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Sujet 6

Thème : numérique

Exercice 1 : synthèse de documents

Faites une synthèse des documents proposés. 200 à 240 mots

DOCUMENT 1

Peut-on vraiment interdire l’anonymat sur les réseaux sociaux ?

« On doit aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat. »


Voilà ce que souhaitait Emmanuel Macron lors d'un débat à Souillac, le 18
janvier dernier. Plus prudent, le secrétaire d'État au Numérique Mounir
Mahjoubi, qui a présenté ce jeudi son plan pour lutter contre le harcèlement
en ligne, a évoqué sur France Inter « des usages sur lesquels on ne peut plus
fonctionner avec l'anonymat ».

L'anonymat sur Internet, c'est quoi ?

En réalité, pas grand monde n'est véritablement anonyme sur les réseaux
sociaux. « Il existe des dispositifs qui permettent un anonymat quasiment
absolu, comme des réseaux chiffrés (VPN, TOR) ou des services
d'anonymisation en ligne, mais ça ne concerne qu'une petite minorité de
personnes », nous indique Tristan Mendès France, enseignant au CELSA et
spécialiste du numérique. En réalité, on parle surtout de « pseudonymat », à
savoir se dissimuler derrière un nom de code ou un pseudo pour s'exprimer.
En clair, on s'inscrit avec son e-mail et on peut donc être identifié et
retrouvé par la plateforme, mais on se manifeste ensuite publiquement sous
un nom d'emprunt.

Comment le gouvernement compte-t-il lutter contre ?

Concernant l'anonymat (et par extension le pseudonymat) en ligne, Mounir


Mahjoubi souhaite l'interdire pour certains usages, citant par exemple les
cagnottes ou les pétitions en ligne. « C'est une piste intéressante mais le
problème est que ça risque d'exclure les personnes qui ne veulent pas être
identifiées en signant une pétition ou en faisant un don », met en garde
Tristan Mendès France. Ainsi, tout le monde n'a pas forcément envie de
rendre public sa signature contre la hausse des prix du carburant ou sa
participation à la cagnotte en faveur des policiers.

Pour le reste, et notamment l'utilisation des réseaux sociaux classiques


(Twitter, Facebook etc.), le gouvernement souhaite pouvoir retrouver
beaucoup plus rapidement les auteurs qui se dissimulent derrière un pseudo.
Autrement dit, « accélérer la levée de l'anonymat », dixit Mounir Mahjoubi.
Notamment en contraignant les plateformes à réagir plus rapidement.

Un internaute peut déjà le plus souvent être identifié par la justice via son
adresse IP ou via des traces laissées sur Internet. « Mais il y a un problème
de moyens et de formation des forces de l'ordre qui sont insuffisants pour
lutter efficacement », pointe auprès du Parisien l'avocat Eric Morain, qui a
notamment défendu la journaliste Nadia Daam. [...]

L'anonymat sur Internet est-il forcément une mauvaise chose ?

Tout dépend des motivations. Les individus qui ont des visées malsaines et
veulent insulter ou harceler d'autres personnes, sont évidemment dans la
ligne de mire du gouvernement. Mais l'anonymat peut aussi servir à se
protéger de harcèlement. L'une des victimes de la « Ligue du LOL », Daria
Marx (un pseudonyme), expliquait ainsi que ses harceleurs « sont la cause
de [son] pseudonymat ». « Quand Daria Marx était menacée de mort, je
pouvais me dire que ce n'était pas moi. Je pouvais me détacher du
personnage virtuel malmené. Cela m'a sauvé bien des fois », a-t-elle écrit
dimanche sur son blog. [...]

Nicolas Berrod, Le Parisien, 15/02/2019

DOCUMENT 2

L'anonymat sur Internet, de la poudre aux yeux ?


Dans le cadre d’une utilisation traditionnelle et quotidienne d’Internet
(excluant donc les hackers et autres spécialistes), il est intéressant de
constater que l’anonymat n’existe pas vraiment. Les technologies actuelles
permettent en effet de tracer le passage de tout le monde, notamment avec
les fameux cookies. De plus, paradoxalement, nous sommes plus que jamais
présents sur les réseaux sociaux. Il y a donc une tension entre la volonté
d’être visible sur les différentes plateformes numériques et celle de devenir
anonyme lorsqu’on le choisit. La plupart des défenseurs de l’anonymat
affirment que la protection de la vie privée passe avant tout, surtout
maintenant que le Règlement général sur la protection des données (RGPD)
est installé et contrôle nos données personnelles. Or, en pratique, les
utilisateurs ont une attente trop élevée de ce droit à la vie privée qui est en
fait très limité. [...]

Certains diront qu’il ne sert à rien de s’abriter derrière un pseudo, qu’il faut
assumer ses opinions et prendre ses responsabilités. En réalité, ces
personnes qui véhiculent des propos haineux à tout-va ne se cachent pas du
tout et parlent au nom de leur véritable identité. Même dans la société
physique, notamment avec la montée des mouvements populistes, la haine
de l’autre s'est banalisée et les individus ne se gênent donc pas pour donner
leur avis en toute transparence. Au contraire, celui qui voudrait passer pour
anonyme ferait comprendre qu’il ne veut pas être identifié et qu’il n’est
donc pas si convaincu de la validité de ses opinions. Qu’il s’agisse de
groupes Facebook dédiés ou de sites web, les gens se retrouvent dans une
sorte de bulle et n’ont plus conscience de la portée de leurs écrits à cause de
l’aspect communautaire d’Internet, autrement appelé « illusion groupale » :
tout le monde développe les mêmes propos, défend les mêmes convictions,
donc tout semble normal dans le meilleur des mondes. Finalement, la
question n’est pas de savoir qui ils sont, mais comment les bannir.

L’objectif est désormais de développer des attitudes positives par rapport au


web et cela passe en grande partie par l’éducation : éducation aux médias,
éducation au civisme et à la citoyenneté et surtout éducation permanente,
tout au long de la vie. Les utilisateurs peuvent ainsi se renseigner, discuter
avec leurs proches ou des associations spécialisées pour tenter de faire le tri
dans les nombreuses fake news ou de se défendre en cas de problème. Il
existe par exemple des lois condamnant les propos haineux, mais il s’agirait
également de mieux informer au sujet de ces lois puisqu’en définitive, il n’y
a que très peu de réelles actions intentées en justice. L’éducation est donc
primordiale chez les enfants, dans les écoles et pour les adultes.

Florence Clément, RTBF, 27/03/2019

Exercice 2 : essai argumenté

Vous êtes membre d’un forum sur Internet et le modérateur a publié le


message suivant :

« Face à l’augmentation inquiétante des cas de harcèlement, j’envisage de


mettre fin à l’anonymat dans notre forum. Qu’en pensez-vous ? »

Vous contribuez au débat en exposant votre opinion personnelle illustrée


d’exemples, dans un texte clair et bien structuré. 250 mots minimum

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