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THEME N°2 : LA REFORME DES CRI-Centres

Régionaux d’Investissement
APPROCHE IDEES :
Cette Approche consiste à rechercher le maximum d’idées faciles à retenir, les
simplifier, et les expliciter le plus exactement possible pour une utilisation future tout
en détectant pour chaque thème les mots clés.

Introduction
Les Centres Régionaux d’Investissement (CRI) ont été créés depuis 2002, suite à la Lettre adressée par Sa
Majesté le Roi Mohammed VI au premier Ministre, le 09 Janvier 2002, relative à la gestion déconcentrée
de l’investissement. Jouissent du statut de Service de l’Etat géré de manière autonome (SEGMA), ces
centres avaient certes pour objectifs d’encourager l’investissement au niveau régional et de contribuer à
promouvoir le potentiel des territoires régionaux.
Les CRI sont créés pour deux fonctions essentielles, à savoir l’aide à la création d’entreprises en
réduisant les formalités juridiques et les délais et l’aide aux investisseurs, dans ce sens ces centres sont
habilités à étudier, à son niveau, toutes les demandes d’investissements dont le montant est inférieur à
200 millions de dirhams. auxquelles s’ajoute une mission d’amélioration de l’attractivité des régions aux
investissements dans les secteurs à fort potentiel.
Selon le Rapport Doing Business de 2016, le Maroc est classé au 43ème rang concernant l’indicateur
relatif à la création d’entreprise, alors qu’il a été au 52ème rang en 2015. Cependant, une réforme de
ces centres est aujourd’hui de mise, afin d’élaborer une nouvelle vision sur leurs rô les et missions et
d’apporter une contribution substantielle au développement du Maroc à travers une prompte
application du processus de la régionalisation avancée. Dans son discours du Trô ne, dimanche 29 juillet,
le souverain a insisté sur l’urgence d’activer la réforme des CRI, Le projet de réforme s’articule autour de
trois axes stratégiques et interdépendants, à savoir la restructuration du statut, de l’organisation et de la
gouvernance des CRI, la création des commissions régionales unifiées d’investissement et la
simplification des procédures liées à l’investissement à l’échelle nationale et territoriale.
Constats et limites
 L’absence de ressources propres, et même une allocation insuffisante des ressources humaines et
financières sous formes de subventions qui proviennent essentiellement du budget de l’Etat, aussi
bien pour le fonctionnement que pour l’investissement. Ces ressources ne subissent pas de
changement significatif d’année en année, la chose qui rende les CRI dépendants des subventions
de l’Etat et handicap leurs autonomies ;

 L’absence d’une stratégie commune n’a pas permis de résoudre les difficultés rencontrées
notamment au niveau de la mise en place des guichets uniques relatifs à la création des entreprises,
de l’accompagnement et du suivi des investissements, seulement quatre centre qui disposent du
guichet uniques : Rabat, Casablanca, Marrakech et L’oriental.

 Certains CRI ont adopté des plans d’actions qui arrêtent les objectifs à suivre à moyen terme (3 à 4
années). A titre d’exemple, on peut citer le cas du CRI du Grand Casablanca et le cas du CRI du
Souss-Massa Draa. Des plans ne disposent pas d’indicateurs de performance et de budgets
nécessaires à leurs réalisations ;

 Ces centres ne disposent pas d’une vision claire au niveau national et en harmonie avec les plans de
développement régionaux,
 Le Maroc a connu la création de (16) Centres Régionaux de l’Investissement (CRI) sous la
responsabilité des Walis des régions, seulement quatre centres disposent d’un guichet unique avec
une représentation limitée des administrations partenaires au sein de ces guichets;

 Le rô le de la commission régionale d’investissement présente certaines limites et défaillances


par conséquent, les CRI n’arrivent pas encore à mettre en place un véritable guichet unique d’aide à
l’investissement, à l’instar du guichet d’aide à la création des entreprises ;

 Insuffisances de l’interconnexion informatique des CRI avec les départements partenaires

Recommandations
La cour des comptes recommande ce qui suit :
 Au niveau stratégique :

 Renforcer le rô le des CRI particulièrement en matière d’accompagnement et de mise en


œuvre des politiques sectorielles nationales et régionales et de leur territorialisation ;
 Mettre à contribution les CRI dans les processus d’élaboration et de mise en œuvre de la
stratégie spécifique de promotion de l’investissement, des plans de développement des
régions et des offres territoriales intégrées en cohérence avec les stratégies sectorielles ;
 Développer un système efficace de reporting basé sur des indicateurs de résultats et de
performance.

