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ISP / BUKAVU
L’AGROTOURISME : UNE
P OPPORTUNITE DE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE DU
TERRITOIRE DE KABARE
Par IRENGE NTIBONERA Rodrigue
ACCUEIL ET TOURISME
E-mail : rodriguentibo20@gmail.com
PLAN PROVISOIRE DE
RECHERCHE
Mémoire sur l’agritourisme 3
COMMENTAIRE
La première partie visera à présenter le cadre conceptuel de la filière touristique. Elle sera
divisée en trois chapitres. Nous partirons d’une approche générale de l’agrotourisme afin de
mieux cerner son fonctionnement et ses caractéristiques, pour nous concentrer progressivement
sur notre milieu d’étude, ainsi que sur l’émergence de ce milieu via les pratiques agrotouristiques
à KABARE. Le premier chapitre, de type introductif, exposera d’une part, une approche
historique d’agrotourisme afin de comprendre les éléments de son évolution ainsi que les
facteurs qui l’influencent et d’autre part, une approche économique se concentrant sur la
présentation des différentes offres agrotouristiques. Ce premier chapitre nous amènera à aborder
la principale raison pour laquelle nous voulons intégrer KABARE dans l’agrotourisme. Nous
trouvons une réponse dans le deuxième chapitre qui se concentre sur les produits agricoles du
territoire de KABARE. Un descriptif se basant sur sa situation actuelle nous conduit à étudier
quels changements organisationnels ils occasionnent dans les entreprises touristiques. C’est le
troisième chapitre qui nous permettra d’identifier les différents peuvent contribuer à l’émergence
de KABARE.
INTRODUCTION
Le choix de ce sujet nous a été inspiré par la réalisation d’un travail pratique
dans le cours d’Urbanisme et aménagement du territoire. Dans ce cours il nous a été attribué
comme tâche de parler de problème de l’aménagement dans le territoire de KABARE et les
activités économiques de celui-ci basées essentiellement sur les activités agricoles nous ont
poussé de confronter ces dernières dans le domaine du tourisme. Voulant étudier ce phénomène
basé essentiellement sur l’agriculture et le tourisme, nous comptons saisir l’opportunité que nous
offrirait ce mémoire pour identifier et analyser les activités agrotouristiques qui peuvent
contribuer au développement du territoire de KABARE.
Ainsi donc, ce modeste travail s’avère-t-il un instrument qui permettra de
renforcer, de développer davantage la notion de l’agriculture et de l’orienter dans le tourisme en
vue non seulement de conserver les cultures mais surtout attirer les nouveaux touristes (visiteurs
potentiels) pour la rentabilité du territoire de KABARE.
Socialement parlant, ce travail sera considéré comme une lampe pouvant éclairer
les activités de la communauté locale car les activités agrotouristiques auront un impact positif
non seulement sur le développement du territoire de KABARE mais aussi sur le développement
de la communauté locale en ce sens que les recettes enregistrées par une immense réservation
permettront de financer les différentes activités agricoles de cette communauté locale.
Ce travail sera également un outil de référence pour la communauté
scientifique, en ce sens qu’il sera de temps en temps consulté par les futurs chercheurs dans le
but d’avoir des informations sur l’agritourisme en général et sur les activités agrotouristiques qui
contribueraient au développement du territoire de KABARE en particulier.
Mémoire sur l’agritourisme 6
2. Problématique
Actuellement, la société est prête au tourisme vert pour valoriser les espaces ruraux
contribuant ainsi à la multiplication des activités récréatives. Parmi celles-ci, l’agrotourisme est
identifié comme spécifique aux espaces ruraux, en particulier ceux de ressources banales. Ainsi
Mémoire sur l’agritourisme 7
l’agrotourisme est devenu un objet de recherche pertinent pour examiner l’originalité des
modalités de développement de territoires ruraux.
L’agriculture se présente de façon particulière dans la filière touristique. En effet,
l’agrotourisme ne relève d’une seule et unique filière économique mais s’inscrit dans au moins
deux : l’agricole et touristique. Cette double inscription soulève des questions dans la mesure où
il peut s’agir des différentes formes. Le tourisme est une activité qui s’appuie essentiellement sur
la valorisation d’une ressource territoriale qu’elle soit naturelle, artificielle ou culturelle.
L’agrotourisme use de même ressort, il est la concrétisation à un moment donné d’un ensemble
de motivations liées à la conduite de l’activité principale que la visite.
Bien implanté dans les pays développés, l’agrotourisme permet généralement à des
touristes de séjourner dans des fermes, participer aux activités agricoles et interagir avec les
communautés locales. Cette forme de tourisme se développe maintenant dans d’autres pays
d’Afrique ; comme en Afrique du Sud où elle est en plein essor. Les vacances à la ferme et les
visites des vignobles constituent parmi d’autres activités, un moyen précieux pour des
agriculteurs sud-africains de générer des revenus dans un contexte agricole et économique
difficile. L’agrotourisme est désormais le secteur qui connaît la plus forte croissance de toute
l’industrie écotouristique.
Mémoire sur l’agritourisme 8
C’est dans ce contexte que nous voulons lancer l’initiative chef pour encourager, et
développer l’agritourisme dans le territoire de KABARE d’où notre thématique principale :
« l’agrotourisme : une opportunité pour le développement du territoire de KABARE »
3. Hypothèse
Pour Raymond TREMBLAY et al (2006 :1) ; dans son article Savoir plus :
outils et méthodes de travail intellectuel :
« Une hypothèse est la réponse présumée à la question qui oriente une
recherche. C’est une supposition qui est faite en réponse à une question de recherche ».
4. Méthodologie de recherche
La méthodologie des sciences est un sujet très important dans la mesure où il est très difficile
de maîtriser notre monde sans d’abord savoir comment la science nous aide à prendre
connaissance de lui. La connaissance parfaite de ce terme nous permettra de bien mener notre
travail au bon port, cela étant il nous paraît important de signaler que plusieurs auteurs ont
apporté un éclaircissement en donnant chacun une définition au terme « méthodologie » en de
termes presque semblables malgré les différentes écoles caractérisant ses auteurs mais nous
prendrons dans les lignes suivantes celles qui nous ont intéressé davantage.
Celle-ci ne se présentera jamais comme une simple addition de techniques qu’il s’agirait
d’appliquer telles quelles mais bien comme une démarche globale de l’esprit qui demande à être
réinventée pour chaque travail ».
Le terme méthodologie peut désigner l’ensemble des méthodes, des techniques et des
approches utilisées soit pour rassembler les données, soit pour les analyser, soit encore pour
traiter les résultats des investigations.
On comprendra ainsi aisément que la méthodologie de la recherche s’avère incontournable
pour celui qui entend s’initier à une science, car elle renvoie à la connaissance des règles, étapes
et procédures auxquelles les scientifiques recourent pour faire de la science et expliquer notre
univers d’une manière scientifique.
Dans le cadre de notre recherche pour la récolte des informations ou données fiables pour la
réalisation de ce travail, il nous semblera utile de nous appuyer sur une et seule méthode a
l’occurrence d’analytique.
La méthode analytique trouvera son opérationnalité dans plusieurs postulats notamment la
description, la critique et tant d’autres qui justifient toute analyse et la rendent conclusive.
Ces méthodes nous permettront d’analyser à l’aide de la méthode FFOM les activités
agricoles tout en les assimilant aux activités touristiques dans l’unique but de mieux faire
connaître et valoriser le monde rural..
b. La technique d’observation
Celle-ci nous permettra de collecter les données nécessaires à partir d’une présence sur le
terrain pendant laquelle nous serons en train de sélectionner les différentes plantes qui peuvent
faire objet de notre étude agrotouristique.
c. La technique documentaire
A partir de cette technique, nous aurons à rassembler et à consulter les documents écrits que
nous aurions trouvé dans les archives, des ouvrages, des travaux, mais aussi des notes de cours
qui nous aideront à mieux bétonner notre travail.
5. Objet du travail
Pour bien mener notre investigation, nous nous sommes assignés les objectifs généraux ainsi
que spécifiques.
Globalement parlant la présente étude vise à développer des connaissances liées à la vente
sur une exploitation agrotouristique et son impact sur l’émergence du territoire de KABARE,
afin de concevoir de stratégies pour promouvoir les produits agricoles de ce territoire à l’aide de
pratiques touristiques au nouveaux visiteurs touristiques que nous qualifieront des touristes
effectifs et en attirer ceux qui n’ont pas encore visité ledit territoire que nous appellerons les
touristes potentiels. De celui-ci découle d’autres objets secondaires ci-dessous énumérés :
6. Etat de la question
Plusieurs études ont déjà été menées sur le territoire de KABARE portant sur tel ou tel autre
sujet mais aucune recherche n’a jamais eu lieu dans le cadre de l’agritourisme dans ledit
territoire. Cela étant, nous nous sommes inspirés de quelques travaux qui ont été réalisés par les
prédécesseurs des Universités européennes qui avaient mené telle ou telle autre recherche dans le
cadre de l’agritourisme. Ces différentes figures emblématiques qui ont apporté une modeste
contribution dans le domaine d’agritourisme sont ci-dessous énumérées tout en respectant les
idées respectives de leurs contributions :
est encore bien présente et propose des produits de qualité. A cause des difficultés économiques,
certains agriculteurs diversifient leurs activités vers le tourisme.
L’auteur souligne que le territoire VALDAC compte 101 exploitations agritouristiques, réparties
de manière hétérogène. La partie ardéchoise semble plus propice au développement de
l’agritourisme notamment la vallée du Doux qui a un fort potentiel de développement avec le
redémarrage du train touristique du Mastrou en 2011. Diverses prestations agritouristiques
s’offrent aux touristes que ce soit l’hébergement, la restauration et/ou les loisirs. Les agriculteurs
proposent davantage de visites alors que la tendance du département de l’Ardèche se centre sur
l’hébergement à 80 %. L’offre agritouristique en VALDAC doit se démarquer des autres
prestations que proposent l’Ardèche Méridionale afin d’attirer une clientèle en toute saison.
L’agritourisme a une image positive dans notre société. Authenticité, terroir et patrimoine
séduisent en effet les touristes. Aussi, les exploitants agricoles doivent mettre en œuvre des
stratégies pour diversifier l’offre et être attentifs aux attentes de la clientèle.
Toutefois, l’auteur souligne qu’il ne faut pas négliger la demande de proximité, la population
locale et les résidents secondaires. La famille est aussi une clientèle à rechercher puisque les
enfants aiment en général les animaux de la ferme. Pour eux, c’est un moyen ludique
d’apprendre pendant ses vacances.
Face à la crise agricole, l’agritourisme apparaît comme une réelle opportunité de développement
pour les exploitations en perte de vitesse. Il peut être incitatif pour la reprise d’exploitations dont
les propriétaires vieillissants sont en quête de repreneurs. Cette forme de tourisme peut maintenir
des couples à la ferme et éviter les emplois d’appoint à l’extérieur de l’exploitation. Il permet
aussi de rompre la monotonie du quotidien par des contacts relationnels avec la clientèle, de
s’ouvrir au monde extérieur par le biais d’Internet et de s’adapter en permanence à l’évolution de
son activité principale. Autant de challenges que de nouveaux exploitants volontaires doivent
pouvoir relever.
Eu égard à ces différentes figures emblématiques susdites, notre travail mettra un accent
beaucoup plus particulier sur un de territoire rural de la province du Sud-Kivu à l’occurrence de
KABARE car l’agriculture constitue l’activité principale de la population de ce territoire dans sa
partie Nord et le tourisme est plein essor via le Parc National de Kahuzi-Biega qui offre à ses
clients une multitude d’attraits caractérisés principalement par la visite de Gorille de plaines
Mémoire sur l’agritourisme 16
7. Délimitation du sujet
Spatialement parlant, notre étude porte sur le territoire de KABARE dans sa partie Nord où
l’activité agricole s’est fait remarquer tout en faisant point rond à la chefferie de KABARE dans
sa partie Sud car il mettra un accent beaucoup plus particulier au tourisme culturel, dans la
Province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Par rapport au temps, notre
étude s’étend sur une période qui va de 2015 à 2018.Période pendant laquelle nous avons suivi
un documentaire sur le fonctionnement et les caractéristiques de l’agrotourisme au Québec.
8. Subdivision du travail
La première partie visera à présenter le cadre conceptuel de la filière touristique. Elle sera
divisée en trois chapitres. Nous partirons d’une approche générale de l’agrotourisme afin de
mieux cerner son fonctionnement et ses caractéristiques, pour nous concentrer progressivement
sur notre milieu d’étude, ainsi que sur l’émergence de ce milieu via les pratiques
agrotouristiques. Le premier chapitre, de type introductif, exposera d’une part, une approche
historique d’agrotourisme afin de comprendre les éléments de son évolution ainsi que les
facteurs qui l’influencent et d’autre part, une approche économique se concentrant sur la
présentation des différentes offres agrotouristiques. Ce premier chapitre nous amènera à aborder
la principale raison pour laquelle nous voulons intégrer KABARE dans l’agrotourisme. Nous
trouvons une réponse dans le deuxième chapitre qui se concentre sur les produits agricoles du
territoire de KABARE. Un descriptif se basant sur sa situation actuelle nous conduit à étudier
quels changements organisationnels ils occasionnent dans les entreprises touristiques. C’est le
Mémoire sur l’agritourisme 17
troisième chapitre qui nous permettra d’identifier les différentes cultures qui peuvent contribuer à
l’émergence de KABARE.
Partie Première :
Cadre conceptuel de
la filière
agrotouristique
Mémoire sur l’agritourisme 18
Etant le premier de la première partie de notre travail, ce chapitre mettra un accent particulier sur
l’agritourisme tout en se focalisant sur les différents points qui seront développés dans les lignes
suivantes car celui-ci donnera aux lecteurs l’envie de poursuivre la lecture de ce travail tout en
enrichissant sa connaissance à l’aide des éléments clés que renferme ce travail en lui imprégna
de plus en plus de l’historique de l’agritourisme, de son évolution à travers le monde, des
différents auteures et auteurs qui ont apporté telle ou telle autre contribution quant à la définition
de ce terme pour ne dire que cela. Ce chapitre fera aussi un survol sur le mode de
fonctionnement de l’agritourisme, de son offre ainsi que sur les caractéristiques de l’offre
agritouristique.
1. Introduction
Le XIXème siècle, a amené avec lui un lot de changement quant à la répartition démographique et
socio-économique. Suite à l’industrialisation et à l’urbanisation, les campagnes se sont
progressivement dépeuplés au profit de villes qui représenteraient la nouvelle voie de l’avenir et
devraient offrir davantage d’opportunités de travail (Laurent BOURDEAU, 2001).
Que ce soit pour des aspirations économiques, sociopolitiques ou culturelles, le contexte général
actuel pousse de nombreuses personnes à s’intéresser d’avantages à l’environnement, au plein air
Mémoire sur l’agritourisme 19
et à la ruralité. A cet égard, plusieurs intervenants touristiques ont cherché à profiter de cette
tendance et à se positionner en inventant de nouveaux modes d’évasion d’où découleront de
nouveaux vocables, ainsi, des termes tels : Ecotourisme, Tourisme vert, Tourisme rural,
Agritourisme, Envirotourisme, etc. sont nés. (Laurent BOURDEAU, 2001).
Saisissons la balle au bon pour effectuer un bref survol sur la forme que prend l’Agrotourisme
ailleurs dans le monde en mettant un accent beaucoup plus particulier aux pays européens à
l’occurrence de la Belgique, la France et l’Espagne ; aux pays Américains en considérant le
Vermont comme pays type ; aux pays africains, cas de l’Afrique du Sud, Tanzanie et enfin nous
parlerons de l’agrotourisme en République Démocratique du Congo, notre beau pays, pour nous
plonger progressivement avec ladite notion au Sud-Kivu précisément dans le territoire de
KABARE.
