Thématique 2 : Industrie de l’observation baleines : impacts socio-économiques et

écologiques

Table des matières

1. Introduction ........................................................................................................... 2

2. La situation de l’industrie à travers le monde ........................................................... 2

3. Les différentes législations ..................................................................................... 4

4. Impacts socio-économiques .................................................................................... 5

5. Impacts écologiques............................................................................................... 5

6. Analyse des résultats sur l’impact socio-économique et écologique des baleines ....... 8

7. Discussion et conclusion ...................................................................................... 14

8. Revue de presse .................................................................................................. 15

Les baleines, nouvelles stars de l’écotourisme en Islande, loin du harponnage ....... 15

Premières condamnations pour de mauvaises approches de baleines ........................... 15

La condamnation pour harcèlement des baleines ......................................................... 15

Les autorisations d'observation des mammifères marins à Tadoussac. .......................... 16

Les règles d’observation des baleines seront resserrées .............................................. 16

Les requins ne sont pas de retour en Méditerranée ...................................................... 16

Baleines : l’allaitement souffre du bruit ........................................................................ 17

Le bruit des bateaux diminue la qualité de l’allaitement des baleines à bosse ................ 17

Bibliographie .............................................................................................................. 18
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1. Introduction

Notre curiosité ou notre désir de pouvoir témoigner d’expériences vécues auprès de la vie
sauvage peut parfois dépasser le respect que nous lui portons. Puis, les animaux ayant la
capacité qu’ils ont de nous transmettre leurs émotions face notre présence dans leur milieu,
il peut être facile de minimiser notre impact négatif sur eux, encore plus lorsque ces
pratiques ne consistent pas en une interaction ou un contact direct avec eux. Nous devons
cependant prendre conscience que nous sommes totalement dans l’erreur de croire que
d’observer de plus ou moins loin un animal, que ce soit un orignal en Gaspésie, un manchot
en Antarctique ou encore une baleine à bosse dans le fleuve Saint-Laurent, n’a aucune
conséquence sur eux. Il serait toutefois aussi faux de penser que l’on doit cesser totalement
certaines activités qui ont des impacts socio-économiques positifs et dont les impacts
négatifs peuvent être grandement diminués par la mise en place des bonnes mesures.

Le sujet abordé dans ce rapport sera d’ailleurs l’industrie de l’observation de la baleine,

nous allons d’abord faire un tour d’horizon de l’industrie de l’observation de la baleine un
peu partout dans le monde. Effectivement, des dizaines de pays possèdent des sites
d’observation, mais tous ne gèrent évidemment pas leur industrie de la même manière et il
est intéressant de constater les différences de leurs pratiques et l’impact différent de ces
dernières sur les espèces et leur milieu. Ensuite, nous allons évidemment énumérer quelles
sont les impacts socio-économiques et écologiques de cette industrie et observer si, d’une
région à l’autre, ces impacts sont les mêmes. Nous ferons également un survol des solutions
proposées pour réduire nos impacts sur les populations de baleines, mais aussi sur les
autres espèces également touchées par cette industrie et sur les milieux qui l’accueillent.
Nous verrons que des solutions qui semblent, à première vue, écologiques, ne le sont pas
nécessairement autant qu’on le croit.

Nous élargirons enfin notre étude pour analyser les impacts de certaines autres activités
humaines sur les cétacés pour constater que leurs habitudes de vie et leur quiétude peuvent
être facilement perturbées par ces externalités négatives que l’on créées. Il sera d’ailleurs
intéressant, à ce moment, de dresser le parallèle avec la chasse à la baleine qui, bien que
beaucoup plus destructrice que l’observation, peut s’avérer pertinente pour étudier les
conséquences des deux pratiques et les comparer l’une à l’autre.

2. La situation de l’industrie à travers le monde

D'après des estimations, chaque année, environ 13 millions de personnes pratiquent

l'observation des baleines dans 119 pays (IFAW – Fonds international pour la protection
des animaux, 2017). Plutôt que de nous étendre sur chaque pays individuellement, nous

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nous concentrerons sur différentes régions de manière globale, en mettant en lumière celles
qui se distinguent particulièrement.

