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Ce que dit la loi

Côté usages, nous disposons en Europe et en France de plusieurs dispositifs


permettant de lutter contre la désinformation, en particulier lorsqu’elle touche à la
politique.

Textes européens

2018 - DSMA 2 (Directive de Services de Médias Audiovisuels> Révision de la


directive européenne Responsabilisation des plateformes de 2010. Obligation pour
les plateformes de médias sociaux de proposer des services de signalement, et de
retirer les infox rapidement.
La transposition de cette directive en droit français a donné la possibilité de
suspendre en France tout média contrôlé par un Etat étranger ou sous influence
d’une puissance étrangère, qui diffuserait délibérément des fausses informations.

France
- Arsenal législatif existant
La Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse permet de réprimer des propos
sciemment erronés, diffamatoires, injurieux ou provocants.
Les articles L. 97 et L. 52-1 du Code électoral visent à lutter contre la diffusion de
fausses nouvelles et contre la publicité commerciale à des fins de propagande
électorale.
Plusieurs articles du Code pénal permettent de sanctionner la création et la diffusion
d’infox (article 226-8 ), l’usurpation d’identité sur les réseaux sociaux (article
226-4-1), la calomnie (article 226-10) …

- La “loi contre la manipulation de l’information” du 22 décembre 2018

Souvent appelée “Loi Infox”, elle vient compléter les autres lois, notamment celle sur
la liberté de la presse, en s’attaquant très précisément à la diffusion d’infox sur les
grandes plateformes (plus de 5 millions de visiteurs uniques par mois)- dites
plateformes structurantes - pendant les campagnes électorales

En période électorale
Ainsi, pendant les trois mois précédant un scrutin national, il est possible de lancer
une action judiciaires pour interrompre la diffusion d’une publication qui répond aux
critères suivants :
- La fausse nouvelle doit être manifeste
- Elle doit être diffusée massivement et de manière artificielle
- Et conduire à troubler la paix publique ou la sincérité d'un scrutin
Le juge des référés a alors 48 heures pour statuer sur la nature de l'information et
ordonner éventuellement sa dépublication.

Hors périodes électorales


Les plateformes ont un devoir de coopération, ce qui signifie concrètement qu’elles sont
tenues à :
- Désigner un représentant légal en France, faisant office d’interlocuteur référent
avec l’Etat
- Mettre en place des dispositifs de signalement simples à trouver et utiliser
- Supprimer rapidement les contenus illicites qui leurs sont signalés
- Lutter contre les comptes qui propagent massivement des fausses informations
- Faire des efforts en matière de transparence de leurs algorithmes
- Promouvoir des contenu issus d’entreprises et agences de presse et de services
de communication audiovisuelle
- Informer les internautes de l’identité des personnes/ comptes qui perçoivent des
rémunérations en échange de la promotion d’informations se rattachant à un débat
d’intérêt général
- Mener des actions d’éducation aux médias et à l’information

L’ARCOM (Autorité de Régulation de la COMmunication audiovisuelle et


numérique) en charge de la supervision de l’application de la loi
L’ARCOM (ex-CSA) est chargée de superviser la bonne application de cette loi et
peut suspendre la diffusion en France de médias contrôlés par des Etats étrangers
ou sous influence de puissances étrangères, s'ils diffusent de façon délibérée des
fausses informations.
Cette loi a été fortement décriée par des organisations comme Reporters sans
frontières, le Syndicat national des journalistes, le Syndicat de la presse
indépendante d’information en ligne, la Quadrature du Net, Syntec Numérique,
l'Association des Services Internet Communautaires (ASIC), Tech in France, etc..
Pour en savoir plus sur la loi et les débats parlementaires :
https://www.vie-publique.fr/eclairage/24108-fausses-nouvelles-manipulation-comme
nt-lutter-contre-les-fake-news
Les plateformes numériques, dont les médias sociaux, doivent, de par la loi, mettre
en place des mesures pour lutter contre la diffusion des infox susceptibles de
troubler l’ordre public.

Pour plus d’information :


Site officiel sur la loi contre la manipulation de l’information
https://www.gouvernement.fr/action/contre-la-manipulation-de-l-information
Section dédiée sur le site de l’ARCOM

https://www.arcom.fr/nos-missions/regulation-des-plateformes-en-ligne-et-reseaux-sociaux

La « loi infox » a fait l’objet de nombreux débats législatifs et citoyens portant sur son utilité
vis-à-vis des lois déjà existantes, le flou de sa définition des infox, l’impossibilité de
l’appliquer, les risques qu’elle impliquerait en termes de liberté d’expression, la difficulté à
obtenir la coopération des plateformes, etc…

Ce Mooc, soutenu par le Ministère de la Culture, est issu du projet


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