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Phosphore

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Cet article concerne l'élément chimique. Pour le magazine publié par Bayard presse,
voir Phosphore (magazine).

Phosphore

Échantillon de phosphore rouge.


Silicium ← Phosphore → Soufre
N
↑ 15 P
P

As

Tableau complet • Tableau étendu


Position dans le tableau périodique

Symbole
P
Nom
Phosphore
Numéro atomique
15
Groupe
15
Période
3e période
Bloc
Bloc p
Famille d'éléments
Non-métal
Configuration

électronique
[Ne] 3s2 3p3

Électrons par niveau

d’énergie
2, 8, 5

Propriétés atomiques de l'élément

Masse atomique
30,973 761 998 ± 5 × 10−9 u1
Rayon

atomique (calc)
100 pm (98 pm)

Rayon de covalence
107 ± 3 pm2
Rayon de van der

Waals
180 pm

État d’oxydation
±3, 5, 4
Électronégativité (Pa
2,19
uling)

Oxyde
acide faible

Énergies d’ionisation3

1re : 10,486
2e : 19,769 5 eV
69 eV

3e : 30,202 7
4e : 51,443 9 eV
eV

5e : 65,025 1 6e : 220,421 eV
eV

7e : 263,57 e
8e : 309,60 eV
V

9e : 372,13 e
10e : 424,4 eV
V

11e : 479,46
12e : 560,8 eV
eV

13e : 611,74
14e : 2 816,91 eV
eV

15e : 3 069,8
42 eV

Isotopes les plus stables

Ed
Iso AN Période MD PD
MeV

31
P 100 % stable avec 16 neutrons
Propriétés physiques du corps simple

État ordinaire
solide
Allotrope à l'état

standard
Phosphore noir (orthorhombique)

Phosphore rouge (amorphe), phosphore


Autres allotropes
blanc P4 (cubique centré), phosphore
violet (monoclinique)

1,82 g·cm-3 (blanc),


Masse volumique
2,16 g·cm-3 (rouge),
2,25 à 2,69 g·cm-3 (noir)1
Système cristallin
Cubique centré
Couleur
blanchâtre/rouge/noir

Point de fusion
44,15 °C (blanc)1,
590 °C (rouge)4
Point d’ébullition
280,5 °C (blanc)1
Énergie de fusion
0,657 kJ·mol-1
Énergie de 12,4 kJ·mol-1 (1 atm, 280,5 °C);
vaporisation
14,2 kJ·mol-1 (1 atm, 25 °C)1
Volume molaire
17,02×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur
20,8 Pa à 20,85 °C[réf. souhaitée]
Chaleur massique
769 J·kg-1·K-1
Conductivité

électrique
1,0×10-9 S·m-1

Conductivité
0,235 W·m-1·K-1
thermique

Solubilité
sol. dans l'ammoniac5
Divers

No CAS
7723-14-0 (jaune)
29879-37-6 (rouge)
No CE
231-768-7
Précautions

SGH8

Phosphore blanc6 :

Danger
H250, H314, H400, P273, P284, P304, P315, P301+P31
0, P305+P351+P338, P422 et P501
[+]

Phosphore rouge7 :

Danger
H228, H412, P210 et P273
[+]
SIMDUT9,10

Phosphore blanc :

B4, D1A, E,
[+]

Phosphore rouge :

B4,
[+]

Transport

Phosphore blanc6 :

46
1381

[+]

446

2447

[+]

Phosphore rouge7 :

1338

[+]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

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Le phosphore (du grec ancien φωσφόρος phōsphóros, en français 'porteur de


lumière', par allusion à la chimiluminescence émanant du phosphore blanc, visible
dans l'obscurité quand il est exposé à de l'oxygène) est l'élément
chimique de numéro atomique 15, de symbole P. Dans le tableau périodique, il se
trouve dans le cinquième groupe principal, ou 15e groupe IUPAC ou groupe azote.
C'est un membre du groupe des pnictogènes.
Le corps simple phosphore se présente sous des formes très différentes les unes
des autres, revêtant notamment des couleurs allant du violet-noir, rouge, blanc-jaune
au blanc. Très pur, le phosphore « blanc » est transparent. Généralement le
phosphore est blanc ambré, légèrement malléable avec une faible odeur d'ail. Les
formes rouge et noire peuvent se présenter en poudre ou cristallisées. Le phosphore
blanc, composé de molécules P4, est la forme la plus facile à produire, mais
certainement pas la plus stable du point de vue thermodynamique, d'où son
utilisation en tant que munition.
Le phosphore est indispensable à tous les êtres vivant sur terre, chez les êtres
humains, il est particulierement important pour un fonctionnement correct du
cerveau11,12. Ses composés participent à la structure et au fonctionnement des
organismes dans des domaines centraux, tels que l'ADN et l'approvisionnement
énergétique cellulaire. La transformation biogéochimique du phosphore a lieu dans
le cadre du cycle du phosphore.
Du fait que sa consommation mondiale pourrait dépasser les ressources disponibles
avant une centaine d'années, l'Organisation des Nations unies (ONU) et divers
scientifiques le classent comme « matière première minérale critique », qu'il faudrait
apprendre à économiser et mieux recycler

