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Manuscrit soumis le 31 mai 2011 Ann. Méd. Vét.

, 2012, 156, 25-36

Contraintes techniques et sanitaires de la production traditionnelle


de pintade en Afrique subsaharienne

Boko K.C.1, 2, Kpodekon T.M.1, Dahouda M.3, Marlier D.4, MAINIL J.G.2

1
Université d’Abomey-Calavi, Ecole polytechnique d’Abomey-Calavi, Département de Production et Santé animales, 01 BP 2009, Cotonou,
République du Bénin
2
Université de Liège, Faculté de Médecine vétérinaire, Département des Maladies infectieuses et parasitaires (Service de Bactériologie),
20, Boulevard de Colonster, Bâtiment B43a, 4000 Liège, Belgique.
3
Université d’Abomey-Calavi, Faculté des Sciences agronomiques, Département des Productions animales, BP 526, Cotonou, République du Bénin.
4
Université de Liège, Faculté de Médecine vétérinaire, Médecine des Oiseaux, des Lagomorphes et des Rongeurs, Boulevard de Colonster,
20, bâtiment B42, 4000 Liège, Belgique.

Correspondance : E-mail : cyrilleboko@yahoo.fr

RÉSUMÉ : Des travaux relatifs à l’élevage de la volaille locale, particulièrement la pintade


de l’Afrique subsaharienne, ont été passés en revue afin de mieux en cerner les principales
contraintes. Parmi les difficultés rapportées, les contraintes techniques et sanitaires sont celles
qui ont un effet négatif sur la productivité de la pintade. L’élevage du poulet et de la pintade
est intimement lié dans le mode d’élevage extensif adopté dans la zone. Sur le plan sanitaire,
la maladie de Newcastle, les salmonelloses et les colibacilloses ont été évoquées. La maladie
de Newcastle affecte principalement les poulets et secondairement la pintade. Une séropréva-
lence à Salmonella Gallinarum de 5,8 % à 22,3 % a été rapportée respectivement pour le poulet
et la pintade, témoignant ainsi que cette souche circule dans les élevages traditionnels bien
que les valeurs soient faibles comparativement aux valeurs observées sur les mêmes espèces
exotiques. L’importance des infestations parasitaires a été également signalée. L’application
des mesures préventives, le respect des règles d’hygiène dans l’élevage et l’amélioration de l’ali-
mentation permettraient d’augmenter la productivité de ces espèces de volaille traditionnelle.

1. Introduction L’aviculture familiale est très impor- ticulier (Guèye, 2000 ; Rashid, 2003).
tante dans les pays économiquement En matière d’aviculture, le volet
L’alimentation des populations afri- faibles et à déficits vivriers d’Afri-
caines reste déficitaire en protéines «  élevage de la pintade ou «  méléa-
que, d’Asie, d’Amérique latine et du griculture » est d’une importance par-
animales malgré l’augmentation de Pacifique du Sud. Elle représente un
la production des ruminants dans les ticulière. La pintade est couramment
moyen d’épargne, d’investissement et offerte comme cadeau à un étranger,
pays de l’Afrique au sud du Sahara
d’assurance pour les petits fermiers à la belle famille et est utilisée lors
et l’importation massive de vian-
et procure une source de revenus aux des sacrifices rituels (Belco, 1985).
des. Cette situation serait imputable
populations rurales (Sonaiya et Swan, Au Bénin, la couche socio-culturelle
à l’avancée démographique dans les
pays concernés (Faye et Alary, 2001). 2004). Elle constitue une source de Bètammaribè utilise la pintade lors de
Les gouvernements promeuvent ainsi revenus réguliers et facilement mobili- son festival annuel (Dahouda, 2003).
le développement de la production des sables pour l’acquisition de nourriture La conduite de l’élevage de la pintade
animaux à cycle court en l’occurrence en cas d’insuffisance de récoltes. La est assurée par les femmes des ména-
la volaille. Mais malgré ces efforts surveillance et l’entretien des volailles ges, mais, officiellement, ce sont les
soutenus en faveur du développement sont assurés par les femmes, avec sou- hommes qui sont les propriétaires des
du secteur de l’élevage, la consom- vent l’aide des enfants. Cette activité animaux. Cette situation permet de
mation de produits avicoles reste représente un emploi durant la saison résoudre plus aisément les conflits qui
encore fortement tributaire des impor- morte de cultures (Guèye, 2005) et est peuvent surgir au sujet de l’origine des
tations, notamment en provenance de considérée comme une source majeure œufs pondus dans un même nid par
l’Union européenne (U.E) et du Brésil de revenus pour les fermiers margina- des pintades appartenant à différents
(Horman, 2004). lisés, sans terre, et les femmes en par- élevages car, de manière générale,

