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Support de cours Chapitre 03

Module Economie Internationale


Niveau M1 FCI
Année Universitaire 2023/2024
Enseignante : Dr ALILAT A

Chapitre 03 : Les Politiques économiques


1. Définition d’une politique économique :
La politique économique est un ensemble de décision prises par l’Etat afin d’atteindre, en
utilisant différents instruments, des objectifs concernant la situation économique d’un pays,
d’une région, ou d’un bloc économique.
Il peut s’agir de stimuler, freiner, ou orienter l’activité économique d’un pays.
Le terme politique : signifie un interventionnisme de l’administration publique ( Etat,
collectivités territoriales, banque centrale…) sur l’activité économique afin de remédier à un
déséquilibre et d’atteindre des objectifs de croissance économique, de plein emploi, de
cohésion sociale…

1.1 Les principaux objectifs de la politique économique : Ils peuvent être en général
de 4
 La croissance économique : celle-ci qui est mesurée par le taux de croissance du PIB.
L’objectif de l’Etat est de favoriser une croissance économique durable et de bonne
qualité.
 L’emploi : qui est évalué par le taux de chômage, l’Etat intervient par des stratégies
de création d’emploi.
 La stabilité des prix : traduit par le taux d’inflation : l’Etat intervient par la mise en
place de mécanisme de maintien du pouvoir d’achat des agents économiques en luttant
contre l’inflation
 L’Equilibre des comptes extérieur : qui est indiqué par la balance des paiements.

1.2 Les types de politiques économique :


On distingue deux grands types de politique économique selon le but poursuivi par l'Etat :
conjoncturelle, structurelle
Conjoncturelle : S'il s'agit de contre balancer un ralentissement temporaire de l'activité
économique, l'Etat mettra en œuvre une politiques conjoncturelle. Telle que : l’augmentation
des dépenses publiques pour relancer l'activité, la manipulation du taux d’intérêt stimulation
ou frein des crédits (politique monétaire), augmentation ou réduction des taxes ….
Si au contraire, il s'agit de modifier en profondeur les structures économiques et sociales,
l'Etat aura recours une politique structurelle par exemple la favorisation du secteur du
numérique en Algérie, aménagement d’un territoire …. C’est donc purement structurel. Le
but est de transformer le mode de fonctionnement du système économique.
Les mesures prises touchent l'emploi, la santé, la fiscalité mais aussi la politique industrielle et
agricole, la politique de l'environnement. Les résultats ne seront visibles à long terme.
2. Les leviers de la politique économique :
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Elle s’appuie principalement sur 3 leviers : la politique budgétaire, la politique monétaire, la


politique de change. Auxquelles on peut rajouter la politique de lutte contre le chômage.

1.3 La politique budgétaire :


Elle se caractérise par l’utilisation du budget de l’Etat pour agir sur les dépenses publiques,
les recettes budgétaires pour relancer ou freiner l’activité économique et influer sur la
conjoncture d’une économie.
Le budget de l’Etat est un compte de la loi de finances de chaque année qui est débattue et
votée par le parlement pour autoriser le gouvernement à engager des ressources pour l’année à
venir. Il représente le montant des dépenses et des recettes prévisionnelles de l’Etat pour
l’année à venir.

1.3.1 Le budget de l’Etat est :


 Un acte juridique puisqu’il provient du parlement et adopté sous la forme d’une loi
appelé la loi de finance
 Un état prévisionnel puisqu’il établit des prévisions des recettes et dépenses
 Un acte d’autorisation puisque c’est le parlement qui engage l'exécutif à procéder à
son exécution
 Un acte annuel puisque cette autorisation n’est valable qu’une année.

1.3.2 La loi de finances :


Est un document préparé par le Gouvernement, adopté et voté par le parlement, et promulgué
par le Président de la République à travers lequel sont définies les dépenses et recettes que le
gouvernement a le droit d'engager et de percevoir pour l'année à venir.