2.1. En Europe
a. Belgique
En 1973, l’alliance agricole belge faisait la promotion du tourisme à la ferme et au cours des
années suivantes les régions vivaient la mise en place de sérieux programmes.
Dans son encouragement au développement de cette forme de tourisme, la Belgique a mis sur
pieds des systèmes d’aides financières : primes à l’investissement, primes en capital et
subventions particulières.
b. Espagne
Dans ce pays, une forte demande touristique dans l’espace rural provient principalement de la
classe moyenne de la population espagnole.
Par ailleurs, les Ministères de l’Agriculture et du Tourisme ont collaboré à la publication d’un
guide touristique dans le cadre d’un programme médiatique spécifiquement
intitulé : « Programme de vacances dans les exploitations agricoles ».
En Espagne, on semble donc estimer que le tourisme du milieu agricole –l’agritourisme- doit
reposer sur des entreprises flexibles différentes des structures plus rigides correspondant à
l’hôtellerie commerciale de masse. La principale mission de l’Agritourisme dans ce pays est de
contribuer à ce que l’agriculture n’abandonne pas la campagne et que les producteurs agricoles
s’enrichissent de nouveaux contacts humains.
c. France
Selon les références consultées, la France est sans doute le pays où la littérature est la plus
abondante en matière d’organisation du tourisme rural en général et de l’Agritourisme en
Mémoire sur l’agritourisme 21
Ainsi, en matière d’hébergement, on constante que dès novembre 1948, le label « gîtes de
France » était créé. En 1952, cet important réseau comprenait 3 914 gîtes et hôtels qui
représentaient un total de 69 919 chambres.
Toujours dans le même ordre d’idées, c’est en 1954 que se développe le réseau « gîtes ruraux de
France » puis en 1959 celui des « Villages-Vacances-Familles ».
Enfin, c’est en 1970 que naît un Organisme National qui vise la concertation et la coordination
des partenaires du tourisme rural, soit le tourisme en espace rural.
En France, plusieurs intervenants considèrent que le tourisme rural est une activité qui offre une
débouchée aux produits du territoire. Il permet en effet, de commercialiser une partie importante
de la production locale. Dans ce sens, certaines régions se sont dotées de point de vente
collective de produits des fermes.
a. Vermont
Sur un territoire fortement agricole, les intervenants de la région s’accordent sur l’intérêt de toute
mise en valeur du potentiel de leur économie.
Mémoire sur l’agritourisme 22
Dans ce contexte, le Vermont a développé au fil des ans un réseau regroupant des gîtes et des
fermes à visiter. Ce circuit des fermes accueille les visiteurs et leurs offre le gîte et le petit
déjeuner.
Il est à constater également que les Américains exploitent diverses avenues de mise en marche
certainement intéressantes. Ainsi, plusieurs actions explorées par ces derniers tournent autour du
développement du concept d’emballage promotionnel ; une formule qui accompagne le produit
d’une fiche qui devient un outil de promotion.
Cette option découle du constat que la mise en marche des produits agricoles sur les lieux de
production attire notamment beaucoup d’excursionnistes et permet aux producteurs de diversifier
leurs revenus et ainsi de continuer à offrir d’autres activités touristiques. Ces occasions
deviennent ainsi des facteurs de renforcement des productions régionales.
Par ailleurs, plusieurs intervenants américains soulèvent le fait que les festivals puissent devenir
les leviers économiques importants tant pour le produit d’une région que pour son
positionnement touristique. Dans bien des cas, ces événements attirent une clientèle touristique
régionale et nationale -voire internationale- qui contribue de façon importante, en l’espace de
quelques jours, à accélérer le rythme de l’économie régionale.
2.3. En Afrique
a. Tanzanie
Pour ce faire, la Tanzanie poursuit ses efforts visant à renforcer sa compétitivité touristique en
Afrique. Son secteur du tourisme a subi un léger choc en 2017 en raison de la baisse des revenus
Mémoire sur l’agritourisme 23
Pour ce pays, le tourisme en milieu agricole est le prochain programme prioritaire dans le
calendrier du pays afin d’attirer des recettes supplémentaires. Cette opportunité permettrait selon
le Gouvernement d’éradiquer le taux élevé de pauvreté dans les zones rurales et de changer le
statut social et économique des agriculteurs.
b. Tunisie
La Tunisie est l’un des plus gros producteurs d’huile d’olive au monde (entre deuxième et
cinquième place selon les années). Un tiers de terres tunisiennes sont recouvertes d’oliviers et
cette agriculture s’oriente de plus en plus vers une production haut de gamme. A partir de cette
richesse, les Tunisiens voudraient faire naître une nouvelle forme de tourisme, comme il existe
un tourisme viticole.
La Tunisie abrite en effet une vaste campagne dominée par la culture de l’olivier. Certains
affirment même que le plus vieil olivier du monde serait tunisien et serait âgé de 2 500 ans.
Mémoire sur l’agritourisme 24
L’olive est présente en Tunisie depuis la nuit des temps. On peut en voir des preuves au Musée
du Bardo.
En effet, pour attirer les touristes, les zones de production d’huile d’olive se sont dotées
d’infrastructures, cela va des routes aux capacités d’hébergement, aux organisations de visites,
… le tourisme oléicole constitue, pour ce pays, une opportunité importante pour diversifier
l’offre touristique de la Tunisie tout en apportant un développement durable aux communautés
rurales.
Certains de ces producteurs de qualité, souvent bio, accueillent des visiteurs. Ils ont mis en place
des salles de dégustations et des visites guidées ainsi que de cours animés par des experts.
Dans ce territoire, les activités touristiques sont quasi inexistantes alors que ce territoire nous
offre des espaces propices pour cette fin. Sa population vivant en majorité des activités agricoles,
ses produits locaux sont acheminés vers les centres urbains et périurbains pour la vente afin de
permettre aux agriculteurs de faire face à leurs besoins primaires.
Signalons par ailleurs qu’en matière de tourisme pratiqué en milieu rural, quelques balbutiements
ont été enregistré au mois de novembre 2018 en matière d’Agritourisme au niveau de la chefferie
de KABARE dans le groupement de CIRHUNGA, d’autres ont été observé au niveau de Great
Lake Plantation à MBAYU dans le groupement de BUGORHE où les touristes ont voulu
s’imprégner du mode de production et de la transformation de thé voire même la dégustation de
ce produit.
La visite aux Gorilles dans le PNKB, constituant le seul et l’unique voire le principal attrait
touristique de ce territoire, toutes ces activités susdites ont été considérées par les tenants de ces
sites de simples visites. En revanche, ce travail serait pour nous une lampe qui pourra éclairer
nos différents sentiers et voies que ce soit dans le domaine agricole et/ou touristique pour trouver
un élément commun qui nous permettra non seulement de promouvoir les activités agricoles et
touristiques en accordant des subventions aux agriculteurs mais aussi et surtout une opportunité
pour promouvoir et développer notre territoire.
Avec ses différentes stations bien spécialisées en agriculture, à titre d’exemple l’Institut National
pour l’Etude et la Recherche Agronomique de Mulungu –INERA/Mulungu, la Coordination
Régionale de l’IITA, le Centre de Recherche en Science Naturelle de LWIRO, Ferme de
MULUMEMUNENE pour ne citer que cela, le territoire de KABARE pourrait générer de
ressources touristiques susceptibles de renflouer la caisse de l’Etat en terme de devises, les
Ministères de l’Agriculture et du tourisme pourraient combiner leurs efforts dans l’unique soucis
de promouvoir le tourisme dans le territoire tout entier.
3. Définition
Partout l’on connait l’indéniable apport de touriste en milieu rural et l’on tente de l’attirer et de le
retenir en territoire rural afin de générer des retombées économiques dans les régions trop
souvent désertes.
Mémoire sur l’agritourisme 26
Activité économique en plein essor, l’agrotourisme est souvent confondu avec la pratique du
tourisme en milieu rural (BOURDEAU 2002). L’agrotourisme (ou l’agritourisme) peut
représenter pour la profession agricole une source de diversification des revenus, alors qu’il
représente pour le touriste une occasion de rencontrer directement le producteur dans son milieu.
Cependant, on connaît encore peu de chose sur cette activité économique et touristique.
L’agritourisme a été défini par plusieurs auteures et auteurs mais nous retiendrons dans les lignes
suivantes les différentes définitions qui ont plus traits à notre thématique de recherche.
Malgré cette diversité terminologique, la définition proposée par le Small Farm Center en 1979
(de l’Université de Californie) obtient l’assentiment de la majorité des intervenants américains :
On observe ainsi que l’agrotourisme aux États-Unis est défini de façon très large et
essentiellement du point de vue de la demande, ou selon l’intention d’achat du visiteur. La
définition ne fixe aucune balise liée à la portion du revenu de l’entreprise directement issue des
activités agrotouristique s par rapport au revenu total de l’entreprise. Ellen RILLA, directrice du
Small Farm Center, mentionne d’ailleurs qu’il s’agit d’un choix délibéré ; l’organisation souhaite
ainsi avoir davantage de latitude pour jeter les bases du secteur agrotouristique. Par ailleurs, la
présence du qualificatif « en opération » pour qualifier la ferme agrotouristique tend à exclure les
exploitations qui ne retirent pas d’abord et avant tout un revenu de leurs opérations agricoles.
« ...une activité touristique complémentaire à l’agriculture ayant lieu sur une exploitation
agricole. Il met en relation des producteurs agricoles avec des touristes ou des excursionnistes,
Mémoire sur l’agritourisme 27
Cette définition représente la conclusion consensuelle résultant des discussions tenues par les
différents partenaires québécois impliqués dans le Groupe de concertation sur l’agrotourisme au
Québec, elle s’attache ainsi à distinguer l’agrotourisme du tourisme rural et de la vente directe
des produits agricoles au public. Elle vise également à cerner l’agrotourisme au plan
réglementaire, et ce, afin d’assurer le développement et la pro motion des entreprises
agrotouristiques en zone agricole. Soulignons que la définition se positionne claire ment dans la
perspective du producteur agricole.
« Une expérience touristique réalisée dans le milieu agricole. Cette expérience repose sur la
relation entre une organisation agricole, les services qui accompagnent le produit agricole et le
touriste (excursionniste). La demande pour ce type de services est conçue dans une perspective
d’agrément » (BOURDEAU 2002).
utilitaire - n’est pas l’unique élément recherché lors de la pratique de l’agrotourisme. C’est
l’ensemble de l’expérience vécue à travers l’offre du service (qui intègre alors tant le produit
agricole que les informations et l’animation) qui lui donne sa caractéristique agrotouristique.
Finalement, on peut distinguer le type de demande (locale ou touristique) pour les produits
agricoles par le fait que la demande locale est généralement une demande « utilitaire » (visant à
satisfaire les besoins utilitaires de base). La demande touristique pour sa part se caractérise par la
dimension d’agrément (le touriste ne va pas simplement acheter des produits de nécessité chez le
producteur, il va y découvrir les produits du terroir et les produits régionaux, y pratiquer des
loisirs, échanger avec les producteurs, acquérir des connaissances à propos des caractéristiques
régionales, baigner dans une atmosphère bucolique, etc.). La notion d’agrément comprend à ce
titre, non seulement les activités de divertissement, mais également les activités éducatives et
culturelle s qui sont réalisées dans un but non utilitaire.
De notre part, tout en se focalisant sur toutes les définitions précédentes, nous disons que
L’agrotourisme est une activité touristique qui est complémentaire à l’agriculture et qui a lieu
dans une exploitation agricole. Il met en relation des productrices et des producteurs agricoles
avec des touristes ou des excursionnistes et permet à ces derniers de découvrir le milieu
agricole, l’agriculture et sa production à la faveur de l’accueil et de l’information que leur
réserve leur hôte.
Dans les régions offrant un potentiel touristique et une spécificité agricole, l’agritourisme vise le
double objectif de diversifier l’offre touristique, d’une part, et de promouvoir le milieu agricole,
de l’autre.
de constater que la notion de tourisme rural est beaucoup plus englobant que la notion
d’agrotourisme.
Pour FIQUET (1992) cité par Laurent BOURDEAU, le tourisme rural est ainsi défini comme :
« Toutes les formes de tourisme en espace rural, qu’il s’agisse de tourisme à la ferme, de petite
hôtellerie familiale ou de réalisations associatives ou municipales ; il évoque à la fois un
tourisme d’activités, de plein air et un tourisme de découverte des milieux naturels, des cultures
locales, de la gastronomie… »
« Le tourisme rural est la pratique de toutes les formes touristiques en milieu rural ».
Et pour la Commission Canadienne du Tourisme citée par Laurent BOURDEAU (2001 : 17), le
tourisme rural comprend :
« Toute activité axée sur les destinations à la campagne (c.-à-d. fermes, fermes d'élevage,
superficies, réserves naturelles et petites villes ou villages) et qui englobe tous les aspects des
caractéristiques locales et uniquement propres aux régions rurales afin d'attirer les
vacanciers. »
« Une Expérience récréative impliquant la visite d’un environnement rural dans le but de
participer à des activités, des événements ou de voir des attraits qui ne se retrouvent pas en
milieux urbains ; ces activités ne sont pas nécessairement de nature agricole ».
« … inclut un large spectre d'activités qui n'ont en commun que le lieu où elles se déroulent, soit
le milieu rural. De son côté, l'agrotourisme n'est restreint qu’à la sphère de l’agriculture : la
ferme est son lieu de production, et ses acteurs, les productrices et producteurs agricoles »
Retenons donc que la distinction entre le tourisme rural et l’agrotourisme est maintenant
largement reconnue. Le vocable « tourisme rural » représente une ombrelle pour les multiples
formes de tourisme qui se déroulent dans le domaine rural et dont l’agrotourisme est une des
constituantes.
6. D’agricole à l’agritourisme
Ainsi, selon Donne (1999), une activité touristique est agrotouristique si elle respecte les
conditions suivantes :
« Le chiffre d'affaires issu de la vente à la ferme peut être considéré comme un résultat agricole
ou touristique. Pour relever le problème, nous poserons que la vente à la ferme permet
d'obtenir un chiffre d'affaires agricole tout en représentant une activité touristique gratuite
(possibilité, pour les touristes, d'entrer sur la ferme, d'obtenir des explications gratuitement) ».
Mémoire sur l’agritourisme 32
Dans le même sens, Ohe YASUO (2001) cité par Laurent BOURDEAU, constate l’émergence
d’un nouveau type de bien agricole avec la venue de l’agrotourisme. En effet, il considère qu’un
même bien agricole, par exemple un panier de légumes, revêt deux dimensions selon qu’il
emprunte un canal traditionnel de mise en marché (l’épicerie) ou qu’il est vendu directement à la
ferme. Ainsi, pour Ohe YASUO (2001), le transfert du bien dans un cas, et de l’acheteur (le
touriste) dans l’autre, permet de distinguer un produit agroalimentaire d’un produit
agrotouristique. De plus, le bien agrotouristique, plus qu’un simple produit physique, est
considéré par l’auteur comme un service.
En résumé, Ohe YASUO (2001) différencie un bien agricole d’un bien agrotouristique en se
basant sur les critères de localisation des marchés et de transport (déplacement de la clientèle par
opposition au déplacement du bien), de type de marché (de niche par opposition au marché de
masse), de type de demande (d’agréments ou de découverte de produits locaux par opposition
aux besoins alimentaires de base) et de type de bien (produit incluant les services ou produit
seulement).
