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Polymère

macromolécule[1] (molécule constituée de la répétition de


nombreuses sous-unités).
Les polymères les plus connus sont :

• les fibres naturelles :

• fibres végétales (cellulose) : bois, papier, tex-


tiles naturels (chanvre, lin, coton), etc.,
• fibres animales : cuir (collagène), soie et laine
(kératine), etc. ;
• protéines ;

• les matières plastiques ;


Fibres de polyester observées au MEB
• les caoutchoucs naturels (latex) et artificiels ;

• les colles ;

• les peintures ;

• les résines.

Ils sont très utilisés pour les matrices des matériaux com-
posites.
Ils ont les propriétés générales suivantes :

• ce sont des matériaux « légers », ils ont une masse


volumique faible (en général inférieure à 1 500
kg·m−3 , soit une densité par rapport à l'eau infé-
rieure à 1,5) ;

• ils sont en général souples, les polymères


thermoplastiques ont un module de Young in-
férieur à environ 3 GPa, comparé à environ 20 GPa
pour les bétons, 70 GPa pour l'aluminium et 200
GPa pour l'acier ;

• ils ne sont stables qu'à des températures modé-


rées. La plupart des polymères thermoplastiques se
ramolissent ou fondent à des températures com-
prises entre 100 °C et 250 °C ; un polymère est dit
« thermostable » s’il résiste à 300 °C durant quelques
instants, la plupart des polymères se dégradent à des
La fabrication d'une éolienne fait intervenir le moulage de températures supérieures ;
composites résines/renforts.
• ce sont des isolants électriques et thermiques, sauf
Les polymères (étymologie : du grec polus, plusieurs, cas particuliers.
et meros, partie) constituent une classe de matériaux.
D'un point de vue chimique, un polymère est une Les propriétés sont déterminées par :

1
2 2 PROCÉDÉS DE MISE EN ŒUVRE

• la nature chimique des macromolécules, et en par- 2 Procédés de mise en œuvre


ticulier des liaisons qui peuvent s’établir entre les
atomes de la chaîne et des chaînes voisines ; les liai- Pour répondre à toutes les exigences en termes de formes
sons interatomiques peuvent être souples ou rigides, et de cadences, plusieurs méthodes de mise en forme des
faibles ou fortes ; matériaux polymères ont été développées, dont :

• la « forme » de la macromolécule : il peut s’agir • extrusion au moyen d'une filière : procédé conti-
d'une chaîne linéaire longue ou courte, ou bien nu pour fabriquer des profilés complexes, plaques,
d'une structure ramifiée, réticulée. Les macromolé- feuilles, films, etc., cadence de production élevée ;
cules peuvent se placer au hasard ou bien sont ali- une variante est la coextrusion ;
gnées. Elles peuvent s’imbriquer pour former des
cristallites ; • filage : souvent à partir du polymère à l'état fon-
du ; obtention de fibres textiles (marques Tergal,
• la formulation (nature, taux des ingrédients) : Térylène (sv), Dacron, nylon[4] , Rilsan, Orlon,
outre les macromolécules, on introduit divers lycra[4] , Tyvek, Dyneema, Kevlar, etc.) ;
constituants (charge éventuellement renforçante,
plastifiant, antioxydant, durcisseur, système de • injection : grande variété de pièces, bonne précision
vulcanisation pour un élastomère, agent anti- et bon aspect de surface, cadence élevée (éléments
ozonant, ignifugeant, colorant, déshydratant, agent d'appareils ménagers, engrenages, pompes, etc.) ;
de mise en œuvre, conducteur électrique, etc.). • moulage par soufflage : procédé discontinu pour fa-
briquer des corps creux (bouteilles, flacons, etc.),
Les polymères de synthèse sont devenus l'élément essen- • extrusion-soufflage,
tiel d'un nombre très important d'objets de la vie courante,
dans lesquels ils ont souvent remplacé les substances na- • étirage-soufflage ;
turelles. Ils sont présents dans de nombreux domaines in-
• extrusion-gonflage : élaboration de films, sacs, etc.,
dustriels.
à la différence de l'extrusion-soufflage, ce procédé
Il existe une corrélation étroite entre le produit na- n'utilise pas de moule ;
tional brut (PNB) d'un pays et sa consommation de
polymères[2] . • rotomoulage : pièce fermée, pouvant être de très
grandes dimensions (citernes, jouets, ballons, etc.) ;

• thermoformage : convient très bien pour des pièces


1 Historique de grande surface et de faible épaisseur (emballages,
pièces pour l'automobile et le bâtiment, baignoires,
etc.) ;
Les polymères naturels ont été parmi les premiers maté-
riaux utilisés par l'Homme : bois et fibres végétales, cuir, • moulage par compression ou par compression-
tendons d'animaux, laine, etc. transfert : procédés applicables aux résines
thermodurcissables prépolymérisées (partielle-
La notion de macromolécule n'est apparue que tardive-
ment polymérisées) (phénoplastes, aminoplastes,
ment dans l'histoire de la chimie. Bien que présagée par
polyesters insaturés, etc.).
Wilhelm Eduard Weber ou encore Henri Braconnot au
début du XIXe siècle, de nombreux chercheurs ne voient
là que des agrégats ou micelles. Le terme « polymère » Concernant les plastiques renforcés, une quinzaine de
est utilisé pour la première fois en 1866 par Marcellin procédés de mise en œuvre est de nos jours disponible
Berthelot[3] . La vulcanisation du caoutchouc en 1844 et (pultrusion…).
la production de la Bakélite en 1910 figurent parmi les
premières applications industrielles. Mais il faut attendre
les années 1920-1930 pour que l'idée de macromolécule 2.1 Galerie
soit acceptée, notamment grâce aux travaux d'Hermann
• Tubes en PVC extrudé
Staudinger.
Le développement industriel consécutif de la science • Pièce en matière plastique moulée par injection
macromoléculaire a été accéléré ensuite par la Seconde
• Bobines de fibres en Dacron
Guerre mondiale. Les États-Unis ont été privés lors
de leur entrée en guerre de leur approvisionnement en • Citerne souple de défense incendie en tissu polyester
caoutchouc naturel en provenance d'Asie du Sud-Est. Ils enduit PVC
ont alors lancé un immense programme de recherche vi-
sant à trouver des substituts de synthèse. • Un pneu, issu d’élastomères et de fibres synthétiques
3.4 Mélanges polymère-polymère 3

3 Exemples • Styréniques : polymère de grande consommation ;

• Polyesters saturés : poly(téréphtalate d'éthylène)


