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Pr. A. Aamili
Pr. H. El Alaoui-Belghiti
Année universitaire 2021-2022
Sommaire
Partie : Chimie de coordination .............................................................................................. 1
Alfred Werner (1866-1919, prix Nobel en 1913), un chimiste alsacien qui a passé une
grande partie de sa vie à Zürich, est considéré comme le fondateur de la chimie de
coordination. A la fin du 19ème siècle, on se posait beaucoup de questions sur les composés
des métaux de transitions. Exemple, CoCl3,6NH3. Des formules furent proposées (Voir
figure).
Werner en 1893 eut l’inspiration que le nombre de groupement fixés sur l’ion
métallique n’est pas forcément égal à son nombre d’oxydation. Il fut le premier à concevoir
un complexe où l’ion métallique est au centre de sa sphère de coordination
Les composés de coordination constituent une partie importante de la chimie. Elle est à
l'origine de la chimie organométallique, ainsi que de la chimie bio-organique et bio-
inorganique. Ils interviennent par exemple dans le chlorophylle, permettant de convertir la
lumière en transport d'électrons. On les retrouve aussi dans l'hémoglobine, qui donne la
couleur rouge au sang.
Petite histoire : les limules possèdent un sang bleu car leur transporteur d'oxygène est
l'hémocyanine, un complexe du Cuivre.
2
I.3. Nomenclature des complexes de coordination.
a- Ecriture de la formule d’un complexe
[C(L.a)a (L.n)n (L.c)c ] q
C : métal central
L.a : Ligand anionique. a : son nombre
L.n : Ligand neutre. n : son nombre
L.c : Ligand cationique. c : son nombre
q : charge totale = somme de toutes les charges.
b- Nomenclature du comple
Ligands anioniques Ligands neutres Ligands cationiques atome central (P)
P : La charge de l’atome central en chiffres romains
S’il s’agit d’un anion complexe, il prendra la terminaison « –ate », à la fin de l’atome central.
c- Nomenclature des ligands
Les règles à respecter sont les suivantes :
1. Pour nommer le complexe entier, le nom de l'anion est donné en premier et celui du cation
en second (comme dans chlorure de sodium - NaCl)
2. Dans l'ion complexe, le nom du ligand ou des ligands précède celui de l'atome métallique
central (c'est l'inverse dans l'écriture de la formule)
3. Le nom du ligand se termine généralement par 'o' si le ligand est anioniques ou
organique ('chloro' pour Cl-, 'cyano' pour CN-, 'hydrido' pour H-)
S’il ya plusieurs ligands anioniques, on suit l’ordre suivant : H-, O2-, OH-, les anions
simples puis, les anions polyatomiques, après, les anions organiques par ordre alphabétique.
Si le ligand est polyatomique, il est noté entre parenthèses.
4. Les ligands constitués par des molécules neutres conservent en génerale leurs noms
usuels. Quelques ligands ont des noms particuliers : 'aqua' pour eau, 'ammine' pour NH3,
'carbonyl' pour CO, 'nitrosyl' pour NO
5. Les ligands cationiques gardent leurs noms
3
ligand est mis entre parenthèses et son nombre est donné avec les préfixes bis, tris, tetrakis...
Par exemple : Ni(PPh3)2Cl2 est nommé dichlorobis(triphenylphosphine)nickel(II).
Pour éviter la confusion, comme dans "diméthylamine" (2 méthylamines séparées ou un seul
ligand diméthylamine), il faut pour le premier cas : bis(méthylamine).
Un chiffre Romain ou un zéro entre parenthèses est utilisé pour indiquer le nombre
d'oxydation de l'atome métallique central.
Si l'ion complexe est négatif, le nom du métal finit en 'ate' comme dans ferrate, cuprate,
nickelate, cobaltate etc.
Si plus d'un ligand est présent dans le complexe, les ligands sont nommés par ordre
alphabétique quel que soit leur nombre. Par exemple : NH3 (ammine) doit être considéré
comme un ligand commençant par 'a' et vient avant Cl- (chloro).
Lorsqu’il existe des ligands différents dans un même édifice, on nomme d’abord ceux de
caractère anionique puis les neutres dans l’ordre alphabétique.