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les conflits sont arbitrés par les hom- ques, car elles n’ont fait l’objet que mauvaises performances de couveuse
mes. Du point de vue nutritionnel, la d’une sélection génétique naturelle. et de meneuse de la pintade font que
pintade représente des sources poten- Elles sont caractérisées par une vitesse ses œufs sont récupérés par les éle-
tiellement importantes de protéines de croissance très lente. veurs dès leur ponte puis confiés aux
animales (Agwunobi et Ekpenyong, poules qui en assurent l’incubation,
1990 ; Ayorinde, 1991 ; Mallia, 1999). ainsi que la conduite des pintadeaux
Un rendement carcasse intéressant
2.2. Mœurs comportementales
jusqu’à l’âge de 2 à 3 mois, moment
(70,4  % à 56 semaines d’âge) a été de la pintade
à partir duquel la jeune pintade cesse
obtenu à partir de la pintade locale La pintade vit en général en bandes de suivre la poule meneuse. Cette
élevée en station au Burkina Faso grégaires, mais forme, au moment de pratique s’observe dans la plupart des
dans les conditions améliorées par la reproduction, des couples isolés. pays de l’Afrique au sud du Sahara,
rapport au milieu villageois (Sanfo Quand elle panique, elle est bruyante même si certains éleveurs utilisent la
et al., 2008). L’élevage de la pintade et se réfugie dans un endroit obscur pintade elle-même comme couveuse
ne fait pas l’objet d’un interdit mais ou sur les perchoirs, et s’immobilise. (Bessin et al., 1998  ; Maganga et
malheureusement, son développement Elle provoque des dégâts aux cultures Haule, 1998  ; Branckaert et Gueye,
connaît des obstacles. à cause de sa préférence alimentaire 1999  ; Kitalyi, 1999  ; Obun, 2004  ;
Ce travail vise à faire l’inventaire des pour les végétaux. Pour s’alimenter, Saina, 2005). Dans ce système d’éle-
principales contraintes techniques et elle ne gratte pas le sol de ses pattes vage, les animaux sont en divagation
sanitaires majeures contribuant à la comme le fait le poulet, mais utilise durant la journée et passent les nuits
faible productivité de la pintade en vue son bec pour déchirer brusquement. dans des abris sommaires ou dans la
de leur levée. Ceci entraîne aussi un gaspillage des cour sur tout objet pouvant leur servir
aliments farineux dans la mangeoire de perchoir (Bengaly, 1997). Dans ces
(Le Coz-Douin, 1992). La pintade est abris (habitats) sommaires, les règles
2. Présentation par ailleurs très habile dans la chasse d’hygiène sont pratiquement absentes.
de la pintade aux insectes qui font partie de son Le nettoyage du plancher du poulailler
2.1. Caractéristiques alimentation quotidienne complémen- se fait une fois l’an par exemple. Par
taire (Ayeni, 1983). ailleurs, le chauffage de l’habitat n’est
zoologiques de la pintade
pas assuré par les éleveurs. Or, les
La pintade appartient à l’ordre jeunes poussins tout comme les pin-
des Galliformes, à la famille des 3. L’élevage de la pintade tadeaux ont besoin d’une température
Phasianideae, sous-famille des en milieu traditionnel optimale pour leur développement,
Numideae qui regroupe quatre gen- africain  leur système de thermorégulation
res, dont Numida. Numida meleagris étant inefficace pendant les premières
galeata, la pintade commune ou pin- L’aviculture traditionnelle est en géné- semaines de la vie. Ce n’est que vers
tade à caroncule rouge, constitue l’es- ral basée sur l’exploitation de petits l’âge de 30 jours que celui du pinta-
pèce principale et la plus domestiquée effectifs de volailles locales consti- deau devient efficace (Le Coz-Douin,
de l’Afrique (Ayeni, 1983 ; Ayorinde, tuées en majorité de poulets et pinta- 1992). La fourchette de température
1991  ; Le Coz-Douin, 1992). Le des, accessoirement de dindons, de appropriée dans l’atmosphère d’un
climat qui convient le mieux à cette canards, pigeons dans la basse-cour. poulailler est de 27-29°C (Le Coz-
espèce est de type chaud, sec et enso- Chez la plupart des familles, la taille Douin, 1992).
leillé. De même, elle préfère un sol des troupeaux de volailles varie de
sablonneux (Le Coz-Douin, 1992). 5 à 95 sujets, avec 5 à 20 adultes D’autres contraintes sont l’hétérogé-
(Kabatange et Katule  ; 1990; Traoré, néité et la densité des bandes d’oiseaux
L’élevage de la pintade s’est d’abord 1997 ; Guèye, 2003). appartenant à un même éleveur. En
répandu dans toute l’Afrique sous effet, poussins, poules adultes, pinta-
forme d’élevage fermier (Nwagu et deaux et pintades passent la nuit dans
Alawa, 1995), puis s’est étendu par 3.1. Contraintes techniques liées un même local. Un tel environnement
la suite en Europe, en Asie et en à l’élevage de pintade pose le problème du non respect de la
Amérique. Sa production industrielle densité requise autorisant une circu-
s’effectue en Europe, en Amérique du 3.1.1. Mode d’élevage et habitat
lation équitable de l’air à l’intérieur
Nord et en Australie, à l’aide des sou- du local. On peut ainsi observer plus
Le système d’élevage le plus répandu
ches issues d’une sélection génétique de 50 oiseaux au mètre carré contre la
est le mode traditionnel qui est intégré
caractérisée par de meilleures perfor- norme de 22 oiseaux au mètre carré,
aux systèmes agro-pastoraux en tant
mances (vitesse de croissance rapide) couramment utilisée en cages de
qu’activité secondaire. L’élevage est
comparativement à la souche origi- ponte de type commercial (Sonaiya
du type extensif et pratiqué en totale
nelle d’Afrique. Les souches adaptées et Swan, 2004). Ce non respect des
liberté autour des concessions, sans
à la zone de l’Afrique au sud du Sahara
distinction d’âge ou d’espèces (pou- normes zootechniques et hygiéniques
sont celles appartenant à la variété de
les, pintades), et selon les techniques va conduire sans doute à une baisse de
grande taille (2 à 2,5 kg de poids vif à
d’élevage rudimentaire. La taille des la productivité numérique des pintades
l’âge adulte) dans la zone sahélienne,
troupeaux est en général réduite et se et poules.
à la variété de taille moyenne (0,9 à
1,2 kg) dans la zone soudanienne et à situe entre 9 et 18 adultes en moyenne Dans les conditions précitées, les ani-
la variété de petite taille (moins d’un (Laurenson, 2002). maux sont aussi exposés aux préda-
kg) dans la zone soudano-guinéenne. L’élevage de la pintade est intimement teurs qui circulent la nuit, les serpents
Ces souches sont qualifiées de rusti- lié à celui de la poule. En effet, les et les musaraignes notamment.

