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Cours chimie minérale 2ème année LGP

Chapitre III : Périodicité et étude approfondie des propriétés des éléments


III.1. Les Halogènes (F, Cl, Br, I, At)
III.1.1. Place dans la classification périodique

III.1.2. Etat naturel

III.1.3. Propriétés physiques

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III.1.3. Propriétés Chimiques

 Propriété réductrice
I- ˃ Br - ˃ Cl- (F ce n’est pas un réducteur)

 Classement des halogénures d’hydrogène selon la force acide


HF est un acide faible
HBr, HCl et HI sont des acides forts

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III.1.5. Utilisations
Fluor
- Industrie chimique : agent de synthèses organiques et minérales 
- Industrie nucléaire : préparation de l’hexafluorure d’uranium.
- Recherche spatiale : agent comburant pour la propulsion des fusées.
Chlore
- Matière première pour la synthèse de nombreux composés organiques et minéraux.
- Agent de blanchiment en papeterie
- Agent de désinfection et de stérilisation (traitement des eaux)
- Solvants chlorés
Brome
- Synthèse organique : fabrication du dibromure d’éthylène, de pesticides, de colorants, de
produits pharmaceutiques, etc.
- Fabrication de bromures inorganiques.
- Traitement des eaux.

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Iode
- Fabrication de composés organiques ou minéraux, tels que des produits pharmaceutiques ou
photographiques, des désinfectants et des colorants.
- Catalyseur en synthèse organique.
- Réactif de laboratoire.
III.2. Les Chalcogènes ou famille de l’oxygène (O, S, Se, Te, Po)
La famille de l'oxygène compte à ce jour six éléments : l'oxygène (O), le soufre (S), le
sélénium (Se), le tellure (Te), le polonium (Po) et l'élément 116 - ununhexium (Uuh).
III.2.1. Place dans la classification périodique
Les chalcogènes ont une structure électronique externe de type ns2 np4, ils possèdent six élec-
trons de valence, deux électrons situés sur une sous couche s et 6 électrons situés sur une
sous couche p, ils appartiennent donc à la 6ème colonne du bloc p donc à la 16ème colonne du ta-
bleau périodique, soit au groupe 16 ou VIA.
III.2.2. Abondance dans la nature
L'oxygène est le troisième élément de l'univers, après l'hydrogène et l'hélium. Il repré-
sente 0,0626 % des atomes de l'univers soit 10400 ppm (1,04 %) en masse. Sur terre, l'élé-
ment oxygène occupe une place particulière : c'est l'élément le plus représenté sur terre : 27,7
% en masse, il arrive en seconde place juste après le fer (39,8 % en masse) mais est le pre-
mier élément en nombre d'atomes. On trouve l'oxygène dans la croûte terrestre : 46,6 % en
masse soit 60,6 % des atomes. Principalement sous forme d'oxydes, de carbonates, de sul-
fates, de phosphates, de silicates, etc. Dans l'eau de mer, c'est 85,7 % de la masse soit 32,9 %
des atomes. Dans l'atmosphère, c'est 20,95 % du volume gazeux, soit environ 23 % de la
masse de l'atmosphère. A titre indicatif, l'élément oxygène représente à peu près 63 % de la
masse du corps humain.
Pour les autres éléments de la famille, le pourcentage massique dans la croûte terrestre
de chaque élément est très variable :
L'élément soufre représente 0,60 % de la masse de la terre mais seulement 0,34 % de
la masse de la croûte terrestre. Ce sont des sulfures et des sulfates (seizième place pour le
classement d'abondance).
L'élément sélénium (66ème rang en abondance dans la croûte terrestre) compte pour
0,000005 % de masse. (0,05 ppm).
Le tellure (73éme rang en abondance dans la croûte terrestre) compte pour 0,0000002
% de masse. (0,002 ppm) ce qui est juste un peu moins que l'or.
Quant au polonium, élément radioactif, il n'est présent qu'en très faibles quantités : 3
´10 -10
ppm.
III.2.3. Propriétés physicochimiques
La colonne 16 est constituée de trois non-métaux (O, S, Se), de deux métalloïdes (Te, Po) et
d'un métal (Uuh). On entrevoit déjà qu'il sera difficile de trouver des propriétés physiques et
chimiques communes aux éléments de cette famille.
III.2.3.1. Propriétés physiques