Pour les centres coordinateurs on précise toujours le degré d’oxydation de l’élément
concerné (centre métallique M). De plus, lorsque ce dernier intervient dans :
- Un complexe cationique – voir un complexe neutre – son nom n’est pas modifié mais
suit néanmoins celui (ceux) du (des) ligand (s) ; [Ni2+(H2O)6]2+ = ion hexa-aquanickel
(II) ; [Cr3+(Br)3(NH3)3]0 = tribromotriamine chrome (III). En cas de dédoublement de
voyelles, soit on utilise un tiret de séparation, soit on pratique l’élision.
Sauf si nécessaire, aucun espace ou tiret. Pour des complexes polymétalliques, certains
ligands peuvent être liés à plusieurs métaux. On parle de ligand pontant. Il faut alors indiquer
μn où n est le nombre de métaux auquel est relié le ligand. Si n vaut deux, il n’est pas donné.
Formule Nom
[Mn2(CO)10] décacarbonyldimanganèse(0)
4
Remarque : Un même ligand peut établir plusieurs liaisons avec l'ion central. On dit que ce
ligand est multidentate et que le complexe formé est chélaté.
Le polyèdre de coordination est la figure géométrique ayant comme sommets les atomes
directement liés au métal.
L’indice de coordination (ou coordinance) est le nombre de liaisons entre l’ion centrale et
les ligands. La coordinance peut aller de 2 à 12, mais les plus courantes sont 2, 4 et 6.
Exemples :
5
ligands entre les différentes sphères). De plus ils peuvent s'arranger autour du cation central
de plusieurs manières différentes, ce sont des isomères de configuration :
a- Isomérie de constitution (ou de structure)
Isomère de coordination
Ces isomères n'existent que pour des sels où les deux ions sont des complexes. Cette
isomérie résulte d'une inversion des ligands par les deux cations.
Ex : [Co(NH3)6]3+,[Cr(C2O4)3]3- [Cr(NH3)6]3+,[Co(C2O4)3]3-
Isomère de solvatation
Cette isomérie résulte du remplacement d'un ligand par une molécule de solvant (ou l'inverse).
Ils résultent d'échanges entre la sphère de coordination et la sphère de solvatation.
Ex : [Cr(H2O)6]3+,3Cl- , [CrCl(H2O)5]2+,2Cl- • H2O , [CrCl2(H2O)4]+,Cl- • 2H2O
Isomère d'ionisation
Cette isomérie résulte de l'échange d'un ligand anionique avec un des contre-ions. Ils
résultent d'échanges entre la sphère de coordination et la sphère de complexation.
Ex : [CoSO4(NH3)5]+,Br- _ [CoBr(NH3)5]2+,SO42-
Isomère de liaison ou d'enchaînement
Cette isomérie qui résulte de la présence d'un ligand ambidenté (sont des molécules
ou des ions qui ont deux atomes donneurs mais sont capables de se lier à un atome via un seul
atome donneur à la fois), qui se lie au cation par l'un ou l'autre de ses atomes. Les ligands de
ce type les plus rencontrés sont :
6
* Quand trois ligands identiques ou les trois fonctions coordonnantes d'un ligand
tridente occupent une face d'octaèdre, on parle d'isomère facial (fac), s'ils occupent une arête
de l'octaèdre, on parle d'isomère méridional (mer).
c- Isomérie optique
En 1911, la première séparation d'isomères optiques fut rapportée par WERNER et KING
pour le complexe cis-[CoXNH3(en)2]2+, où X=Cl- ou Br- ; ligand éthylènediamine (en :
Les isomères optiques correspondent à des images dans un miroir non superposables et ils
diffèrent par la direction de rotation du plan de polarisation de la lumière. Ces isomères sont
considérés comme des énantiomères ou énantiomorphes l'un de l'autre et leurs structures non
superposables sont décrites comme étant asymétriques
Des méthodes variées ont été utilisées pour noter la configuration absolue des isomères
optiques comme D ou L, R ou S et L ou D. Les règles IUPAC de 1970 suggèrent que les
hélices soient définies et donc désignées Lambda L (left- D) et Delta D (right-L) de la même
manière que lorsqu'on regarde une hélice à 3 lames et que l'on détermine si elle forme une
hélice droite ou gauche.
