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CEJM/A-

LEBONCOIN : HISTOIRE D’UN SUCCÈS

DOSSIER ÉTUDIANT - QUESTIONNEMENT


Alors que le Web offrait la possibilité d’acheter des biens partout dans le monde, Leboncoin prend le
contrepied de cette tendance en prenant le pari de la proximité.
Depuis sa création en 2006, Leboncoin est devenu le 1er site de vente entre particuliers en France.
Le site est simple mais fonctionnel, sans formalités d’inscription côté acheteur. Et surtout, le site est gra-
tuit pour les particuliers, acheteurs ou vendeurs.
Leboncoin n’offre pas à ses débuts le paiement en ligne. Du coup, les gens se rencontrent, discutent.
C’est ce qui fait l’âme du BonCoin : les offreurs et les demandeurs n’habitent en général pas loin… Le-
boncoin estime qu’il a permis 73 millions de rencontres grâce à son site.

Leboncoin s’inscrit également dans des valeurs partagées par les dirigeants notamment une consomma-
tion responsable et solidaire. Selon le rapport RSE 2017 du groupe, ce sont 32 millions de biens qui ont
évité la poubelle grâce à l’activité de la plateforme et 8 millions de tonnes de Co2 économisées, l’équi-
valent de 3 ans sans circulation à Paris….
Leboncoin a réalisé un chiffre d’affaires en 2018 de 307 millions d’euros pour un résultat net de 73,5
millions d’euros

Partie 1- Comment le diagnostic éclaire-t-il les choix stratégiques de l’entreprise ?

L’influence du numérique sur les réflexions stratégiques de l’entreprise (Annexes 1 à 4)

1- Indiquez quelle est l’activité de l’entreprise Leboncoin puis présentez le concept du site.
2- Décrivez le modèle économique1 choisi par l’entreprise Leboncoin puis montrez l’importance de l’
« effet de réseau » pour cette start-up à ses débuts.
3- Montrez que l’entreprise Leboncoin est bien un acteur de l’économie collaborative.
4- Expliquez pourquoi l’économie collaborative relève de « pratiques désintermédiées ».

Le diagnostic stratégique externe (Annexes 1 à 5 - Ressources 1 et 2)

5- Procédez à un diagnostic structuré des opportunités de l’environnement de l’entreprise Leboncoin.


6- Identifiez les forces concurrentielles présentes sur le secteur d’activité des petites annonces en ligne
lors du lancement de l’entreprise Leboncoin. Mettez en évidence l’attractivité de ce secteur d’activité
en France en 2006.

La prise en compte des ressources internes (Annexes 1 à 7 - Ressources 3 à 4)

7- L’entreprise Leboncoin se lance dans les annonces d’emploi dès 2012. Selon vous, ce choix straté-
gique relève-t-il d’une stratégie émergente ou délibérée ? Justifiez votre réponse.

1
Thème 4 : Le modèle économique ou “business model” est la manière dont l'entreprise génère ou va générer une rentabilité.

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En 2017, Leboncoin est devenu un acteur majeur de l’emploi en France. 2 400 offres d’emploi
sont postées par jour et 50 000 entreprises ont déposé une offre sur le site. Leboncoin touche
principalement les « non-cadres » qui représentent la quasi-totalité des offres. Les cadres repré-
sentent malgré tout un tiers de l’audience du site même s’ils ne fréquentent pas sa rubrique em-
ploi.
Antoine Jouteau, PDG du groupe, souhaite alors saisir de nouvelles opportunités. Le marché de
l’emploi des cadres est spécifique car les deux tiers d’entre eux sont en veille passive : ils sont à
l’écoute du marché mais sans faire aucune action. Cette catégorie utilise également beaucoup le
smartphone. Son taux de chômage reste faible en 2017, de l’ordre de 4% mais c’est un marché
rémunérateur du fait du coût des dépôts d’annonces par les recruteurs.

8- Expliquez pourquoi l’entreprise Leboncoin pourra développer le marché de l’emploi des


cadres.
9- Parmi les compétences de l’entreprise Leboncoin, repérez celles qui constituent une source
d’avantage concurrentiel.