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Etat de la Rayon métallique Rayon Rayon Energie de Affinité élec- Electonégativité


Symbole matière coordinence 12 covalent ionique première ioni- tronique Echelle de
25°C en pm en pm en pm sation en eV en eV Pauling
O gaz 89 73 140 13,63 1,461 3,5
S solide 127 102 184 10,37 2,077 2,5
Se solide 140 117 198 9,76 2,021 2,4
Te solide 160 135 221 9,02 1,971 2,1
Po solide 176 - 230 8,44 1,9 2,0

Les points de fusion et températures d’ébullition


Symbole Point de Fusion (°C) Température d'ébullition (°C)
O - 219 183
S 95 à 119 444
Se 217 685
Te 452 990
Po 250 962
 
III.2.3.2. Propriétés chimiques
Les caractéristiques physico-chimiques de ces éléments permettent de prévoir un caractère
oxydant marqué : obtention du degré d'oxydation -II de l'élément avec formation de compo-
sés ioniques lors de la réaction avec les métaux.
On l'observe pour l'oxygène (oxydes métalliques) pour le soufre (sulfures métalliques).
Pour le sélénium, le tellure et le polonium, on observe avec les métaux la formation de com-
posés fortement covalent voire d'alliages métalliques.
Les degrés d'oxydation positifs :
Pour l'oxygène, seul le fluor et les oxydants très puissants vont donner des degrés d'oxydation
positifs. (Par exemple : O2+, OF2,   etc.)
Pour les autres éléments, on obtient les degrés d'oxydation +I, +II, +IV et +VI, correspondant
respectivement à la perte formelle de 1, 2, 4 et de 6 électrons de valence.
Le soufre favorise le degré d'oxydation + VI, le sélénium et le tellure le degré d'oxydation +
IV (voir diagrammes de Frost).
Le sélénium, comme de nombreux voisins de la quatrième période (Ge, As,Br), montre une
tendance à donner difficilement le degré d'oxydation maximum du groupe.
Action des acides non oxydants : le sélénium n'est pas attaqué notablement par une solution
diluée de HCl alors que le tellure et le polonium y sont solubilisés.
Evolution des propriétés chimiques dans les familles de composés
 Les hydrures : H2O, H2S, H2Se, H2Te, H2Po.

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Les deux premiers sont stables, les autres hydrures sont connus mais ils sont thermodynami-
quement instables.
Si l'on fait abstraction de l'eau, ces hydrures sont gazeux dans les conditions normales,
d'odeur nauséabonde et extrêmement toxique.
De même, en solution, les hydrures sont des acides de plus en plus forts.
 Les halogénures
Les composés formés reflètent l'évolution dans le groupe du caractère métallique lorsque Z
croît.
On peut observer les degrés d'oxydation +I ; +II ; +IV et +VI.
Seul le fluor donne des composés au degré d'oxydation +VI.
Le chlore et le brome vont donner des composés aux degrés d'oxydation +I ; +II ; +IV avec le
sélénium, le tellure et le polonium ; à noter la formation de tétramères M 4X16 pour Se et Te.
Le soufre ne donne que les composés : S2X2 et SX2.
L'iode réagit difficilement avec le soufre et le sélénium, il forme des composés aux degrés
d'oxydation +I ; +II ; +IV avec le tellure et le polonium, souvent ces composés forment des
tétramères qui s'associent en chaînes.
 Les oxydes
La chimie des oxydes, des hydroxydes et des oxacides, des chalcogènes est très riche.
L'exemple du soufre est l'un des plus connu, cette chimie est un peu moins développée pour
le sélénium, le tellure et le polonium, mais elle est tout aussi riche.
Nous limitons volontairement cette présentation à quelques exemples.
Les monoxydes ont été observés mais pas isolés.
Les dioxydes des chalcogènes sont connus : SO2 produit industriel important est un gaz faci-
lement liquéfiable. SeO2, TeO2 et PoO2 sont des solides à T et P ambiants. SeO2 existe sous
forme polymérique, PoO2 cristallise dans une structure de type "fluorite",
TeO2 est dimorphique : structures formées de groupes "TeO4" associés en couches superpo-
sées ou cristallisés dans une structure de type rutile.
Les dioxydes du soufre et du sélénium ont un caractère acide marqué.
SO2 est soluble dans l'eau, il donne l'acide sulfureux H2SO3 qui est en équilibre instable
(forme stable : HSO4-).
SeO2 est très soluble dans l'eau, il donne l'acide sélénieux H2SeO3.
TeO2 est un oxyde amphotère très peu soluble dans l'eau (minimum de solubilité pH ~ 4).
PoO2 a aussi un caractère amphotère mais plus basique que TeO2.
 Les chalcogénures métalliques
Les éléments de la colonne 16 forment avec les métaux et les non-métaux des composés bi-
naires et ternaires. Avec les métaux de transitions, S, Se et Te forment des composés non stœ-
chiométriques, des verres et parfois des alliages. Certains d'entre eux sont étudiés pour leurs
propriétés optiques, électriques et magnétiques.
II.2.4. Utilisation
Oxygène