3.1 Polymères naturels (PET) ; poly(téréphtalate de butylène) (PBT) ;
poly(naphtalate d'éthylène) (PEN) ou insaturés (UP)
• Polysaccharides : cellulose et hémicelluloses
(bois, fibres végétales), amylose et amylopectine • Polyamides (PA) : PA 6, PA 6-6, PA 11, PA 12, PA
(amidon), glycogène, pullulane, chitine (cuticule 4-6, etc.
d'arthropodes et paroi d'eumycètes), mannanes,
galactanes, fructanes, etc. • Polyuréthanes (PUR) saturés ou réticulés

• Glycosaminoglycanes • Polycarbonate (PC)


• Lignine (bois) • Acryliques : poly(méthacrylate de méthyle) (PM-
MA) ; polyacrylonitrile (PAN)
• Acides nucléiques : ADN et ARN
• Scléroprotéines : kératines (phanères), collagènes, • Aminoplastes
élastines, conchyoline, soie, etc.
• Phénoplastes
• Polyisoprénoïdes (caoutchouc naturel)
• Polyacétals : polyoxyméthylène (POM)
• Polyhydroxyalkanoates
• Silicones (SI)

3.2 Polymères artificiels • Polyimides (PI)

• Halogénés
• Cellulosiques : acétate de cellulose (CA),
nitrocellulose • Chlorés : poly(chlorure de vinyle) (PVC) ;
poly(chlorure de vinyle) surchloré (PVC-C) ;
poly(chlorure de vinylidène) (PVDC)
3.3 Polymères synthétiques
• Fluorés : polytétrafluoroéthylène (PTFE), plus
connu sous le nom de Téflon ; polyfluorure
de vinyle (PVF) ; polyfluorure de vinyli-
dène (PVDF) ; éthylène tétrafluoroéthylène
(ETFE) ; perfluoroalkoxy (PFA)

• Polydiméthylsiloxane (PDMS)

• Époxydes (EP)

• Thermostables : polyétheréthercétone (PEEK) ;


polymère à cristaux liquides (LCP)

• Élastomères

• Élastomères thermoplastiques (TPE) : copolymères


séquencés[7] styrène-butadiène-styrène (SBS), poly-
uréthanes thermoplastiques (TPU), etc.

• Polymères électroactifs (EAPs)


[5]
Formule de quelques grands polymères industriels

3.4 Mélanges polymère-polymère


• Polyoléfines, dont les polymères de grande consom-
mation polyéthylène (PE) et polypropylène (PP). Article détaillé : Mélange de polymères.
Ce dernier est un polymère de synthèse très
important[6] .
Les mélanges polymère-polymère thermoplastiques (en
• Vinyliques : polymère de grande consommation anglais, polyblend ; « alliage » est un terme impropre)
poly(chlorure de vinyle) (PVC), poly(chlorure de sont des mélanges mécaniques intimes de deux (ou plu-
vinyle) surchloré (PVC-C) (chloropolymères), etc. ; sieurs) polymères différents et compatibles. À la diffé-
poly(acétate de vinyle) (PVAC) ; alcool polyviny- rence des copolymères, il ne se forme pas de liaison chi-
lique (PVAL) mique. Exemples :
4 5 GÉNÉRALITÉS

• PPO/PS : le PS apporte la facilité de mise en œuvre polymères thermoplastiques de grande consommation


et réduit le coût. Voir Noryl ; polyéthylène et polypropylène, constituent la plus impor-
tante famille de polymères.
• PP/EPDM : élastomère thermoplastique ; l'EPDM
apporte la tenue aux chocs à froid ;

• PC/ABS : amélioration de la rigidité, de la tenue 5 Généralités


aux chocs et au feu (marques Bayblend, Pulse, An-
jablend A). Un polymère peut se présenter sous forme liquide (plus
ou moins visqueux) ou solide à température ambiante. À
l'état solide, il peut être utilisé comme matériau moyen-
4 Notion de macromolécule nant des propriétés mécaniques suffisantes[16] . Un poly-
mère liquide à température ambiante peut être transfor-
mé en matériau s’il est réticulable ; les élastomères sont
Un polymère tridimensionnel est constitué d'une seule des matériaux obtenus par réticulation de polymères li-
macromolécule qui se développe dans les trois direc- néaires liquides à température ambiante.
tions de l'espace[8] ; cette macromolécule tridimension-
nelle atteint des dimensions macroscopiques (ex. : un Les polymères ont un comportement viscoélastique.
phénoplaste). En effet, ils démontrent simultanément des propriétés
élastiques et un caractère visqueux.
Une macromolécule est une molécule de masse molé-
culaire élevée, généralement constituée par la répétition L'enchaînement des motifs monomères peut se faire
d'atomes ou de groupes d'atomes, appelés unités constitu- de façon linéaire (polymères linéaires), présenter
tives et dérivant, de fait ou conceptuellement[9] , de molé- des ramifications aléatoires (polymères branchés
cules de faible masse moléculaire[1] . et hyperbranchés) ou systématiques et régulières
(dendrimères).
Dans de nombreux cas, une molécule peut être consi-
dérée comme ayant une masse moléculaire élevée Du fait des degrés de liberté de la conformation (disposi-
lorsque l'addition ou la suppression d'une ou de quelques tion dans l'espace) de chaque motif monomère, la confor-
unités n'a qu'un effet négligeable sur les propriétés mation du polymère résulte de cet enchaînement mais
moléculaires[1] . également des interactions entre motifs.
En fait, il n'existe que très peu d'exemples de Les polymères fabriqués à partir d'un seul type de
macromolécules qui ne soient obtenues par la répé- monomère sont désignés par homopolymère (ex. : po-
lyéthylène, polystyrène). Dès qu'au moins deux types
tition d'une unité structurale[10] . On les trouve plutôt dans
le domaine des macromolécules naturelles, certaines de monomère participent à la formation des macro-
protéines notamment[11] . molécules, on parlera de copolymères (cas du styrène-
butadiène). La variété des copolymères est très impor-
Le terme polymère a encore actuellement plusieurs défi- tante. Ces matériaux possèdent des propriétés physico-
nitions selon le point de vue qu'on adopte. On peut en- chimiques et mécaniques intermédiaires avec celles obte-
core trouver les oligomères (qui ne sont pas constitués de nues sur les homopolymères correspondants.
macromolécules) inclus dans la famille des polymères[12] .
Auparavant, et encore récemment, les polymères pro- On distingue deux grandes catégories de réactions
prement dits (au sens actuel du terme) étaient aussi ap- chimiques permettant la préparation des polymères :
pelés « hauts polymères »[13],[14] . On peut noter que la polymérisation en chaîne ou polyaddition (pour
l'expression « degré de polymérisation » est toujours produire par exemple le polyéthylène, le polypropy-
utilisée pour désigner le nombre d'unités monomères lène, le polystyrène) et la polymérisation par étapes
aussi bien d'une macromolécule que d'une molécule ou polycondensation (pour synthétiser par exemple le
oligomère[15] . poly(téréphtalate d'éthylène), de sigle PET).
Un polymère est organique (le plus souvent) ou Le terme « polymère » désigne des matières abondantes
inorganique. et variées : des protéines les plus ténues aux fibres de
Kevlar haute résistance. Certains polymères sont utilisés
Il est issu de l'enchaînement covalent d'un grand nombre en solution par exemple dans les shampooings ; d'autres
de motifs monomères identiques ou différents. forment des matériaux solides.
Un polymère peut être naturel (ex. : polysaccharides, Pour ces applications, les polymères sont généralement
ADN) ; artificiel, obtenu par modification chimique mélangés à d'autres substances – charges telles la craie
d'un polymère naturel (ex. : acétate de cellulose, (matière très bon marché), plastifiants, additifs tels les
méthylcellulose, galalithe) ; ou synthétique, préparé antioxydants, etc. – dans des opérations de formulation.
par polymérisation de molécules monomères (ex. : La fabrication des objets finis résulte la plupart du temps
polystyrène, polyisoprène synthétique). d'une opération de mise en œuvre qui relève souvent du
Les polyoléfines, représentées principalement par les domaine de la plasturgie.
7.2 Cohésion 5

