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Cours du Pr DIOP Ibrahima Thione
Economie des finances publiques
2017/2018
Introduction
L’économie des finances publiques cherche à cerner l’action de l’Etat au sein de l’économie
.Dans tous les pays du monde, cette action de l’Etat se décline à travers son budget .Le
budget de l’Etat est un acte par lequel est prévu et autorisé toutes les recettes et les
dépenses de l’Etat au cours d’une année donnée .Lorsqu’’ on parle d’Etat ici, il convient de
souligner qu’on parle de pouvoirs publics et donc d’administrations publiques.
En matière d’économie publique, les pouvoirs publics ont une spécificité par rapport aux
autres agents économiques et c’est leur capacité à prélever des ressources de force. Toutefois
ces derniers doivent tout faire pour ne pas trop prélever de ressources car cela peut être
nuisible au bon fonctionnement de l’économie
Les pouvoirs publics comprennent : l’administration centrale, les collectivités territoriales et
les organismes de sécurité sociale.
Sur le plan pratique l’Etat présente toujours 3 caractéristiques :
- L’Etat fait un usage systématique de la contrainte dans ses relations avec les autres
agents : cet usage devant être conforme à des règles clairement établies
- L’Etat en principe est la seule institution qui détient ce pouvoir de contrainte (Pour
Max weber L’Etat est l’organe qui dispose sur un territoire du monopole de la contrainte
légitime).
Pour exécuter ses missions l’Etat doit avoir des ressources qui proviennent en priorité des
prélèvements effectués à travers l’impôt et les cotisations sociales (cet ensemble est appelé
prélèvements obligatoires)
Pour apprécier le niveau de ces prélèvements l’Etat calcule des indicateurs
Le TPO PO/PIB
T PF IMPOTS/PIB
Dans une économie libérale ces revenus constituent une part importante du Budget de l’Etat
qui a pour missions d’une part de financer ses dépenses surtout régaliennes, ensuite d’assurer
contre certains risques en troisième lieu de redistribuer les revenus et enfin de stabiliser cette
économie
Toutes ces interventions de l’Etat devant se faire à travers la politique économique d’où le
chapitre1
« Les leçons apprises sont des ponts qui traversent la rivière des regrets » Alvine
- L’équilibre de la balance des paiements : document comptable qui retrace l’ensemble des
relations commerciales et financières entre un pays et l’extérieur. Il se subdivise en 2 blocs,
celui commercial en haut et le financier en bas du document.
Le haut du document donne le solde de la balance courante qui est très significatif sur le plan
économique. En réalité une balance courante déficitaire suppose qu’il faut un excédent au
niveau de la balance des capitaux pour réaliser l’équilibre
Exemple
Balance courante : -56 milliards de FCFA
Balance des capitaux : plus 55,6 milliards de FCFA
Erreur et omissions : plus 0,4 milliards de FCFA
Solde : 0
Remarque : en cas de déficit, il faut trouver des capitaux pour régler les importations. Pour
ce faire on se tourne en priorité vers l’épargne nationale. Cependant si cette épargne est
faible ou nulle, alors il faut chercher des capitaux extérieurs pour financer le déficit de la
balance courante. Ce qui ne peut se faire que lorsque le pays inspire confiance. Les PVD ont
souvent ce genre de problèmes et pour faire face à cela ils réduisent souvent le volume de
leurs importations pour équilibrer la balance courante.
Dans la pratique, on peut associer une politique à chacun de ces objectifs de court terme
Cf Tableau ci-dessous
Objectifs Instruments Contraintes
Croissance Politique budgétaire Composition sectorielle de l’économie
Emploi Politique des revenus Population
Stabilité des prix Politique monétaire Mondialisation
Equilibre externe Politique de change Régime de change
- La politique monétaire
Il s’agit de l’action des autorités dans le cadre du contrôle de la quantité de monnaie en
circulation dans l’économie. Définition de la quantité optimale en fonction de la richesse
créée dans le pays. Son action est limitée dans les pays d’obédience libérale car elle est
menée par la Banque centrale qui en général est indépendante à l’égard du pouvoir politique
-La politique du taux de change :
Elle désigne l’action des autorités en matière d’évolution de la valeur externe de la monnaie.
