιλεΐ Φιλίππωι ύπ[όμ]νημα παρά Νικάνο­
ρος τοΰ Φιλώτου, τετράρχου, και Θεοξένου
12 [το]ϋ Κλειτίνου, ύπασπιστοϋ, και Βίλου τοΰ Νι"­
[κά]νορος, λοχαγοϋ, και των εν τη ι πρωτολοχί­
[αι στρ]ατευομένων Εύιεστών Άλεξάν 1 '­
[δρου τ]οϋ Προίτου και 'Αντιγόνου τοΰ ' Α ­
Ι6 [λεξάν]δρου και Νικάνορος τοΰ 'Αρμέν­
ι ο υ , .?.?.] μάχου τοΰ Κρατεύου, και
[...Ρ.?... τοΰ] 'Αντιγόνου και Ά ν τ ι ­
[ ]

L. 4 : ...II Ό | ΑΓΟΥ Makaronas ; την Κορράγου Welles et les éditeurs suivants. L.


5-6 : [ά]πασιν Makaronas ; [ην Ι φ]ασιν Welles et les éditeurs suivants. L. 9 : Έτ. Β
Makaronas ; [Έτου]ς Β και Μ Welles et les éditeurs suivants, mais l'examen de la
pierre ne laisse pas de doute sur la justesse de la lecture de Makaronas, qui est confortée
par la copie d'Edson (Notebooks n°298). L. 14-15: ΆλεξάνΙ[δρου] Makaronas;
ΆλεξάνδΙ[ρου] Welles et les éditeurs suivants ; l'examen de la pierre montre que
Makaronas avait raison, car sa lecture est aussi confirmée par la copie d'Edson. L. 16­
17 : Άρμεν- Makaronas, Moretti, Rizakis-Touratsoglou (EAM) ; Welles avait proposé
la restitution Άρμεν[ίΙδου] ; sur le nom "Αρμεννος, voir ci-dessus n° 5, L. 16.
INDICES
INDEX GENERAL

Les mots "Antigonides", "Grèce", "Macédoine", ainsi que leurs dérivés,


n'ont pas été répertoriés. Il en est de même des termes "armée" et
"organisation", qui font précisément l'objet de cet ouvrage.

Acarnanie : 100. amende, infligée aux cavaliers : 47-49 ;


Acrocorinthe, citadelle de Corinthe, gar­ infligée aux fantassins et à leurs
nison macédonienne : 31. officiers : 48 ; 57 ; 78 ; 80-81 ; 143­
Admétos, père d'Alexandre : 74. 44 ; infligée aux contrevenants à la loi
âge, des recrues : 88-89 ; 99-102, 103 ; sur les pyrokauseis : 94-96 ; 98 ; infli­
106-107; 110-13; 117-21 ; 124; 137. gée aux contrevenants à la loi sur
agéma, des argyraspides chez les l'enregistrement dans les listes civiles
Séleucides : 60 ; des hypaspistes sous et militaires : 125 ; infligées aux
Alexandre III : 60 ; 72 ; chez les éphèbes et aux néoi: 143.
Antigonides: 66-73; 7 5 ; 103-104; Amis, d'Alexandre III : 39 ; des Antigo­
106-107 ; 144. nides : 39 ; de Philippe V : 61 ; 144.
agora, métiers : 137. Amphaxitide, circonscription militaire :
Agrianes, dans l'armée macédonienne : 87-88; 121.
66; 69-70; 106. Amphipolis, cité de Macédoine, loi
aichmè : 61 ; voir aussi lance. éphébarchique : 7 ; 16 ; 26 ; 36 ; 105 ;
Aigéai, cité de Macédoine, stèle à relief : 123, n. 1 ; 125, n. 3 ; 126-27 ; 136-39;
50 ; tombes : 82 ; tombe du Guerrier : 142 ; règlement de l'armée de cam­
82 ; voir aussi Vergina. pagne : 16-17; 23-24; 2 6 ; 31 ; 4 8 ;
Aineia, cité de Macédoine : 40. 52; 76-78; 80-81 ; 141, n. 3 ; 142­
akontistès : 137. 45; probable lieu de provenance de
ala : 37, sacra ala : 37-38 ; 65 ; voir aussi l'un des exemplaires du règlement sur
escadron. le service militaire : 17 ; 99 ; garnison :
Alexandre 1er, roi des Macédoniens, 24; 31 ; cens: 105; 125, n. 3 ; 137;
monnaies : 46. marine 27 ; relief funéraire : 8 ; 53 ;
Alexandre III (le Grand), roi des Macédo­ diagramma sur les concours stépha­
niens : 70 ; 84 ; règlement sur Philippes : nites : 139.
26, n. 1 ; marine macédonienne : 27 ; anadeixis, chez les Lagides : 59.
réforme militaire : 33 ; 38-39 ; sa Anaximène, historien grec, sur l'armée
cavalerie : 33-35 ; 38-39 ; équipement macédonienne : 33.
de son armée : 42 ; historiens : 50 ; 73 ; Andronikos, garde du corps de Persée : 57.
sarcophage : 50-51 ; sur la mosaïque de Antigone, le Borgne : 36 ; 72, n. 7 ; 136.
Naples : 50-51 ; infanterie : 55 ; hypa­ Antigone Gonatas, roi des Macédoniens,
spistes : 72-73 ; 74, n. 5 ; hypaspistes bouclier portant son nom : 42.
royaux : 58 ; 60-61 ; meurtre de Kleitos : Antigone Doson, roi des Macédoniens :
61-62 ; casque : 64 ; phalange : 73 ; 60; 7 5 ; lettres: 7-8; 19; 34; 80;
asthétaires, pézétaires : 74 ; accorde 111 ; marine : 27 ; itinéraire en 224 :
l'immunité fiscale : 111, n. 1 ; disci­ 32 ; cavalerie à la bataille de Sellasie :
pline militaire : 142. 37 ; 74 ; rapports avec Mégaléas : 79.
Alexandre IV, roi des Macédoniens, Antigoneia, cité de Macédoine : 40.
tombe : 65. antilabè : 84, n. 2.
Alexandre, fils d'Admétos : 60-61 ; 74. Antimachos, commandant de l'escadron
Alkétas, frère du régent Perdiccas : 136. royal : 40.
alliées, troupes : 15, n. 1 ; 29 ; 104 ; voir Antipatros, régent de Macédoine : 137,
aussi Agrianes, Illyriens, Thraces. n. 3.
172 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Antiphilos, officier de Persée : 68 ; 70. cliers : 71 ; διαγραφείς : 79 ; levée des


Apamée, cité en Syrie : 43 ; confusion troupes : 89 ; 119 ; classes censitaires :
avec Pella : 43, n. 2. 41 ; 44 ; 105 ; 137, n. 3 ; politeuma:
Apellaios, mois macédonien : 57. 105 ; ληξιαρχικον γραμματεϊον :
Apellès, ministre de Philippe V : 23-24 ; 125-27 ; registres des phratries : 127 ;
30 ; 56. entraînement militaire des paides : 136 ;
apodeixis : 134. inscriptions éphébiques : 136-37 ; en­
arc, entraînement au tir : 134-35 ; 137 et traînement militaire des éphèbes : 137,
n. 5. n. 5 ; 138, n. 3 ; esprit égalitaire : 144
Archélaos, roi des Macédoniens : 55. atimia: 142.
archers, sous Alexandre III : 55. Attale I, roi de Pergame : 31.
Archippos, épistate des Euiestes, lettre de Attique : 32.
Philippe V : 23-24 ; 57 ; 76. Axios, fleuve de Macédoine : 18 ; 62.
archives, royales : 56 ; publiques : 97. balles, de fronde portant le nom de
Archontikon, village moderne de Macé­ Philippe II : 42.
doine, monument aux boucliers : 65 ; Bardylis, roi illyrien : 34.
83,n.6. baréa hopla : 66.
archypérétès : 11-li. Bar-Kochva, B., historien israélien: 60.
argyraspides : nouvelle appellation des basilikon : 123; voir aussi trésor royal.
hypaspistes sous les Diadoques : 55 ; Basse Selcë, village en Albanie : 83, n. 6.
73 ; 107 ; chez les Séleucides : 60 ; 73. Beloch, K. J., historien allemand, sur
Aristote, philosophe grec : 97 ; 109 ; 138. Kynos: 31.
Arkynia : cité (?) de Macédoine : 60. Béotie, possession de Kynos : 31 ;
armiger : 62. organisation militaire: 131; loi sur
Arnisa, cité antique d'Eordée : 65. l'entraînement militaire : 135.
Arrien, historien grec, sur la cavalerie Béroia, cité de Macédoine : 122 ; loi
macédonienne : 38 ; sur le meurtre de gymnasiarchique : 16 ; 48 ; 93 ; 94, n.
Kleitos : 61 ; termes employés pour 3 ; 96; 134; 137; 139-40; 142;
décrire l'infanterie : 74, n. 5. relief de cavalier et d'écuyer : 50-51 ;
Arsinoè, épouse de Ptolémée Philopator, monument aux boucliers : 65 ; 83, n.
funérailles : 59. 6 ; lettre d'Antigone Doson : 80 ; 111 ;
Asclépiodote, tacticien grec, sur le 121 ; tombes : 82.
bouclier macédonien : 65 ; 83 et n. 5 ; Berve, H., historien allemand, sur les
sur la composition de la phalange : 76. hypaspistes : 58.
Asie Mineure, milices montées : 36. Bikerman, E., historien russe, sur les
aspis : 70 ; voir ausi bouclier. diagrammata : 30.
assemblée macédonienne : 87-88. Bilos, fils de Nikanor, tétrarque : 57.
asthétaires : 74 ; voir aussi asthétairoi. Bosworth, A. B., historien britannique,
asthétairoi : 72, n. 7. sur la cavalerie macédonienne : 35 et
asthippoi: 72, n. 7. n. 6 ; sur les asthétairoi : 72, n. 7.
ataxia : 143. bottes, des cavaliers à Athènes : 49 : sur
Athénagoras, officier de Persée : 70. les peintures macédoniennes : 50 ; sur
Athènes, emploi de λευκώματα : 25 ; un relief funéraire d'Amphipolis : 53.
équipages de la flotte : 28, n. 2 ; Bottie, circonscription militaire : 87-88 ;
désignation des officiers : 39 ; four­ 121 ;Bottéates: 121.
niture des chevaux : 41 ; 44-45 ; 49 ; bouclier, découvertes archéologiques :
chevaux marqués au kérykeion : 46 ; 18 et n. 3 ; fourni gratuitement aux
chevaux marqués à la roue : 46, n. 1 ; éphèbes à Athènes : 41 ; découvert à
revue des cavaliers : 45-49 ; valets des Dion : 42 ; 65 ; de fantassin sur un
cavaliers : 49 ; armement des cavaliers : relief de Pydna : 49 ; de cavalerie : 51­
49 ; inscription mentionnant des bou­ 54 ; des phalangites : 133 ; macédonien
INDICES 173

porté par un barbare sur la fresque de relief hellénistique d'Edessa : 54 ; sur


la "tombe de Kinch" : 51, n. 3 ; la fresque de la tombe d'Hagios Atha­
macédonien porté par l'écuyer sur la nasios : 62-64 ; de la tombe de Philippe
ciste du Musée de Kilkis : 52 ; II : 64 ; conique des peltastes : 71-72 ;
argiens (ou hoplitiques) : 64 et n. 4 ; conique sur un relief d'Idoménè : 71 ;
73, n. 5 ; 84, n. 2 ; argiens sur une ciste 81 ; conique dans le règlement
du Musée de Kilkis : 52 ; macédonien d'Amphipolis : 80 ; des phalangites :
porté par l'écuyer sur un relief de 133 ; omission punie d'amende : 143.
Kellion : 54 ; à arête sur un relief Cassandreia, cité de Macédoine sur
d'Amphipolis : 53 ; à arête sur un relief l'isthme de Pallène, exemplaire du
de Kalindoia : 54 ; sur un relief hellé­ règlement sur le service militaire : 16 ;
nistique d'Edessa : 54 ; des cavaliers 58 ; 116 ; marine : 27 ; garnison : 31 ;
athéniens : 54 ; macédonien sur la mobilisation des jeunes : 100, n. 5 ;
fresque de la tombe d'Hagios Atha­ voir aussi néoi.
nasios : 62 ; 64 et n. 4 ; diamètre du catapulte : 137, n. 5.
bouclier macédonien : 64-66 ; 71 ; 83­ cavalerie, macédonienne : 29 ; 32-54 ;
84 ; caractéristiques du bouclier macé­ 66; 74; 76; 99; 104; 110-111 ; 117;
donien : 71 ; peint sur la tombe de 133; 135; athénienne: 45-49; lacé­
Katérini : 65 ; 83, n. 6 ; en relief sur la démonienne : 106.
tombe d'Alexandre IV : 65 ; sur la cens, des recrues : 88-89 ; 103-107\ 125,
fresque de la tombe de Lyson et n. 3 ; 137.
Kalliklès : 65 ; 83, n. 6 ; sur la tombe chalcaspides : 56 et n. 1 ; 60-61 ; 74-76.
de Spélia en Eordée : 65 ; 83, n. 6 ; sur Chalcis, cité d'Eubée : 31 ; 70 ; diagramma :
une tombe de Basse Selcë : 83, n. 6 ; 16; 23-24; 26; 29-30.
sur le monument d'Archontikon : 65 ; cheiristai, dans les garnisons : 31 ; dans
83, n. 6 ; moule de bouclier découvert le règlement d'Amphipolis : 78.
en Egypte : 83, n. 8 ; sur le monument Chéronée, bataille : 41.
de Béroia : 65 ; 83, n. 6 ; découvert à chiliarchès : 77 ; 80 ; voir aussi chiliarque.
Pergame : 65 ; découvert à Végora en chiliarchia : 77 ; voir aussi chiliarchie.
Eordée : 42 ; 65 ; découvert à Dodone : chiliarchie, des hypaspistes sous Alexandre
65 ; sur un relief d'Idoménè : sculpté III : 55 : 73 ; chez les tacticiens : 77.
d'Oropos : 83, n. 8 ; 71 ; dorés : 72 ; chiliarque, de la phalange : 39 ; des
dans le règlement d'Amphipolis : 80 ; hypaspistes sous Alexandre III : 70.
omission punie d'amende : 144. chiton : 62-63 ; 138.
Boulé, à Athènes : 44 ; 47 ; voir aussi chlamyde, de cavalier sur un relief de
Conseil. Béroia : 51 ; sur un relief d'Amphipolis :
caducée, marque des chevaux : 46 ; voir 53 ; sur la fresque de la tombe d'Hagios
aussi kérykeion. Athanasios : 62-63 ; des éphèbes à
caetra : 71. Amphipolis : 138.
caetrati: 67, n. 5 ; 71 ; voir aussi peltastes. chora, surveillance : 36 ; 46, n. 5.
caisse, royale : voir trésor royal. Cléomène III, roi des Lacédémoniens : 74.
Carie, contrée d'Asie Mineure : 61. clupeati : 71.
casque, des cavaliers à Athènes : 49, de code, militaire d'Amphipolis : voir règle­
fantassin sur un relief de Pydna : 49 ; ment.
sur les peintures macédoniennes : 50 ; cohors, regia : 37- 38 ; 59 ; voir aussi
béotien : 50 ; "thrace" sur un relief de escadron, Uè, ala.
Béroia : 51 ; sur la fresque de la commandant, de garnison : 31.
"tombe de Kinch" ; sur une ciste du Compagnons (cavaliers lourds) : 32-33 ;
Musée de Kilkis : 53 ; sur un relief 35 ; voir aussi hétairoi.
d'Amphipolis : 53 ; porté par l'écuyer concours, scéniques, thyméliques, scé­
sur un relief de Kellion : 54 ; sur un niques : 139.
174 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Conseil, à Athènes : 44-45 ; voir aussi stéphanites : 139 ; voir aussi règlement.
Boulé. diagraphè : 79 ; épi tas diagraphas : 97.
Conseil, royal en Macédoine : 60 ; 69 ; 79. dikastai : 94.
contraho : 87, η. 8 ; 88. dimitto:8S,n. 10.
Corinthe : 144-45 ; golfe : 32. dimnéaios: 124.
Corrhagos, cavalier macédonien : 43. Diodore, historien sicéliote : 27 ; 56 ;
course : 134 ; 138. 59; 7 5 ; 133.
Créon, officier de cavalerie : 40. Dion, cité de Macédoine : 57 ; bouclier :
crépides : 63 ; 138. 42 ; 65 ; 83 ; lieu de rassemblement
cuirasse, découvertes archéologiques : 18 ; des troupes : 88.
des cavaliers à Athènes : 49 ; sur les Dionysos : 127.
peintures macédoniennes : 50 ; à Dios, mois macédonien : 137.
franges sur un relief de Béroia : 51 ; discipline : 134 ; 143.
sur une ciste funéraire de Kilkis : 53 ; Dodone, cité d'Epire, bouclier : 65 ; 83.
sur un relief d'Amphipolis : 53 ; à dokimasia, des cavaliers à Athènes : 44 ;
franges porté par l'écuyer sur un relief des cavaliers en Macédoine : 47.
de Kellion : 54 ; sur la fresque de la doratia : arme des hypaspistes : 61 ; 63.
tombe d'Hagios Athanasios : 62 ; sur dory : 61 -63 ; 82 ; voir aussi lance.
un relief d'Idoménè : 71-81 ; des pel- doryphoros : 61 -63.
tastes : 72 ; non métallique : 80-83 ; Doson : voir Antigone Doson.
métallique : 81 ; 83 ; de Philippe II : dragons : 36 ; 46, n. 5 ; voir aussi cavalerie.
83 ; demi-cuirasse : 81 ; omission punie Drama, ville moderne de Macédoine, lieu
d'amende : 143-44. de découverte d'un exemplaire du
custodes corporis : 59 ; voir aussi gardes règlement sur le service militaire : 16­
du corps. 17; 58; 99.
Cynoscéphales, lieu-dit en Thessalie, dromos : 138 ; voir aussi course.
bataille entre Macédoniens et Romains : éclaireurs : 35 ; voir aussi prodromoi.
24-25 ; 33 ; 36 ; 39 ; 56 ; 69 ; 72 ; 76 ; écuries, royales en Macédoine : 46.
88 ; 100 ; 136 ; 148. écuyer, au service des éphèbes : 36, ac­
décadarques, désignation à Athènes : 39. compagne le cavalier macédonien : 50 ;
Cyrène, inscriptions : 58 ; 74, n. 5 ; 53 ; 133 ; sur un relief de Béroia : 50­
constitution oligarchique : 137, n. 3. 51 ; sur une ciste funéraire du Musée de
dague : voir épée. Kilkis : 52 ; à Athènes : 53 ; sur un relief
Delphes, monument de Paul-Emile : 52 ; hellénistique de Pydna : 53 ; sur un
83. relief hellénistique de Kellion : 53-54 ;
Démétrios Poliorcète, roi des Macédo­ sur un relief hellénistique d'Edessa : 54.
niens, bouclier portant son nom : 42. Edessa, cité de Macédoine, relief de
dénonciateur : 96 ; 98. cavalier : 54.
De Sanctis, G., historien italien, inter­ Egypte : voir Lagides.
prétation du règlement sur l'armée de ektaktoi: 76.
campagne : 23 ; 141, n. 3 ; 147 ; sur ektos taxéon : 76-77.
les hypaspistes : 57. Elatée, cité de Phocide : 31.
Diadoques : 55 ; 73 ; 84 ; 107 ; 136. Elimée, contrée de Macédoine : 57.
diagramma : 93 ; sur le service militaire : endurance : 134 ; 138 ; voir aussi philo­
7 ; 19 : 25-26 ; 34 ; 36 ; 40 ; 44 ; 45 ; ponia.
46-49; 59 ; 61 ; 67 ; 78 ; 89 ; 91-118; exarithmoi taxéos : 76.
123 ; 125 ; sur l'armée de campagne : exo taxéon : 76-77.
24 ; 142-45; sur le service de garnison : exodoi: 138, n. 3.
8; 16-17; 29-32; militaire (dans son Eordée, contrée de Macédoine : 65 ; dé­
ensemble) : 15 ; 29 ; 143 ; 145 ; (ou loi) couverte de bouclier : 42 ; 57 ; 83, n. 6.
de Kavala : 19 ; 123-27; sur les concours épée, de cavalerie : 51 ; sur la fresque de la
INDICES 175

