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Département Des Sciences Economiques Et Gestion

Master
Management des entreprises sociales et territoires (MESET)

Mémoire de fin d’études pour l’obtention


du diplôme de Master
Sous le Thème :

La gouvernance financière des villes :


Cas la ville de Fès

Présenté par : Encadrée par :

Chaimae ECH-CHAHED Pr. Aicha El AZZAOUI

Membres du Jury :
Mme. Aicha EL AZZAOUI :Professeure à la FSJES Fès
Mme. Laila ALAMI KASRI :Professeure à la FSJES Fès
M. Hamid AKDIM :Professeur à la FSJES Fès

Année Universitaire : 2022-2023


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Remerciements
En premier lieu, nous remercions DIEU le tout puissant de nous avoir donné la santé, la capacité
et la patience pour achever ce travail et d’arriver avec réussite à le terminer dans les meilleures
conditions.

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à toutes les personnes qui m'ont accompagné
avec beaucoup de motivation, de rigueur, d'enthousiasme et d'engagement dans tout au long de
la réalisation de ce mémoire, et qui sans eux, ce travail n'aurait pas été envisageable. Sa
réalisation n'a été possible que grâce à leur soutien, auquel je tiens à exprimer ma gratitude.

Je voudrais tout d'abord adresser mes plus chaleureux remerciements à ma professeure et


encadrante, Madame El AZZAOUI Aicha, pour l'attention continue et précieuse qu'elle m'a
accordée et surtout pour m'avoir permis de mener à bien la rédaction de mon mémoire sans me
restreindre, me permettant ainsi d'aborder la recherche avec un immense enthousiasme dont ce
travail n'est, je l'espère, qu'un début. Je vous remercie du fond du cœur pour votre soutien, votre
encadrement de qualité, les savoirs que vous m'avez transmis durant la formation, vos conseils,
votre patience, votre disponibilité et votre honorable temps qui m'ont permis d'avancer dans ce
mémoire, et grâce auxquels ce travail a pu aboutir.

Je tiens à remercier vivement les membres de jury d’avoir accepté d’évaluer ce travail. Je tiens
à remercier ainsi toute l’équipe pédagogique de la faculté des sciences économiques et sociale
de Fès, et les responsables du Master spécialisé de Management des Entreprises Sociales et
Territoire.

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Dédicaces
Au nom de tout puissant je dédie ce modeste travail

À l’homme de ma vie, mon exemple éternel, mon soutien moral et source de joie et de
bonheur, celui qui s’est toujours sacrifié pour me voir réussir, que dieu te garde pour nous, à
toi mon père.

À la lumière de mes jours, la source de mes efforts, la flamme de mon cœur, ma vie et mon
bonheur ; maman que j’adore.

À ma chère grand-mère et mon cher grand-père pour leur profond amour, ses prières, ses
encouragements…Que Dieu les garde longtemps à mes côtés.

À ma chère sœur : Sara et mon cher frère : Adam

À ma cousine d’amour Chahd

À tous mes tantes et oncles, cousins et cousines.

À toute mes amies sans exception.

À mon encadrante madame Aicha Azzaoui et sa famille

Et à toute la promotion de management des entreprises sociales et territoire.

Ce travail représente l’aboutissement du soutien et d’encouragements


qu’ils m’ont prodigués tout au long de ma scolarité.

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Résumé :
Ce projet propose une mise à jour du concept de gouvernance financière, et les outils et moyens
disponibles pour la renforcer, afin de favoriser un développement urbain équitable et socio-
économique et respectueux de l'environnement, en favorisant l'attractivité des villes en
renforçant l'attractivité des villes et en soutenant la création d'entreprises et d'emplois.

L’objectif est de démontrer que le renforcement de l’autonomie financière des villes, la


promotion de la concertation, de la coordination et de la mobilisation de l’ensemble des acteurs
locaux, ainsi que d’un contrôle budgétaire et un suivi efficace contribuent au renforcement et à
la promotion de la gouvernance financière des villes au Maroc.

Mot clés : la gouvernance financière, finance locale, ville, Maroc

Abstract :
This project proposes an update of the concept of financial governance, and the tools and means
available to strengthen it, in order to promote equitable, socio-economic and environmentally-
friendly urban development, by enhancing the attractiveness of cities and supporting the
creation of businesses and jobs.

The aim is to demonstrate that strengthening the financial autonomy of cities


promotion of consultation, coordination and mobilization of all local players, as well as
effective budgetary control and monitoring, contribute to strengthening and promoting the
financial governance of cities in Morocco.

Key words: financial governance, local finance, city, Morocco

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Liste des abréviations

Abréviation Intitulé
ADR Agences de Développement Régionales
AI Audit Interne
ARS Les Services de l’Education Nationale
BM Banque Mondiale
CAD Comité d’aide au Développement
CC Conseils Communaux
CG Contrôle de Gestion
CL Collectivité Locale
CRC La Cour Régionale Compte
CRC Cours Régionale des Comptes
CT Collectivité Territoriale
DDCS Les Directions Départementales de la Cohésion Sociale
DDTM Direction Département des Territoires et de la Mer
DGCL Direction Générale des Collectivités
DGCT Direction Générale des Collectivités territoriales

GF Gouvernance Financière
IGAT Inspection Générale des Administrations Territoriales
IGF Inspection Générale de Finance
IR Impôt sur les Revenus
IS Impôt sur les sociétés
MDGD Management Development and Gouvernance Division

OCDE L’Organisation de Coopération et de Développement


PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PPP Partenariat public-privé


TGR Trésorerie Générale du Royaume
TVA Taxe sur la Valeurs ajoutées

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Liste des figures
Figure 1 : Elément de la gouvernance financière

Figure 2 : Schéma des intervenants dans le contrôle des collectivités territoriale

Figure 3 : La roue de la science

Figure 4 : le genre
Figure 5 : Les intervenants
Figure 6 : la région d’intervention
Figure 7 : la connaissance générale de la gouvernance financière des villes au Maroc
Figure 8 : Dans quelles mesure la gouvernance financière est importante pour le
développement des villes au Maroc
Figure 9 : les secteurs qui apportent le plus à la fiscalité locale
Figure 10 : la fiscalité locale

Figure 11 : comment les villes développent leurs ressources

Figure 12 : le niveau d'autonomie financière des villes au Maroc

Figure 13 : les ressources externes

Figure 14 : les partenariats public-privés

Figure 15 : la source principale du financement des grands projets urbain

Figure 16 : le degré de jugement

Figure 17 : les acteurs les plus concertes

Figure 18 : Le niveau d’intervention des différents acteurs a échelle locale

Figure 19 : les causes qui empêchent la coordination

Figure 20 : le contrôle budgétaire et le suivi

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Sommaire
Introduction générale...............................................................................................................8
Chapitre 1 : Le cadre théorique et conceptuelle de la gouvernance
financière..................................................................................................................................18
Section 1 : le concept de gouvernance et de la gouvernance financière……………………...20
Section 2 : les principaux acteurs de la gouvernance financière ..............................................33
Section 3 : Les mécanismes et les organes impliqués ..............................................................38
Chapitre 2 : Etat de lieux de la gouvernance financière des villes au Maroc
...................................................................................................................................................44
Section 1 : la gouvernance financière des villes au Maroc…………………………..……….46
Section 2 : L'impact de la gouvernance financière sur les villes .............................................65
Section 3 : Les défis et les contraintes de la gouvernance financières dans les villes .............69
Chapitre 3 : Etude empirique : Cas de la ville de Fès ........................................................76
Section 1 : Présentation de la méthodologie suivie.................................................................. 77
Section 2 : Entretien, exposition et analyse des résultats .........................................................87
Section 3 : Propositions et recommandations.........................................................................101
Conclusion générale .............................................................................................................108

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Introduction générale
La question de la gouvernance urbaine dans le contexte marocain suscite un intérêt
immédiat et stratégique et son traitement nécessite une approche à multiples dimensions,
politique, juridiques, administratives, culturelle et humaine ; efficace dès lors qu’un traitement
global et partitif est réalisé pour tous les concernés, qu’ils soient chercheurs, acteurs, citoyens,
on bénéficiaires.
Le découpage territorial au Maroc a connu une évolution importante liée à la voie du
développement de la décentralisation, mais le plus important à noter est son instabilité qui
explique, selon les responsables, la volonté d’établir une administration proche des citoyens et
de répondre à leurs besoins et à élargir le champ de participation pour parvenir à un
développement durable. Mais cette préoccupation a constitué un motif principal dans cette
division qu’il s’agisse d’une augmentation ou d’une diminution ; d’un amendement d’une
fusion, notamment à travers la création d’unités locales faibles qui sont confiées sans compter
sur le soutien financier de l’administration centrale.

C’est ce qui fait que ces derniers contrôlement les unités locales, que ce soit par la politique de
partage on d’emprunts et de ravitaillement et la faiblesse des moyens financiers et humains,
ainsi que l’autorité de tutelle.

Dans cette recherche, nous abordons le concept de gouvernance financière des villes et ses
dimensions telles qu’elles sont internationalement reconnues, puis nous évoquons le résultats
modestes de la gouvernance financière de la ville de Fès comme cas car l’expérience du système
territorial et l’avoir confiné à des villes spécifiques immédiatement après les élections collectives
de 2003 puis nous présentons les défis et les obstacles les plus importants à la gouvernance
financière des villes, ses objectifs et ses opportunités et nous concluons en abordant la condition
de base pour le succès du processus de gouvernance.

La gouvernance en anglais c’est un concept utilisé à l’origine par les spécialistes de la


société médiévale anglaise, qui se caractérise par la coopération entre les différentes sources de
pouvoir (église, noble, marchands, paysans...) et durant les années 1980, la banque mondiale a
réutilisé ce concept pour définir la manière dont il est exercé le pouvoir de gérer les ressources
économiques dans un pays particulier.

Au premier plan, des discussions sur la gouvernance se trouvent des termes tels que la
responsabilité, les médias, la transparence et la primauté du droit ; la gouvernance ne signifie

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pas au sens étroit, le pouvoir politique car ce n’est pas l’art de gérer au niveau d’une autorité
spécifique mais plutôt l’art d’articuler différents niveaux dans la gestion d’une région
spécifique. Par conséquent, il s’agit d‘un concept pivot, intégré qui s’adapte à de multiples
dimensions.

L’utilisation du concept est devenue courante dans la littérature sur l’administration publique.

Malgré cette prévalence, il n’y avait pas de consensus sur sa signification voulue qui pourra
donner deux dimensions parallèles :

La première, reflète la pensée de la banque mondiale qui adopte les aspects


administratifs et économiques du concept, tandis que la seconde dimension met l’accent sur
l’aspect politique du concept ; il comprend en outre l’intérêt pour la réformes et l’efficacité
administrative.

C’est depuis 1989 que le concept est apparu dans les publications et rapports de la banque
mondiale sur la manière de parvenir au développement économique et de lutter contre la
corruption en Afrique subsaharienne où l’efficacité administrative du gouvernement et la
croissance économique étaient liées. Et selon beaucoup d’écrivains et responsables, les outils
gouvernementaux pour les politiques économiques ne doivent pas être censées économiques et
efficaces, mais doivent également assurer la justice et l’égalité et le concept s’est développé par
la suite pour refléter la capacité de l’Etat à diriger la société dans le cadre de la règle de loi.

En outre, un lieu a été établi entre la qualité l’efficacité et le mode de gestion des affaires de
l’Etat de la société est l’une des actions sur le fait que le concept va au-delà de l’administration
gouvernementale pour inclure les problèmes d’application de la démocratie pour aider les pays
à résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés.

En bref , il y a beaucoup de définitions qui envisagent le concept de la gouvernance ; celle de


la banque mondiale, on de la science politique proposée par David Easton ; là où les deux
définition incluaient l’exercice du pouvoir ou du pouvoir dans la distribution des valeurs, et
alors d’autres écrivains utilisait le « pouvoir » dans leur définition, comme Easton ; en montrant
les rôles des acteurs formels et informels en traitant le concept qui parle d’acteurs spécifiques
le gouvernement, la société civile et le secteur privé ; ce qui montre que la qualité de la gestion
de l’Etat et de la société est un déterminant important d’un développement économique juste et
durable, et c’est aussi un élément clé de toute politique économique réussie .

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Donc, la gouvernance est donc avant tout une expression de l’exercice du pouvoir politique et
de sa gestion des affaires et des ressources de la société.

C’est la définition adaptée par la plupart des organisations internationaux les, en désignant des
mécanismes et des institutions qui participent à la prise de décision, leur bien-être, avec leur
consentement et grâce à leur participation et leur soutien.

Nous conclurons donc que la bonne gouvernance financière est un outil de contrôle,
d’orientation et de conduite des grandes orientations stratégiques et qu’elles peuvent
s’appliquer dans les domaines politiques, économiques, social et culturel. Quant à ses
fondements, ils sont la bonne gestion, l’implication, la participation, la comptabilités,
l’efficacité, la qualité des services, la communication, la vision stratégique, la transparence.

En plus la volonté politique à l’époque au début de l’indépendance s’est manifestée dans le


discours du feu sa majesté le ROI MOHAMMED V le 08 mai 1958 lorsqu’il a déclaré :

« Nous avons donc vu la mise en place d’une cellule sociale et politique


qui serait le fondement d’un nouveau système, et dans la poursuite de cet
objectif, nous avons résolu de tenir des élections municipales et rurales
pour définir les compétences que nous attribuerons aux conseils locaux
dès que ce sera inscrit dans la loi électorale ».

Alors, l’attention de l’autorité s’est portée sur l’organisation de l’administration locale par le
biais d’une approche politique de décentralisation, de sorte qu’un ensemble de lois ont été
promulguées qui étaient considérées comme la base de la décentralisation et du manque de
concentration y compris une loi réglementant les élections collectives du 1 er septembre de
1959 et le Dahir du 02 décembre 1959 relatif au découpage administratif qui divisait le pays en
régions et préfectures.

Par la suite, la charte collective du 23 juin 1960, qui complète les procédures prévues par le
Dahir de 1 septembre 1959 qui se limite alors à définir les règles relatives aux élections et à la
formation des conseils locaux ; premier texte d’une nature et la première véritable pierre
angulaires des communautés locales après de modestes tentatives à l’époque de la protection.
Elle a été précédée de deux texte réglementant l’élection des conseils municipaux et délimitant
les limites territoriales des communes.

Quant au Dahir du 12 décembre 1963 qui a créé un second niveau de décentralisation au niveau
des préfectures et des conseils de régions. Puis après cela, la constitution du 14 décembre 1962

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est venue consacrer le principe de la décentralisation puisqu’elle a accordé aux groupement,
préfectures et les régions le statut des groupes locaux.

Mais la décentralisation au niveau commentaire a connu une réforme radicale en 1975-1979


avec l’adoption d’un nouveau cadre juridique qui a constitué un nouveau départ pour
développer la décentralisation et assurer une plus large participation des citoyens à la conduite
des affaires locales.

Après de nombreuses révisions et expériences successives dans le domaine de la


décentralisation, le système d’unité de la ville a été mis en œuvre à partir de 2002 et le conflit
politiques a constitué le trait le plus marquant de la décennie au cours de laquelle ce système a
été mis en œuvre, les ressources du conseils municipal se transformant en une arène, de conflit
entre les partis pour mener leurs discours politiques et en raison de la nécessité pour la majorité
de gérer ces villes avec des alliances fragiles ont été recourues ce qui a conduit à la réflexion
de cette situation exceptionnelle sur la gestion de ces villes.

Et après avoir abordé le sujet dans de nombreux débats concernant les collectivités locales dont
le forum des collectivités locales en 2006 ; qui lui a choisi un titre « la gouvernance des villes »
dont lequel sa Majesté le ROI MOHAMED 6 a affirmé dans son discours adressé aux
participants le 12 décembre 2006 que « malgré la disponibilité des groupes locaux sur plusieurs
pouvoirs légaux à gérer dans les affaires locales, nos tournées d’inspection, dans les différentes
parties du royaume, nous ont permis de bous situer sur le terrain sur le décalage entre les
exigences de la croissance économique et la conjoncture actuelle », or, l’équipement de
certaines régions, et de ce fait, accorder une large autonomie aux groupements et l’associer à
une bonne gestion financière est aujourd’hui le pilier d’une gouvernance globale, et cela
s’inscrit dans la philosophie de l’initiative nationale pour le développement humain.

Face à une tendance mondiale à s’appuyer davantage sur des politiques de proximité et à
s’éloigner d’une centralisation excessive, et à considérer le succès de la gouvernance des villes
comme un indicateur et une étape essentielle pour un développement durable ; il est devenu
nécessaire de penser à accorder plus d’attention à la ville pour qu’elle devienne le point de
départ, la base de la locomotive d’un développement garantissant l’efficacité, qualité ,
production du richesses et justice ; dans leur répartition, ce qui nécessite davantage d’attention
à l’étude des défis, des obstacles et des opportunités possibles et davantage attention à qualifier
les élites de ces villes et leurs institutions en revoyant le cadre législatifs, le système de relation
entre elle et le centre et les capacités financières et matérielles dont elles disposent.

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En plus, la gouvernance financière des villes au Maroc revêt un intérêt majeur pour plusieurs
raisons qui sont :

a) Transparence et responsabilité : cela vient d’une bonne gouvernance qui garantit la


transparence dans la gestion des fonds publics en impliquant une mise en place de
mécanismes de reddition de compte, de rapports financiers réguliers et accessibles au
public, ainsi que l’utilisation judicieuse des ressources financières pour gagner la
confiance des citoyens dans les institutions publiques afin qu’ils participent au
processus de prise de décision.
b) Efficacité et efficience : cette gouvernance financière efficace permettra aux villes de
gérer leurs ressources de manières plus efficientes en planifiant un budget rigoureux par
l’allocation des ressources de manière optimale et en utilisant un suivi pour évaluer la
performance financière qui sera le but de la recherche des sources de financement
alternatives pour permet aux filles d’optimiser leurs dépenses et de maximiser les
retombées économiques et sociales pour citoyens.
c) Développement économique locale : la gouvernance financière des villes joue un rôle
clé dans le développement économique locale, grâce aux fonds publics gérés de manière
transparente et efficace qui encourage l’investissement privé, favorise l’entrepreneuriat
local, et crée un environnement propice au développement des entreprises qui aide à une
gestion financière solide en mobilisant les ressources pour le financement des projets
d’infrastructures, des initiatives de développement économique et des services publics
de qualité en engendrant une croissance économique et les conditions de vie des
citoyens s’améliorent.
d) Durabilité financière : pour une gouvernance solide qui aide les villes marocaines à
maintenir leur durabilité financière à long terme ; en proposant la gestion prudente de
la dette, la diversification des ressources, de revenus, la constitution de réserves
financières et la gestion des risques financières et la gestion des risques financiers pour
arriver à une gestion financière responsable permet d’éviter les déséquilibres
budgétaires, les crises financières et les dépenses inattendues de certaines sources de
financement.

En somme, la gouvernance financière des villes au Maroc joue un rôle crucial à la


mobilisation des ressources, l’allocation efficace des ressources, la réduction de la dépense
financière, la transparence, et le renforcement de la transparence plus la promotion des
investissements privé pour arriver à une croissance économique.

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Les villes aujourd’hui, le poids et l’importance des villes se sont considérablement accrus,
tant au niveau démographique, économique que social, or, les villes marocaines sont
confrontées à un immense défis en matière de gouvernance financière, qui poussent les
responsables à déployer beaucoup d’effort significatif dans ce domaine pour assurer la
transparence, l’efficacité et la responsabilité dans la gestion des ressources financières qui
permet de maximiser l’utilisation des fonds publics, de promouvoir le développement
économique local et de changer la qualité de vie des habitants en utilisant divers
mécanismes et réformes pour renforcer leur gouvernance financière avec des nouvelle
initiatives qui sont :

a) Transparence et responsabilité : les villes ont travaillé à renforcer la transparence


dans la gestion financière avec la publication des rapports financiers réguliers à
l’utilisation des fonds publics qui permet aux élus locaux, aux citoyens et aux
parties prenantes de surveiller et de participer activement à la prise de décision
financières.
b) Planification financière : pour orienter les dépenses et les investissements, les
villes marocaines développent des stratégies à moyenne et longue terme pour
anticiper les besoins financiers, d’allouer les ressources de manière efficace et de
promouvoir le développement durable.
c) Modernisation des systèmes de gestion financière : les villes marocaines,
investissent dans la mise en place de systèmes de gestion financière informatisées
et efficaces pour avoir une meilleure gestion des budgets, des dépenses et des
recettes en réduisant les risques de mauvaise gestion et de corruption.
d) Renforcement des capacités : la mise en place des programmes de formation et de
renforcement des compétences pour les fonctionnaires chargés de la gestion
financière, permettra d’améliorer les expertises dans la gestion des finances public
et de garantir une application adéquate des principes de bonne gouvernance.

Malgré les efforts déployés ; il y a des défis à relever la complexité des procédures
administratives, la nécessité d’améliorer la collecte des recettes locales plus la sensibilisation
et la participation accrues des citoyens à la gestion financière.

En conclusion, les villes marocaines sont de plus en plus conscientes de l’importance d’une
bonne gouvernance financière, en utilisant des réformes pour changer la transparence, l’efficacité
et la responsabilité dans la gestion des ressources financières afin de renforcer le développement
économique local et améliorer la qualité de vie des habitants ; cependant les efforts continus sont

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nécessaires pour dominer les défis restants et garantir une gouvernance financière solide à long
terme.

L’intérêt du sujet
La gouvernance financière des villes est un enjeu crucial dans le contexte marocain pour
le développement durable et de la gestion des ressources financières ; beaucoup de décisions
prises en matière de finances publiques locales qui ont un impact direct sur la qualité de vie des
habitants, le développement économiques et social ainsi que sur la capacité des villes à répondre
aux défis actuels et futurs.
L’objectif de la gouvernance financière des villes concerne la gestion des ressources
financières au niveau local, y compris les revenus, les dépenses, l’endettement, et la planification
budgétaire.
Lorsqu’il y a une gouvernance financière essentielle et efficace qui facilite le passage de
l’assurance de la transparence, la responsabilité et la durabilité financière de ces villes. Cependant
de nombreuses villes sont confrontés à des défis dans ce domaine ; tels que des budgets restreints,
une dépendance excessive à l’égard des ressources de revenus limitées et une pression croissante
pour fournir des services de qualité.
Néanmoins, des principaux défis qui font face à la gouvernance financière des villes par
exemple de faire un équilibre entre les besoins et les aspirations des habitants et les contraintes
financières.
En outre, les villes doivent gérer efficacement leurs ressources pour répondre aux
demandes croissantes en matière d’infrastructures, de services publics de logements adorables,
d’éducation, de santé. Cela nécessite une planification budgétaire à long terme, une priorisation
des dépenses et une allocation efficace des ressources.
Il y a des villes qui reçoivent fortement des impôts fonciers et des subventions
gouvernementales ; ce qui peut être insuffisant pour le recouvrement des dépenses croissantes. Il
est essentiel de changer la stratégie de diversification des revenus, telles que les partenariats
public-privé, les taxes locales spécifiques et les investissements dans les infrastructures rentables
or, la transparence sont également des aspects importants de la gouvernance financière des villes.
Les citoyens doivent être informés de l’utilisation des fonds publics, des décisions
budgétaires et des résultats, obtenus pour le renforcement de la confiance entre les autorités
locales et les citoyens en favorisant une participation plus active des résultats dans le processus
décisionnel.

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Enfin, il est essentiel de mettre en place des stratégies globale et intégrées qui domine une
bonne planification budgétaire à long terme, la diversification des ressources de revenus,
l’optimisation des dépenses, la transparence et la responsabilité en favorisant la collaboration
entre les différents acteurs, tels que les autorités locales, les partenaires du secteur privé, les
organisations communautaires et les citoyens. Pour garder un équilibre entre les intérêts et les
objectifs à long terme de développement durable par une vision stratégique.

Les raisons du choix du sujet


Le choix de sujet est une étape cruciale dans le processus de recherche pour le master, car elle
contribuera à enrichir mon parcours académique professionnel, le choix d’un sujet qui me
passionne facilitera ma motivation et mon engagement dans la recherche. Ainsi, ce sujet s’inscrit
dans le domaine de mon étude pour mon master « Management des Entreprises Sociale et
Territoire ». A travers cette recherche, nous tenterons d’enrichir la bibliothèque universitaire
grâce aux différentes sources d’informations et de donnés que nous avons pu collecter.

Problématique de la recherche
Dans ce contexte, la problématique qu’engendre notre sujet concerne les facteurs qui peuvent
promouvoir la gouvernance financière des villes au Maroc plus précisément dans la ville de Fès.
Alors,

Quels sont les facteurs clés qui peuvent promouvoir renforcer la


gouvernance financière des villes au Maroc ?

Pour répondre à cette problématique, en se basant sur le cadre théorique, nous somme amenés à
formuler les hypothèses de recherche afin d’étudier les relations entre le concept clés sur lesquels
repose le cadre théorique. Ces hypothèses vont être confirmées ou infirmées à l’aide de
l’investigation sur le terrain. Ainsi, ce travail s’intéresse au concept de la gouvernance financière
des villes et plus précisément de la ville de Fès. Le but de la recherche est double : il vise dans
un premier temps à donner une description de la gouvernance financière dans un second temps,
de vérifier dans quel niveau des facteurs (autonomie financière, coordination, concertation,
contrôle budgétaire et le suivi) peuvent promouvoir et renforcer cette gouvernance financière.

Nous avons alors émis trois hypothèses principales :

H1 : l’influence de l’autonomie financière sur la gouvernance financière des villes.

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H2 : la relation entre concertation, coordination et la gouvernance financière des villes.

H3 : la relation entre le contrôle budgétaire et la gouvernance financière des villes.