.
Historiaque
Lors de la découverte du phosphore, seulement 13 autres éléments chimiques
étaient déjà connus (tableau ci-dessous), contre 118 aujourd'hui (cf. Liste des
éléments chimiques). Comme les autres éléments, il ne fut reconnu comme tel que
grâce aux travaux de Lavoisier, quelques années plus tard13.
Éléments connus lors de la découverte du phosphore14

Élémen
C S Cu Au Ag Fe Sn Sb Hg Pb As Zn Bi
t

- - - 150
Année ? ? -3000 -3000 -2100 -1600 -1000 1250 1500
5000 2500 1500 0

Ses différents découvreurs lui donnèrent beaucoup de noms différents : Phosphorus


fulgurans ou Lumen conflans (Kunckel), Noctiluca aërea (Boyle), Lumiere
condensée ou encore Phosphorus igneus puis Phosphorus pyropus par Leibnitz.
Tous ses noms sont en rapport avec la forte lumière que celui-ci produit lors de sa
combustion à l’air libre.
Une triple découverte[modifier | modifier le code]
L'alchimiste découvrant le phosphore (Joseph Wright,

1771) Phosphore en poudre dans l'obscurité.


La découverte de cet élément est attribuée à l'alchimiste allemand Hennig
Brandt en 1669 à partir de l'urine. Le procédé resta longtemps secret, mais malgré
tout, le chimiste allemand Jean Kunckel, puis le physicien anglais Robert
Boyle réussirent peu de temps après à trouver leur propre voie de synthèse.
Au cours de ses recherches de la pierre philosophale, c'est-à-dire l'art de convertir
les métaux vils ou imparfaits en or et en argent, Brandt s'était imaginé qu'en ajoutant
de l'extrait d'urine aux métaux dont il voulait opérer la transmutation, il réussirait plus
sûrement dans son entreprise. Mais au lieu d'obtenir ce qu'il cherchait avec tant
d'ardeur, il obtint un corps nouveau, blanc, lumineux par lui-même et brûlant avec
une énergie sans exemple : le phosphore.
Surpris de l'apparition de ce corps, il en envoya un échantillon
à Kunckel, chimiste allemand, qui s'empressa de le montrer à son ami Kraft de
Dresde (de). Celui-ci le trouva si merveilleux qu'il se rendit immédiatement à
Hambourg dans l'intention d'acheter le secret de sa préparation. Il l'obtint moyennant
deux cents rischedales15 (ancienne monnaie d'Europe du Nord) et son silence.
Mais Kunckel désirait lui aussi vivement le connaître, et voyant que Kraft, malgré
leur amitié, ne le lui confierait pas, il se résolut à le découvrir par la voie de
l'expérience. Il y parvint en 1674, après beaucoup de tentatives infructueuses et
devint ainsi le deuxième découvreur du phosphore, et se vantait dans le 44e chapitre
de son Laboratoire chimique de savoir en synthétiser un plus pur que son ami15.
La troisième personne à découvrir une méthode pour l'isoler est le chevalier Boyle.
En 1679, il avait pu voir un morceau de phosphore apporté par Kunckel pour le
montrer au roi et à la reine d'Angleterre et réussir à savoir que le phosphore était
une substance tirée du corps humain15. Ses essais portèrent leurs fruits en 1680.
En 1692 à Paris, Homberg donne dans un Mémoire à l’Académie royale des
sciences16 la recette de préparation du phosphore brûlant de Kunckel : faire évaporer
sur un petit feu de l’urine jusqu’à ce qu’il reste une matière noire. Mettez à putréfier
celle-ci dans une cave, puis rajoutez du sable (ou de l’argile) et de l’eau et distillez.
Après avoir produit du flegme, du sel volatile et d’huile noire, « enfin la matière du
phosphore viendra en forme de nuées blanches qui s’attacheront aux parois du
récipient comme une petite pellicule jaune » (Hombert16).
Dans son Cours de chymie qui connut un immense succès, Nicolas Lémery donna la
recette de la préparation du phosphore, non pas dans les premières éditions (1675,
1677, 1679, 1681, 1683) mais à partir des rééditions de 168717.
Découverte publique[modifier | modifier le code]
Hellot dans les Mémoires de l'Académie pour l'année 173715 fait une description
publique détaillée d'une méthode de synthèse du phosphore à partir de l'urine. Il
explique le 13 novembre 1737 comment un étranger divulgua pour la première fois
tout le mystère du procédé qui jusqu'ici était jalousement gardé par ses premiers
inventeurs. Celui-ci l'exécuta en présence de quatre commissaires nommés par
l'Académie des Sciences, Duhamel, Dufay, Geoffroy et, lui-même.
La recette était enfin devenue publique.
Dans la même année, Rouelle la répéta dans ses Cours de Chimie. Tout le monde y
a accès depuis ce temps15. Cette préparation consiste à faire évaporer
à siccité l'urine putréfiée, et à chauffer ensuite fortement le résidu dans
une cornue de grès dont le col, par une allonge, plongeait dans l'eau. Il était ensuite
moulé en cylindres et stocké dans de l'eau préalablement bouillie et à l'abri de la
lumière18.
Même si Margrall ajouta quelques années après un sel de plomb (nitrate de plomb18)
à l'urine épaissie par évaporation, c'est ainsi que, pendant longtemps, le phosphore
fut préparé. Le phosphore resta encore longtemps une curiosité, et un des objets les
plus précieux que l'on pouvait voir. On ne le trouvait que dans les laboratoires des
principaux chimistes, et les cabinets de quelques gens riches, amateurs de
nouveautés.
Démocratisation[modifier | modifier le code]

