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GÉOGRAPHIE

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D'APRÈs LA

TABLE DE PEUTINGER
C O M P R EN A N T

l° LA REPRoDUcTIoN DEs DEUx PREMIERs sEGMENTs D1 LA CARTE oRIGINALr


II° UNE INTRoDUcTIoN CRIT.QUE sUR L'ÉPoQ1 E ET L'IMPoRTANCE DE
CE MANUsCRIT PoUR LA GÉoGRAPHIE ANCIENNE DE LA GAULE
l II° UNE TABLE DE DÉ PoUILLEMENT DE ToUs LE s AUTEURs ANCIENs
DES INSCRIPTIONS ET IDLS MIEL)AILLES

lV° u NE TABLE ALPHABÉTiQUE I) E R ENVOI AU TEXTE ET A I X CAR I'Es

V° UNE CARTE DE RF DREssEMENT PoRTANT, A LEUR PLACE


LEs NoMs, LLs RoUTEs ET AUTR: s INDICATIoNs RENFERMéEs
DANS LA CART2 O 3 IC INA LE

O
PAR ERNEST DESJARDINS

l ! 2

PARIS
LI BR A I R I E DE L. HACHETTE ET Cº
BoULEVARD sA INT-GERMAIN, N° 77

1 869
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PRÉFACE.

Nous avons pensé qu'il serait utile pour


l'étude des antiquités de notre pays de détacher
de notre grand ouvrage, en y introduisant
quelques modifications, tout ce qui a rapport
à la Gaule. C'est cet extrait que nous offrons
au public dans un format plus commode et avec
tous les éclaircissements qu'il nous a été possible
d'y ajouter. Pour qu'on se rende bien compte
des motifs qui nous ont déterminé à entre
prendre une nouvelle édition de la Table de
Peutinger, nous mettons sous les yeux de nos
lecteurs un extrait du Rapport adressé à M. le
ministre de l'Instruction publique.

ERNEST DESJARDINS.
*…)----- - - ----
EXTRAIT

D'UN RAPPORT
A M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
SUR LA NOUVELLE ÉDITION

D E

LA TABLE DE PEUTINGER.

La Table de Peutinger, connue aussi sous le nom inexact


de Table Théodosienne, est d'un usage si général, et son
importance est si bien constatée aujourd'hui, qu'il est inu
tile de s'étendre sur son objet et sur son utilité.
On sait que le manuscrit de la Bibliothèque impériale de
Vienne a été exécuté, au xIII° siècle, par un moine de Col
mar; et que, pendant la première moitié du xvi°, ce ma
nuscrit se trouvait en la possession du savant antiquaire
d'Augsbourg, Conrad Peutinger ", dont le nom est resté
attaché à ce document précieux.
Personne n'ignore que le moine de Colmar n'avait fait
que copier un document beaucoup plus ancien *, dont l'o

1. Il lui avait été donné, vers 15o7, par Conrad Meissel (Celtis Protucius), qui
en avait fait la découverte à Worms (Beatus Rhenanus, Rerum Germanicar, l. I,
P. 36, édit. Froben, anno 1531). Cf. la note que Peutinger lui-même a écrite
dans le Catalogue de sa bibliothèque : « charta longa a Celte nobis testamento le
" gata, » et la dissertation de Scheyb prouvant que Celtis Protucins fut de retour
de son voyage en 1494 et qu'il mourut en 15o8 (Peutingeriana tabula, etc.Scheyb,
P. 33 et 34, not. P.).
2. « Descripsi, » il le dit lui-même, voy. plus bas.
1V ExTRAIT D'UN RAPPoRT

rigine première paraît remonter aux temps compris entre


Auguste et l'extinction de la famille de Constantin.
Ce serait sur douze feuilles de parchemin que, d'après
son propre témoignage, l'auteur anonyme de cette carte en
aurait écrit les noms et tracé le dessin ". Mais les plus an
ciens éditeurs n'en ont jamais connu que onze, et je crois
devoir insister sur ce point, car on se figure généralement
que cette carte en comprenait douze à une époque relative
ment récente et qu'une d'elles a été perdue* (celle qui de
vait représenter la portion la plus occidentale de l'empire
romain et sur laquelle auraient dû figurer toute l'Espagne,
une partie de la Bretagne (Angleterre) et la région extrême
de la Maurétanie). Il est bien vrai que cette portion de la
carte primitive n'existe pas aujourd'hui ; mais il semble,
quoi qu'en dise le moine de Colmar, qu'elle dût manquer
déjà à l'époque où il acheva sa copie, car une ligne verti
cale a été tracée anciennement à l'occident, et cette ligne
ferme le cadre de la carte de ce côté*. On croit communé
ment en outre que ce qui nous reste de la Table est divisé,
non pas en onze, mais en douze feuilles ou segments. Voici
ce qui a donné lieu à cette erreur. Scheyb est le premier
qui ait publié, au siècle passé, une édition de la Table dans
la grandeur et avec la physionomie de l'original. L'édition
de Mannert (1824), qui est aujourd'hui dans toutes les
mains, n'est elle-même qu'une seconde publication des
planches de Scheyb, car elle a été faite à l'aide des mêmes
cuivres légèrement modifiés. Or ces cuivres nous mon
I. « Anno 1265, mappam mundi descripsi in pelles duodecim pergameni » (in
Annal. Colmar, Christiani Urstisii Germaniae historic. illustr., t. unus, pars prior,
p. 8, Francfort, 1585, in-fol.).
2. On a même fait courir le bruit, il y a quelques années, que cette feuille avait
été retrouvée.
3. On remarquera qu'il n'en existe pas entre les divers segments et qu'il n'y a
d'autre solution de continnité, entre ces segments, que celle qui résulte de la divi
sion du travail snr les onze feuilles de parchemin.
A M. LE MINISTRE. -r

trent la Table divisée en douze segments, mais cette divi


sion est purement arbitraire*. Que ce soit sur douze ou sur
onze feuilles que le moine de Colmar ait dressé sa carte,
il est certain que personne n'en a jamais connu que onze.
La hauteur commune de ces onze feuilles de parchemin
est de 34 centim. ; mais leur largeur varie d'ordinaire de
59 à 65 centim. En prenant la moyenne, qui est de 62
centim., on a, pour la longueur totale de la carte, 6",82.
Or une carte du monde ancien, dressée dans un cadre large
de 6",82 sur une hauteur de 34 centim., ne saurait conser
ver aux pays qui y sont représentés la moindre apparence
de leur figure réelle. Les régions et les mers, dont le dessin
est ainsi étiré dans le sens de l'ouest à l'est, et si étrange
ment réduit, au contraire, dans le sens du nord au sud, a
pu sembler favorable, suivant certains auteurs *, à la repré
sentation d'une carte routière dans laquelle le tracé des
voies aurait préoccupé exclusivement l'inventeur de ce des
sin bizarre. Quoi qu'il en soit, il est indubitable que ce n'est
point une invention dn moine de Colmar et qu'il n'a fait que
reproduire fidèlement, en cela, le document qu'il avait sous
les yeux. Peut-être aurai-je à rechercher plus tard, dans
mes observations générales, une autre cause de cette dis
position conventionnelle; peut-être parviendrai je à confir
mer, par des preuves nouvelles, l'hypothèse de Mannert",
et à faire remonter la première origine de ce dessin jusqu'à
l'Orbis pictus qui figurait sous le portique d'Agrippa*.
Dans un pareil tracé, la place occupée par les mers, qui

1. Mannert le dit bien dans sa Motice : « monendum Scheybium undecim illas


« membranas in duodecim distinxisse sectiones. » (Tab. Itin. Peut., p. 2 1); mais
combien de personnes se servent des cartes sans lire la notice ?
2. Entre autres, Pierre Bertz (Rerum Germanicar. l. I, c. 23) et Podocatharo
Christianopulo (Tab. itineroria militar. c. 1, S :4).
3. Tabul. Itiner ar. Peuting. 1824, p. 9.
4. Pline, Hist. Mat. I. III, c, III (II).
VI ExTRAIT D' UN RAPPoRT

ne renferment naturellement que peu d'indications, présente


moins de hauteur encore que celle des terres. C'est ainsi
que la Méditerranée affecte la forme d'un canal étroit, suf
fisant seulement pour le dessin des îles et quelques noms
clairsemés. Il résulte enfin de l'aspect général de la carte
que l'on a quelque peine à se retrouver dans cet ensemble
de régions systématiquement défigurées.
La Table ne se borne pas, comme on sait, à représenter
l'empire romain.Au delà des frontières les plus reculées
qu'il ait jamais eues, sont inscrits, dans le monde barbare,
des noms de peuples et de régions, indications précieuses
et trop négligées par ceux qui n'ont voulu voir dans ce mo
nument qu'une carte routière. Les eaux qui entourent de
leurs bandes longitudinales et verticales le monde, étendu en
Orient jusqu'aux bouches du Gange, rappellent le système du
fleuve Océan, considéré comme limite des terres. Le monde
lui-même est réduit, pour l'Asie, aux régions occidentales,
et, pour l'Afrique, aux régions septentrionales. L'Europe ne
s'étend pas, au nord, plus loin que les peuples germains des
bords du Weser et les nations sarmatiques des Carpathes.
La carte est coloriée et les couleurs sont au nombre de
six. Quelques-unes de ces vignettes ont leur date et leur
histoire à part et renferment des révélations qui ont passé
inaperçues jusqu'à ce jour. Je ne crains pas d'affirmer que
les apparentes contradictions remarquées par Scheyb et
Mannert, aussi bien que cette prétendue confusion de temps
qui les a si fort embarrassés, se dissiperont tout naturelle
ment dès que l'on ne verra plus dans la Table l'œuvre d'un
homme ou d'une époque ; je crois, au contraire, que l'on
doit distinguer les éléments divers qui, dans le cours des
siècles, y sont successivement entrés; et j'ajouterai que
l'intérêt de ce monument croîtra en raison même de cette
provenance complexe et variée. .
A M. LE MINIST R E, VII

Passant à l'écriture employée par le moine, elle me sem


ble participer à la fois, comme d'autres l'ont déjà remar
qué ", des lettres lombardes et de celles du temps de saint
Louis ; le copiste du xIII° siècle se sera sans doute appliqué
à reproduire de son mieux l'écriture du manuscrit plus an
cien qu'il avait sous les yeux, ce qu'il a fait d'ailleurs d'une
main assez courante. L'étude de cet alphabet, facile au pre
mier abord, aurait dû cependant préoccuper davantage
l'éditeur auquel nous devons la seule reproduction, en fac
simile apparent, que nous possédions aujourd'hui. Faute
de s'être bien rendu compte de la forme de certaines lettres,
Scheyb a commis de graves méprises, qui ont entraîné les
fausses lectures adoptées, sur sa parole, par le monde sa
vant. Pour en citer un exemple, il a pris presque partout
pour un h, un signe qui y ressemble quelque peu, il est vrai,
mais qui s'en distingue cependant par un crochet prolongé
à gauche du jambage principal : cette lettre est un z, et l'on
peut s'étonner que Mannert, qui a soupçonné l'erreur *,
n'ait pas osé la redressser dans son index, où la plupart des
noms qui renferment un z sont ainsi rendus méconnaissa
bles par la substitution d'un h.
Mais il importe, pour faire comprendre en quoi l'œuvre
de mes devanciers est demeurée imparfaite, de dire quel
ques mots des dernières éditions de la Table.
M. d'Avezac, dans son travail sur Éthicus ", a donné une
bibliographie historique très-bien faite (et à laquelle je n'au
rai que peu à ajouter) des différentes éditions de la Table
I. Surtout Podocatharo Chtistianopulo, qui est entré dans de longs détails à cet
égard (Tabula Itin. milit., etc., c. II, p. 14-33); mais, n'ayant pas vu le ma
nuscrit, il ne raisonnait que d'après le prétendu fac-simile de Scheyb, qui est loin
d'en reproduire exactement la forme des lettres.
2.Ad Tab. Itin. Peuting. p. 31.
3. Mém. sur Ethicus et sur les ouvrages cosmographiques intitulés de ce nom
(dans les Mém. presentés par divers savants à l'Acad. des Inscr. et Bell.-Lett.,
1" série, sujets div. d'érud. t. II, p. 23o-552) voy. p. 418 et suiv.
VIII ExTRA 1T D'UN RAPPoRT

de Peutinger, depuis les deux fragments publiés, à titre de


spécimen, par Welser, chez les Aldes (Venise, 1591), jus
qu'à l'édition de 1824, publiée aux frais du roi de Bavière
Maximilien-Joseph, sur l'invitation de l'Académie de Mu
nich, édition qui n'est que la réimpression des cuivres de
Scheyb modifiés, et qui est précédée d'une dissertation de
Mannert *.
Ces cuivres avaient été gravés à Vienne, pour la magni
fique édition, grand in-folio, de 1753*. Mais l'auteur de
cette édition, Scheyb, dont le savoir était loin d'égaler le
zèle, avait accompagné ces planches, exécutées pour la pre
mière fois dans la grandeur de l'original, d'une Disserta
tion bien propre à atténuer la valeur de cette somptueuse
publication ; aussi l'ouvrage ne reçut-il pas grand accueil
du monde savant, et cette tiédeur s'explique par l'incurie
de l'auteur, le prix élevé du livre et le peu de confiance que
ne tarda pas à inspirer la fidélité du texte. Le discrédit dans
lequel tomba l'ouvrage, joint à la mauvaise fortune de l'é-
diteur, amenèrent même la perte de ces cuivres gravés à si
grands frais. Retrouvés seulement au commencement de ce
siècle, ils furent alors acquis à bas prix par l'Académie de
Munich, qui songea aussitôt à en tirer parti. Cette savante
compagnie pensa qu'il serait facile et profitable à la science
de les utiliser par une nouvelle publication à bon marché
du texte de la Table, dont on se proposait d'ailleurs de
corriger les fautes et de combler les omissions après une
collation attentive du manuscrit, et elle crut ne pouvoir
1. Tabula Peutingeriama primum aeri incisa et edita a Franc. Christoph.
de Scheyb, MDCCLIII, denuo cum codice Windoboni collata, emendata et nova Con
radi Mannertii introductione instructa, studio et opera Academiae Litt. Regiae
Monacensis; Leipsig, 1824, gr. in-4°.
2. Peutingeriana Tabula Itineraria quae in Augusta bibliotheca Windobonensi
nunc servatur, accurute exscripta, numini majestatique Mariae Theresae Reginae
Augustae dicata, a Francisco Christophoro de Scheyb, in Gaubickolheim patric.
Constant.; Vindobonae, 1753, in-ſol.
A M. LE M IN I STR E. IX

mieux faire que de charger Frédéric Thiersch, son secré


taire pour la section de Philosophie et de Philologie, de
donner ses soins à cette affaire; elle désigna en même temps
Conrad Mannert, le géographe le plus autorisé de l'Allema
gne à cette époque, pour enrichir cette édition d'une intro
duction historique.
Frédéric Thiersch s'empressa d'écrire au custode de
l'Hofbibliothek de Vienne, Barthélemy Kopitar, pour le
prier de vouloir bien faire exécuter les corrections deman
dées, et, à cet eflet, il lui adressa les cuivres afin qu'ils de
vinssent entre ses mains de tous points conformes au ma
nuscrit.

Kopitar répondit que la collation des planches de Scheyb


avec la carte manuscrite avait été faite peu de temps aupa
ravant, d'après ses instances et sous sa surveillance, par un
professeur du gymnase de Laybach nommé Wodnik. Il
ajouta que ce travail, demeuré inédit, était en la possession
d'un Saxon, M. Frédéric Schneider, qui habitait alors Bres
lau, et qu'il avait dû, en conséquence, écrire à ce der
nier, qui s'était empressé de lui envoyer le manuscrit du
professeur de Laybach. Il disait enfin que, malgré la con
fiance que lui inspirait ce travail, il ne se contenterait pas
de faire porter sur les cuivres de Scheyb les corrections si
gnalées dans le manuscrit de Wodnik, et, pour qu'aucune
garantie d'exactitude ne manquât à cette révision, il annon
çait, par la même lettre, qu'il venait de charger un jeune
graveur, M. Frédéric Bartsch, attaché en qualité de scri
ptor à l'Hofbibliothek, non-seulement d'exécuter sur les
cuivres les corrections de Wodnik, mais de collationner en
core une fois les douze segments sur les originaux ; ce qui
fut fait. Les précautions ayant été si bien prises, l'Académie
de Munich crut, en recevant ses cuivres, tenir enfin un fac
simile irréprochable. Ce n'est pas que les gens avisés, ceux
X ExTRAIT D'UN RAPPoRT

là surtout, qui ont quelque expérience de ces sortes d'al


faires, difficiles en elles-mêmes, n'eussent pu craindre, avec
raison, qu'une opération aussi délicate confiée à tant de
mains ne courût beaucoup de risques. Il faut convenir que
l'Académie, au lieu de charger Thiersch, d'après l'ordre du
roi, de s'adresser à Kopitar, qui avait fait faire la première
collation par Wodnick, dont le travail, après avoir passé
par les mains de Schneider, devait être revisé par M. Bartsch,
aurait peut-être mieux fait d'envoyer simplement Mannert
à Vienne ; car de trouver ensuite un graveur à Munich,
n'était pas chose malaisée, M. Bartsch, qui vit encore, ne se
piquait pas, surtout alors, d'être savant ni même géographe.
A défaut de connaissances spéciales, il lui eût fallu possé
der, du moins, quelques notions de paléographie et avoir
cette application à bien faire, qui ne se rencontre, pour un
tel travail, que chez ceux qui y prennent plaisir et dont l'ar
deur est soutenue par cette sorte d'attrait que l'amour de la
science peut seul répandre sur les travaux en apparence les
plus ingrats. Dieu nous garde donc de 1endre responsable
le jeune graveur viennois de tant de fautes et d'omissions
qu'il n'a pas vues, qu'il n'a pu voir et qu'il a laissées subsis
ter dans les planches que l'Académie de Munich et le nom
de Mannert couvrent de leur responsabilité.
Voilà comment il se fait que l'édition de 1824 est très
inférieure, sous le rapport de l'exactitude du texte et même
de l'intelligence du monument, au dessin de Mo'ler, aux
anciens cuivres de Jean Moret et à ceux de toutes les édi
tions qui ont suivi, jusqu'en 1753.
M. Alfred Maury, pendant un séjour qu'il fit à Vienne,
au mois d'août 1862, eut l'occasion de comparer l'édition
de Mannert avec l'original pour ce qui concerne la Gaule,
et il put relever, à la hâte, un certain nombre d'inexactitu
des dans les segments 1 et 2 de l'édition allemande. Le ré
A M. L E M IN IST R E. YI

sultat de cette enquête fut consigné dans un article de la


Revue archéologique de Paris (janvier 1864)*, et l'éveil fut
donné sur la prétendue exactitude de cette édition, que le
monde savant était accoutumé à considérer comme un cal
que de l'original. C'est donc à M. Maury que je dois l'idée
première de mon travail ; car les erreurs qu'il avait signa
lées dans une partie de la Table me donnèrent naturelle
ment à penser que les autres segments de Scheyb et de
Mannert n'en étaient pas exempts, et je résolus d'entre
prendre la révision complète de l'une et de l'autre édition
sur les onze feuilles de la carte manuscrite.
Je commençai cette collation en 1867, lors d'un premier
séjour que je fis à Vienne en revenant des Bouches du Da
nube, où je m'étais rendu avec une mission de M. le Mi
nistre des Travaux publics. En examinant sur l'original les
régions que je venais d'étudier sur place, mon attention fut
portée tout d'abord sur une des erreurs les plus graves que
puisse commettre l'éditeur d'un fac-simile. Personne n'i-
gnore de quelle importance sont, en géographie comparée,
les changements que le cours des siècles amène dans les at
terrissements formés aux embouchures des fleuves de nos
mers intérieures, quel intérêt nous avons surtout à connaître
le nombre de leurs estuaires à une époque ancienne déter
minée. On sait qu'aujourd'hui le Danube en a trois. Sur la
foi de l'édition Mannert, j'avais cru qu'au temps de l'Empire
romain, il en avait quatre. La carte originale en offre six.
Une infidélité aussi grave, non plus dans la transcription
des noms, mais dans le dessin même me fit comprendre
d'abord que ce n'était ni un calque ni un fac-simile que nous
avions entre les mains; je me mis donc immédiatement en
devoir de préparer une nouvelle édition de ce document, et
1. Nouvelle série, 5° année, t. IX, p. 6o-63, avec une carte réduite au tiers de
l'original, en deux segments.
XII ExTRA IT D'UN RAPPoRT

je profitai de mon séjour à Vienne pour faire une révision


attentive des segments de Mannert sur le travail du moine
de Colmar.

· Dans une opération dont l'exactitude scrupuleuse était la


première condition, j'eus naturellement la pensée de m'ai
der de la photographie, et de simplifier ainsi ma tâche, tout
en rendant indiscutable la fidélité de cette édition. Mais je
ne pus employer ce moyen, quelque perfection qu'aient re
çue les derniers procédés appliqués précisément à la repro
duction des manuscrits. Ces procédés ne peuvent servir pour
la carte de Vienne : l'emploi fait par le moine du xII° siècle
des couleurs et surtout du vert et du bleu; l'état du manu
scrit, les nombreuses maculatures qui le couvrent; les let
tres, dépourvues souvent de la matière colorante de l'encre,
et dont les contours indécis sont fondus pour ainsi dire
dans le ton général du vélin ; les défauts naturels du par
chemin qui acquièrent, dans la reproduction photographi
que, une valeur inopportune en nous dérobant les portions
intéressantes de l'original; le miroitement des eaux obtenu
par une teinte verte gommée, qui tourne au blanc dans l'ap
pareil daguerrien; le trait fugitif du pinceau qui accuse,
toujours en vert et si faiblement, certains fleuves, que la
oupe seule peut nous en révéler l'existence ; les noms biffés
avec intention par le moine et qu'il importe de reproduire
tels qu'ils nous apparaissent, c'est-à-dire reconnaissables en
core sous le lavis intentionnel qui les obscurcit ; toutes ces
causes réunies rendent si difficile l'emploi de la photogra
phie que j'ai dû y renoncer. Du reste, l'épreuve a été tentée
et le résultat est de nature à décourager les plus habiles et
les plus persévérants. Il faut reconnaître d'ailleurs que,
dans le cas même où l'on eut obtenu un résultat plus satis
faisant, cette reproduction n'eût pu servir que de document
pour l'édition que je prépare, et non de copie pour le gra
A M. L E M IN I ST R E. XIII

veur, car cette rigoureuse fidélité (qui ne nous eût cependant


pas donné les couleurs de l'original) eût présenté, en outre,
le très-grave inconvénient de rendre l'usage de la carte à
peine intelligible pour le plus grand nombre des lecteurs. Il
eût fallu en effet que chacun se fût imposé la même tâche
que je me suis donnée pour le déchiffrement des parties mal
conservées ou presque entièrement effacées et qui n'ont pu
être retrouvées qû'à force de temps et de patience. Mais ce
n'est pas tout : il faut une attention très-scrupuleuse et très
exercée pour ne pas prendre l'une pour l'autre certaines
lettres, qui ont entre elles de grandes analogies. C'est ainsi
que les t, dont le jambage vertical ne dépasse presque jamais
la barre horizontale et qui sont toujours liés, dans le corps
des mots, avec la lettre qui précède et celle qui suit, ne se
distinguent des c et des i (lesquels n'ont jamais de points)
que par une flexion à peine sensible à l'œil; les N majuscu
les ne diſfèrent des H que par une légère déviation dans la
barre du milieu et par le prolongement irrégulier du second
jambage vers le bas, etc., etc. J'ai donc dû épargner au
lecteur, comme Scheyb avait d'ailleurs eu le bon esprit de
le faire, toutes ces difficultés, et, voulant que cette édition,
sans déroger à la scrupuleuse fidélité que je m'étais imposée,
fût avant tout utile aux études, je me suis affranchi de la
puérile conformité qu'eût entraînée le calque servile du do
cument original.Aussi n'ai-je pas craint de donner un peu
plus de netteté à certaines lettres, dont la lecture n'était
pas douteuse pour moi, mais l'eût été certainement pour
tous ceux qui n'ont pas fait une étude spéciale du manu
SCTlt.

Pour éviter de tomber dans les mêmes méprises que


Scheyb, je me suis formé, d'après le moine Colmar, un
alphabet-spécimen, qui réunit toutes les variantes usitées
pour chaque lettre dans l'original, et, l'ayant toujours sous
XIV ExTRA IT D'UN RAPPoRT

les yeux, j'ai eu le soin de comparer avec ces types les ca


ractères qui me laissaient le moindre doute.Je me suis tou
jours aidé de la loupe, et, lorsque je rencontrais matière à
quelque irrésolution, j'avais recours à l'obligeance de
M. Ferdinand de Helwald, jeune employé de l'Hofbiblio
thek, qui n'est pas étranger aux études paléographiques.
Grâce à ces précautions, j'ose dire que je suis parvenu à ar
racher au manuscrit de Vienne tout ce qu'il est possible d'y
voir dans son état actuel de conservation, lequel d'ailleurs
est, à peu de chose près, le même qu'au temps où Jean
Moller en a fait, à la fin du xvI° siècle, par les ordres de
Marc Welser, la première copie complète, copie qui a servi
à la gravure des premiers cuivres exécutés à Anvers par
Jean Moret.

Pour donner une idée exacte du nombre et de la gravité


des erreurs que j'ai relevées dans l'édition de Mannert,
voici la récapitulation des redressements que j'ai dû in
troduire dans ma gravure pour la rendre complétement
conforme à l'original.

RÉCAPITULATION DES ERREURS OU OMISSIONS


RELEvÉEs DANs L'ÉDITIoN DE MANNERT PoUR LEs DEUx PREMIERs sEGMENTs

OMISSIONS | O MISS I O N S | E R R E U RS | NOMS INEXACTS


D E R O UT ES dans les
SEGMENTS. '. de 5 O{1
OU TRACES MESURES

I N E X A C T'S• LIMITES. ITINÉRAIREs. l MAL ÉCRITs.

I. . . . . . 8 1 IO 45
II. . . . . . 2 I2 I IO

ToTAUx . . I0 13 I I 55

Total des erreurs pour la Gaule : 89 sans compter les er


A M. NL E M IN ISTRE. XV

reurs ou omissions de points et les nombreuses inexactitudes


de dessin. Le nombre total des erreurs ou omissions graves
relevées dans l'édition de Mannert s'élève, pour les onze
segments, à 387.

Pour citer au hasard quelques-unes de ces fautes :


On lit dans Mannert : Volce tecucsi, et dans l'original : Volce Tectosi
- Degena, - Degetia.
- Sertatione - Sextatione (qu
est conforme aux textes anciens et aux inscriptions).

On a peine à se figurer comment des omissions aussi sé


rieuses que celles des tracés de voie, ont pu être si fréquentes
de la part d'éditeurs qui voyaient dans la Table de Peutinger
une carte exclusivement routière. Comprend-on que trente
neuf de ces routes aient été négligées par eux ? Pour notre
seul pays, dix routes ont été oubliées. Or, il est à propos
de remarquer ici que des dissertations sans nombre ont été
publiées sur les voies romaines de la Gaule, surtout dans
ces derniers temps, et que bien des raisonnements, portant
sur la non-existence de ces routes dans la seule carte que
nous possédons de l'époque romaine, se trouvent, par le fait,
dénués de fondement. M. Maury avait déjà signalé cinq de
ces ommissions. Mais celui de ces tracés qu'il a rétabli à
tort, entre Nasic (pour Nasio, de Nasium, Naix) et les
bains de Lindesina, s'arrête en réalité à Caturiges et ne
joint pas ces thermes (ce qui, d'ailleurs, eût rendu inexpli
cable toute la topographie de cette région); cette disposition,
rétablie d'après l'original, permettra, je l'espère, d'éclaircir
un des points les plus difficiles de la géographie comparée de
notre pays, point sur lequel il existe, à ma connaissance, une
dizaine de mémoires spéciaux. Ai-je besoin d'ajouter que
ces travaux, en général consciencieux, pèchent tous par la
XVI ExTRA IT D'UN RAPPoRT

base, et cela par la faute des derniers éditeurs de la Table;


car, avant Scheyb, les cuivres d'Anvers(1598-1653), comme
ceux de Nuremberg (1682) et de Bruxelles (1728), donnent
assez exactement ces tracés. J'ai constaté, outre ces cinq
omissions de voies, signalées dans la Gaule par M. Maury,
deux routes oubliées dans le réseau de la Belgique et une
autre encore dans l'Armorique (Bretagne française). L'édi
tion de Mannert nous montre sur la Carte Coriallo, à gauche
de Cosedia, comme n'étant rattachée à cette dernière ville
par aucune voie. On ne savait donc à quelle direction rappor
ter le chiffre XxU4t4t lieues gauloises (équivalant à 64"#)
qui se trouve inscrit à côté de ce nom. De là vient que les
uns ont porté Coriallum à Cherbourg, comme Walckenaer";
d'autres à Brest, comme Sprüner et Menke*; ou à Crozon,
au sud de Brest, dans le Finistère, comme le savant Ukert*;
d'autres à l'est de Cherbourg, comme le colonel Lapie" ;
d'autres encore à la Hague, comme le capitaine de frégate
Rostaing*. Quelques-uns enfin, ne sachant à quel parti s'ar
rêter, n'ont pas osé lui donner une position; c'est ainsi que
la Commission de Topographie des Gaules n'a pas inscrit ce
nom sur sa grande Carte en quatre feuilles". Or, il existe
sur le manuscrit de Vienne un tracé de voie parfaitement vi
sible et reliant Coriallo à Cosedia, que l'on s'accorde géné
ralement à identifier avec Constantia (Coutances); il en
résulte donc que Coriallo ou Coriallum doit être cherché
1. Géographie ancienne et comparée des Gaules, t. I. p. 396, II, p. 259.
2. Atlas Antiquus, pl. XIX, Gallia. -

3. Geographie der Griechen und Romer, etc., t. II, 2° part. p. 486.


4. Recueil des Itinéraires anciens, édit. du marquis de Fortia d'Urban, p. 235
et 236.
5. Ports celtiques, étud. géogr. et h rdrogr. sur les ports de Coriallo, de Cor
bilo etc., p. 9 et suiv. (Extr. du t. II, du Congrès scient. de France, 27° ses
sion, tenue à Cherbonrg, septembre 186o).
6. Voy. Alex. Bertrand, Les voies romaines en Gaule, voies itinéraires, résumé
du travail de la commission de la topographie des Gaules, p. 8, note 13 (Extr. de
la Revue archéol. 1864).
A M. L E MINISTRE. XVII

de toute certitude, dans le nord du département de la


Manche et non en Bretagne, et que cette localité se trouvait
très-probablement à 64"# de Coutances. Il est juste d'ajouter
que ce tracé figure dans les plus anciennes éditions, même
dans les deux Schedae publiées à Venise, chez les Aldes par
Marc Welser, dès l'année 1591", et qu'il a été reproduit
dans les cuivres suivants, jusqu'en 1731. Cet exemple et
beaucoup d'autres analogues m'engageraient à recommander
au monde savant, jusqu'à ce que mon travail soit achevé
pour l'Orbis romanus entier, les anciennes réductions de la
Table, quoique souvent fautives, qui figurent dans les ou
vrages de Bertz, deWelser, de Horn, de Jansson et de Ber
gier, de préférence à l'édition de Mannert, et surtout à celle
de Scheyb, la plus inexacte de toutes*. A mes yeux, la
meilleure édition qu'on ait donnée jusqu'ici de la Table de
Peutinger est encore la première, c'est-à-dire celle qui fut
gravée à Anvers en 1598, par Jean Moret, d'après le des
sin de Jean Moller.
Après avoir corrigé, à la main, sur un exemplaire de
Mannert, toutes les erreurs dont j'ai donné plus haut le re
levé; après avoir opéré tous les redressements de lettres et
de dessin; après avoir enfin reproduit les couleurs de l'ori
ginal sur cet exemplaire, je suis revenu à Paris vers la fin de
novembre 1867.
J'ai jugé utile d'accompagner ces cartes de deux tables :
la première, que j'appellerai table de dépouillement, con
1. Fragmenta Tabulae antiquae in quis aliquot per Romanas provincias itinera,
ex Peutingerorum bibliotheca, voy. les deux cartes.
2. Il est remarquable, en effet, que, dans la question de Coriallum, nos an
ciens géographes, qui se sont servis des éditions antérieures au ſac-simile de
Scheyb, n'ont pas commis les écarts de ceux qui ont fait usage de ce dernier (voy.
Sanson, d'Anville, l'abbé Belley), et que si M. de Rostaing a touché à la vérité,
c'est qu'il a été assez heureux pour n'avoir pu se procurer l'édition de Mannert et
en avoir été réduit à celle de Bergier, comme il le dit lui-même (Op. cit. p. 31,
not. 1).
XVIII ExTRAIT D'UN RAP PoRT

çue dans l'ordre géographique et donnant tous les noms


qui figurent dans les onze segments, avec l'orthographe
de l'original, les diverses lectures des éditions précédentes,
le redressement justifié de ces noms si souvent défigu
rés par le moine de Colmar, puis le dépouillement géo
graphique de tous les auteurs anciens, de toutes les in
scriptions et de toutes les médailles qui nous ont conservé
la mention de chacun de ces noms; les transformations que
ces noms ont subies à travers le moyen âge (d'après les do
cuments tant diplomatiques que numismatiques) pour ar
river à la physionomie qu'ils ont reçue dans les temps
modernes, enfin l'identification de ces mêmes noms de la
Table avec ceux des localités modernes correspondantes,
lorsque cette identification est certaine; lorsqu'elle ne l'est
pas, le relevé des opinions des géographes les plus autorisés,
depuis les Ortels, les Welser, les Cluvier, les Valois, les
Cellarius, les d'Anville, jusqu'aux travaux plus récents de
Katancsich, de Manmert, d'Ukert, de Forbiger, de Walcke
naer et de la Commission de topographie des Gaules; sans
omettre, bien entendu, les mémoires consignés dans les
grands recueils académiques, dans les revues ou bulletins
d'archéoloige et de géographie; sans négliger enfin les infor
mations locales, si nombreuses et si précieuses souvent, que
l'on peut tirer des publications de la province.Je ne prends
part directement à ces discussions qu'autant que mes voya
ges ou mes travaux personnels m'ont permis d'apporter des
documents nouveaux dans le débat.
Une seconde table, conçue dans l'ordre alphabétique,
donne de nouveau tous les noms de la carte originale avec
des numéros de renvoi aux planches et au texte de la table
de dépouillement. Pour faciliter les recherches, elle com
prend, outre la lecture conforme à l'original, toutes les le
çons provenant des éditions précédentes, c'est-à-dire figu
A M. LE MINIST'R E. XIX

rant sur les cuivres de Venise (1591), d'Anvers (1598 et


1653), de Nuremberg (1682), de Bruxelles (1728 et 1736)et
de Vienne (1753), et sur ces mêmes cuivres corrigés en 1824.
Ces leçons fautives seront seulement suivies du renvoi à la
leçon véritable.
Enfin, j'ai pensé qu'il ne serait pas sans utilité pour le
commun usage, que cette nouvelle édition renfermât encore
une carte de redressement, construite d'après les procédés
modernes. Elle comprend le dessin exact de la Gaule, avec
le réseau des routes et tous les noms inscrits dans la carte
originale, mais à leur place, avec leur orthographe rectifiée,
et identifiés, quand cela est possible, aux noms géographi
ques modernes correspondants. Quand cette identification
n'est pas certaine, le signe du doute accompagne ces noms.
La gravure des planches de la Table a été exécutée à Paris
dans les ateliers d'Erhard, sous ma surveillance attentive et
constante, pendant le cours de l'année 1868. Les dernières
épreuves de ces planches étant prêtes, je me suis rendu à
Vienne pour les corriger sur l'original.
INTRODUCTION.

OBSERVATIONS PARTICULIERES

SUR LA GAULE

D'APRÈS LA TABLE DE PEUTING ER.

L'état actuel de la science et la connaissance d'un texte


exact nous permettent d'ajouter quelques observations
à celles des éditeurs qui nous ont précédé. Ces observa
tions porteront principalement sur l'époque du document
que nous étudions; or, la Gaule offre, à elle seule, un
ensemble de faits qui suffiront à établir peut-être la
double origine de cette partie de la Table.
On ne peut se méprendre en effet sur la diversité des
éléments qui sont entrés dans la composition de ce docu
ment et les vains efforts qu'on a tentés pour les reporter
à une date unique et pour expliquer de prétendus ana
chronismes et d'apparentes contradictions n'ont abouti
jusqu'à présent qu'à en atténuer l'autorité sans parvenir
à l'éclaircir. Nous croyons, au contraire, qu'en restituant
à chaque temps ce qui lui appartient, tout deviendra
clair, fécond en enseignements, et que la Table prendra
dès lors, dans son ensemble comme dans chacune de ses
parties, la valeur et l'importance qui lui appartiennent.
On a peine à comprendre comment Mannert, qui a
XX11 I N T R O D U CTI O N .

abordé, dans sa savante Introduction, presque toutes les


voies de la vérité, n'en a suivi aucune et s'est borné à
conclure que la Table avait dû être faite tout d'une pièce
sous Alexandre Sévère, vers l'an 23o de notre ère (p. 16).
Combien de difficultés insurmontables n'a-t-il]pas dû né
gliger pour arriver à un pareil résultat ?
Une première observation qui frappe tout le monde à
la vue des segments de la Table, c'est leur rétrécissement
étrange dans le sens du N. au S. et leur allongement
démesuré dans le sens de l'O. à l'E. Mannert a très-bien
compris que la véritable cause de cette disposition devait
remonter jusqu'au prototype des cartes anciennes, c'est
à-dire jusqu'à l'Orbis pictus d'Agrippa (p. 5 et 6),
qui, tracé sous un portique, devait mettre à la portée de
tous les regards, dans un espace nécessairement très
prolongé dans le sens horizontal, très-rétréci dans le sens
vertical, l'ensemble des pays, des régions et des routes
du monde romain, de telle sorte que l'œil pût apercevoir
avec une égale facilité les contrées septentrionales et
celles du centre comme celles du midi. De là naquit sans
doute la nécessité d'établir un dessin conventionnel au
quel les esprits et les yeux ne tardèrent pas à s'habituer.
Il est même probable que les cartes géographiques expo
sées dans les écoles étaient conçues dans le même sys
tème". L'hypothèse de Mannert, qui a déjà pour elle une
certaine vraisemblance, va acquérir une grande probabi
lité lorsque nous verrons combien de particularités dans
la Table et même dans les deux segments relatifs à la

· 1. Propertius : « cogor et e tabula pictos cognoscere mundos » IV,


epist. III, v. 36; cf. Eumen. rhet. : « videat in illis porticibus juventus et
quotidie spectet omnes terras et cuncta maria, etc. » Orat, pro restaurandis
schol. ch. xx; cf. ch. xxI : « nunc demum juvat Orbem spectare depic
tttm. »
INT R O D U CTI O N. XXIII

Gaule nous obligent à remonter, non-seulement jusqu'au


l" siècle de J. C., mais jusqu'à l'époque qui a précédé
la mort d'Auguste.
Si nous considérons isolément les noms des régions
principales et ceux des peuples, nous remarquerons que
ces noms ne coïncident presque jamais avec ceux des
villes qui en dépendaient; c'est ainsi : 1° que les Parisi
(pour Parisii) sont inscrits à côté d'Atuaca (pour Adua
tucaTongres) et très-loin de Luteci (pour Lutetia Paris);
2° que le nom des Rerviges (pour Verviges) se lit près
de Durocortoro Reims et non aux environs de Baca
Conervio (pour Bagacum Nerviorum Bavai); 3° que les
Osismi (pour Osismii) sont placés aux bouches du Pa
tabus (pour Batavus, la Meuse inférieure) au lieu d'être
en Armorique, dans le département du Finistère; 4° que
les Veneti, qui devraient être près de Dartoritum (pour
Dariorigum Vannes), se trouvent aux bouches de la
Seine, rive droite; 5° et 6° que les Cadurci figurent entre
Juliomago Angers et Lemuno (pour Limonum Poitiers),
et ont cédé leur place aux environs de Bibona (pour
Divona Cahors)aux Beturiges (pour Bituriges [Vivisci]),
qui devraient être à côté de Burdigalo (pour Burdigala
Bordeaux), tandis que 7° les Bituriges [Cubi], qu'on
cherche vainement près d'Avaricum Bourges, se trou
vent à une grande distance à droite, à l'E. de la Saône
et au S. de Vesontine (pour Vesontio Besançon); 8° que
les Lactorates, qui devraient être près de Lactora Lec
toure, sont au-dessus de Carcassione (pour Carcaso Car
cassone); 9° et 1o° les Auci (pour Auscii), qu'on s'at
tendrait à rencontrer vers Eliberre (pour Elimberris
Auch), ont pris la place des Ruteni, près de Segodum
(pour Segodunum Rodez), alors que ceux-ci sont in
scrits entre Avaricum Bourges et Aüg Nemeto Clermont
XXIV INT ODR UCTION.

Ferrand; 1 1° que les Rauraci sont relégués à l'E. du lac


de Genève, fort loin par conséquent d'Augusta Ruracum
(pour Rauracorum Augst) leur capitale; 12° enfin que
les Nitiobroges, au lieu de se trouver près d'Aginnum
Agen, sont entre Durocortoro Reims et Aüg.Bona (pour
Augustobona Troyes). Il résulte de là que les peuples
qui se trouvent à leur véritable place forment une excep
tion; ce sont : 1° les Treveri, près d'Aüg. Tresvirorum
(pour Treverorum Trèves); 2° les Mediomatrici, près
de Divo Durimedio Matricorum (pour Divodurum Me
diomatricorum Metz); 3° les Volcetectusi (pour Volcae
Tectosages), dans le Languedoc maritime; 4" les Bocon
tii (ou Vocontii), près de Ad Deam Bocontiorum Die;
5° les Caturiges, non loin de Caturigomago Chorges;
6" les Cavares, à peu près dans leur position géogra
phique, entre le Rhône et la Durance; 7° enfin les Sel
teri (pour Sueltri), dans la Provence méridionale, où ils
étaient en effet. Or, il n'en est pas de ce défaut de coïn
cidence relevé plus haut entre les peuples et leurs capi
tales comme de celui qu'on observe entre les fleuves et
les montagnes avec les régions ou les villes qu'ils doivent
arroser ou limiter; car l'inexactitude du dessinateur se
rait loin, dans ce dernier cas, d'offrir une contradiction
aussi choquante. D'ailleurs les différences sont beaucoup
moins sensibles entre la géographie physique et l'empla
cement des villes; on remarquera, en effet, que toutes
les stations des Alpes : in summo Pennino, in Alpe
Graia, in Alpe Cottia, sont inscrites précisément sur la
chaîne des Alpes; que la station Varum se trouve bien
sur le Var; que presque toujours, en un mot, quand il
y a concordance entre les noms de la géographie phy
sique et ceux des villes ou des stations, le dessin rap
proche les uns des autres. Il y a lieu de s'étonner, au
I NT RO DU CTIO N. XXV

contraire, des écarts considérables que nous venons de


signaler entre les peuples et leurs capitales, et il est
à-propos d'en chercher la cause.
Pour découvrir cette cause, il ne sera pas inutile d'a-
jouter une seconde observation à celle que nous venons
de faire : c'est que, dans un espace aussi étroit que celui
dont disposait le dessinateur, aucun nom de peuple ou
de région ne se trouve enclavé dans le réseau des routes
ou coupé par les lignes si multipliées qui les représen
tent; tous ces noms sont écrits très-largement dans l'es
pace libre qui semble ménagé avec intention entre ces
routes. Nous signalerons cependant une exception à cette
règle et elle a son importance : le nom des Witiobroges
(dont l'orthographe celtique paraît régulière) n'est pas
écrit en entier de la main du copiste du xIII° siècle; on
lit seulement, en caractères de cette époque, le commen
cement du mot llitiobro; puis, d'une main moderne,
en caractères qui doivent dater du xvI° siècle, et sont tra
cés avec une encre plus pâle, la syllabe GEs. Cette der
nière syllabe ne continue pas la direction rectiligne de la
première partie du mot, mais elle présente une flexion
sensible vers le bas; en effet, la place manquait en cet
endroit de la Carte pour achever ce mot, la vignette de
Durocortoro Reims et le tracé de la route qui se rend
de cette ville à Andemantunno Langres occupant tout
l'espace à droite de llitiobro. Nous conclurons de cet
ensemble de remarques, tirées exclusivement de l'examen
physique de la Carte, cette conjecture que l'auteur du
tracé des routes sur le document original (dont le ma
nuscrit du xIII° siècle n'est certainement qu'une copie)
n'est pas le même qui a dessiné la carte physique et
inscrit les noms des régions et des peuples. Nous verrons
en effet bientôt que ces deux éléments distincts, non-seu
XW VJ I NT R O DU CT I O N.

lement ne sont pas du même auteur, mais sont de deux


époques très-différentes. La plus ancienne de ces deux
cartes, qui n'en ont fait qu'une seule dans la suite, de
vait reproduire : 1° la géographie physique assez impar
faitement dessinée; 2"les noms des régions et des peuples
principaux tels qu'ils devaient figurer dans l'Orbis pictus
d'Agrippa sous le portique d'Octavie, et 3° peut-être
quelques noms de villes, anciens chefs-lieux des peuples
gaulois ou des civitates du temps d'Auguste. C'est sur
cette carte, ainsi composée et réduite à ces éléments pri
mitifs, qu'au temps des fils de Constantin on aura tracé
les routes, inscrit les villes et les stations qui se rencon
trent sur leur parcours, enfin marqué les distances qui les
séparaient. L'auteur du réseau des routes en prenant un
cadre tout fait, dont la disposition conventionnelle était
généralement acceptée, ne s'est pas préoccupé de faire
concorder ces routes ni, par conséquent, les localités
qu'elles desservaient, avec les indications générales de la
carte primitive; si bien que, lorsque les noms des peu
ples se trouvent rapprochés de ceux de leurs capitales,
il faut imputer cette circonstance au hasard. Mais il n'a
pas dû se contenter de négliger toute coïncidence : il a
effacé tous les noms de peuples qui le gênaient dans l'éta
blissement de sa carte routière et n'a épargné que ceux
qui n'entravaient point son dessin ou ses écritures. C'est
ce qui explique : 1° le petit nombre de peuples figurant
sur la Table; 2° les fins de noms effacées, comme pour
llitiobro[gre], lorsque ces terminaisons occupaient une
place réclamée par les routes; 3° l'ancienneté de tous
ces noms sans exception aucune, pour ce qui concerne
la Gaule proprement dite (l'exception unique que nous
aurons à signaler appartenant aux régions d'outre-Rhin);
4° le défaut absolu de coïncidence entre l'emplacement
I NTR O D U CT I O N. XXVI !

des peuples et celui de leurs capitales; 5° enfin le peu de


choix qui a présidé au triage des noms de peuples con
servés; car on a lieu de s'étonner de voir inscrits sur la
Carte des peuples obscurs, comme les Cambiovicenses,
qui ne sont pas mentionnés ailleurs, ou des noms de
régions dont le souvenir même devait s'être perdu au
Iv° siècle, comme l'Umbranicia, la Gallia Comata, la
Gretia (pour Graecia), aux environs de Marseille, tandis
qu'on ne voit ni les Arverni, ni les Pictavi, ni les Ceno
mani, ni les Carnutes, ni tant d'autres peuples beaucoup
plus importants, dont le territoire avait été converti en
civitates par Auguste et dont Ptolémée nous donne, au
II" siècle, la nomenclature complète, noms d'autant plus
précieux à conserver sur une carte du temps de Constan
tin, qu'ils s'étaient substitués, à cette époque, aux noms
anciens des villes. Il faut remarquer cependant que la
plupart des chefs-lieux de civitates inscrits sur le tracé
des voies portent des noms anciens, souvent même gau
lois, au lieu de porter ceux des peuples par lesquels ont
été désignés, au Iv° siècle, ces chefs-lieux eux-mêmes,
comme dans la Wotitia Provinciarum et chez Ammien
Marcellin. Ne peut-on pas en conclure que la carte primi
tive, datant du 1" siècle, et à peu près du temps de J. C.,
devait porter, outre les indications de régions et de peu
ples, celles des villes principales, chefs-lieux des cités
de la Gaule à cette époque, et que le cartographe du
Iv" siècle aura conservé, sur ses routes, ces noms primitifs
de préférence à ceux qui leur avaient été officiellement
substitués, ce qui imprime à l'ensemble de sa carte un
précieux caractère d'antiquité que n'a pas l'Itinéraire
d'Antonin? C'est ainsi que la nomenclature qu'il a adop
tée rappelle un âge antérieur même aux tables de Ptolé
mée, qui, tout en conservant les noms anciens des villes,
XXVIII INTR O DU CTIO N.

nous donne aussi les noms des peuples, représentant le


territoire des civitates, sauf pour la Narbonnaise. En
effet, il y a 76 peuples mentionnés dans la Gaule de
Ptolémée, dont 14 dans la provincia Narbonensis et 62
dans les tres provinciae (les deux Germanies étant com
prises par lui dans la Belgique); de ces 62 peuples il
y en a 2 qui appartiennent, en partie, à la région trans
rhénane, les Vangiones et les Tribocci; reste 6o, nombre
précisément égal à celui des 6o cités de la Gaule au temps
d'Auguste".
De ces observations, en quelque sorte matérielles, pas
sons aux preuves scientifiques. Ces preuves doivent être
réparties dans un certain ordre chronologique; aussi
commencerons-nous par supposer admis le fait d'un
double dressement, c'est-à-dire de deux époques distinc
tes dans la confection de la Carte : 1°l'époque d'Auguste,
2°l'époque des fils de Constantin.
Si, dans la Carte, quelques noms de régions sont évi
demment antérieurs à Auguste, antérieurs même à la
conquête de César, il ne répugne pas d'admettre qu'ils
ont pu y figurer comme simples souvenirs historiques :
tels sont les mots Gallia Comata (I, B, 1 et 2), qui, tra
cés en caractères de médiocre grandeur, entre les Auci
et les Rutenu, semblent désigner, non pas toute la partie
de la Gaule qui n'était pas dite Braccata", c'est-à-dire
qui n'était pas la Provincia romana, mais bien la région
confinant à cette province, ce qui donne à penser que,
pour les Romains de ce temps-là, l'inconnu commençait
au delà de la frontière de la Narbonnaise.
Le nom Umbranicia nous paraît aussi remonter très
haut; mais ce n'est qu'une supposition tirée du silence
1. Strab. : töv è0v5v ?;ſxovta, IV, III, 2.
2.Plin. III, Iv; cf. IV, xvII, et Mela, II, v.
INTRODUCTION. XXIX

des historiens et des géographes (sauf Pline qui men


tionne les Umbranici, III, v (Iv), 6), et fondée sur
les analogies que nous avons signalées en leur lieu
(p. 22).
Le nom de Gretia (Graecia) donné au territoire com
pris entre Marseille et la Durance est plus significatif
encore; car il n'est pas admissible que la présence de ce
nom ait pu se concilier avec le fait de l'occupation ro
maine de 121 av. J. C. Quelle qu'ait été, en effet, la
reconnaissance du peuple romain pour l'ancienne rivale
de Carthage, on sait que l'immunité, le titre de foederata
et une sorte d'autonomie restreinte au submoenium
ont dû constituer les seuls avantages laissés à Marseille
(voy. p. 45o) et les seuls qui fussent compatibles avec
les maximes du Sénat. Or, si cette observation est vraie
pour la période qui s'étend de l'an 121 à l'an 5o av.
J. C., à plus forte raison est-il impossible de suppo
ser, qu'après la guerre civile et le châtiment infligé par
César à la ville pompéienne, c'est-à-dire après la réduc
tion de son territoire (voy. p. 451 et suiv.), le nom de
Graecia, qui rappelait une ancienne domination étran
gère dans le sein même de la Province, ait eu d'autre
valeur qu'un souvenir laissé, en quelque sorte par mé
garde, sur une carte. Ainsi ce nom est, pour nous, le
plus ancien de tous ceux qui figurent dans la Gaule.
Quant au Cotii Regnum, nous ne pouvons accepter
l'explication de Mannert : « parvum regnum adscriptum
est provinciae, antiquior tamen appellatio remansit mon
tanae regioni per Alpes expansae; Alpes Cottias quarto
seculo agnoscit adhuc Itinerarium Hierosolymitanum,
parvique regni fines ex utraque montium parte assignat »
(Tab. Peut. p. 14-15). Il n'y a, selon nous, aucune ana
logie à établir entre le nom des Alpes Cottiennes, qui se
XXX . INTR O D UCTIO N .

rencontre bien au delà du temps de l'Itinéraire Hiéroso


lymitain, puisqu'il subsiste encore aujourd'hui, et les
mots Royaume de Cottius. Nous trouvons bien l'ancien
titre de regnum conservé au Noricum, même lorsqu'il
était réduit en province procuratorienne; mais Voricum
est un nom de pays et Alpes un nom de montagne. Les
mots Regnum Cottii impliquent certainement l'idée d'une
domination se rapportant à l'époque du personnage lui
même, par conséquent cette appellation remonte au
temps d'Auguste, comme tous les noms de peuples dont
nous avons parlé plus haut.
Mais il est un élément qui semble surtout dater le
premier établissement de la Carte, c'est la division
de la Gaule en provinces; or, il est incontestable que
celles qui figurent les divisions politiques de ce pays
sont les provinces dont la création remonte à l'an 27
av. J. C.
Dans la Table, les provinces sont au nombre de quatre,
quoiqu'il n'y en ait que trois d'inscrites. La place où de
vait figurer le nom de la Marbonensis aura été envahie
par le réseau des routes et les noms des stations, plus
pressées dans cette partie de la Carte : c'est ce qui a dû
déterminer l'auteur du second travail à l'effacer; mais,
comme c'est la plus ancienne des quatre provinces, il ne
peut y avoir de doute sur cette omission, ou plutôt sur
cette suppression; ainsi nous avons bien quatre pro
vinces :

1° |Provincia Narbonensis],
2° [Aqu]itania,
3° Lugdunenses (pour Lugdunensts),
4° Belguca.
Depuis la publication du complément du manuel d'an
tiquités romaines de Becker par M. Marquardt, complé
I N T R O D U CTI O N. XXXI

ment qui est, pour le tableau des provinces", comme le


fondement de l'enseignement classique de la géographie
romaine dans les écoles allemandes, parce qu'il résume,
en les complétant, les travaux plus scientifiques de Man
nert" et d'Ukert* condensés dans le livre de Forbiger",
on a des idées plus exactes sur l'origine des provinces
de la Gaule. On sait en effet que, vers l'an 5o av. J. C.,
la conquête de César étant achevée, le pays que cette
conquête avait ajouté à l'ancienne provincia Varbonen
sis, autrement dite Gallia Braccata, forma d abord un
seul gouvernement, quoique les trois divisions, en quel
que sorte ethnographiques, indiquées par César au début
de ses Commentaires", et par Strabon au commencement
du IV" livre", continuassent à subsister : l'Aquitania, la
Celtica et la Belgica. Mais ces trois pays n'étaient encore
qu'une expression géographique et point du tout une
répartition provinciale; car Suétone ne parle que d'une
seule province pour toute la Gaule récemment soumise",
1. Handbuch der Römischen Alterthümer nach den Quellen bearbeitet.
Fortgesetzt von Joach. Marquardt (III, vI-xIv; voy. pour la Gaule,
p. 86-96).
2. Geogr. der Griechen und Römer (II, 1re part. p. 52-1oo).
3. Geogr. der Griechen und Römer von den fruhesten Zeiten (II, 2e part.
p. 77-6o6).
4. Handbuch der alten Geographie (III, p. 1o9-268).
5. « Gallia est omnis divisa in partes tres, etc. » Bell. Gall. I, 1.
6. On ne peut se méprendre sur le caractère ethnographique de cette
division dans Strabon : tou; uèv 'Axoïtxrob; tt)éo; #º))aſuévou; où ti
q)uºttſ uóvov àXXà xxl toî; adºuzaiv, ègºspeſ; "16npat u3))ov ) Takátzt;
(IV, 1, 1).
7. « Omnem Galliam quae saltu Pyrenaeo Alpibusque et monte Gebenna
fluminibusque Rheno et Rhodano continetur.... in provinciae formam
redegit eique quadringenties in singulos annos stipendii nomine impo
suit » (Caes. 25). Dion Cassius ne parle, en cette circonstance, que de la
soumission de la Gaule : èyetp60n2zw (XL, 43). Velleius Paterculus ne
parle que de la défaite et du tribut imposé à la Gaule (II, 39) ; il en est
de même de Rufus : « decimo anno, Gallias tributarias fecit » (VI);
cf. Eutrop. (VI, 17).
XXXII INTRO DU CTION ,

et il est certain que D. Brutus fut seul chargé du gou


vernement militaire de tout le pays nouvellement con
quis" qu'on devait désigner encore, à cette époque, par
le nom de Gallia Comata. Ce serait donc peu de temps
avant la mort de César que ce pays aurait été divisé en
trois gouvernements; telle est du moins l'opinion de
M. Marquardt", qui renvoie, pour les preuves, à Dru
mann*; mais, des textes cités par ce savant historien,
il ressort seulement que le gouvernement des Gaules fut
essentiellement variable depuis la conquête de César, et
surtout depuis sa mort, jusqu'à l'organisation d'Auguste
en l'an 27 av. J. C. Il est certain qu'en 44, avant les
ides de mars, Lépidus avait été nommé, par César, gou
verneur de la Gaule Narbonnaise et, en même temps,
de l'Espagne Citérieure". Après la mort de César et au
commencement de l'année 43, nous trouvons L. Muna
tius Plancus établi dans une partie de la Gaule, sans que
cette partie soit spécialement désignée par Dion Cassius",
et ayant sous ses ordres cinq légions". Il semble que sa
province ait compris les deux rives du Rhône supérieur ;
car, d'une part, il fonda la colonie de Raurica", qui fut
plus tard colonisée de nouveau par Auguste", et qui est
1. Appian : tùv Ke)tix)v #rétpe pe, tùv pèv brèp "A)retow Aéxutp, tùv
ô' èvtb; "A)retov Bpoótºp (Bell. civ. II, cx1); voy. surtout le chap. xLvIII
du même livre où il est dit, à propos des gouvernements distribués par
César à ses lieutenants : iiYegówzç te èç tà ë0vn zteptérteurev.... èç ôè t)v
ve6)nTtov Ta)at(xv, Aéxuov Bpoütow.
2.'Handbuch, III, p. 88.
3. Geschichte Roms der Pompeius, Caesar und Cicero, III, p. 685, et la
longue note qui donne une série de renvois aux auteurs.
4. Dio Cass. : tſp Aerſôq tùv re Tz)xtlaw t)v zepi Náp6ovz, xaù tùv
'16nºlav tùv T)natóyºopov [Kzïazo] xpoat4g2;, XLIII, 51.
5. .... Aouxſow tE Mouváttow II)áyxov èv uépet tïç ûrèp tà; "A)rtet; Ta\x-
tlaç àpyovtx, XLVI, 29.
6. « legiones habeo quinque sub signis » Cic. ad Famil. X, vmI.
7. Voy. l'inscription de Munatius Planeus.
8. Comme le prouve son nom Augusta Rauracorum. -
INTRODUCTION . XXXIII

sur les bords du Rhin dans le pays des Helvetii, c'est


à-dire sur les confins de la Belgique et de la Celtique
de César", puis la colonie de Lyon de concert avec
Lépidus*; d'autre part, il écrit à Cicéron qu'il a fait
passer le Rhône à son armée le 26 avril 43, pour mar
cher contre Antoine qui venait dans sa province, « in
provinciam meam venire* », il franchit le Rhône sans
paraître sortir de sa province puisqu'il fait partir de
Vienne mille cavaliers*; et l'on voit bien par les let
tres suivantes qu'il a passé le fleuve, non dans la partie
inférieure de son cours (ce qu'eût pu faire, sans sortir
de son gouvernement, un proconsul de Narbonnaise en
temps ordinaire), mais bien dans la partie supérieure,
en passant, par conséquent, de la Gallia Comata dans
l'ancienne Province ou Gallia Braccata", autrement en
Narbonensis, c'est-à-dire dans la province de Lépidus.
Il serait puéril de chercher à concilier les textes et à
1. César semble les attribuer à la Celtique, quoique cela ne ressorte
pas clairement de son texte, car il dit seulement, en parlant de la Gallia
ou Celtica distinguée par lui de la Belgica et de l'Aquitania : « attingit
ab Sequanis et Helvetiis flumen Rhenum » Bell. Gall. I, 1; mais on ne
voit pas, dans les quatre passages où les Rauraci sont mentionnés (I, 5;
29; VI, 25, et VII, 75) qu'ils soient attribués plutôt à la Belgique
qu'à la Celtique. Les géographes modernes les ont donnés à ce dernier
pays parce que ce peuple avait fait cause commune avec les Helvetii et
parce que Strabon le comprend dans la Lyonnaise (IV, 1, 1). Voy.
Sanson, Remarques sur la carte de l'ancienne Gaule, p. 66, et carte;
cf. Hefner, Geogr. des Transalpinischen Galliens zu C. Julius Caesars,
p. 22, et carte I.
2. Dio Cass. XLVI, 5o; cf. l'inscription rappelée plus haut.
3. Cic. ad Famil. X, xxxIv.
4. « Exercitum a. d. sextum Kal. Maias Rhodanum trajeci... Vienna
equites mille via breviore praemisi » ad Famil. X, Ix; cf. xI.
5. On voit, dans les lettres suivantes, quelle a été la marche de
Plancus, qui s'est avancé des environs de Vienne, par conséquent sur la
rive gauche du Rhône, jusque vers Forum Julii Fréjus, où a eu lieu le
rapprochement d'Antoine et de Lépide, et d'où Plancus, qui s'était
avancé jusqu'à xL milles pas d'eux, s'est replié ensuite vers Cularo
Grenoble : voy. surtout la lettre xxIII du livre X.
4- C.
XXXIV INTRODUCTIO N.

reconstituer des provinces au temps même où la guerre


civile effaçait toutes les frontières et confondait tous les
pouvoirs. Nous trouvons, après la conclusion du trium
virat, Antoine maître de la Gaule et de l'Afrique, en 42",
et, l'année suivante, deux gouverneurs établis par lui sur
tout le pays : Q. Fufius Calenus et P. Ventidius*; enfin
Octavien se faire donner la Gaule tout entière avec d'au
tres provinces d'occident par le partage de l'an 4o".
Ainsi rien de fixe, rien de régulier, rien qui ressemble à
un établissement définitif avant que la bataille d'Actium
n'ait mis un terme aux guerres civiles et inauguré pour
le monde une ère pacifique et réparatrice, dont le pré
lude fut l'organisation des provinces".
C'est en 727 de Rome" (27 av. J. C.) qu'Auguste,
étant venu à Narbonne, organisa les trois provinces de
la Gaule conquise par César" et les divisa en soixante
civitates". Strabon, qui achevait son livre au commen
cement du règne de Tibère", nous fait connaître les divi
sions de la Gaule à la mort d'Auguste : « Le divin César,
dit-il, suit encore, dans ses Commentaires, cette divi
sion [à savoir la division ethnographique qu'il a fait
connaître plus haut]; mais Auguste divisa la Gaule en
quatre parties"». Ces quatre parties étaient : 1°la Nar
bonensis; 2" l'Aquitania, qu'il forma en ajoutant à l'an
1. Dio Cass. : 'Avttovtoº ôè # Ta)atla xxà i'Apptx) èyéveto, XLVIII, 1.
2. Id. toÙ Ka)ſivou toÙ te OÙevttôioo tiv Tx).xttxw tùv brèp tà; "A)ret;
èrówtow, XLVIII, 1o.
3. Id. ib. 28.
4. Epit. T. Liv. : « Caesar rebus compositis in omnibus provinciis
n certam formam redactis, Augustus quoque cognominatus est » cxxxiv.
5. Dio Cass. LIII, 22.
6. Epitom. T. Liv. : « cum ille [Augustus] conventum Narbone ageret,
census a tribus Galliis quas Caesar pater vicerat, actus » cxxxIv.
7. Strab. IV, III, 2.
8. VI, Iv, 2.
9. IV, 1, 1.
INTRODUCTION. XXXV

cienne Aquitaine de César, habitée par des populations


Ibériennes, et qui était comprise entre les Pyrénées et la
Garonne, quatorze peuples situés entre ce fleuve et la
Loire; 3° la Lugdunensis, que Strabon étend jusqu'au
cours supérieur du Rhin', et 4° la Belgica.
Cette division de la Gaule en quatre provinces se
retrouve dans Pline, qui écrivit, comme on sait, sous les
deux premiers Flaviens; mais il ne faudrait pas en con
clure, comme l'a fait M. Mommsen", après M. Fechter",
qu'il n'existait pas, à cette époque, d'autres provinces
en Gaule et que, par exemple, les deux Germanies ne
formaient point de gouvernements provinciaux distincts
et limités. On sait, au contraire, que le tableau géogra
phique de Pline a été emprunté par lui, presque de
toutes pièces et sans changements importants, à l'Orbis
pictus et aux Commentaires géographiques d'Agrippa.
Cette vérité, qui est communément soupçonnée depuis
longtemps, reçoit sa confirmation de l'étude attentive et
comparée de son tableau géographique avec les docu

1. Cette division serait, selon M. Mommsen, le résultat d'un contre


sens commis par le géographe grec dans l'explication de la phrase de
César : « Gallia est omnis divisa in partes tres » : selon l'illustre savant
de Berlin, Strabon aurait appliqué à la Gaule tout entière ce que César
avait dit seulement de la portion du pays non encore soumise par ses
armes, c'est-à-dire de la Gallia Comata, sans y comprendre la Narbon
naise, qui était déjà en la possession des Romains (Epigraphische analekten,
dans les Berichten der philol.-histor. Classe der Kön. Sachsich Gessellschaft,
1852, 21° Mémoire, sur les Provinces de Germanie, p. 231, note 1). N'est-il
pas plus naturel de penser que Strabon, après avoir donné la division
Politique d'Auguste, revient, dans sa description, à la division ethno
graphique, qu'il déclare, précisément au début de ce même chapitre,
étre bien préférable pour un géographe, puisqu'elle exprime un état de
chose constant et durable, tandis que les répartitions politiques sont
soumises à de perpétuels changements ?
2. Op. cit. p. 23o et 234.
3. Helvetien in der vorconstantinischen Provinzialeintheilung Galliens,
dans le Schweiz. Museum für hist. Wiss., vol. III, p. 3o8-341.
XXXVI INTRODUCTION.

ments analogues du temps d'Auguste, et, en particulier,


comme on le verra bientôt, avec la Table de Peutinger.
Mais on peut signaler, dès à présent, les preuves sui
vantes : sans parler des indications, si souvent répétées,
de la source à laquelle le Naturaliste puise ses renseigne
| ments, se bornant à reproduire et quelquefois à discuter
les mesures fournies par les Commentaires d'Agrippa',
nous ferons remarquer que le tableau de Pline, du moins
pour ce qui concerne la Gaule, ne mentionne aucune
colonie romaine postérieure, non pas seulement à la mort
d'Auguste, mais même à la mort d'Agrippa, c'est-à-dire
à l'an 12 av. J. C. Il ne donne ni les colonies de Claude,
ni même celles des derniers temps d'Auguste, comme Aix,
qu'il désigne seulement sous le nom d'Aquae Sextiae
Salluviorum; il donne, au contraire, les colonies de
César, celles des triumvirs et les colonies légionnaires;
et si nous y trouvons les Lutevani, habitants de Lodève,
qualifiés de Foroneronienses, il faut se garder de croire,
comme M. Herzog", que ce nom rappelle l'empereur
Néron; il faut plutôt y voir un souvenir du père de
l'empereur Tibère, Ti. Claudius Nero, questeur de César,
qui, après la guerre d'Alexandrie, fut envoyé dans la
Narbonnaise pour y fonder plusieurs colonies". Il est
certain aussi que les diverses conditions de cités : celles
de droit latin, de fédérées et de libres appartiennent à
la première organisation de la Gaule par Auguste. Il n'y
a que deux passages qui aient été ajoutés par Pline au
document qu'il a emprunté, et il est facile de les recon
naître tout d'abord. A la fin du chapitre consacré à la
Gaule Narbonnaise et après la récapitulation des villes
1. III, III (II), 14; IV, xvIII (xIv), 1; xxx (xv1), 2 ; xxxI (xvII), I, etc.
2. Gall. Warbon. p. 123, note 11.
3. Sueton. Tiber. IV.
IN T R O D U CTI O N. XXXVII

qu'il a citées, ou plutôt qu'il a enregistrées d'après le


Commentaire d'Agrippa : « oppida vero ignobilia xIx,
sicut xxiv Wemausensibus attributa », Pline ajoute la
note suivante : « adjecit formulae Galba imperator ex
Inalpinis Avanticos atque Bodionticos, quorum oppidum
Dinia »", addition occupant une place analogue et faite
de la même façon que celle qui termine sa géographie
de l'Espagne". La seconde note introduite par Pline dans
le tableau géographique de la Gaule se trouve après le
nom des Ubii, sur la rive gauche du Rhin; c'est la men
tion de la colonie de Claude, Colonia Agrippinensis.
Il n'est pas moins facile de reconnaître ce qui appartient
en propre à cet auteur pour l'Italie : c'est la description
de Rome et de la Campanie, qui tranche d'une façon si
bizarre avec le contexte, et forme une page littéraire
introduite dans la sèche momenclature des noms de villes
distribuées dans les onze régions d'Auguste. Le soin tout
particulier et l'exactitude minutieuse que nous avons
remarqués dans la description des îles, grandes et petites,
de la mer Tyrrhénienne nous a suggéré la pensée que
ces détails, conçus dans un système différent des énu
mérations de lieux qui composent les tableaux géogra
phiques, pourraient résulter de rapports officiels ou d'in
formations spéciales prises dans le service de Pline, qui
était, comme on sait, praefectus de la flotte de Misène.
Étant admis l'emprunt fait tout d'une pièce, sauf les
deux exceptions signalées plus haut, de la géographie de
la Gaule aux documents d'Agrippa, il n'est pas surpre
nant que nous trouvions chez Pline la même division
provinciale que chez Strabon, c'est-à-dire les quatre pro
1. III, v (Iv), 6.
2. « Vespasianus imperator Augustus jactatus procellis reipublicae
ns tribuit » III, 1v (III), 15.
XXXV11I INTR O D UCTION.

vinces : Narbonensis", Lugdunensis", Aquitania" et


Belgica".
« En même temps que Pline, dit M. Mommsen", prend
la Belgique dans son sens le plus large, lorsqu'il fait
l'énumération des peuples ou districts qu'il comprend
dans cette province, il n'indique, dans le relevé des
frontières, qu'il donne auparavant, que le pays compris
entre l'Escaut et la Seine comme faisant partie de la
Belgique »; or, Pline s'exprime ainsi : « Gallia omnis
Comata uno nomine appellata, in tria populorum genera
dividitur, amnibus maxime distincta : a Scalde ad Sequa
nam Belgica; ab eo ad Garumnam Celtica, eademque
Lugdunensis" ». Il s'agit évidemment ici, comme chez
Strabon, de la division ethnographique de la Gaule. Il
dit ensuite qu'Agrippa a limité la Gaule par le Rhin, les
Pyrénées, l'Océan, les Cévennes et le Jura, en n'y com
prenant pas la Narbonnaise; puis il ajoute qu'à partir
de l'Escaut on trouve les Toxandri, « a Scaldi extera
Toxandri pluribus nominibus » ; suit une énumération
des peuples de Belgique. Enfin cet écrivain termine son
énumération des peuples de cette région en ces termes :
« Rhenum autem accolentes, Germaniae gentium in
eadem provincia, Wemetes, Tribochi, Vangiones, hinc
Ubii [Colonia Agrippinensis], Guberni, Batavi et quos
in insulis diximus Rheni. » Il nous paraît ressortir très
clairement de ces passages que, pour Pline, le nord de
la Gaule ne forme qu'une province, la Belgique; qu'il
n'a pas dû songer à l'extension plus ou moins grande de
. III, v (Iv), 1.
;.
.
.
III, xxxII (xvII1), 1.
III, xxxIII (xIx),
IV, xxx1 (xvII), 1.
#• Op. cit. p. 234.
6. IV, xxxr (xvII), 1.
INTROD U CT I O N. XXXIX

cette province, et qu'il n'entend parler de l'Escaut que


comme limite ethnographique et non comme limite pro
vinciale; seulement, au delà de ce fleuve, et vers le cours
moyen du Rhin on trouvait, dans cette même province
de Belgique, des peuples appartenant à la race germa
nique; l'Escaut, d'ailleurs, ayant sa source vers les con
fins des Atrebates et des Veromandui, n'a jamais pu,
dans aucun temps, servir de limite aux provinces poli
tiques de Germanie, car le pays des Nervii, qui est tout
entier sur la rive droite, par conséquent au delà de
l'Escaut, a toujours été attribué administrativement à la
Belgique; mais Pline nous donne à entendre simplement
que les Germains s'étaient avancés jusqu'à ce fleuve. C'est
si bien cela que son texte veut exprimer et il a si peu
en vue d'indiquer vaguement la limite politique des pro
vinces de Germanie, qu'il dit plus haut, en décrivant les
côtes de la mer du Nord : « toto autem hoc mari, ad
Scaldim usque fluvium, Germanicae accolunt gentes"».
C'est ce que Dion Cassius exprime à peu près de même :
Kt)töv Yáp twe;, oû; ôù Trºuxvob; xz)oÛuev, Tcxcx tùv Trpò;
tº Pfv9 Ké)ttxïv xztzg/ávTeç*. Il est donc bien certain
pour nous que le tableau de Pline ne mentionne, ni ne
suppose, ni ne sous-entend même l'existence des pro
vinces de Germanie, puisqu'en énumérant les peuples qui
ont formé ces provinces, il dit « in eadem provincia »,
c'est-à-dire dans la province de Belgique. C'est donc bien
la division de l'an 27, c'est-à-dire celle du temps d'Au
guste et d'Agrippa, qu'il suit, ce qui est conforme à
l'ensemble de son tableau. Une autre preuve que ce
tableau a été emprunté aux documents de cette époque,

1. IV, xxvIII (xIv), 1.


2. LIII, 12.
XL INTR O D U CTI O N.

c'est que Pline, dans d'autres passages de son livre, parle


des divisions provinciales de son temps : à propos de la
culture de l'asperge (XIX, xLII, 1) : « refertis Superioris
Germaniae campis », et c'est bien ici la province qu'il
faut entendre, car il dit au chap. II du livre XXXIV, à
propos du minerai de cuivre : « feruntque nuper etiam
in Germania provincia repertum ». Dans le premier
cas, c'est-à-dire dans son tableau géographique, il nous
donne un emprunt fait aux Commentaires d'Agrippa,
12 av. J. C.; dans le second cas, il cite les divisions
politiques existantes de son temps, c'est-à-dire vers l'an
7o de notre ère.
On ne peut guère s'arrêter à la division de la Gaule
de Pomponius Méla, qui écrivait sous le règne de Cali
gula, car il semble suivre exclusivement une répartition
ethnographique pour la Gallia Comata; il n'emploie
pas même le mot provincia et l'Aquitaine n'est pas
pour lui la province administrative, mais la région ibé
rienne du temps de César*.
Les deux provinces de Germanie n'apparaissent donc
que postérieurement au règne d'Auguste.
Il est vrai que l'opinion commune attribue au passage
de Dion Cassius relatif au partage des provinces de l'Em
pire entre Auguste et le Peuple un sens qui ferait remon
ter à l'an 27 av. J. C. l'existence de ces deux provinces;
voici ce passage : roü ôè ôù Kzigzpoç.... Ta)átxt Trávteç,
ci re Nzp6ováatot, xxi oi Aouyôouváotot, Axuïvavot re xzi
Ke)rtxot, xûtot re xzi ot &Totxot apöv. Ke)röv yáp tweç, oû;
ô) Teºuxvoùç xa)oüuev, Träaxv tùv Ttpôç rip 'Prvtp Ke)ttxùv
xxtagYóvreç, Tepuavſav àvouſ.ecºat ètroimcxv, vàv uèv àv9,

1. « a Pyrenaeo ad Garumnam Aquitani; ab eo ad Sequanam Celtae;


inde ad Rhenum pertinent Belgae » III, II.
INTRODUCT I O N. XLI

tûv gerà tàç toû Totauoü TmYá;" rſv ôè xáro, rñv ué/pt
toï oxszvoï voï Bpertzwwoü oÙozv (LIII, 12), ce qui ne
veut pas dire que les deux provinces de Germanie exis
taient en 27, mais que la province de Celtique (pour
Belgique, vùv Trpô; rº Páv9 Ke)tuc#v) était habitée par
des Germains (il s'agit de la région qui s'étend sur les
bords du Rhin), et que, de là, était venu le nom de Ger
manie donné à cette partie de la Celtique dont on forma
plus tard les provinces de Germanie Supérieure et de
Germanie Inférieure. Les mots oû; ôù Teouxvoùç xz)oü
uev ne veulent dire qu'une chose : c'est que la contrée
dont il s'agit, à quelque époque qu'elle eût reçu ce nom,
s'appelait Germanie au temps de Dion. La première
phrase comprend donc, à elle seule, la division des
provinces de la Gaule : 1° Nzp6ováavot, 2° Aoryôoovágvot,
3" Axoïtzvot, 4°Ke)Tixoſ. La seconde phrase donne l'ex
plication de Ke)rtxot employé ici, et qui ne l'a été par
aucun autre écrivain, pour désigner la Belgique.
Il y a donc lieu de rechercher à quelle époque furent
formées les deux provinces de Germanie.
Quoiqu'on ait voulu considérer les Germanies men
tionnées par Ptolémée comme des districts de la province
de Belgique, de même que la Numidie formait, pour
ce géographe, un district de la province d'Afrique, et
qu'on n'ait pas voulu voir des provinces proprement
dites dans ces divisions", il y a deux faits qui nous pa
raissent incontestables aujourd'hui : 1° c'est qu'il n'y a
aucune parité à établir entre la situation de la Numidie
à l'égard de la province d'Afrique et celle des deux Ger
manies vis à-vis de la province de Belgique.
On sait que la Numidie fut, sous Caligula, détachée

1. Mommsen et Fechter, op. cit,


XLII INTRODUCTIO N.

du gouvernement du proconsul d'Afrique pour être pla


cée, avec l'armée qui y résidait, sous les ordres d'un
légat impérial; mais qu'elle continua cependant, jus
qu'au règne de Septime Sévère, à être considérée comme
faisant partie de la province d'Afrique, le légat dont il
s'agit portant le titre de legatus Augusti pro praetore
provinciae Africae. Ce n'était là qu'une fiction imagi
née, sans doute, pour ménager l'amour-propre des pro
consuls d'Afrique; mais cette fiction était admissible, le
légat, qui n'était que prétorien, étant hiérarchiquement
l'inférieur du proconsul, qui était consulaire. Or il n'en
était pas ainsi des légats des deux Germanies vis-à-vis du
légat de la Belgique; c'étaient eux qui, étant consulaires,
étaient les supérieurs de celui-ci. Comment admettre
alors que les contrées où ils commandaient pussent être
considérées comme faisant partie de la province placée
sous les ordres de ce légat ?
2° Le second fait, c'est que Ptolémée, après avoir
exposé la division ancienne de la Gaule en quatre pro
vinces : # Ke)toya)xtiz ôvſgmtat eiç èTrzcytaç réoGzpzç",
donne parfaitement à entendre qu'une de ces quatre
provinces, à savoir la Belgique, avait été ultérieurement
subdivisée en trois provinces ou, autrement dit, qu'on
en avait détaché les deux provinces de Germanie, puis
qu'il assigne une limite de séparation à chacune de ces
deux dernières provinces : rïç ôè Trzpà ròv Pivov y6p2;
# p èv àrò 0z)xgam, uéyot toü 'O6pipzz TrotzuoÙ xx)tïrzt
Teguzviz # xávo", et il énumère bien les peuples et les
villes renfermés dans la province de Germanie Infé
rieure; puis, plus bas : ñ òè àrò voü 'o6piyxz Torzuoü Trpô;

1. II, vII (v1), 1.


2. II, 1x (vIII).
INTRODUCTION. XLIII

ueamu6pixw xx)tïtxt. Tepuxvía ii ävo, et il fait suivre l'énu


mération des peuples et des villes de la Germanie Supé
rieure. Il est d'autant plus incontestable que ces parties
détachées de la province de Belgique constituaient, pour
Ptolémée, les deux provinces de Germanie Supérieure
et Inférieure, séparées l'une de l'autre par une limite
fixe, que déjà en l'année 58 de notre ère nous trouvons
dans Tacite, leur état provincial parfaitement défini et
limité vis-à-vis de la Belgique. Nous lisons, en effet, au
chap. LIII du XIII° livre des Annales, que Pompéius
Paullinus et L. Antistius Vétus étaient alors légats des
deux provinces de Germanie (le second avait été consul
en 55); que, pendant que Paullinus faisait achever par
son armée la digue commencée soixante-trois ans aupa
ravant par Drusus pour contenir le Rhin, Vétus résolut
de faire creuser par ses soldats un canal de jonction
entre la Moselle et la Saône, afin que les troupes venant
d'Italie pussent remonter le Rhône, la Saône, et gagner
de là, par eau, la Moselle et le Rhin; mais qu'Aelius
Gracilis, légat de Belgique, s'y opposa représentant à
Vétus qu'il n'avait pas le droit de pénétrer avec ses
troupes dans une province qui n'était pas la sienne".
C'est donc entre l'an 14 et l'an 58 que les deux Ger
manies furent constituées comme provinces. Seulement il
est à remarquer que l'on continua, quelque temps en
core, de dire les armées de Germanie, au lieu de dire les
provinces de Germanie; mais M. Mommsen a démontré
que, déjà sous la République, prendre le commandement
d'une armée était souvent, par le fait, prendre la direc
tion d'une provincia. Pour la Germanie surtout, où,
I. « Invidit operi Aelius Gracilis, Belgicae legatus, deterrendo Vete
rem ne legiones alienae provinciae inferret studiaque Galliarum affectaret,
formidolosum id Imperatori dictitans. »
XLIV INTRO DU CTI O N. .

du temps des guerres de Varus, de Tibère et de Drusus


sous Auguste, il n'y avait et ne pouvait y avoir certai
nement que des exercitus et point d'état provincial orga
nisé, on comprend que l'usage ait persisté, après cette
organisation, de dire exercitus". Tacite emploie une
expression analogue en parlant de l'état de la Germanie
en l'an 14 : « duo apud ripam Rheni exercitus erant,
cui nomen Superiori sub C. Silio legato, Inferiorem
A. Caecina curabat*. »
La liste des légats de Germanie Supérieure, après
C. Silius, nous fournit, de l'an 28 à l'an 39, Cn. Corne
lius Lentulus Getulicus, qui avait été consul en l'an 26.
Son commandement est désigné ainsi dans Tacite : « Gae
tulicus ea tempestate Superioris Germaniae legiones
curabat*. »
Ser. Sulpicius Galba, qui fut plus tard empereur, lui
succéda". -

En 46 et 47 nous trouvons Q. Curtius Rufus".


De 48 à 5o, P. Pomponius Secundus". »
Pour la Germanie Inférieure, nous avons :
En l'an 14, A. Caecina Severus (voy. plus haut);
En l'an 21, C. Visellius Varon, « Inferioris Germa
niae legatus" »;
En l'an 28, L. Apronius, dont il est dit dans Tacite :
« quod ubi L. Apronio, Inferioris Germaniae pro prae
1. Nous trouvons encore un exemple de cet usage dans une inscription
de l'an 74, où on lit : CN - PINARIVS • CORNEL | CLEMENS - LEG .
EIVS (Vespasiani). PR .. pR | EXERCITVS . GERMANICI | SVPERIO
RIS.... (L. Renier, Revue archéol. 16° année, p. 358).
. Ann. I, 31.
. Ann. VI, 3o.
. Dio Cass. LX, 8.
. Tacit. Ann. XI, 2o.
. Ann. XII, 27.
. Tacit. Ann. III, 41.
INTRODUCTION. XLV

tore, cognitum, vexilla legionum e Superuore provincia


peditumque, etc., accivit* »;
En 38, Flavius Sabinus, frère de Vespasien';
En 41, P. Gabinius, etc.". »
Enfin, les mentions du genre de celles-ci, qu'on trouve
dans quelques inscriptions : NATVS : IN - GERMANIA
SVPERIORE*; TRIBOCVS : Ex : GERMANIA SVPERIORE"
prouvent, comme l'a très-bien établi M. Mommsen",
qu'un individu né ou domicilié dans la Germanie Supé
rieure était considéré comme étranger dans une autre
province, et par conséquent ces inscriptions suffiraient,
à elles seules, pour démontrer que la Germanie Supé
rieure était bien une véritable province.
Nous croyons donc, d'après les divers textes que nous
venons de citer, que les deux provinces de Germanta
Superior et de Germania Inferior commencèrent d'exis
ter comme gouvernements provinciaux séparés peu de
temps après la mort d'Auguste. Mais, quant à l'adminis
tration financière, ces deux provinces durent toujours
être réunies à la Belgique. On ne connaît, en effet, aucun
exemple de procurateur de l'une des deux Germanies, et
l'on a beaucoup de procuratores Belgicae et duarum
Germaniarum". Nous savons même que les Germanies
avaient été, avec intention, pour affranchir le soldat
des impôts indirects", laissées en dehors de la ligne des
. Ann. IV, 73.
. Dio Cass. LX, 2o.
. Dio Cass. LX, 8.
• Orelli, 3528; Kellermann, Vigil. 213.
. Gruter, 85o, 1o.
. Op. cit. p. 232.
. Murat. p. 1o88, 4; Maff. Mus. Veron. p. 241, 5; 242, 1 et 2 :
Spon, Antiq. de Lyon, nouvelle édition, p. 163.
8. Voy. L. Renier, Rapport au prince Napoléon sur un tarif de douanes
trouvé en Algérie (Moniteur universel du 6 décembre 1858).
XLV1 INT RO DU CTIO N.

douanes, qui devait passer à Metz, ainsi que le prouve


l'inscription suivante", qui a été trouvée dans cette ville :
GENIO
c - AVR - MATERN
PREF - STAT . C) - C . M
CATHIRIG • DELFICVS
CLIENS

Genio C. Aurelii Maternu, praefecti Stationis Quadra


gesimae civitatis Mediomatricorum. Cathirigus Delfi
cus cliens.
En résumé, si les deux provinces de Germanie exis
taient peu après la mort d'Auguste, — la Gaule de
Strabon ayant été rédigée vers cette époque, le tableau
de Pline étant emprunté aux documents d'Agrippa et
devant être reporté par conséquent à un temps encore
antérieur à cette date, Pomponius Méla n'ayant consi
déré que les divisions ethnographiques, — il en résulte
que tous les textes des géographes jusqu'à Ptolémée nous
offrent l'état provincial de la Gaule avant l'année 14 de
notre ère. Voyons maintenant si, aux renseignements
assez concis qu'ils nous fournissent, ne viendront pas
s'en ajouter d'autres non moins authentiques et beau
coup plus complets.
On distingue sur la Carte manuscrite de petits traits
rouges, assez finement tracés et suivant parfois certains
cours d'eau. On a pu croire que le dessinateur du
xIII° siècle avait figuré, à l'aide de ces lignes, les arêtes
de quelques fleuves et, soit que les éditeurs qui nous ont
précédé ne les aient point aperçues, soit qu'ils n'y aient
attaché aucune importance, ils ont négligé de les repro

1. Robert, Épigr. de la Moselle, p. 21 et suiv. pl. I, fig. 8.


IN T R O D U CTI ON . XLVII

duire. Une étude minutieuse du document original nous


a cependant prouvé qu'elles ne sont pas indifférentes. Si
l'on observe attentivement les segments II et III surtout,
on se convaincra : 1° qu'elles ne suivent pas toujours
les fleuves; 2° qu'elles les coupent souvent; 3° qu'elles
ne se rencontrent que sur un petit nombre de cours
d'eau; 4° enfin qu'elles s'écartent, parfois, d'un fleuve
principal pour suivre des affluents de moindre impor
tance, de manière à embrasser un territoire dont elles
semblent ainsi former une limite conventionnelle et poli
tique plutôt que physique. Comme ces tracés ne se ren
contrent guère que sur les trois premiers segments, il
y a lieu de conjecturer que le copiste, estimant ce tra
vail inutile à l'établissement d'une carte qu'il considé
rait sans doute comme exclusivement routière, n'aura
pas jugé à propos de le continuer pour les segments sui
vants; mais il n'en paraît pas moins très-probable que le
petit nombre de tracés qu'il a fait figurer sur les pre
miers segments de sa carte représentent des limites poli
tiques. Reste à déterminer de quelles limites il s'agit.
Si nous ne considérons que la Gaule, le nombre de
ces lignes est fort restreint; elles sont au nombre de
cinq :
1° Sur la rive gauche du Rhin, une limite est incom
plétement tracée, d'abord dans la partie supérieure du
fleuve, et même au-dessus du lac de Constance, sans tou
tefois remonter jusqu'à la source (segm. III, A, 1); puis,
au-dessous de ce lac, jusqu'à la hauteur de Tabernis
Saverne; là, elle disparaît et se montre de nouveau au
dessus et au-dessous du confluent du Rhin et de la Moselle
(II, CBA, 1);
2° Sur la rive droite de la Moselle, depuis sa source
jusqu'à son confluent avec le Rhin (II, A, 1);
XLVIII IN T'RODUCTION.

3° Sur la rive droite du Rhône, depuis sa source jus


qu'à son confluent avec la Saône (II, BA, 1);
4° Sur la rive droite de la Durance, depuis sa source
jusqu'à son confluent avec le Rhône (II, BA, 2, et I,
C, 2);
5° Sur la rive gauche du Varum (pour Varus Var) et
du Vulpis, affluent de ce dernier, aujourd'hui Vesubia
(II, B, 2).
Il faut reconnaître d'abord que, si ces lignes repré
sentent des tracés de frontières, elles ne sauraient toutes
délimiter des provinces : jamais la Moselle, par exemple,
qui partage en deux la civitas des Mediomatrici, terri
toire de Metz, et la civitas des Treveri, territoire de
Trèves, n'a pu servir de limite, à ce qu'il semble, dans
tout son cours du moins, à une province administrative.
Cette observation s'applique mieux encore à la Durance,
qui n'a jamais dû former une frontière, même aux plus
anciens temps de la province romaine, puisque l'établis
sement de cette province dut suivre la défaite des Allo
broges par Cn. Domitius Ahenobarbus et par Fabius
Maximus en 121 av. J. C. et que les Allobroges « in
deditionem açcepti » (Epit. Tit. Liv. LXI) sont au delà
de la Durance. D'ailleurs l'emploi très-multiplié de ces
lignes rouges dans la Gaule Cisalpine et notamment dans
la vallée du Pô et dans la Ligurie maritime nous avertit
de chercher à ces limites une autre signification.
1° Il est facile à celui qui a étudié dans ses moindres
détails la Table de Peutinger de distinguer plusieurs
époques dans la composition de ce document, et il est
certain, comme nous l'avons démontré plus haut, pour
ne parler que de ce qui regarde la Gaule, qu'elle ren
ferme des indications dont l'origine est incontestablement
fort ancienne, antérieure même à Auguste; d'autres par
IN T R O D U CTI O N. XLIX

ties du travail semblent accuser l'époque de l'établisse


ment des divisions provinciales par cet empereur; d'au
tres enfin, comme le réseau des routes, sont beaucoup
plus modernes. Il serait possible que la limite dont il
s'agit appartînt aux premiers temps de l'organisation
de la conquête, lorsque le Rhin fut assigné pour rempart
à l'Empire pendant une période qui s'étendrait de la con
quête de César jusqu'à Domitien, sous le règne duquel
les frontières paraissent avoir été reculées au delà du
fleuve (Frontin, Stratag. I, III, 1o).
2° Il n'est pas aussi facile d'expliquer la ligne tra
cée sur tout le cours de la Moselle. Nous serions tenté
d'adopter le système de Ritter, qui suppose que la Mo
selle a servi de limite aux deux provinces de Germanie,
système qui paraît vraisemblable à Böcking (ad Notit.
Dign. II, p. 484); mais il ne peut s'agir ici, dans la
pensée de ces savants du moins, que du cours inférieur
et non du cours entier de la Moselle, puisque la partie
supérieure de cette rivière appartenait à la Belgique au
temps de Ptolémée, qui attribue à cette province les Tºt
6 poi, les Meôiouxretzs; et les Aeozoi, dont les territoires
sont coupés par son cours et en comprennent plus des
trois quarts. On remarquera d'ailleurs que Ptolémée a
pris pour base de ses divisions les territoires des peu
ples, c'est-à-dire des cités de la Gaule, et que la répar
tition des civitates dans les provinces exclut toute idée
de morcellement de leurs territoires. Mais, nous l'avons
dit, il ne faut pas considérer les Germantes, surtout
dans l'origine, comme des provinces organisées absolu
ment sur le même pied que les autres. M. Mommsen,
qui a si bien dégagé le sens véritable du mot provin
cia dans son acception politique (die Rechtsfrage, etc.
P. 1-15) et a démontré que ce mot n'exprimait souvent
10
I, INTRODUCTI O N.

que l'idée d'un commandement militaire, a été trop loin


en cherchant à appliquer cette vérité dans sa rigueur, et
sans distinguer les temps, aux deux Germanies(Epigra
phische analekten, 1852, p. 213-215). Si elles ne for
maient pas encore, sous Auguste, des divisions admini
stratives à proprement parler, si ce n'étaient encore que
de véritables confins militaires de la Belgique, cela ne
saurait être vrai, comme nous l'avons vu, pour l'épo
que qui a suivi la mort de cet empereur. Il résulte de là
qu'on a pu considérer, sous Auguste, indépendammeht
de toute division administrative, la Moselle comme for
mant alors la frontière des deux commandements des
armées des Germanies. C'est ce qui semble indiqué par
la ligne rouge tracée sur la Table, et qui aurait été une
frontière militaire, laquelle a pu devenir, dans la suite,
une ligne de douane, comme nous autorise à le penser
l'inscription des Mediomatrici rapportée plus haut.
3° Quant à la frontière du Rhône, elle a été certaine
ment celle de la Provincia avant la conquête de César,
et après l'organisation d'Auguste, le Rhône ayant été la
limite du territoire des Allobroges, et, au I" siècle de
l'Empire, de la civitas de Vienne, qui comprenait les vici
de Cularo Grenoble, de Genava Genève, et qui s'éten
dait en Savoie jusqu'au delà de Saint-Gervais, ainsi que
nous l'avons expliqué (voy. Vigenna, p. 46, col. I et
suiv.).
4" La Durance n'a jamais dû être une limite romaine,
comme nous l'avons dit plus haut; mais nous devons
remarquer que les indications générales de la Table, dans
cette région, se rapportent à des temps très-reculés; il
devait être, par exemple, tout à fait inusité à l'époque
où la domination romaine fut bien établie en ce pays, de
désigner le territoire voisin de Marseille sous le nom de
INTRODUCTIO N. L1

Graecia; or ce nom figure en gros caractères, (5r etia,


dans le segment II, A, 2. Nous avons vu, dans l'article
consacré à Massilia (p. 452), qu'au temps de la guerre
civile le territoire de cette cité fut singulièrement
réduit et très-probablement borné au submoenium de la
ville; il est donc fort douteux que le nom de Graecua
ait eu une raison d'être à partir de l'an 5o av. J. C.
Nous avons déjà noté plus haut (p. xxIx), après Man
nert, l'existence du Cotii Regnum (II, B, 1), ce qui
nous reporte au temps d'Auguste; enfin le mot Umbra
nicia, qui figure dans ce document (I, C, 2), semble
remonter à un temps également éloigné. Il se pourrait,
en conséquence, que la Durance eût été, au temps même
de l'arrivée des Romains dans la Gaule, la limite natu
relle entre les peuples soumis par les Marseillais et les
pays sur lesquels leur domination était établie au II° siècle
avant J. C. Le nom de Graecia, attribué précisément à
la région comprise entre la mer, le Rhône, la Durance et
les Alpes, nous paraît donner une certaine vraisemblance
à ce que nous ne regardons d'ailleurs que comme une
conjecture.
5" Quant au Var, il a formé indubitablement de tout
temps la frontière de la Gaule et de l'Italie.
On voit, par ce qui précède, que, s'il est possible de
tenter une explication des lignes tracées sur la Table,
il s'en faut bien qu'elles présentent un système com
plet et uniforme, ni qu'elles se rapportent à une seule
et même époque bien déterminée. On ne pourrait mé
connaître cependant dans le tracé d'une frontière sui
vant la rive gauche du Rhin et le cours du Rhône et se
rattachant aux Alpes et au Var, la grande division de la
Gaule de l'an 27 av. J. C. : la Provmcia d'une part,
c'est-à-dire le pays romain, aux nombreuses cités de
LII l NTR O D U CT I O N.

droit latin, et les Tres provinciae de l'autre, les Tres


provinciae, c'est-à-dire la Belgica, la Lugdunensis et
l'Aquitania, qu'un sort commun avait confondues au
lendemain de la conquête, provinces de l'Empereur,
pourvues d'une administration semblable et réunies entre
elles par tant de liens étroits, encore gauloises par leurs
usages, soumises par Rome aux mêmes conditions, ayant
encore conservé leur système national de mesures, mais
principalement rapprochées par la religion nouvelle et
la représentation sacerdotale des soixante cités au temple
de Rome et d'Auguste à Lyon, culte organisé l'an 1o
de notre ère, et inauguré le 1" août en l'honneur de
l'empereur. Il est vrai que le Rhône ne formait pas la
limite de la Narbonnaise, mais que cette limite s'étendait
jusqu'aux Cévennes et comprenait le territoire de Tou
louse à l'O.; aussi les délinéaments sont-ils inachevés de
ce côté sur la Carte et s'arrêtent-ils au confluent de la
Saône et du Rhône.
Ce n'est qu'avec une extrême réserve, on le compren
dra, que nous avons tenté l'explication de ces lignes géo
graphiques, dont on ne saurait, en tout cas, nier l'exis
tence ni contester l'intérêt; mais ce n'est pas la seule
indication, avec celle des peuples et des régions figurées
sur la Table, qui nous reporte au temps d'Auguste.
En étudiant avec soin la nomenclature des villes et
même des stations, on s'aperçoit que presque toutes, sauf
quelques-unes qui ont été ajoutées sur le cours du Rhin,
remontent à l'époque d'Auguste. Jamais, par exemple,
les chefs-lieux des cités ne sont désignés, comme dans les
documents du Iv° siècle, par les noms des peuples, mais
ils le sont sous leur nom gaulois. Nulle part, excepté
sur le Rhin, nous ne trouvons des désignations posté
rieures à l'avénement de Tibère. On admettra sans hési
IN T R O D U CT I ON . LIII

tation, pensons-nous, que toutes les positions qui por


tent des noms gaulois ont une origine antérieure à la
domination romaine, que toutes celles qui sont désignées
sous les noms de Julia ou d'Augusta remontent incon
testablement à l'époque de César, des triumvirs ou d'Au
guste. Nous avons dressé un tableau pour chaque pro
vinceà la mort d'Auguste (voy. plus loin) : il est divisé en
quatre colonnes. La 1" renferme les noms qui se trouvent
dans César et dans Cicéron ; la 2° ceux de Strabon; la 3°
ceux des noms de la Table, qui sont évidemment ou gau
lois ou romains, mais qui sont, en tout cas, antérieurs
à l'an 14; la 4° les noms de Pline, dont nous n'avons eu
à retrancher que quatre noms provenant d'additions
postérieures, ainsi que nous l'avons démontré plus haut.
Pour faciliter la comparaison avec les noms de Ptolémée
au II° siècle et avec ceux de la Notice des Provinces au
Iv", nous avons placé en regard les indications géogra
phiques empruntées à ces deux documents. On aura
ainsi, dans un ensemble synoptique, la géographie de la
Gaule à trois époques différentes; mais on remarquera
quels nombreux renseignements nous fournit à elle seule
la Table de Peutinger pour la restitution géographique
de la Gaule au temps d'Auguste. Il nous reste à justifier,
par quelques observations, le choix que nous avons fait
de ces noms et à noter ceux qui, dans ce document,
appartiennent à une époque plus moderne et sont le
résultat d'additions postérieures.
Ce tableau suggère d'abord deux observations : la pre
mière porte sur la différence qui existe entre le système
provincial du 1" siècle résultant des textes de Strabon,
de Pline et de la Table, — et celui du Iv° siècle exposé
dans la Votitia Provinciarum; la seconde, c'est que
presque toutes les cités de la Gaule, au 1" siècle, sont
LIV- I NTR O D U C T I O N .

désignées dans la Table par les noms des localités, an


ciens chefs-lieux gaulois ou romains de ces cités, tandis
qu'au Iv° siècle ces mêmes chefs lieux de cités sont
désignés, dans la Notice, presque tous par le nom des
anciens peuples gaulois.
Pour la première observation, celle qui est relative à
la différence du système provincial aux deux époques,
nous savons aujourd'hui que ce n'est pas à la fin du
Iv" siècle, ni même au temps de Constantin, que le dé
doublement des provinces s'accomplit : l'importante dé
couverte de la liste de Vérone, publiée et commentée
par M. Mommsen en 1863", nous a en effet appris que
c'est à l'époque de Dioclétien, vers 297, que les divisions
provinciales de l'Orbis romanus furent remaniées en
entier, Nous voyons qu'au temps de Ptolémée, c'est
à-dire au commencement du II° siècle, les divisions d'Au
guste s'étaient conservées, sauf que les deux commande
ments militaires des Germanies avaient été convertis en
gouvernements provinciaux, comme nous l'avons établi
plus haut. Il n'est pas probable qu'il survint le moindre
changement dans la répartition provinciale de la Gaule
pendant le cours des II° et III° siècles; nous savons du
moins que, pendant la première moitié de ce III° siècle,
au temps de l'empereur Maxime Pupien, vers 234, la
Narbonnaise était dans la même condition qu'à la mort
d'Auguste, étant pourvue d'une administration sénato
riale proconsulaire, puisque Capitolin nous apprend que
Maxime Pupien avait exercé le « proconsulatum Mar
1. Verzeichniss der römischen Provinzen aufgesetzt um 297, aus den
Abhand. der k. Akad. der H issensch. zu Berlin, 1863, p. 489-538, traduite
en français par Ém. Picot, et publiée dans la Revue archéol. de Paris,
juin et décembre 1866 et janvier 1867, nouvelle série, t. XIII, p. 377
399, t. XIV, p. 369-395, et t. XV, p. 1-15 ; tirage à part, 67 pages
avec carte, Didier et Ci°. -
INTR O D UCT I O N. LV

bonae ». Au contraire, à la fin de ce même siècle, en


297, tout est changé; la Narbonnaise est démembrée en
trois provinces : la Biennensis (pour Viennensis) avec
un consularis, la Varbonensis I" et la Warbonensis I/"
avec des praesides*; et ce démembrement, joint à celui
de l'Aquitaine, décomposée également en trois provinces,
forme, dans la liste de Vérone, le dioecesis / iennensis,
lequel comprend par conséquent toute la moitié méri
dionale de la Gaule. Jusqu'à la publication de ce pré
cieux document, on avait placé la création de la Warbo
nensis II" après l'an 369, époque à laquelle fut dressée
la liste de Rufus, et cela parce que cette province ne
figure pas dans cette dernière liste; mais celle de Vé -
rone prouve que c'est une simple omission de Rufus.
Nous n'avons donc d'autre argument à tirer de la divi
sion provinciale adoptée pour la Gaule dans la Table de
Peutinger, mise en regard des autres documents géogra
phiques, que celle-ci : c'est que les légations militaires
de Germanie furent converties en légations provinciales
administratives, peu de temps après la mort d'Auguste,
ce qui fait que ces deux provinces ne figurent ni dans la
Table, ni dans Strabon, ni dans Pline. -

Il n'en est pas de même pour la seconde observation


portant sur les changements survenus dans les noms des
cités.
Dans la Table, les cités de la Gaule ne peuvent guère
être désignées que par leurs chefs-lieux puisque tout y
est subordonné au système des routes et que les routes,
I. Marim. et Balbin., V.
2. L'administration de ces provinces n'est pas indiquée dans la liste
de Vérone, mais c'est une conjecture très-probable de M. Mommsen
tirée de la comparaison du rang qu'occupent les provinces de cette liste
avec celui que tiennent ces mêmes provinces dans la Notitia, où l'admi
nistration est mentionnée.
LVI INT R O D UCTION .

rencontrant des localités précises, exigent l'inscription


sur la carte des noms de ces localités de préférence à
ceux des territoires, circonscriptions de civitates. Quoi
qu'il en soit, on remarquera que ces noms de chefs
lieux présentent presque tous, dans la Table, une no
menclature fort ancienne et, le plus souvent, gauloise.
Si nous prenons la géographie d'Ammien Marcellin", —
qui a composé son livre de l'an 383 à l'an 39o de notre
ère, mais qui paraît avoir emprunté ce tableau géogra
phique à une période quelque peu antérieure", — nous
verrons qu'une grande partie des chefs-lieux de civitates
a pris déjà les noms des anciens peuples gaulois sur le
territoire desquels ils étaient situés : c'est ainsi que la ville
d'Atuaca est appelée Tungri; que Borbetomagus est
1 XV, xI.
2. Le nombre des provinces figurant dans le tableau de cet historien
est de douze seulement, c'est-à-dire de cinq de moins que dans les Noti
tiae Provinciarum et Dignitatum qui en offrent dix-sept; deux de moins
que dans Rufus, qui en a omis une, comme nous l'avons dit plus haut,
la Narbonensis II"; trois de moins par conséquent que dans la liste de
297 : la Narbonensis II", l'Aquitania Iº et les Alpes Maritimae. Mais il ne
faudrait pas cependant dater, d'après ce fait, le tableau géographique
d'Ammien Marcellin d'une époque plus ancienne que la liste de Vérone,
car il est évident que ce sont des omissions imputables seulement à la
négligence de cet historien, puisque, à l'exception d'Arverni Clermont, il
ne donne aucune cité des pays compris dans l'Aquitaine Ire : ni Bourges,
ni Rodez, ni Cahors, ni Limoges, qui figurent dans la Notice des Pro
vinces, lorsqu'il énumère cependant les principales cités des autres pro
vinces. Il n'indique non plus aucune des cités du pays compris dans la
Marbonensis II". Il est donc présumable qu'Ammien a simplement omis
trois provinces, et cette lacune prouve, ou que son tableau n'a aucune
origine officielle, ou qu'il a été mal copié par lui. Quant aux deux pro
vinces de Lugdunensis III" et de Lugdunensis Irº ou Senonia, qui figurent
dans les deux Notices et ne sont mentionnées ni dans la liste de Vérone,
ni dans Rufus, ni dans Ammien Marcellin, cela tient à ce qu'elles ne
furent détachées des deux Lugdunensis Iº et II° que vers 385, après
Ammien Marcellin, et dans le court intervalle qui sépare l'époque de la
rédaction de son ouvrage de celle de la rédaction de la liste de Polémius
Silvius, où sont mentionnées les quatre Lyonnaises pour la première
fois, cette liste étant de l'an 386, comme l'a démontré M. Mommsen.
INTRO DU CTI ON . LVII

devenu Vangiones; Noviomagus, Nemetae; Divodurum,


Mediomatrici; Augusta Treverorum, Treveri; Sama
robriva, Ambiani, Durocortorum, Remi, Augusta Rau
racorum, Rauraci; Agedincum, Senones; Avaricum,
Biturigae; Caesarodunum,. Turones ; Augustobona,
Tricassini; Augustonemetum, Arverni; Mediolanum
Santonum, Santones; Limonum, Pictavi, Elimberris
ou Augusta Auscorum, Ausci; Cossium, Vasatae, et
ce sont bien des villes que l'historien désigne par ces
noms de peuples et non des territoires de cités : les dé
tails dont il accompagne quelques-uns de ces noms ne
peuvent laisser aucun doute à cet égard. D'autres chefs
lieux de cités, mais c'est le plus petit nombre, sont dési
gnés par les noms anciens des oppida comme Agrippina,
Mogontiacusº Argentoratus, Lugdunus, Augustodunum,
Rothomagi, Mediolanum, Aventicum, Burdegala. Nous
ne parlons pas des villes de l'ancienne Narbonnaise qui,
pour la plupart colonies romaines, ont de tout temps
conservé leur nom appliqué indistinctement à la ville et
au territoire qui en dépendait. Cette observation, ainsi
que l'a démontré M. Léon Renier, s'applique également
à celles des civitates des anciennes tres provinciae (Aqui
taine, Lyonnaise et Belgique) qui reçurent des colonies
romaines; c'est pour cette raison qu'Agrippina, Mogon
tiacus, Argentoratus, Lugdunus, Augustodunum, Ro
thomagi (détaché de la civitas gauloise des Caletes qui
avait déjà Juliobona Lillebonne), Aventicum et Burdi
gala sont mentionnées par Ammien sous leur nom de
ville et non sous celui des anciens peuples. Quant à Cate
launi (ou Durocatelauni, suivant l'Itinéraire d'Antonin,
361, édition de Wesseling) Châlons-sur-Marne, cette
ville n'a jamais été connue sous un autre nom. Cabil
lonus Châlon-sur-Saône, cité également comme ville
LVIII I NTR O D U CT I O N.

importante par Ammien Marcellin, n'est qu'un simple


oppidum ou vicus de la civitas des Aedui ou de la co
lonie d'Augustodunum et n'a jamais été chef-lieu de
cuvitas.
Si nous avançons vers l'époque du moyen âge nous
verrons que, depuis Ammien Marcellin jusqu'à la Motitia
Provinciarum, cette révolution, accomplie insensible
ment dans le langage des peuples de la Gaule, a fait un
nouveau progrès et que presque tous les chefs-lieux de
civitates ont pris les noms des anciens peuples gaulois
en abandonnant même souvent leurs noms de colonies
romaines, comme Augustodunum qui est redevenu civi
tas Aeduorum".
Les chefs-lieux des cités désignés par des noms de
villes et non par des noms de peuples constituent dans
ce document une exception très-rare et cette exception
s'applique presque exclusivement à des colonies dont la
plupart ont été fondées pendant les bas temps de l'Em
pire, comme civitas Constantia, civitas Aurelianorum,
civitas Vesontiensium, etc. On pourrait objecter, il est
vrai, que les désignations des civitates par les noms des
anciens peuples dans la Votitia Provinciarum ne prou
veraient rien, puisque l'on voit, par les inscriptions du
I" au Iv° siècle, que le nom en quelque sorte officiel des
civitates dans les tres provinciae a toujours été le nom
1. Voy. encore Andemantunum Langres devenu civitas Lingonum; Au
gustodurus Bayeux, civitas Baiocassium ; Mediolanum Eburovicum Évreux,
civitas Ebroicorum; la civitas Sagiorum a remplacé avec un autre chef-lieu
l'Aregenuae de la Table, ancien centre de la civitas des Viducasses; Novio
magus Lisieux est devenu la civitas Lexoviorum; Caesarodunum Tours, civitas
Turonum; Suindinum le Mans, civitas Cenomannorum; Condate Rennes,
civitas Redonum; Juliomagus Angers, civitas Andicavorum; l'ancien cheſ
lieu des Namnetes, dont la position paraît avoir été Blaim, a pris le nom
du vicus qui lui servait de port sous le nom de portus Namnetus et le
territoire qui en dépendait s'est appelé civitas Namnetum, etc., etc.
I NT R O D U CTI O N . LIX

du peuple et jamais celui du vicus ou de l'oppidum qui


était le centre ordinaire de ces réunions municipales, à
moins qu'il ne s'agisse de colonies, comme Burdigala, ou
de municipes, comme Autessiodurus. On voit, en effet,
partout des magistrats qualifiés de duumviri, de praeto
res ou de quatuorviri des Eburovices et non de Medio
lanum Eburovicum, des Vervii et non de Bagacum, des
Cadurci et non de Divona, des Arverni et non d'Au
gusto Nemetum, même des Aedui et non d'Augustodu
num, quoique celle-ci devînt colonie, etc.; mais il faut
remarquer que ce sont cependant bien des oppida, chefs
lieux de cités, et non des territoires qui paraissent énu
mérés dans la Notice des Provinces, quoique le fait soit
moins certain que pour Ammien Marcellin, car nous
voyons indiqués ensemble dans cette Notitia des civita
tes, et des oppida ou des castra, qui ne devaient possé
der aucun territoire subadjacent, comme Castrum Rau
racense, reste de la ville d'Augusta Rauracorum, qui
avait perdu son rang de cité usurpé par Bâle, civitas
Basiliensium. D'ailleurs, l'énumération de ces civitates,
de ces oppida et de ces castra commence, pour chaque
province, par ces mots : « metropolis civitas ». Le mot
de métropole, dans son sens étymologique, comme dans
le sens ecclésiastique qu'il commençait à prendre au
Iv" siècle, ne peut désigner que la ville et non le terri
toire qui en dépendait. Quoi qu'il en soit, si l'on voulait
voir dans les noms des civitates de la Notice des terri
toires et non des villes, une semblable interprétation ne
saurait s'appliquer à Ammien Marcellin lorsqu'il dit, par
exemple : « Ambiani, urbs inter alias eminens : ... Lug
dunensem ornat Biturigae; ...Secunda Germania Tun
gris munita, etc. »; or, si nous trouvons les villes elles
mêmes désignées par le nom des peuples chez cet auteur,
LX I NTR O D U CT I O N.

qui écrivit une vingtaine d'années seulement avant la


rédaction de la Notice des Provinces; si, d'autre part,
dans le moyen âge et de nos jours on ne désigne plus
que la ville elle-même par les noms des anciens peuples,
nous sommes autorisés à penser que, dans le document
intermédiaire, on a pu désigner à la fois le territoire et
la ville par les noms des peuples : metropolis civitas
Senonum serait donc 1° la ville de Sens, qui avait
perdu complétement son ancien nom d'Agedincum, et
2° peut-être aussi, le territoire qui dépendait de la ville
de Senones.
Nous conclurons de ce qui précède que l'usage pré
valut insensiblement de désigner les chefs-lieux des cités
par le nom des peuples auxquels Auguste avait assigné
ou plutôt laissé leurs anciens territoires, Nous avons
cité les documents des bas temps; si nous remontons (
maintenant aux deux premiers siècles de l'Empire, cette
observation paraîtra se confirmer. Au II° siècle, par
exemple, le tableau de Ptolémée, dont la nomenclature
a été probablement empruntée à une époque un peu
plus reculée, nous offre déjà une sorte de compromis
entre les deux systèmes : 1" celui des noms d'oppida cel
tiques ou romains du temps d'Auguste donnés aux chefs
lieux des civitates, et celui qui a substitué à ces anciens
noms ceux des peuples, puisque le géographe grec nous
donne les uns et les autres : les premiers s'appliquant à
la ville chef-lieu, les seconds s'appliquant au territoire
: des peuples ou des civitates; en effet, comme nous l'avons
|
# |
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remarqué plus haut, le nombre des peuples mentionnés
#
| #
· pour les tres provinciae (Belgica, Lugdunensis, Aqui
-1

4 tania) correspond aux soixante cités d'Auguste du temps


de Strabon. Nous devons donc considérer ces noms de
peuples comme désignant les territoires des cités, ce qui
INT R O D U CTI O N. LX [

n'empêche pas Ptolémée de conserver aux chefs-lieux de


ces mêmes cités les noms gaulois ou romains antérieurs
à la mort d'Auguste, noms qui disparurent presque com
plétement au Iv° siècle pour faire place aux seconds.
Pour l'époque qui précède Ptolémée, il faut se rap
peler qu'Auguste, en adoptant les circonscriptions des
peuples gaulois pour en faire les 6o cités de ses tres pro
vinciae, ne donna point de centres politiques et admini
stratifs à ces cités. Mais la plupart avaient des vici, des
oppida, des localités plus ou moins importantes, ayant
une origine celtique et portant un nom toujours diffé
rent de celui du peuple. Ces localités devinrent nécessai
rement, dans le système romain, des centres d'admini
stration municipale; mais le nom du peuple ne cessa de
désigner le territoire de la cité, par conséquent la cité
elle-même. D'autres peuples gaulois n'avaient point de
villes : il s'en forma avec le temps; peu à peu ces centres
nouveaux, créés, soit dans des localités gauloises, soit
dans des localités nouvelles, augmentèrent d'importance
et tendirent à s'assimiler aux chefs-lieux des colonies et
des municipes, à mesure que les usages administratifs de
Rome pénétrèrent dans le pays, et, comme le nom offi
ciel de la cité fut toujours le nom du peuple, l'ancien
nom du chef-lieu, de l'oppidum gaulois, converti en
centre administratif romain, finit par disparaître et fut
remplacé par celui du peuple, qui se trouva ainsi dési
gner, au Iv° siècle, à la fois le territoire et le chef-lieu de
la civitas. Le changement qui se produisit dans ce sens
du n° au v° siècle a presque fait oublier ces anciens chefs
lieux, si intéressants cependant et qui nous conservent la
physionomie nationale et encore vivante de la Gaule au
lendemain de l'occupation romaine. Ces vénérables dé
bris de la géographie celtique, qui ont fait l'intérêt prin
LXII INTRO D U CT I O N.

cipal du tableau de Ptolémée, nous sont rendus, comme


on va le voir, d'une manière plus complète, plus authen
tique et plus ancienne encore par la Table de Peutinger.
Mais, si nous voulons comparer la nomenclature des
villes de la Table de Peutinger avec des textes qui nous
permettent de circonscrire la date de ce document, après
en avoir enlevé, bien entendu, les rares additions, évi
demment plus modernes, nous devons comparer ces noms,
d'une part avec ceux de César, de Strabon et de Pline,
qui nous offrent des listes antérieures à la mort d'Au
guste; d'autre part avec ceux de Ptolémée, qui nous pré
sentent le tableau de la Gaule vers le commencement du
II° siècle. Nous commencerons par enlever de la carte les
villes postérieures à la mort d'Auguste, et celles qui nous
resteront se répartiront en deux catégories : les villes cer
tainement antérieures à cette date et les villes ou positions
dont la date est douteuse, et que nous passerons succes
sivement en revue pour chacune des quatre provinces.

I. NoMs DE LA TABLE PosTÉRIEURs A LA MoRT D'AU


CUsTE. — Pour les noms de peuples et de régions, il n'y
en a pas un seul dans l'intérieur de la Gaule, comme
nous l'avons montré plus haut, qui doive être rapporté
à une date postérieure à l'an 14 après J. C. et même à
l'an 1o avant notre ère. Nous parlerons plus loin des
peuples situés au delà du Rhin. Quant aux noms des
villes fondées après Auguste, leur nombre est infiniment
restreint et elles sont toutes sur le cours du Rhin, ce
sont : Lugduno (Lugdunum Batavorum Leyde), qui
est mentionné dans Ptolémée, mais qui ne l'est pas dans
Tacite, et dont la fondation, comme ville, est très-pro
bablement d'une époque voisine de Civilis, c'est-à-dire de
la seconde moitié du 1" siècle, quoique le nom de Lug
INTR O D U CT I ON . LXI11

dunum soit tout à fait gaulois. Le Pretorium Agrippune


(Praetorium Agrippinae Roomburg, près de Leyde) est
daté par son nom et doit être reporté, comme l'ont con
jecturé avec raison Cellarius et Katancsich (voy. plus bas,
p. 38), au règne de Claude; le Foro Adriani (Forum
Hadriani, vers Voorburg; voy. p. 42); Colo. Traiana
(Colonia Trajana, vers Kellen ou Xanten). Tout le
monde connaît l'origine d'Agripuna (Colonia Agrip
pinensium); c'est, enfin, par une addition évidente
qu'a été inscrit sur la Table le nom de Bononia Bou
logne-sur-Mer, après Gesogiaco (pour Gesoriacum),
C5rºogiacº [quoù nune (pour numr) ſ3ononial,
Bononia n'apparaissant qu'à la fin du III° siècle (p. 83).
Zeuss considère, il est vrai, le mot Bononia comme
un dérivé de la racine celtique bon". C'est à cela que se
bornent, pour la Gaule, les noms de villes certaine
ment postérieures à la mort d'Auguste.
Il est probable aussi que les vignettes carrées repré
sentant des thermes sont d'une époque plus récente que
l'an 14, quoiqu'on ne puisse toutefois l'affirmer; nous
dirons la même chose de celle des Fossae Marianae, car
l'extension donnée au portus situé à l'estuaire du canal
de Marius ne doit remonter guère qu'au Iv° siècle
(p. 447).
II. VILLEs ET LocALITÉs DoNT LEs NoMs soNT CERTAI
NEMENT ANTÉRIEURs A LA MoRT D'AUGUSTE. — 1" Pour
la provincia Narbonensus : il suffit de citer (1) Narbone
qui était une des plus importantes cités de la Gaule, bien
1. Gramm. celtica, 1re édition, p. 736 ; cf. p. 1123, note. Ce savant
regarde bon comme identique au latin fundus; mais, comme nous le fait
remarquer notre savant celtologue, M. d'Arbois de Jubainville, fundus,
d'après Corssen (Beiträge zur. lateinisch. Form. p. 227) serait un dérivé
de la racine sanscrite bhund.
LXIV IN T R O DU CT I O N.

avant l'arrivée des Romains, au temps de Pythéas, c'est


à-dire au commencement du III° siècle avant notre ère
(p. 354), et précisément sous le nom de Nzg6ow, car
on remarquera que la Table ne lui donne pas même
son nom romain de Narbo Martius; (2) Venniso (pour
Memausus), dont le nom rappelle une divinité gauloise
et qui, au témoignage de Strabon, était déjà prospère
lorsqu'elle reçut une colonie d'Auguste; (3) Tolosa, dont
l'opulence était proverbiale lorsque les légions s'en em
parèrent en 1o5 av. J. C.; (4) Illiberre (pour Illiberis,
qui changea, au Iv° siècle, son nom pour prendre celui
d'Helena, mère de Constantin, d'où est venue son appel
lation actuelle Elne), mentionnée par Tite Live au temps
des guerres d'Hannibal et dont l'origine, beaucoup plus
ancienne, est attestée par son nom ibérien (p. 382);
(5) Ruscione (Ruscino Castel-Roussillon), citée par
Polybe et dont l'ancienneté résulte de son nom phéni i

cien, comme l'a établi Movers (voy. plus bas, p. 38o);


(6) Usuerva, dont les textes ne parlent pas, mais dont
la terminaison celtique uerva, peut-être même pour
uerna, uernia, ne paraît pas douteuse"; (7) Carcas
yione (pour Carcaso Carcassonne), qui porte un nom de
physionomie gauloise", ou, peut-être plutôt, ibérique";
qui, de plus, est mentionné dans César, et reçut, après
lui, une colonie sous les triumvirs, comme le prouve son
titre de colonia Julia; (8) Eburomagi, nom gaulois par
son radical comme par sa terminaison; (9) Beteris (pour
Baeterrae Béziers), dont l'origine celtique est admise
par Zeuss", mais qui est considérée par d'autres comme
1.Nous avons le roi arverne Luernius.
2. Gramm. celtica, p.747, 1re édition.
3. En basque arka, hauteur, sommité.
4. Gramm. celtica, 1" éditiou, p. 742 ; cependant erri, eri signifie
ville, peuple, pays, village, en basque.
1NT R O D U CTI O N. LXV

ibérienne, surtout d'après les monnaies et le nom; qui,


de plus, reçut, sous les triumvirs, une colonie de soldats
de la vu" légion, enfin qui est mentionnée dans Stra
bon (voy. plus bas, p. 352); (1o) Cesse Rone (pour
Cessero Saint-Thibéry), qui porte un nom également
indigène et qui est cité par Pline (plus bas, p. 35o); (1 1)
Foro Domitii, qui rappelle le nom de Domitius, et est,
sans doute, contemporain de cette fameuse via Domitia
qu'on réparait déjà au temps de Fonteius, comme cela
ressort du plaidoyer de Cicéron; l'usage d'établir des
marchés sur les routes créées au temps de la République
et de leur donner le nom du fondateur de la voie étant
très-répandu à cette époque, comme nous le voyons en
, Italie par l'exemple du Forum Appii sur la via Appia,
du Forum Aurelii sur la via Aurelia, etc.; (12) Sextan
tione Substancion, où ont été trouvées des constructions
ibériennes ou celtiques, comparables à celles d'Entre
mont (p. 347); (13) Ambrusium, dont le radical rap
pelle certainement une période historique fort ancienne
et du même temps que le nom de la région Umbranicia,
qui en est voisine"; (14) Ugerno (Ugernum Baucaire)*,
cité par Strabon et dont le radical est celtique; (15)
Lotevaº Lodève, qui est mentionné dans Pline et dont
les habitants portaient aussi le nom de Foroneronienses,

1. M. d'Arbois de Jubainville ne pense pas que le rapprochement


d'Ambrusium avec Umbri, Ambrones soit suffisamment fondé : il compa
rerait plutôt ce nom avec le sanscrit Abhram, nuage, et Ambhas, eau, d'où
ºuºpo;, imber (Curtius, Griech. Etymol. 2° édition, p. 3o4; cf. p. 462),
Ambrr ou Amyr, nom de rivière en gallois, et Amber, nom d'une rivière
de Vindélicie (Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, I, p. 168).
2. Ugernum serait dérivé da la racine ug; suffixe erno (Zeuss, Gramm.
celtica, 1re édition, p.737). M. d'Arbois de Jubainville conserve quelque
doute sur l'origine de la racine ug.
3. Luteva parait dérivé du thème italo-celtique Luto-Ebel (voy. Bei
trage zur vergleichenden Sprachforschungen, I1, P. 157).
LXVI I NTR O D U CTI O N .

que nous avons démontré plus haut (p. xxxvi) se rap


porter à Ti. Néron, père de Tibère, et qui remonte
rait par conséquent au temps de la guerre d'Alexandrie
sous César. — Si nous passons maintenant sur la rive
gauche du Rhône, nous trouvons : (16) Arelato (pour
Arelate), mentionné dans la guerre civile de César et
de Pompée, et dont le titre de colonia Julia Paterna
Sextanorum indique qu'elle reçut une colonie des sol
dats de la vi" légion avant la mort de César; (17) Fossis
Marianis (Fossae Marianae Fos), qui rappelle le temps
de Marius et dut commencer d'exister à l'époque où les
Marseillais eurent l'exploitation du canal, après la guerre
contre les Teutons, bien que la prospérité de ce portus
(qui ne figure pas dans les textes, avant l'Itinéraire
maritime d'Antonin) ne paraisse dater que du Iv° siècle;
(18) Clano (pour Clanum ou Glanum Livii Saint-Rémy),
dont les antiquités et notamment le tombeau des Juliei,
qui porte une inscription archaïque, rappellent une
époque antérieure à l'an 14 de notre ère, enfin qui est
mentionné par Pline (voy. plus bas, p. 41 1); (19)
Ernagina (pour Ernaginum), dont le radical paraît
celtique; (2o) Caballine (Cabellio, vel Cabalio Cavail
lon), dont on possède des monnaies du temps de César,
qui porte, en outre, un nom celtique analogue à celui
de Cabillonum Châlon-sur-Saône, enfin qui est mention
née dans Strabon et dans Pline (voy. plus bas, p. 412);
(21) Avennione (Avenio Avignon), ancienne colo
nie de Marseille, selon Étienne de Byzance, mention
née en outre par Strabon et par Pline (voy. plus bas,
p. 331); (22) Arusione (pour Arausio Orange), ville
celtique, apparaissant dans l'histoire au II° siècle avant
notre ère, au début de la guerre des Teutons, et
dont le titre de colonia Firma Julia Secundanorum
INTRO D U CT I O N . LXVI1

accuse l'arrivée dans ses murs d'une colonie de soldats


de la II" légion sous les triumvirs (p. 33o); (23) le
nom gaulois de Senomago peut se passer de commen
taire; (24, 25 et 26) Acunum", Batiana et Tegna sem
blent accuser la même origine; (27) Valentia Valence,
est citée comme colonie par Pline; (28) tout le monde
sait que Vigenna (pour Vienna Vienne en Dauphiné)
est mentionnée par César et par Plancus dans une de ses
lettres à Cicéron; (29) Bergusium Bourgoin, a bien une
physionomie germanico-celtique*; (3o) le vicus d'Au
gustum Aoste en Dauphiné, révèle une origine contem
poraine du premier empereur; (31) Condate en Savoie,
est, comme on sait, le nom celtique de Confluentes; (32)
Gennava (Genava ou Geneva Genève) est mentionné
dans la première campagne de César; (33) Laviscone
(Lavisco) est celtique par sa terminaison, comme Matisco
Mâcon"; (34) il paraît en être de même de Mantala",
(35) Obilonna", (36) Darantasia", (37) Aximam, (38)
Leminco" (Lemincum Lémens, près de Chambéry), (39)
et de Bergintrum; (4o) Turedonno Tourdan en Dau
phiné présente, avec une altération, comme second terme
celtique, le mot dunum, forteresse, si fréquent dans les

1. M. d'Arbois de Jubainville nous fait observer que la véritable


orthographe gauloise serait Acounos, qui signifie rocher (Zeuss, Gramm.
celtica, 2° édition, p. 34).
2. Zeuss (Gramm. celtica, 1re édition, p. 748) donne Burgusium pour
un mot purement celtique. M. d'Arbois de Jubainville paraît incliner
vers cette opinion et croire avec Zeuss que les noms gaulois commençant
par berg n'ont aucun rapport avec le terme géographique des langues
germaniques (voy. l'explication du gaulois berg par Zeuss qui le rap
proche de l'irlandais bairgen, pain, Gramm. celtica, 1" édition, p. 1125).
3. Sur le suffixe isco, voy. Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, p. 775.
4. Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, p.726.
5. Sur le suffixe onna, voy. Zeuss, Gramm. celtica, 1*° édition, p.737.
6. Sur le suffixe asia, voy. Zeuss, Gramm. celtica, 1" édition, p.747.
7. Sur le suffixe incum, voy. Zeuss, Gramm. celtica, p. 774.
LXVlII IN TR O D U CTI O N.

Gaules; (4n) Morginno paraît être un nom celtique;


(42) Culabone (pour Cularo Grenoble), outre sa phy
sionomie gauloise, est mentionné dans la date d'une lettre
célèbre de Plancus à Cicéron (voy. plus bas, p. 398).
C'est ici l'occasion de remarquer que la vignette ordi
nairement, employée pour indiquer, dans l'intérieur
du pays, les chefs-lieux de civitates, ne figure pas pour
cette ville, mais seulement pour Vienne; on sait, en effet,
qu'au temps d'Auguste les villes de Genava et de Cularo,
qui formèrent plus tard des cités, n'étaient encore que
des vici de la civitas Viennensium. Les trois noms sui
vants qu'on rencontre sur la route de Grenoble à Brian
çon sont incontestablement gaulois : (43) Catorissium,
de la même famille que la divinité gauloise de Mars
Caturige et du peuple, les Caturiges; (44) Mellosedo,
analogue à Mellodunum, à Metiosedum, etc., et (45)
Durotinco, dont le radical ne peut laisser aucun doute.
Si nous partons de Valence pour gagner Briançon, nous
trouvons : (46) la ville d'Augustum Aouste-en-Diois,
(47) Ad Deam Bocontiorum, dont l'origine et le nom
rappellent certainement le culte dans cette localité de la
divinité gauloise topique Andarta, si connue par les
inscriptions (voy. p. 4o5); (48) Luco qui est le Lu
cus Augusti de Pline (aujourd'hui Luc, voy. p. 4o7).
(49). Le radical de Brigantione (Brigantio Briançon)
est le mot celtique bien connu qui désigne une mon
tagne". (5o) La colonie Apta Julia accuse une origine
romaine, mais qui remonte, comme son nom l'indique,
au temps des triumvirs. (51) Le premier terme du com
posé Catuiacia est le mot celtique catu, qui signifie
1. Sur le mot gaulois briga, voy. Zeuss, Gramm, celtica, 1re édition.
p. 1o1; cf. Gluck, Die bei Caes. etc. p. 126. Sur Brigantio et les ana
logues, voy. Zeuss, Gramm. celtica, 1r° édition, p. 725, 759 et 1o1.
INTRO D i JCT I O N. LXIX

bataille; (52) le nom entier de Segusterone Sisteron est


gaulois"; (53) même observation pour Ictodurum (ou
plutôt lctudurus), (54) Catorigomago Chorges, et (55)
Eburuno (pour Eburodunum et, par syncope, Ebrodu
num Embrun) dont les seconds termes magus, durum,
dunum sont bien connus. Si nous suivons maintenant
les routes de la Provence maritime, nous trouvons :
(56) les thermes d'Aquis Sestis (Aquae Sextiae Aix),
qui reçurent garnison romaine au II° siècle avant notre
ère; (57) Masilia Grecorum (pour Massilia Graeco
rum); (58) Tegulata, qui rappelle par son nom, et
tombe, pour les distances, au monument triomphal de
Marius, dont des vestiges reconnaissables ont subsisté
jusqu'à l'époque moderne (voy. p. 43o); (59) Reis
Apollinaris qui, par son titre de colonia Julia et de
colonia Julia Augusta dans les inscriptions, témoi
gne qu'elle est antérieure à la mort d'Auguste, et pour
laquelle Pline nous donne d'ailleurs le nom gaulois
Alebece (voy. p. 443). (6o) Le vicus de Matavone,
outre sa physionomie gauloise", est mentionné dans
une inscription de Caligula, ce qui permet de supposer
qu'il existait déjà sous Auguste (voy. p. 431); (61)
quant au Foro Voconi et (62) au Foro Julii Fré
jus, tout le monde sait que ces deux villes romaines
figurent dans la guerre civile d'Antoine et de Lépide, et
qu'elles sont citées dans la correspondance de Plancus
avec Cicéron (voy. plus bas, p. 434 et p. 436); (63)
Antipolis est une des plus anciennes colonies de Mar
seille; (64) Alauno est gaulois*; (65) Vapincum est
1. Sur Segu-stero, voy. Gluck, Die bei Caes. etc. p. 154.
2. Matavo paraît à M. d'Arbois de Jubainville un dérivé de mat, en
bas-breton mad, bon; cf. Teuto-matus, Zeuss, Gramm. celtica, 2° édition,
P. 4.
3. Voy. Zeuss, Gramm, celtica, 1re édition, p. 38.
LXX INT R O D U CTI O N.

donné comme celtique par Zeuss', ainsi que (66) Sta


batione*.
Il est donc incontestable que tous les noms que nous
venons de rappeler sont antérieurs à la mort d'Auguste.
Si nous les enlevons de la Table, il ne restera que des
noms obscurs dont l'origine est douteuse, des stations
qui ont bien pu être créées pour les besoins du service
postal ou les nécessités commerciales, au fur et à mesure
de l'établissement des routes; mais il n'en est pas non
plus un seul qui puisse justifier d'une origine plus ré
cente. Nous ne pouvons donc que les ranger dans la ca
tégorie des localités d'origine douteuse; encore devons
nous très-vraisemblablement enlever à cette seconde
catégorie, pour les attribuer à la première, une partie
des stations, si nombreuses, désignées sous le nom de
fines ou ad fines, véritables points de repère pour la
géographie des divisions primitives de la Gaule romaine
et même peut-être de la Gaule Celtique, et qui devaient
rappeler traditionnellement, au Iv° siècle, les plus an
ciennes séparations des peuples gaulois, puis des cités du
temps d'Auguste; il est évident seulement que ces loca
lités ne peuvent désigner que les points d'intersection
des limites antérieures des civitates avec les routes, pour
celles de ces routes du moins qui ne furent créées qu'a-
près Auguste. Si nous devons laisser de même dans la
classe des stations d'origine douteuse les noms qui mar
quent les passages des Alpes et des Pyrénées, il est cer
tain du moins que ces passages existaient dans ceux des
cols qui étaient déjà frayés au temps d'Auguste, comme
in summo Prreneo, par où passait, sous la République,
la via Domitia dont parlent Cicéron et, avant lui, Polybe,
1. Gramm. celtica, 1re édition, p.774.
2. Gramm. celtica, 1re édition, p.758.
INTR O DU CTI O N. LXXI

mais sans la nommer; in Alpe Cottia, où passait la route


qui fut refaite par Cottius sous le règne d'Auguste, et qui
existait déjà au temps de Polybe"; in Alpe Graia (col
du Petit-Saint-Bernard), par où passait une des deux
routes d'Agrippa dont parle Strabon (IV, vI, 1 1), route
qui, du pays des Salasses, gagnait la Gaule en tirant vers
Lyon par le territoire des Ceutrones", c'est-à-dire par la
Tarentaise.
Les seuls noms de stations de date douteuse seraient
donc les suivants : (1) ad Centenarium, (2) Liviana,
(3) Tericias, (4) Calcaria, (5) Pisavis, (6) ad turrem,
(7) Anteis, (8) ad horrea, (9) Alarante, (1o) Rama,
(1 1) Geminas, (12) Figlinis, (13) Etanna, (14) ad Pu
blicanos, puis (15) un nom dont le commencement seul
est lisible, Bad.... près de Toulouse. On remarquera
que ce petit nombre de localités, pour la plupart d'ail
leurs insignifiantes, ont bien pu remonter jusqu'au temps
d'Auguste; s'il n'y a aucune preuve pour leur attribuer
cette origine, il n'y a non plus aucune raison pour
la leur contester; nous dirons même que la station ad
Publicanos, dans la Tarentaise, semble convenir au
temps où la ligne des douanes fut organisée et elle dut
l'être sous Auguste. Le nom ad Centenarium (peut-être
pour ad Centuriones, qu'on lit dans l'Itinéraire d'Anto
nin) est une station militaire de la via Domitia, il se
pourrait donc que ce nom fût originaire du temps de la
République. Les noms ad horrea, ad turrem se rencon
trent sur la via Aurelia; or cette voie fut commencée par
C. Aurélius Cotta, c'est-à-dire l'an 512 (242 av. J. C.) de

1. XXXIV, x.
2. Les inscriptions ne laissent plus aucun doute sur la vraie ortho
graphe de ce nom de peuple que Gluck écrit encore Centrones (Die bei
Caes. etc. p, 62).
LXXII l NTR O D U CTI O N.

Roine, selon la conjecture de Sigonius", c'est-à-dire vers


la fin de la première guerre punique. Elle dut être de
bonne heure poussée jusqu'à Marseille pour les besoins
· militaires de Rome, et afin de se raccorder avec celle
dont parle Polybe cent ans plus tard et qui du Rhône
gagnait les colonnes d'Hercule par la côte d'Espagne*;
il est donc probable que ces stations, dont l'une était un
lieu d'approvisionnement militaire, remontent encore à
une époque ancienne. Quelques-uns de ces noms enfin
ont sans doute été mal copiés par le moine de Colmar
et leur lecture douteuse ne permet pas de reconnaître
leur origine, comme Tericias, Etanna (peut-être pour
Eiauna); or, si l'on retranche de la liste de ces positions
douteuses les noms des stations militaires de la via Au
relia et de la via Domitia, il ne restera plus qu'une
quinzaine de noms de localités dont l'origine antérieure
à Auguste ne peut être prouvée; et parmi ces noms
aucun ne s'applique à un chef-lieu de cité; ce sont donc
des vici et des mutationes ou mansiones.
Si l'on ajoute maintenant à tous ces noms de villes
et de localités diverses qui figurent dans la Table et que
nous avons démontré devoir être antérieurs à Auguste,
les villes citées par César, Cicéron, Polybe, Strabon et
Pline (sauf Dinia, que celui-ci nous apprend lui-même
être du temps de Galba, et qui d'ailleurs ne figure pas
dans la Table); puis si l'on trace, sur cette carte à faire,
les noms des peuples et des régions tirés tant de la Table
que des documents précités; enfin si l'on inscrit sur cette
même carte la via Aurelia, la via Domitia qui la conti
nue, puis un embranchement probable de cette dernière
voie sur Toulouse par Carcassonne; de plus les routes
1. De antiq. juris Ital. t. II, dernier chapitre.
2. III, 39.
INTRO DU CTI O N , LXXIII

qui, des Alpes Cottiennes et des Alpes Grées, se diri


geaient vers Lyon en passant par Vienne, celle qui, du
Summo Pennino (Grand-Saint-Bernard), gagnait aussi
Vienne et Lyon par le Valais, le pays de Vaud, Genève
et Bourgoin; enfin celle qui, de Lyon, joignait Arles par
la rive gauche du Rhône, on aura reconstitué la géogra
phie très-complète de la province de Narbonnaise à la
mort d'Auguste; et l'on vient de voir que la Table de
Peutinger fournit à elle seule, pour cette importante res
titution, plus de documents que tous les autres textes
ensemble, puisque les chefs-lieux de civitates, les oppida,
les vici et les stations nous donnent plus de soixante-dix
à quatre-vingts localités à inscrire dans cette seule pro
vince, sans compter les noms de peuples et de régions,
tandis que Polybe, César et Cicéron ne nous fournissent
qu'une dizaine de noms de villes, Strabon trente envi
ron, et Pline, si riche en noms de peuples, quarante
noms d'oppida seulement.
2° Noms de la Table antérieurs à la mort d'Auguste
dans la province d'Aquitaine.—Sur la route de Tolosa
à Elusa Eause, nous rencontrons le nom celtique de
(1) Casinomago, et (2) le nom ibérien d'Eliberre (pour
Elimberris Auch), et nous ferons même remarquer que
cette appellation est antérieure à la mort d'Auguste,
puisque la capitale des Ausci reçut de cet empereur
une colonie, dont le nom d'Augusta est inscrit dans
le tableau de Ptolémée (voy. p. 28 et p. 37o); (3)
Besino ou Vesino, qui semble être le nom ibérien
de la Baïse, dont les Romains ont dû faire Vanesia,
nom donné à cette station dans l'Itinéraire Hiérosoly
mitain (voy. p. 371); (4) Elusa, qui est mention
née par César (voy. plus bas, p. 372. — Entre Lo
dève et Bordeaux nous avons (5) Condatomago, com
LXXIV IN TRO DU CT I U) N ,

posé de deux mots celtiques bien connus; (6) Segodum


(pour Segodunum, syncope très usitée dans la Table,
Rodez, seul texte d'ailleurs qui nous donne le vrai nom
gaulois du chef-lieu de la civitas des Ruteni, car Ptolé
mée nous présente la leçon, évidemment moins exacte,
de 'Eváôoowow); (7) Carantomago, (8) Varadeto et (9)
Bibona (pour Divona Cahors) ont la même origine
(comparez pour la dernière le radical analogue Divodu
rum"). Nous dirons la même chose de (1o) Vesubio,
thême celtique comme ceux de Vesubiani, de Vesuna",
etc., et (1 1) de Serione. (12) Burdigalo (pour Bur
digala) est dans Strabon (voy. plus bas, p. 265);
(13) Lactora a pour elle des inscriptions du 1" siècle
et son nom ibérien ", ou celtique suivant Zeuss" (p.
376), (14) Sarrali de même". — Sur la route de
Bordeaux à Poitiers, nous rencontrons : (15) Mediola
num Sancorum (pour Santonum), le nom du peuple
est dans César et le nom gaulois du chef-lieu de la cité
dans Strabon (voy. plus haut, p. 262), puis vien
nent : (16) Avedonnaco, (17) Brigiosum, (18) Ra
rauna, dont la physionomie celtique ne peut tromper.
(19) Lemuno (pour Limonum Poitiers) est mentionné
dans Hirtius (p. 256). (2o) Segora, sur la route de
Poitiers à Nantes, est un nom celtique, comme celui

1. Et beaucoup d'autres semblables; voy. Gluck, Die bei Caes. etc.


p. 4, note.
2. Voy. Gluck, Die bei Caes. etc. p. 5; cf. p. 12o.
3. En basque, lek, leku, lieu habité.
4. Gramm. celtica, 1" édition, p. 742.
5. En basque, Sahar, Sarri ancien ; arraya, gai, riant. — M. D'Ar
bois de Jubainville nous adresse la note suivante : « Sarrali paraît un
dérivé de Sarra, nom de femme qui figure dans l'inscription gauloise de
Poitiers; voyez Becker, dans le Beiträge zur vergleichenden Sprach
forschung III, p. 17o; d'autres dérivés de ce thème ont été réunis par
le même savant, ib. p. 347. »
I NTR O DU CTI ON . LXXV

des Segobriges. — Sur la route de Poitiers à Lyon nous


trouvons : (21) Argantomago Argenton, (22) Medio
lano Montmeillan, (23) Aquis Neri, dont la prospérité
comme établissement thermal romain ne date, il est vrai,
que des Antonins, comme le prouvent les édifices qu'on
y a récemment découverts, mais dont l'existence, plus
ancienne, comme vicus, est attestée par le nom celtique
de l'inscription des Weriomagenses, ethnique régulier
de Veriomagus (p. 298); (24) Cantilia, nom celti
que; (25) Aug. Vemeto (pour Augustonemetum Cler
mont-Ferrand), dont la double appellation rappelle
une origine gauloise et un établissement d'Auguste. (26)
Des monnaies des premiers empereurs trouvées à Vichy
donnent à penser que les Aquis Calidis pourraient bien
remonter jusqu'à Auguste; (27) Voroglo (sans doute
pour Vorolium ou pour Vorogium Vourroux) nous
offre, soit que l'on adopte l'une ou l'autre de ces deux
lectures, l'apparence d'un nom gaulois. — Sur la route
de Clermont à Saintes, on voit un nom mutilé qui
pourrait bien avoir été (28) Ub[rin]um) et qui serait
alors de la même famille qu'Umbranicia, Ambrusium
et les Umbranates de la Cisalpine; plus loin, (29)
Acitodonum; (3o) Pretorio (Praetorium), dont l'ori
gine se rapporte probablement au temps des guerres de
Crassus en Aquitaine pendant la troisième campagne
du proconsulat de César plutôt qu'à l'époque pacifique
inaugurée par Auguste. (31) Ausrito, syncope pour
Augustoritum Limoges, remonte certainement à Au
guste. Les noms de (32) Cassinomago et de (33) Ser
manicomago parlent d'eux-mêmes; il en est de même
de (34) Vesonna (ou Vesunna Périgueux), de (35)
Sarrum et de (36) Condate Cognac. En nous rappro
chant de Bordeaux, (37) Corterate et (38) /aratedo
LXXVI INT RO DU CTI O N •

ne sont pas moins significatifs. Entre Lyon et Rodez,


(39) Icidmago Usson, (4o) Revessione Saint-Paulien,
(41) Condate, (42) Anderitum, (mot composé, dont le
premier terme, ande, paraît identique au gothique
anda, au grec &vtt", à l'irlandais ind", et dont le second
terme est ritum, ou riton, substantif gaulois signifiant
guéº) ne peuvent présenter aucun doute sur leur ori
gine indigène. (43) Aginnum, (44) Excisum, (45) Dio
lindum, entre Agen et Cahors, nous paraissent dans le
même cas. Soit que l'on adopte la lecture (46) Alerta,
qui est celle de la Table, ou qu'on lui substitue Aleria,
comme on l'a proposé pour la localité placée entre Ar
genton et Bourges, nous remontons également à une
origine celtique; le siége (47) d'Avaricum est connu et
son nom est celtique. Si (48) Tincollo est pour Tincon
tium Sancoins, comme il semble, d'après les mesures,
la leçon de l'Itinéraire d'Antonin et l'identification mo
derne, nous avons encore là une localité gauloise, à
laquelle nous ajouterons, sur la route de Bourges à
Tours : (49) Gabris (pour Cabris, syncope probable de
Carobriva, pont sur le Cher) et (5o) Tasciaca (peut
être pour Casciaca) dont nous avons signalé l'analogie
(voy. p. 254) avec le nom géographique de l'inscrip
tion celtique trouvée à Neuvy-en-Sulias.
Si nous retranchons de la Table, pour la province
d'Aquitaine, ces cinquante noms, il nous restera comme
positions d'origine douteuse : (1) Cosa, (2) ad Silanum,
(3) Blavia, (4) Lamnum (sans doute pour Tamnum),
(5) un nom illisible terminé par nao, (6) un établisse

1. Curtius, Griech. Etym. 2e édition, p. 186-187.


2. Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, p. 837; cf. p. 848.
3. Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, p. 48, 1o3, 848 note, et 2° édi
tion, p. 38, 88, 222.
INTRODUCTIO N. LXXVII

ment thermal sans autre nom que Aquis, et cinq


stations du nom de fines. Ainsi, lorsque Pline ne nous
fournit que des noms de peuples, pour la plupart fort
difficiles à placer, sans un seul nom de ville, César et
Strabon quelques noms de peuples et une dizaine de
villes, la Table de Peutinger nous donne à elle seule,
pour l'Aquitaine, cinquante chefs-lieux de civitates,
oppida, vici et autres localités dont l'origine est certai
nement antérieure à la mort d'Auguste et probablement
antérieure à l'an 1o avant J. C.
Nous ne pouvons assurer qu'à cette époque il existât
d'autres routes, dans la province d'Aquitaine, que celle
qui se rendait de Lyon au pays des Santones, quoique
nous trouvions chez les Arverni, et en général dans le
centre du pays, des bornes milliaires du 1" siècle; quant
à la limite de cette province au N. et à l'E., c'est à tort
qu'on indique la Loire, car les cités des Turones, des
Wamnetes et même des Carnutes, dont dépendait Cena
bum, s'étendaient certainement aussi sur la rive gauche
de ce fleuve.
3º Noms de la Table antérieurs à la mort d'Auguste
dans la province de Lyonnaise. - (1) Lugduno (pour
Lugdunum), la colonie de Plancus, fondée l'an 43 av.
J. C. sur la rive droite de la Saône, dans les quartiers
de Fourvières et de Saint-Jean, voyait s'étaler à ses pieds,
entre le fleuve et la rivière, dans les quartiers des Ter
reaux et de Bellecourt, la ville sacerdotale où s'assem
blaient les représentants religieux et politiques des
6o cités de la Gaule, c'est-à-dire des tres provinciae,
au temple de Rome et d'Auguste dont la dédicace
remonte au 1" août de l'an 1o av. J. C. (p. 21 1);
c'est, sans doute, à cette primauté religieuse que fait
allusion le titre de caput Galliarum attribué à Lyon
LXXVIII I NT R O D U CTI O N .

par la Table et que ne lui donne aucun autre document".


La ville celtique de (2) Matiscone est dans César (voy.
p. 2o8) ; ainsi que (3) Cabillione (pour Cabillo
num, p. 2o5). (4) Tenurcio (pour Tinurtium), (5)
Vidubia, (6) Filema portent des noms gaulois. Le
nom hybride (7) Aug. Dunum révèle une fondation
antérieure de très-peu de temps à Tibère, puisqu'elle
avait remplacé Bibracte. (8) Telonno, (9) Pocrinio,
(1o) Sitillia sont aussi des noms celtiques, ainsi que la
divinité topique Bormo ou Borvo des (1 1) Aquis Bor
monis. On peut en dire autant (12) d'Aquis Wisincii
et de (13) Boxum. (14) Degetia (pour Decetia) est
dans César; (15) Ebirno (pour Nevirnum) est sans
doute une syncope qu'il est possible de ramener à la
forme gauloise Nebirunum. (16) Massava, qu'une
inscription nous autorise à corriger en Masava, a ses
analogues dans les cantons de la Dacie, où les termi
maisons aryennes en ava sont si usitées et semblent
marquer l'étape prolongée des peuples indo-européens
en marche vers l'occident. (17) Brivoduro est exclu
sivement celtique et (18) Belca (peut-être pour Belga)
marquerait un poste avancé des Belges dans la Gaule
centrale. — Quoique tous les chefs-lieux de cités ne
soient pas distingués sur la Table à l'aide de la vignette
des deux guérites, cependant toutes les localités de l'in
térieur de la Gaule qui sont signalées par cette vignette
sont chefs-lieux de cités; or nous ferons remarquer que

1. Il est cependant possible de donner à ces mots le sens de tête de


routes, de même que dans l'Itinéraire d'Antonin, à propos de Leyde,
on lit : « caput Germaniarum, a Lugduno, etc. » (Wessel. p. 368); ce
dernier sens peut être justifié, pour ce qui regarde Lyon, par les mots
qui suivent : « usque hic legas. » Le texte de la Table signifierait donc en
ce cas : « Lyon, tête des routes des tres Provinciae de la Gaule, à partir
de laquelle on compte par lieues. »
INT R O D UCTIO N. LXXIX

le dessinateur a dû commettre deux erreurs de déplace


ment dans l'attribution de ce signe : 1° il l'a porté à
Cenabo, qui n'était certainement, comme le prouvent
les textes (p. 177), qu'un vicus de la cité des Car
nutes, dont le chef-lieu se trouvait à Autricum (ce
qui ferait deux vignettes pour la même cité), Cenabum
n'étant devenu chef-lieu de civitas qu'en changeant son
ancien nom pour prendre celui d'Aureliani Orléans.
C'est Luteci, de tout temps chef-lieu de la cité des
Parisii, qui devrait avoir la vignette usurpée par Ce
nabum. 2° Eburobriga, qui n'a jamais été chef-lieu de
civitas, a attiré, à tort, la vignette qui appartient, soit
à Autessio Duro Auxerre, laquelle, en recevant le titre
de municipium, que lui donnent des inscriptions, dut
être détachée de très-bonne heure, avec son territoire,
de la cité des Sénonais (voy. p. 169), soit à Agetin
cum Sens, qui, bien que plus importante encore, serait
cependant trop éloignée d'Eburobriga pour expliquer
l'inadvertance du dessinateur; d'ailleurs l'omission de la
vignette est un fait trop fréquent pour qu'on en puisse
rien arguer, cette omission n'étant le plus souvent mo
tivée que par le défaut d'espace; mais, nous le répé
tons, si elle est fréquemment omise là où elle serait né
cessaire, elle n'est jamais employée là où elle est inutile ;
aussi n'avons-nous à signaler que ces deux exceptions
pour la Gaule. — Si, d'ailleurs, nous reprenons notre
énumération, nous ne pouvons qu'attribuer à (19)
Cenabo une origine antérieure à Auguste, puisque ce
vicus est mentionné par César. (2o) Casaroduno, (21)
Juliomago, ainsi que la position de (22) Robrica, qui
les sépare, rappellent indubitablement, par leurs noms,
l'époque de la conquête ou le temps qui l'a précédée.
Il en est de même des noms gaulois (23) Conbaristum
I.XXX INTRO DU CTI O N.

et (24) Condate Rennes. Si le chef-lieu de la civitas


des Namnetes prit de bonne heure le nom de ce peuple,
c'est une raison de plus pour faire remonter aux pre
miers temps de l'occupation romaine l'existence (25)
du Portunamnetu (pour Portus Namnetum), qui n'a
point de vignette, quoique la place n'ait pas manqué
pour la dessiner, mais qui n'était d'abord qu'un vicus,
comme nous l'apprennent des inscriptions fort anciennes
(voy. p. 193), tandis que le chef-lieu de la cité des
Namnetes paraît avoir été le Condivicnum de Pto
lémée, aujourd'hui probablement Blain, où ne passe
aucune des routes de la Table et qui, pour cette cause,
ne s'y trouve pas mentionnée. (26) Duretiae (peut-être
pour Dur-Eriae Rieux sur la Vilaine) porte un nom
celtique, ainsi que (27) Dartoritum (pour Dariorigum
Vannes), et (28) Sulim, connu par des analogies
celtiques (p. 196). (29) Vorgium et (3o) Gesocri
bate se rapprochent du gaulois et s'expliquent, l'un
par une analogie évidente de radical avec Gesoriacum,
l'autre par le bas-breton (voy. p. 199). La fausse lec
ture des éditions antérieures Reginea pour (31) Re
ginca, qu'on lit sur l'original, devait faire hésiter sur
la forme de ce nom auquel nous croyons pouvoir resti
tuer une plus ancienne origine. (32) Coriallo est, sans
aucun doute, un nom gaulois appartenant à la même
famille que (33) Crouciaconnum. Il est plus malaisé de
déterminer l'origine de (34) Cosedia parce qu'on peut
y voir une altération, due aux copistes, du mot Con
stantia, dont il semble tenir la place, ce qui nous ferait
descendre jusqu'au rv° siècle de notre ère; mais la
physionomie gauloise de ce nom, très-régulièrement
formé d'ailleurs, et dont les analogues ne manquent pas,
nous autorise à repousser l'idée d'une altération et à y
PROVINCES ET VILLES
A NARBONNAISE AU 1v° sIÈCLE
|
DÉMEMBREMENT DE L'ANCIENNE
—M1L1EU DU 11° s 1 È CLE
- GAULE NARBONNAI8E

CICER D'APRÈs ProLÉMÉE. D'APRÈs LA NoTITIA PRovINCIARUM


| ET CIVITATUM.