1.3.3 L’origine des recettes de l’Etat


 Principalement elles proviennent de la fiscalité ou des recettes publiques :
Déterminants du budget.
a) Impôts directs Impôts indirects : Droits de douane, Droits d’enregistrement et timbres…
b) Des recettes non fiscales : Dividendes versés par des entreprises dont l’Etat est actionnaire
(Produits de monopole), Exploitations et participations financière de l’Etat. Revenus de
domaine, Recettes diverses, Dons et leg.
 (impôts, taxes, et cotisations sociales) et par l’excédent ou déficit public
Par exemple en Algérie c’est à partir des dépenses publiques que l’Etat pompe des
montants pour faire face aux inondations, feux de forêt, séismes …

1.3.4 Mécanisme de la politique budgétaire :


La politique budgétaire consiste justement à utiliser ces instruments budgétaires pour
remédier à une conjoncture économique donnée.
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 La fiscalité peut être utilisée pour relancer un secteur économique ou orienter les
dépenses des agents économiques vers un domaine souhaité. En diminuant le niveau
des impôts et des taxes, l’Etat accorde un pouvoir d’achat supplémentaire susceptible
de relancer la consommation, l’investissement et donc l’emploi.
 L’augmentation des dépenses publiques et, au sein de celles-ci, les dépenses à fort
effet d’entraînement sur l’économie (infrastructures, BTP…) est souvent engagée afin
d’accélérer l’activité économique. Autoroute est-ouest, école, logements sociaux…
Les objectifs de la Politique budgétaire :
 Relancer la croissance économique
 Cohésion sociale
 Réduire le chômage (la politique Go
 Lutte contre l’inflation
 Vise à réduire les inégalités
 Incite à la consommation en abaissant l’imposition et en relevant le pouvoir d’achat
 Oriente les consommateurs et les entreprises vers un intérêt général

1.3.5 Les effets de la politique budgétaire sur l’économie


Selon Keynes, la politique budgétaire peut avoir deux effets sur l’économie : un effet
multiplicateur et un effet accélérateur
Effet multiplicateur (effet de l’investissement public sur le PIB/richesse créée)
L’intervention de l’Etat à travers l’investissement public génère une création d’emploi qui
génère elle-même une distribution de revenus, relance la consommation et l’investissement et
donc augmente le PIB. Si un Etat dépense 1 M de $ dans l’investissement public cela est
sensé générer plus de richesses en passant chez les agents économiques de telle sorte que cette
somme se multiplie en passant d’un agent à un autre. On appelle cela le multiplicateur
keynésien
Effet accélérateur (lien réciproque entre la demande et l’investissement) Une
augmentation des revenus peut engendrer une augmentation de la consommation (la
demande) d’où une augmentation de l’investissement qui doit répondre à cette demande, dans
ce cas là une création d’emploi et donc distribution des revenus stimulant à nouveau la
demande et l’investissement … C’est donc un effet d’entraînement entre la demande et
l’investissement

1.3.6 Les limites de la politique budgétaire :


La politique budgétaire ne comporte pas uniquement des avantages, elle soulève également
des limites à savoir :
Effet d’éviction : dans le cas où l’Etat ait besoin d’un financement ou un investissement il
peut s’endetter sur le marché des capitaux local en vendant des bons de trésor pour aborder
une partie de la liquidité. Cette situation réduit la masse monétaire chez les agents
économiques ce qui augmente le taux d’intérêt et réduit l’investissement privé (Eviction de
l’investissement).
Effet sur la balance commerciale : l’augmentation des importations pour des besoins
matériels dans le cadre de l’investissement engendre un creusement dans la balance
commerciale. (Déficit de la balance commerciale)
La pression fiscale : trop d’impôt tue l’impôt. L’augmentation des impôts décourage les
agents économiques à investir ce qui se transforme en un ralentissement de la croissance
économique.
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1.4 La politique de l’emploi :