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3.1.2. Reproduction nutritionnelles de la pintade femelle, 2005). Des observations similaires
comme par exemple la biotine, la vita- ont été faites au Bénin suite à une
Dans ce système d’élevage en liberté, le mine A et E, l’acide pantothénique sont étude réalisée sur le contenu du jabot
sex ratio moyen couramment observé à l’origine d’un retard de développe- des pintades en élevage traditionnel
est de trois sujets femelles pour un ment ou d’une mortalité au troisième (Dahouda et al., 2008b). Ce travail
mâle et la ponte commence entre 7 et jour d’incubation des pintadeaux. Les a permis non seulement de connaître
8 mois d’âge. La pintade connaît une mauvaises manipulations des œufs et l’effet de la saison sur le régime ali-
ponte saisonnière (Ayorinde, 1991). conditions de stockage, de température, mentaire de la pintade divagante, mais
Elle a lieu au cours de la période de la d’humidité et/ou de ventilation, de aussi la qualité des aliments ingérés
saison des pluies (avril-octobre) lors- même que les problèmes de sex  ratio au cours de l’année en fonction des
que les animaux disposent de toute et de maturité des reproducteurs sont saisons. Pour éviter la concurrence
une diversité de végétaux et d’in- également considérés comme des fac- alimentaire entre l’homme (l’éleveur)
sectes pour se nourrir (Ayeni, 1983  ; teurs dont il faut tenir compte pour qui distribue les graines de céréales et
Maganga et Haule, 1998). Ce qui optimiser la fertilité des œufs, poursuit les animaux qui les reçoivent, il serait
montre que cet élevage a des limi- le même auteur. Un sex ratio de deux souhaitable d’encourager la stratégie
tes. La période de ponte de la pintade femelles pour un mâle a été indiqué au qui consiste à développer les ressour-
au cours d’une saison est de 25 à 32 Bénin (Laurenson, 2002), alors que ce ces alimentaires non conventionnelles.
semaines, dans les conditions tropica- paramètre est de trois femelles pour un Dans cette optique, de récentes étu-
les, alors qu’elle atteint 40 semaines mâle au Burkina Faso en élevage tradi- des ont été réalisées. C’est ainsi que
dans les zones tempérées. La produc- tionnel (Hien et al., 2001 ; Sanfo et al.,
tion d’œufs en une saison de ponte peut Dahouda et collaborateurs (2009) ont
2007). Toutefois du fait de la difficulté montré qu’il est possible d’incorporer
varier de 50 à 180, avec une moyenne liée au sexage de la pintade, des éle-
de 75-80 œufs par femelle (Sanfo et des quantités significatives de graines
veurs enregistrent des femelles dont le de mucuna bouillies ou torrifiées dans
al., 2007  ; Dahouda et al., 2008a  ; nombre peut être 2 ou 3 fois supérieur
Kondombo, 2008  ; Moussa Amadou l’alimentation des pintades adultes.
à la valeur indiquée dans le sex  ratio
et al., 2010). Le sexage reste un pro- précédent. Ce qui serait sans doute à 3.1.5. Performances pondérales de la
blème avec la pintade tout comme l’origine d’une baisse de la fertilité des pintade
l’ont rapporté Teye et Adam (2000) œufs produits dans ces élevages.
dans une enquête réalisée à Damongo L’intérêt économique de la pintade
au Ghana. Bien que, en général, la 3.1.4. L’alimentation et l’abreuvement se mesure au poids à l’abattage, à
tête du mâle soit plus grosse, sa pro- l’âge d’entrée en ponte, à la quantité
Dans ce système d’élevage en totale
tubérance cornée plus développée, et d’œufs produite par saison de ponte,
liberté, les éleveurs donnent en général
ses barbillons, turgescents et écartés, à la période d’incubation, à la fertilité
quelques poignées de mil, de sorgho,
ces différences sont toutefois légères des œufs, à l’éclosabilité des œufs et
de maïs et/ou de riz, et des fragments
(Le Coz-Douin, 1992  ; Umosen et de termitières aux animaux. Cet acte au pourcentage de survie des pinta-
al., 2008). Cette difficulté de sexage est surtout destiné à domestiquer les deaux (Ayorinde et al., 1989 ; Nwagu
fait qu’il existe des troupeaux où le animaux en les habituant à revenir à la et Alawa, 1995). Dans une étude
nombre de pintades femelles dépasse ferme après leur journée de divagation récente au Burkina Faso, il a été rap-
largement le ratio de 3 pour 1 comme (Dahouda et al., 2007). La plupart des porté que le nombre de pintades adul-
indiqué ci-dessus. Dans ces condi- éleveurs ne disposent pas de mangeoi- tes par femelle par an est de 5,3 ± 1,2
tions, la probabilité de produire des res et/ou abreuvoirs et les aliments témoignant la faible productivité de
œufs non fertiles est élevée, ce qui sont servis directement à même le la pintade locale (Sanfo et al., 2007).
diminue d’autant la productivité de la sol. Les abreuvoirs disponibles sont La souche ayant subi une sélection
pintade dans ces élevages. constitués le plus souvent des mor- génétique et bénéficiant d’une alimen-
ceaux de canaris (marmites de fabri- tation équilibrée peut être abattue à
3.1.3. Incubation des œufs de pintade
cation locale) ou de morceau de bois l’âge de trois mois avec un poids vif
En zone rurale, la majorité des éle- sur lequel un creux est aménagé. Les de 1,5 kg permettant de réaliser ainsi
veurs utilisent la poule locale pour oiseaux s’abreuvent également dans 3 à 4 bandes de pintade de chair par
l’incubation des œufs de pintade avec les mares, les marigots ou tout autre an (Le Coz-Douin, 1992). La souche
une durée d’incubation variant entre point d’eau se situant dans les envi- rustique élevée selon le système tradi-
26 et 28 jours à une température de rons immédiats de leur passage. Les tionnel villageois en Afrique au Sud
37°C (Laurenson, 2002 ; Obun, 2004 ; oiseaux divaguent aux alentours des du Sahara pèse 25 à 30 g à la naissance
Saina et al., 2005 ; Sanfo et al., 2007). maisons durant la journée, puis élabo- pour atteindre 100 à 400 g du 2e au 3e
Chaque couvée comprend de 15 à rent leurs alimentation principalement mois (Laurenson, 2002  ; Dahouda et
20 œufs (Maganga et Haule, 1998  ; à partir des restes de cuisine, d’insec- al., 2008a ; Dei et al., 2009). À l’âge
Laurenson, 2002). Le taux d’éclosion tes et de graines (Kabatange et Katule, adulte, elle dépasse rarement 1500  g.
fréquemment obtenu dans ces élevages 1990 ; Pandey, 1992 ; Dahouda et al., Cette observation est en accord avec
varie de 71 à 92 % (Laurenson, 2002 ; 2007 ; Moussa Amadou et al., 2010). les travaux de Laurenson (2002) qui
Saina et al., 2005  ; Moussa Amadou Dans ces conditions d’alimentation a rapporté un poids moyen de 1231 g
et al., 2010). Une étude, réalisée sur et d’abreuvement, les animaux sont chez des pintades adultes d’un an dans
la pintade locale au Nigéria, a révélé exposés en permanence aux infec- les conditions d’élevage en divaga-
qu’il existe des facteurs affectent la tions et infestations. Durant la sai- tion. Cette valeur est proche de cel-
fertilité et l’éclosabilité des œufs de son sèche, les pintades ont accès au les obtenues sur la même souche de
la pintade (Nwagu, 1997). Cet auteur cours de la divagation à des ressources pintade mais élevée en station (milieu
a indiqué que de sévères déficiences alimentaires de faible qualité (Saina, amélioré par rapport au milieu villa-