7
Configuration absolue de [Co(en)3]3+
Les 2 isomères ont des propriétés chimiques identiques et le fait de noter leur configuration
absolue ne donne aucune information concernant la direction dans laquelle ils font tourner le
plan de polarisation de la lumière. Ceci ne peut être connu que par la mesure; on distingue
alors les 2 isomères par les préfixes levo ((-) ou l) et dextro ((+) ou d) selon qu'ils font tourner
le plan de polarisation de la lumière vers la gauche et la droite. L'utilisation de l- ou d- n'est
pas recommandée car elle peut se trouver en conflit avec L et D.
I.6 Stabilité des complexes
a- Equilibre de formation.
Soit A un accepteur du ligand L pour former le complexe A-L selon l'équilibre de
formation-dissociation :
A — L A + L analogue a AH A+ + H+
Cet équilibre est caractérisé par la constante de dissociation Kd(T) = (ou par
Kf = = constante de formation).
Un complexe est d'autant plus stable que Kd est faible donc pKd est élevé.
Un complexe très stable (très peu dissocié) est dit parfait dès que pKd > 5 (analogue
d'un acide faible).
b- Domaines de prédominance
8
Si les espèces chimiques A et L provenant de la dissociation du complexe AL ne
c- Complexes successifs
Comme pour les polyacides, un complexe peut fournir successivement plusieurs
ligands identiques.
Ag(NH3)2+ Ag(NH3)+ + NH3 pKd1 = 3,9
Ag(NH3)+ Ag+ + NH3 pKd2 = 3,3
L'ion Ag(NH3)+ peut être donneur ou accepteur du ligand NH3 (comme l’ampholyte).
d. Prévision de réaction
Compétition entre 2 ligands pour un même accepteur Compétition entre 2 accepteurs pour un même ligand
Le 3ème équilibre est la conséquence des deux premiers et a pour constante d'équilibre
(dans le premier cas):
K3 = =
Si le complexe AL2 est beaucoup plus stable que AL1, Kd2 ≪Kd1 ou pKd2≫ pKd1, alors K3 est
très élevé et la réaction (3) est pratiquement totale dans le sens 1
d'ou ≫
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La réaction prépondérante est la réaction de formation du complexe le plus stable.
Exemple : si l'on ajoute des ions S2O32− dans une solution du complexe
Ag(NH3)+ (pKd = 3,3), ce complexe sera détruit par formation de Ag(S2O3)− plus
stable (pKd = 7,4).
Remarques :
les complexes formés avec un même ligand et un ion métallique pouvant présenter
deux degrés d’oxydations, celui qui a le degré plus élevé sera le plus stable.
La chélation augmente le nombre de particules indépendantes en solution ; c’est
pourquoi les complexes avec l’EDTA sont très stables.
Agents complexants
L’agent complexant ou chélateur est un ligand capable de piéger des ions. Les ligands
utilisés dans les dosages de cations doivent posséder au moins une paire d’électrons non-liants
disponibles pour se lier à l’ion piégé (central) par des liaisons dative (de coordinence).
L’EDTA est un puissant agent complexant possédant 6 sites de fixation possibles pour
les ions métalliques : 4 COOH et 2 amines tertiaires.
Fixation des ions calcium par l’EDTA (M2+ correspond à un cation divalent Ca2+ou Mg2+)
Toutefois, dans les conditions utilisées ici, deux des fonctions COOH ne sont pas
réactives. Au cours des dosages, la forme d’EDTA utilisée complexe les cations divalents
(M2+ = Mg2+ et Ca2+) dans un rapport stœchiométrique 1/1 (1 mole d’EDTA complexe 1 mole
de cations divalents (M2+)). A l’équivalence, on a donc : nEDTA = nM2+
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Indicateurs colorés
Le dosage simultané des ions Ca2+ et Mg2+ est réalisable par une solution d’E.D.T.A
en présence de Noir Eriochrome T (NET) comme indicateur et en opérant en milieu tamponné
à pH=10.
Le NET permet le dosage simultané des ions Ca2+ et Mg2+. Il peut fixer ces ions en
présence desquels il est rouge-bordeaux au pH du dosage. Lorsque tous les ions Ca2+ et Mg2+
sont chélatés par l’EDTA, il vire au bleu.