7. Offre agrotouristique
« L'offre agritouristique paraît osciller entre une conception large aux contours très flous, qui
englobe toute activité touristique qui se déroule à la ferme et une définition plus restrictive qui
ne retient que quelques produits labellisés dans le cadre d'une charte nationale. »
Pour être reconnue comme une offre agrotouristique, la prestation doit :
Les initiatives doivent s’adapter au type de territoire, aux motivations, aux productions agricoles
et aux moyens financiers du producteur agritouristique.
Provenir d’un producteur agricole reconnu en vertu de la Loi sur les producteurs
agricoles ;
Mémoire sur l’agritourisme 34
8. Caractéristiques d’agritourisme
Les termes d’une définition raisonnable de l’agritourisme pourraient être les suivants :
Conclusion partielle
L’agrotourisme est la forme de tourisme entreprit dans les pays, régions et provinces dont la
majorité de population vit des activités agricoles dans le but de promouvoir non seulement le
domaine de l’agriculture mais aussi celui touristique avec le souci majeur de permettre aux
agriculteurs d’intensifier leurs modes de productions pour le bien-être de la population locale.
Signalons par ailleurs que plusieurs auteurs ont proposé telle ou telle autre définition au mot
agritourisme. Dans le chapitre suivant, il sera question de faire une présentation succincte de
notre milieu d’étude mais aussi un bref survol fera objet du second point que comportera celui-ci.
Avant d’entrer dans le vif du chapitre proprement-dit, signalons que celle la connaissance du
milieu d’étude est la condition sine qua non pour rendre une recherche effective, cela étant nous
comptons saisir la balle au bon pour vous présenter en quelques lignes claires et significatives les
différents éléments qui nous ont intéressé pour orienter notre sujet dans ce territoire, ces
éléments sont ci-dessous énumérés et expliqués :
a. Carte administrative
b. Données géographiques
Le Territoire de Kabare est l’un des Territoires de la Province du Sud-Kivu. Il est situé dans la
partie montagneuse de la Province. Le Territoire de Kabare fut créé officiellement en 1923 et
englobait à l’époque les chefferies indigènes de la tribu « Shi » comprenant les Chefferies de
Mémoire sur l’agritourisme 37
Kabare, Nindja, Buloho, Kalonge, Burhinyi, Kaziba, Luhwinja, Ngweshe ainsi qu’une partie du
nord habitée par une poignée des pygmées.
Plus tard, ce vaste territoire sera morcelé en deux territoires et s’est vu soustrait d’autres
chefferies pour aboutir à sa forme actuelle. Le premier acte de sa scission fut signé par
l’assemblée provinciale du Kivu par l’Edit N° 04 du 10 octobre 1961, relatif à la scission des
territoires de Kabare et de Walungu. L’effectivité de ladite scission sera consacrée par
l’ordonnance présidentielle n° 67-221 du 03 mai 1967. Le territoire de Kabare tel que consacré
par cette ordonnance comprend deux chefferies, à savoir : la chefferie de Kabare (avec 14
groupements) et la chefferie de Nindja (avec 3 groupements).
Le Territoire de Kabare est limité au Nord par le territoire de Kalehe par la rivière Nyabarongo.
Au Sud par le Territoire de Walungu à travers la rivière Kazinzi d’une part (Sud-Ouest) et la
rivière Lubimbe d’autre part (Sud-Est). A l’Est par la ville de Bukavu, le lac Kivu d’un côté
(Nord-Est) et le Rwanda par la rivière Ruzizi d’autre côté. A l’Ouest par le Territoire de
Shabunda par la rivière Lugulu.
c. Coordonnées géographiques
Le Territoire de Kabare est situé entre 2°30’ latitude Sud et 28°30’longitude Est. Son altitude
varie entre 1460 et 3000 m au sommet de hautes montagnes (l’altitude à Mulume Munene, la
plus haute atteint 3000m et la plus basse atteint 1420m). L’altitude moyenne est de 2225 m.
d. Climat
Dans la basse altitude, il y a un climat chaud tempéré par le lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Dans la
haute altitude vers l’ouest, il y a un climat froid d’altitude. Deux saisons dominent ce territoire,
la saison sèche et la saison des pluies. Les pluies débutent en première quinzaine du mois de
septembre et se terminent au plus tard fin juin. Les trois mois de saison sèche se caractérisent par
un temps brumeux accompagnés des brouillards. La température annuelle moyenne est de
22.6°C.
e. Hydrographie
Mémoire sur l’agritourisme 38
Mises à part la présence du lac Kivu qui longe les cotes de cinq groupements de Kabare Nord
(Bushumba, Luhihi, Lugendo, Ishungu, Irhambi) et la rivière Ruzizi qui longe les cotes de deux
groupements (Mudusa et Mumosho), il existe plusieurs rivières. Certaines de ces rivières sont
entre autre : Nyawarongo à Irhambi Katana, Badibanga à Bugorhe, Mpungwe à Mudaka,
Mpombe et Murhundu à Bushwira, Kanzinzi à Bugobe, Lubimbe, Kanoso, Lujimbi, Ndorhole,
Chanzuka, Nyakagera à Luhago, Kanoso, Lwenda, Muhimbirhi, Lugulu à Irhegabarhonyi.
Notons qu’il existe aussi plusieurs ruisseaux.
f. Végétations
Mises à parts différents marais qu’on trouve dans le territoire de Kabare, la majeure partie de
Kabare est une savane avec une végétation naturelle composée des graminées sauvages. Dans les
plateaux de Mulume Munene, à l’ouest on trouve la forêt de bambous, un peu des essences
forestières et des arbustes et herbes de la forêt primaire. Dans les vallées marécageuses ont
trouvé du carex, du papyrus et des roseaux. On trouve aussi quelques galeries forestières au bord
du lac Kivu et de quelques rivières.
g. Sol
Le sol de Kabare est argileux de couleur jaune, rouge et boueuse pendant la saison de pluie.
Richesse du sous-sol : Le sous-sol est constitué dans les montagnes par des pierres à moellon et
des pierres plates à Mangozo dans le groupement de Bugorhe dans la chefferie de Kabare
développant une activité importante des matériaux de construction. Dans la chefferie de Nindja,
on trouve la carrière de Lukoma où est extrait le coltan et la cassitérite dans les groupements de
Irhegabaronyi et de Luhago. Il y aurait aussi la présence de l’Or dans le sous-sol vers la partie
Nord du territoire mais jusqu’à ce jour aucune prospection réelle n’a encore été faite pour
certifier officiellement l’existence de ces minerais.
i. Données culturelles
Les principaux clans qu’on y rencontre sont les Banyamocha constitués des princes et des
dirigeants. Les autres clans sont entre autres les Balinja, les Banyintu, les Basheke, les Bashaza,
etc.
Le pouvoir traditionnel est détenu par le « Mwami ». Le patriarcat est le système de parenté sur
toute l’étendue du Territoire. Pour qu’il y ait mariage entre un garçon et une fille, la famille du
garçon doit donner la dot à la famille de la fille. La dot se discute toujours en termes de vache
mais il arrive de fois qu’elle soit convertie en monnaie fiduciaire (en dollars américain le plus
souvent) et cela, après accord avec la famille de la jeune épouse.
Presque tous les habitants pratiquent l’agriculture et l’élevage. Quant à la pêche, elle est
pratiquée surtout par les habitants de 5 groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu.
Le Mashi est parlé par les Shi et par une poignée des pygmées habitant le Territoire. Le Kitembo
est parlé par une minorité de la population, celle de la tribu de Batembo venue du territoire voisin
de Kalehe. Quant à la langue Swahili, elle est parlée par presque toute la population entière.
k. Principales activités
Agriculture ;
L’élevage de bœufs, porcs, chèvres, volailles et abeilles ;
Le petit et grand commerce ;
La pêche ;
Les travaux de carrières.
L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendue du territoire.
L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on compte
environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60
marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie
moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés
d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de
Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou
Mémoire sur l’agritourisme 41
Centres d’adaptation et de production des semences améliorées dont chacune des superficies
variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le CM Lwami
qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de 2013 les semences de
haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha étaient emblavés. Les autres problèmes
auxquels font face les maraichers en particulier et tous les agriculteurs en général c’est le
manque de débouchés pour les récoltes, le manque des produits phytosanitaires et les matériels
aratoires/drainage.
Quant à l’élevage, il est pratiqué dans différents coins du territoire. Notons, cependant, que sur
les 52 pâturages communautaires qui existaient dans le temps, la plupart sont déjà spoliés et
transformés en champs et parcelles résidentielles. Les quelques pâturages naturels qui restent
sont situés dans les montagnes pastorales dénommées Lulamboluli et Kajeje en groupement de
Bushwira et Mudaka et c’est là où se pratiquent encore l’élevage extensif des bovins, caprins et
ovins. Toutefois, on peut compter 34 fermes dans le territoire de Kabare dans le Bloc Kalubwe-
extension MulumeMunene et chefferie de Nindja.
Pour ce qui est du petit et grand commerce, il s’agit principalement de la vente en gros et en
détails des produits agricoles, produits manufacturés (le lait en poudre, le sucre, savons, eau
minérale, etc.), de la vente des médicaments (pharmacie), ventes des matériaux de construction
(quincaillerie) et la vente des produits Bralima et autres boissons. Le commerce est surtout
développé dans la partie nord (Mudaka, Miti, Kavumu et Katana) mais également vers le Sud
(Mumosho et Nyatende).
La pêche n’est pas très développée mais se déroule dans certains groupements dont les cotes sont
longées par le lac Kivu et la rivière Ruzizi.
L’exploitation des pierres est concentrée dans le groupement de Bugorhe à Mangonzo où sont
extraites les pierres à moellon et des pierres plates.
Notons également que d’autres activités occupent une bonne partie de la population. Il s’agit du
secteur d’Hôtellerie, de restaurant, de menuiserie, de scierie et bûcheron, briqueterie, etc.
Les activités liées aux fermes et aux plantations sont les plus nombreuses. On peut citer par
exemple la ferme MUDUMBI à KAVUMU, la Plantation Kanonzi, la plantation KIDUMBI de
KASAZA à Mudaka, etc. Pour le dépôt relais, on peut citer TEMS et BABA AFRICA tous à
MUDAKA. Les activités liées à la tannerie permettent la fabrication de ceintures, des sacs, etc.
Pour le service de l’économie de Kabare, les grandes entreprises locales sont les suivantes :
La Cimenterie de KATANA ;
Minéral HONGO ;
Usine de thé MBAYO ;
Usine de thé KAKONDO ;
Usine à Chaux ZIRANGA ;
Mémoire sur l’agritourisme 43
Ces entreprises peuvent être considérées comme les plus grandes du territoire. Malheureusement,
il n’y a pas des données disponibles en rapport avec la production, le nombre d’employé pour
chacune de ces unités de production. Il faut noter également que certaines de ces entreprises ne
fonctionnent plus parce que tombées en faillite ou sont en manque des fonds d’investissement.
C’est le cas de la savonnerie FOMULAC et des briqueteries.
Pour le Haricot et la patate douce, la production est souvent destinée à la consommation locale
pour une partie et la vente pour une autre partie. Le maïs et le manioc servent pour la
consommation locale une fois transformés. Pour la banane, il y a deux sortes ; la banane à table
et la banane à bière. Comme les noms l’indiquent, la première catégorie est souvent consommée
comme fruit et la seconde catégorie est souvent utilisée dans la fabrication de la bière locale.
Les produits alimentaires les plus consommés dans le territoire mais non agricoles sont ceux
cités ci-haut.
Mémoire sur l’agritourisme 44
A Kabare c’est plus le bois de chauffage et les braises qui sont utilisés comme source d’énergie.
Principalement pour la cuisson des aliments mais également dans la fabrication de certains
produits tels que les briques, le savon, etc. une bonne partie de la population utilise également le
pétrole surtout pour l’éclairage. Une minorité de la population a accès au courant électrique. En
cas de disponibilité d’électricité, certaines activités seraient envisageables telles que les moulins
et les minoteries pour le manioc et le maïs, développement des usines de transformation de
certains produits agricoles industriel comme le thé et le café, développement des activités liées à
la technologie telles que le secrétariat public, cyber café, la ventes des outils informatiques, etc.
Pour pallier au manque de cette énergie, certains ménages, bureaux quelques institutions font
recours aux groupes électrogènes et aux panneaux solaires. Les hôpitaux réhabilités par exemple
utilisent l’énergie solaire surtout pour l’éclairage.
Le territoire de Kabare a 4 Zones de Santé (Zone de Santé Kabare, Zone de Santé Nyantende,
Zone de Santé Miti-Murhesa et Zone de Santé Katana) avec 10 hôpitaux, 62 Centre de Santé, 45
médecins et 417 infirmiers.
Elle dispose d’un seul hôpital, l’HGR de Mukongola. L’HGR a une capacité d’accueil de plus ou
moins 130 lits avec un taux d’occupation d’environ 40 à 50%. La Zone de Santé compte
également 16 centres de santé. La distance moyenne entre ces infrastructures et les domiciles des
patients est d’environ 5km. Le personnel soignant de la zone de santé est composé de 8
Mémoire sur l’agritourisme 45
Elle a deux hôpitaux et 10 centres de santé. La distance entre ces infrastructures et le domicile
des patients est d’environ 4 km. L’HGR est en bon état sauf qu’il faut construire des couloirs
pour relier les différents services. Pour les centres de santé, ils sont en bon état sauf quatre
Centre de Santé en mauvais état. Il s’agit du Centre de Santé de Chiragabwa qui est locataire
dans un bâtiment en planche délabré, le Centre de Santé d’Ihemba fissuré, le Centre de Santé de
Buhozi qui est trop petit et le Centre de Santé de Mudusa qui est inachevé. La Zone de Santé de
Nyantende a une capacité d’accueil de 150 lits dont 124 lits montés. Les services qui sont
organisés sont bons en général et les médicaments essentiels génériques sont disponibles pour
l’HGR. Pour les Centre de Santé, les médicaments sont aussi disponibles mais les Centre de
Santé éprouvent un sérieux problème pour recycler les stocks, ce qui occasionne la rupture de
stock des temps en temps. Le ravitaillement des médicaments se fait par autofinancement. Le
cout de soin n’est pas très élevé car le cout forfaitaire (comprenant la consultation, les
médicaments et le contrôle) est élevé à 2500fc pour un adulte et à 1000fc pour un enfant.
Cependant, c’est l’hospitalisation qui est trop chère par rapport au pouvoir d’achat de la
population. Le personnel soignant est composé de 8 médecins et 54 infirmiers qui traitent des cas
de maladie à caractère général et réfèrent les soins spécifiques à l’hôpital provincial.
