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STÉRÉOCHIMIE CONFORMATIONNELLE
Le méthylbutane
1 2 3 4
Le groupe méthyle est connecté à l’atome de carbone n°2 de la chaîne. Cependant, il est inutile de
nommer la molécule 2-méthylbutane car aucun autre numéro ne serait possible (le numéro 2 est
évident). En effet, si on plaçait le groupe méthyle sur l’atome 1 ou 4, alors la chaîne carbonée aurait
une longueur de 5 atomes et on nommerait la molécule pentane.
Si on plaçait le méthyle sur le carbone n°3, alors on serait amenés à changer la numérotation de la
chaîne de manière à affecter au méthyle le numéro le plus petit possible… donc le numéro 2 !
2) On envisage dans cet exercice la rotation autour de la liaison C" − C$ : le carbone n°2 porte deux
groupes méthyle et un atome d’hydrogène (on le place, par exemple, au premier plan dans la
projection de Newman) ; le carbone n°3 porte un seul groupe méthyle et deux atomes d’hydrogène.
On obtient les trois conformères décalés en fixant, par exemple, l’atome de carbone n°2 au premier
plan et en faisant tourner à chaque fois de 120° l’angle dièdre :
CH3 H H
H3C CH3 CH3 H C CH3
H3C 3
H H H CH3 H3C H
H H H
A B C
Dans A, on recense deux interactions gauches entre méthyles (répulsion stérique d’environ
10 kJ⋅mol./ pour chacune), alors qu’en B et C, il n’y en a qu’une.
A est donc moins stable, d’environ 10 kJ⋅mol./ , que B et C.
B et C sont images l’une de l’autre dans un miroir, leur stabilité est donc rigoureusement la même.
Attention, B et C sont images dans un miroir mais ce ne sont pas des énantiomères pour autant : ce sont
des isomères de conformation : c’est la même molécule, le méthylbutane, achiral, qui a changé d’angle
dièdre.
En perspective de Cram, on trouve (l’œil, placé au-dessus, voit la perspective de Newman dessinée
précédemment) :
CH3 CH3 CH3
H CH3 H CH3 H CH3
H CH3 H H3C
H H H
H3C H
A B C
3) En passant d’un conformère à un autre, on franchit des barrières de potentiel. Les états de
transition (maxima d’𝐸1 ) sont atteints pour les conformations éclipsées, qui sont défavorables en
HH HH
40
H
H3C CH3
H
30
H
H3CH H
H3C CH3
H3C CH3
20 A CH3 H CH3
H3C CH3
H
H3C H CH3 A
H H3C CH3
10 H H
B C
H H H
H
0
0 60 120 180 240 300 360
angle diËdre (∞)
angle dièdre (°)
4) Pour placer les valeurs approximatives des énergies potentielles sur le graphe précédent, on
choisit l’origine des énergies potentielles en supposant une absence totale de répulsion stérique et une
conformation décalée (référence à l’éthane).
Comme on l’a dit à la question 2, on peut ainsi placer A à environ 20 kJ⋅mol./ et B et C à 10 kJ⋅mol./ .
Lors du passage de A à B, l’état de transition est à environ 45 kJ⋅mol./ (10 pour l’éclipse + 30 pour la
répulsion stérique maximale méthyle-méthyle + 5 pour la répulsion stérique entre méthyle et H). Il
faut donc franchir une barrière de 25 kJ⋅mol./ pour passer de A à B et de 35 kJ⋅mol./ pour passer de B
à A, ou de C à A.
Enfin, l’état de transition entre B et C est à environ 25 kJ⋅mol./ (10 pour l’éclipse + 3×5 = 15 pour les
répulsions stériques entre méthyles et H). La barrière à franchir entre B et C est donc d’environ
15 kJ⋅mol./ .
Notons qu’il est plus facile de passer de B à C que de B ou C à A… mais à température ambiante, en
raison des chocs incessants entre les molécules, ces deux barrières restent toutes les deux aisément
franchissables : il y a quasiment libre rotation autour de la liaison C − C.