6 Classification d'autres atomes, notamment l'oxygène (cas des polyéthers


et des polyesters) ou l'azote (cas des polyamides). Il
existe aussi des polymères pour lesquels l'enchaînement
résulte de liaisons ne comportant pas d'atomes de carbone
(polysilanes, polysiloxanes, etc.).
Cet enchaînement de motifs répétés présente chez les po-
lymères les plus simples une structure linéaire, un peu
comme un collier de perles. On peut également rencontrer
des chaînes latérales (elles-mêmes plus ou moins bran-
chées), résultant soit d'une réaction chimique parasite au
cours de la synthèse du polymère (par exemple dans le cas
du polyéthylène basse densité ou PEBD), soit d'une réac-
tion de greffage pratiquée volontairement sur le polymère
pour en modifier les propriétés physico-chimiques.
Dans le cas où la macromolécule est composée de la ré-
pétition d'un seul motif – ce qui résulte le plus souvent de
la polymérisation d'un seul type de monomère –, on parle
d'homopolymères. Si au moins deux motifs différents sont
répétés, on parle de copolymères. Voir aussi Terpolymère.

Types de polymères
On distingue ensuite plusieurs types de copolymères sui-
vant la manière dont les motifs monomères sont répartis
dans les chaînes moléculaires :
Article détaillé : Classification des polymères.

• dans le cas le plus fréquent, on a un copolymère sta-


Les polymères sont souvent classés d'après leurs proprié- tistique, où les différents motifs monomères se mé-
tés thermomécaniques. On distingue : langent en fonction de la réactivité et de la concen-
tration de ceux-ci. Les propriétés mécaniques sont
• les polymères thermoplastiques, qui deviennent mal- alors moyennées ;
léables quand ils sont chauffés, ce qui permet leur
mise en forme ; • en revanche, dans un copolymère séquencé
(l'anglicisme copolymère à blocs est parfois
• les élastomères, qui sont déformables de manière ré-
utilisé) ou un copolymère alterné, il peut y avoir
versible ;
combinaison des propriétés mécaniques.
• les élastomères thermoplastiques (TPE) ;
• les polymères thermodurcissables, qui durcissent de
façon irréversible, le plus souvent sous l'action de la
chaleur en présence de réactifs.

La description des polymères en tant qu'objet physique


permettant de comprendre leurs propriétés relève de la
physique statistique.

7 Structure et conformation Il existe parfois des liaisons covalentes vers d'autres par-
ties de chaînes polymères. On parle alors de molécules
« branchées » ou ramifiées. On sait synthétiser par
7.1 Séquence primaire exemple des molécules en peigne ou en étoile. Lorsque
de nombreuses chaînes ou chaînons ont été réunis par un
Les polymères sont des substances composées de ma- certain nombre de liaisons covalentes, ils ne forment plus
cromolécules résultant de l'enchaînement covalent (voir qu'une macromolécule gigantesque ; on parle alors de ré-
Liaison covalente) de motifs de répétition identiques ou seau macromoléculaire ou de gel.
différents les uns des autres. La masse molaire de ces mo-
lécules dépasse souvent 10 000 g/mol. Les liaisons co-
valentes constituant le squelette macromoléculaire sont 7.2 Cohésion
le plus souvent des liaisons carbone-carbone (cas du po-
lyéthylène, du polypropylène, etc.), mais peuvent éga- Les forces qui assurent la cohésion de ces systèmes sont
lement résulter de la liaison d'atomes de carbone avec de plusieurs types : interactions de van der Waals ou
6 7 STRUCTURE ET CONFORMATION

liaisons hydrogène. Leur intensité est respectivement de moyenne varie comme la racine carrée du nombre N de
2 à 16 kJ·mol−1 , et 40 kJ·mol−1 . Il existe également des maillons.
interactions liées aux charges.
La densité d'énergie cohésive (valeurs tabulées) permet R = l0 · N ν avec ν = 12
d'avoir une idée de la cohésion des polymères.
La conformation statistique d'une telle chaîne est
l'analogue de la trace laissée par un marcheur aléatoire
7.3 Polymères linéaires où N représente le nombre de pas de la marche, l0 leur
longueur et R2 le déplacement carré moyen du marcheur.
Lors de la réaction de polymérisation, lorsque chaque
Dans les années 1970, Pierre-Gilles de Gennes a mon-
unité monomère est susceptible de se lier à deux autres,
tré l'analogie entre la description d'une chaîne poly-
la réaction produit une chaîne linéaire. Typiquement, ce
mère et les phénomènes critiques. Aussi, l'utilisation
cas est celui des polymères thermoplastiques.
de la lettre ν pour désigner l'exposant, obéit à la no-
Du fait des degrés de liberté de la conformation de chaque menclature des exposants critiques. Les objets rencon-
unité monomère, la façon dont la chaîne occupe l'espace trés dans les phénomènes critiques ont des propriétés
n'est cependant pas rectiligne. d'autosimilarité et peuvent être décrits en termes de géo-
métrie des fractales, dans ce cas l'exposant ν représente
l'inverse de la dimension fractale df
7.3.1 Notion de maillon statistique

Chaque unité monomère présente une certaine rigidité. df = ν1 .


