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Principaux enjeux et risques

La désinformation , un facteur de polarisation et une source de conflits

Quand bien même l’offre d’informations est devenue de plus en plus abondante avec
Internet, bulles de filtres, algorithmes et chambres d’écho ont pour résultat que de
nombreux citoyens ont, de fait, accès à une information de moins en moins pluraliste.
Regroupés en communautés aux opinions semblables, les membres de ces groupes ont
tendance à se radicaliser. La société se polarise.

Quand les opinions reposent sur de la désinformation, la polarisation, qui ne souffre pas le
compromis, peut engendrer de réels conflits sociaux, politiques et interpersonnels.

Chacun dans sa bulle avec des convictions de plus en plus tranchées et des croyances qui
ne souffrent pas discussion… C’est un souci pour la démocratie qui exige que chacun soit
confronté à des idées et visions différentes des siennes, qu’il soit à même de qualifier
comme opinion, fait ou pure affabulation.

La conjoncture de cette polarisation et de la perméabilité aux infox crée les conditions d’une
exacerbation des divisions socio-culturelles en jouant sur les tensions nationalistes,
ethniques, religieuses et culturelles.

Un phénomène accentué en cas de restriction de la liberté de la presse

Le phénomène de polarisation / clivage est d’autant plus puissant actuellement, que les
journalistes qui assurent traditionnellement un rôle important dans la construction de débat
didactique, mettant en discussion des points de vue différents, ont du mal à exercer leur
métier.

Le dernier classement 2022 de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières témoigne


d’une situation préoccupante.

Dans le même temps, les voix dissidentes sont censurées dans de nombreux pays, comme
l’explique cet article de TV5 Monde.

https://information.tv5monde.com/info/censure-sur-internet-l-arme-de-repression-du-xxiem
e-siecle-167230
Quelques exemple qui ont fait cas d’école :
Des infox qui clivent en ligne sur des médias polarisant… peuvent avoir des impacts très
concrets, voire dramatiques.
Ces exemples ont été sélectionnés pour leur dimension emblématique, la diversité des
mécanismes et thématiques qu’ils illustrent. Et le recul qu’ils permettent, puisqu’il ne s’agit
pas d’actualités récentes.

Aux Etats-Unis, la théorie du Pizzagate (2016) :

La théorie du complot du
Pizzagate, doublée d’une légende
urbaine, fait un peu figure de cas
d’école dans les études sur les
impacts réels de la désinformation
en ligne et sa capacité à attiser les
conflits. Elle visait Hillary Clinton
et  s’est soldée par une fusillade.

Toute l’histoire ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pizzagate


 
En Inde, une affaire qui a beaucoup
marqué l’opinion (2018)
Il s’agit du drame des 22 femmes qui
ont été lynchées à la suite de
rumeurs d’enlèvements d’enfants
teintées de racisme circulant sur
WhatsApp

Lire :www.20minutes.fr/monde/2297467-20180627-inde-22-morts-an-cause-fausses-rumeurs-whats
app

En Birmanie (2018), des messages


mensongers propageant des discours de
haine sur Facebook, ont encore empiré la
situation des Rohingyas.

Lire :
www.lemonde.fr/pixels/article/2018/08/16/en-birmanie-l-echec-de-facebook-contre-l-incitation-a-la-
haine-et-les-fausses-informations_5343078_4408996.html
 
Guerre en Ukraine
Les techniques les plus souvent utilisées dans cette guerre de l’information
➔ Création de contre-information, afin de nier des faits de type victoire de l’adversaire,
semer le doute et mettre à mal l’image de l’Occident
➔ Création de faux sites russes, dont les informations sont relayées par de faux
comptes sur les médias sociaux, de façon à influencer les sources mainstream.
➔ Utilisation des réseaux sociaux de type TikTok pour toucher les populations
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A lire
sur Les Décodeurs du Monde “Désinformation russe, peu importe que le faux soit grossier
pourvu qu’il capte l’attention”
sur France Inter : “Guerre en Ukraine : comment fonctionnait le vaste réseau de
désinformation que Meta vient de démanteler”
sur TF1 “Comment le réseau TikTok est devenu le théâtre de la désinformation et des fake
news”

Pour aller plus loin : Lire l’étude de la Fondation Descartes menée en 2021, pages 35 et
plus sur les catégories de personnes les plus à risques d’exposition aux infox.

“Les personnes passant le plus de temps sur Internet, celles qui « papillonnent » sur un
grand nombre de sources d’information et les utilisateurs des réseaux sociaux semblent ainsi
être particulièrement à risque de fréquenter des sources de désinformation généralistes.”

Sont surreprésentés chez ceux qui se sont rendus au moins une fois sur une source Piège à
Clics
- Les personnes âgées de plus de 65 ans
- Les inactifs, dont les retraités
- Les personnes ayant un niveau de diplômes moins élevé
- Les personnes ayant un niveau de revenu du foyer moins élevé
- Les personnes qui affirment s’informer davantage sur Internet et via la télévision

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