Butane vs éthane-1,2-diol
5) Représentations topologiques :
OH
HO
butane éthane-1,2-diol
Èthane-1,2-diol
6) En conformation gauche, les groupes méthyle du butane sont en situation de répulsion stérique,
ce qui n’est pas le cas en anti :
CH3 CH3
H CH3 H H
H H H H
H CH3
gauche anti
Pour l’éthane-1,2-diol, il peut se former une liaison hydrogène intramoléculaire. Les atomes OCCOH
impliqués sont en effet à bonne distance (il s’établit une sorte de cycle à cinq atomes). Cette liaison
hydrogène est très attractive et favorise ainsi la conformation gauche :
liaison
liaison
hydrogène
hydrogËne
H H
O OH
H O H H
H H H H
H OH
gauche anti
Cyclohexanes disubstitués
4 3 2 1
2 3
1
6 2
5 3
4
a) Configuration trans.
La conformation présentée est la plus stable (les deux substituants en position équatoriale).
Projection plane :
b) Configuration cis.
Le groupe isopropyle est plus volumineux que le groupe hydroxyle ; la conformation la plus stable est
donc la chaise où le groupe isopropyle est en position équatoriale :
HO CH(CH3)2
CH(CH3)2 OH
Projection plane :
iPr
OH
c) Configuration trans.
La conformation présentée est la plus stable (le substituant le plus volumineux, le groupe méthyle,
tétraédrique, est en position équatoriale).
La fonction ester étant plane (carbone fonctionnel AX $ ), elle crée moins de répulsion stérique
1,3 −diaxiale que le groupe méthyle.
Projection plane :
H3C COOCH3
d) Configuration trans.
La conformation la plus stable est celle où les deux substituants sont en position équatoriale :
Cl
CH3
Cl
CH3
Projection plane :
CH3
Cl
e) Configuration cis.
La conformation présentée est la plus stable (le substituant le plus volumineux, l’éthyle, est en
position équatoriale).
Projection plane :
I
f) Configuration trans.
La conformation présentée est la plus stable (les deux substituants en position équatoriale).
Projection plane :
Br
NH2
g) Configuration cis.
La conformation présentée est la plus stable (les deux substituants en position équatoriale).
Projection plane :
OMe
CH3
h) Configuration cis.
La conformation la plus stable est celle où les deux substituants sont en position équatoriale :
F
OH
F OH
Projection plane :
OH
F
i) Configuration cis.
Le groupe carboxylique est plus volumineux que l’atome de brome ; la conformation la plus stable est
donc la chaise où le groupe carboxylique est en position équatoriale :
O OH
C Br COOH
Br
Projection plane :
HOOC
Br
9) On dessine la première chaise, par exemple celle de gauche, selon la perspective habituelle. On
se rend alors compte qu’il existe deux façons de connecter la deuxième chaise :
- soit en plaçant les branches carbonées en cis, donc l’une en position axiale et l’autre en
équatoriale puisqu’il s’agit de deux atomes de carbone consécutifs. On complète alors la
chaise de droite par parallélisme des liaisons :
décaline cis
- soit en plaçant les branches carbonées en trans : dans ce cas, il faut occuper les positions
équatoriales (les deux axiales sont impossibles sinon on ne pourrait pas refermer la chaîne de
droite) :
décaline trans
10) Projections de Newman (vues dans l’axe de la liaison commune aux cycles) :
- pour la décaline cis :
H
H H
H H
H
H H
H H
- pour la décaline trans :
H H H
H H
H H
H H H
On constate que dans les deux cas, les groupes carbonés sont en conformation décalée gauche, ce qui
est parfaitement normal dans une conformation chaise.
11) Décaline cis : lors du basculement des chaises, elle peut passer par une conformation avec plan
de symétrie, ce qu’on peut voir dans une projection plane :
Décaline trans : On remarque que la conformation dessinée ci-dessus admet un centre de symétrie, ce
qui prouve que la molécule est achirale :
centre de symétrie
On peut également prouver que la molécule est achirale en montrant la présence d’un plan de
symétrie contenant la liaison C − C commune aux cycles, ce que l’on voit bien sur la projection de
Newman :
H H H
H H
H H
H H H
plan de symÈtrie
plan de symétrie
(perpendiculaire ‡ la feuille)
(perpendiculaire à la feuille)
12) On dessine les conformères chaise du cyclohexane de manière usuelle, en remplaçant deux
atomes de carbone par des atomes d’oxygène :
OH
O
O O OH
O
4) Les pouvoirs rotatoires étant additifs, le pouvoir rotatoire que l’on mesure est la somme du
>
pouvoir rotatoire de la leucine, de concentration 𝐶8 et de l’énantiomère de la leucine, de pouvoir
2??