Souvent, cette rigidité influence l'orientation de l'unité
monomère voisine. Toutefois, cette influence s’estompe Une conformation gaussienne des chaînes se rencontrent
au fur et à mesure que l'on s’éloigne de l'unité mono- dans deux cas :
mère initiale et finit par disparaître au-delà d'une dis-
tance l0 , dite « longueur d'un maillon statistique de 1. lorsque les chaînes sont nombreuses et entremêlées
la chaîne ». Techniquement, cette longueur est la lon- (analogie avec un plat de spaghetti). Un maillon don-
gueur de corrélation de l'orientation d'un maillon. Elle se né est alors entouré indifféremment par les maillons
nomme longueur de persistance du polymère. de la chaîne à laquelle il appartient et par les maillons
des chaînes voisines. Les interactions des uns et des
Ayant introduit cette notion, il est alors possible de
autres avec ce maillon se compensent exactement ;
renormaliser la chaîne en considérant maintenant le
maillon statistique comme son motif élémentaire. Pour 2. lorsqu'une chaîne est seule à une température parti-
décrire la conformation de cette chaîne, les particulari- culière appelée température - θ à laquelle les forces
tés propres à la structure chimique du motif monomère attractives de van der Waals entre deux maillons
n'interviennent plus. sont exactement compensées par les forces répul-
sives dites de « volume exclu » (cette force répulsive
provient du fait que deux maillons ne peuvent phy-
7.3.2 Chaîne idéale (ou gaussienne)
siquement être en même temps au même endroit).
Le cas le plus simple est celui de l'enchaînement linéaire
de maillons n'exerçant pas d'interaction entre eux. À l'état 7.3.3 Chaîne gonflée (ou à « volume exclu »)
liquide, la chaîne adopte dans l'espace une conformation
qui pour une molécule donnée change sans cesse du fait Lorsque les interactions répulsives entre maillons d'une
de l'agitation thermique. À l'état de solide amorphe ou à même chaîne dominent (typiquement à température plus
un instant donné dans le cas d'un liquide, la conformation haute que la température - θ ), la conformation de la
des chaînes est différente d'une molécule à l'autre. Cette chaîne s’en trouve « gonflée » par rapport à sa confor-
conformation obéit néanmoins à des lois statistiques. mation idéale. Dans ce cas, la valeur de l'exposant ν et la
Soit dans la séquence primaire de la chaîne un taille caractéristique de la pelote que forme la chaîne sont
maillon donné pris pour origine. Lorsque les maillons supérieures à celle d'une chaîne idéale
n'interagissent pas, la probabilité que le nième maillon de
la chaîne soit à une distance r de l'origine obéit à une ν ≃ 35 .
loi normale ou loi Gaussienne de moyenne nulle et de
variance n . Une longueur caractéristique de la chaîne est La valeur approchée de cet exposant fut établie par Paul
la distance R entre ses deux extrémités (dite « distance Flory dans les années 1940. Bien qu'il ait été démontré
bout-à-bout »). La moyenne arithmétique de R est nulle. depuis que le raisonnement utilisé à l'époque était erroné,
Ainsi, pour caractériser la taille de la pelote que forme la la valeur 3/5 est étonnamment proche de la valeur exacte
chaîne, il faut considérer la moyenne quadratique, notée ν ≃ 0, 588 trouvée depuis par les méthodes beaucoup
ici R =< R2 >1/2 . En raison de la loi normale, cette plus sophistiquées du groupe de renormalisation.
7.4 Polymères branchés et transition sol-gel 7

En termes de marche aléatoire, une chaîne gonflée cor- • mauvais solvant : les interactions effectives entre
respond à la trace laissée par un marcheur effectuant une maillons de la chaîne sont attractives. Dans ce cas,
marche aléatoire autoévitante (en). la solubilisation (dispersion) des polymères n'est pas
directement réalisable, elle peut se faire à tempé-
rature suffisamment élevée pour que le solvant soit
7.3.4 Chaîne globulaire « bon ». En refroidissant, les polymères peuvent se
trouver en mauvais solvant mais rester dispersés si
Lorsque les interactions attractives entre maillons d'une la solution est suffisamment diluée. Ce cas peut éga-
même chaîne dominent (typiquement à température plus lement se rencontrer pour des polymères séquencés
basse que la température - θ ), la chaîne s’effondre sur dont l'une des séquences (majoritaire) serait en si-
elle-même et adopte une conformation compacte dite tuation de bon solvant, permettant ainsi la solubili-
« globulaire » (à opposer au terme « pelote » utilisé pour sation et forçant une autre séquence à se trouver en
les conformations idéale ou gonflée). Dans ce cas situation de mauvais solvant.

1
ν= 3 . En solution suffisamment diluée, les chaînes sont bien sé-
parées les unes des autres. La conformation d'une chaîne
Le terme « conformation compacte » se comprend mieux ne dépend alors que du bilan des interactions effectives
en écrivant la relation « taille caractéristique-nombre de entre ses propres maillons. En solvant - θ , la conforma-
maillons » sous la forme R3 ∝ N , qui exprime que le vo- tion est idéale ( ν = 1/2 ), en bon solvant elle est gonflée
lume du globule est proportionnel au nombre de maillons. ( ν ≃ 3/5 ) et en mauvais solvant elle est globulaire (
Ce comportement est celui d'un objet homogène dont la ν = 1/3 ).
masse volumique est une constante indépendante de sa
taille.
7.4 Polymères branchés et transition sol-
gel
7.3.5 Polymères en solution
Certaines molécules ont la propriété de pouvoir se lier
Implicitement nous avons considéré jusqu'ici une chaîne aléatoirement à au moins trois autres durant leur réaction
seule dont les maillons seraient comme les molécules d'un de polymérisation. Les polymères qui en résultent ne sont
gaz. Dans la pratique, les chaînes sont soit en présence plus linéaires mais branchés et réticulés et leur taille très
de leurs semblables, très proches les unes des autres et largement distribuée. La moyenne de cette distribution
entremêlées (cas évoqué au paragraphe « chaîne gaus- augmente avec l'avancement de la réaction. L'ensemble
sienne »), soit en présence d'un solvant. Ce dernier cas de la population des molécules est soluble (on la désigne
est celui d'une solution de polymère. par le terme sol) jusqu'à ce que la molécule la plus grande
soit de taille macroscopique et connecte les deux bords du
En solution, la conformation du polymère résulte du bilan
récipient contenant le bain de réaction. Cette molécule est
des interactions « monomère-monomère », « monomère-
appelée le gel. Typiquement, ce type de réaction est à la
solvant » et « solvant-solvant ». Il est possible de rendre
base des résines thermodurcissables.
compte de ce bilan au moyen d'un paramètre effectif
d'interaction, appelé paramètre de Flory-Huggins (en). L'apparition du gel confère au bain de réaction, initiale-
Trois cas sont envisageables : ment liquide, une élasticité qui est la caractéristique d'un
solide. Cette transition de phase est bien décrite par un
• bon solvant : le couple polymère-solvant est tel qu'un modèle de percolation (conjecture émise en 1976 de fa-
monomère minimise son énergie libre lorsqu'il est çon indépendante par Pierre-Gilles de Gennes et Dietrich
entouré de molécules de solvant. Les interactions ef- Stauffer (de) et bien vérifiée expérimentalement depuis)
fectives entre maillons de la chaîne sont donc répul- qui prévoit la forme de la fonction de distribution, p(N ) ,
sives, favorisant ainsi la dispersion des polymères et du nombre de monomères de chaque molécule[pas clair] et
leur solubilisation (d'où le terme « bon solvant »). la façon dont elles occupent l'espace. Jusqu'à la molécule
C'est le cas d'un polymère dans un solvant constitué la plus grande, p(N ) est une loi de puissance du type
de monomères, par exemple le polystyrène en solu-
tion dans le styrène ; p(N ) ∝ N −τ avec τ = 2, 20 .