Crâne de mouton
En 1769, le Suédois Johan Gottlieb Gahn découvrit que le phosphore était présent
dans la poudre d'os calcinée puis décomposée par l'acide sulfurique. Peu de temps
après, il publia, avec Scheele, un procédé qui lui permit de s'en procurer des
quantités assez considérables à partir d'os de bœufs ou de moutons19.
Ce nouveau protocole19 consiste à faire brûler les os jusqu’à ce qu’ils soient friables,
puis mélangés avec du carbonate de calcium (CaCO3) et d’autres sels. On ajoute
ensuite l’acide sulfurique. Puis après réaction et lavages, on le sèche avec du
charbon, avant de faire chauffer le tout dans une cornue remplie d’eau.
On note que combiné à l'hydrogène, il produit un gaz inflammable. Cela peut
expliquer les feux-follets causés par la décomposition de matières riches en
phosphore dans les marais18. On comprend aussi que c'est sa présence qui fait luire
dans le noir certaines matières organiques telles que la laitance et les œufs de
poissons, la chair de certains mollusques (huîtres), certains squelettes frais de
poissons, la substance cérébrale ou le foie de certains animaux. On lui attribue aussi
(à tort parfois) la phosphorescence de certains organismes marins et « des eaux
mêmes de la mer, dans quelques cas au moins »18.
Troisième mode de synthèse[modifier | modifier le code]
Site d'extraction de roches phosphorées sur l'ile de Nauru (2007)
La méthode de synthèse actuelle a été mise au point en 1867 par les chimistes E.
Aubertin [réf. souhaitée] et M. Boblique20. Elle permet d’extraire le phosphore de roches
phosphorées. Cela permet de se procurer du phosphore en plus grande quantité et à
un meilleur prix.
Le protocole consiste à chauffer les roches entre 1400-1500 °C avec du sable et
du coke. Il se forme alors le phosphore blanc P4 selon la réaction :2 Ca3(PO4)2 + 6
SiO2 + 10 C → 6 CaSiO3 + 10 CO + P4
En pratique, le minerai est ordinairement une phosphorite, de formule générale 3
Ca3(PO4)2, Ca(OH,F,Cl)2 :
 avec le minerai le plus courant, l'hydroxyapatite (la même phosphorite que dans
les os et les dents), la réaction est :
3 Ca3(PO4)2, Ca(OH)2 + 10 SiO2 + 25 C → 10 CaSiO3 + 25 CO + H2 + 1,5 P4 ;
 si le minerai contient de la fluorapatite, elle réagit selon :
3 Ca3(PO4)2, CaF2 + 9 SiO2 + 24 C → 9 CaSiO3 + CaF2 + 24 CO + 1,5 P4.
Le procédé initial a été amélioré par J.B. Readman en 188821 en ajoutant l’utilisation
d’un four électrique. Malgré un rendement de près de 90 %, la formation d’une tonne
de phosphore blanc par cette méthode requiert tout de même 15 MWh environ.
Travaux importants[modifier | modifier le code]
Allumette
Grands noms[modifier | modifier le code]
Le phosphore étant devenu plus commun, les chimistes purent plus facilement en
étudier les propriétés.
Les travaux les plus remarquables qui aient été faits sur ce corps sont dus à :

 Pelletier, qui l'a combiné avec le soufre et beaucoup de métaux22 ;