ALLoi PROVINCIA VIENNENSIS.

|? o'(e ;. OÛtzvvx. metr. civ. Viennensium.


| civ. Genavensium.

|
civ. Gratianopolitana.
|
|
|
|
|

v•TvAv,, Alpes Grées) pópo; civ. Ceutronum Darantasia.


SEDUNI. ». -

VERAGRI . A3ºuz].-

civ. Vallensium Octodurus.

Tol
PROV. NARBONENSIS I°.
Marh... - r

car ! ext oa 47e ç.'I))t6spſt. metr. civ. Narbonensium.


Vºv. To)67x xo)tovtz. civ. Tolosatium.
VoLcAE Kazz2c6. Bztrtpat. civ. Beterrensium (var. civ. Aga
|zo)ovtz. Ay46n. tensium, civ. Magalonensium).
A 2 tz 6 u tot. OÙ vôóu2 civ. Nemausensium.
v2v7o; zo)toviz.
civ. Lutevensium (var. civ. Aqua
tensium, civ. Batenensium).
dPogo; N#povo;. Castrum Uceniense, vel civ. Uce
RUTENI ciensis.
|
| PROVINCES ET vILLES
INCE D'AQUITAINE AU Ive sIÈCLE

- - DÉMEMBREMENT
MILIEU DU JIº SIECLE

-- " DE LA PRoviNcE D'AQUITAINE


l» >. - - - |
APRES PTOLEMEE. D'APRÈs LA NoTITIA PRovINCIARUM

ET CIVITATUM.

- PROV. AQUITANIA I°.


| BITURI
†s o4 KoÙ6o . Aoágixow.metrop. civ. Biturigum.
/7V// - -

ARvERi
yo»v. AÙyouatovéustov. civ. Arvernorum.
|
|

| RUTENI ,
-

|
o t. 'E76ôoovo [XeY6ôoo-civ. Rutenorum.
-
-
-

| civ. Albiensium.
•º "Yôzta AÙyoóata.
Cocos# ººº Kóaatov. civ. Boatium.
- civ , BenarnenSlum.
Parcº civ. Aturensium.
Ganr civ. Vasatica. -

Sorix - civ. Turba ubi castrum Bigorra.


BIGER civ. Elloronensium.
VoCAT

Ausctot. Arfoºººº. Civ. Ausc1Orum.


-

, --
-• -- *
. - m ---- . -
--a -- 1

---

PROVINCES ET VILLES
A LYONNAISE AU Iv° siÈcI.E
DÉMEMBREMENT
ILIEU DU IIe sIÈCLE
DE LA PROVINCE 1)E LYONNAISE
-
- - - -

APRE5 PTOLEMEE.
D'APRÈs LA NoTITIA PRovINCIARUM

ET CIvITATUM.

PROV. LUGDUNENSIS I°.

, yov untpóro)t;. metrop. civ. Lugdunensium.


- svcdº,º •A r -

| vo(. 'Poôoóuvz. qPópo;


avov.

· ·
AE #0vo;. AÙYouatóôoovov. civ. Aeduorum.
;. Avôou3touvvov] Belg. civ. Lingonum (à la Belgique
dans les documents antérieurs) .

))tvov. castrum Cabilonense.

(. Azgtápeſow. Oötôáva civ. Venetum.

40 t • OÙopyávtov. X2)tóxx civ. Ossismorum.

•#ot ot At 28) lt « t. Notó


D
civ. Diablintum.
|

. Oôa ſ6pttov.
A

S
«…*…
"y !
------- *

vINCES DE BELGIQUE PROVINCES ET VILLES

ET DES AU Ive sIÈCLE

l)EUX GERMANIES DÉMEMBREMENT

DE LA B EL G 1 Q UE
s LE MILIEU DU II sIÈCLE
D'APRiis LA NoTITIA PRovINCIARUM
D'APRÈs rToLÉMÉE.
ET CIVlTATUM.

PROV. MAXIMA SEQUANOR.


vot. Atttxttov.
6vttov. metrop. civ. Vesontiensium.

Exovsatpt;.
civ. Equestrium, Noiodunus.

: to t. I'av62
A -

ou
AJ3vttzov. civ. Elvitiorum, Aventicus.
(id.) civ. Basiliensium.
igo; T6egtoo
16zt2vſ /sYtov.

PROV. GERMANICA II*.


|!vv , a t ;.
metrop. civ. Agripinmensium.

t. Azou3touzov Belg. .
civ. Tungrorum.
t, Kazts))ov (Belg.).

Bztzuôôovpov. AouYö
I N T R O D UCT I O N. I.XXX|

voir, au contraire, le nom indigène d'une des localités


importantes, probablement même du chef-lieu, de la
civitas des Unelli, lequel reçut plus tard une colonie et
le nom de l'empereur Constance, comme nous l'ap
prend Orderic Vital d'après la tradition. Il est possible,
au contraire, que la leçon de Ptolémée (35) Ingena
(vraisemblablement identifiée avec Avranches) soit pré
férable à la leçon Legedia de la Table; mais, que l'on
adopte l'une ou l'autre, nous n'en sommes pas moins en
présence d'un nom indigène. Nous dirons la même
chose pour (36) Alauna ou peut-être Mauna, car il est
bien difficile de se prononcer entre ces deux lectures
quand on a sous les yeux le manuscrit original. (37)
Augustoduro offre une origine celtique et romaine qui
nous oblige à remonter, pour la plus moderne des
deux, jusqu'au règne d'Auguste. (38) Araegenue est
bien composé de deux noms latins en apparence,
quoique l'orthographe finale donne lieu à quelque hési
tation; mais nous croyons avoir démontré l'origine fort
ancienne de ce chef-lieu des Viducasses, dont la position
au village moderne de Vieux près de Caen est un fait
qui paraîtra acquis à ceux qui prendront la peine de
lire l'article consacré plus haut à ce chef-lieu de
cité (p. 153). Il suffit de citer (39) Vu-Dionnum
(altération de copiste évidente, pour Voviodunum, Ju
blains, chef-lieu des Diablintes), (4o) Sub-dinnum
(pour Suindinum le Mans), (41) Autricum Chartres,
(42) Durocassio Dreux, (43) Condate Condé-sur
Iton, (44) Mediolano Auter-corum (pour Aulercorum,
Évreux), (45) Brevoduro, (46) Juliobona Lillebonne,
(47) Ratumagus (pour Rotomagus Rouen), (48) Ritu
magus, (49) Petrumuuaco, (5o) Bruusara (pour Briva
Isarae Pontoise), (51) Luteci (pour Lutecia), (52)
F
LXXXI1 l NTR O D U CT ION .

Meteglo (pour Mecledum ou Melodunum Melun), (53)


Condate Montereau; il suffit, disons-nous, de citer ces
noms pour rappeler une origine gauloise, ou l'époque
de la conquête, sans qu'aucun nous oblige même à
descendre jusqu'au temps d'Auguste. Nous avons dit
plus haut que d'autres noms, tels que (54) Aquae Se
geste ou Segete rappelaient une divinité gauloise. (55)
La ville gauloise d'Agetincum est mentionnée dans
César. (56) Bandritum est celtique. (57) Autessio
Duro est composé de deux mots de même origine; ainsi
que (58) Eburobriga; (59) Riobe, (6o) Bibe, (61) Ca
lagum, (62) Fixtinnum (ou mieux Iatinum), (63)
Sidotoco (qui paraît être pour Sedelaucus); (64) Au
gustobona rappelle le temps de l'organisation des tres
provinciae. Dans le S. de la Province, nous trouvons
encore (65) Foro Segustavarum (pour Segusiavorum
Feurs) et (66) Mediolanum, qui remontent, sans aucun
doute, l'un au premier établissement romain, l'autre à la
période de l'indépendance. Il en doit être de même de
(67) Roidomna et (68) d' 1ballo'.
Si nous retranchons ces soixante-huit noms de la
Table pour la province de Lugdunensis, les positions
d'origine douteuse se réduiront à quelques stations dési
gnées sous le nom de Fines et à deux ou trois localités
comme Ludna (peut-être pour Lunna), Gravinum, dans
le pays de Caux.
4° Woms de la Table antérieurs à la mort d'Aaguste
dans la province de Belgique. — Si l'on retranche
d'abord les localités d'origine évidemment postérieures
à cette date, ce que nous avons fait plus haut, il ne
restera qu'un bien petit nombre de noms et de positions

1. Voy. Gluck, Die bci Caes. etc. p. 118-119.


INT R O D U CTI ON . LXXXIII

d'origine douteuse, d'autant plus reconnaissables qu'à


mesure qu'on s'éloigne de l'Italie et de la Province,
les noms celtiques ont une physionomie plus tran
chée. Ces noms celtiques, ajoutés à ceux qui rappellent
l'époque de César et d'Auguste, donnent la liste sui
vante : (1) Gesogiaco (pour Gesoriacum Boulogne),
(2) Castello Menapiorum (sans doute pour Morinorum,
par erreur de copiste, Cassel), (3) Lintomagi, (4) ad
Jullia, (5) Duroico-Regum, (6) Tervanna, (7) Neme
taco, (8) Sammarobriua, (9) Virovino, (1o) Turnaco,
(I 1) Camaraco, (12) Hermomacum, (13) Baca coner
vio (pour Bagacum Nerviorum Bavai), (14) Setucis
(pour Seeviae), (15) Rodium (pour Roudium), (16)
Lura (pour Isara, passage de l'Oise auquel conduit une
route gauloise encore reconnaissable ; voy. p. 99),
(17) Vogo Dorgiaco, (18) Geminicouico, (19) Pernaco,
(2o) Atuaca (pour Aduatuca), (2 I) Calualium, (22)
Blariaco, (23) Cortovallio (sans doute pour Corioval
lum), (24) Durocortoro Reims, et, entre cette ville gau
loise et Bavai : (25) Ninittaci, (26) Vironum (syncope
probable pour Virobinum Vervins), (27) Duronum.
Entre Reims et le pays des Ubii (où s'eleva plus tard
Colonia Agrippina): (28) Woviomagus, (29) Meduanto.
Les villes de César et d'Auguste : (3o) Casaromago
Beauvais, (31) Augusta Suessorum (pour Suessionum),
(32) Augustomagus Senlis, (33) Augusta piro Muduo
rum (pour Veromanduorum, dans le Vermandois); puis
(34) Corobilium Corbeil (près Châlons), (35) Segessera,
(36) Andemantunno (pour Andomatunum Langres),
(37) Caturices, (38) Nasic (pour Vasium Naix), (39)
Noviomagus (vers Toul), (4o)Segobodium, (41) /arcia,
(4°) Crusinie,(43) Vesontine (Vesontio de César), (44,
Tullio, (45) Scarponna, (46) Divo Durimedio-Matri
LXXXIV INT R O D UCT I O N ,

corum (pour Divodurum Mediomatricorum Metz), (47)


Caranusca, (48) Ricciaco, (49) Beda, (5o) Ausava,
(51) Icorigium, (52) Marcomagus, (53) l'établissement
d'Auguste Augusta Tresvirorum (pour Augusta Treve
rorum); et, entre Trèves et Mayence : (54) Noviomago,
(55) Belginum, (56) Dumno. En nous rapprochant de
la Suisse et du cours supérieur du Rhin : (57) Filo Mu
siaco, (58) Abiolica (pour Ariolica), (59) Eburoduno
Yverdün; (6o) Aventicum, qui ne reçut une colonie ro
maine que postérieurement à Auguste, mais dont le nom
est celtique et rappelle la déesse topique Aventia, comme
le prouvent une inscription (p. 235), et le temple re
présenté sur la carte, témoignant en outre de l'ancien
neté d'un culte local célèbre, comme pour Reims et
Châlon-sur-Saône; (61) Minodum, vicus gaulois, est
une syncope de Minodunum, comme le prouve l'in
scription des Minodunenses (p. 36, col. 3); (62) Viro
magus, (63) Viviscol Pennolucos, (64) Tarnaias, (65)
Octoduro et (66) in Summo Pennino sont autant de
noms qui peuvent se passer de commentaires; (67) Co
lonia Equestris, dont l'appellation gauloise Noviodunum
se retrouve dans la moderne Nyons, doit le nom romain,
qui figure dans la Table, aux triumvirs, puisque les
inscriptions nous apprennent qu'elle se nommait Co
lonia Julia Equestris (p. 249). (68) Petenisca et
(69) Salodurum, sur la route d'Avenches à Bâle, sont
des noms celtiques, comme ceux que nous rencontrons
entre Besançon et Windish : (7o) Loposagio, (71) Epo
manduo (pour Epamanduodurus Mandeurre), (72)
Cambete, (73) Vindonissa. Est-il besoin de rappeler
(74) Augusta Ruracum pour Rauracorum, la colonie
de Plancus et, plus tard, d'Auguste ? Si, de ce point,
nous descendons le Rhin par la rive gauche, nous ren
INTR O D UCTION. LXXXV

controns encore des localités dont l'origine, antérieure,


à Auguste, est plus difficile à établir à l'aide des noms,
à cause des populations germaniques fixées dans ce pays
et dont les usages et la langue ont dû prévaloir long
temps encore après l'arrivée et l'établissement des lé
gions sur le Rhin; cependant le doute n'est guère pos
sible sur l'origine fort ancienne, et certainement cel
tique, de noms tels que ceux-ci : (75) Brocomagus,
(76) Saletione, (77) Noviomago, (78) Borgetomagi
(pour Borbetomagus), (79) Bonconica, (8o) Antun
naco", (81) Rigomagus, (82) Noviomagi Nimègues,
(83) Caspingio*. On remarquera que nous laissons dans
la catégorie des positions d'origine douteuse toutes celles
dont les noms se rapprochent des langues germaniques,
comme Burginatio, Asciburgia, Bingium, Helel
lum, etc.
Si l'on enlève de la carte les quatre-vingt-trois noms
que nous venons d'énumérer et qui se rapportent cer
tainement à des localités dont l'origine est antérieure à
la mort d'Auguste, il reste, pour la province de Belgique,
quelques noms de fines, des stations dont la désignation
latine accuse une origine romaine, mais qui cependant
ne sont pas nécessairement postérieures à l'an 14. Ce
pendant il y a vraisemblance pour que plusieurs de ces
stations aient dû leur création à l'établissement des
routes romaines tant sur la rive gauche du fleuve que
dans les pays qui s'en rapprochent, telles sont : ad
duodecumum, ad Decempagos, Tabernis, Vigropullo,
Lauri, etc. Confluentes Coblentz est mentionnée dans
Suétone comme étant antérieure à la naissance de
Caligula (voy plus bas, p. 55) ; mais rien ne prouve
1. Zeuss, Gramm. celtica, 1re édition, p. 737.
2. Zeuss. Gramm. celtica, 1re édition, p. 556.
LXXXVI INTRO D UCTION.

qu'Argentorate (pour Argentoratum Strasbourg) et


Argentovaria, citées pour la première fois par Ptolé
mée, et dont les noms d'ailleurs sont certainement gau
lois, soient antérieures à Tibère. Les mentions de Tacite
jointes même quelquefois au nom indigène ne suffisent
pas à établir que des positions militaires comme celles
de Vetera, Moguntiacum, Bingium, Asciburgia, No
vesio, Arenatio aient précédé l'an 14; il serait pos
sible qu'en les créant à l'époque romaine on leur eût
laissé des appellations tirées du sol et de la langue des
Germains; Moguntiacum toutefois a un nom celtique".
Bonna aurait existé au temps de Drusus, mort l'an 9
avant J. C., si le passage de Florus doit recevoir la
correction qu'Otto Jahn a proposée (l. XXX, p. 118,
ligne 2o de son édition). Quoi qu'il en soit, il est certain
que des additions importantes ont été faites, au Iv" siècle,
à l'ancien fond de la Carte, pour ce qui regarde les sta
tions des voies rhénanes.
Peuples situés au delà du Rhin. — En étudiant avec
soin la topographie mobile de ces peuples, en suivant
leurs mouvements successifs dans le pays d'outre-Rhin,
— et, pour cela, d'excellents guides, comme Zeuss",
Mullenhoff", Wislicenus", pour ne parler que des plus
1. Voy. Grimm, Gramm. I, p. 113. Cf. Zeuss, Gramm. celtica,
1r° édition, 76o, note dans laquelle il constate que le nom du Main,
Moenus (pour Morenus) est celtique. Cf. l'inscription bretonne DEO°
MOGONTI, voy. id. p. 772 (note de M. D'arbois de Jubainville).
2. Die Deutschen und die Nachbarstamme, München, 1837.
3. Ueber die Weltkarte und Chorographie des Kaisers Augustus (Pro
gramme der Univcrsität zum 6 oct. 1856, Kiel); cf. Die sarmaten (Berliner
Monatsberichte, 1866); et, à la suite du Mémoire de M. Mommsen sur
la liste de Vérone : Ueber den Anhang zu dem Provinzialverzeichniss von
297 (Abhandlungen der k. Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1862,
p. 518-538.)
4. Die Geschichte der Elbgermanen vor der Völkerwanderung in ihren
Hauptzeugen, Halle, 1868.
IN T R O D [] CT I O N. I,XXXVII

récents, ne nous manquent pas, — on se rend compte


de leur position aux différentes époques de l'Empire.
Il serait superflu de reprendre ici les citations de textes
que nous avons données en détail pour chacun des peu
ples mentionnés dans la Table (p. 7-14); nous rap
pellerons seulement que les positions relatives attribuées
aux Chaci (pour Chauci), aux Burcturi (pour Bruc
teriº), qui furent anéantis au 1" siècle, et aux Chamavi,
dont le nom même ne se rencontre plus à partir de
Ptolémée, nous révèlent une disposition fort ancienne;
mais, d'un autre côté, Alamannia n'apparaît dans les
auteurs qu'au temps de Caracalla; Francia et Pranci
varii (pour Franci Varii) nous obligent à descendre
jusqu'au temps de Gallien et d'Aurélien, sous les règnes
desquels on en voit les plus anciennes mentions. Nous
avons expliqué, à propos de ces noms, que la place
même qu'ils occupent dans la Table trahit une addition
évidente faite à ce document, car la carte primitive por
tait certainement le nom Chamaui, séparé par un in
tervalle du mot varii, intervalle que l'on rencontre en
beaucoup d'autres endroits de la Table pour des indica
tions analogues, cet écartement dans le sens horizontal
étant motivé par la construction même de la Carte. Une
main plus moderne a intercalé ces mots : QUI ET FRANCI,
que le moine de Colmar, qui a copié son modèle sans y
rien comprendre après en avoir calqué le dessin, a trans
crit d'une façon barbare qui c l l0ran ci'; mais on remar
quera que l'espace était insuffisant entre le premier mot,
Chamtaui et le second, varii : c'est pour cela que les
1. Suivant Grimm (Geschichte, etc. p. 531-532) et Zeuss (Die Deut
schen, p. 92, note) Burcteri serait la bonne orthographe.
2. M. D'arbois de Jubainville nous fait remarquer toutefois que la
leçon Pranci a une certaine importance philolologique et que le P ini
tial a dû précéder l'F.
LXXXVIII INTR O D U CT IO N.

deux dernières lettres de j0r an ci se trouvent placées


au-dessous des deux premières de vurii, signe certain
de l'interpolation. Il est indubitable, d'autre part, que
si l'on eût inscrit ces noms de peuples à une seule épo
que, au Iv° siècle par exemple, on n'eût pas mis Cha
mavi qui et fr an ci varii, mais seulement franci
parii, puisque le nom des Chamaves n'était plus usité
alors. L'addition de ces trois noms : FRANCI, FRANCIA et
ALAMANNIA est donc flagrante. Mais nous ne voyons
aucun empêchement à attribuer l'inscription des autres
peuples à l'époque d'Auguste, il y a même de fortes pré
somptions pour que ce soit la vraie date de leur em
placement et de leur nom.
La province des ALPES MARITIMAE. — Pour complé
ter la restitution de la Gaule à la mort d'Auguste, il faut
ajouter, bien entendu, aux quatre provinces mentionnées
par les géographes la petite province procuratorienne
des Alpes Maritimae, puisqu'elle fut constituée, comme
on sait, l'an 14 av. J. C.". Il n'est pas impossible que la
répétition inutile de la station in alpe maritima, mais
en plus gros caractères, ne soit une inadvertance du
moine, qui avait peut-être sur son modèle alpes ſtld
ritimta e, s'appliquant à la province.
On voit, par ce qui précède, que le dépouillement de
la Gaule d'après la Table de Peutinger étant opéré de
telle sorte, que nous puissions attribuer à l'époque d'Au
guste tous les noms qui sont antérieurs à cette date
d'après les preuves historiques, archéologiques ou phi
lologiques que nous avons rapportées, il ne restera

1. Dio Cass. LIV, 24 : tóte ôe (74o U. c.) o( ts IIxwvóvtot.... a50t;


èyetg60maxw, z2 zt"A)ret; zt 7t2p202)áaatot ºrb AtYºtov tôv Kountöv z2)oo
pévo» à)su0épo; ëtt zzà tóte veuóuewzt àôoo)460nazw. Voy. les passages cités
dans Becker et Marquardt, III, p. 95.
INTR O I) U CTIO N. LXXXIX

que bien peu d'éléments imputables au Iv° siècle. Sauf le


réseau des routes, dont une petite partie seulement re
montent avec certitude au temps d'Agrippa, on peut dire
que les provinces, les régions, les peuples, sauf deux
noms au delà du Rhin, tous les chefs-lieux de cité sans
exception, presque tous les oppida et les vici et un nom
bre considérable de localités secondaires sont certaine
ment antérieurs à l'an 14 de notre ère et font de la
Table de Peutinger le monument de beaucoup le plus
précieux, le plus authentique et le plus complet que
nous possédions pour la restitution, et de notre vieille
géographie celtique et, à la fois, de l'organisation de la
Gaule par Auguste au lendemain de la conquête.
GÉOGRAPHIE

DE LA GAULE
»'APRÈs LA

· TABLE DE PEUTINGER
|-
LA GAU LE
D'APRÈs LA

TABLE DE PEUTINGER.
DÉPOUILLEMENT

DES TEXTES ANCIENS, DES INSCRIPTIONS


ET DES MÉDAILLES.

OCÉAN.

1.... fl rnur. (Welser avait lu Nasenus; les éditeurs


suivants : hic nascitur; Scheyb, . l tnur.)— (I, A, 1)
[rvsULA] LLENUR, clEvvn, GLEvvn (?). (I. Glenan ?) en face
des Veneti. — Entre cette île et la côte, vis-à-vis de
Dubris, on lit u.
2. º5 in ue . 3 quit a ni cttº. -- (I, A, 1)
sivUs AQUITANIcUs (golfe de Gascogne).

FLEUVES ET LACS DE LA GAULE,

1. fl. litmus. — Deux fois écrit (I, A, 1); tracé


(III, A, 1; II, CBA, 1 : I, CBA, 1); FLUriUs RuEvUs
(Rhin).
1
2 GALLIA. — GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

2. [Lacus Venetus] — (II, C, 1.) tracé, non écrit


(lac de Constance).
3. fl". !tl1te alla. — (II, A, 1) FLUriUs MosaLLa
(Moselle, affl. de gauche du Rhin).
4. flº. ]Jatabus. (pour ſ3at auus.) —(I, A, 1)
FLUriUs batarUs. — Patabus, nom donné au Vahal,
ou à la Meuse inférieure, du nom même de Pataeia
(voy. p. 15), pour Batavia, pays des Bataves.
5. [Fluvius Mosa] — (I, ABC, 1) tracé, non écrit.
6. , t,tt.s.. un cm. (Peut-être y avait-il [ostia] fl"
5[c q]uan en[sie], mais on n'a jamais dû lire a-allarum
que donne Welser, ni 2n5. que donnent Scheyb.) -
(I, AB, 1) osTiA FLUru sEqvavae 2 (Seine).
7. flº. liigcr. (tt pour M. Deux fois écrit : l'fi
est surmonté, dans l'un des deux, de la lettre L, d'une
main plus moderne.) — (I, ABC, 1) FLUrius LIGER
(Loire). -

8. fl". (5arunnit. (scheyb lit, à tort, ca


runna.) — (I, ABC, 1) FLU7 rvs GanUuvA (Garonne).
9. [Fluvius Aturis]—(I, ABC, 1, 2) tracé, non écrit
(Adour).
10. Ostia flº ttobani. — (I, C, 2) osrta Flvru
niiop avt (Bouches du Rhône). Il y a trois embouchures
indiquées sur la carte. Il y en avait cinq au temps de
Timée, deux au temps de Polybe (Strab. IV, 1, 8) ;
Artémidore en compte trois, Strabon six (ib. id.); Pline,
trois (Hist. nat. III, v (Iv), 3); Ptolémée, deux, (II, x
(ix), 2); Festus Avienus, cinq (Or. marit. v. 676). Une
était artificielle, c'étaient les Fossae Marianae, à droite.
Ce delta du Rhône forme l'île de Camargues, qui n'a pas
GALLIA. — GÉoGRAPHIE PHYSIQUE. 3

de désignation dans les auteurs anciens, mais dont le


nom paraît formé régulièrement, d'après les analogies,
de Camarianicus (voy. les Recherches du capitaine
Colson sur l'étymologie des noms de lieux terminés en
argues; Procès-verbaux de l'Acad. du Gard, séances
des 2 et 16 août 185o, p. 351-381).
1 l. [Fluvius Rhodanus]— (I, C, I, 2; II, ABC, 1)
tracé, non écrit. -

12. l acus ſogan f51». — (II, AB, 1) LAcUs LosA


MEvs1s, ou LmcUs LAUsoMIUs, ou LAcUs LEMANUs (lac de
Genève).
13. flº, 2trar. - (I, C, 1) FLUrtUs ARAR (La
Saône, affl. de droite du Rhône).
14. [Fluvius Druentia.] — (I, C. 2; II, AB, 1)
tracé, non écrit (Durance, affl. de gauche du Rhône).
15. fl". t)aruut. — (II, B, 2) Ftvrus rants (le Var).
16. fl". l)ul pig. —(II, B, 2) FLUriUs rULPIs (Vesu
bia, affl. de gauche du Var).

MONTAGNES DE LA GAULE.

1. [Chaine de la Côte d'or] — (I, BC, 1) où la


Seine prend sa source; tracée, non écrite. -

2. [Chaine des Cévennes supérieures, ou ligne de


partage des eaux | — (I, C, 1) entre le plateau de
Langres, où l'Arar (Saône) prend sa source, et les
collines du Vivarais, où la Riger (Liger Loire) prend
la sienne ; tracée, non écrite.
3. [Chatne des Argonnes orientales] - (II, A, 1)
4 GALLI A. - GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

entre la Meuse et la Musalla (Mosella, Moselle) supé


rieures; tracée, non écrite.
4. [Chaine des Ardennes orientales] — (II, A, 1)
au nord de la précédente; tracée, non écrite.
5. [Chaine des Alpes] — (II, BC, 1, 2) tracée, non
écrite; mais les divisions des Alpes occidentales sont
marquées par les stations : In Summo Pennino, In
Alpe Graia, In Alpe Cottia (voy. plus bas).
6. 2n 2tlpe fil aritima.— (II, B, 2) aLpEs Mant
TIMAE (Alpes Maritimes). — Ce n'est pas la station,
qui est inscrite au nord de la chaîne, sur la route.
7. [Pyrenaei montes] — (I, A, 2) (les Pyrénées),
chaîne tracée, non écrite. Elle se termine, à l'est, par le
8. promontori...-pur en c ii. — (I, A, 2) PRoMoN
ronrUM PrRENAEUM (Cap Creux), sections ou ramifica
tions des Pyrénées; tracées isolément et non écrites.
9. [Collines de Gascogne] — (I, A, 2), entre To
losa, Toulouse, et Eliberre (Elimberris, Auch); tracées,
non écrites.

10. [Pic du Midi de Bigorre] — (I, B, C, 2) près


duquel l'Aturis (Adour) prend sa source; tracé, non
écrit.

1 1. [Maladetta (?)| — (I, C, 2) non loin duquel la


Garunna (Garumna, Garonne) prend sa source; tracé,
non écrit.

FORÊT DE LA GAULE.

1. 5ilva.tºosa gu5. — (II, B, 1) sitra rocEsus


(forêt des Vosges). — Caes. : « Silva Vogesus » Bell.
Gall. IV, 1o. - Gregor. Turon. : « J osagus Silva,
GALLIA. — GÉoGRAPHIE PHYSIQUE. 5

Vosagense territorium » V, 1o, an. 59o. — Cette


forêt est la seule, avec la Silva Marciana (Forêt Noire),
qui figure sur la Carte de Peutinger. Elles auront sans
doute été ajoutées, au xIII° siècle, par le moine de Col
mar, par prédilection pour son pays.

ILES DE LA MÉDITERRANÉE SUR LES CÔTES


DE LA GAULE.

1. 2 m 5. 5 u c r o n. (Les éditeurs précédents ont lu


3ii5. º5 u v r o m.)—(I, A, 2) nvsvna svcnov[ront u](?).
-- Pompon. Mela : « Ebusius e regione promontorii,
quod, in Sucronensi sinu, Ferrariam vocant, eodem
nomine urbem habet » II, 7. L'Insula Sucron serait
donc, peut-être, d'après Katancsich, l'île d'Ebusus
(Iviça), I, 13.— Il faut aussi remarquer qne le Sucron
(Xucar) forme une île à son embouchure.
2. [Ile et temple ſ# ] — (I, B, 2) au N.-E. du
Cap Creux. — PontUs rEvEnis ? (Port-Vendres?). Cette
île est placée aux pieds du promontorium Pyrenaeum.
—Pompon. Mela : « inter Pyrenaei promontoria, Por
tus Veneris insignis fano » II, 5; mais Gronovius lit :
« Portus Veneris est sinu Salso. » — Strab. : Aºgo
àiatow tà ris IIogérº, 2zgov IV, I, 6; # 7zpz)4z zzºzteivet
uéſ et roû teçoü tig IIugovztx, Appoôttr ;: zzi toÜto ô'èativ
6ptow rzótmç te tï; èTtzgy (z; |Nzº%ovittôo;] zzi rñ; '16rºxï;
IV, 1, 3. — Plin. : « flumen Tichis; ab eo P) renaea
Venus in latere promontorii altero, XL m. (Hist. Wat.
III, Iv (III), 5.— Ptolem. : Apºoôtavov tepów II, x (Ix), 2.
- Mais il n'y a point d'île sur cette côte; peut-être
existait-il dans le Portus / eneris un îlot portant un
6 GALLIA. — GÉoGRAPHIE PHYSIQUE.

temple. A l'entrée de Port-Vendres, il y a quatre


îlots.

3. ! 'sti o ſezz-t. — (I, BC, 2) Scheyb a lu 3m51 !


ſi ratt, ce qui n'est pas conforme aux vestiges du nom
encore visibles sur l'original. Il paraît donc difficile
d'identifier cette île avec celle qui est en face du pro
montoire de la Franqui sur la côte de Leucate, près de
l'étang du même nom : « ultra | Rubresum lacum] est
Leucata, littoris nomen, et Salsulae fons » (Pompon.
Mela, II, 5); peut-être est-ce une des Stoechades, en
face de Marseille. ou une des îles d'Hières. Les autres
éditeurs ne donnent aucun nom.

4. ...ſe...no. (Dans Mannert, à tort, 3iï5 olalt.)-


(I, C, 2) On pourrait y voir une des îles Lérins, Lero
ou Lerina (Plin. Hist. Nat. III, xI (v), 3).
5. [Deux tles formées par les Ostia Rhodani] —
(I, C, 2), tracées, non écrites. — Plin. : « In Rhodani
ostio, Metina, mox quae Blascon vocatur » (Hist. Vat.
III, xIv, 3). Ces îles devaient alors être séparées de la
terre par un certain intervalle, comblé aujourd'hui par
suite des apports du fleuve. On trouve dans le portulan
de Bartholome Olives de 1584, en face des bouches, une
petite île du nom de Tinyas, qui rappelle la Metina de
Pline (Dépôt des cartes, Bibl. impér. de Paris, n° 18774.)
— Sur la Table, ces deux îles semblent former la Ca
margues.

PROVINCES DE LA GAULE.

1. ſ3elgica. — (I, ABC, 1; II, AB, 1) BELGICA,


province créée par César, organisée par Auguste,
27 av. J. C. (Strab. IV, 1, 1).
(, A1 L L / A. – PROVINCES. 7

2. ſugbuntner5. — (I, ABC, 1) LvGDvNEN


SIS, province créée par César, organisée par Auguste,
27 av. J. C. (Strab. IV, I, 1).
3. .,.itania. — (I, ABC, 1, 2) [AQVITANIA,
province créée par César, organisée par Auguste, 27 av.
J. C. (Strab. IV, 1, 1).
NB. Ce sont les TREs PRovINCIAE GALLIAE organisées par Auguste
comme provinces impériales.
4. [Narbonensis| — non écrite, créée en 121 av.
J.-C. Province sénatoriale sous Auguste (Strab. XVII,
III, 25).
NB. Ces divisions provinciales de la Gaule sont celles du temps
d'Agrippa. Elles sont antérieures à la mort d'Auguste. Les Deux
Germanies n'y figurent pas.

PEUPLES SITUÉS AU DELA DU RHIN.

1. Cl)aci. vapii. pour uurii.)-- (I, AB, 1)


chavci rAnii (Chauques divers). La lecture varii est
justifiée par l'existence des Chauci Minores, entre le
Rhin et le Weser, et des Chauci Majores, entre le Weser
et l'Elbe : ûrèp uèv voù; Boo7zxtégo,;, ot pºtagot gé/ºt 7o5
Agagiou rotagoù (Ems) · uetà ôè voſto0:, Kz5yo oi Mizçoi,
gé/pt toü Obtooºpyvo; Tozzuo5 (Weser) : tizz Kzöyot oi
Me#ov;, péyº voù 'A)6vo; rotagoÙ (Elbe) Ptol. II, xI (x),
1 I. — Tacit. : « Majores Chauci » Ann. XI, 19. —
Plin. : « Chaucorum (gentes), qui Majores, Minores
que appellantur » Hist. Nat. XVI, 1, 2. — Voy.
encore Tacite : Ann. I, 38, 6o; II, 17. Ils touchaient
à la mer au temps de Tibère : « sola Germanici trire
mis Chaucorum terram appulit » (Ann. II, 24);
« Chaucorum gens, quanquam incipiat a Frisiis ac par
8 . PEUPLES DE GERMANIE.

tem littoris occupet, omnium quas exposui gentium


[Ubii, Batavi, Catti, Usipii, Tencteri, Bructeri (dé
truits), Angrivarii, Chamavi, Dulgibini, Chasuari,
Frisii Majores et Minores] lateribus obtenditur, donec
in Chattos usque sinuetur. Tam immensum terrarum
spatium non tenent tantum Chauci, sed implent »(Germ,
35). — Cf. Dio. Cass. : é; ròv Ozexyòv ôtà ro5 Pºvou
xxtxT)e 6gz; |ó Apoºoo;], voû; te ppetaſou; @zetóazto, zzi è;
vùv XzUxíôz ôtà ti ; )tuvmg èx6x)óv, x. r. ). LIV, xxxII,
p. 544; mais Dion écrit aussi Kzóyouç, LX, xxx, p.685.
— Strab. : Kzüxot VII, 1, 3. — Lucan : « crinigeros bel
lis arcere Caycos.. » Phars. I. v. 463. — Claudian. :
« Germanis responsa dabat, leges que Caiicis » in Eutrop.
I, v. 379; « ut jam trans fluvium non indignante Caüco. »
De laudib. Stilich. I, v. 225. — D'après Pline, ils fai
saient partie de la nation des « Ingaevones, quorum
pars Cimbri, Teutoni ac Chaucorum gentes » (IV, xvIII
(xIv), 2). — Zosime en fait une partie de la nation des
Saxons : uoipxv a pov [2z#óvov] övtzç, si l'on admet la
lecture de Cluvier, Kzóyouç pour Kouzôouç (Germ. Ant.
II, p. 176). — Müllenhoff considère les Chauci comme
faisant partie des Saxons (Ueber den Anhang zu dem
Provinzialverzeichniss von 297. Abhandl. der Akad.
zu Berlin, 1862, p. 52o). Cf. P. Wislicenus (Die Ge
schtchte der Elbgermanen vor der / oelkerwanderung
in ihren Hauptzeugen, p. 38 et suiv., 65 et suiv.) et
voy. la place que l'auteur attribue à ce peuple sur les
deux rives du Weser supérieur, dans les cartes qui
accompagnent son Itinéraire.

l)upii.1 ſtrii. — Mauvaise lecture. On a essayé


d'y voir les Ansuarii, les Amsivarii, les Varni, etc.,
tandis que Vapii, qui nous paraît être pour varii, se rap
PEUPLES DE GERMANIE. 9

porte à Chaci (voy. l'article précédent), et varii à Cha


mavi (voy. l'article suivant). Entre ces deux mots, on a in
tercalé postérieurement qui el Pranci (pour et Franci);
mais comme on n'avait pas la place nécessaire, les deux
dernières lettres de Pranci se trouvent au dessous des
deux premières de varii. — Müllenhoff propose de voir
dans ces deux mots les débris des deux noms Angrivarii et
Amsivarii (Abhandl. der Akad. zu Berlin, 1852, p. 521;
cf. //eltkarte des Augustus, p. 4, du même savant).

2 Cl)antaui. qui tl jJran ri. uarii. —


(I, AB, 1) cHA MauT, QUI ET FR 1.vcr ranu. Il devait y avoir
sur les anciennes cartes CHAMAVI VARII, et l'on aura
intercalé, après coup, entre ces deux mots, QUI ET
PRANCI : les Chamavi étaient, en effet, très-ancienne
ment fixés sur le Rhin, dans le pays qui, au temps
de Néron, avait déjà été occupé, depuis eux, par les
Tubantes et les Usipii (Tacite, Ann. XIII, 55); cela
nous reporte à une époque antérieure à la conquête des
Gaules par César; les Franci, au contraire, n'apparais
sent sur les bords du Rhin qu'au Iv° siècle. — Au
temps de Tacite, les Chamavi étaient près des Tencteri
et des Angrivarii (Germ. 33). — Au temps de Pto
lémée, ils étaient entre les Chauci Minores et les
Suevi, au-dessous des Bructeri : à)zaaovz ôè #0ym xxl
uetz#ù zeïvtzt Kzo/óv uèv röv Mizgöv xxà töv XorÉov
Booozz reçot [Bpoºztepot] oi Meſ ooç : 9 p' oû; Xzigzt II, xI (x),
16. — L'identification des Franci avec les Chamavi et
avec d'autres peuples de Germanie plus anciennement
connus ressort de plusieurs textes : Greg. Turon. (I, 9):
« Eodem anno, Arbogastes Sunnonem et Marcome
rem, subregulos Francorum, gentilibus odiis insectans,
Agrippinam (Cologne), rigente maxime hieme, petiit...
IO PEUPLES DE GERMANIE.

collecto ergo exercitu, transgressus Rhenum, Bricteros,


ripae proximos, pagum etiam quem Chamavi incolunt,
depopulatus est; nullo usquam occursante, nisi quod
pauci ex Ampsivariis et Chattis, Marcomere duce, in
ulterioribus collium jugis apparuere. » — Dans Amm.
Marcell. « Franci Attuarii » (XX, x, 2) et « Franci
Salii » (XVII, vIII, 3) justifient le mot varii. — Les
plus anciennes mentions des Francs sont du temps de
Gallien (Capitol. Gallieni duo, 7 et 8), d'Aurélien (Vo
pisc. 7, 1o, 33), de Florien (Vopisc. 2), et de Probus
(/d. 12). — Ils figurent dans la liste de Vérone de 297
(Mommsen et Müllenhoff, Mém. sur les Prov. rom.
trad. Picot, p. 28 et 56).
3. Crhrpºtini. — (1, AB, 1) Inconnus, peut
être pour Ch t r u 5 ci. — ciienUsc1 (Chérusques). —
C'est l'opinion de Zeuss (Die Deutschen, p. 383 et suiv.).
Katancsich voit dans ce mot les noms confondus des
Istaevones et des Cherusci (I, p. 195). Ils étaient
entre l'Elbe et le Weser supérieur, selon Wislicenus
(Die Geschichte der Elbgermanen, p. 34 et suiv., 61
et suiv. et carte).
4. 4 run ciu. — (I, AB, 1) Ce serait la plus an
cienne mention de ce nom appliqué au pays d'outre
Rhin, occupé ou dominé par les Francs, mais peut-être
a-t-il été ajouté à la Table, vers le v° ou le vi° siècle.
5. 13ur cturi. — (II, A, 1) BRUcTERI, Bºoóztecot,
peuple de Germanie confinant à l'Océan, au temps de
Strabon, vaincus sur l'Ems par Drusus, dans un combat
naval. Ils se divisaient en Majores et Minores, à la
même époque (VII, 1, 3). — Mentionés encore par Vell.
Paterculus (II, 1o5, 1) et par Tacite (Ann. l, 51 ; 6o ;
Hist. IV, 21 ; 61; 77; V, 18). De ces passages il

- -- -
PEUPLES DE G ERMANIE. I I

résulte que les Bructeri habitaient, au 1" siècle, sur la


rive droite du Rhin, en deçà du bassin de l'Ems : « Cae
cinam cum xL cohortibus Romanis distrahendo hosti per
Bructeros ad flumen Amisiam mittit [Germanicus] »
(Ann. I, 6o); qu'ils étaient voisins des Tencteri, des
Usipii et des Batavi, n'étant séparés de ces derniers
que par le fleuve. — Mais, à la fin de ce siècle, ils furent
anéantis par les Chamavi et les Angrivarii : « juxta
Tencteros Brucleri olim occurrebant; nunc Chamavos
et Angrivarios immigrasse narratur, pulsis Bructeris ac
penitus excisis vicinarum consensu nationum » (Germ.
33). — Cependant Ptolémée les mentionne sous le nom
de Bouazzrepot, et les divise même encore, comme au
temps de Strabon, en Meſ%oo; et Mizºot, Majores et Mi
nores(II, 1 1, 8 et 16). — Greg. Turon. : « [Arbogastes]
transgressus Rhenum, Bricteros ripae proximos,... de
populatus est » (II, 9). C'est sans doute le territoire de
cet ancien peuple qui avait seul conservé son nom. Les
Bructeri ne sont pas nommés dans l'Histoire Auguste,
ni dans Ammien Marcellin. Ils figurent dans la liste de
Vérone de 297 (Mommsen et Müllenhoff, trad. Picot,
p. 28, 56), — et dans la Notit. Dign. (Böck. II,
p. 18, 25, 35), mais comme désignation de corps mili
taires et non comme peuples. — Voy. aussi Eumène,
Constantin. 12; — Claudien, IV Cons. Honor. v. 45o ;
— Sidon. Apollin. VII, v. 324. — Wislicenus les place
sur les deux rives de l'Ems, entre le Rhin et le Weser
(Die Gesch. der Elbgermanen, p. 49 et suiv. et carte.

6. 45 utuia. — (II, B, 1) SVEVIA. — Les Suevi


sont mentionnés par César(Bell. Gall. I, 37; 51; 54; IV,
8; 16; 19; VI, 1 o; 29).— Strabon en fait une grande na
tion, entre le Rhin et l'Elbe, et il les étend même au delà
I2 PEUPLES DE GERMANIE.

de ce fleuve où étaient les Hermunduri et les Langobardi,


qui en dépendaient; ils s'avançaient, au sud, jusque vers
les sources du Danube et occupaient la silva Hercynia
(Forêt Noire); les Quades étaient une nation suévique,
ainsi que les Semnones; enfin les Suevi confinaient, à
l'est, au pays des Gètes : Méyiatow pèv o5v rà röv 2oº6ow
ëºvo; : ôvázet Yຠ&Tô ro5 Pávou yéyºt ro5 'A)6voç . (épo; ôé rt
zùtöw zzi Téozv toû 'A)6to; véuetzt, xz0zreg 'Epuówôoºot zzi
Axyx66zpôot (VII, 1, 3). Ai roÙ "Iatpoo Tºyzi t)raiov
So%ov (IV, vI, 9). 'Evtz00z ô" èati xz 6 'Egz6wto; ôpouò;
xzi tà tôv >oſ6ov ëºvº, tà uèv oizoövtz èvrò; ro5 ôpouoï,
zz0zreg tà tôv Kozôoºov (VII, 1, 3). Tò ôè v67vo» uégo;
t#; Tepuzvíz; tò Trépxv to5 "A)6to; tò uèv auvsyè; &xuñv üTrò
vöw Xoſ6ov zxté/etzt " eit' e)º); # röv Tezöv a,v3rre Yñ,
xzv" 26/à; uèv atevá, Tzpztetxgévn rò "Iatp9 zztà to
vótvov pépo; (VII, III, 1). .... tòv Soſ6ov xûvöw uéya
#0yo; Ségvovz; (VII, 1, 3). — Ptolémée confirme, au
II° siècle, la vaste extension que Strabon attribue aux
Suevi, Xoof6ot, au 1" siècle ; il distingue, dans cette
nation, les Ayyet)ot, les AzYY06zpôot, les AYYpºovººvot,
et les Ségvovs; (II, x1 (x), 15 et 16). — Tacite (Hist. I,
2; III, 2 1 ; Agric. 28; surtout Germ. 38 et suiv.)
nous en fait connaître l'importance : « majorem Ger
maniae partem obtinent, propriis adhuc nationibus
nominibusque discreti, quanquam in commune Suevi
vocentur.... vetustissimos se nobilissimosque Suevorum
Semnones memorant.... centum pagi iis [Semnonibus |
habitantur. » Il donne une longue énumération des
peuples qui la composaient : Semnones, Langobardi,
Reudigni, Aviones, Angli, Varini, Eudoses, Suar
dones, Wuithones, Hermunduri, Narisci, Marcomani,
Quadi, | Marsigni, Gothini, Osi, Burii, L)gii
(divisés eux - mêmes en plusieurs tribus « civitates »)
PEUPLES DE GERMANIE. 13

Suiones, AEstii, Sitones]; mais les huit derniers, bien


que comptés parmi les Suevi (car, après les Sitones,
Tacite ajoute : « Hic Sueviae finis »), sont considérés
comme des tribus d'une autre origine. — Pline est loin
de leur accorder la même extension ; il en fait un
peuple de la race des Hermiones, au même titre que les
Hermunduri, les Chatti et les Cherusci : « mediter
ranei Hermiones, quorum Suevi, Hermunduri, Chatti,
Cherusci » (Hist. Nat. IV, xxvIII (xIv), 2). — Ils sont
mentionnés dans la liste de Vérone de 297 (Mommsen,
Müllenhoff, trad. Picot, p. 28).— Voy. aussi Plutarque,
Caes. 25; — Dion Cass. XXXIX, xLvII, p. 1 12; XL,
xxxII, p. 135, etc. : Xouſſ6ot, — Capitol. M. Anton. 22 :
« Suebi »; — Vopisc. Aurelian. 18 ; 33; — Amm.
Marcell. XVI, x, 2o ; — La Notit. Dign. mentionne
plusieurs corps de Suevi (Böck. II, p. 12o); quant au
nom de Suevia, il figure dans Tacite (Germ. 45) et dans
Dion Cassius (LV, 1). — Malgré la grande extension
donnée aux Suevi jusqu'à la moitié du II° siècle, Zeuss
(Die Deutschen, p, 312 et suiv.) et Müllenhoff (Ueber
den Anhang zu dem Provinzialverzeichniss von 297,
Abhandl. der Akad. zu Berlin, 1862, p. 522) pensent
que ce peuple dut être restreint, dans la suite, à la
Souabe, et identifié avec les Juthungi. cf. aussi Wisli
cenus (Die Gesch. der Elbgermanen, p. 49 et suiv. et
carte).

7. 3 lamtanuia. — (II, C, 1; III, A, 1) ALA


MANNIA. Les Alamanni figurent pour la première fois
sous Caracalla (Dio Cass. LXXVII, xIv, p. 876; xv,
p. 876 : twe; röy 'A)zu6zwvöv. Cf. Spartian. Anton.

Carac. 1o; voy. aussi Vopiscus, Flor. 2; Prob. 12 ;


Procul. 13). Alamannia paraît avoir, dans Capitolin,
14 PEUPLES DE GERMANIE.

une acception très-vaste, distincte toutefois de celle


de Germania : « ut omnis Alamannia omnisque Ger
mania cum ceteris quae adjacent gentibus Romanum
populum ferratam putent gentem » (Trig. tyrann. 8).—
Ammien Marcellin, au contraire, semble confondre les
deux dénominations. Il fait des Alamanni les habitants
de la Suévie et d'une partie de l'Helvétie (XXI, III, 3;
XXVI, v, 7; XXXI, x, 5; XVI, xII, 42 et suiv.; XXI,
III, 4 ; XXVI, Iv, 5; XXVII, 1, 1 ; 2, 1 o). — Liste de
Vérone (Mommsen et Müllenhoff, trad. Picot, p. 28) :
« Alamanni ». — Notit. Dign. : Corps militaires,
portant ce nom, voy. Böck., I, p. 76 et 85.— Anon.
Ravenn. : « Iterum propinqua ipsius Turringiae ascri
bitur patria Suavorum, quae et Alamanorum patria
confinalis existit Italiae » IV, 26; « ipse Renus per
Almanorum venit terram.... » IV, 24. — Monn. Rom. :
ALAMANNIA DEvIcTA, Crispus, Constantin II (Cohen, VII,
p. 435).

FORÊT.

1. º5ilva. ttt arriana.-(II, C, 1; III,A, 1)


sur A MARcIANA. (Forêt Noire, voisine des sources du
Danube) — Amm. Marcell. : « Silvae Marcianae »
XXI, xIII, 2. Ce n'était qu'une petite portion de l'an
cienne forêt Hercynia du temps de César, laquelle
s'étendait jusqu'aux frontières des Helvetii, des Nemetes
et des Rauraci au sud; et, à l'est, jusqu'au pays des
Daces (Bell. Gall. VI, 25). — Voy. Silva Vosagus,
p. 4.
C A L L 1 A. - PEUPILES. I5

PAYS ET PEUPLES DE BELGIQUE.

1. jJatmuiu. — (I, AB, 1) BATAVIA (Batavie,


entre le Rhin et la Meuse inférieure, confinant à la mer).
— Caes.: « Insula Batavorum » Bell. Gall. IV, 1 o.
— Ptolem.: Aovyóôstvov Bztzwów II, ix (viii), 4. — Des
manuscrits de Diom Cassius portent IIztzo%ov (LIV, xxxii,
p. 544, voy. not. u, édit. Sturz, vol. III, p. 316).
Bztaojz yjoo; (Dio Cass. LV, xxiv, p. 565, 1. 13). —
Zosim. : Bατα%ία vfgo; III, 6. — Tacit. : « insula Batavo
rum... Rhenus, uno alveo continuus aut modicas insulas
circumveniens, apud principium agri Batavi velut in
duos amnes dividitur, servatque nomen et violentiam
cursus qua Germaniam praevehitur, donec Oceano
misceatur » Ann. II, 6. — Mentions des Batavi: Tacit.
Ann. II, 8; Hist. I, 59; 64 ; II, 17; 27; 22; 43;
IV, 17; 73; V, 19; 25; Agric., 36; « omnium harum
gentium virtute praecipui Batavi, non multum ex ripa,
sed insulam Rheni amnis colunt » Germ. 29; — Plin. :
« Batavi » Hist. Vat. IV, xxxi (xvii), 2; « nobilis
sima Batavorum insula » 16. id., xxix (xv), 1 ; —
Plut. Otho, 16. — La Notit. Dign. mentionne la « co
hors nova Batavorum » (Böck. II, p. 1 o2). — On me
trouve point les Bataves ni la Batavie cités dans l'Histoire
Auguste, dans Ammien Marcellin, ni dans l'Anon. de
Ravenne. — Inscript. : la Batavia a formé une civitas :
SVMMVS • MAGISTRAtus | CIVITATIS • BATAVORum
(Orelli, n" aoo4); ...CIVIS BATAVI, (Henzen, n° 68 16).
— Nom d'une cohorte : FORTVNAE I COH. T. BATA
VoRum (Orelli, n° 1755; cf. n° 34oo, 5455, 3538
et 4476).
16 GALLIA, – PEUPLES.

2. ti rruigre. pour li rruigre, ethnique


celtique régulier pour ller vii.)— (I, C, 1) NERru, NER
rIcEs. — Peuple de la prov. Belgica II", occupant les
bassins supérieurs de l'Escaut et de la Sambre, à l'ex
trémité de la Belgique : mal placés dans la Table, près de
Durocortorum (Reims), au lieu de se trouver près de
Baca conervio (Bagacum Verviorum, Bavay).—Caes. :
« [Wervii] qui maxime feri inter ipsos [Belgas] habean
tur, longissimeque absint.... » (Bell. Gall. II, 4); —
ils confinaient aux Ambiani : « eorum [Ambianorum]
fines Vervii attingebant » (II, 15. Voy. encore II, 29;
32 ; V, 24; 38 et suiv. VI, 2 et suiv. VII, 75); —
ils étaient limitrophes, d'autre part, des Treveri :
Tgzoutçot; ôè auveysï; Neçoûtot (Strab. II, III, 4). — Ptolé
mée leur donne pour capitale Bagacum, Bavay : Négoïvot,
(ov Tô)t; B3yxvov, # B4yazow (II, Ix (vIII), 1 1). — Pline
les qualifie de « liberi » (Hist. Wat. IV, xxxI (xvi), 2).
— Voy. Tacit. (Hist. IV, 15; 56; 66; 79) : « Ner
viorum multitudo, sponte commota ut pro Romanis
bellum capesseret. » (Rapprochez ce dernier passage de
celui de Pline). — Tacite les distingue des autres Gaulois
par la race : « Treveri et Nervii circa affectationem
Germanicae originis ultro ambitiosi sunt, tanquam per
hanc gloriam sanguinis a similitudine et inertia Gallorum
separentur » (Germ. 28). — Noms de corps de troupes
dans la Notit. Dign. : « legio Palatina Mervii » Böck. I,
p. 19 ; « Sagittarii Vervii » p. 26; « sagittarii Vervii
Gallicani » p. 35 ; « tribunus cohortis sextae Nerviorum,
Virosido » p. 1 15; « tribunus cohortis tertiae Vervio
rum, Alione » p. 1 15. Ces deux cohortes existaient déjà
sous Hadrien (voy. Henzen, n° 5455) : cOH... III NErv
M ET VI NERV (cf. n° 5254). — On trouve encore dans
la Notit. Dign. : « tribunus militum Verviorum, Portu
GALL1A, – PEUPLES. I -
A

Aepatiaci » I, p. 1o9; « praefectus Laetorum Nervio


rum, Fano Martis Belgicae Secundae » p. 12o; « prae
fectus numeri Verviorum Dictensium dicti » p. 1 13.
— Les Vervii formaient une civitas : Inscript. du temps
d'Alexandre Sévère : ... Civitas NERVIORum (Lebeau,
Hist. de Bavay, p. 56). Une inscript. sur bronze de la
Bibl. impériale nous fait connaître un de ses duumvirs :
TIB : IVL : TIBE | RINO II VIR | NER, et une inscript. de
Lyon, un prêtre envoyé par elle à l'autel de Rome et
d'Auguste : L OSIDIO..... NERVIO.... SAcerdoti AD ARAM
CAES N apud temPLVM ROMAE ET... (Henzen, n°5968).
- Voy. plus bas, Baca conervio.

3. (irru cri, — (H, A, 1) TRErERI. — Peuple


de la prov. Belgica l" (sur les deux rives de la Moselle,
diocèse de Trèves, bien placés dans la Table, près
d'Aug. Tresvirorum Trèves). — Caes. (Bell. Gall. I,
37; II, 24; III, 1 1 ; IV, 1o); « haec civitas Trevero
rum longe plurimum totius Galliae equitatu valet
magnasque habet copias peditum, Rhenumque tangit »
(V, 3; voy. encore V, 24; 47 et suiv. ; VI, 2 et suiv.;
VII, 63 ; VIII, 25; 45). — Ils étaient bornés au sud
par les Mediomatrici (cité de Metz) : perà ôè toù;
Meôvogz7pºzoù;.... rapozoüat vòw 'Pivov Tºto4tpot, (Strab.
Il, 3, 4); à l'ouest par les Remi : vöw ôè Tgrootcov zzi
Nººooto» Sévoye; zzt 'Pigot rpò; #aréçxv oizoöaw (id. 5).
Ils étaient donc bornés du même côté par les Vervii
(voy. Rerviges, p. 16). — Plin. : « Treveri, liberi
antea » Hist. Nat., IV, xxxI (xvI), 2 ; « Trevericus
ager » Ib. id. XI, cIx (xLix), 2; XVIII, xLix (xx),
6. - La position géographique que leur attribuent César
et Strabon est confirmée par Ptolémée : 3vzto)tz6zegot )è
to» 'Pºgöv, 2pzrtz6rsçot pè» Tº%ºpo, ów Tôt; Aöyo6atz
2
I8 G A LLI A. — PEUPLES.

Tp16mgöv (II, Ix (vIII), 12). — Tacite les mentionne


(Ann. I, 41 ; III, 42; Hist. I, 53; II, 28 ; IV, 18; 28;
37; 62 ; 65; 69 ; 7o; V, 14 ; Germ. 28) ; — cf. Dio
Cass. (XXXIX, xLvII, p. 1 12 ; XL, xI, p. 125;
III, p. 134 ; LI, xx, p. 457). — Pompon. Méla leur
attribue le premier rang parmi les Belges : « Belga
rum [clarissimi sunt] Treveri » III, 2; — cf. Amm.
Marcell. (XV, xI, 9; XVI, III, 3 ; XXVII, x, 16). —
Ils formaient une civitas; inscript. : CIVITAS-TREVERO
RVM (Grut. p. 482, n° 5). — c : APRONIO... RAPTORI :
TREVERo , DEC : EIVSD , CIVITATIS (Henzen, n° 7254).
— cIvI : TREVERO (Orelli, n° 192). — cIvIs : TREVER
(Henzen, n° 5898). Cette civitas reçut de bonne heure
le titre de colonie (voy. Aug. Tresvirorum, plus bas).

4. ſtlcbio, ſtlatrici. - (II, A, 1) MEDIoMA


Tnrc1. — Peuple de la prov. Belgica I" (sur les deux
rives de la Moselle, diocèse de Metz; bien placés dans la
Table, au S. des Treveri). — Au temps de César, ils
s'étendaient jusqu'au Rhin (Bell. Gall. IV, 1o; voy.
aussi VII, 75). - La position que César leur attribue
est confirmée par Strabon : Meôiouztptxoi xxroxoöat rõw
'Pivov (II, III, 4). Le même géographe les place au S.
des Treveri, ou au-dessus, par rapport aux cours du
Rhin et de la Moselle (ib. id.) — Ptolémée de même :
après avoir cité les Tpt6mpoí, il ajoute : gegzg6pw6tspot ôè
Meôvoux rptze;, ów Tó)t; Atoo6ôoopov II, Ix (vIII), 12. -
Cf. Plin. (Hist. Wat. IV, xxxi (xv1), 2) et Tacite (Hist.
I, 63; IV, 7o, 71, 72). — Ils formaient une civitas ;
inscript. : civibus medIOMATRICIs. ET ADVENIS (Mém.
de l'Acad. de Metz, 1859-6o, p. 398); la même
inscript. mentionne un prêtre envoyé par eux à l'autel
de Rome et d'Auguste. — CONCORDIAE . CIVITatis
G A L L1A. – PEUPLES. I9

(Orelli, n° 1564).— CIVE.MEDIOMATRICO(Grut. p. 731,


n° 12). — CIVES. MEDIOMATRICA (Orelli, n° 3523). —
Monn. Mérov. : MEDIoMA. — Voy. plus bas, Divo.
Durimedio. Matricorum.

PEUPLES DE LA GAULE LYONNAISE.

1. Osismi. (Scheyb lit, à tort, Oaisini.)— (I, A, 1)


osis Mu. — (Peuple de l'Armorique; leur territoire cor
respond à peu près à celui du dép. du Finistère; mal
placés dans la Table, entre l'embouchure de la Meuse,
Patabus, et celle de la Seine). — Ils sont cités par César
(Bell. Gall., II, 34; III, 9; VII, 75). — Ils étaient
au delà des Vénètes et vers l'Océan, dans un pays
allongé en forme de promontoire. Strabon voit en eux
des Belges : 'Ogíap.tot ô' eigſw, èTt Two; Tporertozoíz,
izzvô; &zçaç et; tòv 'Ozszvàv oizo@y reç, z. t. X. IV, Iv, I.
— Cf. Pomp. Méla (III, 2 et 6), et Pline (Hist. Nat. IV,
xxxII(xvIII), 1).—Ptolémée confirme Strabon : ré)sutzïot
oi uéyºt roü To%ztoo 2zgotzpioo 'Oaiautot [>ſauvot], éw Tôt;
OÙogyáviow (17°4o'-5o° 1o'). Tjv ôè ôoagvxïv Tzp3xtov 57à
to); 'Oatauiov; #/ooat OÙevetot (ov TóXt; Azptóptyov II, vIII
(vII), 5 et 6.— Notit. Dign. : « praefectus militum Mau
rorum Osismiacorum, Osismiis » (Böck. II, p. 1o7).
2. l)rmcti. — (I, A, 1) rEvETI. — Peuple de la
prov. Lugdunensis III" (en Armorique; leur territoire
correspond à peu près à celui du départ. du Morbihan ;
mal placés dans la Table entre l'embouch. de la Meuse,
Patabus, et celle de la Seine). — Mentionnés par César
(Bell. Gall., II, 34; III, 7 et suiv. ; VII, 75); il leur
attribue la prépondérance sur tous les peuples de cette
côte océanienne : « Hujus est civitatis longe amplissima
2O G A L L IA , - PEU PLES.

auctoritas omnis orae maritimae regionum earum » (III,


8); il appelle leur pays « Venetia » (III, 9).—Strabon
voit en eux des Belges (Kymris) ; il les place près des
Osismii (IV, Iv, 2); — cf. Plin. : Hist. Nat. IV,
xxxII (xvIII); xxxIII (xIx); Ptolem. II, vIII (vii), 6 :
(voy. plus haut, Osismi, et Dio Cassius XXXIX, xL,
p. 1o9). — Notit. Dign. : « praefectus militum Mauro
rum Venetorum, Venetis » Böck. II, p. 1o7. — Ils
formaient une civitas; inscript. : CVRATOR · R · P ·
CIVIT : VENET (L. Renier, Mél. d'Épigraphie, p. 43).

3. ]Jarisi. — (I, C, 1) PARIsIr. -- Peuple de la


prov. Lugdunensis IV" (sur les bords de la Seine ; mal
placés dans la Table, entre la Meuse et le Rhin, loin de
leur capit. Luteci). — Caes. : « concilium Lutetiam
Parisiorum [Caesar] transfert. Confines erant hi Seno
nibus » (Bell. Gall. VI, 3; cf. VII, 4; 34); « Lutetia,
oppidum Parisiorum, quod positum est in insula
fluminis Sequanae » (VII, 57 ; cf. 75);— confirmé par
Strabon : « Trepi ôè tòv 2rxoxvzv Trotzuów eiat xzi oi IIzºtovot,
yïgoy éyovTeç èv tº Totzy.ſp zzà Tó)tv Aouzotoxſxw » IV, III,
5. — Dans la Gaule Lyonnaise, selon Pline : « Parisii »
(Hist. Nat. IV, xxxII (xvIII), 2).— Au-dessous des Car
nutae et au-dessus des Tricasii, selon Ptolémée : "rp'
oû; |Kzgwo5tz;| IIzpiatot zzi 76)s; Aouxoreziz (23° 2o' -
48" 1o') II, vIII (vII), 13. — Cf. Amm. Marcell. (XV,
xI, 3; XVII, II, 4 ; XX, Iv, 14).— Notit. Dign. : « prae
fectus Sarmatarum, a Chora Parisios usque » Bôck. II,
p. 122 ; « praefectus classis Anderetianorum Parisius »
p. 119. — Greg. Turon. : « Parisius, Parisii, Pari
siaca urbs, terminus Parisiacus » (Alf. Jacobs, Géogr.
de Grég. de Tours, p. 121). -- Inscript. : NAVTAE .
PARISIACI (Murat. p. 138, n° 4).
GA L LIA. - PEUPLES. 2I

PEUPLE DE LA SÉQUANAISE.

1. li auraci. — (II, B, 1) RAURAci. — Peuple


de la Maxima Sequanorum (cours supérieur du Rhin,
environs de Bâle; mal placés dans la Table, très-loin de
leur capitale, Augusta Ruracum (Rauracorum), qui est
Augst, en Suisse, à l'E. de Bâle; ruines décrites par
Schœpflin, (Alsat. illustr. I, p. 16o-161). — Limi
trophes des Helvetii : « Rauraci, [Helvetiorum|finitimi »
(Caes. Bell. Gall. I, 5; cf. 29); ils touchaient à la forêt
Hercynia : « oritur [Hercynia silva] ab Helvetiorum et
Nemetum et Rauracorum finibus » (VI, 25; cf. VII,
75). —Pline étend jusqu'à ces peuples la Belgique (Hist.
Mat. IV, xxxI (xvII), 2); il écrit : « Raurici, » et « Co
lonia Raurica, » qu'il appelle aussi « Rauricum oppi
dum Galliae » (IV, xxiv, 7). — Ptolémée les place, de
même, en Belgica et leur attribue Argentuaria : Pz -
ºxôv ôè, A)Yojatz 'Pzwptzov (28"- 47° 3o'), Agyevtoozgiz
(27°5o'-47° 2o') II, Ix (vin), 18. — Cf. Amm. Mar
cell. (XIV, x, 6; XV, xI, 1 1 ; XXI, vIII, 1); c'est le
premier qui fasse mention de Basilia (XXX, III, 1).
— Cette dernière cité est encore mentionnée dans la
Motit. prov. (Guérard, p. 22), et Rauracum n'y
figure plus que comme castrum. — Inscript. de Muna
tius Plancus : ... IN GALLIA COLONIAS DEDVXIT | LVG
DVNVM ET RAVRICAM (Grut. p.439, n°8).— ...A RAV
RICA... (Orelli, n° 432). — MINERVAE | AENEATORES |
COH · I · SEO | ET : RAvR - EQ | v · s · L · L · M (Hen
zen, n° 6793; cf. 5886).
22 GALLIA. — RÉGIONS ET PEUPLES.

PEUPLES ET RÉGIONS DE L'AQUITAINE


ET DE LA NARBONNAISE.

1. ©5allia . contata. — (I, B, 1) GALLIA coMATA.


—La place qu'occupe ce nom, et le peu d'importance des
lettres qui le composent prouvent qu'il appartient à une
époque très-ancienne et certainement au premier dresse
ment de la Carte. Ces deux mots semblent rappeler en
effet le temps où la Gaule Chevelue était, pour les Ro
mains, le pays vague confinant seulement à la Province
de Narbonnaise. Plus tard cette appellation doit, au
contraire, s'étendre à toute la Gaule Transalpine : « Re"
gio quam incolunt |gentes Galliae] omnis Comata Gal
lia. Populorum tria summa nomina sunt : ... Aquitanº,
...Celtae, ... Belgae » (Pomp. Mela, III, 2); - « Gallia
omnis Comata uno nomine appellata in tria populorum
genera dividitur : Belgica, ... Celtica, ... Aquitanica *
(Plin. Hist. Nat. IV, xxxI (xvm), 1). D'autres noms de
la Table paraissent, comme celui-ci, appartenir aux temPs
antérieurs à Auguste.
2. iJmtbranicia. - (I, C, 2) UunnaviciA.-En
Gaule Narbonnaise.—Pline est le seul, avec laTable, qui
mentionne ce pays : « Tasconi, Tarusconienses, Umbra
nici : Vocontiorum civitatis foederatae duo capita, etc. "
(Hist. Nat , III, v (Iv), 6); d'après la place qu'occupe
ce peuple dans l'énumération de Pline, il conviendrait de
l'inscrire en Narbonnaise, près du Rhône. Valois, ,
d'après une mauvaise lecture de Pline, le rapproche des
Tolosani (Notit. Gall. p. 616) ; d'Anville, par hypo
thèse, les porte dans le Diocèse d'Albi (Votice de la
GA1 L L I.1 , – PEUPLES. 23

Gaule p. 712); Walckenaer inclinerait vers la même


opinion (Géogr. anc. des Gaules, II, 175); or, entre Ta
rascon et les Voconces de Pline, nous sommes sur la rive
gauche du Rhône, dans le territoire compris entre Avi
gnon et Valence, c'est-à-dire entre le Rhône d'une part,
et Die (Dea Vocontiorum), puis Vaison (Vasio) de l'au
tre, L'Itinéraire Hiérosolymitain indique précisément, à
xII milles au N. de Mutatio Vacianis, et à xIIII milles au
S. de Valentia, la Mutatio Umbenno, dont le nom peut
être rapproché de ceux d'Umbranici et d'Umbranicia.
Quant à l'emplacement que la Table donne à ce pays,
on sait qu'on ne peut lui attribuer aucune exactitude.
Mais, quoi qu'il en soit de la position plus ou moins
exacte de cette région, la présence, dans la Gaule méri
dionale, d'un nom qui semble rappeler la grande famille
Ombrienne, est un fait remarquable. On en trouve aussi
des vestiges dans l'Italie supérieure, de l'autre côté des
Alpes : voy. les Umbranates (Plin. Hist. Nat. III, xx
(xv). 2) rapprochés par Brottier, dans son édition de
Pline (I, p. 465), des ruines de la localité moderne de
Città d'Umbria, ruines récemment explorées et étudiées
(voy. la città d'Umbria nell Appennino piacentino,
Relazione di B. Pallastrelli, Piacenza, 1864).

3. ſ3iturigte. — (I, C, 1; II, A, I) BiTUnicEs


[cUni].— Peuple de Celtique, prov. Aquitania I" (Berry
moderne. Mal placés, très-loin d'Avaricum, leur capi
tale). — Ils avaient exercé, au temps de Tarquin, leur
domination sur toute la Celtique : « Prisco Tarquinio
regnante, Celtarum, quae pars Galliae tertia est, penes
Bituriges summa imperii fuit. Ii regem Celtico dabant »
(Tit. Liv.V, 34).— Au temps de César, ils étaient clients
des Éduens : « Bituriges ad Aeduos, quorum erant in
24 GA L L/A , – PEUPLES.

fide, legatos mittunt » (Bell. Gall. VII, 5); séparés


des Éduens par la Loire : « quum ad flumen Ligerim
venissent, quod Bituriges abAEduis dividit...» (id. ib. 9;
cf. 12). « Oppidum Avaricum,... maximum munitissi
mumque in finibus Biturigum atque agri fertilissima
regione » (VII, 13 et suiv.; cf. 75; VIII, 1 1); — cf.
aussi Flor. I, 44).— On distingue ceux-ci par le surnom
de Cubi : uezz#ù toù Tzço4vz zzi ro5 Aetymºo;... Btroºpºſé;
oi KoÛ6ot xz)oûg.evot Strab. IV, II, 2. — Plin. : « Aqui
tanicae sunt :... Bituriges liberi qui Cubi appellantur »
Hist. Wat. IV, xxxIII (xIx), I. — Dio Cass. : OÙtroºptys;
XL, xxxIv, p. 136. — Ptolem. : Kzzà tòw Aiyetçz rotz
göw Bºtoºptys; oi KoÛgot zzi Tó)t; Aùzctzov (2o°15'-46°4o')
II, vII (v1), 13. — Amm. Marcell. les porte dans la
Lyonnaise l" (XV, xI, 1 1). — Notit. Dign. : « equites
Catafractarii Biturigenses » Böck. I, p. 19. — Notit.
I rov. : « Metropolis [prov. Aquitanicae I" civitas
Biturigum », Guérard, p. 26. — Le Ravennate les
place en Guasconia : « Buturicas », var. « Buthuricas,
Bituricas, Beturiges » IV, 4o. — Greg. Turon. :
« Bituricae, Biturica, Bituriga; Retorieum, Bituricum
territor., Biturici, Bituriges » VI, 31; VII, 12, etc. —
Inscript. : M. VEREC DIOGENES | IIIIII vIR.coL.EBOR
ITEMO . MORT | CIVES : BITVRIx CVBVS | HAEC SIBI
vivvs FECIT (Orelli, n° 19o). — vIRDoMA'RVs |
THARTONTIS F | DoMo BITVRIx etc. (Maffei, Mus.
Ver. p. 121, n° 3). — ...COH.-I. AOVITANORVM Bl
TvRIGvM... (Henzen, n° 5418). — ...coH.II. BITVRl
GVM... (Henzen, n° 6755). — Monn. Gaul. : oYI. KY.
— Monn. Mérov. : BEToREGAs cI; BEoREGAs; BETOR
cAs; BEToREx. — Monn. Carl. : BITvRICAs; BITvRGEs.

4. Beturiges. — (I, B, 1) prtunicEs [rariscil.


(, A1 L L /A . –- PEUPLES. 25

— (Peuple d'Aquitaine proprement dite, diocèse de


Bordeaux ; mal placés, très-loin de Burdigala, leur
capitale) — Étaient sur les deux rives de la Garonne;
étrangers, d'origine, à ce pays : ô Tzgo4vz; lix6z))e]
et; tò ueta#) Bt7ooºiyov te rov 'Oïazov èTtxz)oouévov....
uóvov ôù to röy Bºtooptſov toûtov #ºyo; èv toîç Axoot7zvoï;
à))6po)ov tôgotx.... éyet ôè ègrácto» Boupôiyx)z (Strab.
IV, II, 1). — Plin. : « Aquitanicae sunt... Bituriges
liberi cognomine Ubisci » Hist. Wat. IV, xxxIII (xIx),
1. — Ptolémée les place au-dessous, c'est-à-dire au N
des Tarbeli : 9?' oû; (Szvtovz;) Bºtoºptye; oi OÙ 6tazot, ſo,
76)t; Noovóuzyo; (17°4o -46"15'), Boopôſ (z)z (18"-45°3o'),
9p' oû;... Táp%e)ot II, v11 (v1), 8. — Auson. : « Vivisca
ducens ab origine gentem » Mosell. V, v. 438. —
Inscript. : AvGvsTo SACRVM | ET GENIo CIvITATIsl
BIT.VIV (Grut. 227, 4). Voy. plus bas, Burdigalo.

5. llitiobro.GES. (La fin du mot est écrite, sur la


Table, en caractères modernes). — (I, C, 1) vITIonnioEs
ou NITiobRoCEs (l'un et l'autre sont des ethniques cel
tiques réguliers). — Peuple de la prov. Aquitania II",
(sur les bords de la Garonne, diocèse d'Agen; mal placés
dans la Table, entre la Loire et la Meuse). — César les
considère comme appartenant plutôt à la Celtique qu'à
l'Aquitaine : « Teutomatus, Olloviconis filius, rex Wi
tiobrigum,... cum magno equitum suorum numero, et
quos ex Aquitania conduxerat,ad eum [Vercingetorigem]
pervenit » (Bell. Gall. VII, 31; cf. 7 et 75). — Strabon
les nomme entre les Petrocorii et les Cadurci : IIerpox6
pºt Tpôç ôè toûvot; Nttt66ºye; zzi Kzôoºgzot (IV, II, 2). —
Ptolémée, entre les Petrocorii et les Vassarii (/asatii,
Vasates) : Tx)tv ôè Û7à uèv toù; IIetpozoºſoo; Tzgázouat
Nttt66ptye; zzi Tó)t; 'Aytwów (19°5o'-46"2o'), 9rà ôè ro%-
26 G A L L1A . – PEUPLES.

vou; OÙzoo4ptot xzi Tró)t; Kóaatov (II, vII (vi), 14),


Ukert propose O)xaxvtot (II, II, p. 263). — Le texte
de Pline porte : « Cadurci, Antobroges (pour Nitio
broges ?), Tarneque amne discreti a Tolosanis Petro
corii » (IV, xxxIII (xIx), 2); la correction de Scaliger
est indubitable : « Cadurci, Mitiobroges, Tarne amni
discreti a Tolosanis ; Petrocorii. » C'est donc le Tarn
qui séparait les Witiobriges des Tolosani. — Sidoine
Apollin. écrit Nitiobroges (VIII, 2).
6. Caburci. — (I, B, 1) cADURc1. — Peuple de
la prov. Aquitania 1" (Querci, Cahorsin : voy. Valois,
Notit. Gall. p. 1 1 1 ; diocèse de Cahors; mal placés
dans la Table entre Juliomago Angers, et Lemuno,
pour Limonum, Poitiers, et loin de Dibona Cahors,
leur capitale).— Mentionnés par César (Bell. Gall. VII,
4; 64 et 75); — placés entre la Garonne et la Loire
selon Strabon (IV, II, 2), et voisins des Nitiobriges et
des Petrocorii (voy. l'art. précéd). — Pline leur donne
les mêmes confins et y ajoute les Ruteni : « rursus
Narbonensi provinciae contermini Ruteni, Cadurci,
Antobroges (pour Witiobroges) » (Hist. Nat. IV,
xxxIII (xIx), 2); - Ptolémée les place au-dessous des
Lemovices, au-dessus des Petrocorii (ce qui n'est pas
exact) : roºtot; [Atuooïxot;| ôè KzôoÙpzoº zzi 76)t; Aouſova
(18°- 47" 15'), ºp oû; IIetpozágot (II, vII (vi), 1 1.) -
Auson. : « Divona » Clar, Urb. XIV, v. 3o. — Notit.
Prov. : « civitas Cadurcorum » , prov. Aquit. 1",
Guérard, p. 26. — Anon. Ravenn. : « Caturcium »
en « Guasconia » IV, 4o. — Greg. Turon. : « Cadur
cinum » (Cahorsin). IV, 42. — Fredeg. : « Pagus Ca
turcinus » Chron. 57.— Inscript. : M : LVCTER.. | LVC
TERll-SENE | ClANl-F.LEONI | OMNIBVS.HON | ORIBVS
G A L L / .1 . – PEUPLES. 27

IN - PA | TRIA-FVNCTO | SACERD : ARAE | AVG • INTER .


CON | FLVENT - ARAR | ET - RHODANI | ClVITAS - CAD.
(Henzen,5233).-TIB POMPEIo | POMPEI-IVSTI • FIL|
PRISCO-CADVR | CO-OMNIBVS HONORIB - APVD.SVOS|
FVNCT , TRIB - LEG.V | MACEDONICAE | IVDICI - ARCAE |
GALLIARVM (Grut. p. 455, n° 1o). — Monn. Mérov. :
CADvRCA; CADoRCA ; CATVRCA.

7. Cumbiouice mºtº. - (I, C, 1) caunior


cEwsEs. — Peuple de la prov. Aquitania I" (?). C'est
la seule mention qui en soit faite. Valois les place, par
conjecture, chez les Arverni, à Combraille (xII° siècle),
auj. Chambon, nom formé régulièrement de Cambio
vicus, Cambiovicenses (Notit. Gall. p. 12o). — L'ar
chiprêtré de Chambon, diocèse de Limoges, portait le
nom de Cambonense monasterium ; ce canton offre
des antiquités celtiques (Walckenaer, Géogr. anc. des
Gaules, l, p. 372). — Peut-être faut-il rapprocher
ce nom de celui des Cambolectri. Pline cite deux
peuples de ce nom : l'un dans la Province, sur la
rive gauche du Rhône : « Cambolectri, qui Atlantici
cognominantur » (Hist. Wat. III, v (iv), 6) ; l'autre
en Aquitaine : « Sennates, Cambolectri, Agesinates
Pictonibus juncti » (IV, xxxIII (xIx), 1). — D'autre
part, l'Itin. Hiérosol. donne « Mutatio Cambonum »
sur la route de Dea Die, à Vapincum Gap (Wessel.
p. 555). Ce serait donc entre Gap et Die, c'est-à-dire
entre les Vocontii et les Tricorii qu'il conviendrait
de placer les Cambolectri de la Province, comme l'a
fait Walckenaer (Géogr. anc. des Gaules, II, p. 22o);
peut-être faut-il identifier les Cambolectri d'Aquitaine
avec les Cambiovicenses de la Table et les placer
conjecturalement vers Chambon, départ. de la Creuse,
28 G A L L / Aſ . – PEUPLES.

entre Guéret et Montluçon. Mais tout cela est fort


douteux.

8. ſa ct or a t t º. - (I, B, 2) Lacronures. —
Peuple d'Aquitania, prov. Wovempopulana (diocèse de
Lectoure). — Notit. Prov. : « Civitas Lactoratium »,
Guérard, p. 28. — Ils sont placés, sur la Table, à quel
que distance, à l'E. de Lactora. C'est la plus ancienne
mention dans les textes. Peut-être faut-il cependant
lire, au lieu de « Latusates », dans Pline (Hist. Wat.
IV, xxxIII (xIx), 1), Laturates; on écrivait anciennement
en français, Leytoure, Létoure. Valois préfère y voir les
Tarusates (Notit. Gall. p. 259) et cette leçon semble
avoir prévalu dans les dernières éditions de Pline. —
Anon. Ravenn. : « Lacura » IV, 41, in Spanoguasco
nia. — Au moyen âge : Episcopatus Lectorensis (voy.
Valois, Notit. Gall. p. 259). — Inscript. : Des monu
ments de la fin du I" siècle mentionnent la Provincia
Lactorae, comme division procuratorienne ou financière,
formant un démembrement anticipé de la province poli
tique d'Aquitaine. C'est cette province procuratorienne
de Lactora qui donna naissance, plus tard, à la prov.
politique de Novempopulana : ....PROCVRAT | PROVIN
CIARVM • LVGVDVNENSIS - ET - AOVITANICAE - ITEM .
LACTORAE.... (Orell. 3651). Au temps de Gordien
(en 241), on trouve mentionnés la civitas Lactoraten
sium, le conseil des décurions, Ordo, et la res publica ſili
Lactoratensium : ..... PRO... STATV | CIVITAT : LAC |
ToRAT | TAVROPOLIVM : FE | cIT : ORDO LACT, etc.
(Grut. 3o, 1) ; ... R : P | LACTORAT : TAV | ROPOL :
FECIT (Grut. 31, 2).
9. 2{u ci. — (I, B, 2) Ausci, AUscm. — Peuple
d'Aquitania, prov. Novempopulana (diocèse d'Auch :
GALLIA . – PEUPLES. 29

mal placés dans la Table : loin, à l'E., d'Eliberre ou


Elimberris Auch, leur capitale). — César (Bell. Gall.
III, 27) les nomme entre les Garites et les Garumni. —
Strab. : Kz)ù ôè zzt # rôw A,azſov (IV, II, 1). Ils avaient
le droit latin au temps de Strabon : ôeôózzat ôè Azztow
'Pouziot zz tów Azouttzvòv ttot, zz0zreg AÙaxiot; (IV,
II, 2). — Pline les nomme entre les Consoranni et les
Elusates : « Ausci » (Hist. Vat. IV, xxx (xix), 1). —
Les Ausci tenaient le premier rang parmi les Aquitains,
au temps de Pomponius Méla (sous Caligula), et leur
capitale était une des villes les plus florissantes de la
Gaule. « Aquitanorum clarissimi sunt Ausci,... urbes
que opulentissimae : ...in Auscis, Elimberrum...» (III,
2). — Au temps de Ptolémée, cette capitale s'appelait
aussi Augusta [Elimberris, sans doute, ou Ausciorum] :
ürò òè toótou; [Aztſoug], Aïaxtot, xxi Tó)t; Aùyoóatz (18"-
45°) II, vII (v1), 18. — Au Iv° siècle, la cité des Ausci
partageait avec celle des Vasatae la prépondérance en
Novempopulanie : « Novempopulos Ausci commendant
et Vasatae » (Amm. Marcell. XV, x1, 14). — Itin.
Hierosol. : « civitas Auscius » Wessel. p. 55o. — Notit.
Prov. : « civitas Ausciorum » Guérard, p. 3o. Mais
la metropolis de la prov. Vovempopulana était, à la fin
du Iv° siècle, Elusa : « metropolis civitas Elusatium »
id. p. 28. — Anon. Ravenn. : « in Spanoguasconia ;...
Autis » IV, 41. — Greg. Turon. : « Ausciensis (urbs)»
VIII, 18; X, 2o. — Au moyen âge : « metropolis
civitas Elusa » et « episcopus ecclesiae Auscensis. » —
Monn. Mérov. : AvsCIvs.

10. litttcni. — (I, B, 1) RUTEVI.— Peuple de la


Celtica et de la provincia Varbonensis, puis de l'Aqui
tania I° (Rouergue, diocèse de Rodez. Mal placés
3o G A L LIA . – PEUPLES.

dans la Table, loin de Segodum, Segodunum, Rodez, ma


leur capitale). — César distingue les Ruteni proprement 4rt
dits, la civitas Rutenorum, des Ruteni Provinciales :
« Lucterius Cadurcus, in Rutenos missus, eam civitatem #ht
Arvernis conciliat... praesidia [Caesar] in Rutenis Pro tolt
vincialibus... constituit » (Bell. Gall. VII, 7; voy, \\
aussi I, 45; VII, 5 ; 64 et 75); — Strabon les place en int
effet sur les limites de la province de Narbonnaise : V\ll
'Poot mvoi ôè r# Nzp6owſ7tôt 7)matx ouat ; mines d'argent : ſile
Tzpx ôè toï; Pout ºvoï; &pYupéîz (IV, II, 2); — Pline place des
des Ruteni dans la Narbonnaise, sur les confins de ln
l'Aquitaine : « Piscenae, Ruteni, Samnagenses, Tolo llléſ
sani Tectosagum, Aquitaniae contermini» (Hist. Wat. 4] |
III, v (Iv), 6); mais il place d'autres Ruteni dans t |

l'Aquitaine : « rursus Marbonensi provinciae contermini 0ll ,


Ruteni » (IV, xxxIII (xIx), 2; voy. aussi XIX, II ll
(1), 1). — Ptolémée les place au-dessous des Velauni, ||
dans l'Aquitaine : 97à ôè toûtov; [Oùe)z6vou;], Poorxoi zai il
T6)t; 'E76ôoovov [>eyzôouvow] (17° 45'-44° 1o') II, vII (vi) 0)
21. — Au Iv° siècle, le nom de Segodunum a disparu et
la ville s'appelle du nom gaulois des Ruteni : « civitas
Rutenorum, [Prov. Aquitania 1"] (Notit. Prov. :
Guérard, p. 26). - Anon. Ravenn. : « Rodingis...,
in Guasconia » IV, 4o. — Greg. Turon. : « Ruthenis,
Ruthena civitas, Ruthenus terminus » V, 47.—Monn.
Mérov. : RvTENE CIVE; RvENvs.

11-12. lJolrrtrctosi. (polcrtecursi dans


Scheyb et Mannert, par erreur.) — (I, BC, 2). rozcAE
TEcTosAGEs. — Ce nom, Volcae, convient à plusieurs
peuples de la Gaule Narbonnaise ; c'est, sans doute,
comme le remarque Walckenaer (Géogr. ancienne des
Gaules, I, p. 132), le mot Volk, peuple, des Ger
G A L L1A. -- PEUPLES. 3I

mains. On connaît les Volcae Tectosages, les Volcae


Arecomici et les Volcae Cavares. — Les Volcae
occupaient, au temps d'Hannibal, les deux rives du
Rhône : « Hannibal... in Volcarum pervenerat agrum...
colunt autem circa utramque ripam Rhodani » (T. Liv.
XXI, 26); — ce que Pline confirme : « Cenomanos
juxta Massiliam habitasse in Volcis » (Hist. Nat. III,
xxIII (xIx), 3). — César distingue les Volcae Areco
mici situés dans la Province (Bell. Gall. VII, 7 et 64),
des Volcae Tectosages (VII, 24; cf. Bell. civ. I); mais
il ne paraît pas que ces derniers aient été identique
ment les mêmes, pour lui, que les 7olosates. — Méla,
au 1" siècle, étend encore les Volcae jusqu'au Rhône :
« [Rhodanus] inter Volcas et Cavaras emittitur » (II, 5);
on sait en effet que les Cavarae, ou Cavares, étaient
sur la rive gauche du fleuve. — D'autre part, Strabon
dit que les Volcae Arecomisci s'étendaient jusqu'au
fleuve : ràv ô' è7i 62 repz pépn to5 ro7zuo5 | Poôxyo5]
O)ó)zzt véuovtzi thv 7)aſgtmv, oû; Apmzoutazoo; Trpoaz
Yope jouai (Strabon, IV, I, 12), et qu'ils occupaient le
pays compris entre ce fleuve, la crête des Cévennes,
la mer, et quelque petites nations obscures qui, avec
les Tectosages, les séparaient des Pyrénées. — Les
Volcae Tectosages s'étendaient, d'un côté, jusqu'aux
promontoires maritimes et comprenaient cependant le
territoire de Toulouse ; de l'autre, jusqu'aux Pyrénées ;
de l'autre enfin, jusqu'aux Cévennes : uéypt rô» àxºto
Tºpio» oizoüat röv ts OÙo)xóv ot Teztoax ye;.... Oi ôè Tez
toax Ye; xz)oûuevot ri IIugºva Tr)matx ovatv, àpxrtovtzt ôè
g.txçà xxt toû Trpocapztioo T)sopoÙ tòv Keuuévov IV, I, 13.
- Cette position est confirmée par Pline, qui place
âussi les Tectosages, en partie, dans la Narbonnaise,
et les mentionne entre Agatha (Agde) et Rhoda (Rosas):
32 GA LLI A. - PEUPLES.

« Agatha quondam Massiliensium et regio Volca


rum Tectosagum, atque ubi Rhoda Rhodiorum fuit »
(Hist. Mat. III, v (Iv), 2). Toulouse et Carcassonne
étaient aux Volcae Tectosages « Tolosani Tectosagum»,
et « Carcasum Volcarum Tectosagum, » Nîmes aux
· Volcae Arecomici : « Vemausum Arecomicorum (III,
v (iv), 6). — Ptolémée, plus explicite encore, nous
donne les cités qui dépendaient du territoire des Tecto
sages et de celui des Arecomici : zzzéyovat ôè rà uèv
ôugg.txótztz tï; Nz%ormaiz; O)6)xzt oi Teztoczys;, cw
76)et; 'I))t6spſ: (Elne) (19'45'-43"15'), Pouaxtv6y (Castel
Roussillon) (2o"-43"3o'), To)òaz zo)oviz (2o°1o'-44"15'),
Kegasp6 (21° 15' - 4oº), Kzgzza6 (21"-43° 3o'), Bzitigzt
(Beziers)(21°3o'-43°3o'), Nzº6è» zo)oviz (21°3o'-43"15).
Merà ôè toitou; uéſet toû 'Poôzwoü TozzuoÙ OÙ6)zzt oi Ap -
xáutot, ſoy Tó)et; ue76yetot O)ryôógxyo; (21°3o'- 44"3o'),
Négavcoç xo)ovíz (22"-44"3o') II, x (Ix), 9 et 1o. -
Monn. Gaul. : voL ; voLC; voLCAE f AREC. — Monn.
Mérov. : THOLOSA ; TOLOSA ; TvLvsA.
13. (črctia. — (II, A, 2) GRAEcL1. Dénomina
tion, évidemment très-ancienne, appliquée au territoire
de la colonie phocéenne de Marseille.
14. Cauutre. — (II, A, 2) carAREs, cArAnAE,
cArAR1. — Peuple de la Province. Le territoire de
ce peuple occupait , au temps de Strabon, le pays
situé sur la rive gauche du Rhône entre l'Isère et la
Durance : uézºt uèv toû Apooºvtiz Totzuo5 Sx)ve; oizo -
atv... Topºuet9 ôè ôt262aw et; Kz6z)) tovx 76)ty # èpsºï;
· yºgz raoz Kzouzpov èati uéſet röv toï "Iazço; guy6o)öw
Tçà; tòv 'Poôxw6v IV, 1, 1 1 ; cf. 12. — Plin. : « intus
[regio] Desuviatium, Cavarumque » Hist. Vat. III, v
(iv), 4, et plus bas : « Arausio (Orange)Secundanorum
G A L LIA . . - PEUPLES, 33

(colonie formée des soldats de la II" légion) in agro


Cavarum, Valentia » v (iv), 6. — Ptolémée nomme
les villes qui existaient sur leur territoire : eitz 57ò uèv
toùç SsYz)) xovoù; Kzózpot, cow Tó\et; Axouatèov xo)ovíz (23 -
44'15'), Aouevvtòv zo)ovíz (Avignon) (23"-44"), Apxoat6v
(Orange) (24"-44"3o'), K26e))tòv zo)oviz (Cavaillon)
(24"- 44") II, x, 14.

15. ſ3o contii. — (II, A. 1) rocovrm. — Peuple


de la Province (diocèse de Vaison et arrondissement de
Die). Connus déjà au temps d'Hannibal : « sedatis
Hannibal certaminibus Allobrogum, cum jam Alpes
peteret, non recta regione iter instituit, sed ad laevam
in Tricastinos flexit; inde per extremam oram Vocon
tiorum agri tendit in Tricorios, haud usquam impedita
via priusquam ad Druentiam flumen pervenit » T. Liv.
XXI, 3 I. — Caes. : « ab Ocelo, quod est Citerioris
Provinciae extremum, in fines Vocontiorum Ulterioris
Provinciae, die septimo, [Caesar pervenit » I, 1o. —
Pomponius Mela : « urbium, quas habet [Varbonensis
prov.] opulentissimae sunt : Vasio Vocontiorum, etc. »
II, 5. — Strab. : tôv ôè Kzouzpov ÛTrégzewtzt OÙozówttot
te xxi Tºzººoº zzi 'Ixóvtot z. t. X. IV, I, I I. C'était
leur pays qui offrait la route la plus courte pour gagner
les Alpes : T#; ô' ôôo5 rï; )eyºeiang ^ uèv eÛ6ù; èrt
tà; 'A)Tet; èati h g4wtopo; ôtà OÙoxovtſtow (IV, 1, 12).
Strabon compte LxIII milles entre Nîmes et la frontière
des Vocontii (IV, I, 3; voy., pour les autres distances,
Strab. loc. citat). — Plin. : « intus Tricollorum, Vocon
tiorum et Segovellaunorum » (III, v (Iv), 4); « Vocon
tiorum civitatis foederatae duo capita Vasio et Lucus
Augusti (Vaison et Die) » (III, v (iv), 6; cf. III, xxI
(xvII), 2; XIV, xI (Ix), 3); « ager Vocontiorum » (II,
3
34 GALLIA. - PEUPLES. .

Lux (LvIII), 3); « gens foederata Vocontiorum » (VII,


xvIII, 2 ; cf. XXIX, xII, 2). — Ptolem. : "rrò ôè zoù;
Tºtzzatwoù;, OÙozówTtot zzi Tró)t; O)zatów (Vaison) (25'4o'-
44"45') II, x (Ix), 17. — Amm. Marcell. : « Vocon
tiorum saltus » XV, x, 1 I. — Hist. Aug. : « tribunatus
Vocontiorum » in Postumo.—Inscript. : ...SACERDOTE
....CIVITATIS : Voc.... (Orelli, n° 2332). — Conseil
des décurions : ... ORDO VocONTIOR... (Grut. p. 484,
n° 2). — . .. FLAM * lVL • AVG • VAS . VOC . .. flamini
cae Iuliae Augustae Vasione Vocontiorum (Henzen,
n° 5222). — ... FLAM : DESIGNATAE : coL : DEA : AVG .
VOC... flaminicae designatae colonia Dea Augusta
Vocontiorum (Henzen, n° 5223). — Le vrai nom de
cette ville était AD - DEAM • AVGustam VOContiorum
(voy. Orelli, n° 4o25). — Corps de troupes : ... DEC :
ALAE : VoCONTIOR (Henzen, n° 5918). — (Voy. plus
bas, Ad Deam Bocontiorum.)
16. 5 cltcri. — (II, A, 2) sUELTER1. — Peuple
de la Province, placé par Valois au N. de Fréjus. Mon
tagnes et district de l'Estérel (Votit. Gall. p. 536). -
Plin. : « regio Camatullicorum, dein Suelteri, supraque
Verrucini » (Hist. Vat. III, v (iv), 5); ils ne doivent
pas être confondus avec les SvETRI du Tropaeum Al
pium (Plin. lII, xxiv (xx), 4), qui sont les 2oumrçiot de
Ptolémée (III, I, 42). Il est douteux que les Suelteri
aient été les mêmes que les Ké)zágtot, que Plutarque
place vaguement entre les Pyrénées et les Alpes et non
loin des Senones (Camill. xv1).
17. Caturigce. — (II, AB, 1) cATURIGEs. --
Peuple des Alpes (vallée de Chorges et d'Embrun; bien
placé dans la Table, près de Catorigomago.) — Caes. :
« ibi Ceutrones et Graioceli et Caturiges, locis supe
CA L LIA . - PEUPLES. 35

rioribus occupatis, itinere exercitum [Caesaris] prohibere


conantur» Bell. Gall. I, 1o. — Strab. : 57èg ôè voúzow
[22)agaöw] àv tzïç xopopzïç Kevtpóve; zzi Kzv6pvye; xzi
O)zçzſpot IV, vI, 6. — Le passage suivant de Pline,
dans sa description de la Transpadane, semble prouver
l'ancienneté de ce peuple : « interiere et Caturiges,
Insubrum exsules » (III, xx1 (xvII), 3); car il est pro
bable que les Caturiges d'Italie venaient de ceux de la
Gaule ; ceux-ci sont mentionnés dans le Tropaeum
Alpium : « ... vCENI . CATvRIGEs . BRIGIANI. ... » (Plin.
III, xIx (xx), 4). Ils avaient le droit latin au temps de
Pline : « sunt... Latio donati incolae... Cottianae civi
tates; Caturiges, et ex : Caturigibus orti Vagienni
Ligures » (III, xxiv (xx), 3). — Ptolémée les cite après
Oscela des Lepontii, et avant Segusium et Brigantium
des Segusiani, dans les Alpes Graiae : Kztovo#ov èv
Tp2txt; A)rsaw 'E6op6ôoowow (29'4o'-44"3o'), III, 1, 39.
Il est le seul qui les place dans les Alpes Graiae et
non dans les Alpes Cottiae — Inscript. de l'arc de
Suse : ....SEGvSINORVM | BELACORVM : CATvRIGvM .
MEDVLLORVM. .. peuples du royaume de Cottius (Maf
fei, Mus. Veron. p. 234); — CIV. CAT inscript. trouvée
à Chorges (Spon, Misc. p. 161).
18. Cotii.lt r gnum. — (II, B, 1) coTTu RE
GNUM (situé dans les Alpes qui ont pris son nom). —
Nous connaissons l'étendue de ce royaume par l'in
scription suivante, qui existe encore aujourd'hui sur
l'arc de Suse :

lMP - CAESARI : AVGVSTO · DlV| - F - PONTI


FlCl - MAXVMO .. TRIBVN1C : POTESTATE .
XV . IMP - X|||
M • IVLIVS • REGIS • DONNI • F • COTTIVS " PRAEFEC
36 C A L L IA . — PEUPLES.

TVS - CEIVITATIVM - OVAE - SVBSCRIPTAE - SVNT .


SEGOVIORVM . SEGVSINORVM | BELACORVM • CATV
RIGVM - MEDVLLORVM - TEBAVIORVM • ADANATIVM .
SAVINCATIVM - EGDlNIORVM . VEAMINIORVM | VENl
SAMORVM • lEMERIORVM • VESVBlANORVM - OVADIA
TIVM.ET . CElVlTATES .. OVAE - SVB - EO . PRAEFECTO .

FVERVNT (Maffei, Mus. J'eron. p. 234). — Strabon


mentionne le Territoire de Cottius comme étant à
xxxvi milles de Ticinum, Pavie : 'Eri gèv toù; ãço»; :ï;
Kott ſou ſï; Tiztvov èv Tptázov7z ê# giXſot; (V, I, 2). Ces
états, compris entre Ebrodunum Embrum, et Ocelum,
Saint-Ambroise (?) en Italie, avaient xCIx milles de large
en passant par Brigantium Briançon, et Scingomagus
Servières (?) : eit | zr 'E%çoôoºvoo] 3))z roazözz (gôz
ézztőw évò; ôéovtz) ôtz Bºyzvtſov xégr; zzi SztYyou4yo» zz
tï; ròv 'A) Treov ÛTrèſ 6égeo; è7i Oze)ov, tò Tréçz; rï; Kor
tſou ſi; (Strab. IV, 1, 3; cf. IV, vI, 6). — Pline dit,
en parlant des « Cottiae civitates » (III, xxIv (xx), 3)
qu'elles avaient le droit latin, au 1" siècle : « Latio
donati incolae ». Il nous apprend que les douze cités
Cottiennes ne figurent pas dans l'inscr. du Trophée des
Alpes : « non sunt adjectae Cottianae civitates XII,
quae non fuerunt hostiles » (III, xxiv (xx), 5); or il y a
14 peuples, et non 12, dans l'inscr. de l'arc de Suse,
et, de ce nombre, il y en a 4 qui figurent sur l'autre
monument : les MEDvLLI, les CATvRIGEs, les vEAMINI et les
EsvBIANI (vEsvBIANI).— Le Regnum Cottii fut reconnu
et même augmenté par Claude : Mzgz9 'Iou)49 Kotti9
tùv rztp6zw àgy)v, #v àrri röv 'A)Teów ròv ögovºgov ei/e,
Trpoaern%rae, Éza )éz a)tòv tôve rçõzov ôvouxaz; (Dio Cass.
LX, xxIv, p. 681). — Ce royaume subsista jusqu'à
Néron, qui en forma, après la mort de Cottius, la
province des Alpes Cottiennes : « Regnum.... Alpium,
GALLI A. — PEUPLES. 37
defuncto Cottio, in provinciae formam redegit » (Sueton.
Mero, 18). — Depuis cette époque, il n'est plus parlé
du Regnum Cottii. Cette mention dans la Table doit
donc remonter au plus ancien dressement de la carte,
lequel dut servir plus tard de cadre au système des
routes inscrites pendant le Iv° siècle, sur ce monument ;
or, l'arc de Suse étant daté de la quinzième puissance
tribunitienne d'Auguste, c'est-à-dire de l'an 8 av. J. C.,
cette indication du Regnum Cottii nous reporte au
temps de l'orbis pictus d'Agrippa; il en est de même
d'un grand nombre d'autres noms de régions et de
peuples inscrits dans la Table. Mannert n'a pas tenu
assez de compte de la différence sensible qui existe entre
les expressions Regnum Cottii et Alpes Cottiae, ou
même Provincia Alpium Cottiarum (voy. Tabul. Itin.
etc. p. 14); le premier de ces trois noms géographiques
nous semble ne pouvoir se rapporter qu'à l'époque
même où vivait Cottius. — Quant à la provincia
Alpium Cottiarum, elle fut attribuée au dioecesis
Italiae, à la fin du In° siècle (Liste de Vérone,
· Mommsen, trad. Picot, p. 47). Il en fut de même au
Iv° siècle. La Notit. Dignit. la fait figurer au 1 1° rang
des 17 provinces qui dépendent de la préfecture d'Italie
(Böck. II, p. 1o). La Notitia Prov. Galliae ne la men
tionne pas, puisqu'elle appartenait alors à l'Italie.

ROUTES DE LA GAULE.

I. DE 9 ltgbttn p, LEYDE, — A )t oltiom agi,


NIMÈGUES. (ROUTE DU NORD.)

1. ſ u g õ u n o. ff — (I, A, 1) LUGDUvUM [nATAro


Ruw] (Leyde, en Hollande mérid., sur le Vieux Rhin).
38 G ALLIA . – ROUTES,

4x. l. (4" #) ou m. (3") de Pretorium Agrippine ;


v. l. (1 1") ou m. (7* #) de Matilone ; x. l. (22")
ou m. (15") d'Albanianis ; pas de distance marquée
entre Lugduno et Foro Adriani. — Itin. Anton :
« caput Germaniarum. A Lugduno, Argentorato mpm
cccxxv (481"), [a Lugduno], Abinianis X (15") »
Wessel. p. 368, 369. — Ptolem. : Aorſáõewow Bzzaoôw
(26"3o'-53'2o') II, Ix (vIII), 4. — Au moyen âge,
Leithis. — Voy. la dissertat. de Cluvier sur l'origine
de cette ville et sur la colline artificielle dont les sub
, structions, très-anciennes, se voyaient encore de son
temps : « opus certe hoc romanae videtur esse struc
turae » (Germ. ant. II, p. 173 et suiv.).
2. Jr et orill . 2t grip pinc. — (I, A, 1) PR4E
ToRIUM AGRIPPINAE (Roomburg, près de Leyde; anti
quités), 4 t. l. (4" #), ou m. (3") de Lugduno; 11 t. l.
(6" !) ou m. (4" !) de Matilone. — Seule mention de
cette localité, qui est figurée dans la Table par la
vignette usitée pour représenter les thermes. — Inscrip
tion : IMP CAES L SEPTIMIVS SEver | VS AVG - ET
M AVRELIVS ANTONIN | VS CAES COH XV VOL
ARMA | MENTARIVM VETVSTATE CON/A | BSVM RES
TITVERVNT SVB VAL PV | DENTE LEG AVG PR PR
CVRANTE CAECIL BATONE | PRAF (Brambach, Inscr.
Rhen. 6"; cf. 6"; voy. Cluvier, Germ. ant. II, p, 179
184). — Ce praetorium doit dater du règne de Claude,
selon Cellarius (I, p. 282) et Katancsich (I, p. 23). -
Il faut ajouter au témoignage de Cluvier, sur les antiqui
tés de Roomburg, celui de Welser (Opera, p. 732).
3. ftl ati l o n r. — (I, A, 1) Marmo, xxx. l. (6" !)
ou m. (4" !) de Pretorium Agrippine (Roomburg) ;
u. l. (1 1") ou m (7" !) d'Albanianis (Albiniana, Al
GA L L IA . - ROUTES. 39
phen). — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium Renum,...
Matellionem » IV, 24. - En face de Coudekerke,
selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 183) et Lapie (p. 225);
à Coudekerke même, selon Bertz (I, 23) et Uckert (II,
2" part. p. 533); à Rhynenburg, selon d'Anville (Wotice
de la Gaule, p. 442-443) et Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 7o).
4. 2t1bania nis. (Welser a lu, à tort, Albamanis,
faute que tous ont répété jusqu'à Scheyb.) — (I, B. 1)
AlbiviaNa, (Alphen? sur le Vieux Rhin, Hollande
mérid.), v. l. (1 1") ou m. (7" !) de Matilone, 1x. l.
(4" #) ou m. (3") de Vigropullo. — Itin. Ant. : « a
Lugduno... Albinianis mpm x, Traiecto mpm xvII, »
Wessel. p. 369, var. « Albianis. » — Alphen, où Bertz
(I, 23), Valois (Votit. Gall. p. 1o), Cluvier (Germ. ant.
II, p. 183), d'Anville (Votice de la Gaule, p. 45-46),
Mannert (II, 1" part. p. 213), Ukert (II, 2° part.
p. 533), Walckenaer (III, p. 69), et la Commission de
la Carte des Gaules ont aussi placé Albanianis, est en
effet à 1o m. (14*815") de Leyde. — A Goudsche
Sluis, selon Lapie (p. 225). -

5. ltigr o pull o. -- (I, B, 1) NIGER PULLUs (?)— 1 t.


l. (4"#) ou m. (3") d'Albanianis (Albiniana, Alphen);
U. l. (1 1") ou m. (7" #) de Lauri. — Station de la
Batavia. — Woerden, selon Bertz (I, 23), près de
cette localité, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 183),
Valois, Votit. Gall. p. 265) et Ukert (II, 2° part.
p. 533); Zwammerdam, selon Lapie (p. 225) et la
Commission de la Carte des Gaules; Swadenburger,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p 7o).
6. ſauri. — (I, B, 1) LAURI, U. l. (1 1") ou m.
(7" !) de Vigropullo; xxtt. l. (49") ou m. (32" !)
4o GALLIA1 , – ROUTFS.

de Fletione (toutes les éditions antérieures portent xxx.,


or une piqûre de vers a enlevé certainement un premier
x dont la pointe supérieure de l'une des barres est en
core visible sur l'original). — Station de la Batavia,
Hollande mérid. — Leerdam, selon Cluvier (Germ. ant.
II, p. 186) et Valois (Votit. Gall. p. 533); Oudewater,
selon Ortels (voy. Katancsich, I, p. 24); près de
Montfort, selon Ukert (II, 2° part. p. 533); Mijzidje,
selon la Commission de la Carte des Gaules; Bykeness
Whyport, selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,
p. 7o) et Lapie (p. 225).
7. fl t tion e. — (I, B, 1) FLEtro vel FLEctIo (?),
xx1x. l. (49") ou m. (32" !) de Lauri (voy. l'art. pré
cédent); xvt. l. (35" !) ou m. (23" !) de Levefano.
— Station de la Batavia, Hollande mérid. — Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium Renum,... Fletione » IV,
24, var. « Fictione. » — Welser pense que cette posi
tion doit se confondre avec le Mannaritio de l'Itin.
Anton., ou doit en être peu éloignée (Op. p. 735). Ka
tancsich (I, p. 24) remarque une certaine analogie entre
Fletione et le bras du Rhin que Pline appelle « Flevum »
· Hist. Vat. IV, xxIx (xv). — Fleeten ou Vlueten, selon
Bertz (I, 23), Valois (Votit. Gall. p. 265), Cluvier
(Germ. ant. II, p. 183), d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 315-317) et Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,
p. 7o); Ysselstein, selon Lapie (p. 225); Vianen, selon
Ukert (II, 2° part. p. 533).
8. ſe vt fano. — (l, B, 1) LE rae Favuw (?) xv1.
l. (35" !) ou m. (23* !) de Fletione ; vxxx. I. ( 18"!) ou
m. (12") de Caruone.— En Batavia (prov. d'Utrecht).
— Lee, sur le Rhin, selon Welser (Op. p. 735); Leuen
daal, selon Cellarius (I, p. 28o); Leuwen, selon Bertz
G A1 L L I A . — ltOUTES. 4I

(I, 23), Cluvier (Germ. ant. II, p. 186) et d'Anville,


qui l'écrit Liven (Votice de la Gaule, p. 412). Le Leck
vient peut-être de Levae (Katancsich, I, 24); Leersum,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 7o); vers
Maurik, selon Ukert (II, 2" part. p. 533); Ingen,
selon Lapie (p. 225); Wageningen, selon la Commission
de la Carte des Gaules.

9. C u r u on e. — (I, B, 1) canro, uxx x. l. (18")


ou m. (12") de Levefano; xt tx. l. (29") ou m. (19 !)
de Castra Herculis. — Itin. Anton. : « Mannaritio...,
Carvone mpm xxII (32" !), Harenatio mpm xxII »
Wessel. p. 369, var. « Tarbone, Caruona. » — En
Batavia. —- Grave, selon Simler (voy. Thesaur, geogr.
d'Ortels), Valois (Votit. Gall. p. 314) et Cluvier (Germ.
ant. II, p. 185), opinion rejetée par Bertz (I, 23), qui
propose Cellern, et par Alting, Cellarius et Wesse
ling qui proposent Rawyk (voy. Wessel. p. 369, note);
Wageningen, rive droite du Leck, selon d'Anville (Notice
de la Gaule, p. 2o6); vers Arnheim, selon Mannert
(II. 1" part. p. 214); Buren, selon Ortels et Katancsich,
qui discute ces diverses opinions (I, 24-25); à l'O. de
Kesteren, selon Ukert (II, 2° part. p. 532); Rhenen,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 7o);
Lakenmond, selon Lapie (p. 225); Arnheim, selon la
Commission de la Carte des Gaules.

10. Cast r a. fjer tu lig. — (I, BC, 1) castn 1 hen


cULus, x111. l. (29") ou m. (19"!) de Caruone; vtt t.
l. (18*) ou m. (12") de Vouiomagi (Voviomagus,
Nimègues). — Amm. Marcell. cite cette place comme
ayant été occupée par l'empereur Julien (XVIII, II, 4).
— D'Anville la porte sur la rive gauche du Rhin, en
face du Canal de Drusus, qui conduisait une partie des
42 G A L L IA . – ROUTES .

eaux du fleuve dans l'Isala, Yssel, aux environs d'Huis


sen (Votice de la Gaule, p. 21 1); entre Grave et Ni
mègues), selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 185-186;
Wynsen, sur la rive gauche du Wahal, selon Katancsich
(I, 25); Hervelt, selon Walckenaer (Géogr. des Gaules,
III, p. 7o); Huissen, selon Lapie (p. 225), Mannert
(II, p. 246, 2° éd.), Ukert (II, 2" part. p. 532) et la
Commission de la Carte des Gaules.

11. no uioma gi. ff - (I, C, 1) vortoMacUs


(Nimègues, rive gauche du Wahal, au carrefour de
quatre routes), à ut tt. l. (18") ou m. (12") de Castra
Herculis; à xu11 t. l. (4o") ou m. (26" !) de Ad
Duodecimum; à x. l. (22") ou m. (15") d'Arenatio,
à 111. l. (6" #) ou m. (4"#) de Ceuelum. — Monn.
Mérov. : NovIoMAGo (?). — Eginhard : « inchoavit et
palatia [Carolus Magnus]... alterum Noviomagi super
Vahalem fluvium » ; cf. annis 777 et 8o6, et, pour
Louis-le-Débonnaire, 817, 82 I. — Voy. encore pour
le moyen âge : Wiomaga, Veumaga, Viumaga villa ;
Viumagum palatium (Valois, Votit, Gall. p. 385-386).

II. DE º ugbune, LEYDE, — A 9 ouiomagi,


NIMÈGUES (RoUTE DU sUD).
ſugù un o, Leyde. Voy. plus haut, p. 37.
1. fo r o 2t ù ria n i. — (I, A, 1) FonUu HapRIaNt
(Voorburg ? au S. de Nimègues, Hollande mérid.) —
Pas de distance marquée entre cette position et Lugduno,
Leyde ; à xtx. l. (26" !) ou m. (18") de Flenio
(Flenium). — Katancsich cite une inscription de Pan
nonie, portant : DoMV : FORO : HADRIANENSI : PRO
vINCIA . GERMANIA : INFERIORl (I, p. 26; cf. Schoen
GA L L IA . — ROUTES , 43

wisner, Roman. iter per Pannoniae ripam, II, p. 218).


— Bertz (I, 23), Cluvier (Germ. ant. II, p. 187), Valois
(Votit. Gall. p. 77), d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 322), Walckenaer (III, p. 73), Ukert (II, 2° part.
p. 532), et la Commission de la Carte des Gaules sont
d'accord pour placer le Forum Hadriani à Voorshuten
ou Voorburg. Mannert le porte « à peu près dans les
environs de Ryswyck » (II, 1" part. p. 215, 1" édit.).—
Cellarius cite une inscription milliaire, trouvée à 8 milles
de Delft, sur le bord de la mer, et portant : A · M ·
A · F · C · M · Xll (cf. Grut. p. 156 et voy. Cellarius,
I, p. 284 et Katancsich, I, p. 26).
2. flrnio. — (I, A, 1) FLEviUu ou FLE vIUM (?),
xtt. l. (26" !) ou m. (18") de Foro Adriani ; xuxxx.
l. (4o") ou m. (26" !) de Tablis. — A Vlarding, en
Hollande mérid., selon d'Anville, sur l'ancien lit de la
Meuse : « ce lieu paraît avoir été l'Emporium ou l'entre
pôt du pays avant Rotterdam, dont il n'est fait aucune
mention avant le xIv° siècle. » Au xI° siècle, Vlarding est
nommée Flardirtinga. On y a trouvé une borne milliaire
(Votice de la Gaule, p. 313-315). Mannert se range à
cet avis (II, 1" part. p. 215, 1" éd.), ainsi que Walcke
naer (III, p. 73). — Cluvier porte Flenium, dont il
corrige le nom en Flevium, vers Delft; et il remarque
que la Fossa Corbulonis, canal de Delft à Leyde, por
tait, de son temps, le nom de Fliet ou Vliet (Germ. ant.
II, p. 186); Valois partage cette opinion (Votit. Gall.
p.77); Bertz (I, 23) et Katancsich (I, p. 26) à Delft
même; à Delfshaven, selon la Commission de la Carte
des Gaules; à Vianen, selon Alting et Uckert (II, 2° part.
p. 533); à Lekkerkerk, selon Lapie (p. 226).
3. diablig. — (I, B, 1) TablaE, xvx44.l. (4o") ou
44 G A L L IA . - ROUTES.

m. (26" #) de Flenio; xtx. I. (26"!) ou m. (18") de


Caspingio. — A Alblasserdam, rive droite de la Maas
Merwe, entre l e Leck et le Wahal, en Holl. mérid., en
selon Valois (Votit. Gall. p. 77), Bertz (I, 23), Cluvier
| ||
(Germ. ant. II, p. 186), d'Anville (Wotice de la Gaule,
p. 629), Ukert (II, 2" part. p. 532) et Walckenaer il
(III, p. 73); mais, entre Caspingium, que d'Anville º0
place à Asperen, et Ablassardam, il y a xxxII milles; il illy
faudrait donc corriger le chiffre x11 en xx11 si ce sont
· des lieues, en xxxx1 si ce sont des milles; à Giesendam,
selon Lapie (p. 226); à Willemsdorp, selon la Commis
sion de la Carte des Gaules.

4. Caspingio. (Welser conjecture que la première


syllabe est l'abrégé de Castellum (Op. p. 737). -
(I, B, 1) cAspivciUu, xx t. l. (26"!) ou m. (18"#) de
Tablis, xvxxx. l. (4o") ou m. (26" #) de Grinnibus.
— Giessen, selon Bertz (I, 23), Cluvier (Germ. ant.
II, p. 186), Valois (Votit. Gall. p. 77); Asperen, entre
le Leck et le Wahal, Hollande mérid. , selon d'Anville
(Notice de la Gaule, p. 2o7), Alting et Uckert (ll,
2° part. p. 532); Gorcum, selon Katancsich (I, p. 26)
et Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 73); enfin
Tuil, selon Lapie (p. 226); Waspik, selon la Commis
sion de la Carte des Gaules.

5. (5rin nibus. (Welser a lu, à tort, Grimibus).


— (I, B, 1) GRINNEs, xut t1. l. (4o") ou m. (26" !)
de Caspingio , v.. (VI) l. (13" #) ou m. (9") de Ad
Duodecimum (une piqûre de vers après le v a enlevé
peut être un autre chiffre. Welser a vu ux, répété par
les éditeurs suivants; mais ce second chiffre avait déjà
disparu au temps de Scheyb). — Tacite, dans la guerre
de Civilis : « ... Grinnes, cohortium aliarumque castra »
GALLIA . - ROUTES. 45
(Hist. V, 2o; cf. 21). — En Batavia : du côté de Tiel,
prov. de Gueldre, selon d'Anville (Votice de la Gaule,
p.361) et Katancsich (I, p. 27); Rhenen, selon Cluvier
(Germ. ant. II, p. 171 - 173) et Valois (Votit. Gall.
p. 77); vers Drumel, selon Mannert (II, 1" part. p. 215,
1 éd.); à Rossem, selon la Commission de la Carte des
Gaules; Warich et Bochstein, selon Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 73) ; Heesselt, selon Lapie (p. 226);
dans les environs de Druten, selon Ukert (II, 2" part.
p. 531).
6. 2l à òu où c cintum. — (I, B, 1) mp puopEcruuu,
v.. (VI) l. (13"!) ou m. (9") de Grinnibus (voy. l'art.
précéd.); xvtt t. l. (4o") ou m. (26"!) de Vouiomag
(Moviomagus, Nimègues). — En Batavia. — Wagenin
gen, rive droite du Leck, selon Cluvier (Germ. ant. II,
p. 183); Doodenwerd, rive droite du Wahal, selon d'An
ville (Votice de la Gaule, p. 276). Ce savant géogra
phe croit que, dans la Batavia, les distances sont comp
tées en milles et non en lieues gauloises, et le nom de
cette localité l'engage à corriger xvIII en xII, et à cher
cher l'emplacement de cette station à xII milles de
Nimègues, à l'O. ; mais il se peut que le chiffre xvIII
exprime des milles et que le nom Ad Duodecimum s'ap
plique à des lieues gauloises, le rapport étant exactement
26"# pour xir lieues gauloises, et pour xvIII milles.
- Mannert (II, 1" part. p. 216, 1" édit.) voit dans cette
station le Vada de Tacite : « tantumque belli superfuit
ut praesidia cohortium, alarum, legionum una die Civilis
quadripartito invaserit, decumam legionem Arenaci,
secundam Batavoduri, et Grinnes, Vadamque cohor
tium alarumque castra » (Hist. V, 2o, cf. 21) ; il la
porte à Druyten (II, 1" part. p. 215-216, 1" éd.);
elle serait à Dorst, selon Ukert (II, 2" part. p. 531);
46 G A L L IA . – ROUTES.

à Yssendorn, selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,


p.73) et Lapie (p. 226); à Tiel, selon la Commission
de la Carte des Gaules.

ll o uio magi, Nimègues.Voy. plus haut, p. 42.

III. DE )t oui ont a gi, NIMÈGUEs, — A $ en tb pitt,


vERs zURZACH, — PAR 2l gripina, CoLoGNE,
$)l ogontiſt t 0, MAYENCE, ET 2l rgent pra te,
STRASBOURG (RIVE GAUCHE DU RHIN).

ll ou io ma gi, Nimègues. Voy. plus haut, p.42.


1. 23 r rnatio. — (I, C, 1) AREvacUu, x, l. (22')
ou m. (15") de Vouiomagi, vt. l. (13"4) ou m. (9")
de Burginatio. — En Batavia. — Itin. Anton. : « Car
vone..., Harenatio mpm xxII, Burginatio mpm vi »
Wessel. p. 369-37o, var. « Herenatio, Harenacio; »
voy. aussi p. 256 : « Burginatio..., Harenatio leg. x,
ala. » — Tacite (guerre de Civilis) place la x° légion
à Arenacum (Hist. V, 2o). — Arnheim, selon Cluvier
(Germ. ant. II, p. 171) et Valois (Votit. Gall. p. 4o);
Aert, selon d'Anville (Votice, p. 93-94) et Ukert
(II, 2" part. p. 531); Werthuysen, selon Mannert (II,
1" part. p. 214, 1" éd.); Clèves, selon Lapie (p. 225)
et la Commission de la Carte des Gaules.

2. ſ3ur giltatio. — (I, C, 1) nURGINATIUM, u1. l.


(13" !) ou m. (9") d'Arenatio; u, l. (11*) ou m.
(7"#) de Colo. Traiana. — Itin. Anton. : « Hare
natio..., Burginatio mpm vi, Colonia Traiana mpm v»
Wessel. p. 37o, var. « Bulginatio, Burginacio; » voy.
p, 256 : « Burginatio..., Harenatio leg. x, ala. » (Les
chiffres étant les mêmes dans les deux itinéraires, les
GALLIA . – ROUTES. 47

distances doivent être comptées en milles dans la Table.)


Kranenburg, selon Simler et Bertz (I, 23); près de Bim
men, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 183); Burnet,
selon Valois (Notit. Gall. p. 1o4); Waterbourg ou
Schenk, selon Alting, Cellarius (l, p. 28o), d'Anville
(p. 183), Wesseling (loc. cit.), Mannert (II, 1" part.
p. 218) et Walckenaer (III, p. 72); Calcar, selon la
Commission de la Carte des Gaules.

3. colo.traiana. ff —(I, C, 1)coLoNIA TRAIANA,


u. l. (11") ou m. (7" !) de Burginatio; xl. l. (89")
ou m. (59") de Veteribus (il est probable qu'il faut
lire xt au lieu de xl ; or xt l. font 24"!, et xx m.
font 16"!).— Dans la prov. Germania II", sur le Rhin.
— Itin. Anton. : « Burginatio..., Colonia Traiana
mpm vI, Veteribus mpm 1.. » Wessel. p. 37o, omission
évidente dans le 2° nombre pour xI (?). — Cf. Ptolem. :
Asſio» )' OÙ)riz, legio XXX* Ulpia (II, Ix (vIII) 15), et,
plus loin, entre Bonn et Mayence : Tgzïxvi )eyiov (II, Ix
(vIII), 16). — Köln, Kellen, à 1 mille à l'E. de Clèves,
selon Bertz (I, 23), d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 232); Cleef, selon Katancsich (I, p.34); Xanten, selon
la Commission de la Carte des Gaules.Voy. Ukert (II,
2° part. p. 524 et suiv.). — Inscript. : CIVIS : TRAIA
NENSIS (Orelli, n° 1oo3; cf. Henzen, p. 168). — CIVI .
TRAIANENSI (Brambach, Corp. inscr. Rhen. n° 199).
4 beteribus. ff — (I, C, 1) · ETERA [cAsTRA], xl.
l. (sans doute pour xx l. (24"#), ou m. (16*!)) de
Colo. Traiana; xttt. l. (29"), ou m. (19"!) d'Asci
burgia. — Position militaire de la prov. Germania II",
rive gauche du Rhin. — Itin. Anton. : « Colonia
Traiana..., Veteribus mpm I.., Calone mpm xvIII »
Wessel. p. 37o; « Calone.., Veteris leugas xII, Castra
48 GALLIA. - RoUTES.

leg. xxx Ulpia » p. 255-256. — Tacit. : « haud mi


nor moles supererat ob ferociam quintae et unaetvicesi
mae legionum, sexagesimum apud lapidem (loco Vetera
nomen est), hibernantium » (Ann. I, 45); or le lieu
qui est éloigné de Lx milles de Vetera est Ara Ubio
rum (cf. Hist. IV, 18; 21); il s'était formé une espèce
de ville près du camp : les légions la détruisirent : « sub
versa longae pacis opera, haud procul castris, in modum
municipii exstructa, ne hostibus usui forent. » Ce camp,
construit pour deux légions, était considérable : « spem
oppugnantium augebat amplitudo valli, quod duabus
legionibus situm vix quinque millia armatorum Roma
norum tuebantur » (lV, 22) « pars castrorum in collem
leniter exsurgens, pars aequo adibatur. Quippe illis
hibernis obsideri premique Germanias Augustus credi
derat » (IV, 23); il y avait des retranchements formés
de tours et de créneaux : « turribus pennisque moenium »
(id.; cf. 57); « tolerant cum maxime inopiam obsidium
que apud Vetera legiones » (IV, 58; cf. 59). Ces cam
pements furent détruits par Civilis : « direptis castris
[Veteribus], faces injiciunt » (6o; cf. 62). Civilis campa,
à son tour, à Vetera : « apud Vetera [Civilis] castra
consedit.... arcebat latitudo camporum suopte ingenio
humentium.Addiderat Civilis obliquam in Rhenum mo
lem, cujus objectu revolutus amnis adjacentibus super
funderetur » (V, 14). — Ptolem. : Bzrzv6ôoupow(27" 15'-
52° 3o') ü?'#v o)ézegz (27° 3o'-51° 5o') Asſtow )' (XXX )
OÙ)riz (II, Ix (vIII), 14), var. O)éreppz, OÙéyecºz. — Berk,
selon Simler; Xante, selon Bertz (I, 23); Vorstenberg,
selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 9o-91), Wesseling
(loc. cit.), d'Anville (Notice de la Gaule, p. 696),
Mannert, Ukert, etc.; Kellen ou Köln, selon Katancsich
(I, p. 34); Birten, selon la Comm. de la Carte des Gaules.
GAL L IA . - ROUTES. 49
5. 2tº cibur giu. — (I, C, 1) AscmnvnGrUu, x141. l.
(29"), ou m. (19"#) de Veteribus; x1 t t1. l. (31"), ou
m. (2o"#) de Vouesio. — Position militaire de la prov.
Germania II", sur le Rhin. — Tacit. : « rapiunt in
transitu hiberna alae Asciburgii sita » (Hist. IV, 33);
« Asciburgium, quod in ripa Rheni situm hodieque in
colitur, ab illo [Ulyxe] constitutum nominatumque »
(Germ. 4). — Ptolem : Aazt6oºpyiov (27"3o'-52°3o') II,
xI (x), 27. — Selon Bertz, Cluvier, d'Anville et le plus
grand nombre, ce serait Asburg; selon Katancsich,
Geldern (I, 35).

6. ll ouesio. — (I, C, 1) vorEsIUM (Neuss, Prusse


Rhén.), xxxxx. l. (31 ) d'Asciburgia , xux. l. (35* #)
d'Agripina. — Itin. Anton. : « Calone.., Vovesiae
mpm xvIII, Colonia Agrippina mpm xvIII » Wessel.
p. 37o ; « Burungo..., ala Vovesio leg. V, ala ; Gel
duba leg. VIIII, ala » p. 255. — Position militaire de
la Germania II", rive gauche du Rhin. — Tacite la
mentionne (Hist. IV, 26; 33-35; 36); campement d'une
légion (62; 7o; 77; 79; V, 22). — Le Vovaesium de
Ptolémée, Nouziatow 31"-51"1o') II, xI (x), 29, est diffé
rent. — Amm. Marcell. cite Vovesium comme ayant
été occupé par l'empereur Julien (XVIII, II, 4). —
Anon Ravenn. : « juxta fluvium Renum,... Vovesio »
IV, 24. — Greg. Turon. : « circa Vivisium castellum,
Rhenum transgressus » II, 9.

7. agripina. ff — (II, A, 1) coLoNIA AGRIPPI va,


vel AGRIPPINENsIUM; cLAUDIA AR4; cLAUDIA AR 1 AGPIPPI
NEVsIUM; cLAUDIA AUGUsTA AGRIPPINE vsIUM (Cologne),
xut. l. (35*!) de Mouesio, xx. l. (24" !) de Bonnae;
xvttx. (4o") de Juliaco, vt. (13" !) de M.nerica ;
4
5o G A L L/A. —— ROUTFS.

u*. d'une station anonyme et xut. de Marcomagus:


Agrippina figure donc dans la Table comme étant au
carrefour de cinq routes. — Colonia romana et me
tropol. de la prov. Germania //*. — Itin. Anton. :
« Iuliacum..., Colonia mpm xviii » Wessel. p. 378;
« Bonna..., Colonia Agrippina, Durnomago leg. vii »
p. 254 ; « Vovesiae..., Colonia .4grippina mpm xvi,
Bonna mpm xi » p. 37o; « Tolbiaco vicus supenorum...,
Agrippina civitas leugas xvi » p. 373 ; « Tiberia
cum..., Co/onia Agrippina mpm x » p. 375-376. —
Tacit. : « Agrippina, quo viri suam sociis quoque natio
nibus ostentaret, in oppidum Ubiorum, in quo genita
erat, veteranos coloniamque deduci impetrat, cui no
men editum ex vocabulo ipsius; ac forte acciderat ut
eam gentem, Rheno transgressam, avus Agrippa in fidem
acciperet » (Ann. XII, 27). Cette colonie fut donc
fondée par Agrippine, femme de Claude, l'an 5o, dans
la ville des Uòii « in oppidum Ubrorum; » or Tacite
l'appelle ailleurs (Ann. I, 39, 57) « A/ra Uòiorum ». II
l'appelle aussi « Colonia Agrippinensium » (IV, 20);
« Colonia Agrippinensis » (63; cf. 26; 59; 65; 79).
Le territoire de celte colonie était le même que celui
des Ubii : « quanquam Romana colonia esse meruerint
[ Ubii] ac libentius Aegrippinensis vocentur.... » Tacit.
(Germ. 28). — Sueton. : « Agrippinensis Colonia »
J/itell. 1o. — Plin. : « Rhenum... accolentes, Ger
maniae gentium in eadem provincia... Ubii, Colonia
Agrippinensis » Hist. Vat. IV, xxxi (xvii), 2. —
Ptolem. : AY£TTiy^vai; (27"/îo'-51" 1 o') II, ix (viii),
15, var. AY£vr,Twixoat; pour Angit:Ttwi, xoXôvvz. — Epi
tome Aurelii Victoris : « [Traianus] imperium apud
Agrippinam, nobilem Galliae Coloniam, suscepit »
De vit. et mor. imp. 13. — Paulus : « in Germania
G A LLI A. - ROUTES. 5I

Inferiore, Agrippinenses juris Italici sunt » II, De cen


sibus. — D'après Amm. Marcellin, Cologne fut détruite
par les Barbares au temps de Julien : « indicabat...
Coloniam Agrippinam , amp/i nominis urbem , in
Secunda Germania, pertinaci Barbarorum obsidione
reseratam magnis viribus et deletam » (XV, viii, 19;
xi, 7); restaurée par cet empereur (XVI, Iii, 2). —
Cf. Julian, Epist. ad S. P. Q. Athen. D. Bouq.
p. 725, C; — Zosim. : Hist. I, p. 651 ; — Aethicus :
Cosmogr. p. 37. — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium I{e-
num, civitates :... colonia Agripina » IV, 24. — Notit.
Prov. : « provincia Germania II", metropolis civitas
Agripinnensium »; plusieurs var. des manuscrits ajou
tent « id est Colonia » Guérard, p. 2o et note 4. —
Greg. Turon. : a Agrippinensis »; le mom Colonia seul
commengait alors à prévaloir : « Sigibertus misit Gondo
valdum in Agrippinensem civitatem, quae nunc Colonia
dicitur » (H. E. VI, 24). — Venant. Fortun. : « Colonia
Agrippina » IIl, 17 ; — cf. Cod. Theodos. ann. Chr.
332. — Inscript. : COL • CL • ARA, colonia Claudia
Ara (Borghesi, OEuvres, t. VI, p. 282). — CL • ARA,
Claudia Ara (id. ibid.) — ARA (id. ibid. p. 283; voy.
ibid. la note de M. L. Renier sur ces inscriptions). —
... CVR • COL • CLAVD • AVG • AGRIPPINENSIVM . . .
curatori coloniae Claudiae Augustae Agrippinensium
(Mommsen Inscr. Neap. 1426). — .. NATVS • COL.
AGRIPPINENSE (Orelli, n° 338 I). — Les citoyens de cette
colonie étaient inscrits dans la tribu Claudia : C. TITIO.
c • F • cL • SIMILI • AGRIPPINENSI ... (Maffei, Mus.
J'eron. 425, 1). — Monn. Rom. : C • C • A • A, colonia
Claudia Ara Agrippinensium; coL • CL • AGRIP, colo
nia Claudia Agrippinensium (Cohen. Med. imp. t. V,
Posthume, n" 7 et io). — Monn. Mérov. : coLoniA
52 GALLIA. - ROUTES.

cIvI, ou cIvE; coLvNIA CivET : coL : v (Ubiorum). —


Monn. Carlov. : coLoNIA.
(Pour la distance qui sépare Colonia Agrippina de
Marcomagus, voy. plus bas.)

8. Bonnat. ff — (II, A, 1 ) BoNNA (Bonn.),


xx. l. (24"!) d'Agripina; v1 tx. l. (18*) de Rigoma
gus. — Position militaire de la prov. Germania II",
sur le Rhin. — Itin. Anton. : « Baudobriga..., Bonna
mpm xxII, Colonia Agrippina leugas... » Wessel. p.
254, var. « Bonno, Bona » ; « Colonia Agrippina...,
Bonna mpm xI, Autunnaco mpm xvi » p. 37o. —
Mill. de Tongres : ...L - XI | ....MAGVS L. VIIII, qu'il faut
suppléer : [AGRIPPINA.... | BONNA L. xl | [RIGOMAGVS
L : Vllll (Henzen, 5236). — Florus : « Bormam [alias
Bonnam] et Caesoriacum pontibus junxit [Drusus] »
Otto lahn, XXX, p. 1 18, 2o. — Ptolem. : 'AſptrTwºw
g(;... eitz Bówvz (27" 4o'- 5oº 5o') Xeytow 3 'A0xyzixi (II,
Ix (vIII , 15) Legio I* Minervia. — Tacit. : « scripsit
[Hordeonius Herennio Gallo, legionis primae legato,
qui Bonnam obtinebat... » (Hist. IV, 19; cf. 2o; 25;
62; 7o ; 77) ; « profectus... Bonnam [Cerialis] ad
visenda castra quae hiematuris legionibus erigebantur...»
V, 22. - Amm. Marcell. la cite comme une des sept
civitales occupées par Julien (XVIII , II, 4). — Anon.
Ravenn. : « [in] Francorum patria,... juxta fluvium
Renum,... civitas Bonnae » IV, 24. — On a vu dans
Bonna (Bonn) le même lieu qui est mentionné par
Tacite, au temps de Tibère, sous le nom d'Ara Ubio
rum (lequel paraît, d'après les inscriptions que nous
avons citées à l'article précédent, devoir être identifié
avec Cologne), et l'on s'est fondé surtout sur ce
que l'historien place, à Ara Ubiorum, à l'époque de
CAf L I. VA1. - ROUTES. 53

Germanicus, la première légion qu'on trouve campée à


Bonna sous Vespasien aussi bien qu'au temps de Pto
lémée : « apud Aram Ubiorum... duae ibi legiones,
prima et vicesima... hiemabant » (Tacit. Ann. I, 39);
mais la différence des époques explique parfaitement ce
changement de résidence. — Ara Ubiorum était à
Lx milles de Vetera (Tacit. Ann. I, 45); si Vetera est
à Vorstenberg, près de Xanten (voy. plus haut), il y
a entre ce lieu et Bonn 12o kil. environ ; or Lx milles
romains ne font que 88 kil., ce qui nous porterait par
conséquent à Cologne et non à Bonn, pour Ara Ubio
J'll/7?,

9. Rigoma gu5. — (II, A, 1) RicouacUs (Rema


gen), vxxx. l. (18") de Bonnae; v t t t .. l. (2o*)
d'Antunnaco. — Oppidum de la prov. Germania I1",
sur la rive gauche du Rhin. — Mill. de Tongres :
... L : xl | ....MAGVS L : VIIII | ....NNACVM L : VIII, qu'il
faut suppléer : [BONNA] L - xI | [RIGOIMAGVS L : vlllll
[ANTVINNACVM L : VIll (Henzen, 5236). — Amm.
Marcell. : « apud Confluentes (Coblentz),... Rigoma
gum oppidum est » XVI, III, I. — Anon. Ravenn. :
« [in] Francorum patria,.. juxta fluvium Renum,...
civitas... Rigomagus » IV, 24. — Au moyen âge,
Riegemach : « in libro rerum memorabilium a Bernardo
Claravallensi gestarum, viculus Riegemach vocatur inter
Confluentiam et Coloniam, Rigomagus [tabulae Theo
dosianael in provincia Germania II", hodieque Ri
magen dicitur, alias Rhinmegen et Remnegen et Bonnae
est proximus » (Valois, Not. Gall. p. 477). — Tous
les géographes sont d'accord pour identifier Rigomagus
avec Remagen.
Deux bornes milliaires ont été trouvées à cinq cents
54 GALLIA. - ROUTES.

pas de Remagen Rigomagus; Brambach en propose la


restltutlOn SulVante :
N° I . N° 2.

imp. caes |MP • CAES


HADRiani f...tra M AVREL - ANTO
[ANl : PARthici.n. nervae NINO - AVG : PONT
PRONepote.t.aelio MAx : TR - PoT : XVI
ANTONlNo.aug.pio cos - III : ET
P · M · TRIB.pot...cos IMP - CAES
III : P : P : A · col : agripp L : AVREL : VERO : AVG
M ° P ° XXX TR - POT : Il : cos : Il
A • COL • AGRIPP
M • P • XXX

(De Column. milliar. p. vn1; cf. Mus. Rhen. XV, 491, 5,


et 492, 6.)

Ces deux bornes, qui sont datées, le n° 1 de 14o-145,


l'autre de 162 de J. C., s'accordent avec les Itinéraires
et le milliaire de Tongres en portant Rigomagus à
xxx milles de Colonia Agrippina : xxx milles valent
44"4 ou xx lieues gauloises.
10. 2t ntun ndco. — (II, A, 1) AvrUwvacuM (An
dernach), vx114. l. (2o") de Rigomagus; u1111. de
Confluentes, Coblentz. — Prov. Germania I", rive
gauche du Rhin. - Itin. Anton. : « / ingio..., Antun
naco mpm xvII, Baudobriga mpm xvIIII » Wessel.
p. 254 ; « Bonna,... Antunnaco mpm xvII, Confluen
tibus mpm vIIII » p. 37o-371, var. : Antunnaco, Anto
naco ». (Les mesures de l'Itinéraire sont insuffisantes :
il faudrait lire des lieues gauloises au lieu de milles;
il y a 38 kil. environ entre Bonn et Andernach; or xvII
milles ne font que 25 kil. Les mesures de la Table entre
ces deux points donnent xvII lieues qui valent 37*765",
GALLIA. - ROUTES. 55

ce qui diffère très peu de la mesure réelle, Entre Coblentz


et Andernach il y a 2o kil., et la Table nous les donne,
tandis que l'Itinéraire n'aurait, en milles, que 13"329").
— Mill. de Tongres : « ... MAGVS L : Vllll | ....NNACVM
L : VIII | .... LVENTES L : VIll, qu'il faut suppléer : [Rl
GO]MAGVS L.VIIIl | [ANTV]NNACVM L.VllI | [CONF]LVEN
TES L : VIII (Henzen, 5236). — Amm. Marcell. : « An
tunnacum, » une des « septem civitates » occupées par
Julien (XVIII, II, 4), — Notit. Dign. : « Antonaco »
Böck. II, p. 1 16 ; « praefectus militum Acincensium,
Antonaco » p. 1 17. — Anon. Ravenn. : « [ civitas
Francorum], juxta Renum,... Anternacha » IV, 24. —
Monn. Mérov. : ANToNAco. — Ann. Fuldens. : « Cas
tellum Anternacum » ann. 876-882 (Valois, Notit.
Gall. p. 25). -

11. C on flu entes. — (II, A, 1) coNFLUENtEs (Co


blentz), u1111. l. (2o") d'Antunnaco; vx tt. l. (18")
de Bontobrice. — Prov. Germania 1". — Itin. Anton. :
« Antunnaco..., Confluentibus mpm vIIII (lieues gaul.),
Vinco mpm xxvi » Wessel. p. 37 I. — Mill. Tongr. :
.. .. NNACVM L - Vlll | .... LVENTES L " VIll | .. NDO
BRICA : L : VIIl, qu'il faut suppléer : [ANTVINNACVM L .
VIII | [CONF]LVENTES L - Vlll | [BO]NDOBRICA - L . VIII
(Henzen, 5236). — Sueton. : « Plinius Secundus in
Treveris, vico Ambiatino, supra Confluentes [C. Cae
sarem Caligulam] genitum scribit » Calig. 8. — Amm.
Marcell. : « Castellum apud Confluentes, locum ita
cognominatum ubi amnis Mosella confunditur Rheno »
XVI, III, 4. — Notit. Dign. : « Confluentibus » Böck.
II, 1 16 ; « praefectus militum defensorum, Confluenti
bus » p. 1 17. — Anon. Ravenn. : « [civitas Franco
rum], juxta fluvium Renum,... Confluentes » IV, 24.
56 GA L L1A. - ROUTES .

— Greg Turon. : « Confluentis castrum », et au


moyen âge : « Cobolence, » et « Cophelinci urbs » (voy.
d'Anville, Notice de la Gaule, p. 241).

12. ſ3ont obrice. — (II, A, 1) nowpobRica (Bop


part), vxxx. l. (18") de Confluentes; uvxxt. l. (2o")
de Vosauia. — Prov. Germania I", rive gauche du
Rhin. — Itin. Anton. : « Antunnaco..., Baudobriga
mpm xvIII, Bonna mpm xxII » Wessel. p. 254; « Tre
veris..., Baudobriga mpm xvIII, Salissone mpm xxII »
p. 374, var. « Baudobrica, Bondobrica » (ou il s'agit
d'une autre localité, ou ce passage est très-erroné). —
Mill. de Tongres : .... LVENTES L : VIll | .. NDOBRICA .
L - VIII | .. SOLVIA L - VIll, qu'il faut restituer : [CON
F]LVENTES L - VIII | [BO]NDOBRICA - L . VIII | [VO]SOL
VIA L : VIIl (Henzen, 5236). — Notit. Dign. : « Bodo
brica » Böck. p. 1 16; « praefectus militum Balistario
rum, Bodobrica » p. 1 17. - Anon. Ravenn. : « [civitas
Francorum], juxta fluvium Renum,... Bodorecas » IV,
24. — Au moyen âge : « Marca Bodobrigensis, Bo
bardia, Bodardus » (d'Anville, Votice de la Gaule,
p. 145); « Bobardus ». (Valois, Notit. Gall. p. 91);
« Bobbrig, Bopprig, Bobbert, Boppert, Boppart » (Cluv.
Germ. ant. II, p. 58).
Deux bornes milliaires ont été trouvées à Salzig, à une
heure au-dessus de Boppart Bondobrica. La première,
très mutilée, se termine par ces lettres : A · M -|.I. XX'X
(Mus. Rhen. XV, 496, 14); elle est du temps d'Éla
gabale. La seconde, du règne d'Aurélien (ann. 271), se
termine ainsi : A MOC | XXV///// (Mus. Rhen. XV, 5oo,
25). Il faut lire sans doute : A Moguntiaco XXVIIII.
Ce sont probablement des lieues et non des milles. La
Table nous donne xxx lieues entre Moguntiacum et
G A L L 1 A. - ROUTES . 57
Bondobrica, et le milliaire de Tongres xxvIII seulement
(voy. Brambach, de Column. mill. p xII).
13. lloeauia. — (II, A, 1) rosoLr14 (Ober-Wesel),
vtt xx. l. (2o") de Bontobrice; ut txt. l. de Bingiü.
— Prov. Germania 1", rive gauche du Rhin. — Mill.
de Tongres:.. NDOBRICA : L : VIII | .. SOLVIA L : VIll !
.INGIVM L : VIII, qu'il faut restituer : [BOlNDOBRICA .
L.VIII | [vo] SoLVIA L. vlll ] [BINGIVM L. VIll (Henzen,
5236).— Anon. Ravenn. : « civitas Francorum], juxta
fluvium Renum,... Bosalvia » IV, 24. — Au moyen
âge : « Vuasaliacenses » (Valois, Notit. Gall. p. 623).
14. ſ3ingiii. — (II, AB, 1) hivGIUM (Bingen),
- vx11x. l. (2o") de Vosauia; xx t. l (26"!) de Mogon
tiaco; xux. l. (35"#) de Dumno (route de Trèves).
— Prov. Germania I", rive gauche du Rhin. — Itin.
Anton. : « Voviamago .., Vingio mpm xxv, Antun
naco mpm xvII » Wessel. p. 253; « Baudobriga...,
Salissone mpm xxII, Vingio mpm xxIII, Mogontiaco
mpm xII, » p. 374, var. « Bingio »; « Confluenti
bus..., Vinco mpm xxvI, Noviomago mpm xxxvII »
p. 371, var. « Uingo » (Vinco pour Vico Vingio; voy.
ci - après, Auson.). — Mill. de Tongres : .. SOLVIA
L · VIII | . INGIVM L : VIll | .. GONTIAC L - XIl, qu'il
faut suppléer : [vo]SOLVIA L : VIII | [BINGIVM L : VIII |
[MOGONTIAC L : XII (Henzen, 5236). — Tacit. : « Tu
tor, Treveris comitantibus, vitato Mogontiaco, Bingium
concessit » Hist. IV, 7o, — Amm. Marcell. : « Bin
gio, » cité parmi les « septem civitates » occupées par
Julien (XVIII, II, 4).— Notit. Dign. : « Bingio » Böck.
II, p. 1 16; « praefectus militum Bingensium, Bingio »
p. 1 17.— Anon. Ravenn. : « [civitas Francorum], juxta
fluvium Renum,... Bingum », var. « Bigum » IV, 24.
58 G A LLI A. – ROUTES.

— Auson. : « Transieram celerem nebuloso lumine Wa


vam, | Addita miratus veteri nova moenia Vico » Mosell.
X, v. 1-2. Il doit s'agir ici de Bingium, vicus Bingium
ou Vingium, Vincum; voy. plus haut l'Itin.Ant. —
Eginhard : « Bingia, Cruciniaco (Kreuznach) proxima »
Ann. 819. — Au moyen âge : Binga, urbs Pinguia,
castellum Pinguium » (Valois, Notit. Gall. p. 84-85).
15. ſtl o gontin co, ff — (II, B, 1) MocovtiacUM
(Mainz, Mayence), xtx. l. (26"!) de Bingiu, vvtxt. l. l
(2o") de Bonconica. — Civit. et metrop. de la prov.
Germania I", rive gauche du Rhin. — Itin. Anton. :
« Bauconica... Mogontiacum mpm xI » Wessel. p. 355;
« Vingio..., Mogontiaco mpm xII, Borbitomago mpm
xvIII » p. 374 (ce sont des lieues). — Mill. de Tongres :
« . INGIVM L.VIll | ..GONTIAC L - Xll | ...CONICA L. VIlll,
qu'il faut suppléer : [BINGIVM L. VIII | [MO]GONTIAC
L. xII | [BAV]CONICA L.VIIll (Henzen, 5236). —Tacit. : .
« Magontiacum » Hist. IV, 15; 24; 25; 33 ; 37; 59;
61; 62; 7o; 71. — Ptolem : Tpzïzy) )syiov (27"3o'-
5o'35'), sirz Mozovtizzo» (27"2o'-5o'15'), II, x (vin),
16. — Aethic. : « Magonciacum » p. 37; cf. Codex
Theod. ann. 371. — Notit. Dign. : « [dux] Mogontia
censis » Böck. II, p. 5 et 23; « Mogontiaco » p. 116;
« praefectus militum armigerorum, Mogontiaco »
p. 117. — Amm. Marcell. : « Prima Germania, ubi,
praeter alia municipia, Mogontiacus est » XV, xi, 8;
« Mogontiacum civitas » XVI, II, 12; cf. XXVII, x, 1;
XVII, 1, 2. — Vopisc : « Mogontiacum » Aurel. 7. -
Notit Prov. : « provincia Germania 1" : metropolis
civitas Mogunciacensium » Guérard, p. 19. — Anon.
Ravenn. : « [civitas Francorum], juxta fluvium Re
num,... Maguntia » IV, 24. - Greg. I'uron. : « Momo
A

GALL 1A. - ROUTES. o9

ciacense opidum » IX, 29; « Momociacensis urbs »


Glor. conf. 53. — Inscript. : C : SERTORIVS · L · F |
OVF : T1.....Vs | VETERANvs : LEG - XVT| CVRATOR .
CIVIVM ROMANO | MOGONTIACI (Orelli, 4976). —
..,L · SENILIVS | DECMANVS - O | C. C -R. M. NEG , MOG|...
quaestor, curator civium Romanorum Mogontiaci, ne
gociator Mogontiaci (Henzen, 7151).—Monn. Mérov. :
MoGoNTIA CIv; MoGoNCIACo; MoGoNTA.

16. ſ3on conica. — (II, B, 1) havcovicA (Oppen


heim, rive gauche du Rhin, Hesse-Darmstadt), ut111. l.
(2o") de Mogontiaco; xx. l. (24"#) de Borgetomagi.
— Prov. Germania I". — Itin. Anton. : « Borbito
mago..., Bauconica mpm xIII (19"254"), Mogontiacum
mpm x1 (16" 291") » Wessel. p. 355, var. « Bauconia,
Bouconia. » — Mill. de Tongres : ... GONTIAC L - XII ]
...CONICA L - VIlll | ....ITOMAG L - XI, qu'il faut sup
pléer : [MO]GONTIAC L : xll | [BAV]coNICA L : Vllll !
[BORBJITOMAG L - xl (Henzen, 5236).
17. ſ3.org rtoma gi. — (II, B, 1) nonhrToMacUs ou
bonuITouucUs [ravGiovUw] (Worms, Hesse-Darmstadt,
rive gauche du Rhin), xx. l. (24" !) de Bonconica;
xttt. l. (29") de Vouiomagus.— Prov. Germania 1".
— Itin. Anton. : « Noviomago..., Borbitomago mpm
xIIII, Bauconica mpm xIII » Wessel. p. 355 ; « Mogon
tiaco..., Borbitomago mpm xvIII, Voviomago xvIII »
p. 374, var. « Bornutomago, Bormitomago, Bornito
mago, Promitomago, Bromitomago. » — Mill. de
Tongres : ..CONICA L - VIlll | ....ITOMAG L - XI, qu'il
faut suppléer : [BAV]CONICA L : VIIII | [BORBITOMAG
L ' Xl (Henzen, 5236). — Ptolem. OÙxſyvóvov ôè Bog6n
tégzyo; (27"5o'-49"2o') II, Ix (vIIII), 17. — Cette ville
est fréquemment désignée sous le nom du peuple dont
6o G A L L VA. - ROUTES .

elle avait été capitale, Vangiones. — Notit. Dign. :


« Vangionis » Böck. II, p. 1 16; « praefectus militum
secundae Flaviae, Vangiones » p. 117. — Cf. Amm.
Marcell. XV, xI, 8. — Notit. Prov. : « provincia Ger
mania Prima,... civitas Vangionum, id est Warma
tia » Guérard, p. 2o. — Anon. Ravenn. : « juxta...
fluvium Renum, Gormetia, quae confinalis est cum prae
nominata Maguntia, civitate Francorum » IV, 26. -
Au moyen âge : « Vvarmatia, Guarmatia, Vºormatia »
(Valois, Motit. Gall. p. 92-93).
La comparaison de la Table avec le Milliaire de Ton
gres entre Cologne et Worms donne, en lieues gauloises,
le tableau suivant dans lequel toutes les positions an
ciennes sont, comme on l'a vu, identifiées, sans aucun
doute, avec les localités modernes :
3 grip in a ... ... • • • • • • • • • •

ſ3 o It m a c %C4 ....... L • XI
ti ig om agus U 41 4 . . .. MAGUS L ° VIIII
2l u tu m m a c o U1 4 1 4 . . . .. NNACVM L • VIII
C o n fl u r n t cs l11 1 1 1. . . .. LVENTES L • VIII
6 o n t o b ri c c l) 1 1 1 . . NDOBRICA • L • VIII
l0 o s attia U111 1 . . SOLVIA L - VIII
6 in giu lU 1 1 1 1 . INGIVM L • VIII
#log o nti a r o X1 4 . . GONTIAC L • XII
0 on rc mic a U 41 41 ... CONICA L - VIIII
6 orge tom a gi X4 . . .. ITOMAG L - XI

X:(S U XCII

(Inscript. de Tongres, copie rectifiée par M. le général


Creuly, Revue archéol. nouvelle série, t. III, p. 4o8
413, et errata, t. IV, p. 168.)

Nous avons donc, dans la Table, III lieues, ou 6*# de


plus que dans le Milliaire, sur une distance de xCII ou
xCv lieues. Ces différences ne sauraient être attribuées
G A LLI A. - ROUTES , 61

qu'à des fractions, tantôt complétées, tantôt supprimées,


dans les nombres ronds qui seuls figurent sur les monu
ments (voy. L. Renier, Inscript. de Thébessa, Revue
archéol. nouvelle série, t. VIII, p. 359). S'il en était
ainsi, le même étalon de lieue gauloise aurait été suivi
dans le Milliaire de Tongres et dans la Table. Or, cet
étalon, ainsi que nous l'apprennent Ammien Marcellin
(XVI, xII, 8), l'Itinéraire d'Antonin (divers passages,
mais notamment p. 359-363 de l'édition de Wesseling)
et Jornandès (de Reb. Getic. 36) est égal à 1 mille #
romain, soit 2"222". Cette lieue ne devait pas être exac
tement la lieue gauloise nationale, si les Gaulois avaient
un système fixe de mesure, mais elle devait seulement s'en
rapprocher, ainsi que l'ont pensé M. de Saint-Ferjeux
(Mém. sur l'anc. lieue gaul. 1852) et M. Aurès (de la
Lieue gauloise, etc. 1865). Selon le premier, la lieue
gauloise primitive aurait été de 2*415"; selon le second
(qui est parvenu à identifier l'ancien pied gaulois avec
le pied-de-roi français de o"3248 et qui attribue à la
lieue gauloise 75oo pieds gaulois), elle aurait été de
2"436" (dernier résultat consigné dans une lettre inédite
du 26 avril 1868). Or, dans le tableau précédent, ou
bien les distances du Milliaire de Tongres sont comptées
en lieues nationales gauloises de 2"436" (Aurès), ou
bien elles sont comptées en lieues gallo-romaines de
2"222". Quant à la Table, il est certain que les lieues y
sont calculées sur l'étalon officiel de 2"222", COIIlII1Gº
dans l'Itinéraire d'Antonin et dans tous les textes qui
nous sont parvenus. Tout ce qu'on peut donc accorder,
c'est qu'il n'est pas impossible qu'il existe quelques
Milliaires mentionnant d'anciens bornages gaulois qui
auraient été respectés, entretenus, restaurés même par
les Romains. Nous aurons occasion d'en citer plus bas
62 GALLIA, – ROUTES.

un exemple dans le Milliaire d'Alichamps; il importe


donc d'examiner ici quel étalon de lieue a été employé
dans le plus important de ces Milliaires, celui de Ton
gres. Or, si nous calculons les xCII lieues qui résultent de
l'addition des distances partielles figurant sur ce monu
ment entre Cologne et Worms, à raison de 2" 436" par
lieue, ces xCII lieues donnent 224 kil.; si nous calculons
les xcv lieues résultant de l'addition des distances par
tielles de la Table entre les deux mêmes points à raison
de 2"222" par lieue, elles donnent 2 1 1 kil.; si l'écart
entre les deux sommes totales des deux monuments pro
venait de la différence des étalons de mesure, il faudrait
que cet écart fût de 13 kil., c'est-à-dire de vi lieues; or,
il n'est que de III lieues, qui valent 6"#.