Avant l’ajout de l’EDTA (Y4-) : Mg2+ + NET (bleu) == [Mg- NET]2+ (rouge)
Après l’ajout de Y4- à pH=10 : [Mg- NET]2+ (rouge) + Y4- == [Mg- Y]2- + NET (bleu)
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Le moment cinétique orbital total et ML sa
projection sur une direction privilégiée.
L-S J L+S .
(2J+1) valeurs de MJ
12
Exemple 1 : 3P (S=1, L=1), L-S J L+S alors 1-1 J 1+1 donc J=0, 1, 2
3
P2
3
P se scinde en autant de niveaux proches qu’il y a de valeurs de J : 3P 3
P1
3
P0
M
J
2
3P 1
2
0
-1
-2
3P
3P 1
1
0
-1
3P
0
0
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II. 3 Atome à plusieurs électrons célibataires. Recherche de L et S.
Pour déterminer les termes quantiques de L et S on applique la méthode suivante dite
de Russel-Saunders ou LS :
On détermine le nombre quantique magnétique orbital total ML et le nombre quantique
orbital total L : ML = Σml L (ml = nombre quantique magnétique orbital)
On détermine le nombre quantique magnétique de spin total MS et nombre quantique de
spin total S : MS = Σmsi S (msi = +1/2 ou – 1/2 : nombre quantique magnétique
de spin)
| l 1- l 2| L l 1+ l 2
L= l 1+ l 2, l 1+ l 2-1, l 1+ l 2-2,…,| l 1- l 2|
|s1-s2| S s1+s2
S = s1+s2, s1+s2-1, s1+s2-2,…, |s1-s2|
s = 1/2
Exemple 1 : Configuration externe ns1np1
- l1=0, s1 = ½ l2=1, s2 = 1/2
Méthode de Russel-Saunders
| 1- 0| L 1+ 0 donc L = 1 et |1/2-1/2| S 1/2+1/2 donc S = 0, 1.
Pour L = 1 et S = 0 le terme est 1P (J=1)
Pour L = 1 et S = 1 le terme est 3P (J=0, 1, 2)
Lmax = 2 Smax = 0 : 1D
Dégénéré 5 fois : -2 ≤ML≤2 et -0 ≤MS≤0
Lmax = 1 Smax = 1 : 3P
Dégénéré 9 fois : -1 ≤ML≤1 et -1 ≤MS≤1
Lmax = 0 Smax = 0 : 1S
Dégénéré 1 fois : -0 ≤ML≤0 et -0 ≤MS≤0
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La dénérescence totale 5+9+1=15
15
MS +1 0 -1
ML
+ -
+2
(1 1 )
+ + + - - + - -
+1
(1 0 ) (1 0 ) (1 0 ) (1 0 )
+ + + - - + + - - -
0
(1 -1 ) (1 -1 ) (1 -1 ) (0 0 ) (1 -1 )
+ + + - - + - -
-1
(-1 0 ) (-1 0 ) (-1 0 ) (-1 0 )
+ -
-2
(-1 -1 )
Prenons le micro-état (1+,1-) qui correspond à ML = 2 d’où le terme est D et MS = 0 d’où 1D.
16
Lequel correspond au terme fondamental 3P
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Le tableau suivant représente l’éclatement du niveau dn sous l’action des répulsions électroniques.
Un travail considérable a été accompli pour tenter de formuler des théories capables de
décrire les liaisons dans les composés de coordination et de prédire leurs propriétés. Le
premier succès, dans cette perspective, a été la théorie de la liaison de valence établie par
Sigdwick-Pauling. Après, La théorie du champ cristallin (TCC) et ses modifications, que
l'on connait sous le nom de théorie du champ des ligands (TCL) ou théorie du champ des
coordinats est devenue prédominante et a puisé son formalisme d'une autre théorie qui est la
théorie des orbitales moléculaires.
Bien que les théories de la liaison de valence et du champ cristallin aient été largement
dépassées comme modèles de travail, elles continuent à apporter leur contribution aux études
actuelles sur les composés de coordination. Il faut donc savoir évaluer les modèles anciens
pour bien comprendre les modèles modernes.
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électroniques) et un acide de Lewis (le métal ou l'ion métallique qui possèdent des orbitales
vides) avec la formation entre eux d'une liaison covalente de coordination (ou liaison dative).
