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Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociale


Casablanca -Ain Sebaâ

PROJET DE FIN D’ETUDE


Présenté à la faculté des Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociale de
Casablanca -Ain Sebaâ pour obtenir :

Le Diplôme de la Licence Fondamentale en GESTION

La Digitalisation de l’Entreprise Marocaine : Un


Outil Stratégique dans la Dynamique de l’Innovation

Par : NOURI Hicham

Sous la direction de :

-Mme. Btissam LEGDALI, Professeur Universitaire des Sciences Économiques à la FSJES


de Casablanca -Ain Sebaâ

Soutenu le : /05 / 2019 devant :

-Mme. Btissam LEGDALI

Promotion : 2019/2020

1
"…La portée stratégique du secteur pour les nouvelles économies, conjuguée aux mutations
profondes et rapides qui s’y opèrent, en prélude à l’émergence de la société du savoir et de la
communication, nous impose un devoir de mise à niveau, permettant de doter notre pays de la
capacité de maîtriser les nouvelles technologies de cette société, et d’exploiter, de façon
optimale, les vastes possibilités qu’elles nous offrent. Car notre vœu est d’assurer à notre grand
peuple un développement global et intégré permettant au Maroc d’occuper la place qui lui
revient dans un monde transformé par la révolution numérique qui est en cours…".
MAP le 23/04/2001 .Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du discours prononcé en avril 2001, lors du symposium sur "le
Maroc dans la société globale de l'information et du savoir"

2
Dédicace
Je dédie ce travail à :

A MA TRES CHERE MERE

Source inépuisable de tendresse, de patience et de sacrifice.


Ta prière et ta Bénédiction m'ont été d'un grand secours tout au long de ma vie.
Quoique je puisse dire et écrire, je ne pourrais exprimer ma grande affection et
ma profonde reconnaissance.
J'espère ne jamais te décevoir, ni trahir ta confiance et tes sacrifices.
Puisse Dieu tout puissant, te préserver et t'accorder santé, longue vie et
Bonheur
A LA MEMOIRE DE MON PERE

Que vous reposiez dans le paradis du seigneur.


A MA TRES CHERE EPOUSE NASSERA

A la fleur de ma vie.
Ton amour est un don du dieu.
Aucune dédicace, aussi expressive qu’elle soit, ne saurait exprimer la
profondeur de mes sentiments et l’estime que j’ai pour toi.
Dans tes yeux, j’ai toujours pu lire de la tendresse, tu es une étoile dans ma
vie.

3
Tu m’as toujours soutenu, compris et réconforté tu es et tu resteras toujours ma
source d’inspiration.
Merci pour ta tendresse, ton attention, ta patience et tes encouragements;
Merci pour tout.
Puisse Dieu nous préserver du mal, nous combler de santé, de bonheur et nous
procurer une longue vie pour le service de Dieu….
A MON FUTUR ENFANT

Dans quelques jours, inchaallah, tu seras parmi nous Puisse dieu te protéger,
te procurer santé et longue vie.
A MA SŒUR FATIMA EZZAHRA

Aucune dédicace ne peut exprimer la profondeur des sentiments fraternels et


d’amour, d’attachement que j’éprouve à Ton égard.
Puisse Allah te protéger, garder et renforcer notre fraternité. Je te souhaite
tout le bonheur du monde.
A MES FRERES : MOHAMMED, CHARKAOUI ET BRAHIM

Je ne trouverai jamais l'expression forte pour vous exprimer mon affection.


Trouvez ici l'assurance de mon profond respect et de mon fidèle attachement.
J'implore dieu qu'il vous apporte bonheur et santé
A TOUTE MA FAMILLE ET A TOUS MES AMIS

Il me serait difficile de vous citer tous, vous êtes dans mon cœur,
affectueusement.

4
Remerciements

Mes remerciements sont adressés en premier lieu au bon Dieu,


tout puissant, de m’avoir donné la force pour survivre, ainsi que
l’audace pour dépasser toutes les difficultés.

Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude


et mes sincères remerciements, à mon encadrante Mme. Btissam
LEGDALI Professeur d’enseignement supérieur et de recherche en
sciences économiques et gestion, qui m’a accordé une grande confiance
en me donnant ce sujet qui vous tient tant à cœur ; j’espère ne pas avoir
trahi votre pensée, ainsi pour la confiance qu’elle m’a accordée, le
savoir et savoir-faire que j’ai pu acquérir au cours de nombreuses
discussions et séances d’encadrement. J’aimerais aussi la remercier
pour sa disponibilité, l’autonomie qu’elle m’a accordée, et ses précieux
conseils qui m’ont permis de mener à bien ce travail.

Qu’Allah vous accord longue vie.

5
Résumé
Nous sommes aujourd’hui dans l’ère du digital et du Big Data. C’est la 3° Révolution
industrielle 1
qui est en cours. Les nouvelles technologies de l’information et de la
communication ont transformé profondément non seulement toutes les entreprises, quelles
qu'elles soient, mais aussi la société. Dans tous les domaines sans exception, Le comportement
des consommateurs et les outils de production ont radicalement changé. Cette révolution
numérique qu’on appelle aussi « digitalisation » a permis de détruire des vieux systèmes
économiques mais a permis aussi de créer de nouveaux systèmes plus performants et d’ouvrir
d’autres horizons de croissance.
Pour y éclairer, Je ferai, tout d’abord, une clarification du contexte général pour bien
appréhender les technologies en œuvre et de s’initier au concept qui y est attaché.
Je verrai ensuite l’impact de cette mutation digitale du monde sur la vie quotidienne, sur
l’approche stratégique générale, sur l’innovation et sur les modèles économiques des
entreprises.
Enfin, Je proposerai une méthodologie empirique qui permettra à l’AGENCE
MAROCAINE DE L’INVESTISSEMENT d’imaginer et de déployer une stratégie digitale
pertinente et adaptée à leurs contraintes opérationnelles.

1
L’expression Troisième Révolution industrielle (TRI), popularisée par JEREMY RIFKIN, désigne une nouvelle révolution
industrielle et économique.

6
Liste des figures

Figure 1 – Les cycles de Schumpeter……………………………………………….17


Figure 2 – Parts de marchés des moteurs de recherche dans le monde……………..20
Figure 3 : Gartner Hype Cycle des technologies émergentes………….……………24
Figure 4 : Les démarches stratégiques………………………………….…….……..54
Figure 5 : Page d’accueil de site web ……………………………….………..…….58
Figure 6 : L’analyse SWOT du projet de digitalisation ………………………...….59
Figure 7 : Page de la création de l’entreprise – Informations Personnelles……..….68
Figure 8 : Page de la création de l’entreprise – Informations Associé………..…….69
Figure 9 : Page de la création de l’entreprise – Informations Société -1………..….69
Figure 10: Page de la création de l’entreprise – Informations Société – 2…………..70
Figure 11 : Page de la création de l’entreprise – Paiement…………………….…....71
Figure 12: Page de la création de l’entreprise – Paiement en ligne……………….….72
Figure 13: Page de la demande de domiciliation……………………………..…..….72
Figure 14: Attestation de domiciliation………………………………………..…..…73
Figure 15: Page de la demande de rendez-vous………………………………..……..73
Figure 16: Demande de rendez-vous………………………………………….……...74
Figure 17: Un modèle de conduite du changement…………………………….…….75
Figure 18 : La méthode DPAPC…………………………………………………..….77

7
Abréviations
ARPA : Advanced Research Projects Agency
BBN : Bolt Beranek et Newman Inc
TCP : Transmission Control Protocol
IP : Internet Protocol
DNS : Domain Name System
TLD : Top Level Domains
CERN : Conseil européen pour la recherche nucléaire
WWW : World Wide Web
RSS : Really Simple Syndication
UGC : User-Generated Content
ATAWAD : AnyTime, AnyWhere, Any Device
ANRT : Agence nationale de Réglementation des Télécommunications
M2M : Machine to Machine
NFC : Near Field Communication
IOT : Internet of Things
SNA : Social Network Analysis
IAAS : Infrastructure as a Service
PAAS : Platform as a Service
SAAS : Software as a Service
SMTP : Simple Mail Transfer Protocol
HTTP : HyperText Transfer Protocol
TLD : Top Level Domains
CRM : Customer Relationship Management
PIB : Produit Intérieur Brut
OCDE : Organisation De Coopération Et De Développement Economiques
NASDAQ : National Association Of Securities Dealers Automated Quotations
MOOC : Massive Open Online Courses
CEO : Chief Executive Officer
IDC : International Data Corporation
NFC : Near Field Communication
RFID : Radio Frequency Identification
STI : Systèmes De Transport Intelligents
GPS : Global Positioning System
TGR : Trésorerie Générale Du Royaume
PME : Petite Moyen Entreprise
VTC : Voiture Avec Chauffeur
SNCF : Société Nationale Des Chemins De Fer Français
GE : Grande Entreprise
MAP : Maghreb Arabe Presse

8
Introduction générale
Nul ne peut nier aujourd’hui le changement crucial de notre vie quotidienne sous l’effet
de l’émergence des technologies numériques. Néanmoins, la rapidité des évolutions
technologiques digitales semble parfois en décalage avec l’inertie ordinaire humaine. Cette
révolution a causé des bouleversements profonds et structurels sur le comportement collectif
des individus qui amène les entreprises à réfléchir des approches managériales et à imaginer
de nouveaux modèles stratégiques, adaptés à cette nouvelle donne.
Dans ce nouvel environnement, les responsables des entreprises sont à la recherche d’un
cadre agile et flexible, qui le permettant de tirer tous les bénéfices potentiels et possibles de la
nouvelle mutation.
En effet, et à la base de cette innovation incessante associée à l’évolution rapide des
besoins des entreprises dans le contexte d’une économie mouvante, s’est fondé sur des outils
de digitalisation. Ceux qui ont des facteurs de changement permanent ont plus de vie sur le
monde professionnel.

9
PROBLEMATIQUE ET PLAN DE L’ETUDE
Dans un monde toujours plus connecté, la concurrence des entreprises numériques
bouleverse les modèles d’affaires, et les dirigeants n’ont guère le choix : l’heure est à la
digitalisation.
L’objectif de cette étude est de définir les grands enjeux, avantages et risques de la
digitalisation. Ainsi, comment réussir une transformation digitale au sein d’une
entreprise marocaine?
Il ne faut pas attendre une réponse unique ou un business model générique qui marche
partout car, cette réponse générique n’existe pas. Mais il existe des principes et des points
communs à prendre en compte dans les démarches de transformation digitale.

10
Sommaire
Dédicace…………………………………………………………….…………..…….03
Remerciements ………………………….………………..………….……………….05
Résumé…………………………………………………….………………………….06
Liste des figures………………………………………………….……………………07
Abréviations……………………………………………………………..……………08
Introduction Générale.…………………………………………………………….…09
Problématique et plan de l’étude …………….………………………………….……10
PARTIE I : Les fondamentaux de la révolution digitale………………………………14
Introduction de la première partie…………………………………………….………15
Chapitre 1 : La digitalisation : définitions et composantes…………….....………16
I- Introduction……………….…………………………….………………………….17
II- La destruction créatrice……………………………………………………..……..17
III- Révolution numérique……………………………………..……………………..18
IV- Internet : Histoire et évolution……………..……………………………….……18
a- Les ancêtres de l’Internet………………………………………………….18
b- Les quatre web……………………………………………………….……19
V- Les types de la technologie digitale………………………………………………23
a- Les réseaux sociaux………………………………..………………………24
b- L’analytique et la science des données……………………………………25
c- Le cloud computing ……………………………………………….………25
d- Les objets connectés (IOT)………………………………………..………26
VI- Les aspects de la digitalisation …………………………..……………….…….27
a- Une nouvelle économique……………………………………..…………27
b- Une nouvelle société…………………….……………………………….28
c- La vie quotidienne……….………………………………………..…..…29
d- L’enseignement………………………………..…….…………..………29
e- L’emploi………………………………………........……………...……..30
f- La santé……………………………………….………….………...…….30

11
g- La maison…………………………………………………………..……..31
h- Le transport………………………………………………………….……32
i- Les divertissements………………………………………………….……32
j- Les organismes financiers……………………………….………..………33
k- L’administration publique………...………………….……………...……33
VII- Conclusion…………………………...…………………………………………..34
PARTIE 2 : La digitalisation : Méthode et technique pour créer de la valeur…..……35
Introduction de la deuxième partie……………………………………………………36
Chapitre 1 : Le paradigme de la digitalisation ……………………………………..…37
I- Introduction …………………………………………………………………...….38
II- Clarification des concepts ………………………………………………….……..39
a- Définition de la digitalisation ……………………………………..………39
b- Définition de l’ubérisation…………………….…………………..………40
c- Pourquoi se digitaliser ?...............................................................................44
III- Les enjeux et les risques de la digitalisation……………………………………..45
a- Les enjeux de la digitalisation ………………………….…………………45
b- Les risques de la digitalisation …………………………………...………46
IV- Les opportunités de la digitalisation……………………….…………...………..49
V- Notion de la stratégie……………………………………………………..………51
a- Origines et évolutions de la stratégie………………………………..……51
b- La démarche stratégique ………………………..……………………..…..53
VI- Notion d’Innovation …………….…..……………………………………..….…54
a- Définition de l’innovation ……………………….…………………..…...54
b- L’innovation de rupture………………………….……………………..…55
c- Outils d’analyse de l’innovation……………….…………………...….….56
VII- Le challenge de la digitalisation………………………………….…….…..…56
VIII- Cas pratique : La digitalisation de l’AGENCE MAROCAINE
DE L’INVESTISSEMENT…………………………………………..…...57
a- Présentation de l’agence marocaine de l’investissement…………...….…58
b- Présentation du projet de digitalisation……………………....….…….…58
c- Cahier de charge ………………….…………………………………..….59

12
d- La charte graphique …………………………………….……….….…60
e- Les interfaces graphiques ……………………………………….….….68
1- Page de la création de l’entreprise en ligne ……………..………68
2- Page de la demande de domiciliation ………………….…......…72
3- Page du paiement en ligne……………………………….………72
4- Page de la demande de rendez-vous ……………….……………73
f- Méthodologie pour la mise en place du projet………………………....74
g- Méthode de l’amélioration continue «DPAPC » ………………………76
h- Conclusion ……………………….……………………………….……78
i- Conclusion générale et perspectives ……………………….…….……79
IX- Bibliographie……………………………………………………………....…80

13
PARTIE I :
Les fondamentaux de la révolution
digitale

14
Introduction de la première partie

Dans le monde de l’entreprise, on ne parle plus que de ça. La transformation numérique


est le nouvel enjeu capital des organisations qui souhaitent s’adapter au monde d’aujourd’hui,
toujours plus connecté, toujours plus collaboratif. Personne n’est à l’abri. Cette mutation touche
tous les secteurs d’activité et plus particulièrement ceux qui sont en proie à un ralentissement
économique.
Pour cette raison il n’y a pas une transformation digitale, mais des transformations
digitales. En fonction de la stratégie des entreprises, l’arrivée du numérique dans les processus
de travail peut répondre à une myriade d’enjeux particuliers (innovation, réduction des coûts,
la collaboration, l’image de marque, etc.) qu’il faut attentivement analyser avant de se lancer
dans cette métamorphose.
Néanmoins, bien qu’elle relève d’un assemblage complexe entre technologies, stratégies
managériales et modifications structurelles, la transformation numérique s’appuie sur quelques
principes et concepts de base universels qui participent au bon déroulement de la mutation de
l’entreprise que l’on traiter par la suite.