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- En sidérurgie : O2 oxyde les impuretés pour donner de l’acier pur (1 tonne d’O 2 pour pro-
duire une tonne d’acier).
- En médecine comme stimulant.
Soufre
- La plus importante utilisation du soufre est la fabrication de l'acide sulfurique (et du di-
oxyde de soufre).
- Le soufre est un fongicide utilisé pour la viticulture et l'arboriculture. Il traite l'oïdium.
- La vulcanisation du caoutchouc naturel utilise toujours des quantités non négligeables de
soufre.
- Le disulfure de carbone (CS2) est préparé par réaction du soufre avec le méthane.
- Citons aussi les piles électrochimiques "soufre – sodium" dont les capacités de stockage as-
surent aujourd'hui un développement important.
Sélénium
- Le sélénium est utilisé dans différents capteurs ou connecteurs électroniques, en chimie
(vulcanisation), dans la fabrication du verre et dans l'élaboration de pigments, en métallurgie
et en agriculture.
Tellure
- Semi-conducteur utilisé dans les diodes laser, les cellules photovoltaïques, les détecteurs in-
frarouge. En semi-conducteur ternaire avec le cadmium et le mercure ː Le tellurure de mer-
cure-cadmium est utilisé comme photodétecteur de rayonnement infrarouge.
- Peut être associé au sélénium dans les imprimantes laser et photocopieurs.
- Thermocouple (Te/Pb)
- Alliage : en faible quantité dans l'acier et le cuivre, il en facilite l'usinage.
Polonium
- Source alpha.
- Source de neutrons, en mélange avec le béryllium
- Le polonium 210 est également utilisé dans les applications antistatiques, telles que les cer-
taines brosses pour matériels sensibles à l'électricité statique
- Source de chaleur.
III. 3. L’azote
III.3.1. Place dans la classification périodique
L'azote est un élément chimique non métallique de numéro atomique 7, de symbole N, sa
configuration électronique à l'état fondamental est : 1s2 2s2 2p3. Il appartient au bloc des élé-
ments p. Il se place dans la colonne 15 de la classification et à la 2ème période.
III.3.2. Etat naturel
L'azote existe à l'état libre dans l'air, dont il constitue environ 78 % en volume, sous forme de
molécules diatomiques (diazote N2). On le trouve également combiné dans les nitrates et les
sels ammoniacaux. C’est le 17° élément le plus abondant sur Terre, constituant principal de
l’atmosphère terrestre (75,5% en masse et 78% en volume).