#$℃ 12 12 2??1>
rotatoire spécifique − 𝛼 D = +10,8 °⋅dm ⋅g ⋅mL et de concentration 𝐶8 :
2??
𝑥 100 − 𝑥
𝛼8ABCDé = −1,90° = 𝛼 #$℃
D ×ℓ× 𝐶 + − 𝛼 #$℃ ×ℓ× 𝐶8
100 8 D
100
#$℃
𝛼 D ×ℓ×𝐶8
𝛼8ABCDé = −1,90° = 𝑥 − 100 + 𝑥
100
On en déduit :
La molécule possède un plan de symétrie (dans certaines de ses conformations) : elle est donc
achirale.
Une molécule possédant deux atomes asymétriques et un plan de symétrie entre eux est qualifiée de
composé méso.
j) Cl
H R
H
Cl R
La détermination des stéréodescripteurs est le moyen le plus rapide de raisonner ici : comme on
trouve deux descripteurs R, la molécule est nécessairement de configuration différente de son image
dans un miroir, qui aurait ses deux descripteurs S : la molécule est donc chirale.
Remarque : avant l’étude du paragraphe sur les stéréodescripteurs, le seul moyen dont on dispose pour
prouver la chiralité est de dessiner l’image dans un miroir en projection plane/Cram et d’expliquer qu’elle
n’est pas superposable :
Cl Cl
Cl Cl
diffÈrentes...
différentes…
k) biphényle l) hexahélicène
Dans ces deux exemples, les molécules sont chirales.
Pour le biphényle, la rotation autour de la liaison CC liant les cycles est entravée par les groupes nitro
et carboxylique. Cette conformation est donc pratiquement figée : or pour superposer la molécule à
son image dans un miroir, la rotation autour de la liaison CC serait impérative.
Remarque : dans ce cas particulier de blocage conformationnel, les deux énantiomères du biphényle sont
qualifiés d’atropo-isomères.
Pour les hélicènes, la molécule n’est pas superposable à son image dans un miroir, comme ne l’est pas
non plus une hélice, une vis, une spirale…
úœil
il
b)
3CH3
(R)-1-Èthoxy-3,4,4-trimÈthylpentane
4 CR 1
H C(CH3)3
2 CH CH OCH CH
2 2 2 3
c)
H5C2
2 Cl
H 3C 1
1 S4 (3S,4R)-3-chloro-4-méthylhex-1-ène
(3S,4R)-3-chloro-4-mÈthylhex-1-Ëne
3
4 R2 H
H 3 CH CH2
d)
H Cl
4 1 (R)-4-bromo-2-chlorobutan-1-ol
OH (R)-4-bromo-2-chlorobutan-1-ol
Br 3R2
2C
(S)-2-méthylbut-3-ynal
(S)-2-mÈthylbut-3-ynal
4 C 1 H
H S C
H3C
3 O
N 4 CH3
1 H
g) CH 2CH2N(CH
3 )2 i)
S 3
2 3 4 3 2
H3C H S
h) 1
H4 H4 1
S 2 1 2 2 3 2 S Cl 4H C
CH2
4 3
3 S R
1 1
2 4 H4 2 3 H4 H3C
Cl H R
chlorphéniramine S 2 3 H 3 limonène
(un décongestionnant) Cl1 1 S
OH OH (dans les arbres, fruits…)
1
H Cl
H Br H Br
Les deux molécules sont rigoureusement identiques.
2ème couple :
Les deux molécules présentent les mêmes connexions entre atomes : il s’agit du 1-méthylcyclohexanol
dans les deux cas.