On cherche alors comment peuvent être hybridées les orbitales d avec d'autres
orbitales (s et/ou p) du même atome (ion métallique) pour donner de nouvelles orbitales
dirigées suivant la symétrie du complexe :
Le type d'orbital hybride formé est fonction de la géométrie du complexe :
Exemple
[Cu(NH3)2]+ ; Cu+ : [Ar] 3d104s04p04d0
[Zn(NH3)4]2+ ;
Zn2+ : [Ar] 3d104s04p04d0
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Dans certains cas, on est obligé d'admettre que l'orbitale atomique hybride fait
intervenir les orbitales atomiques 4d pour respecter la géométrie et le moment
magnétique observé. L'ion Fe3+(3d5) présente les deux types d'hybridation :
HANS BETHE et JOHN HASBROUCK VAN VLECK ont mis au point la théorie du
champ cristallin dans les années 1930. Elle a d’abord été utilisée en chimie du solide avant
d’être appliquée en chimie de coordination.
Ce modèle est fondé sur une interaction purement ionique (atome central = charge
positive ; ligand avec doublet libre = charge négative). Ainsi, en considérant les ligands
comme de simples charges ponctuelles négatives, il a été montré que le champ électrique
appelé champ cristallin, détruit la symétrie sphérique de l'ion gazeux. Cette levée de
dégénérescence des orbitales d dépend de la géométrie de l'ion dans le complexe.
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repoussées que les orbitales dont les lobes se trouvent entre les axes (dxy, dxz et dyz). Il en
résulte un dédoublement en deux groupes notés eg et t2g (figure 2). La grandeur du
dédoublement est notée ∆o où ∆o = 10Dq.
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Figure 3- Dédoublement des orbitales d dans un champ tétraédrique
Configurations possibles pour un métal d5, à gauche la configuration haut spin, à droite
la configuration bas spin dans un champ octaédrique.
H.S B.S
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Configurations pour ion d2, à gauche et un autre ion d7 à droite dans un champ
tétraédrique.
dn Oh Td
n Champ faible champ fort tjrs champ faible
1 -0,4Δo -0,4Δo -0,267Δo
2 -0,8Δo -0,8Δo -0,534Δo
3 -1,2Δo -1,2Δo -0,356Δo
4 -0,6Δo -1,6Δo + P -0,178Δo
5 0 -2Δo + 2P 0
6 -0,4Δo -2,4Δo + 2P -0,267Δo
7 -0,8Δo -1,8Δo + P -0,534Δo
8 -1,2Δo -1,2Δo -0,356Δo
9 -0,6Δo -0,6Δo -0,178Δo
c. Facteurs influençant ∆O
- Nature du ligand : Il existe une série empirique qui permet de classer les ligands par valeurs
de ∆O croissantes. C’est la série spectrochimique :
L’ordre des ligands dans la série peut surprendre : l’ion fluorure pour qui la charge est très
localisée devrait créer un champ plus fort que l’ion iodure, ce qui n’est pas observé
expérimentalement.
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– Degré d’oxydation du métal : Plus le métal est chargé positivement, plus les ligands seront
proches. ∆O sera plus grand car les orbitales eg seront encore plus déstabilisées (tableau 1).
– Nature de l’ion central : ∆O diminue quand on monte dans une colonne et diminue sur une
ligne. Les métaux d4 et d5 sont donc en général bas spin (tableau 2).
Mn(H2O)6]2+ 8 000
– La géométrie : Le champ des ligands est plus faible en géométrie tétraédrique qu’en
géométrie octaédrique. Le comportement haut spin est donc généralement observé en
géométrie tétraédrique.
d. Facteurs influençant P
L’énergie d’appariement P diminue en descendant une colonne. En effet, les orbitales
d sont de plus en plus diffuses ce qui diminue la répulsion électrostatique. Cela favorise
également le fait que les métaux d4 et d5 soient bas spin.
24
La spinelle directe : Les ions A occupent un huitième des sites tétraédriques et les
ions B la moitié des sites octaédriques.
La spinelle inverse : les ions B occupent un huitième des sites tétraédriques et un
quart des sites octaédriques, les ions A occupent un quart des sites octaédriques.