tombe d'Hagios Athanasios : 64, η. 4 ; flagellation : 141-43.


des peltastes ; courte dans le règlement foyer : 114 ; 117-118 ; 120 ; 122 ; foyers
d'Amphipolis : 80 ; découvertes dans maritimes : 28 ; voir aussi "feu".
les tombes : 82 ; hoplitique : 82 ; à un fronde : 137.
seul tranchant : 82 ; omission punie Frontin, auteur latin : 50 ; 133.
d'amende : 143 ; voir aussi glaive et fustuarium : 141.
sabre. gardes du corps : 56-66; 104.
éphébarque, à Amphipolis : 137. garnisons : 15 ; 29-32 ; diagramma sur le
éphèbes, éphébie : 101 ; 110 ; 118 ; 126­ service des : 8 ; 16 ; 23-24 ; d'Amphi­
27 ; 131 ; 136 ; à Amphipolis : 105 ; polis : 24 ; de Chalcis : 24 ; de Thessa­
136-39; 143 ; pratique de l'équi­ lonique : 31 ; 69-70 ; de Cassandreia : 31.
tation en Macédoine : 36 ; équipement Gaulois, sur le monument de Paul-
à Athènes : 41 ; 126 ; en Béotie : 131 ; Emile : 52 et n. 1.
entraînement à Athènes : 137, n. 5 ; Gauthier, Ph., historien français : 91, n.
138, n. 3 ; origines: 138-39. 1 ; 124.
Ephèse, cité d'Asie Mineure : 124 ; glaive, des cavaliers à Athènes : 49.
entraînement militaire : 134-35. Gonnoi, cité de Perrhébie : 60.
épistate, magistrat suprême des cités Goukowski, P., historien français, sur les
macédoniennes, rôle dans l'inspection asthétairoi : 72, n. 7.
des chevaux : 78 ; 40 ; 46-48 ; respon­ gramma ta : 95.
sable de l'inscription des citoyens aux grammateus, officier d'intendance attaché
pyrokauseis : 94 ; 96 ; 97-98 ; 120-21. à la stratégie en Macédoine : 48-49 ; 77­
épi tes choras, officiel macédonien, rôle 78 ; 97-98 ; correspondant à Γάρχι­
dans l'inspection des chevaux : 46-48. γραμματεύς των δυνάμεων chez les
eques : 37-38 ; regii équités : 37. Lagides et les Séleucides : 78-79 ; 97 ;
equitation : 137. 98 ; secrétaire de l'épistate : 78 ; voir
Erétrie, cité d'Eubée, garnison macédo­ aussi secrétaire.
nienne : 30. Griffith, G. T., historien britannique, sur
escadron, de la garde ou royal : 32 ; 37­ les asthétairoi: 72, n. 7.
38 ; 40 ; escadrons territoriaux : 32 ; gymnase : 101 ; 134-35 ; 137-38.
38 ; de cavalerie légère : 35 ; de paides : gymnasiarque, à Béroia : 96.
136 ; voir aussi cohors, Uè ti ala. Hagios Athanasios, village moderne de
ethnos, macédonien : 101. Macédoine probablement dans le
Etoliens : 31-32. territoire de l'antique Héraclée sur
Eubée:31 ; 69. l'Axios: 18; 62.
Euboïque, Golfe : 32. Hammond, N.G.L., historien britannique,
euexia : 138 ; voir aussi prestance. sur la marine macédonienne: 27 ; sur la
Euia, cité d'Elimée (ou d'Ëordée) : 57 ; 70. cavalerie macédonienne : 32, n. 8 ; 35,
eukosmia : 138 ; voir aussi ordre. n. 8 ; sur l'armement de la cavalerie
Eumène (de Cardia) : 36 ; 136. macédonienne : 51, n. 4 ; 52, n. 1 ; sur
Eumène II, roi de Pergame : 42 ; 76. les asthétairoi : 72, n. 7.
Eumène, officier de Persée : 70. haras, chez les Lagides : 43 ; des Anti­
Euromos, cité de Carie : 61. gonides : 43, n. 2 ; en Macédoine : 47.
eutaxia : 143 ; voir aussi discipline. Harpocration : 126.
euzonoi: 66. hasta : 62.
evzones : 107. Haute Macédoine, circonscription mili­
fantassins : voir infanterie. taire : 87-88 ; 121.
"feu", unité de recrutement 91-97; 99 ; Helly, B., historien français : 131.
115 ; 120 ; 123 ; voir aussi foyer. Héraclée sur l'Axios, cité de Macédoine,
Feyel, M., historien français, sur Kynos : tombe: 18; 62.
31. Héraclès : 127.
176 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Herculanum, statuette d'Alexandre : 50-51. Kallinikos, colline en Thessalie, bataille :


hétairoi: 39 ; 67 ; 117 ; séléucides et anti­ 68.
gonides : 34 ; de Létè : 38 ; fourniture katalogeis, à Athènes : 44.
des chevaux : 44 ; ciste funéraire : 52 ; katastasis, des cavaliers à Athènes : 41 ;
voir aussi Compagnons. 44-45.
hexamnaios: 124. Katérini, ville moderne de Macédoine,
Hiéronymos, de Cardia, auteur grec : 136. tombe : 65 ; 83, n. 6.
hipparques, désignation à Athènes : 39 ; kausia, sur la fresque de la tombe d'Hagios
timésis des chevaux à Athènes 45-47 ; Athanasios : 62-63.
en Macédoine 40 et n. 2 ; 48. Kavala, ville moderne de Macédoine,
hippeis, classe censitaire à Athènes : 41 ; inscription : 106 ; 122 ; 123-27.
4 4 ; 105. Kellion, cité d'Eordée, relief funéraire : 53.
Hippias, officier de Persée : 68. kérykeion, marque des chevaux aptes au
Holoios, mois macédonien : 138. service : 46 ; voir aussi caducée.
hoplites, à Athènes : 39. Kilkis, ville moderne de Macédoine,
hoplomachie : 135. musée : 52 ; 54.
hypaithros : 99, n. 2 ; 101. Klaffenbach, G., épigraphiste allemand,
hypaspistes, officiers sous Alexandre III : sur Kynos : 31.
39 ; 70 ; chiliarchies sous Alexandre Kleitinos, père de Théoxenos : 57.
III : 55 ; nouvelle appellation des pézé­ Kleitos, officier d'Alexandre III : 61-62.
taires : 55 ; 72 ; sous les Diadoques : Koinon, macédonien : 93.
136 ; sous les Antigonides ; 56-66 \ 73 ; konos : 72 ; voir aussi casque.
104-105 ; ancêtres des peltastes anti­ kopis, arme de cavalerie ; voir aussi
gonides : 72-73 ; 106 ; agéma : 73. épée : 51.
hypérétès : 77-78. kotthybos ; voir aussi cuirasse : 81
Idoménè, cité de Macédoine, stèle : 8 ; Kougéas, S., philologue grec, son inter­
71 ;81 ;83. prétation du diagramma de Chalcis :
Uè, royale : 37-38 ; voir aussi escadron, 23 ; 30.
cohors, ala. Kynos, cité de Locride, diagramma : 8 ;
Illyrie, Illyriens : 34 ; dans l'armée macé­ \b\2f>\ 29-32.
donienne : 66 ; 106. Kyrrhos, cité de Macédoine, revue
imperium : 142. militaire : 34 ; 37 ; 40 ; 68-70 ; lieu de
Inde : 42. rassemblement des troupes : 88.
indico : 88. Laconie : 74.
infanterie : 55-84 ; de ligne macédo­ Lagides : 33 ; fourniture de l'équipement
nienne : 29; 4 2 ; 103; 133; 135; militaire : 42-43 ; hypaspistes : 58 ;
rapport avec la cavalerie : 33-34 ; thérapeia : 58-59 ; peltastes et agéma :
désignation des officiers : 39. 68 ; 73 ; pézoi : 74 ; archypérétai et
Ischomachos, père de Zoïlos : 81. hypérétai : 78 ; grammateis : 78-79 ;
jambières : 80 ; 82 ; 133 ; 144. άρχιγραμματεύς των δυνάμεων : 79 ;
javelot, découvertes archéologiques : 18, la diagraphè : 79 ; 97 ; moule de
n. 3 ; arme de cavalerie : 35 ; des bouclier : 83, n. 8.
cavaliers athéniens : 49 ; sur un relief Lamiaque, guerre : 41.
de Béroia : 51 ; sur une ciste funéraire lance, découvertes archéologiques : 18,
du Musée de Kilkis : 53 ; entraînement n. 3 ; des cavaliers athéniens : 49, de
au tir: 134-35; 137, et n. 5. cavalier sur un relief de Pydna : 49 ; sur
Justin, auteur latin : 61 un relief de Béroia : 51 ; de cor­
Kalindoia, cité de Macédoine, relief de nouiller, arme de cavalerie : 51 ; porté
cavalier : 54. par l'écuyer sur un relief de Kellion :
Kalliklès, citoyen de Miéza, tombe : 18 ; 54 ; des hoplites et des hypaspistes :
52-53 ; 65 ; 82 ; 83, n. 6. 61-62 ; sur la fresque de la tombe
INDICES 177

d'Hagios Athanasios : 63 ; longueur : 63. Makaronas, Ch., archéologue grec, inter­


lancea : 62 ; voir aussi lance. prétation de la lettre à Archippos : 24.
Larissa, cité de Thessalie : 56 ; lettres de marine : 15 ; 27-28.
Philippe V : 96 ; 124; 139. Markle, M., historien américain : 82 ; 84
Le Bohec, Sylvie, historienne française, et n. 2.
sur la marine macédonienne : 27 ; sur mathésis: 138.
les fonctions de 1'έπί τοΰ γραμμα­ Mégaléas, officier d'Antigone Doson et
τείου : 79. de Philippe V, préposé au secrétariat :
leitourgeiai, politikai : 111. 69-70 ; 79.
Léon, hipparque des Macédoniens : 40. Mégaride : 31.
Léonnatos, officier de Persée : 68 ; 70. Menippos, officier de Philippe V : 70.
Léontios, commandant des peltastes : Ménon, comandant de l'escadron royal : 40.
56 ; 69. mercenaires : 15, n. 1 ; 29 ; 42 ; 104.
Létè, cité de Macédoine, stèle des Miéza, cité de Macédoine, tombes : 51,
hétairoi: 38. n. 3 ; 52; 6 5 ; 81-82.
lettres royales, de Philippe V à Miller, Stella, archéologue américaine : 18.
Archippos: 19; 23-24; 57; 76; à Naples, mosaïque d'Alexandre : 50-51.
Larissa : 96 ; 124 ; d'Antigone Doson : Néa Potidaia, village moderne sur l'isthme
7-8; 19; 34; 80; 111 ;121. de Pallène, lieu de découverte d'un
leucaspides : 56 ; 74-75. exemplaire du règlement sur le service
levés, armati, levis armaturae : 55 ; voir militaire : 16.
aussi tirailleurs et psiloi. néaniskoi : 127 ; 135.
Liampi, Katérini, historienne et archéo­ néoi : 131 ; entraînement militaire : 134­
logue grecque, sur le bouclier macédo­ 35 ; 143.
nien : 84, n. 2. Nicatores : 38 ; 59.
liturgie : 111. Nigdélis, P., historien grec : 7 ; sur le
lochagos, de cavalerie : 39, d'infanterie à sens de πυρόκαυσις : 91, n. 1 ; sur le
Athènes : 39 ; de la phalange en Macé­ sens de πολίτευμα : 97, n. 1 ; sur le
doine : 57 ; 76-77 ; 80. sens de βοηθός : 101, n. 8 ; 110, n. 3 ;
lochos, de cavalerie : 38-39 ; de la restitution γ[υμνητας] : 103, n. 2 ; sur le
phalange : 76. sens de l'expression τους τα δοράτια
Locride : 16 ; orientale : 29. οίσοντας : 104, n. 3.
loi, éphébarchique d'Amphipolis : 7 ; 16 ; Nikanor, fils de Philotas, tétrarque : 57.
26 ; 36 ; 105 ; 123, n. 1 ; 125, n. 3 ; Nikanor, père de Bilos : 57.
126-27; 136-9; 142-43; gymnasiar­ officiers: 34; 39-40; 69-70; 77-79;
chique de Béroia : 16 ; 48 ; 93 ; 94, n. 110-111 ; 121-22; 131 ; 142; 144 ; de
3 ; 96 ; 134-35 ; 139-40 ; 142-43 ; (ou cavalerie : 47-48 ; d'intendance : 48 ;
diagramma) de Kavala: 19 ; 123-27.; loi voir aussi hégémones.
commune : 92-93 ; 140 ; béotienne sur oikonomoi, des garnisons : 31.
l'entraînement militaire : 135 ; lois Oponte, cité de Locride : 31.
gymnasiarchiques et éphébiques des oppidum : 87.
cités macédoniennes : 139. ordre : 138.
louché : 61 ; voir aussi lance. Oréos, cité d'Eubée : 31.
Loukopoulou, Louisa, historienne et Oropos : 83, n. 8.
archéologue grecque : 52. Ottolobos, lieu-dit en Thessalie, bataille
lustration, de l'armée : 88. entre Romains et Macédoniens : 25.
Lyson, citoyen de Miéza, tombe : 18 ; pages (royaux) : 35 ; 142 ; voir aussi paides.
52-53 ; 65 ; 82 ; 83, n. 6. paides: 101; 127; entraînement mili­
machaira, arme de cavalerie : 51. taire : 134-37 ; 143 ; participation aux
Magnésie, du Sipyle, cité d'Asie combats : 136.
Mineure : 96. Paraitakénè, région en Iran : 36 ; 136.
178 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