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III.3.3. Propriétés physicochimiques

Numéro atomique 7
Masse atomique 14,0067 g.mol-1
Configuration électronique [He] 2s22p3
Rayon atomique (Van der Waals) 0,092 nm
Rayon ionique 0,171 nm (-3) 0,011 (+5) 0,016 (+3)
Etat d’oxydation Les plus courants (-3) (0), (+2), (+4) et (+5)
Couleur Incolore
Etat ordinaire Gaz
Masse volumique 1,25.10-3 g.cm-3 à 20°C
Température de fusion -210°C
Température d’ébullition -195,8°C
Électronégativité de Pauling 3
1ère énergie d’ionisation 1402 kJ.mol-1
2ème énergie d’ionisation 2856 kJ.mol-1
3ème énergie d’ionisation 4577 kJ.mol-1
Système cristallin Hexagonal

 Réaction avec l’oxygène


L’azote réagi avec O2 pour former les oxydes d’azote
N2 + O2 2 NO
2 NO + O2 2 NO2
 Réaction avec l’hydrogène
La réaction entre l’azote et H2 conduit à la formation de l’ammoniac
N2 + 3 H2 = 2 NH3
 Réaction avec les halogènes
L’azote réagi avec les halogènes et donner les halogénures d’azote
N2 + 2 F3 = 2 NF3 (stable)
N2 + 2 Cl3 = 2 NCl3 (très instable)
 Réaction avec les métaux
La réaction entre le métal et le diazote conduit à la formation des azotures métalliques
3Ca + N2 → Ca3N2 (à chaud)

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3Mg + 2NH3 → Mg3N2 + 3H2 (haute température)

III.3.4. Isotopes
L'azote possède 16 isotopes connus de nombre de masse variant de 10 à 25, Deux d'entre eux
sont stables et présents dans la nature, l'azote 14 ( 14N) et l'azote 15 (15N), le premier représen-
tant la quasi-totalité de l'azote présent (99,64 %).
III.3.5. Préparation
Dans l'industrie, la matière première, abondante et gratuite, est l'air. Par distillation fraction-
née de l'air liquide, on obtient de l'azote qui renferme un peu d'oxygène, d'argon, de l'hélium
et du néon du mélange de départ. On peut également priver l'air de son oxygène en l'utilisant
pour la combustion du charbon ; on obtient alors de l'azote qui contient tous les gaz rares de
l'air. Cet azote atmosphérique est livré en bouteilles d'acier, sous 200 atmosphères environ.
Pour obtenir de l'azote pur (azote chimique), on chauffe vers 70 °C du nitrite d'ammonium.
III.3.6. Principaux composés
Diazote N2, nitrate de potassium (salpêtre) KNO3, nitrate de sodium (salpêtre du Chili) Na-
NO3, Ammoniac NH3, acide nitrique HNO3, nitrate d’ammonium NH4NO3, monoxyde
d’azote NO, et dioxyde d’azote NO2 (tous deux sont des radicaux), urée (NH2)2CO.
III.3.7. Toxicité
Le diazote est un gaz non toxique par lui-même. Le danger est de respirer du gaz diazote seul,
en l’absence d’oxygène, qui est indispensable à la respiration.
III.3.8. Utilisation
Obtenu industriellement par distillation fractionnée de l'air liquide, l’azote est principalement
utilisé dans la fabrication des engrais et de l'ammoniac, mais également comme atmosphère
inerte dans le magasinage de liquides inflammables.
Comme liquide cryogénique, l'azote liquide a des applications alimentaires (congélation),
médicales (conservation de tissus et organes, thérapie), industrielles (simulation spatiale,
ébarbage, congélation des sols, etc.).
Par ailleurs, l'azote se combine avec divers métaux pour donner des nitrures ou des azotures.
III. 4. Le phosphore
III.4.1. Place dans la classification périodique
Le phosphore est un élément chimique non métallique de numéro atomique 15, de symbole P,
sa configuration électronique à l'état fondamental est : 1s22s2 2p6 3s2 3p3. Il appartient donc au
bloc des éléments p. Il se place dans la colonne 15 de la classification et à la 3ème période.
III.4.2. Etat naturel
Il est largement répandu dans la nature, mais jamais à l'état libre, généralement sous forme de
phosphate et d'apatite. Il existe aussi combiné dans les sol fertile et dans de nombreuses eaux
naturelles. Il est présent dans les os des animaux sous forme de phosphate de calcium.  Le
phosphore existe sous trois principales formes allotropiques : le phosphore ordinaire blanc, le
phosphore rouge et le phosphore noir. Seuls les  blanc et rouge ont une importance commer-
ciale. C’est le 12° élément le plus abondant dans la répartition massique sur Terre (0,09% en
masse de la croûte terrestre).
III.4.3. Isotopes