Les ions O2- forment un champ faible. On a les paramètres suivant pour l’ESCC :
Ion Site ESCC
Fe2+ octaédrique - ∆O
tétraédrique - ∆t = - ∆O
On prévoit grâce à la théorie du champ cristallin une structure spinelle inverse pour la
magnétite, c’est bien cette structure qui est observée expérimentalement.
25
L’effet Jahn-Teller apparait pour des configurations avec les orbitales atomiques t2g ou eg
inégalement peuplés. Il est important pour un nombre impair d’occupation du niveau eg.
26
= ΔP 1,3 Δ0
27
V.3 Couleurs et introduction aux propriétés optiques et magnétiques.
a. Explication de la couleur des complexes des éléments de transition
Cette couleur est due à la transition électronique de type d-d au cours de laquelle un
électron passe du niveau t2g au niveau eg pour une géométrie octaédrique. Ces transitions
résultent de l'absorption d'un photon de la lumière visible et la couleur observée correspond
à la couleur complémentaire
Cas de Ti(H2O)63+ : composé paramagnétique de couleur violette
Ti3+ est un ion d1 : l'absorption d'un photon permet la promotion du seul électron du
niveau t2g vers le niveau eg, donc d'un état fondamental (énergie E0) à un niveau excité
(énergie E1) voir schémas qui permettent de construire le diagramme d'Orgel.
La transition d-d consiste au passage d'un électron du niveau t2g1-eg0 au niveau t2g-
eg1 et nécessite une énergie Δ0. Une seule bande d'absorption est alors attendue.
Si on associe à un métal donné des ligands de plus en plus champ fort on constate une
différence de plus en plus grande entre t2g et eg
Effectivement, le spectre d'absorption de l'ion Ti(H2O)63+ ne présente qu'une bande
autour de 510 nm (région verte du spectre visible) ; il apparaît donc, à notre œil, comme
présentant la couleur complémentaire (spectre blanc - bande verte = violet rouge).
Calcul de Δ0 :
En Joule : Δ0= ΔE = = = 3,894.10-19 J
28
En ev : Δ0= ΔE/1,6.10-19 = . = 2,43 ev
En cm-1 : Δ0= ΔE = = = 19607 cm-1
Soit pour un ligand H2O : ΔO= 19607 / 6 = 3268 cm-1
Lorsqu'il y aura plusieurs électrons célibataires, plusieurs transitions t2g→eg seront
possibles. Celle d'énergie la plus faible (Δ0 le plus petit) correspondant à abs la plus
grande.
- Expérimentalement :
Δ1= Δ0 pour la transition t2g5eg2→t2g4eg3
Δ2= 2 Δ0 pour la transition t2g5eg2→ t2g3eg4
- Expérimentalement :
Δ1=1/1250.10-7=8000 cm-1
Δ2=1/520.10-7=19230 cm-1
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Interprétation des valeurs de Δ (Δo, Δt ou ΔP)
Couleur
Complexe Couleur absorbée λabs (nm) Δo (cm−1)
du complexe
[Co(NH3)6]3+ Jaune Violet 380 26316
[Co(NH3)5NCS]2+ Orange Bleu 470 21277
[Co(NH3)5H2O]2+ Rouge Bleu-vert 500 20000
[Co(NH3)5Cl]2+ Pourpre Jaune-vert 530 18868
Trans[Co(NH3)4Cl2]+ Vert Rouge 680 14706
Pour cette série de complexes du cobalt III, on peut établir que la force des ligands
correspond au classement suivant : NH3> SCN−> H2O > Cl−
Remarque : si les orbitales d sont pleines (ions Zn2+, Cu+, Sc3+), les complexes
sont incolores car aucune transition d-d ne peut être observée.
Application : La figure suivante montre que le remplacement du ligand H2O par le
ligand NH3 dans le complexe du cuivre II fait passer la couleur de bleu pâle à bleu foncé
par simple augmentation de la force des ligands sans changement de géométrie.
30
De la même manière, on peut comprendre le changement de couleur observé
lorsqu'on laisse le chlorure de cobalt anhydre au contact d'une atmosphère humide
(passage du bleu au rose). Ici le changement de couleur est essentiellement lié à un
changement de géométrie.