Mémoire sur l’agritourisme 46
Cette zone compte 5 hôpitaux dont l’HGR à Murhesa avec 100 lits montés, un centre hospitalier
à KAVUMU avec 102 lits, une Polyclinique appelée Musamariya avec 15 lits, un hôpital
pédiatrique à Lwiro avec 27 lits ; ce qui donne un total de 244 lits dans toute la zone de santé. La
Zone de Santé compte également 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et
le domicile des malades est de 5km. Les services offerts sont bons en général (la dernière
évaluation de la qualité faite par AAP dans la Zone de Santé donnait une moyenne de 70% pour
les structures sanitaires de la zone de santé). Cependant, signalons que le centre hospitalier de
Kavumu et la Polyclinique ne parviennent plus à contenir tous les malades venant pour
l’hospitalisation. Pour l’Hôpital Général de Référence et l’Hôpital pédiatrique, les taux
d’occupation sont respectivement de 70% et 40%. L’état des infrastructures est tel que 5
structures (Centre de Santé) sont non adéquates et donc à construire (construits en bois), 13 CS
sont construit en dur mais pas dans la norme et ça demande une forte réhabilitation, le Centre
Hospitalier nécessite également une grande réhabilitation. Le taux de disponibilité est tel que sur
100 jours successifs, il s’observe 40 jours de rupture de médicament ; d’où le taux moyen de
60%. Signalons, toutefois, que le ravitaillement se fait généralement par autofinancement pour
les structures privées et pour les structures publiques c’est aussi l’autofinancement et l’IHP qui
intervient dans le ravitaillement. Disons que le coût en général pour toutes ces structures est
assez élevé par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé
de 20 médecins et 173 infirmiers
Celle-ci a deux hôpitaux et 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et les
domiciles des patients est de 5km. Trois structures sanitaires sont en mauvais états dont deux
centres de santé et l’HGR de Katana. Ce dernier est en très mauvais état, déjà vétuste car
construit en 1930, il a subi des fissures lors du dernier tremblement de terre et nécessite la
reconstruction. Cet état a réduit sensiblement la capacité d’accueil de cette structure qui jadis
était de 720 lits avec la clinique. Actuellement, la clinique ne fonctionnant plus (transformée en
maison de passage), cette capacité est réduite à 300 lits avec 254 lits montés y compris le bloc
maternité. Le centre hospitalier quant à lui a une capacité de 50 lits. Le personnel soignant pour
ces structures est composé de 9 médecins et 122 infirmiers. Il faut noter qu’il n’existe pas de
Mémoire sur l’agritourisme 47
médecins pour les soins spécifiques. Les coûts sont chers par rapport au pouvoir d’achat de la
population car le forfait d’hospitalisation pour le cas de paludisme est de 30000fc. Toutefois, les
calmants sont plus accessibles car avec 100fc on peut se procurer 10 comprimés. Le gros du lot
des médicaments est ravitaillé grâce aux fonds propres des structures sanitaires. Cependant, il y a
certaines organisations qui interviennent dans l’approvisionnement des médicaments. Il s’agit
par exemple de l’AAP (l’Agence d’Achat des Performances).
Ces maladies citées ci-dessus sont celles qui atteignent le plus souvent la population habitant le
territoire de Kabare. Par ailleurs, soulignons que les maladies qui tuent de plus sont l’anémie, le
VIH-Sida, la méningite et le diabète. Ajoutons à la liste les épidémies de choléra et du paludisme
mais également la malnutrition.
1.4. Education
a. Enseignement primaire et secondaire
Ecoles primaires : 482 ;
Ecoles secondaires : 248.
Le territoire de Kabare a deux sous division : la sous division de Kabare I dont le bureau est situé
au centre du territoire et Kabare II dont le Bureau est situé à LWIRO vers le Nord.
Pour la Sous division KABARE I, nous avons la situation suivante : 214 écoles primaires et 89
écoles secondaires. Au total 89582 élèves fréquentent ces écoles dont 72682 (dont 35105 filles) à
l’école primaire et 16900 (dont 7453 filles) à l’école secondaire.
Pour la sous division KABARE II, on peut compter 268 écoles primaires et 159 écoles
secondaires. A l’école primaire, il y a au total 76061 élèves dont 36698 ; soit 48.2% des filles.
Pour l’école secondaire c’est 29310 élèves dont 12545 filles ; soit 42.8%. On dénombre
Mémoire sur l’agritourisme 48
également 2003 enseignants au primaire dont 698 femmes, soit 34.8% de l’effectif total. On
dénombre aussi 1367 enseignants au secondaire dont 325 femmes, soit seulement 23.7% des
femmes sur l’effectif total.
En comparant les deux sous-divisions sur le taux de réussite au test d’étude de fin d’étude
primaire, on remarque que la Sous-division KABARE 1 a un taux de réussite relativement élevé
(89.8%) par rapport à la sous-division de KABARE II (88%).
Cet institut a deux filières : Gestion et administration des projets ; Gestion de l’environnement
L’ISTM se trouve dans la localité appelé CIRENDO. Trois filières sont organisées dans cette
institution. Il s’agit de : Les Sciences infirmières avec deux orientations (Hospitalisation et
Accouchement) ; La Santé Publique avec comme orientation la Gestion des Infrastructures de
santé ; La Nutrition et Diététique.
Le corps enseignant est composé comme suit : 5 Professeurs dont 2 à temps plein et 3 à temps
partiel ; 6 Chefs de travaux ; 15 Assistants.
Pour cette année académique, cet institut supérieur a en son sein 112 étudiants dont 58 filles. Ils
travaillent dans 5 salles dont deux appartiennent à l’HGR de Mukongola. Signalons que les 3
salles ont été construites grâce au fond du gouvernement central. Sur fond propre de l’institution,
il a été construit 10 bureaux et une salle des professeurs.
Le personnel enseignant est composé comme suit : 6 Professeurs dont 2 propres à l’institution ;
12 Chefs de Travaux ; 49 Assistants. L’institut a aussi deux CPP (Chargé de la Pratique
Professionnelle).
Université du Cinquantenaire
Le corps enseignant est composé comme suit : 34 Professeurs dont 9 permanents ; 6 Chefs de
travaux ; 30 Assistants. Signalons également que de tous les départements cités ci-haut, seuls
certains départements fonctionnent normalement. Il y a donc des départements qui n’ont aucun
étudiant jusqu’à ce jour.
a. Route
Mémoire sur l’agritourisme 50
Il est possible d’atteindre le Territoire de Kabare par plusieurs routes dont 3 routes nationales. La
RN2 permet d’accéder au territoire à partir de la Ville de Bukavu et de sortir du territoire en
allant vers le territoire de Kalehe. Une partie de cette route est asphaltée (tronçon Bukavu-
Kavumu) et celle-ci est en bon état à plus de 50%. Une autre partie est en terre (tronçon Kharale
jusqu’au pont Cidodobo à la frontière avec le territoire de Walungu) et celle-ci est également en
bon état. Cette route nationale relie donc aussi le territoire de Kabare au territoire de Walungu.
La RN3 relie le territoire de Kabare à la province du Nord Kivu passant par Parc National de
Kahuzi-Biega. La RN5 permet d’atteindre le territoire de Kabare vers la partie sud à partir de
Bukavu vers Kasihe et arrive à relier le territoire de Kabare au Territoire de Walungu (à
Nyangezi). On peut aussi atteindre le territoire de Kabare (le centre du territoire) depuis Bukavu
via une route en terre dont l’état n’est pas bon.
En somme, les routes sont praticables. Cependant, quand il pleut certaines routes deviennent
impraticables pendant des longues heures. C’est le cas de la route en terre reliant la ville de
Bukavu à la chefferie de Nindja passant par le centre du territoire de Kabare et la chefferie de
Kabare. La route n’est pas du tout coupée mais nécessite un asphaltage surtout qu’elle est d’un
grand intérêt provincial surtout dans le domaine agricole. Il faut noter que cette route permet
d’atteindre depuis Bukavu plusieurs endroits dont le centre du territoire de Kabare, plusieurs
plantations, fermes et marrais, la chefferie de Nindja et même le territoire de Shabunda.
b. Biefs navigables
On peut entrer dans le territoire de Kabare par deux voies : par la voie maritime via le lac Kivu et
par la rivière via la Rivière Ruzizi. Bien qu’il n’existe pas vraiment des mouvements
considérables pour cette voie entrainant l’inexistence des ports, signalons, tout de même qu’il est
possible d’accoster facilement avec des boat à Birava, Ishungu, Lungendo et Luhihi. Souvent
c’est vers ces cotes que passent les produits agricoles de ces groupements via des boat lorsqu’ils
sont acheminés sur le marché à Bukavu. C’est toujours via les boat que se font des échanges
commerciaux bien qu’en petit nombre entre ces groupements et le territoire d’Idjwi.
c. Aéroport
Le territoire de Kabare dispose d’une piste d’atterrissage à Kavumu. Cette piste est à certains
endroits en moyen état et à d’autres endroits en mauvais état. Signalons, toutefois, que les
Mémoire sur l’agritourisme 51
différents vols sur cet aéroport concernent plus le mouvement des personnes et des biens en
provenance de la ville de Bukavu. Cet aéroport est à réhabiliter et à moderniser.
d. Réseaux de communication
Africel : Non ;
Airtel : Oui ;
Orange : Oui ;
Vodacom : Oui.
La couverture par ces réseaux est permanente dans la plupart des milieux du territoire sauf vers
la chefferie de Nindja où pour avoir le signal de fois il faut escalader des grandes montagnes ou
se positionner à des lieux de haute altitude. La qualité du réseau est généralement bonne pour
Airtel et Vodacom. Pour Tigo/Orange, le signal n’est pas du tout bon partout. Pour la connexion
internet, elle est assez bonne surtout pour la génération mobile 2G ; pour la connexion troisième
génération (3G), de fois le signal n’est pas bon. Le produit tel que la vente des cartes de recharge
(y compris le flash) est disponible presque dans chaque coin de vente (marchés). Seuls sont
disponibles à certains endroits (grands marchés surtout), les produits tels que le service de
transfert d’argent et la vente des sims blanches.
La situation sécuritaire est généralement calme dans tout le territoire. Toutefois, quelques points
d’insécurités sont à signaler :
Il faut signaler aussi les cas de vol et pillage de certains lieux stratégiques tels que les hôpitaux et
centre de santé. Environ 5 installations sanitaires étaient victime de cas de vol nocturne par des
hommes en arme l’année passée. Plusieurs cas de vol et d’assassinats dans des ménages sont à
signaler également, surtout vers la partie Nord du Territoire (Miti, Kavumu et Katana).
Les secteurs clés porteurs d’opportunité de développement dans le territoire de Kabare sont
l’agriculture et l’élevage, le transport, le tourisme et l’immobilier.
a. L’agriculture et l’élevage
Dans le domaine de l’agriculture, il est à noter l’existence des plantations et des marais, des
espaces propices où plusieurs cultures peuvent être plantées. Seulement, il faut signaler que la
plupart des espaces appartient déjà aux privés d’où il faut une parfaite collaboration avec les
privés pour relancer ce secteur. Dans le domaine de l’élevage, la trentaine des fermes qui existent
peuvent faciliter l’éclosion des activités d’élevage dans cette contré. La réhabilitation des
pâturages qui existaient dans le temps peuvent aussi contribuer à cette éclosion. Il est important
de mentionner qu’il existe un projet pour relancer la laiterie du Bushi qui jadis permettait la
production du lait pour toute la région. Disons que cette unité de production pourrait relancer non
seulement l’économie du territoire et de la province mais aussi de toute la République si on tenait
compte des différents dérivés qu’offre le lait et que jusque-là la région ne cesse d’importer dans
des zones voisines
b. Le transport
c. Le tourisme
d. L’immobilier
Le secteur immobilier fait allusion à la disponibilité des certains matériaux tels que les moellons,
Mémoire sur l’agritourisme 53
les briques, le ciment, la chaux, etc. Un investisseur qui choisirait ce secteur n’éprouverait pas
sans doute de difficultés pour acheter ces matières qui disons-le sont indispensables pour toute
construction.
Ajoutons à ces quatre secteurs, le secteur minier (coltan et cassitérite vers la Chefferie de Nindja)
qui pourrait relancer l’économie du territoire de Kabare une fois l’exploitation industrielle
amorcée.
L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendue du territoire.
L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on compte
environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60
marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie
moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés
d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de
Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou
Centres d’Adaptation et de Production des Semences Améliorées dont chacune des superficies
variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le Centres de
Multiplications de Lwami qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de
2013 les semences de haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha étaient emblavés.
Les autres problèmes auxquels font face les maraichers en particulier et tous les agriculteurs en
général c’est le manque de débouchés pour les récoltes, le manque des produits phytosanitaires et
les matériels aratoires/drainage.
Le Haricot ;
Le manioc ;
La banane (à table et à bière) ;
Le maïs ;
La patate douce.
Ainsi, pour chaque produit nous essayerons de donner son origine aussi bien que son écologie.
Mémoire sur l’agritourisme 54
Le haricot est une plante grimpante ou buissonnante, annuelle, légèrement pubescente. Les
formes volubiles mesurent de 2 à 3 m de hauteur alors que les formes naines atteignent 20 à 60
cm. Les tiges sont angulaires ou cylindriques et les feuilles, trifoliées et habituellement ovales,
mesurent entre 7,5 et 14 cm de long sur 5,5 à 10 cm de large et sont alternées. Le pétiole peut
mesurer jusqu’à 15 cm. La racine pivotante est bien développée et complétée par des racines
adventives latérales. Les inflorescences, axillaires ou terminales, sont blanches, roses ou
pourpres. La gousse mesure 20 cm de long, est étroite et souvent courbe. Verte lorsqu’elle est
immature, elle devient ensuite jaune, rougeâtre ou pourpre. Les graines varient par leur poids
(0,15 à 0,6 g), leur couleur (dominantes noir, marron, violet, rouge ou blanc) et leur forme
(réniforme, cylindrique ou ovoïde). La jeune plante a une germination épigée. Deux feuilles
simples et opposées sortent d’abord, puis des feuilles alternes et trifoliées.
La récolte des haricots verts s’effectue avant que les gousses ne soient complètement mûres. La
récolte commence sept à huit semaines après le semis, pour les cultivars précoces. Les gousses
sont ramassées tous les trois ou quatre jours. Le nombre de récolte est supérieur pour des variétés
grimpantes. Les haricots verts fraîchement cueillis sont sensibles à la dessiccation et aux
moisissures. La production de haricots verts en Afrique est majoritairement expédiée vers
l’Europe. Pour l’expédition, on utilise des emballages en polyéthylène aéré qui permettent de
maintenir une humidité relative de 95 à 100 %. Le stockage a lieu entre 5 et 8°C. L’utilisation
d’avions frigorifiques constitue un des facteurs limitant le commerce de cette culture quand les
transports aériens sont saturés. Si la production est trop éloignée des marchés et des aéroports, la
transformation en conserve est conseillée. Les haricots secs sont récoltés dès que la majorité de
Mémoire sur l’agritourisme 55
gousses sont mûres et ont changé de couleur. Certains cultivars ont les gousses qui éclatent.
Habituellement, les plantes entières sont arrachées au moment de la récolte puis les graines sont
séparées des parties végétatives par battage. Cette culture concerne la grande majorité du
territoire de KABARE car elle est pratiquée dans presque toutes les parties de ce territoire mais
la plus grande production est observée dans sa partie Nord riche en terre volcanique.
Le manioc est cultivé pour ses racines qui tubérisent au cours d’un cycle de six à plus de trente-
six mois selon les variétés et le milieu. Il est produit en majorité par des petites unités de
production avec de faibles moyens techniques, surtout pour l’alimentation humaine. La totalité
de la plante est parfois utilisée : le bois comme combustible, les feuilles et les épluchures pour
l’alimentation animale. Dans certaines régions (Afrique, Amérique latine), les extrémités avec
les jeunes feuilles sont cueillies en cours de végétation pour être consommées.
Le manioc est une espèce tropicale originaire d’Amérique. Il a son centre principal de
diversification au Brésil. L’origine de l’espèce cultivée M. Esculenta proviendrait soit
d’hybridations successives entre plusieurs espèces sauvages, soit de deux sous-espèces : Manihot
esculenta subsp. Flabellifolia et M. esculenta subsp. Peruviana. Il reste probable que d’autres
espèces telles que Manihot glaziovii aient participé à la constitution génétique de l’espèce
cultivée. Sa diffusion à partir du continent américain s’est faite en Afrique dès le XVIème siècle.
Puis elle a gagné l’Asie et enfin l’Australie à la fin du XIXe siècle. L’Afrique peut être
considérée comme un centre secondaire de diversification, aidé par l’introduction de M.
glaziovii. L’exploitation de M. glaziovii a été tentée au début du XXe siècle pour produire du
latex. Grâce à sa bonne résistance aux stress biotiques et climatiques, il a servi à l’amélioration
variétale du manioc (croisements interspécifiques).