18. llouiom ag". — (II, B, 1) vorrowacvs colov14


[NEMETUw] (Spier, Spire), xxx t. l. (29") de Borgeto
magi ; xt1.l. (26"!) de Tabernis. — Prov. Germa
nia I". — Itin. Anton. : « Concordia..., Voviomago
mpm xx, Vingio mpm xxv » Wessel. p. 253; « Taber
nis..., Noviomago mpm xI, Borbitomago mpm xIIII »
p. 355 ; « Borbitomago..., Noviomago mpm xvIII,
Argentorato mpm xvIII » p. 374. — Ptolem. : Neuſ
rov uèv Notáuxſo; (27"4o'-49'5o'), II, Ix (vIII), 17.
— Auson. : « Et tandem primis Belgarum conspicor
oris | Nivomagum, divi castra inclyta Constantini »
Mosell. v. 1o. - Notit. Prov. : « provincia Germania
prima,... civitas Vemetum » ; plusieurs variantes des
manuscrits ajoutent « id est Spira » Guérard, p. 2o et
note 1. — Cette ville est fréquemment désignée sous le
nom du peuple dont elle avait été capitale, Nemetes;
Notit. Dign. : « Vemetis » Böck. II, p. 1 16; cf. p. 117.
— Anon. Ravenn. : « Sphira » IV, 26. — Sur une
G A I. LIA. - ROUTFS, 63

des bornes milliaires conservées dans le musée de Spire,


on lit : cOL : N (Mus. Rhen. XV, 499, 24), d'où Bram
bach conclut que l'on doit lire Colonia Nemetum sur les
autres : C : NEM (Mus. Rhen. 5o1, 28); C : N (id. ibid.
5o2, 3o et 31, voy. De column. mill. p. xv). Sur la
borne portant l'inscription n° 3o, on lit : C · N · l L : ll;
elle doit donc provenir d'un lieu éloigné de 4"# de Spire.
19. Giubtr uig. — (II, B, 1) TABERNAE (Rhein
Zabern, rive gauche du Rhin), xxx. l. (26" !) de
Nouiomagus; xx. (24" !) de Saletione. — Prov.
Germania I". — Itin. Anton. : « Saletione..., Tabernis
mpm xIII (19" 254"), Voviomago mpm xI (16" 291 ") »
Wessel. p. 354, 355. Distance directe entre Spire et
Rhein-Zabern : 25 kil.; donc il faut lire des lieues gau
loises et non des milles dans l'Itinéraire Antonin. —
Amm. Marcell. : « [Imp. Julianus | audiens... Argen
toratum, Brocomagum, Tabernas, Salisonem, Weme
tas et Vangionas et Mogontiacum, civitates barbaros
possidentes, etc. » XVI, II, 12. - Notit. Dign. :
« Taberna » Böck. II, p. 1 16; « praefectus militum
Menapiorum, Tabernis |sub duce Mogontiacensi] »
p. 1 17. — Sur une borne milliaire, conservée à Spire et
provenant d'une lieue au-dessus de Rhein-Sabern, on lit :
IMPERATORI CESAR1 •
VALERIO LICINlANlo
LICINIO • NOBILIS
SIMO CESARI
C ° N L xlll1

Colonia Wemetum, leuga XIIII", ce qui s'accorde avec


la Table.

20. 45al c ti on c. — (II, B, 1) salerio (Seltz, dép.


du Bas-Rhin), xx. l. (24"#) de Tabernis, xu111.
64 GA L LIA. - ROUTES.

(4o") de Brocomacus. — Prov. Germania I". — Itin.


Anton. : « Argentorato..., Saletione mpm vII, Taber
nis mpm xIII » (Wessel. p. 354-355), mesures très
insuffisantes : la distance réelle entre Rhein-Zabern et
Seltz est de 26". — Amm. Marcell. (voy. l'art. précé
dent) : « Salisonem » XVI, II, 12. — Notit. Dign. :
« Salectio » Böck. II, p. 1 16; « praefectus militum
Pacensium, Saletione [sub duce Mogontiacensi] » ib. id.
— Au moyen âge : « Saloissa castrum » Fredeg. V, 37;
« Salossa, Salsa » (Valois, Votit. Gall. p. 495-496).
21. ſ3r oromtacus. — (II, B, 1) nnocoMacUs
(Brumath, dép. du Bas-Rhin), xut tt. l. (4o") de Sa
letione ; vtt. l. (15" !) d'Argentorate. — Prov.
Germania 1". — Itin. Anton. : « Argentorato..., Bro
comago mpm xx, Concordia mpm xvIII » Wessel.
p. 252-253, var. « Brocomaco, Brogomaco, Brocco
mazza » — Ptolem. : Tºt66zov ôè Bçeozáuxyo; (27"5o'-
48°2o') II, Ix (vIII), 18. — Amm. Marcell. (voy.
l'art. 19) : « Brocomagum » XVI, II, 12. — Au moyen
âge : « Bruochmagat, in Elisatia » Chron. de Laures
heim, ann. 883 (voy. d'Anville, Votice de la Gaule,
p. 179-18o). — On a trouvé à Brumath, en décembre
1865, une inscription latine de 13 lignes, qui est une
liste de noms romains (Ferd. Chardin, Revue Arch.
nouv. série, XV, p. 159). — Sur une borne milliaire pu
bliée par Steiner (n° 3728), on lit : C. TRIB : A bRO | L l,
Civitas Tribocorum : a Brocomago (?) leuga prima
(voy. Brambach, De column. mill. p. xv).
22, 2tr g entorat t. ff - (II, B, 1) ARGENTonATUM
(Strasbourg), u4x. l. (15" #) de Brocomacus, x14.
l. (26* 4) d'Helellum, embranchement sur Tabernis
Saverne (pas de mesure), de là à Pontesaraui xt4. l.
GALLIA - ROUTES. 6o •

(26* !) — Prov. Germania I". — Itin. Anton. :


« Monte Brisiaco..., Argentorato mpm xxxvIII, Taber
nis mpm xIIII » Wessel. p. 239-24o ; « Augusta Winde
licum (Augsbourg), Argentorato mpm cccxxII» p. 241 ;
« Helveto.,., Argentorato mpm xxvIII, leugas xvIIII »
p. 252 ; « Helveto..., Argentorato mpm xxx » p. 35o ;
« Helvetum..., Argentorato mpm xII, Saletione mpm
vII » p. 354; route de Lyon : « Ponte Sarvix..., Argen
torato mpm xxII » p.372 ; « Woviomago..., Argentorato
mpm xvIII » p. 374. — Ptolem. : Teguzviz # 3vo, èv #
Tô)st;... OÙxſytóvov ôè 'Agyevrápxtoy (27"5o'-48"5o'),
var. 'Agyevrápxyov II, Ix (vIII), 17. — Amm. Marcell. :
« Argentoratus, barbariis cladibus nota » XV, xI, 8 ;
« urbs Argentoratus » XVI, xII, I. — Julian. : Teïyo;
'Ayévtop2 (Epist. ad S. P. Q. Athen.) Julien place ce
tsiyoç au pied des Vosges. — S. Hieronym. : « Argen
toratum, oppidum Galliarum » Chron. ann. 357. —
Zosim. : zó)t; 'Agyévvopz, III, p. 7o3. — Eutrop. :
« Argentoratum, urbs Galliae » X, p. 586. — Notit.
Prov. : « provincia Germania Prima : .. civitas Ar
gentoratensium; » plusieurs var. des manuscrits ajou
tent « id est Strateburgo » Guérard, p. 19 et note 7.
— Notit. Dign. : « comes Argentoratensis (vignette de
la ville Argentoratensis) ... tractus Argentoratensis ;
officium » Böck, II, p. 85. Le « comes Argentoraten
sis » était un des « sex comites rei militaris Occidentis »
p. 4 et 23.— « La situation d'Argentoratum au passage
d'une grande voie romaine et où plusieurs voies abou
tissaient lui avait fait donner, dans le vi° siècle, le nom
de Stratae-burgus, moitié romain et moitié barbare »
(d'Anville, Notice de la Gaule, p. 96). — Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium Renum..., Francorum civi
tates : ...Argentaria, quae modo Stratisburgo dicitur »
J)
.66 G A L LIA - ROUTES.

IV, 26. — Greg. Turon. : « Childebertus rex morabatur


infra terminum urbis quam Strateburgum vocant » IX,
36. — Au moyen âge : « civitas Argentina vel Stras
burgus; Straburch » (Valois, Motit. Gall. p. 41-42). —
Monn. Mérov. : sTRADIBvRG, sTRAToIBvRG. — En 1851,
on a trouvé à Königshofen, village situé à 1 kil. de Stras
bourg, un autel romain portant l'inscription suivante :
IN H D D | .ENIO VICl CA | ..BAR - ET VI | .. NOR
CA | .. BENSIVM | O · MARTIVS | OPTATVS | QVI CO
LVMNAM | ET STATVAM | D : D, c'est-à-dire : in hono
rem domus divinae; genio vici Canabarum et vicanorum
Canabensium, Aulus Martius Optatus, qui columnam
et statuam dono dedit (Ferd. Chardin, Observ. sur un
autel romain du musée de Strasbourg, Revue archéol.
nouvelle série, XV, p. 42 et suiv.; cf. Brambach, Inscr.
Rhen. n° 1891). Canabae est devenu le nom propre
d'un vicus d'Argentoratum, quoique ce soit l'appellation
commune de ces agglomérations d'habitants qui se for
maient d'ordinaire aux abords des camps (voy. L. Renier,
Inscript. de Troesmis, n° 1 1, p. 12 et suiv.).

23. ſjel t l l ltmt. — (II, BC, 1) HELELLUM, [HELrE


TvM ?| (Ehl, ou Elle, ou Helle, rive droite de l'Ill),
xxx. l. (26"!) d'Argentorate; xxx. d'Argentouaria;
distance réelle : 28 kil. — Prov. Germania I*. — Itin.
Anton. : « Monte Brisiaco..., Helveto mpm xxvIII,
leugas xvIIII; Argèntorato mpm xxvIII, leugas xvIIII »
Wessel. p. 252; « Monte Brisiaco..., Helveto mpmxxv,
Argentorato mpm xxx » p. 35o; « Argentovaria...,
Helvetum mpm xvI, Argentorato mpm xII » p. 354,
var. « Heiueto, Heluteo, Elueto, Helucto, Eleuto,
Halueto, Elbeium. » — Helellum est-il "E)xr6o; que
Ptolémée attribue aux Tºi6oze; ainsi que Bpsozágayo;?
G A L L IA - ROUTES. 67
Si 'E)xz6o; était Helellum Ehl, au S. de Strasbourg,
comment Bpeuxáuxyo;, qui est au N. de cette ville, en
serait-il séparé par le territoire des OÙxyyíove; dont
dépendait 'Agyevrápxvov (voy. Ptolem. II, Ix (vIII)?—
« Cluverio Helellus est vicus Elle, locus a fluvio Ello,
vulgo Ill dicto » (Valois, Notit. Gall. p. 243; cf. Cluv.
Germ. ant. II, p. 39). — Anon. Ravenn. : « supra civi
latem Stratisburgo, est civitas quae dicitur Alaia (?) »
IV, 26. — Voy. Helvetus et ses environs par Niklès,
Bulletin de la Société pour la conserv. des monum. de
l'Alsace, t. II, nouvelle série.

24. 2tt gent ou aria. — (II, C, 1) ArcENtor ARIA,


ARCENTUanLa, x11. l. (26" #) de Helellum; x1x. de
Cambete. — Prov. Maxima Sequanorum, et, aupa
ravant, Germania I". — Itin. Anton. : Cambete...,
Stabulis mpm vI, Argentovaria mpm xvIII, Helvetum
mpm xvI » Wessel. p. 354, var. « Argantouaria, Ar
gentonaria. » — Ptolem. : Tepyxvíz h &vto, èv # 76)st;...
'Paupizów ôè... 'Agyevtoozpíz (27"5o'-47"2o') II, Ix (vIII),
18. — Amm. Marcell. : victoire de Gratien « apud
Argentuariam » XXXI, x, 8. — Dans la Notit. Prov.,
quelques manuscrits donnent la leçon Castrum Argen
tariense, les uns au lieu de Castrum Ebredunense, les
autres au lieu de Castrum Rauracense (voy. Guérard,
p. 22, notes 2 et 3). — Aethic. : « Argentaria »
Cosmogr. p. 37. — Aurel. Vict. : « hic [Gratianus]
apud Argentariam, opidum Galliae, triginta Alaman
norum millia in bello extinxit » Epit. De vit. et mor.
Imp. Rom. xLII; cf. Paul. Oros. Histor. VII, 33, et
S. Hieronym. ann. VII Valentiniani.— Anciennes noti
ces citées par Valois : « civitas Argentariensis, castrum
Argentariense » (Notit. Gall. p. 41). — A Horburg,
68 G A L L IA - ROUTES.

selon Beatus Rhenanus (voy. Thes. geogr. d'Ortels),


Bertz (de Reb. germ. I, 23), Valois (ib. id.) et Schoep
flin (Alsat illustr. I, p. 193 et suiv.); Artzenheim, selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 97-99), Uckert (II,
2° part. p. 499) et Walckenaer (Géogr. des Gaules,
II, p. 316); Schelestadt, selon Katancsich (I, p. 154);
Colmar, selon Irenicus et Urstisius (voy. le Thes. geogr.
d'Ortels), Simler (voy. Wessel. p. 354, note), Cluvier
(Germ. ant. II, p. 31). L'opinion la plus probable est
celle qui porte Argentovaria au groupe très-important
d'antiquités découvert à partir de 1857, presque sur la
limite des deux départements du Haut-Rhin et du Bas
Rhin, à 1 kil. au S. O. de Heidelsheim, et à 4 kil. au
N. O. d'Ohnenheim. Ces antiquités, auxquelles condui
sent des fragments des voies romaines et qui se trouvent
situées à la distance voulue de Cambes Kembs, et d'He
lellum Ehl, ont été signalées, décrites et identifiées avec
Argentovaria par M. Coste (Alsace romaine. Études
archéol. Mulhouse, 1859, avec 2 cartes, voy. p. 33 et
suiv., et 73 et suiv.).

25. C umb et c. — (II, C, I) caMnEs (Gross Kembs,


dép. du Haut-Rhin), xxx. l. (26" #) d'Argentouaria;
uxx. l. (15" !) d'Arialbinnum. (C'est de Cambete et
non d'Augusta Ruracum qu'il conviendrait de faire
partir l'embranchement sur Large, puisque les distances
et les noms indiqués dans la Table entre Cambete et
Augusta sont les mêmes. D'ailleurs, « c'est à Kembs,
dit M. Coste, qu'arrivait la route de Mandeure qui se
détachait de celle d'Augusta Rauracorum près de Hir
singen, qui a déjà fourni plusieurs fois des débris d'an
tiquités » (l'Alsace romaine, p. 32), xxx. (26"#) de
Large, sur la route d'Epomanduo. — Prov. Maxima
GA L L IA - ROUTES. 69
Sequanorum, auparavant Belgica. — Itin. Anton. :
« Augusta Rauracum..., Cambete mpm xII, Stabulis
mpm vI, Argentovaria mpm xvIII » Wessel. p. 354 ;
« Epamanduoduro..., Cambate mpm xxxI » p. 386.
26. 2trial binnum. — (II, C, 1) AntalhnyxUu,
AnTaLniNNUM, vtt. l. (15"!) de Cambete; u1. l. (13"#)
d'Augusta Ruracum.—Station de la prov. Maxima Se
quanorum, auparavant de la Belgica. — Itin. Anton. :
« Windonissa..., Arialbinno mpm xxIII, Monte Brisiaco
mpm xxx » Wessel. p. 238; « Rauracis..., Arialbinno
mpm xvII, Urincis mpm xxII, leugas x; Monte Brisiaco
mpm xxIII, leugas xv » p. 251-252; var. « Atrialbino,
Arialbino, Artalbinno, Astalbinno. » — Băsel, Bâle,
selon Cluvier (Germ. Ant. II, p. 21) et la Commission
de la Carte des Gaules; Binning, selon d'Anville (Votice
de la Gaule, p. 1oo), Ukert (II, 2° part. p. 498),
Walckenaer (III, p. 72), Lapie (p. 225); Mulhouse,
selon Simler (voy. Thes. geogr. d'Ortels); Pantzenheim,
selon P. Bertz (I, 23); village de Klilben, selon Wesse
ling (p. 239), qui cite la dissertation de Wetstein
(B. Ursula et 11ooo virg.), lequel croit que la leçon
Artalbinnum doit être préférée et s'appuie sur le nom
de la forêt située entre Augusta Rauracorum (Augst)
et Cambes (Gross-Kembs); cette forêt s'appelait encore
de son temps Hart. La localité située au milieu de cette
forêt ayant pu s'appeler Hart-halbinne (in der halben
Hart). Les sept lieues gauloises de la Table, depuis Augst,
nous conduisent entre Bâle et Hunningue. Basilia n'ap
paraît pour la première fois qu'au temps de Valentinien
(Amm. Marcell. XXX, III, 1 et Notit. Prov. éd. Gué
rard, p. 21).
27. 2tugusta iiur acum. ſï — (II, C, 1) nauntca,
7o G A L L IA - ROUTES.

coLoNIA AUcUsTA RAURAcoRUM (Augst, Suisse, cantons de


Bâle-Campagne et d'Argovie), ux. l. (13"4) d'Arialbin
num; xxx1. l. (49") de Vindonissa; xxxx. de Solo
durum. — Col. rom. de la Belgica, puis de la prov.
Maxima Sequanorum. — Carrefour de 4 routes; mais
deux de ces routes donnent les mêmes noms et les mêmes
distances entre Augusta Ruracum et Cambete. Il fau
drait donc en supprimer une et faire partir l'embranche
ment de Cambete sur Large. — Itin. Anton. : « Salo
durum..., Augusta Rauracum mpm xxII, Cambete
mpm xII » Wessel. p. 353-354 ; « Windonissa..., Rau
racis mpm xxvII, Arialbino mpm xvII » p. 251-252,
var. « Austa, Agusta, Aug'ta. » — Ptolem. : Paupizów
ôè Ayyoſatz 'Pzupixóv (28"-47"3o'), 'Agyewzoozgiz (27"5o'-
47"2o') II, vIII (Ix), 18. — Inscript. : ....TIO : OVir |
metELLO : FLAmini | i iVIRO : colon | pATRONo
(Mommsen, Inscr. Helvet. n° 282). La colonie d'Au
gusta Rauracorum était donc inscrite dans la tribu
Quirina, et elle envoyait un prêtre à l'autel de Rome et
d'Auguste de Lyon, autant qu'il est permis de le con
jecturer d'après l'inscription n° 283 du même recueil.
— On a trouvé un grand nombre de briques légion
naires et autres sur l'emplacement du camp voisin de
Raurica (voy. Mommsen, Inscr. Helv. n° 345).— Notit.
Prov. : « Castrum Rauracense » voy. les nombreuses
variantes de ce passage, Guérard, p. 22, note 3.— Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium Renum,... civitates : ... Ba
zela, Augusta » IV, 26. — Ruines sur les bords de
l'Ergolz.— (Voy. pour les Rauraci, p. 21, où se trouve
l'inscription relative à la fondation de cette colonie.)

28. l)in à oni 55 a. — (II, C, 1) rivpovissa (Win- .


dish, près de Brugg, canton d'Argovie, au confl. de l'Aar
G A L L IA - ROUTES, 71

et de la Reuss), xxx4.l. (49") d'Augusta Rauracum;


u11x. l. (18") de Tenedone; pas de distance marquée de
Ad fines. — Dans la prov. Maxima Sequanorum, au
paravant dans la Belgica.— Itin. Anton. : « Ad Fines...,
Windonissa (leugas) mpm xxx, Arialbino mpm xxxIII »
Wessel. p. 238; « Vituduro..., Windonissa mpm xxIIII,
Rauracis mpm xxvII » p. 251, var. « Uindones, Uin
donas, Uidonas. » — Tacite parle, dans le récit de la
guerre de Civilis, d'un campement romain à Windonissa
(Hist. IV, 61 ; cf. 7o). — Eumen. in Constantin. :
« Campi Windoni » c. 4, ann. 274. — Notit. Prov. :
« Prov. Maxima Sequanorum, Castrum Vindonis
sense » Guérard, p. 22. — Inscript. : IMP - T - VESPA
SIANO | CAESAR : AVG - VII cos | MARTI : APOLLINI .
MINERVAE | ARCVM | VICANI VINDONISSENSES.. ..
(Mommsen, Inscr. Helv. n° 245). On a trouvé à Windish
un grand nombre de briques légionnaires et autres (voy.
Mommsen, ibid. id. n° 344).—Voy. pour les antiquités
de Windish, de Haller (Helvetien unter den Römern,
II, p. 373 et suiv.).
Il faut remarquer qu'il existe sur l'original une route
entre Vindonissa et Ad Fines, dans la direction d'Arbor
Felix et de Brigantio. Cette route est omise dans les
éditions de Scheyb et de Mannert.

29, d en c õ on e, — (II, C, 1) TEvEpo. (Zurzach, ou


Thiengen ?) uxxx. l. (18") de Vindonissa; xxxxx. l.
(31") de Juliomago. —Thiengen, selon Cluvier (Germ.
Ant. III, p. 14), Katancsich (I, p. 161), Walckenaer
(Géogr. des Gaules, III, p. 75); plutôt Zurzach, selon
Leichtlen (Schwaben unter den Römern, p. 83 et suiv.)
La route continue dans le bassin supérieur du
Danube.
72 G A L L IA - ROUTES.

IV. DE $R oui om a gi, NIMÈGUES, — A 2ttvat d,


TONGRES.

li oui ont a gi, Nimègues. Voy. plus haut, p. 42.


1. C eu cl um. — (I, C, 1) cErELUM, cErEcUM, cENE
nUM, GENEhUM(?), 444.l. (6"!) de Nouiomagi, xxtt. l.
(49") de Blariaco. — Prov. Germania II". — Gen
nep, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 95); Grave, selon
Bertz (I, 23); Cuick, selon d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 225), Lapie (p. 232) et la Commission de la
Carte des Gaules : ces deux positions sont à plus de
III lieues de Noviomagus; aux environs de Malden, selon
Uckert (II, 2" part. p. 544); à Cleverburg, selon Walc
kenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 77). Il faudrait,
pour tomber à Gennep, corriger la Table et lire xt
lieues au lieu de 444.

2. ſ3l a riu c o. — (I, C, 1) nLARIAcUM (Bleerick, près


de Venloo, sur la Meuse, Limbourg Holl.), xxtt. l.
(49") de Ceuelum; xxx.l. (26" !) de Catualium. —
Station de la Prov. Germania II". — La distance réelle
entre Gennep et Bleerick est de 43 kil,; entre Cuick et
Bleerick elle est de 52 kil.
3. Ca tu a lium. — (I, C, 1) cAtuALiUM, xtt. l.
(26* !) de Blariaco; xxx.xx. l. (31") de Feresne. —
Station de la prov. Germania II".— Kessel, selon Clu
vier (Germ. ant. II, p. 77), qui propose de lire Castel
lum et en fait le Castellum Menapiorum mentionné par
Ptolémée : get& ròv Móaav zorzgöw Meváriot xxi Tô)t;
aòròv K4grs))ow (25"-52'15') II, Ix (vIII), 1o, sentiment
partagé par d'Anville (Notice de la Gaule, p. 214);
selon la Commission de la Carte des Gaules, Bregden,
CA L L /A — ROUTES, 73
où nous conduirait en effet les 26 kil. exigés par la Table
depuis Bleerick; Horn, selon Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 77); Weer, selon Lapie (p. 232);
Halen, vis-à-vis de Rüremonde, selon Uckert (II, 2" part.
p. 544).
4. fer egne. — (I, C, 1) FenEwse (?), x11 tx. l.
(31") de Catualium ; xux. l. (35" !) d'Atuaca. —
Station de la prov. Germania II". — Maaseyck, selon
Bertz (I, 23), Cluvier (Germ. ant. II, p. 77) et Ka
tancsich (I, p. 43); Reckheim, selon d'Anville (Votice
de la Gaule, p. 299); Esden, selon Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 77); Dilsen, selon Lapie (p. 232);
Stocken, selon Uckert (II, 2° part. p. 544); Loedt, selon
Leemans (Romeinsche oudheden te Maestricht, p. 7);
Vucht, selon la Commission de la Carte des Gaules.
C'est vers cette localité que nous portent en effet les
35 kil. de la Table depuis Atuaca (Tongres), si toutefois
la route faisait un coude pour gagner la Meuse (voy.
Roulez, Observ. sur les voies rom. de la Belgique,
p. 6).
5.2ttva ra. ff —(I, C, 1) ADUATUcA, puis ADUAcA,
[TUvcnonUw] (Tongres, Limbourg Belge), xvx. l. (35"!)
de Feresne; x U1. l. de Cortouallio; xux. l. de Per
naco; au carrefour de trois routes. - Prov. de Germa
nia II". — Itin. Anton. : « Perniciacum..., Aduaca
Tongrorum mpm xIIII, Coriovallum xvi » Wessel.
p.378, var. « Aduaga, Aduagan. » — Caes. : « impedi
menta [Caesar omnium legionum Aduatucam contulit.
Id Castelli nomen est. Hoc fere est in mediis Eburonum
finibus » (VI, 32). Les Eburones sont les mêmes que les
Tungri (voy. plus bas). « Ipsi [Germani] Aduatucam
contendunt; » là était une légion de César (VI, 35); il
74 C A L L IA — ROUTES.

ne faut pas confondre ce Castellum avec le formidable


oppidum Aduatucorum décrit au liv. II, ch. xxIx, et
dont l'emplacement est à Falhize. — Cf. Dio. Cass.
XXXIX, Ix. — Plin. : « Tungri » Hist. Nat. IV, xxxi
(xvII), 2; cf. XXXI, vIII, 2 : « Tungri, civitas Galliae,
fontem habet insignem, plurimis bullis stellantem, fer
ruginei saporis, etc. » — Tacite : « duas Tungrorum
cohortes, quattuor equitum [turmas Valens] misit, »
sous Vitellius (Hist. II, 14; cf. IV, 16; 56; 66; 79;
Agric. 36). Les Tungri furent les premiers Germains
(Kymris) qui chassèrent les Gaulois de la Belgique
(Germ. 2; cf. Dio. Cass. loc. cit.). — Ptolem. : uetà rô»
Tz6o6)xw Trotzuòv (Escaut), ToºwYpot zzà Tró)t; 'Arooztouzo»
(24"3o'-52'5o') II, Ix (vIII), 5, en Belgique.— Le fameux
Milliaire de Tongres porte sur la troisième face (lecture
rectifiée sur l'original par M. le général Creuly) :
ITEM
A CAS
TELLO
FINES ATREBATEN
L LV|||
NEMETAC • L - LV
ITEM
A Tº A

« Il ne peut être question ici, dit M. le général Creuly,


du Castellum Menapiorum de la Table de Peutinger,
c'est-à-dire de Cassel, dép. du Nord. Les chiffres se
raient, en effet, en complet désaccord avec les distances.
Il y a de Tongres à Arras environ 2oo kil. à vol d'oiseau »
(Revue archéol. nouvelle série, III, p. 4o8-413). Il
paraît, néanmoins, bien difficile d'admettre que les limi
tes des Atrebatenses ou Atrebates n'aient été éloignées
CA L L IA – ROUTES. 75
de Tongres que de LvIII lieues, c'est-à-dire de 129 kil., et
aient été placées à Lv lieues, c'est-à-dire à 122 kil. de
Nemetacum Arras, leur capitale. Dans l'hypothèse de
M. le général Creuly, le territoire des Wervii disparaîtrait,
englobé dans celui des Atrebates. « C'est là un fait sin
gulier, poursuit le général, mais qui s'explique d'une
manière très-simple et très-plausible, si l'on admet que
César, après avoir presque entièrement détruit le peuple
Nervien dans la bataille de la Sambre, donna leur terri
toire aux Atrebates. » Mais on sait que le Milliaire est
vraisemblablement de l'époque de Dioclétien (Dissertat.
de M. Roulez, Bulletin de l'Acad. de Bruxelles, avril
1837, p. 21 et 162) et l'on ne comprendrait guère que
le territoire des Vervii ait été enclavé depuis César dans
celui des Atrebates, lorsqu'on sait, par le témoignage
de monuments incontestables, qu'il formait, au I" siècle,
une cité à part (voy. plus loin BAGACo NERvIo) et qu'il
est mentionné au II°, dans Ptolémée, comme parfaite
ment distinct, avec sa capitale B%yxxov (II, Ix (vIII), 1 1).
Il est vrai qu'il ne figure pas, à la fin du Iv° siècle, dans
la Notitia Provinciarum; mais on y voit, ce qui revient
au même, la civitas Camaracensium et la civitas Tur
nacensium (Guérard, p. 18). Malgré ces difficultés, le
nom de Castellum du Milliaire, gravé en plus gros carac
tères, comme si l'on eût voulu désigner par là le point
d'où partaient les routes, c'est-à-dire Tongres même, où
le monument a été trouvé, et le rapprochement que M. le
général Creuly a fait de ce nom avec le Castellum Atua
tuca de César sont des observations dont on doit tenir
compte, en attendant une explication plus satisfaisante.
— Le nom de Tungri, donné à la ville, commence à pré
valoir tout à fait sur celui d'Aduatuca, au Iv° siècle :
Amm, Marcell. : « Secunda Germania, Agrippina et
76 G A L LI A – ROUTES.

Tungris munita, civitatibus amplis et copiosis » XV, xI,


7; cf. XVII, vIII, 9. - Aethic. Cosmogr. : « Tungri. »
—Notit. Prov. : « Germania Secunda : metropolis civi
tas Agrippinensium; civitas Tungrorum » Guérard,
p. 2o. — Notit. Dign. : « Tungri » Böck. II, p. 2o,
26, 34; « sagittarii Tungri » p. 24 et 34. Sous le dux
Britanniae : « tribunus cohortis primae Tungrorum »
p. I 14 ; « praefectus Laetorum Lagensium prope Tun
gros Germaniae Secundae » p. 12o. — Greg. Turon. :
« Tungri oppidum, urbs Tungrorum » II, 5.— Détruite
par Attila.— On ne connaît aucune inscription où soient
mentionnés les sagittarii Tungri; mais la cohors I
Tungrorum qui se trouvait déjà en Bretagne, en 1o4
(L. Renier, Dipl. mil. n° 23), y a laissé beaucoup de
monuments; c'était une cohors milliaria (voy. Maff.
Mus. Veron. p. 446, 7; Orelli, n° 3399; cf. Henzen,
5442 et 5455). On a aussi trouvé en Angleterre plu
sieurs inscriptions relatives à une coH : Ti - TVNGRO
RVM, et qui prouvent que celle-ci était milliaria equi
tata (voy. Henzen, n° 678o, 6781; cf. id. n° 5921);
enfin on connaît, par un grand nombre de monu
ments, une ALA - l - TVNGRORVM, qui portait en outre
le surnom de FRONTONIANA (voy. Henzen, n° 5163,
6721, etc.).

V. D'2l ttta ca, ToNGREs, — A (5e $ cgia c p


oU 28 on on id, BoULoGNE, — PAR $ u tnd cº,
TOURNAI.

2{t vaca, Tongres. Voy. plus haut, p. 73.


1. j) e rna c o. — (I, C, 1) PERv1cracUu, xvx. l.
(35" #) d'Atuaca, xl14x. l. (95" #) de Geminico. uico
G ALLIA — ROUTES. 77

(distance impossible : sans doute pour x11 tt l., 31*). —


Prov. de Germania II*. — Itin. Anton. : « Geminia
cum..., Perniciacum mpm xxII, Aduaca Tongrorum
mpm xIIII » Wessel. p. 378, var. « Pernitiacum, Per
uiziacum, Peruciacum. » — Perweis, selon Simler (voy.
le Thes. geogr. d'Ortels), selon Ortels lui-même (Iti
nerar. per nonullas Galliae partes, p. 24) et selon
Cluvier (Germ. ant. II, p. 1o9) et Cellarius (I, p. 274);
Prenson ou Branchon, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 514-515); Acosse, selon Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 9o); Avennes (Belgique), selon la
Commission de la Carte des Gaules; Montenaken, qui
aurait été nommé autrefois Bergenaken, selon Alting,
cité par Wesseling (loc. cit.); Tombes-du Soleil, selon
Lapie (p. 231); aux environs de Crehen, au S. de
Hannut, selon Ukert (II, 2" part. p. 544). — Voy. l'ar
ticle suivant pour les vestiges de la voie antique entre
Tongres et Gembloux.

2. ©5 c mini c o . ui c o. — (I, C, 1 ) GEMINIAcUu


| vicUs?] (Gembloux, prov. de Namur ?), xlxxx. l.
(95"!) pour xxxxx.l. (31")? de Pernaco; xux. l. (35"!)
de Vogo Dorgiaco. — En Germania II", ou en Bel
gica I1". — Itin. Anton. : « Vodgoriacum..., Gemi
niacum mpm x, Perniciacum mpm xxII » Wessel.
p. 378, var. « Germinicum, Giminiacum. » — Notit.
Dign. : « Geminiacenses » Böck. II, p. 21 ; un des
32 corps légionnaires des Comitatenses, p. 27; un des
numeri qui étaient, en Gaule, sous le commandement
du magister equitum Galliarum, p. 36. — Au moyen
âge : Gemelacum, Gemblacum monasterium, Gemme
lacense coenobium, Gembolium, Gembloium, Gem
blours (voy. Valois : Notit. Gall. p. 224-225). — « De
78 G A L L1A – ROIJTES,

Gembloux, la voie antique se dirige vers Tongres à tra


vers un grand nombre de communes qui sont presque
toutes indiquées sur la carte archéologique comme
ayant fourni des antiquités. Je citerai Assche-en-Refaille,
Novigne-sur-Mehaigne, Hottomont, Taviers, Branchon,
Meerdorp, Embressin, Braive, Omal, Grand-Axe, Wa
remme, Otrange, et Lowaige » (J. Roulez, Observat.
sur les voies rom. de la Belgique, p. 6). — Charleroi,
selon Katancsich, qui prétend que l'ancien nom de
Gembloux était Gemellum; il croit que Gominiacum,
cité dans le l. II, ch. III, de l'Hist. du pape Marcel,
doit être identifié avec Geminico vico (I, 49); Vieuville,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 9o); au
S. de Celles, selon Lapie (p. 231).

3. t)ogo Dorgiaco. (Welser : Vogo bögiaco, Scheyb


et Mannert : l)ogo Dorgia c o, mauvaises lectures). —
(I, C, 1) ropconuacUu (Waudrez, Hainaut Belge),
xux. l. (35"#) de Geminico.uico; x11. l. (26"!) de
Baca conervio.— Prov. de Belgica II".— Itin. Anton. :
« Bagacum..., Vodgoriacum mpm xII, Geminiacum
mpm x » Wessel. p. 378, var. « Uodogoriacum, Uodo
riacum. » — Vaudre, Voudrei ou Waudrez, selon d'An
ville (Notice de la Gaule, p. 715), Wesseling (loc. cit.),
Valois (Notit. Gall. p. 73), Uckert (II, 2° part. p. 551),
Lapie (p. 231), Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,
p. 9o) et J. Roulez (Observ. sur les voies rom. de la
Belgique, p. 6); près de Binch, selon Ortels (Thes.
geogr.); Gaury, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 113);
Mons, selon Katancsich (I, p. 49). — La voie romaine
existe encore (Chaussée de Brunehaut) entre Vodgo
riacum et Geminiacum; de Waudrez elle traverse Mor
lanwez, Gouy, Trazegnies, Brunehaut-Liberchies, reste
G A L L IA – ROUTES. 79

d'un établissement romain considérable, Sombreffe,


Grand-Manil et Baudeset, près de Gembloux (voy. Rou
lez, loc. cit.).

4 Baca coner vio, ff — (I, BC, 1) BAc4cUu


NEnrionUw (Bavai, dép. du Nord, arr. d'Avesne), xtt. l.
(26" !) de Vogo Dorgiaco; x. l. (22") de Pontes cal
dis; xx. l. (24"!) de Duronum; uxxx. l. (18) d'Her
momacum; carrefour de quatre routes. — Prov. Bel
gica II". — Itin. Anton. : « Ponte Scaldis..., Bagacum
mpm xII » Wessel. p. 376-377; « Camaracum..., Ba
gacum mpm xvIII, Vodgoriacum mpm xII » p. 377
378; « A Bagaco Nerviorum..., Duronum mpm xII »
p. 38o-381, var. « Baiacum, Bagagum. » — Ptolem. :
Nepoūtot, óv Trô)t; Báyzxov (25" 15'-51"4o'), var. B4axxow,
B3yxvov II, Ix (vIII), 1 I. — Inscript. : On a trouvé
un grand nombre de monuments à Bavai; quelques
inscriptions, qui en proviennent, sont conservées au
musée de Douai ; une d'elles mentionne la civitas Ver
viorum : D M | M · POMP - VICTOR | Q · C · R · C · N ·
SIBI : ET : ocRATIAE | sECvNDAE vxORl ] vlvos F,
ce qui doit se lire : Diis Manibus. M. Pompeius Victor,
· quaestor civium Romanorum civitatis Verviorum, etc.
Elle est du 1" siècle de notre ère. — Sept routes par
taient de Bavai encore à la fin du moyen âge (voy.
Chronicon Balduini Avennens. carte, Anvers, 1696);
voy. les diverses autorités citées par Tailliar (des Voies
rom. dans le nord de la Gaule, Caen, 1861). A Bavai,
une pierre heptagonale s'élevait autrefois au milieu du
forum, indiquant les sept chaussées qui partaient de
cette ville. Cette colonne, détruite depuis longtemps, a
été remplacée, au xvII° siècle, par une autre qui se
trouve au musée de Douai ; on lit sur ses sept faces :
8o G A L L1A – ROUTES.

CHAVSSÉE DE BINCH - DE MONS • DE TOVRNAY .


DE CAMBRAY - DE PONT - D'AVETTE • DE CATEAV .
LES MERS FERONT LA FIN DES SEPT CHAVSSÉES
BRVNEHAVT (Tailliar, op. cit. p. 8; cf. p. 15). Entre
Bavai et Waudrez, la voie romaine passe à Gougnies,
Haulchin et Estinnes (Roulez, Observ. sur les voies
romaines de la Belgique, p. 5). — (Pour ce qui re
garde le peuple, les Vervii, voy. plus haut, Rerviges,
p. 16.)
(Les éditions de Scheyb et de Mannert présentent,
par erreur, une solution de continuité dans la route
entre Baca conervio et Pontes caldis.)
5. j) on tr s cul à ig, — (I, B, 1) povs scators.
(Escautpont, dép. du Nord, arr. de Valenciennes, entre
cette ville et Condé), x. l. (22") de Baca conervio;
x11. l. (26"!) de Turnaco. — Station de la prov. Bel
gica II". — Itin.Anton. : Turnacum..., Ponte Scaldis
mpm xII, Bagacum mpm xII » Wessel. p. 376. —
Chifflet : « teloneum de ponte super flumen Scalt »
Anastas. Childeric. cité par d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 527).
6. (iurn a co. — (I, B, 1) TURvAcUM (Tournai, Door
nick, Hainaut Belg.), x1x. l. (26"#) de Pontes caldis;
xx. (24"#) de Virouino. Les xt 111. l. (31") marquées
à la droite de Vemetaco se rapportent à la distance qui
sépare ce dernier point de Camaraco; donc pas de dis
tance marquée entre Turnaco et Vemetaco; il faudrait
xxv44; voy. plus bas l'Itinéraire Antonin. (L'embran
chement de Turnacum à Nemetacum n'a pas été inscrit
dans les éditions de Scheyb et de Mannert; Tournai est
bien au carrefour de trois routes et la route de Tournai à
ſVemetacum Arras avait un embranchement sur Camara
G A L L1A. – ROUTES. 8I

cum Cambrai).—Prov. de Belgica II".—Itin. Anton. :


« Viroviacum..., Turnacum mpm xvI, Ponte Scaldis
mpm xII » Wessel. p. 376; sept manuscrits donnent
« xvi » pour cette dernière distance (voy. l'édition Parth.
et Pind. p. 179), ce qui est conforme : 1° à la Table, xvi
milles valant à peu près xI lieues, 2° à la distance réelle,
à moins qu'on ne veuille voir des lieues exprimées par le
nombre xII); « Minariacum..., Turnacum mpm xxvII »
p. 377; « Vemetacum..., Turnacum mpm xxvII »
p. 378 (ou ce sont des lieues, ou il y a erreur dans ce
dernier nombre, car xxvII milles valent 4o kil. et il y en
a 6o entre Arras et Tournai); l'Itinéraire porte donc
Tournai au carrefour de quatre routes. — Notit. Prov. :
« civitas Turnacensium » prov. Belgica II", Guérard,
p. 18. — Notit. Dign. : « praepositus numeri Turna
censium, Lemannis, » sous les ordres du comes littoris
Saxonici, Böck. II, p. 81 ; « procurator grnaecii Tor
nacensis Belgicae Secundae » p. 49. — S. Hieron. :
« Tornacum » Epist. ad Ageruch., De monogam. —
S. Audoen : « urbs Tornacensis quae quondan fuit
regalis civitas. » — Greg. Turon. : « Tornacum, Tor
nacenses muri, Tornacensis pagus » X, 27; VIII, 31.
— Monn. Mérov. : TvRNACo. — Monn, Carlov. : ToR -
NACo. — Monn. d'Henri VIII d'Angleterre : cIvITAs
ToRNAcEN; de Philippe II d'Espagne : PHs D · G HIs REx
D : ToR; cf. celles d'Albert et d'Élisabeth portant DoM
ToRN. — Au moyen âge : « Turnacensis ecclesia. »
Voy. la dissertation de Valois, Votit. Gall. p. 567
568.
(Embranchement de Turnaco Tournai à Vemetaco
Arras, omis dans les éditions de Scheyb et de Mannert;
voy. l'article précédent. Cette omission n'a pas été faite
par les anciens éditeurs.)
ſ$
82 G A LL I A. — ROU I ES.

7. l)ir ouin o. — (I, B, 1) rinoriacUM (Werwick,


sur la Lys, Flandre orient. Belg.), xx. l. (24"!) de
Turnaco; x11 l. (26"!) de Castello Menapiorum; —
dans la prov. Belgica II".— Itin. Anton. : « Castello...,
Viroviacum mpm xvI, Turnacum xvI » Wessel. p.376.
(Les distances indiquées par la Table et par l'Itinéraire
entre ces trois points sont insuffisantes, car il y a 3o kil.
entre Tournai et Werwick et 4o kil. entre Werwick et
Cassel.) — Moyen âge : Vuerveken, / erviacum-ad
Lisam, Valois, Votit Gall. p. 614. — Monn. Mérov. :
vIRRIAco vico (?).

8. Castello , ſilenapior v. ff (sans doute pour


Castell o ttlorinorum.) -- (I, A, 1) castELLUM Mo
RIvoRUM (Cassel, dép. du Nord, arr. d'Hazebrouck),
xxx. I. (26"!) de Virouino; xxxxxx. l. (53"#) de
Gesogiaco ou Bononia; xx tt t. l. (31") de Lintomagi;
pas de mesure indiquée de Tervanna, ni de la route de
Bononia à Gravinum. Castello Menapiorum est donc au
carrefour de cinq routes, trois avec mesures et deux sans
mesures. (L'erreur du moine de Colmar est évidente :
Castellum est bien Cassel, au milieu du pays des Morini,
et non chez les Menapii, qui étaient sur les bords de la
Meuse, comme le prouve le texte de Ptolémée (II, Ix
(vIII), 1o. Pour ce qui regarde le Milliaire de Tongres et
l'attribution des mots A CASTELLO qui y figurent, voy.
plus haut l'article Atuaca, p. 73-74.) — Prov. Bel
gica //". — Itin. Anton. : « Tarvenna..., Castello mpm
vIIII, J'iroviacum mpm xv1 » Wessel. 376; « a Cas
tello..., Minariacum mpm x1 » p. 377.— Notit. Dign. :
« tribunus cohortis primae Morinorum, Glannibanta, »
sous les ordres du dux Britanniarum, Böck. II, p. 1 14.
— Au moyen àge : Casellum, Castletum; Guill. le
GALLIA, — RoUTES. 83

Breton : « summo moenia Caselli vertice montis » IX ;


« Capsellum castrum forte valde » Johan. Parisiens.
cité par Valois, Notit. Gall. p. 132. — Carrefour de
sept routes anciennes allant : 1" au Pont d'Estaire,
2" à Aire, 3° à Térouanne, 4" à Watten et à Boulogne,
5° à la mer vers Mardyck, 6° à la mer vers Zuydcoote,
7" à Poperingue (voy. Reconnaissance des voies locales
existantes au v° siècle, arr. de Dunkerque, Pigault de
Beaupré, br. et carte).

9. ©5es ogiaro qu où nun t-ſ3 on onia (mune pour


nunc). — (I, A, 1) GEsont 1cvu, quod nunc novoNIA
(Boulogne sur Mer, dép. du Pas de Calais), xxt t tt. l.
(53"!) de Castello Menapiorum; x. (22") de Grauinum
(ce qui est impossible; voy. plus bas ce nom. Ges, Geso
devait signifier port, en Celtique, voy. plus bas Geso
cribate, qui désigne certainement un port d'Armorique).
— Oppid. de la prov. Belgica II". — Itin. Anton. :
« Ambianis.. , Pontibus mpm xxxv1, leugas xxIIII ;
Gessoriaco mpm xxxvIIII, leugas xxvi » Wessel. p.362
363; « a portu Gessoriacensi..., Tarvenna mpm xvIII »
p. 376; « a Gessoriaco de Galiis, Ritupis... poruu
Britanniarum stadia numero ccccL » p. 463 ; cf.
l'Itin. marit. p. 496. -- Pompon. Mela : « ab illis
[Osismiis | iterum ad septentriones frons littorum res
picit, pertinetque ad ultimos Gallicarum gentium
Morinos, nec portu, quem Gesoriacum vocant, quid
quam notius habet » III, 2. — Florus : « Caesoria
cum » Epitom. I, v, édit Otto Jahn ; on lisait autre
fois Gesoriacum. — Sueton. : « a Massilia Gesoriacum
usque pedestri itinere confecto, Claudius] inde trans
misit » Claud 17. — Plin. : « haec [Britannia] abest
a Gessoriaco Morinorum gentis littore proximo tra
84 GA L LIA. — ROUTES.

jectu, quinquagenta Mlillia] » Hist. Nat. IV, xxx


(xvI), 1 ; « deinde Menapii, Morini, Oromansaci
juncti pago qui Gessoriacus vocatur » xxxI (xvII), 2.
— Ptolem. : Trao#izzov, èrivetov Mogwöv (22"3o'-53'3o')
II, Ix (vIII), 3; cf. VIII, v, 6, var. Tnoopizzov, Tegoptz
xóv, Tvao#izzov, Tegoptzx6v. — On trouve déjà Bononua
cité en même temps que Gesoriacum à la fin du
III° siècle (Eutrop. Hist. IX, p. 576, ann. 286, D.
Bouq. p. 572); il est vrai qu'on rencontre encore le
nom Gesoriacum sous Constance Chlore : « Gesoria
censibus muris » (Eum. Panegyr. in Constantium, 6).
— Vers l'époque de Constantin s'accomplit ce change
ment de nom : « [Constantinus] ad patrem Constan
tium venit apud Bononiam quam Galli prius Gesoria
cum vocabant » Excerpt. ClllClO/'. ignot., voy. Amm.

Marcell. édit. Wagner, I, p. 61o. — Monn. contorniate


de Constant I : BoNoNIA ocEANEN (Cohen, VI, p. 582).
— Cod. Theodos. : « Bononiae » ann. 343. — Amm.
Marcell. : sous Valentinien , ann. 368, « Bononiae
litus » XXVIII, vIII, 16 ; cf. XX, 1, 3, ann. 36o.
— Notit. Prov. : « civitas Bononiensium » prov. Bel
gica II", var. « Boloniensium » Guérard, p. 19 et
not. 3. — Zosim. en fait une ville de Germanie infer. :
Bovoviz, en 4o7, VI, p. 824; — cf. Olympiod. ann. 4o8,
ap. Photium, cod. LXXX, p. 18o (D. Bouq. p. 599);
— cf. Sozom. ann. 4o8, Hist. eccles., de Gall. IX, I I,
D. Bouq. p. 6o5. — Monn. Mérov. : BoNoNIA cIvI. -
Monn. seigneur. de Renaud de Dammartin (1 191-1227):
BoLoNv R. BoLvNENE. — Au moyen âge : Bononia
Gallica, Eginh. Ann. 81 1 ; Bolensis, sous Louis le
Débonnaire; les Boulnisiens, Monstrelet (voy. Valois,
Wotit. Gall. p. 233).
(, Af L L I A. – ROUTES. 85

VI. DE (5e 8 ogia c o oU 28 on onia,


BoULoGNE-sUR-MER, — A (Saëte [ [c )lenapiorum,
CASSEL (2° ROUTE).

(On ne comprend pas une seconde route allant direc


tement de Boulogne à Cassel. Il y en avait une, mais
indirecte, entre ces deux points; elle devait passer
par Tarvenna, Thérouanne, comme en témoigne l'Itin.
Anton. (voy. plus bas, à l'article Tervanna). La con
struction de la Table de Peutinger n'a pas permis de
donner cette disposition, Tervanna y figurant au delà
de Castello Menapiorum. à l'E., tandis qu'elle se trou
vait en réalité entre cette ville et Bononia, au S. O. de
la première, à l'E. de la seconde.).

VII. RoUTE DE $8 onomia A (5rauinum,


VERS L'EMBOUCHURE DE LA SEINE.

La seule mesure indiquée est x; or il devait y avoir


environ de Lxxv à Lxxx lieues gauloises entre ces deux
points; il faudrait donc lxxu ou lxxx. Voy. plus bas
Grauinum.

VIII DE Gaëte [ [ o )l en api pr um, cAssEL,


A 3 urna cum, ToURNAI, — PAR $ ervanna,
THÉRoUANNE, ET 9Remetac o, ARRAs.
(RoUTE DU SUD).

Caetello . ſtl enapiorp, Cassel. Voy. p. 82.


1. Qier panna. ff— (I, AB, 1 ) TARrE vwA
(Thérouanne, sur la Lys, départ. du Pas-de-Calais, arr.
de Saint-Omer), xxv t. l. (49") de Nemetaco; xxxx.
, 86 · GAL LIA. — RoUTES.

(29") de Teucera; pas de mesure indiquée entre Castello


Menapiorum et Tervanna (il faudrait xtt.). Tervanna
est donc au carrefour de trois routes. — Oppid. de la
prov. Belgica //". — Itin. Anton. : « a portu Gesso
riacensi..., Tarvenna mpm xvIII, Castello mpm vIIII »
un manuscrit porte « xIIII » (il faudrait xvIII) Wessel.
p. 376 ; « a Tarvenna..., Vemetacum mpm xxII »
(ou ce sont des lieues, ou ce nombre est insuffisant : il
faudrait xxxIIII, car il y a 5o kil. entre Thérouanne et
Arras) p. 378, var. « Teruena, Taverna, Teruentia. »
— Ptolem. : us%' oû; [ Ag6tawoù;|, oi Mogwoi, óv Tó)tç ue76
yevo; rºb, 2vzto)x, Tzeovzvvz (23"2o'-52"5o') II, Ix (viii),
8; donc la civitas Morinorum est bien Tarvenna. —
Notit. Prov. : « civitas Morinum, » prov. Belgica II";
un manuscrit porte : « Morenum, Tarawana Pontium »
Guérard, p. 19, note 2. — Notit. Dign. : voy. plus
haut, Castello Menapiorum, p. 82. — Inscript. : ...T :
| PvNICIVS : GE | NIALIS - II : VIR co | LON : MORINO |
RVM : SACERDOS | ROMAE : ET : AvG... (Grut. p. 8o,
n° 6; cf. Henzen, 52 1 1 ) ; — D : M | TI : CL : HONORA
TIANI | CASTRENSIS - MORINI | IN - CIVITATE - SVA
SACERDOTALlS. .. .... (Grut. p. 325, n° 12); cohors
1 MORINORVM (Henzen, 5442); — Mill. de Tongres :
...CAS | TELLO (Henzen, 5236), très-douteux; c'est plu
tôt le castellam Atuatucorum qui est désigné sur ce
monument (voy. plus haut, Atuaca, p. 73 ; voy. à
l'article suivant, Nemetaco) — Monn. Mérov. : TA
RoANNA. — Monn. Carlov. : TARvENA CIvIT. — Moyen
âge, Valois cite, d'après les anciennes notices : « civitas
Morinum Tarauvanna Pontium; » Greg. Turon. :
« Tarabannenses, in campania Remensi » V, 19 ;
Fredeg. : « Taravannenses » IV, 78; Chronique du
moine Robert : « Civitas Morinum quae et Taruanis, »
G A L L I. 1. — ROUTES. 8

ecclesia Morini ; episcopatus Morini ; Morinensis


paraecia; Taruennensis ecclesia, paraecia, dioecesis ;
Teruanensis pagus; territorium Taruanense, Ruinée
par Charles-Quint en 1553. -

2. li tm rtac o. — (I, B, 1) veuETacUu [ArnEnaruw]


(Arras), xxxx. I. (49") de Tervanna ; xxxxx. l (31")
de Camaraco. Pas de mesure marquée entre Wemetaco
et Turnaco (il faudrait xxv1 t; voy. plus haut Tur
naco, p. 8o). — Oppid. de la prov. Belgica 11".
— Itin. Anton. : « Minariacum..., Wemetacum mpm
xvIIII, Camaracum mpm xIIII » (ou ce sont des lieues,
ou il faudrait xxII, car il y a 32 kil. entre Arras et Cam
brai) Wessel. p. 377; « a Tarvenna..., Vemetacum
mpm xxII, Turnacum mpm xxvII » p. 378; cf. p. 379,
var. « Vematacum, Menetacum, Vemetacum collonia. »
—Mill. de Tongres : A CAS | TELLO | FINES ATREBATEN
[ L : LVIII | NEMETAC : L : Lv... (Henzen, 5236; voy.
plus haut, Atuaca, p. 73). — Caesar (Hirtius) : « ad
legiones in Belgium se recipit [Caesar] hibernatque
Vemetocennae » Bell. Gall. VIII, 46. — Ptolem, :
Atgt6ztto (ov 76\t; 'Opryizzov (22"-51") II, x (vIII), 7,
var. Métzzow Cod. Palat., Negetazów, édit. Wilberg,
p. 14o. — Notit. Dign. : « praefectus Laetorum Batavo
rum Vemetacensium, Atrabatis Belgicae Secundae »
Böck. II, p. 12o.— Notit. Prov. : « civitas Atrabatum »
prov. Belgica II", Guérard, p. 18.— Moyen âge : pagus
Atrebatensis, Atertensis, Atrebatesium : Valois, Votit.
Gall. p. 51. -- Monn. Mérov. : ATREBETIs. -- Monn.
Carlov. : AIRAsI cIvITAs. — Monn. de Charles, roi de
Lorraine (987- 1oo5) : ATREBAs cIvI; de Philippe
Auguste : ARRAs civis et ARRAs cIvITAs ; Monn. de
| Philippe d'Alsace (1555-1598) : ARAs.
88 G A L LIA. - ROUTES.

(Le tracé de la route entre Vemetaco et Turnaco est


omis dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)
Ciurna co, Tournai. Voy. plus haut, p. 8o.

VIIII. DE $ urna c o, TOURNAI, — A (Santarac p,


CAMBRAI.

(Pas de distance indiquée. Il faudrait xxxx11 (51").


Il n'y avait peut-être pas de route directe entre ces deux
points; la disposition de la Carte donne à penser que
cette route passait par Vemetaco Arras, ce que semble
confirmer l'Itinéraire d'Antonin. Cette communication
est omise dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)

X. DE $tente ta c p, ARRAs, — A 28a ca c pnervio,


BAVAI, — PAR (S amarat o, CAMBRAI.
ll cm et a co, Arras. Voy. plus haut, p.87.
1. Cam ur a co. (très-lisible sur l'original. Les anciens
éditeurs l'ont donné exactement, sauf Welser, dans sa
Scheda prior, qui lit Ermanaco. Mais Scheyb n'a pu
lire que Co. … tco, que l'édition Mannert a corrigé en
C oan co). — (I, B, 1) cawanmcvM (Cambrai), xxxxx. l.
(31*) de Vemetaco; xl. (89") d'Hermomacum (ce
chiffre xl est impossible : il faudrait 1x ou xt (2o kil.
ou 24"#); pas de distances marquées entre Camaraco
et Aug. Viro Muduorum, ni entre Camaraco et Tur
naco. — Oppid de la prov. Belgica II". — ltin.
Anton. : « Vemetacum..., Camaracum mpm xIIII (voy.
p. 87, à l'article Vemetaco), Bagacum xvIII » (ou ce
sont des lieues, ou ce nombre est inexact : il faudrait
xvIII milles qui valent 4o"#, distance de Cambrai à
G A L L1A. — ROUTES. 89
Bavai), Wessel. p. 377-378; « Vemetacum..., Cama
racum mpm xIIII (même observation; voy. plus haut,
à l'article Nemetaco), Augusta Veromandorum mpm
xvIII » (il faudrait xxIIII), p. 379, var. « Cameracum,
Gamaracum, Camatacum Samarum, » —Notit. Prov. :
« civitas Camaracensium » prov. Belgica II", Guérard,
p. 18. — Moyen âge : Greg. Turon. « Cameracum,
Cameracensis urbs » VI, 41 ; pagus Camaracensis,
— Monn. Mérov. : CAMARAco. — Monn. Carlov. :
CAMARACvs; CAMERICvs CIvIs. — Monn. épiscop. des
xIII° et xIv" siècles : CA -ME-RACv; cAM-ERA-cEN-sIs ;
CMA'CN ; — Monn seigneur. du xvi° siècle : cAMBRAY.
2. ſjrr monta r um. — (I, B, 1 HERMoMacUu, xl. l.
(89") de Camaraco; ut1 t. (18") de Baca conervio.
(La première distance est impossible : il faudrait 1x ou
x1) — Station de la Belgica 11". — Bermerain, selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 372-373), Ukert
(II, 2" part. p. 55o) et Walckenaer (Géogr. des Gaules,
III, p. 63); Cateau-Cambresis, selon Katancsich (I,
p. 48); Escarmaing, selon Lapie (p. 231).
ſ3a r a coner vio, b4c4cUn vERrtonUM, Bavai. Voy.
plus haut, p. 79.

XI. DE 3 ervanna, THÉRoUANNE,


A 5ammar obritta, AMIENS.
Ciervanna, Thérouanne. Voy. plus haut, p. 85.
1. @ evc t ra. — (I, B, 1) TEvcERA, xt tt. l. (29") de
Teruanna; xtt. l. (26"!) de Sammarobriua. — Sta
tion de la prov. Belgica II". — Thièvres-sur-Authie,
selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 1 19), Valois (Votit.
9o (, 1 I. L I A. — ROUTES.

Gall. p. 182), Bertz (I, 23), d'Anville (Notice de la


Gaule, p. 641), Lapie (p. 23o), Reichard et Walckenaer
(Géogr. des Gaules, III, p. 64); près de Frévent, selon
Ukert (II, 2" part. p. 548).

2. 5ammarobriua, éf — (I, B, I) sAMARABRIrA


[muni avonUw] (Amiens), xt 1. l. (26" !) de Teucera;
xt t t t (31") de Duroico. Regum; x. (22") de Setucis,
pas de mesure indiquée entre Sammarobriua et Casa
romago (il faudrait xxttt t, qui valent 53 kil., distance
réelle d'Amiens à Beauvais); xxxx l. (69") d'Aug. Viro
Muduorum tracé de la route oublié). Sammarobriua
était donc carrefour de cinq routes. — Oppid. et civit.
de la prov. Belgica II". — Itin. Anton. : « a Vemetaco,
Samarabrivas mpm xvi » Wessel. p. 379, var. « xxvi »
(qu'il faut préférer, quoiqu'un seul manuscrit donne
cette mesure (Part. et Pind. p. 182), encore n'exprime
t-elle que la distance en lieues entre Arras et Amiens,
xxvi lieues valant 58 kil.); « A Samarabrivas, Curmi
liaca mpm xII, Caesaromago mpm xIII » p. 38o (ce sont
encore des lieues et non des milles); « Voviomago...,
Ambianis mpm xxxIIII, leugas xxIII; Pontibus mpm
xxxvI, leugas xxIIII » p. 362, var. « Samariabriuas,
Samarabibras, Samabriuas, Samarobibras. » — Mill.
de Tongres : SEEVIAE L.VIll (de Roudium, route venant
de Soissons) | SAMARABRIVA (Henzen, 5236). Pour
récapituler, nous avons, d'après la Table, l'Itiné
raire et le Milliaire de Tongres combinés, sept routes
partant de Samarabriva Amiens : 1° sur Tervanna
Thérouanne, et Castellum Menapiorum (pour Mori
norum) Cassel, per compendium et passant par Teu
cera; 2" sur Castellum Menapiorum (pour Morino
rum) Cassel, par le plus long et passant par Duroico
(, A1 L L I A. —- ROU]TES. 9I

Regum; 3° sur Augusta Suessorum (pour Suessionum)


par Setucis; 4° sur Casaromagus pour Caesaroma
gus) Beauvais; 5° sur Augusta Viro Muduorum (pour
Viromanduorum) Saint - Quentin; 6" sur Vemetacum
Arras; 7° sur Voviomagus Noyon. — Caes. : « consilio
Gallorum Samarobrivae peracto... » Bell. Gall. V,
24 ; « Crassum Samarobrivae praeficit legionemque
ei attribuit » 47. — Cf. Cicer. Ad fam. VII, epist.
1 1, 12 et 16. — Ptolem. : usº' o); (Be))ouzzoo;), ógoſog
'Au6vzvoi zzi T60 t; z)rôw »zgzgo6giooz (22"15-52"3o'),
var. Szgzg%gºyz. — Notit. Prov. : « civitas Ambia
nensium » prov. Belgica II", Guérard, p. 19. —
Notit. Dign. : « equites Catafractarii Ambianenses »
Böck. I, p. 23; « Ambianensis spatharia et scutaria »
II, p. 44 (au moyen âge, existait à Amiens la porta
Clypeana, d'Anville, Notice, p. 574); « praefectus Sar
matarum Gentilium inter Remos et Ambianos provin
ciae Belgicae Secundae » p. 122. — Amn. Marcell. :
« Secunda Belgica, qua Ambiani sunt, urbs inter alias
eminens » XV, x1, 1o ; cf. XXVII, vIII, I. — Inscript.:
...NAT. AMBIANA... (Henzen, 52 13); NVMINIBvs AvGG !
lOVI POENINO | SABINEIVS CENSOR | AMBIANVS | V .
s : L : M (Orelli, 236); Dls : MAN | CLAVDIAE LEPIDIL
LAE | Ex PROVINCIA | BELGICA AMBIANAE.... (id.
4842). — Aethic. « Amambriam » Cosmogr. (pour
Ambiani, selon Valois, Votit. Gall. p. 15). — Cod.
Theodos. : « Ambianis » II, p. 631. — Greg. Turon. :
« in porta Ambianensi oratorium aedificatum est » I, 17.
- Moyen âge : Samarobria, Ambianus, Ambianorum
civitas, pagus Ambianensis, Ambianum solum (Valois,
Notit. Gall. p. 15-16). — Monn. Mérov. : AMBIANIs;
AMBEANIs; — Monn. Carlov. : AMB ; AMBIAN ; ANBIANIs
CIVTAs, CIvI. —
Monn. des comtes d'Amiens : AMBIANIs.
92 C A L L I A. — ROUTES.

XII. DE Gaëte [ſc $Ulenapiorum, cAssEL,


A 5ammat o briu d, AMIENS.
(Cette route est plus longue que celle qui va de Cassel à Amiens
en passant par Thérouanne.)

C uett llo . ſtl cnapior p, Cassel. Voy. plus haut,


p.82.
1. ſinto magi. (Les premiers éditeurs ont lu, à tort,
Luttomagi, Luccomagi.) — (I, A, 1) LINToMacUs (?),
xxxxx. l. (31") de Castello. Menapiorum; uxx. (15"!)
de ad Iullia. — Station de la prov. Belgica II". —
Étaples ou Montreuil, selon Bertz (I, 23); Lacre, selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 43o); Montreuil, selon
Cluvier (Germ. ant. II, p 12 1) et Katancsich (I, p.62);
Lillers, où se voyait une route ancienne dans la direction
de Cassel, selon Ukert (II, 2" part. p. 552); au S. de
Lagny, selon Lapie (p. 552); Nédonchelles, selon Wal
ckenaer (III, p. 49); Ferfay, selon la Commission de la
Carte des Gaules. -

2. 2l à 3 ul li a. (Welser a lu, à tort, Adullia, Mol


ler, Adlullia, ainsi que les éditeurs suivants; Scheyb,
2{ ò ſullia.) — (I, B, 1) ad LULLIA (?), ux t. l. (15"!)
de Lintomagi; xx. (24"!) de Duroico. Regum. -
Station de la prov. Belgica II". — Argoulles, selon
Bertz (I, 23) et Valois (Notit. Gall. p. 14); aux environs
du passage de la Canche, selon d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 33); Bailleul, près de Saint-Pol, selon Ukert
(II, 2° part. p. 552); Abbeville, selon Katancsich
(I, p. 62); Saint-Pol, selon Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 65), Lapie (p. 228) et la Commission
de la Carte des Gaules.
GALLIA, — ROUTES, 93
3. Duroico. ſi tgum. — (I, B, 1) DURoiconEcUM (?),
xt. l. (24"!) de Ad Iullia; xt 11 t. (31") de Samma
robriua. — Station de la prov. Belgica II". — Ruë,
selon Bertz (I, 23), Cluvier (Germ. ant. II, p. 1 18),
Valois (Votit. Gall. p. 182), Katancsich (I, p. 23);
Douriers, sur l'Authie, arr. de Montreuil (Pas-de-Calais),
selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 281); Doulens,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 65), Lapie
(p. 228) et la Commission de la Carte des Gaules; dans
le voisinage de Doulens et de la rivière de Grouche
selon Ukert (II, 2° part. p. 549).
25am mt a r o b riu a, Amiens. Voy. plus haut, p. 9o.

XIII. DE (Samara c c, CAMBRAI,


A 2tlig 5 ue55 orum (PoUR 5tte 55i onum),
SOISSONS.

Camar a co, Cambrai. Voy. plus haut, p.88.


1. 2liIg. l)ir o ſtluèuorum. (runt est en abrégé;
tous les éditeurs jusqu'à Scheyb ont lu, à tort, Aig.
Viro Muduon.) — (I, B, 1) AvcUsTA PERoMANDUoRUM
(Saint-Quentin); pas de mesure indiquée depuis Cama
raco (il faudrait xv111 ; xxv. l. (55"!) d'Augusta
Suessorum.— Oppid. et civit. de la prov. Belgica II".—
Itin. Anton. : « Camaracum..., Augusta Veromandorum
mpm xvIII, Contra Aginnum mpm xIII, Augusta Sues
sonum mpm xII » Wessel. p. 379 (ce sont certainement
des lieues gauloises et non des milles; il y a, en effet,
entre Cambrai et Saint-Quentin, 4o kil. qui valent xvIII
lieues gauloises, et il y a, entre Saint-Quentin et Sois
sons, 56 kil. qui valent xxv lieues gauloises, comme le
portent la Table et l'Itinéraire, qui partage ce dernier
94 G A L L IA, – ROUTES.

intervalle en deux distances : xIII et xII). — Ptolem. :


usº'oû; [Xo%zvéztoog], O)spouzvôve;, ov Tôt; Ayyoictz
OJtçouxvôûov (25"3o'-5o") II, Ix (vIII), 1 t, var. 'Pouávôvs:,
'Pogzvôóaaov. — Inscript. : L : BESIO SVPERIORI | VI
ROMAND - EQ - R | OMNIBVS HONORIB | APVD SVOS
FVNCTO.... (Boissieu, Inscr. de Lyon, p. 26o); la
forme des caractères indique le second siècle; ainsi, dès
cette époque, les / iromandui formaient une civitas,
ayant un collége complet de magistrats. — Notit. Prov. :
« civitas / eromanduorum, » prov. Belgica II", Gué
rard, p. 18.— Monn. Mérov. : vEREMvND, vIRoMANDIs.
— Monn. du comté de Vermandois, d'Éléonore (1183
12 14) : x : Co : vIRoMENDvI ALIENo R . s. QvINTINvs.
— Moyen âge : pagus / eromanduensis, Vermanden
sis, Virdomadensis, Vermendisus, Vermendensis,
Viromandia ; Vermandois; urbs Veromandensis,
Viromandi, episcopus / iromandorum ; Viromandus
vel Veromandensis urbs metropolis (Valois, Notit.
Gall. p. 595-596); voy. les passages suivants d'où
il résulte, selon lui, qu'Augusta / eromanduorum est
à Saint-Quentin et non à Vermand : « legi passionem
MS. S. Quintini in Codice Musciacensi, in qua haec
reperio : « milites, qui B. Quintinum ducebant, cum in
« quoddam municipium quod antiquo nomine Augusta
« / iromandorum nuncupatur, pervenissent, praesidem
« ibi jussi sunt exspectare. Hoc Christi providentia actum
« est, quatenus ipsum locum ipsius martyris sanguine et
« nomine sanctificaret, » et, in eodem Codice : « require
Eusebia locum qui dicitur Augusta Viromandorum,
juxta fluvium qui vocatur Somena, ubi transit agger
publicus, qui venit de Ambianensium civitate et pergit
Leodunum Clavatum (Laon) ; ibi dicitur Eusebia vo
luisse S. Quintinum mart. Viromandis civitate sepelire,
GA L L1A1. - R0UTES. 95
sed propter pondus, in quodam municipio quod Augusta
Viromandorum nuncupatur, eum sepelisse. » — Les
Ann. de Saint-Bertin rapportent qu'en l'année 842,
« Carolus Augustam Viromandorum, ad memoriam
videlicet B. Quintini martyris, .... festum celebraturus
proficiscitur. » — Greg. Turon. : « Apud / irmandense,
oppidum Galliorum, Quintinus martyr quiescit » Glor.
Mart. (voy. encore d'autres textes cités par Valois). —
Les avis sont partagés sur la question de l'emplacement
d'Augusta Veromanduorum : les uns veulent la placer
à Vermand, situé à quelque distance à l'O. de Saint
Quentin. De ce nombre sont Bertz : « S. Quintin, vel
potius Vermand abaye » (I, 23), Cluvier (Germ. Ant.
II, p. 1 15), Jacques Levasseur (Annales de l'égl. cathéd.
de Vo)on, 1633, p. 23-51), Le Père Labbé (Pharus
Galliae Antiquae), le géographe Sanson (Disquisitiones
geographicae, 1647), Tillemont (Mém. pour servir à
l'Hist. Ecclésiast. 1669, IV, p. 7o1), Guérard (Essai
sur les divis. territ. de la Gaule, p. 18), et d'autres
encore auxquels renvoie M. Am. Piette (ſtin. gallo-rom.
dans le dép. de l'Aisne, p. 78-79). Parmi les plus
autorisés de ceux qui placent Augusta Veromanduorum
à Saint Quentin, nous citerons : Ortels (1tin. per nonull.
Galliae Belgicae partes, p. 51-52, Anvers, 1584),
Valois (Votit. Gall. p. 596), Wesseling (loc. cit.), Cel
larius (I, p. 312, édit. de 1731), d'Anville (Votice de
la Gaule, p. 121-123), l'abbé Belley (Mém. de l'Acad.
des Inscript. et Belles-Lettres, IX, p. 671), Mannert
(II, 1" part. p. 181, édit. de 1789), Ukert (II, 2" part.
p. 549), Forbiger (Handbuch der alten Geogr. III,
p. 265), Lapie (p. 23o), Walckenaer (III, p. 64),
Katancsich (I, p. 5o) et la Commission de la Carte des
Gaules. « Mais des témoins sont là qui, mieux que les
96 G A LAL /A. — ROUTES.

plus savantes discussions, constatent la haute antiquité


de Saint-Quentin; ce sont les vieilles chaussées qui par
courent son territoire, venant de Noyon, d'Amiens,
d'Arras, de Cambrai, de Bavai et des environs de Guise;
ce sont les nombreux débris romains qu'on y a, de tout
temps, exhumés du sol, particulièrement au xvII° siècle,
lorsqu'on reconstruisit les fortifications, et au xIx°, lors
qu'on les détruisit » Am. Piette (Itin. gallo-rom., etc.,
p. 1 18). Un quartier de Saint-Quentin porte le nom de
Détroit d'Aoust.

2. 3iIg évessorum ff (pour ºurssionum.


Les anciens éditeurs, jusqu'à Scheyb, n'ont pas su lire
l'abréviation de rum, Welser excepté; voy. Scheda
prior.) — (I, B, 1) AUGUsTA suEsslovUM (Soissons),
xxu. l. (58") d'Aug. Viro Muduorum; xu1. l. (37")
de Lura, pas de mesure indiquée entre Aug. Suessorum
et Durocortoro (il faudrait xx1111), mais la route est
tracée. Aug. Suessorum était donc au carrefour de trois
routes. — Civitas de la prov. Belgica II". — Itin.
Anton. : « Augusta Veromandorum..., Contra Aginnum
mpm xIII, Augusta Suessonum mpm xII, Fines mpm
xIII, Durocortoro mpm xII » Wessel. p. 379; ce sont
des lieues et non des milles, car il y a, entre Soissons et
Reims, 56 kil. qui valent xxv lieues gauloises; la preuve
en est d'ailleurs dans cet autre passage : « Durocor
toro..., Suessonas mpm xxxvII, leugas xxv, Moviomago
mpm xxvII, leugas xvIII » p. 362 ; « Augustomago...,
Suessonas mpm xxII » p 38o ; il faudrait xxvI et ce
sont des lieues, car il y a, entre Soissons et Senlis,
58 kil. qui valent xxvI lieues gauloises. — Mill. de
Tongres : DVROCORTER L : xII (de Noviomagus, entre
Reims et Mouzon, et qu'il ne faut pas confondre avec le
CA L L IA. - ROUTES. 97

Moviomagus Noyon, mentionné ci-dessus) | AD FINES


· L · Xll | AVG | SVESSIONVM | L XII | ISARA L - XVI
(Henzen, 5236), d'où il résulte que ſura de la Table
avait été bien corrigé par d'Anville en 2sara (Votice
de la Gaule, p. 387). — Colonnes Mill. : .... AB AVG .
SVESS - LEVG : VII, trouvée à Vic-sur-Aisne (Murat.
p. 457, n° 2; cf. ibid. 456, n° 4). Il résulte des Itiné
raires et des Milliaires combinés que cinq routes par
taient d'Augusta Suessionum : 1° sur Aſg. J'iro Mu
duorum (pour /eromanduorum Saint-Quentin; 2° sur
Durocortorum Reims, par Fines; 3° sur Sammarobriua
Amiens, par Lura (pour Isara); 4° sur Noviomagus
Noyon; 5° sur Augustomagus Senlis. — Pour ce qui
regarde Voviodunum, nom de la capitale des Suessiones
au temps de César (voy. Bell. Gall. II, 12), l'identifica
tion d'Augusta Suessionum avec cet oppidum est très
contestée (voy. le développement de l'opinion favorable
à cette hypothèse dans Stan. Prioux, Civitas Sues
sionum, p. 1 1 et suiv. 1861, in-4, carte; voy. aussi
Am. Piette, Itin. gallo-romain dans le dép. de l'Aisne,
p. 136 et suiv.). D'autre part, quelques auteurs voient
dans Noyon le Voviodunum de César et cette opinion
a pour elle l'adhésion des anciens géographes : Nicolas
Sanson (Galliae antiquae descriptio geograph.), Valois
(Votit. Gall. p. 57) et d'Anville (Notice de la Gaule,
p. 1 18-1 19). L'abbé Lebeuf place Voviodunum Sues
sionum sur la montagne de Noyant, près de Soissons.
Enfin, dans un écrit récent, M. Peigné Delacourt a fait
valoir d'assez bonnes raisons pour détruire la prétendue
identité de Voviodunum et d'Augusta Suessionum; il a
reconnu les routes gauloises qui aboutissent à un oppi
dum celtique dont le nom actuel est Mont-Noyon, et
qui est situé sur la rive droite de l'Oise, à 17 kil. au
7
98 G A L L1A. – ROUTES.

S. O. de la ville de Noyon, à 1o kil. au N. O. de Com


piègne. C'est là qu'il place Noviodunum (Recherches sur
la position de Noviodunum, 1856. Extr. du t. XIV° des
Mém. de la Société des antiq. de Picardie; voy. aussi
supplém. aux Rech., etc., 1859, extr. du t. XVII° de
la même collection). Quoi qu'il en soit, il semble bien
que Voviodunum ne doive pas être confondu avec le
Noviomagus de l'Itin. Antonin, lequel serait alors à
Noyon. — Ptolem. : 5p oû; [O)egouxvôuzg] o)éaoove;, é»
TóXtç óuotoç 27:' &vxto) öv ro5 X ozo3vz Trotzyoü A)Yo6atz
O)egoóvov (23'3o'-48'45') II, Ix (vIIi), I I. — Inscript. :
L - CASSIO | MELIORi | SVESSIONI | OMNIBVS : HO |
NORIB - APVD Su | OS : FVNCTO . IN | OVISITORl - GAl
l(iarum).... (Boissieu, Inscr. ant. de Lyon, p. 266).
— Notit. Prov, : « civitas Suessionum » prov. Bel
gica II", Guérard, p. 18. — Notit. Dign. : « Suessio
nensis scutaria vel spatharia » Böck. II, p. 44. — Moyen
âge : Augusta Suessorum; civitas, urbs Suessorum ;
Greg. Turon. : « Suessionae urbs, Suessionis civitas,
pagus Suessionicus » V, 3, 3o, 36.— Monn. Mérov. :
svEssIoNIs; svEssIoNo. — Monn. Carlov. : svEssIo CIvI
TAs. — Monn. du roi Eudes (887-898) : svEssIoNIs
cIvITAs; de Raoul, comte de Soissons (1 18o): svEssIoNIs.

XIIII. DE 5a mm a r c briu a, AMIENs,


A 2tiiq 5ue 5 $ otitm, soIssoNs,
5a m ma ro br i ita, Amiens. Voy. plus haut, p. 9o.
1. 5 ctu cis. (Sans doute pour 5c cuiig.)— (I, B, 1)
sEErtAE, sETvcu (?), x. l. (22") de Sammarobriua ;
x. de Rodium. — Mill. de Tongres : ROVDIVM L : VIlll
(d'/sara) | SEEVIAE L - VIII | SAMARABRIVA, pas de
G A L L VA. — ROUTES. 99

distance marquée (Henzen, 5236).— Station de la prov.


Belgica II". — Vers Cayeux, selon d'Anville (Notice de
la Gaule, p. 6o2); Beaucourt, selon Ukert (II, 2° part.
p, 548) et Forbiger (III, p. 263, not. 42); Saint-Marc,
selon Stan. Prioux (Civ. Suess. p. 43); à l'intersection
, de la route entre Beaucourt et Mézières, selon Walcke
naer (Géogr. des Gaules, III, p. 76); entre le Quesnel
et Frenoy-en-Chaussée, selon la Commission de la Carte
des Gaules; Morevil, selon Katancsich (I, p. 63);
Thennes, selon Lapie (p. 228).
2. ti obium. — (I, B, 1) nordnuu, x. l. (22") de
Setucis; ut1 t1. (2o") de Lura — Station de la prov.
Belgica II°.— Mill. de Tongres : ISARA L. XVI (d'Aug.
Suessionum) | RovDIVM L : VIIII | SEEVIAE L : Vlll
(Henzen, 5236). — Royglise (chaussée de Brunehaut),
selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 558), la Com
mission de la Carte des Gaules, Peigné-Delacourt (Rech.
sur Voviodunum, p. 33), et Stan. Prioux (Civit. Sues
sion, p. 43); Roye, selon Bertz (I, 23), Ukert (II,
2° part. p. 548), Forbiger (III, p. 263, not. 42), Lapie
(p. 228), Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 76)
et Katancsich (I, p. 63).
3. ſur a. (Welser a lu, à tort, Iura.) — (1, B, 1)
IsARA (passage de la route sur l'Oise, /sara), Ut tt t. l.
(2o') de Rodium; xut. l. (35"!) d'Aug. Suessorum.
— Station de la prov. Belgica //". —Mill. de Tongres :
AVG : SVESSIONVM L , XII (de Ad Fines) | ISARA L : XVI
| ROVDIVM L : VlIIl (Henzen, 5236). — La lecture de
d'Anville, /sara, au lieu de Lura, est donc conſirmée
(voy. Votice de la Gaule, p. 387). — On a générale
ment considéré ce passage de l'Oise comme devant être
à Pont-l'Évêque, ou au petit Pontoise, près de Noyon;
1 OO GALLIA. — ROUTES,

mais on peut s'étonner que le Noviomagus de l'Itin.


Anton. (Wessel. p. 362) Noyon, soit passé sous silence
dans la Table et dans le Milliaire de Tongres, car il pa
raît difficile que la route ait traversé l'Oise au point
indiqué sans avoir passé à Noyon. Or, l'Itin. Anton.
compte xxvII milles ou xvIII lieues gauloises entre No
viomago et Suessonas, et xxxIIII milles ou xxIII lieues
entre Woviomago et Ambianis; la première distance est
, juste : on compte bien 4o kil., qui valent xvIII lieues
gauloises, entre Soissons et Noyon, quoiqu'il n'y en ait
que 32 à vol d'oiseau, car cette voie faisait un coude
prononcé vers le N. O. en passant par Vic-sur-Aisne
pour gagner Cuts et un second coude vers l'O. pour
arriver à Noyon. (Ne nous arrêtons pas à la seconde
distance entre Noyon et Amiens, qui est trop courte,
puisqu'à vol d'oiseau il y a 6o kil., lorsque l'Itin.
n'en porte que 49, valant xxII lieues gauloises.) On re
marquera, d'autre part, que la Table et le Milliaire de
Tongres s'accordent parfaitement, quant aux distances,
entre Augusta Suessonium, Isara et Roudum. Il s'agit
donc de trouver un passage de l'Oise qui soit à xvI lieues,
c'est à-dire à 35"#, de Soissons et à vIIII lieues, c'est
à-dire à 2o kil. de Royglise; c'est ce passage que M. Peigné
Delacourt semble avoir découvert à Bairi, où se voient
encore les fondations du pont antique de Malemer, à
· 8 kil. au N. de Compiègne, à 16 au S. de Noyon. Les ves
tiges de l'ancienne route celtique, qui conduisait, d'après
le système de cet archéologue, à Voviodunum et à Bra
tuspantium, aboutissent à ce pont, et cette voie aurait
servi, comme compendium, encore à l'époque romaine
(Recherches sur la position de Noviodunum, p. 2o-21
et 31-33; voy. la Carte). Quoi qu'il en soit, il paraît
certain qu'il existait deux routes distinctes entre Soissons
(, 4 L LJ A. – ROUTES . IOI

et Amiens : l'une, plus longue, par Voviomagus, Noyon


(c'est celle de l'Itinéraire d'Antonin) qui devait traverser
l'Oise au-dessus de Pont-l'Évêque et du petit Pontoise;
l'autre, plus courte, celle de la Table et du Milliaire de
Tongres qui, ne passant pas à Noyon, devait traverser
l'Oise bien au-dessous de cette ville. Il faut remarquer
que le Woviomagus de l'Itinéraire Antonin qui serait à
Noyon, ne saurait être confondu avec le Voviodunum de
César, qui serait à Mont-Noyon, précisément en face du
passage de l'Oise dont nous venons de parler. A partir
de ce pont, on trouve un fragment de voie romaine dans
la direction de Royglise Roudium, fragment visible entre
Bairi et Ribécourt. — Lura pour Isara serait à Pont
l'Evêque, selon d'Anville (loc. cit.), Walckenaer (III,
p. 76); entre Pont-l'Évêque et Noyon, selon Ukert
(II, 2" part. p. 549), Forbiger (III, p. 265) et Rei
chard; au petit Pontoise, selon la Commission de la
Carte des Gaules; à Simpigny, selon Lapie (p. 227).
A Vic-sur-Aisne, on a trouvé une borne milliaire
portant la vII° lieue gauloise depuis Soissons, à peu près
à moitié route de cette ville au passage de l'Oise : IMP .
CAES | M - AVRELIO AN | TONINO PIO AVG - | BRITAN
NICO MAX . | TRIB POT • XIIll - IMP . | Il COS lll P P
PRO | COS AB AVG SVES | LEVG VII (Murat. p. 457,
n° 2).
3iIg º5u eggorum, Soissons Voy. plus haut, p. 96.

XIIII. D'2tiig 5ue g5 orum, soIssoNs,


A ©ur pc ort pro, REIMs.
2t ug 5ur g gorum, Soissons. Voy. plus haut, p. 96.
1. Duro cortoro, ſlIE — (I, C, 1) dunocon1oRUM
I O2 CAL LIA. - ROUTES.

REMonuu (Reims); pas de mesure indiquée d'Aug Sues


sorum (il faudrait xxu, valant 56 kil.); xx1x. l. (49")
de Bibe?(tracé omis dans les éditions de Scheyb et de
Mannert); x. l. (22") d'Auxenna; xx1. l. (26"!) de
Mouiomagus; xtx. l. (42") de Tanomia; pas de me
sure indiquée de Corobilium. Durocortoro est donc au
carrefour de six routes.— Oppid. et civit. de la prov.
Belgica II". — Itin. Anton. : « Durocatelaunos...,
Durocortoro mpm xxvII, leugas xvIII; Suessonas mpm
xxxvII, leugas xxv » Wessel. p. 361-362 ; « a Du
rocortoro..., Basilia mpm x, Axuena mpm xII »
p. 363-364; « Augusta Suessonum..., Fines mpm xIII,
Durocortoro mpm xII (ce sont des lieues) » p. 379;
« A Durocortoro..., Vungo vicus leugas xxII » p. 365;
« Muenna..., Durocortoro [Remorum] mpm x » p. 381.
— Mill. de Tongres : novlOMAG L - XV (d'un lieu
inconnu) | DvROCORTER L - xII | AD FINES L - xll
AvG : SVESSIONVM | L xll (Henzen, 5236). — Caes. :
« Durocortorum Remorum » VI, 44. — Cf. Dio Cass.
XXXIX, 1, p. 93; XL, II, p. 125; — cf. Paul Oros. XI,
1 1 . — Monn Gaul. : REMo. R. REMo. — Strab. : 23 o)o-
Yórztow ô' è77iv #vo; rôw tz6rº Pägot, zzi . uztgóro) ;
z)tov Ao»ptzoºt6ºz ux) tatz aovo xaïtzt xzà ôé/etat To): row
'Pouaſov i'yegówzç (IV, Iv, 5).— Ptolem. : us6' où; [o)éo
oovz;| Traoz uèv tov Totauàv Pmuoi zzi 76)t; zőröw Aougo
xóttoçov (23"45'-48"3o') II, Ix (vIII), 12 ; var. Aougozó
topov, Aowpoxóttvov. Ptolémée la cite en outre comme
une des deux villes les plus importantes de la Belgique :
VIII, v, 6. — Plin. : « Remi foederati » Hist. Mat. lV,
xxxI (xvII), 2. — Notit. Prov. : « metropolis civitas
Remorum, » prov. Belgica II" (Guérard, p. 17). -
Notit. Dign. : « praepositus thesaurorum Remorum »
Böck. Il, p. 48 : « praefectus laetorum... gentilium...
G - 1 L L I A. — ROUTES. | 1o3

Remos et Silvanectas Belgicae Secundae » p. 12o ;


« praefectus Sarmatarum gentilium inter Remos et Am
bianos provinciae Belgicae Secundae » p. 122. —
Inscript. : T : FLAVIvs | CRENSCES | EO : ALE : TAM :
VE| X · BRIT · ANN - XXX · STIP . XV | DOM . DVROCOR .
REM, etc., c'est-à-dire Tlitus] Flavius Crescens, eq|ues]
al[ale Tam[pianae], vex[illationel Britannica], ann[o-
rum] xxx, stiplendiorum] xr, domlo] Durocor[toro]
Remlorum] (voy. L. Renier, Bull. de la Soc. des antiq.
de France, 1858, p. 1o5). — ..CENSORl ClVITATIS :
REMOR - FOEDER.... (L. Renier, Mél. d'Épigraphie,
p. 64).-...REMI : PVBLICE... (id. ib. p. 65);- MARTI .
CAMVLO | SACRVM - PRO - | SALVTE · TIBERl | CLAVDI .
CAESARIS | AVG : GERMANICI : IMP - | ClVES · REMI -
oUI | TEMPLVM : CONSTITV ERVNT (Brambach, Corp.
inscr. Rhen. n° 164; cf. Orelli, n° 1977). — Amm.
Marcell. : « Secunda Belgica, urbs inter alias eminens
et Catelauni et Remi » XV, xI, I o ; cf. « civitas Remt »
XVI, II, 8. — S. Hieronym. : « Remorum urbs praepo
tens » Epist. ad Ageruch. — Monn. Mérov. et Carlov. :
REMvs CIvET ; RIMvs; — REMIS CIvITAs ou CIvIs. -
Moyen àge : Remiciana urbs (Fredeg.); Remensis
archiepiscopus; Remis, Remensis urbs, pagus (Greg.
Turon.); voy. Valois, Votit. Gall. p. 18o-182.

XV. DE 28aca c onervic, BAvAI,


A ©ur pc pr t or o, REIMs.
ſ3a ca c on rrpio, Bavai. Voy. plus haut, p. 79.
1. Duronum. — (I, C, 1) pvnovUu, xx l. (24"!)
de Baca conervio; x. (22*) de Vironum. — Station de
la prov. Belgica //". — Itin. Anton. : « a Bagaco Ver
1o4 GALLI A. — ROUTES.

viorum..., Duronum mpm xII, Verbinum mpm x »


Wessel. p. 38o, 381, var. « Duromendoro » (ce sont
des lieues gauloises.) — Doren ou Doran, selon Cluvier
(Germ. ant. II, p. 1 16) et Wesseling (loc. cit.), mais
les distances semblent s'y opposer; Estrun-Cauchy (qui
doit s'écrire Étrœungt), selon d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 282), Reichard et Ukert (II, 2° part. p. 55o)
qui signale aussi les antiquités romaines de Saint-Hilaire,
lesquelles ont été décrites par Lebeau (Mém. de la soc.
centr. de Douai, 1826); la Capelle, selon Valois (Notit.
Gall. p. 594); Warpont, selon la Commission de la
Carte des Gaules. L'opinion la plus probable est celle
qui porte Duronum à Etrœungt, où se voient des restes
d'antiquités, où aboutissent les vestiges de la voie et où
nous portent les mesures (voy. Am. Piette, Itin. gallo
rom. dans le dép. de l'Aisne, p. 69).
2. Diron um. — (I, C, 1) rennivvu (Vervins), x. l.
(22") de Duronum; xxtx. l. (29") de Vinitiaci. —
Station de la prov. Belgica II". — Itin. Anton. : « Du
ronum..., Verbinum mpm x, Catusiacum mpm v1,
Minatiacum mpm vii » Wessel. p. 381 (ce sont des
lieues gauloises). — Vestiges romains (voy. Am. Piette,
Itin. gallo-rom. dans le dép. de l'Aisne, p. 66-67).
3. llinittaci. (Vinticaci, Vinttcaci, Ninitcaci,
Vintteaci, selon les anciens éditeurs, lectures fautives.)
— (I, C, 1) vIvITIAcUM, Mivar/Acvu [PAGVS VEN
NECTIVsl (Nizy-le-Comte), xxxx.l. (29") de Vironum;
1x. l. (2o") d'Auxenna. — Station de la prov. Bel
gica II". — Itin. Anton. : « Verbinum..., Catusiacum
mpm vi, Minatiacum mpm vII, Muenna mpm vIII »
Wessel. p. 381, var. « Minaticum. » La distance de
Vervins à Nizy est partagée dans l'Itinéraire, qui donne
G A L L I .1. — ROUTES. 1o5

la station intermédiaire de Catusiacum (Chaource). —


Des fouilles pratiquées à Nizy en 1852-1853 ont mis
au jour un grand nombre d'antiquités, parmi lesquelles
on découvrit cette inscription qui nous fait connaître
un pagus romain : NVM : AVG : DEO : APO lLLlNl .
PAGO - VENNECTI | PROSCAENIVM - L - MA | GIVS .
SECVNDvs | DO INO : DE svo DEDIT (Am. Piette,
Itin. gallo-rom. dans le dép. de /'Aisne, p. 59; voy.
pour les découvertes faites à Nizy les Mém. de la Société
acad. de Laon, 1853-1854). — Menson Alting, dans
ses notes manuscrites sur la Tab. Peuting., avait resti
tué la leçon Vinitiacum, qui doit être préférée à Mina
tiacum de l'Itinéraire Antonin (voy. Wessel. loc. cit.)

4. 2tur ennu. — (I, C, 1) aUxEvvA, AxuEvvA,


Axova (passage de la route sur l'Aisne Arona, à Éver
gnicourt, au N. de Neufchâtel), 1x. l. (2o") de Vini
tiaci; x. l. (22") de Durocortoro. — Station de la prov.
Belgica II".— Itin. Anton. : « Minatiacum..., Muenna
(faute des copistes, pour Axuenna; voy. Welser, Fragm.
tab. ant. Venetiis, 1591, p. 41) mpm vIII, Duro
cortoro mpm x » Wessel. p. 381 (ce sont des lieues
gauloises). — Ne pas confondre avec A.ruenna, autre
passage de la rivière d'Aisne, sur la route de Reims à
Metz. — Entre Neufchâtel et Avaux, selon d'Anville
(Votice de la Gaule, p. 135); à Avaux même, selon
Ukert (II, 2° part. p. 537); à Menneville, selon Wal
ckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 56); débris de pont
romain dans l'Aisne, à Evergnicourt : « les eaux, quand
elles sont basses, laissent voir des restes de grosse ma
çonnerie » (Am. Piette, Itin. gallo-rom. dans le dép.
de l'Aisne, p. 56-57).
On a trouvé, il y a quelques années, sur cette route,
1o6 (, 4 L L I A. — ROUTES .

dans la propriété de M. de Brimont, la borne milliaire


suivante, qui est datée de 265 à 267 de J. C. :
IMP • CAES * MAR
PIAVONIO • VICTO
RINO : P - F - INV - AVG
P · M · TRIB · P · COS
P - P - PROCOS · C · REM
L " ||||
(Compte rendu des séances du Congrès scientifique tenu
à Reims, 1845, p. 273.)
Dur gcort gro, Reims. Voy. plus haut, p. IoI.

XVI. D'2ttvaca, ToNGRES, — A 2tgripiltd,


COLOGNE.

2ttu a ca, Tongres. Voy. plus haut, p.73.


1. Cortouuſ lio, — (I, C, 1) coRiorALLUM, coRt0
razzou, xux. I. (35"!) d'Atuaca; xtx. l. (26'!)º
Juliaco. — Station de la prov. Belgica II°. — Itin.
Anton. : « Theudurum..., Coriovallum mpm vII, Julº
cum mpm xII » Wessel. p. 375; « Aduaca Tongº
rum..., Coriovallum mpm xvI, Juliacum mpm xVII! "
p. 378, var. « Corriouallum, Corionalum, vi, Coriº
manum. » La seconde des deux distances de l'Itinéraiº
est inexacte (ce sont des lieues gauloises). - Falken
bourg, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 97), Simler,
· Ortels (Thes. Geogr.; voy. aux mots Coriovallum et
Nuagerra) et Valois (Votit. Gall. p. 16o); Cortenbach,
selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 247) et Uº
(II, 2 part. p. 543); village de Keyer, selon Menson
Alting(Votes manuscrites sur la Tab. Peuting. citées Pº
Wesseling, loc. cit.); Gangelt, selon la Commission de la
Carte des Gaules; Corten ou Walem, selon Walckenaer
C A L L I A. — ROUTES. 1o7

(Géogr. des Gaules, III, p. 9o); Aachen, c'est-à-dire


Aix-la-Chapelle, selon Pierre Bertz (I, 23), approuvé
par Katanesich (I, 43); Herken, selon Lapie (p. 232).
2. Julia t o. (ſuliac o, mauvaise lecture, édit. de
Scheyb et de Mannert.) — (I, C, 1) JULIAcUM (Juliers,
Jülich, Prusse Rhén.), xx1. l. (26"#) de Cortouallio;
xuxxx. l. (4o") d'Agripina. — Station de la prov.
Belgica II". — Itin. Anton. : « Coriovallum..., Julia
cum mpm xII, Tiberiacum mpm vIII, Colonia Agrip
pina mpm x » (ce sont des lieues gauloises) Wessel.
p. 375, 378. — Amm. Marcell. : « Remos Severus,
magister equitum, per Agrippinam petens et Juliacum
Francorum validissimos cuneos in sexcentis velitibus, ut
postea claruit, vacua praesidiis loca vastantes offendit
(anno 357) » XVlI, II, I. — Moyen âge : Eginhard. :
« Juliacus antiquum municipium, a vico Aquensi vIII
leucarum spatio disparatum » Translat. S. Marcellini,
6. — « Venimus Juliacum quod a Julio Caesare castrum
aedificatum, et ejus nomine est insignitum » Bernard de
Clairv, libr. Mirabil. cité par de Valois (Votit. Gall.
p. 256); « Juliaco » Ann. de Metz, 881 (ib. id.). —
Monn. Mérov. : IvLiococAsTIL (?). M. Ponton d'Amé
court attribue à Juillac (Corrèze) la monnaie mérovin
gienne portant IvLIAco vILLA FTI (Essai de numism.
mérov. p. 98).— Monn. seigneur. : voy. celles de Guil
laume VII, duc de Juliers (/tev. de numism. belg. VI,
P. 219, et 2° part. p. 458).
2l gripina, Cologne. Voy. plus haut, p. 49.
I o8 GALLIA. — ROUTES.

XVII. DE ®ur pc ortoro, REIMs, — A agripina,


COLOGNE.

Cette route paraît ne pouvoir se confondre en aucune de ses parties


avec celle de l'Itinéraire d'Antonin allant de Reims à Trèves par Fungo
vicus, Epoisso vicus, Orolauno vicus et Andethannale vicus. En effet, Epoisso
vicus est indubitablement Ivoy-sur-Chiers (voy. Valois, Notit. Gall.
p. 189), et la direction de cette route est bien celle de Reims à Trèves.
Aucune des stations de la Table ne coïncide avec celles de l'Itinéraire,
et si Mose devait être identifié avec Mouzon, comme l'ont voulu la plupart
des géographes, les deux routes se confondraient en ce point, Mouzon
étant très-voisin d'Ivoy. Mais le relevé, fait avec soin dans ces derniers
temps, des vestiges de voies romaines dans le dép. des Ardennes a signalé
deux grandes artères principales, toutes deux partant de Reims : l'une
dans la direction de Trèves, passant par Voncq, Mouzon et Ivoy, qui
paraît satisfaire à toutes les exigences de l'Itinéraire d'Antonin ; l'autre
passant par Roisy, Saint-Loup, Château-Porcien, Novion-Porcien, et
gagnant la Meuse à Mézières. Cette seconde route, qui se trouve dans la
direction de Cologne, nous paraît répondre parfaitement à la section de
la Table qui va suivre (voy. Recherches arch. sur le dép. des Ardennes,
par Ch. Mialaret, extrait de la Revue hist. des Ardennes, Mézières, 186o,
p. 11 et suiv. et Carte).

Duro c ortoro, Reims. Voy. plus haut, p. 1o1.


1. ll oui omd gu5. — (I, C, 1) vortoMacUs, xtt. l.
(26"!) de Durocortoro; xxu. l. (55"!) de Mose. —
Station de la prov. Belgica I1". — Mill. de Tongres :
.... L : xv | | Nov]IOMAG L - xv | DvRocoRTER L : Xll
(Henzen, 5236). — La Neuville, selon d'Anville, entre
Reims et Mouzon (Notice de la Gaule, p. 495); Saint
Loup selon la Commission de la Carte des Gaules; mais
xII lieues nous portent en deçà, vers Roisy, sur les
bords de la Retourne.

2. ttt osc. — (I, C, 1) Mosa, ap vos tw, xxv. l.


(55"#) de Nouiomagus; vx11x. l. (2oº) de Meduanto.
— Station de la prov. Belgica II". — Tous les géogra
phes ont porté Mose à Mouzon. La Commission de la
Carte des Gaules seule propose Mézières, qui est en effet
G A L LIA. – ROUTES. 1o9

à xxv lieues de la station précédente, et qui se trouve


sur la Meuse, au passage de la route romaine, dont les
vestiges ont été récemment retrouvés et décrits (voy.,
ci-dessus, la note qui précède ce chapitre.)
3. ttl c buant o. (I, C, 1) MedUANTUM. — uxxxx. I.
(2o") de Mose; pas de distance marquée entre Meduanto
et M. nerica, qui est à ut lieues d'Agripina; or, cette
distance omise doit être très-considérable, car entre
Mézières et Cologne il y a cxxv M. romains, dont nous
n'avons à retrancher que vIIII plus vI lieues. Katancsich
croit que cette route de Reims à Cologne avait été faite
pour des besoins militaires provisoires et qu'elle fut
abandonnée de bonne heure dans la portion de son par
cours qui commence à la Meuse, et qu'on lui préféra
celle qui passait par Trèves. C'est à cette circonstance,
selon l'hypothèse du savant hongrois, qu'il faut attribuer
l'omission des stations intermédiaires entre Meduanto et
M. nerica (I, p. 54). — Station de la prov. Belgica II"
(?). — Membré, sur la Sémoy, selon la Commission de
la Carte des Gaules.

4. tll. n cri c a. — (I, C, 1), u1. l. (14") d'Agri


pina. Pas de distance marquée depuis Meduanto. —
Station de la prov. Germania II". — Kerpen, selon
Katancsich (I, p, 54); Metternich, au passage de l'Erfft,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 86);
Moderath, selon la Commission de la Carte des Gaules.
2l gripina, Cologne. Voy. plus haut, p. 49. .

xvIII. D' agripina, coLoGNE,


A 2tIIg. 3 re é v i r o r um, TRÈVES.
2t gripina, Cologne. Voy. plus haut, p. 49
I. [Tolbiacum]. — (II, A, 1) nom omis, U4. l.
I IO G A L L1A. – ROUTES.

(13"#) d'Agripina. — Peut-être est-ce M. nerica (voy.


plus haut) qui n'aurait été écrit qu'une fois, lorsque
la distance v4, qui séparait ce point d'Agripina, aurait
été marquée deux fois; en ce cas, la route partant de
Cologne vers Reims et vers Trèves aurait été commune
jusqu'à cette première station et aurait bifurqué à par
tir de ce point, au lieu que le dessinateur de la Table a
représenté deux routes différentes à partir de Cologne.
Il y a donc, ou une omission de nom, ou une erreur de
tracé (voy. Katancsich, I, p. 55). Peut-être le nom omis
est-il Tolbiacum, ainsi que nous l'avons conjecturé; il
faudrait lire, en ce cas, xux et non v1 (voy. l'article
suivant).

2. ttl ar conta gu5. — (II, A, 1) Mancowacts (Mar


magen, Prusse Rhén.), x. l. (22") de .... (Tolbiacum ?);
ux 1 x. (17*!) d'/corigium. — Vicus de la prov. Ger
mania II". — Itin. Anton. : « Egorigio vicus..., Mar
comago vicus leugas vIII, Belgica vicus leugas vIII, Tol
biaco vicus Supenorum leugas x, Agrippina civitas
leugas xvi » Wessel. p. 373, var. « Maromago, Marco
magno. » Il semble bien que ce soit la même route que
celle de la Table. D'après cela, le nom omis à côté de la
mesure v1 entre Agripina et Marcomagus serait Tol
biacum, dont l'identification avec Zülphic est certaine; en
ce cas il faudrait lire sur la Table xux. l. (35*!), qui sont
bien la distance réelle entre Cologne et Zülphic, et non
vx, et restituer ainsi : @ olbiac o. xu1. Il y a, en effet,
x. l. exactement entre Zülphic et Marmagen, qui sont
distants l'un de l'autre de 22 kil. D'autre part, l'Itiné
raire donne vIII lieues entre Marcomago et Belgica et
vIII entre Belgica et Tolbiaco; or, xvi lieues font 35'#.
Mais il serait possible que la route de l'Itinéraire ne
CAL LIAM. – ROUTES. I I I

fût pas la même que dans la Table entre ces deux points
extrêmes, Tolbiaco et Marcomago, et qu'elle fît un
détour considérable pour aller chercher Belgica, comme
cela a lieu si fréquemment. Cette hypothèse est peut
être préférable à celle de d'Anville, suivant lequel « Bel
gica, inséré après coup, aurait donné lieu à la répétition
de la même distance lorsqu'il convenait de la partager
selon les deux intervalles qui la composent » (Votice de
la Gaule, p. 434). — C'est par erreur que Cluvier
(Germ. ant. II, p. 85), Bertz (I, 23), Cellarius (II, III, 9)
et Valois ont confondu Marcomagus Marmagen, avec
le Marcodurum de Tacite (Hist. IV, 28), qui est Düren
(voy, Valois, Votit. Gall. p. 315). Wesseling a com
battu cette opinion et proposé Marmagen (loc. cit.), où
Mannert (II, 1" part. p. 222, édit. de 1789), Ukert
(II, 2° part. p. 539), Walckenaer (III, p. 84) et la
Commission de la Carte des Gaules s'accordent à placer
Marcomagus; Lapie le porte à Montjoie (p. 226).

3. 3 t origium. — (II, A, 1) EconiciUM, sEconi


GiUM (?), vtt t. l. (17"!) de Marcomagus; xvt. (26"#)
d'Ausaua. — Vicus de la prov. Germania II". — Itin.
Anton. : « Ausava vicus..., Egorigio vicus leugas xII,
Marcomago vicus leugas vIII » Wessel. p. 372-373,
var. « Egoregio, Egorico. » — Jonkerad, ou Junkerath,
selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 288), Alting
cité par Wesseling (loc. cit.), Reichard, Forbiger (III,
p. 258, not. 24) et la Commission de la Carte des Gaules;
Ruid, ou Ruyt, selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 65) et
Bertz (I, 23); Kirchenhacher, selon Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 84); Kronenburg, selon Ukert (II,
2" part. p. 539); Butgenbach, selon Lapie (p. 226). —
Wesseling (loc. cit.) et, après lui, Katancsich (I, p 57)
I I2 GA LLI A. – ROUTES.

rapportent l'inscription trouvée dans le territoire de


Cologne, à Worringen, dont le nom, il est vrai, paraît
présenter aussi quelque analogie avec celui de Segori
gium : IN : H : D : D | DEAE • REG | VICANI - SE | GORl
GlENSES (voy. Brambach, Corp. inscr. Rhen. nº 3o6).
4. 2tué au a. — (II, A, 1) AUsAra, xx1. l. (26"!)
d'/corigium; x14. de Beda. — Vicus de Germania l".
— Itin, Anton. : « Beda vicus..., Ausava vicus leu
gas xII, Egorigio vicus leugas xII » Wessel. p. 372-373,
var. « Ausaba, Ausana. » — Schöneck, selon d'Anville
(Notice de la Gaule, p. 131) et Ukert (II, 2° part.
p. 517); Pallescheid, selon Cluvier (Germ. ant. II,
p. 65), Bertz (I, 23) qui lit Ausara, orthographe adop
tée par Simler et Menson Alting, lequel rapproche ce
nom de l'allemand Hausen (voy. Wesseling, loc. cit.);
Oos, ou Oes, selon Ekhard (dont l'opinion paraît pro
bable à Wesseling, loc. cit.), Reichard, Hetzrodt, cités
par Forbiger (III, p. 246, note 92), Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p.84) et la Commission de la Carte des
Gaules; Prüm, selon Lapie (p. 226).
5. ſ3 c à a. — (II, A, 1) beda (Bittburg, Bedbourg,
Prusse Rhén.), xx t. I. (26" #) d'Ausava, x11 de Aiig.
Tresvirorum (ce dernier nombre est gravé en deux lignes
dans les éditions de Scheyb et de Mannert; il est écrit
en une seule sur l'original). — Vicus de la prov. Ger
mania I". — Itin. Anton. : « a Treveris..., Beda vicus
leugas xII, Ausava vicus leugas xII » Wessel. p. 372,
var. « Leda. » — Tacit. : « Betasii » Hist. IV, 56; 66.
— Pline : « Betasi » en Belgique, Hist. Nat. IV, xxxI
(xvii), 2. — Notit. Dign. : « tribunus cohortis primae
Vetasiorum, Regulbio, » sous les ordres du comes litoris
Saxonici per Britanniam, Böck. II, p. 81. — Moyen
G A L L1A. – ROUTES, 1 13

âge : Bedensis pagus, Bedonicus pagus. (Voy. Valois,


Wotit. Gall. p. 77). -Tous les géographes modernes sont
d'accord pour placer Beda à Bittburg, où il y a des ruines.
2lug. Qires virorum, Trèves. Voy. l'article suivant.

XVIIII. D 2tiig. 3 regvir crum, TRÈvEs,


A 28ingiumt, BINGEN, ET )l pgontiac p, MAYENCE.
1. 3 ug. Q r egviro rumt. ff — (Voy. plus haut,
Treveri, p. 17). — (II, A, 1) colov11 AUcUsTa
tnE rEnonuu (Trèves). xv t. I. (26 !) de Beda; utt t. I.
(17"!) de Noviomago; x. l. (22") de Ricciaco. Carrefour
de trois routes. — Civit. puis metrop. de la prov.
Belgica 1". -- Itin. Anton. : « a Durocortoro, Treve
ros usque : leugas xcviiii,...Andethannale vicus..., Tre
veros civitas leugas xv » Wessel. p. 365-366, var. xvi ;
« Noviomago...,Treveveros mpm xIII, Divodorum (Metz)
mpm xxxIIII » p. 371 : « a Treveris, Agrippinam leugas
Lxvi ; a Treveris, Beda vicus leugas xII » p. 372 ; « a
Treveris, Argentorato mpm cxxvIIII ; a Treveris, Bau
dobriga mpm xvIII » p. 374 ; « Augusta Windelicum...,
Ad Fines mpm cxxxvI, ad Treveros (leugas) mpm
ccxxI » p. 232 , « Divodoro...., .... mpm xII, Treveros
mpm xvi ; » carrefour de cinq routes. — Caes. : « ci
vitas Treverorum, » territoire des Treveri (voy. plus
haut, Treveri, p. 17). — Strab.; Plin.; Dio Cass. ;
Pomp. Mela (voy. Treveri). — Tacit. : « colonia Tre
verorum » Hist. IV, 62 ; 72.— Vopisc. : « Trevirorum
curia » Florian. — Ptolem. : Airſoïazz Tº%tºôw (26"-
18" 1o) II, Ix (vII1), 12, var. Tºz6tgöv. — Amm. Mar
cell. : « Belgica prima et Treviros, domicilium princi
pum clarum » XV, xI, 9.— Notit. Prov. : « metropolis
8
I I4 G A L L1A. — ROUTES.

Treverorum, » prov. Belgica prima, Guérard, p. 17.


— Notit. Dign. : « Triberorum balistaria et scutaria »
Böck. II, p. 44; « procurator gynaecii Triberorum
Belgicae primae » p. 49 ; « praepositus branbaricario
rum sive argentariorum Triberorum » p. 5o; « prae
positus thesaurorum Triberorum ; procurator monetae
Triberorum » p. 48; « procurator rei privatae gynae
ciorum Triberorum » p. 53. — Auson. (Clar. urb. IV,
v. 1-7) :
« Armipotens dudum celebrari Gallia gestit,
Trevericaeque urbis solium, quae proxima Rheno,
Pacis ut in mediae gremio secura quiescit;
Imperii vires quod alit, quod vestit et armat.
Lata per extentum procurrunt moenia collem.
Largus tranquillo praelabitur amne Mosella,
Longinqua omnigenae vectans commercia terrae. »

— Ex veteri Orb. descript. : « civitatem maximam di


cunt habere quae vocatur Triveris ubi et habitare do
minus dicitur » D. Bouq. p. 98. — Athanas. : Ilz )ivo;
umtºoTº)eo; tôv Tx))töv èríazozo;, Apol. de fuga
ó ti ;
sua. — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium Mosella,...
Treoris » IV, 26. — Trebell. Poll. : « cusi sunt ejus
[Victoriae nummi aerei, aurei et argentei quorum
hodieque forma exstat apud Treviros » Victoria. —
[Ahzváavo;| èv Tp16épot; rº ; Ta))4zç ôváyxſev
Socrat. : o5tog
Hist. Eccl. I, 35; cf. II, 36. — Zosim. : èv Tpi%ºgot;
éar ... zºzº Tô)t; ueſſatº röv ºrsº tx; 'A)ret; #vöw, Hist.
III, p. 7o7. — Cod. Theodos. : « Triverorum claris
sima civitas » ann. 376. — Salvian, Massil. : « Treve
rorum urbs excellentissima » De Gubern. Dei, VI,
p. 13o; « opulentissima » p. 14o. — Inscript. : IN : H :
D - d | GENIO AREna | RIORVM CON | SISTENTIVM |
COL : AVG : TRE. ... (Brambach, Corp. inscr. Rhen.
GALLI A. — RoUTEs. 1 15

n° 77o); GENITvs | IN : ASIA : TRALI LIS : DEFVNc


(id. ib. n° 787); ...CIVITAS TRE
T | VS - AVG - TR....
VERORVM. ... (Grut. p. 482, n° 5; cf. ibid. n° 6);
... C : APRONIO | APRONI | BLANDl - FIL | RAPTORl |
TREVERO | DEc : ElvsD : cIvITATIS. ... (Boissieu,
Inscr. de Lyon, p. 39o); gRANIO : Volt | TREVERO....
(id. ib. p. 4oo). Il résulte de ces divers monuments que
Trèves était une colonie d'Auguste et qu'elle était inscrite
dans la tribu Voltinia. — Monn. Mérov : TREvERIs
CIvITATE; TREvERvs. — Monn. Carlov. : TREVERIs. CIVI.
— Monn. archiépisc. : TREvIR; TREv. — Greg. Turon. :
Treverica urbs, Treverorum civitas, Trevericum terri
torium, Trevericus terminus (Alf. Jacobs, Géogr. de
Grég. de Tours, p. 136).
2. ll opiomago. — (II, A, 1) vortoMacUs [Iv
TnE rEnis] (Neumagen, sur la Moselle), ut 1 t. I. (18")
d'Aug. Tresvirorum; xx. l. (44*#) de Belginum. —
Station de la prov. Belgica I". — Itin. Anton. : « Vin
co..., Voviomago mpm xxxvII, Treveros mpm xIII »
Wessel. p. 371. — La vraie distance est xIII lieues ; il
faudrait que la Table portât xx tt au lieu de vtt t ;
quant à la distance xx que la Table indique entre
Voviomagus et Belginum, il faut remarquer qu'elle est
inscrite en deux chiffres superposés, répétition erronée;
x suffit, si Belginum est à Baldenau (d'Anville, Notice
de la Gaule, p. 147). — Auson. (Mosell. X, v. 9-1o) :
« Et tandem primis Belgarum conspicor oris
Nivomagum, divi castra inclyta Constantini. »
-

— Anon. Ravenn. : « juxta fluvium Mosella,... Vobia »


IV, 26. — Moyen âge : Vumago Castrum. — Anti
quités trouvées à Neumagen : voy. Auson. édit. 1671,
Amst. p. 358.
l 16 G A L L I A. -- ROUTES.

, 3. ſ3cl ginum. — (II, A, 1) neicivuu, xx. I. (44 !)


de Noviomagus (répétition erronée du chiffre x, voy.
l'article précédent); vxxx. l. (18") de Dumno. — Sta
tion de la prov. Germania 1". — Baldenau, selon Clu
vier (Germ. ant. II, p. 62), Bertz (I, 23), Cellarius
(II, III, 8), d'Anville (Notice de la Gaule, p. 147); Bel,
près de Trarbach, selon Katancsich (I, p. 59), ou Belch,
au N. O. de Kirchberg, selon Ukert (II, 2° part. p. 519);
Beuren, selon Walckenaer (III, p. 81); Oberstein, selon
Lapie (p. 227); Wederath, selon la Commission de la
Carte des Gaules.

4. Dumit o. — (II, A, 1) dUuvvs vel pouNUM, uttt.


l. (18*) de Belginum ; xu1. l. (35" !) de Bingium.—
Station de la prov. Germania /*. — Cf. Dumnissus
d'Ausone qui, se rendant des bords de la Vava (la Nahe),
à Vivomagus (voy. plus haut, n" 2), s'exprime ainsi
(Mosella, v. 5-8) :
« Unde, iter ingrediens nemorosa per avia solum,
Et nulla humani spectans vestigia cultus,
Praetereo arentem sitientibus undique terris
Dumntssum, riguasque perenni ſonte Tabernas »

— Thaun, selon Bertz (I, 23). Cluvier distingue Dum


nus, qu'il place, « haud dubie, » à Thaun, au confluent
de la Simmern et de la Nahe, de Dumnissus, qui est
pour lui, également « haud dubie, » à Densen, près de
Kirchberg (Germ. ant. II, p. 61-62 . Dumnus est placé
à Densen, près de Kirchberg, par Ukert (II, 2 part.
p. 516), Forbiger, qui y signale des antiquités romaines
(III, ' p. 246, not. 92) et Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 81); à Sonner-wald ou Sonnenwald,
selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 275); à Sim
mern, selon Katancsich (I, 59-6o); à Kirchberg, selon
GALLIA. - ROUTES. 1 17

la Commission de la Carte des Gaules; à Kirn, selon


Lapie (p. 227).
ſ3ingium, Bingen. Voy. plus haut, p. 57.
ffl ogontia t o, Mayence. Voy. plus haut, p. 58.

XX. D' 2tug. 3 rtévir pruiu, TRÈVES, — A ©iuc.


2)urimebio. ) atricorum, METz.
XXXIII mpm (Itin. Anton., Wessel, p. 371).
2t ug. (ir rºuir orum. Voy. plus haut, p. 1 13.
1. ti i c t iu c o. — (II, A, 1) Riccmcu u (?) x. l.
(22*) d'Aug. Tresvirorum; x. de Caranusca. — Sta
tion de la prov. Germania I". — D'Anville propose
Remich (rive gauche de la Moselle, grand-duché de
Luxembourg), et il substitue Rimiciacum à Ricciaco
(Notice de la Gaule, p. 553-554). Ce serait Riezin
gen ou Ritzing, près de la Moselle et de Sierck, selon
Cluvier (Germ. ant. II, p. 64), Cellarius (II, III, 9),
Reichard, cité par Forbiger (III, p. 24o, not. 77) et la
Commission de la Carte des Gaules; Munschecker, selon
Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 89); aux envi
rons de Relingen ou Rölingen, selon Ukert, qui signale
en ce lieu des vestiges de voie ancienne (II, 2" part.
p. 514); Merzkirch, selon Hetzrodt, cité par Ukert
(loc. cit.); Grevenmacheren, selon Lapie (p. 226). —
Katancsich (I, p. 72) réunit, à tort, le nom Ricciaco à
celui de Ad Duodecimum, qui appartient à la route de
Metz à Strasbourg, et il n'en fait qu'une seule et même
station, qu'il place sur cette dernière route; cette con
fusion ne s'explique pas, car, sur la carte originale, ces
deux noms se trouvent à une certaine distance l'un de
l'autre.
I 18 G A L L IA1. — ROUTES .

2. C d r unu 5 ca. — (II, A, 1) cARA voscA. x. l.


(22") de Ricciaco; xlxx. (93" !) de Diuo. Durimedio,
Matricorum (ce qui paraît impossible; il faudrait sans
doute xt 11, 29"). — Station de la prov. Germania 1".
— « Gaunia » ou « Gannia » de l'Anon. Ravenn.
(IV, 26) est rapproché de Caranusca par Forbiger (III,
p. 24o, note 77). — Saarbourg, selon Cluvier, qui pro
pose de lire º5a ranusca (Germ. ant. II, p. 64). D'An
ville propose Garsch (Notice de la Gaule, p. 199) ; ce
serait Canach, selon Walckenaer (III, p. 89); à l'O. de
Sierk, selon Ukert (II, 2" part. p. 512); Busendorf,
selon Hetzrodt, cité par Forbiger (loc. cit.); ruines près
de Filsdorf, selon Lapie (p. 226); Budling, selon la
Commission de la Carte des Gaules.

3. Diuo. Durimebio.ſitatricorum. ff — (II,


A, I) diroDURUM MEdIowatniconvu (Metz), xl11. l.
(pour x11 t. l., 29") de Caranusca; x11. l. (26" !) de
Ad Duodecimum ; xx1xx l. (31*) de Scarponna. Car
refour de trois routes. — Civit. de la prov. Belgica I".
— (Voy. plus haut : Medio.Matrici, p. 18, pour
ce qui regarde le peuple). — Itin. Anton. : « Decem
pagis..., Divodoro mpm xxxvIII, " mpm xII, Treveros
mpm xvi » Wessel. p. 24o ; « a Durocortoro, Divodurum
usque mpm LxII ; ... Ibliodurum.., Divodurum mpm
vIII » p. 363-364; « alio itinere, a Durocortoro, Divo
durum usque mpm Lxxxvi ; ...Scarponna..., Divodu
rum mpm xII » p. 364-365; « Treveros..., Divodorum
mpm xxxIIII, Ponte Sarvix mpm xxIIII » p. 371-372.
Carrefour de cinq routes. — Tacit. : « Divoduri, Me
diomatricorum id oppidum est » Hist. I, 64. —
Ptolem. : Meôtoyztºtze;, óv Tó)t; Atoo6ôoupov (25°3o'-
47"2o') lI, x (vIII), 12. — Amm. Marcell. : « Bèlgica
C 4 L L / A. —- ROUTES . 1 I Q)

prima Mediomatricos praetendit» XV, xI, 9; cf. XVII,


1, 2. — Notit. Prov. : « civitas Mediomatricorum, Met
tis,» prov. Belgica I", Guérard, p. 17.— Notit. Dign. :
« legio prima Flavia, Mettis, » une des dix-huit Pseudo
comitatenses, Böck. II, p. 28; « procurator gynaecii,
Augustoduno, translati Metis, » sub dispositione comitis
sacrarum largitionum, p. 49; « procurator gynaecii
Vivariensis rei privatae, Metti, translati Arelatum »
p. 53. — Anon. Ravenn : « juxta fluvium Mosella,...
Mecusa » IV, 26. — Monn. Gaul. : MEDIOMA. — Paul.
Diac. : « Mettenses, Mettis urbs » De Episc. Mett.
p. 173. — Inscript. : D : M | PRIMVLAE COMITILLAE
OVAE VIXIT | ANNIS XX - CIVES | MEDIOMATRlCA....
(Orelli, 3523; cf. Grut. p. 1 1 15, 6; p. 598, 5; p. 631,
8; p. 731, 12). — l · o · M | IN - HONOR | DOMVS :
DIVl | NAE : VICVS - HO | NORIS : PVBLICE...., trouvée
à Metz (Grut. p. 12, 1o). — ... MAGISTER : VICl - BO
DATII, trouvée à Metz (Cajot, ant. de Metz, p. 78). —
...DIS - MAIRABVS | VICANI : VICI : PACIS. .. ., trouvée
à Metz (Grut. p. 92, 1). — ... MAGISTRI : VICI : SAN
DALIARIS... (id. ibid. p. 1 16). — ... HOVNVS : SEX :
MASSIVS : GEN.. | ....LIANVS : C : CELSIVS · MATTOS... |

ruNT : ET : NYMPHAEVM : cvM : svis... .... (J. Simon,


Mém. de l'Acad. de Metz, 1848-1849). — in honoreM
DOMVS AVGVSTAE | ....sacERD : ROM - ET : AVG .
PISCIN - ET - CAMPVM | civibtts medIOMATRICIS - ET .
ADVENIS : DEDIT (Salmon, Mém. de l'Acad. de Metz,
1859-6o, p. 398-99). — M : PVBLICIO : SEC unDiNO :
NAVTARVM | MASALLICOR · LIBErto | TABVLARIO : lIIIIl
VIR | AVGVSTALI (Cajot, Ant. de Metz, p. 1 18). —
Moyen âge : Mettensis urbs, civitas, sedes, Mettis
(Greg. Turon, VIII, 36). — « Mediomatricum, quae
I2O GA1 L L / A. — ROUTES.

altero nomine Mettis vocatur, pervenit » (Vit. Ludov.


Pii, Ix° siècle). — « Inter urbes Belgicae provinciae
inclytas, quarta Mettis, quae et Mediomatricum » (voy.
Valois, Wotit. Gall. p. 174). — Venant. Fortunatus
(III, 14) : -

« Hoc Mettis fundata loco, speciosa coruscans,...


Urbs munita nimis, quam cingit murus et amnis. »
« Venimus ut Mettin » VI; cf. VII, 4 ; « Regibus occur
rens, ubi Mettica moenia pollent » X. — Fredeg. :
« territorium Mettense » V, 38; « cum pervenisset B.
Clemens Mediomatricum civitatem, in cavernis, ut
ferunt, amphitheatri, quod extra urbem situm est, hos
pitium habuit » in lib. Mett. coenobii S. Symphoriani
mart., Vita B. Clem. Mett., citée par Valois (Votit.
Gall. p. 174); Mettenses metropolis et archiepiscopi;
pagus Mettensis, Metingovu, Metingou, pays Messin.
— Monn. Mérov. : METTIs cIvETATI ; METIs ; METTEs.
— Monn. Carlov. : MET ; METTIs cIvItAs. — Monn.
épisc. de Théodoric III : METENsis; de 1327-1361 :
MoNETA METESI : de 1551-1555 : s . sTEPH METEN. -
Monn. de la cité : M-E-T-Is; FLoRENvs CIvITATIs METENSIs.

XXI. DE @iup. ©urimcbip. )latric prunt,


METZ, — A 2r geiitorate, STRASBOURG.

Diuo. Durime biu . !tlatric orum, Metz.Voy. plus


haut, p. 1 18.
1. 3 à òu où r cim um. — (II, A, 1) ap pvopEcIMUM.
xtt. l. (26" !) de Divo Durimedio Matricorum; xvt.
de Ad Decem pagos. — Station de la prov. Belgica J".
— A 2 milles en deçà de Bessy, selon Cluvier (Germ.
ant. II, p. 34); Baudrecourt, selon Walckenaer (Géogr.
G A I. IL I A. — ROUTES. I2I

des Gaules, III, p. 8o); Delme, selon Ukert (II, 2" part.
p. 51 1) et Forbiger (III, p, 24o, note 77); Ariance,
selon Lapie (p. 227); Tincry, selon la Commission de la
Carte des Gaules.

2. 2tù Dt t tm pag05. — (II, B, 1) ap dEcEM PA


cos (Dieuze, dép. de la Meurthe), xxx. l. (26" !) de
Ad Duodecimum ; x. (22*) de Ponte Saraui. — Sta
tion de la prov. Belgica I". — Itin. Anton. : « Taber
nis..., Decem pagis mpm xx, Divodoro mpm xxxvIII »
(5o"); suivant d'autres manuscrits, « xx » Wessel.
p. 24o. — Paul Diac. : « hostes dum ad oppidum quod
appellatur Decem pagos, quod a Mettensi urbe triginta
millibus abest, pervenissent... » ann. 451, il s'agit des
Huns d'Attila (Lib. de episc. Mettens. p. 173). — Amm.
Marcell. : « cum placuisset per Decempagos Alamannam
adgredi plebem... » XVI, II, 9. — La Commission de
la Carte des Gaules ne place pas , td Decem Pagos à
Dieuze même, mais sur les bords du vaste étang qui est
· un peu à l'est, au village de Tarquimpol; Lapie, à Hel
limer (p. 227).
3. Jonte saraui. — (II, B, 1) Povs san art (Sarre
bourg, sur la Sarre Saravus), x. l. (22") de Ad De
cempagos; xtt. (26*!) de Tabernis. — Station de la
prov. Belgica I". — Itin. Anton. : « Divodorum...,
Ponte Sarvir mpm xxIIII, Argentorato mpm xxII »
Wessel. p. 371-372, var. « Sarinx, Aruix, Sardis,
xxvI, xxv; » toutes distances impossibles. — Moyen
âge : pagus Saravensis; Sarachouva super., infer.;
Sargovu, Sargau (voy.Valois, Notit. Gall. p. 5o4-5o5).
4. @ ubcrnig. (@ abcrme, par erreur, édit. de Scheyb
et de Mannert.) — (II, B, 1) TahERNAE (Saverne,
Elsas-Zabern), xtt. l. (26* !) de Pontesaraui, pas de
I 22 - G A I. LIA. — ROUTES.

distance marquée entre Argentorate et Tabernis. —


Station de la prov. Germania I". — Itin. Anton. :
« Argentorato..., Tabernis mpm xIIII, Decempagis
mpm xx » Wessel. p. 239-24o, var. pour la distance
d'Argentorato à Tabernis « xxIIII »; cette variante,
donnée par six manuscrits, exprime la vraie distance
entre Saverne et Strasbourg, 35 kil. — Amm. Marcell :
« conversus hinc Julianus ad reparandas Tres Taber
nas, munimentum ita cognominatum, haud ita dudum
obstinatione subversum hostili (quo aedificato constabat
ad intima Galliarum, ut consueverant, adire Germanos
arceri) et opus spe celerius consummavit » XVI, xI, 1 1 ;
« a loco unde romana promota sunt signa, adusque val
lum barbaricum quarta leuga signabatur et decima, id
est, unum et viginti millia passuum... » XVI, xII, 8;
cf. XVII, I, I , c'est donc bien de Saverne en France,
et mon de Rhein-Zabern, ni de Berg-Zabern, qu'il est
question dans la campagne de Julien. — Anon. Ravenn. :
« juxta Stratisburgo,... Ziaberna » IV, 26. — Moyen
âge : Nithard « Zabarna, » ann. 83o ; Frodoard :
« Castrum pagi Elisatii Zabrenam » ann. 7oo (voy.
Valois, Notit. Gall. p. 542).
2t r g t il to rut e, Strasbourg. Voy. p. 64.

XXII. DE $)tu p. $)ur imebip. )Jèatric pruln,


METz, — A 2tnbemtatttttnito, LANGRES.
(mpm xLIII, Itin. Anton. p. 385.)
Tracé omis par erreur sur la Table entre Mose, dernière station
de ce parcours, et Andemantunno.

Diuo. Durime bio . ttl a tricorum, Metz.Voy. plus


haut, p. 1 18.
G A L L I A. — ROUTES. 123

1. 5 carponna. -- (II, A, 1) scanpovva (Char


pigne, Scharpeigne, ou Scarpone, près de Pont-à-
Mousson), xttt t l. (31*) de Diuo Durimedio Matri
corum; x. (22") de Tullio. — Station de la prov. Bel
gica I". — Itin. Anton. : « Tullum..., Scarponna
mpm x, Divodurum mpm xii » Wessel. p. 365, var.
« Carponna, Sacarbono. » — Amm. Marcell. : victoire
de Jovin (sous Gratien) sur les Allemans « prope locum
Scarponna » XXVII, II, I. — Paul Diac. : « igitur
audientes Hunni, qui duodecimo exinde milliario situm
castrum, quod Scarponna dicitur, obsidebant, Met/en
sis urbis moenia corruisse..., » ann. 451, Lib. de episc.
Mettens. p. 173. — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium
Mosela,... Scarbona » IV, 26. — Moyen âge : pagus
Scarponnensis, Scarponinsis (voy. Valois, Notit. Gall.
p. 5o8). — Monn. Mérov. : sCARPoNNA.

2. Giulli o. — (II, A, 1) TULLUM LEUconuu (Toul),


x. l. (22") de Scarponna; xu. (33* !) de Vouioma
gus. — Oppid. de la prov. Belgica /". — Itin. Anton. :
« Vasium..., Tullum mpm xvI, Scarponna mpm x »
Wessel. p. 365; « Mosa..., Solimariaca mpm xvI, Tul
lum mpm xv » p. 385. — Plin. : « Leuci liberi » en
Belgique, Hist. Nat. IV, xxxi (xvII), 2. — Tacit. :
« Civitas Leucorum » Hist. I, 64. — Ptolem. : ürò ôè
Toºroo; [Meôvouárptzzg| xzi to); 'Pºgoù;, Asuzot zzi Tó)et;
aùtöv, ToÛ))ov (26° 3o'-47"), Nzatov (24"5o'-46'4o') II,
Ix (vIII), 13, var. To6XXtov. — Notit. Prov. : « civitas
Leucorum Tullo » prov. Belgica I", Guérard, p. 17.
- « Tullensis urbs » Epist. Auspicii episc. ad Arbo
gast. D. Bouq. p. 815. — Anon. Ravenn. : « juxta
Jluvium Mosela,.. Tulla » IV, 26. — Inscript. : DEAE.
EPONAE | ET - GENIO - LEVC | TIB : IVSTINIVS | TITIA
124 G A L L I A. — ROIITES.

NVS | LEG - XXll | ANTONlNlANAE | EX : VOTO, Genio


Leucorum, etc., trouvée dans les ruines de Masium
(Murat. p. 1o79, 1). —Monn. Mérov. : TvLLo CIvITATE;
TvLvs cIvIT. — Monn. épisc. de 1 168-1 191 : TvLLI; de
1271-1296 : TvLLv. — Moyen âge : pagus Tullensis,
Tullum civitas, Tullensis campania, territorium Tul
lense, episcopatus Tullensis (voy. Valois, Notit. Gall.
p. 564-565).

3. llouiomague. — (I, C, 1) vorroMacUs. xv. l.


(33* #) de Tullio, vtx. l. (15*!) de Lindesina; vt1tv.
I. (2oº) de Mose. Carrefour de trois routes.—Station de
la prov. Belgica I". — Neufchâteau (Vosges), selon
d'Anville ( Notice de la Gaule, p. 489), Ukert (II,
2 part. p. 5o5), Lapie(p. 226) et Forbiger (III, p. 239,
not. 76); Eglise-Notre-Dame-des-Piliers, selon Walcke
naer (Géogr. des Gaules, III, p. 88); Nijon, selon la
Commission de la Carte des Gaules. M. Dugas de Beau
lieu, dans son Mémoire sur les antiquités de Bourbonne
les-Bains, s'exprime ainsi : « Des découvertes récentes
viennent confirmer l'opinion de M. Walckenaer. Parfois
. le soc de la charrue met au jour, au canton des Pilares,
des pierres taillées, des tuiles à rebord et des monnaies
romaines; en 1857, on en a même tiré une stèle funé
raire avec inscription » (Mém. de la Soc. des antiq. de
France, t. XXV, p. 77 et suiv.). Il faut remarquer que
les Pilares, situés sur la Mouzon, à 1o kil. au S. de Neuf
château, à 1 kil. de Pompierre, près de la limite des dé
partements des Vosges et de la Haute-Marne, se trouvent
à la fois sur la route romaine de Reims à Besançon, par
Bourbonne-les-Bains. et sur celle de Metz à Langres. Les
traces de ces voies subsistent et M. de Beaulieu les signale
dans son Mémoire (voy. plus bas, Lindesina, p. 128).
GA L L I A. — ROUTIES. 125

4. ſtl o 6 t. — (I, C, 1) MosA. v14 tx, l. (2oº) de


Nouiomagus; xt. (24"!) d'Andemantunno. (La route
n'est pas tracée entre Mose et Andemantunno; mais,
la mesure étant indiquée, c'est une erreur évidente qui
a fait établir une jonction de la route entre Mose et Ca
turices, où il n'en faut pas, et qui a fait supprimer la
jonction de Mose à Andemantunno, où elle est néces
saire.) — Itin. Anton. : « ab Andemantunno..., Mosa
mpm xII, Solimariaca mpm xvI, Tullum mpm xv »
Wessel. p. 385. — Moyen âge : Vita Eustasii Luxo
viensis, chap. I : « venit ad quemdam virum, nomine
Gundeonem, qui, eo tempore, ad villam, quam Mosam
vocant, ob amnem in loco fluentem, morabatur » (Wes
seling, loc. cit.); cf. Valois rapportant le passage sui
vant de la /ita Salabergae : « ...qui (Gunduinus, pater
Salabergae), eo tempore, manebat apud. villam quam
dam Mosam nomine, ob amnem, etc. » (Votit. Gall.
p. 361). — Meuse-en-Bassigni, petit vicus vers les
sources de la Meuse, selon Valois (Votit. Gall. p. 361)
et Wesseling (loc. cit.); Meuvi sur la Meuse, selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 466-467), Lapie
p. 226) et Walckenaer (Géogr. des Gaules, III ,
p. 88); Vaucouleur, selon Katancsich (I, p. 68);
le Moulin-Rouge, selon la Commission de la Carte des
Gaules.
Outre l'omission du tracé de la route entre Mose et
Andemantunno (omission qui existe sur l'original et
qu'on a, par conséquent, raison de reproduire), les édi
tions de Scheyb et de Mannert indiquent, à tort, une
solution de continuité entre le point de jonction des deux
voies venant, l'une de Cabillione (Cabillonum Châlon
sur-Saône), l'autre de Vesontine (Vesontio Besançon)
d'une part et Andemantunno (Andomatunum Langres)
126 G A LLI A. — ROUTES .

d'autre part. Cette solution n'existe pas sur l'original ni


dans les éditions antérieures à 1753.

5. 2l n ò e m an tunn o. (Les cuivres de Nuremberg


et ceux de Bruxelles donnent, à tort, Andemantuno et
Andemamunno.) ff — (I, C, 1) ANDoMATUvUu LIN
covUM (Langres), xx. l. (24" !) de Mose; xxx. l.
(46 !) de Segessera; x. l. (22") de Varcia, xxvtt. l.
(62") de Filema. Carrefour de quatre routes, dont une
non tracée. — Civit. de la prov. Lugdunensis /",
antérieurement de la Belgica. — Itin. Anton. : « ab
Andemantunno, Tullo Leucorum usque mpm xLII1; ab
Andemantunno, Mosa mpm xII » Wessel. p. 385; « ab
Andemantunno, Cambatem mpm cI1; ab Andeman
tunno, Varcia mpm xvI » p. 386 ; cela ne fait que
deux routes. - Ptolem. : ºrò ôè to67oo; ['Pzoºzoï;] zzi
toùç Aeuxoùç, Trzpºzooat A6/yove;, (ov Tó)t; 'Ayôouxtowow
(26'15'-46'2o') II, Ix (vIII), 19, var. 'Ayôoogzvoſvvow, 'Av
ôogzvouvov. — Notit. Prov. : « Civitas Lingonum, » prov.
Lugdunensis I*, Guérard, p. 13. - Cosmogr. Aethic. :
« famosum oppidum,... Lingones » D. Bouq. p. 1o1.
— Eutrop. : « circa Lingonas... civitatem » ann 297,
Hist. rom. IX, p. 576. — Notit. Dign. : « praefectus
Sarmatarum Gentilium, Lingonas » Böck II, p. 122;
« tribunus cohortis secundae Lingonum congavata » sub
disposit. ducis Britanniar. p. 1 14 ; « tribunus cohortis
quartae Lingonum, Segoduno » id. p. 1 13; « praefectus
Laetorum Lingonensium per diversa dispersorum Bel
gicae Primae » p. 12o. - Frontin. : « Lingonum opu
lentissima civitas; » il s'agit de l'époque de Civilis,
7o de J. C. (Stratagem. IV, 3). — Anon. Ravenn. :
« Ligonas » IV, 26. - Inscript. : Borne milliaire de
l'an 42 de notre ère, trouvée à Sacquenay (Côte-d'Or,
G A L L1A. — ROUTES. 127

...AND. M. P. XXIl, And[omatuno] m[illia] plassuum]


xxu (Moreau de Mautour, Journal de Trévoux, sep
tembre 17o3, p. 1647). —...CHO | l · LING... coh(ors)
prima Lingonum (Murat. p. 78, 4); ...CHO | Il - LING...
(id. 17o7; cf. 2o61, 4o39, et Henzen, 5455); ...COH .
III | LINGONVM... (Henzen, 5442); ... PRAEF : CoH .
IIII : LINGONVM... (Henzen, 548o); DEO : APOL | LINI .
BORVoNl | ET · DAMONAE | C · DAMINIVS | FEROX .
cIvIs | LINGONVs. Ex | voTo (Henzen, 588o).—Imp.
caes · l · septimio : severo : pio : pertinaCl : AVG : ARA
Blco, etc. ... lingones FOEDErati (Girault de Prangey,
Mém. de la Soc. arch. de Langres, I, p. 44).-T : CL :
PROFESSVS NIGER : OMNIBVS | HONORIBVS APVD
AEDvos ET l LINGONAS FVNCTvs, etc. (Orelli, 2o28); '
l · H · D · D · L · PATRIC · MARTIALIS - ET · L · PATRIC .
MARCUS | LING - FRATR : OMNIB : OFFIC - CIVILIB - IN .
CIVIlTATE : SVA : FVNCT.. .. (Comptes rendus des
séances de l'Acad. des Inscript. et Belles-Lettres, 1863,
p. 65); — Imp. caes. L. SEPT - SEVERO.... ... BOV ....
...AGNIANVS AEdilitaTE - FVNCT - IN • ClvitaTE • LIN
GONVM (manuscrit de Peiresc, à la Biblioth. impér.
supplém. latin, n" 1o1 A, f. 239 r). — ..IS : liIIilVIR...
ET : SVIS : FECIT (au musée de Langres). — « [Si]
(
« sſicut] s[upra] s[cripsi] ita factum non fuerit adver
« susve aliquit factum fuerit.... d[are] damnas] d[am
((
· nates] e[sto] sſunto] rei publicae civitatis Lingſonum]
« sestertium n[ummum] C. [milia], » etc. (Kiessling,
Anecdota Basileensia, 1863, in-4, p. 21).—|L'inscrip
tion suivante est fausse ou interpolée : D : M | MO
DERATO | LIBERTo | COLONIAE LINGONVM (Grut.
p. 616, 1)]. — Moyen âge : Lingonica civitas (Greg.
Turon. Hist. II, 24) ; Lingonica urbs, Lingonensis
ecclesia (voy. Valois, Notit Gall p. 2o-21). — Monn.
I28 GA L LMA. - ROUTES.

Mérov. : LINGoNAs cIvI ; LINCoNAs. — Monn. Carlov. et


Épiscop. : LINGoNis civi, ou cvTs, ou cviivis; LINcNvTs;
LIsCOVINI CIvIIT; LINGoINs...s; vRBs LINGoN12; LNIGONI2.
— Monn. de de Louis VI, roi de France : LvDovicvs
REx R( vRBs LINGoNIs.

XXIII. DE 9è oui omagug - A 9inbegina


(EMBRANCHEMENT DE LA ROUTE DE METZ A LANGRES).

Il ouiom a gu5. Voy. plus haut, p. 124.


rinbrsina. ɺ (Les éditions précédentes donnent
indesina, par erreur : ſ est encore visible.)— (l, C, 1)
[AQUAE nonrovu] LivcovEv[sis] (?) (établissement ther
mal à droite de la route à laquelle il est relié par un
embranchement), xvt. l. (35"!) de Nouiomagus ;
u11. l. (15"#) de Mose sur la route de Metz à Langres.
— M. Alfred Maury a cru voir, sur l'original, le tracé
d'une voie joignant ces thermes à Vasic (Nasium) par
Ad Fines (Revue arch. nouv. série, t. IX, p. 62). Ce
tracé n'existe pas sur la carte originale. — La difficulté
qu'offre l'identification de Lindesina avec quelqu'un
des bains modernes signalés dans cette région par la pré
sence d'antiquités romaines, vient de ce qu'il n'en existe
que d'obscurs sur la droite de la route de Metz à Langres;
toutes les eaux célèbres des environs se trouvant sur
la gauche, c'est-à-dire au S. E. et à l'E. de cette ligne :
telles sont les eaux de Vittel, de Contrexeville, de Bains,
de Luxeuil, de Plombières et de Bourbonne. Cependant
la vignette de la Table et l'embranchement qui y conduit
sont bien à droite. Ne doit on pas imputer ce fait a une
erreur volontaire du dessinateur ancien qui, n'ayant pas
l'espace suffisant pour faire figurer cette vignette, sans
GALL I A. — ROUTES. I 29

doute très-importante à ses yeux, sur la gauche, qui se


trouvait entièrement occupée déjà par la route de Lan
gres à Besançon, l'aura placée à droite ? Mais il n'a pu le
faire qu'en sacrifiant, c'est-à-dire en effaçant, le tracé
d'une petite section de la route de Metz à Reims, sans
d'ailleurs supprimer une seule station, comme nous le
verrons plus bas. Cette section est celle de Toul à Vasium
(Naix) par Ad Fines. Peut être même est-ce l'importance
exceptionnelle des eaux de Lindesina qui explique la
suppression de ce tracé. Le fait du déplacement de la
vignette et de la suppression volontaire de la partie de
la route que devait intercepter cette vignette étant une
fois admis (fait qui entraîne une certaine perturbation
dans la disposition des chiffres indiquant les distances),
il reste à expliquer ces deux mesures : xu1. l. d'une
part, vtt de l'autre, se rapportant, en apparence, au
même parcours, c'est-à-dire à la distance qui sépare les
Eaux, de Nouiomagus, ou tout au moins de la route de
Nouiomagus à Langres. Or, de deux choses l'une : ou
bien nous devons additionner xvI et vII, ce qui fait
xxIII lieues gauloises(51*), s'appliquant à la distance totale
entre Lindesina et Vouiomagus; ou bien il faut suppo
ser que deux routes conduisaient à ces eaux : l'une, dont
le tracé est omis, partant de Vouiomagus, et l'autre
partant de Mose, qui est la station la plus voisine; la
première de ces routes mesurant xvI lieues (35*!) entre
Lindesina et Vouiomagus, la seconde vII lieues ou 15" .
Cette suppression est d'autant plus probable que ces
deux routes romaines existent encore, comme on le
verra bientôt. Or, de toutes les eaux modernes des envi
rons de Neufchâteau et des sources de la Meuse il n'y a
que Bourbonne-les-Bains qui satisfasse à cette condition
de distances, car ces bains sont précisément à 35 ou
9
13o C A L L IA . – ROUTES ,

36 kil. de Notre-Dame-des-Piliers, où tout nous porte


à placer Nouiomagus (voy. plus haut, p. 124), et à
16 kil. de la Meuse. Quoique les explications de M. de
Beaulieu diffèrent des nôtres, ses conclusions sont les
mêmes, et, le premier, il a su dégager les éléments essen
tiels de la question en insistant sur l'existence de deux
voies romaines à Bourbonne-les-Bains : l'une se rendant
à Langres en rejoignant la route qui, de cette dernière
ville, se dirige sur Metz; l'autre qui gagne Reims en
passant par Notre-Dame-des-Piliers, Nouiomagus. Les
vestiges de ces voies romaines ont été reconnus et décrits
avec détail par M. de Beaulieu (Mém. sur les antiq. de
Bourbonne-les-Bains, dans le t. XXXV des Mém. de
la Société des antiq. de France, p. 56-84). Une seule
chose lui a manqué pour rendre son travail tout à fait
concluant, c'est la vue du manuscrit original de la Table.
Les eaux que nous cherchons doivent, de plus, avoir
été célèbres chez les Romains; or, on a trouvé à Bour
bonne, à différentes époques, d'importantes antiquités
romaines (voy. Berger de Xivrey, Lettre à M. Hase sur
une inscription du II° siècle trouvée à Bourbonne les
Bains, 1833, et sur l'histoire de cette ville, Paris,
1833). Parmi ces antiquités figurent surtout deux ins
criptions : 1° DEO : APOLlLINI : BORvoN | ET : DA
MONAE | C - DAMINIVS | FEROX : CIVIS | LINGONVS
Ex | voTo (id. pl. I; cf. Henzen, 588o); 2° soRvONI
HTS | MONAE - C - IA | SINIVS - RO | MANVS : IN | G '
PRo SALv | sE : coCILLAE | FIL Ex-voTo(id. pl. II).
Comme une autre inscription a été trouvée à Bourbon
Lancy (Saône-et-Loire) portant également BORMONI :
ET DAMONAE; que les noms modernes des deux loca
lités rappellent, à ce qu'il semble, celui de la divinité
topique gauloise, Borbo, Borvo ou Bormo, à laquelle
C A L L HA, – ROUTES. 13I

ces eaux étaient consacrées; que, d'autre part, les eaux


de Bourbon-l'Archambaut (Allier) sont désignées, dans
la Table, sous le nom d'Aquis Bormonis, il est facile
de conclure que ces trois eaux modernes : Bourbonne
les-Bains, Bourbon-Lancy et Bourbon-l'Archambaut,
et, par conséquent, que le fief et la dynastie royale
des Bourbons, doivent leurs noms aux Aquae Bor
voni des Anciens; enfin que Bourbonne, située sur le
territoire des Lingons, aurait pu se distinguer des deux
autres par le surnom de Lingonensis, et que Linde
sina pourrait bien n'être que l'orthographe altérée, ou
plutôt ne représenter qu'une mauvaise lecture de Lingo
nensis, le ù e de Lindesina ayant d'ailleurs une certaine
analogie, dans le système d'écriture suivi par le moine
de Colmar, avec go : fingon enſeig], ſinòrgina ;
qu'enfin les mots Aquae Borvonis, qui devaient précéder
ce surnom, ont pu être omis par le copiste de la Table
ou effacés par le temps sur l'original, cette localité se
trouvant précisément placée sur la limite extrême des
feuilles I et II, triturées, salies, ébarbées, sur les bords
et auxquelles ne correspondent pas, comme on sait, les
segments de Scheyb, qui sont des divisions de pure
fantaisie. A propos des Aquae Borvonis, qui ne sont
connues de d'Anville que par la première des deux
inscriptions que nous avons rapportées, le savant géo
graphe s'exprime ainsi : « Je crois voir ce lieu repré
senté dans la Table Théodosienne par un édifice carré,
quoique le nom de celui-ci soit omis (d'Anville s'est
servi, nous le savons, des cuivres de Bruxelles accom
pagnant l'ouvrage de Bergier, cuivres où le nom est en
effet omis), mais est lié à la voie romaine qui conduisait
de Langres à Toul par Mosa et par Noviomagus »
(Notice de la Gaule, p. 75). L'abbé Greppo, dans son
132 G A L L IA, — ROUTES.

Étude archéologique sur les eaux thermales de la


Gaule, partage l'opinion de d'Anville : « nou loin
d'une route conduisant d'Andomatunum (Langres) à
Tullum (Toul), la carte de Peutinger nous fait voir l'édi
fice indicateur des Eaux thermales; mais ici aucun nom
ne l'accompagne et aucune évaluation de distance ne
tend à établir les rapports de ce lieu avec d'autres; tou
tefois, on reconnaît que ces eaux, si vaguement dé
signées, ne sauraient se retrouver qu'en Bourbonne
les-Bains » (p. 27). On ne comprend pas comment
M. Greppo a pu dire que ces thermes n'avaient point
de nom sur la Table lorsqu'il consacre, à la page 121
du même ouvrage, un article, d'ailleurs insignifiant, aux
eaux qu'il appelle Indesina. Pour résumer ce qui pré
cède, nous pensons : 1" que les Thermes désignés dans
la Table sous le nom de Lindesina sont les Eaux de
Bourbonne; 2" qu'elles ont été placées sur la droite de
la voie de Metz à Langres parce que la place a manqué
à gauche à celui qui a dressé la carte originale ou à celui
qui l'a réformée en la copiant au xIII° siècle ou aupara
vant; 3" que, pour trouver, même à droite, un empla
cement suffisant, il lui aura fallu effacer le tracé de la
route de Tullum (Toul) à Wasium (Naix) (voie de Toul
à Reims), ce qu'il a fait, d'ailleurs, sans supprimer une
seule station, ainsi qu'on le verra dans le chapitre
suivant; 4" que deux routes conduisaient à Bourbonne,
divergeant toutes deux sur la gauche de la route de Metz
à Langres : l'une partant de Vouiomagus (Notre-Dame
des-Piliers), et mesurant xvI lieues, l'autre partant de
Mose, probablement à la source de la Meuse, et mesu
rant viſ lieues, distances exactes. Seulement la Table, qui
donne ces chiffres, les place d'une façon peu intelligible.
Est-il besoin d'ajouter que, malgré le concours de cir
G A L L I A. —- ROUTES. I 33

constances qui rendent cette opinion probable, nous ne


l'adoptons que dans l'attente d'une meilleure solution.
— Walckenaer (Géogr. des Gaules, p. 9o) et Katanc
sich (I, p. 68-69) placent ces thermes, dont ils écrivent
le nom Andesina, à Nancy.— Voy. la Carte de redres
sement.— Ajoutons, pour compléter ces indications, que
M. Digot place Lindesina, qu'il lit Grandesina, à Grand,
dép. des Vosges, arr. de Neufchâteau, à l'O. de cette
ville, et que M. de Saulcy a approuvé cette identification
(Recherches sur le véritable nom et la position de la
station d'Andesina, p. 9, de M. Digot; voy. l'art. de
M. de Saulcy, Journal du Musée lorrain, 2" année,
p. 26). M. de Chaulieu remarque, à cette occasion, que
la prétendue voie romaine que Jollois a tracée sur sa
carte des Vosges entre Neufchâteau et Grand n'a jamais
existé. Enfin, dans une brochure déjà ancienne, intitulée
de l'Emplacement de la station romaine d'Andesina,
1849, M. L. Beaulieu avait proposé de placer cet
Andesina à 7 kil. au S. de Nancy, à Laneuveville, où
l'on a trouvé des antiquités et où existe la fontaine
célèbre de la Doumotte. Forbiger (III, p. 24o, not. 77)
se contente de rapporter l'opinion de Reichard, qui
place Indesina à Essey (sans doute Essey-les-Eaux, vers
les sources du Rognon, arr. de Chaumont, Haute
Marne). Ukert (II, 2" part. p. 5o6) dit, sans parler de
Lindesina, que, dans les environs de Joinville, sont les
eaux minérales d'Attancourt (sans doute le village situé
sur la Blaise, un peu au N. de Vassy, Haute-Marne).
Lapie (p. 231), qui ne donne pas le nom de Lindesina,
mais y substitue celui d'Aquae, place cet établisse
ment thermal à Chernusey (probablement pour Cher
misey), Vosges, arrrond. de Neufchâteau, canton de
Coussey, où se trouvent deux grandes citernes (voy. le
134 G A L L1A. — ROUTES.

Dictionnaire des communes de France d'Ad. Joanne,


p. 53o).

