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Mémoire sur l’agritourisme 1

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE BUKAVU

ISP / BUKAVU

B.P. 854 Bukavu

SECTION D’HOTELLERIE, ACCUEIL ET TOURISME

DEPARTEMENT D’ACCUEIL ET TOURISME

L’AGROTOURISME : UNE
P OPPORTUNITE DE DEVELOPPEMENT
SOCIO-ECONOMIQUE DU
TERRITOIRE DE KABARE
Par IRENGE NTIBONERA Rodrigue

Travail présenté et défendu en vue de l’obtention du


Diplôme de licencié en Pédagogie Appliquée

Option : Accueil et Tourisme

Directeur : Professeur jacques USUNGO


Encadreur : Assistant Janvier KARUMBA

Année académique 2018 - 2019


Mémoire sur l’agritourisme 2

IRENGE NTIBONERA Rodrigue

SCIENCES ET TECHNIQUES TOURISTIQUES ET HOTELIERES

ACCUEIL ET TOURISME

DEUXIEME ANNEE DE LICENCE

THEME : « L’AGROTOURISME : UNE OPPORTUNITE DE DEVELOPPEMENT POUR


SOCIO-ECONOMIQUE DU TERRITOIRE DE KABARE »

DIRECTEUR : Chef de Travaux Rigobert BIRHEMBANO

PLAN GENERAL DE LA RECHERCHE


CO-DIRECTEUR : Janvier KARUMBA

Tél : +243 997378585

E-mail : rodriguentibo20@gmail.com

PLAN PROVISOIRE DE
RECHERCHE
Mémoire sur l’agritourisme 3

Partie Première : Cadre conceptuel de la filière touristique

Chapitre Premier : Généralités sur l’agrotourisme

Chapitre Deuxième : Situation actuelle : KABARE, agriculture locale

Chapitre Troisième : L’agrotourisme à Kabare une pratique émergente pour le


territoire

Partie Deuxième : Cadre empirique de l’étude

Chapitre Quatrième : Diagnostic stratégique et enjeux de l’agrotourisme dans


le territoire de KABARE

Chapitre Cinquième : Réalisation d’un éventuel projet agrotouristique


Mémoire sur l’agritourisme 4

COMMENTAIRE

Ce travail, en plus de l’introduction et de la conclusion, nous allons l’organiser en deux


grandes parties, chacune divisée en différents chapitres. Un plan a été choisi afin de faciliter la
lecture tout en garantissant la logique et l’enchaînement des chapitres.

La première partie visera à présenter le cadre conceptuel de la filière touristique. Elle sera
divisée en trois chapitres. Nous partirons d’une approche générale de l’agrotourisme afin de
mieux cerner son fonctionnement et ses caractéristiques, pour nous concentrer progressivement
sur notre milieu d’étude, ainsi que sur l’émergence de ce milieu via les pratiques agrotouristiques
à KABARE. Le premier chapitre, de type introductif, exposera d’une part, une approche
historique d’agrotourisme afin de comprendre les éléments de son évolution ainsi que les
facteurs qui l’influencent et d’autre part, une approche économique se concentrant sur la
présentation des différentes offres agrotouristiques. Ce premier chapitre nous amènera à aborder
la principale raison pour laquelle nous voulons intégrer KABARE dans l’agrotourisme. Nous
trouvons une réponse dans le deuxième chapitre qui se concentre sur les produits agricoles du
territoire de KABARE. Un descriptif se basant sur sa situation actuelle nous conduit à étudier
quels changements organisationnels ils occasionnent dans les entreprises touristiques. C’est le
troisième chapitre qui nous permettra d’identifier les différents peuvent contribuer à l’émergence
de KABARE.

La seconde partie, organisée en deux chapitres, présentera les résultats empiriques et


théoriques. Le quatrième chapitre se donnera pour objet de faire le diagnostic stratégique et de
définir les enjeux de l’agrotourisme dans le territoire de KABARE, la réalisation d’un projet
d’agrotouristique fera objet du dernier chapitre.
Mémoire sur l’agritourisme 5

INTRODUCTION

1. Choix et intérêt du sujet

Le choix de ce sujet nous a été inspiré par la réalisation d’un travail pratique
dans le cours d’Urbanisme et aménagement du territoire. Dans ce cours il nous a été attribué
comme tâche de parler de problème de l’aménagement dans le territoire de KABARE et les
activités économiques de celui-ci basées essentiellement sur les activités agricoles nous ont
poussé de confronter ces dernières dans le domaine du tourisme. Voulant étudier ce phénomène
basé essentiellement sur l’agriculture et le tourisme, nous comptons saisir l’opportunité que nous
offrirait ce mémoire pour identifier et analyser les activités agrotouristiques qui peuvent
contribuer au développement du territoire de KABARE.
Ainsi donc, ce modeste travail s’avère-t-il un instrument qui permettra de
renforcer, de développer davantage la notion de l’agriculture et de l’orienter dans le tourisme en
vue non seulement de conserver les cultures mais surtout attirer les nouveaux touristes (visiteurs
potentiels) pour la rentabilité du territoire de KABARE.
Socialement parlant, ce travail sera considéré comme une lampe pouvant éclairer
les activités de la communauté locale car les activités agrotouristiques auront un impact positif
non seulement sur le développement du territoire de KABARE mais aussi sur le développement
de la communauté locale en ce sens que les recettes enregistrées par une immense réservation
permettront de financer les différentes activités agricoles de cette communauté locale.
Ce travail sera également un outil de référence pour la communauté
scientifique, en ce sens qu’il sera de temps en temps consulté par les futurs chercheurs dans le
but d’avoir des informations sur l’agritourisme en général et sur les activités agrotouristiques qui
contribueraient au développement du territoire de KABARE en particulier.
Mémoire sur l’agritourisme 6

2. Problématique

Pour DONALD LONG, (2004 :5) :


« La problématique de recherche est souvent perçue et enseignée comme une
démarche systématique qui, une fois suivie, débouche inévitablement sur la formulation
d’hypothèses appropriées, pertinentes et logiques ».
Et pour équipe d’auteures et d’auteurs dirigée par Benoît GAUTHIER (1986 :6)
parlent ainsi de la problématique de recherche :
« Par l’expression problématique de la recherche, on réfère généralement à
l’ensemble des éléments formant problème, à la structure d’informations dont la mise en relation
engendre chez un chercheur un écart se traduisant par un effet de surprise ou de questionnement
assez stimulant pour le motiver à faire une recherche ».
Quant à André LAMOUREUX (1995) cité par DONALD LONG (2004 :7), il
nous livre sa pensée sur le sujet dans son livre intitulé, Recherche et méthodologie en sciences
humaines :
« La construction de la problématique consiste à traduire une idée de recherche
d’abord vague (et abstraite) en une question précise (et concrète) à vérifier dans la réalité. C’est
par un travail de raisonnement logique et rigoureux que le chercheur effectue ce rétrécissement
progressif du champ de sa recherche ».
De tout ce qui précède, nous pouvons définir la problématique comme étant un ensemble
des questions que se pose le chercheur dans sa quête sur un sujet donné.

Au monde, l’espace rural est caractérisé par la diversité de paysages - notamment


façonnés par l’homme et par l’activité agricole -, par la présence d’espaces naturels préservés, de
forêts mais aussi par de patrimoine culturel, architectural et gastronomique riche, par des
traditions et par les populations qui y vivent.

Actuellement, la société est prête au tourisme vert pour valoriser les espaces ruraux
contribuant ainsi à la multiplication des activités récréatives. Parmi celles-ci, l’agrotourisme est
identifié comme spécifique aux espaces ruraux, en particulier ceux de ressources banales. Ainsi
Mémoire sur l’agritourisme 7

l’agrotourisme est devenu un objet de recherche pertinent pour examiner l’originalité des
modalités de développement de territoires ruraux.
L’agriculture se présente de façon particulière dans la filière touristique. En effet,
l’agrotourisme ne relève d’une seule et unique filière économique mais s’inscrit dans au moins
deux : l’agricole et touristique. Cette double inscription soulève des questions dans la mesure où
il peut s’agir des différentes formes. Le tourisme est une activité qui s’appuie essentiellement sur
la valorisation d’une ressource territoriale qu’elle soit naturelle, artificielle ou culturelle.
L’agrotourisme use de même ressort, il est la concrétisation à un moment donné d’un ensemble
de motivations liées à la conduite de l’activité principale que la visite.

Toutefois, le développement de l’agritourisme dans d’autres cieux, s’est depuis étendu à


d’autres types d’entreprises agricoles et il connaît un certain essor depuis les cinq dernières
années. Pour plusieurs types d’entreprises agricoles, dont la mise en marché collective est
inexistante ou en développement, l’accueil de touristes ou d’excursionnistes dans leur entreprise
constitue un mode de mise en marché privilégié. Tout en offrant leurs produits agricoles, les
producteurs ouvrent ses portes afin que la clientèle puisse se familiariser avec les étapes de la
production et de la transformation de leurs produits. La qualité de l’accueil et de la prise en
charge du visiteur durant son passage dans l’entreprise agricole est ce qui distingue une
entreprise agrotouristique d’une exploitation agricole n’offrant que la vente de ses produits ou de
l’auto cueillette de fruits et de légumes.

Bien implanté dans les pays développés, l’agrotourisme permet généralement à des
touristes de séjourner dans des fermes, participer aux activités agricoles et interagir avec les
communautés locales. Cette forme de tourisme se développe maintenant dans d’autres pays
d’Afrique ; comme en Afrique du Sud où elle est en plein essor. Les vacances à la ferme et les
visites des vignobles constituent parmi d’autres activités, un moyen précieux pour des
agriculteurs sud-africains de générer des revenus dans un contexte agricole et économique
difficile. L’agrotourisme est désormais le secteur qui connaît la plus forte croissance de toute
l’industrie écotouristique.
Mémoire sur l’agritourisme 8

Au Sud-Kivu, précisément dans le territoire de KABARE, alors que l’agriculture reste le


principal moyen de subsistance pour la majorité de la population, sa contribution à la valeur
économique ajoutée a décliné ces dix dernières années. En revanche, le secteur du tourisme, qui
a enregistré une forte croissance surtout dans la partie Nord du territoire, est la force vive de
nombreuses économies pour les communautés riveraines du Parc National de Kahuzi-Biega.

Néanmoins, dans l’ensemble du territoire, le tourisme stimule la demande dans le secteur


agricole local, favorisant ainsi une alimentation saine et nutritive tout en célébrant la cuisine et la
culture traditionnelle. Les tendances mondiales qu’il s’agisse de changement climatique ou
d’économie verte, de nutrition, de santé et de conservation du patrimoine, favorisent toutes la
croissance de l’agrotourisme. Les études de marché actuelles indiquent que les touristes préfèrent
de plus en plus des produits et expériences authentiques en matière de nourriture, de culture et de
patrimoine locaux.

C’est dans ce contexte que nous voulons lancer l’initiative chef pour encourager, et
développer l’agritourisme dans le territoire de KABARE d’où notre thématique principale :
« l’agrotourisme : une opportunité pour le développement du territoire de KABARE »

De notre question principale, « y a-t-il possibilité de valoriser les produits agricoles


locaux et l’agritourisme à KABARE ? », proviendra trois questions qui nous serviront de
poteaux indicateurs tout au long de ce modeste travail. Elles sont ci-dessous énumérées :
 Les cultures du territoire de KABARE peuvent-elles servir d’un moyen autour
duquel on peut monter un produit touristique ?
 Quels sont les clients potentiels des produits agrotouristiques du territoire de
KABARE ?
 Comment l’agritourisme est-elle une opportunité pour le développement
socioéconomique du territoire de KABARE ?
 Quel moyen peut-on mettre en œuvre pour promouvoir l’agritourisme dans ce
territoire ?
Mémoire sur l’agritourisme 9

3. Hypothèse

Pour Raymond TREMBLAY et al (2006 :1) ; dans son article Savoir plus :
outils et méthodes de travail intellectuel :
« Une hypothèse est la réponse présumée à la question qui oriente une
recherche. C’est une supposition qui est faite en réponse à une question de recherche ».

Et DONALD LONG (2004 :7) ; de renchérir en ces termes :


« Une hypothèse comporte quatre caractéristiques particulières : une énoncé, une
prédiction, un outil de vérification et une réponse à une question. Une hypothèse est une énoncé
parce qu’elle affirme une idée. Elle est une prédiction parce qu’elle prévoit des résultats à la
suite d’une expérience. Elle est un outil de vérification parce qu’elle établit des relations entre
des concepts qui demanderont d’être mesurés et évalués. Enfin l’hypothèse est formulée en guise
de réponse à la question de recherche ».
En somme, une hypothèse est une proposition de réponse aux questions qu’on se pose à
propos de l’objet de recherche, formulée en des termes tels que l’observation et l’analyse
puissent fournir une réponse.
Compte tenu des faits décrits, nos hypothèses s’articulent sur trois principales questions :
 Par rapport à la première question, les cultures de ce territoire pourraient servir
d’un moyen autour duquel nous pouvons monter un produit touristique qui
motivera les déplacements des touristes ;
 Quant à la deuxième, les clients potentiels seraient les touristes qui achèteraient
les permis de visites pour se rendre au Parc National de Kahuzi-Biega car il
semblerait que ces derniers doivent se rendre à la chefferie de KABARE dans le
cadre de tourisme culturel avant d’aller à TSHIVANGA ;
 Pour la troisième question, l’agritourisme serait une opportunité de
développement en ce sens qu’il pourrait générer des revenus insoupçonnés
susceptibles de renflouer le budget du territoire, accroître le revenu de citoyen et
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promouvoir le développement communautaire tout en finançant les activités


agricoles de paysans ;
 Et à la dernière question, il s’agirait de développer de stratégies pour promouvoir
l’agritourisme dans le territoire

4. Méthodologie de recherche

La méthodologie des sciences est un sujet très important dans la mesure où il est très difficile
de maîtriser notre monde sans d’abord savoir comment la science nous aide à prendre
connaissance de lui. La connaissance parfaite de ce terme nous permettra de bien mener notre
travail au bon port, cela étant il nous paraît important de signaler que plusieurs auteurs ont
apporté un éclaircissement en donnant chacun une définition au terme « méthodologie » en de
termes presque semblables malgré les différentes écoles caractérisant ses auteurs mais nous
prendrons dans les lignes suivantes celles qui nous ont intéressé davantage.

Pour M.-A. TREMBLAY (1968:92),


« La méthodologie scientifique définit les exigences théoriques et opératoires de
l’observation. Elle énonce à la fois les principes à respecter dans la préparation du travail et la
collecte des faits. Elle est une véritable logique opératoire en ce sens qu’elle précise les
différentes étapes du processus de recherche, c’est-à-dire l’ensemble des étapes à franchir et des
procédés à utiliser pour obtenir une connaissance scientifique. La méthodologie confère donc
aux résultats un fondement légitime parce qu’ils découlent de principes et de procédés
rationnels. Chaque science de l’homme possède sa propre méthodologie qui s’inspire, bien
entendu, de la méthodologie scientifique générale ».

Quant à Maurice Angers (1992 : 353) de renchérir en ce terme :


« La méthodologie est un ensemble des méthodes et des techniques qui orientent
l’élaboration d’une recherche et qui guident la démarche scientifique »

Et R. QUIVY et L. VAN CAMPENHOUDT (1988 :4) souligne ce qui suit :


« Il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en œuvre un
dispositif d’élucidation du réel, c’est-à-dire, dans son sens le plus large, une méthode de travail.
Mémoire sur l’agritourisme 11

Celle-ci ne se présentera jamais comme une simple addition de techniques qu’il s’agirait
d’appliquer telles quelles mais bien comme une démarche globale de l’esprit qui demande à être
réinventée pour chaque travail ».

Le terme méthodologie peut désigner l’ensemble des méthodes, des techniques et des
approches utilisées soit pour rassembler les données, soit pour les analyser, soit encore pour
traiter les résultats des investigations.
On comprendra ainsi aisément que la méthodologie de la recherche s’avère incontournable
pour celui qui entend s’initier à une science, car elle renvoie à la connaissance des règles, étapes
et procédures auxquelles les scientifiques recourent pour faire de la science et expliquer notre
univers d’une manière scientifique.

Selon R. PINTO et M. GRAWITZ (2001 :351) :


« Une méthode est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie ».

Dans le cadre de notre recherche pour la récolte des informations ou données fiables pour la
réalisation de ce travail, il nous semblera utile de nous appuyer sur une et seule méthode a
l’occurrence d’analytique.
La méthode analytique trouvera son opérationnalité dans plusieurs postulats notamment la
description, la critique et tant d’autres qui justifient toute analyse et la rendent conclusive.
Ces méthodes nous permettront d’analyser à l’aide de la méthode FFOM les activités
agricoles tout en les assimilant aux activités touristiques dans l’unique but de mieux faire
connaître et valoriser le monde rural..

Parlant de la technique, Madeleine GRAWITZ (2001 :353) :


« Les techniques ne sont que des outils mis à la disposition de la recherche et organisées par
la méthode dans ce but. Elles sont limitées en nombres et communes à la plupart de sciences ».
Tout au long de notre recherche, trois techniques seront prises en compte, la technique
d’enquête par questionnaire, la technique d’observation participante et la technique
documentaire.
Mémoire sur l’agritourisme 12

a. L’enquête par questionnaire


Cette technique nous permettra de recueillir les données en posant certaines questions
auxquelles nos enquêtés répondront librement.

b. La technique d’observation
Celle-ci nous permettra de collecter les données nécessaires à partir d’une présence sur le
terrain pendant laquelle nous serons en train de sélectionner les différentes plantes qui peuvent
faire objet de notre étude agrotouristique.

c. La technique documentaire
A partir de cette technique, nous aurons à rassembler et à consulter les documents écrits que
nous aurions trouvé dans les archives, des ouvrages, des travaux, mais aussi des notes de cours
qui nous aideront à mieux bétonner notre travail.

5. Objet du travail

Pour bien mener notre investigation, nous nous sommes assignés les objectifs généraux ainsi
que spécifiques.

Globalement parlant la présente étude vise à développer des connaissances liées à la vente
sur une exploitation agrotouristique et son impact sur l’émergence du territoire de KABARE,
afin de concevoir de stratégies pour promouvoir les produits agricoles de ce territoire à l’aide de
pratiques touristiques au nouveaux visiteurs touristiques que nous qualifieront des touristes
effectifs et en attirer ceux qui n’ont pas encore visité ledit territoire que nous appellerons les
touristes potentiels. De celui-ci découle d’autres objets secondaires ci-dessous énumérés :

 Identifier les produits agricoles locaux du territoire de KABARE ;


 Identifier les produits agrotouristiques de ce territoire ;
 Evaluer le potentiel de développement de cette activité et ses retombées économiques;
 Réaliser un projet agrotouristique;
 Formuler les recommandations en vue de l'application de l’agrotourisme dans ce
territoire.
Mémoire sur l’agritourisme 13

6. Etat de la question

Plusieurs études ont déjà été menées sur le territoire de KABARE portant sur tel ou tel autre
sujet mais aucune recherche n’a jamais eu lieu dans le cadre de l’agritourisme dans ledit
territoire. Cela étant, nous nous sommes inspirés de quelques travaux qui ont été réalisés par les
prédécesseurs des Universités européennes qui avaient mené telle ou telle autre recherche dans le
cadre de l’agritourisme. Ces différentes figures emblématiques qui ont apporté une modeste
contribution dans le domaine d’agritourisme sont ci-dessous énumérées tout en respectant les
idées respectives de leurs contributions :

 Faucher Audrey (1998), Valorisation de l’agrotourisme en région : Une stratégie pour


un développement durable. L’exemple des Cantons-de-l’Est. Mémoire inédit, Université
de Sherbrooke, Département de géographie et télédétection, Faculté des lettres et sciences
humaines, 165 p.
Dans son travail, il souligne que l’agrotourisme peut répondre à plusieurs attentes, mais l’aspect
économique ne doit pas être la principale raison justifiant ce développement, l’aspect social étant
tout autant, sinon plus important.
Le développement doit essentiellement passer et provenir des régions mêmes puisque
l’agrotourisme vise à valoriser le milieu rural. Toutefois des outils doivent être développés et mis
en place afin d’aider les intervenants dans leurs démarches. Que ce soit par l’embauche d’agents
attitrés directement au développement de ce secteur d’activité, par l’élaboration de stratégie de
développement et de plans d’action adaptés à la région et à leur situation ou par la création de
centres d’aide, une aide externe devra venir tôt ou tard.
Dans cet ordre d’idée, en termes d’étude spécifiques aux régions, dont les Cantons-de-l’Est, il
faudrait procéder à un sondage complet des retombées économiques des activités et événements
à caractère agrotouristique ainsi qu’à un sondage traitant de la satisfaction de la clientèle.
Également, suite à l’adoption d’une planification stratégique de développement régional il
faudrait réaliser des plans d’actions adaptés à la stratégie ainsi qu’un plan de communication
approprié. Enfin, il faudra prévoir des moyens d’évaluation efficaces tant des activités que de la
satisfaction de la clientèle.
Mémoire sur l’agritourisme 14

Par ailleurs il faudra, dans un court délai, commencer à structurer le développement de


l’agrotourisme à l’échelle du Québec. Cela permettra d’unir les efforts promotionnels et
contribuera à doter le Québec d’une « image » agrotouristique.

 Lise CHEVALLIER (2009), Importance socio-économique de l'agritourisme et des


circuits courts en région Midi-Pyrénées, Mémoire inédit, Université Lumière-Lyon II,
Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l’art et Tourisme, 135p.
Dans son travail, il souligne que la diversification agricole, encore méconnue aujourd'hui, répond
aux attentes sociétales et suscite ainsi un intérêt grandissant auprès des pouvoirs publics. La
Chambre Régionale d'Agriculture, commanditaire de l'étude, souhaite améliorer sa connaissance
sur deux activités en particulier, à savoir la vente en circuits courts et l'agritourisme, afin
d'adapter son accompagnement auprès des structures engagées. Les résultats présentés dans ce
travail sont issus d'entretiens réalisés avec les différents partenaires régionaux ainsi que de
rencontres sur le terrain auprès d'une partie des agriculteurs impliques dans ces activités. Après
avoir dressé un profil des exploitations diversifiées, le poids socio-économique de la vente en
circuits courts et de l'agritourisme est évalué. Pour finir, des leviers d'actions sont proposés pour
le soutien et le développement de ces activités. Dans son travail, il a encore mis l’accent sur la
méthode FFOM en présente d’une manière détaillée d’une part les forces et les faiblesses d’une
entreprise agrotouristique et d’autre part les opportunités et les menaces qui peuvent être liées
aux activités agrotouristiques de l’environnement.

 Sophie THOMAS (2009), L’agritourisme : une opportunité de développement pour un


territoire ? Le cas du territoire Valence Drôme Ardèche Centre, Mémoire inédit,
Université Lumière-Lyon II, Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l’art et
Tourisme, 178p.
Dans ce travail, l’auteur a voulu montrer que le territoire VALDAC n’a pas d’identité et répond à
une logique de projets. Mais, les différents espaces qu’il concentre sont complémentaires. Des
liens étroits existent entre l’urbain, le périurbain et le rural de moyenne montagne que ce soit
pour le travail, le logement et les loisirs. Même si Valence et son agglomération représentent
plus de la moitié de sa population, le territoire VALDAC est à dominante rurale. L’agriculture y
Mémoire sur l’agritourisme 15

est encore bien présente et propose des produits de qualité. A cause des difficultés économiques,
certains agriculteurs diversifient leurs activités vers le tourisme.
L’auteur souligne que le territoire VALDAC compte 101 exploitations agritouristiques, réparties
de manière hétérogène. La partie ardéchoise semble plus propice au développement de
l’agritourisme notamment la vallée du Doux qui a un fort potentiel de développement avec le
redémarrage du train touristique du Mastrou en 2011. Diverses prestations agritouristiques
s’offrent aux touristes que ce soit l’hébergement, la restauration et/ou les loisirs. Les agriculteurs
proposent davantage de visites alors que la tendance du département de l’Ardèche se centre sur
l’hébergement à 80 %. L’offre agritouristique en VALDAC doit se démarquer des autres
prestations que proposent l’Ardèche Méridionale afin d’attirer une clientèle en toute saison.
L’agritourisme a une image positive dans notre société. Authenticité, terroir et patrimoine
séduisent en effet les touristes. Aussi, les exploitants agricoles doivent mettre en œuvre des
stratégies pour diversifier l’offre et être attentifs aux attentes de la clientèle.
Toutefois, l’auteur souligne qu’il ne faut pas négliger la demande de proximité, la population
locale et les résidents secondaires. La famille est aussi une clientèle à rechercher puisque les
enfants aiment en général les animaux de la ferme. Pour eux, c’est un moyen ludique
d’apprendre pendant ses vacances.
Face à la crise agricole, l’agritourisme apparaît comme une réelle opportunité de développement
pour les exploitations en perte de vitesse. Il peut être incitatif pour la reprise d’exploitations dont
les propriétaires vieillissants sont en quête de repreneurs. Cette forme de tourisme peut maintenir
des couples à la ferme et éviter les emplois d’appoint à l’extérieur de l’exploitation. Il permet
aussi de rompre la monotonie du quotidien par des contacts relationnels avec la clientèle, de
s’ouvrir au monde extérieur par le biais d’Internet et de s’adapter en permanence à l’évolution de
son activité principale. Autant de challenges que de nouveaux exploitants volontaires doivent
pouvoir relever.