 Lavoisier, qui nous a fait connaître ses combinaisons avec l'oxygène22 ;
 M. Dulong et à M. Davy, qui ont étudié ses divers acides22 ;
 M. Berzelius, qui a étudié non seulement ceux-ci, mais encore leurs
combinaisons avec les bases22.
Première utilisation : l'allumette[modifier | modifier le code]
Les premières allumettes (fósforo en espagnol23) utilisaient du phosphore blanc dans
leur composition, la toxicité du phosphore les rendait d'ailleurs assez dangereuses :
leur usage entraîna des empoisonnements accidentels.
De plus, l'inhalation des vapeurs de phosphore entraînait, chez les ouvriers des
fabriques d'allumettes, une nécrose des os de la mâchoire, connue sous le nom
de nécrose phosphorée.
Lorsque le « phosphore rouge » fut découvert, son inflammabilité et sa toxicité plus
faibles poussèrent à son adoption comme une alternative moins dangereuse pour la
fabrication des allumettes.
Propriétés[modifier | modifier le code]
Les phosphores blancs et rouges ont une structure quadratique.
Il existe un « phosphore noir » allotrope, ayant une structure similaire à celle
du graphite : les atomes sont arrangés en couches hexagonales, et il est conducteur
électrique.
Le phosphore blanc est constitué de molécules tétraédriques P4. C'est un corps
toxique qui s'oxyde lentement à l'air à température ambiante. On le conserve
toujours sous l'eau. Le phosphore blanc se transforme en phosphore rouge sous
l'influence de la lumière.
Le phosphore rouge est constitué de molécules de longueur indéterminée, mais très
grande. On peut lui donner à titre d'exemple la formule P2 000. Il n'est ni toxique ni
facilement inflammable. Le phosphore rouge se transforme en phosphore blanc
(gazeux) sous l'influence de la chaleur, soit 280 °C.
Production[modifier | modifier le code]
Gisements[modifier | modifier le code]
Les phosphates sont des minéraux assez fréquents en quantité faible et dispersée,
dont la concentration a généralement une origine animale (guano d'oiseaux ou
de chauve-souris accumulés durant des milliers ou millions d'années sur des sites
dortoirs ou de reproduction).
Le phosphore provient de roche phosphatée transformée chimiquement. Entre 120
et 170 millions de tonnes de roches sont extraites chaque année depuis les trente
dernières années[Depuis quand ?], correspondant à 20 à 30 millions de tonnes de
phosphore purifié par an24.
Les roches phosphatées exploitables se concentrent cependant en peu
d'endroits : Maroc (plus du tiers des réserves mondiales), Chine (un peu plus du
quart des réserves mondiales), Afrique du Sud, États-Unis. De plus ces réserves
pourraient être épuisées avant la fin du XXI siècle25. Les ressources prouvées sont
e

de 71 milliards de tonnes en 2012 selon l'Institut d'études géologiques des États-


Unis (USGS)26 et la production annuelle est d'environ 191 millions de tonnes
extraites en 201126.
Une future pénurie[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Pic du phosphore.
Les gisements géologiques accessibles de vingt-six éléments du tableau de
Mendeleïev sont en voie de raréfaction, comme le cuivre, l'or, le zinc, le platine,
l'uranium, le phosphore… or le phosphore est crucial pour l'agriculture et plus
largement pour la vie sur terre27,28.
« Il suffit de penser que cet élément forme la structure même de l'ADN, qu'il pilote la
respiration – ainsi que la photosynthèse chez les plantes – ou encore le
métabolisme cellulaire. C'est pourquoi chaque être humain en réclame à peu près
deux grammes par jour. […] Au vu de la consommation actuelle couplée à
l'épuisement des gisements de qualité à travers le monde, les chercheurs de
l'Institute for sustainable futures (Australie) annoncent un pic de production du
phosphore au milieu des années 2030, et estiment les réserves à 340 ans. Cette
prévision, quoique controversée, suscite néanmoins une vive angoisse : pourra-t-on
extraire assez de phosphore pour nourrir les 9 milliards d'habitants prévus en 2050 ?
De plus, avertit Jean-Claude Fardeau, de l'Institut national de la recherche
agronomique, il n'y a aucun substitut possible au phosphore, véritable facteur
limitant du vivant. Indispensable à l'homme et surtout à l'agriculture, ignorer ce
problème [celui d'une future pénurie en phosphore] pourrait mettre en péril la
sécurité alimentaire mondiale conclut Andrea Ulrich, de l'Institute for Environment
Decisions (École polytechnique fédérale de Zurich). Car, si les ressources
s'épuisent, il est bien certain que la demande en phosphore ne disparaîtra
jamais27… »
En 2009, la Chine produisait 35 % du phosphore mondial, les États-Unis 17 %, et
le Maroc (et dans une moindre mesure le Sahara occidental) 15 %. Les États-Unis
ont mis fin à leurs exportations, pendant que la Chine les a fortement réduites29.
La plupart des engrais à base de phosphore sont dérivés du phosphate naturel
extrait en Chine, aux États-Unis, au Maroc et au Sahara occidental. C’est une
ressource non renouvelable : aux taux d’extraction actuels, on estime que la Chine
et les États-Unis disposent chacun d’un approvisionnement d’environ trente ans
dans leurs réserves récupérables connues de phosphate naturel. La plupart des
pays sont des importateurs nets de minerai.
Une source alternative potentielle de phosphore est le recyclage des déchets en
contenant. Ces déchets sont principalement des urines, os, déchets alimentaires,
eaux usées et excréments. Les lieux densément habités et les zones d'élevage en
produisent beaucoup. Ils sont également proches de zones agricoles qui
recherchent du phosphore comme engrais. Vers 2015, dans le monde 72 % environ
des zones cultivées sont riches en fumier.
Vers 2015, 68 % des régions cultivées peuplées sont situées dans des pays
tributaires des importations de phosphore (ex : Inde, Brésil et une grande partie de
l’Europe). Des chercheurs estiment que ces pays pourraient devenir autarciques en
phosphore, améliorer leur sécurité alimentaire, et avoir un développement plus
soutenable en recyclant le phosphore présent dans leurs propres déchets30.
Récupération de phosphore dans les eaux usées et les effluents
d'élevage[modifier | modifier le code]
Une tonne de fumier contient de 2 à 3 kg de phosphore (et
également 4 à 5 kg d'azote et 5 à 6 kg de potassium)31. Dans ces conditions, des
associations (telles que Zero Waste France) refusent de voir les biodéchets (qui
pourraient en outre fournir du biogaz dans le cadre de la méthanisation) finir
en décharge ou dans des incinérateurs32.
Des solutions de compostage des déchets humains ou utilisation des excreta (en y
intégrant l'urine) permettraient de produire des fertilisants contenant du phosphore
plus facilement accessible aux plantes. Dans le digestat de méthanisation issus
d'effluents d'élevage, le phosphore peut être présent à raison de 9 à 20 g/kg de
matière sèche, et être aussi disponible pour les plantes que le
triple superphosphate33.
En France, la station d'épuration de Nîmes a testé en 2016 un procédé de
récupération du phosphore (déphosphatation) dit « Extraphore »34,35 avec des tests
qui en 2016 ont confirmé un possible développement à échelle industrielle36. D’autres
travaux sont menés à Irstea pour développer des procédés biologiques
d’acidification des boues d'épuration (mais aussi des effluents d'élevage) permettant
le relargage du phosphore accumulé par les bactéries déphosphatantes. La voie
biologique adoptée par les chercheurs permet de diminuer les coûts du phosphore
recyclé par rapport aux méthodes chimiques, rendant ce produit aussi compétitif que
les engrais chimiques importés37. Le déploiement du procédé à l'échelle semi-
industriel est en cours en 2018.
Phosphore et santé[modifier | modifier le code]
Chez un adulte en bonne santé, le taux sanguin normal de phosphore (à jeun) est
généralement compris entre 0,8 et 1,5 mmol/L ou 25 et 45 mg/L (autrement dit : 2.5 -
4.5 mg/dl), ces valeurs pouvant toutefois varier en fonction de l'âge, de l'état de
santé, l'activité (métiers physiques, sportifs) et d'autres facteurs individuels38. Chez
l'enfant (à jeun), ce taux sera nettement plus élevé, compris entre 4 et 7 mg/dl38.
Le Système international d'unités (SI) le dose en mmol/l ; avec cette autre unité, le
taux sanguin normal de phosphore est de38 :