Méthodologie de recherche
Ce travail s’inscrit dans une posture épistémologique de paradigme positiviste. Ce dernier
implique que la connaissance existe d’une manière indépendante que nous-même, mais la réalité
ne peut être connue que de façon imparfaite et probabiliste. La réalité n’est pas absolue et
l’objectivité du chercheur aussi. Ce paradigme s’appuie sur la déduction (valider et tester des
hypothèses). Nous aiderons à tester des hypothèses empiriquement de la gouvernance financière
des villes. Concernant l'approche méthodologique, nous avons choisi une méthodologie
quantitative.

Afin de répondre à la question principale, nous avons structuré notre travail de recherche en trois
chapitres, les deux chapitres premiers sont dédiés à une revue littérature pour élaborer notre
modèle conceptuel de la recherche (les hypothèses), et le dernier chapitre consacrera pour tester
nos hypothèses empiriquement.

Notre feuille de route commence par le premier chapitre qui sera consacré au cadre théorique et
conceptuel de la gouvernance financière, dans lequel nous découvrons l'évolution du terme de
gouvernance vers la gouvernance financière, ce qui nous amène à découvrir les différents acteurs
dans la deuxième section, et enfin nous nous focalisons sur les outils et les mécanismes.

Dans le deuxième chapitre on a établi un état des lieux de la gouvernance financière des villes au
Maroc. Ainsi que les défis et les opportunités auxquels elles sont confrontées dans la gestion de
leurs ressources financières, nous commencerons par le cadre institutionnel et juridique qui régit
la gouvernance financière des villes au Maroc. Il est essentiel de comprendre les lois, les
réglementations et les structures en place pour appréhender les mécanismes de prise de décision
et les responsabilités des différentes parties prenantes.

Ensuite, nous examinerons l'impact de la gouvernance financière sur le développement de la ville


à travers l’analyse des effets de la gouvernance financière sur les villes ainsi que les opportunités
pour améliorer la gouvernance financière. Par la suite, nous analyserons les défis auxquels sont
confrontées les villes marocaines en matière de gouvernance financière.

Finalement, le troisième chapitre destiné principalement à l'approche méthodologique globale


suivie par cette recherche. Nous commençons notre chapitre par les paradigmes scientifiques qui

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régissent la recherche scientifique en science économique et gestion (la première section), tout
en mentionnant les raisons notre position épistémologique (deuxième section). De plus, nous
avons choisi le terrain de la ville de Fès comme un terrain d’investigation et aussi nous avons
sélectionné des outils de collecte de données pour permettre un traitement plus large et plus
complet de la question de recherche et pour la fiabilité et la validité des données quantitatives de
notre étude.

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Introduction du premier chapitre :
La gouvernance est apparue dans un contexte marqué particulièrement par la crise de l’état
province et la recherche de nouvelle approche de développement plus flexible et plus innovantes.
Cependant, ce concept est polysémie sa définition est loin de faire l’unanimité.

Ce chapitre est structuré autour de trois sections :

• La première porte sur l’essence et le développement de la notion de gouvernance et de


gouvernance financière.
• La deuxième sera consacré aux différents acteurs de la gouvernance financière.
• La troisième porte sur les outils et les mécanismes.

L’objectifs de la première section est d’éclaircir, de manière concise, et précise le concept de


gouvernance, sa genèse sa consistance et sa pertinente. A cet effet il semble essentiel de raffermir
ce travail par une présentation du concept de gouvernance et de ses différentes acceptions. Un tel
exercice est intéressant car il nous permet de percevoir les différentes conceptions, signification
et utilisation de la notion de gouvernance, et en même temps de dégager une définition
opérationnelle pour notre recherche.

Cette section vise également à éclaircir le concept de gouvernance financière en particulier la GF


des villes et les différents organismes internationaux.

Après avoir éclaircir le concept de G et de GF des villes nous nous allons présenter les différents
acteurs. L’objectif principal est de gérer efficacement les ressources financières pour répondre
aux besoins de la communauté et assurer la durabilité financière à long terme de la ville.

La troisième section de ce chapitre abordera l’ensemble des dysfonctionnements qui sont


considérés comme le catalyseur d’une nouvelle phase de modernisation. Cette phase commence
par la mise en place de réforme visant à renforcer la GF grâce à l’utilisation d’outils de contrôle
de gestion et d’audit interne. Elle implique également l’intégration des institutions de contrôle
supérieur dans la gestion et la surveillance des activités de la ville.

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Section 1 : Concept de gouvernance et de la gouvernance financière
1. Concept de gouvernance
1.1. L’étymologie du concept de gouvernance :

Étymologiquement, le terme de gouvernance est dérivé du latin « Gubernare »1 et du grec «


Kubernân »2, qui signifiait à l'origine « la manière de diriger et de piloter un navire ou un char
»3. Elle a revêtu deux significations différentes notamment : « l'action d'exercer un pouvoir
politique »4 et celle « de diriger quelqu'un ou quelque chose »5.

Historiquement, la gouvernance est un terme médiéval, dont la première utilisation remonte au


XIIIe siècle. Sur le plan sémantique, le terme, qui vient de la langue française gouvernance, était
utilisé comme un synonyme du gouvernement, ces termes désignaient « l’art ou la manière de
gouverner »6.

À partir de 1478, le gouvernement attribue un statut administratif particulier aux provinces


comme l'Artois et la Flandre, situées dans le nord de la France. Dans le nord de la France. En
1679, gouvernement est utilisé pour désigner : « la charge de gouvernante dans une famille »7 À
cette époque, le terme C'est à cette époque que le terme "gouvernance" s'exporte en anglais, où
il devient peu à peu Gouvernance signifie « l'action ou la manière de gouverner »8. Ainsi, d’autres
tentatives de définitions ont donc été également proposées afin de donner un sens au terme. Le
portugais « Governança », également dérivé du terme français, a le même sens dans le domaine
politique et administratif et de la politique intérieure ; en Espagnol le mot « Gobernanza » date
environ de la même époque et il a été utilisé au sens du « gouvernement »9.

Tous ces concepts sont devenus par la suite démodés, dépassés, déconnectés de l'époque ; ils
ont été abandonnés, comme dans le cas de la France et du Portugal, parce qu'ils étaient associés
à l'ancien régime.

1
R JOUMARD, (2010), « Le concept de gouvernance », rapport n° LTE 0910, p: 9.
2
Ibid.p :9
3
D BAKKOURI,(2013),« Un essai de définition du concept de gouvernance », Revue Etude et
société, n°5, p:2.
4
C GOBIN, (2007), « Gouvernance », Revue Quaderni, n° 63, p: 54.
5
Ibid :p 54.
6
Ibid.p: 54.
7
Ibid.p: 54.
8
Ibid.p: 54.
9
M DELPLANQUE, (2004), « Gouvernance globale : gouvernement du monde », Bénévent, p:103

21
1.2 L’utilisation moderne du concept de gouvernance

Le mot "gouvernance" est réapparu dans la langue anglaise dans les années 1930. Il est
apparu dans un autre contexte, celui de l'entreprise, à travers l'expression. « Corporate
Governance » 10 ou bien la gouvernance d’entreprise.

Le terme de gouvernance a été inventé dès les années 1937 par l'économiste
Coase dans son article « The nature of the firm »11, pour désigner les dispositions prises par les
entreprises pour assurer une coordination efficace des échanges. La gouvernance désigne un
processus et un système interconnecté qui gère les relations entre les parties et les connexions
entre les acteurs unis dans le but de créer un profit ou une meilleure gestion. Selon ce point de
vue, la gouvernance ne fait pas référence à une institution ou à une structure.

La gouvernance d'entreprise est la première application moderne de la gouvernance. Elle se


caractérise par une gestion non hiérarchique, dans laquelle Les collaborateurs sont impliqués
dans la dynamique de gestion.

En outre, le terme de gouvernance a également été utilisé par le président sénégalais Léopold
Senghor pour désigner les services administratifs d'une région.

Mais ce n'est qu'au début des années 1970 que cette conception de la gestion privée a été
appliquée à la gestion des affaires publiques et qu'une nouvelle conception de la gouvernance a
été développée.

Depuis les années 1980, le terme s'est répandu parmi les managers, les hommes politiques et les
organisations internationales, sans oublier les médias. Depuis la fin des années 1980, les termes
"Good gouvernance" et " globale gouvernance " sont utilisés en politique. Les termes
"gouvernance" apparaissent principalement dans le domaine des relations internationales. Ils
traitent du développement socio-économique des pays. Lamy a défini la gouvernance mondiale
comme « un projet d'émergence de normes et de valeurs. Des valeurs partagées qui peuvent
présider aux conflits identitaires. L’émergence d’une "communauté" partielle et évolutive
soutenue par une idée du bien commun, et qui se concrétise par une action collective sur des
biens publics globaux et identifiés est le moyen de redonner du pouvoir et du sens à la

10
R COASE, op.cit, p: 386.
11
24 Ibid. p: 386

22
démocratie »12. Selon l'auteur, la gouvernance mondiale permet de résoudre les problèmes
mondiaux de manière démocratique.

Quant au concept de « bonne gouvernance », les institutions de Bretton-Woods et d’autres


institutions financières ont commencé à l'adopter afin d'aider les pays en développement à sortir
des crises liées à l'échec des programmes d’ajustements structuraux (PAS) qui ont prévalu surtout
durant les années 80 ; la banque mondiale prône la bonne gouvernance comme une nouvelle
vision de gestion des affaires publiques, fondée sur une logique entrepreneuriale. Elle préconise
l’amaigrissement de l’Etat providence, le ciblage des bénéficiaires des politiques sociales, et la
privatisation des services publics. Le concept de gouvernance en est venu à désigner un nouveau
type de gouvernance politique associé à la mondialisation.

En effet, la résurgence de cette notion ne fait que prendre en compte la complexité des conditions
de gestion des organisations, qu'elles soient privées ou publiques, dans un contexte mondialisé.

1.3 Tenter les définitions


1.3.1 La difficulté de définir à l’unanimité le concept de gouvernance

La définition de la gouvernance est une question cruciale. A partir de 1970, elle


a été utilisée pour « traiter les problèmes d'ingouvernabilité et y apporter des réponses claires »13
afin de définir un nouveau mode de coordination au sein des entreprises et « de caractériser les
modes de relations entre les différentes structures »14. Cette polysémie est à l’origine de certaines
confusions, mais nous soulignons qu’il est incontestablement instructif que des auteurs
appartenant à des disciplines différentes aient adopté un concept identique pour décrire des
phénomènes différents.

Dans la plupart des définitions proposées, on s'accorde à dire que le terme de gouvernance fait
référence à l'ensemble des situations de collaboration qui ne peuvent plus être hiérarchisées, et
que le gouvernement ne peut plus agir seul.

Comme le souligne Bouzoubaa, le décalage croissant du concept de gouvernance est dû au fait


que « les acteurs se réfèrent soit à une situation qui consiste à brouiller les frontières
traditionnelles et la flexibilité accrue entre des secteurs ou à des niveaux territoriaux différents,

12
P LAMY, (2005), « Gouvernance : utopie ou chimère », Revue Etudes, vol 2, n°402, p:16
13
C MICHEL, P SAMUEL, P HUNTINGTON, J WATANUKI, (1975), « The crisis of Democracy»,
New York University Press, p: 18.
14
V SIMOULIN, (2003), « La gouvernance et l'action publique: le succès d'une forme simmelienne »,
Revue Droit et société, n°54, p: 307.

23
soit, à ce que leur niveau d’instruction a augmenté au point qu’ils sont devenus capables de
s’écarter des instructions qui leur étaient transmises »15. C’est dans ce sens que la gouvernance
est apparue pour désigner l'ensemble des situations de coopération non hiérarchiques
correspondant à la construction des territoires. Conformément à la définition proposée par
Le Gales (1995), les chercheurs s'intéressent aux « modes de constitution d'un acteur collectif
dans un nouveau contexte". C'est l'examen de la manière dont cet acteur naît et se consolide par
la construction de règles ou de la manière dont il gère intentionnellement et clairement les
interconnexions entre les différents individus ou groupes qui le constituent. En ce sens, le concept
de gouvernance prend également en compte des aspects liés au niveau d'instruction, au champ de
compétences et à l'espace d'action des acteurs, qui ont évolué, se sont globalement élargis et sont
devenus immensément complexes. Les acteurs doivent non seulement être impliqués, mais aussi
être capables d'élaborer et d'appliquer des stratégies dans un environnement complexe, où ils
doivent tenir compte de leurs propres interactions, intérêts et stratégies. Cela conduit donc à des
pratiques de participation à la construction sociale de chaque territoire »16.

Il faut faire preuve d'un solide optimisme pour admettre qu'il est possible de proposer des
définitions précises ou de fournir aux auteurs des orientations théoriques simples en matière de
gouvernance. L'utilisation massive du terme "gouvernance" dans différents domaines le rend très
difficile à définir. Ainsi, les différents usages du terme sont pour le moins fluctuants. Les
économistes utilisent le terme pour désigner une forme de coordination visant à réduire les coûts
de transaction. Les politologues et les sociologues y voient une nouvelle forme de gouvernance
non hiérarchique, où les frontières entre les secteurs public et privé et entre les différents niveaux
territoriaux sont abolies. Cela rend l'idée de gestion privée plus absurde que l'idée de gestion
publique. Là encore, il convient de souligner que les chercheurs et les praticiens parlent de
gouvernance publique lorsque des acteurs du secteur privé participent, parmi d'autres, à l'action
publique.

Cette richesse polysémique ne se limite pas à la définition de la gouvernance, mais aussi à son
utilisation. Comme le souligne Goxe, « les termes de gouvernance et de participation sont utilisés
comme synonymes par les praticiens »17. Par conséquent, la gouvernance ne désigne pas un
phénomène spécifique. Il s'agit d'un ensemble de changements dans l'action publique, dans le

15
L BOUZOUBAA, op.cit, p: 31
17
A GOXE, «Gouvernance territoriale et développement durable: implications théoriques et usages
rhétoriques», in R.PASQUIER, V. SIMOULIN, J. WEISBEIN, (2006), « La gouvernance territoriale.
Pratiques, discours et théories », Revue Droit et Société, n° 44, p:151.

24
processus de décentralisation, dans la contractualisation et dans le partenariat. Ces formes sont
liées entre elles, mais chacune a son propre rythme et sa propre logique.

Le concept de gouvernance est une manière de nommer clairement un chaos qui n'en est pas un,
de rassembler des phénomènes séparés et parfois contradictoires et de donner un sens au
désordre, d'une part en lui donnant un nom et d'autre part en donnant l'impression que ce sens est
partagé par d'autres. Cette impression est largement illusoire : l'appropriation du terme par des
acteurs aux perceptions divergentes peut renforcer les malentendus, au lieu de favoriser une créer
une convergence des attentes et des représentations.

La plupart des chercheurs et praticiens dénoncent les ambiguïtés et les usages politiques et
idéologiques Inhérents à la notion de gouvernance, et notamment de "bonne" gouvernance. Les
organisations internationales y sont favorables ; ce concept est parfois utilisé pour dissimuler des
interventions politiques illégitimes. Ces opposants estiment que ces caractéristiques rendent
impossible de fonder des travaux scientifiques et un programme de recherche sur ce concept, et
que la gouvernance est davantage un mode qu'une véritable contribution à l'analyse de l'action
publique.

En sciences politiques, la gouvernance désigne la transformation de l'action publique et


l'émergence de nouvelles formes d'intervention qui remettent en cause les modèles traditionnels
centralisés de développement et soulignent la nécessité d'une approche fondée sur une
multiplicité d'acteurs impliqués dans la définition de l'action publique à travers des processus de
coordination, d'interaction et de coopération. Cette interaction est nécessaire car un seul acteur
(privé ou public) - dans le contexte actuel - n'est pas en mesure d'agir seul. Vers la fin de la guerre
froide, le concept de gouvernance a été remplacé par celui de "gouvernabilité". Il est considéré
comme une transformation de l'administration publique visant à résoudre les problèmes de sous-
développement à l'ère de la mondialisation. La gouvernance est ainsi présentée comme
l'ensemble des mécanismes indispensables à la concrétisation d'intérêts divergents dans une
société, afin de maintenir le système, de créer un sentiment de responsabilité au sein de la
population et de renforcer l'appropriation des processus par les populations concernées.

En ce qui concerne la gouvernance locale, elle a été considérée comme une forme de régulation
territoriale et d'interaction entre des acteurs locaux et des institutions de nature différente. Selon
cette logique, le territoire contribue à la réduction des coûts de transaction entre les entreprises
et représente un niveau adéquat pour l'harmonisation des actions collectives. Coûts de transaction
entre les entreprises et représente un niveau adéquat pour l'harmonisation des actions collectives.

25
Parallèlement à cette logique, la gouvernance dans le domaine de l'administration publique et
plus particulièrement dans le domaine des relations internationales est également liée à des
pratiques et des modes d'action. Il s'agit d'une logique normative liée à la notion de « bonne
gouvernance », qui s'est diffusée dans le domaine des relations internationales depuis la fin des
années 1980. Ce concept est utilisé par les organisations internationales pour désigner les
principes de bonne gestion publique dans les pays soumis à des programmes d'ajustement
structurel et aux changements induits par la mondialisation.

1.3.2 La polysémie du concept de gouvernance

Il existe plusieurs définitions globales de la gouvernance, mais nous pouvons les regrouper
autour de deux conceptions principales. La première est celle de Selznick (1949), pour qui la
gouvernance est considérée comme « l'un des nombreux modes de coordination »18. Les autres
modes sont : L'Etat, la hiérarchie, le marché, les associations ou encore l'ordre politique, le
pluralisme, le corporatisme, les « régimes de citoyenneté »19 et « l’Etat-nation »20. Dans cette
optique, la gouvernance représente une alternative aux anciennes formes de gouvernance,
considérées comme ayant échoué, mais qui ne modifient pas complètement l'action publique. Ce
concept peut s'appliquer ici aux époques passées. Le travail de Selznick sur la Tennessee Valley
Authority (TVA) révèle « le besoin de transactions et de connexions fortes et solides entre une
organisation et son environnement ; et relativise la présence de la hiérarchie »21.

La seconde conception est défendue par Boudon et Bourricaud (2000), pour qui la gouvernance
est « un nouveau mode de prise de décision politique qui permet d'éliminer les barrières entre les
secteurs public et privé en renforçant les relations de partenariat et de coordination et en
partageant les taches et les responsabilités »22. En partant d'une réduction des phénomènes
hiérarchiques vers un État affaibli, considéré comme un acteur parmi d'autres. Dans ce sens, la
gouvernance n'est pas seulement perçue comme « une simple innovation sémantique ou un
enrichissement de l'action publique, mais plutôt comme une transformation de cette dernière dans

18
P SELZNICK, (1949), «TVA and the grass roots; a study in the sociology of formal organization»,
Berkeley, University of California Press, p: 15.
19
J COMMAILLE, B JOBERT, (1998), « Les métamorphoses de la régulation politique », Revue
Droit et Société , vol 24, p : 297.
20
B. K KOCH, R EISING, (1999), «The Transformation of Governance in the European Union»,
London, Routledge, p:22.
21
P SELZNICK, op.cit, p: 15.
22
R BOUDON, F BOURRICAUD, (2000), « Dictionnaire critique de la sociologie », Paris, PUF, p :
617.

26
son ensemble de cette dernière dans sa globalité »23. A cet égard, on constate que les définitions
proposées par les organisations internationales s'inscrivent plutôt dans cette seconde perspective.

Ainsi, selon ce point de vue, la gouvernance ne peut s'appliquer à des époques antérieures. Elle
est associée à une situation actuelle. La gouvernance n'est pas considérée ici comme un type de
coordination parmi d'autres, mais plutôt comme un processus visant à l'action commune dans une
situation de reconstruction de l'État et d'action publique. Et d'action publique.

Ce que nous apprennent ces deux interprétations, c'est que le statut de la gouvernance est
certainement différent dans les différents domaines de l'emploi.

1.3.3 La gouvernance selon les organismes internationaux

Au-delà de cette riche polysémie, la communauté internationale a développé sa propre


définition de la gouvernance. Plusieurs institutions (PNUD, BM, OCDE-CAD) ont développé
des stratégies et des politiques spécifiques en matière de gouvernance.

1.3.3.1 La gouvernance d’après la Banque Mondiale.

La définition proposée par la Banque mondiale est la suivante :


« La gouvernance est la manière dont le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources
économiques et sociales d'un pays »24. Cette définition est vague et donne lieu à une série
d'interprétations et d'ambiguïtés qui ont contribué à justifier toutes sortes de mesures. Qui ont
contribué à justifier toutes sortes d'interventions politiques et économiques, notamment dans les
pays en développement.

La Banque mondiale a opté pour « une bonne gouvernance en encourageant les gouvernements
à rendre des comptes, à faire preuve de transparence et à promouvoir l'État de droit. Il s'agit là
exclusivement de la contribution qu'ils apportent au développement social et économique et à
l'objectif fondamental de réduction de la pauvreté dans les pays en développement »25 . La
Banque mondiale définit plusieurs éléments qui déterminent la gouvernance, notamment : La
gestion de l'action publique, la responsabilité, la forme juridique, la transparence et l'information.

1.3.3.2 La gouvernance d’après l’OCDE-CAD

23
Ibid.p:617.
24
WORD BANK, (1989), « Sub Saharan Africa: from crisis to sustainable growth », Washington
D.C, p: 1
25
Ibid. 63

27
Le CAD (Comité d'aide au développement) propose une définition de la gouvernance identique
à celle proposée par la Banque mondiale, mais qui prend en compte les aspects politiques et
socio-économiques du concept. Ainsi, le CAD définit la gouvernance comme : « L'exercice du
pouvoir politique ainsi que le contrôle de la gestion des ressources de la société en vue du
développement économique et social »26.

Cette définition est générale et fait référence au rôle que jouent les autorités dans la formulation
du cadre de l'activité des acteurs économiques dans la décision répartition des bénéfices et dans
la nature des relations entre les décideurs et la population. La bonne gouvernance vise à garantir
les éléments suivants :

✓ L’imputabilité.
✓ L’efficience et l’efficacité.
✓ Le cadre judiciaire indépendant.
✓ La responsabilisation et l’équité.

Selon le CAD, les dimensions les plus importantes de la gestion de l'action publique sont : « Le
système politique, la manière dont l'autorité est exercée dans un pays et la manière dont le
gouvernement conçoit et met en œuvre les politiques. Les aspects les plus importants soulignés
par le CAD pour une meilleure gestion publique sont : l'état de droit, une bonne administration
publique et l'éradication de la corruption »27.

1.3.3.3 La gouvernance d’après PNUD

La définition proposée par le PNUD se réfère strictement au développement humain


en insistant sur « les paramètres du développement humain durable, la bonne gouvernance
signifie aujourd'hui un cadre d'administration publique fondé sur l'État de droit, un système
judiciaire équitable et efficace, et une large participation populaire Dans le processus de
gouvernement et de gouvernance.

Pour ce faire, il faut mettre en place des mécanismes pour soutenir le système, responsabiliser
les personnes et leur permettre de s'approprier réellement le processus »28.

26
CAD-OCDE, (1993), « Orientations du CAD sur le développement participatif et la saine gestion
des affaires publiques », Paris, p:16.
27
Ibid. p:16
28
3UNDP, (2006), « Evaluation du système de gouvernance au Maroc», imprimerie Al Maârif Al
Jadid,p :5

28
La gouvernance est également définie comme : « l'exercice des pouvoirs politiques,
économiques et administratifs pour gérer les affaires de la société. Il s'agit d'un concept large qui
englobe les structures organisationnelles et les activités de des gouvernements centraux,
régionaux et locaux, du parlement, de la justice ainsi que les institutions, les organisations privées
et publiques et les individus qui constituent la société civile, dans la mesure où ils participent
activement à l'élaboration des politiques publiques et les influencent la formulation des politiques
publiques qui concernent les citoyens »29.

Selon le PNUD les caractéristiques d’une gouvernance efficace sont :

✓ La légitimité de l’Etat et l’imputabilité.


✓ La liberté d’expression.
✓ La liberté d’accès à l’information.
✓ La participation.
✓ L’efficacité et l’efficience.
✓ La coopération avec la société civile.

Ainsi, par le biais du Management Development and Governance Division (MDGD), le


PNUD ; propose cinq catégories d’initiatives :
✓ Les réformes concernant la gestion de l’action publique.
✓ La gouvernance participative.
✓ La décentralisation, la déconcentration, et le renforcement du gouvernement local.
✓ L’encouragement du rôle de la société civile.
✓ La planification stratégique.

2. La gouvernance financière
2.2 Essai de définition de la gouvernance financière

La gouvernance financière est « l’ensemble des processus, règles, normes, valeurs et


institutions grâce auxquels les différents acteurs (organismes publics locaux, l’Etat...) gèrent les
systèmes et les marchés financiers sur tous les territoires »30 .

29
Idem, (1996), «Decentralized Governance Programme», New York, p:7
30
(Rapport de ICPC, 2012 ).

29
Autrement dit, elle concerne l’ensemble des composants en relation avec l’activité
financière d’une organisation « la GF est l’ensemble des procédures et mécanismes qui
encadrent les décisions de création et répartition de la valeur »31.

En effet, la gouvernance financière est un aspect clé de la Collectivité locale. Elle représente
une gestion moderne, basée sur de nouvelles méthodes, dont la mission est d'adopter une nouvelle
trajectoire, basé sur la transparence, la responsabilité et l'adéquation entre les recettes, les
dépenses, les objectifs et les résultats.

La gouvernance financière peut être observée comme ceci :

Figure 1 : Elément de la gouvernance financière

La gouvernance financière

Système de
Méthode de
collaboration
surveillance
Forme de gestion
moderne

Source : Elaboration personnelle

• Méthode de surveillance et pilotage qui guide les responsables vers une gestion moderne
• Système de collaboration et coopération qui contribue à une plus grande transparence et
responsabilité.
• Forme moderne de gestion : en effet l’usage de la terminologie de la gouvernance
financière des collectivités territoriales désigne la finalité et le développement du territoire ce qui
exige aux collectivités de mettre en place l’ensemble des outils permettant de répondre au besoin
de la collectivité locale et de consolider le socle de la gouvernance financière.