Le manioc est une plante arbustive pérenne de un à quatre mètres de hauteur. Une ou plusieurs
tiges principales se développent simultanément sur la bouture. Il est cultivé dans toute la zone
Mémoire sur l’agritourisme 56
intertropicale avec des régimes pluviométriques à une ou deux saisons des pluies et des
pluviosités annuelles variant de 600 mm à plus de 4 000 mm. La température minimale est de
12°C, le taux maximum de croissance se situe entre 25 et 29°C. Seule la partie Nord de ce
territoire est bel et bien placée pour cette catégorie de culture car elle demande une terre
beaucoup plus fertile pour atteindre un bon rendement. Au Sud, cette culture ne produit presque
pas ; c’est le cas d’un village connu sous le nom de Cidjo précisément à KALAMBO où pour
avoir un bon rendement il faut 2 à 3 ans.
C’est une plante vivace, cultivée pour ses tubercules, de forme et de couleur variables. On en
trouve ainsi à chair blanche, jaune, rouge ou pourpre. Ils contiennent, en plus de l’amidon, des
dextrines, des sucres et du bêtacarotène (responsable d’une coloration jaune orangé), en quantité
variable selon les variétés. Les feuilles peuvent être plus ou moins découpées, sur des tiges
rampantes de 50 cm à plus de 3 m de long.
Comme tous les tubercules, la patate douce peut être cuisinée de différentes manières. Elle est
parfois utilisée pour produire de la farine ou de l’amidon, au Japon et en Corée en particulier,
pour une transformation industrielle et pour la fabrication de chips. Les feuilles peuvent être
consommées en épinards (brèdes) ou données comme fourrage au bétail.
La patate douce était cultivée en Amérique tropicale avant l’arrivée des Européens, ainsi qu’en
Polynésie et en Nouvelle Zélande, ce qui indiquerait des liaisons très anciennes entre l’Amérique
et la Polynésie. De nombreuses espèces d’Ipomoea sauvages et cultivées existent dans les
régions tropicales, dont Ipomea aquatica (kangkong ou liseron d’eau), très consommée en Asie
du sud-est.
La plante supporte mal les basses températures en dessous de 10°C. La végétation démarre à
partir de 15°C et la croissance du feuillage est maximale entre 21 et 28°C. La tubérisation est
plus rapide en jours de onze heures ; elle est inhibée en jours supérieurs à quatorze heures, ce qui
explique que la culture est cantonnée entre l’équateur et le 40e parallèle. La floraison est rare en
jours de plus de treize heures, elle survient en jours de onze à douze heures. La patate douce peut
Mémoire sur l’agritourisme 57
être plantée en altitude (jusqu’à 1 200 m) à des latitudes proches de l’équateur ; les cycles
végétatifs sont alors plus longs (jusqu’à six mois). Les besoins en eau sont de 600 mm par cycle ;
une pluviosité annuelle de 750 à 1000mm est optimale.
Les rendements varient fortement selon les cultivars, les conditions climatiques locales et les
techniques culturales. La FAO indique des rendements moyens allant de 5 à 13 t/ha chez les
principaux pays producteurs tropicaux ; Israël, qui pratique une cul- ture très intensive, obtient
40 t/ha en moyenne. Les rendements obtenus en station expérimentale sont de 45 t/ha aux Etats-
Unis, de 70 t/ha à Taïwan et de 88 t/ha à Tahiti.
La pomme de terre est cultivée pour ses tubercules, riches en amidon. Ceux-ci sont consommés
de différentes manières et subissent parfois des transformations artisanales ou industrielles. On
en tire de l’amidon, de la fécule, de l’alcool. Différents sous-produits peuvent être utilisés :
pulpe, peau…
Originaire d’Amérique du Sud, elle a été introduite en Europe au XVIe siècle, puis en Asie. Elle
est actuellement cultivée partout dans le monde, essentiellement en zone tempérée. Sous les
tropiques, elle est cultivée en altitude car elle demande des températures inférieures à 24°C le
jour et 16°C la nuit pour tubériser.
Mémoire sur l’agritourisme 58
C’est une plante herbacée, pérenne grâce à ses stolons qui donnent naissance à des tubercules à
leur extrémité ; après dépérissement de la partie aérienne, les tubercules donnent naissance à de
nouvelles tiges. Les tubercules, ovoïdes, pèsent de 50 à 500 g. La couleur de la peau change
(jaune, rose, violette) selon la variété.
L’optimum de végétation se situe entre 12° et 18°C. La plante résiste bien au froid et ne subit de
graves dégâts qu’au-dessous de 4°C. Une pluviométrie de 500 à 750 mm, régulièrement répartie,
est nécessaire pendant le cycle de culture ; la pomme de terre tolère très mal une sécheresse de
courte durée, particulièrement pendant les neuf dernières semaines de culture. Un apport d’eau
irrégulier entraîne une baisse de la production de tubercules, ainsi que leur déformation.
Le zéro de végétation est à 4°C : les tubercules n’évoluent pas si on les conserve à cette
température. Au-dessous, ils se détériorent. À 4°C, l’amidon se transforme en sucres solubles ; il
faut garder quelques jours à 8-10°C les tubercules stockés longtemps à 4°C si l’on veut obtenir la
transformation inverse. La germination des tubercules se produit vers 12-13°C, début de la phase
d’incubation ; celle-ci est favorisée par l’obscurité. L’exposition à la lumière déclenche un
processus de verdissement des tubercules (avec production de toxines). Les tubercules peuvent
être conservés à 20°C en clayettes dans un endroit sec et ventilé, à l’abri de la lumière. Seuls des
plants sains doivent être stockés. La conservation est possible plusieurs mois dans ces conditions
dans des locaux sains. Cultivée toujours au Nord du territoire à cause de la bonne qualité de terre
mais aussi au Sud vers Mulume Munene.
e. Le Bananier
Genre Musa
Français : banane, plantain
Anglais : banana, plantain, cooking banana
Famille des Musaceae
Le bananier est avant tout une plante alimentaire cultivée pour son fruit consommable frais
(bananes dessert) ou cuit (plantains et autres bananes à cuire), qui constitue une source
importante d’hydrates de carbone. La banane est un fruit hautement énergétique.
Plus rarement, on consomme la pulpe séchée et réduite en farine ou fermentée comme boisson
(bière de banane). Les fruits verts et les gaines foliaires servent parfois pour l’alimentation du
Mémoire sur l’agritourisme 59
bétail. Les feuilles et les longues fibres des gaines foliaires sont utilisées pour l’emballage et la
fabrication d’objets artisanaux.
Les variétés actuelles proviennent des bananiers sauvages à graines présents en Asie du Sud-Est
(de l’Inde à l’ouest aux Philippines à l’est, de la Malaisie au nord à l’Australie au sud), où se
situent la plus grande diversité ainsi que le centre primaire de diversification du genre. Les
variétés se sont répandues dans toutes les zones intertropicales humides et chaudes, des plaines
jusqu’à 2 000 m d’altitude, débordant parfois dans certaines zones subtropicales. Des centres de
diversification secondaire existent en Afrique de l’Ouest et centrale (bananiers plantains) et sur
les hauts plateaux d’Afrique de l’Est (bananes à cuire et à bière).
Les bananiers sont des plantes herbacées. La taille du pseudo tronc varie de 1,50 à 8m de hauteur
selon les espèces et les variétés. D’une souche souterraine vivace, globuleuse (0,30 à 0,60 m de
diamètre) appelée aussi rhizome ou bulbe, naissent d’abord de longues feuilles de dimensions
croissantes.
Le bananier est une plante exigeante en eau, sensible aux basses températures et aux vents. Les
sols doivent être sains, aérés et riches en azote et potasse. Le sol doit être suffisamment pourvu
en eau, les racines n’absorbant aisément que le tiers de la tranche dite habituellement utile. En
climat chaud et humide, on considère généralement que les besoins sont couverts avec 125 à 150
mm par mois.
L’optimum est voisin de 28°C (température interne). Au-delà de 35-40°C des anomalies
surviennent. En dessous de 24°C, la vitesse de croissance baisse pratiquement de façon linéaire
avec la température jusqu’à 15-16°C. Elle s’annule complètement vers 10-11°C. Les feuilles
jaunissent à des températures de 4 à 6°C, certains cultivars résistant un peu mieux que d’autres.
La souche ne meurt que par gel. Sous les 12°C, les bananes sont déformées et se nécrosent. Les
fruits subissent aussi des dommages dans le péricarpe, qui présente des tirets noirs en coupe
longitudinale (frisure, ou pigmentation). Les échanges gazeux sont ralentis et la maturation est
difficile. Le phénomène se produit au champ, mais aussi en cours de transport. Nous signalons
par ailleurs l’absence de bananier dans la partie Sud du territoire causée par la mosaïque qui avait
rasé presque tous les villages situant au Sud du territoire.
Les utilisations du maïs varient beaucoup selon le niveau économique des pays. Dans ceux à
faible revenu, le maïs est surtout réservé à la consommation humaine directe, sous forme d’épis
immatures, de farine ou de semoule. En revanche, dans les pays développés, il constitue une
matière première pour l’alimentation du bétail, l’industrie de la semoule et celle de l’amidon.
Cette dernière est en pleine expansion en Europe et aux Etats-Unis (près de 20 % des utilisations
domestiques). Ses débouchés sont très diversifiés : produits alimentaires (isoglucose, pectines),
chimiques (biocarburants, plastiques), pharmaceutiques, textiles, papetiers. Les germes de maïs
donnent de l’huile qui sert pour l’alimentation humaine, pour la fabrication de margarines, de
savons, de vernis, de textiles artificiels, etc. Enfin, on peut cultiver le maïs comme fourrage vert
ou pour faire de l’ensilage pour les bovins.
Le maïs est la seule plante cultivée d’importance dont l’ancêtre sauvage ne soit pas connu avec
certitude. Cultivé depuis des millénaires en Amérique centrale, il aurait été domestiqué dans la
région centrale du Mexique. La culture du maïs s’est ensuite propagée sur l’ensemble du
continent américain, des Andes, au Canada, puis, à partir du XVIe siècle, sur tous les continents,
en zone tropicale comme en zone tempérée. Il serait arrivé en Afrique au XVIIe siècle.
Le maïs est une plante monoïque et porte deux types d’inflorescence : les fleurs mâles, groupées
sur la panicule terminale ramifiée, et les fleurs femelles, associées sur un ou quelques épis
insérés à l’aisselle des feuilles.
En zone tropicale, le maïs est cultivé dans des conditions écologiques ou socio-économiques très
diversifiées. Son utilisation alimentaire traditionnelle exige que le produit corresponde aux
préparations culinaires et aux goûts des différents consommateurs. Pour répondre à cette
diversité de situation, il est nécessaire de disposer d’une gamme de variétés. Celles-ci doivent
être adaptées aux différents niveaux d’intensification pratiqués : culture extensive destinée à
l’autoconsommation, culture intensive commerciale, culture semi-intensive. Elles doivent être
capables de produire dans des milieux très variables. Elles doivent, enfin, être appréciées des
utilisateurs : le type et la couleur du grain, les qualités de mouture et de conservation sont des
Mémoire sur l’agritourisme 61
critères essentiels.
Les maïs actuellement cultivés en milieu tropical sont pour la plupart issus de populations bien
adaptées aux conditions locales. Ils sont assez résistants aux maladies. Dans cette territoire, cette
culture concerne la grande majorité du territoire de KABARE car elle est pratiquée dans presque
toutes les parties de cette territoire mais la plus grande production est observée dans sa partie
Nord riche en terre volcanique.
Le théier, décrit en 1712 par KAEMPFER, est une plante stimulante dont on utilise les feuilles
pour préparer des infusions. L’action stimulante est due à un alcaloïde, la caféine, chimiquement
identique à celle extraite du café. Il a été recensé 82 espèces du genre Camelia mais seul le théier
a une importance économique. Le théier est une plante diploïde (2n = 30) mais on trouve des
polyploïdes spontanés. Occasionnellement, on peut broyer les graines du théier pour en extraire
30 à 45 % d’huile destinée à la savonnerie. Les tourteaux contiennent de la saponine, molécule
toxique.
Le Théier est originaire des régions montagneuses d’Asie du Sud-Est. La zone de culture du
théier est extrêmement vaste pour une plante d’origine tropicale : elle s’étend des zones
équatoriales chaudes et humides aux zones tempérées froides (latitude 43° Nord en Géorgie et
27° Sud en Argentine)
La croissance du théier est périodique, sans relation apparente avec le climat dans les conditions
normales de culture : une phase de croissance végétative (flushing period) est suivie d’une phase
de dormance (bandji period) pendant laquelle le bourgeon prépare la poussée suivante. Le bandji
Mémoire sur l’agritourisme 62
est un petit bourgeon qui apparaît lorsque la dernière feuille d’une pousse a atteint sa taille
maximum. Au cours de la phase de croissance qui dure cinquante à quatre-vingts jours, le bour-
geon grossit, forme deux bractées sessiles puis une première préfeuille anormale (fish leaf),
suivie d’une seconde (janam) et ensuite deux ou trois feuilles normales et un pekoe formé d’une
série de feuilles enroulées sur elles-mêmes (faux bourgeon terminal). La période de
grossissement représente 51 % de la phase de croissance, la formation de la préfeuille 30 % et la
poussée des feuilles 19 % du temps total. La gestion de la cueillette doit prendre en compte la
physiologie de la croissance, de façon à ce que les périodes de dormance ne perturbent pas la
récolte.
La culture du théier se répartit entre les grandes exploitations industrielles de 500 ha ou plus et
les petites exploitations familiales. Etant donné qu’il faut 500 à 700 journées de travail par
hectare, les petites exploitations ne peuvent pas excéder 0,20 à 0,25 ha.
Hormis le cas où la production est traitée de façon artisanale, l’usinage du thé est fait dans de
petites unités traitant au moins la production de 100 à 200 ha. Ceci suppose un regroupement des
exploitations dans un rayon d’une dizaine de kilomètres car les feuilles doivent être traitées au
plus tard six heures après la récolte. Compte tenu des besoins en main-d’œuvre, il est probable
que la production familiale va se développer.
Les meilleurs rendements sont obtenus avec des densités de plantation comprises entre 10 000 et
15 000 arbustes/ha selon les zones écologiques. Le rendement est fortement lié à la taille, à la
fertilisation et au système de cueillette.
Dans le territoire de KABARE, cette culture est plus développée dans la partie Nord précisément
aux environs du Parc National de Kahuzi-Biega à MADAGA et à MBAYU signalons par ailleurs
qu’une usine de thé est installée dans ce milieu pour la transformation de cette production.
Conclusion partielle
Tout en évitant de généralisations abusives, dans ce chapitre il a été question présenter d’une
manière succincte notre milieu d’étude car il est dit que la production d’un travail scientifique
dépend aussi de la connaissance pure et parfaite du milieu dans lequel la recherche a été menée.
Cela étant, en second lieu un bref survol a été effectué sur les différents produits agricoles locaux
de celui-ci car ceux-ci constituent l’ossature de notre travail mais surtout dans le domaine
Mémoire sur l’agritourisme 63
touristique. Dans le chapitre suivant, il sera question d’identifier parmi les produits susdits ceux
qui peuvent être considérés comme touristiques dans le but non seulement de promouvoir
l’agrotourisme dans notre territoire mais aussi de contribuer à son développement socio-
économique.
Dans le présent chapitre, il sera question de choisir parmi toutes les cultures cultivées dans le
territoire de KABARE, celles qui peuvent être promues pour être transformées en produits
touristiques utiles pour attirer la curiosité de visiteurs dans le but de contribuer au développement
socio-économique de ce territoire. Ce chapitre mettra un accent beaucoup plus particulier à deux
cultures vivrières à l’occurrence la banane et le haricot et une culture de plantation à savoir le
thé. L’aspect touristique sera abordé pour chaque culture pour ne pas nous écarter du thème
général et répondre aux objectifs du travail.