Eu égard à ces différentes figures emblématiques susdites, notre travail mettra un accent
beaucoup plus particulier sur un de territoire rural de la province du Sud-Kivu à l’occurrence de
KABARE car l’agriculture constitue l’activité principale de la population de ce territoire dans sa
partie Nord et le tourisme est plein essor via le Parc National de Kahuzi-Biega qui offre à ses
clients une multitude d’attraits caractérisés principalement par la visite de Gorille de plaines
Mémoire sur l’agritourisme 16

orientales qui est une espèce endémique de la République Démocratique du Congo, vu


l’importance accordée à ces deux types d’activités il nous paraît important de saisir la balle au
bon, afin de trouver l’élément commun de ces activités et l’entreprendre sous diverses formes
dans notre territoire dans le soucis de développer celui-ci.

7. Délimitation du sujet

Spatialement parlant, notre étude porte sur le territoire de KABARE dans sa partie Nord où
l’activité agricole s’est fait remarquer tout en faisant point rond à la chefferie de KABARE dans
sa partie Sud car il mettra un accent beaucoup plus particulier au tourisme culturel, dans la
Province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Par rapport au temps, notre
étude s’étend sur une période qui va de 2015 à 2018.Période pendant laquelle nous avons suivi
un documentaire sur le fonctionnement et les caractéristiques de l’agrotourisme au Québec.

8. Subdivision du travail

Ce travail, en plus de l’introduction et de la conclusion, nous allons l’organiser en deux


grandes parties, chacune divisée en différents chapitres. Un plan sera choisi afin de faciliter la
lecture tout en garantissant la logique et l’enchaînement des chapitres.

La première partie visera à présenter le cadre conceptuel de la filière touristique. Elle sera
divisée en trois chapitres. Nous partirons d’une approche générale de l’agrotourisme afin de
mieux cerner son fonctionnement et ses caractéristiques, pour nous concentrer progressivement
sur notre milieu d’étude, ainsi que sur l’émergence de ce milieu via les pratiques
agrotouristiques. Le premier chapitre, de type introductif, exposera d’une part, une approche
historique d’agrotourisme afin de comprendre les éléments de son évolution ainsi que les
facteurs qui l’influencent et d’autre part, une approche économique se concentrant sur la
présentation des différentes offres agrotouristiques. Ce premier chapitre nous amènera à aborder
la principale raison pour laquelle nous voulons intégrer KABARE dans l’agrotourisme. Nous
trouvons une réponse dans le deuxième chapitre qui se concentre sur les produits agricoles du
territoire de KABARE. Un descriptif se basant sur sa situation actuelle nous conduit à étudier
quels changements organisationnels ils occasionnent dans les entreprises touristiques. C’est le
Mémoire sur l’agritourisme 17

troisième chapitre qui nous permettra d’identifier les différentes cultures qui peuvent contribuer à
l’émergence de KABARE.

La seconde partie, organisée en trois chapitres, présentera la méthodologie de la recherche et


les résultats empiriques et théoriques. Le quatrième chapitre présentera les méthodes et
techniques d’investigations entreprises dans le cadre de notre travail. Le cinquième chapitre se
donnera pour objet de faire le diagnostic stratégique et de définir les enjeux de l’agrotourisme
dans le territoire de KABARE, la réalisation d’un projet d’agrotouristique fera objet du dernier
chapitre.

Partie Première :
Cadre conceptuel de
la filière
agrotouristique
Mémoire sur l’agritourisme 18

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR L’AGROTOURISME

Etant le premier de la première partie de notre travail, ce chapitre mettra un accent particulier sur
l’agritourisme tout en se focalisant sur les différents points qui seront développés dans les lignes
suivantes car celui-ci donnera aux lecteurs l’envie de poursuivre la lecture de ce travail tout en
enrichissant sa connaissance à l’aide des éléments clés que renferme ce travail en lui imprégna
de plus en plus de l’historique de l’agritourisme, de son évolution à travers le monde, des
différents auteures et auteurs qui ont apporté telle ou telle autre contribution quant à la définition
de ce terme pour ne dire que cela. Ce chapitre fera aussi un survol sur le mode de
fonctionnement de l’agritourisme, de son offre ainsi que sur les caractéristiques de l’offre
agritouristique.

1. Introduction

Le XIXème siècle, a amené avec lui un lot de changement quant à la répartition démographique et
socio-économique. Suite à l’industrialisation et à l’urbanisation, les campagnes se sont
progressivement dépeuplés au profit de villes qui représenteraient la nouvelle voie de l’avenir et
devraient offrir davantage d’opportunités de travail (Laurent BOURDEAU, 2001).

Que ce soit pour des aspirations économiques, sociopolitiques ou culturelles, le contexte général
actuel pousse de nombreuses personnes à s’intéresser d’avantages à l’environnement, au plein air
Mémoire sur l’agritourisme 19

et à la ruralité. A cet égard, plusieurs intervenants touristiques ont cherché à profiter de cette
tendance et à se positionner en inventant de nouveaux modes d’évasion d’où découleront de
nouveaux vocables, ainsi, des termes tels : Ecotourisme, Tourisme vert, Tourisme rural,
Agritourisme, Envirotourisme, etc. sont nés. (Laurent BOURDEAU, 2001).

2. Expériences de l’agrotourisme dans le monde

Afin de bien situer le positionnement actuel du territoire de KABARE en matière


d’Agrotourisme et de se doter d’une vision d’ensemble des offres qui sont mises de l’avant en ce
domaine, il importe d’examiner de plus près l’évolution des produits offerts à l’extérieur.

Saisissons la balle au bon pour effectuer un bref survol sur la forme que prend l’Agrotourisme
ailleurs dans le monde en mettant un accent beaucoup plus particulier aux pays européens à
l’occurrence de la Belgique, la France et l’Espagne ; aux pays Américains en considérant le
Vermont comme pays type ; aux pays africains, cas de l’Afrique du Sud, Tanzanie et enfin nous
parlerons de l’agrotourisme en République Démocratique du Congo, notre beau pays, pour nous
plonger progressivement avec ladite notion au Sud-Kivu précisément dans le territoire de
KABARE.

2.1. En Europe
a. Belgique

L’émergence de l’Agritourisme en Belgique s’annonce au début des années soixante-dix.


Certaines études affirment que cette activité développait une forme davantage structurée dans ce
pays.

En 1973, l’alliance agricole belge faisait la promotion du tourisme à la ferme et au cours des
années suivantes les régions vivaient la mise en place de sérieux programmes.

En 1978, va naître un organisme national dénommé ‘ « FETOURAG » (Fédération de Tourisme


Agricole), qui veillera à la représentation et l’organisation d’un tourisme de qualité en vue de
valoriser les potentialités paysannes de tout ordre (touristique, architectural, culturel et humain).
Mémoire sur l’agritourisme 20

Dans son encouragement au développement de cette forme de tourisme, la Belgique a mis sur
pieds des systèmes d’aides financières : primes à l’investissement, primes en capital et
subventions particulières.

b. Espagne

Dans ce pays, une forte demande touristique dans l’espace rural provient principalement de la
classe moyenne de la population espagnole.

Dès 1967, l’Espagne a encouragé le développement de l’agritourisme grâce à des aides


financières destinées à subvenir l’implantation des structures et à l’aménagement des circuits.

Par ailleurs, les Ministères de l’Agriculture et du Tourisme ont collaboré à la publication d’un
guide touristique dans le cadre d’un programme médiatique spécifiquement
intitulé : « Programme de vacances dans les exploitations agricoles ».

Sociologue de l’Institut Espagnol de Tourisme, Madame Pilar GALINDEZ CABRADOR,


soutient que « le tourisme rural se présente sous une diversité de formes qui dépendent
principalement du type d’hébergement que choisi le touriste éventuel, dans cette optique,
« l’agritourisme serait donc celui qui utilise le logement offert dans des formes ou des
exploitations agricoles ».

Selon la même spécialiste « … on constante en Europe la présence de deux modes principaux


d’hébergement en milieu agricole : l’hébergement dans la maison du fermier et l’hébergement
dans une demeure secondaire de la ferme ».

En Espagne, on semble donc estimer que le tourisme du milieu agricole –l’agritourisme- doit
reposer sur des entreprises flexibles différentes des structures plus rigides correspondant à
l’hôtellerie commerciale de masse. La principale mission de l’Agritourisme dans ce pays est de
contribuer à ce que l’agriculture n’abandonne pas la campagne et que les producteurs agricoles
s’enrichissent de nouveaux contacts humains.

c. France

Selon les références consultées, la France est sans doute le pays où la littérature est la plus
abondante en matière d’organisation du tourisme rural en général et de l’Agritourisme en
Mémoire sur l’agritourisme 21

particulier. Plusieurs intervenants y ont longuement réfléchi et pose de nombreux gestes


notamment en matière d’organisation et de mise en place des sites des vacances rurales.

Ainsi, en matière d’hébergement, on constante que dès novembre 1948, le label « gîtes de
France » était créé. En 1952, cet important réseau comprenait 3 914 gîtes et hôtels qui
représentaient un total de 69 919 chambres.

Toujours dans le même ordre d’idées, c’est en 1954 que se développe le réseau « gîtes ruraux de
France » puis en 1959 celui des « Villages-Vacances-Familles ».

Enfin, c’est en 1970 que naît un Organisme National qui vise la concertation et la coordination
des partenaires du tourisme rural, soit le tourisme en espace rural.

En France, plusieurs intervenants considèrent que le tourisme rural est une activité qui offre une
débouchée aux produits du territoire. Il permet en effet, de commercialiser une partie importante
de la production locale. Dans ce sens, certaines régions se sont dotées de point de vente
collective de produits des fermes.

2.2.En Amérique du Nord

Bien que beaucoup plus récente, l’expérience Nord-Américaine en matière d’Agritourisme


mérite d’être examiné.

Evitant toute éventuelle exhaustive, le descriptif de la conception et de l’organisation de l’offre


agrotouristique sera développé à travers l’exemple de l’Etat de Vermont.

a. Vermont

Le 14 Etat de l’Union Américaine, vivant essentiellement de l’Agriculture, de l’élevage et du


tourisme, le Vermont s’agite de créativité et de dynamisme dans le domaine du tourisme rural et
celui Agritouristique.

Sur un territoire fortement agricole, les intervenants de la région s’accordent sur l’intérêt de toute
mise en valeur du potentiel de leur économie.
Mémoire sur l’agritourisme 22

Dans ce contexte, le Vermont a développé au fil des ans un réseau regroupant des gîtes et des
fermes à visiter. Ce circuit des fermes accueille les visiteurs et leurs offre le gîte et le petit
déjeuner.

Après un premier séminaire d’introduction en mars 1936, le Ministère de l’Agriculture et de


l’Alimentation du Vermont a organisé – en mai 1996- un deuxième portant sur le marketing
agrotouristique. On y avait abordé l’élaboration du plan marketing ainsi que la publicité afin
d’initier les entrepreneurs agricoles à développer une brochure ou un communiqué de presse. La
notion de mise en marche de produits agricoles s’avère donc central dans la vision des
intervenants Agrotouristiques du Vermont.

Il est à constater également que les Américains exploitent diverses avenues de mise en marche
certainement intéressantes. Ainsi, plusieurs actions explorées par ces derniers tournent autour du
développement du concept d’emballage promotionnel ; une formule qui accompagne le produit
d’une fiche qui devient un outil de promotion.

Cette option découle du constat que la mise en marche des produits agricoles sur les lieux de
production attire notamment beaucoup d’excursionnistes et permet aux producteurs de diversifier
leurs revenus et ainsi de continuer à offrir d’autres activités touristiques. Ces occasions
deviennent ainsi des facteurs de renforcement des productions régionales.

Par ailleurs, plusieurs intervenants américains soulèvent le fait que les festivals puissent devenir
les leviers économiques importants tant pour le produit d’une région que pour son
positionnement touristique. Dans bien des cas, ces événements attirent une clientèle touristique
régionale et nationale -voire internationale- qui contribue de façon importante, en l’espace de
quelques jours, à accélérer le rythme de l’économie régionale.

2.3. En Afrique
a. Tanzanie

Dans ce pays, l’Agritourisme attire les touristes européens et asiatiques.

Pour ce faire, la Tanzanie poursuit ses efforts visant à renforcer sa compétitivité touristique en
Afrique. Son secteur du tourisme a subi un léger choc en 2017 en raison de la baisse des revenus
Mémoire sur l’agritourisme 23

de l’hôtellerie, mais il compte bien augmenter de nouveau ses revenus. L’Agritourisme a la


capacité de développer le secteur agricole ainsi que de promouvoir le secteur du tourisme.

Pour ce pays, le tourisme en milieu agricole est le prochain programme prioritaire dans le
calendrier du pays afin d’attirer des recettes supplémentaires. Cette opportunité permettrait selon
le Gouvernement d’éradiquer le taux élevé de pauvreté dans les zones rurales et de changer le
statut social et économique des agriculteurs.

Le quartier MONGALA, au Nord de la Tanzanie, où se déroule la plus grande partie de la


culture de l’Oignon, est un lieu stratégique pour les touristes, car il se trouve dans les
escarpements d’Eyasi, en bordure du lac Eyasi. La nouvelle forme Geopark Tourism cherche à
augmenter le nombre de touristes visitant le pays avec la Chine considérée comme un marché
émergent pour le secteur du Tourisme en Tanzanie. Avec de recettes accrues, la Tanzanie peut
continuer à renforcer son statut économique, créer des opportunités d’emploi pour la population
et développer le secteur des entreprises.

b. Tunisie

La Tunisie est l’un des plus gros producteurs d’huile d’olive au monde (entre deuxième et
cinquième place selon les années). Un tiers de terres tunisiennes sont recouvertes d’oliviers et
cette agriculture s’oriente de plus en plus vers une production haut de gamme. A partir de cette
richesse, les Tunisiens voudraient faire naître une nouvelle forme de tourisme, comme il existe
un tourisme viticole.

« Inspirés par la popularité de l’agritourisme en Europe et de routes d’huile d’olive en Italie, en


Espagne et en Croatie, les producteurs explorent maintenant la manière d’appliquer ce modèle en
Tunisie », écrit le magazine spécialisé Olive Oil Times. En développant l’agritourisme, la
Tunisie, dont le littoral est déjà pourvu d’une très importante industrie touristique estivale, a
lancé une seconde saison, plus hivernale notamment pendant la récolte des olives qui commence
en automne. Des régions délaissées par les visiteurs internationaux ont ainsi profité des
retombées économiques de cette nouvelle forme touristique.

La Tunisie abrite en effet une vaste campagne dominée par la culture de l’olivier. Certains
affirment même que le plus vieil olivier du monde serait tunisien et serait âgé de 2 500 ans.
Mémoire sur l’agritourisme 24

L’olive est présente en Tunisie depuis la nuit des temps. On peut en voir des preuves au Musée
du Bardo.

En effet, pour attirer les touristes, les zones de production d’huile d’olive se sont dotées
d’infrastructures, cela va des routes aux capacités d’hébergement, aux organisations de visites,
… le tourisme oléicole constitue, pour ce pays, une opportunité importante pour diversifier
l’offre touristique de la Tunisie tout en apportant un développement durable aux communautés
rurales.

Pour ce faire, le Gouvernement Tunisien est conscient de ce potentiel. Le ministre de


l’agriculture et celui du tourisme ont signé le 23 juillet 2018, un accord de partenariat entre les
deux départements visant à développer l’agritourisme. De cela, la Tunisie a bien valorisé ses
quelque 82 millions d’oliviers. Alors qu’il y a encore quelques années, l’essentiel de la
production était exporté en vrac, aujourd’hui la production monte en gamme et des huiles
d’olives tunisiennes sont distinguées dans le concours internationaux.

Certains de ces producteurs de qualité, souvent bio, accueillent des visiteurs. Ils ont mis en place
des salles de dégustations et des visites guidées ainsi que de cours animés par des experts.

2.4.En République Démocratique du Congo


a. Au Sud-Kivu

En République Démocratique du Congo, précisément dans sa partie EST, dans la province du


Sud-Kivu où la majorité de la population vit de l’agriculture, les activités touristiques sont
presque inexistantes dans cette partie du pays. Signalons par ailleurs que plusieurs traits
localisables en ce qui concerne le tourisme constitueraient une opportunité qui contribuerait au
développement de cette province à condition que le Gouvernement Provincial s’y implique
comme il a été le cas pour d’autres provinces dans ces pays étrangers. L’existence des Ministères
de l’Agriculture et du Tourisme devrait contribuer à la promotion de pratiques agrotouristiques
dans ses diverses formes et seule la coopération pourrait être l’unique moyen et stratégie pour y
parvenir.

b. Dans le territoire de KABARE


Mémoire sur l’agritourisme 25

Dans ce territoire, les activités touristiques sont quasi inexistantes alors que ce territoire nous
offre des espaces propices pour cette fin. Sa population vivant en majorité des activités agricoles,
ses produits locaux sont acheminés vers les centres urbains et périurbains pour la vente afin de
permettre aux agriculteurs de faire face à leurs besoins primaires.

Signalons par ailleurs qu’en matière de tourisme pratiqué en milieu rural, quelques balbutiements
ont été enregistré au mois de novembre 2018 en matière d’Agritourisme au niveau de la chefferie
de KABARE dans le groupement de CIRHUNGA, d’autres ont été observé au niveau de Great
Lake Plantation à MBAYU dans le groupement de BUGORHE où les touristes ont voulu
s’imprégner du mode de production et de la transformation de thé voire même la dégustation de
ce produit.

La visite aux Gorilles dans le PNKB, constituant le seul et l’unique voire le principal attrait
touristique de ce territoire, toutes ces activités susdites ont été considérées par les tenants de ces
sites de simples visites. En revanche, ce travail serait pour nous une lampe qui pourra éclairer
nos différents sentiers et voies que ce soit dans le domaine agricole et/ou touristique pour trouver
un élément commun qui nous permettra non seulement de promouvoir les activités agricoles et
touristiques en accordant des subventions aux agriculteurs mais aussi et surtout une opportunité
pour promouvoir et développer notre territoire.

Avec ses différentes stations bien spécialisées en agriculture, à titre d’exemple l’Institut National
pour l’Etude et la Recherche Agronomique de Mulungu –INERA/Mulungu, la Coordination
Régionale de l’IITA, le Centre de Recherche en Science Naturelle de LWIRO, Ferme de
MULUMEMUNENE pour ne citer que cela, le territoire de KABARE pourrait générer de
ressources touristiques susceptibles de renflouer la caisse de l’Etat en terme de devises, les
Ministères de l’Agriculture et du tourisme pourraient combiner leurs efforts dans l’unique soucis
de promouvoir le tourisme dans le territoire tout entier.

3. Définition

Partout l’on connait l’indéniable apport de touriste en milieu rural et l’on tente de l’attirer et de le
retenir en territoire rural afin de générer des retombées économiques dans les régions trop
souvent désertes.
Mémoire sur l’agritourisme 26

Une première tentative de définition de l’agritourisme présente le concept comme étant le


tourisme qui amène la personne, la famille ou le groupe à se déplacer pour visiter et découvrir le
milieu agricole et qui, par des activités et des services organisés, permettrait de mettre en valeur
le territoire agricole, ses habitants, leur produits, leur mode de vie et leurs valeurs tout en créant
un contact étroit entre les visiteurs et les visités ».

Activité économique en plein essor, l’agrotourisme est souvent confondu avec la pratique du
tourisme en milieu rural (BOURDEAU 2002). L’agrotourisme (ou l’agritourisme) peut
représenter pour la profession agricole une source de diversification des revenus, alors qu’il
représente pour le touriste une occasion de rencontrer directement le producteur dans son milieu.
Cependant, on connaît encore peu de chose sur cette activité économique et touristique.
L’agritourisme a été défini par plusieurs auteures et auteurs mais nous retiendrons dans les lignes
suivantes les différentes définitions qui ont plus traits à notre thématique de recherche.

Malgré cette diversité terminologique, la définition proposée par le Small Farm Center en 1979
(de l’Université de Californie) obtient l’assentiment de la majorité des intervenants américains :

« L’agrotourisme réfère à l’acte de visiter une ferme « en opération » ou n’importe quelle


entreprise agricole, horticole ou agroalimentaire dans un but éducatif, de divertissement ou pour
participer de façon active aux activités de l’entreprise » (BOURDEAU 2002).

On observe ainsi que l’agrotourisme aux États-Unis est défini de façon très large et
essentiellement du point de vue de la demande, ou selon l’intention d’achat du visiteur. La
définition ne fixe aucune balise liée à la portion du revenu de l’entreprise directement issue des
activités agrotouristique s par rapport au revenu total de l’entreprise. Ellen RILLA, directrice du
Small Farm Center, mentionne d’ailleurs qu’il s’agit d’un choix délibéré ; l’organisation souhaite
ainsi avoir davantage de latitude pour jeter les bases du secteur agrotouristique. Par ailleurs, la
présence du qualificatif « en opération » pour qualifier la ferme agrotouristique tend à exclure les
exploitations qui ne retirent pas d’abord et avant tout un revenu de leurs opérations agricoles.

Le Groupe de concertation sur l’agrotourisme au Québec définit l’agrotourisme comme :

« ...une activité touristique complémentaire à l’agriculture ayant lieu sur une exploitation
agricole. Il met en relation des producteurs agricoles avec des touristes ou des excursionnistes,
Mémoire sur l’agritourisme 27

permettant ainsi à ces derniers de découvrir le milieu agricole, l’agriculture et sa production à


travers l’accueil et l’information que leur réserve leur hôte : (…) Il convient de souligner que ce
sont les services d’accueil et de diffusion d’informations à caractère agricole qui en spécifient
l’aspect agrotouristique » (BOURDEAU 2002).

Cette définition représente la conclusion consensuelle résultant des discussions tenues par les
différents partenaires québécois impliqués dans le Groupe de concertation sur l’agrotourisme au
Québec, elle s’attache ainsi à distinguer l’agrotourisme du tourisme rural et de la vente directe
des produits agricoles au public. Elle vise également à cerner l’agrotourisme au plan
réglementaire, et ce, afin d’assurer le développement et la pro motion des entreprises
agrotouristiques en zone agricole. Soulignons que la définition se positionne claire ment dans la
perspective du producteur agricole.

L’agrotourisme peut ainsi être défini comme :

« Une expérience touristique réalisée dans le milieu agricole. Cette expérience repose sur la
relation entre une organisation agricole, les services qui accompagnent le produit agricole et le
touriste (excursionniste). La demande pour ce type de services est conçue dans une perspective
d’agrément » (BOURDEAU 2002).

L’expérience touristique comporte la notion de déplacement temporaire du touriste vers le lieu


agricole. Pour que cette expérience soit agrotouristique, le touriste doit donc se déplacer sur les
lieux agricoles. À ce titre, un marché urbain vendant des produits régionaux n’est pas une
activité agrotouristique. Le milieu agricole englobe l’ensemble des lieux qui sont attachés à la
production et à l’interprétation du monde agricole. Le milieu agricole comprend donc, outre la
ferme, le musée, la foire, le festival agricole, le lieu de transformation agroalimentaire, etc.

L’agrotourisme nécessite la participation de l’organisation agricole, que ce soit par la présence


du producteur (de sa famille ou de ses employés), ou d’autres entreprises (associations, musées,
coopératives, etc.) œuvrant dans le domaine agricole.

L’agrotourisme implique également que le producteur ou l’organisation agricole fournisse plus


qu’un produit agricole. La distinction entre le produit agricole ou agroalimentaire et le produit
agrotouristique peut en effet se caractériser par le fait que le « produit » - dans son aspect
Mémoire sur l’agritourisme 28

utilitaire - n’est pas l’unique élément recherché lors de la pratique de l’agrotourisme. C’est
l’ensemble de l’expérience vécue à travers l’offre du service (qui intègre alors tant le produit
agricole que les informations et l’animation) qui lui donne sa caractéristique agrotouristique.

Cette dimension « service » du « produit agrotouristique » permet partiellement de distinguer les


activités strictement offertes aux touristes, de celles offertes également aux résidents locaux. En
effet, les services que représentent l’hébergement, l’accueil, la restauration et les activités de
loisirs sont le plus souvent réservés aux touristes, tan di s que la seule vente de produits
agroalimentaires s’adresse généralement aux résidents.

Finalement, on peut distinguer le type de demande (locale ou touristique) pour les produits
agricoles par le fait que la demande locale est généralement une demande « utilitaire » (visant à
satisfaire les besoins utilitaires de base). La demande touristique pour sa part se caractérise par la
dimension d’agrément (le touriste ne va pas simplement acheter des produits de nécessité chez le
producteur, il va y découvrir les produits du terroir et les produits régionaux, y pratiquer des
loisirs, échanger avec les producteurs, acquérir des connaissances à propos des caractéristiques
régionales, baigner dans une atmosphère bucolique, etc.). La notion d’agrément comprend à ce
titre, non seulement les activités de divertissement, mais également les activités éducatives et
culturelle s qui sont réalisées dans un but non utilitaire.

De notre part, tout en se focalisant sur toutes les définitions précédentes, nous disons que
L’agrotourisme est une activité touristique qui est complémentaire à l’agriculture et qui a lieu
dans une exploitation agricole. Il met en relation des productrices et des producteurs agricoles
avec des touristes ou des excursionnistes et permet à ces derniers de découvrir le milieu
agricole, l’agriculture et sa production à la faveur de l’accueil et de l’information que leur
réserve leur hôte.

4. But et rôles de l’agritourisme

Dans les régions offrant un potentiel touristique et une spécificité agricole, l’agritourisme vise le
double objectif de diversifier l’offre touristique, d’une part, et de promouvoir le milieu agricole,
de l’autre.

