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Les alcènes sont des hydrocarbures insaturés, caractérisés par la présence d'au moins
une double liaison covalente entre deux atomes de carbone. Ces liaisons sont
toujours de types covalentes normales parfaites. Les alcènes non cycliques n'ayant
qu'une double liaison possèdent une formule brute de la forme CnH2n où n est un
entier naturel supérieur ou égal à 2. L'alcène le plus simple est l'éthylène (nom usuel
de l'éthène).
Le terme « oléfine » était le nom donné par le passé aux alcènes ; bien qu'encore
employé (ainsi que le terme «polyoléfine »), il tombe de plus en plus en désuétude.
Nomenclature
Alcènes non-ramifiés
Il faut utiliser le même nom que celui de l'alcane portant le même nombre d'atomes de carbone, en utilisant le suffixe « -ène » à la
place de « -ane » et en intercalant l'indice de position de la double liaison (voir règle 2a) dans le mot, avant le suffixe, et encadré par
deux tirets.
Si l'alcène non-ramifié n'a pas sa double liaison en première position, alors il faut préciser s'il s'agit d'un alcène E (si les deux atomes
H portés par la double liaison sont opposés) ou Z dans le cas contraire. C'est le cas du pent-2-ène, par exemple.
Alcènes ramifiés
Voici les règles à suivre pour nommer un alcèneramifié :
Règle 1
Dans la formule de structure, déterminer lachaîne carbonée principale(c'est-à-dire la chaîne la plus longue d'éléments contenant un
C) comportant obligatoirement la double liaison. Pratiquement, cela revient à :
Afin de situer la double liaison,numéroter la chaîne principale de façon que le numéro de l'atome C portant la
double liaison soit le plus petit possible.
Suivre la même numérotation pour situer les ramifications.
Règle 3
Citer le nom de la ramificationalkyle, suivi de son indice de position entouré de tirets. Faire suivre du nom de
l'alcène comme s'il n'était pas ramifié.
La stéréochimie de la double liaison peut être déterminée selon lesrègles de priorité de Cahn-Ingold-Prelog :
si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent du
même côté par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie Z (de l'allemand
zusammen, ensemble),
exemple :
(Z) Pent-2-ène .
si les groupes les plus importants liés à chacun des atomes de carbone de la double liaison se retrouvent de côté
opposé par rapport à la double liaison, l'isomère a la stéréochimie E (de l'allemand
entgegen, opposé), exemple :
(E) Pent-2-ène .
Propriétés physiques
Les alcènes ont des températures d'ébullition un peu plus basses que celles des alcanes correspondants car les forces de van der Waals
sont plus faibles ; en effet, une double liaison prend plus d'espace qu'une simple liaison, donc les molécules s'empilent de façon
moins compacte et les forces intermoléculaires sont moins importantes. Il en résulte qu'il faut fournir moins d'énergie pour les
rompre : les températures d'ébullition sont plus basses. Ils brûlent avec une flamme claire.
À température et pression ambiantes, les alcènes sont gazeux jusqu'au butène, puis liquides et enfin solides à partir de C16. Leur
solubilité, médiocre dans l'eau, est bonne dans l'alcool et l'éther.
Réactivité
La double liaison est formée d'une liaison σ (sigma) forte (EL = 347 kJ/mol) et d'une liaison π (pi), appelée également liaison
insaturée, plus faible (EL = 263 kJ/mol).
La force de la liaison π étant plus faible que celle de la liaison σ, elle cède plus facilement.
Réaction d'addition
Lors des réactions, la liaison π peut se rompre : un réactif A-B électrophile va s'additionner sur la double liaison de l'alcène et il y a
formation d'un produit saturé. La liaison π a donc été remplacée par deux liaisons σ.
Action du dihydrogène
Formation du produitMarkovnikov
initiation :
un peroxyde est un bon initiateur de radical, il se coupe spontanément en deux radicaux, qui, à leur tour, attaquent une molécule de
HBr pour former le radical de propagation Br• . L'initiation peut aussi être réalisée par irradiation aux UV
;
propagation :
terminaison :
dans cette étape, M est une molécule quelconque du mélange réactionnel, voire une molécule du récipient, elle absorbe l'énergie issue
du regroupement de deux radicaux.
Cette réaction, en présence de peroxyde ou d'UV, donne au dérivé halogéné une orientation inverse de celle observée en l'absence de
ces réactifs. On parle d'orientation anti-markovnikov
, ou d'« effet Karasch ».
Sur le plan théorique, on peut utiliser l'ion permanganate en milieu neutre, la réaction sur l'alcène conduit alors à un diol. Cependant,
MnO4- reste un oxydant trop fort, on lui préfère en général le tétroxyde d'osmium, qui est utilisé en petite quantité du fait de son
extrême toxicité. De ce fait, on utilise de l'eau oxygénée (H2O2) qui le reforme après réaction (il tient donc le rôle decatalyseur).
Si R2 est un atome d'hydrogène, alors R1CH=O est un aldéhyde. Néanmoins l'aldéhyde est oxydée en un acide carboxylique par
l'ozone présent dans le milieu ; si on désire conserver l'aldéhyde, il est nécessaire d'utiliser un réducteur (le zinc par exemple).
La même réaction est possible avec le permanganate, chauffé en milieu acide. La différence avec l'ozone est que dans le cas de
formation d'un aldéhyde, on ne peut empêcher sa transformation en acide carboxylique.
Hydroboration
Permet l'obtention de certains alcools primaires, là où l'addition d'eau conduit à un alcool secondaire, par exemple l'hydroboration du
but-1-ène conduit au butan-1-ol, alors qu'une l'hydratation donne du butan-2-ol.
Un alcène mis en présence de dioxygène conduit à un époxyde. Il est nécessaire de chauffer en présence d'un catalyseur, l'argent par
exemple.
En industrie, on utilise desperacides (RCO-O-O-H), dont la liaison peroxyde est très oxydante, le plus utilisé étant le MCPBA (acide
méta-chloroperbenzoïque).
L'hydratation (réaction d'addition) d'un époxyde conduit à un diol.
Réaction de Diels-Alder
x La réaction de Diels-Alder est un cas particulier des cycloadditions entre systèmes π. Il s'agit d'une réaction d'addition entre un
diène conjugué (les deux doubles liaisons sont séparées par une liaison simple) et un alcène (diénophile). L'exemple-type de cette
réaction est la réaction entre lebuta-1,3-diène et l'éthylène pour former le cyclohexène :
Voir aussi
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