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Un seul isotope stable 31P.

III.4.4. Préparation
Le phosphore blanc est commercialement préparé en chauffant du phosphate de calcium en
présence de sable (dioxyde de silicium) et de coke dans un four.  Quand il est chauffé entre
230° et 300°C en l'absence d'air, il se convertit en phosphore rouge. Le phosphore noir est ob-
tenu par le chauffage du phosphore blanc à 200°C, à pression très élevée.
III.4.5. Propriétés physicochimiques

Numéro atomique 15
Masse atomique 30,97376 g.mol-1
Configuration électronique [Ne] 3s23p3
Rayon atomique (Van der Waals) 0,128 nm
Rayon ionique 0,044 (+3) nm 0,038 (+5)
Etat d’oxydation de (-3) à (+5)
Couleur blanc/rouge/noir
Etat ordinaire Solide
Masse volumique 1,83 g.cm-3 à 20°C
Température de fusion 44°C (blanc)
Température d’ébullition 280°C (blanc)
Électronégativité 2,1
1ère énergie d’ionisation 1012 kJ.mol-1
2ème énergie d’ionisation 1903 kJ.mol-1
3ème énergie d’ionisation 2910 kJ.mol-1
Système cristallin Cubique centré

Le phosphore a une chimie très riche. Il se combine avec presque tous les éléments sauf Sb,
Bi et les gaz rares, en donnant des phosphures. Le phosphore blanc est très réactif et réagit
spontanément à l’air avec le dioxygène ou les halogènes. Le phosphore rouge et surtout le
phosphore noir sont moins réactifs que le phosphore blanc.
Le phosphore se combine facilement avec l'oxygène pour former des oxydes
Le phosphore forme des hydrures avec l'hydrogène, dont le plus important est PH3
Le phosphore peut réagir vivement avec les halogènes (fluor, chlore, brome), avec production
de flammes ou de détonations. L’iode agit aussi mais moins énergiquement.
De nombreux produits en particulier les oxydants donnent des réactions explosives avec le
phosphore blanc et rouge en présence d’air et d’humidité.
III.4.6. Toxicité

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Le phosphore blanc est la forme la plus dangereuse du phosphore que l'on connaisse. Il est
extrêmement toxique et, dans beaucoup de cas, l'exposition est fatale. 
III.4.7. Utilisation
- Fabrication de l’anhydride phosphorique, de l’acide phosphorique, de phosphates, de phos-
phures et de nombreux composés du phosphore.
- Préparation de rodenticides
- Armement : produits fumigènes, traceurs, obus au phosphore
- Fabrication des allumettes
- Pyrotechnie
- Thérapeutique au P32
- Electronique
- Production d’alliages métalliques
III. 5. Le Bore
III.5.1. Place dans la classification périodique
Le bore est l'élément chimique de numéro atomique 5, de symbole B, Sa configuration élec-
tronique à l'état fondamental est : 1s2, 2s2, 2p1. Il appartient donc au bloc p, colonne 13 ainsi
qu'à la deuxième période. Le bore est classé parmi les métalloïdes.
III.5.2. Etat naturel
Le bore est un élément peu abondant dans l'univers et sur terre, il n'existe pas à l'état libre. On
le trouve sous forme de combinaisons avec l'oxygène et des métaux (Na, Ca). Il constitue en-
viron 0,001 % de la croûte terrestre. Le composé le plus connu est le borax : Na 2B4O7,10 H2O
(tétraborate de sodium décahydraté). Le bore est un élément non métallique possédant
plusieurs variétés allotropiques. Le bore ammorphe est une poudre noire qui ne réagit pas en
présence d'eau, d'acides ou de composés alcalins.
III.5.3. Isotopes
Le bore possède 14 isotopes connus, avec un nombre de masse variant entre 6 et 19. Seuls 10B
et 11B sont stables et naturellement présents dans la nature, le second représentant 80 % du
bore naturel.
III.5.4. Propriétés physicochimiques
Numéro atomique 5
Masse atomique 10,811
Configuration électronique [He] 2s22p1
Rayon atomique (Van der Waals) 0,098 nm
Rayon ionique 0,027 nm
Etat d’oxydation 3
Couleur Noir
Etat ordinaire Solide
Masse volumique 2,3 g.cm-3 à 20°C