L’agrotourisme peut jouer un rôle sur plusieurs plans :


Mémoire sur l’agritourisme 29

 Sur le plan économique


 Diversifier les revenus agricoles ;
 Contribuer à la rentabilité des entreprises ;
 Faciliter la mise en marché de certains produits et services agricoles ou
alimentaires ;
 Soutenir le développement et diversifier l’économie des régions, des localités et
des communautés rurales ;

 Sur le plan touristique


 Proposer une expérience touristique nouvelle et diversifiée ;
 Favoriser la découverte du milieu rural et des produits régionaux ;
 Mettre en valeur les paysages ruraux ;

 Sur le plan social et sur le plan éducatif


 Sensibiliser le public aux réalités de l’agriculture ;
 Fournir de l’information sur les productions et les pratiques agricoles ;
 Offrir des occasions de dialogue entre les producteurs et les citoyens ;
 Favoriser une meilleure compréhension de l’usage du territoire agricole ;

 Au regard du secteur agricole


 Accroître la contribution de l’agriculture à l’économie locale et régionale ;
 Valoriser la profession agricole.

5. Distinction entre tourisme rural et agritourisme

Écotourisme, tourisme vert, tourisme du pays, tourisme d’aventure, tourisme rural,


agrotourisme… les vocables se multiplient au gré des nouvelles orientations conférées aux
activités touristiques. On s’entend néanmoins de plus en plus sur la distinction à apporter à
chacun de ces termes, essentiellement en regard de leur lieu d’appartenance. La littérature permet
Mémoire sur l’agritourisme 30

de constater que la notion de tourisme rural est beaucoup plus englobant que la notion
d’agrotourisme.

Pour FIQUET (1992) cité par Laurent BOURDEAU, le tourisme rural est ainsi défini comme :

« Toutes les formes de tourisme en espace rural, qu’il s’agisse de tourisme à la ferme, de petite
hôtellerie familiale ou de réalisations associatives ou municipales ; il évoque à la fois un
tourisme d’activités, de plein air et un tourisme de découverte des milieux naturels, des cultures
locales, de la gastronomie… »

Quant à Laurent BOURDEAU (2001 : 3), de renchérir en ce terme :

« Le tourisme rural est la pratique de toutes les formes touristiques en milieu rural ».

Et pour la Commission Canadienne du Tourisme citée par Laurent BOURDEAU (2001 : 17), le
tourisme rural comprend :

« Toute activité axée sur les destinations à la campagne (c.-à-d. fermes, fermes d'élevage,
superficies, réserves naturelles et petites villes ou villages) et qui englobe tous les aspects des
caractéristiques locales et uniquement propres aux régions rurales afin d'attirer les
vacanciers. »

Enfin pour Small Farm Center, le tourisme rural est :

« Une Expérience récréative impliquant la visite d’un environnement rural dans le but de
participer à des activités, des événements ou de voir des attraits qui ne se retrouvent pas en
milieux urbains ; ces activités ne sont pas nécessairement de nature agricole ».

Ajoutons par ailleurs que les termes tourisme à la ferme et agrotourisme :

« … se rapportent à des activités spécifiquement rattachées au contexte agricole, alors que le


tourisme rural est moins étroit dans son lieu de déroulement : sentiers de randonnée, parcs
naturels, centres d’interprétation, festivals, artisanat et musées locaux. »

Finalement, le tourisme rural, outre l'agrotourisme :


Mémoire sur l’agritourisme 31

« … inclut un large spectre d'activités qui n'ont en commun que le lieu où elles se déroulent, soit
le milieu rural. De son côté, l'agrotourisme n'est restreint qu’à la sphère de l’agriculture : la
ferme est son lieu de production, et ses acteurs, les productrices et producteurs agricoles »

Retenons donc que la distinction entre le tourisme rural et l’agrotourisme est maintenant
largement reconnue. Le vocable « tourisme rural » représente une ombrelle pour les multiples
formes de tourisme qui se déroulent dans le domaine rural et dont l’agrotourisme est une des
constituantes.

6. D’agricole à l’agritourisme

La question est maintenant de déterminer à partir de quel moment un produit agricole ou


agroalimentaire devient un produit agrotouristique. Nous avons à cet égard mentionné l’étude de
Donne (1999) qui y apporte un éclairage fort intéressant. L’auteur s’est notamment attardé à
l’extension d’une entreprise agricole à une organisation agrotouristique, et aux formes d’activités
touristiques compatibles avec l’assise agricole.

Ainsi, selon Donne (1999), une activité touristique est agrotouristique si elle respecte les
conditions suivantes :

 L’hébergement se limite au gîte touristique, seule catégorie qui mentionne une


dépendance familiale ;
 La restauration se limite au service de type familial et gastronomique permettant de
mettre en valeur les produits de la ferme ;
 L’attraction se limite à une animation touristique avec une thématique agricole à
connotation pédagogique ou culturelle (telle que la visite de ferme) et pouvant être
approfondie par un centre d'interprétation ou un musée ;
 Le commerce et les services se limitent à la vente à la ferme des produits de la ferme.

Concernant le dernier point, Donne (1999 : 22) précise que :

« Le chiffre d'affaires issu de la vente à la ferme peut être considéré comme un résultat agricole
ou touristique. Pour relever le problème, nous poserons que la vente à la ferme permet
d'obtenir un chiffre d'affaires agricole tout en représentant une activité touristique gratuite
(possibilité, pour les touristes, d'entrer sur la ferme, d'obtenir des explications gratuitement) ».
Mémoire sur l’agritourisme 32

Dans le même sens, Ohe YASUO (2001) cité par Laurent BOURDEAU, constate l’émergence
d’un nouveau type de bien agricole avec la venue de l’agrotourisme. En effet, il considère qu’un
même bien agricole, par exemple un panier de légumes, revêt deux dimensions selon qu’il
emprunte un canal traditionnel de mise en marché (l’épicerie) ou qu’il est vendu directement à la
ferme. Ainsi, pour Ohe YASUO (2001), le transfert du bien dans un cas, et de l’acheteur (le
touriste) dans l’autre, permet de distinguer un produit agroalimentaire d’un produit
agrotouristique. De plus, le bien agrotouristique, plus qu’un simple produit physique, est
considéré par l’auteur comme un service.

En résumé, Ohe YASUO (2001) différencie un bien agricole d’un bien agrotouristique en se
basant sur les critères de localisation des marchés et de transport (déplacement de la clientèle par
opposition au déplacement du bien), de type de marché (de niche par opposition au marché de
masse), de type de demande (d’agréments ou de découverte de produits locaux par opposition
aux besoins alimentaires de base) et de type de bien (produit incluant les services ou produit
seulement).

7. Offre agrotouristique

Pour Laurent BOURDEAU (2002 : 2),

« L'offre agritouristique paraît osciller entre une conception large aux contours très flous, qui
englobe toute activité touristique qui se déroule à la ferme et une définition plus restrictive qui
ne retient que quelques produits labellisés dans le cadre d'une charte nationale. »
Pour être reconnue comme une offre agrotouristique, la prestation doit :

 Etre produite par un entrepreneur ayant le statut légal de producteur agricole ;


 Mettre en valeur la production agricole et ses produits dérivés ;
 Intégrer des pratiques d’animation et d’accueil ;
 Partager, dans l’harmonie et le respect, le territoire rural avec les autres activités
agricoles et rurales ;
 Promouvoir une pratique agrotouristique authentique ;
 S’intégrer au mode de distribution touristique.
Mémoire sur l’agritourisme 33

L’offre agrotouristique compte un certain nombre de catégories de produits et de services :

 Visite et animation à la ferme ;


 Hébergement ;
 Restauration mettant en valeur, en premier lieu, les produits de la ferme et, de façon
complémentaire, les produits agroalimentaires régionaux, de sorte que ces deux sources
de produits participent principalement à la composition du menu ;
 Promotion et vente de produits agroalimentaires. Il convient de souligner que ce sont les
services d’accueil et de diffusion d’information à caractère agricole qui
caractérisent l’aspect agrotouristique.

Ci-dessous regroupées les différentes offres selon leurs thématiques respectives :

 Produits valorisant l’agriculture :


 Visites pédagogiques ;
 Fermes découvertes ;
 Fermes équestres ;
 Les différentes cultures du territoire.
 Produits valorisant la production fermière :
 Transformation et vente directe ;
 Goûter à la ferme
 Produits valorisant le patrimoine :
 Cuisine locale ;
 Chants et danses folkloriques ;
 Artisanat local ;
 Ferme musée.

Les initiatives doivent s’adapter au type de territoire, aux motivations, aux productions agricoles
et aux moyens financiers du producteur agritouristique.

Toute offre agrotouristique devrait rencontrer les conditions suivantes :

 Provenir d’un producteur agricole reconnu en vertu de la Loi sur les producteurs
agricoles ;
Mémoire sur l’agritourisme 34

 Mettre en valeur la production agricole et ses dérivés ;


 Miser sur la qualité de la prestation du service et de l’accueil ;
 S’appuyer sur les compétences particulières appropriées à l’industrie touristique ;
 Adopter une formule d’animation et d’accueil où la dimension « communication» doit
être exploitée avec « savoir-faire » et avec le « goût » de transmettre son expérience ;
 Coexister dans le respect et l’harmonie avec les activités agricoles et rurales qui se
déroulent sur le territoire ;
 Déployer une stratégie de marketing axée sur un agrotourisme authentique qui propose
une expérience unique comportant une haute valeur émotionnelle et sensorielle ;
 S’intégrer à l’offre touristique par l’entremise de routes et de circuits, de forfaits et de
partenariats d’affaires.

8. Caractéristiques d’agritourisme

Les termes d’une définition raisonnable de l’agritourisme pourraient être les suivants :

 L’agritourisme s’exprime dans le milieu rural ;


 L’offre agritouristique met en valeur l’originalité du milieu ;
 Les activités, les produits et les services agrotouristiques sont offerts par des organismes
représentatifs du milieu rural ;
 Un produit dit agrotouristique doit être complet c’est-à-dire comprendre des activités,
l’hébergement et la restauration.
 L’agrotourisme doit être complémentaire d’une agriculture dynamique, saine, vivante et
rentable.
 L’agrotourisme est un élément de l’offre touristique régionale dont les retombées doivent
profiter pour la plus grande part aux régions et à leurs communautés rurales.
 L’agrotourisme est un secteur en plein essor dont il faut encourager, soutenir et faciliter
le développement.
 L’agrotourisme doit tenir compte des réalités du tourisme et doit relever peu à peu ses
standards de qualité.
 L’agrotourisme doit tenir compte des réalités de la réglementation, de la production et de
la mise en marché collective des produits agricoles et alimentaires.
Mémoire sur l’agritourisme 35

 L’agrotourisme doit se développer dans le contexte d’une cohabitation harmonieuse avec


les activités agricoles et rurales sur le territoire.

Conclusion partielle

L’agrotourisme est la forme de tourisme entreprit dans les pays, régions et provinces dont la
majorité de population vit des activités agricoles dans le but de promouvoir non seulement le
domaine de l’agriculture mais aussi celui touristique avec le souci majeur de permettre aux
agriculteurs d’intensifier leurs modes de productions pour le bien-être de la population locale.
Signalons par ailleurs que plusieurs auteurs ont proposé telle ou telle autre définition au mot
agritourisme. Dans le chapitre suivant, il sera question de faire une présentation succincte de
notre milieu d’étude mais aussi un bref survol fera objet du second point que comportera celui-ci.

CHAPITRE DEUXIEME : SITUATION ACTUELLE : KABARE,


AGRICULTURE LOCALE

1. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE


Mémoire sur l’agritourisme 36

Avant d’entrer dans le vif du chapitre proprement-dit, signalons que celle la connaissance du
milieu d’étude est la condition sine qua non pour rendre une recherche effective, cela étant nous
comptons saisir la balle au bon pour vous présenter en quelques lignes claires et significatives les
différents éléments qui nous ont intéressé pour orienter notre sujet dans ce territoire, ces
éléments sont ci-dessous énumérés et expliqués :

1.1. Données géographiques et culturelles

a. Carte administrative

b. Données géographiques

Le Territoire de Kabare est l’un des Territoires de la Province du Sud-Kivu. Il est situé dans la
partie montagneuse de la Province. Le Territoire de Kabare fut créé officiellement en 1923 et
englobait à l’époque les chefferies indigènes de la tribu « Shi » comprenant les Chefferies de
Mémoire sur l’agritourisme 37

Kabare, Nindja, Buloho, Kalonge, Burhinyi, Kaziba, Luhwinja, Ngweshe ainsi qu’une partie du
nord habitée par une poignée des pygmées.

Plus tard, ce vaste territoire sera morcelé en deux territoires et s’est vu soustrait d’autres
chefferies pour aboutir à sa forme actuelle. Le premier acte de sa scission fut signé par
l’assemblée provinciale du Kivu par l’Edit N° 04 du 10 octobre 1961, relatif à la scission des
territoires de Kabare et de Walungu. L’effectivité de ladite scission sera consacrée par
l’ordonnance présidentielle n° 67-221 du 03 mai 1967. Le territoire de Kabare tel que consacré
par cette ordonnance comprend deux chefferies, à savoir : la chefferie de Kabare (avec 14
groupements) et la chefferie de Nindja (avec 3 groupements).

Le Territoire de Kabare est limité au Nord par le territoire de Kalehe par la rivière Nyabarongo.
Au Sud par le Territoire de Walungu à travers la rivière Kazinzi d’une part (Sud-Ouest) et la
rivière Lubimbe d’autre part (Sud-Est). A l’Est par la ville de Bukavu, le lac Kivu d’un côté
(Nord-Est) et le Rwanda par la rivière Ruzizi d’autre côté. A l’Ouest par le Territoire de
Shabunda par la rivière Lugulu.

c. Coordonnées géographiques

Le Territoire de Kabare est situé entre 2°30’ latitude Sud et 28°30’longitude Est. Son altitude
varie entre 1460 et 3000 m au sommet de hautes montagnes (l’altitude à Mulume Munene, la
plus haute atteint 3000m et la plus basse atteint 1420m). L’altitude moyenne est de 2225 m.

d. Climat

Dans la basse altitude, il y a un climat chaud tempéré par le lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Dans la
haute altitude vers l’ouest, il y a un climat froid d’altitude. Deux saisons dominent ce territoire,
la saison sèche et la saison des pluies. Les pluies débutent en première quinzaine du mois de
septembre et se terminent au plus tard fin juin. Les trois mois de saison sèche se caractérisent par
un temps brumeux accompagnés des brouillards. La température annuelle moyenne est de
22.6°C.

e. Hydrographie
Mémoire sur l’agritourisme 38

Mises à part la présence du lac Kivu qui longe les cotes de cinq groupements de Kabare Nord
(Bushumba, Luhihi, Lugendo, Ishungu, Irhambi) et la rivière Ruzizi qui longe les cotes de deux
groupements (Mudusa et Mumosho), il existe plusieurs rivières. Certaines de ces rivières sont
entre autre : Nyawarongo à Irhambi Katana, Badibanga à Bugorhe, Mpungwe à Mudaka,
Mpombe et Murhundu à Bushwira, Kanzinzi à Bugobe, Lubimbe, Kanoso, Lujimbi, Ndorhole,
Chanzuka, Nyakagera à Luhago, Kanoso, Lwenda, Muhimbirhi, Lugulu à Irhegabarhonyi.
Notons qu’il existe aussi plusieurs ruisseaux.

f. Végétations

Mises à parts différents marais qu’on trouve dans le territoire de Kabare, la majeure partie de
Kabare est une savane avec une végétation naturelle composée des graminées sauvages. Dans les
plateaux de Mulume Munene, à l’ouest on trouve la forêt de bambous, un peu des essences
forestières et des arbustes et herbes de la forêt primaire. Dans les vallées marécageuses ont
trouvé du carex, du papyrus et des roseaux. On trouve aussi quelques galeries forestières au bord
du lac Kivu et de quelques rivières.

g. Sol

Le sol de Kabare est argileux de couleur jaune, rouge et boueuse pendant la saison de pluie.

h. Particularités et richesses du territoire


 Du point de vue physique, le territoire de Kabare est à la fois voisin proche d’un pays (le
Rwanda), d’une ville (Bukavu) et de Trois territoires (Kalehe, Walungu et Shabunda).
 Du point de vue infrastructure, le territoire de Kabare a des spécificités qui lui confèrent
une place stratégique :
 Sa position géographique lui donne l’avantage d’être accessible via trois routes
nationales. Il s’agit de la RN2 (tronçon Kazingo-Kabamba), la RN3 (tronçon Miti-
Tshivanga) et la RN5 (tronçon Kasihe-Mumosho) ;
 Le territoire de Kabare est doté d’un aéroport (Aéroport de Kavumu) qui lui permet d’être
en contact avec plusieurs villes du pays ;
 Du point de vue énergie : il existe la centrale hydroélectrique Ruzizi 2 dans le
groupement de Mumosho. Signalons, cependant, que ce barrage est une copropriété du
Rwanda, du Burundi et de la RD du Congo dans le cadre de la Communauté des pays des
Mémoire sur l’agritourisme 39

Grands Lacs (CEPGL). Le territoire de Kabare abrite aussi l’usine de la REGIDESO de


Murhundu. C’est cette usine qui permet d’alimenter toute la ville de Bukavu en eau
potable.
 Du point de vue scientifique : le Territoire de Kabare est doté de deux centres de
recherche nationaux, à savoir : l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agricole
(INERA-MULUNGU) et le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN -
LWIRO). A ces deux centres nationaux, il faut ajouter l’Institut International de
l’Agriculture Tropicale (IITA) à Kalambo. Ce dernier abrite un bâtiment de sciences, un
laboratoire biotechnique, un centre d’exhibition, un centre de fabrication des équipements
destinés au centre de transformation du manioc et de nutrition. Ce centre vise la
recherche des solutions rationnelles et efficaces face aux nombreux défis auxquels les
agriculteurs sont confrontés en Afrique subsaharienne notamment dans la culture du
manioc, des ignames, des bananes et du soja.

Richesse du sous-sol : Le sous-sol est constitué dans les montagnes par des pierres à moellon et
des pierres plates à Mangozo dans le groupement de Bugorhe dans la chefferie de Kabare
développant une activité importante des matériaux de construction. Dans la chefferie de Nindja,
on trouve la carrière de Lukoma où est extrait le coltan et la cassitérite dans les groupements de
Irhegabaronyi et de Luhago. Il y aurait aussi la présence de l’Or dans le sous-sol vers la partie
Nord du territoire mais jusqu’à ce jour aucune prospection réelle n’a encore été faite pour
certifier officiellement l’existence de ces minerais.

i. Données culturelles

La population habitant le Territoire de Kabare est composée majoritairement de la tribu « SHI »


pour les deux chefferies et une minorité de la tribu « Batembo » dans la chefferie de Nindja et
une poignée des pygmées au Nord de la Chefferie de Kabare dans les groupements de Mudaka,
Miti, Bugorhe et Irhambi.

Les principaux clans qu’on y rencontre sont les Banyamocha constitués des princes et des
dirigeants. Les autres clans sont entre autres les Balinja, les Banyintu, les Basheke, les Bashaza,
etc.

Les caractéristiques culturelles sont les suivantes :


Mémoire sur l’agritourisme 40

Le pouvoir traditionnel est détenu par le « Mwami ». Le patriarcat est le système de parenté sur
toute l’étendue du Territoire. Pour qu’il y ait mariage entre un garçon et une fille, la famille du
garçon doit donner la dot à la famille de la fille. La dot se discute toujours en termes de vache
mais il arrive de fois qu’elle soit convertie en monnaie fiduciaire (en dollars américain le plus
souvent) et cela, après accord avec la famille de la jeune épouse.

Presque tous les habitants pratiquent l’agriculture et l’élevage. Quant à la pêche, elle est
pratiquée surtout par les habitants de 5 groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu.

j. Langues parlées dans ce territoire


 Le Mashi ;
 Le swahili ;
 Le Kitembo

Le Mashi est parlé par les Shi et par une poignée des pygmées habitant le Territoire. Le Kitembo
est parlé par une minorité de la population, celle de la tribu de Batembo venue du territoire voisin
de Kalehe. Quant à la langue Swahili, elle est parlée par presque toute la population entière.

k. Principales activités

Les principales activités sont les suivantes :

 Agriculture ;
 L’élevage de bœufs, porcs, chèvres, volailles et abeilles ;
 Le petit et grand commerce ;
 La pêche ;
 Les travaux de carrières.

L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendue du territoire.
L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on compte
environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60
marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie
moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés
d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de
Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou
Mémoire sur l’agritourisme 41

Centres d’adaptation et de production des semences améliorées dont chacune des superficies
variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le CM Lwami
qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de 2013 les semences de
haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha étaient emblavés. Les autres problèmes
auxquels font face les maraichers en particulier et tous les agriculteurs en général c’est le
manque de débouchés pour les récoltes, le manque des produits phytosanitaires et les matériels
aratoires/drainage.

Quant à l’élevage, il est pratiqué dans différents coins du territoire. Notons, cependant, que sur
les 52 pâturages communautaires qui existaient dans le temps, la plupart sont déjà spoliés et
transformés en champs et parcelles résidentielles. Les quelques pâturages naturels qui restent
sont situés dans les montagnes pastorales dénommées Lulamboluli et Kajeje en groupement de
Bushwira et Mudaka et c’est là où se pratiquent encore l’élevage extensif des bovins, caprins et
ovins. Toutefois, on peut compter 34 fermes dans le territoire de Kabare dans le Bloc Kalubwe-
extension MulumeMunene et chefferie de Nindja.

Pour ce qui est du petit et grand commerce, il s’agit principalement de la vente en gros et en
détails des produits agricoles, produits manufacturés (le lait en poudre, le sucre, savons, eau
minérale, etc.), de la vente des médicaments (pharmacie), ventes des matériaux de construction
(quincaillerie) et la vente des produits Bralima et autres boissons. Le commerce est surtout
développé dans la partie nord (Mudaka, Miti, Kavumu et Katana) mais également vers le Sud
(Mumosho et Nyatende).

La pêche n’est pas très développée mais se déroule dans certains groupements dont les cotes sont
longées par le lac Kivu et la rivière Ruzizi.

L’exploitation des pierres est concentrée dans le groupement de Bugorhe à Mangonzo où sont
extraites les pierres à moellon et des pierres plates.

Notons également que d’autres activités occupent une bonne partie de la population. Il s’agit du
secteur d’Hôtellerie, de restaurant, de menuiserie, de scierie et bûcheron, briqueterie, etc.

1.2. Situation économique


a. Principaux opérateurs économiques
Mémoire sur l’agritourisme 42

 Centre de négoce de Mudaka ;


 Centre de négoce de Miti ;
 Great Lake Plantations Sprl ;
 Muka Kivu Fruits Ets. ;
 Plantation Kakondo.
b. Principales activités des opérateurs économiques
 L’agriculture et l’élevage ;
 Petit commerce ;
 Dépôt des produits agricoles ;
 Vente des matériaux de construction ;
 Bar et restaurant.

c. Principales activités des PME/PMI


 Fermes et plantations locales ;
 Dépôt Relais Bralima et autres boissons ;
 Dépôt des produits agricoles tels que le Manioc, l’Huile de palme, etc. ;
 Dépôt de ciment, dépôt de matériaux de construction (quincaillerie) ;
 Menuiserie, Tannerie, scierie et atelier de couture.

Les activités liées aux fermes et aux plantations sont les plus nombreuses. On peut citer par
exemple la ferme MUDUMBI à KAVUMU, la Plantation Kanonzi, la plantation KIDUMBI de
KASAZA à Mudaka, etc. Pour le dépôt relais, on peut citer TEMS et BABA AFRICA tous à
MUDAKA. Les activités liées à la tannerie permettent la fabrication de ceintures, des sacs, etc.

d. Grandes entreprises locales

Pour le service de l’économie de Kabare, les grandes entreprises locales sont les suivantes :

 La Cimenterie de KATANA ;
 Minéral HONGO ;
 Usine de thé MBAYO ;
 Usine de thé KAKONDO ;
 Usine à Chaux ZIRANGA ;
Mémoire sur l’agritourisme 43

 Usine à Chaux MUDOGO ;


 Savonnerie FOMULAC ;
 Briqueterie CHIZENGA ;
 Briqueterie de Kabamba.

Ces entreprises peuvent être considérées comme les plus grandes du territoire. Malheureusement,
il n’y a pas des données disponibles en rapport avec la production, le nombre d’employé pour
chacune de ces unités de production. Il faut noter également que certaines de ces entreprises ne
fonctionnent plus parce que tombées en faillite ou sont en manque des fonds d’investissement.
C’est le cas de la savonnerie FOMULAC et des briqueteries.

e. Principaux produits du territoire


1. Produits Agricoles
 Le Haricot ;
 Le manioc ;
 La banane (à table et à bière) ;
 Le maïs ;
 La patate douce.

Pour le Haricot et la patate douce, la production est souvent destinée à la consommation locale
pour une partie et la vente pour une autre partie. Le maïs et le manioc servent pour la
consommation locale une fois transformés. Pour la banane, il y a deux sortes ; la banane à table
et la banane à bière. Comme les noms l’indiquent, la première catégorie est souvent consommée
comme fruit et la seconde catégorie est souvent utilisée dans la fabrication de la bière locale.

2. Produits Non Agricoles


 La viande ;
 Le lait ;
 Le miel ;
 Le poisson ;
 Les champignons.

Les produits alimentaires les plus consommés dans le territoire mais non agricoles sont ceux
cités ci-haut.
Mémoire sur l’agritourisme 44

3. Principales sources d’énergie


 Le bois de chauffage et la braise ;
 Le pétrole ;
 L’électricité ;
 Groupes électrogènes ;
 Panneau solaire.