Paschoud, F., historien et cavalier donienne : 27 ; cavalerie macédo­


suisse : 43, n., 4. nienne : 32 ; bataille contre Bardylis :
Patroklès, commandant de la cavalerie 34 ; équipement de l'armée : 42 ; limite
macédonienne : 40. à un seul l'écuyer qui accompagne les
Paul-Emile, général romain, monument à cavaliers : 50 ; infanterie macédo­
Delphes : 52 et n. 1 ; 83 ; triomphe : 75. nienne : 55 ; casque : 64 ; pézétaires :
pédotribes : 135 ; 137. 55 ; 72 ; 105, n. 1 ; phalange : 73 ; 133 ;
Pella, cité de Macédoine, confusion avec monnaie représentant bouclier avec téla­
Apamée : 43, n. 2 ; lieu de rassem­ mon : 84, n. 2 ; entraînement de l'armée :
blement des troupes : 88. 133 ; discipline militaire : 142 ; second
Pella, premier nom d'Apamée : 43. fondateur du royaume : 148.
Péloponnèse : 32 ; 33 ; 37 ; 69 ; 76 ; Philippe V, roi des Macédoniens : 60-61 ;
guerre du : 32. 69-70 ; 74 ; 79 ; 122 ; ordonnances : 7 ;
peltastes, sous les Antigonides : 56 ; 60 ; 25 ; 31 ; lettre à Archippos : 19 ; 23-24 ;
66-73; 74-76; 84, n. 2 ; 103-107; 57 ; 76 ; querelle avec Apellès : 23 ;
144 ; à Sparte : 106 ; voir aussi caetrati. 30 ; 56 ; défaite de Cynoscéphales : 23 ;
peltè : 70-71 ; voir aussi bouclier. 36 ; 88 ; 136 ; sa marine : 28 ; ses gar­
pentacosiarques, des hypaspistes : 39. nisons : 30 ; passages par Kynos : 31­
pentakosiomédimnes : 41 ; 44 ; 105. 32 ; effectifs de cavalerie : 37 ; ses
pentakosiomedinmoi : voir pentakosio­ hypaspistes : 56 ; lettres à Larissa : 96 ;
médimnes. 139 et n. 4 ; sollicitude pour le renforce­
Perdiccas I, roi des Macédoniens : 148. ment des corps civiques : 124 ; dia­
Perdiccas II, roi des macédoniens : 55. gramma sur les concours stéphanites :
Perdiccas III, roi des Macédoniens : 42. 139 ; Amis : 144 ; législation : 147-8.
Pergame, cité d'Asie Mineure, bouclier : Philippes, cité de Thrace, règlement
65 ; plaque de bronze : 81. d'Alexandre le Grand : 26, n. 1.
Perrhébie : 8 ; 34. philoponia : 138 ; voir aussi endurance.
Persée, roi des Macédoniens :75 ; effectifs Phocide : 31.
de cavalerie : 37 ; Nicatores : 38 ; ses phylarques, désignation à Athènes : 39 ;
gardes du corps : 57. recrutement des cavaliers : 44 ; revue
pétase : 138. des cavaliers : 45-47.
Pétrès, village moderne en Eordée, site phylax: 61-62.
probable de l'antique Kellion : 8. pique : voir sarisse.
pézétaires, sous Philippe II : 55 ; 72 ; pleromata (équipages de la flotte), leur
105, n. 1 ; sous Alexandre III : 55 ; statut civique : 28, n. 2.
74 ; chez les Séleucides : 74. Plutarque, auteur grec : 61 ; 66-67 ; 72.
pézétairoi : 72 ; voir pézétaires. politeuma : 78 ; 96-97 ; 99 ; 105 ; 123.
pézoi : 74 et n. 5 ; 104. polodomastès : 137.
phalange, phalangites : 33 ; servent Polybe, historien mégalopolitain : 23­
comme marins : 28 ; chiliarques : 39 ; 2 5 ; 27-28; 31 ; 37 ; 38 ; 40 ; 56 ; 58­
organisés par Philippe II : 55 ; sous les 60 ; 66-67 ; 69-70 ; 72-77 ; 79 ; 87 ;
Antigonides : 56 ; 66 ; 68 ; 73-84 103, 136; 141 ; 143-45; 147-48.
n. 2 ; 104; 122; 125; 135 ; bouclier : Polyen, auteur grec : 133.
64etn.4;71. Polymylos, village moderne, site d'Euia :
phalangites: 104. 57.
Phalanna, cité de Perrhébie : 40. Poros, roi indien : 64.
Phanagoreia : 111, n. 1. porpax : 84, n. 2.
Phasélis, cité d'Asie Mineure : 124. porteurs : 133.
Philotas, père de Nikanor : 57. praefecti : 87.
Philippe II, roi des Macédoniens : 60 ; prestance : 134 ; 138.
tombe : 18 ; 43 ; 51, n. 4 ; marine macé­ prétoriens, comparés aux hypaspistes : 58.
INDICES 179

Priène, Priéniens, cité d'Asie Mineure : 124. campagne : 24.


prodromoi (cavaliers légers) : 35, n. 1 et sabre, des cavaliers athéniens : 49 ; de
8 ; 117 ; voir aussi éclaireurs. cavalerie sur une ciste du Musée de
protèméris : circonscription militaire : 88. Kilkis : 53.
protolochia, d'Euia : 57. sacer, sacra ala : 37-38 ; 67 ; voir aussi
psiloi: 55 ; 66 ; 76 ; voir aussi tirailleurs escadron.
et levés. Samos, île grecque : 124 ; entraînement
Ptolémaios, officier d'Antigone Doson et militaire des paides : 135.
de Philippe V : 69. sarisse, découvertes archéologiques : 84,
Ptolémée 1er Soter : 137. n. 2 ; 18 et n. 3 ; 82 ; arme de cavalerie :
Ptolémée IV Philopator, funérailles : 58. 35 ; 51, n. 5 ; longueur : 61 ; arme des
Pydna, cité de Macédoine, marine : 27 ; gardes : 62 ; diamètre de la hampe : 63 ;
bataille: 3 7 ; 6 7 ; 6 9 ; 72; 75-76; 71 ; sur la fresque de la tombe d'Hagios
relief de cavalier classique: 49 ; relief Athanasios : 63 ; dans le règlement
de cavalier hellénistique : 53. d'Amphipolis : 80 ; sur un relief d'Ido­
pyrokausis : 91, n. 1 ; 99 ; voir aussi ménè : 71 ; 81 ; des phalangites 133 ;
"feu", foyer. omission punie d'amende : 143.
Pythion, cité de Tripolis de Perrhébie, satellites: 59 ;6\.
lettres d'Antigone Doson : 8 ; 34. scribo : 87.
Quinte-Curce, historien romain : 39-40 ; secrétaire, des epistates : 40 ; 94 ; 98 ;
61-62 ; 80. des hipparques à Athènes : 45 ; voir
registres, militaires et civiles : 123 ; 125­ aussi grammateus.
27, responsable : 96-98 ; des phratries Séleucides : 33 ; cavalerie : 34 ; haras : 42­
à Athènes : 127 ; voir aussi diagraphè. 43 ; fourniture de l'équipement mili­
regius, regia cohors : 37-38 ; regii équités : taire : 43 ; hypaspistes : 58 ; thérapeia :
37. 59 ; argyraspides : 60 ; άρχιγραμμα­
règlement, d'Amphipolis sur l'armée de τεύς των δυνάμεων : 79 ; 97.
campagne : 16-17 ; 23-24 ; 26 ; 30-31 ; Sellaste, localité d'Arcadie, bataille : 37 ;
48 ; 52 ; 57 ; 60 ; 76-78 ; 80-81 ; 141, n. 60 ; 69 ; 74.
3 ; 142-45 \ de Chalcis sur les Sénat : 42 ; 76.
garnisons : 23-24 ; 26 ; de Kynos sur les Sicyone, cité du Péloponnèse : 56 ; haras
garnisons: 16-17; 26; 29-32 \ sur le antigonides : 43, n. 2.
service militaire découvert à Drama et à Sismanidès, C , archéologue grec, sur le
Néa Potidaia : 17 ; 24 ; 27 ; 46-49 \ 58 ; sens de πυρόκαυσις : 91, n. 1 ; sur le
67; 79; 91-118; 119-20; 140; sens de πολίτευμα : 97, n. 1 ; sur le
d'Alexandre le Grand sur Philippes : 26, sens de βοηθός: 101, n. 8, n. 3 ;
n. 1 ; voir aussi diagramma. restitution γ[υμνήτας] : 103, n. 2 ; sur
remplaçant: 111-12; 114; 116-117. le sens de l'expression τους τα
République d'Athènes : 136. δοράτια οΐσοντας : 104, n. 3.
réserves, réservistes : 34 ; 101-102 ; 109­ sitérésion : 116.
116. sitos, des cavaliers à Athènes : 41 ; 45.
Rcesch, P., historien français : 131. Sittakénè, région d'Iran : 38.
roi, conclusion de traités : 40, n. 2 ; auto­ Smyrne, cité d'Asie Mineure : 96.
risation d'inscription aux registres : 96­ somatophylax : 57 ; 59 ; 61 ; voir aussi
97; 125; juge: 147. hypaspistes.
rôle, des cavaliers : 44 ; de l'armée : 78. Sparte, levée des troupes : 89 ; âge des
Rome, Romains : 23 ; 79 ; 100 ; 141-43 ; mobilisables : 100 ; les άφ' ήβης : 106 ;
148. situation familiale des mobilisables :
Rosen, Κ., historien allemand : 122. 109 ; mobilisation : 119 ; tenue des ado­
Roussel, P., historien français, inter­ lescents : 138.
prétation du règlement sur l'armée de
180 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

speculatores, comparés aux hypaspistes : Thrasippos, officier de Persée : 68 ; 70.


58. Thucydide, historien athénien, sur
speira : 76-77. l'infanterie macédonienne : 55.
speirarchès : 11 ; 80. tirailleurs, macédoniens : 29 ; 35 : 55 ;
Spélia, village moderne de Macédoine, voir aussi psiloi.
tombe : 65 ; 83, n. 6. Tite-Live, historien romain : 24-26 ; 66­
Stern, J., : 124-25. 68; 71 ; 7 5 ; 87-88; 100; 136.
Stoboi, cité de Peonie, lieu de rassem­ tombe, de Philippe II : 18 ; 43 ; 51, n. 4 ;
blement des troupes : 88. de Lyson et Kalliklès : 18 ; 52-53 ; 65 ;
Strabon, géographe grec, sur Kynos : 32. 82 ; 83, n. 6 ; de Spélia : 65 ; 83, n. 6 ;
stratèges, désignation à Athènes : 39 ; en du Guerrier d'Aigéai : 51, n. 2 ; 82 ; "de
Macédoine : 40, n. 2. Kinch" : 51, n. 3 ; d'Hagios Athanasios :
strategia : 11-1% ; 97. 18 ; 62 ; tombes à Aigéai : 82 ; tombes à
stratégos : 11. Béroia : 82 ; de Katérini : 65 ; 83, n. 6 ;
Suisse, fourniture des chevaux aux cava­ de Basse Selcë : 83, n. 6 ; d'Alexandre
liers : 43 ; remplacement des chevaux IV: 6 5 ; du Jugement: 81.
réformés : 45 et n. 2 ; 48 ; marquage Touratsoglou, J., archéologue grec : 82.
des chevaux réformés : 44, n. 1. toxotès: 137.
syntagma : 76. trésor, royal : 94-95 ; 98 ; 125.
syntrophoi : 117-118. tribunaux, en Macédoine : 48 ; tribunaux
tacticiens, grecs : 23, n. 4 ; 76-77. civiques : 94 ; tribunaux militaires :
Tarn, W. W., historien britannique, sur 142 ; 147 ; ordinaires : 147.
Kynos: 31. Tripolis, de Perrhébie : 34.
taxeis, de la phalange en Macédoine : 55. Tziafalias, Α., archéologue grec, fouilleur
taxiarques, désignation à Athènes : 39. de Pythion : 34, n. 6.
télamon : 84, n. 2. urbs : 87.
telum : 61. Végora, village moderne de Macédoine :
Téménides, dynastie macédonienne : 80. 65.
Téos, cité d'Asie Mineure, entraînement Vergina, village moderne de Macédoine,
militaire des paides : 135 tombes royales : 18 ; 65 ; voir aussi
tétrarchès : 11 ; 80, voir aussi tétrarque. Aigéai.
tetrarchia : 76-77 ; voir aussi tétrarque. Vidal-Naquet, P., historien français : 127.
tetrarchie, de cavalerie : 38 ; voir aussi vigil: 62.
tetrarchia. voltigeurs : voir tirailleurs.
tétrarques, de la phalange : 57 ; voir Walbank, F. W., historien britannique,
aussi tétrarchès. sur les hypaspistes : 56.
Théoxénos, fils de Kleitinos, hypaspiste : Welles, C. B., helléniste américain, inter­
57. prétation du règlement sur l'armée de
thérapeia, chez les Lagides : 58-59 ; chez campagne : 23 ; interprétation du
les Antigonides : 61. règlement de Chalcis : 30 ; sur les
Thermopyles: 31-32; 109. hypaspistes : 57.
Thessalie : 31 ; 56 ; 60 ; cavalerie : 33 ; Xandika : 88.
36 ; organisation militaire : 131. Xénophon, historien grec : 47 ; armement
Thessalonique, cité de Macédoine, garni­ de cavalerie recommandé : 50 ; 54.
son : 31 ; 69 ; 70 ; chantiers navals : 57. xyston, arme de cavalerie : 51.
thètes, équipages de la flotte à Athènes : zeugites : 105 ; 125.
28, n. 2. Zoïlos, fils d'Ischomachos : 81.
Thraces, sur le monument de Paul-
Emile : 52 et n. 1.
INDICES 181

INDEX GREC

Outre les mots grecs du texte, sont répertoriés dans l'index grec les
termes importants des inscriptions de l'appendice épigraphique ; seuls
les termes des inscriptions qui n'avaient pas été inclus dans l'index de
ma monographie sur les institutions macédoniennes (nos 2 et 4) sont
présentés avec leur contexte. Les chiffres en caractères gras renvoient
aux pages du texte.
Άγησίστρατός : 5, L. 18. Δίφιλος : 5, L. 35.
Άγάθων : 5, L. 16. Είκαδίων : 5, L. 32.
Άγάνωρ : 5, L. 15. Έλλην : 92, n. 1 ; 139-40, n. 4.
Ά δ α ϊ ο ς : 5 , L. 16,25,30,33. Έπικράτης : 5, L. 35.
'Αλέξανδρος : 5, L. 13, Γ5, 18 ; 6, L. 14, Έπίνικος : 5, L. 28.
15. 'Επιτελής : 5, L. 26.
Άλκίμαχος : 5, L. 38. "Ερμων : 5, L. 18.
"Αλκιμος : 5, L. 19. Εύβίοτος : 5, L. 25.
'Αμύντας : 5, L. 30, 31. Ειδικός : 5, L. 27.
Άνάγκιππος / "Αγκιππος : 139-40, n. 4. Εύθύνους : 5, L. 14.
Άντήνωρ : 5, L. 12. Εύιέσται : 6, L. 14.
'Αντίγονος : 5, L. 15, 20, 22, 36 ; 6, L. Εύφρων : 5, L. 14.
15,18. Ζωΐλος:5, L. 18.
'Αντίπατρος : 5, L. 14. Ζωπυρίων : 5, L. 34.
Άπελλαΐος : 6, L. 7. Ήγήσανδρος : 5, L. 31.
Άρίσταρχος : 5, L. 34. Ηλιόδωρος : 5, L. 15.
Άριστογένης : 5, L. 17. Ηρακλείδης : 37, n. 1.
'Αριστοκλής : 5, L. 34. Θεόξενος : 6, L. 11.
Άριστόλαος : 5, L. 14. Θεόπομπος : 72, n. 6 ; 105, n. 1.
Άριστόνους / Άριοτόνοος : 139-40, n. 4. Θεσσαλός : 139-40, n. 4.
"Αριστος : 5, L. 25. Ίππόστρατος : 5, L. 11.
"Αρμεννος : 5, L. 16 ; 6, L. 16. Κάλλιππος : 5, L. 11, 12.
"Αρπαλος : 5, L. 11. Κίρρα : 56, n. 3.
" Αρχιππος : 6, L. 1. Κλειτΐνος : 6, L. 12.
Αύδναϊος : 6, L. 9. Κλισίμαχος : 5, L. 23.
Βάλακρος : 5, L. 37. Κόρραγος : 6, L. 4.
Βέτταλος : 5, L. 30.
Κρατεύας : 6, L. 17.
Βίλος.-ό,ί. 12.
Κύνος : 32.
Βότριχος : 5, L. 17.
Λαμέδων : 5, L. 37.
Βοττεάται : 5, L. 9.
Λάρισα : 56, n. 4.
Γλαυκίας : 5, L. 25.
Λέων : 37, n. 1.
Γορπιαϊος : 5, L. 10.
Λυγκεύς : 5, L. 16.
Γρήια : 6, L. 5.
Λυσίπολις : 5, L. 23.
Γυρτώνιος : 37, n. 1.
Δεινίας : 5, L. 31. Μαγνησία : 96, n. 5.
Δερκυλίδης : 5, L. 24. Μακεδονία : 87, n. 1.
Δήμαρχος : 5, L. 33. Μακεδών, Μακεδόνες : 37, n. 1 ; 40 ;
Δημόφιλος : 5, L. 14. 67, n. 2 et 6 ; 68, n. 1 et 6 ; 72, n. 6 ;
Διαγόρας : 5, L. 33. 80, n. 4 ; 84, n. 2 ; 103, n. 1 ; 105, n.
Διονύσιος : 5, L. 24. 1 ; 133, n. 3 ; 141, n. 3 ; καταχωρι­
182 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