15
Chapitre 1 :
La digitalisation : définitions et
composantes

16
I- Introduction
Aujourd’hui, le numérique est devenu clairement un sujet de patrons ! Et le résultat s’en
ressent. Dans les entreprises, on est arrivé à un stade où tout le monde a compris qu’il faut
bouger, que le numérique change tout : il faut donc l’intégrer partout. Pour y arriver je signale
un rapide historique des technologies mises en œuvre et des conséquences économiques et
sociales de leur développement ces trente dernières années.
Je verrai que celles-ci ont amené les dirigeants des organisations à imaginer de nouveaux
modèles de stratégie et d’innovation, sous la pression de ce qu’on appelle “NUMERIQUE “

II- La destruction créatrice


La théorie de la « destruction créatrice » de Schumpeter1 désigne lorsqu'un mouvement
d'innovation réussit à percer, il confère aux organisations porteuses de cette innovation un
leadership voire un pouvoir de monopole temporaire sur un marché. Les profits et la puissance
des entreprises moins innovantes diminuent, les avantages concurrentiels traditionnels sont
rendus obsolètes et les organisations qui en bénéficiaient précédemment sont surclassées et à
terme menacées de déclin, voire de disparition.
Sa théorie postulait que les grandes ruptures technologiques créaient des cycles
industriels longs et sinusoïdaux.

Figure 1 – Les cycles de Schumpeter

1-Joseph Aloïs Schumpeter un économiste et professeur, né le 8 février 1883 à Triesch,(République tchèque) et


mort le 8 janvier 1950 à Salisbury (États-Unis).

17
III- Révolution numérique
Les innovations technologiques sont les prémisses de toute révolution économique
.Depuis les années 1970 et avec l’apparition des nouvelles technologies de l’information et de
la communication, Ce qu’il convient désormais d’appeler « Internet est la révolution numérique
qui détermine peu à peu la base organisationnelle d’une nouvelle économie ». Avant d’aller
plus loin dans cette analyse, il est bon de revenir sur le cheminement qui a permis l’apparition
d’Internet.

IV- Internet : Histoire et Evolution


a- Les ancêtres de l’Internet 1
L’histoire commence en 1957, au cœur de la guerre froide, les États-Unis forment au
sein du Département de la défense un groupe appelé ARPA ("Advanced Research Projects
Agency"), constitué de scientifiques, chargé de concevoir des innovations technologiques
appliquées à l'armée. Un des objectifs cruciaux de l’agence est de concevoir un réseau de
communication décentralisé, capable de résister à une attaque nucléaire soviétique massive.
La solution est un système décentralisé, qui permet au réseau de continuer à fonctionner
même si une ou plusieurs machines est touchée. Au contraire, un système centralisé, lui, meurt
dès que le centre est touché.
Douze années plus tard, le projet se concrétise effectivement. Une société de service
informatique du Massachussetts, BBN2, et quatre grands centres universitaires américains
(l’Université de Californie à Los Angeles, l’Institut de recherche de Stanford, l’Université de
Californie à Santa Barbara et l’Université de l’Utah) créent l’ARPANET, premier ancêtre de
notre Internet contemporain.
En 1971, Ray Tomlinson de BBN invente le courrier électronique et choisit l’arobase
« @ » ( tomlinson@bbn-tenexa)comme séparateur pour les adresses électroniques. Que
contenait le premier email ? Ray Tomlinson pense que c’était « QWERTYUIOP », tout
simplement la première rangée de touches de son clavier.

1 Brève histoire d’Internet http://www.tuteurs.ens.fr/internet/histoire.html


2 Bolt Beranek et Newman Inc

18
En 1973 se développe ce que l'on appellera plus tard le protocole TCP/IP1, l'une des
pierres d'angle de l'Internet actuel, sous la houlette de Vinton Cerf, de Stanford, et de Bob Kahn,
de l'ARPA.
Ce sont ces deux hommes qui, en 1974, parlèrent pour la première fois d'« Internet ».
Le protocole TCP/IP sera adopté par le Département de la défense pour l'Arpanet en 1976.
TCP/IP représente l’ensemble des règles de communication sur Internet. Il utilise deux
grands principes, qui existent toujours pour l’Internet actuel :
– l’utilisation d’un système d’adresses : chaque machine du réseau dispose d’une
adresse d’identification unique, l’adresse IP.
– le fractionnement des messages en paquets.
En 1983, le DNS (Domain Name System) est inventé. C’est une base de données
accessible à tous, qui permet la gestion locale des noms de domaines. Elle permet de faire le
lien entre un nom de domaine d’une machine et une adresse IP.
En 1984 apparaissent les TLD (Top Level Domains), c’est-à-dire les extensions bien
connues .com. .Net et .org.
Le 13 mars 1989, un informaticien du CERN2, Tim Berners-Lee, propose un nouveau
système innovant de diffusion interne à base de liens hypertextes. Le premier logiciel de
navigation dans ce système apparaît : le World Wide Web. Le 6 août 1991, le projet est rendu
public : c’est la naissance officielle du web !
c- Les quatre web
Depuis ces deux derniers siècles, l’humanité a fait des pas énormes à ce qui a trait à
l’innovation et aux progrès technologiques. De la médecine ancienne aux microchirurgies
d’aujourd’hui, toute cette grande évolution a grandement servi à l’homme dans son ensemble
et aussi a amélioré de façon considérable son niveau de vie. L’apparition des réseaux mondiaux
de l’informatique comme internet fait partie d’un de ces grands pas que l’homme a pu faire.
Quatre Internet cohabitent aujourd’hui.

1 Transmission Control Protocol Over Internet Protocol


2 Conseil européen pour la recherche nucléaire

19
Le Web 1.0
Le web 1.0, appelé encore web traditionnel, est avant tout un web statique, centré sur la
distribution d’informations unidirectionnelle. L’internaute consulte l'information comme dans
une bibliothèque. Le coût des programmes et logiciels d’exécution est énorme.
Moins de vingt-cinq années plus tard, le web « première génération » de Tim Berners-
Lee a pris des dimensions spectaculaires :
– 650 millions de sites web1 ;
– 1 000 milliards de pages2 ;
– 30 000 milliards de documents3 ;
– 145 milliards d’emails envoyés par jour (dont 65 % non sollicités, ou SPAM)4.
Dans cet univers immense, la recherche d’une information pertinente est devenue un
enjeu critique et les moteurs de recherche deviennent des acteurs absolument incontournables.
Google se taille la part du lion, dans le monde (environ 2 requêtes sur 3).

Figure 2 – Parts de marchés des moteurs de recherche dans le monde

moteur de recherche Nombre de requêtes Parts de marché


en milliards par mois
Google 114,7 65,2 %

Baidu (Chine) 14,5 8,2 %


Yahoo! 8,6 4,9 %
Yandex (Russie) 4,6 2,8 %
Microsoft 4,5 2,5 %
Autres 28,7 16,3 %
Source : ComScore QSearch, décembre 2012

Le Web 2.0
Le terme "web 2.0" a été proposé dans le cadre d’une conférence tenue en août 2004 qui
a rendu compte de la transformation tendancielle du web en "plateforme de données partagées
via le développement d’applications qui viennent architecturer les réseaux sociaux issus de la

1 http://www.responsable-communication.net/650-millions-de-sites-internet/
2 Site health-information-technology.net
3http://www.youtube.com/watch?v=8a2VmxqFg8A
4Email Statistics Report 2012-2016 », Radicati.com, avril 2012.

20
contribution essentielle des usagers à la création des contenus et des formats de publication"
(blogs, wikis…). La définition a été ensuite popularisée par Tim O’Reilly, président-fondateur
de la maison d’édition américaine informatique O'Reilly, dans un article publié le 30 septembre
2005 qui en a posé les principes. Cette évolution de l’Internet est marquée par les principes
fondamentaux suivants.
– Ouverture des standards technologiques
Le web 2.0 constitue une nouvelle plate-forme de développement planétaire, au sein de
laquelle les données sont facilement accessibles, utilisables et transformables à volonté, dans la
mouvance naturelle du monde de l’Open Source. La syndication des contenus est possible grâce
aux formats RSS2. Les interfaces de programmation (APIs3) sont aujourd’hui très souvent
publiques, permettant l’utilisation ou la création de modules ou scripts transformables, et cela,
sans restriction (Widgets4, Mashups5). Comme le note très justement Loïc Haÿ6, dans son
excellente synthèse « Dessine-moi le WEB 2.0 », « Le web acquiert ainsi une dimension ludique
inégalée : il prend la forme d’un immense jeu de lego, où chacun peut imaginer de nouvelles
constructions à partir des briques disponibles… ». Au final, le web 2.0 ouvre une nouvelle ère
de l’Internet : celle où le réseau devient le bureau de l’internaute : « The Network is the
Computer ».
– Avènement des contenus autoproduits
Il découle de la nouvelle capacité (et la volonté évidente) des internautes à construire
et produire des contenus personnels. L’acronyme anglophone User-Generated Content (ou
UGC) désigne cette prise de pouvoir des amateurs dans la création de contenus de toutes
natures : textuels et audiovisuels. Il est vrai que le web 2.0 propose de nouveaux moyens très
ergonomiques et simples d’utilisation favorisant cette prise d’initiative de la part des
internautes.
– Collaboration collective et réseaux
Le web 2.0 repose sur la participation collective des internautes pour créer, enrichir et
organiser du contenu. Ce phénomène, nommé Crowdsourcing en anglais, est typique des wikis,
ces sites web de partage de connaissance, dont Wikipédia est l’emblème. Ainsi, le web 2.0
Permet de tirer parti de l’intelligence et de l’altruisme collectifs. Par ailleurs, l’internaute n’agit
plus seulement « sur » le réseau, mais également « en » réseau, au travers de nouveaux cercles
relationnels virtuels, mais très actifs. On parle alors de Social Networking. Cette nouvelle
approche communautaire concerne aussi bien les domaines des loisirs (avec l’exemple

21
Emblématique de Facebook), que le champ professionnel (Viadeo ou LinkedIn) et même celui
des relations sentimentales (Meetic). Ceci amène évidemment de nouvelles interrogations sur
l’identité numérique1 de chaque internaute, qui construit, sur le long terme sa e-réputation et
son influence, dans le meilleur des cas, mais « fossilise » également ses zones d’ombres sur la
toile2… Au final, 65 % des internautes du monde (1,5 milliard) sont actifs sur un média social :
• Facebook : 1,2 milliard d’utilisateurs actifs
• YouTube : 1 milliard d’utilisateurs actifs
• LinkedIn : 147 millions d’utilisateurs actifs
• Twitter : 232 millions d’utilisateurs actifs
Le web mobile et ubiquitaire
Le 29 juin 2007, Steve jobs annonce lors de la Keynote d’Apple trois nouveaux produits : un
nouvel iPod, un nouveau téléphone et un nouveau moyen d’aller sur internet, mais il s’agit en
fait d’un seul et unique appareil: l’iPhone. Avec un écran plus grand que les téléphones de
l’époque, multitouch, et un réseau edge permettant d’accéder relativement rapidement à du
contenu web en situation de mobilité, l’iPhone ouvre donc une nouvelle porte vers l’internet.
Cette annonce apporte un élan d’innovation et entraîne les constructeurs à réfléchir a du contenu
pour ces téléphones. C’est la ruée vers le mobile.
Au final, c’est 96 % de l’humanité qui a un accès mobile fin 20141 et environ 32 % pourra
surfer ainsi sur Internet. Au Maroc, la pénétration des Smartphones était de 55% en 2015 2.
Pour la première fois dans l’histoire, les personnes les moins favorisées de la planète ont accès
à une technologie essentielle, ce qui aura, sans nul doute, de grandes conséquences sur notre
futur économique, social et politique. L’accès Internet devient ubiquitaire et les Anglo-Saxons
utilisent l’acronyme ATAWAD pour en rendre compte (AnyTime, AnyWhere, Any Device) :
nous pouvons aujourd’hui accéder à Internet partout, tout le temps et par toute sorte d’appareils
(téléphones, tablettes, consoles de jeu…).
L’Internet des choses
« L’internet des objets est un réseau de réseaux qui permet, via des systèmes d’identification
électronique normalisés et unifiés, et des dispositifs mobiles sans fil, d’identifier directement et
sans ambiguïté des entités numériques et des objets physiques et ainsi de pouvoir récupérer,
stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les

1 http://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/facts/ICTFactsFigures2014-e.pdf
2 enquêtes ANRT

