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Section 1. Définition et principes de la politique fiscale
1- Le principe d’équité :
Ce principe stipule simplement que la distribution du fardeau fiscal doit être équitable,
c’est-à-dire que chacun doit payer sa juste part. Cependant, il existe deux approches
définissant l’équité de manière très différente :
• Le critère d’équivalence ou du contrat volontaire : enseigne que chaque contribuable doit
payer un montant d’impôt correspondant aux avantages qu’il retire des prestations de l’Etat.
Ce critère établit donc un lien étroit entre l’impôt et la dépense publique et repose sur la
notion du contrat volontaire entre les citoyens et l’Etat.
•Le critère de la capacité contributive préconise que la charge fiscale doit être distribuée entre
les agents économiques conformément à leur aptitude à contribuer au financement des
prestations de l’Etat, soit selon leur capacité économique.
Cette capacité contributive est en général évaluée à l’aide de l’un, ou d’une combinaison, des
trois indicateurs suivants : le revenu, la fortune et la consommation.
2- Le principe de neutralité :
Le critère de neutralité stipule qu’un bon système fiscal devrait être neutre ou en
d’autres termes ne pas provoquer de charge fiscale excédentaire. Cela signifie que les impôts
devraient être sélectionnés de façon à éviter, ou en tout cas à minimiser, toute répercussion
négative sur l’allocation des ressources .Des impôts coûteux ou difficiles à administrer
détournent les ressources vers des affectations non productives, et diminuent la confiance
accordée à la fois à l'impôt et à l'État.
3- D’autres principes
Sur un plan plus pratique, un bon système fiscal devrait encore satisfaire à de
nombreuses autres exigences telles que :
3-1 - L’acceptabilité par les contribuables : Bien que l’Etat puisse recourir à la contrainte
pour prélever les montants nécessaires au financement de ses activités, le système fiscal
devrait être acceptable pour les contribuables ( simplicité ,transparence , coût raisonnable …).
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3-2 Flexibilité et stabilité : Ces deux qualités sont en fait contradictoires. D’un côté un
système fiscal devrait être flexible pour satisfaire les besoins de la politique conjoncturelle,
qui requiert une intervention rapide, par exemple par une modification des taux d’imposition.
De l’autre, il devrait être stable pour permettre aux agents économiques d’élaborer des plans à
longue échéance. De fréquentes modifications du système et du niveau d’imposition
provoquent un climat d’incertitude néfaste au développement harmonieux de l’économie
3-3 Cohérence : Pris dans son ensemble, le système fiscal devrait être cohérent, c’est-à-dire
que les impôts devraient être complémentaires pour que les lacunes des uns soient comblées
par les avantages des autres.
Les relations entre la fiscalité et la conjoncture économique sont réciproquent car, d’une
part, les mouvements conjoncturels influencent le rendement de certains impôts et, d’autre
part, ceux-ci peuvent être utilisés pour agir sur ces mouvements.
L’impôt peut aussi être utilisé en tant qu’instrument de politique structurelle : Il s’agit
de mesures qui sont prévues pour exercer des effets sur les éléments relativement stables de
l’activité économique tels que la modernisation de l’appareil productif ou l’allègement des
taux d’imposition.
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A- La redistribution horizontale
La redistribution horizontale opère des transferts qui ne sont pas motivés par la
hiérarchie des revenus. Il s'agit donc soit d'opérations intervenant entre ménages situés dans la
même strate de revenus, soit d'opérations fondées sur d'autres critères que le revenu. La
protection sociale répond le plus souvent à ce type de problématique puisqu'elle vise à
effectuer des transferts de ressources au profit de personnes exposées à un risque social :
maladie, maternité, famille...
B- La redistribution verticale
Dans la période récente, de nouvelles préoccupations ont émergé, par exemple la lutte
contre la dégradation de l'environnement, pour lequel l'instrument fiscal semble pertinent.
Au vue de toutes ces modifications climatologiques dues en majeure partie à une
industrialisation effrénée, l’idée d’une fiscalité écologique ou la création d’une écotaxe ou
encore un impôt vert, semble émerger dans les pays européens pour prévenir et limiter des
dangers de la pollution industrielle.
L'évitement fiscal, ou la délocalisation peuvent dans certains cas s'analyser comme des
manifestations du refus de l'impôt. En effet, dans les sociétés modernes, le consentement à
l'impôt est l'un des fondements de la démocratie représentative.