Elles sont pourtant manifestement différentes dans l’espace (un OH axial ne peut être superposé à un
équatorial…) : ce sont donc des stéréo-isomères.
Les groupes axial et équatorial d’un même carbone du cycle sont inversés : on peut donc penser qu’il
s’agit des deux conformations chaise du 1-méthylcyclohexanol.
Pour s’en assurer, on réalise le basculement selon la méthode usuelle :
CH3
OH
OH CH3
= CH3
OH
En retournant la molécule obtenue, on constate bien qu’elle est superposable à celle de droite.
Il s’agit donc des deux conformères chaise du 1-méthylcyclohexanol.
3ème couple :
Ces deux molécules sont identiques en deux dimensions, puisqu’il s’agit de butan-2-amines.
Mais il n’est pas évident du premier coup d’œil de voir si elles sont superposables ou non dans
l’espace. Le plus adroit est de s’apercevoir que le carbone fonctionnel est asymétrique et de lui
attribuer son stéréodescripteur :
3 1
CH3 NH2
CH3CH2
2
S 4
H R
H NH2 3 CH2CH3
1 H3C 2
4
On s’aperçoit alors immédiatement que les molécules sont différentes dans l’espace (𝑅 ≠ 𝑆) : ce sont
des stéréo-isomères.
De plus, un changement de conformation ne peut pas inverser la configuration absolue autour d’un
atome asymétrique : ce sont des stéréo-isomères de configuration.
Enfin, il n’y a pas d’autre atome asymétrique ni de raison particulière d’asymétrie dans le reste de la
molécule : d’après le changement de l’unique descripteur, on en déduit que ces molécules sont images
l’une de l’autre dans un miroir.
Ces deux molécules sont des énantiomères.
2 R 4 H H3C 3 S 2
1 3
CH3 H4 1
2
1 Cl Cl 1
2
3 3
R 4
H
H4 R
On s’aperçoit alors directement que ces molécules sont de configurations différentes, car l’un des
stéréodescripteurs est différent, mais non énantiomères car l’image d’un (𝑅, 𝑅) serait un (𝑆, 𝑆). Ce sont
donc des diastéréo-isomères.
5ème couple :
Il s’agit de 2-méthylcyclohexanols. Les substituants sont tous deux équatoriaux, mais il n’est pas
évident de savoir du premier coup d’œil si les molécules sont superposables, parce que les
perspectives sont différentes.
Le mieux est alors de déterminer les descripteurs des atomes asymétriques :
1
OH H
R H4 4 S3
3 2
21
3 1 CH
CH3 2 OH 3
2
R 3
1
4
H
4
H
S
Les molécules sont donc de configurations différentes.
Comme les deux descripteurs sont inversés et qu’il n’y a pas d’autre atome asymétrique ou source
d’asymétrie dans le reste de la molécule, on en déduit :
Ces molécules sont énantiomères.
diastÈrÈo- isomËres
diastéréo-isomères
HO H H OH
H 3C CH3 H 3C CH3
S H énantiomères
ÈnantiomËres R
C H
C
H E CH3 E
H CH3
CH3 CH3
2) La molécule proposée ici possède deux atomes asymétriques et une liaison double
dissymétrique non incluse dans les cycles. Il y a donc a priori 2% = 8 combinaisons de descripteurs…
mais certaines combinaisons peuvent redonner plusieurs fois le même stéréo-isomère !
Pour trouver le nombre exact de stéréo-isomères, il faut les écrire et repérer l’existence de composés
méso, qui existent inévitablement car la molécule comporte deux atomes asymétriques identiquement
substitués :
plan de symÈtrie
plan de symétrie
H OH H OH HO H HO H
H3C CH3 H3C CH3 H3C CH3 H3C CH3
C C
R R S S
H Z H H Z H
CH3 H3C ÈnantiomËres
énantio- CH3 H3C
mères
H OH HO H
H3C CH3 H3C H3C CH3 H3C
C H C
R S H
E R S
H H E
ÈnantiomËres
énantio-
CH3 CH3
H3C CH3 mères H3C CH3
H OH HO H
H OH
H3C CH3 H3C
C E H
R
S
H
CH3
H3C CH3
centre de symÈtrie
centre de symétrie HO H
méso, achiral
mÈso, achiral
Conclusion : la molécule possède 6 stéréo-isomères de configuration, dont deux couples
d’énantiomères et deux composés méso.