22
Données s’y rattachant. »1
Ce n’est pas une révolution à proprement parler, car de nombreux objets sont déjà
connectés, depuis de nombreuses années. Les applications M2M (Machine to Machine), les
technologies NFC (Near Field Communication) ou les liaisons Bluetooth existent depuis
longtemps et permettent des liaisons diverses et variées avec les objets. Nous pouvons connecter
notre mobile à notre automobile, passer les barrières des transports en commun avec une carte
sans contact et les compagnies de services collectifs effectuent la relève des compteurs d’eau
et d’électricité à distance.
La singularité réside dans l’utilisation des technologies Internet qui ouvrent de
nombreuses opportunités, dans tous les domaines de la vie économique et sociale. De fait,
l’année 2015 marquera sans doute l’avènement effectif de ce nouvel Internet, avec l’arrivée de
nombreuses applications spectaculaires : lunettes à réalité augmentée, bracelets de santé
connectés, automobiles sans chauffeurs… La liste augmente tous les jours et permet d’imaginer
80 milliards d’objets connectés à l’horizon 2020, selon l’institut IDATE !2

V- Les types de la technologie digitale


Les entreprises réalisent des gains supplémentaires par l’implantation des technologies
de l’information. Les nouveaux systèmes d’information sont souvent associés à des applications
utilisant des solutions liées aux réseaux sociaux, l’analytique et la science des données, cloud
computing et les objets connectés (IOT). Ce sont les technologies qui bouleversent les business
models3.
Gartner4 publie régulièrement un outil permettant de visualiser l’état de l’art5 des
technologies de l’information. Cet outil s’appelle le Hype Cycle6. Le Hype Cycle de 2018 de la

1 « L’Internet des objets », de Pierre-Jean Benghozi, Sylvain Bureau et Françoise Massit-Folléa, édition MSH,
2012
2 IDATE, l’un des instituts européens les plus renommés sur l’économie numérique, est spécialisé sur les
marchés télécoms, Internet, médias et territoires numériques.
3Business modal - ou modèle économique - est le concept qui permet à une entreprise de gagner de l'argent. Il
peut se formaliser dans un document de présentation de la logique globale de l’entreprise et d’explication de la
création de valeur, de comment elle le fait, pour qui, et comment elle gagne de l’argent.
4 Gartner est une entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées
5 L'état de l'art est l'état des connaissances dans tout domaine donné (scientifique, technique, artistique,
médical, etc.) à un instant donné.
6 Hype Cycle ; courbe décrivant l'évolution de l'intérêt pour une nouvelle technologie

23
Figure 3 montres la position de chaque technologie dans le cycle et une estimation sur le temps
qui reste avant la maturité de cette technologie.

Figure 3 : Gartner Hype Cycle des technologies émergentes

a- Les réseaux sociaux

La notion de réseau social existe depuis longtemps mais et il y a des outils qui permettent
de les analyser1. Ici on parle des réseaux sociaux sur internet. En effet, internet a permis aux
réseaux sociaux de dépasser les limites géographiques. Les natifs du digital sont présents
aujourd’hui sur ces plateformes comme Facebook, Google+, LinkedIn, Instagram, YouTube,
Twitter etc. Il est donc clair qu’il faudrait s’intéresser à ces outils pour attirer ces clients
digitaux.
Récemment, selon des études pertinentes, les réseaux sociaux créent de nouveaux
métiers dans les entreprises. La présence des entreprises sur les réseaux sociaux deviens
stratégique non seulement pour se rapprocher des clients et vendre ses produits mais aussi pour
recruter et créer des synergies avec d’autres organisations.

1 Social Network Analysis (SNA)

24
b- L’analytique et la science des données

Analytique, Data Science et Big Data désignent des outils et technologies qui utilisent
des d’algorithmes dynamiques (comme la machine Learning et l’intelligence artificielle), des
techniques statistiques d’analyse de données et de visualisation pour tirer des informations
utiles des données brutes qui rentrent dans le système d’information. Les données sont
nécessaires mais pas suffisant. Les algorithmes dynamiques qui traitent ces données sont plus
importants. Gartner pense qu’il y aura un marché des algorithmes dans les prochaines années.
En effet, c’est dans les algorithmes que se trouve la vraie valeur des entreprises digitales.
Les principales caractéristiques de l’analytique et le Big Data se résument dans les 5 V
suivants :
- Volume : accroissement exponentiel de la masse de données à traiter
- Variété : données structurées et non structurées : texte, images, contenu multimédia,
trace numériques, objets connectés, etc.
- Véracité : Qualité et fiabilité des données. Exclusion des rumeurs ou des fausses
informations
- Vitesse : délais d’actualisation et d’analyse des données numériques. Données traitées
en temps réel ou quasi-réel
- Valeur : pertinence des données collectées et traitées. Valeur en fonction de l’usage
qu’il sera possible d’en faire.
Les enjeux des Big Data sont :
- Simplification et personnalisation de l’offre et des services.
- Amélioration de la gestion (administrative, logistique, etc.).
- Anticipation des comportements et des besoins.

c- Le cloud computing

Le cloud computing ou informatique en nuage est une infrastructure dans laquelle la


puissance de calcul et le stockage sont gérés par des serveurs distants auxquels les usagers se
connectent via une liaison Internet sécurisée. L'ordinateur de bureau ou portable, le téléphone

25
mobile, la tablette tactile et autres objets connectés deviennent des points d'accès pour
exécuter des applications ou consulter des données qui sont hébergées sur les serveurs. Le cloud
se caractérise également par sa souplesse qui permet aux fournisseurs d'adapter
automatiquement la capacité de stockage et la puissance de calcul aux besoins des utilisateurs.
Pour le grand public, le cloud computing se matérialise notamment par les services de
stockage et de partage de données numériques type Box, Dropbox, Microsoft OneDrive ou
Apple iCloud sur lesquels les utilisateurs peuvent stocker des contenus personnels (photos,
vidéos, musique, documents...) et y accéder n'importe où dans le monde depuis n'importe quel
terminal connecté.
Les services du cloud computing
On distingue plusieurs types de services cloud :
IaaS (Infrastructure as a Service, en anglais) : le système d'exploitation et les
applications sont installés par les clients sur des serveurs auxquels ils se connectent pour
travailler comme s'il s'agissait d'un ordinateur classique.
PaaS (Platform as a Service, en anglais) : dans ce mode, c'est le fournisseur du service
cloud qui administre le système d'exploitation et ses outils. Le client peut installer ses propres
applications si besoin.
SaaS (Software as a Service, en anglais) : les applications sont fournies sous forme
de services clés en mains auxquels les utilisateurs se connectent via des logiciels dédiés ou
un navigateur Internet. Pour le grand public, il s'agit par exemple de messageries
électroniques type Gmail, Yahoo, Outlook.com ou de suites bureautiques type Office 365
ou Google Apps.

d- Les objets connectés (IOT)

Selon l'Union internationale des télécommunications, l'Internet des objets est une
« infrastructure mondiale pour la société de l'information, qui permet de disposer de
services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels) grâce aux
technologies de l'information et de la communication interopérables existantes ou en
évolution ». En réalité, la définition de ce qu'est l'Internet des objets n'est pas figée. Elle recoupe
des dimensions d'ordres conceptuel et technique.
D'un point de vue conceptuel, l'Internet des objets caractérise des objets physiques
connectés ayant leur propre identité numérique et capables de communiquer les uns avec les

26
autres. Ce réseau crée en quelque sorte une passerelle entre le monde physique et le monde
virtuel. D'un point de vue technique, l'IOT consiste en l'identification numérique directe et
normalisée (IP, protocoles smtp, http...) d'un objet physique grâce à un système de
communication sans fil qui peut être une puce, Bluetooth ou Wi-Fi.

VI- Les aspects de la digitalisation


Dans notre monde actuel, tout change, tout évolue, et la digitalisation occupe une place
très importante dans une économie qui devient de plus en plus numérique et digitale. Il faut
dire que depuis l’apparition d’Internet, le monde ne cesse de changer et d’évoluer , et
plus particulièrement celui des entreprises. La communication est devenue digitale, les clients
passent leurs commandes sur Internet, ils consultent leurs comptes bancaires et effectuent des
virements via leurs Smartphones, des banques ont réduits le nombre de leurs agences et se
contentent de renfoncer leur présence dans le monde numérique et digital, on peut payer sa
facture sur Internet, réserver un billet d’avion tout en ayant la possibilité de comparer les prix
et toutes les offres disponibles. Sur Tripadvisor on peut avoir une idée sur la réputation d’un
hôtel ou d’un restaurant avant d’effectuer une réservation, et sur Facebook, les avis des amis,
ou le groupe “j’ai testé je vous le recommande” peuvent modifier et influencer une intention
d’achat. Sur le web et grâce au web, tout peut se faire à distance, en étant mobile ou chez soi.
Les entreprises de leur côté, et grâce au Big Data, passent d’un simple outil CRM1 à une
banque de données, plus riche et diversifiée concernant le consommateur devenu de plus en
plus autonome, informé, exigeant et zappeur. Fini l’ère où les entreprises étaient en concurrence
à la recherche du consommateur qui disposait d’un seul pouvoir, celui d’acheter. Aujourd’hui,
ce consommateur dispose d’un pouvoir plus grand, il peut même ruiner la réputation d’une
entreprise.
Il s’agit en effet, d’une nouvelle économie et une nouvelle société, que je vais
maintenant détailler.

a- Une nouvelle économique


La notion de nouvelle économie est plus une expression diffusée et popularisée par les
médias qu’un concept scientifique défini par les économistes. Apparue dans la deuxième moitié
des années quatre-vingt-dix, la nouvelle économie a été, le plus souvent, associée au
développement d’Internet et à la mondialisation de l’économie. Mais, surtout, après vingt ans
de crise, et à partir de l’exemple américain, la nouvelle économie a été analysée comme le
fondement d’une nouvelle période de croissance, identique à celle des Trente Glorieuses2.

1 La gestion de la relation client - Customer Relationship Management en anglais ou CRM -, c'est l'art
d'optimiser les interactions de votre société avec vos clients et vos prospects)
2 Trente Glorieuses L'expression "Trente Glorieuses" désigne la période d'une trentaine d'années qui a suivi la
fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, jusqu'au premier choc pétrolier de 1973. C'est, pour les pays
industrialisés occidentaux, une période de prospérité exceptionnelle. Les "Trente Glorieuses" se caractérisent par
une forte croissance économique, le plein emploi, l'accroissement rapide du pouvoir d'achat et l'essor de la
consommation de masse.

27
Dans sa contribution générale dans le monde, le produit intérieur brut mondial est estimé
à 75 000 milliards de dollars en 20141. Le e-commerce mondial représenterait
1 444,97 milliards de dollars de chiffre d’affaires2, soit un peu moins que 2 % du PIB de la
planète. Selon l’OCDE3, le chiffre d’affaires des 250 plus grandes entreprises du secteur des
technologies de l’information et des télécommunications a atteint 4 600 milliards de dollars en
2011, soit environ 6 % du PIB mondial et également 6 % des emplois privés dans l’OCDE4.
Toujours selon l’OCDE, « au moins 3 % et jusqu’à 13 % de la valeur ajoutée par le secteur des
entreprises aux États-Unis en 2010 pourraient être attribués à des activités liées à Internet ». La
capitalisation boursière des entreprises de technologies cotées sur le marché du
NASDAQ5représentait 4 440 milliards de dollars (janvier 2012)6 sur un total mondial de
34 000 milliards de capitalisation boursière, tous pays et entreprises confondus (données de la
Banque mondiale pour 2013)7, soit 13 % de ce total. Internet représente 20 % de la croissance
économique mondiale8. De ce fait, il semble que le poids de l’économie numérique représente
entre 5 % et 10 % de l’économie générale, mais contribue au cinquième de la croissance totale.
Il s’agit donc de la branche de l’économie la plus dynamique. À titre pas simplement
anecdotique, le poids de l’économie numérique est grosso modo équivalent à celui du pétrole
dans le PIB mondial9 .

c- Une nouvelle société


Selon le Cabinet de conseil Gartner, D’ici 2020, 21 milliards objets seront connectés
entre eux, c’est ce qu’on appelle l’Internet des objets « internet of things ». Une fois rentrée
chez soi, stressé et épuisé par une longue journée de travail, votre montre qui évalue votre
système cardiaque va transmettre cette information aux différents objets de la maison, votre
radio décidera de mettre de la musique douce pour vous détendre et la température à l’intérieur
s’adaptera avec les informations sur le temps extérieur. De même, l’ambulance qui transporte
le blessé transmettra le diagnostic complet sur son état de santé bien avant son arrivée à
l’hôpital.