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Para 3 : Les coûts d’administration
Outre leur impact négatif sur la politique fiscale, les comportements d’évitement
forment une part importante des coûts d’administration qui comprennent l’ensemble des coûts
spécifiques engendrés par le processus de taxation. Dans ce cadre, le rôle de la politique
fiscale est aussi de réduire ou d’optimiser ces coûts et d’améliorer l’efficience des processus
de taxation.
Conclusion :
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Chapitre II : La politique fiscale marocaine
Le système fiscal marocain est toujours en mutation ; cette dynamique est le reflet
de l’évolution de l’économie et de la société ou le système s’insère comme une
composante essentielle.
Dés lors, on comprend la nécessité, pour le Maroc ; d’avoir une structure
fiscale souple et adaptée, mis au service de développement économique.
A- politique fiscale
B- L’administration fiscale
Afin que les réformes fiscales produisent leurs effets, l’Etat s’est trouvé dans la
nécessité d’accompagner ces réformes avec une modernisation de l’administration fiscale,
Pour mieux rationaliser l’organisation, d’assurer le recouvrement et de renforcer le contrôle
fiscale, les réformes portent essentiellement sur la prise en charge du recouvrement des autres
impôts en concertation avec la Trésorerie Générale du Royaume, de même la mise en place
des procédures de recouvrement plus pratique tel le versement bancaire de la TVA et de l’IS
et l’utilisation de l’Internet.
Bref, l’Etat veut constituer une administration orientée vers le client.
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Para 2- Vers plus de transparence des informations fiscales
A- Le droit de contribuable
La garantie du contribuable est pour l’investisseur aussi importante que les avantages
fiscaux dans un contexte de compétition féroce pour attirer les investissements.
Ainsi la vulgarisation du savoir fiscal devient une nécessité impérieuse.
L’information permet aux contribuables d’être au courant de leurs droits et obligations, leurs
évitant des déplacements inutiles. C’et un facteur d’amélioration des rapports administration
contribuable.
Dans ce cadre plusieurs mesures ont était prisent :
-Un identifiant fiscal unique, commun aux services de la DGI, de la douane et de la TGR, est
en cours de développement. Cet identifiant servira de clef pour la constitution du fichier
central des contribuables, l’amélioration de l’information des contribuables. La DGI a mis en
place un site Internet.
-Les droits des contribuables sont définis dans des textes législatifs et réglementaires clairs.
En cas de désaccord entre l’administration fiscale et un contribuable, la recherche d’un accord
amiable est encouragée. Cette approche permet de régler la majorité des réclamations. Dans le
cas contraire la commission locale de taxation (CLT) et la commission nationale de recours
fiscal (CNRF)-qui doit motiver ses décisions de refus- peuvent être saisies (phase
administrative).
-Accès Public à l’information surtout la publication du rapport sur les dépenses fiscales et le
rapport d’activité de direction de l’impôt.
-La direction générale des Impôts est aussi préoccupée par la réorganisation de ses rangs afin
de se rapprocher des contribuables. Par exemple, chaque direction régionale sera répartie
entre une subdivision pour les particuliers, une autre pour les professionnels (régime
forfaitaire) et une troisième pour les revenus nets réels (RNR) et les revenus nets simplifiés
(RNS).
Afin de renforcer la transparence, assurer une plus grande stabilité juridique et faciliter
l’assimilation des dispositions fiscales par les usagers, l’accent a été mis, en matière
législative, sur la simplification, l’harmonisation et la codification des textes fiscaux en un
Code Général des Impôts.
Ainsi, l’édition du C.G.I. consiste en la codification en un seul texte, dénommé «Code
Général des Impôts», de l’ensemble des dispositions relatives à l’assiette, au recouvrement et
aux procédures fiscales en matière d’I.S., d’I.R., de T.V.A., ….
Ce code est présenté selon le plan suivant :
- Livre premier : Règles d’Assiette, et de Recouvrement en matière d’I.S., d’I.R., de T.V.A.
et de D.E. ;
- Livre deux : Procédures fiscales comprenant les règles de contrôle et de contentieux des
impôts susvisés.
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document
((
"Les politiques fiscales se trouvent souvent au cœur des débats politique, économique et social", a dit
M. Bensouda, soulignant l'importance des recettes fiscales qui permettent le financement des
investissements, la couverture des services collectifs ainsi que la redistribution équitable des richesses
et le partage des effets de la croissance.