L'hydratation de CoCl2 est un phénomène naturel car, d'une part H2O est un ligand
plus fort que Cl- et d'autre part le cobalt II est plus stabilisé en coordinence octaédrique
qu'en coordinence tétraédrique. Ce changement de ligand est associé à un changement de
géométrie (tétraèdre-octaèdre) et à une modification de la couleur. La réversibilité de la
réaction a donné lieu à des applications ludiques comme le baromètre (bleu = beau temps
et rose = temps pluvieux) ou l'encre invisible.
Le paramagnétisme est une propriété des molécules et des ions qui possèdent un ou
plusieurs électrons célibataires. Cette propriété traduit un comportement de répulsion de
l'échantillon vis-à-vis d'un champ magnétique. Les seules configurations électroniques des
complexes de transition en symétrie Octaédrique qui ne soient pas paramagnétiques sont les
31
cas t2g6 et t2g6eg4, correspondant respectivement aux cas d6 champ fort, par exemple Fe(CN)64-
et d10, par exemple les complexes du Zn(II). Le paramagnétisme d'un échantillon se mesure
avec une balance de Gouy, une balance de Faraday ou un magnétomètre à SQUID. La
grandeur correspondant à cette notion est le moment magnétique, noté µ (il s'exprime
en magnéton de Bohr, de symbole B). Sa valeur, dans le cas des complexes des éléments de
transition, est bien approximée par la formule du spin seul :
= B ou bien =2 B
Où n est le nombre d'électrons célibataires dans la structure électronique.
S est le spin total. S = n/2. Exemples :
n = 1, soit µ = 1,73 B . Exemple d1 comme Ti(H2O)63+ ;
n = 2, soit µ = 2,83 B . Exemple d2 comme V(H2O)63+ ;
n = 3, soit µ = 3,87 B . Exemple d3 comme Cr(H2O)62+ ;
n = 4, soit µ = 4,90 B . Exemple d4 comme Cr(H2O)63+ ;
n = 5, soit µ = 5,92 B . Exemple d5 comme Mn(H2O)62+.
V. 4. Energie réticulaire :
Cette énergie correspond à la formation d’un composé ionique à partir des
cations et anions. Prenant l’exemple de la fluorine. F- se loge dans un champ cristallin
tétraédrique.
M2+ + 2 F- → MF2
Htotal = Hret + ESCC
La variation de l’enthalpie d’hydratation pour les ions M2+ de la première famille des
éléments de transition est représentée sur la figure suivante :
M2+(g) + 6 H2O(l) → [M(H 2O)6]2+(aq)
32
Ca2+, Mn2+, and Zn2+ ont les configurations d0, d5, et d10, donc leurs ESCC sont
nulles. Pour les autres ions métalliques, L’ESSC s’ajoute à l’énergie d’hydratation.
Hhyd corrigée =
Hexp - ESCC
Remarque
Malgré de nombreuses avancées dans la description des complexes grâce à la théorie
du champ cristallin, elle ne permet que de décrire les propriétés essentiellement dues au métal
le magnétisme, la couleur. Ce modèle ne permet pas encore d’expliquer la série
spectrochimique qui est liée à la nature des ligands. De plus le fait que le complexe soit un
édifice stable ne ressort pas encore distinctement, d’où vient la stabilisation ? La couleur des
complexes est en partie expliquée puisqu’elle vient de l’excitation d’un électron, cependant,
pour MnO4-, le manganèse est au degré VII, il n’y a donc pas d’électrons dans les orbitales d.
On ne peut pas pour l’instant expliquer la couleur violette intense de ce complexe.
Cette théorie est basée sur l’interprétation du caractère covalent de la liaison métal –
ligand. Elle tient compte du réarrangement des niveaux d’énergie des orbitales atomiques
pour former des orbitales moléculaires (OM). Elle permet de rendre compte à la fois des
propriétés optiques et magnétiques ainsi que de la géométrie.
Les orbitales moléculaires sont obtenues par combinaisons linéaires des orbitales
atomiques de valence de l’atome métallique et des ligands. Les combinaisons linéaires se font
entre orbitales atomiques de symétrie favorable au recouvrement et d’énergie voisine. Elles
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permettent de répartir les électrons (issus du métal et des ligands) sur les niveaux énergétiques
associés aux OM.