 0.81 à 1.45 mmol/L chez l'adulte (à jeun) ;


 1.29 à 2.26 mmol/L chez l'enfant (à jeun).
Aliments à forte teneur en phosphore[modifier | modifier le code]

 Lentille : verte 160 mg/100 g, blonde 120 mg/100 g, corail 110 mg/100 g
 Sodas (ceux riches en acide phosphorique ont environ 20 mg/100 ml)
 Bacon 190 mg/100 g, cervelle d'agneau 337 mg/100 g, foie de génisse 485
mg/100 g
 Fromages : à pâte molle et croûte lavée 396 mg/100 g, à pâte dure 458 mg/100
g parmesan, emmental, comté, gruyère, gouda, Edam, morbier, cantal
 Poudre de lait entier
 Sardine, saumon, morue, carpe, seiche
 Datte
 Noix de cajou, noix du Brésil, pignon, pistache
 Noix de coco
 Germe de soja, contient environ 700 mg de phosphore dans 100 g
 Son de blé, avoine, millet
Selon une idée reçue, le poisson serait bon pour la mémoire car il contiendrait
beaucoup de phosphore. Cette idée reçue est fausse[source insuffisante]39.
Dans l'organisme humain, le phosphore est présent dans les cellules où il sert de
support à l'énergie (adénosine triphosphate).
La phosphorémie est le taux de phosphore sous forme phosphate inorganique
présent dans le plasma. Un excès de phosphore alimentaire déclenche
une hyperphosphatémie appelée aussi l'hyperphosphorémie temporaire qui inhibe la
synthèse de vitamine D.
Utilisation[modifier | modifier le code]
Phosphore[modifier | modifier le code]

 Allumettes et pyrotechnie : le phosphore sous sa forme rouge est l'élément


igniteur des allumettes et d'un grand nombre de dispositifs pyrotechniques.
 Alliage : involontaire dans l'acier, car étant présent dans les minerais de fer, il
provoque un effondrement des caractéristiques mécaniques, en particulier de la
résilience à basse température, et parfois un alliage volontaire est réalisé avec
le bronze, où il permet une usinabilité améliorée. Par contre les pièces en bronze
phosphoreux soudées ou brasées donnent une très mauvaise tenue mécanique.
Phosphate[modifier | modifier le code]
De loin, les utilisations les plus répandues du phosphore sont :

 engrais minéraux : élément essentiel entrant dans la composition des engrais


minéraux (NPK), sous forme monohydrogénophosphate CaHPO4 ou
dihydrogénophosphate Ca(H2PO4)2. Cette utilisation du phosphore représenterait
à elle seule 80 % de l'utilisation totale24 ;
 pâte dentifrice : agent polisseur sous forme de dihydrogénophosphate et comme
apporteur de fluor Na2PO3F ;
 additif stabilisant (E339, E340) : des phosphates de sodium ou de potassium,
substances « tampons » ont un effet stabilisateur dans des compositions
alimentaires ;
 par les êtres vivants : le phosphore entre dans la composition de l’ATP et de
l’ADP, de certains lipides tels que les lécithines, et est un constituant des
molécules d'ADN.
Acide phosphorique : H3PO4[modifier | modifier le code]
L'acide phosphorique a de nombreuses applications :