Le choix des politiques fiscales va au-delà de la nécessité de mobiliser des ressources pour rechercher
la juste mesure entre l'efficacité économique et l'équité, a-t-il précisé, affirmant que les chantiers de
réforme menées par la direction générale des impôts (DGI) ont permis d'enregistrer des résultats
éloquents.
Selon M Bensouda, les recettes gérées par la DGI à fin décembre 2007 ont connu une hausse de 19 pc
par rapport à 2006, soit un montant additionnel de 14 milliards de dirhams. La TVA globale et
l'Impôt sur les Sociétés (IS) ont aussi progressé respectivement de 26 pc et 25pc.
L'impôt sur le revenu (IR) ne constitue plus au Maroc la deuxième ressource fiscale après la TVA qui
représente 33 pc des recettes fiscales totales en 2007, a-t-il relevé. Depuis cette date, c'est l'IS avec
20% des recettes fiscales qui devient actuellement la deuxième ressource, suivie de l'IR avec 18 pc et
enfin les droits d'enregistrement (DE) et de timbre avec 6%.
Et pour favoriser le développement des affaires et réduire la pression fiscale sur les sociétés, la loi de
finances 2008 prévoit une baisse du taux de l'IS de 35% à 30%, en plus de nombreux régimes
dérogatoires accordant des réductions de 50%de l'IS pour plusieurs secteurs d'activités économiques,
a souligné M. Bensouda.
Avec ces mesures fiscales incitatives, le Gouvernement a voulu inscrire dans ses objectifs la promotion
de l'attractivité de l'économie marocaine notamment par l'amélioration de la compétitivité fiscale et
douanière, a soutenu le directeur général des impôts.
Il a tenu à préciser à cet égard que la politique fiscale marocaine évolue dans le sens de la baisse des
tarifs dans le cadre d'un contrat éthique basé sur un pacte de confiance entre l'Etat et les opérateurs
économiques pour consacrer des pratiques fondées sur la transparence, la lutte contre la fraude et
l'évasion fiscale et la lutte contre l'économie informelle.
Source le matin
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Chapitre III : L’optimisation fiscale
« L’optimisation fiscale peut être définie comme l’emploi de procédés légaux, dans le
but de minimiser la charge fiscale que le contribuable aurait normalement supportée ».
En fait, la recherche d’une optimisation fiscale efficace et efficiente s’inscrit dans une
démarche plus large de planification fiscale.
L’impôt est l’un des éléments qui compose le coût de revient des produits
commercialisés par l’entreprise. Par conséquent, sa réduction entraîne une baisse des prix de
ventes, l’amélioration de la trésorerie et donc le renforcement de la performance de
l’entreprise.
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La réglementation fiscale, souvent, offre des avantages fiscaux important qui varient
selon la nature de l’activité de l’entreprise ou selon son emplacement géographique.
Les unités productrices sont invitées à exploiter ces niches pour améliorer leur
compétitivité.
Section III – Les formes d’optimisation fiscale
Para 3 – La TVA
En matière de TVA Dans ce cadre, nous pouvons citer les possibilités suivantes :
• Le choix ou non de l’assujettissement à la TVA ;
•le choix du régime d’imposition à la TVA (régime des débits ou régime des
encaissements) ;
•le choix de la périodicité de paiement de la TVA (régime mensuel ou régime
trimestriel) ;
• L’option ou non pour l’achat en exonération de la TVA ;
• Le choix entre la séparation des activités (taxables et celles non taxables) et
l’assujettissement partiel à la TVA ;
• ….
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Chapitre IV : La politique fiscale marocaine vis-à-vis
des entreprises : incitations à l’investissement
C- amortissement dégressif :
Les biens d’équipements acquis, à l’exclusion des immeubles et certains véhicules de
transport peuvent être amortis selon le système des amortissements dégressifs.
L’amortissement dégressif consiste en l’application des coefficients suivants au taux
d’amortissement normal.
Coefficients appliqués aux taux normaux d’amortissement :
-1,5 pour les biens dont la duré d’amortissement est de 3 ou 4 ans.
-2 pour les biens dont la duré d’amortissement est de 5 ou 6 ans.
-3 pour les biens dont la duré d’amortissement est supérieure à 6 ans.
Les revenus et profits de capitaux mobiliers de source étrangère bénéficient des taux
d’imposition suivant :
- 30% pour les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés
- 20% pour les autres profits de capitaux mobiliers.