ζετωσαν εις το ά[γημα των Μακε­ άγημα : 67 ; 68, η. 1 et 6 ; 103, η. 1 ;


δόνων και τους π]ελταστάς : 103 ; 2 εστωσαν δέ τών μεν εις το άγημα
I B , L . 2 ; 2 I I , L . 17. τασσομένων οί πρεσβύτατοι ετών
Μ α χ ά τ α ς : 5 , ί . 17,28,38. τεσσαράκοντα πέντε : 68, η. 5 ; 106 ;
Μείδων : 5, L. 24. 2 Ι Β, L. 8 ; 2 Π, L. 20 ; [τους] ούσίαις
Μελέαγρος : 5, L. 26, 28. εύπορωτέρους καταχωριζέτωσαν εις
Μένανδρος : 5, L. 20, 26, 29, 32, 36. το ά[γημα τών Μακεδόνων και τους
Μενεκράτης : 5, L. 36. π]ελταστάς : 103 ; 2 Ι Β, L. 2 ; 2 Π, L.
Μικίων : 5, L. 34. 17 ; voir aussi agéma.
Νίκαιχμος : 5, L. 17. αίρω : εκ τών συντρόφων τών αί[ρ]ο­
Νίκανδρος : 5, L. 27, 35. μένων τοις ίππεΰ[σι] : 117 ; 2 Π, L. 52.
Νικάνωρ : 5, L. 12, 13, 22, 33 ; 6, L. 3, ακολούθως : ακολούθως τοις [—] :
10, 12, 16. 126 ; 4, L. 8 ; [καταχωρί]ζεσθαι
Νικίας : 5, L. 29. ακολούθως [—] : 4, L. 14.
Νικόδημος : 5, L. 21. ακοντίζω : 36.
Νικόλαος : 5, L. 21, 27. ακοντισμός : 138, η. 3.
Ξενοφών : 5, L. 23. άκρα (?) : τοΰ επί της άκ[ρ]ας (?) :
'Ορέστης : 5, L. 31. 126 ; 4, L. 16.
Παράμονος : 5, L. 18, 19, 28, 32. άλειμμα : 139-40, η. 4.
Παρμενίων : 5, L. 36.
αλειτούργητος : 111, η. 1 ; εάν δέ υπέρ
Παυσανίας : 5, L. 12, 29. την ήλικίαν ταύτην, αλειτούργητοι
Περδίκκας : 6, L. 5. εστωσαν, εάν μη τίνες ηγεμόνες
Περίτας : 5, L. 27. καταλελυκό[τες] ή εταίροι επι­
Πετραΐος : 139-40, η. 4. τήδειοι φαίνωνται έκπορεύεσθαι είς
Ποίμαχος : 5, L. 35. τους βοηθούς : 110 ; 2 Ι Β, L. 24 ; 2
Πολεμαΐος : 5, L. 11. Π, L. 28.
Ποσείδιππος : 5, L. 23. αλείφω : 139-40, η. 4.
Προϊτος : 6, L. 15. άλλος : ή αυτός ή άλλος : 2 Π, L. 9 ; ό δέ
Πύρρος : 5, L. 30. άλλος (sc. υιός) μενέτω βοηθ[ός —] :
Σικυώνιοι : 56, η. 3. 113 ; 2 Π, L. 35 ; ό δ' άλλος (sc. υίός)
Σταπόλεμος : 5, L. 30. μενέτ[ω βοηθός] : 114 ; 2 Π, L. 39 ;
Σωγένης : 5, L. 21, 33. εάν δέ τίνες ώσιν ά[νε]υ [αλλ] ων
Σωσθένης : 5, L. 23. συντρόφων : 117 ; 2 Π, L. 53.
Σωσιμένης : 5, L. 13.
άλφιτον : 116, η. 3.
Τεύτιος : 5, L. 20.
άμπελος : 3 Β Π, L. 17.
Ίϊμοκλής : 5, L. 11.
αναγκάζω : τους τοιούτους άναγκα­
Τιμοκράτης : 5, L. 31.
ζ[έτωσαν—]: 115 ; 2 Π, L. 43.
Τροία : 103, η. 2.
αναγράφω : 6, L. 8.
Φιλέταιρος : 42, η. 6.
ανάγω : 56, η. 3.
Φίλιππος : (Π) : 84, η. 2 ; 87, η. 1 ; 103,
αναλαμβάνω : 84, η. 2 ; 133, η. 3.
η. 3 ; (V) : 6, L. 1,10.
αναμετρώ : 1 I, L. 4.
Φίλιππος : 5, L. 26, 34.
ανάπηρος (?) : [—] ήλικίαν [ά]χρε[ϊοι
Φιλόξενος : 5, L. 19,20.
ώσιν ή (?)] άνάπ[η]ροι (?) ή άλλως
Φίλων : 5, L. 27.
Μ[—] : 117 ; 2 Π, L. 55.
Φιλώτας : 6, L. 11.
αναπληρωτής: άν[απ]ληρωτή[ς δυνα­
Φοινικίλος : 5, L. 15.
τός (?)] διοικονομεϊν : 111 ; 2 Ι Β, L.
Χαλκιδικός : 1 I, L. 18.
29 ; 2 Π, L. 30 ; εάν δέ μή ύπάρχ[ηι
άβροχος : 1 I, L. 16. αναπληρωτής (?)] : 112 ; 2 Ι Β, L. 31 ;
2 Π, L. 31 ; εν ή δ' άν π[υροκ]αύσει
αγαθός : 50, η. 1 ; 67, η. 3.
ύπάρχηι πατήρ ή άναπ[ληρωτής] :
INDICES 183

114 ; 2 II, L. 37 ; εάν [δέ άναπληρω]­ άρχιγραμματεύς : άρχιγραμματεύς τών


τής μη ύπά[ρχηι] : 117 ; 2 Π, L. 48. δυνάμεων : 79 ; 97.
άνήρ : 50, η. 1 ; 133, η. 2 ; άπο των άρχυπηρέτης : 3 Β I, L. 8, 17 ; voir aussi
οικιών εν αΐς μέν άν ώσιν άνήρ και archypérétès.
γυνή και υίος εις : 91, η. 1 ; 109 ; 2 Ι άρχω : 139-40, n. 4.
Β, L. 14 ; 2 Π, L. 22 ; εάν δέ πλείονε[ς ασκώ : 80, n. 4 ; 84, n. 2 ; 133, n. 3.
ώσι έ]ν τη ι οίκίαι άνδρες : 113 ; 2 II, ασπίς : 80 ; 144 ; 3 Β I, L. 4 ; voir aussi
L.36. aspis.
άντίγραφον : 6, L. 4 ; [— τ]ών διαγρα­ άστράπτω : 67, n. 6.
φών ποιήσας ό γραμματεύς άντί­ άτάκτημα : 3 Β I, L. 16 ; 3 Β II, L. 17.
γραφον] : 98 ; 2 I A, L. 32. άτακτος : 141, n. 3.
αντικαθιστώ : άλλους άντικαθιστάναι άτακτώ : 3 Α Π, L. 2, 4 ; 3 Β Π, L. 9.
δοκίμους ϊππους : 2 Π, L. 2. αταξία : 3 A I, L. 7.
άξιος : [δόκι]μος και τιμής πλείονος ατέλεια : 5, L. 7.
άξιος : 48 ; 2 Π, L. 6. ατελής : 138, η. 4.
άπειμι : 138, η. 4. αυλή : 38 ; 58 ; 59-60 ; 145 ; 3 Β II, L.
απογραφή : 126-127 ; [άπο]γραφή δέ 10, 13.
πάντων : 126 ; 4, L. 8. αφανίζω : 56, η. 4.
αποδοκιμάζω : [εάν δέ τις τών] άναλα­ άφθαρτος : 1 I, L. 3.
βόντων τους ίππους ώς άχρεΐον απο­ άφίημι : 88, η. 10 ; 1 Ι, L. 50 ; 1 Π, L. 12.
δοκιμαστεί τινά] : 48 ; 2 Π, L. 5 ; [ο] αχρείος : [εάν δέ τις τών] άναλαβό­
δέ ϊπ[παρ]χος ό άποδοκιμάσας : 2 Π, ντων τους ίππους ώς άχρεΐον απο­
L. 7. δοκιμαστεί τινά] : 48 ; 2 Π, L. 5 ; [—]
αποθήκη : 1 I, L. 8. ήλικίαν [ά]χρε[ΐοι ώσιν ή (?)]
άποκαθίστημι : άποκα[θι]στάσθωσαν άνάπ[η]ροι (?) ή άλλως Μ[—] : 117 ;
εις τάς πυροκαύσεις εν αΐς και 2 Π, L. 55.
πρότερον ή [σαν] : 95 ; 2 I A, L. 17. βασανίζω : 1 I, L. 21.
απολείπω : [— άπολειπέτω]σαν βοη­ βασιλεύς : 56, η. 3 ; 67, η. 3 ; 72, η. 6 ;
θόν : 116 ; 2 II, L. 47. 105, η. 1 ; 1 I, L. 2, 33, 37, 40, 42, 45 ;
απολύω : 88, η. 10. 1 Π, L. 1,3, 5, 7 ; 3 ΑΠ, L. 1,6; 3 Α
άπορος : τού[ς δέ άπορωτά]τους και III, L. 4 ; 3 Β Ι , L. 9 ; 6, L. 1, 10; [εις
τους ελαχίστη ν έχοντας ούσίαν εις τού]ς ύπασπιστάς τους τα δοράτια
τους π[εζού]ς λαμβανέτωσαν : 103 ; οϊσοντας τώι βασιλεϊ : 59 ; 104 ; 2 Ι
2 Ι Β, L. 3 ; 2 Π , L. 17. Β, L. 6 ; 2 Π, L. 19; ε[ί μή...] ό
άποτίνω : 3 Β I, L. 16 ; άποτινέτωσαν βασιλεύς συνχωρήση : 93 ; 2 I A, L.
κρίσει νικηθέ[ν]τες εις μέν το βασ[ι]­ 10; μ[ηδέν]α προσγραφέτωσαν...
λικον καθ' εκαστον σώμα τάλαντον : άνευ τοΰ έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα
94 ; 2 I A, L. 13 ; άποτινέτω ε'ις το και εκείνον συνχωρήσαντα γραπτον
βασιλικον δραχμάς τρισχιλίας : 97, 2 [κα]ταβαλέσθαι : 96 ; 2 I A, L. 25.
I A, L. 28 ; [άποτινέτωσαν εις μέν το βασιλικός : 35 ; 37 ; 56, η. 4 ; 58 ; 67, η.
βασι]λικον καθ' εκαστον ϊππον 2 ; 68, η. 6 ; 103, η. 1 ; άποτινέτω­
δραχμάς χιλίας, τώι δέ μηνύσα[ντι σαν... είς μέν το βασ[ι]λικον καθ'
—] : 2 Π, L. 2 ; άποτινέτω ό μέν εκαστον σώμα τάλαντον : 94 ; 2 Ι Α,
έ[πιστάτης (?) —] : 2 Π, L. 6. L. 13 ; άποτινέτω είς το βασιλικον
αρετή : 67, η. 6. δραχμάς τρισχιλίας : 97, 2 I A, L.
άρχεϊον : 94, η. 3 ; 139-40, η. 4. 28 ; [άποτινέτωσαν είς μέν το
άρχέσκοπος : 36. βασι]λικον... δραχμάς χιλίας... : 2 Π,
αρχή : 74, η. 4 ; 139-40, η. 4. L. 2 ; [τώι] βασιλικώι : 125 ; 4, L. 4 ;
voir aussi basilikon.
184 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

βλάπτω : άποτινέτωσαν... τών δέ ιδιω­ γραμματείς αυτών κολαζέσθω[σαν] :


τών το[ύς] βλάπτεσθαι νομίσαντας : 97 ; 2 I A, L. 29 ; [— τ]ών διαγραφών
9 4 ; 2 I A , L . 15. ποιήσας ό γραμματεύς άντί[γρα­
βοηθός : επιτήδειοι φαίνωνται έκπο­ φον] : 98 ; 2 I A, L. 32 ; [ό] δέ Ι'π­
ρεύεσθαι εις τους βοηθούς : 34 ; 110 ; [παρ]χος ό άποδοκιμάσας άπλήν (sc.
2 Ι Β, L. 27 ; 2 Π, L. 29 ; εάν μη [—] άποτινέτω) και ό γραμματεύς [—] : 2
ώσι και επιτήδειοι μένειν εν τώι Π, L. 7 ; [—] ό γραμματεύς ή αυτός ή
ύπαίθρωι ύπ[αρχέτωσαν βοηθοί] : άλλος έκείνωι πρασσέσθω [—] : 2 Π,
101-102; 2 Π, L. 14 ; ό δέ πατήρ L. 9 ; voir aussi grammateus.
ύπαρχέτω βοηθός : 109 ; 2 Ι Β, L. 16 ; γραπτόν : άνευ τοϋ έπερω[τ]ήσαι τον
2 Π, L. 24 ; γραφέτωσαν τον πατέρα, βασιλέα και εκείνον συνχωρήσαντα
ό δέ υΙός έστω βοηθός : 110 ; 2 Ι Β, L. γραπτόν [κα]ταβαλέσθαι : 96 ; 2 Ι Α,
19 ; 2 Π, L. 25 ; οι δέ πατέρες... ύπαρ­ L. 26.
χέτωσαν βοηθοί : 110 ; 2 Ι Β, L. 24 ; 2 γραφή : 3 Α Π, L. 4.
Π, L. 27 ; άλλα μένων εν ο[ΐκ]ωι γράφω : 5, L. 8 ; γραφέτωσαν τον πα­
ύπαρχέτω βοηθός : 112 ; 2 Ι Β, L. 33 ; τέρα, ό δέ υιός έστω βοηθός : 110 ; 2
2 Π, L. 32 ; ό δέ πα[τή]ρ [μ]ενέτω Ι Β, L. 19 ; 2 Π, L. 25 ; γραφέτωσαν
βοηθός : 112 ; 2 Π, L. 33 ; ό δέ άλλος άπό [—] : 114 ; 2 Π, L. 38 ; [οί δέ]
(sc. υιός) μενέτω βοηθ[ός —] : 113 ; 2 λειπόμενοι δύο το[ύτων μη λαμβα­
Π, L. 35 ; [οι δέ άλλοι εκπορευέ­ νέσθω- vel γραφέσθω]σαν στρατ[ιώ­
σθωσαν (?) εις τους βοη]θούς : 113 ; 2 ται] : 114 ; 2 Π, L. 40.
Π, L. 36 ; ό δ' άλλος (sc. υιός) μενέτ[ω γυμνάσια : 133, η. 2.
βοηθός] : 114 ; 2 Π, L. 39 ; [— οι δέ] γυμνασιαρχικός : 139-40, η. 4.
λειπόμενοι μενέτωσαν βο[ηθοί] : γυμνάσιον : 139-40, η. 4.
115 ; 2 Π, L. 41 ; [— άπολειπέτω]σαν γυμνή τη ς : 103, η. 2.
βοηθόν:116;2Π,ί.48. γυνή : άπό τών οικιών εν αΐς μέν άν
βουλή : 44, η. 4 ; voir aussi Boulé. ώσιν άνηρ και γυνή και υιός εις : 91,
βούλομαι : [τοις] μεν βουλομένοις : η. 1; 109; 2 IB, L. 14 ; 2 Π, L. 22.
92 ; 2 Ι A, L. 7 ; εάν... βούλωνται, δει : εν [ήλικί]αι εν ή ι δει στρα­
μίαν (ν)έμειν πυρόκαυσιν : 93 ; 114 ; τεύεσθαι : 111 ; 2 Ι Β, L. 28 ; 2 Π, L.
2 I A, L. 11 ; [πρ]οσαγγέλλειν δέ και 29 ; δ δεήσει διδόναι άπό τών υπαρ­
<καί> τών άλλων τον βου[λόμενον] : χόντων : 118 ; 2 Π, L. 57.
9 5 ; 2 I A , L . 19. δεκαήμερον : 1 I, L. 24.
γένος : 138, η. 4. δεκάς : 74, η. 4.
γή : 1I.L. 17. δημόσιον : 139-40, η. 4.
γονεΰς : εάν γονείς [—] : 116 ; 2 Π, L. διαγιγνώσκω : 1 Ι, L. 42 ; 1 Π, L. 5.
46 ; διαπολειπετωσαν αυτόν τροφέα διάγραμμα : 1 Ι, L. 39, 46, 53 ; 1 Π, L.
τοις γονεϋσι : 117 ; 2 Π, L. 51. 3, 9, 15 ; voir aussi diagramma.
γράμμα : 56, η. 4 ; ο άν καταγνώσι διαγραφή : επί τάς διαγραφάς : 79 ;
δικασταί είναι εν τοις γράμμασιν : 97; μήτε οί έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α
94 ; 2 I A, L. 16 ; voir aussi grammata. προσγραφέτωσαν... μήτε ό επί τάς
γραμματεΐον : 70 ; 79 ; 112, η. 1 ; 125­ διαγραφάς : 96 ; 2 I A, L. 24 ; [τ]ών
127 ; [—] το γραμματήον ΔΕ[—] διαγραφών : 79 ; 2 I A, L. 32.
126 ; 4, L. 10. διαιρώ : 74, η. 4.
γραμματεύς : 3 Α Ι, L. 7 ; 3 Β I, L. 8 ; δίαιτα : 84, η. 2 ; 133, η. 3.
μήτε οί έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α προσ­ διακρίνω : 94, η. 3 ; 139-40, η. 4.
γραφέτωσαν... μήτε ό επί τάς δια­ διαπέμπω : 56, η. 4.
γραφάς... μη δ' ό γραμματεύς : 96 ; 2 Ι διαπολείπω : διαπολειπετωσαν αυτόν
A, L. 24 ; οί δέ έπιστάται και οί τροφέα τοις γονεϋσι : 117 ; 2 Π, L. 51.
INDICES 185