• solvant - θ : le bilan des interactions entre maillons Une taille caractéristique, R , de chaque molécule peut
de la chaîne est nul. Ce cas se rencontre à une tem- être définie par la moyenne quadratique des distances
pérature précise (température - θ ) qui n'est pas tou- entre monomères[réf. nécessaire] , on parle de rayon de gira-
jours accessible expérimentalement. Lorsque cette tion. La relation entre cette longueur et le nombre de mo-
température est accessible, le solvant est qualifié de nomères est également une loi de puissance
θ . Par exemple, le cyclohexane est un solvant - θ du
polystyrène à 35 °C ; N ∝ Rdf avec df = 2, 50
8 7 STRUCTURE ET CONFORMATION

où df est la dimension fractale des molécules. Les valeurs S(q) = K 2 × n × v12 × P (q)
particulières de ces exposants font qu'ils obéissent à la
relation dite d'hyperéchelle reliant les exposants critiques où n est le nombre de chaînes en solution, v1 le volume
à la dimension de l'espace d . de chacune d'elles (c'est-à-dire la somme des volumes de
tous ses monomères[réf. nécessaire] et non pas le volume de la
d/df = τ − 1 sphère contenant la pelote), et K 2 un facteur représentant
le contraste entre le polymère et le solvant et qui dépend
L'implication majeure de cette relation est que les poly- du rayonnement utilisé. Ce facteur de contraste peut se
mères branchés occupent l'espace à la façon des poupées mesurer où se calculer à partir de données tabulées : c'est
russes, les petits à l'intérieur du volume occupé par les une grandeur connue dans la plupart des cas.
plus grands.
La grandeur P (q) est appelée facteur de forme des po-
lymères en solution. C'est une grandeur normalisée telle
7.5 Aspects expérimentaux que P (0) = 1 . Pour une chaîne polymère de N maillons
de masse molaire m0 et de masse volumique ρ , l'équation
7.5.1 Diffusion de rayonnement précédente devient

Les caractéristiques structurales des polymères sont ac- S(q) K2


V = ρ2 m0 × C × N × P (q)
cessibles expérimentalement par des expériences de
diffusion élastique de rayonnement : diffusion de la lu-
où C = nN m0 /V est la concentration de la solution
mière, diffusion aux petits angles des rayons X (en) et
exprimée en masse par unité de volume (g/cm 3 par
des neutrons (en).
exemple).
Ces expériences consistent à éclairer un échantillon par
On peut montrer (voir Diffusion élastique de rayonne-
une onde plane, monochromatique, de vecteur d'onde ki .
ment), qu'à petit vecteur de diffusion comparé à la taille
Une partie de cette onde est déviée par les atomes consti-
moyenne des pelotes, la section efficace par unité de vo-
tuants l'échantillon. Les ondes ainsi diffusées produisent
lume s’écrit
des interférences dont l'analyse peut fournir des rensei-
gnements sur certaines caractéristiques de l'échantillon. ( )
S(q) K2 q 2 Rg2
V = ρ 2 m0 × C × N 1 − 3 + · · ·
L'intensité totale, I , de l'onde diffusée dans une certaine qRg ≪1
direction est recueillie à une distance D de l'échantillon.
En toute généralité, on peut écrire Rg est une grandeur caractéristique de la taille moyenne
des pelotes que forment les chaînes. Cette grandeur appe-
I0
I = D2 S lée « rayon de giration » est la moyenne quadratique des
distances des monomères au centre de gravité de chaque
où I0 est l'intensité de l'onde incidente (exprimée en pelote[réf. nécessaire] .
nombre de particules, photons ou neutrons selon le rayon- Pour une solution très diluée, de concentration C connue
nement, par unité de temps et de surface). La grandeur et pour un rapport K 2 /ρ2 m également connu : la gran-
0
S , appelée section efficace différentielle de diffusion deur mesurée, S(q) , varie de façon affine avec le carré
de l'échantillon, est homogène à une surface et contient q 2 du vecteur de diffusion. L'ordonnée à l'origine permet
l'information qui nous intéresse. de déterminer le nombre N de maillons des chaînes en
La diffusion élastique de rayonnement suppose que les solution. La pente de la droite permet de déterminer le
ondes diffusées, de vecteur d'onde kd , sont de même lon- rayon de giration Rg . Ce type d'expériences a permis de
gueur d'onde que l'onde incidente : kd et ki ont la même vérifier les relations entre ces deux grandeurs et de déter-
norme. La section efficace différentielle de diffusion est miner en particulier l'exposant ν = 1/df qui les unit.
mesurée en fonction du vecteur de diffusion q = ki − kd
.
Solutions diluées de polymères : loi d'échelle Les
Si l'échantillon est isotrope, la mesure ne dépend pas de objets ordinaires ont une masse, M , qui varie comme
l'orientation de q mais uniquement de sa norme qui s’écrit la puissance 1, 2 ou 3 de leur taille R . Pour les objets
fractals, cette puissance n'est pas nécessairement entière
q = 4π
λ sin θ/2
( )d f
où λ est la longueur d'onde et θ l'angle de diffusion. M = m0 lR0