Hormis les deux relations d’énantiomérie indiquées, toutes les autres relations entre deux molécules
sont des relations de diastéréo-isomérie.
a) Les liaisons doubles restant identiques à elles-mêmes lorsqu’on regarde leur image dans un
miroir, le groupe Z, le groupe E, le groupe méthyle et l’hydrogène constituent bien quatre directions de
l’espace fondamentalement différentes, que l’on peut disposer en configuration absolue R ou S comme
s’il s’agissait de quatre simples atomes différents.
? est un atome asymétrique.
H3C H
Z * E
Br Br
Pour information :
On peut donc attribuer un stéréodescripteur R ou S à cet atome asymétrique. Pour cela, il faut décider
laquelle de la branche Z ou de la branche E est prioritaire. Comme l’arbre de développement CIP
habituel est exactement le même dans les deux groupes, on doit ajouter une règle complémentaire :
« Dans le cas de groupes diastéréo-isomères dus à une liaison double, on donne la priorité à la double
liaison dont le groupe prioritaire opposé au C* est en cis du C*. »
2H CH3 1
H3C H
trans 1 cis
H3C * H
2
Br Br
groupe prioritaire
D’où le descripteur R pour désigner la configuration absolue de cet atome asymétrique :
3 4
H3C H
Z 2 R 1 E
Br Br
La molécule contenant un atome asymétrique et un seul, elle est chirale.
Cette molécule possède un énantiomère, dont le descripteur de l’atome asymétrique est S.
Elle possède également deux diastéréo-isomères : celui dont les deux liaisons doubles sont Z et celui
où les deux liaisons doubles sont E. Ces deux molécules sont achirales, l’atome de carbone n’est alors
pas asymétrique.
Il y a donc 4 stéréo-isomères du 3,5-dibromo-4-méthylhepta-2,5-diène :
(2E,4R,5Z) ; (2E,4S,5Z) ; (2E,5E) ; (2Z,5Z)
b) L’atome ? est bien lié à quatre groupes différents, mais deux d’entre eux sont énantiomères ;
dans ce cas :
l’atome ? n’est pas asymétrique mais pseudo-asymétrique.
OH OH
Néanmoins, si on permute les groupes R et S liés à ?,on obtient un composé différent ; comme la
molécule n’a pas d’énantiomère, c’est nécessairement un diastéréo-isomère.
Pour information :
Afin de distinguer ces deux diastéréo-isomères qui ne diffèrent que par la répartition des quatre
groupes autour d’un atome pseudo-asymétrique, on utilise la nomenclature r/s (règles identiques à
R/S mais un atome de configuration r ou s ne s’inverse pas dans un miroir ; c’est un descripteur de
configuration relative, et non pas absolue).
Pour déterminer ce stéréodescripteur, il faut classer les deux groupes énantiomères par ordre de
priorité, ce que l’arbre classique CIP ne permet pas. On ajoute donc une nouvelle extension aux règles
CIP :
« Dans le cas de groupes énantiomères dus à des atomes asymétriques, on donne la priorité au groupe
portant le descripteur R sur le premier atome rencontré en venant de C*. » On peut dire : « R est
prioritaire sur S ».
1 4
4 1
HO H H OH
diastéréo-isomères
diastÈrÈo-isomËres
S r R S s R
3 2 3 2
OH OH OH OH
Dans le cas où les deux groupes portés par ? portent le même stéréo-descripteur, l’atome ? possède
alors deux groupes strictement identiques. Il n’est alors ni asymétrique, ni pseudo-asymétrique. On
obtient alors deux énantiomères :
OH OH
S S R R
ÈnantiomËres
énantiomères
OH OH OH OH
Finalement :
Il y a 4 stéréo-isomères de l’heptane-3,4,5-triol :
(3R,4r,5S) ; (3R,4s,5S) ; (3S,5S) ; (3R,5R)
SS SS RR RR
2 couples d’énantiomères
2 couples d'ÈnantiomËres
avec 4 atomes asymétriques
avec 4 atomes asymÈtriques
RS SR SR RS
RRRRS SSSSR
RRSSR SSRRS
Total : 16 stéréo-isomères
TOTAL : 16 stÈrÈo-isomËres
HOCH2 3 R 1 O 2 OH
1
4
H
H4 2 2 S3
2
4 3 3 1
H S S OH
3 2 R
HO 1 1 4
4 H
HO H
isomère alpha
Rappels : il faut recopier la molécule en 3 dimensions, de préférence exactement comme sur l’énoncé, pour
déterminer les stéréodescripteurs.