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geois) et recevant une alimentation rienne, parasitaire et virale, toutes De plus, les taux de mortalités enregis-
formulée et distribuée ad libitum (Oke favorisées par les conditions particu- trés sont de 50 % chez les sujets infec-
et al., 2004  ; Dahouda et al. 2008a  ; lières de nutrition et d’habitat. Sur tés à l’aide de la souche isolée chez
Sanfo et al., 2008). Ceci suggère que le plan sanitaire, les poules locales ne la poule, mais de 8 % seulement chez
les animaux en liberté auraient pro- sont pas non plus à l’abri des patholo- les sujets infectés à l’aide de la sou-
bablement réussi à sélectionner des gies infectieuses et parasitaire malgré che isolée chez la pintade suggérant
aliments qui leur ont permis d’équi- leur rusticité (Diabaté, 1987 ; Dembele que cette dernière est moins pathogène
librer leur ration. Le fait que les ani- et al., 1996). Ces infections peuvent (Mishra et al., 2001).
maux élevés en station aient des poids ensuite être transmises aux pintades. Les résultats des tests de séropréva-
comparables à ceux qui sont élevés De manière générale, certaines mala- lence de cette infection sur les pinta-
en totale liberté montre le système dies ont été décrites chez la pintade. des locales en élevage villageois mon-
d’élevage en claustration totale pré- On peut citer la maladie de Newcastle, trent des différences selon le pays  :
sente aussi des limites vis-à-vis de la l’entérite transmissible, la maladie 20 % au Burkina Faso (Bessin et al.,
souche de pintade bien que les ali- foudroyante, la proventriculite, pour 1998), 13 % au Niger et au Bénin (Idi
ments utilisés en station soient confor- les maladies virales ; la salmonellose à et al., 2001 ; Boko, 2004). Quant aux
mes aux recommandations de Larbier Salmonella Gallinarum pour les mala- poules, les études menées ont révélé
et Leclercq (1992) et de Sales et Du dies bactériennes ; la capilariose dans que la séroprévalence se situe entre
Preez (1997). Ceci pourrait être asso- le groupe des maladies parasitaires (Le 60-65  % au Bénin (Chrysostome et
cié par le faible potentiel de croissance Coz-Douin, 1992). La situation étant al., 1995  ; Dossa et al., 2005) et au
du matériel animal utilisé en station très peu connue en Afrique au sud du Niger (Courtecuisse et al., 1990).
ou à un problème de consanguinité, Sahara, seules quelques-unes ont été Au total, ces informations autorisent
ou par le stress lié à la claustration et décrites. En effet, la plupart des étu- à conclure que la pintade est bien sen-
à la température trop élevée. Malgré des dans le domaine de l’infectiologie sible à la maladie de Newcastle, mais
ces limites ci-dessus énumérés, il faut ont porté sur les parasites. à un degré moindre par rapport à la
cependant reconnaître que l’élevage
poule, celle-ci payant le plus lourd
en milieu contrôlé présente des taux de 3.2.1. Maladies virales de la pintade
tribut dans un élevage traditionnel
mortalité plus faibles que ceux obte-
De plus en plus, on évoque les infec- n’ayant pas bénéficié d’une couver-
nus en liberté. Un de taux de mor-
tions liées au virus de la maladie ture vaccinale. Rappelons que la non
talité 12 % a été enregistré en milieu
de Newcastle en Afrique au Sud du disponibilité de poules couveuses et
contrôlé contre plus de 40 % enregis-
Sahara. meneuses affecte dangereusement la
tré en milieu rural sur des sujets de 0 à productivité de la pintade par une forte
6 mois d’âge (Dahouda et al., 2008a). réduction de la production de pinta-
3.2.1.1. La maladie de Newcastle
3.1.6. La prédation et les accidents deaux.
En élevage traditionnel en Afrique au
Dans le mode traditionnel d’élevage sud du Sahara, la dominante patholo- 3.2.1.2. La maladie de Gumboro
de la volaille en milieu villageois, la gique parmi les maladies virales est
prédation compte parmi les contrain- de loin la maladie de Newcastle qui Des études réalisées par rapport à
tes les plus importantes. Au Bénin, affecte la poule (Guèye, 1998). Elle cette maladie dans les élevages tra-
les prédateurs fréquemment incrimi- est à l’origine des mortalités atteignant ditionnels de volaille dans la sous-
nés dans les élevages des pintades 80-100  % des animaux dans certains région ouest africaine. En effet, une
sont : les serpents, les musaraignes, les élevages. Chez la pintade, la mani- enquête sérologique a été menée pour
chiens, les porcs, les cannes, les chats, festation de cette maladie semble être déterminer la prévalence d’anticorps
les lézards (Dahouda et al., 2007). diversement appréciée. Quelques sou- contre la maladie de Gumboro chez
En élevage traditionnel de poulet au ches lentogènes circulent dans les éle- des canards et des pintades locales éle-
Zimbabwe, les prédateurs rapportés vages de pintades en Europe (Le Coz- vés en élevage traditionnel au Nigeria.
sont les rapaces, les chats sauvages, Douin, 1992). Cette maladie a été Le test s’est révélé négatif aussi bien
diagnostiquée par Durojaiye et Adene pour les canards que pour les pintades
les chiens domestiques, les serpents et
(1988) sur la pintade locale dans le (Mai et al., 2004). En outre, dans ce
les rats (Mc Ainsh et al., 2004). Lors
système d’élevage intensif à Ibadan même pays, un test de susceptibilité
de la divagation certains oiseaux sont
au Nigéria. Plus tard, dans ce même de la pintade par rapport à la mala-
également écrasés par des véhicules.
die de Gumboro a été réalisé sur des
D’autres sont tués par des jeunes qui pays, l’apparition de foyers naturels de
pintadeaux locaux d’un mois d’âge
se livrent à la chasse de gibier à l’aide cette maladie avec des souches du type
dans une station de recherche où les
d’un instrument de fabrication artisa- vélogène a été rapportée sur la pintade
oiseaux ont bénéficié des conditions
nale (lance-pierre). locale (Haruna et al., 1993).
d’élevage meilleur à celle observées
Par ailleurs, des inoculations expéri- en milieu rural (aliment rationnée, eau
3.2. Principales pathologies mentales de deux souches cliniques de potable et chauffage…). L’inoculum a
infectieuses et parasitaires virus isolées de poules ou de pintades été administré par voie oculaire. Une
des pintades en élevage par voie oro-nasale à de jeunes pinta- légère dépression et un appétit tran-
traditionnel  deaux de quatre semaines indemnes sitoire d’une durée ne dépassant pas
d’anticorps anti-virus de Newcastle 24 heures a été observés sur 33 % des
Les conditions générales d’élevage ont démontré que, bien qu’elle soit pintadeaux inoculés. Les observations
traditionnel des pintades en milieu vil- sensible à la maladie, la pintade déve- morphométriques révèlent qu’aucune
lageois les exposent à de nombreux loppe des signes cliniques de plus fai- différence significative (p > 0,05) n’a
agents pathogènes, de nature bacté- ble intensité par rapport aux poules. été observée entre les pintadeaux du