Annexes

Annexe 1 : Comment Le Bon Coin est devenu le site français le plus bankable

Il n’est pourtant pas très beau, et il ne promet pas monts et merveilles. Mais sous ses faux airs de
modestie, Le Bon Coin est une grosse machine, qui a révolutionné notre rapport au web, à l’éco-
nomie collaborative, et à la consommation. (…)
Tout commence en 1996 par une toute petite idée, dans une toute petite ville suédoise. (…) Henrik
Nordström, un ingénieur informatique de 44 ans crée Blocket. Ce site permet aux habitants de la
région de Skåne, au Sud du pays, d’acheter et de vendre des objets à leurs voisins.
En l’espace de trois ans, Blocket devient un véritable réseau étendu sur tout le territoire. Le groupe
de médias suédois Schibsted (qui possède notamment le journal 20 Minutes) flaire le succès. En
2003, il rachète le site à Henrik Nordström pour la modique somme de 19 millions d’euros. (…)

La recette du succès
Recruté chez Vivendi en 2005, Olivier Aizac est chargé par Schibsted de développer la version
française de Blocket. (…). “On est parti du modèle suédois, mais on a fait quelques ajuste-
ments, se souvient-il. Le nom devait porter cette notion d’accessibilité. C’est aussi dans cette op-
tique qu’on a décidé d’enlever le portail d’inscription. (…) C’est la magie du concept. Permettre
aux gens d’acheter et vendre gratuitement, près de chez eux, sans inscription, c’était précurseur.
Je connais peu de personnes qui auraient misé un billet sur cette idée.”

(…) Le Bon Coin pèse aujourd’hui près de 180 millions d’euros, et se paye Iggy Pop pour jouer
dans ses spots de pub.
Près d’un million d’annonces sont déposées chaque jour. Le site fait partie des plus visités de
France, aux côtés des Facebook, YouTube, et autres Google. Son succès n’est pas sans rappeler
ceux de la Silicon Valley (version miniature). (…)
(…) Après avoir révolutionné les marchés de l’immobilier et de l’automobile entres autres, le site
est en passe de devenir le plus fréquenté en matière de recherche d’emploi. (….) le site de petites
annonces reste pragmatique: “Il met tout simplement en relation recruteur et candidat. C’est
simple, c’est local c’est direct. C’est accessible à n’importe quel usager”, analyse Antoine Jouteau.

Comme souvent sur le web, les utilisateurs eux-mêmes ont détourné la plateforme. “ On a créé la
catégorie ‘recherche d’emploi’ en 2012 suite à l’augmentation de la demande. En quatre ans elle
est passée de 30 000 à trois millions de visiteurs par mois. Cela montre qu’il y a un réel be-
soin” explique le patron du BonCoin qui se félicite d’encourager les TPE et PME. “On a fait émer-
ger de nouvelles offres. Celles de chefs d’entreprises qui n’ont pas le temps de chercher des can-
didats. Aujourd’hui ils postent une annonce sur le site, ça ne leur prend que deux minutes.”

Source : https://www.lesinrocks.com/2016/09/25/actualite/actualite/coin-devenu-site-francais-plus-bankable/

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Annexe 2 : Entretien avec Olivier Aizac

Cet entretien réalisé avec le directeur général de Le bon coin Olivier Aizac a été réalisé en octobre
2011. (par Jonathan Lascar et Julien Konczaty).

Comment Leboncoin, site gratuit, gagne-t-il de l'argent ?Olivier Aizac : La question que nous nous
sommes posée au début était de trouver comment apporter au grand public un service efficace pour
vendre et acheter avec un modèle économique plus compétitif que celui de nos concurrents. Lorsque
nous avons lancé le site en 2006, le marché de la petite annonce était déjà assez structuré en France
avec un acteur généraliste de référence, eBay, des spécialistes dans chaque catégorie, SeLoger ou PAP
en immobilier, La Centrale pour l'automobile... Si nous pensions initialement gagner notre vie comme les
acteurs référents du marché grâce aux frais d'insertion, le succès du site nous a amené à repenser notre
modèle économique. L'audience du site a complètement explosé. Nous nous sommes retrouvés plus
gros qu'eBay. Notre place dans le top 10 des sites français les plus visités nous a fait migrer vers un mo-
dèle alliant revenus publicitaires et revenus freemium. Aujourd'hui, l'économie du site repose sur trois
pieds : la publicité, les services aux professionnels, et les options de visibilité.

J.L / J.K : Les services aux professionnels ?


O.A : Nous avons adapté nos solutions aux besoins spécifiques des professionnels afin de simplifier
l'usage qu'ils avaient du site. Nous mettons notamment à leur disposition des outils de diffusion automa-
tique des annonces. Un particulier qui vend sa voiture peut poster son annonce. Un professionnel qui en
a 50 a besoin de solutions facilitatrices. C'est ce que nous avons développé. C'est du temps réel sur des
imports automatiques. Nous vendons de l'efficacité et de la simplification pour les utilisateurs.

J.L / J.K : Quel est le prix d'un service pour un pro ?