2.1. Amérique Latine

En Amérique latine, l'industrie de l'observation de divers types de cétacés est considérée

comme relativement récente mais néanmoins cruciale pour le développement socio-
économique de certaines communautés locales, en particulier celles situées en dehors des
grandes villes. Un total de 91 communautés dans 18 pays bénéficie des retombées
économiques de cette industrie. Selon certaines statistiques, les activités d'observation
connaissent une croissance moyenne annuelle de 11,3% (de 1998 à 2006), soit près de
cinq fois le taux de croissance du tourisme en général pour la même période. L'Argentine
se distingue en tête du classement en termes de nombre de « whale watchers » avec plus
de 244 000 visiteurs par an, suivie par le Brésil, le Mexique, le Costa Rica et l'Équateur.

Certains pays ont même enregistré une croissance annuelle très rapide, allant de 14% à
plus de 74% pour le Costa Rica, des augmentations qui nécessitent une gestion prudente
et sérieuse afin de garantir que les baleines ne deviennent pas les victimes d'une
concurrence effrénée entre les commerçants (Hoyt et Iñíguez, 2008).

2.2. Amérique du Nord

En ce qui concerne l'Amérique du Nord, tant sur la côte est que sur la côte ouest du Canada
et des États-Unis, diverses espèces de cétacés sont observées à différentes périodes de
l'année, avec de nombreux sites d'observation. En Colombie-Britannique, le long du littoral
californien à l'ouest, ainsi qu'au Québec, au Nouveau-Brunswick, dans le Maine et le
Massachusetts à l'est, les occasions d'observation sont nombreuses. Le fleuve Saint-
Laurent, en particulier, est un lieu prisé pour l'observation des baleines qui se dirigent vers
ces eaux froides en raison de l'abondance extrême de la nourriture disponible. Treize
espèces différentes de baleines fréquentent cette région, en particulier la Côte-Nord, le Bas-
Saint-Laurent et la Gaspésie. Selon les endroits, l'observation peut se faire en zodiac, en
bateau, en kayak, ou même depuis la terre ferme.

2.3. Afrique

En Afrique, c'est principalement en Afrique du Sud que l'observation des baleines est
privilégiée. La ville d'Hermanus, située sur la côte sud et servant de port ainsi que de station
balnéaire, est mondialement reconnue pour son site d'observation. De manière
intéressante, les baleines franches australes qui migrent vers cette région pour hiverner
peuvent être observées depuis les côtes, sans avoir besoin d'embarcations. D'autres
espèces de baleines telles que les Minke, les rorquals de Bryde et les orques traversent

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également cette partie du monde. En fait, on a répertorié 37 espèces de cétacés dans cette
région. De nombreux autres endroits le long des côtes du pays, dont plusieurs font partie
de zones protégées, sont également d'excellentes destinations (Brand South Africa, 2017).

2.4. Europe

En Europe, l'Islande est reconnue comme la capitale européenne de l'observation des

baleines. Depuis 1991, 23 espèces de baleines peuvent être observées autour de l'île, et
cette activité attire 20% des touristes visitant le pays (Ice Whale, 2017). Un aspect particulier
de l'Islande est que le pays continue encore aujourd'hui à chasser la baleine à des fins
commerciales. Cependant, pour de nombreuses personnes, la rentabilité du tourisme lié à
l'observation des baleines pourrait contribuer à mettre fin à cette pratique dans le futur.

2.5. Océanie

Avec ses milliers de kilomètres de côtes, l'Australie offre un cadre idéal pour la pratique de
l'observation des baleines. Environ 45 espèces évoluent dans ses eaux, bien que seulement
une dizaine soit communément observée par les visiteurs. En 2008, cette activité avait attiré
1,6 million de visiteurs, générant des revenus directs atteignant 31 millions de dollars
australiens (Theaustralian.com.au, 2017).

L'Australie se distingue des autres régions du monde par le fait que le gouvernement
travaille en étroite collaboration avec les organisations maritimes et les industries
susceptibles de générer des impacts négatifs sur les cétacés. Des directives opérationnelles
ont été élaborées pour les acteurs économiques afin d'assurer la conservation des espèces.

3. Les différentes législations

Comme précédemment évoqué, l'industrie de l'observation des baleines est présente dans
de nombreux pays, mais la législation qui la régit varie considérablement d'un endroit à
l'autre.