 Au niveau de la gouvernance et de l’organisation :

 Préciser les attributions et les engagements réciproques de toutes les parties


prenantes (Wilayas, régions et autres collectivités territoriales, CRI, AMDI, ...) dans les
domaines d’accompagnement et de promotion des investissements à l’échelon régional ;
 Clarifier les relations entre les CRI et la DCAE en matière d’identification des actions
stratégiques, de coordination des actions des centres, du partage des expériences et
des bonnes pratiques, de la mobilité du personnel inter CRI, et de la consolidation des
informations;
 Recadrer et optimiser le travail de la commission régionale chargée de
l’investissement et les autres commissions locales (attributions, composition, nombre,
fixation des délais et des dates…) en vue de réduire les circuits administratifs et
d’assurer la transparence dans l’acte d’investir ;
 Adapter l’organigramme aux missions des CRI, mettre en place le statut particulier du
personnel, et les doter en profils professionnels adéquats et en moyens budgétaires
nécessaires à l’accomplissement de leurs missions.

 En ce qui concerne la création des entreprises :

 Doter le CRI d’antennes dans les préfectures et provinces de la région, si le besoin le


justifie, avec la mise à leur disponibilité des moyens nécessaires à leur
fonctionnement ;
 Agir en vue d’assurer la représentation de toutes les administrations concernées au niveau
des guichets uniques ;
 Mettre en place un système adapté de paiement des frais de création des entreprises (régie
de recettes, paiement électronique, …) ;
 Assurer le suivi des entreprises créées ;
 Participer à l’animation des espaces dédiés à la vulgarisation des dispositifs incitatifs
au développement de l’entrepreneuriat.
 En ce qui concerne l’aide à l’investissement :

 Adapter les prestations servies aux différentes catégories, et ce, en fonction du statut
juridique (SA, SARL, …) et de la taille des entreprises (TPE, PME, GE, …), en tenant compte
des besoins spécifiques de chaque région ;
 Prévoir un cadre de suivi qui implique tous les intervenants, et qui prend en compte le
nouveau dispositif de la promotion de l’investissement ;
 Mettre en place une offre foncière attractive et compétitive dédiée à l'investissement,
notamment, par l’amélioration des conditions de dévolution et de gestion des zones
industrielles en vue de permettre aux CRI de faire des offres actualisées aux
investisseurs ;
 Mettre en place des mécanismes de concertation et de suivi pour prévenir et résoudre les
éventuels différends.

 Au niveau des aspects métiers des CRI :

 Renforcer le dispositif informationnel mis à la disposition de l’investisseur, et développer


des plateformes d’échange entre les CRI d’une part, et entre les CRI et les administrations
partenaires, d’autre part.
Proposition de réforme par le gouvernement : Projet de la loi 47.18
Les CRI nouvelle génération seront opérationnels fin 2019-début 2020 :
 l’adoption d’une nouvelle loi visant à transformer les Centres régionaux d’investissement en
établissements publics, ce qui implique une meilleure gouvernance participative et plus
d’ouverture sur les autres acteurs de l’investissement et la création de deux pô les principaux :
“Maison de l’investisseur” et “Promotion de l’investissement et de l’offre territoriale” ;

 une loi relative à la création de la commission régionale unifiée d’investissement sera préparée :
Améliorer et coordonner les procédures de prise de décision. Toutefois, les décisions de cette
commission pourraient être contestées par des recours devant le wali de la Région, ou, si
nécessaire, devant une commission présidée par le chef du gouvernement ;

 l’adoption des décrets concrétisant les décisions de transfert des pouvoirs des autorisations
administratives sectorielles des administrations centrales aux régions.

 La confection de la liste des lois incitatives prioritaires en matière d’investissement et de


promotion du climat des affaires ;

 L’octroi des ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre du projet de réforme est la
cinquième mesure, Ensuite, la gestion des nouveaux CRI sera assurée, comme le prévoit le projet de
loi en cours, grâ ce à un budget central et des recettes propres (quelques prestations seront
facturées aux usagers), afin de les doter d’une personnalité morale et d’une autonomie financière.

 Le projet de réforme prévoit également un élargissement des missions de CRI, pour qu’ils
contribueront aussi à la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de développement,
d’invitation et de promotion des investissements à l’échelon régional, notamment les petites et
moyennes entreprises.
Conclusion
Les Deux principaux rô le confiés aux CRI s’avèrent d’une importance significative, Il est à préciser que la
création de nouvelles entreprises implique une augmentation des activités dont les effets sont non
seulement d’ordre économique mais également social, telles que la création d’emplois, la redistribution
des ressources, la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la qualité de vie des populations.
Cependant, les fermetures constituent une indication potentiellement alarmante, pouvant impliquer des
retombées économiques et sociales négatives sur les différents acteurs du territoire et de la société à
même de nuire au développement tant à l’échelle locale que nationale.
Ainsi, les orientations actuelles de l’Etat et les politiques locales tendent à renforcer davantage des
formes de partenariats directs entre l’Etat, l’entreprise et les différents organismes chargés de
l’investissement cités en haut, en vue de promouvoir une croissance économique durable.
Néanmoins, la dynamique économique varie d’une région à l’autre et dépend du degré
d’industrialisation, du changement d’activité et des potentialités offertes pour l’implantation des
entreprises en termes de zones industrielles et d’infrastructures de base.

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