O.A : Ce sont des abonnements en fonction du volume d'annonces. Entre un concessionnaire et un ré-
seau national, nos services sont très différents. Nos tarifs également. Le panier moyen d'un "pro" est aux
alentours de 1 000 euros par an.

(….) J.L / J.K : D'où vient le nom Leboncoin ?


O.A : Choisir un nom, c'est extrêmement compliqué. Nous voulions un nom différenciant, qui ait une per-
sonnalité et qui soit positif. Le nom de code au début était Chez Georgette, pour la proximité et la chaleur
humaine qu'il évoque (…) mais qui est certainement un très mauvais nom de domaine. Au final, ce sont
les internautes qui ont choisi le nom parmi les différentes options (…) Leboncoin, c'est une marque posi-
tive, sympathique, et qui parle beaucoup de proximité. Sans doute un des éléments importants du suc-
cès du site. (…)

J.L / J.K : Leboncoin est rentable aujourd'hui ?


O.A : Oui. Depuis la première année où on fait du chiffre d'affaires, en 2008.
Source : https://www.journaldunet.com/web-tech/start-up/1100336-entrepreneur-du-web-les-grandes-reussites-francaises/1100340-
leboncoin

Annexe 3 : Pourcentage de la population française ayant vendu en ligne des biens ou des
services en France entre 2007 et 2017

Source : Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie

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Annexe 4 : L’économie collaborative

« À partir de 2007-2008, ces nouvelles pratiques désintermédiées et fondées sur l'accès à


l'usage plutôt qu'au produit, ont prospéré sur fond de crise économique, favorisées par le dé -
ploiement d'Internet et la généralisation des smartphones. (…) Troc, revente ou don d'objets,
accès à l'usage de biens durables (véhicule, logement, perceuse...), services à la demande (…),
sans oublier le financement participatif, l'enseignement ouvert en ligne (…) les pratiques ratta -
chées à l'économie collaborative - appelée outre-Atlantique sharing economy, ou économie du
partage - sont protéiformes. »
Source : https://www.latribune.fr/economie/france/vers-un-nouvel-age-d-or-pour-l-economie-
collaborative-478397.html
Les technologies numériques ont eu un impact déterminant dans l’essor de l’économie collabora-
tive. La crise économique et financière de 2007-2008 a aussi contribué à son développement, les
particuliers étant à la recherche d’économies et de revenus complémentaires. (…) Enfin, l’écono-
mie collaborative répond à des phénomènes de sous-utilisation de biens et d’infrastructures en
favorisant l’usage des biens plutôt que leur possession.
Source : https://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/rub1859/economie-collaborative-nouveau-modele-socio-economique.html

Annexe 5 : Les sites de petites annonces dans la course au succès, année 2007
(…) Selon une étude du Fevad, 48 % des internautes déclarent avoir utilisé des sites de C to C en
2006. L'e-commerce offre de belles perspectives de croissance. Il est lié à l’accès au Web de la
population française, actuellement inférieur à 60 % en France.

Qui sont les acteurs ?

« La Centrale » spécialiste de l’automobile d’occasion, PAP (« Particulier à Particulier ») centré sur


l’immobilier, « Paru-vendu » plus généraliste ont tous trois ont un point commun : ils détiennent
également des journaux papiers de petites annonces, dont la diffusion baisse de manière continue.
Mais de nouveaux acteurs, présents seulement sur le web, émergent : Annoncesjaunes.fr lancé
début 2007 propose un modèle économique d’abonnement illimité à tarif unique, Vivastreet, site
généraliste propose en plus une rubrique rencontres, moins modérée que celle de Meetic.
Car l’innovation reste de mise sur la Web : SeLoger.com propose désormais la géolocalisation de
ses biens. Dernière avancée, encore marginale en France : il est désormais possible d’être infor-
mé sur son mobile des dernières annonces publiées.
(…)
Source : d’après l’article publié sur le site https://www.ecommercemag.fr/E-commerce/Article/Les-sites-de-petites-annonces-dans-la-
course-au-succes-18340-1.htm