Au Canada, la Loi sur les espèces en péril (LEP) a été adoptée en 2002 dans le but de
prévenir la disparition des espèces sauvages, de faciliter le rétablissement de celles qui sont
en voie de disparition, menacées ou affectées par les activités humaines, et d'empêcher
que la situation de certaines espèces déjà préoccupantes ne s'aggrave davantage. Le
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), composé d'experts
indépendants, évalue et détermine la situation et le statut des différentes espèces. À la suite
de leurs conclusions, des programmes de rétablissement et des plans de gestion sont
élaborés, et la LEP peut même aller jusqu'à interdire toutes les activités nuisibles aux

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espèces les plus menacées. Actuellement, cinq espèces de baleines du Saint-Laurent

bénéficient de cette protection en vertu de cette loi (Baleinesendirect.org, 2012).
En Australie, la réglementation de l'industrie de l'observation des baleines est gérée par
l'Australian Whale Sanctuary. Cette régulation s'applique à toutes les personnes
interagissant avec les cétacés, que ce soit les visiteurs, les entreprises organisant ces
visites ou même les particuliers possédant des embarcations privées. Elle énonce les
comportements attendus de chacun envers les animaux, tels que l'interdiction formelle de
s'approcher délibérément à moins de 100 mètres et de le faire à basse vitesse entre 100 et
300 mètres. Il est également strictement interdit de nourrir les animaux.

En Amérique latine, où cette activité est encore relativement récente, seuls quelques pays
ont mis en place une réglementation jusqu'à présente, notamment le Mexique, le Panama,
l'Équateur, le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine et le Costa Rica (Hoyt et Iñíguez, 2008).
Cependant, d'autres pays gèrent tout de même certaines aires marines protégées pour
assurer une conservation adéquate des ressources.

4. Impacts socio-économiques

En septembre 2017, dix navires de croisière ont été contraints d'annuler leur escale en
Gaspésie en raison de la limitation de vitesse imposée par le gouvernement fédéral pour
protéger les baleines noires dans l'ouest du golfe du Saint-Laurent. Ces annulations ont
entraîné une diminution de milliers de visiteurs, représentant des pertes estimées à 2,5
millions de dollars pour l'industrie touristique de la région. D'autres régions étaient
également exposées au risque similaire (lesoleil.org, 2017). Dans ces endroits où l'industrie
touristique est l'un des principaux moteurs de l'économie locale et où de nombreuses
industries connexes dépendent de l'afflux touristique, concilier les objectifs de chaque partie
est difficile, comme l'a démontré le cas de la Gaspésie.

D'autre part, dans certains secteurs, l'important afflux de touristes dédiés à l'observation des
baleines peut être problématique. Des conflits peuvent émerger avec les acteurs de la
communauté pour qui cette activité est très rentable ou dont ils dépendent particulièrement.

5. Impacts écologiques

Indéniablement, l'utilisation de bateaux est indispensable à la pratique de cette activité, car

l'observation depuis la terre ferme demeure plutôt marginale. La plupart des impacts
écologiques sont ainsi liés à ces embarcations. L'utilisation de carburant est inévitable,
engendrant une pollution de l'eau, en plus des déchets laissés par les visiteurs. De plus,
étant donné que les touristes ont généralement recours à l'avion ou à la voiture pour se
rendre sur les sites d'observation, cela contribue à l'émission de gaz à effet de serre.

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5.1. Impacts sur les baleines

Des exemples d'impacts sur les baleines, étant donné qu'elles constituent le sujet central
de ce rapport, seront explorés plus en détail dans les paragraphes suivants. En effet, de
nombreuses modifications de comportement ont été observées chez les cétacés après avoir
été exposés au trafic lié à l'observation des baleines et au trafic maritime en général. Ces
changements touchent divers aspects tels que leur manière de nager et de remonter à la
surface, leurs comportements actifs, leur cohésion en groupe, la vitesse et la direction de
leurs déplacements, leurs habitudes alimentaires et de repos, ainsi que leur perception des
sons (Hindawi.com, 2017). Nous présenterons ici quelques exemples parmi les nombreuses
manifestations de ces changements qui ont été répertoriées à travers le monde.

5.2. Direction

Une étude réalisée sur la côte sud de New South Wales en Australie visait à évaluer les
impacts à court terme de la présence de bateaux d'observation lors de la migration des
baleines à bosses dans cette région.

L'analyse des comportements a été effectuée en présence de bateaux commerciaux dédiés

à l'observation ainsi qu'en leur absence. Les résultats ont révélé que tandis que certains
spécimens se sont approchés des navires et ont initié des interactions, d'autres ont
clairement manifesté des signes d'évitement. Les baleineaux semblaient également être
plus sensibles à la présence des bateaux que les adultes. En outre, le pourcentage de temps
passé sous l'eau était plus élevé en présence de bateaux, et d'autres comportements
généralement observés hors de l'eau étaient moins fréquents. Des variations significatives
de comportement ont également été observées en fonction de la proximité des bateaux par
rapport à la zone d'approche de 100 mètres autorisée par la réglementation (A. Stamation
et al, 2009).