XXIIII. DE ©iuc . ©urime bic . )latricorum.,


METz, — A © u r o c o r t o r p., REIMS.
(mpm LxxxvI, Itin. Anton. Wessel. p. 364)

En suivant le tracé, évidemment fautif, de la Table,


la route de Metz à Reims aurait passé par Scarponna,
Tullio (Toul), Vouiomagus, Mose (vers les sources de
la Meuse), c'est-à-dire qu'elle ne serait autre que la
route de Metz à Langres (voy. XXII) jusqu'à Mose; de
ce point, le tracé gagnerait Caturices, dans le Barrois,
à 2o lieues au nord environ, et, de là, se rendrait à
Tanomia (Fano Minervae), dans le Châlonnais, pour
joindre ensuite Reims. Ce parcours est impossible, car
il figurerait un angle aigu ayant son sommet vers les
sources de la Meuse. Il est donc évident que le trait qui
réunit Mose à Caturices est placé par erreur dans cette
direction, sans être accompagné d'ailleurs d'aucune me
sure, tandis qu'il manque entre Mose et Andemantunno
(Langres), où cependant la distance est marquée. La
même omission a lieu entre Vasic (Nasium), Naix et
Tullio Toul, les distances étant pourtant indiquées entre
ces diverses stations. Il convient donc de rétablir ainsi
le parcours de Metz à Reims : de Diuo Durimedio
Matricorum jusqu'à Tullio, même route que pour aller
de Metz à Langres; de Tullio, gagner Ad Fines, puis
Vasic, Caturices, Tanomia, enfin Durocortoro, et l'on
aura ainsi une route, peu directe il est vrai, mais con
forme à l'une des deux que nous offre l'Itinéraire d'An
tonin. Quant au tracé de la route qui unissait Wasic à
GA L L I A. — ROUTES. 135

Tullio par Ad Fines, il aura probablement été effacé


pour faire place à la vignette des eaux de Lindesina
(voy. l'article précédent). On remarquera que les dis
tances sont certainement calculées en lieues gauloises
dans l'Itinéraire Antonin comme dans la Table; l'addi
tion donne même x lieues de plus dans la Table que
dans l'Itinéraire. -

IrIs. Asros, (distances en lieues gaul.) TA»Lx DE PEUT INGER (route indirecte)
1re route (directe). 2° route (indirecte). (distances en lieues gaul.).
Divodurum Metz. Divodurum Diuo. Duri
medio . Ma
tricorum. Metz.
Ibliodurum vIII Scarponna xII Scarponna xIIII Charpeigne.
Fines VI Tullum X Tullio x Toul.
• • • • • - . .. Ad Fines v
Virodunum vIIII Verdun. Nasium xvI Vasic xIIII Naix.
Axuena xvII sur l'Aisne. Caturrigis vIIII Caturices 1x
Basilia X. I1 Ariola VIIII . . . . . .
Durocortoro x Reims. Fano Minervae xvI Tanomia xxv
Durocortoro xIIII Durocortoro xIx Reims.
LXXX V1 XCVI

Diuo. Durimt bio , fil atricorum, Metz. Voy.


plus haut, p. 1 18.
25 carponn u, Charpeigne. Voy. plus haut, p. 123.
Qiullio, Toul. Voy. plus haut, p. 123.
1. 2t ù fin rs. — I, C, 1) ad FIvEs, v. l. (1 1*) de
Tullio; xxxxx. l. (35*!) de Nasic (Nasium), sans doute
sur la frontière des territoires de Tullum et de Nasium.
— Feins, selon d'Anville, lequel remarque cependant
que la distance qui sépare cette localité de Naix ne con
corde pas avec la mesure de la Table (Notice de la Gaule,
p. 31 1); vers le village d'Attancourt (au N. de Vassy),
selon Ukert (II, 2° part. p. 5o6); Bertheleville, selon
Lapie (p. 231).
2. nasic. ff (Les éditions antérieures à celles de
Mannert, 1824, portent, par erreur, Masie.)— (1, C, 1)
136 · GALLIA — RoUTEs.
NASIUM (Naix, sur l'Ornain, dép. de la Meuse, arr. de
Bar-le-Duc), xxxxx. l. (31*) de Ad Fines, ce qui fait
xxx. l. (42") de Tullio (mesure exacte, car il y a bien
42 kil. de Toul à Naix); 1x. l. (2o*) de Caturices ;
pas de tracé de route sur la Table entre Nasic et Ad
Fines (voy. les explications préalables en tête de ce
chapitre). — Oppid. de la prov. Belgica 1", territoire
des Leuci. — Itin. Anton. : « Caturrigis..., Nasium
mpm vIIII, Tullum mpm xvi » Wessel. p. 365.—
Ptolem. : Asuzot zzi Tó)stç xötöv ToÙ))ow (26"3o'-47"),
Nzatov (24"5o'-46"4o'), II, Ix (vIII), 12. — Inscript. :
TEN - M | OVIA - FVG - ET | REVOCA .. M. AD | COELIVM .
INlNASIV, tenle] mle], quia fug[i], et revoca mle ad
Coelium in Nasiu[m] (voy. Duchalais, Études archéol.
sur le dép. de la Meuse). — PATRICIvs NASIENSIS |
CVRATORIBVS ET MINISTRIS | IVVENTIDIO FIRMO
ET | ATEVLA - SOLLI F | HVIVS FANI FACIENDI (Orelli,
3274). — Monn. Mérov. : NAsio vICv IN BARENsE. —
Anon. Ravenn. : « in Francia Rinense,.. civitas...
Masaga » IV, 26. - Moyen âge : « anno xvII regni
Theuderici Lingonas, de universis regni sui provinciis
mense madio exercitus adunatur : dirigensque per Ande
laum (Andelot), Vasio castro capto, Tullum civitatem
perrexit » Fredeg. Ult. Chron. 38; cf. Chron. Divion.
monast. S. Benigni : « Vasio castrum super Ornam
fluvium (Ornain) situm » (voy. Valois, Votit. Gall.
p. 371); « civitas Masium » Lett. de Gauzelin, évêque
de Toul, ann. 937 (voy. d'Anville, Wotice de la Gaule,
p. 474-475).
(Le tracé de la route de Vasic à Caturices, qui
figure sur l'original, est omis dans les cuivres de Nu
remberg, 1682, et dans les éditions de Scheyb et de
Mannert.)
(, A L L IA. – ROUTES . 137
3. C aturiccs. — (I, C, 1) carun1cEs (?), carvni
cEs (?), xx. l. (2o") de Nasic; xxv. l. (55* 4) de
Tanomia. — Station de la prov. Belgica I° ou II",
limite des Remi et des Leuci. — Itin. Anton. : « Fano
Minervae..., Ariola mpm xvI, Caturrigis mpm vIIII,
Vasium mpm vIIII » Wessel. p. 365, var. « Gaturrigis,
Gaturigis, Caturicis, Caturiris ». — Vers Bar-le-Duc,
selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 218); à Bar
même, selon Ukert (II, 2° part. p. 5o5), Forbiger (III,
p. 24o, note 76), Lapie (p. 231), Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 86), Katancsich (I, p. 67) et la
Commission de la Carte des Gaules. — On trouve une
monnaie mérovingienne portant CATHIRIGI (Anat. de
Barthélemy, Liste des noms de lieux des monn. mérov.
p. 12) : personne n'a songé à rapprocher ce nom de
celui de la Table. Rien dans l'histoire de Bar et du Bar
· rois au moyen âge ne rappelle le nom de Caturices
(voy. Valois, Votit. Gall. p. 75), tandis que le nom
BARRENsE figure sur une monnaie mérovingienne de Naix
(Ponton d'Amécourt, Essai sur la numism. mérov.
p. 128).

4. d un omia. (Sans doute pour fano ftlinſer va e].


Paul Merula soupçonna, le premier, cette fausse lecture
imputable au copiste du moyen âge, Cosmographia, III,
2° part. p.486.)— (I, C, 1) FANUM MIvERrAE, xxv. l.
(55"#) de Caturices; xxx. l. (42") de Durocortoro.
— Station de la prov. Belgica II". - Itin. Anton. :
« Divodurum..., Fano Minervae mpm xIIII, Ariola
mpm xvI, Caturrigis mpm vIIII » Wessel. p. 364-365,
var. « Foro Minervae ». — Vers la Cheppe, plusieurs
villages sont surnommés : du Temple (voy. d'Anville,
Motice de la Gaule, p. 298); ce serait à la Cheppe
I 38 C A L L I A. -- ROUTES.

même, selon Walckenaer (Géogr. de Gaules, III, p.86),


Ukert (II, 2° part. p. 535, 536), Forbiger (III, p. 266,
note 56) et Savy (Mém. topograph. sur le dép. de la
Marne, dans la collection des Mém. de la Société d'agr.
etc. du dép. de la Marne, 1859, p. 82 et suiv.) et la
Commission de la Carte des Gaules; Bajones ou aux
environs, selon P. Merula (loc. cit.); Suippe, selon
Bergier (l. III, c. xxxIx, t. I, p. 523, édit. de 1728);
Châlons-sur-Marne, selon Katanesich (I, p. 67), opi
nion très-improbable puisque Châlons figure dans l'Iti
néraire d'Antonin sous le nom de Durocatelaunos et
appartient à une autre route; enfin Vadenay, selon Men
som Alting, cité par Wesseling (loc. cit.), ou près de
Vadenay, à 8 kil. de la Cheppe, selon Lapie (p. 231).
Duro cort oro, Reims. Voy. plus haut, p. 1o1.

XXV. DE ®ur pc ort pr c, REIMs,


A 2tnbemantunno, LANGRES.
Durocort or o, Reims. Voy. plus haut, p. 1o1.
[Durocatalauni Châlons-sur-Marne serait omis, ainsi
que les deux mesures; mais peut-être la route laissait-elle
Duro Catalauni à gauche, pour se rendre plus directe
ment à Langres. Si c'était une omission, il faudrait y
suppléer ainsi : Duro cortoro. [xx1 1. Durorata
l aunig. xxxx.] Corobilium; car Châlons est à égale
distance de Reims et de Corbeil.Voy. la carte de M. Savy,
où sont tracées les voies romaines encore subsistantes
(Mém. de la Société d'agric. etc. du dép. de la Marne,
1859, pl. 1). S'il n'y a pas d'omission de nom, il suffit
de retablir le chiffre de la distance qui sépare Reims de
Corbeil. soit : xlt11t. |
G A L L / A. —- ROUTES. 139
1. Corobilium. — (I, C, 1) cononutIUu (Corbeil,
dép. de la Marne, arr. de Vitry). Pas de mesure indi
quée depuis Durocortoro (voy. l'article précédent);
xxx.l. (46"#) de Segessera. — Station vers la fron
tière des prov. Belgica et Lugdunensis. — Tous les
géographes s'accordent sur l'identification de Corobi
lium avec Corbeil, excepté Katancsich (I, p. 95).
2. º5tg cgºera. — (I, C, 1) sEGEssERA, xxx. l.
(46"!) de Corobilium; xxx. l. d'Andemantunno au
pays des Lingons. — Bar-sur-Aube, selon d'Anville
(Votice de la Gaule, p. 59o), Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 87), la Commission de la Carte des
Gaules, Lapie (p. 227) et Corrard de Bréban, qui a fait
relever avec soin et qui signale en détail les vestiges de
la route romaine entre Corbeil et Bar-sur-Aube (Mém.
· sur les voies rom. du dép. de l'Aube, dans les Mém. de
la Société d'agric. etc. du dép. de l'Aube, t. XXVI,
1862, p. 53 et suiv. et carte); Suzannecourt, selon
Ukert (II, 2" part. p. 5o5) et Forbiger (III, p. 216,
not. 29); Katancsich place Segessera à Arcen (I, p. 96).
2tnù rmant unno, Langres. Voy. plus haut, p. 126.

XXVI. DE $)1tr pc prt0r 0. REIMS,


oU, MIEUx, D'2t lig. 28 on a, TROYES,
A 5ammar obriva, AMIENS,
PAR G a 5 a t om a g o, BEAUVAIS.
I0uro c ortoro, Reims. Voy. p. 1o1.
(Un embranchement se détache sur la gauche de la
route de Reims à Soissons et se dirige sur Bibe; mais
cette route n'a pas encore été étudiée; peut-être est-ce
14o GALL VA. — ROUTES.

une erreur de tracé dans la Table. Il est plus naturel


de suivre le tracé qui forme un crochet en partant
d'Augustobona Troyes, et de compter les xx11 lieues,
qui sont inscrites à la droite de Bibe, à partir de Troyes.
Toute cette topographie n'a jamais été comprise par
suite de l'inexactitude des éditions de la Table. Le tracé
de la route qui forme la jonction d'Aug. Bona Troyes,
à Bibe est omis dans toutes les éditions et, en outre,
celui de Bibe à Durocortoro est omis dans les éditions
de Scheyb et de Mannert.)
2t u ſſ. ſ3 on a, Troyes. Voy. plus bas.
1. ſ3ib c. — (I, C, 1) nine (?), xxxx. l. (49), soit
de Durocortoro, soit d'Aug. Bona (Troyes), car la route
bifurque à l'est, mais plutôt d'Aig. Bona; xxx.t. l.
(69") de Calagum, pas de distance marquée de Riobe,
ni d'Aſag. Suessorum. — Vers la frontière des prov.
Belgica et Lugdunensis. — Saint-Martin d'Ablois, selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 156) et Ukert (II,
2° part. p. 538); Provins, selon Katancsich (I, p. 82);
Bazoches, selon Forbiger (III, p. 267, note 56); Braine,
selon Reichard, cité par Forbiger (loc. cit.); Orbais,
selon Lapie (p. 23o); Conſlans-Marsilly, selon Walcke
naer (Géogr. des Gaules, III, p. 56); Sezanne, selon
A. Savy (Mém. de la Soc. d'agric. etc. du dép. de la
Marne, 1859, p. 9o); Pont-sur-Seine, selon Corrard de
Bréban (Mém. de la Soc. d'agric. etc. du dép. de
l'Aube, t. XXVI, p. 26 et suiv.) qui donne de bonnes
raisons en faveur de cette dernière identification, cette
route ayant été étudiée par lui topographiquement et
historiquement avec un grand soin.
2. Ca la gumt. - (I, C, 1) cALAGUM, xxx.x. I. (69')
de Bibe; xxx.l. (26') de Fixtinnum, pas de distance
G A L L VA. — ROUTES. I4I

marquée de Riobe; Calagum était donc au carrefour de


trois routes. — Vers la frontière des prov. Belgica et
Lugdunensis. — Chailli, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 19o), adopté par la Commission de la Carte
des Gaules, Reichard, Forbiger (III, p. 217, note 32),
Ukert (II, 2" part. p. 479) et Walckenaer (Géogr. des
Gaules, p. 56); Coulommiers, selon Lapie (p. 23o).
3. fi r t in n u m. (Toutes les éditions antérieures
portent, à tort, Fixtuinum. Peut-être est-ce une
faute du copiste du moyen âge pour 3 a t i n u mt.) -
(I, C, 1) FixTINNUM ? 1aTIvUM MELDoRUM (Meaux),
xu1. l. (35"!) d'Aug. Magus (Senlis, distance exacte);
x4x. l, (26"!) de Calagum. — Oppid. de la prov. Lug
dunensis IV", metrop. des Meldi. — Ptolem. : Tôv ôè
signp.évov àvxto)txótspot Mé)ôzt zzi 76)t; 'Ixttvov (23'-
46'5o'), dans la Gaule Lyonnaise, II, vIII (vII), 15. —
Notit. Prov. : « civitas Meldorum », prov. Lugdunensis
Senonia, Guérard, p. 17. — [L'inscription suivante
est fausse : AETE · MEMORIAE - AVRELI | DEMETRI ·
ADIVTORI | PROCC - CIVITATIS - SENONVM | TRICAS
SINORVM : MELDO | RVM, etc. (Grut. p. 371, n° 8)]. —
Moyen âge : Meldi urbs, Meldensis urbs, Meltis, pagus
Meltianus (voy. Valois, Votit. Gall. p. 33o-332). —
Monn. Mérov. : MELDvs civETATI. — Monn. Épiscop. :
MELDIs; MEIPIs. — Tous les géographes sont d'accord
pour identifier Fixtinnum avec Iatinum Meldorum :
voy. d'Anville (Notice de la Gaule, p. 375); Mannert
(II, 1" part. p. 152, édit. de 1789); Katancsich (I,
p. 82) ; Ukert (II, 2° part. p. 479); Forbiger (III,
p. 217, note 32); Lapie (p. 23o); Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 56); Katancsich (I, p. 82), etc.
4. 2tug. ftlagu5. — (I, BC, 1) AUGUsToMAGUs sIL
142 C - f ' LJA. – ROUTES,

ravEcTvu (Senlis), xu1. I. (35*!) de Fixtinnum,


xxtt. I. (49") de Casaromago (Beauvais, distance
exacte). — Oppid. de la prov. Belgica II". — Itin.
Anton. : « Caesaromago..., Litanobriga mpm xvIII,
Augustomago mpm IIII, Suessonas mpm xxII » Wessel.
p. 38o (Litanobriga serait Chantilly, d'après la Carte
de la Commission; Creil, selon d'Anville, Notice de la
Gaule, p. 418; le Lytz, ou Lys, sur l'Oise, entre
Royaumont, Boran et Bruyères, selon MM. Ch. Dufour
et J. Garnier, Introd. à l'Hist. gén. de la prov. de
Picardie, par D. Grenier, ch. 224). — Ptolem. : ºr)
ôè roótou; [Negooſoo | Sou6zveztot, ov 76Xt; &zo 3wzto)öw
vo5 x nzoávz TorzuoÙ Pztágzyo; (22°3o'-5oº), en Bel
gique, erreur probable pour A)you776gzyo;, II, Ix (vIIi),
1 I. — Notit. Prov. : « civitas Silvanectum » prov,
Belgica II", Guérard, p. 18. — Notit. Dign. : « prae
fectus Laetorum... Gentilium..., Remos et Silvanectas
Belgicae Secundae » Böck. II, p. 12o. — Moyen âge :
« Silvanectas; urbs Silvanectensis (Greg. Turon. IX,
2o); castrum Silvanectas; Senletensis urbs; pagus
Silvanectensis (Greg. Turon. VI, 14); Silvanectense
territorium (voy. Valois, Notit. Gall. p. 525). —
Monn. Mérov. : sILvANECTEs; sILvANECTIs. — Monn.
Carlov. : sLAv; sILVANECTIs; sINELECTIs. — Monn.
Capét. : sINLECTIs.
Entre Senlis et Beauvais on trouvait des vestiges de
la voie dans la forêt (voy. carte de de l'Isle); elle pas
sait l'Oise vers le Litz, Boran et Bruyères, où était
un pont, « apud Bruierias juxta Isaram, juxta pontem
Corceloi » (titre de l'abbaye de Fromont); de là elle
gagnait Crouy : « juxta stratam quae tendit a Brueriis
ad Croy » (titre de l'abbaye de Fromont de 1232). Il
existait près de là une borne milliaire, conservée encore
G A L L J A. — ROUTES. I43
en 175o. De Crouy, elle passait par Sainte-Geneviève,
l'abbaye de Saint-Symphorien et gagnait Beauvais par
la porte Saint-Jean (voy. l'Introd. à l'hist. de Picardie
de D. Grenier, ch. 224).
5. Casaromago. ff — (I, B, 1) cAESARoMAGUs
BELLoraconuu (Beauvais), xxxx. l. (49") d'Aag. Ma
gus, pas de distance marquée de Sammarobriua; xu. l.
(33" #) de Petrum . uiaco (Petrumantalum ?); cette
route a un embranchement sur Luteci Paris; donc Ca
saromagus formait tête de quatre routes et carrefour de
trois. — Oppid. de la prov. Belgica II. — Itin. An
ton. : « a Samarabrivas..., Curmiliaca mpm xII, Cae
saromago mpm xIII, Litanobriga mpm xvIII, Augusto
mago mpm IIII » Wessel. p. 38o ; « a Caesaromago...,
Petromantalum mpm xvII » p. 384. — Ptolem. :
perà ôè roûtov; | Arpt%ztioog] é,; rpò; &pxtoo; Be))ouzxot,
ów TróAt; Kztazºáuzyo; (22"5o'-51°2o'), II, Ix (vIII), 8.
- C'est par erreur que Caesaromagus était confondue
autrefois avec le Bratuspantium de César, qui est à
Breteuil. — Notit. Prov. : « civitas Bellovacorum »
prov. Belgica II", Guérard, p. 18. — Inscript. :
D · M | MERCATORl... | SENILIS... | FILIO CIVl BEL
LOVA.... etc. (Orelli, 191). — Cod. Theodos. : « civitas
Velovocorum. » — Moyen âge : civitas Beluacensium,
Beluagorum, Belevagus (voy. Valois, Votit. Gall.
p. I 13-1 14). — Monn. Carlov. : BELGEvACvs. CI; BEL
vAcvs; BELLEvAcvs cIvI. — Monn. Episcop. : BELEEvA
CVs; BELGEvACvs; BAL...ACvs; BELVACvs; BELVACENSIS.

25umm arobritta, Amiens. Voy. plus haut, p. 9o.


G A L L I A. –- ROUTES.
I 44

XXVII. DE G a $ar omag o, BEAUVAIs,


A (S)e 5 cgiac c oU $8 on onia, BoULoGNE-SUR-MER,
PAR Jtatuma qu$, RoUEN.

Casaroma go, Beauvais. Voy. plus haut, p. 143.


1. l) c tr u mt. u i a co. (Sans doute pour l) c truman
tal o.) — (I, B, 1) PETRUMANTaLUM (?), xu. l. (33"!)
de Casaromago; xtt. l. (26"!) de Ritumagus, pas de
distance de Bruusara. — Station de la prov. Lugdunen
sis II".— Itin. Anton. : « Ritumago..., Petromantalum
mpm xvI, Luticia mpm xvIIII » Wessel. p. 382; cf. la
route de Beauvais à Paris : « a Caesaromago..., Petro
mantalium mpmxvII, Briva /sarae mpm xIIII » p. 384.
— Bantelu près Magny (Seine et Oise, arr. de Mantes),
selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 518); Magny,
selon Ukert (II, 2" part. p. 546), Katancsich (I, p. 78),
Forbiger (III, p. 22o, n° 39) et Lapie (p. 229); Mantes,
selon Valois (Votit. Gall. p. 446) et Wesseling (loc.
cit.); Estrépagny, au passage de la Borde, selon Walc
kenaer, lequel distingue Petrum . uiaco (écrit par lui
Petrum vico) de Petromantalum, qu'il place à Saint
Clair (III, p. 55; cf. 54); près de Saint-Gervais, selon
la Commission de la Carte des Gaules.

2. tiitum ngus. — (I, B, 1) nrruwacts (Radepont ?


sur l'Andelle, dép. de l'Eure, arr. de Louviers), x11.
l. (26* #) de Petrum.uiaco; vxxx. (18*) de Ratuma
gus (Rouen). — Station de la prov. Lugdunensis II°.
— Itin. Anton. : « Ratomago..., Ritumago mpm vIIII,
Petromantalum mpm xvI » Wessel. p. 382. — D'An
ville (Votice de la Gaule, p. 557). Ukert (II, 2 part.
G A L L 1A. – ROUTES , 145

p.546), Forbiger (III, p. 22o, note 39), Lapie (p. 229)


et la Commission de la Carte des Gaules s'accordent
pour placer cette station à Radepont; elle serait à Lion,
selon Wesseling (loc. cit.); au N. de Ry, selon Reichard;
à Romilly, selon Walckenaer (III, p. 54).

3. ttatuma gu5. fºfº (Rattumagus, par erreur, sur


les cuivres d'Anvers, de Nuremberg et de Bruxelles.)—
(I, B, 1) RoToMacUs rElIocassiUM (Rouen), u411. l.
(18") de Ritumagus; xx. l. (44"!) de Brevodurum, —
Oppid. civit. puis metrop. de la prov. Lugdunensis II".
— Itin. Anton. : « Juliobona,.., Loium mpm v1, Rato
mago mpm xIIII, Ritumago mpm vIIII » Wessel. p. 382 ;
cf. la route de Rouen à Paris : « a Ratomago..., Uggate
mpm vIIII, Mediolano Aulercorum mpm xIIII » p. 384.
Carrefour de trois routes. — Ptolem. : gs0' oû; [Apooioo;]
ué(pt toû 2mxoxvz OÙeve)toxxavot, óv Tó)t; 'Pztóuayo;
(2o"1o'-5o"2o') dans la Gaule Lyonnaise (II, vIII (vII), 8),
Val'. 'Potóuzyo;. — Amm. Marcell. : « Secundam Lug

dunensem [ornant] Rothomagi, etc. » XV, xI, 12. —


Monn. Gaul. : RATvMAcos; svTIcos R vEAoCACIos. —
Notit. Prov. : « metropolis civitas Rotomagensium »
prov. Lugdunensis II", var. « Rodomagensium, Rodo
mannensium, Romanensium » Guérard, p. 13, note 8.
— Notit. Dign. : « Rotomago » Böck. II, p. 1o6 ;
« praefectus militum Ursariensium, Rotomago » p. 1o7.
— Monn. Mérov. : RoToMo CIvITATI; RoToMo cIv ;
RoTooM. — Monn. Carlov. : RoDoMAGvM; RoTvMAGvs;
RoTvNCvs, RoTvNACvs cIvIs. — Monn. Ducales : RoTo
MACvs; RoToAGvs; RoToM CIVI; RoToMACs; RoToMAcIs,
RAToMs; RA-MoA. — Moyen âge : « Rodomacus; Rodo
magensis urbs, civitas; Rodomum civitas, Rotumum
(voy. Valois, Votit. Gall. p. 482-484).
IO
146 G A L L 1 A. — ROUTES.

4. ſ3r en où ur o. — (I, B, 1) hniripunUM, xx. l.


(44* !) de Ratumagus; xu11 t. l. (4o*) de Juliobona;
pas de distance marquée de Mediolano Autercorum.
Carrefour de trois routes. — Station de la prov. Lugdu
nensis II". — Itin. Anton. : « a Juliobona..., Brevio
dorum mpm xvII, Noviomago mpm xvu » Wessel. p.
385, var. « Briuodor, Breinodorum. » — Sur la Seine,
selon Wesseling (loc. cit.); Pont-Audemer sur la Rille,
selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 173), Belley,
qui signale l'ancienne route de Lillebonne à Lisieux,
connue de son temps sous le nom de Chemin-Perré
(Mém. de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres, t. XIX,
p. 638), Katancsich (I, p. 78) et Mannert (II, p. 158,
2° édit.); Brionne, selon Reichard, Lapie (p. 236), Bois
villette (Statist. archéol. d'Eure-et-Loire, I, p. 175)
et la Commission de la Carte des Gaules; Pont-Authou,
selon Ukert (II, 2" part. p. 489) et Walckenaer (Géogr.
des Gaules, III, p. 55).

5. 3uliobona. (Luliobona, par erreur, dans les


cuivres d'Anvers, de Nuremberg et de Bruxelles.) —
(I, AB, 1) vuuonova canervu (Lillebonne, dép. de la
Seine-Infér., arr. du Havre), xv111. l. (4o") de Brevo
duro; x. l. (22") de Graumum. — Oppid. de la prov.
Lugdunensis II". — Itin. Anton. : « A Caracotino...,
Juliobona mpm x, Loium mpm v1, Ratomago mpmxIIII »
Wessel. p. 381-382; « aJuliobona, Mediolanum (Évreux)
mpm xxxIIII » p. 384; « a Juliobona, Breviodorum mpm
xvII, Voviomago mpmxvII». Carrefour de quatre routes :
sur Rouen, sur Evreux, sur Pont-Audemer (?), sur l'em
bouchure de la Seine. — Ptolem. : zzréyouat ôè tòv uèv
àpxttxhv Trzcá)tov &zò ro5 Xmxoxvz Torzuo5, Kz)ïrat, ów
zó)t; 'Iou)v%ovz (2o'-51"1o'), var. 'Iou)u6zvz, 'Io)v%ovz
G A L LIA. – ROUTES. 147
II, vIII (vII), 5. — Monn. Gaul. : CALEDv. — Antiqui
tés importantes; théâtre romain. — Moyen âge : « Julia
bona, in Caletensi pago (pays de Caux), regione inter
·Sequanam et mare sita, juxta Sequanam est, sedes
regia » Chron. Sigheb.; « vicus regalis secus Sequanam
ubi antiqua urbs Caletus, a qua pagus circumjacens
Calegius vocatur. Hanc C. Julius Caesar obsedit et sub
vertit : deinde, considerata opportunitate loci, praesidium
ibi constituit et, a nomine suo, Juliam bonam, quam
Barbari nunc Illebonam nuncupant, appellavit » Orderic
Vital, l. V, cité par Valois (Votit. Gall. p. 256-257).—
Dieppe, selon le même et selon Cluvier (Germ. ant. II,
p. I 19, l. 43).

6. (5r auinum. — (I, A, 1) Gn 1r1vUu, x. l. (22")


de Juliobona; x. l. d'une position non inscrite. — Sta
tion de la prov, Lugdunensis II". — Grainville (arr.
d'Yvetot) selon d'Anville, qui signale des vestiges de
voies romaines : 1° dans la direction de Lillebonne à
Étretat; 2" dans celle de Veules, entre Fécamp et Dieppe
et qui place la station anonyme située, d'après la Table,
à x lieues de Grauinum, sur la côte, soit à Étretat, soit
à Veules (Votice de la Gaule, p. 36o-361); Lapie place
Grauinum également à Grainville (p. 229); cette station
serait entre Grainecourt et Braquemont, selon Ukert
(Il, 2 part. p. 547 et Forbiger (III, p. 221, note 4o); à
Normanville, selon la Commission de la Carte des Gaules.
D'autres proposent de voir dans Grauinum la même
localité qui figure sous le nom de Carocotinum dans
l'Itinéraire Antonin, à x milles de Juliobona (Wessel.
p. 381-382); de ce nombre sont : 1° Sanson, dont l'opi
nion est combattue par d'Anville (loc. cit.); 2" Cluvier,
qui la porte au Crotoy (Germ. ant. II, p. I 19), beau
148 G A L L I A. – ROUTES,

coup trop éloigné pour satisfaire aux mesures des deux


Itinéraires, ainsi que l'ont remarqué Wesseling (loc. cit.)
et Cellarius (II, III, 23, p. 318); 3° Katancsich (I,
p. 77), qui place la station anonyme distante de x lieues
de Juliobona à Fécamp, et identifie, par une incroyable
méprise, cette dernière avec le Gravelinga de Guillaume
le Breton (Philipp. IX, v. 351), qui est Gravelines. —
D'autres ne parlent pas de Grauinum et placent Caro
cotinum, soit au Crotoy, comme Valois (Wotit. Gall.
p. 129); soit à Crèvecœur, comme P. Merula (Cosmogr.
III, 2" part. c. 3o); soit à Château-Crétin, près d'Har
fleur, comme Belley (Mém. de l'Acad. des Inscr. et
Belles-Lettres, XIX, p. 637), dont l'opinion est com
battue par d'Anville (Votice de la Gaule, p. 2o4), et
comme Lapie (p. 1 15); soit à Confreville, comme Ukert
(II, 2" part. p. 546); soit dans le voisinage d'Harfleur,
comme Mannert (II, 1" part. p. 141, édit. 1789); soit
enfin à Harfleur même, comme d'Anville (loc. cit.),
Walckenaer (III, p. 54), Smith (Diction. p. 523) et la
Commission de la Carte des Gaules.
(Omission des noms et des mesures entre Grauinum
et Bononia, sauf une station anonyme située à la distance
de x lieues de Grauinum. Voy. l'article précédent.)
©5csogia co qu où nun t (pour n un c) ſ3ononia,
Boulogne-sur-Mer. Voy. plus haut, p. 83.

XXVIII. DE $uſic bona, LILLEBoNNE,


A 2tutricum, CHARTRES.
3uliobond, Lillebonne. Voy. plus haut, p. 146.
ſ3r e v o ù u ro. Voy. plus haut, p. 146. -

1. ſite biolano Auter-corum. ff (t pour l.


G .4 L L I A. – ROUTES. 149

Dans la Scheda prior de Welser, à tort, Mediolano


aurercor.)— (I, B, 1) MEDIoLANUM AULERconuM EnURo
ricUM, postea EnURoricEs, ou EnRoIcI (Evreux); xxx. l.
(26"!) de Condate; pas de distance marquée de Brevo
duro. — Oppid. de la prov. Lugdunensis II". — Itin.
Anton., route de Rouen à Paris : « a Ratomago, Uggate
(Pont-de-l'Arche?) mpm vIIII, Mediolano Aulercorum
mpm xIIII, Durocassis mpm xvII » Wessel. p. 384. —
Ptolem. (Lyonnaise) : ürà ôè roùç eigºuévov; r4vtaç ôvé
xovatv àtà to5 A%yetpo; TotzuoÙ èri ròv 2zzoávzw AÙ)ſpzvot
oi E6oupzizoi, ov 76Xt; Meôto)zvtov (2o"4o'-48") II, vIII
(vII), I I. — Inscript. probablement du II° siècle : D : M -
ET · M | PAET : PAETINI | DECVRIONIS | CIVITATIS .
AV | LERCORVM EBv | R - lPSE : SIBI - VIVS | POSVIT
(Allou, Monuments de la Haute-Vienne, p. 82). —
Amm. Marcell. place « Mediolanum » en Lyonnaise II°
(XV, xI, 12). — Notit. Prov. : « Civitas Ebroïcorum »
prov. Lugdunensis II", var. « Evaticorum Ebroicas;
Aebroicas Aevaticorum » Guérard, p. 14, note 2. —
Monn. Gaul. : AvLERC-EBRovic (Dictionn. archéol. de la
Gaule, époque celtique, publié par la Commission de la
Carte des Gaules, p. 94); —Monn. de Charles le Mau
vais : K - DE : NAvARRA : REx R coMEs EBRoiCEN (Poey
d'Avant, Monn. féod. I, p. 36). — Moyen âge : Ebroas;
Ebroïci, castellum Ebroas, pagus Ebroïcinus; Ebre
cinus, Ebricinus (voy. Valois, Notit. Gall, p. 66).

2. Combat e. — (I, B, 1) covdAtE (Condé-sur


Iton, au confluent des deux bras de cette rivière un
instant séparés), xtx. l. (26"#) de Mediolano Auterco
rum (distance exacte), x. (22") de Durocassio (il fau
drait xttv). — Station de la prov. Lugdunensis II". —
Itin. Anton., route de Lillebonne à Dreux : « Wovio
15o G A L L I A. - ROUTES .

mago (près de Lisieux)..., Condate mpm xxIIII, Duro


cassis mpm x » Wessel. p. 385, var. pour la distance de
Moviomago à Condate : « xIIII. » — Conches-le-Vieux,
selon Walckenaer (III, p. 54). Tous les autres géogra
phes placent Condate à Condé. Voy. pour les vestiges
de cette voie, Boisvillette (Statist. archéol. d'Eure
et-Loir, I, p. 176 et suiv.).
3. Dur o r assio. — (I, B, 1) punocasses [canvu
rou] (Dreux), x. l. (22") de Condate (il faudrait x111);
xt tt. l. (29") d'Autricum \il faudrait xu1). — Oppid.
des Carnutes, prov. Lugdunensis. — Itin. Anton. :
« Condate..., Durocassis mpm x » Wessel. p. 385;
« LxvIII » de Juliobona Lillebonne. — Monn. Mérov. :
DvRocAs(?)—Moyen âge : Durcasas, Drogas Castrum;
Durcasinum castrum, Drocenses, Druis, cacumina
Druensis castri, palatii regis Roberti; Durcassinus,
Dorcassinus, Drocassinus pagus (voy. Valois, Motit.
Gall. p. 18o). — Monn Roy. et Seigneur. : aRyCAs
CASTA ; DRCAs CASTR; notamment la monnaie du comte
Robert I" (1 132 ou 1 137 à 1 184) : M : RoBERTvs AcoNEs,
R DRYcAs cAsTA (Poey d'Avant, Monn. féod. I, p. 16).
4. 2i utricum. ff (Lu, à tort, Murici7 dans Welser,
Scheda prior; omis dans les cuivres d'Anvers, de
Nuremberg et de Bruxelles; lu, par erreur, tttitricum
dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)— (I, B, 1)
AUTnrcUw canvvrvu, postea canvUrEs (Chartres), xtvt.
l. (29") de Durocassio; l. l. (1 1oº) de Sub dinnum
(pour Suindinum le Mans; distance exacte). — Oppid.
et metrop. des Carnutes, prov. Lugdunensis II° Seno
nia. — Ptolem. : Tzpà ôè tòv >nzozva» Kzgvo5ra , xzi
Tô)et; Aïtºxov (2 1"4o'-48 15), Kºvz6o» (22'-47º5o) II,
vin (vII), 13, en Lyonnaise. — Inscript. : D M | P : VET
GA L L I A. — ROUTES. 151

TIO : PERENNI : CARNVTAENO | EX : PROVINCIA : LVG


DVNENSI | DVVMVIRAL : SACERD | IVCVNDVS : ET .
HERMES : LIB : F : C (Boissieu, Inscr. ant. de Lyon,
p. 1o3). — c : IVLIO : M filio | CARNVT : SAcerdoti
[ ROMAE : ET : AVG.... (Boissieu, p. 6o7; cf. p. 53o,
n° XVIII, 8). — Notit. Prov. : « civitas Carnotum »
prov. Lugdunensis Senonia, var. « Carnotenum » Gué
rard, p. 16, note 4. — Notit. Dign. : « praefectus
Laetorum Teutonicianorum, Carnunta, Senoniae Lug
dunensis » Böck. II, p. 1 19. — Sulp. Sev. : « Carno
tum oppidum » Dialog. II, 5. — Moyen âge : Carnu
tena moenia, Carnotena ecclesia; pagus Carnutintus,
Curnotenus, Carnotensis; Carnutina dioeceses (voy.
Valois, Votit. Gall. p. 128-129). — Monn. Mérov. :
CARNoTAs civ; CARNoTEs. — Monn. Roy. et Seigneur. .
I° du roi Raoul, GRATIA D-I REx R cARTIs CIvITAs; 2" du
comte Thibaut I" (922 978), TETBALDYs cM. 1 R CAR
TIs cIvITAs; 3° de Charles de Valois ( 1293-1325),
K coM CARTIs CIvIs (Poey d'Avant, Monn. féod. I,
p. 237-242).

XXVIIII. D2tutricitm, CHARTRES,


A 2t [dttna (DÉPARTEMENT DE LA MANCHE).

2tutricumt, Chartres. Voy. plus haut, p. 15o.


1. ºu b bin n um. ff (Pour 5 uinb in um.)—
(I, B, 1)sUINDIvUu cEvou avonUM [AULEnconUw], postea
cEvoMA v1 (le Mans), l.l. (1 1o") d'Autricum (Chartres,
distance exacte); xvx. l. (35"#) de Fines, sur la route
de Casaroduno Tours; pas de distance marquée de
Nu Dionnum, pour Noeodunum (il faudrait xxv111).
Sub dinnum est carrefour de trois routes : une sur
152 GA L L I A. — ROUTES.

Chartres, une sur Tours, une vers le N. O. — Oppid.


et metrop. des Aulerci Cenomani, prov. Lugdunen
sis III". — Ptolem. : toórot; ['o»ôtxzoöot;] ôè ège#ï;
AÙ) (ºxtot ot Kevouxvot, & v Tró)t; Ttpôç xvxto)à; OÙíyôwow
(2o"45'-49'2o') II, vIII (vII), 9. — Notit. Prov. :
« civitas Cenomannorum » var. « Celomanorum,
Caelemannorum, Celomannarum » prov. Lugdunen
sis III", Guérard, p. 14, note 8. — Notit. Dign. :
« praefectus Laetorum... Gentilium Suevorum et Ceno
mannos, Lugdunensis Tertiae » Böck. II, p. 12o. —
Moyen âge : Cenomannicum, pagus Cenomannicus ;
urbs Cinomannica; turris Cenomanica (voy. Valois,
A'otit. Gall. p. 64-65). — Monn. Mérov. : CENoMANNIs;
CENNoMANIs; CENo.— Monn. Seigneur. : 1° d'Herbert l",
comte du Maine (1o 15-1o36), coMEs cENoMANNIs;
2° de Charles de Valois (129o-1317), MoNETA : CENoM,
Embranchement sur Casaroduno, Tours.

2. n» Dion num. ff (Pour noviobunum.)—


(I, B, 1) vortodUvUM ou voEopUvUw drantIvTUM [AU
LERconUw], (Jublains, dép. de la Mayenne, à l'E. de la
ville de Mayenne); pas de distance marquée de Sub
dinnum, Suindinum le Mans (il faudrait xxv111), ni
d'Araegenue (il faudrait xlv 11). La distance entre le
Mans et Jublains est de 62 kil. (xxvIII l. gaul.), entre Ju
blains et Vieux (Araegenue) de 1o4 kil. (xLvii l.gaul.).
— Oppid. puis metrop. des Diablintes, prov. Lugdu
nensis III". — Ptolem. : èv ôè t# gegoyetz ròv gè» OÙeve
vóv elaw àvxto)tzóteºot AÙ)4pxtot oi Atz6)4rzt, (ov Tô)t;
Nov6ôouvo» (18"-5o') II, vIII (vII), 9 — Notit. Prov. :
« civitas Diablintum » prov. Lugdunensis III", var.
« Deablentum, Deablitum, Deabientum; civ. Diablin
tum, id est Carifes; civ. Diablintum, quae alio nomine
G Af LL VA. — ROUTES « 153

Alyud vel Adala vocatur » Guérard, p. 15 et 16,


note 8. — Moyen âge : au vII° siècle, oppidum Dia
blintis; au xIII°, Jublent (voy. d'Anville, Notice de la
Gaule, p. 486-487). — Monn. Mérov. : DIABLENTAs.
— La direction de la route en partant de Noviodunum
Jublains est certainement indiquée par les fouilles faites
récemment au gué Saint-Léonard dans la Mayenne, à
13oo mètres en amont de la ville de Mayenne. On y a
· trouvé, entre autres objets, une borne milliaire mutilée
qui doit provenir d'une petite distance de là, et qui
porte : ..NIO V.. | ..INVIC.... | AVG P.. | l llll que le
général Creuly restitue avec vraisemblance L. llll, leugae
quatuor; il y a v lieues gauloises entre Jublains et le gué
(Revue archéol. nouv. série, X, p. 365-368); sur les
Diablintes, voy. Caes. Bell. Gall. III, 9; Plin. : Hist. .
Vat. IV, xxxII (xvIII), 2.

3. 2traegenue. ff (Arargenue, par erreur, dans


Welser, Scheda poster.) — (I, A, 1) ARAEGEvUAE ;
pas de distance marquée de Wu Dionnum (Voviodunum
Diablintum); xxtt t1. l. (53* #) d'Augustoduro. —
Oppid. de la prov. Lugdunensis II ". — Le seul nom
ancien qui présente quelque analogie avec Araegenue
est celui de 'Agryévovç Biôoozzatov que Ptolémée mentionne
dans sa description de la côte maritime (II, vIII (vII), 3);
or les Biôouxágvot (variantes : B.ôouzztavot, OÙtôoozziatot,
Oùtôouzéatot, voy. l'édit. Wilberg, p. 137) sont bien les
Viducasses de Pline (Hist. Nat. IV, xxxII (xvIII), 2),
dont le chef-lieu était Vieux. La vignette qui est figurée
sur la Table semble indiquer qu'Araegenuae était un
oppidum de quelque importance, probablement même
le chef-lieu d'une civitas. Rien ne prouve dans Ptolémée
que Apiyévou; soit un fleuve; il faut remarquer, de plus,
154 (, A L L /A. — ROUTES .

qu'un manuscrit porte ApnYevoóz, dont le rapport avec


Araegenuae de la Table est plus frappant encore (édit.
Wilberg, p. 136, var. pour la l. 18). — Il existe à
Vieux des ruines romaines considérables; on y a trouvé
un certain nombre de monuments épigraphiques, et no
tamment le fameux marbre de Thorigny, aujourd'hui
conservé à Saint-Lô. C'est le piédestal d'une statue, éle
vée en 238 à un Viducasse du nom de T. Sennius Sol
lemnis, ancien prêtre à l'autel de Rome et d'Auguste .
à Lyon, ayant assisté, comme député, à l'assemblée des
trois provinces des Gaules tenue en cette ville en 225.
Trois faces de ce monument sont couvertes d'inscrip
tions : la troisième est la copie d'une lettre de recom
mandation adressée de Rome, par Aedinus Julianus,
préfet du prétoire, à Badius Comnianus, remplissant les
fonctions de vice-praeses de la province de Lyonnaise,
en faveur de Sollemnis; la première est la copie d'une
lettre adressée à Sollemnis lui-même par Claudius Pau
linus, légat de l'empereur dans la province de Bretagne
et ancien légat de la province de Lyonnaise; enfin, la
face du milieu nous apprend que ce monument a été
élevé en l'honneur de Sollemnis par les TRES PROV
GALL, les Tres provinciae Galliae, qui ont voulu l'ho
norer dans sa propre cité, IN SVA CIVIT7E PosVRVN,
et que le sénat ou conseil des décurions de cette cité a
donné l'emplacement. Voici les trois dernières lignes de
cette face, telles que M. L. Renier les a déchiffrées :
LOCVM ORDO - CIVITATIS vIDvcAss LB=R D=D
P - XV| | - K - IAN - PIO - ET - PROCVLO
COS

ce qui doit se lire : locum ordo civitatis Viducassium


liberae dedit, positum xru Kalendas januarias, Pio et
GAL LIA. -- ROUTES. 155

Proculo consulibus. (Voy. sur le marbre de Thorigny,


Ed. Lambert, Mém. de la Société des antiq. de Wor
mandie, 1831-1833, t. VI, 1" partie, p. 319-361 ;
L. Renier, Mém. de la Société des antiq. de France,
2" série, t. VII, p. 437 et suiv., et Mommsen, Mém.
de la Soc. royale des sciences de Saxe, classe de phi
lologie, 1852, p. 235 et suiv.)— Le nom de la civitas,
dont Vieux était le chef-lieu, est donc inscrit sur un
marbre daté du 16 décembre 238 de notre ère; il est
indubitable que les Viducasses formaient une civitas
libera, et il est probable que, dans le territoire de cette
cité, était une position importante du nom de Apryévouç,
AgnYevoux ou Araegenuae. Reste à examiner si l'on peut
l'identifier avec Vieux. — A différentes époques, des
fouilles ont été pratiquées à Vieux, notamment en 1826
(Mém. de la Société des antiq. de Wormandie, t. III,
p. 127-137); en 1852, 1853 et 1854 (voy. le Rapport
de M. Charma, même collection, 2° série, t. X, 1855,
p. 458-484); enfin, en 1864, on trouva, à Vieux, un mo
nument votif dont l'inscription commence ainsi : NVM :
AVG | deo VOLY | etc. (voy. l'article du général Creuly,
Revue archéol. XII, p. 52-55). Dans des fouilles plus
anciennes on avait découvert, entre autres monuments
épigraphiques, les deux suivants : 1° DEO MARTI | C :
VICTORIVS | FELIX PRO SE ET | IVNIO FILIO SVO |
ET MATERNAE VIC | TORIS CONIVGIS | MEAE · V · S -
L · M · DIALE | ET - BASSO - COS - IDIBVS | MARTIS;
2°....TALION : c. v | ARAM PRO SE | ET svIs D Pos
DEDIC XII B | AVG : TR - ET ARIS | COS · V · S · L · M
(voy. Éd. Lambert, Mém. de la Soc. des antiq. de
Normandie, t. VI, 1" partie, notes, p. 35o-356). De
cet ensemble de documents il paraît résulter que Vieux,
chef-lieu de la civitas Viducassium, avait des temples et
I 56 G A L L I A. — ROUTES.

des autels célèbres qui permettent de lui attribuer un


certain caractère religieux, caractère que devait présenter
également la ville nommée dans la Table Araegenue
(pour Araegenuae) ainsi que ce nom même semble l'in
diquer. Vieux était donc une ville religieuse et le chef
lieu de la civitas Viducassum, et Araegenuae, située
sur le territoire des Viducasses, était aussi une ville
religieuse et un chef-lieu, ainsi qu'on peut l'inférer du
signe ff, dont ce nom est accompagné dans la Table;
cela ne suffit-il pas pour nous autoriser à identifier ces
deux villes et à admettre que la Table a désigné ici le
chef-lieu de la cité des Viducasses par son nom ancien
Araegenuae, ainsi qu'elle l'a fait pour beaucoup d'au
tres chefs-lieux de cités, par exemple pour Poitiers,
qu'elle nomme Lemuno et non Pictavi, Rennes, Con
date et non Redones; Vannes, Dartoritum et non Ve
neti, Orléans, Cenabo et non Aureliani, Paris, Luteci
et non Parisii, etc., etc. ? Examinons maintenant les
objections, puis nous nous occuperons des distances. -
Valois (Votit. Gall. p. 74) pense que les Viducasses sont
les mêmes que les Bajocasses, dont le nom n'apparaîtrait
qu'assez tard, à savoir : 1° dans la Notit. Prov. : « Civi
tas Bajocassium » prov. Lugdunensis II" (Guérard,
p. 13); 2" dans la Notit. Dign. : « praefectus Laetorum
Batavorum et Gentilium Suevorum, Baiocas et Constan
tiae, Lugdunensis Secundae » (Böck. II, p. 119);3°dans
Ausone : « Tu Bajocassis stirpe Druidarum satus »
(Professores, Attius Patera, Rhetor. IV, v. 7); 4° enfin
dans les monn. mérov. : BAIocAs CIvI. Mais on lit dans
Pline « Viducasses, Bodiocasses, Unelli, etc. » (Hist.
Vat. IV, xxxII (xvIII), 2); la place même qu'occupe
dans le texte ce nom de Bodiocasses montre qu'il faut
l'identifier avec Bajocasses. On voit, d'autre part, que
G A L L I A. — ROUTFS. 157
Ptolémée, outre la mention que nous avons rapportée
plus haut de l' Apiyévou; Bºôoozzaiov (II, vIII (vII), 3),
cite plus bas, au S 5 du même chapitre, les Biôooxxatot,
après les Unelli : eitz OÙeve)oi, ue0'oû; Biôouzzatot, var.
Oùtôooxziatot. Que les variantes portent sur le premier
passage ou sur le second, il n'en est pas moins constant
que l'un est applicable aux Viducasses, l'autre aux Ba
iocasses. L'existence simultanée des deux peuples, c'est
à-dire des deux civitates, est donc établie par les textes
depuis le 1" siècle; elle l'est également par les monu
ments, car on a découvert à Bayeux des vestiges de
l'époque romaine qui témoignent de l'existence d'une
grande ville, chef-lieu d'une civitas (voy. Éd. Lambert,
les Mém. de la Société des antiq. de Normandie, ann.
1825, p. 146-156, et t. V, p. 331; cf. Ch. Bourdon,
Bullet. monum. 2° série, t. VII, p. 21 1, etc.). A la fin
du Iv° siècle, c'est la civitas des Viducasses qui a disparu
(voy. la Notit. Prov.), probablement fondue dans celle
des Bajocasses et, peut-être, en partie, dans la civitas
Sagiorum Sées (Guérard, p. 15); mais il y a certaine
ment eu jusqu'à cette époque deux chefs-lieux anciens :
Bayeux et Vieux. — On a objecté, d'autre part, que le
nom de 'Apiyévov; de Ptolémée faisait penser à l'Aure,
qui arrose le territoire de Bayeux, se jette dans la Vire
près d'Isigny et ne saurait être confondue avec l'Orne,
Olina, 'o)4vz rotago5 èz6o)zi (Ptolem. II, vIII (vII), 3),
sur les bords de laquelle est Vieux. C'est là une ob
jection sérieuse sans doute, puisqu'elle tendrait à faire
considérer le peuple mentionné dans le premier passage
de Ptolémée et auquel se rapporte la position de Aptyé
vou; comme étant les Bajocasses, tandis que le peuple
mentionné dans le second passage et pour lequel les
variantes des manuscrits donnent OÙtôooxxíavot aurait été
158 G A J. LIA. — ROUTES.

les Viducasses, d'où il résulterait qu'Aregenuae devrait


être cherché chez les premiers; mais le seul fondement
de cette objection étant l'analogie, assez contestable,
du nom moderne de la rivière d'Aure avec Apºyé :, il
ne nous semble pas qu'elle soit de nature à ébranler
les raisons exposées plus haut touchant l'identification
de la civitas Viducassium avec Araegenuae. D'Anville
se prononce pour Bayeux (Votice de la Gaule, p. 83);
mais d'autres, et c'est le plus grand nombre, opinent
pour Vieux, et placent alors Augustoduro à Bayeux,
Crouciaconnum à Carentan, et Alauna à Valognes;
nous allons voir si les mesures de la Table autorisent ce
système. Quant à celui de d'Anville, il ne saurait se con
cilier avec le texte de Ptolémée, qui fait de Crociatonum
(le Crouciaconnum de la Table) un port : Kºoziátovoy
)tgàv OÙeve)öw (II, vIII (vii), 3); le géographe français
place ce port à Valognes, ce qui ne saurait satisfaire
même les moins exigeants (Notice de la Gaule, p. 254
255).— En effet, la Table nous donne xxx 111. l. entre
Araegenue et Augustoduro; de deux choses l'une : ou
bien l'on peut corriger ce nombre et lire x1111 lieues
en suivant la ligne droite; ou bien l'on doit conduire la
route sur la rive gauche de l'Orne, de Vieux à la mer, et
l'on aura x lieues gauloises; puis, suivre la côte mari
time, de l'embouchure de l'Orne jusqu'à Bayeux, ce
qui fera xIIII lieues gauloises : en tout les xx111t lieues
demandées par la Table; c'est à ce parti que s'est arrêtée
la Commission de la Carte des Gaules (voy. sa carte).
D'autre part, comme il y a xxx lieues entre Augustoduro
et Crouciaconnum, cette mesure nous porterait à Caren
tan pour cette dernière station. Resterait Alauna (qu'on
lit peut-être Mauna sur le manuscrit de la Table), qui
serait à vII lieues seulement deCrouciaconnum et ne pour
G ALL1A. — RonTEs." 159

rait être, en conséquence, cherchée aux environs de Valo


gnes, à moins que l'on ne modifie encore cette distance
en corrigeant u11 en xt1, et que l'on ne corrige éga
lement l'Itinéraire d'Antonin (voy. plus bas l'art. n° 6,
Alauna); il y a, en effet, entre Carentan et Valognes
27 kil., qui font un peu plus de xII lieues gauloises. Ce
système a le double inconvénient de sacrifier le texte de
Ptolémée et de trop s'écarter des mesures de la Table et
et de celles de l'Itinéraire. Nous préférons donc placer
Araegenue à Vieux, Augustoduro à Bayeux, Croucia
connum à Carentan, et Alauna entre Carentan et Cou
tances (voy. plus bas Alauna, n° 6, et Cosedia, plus
loin). Quoi qu'il en soit de ces explications, le résultat
auquel elles nous ont conduit conserve toujours, à nos
yeux, le caractère hypothétique que de nouvelles décou
vertes archéologiques pourraient seules lui faire perdre.
— Pour résumer les opinions des géographes sur la
position d'Araegenue, Ukert le place à Vieux (II,
2" part. p. 489), ainsi que la Commission de la Carte des
Gaules; Cellarius (II, II, 2, p. 162 du t. I), d'Anville
(Notice de la Gaule, p. 82, 83) et Gosselin (Rech. IV,
p. 8o) à Bayeux; Valois paraît incliner vers cette opi
nion (Wotit. Gall. p. 73, 74); Walckenaer propose
Argentan (III, p. 6o), ainsi que Mannert (II, 1" part.
p. 135, édit. de 1789); Katancsich, Caen (I, p. 85, 86);
Lapie, Pont-d'Ouilly (p. 235); Smith n'ose se prononcer
(Diction. p. 13o8); Forbiger se borne, comme presque
toujours, à donner l avis des autres (III, p. 225, note 51).

4. 2tuguet oùuro. (Augustuduro, par erreur, dans


Welser, Scheda posterior.)— (I, A, 1) AvcUsTopUnUs,
BAvocAssEs (Bayeux), xx1111. l. (53"!) d'Araegenue;
xxt. l. (46"!) de Crouciaconnum. — Oppid., civit.
16o GAL LIA. – ROUTES.

puis metrop. de la prov. Lugdunensis II". — Notit.


Prov. : « civitas Bajocassium » Guérard, p. 13. —
D'Anville, qui place Araegenue à Bayeux, porte Augus
toduro sur la Vire, au-dessus de la Nef-du-Pas, aux ves
tiges d'un pont construit sur l'ancien lit de la rivière,
entre les paroisses de Montmartin et de Saint-Fromond
(Votice de la Gaule, p. 123). Les géographes qui iden
tifient Augustoduro avec Bayeux sont : Ukert (II,
2" part. p. 488), Walckenaer (III, p. 6o), Lapie
(p. 235), Smith (Diction. p. 341), Forbiger (III, p. 225,
note 51) et la Commission de la Carte des Gaules;
Belley le porte à Saint-Fromond (Mém. de l'Acad. des
Inscript. et Belles-Lettres, XXVIII, p. 478); Reichard
le place à Aulnay, Katancsich à Carentan (I, p. 85).—
Voy. sur les antiquités de Bayeux, Caylus (Recueil, III,
p. 384), Millin (Magas. encyclop. IV, 6, p. 34o et
les Mém. de la Société des Antiq. de Wormandie et
du Bullet. monum. cités dans l'article précédent). .

5. Cr ou cia connum. (Fausses lectures : Corucia


cunnii. dans Welser, Scheda prior; Croucia Connum,
Scheda posterior; C r on c ia c on n umt dans Scheyb,
Cr on cia connum dans Mannert.) — (I, A, 1) cRoc14
tovUM, xxx. l. (46"!) d'Augustoduro; v11. l. (15'!)
d'Alauna (ou Mauna). — Station et port de la prov.
Lugdunensis II".—Ptolem. : Kpoxt4rovow )tu)v Oùevé)öw,
Unelli de César (18"5o'-5o"2o') II, vIII (vII), 3.—Caren
tan (voy. plus haut l'art. 3). Les géographes qui ont pro
posé cette identification sont : Ukert (II, 2° part. p.487),
Belley (Mém. de l'Acad. des Inscript. et Belles-Lettres,
XXVIII, p. 476), Mannert (II, 1" part. p. 135, édit. de
1789), Katancsich (I, p. 85) et Forbiger (III, p. 226,
note 52). Crouciaconnum serait Valognes, selon d'An
(, A L L I A. — ROUTES. 161

ville (Notice de la Gaule, p. 254); Sainte-Marie-du-Mont


et la Baie-du-Vez, près Audouville, selon Walckenaer
(III, p. 6o); Barneville, selon Gosselin (Rech. IV,
p. 79), Saint-Côme-du-Mont, selon Lapie (p. 235).

6. 2t l a un a. (Peut-être ſtl a u n a; la lecture est


douteuse : Welser, à tort, donne Alama dans la Scheda
prior; Alanna dans la Scheda posterior; depuis 1598,
toutes les éditions portent Alauna.)— (I, A, 1) ALauva,
u44.l. (15"!) de Crouciaconnum.—Station de la prov.
Lugdunensis II". — Ni l'Itinéraire ni la Table ne
permettent de placer Alauna à Valognes : Itin. An
ton. : « ab Alauna..., Cosediae mpm xx (29"!), Fano
Martis mpm xxxII (47*!), Ad Fines mpm xvii (25"),
Condate mpm xviii (26" !) » Wessel. p. 386-387 ;
la distance totale entre Alauna et Condate, en pas
sant par Cosediae, est donc, d'après l'Itinéraire d'An
tonin, de LxxxvII milles, qui valent 1 29 kil.; or Condate
est Rennes et Cosediae, très-vraisemblablement, Cou
tances; la distance réelle entre Rennes et Coutances est
déjà de 12o kil. au moins et Valognes est à 55 kil. de
Coutances et à 18o de Rennes ; il paraît donc tout aussi
impossible d'accorder les mesures de la Table que celles
de l'Itinéraire d'Antonin avec l'hypothèse qu'Alauna
serait Valognes. Alauna, d'après cela, devrait être
cherchée à 16 kil. au S. O. de Carentan, c'est-à-dire
à 3o kil. au N. E. de Coutances, comme le veulent les
Itinéraires (voy. plus bas Cosedia). — D'Anville :
« les vestiges d'antiquités dont on vient de faire la
découverte dans la paroisse d'Aleaume, qui tient à
Valognes, dénotent l'emplacement d'une ancienne ville »
(Votice de la Gaule, p. 254); cependant c'est à Mou
tiers-d'Alonne que le géographe français place Alauna
I 1
162 (, A L L / A. — ROUTES.

(id. p. 42). - Les géographes modernes qui portent


Alauna à Valognes sont : Mannert (II, 1" part. p. 135,
édit. de 1789), Katancsich (I, p. 85) et la Commission
de la Carte des Gaules; ceux qui le placent à Aleaume
sont : Ukert (II, 2° part. p. 487), Walckenaer (III,
p. 6o), Forbiger (III, p. 226, note 51), Lapie (p. 235)
et Smith (Diction. p. 86). — Voy. sur les antiquités
d'Aleaume-lès-Valognes, le Mercure de France, 1743,
février, p. 31 1, et le Bulletin des Sciences histor. 1829,
janvier, p 123. - Aucun des systèmes proposés ne pou
vant s'accorder avec les mesures des Itinéraires, nous
avons dû indiquer, sous toutes réserves, le système
expliqué plus haut (voy. Araegenue, p. 153), et plus
bas (voy. Cosedia).

XXX. DE 3t a tttlltd gu5, RoUEN,


A 2t ttte55i p . $)1tr p, AUxERRE,— PAR ?Ittt ti,
PARIs, ET 2l IIg . 28 pna, TRoYEs,
liatunta gu5, Rouen. Voy. plus haut, p. 145.
ttitum a gue, Radepont.Voy. plus haut, p. 144.
l) ttr u nt. ui a co. Voy. plus haut, p. 144.
1. ſ3r uug ar n. (pour ſ3riu i g ar a. Erreurs de lec
ture : Burusara dans Welser, Scheda prior; Briuisura
dans les cuivres d'Anvers, de Nuremberg et de Bruxelles.)
— I, (B, 1) bRtrA IsARtE, BhirisARA (Pontoise), pas de
distance marquée de Petrum , uiaco (Petromantalium);
xv. l. (33"!) de Luteci (Paris, exact). — Station de la
prov. Lugdunensis (Senonia) II ". — Itin. Anton. .
« Petromantalitim..., Briva Isarae mpm xIIII, Luticia
(, A / L/A/. — ROUTES. 163

mpm xv (ce sont des lieues gaul.) » Wessel. p. 384. —


Moyen âge : Pontesiae (l'Oise est désignée sous le nom
d'Esia et non sous celui d'Isara, dans Vib. Sequester
(De flumin.); Pontisera.— Monn. de Louis V : PoNTE
sICNsIs (pour PovtEsiEysis); de Philippe I" : PoNTEsIvE.

2. fute ci. — (I, B, 1) LUrEcIA PARIsIoRUM (Paris),


xv. l. (33"!) de Bruusara; xu11. l. (38") de Meteglo
(Melun); xl.v11. l. (1o4"!) de Cenabo (Orléans), toutes
distances exactes. Carrefour de trois routes. — Oppid.
de la prov. Lugdunensis IV" Senonia. — Itin. Anton. :
« ab Augustoduno (Autun), Luticua Parisiorum mpm
cLxxxvII » (277", exact) Wessel. p. 366; « Cenabum
(Orléans)..., Salioclita mpm xxIIII, Luticia mpm xxIIII »
p. 367-368 (xLvIII milles depuis Orléans valent 71 kil.,
mesure insuffisante); « a Ratomago (Rouen), Luticiam
usque LxxvII (1o4 kil.) » par Durocassis (Dreux, insuf
fisant) p. 384; « Durocassis..., Dioduro mpm xxII,
Lutitia mpm xv » ibid.; « a Caesaromago (Beauvais),
Luticiam usque mpm xLv1 (68 kil., - exact) » ibid.;
« Briva Isarae..., Lutitia mpm xv (22 kil., insuffisant) »
ibid. — Caes. : « concilium Lutetiam Parisiorum
[Caesar] transfert » Bell. Gall. VI, 3 ; « Lutetiam
(Labienus) proficiscitur : id est oppidum Parisiorum,
quod positum est in insula fluminis Sequanae » id.
VII, 57; cf. 58. — Strab. : reçi ôè tòv 2nzoxyz» 7o7zgáv
stat xzi ot IIaçiavot, vïaov éſovte; èv tº Torxuſ5 z2i Tó)tv
Aozoroxſzv IV, III, 5. — Ptolem. : 5?' oû; [Kzgwoötz:]
IIzptavot zzi Tó\t; Aoozorszíz (23"3o'-48"1o') II, vIIII (vII),
13. - Julian. : ... tòv pûwv Aeozerizy.... To)4/vmv....
Misopog.—Amm. Marcell. : « ambitu insulari Parisio
rum castellum, Lutetiam nomine, etc. » XV, xI, 3. —
Vib. Sequest. : « Sequanam ... Luteciam Parisiorum
164 GA L L I A. — ROUTES.

interfluere et insulam facere... » De flumin. — Notit.


Prov. : « civitas Parisiorum » prov. Lugdunensis IV"
Senonia, Guérard, p. 16.— Notit. Dign. : « in provin
cia Lugdunensi Senonia, praefectus classis Anderetiano
rum, Parisius » Böck. II, p. 1 19; « praefectus Sarmata
rum, a Chora Parisios usque » p. 122.—Inscript. : TIB :
CAESARE : | AVG - IOVI : OPTVM | MAXSVMO · ARM
NAVTAE : PARISIACI | PVBLICE : Posl | ERvNT (Murat.
p. 1o66, n"5). —Monn. Mérov. : PARIsIvs cIvE; PARIs;
PARIsIs; PARIsvs; PARIvs. — Greg. Turon. : Parisius,
Parisii, Parisiaca urbs; terminus Parisiacus, II, 38.
— Litt. Childeb. : « se coepisse construere templum
in urbe Parisiaca prope muros civitatis, in terra quae
adspicit ad fiscum Isciacensem, in loco qui vocatur Lo
cotitie (alias, Locotitio), in honore S Vincentii, etc. »
— Moyen âge, Ix° siècle : « Parisia civitas quae in
medio fluminis Signe sita, in insula parva » (voy.
Valois, Votit. Gall. p. 438-441). — Monn. Carlov. :
PAR1; PARIsII, PARISI.—Monn. des ducs de France et des
premiers Capétiens : PARIsI cIvITA ; PARIsIIvs cIvITAs;
sous Louis VI : PARISIvs CIvIs; sous Louis VII : PARISI
cIv1; sous Philippe-Auguste : PARIsII cIvIs.
Embranchement, à gauche, allant de Luteci (Paris) à
Cenabum (Orléans). (Le tracé de cet embranchement est
omis dans les cuivres de 1598, de 1682 et de 1728.)

3. til et rglo. — (I, BC, 1) MELopvvvw sEvovUu


(Melun), xvtx. l. (38") de Luteci (exact); xv. l. (33"!)
de Condate (Montereau, exact). — Oppid. des Senones,
prov. Lugdunensis IV" Senonia. — Itin. Anton. :
« Luticia..., Mecleto mpm xvIII, Condate mpm xv »
Wessel. p. 383, var. « Metleto, Metledo, Mededo, Me
deto, Metheto, Methedo. » — Caes. : « Melodunum
GALLIA. - ROUTES. 165

[Labienus] pervenit : id est oppidum Senonum, in insula


Sequanae positum » Bell. Gall. VII, 58; cf. 61 :
« Metiosedum » et voy. Valois, qui en fait une ville
différente de Melodunum et la place vers Meudon
(Votit. Gall. p. 334); voy. aussi d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 454 et suiv.), qui voit dans Metiosedum et
Melodunum une seule et même ville. Cette divergence
d'interprétation du texte de César s'est reproduite ré
cemment à propos d'un mémoire publié en 1852,
par M. J. Quicherat (Mém. de la Société des antiq. de
France, t. XXI) et d'une lecture faite à l'Académie des
Inscriptions, en 1857, par M. de Saulcy, sur la Pre
mière bataille de Paris. Le savant académicien croit
· que Metiosedum, localité différente selon lui de Melo
dunum, est Meudon (Comptes rendus des séances de
l'Acad. des Inscript. 1857, I, p. 3oo et suiv. et 1858,
II, p. 16-18; ce mémoire a été publié in extenso dans
la Revue Contempor.). M. Ch. Lenormant partageait
cette opinion (Siége de Paris par Labiénus, Comptes
rendus, etc. II, p. 18-23); M. J. Quicherat, qui voyait
aussi deux localités différentes dans le texte de César,
plaçait Metiosedum à Athis (voy. Mém. de la Société des
antiq. cités plus haut, et la Revue archéol. du 15 mai
1858.). M. Brunet de Presle a combattu cette opinion,
se rangeant à celle de d'Anville (Comptes rendus, etc.,
1857, p. 315 et suiv.; cf. l'article du général Creuly
sur cette même question dans la Revue archéol. du
15 décembre 1858). — Monn. Mérov. : MECLEDoNE;
MECLIDoNE. — Moyen âge, Greg. Turon. : « Miglidu
nense castrum; Mecledonense castrum; pagus Migli
dunensis; » sous Charles le Chauve : « Milidunisus, Mi
lidunensis; » Miclito; Miclitanum castrum; castellum
Milido; Mecledonensis episcopus; sous Louis VII : Pa
166 (, L1 J. / 1.1. - ROUTES .

ganus de Meleun (voy. Valois, Motit. Gall. p.334-335).


— Monn. Carlov. de Charles le Chauve : CAsTELLo .
MILED. restituée à Melun par M. de Longpérier (Notice
des monn. franç. de la collection Rousseau, p. 171);
— Monn. du xI° siècle, denier au nom dégénéré de Lo
thaire : IovTHARIvs REx, croix ancrée. R. MELIDvN cATRo
(Longpérier, Collection Rousseau, pl. I, n° 21, et Poey
d'Avant, Monn. féod. I, p. 7).
4. C on ù att. — (I, C, 1) covdATE (Montereau
Fault-Yonne), xv. l. (33"!) de Meteglo, mesure exacte;
xx111. l. (31") de Riobe. — Station de la prov. Lug
dunensis IV" Senonia. — Itin. Anton. : « Mecleto...,
Condate mpm xv, Agedincum (Sens) mpmxIII » Wessel. .
p. 383; Condate était donc au carrefour de trois routes;
sur Paris, sur Sens, et sur Troyes par Riobe. La Table
ne donne pas cette route directe de Condate à Sens, quoi
qu'elle ait dû subsister de tout temps. — Moyen âge :
« Monasteriolum Sº Martini, ubi Yona et Sequana
confluunt, in pago Senonico, Villa Mosteriolum-en
fors-d'-Ione. » — Tous les géographes sont d'accord
pour placer Condate, dont le nom signifie incontestable
ment confluent en langue celtique, à Montereau (voy.
d'Anville, Notice de la Gaule, p. 236-237; Wesseling,
loc. cit.; Katancsich, I, p. 8o; Walckenaer, Géogr. des
Gaules, III, p. 54; Ukert, II, 2 part. p. 475; Forbiger,
III, p. 218, not. 35, et la Commission de la Carte des
Gaules).
5. Riobe. — (I, C, 1) ruohe, xxxxx. l. (31*) de
Condate; xxvx. l. (58") d'Agetincum (Sens); pas de
distance marquée d'Aig. Bona (Troyes), ni de Calagum
sur la route de Beauvais à Troyes, qu'elle gagne par un
embranchement, ni de Durocortoro Reims, car Riobe
(, A L L / A. – ROUTES , - 167
semble avoir été, d'après la Table, au carrefour de quatre
routes au moins et peut-être même de cinq. (Le tracé
de l'embranchement sur Sens est omis sur les cuivres de
1682; celui qui va à Reims est omis dans les éditions de
Scheyb et de Mannert.) — Station de la prov. Lugdu
nensis IV", Senonia. — Orby, sur la limite des diocèses
de Meaux et de Sens, selon d'Anville(Votice de la Gaule,
p. 555-556) et Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,
p. 55); Provins, selon Reichard et Lapie (p. 229); vers
Vieux-Champagne, selon Ukert (II, 2 part. p. 474);
Jaulnes-lès-Bray, sur la Seine, à 2 kil. au-dessus de
Bray, selon Corrard de Bréban (Mém. sur les voies ro
maines, etc. p. 46 et suiv., dans les Mém. de la Société
d'agric. etc. du dép. de l'Aube, t. XXVI, p. 5-94);
d'importantes antiquités trouvées dans cette localité et
dans l'intervalle qui la sépare de Troyes, le tracé encore
visible de la voie romaine, enfin la distance de 31 kil., ou
de xIv lieues gauloises, que l'on mesure entre Jaulnes et
Montereau, donnent à cette opinion une certaine vrai
semblance. Quant à la distance de xxu1. l , que laTable
indique entre Riobe et Agetincum (Sens), en quelque
endroit que l'on place la première de ces stations, cette
mesure est certainement trop forte; si on la réduisait à
xvx, on aurait 36 kil., qui donnent précisément la dis
tance de Jaulnes à Sens.
Entre Riobe et Augustobona, embranchement sur la
gauche qui rejoint Bibe d'une part, et la route de Sois
sons à Reims d'autre part. .

6. 2l 11g. ſ3 ona. ff — (I, C, 1) AvoUsronoNA TRI


cAssi vonUu, postea TnrcAssEs (Troyes), pas de mesure
marquée de Riobe; xux 11. l. (4o*) d'Eburobriga. —
Oppid. et civit. de la prov. Lugdunensis IV " Senonia.
I68 (, A L I. 1.1. – ROUTES.

- Itin. Anton. : « Autesiodorum (Auxerre)..., Eburo


briga mpm xvIII, leugas xII ; Tricasis mpm xxxIII,
leugas xxII » Wessel. p. 361 ; « Agedincum (Sens)...,
Clanum mpm xvii, Augustobona mpm xvi » p. 383.
— Ptolem. : ºp oû; [IIzºtaiovg], Tºzzatot xxi 76)t; A rpg
t66ovz (23'3o'-47"45'), var. A)yoatóuzyz II, vIII (vII), 13.
— Inscript. : C : CATVLlIO | DECIMIno | TvTI CATVL
LIni FlL | TRICASSIN : OMNIB | HONORIB : APuD SW )
OS : FVNCT - SACERD | AD TEMPL - ROM : ET | AVGG
- ſſi : PROV GALL(Boissieu, Inscript. antiq. de Lyon,
p. 88-89). — Amm. Marcell. : « venerat Tricassas »
XVI, II, 7. — Notit. Prov. : « civitas Tricassium »,
prov. Lugdunensis I/" Senonia, var. « Triganisorum,
Tricassiorum, Tragassium, Trecassium, Trecasium,
Tricassum, Tricassinorum, Tricasium », Guérard,
p. 16, note 6. — Monn. Mérov. : TRECAs cIvETATE;
RIcAs. — Monn. Carlov. : TRECAs - cIvITAs. — Moyen
age : Trecas, 7'recos, « nobilis Augustae quondam qui
forte Trecarum praesul erat... » Heric, Vit. S'Germani,
VII ; Augusta Tricorum; pagus Tricassinus, Trecas
simus; territorium Trecassinum; regio Tricassinorum
(voy. Valois, Votit. Gall. p. 562-563). —Monn. Seign. :
TRECAssI cIvI attribuée par Poey d'Avant au comte Eudes
de Champagne, xi° siècle (Monn. féod. III, p. 243);
TRECENS CIv; TRECAs CIvI.
(Le tracé de la route entre Aug. Bona et Eburobriga
est omis, à tort, sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728.)
7. cburobriga. Éf — (I, C, 1) EnvRonRIGA,
xuv 1 v. l. (4o") d'Augustobona; pas de distances mar
quées d'Autessio. Duro, mais l'Itinéraire Antonin y sup
plée (voy. plus bas). - Station de la prov. Lugdunen
sis I/" Senonia. - Itin. Anton. : « Autessiodorum...,
G 1 L L1A. — RoUTEs. 169

Eburobriga mpm xvIII (26"#), leugas xIr; Tricasis mpm


xxxIII (49"), leugas xxII » Wessel. p. 361. — Brimont
sur-l'Armançon, selon Cluvier (Germ. ant. I, p. 63),
Valois (Wotit. Gall. p. 184), Wesseling (loc. cit.); Saint
Florentin, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 286),
Walckenaer(Géogr. des Gaules, III, p. 47) et Reichard.
M. Pierre, curé de Champlost, a établi (Almanach de
Sens pour 1783) l'identité d'Eburobriga avec Avrolles,
entre Brienon et Saint-Florentin : les antiquités impor
tantes découvertes en ce lieu, les vestiges des voies
romaines et la coïncidence des mesures semblent confir
· mer ce système (voy. Corrard de Bréban, Mém. sur les
voies rom. du dép, de l' tube, dans les Mém. de la
Société d'agric. etc. du dép, de l'Aube, p. 1-94, et
Revue archéol. 1863, t. VIII, p. 367), système adopté
d'ailleurs par Lapie (p. 23o) et par Ukert (II, 2" part.
p. 474). Voy. Quantin (Mém. sur les voies rom. du
dép. de l' Yonne, dans les Mém. lus à la Sorbonne, Ar
chéol. II, 1863, p. 53-54) et Carré (Rapport sur les
voies rom. Sens, 1862).
(On remarque, dans les cuivres de 1682, une solution
de continuité dans le tracé de la route entre Eburobriga
et tutessio. Duro; il a été omis partiellement dans les
éditions Scheyb et Mannert. Sur la Carte originale, ce
tracé est très-visible entre Eburobriga et Autessio.Duro.)

8. 2l uteggio . IJ ur o. — (I, C, 1) AutEssioduRUs


(Auxerre), pas de distance marquée d'Eburobriga (il
faudrait xx 1); v111. l. (18*) de Bandritum; xxxx. l.
(49 ) d'Aballo. Carrefour de trois routes : sur Avallon,
sur Sens par Bandritum, et sur Troyes par Eburobriga.
— Oppid. des Senones, puis municip. et civit. de la
prov. Lugdunensis IJ " Senonia. — ltin. Anton. :
17o (, L1 L L 1 A. — ROUTES.

« Aballone..., Autesiodorum mpm xxxIII, leugas xxII,


Eburobriga mpm xvIII, leugas xII » Wessel. p. 36o
36 I. — Milliaire du musée d'Autun :

AVTESS]ODVRO
NV| SIDVO AB MPX
AVTESSIODVRO
|| |NTARANVM • AB MPX)/
AVTESSlODVRO
SIC
ODOVNA
|NTARANV!
AXXINTAR

publié dans Autun archéologique, in-8, 1848, p.82;


puis par M. L. Renier, Itin. rom. de la Gaule, extrait
de l'Annuaire de la Société des antiq. pour 1848, p. 51
et suiv. , et par M. de Saint-Ferjeux (Mém. sur l'anc.
lieue gauloise, p. 18). M. de Saint-Ferjeux s'en fit un
argument pour démontrer qu'on employait, sur les mo
numents, une lieue gauloise nationale de 2415 mètres,
et non la lieue de 2222 mètres ou de 1 mille # romain
mentionnée pa les auteurs : « il eût été bien extraordi
naire, dit cet antiquaire, que la lieue gauloise dont on se
servait dans les Gaules avant l'arrivée de César se fût
trouvée être exactement de moitié plus grande que le
mille qui était la mesure des Romains. Mais, comme la
différence n'était que de 2oo mètres plus longue qu'un
mille et demi, nous pensons qu'on pouvait dire habituel
lement que la lieue gauloise valait un mille et demi. »
Malheureusement le texte du milliaire d'Autun avait été
inexactement copié. Depuis, le général Creuly en a donné
un fac-simile (Revue archéol. nouvelle série, I, p, 183
et suiv.), et, après avoir reconnu des fragments de chiſ
fres qui avaient échappé à ses devanciers, il en a proposé
(, A / I. 1 A. — ROUTES . 17

la restitution suivante, qui ne ferait, selon lui, que con


firmer l'ancien système d'après lequel la lieue gallo-ro
maine était toujours égale à 1 mille # romain :
- - - - - - - - - [AB|
AVTESSIODVRO
[L xxxvI SIDvo AB M P x[LVIII] (faux)
AVTESS1ODVRO
[L XXll INTARANVM AB M P xxxIII|
AVTESSIODVRO
S1C
ODOVNA
|NTARANVM

|LlXXX INTAR[ANVM A MPxLv


NEVIRNO
S]C
MASSAVA
INTARANVM|
Ce qui devrait, dans le système du général Creuly, s'ex
pliquer ainsi :
....ab Autessioduro. ...distant.... d'Auxerre.
Sidolocus, leucae 36, vel Saulieu, distant de 36 lieues, ou de 48
millia passuum 48, ab Au- milles (chiffre inexact) d'Auxerre (sans
tessioduro. passer par Avallon).
Intaranum, leucae 22, vel Entrains, distant de 22 lieues, ou de 33
millia passuum 33, ab Au- milles d'Entrains.
tessioduro.
Sic Odouna Intaranum. Ouanne , station intermédiaire entre
Auxerre et Autun.

Intaranum, leucae 3o [vel Entrains, distant de 3o lieues [ou de 45


millia passuum 45, a Ne- milles de Nevers.
virno.
Sic Massava Intaranum.] Mesve-sur-Loire, station intermédiaire
entre Entrains et Nevers.|
Saulieu est bien en effet à 8o kil. ou 36 lieues gauloises
d'Auxerre; mais le général Creuly a commis une erreur
dans la restitution du premier chiffre des milles :
36 lieues gauloises (de 2"222" par lieue) font 54 et non
48 milles; or, le nombre 54 n'a jamais dû s'écrire autre
ment que LIIII ou LIv; il est donc impossible que ce
172 GALLIA. – ROUTES.

nombre ait commencé par un x et c'est cependant un x


qu'on lit sur le milliaire d'Autun. Il faudrait donc re
noncer à identifier SIDvo avec SIDOLocvs (Saulieu)
et restituer la seconde ligne ainsi : [L]XVI SIDVO AB
MPX[Xllll], ou bien : [LX]XVI SIDVO AB MPX[XXVIlll] et
chercher Siduum, soit à 35 kil., soit à 58 kil. d'Auxerre.
— Amm. Marcell. : « Autosidorum pervenit » XVI, II,
5. - Inscription gravée au pointillé, sur le fond de
deux patères en argent, conservées au musée d'Auxerre :
DR DEO : APOLLINI - R - P : PAGI - II · M · AVTESSIO
DVRl èn, c'est-à-dire Deo Apollini res publica pagi
secundi municipii Autessioduri (voy. Biblioth. hist. de
l' Yonne, p. 26, n" 8). Ainsi ſutessiodurus, qui avait
été d'abord un simple pagus de la civitas Senonum, était
devenu civitas à son tour. — Notit. Prov. : « civitas
Autisiodorum », prov. Lugdunensis IV " Senonia, var.
« Autisidioderum, Autisioderinsium, Autisioderum,
Autisidiorum, Authisioderum, Authisiodorum, Auti
siodoresum, Auticiodorum, Autisiodorus », Guérard,
p. 16, note 5. — Monn. Mérov. : AvTizioDERo; AvTixio
DERo. — Monn. Carlov. : AvTIsIoDERo cIvITAs. — Monn.
Seigneur. : AvTIsIoDIRo; AvITsoDIRo; AvTIsIDER; AvTsio
oERCI ; AvTIsIoDERCI ; ALTISIoDERo; ALTIsIoDoR.— Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium qui dicitur Egona..., Etifi
dorum, » var. « Elcifiodorum, Etifitiodorum » IV, 26.
— Fredeg. : « Autesioderum » Chron. 58; urbs Aute
sioderus. — Héric (Beati Germani vita, I) :

« Autricus a priscis olim vocitata reſertur


Aetas posterior pinnas et culmina avitis
Moenibus imposuit duri munimenta belli.
Ex augmentatis verso cognomine muris,
Sive sequax usus dicas Autissiodorum ;
Seu mutilare velis et dixeris Altiodorum »
(, A L L /A. – ROUTES. 173
— Greg. Turon. : « hic [Mummolus] Peonio patre
ortus, Autissiodorensis urbis incola fuit. Peonius vero
hujus municipii comitatum regebat » Hist. IV; « Autis
sodoriense territorium » V, 14; — pagus Autisiode
rensis, Altiodorensis, Altricus, Autricus (voy. Valois,
Motit. Gall. p. 69-71). — Monn. de Philippe le Bon :
PHs coMEs BvRGoD R D. DvPLEs DE AvxoN ; autre revers :
ANCERNA DE AVXON A.

XXXI. D'2tiig. $8ona, TROYES,


A ©ur pc ort pr p, REIMs.
Par un embranchement qui gagne, vers 6i b e, la route de Beau
vais à Reims. Pas de distance marquée. (Le tracé de cette voie
est omis partiellement sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728 et
presque en totalité dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)

XXXII. D'2tug. 28 ona, TRoyEs,


A 2l ug. )l a gu5, SENLIS.
Deux embranchements : l'un par tt i o b t, & al a gum et f ir tim
num (voy. Riobe, p. 166, et, pour les autres stations, p. 14o
et 14 1) ; l'autre par 6ib e, C a la gum et f ir tin num. Pas de
distances marquées entre Aug. Bona et Riobe, ni entre Aug.
Bona et Bibe (voy. pour Bibe et pour le reste du parcours,
p. 14o et suiv.). — (Il y a, par erreur, solution de continuité
dans le tracé de la route entre Aug. Bona et Bibe dans toutes
les éditions précédentes.)

XXXIII. D 2tiig. $8ona, TRoyEs,


A 2tug. #ue 55 or um, soIssoNs,
Par un embranchement joignant la route de Reims à Beauvais,
qui, elle-mème, a un embranchement sur la route de Reims à
Soissons. Pas de distances marquées. (Dans les éditions anté
174 GA L L I A. — ROUTES.

rieures, même erreur qui a été signalée ci-dessus, ch. xxxI et


xxxII, pour l'omission d'une partie du tracé.)

XXXIIII. DE (S a 5 aromag c, BEAUvAIs,


A 9 ute ci, PARIS.
Cae aroma go, Beauvais, Voy. p. 143.
jJe trum.uid co. Voy. p. 144.
ſ3r uu gara, Pontoise. Pas de distance marquée.Voy.
p. 162.
ſlt te ci, Paris. Voy. p. 163.

XXXV. D'2tutt 55i o . ©ut o, AUXERRE,


A 9 u t t t i, PARIs, PAR 2t ge ti n c u m, sENs,
ET (Sena b o, oRLÉANs.
2{ ut e g si o. Dur o, Auxerre. Voy. p. 169.
1. ſ3an òritum. — (I, C, 1) hANDRITUM, uttt. l.
(18") d'Autessio. Duro (les éditions de Scheyb et de
Mannert portent, par erreur, vt v); xxu. (55" !) d'Age
tincum (ce qui semble difficile, car il n'y a que 55 kil.
entre Auxerre et Sens.)— Station de la prov. Lugdu
nensis IV", Senonia. — Joigny, selon l'abbé Lebeuf
(Hist. de la prise d'Auxerre, p. 185); Pontigny, selon
Ukert (II, 2° part. p. 474) et Forbiger (III, p. 218,
note 35); voy. Millin (/ orage, I, p. 147); Charmoy,
selon Lapie (p. 229); Bonnard, selon Reichard; Bassou,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 57) et la
Commission de la Carte des Gaules ; vers la Ferté, selon
Katancsich (I, p. 94-95). La vraie position de Bandri
tum paraît avoir été un peu au N. de Bassou, sur la
(, A L I. I A. – ROUTES. 175
rive gauche de l'Yonne, en face de Bonnard. Des vestiges
de voie romaine sur la gauche de la rivière et la distance
exacte de 18 kil. d'Auxerre ont décidé Pasumot à lui
assigner cette place (Rech. sur la voie rom. d'Autricum
à Agendicum, et Carte, dans les Dissert. et Mémoires
publiés par C. M. Grivaud, 181o-1813, voy. p. 74-95);
ce savant remarque les altérations diverses qu'a subies
le nom de Bonnard : « in pago Senonico, in villa Bonarto
quae est sita super fluvio Icaunae » (Testam. de saint
Vigile, évéque d'Auxerre, mort en 684; voy. Annal.
Benedict. de D. Mabillon, t. I). Aux Ix° et x° siècles,
ce nom est devenu Bonus Hortus; au xvi°, on trouve
Bonarditum.

2. 2l getin cum. (Les cuivres de 1598 et ceux de


1728, ainsi que les éditions de Scheyb et de Mannert
portent, par erreur, Agetineum; les cuivres de Nurem
berg, 1682, Agetine. ruu.) — (I, C, 1) AGEDIvcUu
sEvo vuw, postea sEvoves (Sens), xxv. l. (55"#) de
Bandritum; xxx t. I. (49") d'Aquis Segeste; xxux. l.
(58") de Riobe; carrefour de trois routes.—Civitas puis
metropol. de la prov. Lugdunensis IV * Senonia.— Itin.
Anton. : « Condate..., Agedincum mpm xIII (19"!);
Clanum mpm xvII (25"), Augustobona mpm xvi (23"!)»
Wessel. p. 383. — Monn. Gaul. : ATHA. — Caes. :
« sex reliquas [legiones] in Senonum finibus, Agedinci
id hibernis collocavit » Bell. Gall. VI, 44; cf. VII, 1 o;
57; 59. — Ptolem. : 2vz7o)ºzózepot zòtòv ['Pnôóvov]
"Ewovsç, óv TóAt; 'AYíôtzov (21"15-47"1o') II, vIII (vii),
12. -- Amm. Marcell. la place dans la Lugdunensis I":
« Lugdunensem primam Lugdunus ornat, et Cabillonus
et Senones. .. » XV, xI, 1 1 ; « .. apud Senonas oppi
dum.,. » XVI, III, 3. - Cf. Cosmograph. Aethici,
176 (, A L L I A. - ROUTES.

p. 37. — Notit. Prov. : « metropolis civitas Seno


num », prov. Lugdunensis Senonia, Guérard, p. 16.—
Inscript. : AEDIL : VIKAN | AGIED. ... (Longpérier,
Revue de philologie, t. II, p. 356). — SEX : IVLIO |
THERMIANO | SENONIO (Boissieu, Inscr. ant. de Lyon,
p. 1o2, 2o; cf. 2 1). — Monn. Mérov. : sENo RACIo
ECLIS1 ; sENoNAs; sENNONAs CIvITA; sENoNEs. — Monn.
Carlov. : sENoNIs cIvITAs ou vRBs. — Greg. Turon. :
« Senonica urbs » VIII, 3 I. — On trouve encore, au
Ix° siècle : « Aiedincum Senonum; metropolitanus
episcopus Agedinci Senonum » (voy. Valois, Notit. Gall.
p. 6-7). - Monn. Seign. : sENoNsE cv1; sENoNs; sNcoIs.
3. a quis . 5e geste. ɺ — (I, BC, 1) AQUAE
sEGEsTAE, xxtt. l. (49") d'Agetincum; xxx1. de
Fines. — Thermae de la prov. Lugdunensis IJ" Seno
nia. —Selon d'Anville, à Ferrières, eaux ferrugineuses,
arr. de Montargis, Loiret (Notice de la Gaule, p.79).
La distance de Sens à vol d'oiseau est de 4o kil. L'abbé
Greppo signale des antiquités importantes à Montbouis,
village situé dans le même arrondissement, entre Mon
targis et Châtillon-sur-Loing et il se prononce en
faveur de cette localité (Études archéol. sur les eaur
therm. ou minér. de la Gaule, p. 71 et suiv.); Mon
targis, selon Katancsich (I, p. 93); ruines au N. de
Sceaux, selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III,
p. 57); la Fosse, entre Ferrières et Sceaux, selon la
Commission de la Carte des Gaules; Fontainebleau, selon
Ukert (II, 2"part. p. 475) et Reichard; Dordives, selon
Lapie (p. 233).
4. fines. — (I, B, 1) FIvEs, xxt1.l. (49 ) d'Aquis
Segeste; xv. (33"!) de Cenabo. — Station de la prov.
Lugdunensis //" Senonia. — Sury-aux-Bois, limitro
(, A L L1A1. - ROUTES . 177

phe des anciens diocèses de Sens et d'Orléans, selon


d'Anville (Votice de la Gaule, p. 79). La distance est
un peu trop longue sur la Table; d'Anville propose de
lire xv11 au lieu de xxxx; Courcy, selon Ukert (II,
2" part. p. 475) et Forbiger (III, p. 219, note 35), avec
le signe du doute; Pithiviers, selon Reichard; village
de Bois-Commun, selon Katancsich (I, p. 93); Forêt
d'Orléans, entre Cour-Dieu et Philissanet, selon Walcke
naer (Géogr. des Gaules, III, p. 57); Chambon, selon
la Commission de la Carte des Gaules; près de Cham
bon, selon Lapie (p. 233).
5. c enabo. ff — (I, B, 1) cEvAnUu c iRvUruu,
postea AURELIANI (Orléans), xv. l. (33"!) de Fines ;
xl.v11. (1o4"!) de Luteci; lt. (1 13"!, exact) de Casa
roduno Tours; xx1x. l. (49") de Belca. Cenabum
· était donc au carrefour de quatre routes. — Vicus des
Carnutes, puis, au Iv° siècle, civitas de la prov. Lug
dunensis IV " Senonia. — Itin. Anton. : « Belca...,
Cenabum mpm xxII, Salioclita mpm xxIII, Luticia
mpm xxIIII » Wessel. p. 367-368 (ce sont des lieues et
non des milles, car il y a 1o4 kil. qui valent xLvII lieues,
entre Orléans et Paris, et xLvII milles ne donnent que
69"!), var. « Canabum, Conabum. » — Caes. : « Cena
bum... cives Romani... negotiandi causa ibi constiterant »
Bell. Gall. VII, 3; « oppidum Cenabum pons fluminis
Ligeris continebat » 1 1; « Caesar] in oppido Carnutum,
Cenabo, castra ponit » VIII, 5; cf. VII, 17; VIII, 6.
- Strab. : ºuet; ô' oÙto; [Totzgö; Astyºp] Tzºz Kávz6ov,
tò Tov Kz9voûtov àu76ptov, xxtà uégow 7ou tòv T:)oüv 7ovo -
xo4g.evov, IV, II, 3. — Ptolem. : Tzpz ôè tò» >nzozwzy
Kapvoützt xzi Tó)et;' A57ptxov (21"4o'-48"15'), Kºvz6ow
(22"-47"5o'), II, vIII (vII), 13.— Notit. Prov. : « civitas
l '2
178 (, A L L IA1. - ROUTES.

Aurelianorum », prov. Lugdunensis Senonia, var.


« Aurilianorum », Guérard, p. 16, note 7. — Lucan. :
« inclyta Caesareis Genabos dissolvitur alis » Phars. I,
v. 44o. — Inscript. : ...ELIVS MAC... | ...POMARI...
...S SENONI... | .. R : CÉNAB | ... Os SIBI (trouvée à
Orléans); M. L. Renier la restitue ainsi : « L CornELIVS
MAGnus, AtePOMARI filius, civiS SENONlus, cuRator
CÉNABensium, vivOS SIBl » (Mém. sur une inscript.
découverte à Orléans, dans les Mém. de l'Acad. des
Inscript. nouvelle série, t. XXVI, 1" partie, p. 119
136).— P : METILIo | P · F · PAL | TERTvLLINo | cIvI.
AVRELIAN.... (Murat. p. 1o31, n° 4). Le premier de
ces monuments est du I" siècle : Cenabum n'était encore
qu'un vicus; au II° siècle, son territoire fut détaché
de la civitas des Carnutes pour former une autre civi
tas. - Monn. Mérov. : AvRELIANIs cIvITATE; AvRILIA
NIs; AVRILIA CIVITATE; AVR. — Anon. Ravenn. : « civi
tas... juxta fluvium.... Lega..., Aurelianis » IV, 26.
— Moyen âge, Oros. : « Cenapum » VII; — Sidon.
Apollin. : « urbs Aurelianensis » VIII, 15, ann. 451;
— Greg. Turon. : « Aurelianensis civitas; Aureliana
civitas; urbs Aureliana; urbs Aurelia; Aurelia; Aure
liani; Aurelianenses. » Dans les Vies des Pères on
trouve Genabensis urbs appliqué à Orléans (Alfr. Jacobs,
Géogr. de Grég. de Tours, p. 91). — Monn. Carlov. :
AvRELIANIs. - Genabenses, d'où le nom injurieux
Guépins, selon Valois; au x° siècle : « Gennabus, ubi
nunc Aurelianis, Aurelianum, Genabum olim dictum;
sedes Aurelianensis, pagus Aurelianensis » (Valois,
Votit. Gall. p. 225-229). — Ch. Dumoulin, juriscon
sulte : « vetus iter ab Aureliis Carnotum... ubi lapi
des a tempore Romanorum milliaria distinguentes erecti
visuntur » cité par d'Anville (Votice de la Gaule, p.346).
G A L L IA. - ROUTES. 179

(Le tracé de la voie entre Cenabo et Luteci est omis,


par erreur, sur les cuivres de 1598, de 1682 et de
1728.)
ſuteci, Paris, xlv11. l. (1o4"#). Voy. plus haut,
p. 163.

XXXVI. D'2l getin cum, sENs, — A $Riobe,


Jonction entre la route de Paris à Troyes
et celle d'Auxerre à Orléans.

(Ce tracé est omis sur les cuivres de Nuremberg, 1682.)

2l getin cumt, Sens, Voy. plus haut, p. 175.


liiobt, xxu1. l. (58"). Voy. plus haut, p. 166.

XXXVII. DE (Sa$ar omage, BEAUVAIs,


— A (S en a b o, oBLÉANs, PAR 9 utc ci, PARIs.
QI a g a r o m a g o, Beauvais. Voy. plus haut, p. 143.
petrum , uia co. PETRUuavTaluw ? xv. l. (33"!).
Voy. plus haut, p. 144.
ſ3ruugara. BRIVA IsAnAE (Pontoise). Pas de distance
marquée. Voy. plus haut, p. 162.
ſute ci. LUTEcIA (Paris), xv. l. (33 !). Voy. plus
haut, p. 163.
Cenabo. cEvanuu (Orléans), xlu 11. l. (1o4"). Voy.
plus haut, p. 177.
18o G A L LIA. - ROUTES •

XXXVIII. DE (Senabo, oRLÉANs,


A (S or i a [ [ o, sAINT-MARTIN-DE-LA-HAGUE;
PAR (Saëar obunc, ToURs;
$u[ioma go, ANCERs; (S on bate, RENNEs,
ET (S o$ebia, CoUTANCES.

C enabo, Orléans. Voy. plus haut, p. 177.


1. C a s u r o à u u o. — (I, B, 1) caesanoovvvw
Tvno vu u, vel TvRovonuw, postea runo.vEs (Tours), lt. l.
(1 13"!, exact) de Cenabo; pas de distance marquée de
Fines, route du Mans Sub dinnum; xxv11 tt. l.
(64"!) de Robrica, route d'Angers Juliomago; xlt1.l.
(93"!) de Lemuno Poitiers. Pas de distance marquée de
Tasciaca, route d'Avaricum Bourges; Casaraduno est
donc au carrefour de cinq routes : sur Orléans, sur le
Mans, sur Angers, sur Poitiers et sur Bourges. — Civit.
puis metrop. de la prov. Lugdunensis III". — Monn.
Gaul. : TvRoNos R CANfoRIx; - TvRoNos R TRIccos. -
Lucan. : « instabiles Turonas circumsita castra coercent »
Pharsal. 1, v. 437. — Ptolem. : örő rà signpéyz iºyº rzçà
uèv tow Aiyetça tu ſy%vooat Toupovtsi; xzi 76)t; z)tôv Kztaz
p6ôoowow (2o'45'-46'3o'), II, vIII (vII), 14, var. Toupoſtéſ:,
Toºpoºrvot, Toupóvtot, édit. Wilberg. p. 138. — Amm.
Marcell. place dans la « secundam Lugdunensem....
Turones » (XV, xI, 12) et la Notit. Prov. dans la troi
sième : « Metropolis civitas Turonum », Lugdunen
siv //1", var. « 7oronensium, Toronorum, Turonorum,
Turonensium, Turenorum » Guérard, p. 14, note 7.
— Inscript. : CIVITAS T.... LIBERA....; — ... | CIVITAS
TV RONOR LIB (/levue archéol. 1866, t. XIII, p. 66).
(, A L L I A. – ROUTES , I8I

— PATERNO | VRSO | TVRONO | OMNIB : HONO | RIB .


APVD SvOs | FVNCT.... (Boissieu, Inscript. antiq. de
Lyon, p. 267, 21). — Monn. Mérov. : TvRoNvs civI. —
Monn. Carlov. : TvRoNIs; TvRoNEs. — Anon. Ravenn. :
« civitas,... juxta fluvium Lega,... Toronis, quae con
ſinatur cum praenominata civitate Pocellis, pertinente
jam ad Germanorum patriam » IV, 26. — Moyen âge :
Turonorum urbs; civitas Turonica; urbs Turonica ;
Turonicum oppidum, Turonicus terminus, pagus ;
Turonicum territorium; Turonici (voy. Valois, Votit.
Gal/. p. 1 12, 1 13). Voy. la description de Tours dans
la Philippide de Guillaume le Breton, l. llI. — Monn.
Capét. et Abbat. : TvRoNEs, TvRoNis crAs; TvRoNvs civi.

2. fi obrica. — (I, B, 1) Ronnic 4, xxvxxx. l. (62")


de Casarodano; xutx. l. (38") de Juliomago (Angers).
— Station de la prov. Lugdunensis III". — Aux ponts
de Longué (dép. de Maine et-Loire, arr. de Beaugé) sur
l'Authion et le Latan, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 557). Les mesures nous porteraient en effet
vers Beaufort ou Longué ; Pont-de-la-Tronne, selon
Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 59; voy. aussi
son Mém. sur les changements qui se sont opérés dans
le cours de la Loire entre Tours et Angers, dans les
Mém. de l'Acad. des Inscript. VI, p. 373). La voie
romaine a été retrouvée dans cette direction et décrite
par Bodin (Recherches sur Saumur, p. 58) et par la
Sauvagère (Recueil des dissertat. etc. p. 1o8); Saumur,
selon Katancsich (I, p. 91) et la Commission de la Carte
des Gaules; Longué même, selon Lapie p. 236); Ukert
propose, ou le Pont-de-Longué, ou les Rosiers-sur-Loire
(II, 2° part. p. 481); M. Godard-Faultrier, ou le Gué
d'Arcis, ou Chenehutte, camp romain, sur la rive gauche
182 G A L L / A. — R0UTES.

de la Loire, ou Bagneux-lès-Saumur, point sur lequel


on a trouvé des bains romains et où s'élève un célèbre
monument druidique (Monuments antiques de l'Anjou,
Angers, 1864, p. 222).
3. 3uliomago. ſº,f, (I, B, 1) — JulioMacus ANDE
cAronUM postea ANdEcArt (Angers), xvtt. l. (37"#)
de Robrica; xux. l. (35"#) de Conbaristum; pas de
distance marquée de Portunamnetu Nantes (il faudrait
xlt 1); Juliomagus est donc au carrefour de trois routes.
— Oppid. et civit. de la prov. Lugdunensis III". —
Monn. Gaul. : ANDvGovoNI (voy. Dictionn. archéol. de
la Gaule, époque celtique, p. 59 et 6o). — Ptolem. :
vòv uèv 2zgvttów (pour Nzuwstöv) àvxto)txórepot o»ô-
xzoüzt (pour 'AyôezzoÛot), (ov Tó)t; 'IoUàtáyayo; (18'5o'-49')
II, vIII (vII), 8, Lyonnaise. — Notit. Prov. : « civitas
Andicavorum » var. « Andecavorum, Andegavorum »
prov. Lugdunensis III", Guérard, p. 15, note 2. —
Monn. Mérov. : ANDECAvI ECCLESIE; ANDEGAvis CIvI; AN
DEGAvEs; ANDECAvIs ; ANDICAvIs CIv. — Monn. Carlov. :
ANDECAvis cIvITAs. — Moyen âge : regio, pagus Ande
gavensis, Andegavia (Anjou); terminus Andegavus ;
Andegavi civitas; Andegava urbs et Andegavus. Guil
laume le Breton (Philippid. X) :
« Andegavim nullo munimine cinctam
Ingressus, lapide incipit murare quadrato,
Quam Liger argento perlucens ambit ab Austro,
A Borea rubens mediam Meduana pererrat »

— Camp romain entre Angers et la Loire, à Frémur,


commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire. — Des inscrip
tions romaines ont été trouvées à Angers, mais aucune
n'a d'importance (voy. Godard-Faultrier, Monum. ant.
de l'Anjou, ou Mém. sur la topogr. gallo-rom. du
(, A L L1A, - ROUTES, 183

dép. de Maine-et-Loire, 1864, p. 2-12). — Monn. des


comtes d'Anjou : de Foulques Nerra (987-1o4o), AIIDE
CAvIs CIA; AIDI : CEvv... CM ; ANDcAvs CvITAvs; de Geof
froy II (1o4o-1o6o), vRBs ADEGAv; ADEGAIs; vDEGv ;
vDEGAv ; AIDEGA; vIBs AIDc; vIBs vDCCv; vIBs vDCCA ;
vRBs AIDEGAv; vRBs AIDECv, AIDECAvs; de Foulques V
1 1o9-1 129), ANDEGAvIs CIITAs; vRBs AIDCCsv; vRBs
ANDGAvs, ANEGAvENsis, ANDEGAvs; de Charles I" (1246
1285), ANDEGAvIE (voy. Poey d'Avant, Monn. féod. I,
p. 2oo-2o8).
4. C o n b a rig t u mt. — (I, B, 1) counanisrvu
xux. l. (35" !) de Juliomago; xvx. de Sipia. —
Station de la prov. Lugdunensis III". — D'Anville, qui
propose Combrée, change la distance et lit xxt au lieu
de xvx (Votice de la Gaule, p. 232). Les géographes
qui partagent cette opinion sont : Walckenaer (III,
p. 59), Lapie (p. 236), Ukert (II, 2" part. p. 481) et
Forbiger (III, p. 224, note 47); selon d'autres, Cha
teaubriant, qui est à 8o kil. d'Angers (Katancsich, I,
p. 9o); Chatelais, selon la Commission de la Carte des
Gaules et M. Godard-Faultrier, qui cependant paraît
indécis entre cette localité, Combrée et Candé; c'est
dans la direction de cette dernière que M. Matty de la
Tour signale des vestiges de voie romaine (voy. Godard
Faultrier, Monum. antiq. de l'Anjou, 1864, p. 22 1).
5. 25ipia. — (I, B, 1) sip14, xvx l. (35"#) de
Conbaristum, xux. de Condate. — Station de la prov.
Lugdunensis III". — D'Anville voit dans Sipia le nom
ancien de la Seiche, affluent de la Vilaine, et place la
station de la Table à Visseiche (Notice de la Gaule,
p. 6o9). Se sont rangés à cet avis : Lapie (p. 236),
Ukert (II, 2° part. p. 482), Forbiger (III, p. 227,
184 (, f I. I. / A1. — ROlJTES.

note 51), Walckenaer (III, p. 59) et la Commission de


la Carte des Gaules; Reichard place Sipia à Sobenières,
Katancsich à Château-Giron (I, p. 9o).
6. C onbatc. ff — (I, A, 1) coNDATE REDovUw,
plus tard REpovEs (Rennes), xvx. l. (35"!) de Sipia;
xlvvt 1 t. l. (1o9") de Legedia (voy. l'article suivant);
xxv. l. (55"#) de Fano Martis; Condate se trouve
donc au carrefour de trois routes. — Oppid. et civit.
de la prov. Lugdunensis II/". — Itin. Anton. : « Fano
Martis..., Ad Fines mpm xvii (25"), Condate mpm
xvIII (27") » Wessel. p. 387, var. « xxvii » pour la pre
mière distance, « xxvIIII » pour la seconde. — Ptolem. :
ü p' où; |A)tºxíou, 'E6oopzïzo6:] Tzgà uèv ròv Aſyetçz Totz
gòw Prºôoye;, é,y 76)t; Kowôzre (2oº4o'-47"2o') II, vIII
(vII), 1 1, en Lyonnaise. — Notit. Prov. : « civitas
Redonum » prov. Lugdunensis III", Guérard, p. 15,
— Notit. Dign. : « praefectus Laetorum Francorum,
Redonas, Lugdunensis tertiae » Böck. II, p. 12o. —
Inscript. : On voit dans l'un des parements de la porte
Mordelaise, à Rennes, une inscription où se trouve men
tionné l'ordo Redomum : IMP CAES | M ANTONIO |
GORDIANO PIo | FEL AVG P M TR | P COS O R
(L. Renier, Itinéraires romains, p, 84, dans l'Annuaire
des antiq. de 1848). — Monn. Mérov. : REDoNAs civi ;
REDoNIs. — Monn. Carlov. : HREpoNIs CIvITAs; vRBIs
RIDoNs. — Moyen âge : Comes Relonensis; Greg.
Turon. : « pagus Redonicus » V, 3o; « regio Redonica;
territorium Redonicum » IX, 24 (voy. Valois, Motit.
Gall p. 467-468). - Monn. ducales : RIDoIIIs civ;
IIRIDoIIs c; REDoHis CIvI ; REDo crv1; de Charles de Blois
(1341-1364), RENs; REDoN.
7. ſe gròia. (Lu, à tort, Lesedia dans la Scheda
(, A L L 1 A. – ROUTES. 185

posterior de Welser. — ſe gròia est peut-être pour


2ngena.) — (I, A, 1) LEGEp11 ? probablement 1vGEvA
AnnuvcArvonUw, plus tard AnnuvcAtvr (Avranches ?),
xlv1111. l. (1o9") de Condate; xtx. (44"!) de Cosedia.
— Oppidum et, sans doute, civitas de la prov. Lugdu
nensis II". — En corrigeant un chiffre (xxv111 t, au
lieu de xlv t t t t), on accorde le rameau de Condate à
Cosedia avec des positions importantes qui, sans cela,
seraient omises dans la Table : Avranches et Coutances.
Il y a, en effet, 64 kil. entre Avranches et Rennes, ce qui
représente à peu près xxvIIII lieues gauloises, et il y a
42 kil. entre Avranches et Coutances, ce qui correspond
à xIx lieues gauloises. D'après cela, Legedia, nom in
connu et qui n'est cité par aucun auteur, serait l'Ingena
Abrincatuorum de Ptolémée, c'est-à-dire Avranches. —
Ptolem. : eitz (uet & Nzgvïtz:)
ué/pt toû Xmxoxvz Totzuo5,
'A6pº/xz7o5ot zz 76)t; "Ivyeyz (21"45'-5o'45') II, vIII
(vII), 1o. (Le sens de uéypt est « en deçà ; » cela ne
signifie pas que les Abrincatui confinaient à la Seine. La
correction proposée par Valois, >rvozvz, la Sélune, est
donc inutile, Notit. Gall. p. 1.)— Plin. : « Lugdunen
sis Gallia habet... Venetos, Abrincatuos, Osismios.. »
Hist. Vat. IV, xxxn (xvIII), I. — Notit. Prov. : « civi
tas Abrincatum », prov. Lugdunensis II", var. « Abrin
catarum, Abrintakarum, Abrincatium, Abricantium,
Abricatum », Guérard, p. 14, note I. — Notit. Dign. :
« Abrincatis (vignette) » Böck. II, p. 1o6; « praefectus
militum Dalmatarum, Abrincatis » p. 1o7, sous les
ordres du dur tractus Armoricani. — Monn. Mérov. :
ABRINKTAs; ABRENKTAs : ABRINCATAs. — Monn. Carlov. :
ABRHcAs. — Moyen âge : Guillaume le Breton (Phi
lipp VIII) :
- « obsedit Abrincas

Colle sitas inter Sevam Senunamque supino »


186 G A L I. I_1. – ROUTES .

— Sanson, Katancsich (I, p. 88-89) et la Commission


de la Carte des Gaules ont proposé d'identifier Legedia
avec Ingena et ils l'ont placée, en conséquence, à Avran
ches. La plupart des géographes adoptent d'autres iden
tifications; ainsi Legedia, différant d'Ingena, serait le
Havre-de-Ligreville, selon d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 4o5); Villebaudon, près Lezeau, selon Walckenaer
(Géogr. des Gaules, III, p. 59); le hameau dit l'Égypte,
commune de Contrières, sur la rive droite de la Sienne,
selon Rostaing (Ports celtiques, etc., 186o, p. 3o, voy.
note 1); Corlay, selon Ukert (II, 2° part. p. 486); Saint
Pierre-Langée, selon Lapie (p. 236); Coutances, selon
Reichard.

8. Cogebia. ſ f (Par erreur, Cosebia, dans la


Scheda poster. de Welser.)— cosEDIA, vel FLAVIA coNs
TANTIA ?(Coutances), xtx. I. (44"!) de Legedia (Ingena
Abrincatuorum?); xxv111 t. (64";) de Coriallo(le tracé
de la voie entre Cosedia et Coriallo est omis dans les édi
tions de Scheyb et de Mannert).—Oppid. et civit. de la
prov. Lugdunensis l/".— Itin. Anton. (Wessel. p. 386
387; il importe de tenir ici grand compte des variantes
des manuscrits : voy. l'édition de Parthey et Pinder) :
Alauna
Cosediae mpm xx (3o")
Fano Martis mpm xxxII (47") (47")
Ad Fines mpm xvII (25") var. xxvII (4o')
Condate mpm xvIII (26") var. xxvIIII (42")
98" 129"
D'après la Table, corrigée par la substitution de xxtx
à xltx pour la distance qui sépare Legedia de Condate
(voy. plus haut, n" 7), il y aurait 1o8 kil. entre Cosedia
(, A L /, 1 A. — ROUTES. 187
Coutances et Condate Rennes, en passant par Legedia
Avranches, ce qui est conforme à la distance réelle;
d'après l'Itinéraire rectifié à l'aide des variantes, nous
aurions 129 kil.; mais cette route n'est pas la même que
celle de la Table : elle ne passe pas par Legedia, elle
passe par Fano Martis et Ad Fines. C'est donc une
autre route qui n'a que deux points communs avec la
nôtre, Cosedia et Condate. Avant Cosediae figure, dans
l'Itinéraire, Alauna, et ce point de départ de la route
est marqué à xxII milles ou 3o kil. de Cosediae; or,
cette distance nous porte, pour Alauna, à 16 kil. au S.
de Carentan, où nous avons proposé de placer Croucia
connum ou Crociatonum (voy. plus haut, p. 16o). On
remarquera que, si Coriallo est à Saint-Martin-de-la
Hague, ce point est précisément à 65 kil. ou à xxix lieues
gauloises de Coutances, comme le veut la Table. L'omis
sion, dans les éditions de Scheyb et de Mannert, du
tracé de la voie qui relie Coriallo à Cosedia a contribué
beaucoup à jeter de la confusion dans les explications
des géographes modernes et à leur dérober les éléments
d'un système plus vrai. L'explication qui précède con
cilie tout. On peut donc voir dans Cosedia le nom de
Coutances avant l'époque de Constance Chlore, qui lui
donna le sien, ou ce nom même, c'est-à-dire Constantia,
altéré : « [Constantius Chlorus]in Neustria civitatem con
didit; quam, a nomine suo, Constantiam nominavit »
Orderic Vital.— Faut-il rapporter à Coutances les Castra
Constantia dont il est question dans ce passage d'Ammien
Marcellin : « a Belgis vero eamdem gentem Matrona
discernit et Sequana, amnes magnitudinis geminae, qui
fluentes per Lugdunensem, post circumclausum ambitu
insulari Parisiorum castellum, Lutetiam nomine, con
sociatim meantes protinus prope Castra Constantia
I88 (E A L L I A. – ROUTES.

funduntur in mare » (XV, xI, 3)?— Notit. Prov. :


« civitas Constantia », prov. Lugdunensis II", var,
« Constantinorum », Guérard, p. 14, note 5. - Notit.
Dign. : « Constantia » (vignette de ville forte) Bôck.
II, p. 1o6; « praefectus militum, prima Flavia Constan
tia » sous le commandement du dux tractus Armori
cani, p. 1o7; « praefectus Laetorum Batavorum et
Gentilium Suevorum, Baiocas et Constantiae, Lugdu
nensis Secundae » p. 119.—Monn. Mérov. : cosTANcA ?
— Moyen âge, Greg. Turon. : « civitas Constantina »
V, 19; « urbs Constantina » VIII, 31; Constantiensis
urbs; pagus Constantinus, Coutantin, aujourd'hui
Cotentin (voy. Valois (Notit. Gall. p. 156). — Pour
résumer les opinions des géographes au sujet de Cosedia,
les uns considèrent cette position comme devant être
identifiée avec Constantia et, par conséquent, la portent
à Coutances; tels sont : Sanson, Ortels, Belley (Observ.
sur les deux voies romaines qui conduisaient de Con
date Rennes en Bretagne, dans le fond du Cotentin;
Mém. de l'Acad. des Inscript. et Belles-Lettres,
t. XLI, p. 576, ann. 1774), le P. Briet, Cellarius qui le
cite et paraît adopter son avis (II, II, 2, p. 161, édit.
de 1731), Mannert (II, 1" part. p. 136, édit. de 1789),
Katancsich (I, p. 87) et la Commission de la Carte des
Gaules. Les autres distinguent Constantia, qu'ils placent
à Coutances, de Cosedia pour laquelle ils proposent
diverses localités, ces auteurs sont : d'Anville, qui la
porte, avec incertitude, à Mont Gardon, près de la Haye
du-Puits, où il signale des restes de voie romaine (Notice
de la Gaule, p. 252-253), Simler, cité par Wesseling
(loc. cit.), qui propose Cussy (Calvados), Reichard, qui
la place à Isigny, Ukert, qui croit possible de l'identifier
avec Carhaix (II, 2" part. p. 486), Lapie, qui la porte
(, A L L I A. - ROUTES. 189
à Montsurvent (p. 236) et Walckenaer, à Port-Tardif,
ou à la Cousinière (III, p. 59).

9. Corial lo. (Par erreur, Corialle, dans la Scheda


prior de Welser.) — (I, A, 1) connallvu, xxv111 t. l.
(64") de Cosedia (tracé omis dans les éditions de Scheyb
et de Mannert). — Cherbourg, selon Sanson, Fon
cemagne (Mém. de l'Acad. des Inscript. 1741, XVI,
p. 131-14o), l'abbé Belley (Mémoires de la même Aca
démie, 1774, XLI, p. 563-583), Reichard, H. Kiepert
(Atlas antiq. IX) et Walckenaer (Géogr. des Gaules,
III, p. 59); à l'E. de Cherbourg, selon Lapie (p. 236);
Goury, sous le cap de la Hague, selon d'Anville (Votice
de la Gaule, p. 246); Brest, selon Spruner et Menke
(Atlas antiq. tab. XVIIII); Brest ou Crozon, selon
Ukert (II, 2° part. p. 486), ce qui est impossible avec le
rétablissement du tracé de la voie tel qu'il figure sur
l'original entre Cosedia et Coriallo; les Pieux, sur la côte
O. du dép. de la Manche, selon Mannert (II, 1" part.
p. 138, édit. de 1789); Port-Bail, selon Ortels; Giraule,
selon Katancsich (I, p. 87). Mais le capitaine de frégate
de Rostaing nous paraît avoir donné de très-bonnes
raisons pour faire reconnaître Coriallum dans l'anse de
Saint-Martin-de-la-Hague, à 3 kil. de Goury. Ces rai
sons sont tirées : de la présence d'un oppidum gaulois,
d'un ancien port encore subsistant au xi° siècle : « pagus
qui dicitur Haga cum silvis et portu maris » (acte de
mariage du duc de Normandie Richard III, avec Adèle,
Spicilegium Acherii, III, p. 39o), enfin des mesures
de distances (de Rostaing, Ports celtiques, Étude sur
les ports de Coriallo, etc. 186o, Cherbourg, br. in-8,
59 p.) Nous ne saurions, toutefois, adopter ses calculs.
Si Cosedia est Coutances, Saint-Martin-de-la-Hague
1 OO (, A L L I A. – ROUTES.

étant à 64 kil. de cette ville, s'en trouve bien à la dis


tance de xxv111 l. comme le veut la Table.

XXXVIIII. DE (S onbate, RENNEs, — A Regintd.


C omùatc, Rennes. Voy. plus haut, p. 184.
1. fun ont artie. — (I, A, 1) FANUM MARTis, xxv. l.
(55"#) de Condate; xxxxx. l. (31") de Reginca. —
Station de la prov. Lugdunensis III". (Il ne semble pas
qu'on puisse confondre cette station de la Table, qu'il
faut chercher en Bretagne, avec le Fanomartis de l'Iti
néraire d'Antonin (Wessel. p. 386), distant de xxxv
milles (52") de Condate Rennes, situé sur la route de
Cosediae et d'Alauna, et qu'il faut, par conséquent,
chercher en Normandie.) — Selon la plupart des histo
riens bretons, le Fanomartis de la Table serait à Cor
seul, entre Dol et Dinan, où se voient des ruines ro
maines, notamment un temple octogone, et où conduisent
des voies romaines venant de Rennes, d'Erquy et même
de Vannes. C'est dans cette dernière direction, et tout
près de Corseul, à Saint-Méloir, qu'a été trouvée une
borne milliaire de l'empereur Victorinus (265-268),
portant une inscription ainsi conçue : IMP CAES M Pl
AVONIO VIC | TORINO P - F V C | P S C COR | LEVC
(voy. Bizeul, Voies rom. de la Bretagne, Caen, 1843,
p. 22). Selon d'Anville, les xxII lieues de la Table con
duiraient à Dinan (ce qui est exact), dans le voisinage
de l'ancienne ville des Curiosolites : « entre autres anti
quités qui subsistent encore dans ce canton, on parle des
restes d'un édifice semblable aux temples du paganisme »
(Notice de la Gaule, p. 297). Voy. Ogée, Dictionn.
histor. de la Bretagne, édit. Marteville, au mot Corseul.
Mannert place cette station aux environs de Dol (II,
(, A L L1A. - RO UlTES. 191

2 part. p. 136, édit. de 1789); ce serait Mont-Dol, selon


la Commission de la Carte des Gaules. Quant à Walcke
naer, il la cherche à Tanie, dans la direction de Granville
qui est, pour lui, Reginca (Géogr. des Gaules, III,
p. 59); ce serait le Mont-Saint-Michel, selon Katancsich
(I, p. 9o) et Lehon, près Dinan, selon Lapie (p. 236).
Ukert, qui place Fanomartis en Bretagne, au Faouet
(II, 2" part. p. 487), confond en une seule les stations
de la Table et de l'Itinéraire; on a peine à concevoir
comment il concilie cette direction avec l'identification
qu'il propose d'Alauna à Aleaume près Valognes, car
Alauna vient après Cosediae et Cosediae suit Fano
martis dans l'Itinéraire. Le géographe allemand a, de
plus, attribué, à tort, à d'Anville l'erreur qu'il a com
mise lui-même, car en plaçant au Faouet, dép. des Côtes
du-Nord, les deux stations, unifiées par lui, de Fano
martis, il cite Mont-Martin comme étant l'identification
proposée par d'Anville, tandis que le géographe français
donne Dinan pour le Fanomartis de la Table et Mont
Martin pour le Fanomartis de l'Itinéraire. Forbiger
a commis la même confusion qu'Ukert (III, p. 227,
note 51). — Pour les découvertes récentes de Corseul,
voy. la Revue archéol. de 1866, t. XIII, p. 293.

2. ti t ginca. (Reginea, à tort, dans Welser, Scheda


prior, dans les cuivres de 1598, de 1682 et dans les édi
tions de Scheyb et de Mannert.)—(I, A, 1) REGINcA (?)
REGIvEA (?), xx1x1. l. (31") de Fano Martis.— Station
de la prov. Lugdunensis III". — Erquy, selon d'An
ville, qui est surtout guidé par la distance (Notice de
la Gaule, p. 542-543) et Lapie (p. 236); vers Saint
Brieuc, selon Mannert, qui rapproche fort mal à pro
pos, à ce qu'il semble, le nom de Reginca des Agryévou;
192 G A L L IA, - lROUTES,

Totzuoü èx6o)ai Oùtôouxxtaiov (II, vIII (vII), 2; voy.


plus haut Araegenue, p. 153) et place la station qu'il
identifie à un estuaire qu'il appelle l'Erguenon ? (II,
1" part. p. 136-137, édit. de 1789); Genes, selon
Katancsich (I, p. 89); sur la rive droite de la Rance,
vers Saint-Jouan, au S. de Saint-Servan, selon la Com
mission de la Carte des Gaules. Il faut remarquer que
l'abbé Ruffelet a décrit, au siècle dernier, dans sa petite
histoire in-32 de l'évêché de Saint-Brieuc, les anti
quités d'Erquy dont une partie subsiste encore aujour
d'hui (voy. Ogée, Dictionn. histor. de la Bretagne,
édit. Marteville, au mot Erquy). Ukert place Reginca à
Châteauneuf (II, 2" part. p. 486), par conséquent en deçà
du Faouet, où il porte Fanomartis, station cependant
plus rapprochée de Rennes que Reginca, ce qui rend
son système impossible. Celui de Reichard, qui identifie
Reginca avec Ingena (Avranches), s'explique moins
encore, car il suppose que la Table porte, sur deux
routes différentes, deux noms qui ne représenteraient
qu'une seule localité. On ne saurait comprendre davan
tage le système de Walckenaer, qui porte Reginca à
Granville (III, p. 59).

XL. DE 5ub binnum, LE MANs;


A (S a5a rob1tn p, ToURs.
(Jonction de la ligne allant de Chartres à Alauna
avec celle d'Orléans à Rennes.)

45ub à innum, le Mans. Voy. plus haut, p. 151 .


I. fin ré. (Les éditions Scheyb et de Mannert portent,
par erreur, fiure.) — (I, B, 1) FINEs, xu1. l. (35'#)
de Sub dinnum; pas de distance marquée de Casarodit
CA L L IA, – ROUTES. 193

num. — Station de la prov. Lugdunensis III". — C'est


vers la limite de la civitas Cenomanorum et de la civi
tas Turonum, confins des diocèses du Mans et de Tours,
qu'il faut la chercher. — Château-du-Loir, ou aux envi
rons, selon Ukert (II, 2° part. p. 481), Walckenaer
(III, p. 6o), Forbiger (III, p. 222, note 44) et Lapie
(p. 235), Waas, selon la Commission de la Carte des
Gaules, qui y ajoute le signe du doute.
Ciaº a robunumt, Tours. Voy. plus haut, p. 18o,

XLI. DE $u[iomag o, ANGERs,— A (Seë pcribatc,


BREST oU FoRT-CEzoN, PAR 8 ortltmnamnet v,
NANTES.

3ulioma go, Angers. Voy. plus haut, p. 182.


1. |)ortunamnetv. (Partunamnetu, par erreur, sur
les cuivres de Bruxelles 1728). — (I, B, 1) PoRTUs vAM
NETUM (Nantes), pas de distance marquée de Juliomago;
xvxxx. l. (4o") de Segora, sur la route de Poitiers;
xxxx. l. (64"!) de Duretie, sur la route de Vannes.
— Vicus et, au Iv° siècle, civitas de la prov, Lugdu
nensis III". —Caes. : « Nannetes » Bell. Gall. III, 9.
— Strabon : ó ôè Aetymº petzºù II xtôvov re xzi Nzuwttöv
èx63)) et IV, II, 1 — Plin. : « Vannetes » Hist. Vat.
IV, xxxII (xxvIII), 2. — Ptolem. : usº' oû; [Aï)tgxio);
· Kerouxvoºgl, Nzuritat, (ov r6)t; Kovômoºvzov (21"15'-5oº),
var. : Kovôvoûïyzov, Kowôvoóïzvo», II, vIII (vII), 9. Cette
ancienne capitale des Namnetes, appelée par Ptolémée
Condivicnum ou Condevincum, a été regardée comme
la même que Nantes, Portus Namnetum. M. Bizeul
(Mém. sur les voies romaines de la Bretagne, Caen,
1843, br, de 86 p.) pense que Condivicnum doit être à
I3
194 (, A L L 1 A. – ROUTES.

Blain, point de jonction de plusieurs routes romaines.


« Quant à Nantes, qui, grâce à son heureuse situation,
a fini par supplanter cette capitale, elle n'était d'abord
que le port des Namnètes.... c'est ce que l'on peut
inférer des inscriptions suivantes trouvées à Nantes, la
première en 158o, la seconde et la troisième en 18o5. »
(L. Renier, Itin. rom. de la Gaule, p. 1o9-1 1 o, Ann.
de la Société des antiq. 1848) : 1° NVMINIB AVGVS
TOR | DEO VOLKANO | M GEMEL SECVNDVS ET C
SEDAT FLORVS | ACTOR VICANOR PORTENS TRIBV
NAL CVM | LOCIS Ex STIPE CONLATA POSVERVNT.
— 2" N AVG DEO VOL | PORTICVM CVM CAMl...
CONSACRATAM L MART.... | M LVCCIVS GENIALIS |
VICANIS PORTENSIB CONCES...; — 3° DEO VOL
PRO SALVTE | vIc POR ET NAv | LIG; d'après cela,
il est certain qu'au 1" siècle de l'Empire Nantes n'était
qu'un vicus et non un chef-lieu de civitas, puisque les
habitants sont appelés vicani portenses : le chef-lieu de la
civitas Wamnetum était donc ailleurs; mais, au Iv° siècle,
le vicus portensium Namnetum était devenu le centre
de cette civitas, dont il prend dès lors le nom. — Notit.
Prov. : « civitas Vamnetum », var. « Vannetum, Vam
metum », prov. Lugdunensis III", Guérard, p. 15,
note 3. — Notit. Dign. : « Mannatias » (vignette de
ville forte) Böck. II, p. 1o6, pour Vamnatias, correction
adoptée par Böcking, II, p. 828-829; « praefectus mi
litum superventorum, Mannatias (pour Namnatias) »
p. 1o7. — Inscript. : ARGIOTALVS | SMERTVLITANI :
F : NAMNIS EOV | ALA INDIANA.. .. (Orelli, 188). —
Monn. Merov. : NAMNETIs; NANNETIs; NAMNI. — Monn.
Carlov. : NAMNETUM; NAMNETIs. — Monn. de Geoffroy Il
(1 169-1 186) et d'Arthur ou de Guy de Thouars (1186
12o6) : NANTIs civi : NANTIs; de Philippe-Auguste :
C A L L1A1. – ROUTES, 195
NANII civ1; de Charles de Blois (1361-1364) : MoNETA
NANET. — Moyen âge, Greg. Turon. : « Wamnetae »
VI, 15; « Vamnetica civitas » 43 ; « Wamnetici »
IX, 18; « Namneticus pagus, terminus » 25.— Mam
netense oppidum; Namnetensis urbs; Vemetensis urbs,
regio, Vamneticus ager; urbs Wannetis (Valois, Votit.
Gall. p. 367-368).
2. Dur rti r. (Durecie, par erreur, dans la Scheda
prior de Welser.) — (l, B, 1) puRETIAE ? punenumE ?
(Ruines romaines vis-à-vis de Rieux, sur la rive gauche de
la Vilaine, Herius (?) de Ptolémée : 'Hçtoo TotzgoÙ èz%o)zi
II, vIII (vII), 1), xxxx. l. (64"!, exact) de Portunam
netu; xx. I. (44" !) de Dartoritum (Vannes), distance
exacte. — Prov. Lugdunensis II/". — Walckenaer le
porte à la Roche-Bernard (Géogr. des Gaules, III,
p. 58), opinion adoptée par la Commission de la Carte
des Gaules; Katancsich, à Guérande (I, 98); Reichard,
à Redon; d'Anville (Notice de la Gaule, p. 277-278),
à l'embouchure de la Vilaine, vers Rieux; Ukert (II,
2° part. p. 485), Forbiger (III, p. 228, note 55) et
Lapie (p. 234), à Rieux même. M. Bizeul suit, en la
modifiant, l'opinion de d'Anville et la justifie par des
preuves : antiquités, vestiges de voie romaine, en face.
de Rieux, sur la rive gauche de la Vilaine (Voies rom.
de Bretagne, 1843, p. 3o et suiv.).
3. Dartoritvm : ff (Mauvaises lectures : Darcort
tura, dans la Scheda prior de Welser; Bartorita dans
la Scheda posterior.) — (I, A, I) DARIoRITUM ou DAR1o
RucUw rENETonUu, postea rEvErt (Vannes), xx. l.
(44" !, exact) de Duretie; xx. de Sulim -- Civit. de
la prov. Lugdunensis III". — Caes. : « Venetia » Bell.
Gall. III, 9, nom de la région des Veneti. — Ptolem. :
196 (, A L L I A. – ROUTES.

vùv ôè ôvautxùv Trzp%Atov üro toùç 'Oatauiou; #yougt Oùeve


voi, óv 7r6)t; Azptóptyov (17°2o'-49'15'), var. Azºvápyrow II,
vIII (vII), 6. — Inscript. : L - TAVRICIO FLORENTI
TAVRICl TAVRIClANl | FILIO VENETO ALLECTORl
GALL.... (Boissieu, Inscript. antiq. de Lyon, p. 259);
— C DECIMIVS | C DECIMI SE | VERI FIL SABI | NIANVS
OM | NIB HONORIB | APVD S FVNCT | CVRATOR R P
CIVIT VENET | AB IMP P SEVE | RO ET ANTONIN |
ORDINATVS (L. Renier, Mél. d'épigr. p. 43). — Notit.
Prov. : « civitas / enetum », var. « / untium, / enitum,
Ventium », prov. Lugdunensis III", Guérard, p. 15,
note 5. — Notit. Dign. : « Benetis (vignette de ville
forte) » Bock. II, p. 1o6; « praefectus militum Mauro
rum /enetorum, Venetis » p. 1o7, sous le commande
ment du dua tractus Armoricani. — Monn. Mérov. :
oFFICINA IN vEN (Cabinet impérial); vENETvs cHARDo;
DE vENETUs GENN (Ponton d'Amécourt, Essai sur la
numism. méroving. p. 176). — Monn. ducales : de
Jean I" (1 237-1286) : vRBs vENETENsIs; de Jean IV
(1345-1399) : MoNETA vENE, vENEAT, vENET, vENETA,
vENETENCI, vENETEs (Poey d'Avant,. Monn. féod. I,
p. 64, 95, 125). — Anon. Ravenn. : « in Britannia...,
civitas... Venetis » IV, 39.— Moyen âge, Greg.Turon. :
· « urbs / eneti » X, 9; « civitas Venetica » VIII, 25;
« urbs / enetica » V ; — Venetia; Venetica regio.

4. 5vlim. — (I, A, 1) suis (Castel-Noèc, commune


de Bieuzy sur le Blavet, dép. du Morbihan), xx. l.
(44" !) de Dartoritum, distance exacte ; xxx 111. l.
(53"#) de / orgium. — Prov. Lugdunensis III". —
Au confluent du Blavet et de la Seuel, selon d'Anville,
qui voit une analogie entre le nom de cette rivière (qui
d'ailleurs ne s'appelle pas Seuel, mais Evel) et Sulis
G A1 L / VA. — ROUTES. 197

(Notice de la Gaule, p. 622); au village de Baud, qui


est peu éloigné de là, selon Katancsich (I, p. 97); à
Hennebont, près de Saint-Sulan, selon Walckenaer
(Géogr. des Gaules, III, p. 98) et selon la Commission
de la Carte des Gaules; à Josselin, selon Ukert (II,
2" part. p. 485) et Forbiger (III, p. 228, note 55); à
Pontivy, selon Lapie (p. 234); enfin à Castel-Noéc,
selon M. Ledéan, et selon M. Bizeul, qui donne toutes
les preuves à l'appui de cette opinion (/oies rom. de la
Bretagne, p. 75 et suiv.). Le nom de Sulis rappelle une
divinité germanique qui présidait, paraît-il, aux eaux :
on a trouvé, à Bath en Angleterre, une inscription :
DEAE SVLI MINERVAE (Lysons, Reliq. Britann. I,
p. 8); cf. la légende soLIMA, soAIM, CoAIMA, sur les
monnaies gauloises des Bituriges, — Une borne milliaire
des empereurs Trébonien Galle et Volusien a été décou
verte en 181 1, à Castel-Noëc, par M. de Penhoüet
(Gazette de Bretagne, 6 novembre 1834): cf. Bizeul,
Voies rom. de Bretagne, p. 75-76, et voy. pour Sulis,
Ogée, Dictionn. histor. de Bretagne, édit. Marteville,
article Bieuzy.

5. Dorgium. (/ orgia, par erreur, dans la Scheda


posterior de Welser.) — (I, A, 1) ronGiUM ou ron
ca vuuu osis monUM ? PosTE a osis un ? (Ker-Ahès,
Carhaix), xx1 1xx. l. (53"!) de Sulim (exact); xlv.
(1oo") de Gesocribate. — Oppid. et civit. de la prov.
Lugdunensis III". — Ptolem. : 'Oaiago, é» 76)t; o)oº
Y4vvow (17"4o'-5o'1o') Il, vIII (vII), 5. Il n'est pas certain
que le Vorganium de Ptolémée soit le Vorgium de la
Table; la position de Vorgium, au centre du pays des
Osismii, à Carhaix, d'où partaient cinq routes romaines
encore reconnaissables aujourd'hui, semble bien s'ac
198 G A L L I A. – ROUTES .

corder avec l'idée d'un chef-lieu de cité, mais le nom


Vorganium peut être rapproché du radical morgan,
vorgan, celtique, qui signifie maritime, tandis que /or
gium présente quelque rapport avec gwore, pays haut.
— Notit. Dign. : « Osismiis (vignette de ville forte)
Böck. II, p. 1o6 ; « praefectus militum Maurorum Osis
miacorum, Osismiis » p. 1o7. — Antiquités romaines
aux environs de Carhaix (d'Anville, Votice de la Gaule,
p. 72o; voy. Ogée, Dictionn. histor. de Bretagne,
édition Marteville, au mot Carhair). On ne comprend
guère Walckenaer, qui nous conduit de Concarneau à
Kerweguen, qu'il écrit Kéverguen, en vue d'une ana
logie avec /orgium (Géogr. des Gaules, III, p. 58).
La Commission de la Carte des Gaules, qui suit la route
romaine du sud, plaçant Sulis à Hennebont, arrive à
Quimper pour /orgium et place /organium à Carhaix,
l'un et l'autre avec le signe du doute. Cependant la
plupart des géographes ont considéré Vorgium (de la
Table) comme une syncope de Vorganium (Ptolémée):
voy. Cellarius (II, II, 2, t. I, p. 16o, édit. de 1731),
Valois (Votit. Gall. p. 394-395), Mannert (II, 1" part,
p. 133, édit. de 1789), Ukert (II, 2" part. p. 485),
Katanesich (I, 97), Forbiger (III, p. 228, note 53) et
Lapie (p. 234). La plupart placent / orgium, ainsi iden
tifié avec / organium, à Carhaix, notamment Katancsich,
Mannert et Lapie. Valois place le chef-lieu de la cité des
Osismii à Tréguier ou à Saint-Pol-de-Léon (loc. cit.),
opinion à laquelle paraît se rattacher Cellarius (loc. cit.);
Ortels place /organium à Rohan, quoique, dans son
· atlas, il le rapproche beaucoup plus de Guingamp et de
Saint-Brieuc (Theatr. orbis, Galliae vet. t)pus, édit.
de 16o3); Ukert le place à Guémené (loc. cit.). Guérard
met le chef-lieu de la civitas des Osismii à Osismor,
(, Aſ L L 1 A. — ROUTES. 199

d'après M. Miorcet de Kerdanet et un Rapport de


M. Dureau de la Malle à l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres en date du 1 1 septembre 1829 (voy.
Essai sur le système des divisions territor. de la Gaule,
p. 15).

6. (5eso c ribat e. (Besoclibate, par erreur, dans la


Scheda prior de Welser.) — (I, A, 1) cEsocnun 1rEs
(Brest, ou plutôt Fort-Cezon), xlv. l. (1oo") de /or
gium, distance un peu forte pour Brest, convenable pour
Fort-Cezon.— Port de la prov. Lugdunensis I//".—On
lut dans Ptolémée : getx tx; ro5 Aiyegoz TotzuoÙ èz%o) xç,
Bºooztr, )ºgºv (17"4o'- 48'45' , 'Hºoo Tozzgo , èz6o)at
(17"-49'15') II, vIII (vII), I. Il est certain que la tra
duction en langue celtique des mots Bºooztºng Xtuiiv est
Gesobrivates (analogue à Geso-riacum, port de Bou
logne, Tz77oººzzov èr tvstov (Ptolem. II, Ix (vIII), 1; voy.
plus haut, p. 83); mais nous ne pensons pas qu'il faille
corriger l'orthographe de la Table : Gesocribate (ges,
port ? crib, en breton crète, promontoire), nom qui nous
invite à chercher une localité présentant à la fois un
port et un cap. Brest et Fort-Cezon sont tous deux dans
ce cas, et une voie romaine conduit à ce dernier. On
remarquera, d'ailleurs, que l'ordre suivi dans l'énumé
ration de Ptolémée, 1" l'embouchure de la Loire, 2° le
port Brivates, 3° l'embouchure de la Vilaine, ne nous
permet pas de porter le portus Brivates à l'extrémité
du Finistère. Il est vrai que la marche du géographe
ancien est souvent peu rigoureuse dans sa description
des côtes, témoin celle des bouches du Rhône, dans
laquelle il place les Fossae Marianae à l'O. des estuaires
naturels du fleuve. Mais le nom Brivates se retrouve
dans le petit fleuve la Brive, Brivata flumen du moyen
2OO G A L L I A. — ROUTES.

âge (voy. D. Morice, Histoire de Bretagne, préambule


du t. I), qui passe à Pont-Château et se jette dans la
mer près de Saint-Nazaire. Il est difficile de se pro
noncer entre Brest et Fort-Cezon; nous renvoyons au
I" vol. de l'Histoire de Brest de M. Levot : la question
v est étudiée à fond. Brest a ses antiquités, mais n'a pas
e vestiges subsistants de voie romaine, et l'on ne saurait
citer en sa faveur la prétendue analogie de Brivates et de
Geso-cribate avec Brest, car ce sont, pour nous, trois
noms fort différents. Fort-Cezon n'a pas d'antiquités;
mais il a pour lui la distance, l'aspect des lieux et la
route romaine venant de Carhaix, décrite par M. Ker
danet (Votice sur Osismor). D'Anville, qui corrige Geso.
cribate en Gesobrivates ou bricates, identifie ce nom
ainsi défiguré avec le Portus Brivates de Ptolémée,
qu'il place à Brest (Votice de la Gaule, p. 178); Ortels
n'a pas commis cet écart, car il porte Brivates au Croizic
(Theatr. Galliae veteris typus, édit. de 16o3); Walc
kenaer a distingué avec raison les deux ports, et il a
placé, comme Ortels, Brivates à Brivain, près du Croizic
(Géogr. des Gaules, I, p. 377), et Gesocribate à Brest
(III, p. 58); Cellarius, qui ne parle pas de Gesocribate,
porte Brivates à Brest (II, II, 2, t. I, p. 16o, édit. de
1731). Les autres géographes qui portent Gesocribate à
Brest sont : Mannert (II, 1" part. p. 132, édit. de 1789),
Reichard, Katancsich (I, p. 97), la Commission de la
Carte des Gaules, Lapie, qui écrit « sive Gesobrivate »
(p. 234) et Kiepert, qui l'écrit Gesobrivates (Atlas
antiquus, IX). Ukert porte Gesocribate à Crozon, près
Quimper (II, 2" part. p. 485), sans doute pour Cuzon,
car Crozon est à 4o kil. de Quimper; Spruner et Menke,
à Quimper même (Atlas antiquus, XIX). MM. Bizeul
et Levot se prononcent pour Fort-Cezon.
GAL LIA. — ROUTES. 2O I

XLII. D'2tuteº gio. ®ur o, AUxERRE,


A 2 IIg ®unum, AUTUN.
2tut essio. Dur o, Auxerre. Voy. p. 169.
1. 3 ballo. — (I, C, 1) Ah allo (Avallon), xxtt. l.
(49") d'Autessio. Duro (exact); xux. l. (35"#) de Sido
toco (Saulieu, distance exacte). — Prov. Lugdunensis.
— Itin. Anton. : « Sidoloucum..., Aballone mpm xxIIII,
leugas xv1; Autesiodorum mpm xxxIII, leugas xxII »
Wessel. p. 36o-361. — Monn. Mérov. : ABALLoNE;
AvALLoNE c. — Monn. Carlov. : de Charles le Chauve,
cAsTIs AvALoNs (de Longpérier, Votice de la collection
Rousseau, p. 164, n° 379), cAsTIs AvvIoNs (le 2" A est
retourné), restituée à Avallon par M. Conbrousse (Catal.
des monn. nation. n° 196). — Moyen âge : Castrum,
Castellum Avallonem (sic); pagus 1valensis, Avalisus;
Jonas de Bobbio, dans la Vie de saint Colomban, xxii :
« Colombanus, ... per urbem Vesontionum Augustodu
numque, ad Avallonem castrum pervenit. »
2. º5iòotoco. — (I, C, 1) sipoLocus, sEdEt avcvw
(Saulieu, dép. de la Côte d'Or), xvx. l. (35"#) d'Aballo
(exact); xv111. l. (4o") d'Aüg. dunum (exact) — Prov.
Lugdunensis 1".— Itin, Anton. : « Augustodunum...,
Sidoloucum mpm xxvII, leugas xvIII ; Aballone mpm
xxIIII, leugas xvi » Wessel. p. 36o. — Nous ne saurions
partager l'opinion du général Creuly, qui identifie Sido
toco avec Siduo du milliaire d'Autun :
(V| SIDVO AB MPX
AVTESSIODVRO

que le général Creuly restitue ainsi :


[L XX]XVI SIDVO AB M PX[LVIll]
AVTESSIODVRO
2O2 - G A L L IA. - ROU'I'ES.

c'est-à-dire, selon cet archéologue Siduolocus, distant


de xxxvI lieues gauloises, ou de xLvIII milles romains
d'Auxerre, ce qui est une erreur matérielle, xxxvi lieues
valant LIv et non xLvIII milles (Revue archéol. nou
velle série, I, p. 183 et suiv.). Voy. plus haut, l'article
Autessio. Duro, p. 169. — Amm. Marcell. : Julien va
d'Autun à Auxerre : « ... quibusdam per Sedelaucum
et Coram iri debere firmantibus... » XVI, II, 3; Chora
ou Cora a été fixé à Ville Auxerre, au S. de Saint-Moré,
sur la Cure, par Pasumot (Mém. géogr. sur quelques
antiq. de la Gaule, p. 57-86, édit. de 1765). — Monn.
Mérov. : sEDELoco vic. — Moyen âge : vicus Sedilocus,
Solocense; « in Augustodunensium vico Sidoloco »
(S. Hieronym. Martyrolog.) : voy. Valois, Notit Gall.
p. 5o9-51o. La voie romaine entre Auxerre et Avallon
a été reconnue et décrite en détail par Pasumot, disser
tation et Carte (op. cit.).

3. aïg Dunum. ff (Les éditions de Scheyb et de


Mannert portent 2lug Du tmt, quoique le nom soit très
lisible sur le manuscrit.) — (I, A, 1) AUGUsTopUvvM
AEpUoRUM et, à la fin du III" siècle, coLovIA FLArIA
aepvonUw (Autun), xvttx.l. (4o") de Sidotoco(exact);
xxx.l. (46"!) de Cabillione (Châlon-sur-Saône, exact);
vt tt. l. (18") de Boxum (Bussière, exact); xt1. l.
(26"!) de Telonno (Toulon-sur-Arroux, exact); Au
gustodunum est donc au carrefour de quatre routes.
| — (Le tracé de la route venant de Sidotoco ne joint pas
Aug Dunum, par omission, dans les éditions de Scheyb
et de Mannert. Celle qui vient de Cabillione est tout à
fait omise dans Scheyb. Cette omission est réparée, sur
ces mêmes cuivres, dans l'édition Mannert.)— Oppid et
civit. de la prov. Lugdunensis 1".— Itin. Anton. route
GA L L I A. - ROUTES. 2o3

de Lyon à Reims : « Caviluno..., Augustodunum mpm


xxxIII, leugas xxII; Sidoloucum mpm xxvII, leugas xvIII »
Wessel. p. 36o ; « ab Augustoduno, Luticia Parisiorum
mpm cLxxxvn » p. 365; « ab Augustoduno... , Alisin
cum mpm xxII (32"!) » ib., « a Burdigala, Augusto
dunum mpm ccLxxIIII » p. 458. — Pomp. Méla cite
Augustodunum comme une des trois villes les plus flo
rissantes de la Gaule : « urbes opulentissimae : ...in
Aeduis, Augustodunum... » III, 2.—Tacit. : « Augus
todunum, caput gentis | Aeduorum | Sacrovir occupave
rat, nobilissimamque Galliarum sobolem liberalibus stu
diis ibi operatan » Ann. III, 43; cf. 45, 46.— Ptolem. :
tö röv Aiôoºov #%vo; zzi 76)etç xÙtöv" Aù ſooatôôoovo»...
(23'4o'-46'3o') II, vIII (vII), 17. — Amm. Marcell. :
« moenium Augustudini magnitudo vetusta » XV, x1, 1 1;
cf. XVI, II, I. — Notit. Prov. : « civitas Aeduorum »,
var. « Eduorum, hoc est Augustodunum, Augustidu
num; Heduorum, quae Augustudurium dicitur », prov.
Lugdunensis 1", Guérard, p. 13, note I. — Notit.
Dign. : « Augustodonensis loricaria, balistaria et cliba
naria » Böck. II, p. 43; « Augustodonensis scutaria »
p. 44 ; « procurator Gynaecii Augustoduno translati
Metis » p. 49; « praefectus Sarmatarum Gentilium,
Au[gustoduno] » p. 122. — Anon. Ravenn. : « in
Burgundia, sunt civitates : ... Augunon... » IV, 27.—
Augustodunum, restaurée par Constance Chlore, en
294 296, et devenue colonie romaine, prit alors le nom
de colonia Flavia ſeduorum, voy. Eumen. Panegyr.
pro schol. restaur Iv et v; cf. Panegyr. in Constan
tium, xxI. — Inscript. : ....NIO : POMPTI [..A : LATINI
· FIL : CAM lpANO : AEDvo - SA | CERD : III : PRO
VIN | clARVM : GALLIAR | offiCIS : ET - HONO Iribus .
OMNIBVS | in : reb : publiCIS | funcTo. ... (Dunod,
2o4 G A L J, IA. - ROUTES.

Hist. des Séq. —..... | AEDuo | SVMMs honoribus |


APVD - SVOS : FVNCTO | SACERDOTI - AD - TEMPL |
ROM - ET : AVG : AD - CON | FLVENT · ARARIS ET
RHolDANI (Boissieu, Inscr. de Lyon, p. 84).—O SE
CVNDI | OVIGONIS | CIVIS TREVERI | fTl VIR AVGVS |
TALIS IN AEDVIS | CONSISTENTIS | OMNIB HONO |
RIB INTER EOs | FVNCTI.... (Murat. p. 1o88, n° 6).
— TI : CL : PROFESSVS - NIGER : OMNIBVS | HONO
RIBVS - APVD : AEDVOS : ET | LINGONAS : FVNCTVS .
DEO : MORITASGO | PORTICVM : TESTAMENTo .
PONI | IVSSIT. ... (Orelli, 2o28). — GENIO ARVER
NoRvM : | sEx : ORCIvs svAvIs : | AEDvvs (Orelli,
193). — D M | AEMILIO | MORVINNICO | AEDvo
(Henzen, p. 5219). — Monn. Mérov. : AvGvsTEDvNo;
AvGvsTEDvNvM; AvGvsTIDvNo; AvGvsoTEDvNo. —Monn.
Carlov. : osTEvNIs; EDvA cIvITAs (denier frappé au nom
de Carloman, mais à une époque postérieure, selon
M. de Longpérier (Votice sur la collection Rousseau,
p. 191). — Moyen âge, sous les Mérovingiens : « civitas,
quae olim Edua, nunc autem Augustidunum vocatur »
(vita S. Eligii); pagus Augustodunensis (voy. Valois,
Wotit. Gall. p. 61 64). — La ville moderne d'Autun
répond à l'emplacement de la ville romaine d'Augus
todunum, mais la ville gauloise de Bibracte était près
de là, sur le mont Beuvray, ainsi que l'ont prouvé des
fouilles récentes; c'est pour cela que nous n'avons pas
cité les auteurs anciens qui n'ont parlé que de Bibracte,
comme César, Strabon, etc.

XLIII. D'2tiſſſ ©unum, AUTUN, — A (SabiIIiont,


CHALON-SUR-SAONE.

(Le tracé de cette route est omis dans l'édition de Scheyb. Cette
omission est réparée sur les cuivres de l'édition de Mannert,
(, A L 1 /A. — ROUTES. 2o5

mais la jonction de ce tracé avec Aiig Dunum n'y est pas


achevée.)

2tiIg Dunum. Voy. l'article précédent.


1. g a billione. ſ - (I, C, 1) canulovvw (Châ
lon-sur-Saône), xx. l. (44" !) de Vidubia ; xx1. l.
(46'!) d'Aug. Dunum (exact); xtt. (26"!) de Tenurcio
Tournus (exact). (Ce chiffre est omis sur les cuivres de
Nuremberg 1682); xx 111 l. (29") de Ponte. — Cabil
lione est donc au carrefour de quatre routes. — Oppid.
des Aedui, prov. Lugdunensis 1". — Itin. Anton. :
Tinurtium..., Cavilunno mpm xxI, leugas xIIII; Augus
todunum mpm xxxIII, leugas xxII » Wessel. p. 359-36o.
— Caes. : « Cabillonum » Bell. Gall. VII, 42; « Cabil
loni, in Aeduis ad Ararim, rei frumentariae causa
[Q. Tullium Ciceronem] collocat » 9o. — Strab. : rô röv
Aiôoôov #ºvoç, 76)tv #yov Kz6o))îvov èri rö 'Apzç.... IV,
III, 2. — Ptolem. : to tòv Aiôoôov é%vo; xzt 76)et; zözöv :
... Kz66))wow (23'5o'-45'4o') II, vIII (vII), 17. Amm.
Marcell. : en Lugdunensis J", « Cabillonus » XV, x1,
1 1 ; « apud Cabilona » XXVII, 1, 2. — Notit. Prov. :
« Castrum Cabilonense », var. on trouve civitas au lieu
de castrum dans neuf manuscrits et castellum dans un ;
les variantes portant sur le nom sont : « Cabillonensis,
Cavaloninse, Cavallonense, Cabillonense, Gabillonen
sis, Cavilonensium, Gabilonense, Gabilonensium, Ca
billonensium, Gabellonensis, Cavalonense », prov. Lug
dunensis prima, Guérard, p. 13, notes 3 et 4.— Notit.
Dign. : « in provincia Lugdunensi prima, praefectus
classis Araricae, Caballoduno » Böck. II, p. 1 19. —
Monn. Mérov. : CABLoNNo; CABILoNNo cIvE; cAvILoNNo;
cAvILoNo; CABILoINo CIvITATE , CAvALoNNo; cAvELoNo;
cABILoNNv; cABILoNo; cABILLoNNo; cAvALoN (voy. pour
2o6 (, A L L I A. – ROIJTFS.

cette dernière attribution, Ponton d'Amécourt, Essai sur


la numism. mérov. p. 91-92). — Monn. Carlov. : cAvI;
cAvILoNIs cIvIs; AvILoN CIvI; CAvIoNs CI ; de Lothaire :
cAvILoN cIvIT.— Monn. Capét. : de Robert et d'Henri l",
CAvILON CIvITAs, CIvITA; de Philippe I", CAvisNoivi
TAs, CAvIoN, CANo, CAvILoN. — Monn. des comtes de
Châlon : de Guillaume II (1 168-12o2), GviLLEDNvs,
Rſ DoMIN CHALoN; de Jean le Sage (1213-1237), IoHAN
NEs coMEs R CABILo CIvIs — Monn. des ducs de Bour
gogne : de Hugues III (1 162-1 193 , CABILoN cIvITA ;
de Hugues IV ( 1218-1278), cABvLo civiTAs (Poey
d'Avant, Monn. féod. III, p. 184, 2o8). — Anon.
Ravenn. : « in ipsa Burgundia, sunt civitates : ...Gabi
lona... » IV, 27. — Moyen âge, sous Pépin : Cavalon
num urbs; Cabillionensis pagus, sous Louis le Débon
naire : castrum, civitas, urbs, oppidum Cabillonum;
castrum Cabilonense; castrum Cavilonensium; civitas
Cabilonensis; Cavelo, civitas Burgundiae (voy. Valois,
Motit. Gall. p. 1o9-1 1 o).

