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Leboncoin s’inscrit également dans des valeurs partagées par les dirigeants notamment une consomma-
tion responsable et solidaire. Selon le rapport RSE 2017 du groupe, ce sont 32 millions de biens qui ont
évité la poubelle grâce à l’activité de la plateforme et 8 millions de tonnes de Co2 économisées, l’équi-
valent de 3 ans sans circulation à Paris….
Leboncoin a réalisé un chiffre d’affaires en 2018 de 307 millions d’euros pour un résultat net de 73,5
millions d’euros
1- Indiquez quelle est l’activité de l’entreprise Leboncoin puis présentez le concept du site.
2- Décrivez le modèle économique1 choisi par l’entreprise Leboncoin puis montrez l’importance de l’
« effet de réseau » pour cette start-up à ses débuts.
3- Montrez que l’entreprise Leboncoin est bien un acteur de l’économie collaborative.
4- Expliquez pourquoi l’économie collaborative relève de « pratiques désintermédiées ».
7- L’entreprise Leboncoin se lance dans les annonces d’emploi dès 2012. Selon vous, ce choix straté-
gique relève-t-il d’une stratégie émergente ou délibérée ? Justifiez votre réponse.
1
Thème 4 : Le modèle économique ou “business model” est la manière dont l'entreprise génère ou va générer une rentabilité.
Annexes
Annexe 1 : Comment Le Bon Coin est devenu le site français le plus bankable
Il n’est pourtant pas très beau, et il ne promet pas monts et merveilles. Mais sous ses faux airs de
modestie, Le Bon Coin est une grosse machine, qui a révolutionné notre rapport au web, à l’éco-
nomie collaborative, et à la consommation. (…)
Tout commence en 1996 par une toute petite idée, dans une toute petite ville suédoise. (…) Henrik
Nordström, un ingénieur informatique de 44 ans crée Blocket. Ce site permet aux habitants de la
région de Skåne, au Sud du pays, d’acheter et de vendre des objets à leurs voisins.
En l’espace de trois ans, Blocket devient un véritable réseau étendu sur tout le territoire. Le groupe
de médias suédois Schibsted (qui possède notamment le journal 20 Minutes) flaire le succès. En
2003, il rachète le site à Henrik Nordström pour la modique somme de 19 millions d’euros. (…)
La recette du succès
Recruté chez Vivendi en 2005, Olivier Aizac est chargé par Schibsted de développer la version
française de Blocket. (…). “On est parti du modèle suédois, mais on a fait quelques ajuste-
ments, se souvient-il. Le nom devait porter cette notion d’accessibilité. C’est aussi dans cette op-
tique qu’on a décidé d’enlever le portail d’inscription. (…) C’est la magie du concept. Permettre
aux gens d’acheter et vendre gratuitement, près de chez eux, sans inscription, c’était précurseur.
Je connais peu de personnes qui auraient misé un billet sur cette idée.”
(…) Le Bon Coin pèse aujourd’hui près de 180 millions d’euros, et se paye Iggy Pop pour jouer
dans ses spots de pub.
Près d’un million d’annonces sont déposées chaque jour. Le site fait partie des plus visités de
France, aux côtés des Facebook, YouTube, et autres Google. Son succès n’est pas sans rappeler
ceux de la Silicon Valley (version miniature). (…)
(…) Après avoir révolutionné les marchés de l’immobilier et de l’automobile entres autres, le site
est en passe de devenir le plus fréquenté en matière de recherche d’emploi. (….) le site de petites
annonces reste pragmatique: “Il met tout simplement en relation recruteur et candidat. C’est
simple, c’est local c’est direct. C’est accessible à n’importe quel usager”, analyse Antoine Jouteau.
Comme souvent sur le web, les utilisateurs eux-mêmes ont détourné la plateforme. “ On a créé la
catégorie ‘recherche d’emploi’ en 2012 suite à l’augmentation de la demande. En quatre ans elle
est passée de 30 000 à trois millions de visiteurs par mois. Cela montre qu’il y a un réel be-
soin” explique le patron du BonCoin qui se félicite d’encourager les TPE et PME. “On a fait émer-
ger de nouvelles offres. Celles de chefs d’entreprises qui n’ont pas le temps de chercher des can-
didats. Aujourd’hui ils postent une annonce sur le site, ça ne leur prend que deux minutes.”
Source : https://www.lesinrocks.com/2016/09/25/actualite/actualite/coin-devenu-site-francais-plus-bankable/
Cet entretien réalisé avec le directeur général de Le bon coin Olivier Aizac a été réalisé en octobre
2011. (par Jonathan Lascar et Julien Konczaty).
Comment Leboncoin, site gratuit, gagne-t-il de l'argent ?Olivier Aizac : La question que nous nous
sommes posée au début était de trouver comment apporter au grand public un service efficace pour
vendre et acheter avec un modèle économique plus compétitif que celui de nos concurrents. Lorsque
nous avons lancé le site en 2006, le marché de la petite annonce était déjà assez structuré en France
avec un acteur généraliste de référence, eBay, des spécialistes dans chaque catégorie, SeLoger ou PAP
en immobilier, La Centrale pour l'automobile... Si nous pensions initialement gagner notre vie comme les
acteurs référents du marché grâce aux frais d'insertion, le succès du site nous a amené à repenser notre
modèle économique. L'audience du site a complètement explosé. Nous nous sommes retrouvés plus
gros qu'eBay. Notre place dans le top 10 des sites français les plus visités nous a fait migrer vers un mo-
dèle alliant revenus publicitaires et revenus freemium. Aujourd'hui, l'économie du site repose sur trois
pieds : la publicité, les services aux professionnels, et les options de visibilité.