Solutions diluées de polymères : petites valeurs de q df est la dimension fractale de cette famille d'objets. Elle
Pour une solution suffisamment diluée de polymères, caractérise la façon dont ils remplissent l'espace.
on peut montrer que la section efficace différentielle de Les fractals sont le plus souvent autosimilaires, c'est-à-
diffusion s’écrit (cf. Diffusion élastique de rayonnement) dire invariants par changement d'échelle.
9

Une fois grossie, une petite partie est statistiquement 7.5.2 Chromatographie d'exclusion stérique
semblable à l'objet entier.
Article détaillé : Chromatographie d'exclusion stérique.
Observons sous différents grossissements la pelote que
forme une chaîne polymère de rayon de giration Rg . Si
L est la taille de la zone observable, pour Rg /L < 1 (petit
grossissement), la masse visible, m , est égale à la masse
totale M . Par contre, pour Rg /L > 1 (fort grossisse- 8 Nomenclature
ment), la masse visible décroît lorsque le grossissement
augmente. Supposons une loi du type La nomenclature IUPAC recommande de partir du mo-
tif de base de la répétition. Cependant de très nom-
( ) breux polymères ont des noms usuels ne respectant pas
R
m Lg = cette nomenclature, mais sont basés sur le nom des molé-
( ) {
Rg f (x < 1) = 1 cules servant à synthétiser le polymère. Exemple : le po-
M ·f L avec .
f (x ≥ 1) = x−α lymère de formule −(CH2 − CH2 )n − est couramment
appelé polyéthylène (sigle PE). Pour respecter la no-
Pour déterminer l'exposant α , on utilise un argument menclature IUPAC, il devrait être nommé « polyméthy-
d'échelle qui postule : [17] lène » car le motif constitutif n'est pas le groupe éthylène
−CH2 − CH2 − mais le groupe méthylène −CH2 − .

1. qu'une seule longueur est pertinente pour décrire


l'objet (ici son rayon Rg ) ; 8.1 Nomenclature des homopolymères
2. qu'à fort grossissement, la mesure est insensible à Il existe à présent deux nomenclatures recommandées par
M (on ne peut déduire la masse totale de l'objet l'IUPAC :
en n'observant qu'une partie). Ce qui s’exprime par
m(Rg /L > 1) = M 0 . • la nomenclature systématique, appropriée aux com-
munications scientifiques ;
La relation précédente donne α = df . • la nomenclature dérivée des précurseurs, nomencla-
C'est ce qui se passe lors d'une expérience de diffu- ture alternative officielle pour les homopolymères,
sion de rayonnement pour laquelle l'échelle d'observation dans laquelle figurent des noms usuels.
peut être assimilée à l'inverse du vecteur de diffusion :
q = 1/L . En solution très diluée, la grandeur physique Références : les recommandations
er
de l'IUPAC et le glos-
donnant accès à la masse d'un objet est la section efficace saire du JORF du 1 mars 2002 pour les adaptations en
[18]
de diffusion cohérente par unité de volume, de concen- langue française .
tration et de contraste
8.1.1 Terminologies préliminaires
[ ]
S(q)/(V CK ) C→0 = M × P (qRg ) = m(qRg ) .
2
(*) Macromolécule régulière : macromolécule qui résulte
de la répétition d'unités constitutives toutes identiques et
Dans le régime intermédiaire du vecteur de diffusion tel reliées entre elles de la même manière.
que Rg < q −1 < l0 , la mesure sonde l'intérieur de l'objet
et est sensible à son autosimilarité. L'argument d'échelle • Nom trivial : nom dont aucune partie n'a de signifi-
postule qu'une seule longueur est pertinente (or Rg est cation structurale. Exemple : urée.
déjà nécessaire à qRg < 1 ) et que l'expérience est insen-
sible à M . • Nom semi-systématique : nom donné à un compo-
sé et dont une partie seulement a une signification
structurale.
{
[ ] P (qRg < 1) = 1
S(q)/(CV K 2 ) C→0 = M × P (qRg ) avec Exemples : propane (ane désigne un alcane), glycérol
P (qRg ≥= (qRg )−df
(ol désigne le groupe hydroxyle −OH des alcools et des
phénols).
Une expérience de diffusion de rayonnement réalisée à
grand vecteur de diffusion par rapport au rayon de gira- • Nom systématique : nom donné à un composé et dont
tion des chaînes donne directement accès à la dimension les différentes parties ont une signification structu-
fractale des chaînes en solution. Cette façon de détermi- rale précise.
ner df utilise l'autosimilarité d'une chaîne seule, tandis
que la précédente basée sur des mesures à petit vecteur de Exemples : pentane (penta- = cinq (atomes de carbone),
diffusion utilise l'autosimilarité des chaînes entre elles. et ane), 1,3-thiazole.
10 8 NOMENCLATURE

