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© Flickr
La vie de Jan Koum démarre en URSS en 1976. Il passe son enfance dans un
village près de Kiev, élevé par des parents qui ont appris à se méfier de tout,
en particulier des conversations téléphoniques souvent écoutées. Face à
l’instabilité politique et à l’antisémitisme grandissant, Jan Koum quitte
l’Ukraine à 16 ans pour suivre sa mère à Mountain View, en Californie, où elle
a décidé de se réfugier. Les premières années sont di!ciles. Mère et fils
vivent dans un deux-pièces alloué par l’Etat. Son père doit les rejoindre ; il ne
le pourra pas. Alors, pour vivre et soigner sa mère, atteinte d’un cancer, Jan
multiplie les petits boulots. En attendant de pouvoir un jour se consacrer à sa
passion : l’informatique. Pour se former, il potasse des livres achetés
d’occasion. Il rejoint ensuite un groupe de hackers, s’y fait des amis. Avant de
s’inscrire à l’université de San José. En 1997, Koum postule chez Yahoo! pour
travailler dans les systèmes de sécurité, son obsession depuis toujours. Le
responsable de la publicité, Brian Acton, le reçoit. C’est le début d’une longue
amitié…
:
Jusqu’en 2007, Jan Koum travaillera chez Yahoo!. L’année précédente, il s’est
vu confier le développement publicitaire de la plate-forme. Sauf que Koum
déteste la publicité. Alors il démissionne. Et quitte la société en même temps
que Brian Acton. Il réfléchit alors à l’étape suivante. En 2009, alors qu’Apple
vient de lancer son App Store, il imagine une application qui permettrait aux
utilisateurs de communiquer sans que les conversations soient enregistrées.
«J’ai grandi dans une société où tout ce que vous disiez était espionné,
enregistré, rapporté. Chez WhatsApp, on veut connaître le moins de choses
possible. On ne connaît ni votre nom ni votre genre, juste votre numéro de
téléphone. Nous ne vendons pas de publicité, nous n’avons pas besoin de vos
données…», explique-t-il.
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A l’ère de Big Brother, la démarche de Jan Koum sonne comme une leçon : oui, l’humain
peut encore exister, le respect de la vie privée aussi… Et sans empêcher celui ou celle
qui a LA bonne idée de faire fortune! © Flickr
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populaire
Avec Brian Acton (qui l’a rejoint neuf mois après la création de l’appli), ils
travaillent avec succès au développement de WhatsApp. En 2013, Google
aurait proposé en vain de les racheter pour 1 milliard de dollars. Quelques
mois plus tard, c’est Facebook qui annonce l’acquisition de la société pour 22
milliards de dollars. Depuis ? Jan Koum, qui détiendrait à lui seul 45% de
WhatsApp (15% pour Acton), ferait partie des 200 plus riches Américains,
avec une fortune estimée à 9,6 milliards de dollars. Une sacrée revanche…
Mais il n’a toutefois rien oublié de ses principes : il y a quelques mois, il a
claqué la porte du conseil d’administration de Facebook. En raison de
profonds désaccords sur le respect de la vie privée…
© CAPITAL
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