διατάσσω : 1 I, L. 2. Π, L. 25 ; άν[απ]ληρωτή[ς δυνατός


διατίμησις : 3 Β Ι, L. 16. (?)] διοικονομεϊν : 111 ; 2 Ι Β, L. 29 ;
διαφίημι : 88, n. 10. 2 Π, L. 30.
δίδωμι : 138, n. 4 ; ...τάλαντα [τρία (?) δύο : ου δ' άν ώ[σι δύο υίοί (?) —] :
και] τψ μηνύσαντι τούτων διδόσθω 113 ; 2 Π, L. 33 ; [οί δέ] λειπόμενοι
το ήμυσυ : 98 ; 2 I A, L. 31 ; [—] δύο το[ύτων] : 114 ; 2 Π, L. 40.
χθέντος κριτηρίου δοθήσεται τοϋ εγγράφω : 112, η. 1 ; 126.
πραχθέντος το τρίτον : 2 Π, L. 4 ; δ έγ καταχωρίζω : [ό] ένκαταχωρισθείς ή
δεήσει διδόναι άπό των υπαρχόν­ προσγραφείς [πε]ριαιρείσθω εκ τών
των : 118 ; 2 Π, L. 57 ; [τώι δέ μηνύ]­ πυροκαύσεων καί άποτινέτω εις το
σαντι τούτων τι και έλέγξαντι διδό­ βασιλικόν δραχμάς τρισχιλίας : 97, 2
σθω τοϋ έπιτίμ[ου το ήμισυ (?)] : 2 Π, I A, L. 26.
L. 10. εγχώριος : 96-97, η. 5.
δικαστή ριον : 94, η. 3 ; 139-40, η. 4. εθίζω : εξ ων είθισται τόπων : 27 ; 2 Π,
δικαστής : δ άν καταγνώσι δικασταί L. 11.
είναι εν τοις γράμμασιν : 94 ; 2 Ι Α, είδος : όσων άν φαίνωνται είναι καί τα
L. 16. είδη τοϋ [—] : 102 ; 2 Π, L. 16 ; υπέρ
δίκη : 138, η. 4. τα είκοσι ετη καί τώι εϊδει επιτή­
διμνηαΐος : [άπο] δέ πεντεκαιδε[κα­ δειος : 109 ; 2 Ι Β, L. 15 ; 2 Π, L. 23.
ετοΰς ...] διμνηαϊοι : 124 ; 4, L. 3. είκοσι : υπέρ τα είκοσι ετη : 109 ; 2 Ι
διοικονομώ : άν[απ]ληρωτή[ς δυνατός Β, L. 14 ; 2 Π, L. 23 ; νεώτερος τών
(?)] διοικονομεϊν : 111 ; 2 Ι Β, L. 30 ; είκοσι ετών : 110 ; 2 Ι Β, L. 17 ; 2 Π,
2 Π, L. 30. L. 24 ; τούτου όντος νεωτέρου τών
διορθώ : 133, η. 2. είκοσι ετών : 110 ; 2 Ι Β, L. 20 ; 2 Π,
δοκιμασία : 44, η. 4 ; 48 ; voir aussi L. 26.
dokimasia. εκδικάζω : [έκδικάζεσθα]ι επί τώι
δόκιμος : 47-48 ; άλλους άντικαθιστά­ τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντος : 95­
ναι δοκίμους ίππους : 2 Π, L. 2 ; 9 6 ; 2 I A , L . 19.
[δόκι]μος καί τιμής πλείονος άξιος : εκθέτω : 6, L. 8.
2 Π, L. 6. έκκοίτιον : 3. Α Π, L. 8.
δορατιον : [εις τού]ς ύπασπιστάς τους εκλαμβάνω : έγλαμβανέτ[ωσαν δέ εις
τα δοράτια οΐσοντας τώι βασιλεΐ : τού]ς ύπασπιστάς : 104 ; 2 Ι Β, L. 5 ;
59 ; 104 ; 2 Ι Β, L. 6 ; 2 Π, L. 19 ; voir 2II.L. 18.
aussi doratia. έκνεώ : 1 I, L. 18.
δορυφόρος : 59, n. 9 ; voir aussi dory­ εκπέμπω : 6, L. 3.
phoros. εκπορεύομαι : επιτήδειοι φαίνωνται
δορυφορώ : 72, n. 6 ; 104, n. 3 ; 105, n. 1. έκπορεύεσθαι εις τους βοηθούς :
δραχμή : 1 I, L. 46 ; 1 II, L. 8 ; 3 A I, L. 34 ; 110 ; 2 Ι Β, L. 26 ; 2 Π, L. 29 ; [οί
7 ; 3 Β I, L. 4, 7 ; άποτινέτω εις το δέ άλλοι εκπορευέσθωσαν (?) εις
βασιλικόν δραχμάς τρισχιλίας : 97, τους βοη]θούς : 113 ; 2 II, L. 36.
2 Ι A, L. 28 ; [αποτινετωσαν εις μέν έλαχύς : τους έλαχίστην έχοντας
το βασι]λικόν... δραχμάς χιλίας : 2 ούσίαν : 103 ; 2 Ι Β, L. 4 ; 2 Π, L. 18.
Π, L. 3. ελέγχω : 1 Ι, L. 32 ; [τώι δέ μηνύ]σαντι
δύναμαι : π[ατ]ήρ δυνάμενος οίκονο­ τούτων τι καί έλέγξαντι διδόσθω τοϋ
μεΐν τα τ[οϋ οίκου] : 113 ; 2 Π, L. 34. έπιτίμ[ου το ήμισυ (?)] : 2 Π, L. 10.
δύναμις : 87, η. 1 ; άρχιγραμματεύς των έλέφας : 67, η. 3.
δυνάμεων : 79 ; 97. εμφανίζω : 46 ; 139-40, η. 4 ; τώι δέ
δυνατός : 44 ; δυνατός ή ι τώι σώματι έπιστάτει καί τώι επί της χώρας
στρατεύεσθαι : 110 ; 2 Ι Β, L. 18 ; 2 έμφα[νιζέτωσαν] : 2 Π, L. 1.
186 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

εναγώνιος : 133, η. 2. έπισυνάγω : 88, η. 9.


ενδοθεν : 70. επιτήδειος : επιτήδειοι φαίνωνται έκ­
ένοχος: 1 I, L. 36 ; 1 II, L. 1. πορεύεσθαι εις τους βοηθούς : 34 ;
έντέλλω : 56, η. 4. 110 ; 2 Ι Β, L. 26 ; 2 Π, L. 29 ; [επι­
εξάγω : 138, η. 3. τήδειοι είναι παρέχεσθαι την χρείαν
έξακισχίλιοι : 1 I, L. 46 ; 1 Π, L. 8. έν ταύτη ι τη ι τάξει : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι
εξακόσιοι : 71, η. 3. Β, L. 10 ; 2 Π, L. 21 ; λαμβανέ[τωσαν
εξάμηνος : 1 I, L. 22. δέ...] τους δοκοϋντας έπ[ιτηδείους
έξεργάζομαι : 139-40, η. 4. είναι μένειν έν τώι ύπαίθρωι] : 99 ; 2
εξεστιν : 112, η. 1 ; 126 ; 139-40, η. 4. Π, L. 12 ; εάν μή [—] ώσι και επιτή­
έξοπλασία : 133, η. 2. δειοι μένειν έν τώι ύπαίθρωι ύπ[αρ­
επερωτώ : μ[ηδέν]α προογραφέτωσαν... χέτωσαν βοηθοί] : 101 ; 2 Π, L. 14 ;
άνευ τοΰ έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα : έγλαμβανέτ[ωσαν δέ εις τού]ς ύπα­
96 ; 21 A, L. 25. σπιστάς... απ' οικιών και ουσιών, ους
επί : τώι δέ έπιστάτει και τώι επί της αν νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]ους εΐ[ν]αι :
χώρας έμφα[νιζέτωσαν] : 46 ; 2 Π, L. 104 ; 2 Ι Β, L. 7 ; 2 Π, L. 19 ; υπέρ τα
1 ; voir aussi épi tes choras; επί της είκοσι έτη και τώι εΐδει επιτήδειος :
109; 2 Ι Β, L. 15 ; 2 Π, L. 2 3 ; [μή]
αυλής : 60 ; 3 Β Π, L. 10, 13 ; επί της
ύπά[ρ]χηι επιτήδειος ό Ε[—] : 117 ; 2
θεραπείας τεταγμένος : 60 : επί τοΰ
Π, L. 54.
γραμματείου : 70 ; 79 ; επί τάς
διαγραφάς : 79 ; 2 I A, L. 23 ; τοΰ έπιτίμησις : 1 Ι, L. 43 ; 1 Π, L. 6.
επί της [—] : 126 ; 4, L. 15 ; τοΰ επί έπίτιμον : διδόσθω τοΰ έπιτίμ[ου το
της άκ[ρ]ας (?) : 126 ; 4, L. 16. ή μ ι σ υ ( ? ) ] : 2 Ι Ι , ί . 10.
επιφανής : 70 ; 103, η. 2 ; 1 I, L. 48 ; 1
έπιγίνομαι : [ΰστε]ρον έπιγινόμενα
II.L. 11.
τοΰ [—] : 126 ; 4, L. 11.
έπίχαλκος : 70 ; 71, η. 3.
επιγράφω : 42, η. 6.
επίχρυσος : 67, η. 6.
έπικαθιστώ : 1 Ι, L. 51 ; 1 Π, L. 13. έπιχωρώ : 5, L. 5.
έπίκληρος : 138, η. 4. επώνυμος : 89 ; 119.
επίλεκτος : 72, η. 6 ; 105, η. 1.
εταίρος : 32 ; 36 ; αλειτούργητοι εστω­
επιμελούμαι : 1 I, L. 1 ; έπιμέλεσθαι
σαν, έάν μή τίνες ηγεμόνες καταλε­
των εν ο[ϊ]κ[ωι —] : 116 ; 2 Π, L. 45.
λυκό[τες] ή εταίροι, επιτήδειοι
επιμελώς : 87, η. 1. φαίνωνται έκπορεύεσθαι εις τους
επινοώ : 133, η. 2. βοηθούς : 34 ; 110 ; 2 Ι Β, L. 26 ; 2 Π,
επισιτισμός : 84, η. 2 ; 133, η. 3. L. 28 ; voir aussi hétairoi.
επισπώ : [τοις δ' ά]λλους έπισπωμένοις έτος : 89 ; 138, n. 4 ; 5, L. 10 ; 6, L. 9 ;
μη προσεχέτωσαν : 93 ; 2 I A, L. 9. τών μέν εις το άγημα τασσομένων οι
έπιστάσιον : 6, L. 9. πρεσβύτατοι ετών τεσσαράκοντα
επιστάτης : μήτε οι έπιστάτα[ι] μ[ηδέ­ πέντε : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι Β, L. 9 ; 2
ν]α προογραφέτωσαν τών [τοφύτων Π, L. 20 ; μέχρι πεντήκοντα ετών
[έ]ν [ταϊς] π[υροκαύσε]σιν είδότες : κριθώσ[ιν έ]πιτήδειοι είναι παρέχε­
96 ; 2 I A, L. 22 ; οι δέ έπιστάται και σθαι τήν χρείαν : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι
oi γραμματείς αυτών κολαζέσθω­ Β, L. 10 ; 2 Π, L. 21 ; υπέρ τα είκοσι
[σαν]: 97 ; 2 I A, L. 29 ; τώι δέ έτη : 109 ; 2 Ι Β, L. 14 ; 2 II, L. 23 ; έν
έπιστάτει και τώι έπί τής χώρας έτεσιν πεντήκοντα : 109 ; 2 Ι Β, L.
έμφα[νιζέτωσαν] : 2 Π, L. 1 ; άποτινέ­ 15 ; 2 Π, L. 23 ; νεώτερος τών είκοσι
τω ό μέν έ[πιστάτης (?) —] : 2 Π, L. 6. ετών : 110 ; 2 Ι Β, L. 17 ; 2 Π, L. 24 ;
επιστέλλω : 30 ; 1 Ι, L. 44 ; 1 Π, L. 7 ; 5, έν ετεσιν πεντήκοντ[α] ή και νεώτε­
L. 9. ρος : 110; 2 I B , L. 17; 2 Π, L. 2 4 ;
επιστολή : 6, L. 8.
INDICES 187

τούτου οντος νεωτέρου των είκοσι ιδιώτης : τών δέ ίδιωτ[ών —] : 92 ; 2 Ι


ετών : 110 ; 2 Ι Β, L. 20 ; 2 Π, L. 26 ; A, L. 3 ; άποτινέτωσαν... τών δέ ιδιω­
νεώτερος των πεντεκαίδεκα ετών : τών το[ύς] βλάπτεσθαι νομίσαντας ο
111 ; 2 I B , L. 29 ; 2 Π, L. 30. άν καταγνώσι δικασταί είναι εν τοις
εύπορος : [τους] ούσίαις εύπορωτέρους γράμμασιν : 94 ; 21 A, L. 14.
καταχωριζετωσαν εις το ά[γημα τών ιερός : 38.
Μακεδόνων και τους π]ελταστάς : ίερωσύνη : 138, η. 4.
103 ; 105; 2 IB, L. 1 ; 2 Π, L. 17. ϊλη : 32 ; 35-38.
ευταξία : 3 Β I, L. 10 ; voir aussi eutaxia. ίππακοντιστής : 35.
έφέτειος : 1 Ι, L. 20. ίππάρχης : 37, η. 1 ; 40.
έφηβεύω : 126. ίππαρχος : 40 ; 47 ; [ό] δέ Ί'π[παρ]χος ό
έφοδεύω : 3 Α Ι, L. 4. άποδοκιμάσας : 2 Π, L. 7.
έφοδος : 3 Α Ι, L. 1,3. ίππεύς : 35-36 ; 38 ; 50, η. 1 ; 59-60 ;
ζευγίτης : 125. 67, η. 3 ; 96, η. 5 ; εκ τών συντρόφων
ζημία : 1 Ι, L. 46 ; 1 Π, L. 8 ; 3 Β I, L. 8. τών αί[ρ}ομένων τοις ίππεΰ[σι] :
ζημιώ : 3 Α Ι, L. 6 ; 3 Α II, L. 2 ; 3 Β Ι, 117 ; 2 Π, L. 52.
L. 2. ιππεύω : 36.
ζώ : [—] επί το αυτό δε ζώσιν υίο[ί —] : ϊππος (masc.) : 36 ; 47 ; άλλους άντικα­
114-115 ; 2 Π, L. 42. θιστάναι δοκίμους ίππους : 2 II, L. 2 ;
ήγεμών : 70 ; 3 Β I, L. 6, 13 ; 5, L. 5 ; [άποτινέτωσαν εις μέν τό βασι]λικόν
αλειτούργητοι εστωσαν, εάν μη καθ' εκαστον ϊππον δραχμας χιλίας :
τίνες ηγεμόνες καταλελυκό[τες] ή 2 Π, L. 3 ; [εάν δέ τις τών] άναλα­
εταίροι επιτήδειοι φαίνωνται έκπο­ βόντων τους ί'ππους ώς άχρεΐον
ρεύεσθαι εις τους βοηθούς: 34; άποδοκιμάση[ι τινά] : 2 Π, L. 5.
110 ; 2 I B , L. 25 ; 2 Π, L. 28. ϊππος (fern.) : 37, η. 1.
ηγούμαι : 37, η. 1. ίπποτροφεϊον : 42.
ηδύς: 1 I, L. 20. ισχυρός : 72, η. 6 ; 105, η. 1 ; 133, η. 2.
ηλικία : 67, η. 6 ; 126 ; [οντ]ες εν καθαρός : 67, η. 6.
ήλικίαι : 93 ; 114 ; 2 I A, L. 11 ; υπέρ καθήκω : 80 ; 94, η. 3 ; 139-40, η. 4.
την ήλικίαν ταύτη ν : 110 ; 2 Ι Β, L. καθημερινός : 84, η. 2 ; 133, η. 3.
24 ; 2 Π, L. 28 ; εν [ήλικί]αι εν ή ι δει καίω : 91, η. 1.
στρατεύεσθαι : 111 ; 2 Ι Β, L. 27 ; 2 καλώ : 72, η. 6 ; 105, η. 1.
Π, L. 29 ; [—] ήλικίαν [ά]χρε[ϊοι καλώς : 44, η. 4.
ώσιν (?)] : 117 ; 2 Π, L. 55 ; εις τήν καταβάλλω : άνευ τοΰ έπερω[τ]ήσαι
ήλικίαν τήν [—] 126 ; 4, L. 12. τον βασιλέα και εκείνον συνχω­
ήμιθωράκιον : 81 ; 144 ; 3 Β I, L. 7. ρήσαντα γραπτόν [κα]ταβαλέσθαι :
ήμισυ : τω μηνύσαντι τούτων διδόσθω 96 ; 2 I A, L. 26.
το ήμυσυ : 98 ; 2 I A, L. 31 ; διδόσθω καταγιγνώσκω : 1 Ι, L. 33, 37 ; 1 Π, L.
τοΰ έπιτίμ[ου το ήμισυ (?)] : 2 Π, L. 1 ; ο άν καταγνώσι δικασταί είναι
10. εν τοις γράμμασιν : 94 ; 2 I A, L. 16.
ήρως : 133, η. 2. καταγράφω : 87 ; [— καταγραφέ]τω­
θεραπεία : 59 ; 62 ; voir aussi thérapeia. σαν και τούτους : 101 ; 2 Π, L. 14 ;
θετταλικός : 37, η. 1. καταγραφέτωσαν έπί τήν στρατείαν
θυρεοφόρος : 84, η. 2. τον πατέρα : 111 ; 2 Ι Β, L. 30 ; 2 Π,
θυσία : 6, L. 7. L. 30.
θωρακίζω : 50, η. 1. κατακαίω : 56, η. 4.
θώραξ : 81 ; 144 ; 3 Β I, L. 7. καταλύω : 5, L. 6 ; ηγεμόνες καταλε­
ίδιος : 36 ; 5, L. 9. λυκό[τες] ή εταίροι : 34 ; 110 ; 2 Ι Β,
L. 25 ; 2 Π, L. 28.
188 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