5.3. Émerger/plonger

À Hervey Bay, dans le Queensland, en Australie, une étude a été menée sur le
comportement des rorquals à bosse en réponse à la présence de bateaux d'observation.
Un échantillonnage continu a été effectué pour enregistrer la fréquence de leurs
comportements. En général, l'absence de jeunes baleines se traduisait par moins de
comportements spécifiques lorsque les bateaux se trouvaient à moins de 300 mètres.
Cependant, que des petits soient présents ou non, les suites de comportements différaient
en fonction de la distance, qu'elle soit supérieure ou inférieure à 300 mètres. Leur choix
d'utiliser les glissements plutôt que la plongée variait d'une situation à l'autre (J. Corkeron,
1995).

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5.4. Sons

Alors que le gouvernement brésilien et les organisations locales non gouvernementales ont
adopté et encouragé des pratiques plus durables dans le tourisme lié aux baleines depuis
l'instauration du moratoire sur la chasse, ils demeurent préoccupés par les effets du trafic
maritime sur ces espèces. Ainsi, ils ont entrepris une surveillance pendant 26 jours, couvrant
7% du Parc national marin des Abrolhos, une réserve naturelle fréquentée par les baleines
à bosses pendant la saison de reproduction. L'une des conclusions de cette étude a révélé
un impact significatif et négatif du trafic de bateaux sur les chants émis par les baleines
mâles, entraînant l'arrêt de leur chant, un déplacement hors de leur zone habituelle, ou une
combinaison des deux (S. Sousa-Lima et W. Clark, 2008).

5.5. Habitudes alimentaires et de repos

À Johnstone Strait en Colombie-Britannique, une étude a été menée sur les orques de 1995
à 2002. L'objectif principal de l'étude était de déterminer si le trafic maritime avait
effectivement un impact sur les habitudes de vie de ces animaux et, le cas échéant, si ce
changement d'habitudes entraînait une augmentation de l'énergie nécessaire aux orques
pour fonctionner. Les résultats de l'étude ont révélé qu’en présence de bateaux, les orques
réduisaient le temps consacré à se nourrir et à se masser sur les galets des plages. Cette
perte d'opportunité de se nourrir pourrait se traduire par une diminution de leur apport en
énergie de 18%. L'étude souligne particulièrement que c'est ce manque d'apport
énergétique qui est inquiétant, plutôt qu'une demande énergétique accrue (Williams,
Lusseau and S. Hammond, 2006).

En somme, bien que l'on ait tendance à croire que le tourisme d'observation possède un
caractère non consommatoire de la ressource, c'est-à-dire que contrairement à la chasse,
par exemple, le simple fait de l'observer ne conduit pas à sa destruction, les découvertes
récentes et à venir suggèrent une possible réévaluation de cette caractéristique non
consommatoire. Il est indéniable que les comportements des animaux sont modifiés par ces
activités qui, pourtant, semblent quasi inoffensives (Tremblay, 2001; Meletis et Campbell,
2007). Cependant, la CBI recommande tout de même aux pays pratiquant toujours la
chasse de se tourner plutôt vers l'observation des baleines s'ils souhaitent conserver une
activité lucrative liée à la baleine. Reste à vérifier si cette solution alternative est viable à
long terme pour les baleines.

5.6. Solutions pour minimiser les impacts négatifs

Les baleines ne sont évidemment pas les seules créatures animales à susciter la curiosité
des personnes désireuses de les observer dans leur environnement naturel. Que ce soit
lors d'un safari en Afrique, d'observations de manchots en Antarctique ou même de nage

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avec des dauphins, le désir de se rapprocher des animaux persiste. Alain A. Grenier,
professeur en tourisme et en développement durable à l'Université du Québec à Montréal,
qui fut guide en Antarctique dans les années 90, déplore ce penchant (lapress.ca, 2017).
Le professeur ne suggère pas l'interdiction totale de ce type de tourisme, mais plutôt de
trouver des solutions pour réduire les risques de perturbation en limitant, entre autres,
l'accès et en encadrant davantage l'observation grâce à la mise en place d'infrastructures.
Dans le même article, l'observation des baleines dans le fleuve Saint-Laurent est citée en
exemple pour ce type de tourisme. Robert Michaud, directeur scientifique du Groupe de
recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), reconnaît que les baleines
subissent un certain dérangement, mais estime que de bonnes pratiques instaurées au fil
du temps peuvent compenser les effets négatifs. Parmi celles-ci, il mentionne la
sensibilisation, qui semble avoir un réel "potentiel d'éveil" auprès du public, ainsi que les
règlements sur le nombre de bateaux autorisés et la vitesse maximale permise. Robert
Michaud pense que plus nos connaissances sur ces cétacés ne s’approfondissent au fil des
ans, plus l’observation ne devient éthique, laissant présager une amélioration continue de
l'éthique de cette pratique à l'avenir.