Pour mieux connaître la gouvernance financière, il faut connaître ses différents principes.

Planification stratégique : est la façon de penser, gérer et organiser afin d’établir l’équilibre
entre les besoins et les recettes. Ce principe a été consolidé par un ensemble des articles (78, 80

31
(Jean Pierre Gaudin, 2002 (16)

30
et 83) respectivement aux lois organiques 113.14, 112.14, 111.14 qui stipulent que « les
collectivités doivent mettre en place un programme de développement »32. C’est-à-dire que les
CL sont dans l’obligation de mettre en place un plan d’action qui aligne cette dernière à travers
l’ensemble des politiques qui fixent les objectifs de développement.

En effet Pour une bonne planification stratégique, il est en effet nécessaire d'établir un
diagnostic basé sur l'identification des besoins et des ressources nécessaires pour y répondre.

Gestion participative : la loi organique des collectivités locales a fourni un mécanisme


participatif de dialogue qui permet de fournir les diverses analyses de la situation du territoire.
Transparence : est l’un des principes les plus importants de la gouvernance financière,
puisqu’il permet de fournir les informations sur les activités réalisées par les collectivités
locales afin d’être consultées par les citoyens. En réalité la transparence consiste à diffuser,
émettre et communiquer les informations fiables, claires et accessibles à n’importe quel moment.
Autrement dit la transparence se manifeste par la précision, la crédibilité, la cohérence et
l’exactitude de l’information. Pour ce faire, les CL doivent avoir un système d’information
offrant une meilleure interaction entre les différents acteurs.

Responsabilité et reddition des comptes : qui est une méthode de gestion moderne, la
responsabilité est un outil d’évaluation des employées des CL, puisque chaque personne doit être
responsable de ses actes.

La reddition des comptes est la transparence absolue, c’est-à-dire informer, prouver et


justifier l’administration des biens des collectivités locales. Ce principe a été constitutionnalisé
en 2011 dans l’article 1 et consolidé dans l’article 146 de la même constitution 2011 « les règles
de gouvernance relatives au bon fonctionnement de libre administration au contrôle des fonds…à
la reddition des comptes »33. Ce principe consiste à préserver l’usage des fonds des CL effectué
à travers le contrôle budgétaire, il exige aussi l’explication et la justification de tous les actes, les
activités et les décisions.

La gouvernance financière est un pilier de décentralisation et de développement local pour


les collectivités territoriales. Elle consiste à optimiser l'utilisation des ressources financières de
l’État pour assurer une meilleure qualité de vie, en permettant la traçabilité des ressources et en
garantissant la transparence des fonds et le suivi des projets d'investissement . En effet, la gouvernance
est apparue au Maroc après une série de réformes institutionnelles, telle que la modernisation de

32
(Mohamed Harakat N°25).
33
(Jawad Abib, 2015).

31
la justice, la lutte contre la corruption. Dans ce contexte, la gouvernance est devenue une
préoccupation et un défi pour les CL, qui sont engagées dans la transparence, la responsabilité,
la planification stratégique et certains autres principes. D'autre part, malgré l'augmentation des
ressources et des compétences, plusieurs dysfonctionnements ont été constatés selon le rapport
de la Cour des comptes régionale (2018, 2019, 2020), qui ont un impact sur les CL :

• Insuffisance des ressources propres, et ressources humaines


• Dépendance des ressources transférées par l’État et une carence dans les ressources
propres de la CT
• Absence de planification stratégique
• Augmentation de dépenses
• Manque dans les moyens de pilotage, de surveillance…

2.2. La gouvernance financière selon les organismes internationaux

2.2.1 La gouvernance financière d’après la banque mondiale

Selon la BM, la gouvernance financière se réfère à l’ensemble des règles, des lois, des normes,
des pratiques et des institutions qui régissent le fonctionnement des marchés financiers, des
institutions financières, et des organismes de réglementation financière. Elle englobe également
la transparence, la responsabilité, l’intégrité et la supervision dans le secteur financier.

La gouvernance financière est importante pour assurer un fonctionnement efficace et efficient


des marchés financiers et pour protéger les investisseurs et les consommateurs contre les
pratiques frauduleuses ou irresponsable. Elle contribue également à la stabilité financière en
réduisant les risques de crise financière.

La banque mondiale travaille avec les pays membres pour renforcer leur gouvernance
financière en fournissant des conseils, une assistance technique et une formation sur des sujets
tels que la réglementation financière, la supervision, la transparence et la lutte contre la
corruption. Elle soutient également des réformes visant à améliorer la gouvernance des
institutions financières et à renforcer le mécanisme de protection des investisseurs et des
consommateurs.

2.2.2 La gouvernance financière d’après l’OCDE-CAD

Selon l’OCDE-CAD (comité d’aide au développement de l’organisation de coopération et de


développement économiques) la gouvernance financière des villes peut être définie comme la

32
capacité des gouvernements locaux à planifier, à gérer et à contrôler efficacement les ressources
financières qui leur sont alloués pour fournir des services publics et des infrastructures de qualité
à leurs citoyens.

Cette définition implique plusieurs éléments clés, tels que la planification financière, la gestion
des finances publiques, le contrôle et la reddition de compte, ainsi que la prestation de services
publics et l’investissement dans les infrastructures. La gouvernance financière est donc
étroitement liée à la gestion budgétaire et à la gestion des ressources humaines, ainsi qu’à la
capacité des ressources financières auprès de source externe.

2.2.3 La gouvernance financière d’après PNUD

Selon le programme des Nations Unies pour le développement, la GF fait référence à la gestion
efficace et transparente des ressources financières dans le cadre urbain. Cela implique de mettre
en place des politiques et des pratiques qui favorisent une gestion responsable des finances
publiques et des pratiques qui favorisent une gestion responsable des finances publiques, ainsi
qu’une participation citoyenne active dans la prise de décision et le suivi des budgets municipaux.

La gouvernance financière des villes suppose également une utilisation efficace des ressources
financières pour la réalisation des objectifs de développement durable des villes, notamment en
matière d’infrastructure, de service publics, d’emploi et de lutte contre la pauvreté. Elle vise
également à garantir l’accès équitable aux services et aux avantages financiers pour tous les
citoyens, en particulier les plus vulnérables.

En notre, la GF vise à assurer une gestion transparente, responsable et efficace des finances
publiques dans le cadre de la gouvernance urbaine, afin de promouvoir un développement
durable et inclusif pour tous les citoyens.

33
Section 2 : Les principaux acteurs de la gouvernance financière des
villes
La morphologie et l’organisation globale des villes sont produites au fils du temps par des actions
d’envergure à l’image des travaux (des acteurs qui ont considérablement modifié la structure de
la voire. Cependant de multiples actions moins immédiatement visibles concourent peu à peu
modifier la forme et l’organisation des villes : créer une ligne de transport public ou un
lotissement, modifier un square, réhabiliter un immeuble.

Si certain processus est autoorganisés et relèvent des choix individuels cumulé des citadins, ils
sont le plus souvent précédés ou suivre d’une action réfléchir et volontairement mise en place.

Quelle est dans ce cas la définition d’acteur ?

Or cette analyse va permettre des acteurs va éclairer les processus de construction de l’espace
sociale ; Comment la ville est-elle produite et avec quel objectif ?

Les acteurs qui sont agissent, qui concurrent à la transformation des territoires. Ils peuvent
être collectifs publics ou privé (municipalités, état, promoteurs, entreprise) mais aussi individuels
(investisseur, commerçant usager, habitant, citoyens). Cependant toute personne qui agit n’est
pas forcément un acteur.

Un acteur se définit d’abord par l’intentionnalité de sa démarche ; il y a une volonté d’agir


ayant un impact sur l’espace urbain. Un acteur développe des stratégies plus ou moins élaborées
et formulées. Si ces dernières ne peuvent jamais à elles seules expliquer les transformations d’un
territoire cas on ne peut comprendre les évolutions de l’espace urbain sans les analyses.

2. Les élus locaux

Les élus locaux jouent un rôle crucial dans la gestion et le développement des villes. Ils sont
chargés les intérêts des citoyens de leur circonscription et de travailler avec les administrations
municipales pour prendre des décisions qui affectent la vie quotidienne des habitants. Les élus
locaux sont souvent responsables de la planification urbaine, de l’aménagement du territoire et
de la gestion des services publics locaux tel que l’eau, l’administration, l’éclairage public, la
voirie, les transports en commun…

Ils doivent également veiller à ce que les ressources de la ville soient utilisées de manière
équitable et efficace, en tenant compte des priorités et des besoins de chaque quartier et de chaque

34
groupe des citoyens. Les élus locaux sont également impliqués dans la création de politiques
publics qui visent à améliorer la qualité de vie des citoyens. Ils peuvent travailler à la mise en
place de programmer de logement abordable, de service social et de santé de programme
éducatifs et culturel, ainsi que de mesurer pour promouvoir l’emploi et stimuler l’activités
économique.

Mais comment les élus locaux s’y prennent pour un développement durable de leurs
villes ?

Les élus locaux peuvent travailler avec d’autre acteur pour promouvoir le développement durable
de la ville de différentes manières, en collaborant avec les citoyens à partir du plan d’action en
élaborant des projets de développement durable, comme ils peuvent organiser des consultations
publiques, des ateliers participatifs et des sondages pour obtenir des commentaires et des idées
de la part des citoyens.

Les élus locaux peuvent collaborer avec les entreprises pour promouvoir des pratiques
commerciales durables en offrant des incitations fiscales ou des subventions afin de les
encourager à adapter des pratiques environnementales responsables.

Or, Les élus locaux peuvent établir des partenariats et des jumelages avec d’autre villes pour
échanger des idées et des pratiques durables comme, ils peuvent organiser des conférences et des
forums pour discuter des meilleurs pratiques et des défis communs.

Ensuite, les élus locaux peuvent promouvoir un développement durable et équilibré de leur
ville, en travaillant avec ces différents acteurs qui sont :

a) Les autorités locales

Les autorités locales jouent un rôle important pour assurer une bonne qualité de vie parce que
leur responsabilité exige la présentation de nombreux services et d’infrastructure qui seront un
levier principale des projets de développement.

Dès lors , l’inéluctabilité de consacrer des démarches de développement territorial est l’une
des principales portes d’entrée à l’incarnation du nouveau concept de pouvoir pour devenir un
choix et une orientation stratégique indispensable, si l’on veut asseoir une renaissance du
développement locale, qui évoque la spécificité locale à cristalliser des modèles de
développement, capables de réaliser un essor du développement à travers la cristallisation de la
décision locale du développement.

35
C’est cette donnée qui nécessite qui nécessite la mise en place de filières de gestion des affaires
publiques au niveau des différents échelons de l’administration territoriales selon la nouvelle
approche managériale.

Or, l’état a fait de la question de développement véritable pari qui s’étendait à tous les
domaines économiques, sociaux et culturels, cette transformation est à la fois sécuritaire
valorisante en contribuant à la réalisation d’un développement économique locale.

b) Les services déconcentrés

Les services déconcentrés de l’état sont des acteurs importants dans la vie de la vile, ces
services sont des antennes locales des ministères et des administrations centrales, qui mettent en
œuvre les politiques publiques au niveau régional ou départemental.

Or, ces services déconcentrés sont impliqués dans de nombreux domaines qui concernent la
ville, tels que l’aménagement du territoire l’environnement, l’urbanisme, la sécurité, l’éducation,
la santé, l’emplois la culture. Ils sont en contact régulier avec les élus locaux, les association, les
entreprises et les citoyens en jouant un rôle clés dans la coordination et la mise en œuvre des
politiques publiques au niveau locale, ainsi les directions départementales des territoires et de la
mer(DDTM) , les services de l’éducation nationale, les agences, régionales de santé(ARS) les
direction départementales de la cohésion sociale(DDCS), les préfectures et les sous-préfectures
sont autant de service déconcentrés qui peuvent être impliqués dans la vie de la ville.

Entant qu’acteurs locaux, ces services doivent être à l’écoute des besoins et des attentes des
habitants de la ville et collaborer en partenariat avec les autres acteurs locaux pour répondre aux
enjeux de la ville.

c) Les agences de développement

En tant que qu’acteur clés, les agences de développement jouent un rôle très important dans
le développement de la ville à l’aménagement urbain et à la planification stratégique ; or ces
agences sont souvent créées pour stimuler la croissance économique, en créant des emplois et en
amélioration la qualité de vie. L’un des rôles les plus importants de ces agences de
développement est identifier les opportunités de développement économique en travaillant avec
les autres partenaires locaux pour les concrétiser qui peut engendrer la promotion de nouveau
projets d’investissement, l’attraction de nouvelle entreprises et l’amélioration des infrastructures
locales pour soutenir la croissance économique.

36
En plus ; les agences de développement peuvent collaborer avec les autorités locales pour
élaborer des plans stratégiques de la ville, en se concentrant sur la planification à long terme et
en garantissant une croissance équilibrée et durable. Cela peut inclure la conception des quartiers
résidentiels et commerciaux, ainsi la rénovation de zones urbaines en déclin et la promotion du
développement durable.

En fin, les agences de développement jouent un rôle clés dans la gestion des crises et des
situations d’urgence en travaillant avec les autorités locales pour coordonner les efforts de
secours et de rétablissement.

Dans l’ensemble, les agences de développement sont des acteurs importants du


développement urbain en travaillant pour stimuler la croissance économique, promouvoir le
développement durable et améliorer la qualité de vie dans les villes.

d) Les entreprises publiques

Entant qu’acteur économiques les entreprises publiques contribuent à la création des emplois
à la stimulation de l’activité économique et à la promotion de la croissance, en aidant à renforcer
les infrastructures de la ville, notamment en investissant dans des projets d’infrastructure
essentiels tels que les transports publics, l’approvisionnement en eau, les réseaux
d’assainissement et les système des déchets.

Les entreprises publiques ont également un rôle essentiel dans la promotion de


développement durable dans la ville, comme elles investissent dans des projets de développent
durable tel que les énergies renouvelables , la réduction des émission de gaz à effet de serre,
l’efficacité énergétiques et la gestion des déchets ; ainsi elles fout des partenariats avec d’autres
acteurs de la ville tels que les gouvernement locaux les organisations communautaires et les
entreprises privés pour encourager les initiatives de développements durable.

Pour finir, les entreprises publiques jouent un rôle très important dans le développement de
la ville en contribuant à la création d’emplois, à la stimulation de l’activité économique à la
promotion de développement durable et à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens

e) Les banques

Par les efforts déployés, les banques semblent porter leur fruit en jouant un rôle important
dans le développement économiques et sociale des villes par l’offre des services financiers et des
investissements qui stimulent la croissance économiques, la création des emplois et le soutient
de communautés locales, et entant qu’acteurs de développement dans les villes, les banques

37
fournissent des services financiers aux entreprises locales en leurs aidant à accéder à des
financement pour développement leurs activités et créer des emplois.

Ainsi, elles offrent des services de conseils afin que les entreprises gèrent leurs finances et
améliorent leur rentabilité.

En parallèle, les banques peuvent financer des projets d’infrastructure tels que les routes, les
ports et les bâtiments publics, or ces investissements stimulent la croissance économique et la
création d’emplois et l’amélioration de la qualité de vie dans les villes.

Enfin, les banques jouent un rôle clé par l’innovation en finançant des projets bénéfiques qui
aident à la création des emplois dans le secteur de croissance.

f) Les associations de développement local

Les associations sont un partenaire important et incontournable pour faire avancer les rouages du
développement, de l’économie et du progrès, sont des acteurs essentiels dans la promotion du
développement dans la ville. Elles sont souvent créées par des habitants afin de répondre à des
besoins spécifiques en collaborant avec tous les acteurs et en particulier avec des élus locaux,
leur objectif c’est l’amélioration de la qualité de vie des habitants de la ville, en s’impliquant
dans des projets tels que la revitalisation des quartiers défavorisés, la création d’emplois, la
protection de l’environnement, l’accès à la culture et à l’éducation.

Ensuite, ces associations de développement ont une connaissance approfondie des problème
locaux car elles travaillent en étroits collaboration. Elles sont mieux à même de comprendre les
besoins des habitants et de répondre à ces besoins de manière efficace.

En plus, elles ont souvent des liens étroits avec d’autres acteurs locaux comme les autorités
locales les entreprises locales et les autres organisations de la société civile en mettant en place
des projets plus ambitieux.

Enfin, les associations de développement local sont souvent financées par des sources de
financement locales ou régionale, ce qui leur permet d’être plus indépendantes et plus flexible
dans la mise en œuvre de leurs projets, ce qui montre leur connaissance approfondie des
problèmes locaux, leur capacité à collaborer avec d’autre acteurs et leur financement locale ou
régionale leur permettent d’être des acteurs de développement important et efficace dans leur
ville.

38
Section 3 : Les mécanismes et les organes impliqués

Les collectivités territoriales en générale, les villes en particulier au Maroc jouent un rôle
primordial dans le développement économique, social et culturel de notre territoire, c’est la raison
pour laquelle on constate l’implication des instantes externes, ainsi que la mise en place des
mécanismes et des outils de gestion modernes, tel que l’audit et le contrôle de gestion sont
introduits pour renforcer la gestion financière des villes et contribuer à protéger et à préserver
leurs ressources financières.

3. Les outils de la gouvernance financière

Suite aux différents changements et mutations qui affectent les collectivités territoriales au
Maroc, ainsi qu'à l'augmentation des ressources, les collectivités locales doivent mettre en place
une nouvelle approche de gestion basée sur la gouvernance en général et la gouvernance
financière en particulier, dont l'objectif principal est la protection des ressources et des patrimoine
publics. 34

L’élargissement des compétences au sein des les collectivités territoriales doit s'accompagner
d'une augmentation des moyens pour faire face à cette nouvelle exigence et règles mises en
œuvre. Cependant, la loi organique relative au les collectivités territoriales ont borné le contrôle
administratif effectue sur cette dernière « la gestion des affaires repose sur le principe de libre
administration »35 . Dans ce contexte il est évident que les collectivités territoriales maitrisent
leurs dépenses, protègent leurs patrimoines, attirent des nouveaux investisseurs et participent au
développement du territoire. Dans ce contexte, les autorités locales sont tenues d'adopter des
méthodes modernes de gestion afin d'assurer une bonne gestion financière leur permettant de
garantir la transparence, la traçabilité des fonds et le suivi des projets d'investissement ainsi que
l'utilisation optimale des ressources, tout en assurant une meilleure qualité de vie. De la même
manière, le législateur marocain, dans l'article 246 de la loi organique (titre VII, loi 112-14), a
obligé les collectivités locales à "mettre en place des mécanismes modernes de gestion tels que
le contrôle de gestion et l'audit interne".

Ces dernières années, le contrôle de gestion et l'audit interne ont gagné en importance dans le
secteur public en raison de leur rôle indispensable de soutien, d'orientation et de recommandation.
Ils sont les méthodes clés et pragmatiques qui permettent d'élaborer une évaluation honnête et

34
(Michel klopfer et Christian Escallier, 2015.
35
L’article 3 de loi organique relative au commune 113-14

39
fiable de toutes les actions de la collectivité, ce qui permet d'atteindre la transparence, la
responsabilité, la reddition des comptes et une bonne planification stratégique et, par conséquent,
de renforcer la gouvernance financière.

3.1.1 L’audit interne (AI)

Il s'agit d'une activité indépendante et objective qui permet à l'organisation de savoir avec
certitude dans quelle mesure elle contrôle ses activités, tout en contribuant de manière
consultative à la réalisation de ces objectifs. Le renforcement de l'autonomie politique,
administrative et financière des autorités territoriales a accru le besoin de transparence et de
responsabilité (Mohamed Lahayane, 2006). Actuellement, l'audit est essentiel pour la gestion des
collectivités territoriales, car il permet, d'une part, d'évaluer toutes les activités et actions menées
au niveau de la collectivité et, d'autre part, de contrôler les risques. Pour ce faire, les collectivités
territoriales doivent se doter d'un service d'audit interne qui effectue un contrôle direct et propose
des améliorations afin de garantir la bonne gestion et l'autonomie des collectivités territoriales.

En réalité, l'audit interne est un outil de gouvernance, car il permet aux différents acteurs de
mieux s'organiser et de faire fonctionner les services. C'est aussi un moyen de préserver les
ressources des collectivités territoriales.

3.1.2 Contrôle de gestion

Le mot contrôle de gestion est composé de deux mots : Contrôle "contrôler, diriger, réglementer
et garantir" ; Gestion "l'ensemble des procédures de coordination".

En effet, Le contrôle est l'ensemble des mesures par lesquelles le manager s'assure que les
ressources sont achetées et utilisées de manière efficace (en termes de projets) et efficiente (en
termes de ressources utilisées). L'objectif est de définir la stratégie, de contrôler la mise en œuvre
de la stratégie et de mesurer la performance. Elle permet au wali, au gouverneur et au président
de la commune de faire un choix entre les différents projets de développement lorsque le plan de
développement est élaboré après le calcul et l'analyse des coûts (Bahi. M, 2005). C'est un moyen
d'évaluer les politiques publiques tout en préservant le patrimoine et les ressources des
collectivités territoriales, et donc un mécanisme important de bonne gouvernance.

Le contrôle de gestion est un système qui a une influence considérable sur la gestion de l'autorité
locale et, par conséquent, sur la gouvernance financière. En effet, plusieurs raisons permettent
d'expliquer et de clarifier la politique des collectivités territoriale et donc d'avoir une bonne
gestion financière grâce aux outils de contrôle de gestion :

40
• Processus de la décentralisation qui a touché tous les pôles de la collectivité territoriale et qui
repose sur le principe de la proximité de toutes les activités avec des citoyens.

• Le projet de la régionalisation avancée qui a contribué à augmenter le nombre des ressources


et compétences au sein des collectivité territoriale.

• Engager les collectivités locales dans un processus de modernisation, de contractualisation et


de coopération.

Ces divers changements ont contribué à pousser les collectivités territoriales à implanter les
outils de contrôle de gestion.

Dans ce contexte les collectivités territoriales marocaines sont confrontées à un défi majeur qui
consiste à déterminer les outils de contrôle de gestion tels que le tableau de bord, la gestion
budgétaire, la comptabilité analytique et le reporting afin de consolider la gouvernance financière
des collectivités territoriales. Ces outils doivent être harmonisés et être adaptés aux spécificités
des collectivités territoriales.

En réalité pour avoir une collectivité territoriale bien réglementée et gouvernée, l’audit interne
et le contrôle de gestion doivent fusionner leurs objectifs et leurs méthodes d’investigation, afin
de contrôler et piloter l’ensemble des activités des collectivités territoriales. Le contrôle de
gestion représente une source d’information et d’action très appréciable pour l’audit interne, la
mise en place des outils de contrôle de gestion permet à l’audit interne de détecter les sources
d’inefficacité tout en participant à la consolidation de la gouvernance financière. Le contrôle de
gestion se focalise sur la proposition des solutions correctives à l’ensemble des écarts rencontrés.
En outre l’audit interne permet d’instaurer les procédures, les normes et les démarches ainsi de
renforcer et améliorer le contrôle interne afin de maîtriser les risques.

3.2 Les institutions supérieures de contrôle

Le contrôle de finance des collectivités territoriales au Maroc est assuré par des institutions
spécialisées dans le contrôle supérieur des finances publiques tel que : CRC, IGAT, IGF. Ces
institutions ont pour mission d’assurer le contrôle des comptes et la gestion des collectivités
territoriales, soit de manière permanente ou bien régulière, dans le but de préserver les ressources
financières des collectivités territoriales (Rachid El Moussaoui,2017-2018).

41
Figure 2 : Schéma des intervenants dans le contrôle des collectivités territoriale

wali, le
gouverneure
et le
président de
la commune

CRC IGF

la
gouvernance
financière

TGR IGAT

L’inspection générale de finance IGF : Il s’agit d’une institution de contrôle supérieur liée au
ministre de finance. Elle supervise l’exécution correcte, saine et efficace de toutes opérations
financières des collectivités territoriales. Elle prépare un rapport d’inspection et exerce de large
prérogative en matière de contrôle, d’audit et d’évaluation de finances publiques. Elle vérifie
également les services de caisse de comptabilité des collectivités territoriales et contrôle la
gestion du comptable public et des ordonnateurs pour s’assurer de la régularité et la sincérité
des opérations.

La trésorerie générale du royaume TGR : Elle constitue un corps du ministre de finance.


Elle effectue un contrôle inopiné sur place, contrôle le réseau des comptables publics et
l’établissement du bilan d’activité des services de contrôle. En ce qui concerne les recettes des
CT, son rôle consiste à la vérification de la régularité des opérations prises en charge par cette
dernière ainsi que les recouvrements effectués par le régisseur de la comptabilité publique.

Direction générale des collectivités territoriales DGCT : qui joue un rôle primordial dans
la protection, le soutien et l’accompagnement des collectivités territoriales dans de divers
domaines (financier, technique…). Elle consolide le processus de décentralisation, place la
collectivité territoriale au cœur du développement économique et supervise leurs activités
financières. Conformément à l’article 18 du décret n° 2-97-176 « la DGCL prépare les décisions
à prendre par le ministre de l'Intérieur dans le cadre de ses pouvoirs de tutelle sur les collectivités
territoriales et d’en assurer le suivi et le contrôle de l’exécution ».

42
Inspection générale des administrations territoriales IGAT : Elle est placée sous l'autorité
du ministre de l'intérieur et a pour mission de contrôler et de vérifier l'exécution du budget et
d'autres aspects de l'audit (conformité, et régularité).