καταπαλταφεσία : 138, η. 3. κρίσει νικηθέ[ν]τες... τάλαντον : 94 ;


καταπλέω : 56, η. 3. 2 I A . L . 13.
κατασκευή : 133, n. 2. κρίσις : 94, η. 3 ; 139-40, η. 4.
κατάστασις : 45 ; 49 ; voir aussi katastasis. κριτή ριον : [—]χθέντος κριτηρίου
καταχωρίζω : 96, n. 5 ; εάν αμφότεροι... δοθήσεται τοΰ πραχθέντος το
βούλωνται μίαν (ν)έμειν πυρόκαυσιν, τρίτον : 2 Π, L. 4.
καταχωριζέτωσαν συνοίκους : 91, η. κτίστης : 148.
1 ; 93 ; 114 ; 2 I A, L. 12 ; των δέ μη κύριος : 97.
κατακε[χ]ωρισμένων [πρό]τερον εν κώνος : 80 ; 143 ; 3 Β I, L. 3 ; voir aussi
τοις πολιτεύμασιν : 96 ; 2 I A, L. 21 ; konos.
λαμβανέ[τωσαν δέ εκ των κατακε­ λαμβάνω : 138, n. 4 ; λαμβάνειν έξ ων
χωρισμένων εν τοις πολιτεύμασιν] : ό [κοινός (?) συγχ]ωρεϊ νόμος : 92 ;
99, 2 Π, L. 11 ; [τους] ούσίαις εύπο­ 2 I A, L. 7 ; λαμβανέ[τωσαν δέ εκ
ρωτέρους καταχωριζέτωσαν εις το τών κατακεχωρισμένων εν τοις πο­
ά[γημα των Μακεδόνων και τους λιτεύμασιν] : 99 ; 2 Π, L. 11 ; εις
π]ελταστάς : 103 ; 2 Ι Β, L. 2 ; 2 Π, L. τους π[εζού]ς λαμβανέτωσαν : 103 ;
17 ; [— καταχωρι]σθήναι εις το προ­ 2 Ι Β, L. 5 ; 2 Π, L. 18 ; λαμβα­
ειρ[ημένον τ]άγμα : 117 ; 2 Π, L. 49 ; νέτωσαν δέ από τών οικιών... : 109 ; 2
[καταχωρί]ζεσθαι ακολούθως [—] : Ι Β, L. 13 ; 2 Π, L. 22 ; λαμβανέτω­
126 ; 4, L. 13. (σαν) τον υίόν εως πεντ[ε]καιδεκαε­
κάτοικος : 96, η. 5. τοϋς: 110; 2 Ι Β, L. 21 ; 2 Π, L. 2 6 ;
κατοικώ : 139-40, η. 4. [λαμβανέτω]σαν τον υίόν : 112 ; 2 Π,
κηρύκειον : 2 Π, L. 1 ; voir aussi kéry­ L. 32 ; λαμβα[νέτωσαν ενα τούτων] :
keion. 113 ; 2 Π, L. 36 ; [οί δέ] λειπόμενοι
κίνδυνος : 84, n. 2 ; 133, n. 3. δύο το[ύτων μή λαμβανέσθω- ve/
κλείς : 1 I, L. 8. γραφέσθω]σαν στρατ[ιώται] : 114 ;
κλήρος : 138, n. 4. 2 II, L. 40 ; λαμβα[νέτωσαν —] :
κλίνω : 84, n. 2. 117 ; 2 Π, L. 49.
κνημίς : 80 ; 84, n. 2 ; 133, n. 3 ; 144 ; 3 λέγω : 67, η. 2 ; 68, η. 1 ; 103, η. 1.
Β I, L. 4. λείπω : [οί δέ] λειπόμενοι δύο το[ύτων
κοινή : 5, L. 8. μή λαμβανέσθω- ve/ γραφέσθω]σαν
κοινός : λαμβάνειν εξ ων ό [κοινός (?) στρατ[ιώται] : 114 ; 2 Π, L. 40 ; [— οί
συγχ]ωρεϊ νόμος : 92-93 ; 140 ; 2 Ι Α, δέ] λειπόμενοι μενέτωσαν βο[ηθοί] :
L. 8. 115 ; 2 Π, L. 41.
κολάζω : οί δέ έπιστάται και οί γραμ­ λειτουργία : 5, L. 7 ; voir aussi leitowgiai.
ματείς αυτών κολαζέσθω[σαν] : 97 ; 2 ληξιαρχικός : 112, n. 1 ; 125-127.
1 A, L. 29. λιμήν : 56, n. 3.
κοσμώ : 133, η. 2. λογάς : 67, n. 6.
κότθυβος : 80 ; 143 ; 3 Β I, L. 2 ; voir λοχαγός : 6, L. 13 ; voir aussi lochagos.
aussi kotthybos. λόχος : 74, n. 4 ; voir aussi lochos.
κράνος : 80, η. 4 ; 84, η. 2 ; 133, η. 3. μακεδόνικος : 67, n. 3 ; 70 ; 74, n. 3 ;
κριθή : μεδίμνου κριθή ι του [—] : 116 ; 133, n. 2.
2 Π, L. 47. μάχαιρα : 80 ; 82 ; 143 ; 3 Β I, L. 3 ; voir
κρίνω : .92, η. 1 ; 139-40, η. 4 ; 5, L. 9 ; aussi machaira.
μέχρι πεντήκοντα ετών κριθώσ[ιν μέγας : 72, n. 6 ; 105, n. 1.
έ]πιτήδειοι είναι παρέχεσθαι τήν μέδιμνος : 116, n. 3 ; μεδίμνου κριθήι
χρείαν : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι Β, L. 10 ; 2 τοΰ [---] : 116 ; 2 II, L. 47.
Π, L. 21 ; έκαστος κριθή ι πολ[ίτης μελέτη : 138, n. 3.
(?)] : 92 ; 2 I A, L. 5 ; άποτινέτωσαν μέλλω : 87, n. 1.
INDICES 189

μένω : τους δοκοΰντας επιτηδείους νικώ : 94, n. 3 ; άποτινέτωσαν κρίσει


είναι μένειν εν τώι υπαίθρωι] : 99 ; 2 νικηθέ[ν]τες... τάλαντον : 94 ; 2 Ι Α,
Π, L. 12 ; επιτήδειοι μένειν εν τώι L. 13.
υπαίθρωι : 101 ; 2 Π, L. 14 ; άλλα νομίζω : άποτινέτωσαν... τών δέ ιδιω­
μένων εν ο[ϊκ]ωι ύπαρχέτω βοηθός : τών το[ύς] βλάπτεσθαι νομίσαντας :
112; 2 Ι Β, L. 32 ; 2 Π, L. 32; ό δε 94 ; 2 Ι A, L. 15 ; ους αν νομίζωσιν
πα[τή]ρ [μ]ενέτω βοηθός : 112 ; 2 Π, έπιτ[ηδεί]ους εΐ[ν]αι : 104 ; 2 Ι Β, L.
L. 33 ; ό δέ άλλος (sc. υιός) μενέτω 7 ; 2 II, L. 19.
βοηθ[ός —] : 113 ; 2 Π, L. 35 ; ό δ' νόμος : 44, η. 4 ; 139-40, η. 4 ; λαμ­
άλλος (sc. υιός) μενέτ[ω βοηθός] : βάνειν εξ ων ό [κοινός (?) συγχ]ωρεϊ
114 ; 2 Π, L. 39 ; [— οί δέ] λειπόμενοι νόμος : 92-93 ; 140 ; 2 I A, L. 8.
μενέτωσαν βο[ηθοί] : 115 ; 2 Π, L. 41. νομός : 74, η. 3.
μέρος : 119 ; [έκδικάζεσθα]ι επί τώι νύξ : 56, η. 4.
τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντος : 95 ; 2 ξαίνω : 141, η. 3.
I A, L. 20. ξΓφος : 82.
μετάγω: 1 Ι, L. 49 ; 1 Π, L. 12. ξύλον: 1 I, L. 18.
μέτοικος : 6, L. 5. άβολος : 3 Β I, L. 3,4.
μηδικός : 141, η. 3. οδεύω : 84, η. 2 ; 133, η. 3.
μην : 116, η. 3 ; 138, η. 3 ; 6, L. 7. οΐδα : 97, η. 2 ; μήτε οί επιστάτα[ι] μ[η­
μήνυτρον : 3 Β Π, L. 15, 18. δέν]α προσγραφέτωσαν... είδότες :
μηνύω : ...τάλαντα [τρία (?) και] τω 96 ; 2 I A, L. 23.
μηνΰσαντι τούτων διδόσθω το οίκημα : 1 I, L. 10.
ήμυσυ : 98 ; 2 I A, L. 31 ; [άποτινέτω­ οίκητής : 139-40, η. 4.
σαν εις μεν το βασι]λικόν... δραχμάς οικία : 91 ; άπό τών οικιών εν αΐς μεν
χιλίας, τώι δέ μηνύσα[ντι —] : 2 Π, L. άν ώσιν άνήρ καί γυνή καί υιός εις :
3 ; [τώι δέ μηνύ]σαντι τούτων τι και 91, η. 1; 109; 2 I B , L. 13 ; 2 II, L.
έλέγξαντι διδόσθω τοϋ έπιτίμ[ου το 22 ; [—]ΟΝΤΕΣ παράγωσίν τινας εν
ημισυ(?)]:2Π,ί. 9. ταϊς α[ύτών οΐκίαις] : 92 ; 2 I A, L.
μήτηρ : [εάν] δ' εν τινι πυροκαύσει 7 ; άπ' οικιών καί ουσιών, ους αν
[ώσιν ή] πατήρ ή μήτηρ [—] : 91, η. νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]ους εΐ[ν]άι :
1 ; 117 ; 2 II, L. 50. 104 ; 21 Β, L. 7 ; 2II, L. 19 ; εν ή δ' άν
μιμούμαι : 133, η. 2. οικία ό μεν πατήρ ή ι εν [ήλικί]αι έν
ναυτικός : [—] καί τήν ναυτικήν εξ ων ή ι δει στρατεύεσθαι... : 111 ; 2 Ι Β, L.
είθισται τόπων : 2 Π, L. 11. 27 ; 2 Π, L. 29 ; έν ή δ' άν [οίκίαι —] :
νεανίσκος : 58 ; 59 ; voir aussi néaniskoi. 112 ; 2 Π, L. 32 ; εάν δέ πλείονε[ς ώσι
νέμω : έάν αμφότεροι... βούλωνται μίαν έ]ν τη ι οίκίαι άνδρες : 113 ; 2II, L. 36.
(ν)έμειν πυρόκαυσιν, καταχωριζέτω­ οικονομία : 1 Ι, L. 52 ; 1 Π, L. 14.
σαν συνοίκους : 91, η. 1 ; 93 ; 114 ; 2 Ι οικονόμος : 1 I, L. 1, 26-27 et 47 ; 1 II,
A,L. 11. L. 10 ; voir aussi oikonomoi.
νέος : νεώτερος τών είκοσι ετών : 110 ;
οικονομώ : 112, n. 1 ; 126 ; π[ατ]ήρ δυ­
2 Ι Β, L. 17 ; 2 Π, L. 24 ; εν ετεσιν
νάμενος οίκονομεΐν τα τ[οϋ οίκου] :
πεντήκοντ[α] ή καί νεώτερος : 110 ;
113 ; 2II, L. 34.
2 Ι Β, L. 18; 2 Π, L. 24; τούτου
οίκος : άλλα μένων έν ο[ϊκ]ωι ύπαρχέ­
οντος νεωτέρου τών εϊκοσι ετών :
τω βοηθός : 112 ; 2 Ι Β, L. 32 ; 2 Π, L.
110; 2 Ι Β, L. 2 0 ; 2 Π, L. 2 6 ;
32 ; π[ατ]ήρ δυνάμενος οίκονομεΐν
νεώτερος τών πεντεκαίδεκα ετών :
τα τ[οϋ οϊκου] : 113 ; 2 Π, L. 34 ;
111 ; 2 I B , L. 28 ; 2 Π, L. 30.
έπιμέλεσθαι τών έν ο[ΐ]κ[ωι —] :
νεουργός : 67, n. 6. 116 ; 2 Π, L. 45.
οίνος: 1 I, L. 18,20.
190 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

όλι(γ)ωρώ : 30 ; 1 I, L. 34, 41-43 ; 1 II, πεντήκοντα : 110 ; 2 Ι Β, L. 20 ; 2 Π,