Il est conseillé d’utiliser des couleurs pour bien distinguer chaque atome asymétrique et les priorités
correspondantes.
Les atomes H éventuellement nécessaires doivent être ajoutés, afin qu’on distingue bien quatre numéros
autour de chaque atome asymétrique.
Les priorités des groupes doivent être indiquées, mais il n’est pas a priori nécessaire de les justifier par
l’arborescence de Cahn, Ingold et Prelog si l’énoncé ne le demande pas.
Pour l’isomère bêta, on constate que l’atome H et le groupe OH de l’atome de carbone sont inversés. Il
s’agit donc de l’autre configuration absolue, de descripteur R. Tous les autres atomes asymétriques ont
la même configuration que dans l’isomère alpha :
HOCH2 O OH
R H
H R
H S S R OH
HO H
HO H
isomère bêta
2) Entre 𝛼 et 𝛽, le carbone n°1 est de configuration absolue différente. Donc ce sont des stéréo-
isomères de configuration.
En revanche, comme les atomes de carbones n°2, 3, 4 et 5 ont la même configuration absolue dans les
deux molécules, on en déduit qu’elles ne sont pas images l’une de l’autre dans un miroir.
𝛼 et 𝛽 sont donc des stéréo-isomères de configuration qui ne sont pas des énantiomères :
ce sont des diastéréo-isomères.
OH CH2OH
CH2OH
HO O
HO
O
HO OH OH
OH OH
le plus stable
La conformation de gauche est bien plus stable, car un seul groupe OH est en position axiale (en
répulsion stérique avec deux H axiaux). Dans la conformation de droite, les répulsions stériques 1,3-
diaxiales sont bien plus défavorables (groupe CH% OH, très encombrant, avec groupe OH et atome H
en axial sur la face supérieure ; groupes OH entre eux sur la face inférieure).
Pour la molécule 𝛽, la situation est plus simple. Le conformère le plus stable est celui où tous les
substituants sont en position équatoriale :
OH CH2OH
CH2OH
HO O OH
HO OH O
HO OH
OH
le plus stable
4) De par la configuration de ses atomes asymétriques, la molécule 𝛽 existe dans une conformation
(à gauche ci-dessus) où tous les substituants sont en position équatoriale, où il n’y a donc aucune
répulsion 1,3-diaxiale. Ce n’est pas le cas pour 𝛼, où l’un des substituants est axial sur le conformère le
plus stable. On peut donc prévoir a priori que
𝛽 est plus stable que 𝛼.
HOCH2 O OH OH OH
R H HOCH2 R H O HOCH2 R O H
H S
H 3 H R
H S OH 4 2S
S R H R R OH H S S R OH
HO H HO H HO H
HO H 1
HO H HO H
isomère alpha isomère bêta
isomère acyclique
Notons que les configurations des quatre atomes asymétriques non concernés par la réaction ne sont
pas modifiées, par contre, le changement de fonction entraîne un changement des ordres de priorités
des groupes autour de l’atome n°4 dans l’isomère acyclique. Celui-ci change donc arbitrairement de
stéréodescripteur.