A Kabare c’est plus le bois de chauffage et les braises qui sont utilisés comme source d’énergie.
Principalement pour la cuisson des aliments mais également dans la fabrication de certains
produits tels que les briques, le savon, etc. une bonne partie de la population utilise également le
pétrole surtout pour l’éclairage. Une minorité de la population a accès au courant électrique. En
cas de disponibilité d’électricité, certaines activités seraient envisageables telles que les moulins
et les minoteries pour le manioc et le maïs, développement des usines de transformation de
certains produits agricoles industriel comme le thé et le café, développement des activités liées à
la technologie telles que le secrétariat public, cyber café, la ventes des outils informatiques, etc.

Pour pallier au manque de cette énergie, certains ménages, bureaux quelques institutions font
recours aux groupes électrogènes et aux panneaux solaires. Les hôpitaux réhabilités par exemple
utilisent l’énergie solaire surtout pour l’éclairage.

1.3. Situation sanitaire


 Nombre d’hôpitaux 10 ;
 Nombre de centre de santé 62

Le territoire de Kabare a 4 Zones de Santé (Zone de Santé Kabare, Zone de Santé Nyantende,
Zone de Santé Miti-Murhesa et Zone de Santé Katana) avec 10 hôpitaux, 62 Centre de Santé, 45
médecins et 417 infirmiers.

a. La Zone de Santé de KABARE

Elle dispose d’un seul hôpital, l’HGR de Mukongola. L’HGR a une capacité d’accueil de plus ou
moins 130 lits avec un taux d’occupation d’environ 40 à 50%. La Zone de Santé compte
également 16 centres de santé. La distance moyenne entre ces infrastructures et les domiciles des
patients est d’environ 5km. Le personnel soignant de la zone de santé est composé de 8
Mémoire sur l’agritourisme 45

médecins et 68 infirmiers. L’Hôpital Général de Référence de Mukongola est vieux et nécessite


une réhabilitation. Rappelons qu’il a été construit vers les années 1950 avant l’indépendance.
Deux sur les 16 centres de santé sont en bon état, 3 sont à réhabiliter et le reste est à construire.
Dans cette zone, il y a un problème de disponibilité des médicaments. Le taux de disponibilité de
médicament variait entre 60 et 70% en 2014. Mais depuis la cessation du partenariat entre la
Zone et l’IRC qui œuvrait dans ce domaine, le taux de disponibilité a sensiblement baissé.
Toutefois, signalons que c’est par l’autofinancement que l’HGR et les Centre de Santé
parviennent à s’approvisionner pour certains médicaments. Les médicaments tel que le
paracétamol sont dans l’ensemble accessibles à la population car avec 500fc, c’est facile de se
procurer 40 comprimés. C’est plutôt l’hospitalisation qui est couteuse par rapport au pouvoir
d’achat de la population.

b. La Zone de Santé de Nyantende

Elle a deux hôpitaux et 10 centres de santé. La distance entre ces infrastructures et le domicile
des patients est d’environ 4 km. L’HGR est en bon état sauf qu’il faut construire des couloirs
pour relier les différents services. Pour les centres de santé, ils sont en bon état sauf quatre
Centre de Santé en mauvais état. Il s’agit du Centre de Santé de Chiragabwa qui est locataire
dans un bâtiment en planche délabré, le Centre de Santé d’Ihemba fissuré, le Centre de Santé de
Buhozi qui est trop petit et le Centre de Santé de Mudusa qui est inachevé. La Zone de Santé de
Nyantende a une capacité d’accueil de 150 lits dont 124 lits montés. Les services qui sont
organisés sont bons en général et les médicaments essentiels génériques sont disponibles pour
l’HGR. Pour les Centre de Santé, les médicaments sont aussi disponibles mais les Centre de
Santé éprouvent un sérieux problème pour recycler les stocks, ce qui occasionne la rupture de
stock des temps en temps. Le ravitaillement des médicaments se fait par autofinancement. Le
cout de soin n’est pas très élevé car le cout forfaitaire (comprenant la consultation, les
médicaments et le contrôle) est élevé à 2500fc pour un adulte et à 1000fc pour un enfant.
Cependant, c’est l’hospitalisation qui est trop chère par rapport au pouvoir d’achat de la
population. Le personnel soignant est composé de 8 médecins et 54 infirmiers qui traitent des cas
de maladie à caractère général et réfèrent les soins spécifiques à l’hôpital provincial.
Mémoire sur l’agritourisme 46

c. La Zone de Santé de Miti-Murhesa

Cette zone compte 5 hôpitaux dont l’HGR à Murhesa avec 100 lits montés, un centre hospitalier
à KAVUMU avec 102 lits, une Polyclinique appelée Musamariya avec 15 lits, un hôpital
pédiatrique à Lwiro avec 27 lits ; ce qui donne un total de 244 lits dans toute la zone de santé. La
Zone de Santé compte également 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et
le domicile des malades est de 5km. Les services offerts sont bons en général (la dernière
évaluation de la qualité faite par AAP dans la Zone de Santé donnait une moyenne de 70% pour
les structures sanitaires de la zone de santé). Cependant, signalons que le centre hospitalier de
Kavumu et la Polyclinique ne parviennent plus à contenir tous les malades venant pour
l’hospitalisation. Pour l’Hôpital Général de Référence et l’Hôpital pédiatrique, les taux
d’occupation sont respectivement de 70% et 40%. L’état des infrastructures est tel que 5
structures (Centre de Santé) sont non adéquates et donc à construire (construits en bois), 13 CS
sont construit en dur mais pas dans la norme et ça demande une forte réhabilitation, le Centre
Hospitalier nécessite également une grande réhabilitation. Le taux de disponibilité est tel que sur
100 jours successifs, il s’observe 40 jours de rupture de médicament ; d’où le taux moyen de
60%. Signalons, toutefois, que le ravitaillement se fait généralement par autofinancement pour
les structures privées et pour les structures publiques c’est aussi l’autofinancement et l’IHP qui
intervient dans le ravitaillement. Disons que le coût en général pour toutes ces structures est
assez élevé par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé
de 20 médecins et 173 infirmiers

d. La Zone de Santé de Katana

Celle-ci a deux hôpitaux et 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et les
domiciles des patients est de 5km. Trois structures sanitaires sont en mauvais états dont deux
centres de santé et l’HGR de Katana. Ce dernier est en très mauvais état, déjà vétuste car
construit en 1930, il a subi des fissures lors du dernier tremblement de terre et nécessite la
reconstruction. Cet état a réduit sensiblement la capacité d’accueil de cette structure qui jadis
était de 720 lits avec la clinique. Actuellement, la clinique ne fonctionnant plus (transformée en
maison de passage), cette capacité est réduite à 300 lits avec 254 lits montés y compris le bloc
maternité. Le centre hospitalier quant à lui a une capacité de 50 lits. Le personnel soignant pour
ces structures est composé de 9 médecins et 122 infirmiers. Il faut noter qu’il n’existe pas de
Mémoire sur l’agritourisme 47

médecins pour les soins spécifiques. Les coûts sont chers par rapport au pouvoir d’achat de la
population car le forfait d’hospitalisation pour le cas de paludisme est de 30000fc. Toutefois, les
calmants sont plus accessibles car avec 100fc on peut se procurer 10 comprimés. Le gros du lot
des médicaments est ravitaillé grâce aux fonds propres des structures sanitaires. Cependant, il y a
certaines organisations qui interviennent dans l’approvisionnement des médicaments. Il s’agit
par exemple de l’AAP (l’Agence d’Achat des Performances).

e. Maladies les plus récurrentes


 Le paludisme (malaria) ;
 Les infections respiratoires (pneumonie) ;
 Les diarrhées ;
 Gastrites ;
 Les infections sexuellement transmissibles.

Ces maladies citées ci-dessus sont celles qui atteignent le plus souvent la population habitant le
territoire de Kabare. Par ailleurs, soulignons que les maladies qui tuent de plus sont l’anémie, le
VIH-Sida, la méningite et le diabète. Ajoutons à la liste les épidémies de choléra et du paludisme
mais également la malnutrition.

1.4. Education
a. Enseignement primaire et secondaire
 Ecoles primaires : 482 ;
 Ecoles secondaires : 248.

Le territoire de Kabare a deux sous division : la sous division de Kabare I dont le bureau est situé
au centre du territoire et Kabare II dont le Bureau est situé à LWIRO vers le Nord.

Pour la Sous division KABARE I, nous avons la situation suivante : 214 écoles primaires et 89
écoles secondaires. Au total 89582 élèves fréquentent ces écoles dont 72682 (dont 35105 filles) à
l’école primaire et 16900 (dont 7453 filles) à l’école secondaire.

Pour la sous division KABARE II, on peut compter 268 écoles primaires et 159 écoles
secondaires. A l’école primaire, il y a au total 76061 élèves dont 36698 ; soit 48.2% des filles.
Pour l’école secondaire c’est 29310 élèves dont 12545 filles ; soit 42.8%. On dénombre
Mémoire sur l’agritourisme 48

également 2003 enseignants au primaire dont 698 femmes, soit 34.8% de l’effectif total. On
dénombre aussi 1367 enseignants au secondaire dont 325 femmes, soit seulement 23.7% des
femmes sur l’effectif total.

En comparant les deux sous-divisions sur le taux de réussite au test d’étude de fin d’étude
primaire, on remarque que la Sous-division KABARE 1 a un taux de réussite relativement élevé
(89.8%) par rapport à la sous-division de KABARE II (88%).

b. Enseignement supérieur et universitaire


 Universités 1;
 Instituts supérieurs 3.

L’ISTD-MULUNGU : c’est l’institut Supérieur de Technique de Développement

Cet institut a deux filières : Gestion et administration des projets ; Gestion de l’environnement

Le corps enseignant est composé de la manière suivante : 4 Professeurs ; 38 Assistants ; 7 chefs


de travaux ; 4 chargés de pratique professionnel.

L’ISTM KABARE : l’Institut Supérieur de Technique Médical.

L’ISTM se trouve dans la localité appelé CIRENDO. Trois filières sont organisées dans cette
institution. Il s’agit de : Les Sciences infirmières avec deux orientations (Hospitalisation et
Accouchement) ; La Santé Publique avec comme orientation la Gestion des Infrastructures de
santé ; La Nutrition et Diététique.

Le corps enseignant est composé comme suit : 5 Professeurs dont 2 à temps plein et 3 à temps
partiel ; 6 Chefs de travaux ; 15 Assistants.

Pour cette année académique, cet institut supérieur a en son sein 112 étudiants dont 58 filles. Ils
travaillent dans 5 salles dont deux appartiennent à l’HGR de Mukongola. Signalons que les 3
salles ont été construites grâce au fond du gouvernement central. Sur fond propre de l’institution,
il a été construit 10 bureaux et une salle des professeurs.

L’ISEAV : Institut Supérieur d’Etude Agronomique et Vétérinaire

Cet Institut organise deux filières : l’Agronomie générale et la science vétérinaire.


Mémoire sur l’agritourisme 49

Le personnel enseignant est composé comme suit : 6 Professeurs dont 2 propres à l’institution ;
12 Chefs de Travaux ; 49 Assistants. L’institut a aussi deux CPP (Chargé de la Pratique
Professionnelle).

Université du Cinquantenaire

L’université du cinquantenaire organise 4 filières que voici : Ingénieur avec 4 départements : le


génie civil, le génie informatique, la métallurgie et mine et le pétrole et gaz ; Sciences de
l’environnement avec comme département l’environnement ; Médecin vétérinaire ; Ecole de
criminologie avec 3 départements : Sécurité intérieure, Criminologie économique et
environnementale et Paix et gestion de conflit.

Le corps enseignant est composé comme suit : 34 Professeurs dont 9 permanents ; 6 Chefs de
travaux ; 30 Assistants. Signalons également que de tous les départements cités ci-haut, seuls
certains départements fonctionnent normalement. Il y a donc des départements qui n’ont aucun
étudiant jusqu’à ce jour.

A ces quatre institutions présentées, ajoutons également le campus de l’Université Catholique de


Bukavu au site de Kalambo où certaines promotions fonctionnent. Pour cette année académique,
l’UCB organise à ce site les séances d’enseignement pour les promotions de deuxième et
troisième graduat, première et deuxième licence des facultés d’économie et gestion, droit,
agronomie et informatique. Aucune promotion de premier graduat n’étudie sur ce site (les
enseignements pour ces promotions de premières années s’organisent à Bukavu) et les bureaux
centraux de l’Université se trouvent également à Bukavu ; et c’est là où toutes les inscriptions
des étudiants se font.

1.5. Accessibilité du territoire


 Routes : Oui ;
 Voies aériennes : Oui ;
 Biefs navigables : Oui ;
 Train : Non.

a. Route
Mémoire sur l’agritourisme 50

Il est possible d’atteindre le Territoire de Kabare par plusieurs routes dont 3 routes nationales. La
RN2 permet d’accéder au territoire à partir de la Ville de Bukavu et de sortir du territoire en
allant vers le territoire de Kalehe. Une partie de cette route est asphaltée (tronçon Bukavu-
Kavumu) et celle-ci est en bon état à plus de 50%. Une autre partie est en terre (tronçon Kharale
jusqu’au pont Cidodobo à la frontière avec le territoire de Walungu) et celle-ci est également en
bon état. Cette route nationale relie donc aussi le territoire de Kabare au territoire de Walungu.
La RN3 relie le territoire de Kabare à la province du Nord Kivu passant par Parc National de
Kahuzi-Biega. La RN5 permet d’atteindre le territoire de Kabare vers la partie sud à partir de
Bukavu vers Kasihe et arrive à relier le territoire de Kabare au Territoire de Walungu (à
Nyangezi). On peut aussi atteindre le territoire de Kabare (le centre du territoire) depuis Bukavu
via une route en terre dont l’état n’est pas bon.

En somme, les routes sont praticables. Cependant, quand il pleut certaines routes deviennent
impraticables pendant des longues heures. C’est le cas de la route en terre reliant la ville de
Bukavu à la chefferie de Nindja passant par le centre du territoire de Kabare et la chefferie de
Kabare. La route n’est pas du tout coupée mais nécessite un asphaltage surtout qu’elle est d’un
grand intérêt provincial surtout dans le domaine agricole. Il faut noter que cette route permet
d’atteindre depuis Bukavu plusieurs endroits dont le centre du territoire de Kabare, plusieurs
plantations, fermes et marrais, la chefferie de Nindja et même le territoire de Shabunda.

b. Biefs navigables

On peut entrer dans le territoire de Kabare par deux voies : par la voie maritime via le lac Kivu et
par la rivière via la Rivière Ruzizi. Bien qu’il n’existe pas vraiment des mouvements
considérables pour cette voie entrainant l’inexistence des ports, signalons, tout de même qu’il est
possible d’accoster facilement avec des boat à Birava, Ishungu, Lungendo et Luhihi. Souvent
c’est vers ces cotes que passent les produits agricoles de ces groupements via des boat lorsqu’ils
sont acheminés sur le marché à Bukavu. C’est toujours via les boat que se font des échanges
commerciaux bien qu’en petit nombre entre ces groupements et le territoire d’Idjwi.

c. Aéroport

Le territoire de Kabare dispose d’une piste d’atterrissage à Kavumu. Cette piste est à certains
endroits en moyen état et à d’autres endroits en mauvais état. Signalons, toutefois, que les
Mémoire sur l’agritourisme 51

différents vols sur cet aéroport concernent plus le mouvement des personnes et des biens en
provenance de la ville de Bukavu. Cet aéroport est à réhabiliter et à moderniser.

d. Réseaux de communication
 Africel : Non ;
 Airtel : Oui ;
 Orange : Oui ;
 Vodacom : Oui.

La couverture par ces réseaux est permanente dans la plupart des milieux du territoire sauf vers
la chefferie de Nindja où pour avoir le signal de fois il faut escalader des grandes montagnes ou
se positionner à des lieux de haute altitude. La qualité du réseau est généralement bonne pour
Airtel et Vodacom. Pour Tigo/Orange, le signal n’est pas du tout bon partout. Pour la connexion
internet, elle est assez bonne surtout pour la génération mobile 2G ; pour la connexion troisième
génération (3G), de fois le signal n’est pas bon. Le produit tel que la vente des cartes de recharge
(y compris le flash) est disponible presque dans chaque coin de vente (marchés). Seuls sont
disponibles à certains endroits (grands marchés surtout), les produits tels que le service de
transfert d’argent et la vente des sims blanches.

1.6. Situation sécuritaire

La situation sécuritaire est généralement calme dans tout le territoire. Toutefois, quelques points
d’insécurités sont à signaler :

A Nindja, par exemple, précisément dans le groupement d’Iregabarhonyi, il y a la présence d’un


groupe armé connu sous le nom de RAIYA MUTOMBOKI qui occupe des sites miniers et des
zones proches à ces derniers.

Il faut signaler aussi les cas de vol et pillage de certains lieux stratégiques tels que les hôpitaux et
centre de santé. Environ 5 installations sanitaires étaient victime de cas de vol nocturne par des
hommes en arme l’année passée. Plusieurs cas de vol et d’assassinats dans des ménages sont à
signaler également, surtout vers la partie Nord du Territoire (Miti, Kavumu et Katana).

1.7. Opportunités de développement


Mémoire sur l’agritourisme 52

Les secteurs clés porteurs d’opportunité de développement dans le territoire de Kabare sont
l’agriculture et l’élevage, le transport, le tourisme et l’immobilier.

a. L’agriculture et l’élevage

Dans le domaine de l’agriculture, il est à noter l’existence des plantations et des marais, des
espaces propices où plusieurs cultures peuvent être plantées. Seulement, il faut signaler que la
plupart des espaces appartient déjà aux privés d’où il faut une parfaite collaboration avec les
privés pour relancer ce secteur. Dans le domaine de l’élevage, la trentaine des fermes qui existent
peuvent faciliter l’éclosion des activités d’élevage dans cette contré. La réhabilitation des
pâturages qui existaient dans le temps peuvent aussi contribuer à cette éclosion. Il est important
de mentionner qu’il existe un projet pour relancer la laiterie du Bushi qui jadis permettait la
production du lait pour toute la région. Disons que cette unité de production pourrait relancer non
seulement l’économie du territoire et de la province mais aussi de toute la République si on tenait
compte des différents dérivés qu’offre le lait et que jusque-là la région ne cesse d’importer dans
des zones voisines

b. Le transport

Dans le domaine du transport, il s’agirait de la modernisation de l’aéroport de Kavumu. Pour


voyager à l’Est de la République (les entrées et les sorties), des milliers de personnes empruntent
les moyens de transport des pays voisins ; ce qui occasionne des manques à gagner énormes pour
le pays. La réhabilitation et la modernisation de cet aéroport serait donc un investissement
rentable pour le territoire, pour la province et pour le pays.

c. Le tourisme

Avec le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) seulement, le territoire de Kabare peut


développer le tourisme. Mais il n’y a pas que ce parc, plusieurs autres sites (chutes d’eau et les
sites touristiques) peuvent contribuer au développement de ce secteur dans ce territoire si jamais
les installations (y compris les routes) étaient réhabilitées, modernisées et bien entretenues.

d. L’immobilier

Le secteur immobilier fait allusion à la disponibilité des certains matériaux tels que les moellons,
Mémoire sur l’agritourisme 53

les briques, le ciment, la chaux, etc. Un investisseur qui choisirait ce secteur n’éprouverait pas
sans doute de difficultés pour acheter ces matières qui disons-le sont indispensables pour toute
construction.

Ajoutons à ces quatre secteurs, le secteur minier (coltan et cassitérite vers la Chefferie de Nindja)
qui pourrait relancer l’économie du territoire de Kabare une fois l’exploitation industrielle
amorcée.

2. PRODUITS AGRICOLES LOCAUX

L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendue du territoire.
L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on compte
environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60
marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie
moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés
d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de
Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou
Centres d’Adaptation et de Production des Semences Améliorées dont chacune des superficies
variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le Centres de
Multiplications de Lwami qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de
2013 les semences de haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha étaient emblavés.
Les autres problèmes auxquels font face les maraichers en particulier et tous les agriculteurs en
général c’est le manque de débouchés pour les récoltes, le manque des produits phytosanitaires et
les matériels aratoires/drainage.

Ci-dessous énumérés les principaux produits agricoles locaux de ce territoire :

 Le Haricot ;
 Le manioc ;
 La banane (à table et à bière) ;
 Le maïs ;
 La patate douce.

Ainsi, pour chaque produit nous essayerons de donner son origine aussi bien que son écologie.
Mémoire sur l’agritourisme 54

a. Le Haricot (Phaseolus vulgaris)


 Français : haricot vert, haricot commun
 Anglais : common bean, french bean
 Famille des Fabaceae

Originaire d’Amérique centrale et du Sud, le haricot a été domestiqué au Mexique, au Pérou et


en Colombie, puis introduit en Europe par Christophe Colomb. Il est cultivé dans les pays
tempérés, tropicaux et subtropicaux pour l’alimentation humaine. Les jeunes gousses sont
mangées vertes entières (haricots verts) ; les feuilles peuvent être consommées comme épinards
et les graines séchées constituent un aliment très important. La tige est utilisée comme fourrage.

Le haricot est une plante grimpante ou buissonnante, annuelle, légèrement pubescente. Les
formes volubiles mesurent de 2 à 3 m de hauteur alors que les formes naines atteignent 20 à 60
cm. Les tiges sont angulaires ou cylindriques et les feuilles, trifoliées et habituellement ovales,
mesurent entre 7,5 et 14 cm de long sur 5,5 à 10 cm de large et sont alternées. Le pétiole peut
mesurer jusqu’à 15 cm. La racine pivotante est bien développée et complétée par des racines
adventives latérales. Les inflorescences, axillaires ou terminales, sont blanches, roses ou
pourpres. La gousse mesure 20 cm de long, est étroite et souvent courbe. Verte lorsqu’elle est
immature, elle devient ensuite jaune, rougeâtre ou pourpre. Les graines varient par leur poids
(0,15 à 0,6 g), leur couleur (dominantes noir, marron, violet, rouge ou blanc) et leur forme
(réniforme, cylindrique ou ovoïde). La jeune plante a une germination épigée. Deux feuilles
simples et opposées sortent d’abord, puis des feuilles alternes et trifoliées.

La récolte des haricots verts s’effectue avant que les gousses ne soient complètement mûres. La
récolte commence sept à huit semaines après le semis, pour les cultivars précoces. Les gousses
sont ramassées tous les trois ou quatre jours. Le nombre de récolte est supérieur pour des variétés
grimpantes. Les haricots verts fraîchement cueillis sont sensibles à la dessiccation et aux
moisissures. La production de haricots verts en Afrique est majoritairement expédiée vers
l’Europe. Pour l’expédition, on utilise des emballages en polyéthylène aéré qui permettent de
maintenir une humidité relative de 95 à 100 %. Le stockage a lieu entre 5 et 8°C. L’utilisation
d’avions frigorifiques constitue un des facteurs limitant le commerce de cette culture quand les
transports aériens sont saturés. Si la production est trop éloignée des marchés et des aéroports, la
transformation en conserve est conseillée. Les haricots secs sont récoltés dès que la majorité de
Mémoire sur l’agritourisme 55

gousses sont mûres et ont changé de couleur. Certains cultivars ont les gousses qui éclatent.
Habituellement, les plantes entières sont arrachées au moment de la récolte puis les graines sont
séparées des parties végétatives par battage. Cette culture concerne la grande majorité du
territoire de KABARE car elle est pratiquée dans presque toutes les parties de ce territoire mais
la plus grande production est observée dans sa partie Nord riche en terre volcanique.

b. Le Manioc (Manihot esculenta)


 Français : manioc (ou cassave : Antilles, Guyane)
 Anglais : cassava (ou tapioca)
 Famille : Euphorbiaceae
 Genre : Manihot

Le manioc est cultivé pour ses racines qui tubérisent au cours d’un cycle de six à plus de trente-
six mois selon les variétés et le milieu. Il est produit en majorité par des petites unités de
production avec de faibles moyens techniques, surtout pour l’alimentation humaine. La totalité
de la plante est parfois utilisée : le bois comme combustible, les feuilles et les épluchures pour
l’alimentation animale. Dans certaines régions (Afrique, Amérique latine), les extrémités avec
les jeunes feuilles sont cueillies en cours de végétation pour être consommées.

Le manioc est une espèce tropicale originaire d’Amérique. Il a son centre principal de
diversification au Brésil. L’origine de l’espèce cultivée M. Esculenta proviendrait soit
d’hybridations successives entre plusieurs espèces sauvages, soit de deux sous-espèces : Manihot
esculenta subsp. Flabellifolia et M. esculenta subsp. Peruviana. Il reste probable que d’autres
espèces telles que Manihot glaziovii aient participé à la constitution génétique de l’espèce
cultivée. Sa diffusion à partir du continent américain s’est faite en Afrique dès le XVIème siècle.
Puis elle a gagné l’Asie et enfin l’Australie à la fin du XIXe siècle. L’Afrique peut être
considérée comme un centre secondaire de diversification, aidé par l’introduction de M.
glaziovii. L’exploitation de M. glaziovii a été tentée au début du XXe siècle pour produire du
latex. Grâce à sa bonne résistance aux stress biotiques et climatiques, il a servi à l’amélioration
variétale du manioc (croisements interspécifiques).