XLIIII. D'2l nbemantltnnp, LANGRES,


A $ ugbun o, caput (º)a ! !iarum, LYON.
2tn ) t mantunno, Langres. Voy. plus haut, p. 126.
1. fil enta. (Nous lisons sur le manuscrit un m et
un d liés; nous ne pouvons y voir un n. Les cuivres
d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles
1728 portent Filem; les éditions de Scheyb et de Man
nert, filrna.) — (I, C, 1) FILEMA ? TIlEvA ? (quoiqu'il
soit difficile de lire TuEvA, car le copiste n'a pas pu
prendre un di pour un f dans le système d'écriture de
cette époque; d'Anville, qui n'avait sous les yeux que
G A L L 1 A. – ROUTFS. 2o7

les cuivres de Bruxelles, où le T moderne présente une


grande analogie avec l'F, a pu croire à cette méprise),
xxu1 t1. l. (62") d'Andemantunno; xtx. I. (42") de
Vidubia. -- Prov. Lugdunensis I". — Monn. Mérov. :
TILA CAsTRo. — Thil-le-Châtel, selon d'Anville, qui cor
rige File en Tile (ce qui n'existe dans aucune édition de
la Table, voy. Notice de la Gaule, p. 644-645; cf. Valois,
Tila fl. et Tilae castrum, Wotit. Gall. p. 554). Sauf
Ortels, qui place Filema à Talant, les géographes moder
nes s'accordent pour l'identifier avec Thil-le-Châtel : voy.
Ukert (II, 2" part. p. 5o4), Forbiger, qui l'écrit Tilena,
orthographe qui n'existe dans aucune des éditions de la
Table (III, p. 216, note 29), Lapie (p. 226), Walckenaer
(III, p. 92) et la Commission de la Carte des Gaules.
Entre Thil et Dijon, sur la route de Langres à Châlon
sur-Saône, entre les stations Filema et / idubia, on a
trouvé, à Norges, une borne milliaire mutilée qui date
de Constantin : D N | FL CL | CONSTA ... | lVN... INNORIC
| L XV (général Creuly, Musée de Dijon, Revue archéol.
nouvelle série, V, p. 12o) La borne milliaire citée par
Katancsich (I, p. 1o4), datant du règne de Claude et
portant AND : MP XXIl, Andemantuno xxII milles, a
été trouvée sur la route de Langres à Mirebeau, et non
pas sur celle de Langres à Châlon-sur-Saône (voy.
général Creuly, article cité plus haut).
2. t)iòubi a. — (I, C, 1) ridunna (Saint-Bernard
lès-Cîteaux, sur la Vouge, à l'O. de Nuits, Côte-d'Or),
x1x. l. (42") de Filema; xx. l. (44" !) de Cabillione,
exact. — Prov. Lugdunensis I". — D'Anville signale
des vestiges de voie romaine à Saint-Bernard, où il place
Vidubia, en modifiant sa première explication, suivant
laquelle il portait cette station à Nuits (Votice de la
2o8 G A L L IA, — ROUTES.

Gaule, p. 7oo-7o1). Des fouilles faites à Saint-Bernard


lès-Cîteaux, à la fin de 1866, par M. Ch. Aubertin, ont
mis au jour un grand nombre de fragments antiques
(Vote sur le véritable emplacement de la station de
Vidubia, Revue archéol. nouvelle série, XV, p. 5o et
suiv.). C'est, d'ailleurs, à Saint-Bernard que Vidubia
est placé par Ukert, qui l'écrit, ainsi que Forbiger,
on ne sait pourquoi, Vidubio (II, 2° part. p. 467),
par Forbiger (III, p. 213, note 21) et par la Commis
sion de la Carte des Gaules. Reichard et Katancsich (l,
p. 1o4) la portent à Nuits; Lapie, à Vosne (p. 226);
Walckenaer au passage de la Vouge, près Villebichot
(III, p. 92).
Cabillion t, Châlon-sur-Saône. Voy. p. 2o5.
3. dit nurrio. — (I, C, 1) tivvRtIUM (Tournus),
xtt. l. (26" #, exact) de Cabillione (mesure omise sur
les cuivres de Nuremberg 1682); xi t. (insuffisant,
il faudrait xxx11) de Matiscone. — Oppid. de la prov.
Lugdunensis /". — Itin. Anton. : « Matiscone...,
Tinurtium mpm xvIII, leugas xIII; Cavilunno mpm xxI,
leugas xIIII » Wessel. p. 359-36o. — Spartian. : « primo,
apud Tinurtium, contra Albinum felicissime pugnavit
Severus » Sever. 1 I. — Moyen âge : Trenorchium ;
Trenorcium; Trinortium, Trinorchium, castrum Tri
norciense, Trenorttum; Turnucum. — Monn. Abba
tiale : ToRNvcIo CAsT; — Tunurtium villa; Tornucium;
« Trenorchium, quod tunc in erogandis militum anno
nis castrense horreum vocabatur... » (Valois, Notit.
Gall. p. 554-555).
4. tllatiº con r. (ttlº gc on r dans les éditions de
Scheyb et de Mannert; le nom est cependant très-lisible
sur le manuscrit et il figure en entier dans toutes les
G A L LIA. – ROUTES. 2o9
éditions antérieures à 1753.) — (I, C, 1) Matisco
(Mâcon), xtt. l. (26"#) de Tenurcio (voy. l'article pré
cédent); xx tx1. l. (31") de Ludnam. — Itin. Anton. :
« Lunna..., Matiscone mpm xv, leugas x; Tinurtium
mpm xvIIII, leugas xIII » Wessel. p. 359. — Oppid. des
Aedui, prov. Lugdunensis 1". — Caes. : « P. Sulpi
cium Matiscone in Aeduis, ad Ararim, rei frumen
tariae causa [Caesar] collocat » Bell. Gall. VII, xc.
— Notit. Prov. : « castrum Matisconense, » prov.
Lugdunensis I", Guérard, p. 13. — Notit. Dign. :
« Matisconensis sagittaria » Böck. II, p. 43. — Greg.
Turon : « Matisco » VIII, xII ; « Matiscensis urbs »
xx; « Matascense oppidum » IX. — Anon. Ravenn. :
« Matiscum » IV, 26. — Monn. Mérov. : MATAscoNE;
MATACoNE.—Monn. Carlov. : MATISEN CIv; de Louis IV,
MATIsco CIvITAs; de Charles le Simple, MATiscoN c1; de
Lothaire, MATIsENsIv. — Monn. des comtes de Mâcon :
d'Othe Guillaume, MTsCoNvs; MvTIsCoN; MvsINo CIv ;
MATYsCoNY R cYTATYs; MTYscoNY. — Monn. Capét. : de
Robert, MATIscoNvM; d'Henri I", MATIsCENsIs; MATIsco
NYM; de Philippe I", MATIscoN; NTAIscoN; MATIsCoM ;
MATvsCoN. — Moyen âge : civitas Matescensium ; cas
trum Matescanum; Matisconense oppidum; civitas
Madasco; Madascona urbs; Matiscus; pagus Matescen
sis, le Masconnais.

5. ſuùnam. — (I, C, 1) LUvNA, x1111. l. (31") de


Matiscone; xu4.l. (35"!) de Lugduno.— Prov. Lug
dunensis 1". — Itin. Anton. : Lugduno, Asa Paulini
(Anse) mpm xv, leugas x; Lunna mpm xv, leugas x ;
Matiscone mpm xv, leugas x » Wessel. p. 358-359. La
distance est la même dans les deux Itinéraires entre Lyon
et Mâcon : xxx lieues, qui valent 65 kil., distance exacte :
14
2 l0 G A L L IA. – ROUTES,

mais elle est partagée différemment, et il ne paraît pas


possible que le Ludna de la Table, qui est à xvI lieues
de Lyon, soit le Lunna de l'Itinéraire qui en est éloi
gnée de xx. Les travaux du chemin de fer ont mis au
jour, aux Tournelles de Flandres, entre Villefranche et
Saint-Georges-de-Reneins, à 37 kil. de Lyon, qui valent
xvI lieues #, les ruines d'une ville romaine (voy. sur
cette découverte la notice de M. Peyré, de Villefranche,
Revue du Lyonnais de juin 1853). M. d'Aigueperse
paraît avoir résolu la difficulté en démontrant que ces
ruines sont celles de la station Ludna de la Table,
comme les mesures l'indiquent; que cette ville aura
été détruite vers le milieu du mr siècle, comme sem
blent en témoigner les nombreuses médailles trouvées
en ce lieu et dont la série s'arrête à Trajan Dèce; que
· beaucoup de noms de la Table de Peutinger étant d'une
époque plus ancienne que ceux de l'Itinéraire, cette
ville détruite aura été transférée, vers le III° siècle,
à Belleville, où les mesures nous conduisent pour la
Lunna qui figure sur ce document, où l'on a trouvé
des vestiges d'antiquités et des traces de voies romaines,
où enfin s'est conservée la tradition de l'ancien nom,
puisque l'arrêté du conseil de la commune du 5 pluviôse
an II adoptait le nom de Belluna, « attendu que la com
mune se nommait anciennement Lunna » (Nouvelles et
dernières recherches sur l'emplacement de Lunna, lues
a l'Acad. de Lyon, broch. in-8, 24 p.). — Simler place
Lunna à Cluni, Alting à Lurcy, Valois à Belleville ou
à Beaujeu (Votit. Gall. p. 48); d'Anville avait partagé
cette opinion dans ses Éclaircissements géographiques
de 1741, p. 346; mais il se rétracte dans la Notice de
la Gaule (p. 426) et porte Lunna à la limite du Mâcon
nais et du Baujolais; Ukert la place au S. de Leynes (II,
G A L L1A. - ROUTES. 2I I

2" part. p.466); Walckenaer(III, p.46), Lapie (p. 226)


et la Commission de la Carte des Gaules, à Saint-Jean
d'Ardières, ce qui n'est pas possible, M. d'Aigueperse
ayant démontré que la voie romaine n'avait jamais passé
à cet endroit.

6. ſugö un o caput (5 alliarumt. — ug que bic


legas. ff (ſugbune, par erreur, dans les éditions de
Scheyb et de Mannert. Les anciens cuivres portent bien
Lugduno.)— (I, C, 1, 2) LUGDUNUM, cAPUT GALLIARUM;
USQUE HIC LEUCAE. — LUGDUNUM SEGUSIAVORUM. — co
LOVIA COPIA CLAUDIA AUGUSTA LUGDUNEAVS/UM OUI LUGUDU

NENsiUM (Lyon), xu1. l. (35"!) de Ludnam; xu1. l.


de Foro Segustavarü; xv1. l. de Vigenna; au carre
four de trois routes (cf. Amm. Marcell. : « .. qui locus
exordium est Galliarum : exindeque non millenis pas
sibus, sed leugis itinera metiuntur » XV, xI, 18.) —
— Itin. Anton. : « Vienna.., Lugduno mpm xxIII (34");
aut, per compendium, mpm xvi (23" #); Asa Paulini
(Anse) mpm xv, leugas x » Wessel. p. 358-359. — Colo
nie romaine, métropole de la prov. Lugdunensis, puis,
quand la Lyonnaise fut divisée, de la Lugdunensis 1";
depuis Auguste, capitale religieuse des tres provinciae
Galliarum (Belgica, Lugdunensis, Aquitania). Il faut
donc distinguer : 1" la colonie romaine, située à Four
vières et dans les quartiers de Saint-Jean et de Saint
Irénée sur la rive droite de la Saône ; 2° la ville sacer
dotale située entre la Saône et le Rhône, quartiers de
Perrache, de Bellecour et des Terreaux, et appelée ad
Confluentem ou pagus Condatensis. Dans cette ville
sacerdotale se tenait l'assemblée des députés des trois
provinces, qui, bien que chargés spécialement de régler
les affaires relatives au culte de Rome et d'Auguste,
2I 2 GA L L1A. — ROUTES.

avaient cependant, en certains cas, le droit d'examiner


la conduite des gouverneurs, legati Augusti, de recher
cher leurs actes et de leur infliger un blâme; voy. le
marbre de Thorigny : ...CVM : CL : PAVLINo | DECES
SoRl - MEO - IN : CONCILIO | GALLIARVM : lNSTINCTV .
OVORVMdam | OVI : AB EO : PROPTER : MERITA·
SVA - LAEDi | VIDEBANTVR - QVASl - EX CONSENSW .
PROVINciae | aCCVSSATIONEM - INSTITVERE · TEM
TARent | SOLLEMNIS - ISTE · MEVS - PROPOSITO .
EORum | RESTITIT - PROVOCATIONE - SCILICET : lN
TErpo |slTA · OVOD : PATRlA • EIVS • CVM . INTER |
CEteros | leGATvM : EVM : CREASSET : NIHIL - DE : AC
cusa | tiONE : MANDAssENT : IMMo : coNTRA : LAV
Das iseNT, etc. (copie manuscrite de M. L. Renier;
cf. Lambert, Mém. de la Société des antiq. de Nor
mandie, 1831-1833, Atlas, pl. I).— Lyon fut construit
sur le territoire de la civitas Segusiavorum, dont le
nom doit s'écrire ainsi, et non pas Segusiani :
sEx : IvL : LvCANo. Il vIR
C1VITAT - SEGVSIAVOR
APPARITORES • LIB
TlTTIVS CETTINVS
COCILIVS SACERDOTALI CASVRINVS
ARDA ATTICVS

(Boissieu, Inscript. antiq. de Lyon, p. 1 19, cf. p. 118,


12o, 122 et 123). -

C 1VL - 1VLLO
FVNVS • ET - MONIM.
. ClVIT : SEGVSIAVOR
PVBL - PRINCIP[ . SVO

(Aug. Bernard, Description du pays des Ségusiaves,


pl. III). — Monn. Gaul. : sEGvsIAvs (Aug. Bernard,
G A L L I A. – , ROUTES. 2 13
ibid. p. 9). — La colonie de Lugdunum fut fondée par
L. Munatius Plancus, dont l'épitaphe, qui subsiste en
core, est ainsi conçue :
L * MVNATIVS - L - F · L · N · L · PRON
PLANCvS , cos : CENS : IMP : ITER : VTI VIR
EPVLON · TRIVMP - EX - RAETIS - AEDEM • SATVRN
FECIT - DE - MANIB1S - AGROS · DIVISIT - IN - ITALIA
BENEVENT| . |N ° GALLIA . COLONIAS . DEDVXIT
LVGVDVNVM - ET .. RAVRICAM

(Boissieu, Inscript. ant. de Lyon, p. 128).— Dio Cass. :


oi po)svtzi... èpo6ſºrazv tôv re Aérºtôov zzi tòv II)zyzow
tòv Aoûztow, uù zzi èxeïvoç zütº | Avtovſo] auvxgntzt....
èxé\euaxv aûtoï;... toùç èx OÙïévyng ti ; Nzg6ovmaiz; 57õ röv
A))o6ptſov Trotè èxTregóvtzg, xzi à; tò uetz#ù toÙ re 'Poôz
voÙ xzi toÙ Apzoºôoç, i auuutſvovtzt 2))ſſ)otç, tôp,hévtzç,
auvotxíazt ' zzi oûtoç èxstvot 57roueſvzvte;, tò Aouyoûôoovov
p.èv ôvouzgûèv, vûv ôè Aoûyôouvov zz)oüuevov, ézttazv. XLVI,
5o, p. 323. — Dio Cass. : ro); rp6tovç |Ta)ztag]...
rpopxget tig éoptï:, ºv zzi vûv Trepi tòv toû A)yoóatoo ºouàw
èv Aoryôoûv9 re)oöat, uetzreu !)xuevo; | Apo97oç | LIV, 32,
p. 543-544; cette mention de l'autel de Rome et d'Au
guste est de l'an 1o av. J. C. e)éz; twà; èv tô Aoryôoſv9
ère ré)ege [Tzïo;| LIX, 22, p. 656; ô Bºré))vo; òè éiôev
èv Aouyôo6v9 govouxyov ayövzç LXV, 1, p. 734; ó ôè ôù
à yèw rſp re Xe64p9 xzi rö A)6v9 Trpôç tô Aorſôoºvto toto;
ôs èyévero LXXV, 6, p. 851; cf. Herodian. III, 21. —
Strab. : Tr)ngſov ô' Ûrégxettat tig OÙtévvn; tò Aoûyôovvov,
àp' oú auuutayooaw &))iſ)ot; 6 re 'Aºzº zzi 6 'Poôzvá;....
auu6á))et [6 Poôzwò;] rö Agzpt zztà Ao4yôoovov T6)w röv
Xeyoav26öv IV, 1, I I. Tò Aoûyôoovov, èxTtayévov ÛTrõ )ópo -
...xzi yàp èuropſ9 /povtz, zzi tö vâuvauz /zpzztooaw
àvtzûºz t6 re àg'ſupoûv xzi rà ypvgoüv oi röv Pouzio» #ye
2 14 G A L L I A. — ROUTES.

góve; rà re iepòv rà &vxôety0èv ºTrõ Tr%vrov xowi röv Ta)z-


- / • - - v A ºr - / » \

vöv Kzigzpt rõ 2e6zatõ Trpô tzörmç tôputzt vïç rô)so; èri


, v#ſ gou6o)#
gouooaz röv Torxuôv
U. ' égtt ôè %ogè;
u. &#tó)oyo;
Yo; èrrſpzpiy
eTtfpzpn
éyov tôv èºvöv è#xovtz ròv &pt0uòw xzt eixóve; roûtov èx4
/ V - / A. - V - W - -

groo uiz xxi 3))o; uéyzç Trpoxxºrrzt ôè toü ëºyouç toï Sep -
atxoöw , Tó\t; xjtm, IV, III, 2. — Routes partant de
Lyon : röv ô' ûreçûégeov tôv èx tïç 'Irz) iaç eiç riv #o
Ke)ttxùv xzi rùv TrpoaxgxTvov ^ ôtà >x)zaoöw ègtw x yovoz
èri Aoûyôovvov ôvtt à ô'èativ, h uèv &uz#eüegºzi ôwzuérº
ôtà uíxovç Tr)e(ovoç, ñ ôtà Kevtpóvov, i ôè ôc%a zzi grevi,
aûvrouoç ôé, i ôtà toÙ IIowtvou - rò ôè Aoûyôouvov à» uéo9
viç y6pzç èativ, 6gTreº àxpóTo)tç, őtá te tàç gog6o)à; rô»
Trotzuòv xzi ôià rò àyyùç eivxt Trzat roï; tlépeat. Atórsº xxl
AypiTrzç èvre50ev rà; ôôoù; éreue, rùv ôà ròv Keuuévo»
öpöv uéyºt >xvr6vov xxi tïç Axooitxvíaç, xzi rv èri ti»
* ---- V / V • v A » A" v A /

Pivov, zzi tºit nv tùv èri tòv Oxezvóv, tiv Trpôç Be))ozzo ;
xzi Ag6tavoîç, teráçtm ô' ègtiv èri tùv Nag6oîtiv zz tiy
Mzgaz)tottxùv Trapz)ixv. "Eatt ôè xxi èv &ptateº2 à pºiot rô
Aoûyôouvov xzi tùv ÛTrepzetu évºv y 6pxv èv aùtö rö IIowºwº
Trá)tv èxtpoTtù ôt263vtt ròv 'Poôxvòv ) rùv Xiuwmv rùv Azuév
yav eiç rà 'E)ormtttov Treôiz xavte50ev eiç xnxoxvoùç ûréºta :
V - »r / »r V » A V / » ? "

ôià toû 'I6ºz öpou; xzi eiç Aiyyovxç ôtà te roûtov èn åg po,
xzi èri ròv Pivov zzi èri ròv 'ozezwòw ôtoôot gyſoytz IV,
vi, 1 I. — Plin. : « Segusiavi liberi in quorum agro
colonia Lugdunum » Hist. Vat. IV, xxxII (xvIIi), 2.
— Tacit. : « excita cohorte, quae Lugduni praesidium
agitabat » Ann. III, 41; « Italica legione et ala Taurina
Lugduni tendentibus » Hist. I, 59; cf. II, 65; IV, 86;
Ann. XVI, L3 ; Hist. I, 51; « legio Italica et ala Tau
rina abductae ; cohortem duodevicesimam Lugduni re
linqui placuit » ibid. 64 ; cf. 65 et 66. — Ptolem. II,
vII, 22 : rñç àè Aorſôouvraízç... Ao6yôoovoy umtçáro)t;
(23'15-45º2o'). — Inscript. : 1" coLoNIE DE LYoN (rive
(, A L L I A. - ROUTES. 215

droite de la Saône, quartiers de Fourvières, de Saint-Jean


et de Saint-Irénée); ses noms : pro salute ..COLON
COPIAE CLAVD AVG : LVG, c'est-à-dire Coloniae Copiae
Claudiae Augustae Lugudunensium (Boissieu, p. 28).
Elle était inscrite dans la tribu Galeria : C - VALERIVS •
C - F | GALERIA . VICTOR | LVGDVNl. .. . (Muratori,
862, 8); L . ANTONIVS · M · F · GAL : PvDENS D .
LVGVD, c'est-à-dire domo Luguduni (Hübner, Act.
de l'Acad. de Berlin, 1861, p. 946). Constitution
de la colonie, collége des décurions ou sénat ordo :
L. VALER IVLIANI DECVRIONIS | COLONIAE LVGVDV
NENsIvM.... (Boissieu, p. 148); ...IVLIVS PRI | MITIvs
DEC C C C AVG LVG.... (Boissieu, p. 151); duum
virs, questeurs, pontificat perpétuel : SEX : LlGVRIVS .
SEX - FIL | GALERIA - MARlNVS | SVMMVS - CVRATOR .
c - R | PROvINc LvG · O · Il vIRALB [ORNAMENTIs .
SvFFRAG | SANCT - ORDINIS - HONO | RATVS : Il vIR .
DESIGNATVS | EX POSTVL : POPVLI : OB-HONO | REM .
| PERPETv1 : PONTIF. ... (Boissieu, p. 16o); Marinus fut
donc summus curator civium romanorum de la pro
vince, quaestor, duumvir et pontifex. Édiles et duum
virs ab aerario : LOCA · N · D · N · CIRC | SEx : IVL .
lANVARIVS | AED : DAT, c'est-à-dire loca, numero quin
genta, in circo, Sex. Julius Januarius aedilis dat (id.
p. 466); ....Ii : vIRO : AB : AERARIO : ITEM | Il vIRo .
A IVRE - DlCVNDO | FLAMINl - AVGVSTALI. .. . (ud.
p. 156). — 2" vILLE sACERDoTALE : ad Confluentem ou
Condate (quartiers des Terreaux, de Bellecour et de
Perrache). La pointe de Perrache, bec formé par le con
fluent du Rhône et de la Saône, était plus spécialement
désignée sous le nom de pagus Condatensis : DiANAE .
AVG - SACRVM | iN - HONOR · PAGl - CONDAT. ...
(Boissieu, p. 19; cf. p. 259, 26o); pour ad Confluentem
2 16 (, A L L I A. - ROUTES.

ou inter Confluentes, voy. les inscriptions citées plus


bas. — Temple et autel de Rome et d'Auguste desservis
par un sacerdos nommé alternativement par une des
soixante cités des tres provinciae Galliarum : ...SACER
DOTI - AD - TEMLP | ROM - ET AVG AD : CON |
FLVENT - ARARIS ET RHO | DANI (Boissieu, p. 84);
...SACERD * ARAE | AVG - INTER . CONFLVENT - ARAR |
ET RHODANI... (Boissieu, p. 95); ...SACERDOS ROMAE
ET AVGVSTI AD ARAM OVAE EST AD CONFLVEN

TEM... (inscript. de l'arc de Saintes, Boissieu, p. 96).


— Seviri Augustales : D M | T - CLAVDI : AMANDl
IIIIil VIR AVG | c : c : c : AvG : LvGvD.... (Boissieu,
p. 181; cf. p. 179, 18o et suiv.) — Corporations indus
trielles et commercantes; navicularii marini : D : M | 0
. CAPITONI | PROBATI | SENIORIS DOMO ROM | IIIlll
VIR : AVG LVGVDVN | ET PVTEOLIS | NAVICLARIO MA
RINO. ... (Boissieu, p. 214); nautae Rhodanici : D M
L. HILARIANl CINNA | Ml CIVIS LVG NAVT | RHODANICO
RHO | DANO NAVIGANTIS | CVRATORIS EIVSDEMQ
CORPORIS. ... (id. p. 393); ad Confluentes était le
centre du collége : ... L : D | DEC | N · R loco dato de
creto nautarum Rhodanicorum (Boissieu, p. 392);
nautae {rarici : D - M | ET - MEMORIAE : AETERNAE |
C : LIBERII - DECIMAN | CIVI - VIENNENSI • NAVT | ARA
RICO : HONORAT.... (Boissieu, p. 389); à l'amphi
théâtre de Nîmes : N : RHOD - ET - ARAR : xL : D : D .
D : N, nautis Rhodanicis et Araricis quadraginta loca
numero] data, decreto decurionum Nemausensium ;
L. BESIO SVPERIORI | VIROMAND - EO - R | OMNIBVS
HONORIB l APVD SVOS FVNCTO | PATRONO NAV
TARVM | ARARICOR.... (Boissieu, p. 26o). Pour les
autres corporations, voy. Boissieu. — Lib. de Fluviis :
- zzºzzettzt ôè x)7@ öpo; Aoûyôouvo; xz)o%uevov .... )orov
G A L L I A. – ROUTES. 217

Yຠti apöw ôtz)éxt9 ròw xápzzz xx)oüaw, ôoûvov ôe tov


à#éxovtz, p. 12, voy. D. Bouq. p. 95, E. — Vib.
Sequest. : « Rhodanus Galliae Lugdunum... decur
rens » de Flum.. — Cosmogr. Aethici : » famosum
oppidum... Lugdunum » p. 37. — Amm. Marcell. :
« Laeti barbari... invasere Lugdunum incautam » ann.
| 357, XVI, xI, 4 ; « Lugdunensem primam Lugdunus
ornat » XV, xI, I I. — Notit. Prov. : « metropolis
civitas Lugdunensium », var. « Lugdonensium », prov.
Lugdunensis I", Guérard, p. 12, note 2. — Monn.
Mérov. : LvGDvNv CIvITATE ; LvGDvNo ; LvG ; LEvDvNv ;
LvcDvNvM. — Monn. Carlov. : LvG ; LvGDvN ; LvGDv
NvM ; LvGDvNvs. — Monn. des comtes de Lyon : de
Guillaume I" (921-94o), LvGDvNI civ1; LvcD...vs CIvITs;
FvcDvNI cIvIs. — Monn. épiscop. aux noms des rois
de Bourgogne : Conrad I" (937-943), LvcDvNvs; de
Rodolphe III (993-1o32), LvcDvNvs; LvcvDvNvs; Lvcv
GDNvs; LvDvNNvs. — Monn. Archiépisc. : PRIMA sEDEs
GALLIARvM R MoNETA LvcDvNENsis; de Charles d'Alen
çon (1365-1375), PRIMA sEDEs R GALLIARvM. ARCHIE
PiscoPvs ET CoMEs LvGDvNENsIs. — Greg. Turon. :
« Lugdunum Galliarum... illustrata martyrum sanguine»
I, 17. — Vita Wicetii episc. : « Maximam partem civi
tatis gravissimo incendio exustam fuisse... » regnante
Gontchrammo. — Anon. Ravenn. : « Lucdonon Scatia
norum [Segusiavorum] » IV, 26. — Moyen âge : pa
gus Lugdunensis; Lugdunus (Valois, Notit. Gall. 291
et suiv.). — On voit, par les inscriptions et les listes
de provinces, que la Lugdunensis avait été dédoublée
avant 297 (liste de Vérone, Mommsen, tableau comparé
avec la liste de Rufus, voy. Mém. sur les prov. rom.
trad. Picot, p. 45). Ces deux Lyonnaises en formèrent
quatre au Iv° siècle (voy. la Votit. Prov. Guérard, p. 12
2 18 G A L L I A. – ROUTES.

et suiv., la liste de Polémius Silvius, Momnsen, loc. cit.


et la Notit. Dign. Böck. II, p. 13, 14).

XLV. D'2tiig ©unum, AUTUN, — A ($ titabº,


oRLÉANs, PAR © e getia, DECIZE.

2tiig Dunum, Autun. Voy. p. 2o2.


1. @ el on no. (Mauvaises lectures : Teionno sur les
cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de
Bruxelles 1728; Scheyb a lu l. l onn o, que l'édition
de Mannert a très-mal corrigé (liclonno.)— (I, C, 1)
TELoNvUM (Toulon-sur-Arroux ? Saône et Loire), x11. l.
(26"#) d'Aug Dunum (insuffisant : il faudrait xvt. Ce
chiffre est omis sur les cuivres de 1598, de 1682 et de
1728); xx1. l. de Pocrinio.— Prov. Lugdunensis I".
— Grand et Petit Thély, selon Walckenaer (Géogr. des
Gaules, III, p. 67). La plupart s'accordent à placer
Telonnum à Toulon : voy. d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 639), Katancsich (I, p. 1o2), Ukert (II, 2 part.
p.467), Forbiger (III, p. 213, note 21), Lapie (p. 235)
et la Commission de la Carte des Gaules.

2. Jo crini c. - (I, C, 1) PocniviUu, xxx.l. (26"!)


de Telonno; xxx.xx. l (31*) de Sitillia. — Prov. Lug
dunensis I".— Périgni-sur-Loire (Saône-et-Loire), selon
d'Anville (Wotice de la Gaule, p. 522), Lapie (p. 235)
et Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 67); Paray
le-Monial, selon Katancsich (I, p. 1o2); Digoin, selon la
Commission de la Carte des Gaules; la Brosse, à quelque
distance de Périgni, lieu appelé Pont-Bernachon dans
un ancien document, selon Grivaud (Recueil de monum.
dans l'ancienne Gaule, I, p. 236).
, (. A L L I A. — ROUTES. 2 19

3. º5itillia. — (I, C, 1) srrillua, x111x. l. (31")


de Pocrinio, xux. l. (35" !) d'Aquis Bormonis, pas
de distance marquée d'Ariolica.— Prov. Aquitania 1".
— Tiel, ou mieux Thiel, près Montbeugny (Allier), selon
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 61o), Walckenaer,
Géogr. des Gaules, III, p. 67), Ukert (II, 2° part.
p. 472), Forbiger (III, p. 215, note 24) et Lapie
(p. 235); Saligny, selon Katancsich (I, p. 1o2); Grand
Fleury-sur-Loire, près de Bourbon-Lancy, selon la
Commission de la Carte des Gaules. -

Embranchement sur la route de Lyon à Augustone


metum Clermont, gagnant un point intermédiaire entre
Roidomna et Ariolica. Pas de mesure indiquée.

4.2tquis dormonis. ɺ - (I, C, 1) AQUAE


honuovis vel nonrovrae (Bourbon-l'Archambault, dép.
de l'Allier), xux. I. (35" 4) de Sitillia; xxx. I. (66" !)
de Degetia (Decize). - Prov. Aquitania I". — Anti
quités romaines (voy. Greppo, Études archéologiques
sur les eaux thermales, p. 25). — Ces eaux, celles
de Bourbonne (voy. plus haut Lindesina, p. 128
et suiv.) et celles de Bourbon-Lancy (voy. plus bas
Aquis Wisincii) doivent leur nom à la même divinité
gauloise, Borvo ou Bormo, car on trouve les deux
orthographes sur les inscriptions de Bourbonne et de
Bourbon-Lancy : 1° BORVONI : Et | dAMONAE. .. .
(Berger de Xivrey, Lettre à M. Hase, pl. II) , DEO :
APoL | LINI : BoRvoN.... (id. pl. I). — 2° ... BoR
MONI ET DAMONAE. ... (Millin, Monum. antiques
inédits, I, p. 146-156). — Moyen âge : Histor. Pippini
regis : « Pippinus rex, ad Nevernum urbem veniens,
Ligeris fluvio transmeato, ad castrum cujus nomen est
Burbone, in pagum Bitorinum pervenit »; Eginhard :
22O G A L L 1 A. – ROUTES.

« castellum Burbonis »; Ann. de Fulda : « Burbonem »;


Ann. de Metz : « castrum cui nomen est Burbone,
in pago Biturico »; voy. encore Valois (Notit. Gall.
p. 1o3) : « Borbonium, Archembaudus princeps Borbo
nensis ». — Monn. Capét. et Seigneur. : IoDvicvs REx
R[ RoBsBoNENsI, RoRBoNENsIs; de Jean, sire de Bourbon
(1262-1283), DNs BoRBoNIE (Poey d'Avant, Monn. féod.
I, p. 328-33o). — La plupart des géographes s'accor
dent pour placer ces eaux à Bourbon-l'Archambault :
Valois (Votit. Gall. p. 1o4), d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 73-75), Ukert, II, 2° part. p. 395), Walc
kenaer (III, p. 67), Forbiger (III, p. 171, note 24),
Lapie (p. 235); cependant la Commission de la Carte
des Gaules les porte à Bourbon-Lancy, malgré les dis
tances et l'analogie du nom de ces dernières avec Aquae
Visincii, au moyen âge Vans r, Bourbonnensy (voy.
plus bas.

5. Degrtia. (Toutes les éditions antérieures portent,


à tort, IJrgcna.) — (I, BC, 1) dEcEtta (Decize, sur
Loire, dép. de la Nièvre), xxx. I. (66"!) d'Aquis Bor
monis; x 111 t. l. (31") d'Aquis Wisincii (Bourbon
Lancy); xvx. l. (35"!, distance exacte) d'Ebirno (pour
Wevirnum); xxxxxx. I. (73"4) de Tincollo (le tracé
de la route de Degetia à Avaricum par Tincollo est
omis dans les éditions de Scheyb et de Mannert, mais il
figure sur tous les cuivres antérieurs à l'édit. de 1753).
Degetia est donc au carrefour de quatre routes. —
Oppid des Aedui, confinant aux prov. Lugdunensis l"
et Aquitania I". — Itin. Anton. (route d'Autun à
Paris) : « Alisincum (Lusy ?)..., Decetia mpm xxIIII ;
Vevirnum mpm xvi » Wessel. p. 366-367. — Caes. :
« ipse [Caesar] in Aeduos proficisci statuit, senatum
(, A L L 1 A. — ROUTES. 22 I

que omnem, et quos inter controversia esset, ad se,


Decetiam, evocavit » Bell. Gall. VII, 33. — Annon.
Ravenn. : « civitas,... juxta fluvium Legam,... Dize
zia » IV, 26. — Moyen âge : Decesia; Decisa (Valois,
Notit. Gall. p. 169-17o).
6. (Ébirnc. (pour ll evirno.) — (I, BC, 1) verin
NUM, prius vor1opUvUM AEdUonUM (Nevers), xv t. l.
(35"!) de Degetia, distance exacte; xvx. l. de Mas
sava; peut-être xxxxxx. l. (73"!) de Tincollo (voy.
l'article précédent). — Oppid. des Aedui, prov. Lug
dunensis 1". — Itin. Anton. : « Decetia..., Vevir
num mpm xvI (var. xIII), Condate (Cosne ?) mpm
xxIIII; Brivodurum (Briare) mpm xvi » Wessel. p. 367.
— Caes. : « Noviodunum erat oppidum Aeduorum,
ad ripas Ligeris, opportuno loco positum » Bell.
Gall. VII, 55. — Dio Cass. : Noouïoôouvòv.... Aiôoüov
XL, 38, p. 138.— Anon. Ravenn. : « civitas.... juxta
fluvium.... Legam.... In ibernis », var. « Imbernis »
IV, 26. — Monn. Mérov. : NEBERNo civ1; NIvE. Nii
(Soultrait, Vumism. nivern. p. 1o). — Monn. Carlov. :
NEvERNIs CIvITAs; nEvEnvIs CIvIT; HEvERnIs cIvT. —
Monn. des comtes de Nevers : de Guillaume IV (1 161
1 168), NIvERNIs civiTs ; d'Hervé de Donzy (1 199
1223), x coMEs ERvEvs R NIvERNIs cIvIT ; NIvERsCIs
(Soultrait, ib. id. p. 1 1-5o). — Moyen âge : « Vovio
dunum Vivernensium, » anciennes Notices citées par
Valois (Notit. Gall. p. 384); « Vivernensium civitas,
id est Voviodunum » et Vivedunus quam quidam Wiver
nis esse putant » (ibid.).
7. fttagºa va. — (I, BC, 1) MAsara (Mesve, au
confluent de la Loire et du Masau, dép. de la Nièvre),
xux. l. (35"#) de [Vlebirno (exact); xux. l. de Briuo
222 G A L L I A. – ROUTES.

duro (insuffisant). — Vicus de la prov. Lugdunensis l".


— En 1865, on trouva, à Mesve, l'inscription suivante :
AVG SACR DEAE CLVTOn
DAE ET VCANIS MASAVENSIBVs
MEDIvs ACER MEDI ANNI f
MVRVM INTER ARCVS DVOS Cum
SVIS ORNAMENTIS D S D d

que M. L. Renier explique ainsi : Augusto sacrum,


deae Clutondae et vicanis Masavensibus Medius Acer,
Medii Anni filius, murum inter duos arcus, cum suis
ornamentis, de suo dono dedit (Comptes rendus de
l'Acad. des Inscript. 1865, p. 7o et suiv.). Masava
était donc un vicus, dépendant sans doute d'Autessiodo
rus, Auxerre. — Monn. Mérov. : MAssA vICo; MAsoAL
vico (?). — Moyen âge : « Masua vicus in pago Autis
siodorensi, » où Pépin passa la Loire pour aller faire la
guerre à Waïfre (Contin. de Frédég.); Massua, dans
les Actes des évêques de Nevers (Valois, Notit. Gall.
p. 277 et 377).
8. ſ}riuoburo. — (I, B, 1) hnirodunUu vel hniro
punUs (Briare), xu1. I. (35"!) de Massava (il faudrait
xx1 : il y a 48 kil. entre Briare et Mesve); xu. l.
(33"!) de Belca. — Prov. Lugdunensis 1". — Itin.
Anton. : « Wevirnum...., Condate mpm xxIIII; Brivo
durum mpm xvI, Belca mpm xv » var. « xvI » Wessel.
p. 367. — Moyen âge : « Brioderus; Brioderum. »
— Selon Katancsich, qui lit ſ3 r u l o ù u r o, ce serait
Gien (I, p. 99); selon Walckenaer, la Villeneuve (III,
p. 5o).
9. ſ3 c lca. — (I, B, 1) netca, xv. l. (33"4) de
Bruioduro; xxxt. l. (49") de Cenabo. — Prov. Lug
(: A I. L I A. – ROUTES. 223

dunensis I". — Itin. Anton. : « Brivodurum..., Belca


mpm xv ; Cenabum mpm xxII » Wessel. p. 367. —
L'accord des Itinéraires semble indiquer ici que les dis
tances sont comptées en lieues gauloises. — D'Anville
place Belca à Bouzi, qui, au moyen âge, s'appelait Bel
ciacum (Notice de la Gaule, p. 146), opinion repro
duite par Ukert (II, 2" part. p. 481) et Forbiger (III,
p. 223, note 45); mais les distances ne s'accordent pas
avec cette conjecture; Katancsich le porte à Sully (I,
p. 99); Walckenaer, à Bauches (III, p. 5o); la Com
mission de la Carte des Gaules, à Saint-Père; Reichard,
à Saint-Benoît; Lapie, à Bonnée (p. 232).
C enabo, Orléans. Voy. plus haut, p. 177.

XLVI. D'2tug ©unttm, AUTUN;


A ©egetia, DECIZE, — PAR 2t qui$ . 9tië in c ii,
BOURBON-LANCY.

2{ ug Dunum, Autun. Voy. p. 2o2.


1. ſ3or vnt. — (I, C, 1) noxuu, ux 11. l. (18*)
d'Aug. Dunum; Xx44. l. (49") d'Aquis Wisincii (la
jonction de Boxum avec l'établissement thermal d'Aquis
Visincii est omis, à tort, sur les cuivres de Nuremberg
1682). — Prov. Lugdunensis I". — Bussière Buxeria,
selon d'Anville (Motice de la Gaule, p. 171) et Ukert
(II, 2° part. p. 469); Buis et Saint-Léger, selon Walcke
naer (III, p. 68); sur les bords de l'étang de Bussy,
où la tradition locale place une ancienne ville, selon
Grivaud (Recueil de monum. I, p. 235); Lusy, selon
Lapie (p. 232). :
2. 2l quig . llieinrij. (Les cuivres antérieurs
224 G A L L /_4. - ROUTES.

à 1753 portent, par erreur, Wisinei.)— (I, C, 1), AQUAE


NisIvcu, vel AQUAE BoRrowis NIsiNcii (Bourbon-Lancy,
dép. de Saône-et-Loire), xxx1. l. (49") de Boxum ;
x1 t tt. l. (31") de Degetia, xx1xx. l. de la route
d'Aquis Bormonis à Degetia (qu'elle devait atteindre
au N. de Moulins). — Chez les Aedui, prov. Lugdu
nensis l". — Eumen. : « miraberis profecto illam quo
que numinis tui sedem [in Aeduis] et calentes aquas
sine ullo ardentis indicio, quarum nulla tristitia est sa
poris aut halitus, sed talis haustu et odore sinceritas,
qualis fontium frigidorum » (Panegyr. vet. VI, 22);
« jam omnia te vocare [Constantinum Aug.] ad se tem
pla videantur, praecipueque Apollo noster, cujus fer
ventibus aquis perjuria puniuntur, quae te maxime .
oportet odisse » (id. ib. 2 1). Les eaux de Bourbon
Lancy sont chaudes de 28 à 56 degrés (Const. James,
Guide prat. aux eaux minér. p. 158). Elles étaient
consacrées au dieu gaulois Borvo ou Bormo, comme en
témoignent les inscriptions qu'on y a trouvées : BOR
VONI ET DAMONAE.... (Greppo, Eaux therm. de la
Gaule, p. 56); BORMONI ET DAMONAE (Millin, Antiq.
inéd. I, p. 146); BoRVONI : ET.... (Greppo, ibid.
p. 57). Ces eaux étaient chez les Éduens, qui s'éten
daient, de ce côté, jusqu'à la Loire; on y a trouvé de
nombreux vestiges d'antiquités. La description du pané
gyriste Eumène semble donc bien s'appliquer à Bourbon
Lancy. — On disait encore Nansy et non Lancy au
xvi° siècle (Pasquier, Lettres, I, p. 8o4); « et l'on
l'appelle les bains chauldz, comme... à Bourbonnensy »
(Rabelais, Pantagruel, 33). — Les géographes qui por
tent Aquis Nisincii, et avec raison, selon nous, à
Bourbon-Lancy, sont : Valois (Notit. Gall. p. 1o4),
d'Anville (Notice de la Gaule, p. 77-78), Grivaud, qui
(, A L L / A. •- ROUTES. 225

y signale, comme d'Anville, des antiquités et des vestiges


de voies romaines (Recueil de monum. I, p. 233), Ukert
(II, 2° part. p. 469-47o), Smith (I, p. 169), Walcke
naer (III, p. 68), Forbiger (III, p. 213, note 21);
Lapie hésite entre Bourbon-Lancy et Belle-Vue-les
Bains (p. 232); selon Wesseling, ce serait la même
chose que Alisincum de l'Itinéraire d'Antonin sur la
route d'Augustodunum à Lutecia, et il place ces eaux à
Anisi (p. 366 et note), opinion adoptée par Katancsich
(I, p. 1oo). La Commission de la Carte des Gaules pro
pose de lire Aquae Alisinciae et porte ces eaux à Saint
Honoré (voy. en faveur de cette opinion, Charleuf,
Efude archéol. sur les eaux therm. de Saint-Honoré,
1864, Nevers); la Commission place, en conséquence,
à Bourbon-Lancy, les Aquae Bormonis.
Degetia, Decize. Voy. p. 22o.

XLVII. D'2t qui5.9ti5incij, BoURBON-LANCY,


A LA RoUTE ALLANT D'2t qttiº $ ormonië,
BoURBON-L'ARCHAMBAUT, A $)t gttia, DECIzE.
La Table nous montre trois routes partant d'Aquis
Nisincij : une vers Boxum, une autre vers Degetia et
une troisième joignant, un peu au S. de cette dernière
position, la même route, c'est-à-dire celle qui se rend
d'Autun à Orléans par Bourbon-l'Archambault et que
nous avons décrite plus haut, p. 218-223. La distance
indiquée est la même, c'est-à-dire xx14x. l. (31") pour
les deux voies de jonction entre cette route et Aquis
Visincii.
226 - G A L L IA. - ROUTES.

XLVIII. D'2t nbem a n tunitc, LANGRES,


A 2tugu5td.$Ruta cltm, AUGST
(PRÈS BASLE EN sUIssE), PAR tleº ontine, BESANÇON.

2tnùemantunno, Langres. Voy. p. 126.


N. B. Le chiffre X1 qui figure un peu au-dessus de la route,
à droite d'Andemantunno, n'appartient pas à cette voie, mais à
celle de Langres à Metz dont le tracé, entre Andemantunno et
Mose, est omis, par erreur, sur la carte manuscrite de Vienne.

1. t'arcia. — (I, C, 1) rancia, x. l. (22') d'An


demantunno; vx. l. (13") de Segobodium. — Vers les
confins de la Lugdunensis I" et de la Maxima Sequano
rum. — Itin. Anton. : « ab Andemantunno..., Varcia
mpm xvI, Vesontione mpm xxIIII » Wessel. p. 386. —
Larrets, ou plutôt Larrey, selon d'Anville (Notice de
la Gaule, p. 675), Walckenaer (Géogr. des Gaules, Ill,
p. 93) et la Commission de la Carte des Gaules; près de
Larrey, selon Lapie (p. 227); Vercur, sur la Saône,
selon Alting, cité par Wesseling (loc. cit.); Vars, au
S. E. de Champlitte, au N. O. de Gray, selon Ukert
(II, 2° part. p. 5o4) et Forbiger (III, p. 216, note 29).
Aucune de ces identifications ne peut se concilier avec
les x lieues (22") de la Table, car ces localités modernes
sont dans le département de la Haute-Saône, dont la
limite se trouve déjà à 3o kil. de Langres. Tous les
géographes modernes, sauf Katancsich (I, p. 157), ont
additionné, à tort, le nombre xx avec le chiffre x qui
le suit, tandis que le premier appartient à une autre route
(voy. le chapitre précédent). Il est certain que, la dis
tance totale de Langres à Besançon étant, sur la Table,
de x plus v1 plus xvIII, c'est-à-dire de xxxIIII lieues, qui
(, A M. / /A. – ROUTES. 227

valent 75"#, et, en réalité cette distance étant de 95 à


98 kil., il manque environ x lieues gauloises à la Table,
d'où l'on peut conclure, non que le nombre xI inscrit
à gauche d'Andemantunno est imputable à cette route,
mais que le chiffre x qui le suit devrait être redoublé,
ce qui nous conduirait alors, pour Warcia, à une des
localités précitées.
2. º5t gob obiu. — (I, C, 1, II, A, 1) sEconopiuw,
u1. l. (13") de Varcia; xv111. l. (4o") de Veson
tine. — (V. B. Le nombre xu se trouve placé, par
méprise du copiste, après xvt tt, sur la route de
Segobodium à Vesontine; il faut le reporter à la route
immédiatement au-dessous et le faire figurer comme dis
tance de Crusinie à Vesontine). — Prov. Maxima Se
quanorum. — Seveux, ou Savoyeux, sur la Saône (arr.
de Gray) selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 591),
Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 93), Ukert, qui
l'écrit, on ne sait pourquoi, Segoboduum (II, 2 part.
p. 5o3), Forbiger (III, p. 239, note 75), le président
Clerc de Besançon (Carte de la Franche-Comté à
l'époque romaine, 1847), Lapie (p. 227) et la Com
mission de la Carte des Gaules; Gray, selon Katancsich
(I, p. 157).
3. be sontine. ff — (II, A, 1) resovrro sr
QuAvoRUM (Besançon), xv111. l. (4o") de Segobodium
(le chiffre xv doit être abaissé et placé entre Crusinie
et Vesontine); xv. l. (33#) de Crusinie; x 11 t. l.
(29") de Loposagio; xv. l. de Filo.Musiaco. — J'eson
tine est donc au carrefour de quatre routes. — Oppid.
et civit. puis metrop. des Sequani, puis de la prov.
Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. : « Varcia....,
Vesontione mpm xxIIII, Epamanduoduro mpm xxxl »
228 G A I. LI A. - ROUTES.

Wessel. p. 386; « Ariorica..., J^isontione mpm xvi, }'e-


latoduro mpm xxii, Epamantuduro mpm xii » p. 348
349. — Borne milliaire de Mandeure Epamanduodu
rum, indiquant la distance de cette ville à Besangon :
I M P • N E R V A E
T R A I A N O
CAES AV G GE R

D 1v1 N E Rv AE F
P M TR P P P COS TI
VESANT M P XXXXIIX

aujourd'hui au musée de Strasbourg (Oberlin, Mus.


Schæpfl. p. 26); ces xLviii milles égalent 7 I kil.; or les
distances données par la Table entre Epomanduo (pour
Epamanduodurum) et Besangon sont xiii plus xvIII
lieues, c'est-à-dire xxxi lieues, qui valent 69 kil.—Caes.:
a [/'esontio], quod est oppidum maximum Sequano
rum,... idque natura loci sic muniebatur, ut magnam
ad ducendum bellum daret facultatem; propterea quod
flumen Alduasdubis, ut circino circumductum, poene
totum oppidum cingit : reliquum spatium, quod est non
amplius pedum sexcenlorum, qua flumen intermittit,
mons continet magna altitudine, ita ut radices montis
ex utraque parte ripae fluminis contingant. Hunc murus
circumdatus arcem efficit et cum oppido conjungit »
13e//. Ga//. I, 38. — Ptolem. : Σzzozvoi 8' ύτ:' *) toù;
['Ελουττίου:], ἐν τέλεις... Oùva ytvov (26'-46') II, ix (viii),
2 I. — Dio. Cass. : ....Beaovtiovz, τὸν τὸν Σηκουχνόν τύ
Yw... XXXVIII, 34, p. 81; cf. LXIII, 24, p. 725. —
Julian. Aug. : Bvzevtiovz Epist. 38. — Amm. Marcell.:
( apud Sequanos, Bisontios videmus et Rauracos, aliis
potiores oppidis multis » XV, xi, 1 1 ; « ...per Besantio
nem » XX, x, 3. — Notit. Prov. : « metropolis civilas
(, A L L 1 A. – R0UTES . 229

Vesontiensium », var. « Vesoncionicum, Visonctinicum,


Vesontientium, Vesontiacum, Visontinicum; metrop.
civit. Crisopolinorum hoc est Vesontionum; Visonti
nium, etc. », prov. Maxima Sequanorum, Guérard,
p. 21 et note. — Notit. Dign. : « Vesontes, legio Co
mitatensis » Böck. II, p. 26, 37. — Anon. Ravenn. chez
les Alamani : « Bizantia... civitas » IV, 26. — Monn.
Mérov. : vEsvNcIoNE ; vEsoNcIoNE. — Monn. Carlov. :
BESENCIoNE cIvITAs. — Monn. Archiépisc. : B. sTEPHANI
R vEsoNTIvM. — Monn. de Charles-Quint : CARoLvs
QUINTvs IMPERAToR R MoNETA CIvITAs BIsvNTINE. —
Moyen âge : Chrysopolis civitas pour désigner Besan
çon ; Veyontienses; civitas, ecclesia Vesuntiensis, Ve
sontionensis (voy. Valois, Votit. Gall. p. 598-6oo).
4. fupo 6 agio. — (II, A, 1) LoPos4GIUM, xvxx. l.
(29") de Vesontine; xv111. l. (4o") d'Epomanduo. —
Prov. Maxima Sequanorum. — Luciol, selon Dunod,
Ukert (II, 2" part. p. 5o1), Forbiger (III, p. 238,
note 75) et le président Clerc (Carte de la Franche
Comté à l'époque romaine, 1847); Beaume-les-Dames,
selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 419), Lapie
(p. 229) et la Commission de la Carte des Gaules;
Walckenaer hésite entre cette dernière position et Saint
Ligier (III, p. 93); Soye, selon Valois (Votit. Gall.
p. 12o).
5. © pontanùito. — (II, B, 1) EPAMA voUodURUM
(Mandeure-sur-le-Doubs), xu11 v. l. (4o") de Lopo
sagio (xxx1 lieues de Besançon qui valent 69 kil.);
xux. l. (35"!) de Large. — Prov. Maxima Sequano
rum, — Itin. Anton. : « Vesontione..., Epamanduo
duro mpm xxxI (ce sont des lieues), Cambate mpm xxxi »
Wessel. p. 386; « Visontione..., Velatudoro mpm xxII,
23o G A L L 1 A. - ROUTES.

Epamantuduro mpm xII, Gramato mpm xvIIII, Larga


mpm xxv » p. 348-349. — Borne milliaire (voy. Ve
sontine, p. 227) : VESONT M P XXXXIIx (71"). —
Anon. Ravenn. : chez les Alamani, « civitas Mandroda »
IV, 26. — Sur les antiquités de Mandeure, voy. Schoep
flin (I, p. 191), Millin (Magasin encycl. I, II, p. 95;
X, III, p. 1 18), Golbéry (Antiq. rom. des pays limi
trophes du Haut-Rhin, Colmar, 1829), etc.
6. ſar gr. — (II, B, 1) Lanca, xvx. l. (35"!) de
Epomanduo; xxx. l. (26"!) de Cambete. — Prov,
Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. : « Epamantu
duro..., Gramuto mpm xvIIII, Larga mpm xxv, Orin
cis mpm xxv, Monte Brisiaco mpm xv » Wessel.
p. 349-35o. — Largitzen, sur la Largue, selon d'Anville
(Wotice de la Gaule, p. 4o1), Ortels, qui l'écrit Larg,
Katancsich (I, p. 159), Lapie (p. 229), Walckenaer
(III, p. 93) et la Commission de la Carte des Gaules;
aux environs de Largitzen, d'Oberlarg et d'Unterlarg,
selon Schœpflin (Alsat. illustr. I, p. 2oo), Ukert (II,
2 part. p. 498) et Forbiger (III, p. 236, note 7o).
Camb et r, Kembs. Voy. plus haut, p. 68.
x1 1. l. (26"!) de Large.
2l riai binum. Voy. plus haut, p. 69. vxx. l. (15"!)
de Cambete.

2tugusta . ti ur a cum, Augst. Voy. plus haut, p.69


7o. v1. I, (13") d'Arialbinum.
(, A L L IL1. — ROUTES• 23 I

XLVIIII. DE (Sabi[[iolte, CHALON-sUR-sAoNE;


A 2tltgu5td . $Ruta cltili, AUGST,
PRES BASLE; — PAR l)e $ ont itte, BESANÇON,
ET Attentic uni $ e letiorunt
(PoUR $ e [ v et i or u m), AvENCHES.
Cabillion r, Châlon-sur-Saône. Voy. plus haut,
p. 2o4 à 2o6.
1. ponte . Dubris. — (I, C, 1) povs punis (Pon
thoux), xxxxx. l. (31") de Cabillione, xuxxxx. l. (42")
de Crusinie.—Prov. Maxima Sequanorum.— A Pon
thoux, vestiges d'une voie et d'un pont romains : voy.
Dunod (Hist. des Séquanais, préface, p. 18), d'Anville
(Votice de la Gaule, p. 526), Grivaud (Recueil de
monum. antiq. I, p. 226), Girault (Magasin encyclop.
I, p. 131 et suiv. 1812), Ukert (II, 2" part. p. 5o 1),
Forbiger (III, p. 238, note 75) et la Commission de la
Carte des Gaules. Walckenaer hésite entre Ponthoux et
Navilly (III, p. 92); Lapie se prononce pour le pont
de Navilly (p. 228), Katancsich pour Verdun-sur-Doubs
ou ses environs (I, p. 158); M. le président Clerc place
cette station à Ponthoux (Carte de la Franche-Comté
à l'époque romaine, 1847).
2. Crusinic. — (II, A, 1) cnustvra (Orchamps,
dép. du Jura), xv11.xx. (42") de Ponte Dubris ; xu. l.
(33"#) de Vesontine (distance exacte. Cette dernière
figure par erreur sur la route de Besançon à Langres).
--Prov. Maxima Sequanorum.—Antiquités, inscript. :
MATRA | BVS SACRlVM... : voy. Aug. Castan (Votice
sur Crusinia, Besançon, 1857) et les mentions anté
rieures de ces mêmes antiquités par Grivaud (Recueil de
232 (, f L L I Aſ. – ROUTES,

monum. antiq. I, p. 227), Girault (Magasin encyclop.


I, p. 146, 1812). Caylus (Antiq. V, p. 3o2, pl. cvIII).
Les géographes qui se sont encore prononcés pour
Orchamps sont : Ukert (II, 2° part. p. 5o1), Walcke
naer (III, p. 92) et la Commission de la Carte des
Gaules. Lapie place Crusinie au Moulin-Rouge près de
Lavangeot (p. 228); d'Anville, qui l'avait porté à Cris
sei, ne connaissait pas les antiquités d'Orchamps; il
avait été guidé par l'analogie du nom et par des vestiges
de routes; mais ceux dont parle une chronique de
Dijon, citée par d'Anville lui-même : « super Lupam
(Loue) rapacissimum fluvium per quod Romam peten
tium quondam fuit iter » existent en effet sur la Loue;
il y en a d'autres sur le Doubs (Notice de la Gaule,
p. 255-256). Voy. la Carte de ces voies romaines tra
cées avec soin par M. le président Clerc (Carte de la
Franche-Comté à l'époque romaine, 1847). M. Clerc
place Crusinie au champ d'Orchamps.
tleeontine. Voy. plus haut, p. 227 et suiv. xv. l.
de Crusinie; x U. l. de Filo Musiaco.
3. filo . ſtluºiu co. — (II, A, 1) FilouUsiacUw,
xv. l. (33"!) de Vesontine; xxxxx. l. (31") d'Abio
lica. Cette dernière distance est impossible, selon d'An
ville, si l'on place Filo Musiacum à Mailloc, Abiolica
(pour Ariolica) étant Pontarlier, car entre Besançon et
Pontarlier, en passant par Mailloc, il y a 5o kil. qui ne
valent que xxIII lieues et la Table en porte xxvIIII, qui
valent 64 kil.; d'Anville propose donc de lire vtx 11 au
lieu de xxxxx (Votice de la Gaule, p. 3o1); mais rien
ne prouve que Filomusiacum soit dans la ligne directe de
Besançon à Pontarlier. Ukert place Filo.Musiaco entre
Ornans et Chantrans (II, 2 part. p. 5oo); Walckenaer,
G A L L I A. – ROUTES, 233

à Lodtz ou à Moutiers (III, p. 3o); Lapie, à Fallerans


(p. 228); la Commission de la Carte des Gaules, à
Lamoletière. Le président Clerc, qui a étudié avec soin
et sur les lieux mêmes toute cette région, a porté Filo
Musiaco à la Malpierre, la voie romaine ayant été
reconnue et tracée par lui entre Besançon et Pontar
lier (Carte de la Franche-Comté à l'époque romaine,
1847); ce serait à Usie, selon de Haller (Helvetien
unter den Römern, II, p. 225).

4. 2t bioli ca. — (II, A, 1) antonic 1, x111x. l.


(31") de Filo , Musiaco; xv1. l. (35"!) de Lacum Lo
sonne (insuffisant; il faudrait xxv111, valant 62 kil.,
par Orb Urba; voy. l'Itinéraire d'Antonin); vx. l.(13"!)
d'Eburoduno, qui est Yverdun. Ariolica était donc au
carrefour de trois routes. — Prov. Maxima Sequano
rum. — Itin. Anton. : « Lacu Lausonio. .., Urba
mpm xvIII, Ariorica mpm xxIIII, Visontione mpm xvi »
Wessel. p.348.— Moyen âge : « Pons Arecii » Dunod
(Hist. des Séquanes, p. 192). — Pontarlier, selon d'An
ville (Notice de la Gaule, p. 1o1), Wesseling (loc. cit.),
Katancsich (I, p. 163), Ukert (II, 2° part. p.493), For
biger (III, p. 233), Lapie (p. 228) et la Commission de
la Carte des Gaules; le Bullet, selon Cluvier (Germ. ant.
II, p. 17); Sainte-Croix, selon Plantin (Helvet. ant. et
nova, p. 2o5); Onnens, selon Merula; Arc-sous-Cicon,
selon Walckenaer (III, p. 29); à l'O. d'Yverdun, dans le
Jura, selon Mannert (II, 1"part. p. 195, édit. de 1789).
On remarquera qu'une partie des géographes modernes
se sont astreints à la mesure de la Table, qui donné
ux lieues comme distance d'Abiolica à Eburoduno Yver
dun; tels sont Cluvier, Merula et Plantin. Ceux qui pla
cent Ariolica à Pontarlier corrigent u1 en xx, repré
234 G A L L / A. – ROUTES.

sentant les 25 kil. qui séparent Yverdun de Pontarlier.


Il est probable qu'il y avait deux routes entre ces deux
points : l'une, plus directe, qui est celle de la Table;
l'autre, passant par Urba, ou Orba Orbe, qui est celle
de l'Itinéraire. De Haller cite les deux opinions, rap
porte la découverte de monnaies faite sur le mont Chas
seron entre Pontarlier et le Bullet, et inscrit, sur sa
carte, Ariolica sur le Doubs, à sa sortie du petit lac de
Saint-Point (Helvet. unter den Römern, II, p. 225).
Embranchement sur Lacum Losonne Lausanne.

5. Éburoùun o. — (II, A, 1) EnvRodvvuu et Ebnr


pUvUM (Yverdun), vx. l. (pour x1, 24"#) d'Ariolica,
xvxx. l. (38") d'Auenticum. — / icus de la civitas
Helvetiorum, dans la prov. Maxima Sequanorum. —
Notit. Prov. : « castrum Ebredunense », prov. Maxima
Sequanorum, Guérard, p. 22. — Notit. Dign. : « prae
fectus classis Barcariorum, Ebruduni Sapaudiae » Böck.
II, p. 1 18. Il s'agit bien ici d'Yverdun et non d'Embrun
(voy. Böck. id. p. 1o14). — Inscript. : C - FLAVIO .
CAMlLLO | ll VIR - COL : HEL FLAMlNl | AVGVSTI |
OVEM · ORDO PATRONVM | CIVITATIS : COOPTAVIT
ElO | OB MERITA EIVS ERGA REM | PVBLICAM : SCHO
LAM ET | STATVAS · DECREVIT | VIKANI | EBVRODV
NENSES | AMICO ET | PATRONO (Mommsen, Inscr.
Helv. 142, cf. 143). MERCVRIO | APOLINI | MINERVAE]
ToGIRIx : METIAE F | v · s · L · M (ib. id. 139). -
A Yverdun et aux environs, on a trouvé des inscrip
tions attestant le culte de Mars Caturige : MART CATVR !
SACR... (Mommsen, Inscr. Helv. 7o). La provenance
de cette inscription est bien Yverdun et non Choigny
(voy. Henri Fazy dans la Revue archéol. 1867, t. XVI,
p. 156).— MARTI CATVRIGl | L CAMILL AETOLVS |
G A L L1A. — R0UTES, 235

TEMPLVM A NOVO | IN TVIT, trouvée à Nonfons, près


d'Essertines, aux environs d'Yverdun (Bonstetten, Recueil
d'antiq. Suisses, ?1855, p. 35). — Monn. Mérov. : EBER
DvNo; EBREDvNo • "

6. 2l u enti runt . ſjcl etiorum. — (II, A, 1)


AVENTicUM HELVETIoRUM, coLoNIA PIA FLAVIA coNsTANs
EMERITA ar EvTicUM HELrETIoRUM (Avenches, Wüflis
burg), xuxx. l. (38 kil.; il faudrait xx1x1 valant 31 kil.)
d'Eburoduno; x11 v1. (31") de Petenisca; xu1x1. (4o")
de Minodum. Aventicum est donc au carrefour de trois
routes. — Chef lieu de la civitas Helvetiorum, dans la
prov. Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. : « Minno
dunum..., Aventiculum Helvetiorum mpm xIIII, Peti
nesca mpm xIII » Wessel. p. 352-353. — Borne milliaire
à Treycovagnes, près Yverdun :
IMP - CAES
L : SE P T : s EvE R o P I o
PERT l - AVG - A RAB - Adia b
PARTHIC - MAX • P • P - CO5 • iii
ET lMP • CAES • M • AV re

Lio : ANTONINO : PIO : FEL : aug


COS - ET - L • S E P T - G E ta
CAES : AvENT 1c - LEvg.
XX|

xxI lieues valent 31 kil. (Mommsen, Inscr. Helv. 333).


Autre borne milliaire trouvée à Paudex, entre Lausanne
et Vevey : IMP
CAES • T • AEL|O
A N TO N | N ° AV G
PIO · P · M · TRIB .. PoT
C O S ° III - P P
AV E N T - M - P .
XXXVII| (56 kil.)
236 G A L L 1 A. -- ROUTES ,

(Mommsen, Inscr. Helv. 332). — Autre, trouvée à


Entreroches, près de la Sarraz, canton de Vaud :
IMP
CAES ° T RA l A N O
H A D R | A N O
AVG - P - M - TRIB
POT - COS • lll • P - P
A V E N T | C V M
M - P - XXXX | (61 kil.)
— Autre, trouvée près de Soleure Salodurum :
l M p. ca e s. m. au r. AN
T O Ninus. pius. fE L : A
VG : | . .. . . . . . . BR| t

MAx. poNT : MAx · TRIB


POT : xvl : IMP : Il : cos III
PRO COS - PRlNC - 1VVE n t
FORT | Ss i M u,5 - in vic tl S | M
VSO M . . .. Nll . . . . . , . [F
PACATOR • ORB • VIAS - ET
PONT - VETVSTATE • COn
LA P S - R E S T | T V | T
AVENT
XXVl (ce sont des lieues)
(Mommsen, Inscr. Helv. 335). Voy. plus haut, la
borne trouvée près d'Yverdun. La distance excède de
II lieues ou 4" celle qui est indiquée dans la Table. —
Tacit. : « Aventicum, gentis [Helvetiorum] caput » (au
temps de Vitellius, 69 de J. C.) Hist. I, 68. — Ptolem..
>nzozvol (ow Tó)et; : Atttztvow, OÙtgówtvov, 'Exoveatpſ:, A)4v
tizo (28"-45'3o') II, Ix (vIII), 21. — Inscript. : ...cOL !
PIA · FLAVIA · CONSTANS | EMERITA - HELVETIOR
(Mommsen, 179). — ... COLONIA PIA FLAVIA CON
G A L L I A. — ROUTFS. 237
STANS EMERITA | helvETIOrVM FOEDERATA (Momm
sen, 175). — NVMINIB : AvG | ET : GENIO : COL .
HEL... (Mommsen, 164). — ſi vIRum COL : HELVET
(ibid. 181). — ... Il VIR : COL : HEL... (ibid. 142).
...COL : AVENTICENSIVM... (ibid. 149). — ..INCO
LAE : AVENTICENS... (ibid. 154). — DEAE : AVEN
TIAE... (ibid. 155; cf. 154 et 156, inscriptions qu'il
faut rapprocher du temple figuré sur la Table). — Amm.
Marcell. : « Alpes Graiae et Poeninae.... habent et
Aventicum, desertam quidem civitatem, sed non ignobi
lem quondam, ut aedificia semiruta nunc quoque demon
strant » XV, xI, 12. — Notit. Prov. : « civitas Elvitio
rum Aventicus », var. « hoc est Aventias, Aventicis »,
prov. Maxima Sequanorum, Guérard, p. 21, note 7.
— Moyen âge : pagus Aventicensis, sedes episcopatus
civitatis Lausannae, quae prius Aventici civitatis Elvi
tiorum; in Fredeg. : « Aventicum a Vespasiano ac Tito
Augustis reparatum ac ornatum, nobilissimumque in
Gallia factum » (voy. Valois, Votit. Gall. p. 55).
Embranchement sur Viviscus Vevey.

7. j) et enig c a. — (II, B, 1) PETIvEsca, xx1xx l.


(31*) d'Auenticum; x. l. (22") de Salodurum Soleure.
— Prov. Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. :
« Aventiculum Helvetiorum...., Petinesca mpm xIII »
var. « xIIII » « Salodurum mpm x » Wessel. p. 352
353 (ce sont des lieues; voy. l'article précédent, 4° borne
milliaire). — Bienne ou Biel, selon Cluvier (Germ.
ant. II, p. 17), d'Anville (Votice de la Gaule, p. 515
516), Cellarius (II, III, 1, t. I, p. 225, édit. de 1731),
Katancsich (I, p. 163), Reichard, et Smith (Dictio
nary of Greek and Rom. geogr. II, p. 582); Büren,
sur l'Aar, selon Simler, cité par Ortels (Thes. geogr.)
238 G A L L I A. – ROUTES.

et par Wesseling (loc. cit.). C'est aussi à Büren que le


placent Valois (Notit. Gall. p. 444), Lapie (p. 224)
et Willimann (de Rebus Helvet. p. 38) qui change
l'orthographe du nom latin en Pyrenesca, en vue de
cette identification ; ce serait Aarberg, selon Menson
Alting, cité par Wesseling (loc. cit.); Lyss, selon la
Commission de la Carte des Gaules; au N. de Lyss,
selon Walckenaer (III, p. 34); enfin il faudrait placer
cette station entre Aarberg et Bürglen, selon Ukert (Il,
2° part. p, 494), et sur le Jensberg, selon Plantin, qui,
en vue de cette identification, change Petenisca en
Petiensca, ce qui n'est pas encore très-satisfaisant au
point de vue de la philologie (Helvet. ant. et nova,
p. 217). De Haller, qui a étudié la question avec plus de
soin et sur les lieux mêmes, signale, entre Avenches et
Bürglen, sur la rive droite de la Thiele ou Zihl, un peu
au-dessus du confluent de cette rivière avec l'Aar, des
vestiges de voie romaine très visibles, depuis Calnach jus
qu'à Worben; ces vestiges se voient encore au pied du
Jensberg, à l'E., et ils décrivent une légère flexion vers
le N. O. en contournant la pente septentrionale de cette
montagne, de manière à gagner Bürglen; lorsque les
eaux de la Thiele sont basses, on aperçoit, sous le pont
moderne, des débris de constructions romaines, et l'on a
retiré de la rivière, en cet endroit, des fers de lances et
d'autres objets antiques. La bourgade, qui est sur la
gauche de la Thiele et en regard de Bürglen, est Brük
ou Brugg, dont le nom vient sans doute de l'existence
très-ancienne d'un pont. Enfin, de Haller signale encore,
sur la pente N. du Jensberg et au-dessus de Bürglen,
des fragments de murs anciens et des travaux de ter
rassement formant un ensemble de défenses qui paraît
remonter à l'époque romaine. Ce point est à 35 kil.,
(, A L L I A. -— ROUTES. 239
c'est-à-dire à xvI lieues, et non à xIv, d'Avenches, comme
le voudrait la Table; mais il est à 22 kil. de Soleure, qui
est indubitablement Salodurum; or, 22 kil. font exacte
ment les x lieues exigées par la Table. C'est donc encore
la position ancienne, entre Bürglen et Jensberg, recon
nue par de Haller, et à laquelle conduisent des vestiges
de voie romaine, qui paraît convenir le mieux à Pete
nisca (voy. Helvet. unter den Römern, II, p. 283-287).
8. 25 al où u r um. (Les cuivres de Bruxelles 1728
portent, par erreur, Soladurum.) — (II, B, 1) sALo
DURUM vel salopURUs (Soleure, Solothurn), x l. (22")
de Petenisca; xx11 I. (49") d'Augusta Ruracum. —
Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. : « Petinesca...,
Salodurum mpm x, Augusta Rauracum mpm xxII »
Wessel. p. 353 (ce sont certainement des lieues et non
des milles qui figurent dans ce passage de l'Itinéraire
d'Antonin). — La 4" borne milliaire citée ci-dessus, dans
l'article d'Aventicum, mentionne : AVENT | XXVI, c'est
à-dire xxvi lieues, distance exacte entre Avenches et
Soleure, mais supérieure de II lieues ou 4"# à la mesure
de la Table. — Inscript. de l'an 219 : CVRAS : A GENS .
VICO SALOD... (Mommsen, Inscr. Helv. 219). —
Moyen âge : « S. Ursus in Saloduro » divisio regni
Lotharii; « juxta Ararim fluvium (pour Arolam), non
longe a Castro Solodoro... » (voy. Valois, Votit. Gall.
p. 496).
2l ugue tu . li ltr a c um, Augst. Voy plus haut,
p. 69-7o.
L. DE be 5 ontine, BESANÇON ;
A $ n $ tt ntm o Bennin o, GRAND sAINT-BERNARD.
l)rgontine, Besançon. Voy. plus haut, p. 227 et suiv.
24o G A L L I A. — ROUTES .

4fil o . ftlusi a c o. Voy. plus haut, p. 232.


2t bio li cu. Voy. plus haut, p. 233.
1. ſa cum ſo g on n c. — (II, A B, 1) Lacus Lavso
NIUs vel Lousovius (Vidy, au pied de Lausanne, sur le
lac de Genève), xux l. (35"#) d'Abiolica Pontarlier
(insuffisant : il faudrait xxvx valant 55 kil., distance
réelle); xx 1 l. (26"!) de colonia Equestris (insuffisant :
il faudrait xx valant 44 kil., distance réelle de Nyon à
Vidy. Nombre omis sur les cuivres de Bruxelles 1728);
x111.l. (29") de / ivisco (Vevey, exact); Lacus Losonne
est donc au carrefour de trois routes. — Vicus de la
civitas Helvetiorum, dans la prov. Maxima Sequano
rum. — Itin. Anton. : « Equestribus..., Lacu Lausonio
mpm xx » var. « xxx » (44 kil., distance réelle), « Urba
(Orbe) mpm xvIII » Wessel. p. 348. — Inscript. : CV
RAToR VIKAlNOR : LOVSONNENSIVM. .. (Mommsen,
Inscr. Helv. 133). — Monn. Mérov. : LAvsoNNA; LAN
soNNA ; LosoNNA. — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium
Rodanum, civitas.... Lausonna » IV, 26. — Moyen
âge : civitas Lausanna; ecclesia, conventus (bailliage)
Lausanensis (voy. Valois, Votit. Gall. p. 265). -
Antiquités et vestiges de voie romaine à l'O. de Vidy
(de Haller, Helvetien unter den Römern, II, p. 215
22 I).
2. biuis c o. — (II, B, 1) ririscuM ou rirtscts
(Vevey), xttt. l. (29") de Lacum Losonne (exact);
u1111. I. (2o") de Viromagus (Bromagus); u1111. m.
(13"#) de Pennolacos; Vivisco est donc au carrefour
de trois routes. — Prov. Maxima Sequanorum. -
Nous avons traduit la dernière distance en milles et non
en lieues. La concordance des chiffres dans les deux
Itinéraires et le passage dans la province des Alpes
G A L LIA. - ROUTES, 24 I

nous avertissent que les distances sont comptées en milles


pour le reste de ce parcours. — Itin. Anton. : « Penne
locos..., Vibisco » var. « Bibisco mpm vIIII, Bromago
mpm vIIII » Wessel. p. 351-352. — On a trouvé à
Saint-Saphorin, près du lac, un peu à l'O. de Vevey,
cette inscription milliaire :
TI • CLAVDIVS • DRVS! ° F
CAESAR • AVG • GERM
PONTIF : MAx : TRIB : POT - VII [ann. 47.
IMP - Xſi : P. P - cos - IIII
F A
XXX VI|

(Mommsen, Inscr. Helv. 31 1). D'Anville (Notice de la


Gaule, p.396)suppose que cette distance de xxxvII milles
est comptée de Colonia Equestris (Nyon), ce qui serait
inexact; mais les lettres F A de la 5° ligne sont certaine
ment les initiales du point de départ, qu'Orelli explique
« a Foro Claudii (c'est-à-dire Forum Claudii Octodu
rus, qui est Martigny), ad Aventicum. » Il y a, en effet,
xxxvII lieues gauloises, valant 55 kil. entre Martigny et
Saint-Saphorin, où passait la route d'Avenches. Momm
sen, avec plus de raison, lit Foro Augusti. — Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium Rodanum,.... civitas....
Bibiscon » IV, 26.—Voy. sur Viviscum et les antiqui
tés de Vevey, de Haller, Helvetien unter den Römern,
II, p. 233-236.
3. Jenno lu coe. — (II, B, 1) PENvoivcus vel PEN
voLocUs vel PENELUcus (près de Villeneuve), vtx1t. m.
(13'4) de Vivisco (il n'y a que 1o kil.), xx1xx. (2o"4)
de Tarnaias. — Prov. Alpium Penninarum. — Itin.
Anton. : « Tarnaias..., Penne locos mpm xIII, Vibisco
16
242 GA LLI A. — ROUTES.

mpm vIIII » Wessel. p. 351-352. — Borne milliaire


trouvée à Villeneuve :

DDNN CONSTANTio invict aug


ET MAXlMlano lNVICT AVG
et 5e4'er'O ET MAXlMlNO

NOBllLSSIMIS CAESS (sic) [ann. 3o5,


F C A M XXVl

« a Foro Claudii Augusti » (Mommsen, Inscr. Helv.


313; cf. Saulcy, Bataille d'Octodure, dans la Revue
archéol. 1861, p. 449-45o). Il y a en effet xxvi milles
(38" !) de Martigny à Villeneuve, ce qui est conforme
aux distances de la Table. — Anon. Ravenn. : « juxta
fluvium Rodanum,... civitas... Pennolocus » IV, 26.—
Voy. pour les antiquités de Villeneuve, de Haller, Helve
tien unter den Römern, II, p. 23o-233; Tschudy, Gall.
Com. p. 17o; Willimann, de Rebus Helvetiorum, p.42;
Bochat, Mém. crit. sur l'hist. ancienne de la Suisse, I.
— Presque tous les géographes portent Pennolucos à
Villeneuve : Cluvier (Ital. antiq. I, p. 34o), Valois
(Notit. Gall. p. 442), Simler (voy. Wessel. loc. cit.),
Mannert (II, 1" part. p. 193, édit. de 1789), Ukert
(11, 2" part. p. 491), Forbiger (III, p. 235, note 67).
D'Anville remarque que, Villeneuve n'étant pas tout à
fait assez éloigné de Vevey pour satisfaire à la mesure
donnée par les Itinéraires, il conviendrait de placer
Pennolucos à Penne, petit endroit qu'il a vu indiqué sur
une ancienne carte (Votice de la Gaule, p. 513). Lapie
se rapproche de cette opinion en plaçant cette station à
Renaz (p. 224).
Entre Pennolucos (Villeneuve) et Tarnaias (Saint
Maurice), on a trouvé, sur la voie romaine, entre Ollon
G A L L IA , - ROUTES. 243

et Saint-Triphon, à 25 kil. de Martigny, cette inscription


milliaire : -

|MP • CAES • VAL "


L1ClNlANO • LiC1N1O [ann. 3o7-323
P - F - INVICTO - AVG
F • CL - VALL • OCT
M - P - XV|| [25 kil.

« a Foro CLaudii VALLensium OCToduro » (Mommsen,


Inscr. Helv. 314 ; cf. Saulcy, loc. cit. p. 449).
4. diarn a iag. — (II, B, 1) Tanvauae vel Tanvadae
NANTUATUM, quod et AGAUvUM P xt 111. m. (2o" !) de
Pennolucos; xx1. m. (18") d'Octoduro. — Prov.
Alpium Penninar. — Itin. Anton. : « Octoduro...,
Tarnaias (var. Tarnadas) mpm xII, Penne Locos mpm
xIII » Wessel. p. 351.— Peut-être Tarnaiae et Agau
num sont-elles distinctes. Saint-Maurice répond à la
description et aux distances que donnent, sur Agaunum,
saint Eucher et le moine anonyme de l'abbaye de Saint
Maurice, dans leurs récits du martyre de la légion Thé
baine, le premier écrivant en 432, le second en 524 :
« Acaunum sexaginta ferme millibus a Genevensi urbe
abest, quatuordecim vero millibus a capite Lemani lacus,
quem influit Rhodanus; locus ipse jam inter Alpina juga
in valle situs est. Ad quem pergentibus difficili transitu
asperum atque arctum iter panditur; infestus namque
Rhodanus saxosi montis radicibus vix pervium viantibus
aggerem relinquit : evictis transmissisque angustiarum
faucibus, subito nec exiguus inter montium rupes cam
pus aperitur » (Eucherii, Martyr Agaunens. hist. III).
Voici la description du second : « Thebaea legio praete
riens Octodurum oppidum (Martigny), ad locum cui
Agauno nomen est celeriter properavit, ut duodecim
244 G A L L VA. - ROUTES,

millium spatio ab Octoduro separata, necessitatem com


mittendi sacrilegii praeteriret. Agaunum accolae, inter
pretatione gallici sermonis, Saxum dicunt, quo in loco
ita vastis rupibus Rhodani fluminis cursis arctatur, ut
commeandi facultate subtracta, constratis pontibus viam
fieri itineris necessitas imperaret; undique tamen immi
mentibus saxis, parvisquidem, sed amoenus irriguis fon
tibus campus includitur. » Tel est le récit du moine, qui
concorde si bien avec celui de saint Eucher, avec l'aspect
de Saint-Maurice, enfin avec les traditions locales et les
écrivains du moyen âge que l'identification de Saint
Maurice avec Agaunum est indubitable. Mais nulle part
on ne confond ce dernier nom avec celui de Tarnaiae
ou Tarnadae, et M. de Saulcy propose de voir dans ces
deux noms les désignations de deux localités très-voisines
l'une de l'autre, mais distinctes, dont l'une, Agaunum,
serait à Saint-Maurice, et l'autre, Tarnaiae, serait à
Massonger, à 1"4 au-dessous, sur la rive gauche du
Rhône et en face de Bex. On a trouvé, en effet, à Mas
songer les débris d'un pont romain et deux inscriptions
dont l'une, transportée à Saint-Maurice et présentement
encastrée dans le bâtiment dit le Théâtre, révèle l'exis
tence d'une statio romaine en cet endroit; elle est ainsi
conçue : IN HONOR : D : D | GENIo sTAT IONIS VI
Rll vs PROBVS | MILES LEG XXIi | ALEXANDRiaNE .
P : F : IMP : D : N | aLExANDRO (Mommsen, Inscr.
Helv. 14). On comprend toutefois que deux localités
aussi voisines ont pu se confondre au point qu'au moyen
âge la règle imposée aux moines de Saint-Maurice portât
le nom de Tarnatensis. Quoi qu'il en soit, nous don
nons ici les mentions faites dans les textes de l'un et de
l'autre nom. Si l'hypothèse sus-énoncée était admise,
il faudrait croire que Tarnadae n'aurait été qu'une sta
G A L L1A. —- ROUTES. 245
tion postale et probablement douanière et un poste
militaire, mais que le chef-lieu de la civitas Vantuatum
aurait été Agaunum. — Inscript. : Auguste patron des
Vantuates :...NANTVateS PATRONo (Mommsen, Inscr.
Helv. 15). On a découvert à Saint-Maurice des inscrip
tions faisant connaître : un pontife (ibid. 23), un fla
mine, un duumvir : M - PANSlo - CoR | NVTl - FILIO .
SEVERO | Il VIR : FLAMINI... (ibid. 2 1); une FLAMI
NICA (ibid. 2o); un sevir (ibid. 27), enfin le n° 22 du
même recueil mentionne un personnage qui a parcouru
tous les degrés de la hiérarchie municipale : OMNl l BVS
HONORI3VS | FVNCTO..; voy. aussi l'inscription de
Drusus César encastrée dans le mur de l'église de Mar
tigny et qui se termine ainsi : ciVITATES lIIl VALLIS |
POENINAE (Mommsen, n. 17). Ces quatre cités ou peu
ples sont : les Nantuates, les Veragri, les Seduni et
les Viberi. — Monn. Mérov. : ACAvNo; ACAvNINsIs. —
Anon. Ravenn. : « juxta fluvium Rodanum,... civitas...
Tarnias » IV, 26. — Moyen âge : monasterium Sancto
rum Agaunensium; « monasterium Agaunense, Agau
num » (Greg.Turon. Glor. martyr. I, 75; H. E. III, 5;
voy. Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 82);
monasterium Acaunense; « Agaunensium monaste
rium » (Fredeg. F. E. p. 34); monasterium Sº Mau
ricii (voy. Valois, Votit. Gall. p. 2-3). — Quelques géo
graphes ont distingué Tarnaiae d'Agaunum, ce sont :
d'Anville, qui dit que cette dernière, qu'il place à Saint
Maurice, « était contiguë à un lieu plus considérable
nommé Tarnatu ou Tarnatae » (loc. cit.), Ukert, qui
place Tarnadae à Saint-Maurice et commet une erreur
en ajoutant : « dans le voisinage était Agaunum, où fut
fondé le monastère de ce nom, » ce qui donnerait à pen
ser qu'il y avait une localité appelée Saint-Maurice et un
246 (, A L L 1 A. — ROUTES ,

monastère qui en était distinct (II, 2° part. p. 491), la


Commission de la Carte des Gaules, qui a placé, comme
son président, M. de Saulcy, Tarnadae à Massonger ou
Massongy, mais qui n'a pas inscrit Agaunum à Saint
Maurice, comme elle l'aurait dû d'après ce système.
Walckenaer paraît avoir distingué les deux localités an
ciennes l'une de l'autre, puisqu'il place aussi Tarnaias à
Masson (pour Massonger) près Saint-Maurice (III, p.34).
Les géographes qui ont vu une seule localité dans Tar
natae et Agaunum et l'ont placée à Saint-Maurice sont :
Simler, Ortels (Thesaur. geogr. au mot Agaunum),
Cluvier (Germ. ant. II, p. 27), Valois (Notit. Gall. p. 2
et surtout 593), de Haller (Helvetien unter den Römern,
II, p. 532-535), Katanesich (I, p. 166), Wesseling, qui
croit qu'Agaunum est le nom plus moderne de l'an
cienne Tarnadae (loc. cit.), ce qui paraît contraire au
témoignage de l'auteur anonyme du récit du martyre
de la légion thébaine, puisqu'il dit que c'est un nom
gaulois signifiant rocher (voy. plus haut), Cluvier Ilal.
ant. I, p. 34o), Forbiger (III, p. 235, n° 67) et Lapie
(p. 224).

5. Or t où u r o. — (II, B, 1) octoounus rER4GRo.


RUM, — FoRUM ctAUDIu 1 ALLENsIUM ocTopURUs ou ocro
pURENsE (Martigny, et village d'Octan, détruit aujour
d'hui par la Dranse), xx1. m. (18") de Tarnaias ;
xxv. (37") de Summo Pennino. — /icus des /era
gri, puis chef-lieu de la civitas / allensium, dans la
prov. Alpium Penninarum.— Itin. Anton. : « Summo
Pennino..., Octoduro mpm xxv, Tarnaiax mpm xII »
Wessel. p. 351. — Voy. les distances d'Octodurus à
divers points : inscriptions milliaires, plus haut, SS 2
3.— Caes. : « ipse [Caesar], cum reliquis ejus legionis
G A L L / A. — ROUTES. 247

cohortibus, in vico Veragrorum, qui appellatur Octo


durus, hiemare, qui vicus positus in valle, non magna
adjecta planitie, altissimis montibus undique contine
tur. Quum hic in duas partes flumine (la Dranse) divi
deretur, alteram partem ejus vici Gallis ad hiemandum
concessit, alteram vacuam ab illis relictam cohortibus
attribuit. » Bell. Gall. III, I. (Selon M. de Saulcy,
l'Octodurus de César s'étendait sur les deux rives de
l'ancien lit de la Dranse, entre Martigny-Ville et Mar
tigny-Bourg : Revue archéol. III, 1861, p. 9 ) — Plin. :
« Latio donati incolae... Octodurenses » Hist. Vat. III,
xxiv (xx), 3. — Inscript. : ....F : CL : VALL : OCT....
Forum Clodii Vallensium Octodurense (voy. plus haut,
S 3, l'inscription milliaire entière). — ... F C A Forum
Claudii Augusti (voy. plus haut, $ 3).— ... F A Forum
Augusti (voy. plus haut, S 2). — ... F C.VAL Forum
Claudii / allensium (voy. plus bas). — FOR : CL : VAL
(Mommsen, Inscr. Helv. 316, 317). — D ' M | L : AVR
- REPERTO : IVVENi | ERVDITO : CAVSlDICO | BIS .
CIVI : VALLINSAE... (Mommsen, Inscr. Helv. 1 17).
— Notit. Prov. : « civitas Vallensium (var. Valensium)
Octoduro », var. « Octodorum, Iuctodorum, Ocrodorus,
Ucrodoro, Octodonum, Ortodorus », prov. Alpium
Graiarum et Penninar, Guérard, p. 23. — Anon.
Ravenn. : « juxta fluvium Rodanum,... civitas... Octo
dorum » IV, 26. — Moyen âge : « civitas Valensium
Octodoro; civitas Verusager, id est /alensium seu
Octodorum castrum » /erusager, nom qui rappelle les
/eragri (Valois, Votit. Gall. p. 592); « Theodorus,
episcopus Octodurensis » pagus Vallensis; regio /al
lensis; Martiniacum (id. ib.). — Pour les antiquités de
Martigny, voy. de Haller, Helvetien unter den Römern,
II, p. 529. — Au bourg de Saint-Pierre-Mont-Joux, sur
248 (, A / /. I A. - ROUTES,

le Saint-Bernard, à six heures de Martigny, on a trouvé


l'inscription milliaire suivante : -

IMP CAES VAL CONSTANTINO


P F lNVICTO AVG DIV|
CONSTANTI PII AVG FILIO BONO [ann. 3o8-337
RE]PvBvLICE NATO
F C VAL
XXllll

(Mommsen, Inscr. Helv. 315). On compte entre Mar


tigny et Saint-Pierre 36 kil. équivalant à xxIIII milles !
(Saulcy, Revue archéol. 1861, p. 455); mais de Haller
(Helvetien unter den Römern, II, p. 513) dit que cette
borne a été apportée à Saint-Pierre et qu'elle provient
d'un lieu plus élevé, et il compte de 7 à 8 lieues ber
noises de Martigny au passage du Saint-Bernard et
7 lieues bernoises du passage à Aoste (id. ib.); enfin il
remarque, entre Martigny et Saint-Pierre, l'endroit
moderne de Dix-Milieu, près de Sembranchier.
6. 3n summo l)rn nino. — (I, B, 1) mv suwwo
poEvivo (col du Grand-Saint-Bernard), xxv. m. (37")
d'Octoduro (insuffisant); x4 x4. (19") d'Eudracinum ;
(à xxxvIII m. d'Augusta Praetoria Aoste qui est inscrit
au delà d'Eudracinum). — Confins de la Gaule et de
l'Italie.— Itin. Anton. : Augusta Praetoria..., Summo
Pennino mpm xxv, Octoduro mpm xxv. — Inscrip
tions : ex-voto nombreux trouvés au mont Saint-Bernard:
IOVI : OP : M | POENINO. ... (Mommsen, Inscr, Helv.
3o ; cf. 32, 4o, 41, 43, 45, 52). On trouve aussi sou
vent le nom seul de la divinité topique : POENlNO |
PRO : ITV - ET : REDlTV | C : IVLIVS · PRlMVS | V : S .
L : M (Mommsen, ibid. 5o; E. Aubert, les Voies rom.
GALLIA. - ROUTES. 249

de la vallée d'Aoste, Revue archéol. IV, 1862,


p. 79).
C IVL RVFVS POENINO - V . S • L • M
AT TVA - TEMPLA LVBENS VOTA SVSCEPTA PEREG|
ACCEPTA • VT TIB| SINT - NVMEN ADORO TVVM
|NPENSIS-NON.MAGNA OVIDEM TE SANCTE PRECAMVr
MAIoREM SACVLO NOSTRVM ANIMVM ACCIPIAS

(Mommsen, ibid. n° 51; cf. n° 33, 35, 47, 48); voy.


l'orthographe singulière qui se remarque dans cette der
nière inscription : FELICIO - ET | CRISPINVS : FRA |
TRES - PVOENIN | O - VOTVM • SO|LVERVNT | L : M.
— On voit à l'hospice du Grand-Saint-Bernard, autour
du temple de Jupiter Poeninus, une collection intéres
sante d'antiquités romaines. M. E. Aubert a offert au
Cabinet des médailles de Paris les moulages en cire
des ex-voto les mieux conservés (voy. Revue archéol.
VI, 1862, p. 79).

LI. D'2t utttticum, AvENCHES; — A biwi 5 co,


VEVAY.

Jonction des deux routes précédentes.

2tu t ttt i r um fjel c tiorum, Avenches. Voy. plus


haut, p. 235. -

1. tttin oùunt. — (II, AB, 1) MivvooUvUw (Mou


don), xvxxx. l. (4o") d'Aventicum; v1. l. (13*) de
Viromagus. — Vicus de la civitas Helvetiorum, dans la
prov. Maxima Sequanorum. — Itin. Anton. : « Bro
mago..., Minnodunum mpm v1 ; Aventiculum Helve
tiorum mpm xIIII » Wessel. p. 352. La dernière distance
est impossible : il faudrait xxvIII, la position de Min
- c, ALL1A. - ROUTES
2oO » • - 4

lunum étant déterminée à Moudon par l'inscription


nodttl -
uvée :
suivante qu'on y a tro
PRo . sALvTE : DoMVS : DllN (ic
l . o .. M : IvNoNl : REGIN
ARAM - o - AEL : AVNVS ' llllll : AVG
DE svo ITEM DONAVIT VICAN
MINNODVNENS · X · DCCL " EX
O V O R v M v S SV R : G Y M N A
SIVM INPER - C : lTEM : SPOR
PE R T RI DVM - ElSDEM
V l C A N .. D E D I T l N A E V M
QVO D S| lN A L | OS • VSSVS
T RANSFERR - V O LVE R| NT
HANC - PECVN - INCOL · COL · AVEN
T | CENS | VM : D AR l · VOLO
L - D . D • V • M

(Mommsen, Inscr. Helº. 149).

2. Diromague. — (II, B, 1) VinoMacUs? vel nno


Macus, vx. l. (13"#) de Minodum; u1xxx. l. (2o") de
Vivisco. — Prov. Maxima Sequanor. — ltin. Anton. :
«/ ibisco..., Bromago mpm vIIII, Minnodunum mpm v1»
Wessel. p. 352 (ce sont des lieues gauloises). — Ne
saurait être éloignée de Promasens, qui s'écrivait aussi
Bromasens; ce serait à Promasens même, selon d'Anville
(Votice de la Gaule p. 18o), de Haller, qui parle des
murs anciens trouvés en cet endroit et des monnaies
romaines qui en proviennent (Helvetien unter den
Römern, II, p. 236), Walckenaer (III, p. 34), Forbiger
(III, p. 235, note 66), Lapie (p. 224) et la Commission
de la Carte des Gaules; ce serait à côté de Rue ou à Rue
même, selon Tchudy (Gall. Comata, p. 167), Willimann
G A L L IA. - ROUTES. 25 I

(de Reb. helvet. p. 4o), Wesseling (loc. cit.); le village


de Bro, ou Bré, ou Bret, sur le petit lac du même nom,
selon Cluvier (Germ. ant. II, p. 16) et Valois (Notit.
Gall. p. 1o2), ce qui est contraire aux distances des
Itinéraires; Oron, selon Katancsich (I, p. 165); ou
même Romont, selon les anciens géographes : Simler,
Zurita et Ortels (Thes. geogr. au mot Bramagus).
l)ivi5co, Vevey. Voy. plus haut, p. 24o.

LII. DE S)e geti a, DECIZE; — A (5 a $ a t obttn 0,


ToURs, PAR 2t varicultt, BOURGES.
Drg ctia, Decize. Voy. plus haut, p. 22o.
(Le tracé de la route entre Degetia et Avaricum, omis,
par erreur, dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)
1. diin coll o. — (I, B, 1) TI vcovTiUM (Sancoins,
dép. du Cher), xx. l. (44"#) d'Avaricum; xxxxxx. l.
(73"!) de Degetia (ce qui paraît excessif; il faudrait
xxxxx ; voy. l'Itinéraire d'Antonin où les distances
paraissent avoir été comptées par lieues, pour cette par
tie, et non par milles). — Prov. Aquitania I". — Itin.
Anton. : « Avaricum..., Tincontium mpm xx, Deccidae
mpm xxII » Wessel. p. 46o. — Moyen âge : Tincen
tium (voy. d'Anville, Votice de la Gaule, p. 645).
2. 3 varicvm. ff - (I, B, 1) ArARicUw hitvni
GUM cuboRUM, postea nrTvnrGEs (Bourges), xx. l. (44"!)
de Tincollo; xxxxxx. I. (53"!) de Gabris; xxvxxx. l
(62") d'Alerta; Avaricum est donc au carrefour de trois
routes — Capitale des Bituriges, puis civit. de l'Aqui
tania, puis metrop. de la prov. Aquitania /". — (Pour
les Bituriges, voy. plus haut, p. 23 et suiv.) — Itin.
Anton. « Ernodorum..., Avaricum mpm xIII, Tincon
252 G A L L1A. - ROUTES.

tium mpm xx » Wessel. p. 46o (ce sont des lieues gau


loises). — Milliaire d'Alichamps : ...AVAR · L · Xllll !
MED : L - XII : NER · L · XXV (Edm. Tudot, Carte des
voies rom. du dép. de l'Allier, p. 12). Ce milliaire,
trouvé à Alichamps, entre Bourges, Néris et Château
Meillant, nous donne (probablement en lieues gauloises
nationales de 2436 mètres) la distance du point où ce
monument a été trouvé aux trois villes d'Avaricum, de
Mediolanum et d'Aquae Neri (voy. plus bas, Aquis
Neri)— Monn. Gaul. : oYI KY. — Caes. : « oppidum
Avaricum, quod erat maximum munitissimumque in
finibus Biturigum atque agri fertilissima regione » Bell.
Gall. VII, 13; « procumbunt omnibus Gallis ad pedes
Bituriges, ne pulcherrimam prope totius Galliae urbem
quae et praesidio et ornamento sit civitati, suis manibus
succendere cogerentur » id. 15; « amplius xx urbes
Biturigum incenduntur » ib. id. « On reconnaît, entre
les portes Saint-Michel et Bourbonneux, le point par où
César a attaqué la ville » (Dictionn. archéol. de la Gaule,
époque celtique, p. 1o3). — Dio Cassius : Tºù; roù;
Oûvtoºptya;.... Aüzpxòv.. XL, 34, p. 136. — Flor. :
« Avaricum quadraginta milium propugnantium sustu
lit » Epit. I, 43 (nI, 1o). — Ptolem. : Bºtoºptys; oi
Ko56ot xai TróAt; AÙxptxov (2o"15'-46'4o'), en Aquitaine
(II, vIII (vII), 13. — Amm. Marcell. la place en Lugdu
nensis I" : « Lugdunensem primam Lugdunus ornat....
et Biturigae » XV, xI, 1 1; ce qui ne s'accorde pas avec
la Votitia Provinciarum. — Notit Prov. : « metropolis
civitas Biturigum », prov. Aquitania I", var. « Bitori
gum, Bitoricum, Bituricum, Betorico, Betorigorum,
Betoricorum, Bituringum, Beturigium », Guérard,
p. 26, note 3. — Notit. Dign. : « equites catafractarii
Biturigenses » Böck. I, p. 1o. — Inscript. : ....CIVES
G A L L I A. — ROUTES. 253

BITvRIx CVBvS... (Orelli, 19o); vIRDoMARvs


THARTONTIS F | DOMO BITVRIx... (Maffei, Mus.
Veron. p. 121, 3); .... COH....j. AOVITANORVM BITV
RIGVM... (Henzen, 5418); ...COH - II : BITVRIGvM...
(id. 6755); ...coHoR : PRIMAE | BITVRIcvM... (Grut.
p. 382, n° 9); ...ORDO : BITVR.... (id. p. 84, n° 1).
Duumvirs : GAVIAE : OVIETAE | AEMILI : AFRI II VIR .
l ....FILIAE | ..... l
· BLASI | .... BIT : CVB... (trouvée .
récemment dans les remparts de Bourges). — Anon.
Ravenn. : « in... Guasconia, plurimas.... civitates :
Buturicas.... » IV, 4o. — Monn. Mérov. : BEToREGAs
cI; BEoREGAs; BEToRGAs; BETvRGAs; BEToREx. — Greg.
Turon. : Bituricae, Bituriga, Betoricum territorium,
Bituricum, Biturici (Géogr. de Grég. de Tours, Alfr.
Jacobs, p. 95-96). — Fredeg. : « Betorica, caput Aqui
taniae » (Epit. 12, 3° Continuat. 1 1 1). — « Avaricum
dictum esse observo a fluvio Avara, quem postea Averam
vocavere,... qui a nonnullis Euvra aut Evra nuncupa
tur, vulgo Yèvre » (Valois, Votit. Gall. p.85).— Moyen
âge : episcopi Bituricenses; « Avaricum, caput regni
Aquitanici, quia archiepiscop. Bituricensis toti Aquita
niae praesidebat » (Valois, Votit. Gall. p. 86); « anno
767, rex Pippinus ad Betoricas accessit » (ib. id.); «pagus
Bituricus, Bitorinus; comitatus Bituricus » (ib. id.)—
Monn. Carlov. : LoTERIvs REx Rſ BITvRICE : BITvRIGEs
cIvITA ... RICA : BITvRICEs cIvIT; BITvRCEs (Poey d'Avant,
Monn. féod. I, p. 266). — Des monuments romains et
mérovingiens ont été découverts récemment à Bourges
(Lettre de M. Boyer, Revue archéol. 1865, t. XII,
p. 392-396).

3. ©5abrie. — (I, B, 1) canniae (?) canonnrra (?)


(c'est-à-dire pont sur Cher, Chabris?), xxxxxx.l. (53"4)
254 G A L L I A. – ROUTES.

d'Avaricum, xxtxxx. l. de Tasciaca. —Prov. Aquita


nia I". — D'Anville (Notice de la Gaule, p. 336) rap
proche, avec raison, Gabris de Carobriae, dont Valois
parle en ces termes : « in libro de Miraculis S. Austre
gisili, invenio nonullos e Francis in villa Stivali, juxta
vicum Carobrias, domum S. Austregisili, Biturigum
episcopi incendisse. /icus iste Carobriae positus est in
. finibus Biturigum et pontes habuit Caro flumini impo
sitos et ab utrisque nomen accepit » (Votit. Gall. p. 129).
Presque tous les géographes placent Gabris à Chabris;
d'autres le placent à Gièvres, en face de Chabris, comme
Lapie (p. 235) et la Commission de la Carte des Gaules,

4. (idºria ca. — (I, B, 1) TAscIAcA, cassicIATA (?),


cAssicIA, cAssIATA (?), xxttt t. l. (53"!) de Gabris ;
pas de distance marquée de Casaroduno.—Prov. Aqui
tania l". — La fameuse inscription qui se lit sur le
socle de la petite statue de bronze représentant un che
val et trouvée à Neuvy-en-Sulias (dép. du Loiret, arr.
de Gien), en 1861, et aujourd'hui conservée au musée
d'Orléans, est ainsi conçue : AVG : RVDIOBO SACRVM !
CVR CASSICIATE D S P D | SER - ESVMAGIVS .
SACROVIB : SERIOMAGILVs : SEVERvs (Mantelier,
Bulletin de la Société archéol. de l'Orléanais, n" 38).
D'après les différentes explications qui ont été données
de cette inscription, les uns ont vu dans CVR CASSl
CIATE le nom d'un personnage précédé de la désigna
tion de la fonction qu'il aurait remplie, hypothèse peu
justifiable; les autres, sans s'expliquer d'une manière
satisfaisante sur le mot CVR, ont reconnu dans CASSl
CIATE un nom géographique et ont supposé que l'of
frande exprimée par les lettres D S P D (de sua pecu
nia dedit ou dederunt) était une donation collective.
G A L L IA. — ROUTES. 255

Parmi ces derniers nous citerons M. Huillard-Bréholles


(Essai d'explicat. d'une inscript. etc. Revue archéol.
VI° vol. 1862, p. 351-367) et M. Monin (Monum. des
anciens idiomes gaulois, Append. VI, p. 28o). Il est
impossible d'admettre l'opinion du premier de ces sa
vants, qui suppose qu'il s'agit de la curia ou des curiae
d'un municipe inconnu du nom de Cassiciate, ce nom
pouvant tout au plus désigner un vicus de la cité des
Bituriges ou de celle des Carnutes. Quoi qu'il en soit,
s'il s'agit d'un nom géographique, M. Huillard-Bréholles
a démontré que ce nom gaulois avait dû former réguliè
rement Cassiacus qui est si fréquent dans les chartes
du moyen âge (voy. l'article précité, p. 362, note 2);
il ajoute que Cassiacus a pu engendrer à son tour les
noms modernes Chacé, Chassé, Chassey, Chassi, Chécy,
Chési, Chessy, Chasé, Chazay, auxquels nous ajouterons
Chissay. En mesurant la distance qui sépare, d'après la
Table, la station Tasciaca d'Avaricum, on a deux fois
xxIIII lieues gauloises; or, xLvIII lieues gauloises valent
1o6 kil., ce qui nous conduit, en suivant la direction de
Tours à partir de Bourges, vers la limite des deux dépar
tements de Loir-et-Cher et d'Indre-et-Loire, au village de
Chissay sur le Cher. On pourrait, en ce cas, proposer la
correction suivante à la Table : Casciaca, qui est bien
le Cassiacus du moyen âge, le C et le di présentant une
grande analogie dans l'écriture du xIII° siècle, aussi bien
pour les majuscules que pour les lettres ordinaires. Il est
vrai que la distance de xLvIII lieues, qui sépare Avari
cum de Tasciaca, est partagée, sur la Table, en deux
intervalles égaux de xxIIII lieues chacun, et que, Gabris
tombant à Chabris, cette dernière station se trouverait
plus rapprochée de Chissay que de Bourges; mais elle le
serait davantage encore de Thezée, Tésée ou Tezée, sur
256 G A L L1A/. – ROUTES.

le Cher, à II lieues à l'E. de Chissay, et que l'on a pro


posé cette localité de Tezée comme devant être Tasciaca;
c'est aussi à Tezée, il faut le dire, que M. Peigné
Delacourt a cru reconnaître des ruines romaines qu'il
déclare avoir pu appartenir à l'ancienne mansio ou mu
tatio d'une route romaine. Malgré ces incertitudes, nous
avons cru utile de signaler des analogies qui aideront
peut-être à découvrir la vérité. — Tasciaca serait à
Tesée, selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 634),
Walckenaer (III, p. 67), Ukert (II, 2° part. p. 395) et
Forbiger (III, p. 171, note 24); à Montrichard, près de
Chissay, selon Katancsich (I, p. 99) et Lapie (p. 235).
Cagar où un o, Tours. Voy. plus haut, p. 18o.

LIII. DE (S a ºû t pbun c, ToURs,


A $ ortunamnetv, NANTEs, — PAR 9 emuitº,
POITIERS,

Ca sar où un o, Tours. Voy. p. 18o.


Entre Tours et Poitiers la voie devait être dirigée par
Ingrande Igorandae, Antran Interamnis, Cenon (autre
fois Senon) Sanno et Jaulnais Gelnacum (D. Fonte
neau, Dissert. sur les voies rom. en Poitou, $ IV).
1. frmuno. ff — (I, B, 1) livovvw picrovvw,
postea Pictari (Poitiers), xl1x. l. (93"4) de Cararo
duno (exact); xx. l. (44"#) de Fines (sur la route
d'Argantomago Argenton); xxxxxx. l. (73"!) de
Segora (sur la route de Nantes); xut. l. (35"!) de
Rarauna (sur la route de Saintes); Lemuno est donc au
carrefour de quatre routes. — Capitale des Pictones,
)
puis civitas de la prov. Aquitania I". — Itin. Anton. :
G A L L VA. — ROUTES. 257
· « Rauranum..., Lomounum mpm xx1; Fines mpm xxI »
Wessel. p. 459-46o. — Hirtius : « oppidum Lemonum
[in fines Pictonum] » Bell. Gall. VIII, 26. — Ptolem. :
Kxvéyouat ôè tï; Axoot7zvízç rà gèv àpxtvz6txrz zzi Trpô;
T# 0z)4ooº mtzrove;, óv 76)st; 'Pztiárov (17"5o'-48"2o'),
Aſuovov (19"-47"5o') II, vII (v1), 5, var. Atyvov, Atuovov.
— Inscript. : CL - VARENILLAE : CL - VARENI COS :
FILIAE | CIVITAS PICTONVM FVNVS • LOCVM · STA
TVAM | MONIMENTVM PVBLIC • M • CENSOR - PAV
LVS LEG - AVG - PR . PR PRO | VINC . AQVITAN .
COS - DESIG . MARITVS HONOR | E CONTENTVS
SVA : PEC : PONEND : cvRAVIT (D. Tassin, Diplom.
t. II, pl. 3o). — Amm. Marcell. : « Provincia.... Aqui
tania : ... Pictavi » XV, xI, 13. — Notit. Prov. : « civi
tas Pictavorum », prov. Aquitania II", Guérard, p. 27.
— Notit. Dignit. : « praefectus Sarmatarum Gentilium
et Taifalorum Gentilium, Pictavis, in Gallia » Böck. II,
p. 122. — Anon. Ravenn. : « in Guasconia,... civila
tes : ... Pictavis » IV, 4o. — Greg. Turon. : « Pictavis,
Pictavensis civitas; Pictavum; Pictavus terminus ;
pagus; Pictavum territorium » (A. Jacobs, Géogr. de
Grég. de Tours, p. 122). — Monn. Mérov. : PEcTAvis
cIvE, PECTAvo. — Monn. Carlov. : PECTAvo. — Monn.
Seigneur. : de Richard Cœur de Lion, PICTAvIENsIs;
d'Alphonse de Poitiers, ALFvNs coMEs R Pic-TAviENsIs;
PICTAvIENTsIs; de Philippe de France (131 1-1316), PHs.
PILI. REG. FRAc R coMEs PicTAviEs. — Moyen âge : ager
Pictonum; pagus Pictavus (Valois, Votit. Gall. p. 449).

2. º5e gora. — (I, B, 1) secona, xxxt tt. l.


(73"!) de Lemuno (exact); xu 11 t. I. (4o") de Portu
namnetu Nantes (très-insuffisant; il faudrait xlut t).
A Segora, ou au delà, dans la direction de Nantes, cette
17
258 (, A L L IA. - ROUTES,

route avait un embranchement sur Juliomago Angers.


— Prov. Aquitania II". — On a rapproché Segora du
Xixoº )tgºv (17"3o'-48'15'), que Ptolémée place sur la
côte de l'Aquitaine, entre le IIxtóvov 3zgov et les Atys gº,
Totauoû èz6o)at (17"4o'-48"3o') II, vII (vi), 2, var. >rzãº,
Xixoç, Snzóº; mais il ne peut y avoir là qu'un rapport de
noms, la route de Poitiers à Nantes ne devant pas même
s'approcher de la côte. — L'erreur manifeste que nous
avons signalée dans les mesures, soit entre Lemuno et
Segora, soit plutôt entre Segora et Portunamnetu,
erreur qui donne un écart d'une trentaine de lieues gau
loises entre les chiffres de la Table et la distance réelle
de Poitiers à Nantes, a jeté une grande incertitude dans
les opinions des géographes touchant la position de
Segora et la vraie direction de la route. Cette station
aurait été à Bressuire, selon Sanson, d'Anville (Notice
de la Gaule, p. 592) et la Commission de la Carte des
Gaules; au S. de Bressuire, selon Ukert (II, 2" part.
p. 392), dont l'opinion peut se confondre avec celle de
l'abbé Belley, qui porte Segora à Breuil-Chaussée, petite
localité voisine, et, en effet, au S. de Bressuire (Dissert.
sur Limonum, etc. Mém. de l'Acad. des Inscript.
XIX, p. 7o7 et suiv.); ce serait Airvault (où existent
des traces de voie romaine), selon D. Fonteneau (Dis
sert. sur les voies romaines du Poitou, S II); Doué,
selon la Sauvagère (Rech. sur un camp romain, etc.) et
de Caumont(Cours d'antiq. monum.); Montreuil-Bellay
ou Lezon, selon Bodin (Rech. sur Saumur et son
arrond.); Montreuil-Bellay, selon Lapie (p. 234); la
métairie de Ségourie, commune du Fief-Sauvin, près
Beaupréau, selon M. Desvaux (Essai statistique sur les
communes de l'arrond. de Beaupréau, dans l'Annuaire
de Maine-et-Loire, 1837); on a retrouvé, en effet, sur
(, A L L1A1. - ROUTES . 259
ce point, des antiquités romaines importantes décrites
par M. Desvaux et par M. Chanlouyneau (lettre du
26 mars 1841, publiée p. 28, note 2, des Rech. sur
deux voies romaines, etc., par M. de la Fontenelle de
Vaudoré). M. Bizeul partage cette opinion (Ann. de la
Société académique de Vantes, t. VIII, p. 15o); mais
ce lieu est à Lv lieues gauloises de Poitiers. Ce serait
Mortagne-sur-Sèvres, selon M. Massé-Isidore (/ endée
poétique et pittoresque). On voit que l'embranchement
qui se détache, sur la Table, à droite de la route, entre
Segora et Nantes, vers Juliomago Angers, a pu faire
penser que la seconde mesure, xu1tt, se rapportait à la
distance qui séparait cette station, non pas de Portu
namnetu, mais bien de Juliomago, et, dans cette hypo
thèse, la distance de Nantes à Segora aurait été simple
ment omise sur la Table. En effet, Doué et Ségourie
sont environ à xvIII lieues d'Angers; mais la disposi
tion de la Table ne semble pas comporter cette interpré
tation. Reste l'explication de M. de la Fontenelle de
Vaudoré, qui, habitant le pays, avait pu réunir toutes
les informations possibles sur cette question. Tout en re
connaissant l'existence d'une voie romaine allant direc
tement de Poitiers à Angers, M. Vaudoré a constaté
l'existence d'une autre voie dans la direction de Poitiers
à Nantes; il en a retrouvé de nombreux vestiges et a
pu en suivre le parcours par les Forges, Saint-Georges,
Mazières, Secondigny, Saint-Pierre-du-Chemin, Pou
zauges, les Herbiers et Saint-Georges-de-Montaigu.
L'auteur de ce Mémoire place Segora à la métairie de
la Caillerie, commune de Secondigny-en-Gâtine, où se
trouvent des antiquités, qui est distante de Poitiers de
73 kil. valant les xxxIII lieues exigées par la Table, et
près de laquelle était l'abbaye de Notre-Dame-de-l'Absie,
26o (, A I. L IA. - ROUTES,

dont un titre, de 1 135, mentionne une voie publique


conduisant à Sergnec. Pour la distance de ce point à
Nantes, il est facile de supposer l'erreur, si fréquente
dans les chiffres de la Table, qui consiste dans la sub
stitution de 1 à l, ou bien, et ce serait le cas ici, de
v à lt, ce qui donnerait xlt txx ou xlvx1, le nombre
des jambages étant toujours le même. Ce dernier chiffre
exprime d'ailleurs la distance exacte entre Secondigny et
Nantes. Mais l'auteur du Mémoire sus-mentionné pré
fère, sans bonne raison, supposer qu'une station, accom
pagnée du nombre exprimant la distance qui la séparait
de Nantes, a été omise entre Segora et Portunamnetu,
et il croit que cette station est Duronum, dont il n'est
fait mention que dans les écrits du moyen âge (Rech. sur
deux voies romaines, etc., extrait du Bulletin de la
Société des antiq. de l'Ouest, 1841, 86 p. et 1 carte).
On ne comprend pas Walckenaer, qui porte Segora à
Segré, au nord de la Loire (III, p. 58).
or tunantn ct p, Nantes. Voy. y. plus
p haut, pp. 193,

LIIII. DE 9 cmuno, PoITIERs;


A $81ttbiga [a, BORDEAUx;
PAR SUl c bi c ſa n o.º5an c or um, sAINTES.
ſtmtuno, Poitiers. Voy. plus haut, p.256.
1. li a r a un u. (Raraum, à tort, dans la Scheda
poster. de Welser.) — (I, B, 1) RavnavoM (Rom),
xux. l. (35"!) de Lemuno; xxx. l. (26"!) de Brigio
sum.— Prov. Aquitania II". — Itin. Anton. : « Aune
donnacum..., Rauranum mpm xx, Lomounum mpm
xxI » Wessel. p. 459. — C'est à tort que Katancsich
G A L L VA. – ROUTES. 26 I

(I, p. 128) rapproche Rarauna du Pztiztov de Ptolé


mée (II, vII (vi), 1o), qui doit être cherchée dans le
pays de Retz (d'Anville, Géogr. ancienne abrégée, I,
p.8o). — Paulinus, epist. IV ad Auson. v. 249 : « vel
quia Pictonicis tibi fertile rus viret arvis, | Rauranum
Ausonias tibi devexisse curules conquerar. » — Rom ou
Raum, petite ville du dép. des Deux-Sèvres, sur la Dive,
arr. de Melle, selon d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 541), Ortels, Belley (Mém. de l'Acad. des Inscript.
XIX, p. 697), Wesseling (loc. cit.), Valois (Votit. Gall.
p. 54 et 449), Ukert (II, 2" part. p. 392), Forbiger
(III, p. 17o, note 22), Walckenaer (III, p. 97), Lapie
(p. 233) et la Commission de la Carte des Gaules. Dom
Fonteneau décrit cette voie dont les traces se voyaient
encore de son temps dans le bourg de Rom et qui, de
là, gagnait Poitiers par la Chaussée, la Forêt, le Logis
de-la-Barre, les Minières, Vivonne, Ruffigny et Crou
telle (Dissert. sur les voies rom. en Poitou, S 1).

· 2. ſ3rigi ogunt. — (I, A, 1) BRIGIosUu (Brioux,


dép. des Deux-Sèvres, arr. de Melle), xxx.l. (26"!) de
Rarauna; vxxx. l. (18") d'Auedonnaco. — Prov. Aqui
tania II". — Station qui ne figure pas dans l'Itinéraire
d'Antonin ; mais les deux points auxquels elle est ralliée
donnent les distances : « Aunedonnacum..., Rauranum
mpm xx » Wessel. p.459 (ce sont des lieues gauloises;
encore les xx lieues données par les deux Itinéraires
sont-elles insuffisantes entre Rom et Aulnay, en passant
par Brioux.) — L'identification de Brigiosum avec
Brioux semble établie d'autre part : 1° par un passage de
la vie de saint Junien, dont l'auteur est contemporain
de Louis le Débonnaire : « [sepultus est] in territorio
Briossio, lin Pictonibus] » (voy. Valois, Votit. Gall.
"-

202 (, 4 L L I A. – ROUTES.

p. 98), 2° par une monnaie mérovingienne : BRIosso


VICO.

3. 2t u cù onn a co. (Auedonaco, par erreur, dans la


Scheda poster. de Welser et dans les cuivres d'Anvers
1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles 1728.)—
(I, A, 1) AUvEpovvAcUM (Aulnay, dép. de la Charente
Inférieure, arr. de Saint-Jean-d'Angély), vxxx.l. (18")
de Brigiosum; xux. l. (35"!) de Mediolano Sancorum
(cette distance est omise dans les cuivres de 1598, 1682
et 1728); pas de distance marquée de Sermlanicomago.
Auedonnaco est donc au carrefour de trois routes. —
Prov. Aquitania //". — Itin. Anton. : « Mediolanum
Santonam..., Aunedonnacum mpm xvI, Rauranum
mpm xx » Wessel. p. 459 (ce sont des lieues gauloises).
— Borne milliaire vue à Aulnay, en place, par dom
Fonteneau : L : FVRIVS | L · FANl... | MILL (Dissert.
sur les voies rom. en Poitou, S 1). — Moyen âge .
Audenacum (voy. d'Anville, Votice de la Gaule, p. 131).
4. llcbiolano. 5an cor um. ff (Pour 5anto
nuilt; runt est écrit en abrégé. Toutes les éditions anté
rieures donnent des lectures inexactes : Mediolano Sanco,
dans la Scheda poster. de Welser; Mediolano Saneon
dans les cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682
et de Bruxelles 1728; ttl c õil un o º5an corum, dans
Scheyb : le premier o, oublié, a été ajouté au dessous de
l'i; ttl cùiolano 5un rorum, dans Mannert. Les édi
teurs antérieurs à 1753 n'avaient pas compris l'abrévia
tion finale.) — (I, A, 1) vepro1.4 vvu savTovUM, postea
s / vTovEs (Saintes), xv t l. (35"!) d'Auedonnaco (cette
distance est omise dans les cuivres de 1598, 1682 et
1728); x1 1 1 l. (29") de Lamnü (xxIII, par erreur, dans
les cuivres de Nuremberg 1682 et xxII dans les cuivres
(, A L L / A. — ROUTES. 263

de Bruxelles 1728); pas de distance marquée de Con


date . Mediolanum Santonum est donc au carrefour de
trois routes. — Oppidum et civitas des Santones, puis
de la prov. Aquitania II". — Itin. Anton. : « Tam
num..., Vovioregum mpm xII, Mediolanum Santonum
mpm xv, Aunedonnacum mpm xvI » Wessel. p. 459 (il
faut remarquer que les distances entre Saintes et Tamnum
Tallemont sont plus grandes dans l'Itinéraire, xxvII milles
valant 4o kil., parce que la route fait un détour consi
dérable pour desservir Vovioregum Royan; dans laTable,
la route est directe entre Saintes etTallemont, qui sontéloi
gnées en effet de 29 kil. l'une de l'autre).—Monn. Gaul. :
sANToNos,— Caes. : « Santonum fines.... qui non longe a
Tolosatium finibus » Bell. Gall. I, 1o; cf. VII, 75. —
Strab. : Töv ôè >zvtóvov Tó)t; èati Meôto)xvtov IV, II, 1 ;
Tºò; ôè rſp 'ozex ® X4 7ovot id. II, 2; èz6Z))et ô ö gèv
Tzpoóvzç.... et; tò uetz#ù B.7ooçéyov..., zzi Szvtóvov, au po
tégov Tz)zttzów #ºvov id. ib. I. Strabon nous apprend
qu'une des routes ouvertes par Agrippa et partant de
Lyon, aboutissait au pays des Santons, uéyºt Sxw76vov
IV, vi, 1 I. — Plin. : « Aquitaniae sunt : ...Santones
liberi » Hist. Vat. IV, xxxIII (xvIIII) 1; « littus Santo
num » IX, IIII (v), 2; « Santonicum, genus absinthii...
a Galliae civitate » XXVII, xxvIII, I ; cf. Dioscoris :
à yw0íov... Sxw76wvov... Szyrovſôt y6ºz III, 28; Columell. :
« herba Santonica » VI ; Martial. : « Santonica virga »
IX, 96; Tibull. : « Oceanum Santonicum » Eleg. I.
— Pompon. Mela : « Santoni » III, 2. — Ptolem. :
en Aquitaine : 2zw7óvov )tuiv (16'3o'-46'45'), Xzvt4wow
&zgov (16" 47"15') II, vII (vi), 2; 5p oû; [IIſztoyzg], Szyroye;,
(ow T6)t; Meôvo)xvtov (17"4o'-46'45') id. ib. 7. — Tacit. :
« Julius Africanus e Santonis, Gallica civitate » Annal.
VI, 7. - Auson. : « Santonus ut sibi Burdigalam, mox
264 " GA I. L I .1. - ROUTES .

jungit Aginnum | illa sibi... » Epist. XXIV, v. 79;


« lostrea] Santonico quae tecta salo » Epist. IX, v. 31;
« te propter campos incolo Santonicos » Epist. XIV,
v. 2; « Santonico refluus non ipse Carantonus aestu »
Mosell. v. 463 ; « Santonicamque urbem vicino acces
simus agro » Epist. VIII, v. 3. — Steph. Byzant. :
Meôv6)xvov, Tó)t; Axutzwiz; : oi oizoÙvts; Meôvo)zvvo. >x-
voveç, é6vo; tig Axurxvtxç. — Amm. Marcell. : « pro
vincia Aquitanica..., Santones » XV, xi, 14. - Notit.
Prov. : « civitas Santonum », var. « Sanctonum » (dans
quinze manuscrits), prov. Aquitania II", Guérard,
p. 27, note 6.— Monn. Mérov. : sANCToNAs cI; sANTo
NAs; sANToNIs. — Anon. Ravenn. : « in... Guasconia,...
civitates : ... Mediolano Santinis » IV, 4o. — Greg.
Turon. : Santonas; Santonica urbs; Santonici (voy,
Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 127). —
Fredeg. : pagus Santonicus. — Monn. du xIII° siècle :
sTcvINAs; sTICNAs; srcITNAs (Poey d'Avant, Monn,
féod. II, p. 65). -

5. ſamniï. (Par erreur, ſimnii, dans l'édition de


Mannert.) — (I, A, 1) TAMvUu (Tallemont, dép. de la
Charente-Inférieure, sur la Gironde), xxxx. I. (29') de
Mediolano.Sancorum (par erreur, xxIII dans les cuivres
de Nuremberg 1682 et xxII dans les cuivres de Bruxelles
1728); xxx 1. l. (49") de Blavia Blaye (exacte). —
Prov. Aquitania I/". — Itin. Anton. : « Blauto pour
Blavio)..., Tamnum mpm xvI, Vovioregum mpm xII,
Mediolanum Santonum mpm xv » Wessel. p. 458-459
(pour la 1" distance, il faudrait xxxIIII milles, valant
5o kil.). — Monn. Mérov. : TANNAIo ?
6. ſ3l a iti u. (Par erreur, ſ3lania, dans les éditions
de Scheyb et de Mannert. M. Alfr. Maury a fait ce
(, 4 L 1 /A. – ROUTES. 265

redressement, Revue archéol. IX, p.62.) — (I, A, 1)


bLarra (Blaye), xx1x. l. (49") de Lamnü (pour Tam
num Tallemont, distance exacte); 1x. l. (2oº) de Bur
digalo (insuffisant; il faudrait xxxx, valant 29 kil.). —
Prov. Aquitania II". — Itin. Anton. : « Burdigala...,
Blauto (pour Blavio) mpm xvIII (exact), Tamnum mpm
xvi » Wessel. p. 458-459, var. « Blauito, Blanuto. »
— Auson. (Epist. X, v. 15-16) :
« Aut iteratarum qua glarea trita viarum,
Fert militarem ad Blaviam »

— Greg. Turon. : « habetur in hoc territorio [Burdi


galensi] et sanctus Romanus presbyter, quem S. Mar
tinus sepulturae locavit ; est autem sepulcrum ejus conti
guum Blaviensi Castello, super littus amnis Garonnae »
Glor. Confess. — Cf. Fredeg. Appendix chronic. :
« Castrum Blavium » cap. CvIII. — Anon. Ravenn. :
« sunt civitates, in ipsa regione [Guasconial : ... Bla
via » IV, 4 I.

7. t u r õ i g al o. ff (Burdegalo, par erreur, dans


les cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de
Bruxelles 1728; Burdigala, par erreur, dans le redresse
ment de M. Maury, Revue archéol. IX, p.62.)—(I, A, 1)
nURDIGALA BITURIGUM rIriscoRUM (Bordeaux), 1x.l. (2o")
de Blavia (insuffisant pour x111 valant 29 kil.); pas de
distance marquée de Varatedo; x. l. (22") de Serione;
1xxx. l. de... (on voit encore le haut d'un chiffre avant
ces trois unités; ce nombre exprimait la distance à une
localité, dont le nom était sans doute inscrit sur la feuille
première qui manque à la Table; mais ce nombre était
encore visible avant 1753, car il est porté sur les cuivres
de 1598, de 1682 et de 1728 : « vIII ». Ces deux dernières
distances sont omises dans la Scheda poster. de Welser).
266 (, .4 L L I.4. — ROUTES.

Burdigalo est donc au carrefour de quatre routes. —


Oppid. et civit. des Bituriges Vivisci, puis metrop. de la
prov. Aquitania II". — (Pour les Bituriges Vivisci,
voy. plus haut, p. 24-25).— Itin. Anton. : « Boios....,
Burdigalam mpm xvi » Wessel. p.456; route d'Asturica
à Burdigala : ccccxxI, Wessel. p. 453; — « ab Aquis
Terebellicis Burdigalam mpm LxIIII » id. ib., et, sur
cette route : « Salomaco..., Burdigala mpm xvIII »
p.457; « a Burdigala Augustodunum mpm ccLxxIIII »
p.458, et, sur cette route : « Burdigala,... Blauto pour
Blavio) mpm xvIIII » id. ib.; « a Burdigala Arganto
mago mpm cxcvII » p. 461, et, sur cette route : « Bur
digala,... Sirione mpm xv » id. ib. — Itin. Hierosol. :
« civitas Burdigala (var. du manuscrit de Vérone :
Bordegala), ubi est fluvius Garonna, per quem facit
mare Oceanum accessa et recessa, per leugas plus minus
centum. Mutatio Stomatas leug. vII, mutatio Sirione
leug. viiii » Wessel. p. 549-55o; « fit a Burdigala
Arillate usque milia cccLxxI, mutationes xxx, mansio
nes x1 » p. 553, (var. du manuscrit de Vérone : « fit a
Bordegala Arelate usque millia cccLxxII, etc. »); « fit
omnis summa a Burdigala (var. du manuscrit de Vérone:
Bordegala) Constantinopolim vicies bis centena viginti
unum milia, mutationes ccxxx, mansiones cxII » p. 571.
— Strab. : tb rô» Bºtoupiyov tôv 'oïazov] #ºyo; #yº ô:
èuTóptow Boopôtyz)z à Tizety.evov )tgv002)ztrm rivi, #y Tovo -
av zi èz6o)zi toÙ TrotzgoÙ IV, II, 1; il place Bordeaux en
Aquitaine, mais il dit, en parlant des Bituriges Vivisci :
uówow... ëºvo; èv toï; Azouttxvoï; 3))ópu)ow tôputzt, id. ib.
— Ptolem., en Aquitaine : ü?'o); [s4wtowz;|, Btoººt; º
o) 6tazo! č» Tó)t;... Boopôiyz)z (18-45º3o') II, vu (vi),
18; cf. VIII, v, 3. — Notit. Prov. : « metropolis civitas
Burdigalensium », var. « Bordegalensium, Bordaega
(, -4 L L / A. - ROUTES. 267
lensium, Burdagalensium », prov. Aquitanica II", Gué
rard, p. 27, note 3.— Inscript. : AVGVSTO SACRVM !
ET GENIO CIVITATIS | BIT - VIV (Orelli, 196); L :
LENTVLIO | CENSORlNO | PICTAVO | OMNIBVS . HO |
NORIBVS : APVD | SVOS · FVNCTO | CVRATORI - BIT
VIVISCORVM.... (Spon. Antiq. de lyon, édition avec
notes de M. L. Renier, p. 367); IVL : LVPVS : cl BI
TVRIX VIB B DEF • ANN - XXXVl ° FIL • EIVS - F . C
(Gruter, d'après Scaliger, p. 731, 3); D : SEIvs : D : F :
OVIR | IVVENIS : BVRDIGILA | MlL - LEG : III : AVG...
(L. Renier, Inscript. rom. de l'Algérie, n. 3187).
— Amm. Marcell. : « in fquitania... prima provincia
est ſquitanica, amplitudine civitatum admodum culta
omissis aliis multis, Burdegala et Arverni excellunt »
XV, x1, 13. — Auson. (Clar. Urb. XIV, v. 1-4) :
« Impia jamdudum condemno silentia quod te
O paifia, insignem Baccho, fluviisque, virisque
Moribus, ingeniisque hominum, procerumque senatu
Non inter primas memorem, etc. »
Cf. Epist. XXIV, v. 9o et suiv.; et Mosella, v. 19. —
Anon. Ravenn. : « in Guasconia... civitates : ... Bordi
calon » IV, 4o. — Martial. : « Burdigalus » habitant
de Bordeaux, Epigr. — Monn. mérov. : BvRDF GALA ;
BvRDEGALE. — Monn. des comtes de Bordeaux et ducs
d'Aquitaine : x° siècle, au droit, on lit sANCHIvs Rſ
BvDEIAL; BvRDEIAI; BvDE - IAL ; BvDELAI; BvIDEIAL ;
BvIEIAL; deniers de Bernard Guillaume de 984-1o1o,
BvRDIGA2; BvRDEGHLA; BvRDEJMv; BvRDECA ; BvRDECv;
BvRDEJvLA; BvRDEIHIIIA ; BvRDEJHLA; de Gui-Geoffroy
(1o52 - 1o86), BvRDECAIE; de Louis VII, BvRDEGALv.
— Gregor. Turon. : « urbs Burdigalensis » VII, 31;
cf. ſppend. chron. Fredeg. cix; Valois remarque dans
ces passages et dans le suivant (cvIII) que la ville de
268 (, A J. L IA. - ROUTES.

Bordeaux semble avoir été alors sur la droite et non sur


la gauche de la Gironde : « egressi [ex Hispania] Ga
rumnam transeunt et Burdigalensem urbem pervene
runt » (Votit. Gall. p. 86).

LV. DE 28ttr biga [ c, BoRDEAUx ;— A 2tvaricum,


BoURGES; — PAR t)té on mû, PÉRIGUEUx,
ET 2l u$rit p, LIMOGES.
ſ3urbigalo, Bordeaux. Voy. l'article précédent.
1. 0arate òo. (aratedo, par omission de la lettre
initiale, dans la Scheda poster. de Welser; 0«rattàº,
par erreur, dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)
— (I, A, 1) , anarepuu (Vayres, rive gauche de la Dor
dogne), xut tt. l. (4o") de Corterate Coutras. Pas de
distance marquée de Burdigalo, d'où l'on peut conclure
avec d'Anville (Votice de la Gaule, p. 674) que la dis
tance de xvtt t lieues s'applique à tout l'espace compris
entre Burdigalo et Corterate et doit se diviser par la
moitié pour Varatedo, qui est à 2o kil. de Bordeaux
et à 2o de Coutras. — Prov. Aquitania II".
2. Corterate. — (I, A, 1) corrERATE (Coutras),
xvxxx. l. (4e") de Varatedo (ou plutôt de Burdigalo;
voy. l'article précédent); xtx. l. (42") de Ca...nao
(distance omise dans la Scheda poster. de Welser et sur
les cuivres de 1598, 1682 et 1728). — Prov. Aquita
nia II".

3. ( t• unao. (Omis dans la Scheda poster. de Wel


ser; Caue.o sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728;
C....... 0 dans Scheyb; Crinacco dans Mannert; il
est impossible de lire ainsi; il y a certainement un d
C A L I. I A. - ROUTES . 269
avant l'o final et cet a n'a pu être précédé d'un c, mais
il l'était très-probablement d'un t1; on doit croire que
Moller a pu lire, en 1598, un a après le C initial.
Il résulte de tout cela qu'il n'a jamais pu être déchiffré
que Ca...tta o et que deux ou trois lettres ont toujours
été illisibles dans le milieu du mot; Cunacco, par erreur,
dans le redressement de M. Maury, Revue archéol. IX,
p. 62.)— (I, A, 1) x1x. l. (42") de Corterate (distance
omise dans la Scheda poster. de Welser et sur les cui
vres de 1598, 1682 et 1728); x. l. (22") de Vesonna
Périgueux (distance omise dans la Scheda poster. de
Welser). — Prov. Aquitania II" — Les mesures nous
porteraient vers Neuvie, dép. de la Dordogne, sur l'Isle,
arr. de Ribérac,

4. besonna. ff — (I, A, 1) restvva pernoco


RioRUM, postea PETRocoRii (Périgueux), x. l. (22") de
Ca....nao (distance omise dans la Scheda poster. de
Welser); xx. l. (44"!) de Sarrum; x1111. l. (31") de
Fines. —Ville et cité de la prov. Aquitania II". — Itin.
Anton. : « Trajectus..., Vesunna mpm xvIII, Fines mpm
xxI » Wessel. p. 461-462. — Ptolem. : 9 p' où; [Kzôoºp
xovç|, Iletpoxóptot xal Tró)t; OÙéaouvz (19'5o'-46'5o') II, vII
(v1), 17. — Notit. Prov. : « civitas Petrocoriorum »,
var. « Petracorium, Petrogoricorum, Petragoriorum,
Petricoriorum, Petrugorum, Petrogorium, Petroreco
rum, Petragoricorum, Petrogoriorum, Petrocorium »
prov. Aquitania I/", Guérard, p. 27, note 8. —
Inscript. : ADBOGIVS : COI | NAGI : F. NA : PETRlVCO
RIvs... (Henzen, 5234); c : IVLIO | SEVERO | PE
TRvcoRIO (Maffei, Antiq. gall. p. 58); TvTELAE AvG
VESVNNAE | SECVNDVS | SOTER · L · D · s : D (Mura
tori, 1o93, 7). Vesunna avait des duumvirs : L · MA
-

27o G A L L I A. – ROUTES.

RVLLVS L • MARVLLI ARABI | FILIVS OVIR " AETERNVS


Ii vIR | AOVAs EARvMovE DvcTvM | D : s : D (Orelli,
4o19), trouvée à Périgueux. Cette cité paraît donc avoir
été inscrite dans la tribu Quirina. — Anon. Ravenn. :
« in Guasconia,... civitates : .... Periagoris » IV, 4o,
var. « Petiagoris, Peciagroris. » — Monn. Mérov. :
PETRocoRIs cIvITATE; PETRAcoRIs. — Greg. Turon. :
« Petrogorica urbs; Petrocoricum oppidum, terrilo
rium; Petragorici. » —Valois : « hodieque haecurbs bifa
riam dividitur in civitatem veterem et novam : vetus civitas
una cum turri veterrima admirandi operis nomen priscum
servat vocaturque Vesuna » (Votit. Gall. p. 446).—
Scaliger : « Augustae Vesunnae Petrocoriorum vetustis
simum splendorem testari adhuc romanas inscriptiones,
amphitheatrum et turrim quae sola nomen / esunnae
retineat » cité par Valois (loc. cit.)— Sidon. Apollin. :
« Petrogoros » VII, Epist. vi. — Ven. Fortunatus :
« civitas Petrocorica » IV, carm. vIII. — Moyen âge :
« Petrecors urbs » au temps de Pépin; civitas Petra
gorica; pagus Petrocoricus, Petrogoricus; Petrocoreus,
Petrocorecus, Petregoricus; Petricordia tellus; terri
torium Petragoricum, Petrocoricum; au xn° siècle :
Pierregort, Peregort (voy. Valois, loc. cit.). — Monn.
des comtes de Périgord : d'Hélie VI (1245-1261), PETRA
coRIs. — Voy. Antiq. de Vesone, par Taillefer, 1821 .

5. filtrs. (Omis dans la Scheda poster. de Welser)


— (I, A, 1) FINEs (limite des anciens diocèses de Limoges
et de Périgueux), x14 t t. I. (31") de Vesonna; xtttt.
d'Ausrito (distance omise dans la Scheda poster de
Welser. Ces mesures sont impossibles; car il y a 8o kil
à vol d'oiseau entre Périgueux et Limoges et deux fois
xIIII lieues gauloises font 62 kil. seulement; il faudrait
(, A1 L L / A. – ROUTES. 271

donc lire deux fois xvx44, en supposant que Fines soit


à moitié route.) — Itin. Anton. : « Vesunna..., Fines
mpm xx1, Augustoritum mpm xxvIII » Wessel. p. 461
462 (distances insuffisantes). — Fines indique la limite
de la cité des Petrocorii et de celle des Lemovices
(Wessel. loc. cit.). — Thiviers, selon Walckenaer (III,
p. 95) et la Commission de la Carte des Gaules; Firbeix
ou Firbeis sur la Dronne, selon Belley (Acad. des Inscr.
t. XIX, p. 71o) et Lapie, qui écrit, par erreur, Firheix
(p. 233); Firmier, selon Ukert (II, 2 part. p. 392) et
Forbiger (III, p. 164, note 2); Chalus, selon Katancsich
(I, p. 132).

6. Ausrito. ff (Austrito, à tort, dans la Scheda


poster. de Welser.) — (I, B, 1) AUGUsronITUM LEMo
ricUM postea LEMor1cEs (Limoges), xxxxx. l. (31") de
Fines (inexact; voy. l'article précédent); xutx. l. (38")
de Cassinomago (Chassenon, distance exacte. xIIII, par
erreur, sur les cuivres de Nuremberg 1682); x444 v. l.
(31") de Pretorio; xxxxxx. l. (53"!) d'Argantomago
Argenton (il y a 95 kil. environ qui valent xLIII lieues
gauloises; c'est donc xlt tt ou xlt ttt qu'il faudrait
lire); Augustoritum est figuré comme étant traversé
par la route de Bordeaux à Bourges, qui aurait eu deux
embranchements près de Limoges : un sur Saintes par
Aulnay, l'autre sur Clermont. — Oppid. et civit. de la
prov. Aquitania I". — Itin. Anton. : « Fines..., Au
gustoritum mpm xxvIII, Argantomago mpm xxI » (très
insuffisant; il faudrait LxIII).— Ptolem. : èv ôè r# peco
yeíz toïç uèv II(ztoatv 576zewtxt Aigootzot zzi Tó)t; Ayyoo
gtáºttow (17"4o'-47'45') II, vII (v1), 13. — Inscript. :
voy. le monument consacré à C. Alfidius Gallus Pac
cianus, LEG aug. pr. pr. prov. | AQVITANIC | VIl VIRO
272 G A L L I A. – ROUTES.

EPVLON : SODALI Hadrianali, par la CIVITAS LEMO


VIC (Spon, Antiq. de Lyon, édit. de 1858, avec notes
de M. L. Renier, p. 194) ; cf. Mommsen, Annali dell'
Instit. di corrisp. arch. 1853, p. 6o : ..tres proWIN
CIAE Galliae | (Q. Licinio) venATORI : LEMovico. —
Notit. Prov. : « civitas Lemovicum », var. « Limovicum,
Leumovicum, Lemodicum », prov. Aquitanica I", Gué
rard, p. 26, note 8. — Monn. Mérov. : LEMovEcAs;
LEMovIx; LIMoDECAs; LEMo. — Monn. Carlov. : LEM ;
LIMovIcAs. — Anon. Ravenn. : « in Guasconia,... civi
tates : ... Limodicas » IV, 4o. — Greg. Turon. : Lemo
vicinum; Lemovicina urbs, Lemodia, Lemovicinus ter
minus.— Moyen âge, Audoënus : « Lemovicas civitatem,
sitam in ulteriore Gallia primaque Aquitania » Fredeg,
id.; ecclesia Lemovicina; les arènes, souvent mention
nées, et, encore aujourd'hui, cimetière des Arènes (voy.
Valois, Votit. Gall. p. 267-268). — Monn. des vi
comtes de Limoges : LEMovIcENsIs; LEMovEcIEIsIs; de
Jean III (1329-1338) : LEMovcEN.

7. 2tr gant ont a go, — (I, B, 1) ARGavroMacUs, vel


ARGENToMacUs (Argenton, dép. de l'Indre), xx1x11. l.
(54") d'Ausrito Limoges (très-insuffisant; voy. l'article
précédent; cette distance est omise sur les cuivres de 1598,
1682 et 1728); pas de distance marquée depuis Fines
sur la route de Lemuno Poitiers (il faudrait xtttt,
l'Itinéraire d'Antonin donnant xxI milles); xv111. l.
(31*) d'Alerta sur la route d'Avaricum Bourges ;
·xxv111. I. (62") de Mediolano Château Meillan; Ar
gantomagus est donc au carrefour de quatre routes.
— Prov. Aquitania I". — Itin. Anton. : « Fines...,
Argantomago mpm xxI (mesure qui manque à la Table),
Ernodorum mpm xxvII, Avaricum mpm xIII » Wessel.
G A L L1A. – ROUTES. 273
p. 46o; « a Burdigala Argantomago mpm cxcvII »
p. 461; « Augustoritum..., Argantomago mpm xxI »
p.462.— Monn. Mérov. : ARGENTo; ARIINTo; ARGENTA ;
cette attribution paraît douteuse (voy. Ponton d'Amé
court, p.44). — Anon. Ravenn. : « in Guasconia,...
civitates : .... Argentine » IV, 4o. — Greg. Turom. :
« Argentomaus vicus » (Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég.
de Tours, p. 87). — Eginhard. : « Argentomagum cas
trum » ann. 764. — Appendix chron. Fredeg. : « cas
trum qui nomen est Argentonus, in pago Bitorino » V.
— Valois cite, pour le moyen âge : Argentomum cas
trum; Argentomagenses agri; Cal.5'//'ll/72 Argentoma
cum, Argentonense, Argentum, Argentonii (voy. Votit.
Gall. p. 41).
8. 2tl erta. (Alerea, à tort, sur les cuivres d'Anvers
1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles 1728.) —
(I, B, 1) ALERTA, xx ttx. l. (31") d'Argantomago;
xxvx44. l. (62") d'Avaricum (distance exacte : 93 kil.
entre Bourges et Argenton). — Prov. Aquitania I". —
Saint-Vincent-d'Ardentes, selon d'Anville, qui suppose
que le nom Alerta (écrit par lui Alerea d'après les
cuivres de Bruxelles) aurait été altéré, peut-être pour
Andra, nom qui désigne l'Indre dans l'acte de fondation
de l'abbaye de Déols (Votice de la Gaule, p. 48); c'est
aussi à Saint-Vincent-d'Ardentes que Walckenaer (III,
p. 97), Lapie (p. 234) et la Commission de la Carte des
Gaules placent Alerta; ce serait à Étrechel sur l'Indre,
selon Ukert (II, 2" part. p. 394) et à Châteauroux, selon
Katancsich (I, p. 13o).
3 varicum, Bourges. Voy. plus haut, p.251.

18
274 G A L L1A. — ROUTES.

LVI. DE $)tebicſ anc. 5ancorum, SAINTES,


A l)e $ onna, PÉRIGUEUX.
ſtl e biolano 25ancorum, Saintes. Voy. plus haut,
p. 262.
1. Conùate. — (I, A, 1) coNdAtE, pas de distance
marquée de Mediolano; x. l. (22") de Sarrum. —Prov.
Aquitania II". — Cognac, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 238), Ukert (II, 2° part. p. 391), Katancsich
(I, p. 132), Lapie (p. 234), Forbiger (III, p. 169,
note 19) et la Commission de la Carte des Gaules.
2. 5arr vm. (Par erreur, Sanym, sur les cuivres de
Nuremberg 1682.) — (I, A, 1) sARRUM, x. l. (22") de
Condate; xx. l. (44"!) de Vesonna. — Prov. Aquita
nia II". — Charmant, au S. d'Angoulême, selon d'An
ville (Votice de la Gaule, p. 582), Ukert (II, 2 part.
p. 391), Forbiger (III, p. 17o, note 19), Lapie (p. 234
et la Commission de la Carte des Gaules; Montmoreau,
selon Katancsich (I, p. 132).
tºrsonna, Périgueux. Voy. plus haut, p. 269.

LVII. D'2t1te bonnac 0, AULNAY,


A 2l u5rit p, LIMoGES.
2litrõultita co, Aulnay.Voy. plus haut, p. 262.
1. 5ct tanicoma go. (Après les lettres initiales 5t,
on voit un jambage, puis un trou de vers a enlevé l'espace
de deux jambages environ; puis, on distingue un jambage
qui est la fin d'une lettre avant l'u; ce trou n'existait
pas sans doute avant 1753, car on lit dans la Scheda
|

G A L L1A. – ROUTES. 275

poster. de Welser 1591 : Sermamcomago, par erreur,


pour Sermanicomago, qui figure en toutes lettres sur
les cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de
Bruxelles 1728; Scheyb n'a pu lire, en 1753, que 25et
...unicomago, conservé dans l'édition de Mannert.)—
(I, A, 1) sERMAvicoMacUs, pas de distance marquée
d'Auedonnaco (il faudrait xxu; voy. au bas de ce para
graphe); xl 44. l. (38") de Cassinomago (on lit après
le x, soit trois t, soit plutôt le premier jambage d'un u
suivi de deux , c'est donc xvxx qu'il devait y avoir.
La Scheda poster. de Welser porte xII; les cuivres de
1598, 1682 et 1728, xIII; les éditions de Scheyb et de
Mannert x.t t, c'est-à-dire, après le x, un point repré
sentatifd'un chiffre quelconque.)—Prov. Aquitania II".
—Chermez, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p.6o1),
Belley (Acad. des Inscript. t. XIX, p. 715) et Lapie,
p. 234) ; Saint-Laurent-de-Séris et Manigossy, selon
Walckenaer (III, p. 98); Saint-Claude, selon Ukert
(II, 2° part. p. 391); Ruffec, selon Katancsich (I, p. 131)
et Chasseneuil, selon la Commission de la Carte des
Gaules. Si la lecture xvxx est juste pour la distance qui
sépare Sermanicomago de Cassinomago, comme elle
donne un nombre égal à celui qui marque l'intervalle de
Cassinomago à Ausrito (pour Augustorito Limoges),
nous aurions xxxIIII lieues de Limoges à Sermanicomago,
et cette distance serait coupée en deux parties égales par
la station Cassinomago, qui semble bien avoir été Chas
senon, or, en comptant xvII lieues de ce point dans la
direction d'Aulnay, l'on tombe près de la Charente vers
Moutan et aucune des identifications proposées ci-dessus
ne pourrait convenir. La distance qui manque sur la
Table entre Aulnay et Sermanicomago pourrait être sup
pléée par xxv, comme nous l'avons indiqué plus haut.
276 GA LLI A. , - ROUTES.

2. C u g e i n o m a g o. — (I, AB, 1) cassiNoMacus


(Chassenon, canton de Chabanais, dép. de la Cha
rente, S. E. de Confolens), xvxx. l. (38") de Ser
manicomago (voy. l'article précédent); xvxx. l. (38 )
d'Ausrito (distance exacte; xIIII, par erreur, sur les
cuivres de Nuremberg 1682). — Prov. Aquitania II".
2{ uerito, Limoges. Voy. plus haut, p. 271.

LVIII. DE 9 emuttp, PoITIERs,


A 2ttgûltt0mû g0, ARGENTON.
femuno, Poitiers.Voy. plus haut, p.256.
1. fin eg. — (I, B, 1) FINEs, xx. l. (44"#) de
, Lemuno; pas de distance marquée d'Argantomago (il
faudrait xxx ou xx44; voy. plus bas, l'Itinéraire d'An
tonin). — Sur les limites de la cité des Pictones et de
celle des Bituriges et probablement aussi à la limite de
l'Aquitania I" et de l'Aquitania II". — Itin. Anton. :
« Lomounum..., Fines mpm xxI, Argantomago mpm
xxI » Wessel. p. 459-46o (ce sont des lieues gauloises;
il y a en effet 85 kil. entre Poitiers et Argenton) -
Hains, selon d'Anville, qui écrit, à tort, cette localité
Heins et croit découvrir dans ce nom une certaine ana
logie avec Fines, ce qui paraît bien peu satisfaisant
(Votice de la Gaule, p. 3o7), selon Walckenaer, qui
l'écrit Haintz (III, p. 97); Saint-Savin, selon Ukert
(II, 2° part. p. 393) et Katancsich (I, p. 129); Bethines,
selon Lapie (p. 234); Montmorillon, selon Ortels. Les
vestiges de la route de Poitiers à Argenton ont été re
connus par dom Fonteneau entre Poitiers et Ingrandes,
Elle passait par le Breuil-l'Abbesse, Saint-Julien, Jardres
où elle avait conservé le nom de Chemin-de-la-Chaussée;
GA L LIA. -- ROUTES. 277

elle traversait la Vienne au Chiret; elle passait ensuite


aux Prans, à Luchec, à Fleix, à Leigne, à Dizac, à Saint
Cyprien; elle côtoyait la Gartempe près de Gué-de
Ceaux, passait cette rivière à un gué, encore pavé au
siècle dernier, à peu de distance de Saint-Savin; de là,
elle gagnait Villemort, Béthines, la Varenne, Boesse,
traversait l'Anglin à Ingrandes et gagnait le Blanc
(Dissert. sur les voies rom. en Poitou, $ v1). Il y a peu
d'années, on a fait, à Ingrandes, des découvertes de
sépultures romaines et c'est là que nous portent les dis
tances de l'Itinéraire et de la Table, car Ingrandes est
à moitié route de Poitiers à Argenton et distante de
l'une et de l'autre de 47 kil. qui valent xxI lieues gau
loises. C'est là que passait la limite des diocèses de
Bourges et de Poitiers. La Commission de la Carte des
Gaules a adopté cette position. Les vestiges de la voie
se trouvent à 2 lieues de Hains.

2lr gant omtag0, Argenton. Voy. plus haut, p. 272.

LVIIII. DE 9 ltgbttit o, LYoN,


A 2ttt3tito, LIMOGES.

ſugò u tto, Lyon. Voy. plus haut, p. 21 I.


1. foro . 25 e guet au arp. ff (Sur les cuivres d'An
vers 1682 et sur ceux de Bruxelles 1728, par erreur,
Furo Segustauary.) — (I, C, 2) FoRUM ou plutôt Fonts
sEcUs1AvoRUM (Feurs, dép. de la Loire). C'est M. Aug.
Bernard qui, le premier, a proposé cette correction, qui
se fonde : 1° sur l'orthographe de Feurs avec un s final;
2° sur le nom de bápo; zefoogixoô» donné à cette localité
par Ptolémée (II, vIII); il est vrai que Ptolémée écrit
278 GA L L1A. - ROUTES.

toujours p6poç pour traduire Forum (voy. II, v1; Ill, 1;


III, 1, etc.). On a d'ailleurs, dans les auteurs, des exem
ples de Forus pour Forum (voy. Charis. I, I, 55; Non.
III, 96, etc.); xvx l. (35"!) de Lugduno (la distance de
Lyon à Feurs est de 47 kil., c'est-à-dire de xxi lieues
gauloises au moins; il faudrait donc xxx et non pas
xvx); vxx.xx. l. (2o") de Mediolano (à tort, xIIII,
sur les cuivres d'Anvers 1598 et de Nuremberg 1682,
xxxxx dans les éditions de Scheyb et de Mannert; cette
distance est omise sur les cuivres de Bruxelles 1728);
vxxxx l. d'Aquis Segete; Foro Segustavarü est donc
au carrefour de trois routes. — Oppid. et civitas de
la prov. Lugdunensis 1". — La dernière distance seule
est exacte. On a trouvé, en 1858, une borne milliaire
dans le faubourg de Montbrison, appelé Moind, loca
lité antérieurement identifiée avec Aquis Segete (voy.
Descript. du pays des Ségusiaves, par Aug. Bernard,
p. 83 96). Moind est situé à 2o kil., c'est-à-dire à vIII
lieues gauloises de Feurs; l'inscription qu'on lit sur cetle
borne est ainsi conçue (restitution de M. L. Renier) :
|MP CAES C |VL VerO .
Ma x iM | No P IO F e li c
AVg ge R MAx P Max
T P iiii cos PRo cos p p
O Ptimo M A x i m oque
P R i n c iP | N ET C |Vl
Ve rO maX l M o ge r
M (t x n oB l liS S im o
C A e s A V G N F | L
L V||||

(Supplément à l'ouvrage de M. Bernard, 1" lettre,


p. 7); ainsi cette borne est de l'an 237 à l'an 239


GALLIA, — ROUTES . 279

de notre ère. — On conserve à Feurs les quatre pre


mières bornes milliaires de la route de Feurs à Mont .
brison, datées également du règne de Maximin, mais
elles n'ont pas été trouvées en place. Elles se terminent
ainsi : 1° .... | CIVIT SE..... | L 1; — 2° ... | CIVIT SEG
LIBERA | L II ; — 3°.....SEG | L Ill; —4°...CIVIT SEG
LlIBERA : L IlIl (Bernard, id. p. 24-26). — Pour ce
qui regarde Mediolano, il faut remarquer que, sur ce
dernier parcours, immédiatement après ce nom, figure
· Roidomna, à xxxx l. de Mediolano; mais Roidomna
est Roanne, située à 38 kil. de Feurs; or xxx4 et U4444
font xxxt lieues qui valent 69 kil., distance presque
double de celle qui conviendrait. Si l'on voulait compter
en milles comme Lapie (p. 223), on aurait xxxI milles
valant 46 kil., c'est-à-dire 8 kil. de plus qu'il ne faut ;
mais ce sont bien des lieues qui figurent, pour cette
région, sur la Table, comme sur les inscriptions citées
plus haut. D'Anville porte Mediolanum sur la route de
Lyon à Feurs (Votice de la Gaule, p. 444). Comme le
nom de Mediolanum ne figure dans aucun autre texte,
M. Bernard propose de rapporter ce nom à Feurs et de
lire Mediolanum, Forus Segusiavorum (Descript. etc.
p. 138); mais que deviennent les mesures ? Il suppose
que le chiffre xxxx s'applique à une route qui unirait
directement Roanne et Montbrison. Mais l'autre distance
indiquée sur la même route par le chiffre vxxxx (2o")
ne s'appliquerait pas mieux à la route de Feurs à Roanne
qui, étant de 35 kil., exigerait xv1 lieues. — Monn.
Gaul. : sEGvsIA-v-s. — Inscript. : SECVSIAVIC, saumon
de plomb conservé au musée d'Avignon (Bernard, op.
cit. pl. II). - Les trois inscriptions suivantes donnent
l'orthographe certaine du nom Segusiavi : 1° NYMPHIS !
CASSl A | TOVTA | SEGVSlAV | V S L M, trouvée
28o GALLIAf. - ROUT ES.

à Luchon (Boissieu, Inscript, antiq. de Lyon,


p. 1 18) ;
2° C IVL - 1VLLO 3° SEX. IVL • LVCANO , IIVIR
FVNVS • ET - MONIM . ClVITAT : SEGVSIAVOR
ClVlT . SEGVSlAVOR APPARITORES , LIB
- TITTIVS CETTINVS
PVBL · PRINCIPl SVO §s sAcERDoTALI †
ARDA ATTICVS

(Bern. id. pl. III). (id. ib. pl. IV).