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Température de fusion 2300°C


Température d’ébullition 2550°C
Électronégativité 2,0
1 énergie d’ionisation
ère
800,5 kJ.mol-1
2ème énergie d’ionisation 2426,5 kJ.mol-1
3ème énergie d’ionisation 3658,7 kJ.mol-1
Système cristallin Rhomboédrique

 Réactions avec les halogènes


Le bore réagi avec les halogènes et forme des trihalogénures de bore du type BX3.
B2O3 + 6 HF 2BF3 + 3H2O
 Réaction avec H2O
Le bore réagi avec H2O pour former l’hydroxyde de bore.
B2O3 + 3H2O 2B(OH)3
III.5.5. Préparation
Le bore s'obtient sous forme amorphe (poudre brune) ou sous forme cristallisée (cristaux
noirs).
La réduction de l'oxyde par un métal (alcalin, alcalino-terreux, Al, Fe) à température élevée
n'est pas satisfaisante du fait de la formation de borures métalliques. Cette technique fut utili-
sée par Moissan (B2O3 ; Mg au four à arc électrique).
B2O3 + 3 Mg 2 B + 3 MgO (obtenu sous forme amorphe)
L'électrolyse de tétrafluorure de bore fondu est l'un des procédés les plus économiques.
La réduction de BCl3 par H2 sur filament de tantale à plus de 1000°C donne des cristaux de
bore (préparation industrielle de bore de pureté supérieure à 99%).
La décomposition thermique des boranes (t > 900°C) produit du bore amorphe.
III.5.6. Toxicité
La plupart des composés oxygénés du bore n'ont pas de toxicité notable pour l'homme.
La dose létale aigue d'acide borique est de 15 à 20 g pour un adulte.
Les hydrures de bore sont toxiques.
III.5.7. Utilisation
L'élément bore est surtout utilisé pour les types d'applications :
D'abord la formation de composés d'inclusion avec les métaux pour leur conférer des proprié-
tés mécaniques particulières, ce sont les borures. Le bore y est souvent associé avec le titane.
Les quantités mises en jeux sont en général très faibles. Un alliage de fer, néodyme et bore
sert à fabriquer des aimants permanents (les plus "puissants" aujourd’hui).
L'élément bore est aussi utilisé pour "doper" le silicium des semi-conducteurs. Un atome de
bore apporte une lacune (semi-conducteur de type P).

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Le bore est utilisé comme "absorbeur" de neutrons dans les centrales nucléaires.
Le bore amorphe teinte les flammes en vert, il est utilisé en pyrotechnie (feu d'artifice).
Des composés du bore sont utilisés en synthèse organique et pour produire des verres borosi-
licatés tels que le Pyrex.
Certains sels de bore ont longtemps été utilisés comme pesticides insecticides et antipuces.
L'acide borique est un composé important de certains produits textiles.
Le composé du bore ayant la plus grande importance économique est le borax ou tétraborate
de sodium Na2B4O7·5H2O, qui est notamment utilisé pour la fabrication de fibre de verre iso-
lante, et comme agent de blanchiment.

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