Le manioc est une plante arbustive pérenne de un à quatre mètres de hauteur. Une ou plusieurs
tiges principales se développent simultanément sur la bouture. Il est cultivé dans toute la zone
Mémoire sur l’agritourisme 56

intertropicale avec des régimes pluviométriques à une ou deux saisons des pluies et des
pluviosités annuelles variant de 600 mm à plus de 4 000 mm. La température minimale est de
12°C, le taux maximum de croissance se situe entre 25 et 29°C. Seule la partie Nord de ce
territoire est bel et bien placée pour cette catégorie de culture car elle demande une terre
beaucoup plus fertile pour atteindre un bon rendement. Au Sud, cette culture ne produit presque
pas ; c’est le cas d’un village connu sous le nom de Cidjo précisément à KALAMBO où pour
avoir un bon rendement il faut 2 à 3 ans.

c. La Patate douce (Ipomoea batatas)


 Anglais : sweet potato
 Famille des Convolvulaceae

C’est une plante vivace, cultivée pour ses tubercules, de forme et de couleur variables. On en
trouve ainsi à chair blanche, jaune, rouge ou pourpre. Ils contiennent, en plus de l’amidon, des
dextrines, des sucres et du bêtacarotène (responsable d’une coloration jaune orangé), en quantité
variable selon les variétés. Les feuilles peuvent être plus ou moins découpées, sur des tiges
rampantes de 50 cm à plus de 3 m de long.

Comme tous les tubercules, la patate douce peut être cuisinée de différentes manières. Elle est
parfois utilisée pour produire de la farine ou de l’amidon, au Japon et en Corée en particulier,
pour une transformation industrielle et pour la fabrication de chips. Les feuilles peuvent être
consommées en épinards (brèdes) ou données comme fourrage au bétail.

La patate douce était cultivée en Amérique tropicale avant l’arrivée des Européens, ainsi qu’en
Polynésie et en Nouvelle Zélande, ce qui indiquerait des liaisons très anciennes entre l’Amérique
et la Polynésie. De nombreuses espèces d’Ipomoea sauvages et cultivées existent dans les
régions tropicales, dont Ipomea aquatica (kangkong ou liseron d’eau), très consommée en Asie
du sud-est.

La plante supporte mal les basses températures en dessous de 10°C. La végétation démarre à
partir de 15°C et la croissance du feuillage est maximale entre 21 et 28°C. La tubérisation est
plus rapide en jours de onze heures ; elle est inhibée en jours supérieurs à quatorze heures, ce qui
explique que la culture est cantonnée entre l’équateur et le 40e parallèle. La floraison est rare en
jours de plus de treize heures, elle survient en jours de onze à douze heures. La patate douce peut
Mémoire sur l’agritourisme 57

être plantée en altitude (jusqu’à 1 200 m) à des latitudes proches de l’équateur ; les cycles
végétatifs sont alors plus longs (jusqu’à six mois). Les besoins en eau sont de 600 mm par cycle ;
une pluviosité annuelle de 750 à 1000mm est optimale.

Les rendements varient fortement selon les cultivars, les conditions climatiques locales et les
techniques culturales. La FAO indique des rendements moyens allant de 5 à 13 t/ha chez les
principaux pays producteurs tropicaux ; Israël, qui pratique une cul- ture très intensive, obtient
40 t/ha en moyenne. Les rendements obtenus en station expérimentale sont de 45 t/ha aux Etats-
Unis, de 70 t/ha à Taïwan et de 88 t/ha à Tahiti.

La température optimale de conservation est de 13-14°C (à 85-90 % d’humidité relative), avec


un risque de détérioration au-dessous de 10°C. Auparavant, il est conseillé de les stocker à 27-
29°C dans un local bien ventilé pendant quatre à sept jours pour la cicatrisation des blessures, à
85-90 % d’humidité relative. La durée maximale de conservation des tubercules stockés dans ces
conditions est en moyenne d’un mois. Les manipulations à la récolte doivent être très
précautionneuses afin de ne pas blesser les tubercules, ce qui entraînerait l’installation de
pourritures. La durée de conservation des tubercules en terre est de six mois, mais les risques de
détériorations diverses sont importants. Cultivée toujours au Nord du territoire à cause de la
bonne qualité de terre.

d. La Pomme de Terre (Solanum tuberosum)


 Anglais : potato
 Famille des Solanaceae

La pomme de terre est cultivée pour ses tubercules, riches en amidon. Ceux-ci sont consommés
de différentes manières et subissent parfois des transformations artisanales ou industrielles. On
en tire de l’amidon, de la fécule, de l’alcool. Différents sous-produits peuvent être utilisés :
pulpe, peau…

Originaire d’Amérique du Sud, elle a été introduite en Europe au XVIe siècle, puis en Asie. Elle
est actuellement cultivée partout dans le monde, essentiellement en zone tempérée. Sous les
tropiques, elle est cultivée en altitude car elle demande des températures inférieures à 24°C le
jour et 16°C la nuit pour tubériser.
Mémoire sur l’agritourisme 58

C’est une plante herbacée, pérenne grâce à ses stolons qui donnent naissance à des tubercules à
leur extrémité ; après dépérissement de la partie aérienne, les tubercules donnent naissance à de
nouvelles tiges. Les tubercules, ovoïdes, pèsent de 50 à 500 g. La couleur de la peau change
(jaune, rose, violette) selon la variété.

L’optimum de végétation se situe entre 12° et 18°C. La plante résiste bien au froid et ne subit de
graves dégâts qu’au-dessous de 4°C. Une pluviométrie de 500 à 750 mm, régulièrement répartie,
est nécessaire pendant le cycle de culture ; la pomme de terre tolère très mal une sécheresse de
courte durée, particulièrement pendant les neuf dernières semaines de culture. Un apport d’eau
irrégulier entraîne une baisse de la production de tubercules, ainsi que leur déformation.

Le zéro de végétation est à 4°C : les tubercules n’évoluent pas si on les conserve à cette
température. Au-dessous, ils se détériorent. À 4°C, l’amidon se transforme en sucres solubles ; il
faut garder quelques jours à 8-10°C les tubercules stockés longtemps à 4°C si l’on veut obtenir la
transformation inverse. La germination des tubercules se produit vers 12-13°C, début de la phase
d’incubation ; celle-ci est favorisée par l’obscurité. L’exposition à la lumière déclenche un
processus de verdissement des tubercules (avec production de toxines). Les tubercules peuvent
être conservés à 20°C en clayettes dans un endroit sec et ventilé, à l’abri de la lumière. Seuls des
plants sains doivent être stockés. La conservation est possible plusieurs mois dans ces conditions
dans des locaux sains. Cultivée toujours au Nord du territoire à cause de la bonne qualité de terre
mais aussi au Sud vers Mulume Munene.

e. Le Bananier
 Genre Musa
 Français : banane, plantain
 Anglais : banana, plantain, cooking banana
 Famille des Musaceae

Le bananier est avant tout une plante alimentaire cultivée pour son fruit consommable frais
(bananes dessert) ou cuit (plantains et autres bananes à cuire), qui constitue une source
importante d’hydrates de carbone. La banane est un fruit hautement énergétique.

Plus rarement, on consomme la pulpe séchée et réduite en farine ou fermentée comme boisson
(bière de banane). Les fruits verts et les gaines foliaires servent parfois pour l’alimentation du
Mémoire sur l’agritourisme 59

bétail. Les feuilles et les longues fibres des gaines foliaires sont utilisées pour l’emballage et la
fabrication d’objets artisanaux.

Les variétés actuelles proviennent des bananiers sauvages à graines présents en Asie du Sud-Est
(de l’Inde à l’ouest aux Philippines à l’est, de la Malaisie au nord à l’Australie au sud), où se
situent la plus grande diversité ainsi que le centre primaire de diversification du genre. Les
variétés se sont répandues dans toutes les zones intertropicales humides et chaudes, des plaines
jusqu’à 2 000 m d’altitude, débordant parfois dans certaines zones subtropicales. Des centres de
diversification secondaire existent en Afrique de l’Ouest et centrale (bananiers plantains) et sur
les hauts plateaux d’Afrique de l’Est (bananes à cuire et à bière).

Les bananiers sont des plantes herbacées. La taille du pseudo tronc varie de 1,50 à 8m de hauteur
selon les espèces et les variétés. D’une souche souterraine vivace, globuleuse (0,30 à 0,60 m de
diamètre) appelée aussi rhizome ou bulbe, naissent d’abord de longues feuilles de dimensions
croissantes.

Le bananier est une plante exigeante en eau, sensible aux basses températures et aux vents. Les
sols doivent être sains, aérés et riches en azote et potasse. Le sol doit être suffisamment pourvu
en eau, les racines n’absorbant aisément que le tiers de la tranche dite habituellement utile. En
climat chaud et humide, on considère généralement que les besoins sont couverts avec 125 à 150
mm par mois.

L’optimum est voisin de 28°C (température interne). Au-delà de 35-40°C des anomalies
surviennent. En dessous de 24°C, la vitesse de croissance baisse pratiquement de façon linéaire
avec la température jusqu’à 15-16°C. Elle s’annule complètement vers 10-11°C. Les feuilles
jaunissent à des températures de 4 à 6°C, certains cultivars résistant un peu mieux que d’autres.
La souche ne meurt que par gel. Sous les 12°C, les bananes sont déformées et se nécrosent. Les
fruits subissent aussi des dommages dans le péricarpe, qui présente des tirets noirs en coupe
longitudinale (frisure, ou pigmentation). Les échanges gazeux sont ralentis et la maturation est
difficile. Le phénomène se produit au champ, mais aussi en cours de transport. Nous signalons
par ailleurs l’absence de bananier dans la partie Sud du territoire causée par la mosaïque qui avait
rasé presque tous les villages situant au Sud du territoire.

f. Le Maïs (Zea mays)


Mémoire sur l’agritourisme 60

 Anglais : maize (GB) ou corn (USA),


 Famille des Poaceae,
 Tribu des Andropogoneae

Les utilisations du maïs varient beaucoup selon le niveau économique des pays. Dans ceux à
faible revenu, le maïs est surtout réservé à la consommation humaine directe, sous forme d’épis
immatures, de farine ou de semoule. En revanche, dans les pays développés, il constitue une
matière première pour l’alimentation du bétail, l’industrie de la semoule et celle de l’amidon.
Cette dernière est en pleine expansion en Europe et aux Etats-Unis (près de 20 % des utilisations
domestiques). Ses débouchés sont très diversifiés : produits alimentaires (isoglucose, pectines),
chimiques (biocarburants, plastiques), pharmaceutiques, textiles, papetiers. Les germes de maïs
donnent de l’huile qui sert pour l’alimentation humaine, pour la fabrication de margarines, de
savons, de vernis, de textiles artificiels, etc. Enfin, on peut cultiver le maïs comme fourrage vert
ou pour faire de l’ensilage pour les bovins.

Le maïs est la seule plante cultivée d’importance dont l’ancêtre sauvage ne soit pas connu avec
certitude. Cultivé depuis des millénaires en Amérique centrale, il aurait été domestiqué dans la
région centrale du Mexique. La culture du maïs s’est ensuite propagée sur l’ensemble du
continent américain, des Andes, au Canada, puis, à partir du XVIe siècle, sur tous les continents,
en zone tropicale comme en zone tempérée. Il serait arrivé en Afrique au XVIIe siècle.

Le maïs est une plante monoïque et porte deux types d’inflorescence : les fleurs mâles, groupées
sur la panicule terminale ramifiée, et les fleurs femelles, associées sur un ou quelques épis
insérés à l’aisselle des feuilles.

En zone tropicale, le maïs est cultivé dans des conditions écologiques ou socio-économiques très
diversifiées. Son utilisation alimentaire traditionnelle exige que le produit corresponde aux
préparations culinaires et aux goûts des différents consommateurs. Pour répondre à cette
diversité de situation, il est nécessaire de disposer d’une gamme de variétés. Celles-ci doivent
être adaptées aux différents niveaux d’intensification pratiqués : culture extensive destinée à
l’autoconsommation, culture intensive commerciale, culture semi-intensive. Elles doivent être
capables de produire dans des milieux très variables. Elles doivent, enfin, être appréciées des
utilisateurs : le type et la couleur du grain, les qualités de mouture et de conservation sont des
Mémoire sur l’agritourisme 61

critères essentiels.

Chez le maïs, les différentes phases du développement de la plante, correspondant aux


différentes composantes qui conditionnent le rendement final, se succèdent au long de la vie de
la plante. Chacune d’entre elles peut, sous l’effet d’un stress, contribuer à diminuer le rendement
potentiel. Le rendement réel est donc le résultat d’une série de soustractions à partir du
rendement potentiel.

Les maïs actuellement cultivés en milieu tropical sont pour la plupart issus de populations bien
adaptées aux conditions locales. Ils sont assez résistants aux maladies. Dans cette territoire, cette
culture concerne la grande majorité du territoire de KABARE car elle est pratiquée dans presque
toutes les parties de cette territoire mais la plus grande production est observée dans sa partie
Nord riche en terre volcanique.

g. Le Théier (Camelia sinensis)


 Anglais : tea
 Famille des Theaceae

Le théier, décrit en 1712 par KAEMPFER, est une plante stimulante dont on utilise les feuilles
pour préparer des infusions. L’action stimulante est due à un alcaloïde, la caféine, chimiquement
identique à celle extraite du café. Il a été recensé 82 espèces du genre Camelia mais seul le théier
a une importance économique. Le théier est une plante diploïde (2n = 30) mais on trouve des
polyploïdes spontanés. Occasionnellement, on peut broyer les graines du théier pour en extraire
30 à 45 % d’huile destinée à la savonnerie. Les tourteaux contiennent de la saponine, molécule
toxique.

Le Théier est originaire des régions montagneuses d’Asie du Sud-Est. La zone de culture du
théier est extrêmement vaste pour une plante d’origine tropicale : elle s’étend des zones
équatoriales chaudes et humides aux zones tempérées froides (latitude 43° Nord en Géorgie et
27° Sud en Argentine)

La croissance du théier est périodique, sans relation apparente avec le climat dans les conditions
normales de culture : une phase de croissance végétative (flushing period) est suivie d’une phase
de dormance (bandji period) pendant laquelle le bourgeon prépare la poussée suivante. Le bandji
Mémoire sur l’agritourisme 62

est un petit bourgeon qui apparaît lorsque la dernière feuille d’une pousse a atteint sa taille
maximum. Au cours de la phase de croissance qui dure cinquante à quatre-vingts jours, le bour-
geon grossit, forme deux bractées sessiles puis une première préfeuille anormale (fish leaf),
suivie d’une seconde (janam) et ensuite deux ou trois feuilles normales et un pekoe formé d’une
série de feuilles enroulées sur elles-mêmes (faux bourgeon terminal). La période de
grossissement représente 51 % de la phase de croissance, la formation de la préfeuille 30 % et la
poussée des feuilles 19 % du temps total. La gestion de la cueillette doit prendre en compte la
physiologie de la croissance, de façon à ce que les périodes de dormance ne perturbent pas la
récolte.

La culture du théier se répartit entre les grandes exploitations industrielles de 500 ha ou plus et
les petites exploitations familiales. Etant donné qu’il faut 500 à 700 journées de travail par
hectare, les petites exploitations ne peuvent pas excéder 0,20 à 0,25 ha.

Hormis le cas où la production est traitée de façon artisanale, l’usinage du thé est fait dans de
petites unités traitant au moins la production de 100 à 200 ha. Ceci suppose un regroupement des
exploitations dans un rayon d’une dizaine de kilomètres car les feuilles doivent être traitées au
plus tard six heures après la récolte. Compte tenu des besoins en main-d’œuvre, il est probable
que la production familiale va se développer.

Les meilleurs rendements sont obtenus avec des densités de plantation comprises entre 10 000 et
15 000 arbustes/ha selon les zones écologiques. Le rendement est fortement lié à la taille, à la
fertilisation et au système de cueillette.

Dans le territoire de KABARE, cette culture est plus développée dans la partie Nord précisément
aux environs du Parc National de Kahuzi-Biega à MADAGA et à MBAYU signalons par ailleurs
qu’une usine de thé est installée dans ce milieu pour la transformation de cette production.

Conclusion partielle
Tout en évitant de généralisations abusives, dans ce chapitre il a été question présenter d’une
manière succincte notre milieu d’étude car il est dit que la production d’un travail scientifique
dépend aussi de la connaissance pure et parfaite du milieu dans lequel la recherche a été menée.
Cela étant, en second lieu un bref survol a été effectué sur les différents produits agricoles locaux
de celui-ci car ceux-ci constituent l’ossature de notre travail mais surtout dans le domaine
Mémoire sur l’agritourisme 63

touristique. Dans le chapitre suivant, il sera question d’identifier parmi les produits susdits ceux
qui peuvent être considérés comme touristiques dans le but non seulement de promouvoir
l’agrotourisme dans notre territoire mais aussi de contribuer à son développement socio-
économique.

CHAPITRE TROISIEME : L’AGROTOURISME A KABARE UNE


PRATIQUE EMERGENTE POUR LE TERRITOIRE

Dans le présent chapitre, il sera question de choisir parmi toutes les cultures cultivées dans le
territoire de KABARE, celles qui peuvent être promues pour être transformées en produits
touristiques utiles pour attirer la curiosité de visiteurs dans le but de contribuer au développement
socio-économique de ce territoire. Ce chapitre mettra un accent beaucoup plus particulier à deux
cultures vivrières à l’occurrence la banane et le haricot et une culture de plantation à savoir le
thé. L’aspect touristique sera abordé pour chaque culture pour ne pas nous écarter du thème
général et répondre aux objectifs du travail.

1. LES CULTURES VIVRIERES


1.1. LA BANANE
a. Introduction

Originaire de l’Asie, précisément au Sud-Est dans l’aire géographique entre l’Inde, la Papouasie,
nouvelle guinée, et les îles du pacifique. La banane est une plante présente dans tout le territoire
de Kabare et qui a une très grande valeur culturelle que vous trouverez dans les lignes suivantes.

b. Régime alimentaire

La culture du bananier rêve dans le territoire de Kabare un caractère important aussi bien au
niveau alimentaire, économique, socioculturel, cultural et environnemental dans la région.

Au niveau alimentaire, la banane, ancrée dans la société de l’Est de la RDC depuis des
générations, est un aliment de base pour toute la population du territoire de KABARE. C’est une
banque alimentaire, un aliment énergétique. La banane est riche en vitamines A, B1, B2, B6, C et
E, et en sels minéraux Ca, Fe, Mg, P et K. Son faible taux en protéines fait qu’elle nécessite un
Mémoire sur l’agritourisme 64

accompagnement avec les aliments riches en protéine comme le haricot, le petit pois ou le
poisson, la viande, etc.

Au niveau économique, la banane constitue une banque agricole par excellence pour les paysans.
En effet, elle assure durant toute l’année plus de 60% de revenus des ménages.

Au niveau socioculturel, Au Sud Kivu la banane est souvent utilisée pour la production de la
boisson KASIKSI. Ce vin de banane établit et consolide les liens sociaux. Il a le pouvoir
rassembler et de communion entre les gens étant donné son omniprésence dans toutes les
cérémonies.

Au niveau cultural, la banane constitue le centre de gravité des systèmes agraires. Le système
bananier abrite en association plusieurs cultures vivrières (haricot, maïs, soja, courge, manioc),
industrielles (exemple le caféier) et agro forestières. La production de la banane est assurée
pendant toute l’année grâce à la position privilégiée et a l’écologie.

Les organes du bananier constituent une source importante de matière organique. La bananeraie
restitue au sol des éléments nutritifs exportés lors de sa croissance. Ses feuilles sont utilisées
comme paillage avec effets positifs sur la fertilité du sol. Le bananier lutte contre l’érosion du sol
en freinant le ruissellement et amortit les rayons solaires évitant, ainsi, l’évaporation des
éléments minéraux volatils.

Ses sous-produits sont utilisés pour faciliter la mise en place des pépinières et pour la plantation
des certaines cultures comme le caféier. Le système cultural traditionnel du bananier est
cependant inefficient (les moyens mis à la disposition de la culture donnent des résultats faibles
exprimés par un rendement inférieur comparativement à la moyenne mondiale ou même
africaine) et inefficace (la production actuelle du bananier ne parvient pas à résoudre le problème
épineux de la disponibilité alimentaire, une des composantes de la sécurité alimentaire). Cette
situation est aggravée par la présence du BXW dans le territoire de KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 65

Au niveau environnemental, la bananeraie constitue un des écosystèmes de première importance


attirant et abritant de nombreux êtres de toute nature tant pathogènes que non nuisibles vivant
dans sa partie aérienne et souterraine.

La disparition de la bananeraie liée au BXW constitue une catastrophe humanitaire et


écologique sans précédent étant donné que la présence des bananiers dans le territoire de
KABARE atténue tant soit peu l’effet néfaste de la déforestation, par sa contribution à la
sauvegarde de l’environnement.

c. Valeurs culturelles

Comme il a été souligné dans les lignes précédentes, la banane a une grande importance dans le
territoire de KABARE, dans celui-ci on reconnait un vieux sage et respectueux par la présence
de la bananeraie autour de sa maison. La banane intervient dans toutes les cérémonies organisées
car elle est utilisée comme accompagnement, comme fruit mais aussi comme boisson après avoir
été transformée en vin par la technique de brassage. Signalons qu’il existe un repas de base que
je qualifierai de repas coutumier à base de la banane à bière condensé avec le haricot, ce repas
est connu traditionnellement sous le nom de KIFUKAMA, qui est une des gastronomies
Kabaroise. La banane via la boisson KASIKSI constitue un élément de réconciliation mais aussi
de bénédiction, dans le premier cas, après une mésentente ou une dispute entre deux ou plusieurs
personnes ou en cas de problèmes en famille, les concernés se réunissent avec de membres qui
peuvent les écouter pour arriver à trancher les problèmes existants et ceux dernier demandent aux
personnes concernées de partager un verre de KASIKSI en termes de réconciliation ; dans le
second cas, nos grands-parents utilisaient et utilisent la boisson KASIKSI pour bénir leurs
enfants mais aussi leurs petits fils en leurs donnant ce qu’on appelle « BWANGA ».

d. Commercialisation

Dans le territoire de KABARE, la banane est commercialisée sous diverses formes. Elle peut être
vendue en gros ou en détaille et le prix est en fonction de milieux de production selon que la
banane est produite ou non. C’est de cela que vous vous trouverez que dans quelques parties du
territoire la banane coûte cher comme vers KABARE nord où se trouve le bureau de la chefferie
Mémoire sur l’agritourisme 66

où la présence de banane est presque inexistante. Dans les grands différents marchés dudit
territoire disons que la banane est moins chère par rapport au prix de la banane en ville. Après
une étude menée dans le village de Mosho, groupement de Bushwira, le prix de la banane est
quitté de 3500 francs congolais le régime à 7000 franc congolais soit le double. Le prix de la
banane varie aussi en fonction de la catégorisation de banane, selon qu’il s’agit de la banane
verte, de la banane à bière et de la banane dessert. Disons que la banane verte n’est plus
commercialisée da ce territoire.

e. Promotion

Pour promouvoir la production et la commercialisation de banane ainsi contribué à l’émergence


du territoire, il nous parait important de sensibiliser la population de ce territoire sur l’importance
socio-économique de la banane. Cela étant, nous comptons saisir la balle au bon pour sensibiliser
ladite population sur l’aménagement des espaces qui peuvent accueillir les nouvelles semences
de banane car la plus grande partie du territoire est presque vide à cause de la maladie qui avait
attaqué nos bananeraies.

f. Aspect touristique

Touristiquement parlant, disons que la banane constitue un produit touristique du territoire de


KABARE en ce sens qu’elle est utilisée pour répondre à plusieurs besoins dans ce territoire.
Rappelons par ailleurs que dans le marché classique, ce sont les vendeurs qui se déplacent avec
de bananes qui doivent être commercialisées, essayant d’apporter un sens touristique à cet effet,
les producteurs réaliseront toutes les activités d’achat dans leurs champs car ce sont les touristes
qui doivent se déplacer pour profiter de prestations de ces producteurs. Cela nous pousse à
répondre à une question principale celle de savoir comment pouvons-nous transformer la banane
en produit touristique ?

Répondre à cette question sera pour nous une opportunité qui nous à un certain moment de
contribuer au lancement des activités agrotouristiques dans ce territoire ; cela étant essayons de
voir quels sont les aspects que nous pouvons retrancher ou ajouter à la banane pour qu’elle soit
un produit touristique de qualité et attrayant.
Mémoire sur l’agritourisme 67

Se basant sur le niveau alimentaire, il a été dit que la banane et beaucoup plus utilisée dans ce
territoire, comme dans les autres pays qui se sont déjà développés à cause de la production de
vin, essayons de montrer aux visiteurs les techniques que nous utilisons pour transformer la
banane à bière en KASIKSI et que les visiteurs arrivent à déguster notre vin avant la fin de sa
visite, parlons de la valeur culturelles de cette bière dans notre milieu, la gastronomie du terroir
est aussi fondée sur la banane car plusieurs repas tiennent compte de la banane.

1.2. LE HARICOT

Le terme haricot, en latin Phaseolus, est un genre de plantes de la famille des Fabaceae qui
regroupe les espèces de haricot au sens strict, soit environ quatre-vingts espèces de plantes
herbacées annuelles originaires d’Amérique centrale, dont quatre présentent un réel intérêt
économique et agricole. Dans le territoire de KABARE les haricots sont produits deux fois par
an dans toute l’étendue du territoire.

a. Régime alimentaire

La culture du haricot rêve dans le territoire de Kabare un caractère important aussi bien sur le
niveau alimentaire, économique et socioculturel.

Au niveau alimentaire, le haricot est un aliment de base pour toute la population du territoire de
KABARE, cultivé pour plusieurs raisons dans ledit territoire, il peut être consommé comme
légume ses feuilles et les tous petits jeunes haricots communément connus sous le nom de
haricots verts ou MIKENJA mais aussi les haricots peuvent aussi être consommés une foi à
maturité accompagné d’autres repas tels que les bananes, les patates douces, les pommes de
terre, le riz. Disons par ailleurs que la plus importante gastronomie du terroir résulte de la
combinaison de la banane à bière et des haricots.