Ces monuments nous apprennent que les Segusiavi


formaient une cité indépendante de la colonie de Lyon et
que le Forus Segusiavorum en était le chef-lieu. Cette
cité avait des duumvirs ainsi qu'il ressort de la dernière
inscription. La suivante mentionne les honneurs muni
cipaux : c VLAT... | ASPR... | SEGVSIA.... | HONO... !
FV... | C VLATTI.. restituée ainsi par M. Renier : Gaio
Ulattio, Gaii filio, Asprenati, apud Segusiavos omni
bus honoribus functo, Gaius Ulattius filius ponendum
curavit (Bernard, op. cit. p. 22; cf. Boissieu, p. 122).
Celle-ci nous fait connaître une de ses corporations d'ar
tisans : NVMIN : AVG | DEO SILVANO | FABRI .. TIGNWAR
| ovi FORO SEGvs | coNsIsTvNT | D s P P (id.
p. 17). — Cicer. : « O rem incredibilem! o cupiditatem
inconsideratum ! o nuntium volucrem ! administri et
satellites Sex. Naevii Roma trans Alpes in Segusiavos
biduo veniunt ! » (pro P. Quinctio, XXV, 8o, édition
de Baiter, 1854). — Caes. : « ab Allobrogibus in Se
gusiavos exercitum [Caesar] ducit. Hi sunt extra Pro
vinciam, trans Rhodanum primi » (Bell. Gall. I, Io);
« Aeduis Segusiavisque, qui sunt finitimi Provinciae,
x millia peditum [Vercingetorix] imperat : huc addit
equites Dccc » (id. VII, 64). — Strabon dit, en parlant
de Lyon : Tpoxzºrtzt ôè toÙ é%vous voù Xsyoatzwöw IV, III, 2;
GA L L1A. — ROUTES. 28 I

cf. 1, I I. — Plin. : « [in Lugdunensi Gallia],... intus,...


Segusiavi liberi, in quorum agro, colonia Lugdunum »
(Hist. Nat. IV, xxxII (xvIII), 2); cf. le mot liberi avec
LIBERA des inscriptions ci-dessus.— Ptolem. : en Lyon
naise, Gaule celtique : Tr)zat3.ovtsç toï; Agouépvot;, oî
Tzpotzoüat rà Kéuuevz ögn, 'Éyovatzvot xxi Tró)et; x)töv...
d6poç 'Eyovatzwöv (2oº5o'-45º3o') II, vIII (vII), 1; var.
Tetovatzuöv, Teyougtzwöv, Xsyovatávrov, (édit. Wilberg,
p. 139). — Anon. Ravenn. : « civitas... Lucdonon Sca
tianorum » IV, 26. — Moyen âge : pagus Forensis ;
ager Forensis; patria, comitatus Forensis; territorium
Forense (voy. la Table du Cartulaire de Savigny),
Forez. — Walckenaer est le seul qui place Foro.Se
gustavarum à Farnay (I, p. 333) ; voy. son système, à
l'article suivant.

2. ftlt biolano. — (I, C, 2) MEDIoLAvUu, uxxxx. l.


(2o") de Foro. Segustavarum (xIIII, par erreur, sur
les cuivres de 1598 et 1682, et dans les éditions de
Scheyb et de Mannert; distance omise sur les cuivres
de Bruxelles 1728); xxxx. l. (49") de Roidomna. —
Ukert (II, 2° part. p. 466) rapproche de ce nom le
passage de Tite Live relatif aux immigrations des Gaulois
en Italie, sous Tarquin l'Ancien : « cum in quo consede
rant agrum Insubrium appellari audissent [Galli], co
gnomine Insubribus pago Aeduorum ibi omen sequentes
loci condidere urbem, Mediolanium appellarunt » V,
xxxiv. — Roidomna, qui suit Mediolano, est Roanne;
or xxII et vIIII font xxxI lieues gauloises qui valent
69 kil. : il n'y en a que 38 ou 39 entre Feurs (c'est-à-
dire Foro. Segustavarum) et Roanne, ce qui représente
xvIIII lieues au plus. En présence de cette difficulté et
en considérant que Mediolanum est une ville inconnue
282 GAL L1A. – ROUTES.

et qui ne figure dans aucun texte, trois systèmes ont été


proposés : 1° on a cherché à réduire les chiffres donnés
par la Table, ce qui se pourrait en lisant, pour la distance
de Roidomna à Mediolano, U4111 au lieu de xxtv
(on remarquera d'ailleurs que ces xxxt lieues, excédant
à elles seules de IIII lieues la distance qui sépare Roanne
de Feurs, il faut, en tout cas et quelque système que l'on
suive, corriger ce nombre xx11 qui ne saurait être con
servé); 2° on a proposé de considérer le nom de Medio
lano comme ne se rapportant pas à une localité dis
tincte de Foro. Segustavarum et l'on s'est décidé à la lui
attribuer comme nom supplémentaire : tel a été l'avis
d'Aug. Bernard (Descript. du pays des Ségusiaves,
p. 54) et de la Commission de la Carte des Gaules; mais
aucun texte ancien ne justifie cette attribution, et, d'ail
leurs, que faire des deux mesures de distance v1111 et
xxx4 ? En supposant une méprise du copiste, on n'ex
pliquerait pas comment il a donné deux distances s'il n'y
avait pas de station intermédiaire entre Foro. Segusta
varum et Roidomna. Aug. Bernard raisonne en outre
dans l'hypothèse qu'une de ces mesures est xxxx lieues
« qui feraient précisément, dit-il, la distance de Feurs à
Roanne », ce qui n'est pas exact; il supprime, en consé
quence, la seconde, c'est-à-dire xxxx, qui lui est inu
tile; or il y a uxxxx et non xxxx sur le document
original (même aucune des éditions antérieures, qui ont
altéré ce nombre, ne donne X141, mais toutes donnent
xvxvx) ; 3° le dernier système consiste à supposer que
Mediolano a été transposé, par erreur, entre Foro,
Segustavarum et Roidomna, de la place qu'il doit occu
per effectivement entre Lugduno et Foro.Segustavarum,
c'est-à-dire que cette ville doit être cherchée sur la route
de Lyon à Feurs et non sur celle de Feurs à Roanne.
G A L LIA. - ROUTES. 283

C'est ce système qui a rallié le plus de partisans : d'An


ville (Votice de la Gaule, p. 444) place, en consé
quence, Mediolanum à Meys, commune du canton de
Saint-Symphorien, arr. de Lyon, dép. du Rhône, sur
la limite de celui de la Loire; il se fonde sur ce que le
nombre xu1, donné par la Table comme exprimant la
distance de Lyon à Feurs, est insuffisant. Cette identi
fication a été adoptée par Böcking (Notit. Dign. II,
p. 1 144); mais d'Anville ne paraît pas s'être occupé d'ac
corder les mesures, qu'on croyait de son temps être celles
de la Table, avec son système, car s'il avait transporté
les xIIII lieues, qui (d'après les éditions fautives qu'il
avait sous les yeux) marquaient la distance de Medio
lano au Foro.Segustavarum, du N. à l'E. de cette ville,
et qu'il les eût ajoutées aux Xv1 que donne la Table
depuis Lugduno, il aurait eu xxx lieues gauloises et il
n'y en a que xxvI au plus, en tenant compte même des
détours probables de la route dans les montagnes du
Forez entre Lyon et Feurs. Or, si l'on corrige ces édi
tions en suivant la mesure vraie donnée par la Table, on
aura v1 t1 t, qui, ajoutées à xvt, donnent xxv lieues,
ce qui ferait à peu près la distance demandée et ce qui
semblerait par conséquent plus favorable à l'hypothèse
de d'Anville qu'il ne pouvait le croire lui-même; mais la
difficulté est de supposer cette transposition de noms
de la part du copiste quand on a l'original sous les yeux,
car la disposition horizontale des routes dans cette partie
de la Table et l'emplacement très-distinct des trois points
en question semble rendre inexplicable une erreur de ce
genre; on comprendrait que Mediolano eût été enlevé,
soit à la route d'Autun à Decize, soit à celle de Feurs à
Aquis Segete, plutôt qu'à celle de Lyon à Feurs. Ce
pendant cette explication est encore la moins invraisem
284 GALLI A. — ROUTES.

blable. D'autres géographes ont adopté le système de


d'Anville sans accepter son identification, tels sont : Ukert,
qui place Mediolano à Arbresle, chef-lieu de canton de
l'arr. de Lyon, dép. du Rhône (II, 2" part. p. 466);
Lapie, qui le place près de Bressieux, mais qui, embar
rassé par le nombre inexact xIIII des éditions antérieures
à la nôtre, change toutes les lieues en milles (p. 223), ce
qui ne lui offrait pas d'ailleurs un résultat bien satisfai
sant, puisque xvI milles, plus xIv, égalent xxx milles (qui
valent xx lieues) lorsqu'il en faudrait xxvI. Katancsich
place Mediolanum à Saint-Galmier (I, p. 1o8); Reichard,
à Montiol; Cellarius (I, p. 176, édit. de 1731) et Man
nert (II, 1" part. p. 155, édit de 1789), ne paraissant
pas soupçonner la difficulté, placent Foro.Segustavarum
à Feurs et Roidomna à Roanne, sans s'embarrasser de
Mediolano. Walckenaer, pour justifier les distances de
la Table, s'écarte de toute vraisemblance en supposant
que Foro.Segustavarum n'est pas le même que le Forum
Segusiavorum de Ptolémée, qui serait bien, pour lui, à
Feurs, et il place le Foro de la Table à Farnay, qu'il va
chercher au S. de Lyon, sur le Giers, où il n'y a ni ves
tiges de voie, ni antiquités; puis il place Mediolano à
Meylieu, sur la Loire, précisément tout près et sur la
route de Feurs, supposant ainsi que le Forum Segusia
vorum de Ptolémée aurait été omis par la Table, quoique
la voie, dans son système, dût y passer (Géogr. des
Gaules, I, p. 333, et III, p. 1o1). — Bonamy (Mém.
de l'Acad. des Inscript. t. XXVIII, p. 473) propose
de voir le Mediolanum de la Table dans la localité de
Malain, entre Autun et Langres, aujourd'hui à l'entrée
du tunnel de Blaizy, chemin de fer de Paris à Dijon,
et cela parce qu'il a trouvé que Malain était appelé
Mediolanum dans une charte de 1 149.
G A L L1A. – ROUTES. 285

3. iioi ù omna. — (I, C, 1) RoDUMNA (Roanne),


xxxx.l. (49") de Mediolano (voy. l'article précédent);
xxx.l. (26"#) d'Ariolica.—Oppid. des Segusiavi, prov.
Lugdunensis I". — Ptolem., en Lyonnaise, Gaule Cel
tique : 'Eyovatxvoi xzà ró)et; xöröy» 'Poôoºgyz... (2o° 15'-
45"5o') II, vIII (vII), I. — Moyen âge : pagus Rodo
nensis (Cartul. de Savigny, p.866, 1o83, 1o84).
4. 2trioli ca. — (I, C, 1) ARIoLIcA, xx4. l. (26"!)
de Roidomna; xu4414. l. (42") de Voroglo (xIIII, par
erreur, sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728); pas de
distance marquée de Sitillia ; Ariolica était donc au
carrefour de trois routes — Prov. Lugdunensis I". —-
Anon. Ravenn. : « civitates,... juxta fluvium qui dicitur
Lega (Loire)..., Avigilia... » IV, 26. — Avrilly-sur
Loire, arr. de la Palisse, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 1o2), Ukert (II, 2° part. p. 466), Forbiger
(III, p. 214, note 22), Lapie (p. 233), la Commission
de la Carte des Gaules et Tudot (Carte des voies rom.
du dép. de l'Allier, 1859, p. 5); Arfeuille, selon Roux
(Rech. sur le Forum Segusiav. p. 79-8o) et Bernard
(Descript. du pays des Ségusiav. p. 1o6); Charlieu,
dép. de la Loire, ou Marcilly, qui en est voisin, selon
Katancsich (I, p. 1o7); Roure, près la Cartelas, canton
de Saint-Just, dép. de la Loire, selon Walckenaer, qui
propose un système entièrement différent de celui des
autres géographes pour toute cette voie (III, p. 1o1 ;
voy. plus bas, l'exposé de ce système, à l'article Aquis
Calidis). Les distances s'accordent avec l'identification
d'Ariolica et d'Avrilly et semblent s'opposer au système
de Walckenaer, outre que rien ne prouve, selon M. Tudot
(op. cit. p. 4), qu'une voie romaine ait traversé les
montagnes du Forez entre Thiers et Roanne.
286 CA L L1A. – ROUTES. -

Embranchement d'Ariolica sur Sitillia, station de


la route d'Augustodunum Autun, à Aquis Bormonis
Bourbon-l'Archambaut (voy. plus haut, Sitillia, p. 32, )
col. 2.

5. Doroglo. (Vorogio, par erreur, sur les cuivres


d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles
1728; l)or o gio dans les éditions de Scheyb et de Man
nert.) — (I, C, I et 2) PoRoGiUM vel, potius, rono
LirM, xv 1xxx. l. (42") d'Ariolica (par erreur, xIIII,
sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728); ut11. l. (18)
d'Aquis Calidis Vichy.— Prov. Aquitania I" ou Lug
dunensis I". — Vouroux - sur - l'Allier, faubourg de
Varennes, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 721
722) et Reichard; Varennes, selon Ukert (II, 2 part.
p.396), Forbiger (III, p. 168, note 16), Lapie (p. 233,
la Commission de la Carte des Gaules et Tudot (Carte
des voies rom. du dép. de l'Allier, p. 4 et 5); Vertaizon
ou Verdonnet, à vIII lieues gauloises ou 18 kil. à l'E. de
Clermont, selon Walckenaer, lequel supprime, sur ce
parcours, la station Aquis Calidis qui suit, pour l'at
tribuer à Chaudes-Aigues, près de la voie qui passe à
Anderitum, chez les Gabali (III, p. 1o1); ce savant
trouve donc que la mesure vtxt de la Table est appli
cable à la distance de Voroglo à Aüg. Nemetum Cler
mont; mais il n'y a aucune antiquité romaine à Vertai
zon. / oroglo, en supposant ce système justifiable, pourrait
plutôt avoir été à Vollore-Ville, à 8 kil, au S. E. de
Thiers, selon M. Mathieu (des Colonies et des voies rom.
en Auvergne, 1857, p. 3o1 et suiv.). Il faut remarquer
qu'un triens mérovingien porte ronotto rico. Ce triens
semble appartenir à l'Auvergne; son attribution à Vol
lore, déjà proposée par M. Conbrousse, paraît très-fon
GALL1A. – ROUTES. 287
dée à M. Ponton d'Amécourt (Essai sur la numism.
mérov. p. 1o4) et cette opinion est partagée par M. A. de
Barthélemy (Liste des noms de lieux inscrits sur les
monn. mérov. p. 24). L'orthographe du nom de la
Table, qui n'avait jamais été transcrit exactement d'après
le manuscrit, pourrait donner quelque vraisemblance à
cette attribution : ronolio, Doroglo, s'il n'était plus
naturel d'attribuer ce triens à l'atelier monétaire de Vour
roux près Varennes. Vollore est à xx lieues gauloises ou
xxxI milles de Clermont (45"); or, au sortir de Vollore
par la Caussade, on a trouvé, en place, une borne mil
liaire datée de la xI°salutation impériale et du III" consulat
de Claude et portant, à la dernière ligne, P XXXI, que
M. Mathieu supplée avec vraisemblance : « ab Aug.
Vemeto, millia passuum xxA1 » (op. cit. p. 3o3 et
suiv.). Les vestiges de la voie romaine sont partout re
connaissables entre Clermont et Vollore par deux routes :
l'une, au N., passant par Lempdes, Dallet, Vertaizon
et Bort; l'autre, au S., par le Cendre, Billom, Neuville
et Sermentizon (Mathieu, op. cit. p. 279-3o8). Sur le
second parcours, qui paraît moins ancien que le premier,
on a trouvé, à Pérignat-sur-l'Allier, une autre borne
milliaire datée du règne d'Hadrien : lmp : CAES DIVI
TRa | IANI PARTHICI FIL | DIVI NERVAE NEP | TRAIA
NVS HADRl... (Tudot, op. cit. pl. Il). — Il est vrai qu'en
suivant l'autre système et en conduisant la route par le
nord pour gagner Varennes en partant d'Avrilly, nous
trouvons également, entre ces deux points, des vestiges
importants de voie romaine, surtout vers Jaligny, et c'est
à l'O. de cette ville, aux Trétaux, qu'on a trouvé, en
place, une borne milliaire portant l'inscription suivante :
IMP - Cl1SAR · l · L DV | MIICIO AVRIILIAN | O · M .
GlIRMANICO | TRIBVNIClll • P • V • CO | SS · Ill - P - P .
288 G A L L1A1. - ROUTES.

Cl : AR : L XXXVI (Tudot, op. cit. pl. I); il y a bien


xxxvi lieues gauloises entre Clermont et les Trétaux, en
passant par Varennes et Vichy. — Des fouilles exécutées
sur la colline de Baupuy, à Varennes, ont fait découvrir
un cimetière romain (Bullet. de la Société d'émulation
de l'Allier, t. IV).

6. 2l quis. Calibig. — (I, BC, 1-2) AQUAE


cALIDAE, u444 l. (18") de Voroglo; pas de distance
marquée d'Aüg. Vemeto Clermont (il y a 53 kil. : il
faudrait donc suppléer : xxttt t).—Prov. Aquitania I".
— Trois systèmes sont en présence pour l'identification
de ces thermes anciens avec quelqu'un de nos établis
sements d'eaux modernes : 1° la plupart des géographes
ont proposé Vichy, tels sont : d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 75-76), Ukert (II, 2° part. p. 396), Forbiger
(III, p. 168, note 16), Smith (Diction. I, p. 168), Lapie
(p. 233), la Commission de la Carte des Gaules, Tudot
(Carte des voies rom. du dép. de l'Allier, p. 4-5 et
Greppo (Études archéol. sur les eaux thermales de la
Gaule, 1846, p. 32-38); 2° d'autres ont considéré l'éta
blissement thermal figuré sur la Table comme n'appar
tenant pas à ce parcours, mais comme devant être rat
taché à la route de Lyon à Rodez, enfin comme pouvant
se rapporter à Chaudes-Aigues, au S. du dép. du Can
tal. De ce nombre sont : Valois, qui s'exprime ainsi :
« Aquae Calidae in Tabula Peutingeriana memoratae,
Sidonio calentes Baiae montana sedes dictae, Chaudes
Aigues » (Votit. Gall. p. 47), Savaron (ad Sidon. Apoll,
p.337), Sirmond (id. ib. p. 6o) et Walckenaer (Mém.
sur l'étendue et les limites du territoire des Gabali,
dans le t. V des Mém. de l'Acad. des Inscript. p. 386);
3° d'autres enfin ont cherché Aquis Calidis dans les
G A L L / A. — ROUTES. 289
environs de Clermont, en conciliant cette hypothèse avec
celle qui place Voroglo à Vollore (Vorolium sous les
Mérovingiens; voy. l'article précédent). On a proposé,
en conséquence, les eaux de Sainte-Marguerite, à vIII
lieues au S. E. de Clermont, rive droite de l'Allier, où
l'on a trouvé d'anciennes constructions (voy. Mathieu,
des Colonies et des voies rom. en Auvergne, p. 318 et
suiv.); ou les bains de Médagues, au N. E. de Clermont,
rive droite de l'Allier, entre Beauregard et Aulhat, où il
y a également des restes d'antiquités, mais dont les eaux
sont froides (Mathieu, op. cit. p. 492 et suiv.). Les
partisans du premier système ont à alléguer la concor
dance des mesures de la Table avec les distances depuis
Roanne jusqu'à Vichy, les vestiges de la voie antique
et la borne milliaire de Trétaux, les antiquités trouvées
à Vichy, quartiers de la Ville-aux-Juifs et du Moutiers :
poteries, médailles depuis Claude, les substructions
romaines, les restes d'un puits en béton de l'époque
romaine, etc. (Greppo, op. et loc. cit.); il faut ajouter
la disposition de la Table qui représente bien l'établis
sement thermal sur la route de Roanne à Clermont,
tandis qu'il faut compléter le dessin, ou tout au moins
l'interpréter, pour le rattacher à la route de Lyon à
Rodez, comme l'a fait Walckenaer par des raisons qu'il
a exposées dans le Mémoire cité plus haut, raisons que
nous aurons l'occasion de reproduire plus bas (voy.
p. 291 et Anderitum, p. 3o6); enfin deux routes ro
maines de Vichy à Clermont sont encore reconnaissables
sur beaucoup de points et ont été décrites en détail
(voy. Mathieu, op. cit. p. 232-279) : l'une suivant la
vallée de l'Allier, qui donne la distance la plus courte;
l'autre, plus à l'O., qui est jalonnée par deux bornes mil
liaires trouvées en place : la première à Biozat, arr. de
19
29o G A L L1A. – ROUTES.

Gannat, entre cette ville et Vichy, sur la rive droite de


l'Allier; elle est ainsi conçue (Tudot, Carte des voies
rom. du dép. de l'Allier, p. 1o et pl. I) :
IMP CAES DlV | TRA
IANI PART F DlVl NER
V AE NEP TRA | A NVS
H ADRlAN V S AV G
PONT MAX TR POT V
COS 11 PATR PATR AVG
C ARV E R N O RV M
L XV||

Ce milliaire est daté, comme on voit, de la v" puissance


tribunitienne d'Hadrien, c'est-à-dire de l'an 121 de notre
ère (un l a été omis dans le chiffre des consulats). La
distance qui y figure est comptée d'AVGusta Memelum
Civitas ARVERNORVM; elle donne xvII lieues qui valent
38 kil., distance exacte de Clermont à Biozat. L'autre
milliaire, trouvé à Olhat, dans le dép. du Puy-de-Dôme,
au S. d'Effiat, par conséquent à III lieues gauloises plus
près de Clermont, se lit ainsi (Tudot, op. et loc. cil.) :
T| C L AV D | V S
DRVS F CAESAR
A V G G E R M A N
PONTIF MAX · TRI
BVN P O T EST A
V IMP - XI - P - P .
COS 111 · DESlGS
| | | | AVG • MP XX|

Ce monument est daté de l'année qui a précédé le III '


consulat et de Claude, puisque ce prince y porte le titre
de COS · DESIGn - llll; il est donc de l'an 46 de notre
ère. Il porte xxI milles d'AVGusta Wemetum; or, xxl
milles valent xIIII lieues gauloises ou 31 kil., distance
GA L L1A. - ROUTES. 291

exacte de Clermont à Olhat. On peut encore faire valoir


en faveur de l'identification d'Aquis Calidis avec Vichy
que ce long détour de la route entre Roanne et Cler
mont s'expliquerait par la difficulté d'un passage par les
montagnes du Forez et par l'absence de vestiges romains
entre la vallée de Thiers et Roanne, le plus libéral et le
plus jaloux des restituteurs de voies romaines en Auver
gne, M. Mathieu, n'ayant pu en découvrir au delà de
Vollore (op. cit. p. 279-3o8) et n'ayant signalé, avec
bien d'autres, comme traversant les montagnes du Forez,
que celle qui passe beaucoup plus au S. dans l'arr.
d'Ambert, vers Usson, et se dirige vers Revessio Saint
Paulien, dans le Vélai. Il est vrai que la distance est
omise dans la Table entre Aquis Calidis et Aüg. Nemeto;
mais ces omissions sont si fréquentes qu'il n'y a pas lieu
de s'en étonner. — Le système de Walckenaer s'appuie
sur l'identification qu'il espère avoir établie d'Anderitum
avec Anterrieux, petite localité du dép. du Cantal, à
6 kil. de Chaudes-Aigues (voy. plus bas l'article Ande
ritum); c'est de cette proximité même qu'il cherche à
tirer parti, ayant remarqué que le dessin de la Table
rapproche cette station Anderitum, qui est sur la route
de Lyon à Rodez, des Aquis Calidis, mais quelle preuve
tirer de cette circonstance ? Il est vrai que Chaudes
Aigues est exactement le nom ancien Aquae Calidae,
quoique Sidoine Apollinaire paraisse désigner ces mêmes
eaux sous le nom de Calentes Baiae, var. « Calenses,
Caienses » (Epist. V, xIv) et que ces Calentes Baiae
puissent, par conséquent, s'appliquer aux eaux du
Mont-Dore, car si Chaudes-Aigues a été un établissement
romain, il n'a guère pu s'appeler que Calidae Aquae.
On ne peut nier toutefois que cette désignation pouvait
s'appliquer tout aussi bien à Vichy ou à tout autre éta
292 G ALLIA. – ROUTES.

blissement thermal qui ne serait pas spécialement appelé


d'un autre nom ancien. On voit, dans les Guides pra
tiques aux eaux minérales, que Chaudes-Aigues a peu de
vertus curatives et que ses eaux sont employées surtout ,

pour les usages domestiques (voy. Joanne, Bains de


l'Europe, p. 285; Constantin James, p. 142; Johanny
Berthier, Album univ. des eaux minér. p. 75). Aucune
antiquité n'a été signalée à Chaudes-Aigues, qui n'offre
que des souvenirs du moyen âge (Joanne, Dictionn. des
comm. de la France, p. 5o8-5o9). Walckenaer fait
remarquer que « celui qui a dessiné la Table de Peutin
ger, ne s'inquiétant que du dessin de l'édifice qui indi
quait des eaux minérales, en a prolongé le faîte jusque
sur une autre route à laquelle il n'appartient pas : cette
route est celle d'Augustonemetum Clermont à Rodamna
Roanne » (op. cit.) ; or rien n'autorise à considérer
ces thermes comme étrangers à la route de Clermont
à Roanne puisqu'ils coupent effectivement cette route
absolument de la même manière que les Aquis Segele,
les Aquis Bormonis, etc., c'est-à-dire en la couvrant
par la partie supérieure du dessin; il n'y a donc pas lieu
de les attribuer à la route de Rodez à Lyon puisqu'ils ne
communiquent pas avec elle. Il est vrai que la direction du
nombre xxtt, qui se lit à la droite d'Anderitum, sem
ble faire croire qu'un embranchement se détachait de
cette voie pour se rendre à ces thermes, mais il faudrait
alors que ce nombre exprimât la distance d'Anderitum
à Chaudes-Aigues; or, soit qu'on place Anderitum à
Anterrieux comme Walckenaer, soit qu'on le place à
Javouls, comme la plupart des géographes, on a, dans
le premier cas, 6 kil. de Chaudes-Aigues, c'est-à-dire
III lieues gauloises, et, dans le second, 25 kil. qui valent
xI lieues # ; donc le nombre xx1x, mal dirigé sur la
G A L L1A. - ROUTES . 293

Table, se rapporte évidemment à la distance d'Anderi


tum à Condate, qui doit être lui-même sur l'Allier, à
x11 lieues de Revessione Saint-Paulien. Remarquons
encore qu'un membre de l'Académie de Clermont,
M. Péghoux, n'a pas hésité à sacrifier ses préférences
locales au système de d'Anville que le Mémoire de
Walckenaer avait un instant ébranlé en jetant la pertur
bation dans l'explication naturelle de la Table, en dépla
çant tout le parcours de Lyon à Clermont, en transpor
tant enfin Aquis Calidis à 15o kil. de leur véritable
position, qui nous paraît être définitivement Vichy. Deux
inscriptions ont été trouvées à Vichy; la première se lit
sur une petite feuille d'argent, conservée au musée de
Saint-Germain, elle est ainsi conçue :
NVMlN • AVG • DEO • lOVl ° SA
L AS1O ° C - 1VL • CARAS
SOVNVS • V • S - L - M -

la seconde a été ainsi publiée par l'abbé Greppo : D :


ANToNIO | D : F - TER | vRBICO | ARELAT (Eaux ther
males de la Gaule, p. 37).
7 2lug. ll e m et o. ff (Par erreur, dans l'édition de
, !
#t
Scheyb, 2l u g. ltem etc.) — (I, B, 1-2) AUGUsToNEME
TvM ARvERNoRUM, postea ARrERNI (Clermont-Ferrand),
pas de distance marquée d'Aquis Calidis (il y a 53 kil.,
donc il faudrait xxxxxx. l.); xxxxxx.l. (53"!) de Can
tilia (remarquons que ce nombre pourrait convenir aux
deux routes : celle de Clermont aux Aquis Calidis et
celle de Clermont à Cantilia, la distance étant la même
et ces deux routes se réunissant en effet et n'en formant
qu'une dans une partie du parcours); v114. l. (2o")
d' Ub ... um; Augustonemeto est donc au carrefour de

trois routes. — Oppid. et civit. de la prov. Aquitania I".
294 G A L L I A. - ROUTES.

—Strab. : Apoûepvot ôè tôpovtzt uèv èri rö Atiyºgº uzr#-


To)t; ô'zöröv èatt Neuogoò; èri rö rotagô xeuévº IV,
III, 3, indication erronée. — Plin. : « omnem amplitu- .
dinem statuarum ejus generis vicit aetate nostra Zeno
dorus, Mercurio facto in civitate Galliae Arvernis »
(Hist. Vat. XXXIV, xvIII, 6); cf. l'inscription suivante :
MERCVRIO : ARVERNO | VICINI : v : v.. (Grut. p. 35,
n° 1 1). — Ptolem., en Aquitaine, Gaule celtique : toºro
[AÙazſov] ô'&t'àvxto)öv uépo; röv Apovégvoy, àv oi, rû ;
Airſovarovégetow (2o'-45°) II, vII (vi), 18.—Monn. Gaul. :
P, monogramme d'Agoósgyot; vERCINGEToRIxs; ...RNIs;
CATAL, cAs, peut-être Castillus, Celtillus, père de Ver
cingétorix; EPAD, IIPAs, Epasnactus; vERCA, Vergasivel
launus; CICIIDv - BRI, Ciceduobrix (Dictionn. archéol,
de la Gaule, époque celtique, p.83 et suiv.).—Aethic.
Cosmogr. : « famosa oppida : ... Augusta Vemetum »
p. 37. — Amm. Marcell. : « in Aquitania, prima pro
vincia Aquitanica,... Burdegala et Arverni excellunt »
XV, xI, 13. — Notit. Prov. : « civitas Arvernorum »,
var. « Avernorum, id est Claromontensium », prov.
Aquitanica 1", Guérard, p. 26.— Notit. Dign. : « prae
fectus Laetorum... Gentilium Suevorum, Arvernos,
Aquitanicae primae » Bok, II, p. 12o. — Inscript. :
voy. les bornes milliaires des deux articles précédents :
....C1 - AR civitas Arvernorum; AVG | C ARVERNORVM
Augustonemetum, civitas Arvernorum; AVG Augusto
nemetum; — GENIO ARVERNORVM | SEX - ORCIVS
SVAVIS : l AEDVVS (Orelli, 193); fragments des Fastes
triomph. à l'année 634 de Rome : Q : FABIVS : 0 .
AEMILIANl * F * O * N ° AN ° DC...... | MAXIMVS : PR0
COS - DE - ALLOBRO....... | ET - REGE . ARVERNORVM .
BETVLTO • X • K..... | CN - DOMITIVS • CN , F , CN · N ·
AHENOBARB " A..... | PROCOS · DE · GALLEIS : ARVER
GA L L I A. - ROUTES. 295
NEIS • XVI ° K. .... (Corp. Inscr. Lat. vol. I, p. 46o).
La cité des Arvernes avait un sacerdos à l'autel de Rome
et d'Auguste à Lyon : C SeRVILIO | MarTIANO | AR
VERNO | C - SERVILI| | DOMlTl - FILIO | SACERDOTI .
AD | TEMPLVM - ROMAE | ET AVGVSTORVM | TRES .
PROVINCIAE | GALLIAE (Boissieu, Inscript. antiq. de
Lyon, p.86);—SACERDos ARVERN | TRES PROVINC.
(id. ib. p. 87); cf. la fameuse inscription de C. Furius
Sabinius Aquila Timesitheus, qui se termine ainsi : C :
n': ATILIVS MARVLLVS ARVERN... (Spon, Antiq. de
Lyon, nouvelle édition, p. 162, 163); — dans l'inscrip
tion qui marquait les places réservées dans les Nauma
chies aux représentants des provinces, on lit : .. DES |
LOCA | N XX.... | ARV | .... (id. ib. p. 467). — Anon.
Ravenn. : « in Guasconia,... civitates : ... Arivernis »
IV, 4o.— Inscript. chrétienne : IN NOMINE DEl SVMMI
ET IN HONORE SANCTORVM | AGRICVLI ET VITALIS
ARVERNORVM CIVITATIS... Muratori, p. 1883, n° 6).
— Monn. Mérov. : AR cIv; ARvERNvs CIvIs; ARvERNo;
AREvERNo; ARovERNo. — Monn. Carlov. : ARv; ARvNIs.
— Monn. Épiscop. : vRBs ARvERNA, denier. — Greg.
Turon. : Arverna urbs, civitas; Arvernus terminus;
Arvernum territorium; Arverna Lemanis (Limagne).
— Moyen âge, au temps de Pépin : « anno x regni, rex
Pippinus usque urbem Arvernam cum exercitu veniens,
Claremontem castrum captum, etc. » Clarusmons cas
trum in pago Alvernico; Castellum Clarmontis (Valois,
Motit. Gall. p. 47).
Embranchement sur Argantomago Argenton, et Le
muno Poitiers.

8. t0b1 • t um. (Le milieu du mot est détruit par une


piqûre de vers très-ancienne, car les cuivres de 1598
296 G A L L I A. – ROUTES.

portent Ub...um; ceux de Nuremberg et de Bruxelles


présentent la même lacune; ceux de Scheyb et l'édition
Mannert donnent la lecture arbitraire llbiutuml.)—
(I, B, 2) UBIMUM, ou UnINIUM, ou UBRINUM, ou UbRILUM
(il ne peut guère y avoir eu qu'un de ces quatre noms),
v1144. l. (2o") d'Aug. Nemeto, x. l. (22") de Fines.
— Prov. Aquitania I". — Olby, entre Clermont et la
Sioule, dép. du Puy-de-Dôme, selon d'Anville qui lit,
par conjecture, Ublium et même Ulbium (ce qui est
impossible, la seconde lettre étant certainement un b et
la troisième ne pouvant avoir été qu'un i ou un r : voy.
Votice de la Gaule, p, 681); Mathieu se range à l'avis
de d'Anville et signale, à Olby, des antiquités que n'a pas
connues Pasumot, lequel a, comme lui, étudié spéciale
ment la question et se prononce pour Couhay, arr. de
Clermont, rive droite de la Sioule, entre Olby et le Pont
Armurier (Dissert. sur la position d'un ancien lieu
appelé Ubi.i. um, Ann. des voyages de Malte-Brun,
t. XI, cah. xxxIII); Olby ou Pont-Gibaud, selon Belley
(Mém. de l'Acad. des Inscript. t. XIX, p. 717), Ukert
(II, 2" part. p. 396), Forbiger (III, p. 168, note 16 ;
Pontgibaud, selon Katancsich (I, p. 134), Walckenaer
(III, p. 98) et Lapie (p. 233); Bromont, selon la Com
mission de la Carte des Gaules; mais les vestiges de la
voie ancienne ne sont pas dans cette direction, ils se
voient au S. de Pontgibaud, et une borne milliaire,
retrouvée près d'Enval, porte AVG....V (voy. Mathieu,
des Colonies et des voies rom. en Auvergne, p. 2o5).
Cet archéologue a étudié avec soin la route en question
et il la suit jusqu'aux confins du département, en signa
lant même un embranchement vers le S. O. (op. cit.
p. 2o7-232); il faut se défier, il est vrai, de son zèle à
recueillir les moindres vestiges et à reconnaître partout
G -1 L L IA. -- ROUTES. 297

le stratum; mais il est possible de dégager ici, du cahos


et des longueurs que présente son livre, quelques indices
certains d'une route passant par Olby et gagnant Feix
(voy. l'article suivant).
9. fin rs. — (I, B, 2)rrves; x. l. (22") d'Ub....um;
xx. l. (44"!) d'Acitodonum. —Prov. Aquitania I". —
Saint-Avit, selon la Commission de la Carte des Gaules,
Ukert (II, 2° part. p. 396) et Forbiger qui l'écrivent
tous deux Saint-Avis (III, p. 168, note 16), enfin Lapie
qui l'écrit Saint-Avril (p. 233); Feix, sur la limite de
l'Auvergne et du Limousin et où conduisent des ves
tiges de voie romaine, selon Mathieu (des Colonies et des
voies rom. en Auvergne, p. 231); Voingt, selon Pasumot
(Dissert. sur la position d'un ancien lieu, etc., dans les
Ann. des voyages de Malte-Brun, t. XI, cah. xxxIII);
Miremont, selon Katancsich (I, p. 134); ruisseau de
Mérinthal, près de Montiel-le-Gélat, selon Walckenaer
(III, p. 98).
10. 2t cit o ù onum. — (I, B, 1-2) AcrrooUvUw,
xx. l. (44"!) de Fines; x U xxx.l. (4o") de Pretorio. —
Prov. Aquitania I". — Ahun, selon d'Anville (Votice
de la Gaule, p. 3o) et tous les géographes, sauf Katanc
sich, qui le place à Aubusson (I, p. 133). — Antiqui
tés et inscriptions dans les environs. — Agidunum, au
x° siècle (voy. Valois, Votit. Gall. p. 63).
11. |)re t ori o. — (I, B, 1) PRAEroniUM; xvxx. l.
(4o") d'Acitodonum; xxxxx. l. (31") d'Ausrito (pour
Augustorito Limoges). — Prov. Aquitania I".— Arrè
nes, dép. de la Creuse, arr. de Bourganeuf, selon d'An
ville (Votice de la Gaule, p. 533); Pourrioux, selon
Walckenaer (III, p. 98); Granmont, selon Katancsich
(I, p. 133); Mont-de-Jouer, ville ruinée près de Saint
298 G A LLI A. - ROUTES,

Goussand, selon Lapie (p. 233); Pontorion, où se trou


vent les ruines d'un pont romain sur le Thorion, selon
Barailon (Rech. p. 157); Sauviat, dép. de la Haute
Vienne, selon Ukert (II, 2° part. p. 394) et la Com
mission de la Carte des Gaules.

2luºrit 0, Limoges. Voy. plus haut, p. 271.

LX. D'2tiig. 9l tmtt p, CLERMONT-FERRAND,


A ºe mttn p, PoITIERS.
2tiig. ll eme to, Clermont-Ferrant. Voy. plus haut,
p. 293.
1. C antil ia. — (I, B, 1) cANTIL14 (Chantelle, dép.
de l'Allier, arr. de Gannat), xxx444. l. (53"#) d'Aug
Nemetum; xv. l. (33" !) d'Aquis Neri (distances exac
, tes).— Prov. Aquitania I".— Anon. Ravenn. : « Can
tilia » IV, 4o; cf. Sidon. Apollin. Epist. IV, 13. —
Eginhard : « anno 761, quaedam oppida atque castella
cepisse, in quibus praecipua fuerint Burbonis, Cantilla,
Clarmontis » (Valois, Votit. Gall. p. 124).— La route
d'Aiig. Nemeto à Cantilia pouvait coïncider, pour
une partie, avec celle de Vichy à Clermont (voy., au
chapitre précédent, les articles Aquis Calidis et Aüg,
Nemeto), mais elle devait s'en écarter vers l'O, dans
d'autres parties (voy. Mathieu, des Colonies et voies
rom. en Auvergne, p. 232-279; cf. p. 514-521;
voy. aussi la Carte de la Commission). Quant à la route
de Cantilia à Aquis Veri, elle a été reconnue sur divers
points (voy. Tudot, Carte des voies rom. de l'Allier,
p. 6).
2. 2tquis lt tri. — (I, B, 1) AQUAE venu, NERIoMaGts
G A L L I A. – ROUTES. 299

(Néris), xv. l. (33"#) de Cantilia; xxx. l. (26"!) de


Mediolano, Château-Meillant (insuffisant : il y a 44 kil.;
il faudrait donc xx). — Milliaire d'Alichamps donnant
les distances de ce point à Bourges, à Néris et à Medio
lanum .
FELICI • AVG • TRIB - P . COS • II|
P - P - PROCOS • AVAR • L - XIIll
MED • L • XII • NER • L . XXV

(Caylus, Recueil d'antiq. t. III, p. 371). — Les Aquae


Meri sont donc à xxxIx lieues d'Avaricum Bourges ;
xxxIx lieues valent 86"#; or il y en a 9o en ligne droite;
il se peut donc que, sur ce point, la borne milliaire ait
compté les lieues gauloises, non d'après le système romain,
qui donne 1 mille # par lieue, mais d'après le système
gaulois primitif, qui, selon M. de Saint-Ferjeux (Mém.
sur la lieue gaul. 1852) attribuerait 2'415" à la lieue na
tionale, ce qui ferait 94"185" de Néris à Bourges; à 2'436"
par lieue, système Aurès, 95 kil.). C'est bien, en effet,
la distance réelle probable par la voie ancienne. — On
a trouvé, en 1776, à Néris, l'inscription suivante : NvMl
NIBVS | AVGVSTORVM | ET - IVNONIBVS | VICANl ]
NERIONAGIENSES (Greppo, Études archéol. sur les eaux
thermales, p. 47) ;— ... NENNERIO... (id. ib.) Fragm.
à rapprocher du nom Aquae Wisincii, peut être relatif à
quelque divinité topique des eaux. — Antiquités décrites
par Greppo (p. 45-51). — Greg. Turon. : « Vereensis,
vicus urbis Biturigae » (Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég.
de Tours, p. 1 19). — On a trouvé à Néris des briques
légionnaires.
3. ftl t bio la no. — (I, B, 1) Mediozavvu (Château
Meillan), xxx. l. (26"!) d'Aquis Veri (insuffisant; il
faudrait xx); xxv4tx l. (62") d'Argantomago (exces
3oo G A L L1A. - ROUTES.

sif : il y a 53 kil., il faudrait donc xxxxxx. Les cui


vres de Nuremberg portent, à tort, xxv). — Milliaire
d'Alichamps : ...MED · L · Xll, ce qui ferait, à raison de
2"436" par lieue (voy. l'article précédent), 29 132",
distance réelle de Château-Meillan à Alichamps, sur la
route de Bourges. — Greg. Turon. : « Mediolanense
castrum » H. E. V, 31. Dans l'Amplissima Collectio
de D. Martène (t. VI, 24), on lit : « in territorio Bilu
rico, Castro Mediolano, natale S. Genesii, martyris, »
or l'église de Château-Meillan a pour patron saint Genest
(voy. Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 117).
2{r gantoma go, Argenton.Voy. pl. haut, p. 272.
4fille 5. Voy. plus haut, p. 276.
ſent un o, Poitiers. Voy. plus haut, p.256.

LXI. DE 25iti[ [ia, TIEL? — A 2ltiplitu,


AVRILLY OU ARFEUILLE ?

Route de jonction entre la route de Lyon à Vichy et


celle d'Autum à Bourbon-l'Archambaut. Pas de distance
marquée sur cet embranchement. — Pour Sitillia, voy,
p. 219; pour Ariolica, p. 285.

LXII. DE $ ttgbtttt o, LYoN, — A $8urbigald,


BoRDEAUX; — PAR 5 e g o b u m, RoDEz; 2)ib ºitd,
CAHORS, ET 2t giltituut, AGEN.
fu g òun o, Lyon.Voy. plus haut, p. 21 I.
J'oro º5e guetau arº, Feurs.Voy. plus haut, p. 277.
1. 2t quie º5cget c. É# - (I, C, 2) AQUAE sEGETAr
(Moind ou Moingt, commune, formant le faubourg de
CA LL /A. — ROUTES. 3o I

Montbrison), u11 14. l. (2o") de Foro Segustauarü;


xu1t. (38") d'Acidmago (Usson, limite du dép. de la
Loire : distances exactes). — Prov. Aquitania I". —
Anon. Ravenn. : « Aquis » IV, 26. — Borne milliaire
de Moind (voy. plus haut à l'article Foro Segustauarü,
p. 277). On possède cinq, sur neuf, des bornes
milliaires faites au temps de Maximin, pour la route de
Forus Segusiavorum à Aquae Segetae. Voici la fin de
chacune des inscriptions donnant les distances, exprimées
en lieues gauloises, depuis Forus Segusiavorum :
I. .... | CIVIT SE • • • • | L l
2. .,.. | CIVIT SEG LIBERA | L ll
3. ....SEG | L lll
4. ....CIVIT SEG Ll | BERA • | L llll
9. .... L Vllll
(voy. Aug. Bernard, Descript. du pays des Ségusiaves,
p. 24-27, et Supplém. 1" lettre, p. 7; voy. aussi, dans
le même ouvrage, la description de la route avec tous
les vestiges d'antiquités romaines qu'elle présente). —
Anon. Ravenn. : « Aquis » IV, 26. - Moind possède
les ruines importantes d'un théâtre romain (décrit par
M. Aug. Bernard, op. cit. p. 84-88). — « On y voit
(à Montbrison) trois sources minérales : la première, que
j'appellerai la Romaine, parce que les Romains l'avaient
renfermée dans une petite enceinte dont on voit quelques
vestiges, est voisine d'un temple dédié à Cérès, situé
près du village de Moingt; la seconde fontaine est à cent
pas de la première, etc. » (Rich. de la Prade, Anal. des
eaux minér. du Forez, p. 61, Lyon, 1778); ce temple
qui, d'après la tradition, aurait été dédié à Cérès, est
l'église Sainte-Eugénie. « On connaît, dit l'abbé Greppo,
une déesse Segesta ou Segetia mentionnée par plusieurs
3o2 G A L L1A. – ROUTES,

écrivains anciens (Plin. Hist. Vat. XVIII, 2; Macrob,


Saturn. I, 16; Augustin. de Civit. Dei, IV, 8) et qu'on
voit figurer, dans un temple, au revers d'une médaille
d'argent de Salonine, avec la légende DEAE : sEGETIAE »
(Études archéol. sur les eaux thermales, etc. p. 85).
L'abbé Greppo place cependant les Aquae Segete à
Saint-Galmier. Ces eaux, si connues aujourd'hui, sont
en effet à 2o kil. ou vIIII lieues gauloises de Feurs; et
elles ont aussi des antiquités romaines, mais d'une moin
dre importance. « Il faut bien le reconnaître, dit l'abbé
Greppo, les restes des thermes factices établis en ce lieu
par les Romains sont tout ce qu'on a trouvé dans ce
genre de plus simple, et même de plus pauvre, sur la
surface de notre Gaule » (id. p. 84). Saint-Galmier n'est
pas dans la direction de la route qui, de Forus Segusia
vorum, se rend à Segodum Rodez.— Ukert (II, 2 part.
p. 465) et Forbiger (III, p. 21o, note 15) placent ces
Aquae à Moingt; Katancsich, à Montbrison, ce qui est
la même chose (I, p. 126); d'Anville avait proposé Ais
sumin, rive droite de la Loire (Votice de la Gaule,
p. 8o), Walckenaer propose Saint-Étienne (III, p. 1oo);
Lapie, Aurec (p. 224) et la Commission de la Carte des
Gaules, Saint-Galmier.

2. 2 ciòmago. — (I, C, 2) Iciduacus (Usson, limite


du dép. de la Loire), xvx4. l. (38") d'Aquis Segele
(il n'y a que 31 kil.; il faudrait donc x11x1); xx114.l.
de Reuessione Saint-Paulien (on voit, sur le manus
crit, après le X, non pas un 4, mais le jambage plein
d'un 2°x, l'autre, c'est-à-dire le jambage délié, étant tout
à fait effacé; il faut donc suppléer ce nombre ainsi :
xxx44; c'est par conséquent à tort que les cuivres
d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles 1728
G A L L IA. - ROUTES. 3o3

portent xIIII, que l'édition de Scheyb donne xvtt et


que l'édition de Mannert corrige ce nombre pour réta
blir xxx tt). Ce nombre xxtxt doit exprimer des milles,
et non pas des lieues gauloises; la distance qui sépare
Icidmago de Reuessione, c'est-à-dire Usson de Saint
##
Paulien, étant de 33 kil. qui valent précisémentxxIII mil
#
les. On remarquera que c'est en milles aussi que la dis
|#
tance est exprimée sur la borne milliaire d'Usson dont
l'insription était ainsi conçue :

t, l ' l M P - CAESA R ° C. Jul. Ver
sºº VS M AX I M Inus · pius
## FELIx : AvG : P : M : tr. pot. p. p.
lif - PR OCOS .. P R | M . - -

ET • F • E • IVL • VERV5. Ma rim


u,5 ° N O B l L l SS l M VS - Caesar
PRINCEPS • IVVENTVtis . via,5 et
...vs - VETVSTATate : cONlaps.
RESTITVERVNT . . . . . . .
. . . . M * Xlll1

Ce monument, aujourd'hui perdu, a été publié par de


la Mure (Hist. du pays de Forez, p. 13o), il aurait été
trouvé au xvII° siècle « dans un village à deux quarts de
lieues de la ville d'Usson ; » or la distance en milles qui
figure sur cette borne est comptée probablement à partir
de Revessio Saint-Paulien; mais de Saint-Paulien à Usson
il y a 33 kil. qui valent xxIII milles; aussi M. Allmer a-t-il
proposé de lire L - XIIIl (Revue du Lyonnais, janvier
1859), et M. Bernard M P : xxll (2° Lettre à M. Guil
lien, p. 22); mais il faudrait connaître : 1° l'endroit
exact où la borne a été trouvée; 2° le point de départ
des milles qui y figurent; 3° le texte exact de l'inscrip
tion, trois renseignements indispensables qui nous man
- - º

3o4 G Af L L / A. — ROUTES.

quent. — Anon. Ravenn. : « lcutmageon » IV, 26. —


D'Anville (Votice de la Gaule, p. 377), Walckenaer
(III, p. 1oo) et Lapie (p. 224) placent Icidmago à Issin
geaux; Katancsich à Olliergues, arr. d'Ambert, dép. du
Puy-de-Dôme (I, p. 126); Ukert (II, 2° part. p. 390)
et Forbiger (III, p. 168, note 16) à Mayères, près
d'Arlon.

3. ti cue geion c. — (I, C, 2) Reressio retLarioRUM,


postea rELLArII (Saint-Paulien, dép. de la Haute-Loire),
xxttt. m. (33") d'Icidmago (voy. l'article précédent);
xt1. m. (18") de Condate (à partir d'Icidmago, les
distances sont comptées en milles, car l'addition des
chiffres de la Table entre Revessione et Sigodum Rodez
donne CII, et il y a entre ces deux points 14o kil. qui
valent en effet cII milles). — Chef-lieu de la civitas
/ellaviorum, dans la prov. d'Aquitania I". — Caes. :
« .. Arvernis, adjunctis Eleutheris, Cadurcis, Gabalis,
Velaunis (var. Vellaviis, Velavis) qui sub imperio
Arvernorum esse consuerunt » Bell. Gall. VII, 75. -
Strab. : rà ôè gerz#) ro$ Tzpoºvz zzi ro5 Asſyzºo; #y rà
Trpoazeigevz vot; Azovitzvot; èatw 'EXoooi uèv &rò ro5 Poôz
voû viv &gyïv éyovreç, OÙe))zïot ôè uerà roûtovç, oî rºoco
pſ#ow76 Tote Apooépvot;, vöy òè r3trowtzt zz0' ézotoï; IV,
1I, 2. — Ptolem., en Aquitaine : ürô uèv toù; A)azio :,
oùé)x vo, ov 76Xt; 'Pooéaatow (18-44°3o') II, vII (vi), 2o;
var. Pobé7etow, 'Pobégio». — Notit. Prov. : « civitas /el
lavorum », var. « Vallavorum, Evallorum, Ballavo
rum, Bellavorum, / elanorum, Vallanorum, civitas
Vellatiorum municipio Arisido », prov. Aquitanica I",
Guérard, p. 26, note 1o.— Anon. Ravenn. : « Ribision »
IV, 26. — Greg. Turon. : « Wellava Urbs. » — Anti
quités importantes à Saint-Paulien; fragment d'inscrip
G A L L I A. – ROUTES. 3o5

tion : ....CAESAR PRINCEPS | IVVENT VIAS ET | PON


TES VETVS | TATE CONLAPSAS | RESTITV • • • • | .
encore en place, près de Saint-Paulien. — Le chef-lieu
de la civitas fut, à une époque qu'on ne peut détermi
ner, transporté au Puy, Anicium (Podium dans le moyen
âge); mais il est certain qu'au temps de Grégoire de Tours
Vellava urbs désignait encore Revessio Saint-Paulien
et se distinguait d'Anicium le Puy : « ingressus Vella
vae urbis terminum, ad locum quem Anicium vocitant
accedit » (X, 25) ; il désigne l'une sous le nom d'urbs
et l'autre sous celui de locus. — Valois : « in Anicio
monte (mont Anis), extructam esse urbem, quae pro
prio nomine montis sui Anicium, et, communi, Podium
appellata, id est mons, le Puy. ...stante urbe Vellava,
ab Euhodio, ejus episcopo, sedem episcopatus in mon
tem locumque Anicium translatam... sed tempus trans
lationis incertum » (Votit. Gall. p. 589-59o). — On a
voulu, à l'aide de l'inscription suivante, qui a été trou
vée au Puy, prouver qu'Anicium reçut, à une certaine
époque, le titre de colonie romaine; on pourrait, avec
plus de vraisemblance, supposer que la colonie men
tionnée sur ce monument est Revessio lui-même, qui
aurait reçu le nom de colonia Vellaviorum avant de
prendre celui de Saint-Paulien. Cette inscription est
gravée sur trois blocs de pierre énormes et les lettres ont
I O centim. de haut : FERRARI ARGVT ATER PRAEFEC
TVS COLON | OV1 ANTEOVAM HIC OVIESCO LIEEROS
MEOs | VTROso vIDI NONN FERocEM FLAM II vRvM
BIS. M. Renier l'explique ainsi : « Ferrarius Argutus
Ater, praefectus coloniae, qui, antequam hic quiesco,
liberos meos utrosque [pour utrumque vidi : Vonnum,
Ferocem, flaminem et duumvirum bis. » — Monn.
Mérov. : vELLAvos (Conbrousse, XLVII, 13); vELLA ;
2O
3o6 G A L L I A. – ROUTES.

vELLAo; BALAvo, attributions certaines à Saint-Paulien,


selon Ponton d'Amécourt (Essai sur la numism. mérov,
p. 176), tandis que nous avons des monnaies de la même
époque frappées au Puy, selon le même numismatiste,
et portant ANICIo (op. cit. p. 4o). — Une ancienne
notice, citée par Valois, donne « civitas /allavorum,
id est Puatum, vel Buatum » (Votit. Gall. p. 59o),—
Monn. épiscopale du Puy, à partir du x° siècle : PocIEN
sIs; PoiEs; PvEI (Poey d'Avant, Monn. féod. I, p. 339
34o). — Greg. Turon. : « pagus Vellavus, Vellavum
territorium, Vellavum » IV, 4 I. — Vita Ludovici Pii :
« Vallagia. » — Scaliger prétend avoir lu dans d'an
ciens martyrologes « pagus /elaunus, » lecture contes
tée par Valois (Votit. Gall. p. 59o).
4. Con à ut c. — (I, B, 2) coNdAtE, x11. m, (18"
de Revessione; xxxx. m. (32"!) d'Anderitum.—Prov,
Aquitania I".— Anon. Ravenn. : « Condate » IV, 26,
— D'Anville propose Monistrol d'Allier, au confluent
de l'Ance et de l'Allier (Notice de la Gaule, p. 238,
avis adopté par la Commission de la Carte des Gaules.
Condate serait Chanteuge, près Langeac, selon Ukert
(II, 2" part. p. 39o); Conat, selon Cayx (Mém. de la
Société des antiq. VII, p. 8o et suiv.); Saint-Arcons,
selon Walckenaer (III, p. 1oo) et Lapie (p. 224); Lan
geac, Saugues ou Brioude (ce qui est impossible), selon
Katancsich (I, p. 126).
5. 2t nùeritum. — (I, B, 2) AvDERITUM CABALLonUM,
vel GABALUM, postea GABALLI, xx44. m. (32"!) de Con
date; xv4 vx. (26"!) de Ad Silanum. — Oppidum et
civitas de la prov. Aquitania 1". — Borne milliaire :
IMP - CAES | M CAS , LAT | POSTVMO | P. F. AVG .
cos | M · P · GABALLI V. (P. Sirmond, cité par d'An
C A L L HA, — ROUTES. 3o7

ville, Votice de la Gaule, p. 67; Katancsich, I, p. 125).
º
— Caes. : « .... Arvernis, adjunctis Eleutheris, Cadurcis,
Gabalis, Vellaviis, qui sub imperio Arvernorum esse
T,-
consuerunt » Bell. Gall. VII, 75; « Lucterius, Cadurcus,
in Rutenos missus, eam civitatem Arvernis conciliat.
Progressus in Witiobriges et Gabalos,.... in provinciam
Narbonensem versus, eruptionem facere contendit »
VII, 7; « Gabalos proximosque pagos Arvernorum in
Helvios, item Rutenos Cadurcosque ad fines Volcarum
Arecomicorum depopulandos mittit » VII, 64.— Strab. :
'Pootnvoi ôè xzi T26x)éï; v# Nzg6ovirtôt Tr)ngtx oval IV,
II, 2. — Plin. : « Aquitanicae sunt : ...Gabales » Hist.
Nat. IV, xxxIII (xIx), 2. — Ptolem. : ºp où; [OÙzoa4
pou;| T46z)ot xzi r6)t; Avôégnôow (19'45'-45º3o') II, vII
(v1), 13. — Notit. Dign. : « praefectus militum Ande
retianorum, vico Julio, » sub dispositione ducis Mogon
tiacensis, Böck. II, p. 1 17; « praefectus classis Ande
retianorum Parisius » in provincia Lugdunensi prima,
p. 1 19 (cette identification des milites Anderetiani et
des marini Anderetiani avec les Gaballi d'Anderitum
est douteuse ; Böcking la repousse et voit une analogie
entre le nom de ces soldats et le village d'Andrésy, près
du confluent de la Seine et de l'Oise, II, p. 282); d'An
ville (Votice de la Gaule, p. 251), Bonamy (Mém. de
l'Acad. des Inscript.) et Ukert, (II, 2° part. p. 479,
note 4o) sont de l'opinion contraire. — Plin. : « [caseus]
Gaballici pagi » Hist. Vat. XI, xcvII (xLII), I. — Anon.
Ravenn. : « Andereton » IV, 26. — Notit. Prov. :
« civitas Gabalum », var. « Cabalum, Gavallum, Gabal
luorum, Gavalum, Gaballum », prov. Aquitanica 1",
Guérard, p. 26, note 9. — Mais il n'est pas certain
que ce soit la même qu'Anderitum. Les uns, comme
d'Anville (Wotice de la Gaule, p. 67), placent Ande
3o8 G A L L1A. - ROUTES.

ritum à Javouls (dép. de la Lozère, arr. de Marve


jouls); d'autres, comme Walckenaer (Mém. sur l'étendue
et les limites du territoire des Gabali, t. V, p. 386 et
suiv. des Mém. de l'Acad. des Inscript.), à Antérieux ou
Anterrieux (limite du Cantal et de la Lozère, arr. de
Saint-Flour). On a trouvé des antiquités dans le premier
et point dans le second ; mais Antérrieux paraît s'accor
der avec le texte de Sidoine Appollinaire s'adressant à
son livre qu'il fait voyager en partant de Clermont
(Carm. XXIV, v. 16 et suiv.) :
« Hinc te suscipiet benigna Brivas [Brioude-Église, ou peut
Sancti quae fovet ossa Juliani être Vieille-Brioude.
- - - - - - • - - - - -

Hinc jam dexteriora carpis arva,


Emensusque jugum die sub uno,
Flavum crastinus aspicis Triobrem; [La Truyère, aſſluent
Tum terram Gabalum, satis nivosam, de droite du Lot.
Et, quantum indigenae volunt putari, -

Sublimem in puteo videbis urbem, »

« tu verras la ville qui, selon l'opinion autorisée par les


habitants eux-mêmes, est élevée et paraît être dans un
puits. » Antérrieux est sur une colline, au milieu d'une
plaine étroite entourée de hautes montagnes (voy,
Walckenaer, Mém. cité, p. 18 du tirage à part). Les
mesures données par la Table, en milles, s'accordent
peut-être mieux avec l'emplacement d'Antérrieux. -
Concile d'Arles : « diaconus civitate Gabalum, provincia
Aquitanica; » concile d'Agde : « Optimus, diaconus
missus a Leonico episcopo Gabalum civitatis, » concile
d'Auvergne : « C. Hilarius, episcopus ecclesiae Gabali
lanae; » synode d'Orléans : « Evanthius, episcopus civi
tatis Gabalitanae; » synode de Reims : « Agricola,
Gabalensis episcopus » cités par Valois (Votit. Gall
GA L L1A. - ROUTES. 3o9
p. 213-214).— Greg.Turon. : « terminus Gabalitanus »
(X, 8); « Gabalitana regio » (X, 25).— Aux vii° et vIII°
siècles : « Gavaldanus, Gavuldanus pagus; territorium
civitatis Gavalitanae (d'où le Gévoudan, Gévaudan). —
On lit dans Grégoire de Tours : « irruentibus Alaman
nis in Gallias, S. Privatus Gabalitanae urbis episco
pus in crypta Memmatensis montis, ubi jejuniis oratio
nibusque vacabat, reperitur, populis Gredonensis castri
munitione conclusis » (I, 32). — D'après ce qui pré
cède, il y aurait eu quatre localités distinctes : 1°Ande
ritum, l'ancienne ville (à Antérrieux, selon Walckenaer),
qui subsista jusqu'au temps de l'Anonyme de Ravenne;
2" Gabalitana urbs (peut-être Javoulx), ruinée par les
Vandales au commencement du v° siècle; 3° Gredonense
Castrum (Grezès-le-Château, à 13 kil. O. de Mende,
selon Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 17o) et
4° Memmate, Memmas Mende, qui commença d'exister
comme ville après le v° siècle. — Monn. Mérov. : GABA
LoRvM; GAvALoRvM; GAvALETANo. Ce serait, à cette
époque, à Javoulx qu'il faudrait en placer l'atelier, selon
M. Anat. de Barthélemy (Liste des noms de lieux inscrits
sur les monn. mérov., extrait de la Biblioth. de l'École
des Chartes, 6° série, t. I, n° 3o9; p. 16 du tirage à
part) et M. Ponton d'Amécourt (Essai sur la numism.
mérov, p. 9o). — Monn. épiscop. depuis le xI° siècle,
à Mende : MIMA cIvITAs; MIMAs (Poey d'Avant, Monn.
féod. II, p. 3o3). — Avant la dissertation de Walcke
naer, tous les géographes avaient placé Anderitum à
Javoulx; voy. Valois (Notit. Gall. p. 214), d'Anville
(Notice de la Gaule, p. 67), Cellarius (t. I, p. 153 de
l'édit. de 1731), Katancsich (I, p. 126), et Mannert (II,
1" part. p. 1 19 de l'édit. de 1789). Depuis la disserta
tion de Walckenaer, une partie des géographes contem
-
31o GALL IA1. — ROUTES.

porains se sont rangés à son sentiment et ont porté


Anderitum à Antérrieux; ce sont : Uckert (II, 2"part.
p. 389), Forbiger (III, p. 166) et Lapie (p. 224); mais
la Commission de la Carte des Gaules l'a placé à Javoulx. }
D'autres distinguent Anderitum de la civitas Gaballo
rum, considérant la première comme étant à Antérrieux,
et la seconde comme ayant eu son chef-lieu à Javoulx;
de ce nombre est Alfr. Jacobs (Géogr. de Grég. de Tours,
p. 1o8). Guérard (op. et loc. cit.), sans se prononcer
sur Anderitum, porte à Javoulx la civitas Gabalum de
la Votitia Provinciarum. Les numismatistes s'accordent
à y placer l'atelier monétaire mérovingien (voy. plus
haut). Cayx place Anderitum à Malzieu-Ville, dép. de
la Lozère (Mém. de la Société des antiq. VII, p. 8o).

6. 2t à 25 il a n u mt. — (I, B, 2) AD silaNUM,


xv44x. m. (26"!) d'Anderitum; xx4444. m. (35'!)
de Segodum Rodez. — Prov. Aquitanica I". — Selon
que l'on porte Anderitum à Antérrieux ou à Javoulx, la
station Ad Silanum se trouvera au N. ou à l'E. de
Rodez, qui est l'ancienne Segodunum (voy. l'article sui
vant). C'est ainsi que, dans le premier système, Walcke
maer a placé Ad Silanum à Anglars-en-Castelnau, à la
droite du Lot, arr. d'Espalion (Géogr. des Gaules, III,
p. 1oo), Lapie, à Castelnau-de-Mendailles (p. 224),
Astruc, à Saint-Cosme, sur le Lot (Hist. natur. du Lan
guedoc, p. 125). D'après le second système, celui qui
propose Javoulx pour Anderitum, d'Anville, porte Ad
Silanum à Estables, sur la limite des dép. de la Lozère
et de l'Aveyron (Wotice de la Gaule, p. 6o7), avis
adopté par la Commission de la Carte des Gaules. Cayx,
qui place Anderitum à Malzieu-Ville, donne, pour Ad
Silanum, Auxillac, canton de la Canourgue, dép. de la
G A LL/A. – ROUTES. 31 I

Lozère (Mém. de la Société des antiq. VII, p. 8o et


suiv.), ce qui ne satisfait pas aux mesures de la Table.
Ukert est moins conséquent encore : tout en adoptant
le système de Walckenaer relativement à Anderitum, il
place Ad Silanum à Salmon, près la Canourgue (II,
2" part. p. 39o). Katancsich propose Chaudes-Aigues
(I, p. 125), et Reichard, Soulanges, arr. de Saint-Flour,
dans le Cantal, au N. E. d'Antérrieux et au N. de Ja
voulx, par conséquent à l'opposite de la direction néces
saire de la voie vers Segodunum; ces deux dernières opi
nions ne sauraient donc se concilier ni avec l'un ni avec
l'autre des deux systèmes.
(Au delà de Segodum les distances sont comptées en
lieues, car l'addition des distances entre cette ville et
Bibona donne xxxxi, et l'on compte 9o kil. entre Rodez
et Cahors; or xxxxI lieues gauloises valent 91 kil.)

7. 5egoùum. ſf - (I, B, 2) srcopuvvw nvre


voRUM, postea RUTEvi (Rodez), xxxxxx. m. (35"!) de
Ad Silanum ; xu. l. (33"#) de Carantomago;
xxx. m. (44"#) de Condatomago; Segodunum était
donc au carrefour de trois routes. - Pour ce qui con
cerne les Ruteni, voy. plus haut, p. 29. — Ptolem. :
ºrõ ôè toºtoo; [Oùe)zówoo;| 'Pootzwoi zzi Tó)t; 'Er6ôouwow
(17'45'-44"1o'), var. 2éyzôoovov, II, vII (vi), 13.— Notit.
Prov. : « civitas Rutenorum » var. « Rotenorum, Ro
tanorum, Rotinorum, Ruthinorum, Ruthenorum »
prov. Aquitanica I", Guérard, p. 26, note 5.— Anon.
Raven. : « Rodingis » in Guasconia, civitas, IV, 4o. —
Greg. Turon. : « Ruthenis, Ruthena civitas » II, 36;
III, 21; « Ruthenus terminus » X, 8.— Monn. Mérov. :
RvTENE CIvE; RvENvs. — Monn. Carlov. : RoTANIs. -
Monn du comte Hugues I ou III (1 156-1 196) et de
312 G A L L 1A. - ROUTES.

Henri I (12 14-1227) : RoDEs CIvI; RoDEs CIvIs. —


Gesta Francor. : Rotinus civitas; Quintianus episc. ec
clesiae Rutenicae; Dalmatius episc. ecclesiae Rutenensis,
pagus Rutenicus, Rodinigus; Rosénègue, Roüergue.
8. Car antomago. — (I, B, 2) cARANToMaCUs,
xv. l. (33"!) de Segodum ; xx. l. (24"!) de Varadelo,
— Prov. Aquitania /". —Villefranche-d'Aveyron, selon
Katancsich (I, p. 125) et Lapie (p. 223); aux environs
de cette ville, selon d'Anville (Votice de la Gaule,
p. 2o2-2o3); Carentou, au S. de Villefranche, selon
Gaujal (Etud. hist. sur le Rouergue, III, p. 1o2) et
Forbiger (III, p. 165, note 8; cf. le Bulletin des
Sciences histor. XIII, p. 57); vers Campolibat, selon
Ukert (II, 2" part. p. 389); le Cranton, selon la Com
mission de la Carte des Gaules; Cabanes et Badour,
selon Walckenaer (III, p. 99).
9. Darabeto. — (I, B, 2) ranapEruw, xi. .
(24"!) de Carantomago; xv. l. (33"!) de Bibona, —
Prov. Aquitania I". — La plupart des géographes pla
cent cette station à Varaire, dép. du Lot, arr. de Cahors,
tels sont : d'Anville (Votice de la Gaule, p. 271),
Walckenaer (III, p. 99), Lapie (p. 223), Astruc (Hist
natur. du Languedoc, p. 125) et la Commission de la
Carte des Gaules; Ortels la porte vers Castelnau; Ukert,
à Puyjourdes, dép. du Lot, canton de Carjac (II, 2 part.
p. 388); Katancsich, à Carjac même (l, p. 124); Rei
chard, vers Varaire.
10. dibona. ff (Il y a bien un ſ3 au commence
ment de ce nom et non un D, comme a cru le voir
M. Maury, Revue archéol. t. IX, p. 62.) — (I, B,
1 et 2) prrowA cADURcoRUM, postea capunci (Cahors),
xv. I. (33"#) de Varadeto; xxxxxx. l. (53'!) de
G A L L IA. - ROUTES. 3I3

Diolindum; xx. l. (44"#) de Cosa (mesure omise dans


la Scheda poster. de Welser); Bibona était donc au
carrefour de trois routes. — Oppid. et civit. de la prov.
Aquitania 1". — Pour ce qui regarde les Cadurci, voy.
plus haut, p. 26. — Ptolem. : Kzôoºpxot xxi Tró)t;
Aou#ovz (18"-47"15') II, vII (vI), I I. — Auson. :
« Divona » (Clar. urb. XIV, v. 3o). — Inscript. : M .
LVCTER.. | LVCTERI| - SEN.. | CIANI · F · LEONI | OMNI
BVS • HO| NORIBVS • IN . PATRIA - FVNCTO | SACERD .
ARAE | AVG - INTER - CON | FLVENT - ARAR | ET RHO
DANI | ClVITAS - CAD | OB MERIT • EIVS | PVBL .
POSVIT (Champollion-Figeac, Rech. sur Uxellodunum;
Boissieu, Inscript. antiq. de Lyon, p. 95). — TlB -
POMPÉIo POMPEI , IVSTI - FlL . | PRisco : CADvR |
co - oMNIBvs - Ho | NORIB : APVD svös | FVNCT .
TRIB : LEG - V | MACEDONICAE | IVDICI ARCAE | GAL
LIARVM : III | PRÔVINC : GALLIAE (Boissieu, p. 278).
— Notit. Prov. : « civitas Cadurcorum » var. « Cadosco
rum, Caturcorum, Cadurchorum, Catorcorum » prov.
Aquitanica 1" (Guérard, p. 26, note 7). — Anon.
Ravenn. : « Caturcium », in Guasconia, IV, 4o. —
Greg. Turon. : « Cadurcinum » Cahorsin (IV, 42;
cf Gesta Francor. 32). — Fredeg. : « pagus Caturci
nus » (Chron. V, 57). — Monn. Mérov. : CADvRCA ;
cADoRCA, CATvRCA. — Monn. de Guillaume de Cardaillac
(12o8-1234) : CATvRcENcIs; cATvRcIs.

11. Di o l in ò um. (Brolindü, par erreur, dans la


Scheda poster. de Welser.) — (I, AB, 2) piolivduu,
xxx1xx. l. (53"#) de Bibona (ce nombre est porté, par
erreur, sur l'original, au-dessus de la route qui se rend
de Bibona à Tolosa par Cosa); xxx. l. (46"!) d'Exci
sum; xx. l. (44"#) de Cosa (mesures omises dans la
314 GALLIA. - ROUTES.

Scheda poster. de Welser). Diolindum est donc au


carrefour de trois routes. — Prov. Aquitania II". —
D'Anville la place à la Linde, sur la Dordogne, arr.
de Bergerac (Notice de la Gaule, p. 27o); mais il y a
73 kil., il faudrait donc xxxxx; Walckenaer (III,
p. 1oo), Reichard et Lapie (p. 223) sont du même avis;
ce serait Belvès, dép. de la Dordogue, arr. de Sarlat,
selon Ukert (II, 2° part. p. 392); ou bien Duravel, sur
la droite du Lot, canton de Puy-l'Évêque, selon la
Commission de la Carte des Gaules, et à Puy-l'Évêque
même, selon Katancsich (I, p. 124); mais, dans cette
hypothèse, il faudrait réduire le nombre de la Table de
Xx1144 à x4114.

12. £ x cigum. (Excisium, à tort, dans la Scheda


poster. de Welser.) — (I, A, 1 et 2) ExcisUM, xxt. l.
(46"#) de Diolindum, x4x4.l. (29") d'Aginnum (me
sures omises dans la Scheda poster. de Welser), —
Prov. Aquitania II". — Itin. Anton. : « Aginnum...,
Excisum mpm xIII; Trajectus mpm xxI (passage de
la Dordogne) », var. « xIIII, xvi » Wessel. p. 461. -
Selon d'Anville, Notre-Dame-d'Eisses, monasterium
Exciense, à Villeneuve-d'Agen (Votice de la Gaule,
p. 295); Valois écrit Eixse (Votit. Gall. p. 376) et
place Excisum au même endroit ainsi que la plupart des
géographes : Wesseling (loc. cit.), Lapie (p. 223), For
biger (III, p. 164, note 4), Ukert (II, 2° part. p. 387)
et la Commission de la Carte des Gaules; mais Walcke
naer le porte à Mottesey (III, p. 1oo).
13. 2l g i nn u m. ff — (I, A, 1 et 2) AGINNUM
wirrobRICUM (Agen), x444. l. (29") d'Excisum (dis
tance omise dans la Scheda poster. de Welser); xv. l.
(33"4) de Fines; pas de distance marquée de Lactora;
GALL I A. - ROUTES. 3 15

Aginnum est donc au carrefour de trois routes. —


Oppid. et civit. de la prov. Aquitania II°. — Pour ce
qui regarde les Nitiobriges, voy. plus haut l'article
Witiobroges, p. 25. — Itin. Anton. : « Fines...,
Aginnum mpm xv, Excisum mpm xIII » var. « xIIII,
xvI » Wessel. p. 461; « ab Aginno Lugdunum [Con
vennarum] mpm Lxv » p. 462; « Aginno..., Lactura
mpm xv » p. 462. Il s'agit ici de lieues gauloises et non
de milles, car il y a plus de 98 kil. entre Agen et Saint
Bertrand de Cominges qui est Lugdunum Convenna
rum: on en trouve 14o environ, qui valent près de Lxv
lieues; Lectoure est à 33 kil. d'Agen qui valent xv lieues
ou xxII milles. — Ptolem., en Aquitaine : Trá)w ôè, òrò
p.èv toùç IIetooxoptouç, Trxºſizouat Ntvt66ptye; xxi Tró)t; Aytwów
(19'5o'-46'2o') II, vII (vi), 14.— Notit. Prov. : « civitas
Agennensium », var. « Agenensium, Aggenensium,
Aginnensium, Agignensium », prov. Aquitanica II",
Guérard, p. 27, note 4. — Auson. (Epist. XXIV,
v. 79-8o) :
« Santonus ut sibi Burdigalam, mox jungit Aginnum
Illa sibi, et populos Aquitanica rura colentes. »

— S. Hieronym. : « Agennum Galliarum; Phaebadius,


Agenni Galliarum episcopus » (Lib. de scriptor. eccle
siast.). — Anon. Ravenn. : « in Guasconta, ...civita
tes :... Aginnis » IV, 4o. — Greg. Turon. et Fredeg. :
« Aginnum; Agennum. » - Moyen âge : pagus Agen
nensis; Aginnensis (Valois, Wotit. Gall. p. 377). —
Monn. Mérov. : AGENNo. — Monn. Carlov. : AGIN ;
AGIN CITAs. — Monn. d'Édouard III d'Angleterre :
EDovARDos REx, etc. R MoNETA. AGEN.
14. fineg. — (I, A, 1) FINEs, xv. l. (33"4)
d'Aginnum; xx. l. (44"#) de Vesubio (distance omise
3 16 G ALLIA. - ROUTES.

dans la Scheda poster. de Welser). — Prov. Aqui


tania II" ou bien Novempopulana. — Itin. Anton. :
« Ussubium..., Fines mpm xxIIII, Aginnum mpm xv »
p. 461 (ce sont des lieues gauloises). —Selon d'Anville,
vers Tonneins (Notice de la Gaule, p. 3o6); Damazan,
arr. de Nérac, selon Forbiger (III, p. 164, note 2) et
Ukert (II, 2° part. p. 386); les Mas-d'Agen ou Clérac,
selon Katanesich (I, p. 122); la Marque, selon Walcke
naer (III, p. 96); Aiguillon, au confluent de la Garonne
et du Lot, selon Lapie (p. 222) et la Commission de la
Carte des Gaules.

15. Degubio. — (I, A, 2) vssunrvu, xx. I. (44"!)


de Fines (distance omise dans la Scheda poster. de
Welser); xx. l. de Serione. — Prov. Aquitania Il"
ou Vovempopulana. — Itin. Anton. : « Sirione,..,
Ussubium mpm xx, Fines mpm xxIIII » Wessel. p. 461.
— (Ces distances des deux Itinéraires paraissent beau
coup trop longues, à moins qu'on ne suppose un écart
considérable de la route entre Bordeaux et Agen.)—
Vesubio serait la Réole, selon Wesseling (loc. cit.) et
Katancsich (I, p. 12 I); Uzeste, arr. de Bazas, selon
Walckenaer (III, p. 96); Meilhan, rive gauche de la
Garonne, dép. de Tarn-et-Garonne, selon Ukert (lI,
2" part. p. 386); Lamotte-Landron, rive droite de la
Garonne, dép. de Tarn-et-Garonne, selon Lapie (p. 222);
Saint-Bazeille, rive droite de la Garonne, arr. de Mar
mande, dép. de Tarn-et-Garonne, selon la Commission
de la Carte des Gaules.

16. º5eriont. — (I, A, 1) sinio, xx. l. (44'!) de


Vesubio; x (22") de Burdigalo (distance omise dans la
Scheda poster. de Welser). — Prov. Aquitania II".
— Itin. Anton. : « Burdigala..., Sirione mpm xV,
GA LLI A. – ROUTES . 317
Ussubium mpm xx » Wessel. p. 461.— Itin. Hierosol. :
civitas Burdigala..., mutatio Stomatas leug. vII, mu
tatio Sirione leug. vIIII, civitas Vasatas leug. vIIII »
p. 549-558), var. du manuscrit de Vérone : « mutatio
Senone » et « civitas Vasates »). — Pont-du-Ciron,
au-dessous de Langon, rive gauche de la Garonne, selon
d'Anville (Votice de la Gaule, p. 3o6); à l'embouchure
du Ciron, dans la Garonne, entre Barsac et Preignac,
selon Walckenaer (III, p. 96); à Barsac même, selon
Valois (Votit. Gall. p. 223 et 527), Wesseling (loc. cit.)
et Katancsich (I, p. 1 19); un peu au-dessous de Barsac,
à Cérons, selon Ukert (II, 2° part. p. 387) et la Com
mission de la Carte des Gaules; Rions, sur la rive droite,
selon Ortels et Alting.
ſ3uròigal o, Bordeaux. Voy. plus haut, p. 265.

LXIII. DE 9 ltgbuno, LYoN, — A (S [tté a, EAUSE,


PAR bigenna, vIENNE; 2tre [ at 0, ARLES;
$t e nnié c, NIMEs; )t a r b on n e, NARBONNE
ET 3 o[céa, ToULoUsE.
ſugùuno, Lyon. Voy. plus haut, p. 2 I I.
1. t)igenna. ff — (II, A, 1) VIEVNA ALLobRoGUM,
coLovIA JULIA riENvENsIUM (Vienne), x v1. m. (23"#)
de Lugduno; xxx.m. (31") de Bergusium; xv. m. (22")
de Turedonno; xu11. m. (25") de Figlinis; Vienne
était donc au carrefour de quatre routes. — Oppid.
des Allobroges, colonia de la prov. Varbonensis, puis,
au Iv° siècle, metrop. de la prov. Viennensis. - Itin.
Anton. : « a Mediolano, per Alpes Graias, Viennam
mpm cccvIII » (456") Wessel. p. 344; « Bergusia...,
3 I8 G A L L IA. - ROUTES.

Vienna mpm xx » p. 346; « a Mediolano, per Alpes


Cottias, Viennam mpm ccccvIIII » (6o6") p. 356;
« Ursolis..., Vienna mpm xxvI, Lugduno mpm xxIII,
aut, per compendium, mpm xvI » p. 358-359. —
Senec. : « Lugduni natus est. Marci municipem (?)
vides; quod tibi narro AD sExTUM DECIMUM LAPIDEM a
Vienna natus est » Apokolok. VI. — Colonne milliaire
en place, à Solaise, à l'O. de la grande route moderne,
près de Saint-Symphorien :
TI CLAVDIVS DRVSl F
CAESAR AVGVST
GERMANICVS
PONT - MAx - TR - POT III [an 43 de J. C.
IMP : III cos III P P
VI|

(Boissieu, Inscript. antiq. de Lyon, p. 367). — Caes :


« Vienna » Bell. Gall. VII, 9; cf. Plancum ap. Cice
ron., Epist. famil. X, 9. — Strab. : &rò ôè roû "lazgo;
si; OÙíevvxv rhv röv A))o6piyov untpóTroXtv zetuéyTN #rt
t# Poôavſº gráôtot eiat rpixxóatot tizoot vûv ôè yeogjojot :à
Teô(z zzi roùç xÙ\övx; roùç èv rxï; A)Treat, xzi oi pèy à))ot
| A))66prſe;] xoumôòw @aw, ot ô'èripzwégratot riv O)iewa,
éyovTeç, x6umv Trp6tepov oÙaxv, untpóro)w $' óuo; toü iºyo ;
Xsyou évºv xxreaxevázzat Tró)tv IV, 1, I I. Le territoire des
Allobroges, que Strabon étend jusqu'aux Alpes, devint
celui de la colonie de Vienne pendant les trois premiers
siècles (voy. plus bas les inscriptions). — Dio Cass. :
voù; èx Oùïévn; vï; Nzp6ovmaízç ûrè tòv 'AX)o6piyo» vori
àxTregóvvxç, x. r. X.; ce qui suit est relatif à la fondation
de Lyon (XLVI, L, 322). — Plin. : « in mediterra
neo, colonia.... Vienna, [in agro] Allobrogum » Hist.
Nat. III, v (Iv), 6; « Vienna, urbs ejusdem [Narbo
G A L L IA1. - , ROUTES. 319
nensis] provinciae » II, xLvI, 4; vignobles du « Vien
nensis ager » XIV, III (1), 7; « Viennenses.... [vina]
picata sua » vI (Iv), 4; cf. Martial : « haec de vitifera
venisse picata Vienna | ne dubites : misit Romulus ipse
mihi » Epigr. XIV, CvII. — Pompon. Mela : « pars
[Galliae nostro mari apposita (fuit aliquando Braccata,
est nunc Varbonensis).... urbium quas habet, opulentis
simae sunt :... Vienna Allobrogum » II, 6.— Ptolem. :
eit'&t'&vxro)öv Toü Poôzvo5 àpxtvx6tztot uèy 'A))66poye;
òrò MeôoóXouç, öv Tró)t; OÙíevvz (23"-45") II, x (Ix), 1 1 ;
cf. 6; VIII, v, 7. — Borghesi a déterminé l'époque de
la fondation de la colonie de Vienne : « apprendiamo da
Suetonio (Tiber. IV), che dopo la guerra Alessandrina,
il padre dell' imperatore Tiberio fu da lui (Augusto)
mandato ad deducendas in Galliam colonias, in quis
Narbo et Arelate erant, non essendo poi da dubitarsi,
che fra le tralasciate dal biographo si abbia da includere
la COLONIA : IVLIA - VIENNA (Borghesi, OEuv. compl.
V, p. 26o). M. Herzog croit que Vienne fut d'abord cité
latine, puis colonie de citoyens romains (Gall. Varbon.
p.9o, 94). Le surnom Julia semble indiquer que la co
lonie ne fut organisée que sous le triumvirat. — Tacit. :
« veterem inter Lugdunenses Viennensesque discordiam
proximum bellum accenderat, etc. Hist. I, 65 et suiv.;
cf. II, 29 et 66; Annal. XI, I. — Martial. : Epigr.
VII, LxxxvmI :
« Fertur habere meos, si vera est fama, libellos
Inter delicias pulchra Vienna suas. »

— Vell. Paterc. : « plebs Viennensium » II. — Joseph. :


puyaôeûtvzt uèv [ Aºyé)zo.l etç Bievvxw TróXw rïç Tx) xtix;
Bell. Jud. II, vII (x1 , 3; cf. Antiq. Jud. XVII, xIII
(xv), 2. — Inscriptions : pendant les deux premiers siè
32o (, A L L1A. – ROUTES.

cles de l'Empire, Augustus Aouste, Genava Genève, Cu


laro Grenoble, étaient des vici de la colonie de Vienne,
dont le territoire était limité par les Alpes; une partie
de la haute Savoie jusqu'à l'Arve, et la Savoie jusqu'à
l'Isère en faisaient partie, comme le prouvent les inscrip
tions qu'on y a trouvées. La suivante, qui est encore en
place, entre Saint-Gervais et la vallée de Chamouny, in
dique la limite de ce territoire et de celui des Ceutrones :
EX AV CT O R | T A T e
| M P • CAES • V ESPAS | AN
AV G ° P O NT | F | C | S · MAX
TRIB - POTEST • V • COS . V
DESlG • V|
CN • P| N A R | VS • CORNEL
CLEMENS LEG EIVS PRO PR
EXE RC | TV S GERMAN | C |
SV P E R | O R | S • |N TER
VIENNENSES ET CEVTRONAS
TERMINAVIT

Cette inscription est de l'an 74 de notre ère (voy.


L. Renier, Revue archéol. 16° année, p. 358). — Les
deux suivantes, dans lesquelles sont mentionnés des ma
gistrats de Vienne, un entre autres, le triumvir locorum
publicorum persequendorum, qu'on n'a jamais rencon
tré que dans cette colonie, se voient encore à Saint
Gervais : 1° MARTI - AVG | PRO SALVTE | L : VIBl : L .
FIL | FLAVINI | L : VIBIVs : vESTINvS | PATER | Il VIR .
IVR - DIC | Ill - VIR - LOC - P - P | Ex - vOTO; —
2° MARTI | A - ISVGIVS • A - F | VOLT - VATVRVS
FLAMEN : AVG | II VIR . AERARl | Ex. voTo (L. Renier,
ibid. p. 357). On a trouvé à Genève une inscription
relative à un personnage qui a exercé la même magistra
ture : ſI - VIR : IVR : DIc - III VIR , Loc | P · P, et
CA 1 L / A/. — ROUTES. 32 I

qui se termine par ces mots : VICANIS : GENAVENSIBVS .


LACVVS D (Mommsen, Inscr. Helv. 84). Dans une
inscription de Grenoble, on lit : D M | C | PAPIO : SE
cvlNDo : DECVRIONI - C V. .... (Antiq. de Gre
noble, p. 77), que Champollion a expliqué, à tort, Cu
laronensium, au lieu de coloniae Viennensium. — La
colonie de Vienne était inscrite dans la tribu Voltinia
(voy. la 2 inscription de Saint-Gervais); elle avait pour
magistrats des duumviri juri dicundo et des duumviri
aerarii (voy. les deux inscriptions de Saint-Gervais)
lesquels, lorsqu'ils étaient considérés comme ne for
mant qu'un seul collége, étaient appelés quattuorviri :
C - PASSERIO · P · F | VOL : AFRO | TRIB : MlLIT : LEG
- XXII | ſſſi VIRO. ... (Allmer, Inscript. de Vienne,
n. 38); ...vs · L · FIL : voLT : CAPELLA : IIII : VIR...
(Allmer, ibid. n. 49, 5o, 51), etc. — Elle avait en outre
des aediles : ... vOLT : CENSOR : AEDILIS... (Allmer,
ibid. n. 5o et 52. Censor, dans ces deux inscriptions,
est un nom propre) : ...O : SEX · F · LAETO... AED...
(Allmer, ibid. n. 233), etc., — et enfin des quaestores
(voy. l'inscription de Grenoble; cf. Renier, Mélanges
d'épigr. p. 67). — Il y avait à Vienne un flamen Au
gusti (voy. la 2 inscription de Saint-Gervais; cf. Allmer,
n. 38); un flamen Martis, / irtutis ou Juventutis :
D : IVL · D · F · VOLT : CAPITO.. | AVGVRl : II VIRO .
AERAR.. | FLAMlNl : MARTIS. ... (Mommsen, Inscr.
Helv. n. 9o); — A - CAPRlLlO " ANTVLLO | FLAMINI .
MARTIS.... (Champollion, Antiq. de Grenoble, p. 61);
— TI : CASSIO - MANSVET | FLAMINI VIRT | SCRIB
AED.... c'est-à-dire flamini Virtutis, scribae aedilicio
(Maffei, Antiq. Gall. p. 45, édit. de Paris. Il a lu, à
tort, VIRB pour VIRT); — D : M | SEx : IvL : cONDIANI
· DEF : ANN : xxv | FLAMiNis : IvvÉNTVTIs : o : c : v .
2 I
322 G A L L I A. — ROUTES .

AEDIL...., flaminis Juventutis, quaestoris coloniae


Viennensium, aedilis, etc. (L. Renier, Mélanges épigr.
p. 67; cf. ibid. p. 63 et 68);— des pontifices : ANN0
...CALPVRNI - PISON.. | M ° VETTI | . BOLAN.. | COS |
PONTIF : Ex : STIPE, c'est-à-dire pontifices ex stipe
(Allmer, m. 46; cf. n. 45); — des augures : D : IVL .
D · FIL - vOlt : CAPITONi | flAIM : IVENT : ſſſ Vir , LOC
| puBLIc : PERSEO : Il Vir , i : d | auGVRI.... (Allmer,
n. 4o); — et enfin des seviri Augustales : D : M | 0
CONNIO | SAVRIAE - liIIil VIR | AVG · Q · CONNIVS
RHODOCHvs | lIIil VIR : AvG | PATRI.... (Allmer,
n. 7o). — Il y avait à Vienne un bureau (statio) de la
douane ou quarantième des Gaules : ...LVCILl · ME
TROBI | OVI - ET • SAPRICl | STATOR : CIVITATIS |
VIENNES.... (Allmer, n. 154); — des corporations de
nautae, de marchands de vin, etc. : L · HELVIO · L ·
FILIO | VOLTIN : FRVGl | CVRATORI : NAVITARVM .
BIS | II VIR vIENNENSIVM... (Boissieu, p. 395);—
C - MAXIMIO - C - FIL | VOLT - PATERNO , DECV|RIONl
- NEGOTIATORI | VINARIO - VIENNA.... (Allmer,
n. 94); — Vienne enfin fut une des premières villes de
la Gaule dont les citoyens purent faire partie du sénat
romain. On lit dans le discours de Claude conservé à
Lyon : ORNATISSIMA : ECCE COLONIA VALENTISSI
MAOVE · VIENNENSIVM · OVAM | LONGO · lAM , TEM
PORE - SENATORES HVIC - CVRIAE CONFERT : EX .
ovA coLoNIA : INTER PAvcos : EOVESTRIS OR
DINIs : oRNAMENTVM : L : vESTINvM . FAMILIARIS
SIME DILIGO... (Boissieu, p. 136, col. 2, ligne 9 et
suiv.). — En 297, dans la liste de Vérone, nous voyons
Vienna figurer non-seulement comme capitale d'une
province détachée de la Narbonnaise sous le nom de
Viennensis, mais comme capitale d'un diocèse qui porle
GALLIA. -- ROUTES. 323

le même nom : « diocensis Biennensis habet provin


cias numero VII : Biennensis, Varbonensis I", Var
bonensis II", Novempopuli, Aquitanica I", Aquita
nica II", Alpes maritimae » (Mommsen, Mém. sur les
prov. romaines, p. 27, trad Picot). — Dans la Votitia
Dignitatum, dont la rédaction première est de la fin
du Iv° siècle, Vienne est tombée au rang de simple
métropole d'une des 17 provinces du diocèse obéissant
au vicarius (Böck. II, p. 71) dépendant lui-même du
praefectus praetorio Galliarum (p. 13); elle est citée la
première, et était administrée par un consularis (p. 5);
enfin il s'y trouvait un « procurator linifii Viennensis
Galliarum » (p. 49) et un « praefectus classis fluminis
Rhodani » qui stationnait, ou dans cette ville, ou à Arles :
« Viennae sive Arelati » (p. 1 18). — La province /ien
nensis se retrouve dans Amm. Marcell. : « Viennensis
[prov.] civitatum exsultat decore multarum, quibus po
tiores sunt Vienna ipsa.... » XV, xI, 14, — et dans
la Notit. Prov. : « provincia Viennensis, metropolis
civitas Viennensium » Guérard, p. 24. — Euseb. :
Tz))tzç untpoTró\etç èTrianuot, zzt Trzpà tà; &))a; ròv aÙ760t
àtzpépovozt pe66avrzt Ao4yôouvo; zzi Bíewz Hist. eccles.
V, I. — Auson. : « ... Alpino quaque Vienna jugo... »
Parental. IV, v. 6; « Alpinis opulenta Vienna colo
nis » Clar. urb. VIII, v. 3; « Alpinae tecta Viennae »
Epist. XXIV, v. 81. — Steph. Byzant. : Bievvoç, rô)t;
Kgfirm;.... #avt xxi étépz 76)tç àv Tz))iz, x. v. ). (voy.
l'origine fabuleuse qui lui est attribuée). — Anon.
Ravenn. : « civitates,... in Burgundia :... Benna » IV,
26. — Greg. Turon. : « Viennensis urbs, Viennense
territorium » (Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours,
p. 14o). — Monn. Rom. : IMP . CAEsAR DIvI IvL .
DIvI F - têtes adossées de César et d'Auguste R c . 1 ,v,
324 G A L LIA. -- ROUTES.

proue de navire surmontée d'une tour, colonia Julia


/iennensium. — Monn. Mérov. : vIENNA CIvITATI; vIEN.
— Monn. Carlov. : vIENNA CIvIs. — Monn. Archiépisc, :
vRBs vIENNA R CAPvT GALLIE; s : M : (Sanctus Mauri
cius) vIENNA R MAxIMA CALL. — Monn. des Dauphins
du Viennois : Guigues VIII (1319-1333), Gvico DALPns
vIEN. — Voy. pour le Moyen âge, Valois (Votit. Gall.
p. 6o3-6o9).

2. figlinie. — (II, A, 1) Fictivar, xu11. m.


(25") de /igenna; xux. l. (23"!) de Tegna. — Prow,
/iennensis. — Anon. Ravenn. : « in Burgundia,...
civitates : Ficlinis » IV, 26. — Saint-Rambert, selon
d'Anville (Votice de la Gaule, p. 3oo), Millin (Magasin
encrclop. III, p. 16o), Ukert (II, 2 part. p. 452),
Forbiger (III, p. 2o9, note 97), Lapie (p. 222) et la
Commission de la Carte des Gaules; la Côte-Saint-André,
selon Katancsich (I, p. 173).
Une borne milliaire, trouvée à Saint-Vallier, par con
séquent entre Figlinis et Tegna, porte : T : CLAVDIVS
| CAESAR | GERMANICVS | PONTIFEX MAXIMVS | IM
PERATOR | P P xxv (Boissieu, Inscript. antiq. de
Lyon, p. 372). Cette inscription a disparu; si elle était
à sa place, à Saint-Vallier, le chiffre des milles aurait
dû être xxvIII, valant 4o"!, distance réelle de Vienne
à Saint-Vallier; de Valence, il n'y a que 32 kil., qui
valent xxII milles; mais le texte de cette inscription n'est
rien moins que certain : Claude y porte le prénom f.
au lieu de Tl; et tandis que les titres de PONTIFEX
MAXIMVS et d'IMPERATOR y sont inscrits en toutes let
tres, on y a omis la mention des puissances tribunitiennes
et des consulats, ce qui prouve que, si elle n'est pas fausse,
elle a du moins été copiée avec une extrême négligence.
G A L L I A. – ROUTES. 325

3, Giegna. — (II, A, 1 et 2) TEGNA, xvx. m. (23*!);


xxxx. m. (19"!) de Valentia. — Prov. Viennensis. —
Tain, sur le Rhône, Tipctum au moyen âge, selon d'An
ville (Notice de la Gaule, p. 637) et tous les autres
géographes; voy. Millin (Voyage, II, p. 7o), Ukert
(II, 2° part. p. 452), Forbiger (III, p. 2o4, note 97),
Katancsich (I. p. 174), Lapie (p. 222) et la Commission
de la Carte des Gaules.
Une borne milliaire du règne d'Aurélien a été trouvée
au confluent de l'Isère et du Rhône; elle porte xxxxx,
qui valent 59 kil., distance exacte de Vienne au confluent
de l'Isère. Cette borne a été transférée à Tain (Chalieu,
Antiq. du dép. de la Drôme, p. 67).

4. Dalentia. — (II, A, 2) colovra rameNtia (Va


lence), xxxx.m. (19"!) de Tegna; xxx1111 m. (difficile
à lire sur l'original ; il y avait sans doute xvt t1 t, valant
27 kil.) de Batina (toutes les éditions antérieures por -
tent xvIII1; il est probable que Jean Moller avait pu lire
ce nombre en 1598. Il y a 31 kil. entre Valence et Baix
où l'on s'accorde généralement à placer Batiana; il fau
drait donc, non pas x utttt, mais xxx entre ces deux
points); xxtt. m. (32"#) d'Augustum; / alentia était
donc au carrefour de trois routes. — Oppidum, colonia,
ctvitas de la prov. Warbonensis, et, plus tard, de la prov.
Viennensis. — Itin. Anton. : « Augusta..., / alentia
mpm xxII, Ursolis mpm xxII (cette sation serait donc
entre Figlinis et Tegna) » Wessel. p. 358. — Itin.
Hierosol. : « mutatio Vacianis..., mutatio Umbenno mil.
xII, civitas / alentia mil, vIIII, mutatio Cerebelliaca mil.
xII » Wessel. p. 554. — Plin. : « coloniae : ....in agro
Cavarum, Valentia... » Hist. Vat. III, v (iv), 6. —
Ptolem. : ºp'oû; ['A))%po(z;| ôvauxx67eço, gèv Xeyz))z»
326 G -1 L L1A. - R0UTLS.

| voi (ov r6)tç Oùz)evriz xo\oviz (23"-44"2o') II, x (ix), 13;


cf. Plin. : « [regio] intus Desuviatium, Cavarumque
Tricollorum, /ocontiorum et Segovellaunorum » Hist.
Vat. III, v (Iv), 4; pour Pline, les Cavares sont bien
distincts des Segovellauni et il attribue Valentia aux
premiers, tandis que Ptolémée l'attribue aux seconds.—
Inscript. : .. | M D M l TAVROBOL | DENDROPHOR
VAL | SVA P F (Millin, Voyage, II, p. 89); ... Matri
Deum Magnae Idaeae taurobolium Dendrophori Va
lentini sua pecunia fecerunt. —...L - DAGID : MARIVS
· PoNITIF : PERPET cIvIT : vALENT... (Orelli, 2332).
— Au Iv° siècle, /alentia est comprise dans la Viennen
sis : voy. Amm. Marcell. : « Viennensis civitatum exultat
decore multarum quibus potiores sunt Vienna ipsa, et
Arelate et Valentia » XV, xI, 14. — Notit. Prov. :
« civitas Valentinorum », var. « Valentianorum, Val
lencianorum », prov. /iennensis, Guérard, p. 24,note7.
— Anon. Ravenn. : « civitates, in ipsa Burgundia :...
/alentia » IV, 26. — Greg. Turon. : « Valentia »
dans la part de Gontran (voy. Alfr. Jacobs, Géogr. de
Greg. de Tours, p. 138). — Monn. Mérov. : vALENTIA
cIvI; vA. — Monn. Episcop. : vRBs vALENT; vREs vA
LENTIA1; de Jean III, Jouffroy (1352-1354) : vALENTIN
ET DIEN.— Moyen âge : Valentia nobilissima Galliarum
civitas; pagus /alentinus (voy. Valois, Notit. Gall.
p. 581).
Une borne milliaire, datée de la vII" puissance tribu
nitienne d'Antonin et portant vi, a été trouvée, suivant
· Delacroix (Statist. de la Drôme, p. 61 1), à la Paillasse,
à 6 kil. de Valence.

5. ſ3a tiana — (II, A, 2) nAtrava, xtt1111. m.


(pour xv1 txt, voy. l'article précédent; 27") de Valen
G A L L1A1. - ROUTES. 327
tia; xxx. m. (18") d'Acunum. — Prov. Viennensis (?).
— Itin. Hierosol. : « mansio Acuno..., mutatio Vacianis
mil. xII, mutatio Umbenno mil. xII, civitas Valentia
mil. vIIII » Wessel. p. 553-554; dans le manuscrit de
Vérone, on lit, après mansio Acuno : « mutatio Ban
tianis x, mutatio Umbenno... (mesure omise), civitas
Valentia vIII. » — Anon. Ravenn. : « in Burgundia,...
civitates :... Untiana » IV, 26. — Selon d'Anville et la
plupart des géographes modernes, Batiana serait Baix,
rive droite du Rhône (Votice de la Gaule, p. 144);
mais il n'est pas nécessaire de supposer que la route
de Vienne à Arles abandonnait, sur ce point, la rive
gauche pour suivre la rive droite, comme semble le
croire la Commission de la Carte des Gaules. Les routes
romaines existaient certainement des deux côtés du
Rhône et le nom d'une ville de la rive droite pouvait
être donné à la station de la rive gauche qui la desser- .
vait, quand même il n'y aurait pas eu de pont sur le
fleuve. Ortels et Wesseling (loc. cit.) ont préféré, en
conséquence, chercher Batiana ou Vacianis sur la rive
gauche, à Loriol; Ukert la place à Mirmande (II, 2" part.
p. 444).

6. 2l cunum. — (II, A, 2) AcUvUu (Anconne, près


de Montélimart), xxx. m. (18") de Batiana; xv111. m.
(26"!) de Senomago. — Prov. Viennensis. — Itin.
Hierosol. : « civitas Arausione..., mutatio ad Letoce
mil. xIII, mutatio novem Craris mil. x, mansio Acuno
mil. xv, mutatio Vacianis mil. xII » Wessel. p. 553-554.
Dans le manuscrit de Vérone, la mutatio ad Letoce est
passée; on lit, après Arausione, « mutatio Vovencra
res x, mansio Acuno x, mutatio Bantianis xI. » —
On ne sait s'il faut identifier cette station avec la ville
328 GA LLA A. -- ItOUTES.

des Cavares mentionnée par Ptolémée sous le nom de


'Azouatby xo)toviz (23"-44"15') II, x (Ix), 14. C'est l'avis
d'Holstenius et de d'Anville (Notice de la Gaule, p. 32).
On conserve à Nîmes une borne milliaire dont l'in
scription est ainsi conçue : ... | lNO AVG | PIO : P
P | TRIB POT | Vll - COS : lll . | M P XXXIII. Elle
paraît provenir d'Acunum qui, d'après l'Itinéraire Hié
rosolymitain, est en effet à xxxIII milles de Valence (voy.
Herzog, Gall. Narbonn. append. p. 144-145). La dis
tance de / alentia à Batiana sur la Table se lit difficile
ment xt t1 t1 t pour xv111 x sans doute, mais il faudrait
xxx (voy. plus haut, p. 325).

7. 5 rnontago. — (II, A, 2) sENoMacUs vel NEo


MAGUs vel AUGUsTA TRIcAsTIvonUw (?), xvxxx. m. (26'!
d'Acunum; x U. m. (22") d'Arusione. — Prov. Vien
· nensis. — Anon. Ravenn. : « in Burgundia, [civilates]:
.... Bonomago » IV, 26. — Peut-être faut-il identifier
Senomagus, qui se trouve dans le pays des Tricastini,
avec le Noviomagus de Ptolémée : xvz)vz6tsgot ôè Tº
zaatwoi (ow T6)t; Nováuxyo; (26'3o'-45"), II, x (Ix), 13.
Or si Neomagus est la capitale des Tricastini, elle pour
rait être identifiée à son tour avec Augusta Tricastino
rum de Pline (Hist. Vat. III, v (Iv), 6), à laquelle
Ptolémée ainsi que la Table auraient conservé son ancien
nom gaulois de Senomagus ou Neomagus, fait qui d'ail
leurs est très-fréquent, surtout dans ce dernier document.
On sait que de nombreux vestiges d'antiquités existent à
Saint-Paul-Trois-Châteaux, dont les distances d'Anconne
d'une part, et d'Orange de l'autre, coïncident d'ailleurs
avec celles de la Table, entre Senomago et Acunum d'un
côté, Senomago et Arusione de l'autre. Cette hypothèse,
présentée par d'Anville (Votice de la Gaule, p. 120),
C A LLI A. — ROUTES. 329
est développée par M. Long (Rech. sur les antiquités
rom. du pays des Vocontiens : Mémoires présentés par
divers savants à l'Acad. des Inscript. 2° série, t. II,
p.352 et suiv.). Cet auteur objecte à Chorier (Hist. du
Dauphiné, I, p. 198), à Reichard et à Walckenaer
(Géogr. ancienne des Gaules, I, p. 59), qui placent
Augusta Tricastinorum à Augusta Aouste-en-Diois, que
les environs de Saint-Paul-Trois-Châteaux s'appellent
encore aujourd'hui le Tricastin. Si Ptolémée porte les
Tricastini à l'orient des Segalauni, dont la capitale était
Valence (II, x (Ix), 12 et 13), on sait que l'orientation,
dans ce géographe, doit être comptée pour peu de chose.
Valois (Votit. Gall. p. 6o-61) ne croit pas possible de
confondre l'Augusta Tricastinorum de Pline, ville de
droit latin, ni la civitas Tricastinorum, placée dans la
prov. Viennensis par la Votitia Provinciarum (Guérard,
p. 24), avec l'Augusta de la Table, station placée entre
/alentia Valence, et ad Deam Bocontiorum Die; ce
savant ne distingue pas Augusta Tricastinorum de Pline
du Voviomagus de Ptolémée. Briet est du même avis,
Sirmond, Joseph Scaliger, Holstenius et Hardouin y
voient deux villes différentes, et Cellarius partage cette
opinion (I, p. 195-196, édit. de 1731). On lit dans le
Thesaurus d'Ortels « Augusta Tricastinorum Weoma
gus forte Ptolemaei est ». Mannert ne voit aucune ana
logie entre les villes des Tricastins et la station de la
Table entre Valence et Orange (II, 1" part. p. 89, édit.
de 1789).—Senomago est à Saint-Paul-Trois Châteaux,
selon Valois, d'Anville et Lapie (p. 222); ce serait Saint
Pierre-de-Sénos, selon Walckenaer (II, p. 2o4, et III,
p. 1o1) et la Commission de la Carte des Gaules; Pont
· Saint-Esprit, selon Ukert (II, 2° part. p. 443) et For
biger (lII, p. 197, note 83),
33o G L4 L LIA. -- ROUT'ES.

8. 2trusion c. — (II, A, 2)ARAUsto, coLovia Finwa


JULIA secUNDANoRUM, ARAUsio cArARUM (Orange),
xv. m. (22") de Senomago; xv. m. d'Auennione
Avignon (il faudrait xx, qui valent 3o kil., distance
réelle entre Orange et Avignon; l'Itinéraire Hiérosoly
mitain donne la vraie mesure. Les cuivres de Bruxelles
1728 portent, par erreur, xII). — Oppidum des Cava
res, colonia romana de la prov. Warbonensis, puis civi
tas de la prov. Viennensis. — Itin. Hierosol. : « civitas
Avenione (Avinione, manuscrit de Vérone)..., mntatio
Cypresseta (Cepressata, manuscrit de Vérone) mil, v,
civitas Arausione mil. xv (xIII, manuscrit de Vérone),
mutatio Ad Letoce mil. xIII » Wessel. p. 553 (dans le
manuscrit de Vérone cette dernière station est omise).
— Sur la bataille d'Orange, perdue par les Romains
contre les Cimbres, l'an 1o5 avant J. C., voy. Tit.
Liv., Epitom. 67; Dio Cass. Fragm. 91, Beck; Oros,
V, 16. — Strabon place Arausio chez les Cavares :
eiai ôè èv tô getz#ù r6)et; xzi AÙevè» xxi Apxooio» IV,
I, I I. — Plin. : « in mediterraneo, coloniae..., Arau
sio Secundanorum » Hist. Vat. III, v (iv), 6, c'est
à dire fondée par les soldats de la seconde légion,
ou, comme le croit Mommsen, en l'honneur de cette
légion (voy. d'Herzog. Gall. Narbonn. p. 81-82). —
Ce surnom de la colonie est confirmé par Pomponius
Mela : « Secundanorum Arausio » II, 5; et par une
inscription de Nîmes, qui nous a fait connaître son autre
surnom Firma; c : AVRELIVS PARTHENIVS auquel ce
monument est consacré, y est qualifié de Iſſſil : AVG
(sevir Augustalis) coLonia FIR : IVL : SECVND ARAN
sIóNE.... (Henzen, 5231).— Ptolem. : rà gè, vo);
Xeyx))zovoùç Kaözpot, &v Tró\et; Axovatòw zo)owiz (23
44'15'), Aooevvvòv xo)oviz (23"-44"), Apxogtów (24'-44'3o')
G A L 1.1A1, – ROUTES. 331

II, x (Ix), 14. — Le nom de Julia prouve qu'elle


fut établie sous le triumvirat (voy. Borghesi, OEuvres,
t, V, p. 26o et suiv.).— Inscript. : GEMINIA · TITVLLA |
ARAVSlENSIS... (à Besançon, Chifflet, Geminia mater
sacrorum, 1734, 4°, p. 6; ....PRAEVN | TIBVS SA
CERDOTIBvs - IvNl | TITo XV VIR ARAVSENS... (à
Die, Spon. Miscell. p. 98); T - LICINIVS | MAxSVMvs |
AEDILIS | D : P : s : F (Gasparin. Hist. d'Orange,
p. 128);...CVRATOR1. CIVIT. ARAVS | PROV : GALLIAE
· NARB... (à Rome, Grut. p. 457, 2; Orelli, n. 3186).
—Au Iv° siècle, la Votitia Provinciarum place, dans la
prov. Viennensis : « civitas Arausicorum » var. « Au
rasicorum, Aurosicorum, Aurasiorum, Arasicorum »
Guérard, p. 25, note 2. — Anon. Ravenn. : « in Bur
gundia, civitates : .... Arasione » IV, 26. — Moyen
âge : civitas Aurasiorum; Arausica civitas; Aurasi
censis episcopus; au 1" concile d'Arles : « Faustinus
praesbyter de civitate Arausicorum » prov. Viennensis
(voy. Valois, Notit. Gall. p. 35). — Monn. de Guil
laume IV (1 182-1219) : w. PRINcEPs AvRAsc. — Anti
quités : arc célèbre du 1" siècle; théâtre, etc.

9. 2tut nnion c. — (I, C, 2) coLoNIA ArEvIo cAvA


RUM (Avignon), x U. m. (22") d'Arusione (xII, à tort,
dans les cuivres de Bruxelles 1728); xv. m. d'Erna
gina. — D'abord oppidum dépendant des Massilienses,
puis colonia romana de la prov. Narbonensis, et enfin
civitas de la prov. Viennensis.— Itin. Hierosol. : « Mu
tatio Arnagine..., mutatio Bellinto mil x, civitas Ave
nione (Avinione, manuscrit de Vérone) mil v, mutatio
Cypresseta (Cepressata, manuscrit de Vérone) mil v,
civitas Arausione mil xv (xIII, manuscrit de Vérone) »
Wessel. p. 553. — Ce passage d'Étienne de Byzance
332 C A L LIA. – ROUTES.

paraît se rapporter à l'origine d'Avignon : Aïevſov, rôt;


Mzaga)iaç Tpò; rô 'Poôzwö rè #ºwtzòw A)eviewſow ; ri èr
yogí9 xzi A)ev{tmç rö E))mvt rór(p. — Strabon, qui place
Avenio chez les Cavares, s'exprime ainsi : eioi ôè è tò
ueta#) Tró) et; xxi AÙevièv xai Apxvatów z. t. X. IV, I, II.
— Plin. : « oppida latina : .... Avenio Cavarum » Hist.
Nat. III, v (Iv), 6. — Ptolémée en fait une colonie et
il la place aussi sur le territoire des Cavares (voy.
l'article précédent). — Inscrip. : ... CVRATORi : r : p : |
AVENN.... (à Aix, Millin, Voyage, t. II, p. 2o6 ;
...LOCVS D : . : . : AVENNIEN, locus datus (decreto de
curionum] Avenniensium (trouvée à Avignon, aujour
d'hui à Nîmes; Millin, Voyage, IV, p. 253); T : CA
RISIVS T · F · | PR VOLC AR DAT (Herzog l'explique,
d'après Mommsen, praetor Volcano aram dat, en se
fondant sur cette autre inscription de Gruter, p. 1o14,
n°4, trouvée près d'Avignon : O. TERENT | IVS | VOL
KANO | ARAM | L M Gall. Narbonn. append. p. 85);
c : oTACILIo c : F : voLT | OPPIANO llll VIR (au
musée Calvet). — Ces textes ainsi rapprochés prouvent
qu'Avenio, cité de droit latin, puis colonie romaine,
était inscrite dans la tribu Voltinia, qu'elle était admi
nistrée par des quartuorviri dont deux portaient le titre
de praetores, et qu'elle avait un temple de Vulcain. —
Au Iv° siècle, la Notitia Provinciarum la désigne sous
le nom de « civitas Avennicorum » prov. Viennensis,
Guérard, p. 25. — Anon. Ravenn. : « in Burgundia,
civitates :.... Abicinione » IV, 26. — Monn. Mérov. :
AvINIONI cIv. — Monn. Carlov. : AvINIo. — Greg. Tu
ron. : « civitas Avennica » II, 32; « Avennica urbs »
X, « Avennicus pagus » IV. — Fredeg. : « Avennio
castrum, Avennicum territorium » cité par Valois
(Notit. Gall. p. 54); autres citations du même pour le
G A L L1A. — ROUTES. 333

moyen âge : civitas Avinionum; Avennum; au temps


la guerre des Albigeois : castrum Avenio. — Monn.
pontific. : AvINIo; CoMEs vENESI. -

10. Érnagina. — (I, C, 2) ERMAGINUM (Saint


Gabriel), xv. m. (22") d'Auennione; vx. m. (9")
d'Arelato; vttx. m. (1o"!) de Clano (ce nombre est
mal placé sur les cuivres de Nuremberg 1682).— Prov.
Narbonensis, puis prov. Viennensis. — Itin. Anton. :
« Glano,.... Ernagino mpm xII, Arelate mpm vII »
Wessel. p. 344. — Itin. Hierosol. : « civitas Arellate
(Arelate, manuscrit de Vérone)...., mutatio Arnagine
mil vIII (vIIII, manuscrit de Vérone), mutatio Bellinto
mil x, civitas Avenione (Avinione, manuscrit de Vé
rone) mil v. — Vases Apollinaires :

I °* vase, 2° vase

ARELATA VGERNO
ERNAG1NVM Vl ERNAGINI VIII
CLANVM Vlll GLANVM Vll
3° vase. 4° vase.

ARELATA VGERNO
ERNAGIN vIl TRAElECTVM
CLANV Vlll RHODAN | D><1
GLANO XI

(Le P. Marchi, La stipe tributata alle divunità delle


Acque Apollinari, p. 24, et le P. Garrucci, Revue ar
chéol. nouvelle série, V, p. 255.)— Ernaginum est
donc au carrefour de quatre routes. La distance d'Arles
varie partout entre v et v1 milles. Les 2° et 4" vase don -
nent la route directe de Beaucaire Ugernum à Saint
Reny Glanum ; le 4° ne passe pas à Ernaginum. -
Inscript. : M : FRONTONI : EVPoRI | IIIIII VIR : AVG :
COL • IVLIA | AVG : AQVIS : SEXTIS : NAVICVLAR ]
334 CA L LIA. - ROUTES.

MAR • AREL - CVRAT - ElVSD - CORP | PATRONO · NAV


TAR - DRVEN | TICORVM • ET - VTRICLARIOR | CORP
ERNAGINENSIVM... (Grut. p. 413, n° 4), patrono nau
tarum Druenticorum (de la Durance) et utriclariorum
corporatorum Ernaginensium. Cette inscription ne
suffirait pas à prouver qu'Ernaginum Saint-Gabriel était
sur un cours d'eau navigable, car les utricularii étaient
des fabricants d'outres; mais on remarquera que tous
les itinéraires y passaient au lieu de suivre le Rhône et
de toucher Tarasco.

11. 2tr etato. ff — (I, C, 2) ARELATE Salrum,


COLO VIA JULIA PATERNA ARELATENSIUM SEXTANORUM

(Arles), vx. m. (9") d'Ernagina; xxxttt, m, (49') de


Fossis Marianis; vx111. m. (13"!) d'Ugerno (vIII, par
erreur, sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728). — Itin.
Anton. : « Fossis Marianis..., Arelate mpm xxxIII »
Wessel. p. 299; « a Mediolano, Arelate, per Alpes
Cottias mpm ccccxI (6o8") » p. 339; « Ernagino...,
Arelate mpm vII » p. 344; « Cavellione..., Arelale
mpm xxx, Vemausum mpm xvIIII » p. 388; « ab Are
lato, Varbone mpm CI (149"!) » p. 396; « a Roma,
per Tusciam et Alpes Maritimas, Arelatum usque mpm
Dccxcv1 (1 178") p. 289. — Itin. Marit. : « a Fossis ad
Gradum Massilitanorum, fluvius Rhodanus mpm xvI,
a Gradu, per fluvium Rhodanum, Arelatum mpm xxx
(44"#) » p. 5o7-5o8, pour xx (29"!). — Itin. Hiero
sol. : « civitas Vemauso..., mutatio ponte Aerarium
(Herarum, manuscrit de Vérone) mil xII, civitas Arel
late (Arelate, manuscrit de Vérone) mil viii (vIIII, ma
nuscrit de Vérone), ... mutatio Arnagine (Arnagene,
manuscrit de Vérone) mil vIII (vIIII, manuscrit de Vé
rone)» p. 552-553; « fit a Bordigala Arillate usque milia
G A L L I A. – ROUTES . 335

CCCLxxI (549") » p. 553; « fit ab Arillato Mediolanum


usque milia cccLxxv(555")» p.558.—VasesApollinaires :
I** vase. 2° vase,

VGERNVM VGERNO
ARELATA Vllll ERNAGlNl Vlll
ERNAGINVM VI
3° vase. 4° vase.

VGERNO VGERNO
ARELATA VIlll TRAIECTVM
ERNAG1N V|| RHODAN1 !><!
GLANO XI

En combinant les divers Itinéraires, on voit qu'Arles


devait être au carrefour de six routes : 1° une sur Uger
num Beaucaire et, delà, se rendant à Nîmes; 2° une sur
Marseille, par les Fosses-Mariennes; 3° une sur Avignon,
par Ernaginum Saint-Gabriel; 4" une sur Glanum Saint
Rémy et sur Cavellione Cavaillon; 5° une directe sur
Nîmes; 6° une directe sur Narbonne par le littoral.
Tarasco n'est cité dans aucun Itinéraire, pour deux rai
sons : 1° Ugernum Beaucaire, qui figure, dans le 2° vase
Apollinaire, sur une route conduisant à Glanum et à
Ernaginum, n'était pas à 1 mille de Tarascon; 2° il n'y
a pas de trace d'une route sur la rive gauche joignant
Arles au Trajectus Rhodani; c'est que les marais et les
débordements du Rhône devaient rendre impraticable
cette rive du fleuve et qu'en outre une dérivation de la
Durance, dont les traces sont encore visibles et doivent
remonter à une époque très-ancienne, venait chercher
Ernaginum qui était, et est encore, dans l'intérieur
des terres et loin du Rhône; nous voyons en effet à Er
naginum Saint-Gabriel une corporation de nautae
Druentici (voy. l'article précédent), et le mot Trajectus
Rhodani qui se lit sur le 4" vase Apollinaire semble in
336 G A L L1A. – ROUTES.

diquer qu'il n'y avait pas de pont entre Beaucaire et


Tarascon. L'Itinéraire Hiérosolymitain ne donne pas
Ugernum comme station intermédiaire de la route de
Nîmes à Arles, mais Ponte Aerarium ou Ponte Hera
rum, qu'on doit placer, ou sur le petit Rhône, ou sur
une dérivation ancienne du fleuve, disparue aujourd'hui.
— Si l'on en croit Festus Avienus (Orae marit. v. 681
683), Arles aurait été occupé d'abord par des Grecs et
aurait alors porté le nom de Theline :
« Arelatus illic civitas adtollitur,
Theline vocata sub priore saeculo,
Graio incolente. • .

Mais il faut remarquer que Plutarque ne parle ni d'Arles


ni de Theline dans le récit de la campagne de Marius,
dont les campements étaient certainement sur les rives du
Rhône dans la région où fut plus tard la colonie d'Arles,
— La première mention historique de cette ville est dûe à
Hirtius : « Arelatae » Bell. civ. I, 36. — Strab. : r#
ôè riº'Poôzv@ T6)t; ègti xxi ègráptow où uvzpóv 'Apt)4re IV,
1, 6. -- Sueton. : « pater Tiberii, quaestor C. Caesaris
Alexandrino bello classi praepositus, plurimum ad vic
toriam contulit. Quare ad deducendas in Galliam colo
nias, in quis Varbo et Arelate erant, missus est »
(Tiber. 4); ce qui est confirmé par les inscriptions dans
lesquelles Arelate est appelée colonia Julia Paterna, et
qui prouvent, par conséquent, que cette ville était en
effet une colonie de César (voy. Borghesi, OEuvres,
t. V, p. 26o.)— Plin. : « Arelatensis ager » X, LvII, 1;
« in mediterraneo, coloniae :... Arelate Sextanorum »
Hist. Nat. III, v (Iv), 6; cf. Pompon. Mela : « Ser
tanorum Arelate » II, 5, et Grut. : DIVAE | FAVSTl
NAE | AVG | SEXTANl | ARELATENSES (p. 257, n" 6).
Cette colonie avait donc été fondée par, ou, suivant
t, A L L1A1. - ROUTES, 337
M. Mommsen, en l'honneur des soldats de la vi° légion.
— Ptolem. : üTrò roûtoo; [Kavzcoo; ] Xx)ue;, óv TróAet;...
'Aps)zrow xo)oviz (22"45'-43"2o'), II, x (Ix), 15. —
Inscript. : T : DoMIT : L : F : PERDvLLo | ARELA
TENSI - OMNIBVS | HONORIBVS - lN * COLONIA | SVA -
FVNCTO.... (à Esparron, Dumont, Inscript. d'Arles,
n. 169); M : vIBIo - M - F ] ... FRONTONI : AED | EROS .
L (Arles, au musée, copie de M. L. Renier); CN : COR
NEL | CN : FIL - TER | CPTATo | Il vIR : PONTIFIc !
FLAMINI | NAvICVLAR | MARINI | AREL : PATRONO
(ibid. copie du même); ...NAVIC - MARIN : AREL |
coRP : ovINO : PATRON | OPTIMo... (ibid. voy. Du
mont, n° 29); D : M | G : PAOvl : OPTATI | LIB : PAR
DALAE : llIIil | AVG : COL : IVL : PAT · AR | PATRON .
EIVSDEM | CORPOR - lTEM : PA TRON | FABROR - NA
VAL : VTRICLAR | ET CENTONAR... (Ibid. voy. Du
mont, n. 45) ; D · M | L - IVL : AVGVS : TALIS : FABRI !
TIGN : CORPOR | AREL... (Ibid. voy. Dumont, n. 48);
L • IVL - SECVNDO | VTRICLARIO CORP | C - l - P .
A : Ovl : LEGAVIT | EIS TESTAMENTO SVO | HS CC .
VT : EX .. VSVR . EOR | OMNIBVS · ANNIS SACRI|FICIO
EI PARENTETVR | ITEM - NAVT DRVENTIC | CORPOR
MOGlTVMA | EPIPODIVS FILIVS NAT | PATRI PIENTIS
SIMO (Dumont, n. 53; moins exacte chez Grut. p. 547,
8); cf. l'inscription ci-dessus, art. 1o, Ernagina);
PAGANI : PAGl - LVCRETI : QVI : SVNT - FINI | BVS •
ARELATÉNsIvM : Lo - co - GARGARIO - O - COR
MARCELLI : L1B - ZOSIMO - ITll - VIR • AVG • COL - IVL |
PATERNA . ARELATE.... (à Gemenos ; Spon. Misc.
p. 165, 1).— Antiquités d'Arles : amphithéâtre, théâtre,
temples, etc. — Au Iv° siècle, Notit. Prov. : « pro
vincia Viennensis : ... civutas Arelatensium » , var.
« provincia Arelatensium; metropolis civitas Arae
22
338 GAL LIA. - ROUTES.

latensis; civitas Carpentoratensium », Guérard, p. 25,


note 5. , — Amm. Marcell. : « Viennensis civitatum
exsultat decore multarum, quibus potiores sunt Vienna
ipsa, et Arelate et Valentia » XV, xI, 14. — Notit.
Dign. : « procurator gynaecii vivariensis rei privatae,
Metii translati Arelatum » Böck. I, p. 53; « in pro
vincia Gallia Riparensi, praefectus classis fluminis
Rhodani, Viennae, sive Arelati » p. 1 18; « procurator
gynaecii Arelatensis, provinciae Viennensis » p. 49;
« praepositus thesaurorum Arelatensium » p.48; « pro
curator monetae Arelatensis » id., « praepositus bran
baricariorum sive argentariorum Arelatensium » p. 5o.
— Arelate fut la résidence du praefectus praetorio
Galliarum sous Honorius; cette résidence était anté
rieurement à Trèves, voy. Böck. Notit. Dign. II, p. 162,
— Auson. (Clar. urb. VIII) :
« Pande, duplex Arelate, tuos blanda hospita portus,
Gallula Roma Arelas, quam Narbo Martius et quam
Accolit Alpinis opulenta Vienna colonis ;
Praecipitis Rhodani sic intercisa fluentis
Ut mediam facias navali ponte plateam ;
Per quem Romani commercia suscipis orbis,
Nec cohibes : populosque alios, et moenia ditas,
Gallia quis fruitur, gremioque Aquitania lato, »

— Episcop. prov. Viennensis ad Leon. pontif max. :


« Arelate, mater omnium Galliarum. » — P. Oros :
« Constantius comes Constantinum imperatorem apud
Arelatum civitatem clausit, cepit et occidit » VII, 42.
— Monn. Mérov. : ARELATo cIvIT ; AR. — Anon. Ra
venn. : « in Septimania, plurimae... civitates : ... Are
laton... » IV, 28; « Ugernon quae confinatur cum
Areiaton civitate provinciae Septimanae » IV, 26;
« fluvius Rodanus ingreditur in mare Gallicum sublus
C ALLIA . –- ROUTES, 339
praelatam civitatem Arelaton » 28. — Greg. Turon. :
« Arelatensis urbs et provincia » (voy. Alf. Jacobs,
Géogr. de Grég. de Tours, p. 87). — Monn. archié
pisc. : o. ARELATEN ; d'Etienne de la Garde (1351
1359) : s. AREL ARCHP.
12. lt g ernc. — (I, C, 2) vGERNUM (Beaucaire),
vx11x. m. (13"4) d'Arelato (vIII, par erreur, sur les
cuivres de 1598, 1682 et 1728); xv. (22") de Nenniso
(Vemauso). — Vicus dépendant de la colonie de Ve
mausus, prov. Varbonensis I". — Vases Apollinaires :
lº vase. 2° Vase.

NEMAVSVM NEMAVSO
VGERNVM XV VGERNO XVI
ARELATA V|||| ERNAGIN| V|||
3° vase. 4° vase.

NEMAVSO NEMAVSO
VGERNO XV VGERNO XV|
ARELATA V|||| TRAIECTVM
RHODAN| D><!
GLANO Xl

(Aurès, Concord. des Vases Apollin. etc. table II). Le


signe >< signifie 1ooo, soit pour exprimer approxima
tivement le trajet du Rhône entre Beaucaire et Tarascon,
qui serait évalué à 1ooo pas; soit pour exprimer en
compte rond la distance de 1ooo fois mille pas séparant
Gades Cadix, point de départ de cet Itinéraire, du pas
sage du Rhône. Il faut remarquer en effet que l'addition
des distances partielles entre Gades et Ugernum donne
assez approximativement la somme totale de 1ooo milles.
La première supposition est cependant la plus proba
ble, attendu que sur les autres vases la somme totale des
milles entre Gades et Rome est exprimée ainsi : SVMMA :
M : P : lxlDcccxxxx b><; le signe >< signifie donc
34o GALLIA. - ROUTES.

bien, dans ce cas, mille pas (voy. le P. Marchi, la Stipe


tributata, etc. pl. III). On remarquera que Tarasco,
qui existait déjà au 1" siècle (voy. plus bas, le texte de
Strabon), n'est mentionné sur aucun Itinéraire et que la
station d'Ugernum n'est mentionnée que dans la Table et
sur les quatre vases, mais deux de ces vases, le 2° et le 4 ,
ne donnent pas Arles et indiquent, immédiatement après
Ugernum, l'un la ville d'Ernaginum Saint-Gabriel,
l'autre le trajet du fleuve et ensuite Glanum Saint-Remy,
Les distances sont exactes partout (sauf le mille en plus
ou en moins). Il y a bien 22 kil. de Nîmes à Beaucaire,
13"4 de Beaucaire à Arles par la rive droite du Rhône
et le pont romain dont on voit les débris sur le Petit
Rhône en aval de Fourques; 12 kil. (vIII milles) de Beau
caire à Saint-Gabriel, et 16 kil. (xI milles) de Beaucaire
à Saint-Rémy. Pour le 2° et le 4" vase la route était
directe, c'est-à-dire que l'Itinéraire traversait le fleuve
entre Beaucaire et Tarascon, ce qui est clairement indi
qué sur le 4" vase par les mots TRAIECTvM RHoDANI, l
est certain qu'il n'y avait pas de pont entre ces deux
villes, ce qui explique que tous les autres Itinéraires
passent par Arles pour gagner Ernaginum, détour qui
forme, ou un angle obtus pour ceux qui allaient directe
ment de Nîmes à Arles, ou un angle aigu pour ceux qui
gagnaient Arles en passant par Beaucaire. D'où l'on
peut conclure que la difficulté était grande entre Uger
num Beaucaire, et Tarasco, soit pour le passage par eau,
soit pour l'établissement d'un pont; ce que confirment
les frais énormes qu'a coûtés la consuruction du pont
moderne (voy. la médaille frappée sous Napoléon l":
PONTEM RHODANI FELICIORE SITV RESTITVIT, J. B. CHAMPA°

GNI, etc.). Il faut ajouter que la rive gauche du Rhône


entre Arles et Tarascon n'était sans doute pas praticable
G A L L1A. - ROUTES. 341

par suite des dérivations de la Durance et peut-être


du Rhône, puisque la route d'Arles à Avignon gagnait
Ernaginum où existait une corporation de nautae. —
Strab. : èx Neuxócou ôè ôt& Oryépvou xzi Tzpoóazovoç eiç rà
beouà üôata rà Sé#rtz xz)oºuevz... Trevtázovtz rpiz [uí)tz]
IV, I, 3; xxtà ôè riv... ôôôv ràv ôià OÙoxovtiov... p éſºt
uèv Où ſépvov xxi Tzpoûoxovoç xotv) óôõ; # 3rà Neux6ooo id. id.
— Inscript. au musée de Nîmes : ANDVS1A | BRVGETIA |
TEDVSIA | VATRVTE | - VGERNI | SEXTANT | BRI
GlNN | STATVMAE | VIRINN | : VCETIAE | SEGVSTOM
(L. Renier, Itin. romains de la Gaule, p. 62, extrait
de l'Ann. de la Société des antiq. de France pour 185o).
— Sidon. Apollin. : « fragor atria complet Ugerni. » —
Anon. Ravenn. : « Ugernon quae confinatur cum Are
laton, civitate provinciae Septimanae » IV, 26.— Greg.
Turon. : « Uguernum, Arelatense castrum » VIII ;
« castrum Uguernum » IX, 7. — Moyen âge : cas
trum Ugernense; castrum Odierno (vel Ugerno)tutis
simum, in ripa Rhodani fluminis positum; Bellum Ca
drum ou Quadrum, d'où Beaucaire ; « insula Gernica
inter Belcaire et Tarasconem », c'est donc l'île située
dans le Rhône entre Beaucaire et Tarascon qui a hérité
du nom d'Ugernum.

13. n enniso. ſºf (Vemuso, par erreur, sur les


cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxel
les 1728.)— (I, C, 2) NEMAUsos, coLowIA AUGUSTA NE
MAUsENsIUM roLcAnUM AnEcoMicoRUM (Nîmes), xv. m.
(22") d'Ugerno; xu. d'Ambrusium. — Colonia ro
mana, civitas de la prov. Narbonensis I". — Itin.
Anton. : « Arelate..., Wemausum mpm xvIIII (var.
« xvIII, xIIII »), Ambrussum mpm xv » Wessel. 388
389; cf. p. 396, où la distance d'Arles à Nîmes est mar
342 (, L4 L L/Af, - ROUTES.

quée « xIIII ». — Itin. Hierosol. : « mutatio Ambro


sio... (Ambrosi, manuscrit de Vérone), civitas Nemauso
mil xv, mutatio ponte Aerarium (Herarum, manuscrit
de Vérone) mil xII, civitas Arellate (Arelate, manuscrit
de Vérone) mil vIII » Wessel. p. 552. —Vases Apoll. :
Iºr va5e. 2° vase.

AMBRVSSVM AM8RVSSVM
NEMAVSVM XV NEMAVSO XV
VGERNVM XV VGERNO XVI
3° vase. 4° vase.

AMBRVSSVM AMBRVSIO
NEMAVSO XV NEMAVSO XV
VGERNO XV VGERNO XV|

(Aurès, table II). — Bornes milliaires : à Teillan, à 16kil.


de Nîmes, on lisait : LXXIII (Maffei, Gall. Ant. p. 35);
— entre Bernis et Nîmes, à moitié route : LXXXVIl (Ber
gier, p. 5o6). Cette dernière donne bien la distance
exacte entre ce point et Narbonne. — A 3 lieues de
Nîmes environ, sur la route d'Arles, suivant Bergier
(p. 5o7), aurait été trouvée une borne portant l'inscrip
tion suivante : TI - CAESAR | DIVI AVG F . AVG | PON
TIF MAx | ... | .... | XIII; c'est d'Arles qu'il faut comp
ter ces xIII milles, car 3 lieues légales de France donnent
13 kil. qui ne valent que vIIII milles; xIII milles d'Arles
feraient 19 kil. et nous conduiraient à 3 lieues légales
de Nîmes. — On lit dans Maffei (Gall. Ant. p. 35-37) :
« Antonini Pii rotundas columnas quattuor inspexi : quae
ante Vemausi portam propugnaculo infixa est, sub titulo
miliare prae se fert II; numero I consignata haud procul
ab oppido visitur; quae III, ad S. Caesarium (Saint
Cézaire); quae VIII, in vico Uchaud adhuc stans. » -
Strab · unrp6To)t; ôè tów Apnxouſaxo» èati Négzogo;, xxtà
uèv tò, &))ótotov öy)ow xzi vòw ig rootxôv to)) Náp6ovo; )et
GA L L1A. – ROUTES. 343

rouévº, xxrà ôè ròv To)troxòv ûreç63))ouaz : rmx6oo; Yàe


éyet x6u2; rétrapzç zzi etxoat röv óuosºvöv e)zvôpiz òvape
poüazç Tovte)oûazç eiç aùtiv, éyouaz zzi rà x2)oûuevov A3ttow,
éate toùç &#to0évrz; āyopxvouíz; xzi tzuteſaç èv Neuz679
'Pouzioo; Û7rxp/ew - ô.à ôè to5ro oÙô" Û7rà toï ; Trpoatx ſuzat
rôv èx r#; Pógnç grºzrrſôw ègtt rõ #ºvo; to5ro. "Iôpuzzt ô'#
Tró)tç xatà vùv óôõw riv èz tñç 'I6mºiz; eiç tùv 'Itx)4xv,
6époo; uèv e56ztov oÙazv, yetuſovoç ôè xzi ëzpoç Tr)6ôm xxl
Trotxuóx)vorov... ôtéyet ô'# Néuxvgo; roü uèv 'Poôavo5 Trepi
éxxtòv graôſou; IV, I, 12 ; O)yépvou xxi Txpoóaxovoç xotvù
óòòç # &Trò Neux67oo, rï; ôè Nzg6ovo; éTrvxxoaiouç eixoat IV,
1, 3; ces 72o stades valent LxxxvIII milles : èxeiºev ôè
[Nág6ovz] ei; Négzogov àyôoſíxovtz ôxr6 [uí)tz]. Strabon
compte LxIII milles de Nîmes jusqu'au commencement
de la montée des Alpes par la Durance et Cavaillon, et
LIII milles d'Aix. — Pompon. Mela : « urbium quas
habet [Varbonensis] opulentissimae : .... Arecomicorum
Vemausus » II, 5.— Plin. : « oppida latina : ... Ve
mausum Arecomicorum;... oppida vero ignobilia... xxiv
Nemausiensibus attributa » Hist. Vat. III, v (iv), 6;
« est provinciae Narbonensis et in Vemausiensi agro
stagnum Latera appellatum » IX, Ix, 1; « laus caseo
.. .. Vemausensi praecipua » XI, xCvII (xLII), I. —
Ptolem. : pez à ôè toórou; Oùó)xz; Teztoa%(ag] uéyºt toü
"Poôxvo5 Trotzuoü Oùó)xzt oi Aptxóutot, (ov TróXetç ue76yetot...
Néuxuaoç xoXoviz (22"-44"3o') en Narbonnaise, II, x (ix),
9. — Steph. Byzant. : Néuzoaoç, Trá)t; Tx)Xix;, &rò
Neuzóaou 'Hp2x)eſôou, é); IIzgºévtoç. Tò !ºvixòw Negxſavo; #
Neuaocîvoç ôt& tiv Y6pxv. Ce dieu Vemausus, qui a donné
son nom à la ville, figure fréquemment sur les monu
ments de Nîmes, soit seul : DEO NEM.... (Ménard,
Hist. de Nimes, t. VII, p.221), oeGo NeMAYC(o, et
c : ANDOLATIVS | NEMAvso · v · s · L · M (Ménard,
344 G A L L I A. – ROUTES,

ibid. p. 225); soit associé à Jupiter : IOVI ET NEMAVS0


(Ménard, ibid. p. 217); l · O · M · HELIOPOLITAN | ET
NEMAVSO.... (Orelli, 1245); soit à Sylvain et à Bac
chus : ..EO : SILVANO - ET · LIBERO | PATRI : ET .
NEMAVSO (Spon, Misc. p. 169); soit à Minerve et à
d'autres divinités topiques : LARIBVS : AVG | SACRVM .
ET | MINERVAE | NEMAvso | vRNIAÉ | AVICANTo |L.
· CASSIVS - T : L | FELICIO : ExS | VOT (Ménard, ibid.
p. 2o9). — Monnaie romaine de la colonia Vemaus
ensium : tête imberbe casquée, à droite, R NEM. coL en
deux lignes, R; ou Hygie debout, à gauche, appuyée sur
une colonne, E; ou sanglier, à gauche, E; IMP DIvI F,
têtes adossées d'Auguste et d'Agrippa, l'une laurée, l'autre
nue, R( coL NEM, crocodile attaché à un palmier penché
à droite, une couronne y est fixée (gr. br. et moy. br.).
La première espèce de monnaies semble indiquer une
époque antérieure à Auguste, et M. Mommsen a établi,
d'après cela, que la colonie de Nîmes devait être attri
buée à César (Röm. Geschichte, III, p. 533, et Röm,
Münzwesen, p. 676 et sq.; voy. aussi de la Saussaye,
Numism. p. 154 et suiv.; Herzog, Gall. Narbonn. prov.
p 84 et suiv.), et que Nîmes aurait été d'abord une
dépendance de Marseille (Herzog, p. 85). Cette colonie
fut ensuite agrandie et renouvelée par Auguste à l'époque
de la conquête de l'Égypte, ce que marque la seconde
espèce de monnaies portant le palmier et le crocodile,
aussi est - elle appelée colonia Augusta, — Inscript. :
à la fontaine : lMP - CAESARI · DlVI - F | AVGVSTO .
COS : NONVM | DESIGNATO - DECIMVM | IMP : OCTA
VOM, année 25 avant J. C.; à la porte d'Auguste : IMP .
cAESAR : DIVI : F : AvGvsTvs : cos . x · TRIB .
PoTEST : VIII | PORTAS , MVRos : coL. DAT, année
16-15 avant J. C.; à la maison carrée, d'après la resti
G A L L I A. – ROUTES. 345

tution de Séguier (Dissert. sur l'ancienne inscript. de


la maison carrée de Vtmes, 1789, in-8), restitution qui
est certaine : C - CAESARI • AVGVSTI • F • COS • L •
CAESARl - AVGVSTI · F · COS - DESIGNATO | PRINCl
PIBvs : IvvENTVTIS (an 3 de J.C.); sur un monument
trouvé dans l'amphithéâtre en 181o, aujourd'hui au mu
sée : C : CAesar augVSTI : F.... patroNVS : COL : ....
XYSTVM... DAT. — La colonie de Nîmes était inscrite
dans la tribu /oltinia; elle avait pour principaux magis
trats des quattuorviri, dont deux portaient le titre de
juridicundo, les deux autres celui de abaerario; elle avait
en outre deux questeurs, deux édiles et un praefectus vigi
lum et armorum; elle avait enfin un pontifex, des seviri
augustales, et une flaminique d'Augusta, probablement
de Livie : D · M | C • CASSELLl : VOL | POMPEIANI |
PRAEF : FABR | liil - VIR - IVRIDICVNDO | PRAEF - VIGIL
- ET : ARM.... (Ménard, p. 288); T - IVLIO : T - F .
VOL · DOLABELLAE | liil - VIR - AB - AERAR - PONTIF |
PRAEF : VIGIL - ET - ARMOR.... (Ménard, p. 3oo);
L - IVLIO O · F · VOL | NIGRO | llll · VIR : AB • AER |
SEVIR : AvG : CORP | NEMAVSENS | L D D D (Ménard,
p. 285); L VALERIO L - F voL | LVSSORI : o : coL
(Grut, p. 479, n°3); D M | M VERNONIl | VIRILLION !
AED COL.... (Murat. p. 1 1 13, 3); T : INDEDll : TER
TIl | AED : COL : AVG : NEM.... (Grut. p. 323, 5);
D M | AEMlLlAE · L · F | TlTlAE FLAMlNICAE | AVG -
T : P : l (Murat. p. 168, n° 3). — Sueton. : « biennio
fere [Tiberius, Rhodi] permansit, contemptior in dies et
invisior, adeo ut imagines ejus et statuas Vemausenses
subverterint » Tiber. 13 — Ael. Spartian. : « in hono
rem Plotinae basilicam apud Vemausum opere mirabili
[Hadrianus] exstruxit » Hadrian. 12. C'est probablement
sous Hadrien ou sous Antonin que Nîmes qui, bien que
346 G A L L IA. - ROUTES,

colonie, n'avait que le jus latinum, reçut le jus civila


tis, ainsi que l'a conjecturé, avec vraisemblance, Herzog |

(Gall. Varbonn. p. 17o). Antonin était originaire de


Nîmes : « Antonino Pio paternum genus e Gallia Trans
alpina , Wemausense scilicet » Jul. Capitol. Anton.
Pius, I. — Il faut mentionner encore l'inscription cel
tique en caractères grecs trouvée en 1742 : lAPTAl ||||||
AAANOlTAKOXAEAE | MATPEBONANAMAYXIKAB0
BPATOYAE (Colson, Mém. acad. du Gard, 1849
185o), dans laquelle le nom le plus facile à identifier
est NAMAYz. — Notit. Prov. : « provincia Narbonen
sis 1" : ...civitas Nemausensium », var. « civitas Aga
tensium (Agde), civitas Magalonensium (Maguelone),
civitas Vemausium, Mausensium, Vemausiensium »,
Guérard, p. 3o, note 6. — Notit. Dign. : mauvaise
lecture : praepositus thesaurorum Nemausensium,
pour Remorum (voy. Bôck. II, p. 349). — Auson. :
« vitrea non luce Vemausus purior » Clar. urb. XIV,
v. 33, en parlant de la source Divona, fontaine de
Bordeaux (voy. sur la fontaine de Nîmes, Valois, Notit.
Gall. p. 618). — Anon. Ravenn. : « juxta litus maris
Gallici,... Vemausus » V, 2 et 3.— Moyen âge : epis
copus Vemausensis; « urbs famosissima Nemausus »
dans la Gothique (Append. Fredegarii); « castrum Are
narum, claustra Arenarum » (Julian. Tolet.); « omnes
habitantes in Wemauso et in Arenis; Nemausiacae
arces. » — Le diocèse d'Alais a été formé du démem
brement du diocèse de Nîmes, la partie septentrionale
par laquelle il confinait au diocèse de Rodez lui ayant été
enlevée. On lit, dans un diplôme de l'empereur Louis
le Débonnaire, en faveur du monastère d'Aniane, 837 :
« inter confinia de pago Rutenico, seu Nemausense »
(voy. d'Anville, Notice de la Gaule, p. 477).
GA L L IA. – ROUTES. 347
14. 2tmbrueiu. — (I, C, 2) AMenusIUM vel AM
bRussUM (Pont-Ambruis ou Ambrois, ou Embrieu, sur
le Vidourle), xv. m. (22") de Wenniso; xx. m. (29"#)
de Sextàtione (erreur évidente pour xu, voy. les autres
Itinéraires, ci-dessous). — Prov. Varbonensis I°. —
Itin. Anton. : « Nemausum..., Ambrussum mpm xv,
Sextacione mpm xv » Wessel. p. 389; cf. 396, mêmes
mesures. — Itin. Hierosol. : « mutatio Soslantione
(Sustancione, manuscrit de Vérone)..., mutatio Am
brosio (Ambrosi, manuscrit de Vérone) mil. xv, civitas
Vemauso mil. xv » Wessel. p. 552.
Iº vase. 2° vase.

SEXTANTlONEM SEXTANTlO
AMBRVSSVM XV AMBRVSSVM XV
NEMAVSVM XV NEMAVSO XV
3° vase. 4° vase.

SEXTANTIONE SEXTANTIONE
AMBRVSSVM XV AMBRVS1O XV
NEMAVSO XV NEMAVSO XV

(Aurès, II° table). — Ruines d'un pont romain à Saint


Ambrois (d'Anville, Votice de la Gaule, p. 64).
15. 5 t rtſitiont. (Serratione, par erreur, dans les
cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxel
les 1728; 5eri... on r, dans l'édition de Scheyb, très
mal corrigé en 5e rtacione dans l'édition de Mannert.)
— (I, C, 2) sErTANTIo (Substantion, près de Castelnau),
xx. m. (29"#), pour xv, d'Ambrusium; xv. m. (22")
de Foro Domitii. — Prov. Varbonensis I°. — Itin.
Anton. : « Ambrussum..., Sextatione mpm xv, Foro
Domiti mpm xv » Wessel. p. 389; cf. p. 396 où le
texte est le même, sauf que Sextantione est écrit plus
correctement. — Itin. Hierosol. : « mutatio Foro Do
348 G A L L1A. – ROUTES.

miti..., mutatio Sostantione (Sustancione, manuscrit


de Vérone) mil. xvII, mutatio Ambrosio (Ambrosi, ma
nuscrit de Vérone) mil. xv » Wessel. p. 552.
I** vase. 2° vase.

FORVM DOMIT| FORO DOMIT|


SEXTANTIONEM XV SEXTANTIO XV
AMBRVSSVM XV AMBRVSSVM XV
3° vase. 4° vase.

FORO DOMIT] FORO DOMlTl


SEXTANTIONE XV SEXTANTIONE XV
AMBRVSSVM XV AMBRNsIo xv
(Aurès, II° table). — Les constructions qui subsistent
encore à Soustantion, à 2 kil. au N. de Montpellier, sur
une hauteur voisine du Lez, appartiennent à la période
gauloise (voy. Mérimée, Votes d'un voyage archéol,
p. 361 ; cf. Herzog, Gall. Narbonn. p. 35); on peut
comparer ces constructions à celles d'Entremont. —
Sextantio était sans doute, au 1" siècle, un vicus de la
colonie de Nîmes et probablement un des vingt-quatre
ignobilia oppida attribués par Pline à cette cité; ce que
semble confirmer l'inscription rapportée ci-dessus n'12,
dans laquelle on lit : .... | VGERNl | SEXTANT... et
qui paraît lui assigner une place inférieure à Ugernum.
M. Herzog voit dans les inscriptions suivantes la preuve
que Sextantio aurait été colonie romaine (Gall.Narbonn,
p. 125-126); inscription trouvée dans les ruines de Ser
tantio : CN - PLAETORIVS MACRINVS | COLONIS ET
lNCOLIS | EX EA PEOVNIA QVAE El IN | STATWAS
CONLATA EST (Maffei, Gall. Ant. p. 72); autre, trou
vée à Murviel, en 1839 : SEx - VETTO c : PEDO AED !
vIAM LACVM Ex D D | REFIC COER (Dumège, Hist.
du Languedoc, p. 637, n° 28). Ces inscriptions ne prou
vent qu'une chose, c'est que le lieu où elles ont été trou
G A L L1A. – ROUTES. 349
vées faisait partie du territoire d'une colonie, qui était
Nimes, si comme on peut le conclure du monument que
nous avons cité, Sextantio était un des vingt-quatre vici
dépendant de cette ville. — Anon. Ravenn. : « juxta
litus maris Gallici, ... Sextantione » V, 2 et 3. —
Theodulf. : « Sextantio scabris podiis cinctus » Paroe
nesis ad Judices. — « La destruction de Maguelone par
Charles Martel en 737, donna lieu de transférer le siége
épiscopal à Sextantio, où il a subsisté trois cents ans...,
| pagus Substantionensis, dipl. de Charles le Chauve »
(voy. d'Anville, Notice de la Gaule, p. 6o3); dans le
testament de Guillaume de Montpellier, 1 146, Villa Sot
tanson, Sustantio et episcopus Sustantionensis; dans
des lettres de 1 177, villa Sustancio (Valois, Votit. Gall.
p.356.— Monn. Épiscop. : svcTANTIAI, restituée, avec
| toute vraisemblance, à Substantion par Poey d'Avant
(Monn. féod. II, p. 29o), contrairement à l'opinion de
M. A. de Barthélemy, qui l'attribuait à l'abbaye de
Sainte-Marie de Saintes (Revue numism. 1843, p. 4o2).
16. foro Domtiti. (Foro Domity, par erreur, dans
les cuivres de Bruxelles 1728.)— (I, C, 2) FoRUM DoMt
Tu, xv. m. (22") de Sextätione; xvtt1.m. (26"!) de
Cesse Rone. — Prov. Varbonensis I". — Itin. Anton. :
« Sextatione..., Foro Domiti mpm xv, Araura sive Ces
serone mpm xvIII » Wessel. p. 389; cf. p. 396, mêmes
mesures. — Itin. Hierosol. : « mansio Cessarone...,
mutatio Foro Domiti mil. xvIII, mutatio Sostancione
mil. xvII » Wessel. p. 552, var. du manuscrit de Vérone :
« mutatio Sustancione xv. »
1°r vase. 2° vase.

CESSERONEM CESSERONE
FORVM DOMIT| XVIll FORO DOMITI XVIII
SEXTANTIONEM XV SEXTANTIO XV
| ------ --

35o (2 A L L1A. – ROUTES,

3° vase. 4° vase.

CESSERONE CESSIRONE
FRONTIANA X
FORO DOMITI XVIII FORO DOMITI Vlll
SEXTANTIONE XV SEXTANTlONE XV

(Aurès, II° Tabl.).—Foro Domitii serait à Frontignan,


selon Valois (Votit. Gall. p. 199) suivi par les anciens
historiens du Languedoc et par Cellarius (I, p. 185,
édit. de 1731), Wesseling (loc. cit.), Katancsich (l,
p. 151), Ukert (II, 2° part. p. 412), Forbiger (III,
p. 179, note 45) et Lapie (p. 22o); d'Anville dit seule
ment que c'est sur le méridien de Cette qu'il convient
de chercher cette ancienne station; il ajoute que le
Forum Domitii rappelle le nom de la via Domitia men
tionnée dans le pro Fonteio de Cicéron, voie qu'il était
urgent de réparer déjà à cette époque : « viam Domi
tiam muniri... » (vII), ce qui permet d'en reporter l'ori
gine à une époque beaucoup plus ancienne et de rappe
ler le passage de Polybe : rzötz yàp vöw pº6mg4rwra, zai
geamuetótxt xxrà arzôiovç ôxrà àtà 'Pouxiov irtue)ö; III,
xxxIx (voy. d'Anville, Wotice de la Gaule, p.319-321).
Forum Domitii a été confondu, à tort, par Zurita, avec
le popá; Négovo; de Ptolémée (II, x (Ix), 16). Enfin il
est placé à Saint-Sulpice de Thoron, église ruinée entre
Pompan et Gigean, par Walckenaer (III, p. 1o5), et à
Montbazin par la Commission de la Carte des Gaules,
17. Ce gºt ti ont. — (I, B, 2) cEsseno sive ARAURA
(Saint-Thibery, rive droite de l'Hérault), xv111. m.
(26"!) de Foro Domitii; xt1. m. (18") de Beteris,
:xxv111. m. (4o"!) de Loteua. Cessero est donc au car
refour de trois routes. — Oppid. de la prov. Narbonen
sis I". — Itin. Anton. : « Foro Domiti..., Araura sive
Cesserone mpm xvIII » var. « xvII », « Beterras mpm
G ALLIA. - ROUTES. 35 I

xII » Wessel. p. 389; cf. 396, mêmes mesures. - Itin.


Hierosol. : « civitas Biterris..., mansio Cessarone mil.
xII, mutatio Foro Domiti mil. xvIII » Wessel. p. 552 ;
var. du manuscrit de Vérone : « civitas Beterris. »
I*r vase. 2° vase.

BAETERRAS BAETERRAS
CESSERONEM X||| CESSERONE X11
FORVM DOMITI XVIII FORO DOMIT| XVIIl
3° vase. 4° vase.
BAETERRA BAETERRAS
CESSERONE XII| CESSERONE XII
FRONTlANA X
FORO DOMITI XVIII FORO DOMITI VIll

(Aurès, II° Tabl.). — On a trouvé, en 1867, dans un


champ situé à la limite des communes de Saint-Thibéry
et de Montblanc, arr. de Béziers, la borne milliaire sui
vante, datée de l'an 3o de notre ère :
TlB CAESAR
D | V| AVGVST| F
A V G V S T V S
P O N T | F E X
M A X V M V S
TR | B V N | C | A
P OT EST A T E
XXX|||
RE F EC | T

(Revue archéol. XVI, p. 373). — Plin. : « in Varbo


nensi provincia,... in mediterraneo,... oppida latina :
... Cessero » Hist. Vat. III, v (Iv), 6. — Ptolem. :
Oûó)xxt oi Textoa%ysç, ov Trô\et;..., Kegasp6 (2 1"15'-44"),
var. Kooaep6, Kereçò II, x (Ix), 9. — On lit, dans un
titre daté du règne de Charles le Chauve, 867 (Diplom.
Mabill. p.541), à propos du monastère de Saint-Thibéry :
352 G A L L I A. - ROUTES.