La cour régionale des comptes CRC : c’est est le résultat d’un long processus historique et
d’un arsenal institutionnel. Selon l’article 98 de la constitution « CRC sont chargées d’assurer le
contrôle des comptes et de la gestion des CL ». C’est-à-dire, elle évalue les comptes et contrôle
la gestion des CL. En effet, le CRC exerce deux types de contrôle, le premier est juridictionnel
(contrôle effectué sur le comptable public à travers la vérification et jugement des comptes des
CL et un contrôle budgétaire et financier à l’égard de tous responsables, fonctionnaire et agents
de la CL) et le deuxième est administratif de gestion (Afin d’apprécier la qualité de la gestion et
de formuler des suggestions sur les moyens permettant d’améliorer le rendement ainsi un contrôle
sur tous les actes budgétaire. Dans ce sens la CRC donne son avis sur l’adoption et la mise en
œuvre du budget des CL.

43
Conclusion du chapitre
En guise de conclusion, les controverses soulevées par différents courants de pensée, disciplines et
institutions, témoignent de la complexité de ces deux notions et ne nous permettent pas de trouver une
définition nécessitant l'unanimité. Pourtant, en dépit des différentes conceptions, significations et
utilisations des termes "gouvernance" et "gouvernance financière des collectivités locales ", nous avons
choisi une définition qui s'inspire de la conception normative de la de la gouvernance. Cette définition
s'inspire également de celle utilisée par les organisations internationales, notamment le PNUD (1995).
Cette définition les processus et les méthodes par lesquels les personnes et les institutions et institutions,
tant publiques que privées, gèrent ensemble leurs affaires. La bonne gouvernance locale est un processus
conditionné par le respect d'un certain nombre de principes. Principes, notamment : la participation des
différents acteurs locaux, en particulier notamment les citoyens, le renforcement du partenariat comme
modalité de d'intervention, la transparence…

Le contexte dans lequel ont émergé les notions de gouvernance et de gouvernance financière
des collectivités territoriales, a été marqué par les changements profonds survenus il y a quelques
décennies. En effet, la mondialisation accélérée basée sur le libre-échange, et les échecs des
modèles de développement classiques, ont interpellé les chercheurs et les décideurs à repenser la
problématique de développement. C’est dans ce contexte que, un peu partout dans le monde, des
réformes institutionnelles (régionalisation, décentralisation…) se sont accélérées afin d’asseoir
les nouvelles bases d’un nouveau modèle de développement et de gouvernance.

La gouvernance financière des villes joue un rôle crucial dans le développement économique
et social d'un pays. C’est pour cette raison que nous avons consacré la troisième section à explorer
les liens entre les outils modernes de gestion tels que le contrôle de gestion, l'audit interne et
l'évaluation des risques. Tels que le contrôle de gestion, l'audit interne et l'implication des
institutions supérieures de contrôle dans l'amélioration de la gouvernance financière au niveau
des autorités locale.

44
Deuxième Chapitre :
Etat de lieux de la gouvernance financière
des villes au Maroc

45
Introduction du chapitre :
La gouvernance financière des villes joue un rôle crucial dans le développement
économique et social d'un pays. Au Maroc, pays en pleine évolution, la question de la
gouvernance financière des villes est devenue un enjeu majeur. Les cités marocaines sont
confrontées à des défis complexes tels que la croissance démographique, l'urbanisation rapide,
la pression sur les infrastructures et les services publics, ainsi que la nécessité de promouvoir
une gestion financière transparente et efficace36.

Ce chapitre se propose d'établir un état des lieux de la gouvernance financière des villes au
Maroc. Pour ce faire, nous examinerons les principales caractéristiques du système de
gouvernance financière des villes, les mécanismes de financement des collectivités locales,
ainsi que les défis et les opportunités auxquels elles sont confrontées dans la gestion de leurs
ressources financières37.

Nous commencerons par décrire brièvement le cadre institutionnel et juridique qui régit
la gouvernance financière des villes au Maroc. Il est essentiel de comprendre les lois, les
réglementations et les structures en place pour appréhender les mécanismes de prise de décision
et les responsabilités des différentes parties prenantes.

Ensuite, nous examinerons l'impact de la gouvernance financière sur le développement


de la ville à travers l’analyse des effets de la gouvernance financière sur les villes ainsi que les
opportunités pour améliorer la gouvernance financière38.

Par la suite, nous analyserons les défis auxquels sont confrontées les villes marocaines en
matière de gouvernance financière. Parmi ces défis, nous aborderons la faible capacité
financière des collectivités locales, la gestion des dettes, la corruption et le manque de
transparence, ainsi que la coordination entre les différents niveaux de gouvernance.

36
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes au Maroc: esquisse de modélisation. Revue
Internationale des Sciences de Gestion, 5.
37
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes comme levier de changement pour une
régionalisation avancée au Maroc. Alternatives Managériales Economiques, 4, 224-244.
38
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes au Maroc: esquisse de modélisation. Revue
Internationale des Sciences de Gestion, 5.

46
Section 1 : La gouvernance financière des villes au Maroc

La gouvernance financière joue un rôle crucial dans le développement et la gestion des


villes. Au Maroc, pays en pleine transformation économique et sociale, la question de la
gouvernance financière des villes est devenue un enjeu central. Les collectivités locales
marocaines font face à des défis complexes, tels que l'urbanisation rapide, la pression
démographique, l'amélioration des infrastructures et des services publics, ainsi que la nécessité
de garantir une gestion financière transparente et efficace39.

Cette section se propose d'examiner en détail la gouvernance financière des villes au


Maroc. Nous explorerons Les principales caractéristiques de la gouvernance financière des
villes au Maroc. Nous aborderons ensuite le cadre institutionnel de la gouvernance financière
des villes au Maroc. Finalement nous exposerons son cadre juridique et son implication sur les
tiers.

1.1 Les mécanismes de mobilisation des ressources financières des villes

Les mécanismes de mobilisation des ressources financières des villes désignent les
différents moyens et instruments utilisés par les collectivités locales pour obtenir les fonds
nécessaires à leur fonctionnement et à la réalisation de leurs projets. Ces mécanismes permettent
aux villes de générer des revenus propres et de compléter les ressources allouées par l'État
central. Ainsi, ces mécanismes comprennent40 :

• Les impôts locaux

Les impôts locaux (Ressources propres) sont des taxes prélevées par les collectivités
locales, telles que les villes, sur les résidents et les entreprises qui se trouvent sur leur territoire41.
Ces impôts constituent une source importante de revenus pour les collectivités locales et sont

39
Yatta, F. P. (2014). La gouvernance financière locale. Partenariat pour le développement Municipal
(PDM),[en ligne], consulté le, 1(02), 2019.
40
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière du développement urbain durable: un levier de
changement pour une régionalisation avancée au Maroc. Revue de l’Entrepreneuriat et de
l’Innovation, 4(12).
41
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière du développement urbain durable: un levier de
changement pour une régionalisation avancée au Maroc. Revue de l’Entrepreneuriat et de
l’Innovation, 4(12).

47
utilisés pour financer leurs dépenses publiques et la fourniture de services aux citoyens. Parmi
les impôts on retrouve :

Taxe d'habitation :

La taxe d'habitation au Maroc est un impôt local qui est prélevé sur les propriétés
résidentielles. Elle est calculée en fonction de la valeur locative cadastrale du bien immobilier.
Chaque année, les municipalités marocaines fixent un taux d'imposition qui s'applique à cette
valeur locative. Elle est généralement payée par le propriétaire du bien immobilier42.
Cependant, si le bien est loué, le propriétaire peut transférer cette responsabilité au locataire.
Dans ce cas, le montant de la taxe est inclus dans le loyer. Ainsi les règles et les taux
d'imposition peuvent varier d'une municipalité à une autre. Les municipalités ont la possibilité
de fixer leurs propres taux d'imposition, dans la limite d'un plafond fixé par la législation fiscale
marocaine.

Il est recommandé de se renseigner auprès de la municipalité concernée pour connaître


les détails spécifiques de la taxe d'habitation dans une zone donnée au Maroc. La taxe
d'habitation est utilisée par les municipalités pour financer les services publics locaux tels que
l'entretien des routes, l'éclairage public, la collecte des déchets et d'autres services similaires.
Elle contribue également au développement et à l'amélioration des infrastructures locales. De
même, la taxe d'habitation au Maroc est distincte de la taxe foncière43. La taxe foncière est
également un impôt local, mais elle est prélevée sur la valeur cadastrale des terrains et des
propriétés non résidentielles.

En ce qui concerne les exonérations de la taxe d'habitation au Maroc, certaines catégories


de contribuables peuvent bénéficier de réductions ou d'exonérations partielles44. Par exemple,
les personnes à faible revenu, les personnes handicapées, les veuves, les familles nombreuses
et les personnes âgées peuvent être éligibles à des avantages fiscaux spécifiques. Les conditions
et les critères d'éligibilité peuvent varier en fonction des municipalités. Il est important de se
conformer aux délais de paiement de la taxe d'habitation au Maroc pour éviter les pénalités ou

42
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes comme levier de changement pour une
régionalisation avancée au Maroc. Alternatives Managériales Economiques, 4(1), 224-244.
43
Yatta, F. P. (2014). La gouvernance financière locale. Partenariat pour le développement Municipal
(PDM),[en ligne], consulté le, 1(02), 2019.
44
Ballout, J. M. (2017). Un bilan intermédiaire du Programme de villes nouvelles au Maroc. Les Cahiers
d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la Méditerranée, (29).

48
les sanctions. Les dates limites de paiement sont généralement fixées par les municipalités et
sont communiquées aux contribuables45.

Taxe professionnelle :

La Taxe professionnelle, également connue sous le nom d'Impôt sur les Sociétés (IS), est
un impôt direct prélevé sur les bénéfices des entreprises au Maroc. Elle concerne les sociétés
de capitaux, telles que les sociétés anonymes (SA), les sociétés à responsabilité limitée (SARL),
les sociétés en commandite par actions (SCA), les sociétés en commandite simple (SCS), ainsi
que les établissements publics et les organismes assimilés. Cette taxe est calculée sur la base du
bénéfice net réalisé par l'entreprise au cours de l'année fiscale. Ce bénéfice est déterminé en
tenant compte des revenus, des charges déductibles et des abattements éventuels prévus par la
législation fiscale en vigueur46.

Le taux de la Taxe professionnelle varie en fonction de la nature de l'activité de


l'entreprise et de son chiffre d'affaires. Il existe des taux différents pour les secteurs industriel,
commercial et de services. Ces taux sont fixés par la loi de finances annuelle. Par ailleurs, la
déclaration et le paiement de la Taxe professionnelle doivent être effectués chaque année dans
les délais fixés par l'administration fiscale marocaine. Les entreprises sont tenues de fournir des
informations précises et complètes sur leurs revenus et leurs charges afin de calculer
correctement l'impôt dû47. La Taxe professionnelle peut être soumise à des régimes spécifiques
en fonction de la taille de l'entreprise. Par exemple, les petites et moyennes entreprises (PME)
peuvent bénéficier de régimes simplifiés ou de mesures d'encouragement fiscales pour alléger
leur charge fiscale48.

En plus, certaines entreprises peuvent être éligibles à des exonérations ou à des réductions
d'impôt en fonction de leur secteur d'activité, de leur localisation géographique ou de leur
contribution au développement économique du pays. Cependant, la Taxe professionnelle est un
impôt important pour les entreprises marocaines car elle contribue aux recettes de l'État et

45
KHEIREDDINE, M., & ZOUITEN, M. (2021). Le projet urbain, un instrument de gouvernance des
villes. Revue Internationale des Sciences de Gestion, 4(1).
46
M’barka, E. L., & BENKENDIL, H. (2018). COUT FISCAL DE L’ENTREPRENEURIAT : UNE
FISCALITE REBUTANTE OU PLUTÔT ATTRACTIVE AU PROFIT DE L’ENTREPRENEURIAT
AU MAROC. Revue Marocaine de la Prospective en Sciences de Gestion, (1).
47
du Maroc, R. Code général des impôts.
48
HANTEM, A. (2021). LA FISCALITÉ LOCALE AU MAROC : UN NOUVEAU PARADIGME
S’IMPOSE.

49
soutient le financement des services publics et des infrastructures. Son paiement régulier et la
conformité fiscale sont essentiels pour éviter les pénalités et les sanctions 49.

Taxes spécifiques :

Les taxes spécifiques sont des impôts particuliers appliqués à certaines activités, produits
ou services spécifiques au Maroc. Ces taxes visent souvent à réguler certains secteurs, à
encourager des comportements spécifiques ou à générer des revenus pour l'État. Voici quelques
exemples de taxes spécifiques au Maroc :

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : La TVA est une taxe sur la consommation qui
s'applique à la plupart des biens et services. Elle est calculée sur la valeur ajoutée à chaque étape
de la chaîne de production et de distribution. Le taux standard de TVA au Maroc est de 20 %,
mais il existe également des taux réduits de 7 % et 10 % pour certains biens et services50.

Taxe d'importation : Cette taxe est appliquée sur les biens importés au Maroc. Son taux
varie en fonction de la nature du produit importé et est généralement basé sur la valeur en
douane de l'article.

Taxe sur les carburants : Le carburant au Maroc est soumis à une taxe spécifique qui
est ajoutée au prix de vente. Cette taxe vise à générer des revenus pour l'État et à encourager
une consommation responsable des carburants.

Taxe sur les boissons alcoolisées : Les boissons alcoolisées sont soumises à une taxe
spécifique au Maroc. Le montant de la taxe varie en fonction du type de boisson et de son degré
d'alcool.

Taxe sur les véhicules : Les véhicules automobiles au Maroc sont soumis à une taxe
annuelle en fonction de leur puissance fiscale. Le montant de la taxe dépend de la catégorie du
véhicule et de sa puissance.

49
ALJ, B. (2019). LA RÈGLE FISCALE: QUELS RISQUES POUR L’ENTREPRISE AU
MAROC?. Revue Marocaine de recherche en management et marketing, 11, 134-154.
50
Chaouni, H., & Boujettou, H. (2018). Le contexte de recouvrement des taxes locales au Maroc. Revue
du contrôle, de la comptabilité et de l’audit, 2.

50
Taxe de séjour : Cette taxe est prélevée sur les nuitées dans les établissements
d'hébergement touristique tels que les hôtels, les riads et les maisons d'hôtes. Le montant de la
taxe varie en fonction de la catégorie de l'établissement et de la durée du séjour.

Taxe sur les jeux de hasard : Les activités de jeux de hasard, tels que les casinos et les
loteries, sont soumises à une taxe spécifique au Maroc. Le taux de la taxe varie en fonction des
revenus générés par l'activité de jeu.

Ces exemples ne sont pas exhaustifs, et il existe d'autres taxes spécifiques au Maroc qui
peuvent s'appliquer à des secteurs ou des activités spécifiques. Il est important de se conformer
aux obligations fiscales et de se renseigner sur les règles et les taux applicables à chaque taxe
spécifique afin d'éviter des pénalités ou des sanctions.

• Les droits de mutation

Les droits de mutation, également connus sous le nom de droits d'enregistrement, sont
des taxes perçues lors de la vente ou du transfert de biens immobiliers. Ils sont prélevés au
moment de l'enregistrement de l'acte de vente ou de transfert auprès des autorités compétentes,
généralement le service de la conservation foncière51.

Au Maroc, les droits de mutation sont régis par le Code général des impôts et varient en
fonction de la valeur de la transaction immobilière. Ils sont calculés en pourcentage de cette
valeur et peuvent différer selon les régions. Le taux applicable est déterminé par la législation
fiscale en vigueur.

Les droits de mutation sont généralement supportés par l'acheteur du bien immobilier,
bien que dans certaines transactions, les parties puissent convenir de les répartir entre l'acheteur
et le vendeur.

Les recettes provenant des droits de mutation sont affectées aux budgets des collectivités
locales et contribuent au financement de leurs dépenses, notamment dans les domaines de

51
Agoumi, A., & Debbarh, A. (2005). Ressources en eau et bassins versants du Maroc: 50 ans de
développement. Report prepared within the framework of the “Water: Management of scarcity”
organized by the Association of Moroccan Engineers of Bridges and Roads, 13-62.

51
l'urbanisme, de l'aménagement du territoire et de l'investissement dans les infrastructures
publiques52.

• Subventions de l'État

Les subventions de l'État sont des fonds accordés par le gouvernement central aux
collectivités locales, y compris les villes, dans le but de soutenir leurs budgets et de financer
leurs projets spécifiques. Ces subventions sont une forme de transfert financier de l'État aux
collectivités locales afin de les aider à remplir leurs missions et à répondre aux besoins de leurs
populations53.

Au Maroc, les subventions de l'État aux collectivités locales sont principalement


accordées dans le cadre de la loi de finances annuelle. Elles peuvent être allouées à différents
niveaux, tels que les régions, les préfectures, les provinces et les communes, en fonction des
priorités définies par le gouvernement central54.

Les subventions de l'État peuvent servir à plusieurs objectifs, tels que :

Soutien au fonctionnement des collectivités locales : Les subventions peuvent être


allouées pour aider les collectivités locales à couvrir leurs dépenses de fonctionnement
courantes, telles que les salaires des employés, les dépenses administratives et les frais
d'entretien des infrastructures publiques55.

Financement de projets d'investissement : Les subventions de l'État peuvent être dédiées


au financement de projets d'investissement locaux, tels que la construction d'infrastructures

52
Sedjari, A. (2004). Le renouveau municipal au Maroc et la philosophie du retour à l’unité de la
ville. Centre National de Documentation, Rabat. http://www. abhatoo. net. ma/maalama-
textuelle/developpement-economique-et-social/developpement-social/etat-politique/decentralisation-
et-deconcentration/le-renouveau-municipal-au-maroc-et-la-philosophie-du-retour-a-l-unite-de-la-
ville.
53
Belhaj, N. (2022). The determinants of the financial governance of cities in a perspective of
sustainable urban development in Morocco.(Case of Rabat-Sale-Kenitra and Casablanca-Settat
regions). International Journal of Environmental Science, 7.
54
Akesbi, N. (1997). La question des prix et des subventions au Maroc. Options méditerranéennes:
Série B. Etudes et recherches, (11), 81-117.
55
Benkada, A., & Belouchi, M. (2022). Financial divergences of equalization and their impact on
regional development in Morocco. International Review of Administrative Sciences, 88(1), 225-239.

52
publiques, l'amélioration des services municipaux, le développement économique local, la
promotion du tourisme, etc56.

Réduction des disparités régionales : L'État peut accorder des subventions spécifiques aux
régions ou aux villes confrontées à des problèmes économiques ou sociaux particuliers, dans le
but de réduire les écarts de développement entre les différentes régions du pays.

Les subventions de l'État sont généralement attribuées sur la base de critères prédéfinis,
tels que les priorités nationales, les besoins des collectivités locales, les performances
antérieures, etc. Les modalités d'attribution et d'utilisation des subventions sont encadrées par
des réglementations et des procédures administratives spécifiques 57.

• Emprunts

Les emprunts sont un mécanisme de mobilisation des ressources financières utilisé par
les collectivités locales, y compris les villes, pour obtenir des fonds supplémentaires afin de
financer des projets d'investissement à plus long terme. Les emprunts permettent aux
collectivités locales de disposer de liquidités immédiates pour financer des infrastructures, des
équipements, des services publics, ou d'autres initiatives visant à stimuler le développement
local.

Voici quelques points clés concernant les emprunts des collectivités locales au Maroc :

Types d'emprunts : Les collectivités locales peuvent contracter différents types


d'emprunts, tels que des emprunts bancaires auprès des institutions financières, des émissions
obligataires sur les marchés financiers ou des prêts accordés par des organismes internationaux
de développement.

Conditions financières : Les emprunts des collectivités locales sont soumis à des
conditions financières, y compris des taux d'intérêt, des échéances de remboursement et des
garanties. Ces conditions peuvent varier en fonction de la situation financière de la collectivité,
de la perception de risque et des conditions du marché58.

56
Hibou, B., & Bono, I. (2016). Le gouvernement du social au Maroc (pp. 1-366). Karthala.
57
Bakewell, O., & Jolivet, D. (2015). Broadcast feedback as causal mechanisms for migration.
58
Pories, L., Fonseca, C., & Delmon, V. (2019). Mobilising finance for WASH: Getting the foundations
right. Water, 11(11), 2425.

53
Capacité d'emprunt : La capacité d'emprunt des collectivités locales est généralement
déterminée en fonction de leur capacité de remboursement, évaluée à partir de leurs ressources
financières disponibles, de leur capacité de mobilisation de recettes, de leur endettement
existant et de leur profil de crédit.

Autorisation légale : Les collectivités locales doivent obtenir une autorisation légale
pour contracter des emprunts, conformément à la réglementation en vigueur. Cette autorisation
peut être accordée par les organes de gouvernance locaux ou requérir une approbation préalable
du gouvernement central59.

Remboursement et charges de la dette : Les emprunts contractés par les collectivités


locales doivent être remboursés selon les modalités convenues, généralement avec des intérêts.
Les remboursements et les charges de la dette sont des éléments importants à prendre en compte
dans la planification financière des collectivités locales.

Gestion de la dette : Les collectivités locales doivent veiller à une gestion prudente de
leur dette, en évaluant les risques associés à l'endettement excessif, en maintenant des ratios
d'endettement raisonnables et en respectant les obligations de remboursement60.

• Partenariats public-privé (PPP)

Les partenariats public-privé (PPP) sont des mécanismes de collaboration entre les
secteurs public et privé pour la réalisation de projets d'infrastructures ou de services publics.
Les PPP permettent aux collectivités locales, telles que les villes, de bénéficier de l'expertise,
des ressources financières et de la gestion privée, tout en partageant les risques et les
responsabilités avec des partenaires privés61.

59
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes au Maroc: esquisse de modélisation. Revue
Internationale des Sciences de Gestion, 5(3).
60
AMRANI, N., SADIK, M., & HEMMI, M. (2021). Gouvernance des collectivités territoriales au
Maroc: une approche prospective à la lumière des expériences internationales. Alternatives
Managériales Economiques, 3(1), 144-165.
61
ARBAOUI, S. E., & OUBOUALI, Y. (2019). Les innovations dans la gouvernance publique au
Maroc: cas des partenariats public-privé dans l’enseignement supérieur. Revue Internationale des
Sciences de Gestion, 2(4).

54
Voici quelques points clés concernant les partenariats public-privé au Maroc 62:

Nature des projets : Les PPP peuvent être utilisés pour divers types de projets, tels que
la construction et l'exploitation d'infrastructures (routes, ponts, aéroports, ports, etc.), la
fourniture de services publics (eau, assainissement, énergie, transport, etc.), la gestion
d'équipements publics (stades, centres de conférence, hôpitaux, écoles, etc.), ou le
développement de zones économiques spéciales.

Partage des responsabilités : Dans un PPP, les responsabilités sont partagées entre le
secteur public et le secteur privé. Le secteur public peut être responsable de la réglementation,
de la supervision et du suivi du projet, tandis que le secteur privé assume la conception, la
construction, le financement et/ou l'exploitation du projet63.

Mécanismes de financement : Les PPP impliquent souvent un financement mixte,


combinant les ressources publiques et les investissements privés. Le secteur privé peut apporter
des capitaux, mobiliser des prêts bancaires ou émettre des obligations pour financer le projet,
tandis que le secteur public peut contribuer sous forme de subventions, de garanties ou de
revenus futurs.

Durée du partenariat : Les PPP sont généralement établis pour une période de temps
déterminée, qui peut varier en fonction de la nature du projet. Cette durée peut aller de quelques
années à plusieurs décennies, selon les besoins du projet et les modalités convenues entre les
parties.

Partage des revenus : Les revenus générés par le projet sont généralement partagés entre
le secteur public et le secteur privé, conformément aux termes du contrat de partenariat. Le
partage des revenus peut se faire sous forme de redevances, de loyers, de droits d'exploitation
ou d'autres mécanismes prévus dans le contrat.

Cadre réglementaire : Les PPP sont régis par un cadre réglementaire spécifique, qui
définit les règles, les procédures et les responsabilités pour la mise en œuvre et la gestion des

62
Benkada, A., & Belouchi, M. (2022). Les divergences financières de la péréquation et leur impact sur
le développement régional au Maroc. Revue Internationale des Sciences Administratives, 88(1), 199-
213.
63
MAZOUZ 1, B. (2009). Les aspects pratiques des partenariats public-privé: De la rhétorique
néolibérale... aux enjeux, défis et risques de gestion des PPP. Revue française d'administration publique,
(2), 215-232.

55
partenariats. Au Maroc, le cadre réglementaire des PPP est établi par la loi et les décrets
d'application64.

Les PPP offrent aux collectivités locales au Maroc une approche innovante pour la
réalisation de projets d'envergure, en combinant les avantages du secteur public et privé.
Cependant, ils nécessitent une planification rigoureuse, une évaluation des risques et une bonne
gouvernance pour assurer le succès et la durabilité des partenariats.

• La loi 46-18 comme outil de régulation des PPP

La loi 46-18 concernant les partenariats public-privé (PPP) au Maroc est une loi adoptée
en 2019. Elle vise à promouvoir et réglementer les partenariats entre le secteur public et le
secteur privé dans le pays65. Cette loi établit un cadre juridique pour les projets de PPP, dans le
but de favoriser l'investissement privé et d'encourager le développement des infrastructures au
Maroc. Elle vise également à améliorer l'efficacité et la qualité des services publics en
impliquant des acteurs privés compétents dans leur réalisation66.