Au niveau économique, les haricots constituent une banque agricole par excellence pour les
paysans. En effet, elle assure durant toute l’année plus de 80% de revenus des ménages. Les
paysans cultivent des hectares des haricots qui sont destinés à la vente en trois phases ainsi
permettant à ceux-ci de couvrir leurs besoins. La première phase de vente concerne les feuilles
des haricots qui sont vendues à un prix aussi bien considérable pour permettre les paysans à
désherber son champs, la deuxième phase consiste à la vente des haricots verts à quelques mois
Mémoire sur l’agritourisme 68

prêts avant la récolte finale des haricots mais cette vente à un impact beaucoup plus négatifs car
les paysans risquera de ne plus rien récolter à la fin si elle a vendu une grande quantité de ses
haricots verts, quant à la dernière phase elle est celle de la vente des haricots secs permettant
ainsi aux paysans de satisfaire ses différents besoins.

Au niveau cultural, le haricot a une racine principale non dominante qui est très rapidement
complétée de racines latérales. Les racines peuvent atteindre un mètre de profondeur si le sol s’y
prête. Elles sont le siège du phénomène de « nodulation ». Les nodules étant des excroissances
provoquées par l’infestation par des bactéries du genre Rhizobium. Ces bactéries vivent en
symbiose avec la plante. Elles reçoivent par la sève des hydrates de carbone et fournissent de
l’ammonium synthétisé à partir de l’azote atmosphérique. Les conditions optimales pour le
développement des nodosités ont une température de 25°C à 30°C et un pH de 6 à 7. La quantité
d’azote fixée peut atteindre 200Kg à l’hectare (Anonyme, 2016).

En RDC, le haricot est une légumineuse plastique dont la productivité dépend en général de
certaines conditions édapho-climatiques du milieu et du respect de certaines techniques
culturales. Il faut cependant considérer l’altitude de 1000 à 2300m comme étant favorable surtout
pour l’Est du pays ou la productivité est la plus importante. La productivité aux basses altitudes,
notamment au Bas Congo se fait durant les périodes plus fraiches de la saison sèche dans les bas-
fonds. Au Sud Kivu, c’est une culture qui est cultivée sur un sol meuble, riche et profond avec un
pH d’au moins 5,5.

Au niveau socioculturel, dans le territoire de KABARE, les haricots sont souvent utilisés pour
l’alimentation de la population. Comme le vin de banane, les haricots établissent aussi et
consolident les liens sociaux. Ils ont le pouvoir de rassembler et de communion entre les gens
étant donné son omniprésence dans toutes les cérémonies.

b. Valeurs culturelles

Comme la banane, les haricots jouent un grand rôle dans le territoire de KABARE comme repas
et comme rituel, Les haricots interviennent dans toutes les cérémonies organisées car ils sont
utilisés le plus souvent comme légumes. Signalons qu’il existe un repas de base que je qualifierai
de repas coutumier à base de la banane à bière condensé avec le haricot, ce repas est connu
traditionnellement sous le nom de KIFUKAMA, qui est une des gastronomies du terroir. Comme
Mémoire sur l’agritourisme 69

la boisson KASIKSI constitue un élément de réconciliation mais aussi de bénédiction et les


haricots sans huile en sont aussi, dans le premier cas, après une mésentente ou une dispute entre
deux ou plusieurs personnes ou en cas de problèmes en famille, les concernés se réunissent avec
de membres qui peuvent les écouter pour arriver à trancher les problèmes existants et ceux
dernier demandent aux personnes concernées de partager un plat des haricots sans huile termes
de réconciliation ; dans le second cas, nos grands-parents utilisaient et utilisent dans les diverses
cérémonies d’héritage.

c. Commercialisation

Dans le territoire de KABARE, les haricots sont commercialisés sous diverses formes. Ils
peuvent être vendus en gros ou en détaille et le prix est en fonction de la saisonnalité. Cela étant,
signalons que les producteurs pour vendre leurs productions ils doivent se rendre au marché pour
trouver un grand nombre de acheteurs qui viennent le plus souvent du milieu urbain ou effectuer
des échanges inter producteurs de biens que nous pouvons qualifier de « troc ». Pendant les deux
saisons de production les haricots coutent extrêmement moins cher et une mesure value à 1500
francs congolais alors qu’après une longue période de production une mesure peut couter 2000
francs congolais. La commercialisation des haricots comme elle a été soulignée dans les lignes
précédentes comprend trois phases, la première phase de vente concerne les feuilles des haricots
qui sont vendues à un prix aussi bien considérable pour permettre les paysans à désherber son
champs, la deuxième phase consiste à la vente des haricots verts à quelques mois prêts avant la
récolte finale des haricots mais cette vente à un impact beaucoup plus négatifs car les paysans
risquera de ne rien récolter à la fin si elle a vendu une grande quantité de ses haricots verts, quant
à la dernière phase elle est celle de la vente des haricots secs permettant ainsi aux paysans de
satisfaire ses différents besoins.

d. Promotion

Dans le but de promouvoir cette culture dans ledit territoire, il nous faudra aménager une grande
surface pour cette fin et que les agriculteurs développent de stratégies fécondatrices en se
Mémoire sur l’agritourisme 70

sensibilisant sur les biens fondées de cette culture pour le développement socio-économique du
territoire. Les autorités du territoire doivent aussi s’y mettre en aménageant beaucoup plus
d’espaces pourra accueillir ladite culture pour de fins touristiques.

e. Aspect touristique

Dès sa valeur culturelle, les haricots jouent un rôle plus important dans l’alimentation de la
population dudit territoire. Cela étant ils joueront aussi un rôle considérable dans des activités
touristiques car les touristes assisteront au mode de production, de transformation mais aussi de
conservation des haricots. On leur parlera de la gastronomie du terroir qui a comme produit de
base les haricots. Une dégustation sera faite à la fin de chaque visite.

2. LES CULTURES DE PLANTATION

Plusieurs cultures de plantations sont cultivées dans le territoire de KABARE, mais tout au long
de notre réflexion nous essayerons de parler en long et en large du thé, car cette culture attire
beaucoup plus de touristes dans ledit territoire.

a. Origine du nom « thé » et évolution de la classification


La première classification du théier fut établie par Linné en 1752. Il avait placé le théier dans la
famille des Theaceae, en le répartissant en 2 espèces : Thea sinensis et Thea bohea. A la même
époque, on connaissait également le thé sous le nom de genre Camellia. Plus tard, la
classification subit une révision, et on désigna alors la variété chinoise du thé à petites feuilles
par l’espèce Thea sinensis, et la variété à larges feuilles de l’Assam par l’espèce Thea assamica.
En 1759, les deux genres furent comparés et, leurs caractères étant proches, on retint celui de
Camellia.
Puis, en 1996, Gutman et Ryu considéraient que ces deux espèces n’en formaient en fait qu’une
seule : Camellia sinensis.

La classification du théier a varié au cours du temps. Il y a notamment eu des divergences


concernant l’attribution du théier à un ordre. Nous allons voir ici deux classifications successives
pour souligner leur évolution.
Mémoire sur l’agritourisme 71

 La classification selon Cronquist établie en 1981 est la suivante :


 Embranchement : Spermatophytes
 Sous-embranchement : Angiospermes
 Classe : Dicotylédones ou Magnoliopsidae
 Ordre : Théales
 Famille : Theaceae
 Genre : Camellia
 Espèce : Camellia sinensis (L.) O. Kuntze, syn. Thea sinensis L.
 La classification AGP II (Angiosperm Phylogeny Group) des Angiospermes, revue en
2003, sert aujourd’hui de référence :
 Embranchement : Spermatophytes
 Division : Angiospermes
 Classe : Dicotylédones ou Magnoliopsidae
 Ordre : Ericales
 Famille : Theaceae
 Genre : Camellia
 Espèce : Camellia sinensis (L.) O. Kuntze, syn. Thea sinensis L.

Deux variétés principales de Camellia sinensis sont à distinguer : Camellia sinensis var. sinensis
ou Théier de Chine, cultivé essentiellement en Chine et au Japon pour la production de thé vert.
La deuxième variété est Camellia sinensis var. assamica ou Théier d’Assam, cultivé et utilisé
essentiellement pour la production de thé noir en Inde, à Ceylan (ou Sri Lanka), en Indonésie et
en Afrique.
Signalons par ailleurs que c’est cette deuxième catégorie qui est cultivée à MBAYU précisément
dans le territoire de KABARE.

b. Conditions de culture
Pour assurer l’épanouissement optimal du thé, il faut veiller à le cultiver sur un sol acide dont le
pH peut varier de 4,5 à 7,1. De plus, le thé exige un sol meuble, plus ou moins riche en sable,
potassium et acide phosphorique. Par contre, la présence de calcaire et celle d’argile sont
défavorables à la pousse du thé. Le drainage du sol et la couche humifère doivent être suffisants.
Mémoire sur l’agritourisme 72

Chaque nouvelle plantation doit être défrichée et labourée deux fois avant de pouvoir y installer
les théiers. La sélection des plantes de théier est très importante pour garantir une homogénéité
de la qualité et de la production : on utilisera des semences ou des boutures de théiers
sélectionnés.

Dans la première méthode la culture débute dans un germoir, puis continue en pépinière pendant
10 à 24 mois.
Pour la deuxième méthode les plantes les plus adaptées au bouturage sont sélectionnées selon
plusieurs critères. Après recueil des boutures, celles-ci sont plantées dans un substrat spécifique
pendant quelque temps, avant une culture en pépinière de 12 à 18 mois.
A la fin de la période de culture en pépinière les plantes sont introduites dans les « jardins », de
préférence avant la saison des pluies, pour favoriser une meilleure implantation des racines.

D’autres conditions de culture sont également importantes :


 La température : elle doit être située dans un intervalle allant de 10 à 30 degrés Celsius
(°C), la moyenne optimale étant en général de 19 °C. Le théier meurt si les températures
descendent en-dessous de – 5°C ;
 La météorologie : une qualité optimale de thé est obtenue si les journées sont ensoleillées
de 5 heures en moyenne, et les nuits fraîches. Le stress ainsi généré emprisonnerait la
chlorophylle au sein des chloroplastes de la feuille, conférant un arôme plus intense au
futur infusé. De fréquentes précipitations nocturnes, supérieures à 1500 mm par an ou
200 mm par mois, sont propices à cet arbre hydrophile ;
 Les régions : on retrouve les cultures de thé dans les régions tropicales et subtropicales
autorisant les conditions de température précédemment citées. Les latitudes rassemblant
un maximum de ces conditions climatiques sont situées entre 43° nord et 27° sud. Une
altitude de 1000 à 1500 mètres est optimale pour la culture des théiers.

Les plantations de thé, dont chacune porte un nom différent, sont appelées « gardens », « jardins
» en anglais. Ainsi les thés les plus réputés sont vendus sous le nom propre de leur « jardin »
d’origine. La taille des « jardins » peut varier de quelques hectares à plus de mille hectares. Leur
organisation se fait en terrasses, parfaitement géométriques, le long des flancs de montagnes.
Mémoire sur l’agritourisme 73

Chaque terrasse est disposée de façon horizontale, à hauteur des mains en formant ainsi des «
tables de cueillette », et subdivisée en zones de cueillettes appelées « jardins ».

Ces tables sont obtenues par une taille des théiers, leur donnant une forme évasée vers le haut
s’étendant en plateau horizontal : le nombre de tailles augmente les ramifications et donc le
nombre de jeunes pousses.

Les théiers, sensibles aux vents, à la pluie et au soleil sont souvent protégés par de grands arbres
au milieu des « jardins », tels ceux de la famille des Fabaceae, dont les racines sont capables de
fixer, au niveau du sol, l’azote précieux pour le bon développement des théiers

c. Technique de la cueillette

Avant de pouvoir cueillir les premières feuilles de thé, il est nécessaire de maintenir l’arbre, par
la culture, à une hauteur généralement de 1,2 mètres (m), mais pouvant varier de 1 à 3 m.
Cette taille est également effectuée dans un but d’empêcher la floraison et d’augmenter le
nombre de bourgeons. La première taille est désignée comme « taille profonde », réduisant le
théier à 50 cm. Puis elle est pratiquée régulièrement ce qui permet au théier d’atteindre sa
maturité au bout de 5 ans.

La première cueillette a lieu sur un théier âgé de 3 à 5 ans. Généralement cette tâche est réservée
aux femmes, la récolte manuelle assurant une qualité supérieure au thé. Certains pays comme le
Japon, l’Inde ou la Corée ont mécanisé la technique en plaine.

Les feuilles de thé doivent être récoltées les unes après les autres, et non pas par poignées ; on
récolte uniquement le bourgeon terminal non épanoui, et les premières jeunes feuilles souples,
juste au-dessus du rétrécissement pétiolaire. Ce dernier détail confère une qualité supérieure au
thé. Il faut également noter que les pousses du printemps, très petites, demandent une grande
Mémoire sur l’agritourisme 74

dextérité pour leur cueillette et nécessitent un volume important pour arriver à la quantité de thé
souhaitée.

Pour assurer une cueillette précise, les femmes pincent les feuilles entre l’index et le pouce, les
lançant ensuite dans la hotte portée sur leur dos.
En fonction de la vitesse de renouvellement du théier, on peut effectuer trois récoltes par an
d’une durée de 4 à 14 jours, appelées round, « tournée » en anglais.

Il est nécessaire de savoir, que 30 kg de feuilles fraîches sont nécessaires à la production de 7 kg


de thé, et que 1200 jeunes pousses sont nécessaires à la manufacture d’un kilo de thé.

1. La cueillette « impériale » ou P+1


On prélève le bourgeon terminal à peine déployé, ainsi que la première feuille qui suit. La qualité
est excellente. C’était le thé que les Empereurs de Chine buvaient exclusivement.
2. La cueillette fine ou P+2
Lors de la récolte considérée aujourd’hui comme donnant un thé de qualité supérieure, on
prélève le bourgeon terminal non épanoui, et les 2 premières feuilles.
On appelle ce thé « pekoe » ou « flowery pekoe » ; « pekoe », le bourgeon terminal, dérive du
chinois « pak ho », signifiant « cheveux », en raison du duvet blanc à la surface des bourgeons et
des jeunes feuilles.

3. La cueillette « grossière » ou P+3


Il s’agit de thé de qualité nettement inférieure, composé de la première pousse et des trois
feuilles suivantes.

d. Procédé d’obtention du thé noir


Une anecdote raconte la découverte du thé noir par les Européens : en effet, l’humidité du bateau
transportant les caisses de thé vert aurait provoqué le développement de « moisissures ». Le thé
ainsi noirci plaisait particulièrement aux Occidentaux.

Les procédés traditionnels chinois d’obtention du thé furent modernisés avec l’arrivée des
Mémoire sur l’agritourisme 75

Anglais, à l’origine du déplacement des plantations vers l’Inde. Les six étapes initiales furent
perfectionnées et raccourcies en cinq étapes: on parle du procédé « orthodoxe ».
L’élément crucial dans l’obtention du thé est le démarrage rapide de la première étape, le
flétrissage, assurant l’absence d’un début de fermentation. Pour cela, des « factories », les
maisons servant à la préparation du thé, sont installées à côté des plantations.

1. Le flétrissage ou séchage
Les feuilles fraîchement cueillies sont étalées sur des plateaux, des toiles, ou des treillis
métalliques en couches de 15 cm. Un dispositif de ventilation aspire l’air à travers les feuilles, les
privant d’un certain taux d’humidité. Ces appareils sont appelés « flétrissoirs », fonctionnant à
une température de 26°C. D’autres enceintes sont constituées de plateaux séparés de 20 cm, sur
lesquels on étale les feuilles de thé, en faisant circuler l’air produit par un système de ventilation.
La durée du flétrissage dépend des variétés du thé, s’étendant de 6 à 24 heures et conférant à
l’infusé un arôme plus ou moins mordant en fonction du taux d’humidité résiduelle.
2. Le roulage
Une déshydratation adéquate est nécessaire pour effectuer un roulage efficace, en trois à cinq
étapes d’une dizaine de minutes. Ainsi le roulage s’effectue pendant 30 à 40 minutes, pouvant
être répété plusieurs fois dans le but d’augmenter la quantité d’huiles essentielles pour accentuer
la force du thé. L’opération a lieu dans des cuves cylindriques : lors du roulage les cellules
végétales sont brisées, libérant des huiles essentielles ainsi que des enzymes.

Le nombre d’étapes du roulage dépend de l’altitude des plantations :


Les feuilles issues de basses altitudes subissent un roulage léger ou light rolling en cinq étapes:
des feuilles peu brisées, libérant peu de sucs en sont issues. Les bourgeons ne sont que peu
oxydés.

Par contre, les feuilles issues d’altitudes plus élevées subissent un roulage plus fort ou hard
rolling. L’opération se déroule en trois étapes, de façon à ne pas trop endommager les feuilles:
elles libèrent une plus grande quantité de sucs, colorant les bourgeons en jaune par oxydation.
Mémoire sur l’agritourisme 76

D’autres thés nécessitent d’abord un roulage léger, puis fort. Ces variétés sont caractérisées par
un arôme intense et des feuilles entières.

Pour contrecarrer une fermentation trop rapide et pour séparer les fragments de feuilles brisées et
les débris végétaux grossiers, une étape de tamisage ou dhool sépare chaque étape du roulage.

3. La fermentation
En effet cette étape consiste à étaler les feuilles issues du roulage en couches de 5 à 7 cm dans
une pièce à hygrométrie de 95 à 98 %, à température de 27°C, à hygiène et à ventilation très
surveillées.
La durée de la fermentation est tout aussi importante : elle s’échelonne entre 1 et 4 heures.
Ainsi la fermentation est presque absente pour le thé vert, moyenne pour le thé Oolong, et la plus
longue pour le thé noir.
En effet, un thé amer témoigne d’une fermentation trop courte, tandis qu’un thé trop fermenté
perdra son pouvoir à cause de l’oxydation excessive des polyphénols.
Le respect rigoureux de ces conditions idéales est nécessaire à l’action des enzymes libérées par
le roulage. Parmi ces enzymes, comme on verra plus tard, le polyphénol oxydase est la plus
important. Elle est responsable de la transformation d’une quantité plus ou moins importante
(allant jusqu’à 50%), en fonction du temps de fermentation, de polyphénols en théaflavines,
théarubigènes et théasinensines.
.
4. La dessiccation
La dessiccation est l’étape la plus délicate de la préparation du thé. Son but est de stopper la
fermentation, qui trop longue, pourrait anéantir la qualité du produit.
Le thé sortant de l’enceinte de fermentation est transféré sur le tapis roulant d’un dessiccateur
produisant un courant d’air très sec et chaud de 85 à 90°C. Le taux résiduel d’humidité est de
l’ordre de 2 à 3%.
Le procédé doit être rapide, mais une dessiccation trop rapide peut rendre la feuille cassante et
évaporer le meilleur de l’arôme.
Inversement, une dessiccation trop lente ne pourrait pas stopper la fermentation, le but du
procédé étant l’inactivation des enzymes responsables de celle-ci.
Mémoire sur l’agritourisme 77

5. Le tamisage et l’emballage
Le triage des feuilles sèches se fait à l’aide de tamis vibrants ou de souffleries d’air, pour les
séparer en fonction de leur taille. Un rouleau de bakélite retient les fibres superflues par son
pouvoir électrostatique. Cette étape doit se dérouler très rapidement pour éviter un noircissement
ou greying des feuilles. Pour les thés de haute qualité, le tamisage est réalisé manuellement.

Les feuilles sont emballées après un stockage éventuel du thé dans des silos à l’abri de
l’humidité. Des caisses en bois d’un volume de 40 kg doublées de feuilles d’aluminium, pour
protéger le thé de l’humidité externe et éviter qu’il ne s’imprègne d’odeurs externes, servent
d’emballage. Généralement on appose une feuille de riz entre le thé et l’aluminium.
Les sacs en papier, destinés à recevoir de plus petites quantités de thé, sont eux aussi doublés
d’aluminium.
Pour la plupart des thés, on mélange les feuilles de plusieurs jours pour obtenir des lots
homogènes, car il est impossible d’obtenir un thé de qualité identique deux jours de suite. Par
contre, les thés de très haute qualité sont emballés jour après jour, afin qu’ils soient les plus purs
possibles.

e. Commercialisation
Après la cueillette le thé subit une transformation qui respecte des étapes bien connu avant d’être
acheminé au marché. Cela étant ils sont beaucoup plus commercialisé en dehors de la ville de
Bukavu mais on peut aussi avoir quelques points de vente à l’occurrence de sites touristiques
pour attirer bon nombres de clients parmi ces points nous pouvons citer le PNKB et CRSN
LWIRO voire la Chefferie de KABARE. Un sachet de thé coute 5$ USD.

f. Promotion
Toute promotion est le fruit d’une communication, et cette dernière passe par la sensibilisation
de la couche concernée sur les avantages du produit que l’on veut promouvoir. Cela étant, la
promotion du thé doit être effective à travers des différentes activités qui peuvent être organisées
par Great Lake Plantation en faveur de la population environnante de cette plantation ainsi que
les différents médias à travers de communiqué et des affiches. Cette même sensibilisation
Mémoire sur l’agritourisme 78

pourrait inciter les clients à acheter le thé transformé localement dans notre territoire au lieu de
faire recours au thé exporté. Cette promotion passera également par l’organisation d’une journée
porte ouverte à MBAYU.

g. Aspect touristique
Après une longue période d’étude ne dépassant pas une année et après l’échange avec le
personnel de GLP, il nous a été dit que le thé de MBAYU fait l’un de produits touristiques du
territoire de KABARE et consommé différemment de produits touristiques du PNKB et de
CRSN LWIRO pour plusieurs raisons. Juste à l’entrée de l’usine de thé, la verdure nous accueille
avec toute une beauté jamais vu ailleurs seulement à KABARE, cette usine donne une
opportunité à ses touristes d’assister à la cueillette, à la transformation et arrivent à la dégustation
du thé produit après toutes les phases de transformation. Une randonnée pédestre est aussi
impeccable.
Culturellement parlant, le thé n’a pas une grande valeur dans notre culture car seuls nos aïeux
l’avaient utilisé comme médicament.

Conclusion Partielle
Disons de tout ce qui précède que le choix de différentes cultures citées précédemment ne résulte
pas du hasard mais beaucoup plus de notre échange avec l’Ir Henri UGHENTO UKANI de
l’INERA-Mulungu. Par ailleurs plusieurs cultures peuvent faire objet d’une activité touristique
dans le territoire de KABARE car l’agriculture constitue et restera la principale source de
revenu de sa population et ne cesse jour et nuit à penser à des stratégies beaucoup plus fécondes
pour le développement socio-économique de leur milieu.
Mémoire sur l’agritourisme 79
Mémoire sur l’agritourisme 80

Partie Deuxième :
Cadre empirique de
l’étude

CHAPITRE QUATRIEME : DAIGNOSTIC STRATEGIQUE ET ENJEUX


DE L’AGRITOURISME DANS LE TERRITOIRE DE KABARE

Ce présent fera un bref diagnostic sur la phase embryonnaire de l’agritourisme dans le territoire
de KABARE suivi d’une analyse de la recherche qui nous permettant de développer de stratégies
qui nous permettront d’entreprendre les activités agrotouristiques dans ledit territoire. Comme il
a été bien souligné dans les lignes suivantes, ce chapitre ne comprendra que trois points.

1. Le diagnostic de l’agrotourisme dans ce territoire


Mémoire sur l’agritourisme 81

Dans un premier temps, une des prémisses à l’élaboration d’une stratégie de développement qui
soit adaptée au territoire est certainement de bien connaître ce dernier. Une bonne identification
des forces et des faiblesses de l’agrotourisme de celui-ci ainsi que des menaces et des
opportunités de développement qui le guettent faciliteront la construction d’une dynamique de
développement durable. Cette connaissance permettra aussi, éventuellement, de mieux évaluer
les effets de la démarche de développement.

1.1. Les forces


 Le territoire de KABARE est touristique et renferme les sites les plus visités de la
Province en général ;
 Le positionnement géographique et sa proximité de la ville de Bukavu ;
 La spécificité culturelle : ce territoire jouit d’une histoire particulière par rapport au reste
de la Province. Cette histoire est reflétée par ses gens, mais aussi par son patrimoine bâti ;
 La géographie particulière du milieu fait en sorte que les routes de campagnes présentent
des panoramas exceptionnels et plusieurs fermes sont situées en bordure de routes
touristiques et champêtres ;
 Le territoire jouit d’une très bonne réputation gastronomique par son KIFUKAMA ;
 La production ;
 Une bonne diversité agricole (produits maraîchers, viandes, produits laitiers, fruits et
légumes) ;
 Plusieurs produits agroalimentaires sont déjà reconnus à l’extérieur du territoire.

1.2. Les faiblesses


 La méconnaissance de l’offre et de sa qualité ;
 La formation ;
 Les producteurs agricoles n’ont, pour la plupart, pas toutes les connaissances requises
pour faire de leurs exploitations des entreprises touristiques accueil, ventes, mise en
marché, marketing, etc. ;
 La promotion ;
Mémoire sur l’agritourisme 82

 Le positionnement touristique de la région met peu l’emphase sur l’agrotourisme (ce qui
est de moins en moins le cas).
 Les hommes forts ne sont pas toujours prêts à investir l’argent nécessaire à la promotion,
ils ne sont pas convaincus de son importance ;
 L’organisation ;
 L’agriculture n’est pas rentable dans toutes les parties du territoire.