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groupe contrôle et le groupe des infec- manifeste en aviculture traditionnelle type 1. Mais cette interaction initiale
tés. Il a été conclu que les pintades sub-saharienne. Elle a été révélée entre pathogène et cellules épithélia-
ne sont pas susceptibles à la maladie chez les poulets à travers des séropré- les à travers le processus d’attache-
de Gumboro, mais peuvent constituer valences qui varient de 5,8 % à 15 % ment demeure sommairement connue
un grand réservoir du virus de cette (Bell et al., 1990  ; Courtecuisse et (Barrow et al., 2010). Par ailleurs,
maladie pour les autres espèces de al., 1990 ; Chrysostome et al., 1995 ; il existe des plasmides de virulence
volaille élevées dans la même basse- Arbelot et al., 1997  ; Mourad et al., qui sont essentiels pour procéder à la
cour qu’elles (Onyeanusi et al., 2009). 1997). Par contre, très peu de données colonisation et ont été trouvés dans
Par ailleurs, des études de séropréva- ont été publiées sur cette salmonel- la plupart des sérotypes associés aux
lence de cette maladie, conduites sur lose chez les pintades dans les éleva- maladies systémiques (Barrow et al.,
des poulets locaux dans les élevages ges traditionnels au sud du Sahara. 2010). Les plasmides de virulence
traditionnels, ont révélé des prévalen- En effet, au Bénin, Chrysostome chez Salmonella codent pour un com-
ces de 47 % au Niger (Courtecuisse et (1993) indiquent une séroprévalence plexe protéique situé sur la paroi de
al., 1990) et de 84 % au Bénin (Dossa de 22  % de Salmonella Gallinarum/ la bactérie, qui permet à la bactérie
et al., 2005). Ces études témoignent Pullorum pour les pintades en milieu d’adhérer sur des récepteurs hydrocar-
que les poulets sont plus vulnérables villageois, sans qu’un isolement de bonnés situés à la surface de certaines
à cette maladie dans les élevages tra- ce germe n’ait été réalisé au labora- cellules (Singleton, 2005).
ditionnels. toire. Au Nigéria, il a été rapporté
que Salmonella  Gallinarum/Pullorum a) invasion : la phase intestinale
3.2.2. Maladies bactériennes est l’une des causes probables de la Après la phase d’attachement, la bac-
mortalité embryonnaire, de l’infertilité térie peut envahir les cellules épithé-
Plusieurs maladies bactériennes ont
et de la réduction de l’éclosabilité des liales. L’invasion des cellules épi-
été décrites chez la pintade, mais la
œufs de pintades (Nwagu, 1997). théliales constitue une étape cruciale
salmonellose et la colibacillose sont
En dehors du sérotype Gallinarum/ dans la pathogenèse. Au moment où
considérées comme les pathologies
Pullorum reconnu comme étant spé- la bactérie s’attache à la cellule épi-
bactériennes les plus fréquemment
cifique à la volaille, il existe d’autres théliale du caecum, elle injecte une
observées.
sérovars moins ou non spécifiques, série de protéines bactériennes dans
3.2.2.1. La salmonellose également responsables du dévelop- la cellule de l’hôte par le biais du
pement d’infections des volailles système de sécrétion de type 3 (TSS).
La salmonellose est provoquée par (oiseaux) et, de plus, impliqués dans Ces protéines sont codées par l’îlot de
une bactérie du genre Salmonella, des problèmes de santé publique via pathogénicité numéro 1 (Salmonella
une bactérie pathogène intracellu- la consommation de denrées alimen- Pathogenicity Island, SPI-1) (Zhou et
laire facultative causant des infections taires d’origine animale. Les mau- Galán, 2001). Ce système de sécré-
locale ou systémique et qui appar- vaises conditions de l’environnement, tion de type 3 est constitué d’une sorte
tient à la famille Enterobacteriaceae. l’intervention des infections virales et d’« aiguille » sur la membrane externe
Selon Grimont et Weill (2007), le bactériennes intercurrentes et le para- de la bactérie dont la fonction est d’in-
genre Salmonella comprend actuel- sitisme élevé jouent un rôle important jecter des protéines de la bactérie dans
lement 2500 sérovars appartenant à dans la sévérité de ces infections chez la cellule eucaryote (Hueck, 1998  ;
deux espèces : (i) Salmonella enterica la volaille. Galan et Collmer, 1999  ; Cornelis et
qui compte 6 sous-espèces (enterica, Van Gijsegem, 2000). L’effet prin-
salamae, arizonae, diarizonae, houte- Pathogénie de l’infection à Salmonella cipal des protéines injectées est une
nae, indica), (ii) Salmonella bongori. réorganisation du squelette de la cel-
La sous-espèce enterica comprend, à Les facteurs de virulence identifiés lule épithéliale afin de pouvoir péné-
elle seule, près de 99  % des souches chez les salmonelles sont à détermi- trer la cellule. Après ce processus, la
isolées chez l’homme et les animaux nisme chromosomique ou plasmidi-
bactérie se retrouve dans une vacuole
à sang chaud. Cette espèce a la pos- que (Grimont et al., 1994).
à l’intérieur de la cellule. Ce phéno-
sibilité d’être hébergée par un grand Colonisation de l’organisme par mène génère un environnement dans
nombre d’hôtes différents (mammifè- Salmonella lequel la bactérie peut se multiplier
res, oiseaux, hommes) et la faculté de à l’abri du système immunitaire de
survivre pendant de longues périodes En général, l’infection par la bacté- l’hôte. Les protéines codées par le
en dehors de l’hôte. rie débute par son ingestion par voie SPI-1 sont également impliquées dans
En aviculture, il existe deux types orale. Salmonella est tout à fait capa- l’attraction des cellules immunitaires
ble de survivre à l’acidité de l’esto- de l’hôte vers la paroi intestinale (Van
d’infection due à Salmonella enterica
mac et peut donc passer dans l’intestin Immerseel et al., 2002). Les macro-
subsp. Enterica  : (i) les infections
(Kwon et Ricke, 1998). Les caeca phages peuvent ingérer les bactéries
par le sérovar spécifique Gallinarum/
constituent le site le plus important qui passent à travers la muqueuse cae-
Pullorum (sans flagelle) responsable
pour la colonisation intestinale chez la cale, ce qui constitue le début de la
de la fièvre typhoïde (Carli et al.,
volaille (Desmidt et al., 1997 ; 1998). phase systémique de l’infection.
2001 ; Shivaprasad et Barrow, 2008),
Les bactéries s’attachent ensuite aux
(ii) les infections par des sérovars ubi-
cellules épithéliales. L’attachement b) invasion : la phase systémique
quistes, mobiles, impliqués surtout Les bactéries sont ingérées par les
aux cellules cibles, étape nécessaire à
dans la problématique de l’hygiène la colonisation et à la pénétration dans macrophages de la sous-muqueuse
des denrées alimentaires (Gast, 2008). les cellules, est sous la dépendance par phagocytose. Salmonella peut y
La salmonellose à d’au moins trois types d’appendices survivre et se multiplier dans les pha-
Salmonella Gallinarum/Pullorum se dont les plus communs sont les pili de gosomes. Les macrophages peuvent