8.1.2 Utilisation des nomenclatures • Nom dérivé du précurseur : poly(chlorure de vinyle)

1 - Nomenclature systématique • Motif constitutif : −CH2 − CHCl− , ou


−CHCl − CH2 −
Elle est basée sur la structure des macromolécules consti-
tuant les polymères ; l'unité structurale est l'unité consti- • Unité monomère : id°.
tutive de répétition (CRU), ou motif constitutif (MC).
• Sélection du motif constitutif
• Élaboration du nom
Celui-ci est écrit pour une lecture de gauche
à droite (numérotation des atomes C dans le
a) sélectionner le motif constitutif
même sens), le substituant Cl doit être placé
b) nommer le motif sur le carbone de plus petit indice :
c) nommer le polymère ; son nom est formé en −C1 HCl − C2 H2 − plutôt que
combinant le préfixe poly avec le nom du motif −C1 H2 − C2 HCl−
constitutif placé entre parenthèses.
⇒ Motif constitutif : −CHCl − CH2 −
2 - Nomenclature dérivée des précurseurs
• Nom du motif constitutif : tout se passe comme
Les précurseurs servant à synthétiser les polymères sont si l'atome de chlore Cl se substituait à un atome
le plus souvent des monomères. H sur le carbone numéro 1 du groupe éthylène
−CH2 − CH2 −
• Les noms des monomères de cette nomenclature
doivent être de préférence issus de la nomenclature Nom : 1-chloroéthylène
systématique mais peuvent être également des noms
semi-systématiques ou triviaux lorsqu'ils sont bien • Nom systématique du polymère : poly(1-
établis par l'usage. chloroéthylène)
• Le nom dérivé du précurseur d'un homopolymére est
formé en combinant le préfixe poly avec le nom du Structure moléculaire : −(CHCl − CH2 )n −
monomère. Quand ce dernier comporte plus d'un mot
ou en cas d'ambiguïté, le nom du monomère est placé 3-3 Récapitulation et autres exemples
entre parenthèses.
Source : nomenclature des polymères organiques mono-
caténaires réguliers (recommandations IUPAC 2002 en
3 - Exemples anglais)[20] .
3-1 Monomère : l'éthène CH2 = CH2 (formule semi- (*) Le motif −O − CH − CH − est constitué de deux
2 2
développée) sous-unités : −O− (préfixe oxy-) et −CH − CH − 2 2
(groupe éthylène) ; l'hétéroatome O a priorité sur la sous-
• Nom dérivé du précurseur : polyéthène unité carbonée ; il est placé en première position.
• Unité monomère : −CH2 − CH2 − (groupe éthylène) (**) La priorité revient à la sous-unité la plus insaturée :
−CH = CH− .
• Motif constitutif : −CH2 − (groupe méthylène)
(***) Certains polymères sont obtenus par modification
• Nom systématique du polymère : poly(méthylène) chimique d'autres polymères de telle façon que l'on puisse
penser que la structure des macromolécules qui consti-
Structure moléculaire : −(CH2 )n − tue le polymère a été formée par homopolymérisation
d'un monomère hypothétique. Ces polymères peuvent être
Remarque : la formule −(CH2 − CH2 )n − est plus sou- considérés comme étant des homopolymères. C'est le cas
vent utilisée ; elle est acceptable en raison de son uti- du poly(alcool vinylique)[21] .
lisation passée et de la tentative de conserver une cer- (****) De nombreux polymères sont obtenus par
taine similitude avec les formules d’homopolymères issus réaction entre monomères mutuellement réactifs.
d’autres monomères dérivés de l’éthène, comme celui de Ces monomères peuvent facilement être visualisés
l’exemple 3-2. Le nom du polymère associé à cette for- comme ayant réagi pour donner un monomère implicite
mule est polyéthylène ; le nom éthylène devrait être utilisé dont l'homopolymérisation conduirait à un produit
pour désigner le groupe divalent −CH2 − CH2 − seule- qui peut être vu comme un homopolymère[21] . Le
ment, et non pour nommer le monomère CH2 = CH2 poly(téréphtalate d'éthylène) est obtenu par réaction
(éthène)[20] . entre l'acide téréphtalique (acide dicarboxylique) et
3-2 Monomère : le chlorure de vinyle CH2 = CHCl (nom l'éthylène glycol (diol) ; ces monomères ont réagi pour
systématique : chloroéthène) donner un monomère implicite.
11

9 Notes et références de formule H2 N-(CH2 )6 -NH-CO-(CH2 )4 -COOH (>N-


CO- est le groupe caractéristique des amides), selon
[1] Voir les définitions du glossaire IUPAC : (en) « polymer », l'équation :
IUPAC, Compendium of Chemical Terminology (« Gold H2 N-(CH2 )6 -NH2 + HOOC-(CH2 )4 -
Book »), 2e éd. (1997). Version corrigée en ligne : (2006- COOH → H2 N-(CH2 )6 -NH-CO-(CH2 )4 -
). COOH + H2 O.
et (en) « macromolecule (polymer molecule) », IUPAC,
Compendium of Chemical Terminology (« Gold Book »), Ce dimère, qui porte une fonction amine primaire -NH2 à
2e éd. (1997). Version corrigée en ligne : (2006-). une extrémité et une fonction acide carboxylique -COOH
et leurs adaptations en langue française dans le JORF du à l'autre, peut être vu comme un monomère implicite, dont
1er mars 2002 : [PDF] Termes généraux de la chimie. la polymérisation conduit au polyamide 6-6.

[2] Jean-Pierre Mercier, Gérald Zambelli, Wilfried Kurz, [10] Une unité constitutive de répétition est la plus petite unité
« Introduction à la science des matériaux », PPUR, 3e éd., constitutive dont la répétition constitue une macromolé-
1999 cule régulière ; pour plus de détails, voir les définitions 1.4,
1.8, 1.14 et 1.15 dans le IUPAC : Glossaire des termes de
[3] Service de Sciences des Polymères, « Printemps des base en science des polymères (Recommandations 1996).
Sciences 2010 - Les polymères - Université libre de Dans la version en anglais, on utilise l'abréviation CRU
Bruxelles » [PDF], sur inforsciences8.ulb.ac.be, mars pour désigner cette unité structurale (voir la (en) version
2010 (consulté le 3 novembre 2015) originale du glossaire) ; en français, sa traduction UCR
ne semble utilisée que pour désigner l'« unité constitu-
[4] OQLF, « La typographie - Marques de commerce », 2002 tive répétitive » des polymères tridimensionnels (voir par
exemple Analyse physico-chimique des polymères).
[5] Le PA-6 (polycaprolactame) appartient à la famille
des polymères thermoplastiques techniques (ceux-ci pos- [11] Phrases extraites de l'ouvrage : Chimie Organique - Une
sèdent des caractéristiques mécaniques élevées et sont très initiation, J.-P. Mercier, P. Godard, PPUR, 1995 (ISBN
onéreux). 978-2-88074-293-5) p. 237