1.3. Les Menaces au développement


 Organisation ;
 Le non existence d’un service se chargeant du tourisme au niveau du territoire ;
 Le manque de ressources financières et humaines ;
 Les intervenants sont nombreux et différents ;
 La concurrence ;
 La conciliation entre les activités agricole et touristique ;
 Présenter uniquement une image folklorique, c’est-à-dire présenter le milieu rural au
temps passé uniquement ;
 Vouloir isoler le produit agrotouristique du reste de l’orne touristique du territoire.

1.4. Les Opportunités au développement


 Les tendances sociales ;
 Le « retour à la terre », aux valeurs de base, aux valeurs familiales ;
 L’agrotourisme correspond aux nouvelles attentes des touristes ;
 La démassification du tourisme ;
 La demande grandissante pour le tourisme culturel ;
 Le développement ;
 L’augmentation des touristes étrangers ;
 La saisonnalité ;
 L’éventuel développement des Économusées dans le territoire ;
 La spécificité du patrimoine ;
 L’aide financière des organismes régionaux et gouvernementaux ;
 L’agrotourisme permet d’établir des liens entre les mondes ruraux et urbains.
Mémoire sur l’agritourisme 83

2. L‘analyse de la recherche
Sur la base des éléments d’informations qui ont été rassemblés, il s’agit maintenant de mener une
analyse mettant en lumière les principales dynamiques à l’œuvre sur le territoire. La phase
d’analyse permet d’inventorier ce qu’il faudrait faire et ce qu’il est envisageable de faire. Les
éléments apportés dans cette phase serviront ultérieurement à déterminer la stratégie

2.1.Un cadre conceptuel pour l’agrotourisme


L’engouement pour l’agrotourisme n’est pas récent. Bien que ce « phénomène » ait alimenté
études et travaux de recherche depuis le début des années ’70 en Occident, ce n’est que depuis
quelques années qu’on se penche sérieusement sur ses possibilités de développement. Les
éléments de réponse se trouvent fort probablement dans les sphères de la société. À l’époque,
construction et développement était, sans l’ombre d’un doute, synonyme de prospérité
économique

Les vrais adeptes traversaient cette époque en préconisant la paix, l’amour libre et la vie en
communauté. Cette vie en communauté avait pour vision la « Liberté », la liberté qui passait
évidemment par un rejet de cette société de consommation. Pour les tenants de cette philosophie
il apparaissait clairement qu’un retour aux sources s’imposait.

Le climat de liberté et de retour à la terre qui régnait à cette époque est probablement en partie
responsable de l’intérêt à développer l’agrotourisme tandis que l’engouement pour les « grandes
activités » de la ville constitue la raison de ce désintérêt. Deux poids deux mesures, où le plus
fort, le plus convaincu ou le plus dominant allait l’emporter.

En connaissant les prémisses de l’agritourisme, il devient plus aisé d’en faire une analyse et
d’élaborer les stratégies ou les plans qui favoriseront un développement judicieux et harmonieux
de l’agrotourisme.

L’agrotourisme peut jouer un rôle de « référence » pour la société à l’approche du nouveau


millénaire, mais ce ne sera pas automatique. Pour y parvenir, 1’agrotourisme devra utiliser toutes
ses ressources de façon judicieuse et raisonnée. Ces différentes variables et composantes, déjà
longuement énumérées et expliquées, devront être consciemment sélectionnées puis imbriquées.
Pour atteindre ses objectifs, l’agrotourisme ne doit pas être considéré comme un simple produit
Mémoire sur l’agritourisme 84

puisqu’il peut représenter beaucoup plus. Il possède les potentiels de développement nécessaire à
une réussite commerciale, mais surtout les opportunités en faveur de sa mise en valeur sont
nombreuses. Dans le temps, le développement de l’agrotourisme arrive à point. L’agrotourisme
doit, pour pouvoir dépasser le cadre de « produit », développer ses composantes, mais surtout
s’adjoindre à d’autres phénomènes ou produits. C’est ce forfait touristique qui contribuera à
doter l’agrotourisme de base solide et ainsi éviter que l’agrotourisme n’ait été qu’une mode
passagère, un engouement de quelques années et ne devienne « dépassé ». L’intérêt résidera
uniquement dans ce besoin de connaître nos racines, de se savoir encore en vie et maître de notre
destin, mais également de redonner à notre chez-soi, en l’occurrence le territoire de KABARE,
tous ses droits et le respect qu’il mérite. A peine ! S’il y a lieu, il y a peu de chance que la
destruction de la vie provienne d’un autre Hiroshima, mais plutôt des réactions de la Terre face
aux mauvais traitements subis. Deux variables sont donc très importantes nos « racines »
(l’histoire) et la Terre (l’environnement). En se profilant dans le créneau nature, culture et
éducation, l’agrotourisme aura toutes les chances d’atteindre le stade de développement souhaité.

 Historiquement parlant, disons que le territoire de KABARE a la chance de posséder


une histoire particulière en étant la principale région d’accueil des visiteurs touristiques à
travers le Parc National de Kahuzi-Biega ainsi que d’autres sites touristiques qu’il
renferme. Cette particularité se reflète évidemment dans ses gens, mais surtout dans sa
culture et son patrimoine bâti. Le patrimoine religieux à titre d’exemple LUKANANDA,
MWANDA, … et industriel, citons Great Lake Plantation à MBAYU, présente
d’intéressants sites à valoriser. D’un point de vue architectural, plusieurs de ces bâtiments
sont de très grande valeur et d’un point de vue éducatif et sentimental, ils sont
l’explication de l’histoire et du développement de la région. La connaissance du passé
permet et, tout compte fait, est nécessaire pour se préparer à 1’avenir. La préservation de
ses legs du patrimoine constitue une valeur importante et primordiale pour le
développement du tourisme en ce milieu rural. « L’heure est venue de renouer avec
l’authenticité. C’est bien sur une question d’identité, mais c’est aussi une question
économique. ... De plus, la protection et la rénovation de ce qui reste du patrimoine bâti
seraient l’occasion de protéger des savoir-faire artisanaux susceptibles d’aboutir à un réel
développement durable. Il est impératif que la question du patrimoine structure et
organise la vision du développement des communautés rurales. » (Proulx, 1997, p.13)
Mémoire sur l’agritourisme 85

 D’un point de vue environnemental ou écologique, l’agrotourisme peut, et doit, être


développé dans un esprit de développement durable. L’idéologie de l’écotourisme
s’apparente bien à celle que doit préconiser l’agrotourisme. Depuis un moment déjà les
citadins sont confrontés à la pollution qui n’affecte plus uniquement l’air, l’eau et le sol,
mais aussi sa quiétude. La pollution urbaine est désormais une pollution visuelle et
sonore. Cette pollution se manifeste également dans certains centres de villégiatures.
Pour les urbains, le monde rural apparaît bien souvent comme le dernier lieu de
préservation de l’environnement. Le développement de l’agrotourisme doit se faire en
tenant compte de toutes les composantes en place, à savoir :

 La nature (faune et flore) ;


 L’humain (sa personne, sa vie, son travail) et ;
 Le patrimoine bâti.
La beauté des paysages tient une place prépondérante en agrotourisme. Les paysages du territoire
de KABARE qui sont à la fois spectaculaires et simples constitueront un appui solide au
développement de l’agrotourisme. Les hauts sommets, les lacs majestueux, mais aussi une
clôture de bois rongée par le temps sont autant d’éléments faisant partis du paysage du territoire
à valoriser pour et par l’agrotourisme. Idéalement, c’est la contribution de tous ces éléments,
vivants ou non, qui créé la beauté et l’unicité de ces paysages.

« ...les paysages présentent un double avantage. Ils peuvent attirer des personnes intéressées à
vivre dans un cadre agréable et esthétique et, bien sûr, contribuer à maintenir en place les
populations locales. Ils peuvent aussi être un facteur de développement local en stimulant le
tourisme. » (UMRCQ, 1995, p.28).

2.2. La place de quelques composantes en agrotourisme


2.2.1. L‘Hébergement et l’agrotourisme
S’il est un secteur où l’on doit « trancher » c’est bien celui de l’hébergement. Certains diront que
les gîtes et les auberges ne constituent pas une offre agrotouristique, que seuls les gîtes à la ferme
doivent être considérés. C’est en partie vrai ! Mais qu’en est-il de ces gîtes à la ferme ? Sont-ils
Mémoire sur l’agritourisme 86

suffisamment nombreux pour répondre à une éventuelle demande en ce sens et devraient-ils être
assez nombreux pour y répondre ? En répondant par la négative, il faut alors s’assurer, par
d’autres moyens, d’avoir une offre d’hébergement adéquate sans quoi l’offre agrotouristique ne
saurait être complète. Les gîtes, auberges et maisons de campagne peuvent constituer cet
hébergement adéquat. Ils sont généralement situés dans un cadre enchanteur, leur offre est
personnalisée, l’accueil y est chaleureux et ils offrent un contact avec les propriétaires. En fait,
les gîtes et auberges présentent ces mêmes critères qui sont la raison d’être de l’agrotourisme.
Ces formes d’hébergement sont non seulement un excellent support à l’offre agrotouristique,
mais ils sont essentiels dans le développement de cette offre auprès des touristes et comme
produit d’appel. Les gîtes et auberges permettront de développer les circuits et les forfaits
nécessaires au roulement des activités. Tel est le cas d’autant de Guests Houses retrouvés dans la
partie Nord du territoire de KABARE, pour ne citer que le guest house MULUNGU à INERA, le
guest house LWIRO au CRSN, le BUNGALO au PNKB, …

2.2.2. Les événements spéciaux et l’agrotourisme


Certaines réserves peuvent être apportées ici aussi quant à l’inclusion et à l’exclusion de ces
activités au sein de l’agrotourisme. Effectivement, généralement, la plupart de ces événements
n’offrent pas de contact avec les producteurs. Trop souvent les produits sont présentés dans un
but de vente. Il n’est pas rare d’entendre les organisateurs de certains événements culturels et
sportifs proclament les augmentations majeures d’achalandage. Un bémol doit être apporté ici
lorsque ces événements offrent des spectacles mettant en vedette les grandes vedettes de la
chanson ou de l’humour. Un sérieux questionnement doit se faire à savoir est-ce le produit
valorisé (Kasiksi, Banane mûre, patate, Haricot ou autre) ou bien ces vedettes qui attirent les
foules.

Bien sûr pour l’événement cela génère des revenus importants suffisants à prouver la pertinence
du projet auprès des décideurs et des bailleurs de fonds. De plus, l’argent généré par ces
spectacles est bien souvent nécessaire pour assurer la tenue de ces événements. Toutefois, le
produit initial peut se trouver « noyé » dans tant d’éclats. Dans un cadre agrotouristique, ces
événements sont à revoir, à repenser et à rejeter, si nécessaire, pour ne pas nuire aux efforts de
commercialisation globale. Dans l’ensemble, exclure ces événements comme partie intégrante de
l’offre agrotouristique serait une erreur car il constitue, d’abord et avant tout, une activité
Mémoire sur l’agritourisme 87

promotionnelle d’un produit, du territoire ou tout simplement de l’agrotourisme. La stratégie de


développement

3. La stratégie de développement de l’agrotourisme à KABARE


L’idée générale découlant de la stratégie est très souple. Plusieurs auteurs ont tenté de la définir
et de comprendre ce processus. Dans le contexte qui nous intéresse, une approche, celle de
MINTZBERG 1991, se rapproche du but visé ici. Selon lui l’idée de la stratégie recouvre de
multiples réalités dont trois sont importantes.

Ainsi, la stratégie est :

 Une position ;
 Un plan ;
 Une perspective.
La stratégie est en fait une théorie de l’action. Elle doit donc recouvrir tous les aspects de la
réalité et de ce qui l’influence. Cinq aspects fondamentaux de la stratégie peuvent être distingués.

La stratégie peut être :

 Une manifestation de la volonté des dirigeants ;


 L’expression d’une communauté de personnes ;
 Un filon conducteur ;
 La construction d’un avantage concurrentiel ;
 La gestion de la relation entreprise/environnement.
Dans le cadre actuel, c’est le concept de filon conducteur qui nous guidera. En définissant ainsi
la stratégie, cela nous amène à la voir comme une rationalisation de l’action. La stratégie devient
alors :

 Un regard ;
 Une formalisation ;
 Une conceptualisation.

3.1.La conception de la stratégie


L’analyse stratégique est souvent guidée par une finalité globale, qui peut être un énoncé de
mission ou une déclaration générale et durable qui définit l’organisation et sa raison d’être. ...
Mémoire sur l’agritourisme 88

Elle commence par une analyse qui vise à la compréhension de la dynamique de l’environnement
et se poursuit par la recherche et la mise en évidence des capacités de l’organisation qui peuvent
être à la source de ses avantages concurrentiels.

Le modèle de stratégie retenu ici repose sur quatre points : l’environnement, l’organisation, les
dirigeants et la communauté. Cette stratégie vise ultimement à doter l’organisation d’un outil de
référence (le filon conducteur) et d’un avantage concurrentiel. L’environnement fait référence à
tout ce qui aura une influence sur l’organisation. Simplement pourrait-on rappeler que la
compréhension de l’environnement permettra d’anticiper les opportunités et les menaces qui se
présenteront et ainsi être en mesure de les considérer dans le choix de la stratégie. L’organisation
fait référence aux capacités internes c’est-à-dire aux forces et faiblesses de l’organisation.
Chacun de ces éléments peut être force ou faiblesse ; ici tout est relatif à la situation de la
concurrence.

Ce modèle prend également en considération les valeurs des dirigeants de l’entreprise. Une
stratégie qui serait en conflit avec leurs valeurs ne serait pas viable. Selon le modèle, pour
maximiser les chances de réussite, il faut prendre en considération non seulement les valeurs des
dirigeants, mais aussi leurs caractéristiques démographiques et psychologiques. Dans le présent
contexte, la situation est légèrement différente. D’une part l’organisation n’est pas une entreprise
et d’autre part les dirigeants en agrotourisme sont, à l’heure actuelle, des représentants œuvrant
dans le domaine touristiques ou bioalimentaire. Ceux-ci jouent un rôle primordial dans
l’organisation, leurs opinions, plutôt que leurs valeurs, sont de premières importances et doivent
donc être considérées. La communauté aussi joue un rôle de premier plan dans le développement
de l’agrotourisme et les relations entretenues avec la communauté sont donc primordiales. En
conséquence, la prise de décision et la conception de la stratégie ne peuvent pas ignorer les
valeurs et le mode de vie de la communauté dans laquelle elle baigne.

3.2.Quelques données de la stratégie


Les orientations stratégiques concernant le développement de l’agrotourisme s’appuient
essentiellement sur l’environnement et sur l’analyse interne. Ces orientations constituent une
stratégie globale au développement de l’agrotourisme dans le territoire de KABARE. Il va de soi
que ces orientations ne pourront être viables sans la participation effective de tous les groupes
concernés.
Mémoire sur l’agritourisme 89

3.2.1. La vision
L’agrotourisme dans le territoire de KABARE est voué à un développement intéressant et
prometteur. Tel qu’élaboré dans le cadre conceptuel, par ses composantes l’agrotourisme agira
en réponse directe aux innovations grandioses à prévoir dans la prochaine décennie.
L’agrotourisme via ses fermes offrira un cadre de référence aux visiteurs, l’agrotourisme
apparaîtra comme une manifestation tangible de l’existence. L’agrotourisme cherchera à rendre
la nature â l’humain et à l’aider dans la compréhension de ses origines. De façon plus concrète,
l’agrotourisme sera développé en fonction de son milieu rural, certes, mais également en laissant
une large place aux variables nature et culture. L’agrotourisme apparaîtra alors comme une
réalisation concrète et réussi du développement durable.

3.2.2. Les objectifs


La stratégie repose sur trois grands objectifs :

 Développer ;
 Structurer ;
 Promouvoir.
Globalement, la stratégie vise à :

 Valoriser le territoire de KABARE à des fins touristiques ;


 Orienter les décisions futures concernant le développement de l’agrotourisme ;
 Favoriser la concertation des intervenants ;
 Créer une « vision commune » ;
 Intégrer l’agrotourisme dans le développement touristique du territoire de façon à ce qu’il
en devienne une composante majeure.

3.2.3. Les marchés cibles


a. Le marché individuel
 Les jeunes familles pourraient être intéressées par l’agrotourisme parce qu’elles sont en
quête d’activités familiales et instructives, mais aussi parce que plusieurs ne connaissent
pas le milieu rural ;
 Les urbains (couples, amis, famille) parce qu’ils veulent « sortir de la ville » et sont en
quête d’espace et de quiétude ;
Mémoire sur l’agritourisme 90

 Les pré-retraités et retraités qui ont déjà eu des « liens » avec le milieu rural, donc qui ont
une certaine connaissance, et qui veulent soit renouer avec le passé, soit connaître les
nouvelles méthodes.
b. Le marché de groupe
Le groupe scolaire (primaire, secondaire, supérieur et universitaire) en provenance de la ville de
Bukavu ainsi que d’autres villes voisines parce que les jeunes ont peu de connaissances du
monde rural. Par ailleurs, suite à ces activités scolaires qui contribuent à la promotion aussi du
tourisme scolaire dans la ville de Bukavu, les enfants font de très bons représentants auprès de
leurs parents en les incitants à répéter l’activité en famille cette fois-ci.

3.3. La stratégie
La stratégie développée ici est la résultante de travaux de recherche, de résultats de sondage et de
nombreux échanges avec différents intervenants et producteurs intéressés par l’agrotourisme, qui
nous parviennent d’autant de façons qu’elles aident à former l’esprit. Avant d’aborder la stratégie
de développement spécifique au territoire de KABARE, les recherches ont permis d’élaborer un
modèle de développement global qu’il serait pertinent d’illustrer ici. Concrètement, la stratégie
s’oriente vers quatre volets :

 Organisation / Structure ;
 Produit / Offre ;
 Formation ;
 Promotion.
3.3.1. Mettre en valeur le territoire à des fins agrotouristiques
Bien au-delà de l’offre ayant directement trait au milieu rural, le potentiel agrotouristique du
territoire repose sur son capital humain et nature et la qualité de ses paysages et de son
patrimoine. C’est sur ces aspects que la valorisation peut intervenir le plus directement en
concourant à l’image de la zone et à la notoriété de la destination.

1. Approfondir la connaissance du potentiel naturel et culturel pour pouvoir en faire un


élément principal de l’offre.
 Réaliser des études d’inventaires des potentiels naturels et culturels ;
 Réaliser une étude portant sur l’histoire spécifique des différents groupements du
territoire afin d’en faire ressortir les particularités le cas échéant.
Mémoire sur l’agritourisme 91

2. Promouvoir une politique de conservation dans le but de garantir la pérennité du potentiel


et, par le fait même, son attractivité.
Cette stratégie consiste à protéger les zones identifiées en utilisant la réglementation disponible
(au besoin créer la législation nécessaire à l’atteinte des objectifs).

3. Sensibiliser la population à la valeur, à la protection et à la valorisation des ressources


naturelles et culturelles du territoire.
 Poursuivre l’instauration de programmes de sensibilisation et d’éducation au
patrimoine et à l’environnement. Par exemple, développer une politique rurale
d’un environnement de qualité. Cette politique se pencherait sur l’architecture des
bâtiments (construction, rénovation), l’aménagement paysager, l’aménagement
des champs. La politique développerait les aspects de conservation, d’histoire et
d’authenticité ;
 Appuyer les associations locales de sauvegarde du patrimoine et de
l’environnement ;
 Appuyer les municipalités et les inciter à encourager leurs citoyens à embellir leur
environnement. Les résidents développeront un sentiment de fierté et
d’appartenance à leur municipalité et cela incitera les visiteurs à venir découvrir
ces municipalités.
3.3.2. Développer et consolider l’offre agrotouristique du territoire
L’offre de « produits » agrotouristiques du territoire constitue le cœur, la raison d’être du
développement de l’agrotourisme. C’est la phase concrète. L’offre peut se distinguer en deux
parties les produits tels que les fermes, les centres d’interprétation ou les événements spéciaux et
les éléments du support que sont l’hébergement et la restauration. Le territoire de KABARE doit
poursuivre le développement de son offre agrotouristique sur trois facettes qualité, originalité et
tradition.

Le territoire doit se distinguer en développant des activités attrayantes et éducatives.


L’hébergement et la restauration sont des éléments de support de premier ordre en tourisme. Par
surcroit, l’offre devra être en quantité suffisante, mais surtout, de qualité. L’offre devra être
cohérente avec l’image d’authenticité, de simplicité, d’hospitalité qui doit caractériser
1’agrotourisme.
Mémoire sur l’agritourisme 92

1. Développer l’offre en fonction de tous les produits préétablis et en symbiose avec le


potentiel nature/culture, l’image touristique du territoire et l’image de l‘agrotourisme
désirée.
 Poursuivre et appuyer le développement de nouveaux produits ou de produits dont
l’offre actuelle est insuffisante.
 Identifier de nouveaux créneaux et réaliser les études nécessaires au besoin.
 Etablir un plan en fonction de la saisonnalité car certains produits susdits sont
saisonniers. Etablir un plan des activités sur une base annuelle et faire la
promotion en ce sens.
2. Miser sur le développement de la production bioalimentaire pour le tourisme.
 Identifier les secteurs agroalimentaires qui ne sont pas développés et qui
présentent un potentiel intéressant pour l’agrotourisme. Par exemple, les
fromageries à MULUME MUNENE.
 Développer et valoriser les sites de visites éducatives agrotouristiques. Par
exemple, les bananiers, les fermes de Haricot, les plantations de Thé à MBAYU,
etc.
 Développer et valoriser les sites permettant les achats à la ferme. Par exemple en
développant un programme qui appuierait les producteurs intéressés ainsi qu’en
produisant une brochure avec les coordonnées des sites.
 Miser sur la restauration. Inciter les restaurateurs à offrir une cuisine
traditionnelle, à utiliser les produits spécifiques au territoire et à l’indiquer sur les
menus par exemple, les haricots sans huile, le KIFUKAMA, la pâte de bananes
mélangées au Manioc, Bananes vertes Kabaroise, etc.
 Développer des vitrines de produits régionaux attrayantes pour les visiteurs. Par
exemple, établir un réseau de distribution des produits régionaux. Dans un
premier temps les échanges pourront être faits entre les producteurs de la région
en offrant des produits de la région. Le principal objectif d’un tel réseau est de
multiplier les points de vente et, par le fait même, augmenter les possibilités de
vente. Ce réseau constituerait en quelque sorte des vitrines de produits régionaux
qui seraient réparties sur l’ensemble du territoire. Ces vitrines créeront une
synergie entre les producteurs ; augmenteront les possibilités de ventes ; seront un
Mémoire sur l’agritourisme 93

outil de promotion pour les produits transformés ; permettront un contact


supplémentaire entre les producteurs, mais aussi entre la clientèle ; provoqueront
des déplacements entre les entreprises. Dans un deuxième temps, il faudrait
encourager les échanges inter groupement en créant un réseau de distribution
territorial. Plusieurs groupements du territoire de KABARE ont des produits
bioalimentaires qui leurs sont propres. Les rassembler sous une même vitrine
permettrait de faire connaître ces produits à un plus grand nombre de gens
possibles et ainsi multiplier les occasions d’affaires. Ces vitrines permettront
également aux visiteurs de connaître un peu plus notre KABARE. Pour la mise en
place d’une telle formule, on favorisera les produits inexistants dans un
groupement. Par contre, des produits plus courants tels que les bananes, les
haricots et le thé auraient difficilement accès à ce programme. La vitrine
provinciale prend toute son importance ici, puisque pour pouvoir dépasser ces
frontières, les producteurs devront différencier leur offre. La recherche et le
développement de nouveaux produits tiennent certainement une place très
importante dans le développement, mais surtout pour la croissance de
l’agrotourisme. Les touristes auraient ainsi la possibilité de pouvoir identifier dès
leur arrivée les produits territoriaux et de ce fait inclure ces visites à leur
programme.
3. Structurer le partenariat (maillage) entre les entreprises et les intervenants impliqués.
 Participer à la conception et à la mise en œuvre de circuits agrotouristiques.
 Mettre sur pied un organisme responsable de ce maillage. La structure officielle
actuelle, le conseil agrotouristique de la chefferie de KABARE, devrait être
l’organisme responsable de ce maillage.
 Développer des activités favorisant les échanges entre les intervenants (agents et
producteurs). Visites des entreprises, journée de formation, colloque.
4. Miser sur le potentiel nature et culture.
 Créer et aménager des itinéraires de découverte. Ces itinéraires pourraient être
développés soit par thématique ou par groupement et identifiés par une
signalisation adéquate et, au besoin par du matériel didactique. Ces itinéraires
pourraient être conçus pour la marche à pied, le vélo ou la voiture. Par exemple,
Mémoire sur l’agritourisme 94

pour les groupes d’élèves du secondaire, un circuit pourrait être développé, sur un
groupement défini, comprenant différents éléments : élevage, production et
transformation. L’accent pourrait être mis sur les volets culturels, historiques,
économiques et écologiques.
 Valoriser des bâtiments ayant une importance significative pour le milieu rural.
Par exemple les belles maisons pourraient être incluses dans des circuits
agrotouristiques. Il faudrait également produire de l’information concernant leur
histoire et leurs caractéristiques.
 Appuyer les programmes de valorisation de sites patrimoniaux assurant la
notoriété du territoire. Par exemple, affilier les programmes de développement du
patrimoine et de 1‘agrotourisme.
 Valoriser le patrimoine vivant tel que les savoir-faire, les légendes et contes d’ici.
Via le réseau déjà existant des économusées et/ou par un programme territorial
complémentaire. Par exemple, le territoire pourrait avoir les économusées du vin
communément appelé KASIKSI et peut- être même du lait. Les contes et légendes
pourraient être simplement valorisés au moyen des brochures touristiques
actuelles. Un document plus « officiel » pourrait aussi être édité.
5. Développer l’offre d’hébergement en milieu rural, que ce soit des gîtes à la ferme, gîtes
du passant, auberges du passant ou autres, en fonction de l’image souhaitée, de
l’authenticité et de la qualité.
 Privilégier les actions de restauration et d’amélioration de l’habitat plutôt que de
construction et de rénovation anarchique.
 Appuyer les démarches des organismes de sauvegarde du patrimoine et les actions
dans le but d’adopter des règlements plus sévères concernant les constructions.
 Mettre en œuvre une assistance professionnelle pour l’architecture, le
paysagement et la décoration afin d’aider les entrepreneurs dans leurs démarches.
 Inciter les propriétaires à établir auprès de sa clientèle des « liens » avec les autres
activités touristiques du territoire. Par exemple, en mettant à la disposition des
visiteurs toute la documentation nécessaire sur le territoire.
6. Développer des outils pour aider les entrepreneurs dans leurs relations avec la clientèle.
Mémoire sur l’agritourisme 95

 Développer des programmes de formation sur le service à la clientèle, l’histoire et


la géographie du milieu rural, etc.
 Encourager les entrepreneurs à créer des listes de clients. Non seulement pour les
solliciter, mais pour les remercier, leurs envoyer des vœux, etc.
7. Miser sur l’utilisation des productions locales et inciter à servir une cuisine représentative
de notre terroir.
 Etablir une coopération entre les producteurs et les restaurateurs. Organiser des
activités d’échanges, de dégustations des produits. Ce pourrait être une foire ou un
salon réservé uniquement aux intervenants.
 Identifier les origines de la cuisine du territoire, ses plats typiques, ses produits
oubliés, etc.