29
passer dans le sang et se disséminer 3.2.2.2. La colibacillose connaître le statut de ces colibacilles
vers les organes tels que le foie et la par rapport aux pathologies obser-
rate, où ils se retrouvent en abondance La colibacillose est une infection vées.
(Barrow, 1999). La multiplication de bactérienne due à Eicherichia  coli
(E.  coli) une bactérie Gram-négative Pathogénie de l’infection à E. coli
Salmonella dans les macrophages est
sous le contrôle du système de sécré- asporulée, appartenant aussi à la a) colonisation de l’organisme par
tion de type  3 (TSS) codé par l’îlot famille Enterobacteriaceae. E.  coli, E. coli
de pathogénicité  2 (SPI-2). Ce TSS peut pousser en aérobie ou en anaé-
robie. Contrairement aux mammi- La contamination se fait par voie res-
SPI-2 a également la structure d’une piratoire à partir des fientes séchées en
fères, E.  coli provoque peu d’enté-
« aiguille » par laquelle des protéines suspension. Les poussières pénètrent
rite chez les oiseaux. Les colibacilles
de la bactérie sont injectées à travers dans les voies respiratoires jusqu’aux
réputées pathogènes sont des hôtes
la membrane de la vacuole de pha- sacs aériens dont elles traversent la
normaux du tube digestif aviaire qui
gocytose (Hensel, 2000). Ces pro- paroi et se disséminent ensuite via
s’installent sur des lésions préexis-
téines vont inhiber la fusion entre la la circulation sanguine dans plusieurs
tantes qui colonisent l’appareil res-
vacuole contenant des Salmonella et le organes internes causant ainsi une coli-
piratoire affaibli par une atmosphère
lysosome (qui contient des substances bacillose systémique fatale pour les
viciée, des poussières d’élevage, des
toxiques pour la bactérie). Ainsi le ter- animaux (Dho-Moulin et Fairbrother,
agents biologiques comme le virus
rain reste favorable à la multiplication de la bronchite infectieuse, le virus 1999 ; Barnes et al., 2008). Des étu-
des bactéries. de la maladie de Newcastle, le virus des ont montré que les sérotypes O1,
c) polysacharide capsulaire de la maladie de Gumboro et/ou O2, O78 pathogènes aviaires reconnus
Mycoplasmagallisepticum (Villate, et fréquemment isolées. Il existe aussi
L’antigène  Vi (Typhi, Paratyphi  c, d’autres sérotypes qui sont représentés
Dublin) est un polysacharide capsu- 2001 ; Nakamura et al., 1992). Ces sou-
ches d’E. coli, désignées par le terme de manière significative  : O8, O15,
laire protégeant les bactéries de l’ac- O18, O35, O88, O109, O115 et O116
tion opsonisante du complément. « Avian Pathogenic E. coli (APEC) »,
se disséminent ensuite dans plusieurs (Dho-Moulin et al., 1990  ; Blanco et
d) lipo-polysaccharide organes internes et causent la coliba- al., 1997 ; Dho-Moulin et Fairbrother,
cillose caractérisée par une infection 1999 ; Barnes et al., 2008).
L’antigène  O joue un rôle important
en protégeant les bactéries du sys- systémique et fatale (La Ragione et Plusieurs facteurs sont à l’origine de la
tème du complément par inhibition Woodward, 2002 ; Barnes et al., 2008). virulence des souches APEC. Parmi
de la fixation du complexe d’attaque L’intervention unique du colibacille ceux-ci on peut citer, les adhésines-
des membranes dans les membranes en pathologie aviaire est rare et n’est fimbriaires ou afimbriaires.
bactériennes. Les mutants dépour- le fait que de souches très virulentes
Des études ont été réalisées essentiel-
vus d’antigène  O (mutant «  rough  ») (Villate, 2001).
lement sur les fimbriae de type 1 et de
sont avirulents ou moins virulents. Le Très peu de colibacilles (10 % à 15 %) type P. In vivo, les fimbriae de type 1
lipide  A ou endotoxine est indirec- de la flore normale du tube digestif des sont exprimés surtout dans la trachée,
tement responsable de la fièvre, de oiseaux sont réputés pathogènes. Ces les poumons et les sacs aériens. Leur
l’anorexie, de l’abattement et du choc souches sont caractérisées par l’appar- expression ne fut jamais observée
septique, observés lors des septicé- tenance à un nombre restreint de séro- dans d’autres organes ni dans le sang
mies, en provoquant la libération de types et par la production de propriétés (Dozois et al., 1994). Le rôle des fim-
cytokines par les macrophages. spécifiques de virulence (Dho-Moulin briae du type P reste encore à définir.
e) synthèse des toxines et Fairbrother, 1999). Selon Dozois et collaborateurs (1992),
La plupart des espèces aviaires sont la présence des fimbriae de type P est
En dehors de l’endotoxine, les salmo-
susceptibles à la colibacillose. Les significativement plus fréquente chez
nelles peuvent synthétiser une cyto-
signes cliniques sont souvent rappor- les souches isolées de poulets septicé-
toxine thermolabile de 26 kda identi-
tés sur les poulets, les dindons et les miques que chez des souches isolées
fiée chez les sérotypes Choleraesuis,
canards. Des infections naturelles ont de poulets sains.
Enteritidis, Typhi, Typhimurium et une
entérotoxine thermolabile identifiée aussi été rapportées sur les cailles, Il existe aussi une adhésine afimbriaire
chez les sérotypes Typhi, Typhimurium, les faisans, les pigeons, les pintades dénommée hémagglutinin thermo-
Saint  Paul apparentée immunologi- (Barnes et al., 2008). Les jeunes sensible (Tsh). Il a été montré que le
oiseaux sont plus fréquemment affec- gène tsh d’une souche APEC de poulet
quement et fonctionnellement à la
tés et la sévérité de la maladie est plus est localisé sur un plasmide et associé
toxine cholérique de Vibriocholereae
importante chez ces jeunes sujets. préférentiellement à ces souches alors
et à la toxine  LT de Escherichia coli
(Euzébi, 1997). À ce jour cependant, la colibacillose qu’il ne se retrouve pas chez des sou-
en aviculture villageoise n’a pas été ches d’E.  coli isolées de fèces d’ani-
f) Système de captation du fer maux sains (Provence et Curtiss, 1994).
décrite concrètement. Même si des
Le fer est un élément indispensable à la isolements ont été réalisés à partir Selon Dozois et collaborateurs (2000),
multiplication des salmonelles. Elles d’une proportion importante de pin- l’hémagglutinine peut contribuer au
synthétisent des systèmes de captation tadeaux morts dans les élevages villa- développement des lésions dans les
de fer ou sidérophores, leur permet- geois respectivement au Burkina Faso sacs aériens, mais n’est pas nécessaire
tant d’entrer en compétition avec la (24  %) et au Bénin (33  %) (Bessin à la bactérie pour coloniser l’ensemble
transférine (fer dans le sérum), la lac- et al., 1998  ; Boko et al., 2011), les des organes internes de l’animal et pour
toferrine (fer dans les sécrétions) ou sérotypages et les pathotypages molé- créer des lésions de péricardite, périhé-
l’ovatransferrine (fer dans les œufs). culaires restent à effectuer pour mieux patite et induire de la septicémie.