Originaire de l’Asie, précisément au Sud-Est dans l’aire géographique entre l’Inde, la Papouasie,
nouvelle guinée, et les îles du pacifique. La banane est une plante présente dans tout le territoire
de Kabare et qui a une très grande valeur culturelle que vous trouverez dans les lignes suivantes.
b. Régime alimentaire
La culture du bananier rêve dans le territoire de Kabare un caractère important aussi bien au
niveau alimentaire, économique, socioculturel, cultural et environnemental dans la région.
Au niveau alimentaire, la banane, ancrée dans la société de l’Est de la RDC depuis des
générations, est un aliment de base pour toute la population du territoire de KABARE. C’est une
banque alimentaire, un aliment énergétique. La banane est riche en vitamines A, B1, B2, B6, C et
E, et en sels minéraux Ca, Fe, Mg, P et K. Son faible taux en protéines fait qu’elle nécessite un
Mémoire sur l’agritourisme 64
accompagnement avec les aliments riches en protéine comme le haricot, le petit pois ou le
poisson, la viande, etc.
Au niveau économique, la banane constitue une banque agricole par excellence pour les paysans.
En effet, elle assure durant toute l’année plus de 60% de revenus des ménages.
Au niveau socioculturel, Au Sud Kivu la banane est souvent utilisée pour la production de la
boisson KASIKSI. Ce vin de banane établit et consolide les liens sociaux. Il a le pouvoir
rassembler et de communion entre les gens étant donné son omniprésence dans toutes les
cérémonies.
Au niveau cultural, la banane constitue le centre de gravité des systèmes agraires. Le système
bananier abrite en association plusieurs cultures vivrières (haricot, maïs, soja, courge, manioc),
industrielles (exemple le caféier) et agro forestières. La production de la banane est assurée
pendant toute l’année grâce à la position privilégiée et a l’écologie.
Les organes du bananier constituent une source importante de matière organique. La bananeraie
restitue au sol des éléments nutritifs exportés lors de sa croissance. Ses feuilles sont utilisées
comme paillage avec effets positifs sur la fertilité du sol. Le bananier lutte contre l’érosion du sol
en freinant le ruissellement et amortit les rayons solaires évitant, ainsi, l’évaporation des
éléments minéraux volatils.
Ses sous-produits sont utilisés pour faciliter la mise en place des pépinières et pour la plantation
des certaines cultures comme le caféier. Le système cultural traditionnel du bananier est
cependant inefficient (les moyens mis à la disposition de la culture donnent des résultats faibles
exprimés par un rendement inférieur comparativement à la moyenne mondiale ou même
africaine) et inefficace (la production actuelle du bananier ne parvient pas à résoudre le problème
épineux de la disponibilité alimentaire, une des composantes de la sécurité alimentaire). Cette
situation est aggravée par la présence du BXW dans le territoire de KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 65
c. Valeurs culturelles
Comme il a été souligné dans les lignes précédentes, la banane a une grande importance dans le
territoire de KABARE, dans celui-ci on reconnait un vieux sage et respectueux par la présence
de la bananeraie autour de sa maison. La banane intervient dans toutes les cérémonies organisées
car elle est utilisée comme accompagnement, comme fruit mais aussi comme boisson après avoir
été transformée en vin par la technique de brassage. Signalons qu’il existe un repas de base que
je qualifierai de repas coutumier à base de la banane à bière condensé avec le haricot, ce repas
est connu traditionnellement sous le nom de KIFUKAMA, qui est une des gastronomies
Kabaroise. La banane via la boisson KASIKSI constitue un élément de réconciliation mais aussi
de bénédiction, dans le premier cas, après une mésentente ou une dispute entre deux ou plusieurs
personnes ou en cas de problèmes en famille, les concernés se réunissent avec de membres qui
peuvent les écouter pour arriver à trancher les problèmes existants et ceux dernier demandent aux
personnes concernées de partager un verre de KASIKSI en termes de réconciliation ; dans le
second cas, nos grands-parents utilisaient et utilisent la boisson KASIKSI pour bénir leurs
enfants mais aussi leurs petits fils en leurs donnant ce qu’on appelle « BWANGA ».
d. Commercialisation
Dans le territoire de KABARE, la banane est commercialisée sous diverses formes. Elle peut être
vendue en gros ou en détaille et le prix est en fonction de milieux de production selon que la
banane est produite ou non. C’est de cela que vous vous trouverez que dans quelques parties du
territoire la banane coûte cher comme vers KABARE nord où se trouve le bureau de la chefferie
Mémoire sur l’agritourisme 66
où la présence de banane est presque inexistante. Dans les grands différents marchés dudit
territoire disons que la banane est moins chère par rapport au prix de la banane en ville. Après
une étude menée dans le village de Mosho, groupement de Bushwira, le prix de la banane est
quitté de 3500 francs congolais le régime à 7000 franc congolais soit le double. Le prix de la
banane varie aussi en fonction de la catégorisation de banane, selon qu’il s’agit de la banane
verte, de la banane à bière et de la banane dessert. Disons que la banane verte n’est plus
commercialisée da ce territoire.
e. Promotion
f. Aspect touristique
Répondre à cette question sera pour nous une opportunité qui nous à un certain moment de
contribuer au lancement des activités agrotouristiques dans ce territoire ; cela étant essayons de
voir quels sont les aspects que nous pouvons retrancher ou ajouter à la banane pour qu’elle soit
un produit touristique de qualité et attrayant.
Mémoire sur l’agritourisme 67
Se basant sur le niveau alimentaire, il a été dit que la banane et beaucoup plus utilisée dans ce
territoire, comme dans les autres pays qui se sont déjà développés à cause de la production de
vin, essayons de montrer aux visiteurs les techniques que nous utilisons pour transformer la
banane à bière en KASIKSI et que les visiteurs arrivent à déguster notre vin avant la fin de sa
visite, parlons de la valeur culturelles de cette bière dans notre milieu, la gastronomie du terroir
est aussi fondée sur la banane car plusieurs repas tiennent compte de la banane.
1.2. LE HARICOT
Le terme haricot, en latin Phaseolus, est un genre de plantes de la famille des Fabaceae qui
regroupe les espèces de haricot au sens strict, soit environ quatre-vingts espèces de plantes
herbacées annuelles originaires d’Amérique centrale, dont quatre présentent un réel intérêt
économique et agricole. Dans le territoire de KABARE les haricots sont produits deux fois par
an dans toute l’étendue du territoire.
a. Régime alimentaire
La culture du haricot rêve dans le territoire de Kabare un caractère important aussi bien sur le
niveau alimentaire, économique et socioculturel.
Au niveau alimentaire, le haricot est un aliment de base pour toute la population du territoire de
KABARE, cultivé pour plusieurs raisons dans ledit territoire, il peut être consommé comme
légume ses feuilles et les tous petits jeunes haricots communément connus sous le nom de
haricots verts ou MIKENJA mais aussi les haricots peuvent aussi être consommés une foi à
maturité accompagné d’autres repas tels que les bananes, les patates douces, les pommes de
terre, le riz. Disons par ailleurs que la plus importante gastronomie du terroir résulte de la
combinaison de la banane à bière et des haricots.
Au niveau économique, les haricots constituent une banque agricole par excellence pour les
paysans. En effet, elle assure durant toute l’année plus de 80% de revenus des ménages. Les
paysans cultivent des hectares des haricots qui sont destinés à la vente en trois phases ainsi
permettant à ceux-ci de couvrir leurs besoins. La première phase de vente concerne les feuilles
des haricots qui sont vendues à un prix aussi bien considérable pour permettre les paysans à
désherber son champs, la deuxième phase consiste à la vente des haricots verts à quelques mois
Mémoire sur l’agritourisme 68
prêts avant la récolte finale des haricots mais cette vente à un impact beaucoup plus négatifs car
les paysans risquera de ne plus rien récolter à la fin si elle a vendu une grande quantité de ses
haricots verts, quant à la dernière phase elle est celle de la vente des haricots secs permettant
ainsi aux paysans de satisfaire ses différents besoins.
Au niveau cultural, le haricot a une racine principale non dominante qui est très rapidement
complétée de racines latérales. Les racines peuvent atteindre un mètre de profondeur si le sol s’y
prête. Elles sont le siège du phénomène de « nodulation ». Les nodules étant des excroissances
provoquées par l’infestation par des bactéries du genre Rhizobium. Ces bactéries vivent en
symbiose avec la plante. Elles reçoivent par la sève des hydrates de carbone et fournissent de
l’ammonium synthétisé à partir de l’azote atmosphérique. Les conditions optimales pour le
développement des nodosités ont une température de 25°C à 30°C et un pH de 6 à 7. La quantité
d’azote fixée peut atteindre 200Kg à l’hectare (Anonyme, 2016).
En RDC, le haricot est une légumineuse plastique dont la productivité dépend en général de
certaines conditions édapho-climatiques du milieu et du respect de certaines techniques
culturales. Il faut cependant considérer l’altitude de 1000 à 2300m comme étant favorable surtout
pour l’Est du pays ou la productivité est la plus importante. La productivité aux basses altitudes,
notamment au Bas Congo se fait durant les périodes plus fraiches de la saison sèche dans les bas-
fonds. Au Sud Kivu, c’est une culture qui est cultivée sur un sol meuble, riche et profond avec un
pH d’au moins 5,5.
Au niveau socioculturel, dans le territoire de KABARE, les haricots sont souvent utilisés pour
l’alimentation de la population. Comme le vin de banane, les haricots établissent aussi et
consolident les liens sociaux. Ils ont le pouvoir de rassembler et de communion entre les gens
étant donné son omniprésence dans toutes les cérémonies.
b. Valeurs culturelles
Comme la banane, les haricots jouent un grand rôle dans le territoire de KABARE comme repas
et comme rituel, Les haricots interviennent dans toutes les cérémonies organisées car ils sont
utilisés le plus souvent comme légumes. Signalons qu’il existe un repas de base que je qualifierai
de repas coutumier à base de la banane à bière condensé avec le haricot, ce repas est connu
traditionnellement sous le nom de KIFUKAMA, qui est une des gastronomies du terroir. Comme
Mémoire sur l’agritourisme 69
c. Commercialisation
Dans le territoire de KABARE, les haricots sont commercialisés sous diverses formes. Ils
peuvent être vendus en gros ou en détaille et le prix est en fonction de la saisonnalité. Cela étant,
signalons que les producteurs pour vendre leurs productions ils doivent se rendre au marché pour
trouver un grand nombre de acheteurs qui viennent le plus souvent du milieu urbain ou effectuer
des échanges inter producteurs de biens que nous pouvons qualifier de « troc ». Pendant les deux
saisons de production les haricots coutent extrêmement moins cher et une mesure value à 1500
francs congolais alors qu’après une longue période de production une mesure peut couter 2000
francs congolais. La commercialisation des haricots comme elle a été soulignée dans les lignes
précédentes comprend trois phases, la première phase de vente concerne les feuilles des haricots
qui sont vendues à un prix aussi bien considérable pour permettre les paysans à désherber son
champs, la deuxième phase consiste à la vente des haricots verts à quelques mois prêts avant la
récolte finale des haricots mais cette vente à un impact beaucoup plus négatifs car les paysans
risquera de ne rien récolter à la fin si elle a vendu une grande quantité de ses haricots verts, quant
à la dernière phase elle est celle de la vente des haricots secs permettant ainsi aux paysans de
satisfaire ses différents besoins.
d. Promotion
Dans le but de promouvoir cette culture dans ledit territoire, il nous faudra aménager une grande
surface pour cette fin et que les agriculteurs développent de stratégies fécondatrices en se
Mémoire sur l’agritourisme 70
sensibilisant sur les biens fondées de cette culture pour le développement socio-économique du
territoire. Les autorités du territoire doivent aussi s’y mettre en aménageant beaucoup plus
d’espaces pourra accueillir ladite culture pour de fins touristiques.
e. Aspect touristique
Dès sa valeur culturelle, les haricots jouent un rôle plus important dans l’alimentation de la
population dudit territoire. Cela étant ils joueront aussi un rôle considérable dans des activités
touristiques car les touristes assisteront au mode de production, de transformation mais aussi de
conservation des haricots. On leur parlera de la gastronomie du terroir qui a comme produit de
base les haricots. Une dégustation sera faite à la fin de chaque visite.
Plusieurs cultures de plantations sont cultivées dans le territoire de KABARE, mais tout au long
de notre réflexion nous essayerons de parler en long et en large du thé, car cette culture attire
beaucoup plus de touristes dans ledit territoire.
Deux variétés principales de Camellia sinensis sont à distinguer : Camellia sinensis var. sinensis
ou Théier de Chine, cultivé essentiellement en Chine et au Japon pour la production de thé vert.
La deuxième variété est Camellia sinensis var. assamica ou Théier d’Assam, cultivé et utilisé
essentiellement pour la production de thé noir en Inde, à Ceylan (ou Sri Lanka), en Indonésie et
en Afrique.
Signalons par ailleurs que c’est cette deuxième catégorie qui est cultivée à MBAYU précisément
dans le territoire de KABARE.
b. Conditions de culture
Pour assurer l’épanouissement optimal du thé, il faut veiller à le cultiver sur un sol acide dont le
pH peut varier de 4,5 à 7,1. De plus, le thé exige un sol meuble, plus ou moins riche en sable,
potassium et acide phosphorique. Par contre, la présence de calcaire et celle d’argile sont
défavorables à la pousse du thé. Le drainage du sol et la couche humifère doivent être suffisants.
Mémoire sur l’agritourisme 72
Chaque nouvelle plantation doit être défrichée et labourée deux fois avant de pouvoir y installer
les théiers. La sélection des plantes de théier est très importante pour garantir une homogénéité
de la qualité et de la production : on utilisera des semences ou des boutures de théiers
sélectionnés.
Dans la première méthode la culture débute dans un germoir, puis continue en pépinière pendant
10 à 24 mois.
Pour la deuxième méthode les plantes les plus adaptées au bouturage sont sélectionnées selon
plusieurs critères. Après recueil des boutures, celles-ci sont plantées dans un substrat spécifique
pendant quelque temps, avant une culture en pépinière de 12 à 18 mois.
A la fin de la période de culture en pépinière les plantes sont introduites dans les « jardins », de
préférence avant la saison des pluies, pour favoriser une meilleure implantation des racines.
Les plantations de thé, dont chacune porte un nom différent, sont appelées « gardens », « jardins
» en anglais. Ainsi les thés les plus réputés sont vendus sous le nom propre de leur « jardin »
d’origine. La taille des « jardins » peut varier de quelques hectares à plus de mille hectares. Leur
organisation se fait en terrasses, parfaitement géométriques, le long des flancs de montagnes.
Mémoire sur l’agritourisme 73
Chaque terrasse est disposée de façon horizontale, à hauteur des mains en formant ainsi des «
tables de cueillette », et subdivisée en zones de cueillettes appelées « jardins ».
Ces tables sont obtenues par une taille des théiers, leur donnant une forme évasée vers le haut
s’étendant en plateau horizontal : le nombre de tailles augmente les ramifications et donc le
nombre de jeunes pousses.
Les théiers, sensibles aux vents, à la pluie et au soleil sont souvent protégés par de grands arbres
au milieu des « jardins », tels ceux de la famille des Fabaceae, dont les racines sont capables de
fixer, au niveau du sol, l’azote précieux pour le bon développement des théiers
c. Technique de la cueillette
Avant de pouvoir cueillir les premières feuilles de thé, il est nécessaire de maintenir l’arbre, par
la culture, à une hauteur généralement de 1,2 mètres (m), mais pouvant varier de 1 à 3 m.