L'éducation et la sensibilisation sont de plus en plus mises en œuvre afin que les gens
prennent conscience que nos activités, en apparence inoffensives, peuvent avoir des
conséquences néfastes sur la vie marine. En général, nos mentalités évoluent de plus en
plus vers une plus grande considération du bien-être des animaux, de leurs habitudes de
vie et de leur environnement, ainsi que vers une plus grande réflexion sur nos propres
habitudes en tant qu'êtres humains et les externalités négatives que nous produisons.
Cependant, la conciliation entre les territoires animaux et les nôtres est parfois difficile, et
nos objectifs économiques semblent souvent l'emporter sur la modification de ces objectifs
pour permettre à la faune de vivre en toute quiétude.

6. Analyse des résultats sur l’impact socio-économique et écologique des

baleines

En général, les baleines ont un impact écologique positif important en tant que régulateurs
de l'écosystème marin. Elles jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire, et leur
excrétion de nutriments contribue à la croissance des algues et du plancton, qui sont la base
de la chaîne alimentaire marine. De plus, les excréments des baleines contiennent du fer,
un nutriment vital pour les algues, qui peuvent aider à réduire les émissions de gaz à effet
de serre en absorbant le dioxyde de carbone de l'atmosphère.

Toutefois, les activités humaines, telles que la chasse à la baleine, la pollution, la surpêche
et le changement climatique, ont eu un impact négatif sur les populations de baleines et leur
environnement. La pêche illégale et non réglementée des baleines peut entraîner une

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diminution rapide de leur population et la perturbation de l'écosystème marin. De plus, les

baleines sont vulnérables à la pollution marine, qui peut causer des dommages à leur santé
et à leur habitat.

En ce qui concerne les impacts socio-économiques, les baleines sont une source d'attrait
touristique important dans certaines régions du monde, notamment pour l'observation des
baleines. Cela peut contribuer à l'économie locale en générant des revenus pour les
entreprises de tourisme et les communautés locales. Toutefois, cela peut également avoir
des impacts négatifs sur l'environnement, tels que la perturbation de l'habitat naturel des
baleines et la pollution sonore.

En somme, l'analyse des impacts socio-économiques et écologiques des baleines est

complexe et dépend de nombreux facteurs tels que la région géographique, l'espèce de
baleines, les activités humaines et la réglementation en place.

6.1. Mesures prises pour protéger les baleines

Plusieurs mesures sont mises en place à l'échelle nationale et internationale pour protéger
les baleines. Ces mesures visent à minimiser les menaces qui pèsent sur ces mammifères
marins et à promouvoir leur conservation. Voici quelques-unes des principales mesures de
protection des baleines :

 Moratoire sur la Chasse à la Baleine :

En 1986, la Commission baleinière internationale (CBI) a instauré un moratoire mondial sur

la chasse commerciale à la baleine pour protéger les populations en déclin. Certains pays
continuent toutefois à chasser les baleines dans le cadre de programmes scientifiques ou
pour des motifs culturels.

 Réserves Marines et Aires Protégées :

La création de réserves marines et d'aires protégées est cruciale pour offrir des zones sûres
où les baleines peuvent se nourrir, se reproduire et migrer sans être perturbées par les
activités humaines.

 Réglementations sur l'Observation des Baleines :

De nombreuses réglementations ont été établies pour encadrer l'industrie de l'observation

des baleines. Cela inclut des directives sur la distance minimale à maintenir entre les
bateaux et les baleines, des limitations sur la durée des observations, et des règles visant
à réduire le stress causé par les activités humaines.

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 Réduction de la Pollution Sonore :

La réglementation de la pollution sonore océanique due aux activités humaines, notamment

la navigation et l'exploitation pétrolière, est cruciale pour minimiser les perturbations
acoustiques qui peuvent affecter la communication et la navigation des baleines.

 Surveillance et Recherche :
La collecte de données scientifiques sur les populations de baleines, leurs comportements
et leur environnement est essentielle pour orienter les politiques de conservation. La
surveillance à long terme permet de suivre les populations et de détecter tout changement
dans leur état de santé.