30
Des études menées par Stordeur et saines indiquent des prévalences de dans une étude réalisée sur les oiseaux
collaborateurs (2002) ont permis de 96 % de nématodes et de 20 % de ces- de la basse cour dans le nord-ouest
mettre en évidence la présence de todes par inventaire du parasitisme du du Bénin. Par aillleurs, dans la sous
gènes codant pour d’autres adhésines tube digestif et de la trachée, Salifou et région, une étude similaire a été réa-
fimbriaires Sfa (F17), ou afimbriaires collaborateurs (2003) et de 88 % pour lisée au Burkina Faso sur les parasites
(Afa8) qui jusque là étaient observées Ascaris sp et 74  % pour Syngamus externes de poulets, pintade, dindons
chez les mammifères (Mainil et al., sp par examen coprologique (Boko, en élevage traditionnel a révélé une
1997  ; 2000). Toutefois, le rôle de 2004). Dans les élevages villageois de infestation non seulement sur pou-
ces adhésines F17 et afa8 n’a pas été pintades, des associations d’infesta- lets mais également des pintades par
élucidé (Stordeur et al., 2004). tions par les helminthes sont de règle : Argas  persicus (Hien et al., 2011).
b) résistance au sérum « ascaris–capilaria » (14 %) et « asca- Au Sénégal, une étude a révélé la
ris-syngamus » (31 %) (Chrysostome, présence des larves d’Argas  persicus
Différentes structures bactériennes 1997  ; Boko et al., 2011). De telles durant toutes les saisons de l’année
comme la capsule, le lipopolysaccha- prévalences de ces parasites dans le sur les poulets en élevage traditionnel
ride, certaines protéines de la mem- tractus digestif des volailles créent villageois (Guèye et al., 2004). Ces
brane externe des souches APEC, une concurrence au niveau des nutri- données témoignent de la circulation
régulent la résistance à l’effet bacté- ments assimilables par les volailles et des ectoparasites ci-dessus cités dans
ricide du complément dans le sérum les parasites qui cherchent à survivre. les élevages traditionnels de la pintade
en empêchant le dépôt du complexe Ces prévalences extrêmement élevées dans ces pays respectifs. Ces ecto-
d’attaque membranaire dans la mem- seraient liées aux modes d’élevage parasites exercent une action méca-
brane externe. tels que décrits plus haut, dans les- nique qui se traduit par les irritations
f) aérobactine quels les éleveurs investissent très peu produites par ceux-ci et qui peuvent
pour les soins aux animaux et n’as- empêcher la volaille de s’alimenter
La plupart des souches APEC
surent presque pas le nettoyage des normalement et, donc, être à l’origine
(73-98 %) possède le système d’acqui-
poulaillers dans lesquels poulets et des retards de croissance dans les éle-
sition du fer appelé aérobactine, alors
pintades excrètent les matières fécales vages. Ceci montre que les ectopara-
que les souches non pathogènes le pro-
au quotidien. Dans cette atmosphère, sites peuvent constituer une menace
duisent moins fréquemment (Lafont et
la re-infestation des animaux parta- permanente pour ce type d’élevage.
al., 1987 ; Emery et al., 1992). Le rôle
geant le même habitat la nuit serait Il importe de procéder à des contrôles
principal de ce système serait de per-
une évidence permanente. permettant d’apprécier la prévalence
mettre aux bactéries de se multiplier
Il est à noter qu’en dehors des helmin- de ceux-ci quitte à réaliser des trai-
dans le sang ou les organes autres que
tements adéquats pour soulager les
l’intestin (Wooley et al., 2000). thes, il y a une présence des ookystes
animaux et leur permettre d’exprimer
coccidiens dans les ceca, et mis en évi-
g) les toxines d’E. coli au mieux leur performance dans ce
dence par la coprologie. Il est cepen-
Les APEC tendent à être moins toxino- système d’élevage.
dant souvent difficile de mesurer l’in-
gènes que les E. coli pathogènes pour cidence de cette protozoose d’autant
les mammifères (Blanco et al., 1997). plus que dans la plupart des cas, elle 4. CONCLUSION
Les toxines classiques d’E.  coli ne est associée à d’autres maladies. Une
semblent donc jouer aucun rôle dans la étude réalisée dans les élevages tra- Le développement de l’élevage de
pathogénie des souches APEC. ditionnels de pintade au Bénin a per- la volaille locale (poulet et pintade)
mis d’obtenir une prévalence de 32 % maintenue dans le mode de produc-
3.2.3. Maladies parasitaires tion traditionnel extensif en Afrique
d’ookyste coccidiens (Boko, 2004).
L’importance des maladies parasitai- Une prévalence de 38 % de ce parasite subsaharienne connaît de nombreu-
res en élevage de volaille en milieu a été rapportée par Sylla et collabo- ses contraintes qui contribuent à une
villageois est souvent négligée, alors rateurs (2011) dans son étude réali- faible productivité. Ces contraintes
qu’elles contribuent tout au moins sée sur les poulets et les pintades en sont d’ordre sanitaire et technique (ali-
indirectement dans la baisse de la pro- élevage traditionnels au Mali. Ces mentation, mode d’élevage, hygiène).
ductivité des oiseaux. différentes valeurs indiquées montrent Bien qu’à des degrés différents du
que, négliger ce parasitisme serait une poulet, la pintade est aussi sensible
3.2.3.1. Les parasites internes (endo- erreur dans l’élevage. à de nombreuses pathologies d’une
parasites) façon générale : (i) les maladies vira-
3.2.3.2. Les parasites externes (ecto- les (la maladie de Newcastle), (ii) les
Les helminthes sont les plus impor- parasites) maladies bactériennes (la salmonellose
tants et les plus communs endopara- et la colibacillose), (iii) les helminthes
sites chez la volaille en divagation, Chez les volailles en divagation, on gastro-intestinaux et (iv) les parasites
spécialement les nématodes et les ces- peut observer des poux, des acariens externes. En Afrique sub-saharienne,
todes. Les résultats des examens hel- et des tiques. Une étude conduite au très peu de données de terrain sont dis-
minthologiques réalisés après autop- nord–est du Bénin par Salifou et colla- ponibles sur ces différentes maladies.
sie de poulets élevés selon le mode borateurs (2004) a permis d’enregistrer Des études plus poussées méritent
d’élevage en divagation indiquent des des prévalences de 63 % pour Goniodes donc d’être entreprises pour compléter
prévalences de 36  % pour Ascaridia meleagridis et Lipeuruscaponis (poux) les relativement maigres connaissan-
galliet de 46 % pour Raillietina tetra- et de 30 % de Hyalommasp (acariens). ces actuelles et pour construire les
gona en Ethiopie (Eshetu et al., 2001). Trois ans plus tard, la présence de ces bases d’une meilleure connaissance
Des études réalisées au Bénin sur des parasites a été révélée sur les pintades afin d’améliorer les performances de
pintades locales adultes apparemment par Salifou et collaborateurs (2007) production des pintades.