Cette taille est également effectuée dans un but d’empêcher la floraison et d’augmenter le
nombre de bourgeons. La première taille est désignée comme « taille profonde », réduisant le
théier à 50 cm. Puis elle est pratiquée régulièrement ce qui permet au théier d’atteindre sa
maturité au bout de 5 ans.
La première cueillette a lieu sur un théier âgé de 3 à 5 ans. Généralement cette tâche est réservée
aux femmes, la récolte manuelle assurant une qualité supérieure au thé. Certains pays comme le
Japon, l’Inde ou la Corée ont mécanisé la technique en plaine.
Les feuilles de thé doivent être récoltées les unes après les autres, et non pas par poignées ; on
récolte uniquement le bourgeon terminal non épanoui, et les premières jeunes feuilles souples,
juste au-dessus du rétrécissement pétiolaire. Ce dernier détail confère une qualité supérieure au
thé. Il faut également noter que les pousses du printemps, très petites, demandent une grande
Mémoire sur l’agritourisme 74
dextérité pour leur cueillette et nécessitent un volume important pour arriver à la quantité de thé
souhaitée.
Pour assurer une cueillette précise, les femmes pincent les feuilles entre l’index et le pouce, les
lançant ensuite dans la hotte portée sur leur dos.
En fonction de la vitesse de renouvellement du théier, on peut effectuer trois récoltes par an
d’une durée de 4 à 14 jours, appelées round, « tournée » en anglais.
Les procédés traditionnels chinois d’obtention du thé furent modernisés avec l’arrivée des
Mémoire sur l’agritourisme 75
Anglais, à l’origine du déplacement des plantations vers l’Inde. Les six étapes initiales furent
perfectionnées et raccourcies en cinq étapes: on parle du procédé « orthodoxe ».
L’élément crucial dans l’obtention du thé est le démarrage rapide de la première étape, le
flétrissage, assurant l’absence d’un début de fermentation. Pour cela, des « factories », les
maisons servant à la préparation du thé, sont installées à côté des plantations.
1. Le flétrissage ou séchage
Les feuilles fraîchement cueillies sont étalées sur des plateaux, des toiles, ou des treillis
métalliques en couches de 15 cm. Un dispositif de ventilation aspire l’air à travers les feuilles, les
privant d’un certain taux d’humidité. Ces appareils sont appelés « flétrissoirs », fonctionnant à
une température de 26°C. D’autres enceintes sont constituées de plateaux séparés de 20 cm, sur
lesquels on étale les feuilles de thé, en faisant circuler l’air produit par un système de ventilation.
La durée du flétrissage dépend des variétés du thé, s’étendant de 6 à 24 heures et conférant à
l’infusé un arôme plus ou moins mordant en fonction du taux d’humidité résiduelle.
2. Le roulage
Une déshydratation adéquate est nécessaire pour effectuer un roulage efficace, en trois à cinq
étapes d’une dizaine de minutes. Ainsi le roulage s’effectue pendant 30 à 40 minutes, pouvant
être répété plusieurs fois dans le but d’augmenter la quantité d’huiles essentielles pour accentuer
la force du thé. L’opération a lieu dans des cuves cylindriques : lors du roulage les cellules
végétales sont brisées, libérant des huiles essentielles ainsi que des enzymes.
Par contre, les feuilles issues d’altitudes plus élevées subissent un roulage plus fort ou hard
rolling. L’opération se déroule en trois étapes, de façon à ne pas trop endommager les feuilles:
elles libèrent une plus grande quantité de sucs, colorant les bourgeons en jaune par oxydation.
Mémoire sur l’agritourisme 76
D’autres thés nécessitent d’abord un roulage léger, puis fort. Ces variétés sont caractérisées par
un arôme intense et des feuilles entières.
Pour contrecarrer une fermentation trop rapide et pour séparer les fragments de feuilles brisées et
les débris végétaux grossiers, une étape de tamisage ou dhool sépare chaque étape du roulage.
3. La fermentation
En effet cette étape consiste à étaler les feuilles issues du roulage en couches de 5 à 7 cm dans
une pièce à hygrométrie de 95 à 98 %, à température de 27°C, à hygiène et à ventilation très
surveillées.
La durée de la fermentation est tout aussi importante : elle s’échelonne entre 1 et 4 heures.
Ainsi la fermentation est presque absente pour le thé vert, moyenne pour le thé Oolong, et la plus
longue pour le thé noir.
En effet, un thé amer témoigne d’une fermentation trop courte, tandis qu’un thé trop fermenté
perdra son pouvoir à cause de l’oxydation excessive des polyphénols.
Le respect rigoureux de ces conditions idéales est nécessaire à l’action des enzymes libérées par
le roulage. Parmi ces enzymes, comme on verra plus tard, le polyphénol oxydase est la plus
important. Elle est responsable de la transformation d’une quantité plus ou moins importante
(allant jusqu’à 50%), en fonction du temps de fermentation, de polyphénols en théaflavines,
théarubigènes et théasinensines.
.
4. La dessiccation
La dessiccation est l’étape la plus délicate de la préparation du thé. Son but est de stopper la
fermentation, qui trop longue, pourrait anéantir la qualité du produit.
Le thé sortant de l’enceinte de fermentation est transféré sur le tapis roulant d’un dessiccateur
produisant un courant d’air très sec et chaud de 85 à 90°C. Le taux résiduel d’humidité est de
l’ordre de 2 à 3%.
Le procédé doit être rapide, mais une dessiccation trop rapide peut rendre la feuille cassante et
évaporer le meilleur de l’arôme.
Inversement, une dessiccation trop lente ne pourrait pas stopper la fermentation, le but du
procédé étant l’inactivation des enzymes responsables de celle-ci.
Mémoire sur l’agritourisme 77
5. Le tamisage et l’emballage
Le triage des feuilles sèches se fait à l’aide de tamis vibrants ou de souffleries d’air, pour les
séparer en fonction de leur taille. Un rouleau de bakélite retient les fibres superflues par son
pouvoir électrostatique. Cette étape doit se dérouler très rapidement pour éviter un noircissement
ou greying des feuilles. Pour les thés de haute qualité, le tamisage est réalisé manuellement.
Les feuilles sont emballées après un stockage éventuel du thé dans des silos à l’abri de
l’humidité. Des caisses en bois d’un volume de 40 kg doublées de feuilles d’aluminium, pour
protéger le thé de l’humidité externe et éviter qu’il ne s’imprègne d’odeurs externes, servent
d’emballage. Généralement on appose une feuille de riz entre le thé et l’aluminium.
Les sacs en papier, destinés à recevoir de plus petites quantités de thé, sont eux aussi doublés
d’aluminium.
Pour la plupart des thés, on mélange les feuilles de plusieurs jours pour obtenir des lots
homogènes, car il est impossible d’obtenir un thé de qualité identique deux jours de suite. Par
contre, les thés de très haute qualité sont emballés jour après jour, afin qu’ils soient les plus purs
possibles.
e. Commercialisation
Après la cueillette le thé subit une transformation qui respecte des étapes bien connu avant d’être
acheminé au marché. Cela étant ils sont beaucoup plus commercialisé en dehors de la ville de
Bukavu mais on peut aussi avoir quelques points de vente à l’occurrence de sites touristiques
pour attirer bon nombres de clients parmi ces points nous pouvons citer le PNKB et CRSN
LWIRO voire la Chefferie de KABARE. Un sachet de thé coute 5$ USD.
f. Promotion
Toute promotion est le fruit d’une communication, et cette dernière passe par la sensibilisation
de la couche concernée sur les avantages du produit que l’on veut promouvoir. Cela étant, la
promotion du thé doit être effective à travers des différentes activités qui peuvent être organisées
par Great Lake Plantation en faveur de la population environnante de cette plantation ainsi que
les différents médias à travers de communiqué et des affiches. Cette même sensibilisation
Mémoire sur l’agritourisme 78
pourrait inciter les clients à acheter le thé transformé localement dans notre territoire au lieu de
faire recours au thé exporté. Cette promotion passera également par l’organisation d’une journée
porte ouverte à MBAYU.
g. Aspect touristique
Après une longue période d’étude ne dépassant pas une année et après l’échange avec le
personnel de GLP, il nous a été dit que le thé de MBAYU fait l’un de produits touristiques du
territoire de KABARE et consommé différemment de produits touristiques du PNKB et de
CRSN LWIRO pour plusieurs raisons. Juste à l’entrée de l’usine de thé, la verdure nous accueille
avec toute une beauté jamais vu ailleurs seulement à KABARE, cette usine donne une
opportunité à ses touristes d’assister à la cueillette, à la transformation et arrivent à la dégustation
du thé produit après toutes les phases de transformation. Une randonnée pédestre est aussi
impeccable.
Culturellement parlant, le thé n’a pas une grande valeur dans notre culture car seuls nos aïeux
l’avaient utilisé comme médicament.
Conclusion Partielle
Disons de tout ce qui précède que le choix de différentes cultures citées précédemment ne résulte
pas du hasard mais beaucoup plus de notre échange avec l’Ir Henri UGHENTO UKANI de
l’INERA-Mulungu. Par ailleurs plusieurs cultures peuvent faire objet d’une activité touristique
dans le territoire de KABARE car l’agriculture constitue et restera la principale source de
revenu de sa population et ne cesse jour et nuit à penser à des stratégies beaucoup plus fécondes
pour le développement socio-économique de leur milieu.
Mémoire sur l’agritourisme 79
Mémoire sur l’agritourisme 80
Partie Deuxième :
Cadre empirique de
l’étude
Ce présent fera un bref diagnostic sur la phase embryonnaire de l’agritourisme dans le territoire
de KABARE suivi d’une analyse de la recherche qui nous permettant de développer de stratégies
qui nous permettront d’entreprendre les activités agrotouristiques dans ledit territoire. Comme il
a été bien souligné dans les lignes suivantes, ce chapitre ne comprendra que trois points.
Dans un premier temps, une des prémisses à l’élaboration d’une stratégie de développement qui
soit adaptée au territoire est certainement de bien connaître ce dernier. Une bonne identification
des forces et des faiblesses de l’agrotourisme de celui-ci ainsi que des menaces et des
opportunités de développement qui le guettent faciliteront la construction d’une dynamique de
développement durable. Cette connaissance permettra aussi, éventuellement, de mieux évaluer
les effets de la démarche de développement.
Le positionnement touristique de la région met peu l’emphase sur l’agrotourisme (ce qui
est de moins en moins le cas).
Les hommes forts ne sont pas toujours prêts à investir l’argent nécessaire à la promotion,
ils ne sont pas convaincus de son importance ;
L’organisation ;
L’agriculture n’est pas rentable dans toutes les parties du territoire.
2. L‘analyse de la recherche
Sur la base des éléments d’informations qui ont été rassemblés, il s’agit maintenant de mener une
analyse mettant en lumière les principales dynamiques à l’œuvre sur le territoire. La phase
d’analyse permet d’inventorier ce qu’il faudrait faire et ce qu’il est envisageable de faire. Les
éléments apportés dans cette phase serviront ultérieurement à déterminer la stratégie
Les vrais adeptes traversaient cette époque en préconisant la paix, l’amour libre et la vie en
communauté. Cette vie en communauté avait pour vision la « Liberté », la liberté qui passait
évidemment par un rejet de cette société de consommation. Pour les tenants de cette philosophie
il apparaissait clairement qu’un retour aux sources s’imposait.
Le climat de liberté et de retour à la terre qui régnait à cette époque est probablement en partie
responsable de l’intérêt à développer l’agrotourisme tandis que l’engouement pour les « grandes
activités » de la ville constitue la raison de ce désintérêt. Deux poids deux mesures, où le plus
fort, le plus convaincu ou le plus dominant allait l’emporter.
En connaissant les prémisses de l’agritourisme, il devient plus aisé d’en faire une analyse et
d’élaborer les stratégies ou les plans qui favoriseront un développement judicieux et harmonieux
de l’agrotourisme.
puisqu’il peut représenter beaucoup plus. Il possède les potentiels de développement nécessaire à
une réussite commerciale, mais surtout les opportunités en faveur de sa mise en valeur sont
nombreuses. Dans le temps, le développement de l’agrotourisme arrive à point. L’agrotourisme
doit, pour pouvoir dépasser le cadre de « produit », développer ses composantes, mais surtout
s’adjoindre à d’autres phénomènes ou produits. C’est ce forfait touristique qui contribuera à
doter l’agrotourisme de base solide et ainsi éviter que l’agrotourisme n’ait été qu’une mode
passagère, un engouement de quelques années et ne devienne « dépassé ». L’intérêt résidera
uniquement dans ce besoin de connaître nos racines, de se savoir encore en vie et maître de notre
destin, mais également de redonner à notre chez-soi, en l’occurrence le territoire de KABARE,
tous ses droits et le respect qu’il mérite. A peine ! S’il y a lieu, il y a peu de chance que la
destruction de la vie provienne d’un autre Hiroshima, mais plutôt des réactions de la Terre face
aux mauvais traitements subis. Deux variables sont donc très importantes nos « racines »
(l’histoire) et la Terre (l’environnement). En se profilant dans le créneau nature, culture et
éducation, l’agrotourisme aura toutes les chances d’atteindre le stade de développement souhaité.
« ...les paysages présentent un double avantage. Ils peuvent attirer des personnes intéressées à
vivre dans un cadre agréable et esthétique et, bien sûr, contribuer à maintenir en place les
populations locales. Ils peuvent aussi être un facteur de développement local en stimulant le
tourisme. » (UMRCQ, 1995, p.28).
suffisamment nombreux pour répondre à une éventuelle demande en ce sens et devraient-ils être
assez nombreux pour y répondre ? En répondant par la négative, il faut alors s’assurer, par
d’autres moyens, d’avoir une offre d’hébergement adéquate sans quoi l’offre agrotouristique ne
saurait être complète. Les gîtes, auberges et maisons de campagne peuvent constituer cet
hébergement adéquat. Ils sont généralement situés dans un cadre enchanteur, leur offre est
personnalisée, l’accueil y est chaleureux et ils offrent un contact avec les propriétaires. En fait,
les gîtes et auberges présentent ces mêmes critères qui sont la raison d’être de l’agrotourisme.
Ces formes d’hébergement sont non seulement un excellent support à l’offre agrotouristique,
mais ils sont essentiels dans le développement de cette offre auprès des touristes et comme
produit d’appel. Les gîtes et auberges permettront de développer les circuits et les forfaits
nécessaires au roulement des activités. Tel est le cas d’autant de Guests Houses retrouvés dans la
partie Nord du territoire de KABARE, pour ne citer que le guest house MULUNGU à INERA, le
guest house LWIRO au CRSN, le BUNGALO au PNKB, …
Bien sûr pour l’événement cela génère des revenus importants suffisants à prouver la pertinence
du projet auprès des décideurs et des bailleurs de fonds. De plus, l’argent généré par ces
spectacles est bien souvent nécessaire pour assurer la tenue de ces événements. Toutefois, le
produit initial peut se trouver « noyé » dans tant d’éclats. Dans un cadre agrotouristique, ces
événements sont à revoir, à repenser et à rejeter, si nécessaire, pour ne pas nuire aux efforts de
commercialisation globale. Dans l’ensemble, exclure ces événements comme partie intégrante de
l’offre agrotouristique serait une erreur car il constitue, d’abord et avant tout, une activité
Mémoire sur l’agritourisme 87
Une position ;
Un plan ;
Une perspective.
La stratégie est en fait une théorie de l’action. Elle doit donc recouvrir tous les aspects de la
réalité et de ce qui l’influence. Cinq aspects fondamentaux de la stratégie peuvent être distingués.
Un regard ;
Une formalisation ;
Une conceptualisation.