 détartrant : la solution d'acide phosphorique est un des détartrant pour les


appareils sanitaires et ménagers, tels les cafetières électriques ;
 additif alimentaire (E338) : agent acidifiant dans les boissons gazeuses ;
 nutriment : dans le traitement des eaux, le phosphore est ajouté à un réacteur
biologique pour assurer la survie et la croissance des bactéries ;
 protection contre la corrosion des aciers par trempage des pièces dans cet acide
(opération dite de phosphatation). Il en résulte une pellicule noire, fine, stable et
poreuse qui est une excellente base dans l'accrochage des peintures anti-rouille.
Usages militaires[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Phosphore blanc.
Les bombes, obus et grenades incendiaires au phosphore ont été largement
utilisées pendant et depuis la Seconde Guerre mondiale, par exemple lors
du bombardement de Dresde.
Le protocole III de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), entré en
vigueur en 1983, interdit les armes incendiaires contre des civils, et même contre
des bases militaires situées « à l’intérieur d’une concentration de civils ».
Le phosphore blanc peut aussi servir à créer des écrans de fumée permettant de
couvrir ses troupes sur un théâtre d'opérations.
Explosion d'un obus au phosphore (Première Guerre L'USS Alabama (BB-8) touché par une bombe incendiaire au
mondiale). phosphore, septembre 1921.

Dosage[modifier | modifier le code]