Ainsi, elle définit les principes généraux régissant les PPP, tels que la transparence, la
concurrence, l'évaluation des risques et la protection des intérêts publics. Elle prévoit également
des mécanismes pour la sélection des partenaires privés, la négociation des contrats et la gestion
des projets67. Les domaines couverts par la loi comprennent les infrastructures, les services
publics, les transports, l'énergie, l'eau, l'éducation et la santé, entre autres. Les projets de PPP
doivent répondre à des critères spécifiques et être évalués en termes de faisabilité financière,
technique et économique. Cette loi encourage la collaboration entre les acteurs publics et privés,
tout en assurant une gestion rigoureuse des projets et une reddition de comptes appropriée. Elle

64
Zergout, S. (2007). Les démarches stratégiques des collectivités territoriales: une vue d’ensemble. Une
version initiale d’une partie de cette étude (section 1 à 3) a été publiée dans le, (75), 39.
65
BELGHITI, Z., & ANGADE, K. (2021). LES FACTEURS CLES DE SUCCES DES
PARTENARIATS PUBLIC-PRIVE AU MAROC: UNE ETUDE DE CAS DE LA CENTRALE
SOLAIRE NOOR I. Revue Economie, Gestion et Société, 1(28).
66
BELGHITI, Z., & DRISSI, S. (2023). L’ÉVALUATION DES RISQUES DANS LES PROJETS DE
PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ AU MAROC: CAS DU SECTEUR DE L’ÉNERGIE.
67
CHAHBOUNE, M. (2020). Le partenariat public-privé: Condition sine qua none pour la relance
économique post-crise covid-19. Revue Economie & Kapital, (18).

56
prévoit également des mécanismes de résolution des litiges en cas de différends entre les
parties68.

1.2 Le cadre institutionnel de la gouvernance financière des villes au Maroc

Le cadre institutionnel de la gouvernance financière des villes au Maroc repose sur


plusieurs organes et dispositifs qui contribuent à la gestion des ressources financières et à la
prise de décisions au niveau local. Voici les principaux éléments de ce cadre institutionnel :

• Ministère de l'Intérieur

Le ministère de l'Intérieur au Maroc est un département gouvernemental chargé de


superviser et de gérer les affaires intérieures du pays. Il est responsable de plusieurs domaines
clés tels que la sécurité intérieure, l'administration territoriale, les élections, l'immigration et la
gestion des collectivités locales. Cet établissement joue un rôle central dans le maintien de
l'ordre et de la sécurité au Maroc. Il collabore étroitement avec les forces de sécurité, y compris
la police, la gendarmerie et les services de renseignement, pour prévenir et combattre la
criminalité, le terrorisme et d'autres menaces à la sécurité nationale69.

En ce qui concerne l'administration territoriale, le ministère de l'Intérieur est responsable


de la délimitation et de l'organisation des régions, des provinces et des communes du pays. Il
veille à l'application des lois et des réglementations dans ces entités territoriales, et supervise
l'administration des services publics locaux tels que l'éducation, la santé, les infrastructures et
le développement économique. Il est également responsable de l'organisation des élections au
Maroc, tant au niveau local que national. Il veille à ce que les processus électoraux soient
transparents, justes et démocratiques, en garantissant le respect des règles électorales et en
facilitant la participation des citoyens70.

Le Ministère de l'Intérieur est l'organe central responsable de la supervision et de la


coordination des collectivités locales au Maroc. Il joue un rôle clé dans l'élaboration des

68
BELGHITI, Z., & ANGADE, K. (2021). L’analyse du cadre réglementaire marocain des Partenariats
Public-Privé au regard des objectifs de développement durable. Journal d’Economie, de Management,
d’Environnement et de Droit, 4(2), 29-41.
69
du Maroc, R. (2015). Ministère de l’Intérieur. Direction des Régies et services concédés. Fichier
électronique Excel des participations des abonnés.
70
Rousset, M. (1969). Le rôle du Ministère de l'Interieur et sa place au sein de l'administration
marocaine. Ed. du Centre national de la recherche scientifique.

57
politiques de gouvernance financière des villes et assure la mise en œuvre de la décentralisation
administrative71.

• Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL)

La DGCL, relevant du Ministère de l'Intérieur, est chargée de la gestion et du suivi des


collectivités locales. Elle fournit un appui technique et financier aux villes, notamment en
matière de gouvernance financière, d'élaboration des budgets et de suivi des dépenses.

• Conseils Communaux

Les Conseils Communaux sont les organes de décision des villes. Ils sont élus
démocratiquement par les citoyens et ont des compétences en matière de gouvernance
financière, notamment l'élaboration et l'adoption du budget communal, le contrôle des dépenses
et la gestion des ressources financières72. Parmi les aspects clés du rôle des Conseils
Communaux dans ce domaine on retrouve :

Élaboration et adoption du budget : Les Conseils Communaux sont responsables de


l'élaboration du budget de la commune. Ils doivent évaluer les besoins financiers de la
commune, allouer les ressources de manière efficace et établir des priorités en fonction des
besoins de la population et du développement local. L'adoption du budget se fait en tenant
compte des règles et des procédures fixées par la législation marocaine73.

Supervision des finances communales : Les Conseils Communaux ont pour


responsabilité de superviser la gestion financière de la commune. Ils doivent veiller à ce que les
fonds publics soient utilisés de manière transparente, efficace et conforme aux règles et aux
principes de bonne gouvernance. Cela implique de contrôler les dépenses, de suivre les recettes,
de prévenir les pratiques financières irrégulières et de rendre compte de manière régulière sur
la situation financière de la commune74.

71
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes comme levier de changement pour une
régionalisation avancée au Maroc. Alternatives Managériales Economiques, 4(1), 224-244.
72
KHEIREDDINE, M., & ZOUITEN, M. (2021). Le projet urbain, un instrument de gouvernance des
villes. Revue Internationale des Sciences de Gestion, 4(1).
73
BENKIRANE, S. (1973). Quid des compétences du conseil communal au Maroc. Méditerranée, (15-
16), 301-311.
74
Abouhani, A. (2009). La planification urbaine au Maroc: rigueur normative et espace urbain
fragmenté. Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain, 289.

58
Contrôle des marchés publics : Les Conseils Communaux sont chargés de la passation
et du suivi des marchés publics au niveau local. Ils doivent veiller à ce que les procédures
d'appel d'offres soient transparentes et équitables, et à ce que les contrats soient exécutés
conformément aux termes convenus. Le contrôle des marchés publics vise à prévenir la
corruption, à garantir une utilisation efficace des ressources publiques et à favoriser la
concurrence et la transparence dans les activités économiques locales 75.

Participation citoyenne : Les Conseils Communaux doivent encourager la participation


citoyenne dans la gestion financière de la commune. Ils doivent informer les citoyens sur les
décisions financières, les budgets et les projets locaux, et leur permettre de s'exprimer et de
participer aux processus de prise de décision. La participation citoyenne contribue à renforcer
la transparence, la responsabilité et l'efficacité de la gestion financière locale.

Reddition des comptes : Les Conseils Communaux ont l'obligation de rendre compte de
leur gestion financière aux citoyens et aux autorités supérieures. Ils doivent produire des
rapports financiers réguliers, des audits internes et externes, et fournir des informations claires
sur l'utilisation des fonds publics. La reddition des comptes permet d'assurer la transparence, la
responsabilité et la confiance dans la gestion financière des villes marocaines76.

• Cours Régionales des Comptes

Les Cours Régionales des Comptes sont des institutions indépendantes chargées du
contrôle financier des collectivités locales. Elles vérifient la régularité et la conformité des
dépenses publiques des villes, contribuant ainsi à la transparence et à la responsabilité
financière. Parmi les points clés sur l'impact des Cours Régionales des Comptes sur la bonne
gouvernance financière au Maroc :

Contrôle des finances publiques : Les CRC ont pour mission principale de contrôler la
gestion des fonds publics au niveau régional. Elles examinent les budgets, les dépenses, les
recettes et les opérations financières des collectivités territoriales et des organismes publics de

75
Mhammedi, M. A. (2019). Étude des causes des excédents budgétaires dans les structures communales
au Maroc. ACCRA, (1), 11-32.
76
Abouhani, A. (2009). La planification urbaine au Maroc: rigueur normative et espace urbain
fragmenté. Chantiers et défis de la recherche sur le Maghreb contemporain, 289.

59
leur ressort. Ce contrôle vise à s'assurer que les ressources publiques sont utilisées de manière
transparente, efficace et conforme aux lois et aux règlements en vigueur 77.

Évaluation de la régularité et de la performance : Les CRC évaluent la régularité des


opérations financières en vérifiant la conformité aux lois et aux procédures en vigueur. Elles
examinent également la performance de la gestion financière en évaluant l'efficacité,
l'efficience et l'impact des dépenses publiques. Cette évaluation permet d'identifier les
problèmes, les lacunes et les possibilités d'amélioration dans la gestion financière des entités
contrôlées78.

Prévention et lutte contre la corruption : Les CRC jouent un rôle crucial dans la
prévention et la lutte contre la corruption au Maroc. Elles vérifient les procédures de passation
des marchés publics, les contrats et les opérations financières pour détecter les éventuels cas de
corruption, de favoritisme ou de détournement de fonds publics. En identifiant les irrégularités,
les CRC contribuent à renforcer la transparence, l'intégrité et la responsabilité dans la gestion
financière.

Recommandations et suivi : Les CRC émettent des recommandations à l'issue de leurs


contrôles pour améliorer la gestion financière et renforcer la gouvernance. Ces
recommandations sont adressées aux entités contrôlées et aux autorités compétentes. Les CRC
assurent également le suivi de la mise en œuvre de ces recommandations pour s'assurer que les
améliorations nécessaires sont effectivement mises en place.

Sensibilisation et formation : Les CRC mènent des actions de sensibilisation et de


formation pour renforcer la connaissance et la compréhension des principes de bonne
gouvernance financière. Elles organisent des sessions de formation et des séminaires à
l'intention des responsables des collectivités territoriales, des agents publics et du grand public.
Ces actions visent à renforcer les capacités et à promouvoir une culture de responsabilité et de
transparence dans la gestion des finances publiques79.

77
Belmkadem, A. (2016). Les contrôles des Cours régionales des comptes sur la gestion financière
locale au Maroc (Doctoral dissertation, Paris 1).
78
El Bouchouki, M. (2009). Le contrôle juridictionnel des finances publiques au Maroc: consolidation
de la bonne gouvernance (Doctoral dissertation, Perpignan).
79
BERRADA, M. F., & ELANBI, R. LE CONTROLE FINANCIER DE LA COUR DES COMPTES
AU MAROC.

60
• Agences de Développement Régionales

Les Agences de Développement Régionales sont des organes décentralisés chargés de la


planification et de la coordination du développement au niveau régional. Elles participent à
l'allocation des ressources financières aux projets locaux et assurent le suivi de leur réalisation.
Le rôle de ces agences peut s’expliquer par :

Planification et coordination : Les ADR participent à l'élaboration des plans de


développement régionaux et à la coordination des initiatives et des projets liés au
développement local. Elles veillent à ce que les ressources financières soient allouées de
manière équilibrée et en accord avec les priorités de développement de chaque région. La
planification et la coordination des activités permettent d'optimiser l'utilisation des fonds
publics et de garantir une gestion financière efficace80.

Mobilisation des ressources : Les ADR jouent un rôle actif dans la mobilisation des
ressources financières pour le développement régional. Elles recherchent des financements
auprès des partenaires nationaux et internationaux, et facilitent l'accès aux différents
programmes de financement disponibles. En mobilisant des ressources supplémentaires, les
ADR contribuent à renforcer les capacités financières des villes et à soutenir la mise en œuvre
de projets de développement81.

Assistance technique : Les ADR fournissent une assistance technique aux collectivités
territoriales pour une gestion financière efficace. Elles soutiennent les villes dans la
planification budgétaire, la gestion des dépenses, le suivi financier et la préparation de rapports.
Cette assistance technique renforce les compétences des acteurs locaux et favorise une gestion
financière transparente et responsable82.

Contrôle et évaluation : Les ADR sont responsables du suivi et de l'évaluation des


projets financés dans le cadre du développement régional. Elles veillent à ce que les fonds
alloués soient utilisés conformément aux objectifs fixés et aux règles financières en vigueur. Le

80
El Ansari, R. (2013, July). Patrimoine et développement régional au Maroc. In culture, patrimoine et
savoir: actes du50è colloque de l'Association des Sciences Régionales de Langue Française (ASRDLF).
Mons: ASRDLF.
81
Planel, S. (2009). Transformations de l’État et politiques territoriales dans le Maroc
contemporain. L’Espace Politique. Revue en ligne de géographie politique et de géopolitique, (7).
82
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes au Maroc: esquisse de modélisation. Revue
Internationale des Sciences de Gestion, 5(3).

61
contrôle et l'évaluation permettent de garantir l'efficacité et la pertinence des investissements
réalisés et de prévenir les pratiques financières irrégulières83.

Transparence et reddition des comptes : Les ADR promeuvent la transparence et la


reddition des comptes dans la gestion financière des projets de développement régional. Elles
veillent à ce que les informations financières soient accessibles au public, aux partenaires et
aux parties prenantes concernées. La transparence et la reddition des comptes contribuent à
renforcer la confiance dans l'utilisation des ressources financières et à prévenir la corruption.

• Cadre réglementaire

Le cadre réglementaire comprend les lois, les décrets et les circulaires régissant la gestion
financière des villes au Maroc. Il établit les règles et les procédures à suivre pour l'élaboration
des budgets, la collecte des recettes, les dépenses publiques, la comptabilité et le contrôle
financier84.

• Organismes de contrôle externe

Outre les Cours Régionales des Comptes, d'autres organes de contrôle externe, tels que
l'Inspection Générale de l'Administration Territoriale (IGAT), l'Inspection Générale des
Finances (IGF) et l'Audit Général du Royaume (AGR), contribuent à la surveillance et à
l'évaluation de la gouvernance financière des villes.

Ce cadre institutionnel vise à assurer une gestion transparente, efficace et responsable des
ressources financières des villes marocaines. Cependant, il est important de noter que la
gouvernance financière locale est un processus continu qui nécessite une amélioration continue
des capacités des acteurs locaux, une participation citoyenne accrue et une attention constante
à la transparence et à la responsabilité financière85.

83
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière du développement urbain durable: un levier de
changement pour une régionalisation avancée au Maroc. Revue de l’Entrepreneuriat et de
l’Innovation, 4(12).
84
Harroud, T. (2017). Handicaps et contradictions du Programme de villes nouvelles au Maroc. Mode
de gouvernance et processus de mise en œuvre. Les Cahiers d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la
Méditerranée, (29).
85
Iraki, A. (2010). Chapitre III. Réformes institutionnelles, refonte des territoires et rapports de pouvoirs
dans la ville. Les Cahiers d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la Méditerranée, (19), 79-87.

62
1.3 Le cadre juridique de la gouvernance financière des villes au Maroc

Ce paragraphe sera divisé en deux parties, la première expose le rôle de la constitution


marocaine et reconnaissance de l'autonomie administrative et financière des collectivités
locales. La deuxième partie présente les aspects de la loi organique relative aux finances des
collectivités locales.

• Constitution marocaine et reconnaissance de l'autonomie administrative et


financière des collectivités locales

La Constitution marocaine de 2011 reconnaît et garantit l'autonomie administrative et


financière des collectivités locales. Elle consacre le principe de la décentralisation, visant à
renforcer la participation citoyenne, la responsabilité locale et la gestion démocratique au
niveau des collectivités territoriales86.

Cette partie présente quelques éléments importants concernant la reconnaissance de


l'autonomie administrative et financière des collectivités locales dans la Constitution
marocaine :

Article 136 : Cet article stipule que les collectivités territoriales sont dotées de la
personnalité morale et de l'autonomie financière, administrative et de gestion. Il souligne
également leur rôle dans la gestion des affaires locales et la promotion du développement
économique, social et culturel au niveau local.

Article 137 : Cet article précise que les collectivités territoriales sont responsables de
l'élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques locales, dans le respect des lois et
des compétences qui leur sont attribuées.

Article 139 : Cet article établit le principe de l'équité financière entre les différentes
collectivités territoriales, en garantissant la redistribution équitable des ressources financières
entre les différentes régions et les différentes collectivités locales.

Article 140 : Cet article reconnaît le droit des collectivités territoriales de mobiliser leurs
ressources financières propres, notamment à travers la fiscalité locale, les redevances, les droits

86
Barthel, P. A., & Planel, S. (2010). Tanger-Med and Casa-Marina, prestige projects in Morocco: new
capitalist frameworks and local context. Built environment, 36(2), 176-191.

63
et les produits des services publics locaux. Il précise que l'État doit accompagner les
collectivités territoriales dans le développement de leurs ressources financières87.

Article 141 : Cet article stipule que les collectivités territoriales ont le droit de bénéficier
de subventions de l'État et d'autres formes de soutien financier, dans le respect de la
transparence, de l'équité et de l'efficacité.

Ces dispositions constitutionnelles visent à renforcer la démocratie locale, la


responsabilité des élus locaux et la participation citoyenne dans la gestion des affaires locales.
Elles reconnaissent également l'importance de l'autonomie financière des collectivités locales,
leur permettant ainsi de planifier et de gérer leurs ressources financières pour répondre aux
besoins spécifiques de leur territoire et de leurs habitants88.

• Loi organique relative aux finances des collectivités locales : principes et


procédures de gestion financière

La loi organique relative aux finances des collectivités locales au Maroc établit les
principes et les procédures de gestion financière pour assurer une gestion transparente,
responsable et efficace des ressources financières des collectivités locales, y compris des villes.
Les principaux éléments de cette loi sont :

Principe de l'autonomie financière : La loi reconnaît et garantit l'autonomie financière des


collectivités locales, leur permettant de mobiliser leurs ressources financières propres, de gérer
leurs budgets et de prendre des décisions en matière de dépenses publiques.

Elaboration du budget : Les collectivités locales sont tenues d'élaborer un budget annuel,
qui doit être équilibré et refléter les priorités et les besoins du territoire. Le budget est préparé
par le Conseil Communal et doit être adopté avant le début de l'exercice budgétaire.

87
Rahmouni, N., & Saizen, I. (2023). PLANNING AND GOVERNANCE IN A POSTCOLONIAL
CONTEXT: A Historical Institutionalist Approach to Land Use Planning in Morocco. International
Journal of Urban and Regional Research.
88
Ben-Daoud, M., El Mahrad, B., Elhassnaoui, I., Moumen, A., Sayad, A., ELbouhadioui, M., &
Eljaafari, S. (2021). Integrated water resources management: An indicator framework for water
management system assessment in the R'Dom Sub-basin, Morocco. Environmental Challenges, 3,
100062.

64
Planification financière pluriannuelle : Les collectivités locales doivent établir un plan
financier pluriannuel, qui prévoit les ressources et les dépenses sur une période déterminée. Ce
plan vise à assurer une gestion financière à moyen terme et à favoriser la stabilité budgétaire89.

Procédures de passation des marchés publics : Les collectivités locales sont tenues de
respecter les procédures de passation des marchés publics, conformément à la législation en
vigueur. Cela garantit la transparence, la concurrence et l'efficacité dans l'utilisation des
ressources financières pour les projets et les acquisitions.

Transparence et communication financière : Les collectivités locales sont tenues de


publier leurs budgets, leurs comptes financiers et leurs rapports d'exécution budgétaire, afin
d'assurer la transparence et de permettre aux citoyens de suivre et de comprendre l'utilisation
des ressources financières.

Contrôle financier : La loi prévoit des mécanismes de contrôle financier pour vérifier la
régularité et la conformité des dépenses publiques des collectivités locales. Cela comprend le
contrôle exercé par les Cours Régionales des Comptes, l'Inspection Générale des Finances et
d'autres organes de contrôle90.

Responsabilité financière : Les responsables des collectivités locales sont tenus de rendre
compte de la gestion financière devant les organes de contrôle, les conseils locaux et les
citoyens. Ils sont responsables de l'utilisation adéquate des ressources financières et peuvent
être tenus pour responsables en cas de mauvaise gestion ou de détournement de fonds.

Ces principes et procédures de gestion financière visent à promouvoir une gouvernance


financière transparente, responsable et efficiente au sein des collectivités locales, garantissant
ainsi une utilisation optimale des ressources financières pour le développement local. Il est
essentiel que les collectivités locales respectent ces dispositions légales pour assurer une gestion
saine et bénéfique pour leurs territoires et leurs habitants.

89
Nahid, H., & Marzougui, Y. Which mode of governance for the innovation cities of Moroccan public
universities? The Journal of World Intellectual Property.
90
Naoufel, B. (2023). Determinants of cities’ financial governance for sustainable urban development
in Morocco—Case of the regions of Casablanca-Settat and Rabat-Sale-Kenitra. Urban Resilience and
Sustainability, 1(1), 1-19.

65
Section 2 : L'impact de la gouvernance financière sur le
développement de la ville

L'impact de la gouvernance financière sur le développement de la ville est un aspect


crucial à considérer dans la gestion des ressources financières des collectivités locales. Une
gouvernance financière solide et transparente peut avoir des effets significatifs sur le
développement économique, social et environnemental d'une ville91.

Cette section examine les effets de la gouvernance financière sur les villes ainsi que les
opportunités pour améliorer la gouvernance financière. En analysant ces aspects, nous pourrons
comprendre l'importance d'une gestion financière efficace pour promouvoir le progrès et la
durabilité des villes92.

2.1 Les effets de la gouvernance financière sur les villes

La mise en place d'une gouvernance financière efficace au sein des villes peut avoir
plusieurs effets positifs et négatifs sur leur développement. Ce paragraphe présente en premier
lieu les impacts positifs à l’image de la stabilité financière. Dans un deuxième lieu nous
exposerons les effets négatifs de la gouvernance financière des villes au Maroc.

• Les effets positifs

Stabilité financière : Une gouvernance financière saine favorise la stabilité des finances
municipales. Cela signifie que les villes sont mieux préparées pour faire face aux fluctuations
économiques et aux chocs financiers. Une gestion prudente des ressources financières permet
de maintenir un équilibre budgétaire, de réduire les risques de surendettement et de prévenir les
crises financières locales.

Investissements publics ciblés : Une gouvernance financière efficace facilite la


planification et l'allocation stratégique des ressources financières aux projets et aux
programmes prioritaires. Les villes peuvent ainsi investir dans des secteurs clés tels que les
infrastructures, l'éducation, la santé, le logement et l'environnement. Des investissements

91
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière du développement urbain durable: un levier de
changement pour une régionalisation avancée au Maroc. Revue de l’Entrepreneuriat et de
l’Innovation, 4(12).
92
Boisnier, C. Une ville gouvernée par la notation financière et extra financière?

66
publics ciblés contribuent à améliorer la qualité de vie des résidents, renforcer l'attractivité
économique et promouvoir le développement durable93.

Transparence et responsabilité : Une bonne gouvernance financière repose sur la


transparence des décisions budgétaires et des flux financiers. Cela permet aux citoyens de
comprendre comment sont utilisées les ressources publiques et de participer activement au
processus de prise de décision. La transparence renforce la responsabilité des décideurs,
encourage la confiance entre les citoyens et les autorités locales, et réduit les risques de
corruption.

Mobilisation des investissements privés : Une gouvernance financière solide peut attirer
les investissements privés dans les villes. Lorsque les finances municipales sont bien gérées et
que les règles du jeu sont claires, les investisseurs privés ont davantage confiance pour s'engager
dans des projets à long terme. Cela peut favoriser la création d'emplois, stimuler l'activité
économique locale et contribuer à la croissance économique de la ville.

Amélioration des services publics : Une gestion financière efficace permet aux villes
d'allouer des ressources adéquates aux services publics essentiels tels que l'eau,
l'assainissement, l'éclairage public, les transports et la sécurité. Cela conduit à une amélioration
de la qualité de vie des habitants et favorise le développement d'une infrastructure urbaine
fonctionnelle et durable94.

• Les effets négatifs

Bien que la gouvernance financière efficace ait généralement des effets positifs sur les
villes, il est important de reconnaître qu'une mauvaise gestion financière peut également avoir
des conséquences négatives :

Instabilité financière : Une gestion financière défaillante peut entraîner des difficultés
budgétaires et des déséquilibres financiers persistants. Cela peut conduire à des déficits
budgétaires, à un endettement excessif et à une incapacité à répondre aux obligations financières

93
Le Galès, P. (1995). Du gouvernement des villes à la gouvernance urbaine. Revue française de science
politique, 57-95.
94
Henderson, J. V. (2010). Cities and development. Journal of regional science, 50(1), 515-540.

67
de la ville. Une instabilité financière peut nuire à la capacité de la ville à fournir des services
publics essentiels et à investir dans le développement urbain95.

Corruption et mauvaise utilisation des ressources : Une gouvernance financière


défaillante peut ouvrir la voie à la corruption, à la fraude et à la mauvaise utilisation des
ressources publiques. Les détournements de fonds, les pots-de-vin et les malversations
financières peuvent saper la confiance des citoyens et des investisseurs, tout en compromettant
la capacité de la ville à allouer les ressources de manière efficace et équitable.

Inégalités sociales et spatiales : Une mauvaise gestion financière peut aggraver les
inégalités sociales et spatiales au sein de la ville. Si les ressources financières ne sont pas
utilisées de manière équitable, cela peut entraîner une distribution inégale des services publics
et des investissements, avec des conséquences négatives pour les quartiers défavorisés. Cela
peut accentuer les disparités socio-économiques et fragiliser la cohésion sociale.

Détérioration des infrastructures et des services publics : Une gestion financière


inadéquate peut entraîner un sous-financement chronique des infrastructures et des services
publics. Cela peut se traduire par des retards dans la maintenance des infrastructures existantes,
une détérioration de la qualité des services publics et une incapacité à répondre aux besoins
croissants de la population. Une mauvaise gestion financière peut freiner le développement
urbain et compromettre la qualité de vie des résidents96.

Perte de confiance et d'investissements : Lorsque la gouvernance financière est perçue


comme étant faible ou peu fiable, cela peut entraîner une perte de confiance des investisseurs
et des partenaires potentiels. Les investissements privés et les opportunités de développement
économique peuvent être compromis, ce qui peut freiner la croissance de la ville et limiter les
perspectives d'emploi et d'activité économique.

2.2 Les opportunités pour améliorer la gouvernance financière

Au Maroc, il existe plusieurs opportunités pour améliorer la gouvernance financière au


sein des villes tel que le renforcement de la transparence, des capacités ainsi que la promotion
de la participation citoyenne.