Elle commence par une analyse qui vise à la compréhension de la dynamique de l’environnement
et se poursuit par la recherche et la mise en évidence des capacités de l’organisation qui peuvent
être à la source de ses avantages concurrentiels.
Le modèle de stratégie retenu ici repose sur quatre points : l’environnement, l’organisation, les
dirigeants et la communauté. Cette stratégie vise ultimement à doter l’organisation d’un outil de
référence (le filon conducteur) et d’un avantage concurrentiel. L’environnement fait référence à
tout ce qui aura une influence sur l’organisation. Simplement pourrait-on rappeler que la
compréhension de l’environnement permettra d’anticiper les opportunités et les menaces qui se
présenteront et ainsi être en mesure de les considérer dans le choix de la stratégie. L’organisation
fait référence aux capacités internes c’est-à-dire aux forces et faiblesses de l’organisation.
Chacun de ces éléments peut être force ou faiblesse ; ici tout est relatif à la situation de la
concurrence.
Ce modèle prend également en considération les valeurs des dirigeants de l’entreprise. Une
stratégie qui serait en conflit avec leurs valeurs ne serait pas viable. Selon le modèle, pour
maximiser les chances de réussite, il faut prendre en considération non seulement les valeurs des
dirigeants, mais aussi leurs caractéristiques démographiques et psychologiques. Dans le présent
contexte, la situation est légèrement différente. D’une part l’organisation n’est pas une entreprise
et d’autre part les dirigeants en agrotourisme sont, à l’heure actuelle, des représentants œuvrant
dans le domaine touristiques ou bioalimentaire. Ceux-ci jouent un rôle primordial dans
l’organisation, leurs opinions, plutôt que leurs valeurs, sont de premières importances et doivent
donc être considérées. La communauté aussi joue un rôle de premier plan dans le développement
de l’agrotourisme et les relations entretenues avec la communauté sont donc primordiales. En
conséquence, la prise de décision et la conception de la stratégie ne peuvent pas ignorer les
valeurs et le mode de vie de la communauté dans laquelle elle baigne.
3.2.1. La vision
L’agrotourisme dans le territoire de KABARE est voué à un développement intéressant et
prometteur. Tel qu’élaboré dans le cadre conceptuel, par ses composantes l’agrotourisme agira
en réponse directe aux innovations grandioses à prévoir dans la prochaine décennie.
L’agrotourisme via ses fermes offrira un cadre de référence aux visiteurs, l’agrotourisme
apparaîtra comme une manifestation tangible de l’existence. L’agrotourisme cherchera à rendre
la nature â l’humain et à l’aider dans la compréhension de ses origines. De façon plus concrète,
l’agrotourisme sera développé en fonction de son milieu rural, certes, mais également en laissant
une large place aux variables nature et culture. L’agrotourisme apparaîtra alors comme une
réalisation concrète et réussi du développement durable.
Développer ;
Structurer ;
Promouvoir.
Globalement, la stratégie vise à :
Les pré-retraités et retraités qui ont déjà eu des « liens » avec le milieu rural, donc qui ont
une certaine connaissance, et qui veulent soit renouer avec le passé, soit connaître les
nouvelles méthodes.
b. Le marché de groupe
Le groupe scolaire (primaire, secondaire, supérieur et universitaire) en provenance de la ville de
Bukavu ainsi que d’autres villes voisines parce que les jeunes ont peu de connaissances du
monde rural. Par ailleurs, suite à ces activités scolaires qui contribuent à la promotion aussi du
tourisme scolaire dans la ville de Bukavu, les enfants font de très bons représentants auprès de
leurs parents en les incitants à répéter l’activité en famille cette fois-ci.
3.3. La stratégie
La stratégie développée ici est la résultante de travaux de recherche, de résultats de sondage et de
nombreux échanges avec différents intervenants et producteurs intéressés par l’agrotourisme, qui
nous parviennent d’autant de façons qu’elles aident à former l’esprit. Avant d’aborder la stratégie
de développement spécifique au territoire de KABARE, les recherches ont permis d’élaborer un
modèle de développement global qu’il serait pertinent d’illustrer ici. Concrètement, la stratégie
s’oriente vers quatre volets :
Organisation / Structure ;
Produit / Offre ;
Formation ;
Promotion.
3.3.1. Mettre en valeur le territoire à des fins agrotouristiques
Bien au-delà de l’offre ayant directement trait au milieu rural, le potentiel agrotouristique du
territoire repose sur son capital humain et nature et la qualité de ses paysages et de son
patrimoine. C’est sur ces aspects que la valorisation peut intervenir le plus directement en
concourant à l’image de la zone et à la notoriété de la destination.
pour les groupes d’élèves du secondaire, un circuit pourrait être développé, sur un
groupement défini, comprenant différents éléments : élevage, production et
transformation. L’accent pourrait être mis sur les volets culturels, historiques,
économiques et écologiques.
Valoriser des bâtiments ayant une importance significative pour le milieu rural.
Par exemple les belles maisons pourraient être incluses dans des circuits
agrotouristiques. Il faudrait également produire de l’information concernant leur
histoire et leurs caractéristiques.
Appuyer les programmes de valorisation de sites patrimoniaux assurant la
notoriété du territoire. Par exemple, affilier les programmes de développement du
patrimoine et de 1‘agrotourisme.
Valoriser le patrimoine vivant tel que les savoir-faire, les légendes et contes d’ici.
Via le réseau déjà existant des économusées et/ou par un programme territorial
complémentaire. Par exemple, le territoire pourrait avoir les économusées du vin
communément appelé KASIKSI et peut- être même du lait. Les contes et légendes
pourraient être simplement valorisés au moyen des brochures touristiques
actuelles. Un document plus « officiel » pourrait aussi être édité.
5. Développer l’offre d’hébergement en milieu rural, que ce soit des gîtes à la ferme, gîtes
du passant, auberges du passant ou autres, en fonction de l’image souhaitée, de
l’authenticité et de la qualité.
Privilégier les actions de restauration et d’amélioration de l’habitat plutôt que de
construction et de rénovation anarchique.
Appuyer les démarches des organismes de sauvegarde du patrimoine et les actions
dans le but d’adopter des règlements plus sévères concernant les constructions.
Mettre en œuvre une assistance professionnelle pour l’architecture, le
paysagement et la décoration afin d’aider les entrepreneurs dans leurs démarches.
Inciter les propriétaires à établir auprès de sa clientèle des « liens » avec les autres
activités touristiques du territoire. Par exemple, en mettant à la disposition des
visiteurs toute la documentation nécessaire sur le territoire.
6. Développer des outils pour aider les entrepreneurs dans leurs relations avec la clientèle.
Mémoire sur l’agritourisme 95
Conclusion partielle
De tout ce qui précède, disons que le territoire de KABARE renferme des atouts qui peuvent
nous permettre d’entreprendre des activités agrotouristiques dans celui-ci, cependant il présente
aussi des éléments nuisibles qui peuvent enfreindre la matérialisation de ces activités, après nos
analyses, il nous a été important de développer un certain nombre de stratégies qui nous qui
permettront de surmonter ces éléments négatifs dits nuisibles à l’opportunité du développement
des activités agrotouristiques pour ainsi contribuer à l’émergence du territoire de KABARE sur
le plan purement agri touristique. Dans le suivant et dernier chapitre, nous proposerons un projet
agrotouristique qui nous permettra d’éclairer voire renforcer nos initiatives d’agrotouriser notre
territoire, KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 99
Ce chapitre s’articule sur deux points ; d’une part la notion sur le projet touristique et d’autre part
l’identification du projet agrotouristique dans le territoire de KABARE. Dans le premier point il
sera question de définir le projet touristique, de donner son but et ses différents objectifs mais
aussi de donner ces différentes étapes. Le second point portera sur notre projet agrotouristique
proprement-dit.
1. LE PROJET TOURISTIQUE
a. Définition
Un projet touristique est qualifié par la mise en œuvre d’une idée relative à un équipement qui
doit s’intégrer dans le développement économique d’une collectivité. Il doit faire l’objet d’études
marketing, de réflexions sur sa viabilité, sa rentabilité, son organisation et donc sur son
financement.
b. Buts
En ce qui concerne le projet de développement touristique, les buts communs poursuivis sont:
- Accroissement de la qualité et de quantité des biens et services à offrir aux touristes ;
- Augmentation des nombres des touristes ;
- Diversité des activités à proposer aux touristes ;
- Amélioration de leur accueil et du confort de leur hébergement.
c. Objectifs
Pour un entrepreneur privé, un projet touristique est conçu en vue de maximiser son profit et
d’œuvre dans le secteur du tourisme ;
Phase d'opportunité
Étudier la clientèle ;
Référencer son produit ;
Analyser la rentabilité.
2. IDENTIFICATION DU PROJET
Le projet vise à créer une offre touristique innovante et durable qui s’appuie sur l’agriculture
pour valoriser le patrimoine naturel du territoire de KABARE.
a. Objectifs du projet
Elaborer et tester une sélection de produits d’agritourisme innovants et réplicables ;
Mémoire sur l’agritourisme 101
b. But du projet
Il est de promouvoir le tourisme dans le territoire de KABARE en vue d’améliorer les conditions
de vie socio-économiques de la population dudit territoire.
c. Bénéficiaires
Les bénéficiaires de ce projet sont toute personne qui désire se déplacer pour son agrément, de sa
résidence habituelle vers le territoire de KABARE qui est sa destination. D’autant plus, la
population de Bukavu, Goma, Bujumbura, ...
Le projet en cours sera installé dans le territoire de KABARE précisément dans la partie Sud et
Nord, et la chefferie mettra à son sein une équipe qui fera le suivi de toutes les activités
touristiques et disponibilisera un local pour cette fin.
Etant donné l’ampleur des activités de notre projet, celui-ci couvrira une durée de 1 an
renouvelable, allant du 10 septembre 2019 au 10 septembre 2020.
Ce projet s’intègre dans l’agriculture pour plusieurs raisons parmi lesquelles nous pouvons citer :
La principale mission est de développer le secteur du tourisme dans le territoire de KABARE par
le biais de l’agriculture.
Pour une meilleure atteinte des objectifs de ce projet, il faudra d’abord compter sur la bonne
volonté de la population bénéficiaire et sa participation à presque toutes les phases du projet les
concernant en fin d’aboutir à une solution favorable.
Pour réaliser cette stratégie globale et assurer un bon déroulement des activités, nous prévoyons
les stratégies secondaires suivantes :
- Autorisation de lancement ;
- La sensibilisation et la conscientisation de la population concernée ;
- Acquisition d’un bâtiment ;
- Acquisition des meubles ;
- Acquisition des véhicules ;
- Acquisition des ordinateurs ;
- Recrutement du personnel qualifié pour ce projet ;
- Disponibilité des matériels de toute sorte nécessaires pour la réalisation de ce projet ;
- Formation du personnel ;
- Suivi et évaluation du projet.
a. Acceptabilité du projet
Mémoire sur l’agritourisme 103
Ce projet pourra être accepté par la population concernée, les autorités locales pour les raisons
suivantes :
- L’Etat appuie toutes les initiatives vivantes pour contribuer à la promotion du tourisme ;
- La réussite de ce projet aura un impact positif sur le social et sur l’économie ainsi que le
développement du secteur du tourisme dans ce territoire.
Notre projet sera réaliste car il aura contribué la promotion du tourisme ainsi qu’à la facilitation
de réservation de toute activité de nature touristique.
2. Acquisition du bâtiment
Mémoire sur l’agritourisme 104
Les clients en quittant leurs résidences habituelles, ils ne peuvent pas se déplacer avec les
ustensiles et autres batteries pour la cuisine, cela étant ils doivent être nourris par la population
d’accueil en dégustant à la gastronomie du terroir. En ce qui concerne cette phase, Il sera
questions de nous acquitter de différentes tables et chaises voire même des fauteuils qui seront
installés dans la salle de réception pour les clients en suivant les normes d’emplacement
recommandées. Cette activité sera réalisée pendant le deuxième mois.
4. Acquisition de véhicules
Le tourisme n’est pas une offre d’exportation car les touristes doivent se déplacer en utilisant un
moyen usuel et approprié pour atteindre son lieu de séjour. Tout projet ayant trait au tourisme est
conditionné par la disponibilité de véhicules pouvant assurer le déplacement de visiteurs. Pour
cela, cette phase est très primordiale. Elle peut être réalisée pendant le troisième et le sixième
mois du projet, c’est-à-dire du 10 décembre au 10 mars 2020,.
De tout ce qui précède signalons que le tourisme crée trois types d’emploi à savoir : l’emploi
direct, l’emploi indirect et l’emploi induit. Toute activité touristique ou non demande le recours à
une main d’œuvre qualifié et suffisant pour atteindre les objectifs préalablement établis. Ici, on
précise le besoins, les connaissances et pratiques recherchées pour la mise en œuvre du projet. Il
renferme les compétences à exploiter et à valoriser. Cette activité sera réalisée pendant le
quatrième mois, c’est-à-dire du 10 décembre au 10 janvier 2019
8. Formation du personnel
Pour que le personnel ait le même niveau, une formation de mise à niveau doit être entreprise un
mois avant le lancement officiel des activités et dans tous les services. La durée de cette
formation est de 1 mois c’est-à-dire du 10 juillet au 10 aout 2019.
Le suivi des activités du projet sera permanent afin de valoriser la bonne continuité du projet.
Enfin, l’évaluation pour voir comment s’exécute les travaux et comment s’y prend les
bénéficiaires. Le suivi se fera chaque jour et l’évaluation se fera chaque après un trimestre durant
notre projet.
Mémoire sur l’agritourisme 106
Sensibilisation
Acquisition du bâtiment
Recrutement du Personnel
Formation du Personnel
Suivi
Evaluation
Activités ponctuelles
Mémoire sur l’agritourisme 107
Activités périodiques
Activités continues
Mémoire sur l’agritourisme 108
BUDGETISATION DU PROJET
a. Matériels roulant
Total 12 000
b. Immobiliers
Total 20 000
Sceau et tampon 02 15 30
Classeurs 04 03 12
Boite de stylo 04 05 20
Registre 03 03 09
Total 6 846
d. Mobiliers
Tables 15 20 300
Chaises 60 15 900
Total 4 500
Total 31 440
Conclusion partielle
Disons de tout ce qui que l’aménagement du secteur agricole contribue ipso facto au
développement de l’agritourisme dans le territoire de KABARE car vu les objectifs du projet,
ils dépendent de la volonté du producteur. Cela étant un point ne sera pas de mis sur
l’investissement dans cette partie car il pourrait faire l’objet d’un autre sujet de recherche.
Signalons par ailleurs que ce projet d’une manière ou d’une pourrait contribuer au
développement socio-économique du territoire de KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 111
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
MESPLIER et P. BLOC-DURAFFOUR, (2000), Le tourisme dans le monde, Bréal,
Rome, pp. 19-22.
M. GRAWITZ, (2001), Méthodes des sciences sociales, DALLOZ, Paris, 1019p.
DEPELTEAU F., (2011), La démarche d’une recherche en sciences humaines : De la
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TREMBLAY M.-A., (1968), Initiation à la recherche en sciences humaines,
Montréal, pp. 91-92.
E. STEINGRUBER, (2006), Y a-t-il la possibilité de valoriser les produits locaux et
l’agrotourisme à Crans-Montana ?, Zollikofen, 215p.
Zins BEAUCHESNE et Associés, (2006), Agrotourisme : Diagnostic, Plan de
développement et de commercialisation, Québec, 32p.
Jessica BERTHELOOT ? (2003), Projet de développement de l’agrotourisme dans la
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au regard de l’aménagement et de la protection du territoire agricole, Québec, 89p.
VI. Webographie
Internet, www.google.com, consulté le samedi 11 juin 2018 à 09h16’, le mercredi 07
juillet 2018 à 11h04’.