[6] (en) Charles E. Wilkes, James W. Summers et Charles [12] Voir par exemple ce cours de Faculté de médecine :
Anthony Daniels, PVC Handbook, Munich, Hanser Ver- « Structures fonctions » (2002 - 2003)
lag, 2005 (ISBN 1-56990-379-4, lire en ligne), p. 14
[13] « La polymérisation consiste en la réunion les unes
[7] À la différence des copolymères homogènes (statistiques aux autres des molécules d'un composé simple, appe-
ou alternés), les polymères séquencés (polymères blocs) lé le monomère, pour donner, sans aucune élimination,
présentent deux températures de transition vitreuse, iden- un composé de poids (sic) moléculaire plus élevé (mul-
tiques à celles mesurées sur les homopolymères correspon- tiple entier de celui du monomère), appelé polymère. Le
dants. nombre de molécules de monomères soudées les unes aux
autres peut être très grand (plusieurs centaines, et même
[8] Bulletin de l'union des physiciens, no 790-791 (consacré plusieurs milliers) ; on parle alors de haut polymère » ;
aux matériaux), janvier - février 1997, § Macromolécules phrases extraites de l'ouvrage : « Cours de chimie orga-
ou polymères tridimensionnels, p. 94, Voir l'article [PDF]. nique », P. Arnaud, Gauthier-Villars, 1966, p. 288. Ou
encore : « oligo : préfixe signifiant « peu » et utilisé pour
[9] 1er exemple : l'alcool polyvinylique, de formule - les composés comportant un nombre d'unités répétitives in-
(CH2 CHOH)n-, n'est pas obtenu par polymérisation de termédiaire entre celui des monomères et des hauts poly-
l'énol de formule H2 C=CHOH (éthénol), qui est instable ; mères » ; source : R. Panico et al., Nomenclature et termi-
la molécule d'éthénol est la molécule monomère concep- nologie en chimie organique - Classes fonctionnelles. Sté-
tuelle, mais pas réelle ; cf. Traité des Matériaux, vol. réochimie, Techniques de l'ingénieur, 1996, p. 66 (ISBN
13, Chimie des polymères, J.-P. Mercier, E. Maréchal, 2-85-059-001-0).
PPUR, 1996 (ISBN 978-2-88074-240-9) p. 382, 383
(E. Maréchal a contribué à la préparation du IUPAC : [14] Voir également J. Angenault La Chimie : dictionnaire en-
Glossaire des termes de base en science des polymères (Re- cyclopédique, Paris, Dunod, 1995 (ISBN 2-10-002-497-
commandations 1996)). 3) ; consulter notamment les articles cellulose et polyméri-
2e exemple, choisi parmi les composés inorganiques : sation (degré de).
dans le cas des silicones (composés macromoléculaires
ou oligomères) de formule générale -(R2 SiO)n-, les mo- [15] Glossaire IUPAC : (en) « degree of polymerization »,
lécules monomères conceptuelles R2 Si=O n'existent pas IUPAC, Compendium of Chemical Terminology (« Gold
(elles n'ont jamais pu être isolées) ; source : Chimie inor- Book »), 2e éd. (1997). Version corrigée en ligne : (2006-
ganique, Huheey. Keiter & Keiter, De Boeck Universi- ).
té, 1996, p. 749 (ISBN 978-2-8041-2112-9) ; voir le titre [16] Traité des matériaux, vol. 1, 3e éd., Introduction à la
« Fabrication » dans l'article « Silicone ». science des matériaux, PPUR (1999) (ISBN 978-2-88074-
3e exemple : un certain nombre de polymères sont obtenus 402-1) p. 1, 344, 345.
par réaction entre deux monomères polyfonctionnels, par
exemple l'hexaméthylènediamine H2 N-(CH2 )6 -NH2 et [17] (en) Pierre-Gilles de Gennes, Scaling concepts in polymer
l'acide adipique HOOC-(CH2 )4 -COOH. La réaction s’ef- physics, Cornell University Press, 1993, 4e éd., 324 p.
fectue par étapes ; la première étape conduit à un dimère (ISBN 978-0-8014-1203-5)
12 10 ANNEXES

[18] 1. IUPAC : Glossaire des termes de base en science des po- 10.2 Liens externes
lymères (Recommandations 1996)
Glossary of basic terms in polymer science ((en), version • Abréviations de plus de 230 polymères industriels
originale du document précédent)
Nomenclature des polymères, d'après les recommandations • Polymère comme biomatériau osseux
de l'IUPAC 2001
[PDF] Nomenclature des polymères organiques monocaté- • Nomenclature IUPAC des polymères traduite en
naires réguliers, 2002 (en) français
R. Panico, J.-C. Richer, Nomenclature IUPAC des compo-
sés organiques, Masson (1994) (ISBN 978-2-225-84479- • (en) Un jeu pour découvrir les polymères
9)
2. JORF : [PDF] Termes généraux de la chimie
Vocabulaire des polymères (version abrégée du document 10.3 Bibliographie
précédent).
• (en) J.M.G. Cowie et Valeria Arrighi, Polymers :
[19] Constitutional repeating unit (CRU) Chemistry and Physics of Modern Materials, CRC
Press, 2007, 3e éd., 499 p. (ISBN 978-0-8493-9813-
[20] (en) [PDF] Nomenclature des polymères organiques mo- 1)
nocaténaires réguliers, Recommandations IUPAC 2002.
Voir le tableau en annexe : « 11.2 Structure- and source- • J.-L. Halary et F. Lauprêtre, De la macromolécule au
based names for common polymers » matériau polymère, Belin, coll. Échelles, 2006, 334
p. (ISBN 978-2-7011-3422-2)
[21] Voir les définitions 2.4 et 3.3, homopolymères et homopo-
lymérisation dans le IUPAC : Glossaire des termes de base • J.-L. Halary, F. Lauprêtre et L. Monnerie, Méca-
en science des polymères (Recommandations 1996). nique des matériaux polymères, Belin, coll. Échelles,
2008, 432 p. (ISBN 978-2-7011-4591-4)

10 Annexes • Rémi Deterre et Gérard Froyer, Introduction aux


matériaux polymères, Paris, Tec & Doc Lavoisier,
1997, 212 p. (ISBN 2-7430-0171-2)
10.1 Articles connexes
• Michel Fontanille et Yves Gnanou, Chimie et
Voir aussi la liste des revues scientifiques de science des physico-chimie des polymères, Dunod, coll.
polymères « Sciences Sup », 2014, 3e éd., 576 p. (ISBN
978-2-10-058915-9)

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les polymères

• Complexe polymère
13

11 Sources, contributeurs et licences du texte et de l’image


11.1 Texte
• Polymère Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Polym%C3%A8re?oldid=122861142 Contributeurs : Anthere, Tarquin~frwiki, Fruge,
Vargenau, Greatpatton, Orthogaffe, Cgay, Yann.fauche, Cdang, Greudin, HasharBot, Raph, Koyuki, Jd, Gregdc, Fafnir, Thirrouard,
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Stanlekub, Romanc19s, David Berardan, Lmaltier, Gzen92, RobotQuistnix, FlaBot, Cæruleum, Tavernier, YurikBot, Jorje, Eskimbot,
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Thijs !bot, Chaoborus, Grimlock, Jarfe, A2, Kropotkine 113, Rémih, JAnDbot, BOT-Superzerocool, IAlex, Nono64, Efbé, Vrsoft, Clodo-
mir, Matrix76, BetBot~frwiki, Zouavman Le Zouave, Erabot, AdQ Bot, Sébastien Bruneau, PimpBot, Salebot, Zorrobot, Hautevienne87,
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mans99, Artb33, Obi76, Coyote du 57, KamikazeBot, AviaWiki, Frakir, Esnico30, Djhé, EmausBot, FLRBot, Kilith, JFB67, Erasmus.new,
Michel Awkal, Trafalguar, LD, Jules78120, Oimabe, Patosz, P'tit.pimouss, Cascade65, Haugure, MerlIwBot, Bertol, OrlodrimBot, Cth027,
Titlutin, Alikarnas, LeLeuch, Saint-Jalm, Consion, Arthurpeace, Addbot, Fdnpl-cst, Adrien3459, Lotus 50, Agitsas et Anonyme : 94

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