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3- Etre exonéré à l’importation, des biens d’équipements, matériels et outillages
nécessaires à la réalisation des projets d’investissement portant sur un montant ≥ 200
millions de DH.
Exonérations totales de l’IS pendant une période de 5 ans à compter de la date du début
de leur exploitation suivie du taux réduit de 8,75% pendant 20 ans.
Exonérations totales de l’IS pendant une période de 5 ans à compter de la date du début
de leur exploitation suivie d’un abattement de 80% pendant 20 ans.
D- Taxe professionnelle
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Exonération de la TP pendant les 15 premières années consécutives à leur exploitation.
Sont exonérés :
- les actes de constitution et d’augmentation de capital.
- Les acquisitions par les entreprises de terrains nécessaires à la réalisation de leur projet
d’investissement.
Définition « Toutes personne morale ou succursale qui a son siège dans une place
financière offshore et pour profession habituelle et principale de recevoir des dépôts en
monnaies étrangères convertibles et d’effectuer, en ces mêmes monnaie, pour son propre
compte ou pour le compte de ses clients, toutes opérations financières, de crédit, de bourse
ou de change ».
1- I.S
Assujettissement optionnel, durant les 15 premières années qui suivent la date d’obtention de
l’agrément au taux de 10% ou à un impôt forfaitaire fixé à la contre-valeur en dh de 25000 $
US par an, libératoire de tout autre impôt sur les bénéfices ou revenus
NB : après ce délai, les banques offshores sont soumises à l’IS dans les conditions de droit
commun.
2- TVA
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3- Taxes professionnels
Exonérations de la taxe professionnelle pour les immeubles occupés par les sièges ou agences
de ces banques.
Sont exonérées :
- Les actes de constitution et d’augmentation de capital.
- Les acquisitions d’immeubles constituants leurs sièges ou agences ,sous réserve qu’ils
demeurent à l’actif de la banque offshore pendant 10 ans à partir de la date d’obtention
de l’agrément.
Les traitements, émoluments et salaires bruts versés aux personnels salariés non-
résidents sont soumis à une retenue à la source au taux de 18% libératoire de l’IR.
6- Retenues à la source sur els Produits des actions, parts sociales et revenus
assimilés et produits de placement à revenus fixes.
- Exonérations des dividendes distribués par les banques offshores à leurs actionnaires ;
- Exonérations des intérêts servis sur les dépôts et tous autres placements effectués en
monnaie étrangères convertibles auprès des banques offshore.
1) I.S
2) la TVA
Exonération avec droit à déduction au titre des opérations effectuées ,au prorata du
chiffre d’affaires exonéré,sous condition que ces opérations soient effectuées au profit des
banques offshore ou de personnes physique ou morales non résidentes et payées en monnaies
étrangères convertibles.
3) Taxe professionnelle
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Exonérations totale des immeubles occupés par les sièges et succursales des sociétés
holding offshore.
- exonération des dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs
actionnaires au prorata du chiffre d’affaires correspondant aux prestations de services
exonérées ;
- Les traitements, émoluments et salaires bruts versés aux personnels salariés non-
résidents sont soumis à une retenue à la source au taux de 18% libératoire de l’IR.
5- Droits de douanes :
1) IS et IR
2) Taxe professionnelle :
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3) TVA
Application du taux réduit de 10% avec droit à déduction pour les opérations
d’hébergement, de restauration, de location d’hôtels et d’ensemble touristiques.
Sont soumis au droit de mutation de 5% (au lieu de 10%), les cessions de fonds de
commerce et de clientèle d’établissements hôtelières, de restaurations,…
1) IS et IR
1) IS, IR
Critères d’exigibilité :
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2) Droit d’enregistrement et de timbre :
Exonération totale des droits d’enregistrement pour l’ensemble de leurs actes, activités
et revenus afférents à la réalisation de logement VIT.
C/ Promoteurs immobiliers agissant dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat
pour la construction de cités, de résidences et de campus universitaires.
1) IS et IR
Application du taux réduit de 17,5% au titre de l’IS et de 20% au titre de l’IR des revenus
provenant de la location desdites constructions pendant les 5 premières années.
))
Document :
Parmi ses propositions fiscales, la CGEM a évoqué l’institution d’un impôt spécifique à la
PME-PMI. Quels sont les arguments qui fondent cette proposition ? Qu’est-ce qu’une PME-
PMI ? Pourquoi serait-ce à la fiscalité de corriger des distorsions qui ne sont pas d’origine
fiscale ?