On demande de représenter selon une perspective linéaire l’isomère acyclique, qui est un isomère de
structure (de fonction) des isomères alpha et bêta. L’atome de carbone numéro 1, qu’il faut placer à
R R
R S H
OH H OH H OH
H
OHCH2 O OH
OHCH2 O+ OH
+ H+
HO OH
HO OH
OH
isomère alpha OH
H H
+O +
OHCH2 O élimination OHCH2 O O
H H
HO OH HO OH
OH OH
+
OHCH2 OH O OHCH2 OH O
H
+ H+
HO OH HO OH
OH OH
isomère acyclique
Cet isomère acyclique étant moins stable que les formes cycliques dans le cas des sucres, il se recyclise
immédiatement. Après activation électrophile par protonnation, l’addition nucléophile crée un atome
asymétrique avec deux configurations possibles, selon la face du carbonyle par lequel approche le
groupe OH. On écrit ici l’obtention de l’isomère bêta :
+
OHCH2 OH O
OHCH2 OH O
+ H+
H
HO OH
HO OH
OH
OH
isomère acyclique
HO OH HO OH
OH OH
OHCH2 O+ O OHCH2 O OH
H
+ H+
HO OH HO OH
OH OH
isomère bêta
7) Comme on l’a montré dans le mécanisme précédent, l’atome asymétrique qui différencie alpha et
bêta est créé lors de l’étape d’addition nucléophile.
La fonction adéhyde (protonnée ou non) étant plane (type VSEPR AX + ), le nucléophile peut approcher
par l’une ou l’autre des faces de ce plan, ce qui crée l’une ou l’autre des configurations.
8) Une réaction d’hémiacétalisation s’effectue a priori entre deux molécules qui s’associent pour en
donner une seule :
R' R' OR
R OH + O
R'' R'' OH
Elle est donc très défavorable entropiquement (gain d’ordre).
Dans le cas des sucres, l’hémiacétalisation est intramoléculaire, ce qui est beaucoup moins
défavorable entropiquement.
Par ailleurs, on peut supposer que la forme cyclique est plus stable énergétiquement en solution
aqueuse que la forme linéaire, peut-être pour des raisons de solvatation par l’eau plus efficace.
6 OH
HOCH2 H O
5
H 1
4 2
H 3 OH
HO H
fonctions alcool
HO H
Selon le groupe hydroxyle, porté respectivement par l’atome de carbone 2, 3, 4, 5 ou 6 qui réagit avec
la fonction aldéhyde, on obtient un cycle comportant respectivement 3, 4, 5, 6 ou 7 atomes.
Tous les hémiacétals obtenus alors sont des isomères de structure (de position).
Comme on n’obtient quasiment que les formes alpha et bêta évoquées plus haut (cycles à 6 atomes) et
très peu des autres isomères de position, la réaction d’hémiacétalisation est qualifiée de
polarimètre de Laurent.
Il est constitué des éléments suivants, alignés dans l’axe du rayon lumineux :
S O
P C A
S : source lumineuse monochromatique (en général une lampe à vapeurs de sodium)
P : polariseur (qui polarise rectilignement le rayon lumineux)
C : cuve, contenant la solution à analyser
A : analyseur (de même nature qu’un polariseur, mais pouvant être tourné autour de l’axe du rayon
lumineux)
O : observateur, agissant sur l’analyseur pour repérer la direction de polarisation
Remarque : il s’agit d’un schéma simplifié ne représentant que les pièces essentielles. On n’a pas
représenté les lentilles, les lames demi-onde permettant d’obtenir différentes plages lumineuses, le vernier
permettant la mesure de l’angle…
Le pouvoir rotatoire est l’angle duquel la direction du champ électrique de la lumière polarisée
rectilignement est déviée à la suite de la traversée de la cuve.