3.3.3. Adopter une stratégie de communication ayant pour but la reconnaissance de


l’agrotourisme
La promotion apparaît comme un aboutissement au développement touristique ; c’est le moyen
par lequel le territoire se fera connaître. Les choix de destinations offerts étant nombreux, il est
primordial de se distinguer et de capter l’attention des visiteurs. La promotion devra être faite en
fonction de l’image préconisée, qualité et authenticité tout en étant original. Idéalement, il
faudrait voir à ce que la promotion atteigne tous les sens.

1. Organiser la promotion autour d’une image commune de l’agrotourisme du territoire.


 Etablir la promotion selon les marchés-cibles précédemment identifiés.
 Développer les communications autour de l’atmosphère dégagée par
l’agrotourisme. Le regroupement des entreprises agrotouristiques devra se donner
une image, une couleur, se créer une dynamique. D’une part cette marque de
commerce distinguera les entreprises agrotouristiques du territoire de KABARE
des entreprises des autres régions et d’autre part, elle les distinguera des autres
entreprises touristiques du territoire en faisant attention, toutefois, de ne pas les
isoler. Cette marque de commerce pourrait se manifester par :
 La signalisation (panneau de bois sculpté arborant le logo) ;
Mémoire sur l’agritourisme 96

 Une inscription (genre qualité). Egalement le logo du regroupement


pourrait se retrouver sur les étiquettes des produits vendus.
2. Développer des activités promotionnelles agrotouristiques
 Favoriser la création de marchés publics pour faire connaître les productions
locales.
 Appuyer le développement de marchés locaux, de type foire ponctuelle à grand
déploiement, pour attirer des résidents et des visiteurs, particulièrement des
excursionnistes.
 Créer des journées « portes ouvertes » où des circuits spéciaux seraient pré
établis.
3. Faire de la population locale des ambassadeurs du tourisme dans le territoire.
 Développer une promotion spéciale pour les populations locales dans le but de
leur faire connaître l’offre agrotouristique du territoire. Par exemple, une journée
spéciale où les résidents d’un secteur déterminé auraient droit à un cadeau spécial.
L’important est de les convaincre de l’intérêt à porter à ces activités.
4. Développer la conscience d’acheter Kabarois en alimentation.
 Valoriser les produits du territoire et les identifier comme tels.
 Etablir une coopération entre certaines promotions de la province et les
promotions d’achats locaux. La promotion pourrait très bien se faire avec des
produits n’ayant rien à voir avec 1’agrotourisme. Par exemple, identifier les
moteurs de développement économique du territoire et s’y affilier.
 Etablir une coopération entre les organismes privés ou publics et le secteur
agroalimentaire. Ce pourrait être, par exemple, d’établir une coopération avec les
institutions d’enseignement afin d’amasser des sous pour les activités
estudiantines.
3.3.4. Développer une offre agrotouristique de qualité
Les consommateurs sont de plus en plus exigeants dans leurs choix de produits tandis que l’offre
est grandissante. La combinaison de ces deux facteurs entraîne une demande pour des produits
de qualité. Les consommateurs consomment moins, mais mieux. La clef du succès réside, en
partie, dans un développement de qualité.
Mémoire sur l’agritourisme 97

1. Préconiser le développement de l’agrotourisme de qualité


 Développer des outils de mesure de qualité des entreprises. Par exemple une grille
d’évaluation.
 Développer des programmes de formations traitant de toutes les facettes du
service à la clientèle.
2. Développer les outils nécessaires à la reconnaissance de la qualité des aliments du terroir.
 Appuyer la création d’appellation
3. Développer la qualité de l’accueil.
 Sensibiliser toute la population à l’importance d’un accueil chaleureux en tout
temps.
 Développer un réseau de signalisation claire.
 Développer des outils d’information complets.
4. Favoriser un environnement de qualité.
 Miser sur les aménagements paysagers.
 Contrer toutes les formes de pollution.
5. Vérifier le degré de satisfaction de la clientèle.
 Développer des outils de mesure de satisfaction. Etablir une grille d’évaluation ou
faire une enquête.
3.3.5. Développer des moyens favorisant un développement viable et durable de
l‘agrotourisme.
Cette dernière orientation apparaît comme l’ultime moyen pour atteindre le niveau de
développement souhaité. La mise en œuvre des précédentes orientations dans des délais
respectables ne pourra se concrétiser qu’en mettant de l’avant celle qui suit.

1. Doter le territoire d’une structure permanente de développement et de promotion de


l’agrotourisme.
 Agir à partir du conseil déjà existant ou créer une autre entité : association,
corporation, etc.
 Doter cette structure d’une charte.
 Mandater une personne-ressource pour assurer la coordination, la mise en œuvre
et la promotion des projets.
Mémoire sur l’agritourisme 98

2. Adopter une stratégie de développement claire en regard du développement de


l’agrotourisme dans le territoire.
 Etablir les objectifs prioritaires et les moyens pour les atteindre.
 Adopter les plans nécessaires découlant de la stratégie.
3. Améliorer le soutien nécessaire aux intervenants (agents de développement et
producteurs).
 Développer des moyens de communication sur une base à déterminer en fonction
des besoins. Par exemple, un journal mensuel qui serait distribué aux intervenants
du territoire.
 Offrir les expertises nécessaires au développement et à la poursuite des activités.
Par exemple, plan d’affaires, décoration, etc.
 Offrir les formations nécessaires à l’obtention d’un agrotourisme de qualité.
 Faciliter l’accès aux différents programmes d’aide disponibles. Par exemple, le
financement, l’embauche de main-d’œuvre, la promotion, etc.

Conclusion partielle
De tout ce qui précède, disons que le territoire de KABARE renferme des atouts qui peuvent
nous permettre d’entreprendre des activités agrotouristiques dans celui-ci, cependant il présente
aussi des éléments nuisibles qui peuvent enfreindre la matérialisation de ces activités, après nos
analyses, il nous a été important de développer un certain nombre de stratégies qui nous qui
permettront de surmonter ces éléments négatifs dits nuisibles à l’opportunité du développement
des activités agrotouristiques pour ainsi contribuer à l’émergence du territoire de KABARE sur
le plan purement agri touristique. Dans le suivant et dernier chapitre, nous proposerons un projet
agrotouristique qui nous permettra d’éclairer voire renforcer nos initiatives d’agrotouriser notre
territoire, KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 99

CHAPITRE CINQUIEME : REALISATION D’UN EVENTUEL PROJET


AGROTOURISTIQUE

Ce chapitre s’articule sur deux points ; d’une part la notion sur le projet touristique et d’autre part
l’identification du projet agrotouristique dans le territoire de KABARE. Dans le premier point il
sera question de définir le projet touristique, de donner son but et ses différents objectifs mais
aussi de donner ces différentes étapes. Le second point portera sur notre projet agrotouristique
proprement-dit.

1. LE PROJET TOURISTIQUE
a. Définition
Un projet touristique est qualifié par la mise en œuvre d’une idée relative à un équipement qui
doit s’intégrer dans le développement économique d’une collectivité. Il doit faire l’objet d’études
marketing, de réflexions sur sa viabilité, sa rentabilité, son organisation et donc sur son
financement.
b. Buts
En ce qui concerne le projet de développement touristique, les buts communs poursuivis sont:
- Accroissement de la qualité et de quantité des biens et services à offrir aux touristes ;
- Augmentation des nombres des touristes ;
- Diversité des activités à proposer aux touristes ;
- Amélioration de leur accueil et du confort de leur hébergement.
c. Objectifs
Pour un entrepreneur privé, un projet touristique est conçu en vue de maximiser son profit et
d’œuvre dans le secteur du tourisme ;

Pour l’Etat et la collectivité, les objectifs s’expriment en termes d’emplois à créer, de la


répartition des salaires, des revenus fiscaux et d’équilibre entre le secteur de développement
régional.

d. Etapes d’un projet touristique


La conception d’un projet s’articule autour de trois étapes clés à savoir :
Mémoire sur l’agritourisme 100

 Phase d'opportunité

 Connaître les marchés : les clients ;


 Positionner son produit ;
 Rechercher un site ;
 Connaître les labels ;
 Connaître les règles fiscales ;
 Confirmer adéquation Territoire / Projet.
 Phase de faisabilité
 Analyser les marchés : politique marketing ;

 Vérifier les règles d'urbanisme ;

 Effectuer les formalités de création de société ;

 Élaborer un business plan / plan de financement ;

 Préparer le dossier subvention


 Phase de lancement

 Étudier la clientèle ;
 Référencer son produit ;
 Analyser la rentabilité.

2. IDENTIFICATION DU PROJET

Le projet vise à créer une offre touristique innovante et durable qui s’appuie sur l’agriculture
pour valoriser le patrimoine naturel du territoire de KABARE.

a. Objectifs du projet
 Elaborer et tester une sélection de produits d’agritourisme innovants et réplicables ;
Mémoire sur l’agritourisme 101

 Promouvoir l’image des destinations « KABARE » en valorisant les produits agricoles du


territoire ;
 Faire de l’agritourisme une opportunité de sensibilisation et d’implication de la clientèle
touristique sur le fonctionnement des milieux naturels et du territoire en particulier.

b. But du projet

Il est de promouvoir le tourisme dans le territoire de KABARE en vue d’améliorer les conditions
de vie socio-économiques de la population dudit territoire.

c. Bénéficiaires

Les bénéficiaires de ce projet sont toute personne qui désire se déplacer pour son agrément, de sa
résidence habituelle vers le territoire de KABARE qui est sa destination. D’autant plus, la
population de Bukavu, Goma, Bujumbura, ...

d. Localisation et durée de projet

Le projet en cours sera installé dans le territoire de KABARE précisément dans la partie Sud et
Nord, et la chefferie mettra à son sein une équipe qui fera le suivi de toutes les activités
touristiques et disponibilisera un local pour cette fin.

Etant donné l’ampleur des activités de notre projet, celui-ci couvrira une durée de 1 an
renouvelable, allant du 10 septembre 2019 au 10 septembre 2020.

Ce projet s’intègre dans l’agriculture pour plusieurs raisons parmi lesquelles nous pouvons citer :

 L’agriculture est la principale activité dans le territoire de KABARE ;


 Les val eurs culturelles de produits agricoles du terroir ;
 Valorisation de l’agriculture ;
 Il a été initié par les bénéficiaires qui ont voulu s’imprégner du mode de vie de la
population de KABARE.
e. Mission
Mémoire sur l’agritourisme 102

La principale mission est de développer le secteur du tourisme dans le territoire de KABARE par
le biais de l’agriculture.

f. Cadre juridique de projet

Ce projet de développement du secteur du tourisme est nature politique, sociale et économique.


Un projet concerte car son soutien proviendra du gouvernement par le biais de l’autorisation de
lancement des activités, en collaboration avec les organisations internationales et entreprises
touristiques urbaines pour sa réussite.

g. Stratégie globale du projet

Pour une meilleure atteinte des objectifs de ce projet, il faudra d’abord compter sur la bonne
volonté de la population bénéficiaire et sa participation à presque toutes les phases du projet les
concernant en fin d’aboutir à une solution favorable.

Pour réaliser cette stratégie globale et assurer un bon déroulement des activités, nous prévoyons
les stratégies secondaires suivantes :

- Autorisation de lancement ;
- La sensibilisation et la conscientisation de la population concernée ;
- Acquisition d’un bâtiment ;
- Acquisition des meubles ;
- Acquisition des véhicules ;
- Acquisition des ordinateurs ;
- Recrutement du personnel qualifié pour ce projet ;
- Disponibilité des matériels de toute sorte nécessaires pour la réalisation de ce projet ;
- Formation du personnel ;
- Suivi et évaluation du projet.

ETUDE DE LA FAISABILITE ET DE LA PERTINENCE DE PROJET

a. Acceptabilité du projet
Mémoire sur l’agritourisme 103

Ce projet pourra être accepté par la population concernée, les autorités locales pour les raisons
suivantes :

- L’Etat appuie toutes les initiatives vivantes pour contribuer à la promotion du tourisme ;
- La réussite de ce projet aura un impact positif sur le social et sur l’économie ainsi que le
développement du secteur du tourisme dans ce territoire.

b. Conditions de réalisation du projet

Une meilleure sensibilisation et l’intégration de la population du territoire de KABARE pour la


réalisation et la réussite de ce projet est la première condition préalable, la deuxième est l’Etat,
car c’est bien lui qui réglemente les activités dans tous les secteurs économiques, le tourisme ne
présentant pas d’excuse, la troisième et la dernière sont les partenaires qui, de leur côté, apporte
un rapport important pour la réussite de ce projet et joueront le rôle de conseillers.

c. Réalisme du projet et participation

Notre projet sera réaliste car il aura contribué la promotion du tourisme ainsi qu’à la facilitation
de réservation de toute activité de nature touristique.

La participation de bénéficiaires à la conception et au démarrage des activités est un préalable


pour avoir les meilleurs résultats.

d. Planification des activités


1. La sensibilisation et la conscientisation

Parmi les différentes composantes du tourisme, les infrastructures de communication et


d’information sont très importantes pour le développement d’un tourisme durable. Pendant cette
phase, on devra arriver à trouver toutes les couches bénéficiaires ainsi que autre acteurs qui
interviennent dans le secteur de l’agriculture et dans le secteur du tourisme. A ce titre des
rencontres et réunions seront prévues dans les différents villages pour ladite fin. Cette activité
sera réalisée pendant le premier mois du projet c’est-à-dire du 10 septembre au 10 octobre 2019.

2. Acquisition du bâtiment
Mémoire sur l’agritourisme 104

Le tourisme implique le déplacement de la personne de sa résidence habituelle pour un lieu de


séjour. Pour cette phase, les rencontres et échanges avec les propriétaires des Hôtels, centres
d’accueil présent dans le territoire seront prévus pour la demande et l’acquisition du bâtiment.
Cette activité sera réalisée pendant le premier et deuxième mois du projet, du 10 septembre au 10
novembre 2019. Signalons par ailleurs que le Guest House de MULUNGU pourra jouer un rôle
très capital pour l’accueil et la réception de nos clients potentiels.

3. Acquisition des Meubles

Les clients en quittant leurs résidences habituelles, ils ne peuvent pas se déplacer avec les
ustensiles et autres batteries pour la cuisine, cela étant ils doivent être nourris par la population
d’accueil en dégustant à la gastronomie du terroir. En ce qui concerne cette phase, Il sera
questions de nous acquitter de différentes tables et chaises voire même des fauteuils qui seront
installés dans la salle de réception pour les clients en suivant les normes d’emplacement
recommandées. Cette activité sera réalisée pendant le deuxième mois.

4. Acquisition de véhicules

Le tourisme n’est pas une offre d’exportation car les touristes doivent se déplacer en utilisant un
moyen usuel et approprié pour atteindre son lieu de séjour. Tout projet ayant trait au tourisme est
conditionné par la disponibilité de véhicules pouvant assurer le déplacement de visiteurs. Pour
cela, cette phase est très primordiale. Elle peut être réalisée pendant le troisième et le sixième
mois du projet, c’est-à-dire du 10 décembre au 10 mars 2020,.

5. Acquisition des ordinateurs

Seules la communication et l’information, nous permettent de vendre l’image d’une destination à


travers plusieurs canaux parmi lesquels nous pouvons citer l’internet, le journal, le bulletin
d’information, les affiches, les dépliants, etc. Les NTIC nous exigent l’automatisation de
l’information car elle est rapide et moins coûteuse pour ce faire les ordinateurs de Bureau sont
important pour cette fin et la connexion internet de haut début. Cette activité se réalisera pendant
le cinquième mois. C’est-à-dire du 10 janvier au 10 février 2020.

6. Recrutement du personnel qualifie pour ce projet


Mémoire sur l’agritourisme 105

De tout ce qui précède signalons que le tourisme crée trois types d’emploi à savoir : l’emploi
direct, l’emploi indirect et l’emploi induit. Toute activité touristique ou non demande le recours à
une main d’œuvre qualifié et suffisant pour atteindre les objectifs préalablement établis. Ici, on
précise le besoins, les connaissances et pratiques recherchées pour la mise en œuvre du projet. Il
renferme les compétences à exploiter et à valoriser. Cette activité sera réalisée pendant le
quatrième mois, c’est-à-dire du 10 décembre au 10 janvier 2019

7. Acquisition et disponibilités de matériels

Il s’agit de procéder à la disponibilisation des matériels concourant à la réalisation d’une activité


agrotouristique. Ces matériels sont : lunettes jumelles, Jaquette et pantalon imperméable et
bottines. Sa durée est de 1 mois, c’est-à-dire du 10 mars au 10 avril 2019.

8. Formation du personnel

Pour que le personnel ait le même niveau, une formation de mise à niveau doit être entreprise un
mois avant le lancement officiel des activités et dans tous les services. La durée de cette
formation est de 1 mois c’est-à-dire du 10 juillet au 10 aout 2019.

9. Suivi et évaluation du projet

Le suivi des activités du projet sera permanent afin de valoriser la bonne continuité du projet.

Enfin, l’évaluation pour voir comment s’exécute les travaux et comment s’y prend les
bénéficiaires. Le suivi se fera chaque jour et l’évaluation se fera chaque après un trimestre durant
notre projet.
Mémoire sur l’agritourisme 106

CHRONOGRAMME DES ACTIVITES

ANNEES/MOIS 2019 2020


ACTIVITES
SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUI AOUT

Sensibilisation

Acquisition du bâtiment

Acquisition des meubles

Acquisition des véhicules

Acquisition des ordinateurs

Recrutement du Personnel

Disponibilité des matériels

Formation du Personnel

Suivi

Evaluation

Activités ponctuelles
Mémoire sur l’agritourisme 107

Activités périodiques

Activités continues
Mémoire sur l’agritourisme 108

BUDGETISATION DU PROJET
a. Matériels roulant

Désignation Quantité Prix unitaire en $ Prix total en $

Véhicules 02 6 000 12 000

Total 12 000

b. Immobiliers

Désignation Quantité Prix unitaire en $ Prix total en $

Bâtiments 02 10 000 20 000

Total 20 000

c. Matériels et fournitures de bureaux

Désignation Quantité Prix unitaire en $ Prix total en $

Ordinateur de Bureau 04 350 1 400

Ordinateur portable 02 400 800

Photocopieuse/Imprimante 03 250 750

Sceau et tampon 02 15 30

Classeurs 04 03 12

Boite de stylo 04 05 20

Registre 03 03 09

Rame à papier pelure 05 05 25

Logiciel GALILEO 01 1 000 1 000


Mémoire sur l’agritourisme 109

Routeur 02 500 1 000

Connexion internet 02 600 1 200

Lunettes jumelles 04 150 600

Total 6 846

d. Mobiliers

Désignation Quantité Prix unitaire en $ Prix total en $

Tables 15 20 300

Chaises roulantes 06 150 900

Chaises 60 15 900

Etagères 06 150 900

Tables–armoires de bureau 6 250 1 500

Total 4 500

e. Salaire personnel permanent et temporaire

Désignation Quantité Durée Salaire Total en $

Coordinateur 01 12 mois 400 4 800

Chef de projet 01 12 mois 250 3 000

Evaluateur 02 3 mois 200 1 200

Secrétaire 01 12 mois 150 1 800

Caissier 01 12 mois 120 1 440


Mémoire sur l’agritourisme 110

Sensibilisateur 06 12 mois 100 7 200

Journalier 12 12 mois 50 7 200

Chauffeurs 03 12 mois 100 3 600

Sentinelles 02 12 mois 50 1 200

Total 31 440

Le coût total du projet est de 74. 786$ USD

Conclusion partielle

Disons de tout ce qui que l’aménagement du secteur agricole contribue ipso facto au
développement de l’agritourisme dans le territoire de KABARE car vu les objectifs du projet,
ils dépendent de la volonté du producteur. Cela étant un point ne sera pas de mis sur
l’investissement dans cette partie car il pourrait faire l’objet d’un autre sujet de recherche.
Signalons par ailleurs que ce projet d’une manière ou d’une pourrait contribuer au
développement socio-économique du territoire de KABARE.
Mémoire sur l’agritourisme 111

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages
 MESPLIER et P. BLOC-DURAFFOUR, (2000), Le tourisme dans le monde, Bréal,
Rome, pp. 19-22.
 M. GRAWITZ, (2001), Méthodes des sciences sociales, DALLOZ, Paris, 1019p.
 DEPELTEAU F., (2011), La démarche d’une recherche en sciences humaines : De la
question de départ à la communication des résultats, De Boeck, Québec, 419p.
 TREMBLAY M.-A., (1968), Initiation à la recherche en sciences humaines,
Montréal, pp. 91-92.
 E. STEINGRUBER, (2006), Y a-t-il la possibilité de valoriser les produits locaux et
l’agrotourisme à Crans-Montana ?, Zollikofen, 215p.
 Zins BEAUCHESNE et Associés, (2006), Agrotourisme : Diagnostic, Plan de
développement et de commercialisation, Québec, 32p.
 Jessica BERTHELOOT ? (2003), Projet de développement de l’agrotourisme dans la
vallée de l’Eyrieux, Paris, 30p.
 Carole LADEUIX, (200), D-TROIS-PIERRES : une ferme agrotouristique d’insertion
socioprofessionnelle, Crises, 158p.
 Marlène THIBOUTOT, (2001), Problématique de développement de l’agrotourisme
au regard de l’aménagement et de la protection du territoire agricole, Québec, 89p.

II. Les revues


 ICCN. ; (2013), Plan d’Aménagement et de Gestion 2009-2018 : version révisée 2013,
Sud-Kivu/RDC, Bukavu.
 ICCN. ; (2010), Plan Général de Gestion 2009-2019, Sud-Kivu/RDC, Bukavu.
 ICCN. ; (2013), Stratégie du tourisme du PNKB 2011-2016, Bukavu.
 ICCN, (2012), stratégie nationale de conservation de la biodiversité dans les aires
protégées de la République Démocratique du Congo, Kinshasa.

III. Les travaux de fin d’étude et articles


 DONALD LONG, (2004), Définir une problématique de recherche, N.-B, Canada,
34p.
 DONALD LONG, (2004), Introduction à la recherche, N.-B., Canada, 16p.
Mémoire sur l’agritourisme 112

 Raymond TREMBLAY et Yvan PERRIER, 2006, Savoir plus : Outils et méthodes de


travail intellectuel, ChenelièreInc…,
 Donne, Dorothée (1999), Etude pour le développement d'un site d'appel
agrotouristique sur les propriétés de l'Université Laval, à Sainte-Croix (Québec),
Mémoire de fin d’études Master Développement Rural et Projet, Institut Agronomique
Méditerranéen de Montpellier, 124 pages.

IV. Les notes de cours
 J.P. RAMAZANI, (2015), Théories du tourisme, cours inédit, première année de
graduat, Accueil et Tourisme, ISP/ Bukavu.
 OMBENI K, (2018), Méthodologie de Recherche Scientifique, cours inédit, première
année de licence, Accueil et Tourisme, ISP/Bukavu.
 KISEMA NGOY, (2018), Question Spéciales de Tourisme, cours inédit, première
année de licence, Accueil et Tourisme, ISP/Bukavu.
 BIRHEMBANO R., (2018), Urbanisme et aménagement du territoire et des espaces,
cours inédit, deuxième année de licence, Accueil et Tourisme, ISP/Bukavu
V. Les divers documents
 Rodrigue NTIBONERA, (2016), Rapport de stage effectué au PNKB, inédit,
ISP/Bukavu.
 Les rapports annuels du PNKB de 2012 à 2016.

VI. Webographie
 Internet, www.google.com, consulté le samedi 11 juin 2018 à 09h16’, le mercredi 07
juillet 2018 à 11h04’.

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