Annexe 6 : L’écosystème Leboncoin

Source : rapport RSE 2017

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Annexe 7 : assurer une politique de sécu- marié de Mme Dupont ainsi que le prix mis 3
rité et de confiance ans plus tard dans l’achat du landau, bref une
data gigantesque fourmillant de données sur
Faciliter l’utilisation du service ses utilisateurs. Grâce à l’intelligence artifi-
Peu importe que le site soit beau, il faut qu’il cielle, des développeurs améliorent la recon-
soit pratique. Des équipes d’ingénieurs tra- naissance d’images pour mieux classer les
vaillent sur l’amélioration de l’expérience produits dans les catégories. Le site déve-
client sur le site et sur l’adaptation aux mo- loppe également une nouvelle présentation
biles et tablettes, qui représentent 70 % de des annonces, non par ordre chronologique
l’audience. cette fois-ci, mais en fonction des goûts des
utilisateurs et de leur historique d’achat.
Garantir des moyens humains pour assu- Gérer de façon éthique et transparente les
rer la sécurité des utilisateurs données personnelles
Pour éviter tout contenu indésirable, les 800 Avec ses 28 millions de visiteurs uniques par
000 annonces postées chaque jour sur le site mois, l’entreprise se doit d’être une entreprise
sont à 100% modérées par des algorithmes. responsable, innovante et proactive avec les
[qui] détectent les fraudes en analysant les données personnelles que lui confient les
contenus et les mots clefs. Parallèlement, un utilisateurs. Le 25 mai 2018, le Règlement
contrôle supplémentaire est mis en place à la Général pour la Protection des Données
suite des signalements d’utilisateurs. (RGPD) est entré en vigueur pour unifier les
(…) Des équipes en interne sont spécifique- règles relatives à la collecte et au traitement
ment dédiées à la qualité du contenu publié. des données personnelles dans l’Union Euro-
L’entreprise continue à investir, dans les res- péenne. (…) Pour cela, l’entreprise s’engage
sources humaines (900 collaborateurs et les à ne collecter que les données personnelles
effectifs progressent tous les ans), et dans strictement nécessaires pour le dépôt d’an-
les technologies (serveurs, infrastructures, nonce, la consultation et la prise de contact
sécurité). (…) Le taux de fraude sur les an- entre utilisateurs. Ces données ne sont ni
nonces reste faible, de l’ordre de 0.1% du flux vendues, ni échangées. (…)
d’annonces.
Source : à partir du rapport RSE du groupe Leboncoin 2018,
la
[Exploiter la data partie entre [ ] a été ajoutée
Leboncoin sait tout un tas de choses sur ses
utilisateurs : la date d’achat de la robe de

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Ressources
Ressource 1 : Le diagnostic stratégique
Le diagnostic stratégique est la première phase d’élaboration de la stratégie qui comprend l’étude
des caractéristiques propres de l’entreprise (diagnostic interne) et de son environnement (diagnostic
externe).

Le diagnostic externe Le diagnostic interne


Les objectifs Il cherche à cerner les opportunités et Il fait la synthèse des forces et fai-
les menaces issues de l’environnement blesses de l’entreprise
de l’entreprise
Les outils du -Au niveau de l’environnement global, l’ou- - l’analyse des ressources tangibles
décideur til PESTEL mettra en évidence les facteurs et intangibles (Edith Penrose) ainsi
(Politique, Économique, Sociologique, que celle des compétences permet-
Technologique, Écologique, Légal) qui tra de mettre en évidence les
peuvent influencer les choix stratégiques forces et faiblesses de l’entreprise.
de l’entreprise. - certaines compétences peuvent
-Au niveau d’un domaine d’activité (Cf. être source d’avantage concurren-
ressource 7), le modèle des cinq forces + tiel. Ce sont des compétences dis-
une de Michael Porter permet d’étudier les tinctives ou fondamentales (Hamel
rapports entre l’entreprise, ses concurrents et Prahalad), forces de l’entreprise.
et ses marchés et de montrer l’attractivité (Cf. Ressources 4-5).
d’un domaine d’activité.
Ces forces peuvent également constituer
des opportunités ou des menaces pour
l’entreprise.

Une veille stratégique s’impose alors pour anticiper les tendances et permettre à l’entreprise une défini-
tion (ou une redéfinition) de ses choix stratégiques
Une synthèse du diagnostic stratégique permettra aux dirigeants de réfléchir aux différents choix straté-
giques possibles en fonction d’une part, des opportunités ou menaces détectées, et d’autre part, des
ressources et compétences de l’entreprise.
Cette synthèse peut prendre la forme d’une matrice SWOT (de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses
(faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces)) ou FFOM en français.

Les plus (+) Les moins(-)

Diagnostic externe Opportunités Menaces


Diagnostic interne Forces Faiblesses

Ressource 2 : Le modèle des 5 forces de Michael PORTER

Michael PORTER (professeur de stratégie d'entreprise à l'Université Harvard né en 1947) propose une
nouvelle approche de la concurrence : l’entreprise doit intégrer dans son diagnostic stratégique (notam-
ment dans son diagnostic externe) cinq forces qui déterminent l’intensité de la concurrence au sein
de son secteur d’activité. Plus les forces concurrentielles sont vives, moins le secteur est attractif. Cet
outil permettra donc de mesurer l’attractivité d’un domaine d’activité.