31
REMERCIEMENTS  Summary chickens than guinea fowl.
Au terme de ce travail nous adressons Constraints against rural poultry Salmonella Gallinarum seropre-
nos reconnaissances à l’Etat béninois (chickens, and guinea fowl) in valence reached 5,8 to 22,3%
ainsi que l’Agence universitaire de sub-Saharan scavenging bree- in both species. This suggests
la Francophonie à travers son pro- ding were reviewed. In the the presence of this strain in rural
gramme Horizon francophone pour both species, lower productivity breeding, although the preva-
leur soutien financier. Nos reconnais- lence was lower than the values
is associated to technical and
sances vont également à l’endroit du observed in the same exotic spe-
sanitary constraints. Guinea fowl
Dr Vandenput Sandrine, Responsable
breeding is intimately depending cies. The importance of parasitic
scientifique de l’Antenne vétérinaire
de la Bibliothèque des Sciences de on poultry breeding in the sca- infestations was also reported.
la Vie (Université de Liège) pour son venging system in the area. In order to increase productivity
aide lors nos recherches bibliographi- On a sanitary point of view, col- in rural poultries, feed impro-
ques. libacilosis, salmonellosis and vement, hygienic and sanitary
Newcastle have been reported. preventive program have to be
Newcastle disease most affects applied.

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