95
Belghazi, T. (2006). Festivalization of urban space in Morocco. Critique: critical middle eastern
studies, 15(1), 97-107.
96
Sater, J. N. (2016). Morocco: Challenges to tradition and modernity. Routledge.

68
Renforcement de la transparence : Accroître la transparence des processus décisionnels
et des flux financiers est essentiel. Cela peut être réalisé en publiant régulièrement les budgets,
les comptes financiers, les rapports d'audit et d'autres informations financières pertinentes. La
mise en place de portails en ligne et de plateformes de données ouvertes peut également faciliter
l'accès à ces informations pour les citoyens97.

Renforcement des capacités : Il est important d'investir dans le renforcement des capacités
des responsables municipaux en matière de gestion financière. Cela peut inclure des
programmes de formation sur la planification budgétaire, la gestion des ressources, les
procédures d'approvisionnement, la comptabilité publique et le contrôle financier. Une
meilleure formation et expertise contribueront à une gestion plus efficace des ressources
financières.

Promotion de la participation citoyenne : Impliquer les citoyens dans la prise de décision


et le suivi des finances publiques est essentiel pour renforcer la responsabilité et la transparence.
Les mécanismes tels que les budgets participatifs, les conseils consultatifs ou les forums publics
permettent aux citoyens de contribuer aux décisions financières, de faire entendre leurs
préoccupations et de surveiller l'utilisation des ressources publiques98.

Utilisation des technologies de l'information : Les avancées technologiques offrent de


nouvelles opportunités pour améliorer la gouvernance financière. L'utilisation de systèmes
informatisés de gestion financière, de suivi des dépenses et de passation des marchés peut
améliorer l'efficacité, la transparence et la traçabilité des opérations financières. Les outils
numériques peuvent également faciliter la collecte et l'analyse des données financières,
permettant une meilleure prise de décision.

Renforcement des mécanismes de contrôle : Il est important de renforcer les mécanismes


de contrôle financier pour prévenir la fraude, la corruption et les mauvaises pratiques. Cela peut
impliquer une surveillance accrue par les organes de contrôle tels que les cours des comptes,
ainsi que des audits réguliers et indépendants. L'établissement de canaux de signalement des

97
Amirou, R., & Rachid, A. (2016). La nouvelle Loi Organique Relative à la Loi de Finances (LOF) et
la gouvernance financière publique au Maroc: une analyse critique. Revue Marocaine d’Audit et de
Développement «REMA».
98
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière du développement urbain durable: un levier de
changement pour une régionalisation avancée au Maroc. Revue de l’Entrepreneuriat et de
l’Innovation, 4(12).

69
irrégularités financières peut également encourager la détection précoce et la résolution des
problèmes.

Collaboration et échange d'expériences : Les villes peuvent bénéficier de la collaboration


avec d'autres entités locales et de l'échange d'expériences en matière de gouvernance financière.
Les réseaux de villes, les partenariats inter municipaux et les forums de discussion offrent des
opportunités d'apprentissage mutuel et de partage des bonnes pratiques 99.

En saisissant ces opportunités, les villes peuvent améliorer leur gouvernance financière,
renforcer la confiance des citoyens, attirer les investissements et promouvoir un développement
urbain durable. Une gestion financière transparente, responsable et efficace est essentielle pour
assurer la viabilité financière à long terme et le bien-être des habitants.

Section 3 : Les défis et les contraintes de la gouvernance financière


dans les villes

Les défis et les contraintes auxquels la gouvernance financière des villes est confrontée
peuvent être nombreux et complexes. Cette section examine les principaux défis et contraintes
auxquels font face les villes dans leur gestion des ressources financières. Comprendre ces défis
est essentiel pour trouver des solutions adaptées et renforcer la gouvernance financière dans un
contexte urbain.100

Cette section explore les problématiques telle que la faible capacité financière des
collectivités locales et la gestion des dettes. En analysant ces défis, nous pourrons mieux
appréhender les obstacles à une gestion financière efficace et trouver des stratégies pour les
surmonter.

3.1 La faible capacité financière des collectivités locales

La faible capacité financière des collectivités locales est l'un des défis majeurs auxquels
est confrontée la gouvernance financière dans les villes. Cette contrainte peut avoir un impact

99
Nebie, E., & Tbitbi, E. (2021). Le défi de la performance dans la gouvernance des collectivités
territoriales au Maroc: Enjeux et perspectives. International Journal of Accounting, Finance, Auditing,
Management and Economics, 2(4), 286-301.
100
BELHAJ, N. (2022). La gouvernance financière des villes comme levier de changement pour une
régionalisation avancée au Maroc. Alternatives Managériales Economiques, 4(1), 224-244.

70
significatif sur la capacité des collectivités à financer leurs programmes et projets, à fournir des
services publics de qualité et à investir dans le développement urbain101.

Plusieurs facteurs contribuent à cette faible capacité financière. Tout d'abord, les
collectivités locales dépendent souvent des transferts financiers de l'État central, qui peuvent
être insuffisants pour répondre aux besoins croissants des villes en termes d'infrastructures, de
services publics et de développement urbain. De plus, les ressources fiscales locales, telles que
les impôts locaux et les taxes, peuvent être limitées en raison de la faible assiette fiscale ou de
la capacité limitée des collectivités à mobiliser ces ressources de manière efficace.

Un autre défi lié à la faible capacité financière est la gestion inefficace des ressources
financières. Les collectivités locales peuvent être confrontées à des problèmes de planification
budgétaire inadéquate, de dépenses non maîtrisées, de mauvaise gestion des fonds et de manque
de transparence dans l'utilisation des ressources. Ces lacunes peuvent entraîner un gaspillage
des ressources et une inefficacité dans l'atteinte des objectifs de développement.

Par ailleurs, la faible capacité financière peut également être exacerbée par des contraintes
réglementaires et institutionnelles. Les collectivités locales peuvent être limitées dans leur
capacité à mobiliser des ressources financières supplémentaires en raison de contraintes légales,
de l'absence de mécanismes de financement innovants ou de l'accès limité aux marchés
financiers102.

Pour surmonter ce défi, il est essentiel de renforcer la capacité financière des collectivités
locales. Cela peut être réalisé par le biais de mesures telles que l'amélioration de l'assiette fiscale
locale, l'optimisation des recettes existantes, la recherche de sources de financement
alternatives, le renforcement des compétences en gestion financière et la promotion de la
transparence et de la responsabilité dans l'utilisation des ressources.

3.2 La gestion des dettes

101
Yatta, F. P. (2014). La gouvernance financière locale. Partenariat pour le développement Municipal
(PDM),[en ligne], consulté le, 1(02), 2019.
102
Le Foll, J. (1998). Le surendettement des collectivités locales. Revue d'économie financière, (46),
215-249.
Bogaert, K. (2013). 2 cities without slums in Morocco?. Locating right to the city in the global south, 43,
41-62.

71
La gestion des dettes est un aspect crucial de la gouvernance financière des villes. Les
dettes peuvent être utilisées par les collectivités locales pour financer des projets
d'infrastructure, des investissements publics et d'autres initiatives de développement urbain.
Cependant, une gestion inappropriée de la dette peut entraîner des conséquences négatives pour
les finances publiques et la stabilité financière de la ville.

La première étape essentielle dans la gestion des dettes est d'établir une stratégie de
gestion de la dette claire et cohérente. Cette stratégie devrait inclure des objectifs clairs en
matière d'endettement, des critères d'emprunt, des mécanismes d'évaluation des risques et des
politiques de remboursement. Une stratégie de gestion de la dette bien définie permet de guider
les décisions d'emprunt et de s'assurer que la dette est contractée de manière responsable et
conforme aux capacités financières de la ville.

Un autre aspect important de la gestion des dettes est de maintenir une surveillance
continue de la dette existante. Cela implique de suivre attentivement les échéances de
remboursement, les taux d'intérêt, les conditions contractuelles et les risques associés à la dette.
Une gestion proactive permet d'anticiper les problèmes potentiels, de gérer les échéances de
remboursement et de négocier de meilleures conditions avec les créanciers si nécessaires.

Il est également crucial d'évaluer la capacité de la ville à rembourser ses dettes. Cela
nécessite une analyse approfondie de la capacité de génération de revenus, des perspectives
économiques, des flux de trésorerie et de la viabilité financière à long terme de la ville. Une
évaluation réaliste de la capacité de remboursement permet de prévenir les difficultés
financières et de maintenir une situation d'endettement soutenable103.

La diversification des sources de financement est un autre aspect important de la gestion


des dettes. Les villes doivent rechercher différentes options de financement, telles que les
emprunts sur les marchés financiers, les partenariats public-privé, les subventions et les fonds
de développement. La diversification des sources de financement permet de réduire les risques
liés à la dépendance à une seule source de financement et de maximiser les opportunités de
mobilisation de ressources.

103
Samara, T., He, S., & Chen, G. (2013). Cities without slums in Morocco? New modalities of urban
government and the bidonville as a neoliberal assemblage KoENRAAd BoGAERT. In Locating Right
to the City in the Global South (pp. 53-71). Routledge.

72
Enfin, la transparence et la communication avec les parties prenantes sont essentielles
dans la gestion des dettes. Il est important de fournir des informations claires et accessibles sur
l'endettement de la ville, les conditions contractuelles et les risques associés. Cela permet
d'instaurer la confiance des citoyens, des créanciers et des investisseurs, et de favoriser une
gestion financière responsable104.

3.3 La corruption et le manque de transparence

La corruption et le manque de transparence sont des défis majeurs pour la gouvernance


financière des villes. Ces problèmes peuvent compromettre l'utilisation efficace et équitable des
ressources financières, entraver le développement urbain et miner la confiance des citoyens
dans les institutions publiques.

La corruption se réfère à l'abus de pouvoir à des fins personnelles, notamment par le


détournement de fonds publics, le favoritisme dans l'attribution des contrats et les pots-de-vin.
Lorsque des actes de corruption se produisent, les ressources financières qui devraient être
utilisées pour le bien-être public sont détournées, ce qui entraîne un gaspillage des fonds publics
et une diminution de la qualité des services urbains105.

Le manque de transparence est un autre défi majeur dans la gouvernance financière des
villes. Lorsque les processus décisionnels et les flux financiers ne sont pas transparents, il
devient difficile pour les citoyens de suivre et de comprendre comment les ressources
financières sont utilisées. Cela crée un manque de redevabilité et d'obligation de rendre compte
de la part des responsables municipaux, ce qui peut favoriser les pratiques corrompues.

Ces problèmes de corruption et de manque de transparence peuvent être abordés par


différentes mesures :

Renforcement de la transparence : Il est essentiel d'améliorer la transparence dans tous


les aspects de la gouvernance financière des villes. Cela comprend la publication régulière des
budgets, des comptes financiers et des rapports d'audit, ainsi que la mise en place de portails en
ligne et de plateformes de données ouvertes pour faciliter l'accès à ces informations.

104
Abdelkhalek, T., Arestoff, F., de Freitas, N. E. M., & Mage, S. (2010). A microeconometric analysis
of household savings determinants in Morocco. African Review of Money Finance and Banking, 7-27.
105
Akesbi, A. (2009). La corruption endémique au Maroc Béquille de l’économie de la rente. Critique
économique, (24).

73
Renforcement des mécanismes de contrôle : Il est important de renforcer les mécanismes
de contrôle et de surveillance, tels que les organes de contrôle interne et externe, pour prévenir
et détecter les actes de corruption. Cela peut inclure des audits réguliers et indépendants, des
enquêtes sur les pratiques suspectes et des sanctions appropriées en cas de corruption avérée.

Promotion de l'intégrité et de l'éthique : Il est nécessaire de promouvoir une culture


d'intégrité et d'éthique au sein des institutions municipales. Cela peut être réalisé par le biais de
codes de conduite, de formations sur l'éthique, de sensibilisation à la lutte contre la corruption
et de mécanismes de signalement des actes répréhensibles 106.

Renforcement de la participation citoyenne : Impliquer les citoyens dans la surveillance


des finances publiques peut contribuer à la prévention de la corruption et à l'amélioration de la
transparence. La participation citoyenne peut se faire à travers des mécanismes tels que les
comités de surveillance, les conseils consultatifs et les budgets participatifs.

Coopération internationale : La coopération avec d'autres pays et organisations


internationales peut être bénéfique pour renforcer la gouvernance financière et lutter contre la
corruption. L'échange d'expériences, la formation et l'assistance technique peuvent aider les
villes à adopter les meilleures pratiques et à renforcer leurs capacités dans ce domaine107.

3.4 La coordination entre les différents niveaux de gouvernance

La coordination entre les différents niveaux de gouvernance est un aspect essentiel de la


gouvernance financière des villes. Au Maroc, cela concerne principalement la coordination
entre les collectivités locales, les autorités régionales et l'État central. Une bonne coordination
permet d'optimiser l'utilisation des ressources financières, d'éviter les chevauchements et les
incohérences, et de garantir une gouvernance efficace et harmonieuse.

La coordination entre les différents niveaux de gouvernance implique la mise en place de


mécanismes de coopération, de concertation et de dialogue. Cela peut se traduire par la tenue

106
El Mesbahi, K. (2008). Transparence versus corruption dans les marchés publics Lecture à travers
les dispositions de l’Accord. Critique économique, (21).
107
Maghraoui, A. (2004). Démocratisation de la corruption au Maroc: réformes politiques dans une
culture du pouvoir immuable. Revue d’Etudes et de Critique Sociale, (1), 105-126.

74
régulière de réunions de coordination, la mise en place de comités de coordination et la création
de canaux de communication fluides entre les différentes parties prenantes108.

L'un des objectifs de cette coordination est de définir clairement les rôles, les
responsabilités et les compétences de chaque niveau de gouvernance. Il est important de
déterminer qui est responsable de quoi en matière de planification financière, de mobilisation
des ressources, de gestion des dépenses et de suivi des performances. Cela permet d'éviter les
duplications, les conflits de compétences et les problèmes de responsabilité.

En outre, la coordination entre les niveaux de gouvernance facilite également la


mobilisation des ressources financières. Elle permet de mieux articuler les mécanismes de
transferts financiers de l'État central vers les collectivités locales, en veillant à ce que les besoins
des villes soient pris en compte et que les ressources soient allouées de manière équitable et
efficiente.

La coordination entre les niveaux de gouvernance peut également favoriser la cohérence


dans la mise en œuvre des politiques publiques. Elle permet d'aligner les objectifs et les priorités
des différents acteurs, de promouvoir la complémentarité des actions et d'assurer une approche
globale du développement urbain109.

Cependant, la coordination entre les niveaux de gouvernance peut également présenter


des défis. Les différences de compétences, de priorités et de capacités entre les différents
niveaux peuvent rendre la coordination complexe. De plus, les procédures bureaucratiques et
les obstacles administratifs peuvent entraver une coordination efficace.

Pour relever ces défis, il est important de renforcer les mécanismes institutionnels de
coordination, d'améliorer la communication et l'échange d'informations, et de favoriser une
culture de collaboration et de partenariat entre les différents niveaux de gouvernance. Une
coordination efficace contribue à une gouvernance financière plus solide et à la réalisation des
objectifs de développement des villes110.

108
Leloup, F., Moyart*, L., & Pecqueur**, B. (2005). La gouvernance territoriale comme nouveau mode
de coordination territoriale? Géographie Économie Société, 7(4), 321-332.
109
Bertrand, N., & Moquay, P. (2004). La gouvernance locale, un retour à la proximité. Économie
rurale, 280(1), 77-95.
110
Baron, C. (2003). La gouvernance: débats autour d’un concept polysémique. Droit et société, (2),
329-349.

75
Conclusion du chapitre

L’état de la gouvernance financière des villes au Maroc présente des opportunités et des
défis. Les avancées réalisées dans la promotion de la transparence, de la responsabilité et de
l'efficacité dans la gestion des ressources publiques sont indéniables. Des institutions telles que
le ministère de l'Intérieur, les Conseils Communaux, les Cours Régionales des Comptes et les
Agences de Développement Régionales jouent un rôle crucial dans cette dynamique.

Pourtant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour consolider et renforcer la


gouvernance financière des villes. Cela implique une amélioration continue des procédures de
passation des marchés publics, une surveillance rigoureuse des dépenses et des recettes, une
participation citoyenne accrue dans les processus de prise de décision financière et une lutte
constante contre la corruption. Il est essentiel de promouvoir une culture de responsabilité, de
transparence et d'intégrité dans la gestion des finances publiques. Cela nécessite une
collaboration étroite entre les acteurs gouvernementaux, les institutions de contrôle, les
collectivités locales et les citoyens. Une coordination efficace, des formations spécialisées et
une sensibilisation continue sont également nécessaires pour relever les défis spécifiques liés à
la gouvernance financière des villes au Maroc.

En définitive, en renforçant la gouvernance financière des villes, le Maroc peut


promouvoir le développement économique local, l'amélioration des services publics et le bien-
être des citoyens. Cela contribuera à bâtir des villes durables, inclusives et prospères, où les
ressources publiques sont utilisées de manière optimale pour le bénéfice de tous.

76
Chapitre 3 :
Etude empirique :

77
Introduction du chapitre
Le fait de s'appuyer sur des concepts théoriques compréhensibles sans une approche pratique,
ne donnera pas un caractère réel et crédible à notre travail. Dans ce contexte, il est inévitable
pour nous de passer à une étude empirique afin de rendre concrète notre recherche.

1. Méthodologie de recherche

La recherche scientifique, ses évolutions et son impact sur la société sont des objets
d'étude privilégiés pour la sociologie et plus largement pour les sciences sociales 111.

Un travail de recherche est la construction d'un "objet scientifique". Il permet à son


auteur d'appliquer une pratique à un phénomène ou de résoudre un problème ou d'explorer un
nouveau phénomène ou d'expérimenter une nouvelle théorie, une nouvelle procédure, une
nouvelle solution ou de décrire un phénomène. La clé de la réussite humaine réside donc dans
la recherche, car elle ouvre la porte au changement et à l'innovation et optimise les conditions
de vie.

Toutefois, au sein des sciences sociales, les sciences de gestion présentent certaines
particularités qui sont déjà liées au terme de gestion, qui désigne une action dans laquelle des
moyens sont utilisés au sein d'une entité organisée pour atteindre des objectifs. Ainsi, la gestion
peut être considérée à la fois comme une pratique et une science de la gestion des organisations,
par le biais d'actions et de décisions dans les disciplines qui constituent le domaine de la gestion.
C'est pourquoi Cohena a pu diviser la diversité de l'objet de la gestion en quatre domaines112 :

− Un ensemble de pratiques : Considérez le management comme un ensemble


d'opérations, de pratiques et d'interventions qui ont lieu dans les entreprises ou les organisations.

− Un ensemble de connaissances théoriques ou techniques : Elle est considérée


comme une série d'apports cognitifs, ce qui va poser un problème de cohérence et d'unité.

− Un ensemble de discours : est une composition de discours qui assurent la


mobilisation et la volonté d'agir.

111
Michel Dubois, La recherche scientifique : objet d’étude et enjeu social, Histoire de la recherche
contemporaine, p. 106-107, https://doi.org/10.4000/hrc.1052 (consulté le 21/07/2022)
112
Cohen E, Epistémologie des sciences de gestion, Encyclopédie de Gestion, décembre 1996, volume
24

78
− Une visée commune : Cet objectif permet de résumer les trois définitions précédentes
et d'essayer de les combiner pour atteindre un but commun. Il s'agit de la gestion des différents
problèmes qui se posent à l'organisation, qu'ils soient théoriques, pratiques ou cognitifs, afin de
guider le travail avec un ensemble de ressources et de contraintes.

Parallèlement, la recherche scientifique est une activité organisée, systématique et


critique qui part d'une question scientifique sur un problème à étudier, dans le but de trouver
des réponses et des solutions ou de développer de nouvelles théories et connaissances par
l'analyse de l'objet étudié. La recherche scientifique est également considérée comme
l'ensemble des actions entreprises en vue d'acquérir et de développer des connaissances
scientifiques. Par extension métonymique, ce terme est également utilisé pour désigner le cadre
social, économique, institutionnel et juridique de ces actions 113.

Il s'agit donc d'un processus dynamique ou d'une méthode rationnelle pour étudier des
phénomènes et des problèmes à résoudre et pour rechercher des réponses précises à l'aide de la
recherche. Ce processus se caractérise par sa systématicité et sa rigueur, conduisant à
l'acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la recherche sont de décrire,
d'expliquer, de comprendre, de contrôler et de prédire des faits, des phénomènes et des
comportements. Il ne faut pas oublier que dans la recherche scientifique, il existe trois types de
recherche114 :

-recherche pour décrire un phénomène

- recherche visant à classifier un phénomène

- recherche visant à expliquer et à comprendre un phénomène

La faisabilité d'une recherche dépend davantage des possibilités d'accès au "terrain" que de
considérations théoriques, conceptuelles ou épistémologiques.

1.1- Posture épistémologique et choix méthodologique


1.1.1 Positionnement épistémologique de recherche

L'utilisation d'une méthode de recherche est souvent la conséquence d'une décision


méthodologique et épistémologique.

113
https://fr.wikipedia.org/wiki/Recherche_scientifique (consulté le 21/07/2022)
114
1 Sofia Elfah, Youssef Oubouali, Méthodologie et Epistémologie en Sciences de Gestion, 2017

79
Selon Piaget (1967) l’épistémologie est considérée comme étant l’étude de la
constitution des connaissances, en s’intéressant à la définition de la connaissance étudiée, son
processus d’élaboration et sa valeur c’est pour ceci que le choix d’un positionnement
épistémologique s’avère d’un intérêt crucial en sciences de gestion. Ce dernier doit être adéquat,
pertinent à l’objet de la recherche ayant un lien fort avec la méthodologie adoptée. Il constitue
l’un des éléments fondamentaux de la validité d’une recherche puisqu’il apporte une
contribution significative dans les éléments de réponse à la question de départ115, une légitimité
à la recherche, des éclaircissements aux interrogations aussi bien sur les données elles- mêmes
que sur la valeur scientifique des résultats attendus ou obtenus116. Il convient de noter que ce
choix n'est pas arbitraire, mais qu'il dépend d'un certain nombre de facteurs, tels que l'objet de
la recherche, l'objectif attendu et la réalité étudiée.

D’après Cohen, l’épistémologie correspond à une simple réflexion critique sur la


connaissance elle-même, sur son objet, ses conditions d'origine et sa légitimité ; elle se définit
comme philosophie de la connaissance, philosophie des sciences, ou encore théorie de la
connaissance117. Dans le même ordre d’idées, pour GRANGER, l'épistémologie vise à situer la
science dans une expérience de la connaissance qui la transcende, à en évaluer la portée et à en
élaborer le sens pour toute pratique humaine118.

L'enjeu de l'adoption d'une posture épistémologique en gestion est d'affirmer l'identité


scientifique de la science de la gestion et l'identité épistémologique de la connaissance en
gestion. Cette affirmation permet d'orienter et de guider les chercheurs, en leur fournissant des
principes et des paradigmes qui régissent les activités de recherche, ainsi que des repères
problématiques et méthodologiques pour conduire le processus de recherche, afin de donner
plus de cohérence et de rigueur à leurs démarches.

En effet, toute recherche doit définir le point de vue du chercheur par rapport à son objet
de recherche, c'est-à-dire ses choix épistémologiques119 . Dans ce cadre, nous présentons une

115
Omar Aktouf, (1987) : Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des
organisations: une introduction à la démarche classique et une critique, 213p
116
Mbengue, Vandangeon-Derumez, 1999 : POSITIONS ÉPISTÉMOLOGIQUES ET OUTILS DE
RECHERCHE EN MANAGEMENT STRATÉGIQUE.
117
Cohen E, Epistémologie des sciences de gestion, Encyclopédie de Gestion, décembre 1996, volume
24.
118
Granger, G.2007, Epistémologie, Encyclopaedia Universalis
119
6 Giordano, Y., Conduire un projet de recherche : Une perspective qualitative, Ed. EMS, 2003

80
synthèse de différents paradigmes, en distinguant le paradigme positiviste, le paradigme
constructiviste et le paradigme interprétativiste.

1.1.1.1. Le positivisme

Le paradigme positiviste se caractérise par certaines idées fondamentales concernant la


relation entre le chercheur et l'objet de la recherche et les méthodes d'obtention des
connaissances :

− Le monde et l'objet de la recherche existent indépendamment des chercheurs : il existe


donc une réalité objective du monde observé.

− Le chercheur doit nécessairement être un observateur extérieur, neutre par rapport à


son objet et à son champ de recherche, et tenter d'exercer autant de "subjectivité" que possible
par rapport à la réalité empirique.

− La recherche positiviste suit un processus qui commence par la modélisation


théorique du phénomène étudié par la formulation d'hypothèses. Ensuite, le chercheur choisit
une méthode pour tester la validité de la théorie ou du modèle. Cette méthodologie est
quantitative et implique des mesures. Une reformulation des hypothèses peut être envisagée si
les hypothèses ne sont pas valides.

− La mesure joue donc un rôle très important dans le paradigme positiviste. La vérité
découle de la logique déductive et les idées irrationnelles sont rejetées.

− Le caractère scientifique de la recherche se mesure à la vérifiabilité, à la conformité


et à la réfutabilité des hypothèses.

Le paradigme positiviste est souvent présenté comme le paradigme dominant en


sciences de l'organisation et revendique un positionnement réaliste. Ainsi, le projet du
positivisme est d'expliquer la réalité120. Cependant nous distinguons deux types de
positivismes121 :

• Le positivisme logique : dont les hypothèses de base peuvent être résumées dans
l'ontologie empirico-réaliste, qui suppose qu'il existe une réalité observable,
objective, unique et reconnaissable, indépendante de l'intérêt et de l'attention du

120
AFTISS Ahmed : « Méthodologie de recherche », FSJES FES, p8
Hannan, Michael T. ET John Freeman, (1977), “The Population Ecology of Organizations”,
121

American Journal of Sociology, Vol 82, N°5; 929-964.

