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Introduction

La pêche joue un rôle socio-économique considérable au Sénégal, à l’image de la plupart des


pays à vocation maritime. Il constitue le premier secteur de l’économie nationale en tant que
principal pourvoyeur de devises étrangères (environ 200 milliards de FCFA1 de recettes
générées par an, soit 30% des recettes totales d’exportation), d’emplois (environ 600.000
personnes, soit 15% de la population totale active) et de protéines animales (satisfaction de
75% des besoins de la population nationale). Ces performances économiques et sociales sont
dues en grande partie à la dynamique du sous-secteur de la pêche artisanale qui est à l’origine
de plus de 80% de la production nationale (350.000 tonnes). Ce sous-secteur s’est
considérablement développé dans les années 70 marquées par le déclin de l’agriculture suite à
des conditions climatiques défavorables, et par un important soutien public à travers
l’adoption d’instruments économiques dans la gestion des pêcheries sénégalaises comme la
détaxe sur les engins de pêche, la péréquation sur le carburant utilisé par les pirogues, l’octroi
de crédits pour l’équipement et la modernisation des outils de production. Cette réussite du
secteur de la pêche est cependant compromise par les nombreux défis environnementaux,
technologiques, économiques. notre étude s articules sur ses points :

 Importance socio - économique de la pêché Au Sénégal


 Les Problèmes de la Pêchés au Sénégal
 Solution face aux problèmes de la pêche

I ) Importance socio - économique de la pêché Au Sénégal

Le poisson représente une importante source de protéines animales pour les populations
sénégalaises. En raison du déclin de l’agriculture et de l’élevage, pourvoyeurs traditionnels de
protéines végétales et animales, la pêche constitue une composante essentielle de la politique
de l’État en matière de sécurité alimentaire. Ce secteur permet de couvrir une part importante
des besoins en protéines animales des populations et à des prix relativement bas. Dans toutes
les régions du Sénégal (à l’exception de Tambacounda), la part du poisson dans la
consommation de protéines animales est supérieure à 75 %. La pêche occupe une place
prépondérante dans la politique publique de création d’emplois. Elle génère aujourd’hui près
de 600000 emplois. contribuant ainsi largement à la résorption du chômage. Par ailleurs, les
autorités accordent un intérêt particulier au secteur de la pêche en vue de restaurer l’équilibre
de la balance commerciale. Depuis 1986, le secteur occupe le premier poste des exportations
devant les produits arachidiers et les phosphates combinés et assure plus du quart de la valeur
des ventes à l’étranger. Pour un chiffre d’affaires global estimée à 154 milliards francs CFA
en 2015. La filière pêche contribue aussi aux recettes de l’Etat à travers les différents accords.
En sus des redevances perçues, les accords de pêche donnent lieu à une série de contreparties
économiques, commerciales et techniques.A cela s’ajoutent les redevances perçues lors de
l’octroi de licence de pêche aux bateaux, les amendes occasionnées par les infractions à la
réglementation et les taxes parafiscales.