 Éducation et Sensibilisation :

Les programmes d'éducation et de sensibilisation du public jouent un rôle clé dans la

protection des baleines. Informer le public sur l'importance de la conservation marine et des
bonnes pratiques d'observation contribue à réduire les impacts négatifs.

 Coopération Internationale :

La coopération entre les nations est cruciale pour la protection des baleines, car ces
animaux migrent souvent à travers les eaux internationales. Les accords internationaux
renforcent la réglementation et la surveillance des activités marines qui pourraient menacer
les baleines.

 Rétablissement des Écosystèmes :

La restauration des écosystèmes marins et la gestion durable des ressources alimentaires
des baleines contribuent à assurer un environnement propice à leur survie.

Ces mesures combinées visent à assurer la protection à long terme des baleines et de leurs
habitats, tout en permettant aux communautés humaines de profiter des avantages socio-
économiques de manière durable.

6.2. Pays ont des sanctuaires de baleines

Plusieurs pays ont établi des sanctuaires de baleines, des zones où la chasse à la baleine
est interdite afin de protéger ces mammifères marins. Voici quelques-uns des principaux
sanctuaires de baleines dans le monde :

 Sanctuaire Baleinier de l'Océan Austral :

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Également connu sous le nom de Sanctuaire Austral, il a été établi par la Commission
baleinière internationale (CBI) en 1994. Il englobe les eaux entourant l'Antarctique et est la
plus grande zone de protection des baleines au monde.

 Sanctuaire des Baleines de l'océan Indien :

Également créé par la CBI en 1979, ce sanctuaire protège les eaux entourant les îles
Seychelles et les Maldives.

Sanctuaire des Baleines de l'océan Pacifique :

Établi par la CBI en 1998, il englobe une grande partie de l'océan Pacifique, y compris les
eaux autour de la Polynésie française et de la Nouvelle-Zélande.

 Sanctuaire des Baleines de l'océan Atlantique Sud :

Instauré par la CBI en 1994, ce sanctuaire protège les eaux de l'Atlantique Sud, y compris
les zones autour de l'Amérique du Sud et de l'Afrique.

 Sanctuaire des Baleines de l'océan Atlantique Nord :

Créé par la CBI en 1999, il protège les eaux de l'Atlantique Nord, y compris les zones autour
de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

 Sanctuaire des Baleines de la Mer de l'Est :

Établi par la CBI en 2003, il couvre les eaux de la Mer de l'Est, y compris les zones près du
Japon et de la Corée.

Ces sanctuaires ont été mis en place dans le cadre des efforts internationaux visant à
protéger les baleines et à favoriser leur conservation. Ils représentent des zones
importantes où les baleines peuvent se nourrir, se reproduire et migrer sans être menacées
par la chasse commerciale à la baleine.

6.3. Règles pour observer les baleines

L'observation des baleines est une activité passionnante, mais elle nécessite des règles
strictes pour minimiser les impacts négatifs sur ces mammifères marins. Ces règles visent
à assurer la sécurité des baleines, à préserver leur environnement et à garantir une
expérience positive et respectueuse pour les observateurs. Les règles peuvent varier
légèrement selon les pays et les régions, mais voici quelques lignes directrices générales :

 Distance Minimale :

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Il est essentiel de maintenir une distance minimale entre le bateau et les baleines. Cette
distance peut varier, mais elle est généralement d'au moins 100 mètres. Les baleines sont
des animaux sauvages, et les approcher de trop près peut les stresser.

 Durée d'Observation :

Il est souvent réglementé de limiter la durée d'observation pour éviter de perturber les
baleines pendant une période prolongée. Cela peut signifier qu'il y a des limites sur le temps
passé près des baleines ou sur le nombre de bateaux autorisés à observer simultanément.

 Vitesse Réduite :

Les bateaux doivent réduire leur vitesse lorsqu'ils s'approchent des baleines. Cela minimise
le risque de collisions et réduit le bruit sous-marin qui peut perturber les baleines.

 Itinéraires Préétablis :

Certains endroits ont des itinéraires spécifiques pour les bateaux d'observation des
baleines. Suivre ces itinéraires contribue à minimiser les impacts sur les baleines et à éviter
les concentrations excessives de bateaux dans certaines zones.

 Moteurs Éteints :

Certains endroits peuvent exiger que les moteurs des bateaux soient éteints lors de
l'observation des baleines. Cela réduit le bruit et la pollution sonore dans l'eau.