81
chercheur. L'approche de la détermination naturelle, dans laquelle nous ne
recherchons pas les causes, mais seulement les lois des phénomènes, c'est-à-dire
le comment et non le pourquoi. L'approche dualiste-objectiviste, qui nous place
dans une position extériorisée par rapport à un phénomène et exclut toute valeur
susceptible de l’influencer.
• Le post- positivisme : Riccucci : « Les post-positivistes acceptent l'existence
d'erreurs et considèrent les résultats et les conclusions de la recherche comme
probables, de sorte qu'ils ne peuvent être réfutés ». Depuis le positivisme logique
a été critiqué de plusieurs côtés, notamment par : Popper avec le postulat du
« réfutationisme », qui dit qu'on peut difficilement prouver qu'une théorie est
vraie. Il n'y a pas de critères de vérité, mais seulement des progrès qui permettent
d'atteindre des approximations de la vérité. Et Kuhn avec le postulat de
"l'incommensurabilité", qui dit qu'il n'est toujours pas possible de saisir
pleinement la réalité, surtout dans le cas des sciences humaines.
1.1.1.2. Le constructivisme

Le paradigme constructiviste s'est construit sur la base des travaux de PIAGET


chercheur en psychologie de l'enfant, qui démontre que chaque enfant va construire
progressivement sa propre représentation de la réalité. Le paradigme constructiviste peut ainsi
se caractérise par122 :

− La réalité est socialement construite, le monde n'est pas donné une fois pour toutes.

− Le chercheur doit interagir avec son objet. Il existe une relation forte entre
l'observateur et l'observé. Les notions d'objectivité et donc d'une possible approche objective
de la réalité sont abandonnées.

Le changement et le processus de transformation de l'objet étudié ne sont pas un


problème pour le chercheur, mais au contraire une dimension clé inhérente au système de
production.

− Le sujet n'est plus évalué en fonction de son objet, mais en fonction de son projet et
des méthodes qu'il utilisera.

− La nature scientifique de la recherche se mesure à sa pertinence et à sa capacité à être


enseignée. La recherche interprétative et exploratoire, c'est-à-dire la recherche sur des sujets

122
AFTISS Ahmed. Op cit, p9

82
peu connus de la communauté universitaire, se situe aisément dans les épistémologies
constructivistes.

La recherche académique en sciences de gestion est encore fortement marquée par le


dualisme du positivisme et du constructivisme. À titre d'illustration, les deux types de recherche
doctorale et postdoctorale se retrouvent aujourd'hui dans la discipline.

1.1.1.3. Interprétativisme123

L'interprétativiste, conformément à ces caractéristiques, supposera que la réalité sociale


se construit principalement par le jeu des intentions et des interactions des acteurs, qui
construisent le sens de cette réalité par la confrontation et l'échange de leurs idées. Ainsi, cette
réalité change au fil des projets des acteurs et de leur concrétisation dans leurs interactions. Ce
point de vue signifie que la réalité sociale est subjective et construite à travers les pratiques
sociales d'actions et d'interprétations. Ces interprétations, générées par les interactions entre les
acteurs dans des contextes toujours particuliers, peuvent faire l'objet d'un consensus au sein d'un
groupe social (intersubjectivité), de sorte qu'elles sont considérées comme aussi réelles que les
objets matériels. Ce processus est ce que Berger et Luckmann (1966) ont appelé la construction
sociale de la réalité

Les hypothèses de base de l'interprétivisme sont pratiquement identiques à celles du


paradigme constructiviste radical. Comme le constructivisme, l'interprétativisme part du
principe que ce qui peut être connu est le résultat de la propre expérience de l'individu. Il postule
également que la connaissance produite en rapport avec les phénomènes perçus est
indissociable du sujet connaissant, puisque nous ne pouvons en faire que des représentations.
La troisième hypothèse, de nature téléologique, affirme que la production de connaissances
dépend de l'environnement et des pensées et actions de l'individu, qui sont guidées par ses
intentions et ses objectifs.

La différence fondamentale entre le constructivisme radical et l'interprétivisme est une


différence de nuance au niveau des hypothèses ontologiques. Comme l'explique Gavard-Pereet
(2012), les interprétivistes « s'accordent à la fois pour rejeter l'hypothèse de l'existence d'une
réalité objective, indépendante de l'observateur, et pour poser des hypothèses fondatrices d'un
ordre ontologique - alors que le constructivisme radical ne nie pas l'existence possible d'une

123
Article sous le titre « Eléments de Réflexion sur les Positionnements Epistémologiques et
Méthodologiques en Sciences de Gestion » rédigés par : Adil CHERKAOUI et Sanaa HAOUATA
(revue Interdisciplinaire 2016) p : 10

83
réalité extérieure au chercheur, indépendante de lui et de l'attention qu'il reçoit. Il conteste
seulement la possibilité de connaître cette réalité indépendamment des perceptions qu'elle
suscite ».

Ces affirmations sont soutenues par Glaserfeld (2001), qui déclare que le
constructivisme radical « ne fait que nier le fait que nous ne pouvons pas connaître
rationnellement une réalité au-delà de notre expérience ».

L'absence d'hypothèses ontologiques (ni rejet ni affirmation) dans le paradigme


constructiviste laisse aux chercheurs qui optent pour ce paradigme la liberté de formuler des
hypothèses de travail ontologiques. Par exemple, si l'on considère l'environnement de
l'entreprise comme un facteur déterminant pour ses décisions stratégiques.

En synthèse, Nous distinguons dans le tableau ci-dessous trois principaux courants


épistémologiques (paradigmes) :

Tableau 1 : Positions épistémologiques des paradigmes positiviste, constructiviste et


interprétativiste

Positivisme Constructivisme Interprétativiste

Quel est le statut de Hypothèse réaliste Il Hypothèse relativiste Hypothèse relativiste


la connaissance ? existe une essence L’essence de l’objet L’essence de l’objet
propre à l’objet de la n’existe pas n’existe pas ou ne peut pas
connaissance être atteinte

La nature de la Indépendance sujet / Dépendance sujet / Interdépendance sujet /


réalité l’objet Hypothèse objet Hypothèse objet Hypothèse
déterministe phénoménologique phénoménologique

L’objectif de la Construire une Comprendre les


recherche représentation significations que les
Découvrir la structure
instrumentale et/ou un individus attachent à la
de la réalité
outil de gestion utile réalité sociale, leurs
pour l’action motivations et intentions

Nature de l’objet de Interrogation des faits Développement d’un Développement d’une


recherche projet de connaissances compréhension de
l’intérieur d’un
phénomène

84
Origine de l’objet de Identification Volonté de transformer Immersion dans le
recherche d’insuffisances la connaissance phénomène étudié
théoriques pour proposée en élaborant
expliquer ou prédire la de nouvelles réponses
réalité

Comment la La découverte La construction La construction Recherche


connaissance est-elle Recherche formulée en Recherche formulée en formulée en termes de «
engendrée ? termes de « pour termes de « pour pour quelles finalités … »
quelles causes… » quelles finalités … » Statut privilégié de la
Statut privilégié de Statut privilégié de la compréhension
l’explication compréhension
Vérifiabilité Utilité Adéquation Cohérence avec
Quelle est la valeur de
Confirmation Enseignabilité l’expérience du sujet
la connaissance ?
Réfutabilité

Source : Girod-Séville M. & Perret V. « Fondements épistémologiques de la recherche 1999

Après avoir examiné les éléments qui constituent les principes sur lesquels repose
chaque paradigme, nous les utiliserons comme base pour trouver le positionnement
épistémologique approprié dans notre recherche.

1.1.2. Paradigme de recherche :

Parmi tous les paradigmes possibles, nous avons choisi dans notre étude le paradigme
interprétiviste, qui peut être considéré comme un constructivisme modéré. Il se base sur
l'hypothèse relativiste selon laquelle il ne peut y avoir qu'une seule représentation de la réalité.
Son point de départ est la compréhension de la réalité, et le chercheur se trouve dans une relation
de dépendance par rapport à l'objet de la recherche. Les interprétativistes, en revanche,
soulignent que le chercheur peut ou non co-construire la réalité avec les acteurs.

Dans ce contexte, le paradigme interprétativiste est un processus d'acquisition de


connaissances qui vise à comprendre le sens que les acteurs donnent à la réalité. Il s'agit de
comprendre la réalité plutôt que de l'expliquer. Cette approche est développée en tenant compte
des intentions, des motivations, des attentes, des raisons et des croyances des acteurs. Une
distinction est faite entre comprendre et expliquer : expliquer présuppose comprendre. En

85
d'autres termes, le chercheur est proche de l'action et a la possibilité de vivre ou de revivre des
expériences intérieures.

1.2. Raisonnement de recherche

Les considérations logiques qui structurent les procédures d'enquête et leurs implications
épistémologiques sont rarement explicitées, en particulier lorsque la science et la connaissance sont en
jeu.

Dans la recherche scientifique, il existe trois types de raisonnement. Les deux premiers, la logique
hypothético-déductive et la logique holistique-inductive, sont les plus courants dans le travail
scientifique, tandis que le troisième, beaucoup moins courant, est la logique abductive. Pour mieux
comprendre notre logique de recherche, nous allons essayer de partir d'une réflexion sur ces trois types
de logique afin de les comprendre.

1.2.1. Les formes de raisonnement


1.2.1.1. Raisonnement déductif

Déduction (du général au particulier) : C'est l'idée de base de l'approche hypothético-déductive,


qui consiste à formuler une ou plusieurs hypothèses, puis à les comparer à la réalité. L'objectif
est alors de porter un jugement sur la pertinence de l'hypothèse initialement formulée. Les
logiciens font la distinction entre :

− La déduction formelle : un raisonnement ou une conclusion qui consiste à passer de


l'implicite à l'explicite ; la forme la plus courante est le syllogisme, qui implique un
raisonnement rigoureux, mais qui est stérile dans la mesure où la conclusion ne fait apparaître
aucun fait nouveau. La conclusion est déjà présupposée dans les prémisses, de sorte que le
raisonnement est tautologique.

− La déduction constructive : La conclusion, bien que nécessaire comme dans la déduction


formelle, consiste en une contribution à la connaissance. Elle est une démonstration qui ne
consiste pas seulement en le contenu des prémisses, mais aussi en l'argumentation par laquelle
on prouve qu'une chose est la conséquence d'une autre.

1.2.1.2. Raisonnement inductif

Induction (du particulier au général) : elle consiste à découvrir des régularités à partir de
l'observation de l'objet et à formuler des hypothèses à partir de l'observation.

Ces hypothèses sont formulées en termes de règles abstraites ou de principes d'action qui
peuvent être extrapolés pour expliquer et prédire de nouvelles expériences.

86
La logique inductive nous permet de passer d'observations spécifiques à des affirmations
générales, de faits à des lois, d'effets à des causes et de conséquences à des principes. Le raisonnement
inductif, qui consiste à conclure à partir de prémisses et d'hypothèses qu'une proposition est vraie (ou
non - réfutation), est considéré comme une forme de raisonnement logique.

1.2.1.3. Raisonnement abductif

La tâche de l'abduction est d'introduire de nouvelles idées dans la science - en bref, la


créativité. La déduction extrait les conséquences nécessaires et vérifiables qui conduisent à la
conclusion que l'hypothèse est certaine, et l'induction confirme l'hypothèse expérimentalement
dans un ensemble particulier de cas. Ces trois catégories de raisonnement ne fonctionnent pas
indépendamment ou en parallèle, mais sont intégrées et travaillent ensemble dans les étapes
successives de la méthode scientifique124.

Dans cette optique, le chercheur explique d'abord les fondements et les processus qui
sous-tendent un problème observé, plutôt que de se contenter d'analyser des études de
caractéristiques générales.

En définitive, l’abduction est à la fois une étape (où elle introduit une idée nouvelle) et une
méthode (Considéré comme une boucle, comme l’indiqué (la figure 3125) ci-dessous, qui combine
induction, déduction et abduction dans un processus récursif).

124
Sofia Elfah, Youssef Oubouali, Méthodologie et Epistémologie en Sciences de Gestion, 2017
125
Sofia Elfah, Youssef Oubouali, Op.cit. 2017

87
Figure 3 : La roue de la science

Théorie
revue de
APPROCHE INDUCTIVE littérature APPROCHE DEDUCTIVE

problèmatiique
Généralisation +
empirique hypothèse de
recherche

RAISONNEMENT RAISONNEMENT HYPOTHEICO


EMPIRICO INDUCTIF Observation DEDUCTIVE
du terrain

Source : Scriptor Rédaction de mémoire - Rédaction thèse - Rédaction de rapport

Section 2 : Entretien, exposition et analyse des résultats

L’objectif de cette Section est de présenter tout d’abord la méthodologie de recherche adopté
et les outils mobilisés. Nous présenterons notre hypothèse principale issue d’une démarche
Hypothético-déductive. En effet, Nous allons expliquer la variable « la gouvernance financière
» par les variables suivantes : « l’autonomie financière (H1) », « la concertation et coordination
(H2) » et « le contrôle budgétaire et suivi (H3) ».

2.1 Méthodologie de l’enquête

Tableau 3 : Présentation de l’étude quantitative

Type d’enquête Mode d’échantillon Taille d’échantillon

Enquête par questionnaire Aléatoire simple (EAS) 55

Source : réalisé par nos soins

88
❖ T : la loi normale
❖ P : proportion
❖ E : marge d’erreur
➢ Définition de la méthode hypothético-déductive

La méthode hypothético-déductive est une méthode scientifique qui consiste à formuler une
hypothèse afin d’en déduire des conséquences observables futures (prédiction), mais également
passées (rétroduction), permettant d’en déterminer la validité. Elle est au point de départ de la
démarche expérimentale, théorisée en particulier par Roger Bacon (à ne pas confondre avec
Francis Bacon) en 1267 dans De Scientia experimentali, une des sept parties de son Opus maius
(« Œuvre majeure »)126 . La question de la vérification d’une hypothèse renvoie en particulier
au problème de l’induction, au cœur de la philosophie des sciences empiriste.

➢ Définition d’enquête par questionnaire

L’enquête par questionnaire est un outil d’observation méthodologique, qui comprend un


ensemble de questions liées entre elles de manière structurée et logique. Ces enquêtes visent à
obtenir des données statistiques quantifiables et comparables pour des populations spécifiques.
A cet effet, une enquête par questionnaire est menée auprès un échantillon représentatif de la
population cible, c’est-à-dire un groupe de taille suffisante en nombre individus, pour que les
réponses apportées représentent l’opinion globale de la population. Cet outil présente de
nombreux avantages, c’est pourquoi il est largement utilisé et populaire. Parmi les nombreux
avantages de cette méthode de recherche, les trois principaux sont : Simple à mettre en place et
généralement peu coûteux, notamment du fait de la démocratisation des questionnaires en ligne.
Les résultats sont faciles à obtenir et à mesurer, notamment grâce à l’utilisation d’un logiciel
qui simplifie la saisie des réponses Il permet des recherches dans de nombreux domaines
stratégiques

L’enquête par questionnaire a pour objectif d’observer, d’analyser et de comprendre une


tendance, un comportement global et un phénomène à travers les données collectées. Ces
enquêtes sont soumises collectivement pour être représentatives et obtenir des chiffres
utilisables. Cet outil s’inscrit donc dans une démarche de recherche quantitative. Ces méthodes
dites quantitatives utilisent des outils mathématiques et statistiques pour décrire, expliquer et

126
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_hypoth%C3%A9ticod%C3%A9ductive : (consulté
Le 07/06/2021 à 19 :52)

89
comprendre des phénomènes basés sur des données. Le questionnaire doit transformer les
objectifs de recherche prédéterminés de l’entreprise en question précises et spécifiques
auxquelles la personne cible doit répondre. En analysant les réponses des personnes interrogées,
qu’agisse de citoyen, des entreprises publiques…, concernées obtiendront des résultats sous
forme de statistiques pouvant être utilisées dans leurs stratégies.

• Pour la réalisation de cette recherche, et afin de répondre aux questions pour


affirmer ou d’infirmer les hypothèses proposées, une méthode très précise de
collecte d’informations et de résultats est nécessaire, pour laquelle j’ai adopté la
recherche quantitative. Un format de questionnaire composé de 16 questions de
55 citoyens de réseaux sociaux.
• Le questionnaire est exécuté par Google Forms et publié sur nombreux réseaux
sociaux tels que Facebook, WhatsApp, etc. La principale raison pour laquelle je
choisis ce mode d’enquête est principalement de collecter des informations, j’ai
passé 3 jours pour collecter ces résultats.
• Le questionnaire est structuré de manière à éviter les rejets, j’ai cherché les
questions en langage clair, puis j’ai rédigé ces questions, afin de produire un
questionnaire en quatre parties :
➢ La première partie : comporte une brève introduction pour
informer l’enquêter qu'il ne s'agit que d'une étude visant à réaliser le projet
de fin d'études.
➢ La deuxième partie : constitue une fiche de données pour
recueillir les caractéristiques de la personne enquêtée.
➢ La troisième partie : Résumer un ensemble de questions
générales, comprendre le degré d'influence de la gouvernance financière
sur le développement de la ville.
➢ La quatrième partie : spécifiquement pour que les citoyens de la
ville de Fès comprennent leur point de vue sur leur autonomie financière, leur
concertation et coordination, ainsi que leur contrôle budgétaire et suivie.
2.2 Traitement et analyses des données recueille
Présentation des résultats de l’enquête et leurs analyses
2.2.1 Identité

90
Figure 4 : le genre

Source : réalisé par nos soins

▪ D’après les 55 personnes questionnées, j’ai collecté un pourcentage de (67,3%) des

femmes, et avec (32,7%) des hommes de la population.

Figure 5 : Les intervenants

Source : réalisé par nos soins

▪ Dans le graphique, j’ai pu détecter de peuple cible que tous les répondants en nombre
de 50 sont des citoyens, soit (87,3%), puis un pourcentage de (7,3%) soit 3 personnes
des collectivités territoriales.

91
Figure 6 : la région d’intervention

Source : réalisé par nos soins

• Le graphique montre que (98,2%) de la population résidant à la région Fès-


Meknès.

Figure 7 : la connaissance générale de la gouvernance financière des villes au Maroc

Source : réalisé par nos soins

▪ La plupart des interrogés, ont une connaissance sur le terme de la gouvernance


financière avec un pourcentage de (50,9%). Soit avec le travail ou par le savoir.

92
Néanmoins peu sont ceux qui ignorent véritablement ce terme avec un pourcentage de
(49,1%).

Figure 8 : Dans quelles mesure la gouvernance financière est importante pour le


Développement des villes au Maroc

Source : réalisé par nos soins

▪ Le graphique montre que la gouvernance financière connue une importance primordiale


pour le développement d’une ville. En effet, une gestion efficace solide et transparente
est essentielle pour assurer l’utilisation optimale des ressources publiques qui favorise
la croissance économique.

Figure 9 : les secteurs qui apportent le plus à la fiscalité locale

93
Source : réalisé par nos soins

▪ Le graphique montre que (69,1 %) du secteur industriel qui représentent une


source majeure de revenue fiscaux pour les villes ; alors que (36,4 %) favorise le
secteur administratif qui est essentiel dans toute les collectivités locales, car il
contribue à assurer une gestion efficace et efficiente des ressources qui favorise
de générer des revenus fiscaux pour les autorités locales et puis le secteur
immobilier à un pourcentage de (25,5 %) est compris les taxes foncières sur les
biens immobilier.

Figure 10 : la fiscalité locale

Source : réalisé par nos soins

▪ Parmi les réponses détectées, la quasi-majorité des acteurs interrogés affirment


qu’il existe un potentiel fiscal important au niveau des villes, sauf qu’il est mal
exploité. Le développement engendré par l’urbanisation rapide et la croissance
économique ne se traduit pas au niveau des recettes fiscales locales. Ils affirment
également que les ressources financières dont disposent les villes sont suffisantes
pour faire face aux besoins des citoyens, que le budget annuel alloué aux
investissements est suffisant et que la répartition des dépenses locales n’est pas
équitable.

94
Figure 11 : comment les villes développent leurs ressources

Source : réalisé par nos soins

▪ Le graphique montre que les villes peuvent développer ces ressources


à travers l’amélioration du recouvrement de fiscalité locale avec un
pourcentage de (72,7 %), et l’amélioration de l’assiette ou/et des taxes
locaux à un pourcentage de (56,4 %) et puis avec un pourcentage de
(43,3 %) pour encourager les emprunts.

Figure 12 : le niveau d'autonomie financière des villes au


Maroc
Source:réalisé par nos soins

95
▪ Le graphique montre que le niveau d’autonomie financière est suffisant pour un
développement urbain. En effet les ressources fiscales locales, telles que la taxe
d'habitation et la taxe professionnelle, représentent une part des revenus des
collectivités locales. Cette dépendance financière réduit leur marge de manœuvre
pour répondre aux besoins spécifiques de leur population et pour investir dans des
projets de développement urbain.

Figure 13 : les ressources externes

Source : réalisé par nos soins

▪ Les villes bénéficient de financements internationaux pour soutenir leur


développement et stimuler la croissance économique. Ces financements
proviennent de diverses sources internationales, telles que les institutions
financières internationales, les programmes de financement multilatéraux, les
agences de coopération bilatérale et les initiatives spécifiques axées sur le
développement urbain.
▪ Le budget alloué à la société civile est suffisant, car il permet de financer les
activités et les initiatives de la société civile de manière adéquate. Cela peut
inclure le soutien financier aux organisations de la société civile, la réalisation de
projets communautaires, la promotion de la participation citoyenne, le
renforcement des capacités.
▪ Les villes peuvent avoir un accès adéquat aux emprunts, ce qui leur permet de
financer des projets d'infrastructure, d'améliorer les services publics et de stimuler

96
le développement économique local. Un accès facilité aux emprunts peut
permettre aux villes de mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux
besoins de leur population et favoriser leur croissance économique.
▪ Les ressources externes permettent aux villes de réaliser des projets
d'infrastructure d'envergure. Les investissements dans des domaines tels que les
transports, l'eau et l'assainissement, l'énergie et les technologies de l'information
et de la communication sont essentiels pour améliorer l'efficacité, la durabilité et
la qualité de vie des habitants. Les ressources externes de financement offrent une
opportunité précieuse d'obtenir les fonds nécessaires pour ces projets et de
promouvoir le développement urbain.

Figure 14 : les partenariats public-


privés

Source : réalisé par nos soins

• J’observe dans ce graphique que la majorité des personnes questionnés interprètent que
le secteur privé joue un rôle important dans le financement des villes en investissant
dans des projets d'infrastructure et en contribuant au développement économique.
Cependant, il est crucial de mettre en place des mécanismes de réglementation et de
gouvernance appropriés pour garantir que les intérêts publics sont protégés et que les
bénéfices sont partagés équitablement. De plus, le secteur privé peut contribuer au
développement économique des villes en créant des emplois, en stimulant l'activité
commerciale et en attirant des investissements. Les entreprises privées peuvent être
impliquées dans des secteurs tels que le tourisme, l'hôtellerie, les services, l'industrie et

97
d'autres domaines d'activité, ce qui peut générer des revenus fiscaux pour les
municipalités.
• Il y a d’autres personnes questionnées disent que le renforcement de la gestion déléguée
des services publics est une stratégie efficace pour les villes afin d'améliorer la qualité
des services, d'optimiser les coûts et de libérer des ressources pour d'autres priorités.
Cependant, il est essentiel d'établir des contrats solides et de maintenir un contrôle
adéquat pour garantir que les intérêts publics sont préservés et que les besoins des
citoyens sont satisfaits.
• Ainsi, que des personnes questionnées répondre que les villes doivent élaborer une
stratégie globale pour les PPP, en identifiant les domaines prioritaires où les partenariats
peuvent être bénéfiques. Cela peut inclure des secteurs tels que les infrastructures de
transport, les services publics, les projets de développement urbain, etc. Une stratégie
claire permettra de guider les décisions et d'optimiser les avantages des partenariats.

Figure 15 : la source principale du financement des grands projets urbain

Source : réalisé par nos soins

▪ Le graphique montre que la fiscalité locale est une source importante de


financement des projets urbain à un pourcentage de (65,5 %) car ils peuvent
prélever des impôts et des taxes sur les citoyens, les entreprises et les biens
immobilier pour financer les projets d’infrastructure et de développement urbain.
Puis un pourcentage de (54,5 %) pour les emprunts auprès du fond d’équipement
communale sont des organismes spécialisés qui fournissent des prêts aux

98
collectivités locales pour financer des projets d’investissements, enfin pour le
secteur privé ne contribue pas suffisamment dans le financement de la ville au
Maroc à un pourcentage de (20 %).

Figure 16 : le degré de jugement

Source : réalisé par nos soins

• D’après les réponses des personnes questionnés sur les compétences de l’administration
territoriale est moyen
• La culture et conscience civique des citoyens est moyenne, d’après les personnes
questionnées car il y a la participation des citoyens dans les décisions de leur ville.
• Dans le dernier graphique montre que la confiance des citoyens et des investisseurs
envers les collectivités est passable,

99
Figure 17 : les acteurs les plus concertes

Source : réalisé par nos soins

• Le graphique montre que tous les acteurs sont concertés soit les sociétés civiles et les
établissements et entreprises publics à un pourcentage de (67,3 %), ensuite les acteurs
économiques à un pourcentage de (58,2 %), et puis les acteurs régionaux à un
pourcentage de (56,4 %), ce qui engendre une collaboration entre toutes les parties pour
une bonne gouvernance financière.