1 http://www.boursier.com/actualites/economie/100-000-milliards-de-dollars-quand-la-dette-globale-depasse-
lepib-mondial-23287.htm.l
2 http://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/e-commerce-mondial.shtml
3 Organisation de coopération et de développement économiques
4 http://www.challenges.fr/high-tech/20121004.CHA1644/l-ocde-quantifie-le-poids-grandissant-d-internet-dans-
leconomie-mondiale.html
5 NASDAQ (sigle de National Association of Securities Dealers Automated Quotations) est une bourse de valeurs
ouverte en 1971, actuellement le deuxième plus important marché d'actions des États-Unis, en volume traité,
derrière le New York Stock Exchange. Il est le plus grand marché électronique d'actions du monde. Depuis début
2008, la bourse appartient au groupe européano-américain Nasdaq.
6 http://www.diffen.com/difference/NASDAQ_vs_NYSE
7http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/CM.MKT.LCAP.CD?order=wbapi_data_value_2012+wbapi_dat
a_ value+wbapi_data_value-last&sort=asc
8http://www.linformaticien.com/actualites/id/20742/internet-represente-20-de-la-croissance-economique-
mondiale.aspx
9 http://www.agenceecofin.com/hydrocarbures/2408-994-le-petrole-pese-7-du-pib-mondial-trop-pour-sortir-de-
la-crise

28
Le monde numérique qui paraissait une fiction il y a quelques années, est devenu actuellement
une réalité qui changera radicalement les usages et les comportements des consommateurs,
voire des citoyens.
La grande transition technologique, n’est pas aussi facile qu’on le pense, la robotisation
accrue aura pour conséquence la suppression de plusieurs emplois, et avant que la fameuse
destruction créatrice schumpetérienne ne fonctionne pour rééquilibrer le marché, les disparités
entre les classes et les différentes régions du monde auront tendance à s’accroître, l’évolution
des inégalités de patrimoine du siècle dernier prouve ce constat. Le Maroc n’est guère à l’abri.
En effet, d’après le dernier rapport de l’ONG Oxfam1, le Royaume possède le niveau d’inégalité
le plus élevé d’Afrique du Nord.

d- La vie quotidienne
Aujourd'hui, on peut dire que internet a eu de nombreuses conséquences sur notre vie :
Internet a changé notre façon de vivre ; de ce fait, le système d’alarme, le détecteur de fumée,
la sonnette et le réfrigérateur de notre domicile sont peut-être déjà « connectés », mais
l’évolution commence aussi à se percevoir à l’échelle de nos villes. Grâce à une meilleure
gestion de l’énergie, de l’eau, des transports et de la sécurité, les habitants sont plus proches de
leur environnement, ce qui porte à rêver à une ville entièrement intégrée, intelligente et durable.

e- L’enseignement
S’il est un domaine dont les fondements même sont remis en question par le numérique,
c’est bien celui de l’enseignement. Dans le domaine de l’éducation, le Maroc n’arrive toujours
pas à prendre le cap du e-learning. L’enseignement classique prime encore et les écoles
publiques sont les moins dotées en nouvelles technologies.
Dans ce domaine encore en friche, émergent des initiatives. C’est le cas de l’Université
Cadi Ayyad qui reste le modèle public le plus innovant. Elle vise à suivre l’exemple anglo-
saxon qui tend également vers la suppression des cours magistraux dans les amphithéâtres.
«Nous avons généralisé l’accès au wifi au sein de l’université et nous mettons à la
disposition des étudiants des cours en ligne. Nous travaillons également sur la mise en
ligne d’une bibliothèque virtuelle pour mieux répondre à leurs besoins», souligne
Abdellatif Miraoui, président de cette université.
Du côté des écoles privées surtout supérieures, face à une concurrence acharnée, chaque
établissement veut innover pour attirer plus d’étudiants et donner plus de valeur à son diplôme.
Par exemple, l’Université Mohammed VI des sciences de la santé travaille également sur la
réduction des cours magistraux et leur remplacement par de petits groupes de travail avec une
utilisation intelligente du numérique.

1 ONG Oxfam une confédération internationale de 19 organisations qui travaillent ensemble, avec des partenaires
et communautés locales, dans plus de 90 pays.http://www.boursier.com/actualites/economie/100-000-milliards-
de-dollars-quand-la-dette-globale-depasse-lepib-mondial-23287.htm.l

29
Pour Najia Hajjaj, directrice du centre de l’innovation de l’université, «le numérique
peut nous apporter des outils performants. Toutefois, il y a une nécessité d’accompagner les
enseignants pour démystifier le numérique chez eux car l’élément humain reste important»1.
Dans le monde, c’est le phénomène « MOOC2 » qui frappe les esprits. Cette évolution
naturelle du e-learning intègre trois fondamentaux du web actuel : la gratuité de l’accès, un
aspect social et collaboratif et l’intégration de la ludification c’est-à-dire le fait d’intégrer des
mécanismes du jeu dans la pédagogie, pour augmenter l’engagement des apprenants. Les plus
grands MOOC du monde comptent des centaines de milliers, voire des millions d’inscrits.
Coursera et edX, les pionniers des MOOC, comptabilisent à elles deux plus de six millions
d’inscrits !

f- L’emploi
Pourtant, la révolution numérique offre des opportunités nouvelles, de nouveaux types
d’emplois apparaissent. De même certains métiers disparaissent, et la plupart change, tout
comme les profils nécessaires pour ces emplois. Comme l’évoque Xavier Gendron, cofondateur
et CEO de BeWe : « Comme dans toute révolution industrielle, des métiers disparaissent et
d’autres apparaissent, mais surtout les métiers se transforment. Tous les métiers sont influencés
par le numérique. La robotisation ne signifie pas toujours la destruction d’emplois. Elle force à
ne plus penser en termes de métier, de tâches, mais de compétences. »
Si certains types d’emploi sont menacés par cette technologie notamment les
manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité,
employés de banque et de l’assurance, cette dernière devrait également être source d’emploi.
Ainsi, une étude PwC prédit une disparition de 7 millions d'emplois, mais aussi l'apparition de
7,2 millions d'autres 5. Avant d’arriver à une "guerre globale" de l’emploi, les entreprises
doivent réfléchir à la manière dont elles vont s’intégrer à cette nouvelle ère sociale numérique.
Or, Avec le développement rapide de nouvelles technologies telles que l’internet
mobile, le big data, le cloud, l’intelligence artificielle ou encore l’internet des objets, se
multiplient les créations de nouveaux métiers. Un tiers des nouveaux emplois créés aux Etats-
Unis depuis 1990 correspond à des fonctions qui n’existaient pas encore il y a 25 ans:
webmaster, community manager, data analyst, ou encore technicien médical numérique... Il
apparaît donc critique d’encourager l’orientation ou la reconversion de la main-d’œuvre vers
ces nouveaux métiers.

f- La santé
Le domaine de la santé est également en pleine transformation dans ces différents
secteurs, économique, commercial, industriel et même philosophique grâce à la digitalisation.

1 L’ECONOMISTE, Edition N°:5197 Le 29/01/2018


2 Massive Open Online Courses : cours en ligne ouverts et massif
3 https://www.educavox.fr/accueil/reportages/la-sante-a-l-heure-du-numerique-y-a-t-il-encore-un-medecin-dans-
la-salle
4http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/14/google-fait-la-troisieme-acquisition-de-
sonhistoire_4347592_651865.htm
5 https://www.institutsapiens.fr/wp-content/uploads/2018/08/Note-impact-digital-sur-lemploi.pdf

30
Internet donne accès à une infinité de sources d’information sur les maladies, les
produits et les services de santé. Il permet d’obtenir certains diagnostics, de suivre des thérapies
en ligne et de se procurer des produits tels des médicaments ou des traitements. À travers les
forums et les médias sociaux, Internet permet le partage, avec des gens du monde entier,
d’expériences, de soucis, de problèmes et de solutions.
par exemple au Canada où se pratique l’accompagnement des patients par la
télémédecine, en Suède où sont partagées les données cliniques, ou encore en Australie où l’on
effectue le suivi à distance des personnes atteintes de pathologies mentales.1
Mais il est clair que c’est surtout dans le domaine de la numérisation de l’hôpital et de
la télémédecine que portent l’essentiel des efforts des états et des industriels, dans un souci de
productivité des soins, principalement.
C’est dans le domaine individuel, et celui de la prévention, que surviennent les dernières
innovations avec l’apparition récente des très nombreux objets de santé connectés : bracelets
connectés ou lentilles de contact pour diabétique, par exemple. Ainsi, le groupe pharmaceutique
Novartis et Google se sont associés pour développer des lentilles de contact « intelligentes »
capables de mesurer la glycémie des personnes diabétiques

g- La maison
Une maison autonome, confortable, économique et sûre. C’est la promesse de la maison
connectée qui propose à ses utilisateurs de nombreux objets contrôlés via internet. Pour une vie
plus facile au quotidien.
Elle est capable de s’adapter à leurs habitudes et besoins afin de répondre au mieux à
leurs attentes en matière d’économies. L’énergie (chauffage, éclairage), mais également l’eau,
les déchets, les aliments, la sécurité…etc.
Le développement de l’usage des Smartphones, des technologies IP et l’usage intelligent
des grandes masses de données (Big Data) a donné le départ de la révolution des maisons
connectées intelligentes. Google n’est évidemment jamais loin et le rachat récent de NEST, le
13 janvier 20132, démontre son intérêt stratégique pour la maison connectée. Cette start-up est
spécialisée dans les objets intelligents de la maison connectés à Internet. IDC3 évalue le taux
de croissance annuel devrait atteindre les 31 % pour l’année 2018. Un chiffre révélateur, qui
serait gonflé par les nombreuses sorties de ces derniers mois, et plus particulièrement par celles
des enceintes connectées telles que le HomePod d’Apple, l'Amazon Echo ou le Google Home.
Pour IDC, il s’agira sans aucun doute du secteur de la domotique le plus dynamique à l’avenir.
Le taux de croissance entre 2018 et 2022 devrait être de 39,1 %, avec 230,5 millions d’enceintes
intelligentes expédiées en 2022, contre seulement 100 millions en 2018.

1 https://www.educavox.fr/accueil/reportages/la-sante-a-l-heure-du-numerique-y-a-t-il-encore-un-medecin-dans-
la-salle
2 http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/01/14/google-fait-la-troisieme-acquisition-de-
sonhistoire_4347592_651865.htm
3 International Data Corporation

31
h- Le transport
La technologie a toujours été un moteur pour l’industrie et la logistique. Avec les
nouvelles technologies émergentes, les industries peuvent accroître la rapidité, la précision, la
sécurité de leur logistique. Dans divers articles ; Notamment, Le transport aérien est
interconnecté depuis des dizaines d’années et les avions se déplacent déjà pratiquement sans
l’intervention des pilotes. Les technologies NFC1/RFID2 ont trouvé leurs premiers débouchés
dans le monde de la logistique et du commerce, pour tracer colis, palettes et commerciaux
Aujourd’hui, l’accès et l’utilisation d’Internet dans les transports collectifs se
généralisent. Dernièrement, inwi équipe le tramway de Casablanca du wifi gratuit. Un service
innovant couvre l’ensemble de la ligne 1, soit 31 km reliant différents points névralgiques de la
métropole. Il bénéficiera, dès mars 2018, aux 126.000 utilisateurs quotidiens du tramway
casablancais3.
De plus, nous voyons apparaître les STI (systèmes de transport intelligents) qui
permettent, dans les plus grandes métropoles du monde, une gestion automatisée en temps réel
des flux de véhicules et de places de parking, comme à Singapour par exemple4.
C’est évidemment le domaine de l’automobile qui est le plus impacté par le numérique.
Les nouvelles voitures sont évidemment connectées au GPS et permettent une synchronisation
simple avec les périphériques mobiles, tablettes et Smartphones. Très prochainement, elles se
connecteront avec les autres véhicules pour optimiser le trafic urbain et la sécurité routière.
Google, omniprésent sur tous les thèmes de la vie quotidienne connectée au web, a été le
premier à lancer une automobile sans chauffeur, la Google Car, homologuée pour ses premiers
essais dans l’État de Californie.

j- Les divertissements
Le monde du divertissement est l’un des domaines les plus affecté et transformé par la
révolution numérique. Les maisons de disques ont vu de dématérialiser de leurs supports et
leurs contenu pour bouleverser leur économie à tel point que le premier vendeur de musique est
Apple, depuis 20085, avec sa plateforme de téléchargement iTunes.
Les nouveaux acteurs du web proposent de nouvelles approches innovantes. Netflix
donne accès à une base de films et de séries extrêmement importante, avec un accès illimité par
abonnement. Amazon suit la même voie avec le lancement de Kindle Unlimited6 qui propose
l’accès illimité à un catalogue de 600 000 titres pour moins de 10 euros par mois, depuis
juillet 2014.

1 Near Field Communication. La communication en champ proche (CCP),) est une technologie de
communication sans fil à courte portée et à haute fréquence, permettant l'échange d'informations entre des
périphériques jusqu'à une distance d'environ 10 cm dans le cas général
2 Radio-frequency identification. La radio-identification, le plus souvent désignée par le sigle RFID, est une
méthode pour mémoriser et récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés « radio-
étiquettes »
3 https://www.inwi.ma/presse/inwi-equipe-le-tramway-de-casablanca-du-wifi
4 http://www.generation-mobilite.com/uploads/articles/29-article-generation-mobilite-final.pdf
5 http://www.numerama.com/magazine/9190-apple-devient-le-premier-vendeur-de-musique-au-monde.html
6 http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140729trib000842086/kindle-unlimited-ce-que-le-netflix-du-livre-
damazon-nous-dit-de-l-avenir-des-contenus.html

32
k- Les organismes financiers
À l’image de ce qui se passe dans de nombreux secteurs d’activités, la digitalisation
révolutionne le monde des établissements financières ; banques et compagnies d’assurances.
Par ailleurs, les acteurs venus d’Internet (Google, avec Check out, EBay avec PayPal)
créent de nombreuses innovations qui permettent d’imaginer une possible désintermédiation
des acteurs traditionnels.
Des nouvelles monnaies numériques ou bien les crypto-monnaies apparaissent, hors
de tout contrôle des régulateurs habituels du monde de la finance. Le Bitcoin avec plus de 500
différents, monnaie virtuelle sur Internet créée en 2009, représente déjà 120 milliards de dollars
de masse monétaire 3, et vient d’être reconnu par plusieurs autorités.
Dans les pays africains les plus pauvres, on compte davantage de téléphones portables
que de comptes bancaires. Rien d’étonnant donc à ce que les opérateurs téléphoniques
s’intéressent de près au virement de fonds par téléphone portable. Une alternative peu coûteuse,
efficace et sûre, qui permet aux travailleurs émigrés d’envoyer de l’argent à leur famille restée
au pays sans avoir à passer par les sociétés de transfert de fonds ou par des connaissances
rentrant chez elles, comme M-Pesa au Kenya qui compte plus de 15,4 millions d’abonnés soit
plus de la moitié de la population adulte du pays 4.

l- L’administration publique
L’administration publique est bien évidemment concernée par la digitalisation dans ses
différents secteurs. le chantier de la digitalisation de l’administration, malgré les retards au
niveau de certains services, a permis l’instauration d’un système de paiement en ligne pour
l’obtention de certains documents mais également pour le règlement des taxes. Notamment au
niveau du portail de la Trésorerie générale du Royaume (TGR). Taxes d'habitation, taxes sur
les services communaux ou taxe professionnelle… sont payables directement sur le portail du
Trésor ou via l’application mobile dédiée à cet effet.
En plus de la TGR, d’autres administrations marocaines se sont mises à l’ère du digital
en offrant plusieurs services en ligne. À leur tête, le ministère de l’Intérieur. Mettant en place
le guichet électronique «www.watiqa.ma», le département, qui a confié la gestion de ce service
à Barid Al-Maghreb, avait affirmé qu’il s’agit d’un télé-service visant la simplification de la
procédure d’obtention de certains documents de l’état civil. De son côté, le ministère de la
Justice a mis en place un service en ligne pour l’obtention des extraits du casier judiciaire.