L. 4-6. L. 26 ; οί δέ πατέρες τών τοιούτων,
ομνύω : 96, η. 5. εάν μέν ώσιν εως τών πεντήκοντα
όμοϋ : 80, η. 4 ; 84, η. 2 ; 133, η. 3. και πέντε, ύπαρχέτωσαν βοηθοί :
ονομα : 42, η. 6. 110 ; 2 Ι Β, L. 22 ; 2 Π, L. 27 ; ό μέν
ονομάζω : 74, η. 4. πατήρ ή ι έν [ήλικί]αι έν ή ι δει
οπλον : 42, η. 6 ; 67, η. 6 ; 80 ; 84, η. 2 ; στρατεύεσθαι : 111 ; 2 Ι Β, L. 27 ; 2
1 3 3 , n . 2 e t 3 ; 3 B I , L. 1,6. Π, L. 29 ; καταγραφέτωσαν έπί τήν
ουσία : και δια της ουσίας έκατέρων στρατείαν τον πατέρα : 111 ; 2 Ι Β,
πρασσέσθω τάλαντα [τρία (?)] : 97 ; 2 L. 31 ; 2 Π, L. 31 ; ό δέ πα[τή]ρ
I A, L. 30 ; [τους] ούσίαις εύπορωτέ­ [μ]ενέτω βοηθός : 112 ; 2 II, L. 33 ;
ρους καταχωριζέτωσαν εις το ά[γημα ύπάρχηι αύτοΐς π[ατ]ήρ δυνάμενος
των Μακεδόνων και τους π]ελτα­ οίκονομεϊν τα τ[οϋ οίκου] : 113 ; 2
στάς : 103 ; 105 ; 2 Ι Β, L. 1 ; 2 Π, L. Π, L. 34 ; έν ή δ' αν π[υροκ]αύσει
17 ; τού[ς δέ άπορωτά]τους και τους ύπάρχηι πατήρ ή άναπ[ληρωτής] :
ελαχίστη ν έχοντας ούσίαν εις τους 114 ; 2 Π, L. 37.
π[εζού]ς λαμβανέτωσαν : 103 ; 2 Ι Β, πατρώος : 112, η. 1 ; 126.
L. 4 ; 2 Π, L. 18 ; άπ' οικιών και πεζέταιρος : 72, η. 6 ; 74, η. 4-5 ; 105,
ουσιών, ους αν νομίζωσιν έπιτ[η­ η.1.
δεί]ους εΐ[ν]αι : 104 ; 2 Ι Β, L. 7 ; 2 Π, πεζός : 67, η. 3 ; 68, η. 6 ; 74, η. 3-5 ;
L. 19. 96, η. 5 ; 103, η. 1 ; 104 ; τού[ς δέ
παις : 35-36 ; 112, η. 1 ; 126-127 ; 141, άπορωτά]τους και τους έλαχίστην
η. 3. έχοντας ούσίαν εις τους π[εζού]ς
παλαίστρα : 139-40, η. 4. λαμβανέτωσαν : 103 ; 2 Ι Β, L. 5 ; 2
πανδημεί : 119. Π, L. 18.
πάνδημος : 111, η. 1. πελταστής : 67, η. 2 ; 68, η. 1 ; 70 ; 103,
παράγω : [—]ΟΝΤΕΣ παράγωσίν η. 1 ; τών δέ εις τους πελταστάς (sc.
τινας εν ταΐς α[ύτών οίκίαις] : 92 ; 2 εστωσαν οί πρεσβύτεροι ετών)
I A, L. 6. τριάκοντα πέντε : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι
παράθεσις : 1 I, L. 3, 12. Β, L. 12 ; 2 Π, L. 21 ; [τους] ούσίαις
παράλιος (?): παρά των [πυροκαύσεων] εύπορωτέρους καταχωριζέτωσαν εις
τών παραλ[ίων (?)] : 28 ; 2 Π, L. 56. τό ά[γημα τών Μακεδόνων και τους
παραχειμάζω : 87, η. 1. π]ελταστάς : 103 ; 2 Ι Β, L. 3 ; 2 Π, L.
παρέχω : [έ]πιτήδειοι είναι παρέχεσθαι 17.
τήν χρείαν εν ταύτη ι τήι τάξει : 68, η. πέλτη : 70 ; 71, η. 3 ; 80, η. 4 ; 84, η. 2 ;
5 ; 106 ; 2 IB, L. 11 ; 211, L. 21. 133, η. 3 ; voir aussi peltè.
πατήρ : [εάν] δ' εν τινι πυροκαύσει πεντακοσιομέδιμνος : 125.
[ώσιν ή] πατήρ ή μήτηρ [—] : 91, η. πεντεκαίδεκα : νεώτερος τών πεντεκαί­
1 ; 117 ; 2 Π, L. 50 ; του πατρός δεκα ετών : 111 ; 2 Ι Β, L. 28 ; 2 Π, L.
δντος εν ετεσιν πεντήκοντα : 109 ; 2 30.
Ι Β, L. 15 ; 2 Π, L. 23 ; ό δέ πατήρ πεντεκαιδεκαετής : λαμβανέ[τωσαν
ύπαρχέτω βοηθός : 109 ; 2 Ι Β, L. δέ...]... καθ' έκάστην πυρόκαυσιν
16 ; 2 II, L. 24 ; ό δέ πατήρ έν ετεσιν τους δοκοΰντας έπ[ιτηδείους είναι
πεντήκοντ[α] ή και νεώτερος και μένειν έν τώι ύπαίθρωι άπό πεντε]­
δυνατός ή ι τώι σώματι στρατεύε­ καιδεκαετοϋς εως πεντη κονθέτους :
σθαι : 110 ; 2 Ι Β, L. 17 ; 2 Π, L. 24 ; 99 ; 2 II, L. 12 ; λαμβανέτω(σαν) τον
υίόν εως πεντ[ε]καιδεκαετοϋς : 110 ;
γραφέτωσαν τον πατέρα, ό δέ υιός
2 Ι Β, L. 2 1 ; 2 Π, L. 26; [άπό] δέ
έστω βοηθός : 110 ; 2 Ι Β, L. 19 ; 2 Π,
L. 25 ; εάν δέ... ό πατήρ ήι υπέρ τα
INDICES 191

πεντεκαιδε[καετοΰς] : 4, L. 2 ; [άπό πράγμα : 111, η. 1.


δέ πεντεκαιδε]καετοΰς : 126 ; 4, L. 6. πράξις : 3 A I, L. 7.
πεντηκονθέτης : λαμβανέ[τωσαν δέ...]... πράττω : 1 Ι, L. 45 ; 1 Π, L. 8 ; [έκδι­
καθ' έκάστην πυρόκαυσιν τους κάζεσθα]ι επί τώι τρίτωι μέρει τοΰ
δοκοΰντας έπ[ιτηδείους είναι μένειν πραχθέντος : 95 ; 2 I A, L. 20 ; και
εν τώι ύπαίθρωι από πέντε] καιδεκα­ δια της ουσίας έκατέρων πρασσέ­
ετοΰς εως πεντη κονθέτους : 99 ; 2 Π, σθω τάλαντα [τρία (?)] : 97 ; 2 Ι Α,
L. 13. L. 30; [—]χθέντος κριτηρίου δοθή­
πεντήκοντα : μέχρι πεντήκοντα ετών σεται τοΰ πραχθέντος το τρίτον : 2
κριθώσ[ιν έ]πιτήδειοι είναι παρέχε ­ II, L. 4 ; [—] ό γραμματεύς ή αυτός
σθαι την χρείαν : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι ή άλλος έκείνωι πρασσέσθω [—] : 2
Β, L. 10 ; 2 Π, L. 21 ; εν ετεσιν Π, L. 9.
πεντήκοντα : 109 ; 2 Ι Β, L. 16 ; 2 Π, πρεσβεία : 139-40, η. 4.
L. 23 ; εν ετεσιν πεντήκοντ[α] ή και πρέσβυς : εστωσαν δέ τών μέν εις το
νεώτερος : 110 ; 2 Ι Β, L. 17 ; 2 Π, L. άγημα τασσομένων οι πρεσβύτατοι
24 ; υπέρ τα πεντήκοντα : 110 ; 2 Ι ετών τεσσαράκοντα πέντε : 68, η. 5 ;
Β, L. 21 ; 2 Π, L. 26 ; εάν μέν ώσιν 106 ; 2 Ι Β, L. 9 ; 2 Π, L. 20.
εως των πεντήκοντα και πέντε, πρόδρομος : 35 ; voir aussi prodromo!.
ύπαρχέτωσαν βοηθοί : 110 ; 2 Ι Β, L. πρόειμι : 67, η. 3.
23 ; 2 Π, L. 27. προκηρύττω : 89.
περιαιρώ : [ό] ένκαταχωρισθείς ή προλέγω : [— καταχωρι]σθήναι εις το
προσγραφείς [πε]ριαιρείσθω εκ των προειρ[ημένον τ]άγμα : 117 ; 2 Π, L.
πυροκαύσεων : 97, 2 I A, L. 27. 49.
περισοφίζομαι : 49, η. 2. προνομή : 3 Β Π, L. 14, 15.
περισόφως : περισόφως εική χρήσα­ προσαγγέλλω : [πρ]οσαγγέλλειν δέ και
σθαι τώι πράγματι : 49 ; 2 Π, L. 8. <καί> τών άλλων τον βου[λόμενον] :
περισπώ : 84, η. 2. 95-96 ; 2 Ι A,L. 18.
πίναξ : 44. προσαπογράφω : 126.
πλέθρον : 6, L. 3. προσγράφω : προσγραφέτωσαν κατά
ποιώ : 44, η. 4 ; εάν δέ παρά ταύτα τούτον (sc. τον νόμον) : 92 ; 2 I A, L.
ποιήσωσιν : 94 ; 2 I A, L. 12. 8 ; μήτε οί έπιστάτα[ι] μ[ηδέν]α
πολεμικός : 133, η. 2. προσγραφέτωσαν τών [τοι]ούτων
πόλεμος : 139-40, η. 4. [έ]ν [ταΐς] π[υροκαύσε]σιν ειδότες :
πόλις : 96, η. 5 ; 97 ; 121 ; 139-40, η. 4. 96 ; 2 Ι A, L. 22 ; [ό] ένκαταχωρι­
πολιτεία : 139-40, η. 4. σθείςή προσγραφείς [πε]ριαιρείσθω
πολίτευμα : 96, η. 5 ; 97 ; 121 ; 139-40, εκ τών πυροκαύσεων και άποτινέτω
η. 4 ; τών δέ μη κατακε[χ]ωρισμένων εις το βασιλικόν δραχμάς τρισχιλίας :
[πρό]τερον εν τοις πολιτεύμασιν : 96 ; 97 ; 2 I A, L. 27.
2 I A, L. 21 ; λαμβανέ[τωσαν δέ εκ προσέχω: [τοις δ' ά]λλους έπισπω­
τών κατακεχωρισμένων εν τοις μένοις μη προσεχέτωσαν : 93 ; 2 Ι Α,
πολιτεΰμασιν] : 99 ; 2 Π, L. 11 ; voir L. 9.
πρόστιμον : 3 Β II, L. 12.
aussi politeuma.
πρόταγμα : 36.
πολίτης : 121 ; έκαστος κριθή ι πολ[ίτης
προτεραίος : 56, η. 4.
(?)] : 92 ; 2 I A, L. 5.
πρότερον : άποκα[θι]στάσθωσαν εις
πολιτικός : 5, L. 7.
τάς πυροκαύσεις εν αίς και πρότερον
πολύς : 74, η. 4 ; εάν δέ πλείονε[ς ώσι
ή[σαν] : 95 ; 2 I A, L. 18 ; τών δέ μη
έ]ν τήι οικίαι άνδρες : 113 ; 2 Π, L.
κατακε[χ]ωρισμένων [πρό]τερον èv
36.
τοις πολιτεύμασιν : 96 ; 21 A, L. 21.
πορθμός : 32.
192 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

πρόφασις : 138, η. 4. σταθμός : 1 I, L. 6 ; 3 Β II, L. 6.


πρωτολοχία : 6, L. 13. στεγνοποία : 3 Α Π, L. 5.
πυκνότης : 133, n. 2. στέφανος : 3 A III, L. 2.
πυρά, τά : 91, n. 1. στήλη : 30 ; 1 Ι, L. 48 ; 1 Π, L. 10.
πυρόκαυσις : 91-92 ; 121 ; παρά των στρατεια : 89 ; 111, η. 1 ; 119 ; 5, L. 7 ;
[πυροκαύσεων] των παραλ[ίων (?)] : καταγραφέτωσαν επί τήν στρατείαν
28 ; 2 Π, L. 56 ; εάν αμφότεροι... τον πατέρα : 111 ; 2 Ι Β, L. 30 ; 2 Π,
βουλωνται μίαν (ν)έμειν πυρόκαυσιν, L. 31.
καταχωριζέτωσαν συνοίκους : 91, η. στρατεύομαι : 6, L. 14 ; δυνατός ή ι τώι
1 ; 93 ; 114 ; 2 I A, L. 11 ; [εάν] δ' εν σώματι στρατεύεσθαι : 110 ; 2 Ι Β, L.
τινι πυροκαύσει [ώσιν ή] πατήρ ή 18 ; 2 Π, L. 25 ; εν [ήλικί]αι εν ή ι δει
μήτηρ [—] : 91, η. 1 ; 2 Π, L. 50 ; στρατεύεσθαι : 111 ; 2 Ι Β, L. 28 ; 2
άποκα[θι]στάσθωσαν εις τάς πυρο­ Π, L. 29.
καύσεις εν αΐς και πρότερον ή [σαν] : στρατηγία : 3 A I, L. 4 ; 3 A III, L. 1 ;
95 ; 2 Ι A, L. 17 ; μήτε οι έπιστάτα[ι] voir aussi strategia.
μ[ηδέν]α προσγραφέτωσαν των στρατηγός : 46, n. 5 ; 3 Β Ι, L. 12, 17 ;
[τοφύτων [έ]ν [ταΐς] π[υροκαύσε]σιν 3 Β II, L. 18 ; voir aussi stratégos.
είδότες : 96 ; 2 I A, L. 23 ; [ό] στρατιώτης : [οι δε] λειπόμενοι δύο
ένκαταχωρισθείς ή προσγραφείς το[ύτων μή λαμβανέσθω- vel
[πε]ριαιρείσθω εκ των πυροκαύ­ γραφέσθω]σαν στρατ[ιώται] : 114 ;
σεων : 97 ; 2 I A, L. 27 ; λαμβανέ[τω­ 2 Π, L. 40.
σαν δε εκ των κατακεχωρισμένων εν στρατιωτικός : 133, η. 2.
τοις πολιτεύμασιν] καθ' εκάστη ν στρατόπεδον : 3 Β I, L. 11.
πυρόκαυσιν τους δοκοϋντας επιτη­ συγχωρώ : 96-97, η. 5 ; 6, L. 4 ;
δείους...] : 99 ; 2 Π, L. 12 ; εν ή δ' άν λαμβάνειν εξ ων ό [κοινός (?)
π[υροκ]αύσει ύπάρχηι πατήρ ή ανα­ συγχ]ωρεϊ νόμος : 92 ; 2 I A, L. 8 ;
πληρωτής] : 114 ; 2 Π, L. 37 ; [εάν] δ' ε[ί μή...] ό βασιλεύς συνχωρήση :
εν τινι πυροκαύσει [ώσιν ή] πατήρ ή 93 ; 2 I A, L. 10 ; άνευ τοϋ
μήτηρ [—] : 117 ; 2 Π, L. 50 ; [--] των έπερω[τ]ήσαι τον βασιλέα και
πυροκαύσεων [μή] ύπά[ρ]χηι επιτή­ εκείνον συνχωρήσαντα γραπτόν
δειος ό Ε[—] : 117 ; 2 II, L. 54 ; παρά [κα]ταβαλέσθαι : 96 ; 2 I A, L. 25.
τών [πυροκαύσεω (?) ]ν των συνάγω : 88.
ΠΑΡΑΛ[—] : 118 ; 2 Π, L. 56 ; voir συναγωνίζομαι : 5, L. 6.
aussi pyrokausis. συνασπισμός : 133, η. 2.
πωλοδαμαστής : 36. συνεχής : 133, η. 2.
ράβδος : 141, n. 3. σύνθημα : 84, η. 2 ; 3 A III, L. 5, 6.
ραβδούχος : 141, n. 3. συνιστώ : 133, η. 2.
σάρισα : 80 ; 84, n. 2 ; 133, n. 3 ; 143 ; σύνοικος : εάν αμφότεροι... βουλωνται
3 B I , L . 3. μίαν (ν)έμειν πυρόκαυσιν, καταχω­
σαρισοφόρος : 35. ριζέτωσαν συνοίκους : 91, η. 1 ; 93 ;
σιτοβολεΐον : 1 Ι, L. 22. 1 1 4 ; 2 I A , L . 12.
σίτος: 1 I, L. 15, 25 ; 3 Β II, L. 17. συνοικώ : 96-97, η. 5.
σιωπή : 3 A I, L. 1. σύνταξις : 67, η. 3.
σκεύος : 84, η. 2 ; 133, η. 3. συντάσσω : 96-97, η. 5.
σκηνοποιία : 3 Α Π, L. 7. συντελώ : 139-40, η. 4.
σκυτώ : 70. σύντροφος : εκ τών συντρόφων τών αί­
σπειράρχης : 3 Β I, L. 12, 17 ; voir aussi [ρ]ομένων τοις 1ππεϋ[σι] : 117 ; 2 II,
speirarchès. L. 52 ; εάν δέ τίνες ώσιν ά[νε]υ
στάδιον : 84, n. 2 ; 133, n. 3. [άλλ]ων συντρόφων : 117 ; 2 Π, L. 53.
INDICES 193

σύσκοπος : 36. τριακόσιοι : 84, η. 2 ; 133, η. 3.