 LA PECHE ARTISANALE
La pêche artisanale, principal fournisseur de produits halieutiques, tant pour l’exportation vers
les marchés internationaux que pour les marchés régionaux et locaux, est d’un apport notoire
dans la quête de la sécurité alimentaire au Sénégal. En2015, il a été dénombré dans ce secteur
53 101 pêcheurs . Les mises à terre de la pêche artisanale, principalement destinées à
l’approvisionnement du marché intérieur sont composés de poissons, de crustacés et de
mollusques . En 2015, la valeur des débarquements est estimée à près de 111 milliards FCFA.
L’analyse des débarquements de la pêche artisanale au cours des dernières années montre une
évolution irrégulière. Après avoir atteint 405 974 tonnes en 2012, les quantités débarquées ont
chuté sur la période 2013-2014. Par la suite, une reprise a été enregistrée en 2015 avec 383
222 tonnes.
 LA PECHE INDUSTRIELLE
La pêche industrielle fournit 11,0% des mises à terre de la pêche maritime. Elle se pratique
sous trois formes : la pêche chalutière, la pêche thonière et la pêche sardinière.Les
débarquements réalisés par ce segment de la pêche se sont établis à 52 454 tonnes en 2014.
La pêche chalutière : elle fournit 74,5% des débarquements de la pêche industrielle. Le
volume des captures est passé de 46 650 tonnes en 2014 à 35326 tonnes en 2015. La valeur
commerciale estimée de sa production (38,7 milliards .)
La pêche thonière : elle occupe la deuxième place avec 24,6% des mises à terre de la pêche
industrielle. Avec ses 11 657 tonnes de débarquement en 2014 elle a ainsi généré une valeur
commerciale de 4,8 milliards francs CFA.
La pêche sardinière : ses débarquements sont particulièrement faibles 461 tonnes.
II ) Les problèmes de la pêchés au Sénégal.
Surexploitées par l'industrie de la pêche, les ressources halieutiques Au Sénégal sont en
danger. Le niveau de prélèvement actuel est supérieur à la capacité de reconstitutions de
certaines espèces. Si requins et autres raies sont en danger, l'espèce emblématique de cette
problématique reste le thiof (mérou en wolof). Certains pêcheurs utilisent des filets de moins
de deux millimètres, qu'ils mettent dans des filets légaux histoire de passer inaperçus... Avec
des mailles aussi fines, même le sable à du mal à passer, alors imaginez les petits poissons .
D'autres ont une licence en Guinée Bissau et en Mauritanie, et profitent du trajet entre les
eaux territoriales des deux pays pour pécher dans les zones qui leurs sont interdites, quasi
impunément au vu de la difficulté des contrôles. L’absence d’option claire, depuis le plan
directeur de la pêche de 1998, entre la satisfaction des besoins locaux et les exportations des
produits bruts, n’est pas sans conséquence pour la sécurité alimentaire. Les gestionnaires
veulent de l’argent frais pour les caisses de l’État. Les opérateurs privés de tous bords,
nationaux et expatriés, rivalisent pour un accès prioritaire aux produits. Les pêcheurs
nationaux et étrangers se font une concurrence sur la ressource, accentuant la surpêche et
hypothéquant la durabilité de cette ressource. La compétition entre le marché local et les
usines d’exportations occasionne l’augmentation des prix au débarquement et oriente l’offre
vers les usines au détriment du marché national, raréfie les matières premières dans les sites
de transformation artisanale, qui occupent en majorité des femmes. Cet impact menace
sérieusement l’existence de cette activité et diminue sa forte contribution à la sécurité
alimentaire. C’est au moment justement où les acteurs réfléchissent à des mesures hardies
pour mieux profiter de nos ressources que des bateaux pélagiques russes, ukrainiens et de
Bélize sont signalés en train de pêcher illégalement dans les eaux sénégalaises
D’ailleurs deux bateaux russes “Oleg Naydenov“ et ”le Capitaine Bogomolov”, ont été surpris
par un avion Bréguet Atlantique français dans le cadre de l’appui à la surveillance, avec à son
bord un inspecteur et des observateurs sénégalais de la direction de la surveillance. Celui-ci a
transmis la position et les photos à la marine sénégalaise qui, bénéficiant du droit de poursuite
adopté par les pays de la Commission Sous-régionale des Pêches, a arraisonné le bateau dans
la zone commune de Guinée Bissau et du Sénégal. Deux autres bateaux ukrainiens ont caché
leur nom et ont pris la fuite. Le gouvernement bissau-guinéen, qui a accordé des licences à ces
bateaux, se plaint de la non-coopération du Sénégal qui a mené des opérations militaires sans
se référer à lui (selon la presse de Bissau et du Sénégal). La Russie aussi se plaint, arguant que
les bateaux de ses ressortissants bénéficient d’une licence avec le gouvernement bissau
guinéen
Cette situation a frôlé les incidents diplomatiques entre les trois pays et chacun utilise ses
canaux pour communiquer et donner sa version sur la question. 

III ) Solution face aux problèmes de la pêche


en pêche artisanale par : la réalisation d’infrastructures valorisant la production tout en
améliorant les conditions de travail, d’hygiène et de qualité (quais de débarquement,
aménagement de routes et pistes, aires de transformation, ….); l’amélioration des conditions
de transformation et de commercialisation des produits (hygiène, qualité, réduction des pertes)
; l’amélioration des conditions de vie et de travail dans les centres de pêche (infrastructures
sociales, sécurité en mer) ; l’amélioration des capacités organisationnelles des opérateurs
économiques de la filière par un appui technique et financier des structures créées au sein de
la profession ; la mise en place d’une politique commune de gestion des infrastructures de
pêche (désengagement de l’Etat mais soutien conceptuel et opérationnel à des instances
paritaires de gestion).

en pêche industrielle par: l’amélioration de l’environnement de travail des entreprises de


pêche ; l’encouragement à l’amélioration de la productivité et à la création de valeur ajoutée
des produits à l’exportation (sans effort de pêche supplémentaire sur la ressource mais par
adaptation de la capacité de traitement à la disponibilité réelle de la ressource) ; l’incitation à
une meilleure diversification des produits (programmes de valorisation et d’innovation
technologique) ; la poursuite de l’amélioration du niveau de traitement et de la qualité des
produits.

Pour l’administration des pêches: la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire
conforme au développement du secteur; à la recherche d’une plus grande efficience des
services offerts par l’administration des pêches (évaluation de la performance des structures,
suivi d’une restructuration interne tenant compte du nouveau type de rapport à établir entre
l’Etat et ses partenaires); à la poursuite de la politique de libéralisation et de désengagement et
de désengagement des structures marchandes; au renforcement des capacités de
l’Observatoire Economique des Pêches en matière d’analyse technico-économique, de suivi et
de gestion de l’interface entre l’administration des pêches et la profession.

Pour le secteur professionnel : l’encouragement de l’émergence de structures communes de


concertation, notamment au sein d’une interprofession; la mise en place de financements
adaptés aux activités de pêche artisanale et industrielle; l’assainissement du secteur pour
garantir une meilleure synergie entre la production et les sociétés existantes.

Conclusion
Malgré son importance économique, sociale et culturelle, la pêche maritime sénégalaise,
artisanale comme industrielle est en perte de vitesse en partie liée à une baisse de productivité.
Les conséquences d’une telle situation, allant entres autres, de la perte d’emploi et de revenu à
la baisse des recettes d’exportation, en appellent à des changements dans les modes de gestion
afin de créer les conditions de nouveaux gains de productivité et relever ainsi le défi de la
gestion durable des ressources halieutiques et le maintien des stocks à des niveaux
biologiquement viables et économiquement rentables. Il reste alors à poursuivre les jalons
posés par la LPS/PA 2008-2013 visant à redynamiser le secteur.

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