Figure 18 : Le niveau d’intervention des différents acteurs a échelle


locale
Source : réalisé par nos soins

100
▪ Le graphique montre que les villes doivent disposer d’une vision consolidée du
rôle de chaque acteur de la ville, de l’évolution des transferts de l’Etat (qui doivent
être stables et prévisibles), des composantes principales des ressources locales et
des possibilités d’endettements. Elles doivent disposer également d’une vision
stratégique visant à déterminer les objectifs, à renforcer les capacités des
collectivités locales en matière d’ingénierie financière, d’accompagnement des
agents locaux, d’amélioration des capacités des élus et de recherche des
financements adaptés. Et enfin d’une vision participative et durable prenant en
considération les dimensions écologiques, économiques et sociales.

Figure 19 : les causes qui empêchent la coordination

Source : réalisé par nos soins

▪ Le graphique montre les causes qui empêchent la coordination d’être efficace, il


existe une faible communication, et le manque de coordination entre les différents
acteurs à un pourcentage de (76,4 %), et puis la faible concertation de la part des
autorités locales à un pourcentage de (61,8 %).

101
Figure 20 : le contrôle budgétaire

Source : réalisé par nos soins

▪ En matière de contrôle budgétaire et du suivi, la quasi-majorité des acteurs


interrogés jugent que le contrôle des finances locales est efficace. Car il permet de
garantir une gestion transparente et responsable des ressources financières au
niveau local. En ayant des mécanismes de contrôle appropriés en place, les
dépenses publiques sont surveillées de manière rigoureuse, réduisant ainsi les
risques de corruption et de mauvaise utilisation des fonds. Ceci est dû
essentiellement à un contrôle à priori efficace et il existe des outils et des
mécanismes d'information des citoyens sur les actions et les décisions prises par
les organismes publics et locaux.

Section 3 : Principaux résultats et vérification des hypothèses


3.1 Synthèse et vérification des hypothèses

De notre point de vue, ce travail pourrait influencer les pratiques des décideurs et des acteurs
opérants au niveau des villes au Maroc. En effet, nous avons identifié les facteurs qui
contribuent à la promotion de la gouvernance financière des villes et à l’amélioration de la
qualité de vie des habitants et au renforcement des finances locales au Maroc.
Le principal apport de notre travail de recherche est la confirmation de l’impact
positif du renforcement de l’autonomie financière des villes, de la promotion de la
concertation, de la coordination et de la mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux, ainsi

102
que d’un contrôle budgétaire et d’un suivi efficace dans la promotion de la gouvernance
financière des villes dans une perspective de développement urbain durable au Maroc.
En outre, les éléments financiers et fiscaux jouent un rôle clé dans la promotion de la
gouvernance financière des villes. Les gestionnaires locaux doivent se voir garantir des
ressources financières suffisantes pour permettre aux gestionnaires locaux d'exercer leurs
fonctions d'exercer leurs fonctions, y compris les ressources fiscales.
Afin de répondre à la problématique suivante : Quels sont les facteurs clés qui peuvent

promouvoir la gouvernance financière des villes au Maroc ? « Cas la ville de


Fès ». J’ai élaboré trois hypothèses. Donc maintenant pour infirmer ou confirmer ces
hypothèses précédemment proposées, j’ai adopté à une analyse des résultats de l’étude
quantitative.
3.1.1 La relation entre « l’autonomie financière » et « la
gouvernance financière »
H1 : selon les analyses statistiques, l'autonomie financière des villes à une influence
positive sur leur gouvernance financière.

Les éléments financiers et fiscaux jouent un rôle clé dans la promotion de la gouvernance
financière.

• Sous hypothèse 1.1 : la relation entre la fiscalité locale et la gouvernance financière est
significative.

D'après les analyses statistiques, la sous-hypothèse selon laquelle une fiscalité plus élevée
influencera positivement la gouvernance financière des villes est confirmée.

• Sous hypothèse 1.2 : le lien entre l'accès aux ressources externes et la gouvernance
financière est significative.

Selon les tests statistiques, la sous-hypothèse stipulant que le renforcement des ressources
externes à une influence positive sur la gouvernance financière des villes est validée. Les
ressources externes sont également de nature financière, mais les villes sont obligées de
renforcer leur gouvernance financière.

• Sous hypothèse 1.3 : la relation entre les partenariats public-privé et la gouvernance de


la ville est significative.

103
Cette hypothèse est acceptée car, selon les analyses statistiques, la relation entre les partenariats
public-privé et la gouvernance financière est élevé. Les partenariats public-privé sont de nature
purement financière.

3.1.2 La relation entre « concertation et coordination » et « la


gouvernance financière »
H2 : D’après les analyses statistiques montrent que la concertation et la coordination
ont un impact positif sur la gouvernance financière. La concertation et la coordination
avec les acteurs nationaux, internationaux, régionaux et locaux dans les prises de
décision à l’échelle locale sont indispensables pour promouvoir la gouvernance
financière des villes.
• Sous hypothèse 2.1 : la relation entre la concertation et la gouvernance financière est
significative.

D'après les tests statistiques, la sous-hypothèse, qui stipule que le renforcement de la


Concertation affecte positivement la gouvernance financière des villes est confirmée. Elle vise
à une mobilisation plus efficace des ressources, à une meilleure répartition des recettes fiscales
et à une meilleure compréhension et acceptation par les habitants et les entreprises de cette
répartition.

• Sous hypothèse 2.2 : la relation entre la coordination et la gouvernance financière est


significative.

Selon les tests statistiques, la sous-hypothèse selon laquelle le renforcement de la coordination


et la mobilisation des acteurs à un impact positif sur la gouvernance financière en vue d'un
développement urbain durable. Elle contribue à la mobilisation de plus de ressources au niveau
local et à une meilleure gestion des dépenses.

3.1.1 La relation entre « le contrôle budgétaire » et la « gouvernance


financière »
H3 : d’après les analyses statistiques, le contrôle budgétaire influence positivement la
gouvernance financière des villes.
On ne peut renforcer la gouvernance financière des villes et améliorer la rentabilité des
finances locales qu’à travers un contrôle budgétaire efficace.
• Sous hypothèse 3.1 : la relation entre le contrôle des finances locales et la
gouvernance financière des villes est significative.

104
Selon les tests statistiques, la sous-hypothèse qui stipule que le renforcement du contrôle des
finances locales influence positivement la gouvernance financière des villes est validée. Il
améliore la répartition et la gestion des dépenses locales.

3.2 Propositions et recommandations


Les villes peuvent varier en fonction des politiques et des réglementations en vigueur,
cependant les élus devraient promouvoir des finances publiques en fournissant des information
financières claires et accessibles au public ; en établissant des mécanismes de responsabilité
pour assurer une utilisation adéquate des ressources financières ainsi de planifier un budget à
moyen terme pour définir les priorités en termes d’investissement et des dépenses qui doivent
être basées sur une évaluation réaliste des besoins de la ville et des ressources disponibles, en
plus, il est essentiel de maintenir une gestion prudente de la dette, pour éviter l’accumulation
excessive de dette non durables en veillant à ce que l’emprunt soit utilisé de manière efficace
pour le financement des projets d’investissement et que les obligations de remboursements
soient respectées.

Et avec un bon contrôle de dépenses qui réagit par des mécanismes stricts pour éviter les
dépenses excessives et le gaspillage des ressources publiques qui mène à la mise en œuvre de
procédures d’appel d’offre compétitives concernant les contrats de services ainsi que les
mécanismes de suivi des dépenses. Ainsi, les élus devraient chercher à diversifier leurs sources
de revenus, par l’exploitation des options telles que la promotion de l’investissement privé, le
développement de partenariats publics-privé et l’amélioration de la collecte des recettes locales,
comme les impôts fonciers et les taxes municipales. Comme il est important d’investir dans la
formation et renforcement des capacités du personnel chargé des finances municipales en leur
fournissant une formation adéquate et en favorisant l’échange de bonne pratiques avec d’autres
villes par les partenariats et collaboration entre les différents acteurs locaux, tels que les élus,
les citoyens, les organisation de la société civile, car un partenariat efficace peut favoriser la
coordination des actions, la synergie des ressources et le partage des responsabilités qui
conduira à une meilleure gouvernance globale de la ville et favorise une utilisation plus efficace
des fonds publics à l’exploitation des opportunités offertes par les technologies financières et
l’innovation pour améliorer la gestion des finance publiques qui peut inclure l’utilisation de
solution numériques pour la collecte des recettes, la gestion des dépenses et la promotion de
l’inclusion financière ; en plus, les élus locaux devraient favoriser le partage des bonne
pratiques en matière de gouvernance financière. Cela peut se faire par le biais de réseaux de

105
villes, de forum de discussion et d’échanges d’expériences avec d’autre pays. Comme il est
recommandé à l’état d’affecter l’excédent budgétaire pour le remboursement de la dette
publique en créant un fonds de réserve pour les dépenses futures ou investir dans des projets
d’infrastructure nécessaires.

Alors, Il est donc nécessaire de renforcer l’autonomie financière de la ville (fiscalité locale,
partenariats publics-privés et renforcement d’accès aux ressources externes).
Pour les encourager, les villes doivent augmenter leurs ressources financières en renforçant la
fiscalité locale et en diversifiant les bases d'imposition ainsi que les capacités et compétences
décisionnelles des gouvernements locaux dans la définition de l'assiette fiscale et des taux
d'imposition, la tarification sur les services publics, la prévisibilité et la pertinence des transferts
budgétaires de l’Etat, la mise en place d’outils efficaces de collecte des plus-values foncières,
ainsi que l’innovation et la diversification des sources de financement. De ce fait une
mobilisation et une gestion efficace, appropriée et optimale de ces ressources. Ce sont des
conditions préalables à toutes les décisions qui peuvent faciliter l'accès au financement.
Les obligations et les sources de financement externes, les emprunts sur le marché des capitaux
et le financement de projets sur le marché mondial. Ils permettent de lever des capitaux ou
d'accéder à des financements internationaux. Cela permet de mobiliser des fonds des sommes
importantes pour financer de grands projets et mettre en œuvre des politiques économiques,
sociales et environnementales ambitieuses.
Les villes peuvent doubler, voire tripler, leur niveau d'imposition et de dépenses afin d'assurer
le renforcement de l'économie locale. Un tel objectif nécessite toutefois l'implication et la
mobilisation de tous les acteurs de la ville, qui sont actifs dans une multitude de secteurs
(transport, eau, déchets, environnement naturel, développement social, etc.), dans différents
milieux (associatifs, entrepreneuriaux, institutionnels, administratifs, commerciaux, syndicaux,
etc.) et à son actif à différents niveaux territoriaux (local, régional, national et international).
L'engagement des différents acteurs locaux est un facteur très important pour la mobilisation et
la bonne gestion des ressources financières locales. Cela nécessite la mise en place de
partenariats et des coopérations entre les administrations locales et les différents acteurs
politiques, économiques et sociaux, les secteurs public et privé et la société civile, afin de
développer des projets collectifs pour s'adapter aux changements économiques et garantir
l’amélioration du bien-être des citoyens. Pour promouvoir le bien-être durable de tous les
citoyens c’est de faire face à la concurrence régionale, nationale et internationale. L’enjeu est

106
d’appliquer des mesures efficaces visant à grouper les différents acteurs de la gouvernance
urbaine ainsi que leurs ressources autour d’un projet urbain partagé et coproduit.
La gouvernance financière des villes nécessite une vision consolidée du rôle de chaque acteur
urbain, l'évolution des transferts de l'État (qui doivent être stables et prévisibles), les principales
composants des ressources et de la dette locale ont une vision stratégique visant à définir les
objectifs et à renforcer les capacités des collectivités locales en matière d'ingénierie financière
à soutenir les appuis au personnel local, le renforcement des capacités des élus et de recherche
des financements adaptés ; d’une vision holistique prenant en considération les dimensions
écologiques, économiques et sociales et d’une vision participative et inclusive (basée sur des
partenariats actifs, une planification effective et transversale, une gouvernance participative et
décentralisée sur le respect de la démocratie locale) par laquelle les politiques publiques, les
projets locaux et les projets individuels s’imbriquent parfaitement. Ces éléments sont
indispensables pour promouvoir le développement durable.

Pour mobiliser toute une communauté autour de la mise en œuvre d'un objectif ambitieux, la
vision stratégique doit être mobilisatrice et porteuse d'espoir. L'enjeu est d’Impliquer tous les
acteurs qui participent ou ont un impact sur la gestion de la ville, tels que les citoyens, les
organisations privées, les associations, les institutions jusqu'à l'appareil de l'État (services
déconcentrés de l’Etat, établissements et entreprises publiques) dans le processus de décision
relatif au développement urbain durable. Ce développement a besoin de l'engagement de tous.
C'est pourquoi des mesures visant à promouvoir l'éducation, l'accès à l'information, la recherche
qui doit être encouragée afin de stimuler l'innovation, la sensibilisation et la participation de la
société civile à la mise en œuvre de ce projet. Sur la base de notre enquête avec les différents
acteurs de la ville, nous recommandons la mise en place d'un comité de suivi afin d'assurer la
communication de la vision de tenir un tableau de bord à jour, d'intégrer la vision stratégique
dans la planification des politiques publiques, à dynamiser les différents acteurs pour favoriser
la mise en place des projets, à évaluer régulièrement si les actions envisagées ont été réalisées
convenablement et si elles ont atteint les effets escomptés et à proposer fréquemment aux
gestionnaires locaux des ajustements pour chacune des actions à réaliser.
En matière de concertation et de coordination, il est nécessaire de réformer en profondeur et de
manière concertée la mobilisation des ressources à l’échelle locale. Cette concertation vise à
rendre la mobilisation des ressources plus efficiente, à améliorer la répartition des recettes
fiscales et à une plus grande compréhension et acceptation par les habitants et les entreprises
de cette répartition, contribuant ainsi à la promotion de la gouvernance financière des villes

107
pour un développement urbain durable au Maroc. Également, la coordination et la mobilisation
des différents acteurs contribuent à l’amélioration de la gestion des dépenses et à la mobilisation
de plus de ressources à l’échelle locale.
Assurer une gestion efficace, transparente et efficiente des finances publiques et un contrôle
performant du budget sont deux facteurs clés de la bonne gouvernance financière des villes.
Les élus locaux doivent trouver un équilibre entre la démocratie élective et la démocratie
participative pour accroître l'efficacité fiscale ; les citoyens sont davantage incités à payer pour
des services qui correspondent à leurs priorités, en particulier s'ils sont impliqués dans la prise
de décision concernant la fourniture de ces services. L'amélioration de la qualité des dépenses
est indissociable liée à la mise en place de systèmes efficaces de contrôle des finances locale
qui garantissent une bonne gestion.
Ces mesures sont des éléments clés pour améliorer la bonne gouvernance financière des villes
mais il est important de noter qu’elles nécessitent une volonté politique un engagement soutenu
et une participation active de tous les acteurs concernés. En mettant en œuvre ces
recommandation, les villes marocaines peuvent renforcer leur gouvernance financière,
promouvoir le développement économique et social et améliorer la qualité de vie de leurs
résidents.

108
CONCLUSION Générale :
D’une manière générale, les villes sont des centres urbains densément peuplés qui jouent un
rôle crucial dans le développement économique, social et culturel. Elles sont souvent des lieux
d’innovation, de diversité et d’opportunité. Ces dernières années, de nombreuses tendances ont
émergé dans le domaine de l’urbanisation notamment, l’économie circulaire, la résilience
urbaine et la durabilité environnementale ; en pensant à l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication pour améliorer l’efficacité des infrastructures de la ville,
la qualité de vie des habitants et la durabilité environnementale, avec une gouvernance
financière, dont ses ressources financières sont gérées, allouées et utilisées pour répondre au
besoin des citoyens d’une part et d’autre par pour un développement durable ; cela implique
aux autorité locaux d’être responsable pour une meilleure collecte de l’assiette de l’impôt qui
est une mission à déterminer : les impôts d’état( taxe sur la valeur ajoutée, IR, droit
d’enregistrement et de timbre) ; de la gestion des dépenses publiques, de la planification
budgétaire, de l’investissement dans les infrastructure et des politiques fiscales.

La gouvernance des villes comprend également d’autres aspects tels que la transparence, la
responsabilité, l’efficacité et la participation des citoyens or , les élus responsables de la ville
cherchent à adopter des pratiques transparentes dans la gestions de leur finance à rendre compte
de manière responsable de l’utilisation des fonds publics et à impliquer les citoyens dans le
processus décisionnel financier et de tous les acteurs locaux, y compris les représentants de la
société civile, le secteur privé, les institutions éducatives, les groupes de jeunes et de femmes
et la participation de la banque dans ce chantier de développement. Or, les élus peuvent
encourager la participation active des citoyens dans la prise de décision locale par la création
des mécanismes de participation tels que des comités consultatifs, des groupes de travail ou des
initiatives de participation citoyenne. En impliquant les citoyens dès le début, les élus peuvent
bénéficier de leurs idées de leur expertise et de leur soutien.

Les élus peuvent établir des partenariats avec les différents acteurs, tels que les entreprises, les
organisations non gouvernementales, les associations locales, les institutions éducatives ; ces
partenariats peuvent permettre de partager les ressources, les compétences et les connaissances
et de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs et ça ne peut être réalisé que
part la création d’un environnement éliminant les obstacles bureaucratiques, en simplifiant les
procédure administratives ; en favorisant l’innovation et la créativité et en encourageant l’esprit
d’entreprise car un environnement favorable motive les acteurs locaux à s’engager davantage
et à contribuer de manière positives pour établir des partenariats avec d’autres villes, tant au

109
niveau national qu’international afin d’échanger de bonne pratiques, de partager des
connaissances et de promouvoir le développement mutuel et en se concentrant sur des domaines
spécifiques tels que l’éducation, la culture et l’environnement en permettant aux acteurs locaux
de collaborer sur des projets communs, d’apprendre les uns des autres et de renforcer les liens
entre les communautés. Et pour mettre en œuvre des projets importants pour les villes, les élus
locaux sollicitent des financements du fond d’équipement communal(FEC) c’est un mécanisme
financière au Maroc qui vise à soutenir des projets d’investissements des collectivité locale
concernant les projets d’infrastructures, d’équipement publics ou d’aménagement urbain ; il y
a aussi l’emprunts qui facilite la possibilité aux élus locaux pour le financement des projets
d’investissement qui peut provenir de différence sources et ces fonds ainsi obtenus peuvent
d’être utilisée pour réaliser des infrastructures, développer des services publics ou mettre en
place des programmes de développement locale même devant la complexité des systèmes
financières complexes ayant de multiple sources de revenus, des dépenses variées et des
réglementations complexes ce qui demande une gestion efficace de ces système et des
compétences solides et une compréhension approfondie des réglementations en vigueur.

En plus, la corruption est un défi majeur dans la gouvernance financière qui demande des
mécanismes de contrôle strict et des pratiques de transparence pour lutter contre ce fléau ;les
élus doivent prendre des mesures sévères pour relever les défis qui confrontent la gouvernance
financière des villes ; il est important d’investir dans la formation de renforcement des
compétences des professionnels de la finance publique, en mettant des systèmes de contrôle
internes solides, d’encourager la participation citoyenne et de promouvoir la transparence, la
responsabilité à tous les niveaux.

Enfin, la gouvernance financière des villes est cruciale pour assurer une gestion efficace et
responsable des ressources financières des villes fondée sur la transparence, la responsabilité,
l’efficacité et l’efficience tout en faisant face à des défis comme la complexité, la corruption et
l’équilibre entre les besoins et ressources ; en favorisant une planification à long terme, la
participation de citoyens, l’utilisation des technologies, la coordination intersectorielle et à
rendre compte de manière responsable de l’utilisation des fonds publics, pour renforcer leur
gouvernance financière et contribuer au développement durable.

110
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114
Table des matières

Remerciements .......................................................................................................................... 3
Dédicace .................................................................................................................................... 4
Résumé ...................................................................................................................................... 5
Abstract: .................................................................................................................................... 5
Liste des abréviations ................................................................................................................ 6
Liste des figures......................................................................................................................... 7
Sommaire………………………………………………………………………………………8
Introduction générale .................................................................................................................9
Intérêt de la recherche ..............................................................................................................15
Les raisons du choix du sujet ...................................................................................................16
Problématique de la recherche..................................................................................................16
Méthodologie de recherche ......................................................................................................17

Chapitre 1 : : Le cadre théorique et conceptuelle de la gouvernance


financière..................................................................................................................................19
Section 1 : le concept de gouvernance et de la gouvernance financière.................................. 21
1.concept de gouvernance ........................................................................................................21
1.1 L’étymologie du concept de gouvernance ........................................................................ 21
1.2 L ‘utilisation moderne du concept de gouvernance............................................................22
1.3.Tenter les définitions......................................................................................................... 23
1.3.1 La difficulté de définir à l’unanimité le concept de gouvernance……...………………23
1.3.2 La polysémie du concept de gouvernance……………………………………………...26

1.3.3 La gouvernance selon les organismes internationaux………………………………….27


1.3.3.1 La gouvernance d’après la Banque Mondiale………………………………………..27

1.3.3.2 La gouvernance d’après l’OCDE-CAD………………………………………………27


1.3.3.3. La gouvernance d’après PNUD……………………………………………………...28

2. Le concept de gouvernance financière……………………………………………………..29


2.1. Essaie de définition de la gouvernance financière……………………………………….29
2.2. La gouvernance selon les organismes internationaux........................................................32
2.2.1 La gouvernance financière d’après la banque mondiale .................................................32
2.2.2 La gouvernance financière d’après l’OCDE-CAD........................................................ 32

2.2.3. La gouvernance financière d’après PNUD………………………………………….....33

Section 2 : Principaux acteurs de la gouvernance financière .................................................. 34


2.1.Les élus locaux .................................................................................................................. 34

115
A) Les autorités locales …………………………………………………………………….35
B) Les services déconcentrés................................................................................................ 36
C) Les agences de développement ....................................................................................... 36

D) Les entreprises publiques................................................................................................. 37


E) Les banques...................................................................................................................... 37
F) Les associations de développement local ........................................................................ 38
section 3 : Les mécanismes et les organes impliqué … ……………………………………39

3.1 Les outils de la gouvernance financière…………………………………………….…..39


3.1.1 L’audit interne………………………………………………………………………...40

3.1.2 Contrôle de gestion……………………………………………………………………40


3.2 les institutions supérieures de contrôle ………………………………………….………41
Conclusion …………………………………………….……………………..…………..…44

Chapitre 2 : Etat de lieux de la gouvernance financière des villes au Maroc ..................45


Section 1 : la gouvernance financière des villes au Maroc…………………………..……….47

1.1 Les mécanismes de mobilisation des ressources financières des villes……………...…47


• Les impôts locaux…………………………………………………………...….47
• Les droits de mutation…………………………………………………………..51
• Subventions de l'État……………………………………………………......…..52
• Emprunts……………………………………………………………………..…53
• Partenariats public-privé (PPP)…………………………………………...…….54
1.2 Le cadre institutionnel de la gouvernance financière des villes au Maroc………..........57
• Ministère de l'Intérieur …………………………………………………………57
• Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL)………………...………58
• Conseils Communaux …………………………………………………….……58
• Cours Régionales des Comptes…………………………………………………59
• Agences de Développement Régionales …………………………………….....61
• Organismes de contrôle externe…………………………………………….......62
1.3 Le cadre juridique de la gouvernance financière des villes au Maroc…… ……………63
• Constitution marocaine et reconnaissance de l'autonomie administrative et financière
des collectivités locales………………………………………………………..……..63
• Loi organique relative aux finances des collectivités locales : principes et procédures de
gestion financière…………………………………………………………………….64
Section 2 : L'impact de la gouvernance financière sur le développement de la ville ……….66
2.1 Les effets de la gouvernance financière sur les villes……………………………….…..66
• Les effets positifs……………………………………………………………..…66
• Les effets négatifs ………………………………………………………………67
2.2 Les opportunités pour améliorer la gouvernance financière …………………………...68
Section 3 : Les défis et les contraintes de la gouvernance financière dans les villes……….70

116
3.1 La faible capacité financière des collectivités locales…………………………………….70

3.2 La gestion des dettes……………………………………………………………………....71

3.3 La corruption et le manque de transparence………………………………………..……..73

3.4 La coordination entre les différents niveaux de gouvernance…………………….……….74

Conclusion du chapitre………………………………………………………………….75

Chapitre 3 : Etude empirique………………………………………………………………77

Introduction du chapitre………………………………………………………………………78

1. Méthodologie de recherche………………………………………………………..….78
1.1. Posture épistémologique et choix méthodologique……………………………..79
1.1.1. Positionnement épistémologique de recherche…………………………….…..79
1.1.1.1. Le positivisme……………………………………………………….………..81
1.1.1.2. Le constructivisme………………………………………………….……….. 82
1.1.1.3. Interprétativisme...……………………………………………………………83
1.1.2. Paradigme de recherche …… …………………………………………………85
1.2. Raisonnement de recherche………….………………………………………….86
1.2.1. Les formes de raisonnement………………………………………………...…86
1.2.1.1. Raisonnement déductif………………………………………………………..86
1.2.1.2. Raisonnement inductif…………………………………………………….….86
1.2.1.3. Raisonnement abductif………………………………………….……………87
2. Section 2 : Entretien, exposition et analyse des résultats…………………………….88
2.1. Méthodologie de l’enquête …………………………………………………..…88
2.2. Traitement et analyses des données recueille …………………………………..90

Section 3 : Principaux résultats et vérification des hypothèses…………………………..….102

3.2 Synthèse et vérification des hypothèses ………………………………….……102


3.2.1 La relation entre « l’autonomie financière » et « la gouvernance financière »
…………………………………………………………………………...…103
3.2.2 La relation entre « concertation et coordination » et « la gouvernance
financière » ……………………………………………………...…………..104
3.2.3 La relation entre « le contrôle budgétaire et le suivi » et l « gouvernance
financière »…………………………………………………………………..104

117
3.3 Propositions et recommandations ………………………………………….….105
CONCLUSION Générale .. .…………………………………………………………..109
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE………………………………………………....111
TABLE DES MATIERE………………………………………………………………...115

118

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