Annexe 3 : Pourcentage de la population française ayant vendu en ligne des biens ou des
services en France entre 2007 et 2017
Annexe 5 : Les sites de petites annonces dans la course au succès, année 2007
(…) Selon une étude du Fevad, 48 % des internautes déclarent avoir utilisé des sites de C to C en
2006. L'e-commerce offre de belles perspectives de croissance. Il est lié à l’accès au Web de la
population française, actuellement inférieur à 60 % en France.
Une veille stratégique s’impose alors pour anticiper les tendances et permettre à l’entreprise une défini-
tion (ou une redéfinition) de ses choix stratégiques
Une synthèse du diagnostic stratégique permettra aux dirigeants de réfléchir aux différents choix straté-
giques possibles en fonction d’une part, des opportunités ou menaces détectées, et d’autre part, des
ressources et compétences de l’entreprise.
Cette synthèse peut prendre la forme d’une matrice SWOT (de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses
(faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces)) ou FFOM en français.
Michael PORTER (professeur de stratégie d'entreprise à l'Université Harvard né en 1947) propose une
nouvelle approche de la concurrence : l’entreprise doit intégrer dans son diagnostic stratégique (notam-
ment dans son diagnostic externe) cinq forces qui déterminent l’intensité de la concurrence au sein
de son secteur d’activité. Plus les forces concurrentielles sont vives, moins le secteur est attractif. Cet
outil permettra donc de mesurer l’attractivité d’un domaine d’activité.
- les nouveaux entrants sont les entreprises qui pourraient bouleverser le jeu concurrentiel si elles
pénétraient le marché ;
- le pouvoir de négociation des fournisseurs dépend de leur nombre (si peu de fournisseurs sont
présents sur le marché), de la spécificité de leurs produits et bien sûr du pouvoir de négociation des
clients ;
- le pouvoir de négociation des clients pourra porter sur leur capacité à négocier le prix, les condi-
tions de vente. Il pourra être fort si la taille du client est importante, si le marché est concentré (autour
de quelques entreprises clientes), si les coûts de transferts d’un fournisseur à l’autre sont faibles ;
- la menace de produits de substitution représente une alternative à l’offre actuelle (ex) un produit
différent répondant aux mêmes besoins) ;
- enfin, l’intensité de la concurrence dépendra du nombre et de la taille des concurrents (marché
concentré ou non), du taux de croissance du secteur d’activité (s’il est faible, la concurrence entre les
firmes du secteur est très vive car elles se partagent le marché), des barrières à l’entrée 2 (exemple :
technologie à maîtriser pour pénétrer le marché) ou à la sortie (importance des investissements à
réaliser).
Le modèle peut être élargi au rôle de l’État (d’où le « modèle 5+1 »). L’État n’est pas une force en tant
que telle, mais les décisions de l’État impactent le jeu concurrentiel (ex) octroi d’une licence de télépho -
nie mobile etc.).
En 1959, l’économiste anglaise Edith Tilton Penrose publie “The Theory of the growth of the firm”.
Le thème essentiel de ce livre est la croissance organique et les raisons pour lesquelles certaines entre-
prises croissent et d’autres voient leur croissance freinée. En effet, la stratégie peut être contrainte par le
niveau de ressources disponibles à un moment donné (ressources tangibles-humaines, financières,
matérielles, intangibles-savoir-faire, image de marque, brevets..). Selon Penrose, les dirigeants utilisent
les ressources sous-exploitées de la firme, afin de répondre à des opportunités du marché.
Les compétences internes permettront de mettre en œuvre ces ressources et de favoriser le développe-
ment de l’entreprise. La performance de l’entreprise est ainsi plutôt liée à « l’agencement » des res-
sources, à la manière dont elles sont exploitées plutôt qu’à leur « volume ».
Les compétences désignent les capacités de l’organisation à utiliser et à déployer des ressources pour
atteindre un objectif donné. Il s’agit d’un savoir-faire que l’organisation possède et qu’elle sait utiliser
dans le cadre de ses différents processus (vente, production, publicité..), de l’expérience de ses mana-
2
Une barrière à l’entrée est un obstacle que doit surmonter une entreprise qui désire se lancer sur un nouveau
marché.
CEJM/A – BTS2 – Cas Leboncoin p 7/8
geurs par exemple ou de ses ouvriers expérimentés ou de l’expertise technologique dont elle dispose
(sa capacité à innover, à maîtriser une technologie spécifique).
Selon Hamel et Prahalad3, certaines compétences sont distinctives (ou fondamentales) si elles pro-
curent un avantage concurrentiel à l’entreprise, c’est-à-dire un avantage par rapport aux concurrents qui
permet de bénéficier (souvent un temps) d’une position dominante sur le marché.
3
Gary Hamel : économiste chilien, président-fondateur de, cabinet international de conseil en management basé à
Chicago, professeur à la Harvard Business School et C.K Prahalad, professeur indien d’économie.
CEJM/A – BTS2 – Cas Leboncoin p 8/8