 Interdiction d'Approche des Baleineaux :

L'approche des baleineaux est souvent strictement interdite pour éviter de perturber les
mères et leurs petits.

 Éviter le Blocage :

Les bateaux ne doivent pas bloquer le chemin des baleines ou les couper dans leur
trajectoire. Cela peut interférer avec leur comportement naturel de déplacement.

 Éducation des Observateurs :

Les opérateurs de bateaux d'observation des baleines doivent souvent fournir des
informations éducatives aux passagers, soulignant l'importance de suivre les règles et de
minimiser les impacts sur les baleines.

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Il est crucial de respecter ces règles pour assurer la protection des baleines et la durabilité
de l'industrie de l'observation des baleines. Les réglementations peuvent varier, il est donc
important de se familiariser avec les règles spécifiques de la région où l'observation des
baleines est effectuée.

6.4. Rétablissement des populations de baleines

Le rétablissement des populations de certaines espèces animales dépend de divers

facteurs, notamment les mesures de conservation mises en place, la réduction des
menaces, et la sensibilisation du public.
Voici quelques exemples d'espèces animales dont les populations ont montré des signes
de rétablissement grâce à des efforts de conservation :

 Baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) :

Suite à l'interdiction mondiale de la chasse à la baleine en 1986 par la Commission

baleinière internationale (CBI), les populations de baleines à bosse ont montré des signes
de rétablissement dans certaines régions.

 Bisons d'Amérique (Bison bison) :

Les populations de bisons d'Amérique ont été réduites à des niveaux critiques au cours du
19e siècle en raison de la chasse excessive et de la perte d'habitat. Grâce aux efforts de
conservation et de réintroduction, les populations de bisons ont augmenté, bien que
certaines sous-espèces soient toujours menacées.

 Loutre de mer (Enhydra lutris) :

La loutre de mer a été gravement menacée en raison de la chasse commerciale au 18e et
au 19e siècle. Après l'interdiction de la chasse, des programmes de réintroduction ont été
mis en œuvre avec succès, conduisant à un rétablissement de certaines populations de
loutres de mer.

 Aigle à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) :

Grâce à des efforts de conservation intensifs et à l'interdiction du pesticide DDT, l'aigle à

tête blanche a montré un rétablissement spectaculaire dans certaines régions, passant de
la liste des espèces menacées à celle des espèces préoccupantes aux États-Unis.

 Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) :

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Les populations de gorilles des montagnes, bien que toujours menacées, ont montré des
signes de rétablissement dans certaines régions d'Afrique grâce à des efforts de
conservation axés sur la protection de leur habitat et la lutte contre le braconnage.

 Loup gris (Canis lupus) :

Dans certaines régions, les populations de loups gris ont augmenté grâce à des efforts de
conservation et à la mise en place de programmes de protection. Cependant, la situation
peut varier en fonction de la région et des politiques de gestion de la faune.

Il est important de noter que le rétablissement des populations d'espèces animales peut être
un processus complexe et que certaines espèces restent menacées. Les efforts continus
de conservation et la sensibilisation du public demeurent essentiels pour assurer la
protection à long terme de la biodiversité.

7. Discussion et conclusion

L'industrie de l'observation des baleines a des impacts significatifs à la fois sur le plan socio-
économique et écologique. Sur le plan socio-économique, cette activité génère d'importants
revenus pour les communautés locales dépendantes du tourisme. Les chiffres indiquent
une augmentation constante du nombre de personnes pratiquant l'observation des baleines,
soulignant son attrait croissant en tant qu'activité touristique. Ces revenus contribuent au
développement socio-économique de nombreuses régions, en particulier dans les pays en
développement où l'observation des baleines est devenue une source de revenus vitale
pour les communautés côtières.

Cependant, cette croissance rapide de l'industrie pose des défis. Certains sites ont connu
une augmentation rapide du nombre de touristes, ce qui peut entraîner une pression accrue
sur les écosystèmes locaux. La gestion prudente de cette croissance est nécessaire pour
éviter une exploitation excessive des ressources et des perturbations écologiques.

Sur le plan écologique, l'impact de l'observation des baleines est complexe. D'un côté, elle
contribue à sensibiliser le public à la nécessité de préserver ces créatures majestueuses et
leurs habitats marins. Cependant, l'afflux de bateaux peut causer des perturbations aux
baleines, affectant leurs comportements naturels et introduisant des sources de stress
potentielles. Des mesures de réglementation strictes, telles que la distance minimale à
respecter entre les bateaux et les baleines, sont essentielles pour minimiser ces impacts.