1 http://www.numerama.com/magazine/9190-apple-devient-le-premier-vendeur-de-musique-au-monde.html
2 http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140729trib000842086/kindle-unlimited-ce-que-le-netflix-du-livre-
damazon-nous-dit-de-l-avenir-des-contenus.html
3 https://coinmarketcap.com
4http://www.un.org/africarenewal/fr/magazine/december-2011/transferts-d’argent-le-téléphone-portable-au-
secours-des-banques

33
Selon le Maroc Digital 2020 ; le Royaume a fixé des objectifs chiffrés, notamment la
mise en ligne de 50% des démarches administratives, la réduction de la fracture numérique de
50% et la connexion de 20% des PME, des objectifs à parcourir.

VII- Conclusion
Et définitivement, ce panorama rapide des technologies numériques et de leurs
nombreux impacts, positifs et négatifs, nous amène à conclure que l’ensemble de la société
humaine est aujourd’hui totalement transformée par le digital. L’économie, la politique,
l’ensemble des comportements sociaux et des usages du quotidien sont concernés par cette
mutation.

34
PARTIE 2 : La digitalisation :
Méthode et technique pour créer de
la valeur

35
Introduction de la deuxième partie
Dans le monde de l’entreprise, on ne parle plus que de ça. La transformation numérique
est le nouvel enjeu capital des organisations qui souhaitent s’adapter au monde d’aujourd’hui,
toujours plus connecté, toujours plus collaboratif. Personne n’est à l’abri. Cette mutation touche
tous les secteurs d’activité et plus particulièrement ceux qui sont en proie à un ralentissement
économique.
Pour cette raison il n’y a pas une transformation digitale, mais des transformations
digitales. En fonction de la stratégie des entreprises, l’arrivée du numérique dans les processus
de travail peut répondre à une myriade d’enjeux particuliers (innovation, réduction des coûts,
la collaboration, l’image de marque, etc.) qu’il faut attentivement analyser avant de se lancer
dans cette métamorphose.

36
Chapitre 1 : Le paradigme de la
digitalisation

37
I- Introduction

L'accélération des transformations induites par le digital bouleverse profondément la


société et les modèles économiques établis. Algorithmes, big data, réalité virtuelle, machine
Learning, robotique, intelligence artificielle, objets connectés, médecine connectée, ville
intelligente, block Chain, économie du partage, etc…, aucune activité économique ne semble
pouvoir échapper à l'économie numérique.

L'irruption de l'Internet et la montée en puissance de géants du numérique transnationaux


à une rapidité vertigineuse ont notamment permis le développement de nouveaux modèles
économiques à forte valeur ajoutée comme celui des écosystèmes des plates-formes.

À cet égard, David S. Evans et Richard Schmalensee démontrent dans l'ouvrage The
New Economics of Multisided Platforms que les plates-formes n'ont pas pour vocation la
vente d'un produit, mais plutôt de servir de mise en relation entre plusieurs types de
consommateurs en baissant considérablement les coûts de transaction, sur un marché non plus
local, mais désormais mondial.

Les plates-formes qualifiées de "multifaces" comme Airbnb, Alibaba, BlaBlaCar ou


Facebook détruisent des secteurs d'activité pour en créer de nouveaux, obligeant les entreprises
existantes à se réinventer. Le processus de "destruction créatrice" forgé par l'économiste du
capitalisme Joseph Schumpeter, au cours duquel l'innovation portée par les entrepreneurs est
une force motrice de la croissance économique sur le long terme semble se vérifier. Le succès
phénoménal de ces plates-formes qui deviennent de plus en plus indispensables, les
opportunités qu'elles engendrent notamment pour les sans-emploi, les craintes qu'elles
suscitent, mais également les écosystèmes qui se créent autour de celles-ci, posent toutefois un
défi industriel et sociétal sans commune mesure1.

1 www.lesechos.fr

38
II- Clarification des concepts

Nul n’échappe et n’échappera à la transformation numérique en cours dans les sociétés


développées, notre monde est déjà entré dans une nouvelle révolution sociétale et sociale dont
on ne vit et mesure aujourd’hui qu’une infime partie de ses conséquences. En effet, le
numérique touche à la fois les individus et le collectif, il est devenu indissociable de presque
toutes les activités humaines. Le digital est une question clé, sociale, sociologique, économique,
philosophique même. Il touche des questions éthiques (par exemple l’accès aux données
personnelles), écologiques (par exemple la consommation électrique des Data Centres de plus
en plus gigantesques), juridiques (gestion de la propriété intellectuelle), politiques (la
surveillance du Web, la diffusion des Wikileaks, le rôle des réseaux sociaux dans les campagnes
électorales ou dans la création de manifestations), et enfin sociales (à quoi ressemblera demain
la ville «intelligente» et comment y vivrons-nous ?, par exemple).

Dans «Le Monde» du 1er juillet 2014, Valérie Second écrit dans son article «Vers des
métiers plus productifs» : «Modes de fonctionnement, chaîne de valeur, management des
entreprises, toutes les activités doivent se réinventer. Y sommes-nous préparés ? Sous l’effet
puissant de la digitalisation, il est probable que s’il restera des fonctions créatives, de stratégies,
de gestion des aléas, de lien avec les clients, de résolution des problèmes, en un mot de
l’humain, ceux qui resteront devront monter en gamme».1

Pour y éclairer, Je ferai, tout d’abord, une clarification du contexte général pour bien
appréhender les technologies en œuvre et de s’initier au concept qui y est attaché.
a-Définition de la digitalisation
Digital et numérique sont souvent utilisés comme synonymes ; en effet le DIGITAL en
français vient du mot latin (digitalis) : « qui a l’épaisseur d’un doigt », lui-même dérivé de
digitus, « doigt ». En anglais, digital relève des numéros puisque “digit” veut dire chiffre.
Aujourd’hui, le terme digital est beaucoup plus souvent employé au sens large pour parler
de tout ce qui suppose se rapporter aux technologies numériques (aux supports, aux réseaux),
mais aussi aux services et autres notions professionnelles relatives à une utilisation de la sphère
numérique.

1 www.lemonde.fr

39
En revanche, la numérisation qui est la traduction de « digitalisation » ou « digitilization
» signifie la représentation de l’information avec un langage binaire (0 et 1). C’est la
représentation de l’information dans tout système informatique. On numérise par exemple le
signal analogique des cassettes pour l’enregistrer sur un autre support numérique comme le
disque dur.
La digitalisation qui est la traduction de « digitalisation » ou « digitalization » de l’anglais,
qui signifie l’utilisation d’un système informatique pour automatiser ou semi-automatiser des
processus. De ce point de vue, l’informatisation et l’algoritmisation sont des termes proches de
digitalisation et sont considérés des fois comme synonyme.
La transformation numérique ou digitalisation consiste à mettre en place une plateforme
informatique (système d’information) qui sera l’intermédiaire entre les clients et l’entreprise.
Cette plateforme met le client au centre. En effet, elle permet de gérer la relation avec le client,
de collecter des données pour mieux comprendre ses besoins et ses comportements afin de lui
proposer exactement l’offre qui lui correspond. Comme ce client exige tout ce qu’il veut tout
de suite, l’informatisation des processus permet de fluidifier la production de biens et service
pour répondre rapidement aux besoins.
Rappelons qu’un système d’information est un ensemble organisé de ressources
financières, matérielles, logicielles, humaines, données et traitements (logiciels) permettant de
collecter, stocker, traiter et diffuser l’information. Il sert de support aux processus métier des
différents niveaux (stratégiques, tactiques et opérationnels). La technologie de l’information
est l’infrastructure qui permet de stocker, rechercher, retirer, copier, filtrer, manipuler,
visualiser et recevoir l’information.
Au début de la 3ème révolution industrielle de l’informatique, le système d’information
est vu comme le système nerveux de l’entreprise et il est utilisé uniquement en interne. La
transformation digitale va au-delà de la notion de système d’information. L’idée est de passer
aux vitesses supérieures. On parle de plateforme digitale maintenant. D’où la notion
d’économie de plateformes. Le système d’information devient beaucoup plus enrichit et ouvert
à d’autres systèmes d’informations extérieures comme les fournisseurs, les clients, l’état, les
partenaires etc.

40
La digitalisation n’est pas suffisante pour tirer des profits des systèmes d’informations
modernes. En effet, il n’est pas suffisant de mettre en place une infrastructure physique et
logique pour bénéficier des avantages de ces technologies. Les informations collectées et qui
circulent dans le système sont une ressources stratégique des entreprises. Il est donc important
de distinguer la datafication et la digitalisation. La datafication désigne donc les processus de
gestion de l’ensemble des données brutes et traités qui circulent dans le système d’information.
Mais généralement on considère que la datafication est incluse dans la notion de digitalisation.
Selon PAC, « la transformation numérique est une démarche structurée dans laquelle une
organisation adapte sa proposition de valeur, son modèle d’affaires, sa stratégie, ses opérations
et ses technologies aux changements fondamentaux apportés par les technologies numériques.
Il s'agit d'orienter de façon cohérente toute l'organisation vers les nouveaux besoins et usages
des clients / utilisateurs/ prospects induits par les technologies numériques »1

b-Définition de l’ubérisation
Néologisme créé à partir du nom de l’entreprise californienne de transport, le terme
Ubérisation a fleuri depuis peu dans notre vocabulaire économique. Il correspond à l’émergence
de plateformes digitales mobiles sur lesquelles clients et prestataires peuvent entrer en contact
directement, gratuitement et en temps réel. Et qui bouscule certains pans de l’économie
traditionnelle.2 .
Selon Le patron de Publicis3 , Maurice Lévy qui est le premier à utiliser l’expression
dans un entretien accordé au Financial Times le 14 décembre 2014 en l’exprimant ainsi : « Tout
le monde commence à s’inquiéter d’être ubérisé », prophétise le publicitaire, en référence à
l’application de VTC. Ubé-quoi ? « C’est comme-ci vous vous réveilliez un matin et que votre
activité traditionnelle s’était envolée » a-t-il précisé. « L’ubérisation est un néologisme qui peut
s’utiliser pour décrire comment une start-up à travers une plateforme numérique permet de
mettre en relation les entreprises et ses clients, note Bruno Teboul, auteur du livre «
Ubérisation=économie déchirée ». Le terme s’inspire directement d’Uber. ». En effet, Uber a
bousculé en un temps record le secteur du transport de personnes, jusqu’ici monopole des taxis,

1-PAC : cabinet européen de référence dans l’accompagnement au développement des sociétés de service
numériques et des éditeurs de logiciel.
2-https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/finance-et-societe/nouvelles-economies/uberisation/
3-Publicis Groupe est un groupe de communication français

41
qui ont vu d’un très mauvais œil l’arrivée de l’Américain dans le pré carré1 .
Le néologisme d’ubérisation est généralement utilisé pour désigner le phénomène par
lequel une start-up ou un nouveau modèle économique lié à l’économie digitale peut menacer
et remettre en cause rapidement un vieux modèle de l’économie dite « traditionnelle ». On parle
donc d’ubérisation par analogie avec les deux modèles Uber qui remettent en cause et menacent
l’activité des taxis traditionnels ou encore le modèle BlaBlaCar qui pourrait en partie ubériser
la SNCF2 (Société nationale des chemins de fer français).

Pour Monitor Deloitte3 , qui a consacré une étude sur « l’ubérisation, partager ou
mourir? » en 2015, la définition de l’ubérisation est basée sur sept critères :

Disruption – Les modèles traditionnels sont remis en cause ; les grandes entreprises
sont menacées par des particuliers qui bouleversent le marché en un temps record.

Usage – L’usage d’un bien ou d’un service donné prédomine sur la possession de ce
même bien ou service.

Innovation – Des approches nouvelles qui apportent un regard différent sur notre
quotidien et le mieux-vivre, à travers l’expérience utilisateur.

Echange – Connecter des gens qui recherchent un produit / un service avec ceux qui
ont un produit / un service à offrir. Cet échange peut prendre la forme d’un troc, d’un partage,
d’une vente ou d’une location.

Digital – Cet échange est supporté par des plateformes digitales : internet, mobile,
tablettes, systèmes de paiement, etc.

Interdépendance – Le consommateur est au centre et le nombre d’intermédiaires est


réduit au minimum.

1-http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/11/09/32001-20151109ARTFIG00210-ce-que-cache-
exactement-le-nouveau-mot-uberisation.php
2-https://www.definitions-marketing.com/definition/uberisation/
3-Monitor Deloitte est un cabinet de conseil en direction générale, basé à Cambridge dans le Massachusetts fondé
par Michael Porter en 1983.

42
Dynamique – Prix ajusté en temps réel suivant l’offre et la demande. L’accès au
produit/ service se fait à la demande, au moment et à l’endroit voulus par l’utilisateur1.

Enfin, sachons qu’il n’y a pas de définition universelle de l’ubérisation. Si l’on devait
citer les raisons qui ont amené à mettre un nom sur ce phénomène, il s’agirait d’une impulsion

de trois piliers : « révolution numérique, révolution de la consommation et révolutions des


modes de travail2 ». Le plus puissant de ces trois piliers est celui de la révolution numérique qui
a connu une croissance exponentielle par l’incorporation des nouvelles technologies dans les
entreprises classiques qui ont saisi la plus-value que pouvait leur apporter les nouveaux outils
numériques tels qu’internet, l’intelligence artificielle ou encore les objets connectés. Pour les
entreprises qui n’ont pas choisi d’emprunter la voie de cette révolution, elles ont pu endurer les
mauvais résultats qui en découlent.
Le deuxième pilier aborde la révolution de consommation, ce dernier fait état d’une
nouvelle façon de consommer en partageant des services, biens, avis et tout cela en faisant
confiance à l’autre. Les échanges se font souvent au sein de communautés créées au sein
d’internet et des réseaux sociaux ou encore sur des plateformes numérisées.