L’atome métallique peut utiliser jusqu’à 9 OA externes pour accueillir les doublets
électroniques venant des ligands: 5 OA nd (ou (n + 1))d, 1 OA (n + 1)s et 3 OA (n + 1) p.
Dans le cas général, c’est à dire pour un nombre de coordination N donné, on formera N OM
liantes et N OM antiliantes. Il reste donc (9-N) OM non utilisées, sans possibilité de
recouvrement et appelées non liantes.
Selon la nature des ligands, les liaisons formées entre le métal et les ligands sont soit
de type σ soit de type π, les recouvrements entre ces orbitales se faisant en respectant les
règles de symétrie.
6 O.A. : dx2−y2, dz2, s, px, py, pz ont leur lobes orientés suivant les axes Ox, Oy et Oz
c'est à dire dans les directions des liaisons Métal-Ligand et par suite conduiront à des
liaisons de type σ .
3 O.A. : dxy, dxz, dyz sont au contraire orientées pour l'établissement de liaisons π ou
bien ne forment pas de liaisons.
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Les orbitales de l’ensemble t2g dont les lobes sont dirigés entre les axes des liaisons ne
participent pas au recouvrement avec les orbitales des ligands. Les recouvrements ne
2 2 2
pourront donc se faire qu’entre les orbitales des groupes s, px, py, pz et dz , dx - y du métal et
celles des ligands.
Chacun des 6 ligands dispose d’une orbitale de type σ. Pour que les orbitales des
ligands puissent se recouvrir avec celles du métal, il est nécessaire qu’elles aient la même
symétrie. Il faudra donc combiner les O.A. des six ligands pour obtenir 6 O.A. hybrides de
symétrie adaptée à celles des OA métalliques.
2 2 2 2
Ψ(σdx -y ) = C5 φ(3dx -y ) ± C6 (σ2 - σ3 + σ4 - σ5)
2
Ψ(σdz2) = C7 φ (3dz ) ± C8 (2σ1 + 2σ6 – σ2 – σ3 – σ4 – σ5)
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La figure à droite donne l’allure générale d’un diagramme d’énergie OM
antiliantes
OM
liantes
3+
b. Diagramme d’orbitales moléculaires du complexe [Ti(H2O)6]
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VI.2 Influence des liaisons donneurs et accepteurs
En plus des liaisons σ, de nombreux ligands peuvent former des liaisons π avec le
métal. Pour cela, il faut que le coordinat possède des orbitales de symétrie π.
(dxy, dyz, dxz) et t1u (Px, Py, Pz). Les membres de l’ensemble t1u
participent déjà aux liaisons σ.
Les liaisons π résulteront donc du recouvrement latéral des orbitales t2g du métal
(jusque-là non liantes vis à vis de la liaison σ) avec les orbitales t2g des ligands.
Quant aux orbitales t2u et t1g du groupe des ligands, elles resteront non liantes étant
donné qu’il n’existe pas d’orbitales du métal de symétrie adaptée.
Le niveau des orbitales eg* n’est pas affecté par l’interaction π, Δo est réduit lorsqu'il
y a une liaison π.
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♦ Cas 2 : ligand type π accepteur (ex : CO, CN-, NO2-, …) → Δo est augmenté
Un ligand π accepteur est un ligand qui a
des orbitales π pleines et qui sont plus basses
en énergie que celles du métal. Il dispose en
plus d’orbitales π* (vides) et généralement
plus hautes en énergie que celles du métal.
Ces orbitales π* vont alors se recouvrir
avec les orbitales t2g du métal. Après
recouvrement, l’orbitale moléculaire liante π
t2g (à fort caractère métallique) est abaissée
en énergie alors que l’orbitale moléculaire antiliante (à fort caractère ligand) est repoussée
vers les hautes énergies. Les électrons du métal viennent occuper les orbitales π t2g situées
à un niveau d’énergie inférieur à celui d’avant la prise en compte de la liaison π. Il y a
donc stabilisation du complexe suite à la formation de la liaison π. Le niveau e g* non
affecté par cette liaison, Δo est augmenté.
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[CrF6]3-
-1 [Cr(CN)6]3-
0=15060cm
-1
0=26600cm
Remarque :
39
40