« cui vocabulum est Cesarion; » dans le martyrologe


d'Adon : « in territorio Agathensi, in Cesserone (Cae
sarione suivant d'autres manuscrits) natalis SS. Tiberii,
Modestii, etc. » Enfin, Saint-Thibéry est sur l'Hérault et
l'Itinéraire d'Antonin appelle aussi Cessero, du nom
d'Araura (d'Anville, Notice de la Gaule, p. 224-225).
18. ſ3 et trig, — (I, B, 2) BAETERRAE, coLoNIA JULIa
sEPTIMANoRUM BAETERRENsIUM (Béziers), xx1. m. (18 )
de Cesserone; xxx. m. (31") de Narbone (erreur évi
dente pour xu1, valant 23"#. Cette distance est omise
sur les cuivres de Nuremberg 1682). — Civitas de la
prov. Narbonensis I". — Itin. Anton. : « Araura sive
Cesserone..., Beterras mpm xII, Varbone mpm xvI »
Wessel. p. 389; cf. p. 396 : « Cesserone..., Beterris
mpm xII, Varbone mpm xII » var. « xv ». — Itin,
Hierosol. : « civitas Varbone..., civitas Biterris mil.
xvI, mansio Cessarone mil. xII » Wessel. p. 552, var.
du manuscrit de Vérone : « civitas Varbonae..., civitas
Biterris. »
Iºr vase. 2° VaSe.

NARBONEM NARBONE
BAETERRAS XVI BAETERRAS XV|
CESSERONEM XIIl CESSERONE XII
3° vase. 4° vase.

NARBONE NARBONE
BAETERRA XV| BAETERRAS XV|
CESSERONE Xlll CESSIRONE XI|

(Aurès, II° Tabl.). — L'origine gauloise de Baeterrae


est attestée par les monnaies : BHTAPPATIC (Mionnet,
I, p. 66; de la Saussaye, p. 183, pl. XXI). — Strab. :
ô re 'Op6t; xzi ó 'Pz6pzpiç (l'Orb et l'Hérault): zoºrovi,'o,
gèv B)ttepz (pour Bz{repa) Tró)t; &gpz)ù; tôpotzi r)zciº
tïç N4g6ovo;.... IV, 1, 6. — Festus Avienus : « ...de
cALLI A. — RoUTEs 353

hinc Besaram stetisse fama casca tradidit » (Or. mar.


v, 59o; voy. Avien de W. Christ, Abhandl. der k,
barer. Akad. XI, 1, p. 1 15-187). — Pompon, Mela :
« [Varbonensis] urbium, quas habet, opulentissimae....
Septimanorum Baeterrae » II, 5, et plus bas : « secun
dum Baeterras Orbis fluit. » — Plin. : « [Narbonensis
provinciae], in mediterraneo, coloniae : .... Beterrae
Septimanorum » Hist. Nat. III, v (Iv), 6; « [vini Bae
terrarum intra Gallias consistit auctoritas » XlV, vIII
(v1), 8. -- Ptolem. : Oùó)zzt ot Tezzo7x ye; óv Tó)etç...
Bztttpzt (2 1"3o'-43'3o'), var. Xxxt(pzt, Xzttiºzt II, x
(ix),9. — Les inscriptions confirment Pomponius Méla
et Pline : Baeterrae était une colonie de César, à laquelle
les soldats de la vu" légion avaient donné leur non :
L · APONIO... | PRAEFECTO - EQVIT.... | ET - LEG .
XXI ° PRAEFECT... | RIMO - VRBI - IVL . BAETERR - PR. .
(Maffei, Mus. J er. p. 418, n° 5), cette inscription nous
fait connaître le nom de Julia donné à Baeterrae; celle
ci, qui est du III° siècle, porte le nom de Septimanorum :
M : IVLIO PHILIPPO | NOBILISSIMO CAES | PRINCIPI
lVVENTVTIS | SEP - BAETERR | ...... (Grut. p. 272,
n" 1o; cf. p. 534, n. 6). Les suivantes nous apprennent
qu'elle était inscrite dans la tribu Pupinia et qu'elle
avait un collége de seviri Augustales : HAVE CAE (CILI .
C - CAE ClLlVS C - F | PVP - PARRA | DOM BAE | MlL .
LEG - IIII | MAC. ... (Brambach, Corp. inscr. Rhen.
n° 1 153); L · MARIvs : L : F : PvIPINEA BAETERRIs
MlLES : LEG : xxl.... (Henzen, 5226); c : COPONIO |
GRATO | SEVIRO | AvGVSTALI, Dumège affirme qu'elle
a été trouvée à Béziers (Hist. du Languedoc, nouvelle
édition, p. 637, n° 3o). — Notit. Prov. : « civitas Be
terrensium », var. « civitas Agatensium, civitas Ma
golanensium, Beternensium, Biterensium, Beterven
23
354 GA L L IA. - ROUTES.

sium », prov. Narbonensis I", Guérard, p. 3o, note 5.


— Anon. Ravenn. : « juxta litus maris Gallici,...
Beterris » V, 2 et 3. — Greg. Turon. : « Biterris urbs;
Biterrensis civitas » (Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég de
Tours, p. 95). —Append. Fredeg. : « regionis Gothicae
urbem famosissimam Biteris ». Julien deTolède : «pagus
Biterrensis; Beterrense territorium; le Bezarès (voy,
Valois, Notit. Gall. p. 9o).— Monn. de Bernard Hatton
(1o82-1 13o) : BERNARDv co - R BrTERRIs CIvITs.
19. narbone. ê,f — (I, B, 2) vanno racio
RUM, coLoMIA WARbo MARTIUs, NARRo MARTIUs, coLoNIA
JULIA PATERNA DEcUMANORUM NARBO MARTIUs, coLOMIA
JULIA PATERMA cLAUDIA NARbo MARcIUs (Narbonne),
xxt. m. (31 kil. pour xv4, valant 23"!, distance omise
dans les cuivres de Nuremberg 1682) de Beteris, u1. m.
(9") de Ruscione (erreur évidente : il faudrait xl, valant
59 kil.); xux. m. (23"!) d'Usuerna. Narbo Martius
était donc au carrefour de trois routes. — Colonia puis
metrop. de la prov. Varbonensis I". — Itin. Anton. :
« Beterras..., Varbone mpm xvI, Salsulis mpm xxx »
Wessel. p. 389; « Beterris..., Narbone mpm xII, ad
Vicensinum mpm xx, Combusta mpm xIIII, Ruscione
mpm vI » p. 397; « ab Arelato Varbone mpm CI »
p.396. — Itin. Hierosol. : « mutatio Hosverbas..., civi
tas Varbone mil. xv, civitas Biterris mil. xvi » Wessel.
p. 552 (manuscrit de Vérone : « mutatio Husuerbas...,
civitas Varbonae xv, civitas Beterris xvi »).
I** vase. 2* vase.

RVSCINONEM RVSCINNE
COMBVSTA VI COMBVSTA V|
NARBONEM XXXI| NARBONE XXXllll'
BAETERRAS XV| BAETERRAS XVl
1. Correction du P. Garucci à l'édition du P.Marchiquiportait XXXll.
G A L L IA. – ROUTES . 355
3° vase. 4° vase.

RVSClNONE RVSCINONE
COMBVSTA V| AD COMMVSTA VI
NARBONE XXX|||| NARBONE XXX||||
BAETERRA XVI BAETERRAS XV|

(Aurès, II° Tabl.). — En additionnant les distances des


différents Itinéraires entre Nîmes et Narbonne, nous
trouvons : Itin. Anton. : xCI milles; Hierosol. : xCIII ;
1" vase xCII; 2" vase xc1; 3° vase xcII; 4° vase xcvI.
En additionnant les distances de la Table, nous avons
cI milles; mais nous avons relevé deux erreurs évi
dentes du copiste : xx au lieu de xv entre Sextantio et
Ambrussum, et xxI au lieu de xvI entre Baeterrae et
Marbo; cela réduit à xc1 milles la distance entre les deux
villes, ce qui est d'accord avec tous les Itinéraires, sauf
le mille en plus ou en moins remplaçant les fractions
qui ne sont jamais inscrites. A cela il nous faut ajouter
les bornes milliaires trouvées sur place : 1° dans les
murs extérieurs de l'église de Saint-Aunez près de
Saint-Martin-de-Crau : TI - CAESAR | DlVl AVG F .
AVG | PONTIF MAX | TRIB POT XXXIii | REFECIT ET
RESTITVIT | LxIII (Millin, IV, p. 341), datée de 31-32
de notre ère; il y a, en effet, LxIII milles (93 kil.) de
Narbonne à Saint-Martin-de-Crau, près de Mauguio ;
2° borne milliaire portant LXXIll dans le village Treil
lan, à quatre lieues de Nîmes; mais on ne sait si elle y
a été trouvée (Maffei, Gall. Ant. p. 35); 3°autre, entre
Nîmes et Bernis, portant LXXXVIl (Bergier, p. 5o6), ce
qui donne bien la distance entre ce point et Narbonne.
— On sait qu'il existait une route de Marseille à Cadix
au temps de Polybe (III, xxxIx); elle devait passer par
Narbo, et dut être réparée et fortifiée, sous le nom de
Via Domitia (Cic. pro Fonteio, viI), après la conquête
356 C A L L I A. – RO [jTES.

de 121 , par Cn. Domitius Ahenobarbus. — Festus


Avienus : « .... gens Elesycum prius
Loca haec tenebat, atque Narbo civitas
Erat ferocis maximum regni caput. »
(Or. mar. v. 584-586; voy. Herzog, Gall. Narbonn,
p. 4 et suiv. ; cf. W. Christ, Avien, Abhandl. der k.
bayer. Akad. XI, 1, p. 1 15-187).— Hecataeus : Nzº »
èuTóptov xxi Tó)t; Ke)tuxſi Fragm. XIX. — Pytheas, qui
vivait vers l'an 28o av. J. C., en parle comme d'une des
plus opulentes cités de la Gaule, au rapport de Polybe,
cité par Strabon : etpmxe IIo) 66voç, uvmoºei; rôw ºrà IIºº,
u00o)oYrºévtov, 6tt Mzaaz)totöv uèv ròv rougtºrrow Sz
Ttovt oÙôsiç elye Xéyetv oùôèv uyſium ; &#voy.. . repi r#; Bºt
tzvtzï;, oùôè rôv èx Nzp6ovoc, oùôè tòv èz Koº6)öw0:, zir#
#azw &ptatzt T6)etç tôv txórº IV, 3, I. — Diod. Sicul :
Tro)ù; ôè xzi |zzogirepo;| èx tñ; Bºstrzvizï; v#cou ôzzoui
Ketzt Tpbç tºv xxtxvttxºù xetuéwmv Ta)zvízw, xxi àtà ri;
geaoyeio» KsXttxï ç àp {Tro» örö röv èurópo» xystat ra#
Te toùç Maaox)t6txç xzt eiç tûv övouz oué mv 76)w Nzgóòyz.
A577 à ègtiv &rotxoç uèv 'Pouziow, ôià ôè tºy t)zzitix
xzi ròv eÙTopixw uéytatov ëutróptow éyouaz röv ày àzsºot;
voï; 767ot; V, 38.— Strab. : h pè» o » N4%o» ré,zºtz
rôw 7o5 'Atxzoç èx6o)öw zzt vï; )4gwn; rñ; Naº%owitô:,
péytatov èyTópvov tôv tz6tm IV, 1, 6; cf. II, I, 28: Mazoz
X(z ts xxi Nzp6ow tôguytxt Tó)et; èrtpzwégratzt. Pour la
distance de Nîmes et pour la supériorité du commerce
de Narbonne, voy. plus haut, Nenniso, p.341, En par
lant des Volces Arécomiques, Strabon s'exprime ainsi :
toûrow ô' èrrivetov # Nzp6ov )éyetzt, ôxztótego ô" xy zzi
tiç &))ng Ke)tvxïç Xéyotto " togo5row breg6é6)zzzt rº
Tr)iſºet rôw Yºtouévov riº èuTopett» IV, I, 12. — Stephan.
Byzant. : Nzº66v, èuróptov zzi 76)t; Ks)rix#. 2tgºo
verzgtm. Mzgzvzwò; ôè Nzº6ovſaixv aùrºv prat. T) # xo
G A L L1A. – ROUTES, 357
Nag6ovízn,.... #att zzi )égym Nzg6o»tttç.... 'Exxtxïoç xai
Nzp6ziou; z)toû; pmat. Pour ce qui regarde l'importance
commerciale et politique de Narbonne, voy. Ausone
(Clar. urb. XIII). — La première colonie romaine en
voyée à Narbonne date de 1 18 av. J. C., sous le consulat
de M. Porcius Cato et de Q. Marcius Rex; elle fut éta
blie par L. Licinius Crassus qui devint le célèbre ora
teur : « voluit adolescens, in colonia Varbonensi, causae
popularis aliquid attingere, eamque coloniam, ut fecit,
ipse deducere » (Cicer. Brutus, xLII1). C'était une colo
nie de citoyens romains, jouissant par conséquent de la
plénitude du droit de cité : « est in eadem provincia
Varbo Martius, colonia nostrorum civium, specula
populi romani ac propugnaculum, istis ipsis nationibus
oppositum et objectum » Cicer. pro Fonteio, Iv; cf. v :
« quid coloni Varbonenses ». Or l'administration de
M'Fonteius dans la province commença en 77 av. J. C.
— Le surnom de Martius donné à cette colonie ne vient
pas du consul Marcius Rex, mais probablement du dieu
Mars, comme col. Carthago /eneria, col. Corinthus
Junonia (voy. Herzog, Gall. Varbonn. p. 5o).— Caes. :
« Tolosa, Carcassone et Varbone, quae sunt civitates
Galliae provinciae » Bell. Gall. III, 2o; cf. VII, 7;
VIII, 46. — Le nom de JULIA PATERNA montre qu'une
nouvelle colonie y fut envoyée par César, comme le prou
vent : 1° ce passage de Suétone : « pater Tiberii, quaes
tor C. Caesaris,... ad deducendas in Galliam colonias,
in quis Varbo et Arelate erant, missus est » (Tiber. Iv);
2° la fameuse inscription de l'an 66 de notre ère, aujour
d'hui au musée de Narbonne, dans laquelle on lit :
OVOD BONVM FAVSTVM FELIXOVE SIT lMP CAESARl
DlVI F AVGVSTO P P PONTIFICI MAXIMO TRIB POTEST
XXXllll CONIVGl LIBERlS GENTIOvE Elvs SENATVI
358 (, A L L I .1, — R0llTES,

POPVLOOVE ROMANO ET COLONlS INCOLISQVE


C 1 P N M.... c'est-à-dire coioniae Juliae Paternae
Narbonis Martii (Grut. p. 229; cf. Herzog, Gall.
Varbonn. append. epigr. p. 2-4). - Nous savons par
Pomponius Méla qu'elle était située dans le territoire
des Atacini, ainsi appelés de leur fleuve Atax Aude, et
, dont un certain nombre y avaient été admis comme co
lons, et qu'elle reçut le nom de colonia Decumanorum
des soldats de la fameuse x° légion de César, par les
quels, ou, selon M. Mommsen, en l'honneur desquels
elle avait été renouvelée : « sed antestat omnes Ataci
norum Decumanorumque colonia, unde olim iis terris
auxilium fuit, nunc nomen et decus est, Martius Narbo»
II, 5; ce qui est confirmé par Pline : « Narbo Martius,
Decumanorum colonia, xII m. pass. a mari distans »
(Hist. Nat. III, v (iv), 2); par les médailles de Ti
bère : coL . NARBo - MART . DECvMANoR (Valois, Notit.
Gall. p. 37o) et par les inscriptions : ....DECVMAN !
NARBONESES, de l'an 164 (Murat. p. 242, n° 2); autre
de 197 : DECVMANI NARB (Grut. p. 266, n° 7); autre
de 239 (Dumège, Hist. du Languedoc, nouvelle édition,
I, p. 16o, n"37). — Narbo Martius reçut une troisième
colonisation de Claude, comme en témoignent les in
scriptions, où elle porte le surnom de Claudia : DEC .
IIIIIl : vIR | AvGvST | P : oLITIo. APoLLoNlo | lſſſll .
VIR • AVG | ET - NAVIC | C - l · P · C · N · M.... colonia
Julia Paterna Claudia Narbone Martio (Grut. p.445,
n° 6; cf. p. 426, n° 4, p. 424, 12); ... COLON lVllA
PATERNA CLAVD NARBON MART (Henzen, 5232);—
cf. Auson. :

« Nec tu, Martie Narbo, silebere, nomine cujus


Fusa per immensum quondam provincia regnum,
Obtinuit multos dominandi jure colonos »
GA LL I A. — ROUTES . 359
Clar. urb. XIII, v, 1-3; — et Martial :
« Artanum properas, sequi, libelle,
Quem pulcherrima jam redire Narbo,
Docti Narbo paterna Votieni,
Ad leges jubet annuosque fasces. »
Epigr. VIII, 72, v. 3-6. — Ptolem. : Kzréyoogt ôè rà
uèv òvautxótxtz tiç Naº6ovmaix; Oòó)xxt ot Textoaayeç,
éw r6)et;.... Nzg6è» xo)ovíz (26º3o'-43'15') II, x (ix), 9.
— Administration municipale sous l'Empire : six magis
trats : praetores duumviri juridicundo, aediles duum
viri, quaestores : o : vlBIvs : o · F · MAxVMVS : M .
vARIvs. L. F | CAPITo : PR - II : vIR... (Grut. p. 61,
n° 5, rectifiée par Herzog, Append. epigr. p. 8); —
P VlNlCIVS - P - F - PA PIR SECVNDVS AEDIL II VIR |
OVAESTOR COLON.... (Henzen, 5233); — ....VSV
LENO - VEIENTO | ll VIR · O · FLAMINl - PRIMVM....
(Murat. p. 168, n° 2). On y trouve des duumviri quin
quennales, et des praefecti pro duumviris : ....IR -
QVINQVENNA. | ... M ° PRAEFECTVS - PRO DV. ...
duumvir quinquennalis iterum praefectus pro duumvi
ris (Herzog, Gall. Warbonn. append. p. 1o); ....C - F °
PAP , RVFO | ....NVLEIANO | ... VM - AEDILI - PRAEF |
....O . ET : DvOVIRO, praefecto produoviro et duum
viro (id. id. p. 1 1); cette inscription et d'autres encore
nous apprennent que Warbo Martius était inscrite dans
la tribu Papiria (voy. Grotefend. Imper. rom. tributim
descr. p. 1 19). Une inscription nous fait connaître un
interrex, exemple unique en dehors de Rome : T : CO
MINIvs : c : F : Po... | DvOvIR : AEDILIs | INTERREx,
peut-être une dignité sacerdotale. Nous avons, plus
haut, des flamines. Le sénat ou ordre des décurions est
mentionné dans l'inscription suivante : LIGVRIAE O °
FIL | FRONTINAE | O · HORTENSI KATVLLI | HVIC
36o (, A I. 1.1.1. - ROUTFS .

ORDO NARBONENSIS | PVBLICE FVNVS ET OMNES |


VECTIGALES DECREVIT (Grut. p. 43o, n°7).—lndus
trie, commerce, corporations : ....L : LIB : OPTATVS
AvRIFEx : tſſſit AvGvsT c. 1 : P : N : M.... (Herzog,
Append. p. 16); L - BAEBIVS | LEPIDVS | NVMMVLARNS
(Murat. p. 94 1, n° 3); A : SEMPRONIO | GALLAECI L .
LAETO | PvRPvRARIO.... (Grut. p. 649, n°9; ACTO
RIVS · L · L · SPAER.... | SAGARIVS (Herzog, Append. .
p. 19); L : BRAETIVS | LITARINVS | SOLEARIVS Grut.
p. 648, n° 13); vIvIT | c - RABIRIVs | c , L. HILARVS
TABELLARIVS (Grut. p. 625, n° 2); vIvONT | A · TVR
RANIVS | NIGER | VIMINARIVs.... (Grut. p. 642, n'3.
— Varbo Martius était la capitale de la provincia Nar
bonensis; sous Maximus et Balbinus, elle l'était encore,
et la Narbonaise était encore province du Sénat : « pro
consulatum egit Warbonae » (Jul. Capitolin. Marim. et
Balbin. r); puis, quand, à la fin du III° siècle, la Narbo
naise fut divisée en trois provinces : « Biennensis, Mar
bonensis prima, Narbonensis secunda » Mommsen,
sur une liste des prov. de 297, p. 27 de la trad. franç.),
elle fut la capitale de la Narbonensis 1", et, au Iv° siècle,
résidence du praeses (voy. Böck. ad Notit. Dign, Il,
p. 495). — Notit. Prov. : « provincia Marbonensis l",
metropolis civitas Narbonensium » Guérard, p. 3o -
Amm. Marcell. : « in Warbonensi, Elusa, et Varbona,
et Tolosa principatum urbium tenent » XV, xI, 64 -
Auson. : « Varbo. Nec tu, Martie Varbo, silebere.... »
(voy. v. 1-21, Clar. urb. XIII). cette pièce célèbre se
termlne alnSl :

« Quis memoret portusque tuos, montesque, lacusque?


Quis populos vario discrimine vestis et oris?
Quodque tibi quondam Pario de marmore templum
Tantae molis erat quantam non sperneret olim
GALLI A. — RoUTEs. 361

Tarquinius, Catulusque iterum, postremus et ille


Aurea qui statuit Capitoli culmina Caesar ?
Te maris Eoi merces et Iberica ditant
Aequora : te classes Libyci, Siculique profundi :
Et quicquid vario per flumina, per freta cursu
Advehitur, toto tibi navigat orbe xxta7:)ouç, »

— Sidon. Appollin.; voy. Carm. XXIII, v.37 et suiv.,


qui attestent la prospérité de cette ville : « salve, Varbo
potens salubritate, | urbe et rure simul bonus videri, |
muris, civibus, ambitu, tabernis, | portis, porticibus,
foro, theatro, | delubris, capitoliis, monetis, | thermis,
arcubus, horreis, macellis, | pratis, fontibus, insulis,
saliois, | stagnis, flumine, merce, ponte, ponto, etc. »;
cf. Sulpic. Sever. : de leur temps Narbonne était encore
un port : « Varbona, navem solvimus » de Virt. Orient.
monach. — Anon. Ravenn. : « in Septimania,... civi
tates : ... Varbona » lV, 28; cf. « litus Maris Gallici :
.... Varbone » V, II, 3. — Guido : « Varbona » 8 I. —
Monn. Mérov. : NARBONA. — Monn. Carlov. : NR ; NRBo;
NARBoNA. — Monn. de Raymond-Bérenger(1o23-1o67):
BERINGARI R NARBoNA , c. — Moyen âge : en 1251, le
Capitole de Narbonne existait encore (Valois, Votit.
Gall. p. 37o); porta Regia; castrum Amalrici, turris
Maurisca (id. ibid. p. 371).
20. ltºu cruu. (Usuerya, par erreur, sur les cuivres
de Nuremberg 1682; lieu trna, dans les éditions de
Scheyb et de Mannert.) — (I, B, 2) vsUERrA, xut. m.
(23"!) de Varbone; xx. m. (16"!) de Liviana. —Prov.
Varbonensis I". — Itin. Hierosol. : « mutatio Tricen
simum..., mutatio Hosuerbas mil. xv, civitas Varbone
mil. xv » Wessel. p. 551-552, (manuscrit de Vérone :
« mutatio Trecesimum..., mutatio Husuerbas xI, civitas
Warbonae xv »).—Selon d'Anville (Votice de la Gaule,
362 G A L LI A. – ROUTES.

p.726), ruisseau d'Iourve (la Jourre, Carte de Cassini),


avis partagé par Ukert (II, 2° part. p. 4o8); ce serait à
Lezignan, selon Katancsich (I, p. 147), Walckenaer
(III, p. 94), Lapie (p. 222) et la Commission de la
Carte des Gaules; à Antère, selon Alting cité par Wesse
ling (loc. cit.); à Tourouzelle, selon Astruc (Hist. natu
relle du Languedoc, I, p. 1 1o).
21. ſiuiana. (On peut lire indistinctement dans
les éditions de Scheyb et de Mannert ſiuiana ou
ſuiiana.)—(I, B, 2) LirIANA, xt. m. (16'!)d'Usuerva;
xxx. m. (18") de Carcassione. —Prov. Narbonensis I".
— Capendu, selon Walckenaer, qui écrit Luvaria, on
ne sait pourquoi (III, 94); cet avis est partagé par
Lapie (p. 222), Ukert, qui écrit, par erreur, Capenda
(II, 2" part. p. 4o8) et la Commission de la Carte des
Gaules; ce serait Marseillette selon Astruc (Hist. natu
relle du Languedoc, I, p. 1o9), et la Livinière selon
Reichard.

22. " arcaggionc. (La lettre initiale est détruite en


partie par une piqûre de vérs. Sarcassione, par erreur,
dans la Scheda poster. de Welser.)—(I, B, 2) caRc4so,
cozoNIA JULIA cARcAso (Carcassonne), xtt. m. (18") de
Liviana; xn111. m. (25") d'Eburomago (on voit sur le
manuscrit quatre jambages après le x, mais les deux
premiers semblent bien être le haut d'un v; c'est donc
par erreur que les cuivres de 1598, 1682 et 1728 por
tent xIIII, et c'est à tort que les éditions de Scheyb et de
Mannert donnent xu11 comme si le second chiffre était
parfaitement visible. Ce nombre est omis dans la Scheda
poster. de Welser. Si c'est un u qui avait été écrit par
le moine, comme nous le croyons, il faut constater qu'il
a commis une erreur, car l'Itinéraire Hiérosolymitain
GALLIA, – ROUTES. 363

nous montre que xtx11 est la vraie distance). — Oppid.


gaulois, puis colonia romana de la prov. Narbonen
sis I". — Itin. Hierosol. : « vicus Hebromago..., mu
tatio Cedros mil. vI, Castellum Carcassone mil. vIII,
mutatio Hosverbas mil. xv » Wessel. p. 551 1-552;
(manuscrit de Vérone : « vicus Ebromago..., mutatio
Caedros vi, Castellum Carcassonae vIII, mutatio Tre
cesimum vIII, mutatio Husuerbas xv »). — Caes. :
« Tolosa, Carcassone et Narbone, quae sunt civitates
Galliae provinciae » Bell. Gall. III, 2o. — Carcaso
reçut une colonie sous les Triumvirs, comme l'indique
son nom dans l'inscription trouvée à Rieux-Mérinville :
C : COMINIO - C - F | VOLT : BITVTIONI | PRAIT - C .
l · C, praitori coloniae Juliae Carcasonis (Herzog,
Gall. Varbonn. append. p. 54). La colonia Carcaso
était donc administrée par des praetores et elle était
inscrite dans la tribu Voltinia, ce que confirme cette
inscription : c : IVLIvs : c · F · voL | CARC - NIGER
MllLES : LEG : Il. ... (Henzen, n° 6841). — Plin. :
« [Varbonensis provinciae]... in mediterraneo,... op
pida latina : ... Carcasum / olcarum Tectosagum »
Hist. Vat. III, v (Iv), 6. — Ptolem., ville des Volces
Tectosages : Kapzzcó (21"-43º3o) II, x (x), 9.— Anon.
Ravenn. : « in Septimania,... Carcassona » IV, 28.—
Greg. Turon. : « Carcassona urbs » VIII et IX (voy.
Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 1o1). —
Procop. : Kzpxzavzwù r6)t; Bell. Goth. I. — On remar
quera qu'elle n'est pas mentionnée dans la Votitia Pro
vinciarum et que l'Itinéraire Hiérosolymitain la désigne
sous le nom de castellum. — Moyen âge : Carcasso
nensis episcopus; le pays est appelé Carcassesius (Valois,
Notit. Gall. p. 126). — Monn. Roy. et Seigneur. :
CARCAsoNA CIA ; cRCAsoNA CIA; CARCAsNA; du comte Rai
364 G A L L1A. - ROUTES.

mond (1oo2-1o12) : cAnAsoNA (Poey d'Avant. Monn.


féod. II, p. 27o et suiv.).
23. Éburomagi. (Buromagi, par erreur, dans la
Scheda poster. de Welser; ©buromago, par erreur,
dans les éditions de Scheyb et de Mannert.)— (I, A, 2)
EnunoMacUs, xn11 t. m. (25") de Carcassione (pour
xxxxx, voy. l'article précédent); pas de mesure indiquée
de Fines. — Prov. Warbonensis I". — Itin. Hierosol. :
« Sostomago..., Hebromago mil. x, mutatio Cedros
mil. vi, Castellum Carcassone mil. vIII » Wessel. p. 551
(manuscrit de Vérone : « mutatio Sustomago..., vicus
Ebromago x, mutatio Caedros vi, Castellum Carcas
sonae vIII »). La véritable orthographe paraît devoir
être Eburomagus; c'est à tort qu'on a rapproché le nom
de cette station de celui d'Hebromagus, résidence de
Paulin (voy. Auson. Epist. XXII, v. 35; XXIV, v. 126 ;
des manuscrits d'Ausone portent Hebromanum : Vinet
porte cette localité vers Blaye, très-loin du point où est
l'Eburomagi de la Table, et l'ensemble du texte d'Au
sone ne permet guère de partager le doute que semblent
conserver les historiens du Languedoc à cet égard. -
Eburomagi serait Bram, selon d'Anville (Votice de la
Gaule, p. 363-364) et la Commission de la Carte des
Gaules; ce serait Bram ou Villerazens, selon Ukert (II,
2° part. p. 4o7), Walckenaer (III, p. 94) et Lapie
(p. 222); enfin Katancsich propose Castelnau, sans doute
mal écrit par lui, pour Castelnaudari (I, p. 146).
24. fin eg. (Finei, par erreur, sur les cuivres d'An
vers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles 1728;
omis dans la Scheda poster. de Welser.)— (I, A, 2)
prvEs, pas de distance marquée d'Eburomago; xvtttt.
(27") de Bad[era]. — Prov. Narbonensis I°. — Cette
G Af I. L I A. — ROUTES . 365

station dut marquer plus tard la limite des diocèses de


Narbonne et de Toulouse; ce serait Pechbusque, selon
Walckenaer (III, p. 94) et Lapie (p. 222), et Pesquiers,
selon la Commission de la Carte des Gaules.

25. ſ3ab... (Il n'est pas possible de lire autre chose


que ces trois lettres, dans l'état actuel du manuscrit qui
a été entamé en cet endroit par une piqûre de vers ;
Budino, dans la Scheda poster. de Welser, était certai
nement une fausse lecture; mais il est probable que celle
de Moller, Badera, reproduite par les cuivres d'Anvers
1598, et ceux de Nuremberg 1682 et de Bruxelles 1728,
nous donne le nom complet qui ne pouvait déjà plus se
lire en 1753, les éditions de Scheyb et de Mannert portant
ſ3aù... seulement.) — (I, A, 2) bad[ER 1], xvxvxx. m.
(27") de Fines (distance omise dans la Scheda poster. de
Welser; xvIII, par erreur, sur les cuivres de 1682);
xv. m. (22") de Tolosa (distance omise dans la Scheda
poster. de Welser). — Prov. Narbonensis I". — Selon
d'Anville (Votice de la Gaule, p. 135-136), Basièges,
avis partagé par presque tous les géographes : Ukert
(II, 2° part. p. 4o7), Forbiger (III, p. 175, note 33),
Walckenaer (III, p. 94), Lapie (p. 222) et la Commission
de la Carte des Gaules; Katancsich, qui l'écrit, on ne sait
pourquoi, ſ3 a òc ici, le cherche vers Carman (I, p. 146).
26. QIologa. ff - (I, A, I) coLovIA ToLosA roLcA
RUM TEcrosAGUM (Toulouse), xv. m. (22") de Bad[era]
(mesure omise dans la Scheda poster. de Welser);
·xv111x. l. de Casinomago (dans cette direction, nous
sortons de la province et les distances recommencent
à être comptées en lieues gauloises, donc ce nombre
xv1111 représente 42 kil.); xx. l. (44"#) de S. . rali
(mesure omise dans la Scheda poster. de Welser);
366 C A LL 1 A. - ROUTES .

xxu44x. l. (64"4) de Fines, sur la route de Bibona


(mesure omise dans la Scheda poster. de Welser). To
losa était donc au carrefour de quatre routes.—Oppid.
et civit. de l'époque gauloise, puis colon. rom. et civit.
de la prov. Narbonensis I".— Itin.Anton. : « ab Aquis
Terebellicis, Tolosam mpm Cxxx » Wessel. p. 457;
Vernosole..., Tolosa mpm xv » id. p. 458.
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN. - TABLE.
Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.
mutatio ad Jovem . . mutatio ad Jovem . . .
civitas Tholosa. .. .. (l. vII) civitas Tolosa. .. .. (l. vII) dolosa. ..
mutatio ad Monum. .. mil. vIIII mutatio ad Nonum . .. mil.vImI 6aù... .. xº
mutatio ad Vicesimum — x1 mutatio ad Vicesimum — xI fints . .. xvIIII
mansio Elusione . . . – vIIII mansio Eleusione . . . — vIIII
mutatio Sostomago . . — vIIII mutatio Sustomago . . - VIIII
vicus Hebromago. . . — x vicus Ebromago. . . . — x Churomagº.
mutatio Cedros . . . . — v1 mutatio Cedros . . . . — v1
Castellum Carcassone — vIIII Castellum Carcassonae — vImI Carcassiºnt. xºit

mil. LxIII mil, LxIII xlviitt


plus la distance de
Fines à Eburomago
qui est inconnue,

La distance de LxIII milles (93") de Toulouse à Carcas


sonne est exacte. La Table omet la distance d'Eburo
mago à Fines; mais cette distance doit être xIIII milles,
car c'est bien celle que porte l'Itinéraire Hiérosolymitain
entre Eburomago et Carcassione; c'est xu11 aussi que
Scheyb avait lu sur la Table entre Eburomago et Car
cassione, et c'est sans doute xx111 qu'il faudrait. En
rétablissant donc xxxtt pour la distance omise sur la
Table entre Fines à Eburomago, nous avons comme
nombre total des distances entre Toulouse et Carcassonne
xLvIIII plus xIIII, ce qui fait LxIII milles, distance par
faitement conforme à celle qui résulte de l'addition des
distances partielles entre ces deux points dans les deux
manuscrits de l'Itinéraire Hiérosolymitain; d'où l'on
G A LL I A. – ROUTES. 367
peut conclure qu'il s'agit de la même route, quoique les
stations ne soient pas les mêmes, dans ces deux docu
ments, et que les distances fournies par eux sont bien
exactes. — Dio Cass. : 6tt Tó)oaoxv Trpórepov uèv àvaTrovôov
(foederatam) oÙazv toïç Poux(ot;, atztiáozaxv ôè Trpôç ràç
töv Ktu6pov à)tíòz;, bç xzi roù; 7powpo); ôs6ïvzt, Trpoxz

végYow vuxtò; è#xtivmç ÛTrò röv èrttmôstov èazybévreç, xzi rà


iepà ôvágraaav, xai ä))a Yogi; Ygáuarz Tro))à é)a6ovº rà
Yàg Yopſov &))o; re Trx)ztótt)outov #v, xxi và &vx%uxrz, &
Trote oi Tx\&txt oi uetà Boévvou orpareûaxvreç èx röv As)pôv

èaû)maaw, siyev (Fragm. Peiresc, XCVII, p. 41). La prise


de Toulouse par les Romains est de 1o5 avant J. C., son
opulence remonte donc bien plus haut. Dans la première
campagne de César, Dio Cass. : 6 Yxg Kzïazº, po6m0eiç
gù xxi èti tùv T6)ogxv oi 'E)or#rvot rpxrowvx... XXXVIII,
xxxII, p. 79. — César mentionne, au livre VII, les
« Tolosates » chap. vII.—Voy. Strabon sur l'origine des
richesses amassées dans le temple de Tolosa : èv ôè t#
To) 6aan xzi rà ispòv iv #ytov x. r. ).; voy. ce qui précède
et ce qui suit, dans Strabon, sur la capitale des Tecto
sages, IV, 1, 13 et 14 ; cf. Cic. de Nat. Deor. III, 3o :
« aurum Tolosanum »; Justin. : « Tectosagi autem cum
in antiquam patriam Tolosam venissent, comprehensique
pestifera lue essent, non prius sanitatem reciperavere,
quam haruspicum responsis moniti, aurum argentumque
bellis sacrilegiisque quaesitum in Tolosensem lacum mer
gerent » XXXII, 3. — Cic. pro Fronteio : « Titurium
Tolosae quaternos denarios in singulas vini amphoras,
portorii nomine, exegisse; Croduni Porcium et Numium
ternos victoriatos, Vulchalone Servaeum binos victoria
tos; atque in his locis ab his portorium esse exactum,
signi Cobiamacho, qui vicus inter Tolosam et Narbonem
est, deverterentur, neque Tolosam ire vellent » vIII.
368 C A L L IA. - ROUTES.

— Plin. : «[Narbonensis provinciael oppida latina :...


Tolosani Tectosagum, Aquitaniae contermini » Hist.
Nat. III, v (Iv), 6; « Tarne amne discreti a Tolosanis
Petrocorii » IV, xxxIII (xIx), 2. — Pompon. Mela :
« urbium quas habet [Varbonensis] opulentissimae...
Tolosa Tectosagum » II, 5. — Ptolem., chez les Volces
Tectosages : To)ögz xo)oviz (2o"1o'-44"15') II, x (Ix, 9.
C'est l'unique mention, dans les textes, de la condition de
colonie. — Inscript. de Q. Trebellius Rufus : ...nAzAlz
TEIMAIX EN TH | TIATPIAl TOAſOxH TETEIMHMENON
(Herzog, Gall. Narbonn. append épigr. p. 55).— T)-
losa était inscrite dans la tribu Voltinia; elle avait pour
magistrats des quatuorviri et des quaestores : .....VOLT !
ovAESTOR AED | llll VIR sIBl ET.... (musée de Tou
louse); C : CORNELIO · c · F · vo... | TAVRO TOLO
SENlSl.... (Grut. p. 1o93, n° 5);— Monn, Romaine :
coLoNIA ToLosA, médaille de Galba (Valois, Molit.
Gall. p. 619). — Notit. Prov. : « provincia Narbonen
sis..., civitas Tolosatium », var. « Tholosatium, id est
Tolosa; Tolosasium », Guérard, p.3o, note 4.—Amm,
Marcell. : « in Varbonensi, Elusa et Warbona et Tolosa
principatum urbium tenent » XV, xI, 14. — Auson.
(Professor. XVII, v. 7) :

« Palladiae primum toga te venerata Tolosae


Mox pepulit levitate pari. ........ 1>

Cf. « Non unquam altricem nostri reticebo Tolosam,


Coctilibus muris quam circuit ambitus ingens,
Perque latus pulcro praelabitur amne Garumna :
Innumeris cultam populis, confinia propter
Ninguida Pyrenes et pinea Caebennarum
Inter Aquitanas gentes et nomen Iberum.
Quae modo quadruplices ex se quum eſfuderit urbes
Non ulla exhaustae sentit dispendia plebis :
Quos genuit cunctos gremio complexa colonos. »
G A L L /A. - ROUTES, 369
(Clar.urb. XII, v. 1-9). — Anon. Ravenn. : « in Guas
conia,.. , civitates : ... Tholosa » IV, 4o. — Monn.
Mérov. : THoLosA; ToLosA, TvLvsA. — Monn. Carlov. :
ToLosA cIvI. — Monn. des comtes de Toulouse : ToLosA
cIvI, cIvITAs. — Toulouse fut capitale des Visigoths;
puis, de l'Aquitaine. — Greg. Turom. : Tholosa; urbs
Tholosatium; Tholosanus pagus; Tholosates; Tholo
sani (Alfr. Jacobs, Géogr. de Grég. de Tours, p. 135).
— Fredeg. : « pagus Tholosanus » V, 57. — Moyen
âge : Toloseta; Tolosella; Tolosula; dioecesis Tolosana
(Valois, Votit. Gall., p. 62o-621).

27. Casino m ag 0, — (I, A, 2) cAsIvouacUs,


xux111 l. (42") de Tolosa; xv l. (33"4) d'Eliberre.
— En Vovempopulana. — D'Anville a cru voir xxvIIII
au lieu de xvIIII comme distance entre Tolosa et Casi
nomago; de là vient le système erroné qu'il a proposé
pour l'identification de Casinomago avec Lombez ou
Samatan : « cette route, dit-il, peut n'avoir rien de
commun avec celle qui, dans l'Itinéraire de Jérusalem,
conduit en droiture d'Auch à Toulouse; les nombres de
la Table excèdent ce qu'il y a d'espace entre Auch et
Toulouse, et l'Itinéraire de Jérusalem n'y fait compter
que xxxIIII au lieu de xxxxIIII que l'on compte ici. Je
crois voir dans la Table ce qui détermine la direction de
la route par Casinomagus : c'est la communication qui
y paraît marquée, avec un lieu nommé Aquis; et entre
les lieux que ce nom désigne, celui que l'on connaît le
plus à portée est Aquae Convenarum, dont l'Itinéraire
d'Antonin fait mention entre Beneharnum et Lugdu
num des Convenae, en décrivant une route ab Aquis
Tarbellicis, Tolosam. Je remarque qu'en plaçant Casi
nomagus selon ce que veulent les distances indiquées à
24
37o G A L L1A. – ROUTES.

l'égard d'Auch et de Toulouse, cette position doit se


rencontrer aux environs de Lombez ou de Samatan »
(Votice de la Gaule, p. 2oo-2o1). On comprend d'au
tant moins la méprise de d'Anville que les cuivres de
Bruxelles qu'il avait sous les yeux portent, comme ceux
d'Anvers 1598 et de Nuremberg 1682, xvIIII et non
xxvIIII entre Casinomago et Tolosa; or xvIIII lieues
ajoutées aux xv lieues qui séparent Casinomago d'Eli
berre Auch donnent xxxIIII lieues comme distance totale
de Toulouse à Auch, c'est-à-dire exactement la même
distance qui figure sur les deux manuscrits de l'Itinéraire
Hiérosolymitain (voy. l'article suivant); or xxxIIII lieues
valent 75"!, c'est-à-dire la distance réelle qui sépare
Auch de Toulouse en ligne droite. Il n'y a donc pas
lieu de supposer qu'il s'agisse de deux routes différentes
dans ces deux documents quoique la station intermé
diaire ne soit pas la même : il en résulte par conséquent
que l'identification proposée par d'Anville et suivie par
Katancsich (I, p. 146) et par Lapie (p. 223) n'a aucun
fondement. Ukert place Casinomago aux environs de
Gimont (II, 2" part. p. 4o6); Walckenaer se rapproche
trop du système de d'Anville en le portant à Cazaux ou
Cazejus sur la Save (III, p. 94); Reichard le place à
Chabannais.

28. (flib erre. (Cliberre, par erreur, dans la Scheda


poster. de Welser et sur les cuivres de 1598, 1682 et
1728.) — (I, A, 2) ELIMBERRIs AUscoRUM, vel AUGUSTA
AUscoRUM, postea Ausci, vel AUscius ciriras (Auch),
xv l. (33"!) de Casinomago; xxx (26"!) de Besuio
(on lit xIII sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728, xtt
dans les éditions de Scheyb et de Mannert; la déchirure
du parchemin a pu enlever un troisième 1 avant 1753,
G A L L1A. – ROUTES. 371
cependant la Scheda poster. de Welser, qui est anté
rieure au dessin de Moller, porte xII). — Oppid. et
civit. de la prov. Aquitania, puis de la prov. Vovem
populana. -- Itin. Anton. : Lactura..., Climberrum
mpm xv, Belsino mpm xII » Wessel. p. 462-463, var.
« Cliniberrum, Climperrum, Climbrum. »
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN. TABLE.

Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

civitas Elusa . . . . civitas Tolosa (pour Elusa) Clusa. . .. .


mutatio Vanesia. .. l. xII mutatio ranesia . .. l. xII 6tsino. ... . x
civitas Auscius . .. — vIII civitas Auscius. . .— vIII ºliberre. .. . xtt
mutatio ad Sextum . — v1 mutatio ad Sextum. — vI
mutatio Hungunuerro — vII mutatio Hungunerru — vII Casinomago. , 1l)

mutatio Bucconis . . — vII mutatio Buccones. . — vn


mutatio ad Jovem . . — vII mutatio ad Jovem. . — vII
civitas Tholosa . . . — vII civitas Tolosa . . . — v1 dolosa. .. .. xvtttt
- -

LIIII 1. valent 12o kil. 1.411i lut

La différence entre la Table et l'Itinéraire Hiérosoly


mitain pour la distance qui sépare Elusa Eause et Tolosa
n'est donc que de II lieues sur LvI. — (Pour le peuple
des Ausci et la ville d'Elimberris, leur capitale, nom
mée, au II° siècle, Augusta par Ptolémée et, au Iv", Ausci
ou Auscius civitas, voy. plus haut, Auci, p. 5, col. 3).
Il faut remarquer que Pomponius Mela est le seul, avec
les Itinéraires, qui mentionne la capitale des Ausci sous
le nom d'Elimberris. L'emploi de ce nom, certainement
ibérien, appartient donc à une époque plus ancienne que
le II° siècle puisque Ptolémée désigne cette ville sous le
nom d'Augusta.
29. 6 tein o. — (I, A, 1) hEsIwUM, peut-être rawE
siA de l'Itinéraire Hiérosolymitain, quoique les distances
ne cadrent pas; x. l. (22") d'Elusa; xt1. l. (26"!)
d'Eliberre. — Prov. Vovempopulana. — Voy. l'article
précédent, pour l'Itinéraire Hiérosolymitain. — Quel
372 G A L L1A. – ROUTES.

ques-uns ont voulu voir dans Besino le Belsino qui


figure dans l'Itinéraire d'Antonin sur la route d'Auch
à Lugdunum Saint-Bertrand-de-Cominges (Wessel.
p. 463); mais la direction de cette voie est tout autre et
s'oppose à cette identification, ainsi que l'a fait observer
d'Anville (Votice de la Gaule, p. 671-672); Belsino
doit être cherché dans la direction du S., vers Masseube;
Besino dans la direction de l'O. Plusieurs géographes
ont du moins voulu y voir la même station que Vanesia
de l'Itinéraire Hiérosolymitain, comme d'Anville (loc.
cit.), Ukert (II, 2° part. p. 385), Lapie (p. 223) et
Katancsich (I, p. 12o et 12 1), mais les distances ne con
cordent pas; la plupart ont donc vu deux stations diffé
rentes dans ces deux localités; le nom moderne de la
Baïse semble inviter à placer Besino au passage de la
route sur cette rivière : ce serait Saint-Paul-de-Baise,
selon Walckenaer (III, p. 94); mais d'autres, se fondant
sur la convenance des mesures, ont préféré placer sur
la Baïse Vanesia de l'Itinéraire Hiérosolymitain, remar
quant d'ailleurs que la conformité des noms est tout aussi
frappante : de ce nombre est la Commission de la Carte
des Gaules, qui porte Vanesia à Sans-Jean-de-Poutje sur
la Baïse et Besino à Vic-Fesenzac. Il faut peut-être faire
remarquer ici que les crues torrentielles des gaves des
Pyrénées ont dû amener de fréquents changements, sui
vant les époques, dans le passage de la route sur la
Baïse, dont le nom paraît en somme rappeler ceux de
l'une et de l'autre station : cela pourrait expliquer la
différence des mesures et justifier l'existence de deux
localités différentes.

30. (ël usa. (Clusa, par erreur, dans la Scheda


poster.de Welser et sur les cuivres de 1598, 1682 et
G A LLI A. – ROUTES. 373 .
1728.) — (I, A, 1) ELUsA curITAs, METRoPolis ELUs4
TIUM (Ciutat près d'Eause), x. l. (22") de Besino; —
xv. l. (xx, par erreur, sur les cuivres de 1598, 1682
et 1728) d'un lieu inconnu dont le nom devait figurer
sur le segment qui manque à la Table, peut-être d'Osci
neio, sur la route de Bordeaux (voy. plus bas). — Prov.
de Vovempopulana.
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN. TABLE.
Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

mutatio Oscineio. . . . mutatio Oscyneio. . . . . . - - - -

mutatio Scittio. . . . . l. vIII mutatio Scotio . . . - . . .. l. vIII


civitas Elusa. . . . , . — vIII civitas Tolosa (pour Elusa). — vIII ®lusa. xv
mutatio Vanesia . . . . - xII mutatio Vanesia . . . . , . — xII ſ3tsino. x
- -

XXVIII XX7III X310

— César mentionne les « Elusates » parmi les Aquitains,


Bell. Gall. III, 27; — Pline, en Aquitaine, également :
« Elusates » Hist. Vat. IV, xxxIII (xIx), 1; — Strabon
et Ptolémée n'en parlent pas. — Amm. Marcellin place
Elusa en Narbonnaise : « in Varbonensi, Elusa et Var
bona et Tolosa principatum urbium tenent » XV, x1, 14.
mais il est évident qu'on doit lire Nemausus et non
Elusa, puisque Vemausus n'est pas mentionné dans
l'exposé géographique de cet historien. — Notit. Prov. :
« provincia Wovempopulana, metropolis civitas Elusa
tium », var. « Ausciorum, Austiorum, Elosasium,
Aelusatium, Ausicorum, Aelosasium, Ausiorum »,
Guérard, p. 28, note 3.— Sidon. Apoll. : « Elusani »
VII, epist. 6. — Claudian. : « invadit muros Elusae ».
Elusa était la patrie de Rufin : I, In Rufin. v. 137. —
Anon. Ravenn. : « in... Spanoguasconia,... civitates :
.... Elusa » IV, 41.— Moyen âge : Mamertinus, episco
pus de civitate Elosatium; de civitate Elusa metropolis;
pagus Elusanus; territorium Helusanum (Valois, Notit.
Gall. p. 188).
3 74 (, A L L I A. – ROUTES.

LXIIII. EMBRANCHEMENT : DE #egobum, RODEZ,


A (S e 55e )t ont, sAINT-THIBÉRY.
25 tg0bum, Rodez. Voy. plus haut, p. 311.
1. C on ù atomta go. — (I, B, 2) cowputoMaCts,
xxx. l. (66*!) de Segodum; xxxxx. m. (34") ou l,
(51") de Loteua. — Prov. Aquitania I". — Ce nom
gaulois indique un confluent. Il est probable, comme le
remar que d'Anville, que la seconde de ces distances, qui
se rapproche de Loteua Lodève, est exprimée en milles
et non en lieues gauloises. — Vabres, au confluent du
Dourdou et de la Sorgues, selon Astruc (Hist. natur, du
Languedoc, I, p. 127) et Katancsich (I, p. 15o); au con
fluent du Tarn et du Dourbie, entre Cressels et Milhau,
selon Ukert (II, 2° part. p. 417) et Gaujal (Etud hist,
sur le Rouergue, III, p. 91-97); les Conqs, selon
Walckenaer (III, p. 99), Saint-Rome, selon Lapie
(p. 223); Sainte-Affrique, selon la Commission de la
Carte des Gaules.

2. ſo trua. — (I, B, 2) LUtEra (Lodève), xxvtt.


m. (34") ou l. (51") de Condatomago; xxv111. m,
(4o"#) de Cesse Rone. — Oppid. et civit. de la prov.
Warbonensis I". — Plin. : « [Narbonensis provin
cia]..., oppida latina... Lutevani, qui et Foronero
nienses » Hist. Nat. III, v (Iv), 6. — Notit, Prov. :
« civitas Lutevensium », var. « Lutuvensium; civ, Ma
galonensium; civ. Lutevensium, id est Lucteva cas
trum; civ. Magolonensium; civ. Lutenensium, id est
Lateva castrum, Lurvehensium, Luteva; civ. Magalo
nensium; civ. Lutevensium, hoc est Leoteva castrum;
Lutuvensium; civ. Magolonensium, civ. Lutetensium,
->

(, A L L IA. - ROUTES. 375


id est Lateva castrum; civ. Aquatensium, Luteva cas
tro, etc. » prov. Varbonensis I", Guérard, p. 31, note I.
— Moyen âge : « civitas Lutevensium; episcopus Lodo
vensis, Lotovensis; Luteba; Lutubensis ecclesia, etc.
(Valois, Votit. Gall. p. 274).
C e g6e ti on e, Saint-Thibéry.Voy. plus haut, p.35o.

LXV. EMBRANCHEMENT : DE ſ3ib otta, CAHoRs,


A 3 o[ o5a, ToULoUSE.
ſ3ibona, Cahors. Voy. plus haut, p. 312.
1. C oº a. — (I, A, 2) cosA, xx. l. (44"!) de
Bibona; v11. (15"!) de Fines (v1, par erreur, dans la
Scheda poster. de Welser). — Prov. Aquitania I". —
Selon d'Anville, à Cos-sur-l'Aveyron; il cite en outre,
d'après Altaserra (Rer. Aquitanic, I, 8), un titre de
l'abbaye de Moissac qui porte : « in pago Caturcino, su
per ripam Avarionis alvei, juxta castrum Chos cogno
minatum » (Votice de la Gaule, p. 251). L'identification
de d'Anville est adoptée par Walckenaer (III, p. 99),
Lapie (p. 223) et la Commission de la Carte des Gaules;
Ukert place Cosa à Caussade près la Française (II,
2" part. p. 388) et Katancsich est du même avis (I,
p. 124).
2. fin eg. (Fine, par erreur, dans la Scheda poster.
de Welser.)— (I, A, 2) FINEs, vxx. l. (15"!) de Cosa
(vi, à tort, dans la Scheda poster. de Welser); xxu111.
m. (4o"4) de Tolosa (distance omise dans la Scheda
poster. de Welser. Les mesures prouvent que cette der
nière distance est exprimée en milles et non en lieues
gauloises, Fines marquant précisément l'entrée dans la
Province). — Confins des prov. Narbonensis et Aqui
·
376 G -1 L L1A1, — ROUTES.

tania I". — Montauban, selon d'Anville (Notice de la


Gaule, p. 3o5), Ukert (II, 2" part. p. 389) et Ka
tancsich (I, p. 124); le Fau, selon Walckenaer (III,
p. 99); Saint-Nauphary, selon Lapie (p. 223); Bressols,
sur le Tarn, selon la Commission de la Carte des
Gaules.

d ol osa, Toulouse. Voy. plus haut, p. 365.

LXVI. EMBRANCHEMENT. D'2tginnum, AGEN,


A 3 o [ o $a, ToULoUsE.
2t ginnunt, Agen. Voy. plus haut, p. 314.
1. factor d. — (I, A, 1 et 2) LAcToRa (Lectoure),
pas de distance marquée d'Aginnum (il y a 33 kil., donc
il faudrait xv), xux. l. (35"!) de S...rali (distance
omise dans la Scheda poster. de Welser). — Oppid.
d'Aquitania, puis civitas de la prov. Vovempopulana,
au Iv° siècle (Votit. Prov. voy. plus bas). — Itin.Anton. :
« ab Aginno... Lactura mpm xv (33"#), Climberrum
mpm xv » Wessel. p. 462 (route d'Aginum à Lugdunum
Convenarum par Elimberris); Lactora était donc au
carrefour de trois routes : sur Agen, sur Auch et sur
Toulouse. — Avant le Iv° siècle, Lactora ou Lectora
n'est mentionnée que dans les inscriptions, mais elles
nous révèlent, dès le 1" siècle, l'existence d'une civilas
constituée (voy. Lactorates, plus haut, p. 28). —
Nous nous bornerons à ajouter ici les variantes de la
Votitia Provinciarum : « Lacturantium; Latoratium;
Lactoratium, id est Littora; Lactoritium; Lactura
cium, Lactoracum; Latorasium », Guérard, p. 28,
note 5, — Monn. des vicomtes de Lomagne : d'Hélie
Talleyrand (128o-13o1) : LACToR civ; d'Édouard IIl,
G A L L IA. - –- ROUTES. 377
roi d'Angleterre : LAcroRA : civ (Poey d'Avant, Monn.
féod. II, p. 92 et 152).
2. º5 t t r ali. (Omis dans la Scheda poster. de Wel
ser; Sartali sur les cuivres d'Anvers 1598, de Nurem
berg 1682 et de Bruxelles 1728; 25a .. ali dans les édi
tions de Scheyb et de Mannert. Le milieu de ce nom
était donc déjà effacé en 1753. Il est certain qu'on voit
aujourd'hui, à la loupe, la fin du mot qui est rali; tous
s'accordaient à voir un. a dans la seconde lettre; la qua
trième n'est certainement pas un t, comme le portent
les éditions antérieures à 1753. Il ne manquerait donc
qu'une lettre, la troisième, qui doit avoir été le redou
blement de la quatrième, c'est-à-dire un premier r, il
devait donc y avoir 25 a r r uli.) — (I, A, 1 et 2) sARRA
Lis, xvx. l. (35"!) de Lactora; xx. (44"!) de Tolosa;
— en Aquitania, puis dans la prov. Vovempopulana.
— Sarrans, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 583)
et la plupart des géographes.
Qi o l os a, Touloule. Voy. plus haut, p. 365.

LXVII. ROUTE D' aquis


à un endroit indiqué seulement par cette vignette ſïf
1. 2l quig. É# _ (I, A, 2) [AQUAE coNvENAE].
Aucune mesure indiquée. Le raccord de cette route avec
celle de Toulouse à Eause, s'il a existé, a été enlevé par
le temps sur l'original. On n'a donc, pour se guider,
que deux vignettes reliées ensemble par une route :
l'une représentant des thermes et accompagnée du mot
Aquis, l'autre représentant les deux cabanes qui figurent
d'ordinaire les chefs-lieux de cités dans l'intérieur de
l'Empire ou les campements militaires sur les frontières.
378 G A LLI A. — ROUTES.

Malheureusement, la plus ancienne édition, celle des


Schedae de Welser (Venise 1591), n'indique aucun rac
cord; mais il est vrai qu'elle omet une des deux vignettes
et que cette partie de la Scheda accuse une grande infi
délité de reproduction. La gravure exécutée à Anvers
en 1598, d'après le dessin de Jean Moller, ne donne pas
précisément une jonction de la vignette placée à droite
des thermes avec la route de Toulouse à Auch, mais on
distingue cependant un petit trait indécis qui semble,
il est vrai, n'être qu'une inadvertance du burin. Les cui
vres de Nuremberg 1682 accusent très-nettement cette
jonction que ceux de Bruxelles 1728 ne présentent plus;
mais ceux-ci ne donnent pas même la route qui joint les
deux vignettes, route qui est encore parfaitement visible
sur l'original. Si le trait de jonction des cuivres de 1682
n'est pas une invention du graveur de Nuremberg, l'in
dication qu'il nous fournit est du moins inexacte, car ce
n'est pas entre la vignette figurant une ville inconnue et
la route de Toulouse à Auch que cette jonction aurait
pu exister, mais c'est entre les thermes et la route d'Auch
à Eause; c'est là en effet que la déchirure du parchemin
s'est probablement fort agrandie avant 1753; quant à la
partie de la Carte qui est entre la vignette de ville et la
route d'Auch à Toulouse, elle est demeurée intacte, et il
n'y a jamais eu de tracé de voie sur la Table reliant ces
deux points. Quoi qu'il en soit, il est probable que Aquis
désigne les Aquae Convenarum et que désigne Lug
dunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Cominges) -
L'Itinéraire d'Antonin nous donne : 1° « iter ab Aquis
Tarbellicis, Tolosam mpm cxxx : Benearnum mpm
xvIIII, Oppido novo mpm xvIII, Aquis Convenarum
mpm vIII, Lugdunum mpm xvI, Calagorris mpm xxvl,
Aquis Siccis mpm xvI, Vernosole mpm xII, Tolosa
(, ALLI A. – ROUTES. 379
mpm xv » Wessel. p. 457; 2° « ab Aginno Lugdunum
mpm Lxv : Lactura mpm xv, Climberrum mpm xv,
Belsino mpm xII, Lugdunum mpm xxIII » p. 462-463.
Deux routes conduisaient donc aux Aquae Convenarum :
l'une, partant de Toulouse, passait par quatre stations
dont la dernière était Lugdunum Convenarum identifié
certainement avec Saint-Bertrand-de-Cominges; l'autre,
partant d'Agen et passant par Lectoure, Auch, la station
de Belstno et rejoignant Lugdunum. Aucune autre ville
ne convient donc aussi bien que Lugdunum Convena
rum à la station anonyme indiquée par la vignette de la
Table; aucun établissement thermal ne convient aussi
bien, par conséquent, que les Aquae Convenarum à la
vignette représentant les thermes liés, sur la Table, par
une route avec la ville sus-mentionnée. Resterait à déter
miner quelles sont les eaux modernes qui doivent être
identifiées avec les Aquae Convenarum représentées par
cette vignette : ce serait Capbern, selon d'Anville (Votice
de la Gaule, p. 76 et 2o7), Greppo (Études archéol.
sur les eaux therm. de la Gaule, p. 38 et 39) et du
r* . Mège (Monum. religieux des /olces-Tectosages, p. 99);
selon Walckenaer, ce serait Bagnères-de-Bigorre (Géogr.
des Gaules, III, p. 1o8-1o9); la Commission de la Carte
des Gaules est du même avis.

2. ..... ff (I, A, 2) LUGDUNUM covvENARUM (Saint


Bertrand-de-Cominges), voy. l'article précédent. —
Prov. Vovempopulana (voy. saint Jérome, II, Advers.
Vigilant.).— Strab. : Trpô; pèv ti IIugnv , tùv röv» Kovoue
vöv, ö èatt ouyx)ôôov, èv º ró)t; Aoûyôoovov xxi rà röv
'Ovnatòv 0eou à xxX)tatz IV, II, I. — Plin. : Aquitanicae
sunt... mox in oppidum contributi Convenae » Hist.
Vat. IV, xxxIII (xIx), I. — Ptolem. : avvárrowveç ôè
38o G A L L IA. -- ROUTES.

ti IIugºrn Kououévot xai xùtöv Tó\t; Aouyôowàw x6)oſz


(17"-44"), en Aquitaine, II, vII (vi), 22. — Inscription
trouvée à Saint-Bertrand :

IMP • XXVI : COS


V - P - P
CIVITAS CONVEN

(Murat. p. 1o41, n° 1, et p. 2o49, n° 7). — Nolit,


Prov. : « provincia Vovempopulana, ... civitas Conve
narum », var. « civ. Convenas, Convennarum, id est
Cominica; Consuranorum; Converum; Convenarum,
id est Commica », Guérard, p. 28, note 6. — Sidon,
Apollin. : « Convenae » VII, 6.— Greg. Turon. : « Con
venae; urbs Convenica » VII, 34,35; cf. Fredeg. : « Con
benensis urbs » (Valois, Notit. Gall. p. 158-159).

LXVIII. DE )tar b pne, NARBONNE;


A $ n $umm 0. pl)tent p.

ll arbon e, Narbonne. Voy. plus haut, p, 354.


1. li ue ci on e. — (I, B, 2) colov14 RUscivo(Castel
Roussillon), vx. m. (erreur évidente pour xl valant
59 kil.) de Narbone; vxx. (1o" #) d'Illiberre. —Prov.
Varbonensis.
TABLE. ITINÉRAIRE ANToNIN. (Autre route)
llarbont. .. • . . . . Narbone . . . . Narbone . . .
Ad Vicensimum mpm xx
Combusta , , . — xIIII Salsulis . . .. mpm xvi
finscignt . .. vt pour xl Ruscione. . .. — v1
3llibtrrt . . . . . . 1)[t
2lb QLtntenarium . .. x11 Ad Centuriones. — xx Ad Stabulum - xLvni
2n 3ummo #grento 1) Summo Pyreneo — v Ad Pyreneum - xvi
lxttt LXV LXXX

(Wessel. p. 397.) (wessel. p. 389-39°.)


G A LLI A. – ROUTES. 38 I

VAsEs APoLLINAIREs.
Iºr vase. 2° vase.

IN PYRAENEVM IN PYRENEO
RVSCINONEM XXV RVSCINNE XXV
COMBVSTA V| COMBVSTA VI
NARBONEM XXXI| NARBONE XXXIIII
LXIII LXV
3° vase, 4° vase.

IN PYRENAO SVMMO PYRENAE


RVSCINONE XXV RVSCINONE XXV
COMBVSTA VI AD COMMVSTA V|
NARBONE XXXllll NARBONE XXX||||
LXV LXV

Ainsi six de ces Itinéraires sont d'accord à 2 milles près.


L'Itinéraire d'Antonin donne une seconde route beau
coup plus longue; d'Anville corrige les chiffres de l'Iti
néraire pour ce parcours qu'il s'efforce de faire cadrer
avec l'autre route, ce que rien n'autorise (Votice de la
Gaule, p. 615); elles me devaient pas, en effet, coïnci
der dans tout leur parcours (voy. plus bas). — Ruscino
est une ville d'origine phénicienne (voy. Movers, die
Phönizier, II, II, p. 644, 654) : ce nom est certainement
phénicien; mais le pays environnant a été occupé par
les Celtes et par les Ibères.— Polyb. apud Athenaeum. :
uet à tùv IIugnvmv éo; toÙ Náp6ovo; Trotxuoü Treôiov, etvzt,
ôt o5 pépeg0zt Trotzuoù; 'I)égepww xzi 'Póaxovov, péovroç
Trapà rô)st; ögováuouç, xztowoup évzs ºrà Ke)töv Fragm.
du l. XXXIV, 1o; cf. Strabon, qui dit la même chose,
et ajoute : toü ôà Pooaxivovo; xxi )tuvm r)maſov igri xxà
Yopſow üpvôpov utxpòv ÛTrèp tï; 6z)átrm;, IV, 1, 6. —
Cf. Festus Avienus : « amnis Roschinus » Orae marit.
v. 568. — Tit. Liv. : « ut vero reguli Gallorum castris
ad Iliberrim extemplo motis haud gravanter ad Poenum
venerunt, capti donis cum bona pace exercitum per fines
382 G A L L I A. - ROUTES.

suos praeter Ruscinonem oppidum transmiserunt.... »


XXI, xxiv. — Monn. Rom. : IMP. CAESAR. AvGvsTvs R
coL. Rvsc. LEG. vi (de la Saussaye, Vumism. p. 193-197).
— Mela en fait une colonie et l'attribue aux Sordones :
« inde est ora Sordonum,... colonia Ruscino » II, 5;
ce qui est confirmé par les monnaies frappées antérieure
ment à l'an 23 av. J. C. (voy. plus haut, de la Saussaye,
Numism. p. 193-197; Herzog, Gall. Narbonn. p. 93).
— Pline lui donne le jus latinum et l'attribue aux Sar
dones : « id ora regio Sardonum... oppida : ... Ruscino
Latinorum » Hist. Vat. III, v (Iv), 1. — Ptolémée en
fait une ville des Volces-Tectosages : OÙ6)xat oi Textº
gáyeç óv ró)et; ... Pouaxwów (2o".43'3o') II, x (x), 9.
— Anon. Ravenn. : « Ruscinone » V, 3.

2.2l liberr e. — (I, B, 2) ILLinents, postea HEIeva


(Elne), v11. m. (1o"!) de Ruscione; xx1. (17"!) de
Ad Centenarium. Voy. l'article précédent pour les dis
tances comparatives des Itinéraires. — Oppidum, puis
vicus de la prov. Narbonensis I". — Aucun des autres
Itinéraires ne mentionne cette ville, et tous donnent
Combusta; rien ne prouve donc que la route ait eu le
même tracé pour cette section. — Ville d'origine ibé
rienne, comme son nom l'indique; très importante avant
l'Empire; devint un simple vicus au l" siècle et fut réta
blie au Iv° sous le nom d'Helena, mère de Constantin.
La désignation d'Illiberis est donc antérieure aux fils
de Constantin. — Tit. Liv. : « Pyrenaeum [Hannibal
transgreditur, et ad oppidum Iliberri castra locat » XXl,
24; cf. Polyb. Fragm. du l. XXXIV, x, 1, et Strab.
IV, I, 6. — Pompon. Mela : « ora Sordonum : ...vicus
Illiberri, magnae quondam urbis, et magnarum opum
tenue vestigium » II, 5. — Plin. : « in ora, regio Sar
C A L L f A. – ROUTES. 383

donum... oppida : Illiberis magnae quondam urbis tenue


vestigium » Hist. Vat. III, v (Iv), 1. — Ptolémée l'at
tribue aux Volces-Tectosages : Oùó)xxt oi TextoGäye;,
ów Tó)et; 'I))t6epiç (19'45'-43'15') II, x (Ix), 9. -
« [Constans] factione Magnentii occisus est. Obiit haud
longe ab Hispaniis in castro cui Helenae nomen est »
Eutrop. X, p. 586; cf. Aurel. Victor. Epitom. de Vita
et morib. imper. xL1; Zosim. Hist. II, p. 693, et Paul
Oros. VII, 29.
3. 2t à ce ntenariumt. — (I, B, 2) Ap cENTENARIUM,
ou ad cENTURIo ves, xxx. m. (18") d'Illiberre; v. (7"!
de In Summo Pyreneo. Voy. plus haut l'article Ruscione
pour les distances comparatives des divers Itinéraires.—
Prov. Varbonensis I". — Itin. Anton. : « Ruscione...,
Ad Centuriones mpm xx, Summo Pyreneo mpm v »
Wessel. p. 397.— Selon d'Anville, des vestiges romains
étaient visibles de son temps, sur les bords du Tech, à
v milles au pied de Bellegarde.
4. 3n e umm o. pur c neo. — (I, B, 1 et 2) sUMMUs
Prnevaeus (col de Pertus et Bellegarde). Pour la com
paraison des Itinéraires, voy. plus haut, Ruscione. La
Table porte v milles (7"4) entre Ad Centenarium et
In Summo Pyreneo, ce qui est d'accord avec l'Itinéraire
d'Antonin, qui appelle la première de ces deux stations
Ad Centuriones. — Ici est la frontière d'Espagne.

LXVIIII. DE tigenna, vIENNE,


A 9 acum $ oº onne, vIDY, PRÈS DE LAUSANNE.
bigenna, Vienne. Voy. plus haut, p. 317.
1. ſ3er gugium. — (II, A, 1) BERGUsIUM ou BERGU
384 GALLIA. - ROUTES.

stA (Bourgoin), xxt. m. (31") de Vigenna; xv4, m,


(23"#) d'Augustum Aoste (distances exactes; xII, par
erreur, sur les cuivres de 1598 et 1728; distance omise
sur les cuivres de 1682).— Vicus de l'ancienne Provin
cia, puis de la prov. Viennensis. — Itin. Anton. :
« Augustum..., Bergusia mpm xvi, Vienna mpm xx »
Wessel. p. 346. — Anon. Ravenn. : « civitates, in Bur
gundia... Birgusia » IV, 26. — Comme le remarque
d'Anville, il y a, à vII milles (1o" de Vienne, un lieu
appelé Septime, et un autre, appelé Diémoz, à x milles
(15") (Votice de la Gaule, p. 154).—Inscript. : T : Vl
PONGIVS | HOMVLLVS | BERGVSIANVS | HIC SEPVL
TVS EST (Murat. p. 1o32, n"9).

2. 2{ ltgustum. — (II, A, 1) AvcUstUu (Aoste),


xux. m. (23"!) de Bergusium (distance omise sur les
cuivres de Nuremberg 1682; xII, par erreur, sur ceux
d'Anvers 1598 et de Bruxelles 1728); xxx. (18") d'E-
tanna Yenne; xx1xx. (2o"!) de Lauiscone les Échelles
Augustum était donc au carrefour de trois routes. -
Vicus de l'ancienne Provincia, puis de la prov. Vien
nensis. — Itin. Anton. : « Labiscone..., Augustum
mpm xIIII, Bergusia mpm xvi » Wessel. p. 346. -
Anon. Ravenn. : « civitates : in Burgundia, ...Augus
ton » IV, 26.— Inscript. : L : IVL : FRONTONI | PRAEF :
EovIT | IIII vIR ITER | vICANI AvGvsT (Pillot, Bullet
de statist. de l'Isère, t. III, p. 139; c : VALERNS
• • • • • filioRVM SVOR |
VS PRAEF | PAGl OCT SVO Et
NOMINE VICANis auGvsTANIS (id. ib.); c'était donc
un vicus de la cité de Vienne (voy. chez Herzog, Gall
Narbonn. append. epigr. p. 12o, d'autres inscriptions
relatives à ce vicus). — Fouilles récentes et fructueuses
pratiquées à Aoste aux frais du dép. de l'Isère (Impar
GALLIA. – ROUTES. 385

tial Dauphinois, 2o octobre 1865; Revue archéol. nou


velle série, t. XII, p. 39o-391). « Cette localité est riche
en inscriptions et en débris divers de l'antiquité romaine »
(Anton. Macé, Mém.sur la géogr. du Dauphiné, p. 47).
Embranchement sur Augusta Praetoria, en Italie,
par la Tarentaise : voy. plus bas.
3. (ftan n a. — (II, A, 1) ETANNA (peut-être pour
ELAUNA Yenne, selon d'Anville, Votice de la Gaule,
p. 295), xt1. m. (18") d'Augustum Aoste; xxt. (31")
de Condate (vers Seyssel). — Anon. Ravenn. : « in
Burgundia, civitates : ... Tenusilay » (?) IV, 26 (voy.
l'édition de Pinder et de Parthey, p. 237). — Dans la
Provincia, puis dans la prov. Viennensis. — Tous les
géographes admettent l'identification proposée par d'An
ville et, avant lui, par Valois (Votit. Gall. p. 474) :
m!
Millin (Voyage en Savoye, I, p. 32), Ukert (II, 2° part.
ºxº
p.454), Forbiger (III, p. 2o5, note 97), Lapie (p. 228),
la Commission de la Carte des Gaules et Katancsich
(I, p. 168).
4. Combat e. — (II, A, 1) covdArc, xxx. m. (31")
d'Etanna; xxx. (44"!) de Gennava. — Dans la Pro
vincia, puis dans la prov. Viennensis.—Anon. Ravenn. :
« in Burgundia, civitates : ... Condate » IV, 26. —
Selon d'Anville, vers Seyssel, où nous portent les mesu
res, au confluent du Rhône et du Fier, comme l'exige le
nom de Condate (Votice de la Gaule, p. 238). Sont du
même avis : Ukert (II, 2" part. p. 454), Forbiger (III,
p. 2o5, note 97), Lapie (p. 228), Katancsich (I, p. 167)
et la Commission de la Carte des Gaules; ce serait Cha
naz, vers l'écoulement du lac du Bourget dans le Rhône,
selon Valois (Wotit. Gall. p. 474).
5. (5ennaua. — (II, A, 1) GENArA (Genève),
25
386 (, A L L IA. - ROUTES.

xxx. m. (44"#) de Condate; xtx. m. (18") de Colonia


Equestris (Nyon, distance réelle : 23"# valant xvi milles;
il faudrait donc xu1, comme le porte l'Itinéraire d'An
tonin).— Oppid. des Allobroges, puis vicus de la colo
nia de Vienna dans la Provincia, puis, au Iv° siècle,
civitas de la prov. Viennensis. — Itin. Anton. : « Bau
tas..., Genava mpm xxv (var. « Cenaua, Genaba »),
Equestribus mpm xvi » Wessel. p.347. — Borne mil
liaire trouvée près d'Hermance, à 1o kil. (vII milles) de
Genève; route qui suit la rive méridionale du lac et ne
figure pas dans les Itinéraires :
lMP CAES FLAVIO
VAL CONSTANTIO
(sic) FIO FEL IN AVG • ET
SEVERO NOB CAES
V||

(Mommsen, Inscr. Helv. n° 32o).— Caes. : « extremum


oppidum Allobrogum est proximumque Helvetiorum
finibus Genua (al. Geneva) ex eo oppido, pons ad Hele
tios pertinet, etc. » Bell. Gall. I, 6 et suiv. — Inscript. :
....VIKANIS | GENAVENSIBvs LACvvs DAT (Mommsen,
Inscr. Helv. n° 83); cf. le n° 84, où on lit : VICANIS
CENAVENSIBVS LACVVS D. Les deux monuments où
figurent ces mots sont relatifs au même personnage, qui
a exercé les fonctions d'augure, de pontife, de duumvir
et de flamine dans la Colonia Equestris; et celles de
Il vIR : IVR Dic et de III vIR : Loc. P. P - (duumvir
juridicundo et triumvir locorum publicorum persequen
dorum) dans une cité qu'il était inutile de nommer,
précisément parce que le monument était élevé sur le
territoire de cette cité; or on sait, par d'autres monu
ments, que les triumviri locorum publicorum perse
GAL LIA. - ROUTES. 387
quendorum étaient des magistrats spéciaux à la cité de
· Vienne, et qu'on n'en trouve nulle part ailleurs; donc
Genava était un vicus de cette cité. Mais, au Iv° siècle,
elle figure elle-même comme cité dans la Votitia Pro
vinciarum : « provincia Viennensis : ....civitas Gena
vensium », var. « Gennavensium; Genevinsium; Gene
vinsium, idem et Palustria; Genensium, Genevensium »,
Guérard, p. 24, note 3. — Monn. Mérov. : GENAvA;
GENAvINsIvM. — Anon. Ravenn. : « juxta fluvium Rho
danum, positae fuerunt civitates : ... Genua » IV, 26.—
Greg. Turon. : « Jenuba; Ienuva » IV, 31.— Fredeg. :
« Januva » IV, 18. — Entre Genève et Nyon, bornes
milliaires : 1° trouvée à Versoix à moitié chemin de ces
deux villes, c'est-à-dire à 12 kil. qui valent vIII milles :
IMP • CAES - NERV
VLP • TRAlAN • AVG
GERM • PONT • MAX
TRIBVN • POT - COS - II
M • P • V|||

(Mommsen, Inscr. Helv. n° 321); 2° sur une autre


borne milliaire de Maximin père et fils, trouvée à Pre
vessin (235-238), on lit : COL - EO · M · P · Ill (id. id.
n° 324).
6. Colonia. © questris. (Colonia Eqestris, par er
reur, sur les cuivres de Nuremberg 1682 et de Bruxelles
1728.) — (II, A, 1) coLovIA JULIA EQUEsTRus, prius
NoriopUvUM (Nyon), xx1. m. (pour xv1, 35"!) de
Gennaua; xx1. m. (pour xx, 44"#) de Lacum Losonne
(ces deux erreurs sont évidentes, voy. l'Itinéraire d'An
tonin).— Oppid. de la prov. Belgica I", puis colonia et
civit. de la prov. Maxima Sequanorum.— Itin. Anton. :
« Genava..., Equestribus mpm xvI, Lacu Lausonio
388 GALLIA. — ROUTES.

mpm xx » Wessel. p. 347-348. Ces mesures sont exactes


· et doivent servir à rectifier celles de la Table. — Plin,
« lin Belgical, coloniae : Equestris et Raurica » Hist.
Vat. IV, xxxI (xvII), 2. — Ptolem. : 2mxoxwoi.... »
Tó)et;'... 'Exoveatpiç (27"-45"4o') II, vIII (Ix), 21. -
Inscript. : ....CIVITAS | EOVESTRIVM, monument de
l'an 218 (Mommsen, Inscr. Helv. n° 115). Ses habi
tants étaient inscrits dans les tribus Voltinia et Cornelia,
et elle était administrée par des duumvirs : C : IVL : C :
F - VOLT | SEDATO | II VIR : ITERVM | FLAM AVG.
(Mommsen, Inscr. Helv. n° 1 18), trouvée à Prangins,
elle avait un flamen Augusti et des seviri Augustales :
C - PLINIO - M - F - Cor | FAVSTO | AEDILI Il VIR0
col | IVL - EO : FLAMIN.... (id. ib. n° 12o); D : VA
LERIO : ASIATICI : LIBERT | SISSI : llllll · VIRO : COL .
EO.... (id. ib. n° 121); enfin on y trouve un praefectus
arcendis latrociniis : L - LVCCONI · COr | TETRICl .
PRAEFECto | ARCEND : LATROCin | PRAEFECT : PR0
Il VIRis | Il vIR BIS FLAMINIS | AvGVST (id. ib,
n° 1 19). — Notit. Prov. : « provincia Maxima Sequa
norum :... civitas Equestrium Woiodunus », var. pour
ce dernier nom « Voiudunus; id est Mividunus, Mevl
dunus, Voviomus, Veveduno; hoc est Vugdono, Vug
donum, Vuiodunum, Vividunum, Voviduno, Vovidu
num, Vivedunum, Viviodunum, Vosuduno », Guérard,
p. 21, note 5. - Anon. Ravenn. : « [in Burgundia],..
juxta fluvium Rhodanum,... civitates : ... Equestris » lV,
26. - Moyen âge : Mugdunense municipium; episco
pus ecclesiae coloniae Equestris, aut Moiodunensis, vel
Mividunensis Valois, Notit. Gall. p. 149-15o). -
Titre de l'an 1o1 1 rapporté par Guichenon (Hist. de la
Savoie, p. 8) : pagus Equestricus. Spon a remarqué
que ce pays, sur les rives du lac Léman, conserve, chez
GALLIA. - ROUTES. . 389
les habitants, le nom d'Enquestre (d'Anville, Notice de
la Gaule, p. 231). )

Entre Nyon et Lausanne, bornes milliaires : 1° trou


vée près de la Dully, entre Nyon et Rolle; l'inscription,
du temps de Maximin père et fils (235-238), se termine
ainsi : COL - EQ · M · P · IIl (Mommsen, Inscr. Helv.
n° 324); il y a en effet 4 kil. 4 entre ce point et Nyon;
— 2° autre, entre Rolle et Nyon, au temps du même
empereur, se terminant ainsi : COL · EQ · M · P · VII
(id. id. n° 325); — 3° autre, aujourd'hui à Nyon, se
terminant par ce chiffre : VII (id. id. n° 327).
Un embranchement se détache sur la gauche de la
route de Nyon à Lausanne et se dirige vers Abiolica
(voy. plus haut, p. 234).
7. ſur um ſoeonne, Vidy, au pied de Lausanne.
Voy. p. 24o.

LXX. DE bigenna, vIENNE, — A $n 2t [ pe graid,


PETIT-SAINT-BERNARD, PAR LA TARENTAISE.

t)igenna, Vienne. Voy. plus haut, p. 317.


ſ3 t r gu giunt, Bourgoin. Voy. plus haut, p. 383.
2tuguetum, Aoste, en Dauphiné. Voy. plus haut,
p.384.
1. ſauiscone. (Par erreur, ſaiug ronc dans l'édi
tion de Scheyb.) — (II, A, 1) Larisco, xtt t1. m.
(2o"!) d'Augustum; xxxx1. m. de Leminco. — Prov.
Viennensis, antérieurement dans la Provincia. — Itin.
Anton. : « Lemincum..., Labiscone mpm xIIII, Augus
tum mpm xIIII » Wessel. p. 346. — Anon. Ravenn. :
« civitates, in Burgundia :... Laviscone » IV, 26. -
D'Anville place cette station au passage de la petite
39o (, Af L L1A. - ROUTES.

Laisse, près Novalaise, et Lemincum, à Lemens, près


de Chambéry; il propose donc de corriger deux fois xIIII
en vIIII; mais son erreur provient de ce qu'il mesure en
ligne directe, tandis que la route, en quittant Augustum
Aoste, remontait probablement le Guiers vers le S. E.
et faisait ensuite un coude très-sensible vers le N. E.
pour atteindre Chambéry. L'identité des deux distances
xIIII dans les deux Itinéraires aurait dû l'avertir de l'in
vraisemblance de son hypothèse (voy. Notice de la Gaule,
p. 4o3-4o4). Les mesures nous porteraient, pour Lauis
cone, vers les Echelles, où la Commission de la Carte des
Gaules a inscrit en effet cette localité. Cette opinion est
celle de Cluvier (voy. sa Carte des Alpes Penninae,
accompagnant le l. I de l'Ital. ant.), d'Ukert (II, 2'part.
p. 454) et de Lapie (p. 224); ce serait à Lanneu près
Yenne, selon Walckenaer (III, p. 26), ce qui ne paraît
pas possible, car cette station se confondrait alors avec
celle d'Etanna de la route de Vienne à Genève; cette
confusion des deux voies provient de ce que Walckenaer
a négligé, dans son Analyse des Itinéraires anciens, la
section de cette première route de la Table qui est com
prise entre Augustum et Gennava; il ne mentionne en
effet ni la station d'Etanna ni celle de Condate. Au lieu
de diriger la route dont nous nous occupons vers les
Échelles, Katancsich suppose, comme d'Anville, des
nombres trop forts dans les deux Itinéraires pour les
deux distances de Lauiscone à Augustum d'une part et à
Leminco de l'autre, et il place Lauiscone à Mont-Bel,
entre Beauvoisin et le petit lac d'Aiguebelle (I, p. 169 ;
enfin de Luc suppose au contraire, sans réduire les
nombres, une déviation vers le N. et il place Lauiscone
à Chevelu, sur le lac Bourget, entre Bourget et l'abbaye
de Haute-Combe (Passage d'Hannibal, p. 1 1o).
GALLI A. - ROUTES. 391
2. feminco. — (II, A, 1) LEMiNcUM (Lemens,
village près de Chambéry, sur la Leisse), x111x. m.
(2o"#) de Lauiscone; xv1. m. (23"#) de Mantala.—
Dans la Provincia, puis, plus tard, dans la prov. /ien
nensis. — Itin.Anton. : « Mantala..., Lemincum mpm
xvI, Labiscone mpm xIIII » Wessel. p. 346. — Anon.
Ravenn. : « civitates, in Burgundia : Lenicium » IV, 26.
— Guichenon cite un titre de l'an 1o25 qui porte villa
Lemensis (t. III, p, 4).—Tous les géographes ne s'ac
cordent pas à placer Leminco à Lemens; sont de ce der
nier avis : d'Anville (Votice de la Gaule, p. 4o3), Mil
lin (/oyage en Savoye, I, p. 32), Ukert (II, 2" part.
p. 454), Forbiger (III, p. 2o4, note 97), Katancsich
I, p. 17o); mais Alting, cité par Wesseling (loc. cit.), le
porte à Saint-Genis, au coude du Rhône; Walckenaer,
au mont Lemenc, près de Chambéry (III, p. 26), ce
qui rentre à peu près dans l'identification proposée par
d'Anville; ceux qui placent Leminco à Chambéry même
sont Cluvier (voy. la Carte des Alpes Penninae qui
accompagne son livre I de l'Ital. antiq.), Lapie (p. 224)
et la Commission de la Carte des Gaules.

3. ftlantal a. — (II, A, 1), MANTALA, xux. m.


(23"!) de Leminco; xvx. m. de Ad Publicanos. —
Prov. des Alpes Graiae et Penninae.— Itin. Anton. :
« Ad Publicanos..., Mantala mpm xvI, Lemincum
mpm xvi » Wessel. p.346. — Anon. Ravenn. : « civi
tates, in Burgundia :... Mantala » IV, 26. — Selon
d'Anville, à la villa de Montailleu, près de Gressi (Notice
de la Gaule, p 433); Saint-Pierre-d'Albigny, selon
Lapie (p. 224) et la Commission de la Carte des Gaules;
entre Saint-Pierre-d'Albigny et Saint-Jean-de-la-Porte,
selon Walckenaer (III, p. 26); à Saint-Jean-de-la-Porte,
392 (, A L L I A. - ROUTES.

selon Ukert (II, 2" part. p. 458); au bourg d'Évescal,


selon Millin (Voyage en Savoye, I, p. 58); à Miolans,
selon Katancsich (I, p. 17o); à Montmeillan, selon Rei
chard.

4. 2l à Jublicanog. — (II, A, 1) ap pupucavos,


xvx. m. (23"#) de Mantala; 111. m. (4"!) d'Obilonna,
—Prov. des Alpes Graiae et Penninae.-Itin.Anton.:
« Obilinnum..., Ad Publicanos mpm III, Mantala mpm
xvi » Wessel. p. 346. — Anon. Ravenn. : « civitates,
in Burgundia,... Publicanos » IV, 26. — Selon d'An
ville, à l'hôpital de Conflans(Notice de la Gaule, p.535 ;
sont de cette opinion : Lapie (p. 224), Walckenaer (IIl,
p. 26) et Wesseling (loc. cit.), qui le place vers le pont
de Conflans-sur-l'Arli, et ajoute : « mansio a publica
nis, quorum ibi sedes erat, ut portoria exigerent, appel
lata; nam, apud Romanos in pontibus quibusdam pro
transitu dabaturut Seneca ait : Constant.sapient.XIV»;
au N. de Tours et de la Tour-de-Tours, aux environs de
Conflans, selon Ukert (II, 2" part. p. 458); au village
des Fontaines, selon Beaumont (Descript. des Alpes
Grées et Cottiennes, I, p. 1o3); à Albertville, selon la
Commission de la Carte des Gaules; à Cilly, avec le signe
du doute, selon M. Macé (Mém. sur quelques points de
la géographie du Dauphiné et de la Savoie, carte).
5. Obil onn a. — (II, A, 1) ohmLivvUM, 111. m,
(4"!) d'Ad Publicanos; xxxx.m. (19 ) de Daranta
sia. — Prov. des Alpes Graiae et Penninae. — Itin.
Anton. : « Darantasia..., Obilinnum mpm xIII, Ad
Publicanos mpm III » Wessel. p. 346, var. « Oblimum,
Belumnum, Bilummum, Billumum, Bilumnum », voy.
Pinder et Parth. p. 164. — Anon. Ravenn. : « civitates,
in Burgundia :... Obelonon » IV, 2o.— A xIII milles
(, A L L I A. – ROUTES. 393
de Moutiers-en-Tarentaise, se trouve la Bâtie, où la
Commission de la Carte des Gaules a placé Obilinnum;
c'était l'identification proposée par Lapie (p. 224);
d'Anville rapproche cette station de Conflans (Notice
de la Gaule, p. 498); elle aurait été à Conflans même,
selon Wesseling (loc. cit.) et Katancsich (I, p. 17o);
près de la Bâtie, selon Walckenaer (III, p. 26); au N.
d'Ablène, selon Ukert (II, 2° part. p. 459) et Forbiger
(III, p. 2o5, note 98); à Ablène même, selon M. Macé
(Carte du Dauphiné et de la Savoie romaine); à Aigue
Blanche, selon Reichard.

6. Darantagia. — (II, AB, 1) DARANTAsiA cEU


TRowUu (Moutiers-en-Tarentaise), xx111 m. (2o"#)
d'Obilonna; x. m. (15") d'Aximam. — Civitas de la
prov. des Alpes Graiae et Penninae. — Itin. Anton. :
« Bergintrum..., Darantasia mpm xvIIII, Obilinnum
mpm xIII » Wessel. p. 345-346. — Notit. Prov. :
« prov. Alpium Graiarum et Penninarum : civitas Cen
tronum Darantasia »; on trouve, parmi les variantes,
l'orthographe véritable du nom de ce peuple, tel que
les inscriptions ont permis de le rectifier : « Ceutro
num »; pour le nom de la ville, nom qui s'est étendu,
dans la suite, à toute la vallée de Tarentaise, on trouve,
dans les mêmes variantes, « Tarentasia, Tharantasia »,
Guérard, p. 23, notes 3 et 4.— Anon. Ravenn. : « civi
tates, in Burgundia,... Daratatia » IV, 26. — Valois
(Votit. Gall. p. 143) a pensé que Darantasia, étant
devenue, au Iv° siècle, la cité principale de la province
des Alpes Graiae et Penninae, devait être identifiée
avec le Forum Claudii dont Ptolémée fait la ville prin
cipale des Ceutrones (voy. l'article suivant); c'était aussi,
l'opinion de Cluvier (Ital. ant. I, p. 359); d'Anville a
394 (, A L L I A. - ROUTES.

combattu par de bonnes raisons cette opinion eta démon


tré que le chef-lieu de la cité des Ceutrones, c'est-à-dire
le Forum Claudii, devait être bien plutôt à Centron,
entre Moutiers-en-Tarentaise et Saint-Maurice (Notice
de la Gaule, p. 261; cf. p.317). Les autres géographes
ont accepté cette identification : voy. Ukert (II, 2 part.
p.459), Forbiger (III, p. 2o6, note 98, Walckenaer
(II, p. 546), etc. « Il est à remarquer, dit d'Anville
(p. 261), que Darantasia n'est point qualifiée de metro
polis dans la Notice des Provinces comme les autres
villes qui tiennent la première place en chaque province,
et son évêque ne jouissait point du rang et des droits de
métropolitain dans le v° siècle, puisqu'un décret du pape
Léon le Grand, confirmé par le pape Simmaque, soumet
l'église de Tarantasia à celle de Vienne, pour terminer
la contestation qui était entre les évêques de Vienne et
d'Arles sur les siéges relevant de leurs églises. » — On
trouve dans les anciens conciles : civitas Darantasiensis,
Éginhard, dans la Vie de Charlemagne, cite Darantasia
parmi les cités métropolitaines. Dans le partage de l'Em
pire de Charlemagne entre ses fils, la région appelée
Tarentasia figure dans l'énumération entre la Mau
rienna et le mons Cinisius (Valois, Notit. Gall. p. 144 .
— Ennodius (/ ita Epiphanii, p. 1o2o) : « dum ergo
Ticinum remearet antistes, ut Tarantasiam venit, sic
enim vocitatur oppidum in valle Tarentasiensi»; cf.Acla
Jacobi episcopi II (Wessel. loc. cit.) : « nunc ea urbs
metropolis sedes sub se duas habet : Sedunensem et
Augustanam, ac plerisque, a veteri aliquo monasterio,
Monasterium vocatur... episcopatus sedes. Vulgo Môtier
incolae appellitant, quaedam tamen tabulae Monstier
en-Tarentaise, nonnullae Moustiers exhibent, tamquam
non Monasterium, sed Monasteria urbs latine appel
(, A L L / A. - ROUTES, 395
landa sit. Si qua Moneto Sapaudo, in rebus Sapaudiae
fides habenda est, Darantasiam sive Monasterium Isara .
dividit interfluitve. » — Monn. Mérov. : DARANTAsIA ;
DARANTAs; TARANTAsIA (A. de Barthélemy, Liste des
noms de lieux inscrits sur les monn. mérov. p. 15;
cf. Ponton d'Amécourt, Essai sur la numism, mérov.
p. 1 17); MAvRIENNA; MAvRENNA.
7. 2t ximant. (Axunam, par erreur, sur les cuivres
d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles
1728.)— (II, B, 1) AxIMA cEUrnoNUM (Aixme, au N. E.
de Centron), x. m. (15") de Darantasia; vxx.xx. m.
(13"#) de Bergintrum (distances exactes et conformes à
celles de l'Itinéraire d'Antonin qui ne donne pas Axima,
mais compte xvIIII milles entre Darantasia et Bergin
trum, lequel ne peut avoir été éloigné du bourg Saint
Maurice où l'a porté la Commission de la Carte des
Gaules). — Oppid. de la prov. des Alpes Graiae et
Penninae. — Ptolem. : Keutgóvov èv Tpztzt; A)reaw :
dpôpoç KXzvôtoo... A#uz (29'45'-44"55'), III, 1, 37. —
Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia :... Ami
man » IV, 26. — Monn. Mérov. : AxIMAIoNIo (?).
8. ſ3er gintrum. — (II, B, 1) hERGIvTRUM, v111x.
m. (13"!) d'Aximum; xxx.m. (18") de In Alpe Graia.
—Oppid. de la prov. des Alpes Graiae et Penninae.—
Itin. Anton. : « Arebrigium..., Bergintrum mpm xxIIII,
Darantasia mpm xvIIII » Wessel. p. 345. L'addition
des distances de la Table entre Arebrigium et Bergin
trum donne xxxIIII, distance réelle qu'il faut substituer
à celle de l'Itinéraire. — Anon. Ravenn. : « civitates, in
Burgundia,... Breniton » IV, 26. — Bourg-Saint
Maurice, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 152),
Durandi (Carta del Piemonte, Accad. delle Scienze di
396 G A L L IA. - ROUTES.

Torino, XIX, p.687), Ukert (II, 2 part. p.459), For


biger (III, p. 2o6, note 98), Lapie (p. 224) et la Com
mission de la Carte des Gaules; Bellantre, à égale distance
entre Centron et Saint-Maurice, selon Cluvier (Ital. ant.
I, p. 98), Katancsich (I, p. 171), Walckenaer (III,
p. 26) et Reichard; Centron, selon Simler (cité par
Wesseling, loc. cit.); la Borgeabl, selon M. Macé (Carte
du Dauphiné et de la Savoie romaine).
9. 3n alpe graiu. - (II, B, 1) IN ALPE GR4ia
(Petit-Saint-Bernard), x11. m. (18") de Bergintrum,
ut. (9") d'Ariolica (distance omise sur les cuivres de
Nuremberg 1682). — Position limitrophe de la prov.
des Alpes Graiae et Penninae et de l'Italia. — Sur les
Alpes Graiae, et sur le Graius Mons, mentionné par
Tacite (Hist. IV, LxvIIII), voy. Cluvier (Ital. ant. I,
p. 338-339).

LXXI. DE t)igenna, vIENNE,


A $it 2{ [pe (Sottia, MONT-GENÈvRE.
(N. B. Depuis Grenoble, la route suivait, ou la vallée de la Ro
manche selon d'Anville, Katancsich, Macé et d'autres savants;
ou la vallée du Drac, selon la Commission de la Carte des Gaules,
ce qui ne paraît pas s'accorder avec les distances de la Table.)

big enn a, Vienne. Voy. plus haut, p.317.


1. Qiu r e õ on no. (Par erreur, Turecionico, sur les
cuivres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxel
les 1728; diure ci onno dans les éditions de Scheyb et
de Mannert.)— (II, A, 1) TUREpoNvUM (Tourdan, à
l'E. de Beaurepaire, dép. de l'Isère), xu.m. (22 ) de
Vigenna, xxxxx.m. (2o"!) de Morginno(cette dernière
distance est nécessairement insuffisante, car entre Vienne
GA J. L 1A. -- ROUTES • 397
et Moirans, qui est Morginnum, il y a 7o kil.). — Station
de la prov. Warbonensis, puis de la prov. Viennensis,
— Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia : ... :
Urdonno » IV, 27. — La plupart des géographes ont été
trompés par la fausse lecture des éditions précédentes de
la Table : c'est ainsi que d'Anville s'est certainement
préoccupé de l'analogie du nom Turecionico, qu'il avait
sous les yeux dans l'édition de Bergier, lorsqu'il a porté
cette station à Ornacieux (Notice de la Gaule, p. 663);
il a été suivi par Walckenaer (III, p. 43) et la Commis
sion de la Carte des Gaules; Ukert place Turedonno vers
Chatonnay (II, 2° part. p. 453); Reichard, à Saint-Jean
de-Bournay; Lapie, près de Saint-Julien-de-Lerms
(p. 222) et Katancsich à Vitrica, sans doute pour Vara
cieux (I, p. 172). M. Macé porte, et avec raison, cette sta
tion à Tourdan « localité riche en antiquités romaines, à
quelque distance de laquelle on voit encore deux tron
çons de voie, enfin à 22 kil. de Vienne », chiffre égal
au xv milles de la Table (Mém. sur la géogr. du Dau
phiné et de la Savoie pendant la domination romaine,
p. 43 et carte). L'orthographe rectifiée en Turedonno,
d'ailleurs conforme à celle de l'anonyme de Ravenne et,
peut-être, au triens mérovingien sur lequel on lit vREDo
vico et qui est mentionné dans la liste de M. A. de
Barthélemy (p. 23), donne une véritable certitude à
l'identification proposée par M. Macé. — La position de
Turedonno étant fixée à Tourdan, et cette localité étant
distante de 5o kil. de Moirans Morginno, il faut corri
ger la mesure de la Table x1114 en Xxxx111.

2. ftl ot ginno. — (II, A, 1) MoRcINNUM (Moirans),


x 1111. m. (pour xxx1111, valant 5o kil.; voy. l'article
précédent) de Turedonno; x14x1. m. (2o"#) de Culabone
398 · G A L L I A. – ROUTES,

(pour Cularone Grenoble), distance exacte. — Station


de la prov. Narbonensis, puis de la prov. Viennensis,
— Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia : ....
Maurogena » IV, 27. — M. Macé remarque que la
petite rivière qui passe à Moirans porte le nom de Morge
(Mém. sur le Dauphiné romain, p. 43).

3. Cul ab on e. (sic) — (II, A, 1) cULano Allopro


GUM, postea GRATIAvoPoLis (Grenoble), x1111.m. (20'!
de Morginno; x11 m. (18") de Catorissium.— D'abord
vicus de la civitas Viennensium dans la prov. Narbo
nensis, puis civitas de la prov. Viennensis. — La plus
ancienne mention de Cularo est celle qui se trouve dans
la date d'une lettre de Cn. Munatius Plancus à Cicéron :
« octavo idus jun. (44 av. J. C.), Cularone, ex finibus
Allobrogum » (Epist. Famil. X, xxIII) — Inscrip
tion du règne de Dioclétien où on lit : MVRIS | CVLA
RONESIBvs cvM INTERIORIBvs AEDIFICIIs.... (Grut.
p. 167, n" 1 et 2; cf. Herzog, Gall. Narbonn. append,
epigr. p. 1 15). Dans ce vicus était une station douanière :
D - M | P • PRIMITIVVS | AVGVSTOR | LIBERT STAT |
CVLARON.... (Bimard, proleg. ad Murat. I, p. 89).—
Notit. Dign. : « in prov. Gallia Riparensi : ...tribunus
cohortis primae Flaviae Sapaudiae, Cularonae » Böck.
II, p. 1 18. — Notit. Prov. : « Prov. Viennensis,...
civitas Gratianopolitana », var. « Gratiaropolitanorum,
Gratiapolitanorum, Gratianopolitarum, Gracinopoli
tana, Gracinopolitanorum, Gracionopolitana », Gué
rard, p. 24, note 4. - Saint Augustin : « Gratianopolis
civitas » de Civ. Dei, XXI, vII. — Anon. Ravenn. :
« civitas, in Burgundia : .... Curarore » IV, 27. -
Monn. Mérov. : GRACIANoPoLE; GRACIANoPoLIs.—Moyen
âge : episcopus Gratianopolitanus; civitas Grannopoli
( A L L1A. – ROUTES, 399
tana; Granopolis; pagus Gratianopolitanus; le Grai
sivouldan (voy. Valois, Votit. Gall. p. 164-165). —
Monn. Épiscop. : GRANoPoL1; GRoNoPoL (Poey d'Avant,
Monn. féod. III, p. 3o-32).

4. Catoriºgium. — (II, A, 1) cAtoRIssnUM, x11. m.


(18") de Culabone; v. m. (7"!) de Mellosedo.—Station
de la prov. Varbonensis, puis de la prov. Viennensis.—
Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia : .... Can
tourisa » IV, 27. — Vis-à-vis de Bourg-d'Oisans, sur la
Romanche, selon d'Anville (Votice de la Gaule, p. 214),
opinion adoptée par le docteur Roussillon, qui décrit
cette localité située vis-à-vis de Bourg-d'Oisans : elle est
désignée sous le nom de la Garde; on y voit des ruines
romaines, et les mines voisines conservent des traces
d'une très-ancienne exploitation; d'ailleurs Gavet, dont
il est parlé plus loin, paraît avoir été aussi une station
romaine : d'anciennes cartes désignent Gavet sous le
nom de Catorissiacum, qui ne serait qu'un diminutif
de Catorissium, sans se confondre avec cette dernière
(Étude sur la voie romaine de l'Oisans, p. 33-51). Si
Catorissium était à la Garde, comme cette position est
à 3o kil. de Grenoble, il faudrait corriger la mesure de
la Table xxx en xx; on remarquera d'ailleurs que les
distances sont très-insuffisantes sur plusieurs points de
cette section. — Bourg-d'Oisans, selon Katancsich (I,
p. 172); Vizille, selon la Commission de la Carte des
Gaules, Ukert (II, 2° part. p. 459) et Forbiger (III,
p. 2oo, note 88); ce serait le village de Gavet ou celui
de Livet, selon M. Macé (Dauphiné romain, p. 46 et
carte); Petit-Col-d'Ornon et Quarèle, selon Walckenaer
(III, p. 43), dont l'opinion est réfutée par M. Macé
(loc. cit.); Saint-Pierre-de-Mezage, selon Lapie (p. 222);
4oo G A L LIA. - ROUTES.

le lac du Petit-Chat, selon Reichard. L'opinion de Valois,


qui place Catorissium à la Grande-Chartreuse (Nolit,
Gall. p. 138), n'a aucun fondement. .

5. ſtl cl l ose b o. (Par erreur, ftl el logerto dans


l'édition de Scheyb, mal corrigé en ſtl tlloctcio dans
l'édition de Mannert.)— (II, A, 1) MELLosEDUM, v. m,
(7"!) de Catorissium; x. m. (15") de Durotinco. —
Station de la prov. des Alpes Graiae et Pennin. (?)—
Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia : .... Metro
selon » IV, 27. — Mizoën, selon d'Anville (Notice de
la Gaule, p. 214) : Mont-de-Lans, selon Katancsich
(I, p. 172); Petichel, selon la Commission de la Carte des
Gaules; Bourg-d'Oisans, selon Ukert (II, 2 part. p.459,
Walckenaer (III, p. 43) et Lapie (p. 222); un peu au
dessous du village de Mont-de-Lans, selon Champollion
Figeac et M. Macé : « c'est là, au-dessus du hameau de
la Rivoire, dit ce savant professeur, que l'on rencontre
deux tronçons de la voie romaine et surtout cette entaille
si curieuse que les paysans appellent la Porte romaine »
(Géogr. du Dauphiné sous la domination romaine,
p. 45 et carte; cf. la description détaillée que donne de
· la Porte romaine M. Scipion Gras; voy. aussi Etude sur
la voie romaine de l'Oisans par le docteur Roussillon,
p. 31). Ce dernier, qui adopte l'opinion de d'Anville,
signale, à Mizoën, des ruines considérables (ibid. p. 2o
29 et carte); il allègue que Mont-de-Lans est moderne et
qu'on n'y trouve aucun vestige de voie romaine ni d'an
tiquités. Si Catorissium est à la Garde (voy. l'article
précédent) et Mellosedum à Mizoën, comme il y a 22 kil.
entre ces deux points, il faut corriger la distance de la
Table u en x U. En tout cas, les mesures de la Table
sont très-insuffisantes dans cette section de la route.
GAL LIA. - ROUTES. 4o I

6. I0urotin co. — (II, A, 9) DURoTINcUM, x. m.


(15") de Mellosedo; u14. m. (1o"#) de Stabatione. —
Prov. Alpium Graiarum et Penninar. (?) — Anon.
Ravenn. : « civitates, in Burgundia : ... Durotingo »
IV, 27. — Villard-d'Arène, selon d'Anville (Votice de
la Gaule, p. 282), Walckenaer (III, p. 43), Lapie
(p. 222), M. Macé (Dauphiné sous la domination ro
maine, p. 44 et carte), et le docteur Roussillon, qui pré
cise moins et pense que cette station pourrait se retrou
ver, soit au village des Cours, à 1oo mètres au-dessus de
Villard-d'Arène, soit dans celui des Hyères, que la voie
traversait à 15oo mètres en deçà (Étude sur l'ancienne
voie romaine de l'Oisans, p. 13 et carte); la Grave, selon
Ukert (II, 2" part. p. 459); Diguières, selon Reichard;
à la montagne de Paris, selon Katancsich (I, 172); la
Mure, selon la Commission de la Carte des Gaules.

7. º5tabation e. — (II, AB, 1) sTAnAtIo, uxx. m.


(1o"!) de Durotinco; u411.m. (12") de Brigantione.—
Dans les Alpes Cottiae. — Anon. Ravenn. : « civitates,
in Burgundia : ... Savatione » IV, 27.— Au Monestier
de-Briançon, selon d'Anville(Notice de la Gaule, p.614),
Ukert (II, 2" part. p.459), Forbiger (III, p. 2oo, p.88),
Lapie (p. 222), M. Macé (Dauphiné sous la domination
romaine, p. 44 et carte) et le docteur Roussillon (Étude
sur l'ancienne voie romaine de l'Oisans, p. 1o et carte);
les Fontenils, entre le Casset et Lauzet, selon Walcke
naer (III, p. 43); Chabotte, selon Reichard; Villeneuve,
selon Katancsich (I, p. 172); Corps, selon la Commis
sion de la carte des Gaules.
Cette route se réunit à celle qui vient également de
Vienne mais en passant par Valentia, Augustum Aouste,
Dea Vocontiorum Die, et Lucus Augusti Luc, et qui,
26
4o2 CA L LIA. - ROUTES.

après la jonction, se dirige vers les Alpes; mais rien n'in


dique, sur la Table, qu'elle se réunisse à celle qui va de
Caturigomagus Chorges et Eburodunum Embrun à Bri
gantio Briançon; cependant c'est là que devait se faire
la jonction, avant d'atteindre in Alpe Cottia (le mont
Genèvre); il faut donc comprendre Briançon dans notre
parcours quoique cette ville paraisse, sur la Table, ap
partenir seulement à la route venant du sud.

8. ſ3rig antion e. — (II, B, 1-2) bricaNTio srct


sIANoRUM (Briançon), vxxx. m. (12") de Stabatione;vt.
(9") de In Alpe Cottia; pas de distance marquée de Gemi.
nas; xv1111. m. (27") de Rama. Quatre routes abou
tissaient donc à Brigantio, — Oppid. et civitas de la
prov. des Alpes Cottiae dépendante, au rv° siècle, de
l'Italie.

ITINÉRAIRE D'ANToNIN. ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.

Manuscrit de Paris, Manuscrit de Vérone,

Segusione. mansio Hebriduno. mansio Ebreduno.


Ad Martis mpm xvI inde incipiunt Alpes Cottiae inde incipiunt Alpes Pennaar
Brigantione mpm xvIII mutatio Ramae mil. xvII mutatio Rame mil. xvII
Ramae mpin xvIII mansio Byrigantum mil. xvII mansio Byrigane mil. xvi
inde ascendis Matronam inde ascendens Matrºnian
Eburoduno mpm xvIII
(wesscl. 341-342; cf. la mutatio Gesdaone mil. x mutatio Gesdaone mil, x
p.357, même itineraire, (Wessel. p. 555-556.) (Detlefsen, Revue «rcieel)
seulement Brigantione est
suivi de xv1111, et Ebu
roduno de xv11.)
VAsEs APoLLINAIREs.

1" vase. 2° vase.

EBVRODVNVM EBVRODVNO
RAMAM XVll RAMA XVll
BRIGANTIVM XVll| BRIGANTIO XVlll
DRVANTIVM X| GRVENTIA V|
COESAO V
SEGVSIONEM XXllll SEGVSIO XXlll
GALLIA. - ROUTES. 4o3
3° vase. 4° vase.

EBVRODVNO EBVRODVNO
RAMA XV|| RAMA XVII
BRIGANTIO XVII| BRIGANTIONE XVIl|
SVMAS ALPES V| DRVANTIO V|
CAESAEONE V TYRIO V
SEGVSIONE XXI||| IN ALPE COTTIA XXIII|
ADMARTIS XXlll

\voy. les explications relatives aux différences des Itiné


raires, dans l'article suivant). — Ptolem. : Eeyovatzvô» èv
Tpzizt; 'A)reaw · Xsyo6atov..., Bptyxvrtov (29'-44'59') III,
I, 14. — Inscript. : D · N · P · LICINIO - CORlNELIO :
SALONI|NO • VALERIANO | NOBILISSIMO · CAESARl •
ORDO BRIG (Orelli, n° 1o12). Donc Brigantio, ayant
un conseil de décurions, était une civitas, comme le texte
de Ptolémée le faisait supposer. — Amm. Marcell. :
« a summitate autem hujus Italici clivi : planities adusque
stationem nomine Martis, per septem extenditur millia :
et hinc alia celsitudo erectior, aegreque superabilis, ad
Matronae porrigitur verticem, cujus vocabulum casus
feminae nobilis dedit.Unde declive quidem iter, sed expe
ditius adusque castellum / irgantiam patet » XV, x, 7.
9, 3n 2t l p e C o ttia. — (II, B, 1 et 2) 1w alpe
coTTL4, ut. m. (9') de Brigantione; v. (7"!) de Ga
daone. — Station de la prov. des Alpes Cottiae. —
(Voy., pour les Itinéraires, l'article précédent.) — Man
nert et, bien avant lui, Valois ont considéré ces trois
mots comme étant liés avec Brigantione, mais nous
avons une mesure entre les deux : u1. Il s'agit donc
d'une localité différente, et elle devait être au point le
plus élevé du col du mont Genèvre. C'est, à ce qu'il sem
ble, la même qui figure sous le nom de SVMAS ALPES
dans le 3" vase Apollinaire. La direction marquée sur le
4o4 ( AL LIA. - ROUTES.

4° vase paraît nous conduire par une tout autre route


qui gagnerait la source de la Durance, DRVANTI0 Vl,
puis TYRIO V, puis qui franchirait les Alpes Cottiennes :
IN ALPE COTTIA, xxIIII milles plus loin et, par consé
quent, en un tout autre point de la chaîne que celui qui
est indiqué par la Table, quoique la station du sommet
porte le même nom; cette route, qui est à chercher,
devrait tomber dans la vallée de Bardonache en Italie.
M. Aurès supprime le chiffre qui suit IN ALPE COTTIA
sur le 4° vase et lit TYRIO lN ALPE COTTIA. « Dans
cette hypothèse, dit le savant ingénieur, ce serait seule
ment par suite de l'inadvertance du graveur que le chiffre
xxIIII, qui est précisément celui qui correspond à la dis
tance de Tyrio à Segusio, se trouverait ajouté sur le
texte » (Concord. des Vases apollin. et de l'Itinér, de
Bordeaux, etc. p. 37).

LXXII. DE baſentia, vALENCE,


A $ n 2t [ p e (5 otti a, MONT-GENEVRE.

tºul entia, Valence. Voy. plus haut, p. 325.


l. 2tugustumt. — (II, A, 2) aUcUsTa (Aouste-en
Diois), xxxx. m. (32"4) de Valentia; xttt. m. (erreur
évidente pour xxx44, 34 kil.) de ad Deam Bocontio
rum. — Chez les Vocontii, dans la prov. Narbonensis,
puis dans la prov. Viennensis, probablement vicus de la
civitas Vocontiorum. — Plusieurs géographes ont voulu
voir dans cet Augustum la même ville que l'Augusta
Tricastinorum, qui semble être à Saint-Paul-Trois
Châteaux ou aux environs (voy. plus haut Senomag0,
p.328).
GALLIA. – ROUTES. 4O5
ITINÉRAIRE ANToNIN. ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.
Dea Bocontiorum. ctvitas Valentia.
Augusta mpm xxIII mutatio Cerebelliaca mil. xII
/alentia mpm xxII mansio Augusta mpm x
(Wessel. p.357-358). mutatio Darentiaca mpm xm
civitas Dea Vocontiorum mpm xvi
(Wessel. p. 554).
var. « civitas Deanocontinorum », manuscrit de Vérone.
- Cerebelliaca est, ou Montoison, ou Upil(Long, Rech.
sur les antiq. rom. du pays des Vocontiens, Mém. des
savants étrangers, Acad. des Inscript. 2° série, II,
p. 351). — Des antiquités importantes ont été trouvées
à Aouste-en-Diois. — Pour les inscriptions, voy. Long,
mém. cité, p.353-354); d'autres trouvées à Crest, qui est
très-voisin d'Aouste (id. p. 355). — Anon. Ravenn. :
« civitates, in Burgundia : ... Augusta » IV, 27. L'Ano
nyme mentionne deux civitates de ce nom dans cette
région, l'une après Luco (Lucus Augusti) et Bococilon
(Dea Bocontiorum) et qui est certainement l'Augustum
de la Table; l'autre (IV, 26) qui est, sans aucun doute,
l'Augusta de la cité de Vienne (Aoste): voy. Augustum,
p. 384. — Moyen âge : on trouve dans les actes du
Dauphiné « Augusta » pour désigner Aouste.
3l D Oramt. — Bocontiorum (en deux lignes
très-espacées).— (II, A, 1-2)Ad DEAM AvcUsTAM rocow
TroRUM, coLowIA DEA AUGUSTA roco.VTIoRUM, Die), % 111.
m. (erreur évidente pour xxttt, 34 kil.) d'Augustum;
xxx. m. (18") de Luco. — Colonia de la prov. Warbo
nensis, puis de la prov. Viennensis,
ITINÉRAIRE ANToNIN. ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMrTAIN.
Luco. mansio Augusta.
Dea Bocontiorum mpm xII mutatio Darentiaca mil. xII
Augusta mpm xxIII civitas Dea Vocontiorum mil. xvI
(wessel. P. 357-358). mansio Luco mil. xII
(Wessel. p. 554 ; voy. pour la variante
l'article précédent).
4o6 C A L L1A. -- ROUTES.

La distance d'Augusta à la station intermédiaire de


Darentiaca, indiquée par le seul Itinéraire Hiérosolymi
tain, est trop forte, car cette station doit être à Saillans
(voy. Long, p. 362 et suiv., mémoire cité à l'article
précédent), et c'est à Saillans qu'on a trouvé une borne
milliaire de Constance Chlore portant M : P : XVI, dis
tance marquée en effet dans l'Itinéraire Hiérosolymitain
entre ad Deam Vocontiorum et Darentiaca; donc c'est
celle d'Augusta à Darentiaca qui est fautive. — Les
noms de Tour-de-Quint, de Pont-de Quart, situés à v
et à Iv milles de Die, indiquent d'ancieunes bornes mil
liaires. — L'inscription suivante, qui est aujourd'hui
conservée au musée de Marseille, nous fait connaître le
nom et la condition de cette ville :

CAEClLlAE • D • F • APRVLLAE • FLAM


DESIGNATAE • COL • DEA AVG · VOC....

(Long, mém. cité, p. 377); elle devait son nom et son


origine au temple célèbre de la déesse Andarta : DEAE
AVG | ANDARTAE | L · CARISIVS | SERENVS | ſſſſſl
vIR : AvG · v · s · L · M (Long, p. 467; cf. p. 382
et 383); DIs MAN | Q · CAETRONI - Q - F | VOLT .
TITVLLI : VETER | COH : Vi : PR - LOCO ll VIR PON
TIF - COL • AVG - ARlM PRAE | PAGl EPOT · FLAM .
AVG • ET | MVNER PVBLICl CVRAT | AD DEAM : AVG .
voc | HAERED : Ex : TEST (Long, p. 4o3); COL VE
NATOR | DEENSIVM OVI MI|NISTERIO ARENARI0
FvNGVNT : D : Ex : D : s : v (Long, p. 398). Les jeux
dont il est question dans les deux inscriptions précédentes
sont ceux qui se donnaient près du temple de la déesse
Andarta, et probablement en son honneur. — On ne
connaît pas de magistrats de Dea, ni de Vasio, l'autre
capitale des Vocontii au temps de Pline (Hist. Mat
(, A L L IA, -- ROUTES. 4o7

III, v (Iv), 6); il n'y avait que des magistrats de la cité


des Voconces. — Notit. Prov. : « provincia Viennen
sis, ... civitas Deensium », var. « Diensium, id est
Dibiunum; Decensium; Divensium » Guérard, p. 24,
note 6.— Greg. Turon. : « Diensis (alias Deinsis) urbs »
IV, 39.— Anon. Ravenn. : « civitates, in Burgundia :
...Bococilon » citée entre Luco et Auguston, IV, 27. —
Moyen âge : « episcopus urbis, vel civitatis Deensis »
(voy. Valois, Notit. Gall. p. 169). — Monn, Épiscop.
de Jean III Jouffroy (1352-1354) : IoHANNEs EPiscoP
R, vALENTIN ET DIEN ; CIvITAs DIENsIs. — On voit encore
à Die divers fragments d'antiquités romaines, qui ont
été décrits par Long (p. 385-398). — Pour ce qui con
cerne le peuple, Bocontii, voy. plus haut, p.33.
3. ſuc o. — (II, A, 2) LUcUs AvcUsti (Luc-en-Diois),
x11. m. (18")de ad Deam Bocontiorum (distance exacte);
xu111. m. (26"!) de Geminas. — Une des deux capi
tales de la civitas Vocontiorum, qualifiée du titre de
municipium par Tacite, puis détruite et remplacée sans
doute par ad Deam Augustam; devenue enfin, au Iv° siè
cle, simple station postale sous le nom de Lucus. — Itin.
Anton. : « Vapinco..., Monte Seleuco mpm xxIII, Luco
mpm xxvI, Dea Bocontiorum mpm xII » Wessel. p. 357.
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.

Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

civitas Dea Vocontiorum mil. xvI civitas Deanocontinorum mil. xvI


mansio Luco mil. xII mansio Luco mil. xII
mutatio Vologatis mil. vIIII mutatio Volocates mil vIIII
Inde ascenditur Gaura mons (Le reste comme dans le manuscrit
mutatio Cambono mil. vIII de Paris.)
mansio Monte Seleuci mil. vIII
(W essel. p. 554.)

Cette route est différente de celle que la Table indique;


mais elle paraît la même que celle de l'Itinéraire Antonin,
4o8 G A L L1A. - ROUTES.

gagnant Brigantio Briançon par Vapincum Gap; tandis


que celle de la Table se sépare, à Luco, pour gagner in
Alpe Cottia, ou plutôt Brigantione par un chemin plus
court en coupant les vallées de l'Ebron et du Drac.—
Plin. : «[in Warbonensi provincia],... oppida latina : ...
/ocontiorum civitatis foederatae duo capita : Vasio et
Lucus Augusti » (Hist. Mat. III, v (Iv), 6); il n'y avait
donc qu'une seule civitas avec deux capitales : Vasio
Vaison et Lucus Augusti Luc; aussi les inscriptions ne
mentionnent-elles jamais les magistrats ou l'ordo de
/asio, de Lucus Augusti ou de ad Deam Vocontiorum
(qui avait dû remplacer Lucus Augusti, ruiné sans doute
vers la fin du 1" siècle), mais toujours le nom du peuple
ou de la civitas Vocontiorum : D M | ATILIAE VERV
LAE | SEX - ATILl - SABINI FILIAE | DECVRIONIS .
vocONTIoIRVM.... (Long, p. 4o5); ....oRDo VO
CONTIOR.... (id. p. 4o1). — Quant au nom de Lucus,
il ne figure que sur un fragment : ....R : POMP SAC |
LVC.... (Long, p. 413). — Tacite lui donne le titre de
municipium, et il nous apprend qu'elle eut à souffrir
Ies mauvais traitements de Valens, lieutenant de Vitel
lius : « lento deinde agmine per fines Allobrogum et
Vocontiorum ductus exercitus, ipsa itinerum spatia et
stativorum mutationes venditante duce foedis pactioni
bus adversus possessores agrorum et magistratus civila
tum adeo minaciter, ut Luco (municipium id Vocontio
rum est) faces 3dmoverit, donec pecunia mitigaretur »
(Hist. I, 67). C'est à partir de cette époque que le
Lucus Augusti semble disparaître pour faire place à ad
Deam Augustam. Ptolémée n'en parle pas. « En 1442,
un rocher se détacha de la montagne sur la rive droite
de la Drôme, dont il intercepta le cours, et donna lieu,
au-dessus du village, à la formation d'un petit lac de
C A L L I A. — ROUTES . 4o9

5 kil. de long sur 1 kil. de large » (Long, p. 5o9). Plu


sieurs géographes ont placé les ruines de Lucus Augusti
dans ce lac. D'Anville s'est trompé (Votice de la Gaule,
p.422) sur l'époque de cet événement. Castrum de Luco
est mentionné dans un acte de 1 167 (Long, p. 414). La
position de l'ancien Lucus Augusti est au village même
de Luc.

4. (5eminag. — (II, A, 1-2) GEMINAE, xvxxx. m.


(26"#) de Luco; xxxxx. m. (2o"#) d'une autre station
appelée également Geminas. — Prov. Viennensis. —
Mens, vallée de l'Ébron, selon d'Anville (Notice de la
Gaule, p. 344), Long (p. 438) et M. Macé, avec le signe
du doute (Géogr. du Dauphiné et de la Savoie romaine,
p. 41); Morges, selon Katancsich (I, p. 175); la Cluse,
selon la Commission de la Carte des Gaules; Collet-de
Gras-Villars, selon Walckenaer (III. p. 45); Saint-Genis,
près de Mens, selon Lapie (p. 221).
5. 5emina5. (Gerainas, par erreur, sur les cui
vres d'Anvers 1598, de Nuremberg 1682 et de Bruxelles
1728.)—(II, A, 1-2)GEMINAE, vel GERAINAE, xx4 x4. m.
(2o"#) de la première Geminae; xxx1. m. (19") de
Brigantione. — D'Anville la porte à Jarain parce qu'il
lisait Gerainas sur les cuivres de Bruxelles (Votice de
la Gaule, p. 348); mais le manuscrit de Vienne porte
bien Geminas. Il se pourrait cependant que le moine de
Colmar eût mal copié et que le vrai nom de cette station
eût été Gerainae (voy. le paragraphe suivant). — Anon.
Ravenn. : « in Burgundia, fuerunt civitates : ... Gemina »
IV, 27. (Il est remarquable que précisément au-dessous
de ce nom répété deux fois il y en ait un autre également
répété, 2{larante. Cette répétition semble une faute du
copiste. Voy. cependant plus bas Alarante.) - Cette
4 1o (, A L L / A. — ROUTES,

route devait se confondre avec la précédente, venant de


Grenoble, pour gagner Brigantione, sans doute par la
vallée du Drac. — La seconde station du nom de Gemi
nas serait à la Chapelle-en-Valgodemard, selon Lapie
(p. 221) et au Clos dans le Valgodemard, selon Walcke
naer. M. Macé, qui suit une ancienne édition de laTable
et écrit Gerainas, porte cette station, avec le signe du
doute, à Vallouise (Géogr. du Dauphiné et de la Savoie
à l'époque romaine, p. 41 et carte).
Depuis Luco, l'étude de la section de la route qui
nous occupe présente de grandes difficultés. Elle a été
l'objet des recherches les plus minutieuses d'une commis
sion réunie à Grenoble en 1858, à l'effet d'éclaircir les
points douteux de l'ancienne topographie du Dauphiné.
M. Macé, qui a résumé les travaux et les discussions de
cette commission, s'exprime ainsi au sujet de cette voie
en la prenant dans le sens inverse, c'est-à-dire en partant
de la vallée de Briançon et en se dirigeant vers Valence :
« Elle devait quitter la route, qui conduisait à Cularo
(c'est-à-dire à Grenoble en partant de Briançon), à peu
près à l'endroit où est aujourd'hui le village de la Salle
(sur la Guisanne, un peu au S. E. du Moustier), franchir
le col de Fréjus, puis celui de l'Échauda et descendre au
village actuel de Vallouise, qui est appelé Vallis Jarentana
dans le Cartulaire d'Oulx, et qui pourrait bien être la
station de Gerainae de la Carte de Peutinger. De là, la
route suivait probablement la vallée de Beauvoisin, tra
versait le col de l'Alpe-Martin (c'est-à-dire passait dubas
sin de la Durance dans celui du Drac) et descendait dans
la vallée de Champoléon, vers les sources du Drac; de
là, elle gagnait Corps, soit par la vallée du Drac, c'est
à-dire par le Champoléon et le Champsaur, soit en tra
versant le col de Vallon-Pierre par le Valgodemard, c'est
(, A L L IA, – ROUTES. 41 1

à-dire par la vallée de la Severaisse, affluent de droite du


Drac (opinion qui nous paraît fort douteuse). De Corps,
la route allait très-facilement à Mers, qui, comme presque
tous les géographes l'ont dit, correspond vraisemblable
ment à la station de Geminas. De là elle pouvait arriver
à Luc, soit par le col de Menez qui aboutit à Châtillon,
soit, en inclinant d'abord à gauche, par le col de la
Croix-Haute, et, de là, par les pays où se trouvent au
jourd'hui les villages de Glandage, de Boule et de Miscon
(ces deux cols servent de passage de la vallée du Drac
dans celle de la Drôme); aucune direction ne peut d'ail
leurs être présentée comme certaine » (Mém. sur la
géogr. du Dauphiné et de la Savoie pendant la domi
nation romaine, et carte).
6. ſ3rigantion c, Briançon. Voy. plus haut, p. 4o2.
7. 2n 2tlpe Cottia, le passage du mont Genèvre.
Voy. plus haut, p. 4o3.

LXXIII. D'2tre [ at o, ARLEs,


A $tt 2t [pe (S ottia, MoNT-GENÈVRE.
2trel a to, Arles. Voy. plus haut, p. 334.
©rnagina, Saint-Gabriel. Voy. plus haut, p.333.
1. Clan o. — (I, C, 2) cLAvUM, GLAvuu Liru (Saint
Remy), vxxx. m. (12") d'Ernagina (Saint-Gabriel);
xxx. (18") de Ca{blalline (ces distances sont exactes);
xx.m. (16"!) d'une station de la route d'Aix dont le
nom se lit incomplétement, T.. icias (ce nombre est omis
sur les cuivres de Nuremberg 1682). — Oppidum des
Salyes et civitas de la prov. Warbonensis, puis, au
Iv° siècle, simple vicus de la prov. Viennensis. - Itin.
4 12 G A L L1A. – ROUTES.

Anton. : « Cabellione..., Glano mpm xvi, Ernagino


mpm xII » Wessel. p. 343-344; var. : la plupart des
manuscrits ont « Clano » comme la Table. L'Itinéraire
prenait peut-être une autre direction; en suivant le canal
de Douérion pour aller de Glanum à Ernaginum, il y
a Iv milles de plus (Statist. des Bouches-du-Rhône, I,
p.31 I).
VAsEs APoLLINAIREs.
l" vase. 2* VaSe.

ERNAGINVM ERNAGlNl
CLANVM VII| GLANVM VI|
CABELLIONEM XI| CABELLIONE Xll
3° vase. 4° vase.

ERNAG|N TRAlECTVM RHODAN| l><


CLANV Vlll GLANO X|
CABELLION Xll CABELLIONE Xll

— Plin. : « [in Warbonensi provincia ],... oppida


latina : ... Glanum Livii » Hist. Vat. III, v (iv), 6.—
Glanum Livii remonte au moins jusqu'à César, comme
le prouve l'inscription archaïque qu'on lit sur le magni
fique mausolée de Saint-Remy : SEX · L · M · IVLIEl .
c - F - PARENTIBvs svEIs (Millin, III, p. 4o7). On a
trouvé dans cette ville un monument élevé à un CVRA
TORI | PECVLI · R · P · GLANIco (Millin, III, p.407.
Enfin, un autre monument, trouvé dans les travaux du
chemin de fer, près de Tarascon, nous fait sans doute
connaître la tribu dans laquelle Glanum était inscrite :
T : CORNELIVs : voL - | PLANTA.... (Revue archéol.
I, 1844, p. 121). — Ptolem. : ºrà ro4touç (Kao4go ;),
2á\ve;, óv r6)etç.... TAxw6v... (23"3o'-43'3o') II,x (Ix), 15.
2. Cc »atline. (Les éditions d'Anvers 1598, de Nu
remberg 1682 et de Bruxelles 1728 portent Caballine
qu'on pouvait sans doute lire encore distinctement de
CA L LIA. – ROUTES• 413

leur temps; celles de Scheyb et de Mannert donnent


C.. alline.) — (I, C, 2) coLowIA cABELLIo vel cAhalio
cAvARUM (Cavaillon), xtx. m. (18") de Clano; xx. m.
(16"!) de Ad Fines (toutes les éditions antérieures por
tent xII). — Oppidum des Cavari, colonia de la prov.
Varbonensis, puis civitas de la prov. Viennensis.— Itin.
Anton. : « Fines..., Cabellione mpm xII, Glano mpm
xvI » Wessel. p. 343; cf. p. 388 : « Apta Julia...,
Cavellione mpm xxII, Arelate mpm xxx ».
VAsEs APoLLINAIREs.
1ºº vase. 2* vase.

CLANVM GLANVM
CA8ELLIONEM XII CA8ELLIONE XII
- - - - - - a - - - - AD FINES XII
APTAM IVLIAM XII APTA [VLlA X
3° vase. 4° vase.

CLANV GLANO
CABELLION Xll CABELLIONE Xll
AD FINES Xll
APTA IVLIA X APTA IVLIA XXI|

— Les monnaies donnent à penser qu'elle fut colonie,


avec droit latin, au temps de César, ou peu après sa
mort, années 44 et 42 av. J. C. (de la Saussaye, Wumism.
p. 142; cf. Herzog, Prov. Narbonn. p. 86). — Strabon
dit, en parlant de la route qui allait de Nîmes aux Alpes,
qu'elle passait ôtà Apooºvvix xxt Kz6x))ſovoç (IV, 1, 3);
c'est la Durance qui séparait le territoire des Salyes de
celui des Cavari : Topºgeiq ôè ôtx6aaw eiç Kx6zXXtovz
Tró\w h à pe#ï; Y6pz rāga Kzouxpov iati, x. t. X. IV, I, 1 I.
— Plin. : « [in Warbonensi provincia], .... oppida
latina : .... Cabellio » III, v (Iv), 6. — Ptolem. :
ûrà uèv toùç Seyz))zovoù:, Kzóapot éw Trô)et;.... Ka6e))tèw
xoMoviz (24"-44") II, x (Ix), 14. — Inscript. : C - SA
4 14 G A J. L I A. — ROUTES.

TRIVS · c · F · | voL : cABALIOINE · MIL.... (Steiner,


Inscr. Danub. et Rheni, n° 486); donc Cabalio étail
inscrite dans la tribu Voltinia. Celle-ci a été trouvée à
Cavaillon même : A - POMPEIVS SEX - F - FRONT0 !
ITER - SEX - LVCEIVS C - F - AFRICANVS L * L... F .
LABEO | c : LAREIvs c. F. FRONTo III VIR. F. C
(Murat. p. 486, n° 7); donc cette colonie était adminis
trée par des quatuorvirs. Elle avait un collége de fabri
cants d'outres : COLLEG - VTRl - CAB | L · WALER ,
SVCCESS. (Orelli, n°41 19).—Stephan. Byzant : Kafi)-
\tóv, Tó)t; Mzaaz)ſzç. Apteuſôopo; èv rp6tſ ytoſºzgºr
uévov. Tô è6vtxàv xxvà rèv èTty%ptov tûrow K26:))tovicw ,
xxxà ôe ròv 'EX)mvtxôv Kx6e))tovítm;. — Notit. Prov. :
« provincia Viennensis : .... civitas Cabellicorum »,
var. « civitas Carpentoratensium nunc Vindausca,
civitas Cabellium; civitas Carpentoracinsium, civit,
Cavallicorum; Cavellicorum; civit. Carpentoratensium
nunc Vindaisca, civ. Cabellicum; civ. Decensium, civ,
Cabellicorum; civitas Cavellicorum, Cabellicum, Ca
villicorum », Guérard, p. 25, note 3.

3. 2tù fin eg. — (II, A, 2) Ad FiNEs, xtt. m. (18"


de Caballine; x. m. (15") d'Apta Julia (xII, par erreur,
sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728).— Station située
à la limite des territoires des Cavari et des Volgientes
dans la prov. Narbonensis, puis limite de la prov. Vien
nensis et de la prov. Narbonensis II". — Voy. l'article
précédent pour les distances fournies par l'Itinéraire
d'Antonin et par les vases Apollinaires.— Aux confins
du diocèse d'Apt et de Cavaillon, selon d'Anville, qui
corrige les mesures des deux Itinéraires (Notice de la
Gaule, p. 3o4-3o5); à la jonction de la Lamergues et du
Calavon, selon Walckenaer (III, p. 42); à Mérindol,
G A L LI A. – ROUTES . 4 15

selon Lapie (p. 221); aux environs d'Oppède, selon


Ukert (II, 2"part. p. 443); à Notre-Dame-des-Lumières,
selon la Commission de la Carte des Gaules. Il résulte
des recherches de M. Toulouzan que la route actuelle
d'Apt à l'Isle est, en grande partie, la même que la voie
romaine. En suivant cette route depuis Apt, le long du
Calavon, autrefois Ducalo, on trouve sur la rive gauche
de cette rivière un lieu appelé aujourd'hui la Grando
Bégudo. C'est là qu'était la station appelée [Ad] Fines,
station qui est, en effet, placée par la Table à x milles
d'Apt (il y en a x seulement sur l'original). A la Grando
Bégudo, il y a beaucoup de vestiges d'antiquités; de plus,
les bases des piliers du pont qui est vis-à-vis sont de con
struction romaine. Le nom de [Ad] Fines donné à cette
station indique que c'était là qu'était la limite entre le
territoire des Vulgientes et celui des Vordenses (Statist.
des Bouches-du-Rhône, II, p. 312).

4. 2lpta iulia. — (II, A, 2) coLowIA JULIA APTA


vULGIENTIuM (Apt), x. m. (15") de Ad Fines (xII, par
erreur, sur les cuivres de 1598, 1682 et 1728); xx1. m.
(18") de Catuiacia.— Colonia du territoire des Vulgien
tes dans la prov. Warbonensis, puis civitas de la prov.
Varbonensis II". — Itin. Anton. : « Alaunio..., Ca
tuiaca mpm xvI, Apta Julia mpm xII, Fines mpm x,
Cabellione mpm xII » Wessel. p. 343; cf. p. 388';
« Alaunio..., Apla Julia mpm xxvIII, Cavellione
mpm xxII. »
VAsEs APoLLINAIREs.
I ** vase. 2° vase.

- - - - • - - - AD FINES
APTAM |VL1AM XI| APTA IVLIA X
CATVIAClAM X|| CATVlAClA XI|
4 16 G A L L IA. – ROUTES,

3° vase. 4° vase.

CABELLIONE
AD FINES
APTA IVLIA X APTA |VLIA XXI|
CATVlAClA Xll CATVIACIA Xll

— Plin. : « [in Warbonensi provincia],... oppida latina:


...Apta Julia Vulgientium » Hist. Nat. III, v (rv, 6,
— La colonie d'Apta Iulia était inscrite dans la tribu
Voltinia: elle était administrée par des iiu viri, et avait
d'ailleurs, comme les autres colonies romaines, un fla
mine d'Auguste, des augures, des ri viri Augustales, etc. :
inscript. : T : CAMVLLIO | T - FIL VOLT AEMILIAN0:
FLAMINI | llll VIRO COL IVL APT | ORDO A.ENSIVM
(Millin, III, p. 89), trouvée à Apt, où elle se voit en
core. - Un de ses pagi portait le nom de pagus Vor
densis Gordes : C : ALLIO · c · F · | VOLT : CELERI| III
VIR • FLAM - | AVGVR - COL • | • APT - EX - V . DEC . |
vORDENSES | PAGANI PATRONO (Spon, Misc. p.164).
— L - VERATIO | ENCOLPO | SEX VIRO | AVG....
(Murat. p. 755, n° 4; cf. Herzog, Gall. Narbonn,
append. epigr. n"424 et 429). — Notit. Prov. : «pro
vincia Marbonensis II",... civitas Aptensium », Gué
rard, p. 31. — Sidon. Apoll. : « Apta » IX, Epist. 9.
— Moyen âge : Praetextatus, episcopus civitatis Aplen
sis, Clementinus, episcopus ecclesiae Aptensis; Pappus,
episcopus ab Apta (Valois, Wotit. Gall. p. 27).
4. Catuia cia.— (II, A, 2) carUiAc14, xxx. m.(18"
d'Apta Julia; xvx. m. (23"4) d'Alaunio. — Station
de la prov. Narbonensis II".— Itin. Anton.(voy.l'article
r /

p récéd. )). VAsEs APoLLINAIREs.


1°r vase. 2º vase,

APTAM IVLIAM APTA |VLIA


CATVIACIAM XI| CATVIAClA Xll
ALAVNIVM XVI ALAVNIO XVI
(2 A L LIA. – R0UTES. 417

(le 3° et le 4° vase ne présentent pas de différences). —


Selon Honoré Bouche, à Céreste (Chor. de Provence,
III, 3); selon d'Anville, aux environs du Calaon, à
· Oppedete (Votice de la Gaule, p. 215), avis adopté par
Gosselin (ad Strabon.) et par Walckenaer (Géogr. des
Gaules, I, 259); selon Katancsich, Forcalquier (I,
p. 182); selon la Commission de la Carte des Gaules,
les Roquettes; selon Papon (Hist. de Provence, I, p. 66)
et selon Henry (Rech. sur la géogr. ancienne du dép.
des Basses-Alpes, p. 141-142, et carte), avis adopté
par M. Long (Antiq. romaines du pays des Vocontiens,
p. 45o), entre Reillane et Céreste, à Carluc, où condui
sent les mesures et où l'on trouve des débris antiques;
ce serait à Reillane même, suivant Ukert (II, 2° part.
p. 445), Lapie (p. 221) et Forbiger(III, p. 195, note 81).
5. 2t la unio. — (II, A, 2) ALAUNIUM, xu1. m.
(23"#) de Catuiacia; xxxxx. m. (2o"!) de Seguste
rone (sans doute pour xxt 114 : voy. les vases Apolii
naires et l'article suivant).—Station de la prov. Narbo
nensis II". — Itin. Anton. : « Segusterone..., Alaunio
mpm xxIIII, Catuiaca mpm xvI » Wessel. p. 342-343;
cf. p. 388.
VAsEs APoLLINAIREs.
Iºr vase, 2° vase.

CATV| AClAM CATV1AClA


ALAVNlVM XVl ALAVNIO XV|
SEGVSTERONEM XXIIIl SEOVSTERONE XXI|||
3° vase.

CATVlAClA
ALAVNlO XVi
SEGVSTERONE XXIIll

(le 4° ne présente aucune différence avec le 3). D'après


ces distances concordantes dans les quatre vases, il faut
27
418 G A L L I A. -- ROUTES.

corriger, à ce qu'il semble, la Table, et non l'Itinéraire,


comme le croyait d'Anville (Notice de la Gaule, p. 44).
— Parmi les différentes opinions relatives à l'emplace
ment d'Alaunium, la plus vraisemblable paraît être celle
de Papon (Hist. de Provence, I, p. 66), de Henry
(Géogr. ancienne des Basses-Alpes, p. 131-132, et
carte) et de Long, suivie par la Commission de la Carle
des Gaules, qui le porte à Alaun, ou Notre-Dame-des
Anges, sur la rive droite du Lauzon, affluent de droite de
la Durance. On y voit des aqueducs et on y a trouvé des
fragments d'inscriptions, aujourd'hui disparus (Antiq,
romaines du pays des Vocontiens, p. 448). Ce serait à
l'Hospitalet, dans les montagnes de Lurs, selon d'An
ville (loc. cit.); au passage du Lauzun, dans les mêmes
montagnes, selon Walckenaer (III, p. 42) et Katancsich
(I, p. 183); à Lurs ou à Brillanne, selon Ukert (Il,
2" part. p. 448) et Forbiger (III, p. 198, note 85,;
à Mane, selon Honoré Bouche (Hist. de Provence,
III, 3) ; à Pierrerue, selon Lapie, qui l'écrit Pieruys
(p. 221).
6. 5e gust tronc. — (II, A, 2) sEcUstEno (Siste
ron), xx1xx. m. (2o"!) d'Alaunio, xvt. m. (23"!
d'Alarante. — Oppidum, des Vocontii sans doute, puis
civitas de la prov. Warbonensis II". — Itin. Anton. :
« / apincum..., Alabonte mpm xvIII, Segusterone
mpm xvI, Alaunio mpm xxIIII » Wessel. p. 342-343;
cf. p. 388.
VAsEs APoLLINAIREs.
I°r vase. 2° vase.

ALAVNlVM ALAVNlO
SEGVSTERONEM XXllll SEONSTERONE XXllll
ALABONTEM XVl ALVBONTE XVI
VAPPlNCVM XVlll VAPPINOVO XVlll
G A L L1A. – ROUTES. 419
3° vase. 4° vase.

ALAVNIO ALAVNJVM
SEGVSTERONE XXIII| SEGVSTERONE XXIII|
ALABONTE XV| ALABONTE XV|
VAPPINco xvIII VAPINOVO XVII|

La première distance de la Table paraît donc devoir être


complétée ainsi : xxx1xx. m. (35*!). — Notit. Prov. :
« provincia Warbonensis II" : ....civitas Segesterio
rum », var. « Segestoriorum, Segesterorum, Segesta
riorum, Sigesteriorum, Segestiorum, Sigestericorum,
Segestorium, Sergestrocorum », Guérard, p.32. note 4.
— Moyen âge : Valerius, episcopus civitatis Segesteri
cae; Genesius, episcopus ecclesiae Segestericae; pagus
vel ager Secusteronensis, Sigistericus; le Cisteronois
(Valois, Wotit. Gall. p. 5o9). — Pour les antiquités de
Sisteron, voy. Henry, Rech. sur la géogr. ancienne du
dép. des Basses-Alpes, p. 125).
7. 2tl arante. — (II, A, 2) At Ahows (le Monestier
d'Alamon), xvx. m. (23"!) de Segusterone; xvt. de
l'autre Alarante, qui n'est sans doute qu'une répétition
vicieuse du même nom comme il paraît d'après les Vases
Apollinaires; il faudrait donc supprimer de ce parcours
un des deux Alarante et une des distances exprimées
par le nombre xvx et lire xuxtt. m. (26"!) de Vapin
cum. — Station se trouvant encore sur le territoire des
Vocontii. — Prov. Warbonensis II°. — Pour l'Itiné
· raire d'Antonin et les Vases Apollinaires, voy. l'article
précédent. — L'Itinéraire donne Alamonte, p. 388 de
Wesseling, et Alabonte, p. 342. — C'est là qu'on a
trouvé l'inscription de Caetronius (voy. plus haut,
l'article ad Deam Bocontiorum , p. 4o5). On y a
trouvé encore celle-ci : SlLVANO | SEX • MARIVS | V -
S : L : M (Long, Antiq. du pays des Vocontii, p. 443).
42o G A L L IA. - ROUTES.

— Moyen âge : monasterium Alamonis; castrum Ala


monis, en 1 193 (Honoré Bouche, Chorog. de Provence,
III, 3).
2t la rant t. — (II, A, 1) Est écrit deux fois, par
erreur, à ce qu'il semble; on remarquera cependant que
la mesure n'est pas la même : entre les deux Alarante,
on lit xu1; entre le second, à l'E., et Vapincum, on lit
xv444. Comme la station Ad Geminas est répétée éga
lement sur la route tracée immédiatement au-dessus,
on pourrait, à la rigueur, proposer de considérer cette
double répétition comme se rapportant à une route non
tracée et qui mettrait en communication Geminas et
Alarante, formant ainsi une jonction de la route de Die
à Briançon avec celle d'Apt à Embrun. Cette jonction
aurait donc eu xu1. m. (23"!); mais cette hypothèse
est fort peu probable et les Vases Apollinaires nous
invitent à considérer cette répétition comme une simple
erreur du moine de Colmar ou d'un des copistes qui
l'ont précédé (voy. l'article précédent pour l'explication
des mesures).
8. l)apin cum. — (II, A, 2) rapivcUM (Gap),
xvxxx. m. (26"!) d'Alarante; vx. m. (9") d'Ictodu
rus (distance omise sur les cuivres de 1598, 1682 et
1728), lequel est à vx. m. (1o"!) de Catorigomago,
ce qui fait xII milles entre Vapincum et Catorimag0
(mesures conformes à celles des Vases Apollinaires. -
Civitas de la prov. Warbonensis II° au Iv° siècle.—Itin.
Anton. : « Caturrigas..., Vapinco mpm xII, Monle
Seleuco mpm xxIII » Wessel. p. 357; « a Mediolano,
Vapinco, trans Alpes Cottias, mansionibus supra scrip
tis, mpm cCLv (377*). Inde ad Galleciam, ad leg vil
Geminam, mpm XII » (2777") Wessel. p. 387.
G A L L /A. •- ROUTES. 42 t
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.

Manuscrit de Paris. Variante du manuscrit de Vérone.

mansio Monte Seleuci


mutatio Daviano mil. vIII
mutatio Ad Fine mil. xII mutatio Ad Finem xII
mansio /apinco mil. xI mansio /appinco xI
mansio Catorigas mil. xII mansio Catoricas xII
(Wessel. p. 155).
VAsEs APoLLINAIREs.
I ** Vase. 2° Vase.

ALABONTEM ALABONTE
VAPPINCVM XVII| VAPPINOVO XVII|
CATVRRIGOMAGVM XI| CAT TVRRIGOMAG1 XII
3° vase. 4° vase.

ALABONTE ALABONTE
VAPPINCO XVIII VAPINOVO XVIII
CATVRIGOMAG XII CATVRIGOMAGO XI|

(Aurès, II° Tabl.). /apincum était donc au carrefour


de trois routes : une sur Segustero Sisteron; une sur
ad Deam Bocontiorum Die, et la troisième sur Eburo
dunum Embrun. — Notit. Prov. : « provincia Narbo
nensis II" : ....civitas Vappincensium », var. « Gua
pincensium; civitas quod est Labordo Wappecensium »
(Guérard, p. 32, note 3); on remarquera cependant que,
dans le Hiérosolymitain, qui est aussi du même siècle,
/apincum figure comme une simple mansio. - Anon.
Ravenn. : « in Burgundia regione,... civitates : ....
Baptnco » IV, 27. — Greg. Turon. : « Vapigensis
ecclesia » V, 21-28; VII, 28; 34; 37-39. — Moyen
âge : « Constantius, episcopus civitatis /appincensis ;
Vellesius, episcopus ecclesiae Vappincensis, Vappicen
sis (Valois, Notit. Gall. p. 584-585). —Monn. Mérov. :
vAPINco.— Monn. Épiscop. : vAPIENsis; s. I. EPIscoPvs
422 (, A L L1A. - ROUTES.

R( vAPINCENsIs; EPIsQoPvs R vAPITENsIs; vAPIE; vAPICESIs


R( EPIscoPvs (Poey d'Avant, Monn. féod. III, p. 23-24 .
9. 3 ct oòuru. — (II, A, 2) rctopunUu ou 1cropt
RUs, vx. m. (9") de Vapincum (distance omise sur les
cuivres de 1598, 1682 et 1728); vx. de Catorigomago.
C'est la seule mention que l'on trouve, dans les Itiné
raires, de cette station, qui ne saurait être éloignée de
la Bâtie-Neuve sur la Vence, à moitié chemin de Gap à
Chorges. — C'est certainement cette localité qui figure
dans l'Anonyme de Ravenne sous le nom altéré d'Idodi
mas, entre Chorges et Gap : « in Burgundia regione,...
civitates : ...Canduribagus, Idodimus, Bapinco» IV,27.
10. C u t orig om a g°. — (II, B, 2) cATURIGoMucts
(Chorges), vx. m. (9") d'Ictodurum; v11.(io"!) d'Ebu
runo.— Oppid. (?) des Caturiges, puis civit. de la prov.
des Alpes Maritimae.— Itin, Anton. : « Eburoduno...,
Caturrigas mpm xvII, /apincum mpm xII » Wessel.
p. 342; cf. p. 357 qui présente des différences : « Ebu
roduno..., Caturrigas mpm xvI, Vapinco mpm xII. »
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.
Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

mansio Vapinco mansio Vappinco


mansio Catorigas mil. xII mansio Caloricas xII
mansio Hebriduno mil. xvI mansio Ebreduno xvi
(Wessel. p. 555).
VAsEs APoLLINAIREs.
I** vase, 2º Va56.

VAPPINCVM VAPPlNOVO
CATVRRIGOMAGVM X|| CATVRRIGOMAGl Xll
EBVRODVNVM XVlll EBVRODVNO XVll
3° vase. 4° vase.

VAPPINCO VAPlNOVO
CATVRIGOMAG Xll CATVRIGOMAG0 Xll
EBVRODVNO XV|| EBVRODVNO XVll
(, A L L I A. – ROUTES. 423

(Aurès, II°Tabl.).— Notit. Prov. : « provincia Alpium


Maritimarum : ... civitas Rigomagensium », var. « Ri
gumagensium, Rogomagensium, » Guérard, p. 33,
note 2.— Voy. plus haut, Caturiges, le peuple, p.34.
— Inscript. : ...F : INV : AVG : ll : COS : PROCOs .
CIVIT : CATVR (Spon, Miscell. p. 161). Donc Caturi
gomagus, ou du moins le territoire des Caturiges for
mait bien une cité. — Anon. Ravenn. : « in Burgundia
regione,... civitates : ... Canduribagus » IV, 27.
11. Éburun o. — (II, B, 2) EBRoDUNUM (Embrun),
u1x. m. (pour xu1x, 25 kil. : voy. les Vases Apolli
naires) de Catorigomago; xvxx. (25") de Rama. —
Vicus des Caturiges, puis civitas et metrop. de la prov.
des Alpes Maritimae. — Itin. Anton. : « Ramae...,
Eburoduno mpm xvIII, Caturrigas xvII » p. 341-342 ;
cf. p. 357, différences : « Ramae..., Eburoduno mpm
xvII, Caturrigas mpm xvI. »
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.
Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

mansio Catorigas mil. xII mansio Catoricas xII


mansio Hebriduno mil. xvi mansio Ebreduno xvi
inde incipiunt Alpes Cottiae. inde incipiunt Alpes Penninae.
mutatio Ramae mil. xvII mutatio Rame mil. xvII
(Wessel. p. 555.)
VAsEs APoLLINAIREs.
1°* vase. 2° vase.

CATVRRlGOMAGVM CATTVRRIGOMAG|
EBVRODVNVM XVlll EBVRODVNO XVll
RAMAM XVll RAMA XV1|

Le 3° et le 4° vase ne diffèrent pas du 2° (Aurès, II°Tabl.).


— Strab. : E6pôôooov xºum, IV, 1, 3. — Ptolémée la
mentionne comme appartenant aux Caturiges, mais il ne
lui donne pas le nom de Tó\t;; il dit simplement : Katou
424 G A L L IA. - ROUTES.

piyov èv Tpzizt; 'A)reaw 'E6op6ôouvow (29'4o'-44'3o') Ill,


1, 39. — Ce n'est qu'à la fin du rv° siècle qu'Ebrodu
num apparaît comme chef-lieu de civitas; elle est men
tionnée comme metropolis dans la Notitia Galliae :
« provincia Alpium Maritimarum, metropolis civitas
Ebrodunensium », var. « Ebredunensium, Ebrodonen
sium, Ebridunensium; civ. Haebredunense; Ebrudu
nensium », Guérard, p. 32, note 8. — Le passage de
la Wotitia Dignitatum relatif au : « praefectus classis
Barcariorum, Ebruduni Sapaudiae » Böck. II, p. 118,
ne concerne pas Embrun, mais Yverdun (voy. Bock.
II, p. 1o14 et suiv., et plus haut Eburoduno, p. 234,
— Anon. Ravenn. : « in Burgundia regione,... ci
vitates : ... Ebruduno » IV, 27. — Monn. Mérov. ;
EBERDvNo; EBREDvNo. — Siége archiépiscopal au moyen
âge : pagus Ebrodunensis; comes Ebroduni (Valois,
Motit. Gall. p. 139).— Monn. Archiépisc. : R : ARCHIErs,
R( EBREDUNENsis (Poey d'Avant, Monn. féod. III, p.21 .
— Il est remarquable que la leçon de la Table soit plus
rapprochée du nom moderne d'Embrun que tous les
autreS texteS.

12. li amu. — (II, B, 1-2) RAMA (Casse-Rom),


·xvxx. m. (25") d'Eburuno; xvxxx.t. (27") de Brigan
tione. — Station des Alpes Cottiae. — Itin. Anton. :
« Brigantione..., Ramae mpm xvIII, Eburoduno mpm
xvIII » Wessel. p. 341-342; cf. p. 357; légère diffe
rence : « Brigantione..., Ramae mpm xvIII, Eburoduno
mpm XVII. ))
ITINÉRAIRE HIÉRosoLYMITAIN.

Manuscrit de Paris. Manuscrit de Vérone.

mansio Hebriduno mansio Ebreduno


inde incipiunt Alpes Cottiae. inde incipiunt Alpes Penninae.
mutatio Ramae mil. xvII mutatio Rame xvII
G ALL I A. –- ROUTES. 425

mansio B)rrigantum mil. xvII mansio Byrigane xvII


inde ascendis Matronam. inde ascendens Matroniam.
(Wessel. p. 555.)
VAsEs APoLLINAIREs.

EBVRODVNVM EBVRODVNO
RAMAM XVI| RAMA XVll
BRIGANTIVM XVIII BRIGANT1O XVIll

Le 3° et le 4° vase ne diffèrent pas du 2". — Anon.


Ravenn. : « in Burgundia regione,... civitates : ... Rama »
IV, 27. — L'abbé Albert (Hist. géogr. natur. etc. du
diocèse d'Embrun, 1783), M. Ladoucette (Hist. des
Hautes-Alpes) et Mgr Depéry (Hist. hagiologique du
diocèse de Gap) ont raconté, d'après des documents
authentiques, « comment ce bourg de Rama, qui, au
moyen âge, était un atelier monétaire, fut emporté, au
xII° siècle, par un débordement de la Durance. Il n'en
reste plus qu'un château, désigné sous le nom de Casse
Rom, indiqué dans la Carte des Alpes du général Bourcet
près du confluent de la Durance et de la Biaisse, entre
les deux villages, de la Roche, situé sur la rive gauche
de la Durance, et de Champcella, situé sur la rive
droite » (Macé, Mém. sur la géogr. du Dauphiné pen
dant la domination romaine, p. 34, et carte).
ſ3rigantion t, Briançon. Voy. plus haut, p. 4o2.
3n a l p e C ottiu, Mont-Genèvre. Voy. p. 4o3.