Enfin, sachons qu’il n’y a pas de définition universelle de l’ubérisation. Si l’on devait
citer les raisons qui ont amené à mettre un nom sur ce phénomène, il s’agirait d’une impulsion
de trois piliers : « révolution numérique, révolution de la consommation et révolutions des
modes de travail2 ». Le plus puissant de ces trois piliers est celui de la révolution numérique
qui a connu une croissance exponentielle par l’incorporation des nouvelles technologies dans
les entreprises classiques qui ont saisi la plus-value que pouvait leur apporter les nouveaux
outils numériques tels qu’internet, l’intelligence artificielle ou encore les objets connectés. Pour
les entreprises qui n’ont pas choisi d’emprunter la voie de cette révolution, elles ont pu endurer
les mauvais résultats qui en découlent.

1-https://www.solutions-magazine.com/uberisation-tout-le-monde-en-parle-deloitte-definit-le-terme/
2-Le Robert : Ubériser. [En ligne], 2017,http://www.lerobert.com/le-robert-illustre/les-mots-nouveaux.php.

43
Le deuxième pilier aborde la révolution de consommation, ce dernier fait état d’une
nouvelle façon de consommer en partageant des services, biens, avis et tout cela en faisant
confiance à l’autre. Les échanges se font souvent au sein de communautés créées au sein
d’internet et des réseaux sociaux ou encore sur des plateformes numérisées.

Le troisième pilier repose sur une révolution des modes de travail comme nous pouvons
l’observer avec l’émergence d’entreprises comme Uber 1ou encore Airbnb2.

c-Pourquoi se digitaliser ?
Les professeurs Andrew McAfee, George Westerman et Didier Bonnet ont montré dans
une étude récente que les maîtres du digital ont de meilleures performances que leurs
concurrents. Ils ont constaté qu’il y a 4 niveaux de maturité digitale des entreprises selon
l’intensité numérique et l’intensité de la gestion du changement : « En associant expertise
technologique et qualité du leadership, les maîtres du digital réalisent des performances
supérieures à ce que chacune des deux dimensions aurait donné séparément » page37.
En plus de ces deux dimensions, ils ont ajouté une autre dimension pour mesurer la
maturité digitale des dirigeants et décideurs.
Le rapport publié par McKinsey en 2011 montre que les entreprises à forte intensité web
sont plus profitables et croissent deux fois plus vites que leurs concurrents.
Dans leur livre « digital to the core », les deux analystes renommés de Gartner,
Graham Waller et Mark Raskino disent « Go Digital or Go Home ». Le message court mais
clair. En effet, l’entreprise qui ne se digitalise pas aujourd’hui est en train de se suicider car elle
perd des parts de marchés qui sont grignoté par ceux qui ont compris les nouvelles règles jeu.
Les experts de transformation numérique, D. Fayon et M. Tartar, considèrent que le
numérique change la donne pour les organisations. En effet, « les frontières entre entreprises
issues du web et entreprises traditionnelles s’estompent ». La présence sur internet permet aux
entreprises d’être plus proches de leurs clients et d’élargir leurs domaines d’activités
stratégiques.

1Uber est évaluée par les marchés financiers à 70 milliards de dollars, soit sept fois la valeur de Peugeot SA.
2 Airbnb est une plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements de particuliers
fondée en 2007 par les Américains Brian Chesky et Joe Gebbia. Le site Internet contient en 2015 plus de 1,5
million d'annonces dans 34 000 villes et 192 pays.

44
Il est important de noter que les entreprises ne doivent pas seulement se digitaliser mais
en plus elles doivent le faire rapidement.

III- Les enjeux et les risques de la digitalisation


La digitalisation est devenue un enjeu fort pour les entreprises afin de gagner en
compétitivité auprès des clients et des collaborateurs. Toutefois, comme tout changement
majeur, il est porteur de risques qu’il s’avère nécessaire d’appréhender afin de limiter les
impacts sur l’organisation.
Cette évolution rapide à laquelle aucun secteur d’activité n’échappe, entraine des enjeux
et des risques qu’ils s’avèrent nécessaire d’identifier pour les maitriser.
Dans ce contexte, l’enjeu pour les directions en charge des risques est d’évaluer les
risques liés à la transformation numérique et de garantir la continuité, la disponibilité ainsi que
la protection des données et des applications.
Donc quels sont ces nouveaux risques liés à transformation digitale ?et quels sont les
enjeux sociaux, économiques, stratégiques et organisationnels ?
a- Les enjeux de la digitalisation1
Selon l’institut africain du numérique, les enjeux principaux de la digitalisation sont :
Intermédiation / Désintermédiation : La transformation digitale a modifié les
fondamentaux du business, notamment la chaine de valeur. Elle concerne tous les secteurs
d’activité. L’irruption de nouveaux intermédiaires ou de nouvelles plateformes électroniques
entre les entreprises et les consommateurs a complètement changé cette chaine de valeur,
notamment par la collecte des données sur les prospects et les clients.
Innovation: L’innovation est devenue indispensable pour développer d’une part des
produits et des services innovants et compétitifs et d’autre part du business, de nouveaux canaux
de distribution et/ou de nouveaux marchés.
Automatisation et Dématérialisation: La dématérialisation est un levier
incontournable d’un programme de transformation digitale : Optimisation des flux
documentaires ou numériques en amont et en aval et au sein de l’entreprise. Elle permet de
fluidifier les échanges avec ses clients, ses fournisseurs et ses partenaires de l’écosystème et
entre collaborateurs. La dématérialisation joue un rôle important pour les entreprises, car elle

1 selon l’institut africain du numérique

45
leur permet d’améliorer l’efficacité des processus existants ou de développer de nouveaux
processus en éliminant les ruptures entre les différentes étapes d’interaction avec les clients ou
avec les partenaires de l’écosystème. La dématérialisation devra être abordée non seulement
sous l’angle de numérisation des documents ou échanges de fichiers mais être élargie à
l’optimisation et l’innovation des processus de travail entre d’une part l’entreprise et d’autre
part ses clients et ses partenaires de l’écosystème. Cela va contribuer à l’automatisation de la
chaine de valeur de l’activité de l’entreprise et à l’amélioration de l’expérience client CX en
termes de services et de produits. La dématérialisation a permis à certaines entreprises qui ont
atteint un certain niveau de maturité digitale de commencer ou d’accélérer leur transformation
digitale. Pour d’autres entreprises, l’opportunité de lancer un projet dans ce domaine devra être
envisagé dans les meilleurs délais.
Data Driven : es innovations technologiques ont eu des impacts sur tous les métiers
et les processus de l’entreprise (impact sur les ressources humaines, impact stratégique en terme
de business model, impact managérial ….) notamment la relation client et le marketing. Les
fonctions de marketing et de commercial ont été particulièrement impactées :
Le changement du parcours d’achat des clients.
La disponibilité des données issues des interactions avec les clients offre de nouvelles
perspectives d’analyse prédictive sur le taux de conversion (génération de leads, conversion des
leads en clients), de personnalisation des produits & des services et de connaissance client.
L’évolution du multi canal vers l’omni canal.
La redéfinition des cibles marketing classiques au profit des communautés en ligne
(Social Selling).
b- Les risques de la digitalisation1
La digitalisation est devenue un enjeu majeur pour les entreprises afin de gagner en
agilité et en compétitivité auprès des clients et des collaborateurs. Toutefois, comme tout
changement, elle est porteuse de risques qu’il se présente nécessaire d’appréhender afin de
limiter les impacts sur l’entreprise.
Ces risques sont principalement des risques liés aux ressources humaines, des risques
éthiques et juridiques, des risques liés au contrôle et à la maîtrise du système d’information,

1 Les risques numériques pour l’entreprise . CIGREF 2011

46
mais aussi des risques liés à la stratégie de numérisation de l’entreprise, au marketing, ou plus
généralement à la dématérialisation des rapports humains.
RISQUES LIÉS AUX RESSOURCES HUMAINES
La gestion des ressources humaines peut être fortement impactée lors de la digitalisation
de l’entreprise. En effet, l’arrivée du numérique dans une entreprise s’accompagne parfois de
licenciements, de changements dans les habitudes quotidiennes de travail ou nécessite de
nouvelles formations… Or, ces changements affectent directement le facteur humain de
l’entreprise. Et sa réaction peux impacter le résultat de l’entreprise par une diminution de sa
productivité ou un ralentissement de son activité : Le manque d’adhésion ou le rejet de la
politique de numérisation de l’entreprise par les employés.

RISQUES ÉTHIQUES ET JURIDIQUES


Les risques éthiques et juridiques liés à la digitalisation de l’entreprise renvoient à la
fois au respect de la vie privée et la confidentialité des données mais aussi à l’écart de vitesse
d’évolution des technologies et le droit. Les activités permises par l’internationalisation des
entreprises (stockage des données à l’étranger, etc.) et les problèmes liés à l’authenticité des
documents numériques font également partie des risques juridiques auxquels doit faire face
l’entreprise numérique.

RISQUES LIÉS AU CONTRÔLE ET À LA MAITRISE DU SI


L’un des principaux avantages entrainés par la digitalisation de l’entreprise est le gain de
temps. La numérisation fluidifie l’information et lui permet de circuler plus vite, ce qui a pour
effet de créer de la valeur. Mais, par définition, plus l’information est fluide, plus elle est rapide,
et moins on en a le contrôle. La question pour l’entreprise sera de savoir où elle souhaite se
situer entre l’absence de contrôle et le contrôle total de l’information. Plus le contrôle est grand,
plus l’exposition à un ralentissement de l’activité de l’entreprise est importante. Moins le
contrôle est important, plus l’exposition à des fuites d’informations est grande. Le risque pour
l’entreprise est de voir alors ses données dérobées, altérées ou modifiées. Ce dommage peut
résulter de plusieurs facteurs.

 Vol/altération/modification de données de l’entreprise par l’utilisation du système


réseau par des employés.

47
 Vol/altération/modification de données de l’entreprise par l’utilisation du système
réseau par des pirates.
 Vol/altération/modification de données de l’entreprise par l’utilisation du système
réseau par des programmes malveillants (virus).
 La négligence des salariés.

RISQUES STRATÉGIQUES
Les risques liés aux usages du numérique se détachent au quotidien de l’entreprise et
sont liés au processus de décision engagé par l’entreprise sur le moyen et le long terme. Le
passage de l’entreprise classique à l’entreprise numérique suppose de prédéfinir un plan
stratégique de la numérisation des activités de l’entreprise, et ce en accord avec l’objectif final.

Le plus grand risque lié à la stratégie de l’entreprise est bien d’avoir une stratégie
numérique défaillante, ou pire encore, de ne pas avoir de stratégie numérique du tout. Le
passage au numérique pour l’entreprise peut être motivé par de multiples facteurs, et les
décisions être parfois mal pesées, notamment par manque de culture numérique. Une déficience
stratégique entraine des conflits internes à l’entreprise (concurrence entre fonction numérique
et fonction non numérique) ou des pertes suite à la numérisation d’activités de l’entreprise qui
n’auraient pas du l’être. Un des risques majeurs identifiés est la disparition même de la
Direction des SI de l’entreprise. Les solutions externes sont déjà prêtes à l’emploi, alors que
développer les systèmes en interne demande beaucoup plus de temps.

RISQUES MARKETING
Les risques induits par la numérisation de l’entreprise et liés au secteur marketing sont
de différente nature et affectent la réputation de l’entreprise ou bien sa capacité de vendre à des
clients.
Risque réputation : Un site internet est un outil vulnérable. C’est un outil de
communication et de marketing de premier plan qui peut être la cible de personnes malveillantes
à l’égard de l’entreprise. Ceci est d’autant plus facile lorsque le site propose une plateforme de
communication. Que ce soit une campagne organisée ou de réels mécontentements, l’entreprise
court un risque réel en termes d’image en offrant un espace de liberté au cœur de son outil de
communication.

48
Augmentation de la concurrence : La numérisation de l’entreprise peut tout simplement
porter sur sa capacité à vendre en ligne. Mais comme pour un point de vente physique, elle va
trouver sur ce marché internet des concurrents. Or, ces concurrents ne sont pas uniquement de
la même ville ou du même pays, ils sont installés dans le monde entier. La dématérialisation
des clients et des points de vente fait entrer sur un marché potentiellement mondial, mais sur
lequel la concurrence est bien plus forte. De plus le développement des comparateurs de prix
de plus en plus diversifiés implique une concurrence accrue pour l’entreprise.

RISQUES LIÉS À LA DÉMATÉRIALISATION DES RAPPORTS HUMAINS


Le passage vers l’entreprise numérique implique également la dématérialisation – et non
pas la disparition – des rapports humains. Cette dématérialisation engendre :
Affaiblissement de la communication : La mutation des rapports sociaux entraine
également une mutation de la communication. Bien que nous ayons des moyens plus
performants et plus nombreux pour communiquer, la tendance à moins communiquer existe
potentiellement.
Perte du temps de réflexion : L’accélération de l’économie et des échanges dus à la
numérisation de l’information laisse moins de temps à l’acteur économique (client, fournisseur,
entreprise, employé, dirigeant) pour penser. Le risque pour l’entreprise est de se retrouver dans
une situation où elle n’a plus la capacité à anticiper.
Infobésité : L’infobésité fait référence à la surabondance d’information numérique
présente quotidiennement et sous toutes ses formes. Une bonne communication nécessite
l’utilisation de plusieurs canaux. Or, la dématérialisation des rapports humains entraine une
augmentation nette du volume d’information numérique traitée par les employés de l’entreprise.
Celle-ci risque donc de voir ses canaux de communication saturés et une part de l’information
sera perdue ou mal traitée.