La politique de taxation est un instrument qui permet en principe au législateur de fixer la
base imposable et les taux d’imposition en fonction des objectifs et des priorités de la
politique économique du pays. La promotion de l’emploi à travers la création des petites et
moyennes entreprises est souvent un objectif prioritaire de la politique économique. Dans ce
contexte, la recommandation qui consiste à consacrer un traitement fiscal privilégié aux PME
semble tout à fait séduisante. C’est du moins le feedback spontané qu’une telle
recommandation suggère. Mais qu’en est-il réellement après mûre réflexion ? C’est justement
à cette question que la présente contribution tente de répondre.
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La première proposition, qui consiste à réduire le taux de l’IS de 35 à 30%, semble
raisonnable et s’inscrit dans la continuité d’une réforme fiscale engagée par le Maroc depuis
plusieurs années. Par contre, la proposition d’introduire une progressivité de l’IS basée sur le
résultat fiscal semble ambiguë. L’objectif annoncé est qu’une PME ne doit pas payer le même
impôt qu’une grande entreprise. Un argument qui prétend à la quête d’une certaine équité
fiscale. Mais quelle rapport y a-t-il entre être une PME (un concept de mesure de la taille qui
reste à définir) et le résultat fiscal (qui est une mesure de la performance de l’entreprise), et
puis, pourquoi exactement 1 million de DH, pourquoi pas 500 000 DH ou 120 000 DH ?
Le grand public ou même les décideurs parlent souvent des PME comme d’une catégorie
clairement circonscrite d’entreprises ou un ensemble homogène qui ne pose pas de problème
de délimitation. Mais qu’est-ce qu’une PME concrètement et sur la base de quels critères
peut-elle être différenciée d’une grande entreprise? De plus, la taille de l’entreprise est-elle un
choix ou une contrainte ? Quand ce genre d’interrogation apparaît, la question d’un traitement
fiscal privilégié devient vite complexe.
En effet, il est très difficile de catégoriser les entreprises sur une base unidimensionnelle. Le
nombre d’employés, le chiffre d’affaires, le capital social ou encore le total du bilan ne sont
que des exemples de critères susceptibles d’être utilisés pour appréhender la taille d’une
entreprise. Mais ce ne sont pas les seuls. Et puis, ils sont largement influencés par le type
d’activité, la taille du marché ou encore celle des concurrents. La structure de la propriété est
un facteur dont l’importance n’est pas moindre. Faut-il mettre sur un pied d’égalité un paquet
de PME qui opèrent dans le cadre d’un même groupe et une PME qui a un statut d’entreprise
individuelle ou d’une SARL ?
Toutes ces interrogations montrent qu’une politique de ciblage fiscal des PME, dans l’absolu,
risque d’être très compliquée à mettre en œuvre. Qu’en est-il maintenant dans un contexte
comme celui du Maroc ? Quel est le nombre d’entreprises susceptibles de bénéficier d’un taux
réduit de l’IS? Qu’est-ce qu’une telle mesure peut avoir comme effet sur l’emploi, sur la
productivité et, bien évidemment, sur les finances de l’Etat ? Et puis, quels sont les risques
que comporte une telle politique fiscale sur la performance des entreprises et sur leur
croissance future ? Il est indispensable de répondre à ces différentes interrogations pour
donner une crédibilité à cette proposition.
Déjà, du fait de la difficulté à définir la PME, un ciblage fiscal de celle-ci est compliqué à
mettre en œuvre
Une première justification avancée est celle de la capacité des PME à créer de l’emploi.
Admettons que cela soit vrai. Pourquoi dans ce cas ne pas agir directement sur l’impôt sur le
revenu sans discrimination entre les différentes catégories d’entreprises. L’essentiel est que
des emplois soient créés.
Une seconde justification est celle des difficultés pour les PME d’accéder au financement
externe. D’abord, les difficultés d’accès au crédit ne concernent pas toutes les PME. Ensuite,
pourquoi ne pas s’attaquer directement à cet obstacle ? Est-ce un problème de solvabilité
limitée de certaines PME ? Est-ce un problème de transparence de leurs comptes ? Est-ce dû à
la frilosité des banques ? Est-ce encore une question liée aux droits des créanciers dans la
législation marocaine ? Bref, quelle qu’en soit la raison, pourquoi faut-il que ce soit la
fiscalité qui «corrige» des distorsions qui ne sont pas d’origine fiscale?