Un protocole de dosage a été validé en France par l'AFNOR40.
Les ions phosphate réagissent avec une solution acide contenant des ions
molybdate et antimoine pour former un complexe antimonyl-phosphomolybdate. Ce
complexe est ensuite réduit par l'acide ascorbique pour former un complexe de bleu
de molybdène de couleur vive. L'absorbance est alors mesurée pour déterminer la
concentration.
Écologie[modifier | modifier le code]
Cycle du phosphore[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Cycle du phosphore.
Le phosphore tend à être lessivé vers les mers sous l'action du lessivage par les
pluies, du haut du bassin versant vers la mer. L'érosion éolienne peut transporter
des quantités significatives de phosphore vers des zones très éloignées (dont
du Sahara jusqu'en Amazonie, via des aérosols visibles de satellite).
Autrefois, c'étaient surtout les migrations d'oiseaux marins ou piscivores (via
leurs fientes enrichies en phosphore) et plus encore les migrations de saumons qui
constituaient le mécanisme principal de « retour à la terre » du phosphore. Après
leur phase de croissance en mer et leur remontée, en mourant par dizaines de
millions dans les rivières des hauts de bassin versant après y avoir pondu, les
saumons remontaient et libéraient des quantités importantes de phosphore
recyclées dans les écosystèmes situés en amont des bassins versants, via leurs
squelettes et cadavres particulièrement riches en phosphore, et via les urines et
excréments des animaux qui chassaient ou pêchaient les saumons lors de leur
remontée (ours en particulier). Aujourd'hui les saumons ont fortement régressé ou
ont disparu sur une grande partie de leur ancienne aire de répartition, et
l'agriculture intensive se fournit en phosphates de guano ou de synthèse, importés.
Le phosphore dans les sols[modifier | modifier le code]
Eutrophisation[modifier | modifier le code]
Le phosphore, abondamment gaspillé par l'agriculture intensive et certaines unités
de traitement des eaux usées, et fortement présent dans les lessives notamment
dans les années 1980, est avec le nitrate un des grands responsables de
l'eutrophisation.
En France, depuis les années 1970 l'amélioration des pratiques culturales a permis
de réduire significativement les apports en engrais minéraux phosphatés par unité
de surface, et les bandes enherbées (localement obligatoires le long de cours d'eau)
pourraient encore contribuer à le réduire dans l'environnement41. Malgré cela, la
teneur en phosphore des sols agricoles augmente globalement, bien que de manière
inégale selon les régions : augmentation en Bretagne, Pays de la
Loire, Champagne-Ardenne et Aquitaine, et diminution au nord, au centre et à
l'ouest. En Bretagne, par exemple, cette hausse est causée par l'emploi des
effluents issus de l'élevage intensif pour la fertilisation des sols42.
Le mécanisme eutrophisant du phosphore est complexe, variant selon les
environnements et différent de celui des nitrates avec lesquels il interfère aussi.
Selon une étude faite dans de vrais lacs et dans des « lacs expérimentaux », la
charge du milieu en phosphore n'est un bon prédicteur de l'eutrophisation que si l'on
introduit un facteur de correction tenant bien compte du renouvellement de l'eau,
alors que la correction selon le sédiment a un rôle mineur43.
Toxicologie, écotoxicologie[modifier | modifier le code]
Le phosphore est un oligoélément indispensable — sous forme de sels — pour de
nombreux organismes vivants, et sous forme de phosphate notamment pour les
plantes. Sous formes solubles et solubilisées notamment, le phosphore a servi de
médicament (extrait de l'urine humaine jusqu'en 1774). Mais quand il est pur, et sous
certaines de ses formes, c'est un puissant toxique et corrosif de l'organisme.
Il a néanmoins été utilisé dans des expériences de « physique amusante » ou de
magie en causant des blessures parfois sérieuses chez les expérimentateurs.
Puis certains médecins lui ont attribué des vertus médicales merveilleuses,
notamment administré sous forme de « Pilules lumineuses » contenant une poudre
de phosphore finement divisée associée à d'autres ingrédients, dont Kunckel semble
avoir eu l'idée ; il était réputé prolonger la vieillesse, revigorer
l'organisme, « rallumer, pour ainsi dire le flambeau de la vie ». On l'a prétendu
fébrifuge, anti-rhumatismal, anti-goutteux, anti-chlorolique, et semble-t-il parfois
efficace contre des « fièvres intermittentes », certaines « fièvres
graves », « malignes », « fièvres asthéniques », « fièvre
pétéchiale » ou « bilieuses », etc., mais sa toxicité a rapidement été manifeste chez
l'Homme (1/8e de grain suffit parfois à déterminer des « accidents
funestes » (Observation de M. Loebelstein-Loebel, d'Iéna. On se demanda ensuite si
ces effets médicaux sont vraiment dus au phosphore, où à ses sels, ou aux
synergies avec d'autres ingrédients ; ainsi en 1798, la société de médecine de Paris
questionne « les propriétés médicamenteuses du phosphore, des acides
phosphoriques et phosphoreux » (question restée sans réponse). […] « Du système
nerveux dont il exalte d'abord la sensibilité, il parait répandre son action sur les
principaux systèmes de l'économie, accélérer ainsi la circulation, augmenter la
chaleur, accroître au plus haut degré l'irritabilité musculaire, d'après les expériences
de Fr. Pilger (Ann. clin, de Montp., XXXVII, 360) ; enfin agir souvent aussi sur les
exhalants cutanés, la sécrétion urinaire, dont le produit devient quelquefois
phosphorescent, peut exhaler l'odeur du soufre ou de la violette, enfin et surtout,
exciter puissamment l'appareil génital. Ce dernier phénomène, qui peut aller
jusqu'au priapisme, est le plus constant et le plus remarquable de ses effets
physiologiques : A. Leroy et M. le docteur Bouttatz l'ont eux-mêmes éprouvé ; M.
Boudet (Il l’avait observé chez un vieillard ; B. Pelletier l'avait vu chez les canards,
dont le mâle n'a cessé qu'à la mort de couvrir ses femelles) nous assure que le
contact prolongé de la peau avec le phosphore suffit pour le faire naître : aussi a-t-
on cru pouvoir rapporter à la présence du phosphore dans les poissons la vertu
aphrodisiaque qu'on leur attribue »18.
F.V. Mérat et A.J. de Lens, dans leur Dictionnaire universel de matière médicale et
de thérapeutique (vol. 318 rappellent qu'après que le phosphore ait été découvert
dans l'urine, puis utilisé comme médicament, sa toxicité a été largement observée
chez l'Homme et confirmée expérimentalement chez l'animal par M. Lœbelstein-
Lœbel sur des chiens, M. Bouttatz sur des chats, des cochons d'Inde, des poules et
des pigeons, des jeunes coqs et des grenouilles, enfin MM. Orfila, Brera, Mugetti,
Worbe et Bogros sur des chiens, prouvent, la plupart, que le phosphore agit à la
manière des poisons corrosifs ; que les accidents une fois développés ne peuvent
que difficilement être entravés par les secours de l'art. (…) Dissous ou divisé dans
l'huile, et aussi à l'état de fusion dans l'eau chaude (M. Worbe), la combustion, qui
en est rapide produit, semble-t-il, de l'acide phosphorique ; l'inflammation est alors
des plus vives, les douleurs atroces, les vomissements opiniâtres, et la mort arrive
au milieu des mouvements convulsifs les plus horribles. Injectée dans les veines ou
dans la plèvre, cette même huile phosphorée donne lieu, dans l'espace de quelques
minutes, à des flots de vapeurs blanches chargées d'acide phosphatique, qui à
chaque expiration s'échappent de la gueule de l'animal (Magendie, Além. pour
servira Phi* t. de la transpiration pulmonaire ; Bibl. méd., XXXII, 19) : la mort dans ce
cas a lieu par asphyxie et résulte de l'inflammation subite des poumons18.
Son usage s'est ensuite fortement réduit, mais il a été utilisé dans les armes
chimiques et munitions incendiaires, et son isotope radioactif a été utilisé
comme « radiotraceur », dans des éléments solides (métal ou alliage par exemple44)
ou chez des espèces vivantes (pour le suivi de la pollinisation par exemple, via des
pollens marqués au soufre ou au phosphore radioactif45, pour le suivi de microbes ou
virus dans l'organisme46) ou encore pour le suivi de mouches afin d'étudier leur rôle
épidémiologique (1957)47. On a aussi tenté de l'utiliser comme médicament dans les
années 1950, aux débuts de la médecine nucléaire, par exemple contre la leucose
chronique (1955)48 ou pour traiter des tissus calcifiés (1958)49 ou pour détecter des
néoplasmes intraoculaires50, comprendre ou traiter des cancers51, ou pour l'étude de
certaines maladies (ex. : maladie de Vaquez (1967)52 ou de cancers (1946)53).
Mutagénicité : un autre problème environnemental est posé par la radioactivité de
certains isotopes du phosphore.