IV- Les opportunités de la digitalisation


Dans un marché concurrentiel, les très petites entreprises marocaines ont entamé leur
mutation digitale. Avec près de 17 millions d’internautes au Maroc, le web représente en effet
un formidable potentiel de développement.
A l’instar des pays développés, la transformation digitale touche toutes les entreprises
marocaines, sans distinction de secteur d’activité ni de taille. Dans un monde toujours plus
connecté, les dirigeants n’ont en effet plus le choix: se digitaliser ou disparaître. Et alors que

49
les GE et PME ont pris le train du web il y a déjà plusieurs années, les TPE se retrouvent
aujourd’hui confrontées au même défi: installer leur présence sur internet afin d’accompagner
l’émergence de l’e-commerce et gagner en visibilité dans un contexte hyperconcurrentiel.
Il faut dire que les avantages d’un positionnement digital sont nombreux pour les petits
entrepreneurs. Moins chère qu’une boutique en dur, une vitrine sur le web offre des résultats
rapides et mesurables: visibilité, acquisition de clients, ventes, fidélisation…etc.
Gagner de visibilité
Propriétaire de Delta GSM, spécialisé dans la vente et la livraison de smartphones à
Casablanca, Redouane El Mardi raconte: "Avant que les activités de ventes et d’achats sur
internet ne se démocratisent, je concentrais mon activité depuis ma boutique physique à
Derb Ghallef, où j’exerçais mon activité de vente de téléphones mobiles depuis plusieurs
années. Et puis, le web est rapidement devenu un vrai concurrent. C’est l’une des raisons
qui m’a motivée à ouvrir un site en ligne. Depuis, je vends des articles beaucoup plus
fréquemment, en moyenne trois ventes en ligne par jour, et j’ai également réussi à
développer une clientèle plus fidèle. C’est une vraie combinaison gagnante, puisque les
gens reconnaissent aussi plus facilement ma boutique physique! «Parce qu’elle permet de
gagner en visibilité, la digitalisation est non seulement la garantie d’une bonne présence auprès
de clients et prospects, mais c’est aussi l’opportunité de remporter des parts de marché et de
booster son chiffre d’affaires. En créant son site, l’entreprise Spécialiste Auto, active dans
l’importation et la distribution de pièces de carrosserie et d'éclairage automobile, a attiré 25%
de clients supplémentaires. "Le marché est en continuelle évolution et il faut savoir rester
à l’affût et suivre les tendances afin de ne pas perdre de parts de marché. J’ai décidé
d’ouvrir un site il y a deux ans et depuis l’image de mon entreprise s’est améliorée ainsi
que la fréquence de mes ventes. Ce qui intéressant par rapport à mon magasin, c’est que
je peux aujourd’hui atteindre des clients hors de Casablanca, ce qui n’était pas possible
auparavant", témoigne Abdellatif Jaada, propriétaire de Spécialiste Auto.
Dématérialisation des tâches
L’utilisation des canaux digitaux permet en outre de dématérialiser certaines tâches et
de les rendre plus performantes. Menées sur le web, une stratégie de communication, la gestion
de la relation client ou une campagne marketing auront significativement plus d’impact, en
raison notamment de la formidable caisse de résonance qu’offrent les réseaux sociaux au
Maroc, où 40% de la population possède un compte sur Facebook.

50
Le temps libre
Autrefois, seuls les riches profitaient pleinement de son temps libre, tandis que les plus
démunis devaient travailler dur pour assurer leur existence.
Ces dernières décennies toutefois, cette situation a changé dans les pays développés. Le
nombre moyen d'heures de travail prestées a diminué et les plus riches sont aujourd'hui ceux
qui travaillent relativement beaucoup. Des recherches démontrent que les hommes peu qualifiés
ont vu leur temps libre croître entre 2003 et 2007, tandis que les travailleurs hautement qualifiés
ont vu leur temps libre baisser L'évolution technologique explique aussi en partie pourquoi les
faibles revenus profitent davantage de leur temps libre. En effet, l'ère numérique se caractérise
surtout par le fait qu'elle offre beaucoup gratuitement, permettant ainsi à des personnes à faible
revenu de profiter davantage de leur temps libre. Selon une étude menée par Kahneman,
Krueger, Schkade, Schwarz et Stone (2006), les 29 personnes ayant un revenu plus élevé
passent relativement plus de temps au travail, à des activités obligatoires non liées au travail
(comme faire les courses) et à un temps libre actif (comme le sport), et moins à des activités
passives (comme regarder la TV). Plus les technologies de l'information rendent la détente
passive intéressante et abordable, plus il se peut que la demande en divertissement augmente
auprès des faibles revenus. Des entreprises telles que Netflix et Spotify ont identifiées cette
tendance et de nombreuses autres sociétés vont leur emboîter le pas.

V- Notion de la stratégie
a-Origines et évolutions de la stratégie
Etymologiquement, Le mot « stratégie » vient du grec stratos qui signifie « armée » et
ageîn qui signifie « conduire ».
La stratégie : consiste pour une entreprise, à se fixer des objectifs à long terme et à se
donner les moyens de les atteindre compte tenu de ses ressources. Par la stratégie, l’entreprise
cherche à gagner des parts de marché au détriment des concurrents en exploitant un avantage
concurrentiel.
*Chandler (1962)
« La stratégie consiste en la détermination des buts et objectifs à long terme d’une
entreprise, l’adoption des moyens d’action et d’allocation des ressources nécessaires pour
atteindre ces objectifs »

51
La stratégie consiste à :
 Fixer des objectifs à LT.
 Choisir le plan d’action adéquat permettant d’atteindre les objectifs fixés.
 Allouer les ressources nécessaires afin de concrétiser un plan d’action.
En 1963 A. Chandler est le premier à introduire le terme de « stratégie » dans le domaine
de l’économie et de la gestion .C’est l’orientation des activités d’une entreprise à long terme,
engageant fortement son avenir (notion d’irréversibilité).Elle consiste à obtenir un avantage
concurrentiel grâce à la reconfiguration des ressources et compétences de l’entreprise dans un
environnement changeant, afin de répondre aux besoins du marché et aux attentes des
différentes parties prenantes (propriétaires, employés, financeurs,…).
*M. Porter (1982)
«La stratégie de l’entreprise est l’art de construire des avantages concurrentiels
durablement défendables »
• elle doit permettre à l’entreprise de construire, garder et développer un avantage
concurrentiel lui permettant de faire face à la concurrence.
• ce sont les moyens mis en place par l’entreprise afin d’atteindre les objectifs
Stratégiques fixés par les dirigeants.
• pour se créer un positionnement favorable par rapport à ses concurrents.
• elle doit à répondre à 3 questions :
 Quel est mon métier?
 Quel est mon avantage concurrentiel ?
 Comment se développer?

*Desreumaux (1993) :

« La stratégie est l'ensemble des actions spécifiques devant permettre d'atteindre les buts
et objectifs en s'inscrivant dans le cadre de missions et de la politique générale de l'entreprise »
La stratégie consiste à :
 à préciser les activités spécifiques de l'entreprise, c’est à dire les couples
marchés/produits ou les triplés produits/marchés/technologies sur lesquels
l'entreprise concentrera ses efforts.

52
 c’est définir le portefeuille d'activité de l'entreprise qu'il convient d'équilibrer
en termes de rentabilité, de risque et de perspective de développement.
 à préciser le mode de développement utilisé : l'expansion en volume, l'extension
géographique, l'intégration verticale, la diversification des produits ou au
contraire la focalisation sur une activité.

*Stratégor1 (6 ième édition 2013)


«Elaborer une stratégie c’est choisir les domaines d’activité dans lesquels
l’entreprise entend être présente et allouer les ressources de façon à ce qu’elle s’y
maintienne et s’y développe. »
Permet d’identifier deux niveaux de stratégie :
 La stratégie de groupe (corporate strategy) : choix du ou des domaines d’activité
de l’entreprise, s’engager dans un secteur plutôt qu’un autre.
 La stratégie concurrentielle (business strategy) : choix des actions et des
manœuvres pour avoir un positionnement permettant de faire face aux
concurrents du secteur.
b- La démarche stratégique
La démarche stratégique s'effectue selon le modèle LGAC développé, en 1965,
par quatre professeurs de Harvard : Learned, Christensen, Andrews et Guth. Ce modèle
porte également le nom de modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunity, Threat)
ou FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) car il met en évidence les forces
et les faiblesses de l'entreprise ainsi que les opportunités et les menaces de son
environnement.
La démarche stratégique est différente selon qu'il s'agit d'une PME ou d'une
grande entreprise, d'une entreprise mono ou multi-activités. Dans le cas d'une entreprise
multi-activités, l'étape du diagnostic stratégique doit être précédée d'une segmentation
stratégique afin de formuler la stratégie adéquate.

1-STRATEGOR est l’ouvrage de stratégie le plus vendu en France. Adopté par les étudiants des écoles de
management, des IAE et des universités, c’est aussi la référence pour les consultants et pour les responsables
d’entreprises. Conçu et rédigé par 32 auteurs, STRATEGOR bénéficie de leur expertise académique et
professionnelle en tant que professeurs, consultants, managers et décideurs d’entreprises.

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Figure 4 : Les démarches stratégiques

VI- Notion d’Innovation


a-Définition de l’innovation
Le dictionnaire Larousse définit l’innovation comme « Ensemble du processus qui se
déroule depuis la naissance d'une idée jusqu'à sa matérialisation (lancement d'un
produit), en passant par l'étude du marché, le développement du prototype et les
premières étapes de la production ».

54
Donc l’innovation ne désigne pas seulement la nouvelle idée mais en plus toute la
démarche nécessaire pour appliquer cette nouvelle idée et de voir ses résultats pratiques.
Cependant, « Innovation » et « invention » sont deux notions différentes. En effet, les
entreprises les plus innovantes ne sont pas celles qui dépensent le plus en R&D pour inventer
des choses. D’après le classement des entreprises innovantes (source : cabinet de conseil Booz
Allen), Apple de Steve Jobs qui était la référence en terme d’innovation, n’apparaît qu’à la
53ème place en terme de dépenses en R&D. D’un autre côté, les entreprises pharmaceutiques
dépensent beaucoup en R&D mais n’apparaissent pas au top 10 des entreprises les plus
innovantes. Généralement ceux qui inventent ne sont pas toujours qui ceux qui innovent c'est-
à-dire qui vont jusqu’au bout du processus d’innovation en fabriquant et en commercialisant le
nouveau produit.1
b-L ‘innovation de rupture2
Maintenant que nous avons compris ce que c’est l’innovation, qu’est-ce que
l’innovation de rupture ? Le terme « innovation de rupture » ou « innovation disruptive1»
(Disruptive Innovation) a été introduit par le professeur Clayton Christensen de Harvard
Business School dans son fameux livre « The Innovator’s Dilemma » publié en 1997 suivi
par « The Innovator’s Solution ». Christensen considère que très peu de technologies sont
considérées comme innovations technologiques de rupture (disruptives). Par contre c’est leur
utilisation stratégique qui est vraiment considéré comme disruptive.
L’innovation de rupture crée de nouveaux marchés contrairement aux innovations de
continuité qui procèdent par de petites améliorations successives (Kaisen en Japonais) de la
technologie existante. Ces innovations de rupture sont centrées sur l’utilisateur c’est à dire sur
le client en fin de compte. Elles permettent aussi de toucher de nouveaux utilisateurs qui
n’étaient pas clients avant. Cela donne des opportunités de croissance car des océans bleus
peuvent donc être explorés.
Christensen définit l’innovation de rupture comme une technologie initialement sous
performante par rapport à la technologie dominante mais cette technologie de rupture va
s’améliorer et remplacera la technologie existante. C’est cette caractéristique centrée sur le
client, c’est à dire sur l’usage et l’expérience de consommation, qui permet d’améliorer le
produit ou le service

1 cabinet de conseil Booz Allen


2 définition officielle sur le site de Christensendisruptiveinnovation.org/defining-disruption

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c- Outils d’analyse de l’innovation
On analyse l’innovation selon deux dimensions : le type de l’innovation (comme définit
dans le manuel d’Oslo) et le degré d’impact sur l’entreprise et/ou l’économie. Il y a deux degrés
d’impact de l’innovation :
Innovation incrémentale : connue sous le nom de Kaisen ou amélioration continue.
Innovation de rupture ou « disruptive innovation »
Dans la pratique le degré d’impact est un continue entre ces deux types d’impact. Selon
Kim et Mauborgne dans leur fameux « Blue Ocean Strategy », les innovations radicales sont
plus rares que les innovations incrémentales mais génèrent plus de profits.
Les technologies numériques sont un catalyseur à tous ces types d’innovation.
L’innovation de Business Model est une combinaison de tout ou partie des quatre formes de
l’innovation entrepreneuriale et qui est souvent une innovation de rupture.

VII- Le challenge de la digitalisation


Le point clé pour réussir la transformation digitale est le facteur « humain ». Malgré
l’automatisation et la numérisation, l’humain reste toujours au centre du changement. Il est
facile de gérer les machines par des moyens technologiques mais aucune technologie ne
pourrait manipuler les sentiments humains. Par rapport aux défauts techniques, la résistance des
hommes lors du changement digital se trouve souvent être le frein majeur de l’avancement des
projets.
Le changement lié à la digitalisation est transversal dans l’organisation. Changer fait
peur aux opérateurs car cela les oblige à changer leurs habitudes de travail. Les dirigeants
doivent également changer leur rôle d’un management hiérarchique à un management
participatif.
De ce fait, il faut diffuser une culture digitale du haut en bas dans l’entreprise. Les
dirigeants prennent le leadership pour montrer la volonté d’engagement de la démarche de
digitalisation. Ces actions favorisent donc l’attitude sérieuse aux autres collaborateurs lors de
la mise en œuvre du changement. De plus, les formations et les ateliers permettent aux
collaborateurs de participer à l’amélioration du produit final de la digitalisation.

56
VIII-Cas pratique : La digitalisation
de l’AGENCE MAROCAINE DE
L’INVESTISSEMENT

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a-Présentation de l’agence marocaine de l’investissement

AGENCE MAROCAINE DE L’INVESTISSEMENT est un cabinet de consulting et


d’accompagnement, Basé à Casablanca centre-ville. Elle intervient partout au MAROC auprès
de TPE/MPE, commerçants et les professions libérales. Organisée par pôles de compétences,
ce cabinet accompagne les entrepreneurs en matière de la création des sociétés, de travaux de
juridique et de comptabilité .

b-Présentation du projet de digitalisation.