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En fait, il n’y a pas mieux qu’un système fiscal simple et transparent. Or, chaque fois qu’un
régime spécial est créé, celui-ci engendre inévitablement des inégalités et des redistributions
pas uniquement entre les entreprises mais entre l’ensemble des contribuables.
Il s’agit de :
- La taxe professionnelle (ex-impôts des patentes)
- La taxe urbaine (ex-Taxe urbaine),
- La taxe des services communaux (ex-Taxe d’édilité).
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Chapitre I : La taxe professionnelle
1. Champ d’application
1.1.
La taxe professionnelle (ex-impôts des patentes) s’applique à toute personne
physique ou morale de nationalité marocaine ou étrangère qui exerce au Maroc une
activité professionnelle, elle couvre aussi les fonds créés par voie législative ou par
convention ne jouissant pas de la personnalité morale.
Le champ d’application de cette taxe se trouve réduit par des exonérations
permanentes ou temporaires ainsi qu’une réduction de 50% accordé au redevables
ayant leur domicile fiscal ou leur siège dans l’ex province de Tanger, et une franchise
lorsque le montant < 100 Dhs.
2. L’assiette de la taxe :
Cette taxe s’applique sur la valeur locative annuelle brute des immeubles bâtis
ou tous emplacements et aménagements servant à l’exercice des activités
professionnelles ou toute forme d'exploitation.
La valeur locative est déterminée soit par référence au montant indiqué dans les
baux et actes de location, soit par voie de comparaison ou d’appréciation directe.
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établissements pris dans leur ensemble et munis de tous leurs moyens matériels de
production y compris les biens loués ou acquis par voie de crédit-bail.
En ce qui concerne les établissements hôteliers, la valeur locative est déterminée selon la
formule suivante :
Sur la valeur locative tel quelle a été fixé avant, en applique un taux selon la
classe avec dans tout les cas un minimum de la taxe :
Minimum de la taxe
Classe Taux
Communes urbaines Communes rurales
C3 10% 300 100
C2 20% 600 200
C1 30% 1200 40
4. Exercices :
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Chapitre II : La taxe d’habitation
1. Champ d’application
La taxe d’habitation (ex-Taxe urbaine), elle porte annuellement sur les immeubles bâtis
et constructions de toute nature occupés en totalité ou en partie par leurs propriétaires à titre
d’habitation principale ou secondaire ou mis bénévolement a la disposition de leurs conjoints,
ascendants ou descendants, à titre d’habitation.
Cependant cette taxe s’applique uniquement sur les immeubles :
- A l’intérieur des périmètres des communes urbaines.
- Dans les zones périphériques desdites communes.
- Dans les stations estivales, hivernales et thermales dont le périmètre de taxation est
délimité par voie réglementaire.
N.B : Il faut prendre aussi en considération les exonérations permanentes et une exonération
temporaire qui porte sur les constructions nouvelles réalisées par des personnes au titre de leur
habitation principale pendant une période de 5 années suivant celle de leur achèvement.
Les personnes soumises à cette taxe sont :
← Le propriétaire ou l’usufruitier et à défaut, au nom du possesseur ou de l’occupant.
← Lorsque le propriétaire du sol est différent du propriétaire de la construction, la taxe
est établie au nom du propriétaire de la construction.
2. L’assiette de la taxe
Cette taxe s’applique sur la valeur locative annuelle qui est fixé d’après la moyenne des loyers
pratiqués pour les habitations similaires situées dans le même quartier avec une révision tous les
cinq (5) ans par une augmentation de 2%.
N.B : Selon les dispositions de l’article 24 de la loi N° 47-06, un abattement de 75%, est prévu, pour
les habitations principales.
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Assiette de la taxe = valeur locative x 25%
des habitations
principales
← Le taux de la taxe :
3. Exercices
Chapitre III : La taxe des services communaux
1. Champ d’application
La base d’imposition est la même que celle des immeubles soumis à la taxe d’habitation
et à la taxe professionnelle.
En ce qui concerne les immeubles non soumis à la taxe d’habitation, la Taxe des
services communaux s’applique sur le montant global des loyers lorsque lesdits immeubles
sont donnés en location ou sur leur valeur locative lorsqu’ils sont mis gratuitement à la
disposition de tiers.
2. Le taux de la taxe :
3. Exercices
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