 Les terrils ou crassiers de phosphogypse découlant de la production industrielle


d'engrais contiennent des éléments radioactifs, et que les engrais phosphatés
sont aussi une source de cadmium toxique qui s'accumule dans les champs ou
pollue l'environnement.
 L'isotope radioactif stable du phosphate est sous certaines formes (phosphates)
très bioassimilable (il est notamment incorporé dans l'adénosine triphosphate54) ;
il est mutagène55.
L'excès de phosphore a néanmoins un effet écotoxique dit eutrophisant, du
grec eutrophos « nourrissant » et trophos « nourriture », le préfixe eu- traduisant la
notion d'« abondance »), soit un facteur de développement rapide de végétaux dans
les milieux aquatiques (eaux douces et eaux salées).
Trivia[modifier | modifier le code]
Sans surprise, du fait de sa luminosité, le phosphore est associé à la planète Vénus,
du moins dans son apparition matinale que les grecs anciens appelaient
Φωσϕόρος / Phōsphóros, « apporteur de lumière », de phôs flambeau, lumière
et pherein, porter, outre Ἑωσφόρος / Heōsphóros, « aurore », lumière ou astre du
matin et par opposition à Ἕσπερος / Hésperos, « occidental », lumière ou astre du
soir. Par extension, la lumière étant associée à la vérité, notamment
chez Platon avec son allégorie de la caverne, l'astre du matin, phosphoros fut censé
« apporter la lumière », donc « la vérité »56,57
Plus tard, lorsque les anciens Romains comprirent que ces deux "astres" n'étaient
qu'un seul et même objet céleste, outre les deux noms grecs traditionnels, émergea
l'appellation latine équivalente de Lucifer, le « porteur de lumière », de « lux »,
lumière et « ferre », porter, traduisant également la notion de l'apparition de l'astre
du matin58.
Notes et références[modifier | modifier le code]
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Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton
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3. ↑ (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, TF-
CRC, 2006, 87e éd. (ISBN 0849304873), p. 10-202
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10. ↑ « Phosphore rouge [archive] » dans la base de données de produits chimiques Reptox de
la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril
2009
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Modéliser le développement d’un système innovant de méthanisation collective et à hautes
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56. ↑ cf https://major-prepa.com/culture-generale/comprendre-allegorie-caverne-explication-exemples/
[archive]
57. ↑ lire https://www.ficsum.com/dire-archives/volume-22-numero-3-automne-2013/la-lumiere-de-la-verite-
metaphore-ou-metaphysique/ [archive]
58. ↑ cf https://www.academie-francaise.fr/lucifer-et-phosphore [archive]

Voir aussi[modifier | modifier le code]


Sur les autres projets Wikimedia :
 Phosphore, sur Wikimedia Commons
 phosphore, sur le Wiktionnaire

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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 Ribeyreix-Claret C. (2001), Agriculture et environnement en Gascogne gersoise :
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d'Aurade (Gers), thèse de doctorat, université de Toulouse 2 (résumé [archive]).
 Turpin, N., Vernier, F. et Joncour, F. (1997), Transferts de nutriments des sols
vers les eaux - Influence des pratiques agricoles-Synthèse
bibliographique [archive], Ingénieries-EAT, (11), p-3.
Articles connexes[modifier | modifier le code]

 Cycle du phosphore
 Isotopes du phosphore
 Macro-élément
 Matières premières minérales critiques
 Méthode de Briggs (dosage du phosphore)
 Phosphore blanc
Liens externes[modifier | modifier le code]

 Ressources relatives à la santé :


o DrugBank
o Medical Subject Headings
o Store medisinske leksikon
 Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
o Britannica [archive]
o Brockhaus [archive]
o Den Store Danske Encyklopædi [archive]
o Gran Enciclopèdia Catalana [archive]
o Nationalencyklopedin [archive]
o Store norske leksikon [archive]
o Treccani [archive]
o Universalis [archive]
 Notices d'autorité :
o BnF (données)
o LCCN
o GND
o Japon
o Espagne
o Israël
o Tchéquie
 (en) « Technical data for Phosphorus [archive] » (consulté le 24 avril 2016), avec en
sous-pages les données connues pour chaque isotope.
 Table périodique - Phosphore Impact sur l'environnementarchive

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1617 18
1 H He
2 Li Be B C N O F Ne
3 NaMg Al Si P S Cl Ar
4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu ZnGaGe As SeBr Kr
5 Rb Sr Y Zr NbMo Tc Ru Rh Pd AgCd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba La Ce Pr NdPmSm Eu Gd Tb DyHo Er TmYb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt AuHg Tl Pb Bi PoAtRn
7 Fr Ra Ac Th Pa U Np Pu AmCmBk Cf Es FmMdNo Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds RgCnNh Fl McLvTsOg
8 119120 *
*121122123124125126 127 128 129130131132 133134135136137138 139140141142

Métaux Métaux Lanthanides Métaux de Métaux Métalloïdes Non- Halogènes Gaz Éléments
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