11) Juste après la dissolution, seule la forme 𝛼 est présente, à la concentration massique :
2,00 g
𝐶- = = 0,400 g⋅mL89
5,00 mL
En portant la solution au reflux en milieu acide pendant une heure, on peut considérer que l’équilibre
chimique est atteint. Le tableau d’avancement donne (𝑥 désigne l’avancement volumique massique ;
on peut raisonner avec des masses car il s’agit d’isomères de même masse molaire) :
isomère 𝛼 ⇄ isomère 𝛽
état initial 𝐶- 0
équilibre 𝐶- − 𝑥 𝑥
D’après la loi de Biot et son additivité, le pouvoir rotatoire mesuré est donc (avec ℓ = 1,00 dm la
longueur de la cuve) :
%B℃ %B℃
𝛼 = 𝛼@ D ℓ 𝐶- − 𝑥 + 𝛼E D ℓ𝑥
On en déduit 𝑥 :
%B℃
𝛼 − 𝛼@ D ℓ𝐶-
𝑥= = 0,225 g⋅mL89
ℓ 𝛼E D − 𝛼@ %B℃
%B℃
D
14) La fonction acétal est inerte en milieu neutre ou basique. En revanche, en milieu acide, les
acétals s’hydrolysent facilement. La protonnation de l’atome d’oxygène ponté crée en effet un
nucléofuge, ce qui amorce la rétroacétalisation, qui conduit à la séparation des entités glucose et
fructose, par exemple ainsi :
OH
HOCH2 + OH
+ OH HOCH2 O HOCH2
HOCH2 O O
OH
H O + HO
HO OH CH2OH HO OH O
OH CH2OH
OH
O fructose (et
saccharose protonné H H autres isomères
en équilibre,
comme pour
H le glucose)
+
HOCH2 O O
H
HOCH2 O OH
HO OH
OH - H+
HO OH
OH
15) dextrogyre = qui fait tourner la direction de polarisation de la lumière polarisée rectilignement
vers la droite (𝛼 > 0) ; lévogyre = qui fait tourner la direction de polarisation de la lumière polarisée
rectilignement vers la gauche (𝛼 < 0).
Et on peut même dire qu’en valeur absolue, le pouvoir rotatoire spécifique du fructose est supérieur à
celui du glucose, puisque le caractère lévogyre l’emporte dans le mélange équimolaire.
17) On reprend la forme cyclique du fructose écrite à la question 14, on écrit le produit de la
rétrohémiacétalisation pour obtenir la forme cyclique... et on « déplie » pour présenter la molécule
comme à la question 5. L’utilisation des stéréodescripteurs permet d’éviter toute erreur...
OH OH
HOCH2 rétrohémi- HOCH2
acétalisation
HO OH S OH
R
O O HO
R
CH2OH CH2OH
OH OH OH
R
R S
OH OH O
C) Autres édulcorants
18) Le stéréodescripteur est 𝑍 car les groupes prioritaires sont en cis par rapport à la liaison double.
O O
S _ +
O N K
1
1
2
H3C O
Z 2
H
19) On ne peut pas inverser la configuration de la liaison double, car sinon le cycle ne pourrait
exister.
R COOH R COOCH3
O O
= R = R
OH O CH3
acide carboxylique ester (méthylique)
On voit que l’aspartame, lorsqu’elle s’hydrolyse, ne libère pas de la phénylalanine mais l’ester
méthylique de la phénylalanine :
HOOCCH2 H HOOCCH2 H
H
N COOCH3 OH H2N COOCH3
H2N
+ H2O = H2N
+
O H CH2Ph O H CH2Ph
HOOCCH2 H
H HOOCCH2 H
N R COOCH3 H
H2N S N S COOCH3
H2N R
O H CH2Ph
O H CH2Ph
couple de diastéréo-isomères de l'aspartame,
énantiomères entre eux
Toutes ces molécules ont a priori des pouvoirs sucrants différents.
En effet, les diastéréo-isomères ont toutes leurs propriétés différentes. Mais même les énantiomères
ne seront pas perçus de la même façon par l’organisme, car les récepteurs qui déclenchent la
sensation du goût dans la langue sont des molécules chirales, qui ne s’associent donc pas de manière
identique avec l’aspartame et avec son énantiomère.
22) Stéréodescripteurs :
1
OH 4
H
3R 2 3 OH
HO 2 S
4
H
1OH
érythritol
23) L’érythritol possède deux atomes asymétriques portant les mêmes substituants, l’un de
descripteur R, l’autre de descripteur S. Il apparaît donc un centre de symétrie entre eux, sur la
conformation précédente. C’est un composé méso.
OH
H
R OH
HO S
H
OH
érythritol
OH OH
H H
R OH S OH
HO R HO S
H H
OH OH
couple de diastéréo-isomères de l'érythritol,
énantiomères entre eux