Pour le cas du Sénégal on est dans une communauté monétaire et un pays seul ne peut
prendre la responsabilité de dévaluer la monnaie nationale.
Au total nous constatons au vu de tous ces développements la primauté de la politique
budgétaire sur les autres instruments de politiques économiques conjoncturelles, dans le
contexte du Sénégal et de l’UEMOA d’où l’importance d’étudier le budget de l’Etat
« Les leçons apprises sont des ponts qui traversent la rivière des regrets » Alvine
- La non compensation :
Ce principe interdit les contractions entre les recettes et les dépenses. Elle exige que l’on
n’inscrive dans le budget l’intégralité des recettes et l’intégralité des dépensesy compris les
sommes engagées pour recouvrées les recettes
e) Le principe de spécialité
Il s’énonce ainsi « les crédits ouverts par la loi de finances de l’année sont affectés à un
service(UGB) ou à un ensemble de services (Ministère de l’agriculture) et sont spécialisés par
chapitre groupant les dépenses selon leur nature (dépenses de personnel, matériel) ou selon
leur destination
Dans la pratique il y a des dérogations à ce principe il s’agit au Sénégal :
- Les crédits globaux qui sont des crédits sans affectation (Les fonds spéciaux de la
présidence)
- Les transferts de crédits qui sont définis comme des opérations réalisées dans le
cadre du budget général et destinés à faire passer les crédits d’un ministère à un autre sans
intervention de l’assemblée nationale.
-Un arrêt d’avance lorsque le compte est excédentaire irrégulièrement : dans ce cas
d’espèce il appartient au comptable public de justifier cet excédent.
3- Le contrôle parlementaire
Il est effectué fondamentalement par l’Assemblée nationale qui vote le budget et se fait de 2
manières soit en cours d’exécution soit à postériori
-Contrôle en cours d’exécution :
Il s’exerce de plusieurs façons : Commission des finances, des députés (questions orales et
écrites au gouvernement) et par les commissions d’enquête ou de contrôle.
-Contrôle à postériori : Il est établi au cours de l’examen du projet de loi de règlement
d’un budget déjà exécuté dont le vote permet de clore définitivement les résultats
comptables et administratifs.
A) La structure du TOFE
Plusieurs rubriques sont inscrites dans le TOFE entre autres :
1-Les recettes
Il s’agit essentiellement des recettes fiscales, non fiscales et des dons
2-Les dépenses
Elles se décomposent en plusieurs rubriques à savoir :
2-1 Les dépenses courantes
On y retrouve les salaires, les traitements et les autres dépenses courantes (achats de matériels
courants, fournitures, services), les dépenses de transfert, les intérêts sur la dette publique.
2-2 Les dépenses en capital
Elles renferment les achats de biens qui vont demeurer plus d’un an dans le patrimoine de
l’Etat (Infrastructures publiques : routes, écoles, santé). Dans les PVD, ces dépenses en
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capital sont toujours ventilées entre celles financées sur ressources internes et celles sur
ressources externes.
-Solde primaire de base = aux recettes courantes - dépenses courantes ( hors intérêts
sur dette publique) - dépenses en capital ( hors celles financées sur ressources externes)
Remarque : Le solde base caisse est le véritable solde qui donne une signification
économique car il symbolise toutes les recettes qui ont été reçues effectivement dans les
caisses de l’Etat. D’ailleurs c’est ce solde dont on cherche le financement
-Enfin une autre remarque fondamentale dans le TOFE réside au fait que les dons
apparaissent dans le bloc d’en haut comme des ressources, cela est toujours
difficilement explicable dans les PVD pour lesquels l’essentiel des dons proviennent de
l’extérieur et à ce titre ils devaient apparaitre dans le bloc du bas exactement comme un
moyen de financement du déficit.