σύσσιτος : 116, η. 3. τρις : 138, η. 3.
σύστημα : 70 ; 103, η. 2. τρισχίλιοι : άποτινέτω είς το βασιλικόν
σφραγίζω : 1 I, L. 10. δραχμάς τρισχιλίας : 97 ; 2 I A, L. 28.
σφραγίς : 1 I, L. 27. τρίτος : 67, η. 6 ; [έκδικάζεσθα]ι επί
σώμα : 44 ; άποτινέτωσαν... εις μεν το τώι τρίτωι μέρει τοϋ πραχθέντος :
βασ[ι]λικον καθ' έ'καστον σώμα 95 ; 2 I A, L. 20 ; [—]χθέντος κριτη­
τάλαντον : 94 ; 2 I A, L. 14 ; δυνατός ρίου δοθήσεται τοϋ πραχθέντος το
ή ι τώι σώματι στρατεύεσθαι : 110 ; 2 τρίτον : 2 II, L. 4.
I B , L . 18 ; 2 II, L. 25. τρόπος : άναγκαζ[έτωσαν —] τρόπον :
σωματοφύλαξ : 58 ; voir aussi somato­ 115 ; 2 Π, L. 44.
phylax. τροφεύς : διαπολειπέτωσαν αυτόν τρο­
τάγμα : 67, n. 3 ; 142 ; [— καταχωρι]­ φέα τοις γονεϋσι : 117 ; 2 Π, L. 51.
σθήναι εις το προειρ[ημένον τ]άγμα : υιός : άπό τών οικιών εν αΐς μέν άν
117 ; 2 Π, L. 49. ώσιν άνήρ και γυνή και υιός εις :
τάλαντον : άποτινέτωσαν... εις μέν το 91, η. 1 ; 109 ; 2 Ι Β, L. 14 ; 2 Π, L.
βασ[ι]λικον καθ' εκαστον σώμα 22 ; έάν μέν ό υιός ή ι υπέρ τα είκοσι
τάλαντον : 94 ; 2 I A, L. 14 ; και δια ετη και τώι εϊδει επιτήδειος : 109 ; 2
της ουσίας έκατέρων πρασσέσθω Ι Β, L. 14 ; 2 Π, L. 23 ; λαμβα­
τάλαντα [τρία (?)] : 98 ; 2 I A, L. 30. νέτωσαν... τον υίόν : 109 ; 2 Ι Β, L.
τάξις : 35, η. 7 ; 133, η. 2 ; παρέχεσθαι 16 ; 2 Π, L. 23 ; έάν δε ό υιός ή
την χρείαν εν ταύτη ι τη ι τάξει : 68, νεώτερος τών είκοσι ετών : 110 ; 2 Ι
η. 5 ; 106; 2 I B , L. 11 ; 2 Π, L. 21. Β, L. 17 ; 2 Π, L. 24 ; γραφέτωσαν
τάσσω : 96, η. 5 ; 1 Ι, L. 41 ; 1 Π, L. 4 ; τον πατέρα, ό δε υιός έστω βοηθός :
τών μέν είς το άγημα τασσομένων : 110; 2 I B , L. 19; 2 Π, L. 2 5 ; λαμ­
68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι Β, L. 8 ; 2 Π, L. 20. βανέτω(σαν) τον υίόν έ'ως πεντ[ε]­
τελειώ : 112, η. 1 ; 126. καιδεκαετοϋς : 110 ; 2 Ι Β, L. 21 ; 2
τεσσαράκοντα : τών μέν εις το άγημα Π, L. 26 ; ό δέ υιός νεώτερος τών
τασσομένων οί πρεσβύτατοι ετών πεντεκαίδεκα ετών : 111 ; 2 Ι Β, L.
τεσσαράκοντα πέντε : 68, π. 5 ; 106 ; 28 ; 2 Π, L. 30 ; [λαμβανέτω]σαν τον
2 Ι Β, L. 9 ; 2 Π, L. 20. υίόν : 112 ; 2 Π, L. 33 ; ου δ' άν ώ[σι
τετράρχης : 3 Α Ι, L. 5, 6 ; 3 Β I, L. 12, δύο υίοί (?) —] : 113 ; 2 Π, L. 33 ; [—]
17, 2 2 ; 6, L. 3, 11 ; voir aussi επί το αυτό δέ ζώσιν υίο[ί —] : 114­
tetrarchès. 115 ; 2 Π, L. 42.
τιμή : [δόκι]μος και τιμής πλείονος ϋπαιθρον : 96, η. 5 ; τους δοκοΰντας
άξιος : 48 ; 2 Π, L. 6. επιτηδείους είναι μένειν έν τώι
τίμησις : 45 ; 48-49. ύπαίθρωι] : 99 ; 2 Π, L. 12 ; επιτή­
τοξικός : 138, η. 3. δειοι μένειν έν τώι ύπαίθρωι : 101 ;
τόπος : 50, η. 3 ; 1 Ι, L. 49, 50 ; 1 Π, L. 2 Π, L. 14.
4, 11, 12 ; εξ ων είθισται τόπων : 27 ; ύπαιθρος : 74, η. 3 ; voir aussi hypaithros.
2II.L. 11. υπάρχω : εάν μή [—] ώσι και επιτή­
τρεις : και δια της ουσίας έκατέρων δειοι μένειν έν τώι ύπαίθρωι ύπ[αρ­
πρασσέσθω τάλαντα [τρία (?)] : 98 ; 2 χέτωσαν βοηθοί] : 101 ; 2 Π, L. 14 ; ό
I A, L. 31 ; [—]Ν τριών τού[των —] : δέ πατήρ ύπαρχέτω βοηθός : 109 ; 2
114 ; 2 Π, L. 39. Ι Β, L. 16 ; 2 Π, L. 24 ; οί δέ πατέρες...
τριάκοντα : τών δε είς τους πελταστάς ύπαρχέτωσαν βοηθοί : 110 ; 2 Ι Β, L.
(sc. έστωσαν οί πρεσβύτεροι ετών) 23 ; 2 Π, L. 27 ; ύπάρχηι δέ τούτων
τριάκοντα πέντε : 68, η. 5 ; 106 ; 2 Ι άν[απ]ληρωτή[ς δυνατός (?)] διοι­
Β, L. 12 ; 2 Π, L. 22. κονομείν : 111 ; 2 Ι Β, L. 29 ; 2 Π, L.
194 L'ORGANISATION DE L'ARMEE MACEDONIENNE SOUS LES ANTIGONIDES

30 ; εάν δε μη ύπάρχ[ηι αναπλη­ φώς : 3 Α Ι, L. 5.


ρωτής (?)] : 112 ; 2 Ι Β, L. 31 ; 2 Π, L. χειριστής : 1 Ι, L. 9 ; 3 A III, L. 3 ; voir
31 ; άλλα μένων εν ο[ΐκ]ωι ύπαρχέ­ aussi cheiristai.
τω βοηθός : 112 ; 2 Ι Β, L. 32 ; 2 Π, χίλιοι : [άποτινέτωσαν εις μέν το βασι]­
L. 32 ; ύπάρχηι αύτοϊς π[ατ]ήρ δυνά­ λικόν... δραχμάς χιλίας : 2 Π, L. 3.
μενος οίκονομεϊν τα τ[οΰ οίκου] : χλαμύς : 138, η. 4.
113 ; 2 Π, L. 34 ; εν η δ' αν π[υρο­ χρεία : 87, η. 1 ; 1 Ι, L. 51 ; 1 Π, L. 13;
κ]αύσει ύπάρχηι πατήρ ή αναπλη­ [έ]πιτήδειοι είναι παρέχεσθαι τήν
ρωτής] : 114 ; 2 Π, L. 37 ; εάν [δε χρείαν εν ταύτη ι τη ι τάξει : 68, η. 5 ;
άναπληρω]τής μή ύπά[ρχηι] : 117 ; 2 106 ; 2 IB, L. 11 ; 2 Π, L. 21.
Π, L. 48 ; [μή] ύπά[ρ]χηι επιτήδειος ό χρήμα : 44.
Ε[—]: 117; 2 Π, L. 54 ; δ δεήσει χρήσιμος : [ει] δέ μή, (sc. λαμβανεσθω
διδόναι άπό των υπαρχόντων : 118 ; vel sim.) άεί ό χρησιμώτερος : 113 ;
2 Π, L. 57. 2 Π, L. 35.
υπασπιστής : 56, η. 3 et 4 ; 58 ; 67, η. 2 ; χώρα : 46 ; 139, η. 4 ; 6, L. 5 ; τώι δέ
68, η. 6 ; 103, η. 1 ; 3 Α Π, L. 3, 8 ; 6, έπιστάτει καί τώι επί της χώρας
L. 12 ; έγλαμβανέτ[ωσαν δέ εις τού]ς έμφα[νιζέτωσαν] : 2 Π, L. 1 ; voir
ύπασπιστάς τους τα δοράτια aussi épi tes choras.
οϊσοντας τώι βασιλεϊ άπ' οικιών και ψηφίζω : 139-40, n. 4.
ουσιών, ους αν νομίζωσιν έπιτ[ηδεί]­ ώμος : 84, n. 2.
ους εΐ[ν]αι : 59 ; 104 ; 2 Ι Β, L. 6 ; 2 Π, ωφέλεια : 145 ; 3 A III, L. 2 ; 3 Β I, L.
L. 18. 10, 11.
υπέρ : υπέρ τα είκοσι ετη : 109 ; 2 Ι Β,
L. 14 ; 2 Π, L. 23 ; υπέρ τα πεντή­
κοντα : 110 ; 2 Ι Β, L. 20 ; 2 Π, L. 26 ;
υπέρ τήν ήλικίαν ταύτη ν : 110 ; 2 Ι Β,
L. 24 ; 2 Π, L. 28.
υπηρέτης : 3 Β I, L. 14.
υπόμνημα : 6, L. 2, 10.
ύστερον : [ϋστε]ρον έπιγινόμενα τοϋ
[—] : 126 ; 4, L. 10.
ύφίστημι : 84, η. 2.
φαίνομαι : δσων άν φαίνωνται είναι και
τα είδη τοϋ [—] : 102 ; 2 Π, L. 16.
φάλαγξ : 133, η. 2.
φέρω : 80 ; 84, η. 2 ; 133, η. 3 ; [εις
τού]ς ύπασπιστάς τους τα δοράτια
οϊσοντας τώι βασιλεϊ : 59 ; 104 ; 2 Ι
B,L. 6 ; 2 II, L. 19.
φιλάνθρωπον : 139-40, η. 4.
φίλος : 145 ; 3 A III, L. 4.
φοινικίς : 67, η. 6.
φραγμός : 3 Α Π, L. 6 ; 3 A III, L. 7.
φρούραρχος : 31 ; 1 I, L. 5, 7, 10, 28,
33, 40 ; 1 II, L. 4.
φρούριον : 1 I, L. 49.
φρουρώ : 138, η. 4.
φυλακή : 46, η. 5 ; 1 I, L. 34.
φύλαξ : 3 A I, L. 6 ; voir aussi phylax.
LISTE DES PLANCHES

Les clichés dont l'origine n'est pas indiquée proviennent des Archives
Epigraphiques de la Macédoine du Centre de Recherche de l'Antiquité
Grecque et Romaine.

I-II. Ciste funéraire. Musée de Kilkis, n° d'inv. 122.


Illa. Stèle funéraire à relief d'Amphipolis. Musée d'Amphipolis,
n° d'inv. 119.
Illb. Stèle funéraire de Kalindoia. Doumbia, église de la Vierge.
IV. Stèle funéraire de Pétrès. Musée de Florina, n° d'inv. 4170. Cliché
de Chr. Giavanidès.
V. Stèle funéraire d'Edessa. Collection archéologique d'Edessa, n° d'inv.
143.
VI. Stéle funéraire d'Idoménè. Musée de Skopje. Cliché du Musée
Archéologique de Skopje aimablement prêté par Katérini Liampi.
VII. Diagramma sur le service de garnison. Photographie de l'estam­
page de l'exemplaire de Chalcis. Musée de Chalcis, n° d'inv. 924
(Appendice épigraphique n° 1 I).
Vili. Diagramma sur le service de garnison. Exemplaire de Kynos.
Musée de Lamia, n° d'inv. A 183 (Appendice épigraphique n° 1 II).
IX. Règlement sur le service militaire. Face A de l'exemplaire de
Drama / Amphipolis. Musée de Drama (anciennement Musée de
Thessalonique, n° d'inv. 6660) (Appendice épigraphique n° 2 I A).
X. Règlement sur le service militaire. Face Β de l'exemplaire de
Drama / Amphipolis. Musée de Drama (anciennement Musée de
Thessalonique, n° d'inv. 6660) (Appendice épigraphique n° 2 I B).
XI-XIV. Règlement sur le service militaire. Exemplaire de
Cassandreia. Musée de Thessalonique (anciennement Collection
196 LISTE DES PLANCHES

archéologique de Néa Potidaia, n° d'inv. 207) (Appendice


épigraphique n° 2 II).
XV-XVII. Règlement de l'armée de campagne. Musée d'Amphipolis,
nos d'inv. 905 et 908 (les estampages photographiés ici ont été pris
par Ch. Edson) (Appendice épigraphique n° 3).
XVIII. Diagramma ou loi sur l'inscription dans les registres civiques
et/ou militaires. Musée de Kavala, n° d'inv. Λ 1306 (Appendice
épigraphique n° 4).
XIX. Lettre d'Antigone Doson à Beroia. Musée de Béroia, n° d'inv. Λ
710 (Appendice épigraphique n° 5).
XX. Lettre de Philippe V à Archippos. Musée de Kozani, n° d'inv. 46
(Appendice épigraphique n° 6).
TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS 7
ABREVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 11
INTRODUCTION 15
PREMIERE PARTIE : ARMEES, ARMES, CORPS ET UNITES 21
LA MARINE 27
L'ARMEE DE TERRE 29
LES GARNISONS 29
LA CAVALERIE 32
Effectifs 36
Commandement 38
Equipement 41
Armement 49
L'INFANTERIE 55
Les hypaspistes 56
Effectifs 60
Commandement 60
Equipement-armement 61
Les peltastes et Y agéma 66
Effectifs 68
Commandement 69
Equipement-armement 70
Les phalangites 73
Effectifs 75
Commandement 76
Equipement-armement 80
SECONDE PARTIE : LE RECRUTEMENT 85
CADRES CIVIQUES : ΠΥΡΟΚΑΥΣΙΣ ET ΠΟΛΙΤΕΥΜΑ 91
AGE 99
CENS 103
SITUATION FAMILIALE 109
CIRCONSCRIPTIONS MILITAIRES 119
APPENDICE : UNE INSCRIPTION INEDITE
DU MUSEE DE KAVALA 123
TROISIEME PARTIE : FORMATION ET DISCIPLINE 129
FORMATION 133
DISCIPLINE 141
CONCLUSION 147
APPENDICE EPIGRAPHIQUE 149
1. Diagramma sur le service de garnison
I. Exemplaire de Chalcis 151
II. Exemplaire de Kynos 153
2. Règlement sur le service militaire
I. Exemplaire de Drama/Amphipolis 153
II. Exemplaire de Cassandreia 157
3. Règlement sur le service dans l'armée de campagne d'Amphipolis 161
4. Loi ou diagramma de Kavala sur l'enregistrement dans les
listes militaires et/ou civiques 164
5. Lettre d'Antigone Doson à Béroia et liste d'officiers 165
6. Lettre de Philippe V à Archippos et hypomnéma des Euiestes 167
INDICES 169
Index général 171
Index grec 181
LISTE DES PLANCHES 195
PLANCHES 199
PLANCHES
PLI
PI. II
PI. IIIa-b
PI. IV
PL V

ff
PI. VI
PI. VII
PI. Vili
PI. IX
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PI. XI
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PI. XIII

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PL XIV
PI. XV
PI. XVI
PI. XVII
PL XVIII
PL XIX
PI. XX
Y. E. Meimaris, Κ. Kritikakou, P. Bougia, Chronological Systems in
Roman-Byzantine Palestine and Arabia (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 17 ; Athènes
1992)

A. B. Tataki, Macedonian Edessa : Prosopography and Onomasticon


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 18 ; Athènes 1994)

M. B. Hatzopoulos, Cultes et rites de passage en Macédoine


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 19 ; Athènes 1994)

A. D. Rizakis, Achaïe I. Sources textuelles et histoire régionale


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 20 ; Athènes 1995)

A. D. Rizaids (éd.), Roman Onomastics in the Greek East : Social and


Political Aspects, Proceedings of the International Colloquium on Roman
Onomastics, Athens, 7-9 September 1993 (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 21 ; Athènes
1996)

M. B. Hatzopoulos, Macedonian Institutions under the Kings. I. A Historical


and Epigraphic Study ; II. Epigraphic Appendix (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 22 ;
Athènes 1996)

G. Le Rider, Monnayage et finances de Philippe II : un état de la que­


stion (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 23 ; Athènes 1996)

Ch. Papageorgiadou-Banis, The Coinage ofKea (ΜΕΛΕΤΉΜΑΤΑ 24 ;


Athènes 1997)

A. D. Rizakis, Achaïe II. La cité de Patras : épigraphie et histoire


(ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 25 ; Athènes 1998)

A. B. Tataki, Macedonians Abroad : A Contribution to the Prosopography


ofAncient Macedonia (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 26 ; Athènes 1998)

L. G. Mendoni - A. Mazarakis Ainian (éd.), Kea - Kythnos : History and


Archaeology. Proceedings of an International Symposium. Kea - Kythnos,
22-25 June 1994 (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 27 ; Athènes 1998)

Ph. M. Petsas, M. B. Hatzopoulos, Lucrèce Gounaropoulou, P.


Paschidis, Inscriptions du sanctuaire de la Mère des Dieux Autochtone de
Leukopétra (Macédoine) (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 28 ; Athènes 2000)

A. D. Rizakis (éd.), Paysages dAchaïe II. Dymé et son territoire. Actes du


colloque international : Dymaia et Bouprasia, Katô Achaïa, 6-8 Octobre
1995 (ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 29 ; Athènes 2000)
ISBN 960-7905-07-5

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