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Menace de nouveaux entrants potentiels

Pouvoir de négociation des Les concurrents du secteur Pouvoir de


fournisseurs - Rivalité entre les firmes négociation des
existantes clients

Menace de produits de substitution

Le modèle de PORTER représente schématiquement l’environnement concurrentiel de l’entreprise :

- les nouveaux entrants sont les entreprises qui pourraient bouleverser le jeu concurrentiel si elles
pénétraient le marché ;
- le pouvoir de négociation des fournisseurs dépend de leur nombre (si peu de fournisseurs sont
présents sur le marché), de la spécificité de leurs produits et bien sûr du pouvoir de négociation des
clients ;
- le pouvoir de négociation des clients pourra porter sur leur capacité à négocier le prix, les condi-
tions de vente. Il pourra être fort si la taille du client est importante, si le marché est concentré (autour
de quelques entreprises clientes), si les coûts de transferts d’un fournisseur à l’autre sont faibles ;
- la menace de produits de substitution représente une alternative à l’offre actuelle (ex) un produit
différent répondant aux mêmes besoins) ;
- enfin, l’intensité de la concurrence dépendra du nombre et de la taille des concurrents (marché
concentré ou non), du taux de croissance du secteur d’activité (s’il est faible, la concurrence entre les
firmes du secteur est très vive car elles se partagent le marché), des barrières à l’entrée 2 (exemple :
technologie à maîtriser pour pénétrer le marché) ou à la sortie (importance des investissements à
réaliser).

Le modèle peut être élargi au rôle de l’État (d’où le « modèle 5+1 »). L’État n’est pas une force en tant
que telle, mais les décisions de l’État impactent le jeu concurrentiel (ex) octroi d’une licence de télépho -
nie mobile etc.).

Ressource 3 : La croissance de l’entreprise s’appuie sur ses ressources

En 1959, l’économiste anglaise Edith Tilton Penrose publie “The Theory of the growth of the firm”.

Le thème essentiel de ce livre est la croissance organique et les raisons pour lesquelles certaines entre-
prises croissent et d’autres voient leur croissance freinée. En effet, la stratégie peut être contrainte par le
niveau de ressources disponibles à un moment donné (ressources tangibles-humaines, financières,
matérielles, intangibles-savoir-faire, image de marque, brevets..). Selon Penrose, les dirigeants utilisent
les ressources sous-exploitées de la firme, afin de répondre à des opportunités du marché.
Les compétences internes permettront de mettre en œuvre ces ressources et de favoriser le développe-
ment de l’entreprise. La performance de l’entreprise est ainsi plutôt liée à « l’agencement » des res-
sources, à la manière dont elles sont exploitées plutôt qu’à leur « volume ».

Ressource 4 : Les compétences distinctives de l’entreprise selon Hamel et Prahalad

Les compétences désignent les capacités de l’organisation à utiliser et à déployer des ressources pour
atteindre un objectif donné. Il s’agit d’un savoir-faire que l’organisation possède et qu’elle sait utiliser
dans le cadre de ses différents processus (vente, production, publicité..), de l’expérience de ses mana-

2
Une barrière à l’entrée est un obstacle que doit surmonter une entreprise qui désire se lancer sur un nouveau
marché.
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geurs par exemple ou de ses ouvriers expérimentés ou de l’expertise technologique dont elle dispose
(sa capacité à innover, à maîtriser une technologie spécifique).

Selon Hamel et Prahalad3, certaines compétences sont distinctives (ou fondamentales) si elles pro-
curent un avantage concurrentiel à l’entreprise, c’est-à-dire un avantage par rapport aux concurrents qui
permet de bénéficier (souvent un temps) d’une position dominante sur le marché.

Ces compétences distinctives contribuent de manière significative à la création de valeur pour le


client et elles sont difficilement imitables par les concurrents. Elles sont également utilisables dans
plusieurs activités de l’entreprise. La gestion du service après-vente chez Darty est une compétence
distinctive pour cette entreprise, utilisable aussi bien dans l’électroménager que dans l’Internet haut dé-
bit. C’est le cœur de compétence de cette entreprise, ce qu’elle fait mieux que ses concurrents

3
Gary Hamel : économiste chilien, président-fondateur de, cabinet international de conseil en management basé à
Chicago, professeur à la Harvard Business School et C.K Prahalad, professeur indien d’économie.
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