LXXII. D'2tre [ ato, ARLEs,


A $n 2t [pe $lRaritiuta, TURBIA — (VIA AVRELIA).
2tr tl ato, Arles. Voy. plus haut, p. 334.
©rnagina, Saint-Gabriel. Voy. plus haut, p. 333.
Clano, Saint-Rémy. Voy. plus haut, p. 411.
426 G A L L IA. -- ROUTES ,

1. dit ici ag. (La seconde lettre est effacée en par


tie, la troisième a tout à fait disparu, la quatrième
paraît avoir été un i. On ne peut guère douter que ce
nom n'ait été très-lisible en 1598, lorsque Jean Moller
fit le dessin reproduit par les cuivres d'Anvers, car on
lit Tericias sur ces cuivres et sur ceux de Nuremberg
1682 et de Bruxelles 1728; en 1753, Scheyb n'a pu
lire que (it isiae qui est fautif, car le c est encore très
visible entre les deux i; l'édition de Mannert corrige
mal en Qiui cias lorsqu'il était impossible en 1823 de
lire un u ni aucune autre lettre avant le premier i; il
devait donc primitivement y avoir Citricia5.)—(I,C,2,
TERicIAE (peut-être pour 2turtlias Aureille, où sont
des ruines romaines importantes et où tombent les me
sures), xx. m. (16"#) de Clano (mesure omise sur les
cuivres de Nuremberg 1682); xvxxt. (26"!) de Pisauis.
La route porte encore aujourd'hui, en Provence, le nom
de Camin Oourelian. Les ruines de l'époque romaine
trouvées à Aureille ont été décrites dans la Statistique
du dép. des Bouches-du-Rhône (II, p. 449). — Com
mune de Mouriès, à Tour-Neuve ou Mouve, selon Orte
lius et Katancsich (I, p. 184 ; à Saint-Martin-de-la-Crau,
selon Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 1o4);
aux environs d'Aiguières ou d'Aureille, selon d'Anville
(Wotice de la Gaule, p. 64o); à Aureille même, selon
la Commission de la Carte des Gaules; à Sainte-Croix,
au-dessus de Salon, selon Ukert (II, 2° part. p. 436,
à Jean-Jean, selon la Statistique des Bouches-du Rhône
(II, p. 31 1) et Forbiger (III, p. 193, note 79); à Bois
Vert, selon Lapie (p. 221). Plusieurs bornes milliaires du
règne d'Auguste ont été trouvées sur ce parcours, mais
aucune ne porte conservées les indications de distances
en milles (voy. Herzog, Gall. Varbonn. append, epigr.
G A L L I A. - ROUTES. 427

p. 136-137, n° 626, 2-,). Honoré Bouche rapporte que,


sur une borne milliaire trouvée à Lenson, on lisait :
VIAM AVRELIAM (Chorog. de Provence, IV, 4).
2. pis auig. — (II, A, 2) Pisarae (?), xvxxx. m.
(26"!) de Te[r]icias; xuxxx. d'Aquis Sestis. — Vers
les confins des prov. Viennensis et Varbonensis II".
— Fragments de voie romaine, vers Pelissane, à la cha
pelle de Saint-Jean-de-Bernasse, où, selon la Statistique
des Bouches-du-Rhône (II, p. 31o), on a trouvé des
antiquités importantes, avis partagé par Ukert (II,
2° part. p. 436), Walckenaer (III, p. 1o4) et Lapie
(p. 221); aux Pinnes, selon Katancsich (I, p. 184); aux
Récassiers, selon la Commission de la Carte des Gaules.
3.2tquis.erstis. ɺ — (II, A, 2) AQUAE sEx
TIAE; coLoNIA JU LIA AUGUSTA AQUIs SEXTIIS SALLUVIORUM
vel sALYUM (Aix), xu111. m. (26" !) de Pisauis; xu.
(22") de Tegulata; xvxxx. de Masilia Grecorum ;
xlxxxx, (65") de Reis Apollinaris (le tracé entre ces
deux derniers points est omis). Aquis Sextis était donc
au carrefour de quatre routes. — Oppidum des Salyi,
puis de la province Narbonnaise, puis colonie sous Au
guste, et enfin, au Iv° siècle, métropole de la prov. Var
bonensis II". — Itin. Anton. : « Tegulata..., Aquis
Sextis mpm xvI, Massilia mpm xvIII » Wessel. p. 298
299. — On lit dans l'Epitome de Tite-Live, l. LXI :
« C. Sextius proconsul, victa Salluviorum gente, colo
niam Aquas Sextias condidit, ob aquarum copiam e
calidis frigidisque fontibus atque a nomine suo ita appel
latas ». — Cf. Acta triumph. Capitolina, a. U. c. 632
(121 av. J. C.) : c : SExTIvs : c · F · c · N · CALVIN .
PROCOS... | DE : LIGVRIB - VOCONTIElS . SVLLVVEISO.
(Corp. Inscr. Lat. vol. I, p. 46o). Le passage de l'Epi
428 (G A L L / A. - ROUTES.

tome de Tite-Live que nous venons de rapporter a fait


croire que la colonie romaine datait de l'an 121; or il
faut se rappeler que l'Epitome n'est pas de Tite Live,
mais d'un grammairien qui avait analysé chaque livre
pour composer ces Argumenta, on comprend facilement
comment ce grammairien a pu donner à cette ville le titre
de colonia qu'elle portait à l'époque où il écrivait, quoi
qu'elle ne fût qu'un simple oppidum au temps dont par
lait Tite Live. La preuve que la colonie romaine n'existait
pas au temps de C. Sextius, ni même au 1" siècle avant
Jésus-Christ, c'est que Cicéron n'en parle pas dans le
Pro Fonteio, quoiqu'il mentionne Marseille après Nar
bonne (Fragm. I, III), et que Strabon n'attribue pas
non plus à Aix la condition de colonie romaine : ....iz
Neuz6gou ôè ôià Oùyépvov xai Tapoûaxtovo; ei; tz heºuà ôztz
và xé#tvz zz)oºgevz (IV, I, 3); il dit seulement que Sex
tius y mit une garnison romaine : Sé#rto; ſoûv 6 zzraï -
ox; roùç X3)uzç, où Tro)ù &ro0ev tiç Mzaaz)tzç xriga; rô)w
óu6vwpow ézotoû te xzi tôv ºôxrov tôv ºecuāw, cw tvz
uerz6e6)mxévxt pzaiv eiç yoypá, èvtx003 re ppoupàw zarºziºs
'Pogziov, x. r. ). (IV, I, 5). — Velleius Paterculus :
« trans Alpes, circa Aquas Sertias, amplius CL millibus
hostium trucidatis, gentem excisam Teutonorum (I, 15).
— Florus : « sub ipsis Alpium radicibus adseculus
|C. Marius] in loco quem Aquas Sextias vocant proelio
oppressit [Teutonos] ». (I, xxxvII, ed. O. Jahn, p. 60,
l. 26-28). — Plutarch. : oûto ôù rpoïóvre;, èyévov r#
voïç xz)oug évot; ûôzat 2e#tiot; (C. Marius, xvIII (xx).
— Ainsi aucun des auteurs qui parlent d'une époque an
térieure à Auguste ne désigne les Aquae Sextiae sous le
nom de colonie. Il est certain, d'après les monumenls,
qu'elle reçut une colonie romaine seulement sous Augusle
puisque son nom, dans l'inscription de Saint-Gabrie
G A L L IA. -- ROtJTES. 429

· (Ernaginum) est COL : IVLIA | AVG : AOVIS : SExTIs


(voy. plus haut, p. 333). — Cependant Pline ne lui
donne pas non plus le titre de colonie, qu'elle portait
certainement de son temps ; mais seulement celui de
ville latine : « [in Varbonensi] ...oppida latina : Aquae
Sextiae Salluviorum » (Hist. Nat. III, v (Iv), 6);
« urbes condunt [aquas]. ....Sertias, in Warbonensi
provincia » (XXXI, II). Or, on sait que le tableau géo
graphique de Pline n'est guère qu'une énumération tirée
de l'Orbis pictus et des mémoires d'Agrippa, énuméra
tion dans laquelle l'auteur n'a souvent pas même pris
la peine d'introduire les changements survenus depuis
Agrippa jusqu'à l'époque à laquelle il écrivait. C'est le
cas des Aquae Sextiae qu'il aurait dû ranger parmi les
colonies romaines créées par Auguste. — C'est chez Pto
lémée que le nom de colonia paraît pour la première
fois dans les auteurs : 5T à voútou; [Kzozgoug], 2x)oeç, ów
Trá)et; ... "rôxtx Xé#tvx xoXovía (24"3o'-43'4o') II, x (Ix),
15; mais les monuments suppléent aux écrivains et nous
instruisent de la condition des Aquae Sextiae aux pre
miers siècles de l'Empire : on trouve, sur un monument
découvert à Aix, et qui est de l'an 137 après J. C. :
...PATRONO COL... (Herzog, Gall. Narbonn.append.
epigr. p. 77, n° 364); elle était inscrite dans la tribu
Voltinia et fut administrée par des praetores d'abord,
puis par des duumviri : SEX : ACVTIVS · VOL | AOVILA :
PRAETOR... (Garrucci, Bullett. dell'Instit. arch. 186o,
p. 22o); CISIVS.... | AEDIL : PRAEF : PRO - ſl : VIR....
(Murat. p.769, n°5).— Elle avait des seviri Augustales :
P . SEXTIVS - FLORVS | SEVIR - COL • IVL | AOVIS....
(Grut. p. 469, n° 1); un collége de centonarii : D : M |
c - VALCl | VICTTORINI | SEVIR • AVG | ITEM | EX NV
MERO | COLL : CENTON.... (Herzog, Gall. Narbonn.
43o G A L L1A. – ROUTES,

append. epigr. p. 8o, n°381). — Pour ce qui concerne


la prospérité des eaux thermales, voy. Sidonius Apolli
naris qui les appelle les Baiae des Gaules : «ires Phocida
Sextiasque Baias » (XXIII, v. 14), et pour ce qui tou
che leur décadence, voy. Solin (Polyhist. 2) et Greppo
(Études sur les eaux therm. de la Gaule, p. 86-93)
— Au Iv° siècle, dans la Votitia Provinciarum : « me
tropolis civitas Aquensium prov. Narbonensis II"|»
Guérard, p. 26. — Au vi° siècle, Grégoire de Tours :
« Aquenses et Aquinses » IV, 39, et Lib. glor, confess,
— Anon. Ravenn. : « in Septimania,... civitates : ....
Aquis Sextis » IV, 28.—Au moyen âge : urbs Aquina,
Aquisextienses (Valois, Votit. Gall. p. 29-3o).

4. @ t gul a t a. — (II, A, 2) TEGULATA, xv. m,


(22") d'Aquis Sestis; xv1. m. (23"#) de Ad Turrem.
— Station de la Via Aurelia, dans la prov. Varbonen
sis II". — Itin. Anton. : « Ad Turrem..., Tegulata
mpm xvi, Aquis Sextis mpm xvi » Wessel. p. 298,-
Anon. Ravenn. : « in Septimania..., civitates : Tegu
licia » IV, 28. — La distance de xv milles à partir
d'Aix, conduit à l'endroit où s'élevait la pyramide en
briques dite de Marius, encore subsistante, paraît-il, au
xv° siècle (voy. la description que M. de Saint-Vincens
a donnée de la tapisserie des seigneurs de Pourrières,
Notice, Paris, 1814, p. 1 1 et 12, cf. Statistique des
Bouches-du-Rhône, II, p. 265). Un des auteurs de la
Statistique pense que le nom de cette station venait du
monument dit de Marius. On a trouvé des traces de la
voie Aurélienne entre Aquae Sextiae et Tegulata, au
Tholonet, puis au bas de la montagne du Sengle (Sla
tistique des Bouches-du-Rhône, II, p. 3o9).— Tegulala
serait donc près de la Grande-Peigière, ou, mieux,
G A L L1A. - ROUTES. 431

Pugère, selon Honoré Bouche (Chorogr. de Provence,


III, 4), d'Anville (Notice de la Gaule, p. 638), Rabou
(Mém. sur l'ancienne voie Aurélienne, Revue archéol.
1861, III, 124), Ukert (II, 2° part. p. 439), Forbiger
(III, p. 193, note 79), Truc (Forum Voconii, p. 9),
Aube (Étude sur les voies romaines du Var, p. 16) et
la Commission de la Carte des Gaules; à Tretz, selon
Walckenaer (Géogr. des Gaules, III, p. 1o3); à Saint
Maximin, selon Simler, cité et combattu par Wesseling
(loc. cit.); à Auriol, selon Lapie (p. 22o).
5. 2t à tur rem. — (II, A, 2) Ad TURRIu, xv1. m.
(23"!) de Tegulata; xu11.m. (25") de Mantauone. —
Station de la Via Aurelia, dans la prov. Narbonen .
sis II". — Itin. Anton, : « Matavonio..., Ad Turrem
mpm xIIII, Tegulata mpm xvi » Wessel. p. 298. — A
Tourves, selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 665),
Honoré Bouche, qui cite le nom du moyen âge, Torre
vez, figurant dans un ancien pouillé du diocèse d'Aix
(Chorogr. de Provence, IV, 2), l'auteur de la Statis
tique des Bouches-du-Rhône (II, p. 3o9), M. Rabou,
qui en décrit les antiquités (Mém. sur l'ancienne voie
Aurélienne, Revue archéol. 1861, III, p. 124), Ukert
(II, 2° part. p. 439), Forbiger (III, p. 193, note 79),
Walckenaer (III, p. 1o3), Truc (Forum Voconit, p. 9),
Aube (Étude sur les voies romaines du Var, p. 15) et
la Commission de la Carte des Gaules; à Saint-Maximin,
selon Katancsich (I, p. 187) et Lapie (p. 22o). — Une
borne milliaire de Néron a été découverte près de Tour
ves, une autre entre Tourves et Cabasse, à Brignolles, qui
se trouve aussi sur le tracé de la Via Aurelia (Rabou,
(loc. cit.).
6. ftl at a u on t. — (II, A, 2) Mararo, vel Mataro
432 (2 A L L1A. - ROUTES.

NIUM, xvtt. m. (25") de Ad Turrem; xxx1. m. (32'!)


de Foro Voconi (il faudrait x, valant 14 kil.; voy. l'ar
ticle suivant). — Station de la Via Aurelia, dans la
prov. Narbonensis II". — Itin. Anton. : « Forum Vo
coni..., Matavonio mpm xII, Ad Turrem mpm xIIII »
Wessel. p. 298.— Borne milliaire dans le cimetière de
Cabasse :
| M P - C A E S
F L ° V A L
C O N S T A N
TINO P • F • AVG
D |V| MAXlM|AN |
AVG N EPOT |
DlVl - CONSTANTl
AVG • Pll • FlLlO
XXX||||

(Bouche, Chorogr. de Provence, p. 129). Ce chiffre de


xxxIIII milles ne peut se rapporter qu'à la distance de
Fréjus au lieu où a été trouvée la pierre, car d'Aix à ce
lieu il y a xxxxvIIII milles; or entre Cabasse et Fréjus
il y a 41 kil. en ligne droite, ce qui ne fait que xxvII
milles; mais il s'en faut de beaucoup que la route ait pu
être droite entre ces deux points; les chiffres de l'Itiné
raire d'Antonin sont donc trop faibles, mais ceux de la
Table paraissent trop forts.
TABLE. ITINÉRAIRE

for o iulii Foriſm Juli


forc Do coni xuxx Forum Voconi mpm xII
ftlatauont xxt1 Matavonio mpm xII
-

3XXX1X XXIIII

Il conviendrait probablement de corriger la distance


xxxx entre Foro Voconi et Matavone en x et celle de
GA L L1A. – ROUTES. 433
Foro Julii à Forum Voconii en xxx4 x4 milles au lieu
de xv11, correction exigée par la lettre de Plancus à
Cicéron (voy. l'article suivant). Matavone était certai
nement à Cabasse ou à peu de distance de ce village,
vers lequel on a trouvé l'inscription suivante, qui est du
temps de Caligula :
P R O • S A L V T E
C • CAESARIS • GERMAN
F ° GERMANIC1 - AVGVST
PAGVS • MATAVONICVS

Noyon (Statist. du Var, p. 229).— A Vins, selon d'An


ville (Notice de la Gaule, p. 442) et Walckenaer (III,
p. 1o3); à Cabasse, selon Wesseling (loc. cit.), Honoré
Bouche, Rouard, Reichard, Katancsich (I, p. 187), Rou
chon (des Saliens, Mém. de l'Acad. d'Aix, VIII, p. 34o)
et la Commission de la Carte des Gaules; à Cabasse
ou dans le voisinage, selon Rabou (Mém. sur l'ancienne
voie Aurélienne entre Antibes et Aix, Revue archéol.
nouvelle série, 1861, III, p. 122), Herzog (Gall. Var
bon. append. epigr. p. 135); à 3 kil. au S. O. de
Cabasse, à un lieu appelé la Seigneurie et Campdumy,
| selon M. Truc (Forum Voconii, p. 9). M. Aube décrit
les antiquités trouvées en cet endroit, et il ajoute : « du
Luc, la voie Aurélienne, au lieu de suivre la route ac
tuelle sur Brignolles, s'engageait dans la vallée dite le
Val-de-Solliers, en suivant le chemin appelé, au moyen
âge, Chemin royal, le long duquel on a découvert, dans
ces derniers temps, des tombeaux, des urnes funéraires,
des meules à blé portatives et un fragment de colonne
qui paraît être un tronçon de pierre milliaire » (Étude
sur les voies romaines du Var, p. 13-14). L'abbé Girar
din, dans une Votice manuscrite sur le diocèse de Fré
28
434| G A L L I A. — ROUTES.

jus, place Matavone à Pignaus; Alting, dans ses notes


manuscrites sur la Table de Peutinger, citées par Wesse
ling (loc. cit.), corrige Matavone en Matarone, en vue
d'une identification avec Thoronnet sur l'Argens; Lapie
porte Matavone près de Brignoles (p. 22o), Ukert, aux
environs de Montfort (II, 2° part. p. 439), Forbiger, à
Montfort même (III, p. 194, note 79).

7. for o bo c o tti. — (II, A, 2) FoRUM rocovil,


xxx4. m. (pour xv, valant 22 kil.; voy. l'article précé
dent) de Foro Julii, xvxx1x. m. (27") d'Anteis, sur la
route de Reii Riez. Foro Voconi était donc au carrefour
de trois routes. — Oppid. latinum de la prov, Marbo
nensis I1". — Itin. Anton. : « Forum Juli..., Forum
Voconi mpm xII, Matavonio mpm xII » Wessel. p. 297
298.— Voy. la borne milliaire de l'article précédentin
diquant la distance de Fréjus à Cabasse en passant par
Foro Voconi, cette distance est de xxxIIII milles, or on
lit dans la lettre de Plancus à Cicéron : « Antonius, ld.
Maiis ad Forum Julii cum primis copiis venit.Ventidius
bidui spatio abest ab eo. Lepidus ad Forum Voconiicas
tra habet, qui locus a Foro Julii quattuor et vigintimilia
passuum abest » (ad Famil. X, 17); donc le Forum Vo
conii doit être cherché à xxmII milles de Fréjus d'une part
et à x milles de Cabasse de l'autre ; donc les distances
fournies par l'Itinéraire sont certainement insuffisantes et
celles de la Table sont très probablement inexactes, par
un défaut contraire. Comparez avec la lettre de Plancus,
celle de Lepidus, écrite « ex castris, ex Ponte Argenlev»
(Pont-sur-Argens) le xI des calendes de juin : « quum
audissem Antonium cum suis copiis, praemisso L. An
tonio cum parte equitatus, in provinciam meam venire,
cum exercitu meo ab confluente Rhodano(?)castramovi,
· GALLIA. — ROUTES. 435

ac contra eos venire institui. Itaque, continuis itineri


bus ad Forum Vocontium (pour Voconii) veni et ultra
castra ad flumen Argenteum contra Antonianos feci »
(ad Famil. X, 34).— Plin. : « [Marbonensi provincia],
in mediterraneo,... oppida latina : ... Forum Voconii »
· Hist. Nat. III, v (Iv), 6. — Anon. Ravenn. : « in Sep
timania, ... civitates : ... Foro Boconi » IV, 28. —
' I'emplacement du Forum Voconii a été l'objet de lon
gues discussions et la question n'est pas encore complé
tement éclaircie. Ce serait le Luc ou le Canet, selon
· Wesseling (loc. cit.), Honoré Bouche (Hist. de Pro
vence, III, 4), Papon (Hist. de Provence, I, 36), Walc
kenaer (III, p. 1o2), l'abbé Liotard, Lapie (p. 22o),
Frédéric Aube (Forum Voconii au Luc en Provence,
, 1864 ; cf. Réponse à la notice de M. Thouron, 1865,
et Études sur les voies romaines du Var, 1867, du
même); ce serait Vidauban à l'E. du Canet, selon Ukert
(II, 2° part. p. 44o), Forbiger (III, p. 194, note 79)
·et Reichard; Gonfaron, selon Ménard et d'Anville (Vo
-tice de la Gaule, p. 327); le village ruiné de Cagnosc
près de Gonfaron, selon Rouchon (des Saliens, Mém. de
l'Acad. d'Aix, VIII, p. 3o6); les Arcs sur-Argens, selon
M. Truc, maire des Arcs, qui décrit les ruines romaines
très-importantes trouvées en ce lieu (Forum Voconii
aux Arcs-sur-Argens, 1864) et selon M. Thouron, pré
sident de l'Académie de Toulon (Rapport inséré au Bul
letin de cette société, 32° et 33 années, 1864-1865).
Draguignan, selon Sanson; Brignolles, selon Raymond
Soleri et Jean Bonny; Châteauneuf, entre Vidauban et
le Cannet-du-Luc, selon le commandant Rabou, qui
a reconnu les débris d'un pont romain dans l'Argens
près de cette localité, et qui signale un fragment de
voie romaine qui y a été récemment découvert (Mém.
436 GA L LIA. ROUTES,

sur l'ancienne voie Aurélienne entre Antibes et Air,


Revue archéol. nouvelle série, III, p. 121-122), opinion
adoptée par la Commission de la Carte des Gaules,
M. Vivien de Saint-Martin ne voit d'hésitation possible
qu'entre l'identification proposée par d'Anville et celle
de M. Rabou (Année géogr. III, p. 379). Les ruines
signalées aux Arcs-sur-Argens ont cependant leur impor
tance. Mannert propose de chercher le Forum Voconii
au-dessous de Lorgues (II, 1" part. p. 88, édit. de
1789). C'est vers Lorgues également que Cluvier porte
cet oppidum, dans sa carte des Alpes Cottiae (Italia
antiqua, I).
Plusieurs bornes milliaires ont été relevées sur la
route d'Aix à Fréjus : 1° celle de Cabasse (voy. plus haut,
n° 6); 2" une autre qui date du règne d'Aurélien, en 273
(Maffei, Gall. Ant. p. 36); 3" une du temps d'Antonin
le-Pieux, en 145 (Millin, II, p. 493); 4°une de Néron,
en 58 (Millin, II, p. 492); 5° celle-ci, qui indique que
la voie Aurélienne fut réparée sous Tibère 3o-31 : TIB .
CAESAR | DlVl : AVG · F · AVG | PONTI · MAXIM · TRlb !
POTE : xxxll | vIAM REFECIT (commandant Rabou,
Revue archéol. 1861, III, p. 1 17); 6° enfin la seule qui
donne une distance, avec celle de Cabasse : lMP : CAE
SAR - DIVI · F | AVGVSTVS IMP • XI | TRIBVNITIA | P0
TESTATE : xl | Illl (Murat. p. 442, 6). Elle est datée,
comme on voit, du règne d'Auguste, 12 de notre ère;
elle a dû être trouvée à Iv milles de Fréjus.

8. foro ivlii. f f (La vignette représente trois


guérites. Les cuivres de Bruxelles portent, par erreur,
| Foro iuly.) — (lI, A, 2) FoRUM JULu; colowta cL1s
sIcA PAcEVsIs OcTAVANORUM FoRo JULIENsis; FORUM
Juliun PAcAtUM (Fréjus), xvxx. m. (25") de Forº
GA L L IA. –- ROUTES. 437
Voconi; x U11. de Ad Horrea. — Colonia romana,
de la prov. Varbonensis et, au Iv° siècle, de la prov.
Marbonensis II*. — Itin. Anton. : « Ad Horrea...
Forum Juli mpm xvIII, Forum Voconi mpm xII »
Wessel. p. 297-298. — Bornes milliaires : voy. le para
graphe précédent. — Itin. Marit. : « a Lero et Lerino
Foro Juli portus mpm xxIIII; a Foro Juli sinus Sam
bracitanus, plagia mpm xxv » Wessel. p. 5o5, var.
pour la première distance, la plupart des manuscrits don
nent « xxvIII »; pour la seconde, neuf manuscrits don
nent « xv ».— La plus ancienne mention du Forum Julii
est celle de Plancus dans sa lettre à Cicéron : « Anto
nius Id. Maiis ad Forum Julii cum primis copiis venit.
Ventidius bidui spatio abest ab eo. Lepidus ad Forum
Voconii castra habet, qui locus a Foro Julii quattuor et
viginti milia passuum abest » ad Famil. X, 17. — Au
guste avait établi à Forum Julii un arsenal maritime ;
voy. Strabon : # ô'èri ròw o5zgow rotagòw xai to); rz6rº
Atyox; ràç ts röv Mzaaz)totöv éſ et TóXetç... tà vx6atzºgov
tò Kzigzpoç toû 2e6zato5, ô xa)oÙai pópov 'IoÛXtov #ôputzt
ôè voöto petz#ù tï; 'O)6tzç xxi tï; Avtttró)eoç, ôtéyov MxG
axAixç eiç é#zzogioo; atzô(ooç, IV, I, 9; dans un autre pas
sage Strabon désigne le Forum Julii sans le nommer :
vôv ôè \tuévov ô gèv xatà ròv vaûatzºu.ov à#tô)oyoç, IV,
1, 1o. — Cf. Tacite : « proximum Galliae littus rostra
tae naves praesidebant, quas Actiaca victoria captas
Augustus in oppidum Forojuliense miserat valido cum
remige (ann. 23 ap. J. C.) » Ann. IV, 5. Le passage
suivant témoigne de l'ancienneté de cette colonie :
« Cn. Julius Agricola, vetere et illustri Forojuliensium
colonia ortus » Tacit. Agric. 4; au temps de l'avénement
de Vespasien : « concitis omnibus qui exauctorati a Vitel
lio bellum sponte sumebant, Forojuliensem coloniam,
438 (7 A LLI A. — ROUTES.

claustra maris, praesidio tuebatur, eo gravior auctor


quod Paullino patria Forum Julii » Tacit. Hist. III, 43,
cf. II, 14 : « ... in colonia Foro Juliensi », et Ann.
II, 63 : « receptus [Catualda], Forum Julium, Narbo
nensis Galliae coloniam, mittitur ». — Pompon. Mela:
« Forum Julii Octavanorum colonia » II, 5. — Plin. :
« [Warbonensi provincia], in ora, ... Forum Julii Octa
vanorum colonia, quae Pacensis appellatur et Classica »
Hist. Wat. III, v (rv), 5; « Forojulienses piscem ex
quo faciunt [alex]lupum appellant » XXXI, xLiv (vIIi,I.
— Inscript. : « ... FORO : IVLll : PACATO.... (Henzen,
5231). o : FLAvIo vERINI FIL : OVIR . | SABINO DE
cVRIoNl : II vIRo | SALIN : CIVITATIS SVAE ſ VIR0
FOROIVLIENS... (Bourquelot, Inscript. de Nice, p.42 ;
....ll VIR | VENAFRI ET FORO IVLI.... (Mommsen,
Inscr. Neap. 4629). Inscription trouvée à Fréjus : D :
M | AN.... | M · AVR - AN..... | PR - CLASSl.... (Murat.
794, 2). c : ivLIvs MAIRCI. F : ANIENSIS | FORO NL
MACRINVS | MIL LEG : llll | MAC - AN XXVI | STIP V| |
H : S : E (trouvée à Mayence; Steiner, Inscr. Danub, et
Rhen. 524); L · LICINIVS | L · F · AN - VERVIS FORO
IVL | MIL LEG : llll | MAC : aN - XXV | STIP VIll | H .
S. E (trouvée à Mayence, Steiner, Inscr. Danub.et Rhen,
525). Inscription trouvée à Fréjus : D : M | M : IVLI0
EVxINO | liïil AVG (Bouche, p. 248); D : M | P . LICINl |
PRlMl | SEVIR AVG | P · LICINIVS | ELEVTHER | PA
TRON OPTVM (Revue archéol. 1861, III, p. 459).
Forum Julii Pacatum était inscrit dans la tribu Anien
sis; voy. cependant cette inscription de Narbonne :
e VIVOS | A : CORNELIVS A · F · V... | METELLVS
FoRo IVLI | SlBl.... (Grut. p. 776, 6); cf. cette autre
de Vaison : vASIENSES voc | c : SAPPIó c : Filló .
voLT | FLAvo l PRAEFECTo IVLIENSIVM : TRIBVN |
G A L L /A. — ROUTES, 439
MILITvM LEG XXI RAPACIs : PRAEF ALAE | THRACVM
HÉRCVLANIAE : PRAEF | RIPAE FLVMINIs EvPHRATIS |
OVI Hs XIIl RÉIPvBLICAE IVLIÉNsIvM | ovoD AD
Hs XXXXl VssWRIs PERDVICERÉTvR : TESTAMENTo
RELiovIT : IDEM | HS L AD PORTICVM ANTÉ THER
MAS | MARMORIBvs ÖRNANDAM LÉGAVIT (Grut.
p. 1o9o, 21). Suivant M. Henzen, il s'agit ici des Foro
julienses de Fréjus; suivant M. Herzog, le nom de Julia
devrait s'ajouter à celui de la colonia de Vasio (Gall.
Warbonn. append. epigr. p. 91-92) ; suivant M. L.
Renier, ni l'une ni l'autre de ces opinions ne peut être
admise, et il ne faudrait voir dans les Julienses men
tionnés dans cette inscription que les habitants d'un pa
gus ou d'un vicus de la cité des /oconces. On voit, par
les monuments qui précèdent, que la colonie de Forum
Julii était administrée par des duumviri. — Ptolem. (en
Gaule Narbonnaise) : get2 ôè tòv 'Poôzvòv èTri 6z)xaca zeitzt
Aoxtvxov... Agyew7(oo Totzgoö èx6o)x4 (25"4o'-42'45') págo,
'ioó)vo; xo)oviz (26'3o'-42"5o') II, x (ix), 8. — Notit.
Prov. : « provincia Narbonensis II", ....civitas Foroju
liensium », var. « Forjuliensis, Forojuliensis, Foronu
lensis, Forojulensium, Forijuliensis, civ. Forojuliense,
Forojolensium », Guérard, p. 32, note 2. — Anon.
Ravenn. : « in Septimania, ....civitates : .... Foro Divi
Julii » IV, 28. — Monn. Rom. : coL - FoR - IvL. —-
Moyen âge : episcopus Forojuliensis, 3 suffragant de
l'archevêque d'Aix (Valois, Wotit. Gall. p. 199-2oo).
— Antiquités très-importantes, port entièrement comblé
aujourd'hui par les alluvions de l'Argence, murs, amphi
théâtre, théâtre, thermes, aqueducs (voy. surtout l'abbé
Girardin, Hist. de la ville et de l'église de Fréjus, 1729,
in-12; réimprimé, en partie avec additions nombreuses,
carte et 1oo bois par Victor Petit, Fréjus, Forum Julii,
44o CA L LIA. – ROUTES.

in-8°, 142 p., Extr. du Bulletin monum.; Ch. Texier,


Trois Mémoires sur la ville et le port de Fréjus, dans
les Mémoires présentés par divers savants à l'Acad.
des Inscript. 2° série, Antiq. de la France, t. II,
p. 169-278, avec 6 pl.).

9. 2t à ſjorreu. — (II, AB, 2)Ap honnEa, xvx1. m,


(25") de Foro.Julii, xxx. m. (18")d'Antipoli.—Station
de la prov. Narbonensis, puis de la prov. Narbonensisll".
— Itin. Anton. : « Antipoli, ....Ad Horrea mpm xIſ,
Forum Juli mpm xvIII » Wessel. p. 297, var. « Orrea»
et, pour la seconde distance, « xvII » et « xvIIII ». -
Anon. Ravenn. : « in Septimania, .... civitates ; ....
Orea » IV, 28. — Ad Horrea aurait été la Napoule,
selon Sanson, Ukert (II, 2" part. p. 43o), Forbiger (Ill,
p. 189, note 76) et la Commission de la Carte des Gaules;
Cannes, selon d'Anville (Notice de la Gaule, p. 378) et
Reichard. D'après ce système, la route aurait suivi le
littoral entre Fréjus et Antibes. Mais Honoré Bouche a
proposé de la faire passer par l'intérieur du pays, et il
place Ad Horrea à Grasse (Hist. de Provence, III, 4),
opinion à laquelle se rallie Katancsich (I, p. 188-189).
Sans s'écarter de ce second système, Lapie (p. 220),
Walckenaer (III, p. 1o2) et Fréd. Aube ont proposé
Auribeau. Ce dernier remarque d'abord que cette iden
tification est bien conforme aux distances des deux lti
néraires et que la voie Aurélienne, qui suivait d'abord
le rivage, dut être rectifiée dans cette section; la preuve
qu'elle s'éloignait de la mer et gagnait le passage de
l'Estérel, c'est qu'en 1743, lors des réparations faites à
l'ancien chemin de l'Estérel pour le voyage de l'infant
don Philippe, les anciennes bornes milliaires furent re
trouvées et transportées à Fréjus par les soins de l'abbé
G A L L I A. – ROUTES. 441

Girardin, qui les a décrites, tant dans son Histoire de


Fréjus que dans sa Notice manuscrite. Cette voie, en
partant de Fréjus, montait donc l'Estérel, gagnait la
Font-de-Saint-Jean, puis Auribeau par Mandelieu, lais
sant la Napoule au S. Une borne milliaire, trouvée à
1 kil. de la route du littoral, indique qu'avant d'arriver
au golfe Jouan la voie rectifiée venant d'Auribeau débou
chait de Wallauris pour gagner Antibes (Études sur les
voies romaines du Var, p. 7-8).

10. 2tntipoli. — (lI, B, 2) AvTiPoLIs (Antibes),


xxx.m. (18*) de Ad Horrea; x. m. (15") de Varum.
— Colonie de Massilia, puis municipe de la prov. Nar
bonensis, et, au Iv° siècle, civitas de la prov. Narbo
nensis II". — Itin. Anton. : « /arum flumen..., Anti
poli mpm x, Ad Horrea mpm xII » Wessel. p. 297. —
Itin. Marit. : « a Vicia Antipoli portus mpm xvI; ab
Antipoli Lero et Lerinus insulae mpm x1 » Wessel.
p. 5o4. — Fondation d'Antipolis, colonie de Marseille ;
voy. Strabon : ràç r6)et; éxttaxy.... Avt{to)w.... rö röv
XzXoo» #ºvet xzi roî; A4yogt IV, 1, 5. — Elle aurait été la
dernière ville des Ligures à l'E. de Marseille : Avtiro)t;
aùtöv èay4tm, selon l'Anonyme (Scymn. Chius), v. 216.
— Polyb. : xxvà ròw zőzőw xzgöv #zow Tºeg6evtzi xxi rzçà
Mzaaz)vmtöv. Oº Tx)zt uèv xxxò; Trág/ovre; ûrè tö Atyuart
vöw, vóre ôè av'pz)svágevot re)éo;, xxi Trpô; roûvot; xzi tro)top
xouyévov röv Tó)eow AvTtTró)etoç xzi Nºxztzg, è3zTrégret)xv
Trºeg6eutà; eiç tûv 'Póumv, toùç re rà YvYvóuevz à tzazpáaovtx;
xxi ôeouéyouç apíat poſſisîv, x. r. ). Fragm. l. XXXIII,
Iv.— Epit. T. Liv. : « Q. Opimius consul (154 av. J. C.)
Transalpinos Ligures, qui Massiliensium oppida Anti
polim et Nicaeam vastabant, subegit » XLVII. — Dis
tance d'Aix à Antibes d'après Strabon : èvts50ev ôè si,
442 ( A L L1Af, – ROUTES.

'AvtíTo)tv xxi tòw Oüzpow Trotzuòv 46ôoufxovtz rºiz IV, I,3;


Mzgaa)4z.... éyet Avríro)w IV, 1, 9; cf. id. ibid. 1o, et
IV, vI, 3. — Pompon. Mela : « in littoribus.... Wicaea
tangit Antipolim » II, 5. — Plin. : « Narbonensis
provincia. .. in ora oppidum latinum Antipolis » Hist.
Nat. III, v (Iv), 5. — Martial. : « Antipolitani, fateor,
sum filia thynni » Epigr. XIII, 1o3. — Ptolem. (en
Narbonnaise) : Asxtztio», Avtiro)t; (27"-43 ) II, x(ix), 8,
— Tacit. : « Vitelliani retro Antipolim, Narbonensis
Galliae municipium, Othoniani Albingaunum, inſe
rioris Liguriae, revertere » Hist. II, 15. — Inscript :
M ° MOLTELIO · C · F · VOLT • SECVNDINO : FLAMlNl .
Il VIRO ANTIPOLI... (Spon, Miscell. 157, 2). c. IVLIVS
FLAVIANVS | DECVRIONIS FILIVS | DOMO CATINA · EX
PROVIN||ClA SICILIA - INCOLA • ANTIPOLITANVS SIBI
ET S. ... (Grut. 41o, 1). COLLEGIO : VTRICLAR....
(Bouche, p. 288); D : M | PvER : SEPTENTRIONIS .
ANNOR - Xll . OVI | ANTIPOLI - IN · THEATRO | BIDVO .
SALTAVIT : ET - PLAicvIT (Millin, Voyage, t. II,
p. 51 1). ANTInOLIz KAl Ol nOLITAl To | TENIKON .
MONouzyo» | KAI OYEAAPlow.... (Grut. 173, Io). Il y
avait donc à Antipolis des duumviri, un flamine et un
collége d'utriculaires. — Amm. Marcell. : « his (Massi
liensibus) prope Salluvii sunt, et Wicaea, et Antipolis »
XV, xI, 15. — Notit. Prov. : « provincia Narbonen
sis II", .... civitas Antipolitana », Guérard, p.32. -
Anon. Ravenn. : « in Septimania, ....civitates : Antho
polis » IV, 28. — Moyen âge : au synode d'Agde,
Agraecius episcopus de Antipoli (voy. les autres évê
ques d'Antipolis mentionnés par Valois, Notit. Gall.
p. 24-25).
Selon Strabon, Antipolis aurait fait partie de l'Italie
et Nicaea de la Provincia quoique le Var fasse la limite
(, A L L I A. – ROUTES • 443

des deux pays, d'après lui; or Wicaea est à la gauche


et Antipolis à la droite du Var.
11. tlarum. — (II, B, 2) ad ranuw (passage du
Var, sans doute à quelque distance au N. de son embou
chure), x. m. (15") d'Antipoli, ut. m. (9") de Geme
nello. — Il faut remarquer que ni l'un ni l'autre des
Itinéraires ne passe à Vence ni à Nice. Le Var était la
FRoNTIÈRE de l'ITALIE et de la GAULE (Strab. IV, I, 3).

LXXV. D'2t qui$ 95e5tié, AIx;—A foto.tºoc oni,


PAR Jtei5 2t po[ [inatiº, RIEZ.
2t quie. º5 estiº, Aix. Voy. plus haut, p. 427.
1. li eig 2t pollinaris. ff — (II, A, 2) ALEnEce
REIORUM, COLONIA JULIA AUGUSTA APOLLINARIUM REIORUM
(Riez), xlt111. m. (65") d'Aquis.Sestis (la distance
seule est marquée et elle est exacte, mais la route n'est
point tracée sur l'original), xxxxx. m. (47"#) d'Anteis.
— Ancien oppidum gaulois, puis colonie d'Auguste dans
la prov. Narbonensis, et enfin, au Iv° siècle, civitas de
la prov. Narbonensis II". — Valois pense retrouver
le nom des Reii dans ce passage de Justin relatif à la
fondation de Marseille : « [Phocaeenses] in Sinum Gal
licum, ostio Rhodani amnis devenere.... regem Sego
brigiorum, Namnum nomine, in cujus finibus urbem
condere gestiebant, amicitiam petentes conveniunt »
(XLIII, 3); Valois remarque que des manuscrits portent
Segoregiorum dont il croit pouvoir faire Sego Reio
rum (Notit. Gall. p. 9). — Plin. : « [Narbonensi
provincia], ....in mediterraneo, ... oppida latina : ....
Alebece Reiorum Apollinarium » Hist. Nat. III, v
(iv), 6. Il faut rapprocher, suivant Valois (loc. cit.),
444 G AL LIA. – ROUTES.

d'Anville, Wotice de la Gaule, p. 46-47), Walckenaer


(I, p. 256), Ukert (II, 2° part. p. 298) et Herzog (Gall.
Marbonn. p. 89) des A)6iovxot de Strabon (IV, vi, 4) et
des Albici d'Hirtius (Bell. Civ. I, 34, 56, 57; II, 2)
l'Alebece de Pline.— Inscript. : MEMORIAE | M : ATT1:
M - FIL : VOLT | PATERNI : EOVO : PVBLIC | HONO
RATO : ITEM - DECV|RIONI · COL : APOLLINARE | REI0
RVM.... (conservée au musée de Nîmes; publiée par
Ménard, t. VII, p. 279); M : SEVERIVS · M · F | FA8 .
vIATOR : FLAM | RÖM : ET AvG : ſſſi vIR : PONT |
coL : REIOR : APOLLINAR.... (conservée au musée
d'Avignon; publiée par Grut. 428, 9); A : IVLIVS SA
TVRNINVS | SIGNIFER - LEG · X | GEM · P · F · llll · VIR !
c I - R | A - vIvVS : FECIT.... quattuorvir coloniae Ju
liae Reiorum Apollinarium (dans l'église Saint-Martin,
près de Riez; Bouche, Chorogr. p. 231); MATRll DEVM .
OB | SACRVM | V · S | M * lVL | liſſil VIR : AVG | C · | · A .
A | L · D · D · D, votum solvit M. Julius sevir augustalis
coloniae Juliae Augustae Apollinarium, loco dato de
creto decurionum (trouvée à Riez; Murat. 1116, 2);
D - M | M · VERII - VICTORIS | DECVRION : COL | IVL .
AvG : APOLLINAR | REIOR.... (Maffei, Gall.Ant. p.61;
cf. Henry, Antiq. des Basses-Alpes, p. 21o). Dis : MAN
- - - - - | VENNI. ... | ET - IVLII. ... IIII VIR | TER · SA
CERdot.... (Millin, III, p. 49). IVLIAE : DAPHNAE | D :
IVL : EPAPHRODITVS lïil VIR | AVG.... (à Riez; Murat.
7o8, 5; cf. Henry, Antiq. des Basses-Alpes, p. 215).
SYLVANO | DAIDvMElNvs | SYMPHO ET.... (à Riez,
Henry, p. 2o5). AESCVLAPIO : SAC · M · CAECVS
ISIDIS : AEDIT : P (trouvée à Riez, dans l'édifice dit le
Panthéon, au rapport de Simon Bartel, Hist. ecclésiat.
de Riez, Bouche, Chorogr. p. 63). DEO : AESCVLAPI0
VAL : SYMPHORVS - ET : PROTIS | SIGNVM : SOMNI .
GA L L IA. – ROUTES, 445

AEREVM.... (trouvée à Riez; Grut. 7o, 8; Henry,


p. 21 1). Il résulte de ces divers monuments que la colo
nia Julia Augusta Reiorum Apollinarium était admi
nistrée par des quattuorviri, qu'elle était inscrite dans la
tribu Fabia, qu'elle avait un collége de seviri augustales
et qu'elle avait un culte particulier à la Mère des Dieux,
à Sylvain et à Esculape. — Notit. Prov. : « provincia
Narbonensis II", ....civitas Reiensium », var. « Regen
sium, Resensium; Reiensium, id est Reliis; Reius,
Regius, Revisis; Reicensium, id est Reius », Guérard,
p. 32, note I. — Sidon. Apollin. : « Reienses » VI,
Epist. 12; cf. IX, Epist. 9. — Greg. Turon. : « Regen
ses; territorium Reginse » Hist. IV, 37.— Moyen âge :
civitas Regensis; l'évêque de Riez était le 2" suffragant
de l'archevêque d'Aix. Paul Lombard écrit territorium
Regense (voy. Valois, Notit. Gall. p. 9-1o). — Pour les
antiquités de Riez, voy. la description détaillée de Henry,
Rech. sur la géogr. ancienne et les antiq. du dép. des
Basses-Alpes, 2° édit. 1842, de la p. 18o à la p. 226,
et pl.; Papon, Hist. de Provence, I, p. 6o; Millin,
Voyage, III, p. 45, et Magasin encyclop. V, p. 36).

2. 2tntcie. — (II, A, 2) AvTEIAE (?), xxxtt. m.


(47"!) de Reis Apollinaris, xu111 t. m. (27") de Foro.
Voconi. — Station de la prov. Varbonensis II". — Le
seul texte ancien qui mentionne cette localité est l'Ano
nyme de Ravenne, encore cette lecture est-elle douteuse :
« in ipsa Burgundia regione, fuerunt civitates : ....
Bocconi, Bricantinomagus, Forantes, Gemina » IV, 27
(voy. l'édition de Pinder et Parthey, p. 24o, l. 12, et,
en note : « Forantes : Foro, Antes (editi) Foro Julii
et Anteis Tab. ? » D'autres éditeurs ont divisé ainsi les
noms qui figurent dans ce passage : « Boccombri, Can
446 G A L LIA. - ROUTES.

tinomagus, For, Antes, Gemina ». De ce nombre sont


Alfr. Jacobs, qui porte Boccombri au Forum Voconii,
Cantinomagus au Canet, For au Forum Julii, Antes,
identifié avec l'Anteis de la Table, à Draguignan, ce
qui n'est guère possible (Gallia ab anonymo Ravenn.
1858, p. 39); Guillaume Lejean divise les noms de même
et identifie Antes avec Argenteus, qu'il considère comme
identique avec Anteis, sans doute d'après d'Anville (la
Gaule de l'Anonyme de Ravenne, dans le Bulletin de
la Société de géogr. de Paris, 1856, p. 233). — D'An
ville, sans bonne raison, corrige le nom Anteis de la
Table en Argenteis, pour ad Argenteum sans doute,
ce qui ne présente pas de rapport suffisant, et il place
en conséquence cette station sur l'Argens (Notice de la
Gaule, p. 94), avis adopté par Lapie (p. 22o); Anleis
serait Draguignan, selon Walckenaer (I, p. 256; cf. III,
p. 1o4), Guill. Lejean et Alfr. Jacobs (loc. cit); Ampits
(sans doute pour Ampus), selon Ukert (II, 2 part.
p. 44o) et Forbiger (III, p. 194, note 79); Lorgues,
selon Katancsich (I, p. 185); Lantier, selon la Commis
sion de la Carte des Gaules et Fréd. Aube, qui suit cet
embranchement de la voie Aurélienne depuis le Forum
Voconii jusqu'à Reii, sur la rive gauche du Nartuby
jusqu'à Draguignan, signale le pont dont les débris se
voyaient encore au-dessus de cette ville en 1825 et y
fait passer la route qui laissait Ampus à quelque distance
à l'E., et traversait le Verdon entre Bauduen et Baudi
nard; « des pierres milliaires gisant encore sur le sol,
dit-il, des ruines de ponts jetés sur les torrents et les
rivières, ainsi que celles qui sont disséminées sur son
parcours indiquent clairement la ligne que cette roule
suivait et que M. l'abbé Doze a le premier décrite....
Lantier se trouve à xvIIII milles de Luc (où M. Aube
G A L L /A. – ROUTES. 447
place le Forum Voconii, voy. plus haut, p. 435) et
à xxxII de Riez : on y a découvert les ruines de plu
sieurs édifices » ( Étude sur les voies romaines dans la
partie de la Provence qui a formé le dép. du Var,
1867, p. 16-17).
J'oro. Do coni. Voy. plus haut, p. 434).

LXXVI. D'2tre ſatc, ARLEs, A 2t qui$.5eétiº, AIx;


PAR Fo55i 3.2Dt a tiani5, PRÈS DE Fos,
ET SUl a $ i [ i û (S r e c pt u m, MARSEILLE.

2trelato, Arles. Voy. plus haut, p. 334.


1. foggie. ftlarianig. (Vignette représentant une
vaste construction semi-circulaire qui paraît figurer les
établissements d'un port de mer. Comparez la vignette
des ports de Claude et de Trajan, près d'Ostie, à l'em
bouchure du Tibre.) — (I, C, 2) FossAE MARIANAE,
PoRTUs (vestiges romains sur la côte, à 1 kil. au S. de
Fos, et vastes ruines dans la mer, golfe de Fos), xxxxxx.
m. (49") d'Arelato (le tracé de cette route est omis, à
tort, sur les cuivres de Nuremberg 1682, et le nombre
xxxIII est reporté par erreur sur la route d'Arelato à
Clano); xxxxxx. m. de Calcaria. — Oppidum et port
de la prov. Narbonensis, puis, au Iv° siècle, de la prov.
Viennensis. — Itin. Anton. : « Massilia...., Calcaria
mpm xIIII, Fossis Marianis mpm xxxIIII, Arelate mpm
xxxIII » Wessel. p. 299. — Itin. Marit. : « a Massilia
Graecorum Incaro, positio mpm xII; ab Incaro Dilis,
positio mpm vIII; a Dilis Fossis Marianis, portus mpm
vIII; a Fossis ad Gradum Massilitanorum, fluvius Rho
danus mpm xvI » Wessel. p. 5o7. - La cause qui a
448 G A L L1A. –- ROUTES.

amené la création du Portus des Fossae Marianae


est le canal que Marius, pendant la guerre contre les
Teutons, a fait creuser pour mettre en communication
le Rhône, sur les rives duquel il était campé, avec la
mer. Plutarque explique (Marius, XV) comment le gé
néral romain, pour faciliter l'arrivage de ses approvi
sionnements, rendu impossible par suite des atterrisse
ments du fleuve, c'est-à-dire par l'élévation de sa barre,
fit un canal qui établissait un moyen de transport entre
le Rhône au-dessus de sa barre et la mer sur un point
du rivage qui fût à l'abri des alluvions fluviales.Ce canal,
recevant une notable partie des eaux du Rhône, subsista
après la campagne de 1o2 et Marius en abandonnal'usage
aux Marseillais (Strab. IV, I, 18). Les distances fournies
par les Itinéraires, les vestiges des deux digues formées
de galets, et appelées dans le pays Codoulières du N.
et du S. (en provençal Cod, Coud, pierre, et Ouliera,
alignements parallèle des plantations, de la vigne par
exemple); de plus, le nom de Portus conservé au point de
la côte où aboutissaient les Fossae Marianae, la vignette
figurée sur la Table, les ruines qui se trouvent au S. de
Fos, enfin les textes cités plus bas démontrent que le
canal et le port ont subsisté jusqu'au Iv° siècle au moins
(voy. notre Aperçu histor. sur les embouch. du Rhône,
p. 18-48, pl. VII-XII). La topographie de Strabon
sur l'estuaire de ce canal est éclaircie par l'examen des
environs de Fos : ÛTrépxettzt ôè xôv èx6o)öw ro5 'Poôxoi
Xºuvo0z0zttz, xa)oûat ôè 2touz)ig.wmv.... taïtºv ô #ºo!
auyxxtmpſ0unaav toïç gtóuzat toû 'Poôzvoû, xxi uá)u7z oi
ſyſozvts; éTtaatóuov aÙtóv, oûre roöt'e5 )éyovte; oïr iziiw
ôpoç yàp ëatt uerzºù tô ôteïpyov àrò vo5 Trotzuoû tùv )ſtrº
(Strab. ib. id.); le lac salé qui est au-dessus de l'em
bouchure du canal et qui est désigné par Strabon sous
GALLIA. - ROUTES. 449
le nom de Stomalimné (étang de la bouche) est l'étang
salé de l'Estomac, appellation populaire qui, malgré
l'altération du sens, nous conserve la forme encore re
connaissable du nom grec primitif (on parlait grec sur
la côte de la colonie phocéenne). La montagne qui sépare
l'étang de Stomalimné de l'embouchure du canal est la
colline sur laquelle ont été construits le château et le
village de Fos; il n'est pas possible de s'y tromper, car
il n'y a que cette seule élévation sur toute la côte acces
sible aux émissaires du Rhône, et cette colline se trouve
précisément entre les ruines du port où était l'entrée du
canal et l'étang de l'Estomac, dont la forme allongée du
S. au N. pouvait donner à penser, à ceux qui abordaient
au port, que cet étang était une autre embouchure du
fleuve, illusion signalée par Strabon. — Pompon. Mela :
« inter eam [Massiliam] et Rhodanum, .... Fossa Ma
riana partem ejus amnis navigabili alveo effundit » II, 5.
— Plin. : « Fossae ex Rhodano, C. Marii opere et no
mine insignes » Hist. Nat. III, v (Iv), 4.— Des inscrip
tions d'Arles et des environs prouvent que le canal mari
time subsista dans des conditions telles que la ville d'Arles
fut considérée comme port de mer (voy. Orelli, 3655,
Grut. 413, 4, etc. ; cf. S. Optati opera, ann. 316,
p. 187). — Ptolémée commet une erreur dans son énu
mération en décrivant les côtes, car il place les p6aazt
Mzptzwzt à l'O. des embouchures au lieu de les porter
à l'E. (II, Ix (vIII), 2). —Tous les géographes modernes
qui jouissent de quelque autorité ont placé le Portus des
Fossae Marianae aux ruines que nous avons signalées
au S. de Fos : Ortels (Theatrum orbis, voy. la carte
Galliae veteris typus, Anvers, 16o3), Valois (Notit.
Gall. p. 316), d'Anville (Votice de la Gaule, p. 331),
Wesseling (loc. cit.), Katancsich (I, p. 186), Walcke
29
45o G A L LIA, — ROUTES.

naer (III, p. 1o3 et 123), Ukert (II, 2 part. p. 418),


Forbiger (III, p. 12o, note 77), Lapie (p. 22o), Honoré
Bouche (Hist. de Provence, III, 3), les auteurs de la
Statist. des Bouches-du-Rhône (Toulouzan, II, p. 249
262), Anibert (Mém. sur l'ancienneté d'Arles, 1789,
p. 98) et la Commission de la Carte des Gaules.—Quant
à la distance d'Arles à Fos, elle est moindre de xxxIII
milles à vol d'oiseau; mais l'obstacle des marais qui en
touraient Arles au S. et à l'O. d'une part, et des Campi
lapidei (Champ-de-la-Crau) de l'autre, ont dû nécessiter
un détour considérable. Il est probable que la roule
désignée dans les Itinéraires suivait les courbes ou les
coudes décrits par les Fossae Marianae.
J'oie Aurélienne de Fossis Marianis à Calcaria. -
De la pointe sur laquelle est construit Fos la voie con
tournait au N. le Mastramela Stagnum (étang de Berre)
en suivant la lisière de la Crau, passait par Marlès et
gagnait Saint-Chamas; de là elle traversait la Touloubre
sur le pont de Saint-Chamas, à cinq cents pas de celle
ville, dont les deux arcs d'ordre corinthien portent la
fameuse inscription du 1" siècle gravée en trois lignes
sur la frise de la face extérieure de chacun d'eux :
L. DONNIVS . C . F . FLAVOS • FLAMEN .. ROMAE .. ET , AVGVSTl
TESTAMENTo . FIEREI - IvssIT. ARBITRATv
C .. DONNEl . VENAE - ET . C . ATTEI .. RVFEI

(Statist. des Bouches-du-Rhône, II, p. 424, et Atlas,


pl. XXIV); la voie gagnait ensuite Calissane et atteignail,
par une ligne droite, Calas, en croisant la route moderne
de Marseille à Salon, au pont de l'Arc, qui existait à
l'époque romaine. En suivant ce parcours on parvient
à Calas au xxxIII° mille depuis le Portus des Fossue
Marianae (Statist. des Bouches-du-Rhône, Il, p.310,
et Atlas, pl. IX).
G A L L I A. – ROUTES. 451

2. Calcaria. (Calcoria, par erreur, sur les cuivres


de Bruxelles 1728.) — (I, C, 2) cALcARIA, xxxttt. m.
(49")de Fossis Marianis, xxxx tx. m. de Masilia Gre
corum (sans doute pour xt44 t, 2oº4 : voy. l'Itinéraire).
— Station de la prov. Viennensis. — Itin. Anton. :
« Massilia..., Calcaria mpm xIIII, Fossis Marianis
mpm xxxIIII » Wessel. p. 299, var. « Calcana, Calca
nia, Calcari ». — Anon. Ravenn. : « in Septimania,
....civitates : ....Calcaria » IV, 28; cf. V, 3, et Guido,
8o, édition de Pinder et Parth. p. 513, l. 14. — Wes
seling (loc. cit.) fait remarquer que le nom Calcaria
vient de « a calcariis fornacibus » Pline, Hist. Vat.
XVII, Ix. Honoré Bouche porte Calcaria sur la côte
maritime, à Carry, où il y avait encore, de son temps,
des fours à chaux (Chorogr. de Provence, III, 4); mais
Carry n'est point sur le parcours de la voie romaine
encore visible et les distances s'y opposent. D'Anville
propose de porter Calcaria sur la rivière de Cadière,
qu'il écrit Caldière, et il corrige l'orthographe, pour
laquelle concordent les deux Itinéraires, l'Anonyme et
Guido, en Caldaria (Votice de la Gaule, p. 19o-191);
mais « il n'y a pas le moindre vestige d'antiquités à Saint
Victoret ni dans tout le territoire de Marignane, qui
a été un marais bourbeux pendant très-longtemps »
(Statist. des Bouches-du-Rhône, II, p. 3o9); Saint
Victoret, selon Lejean (Bulletin de la Sociéte de géogr.
1856, p.238), Walckenaer, qui ajoute : « au passage de
la Cardière », au lieu de Cadière (III, p. 1 o4); Calis
sane, selon Papon (Hist. de Provence, I, p. 44) et Rei
chard; près Vitrolles, selon Lapie (p. 22o); les Tours,
selon la Commission de la Carte des Gaules; enfin Calas,
selon Ukert (II, 2° part. p. 419-42o), Herzog (Gall.
Marbonn. p. 139), Alfr. Jacobs (Gall. ab Anonymo
452 GALLIA. - ROUTES,

Ravenn. p. 42) et la Statist. des Bouches-du-Rhône, dans


laquelle M. Toulouzan s'exprime ainsi : « Calas est la
vraie position de Calcaria : la distance depuis Marseille
est, juste, de xIv milles; le chemin, depuis Septèmes,
est presque en entier l'ouvrage des Romains; le nom de
Calas ne s'éloigne pas trop de celui de Calcaria, qui,
au surplus, ne signifie pas autre chose qu'un pays situé
dans des collines calcaires et où l'on fait de la chaux, ce
qui convient parfaitement à Calas » (II, p. 3o9-31o).
Voie Aurélienne de Calcaria à Masilia Grecorum,
— La voie romaine subsiste encore aujourd'hui entre
Calas et Septèmes, dans ce qu'on appelle le chemin
d'Éguilles, que l'on quitte avant de contourner la re
doute de gauche, en un point appelé Bédoulo (Bédoulo,
Bégudo en provençal, logis placés sur les anciennes
routes). Le village de Septèmes est distant de vir milles
de Marseille, et l'on reconnaît, aux environs, quelques
vestiges de la voie romaine, ainsi que le long du ruisseau
de Saint-Antoine; elle passait par les Aygalades, les
Crottes et les collines de Saint-Lazare.

3. alasilia 5recorum. ff (Masilio, par erreur,


sur les cuivres de Bruxelles 1728).— (I, C, 2, et II, A, 2)
MAssILIA GRAEcoRUM, xxx4 x4. m. (pour xtttt, 2o'!)
de Calcaria; xvx44. m. (26"#) d'Aquis Sestis.—Colo
mie grecque de Phocée, puis civitas libera foederata dela
prov. Narbonensis, et, au Iv° siècle, de la prov, Viennen
sis. — Itin.Anton. : « Aquis Sextis..., Massilia mpm
xvIII, Calcaria mpm xIIII » p. 298-299.— Itin. Marit :
« ab Immadris Massilia Graecorum portus mpm xil;
a Massilia Graecorum Incaro, positio mpm xII » Wessel.
p. 5o7. — GÉoGRAPHIE, PosITIoN : voy. sur la latitude
que Pythéas et Hipparque attribuaient à Massilia, la
G A L LI A. — ROUTES. 453

réfutation de Strabon (II, v, 8; cf. 1, 12; iv, 3); voy.


le même sur les 6ooo stades qui séparaient Massilia de
Metagonium (XVII, III, 6); gooo stades de Massilia
aux Columnae Herculis, selon Polybe; 7ooo selon Era
tosthènes (id. II, 1, 4); 5ooo stades de Massilia au
milieu de la Britannia (id. I, iv, 4); 5oo stades de
Caballio (id. IV, 1, 1 1); xt{σμα δ' ἐστί Φωκατὰov % Mza
ac \z, x£ται δ' ἐπί Xωρίου τετράδους• δποτάττωχε δ' αὐτῆς
ό λιμήν θεατροειδέ τάτρα, βλετοίση τρός νότον (id. I, iv, 4).
— Scylax : άτὸ 'Poözyoυ τοταμοῦ ἐγοντz. A£yus; μάγg.
'Avr(ov (Gènes). 'Ev ταέτη τί χάρα τέλτς ἐστίν 'Ελληνίς
Mzaoz)ία xaì Xtyiv (Europa, 4). — Hecataei Fragm. :
Magazλία τόλις τίς Aiyvotvxj;, xxtx τὸν Kελτικῶν, άτοιχος
φωxzéov (22). — Timée explique ainsi l'origine du nom de
Massilia : τροστ:λέων δ xo6sprí*r<, xxì òòv άλιέα, ἐκάλευσs
μΖσσαι τὸ ἐπάγειον σχοινίον. Máaaav γάρ τὸ δῆσαι φασιν
Aίολεῖς. At:ô γοῦν τού άλάος και τοῦ μῖσσαι άνόμασται
(Fragm. 39); — cf. Stepham. Byzant. : Magaz)ία.... τὸ
30vixòv Mxgaz)i(&t^g xaì Mzσσαλιεὺς καί Mzασαλία και Mza
oz\iàtis yvwfi. — Plin. : « Narbonensis provincia, ....
in ora, Massilia Graecorum Phocaeensium, foederata »
Hist. Vat. III, v (iv), 4); « tres Stoechades, a vicinis
Massiliensibus dictae, propter ordinem quo sitae sunt :
nomina singulis, Prote, Mese, quae et Pomponiana
vocatur, tertia Hypaea » id. ib. xi (v), 3. — Pompon.
Mela : « Lacydon, Massiliensium portus, et, in eo, ipsa
Massilia; haec a Phocaeis oriunda et olim inter asperas
posita, nunc ut pacatis, ita dissimillimis tamen vicina
gentibus, mirum quam facile et tunc sedem alienam ce
perit et adhuc morem suum teneat » II, 5. — Ptolem. :
en Gaule Narbonnaise, Koy.y.owôv â Mzασαλέα πόλις (2/|'3o'-
43'5') II, x (x), 8; cf. VIII, v, 7. — Amm. Marcell. :
« a Phocaea, Asiaticus populus.... condidit, in /ien
454 GALLI A. — RoUTEs.

nensi, Massiliam » XV, Ix, 7. — ORIGINE ET FONDA


TIoN DE MARSEILLE : témoignage de Timée rapporté par
le poëte Anonyme (Scymn. Chius), v. 2o9-214 :
/ A
Mzaaz\iz ô'èat èyouévº,
/ 5 /
Tr6),t; u.eyvatn, d)oozzé(oy &Totzix.
2 - - \ / »r

E» 7i Aºyogtvxi ôè rzórzy éxtazy


v - / - » ,« A• *

Tºò tiiç uxſm; tïç èv Sz)zyîvt Yewouérº ;


éte7w Tp6tepow, 6; pzaw, ézztőy tixo7t.
/ ° - N

Tigzto; oûto; tatoºsî òè tùv xtigw.


C'est donc en 6oo av. J. C., selon Timée, que Marseille
a été fondée; — cf. Antiochi Fragm. 9 (cité par Strab,
VI, 1, 1) : pzal ô' Ayríoyo; boxziz; &)oſgr; # Agrºjº,
vo5 Kúpoo atçxtrYoû, vo); ôwzuévou; #g6xwtz; el; rà ozágt
Tzvotztoo; T)eÛ7zt Tçôtov et; Kûpwow (Corse) xzi Magoa)ixy
gerz Kºeovrtxôoº, &rozgoog%v7zç ôè tòv 'E)ézw ztigz, Mar
seille aurait donc été fondée antérieurement au règne de
Cyrus; — cf. Justin. : « temporibus Tarquinii regis
(615-578 av. J. C.), ex Asia Phocaeensium juventus,
ostio Tiberis invecta, amicitiam cum Romanis junxit :
inde in ultimos Galliae sinus navibus provecta, Massi
liam inter Ligures et feras Gallorum gentes condidit »
XLIII, 3; cf. Pausanias, X, vIII, 6.— Parmi les peuples
voisins de Marseille étaient jadis les Cénomans, qui pas
sèrent en Italie (Plin. Hist. Nat. llI, xxIII (xIx), 3).—
Plutarch. in Solon. 2 (3) : "Eyvot ôè zzi 6 Mzooz)iz; Il,-
To; 97ò Ke)töv röv reçi ròw 'Poôzvàv 3yxrrſieſ;. (Cf. encore
sur la fondation de MarseilleAristot. dans Athénée,XIIl,
36; Harpocr. s. v. Mzaaz)4z; Isocr. Archid. p. 195;
A. Gell. Noct. ttt. X, 16; Isidor. Origin. XV, I, 63;
Solin. II, 52.) — LUTTEs DE MARsEILLE AvEc CAR
THAGE : Thucyd. I, xIII : boxxeï; re Mzaoz)ſxv oixſort:,
Kz6yxôovſov; èvixov vxouzyoûvte;. Cf. Pausanias, X, vIII,6,
G A L L1A. – ROUTES. 455

xvIII, 7. — CoLoNIES DE MARSEILLE : Emporiae Ampu


rias (Plin. III, Iv (III), 5), Maenaca (Scymn. Ch. v. 146
149; Strab. III, Iv, 2), Hemeroscopium (Strab. III,
Iv, 6), Antipolis Antibes, Nicaea Nice (Polyb. XXXIII,
Iv, 7; Strab. IV, 1, 5; Plin. III, v1(v), 1; Ptolem. loc. cit.),
Portus Herculis Monaeci Monaco (Hecat. Fragm. 23;
cf. Strab. IV, vI, 1), Alone (Steph. Byzant.), Troezen
(Steph. Byzant.; cf. Eustath ad Iliad. II, v. 561); insulae
Stoechades : Planasia, Leron (Strab. IV, I, 1o; Plin.
III, xI, 3), Citharista (Bell. civ. II, Iv; Steph. Byzant.;
Plin. III, v (Iv), 5), Athenopolis (Plin. III, v (iv), 5;
Mela, II, 5), Heraclea Caccabaria, portus (Plin. III,
v (Iv), 3; Stephan. Byzant.; Itin. Marit. Wessel.
p. 5o5), Olbia (Strab. IV, I, 5), Toroeis ou Toroentum
(id. ib. id.), Agatha Agde (Plin. III, v (Iv), 2; Strab.
IV, I, 6; Steph. Byzant.); dans l'intérieur ils ont pos
sédé : Avenio AÙevíov, Tró)t; Mzaaz)ſzç (Steph. Byzant.)
et Cabellio K26e))tów (id.). L'hégémonie de Marseille
sur toutes ses colonies était à peine effective : elles
étaient, pour la plupart, indépendantes de leur métro
pole, ainsi que M. Herzog l'a établi, surtout à l'aide des
monnaies (Gall. Varb. p 21). — MARsEILLE ALLIÉE DE
RoME DANs LA GUERRE D'HANNIBAL (voy. Polyb. III,
xLI, 4; LxI, 2; xLI, 5; xcv, 6 et 7; Tit. Liv. XXI,
xxv, xxvI, xL; XXII, xIx; XXVI, xix). — CoNsTITU
TIoN DE MARSEILLE. Les citoyens étaient répartis en
deux classes dont la première seule pouvait parvenir aux
honneurs; le sénat était composé de six cents timuchi
vtuo4yot; il était à vie, recruté parmi les plus dignes;
quinze magistrats étaient chargés du pouvoir exécutif,
ils choisissaient trois magistrats qui leur étaient supé -
rieurs en rang et en dignité, et, de ces trois magistrats,
un seul était investi d'une autorité suprême (Strab. IV,
456 G ALL I A. – ROUTES.

1, 5; cf. Bell. civ. I, 35). Strabon vante la bonne admi


nistration de cette république (loc. cit.; cf. Aristolel,
Polit. V, 5; VI, 4; Val. Maxim. II, 6, 7, 8, 9; Cic.
de Repub. I, 27 et suiv.; pro Flacco, 26, 63, etc.), —
CoMMERCE, MARINE, AGRICULTURE (voy. Polyb. Fragm,
XXXIV, vI, vI1; Strab. IV, I, 5; Justin. XLIII, 3
et 5; Pline parle de ses vins, XIV, vIII (vi), 8, etc.)--
MoNNAIES : MA; MAXXA; MAXXAAlHTſ)N; MAC. —
PoLITIQUE DE MARSEILLE A L'ÉGARD DE RoME AvANT 143
Av. J. C. La fidélité de son alliance avec la République
était la conséquence naturelle de sa rivalité commerciale
avec Carthage, aussi cette alliance ne se démentit-elle
jamais; elle date des plus anciens temps et même de
l'époque de sa fondation, selon Justin : « temporibus
Tarquinii regis, ex Asia Phocaeensium juventus, ostio
Tiberis invecta, amicitiam cum Romanis junxit » (XLIII,
3, cf. 5; cf. Diod. Sic. XIV, xcIII; Strab. IV, I, 5;
Amm. Marcell. : « [Massilia], cujus societate et viribusin
discriminibus arduis fultam aliquoties legimus Romam »
XV, xI, 14; cf. enfin les passages cités plus haut à propos
du rôle de Marseille dans la guerre punique et ceux qui
sont cités ci-après, en 195 av. J. C. : T. Liv. XXXIV, 9;
puis, dans la suite, pendant le II° siècle : T. Liv.XXXVIl,
57; en 173 av. J. C. id. XLII, 4). — DEPUIs 143 Av.
J. C. : Marseille demande les secours de Rome contre
les Orybii et les Ligures qui menaçaient ses colonies; ces
peuples
4-7; sont soumis
Epitom. T. Livii,parXLVII),
Q. Opimius (Polyb. XXXIll,
et le territoire de Mar- |
I

seille est agrandi de ce côté (id. ib.). En 125 av, J. C.


nouvelles plaintes des Marseillais; soumission des Ligu
res, des Vocontii et des Salluvii par M. Fulvius Flaccus
(Epitom. T. Livii : LX; Flor. III, II, 3; Fasti capitol
triumph. dans le Corp, Inscr. latin. I, p. 46o). En 122
GA L L I A. - ROUTES. 457
av. J. C., C. Sextius Calvinus fonde Aquae Sextiae, et
le territoire de Marseille reçoit un nouvel accroissement
(Strab. IV, 1, 5). Depuis la création de la Provincia
romana, la condition de Marseille ne paraît avoir subi
aucun changement jusqu'à la guerre civile de César et de
Pompée; quant à sa constitution, elle semble avoir été
toujours respectée; elle demeura purement grecque, et
cette civitas étrangère, formant comme un enclave dans
la Narbonnaise, dut être assimilée aux civitates liberae
foederatae (voy. Herzog, Gall. Narbon. p. 55); mais
lorsque éclata la guerre civile, elle prit parti contre César
pour Pompée, qui avait encore ajouté à son territoire
les cantons situés sur la rive droite du Rhône, dans le
pays des Helvii et des Volcae Arecomici (Bell. civ.
I, 35). César fut contraint de l'attaquer et Domitius fut
vaincu dans Marseille même (Plin. VII, LIv (LIII), 7);
elle se soumit au vainqueur (Bell. civ. I, 34-36; II,
1-16, 22; cf. Dio Cass. XLI, 19, 25; Flor. IV, 2,
23-25); elle fut dépouillée de ses armes, frappée d'une
contribution, et César me lui laissa d'abord que le « nom
de la liberté » (Oros. VI, 15; Epit. T. Liv. CX; Cic.
Philipp. VIII, 6, 18; XIII, 5, 32; Epist. ad Attic.
XIV, 14; de Offic. II, 8, 28; Strab. IV, 1, 5; Dio Cass.
XLI, 25). Elle dut, en conséquence, perdre une partie
de son territoire, puisqu'on établit des colonies romaines
dans le pays qui lui appartenait auparavant; il est cer
tain néanmoins qu'elle conserva son autonomie et le
rang de civitas libera foederata (Dio Cass. XLI, 25;
Strab. IV, 1, 5; Tacit. Agric. Iv; Ann. IV, 44). Cette
liberté comprenait certainement l'immunité et il paraît
même, d'après un passage de Strabon, à propos des
Fossae Marianae (IV, 1, 8), où il est dit que Marius
avait abandonné son canal aux Marseillais, qu'ils avaient
458 G ALLIAf, - ROUTES,

le droit de percevoir un droit en dehors même de leur


territoire : è# o5 T)oûtov #yéyzxyro To)4w, ré)n rgzr76geot
voùç 2vz7)éovtz; xzà voùç xztxyouévou; (voy. Herzog, Gall.
Narbon. p. 163); mais l'époque à laquelle ce vectigal fut
exigé n'est pas spécifiée par Strabon. Quant à la jouis
sance pleine et entière de leur autonomie, c'est un fait
incontestable, surtout depuis Tibère; on lit dans Tacite:
« tunc tractatae Massiliensium preces probatumque P.
Rutilii exemplum : namque eum legibus pulsum civem
sibi Smyrnaei addiderant; quo jure Vulcatius Moschus
exul in Massilienses receptus bona sua reipublicae eo
rum, ut patriae, reliquerat » (Ann. IV, 43). Il ressort
d'un passage d'Agathias (Hist.Justinian. I, 2), sur lequel
M. Herzog insiste avec raison (Gall. Narbon. p. 171,
puisqu'il s'agit d'un écrivain du vi° siècle, que jusqu'à
l'invasion des Barbares Marseille aurait conservé ses in
stitutions grecques. Il est question, dans ce passage, de
l'occupation de la Gaule par les Francs : rùv yà# [Ma -
gz)4z] 7x7ptxw 2706e6)rzoïz To)vreſz voï; rô» zzzo»:ö
yºïtzt vouiuot; : pzívetzt ôè zzi yöw où g3)z t#: à;ſa; :ö
Tz)ztôv oixr76pov zxrzôeegréçz. Cependant il n'est pas dit
expressément que ce soit au Iv° siècle qu'elle ait aban
donné sa constitution; zçztowtöw pourrait désigner aussi
bien les Romains que les Barbares; mais il est certain,
d'après les textes rappelés plus haut, qu'au commence
ment du 1" siècle de notre ère, elle avait encore ses insti
tutions nationales. Il n'est pas moins remarquable que
les inscriptions trouvées à Marseille ne mentionnent pas
de magistrats romains, que Marseille n'y soit jamais qua
lifiée ni de municipium, ni de colonia, qu'enfin la série,
si nombreuse, des monnaies frappées à Marseille, soit
qu'on suive le système de Mommsen qui croit que le droit
de monnayage autonome lui fut enlevé après César(Röm.
(, A L L I Af. — ROUTES. 459
Münzwesen, p. 675), soit qu'on adopte l'opinion con
traire de M. de la Saussaye (Vumism. p. 77 et suiv.), ne
présente jamais aucun indice de la domination romaine
(voy. Herzog, Gall. Varbon. p. 164 et suiv.); on trouve
seulement dans les textes épigraphiques : trois MAGISTRl :
LARVM : AvG | ANNO : v : TI - CAES.... (Herzog,
Append. epigr. n° 6o7); un sevir : DEO : APOLLINI !
L : AEL : NVMPHllcvs : SEVIR (Murat. 22, 1, et 7o4, 9);
une corporation de centonarii Massilienses qui honorent
un citoyen romain évidemment étranger à leur cité :
CN - VAL - CN · F · OVIR | POMPElANO - VALERIANO |
EOVO · P · HONORATO | A · SACRATISSlMIS : IMP | AN
TONINO - ET : VERO | AVG . //VG - P/ſ/PETVO | OB .
Q : HON : HS : C · N · DEDIT | AGONOTHET : AGONl
///OP///ENDIS : P//////ME | DE - SE : MERITO - CENT . ]
CORP : MASSIL : //P////// (Herzog, Append. epigr.
n°613); des DENDROPH . MASSIL (Spon, Misc. p. 178).
Les autres inscriptions trouvées à Marseille sont toutes
relatives aux usages religieux et civils des colonies grec
ques; il est vrai que l'on a trouvé à Nice une inscription
ainsi conçue : C : MEMMIO | MACRINO | O : IIVIR : MAS
SIL | O · IlVlR . O : Q : ITEM | PRAEFECTO | PRO IIVIR .
Q : Q | AGONOTHETAE : EPISCOPO | NICAEENSIVM |
AMICI (Gioffredo, Nicaea civitas, p. 5). M. Herzog la
croit fausse; elle n'est probablement qu'interpolée. —
Notit. Prov. : « provincia Viennensis : ....civitas Mas
siliensium »; mais un grand nombre de variantes don
nent « civ. Carpentoratensium », voy. Guérard, p. 25,
note 8. — La Votitia Dignitatum donne seulement,
dans la « Provincia Gallia Riparensi » un « praefectus
militum Musculariorum, Massiliae Graecorum » Böck.
II, p. 1 18.— Anon. Ravenn, : « civitates.... circa litus :
....Massilia » V, 3; cf. « Marsilia Septimaniae » I,
46o GALLIA. - ROUTES.

18; IV, 28. — Guido : « Masculia » 8o, édition de


Parth. et Pind. p. 513. — Sidon. Apoll. : « cataplum
Massiliensem (Epist. lib. VI, vIII); cf. Greg. Turon,
(Hist. IV et V). — Monn. de Charles I" d'Anjou(1246
1285) : K . coMEs PvINCIE R( MssiLIENsIs(Poey d'Avant,
Monn. féod. II, p. 321). — Moyen âge : « provincia
Massiliae ». Voy. sur le commerce de Marseille sous les
Mérovingiens et au moyen âge, Valois (Notit. Gall,
p. 321-322).

F IN,
TABLE ALPHABÉTIQUE
RENFERMANT : I9 TOUS LES NOMS DE LA GAULE FIGURANT SUR LES DEUX
PREMIERs sEGMENTs DE LA TABLE DE PEUTINGER ; 2° LA LECTURE FAUTIVE
DEs ÉDITIoNs PRÉCÉDENTEs AvEC RENvoI A LA vRAIE LECTURE; 3° LA LEC
TURE RESTITUÉE AvEc L'oRTHoGRAPHE vÉRITABLE DE CEs NoMs.

N. B. Les noms imprimés en gotbiquts donnent le texte exact de la table ;


Les noms en italiques, les lectures fautives des éditions précédentes;
Les noms en PETITEs cAPITALEs DRorTEs, la lecture restituée avec l'orthographe
telle que nous la proposons.
(W. 1) indique les cuivres de l'édit. Welser (Venise, 1591) Scheda prior.
(W. 2) - - - Scheda posterior.
(M.) - de J. Moret (Anvers, 1598), d'après le dessin de
Jean Moller.
(N.) - de Nuremberg, 1682.
(B.) - de Bruxelles, 1728.
(S.) - de Scheyb (Vienne, 1753).
(Man.) - de l'édition Mannert (Munich, 1824).
Les chiffres romains I et II indiquent le numéro du segment de la carte origi
ginale ; les lettres A, B, C, les sections verticales de chaque segment; les chiffres
arabes 1 et 2, qui suivent ces lettres, les sections horizontales de ces segments.

A-allarum. Voy. Ostia flii Sequa-| 2{à òuoòecimum (en Batavie). I, B,


nensis. 1; p. 45.
2{ballo. I, C, 1; p. 2o1. 2{à fimts (station entre Toul et
2{hiolita. II, A, 1; p. 2o3. Naix). I, C, 1; p. 135.
Acitobanum. I, B, 1 et 2; p. 297. | 2{à fines (entre caballine et Apta
AcITooUNUM. Voy. Acitodonum. Julia). II, A, 2 ; p. 414.
2{cunum. II, A, 2 ; p. 327. 2{à fjorrea. II, AB, 2 ; p. 44o.
2{à ttuirnarium. I, B, 2 ; p. 383. 2{à 3ullia. I, B, 1; p. 92.— Adul
2{à Deam. 6ocontiorum. II, A, 1-2 ; | lia (W. 1), (W. 2); — Adlullia,
p. 4o5. (M.), (N.), (B.); — 2{à ſullia.
2l à Decrm pagos. II, B, 1 ; p. 121. (S.), (Mann.).
2{à buo)tcimum (près de Metz). II, | Adullia. Voy. Ad Jullia.
A, 1; p. 12o. Ad Lullia. Voy. Ad Jullia.
462 TA BLE A LPHABETIQUE.

AD LULLIA (?). Voy. Ad Jullia. 2{ltrta. I, B, 1; p. 273. - Alerea


2{à publicanos. II, A, 1; p. 392. (M.), (N.), (B.).
Adriani (Foro). Voy. Foro Adriani. ALLoBRoGUM (VIENNA). Voy. Vi
2{à 5ilanum. I, B, 2; p. 31o. genna.
2(à turrrm. II, A, 2 ; p. 431. AMBIANI. Voy. Sammarobriua.
ADUACA(Tungrorum).Voy.Atuaca. 2{mbrusiii. I, C. 2; p. 347.
ADUATUCA. Voy. Atuaca. AMBRUssUM. Voy. Ambrusiü.
adullia. Voy. Ad Jullia. ANDECAvI. Voy. Juliomago.
AEDUoRUM (colonia Flavia). Voy. ANDEGAvI (mauvaise lecture pour
Aiig Dunum. Andecavi).
AGAUNUM. Voy. Tarnaias. Andemamunno.Voy.Andemantunno
AGEDINCUM SENoNUM. Voy. Age 2{mètmantunmº, I, C, 1; p. 126. -
t1nCum, Andemantuno (N.);— Andema
2{gttintum. I, C, 1; p. 175.— Ageti munno (B.).
neum (M.), (B.), (S.), (Man.); Andemantuno.Voy,Andemantunu0,
— Agetine. vIII (N.). 2{nùeritum. I, B, 2; p. 3o6.
Agetine. Voy. Agetincum. ANDoMATUNUM LINGoNUM.Voy.An
Agetineum. Voy. Agetincum. demantunno.
2{ginnum. I, A, 1 et 2; p. 314. ANTEIAE (?). Voy. Anteis.
2{gripina II, A, 1 ; p. 49. | Anttis. II, A, 2; p. 445.
Agrippine (Pretoriü). Voy. Pre 2{ntipoli. II, B, 2; p. 441.
toriü. | ANTIPoLIs. Voy. Antipoli.
ALABoNs. Voy. Alarante. 2{ntumnaco. II, A, 1; p. 54.
Alama. Voy. Alauna. ANrUNNACUM. Voy. Antunnaco.
2{lamunnia. II, C. 1; p. 13. 2{ptu iulia. II, A, 2; p. 415.
Alanna. Voy. Alauna. APTA JULIA, ou mieux JULIA Arn
2{larante. II, A, 2 ; p. 419. (colonia). Voy. Apta iulia.
2{lurante. (Ce nom est répété deux APoLLINARIUM REIoRuM (coloniº
fois, par erreur, sans doute.) Julia Augusta). Voy.Reis Apol
linaris.
2{launa, ou peut-être ſilauna. I, A,
AQUAE BoRMoNIs vel BoRvoMAr.
1 ; p. 161.— Alama (W. 1); —
Alanna (W. 2); — Alauna (M.), Voy. Aquae Bormonis.
(N.), (B.), (S.), (Man.). [AQUAE BonvoNm]LINcoNENsis (º,
ALAUNIUM. Voy. Alaunio. Voy, Lindesina.
2{laumio. II, A, 2 ; p. 417. AQUAE CALIDAE (Vichy) Vºy
Albamanis. Voy. Albanianis. Aquis Calidis.
2{lbanianis. I, B, 1; p. 39. - Al AQUAE AQUAE (CoNvENAE). Voy. Aquis.
NERI. Voy. Aquis Neri.
bamanis (W. 1), (W. 2), M.),
(N.), (B.). AQUAE NisINCII. Voy. Aquis Nº
sincii. -

ALBINIANA. Voy. Albanianis.


ALEBECE REIoRUM. Voy. Reis Apol AQUAE SEGEsTAF. Voy. Aquis St
linaris. geste.
AQUAE SEGETAE. Voy. Aquis Sc
2{lpt Ccttia (2m). Voy. 2n, etc.
2{lpt graia (2n). Voy. 2n, etc. gete.
2{lpt maritima (3n). Voy. 3n, etc. AQUAE SExTIAE (colonia Julia "
ALPEs MARITIMAE. Voy. in Alpe gusta). Voy. Aquis Sestis.
maritima. 2{quis. I, A, 2; p. 377.
Alerea. Voy. Alerta. 2{quis ſ3ormonis, I, C, 1 : p. 219
TABLE ALPHABÉTIQUE. 463
2{quis Calibis. I, BC, 1 et 2 ; 2tsciburgia. I, C, 1; p. 49. — As
p. 288. ciburgio (M.), (N.), (B.).
2{quis litri. I, B, 1; p. 298. Asciburgio. Voy. Asciburgia.
2{quis llisimcii. I, C. 1; p. 223. - AscIBURGIUM. Voy. Asciburgia.
Aquis Nisinei (M.), (N.), (B.). ATACINoRUM (colonia Julia Paterna)
Aquis Nisinei. Voy. Aquis Nisincii. NARBo MARTIUs. Voy. Narbone.
2{quis. 5tgtste. I, BC, 1; p. 176. ATREBATEs. Voy. Nemetaco.
2{quis 3rgett. I, C. 2 ; p. 3oo. 2{tva.ca. I, C, 1; p. 73.
2{quis 5estis. II, A, 2 ; p. 427. [ATURIs FLUvIUs], p. 2.
[AQU]ITANIA (provincia). Voy. .... 2{n ti. I, B, 2 ; p. 28.
itania. 2{ueàonnaco. I, A, 1 ; p. 262. -
AQUITANICUs (SINUs). Voy. Sinus Auedonaco (W. 2), (M.), (N.),
Aquitanicus. (B.).
2{quitanicus (5inus). Voy. Sinus Auedonaco. Voy. Auedonnaco.
Aquitanicus. 2{uennionr. I, C, 2 ; p. 331.
2{ratgtnut. I, A, 1; p. 153. - 2{urnticum. ſjeletiorum. II, A, 1 ;
Arargenue (W. 2). p. 235.
ARAEGENAE VIDUCAssIUM. Voyez 2{üg. 6ona. I, C, 1 ; p. 167.
Araegenue. 2lug Dunum. I, C, 1; p. 2o2. -
2{rar (flº). I, C. 1; p. 3. 2tug Di...tm (S.), (Man.).
ARAR. (fluvius). Voy. Arar (flº). AiÇ Duum. Voy. ATg Dunum.
Arargenue. Voy. Araegenue. A7g mag*. Voy. Aïg Magus.
Aratedo. Voy Varatedo. 2lug filagus. I, BC, 1; p. 14 I. -
ARAURA. Voy. Cessero. Aiig magº (W. 1).
ARAUsIo CAvARUM, coLoNIA FIRMA Aig. Nemete. Voy. Aüg. Nemeto.
JULIA SECUNDANoRUM. Voy. Aru 2{üg. lîrmeto. I, B, 1 et 2 ; p. 293.
sione. — 2{üg. lirmtte (S.).
ARELATE. Voy. Arelato. Aiig. Suessor. Voy. Aiig. Suesso
2{reluto. I, C, 2 ; p. 334. TUlIIl .

Arenacio. Voy. Arenatio. 2{ug , 5uessorum. I, B, 1 ; p. 96.


ARENACUM. Voy. Arenatio. — Aug Suessor (W. 1), (M.),
2{renatio. I, C, 1; p. 46. — Arena (N.), (B.).
cio (W. 1). 2{ug . Qirtsvirorum. II, A , 1 ; p.
2{rgantomago. I, B, 1; p. 272. 1 13.
ARGANToMAGUs.Voy. Argantomago. AUGUsTA. (Aouste-en-Diois). Voy.
ARGENToMACUs (?). Voy. Arganto Augustum.
mago. AUGUsTA APoLLINARIUM REIoRUM
2{rgentoratt. II, B, 1; p. 64. (colonia Julia). Voy. Reis Apol
ARGENToRATUM. Voy. Argentorate. linaris.

2trgentouaria. II, C, 1; p. 67. AUGUsTA AQUIs sExTIIs (colonia Ju


ARGENTUARIA, ARGENTovARIA. Voy. lia). Voy. Aquis Sextis.
Argentouaria. AUGUsTA AUscoRUM (Elimberris).
2trialbinuum. II, C, 1; p. 69. Voy. Eliberre.
ARIoLICA (en Franche-Comté). Voy. AUGUsTA LUGUDUNENsIUM (colonia
Abiolica. Copia Claudia Augusta). Voy.
2triglica. I, C, 1; p. 285. Lugduno.
ARTALBINNUM. Voy. Arialbinnum. AUGUSTA NEMAUsENsINNUM (colo |
2{rusiont. II, A, 2; p. 33o. nia). Voy. Nenniso.
464 TABLE ALPHABÉTIQUE.
AUcUsTA RAURAcoRUM (colonia). gusta Auscorum et Elimberris
Voy. Augusta Ruracum. Auscorum.
2{ugusta fiuracum. II, C, 1; p. 69. 2{usrits. I, B, 1; p. 271. - Aus
AUGUSTA SUEssIoNUM. Voy. Aug trito (W. 2).
Suessorum. Austrito. Voy. Ausrito.
AUGUSTA TREvERoRUM (colonia). 2{uttssid. Durº. I, C, 1; p. 169.
Voy. Aüg. Tresvirorum. AUTEssIoDURUs SENoNUM.Voy.Au
AUGUSTA TRICAsTINoRUM (?). Voy. tessio. Duro.
Senomago. 2{utricum. I, B, 1; p. 15o. — Mu
AUGUSTA VERoMANDUoRUM. Voy. ricü (W. 1); — omis (M),(N),
Aug. Viro Muduorum. (B.). — ſilitricum (S.), (Man.).
AUGUsTAM VocoNTIoRUM(Ad Deam). 2{uxtmnu. I, C, 1; p. 1o5.
Voy. Ad Deam Bocontiorum. 2{varicum. I, B, 1; p. 251.
AUGUsToBoNA TRICAssINoRUM. Voy. AvENIo CAvARUM (colonia). Voy.
Aug. Bona. Avennione.
AUGUsToDUNUM AEDUoRUM. Voy. AvENTIcUM HELvETIoRUM. Voy.
Aüg Dunum. Auenticum. Heletiorum.
Augustuduro. Voy. Augustoduro. AxIMA. Voy. Aximam.
2{ugustoburo. l, A, l ; p. 159. - 2{ximam. II, B, 1; p. 395. - Axu
Augustuduro (W. 2). nam (M.), (N.), (B).
AUGUsToDURUs BAJoCAssIUM. Voy. AxoNA. Voy. Auxenna.
Augustoduro. AxUENNA. Voy. Auxenna.
AUGUsToMAGUs SILvANECTUM. Voy. Arunam. Voy. Aximam.
Aug. Magus.
AUGUsToNEMETUMARvERNoRUM Voy,
Aug. Nemeto. B
AUGUsToRITUM LEMovIcUM. Voy.
Ausrito. ſ3aca contrvio. I, BC, 1; p. 79.
2{ugustum. II, A, 1; p. 384. ſ3ab... I, A, 2; p. 365. — Bu
2{ugustum (entre Valence et Die). dino (W. 2); — Badera (M.),
II, A, 2 ; p. 4o4. (N.), (B.).
A7g. Viro Muduon.Voy. Aug. Viro Badera. Voy. Bad....
Muduorum. BAETERRAE (colonia Julia Septima
2{üg. Diro ſiluèuorum. I, B, 1 ; norum). Voy. Beteris.
p. 93. — Aug. Viro Muduon BAGACUM NERvIoRUM. Voy. Baca
(M.), (N.), (B.). COneTV1O.

AULERcoRUM EBURovIcUM (Medio BAJocAssEs. Voy. Augustoduro.


lanum). Voy. Mediolano Auter ſ3amèritum. I, C, 1, p. 174.
COTuIIl. Bartoritü. Voy. Dartoritum.
AUNEDoNNACUM. Voy. Auedonnaco. Batabus (ſl.). Voy. Patabus (ſ.)
AURELIAE (?). Voy. Toicias, p BATAvIA. Voy. Patavia.
426. BATAvUs (fluvius). Voy. Patabus.
AURELIANI. Voy. Cenabo. 6atiana. II, A, 2 ; p. 326.
2{usaua. II, A, 1; p. 112. BAUcoNICA. Voy. Bonconica.
AUsc1, AuscII. Voy. Auci. ſ3ràa. II, A, 1 ; p. 112.
AUsc1, prius Augusta Auscorum, ſ3elca. I, B, 1 ; p. 222.
prius Elimberris. Voy. Eliberre. ſºrlgica, I, ABC, 1; II, AB, 1; p. 6
AUsoIUs CIvITAs. Voy. Ausci, Au BELGICA (provincia). Voy. Belgica.
-

TABLE A LPHABÉTIQUE. 465


ſ3tlginum II, A, 1; p. 116. Grevoàuro. I, B, 1 ; p. 146.
BELLovAcoRUM (CAEsARoMAGUs). BRICANTIo SEGUsIANoRUM.Voy. Bri
Voy. Casaromago. gantione.
ſºergintrum. II, B, 1 ; p. 395. ſ3rigantione. II, B, 1-2 ; p. 4o2.
ſ3trgusium. II, A, 1 ; p. 383. 6rigiosum. I, A, 1 ; p. 261.
ſ3tsino. I, A, 1 ; p. 371 . Briuisura. Voy. Bruusura.
BEsINUM. Voy. Besino. Griuoàuro. I, B, 1; p. 222.
Besoclibate. Voy. Gesocribate. BRIvA IsARAE. Voy. Bruusara.
ſºtteris. I, B, 2; p. 352. BRIvIDURUM. Voy. Brevoduro.
ſºtturiges. I, B, 1 ; p. 24. BRIvoDURUM. Voy. Briuoduro.
ſ8ibr. I, C, 1 ; p. 14o. BRIvoDURUs. Voy. Briuoduro.
fºibona. I, B, 1 et 2 ; p. 312. BRIvoDURUs. Voy. Brevoduro.
ſ8ingiu. II, AB, 1; p. 57. ſ3rocomacus. II, B, 1, p. 64.
BINGIUM. Voy. Bingiü. BRocoMAGUs. Voy. Brocomacus.
ſºiturigts. I, C, 1; II, A, 1; p. 23. Brolindu. Voy. Diolindum.
BITURIGEs (CUB1). Voy. Bituriges. BRoMAGUs (?) Voy. Viromagus.
BITURIGEs (oppidum). Voy. Avari BRUcIERI. Voy. Burcturi.
CuIn. ſ3ruusara. I, B, 1; p. 162. — Buru
BITURIGEs(VIvIsc1).Voy. Beturiges. sara (W. 1), — Briuisura (M.),
BITURIGUM CUBoRUM (AvARICUM). (N.), (B.).
Voy. Avaricum. Budine. Voy. Bad. ..
BITURIGUM VIviscoRUM (Burdigala). ſ3urcturi. II, A, 1 ; p. 1o.
Voy. Burdigalo. Burdegalo. Voy. Burdigalo.
Blaniu. Voy. Blauia. BURDIGALA BITURIGUM VIvIscoRUM.
B1Av1A. Voy. Blauia. Voy. Burdigalo.
ſºlariaco. I, C, 1; p. 72. 1ouròigulo. I, A, 1; p. 265 ; — Bur
BLARIACUM. Voy. Blariaco. degalo (M.), (N.), (B.).
ſ3luuia. I, A, 1 ; p. 264. — 6lauia Budino. Voy. Bad....
(S.), (Man.). ſ3urginatio. I, C, 1 ; p. 46.
ſ3o contii. II, A, 1 ; p. 33. BURGINATIUM. Voy. Burginatio.
Bomae. Voy. Bonnae. Buromagi. Voy. Eburomagi.
ſºoncomica. II, B, 1; p. 59. Burusara. Voy. Bruusara.
BoNDoBRICA. Voy. Bontobrice.
Bonnat. II,A, 1; p 52.-Bomae(N.).
Gononia. Voy. Gesogiaco. C
ſ3ontobrice. II, A, 1; p. 56.
BoNNA. Voy. Bonnae. ( t.... tao. I, A, 1; p. 268; — C.....o
BoNoNIA. Voy. Gesogiaco. (M.), (N.), (B.); — C. ... .. 0
BoRBIToMAGUs. Voy. Borgetomagi. (S.); — Crinacco (Man.).
ſ3orgttomagi. II, B, 1; p. 59. C. .. .. . o. Voy. C1 ... .. I130 .
BoRMIToMAGUs (?). Voy. Borgeto c'.. alline. Voy.
magi. Ct ºallint. I, C, 2 ; p. 412.— Cabal
BoRMoNIs (AQUAE). Voy. Bormonis line (M.), (N.), (B.); — C...alline
(Aquis). (S.), (Man.).
BoRvoNIAE (AQUAE). Voy. Bormonis CABALIo. Voy. l'art précéd.
(Aquis). Caballine. Voy. Cc palline.
Bouilla. Voy. Bononia. CABELLIo, vel CABALIo CAvARUM
ſ3oxvm. I, C. 1; p. 223. (colonia). Voy. Cc palline.
3o

|3
466 TABLE ALPHABÉTIQUE.
Cabillionr. I, C, 1; p. 2o5. CAsINoMAGUs. Voy. Casinomago.
CABILLoNUM. Voy. Cabillione. Casoromago. Voy. Casaromag°.
CABRIAE (?). Voy. Gabris. Caspingio. I, B, 1; p. 44.
CADURCI civitas). Voy. Bibona. CAsPINGIUM, Voy. Caspingio.
CADURcoRUM (DivoNA.Voy. Bibona. CAssIATA (?). Voy. Tasciaca.
Caàurci. I, B, 1; p. 26. CAssICIA(?). Voy. Tasciaca.
CAEsARoDUNUM TURoNUM. Voy. CAssICIATA(?). Voy, Tasciaca.
Casaroduno. Cassinomago. I, AB, 1; p. 276.
CAEsAnoMAGUs BELLovAcoRUM.Voy. CAssINoMAGUs. Voy. Cassinomago.
Casaromago. Castello.ſiltnapioru. I, A, 1; p. 82.
Calagum. I, C, 1; p. 14o. — Castello Menapior (W. 1);—
Culcariu. I, C, 2; p. 451. — Cal Castellum Menapiorü (W. 2 ;-
coria (B.). Castello Menapiorum (N.).
CALETUM (Juliobona). Voy. Julio CAsTELLUM MoRINoRUM.Voy. Cas
boma. tello.Menapiorü.
CALIDAE (AQUAE). Voy. Aquis Ca Castra.ſjtrculis. I, BC, 1; p. 41,
lidis. CAsTRA VETERA. Voy. Veteribus.
Calcoria. Voy. Calcaria. Cutorigomugº. II, B, 2; p. 422.
Ca ...... ico. Voy. Camaraco. Catarissium. II, A, 2; p. 399.
Camaraco I, B, 1; p. 88. — Erma Cutualium. I, C, 1; p. 72.
naco (W. 1); — Ct.....tco (S.); Cutuiaciu. II, A, 2; p. 416.
Com,tco (Man.). Caturicrs. I, C, 1; p. 137.
CAMARAcUM. Voy. Camaraco. Caturigts. II, AB, 1; p. 34.
CAMBEs. Voy. Cambete. CATURIGoMAGUs. Voy. Catorigo
Cambett. II, C, 1; p. 68. mago.
Cambtovicensrs. I, C, 1; p. 27. Cavares. II, A, 2 ; p. 32.
Cantilia. I, B, 1; p. 298. CAvARAE, CAvAREs, CAvARI. Voy.
CAPUT GAI LIARUM. Voy. Lugduno. Cavares.
Carantomugo. I, B, 2 ; p. 312. CAvARUM (Arausio). Voy. Aru
CARANToMACUs. Voy. Carantomago. S1One.

Caranusca. II, A, 1; p. 1 18. Crnabo. I, B, 1; p. 177.


CARCAso (colonia Julia). Voy. Car CENABUM CARNUTUM.Voy. Cenabo.
cassione. CENEBUM (?). Voy. Ceuclum.
Carcassionr. I, B, 2 ; p. 362. — CENoMANI AULERcI. Voy. Sub din
Sarcassione (W. 2). IlUIIn .

CARNUTEs. Voy. Autricum. CENTURIoNEs (ad)(?).Voy.AdCen


CARNUTUM (Autricum). Voy. Autri tenaT1um.
Cºll IIl . Crsst fionr. I, B, 2; p. 35o.
CARoBRIvA (?). Voy. Gabris. CEssERo, sive ARAURA. Voy. Cesse
Carunna (flº). Voy. Garunna. Rone.
Caruont. I, B. 1; p. 41. Cturlum. I, C, 1; p.72. - Ceudû
CARvo. Voy. Caruone. (W. 1); — Cenelum (M.), (N.),
Casaramago. Voy. Casaromago. (B.), (S.), (Man.).
Casaro buno. I, B, 1; p. 18o. Ceudü. Voy. Ceuclum.
Casaromago. I, B, 1 ; p. 143. — Ceuelum. Voy. Ceuclum.
Casaramago (W. 1). — Casoro CEvEcUM (?). Voy. Ceuclum.
mago (B.). CEvELUM. Voy. Ceuclum
Casinomago. l, A, 2 ; p. 369. Chaci.vcpii. I, AB, 1; p.7.—Chaci
TABLE A LPHABÉTIQU E. 467
uapli uaiii (W. 1) ; — Chaci.va RITA AvENTICUM HELvETIoRUM.
pli varij(M.), (N.), (B.);— Cbaci. Voy. Auenticum Heletiorum.
vapii. varii (S.), (Man.). Colonia Eqestris. Voy. Colonia
Chaci uapli uaiii. Voy. Chaci.vapii. Equestris.
Chaci Faplivarii. Voy. Chaci.vapii. Colonia cqutstris. II, A, 1; p.387.
Cbamani. qui tl llranci . varii. I, AB, — Colonia Eqestris (N.), (B.).
1; p. 9. - Chamaui Quicrpranci CoLo[NIA] TRAIANA. Voy. Colo .
(W. 1); — Namavi (W. 2); — tI'alana.

Chamavi qui Elpranci (M.), Colon . Traiana. Voy. Colo-traiana.


(N.), (B.). -
Colö . Traiana. Voy. Colo . traiana.
CHAMAvI, QUI ET FRANc1 vARII.Voy. Colo . traiana. I, C, 1; p. 47. —
Chamavi. qui el Pranci . varii. Colo. Traiana (M.), (B.); —
CHAUcI vARII. Voy. Chaci vapii. Colon.Traiana (N.).
CHERUscI. Voy. Crhepstini. Comuta ((5allia). Voy. Gallia, etc.
Cluno. I, C, 2 ; p. 41 1. CoMBARIsTI M. Voy. Conbaristum.
CLANUM LIvII ('), mieux GLANUM Combaristum. I, B, 1; p. 183.
LIvII. Voy. Clano. Conàate (entre Revessio et Anderi
CLAssIcA PACENsIs OcTAvANoRUM tum). I, B, 2 ; p. 3o6.
FoRUM JULII (colonia). Voy. Conòate (entre Saintes et Sarrum).
Foro Iulii. I, A, 1; p. 274.
CLAUDIA ARA AGRIPPINENsIUM (co Conàatr (en Savoie). II, A, 1; p.385.
lonia). Voy. Agripina. Conàate (Montereau). I, C, 1; p. 166.
CLAUDIA AUGUsTA AGRIPPINENsIUM Conàate (entre Evreux et Dreux).
(colonia). Voy. Agripina. I, B, 1; p. 149.
CLAUDIA AU GUsTA LUGUDUNENsIUM Conàutr (Redonum). I, A, 1; p. 184.
(colonia Copia). Voy. Lugduno. CoNDATE REDoNt M. Voy. Condate.
CLAUDIA NARHo MARTIUs (colonia Conòutomago. I, B, 2 ; p. 374.
Julia Paterna Decumanorum Ata CoNDAToMAG Us.Voy. Condatomago.
cinorum). Voy. Narbone. Conflurntes. II, A, 1; p. 55.
CLAUDII VALLENsIUM OcTonURUs CoNsTANs EMERITA AvENTIcUM HEL
[FoRUM]. Voy. Octoduro. vETIoRUM (CoLoNIA PIA FLAvIA).
CLENUR (INsULA)? Voy. Llenur. Voy. Auenticum Heletiorum.
Cliberre. Voy. Eliberre. CoNsTANTIA (FLAvIA). Voy. Cosedia.
Clusa. Voy. Elusa. CoNvEiNAE] AQUAF. Voy. Aquis.
Co .... ico. Voy. Camaraco. CoPIA CLAUDIA AUGI sTA LUGU
CoLoNIA AGRIPPINA. Voy. Agri DUNENsIUM (coLoNIA). Voy. Lug
pina. duno.
CoLoNIA. Cherchez le nom qui suit corialle. Voy. Coriallo.
Ce IIlOt.
Coriallº. I, A, 1; p. 189.— Corialle
CoLoNIA AUGUsTA RAURAcoRUM. (W . 1).
Voy. Augusta Ruracum. CoRIALI UM. Voy. Coriallo.
CoLoNIA CLAUDIA ARA, vel coL. CoRIovALLUM. Voy. Cortouallio.
CLAUDIA ARA AGRIPPINENsIUM, vel Corobilium. I, C, 1; p. 139.
coL. CLAUDIA AUGUsTA AGRIPPI Corteratr. I, A, 1; p. 268.
NENsIUM, Voy. Agripina. Cortouallio. I, C, 1; p. 1o6.
CoLoNIA CoPIA CLAUDIA AUGUsTA Cortovallum
(?). Voy. Cortouallio.
LUGUDUNENsIUM. Voy. Lugduno. Corucia connu. Voy. Crouciacon
CoLoNIA PIA FLAvIA CoNsTANs EME IlUlIIl.
468 TABLE ALPHABÉTIQUE.
Cosa. I, A, 2 : p. 375. DEAM AUGUsTAM VocoNTioRUM AD)
Cosebia. Voy. Cosedia. Voy. Ad Deam Bocontiorum.
Costòia. I, A, 1; p. 186.—Cosebia DECETIA, Voy. Degetia.
(W. 2). DECUMANoRUM (coLoNIA JULIA PA
Cotii firgnum. II, B, 1; p. 35, TERNA) NARno MARTIUs. Voy.
Cottia (2n 2{lpt). Voy. 3n, etc. Narbone.
CoTTII REGNUM. Voy. Cotii Re Degena.Voy. Degetia.
gnum. Dtgttia, I, BC, 1; p. 22o.-Degena
· Crepstini. Voy. Crhepstini. (M.), (N.), (B), S.), Man),
Crhepstini. I, AB, 1 ; p. 1o. — DIABLINTUM AULERcoRUM (Novio
Crepstini (W. 2). DUNUM). Voy. Nu Dionnum.
Crinacco. Voy. Ca...nao. Dibona, Voy. Bibona.
CRocIAToNUM. Voy. Crouciacon Diolin)um. I, AB, 2; p. 313. -
IlllIIl . Brolindü (W. 2).
Croneiaconnum. Voy. Crouciacon Diuo , Durimtàio , ſllatricorum. Il,
Il tlII). -

A, 1; p. 118.
Cronciaconnum. Voy. Crouciacon D 1 v o D U R UM MEDIoMATRICoRUM,
MillIIl, Voy. Diuo Durimedio.Matrico
Crouciaconnumt. I, A, 1; p. 16o. — I'uIIl.

Corucia cunnü (W. 1); — Crou DivoNA CADURcoRUM. Voy. Bi


cia Connum (W. 2); — Cronria bona.
connum (S.); — Croncia connum DoMITII (FoRUM). Voy. Foro Do
(Man.). In1tl.

Croucia Connum. Voy. Crouciacon [DRUENTIA FLUviusl, p.3.


IllllIl,
DUnis (PoNs). Voy. Ponte Du
CRUsINIA. Voy. Crusinie. bris,
Crustnit. II, A, 1; p. 231. Dumno. II, A, 1; p. 1 16.
Culabone. II, A, 1; p. 398. DUMNUM,vel DUMNUs.Voy.Dumno.
CULARo ALLoBRoGUM, postea GRA Durecie. Voy, Duretie.
TIANoPoLIs. Voy. Culabone. DuRERIAE (?. Voy. Duretie.
Cunacco. Voy. Ca...nao. DURETIAE (?), Voy. Duretie.
Durrtit. I, B, 1; p. 195,- Durecie
(W. 1).
I) DURocAssEs CARNITUM. Voy. Duro
cassio.
Durocassic. I, B, 1; p. 15o.
Darantasia. II, AB, 1; p. 393. [DURoCATALAUN1], p. 138.
Darcorttura. Voy. Dartoritum. Durocortoro. I, C, 1; p. 1o1.
DARIoRIGUM VENEToRUM. Voy. Dar DUR o coR ToRUM REMoRUM Voy
tOT1tllIn . · Durocortoro.
DARIoRITUM VENEToRUM. Voy. Dar Duroicoregü Voy. Duroico Regum.
tOI'ltuIn. Duroits. fitgum. I, B, 1 : p. 9º
Dartoritum. I, AB, 1; p. 195. — — Duroicoregü (W. 1).
Darcorttura (W. 1);— Bartoritu DURoicoREGUM (?). Voy. Duroicº
(W. 2). Regum.
DRA AUGUsTA VocoNTIoRUM (coLo Duronum. I, C, 1; p. 1o3.
NIA). Voy. Ad Deam Bocontio Durotin.co, II, A, 1; p. 4o1.
"llIIl . DURoTINcUM. Voy. Durotineo.
TA BLE ALPHABÉTIQUE. 469
Excisium. Voy. Excisum.
Cfx cisum. I, A, 1 et 2 ; p. 314 ; —
E
Excisium (W. 2).
©birno. I, BC, 1; p. 221.
EBREDUNUM. Voy. Eburoduno. F
EBRoDUNUM (Embrun). Voy. Ebu
I'UII1O.
funomartis. I, A, 1; p. 19o.
EBRoIcI. Voy. Mediolano Auter FANo MIN[ERvAv]. Voy. Tanomia.
COTIlIIl.
FANUM MARTIs. Voy. Fanomartis.
©burobriga. I. C, 1; p. 168. FERENsE(?). Voy. Feresne.
©buroàuno. II, A, 1; p. 234. ferrsnt. I, C, 1; p. 73.
EBURoDUNUM. Voy. Eburoduno. Filem. Voy. Filema.
Cºburomagi, I, A, 2 ; p. 364. — Bu filrma. I, C, 1; p 2o6. — Filem
romagi (W. 2) ; Cºburomago (S.), (M.), (N.), (B.); — filtna (S.),
(Man.). (Mann.).
Eburomago. Voy. Eburomagi. FIGLINAE. Voy. Figlinis.
EBURoMAGUs. Voy. Eburomagi. figlinis II, A, 1; p. 324.
EBURovIcEs.Voy. Mediolano Auter Filena. Voy. Filema.
COI'IIIIl ,
filo.ſtiusiaco. II, A, 1; p. 232.
C£buruno. II, B, 2 ; p. 423. FILoMUsIACUM.Voy. Filo. Musiaco.
EGoRIGIUM. Voy. Icorigium. Fine entre Bibona Cahors et Tolosa
EIAUNA (?). Voy. Etanna. Toulouse). Voy. Fines.
©librrrt I, A, 2 ; p. 37o. — Cli Finei. Voy. Fines (Narbonensis Ia).
bi rre (W. 2), (M.), (N.), (B.). finrs. (Narbonensis Ia), I, A, 2 ;
ELIMBERRIs AUscoRUM, vel AUGUsTA
p.364.— Finei (M.), (N.), (B.).
AUscoRUM , postea AUsc1 Voy. fints (entre Bibona Cahors et To
Eliberre.
losa Toulouse). I, A, 2 ; p. 375.
Elpranci. Voy. Chamavi .. qui el — Fine (W. 2).
Pramci. varii.
fints (entre Aginnum et Vesubio). I
Ctlusa. I, A, 1; p. 372. — Clusa A, 1; p. 315.
(W. 2 , (M.), (N.), (B.). fints (entre le Mans et Tours), I,
EMERITA AvENTICUM HELvETIoRUM
B, 1 ; p. 192, — Fiues (S. ),
(coLoNIA PIA FLAvIA CoNsTANs). (Man.).
Voy. Auenticum Heletiorum. fines (entre Orléans et Aquis Se |
EPAMANDUoDURUM. Voy. Epoman geste). I, B, 1; p. 176.
duo.
fints (entre Périgueux et Limoges). :
ErAMANDUoDURUs. Voy. Epoman I, A, 1; p. 27o.
duo. fines (sur la route de Clermont à
©pomambuc, II, B, 1; p. 229. Limoges). I, B, 2 ; p. 297.
Eqestris. Voy. Colonia Equestris. fints (entre Poitiers et Argenton).
EQUEsTRIs(coLoNIA JULIA, prius No I, B, 1; p. 276.
vIoDUNUM). Voy. colonia Eques FIRMA JULIA SECUNDANoRUM ARAU
tris. sIo [coLoNIA]. Voy. Arusione.
Ermanaco. Voy. Camaraco. Fiues. Voy. Fines.
(£rnaginu. I, C, 2 ; p. 333. fixtinnum. I, C, 1; p 14 I. — Fix
ERNAGINUM. Voy. Ernagina. tuinum (M.), N.), (B.), (S.),
©tanna. ll, A, 1; p. 385. (Man.).
47o TABLE ALPHABÉTIQUE.
Fixtuinum. Voy. Fixtinnum. FRANCI.Voy. Chamavi,quiel Pranti
FLAvIA AEDUoRUM [coLoNIA]. Voy. Val'1l.

Aüg Dunum. Franci. Voy. Francia.


FLAvIA CoNsTANs EMERITA AvENTI franciu. I, AB, 1; p. 1o. - FRANCI
cUM HELvETIoRUM (CoLoNIA PIA). (W. 1).
Voy. Auenticum Heletiorum. Furo Segustauarº. Voy. Foro Se
FLAvIA CoNsTANTIA. Voy. Cosedia. gustauary.
FLEcTIo (?). Voy. Fletione.
#lrnio. I, A, 1, p. 43.
FLENIUM. Voy. Flenio. G
FLErIo. Voy. Fletione.
filetione. I, B, 1; p. 4o. GABALLI, Voy. Anderitum.
FLEvIUM (?). Voy. Flenio. GABALLoRUM (ANDERITUM). Voy,
Flumen.Voy. Ostia flº Sequanensis. Anderitum.
fluvius. Voy. le mom qui précède GABRIAE (?) Voy. Gabris.
Ce InOt.
(ôabris. I, B, 1; p. 253.
foro 2{ òrtuni, I, A, 1 ; p. 42. — (5allia. couatu. I, B, 1 ; p. 22.
forü Hadriani (W. 2). GARUMNA (fluvius). Voy. Garunna
#oro Domiti. I, C, 2 ; p. 349. — (fl ).
Foro Domity (B.). Garuña (ſlº). Voy, Garunna (ll).
Foro Domity. Voy. Foro Domitii. ©arunna (fl'). I, C, 1 ; p, 2. -
# oro iulii. II, A, 2 ; p. 436.— Foro Fl. Garuna (N.); — flº Caruant
iuly (B.). (S.).
Foro iuly. Voy. Foro ivlii. GEMINAE. Voy. Geminas.
FoRoJULIENsis (coLoN1A) ou FoRo (5rminas. II, A, 1-2 ; p. 4o9.
JULIENsIUM (coLoNIA). Voy. Fo (5ruinus (2e station de ce nom sur
roiulii. la route de Luco à Brigantione).
ſoro . 5tgustuuur U. I , C, 1-2 ; p. II, A, 1-2 ; p. 4o9. - Gerainas
277. — Furo Segustauarv (M.), (M. , (N.), B.).
Foro Segustavaru (N.); — Furo. GEMINIACUM (VicUs)?. Voy. Gemi
Segustauarv. (B.). nico. uico.
4 oro , Doconi. II, A, 2 ; p. 434. ©rminico . uico. I, C, 1; p. 77. -
Form Hadriani. Voy. Foro Adriani. Bemmicouico (W. 1,.
FoRUM CLAUDII VALLENsIUM OCTo GENABUM (mauvaise lecture pour
DURUs. Voy. Octoduro. Cenabum).
FoRUM DoM1TII.Voy. Foro Domiti. GENAvA. Voy. Gennava.
Fon UM HAD R1AN I. Voy. Foro GENERUM ?). Voy, Ceuclnm.
Adriani. Q5rnnaua. II, A, 1 : p. 385.
FoRUM JULI1 (coLoNIA CLAssuCA PA GERAINAE (?). Voy. Geminas.
cENsis OcTAvANoRUM). Voy. Foro Gerainas. Voy. Geminas.
iulii. G E son R 1v Ar Es (mauvaise lecture
FoRUM ou FoRUs SEGUsIAvoRUM. pour Gesocribates). Voy. Geso
Voy. Foro. Segustauarv, cribate.
FoRUM VocoNI1. Voy. Foro Vo Q5rsocributr. I, A, 1; p. 199. - Be
coni. soclibate (W. 1).
FossAE MARIANAE. Voy. Fossis Ma GEsoCRIBATEs. Voy. Gesocribate.
rianis. ©esogiaco quoà nunt-6onenia. l, A,
fossis filarianis. I, C, 2 ; p. 447. 1; p. 83. — Gesogiaco qd nº
TABLE A LPH A B ÉTIQU E. 47 !
Bouilla W. 2); — nunc, dans ILLIBERIs, postea HELENA. Voy. Il
toutes les éditions. liberre.
GEsoRIACUM QUoD NUNC BoNoNIA. 2m 2{lpe Cottia. II, B, 1 et 2 ;
Voy. Gesogiaco quod nune-Bo p. 4o3.
I1OIl14l .
2n alpe gruia. II, B, 1; p. 396.
GLANUM LIvII. Voy. Clano. 2n 3lpt ſilaritima. II, B, 2; p. 4.
GLENUR [INsULA. Voy. Llenur. Indesina. Voy. Lindesina.
GRAEC1A. Voy. Gretia. INGENA (?). Voy. Legedia.
©raia (2n 2{lpr). Voy. 2n, etc. Ins.. Licate, p. 5.
(5rauinum. I, A, 1 ; p. 147. 175. Olan. Voy. Le.. no.
©retiu. II, A, 2 ; p. 32. liſ5.5ucron. I, A, 2; p. 5. — Ins.
GRATIANoroLIs, prius CULARo. Voy. Svoron (M.); — Ins. Suoron,
Culabone.
— 2ñ5. 5uoron (N.), (B.), (S.),
Grimib°. Voy. Grimnibus. (Man.).
GRINNEs. Voy. Grinnibus. ! 1 s , l o . ſ'::: : 1. I, BC, 2 ; p. 6. —
©rinnibus. I, B, 1; p. 44. — Gri Ins. Licate (S.), (Man.). -

mib (W. 1). 3m summo prmnino. I, B, 1; p. 248.


ln summo pyreneo. I, B, 1 et 2 ;
p.383.
H Ins. Suoron. Voy. Ins. Sucron.
IsARA. Voy. Lura.
HA D R 1AN 1 (Fo R UM). Voy. Foro ... itaniu. I, ABC, 1, 2 ; p. 7.
Adriani.
HELENA. Voy. Iiliberis. J
ſirlr llum. II, BC, 1; p. 66.
HELvETIoRUM (AvENTICUM ). Voy.
Auenticum . Heletiorum. JULIA APTA VULGIENTIUM (colonia).
HELvET UM (?). Voy. Helellum. Voy. Apta iulia.
JULIA AUGUsTA APoLLºNARIUM REIo
HERCULIs (CAsTRA). Voy. Castra.
Herculis. RUM (colonia). Voy. Reis Apol
linaris.
fjrrmomacuut, I, B, 1 ; p. 89. -
JULIA AUGUsTA AQUIs SExTIIs (co
(W. 2).
Hermonacii. Voy. Hermomacum. lonia). Voy. Aquis Sestis.
Hic nascitur. Voy. Llenur. JULIA CARcAso (colonia). Voy. Car
CdSS1OI162,
HoRREA (AD). Voy. Ad Horrea.
JULIA EQUEsTRIs (colonia). Voy.
Equestris (colonia).
JULIA PATERNA ARELATENsIUM SEx
TANoRUM (colonia). Voy. Arelato.
JULIA PATERNA NARBo MARTIUs (co
IATINUM MELDoRUM. Voy. Fixtin LoNIA CLAUDIA DECUMANoRUM
1111III. ATACINoRUM). Voy. Narbone.
2 ciòmago. I, C, 2 ; p. 3o2. JULIA SECUNDANoRUM ARAUsIo (co
IcIoMAGUs. Voy. Icidmago. LoNIA FIRMA). Voy. Arusionc.
2ctoòurii. II, A, 2 ; p. 422. JULIA SEPTIMANoRUM BAETERREN
IcroDURUs. Voy. Ictodurü. sIUM (colonia). Voy. Beteris.
2 corigium. II, A, 1 ; p. 1 1 1. JU11A VIENNENsIUM (colonia). Voy.
2lliberre. I, B, 2 ; p. 382. Vigenna.
472 TABLE ALPH ABÉTIQUE.
3uliaco. I, C, 1; p. 1o6.— ſuliato ſtmintº. II, A, 1; p. 391.
(S.), (Man.). -
LEMINCUM. Voy. Leminco,
JULIACUM. Voy. Juliaco. LEMovIcEs (cIvITAs). Voy. Ausrito.
JULII (CoLoNIA CLAssICA PACENsis ſtmunc. I, B, 1; p. 256.
OcTAvANoRUM FoRUM).Voy. Foro ... ſt.no. I,C,2; p. 6, —3ns.l...
iulii. (S.); — 2iïs olun Man).
2 vliobona. I, AB, 1; p. 146. — Lu Lenur. Voy. Llenur.
liobona (M.), (N.), (B.). Lesedia. Voy. Legedia.
Iura. Voy. Lura. Less,.. (insula).Voy. Insula Less...
3uliomage. I, B, 1; p. 182. LE[RI]NA(INsULA). Voy. Le..no(...).
JULIoMAGUs ANDECAvoRUM. Voy. LEvAE FANUM (?). Voy. Levefano,
Juliomago. ſevefunc. I, B, 1; p. 4o.
Jullia. Voy. Ad Jullia. Licate (ins). Voy. Insula Less...
LIGER (FLUvIUs). Voy. Riger (fl .
Limnü, Voy. Lamnû.
L LIMoNUM PicToNUM, Voy. Lemuno.
2inàtsina. I,C, 1; p. 128-indesina
ſactora. I, A, 1 et 2 ; p. 376. (M.), (N.);- omis sur les cuivres
ſactorates. I, B, 2 ; p. 28. de Bruxelles ; — inbtsinu, S.),
Lacus Losanete. Voy. Lacus Losa (Man.).
nesis.
LINGoNEN(sis (AQUAE BoRvoNI)?)
LAcUs LAUsoNIUs (oPPIDUM). Voy. Voy. Lindesina.
Lacum Losonne.
LINGoNEs. Voy. Andemantunno.
ſacus. Voy. le nom qui accompa ſintomagi. I, A, 1; p. 92. - Lucco
gne ce mot. magi (W. 1);— Luttomagi(M)
Lacus Losanete. Voy. Lacus Losa (N.), (B.).
nësis. -

LINToMAGUs. Voy. Lintomagi,


ſucum ſosonnr. II, AB, 1; p. 24o. ſiuana. I, B, 2; p. 362. — ſutiana
ſacus ſosantsv-. II, AB, 1; p. 3.— ou ſiuiunu, pas distinct (S.),
Lacus. Losanete (M.), (N.), (B); (Man.).
— lacus losant°1: (S.). LLENUR (INsULA).Voy. l'article suiv.
Laiuscone. Voy. Lauiscone. ... ſltmur. I, A, 1; p. 1. - Nasenus
ſummu. I, A, 1; p. 264. — ſimnu (W. 1) ; — Hic nascitur M),
(Mann.). (N.), (B.) ; — .lemur (S.).
LARGA. Voy. Large. ſoposagio, II, A, 1; p. 229.
ſargt. II, B, 1; p. 23o. LoPosAGIUM, Voy. Loposagio.
ſauiscone. II, A, 1; p.389.—ſaius LosANENsis (LAcUs). Voy. Losanesi,
cont (S.). (lacus).
ſauri. I, B, 1; p. 39. ſosantst- (lacus). Voy. Lacus Lo
LAusoNIUs (1AcUs) (oPPIDUM). Voy. 5111eS1S.
Lacum Losonne.
ſoteua. I, B, 2 , p. 374,
LAUsoNIUs (LACUs). Voy. Losanësi LoUsoNIUs (LAcUs)(oppidum).Voy.
(lacus). Lacum Losonne.
LAvIsco. Voy. Lauiscone. Luccomagi. Voy. Lintomagi,
ſegebia. I, A, 1; p. 184. - Lesedia ſuco. II, A, 2 ; p. 4o7.
(W. 2). LUcUs AUGUsTI, Voy. Luco.
LEMANUs [LACUsj. Voy. Losanesi Cuènam. I, C, 1 : p. 2o9.
[lacus]. Lugdune. Voy. Lugduno.
TABLE ALPHA BÉTIQUE. 473
ſugàunensts. I, ABC, 1; p. 7. ſilassava. I, BC, 1; p. 22 1.
LU G D UNE Ns 1s (PRovINCIA). Voy. MAssiLIA GRAEcoRUM. Voy. Ma
Lugdunenses. silia.
LU G D UN EN s 1 UM (coLoNIA CoPIA ftlatauone. II, A, 2 ; p. 431.
CLAUDIA AUGUsTA). Voy. Lug MATAvo, vel MATAvoNIUM. Voy.
duno. Matavone.
ſugàuno. (Batavorum). I, A, 1 ; MATAvoNIUM, vel MATAvo. Voy.
p. 37. Matauone. -

ſugòuno caput (5alliarum . usque bicMATILo. Voy. Matilone.


ltgas. I, C, 1, 2; p. 211. - ſilatilont. I, A, 1; p. 38.
ſugàunt (S.), (Man.). MATIsco. Voy. Matiscone.
LUGDUNUM. Voy. Lugduno, etc. ſilutiscont. I, C, 1; p. 2o8. –
LUGDUNUM (Batavorum). Voy. Lug filnu. scont (S.), (Man.).
duno. Matrici. Voy. Medio.Matrici.
|LUGDUNUM CoNvENARUM ]. Voy. Mauna. Voy. Alauna.
p. 379. ſileàiolano (Château-Meillan). 1, B,
LU G U D UN EN s IUM (coLoNIA CoPIA I ; p. 299.
CLAUDIA AUGUsTA). Voy. Lug ſilràiolano. (chez les Segusiavi). I,
duno. C, 2 ; p. 281.
Luiiana. Voy. Liuiana. Mediolano Aurercor ] Voy. Medio
Luliaco. Voy. Juliaco. lano Autercorum.
Luliobona. Voy. Juliobona. ſllt bioluno 2{uter-corum. I, B, 1;
Lullia (Ad). Voy. Ad Jullia. p. 148. — Mediolano Aurercor
LUNNA. Voy. Ludnam. (W. 1).
ſura. I, B, 1; p. 99 — Iura (W. 1). filtàiolanc.5amcorum. I, A, 1; p. 262.
ſutt ci. I, B, 1 ; p. 163. — Mediolano Sanco (W. 2); —
LUTECIA PARIsIoRUM. Voy. Luteci. Mediolano Saneon M.), N.),(B.);
LUTEvA. Voy. Loteua. — ſtleàilano (l'o est écrit en des
Luttomagi. Voy. Lintomagi. sous de l'i) 5anrorum (S.); — ſite
àielanc 5antorum (Man.).
Mediolano. Sancon. Voy. Medio
M lano.Sancorum.
Mediolano Saneon. Voy. Mediolano
M....scone. Voy. Matiscone. Sancorum.
ſttantala. II, A, 1; p. 391. Mediolano Saneorum. Voy. Medio
filarciana (5itvo). Voy. Silva Mar. lano Sancorum.
ciana. -
MEDIoLANUM AULERcoRUM EBURov1.
ftlarcomagus. II, A, 1; p 1 1o. cUM. Voy. Mediolano Auterco
MARIANAE (FossAE). Voy. Fossis TUlIIl.
Marianis. MEDIoIANUM (des Bituriges). Voy.
Maritima. Voy. In Alpe Maritima Mediolano.
MARITIMAE (ALPEs). Voy. ln Alpe MEDIoLANUM (chez les Segusiavi).
Maritima. Voy. Mediolano.
MAsAvA. Voy. Massava. MEDIoLANUM SANToNUM. Voy. Me
ſilasilia (örtcorum. I, C, 2, et II, diolano Sancorum.
A, 2 ; p. 452. ſiteàio. ſtlatrici. II, A, 1 ; p. 18.
Masilio Grecorum.Voy. Masilia Gre — Mediomatrici (M.), (N.),
COTUlIIl. (B.). ·

|
474 TA B L E ALPH A BÉTIQUE.
MEDIoMATRICI, peuple. Voy. Me
dio.Matrici, ville. Voy.Divo Du
rimedio.Matricorum. N
MEDIoMATRICoRUM (DIvoDURUM).
Voy. Diuo. Durimedio.Matiico Namavi. Voy. Chamavi. qui el
I"t1Ill . Pranci. varii.
ſtlràuanto. I, C, 1; p. 1o9. NAMNETEs, Voy, Portunamnetu.
MEDUANTUM (?). Voy. Meduanto. NANTUATUM TARNAIAE vEL TARNA
MELDI. Voy. Fixtinnum DAE). Voy. Tarnaias.
MELLosEDUM. Voy. Mellosedo. NA R B o MARTIUs (coLoNIA JULIA
MELoDUNUM SENoNUM. Voy, Mlete PATERNA CLAUuIA DECUMANORUM
· glo. ATACINoRUM). Voy. Narbone.
Mellosecio. Voy. Mellosedo. lturbonr. I, B, 2 ; p. 354.
Mellosecto. Voy, Mellosedo. [NARBoNENsis] (provincia), p.7.
ſtlrllosr )o. II, A, I ; p. 4oo. — Nasenus. Voy. Llenur.
ſtlrllost cto (S. ) ; — ſtlrllosrcio ltasic. I, C, 1; p. 135.-Nasie(M.),
(Man.). (N.), (B.), (S.).
Menapiory | Castello]. Voy. Castello Vasie, Voy. Nasic.
Menapiorum. NAsIUM. Voy. Nasic.
ſilttcglo. I, BC, 1; p. 164. NEMAusUs (coLoNIA AUoUsTA. Voy.
M Err1s. Voy. Divo. Durimedio. Nenniso.
Matricorum. llrmrtaco. l, B, 1; p. 87.
MINATIACUM (?). Voy. Ninittaci. NEMETACUM (ATREHATUM). Voy. Ne
MINERvIA (?). Voy. M. nerica. ImetaCO.

MINNoDUNUM. Voy. Minodum. Nemuso. Voy. Nenniso.


ftlinoõum. II, AB, 1; p. 249. tttnniso. I,C, 2; p.341. - Nemuso
Mitricum. Vcy. Autricum. (M.), (N.), (B).
ſtl. mericu. I, C, 1; p. 1o9. NEoMAGUs (?). Voy. Senomago.
ſilogontiaco. II, B, 1; p. 58 NERI (AQUAE . Voy. Aquis Neri.
MoGoNTIACUM. Voy. Mogontiaco. NERIoMAGUs. Voy. Aquis Neri,
ſilorginnc. II, A, 1; p. 397. NERvIGEs, Voy. Rerviges.
MoRGINNUM. Voy. Morginmo. NERvII. Voy. Rerviges.
MosA (station postale). Voyez NEvIRNUM. Voy. Ebirno.
Mose. NIGER PULLUs (?). Voy. Nigropulº.
[MosA INFER ] (fl.). Voy. Patabus lligropullo. I, B, 1; p. 39.
(fluvius). Avinitcaci. Voy. Ninittaci.
MosELLA (FLUvIUs). Voy. Musalla. NINITIAcUM. Vov. Ninittaci.
MosAM (AD). Voy. Mose. vinticaci. Voy. Ninittaci.
ſitost (station vers les sources de la uinittaci. I, C, 1; p 1o4. - Niºº
Meuse). I, C, 1; p. 125. caci (W. 1);- Ninttcaci(M.)i-
Ninitcaci (N.); - Nintteaci B).
ſitese (route de Reims à Cologne).
I, C, 1; p. 1o8. viniteaci. Voy. Niniltaci.
Muduon (Aiig. I iro). Voy. Au#. Vintteaci. Voy. Ninittaci.
Viro Muduorum. visincii. Voy. Aquis Nisincii.
Muduorum (Aug. / iro). Voy. Aº#- Nisinei. Voy. Aquis Nisincii. , .
N 1s 1N c 11 (AQUAF). Voy. Nisinrii
Viro Muduorum.
MuricT Voy. Autricum. (Aquis).
ſitusatla (fl'). II, A, 1; P. 2: NIrionRICEs. Voy. Nitiobro.ges.
T A B LE A LPHABÉTIQU E. 475
ttitiobro.GEs. I, C, 1; p. 25. Osisini. Voy. Osismi.
NITIoBRoGEs. Voy. Nitiobro.ges. ©sismi. I, A, 1; p. 19. — Osisimi
Nitiobroges. Voy. Nitiobro.ges. (W. 1); — Osini (W. 2); —
N1T 1 o BR o G UM (AGINNUM). Voy. Osisini (S ), (Man.).
Aginnum. OsIsMº1. Voy. Osismi.
llouesio. I, C, 1; p. 49. OsIsMII (?). Voy. Vorgium.
tiouiomugi. I, C, 1; p. 42. ©stia flº Robani. I, C, 2 ; p. 2. —
llouiomag (Nemetum). II, B, 1; Ostia flu. Rodani (B.); — ©stia
p. 62. flº lio)ani (S.).
Mouimagus. Voy. Nouiomagus. OsrIA FLUv11 SEQUANENsIs. Voy.
ltouiomagus (route de Reims à Co l'article suivant.
logne). I, C, 1 p 1o8. u'º's...lºnen (osTIA FLUvII) SEQUA
ltouiomagus (près de Toul). I, C, 1 ; NEN(sIs]. I, A, 1; p. 2.—a-alla
p. 124. — Nouimagus (M.), (N.), rum (W. 1); — flumen (M.),
(B.). (N.), (B.); — Iiïs...umen (S.).
NovEsIUM. Voy. Nouesio.
NovIoDUNUM AEDUoRUM (?). Voy.
Ebirno. P
NovIooUNUM DIABLINTUM AULER
coRUM Voy. Nu Dionnum. l'AcENsIs OCTAvANoRUM FoRUM JU
NovIoDUNUM. Voy. colonia Eques LII coLoNIA cLAssIcA). Voy. Foro
tris. iulii.
ll c u t c ut a gc (route de Trèves a jlarisi. I, C, 1; p. 2o.
Mayence). II, A, 1; p. 1 15. PARIsII. Voy. Parisi.
Nov1oMAG Us (Nimègues). Voy. Partunamnetv. Voy. Portunamnetv.
Noviomagi jJatabus. I, A, 1; p. 2. — fl. Bata
N o v 1oMA G Us coLoNIA NEMETUM. bus (W. 2).
Voy. Nouiomag'. Patavi. Voy. Patavia.
NovioMAG Us (route de Reims à Co {latavia. I, AB, 1; p. 15. — Ptavia
logne. Voy. Nouiomagus. (W. 1); — Patavi (W. 2).
NovioMAGUs (IN TREvERis). Voy. PATERNA ARELATENsIUM SExTANo
Noviomago. RUM (coLoN1A JULIA). Voy. Are
liv Dicunum. I, B, 1; p 152. lato.
PATER NA DECUMANoRUM NARBo
MARTIus (coLoNIA JULIA). Voy.
O Narbone.
PENELUcUs. Voy. Pennolucos.
OBILINNUM. Voy. Obilonna. PENNINUs SUMMUs.Voy. In Summo
©bilouna. II, A, 1; p. 392. Pennino.
OcTAvANoRUM FoRUM JULI1(CoLoNIA PENNoLocUs. Voy. Pennolucos.
CLAssIcA PAcENsIs). Voy. Foro jJennolucos. II, B, 1; p. 241.
iulii. PENNoLUcUs. Voy. Pennolucos.
Cctoòuro. II, B, 1; p. 246, ptrnaco. I, C, 1; p. 76.
OcroDURUs VERAGRoRUM. Voy. Oc PERNIcIACUM. Voy. Pernaco.
·
toduro. Jeteniscu. II, B, 1; p. 237.
Olan (Ins.). Voy. ... Le..no. PETINEsCA (?). Voy. Petenisca.
Osini. Voy. Osismi. PETRocoRII (cIvITAs).Voy.Vesonna.
Osisimi. Voy. Osismi. jletrum.uiaco. I, B, 1; p. 144.
476 TABLE A LPHABÉTIQU E.
PETRUMANTALUM (?). Voy. Petrum. PYRENEAEUM(promonlorium.Vº
uiaco. Promontori...-Pyreneu).
PIA FLAvIA CoNsTANs EME R ITA Px RENAEUs (SUMMUs). Vºy. "
AvENTICUM HELvETIoRUM (CoLo Summo Pyreneo.
NIA). Voy. Auenticum Heletio
TllIIl.

PICTAv1 (oPPIDUM). Voy. Lemuno. Q


#isauis. II, A, 2 ; p. 427.
PIsAvAE. Voy. Pisauis.
Quicrpranci. Voy. Chamavi. qui el
pocrinio, I, C, 1; p. 218. Pranci. varii.
PocRINIUM Voy. Pocrinio.
PoENINo (IN SUMMo). Voy. In Sum
mo Pennino. R
PoNs DUBIs. Voy. Ponte Dubris
PoNs ScALDIs. Voy. Pontes caldis. tiamm. II, B, 1-2 ; P. 424.
PoNs SARAv1. Voy. Pontesaraui. Raraum. Voy. Rarauna
|)ontt . Dubris. I, C, 1; p. 231. Harauna.I, B, 1; p. 26o - º"
#ontesaraui. II, B, 1; p. 12 1 . (W. 2).
Rattumagus. Voy. Ratumagus.
|!ontts calbis. I, B, 1; p. 8o.
PoRTUs FossIs MARIANIs. Voy. Fos Ratumag*. Voy. Ratumagus.
liatumagus. I, B, 1; Pº 145. — Ra
sis Marianis.
tumag". (W 1); - Rattumagus
PoRTUs NAMNETUM.Voy. Portunam
Detu, (M.), (N.), (B.).
j)ortunamnttv. I, B, 1; p. 193 - liauraci. II, B, 1; P. ***
Partunamnetv (B.). RAURANUM. Voy. Raraunº
RAURICA. Voy. Auguº Ruracum.
[PoRTUs VENERIs], p 15. RFDoNEs. Voy. Condate. Reginea
PRAEToRIUM AGRIPPINAE. Voy. Pre litqinca I, A, 1; P. 19!: T egin
toriü Agrippine.
PRAEToRIUM. Voy. Pretorio. †N s) Mº)
pranci varii. Voy. Chamavi qui el RrcINEA (?). Voy. Regº
Reginea. Voy. Reginca. -• 1
Pranci. varii.
jºrttorio. I, B. 1; p. 297. Regnum (Cotii). voy.Cotii Reg" -

REII. Voy. Reis Apollinariº :43


#retoriu. 2{grippint. I, A, 1; p. 38. liris 2(pollinaris. II, A, 2; P. §
Pretorium Agrippinae. Voy. Preto REIoRUM (CoLoN1A JULIA Avº §
riü. Agrippine ApoLLINARIUM). voy. Reis Apol
Promont. Voy. Promontori...-Py
Teneu. linaris.
tirnus (a). (bis , l, ^ º " l.

Promont. Pyreneo. Voy. Promon


Rervi. Voy. Rerviges.
tori...-Pyreneü. - Rervi
promontori...-pyrentü titruigts. I, C, º P
I, A, 2 ; p. 4. 16. -
— Promont (W. 2); — Promont (w. 1).
2; p. 3o4.
-

Pyreneo (M.); — Promont. Py titutssiont. I, C, Voy. Re


reoneo (N.); — promoniu.-pºrt REvessio VELLAviº"
ntii S.). vessione.
RHENUs (r1uviº). Voy.
Ptavia. Voy. Patavia. RHoDANI (osT1A FLUvII).
[PYRENAEI MoNTEs], p. 4.
Pyreneu. Voy. Promontori...-Py flii Rodani.
reneu. tiicciaco. II, A, 13 P" 117.
TA BLE ALPHABÉTIQUE. 477
RIccIACUM (?). Voy. Ricciaco. SANToNEs (oppidum). Voy. Mcdio
Higer (fi'). (bis) li surmonté de L. lano Sancorum.
I, ABC, 1; p. 2. — L omis (S.). SANToNUM (MELIoLANUM). Voy. Me
liigomagus. II, A, 1; p. 53. diolano Sancorum.
liiobr. I, C, 1; p. 166. Sanym. Voy. Sarrum.
Ritumag". Voy. Ritumagus. Sarcassione. Voy. Carcassione.
liitumagus. I, B, 1; p. 144. -- Ritu SARRALIs. Voy. St .. rali.
mag". (W. 1). 5c iruli. I, A, 1 et 2; p. 377. —
liobrica. I, B, 1; p. 181. Sartali (M.), (N.), (B.).
RoBRIGA. Voy. Robrica. 5arrum. I, A, 1; p. 274. — Sanym.
lioàani (ostia dº). Voy. ©stia, etc. (N.).
lioàium. I, B, 1; p. 99. Sartali. Voy. S.. rali.
RoDUMNA. Voy. Roidomna. 5carponna. II, A, 1; p. 123.
lioiàomna. I, C, 1; p. 285. SECUNDANoRUM ARAUsIo (coLoNIA
RoroMAGUs VELIocAssIUM. Voy. Ra FIRMA JULIA). Voy. Arusione.
tumagus. SEDELAUCUM. Voy. Sidotoco.
RoUDIUM. Voy. Rodium. SEEvIAE. Voy. Setucis.
RUscINo (coLoNIA]. Voy. Ruscione. 5tgrsstra. I, C, 1; p. 139.
liusciont. I, B, 2; p. 38o. SEGEsTAE (AQUAE). Voy. Aquis Se
liuteni. I, B, 1; p. 29. geste.
RUTENoRUM (SEGoDuNrw). Voy. Se SEGETAE (AQUAE). Voy. Aquis.Se -
godnm. gete.
5tgoboùiü. I, C, 1; II, A, 1; p. 227.
S 5egºàum I, B, 2 ; p. 311.
SEGoDUNUM RUTENoRUM. Voy. Se
godum. -

Sa. , ali, Voy. S.. rali. 5tgora. I, B, 1; p. 257.


SALErIo. Voy. Saletione. SEGoRIGIUM. Voy. lcorigium.
5aletionr. Il, B, 1; p. 63. SEGUsIAvoRUM (Lugdunum). Voy.
5aloèurum. II, B, 1; p. 239. — So Lugduno.
ladurum (B.). SEGvs1AvoRUM (FoRUM ou FoRus).
SALoDURUs. Voy. Salodurum. Voy. Foro.Segustauarv.
SALL Uv1oR UM (AQUAE SExT1AE), Segustauarv (Foro). Voy. Foro Se
p. 427. gustauary.
SALYUM (ARELATE). Voy. Arelato. SEGUsTERo. Voy. Segusterone.
SAMARABRIvA (AMBIANoRUM). Voy. 5tgusttront. II, A, 2; p. 418.
Sammarobriua. 5et tanicomago. I, A, 1; p. 274. —
5ammarobriua. I, B, 1; p. 9o. - Sermamcomago (W. 2); — Ser
Sammarobruia (W. 1). manicomago (M.), (N.), (B); —
Sammarobruia Voy. Sammarobriua. 5tr anicomag° (S.), (Man.).
Sancon (Mediolano). Voy. Medio 5tlteri. II, A, 2, p. 34.
lano Sancorum. 5rnomago. II, A, 2; p. 328.
Sancorum (Mediolano). Voy. Medio SENoMAGUs. Voy. Senomago.
lano.Sancorum. SENoNEs. Voy. Agetincum.
saneon (Mediolano). Voy. Medio SEPTIMANoRUM BAETERRENsIUM (co
lano.Sancorum. LoNIA JULIA). Voy. Beteris.
Saneorum (Medilano ou Mediolano). SEQUANAE (osTIA FLUvII) (?). Voy.
Voy. Mediolano. Sancorum. S(eq]uanen(sis].
478 TABLE ALPHABÉTIQUE.

scr. anicomago. Voy. Sel manico 5urvia. II, B, 1; p. II.


SUINDINUM CENoMANoRUM AULERCº
mago.
seri... one. Voy. Sextãtione. RUM.Voy. Sub dinnum.
5rriont. I, A, 1; p. 316. 5ulim. 1, A, 1; p. 196.
sermamcomago. Voy. Sel manico SULIs. Voy. Sulim.
SuMMus PENNINUs. Voy. ln Summo
mago.
Pennino. -

sermanicomago. Voy. Sel manico SuMMUs PYRENAEUs. Voy. In S"


mago.
mo Pyreneo.
SERMANIcoMAG Us. Voy. Sel. .. na Suoron (Ins). Voy. Ins. Sucron.
nicomago.
serrationne. Voy. Sextitione.
sertacione. Voy. Sextãtione. T
SETUcI (?). Voy. Setucis.
5rturis. I, B, 1; p. 98. Taberms. Voy. Tabernis. -

SExTANoRUM(coLoNIA JULIA PATERNA TABERNAE (saverne.Voy.Tahº


ARELATENsIUM). Voy. Arelato. TABERNAE (Rhein-Zabern). Voy.
SExTANTIo. Voy. Sextätione. Tabernis.
5txtationt. I, C, 2 ; p. 347. - Qlabtrnis (Rhein-Zabern) II, B, 1;
Serratione (M.), (N.), (B.); -
p. 63.
5trt ... ont (S.); — 5trtaciont dabtrnis (Saverne). Il, B, 1; p. 121.
(Man.). - taberms (S.), Man).
S ExT 11s (coLoNIA JULIA AUGUsTA TABLAE. Voy. Tablis.
AQUIs). Voy. Aquis Sestis. Qlablis. I, §
p. 43.—Toblis (N).
5i)otoco. I, C, 1 ; p. 2o I.
SIDoLoCUs. Voy. Sidotoco.
TAMNUM. Voy. Lamnº:
dansmia. I, C, 1; P. º7:
SILANUM (AD). Voy. Ad Silanum. qarnaias. II, B, 1; P. 243.
5ilva. ſtlarciana. II, C, 1; p. 14. T voxE NANTUATU" Vºº Tar
5ilna Dosagu5. II, B, 1; p. 4. naias.
S1LvANECTUM (AUGUsToMAGUs).Voy. TARNAIAE NANTUATUM. Voy. Tar
Aüg. Magus. maias.
Sinus Aguitanicu. Voy. Sinus Aqui TARvENNA. Voy. Tervanº
lan1CuS.
qiasciaca. I, B, 13 P. 254 , lcc
5inus . 2{quitanicus. I, A, 1; p. I. trerosAGEs (Voºcº voy. Volº
S nus Aguitanicu (W. 1). tectosi. -

5ipia. I, B, 1; p. 183. Tecucsi. Voy. volcetectoº .


SIRIo. Voy. Serione.
5itilli1. I, C, 1; p. 2 19. dtgna.
qitgulata.II,II,A, A,1 et* 3**PºP,43o.
325.

Soladurum. Voy. Salodurum. Teionno. Voy. TelonnO.


STABATIo. Voy. Stabatione. T. lonno. Voy. Telonnºº -

5tabationc. II, AB, 1; p. 4o1. Qitlonno. L, § •is-#


I; p.
5ub àinnum. I, B, 1; p. 151.
5ucron (2ns). Voy. Ins Sucron. † -
l iiclonne (Man.).
a.lºººº
SUCRoN[1oRUM] (INsULA). Voy. Ins TELoNNUM. Yoyº Telonno.
Sucron.
TENEDo. Voy. Tenedone.
SUELTERI. Voy. Selteri.
SUEssIoNEs. Voy. Aüg.Suessorum. drntèont. II, C, º P 7#
qitnurcis. I, C, 13 P: 2o8.
Sucssorum (A7E). Voy. Aüg.Sues TERIcIAE (?). VoYº T1, ic1as.
SOI'uIn .
TA BLE A L PHA B ÉTIQUE. 479
Tericias. Voy. Tcicias. (M.), (N.), (B.); — ltbiuium (S.),
Qit icias. I, C, 2; p. 426.— Tericias (Man.).
(M.), (N ), (B) ; — l1 isias (S.); Ub ... um. Voy. Uhvnum.
— Cluicius (Man.). Ubimum. Voy. Ubunum.
Tc isias. Voy. Tcicias. UBRILUM ou UBRINUM. Voy. Ub1
derrannu. I, AB, 1; p. 85. . .. llIIl,
Cirvcrra. I, B, 1; p. 89. UGERNUM. Voy. Ugerno.
Ticlonno. Voy. Telonno. ltgrrno. I, C, 2 ; p. 339.
TILENA (?). Voy. Filema. Uiromuduor (üg.). Voy. Aüg.Viro
Ciincollo. I, B, 1; p. 251. Muduorum.
TiNcoNTIUM. Voy Tincollo. ltmbranicia. I, C, 2 ; p. 22.
TINURTIUM. Voy. Tenurcio. UssUBIUM. Voy. Vesubio.
Toblis. Voy. Tablis. Usuerna. Voy. Usuerva.
Colosa. I, A, 1; p. 365. ltsuerua. I, B, 2 ; p. 361 — Usue
[ToLBIACUM], p. 1o9. rya (N.); — ltsuerma ou ua illi
ToLosA (coLoNIA VoLcARUM TEc sible (S.), (Man.).
TosAGUM). Voy. Tolosa. Usuerra. Voy. Usuerua.
ToNGRI. Voy. Atuaca.
Ciraiana (colo). Voy. Colo traiana.
TR AJ ANA (coLoNIA). Voy. Colo. V
traiana.

Cirrveri. Il, A, 1; p. 17. VALENTIA (coLoNIA) Voy. Valentia.


TREvERI, ville. Voy. l'article suiv. bulentia. II, A, 2; p. 325.
TREvERoRUM (coLoNIA AUGUsTA). VALLENsIUM OcToDURUs (FoRUM
Voy. AïTg. Tresvirorum. CLAUDII). Voy. Octoduro.
TRIcAssEs Voy. Aïg. Bona. VANEsIA (?). Voy. Besino.
TTICAsTINoRUM [AUGUsTA] (?). Voy. t)apii. Voy. Chaci . vapii.
Senomago. t)apincum. II, A, 2 ; p 42o.
Tuicias. Voy. Tc icias. Vaplivarij. Voy. Chaci. vapii.
Ciullio. II, A, 1; p. 123. tlaraòrto. I, B, 2 ; p. 312.
TULLUM LEUcoRUM. Voy. Tullio. V.. ratedo. Voy. Varatedo. t
Turecionico. Voy. Turedonno. t)aratròo. I, A, 1; p. 268.— Aratedo
Turecionno. Voy. Turedonno.
Ciurtàonno. II, A, 1; p. 396.— Tu
(W. 2);— 0. ratràs (S. , Man ).
VARATEDUM. Voy. V aratedo.
.
recionico (M.), (N.), (B.); — VARADETUM. Voy. Varadeto.
durecionno (S.), (Man.). tlarcia. I, C, 1; p 226.
TUREDoNNUM. Voy. Turedonno. barii. Voy. Chamavi, etc.
Ciurnaco. I, B, 1; p. 8o. Uarum. II, B, 2 ; p. 443.
TURNACUM. Voy. Turnaco. VARUM (AD). Voy. Varum
TURoNEs. Voy. Casaroduno. barum (fi'). II, B, 2 ; p. 3.
TURRIM (AD). Voy. Turem (ad). VARUs (PLUvIUs). Voy. Varum (fl).
VEDIocAssEs. Voy. Araegenue.
VELIoCAssIUM (RoToMAGUs). Voy.
U Ratumagus. |
VELLAvIoRUM (REvEssIo). Voy. Re
Uaiii. Voy. Chaci.vapii. vessione.
Uapli uaiii. Voy. Chaci.vapii [VENETUs LACUs], p. 2.
l(t aum. I, B, 2; p. 295. - Ub... um [VENERIs PoRTUs], p. 5 .
48o TABLE ALPHABÉTIQUE.
l0eneti. I, A, 1 ; p. 19. vocoNTII. Voy. Bocontii.
VENET oR UM (DARIoRIGUM). Voy. vocoNTioRUM (coLoNIA DEA A"
Dartoritum. cusrA). Voy. Ad Deam Boroº
tiorum.
VERAGRI. Voy. Octoduro.
VERBINUM. Voy. Vironum. voocoRIACUM. Voy. Vog° P"
giaco.
VERoMANDUI. Voy. Aüg.Viro Man Voc
duorum.
Es Us (SILvA). Voy. Vosagus
Utsonna. I, A, 1 ; p. 269. (Silva).
Descntint. II, A, I; p. 227. bogº Dorgiaco.
Vogo bögiacoI,(W.
C, 1;1);P. -78.—
l)sss
VEsoNTio SEQUANoRUM. Voy. Ve
sontine. Dorgiaco
VoLcAE (S.), (Man.).
TEcrosAGEs. Voy. Volce
btsubic. I, A, 2 ; p. 316. tectosi.
VEsUNNA PETRocoRIoRUM. Voy. Ve
SOIll14l •
pelctttct-si. I, BC, 2; P * T
volcetecucsi (S), (Man )
VETERA (CAsTRA). Voy. Veteribus. Folcetecucsi. Voy. Volcetectosi.
t)rteribus. I, C, 1; p. 47. voncANIUM OsisMionv" (?) Voy.
Uiàubia. I, C, 1; p. 2o7.
VIENNA ALLoBRoGUM, coLoNlA Ju Vorgium.
Vorgia. Voy. Vorgium. • --

LIA VIENNENsIUM. Voy. Vigenna. borgivm. I, A, 1; P. 197- — Vorgia


Digenna. II, A, 1; p. 317.
Dinàonissa. II, C, 1; p. 7o. (W. 2).
J'orogio. Voy. Voroglo. r

Diromagus. II, B, 1; p. 25o. VoRoGIUM ou VoRoLIº* voy. Vo


Viro Muduorum (Aüg). Voy. Aüg.
Viro Muduorum. roglo. -

Vironino. Voy. Virouino.


•§ I, C, 1 et 2; P. 286.-Vº
rogio (M.),(N.),(º)i- l)crogiº,
Dironum. I, C, 1; p. 1o4. (S.), (Man.). • A!
birouine. I, B, 1; p. 82. - Viro VoRoLIUM ou VoRoGIU* voy. Vº
nino (S.).
VIRovIACUM. Voy. Virouino. v§
roglo. Silva. Voy. Silva Vosa

Divisco. II, B, 1; p. 24o.


gus.
VIvIscUM. Voy. Vivisco. bosauia. II, A, 13 Pº 57
VIvIscUs. Voy. Vivisco. VosoLvIA. Voy. Vosau*:
VocoNII (FoRUM). Voy. Foro Vo bulpis (d'). II, B, 2; p. 3.
COnl.

FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE°

9, à Paris.
Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Fleurus,

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