Figure 5 : Page d’accueil de site web


Afin de mieux comprendre comment réussir la digitalisation dans les sociétés de service,
ce PFE repose sur un projet réalisé dans l’agence marocaine de l’investissement .Ce projet
consiste à intégrer profondément les outils numériques au cœur de l'activité pour couvrir des
besoins importants, notamment en termes de collaboration et de partage de l’information.
Suite à un retour d’expérience, la problématique émerge est : il est difficile de mettre en
place un nouvel outil digitalisé en ligne. Pour cela, la raison n’est pas la technologie, mais
l’humain.
Ce projet effectué de digitalisation concerne deux types d’enjeux :
1. Techniques
• Intégration de l’outil dans l’activité quotidienne
• Adaptation de l’outil
• Amélioration du processus de travail

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2. Humains
• Réduction de la perte de temps (productivité)
• Confiance des opérateurs
• Evolution de la culture de digitalisation.
La méthode d’analyse SWOT est ensuite appliquée pour étudier l’environnement du
projet. Les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces sont analysées afin de bien
comprendre la situation et d’établir les objectifs.

FORCES : FAIBLESSES :

*OUTIL FINALISE ET DEPLOYE EN *MANQUE DE SUPPORT DE


LIGNE FORMATION

*ENGAGEMENT DE LA DIRECTION *PEU DE CONNAISSANCE DE L’OUTIL

SWOT
OPPORTINUTES :
*REMPLACEMENT DE PROCESSUS DE VALIDATION MENACES :
DE PAPIER
*REDUCTION DES RISQUES D’INTERVENTION *LA RESISTENCE DES OPPERATEURS
HUMAINE
*CENTRALISATION DES DONEES *ECHEC DE L’ACCOMPAGNEMENT
*ARCHIVAGE DES DOSSIERS SOUS LA BASE DE
DONNES

Figure 6 :l’analyse SWOT du projet de digitalisation


Dans cette analyse, l’avantage identifié est la volonté d’engagement des dirigeants. Les
menaces pour ce projet sont également claires : les risques liés à la résistance des opérateurs.
Afin de gérer cette résistance, il faut donc une méthode structurée pour accompagner les
opérateurs au changement lors de la transformation de digitalisation.
c- Cahier de charge
Besoins fonctionnels :
L’objectif principal consiste à concevoir et réaliser un site web dynamique www.ampi.ma
permettant :
 La création des entreprises en ligne
 La demande de domiciliation en ligne
 La prise des rendez-vous en ligne
 Le paiement en ligne de différents packs offerts via ce site web

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Besoins non fonctionnelles :
 Performance : Notre site doit respecter un temps de réponse minimum.
 La simplicité : Un client pouvoir utiliser notre site web de façon
intuitive. Les rapports générés doivent être clairs et compréhensifs.
 L’ergonomie : Les interfaces doivent être simples et conviviales.
 Sécurité
 Performance
 Temps de réponse.
L’objectif principal consiste à concevoir et réaliser un site web dynamique

d- La charte graphique
La charte graphique de notre site web (www.ampi.ma) est un guide comprenant les
recommandations d’utilisation et les caractéristiques des différents éléments de digitalisation
graphiques (logos, couleurs, polices, typographies…..) qui peuvent être utilisés sur les
différents supports de communication de l’Agence Marocaine de l’Investissement.

Elle nous permet de garantir l’homogénéité et la cohérence de la communication visuelle


au sein et en dehors de l’entreprise.

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e- Les interfaces graphiques
1- Page de la création de l’entreprise en ligne
Parmi les aspects de la digitalisation sur le site web, la création de l’entreprise en ligne,
qui se fait en quatre étapes, en remplissant des formulaires (informations personnelles,
informations associé, informations société, et paiement).

Figure 7 : Page de la création de l’entreprise – Informations Personnelles


Concernant la 1ére étape : informations personnelles, elle contient les informations
relatives au client à savoir : le nom, prénom, CIN, CIN scannée, adresse, téléphone, email du
client.

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Figure 8 : Page de la création de l’entreprise – Informations Associé

Cette page représente la 2ème étape de la création de l’entreprise, en saisissant les


informations relatives à l’associé (s’il existe).
La 3ème étape, concerne les informations relatives à la société ;
1. Si le client dispose d’un certificat négatif, il est invité à remplir le formulaire suivant :

Figure 9 : Page de la création de l’entreprise – Informations Société -1

69
Ce Formulaire permet à l’utilisateur de charger le certificat négatif de sa société, et de saisir
les informations relatives à la société telles que : le capital social, et le siège social (s’il s’agit
d’une domiciliation, un bail commercial ou propriétaire, dans les 2 derniers cas il doit saisir
l’adresse de la société).
2. S’il s’agit d’une nouvelle création de la société :

Figure 10: Page de la création de l’entreprise – Informations Société – 2

L’utilisateur est invité à saisir les 5 nominations souhaitées + l’activité de la société pour
procéder à l’établissement/élaboration/demande du certificat négatif.

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Figure 11 : Page de la création de l’entreprise – Paiement
Cette page représente la dernière étape de la création, l’étape de paiement, qui décrit à
l’utilisateur les méthodes de paiement possibles.
Concernant le paiement en ligne, l’utilisateur doit remplir le formulaire suivant :

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Figure 12: Page de la création de l’entreprise – Paiement en ligne

2- Page de la demande de domiciliation

Figure 13: Page de la demande de domiciliation

Pour faciliter la demande de domiciliation pour le client, il peut télécharger son


attestation en ligne, qui sera générée automatiquement après la validation du formulaire,

72
ci-après un exemple de l(attestation de domiciliation :

Figure 14: Attestation de domiciliation

3- Page de la demande de rendez-vous

Figure 15: Page de la demande de rendez-vous


Cette page permet à l’utilisateur de prendre un rendez-vous en ligne, selon les jours et
heures de disponibilité, et il est invité à remplir le formulaire suivant en cliquant sur l’heure

73
qui lui convient et saisissant les informations demandées telle que ( le nom, prénom, l’email et
le motif du rendez-vous) :

Figure 16: demande de rendez-vous

Après la validation du formulaire, un mail de demande de rendez-vous sera envoyé à


l’email de l’agence marocaine de l’investissement.
f- Méthodologie pour la mise en place du projet
Dans l’analyse SWOT, les menaces de ce projet de digitalisation concernent les aspects
humains. Il faut donc choisir un modèle de conduite du changement pour faire adhérer les
différents acteurs dans ce projet.

74
Figure 17: Un modèle de conduite du changement
Selon la figure 5 avec un noyau central de diagnostic et un cycle d’actions
d’accompagnement et un cycle de pilotage dans une logique continue « Objectif – Réalisation
– Ecarts »
Ce cycle est constitué essentiellement de trois étapes :
1. Diagnostic
Le diagnostic est considéré comme le premier pas vers la réalisation de la conduite du
changement. A travers ce diagnostic indispensable, les acteurs concernés et les besoins de la
conduite du changement sont identifiés. Cela permettra d’éviter la perte de temps dans la
détermination des actions pertinentes pour la conduite.
2. Accompagnement
L’étude d’impact représente une liste d’impacts liés au projet en précisant leurs
différentes natures (opérationnel, organisationnel…etc.) et les populations concernées. Cette
étude est importante dans l’accompagnement du changement car le dossier de communication
et le dossier de formation sont établis en fonction du nombre et de la nature des impacts relevés.
La partie communication consiste à faire adhérer les personnes à une transition entre la
réalité et le futur. Les actions et les choix de l’outil sont décrits dans un plan de communication.

75
Dans les projets, notamment ceux des outils informatiques, la formation est nécessaire
pour donner des nouvelles compétences aux acteurs concernés. Les besoins, le contenu, les
bénéficiaires et les échéances sont ainsi définis dans un plan de formation. Ce plan est ensuite
utilisé pour la création du support, la réalisation de formation et l’évaluation.
3. Pilotage
La gestion des résistances se matérialise par une analyse socio-organisationnelle. Elle
consiste à définir la culture et les valeurs de l’entreprise, les habitudes et le niveau de résistance
des différents acteurs dans un projet.
Pour le pilotage du changement, trois outils sont proposés pour mesurer l’écart de la
réalisation de la conduite du changement et l’objectif initial : le suivi des actions, la gestion des
risques et le contrôle des transformations. Le suivi des actions de la conduite du changement
est composé des indicateurs en termes de coût et de planning. Le dossier de la gestion des
risques est constitué des indicateurs pour évaluer le niveau de résistance et de participation. Le
dossier des transformations a pour but de vérifier si le changement accompagné aide à améliorer
la performation de l’entreprise et les processus concernés.
« Les cycles du changement » est l’une des méthodes la plus appropriées pour
accompagner le changement lors de la digitalisation. Mais la logique du cycle s’arrêtant à «
Ecarts » manque une dernière action de « Correction » afin de faire vivre l’outil dans un
environnement en continue.
g- Méthode de l’amélioration continue «DPAPC »
Inspirée de la méthode « PDCA » ou la roue de Deming 1 et la méthode précédente, la nouvelle
méthode « DPAPC » représente une boucle dans une logique de « Plan-Do-Check-Act » mais
les étapes sont plus adaptées pour la conduite du changement.

1-La méthode « PDCA » ou la roue de Deming est une méthode fondamentale pour la gestion de la qualité. Dans
cette méthode, les actions sont planifiées en amont afin d’obtenir les résultats attendus. La méthode est composée
de 4 étapes : Planifie-Développer-Contrôler-Ajuster.

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Figure 18 : La méthode DPAPC
La méthode « DPAPC » dispose de 5 étapes :
1. Diagnostic
La première étape est la plus importante ,elle nous permet de réaliser un diagnostic afin de
construire un plan d’actions par la suite. Ce diagnostic doit comprendre les éléments suivants :
les besoins, les objectifs (le constat, les résultats attendus et les gains attendus), les risques, les
populations concernées et l’impact associé. Si un projet a déjà commencé, un retour
d’expérience permet aussi de replacer le positionnement du projet.
2. Planification
Le planning du changement de digitalisation se fait en fonction des acteurs et des risques
relevés dans le diagnostic. Le niveau d’impact détermine également la priorité dans
l’accompagnement. Dans ce planning, il faut prendre en compte le personnel et le matériel pour
réaliser par la suite l’accompagnement du changement.
3. Accompagnement
L’accompagnement comprend la communication et la formation. La communication avec les
différents acteurs prépare en amont le terrain pour le changement. La formation donne ensuite
des nouvelles compétences informatiques (projet de digitalisation). La réussite de la formation
dépend d’une bonne communication. Il est plus simple de faire les gens apprendre des nouvelles
habitudes s’ils connaissent leurs valeurs ajoutées dans le projet.

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4. Pérennisation
Après la formation, le niveau et la qualité de l’utilisation de l’outil digitalisé sont suivis à
distance. Par les différents moyens de communication (mail, affiche, meeting…), les porteurs
du projet donnent rapidement leur retour aux utilisateurs. En suivant le protocole de validation,
les utilisateurs doivent prendre petit à petit l’habitude de manipuler le nouveau système
digitalisé.
5. Correction
En long terme, la dernière étape est de contrôler l’état de d’avancement du projet et de corriger
les écarts identifiés. Les écarts humains pourraient être l’insatisfaction des acteurs bénéficiaires.
L’analyse de l’insatisfaction est indispensable car sans la force imposée, l’acceptante réelle des
acteurs déterminera la durée de vie de l’outil déployé. En terme technique, la résolution des
problèmes apparus encourage la participation des acteurs afin d’amener une démarche
d’amélioration continue sur le projet.
h- Conclusion
La transformation digitale est une stratégie défensive mais aussi offensive des industries.
Ne pas digitaliser ses processus de production risque d’être dangereux pour le développement
à long terme. De plus, la digitalisation apporte potentiellement des avantages concurrentiels sur
la productivité, la flexibilité de la production et la qualité.
Le déploiement d’un outil digitalisé peut provoquer un impact transversal sur les différents
acteurs présents dans l’entreprise. Dès lors, la technique n’est plus le seul facteur pour réussir
la transformation digitale, l’accompagnement du changement aide également à faire adhérer les
acteurs aux nouveaux outils ainsi qu’aux nouvelles habitudes.

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IX-Conclusion générale et perspectives
La digitalisation du monde, et donc des entreprises, ne discute plus. C’est comme l’air
que l’on respire.il ne s’agit plus d’un épiphénomène, mais d’un facteur déterminant pour la
réussite ou l’échec des entreprises.

Le digital catalyse évidement des changements de pratiques radicaux : les modèles


stratégiques ont en pleine mutation.la compréhension et la gestion de la relation client, mais
également de l’expérience collaborateur, vont constituer des facteurs clés de succès pour les
organisations.la confiance mutuelle sera indispensable pour réussir.

La capacité à collecter, à comprendre et à tirer des données du Big Data va représenter


une source importante d’avantage concurrentiel.

Evidemment, l’entreprise va devoir s’adapter, dans le sens de plus d’agilité, plus


d’innovation et plus de collaboration : sa transformation digitale est une nécessité.

Nous vivons aujourd’hui les prémices de changements encore plus radicaux. Dans un
monde où le mythe de la croissance éternelle est remis en question, où nos ressources naturelles
s’épuisent, mais où un internet total va se déployer, nous ne parlerons plus de stratégie
digitale.la stratégie sera simplement digitale par nature

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X-Bibliographie
Ouvrages
Stratégie digitale de Jean-Philippe Timsit
Stratégies digitales de François CAZALS
The New Economics of Multisided Platforms de David S. Evans et Richard Schmalensee
Digital to the core de Graham Waller et Mark Raskino
The Innovator’s Dilemma de Christensen
Les risques numériques pour l’entreprise rapport de CIGREF 2011

Sites Web
www.ampi.ma
www.tuteurs.ens.fr
www.responsable-communication.net
www.health-information-technology.net
www.youtube.com
www.itu.int
www.boursier.com
www.journaldunet.com
www.challenges.fr
www.donnees.banquemondiale.org
www.linformaticien.com
www.agenceecofin.com
www.educavox.fr
www.lemonde.fr
www.institutsapiens.fr
www.educavox.fr
www.lemonde.fr
www.inwi.ma
www.generation-mobilite.com
www.numerama.com
www.latribune.fr
www.numerama.com
www.latribune.fr
www.coinmarketcap.com
www.un.org
www.lesechos.fr
www.lemonde.fr
www.lafinancepourtous.com
www.lefigaro.fr
www.definitions-marketing.com
www.solutions-magazine.com
www.christensendisruptiveinnovation.org

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