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Viralité : facteurs amplificateurs

Les biais cognitifs, biais culturels, stéréotypes


Les raccourcis mentaux que sont les biais cognitifs nous permettent de réfléchir plus vite, à
moindre effort et sont donc précieux dans un monde où l’on est submergés par
l’information. Mais ils peuvent aussi nous induire en erreur, comme le biais de généralisation
qui nous fait déduire des généralités de cas particuliers.

Certains de ces biens cognitifs sont liés à la culture et amènent à juger les choses à travers
le prisme de valeurs, traditions ou stéréotypes plutôt qu’en raison de leur qualité intrinsèque
ou d’une analyse rationnelle. On pense ici notamment aux stéréotypes qui nous incitent à
croire des discours peu fondés (sur les filles et les garçons, nous et les autres, les
religions…). Ces biais varient considérablement d’une culture à l’autre. Ils contribuent à
créer un sentiment d’appartenance au sein de groupes mais peuvent aussi provoquer des
communautarismes, voire du sectarisme.

Tous ces biais participent à l’adhésion et à la diffusion des infox au sein de communautés.

Les émotions
Les émotions provoquées par les Infox sont l’une des bases de leur amplification en ligne, et
donc de leur viralité. Celles qui sont le plus souvent suscitées sont :

● La peur : elle répond au ressenti d’une menace réelle ou imaginaire, sur laquelle
on a peu de contrôle (et son réflexe est la fuite ou la paralysie)
● La tristesse : elle répond au ressenti de perte réelle ou imaginaire (et son réflexe
est le repli)
● La colère : elle répond au ressenti de manque de contrôle réel ou imaginaire
d’une situation ou d’un entourage (et son réflexe est l’attaque)
● La joie : elle répond au ressenti de satisfaction des désirs et besoins (et son
réflexe est l’apaisement, le calme)

Vous aurez reconnu que les médias sociaux les mettent souvent en scène sous la forme
d'émoticônes ou emojis ! Est-ce que vous maîtrisez tout le « vocabulaire » des émoticônes ?
Cela peut donner lieu à des malentendus graves si des erreurs d’interprétation sont
commises !
Pour aller plus loin : Le document d’accompagnement de notre vidéo sur les stéréotypes

Les Mèmes
On ne dira jamais assez leur influence dans l’adoption et la propagation des infox. Un
élément à prendre sérieusement en compte dans tout discours de réfutation !

Élément culturel reconnaissable, répliqué et transmis par l’imitation du comportement d'un


individu par d'autres individus, le mème est l’unité de base de l’information. Il peut prendre
la forme d’un slogan, proverbe, petit bout de phrase accompagné de visuels, récupération
de personnages populaires. Très présent sur les réseaux sociaux, il est souvent déposé
dans des « banques de mèmes », où tout un chacun peut puiser pour créer ses messages.
Simple, efficace, répété, reclické et reposté, le mème évolue comme les êtres vivants, par
mutation, sélection naturelle et réplication et soutient la propagation des Infox, notamment
la désinformation visuelle !

Exemple fondateur : Pepe la Grenouille, personnage culte de bande dessinée aux


Etats-Unis, s’est transformé en mème, malgré son auteur. Il a été utilisé comme symbole par
des groupes de l’ultra droite américaine pour propager des infox antisémites.
Toute l’histoire tragique de Pepe la Grenouille :
http://blog.economie-numerique.net/2016/11/11/la-tragique-histoire-de-pepe-la-grenouille/

Autres facteurs amplificateurs


Nombreux sont les autres ressorts des infox qui peuvent faire barrière à une réfutation qui
serait basée tout simplement sur des faits et un discours rationnel.
En cas de résistance particulière lors de discussions et débats, pensez aussi :
- A l’activisme de groupes extrémistes, de tous bords, venant renforcer les stéréotypes et
les théories conspirationnistes.
- A l’ingérence de pays tiers, produisant des discours biaisés ou faux comme armes
politiques, en faisant appel aux peurs et aux stéréotypes propres au pays ciblé.

Voir vidéo Médiatropismes Stéréotypes

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