En conclusion, l'industrie de l'observation des baleines représente une double réalité de

bénéfices socio-économiques et de défis écologiques. Les retombées économiques

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Économie et gestion du développement durable

positives pour les communautés locales ne doivent pas occulter la nécessité de gestion et
de réglementation soigneuses pour préserver l'intégrité des écosystèmes marins. Les
efforts de conservation doivent être renforcés pour minimiser les perturbations causées par
l'industrie tout en continuant à sensibiliser le public à l'importance cruciale de la préservation
des baleines et de leurs habitats. Une approche équilibrée entre développement
économique, conservation et éducation est essentielle pour garantir un avenir durable pour
l'observation des baleines.

8. Revue de presse

Les baleines, nouvelles stars de l’écotourisme en Islande, loin du

harponnage

Journal Métro, 30 octobre 2017. Rédaction - AFP RelaxNews

En 2016, environ 350 000 individus ont participé à

l'expérience de l'observation de baleines dans la baie
de Faxaflói, située au nord du pays. Ce chiffre
représente une augmentation de 30 % par rapport à
2015 et un quadruplement par rapport à il y a une
décennie. Cependant, malgré cette tendance, la pêche
à la baleine de Minke perdure toujours dans cette
même baie. Cette persistance est principalement due à
la demande touristique élevée plutôt qu'à l'intention de Les baleines, nouvelles stars
commercialiser la viande pour l'exportation ou la de l’écotourisme en Islande,
loin du harponnage, 30 octobre
consommation locale. Néanmoins, l'intérêt des 2017. Source : journalmetro.com
visiteurs pour la viande de baleine diminue
progressivement au fil du temps, contrairement à la
popularité croissante de l'observation touristique. Cette
évolution serait principalement influencée par les
conditions climatiques et les évolutions des mentalités.

Premières condamnations pour de mauvaises approches de baleines

Tahiti-infos, 5 mai 2017

C'était une première en France lorsque, en Polynésie,

des individus ont été traduits devant le tribunal
correctionnel pour avoir enfreint les règles du code de
l'environnement local en tentant de s'approcher des
baleines à bosse.
La condamnation pour
harcèlement des baleines, 5
mai 2017. Source : tahiti-infos

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Économie et gestion du développement durable
Controverse entourant les autorisations d'observation des mammifères
marins à Tadoussac.
Radio-Canada, 23 février 2017
Bisbille autour des permis d'observation
des mammifères marins à Tadoussac, 23
février 2017. Source : ici.radio-canada.ca
Les règles d’observation des baleines seront resserrées
TVA Nouvelles, 6 novembre 2016
Les règles d’observation des baleines
seront resserrées, 6 novembre 2016.
Source : tvanouvelles.ca
Les requins ne sont pas de retour en Méditerranée
20 minutes, 27 juin 2017
Les requins ne sont pas de retour en
Méditerranée, 27 juin 2017. Source : 20minutes
RAPPORT FINAL
Afin de renforcer la protection des baleines
dans la région de Tadoussac, Parcs Canada
cherche à restreindre le nombre de bateaux
qui s'y rendent. Cependant, il semble que la
compétition dans l'industrie de l'observation
des baleines diminue, tendant vers une
situation de monopole, étant donné qu'une
entreprise détient à elle seule la moitié des
autorisations d'observation actives. Cette
situation suscite des préoccupations parmi
les commerçants locaux.
Bien que certaines parties du Saint-Laurent
interdisent complètement certaines embarcations,
Parcs Canada prévoit un resserrement global des
règles régissant l'observation des baleines en
2017. Ces modifications cibleront, entre autres, le
nombre d'embarcations autorisées autour d'un
animal, ainsi que les méthodes et vitesses
d'approche.
Alors que l'observation des baleines est
une activité bien établie et très populaire,
celle des requins est une entreprise
touristique plus récente et lucrative qui
nécessitait grandement l'établissement
d'un code de bonnes pratiques, à l'instar
de ce qui existe pour les baleines.
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Baleines : l’allaitement souffre du bruit

Lapresse, 19 juin 2020

D'après une récente étude danoise, le bruit

des bateaux perturbe l'allaitement des
baleines à bosse, même à une distance de
100 mètres. Cette constatation suggère que
la réglementation du tourisme d'observation
des baleines devrait se baser sur les
niveaux sonores en décibels plutôt que sur
la distance en mètres.
Le bruit des bateaux diminue la qualité
de l’allaitement des baleines à bosse,
19 juin 2020. Source : Lapresse

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Économie et gestion du développement durable

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