La politique de l’emploi rentre dans le cadre de la lutte contre le chômage, l’Etat peut
intervenir de plusieurs manières parmi lesquelles on distingue :
La politique de l'emploi désigne l'ensemble des politiques visant à assurer le plein-emploi
(réduire le chômage par des dispositifs de soutien aux chômeurs (indemnisation du chômage,
formation) et les stratégies de stimulation de la création d'emplois (nouveaux). On distingue
généralement deux types de politiques de l'emploi:
 les politiques dites « passives », comme l'indemnisation du chômage et les
subventions aux retraits d'activité (comme les préretraites) ;
 les politiques « actives» comme les dispositifs de soutien à la création d'emplois dans
le secteur marchand ou dans le secteur non marchand.
Il existe un chômage conjoncturel, chômage structurel.
Le chômage structurel : Il est généralement difficile à combattre par de simples mesures de
formation ou d’aides financières (allocations) il est aussi porteur de pauvreté et d’exclusion
sociale. Inadéquation
Il est également lié chômage technologique (la substitution du capital au travail) et au
chômage frictionnel

1.4.1 Les mesures de la politique de l’emploi


 Les dispositifs d’allégements généraux de cotisations sociales ou d’impôts en faveur des bas
salaires ou des heures supplémentaires ;
 les incitations financières à l’emploi (indemnisation) ;
 les exonérations de cotisations sociales ou fiscales en faveur de certaines zones géographiques
ou de certains secteurs économiques (hôtels-cafés-restaurants, services à la personne,
agriculture).
 Mise en place des organismes de recensements et création d’emploi ( ANEM…)

1.5 La politique monétaire


Définition : c’est un ensemble d’instruments utilisés par les autorités monétaires ( La banque
centrale1 qui est généralement indépendante du pouvoir politique)) afin d’atteindre des
objectifs économiques (emploi, stabilités des prix, croissance économique, l’équilibre
extérieur)
La mission de la banque centrale est de réguler la quantité de la monnaie en circulation dans une
économie ou ce qu’on appelle la masse monétaire
Plus la quantité de la monnaie centrale est abondante, plus les banques de second rang (banques
commerciales auront la possibilité de créer de la monnaie et de fournir de la liquider à la
croissance de l’économie. (concept à revoir)

1
C’est la banque d’Etat ou d’un groupe d’Etats
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La stabilité des prix est un objectif fondamental car il permet de préserver le pouvoir d’achat, et la
création des conditions favorables à la croissance économique et le bien être des ménages.

1.5.1 Les types de politiques monétaires


a) Les politiques expansionnistes : qui créent des conditions favorables à l'obtention de crédits
afin d'encourager l'investissement et la consommation des ménages et des entreprises. ...
b) Les politiques monétaires restrictives : pour lutter contre un taux d'inflation trop élevé.

1.5.2 Les instruments de la politique monétaire :


Les autorités monétaires utilisent deux grands instruments : le taux d’intérêt directeur et les réserves
obligatoires auquel on peut ajouter l’open market et les facilités permanentes.
a) Le taux d’intérêt directeur :
c’est le principal outil conventionnel de la politique monétaire. il est fixé le jour au jour, il peut être le
même sur un jour, une semaine ou 3 mois. il est appliqué aux banques commerciales à des fins de
prêts mais aussi pour rémunérer les dépôts que ces banques effectuent auprès de la banque centrale. Il
permet de réguler l’activité économique. Puisque sa variation affecte le volume de crédits offert par les
banques pour stipuler l’investissement ou la consommation.
Relation entre le taux d’intérêt directeur et l’activité économique.
Par le mécanisme du taux de refinancement : est le taux auquel les banques empruntent de
l’argent auprès de leur banque centrale. Si cette dernière décide d’augmenter le taux de
refinancement, elle augmente ainsi le coût d’emprunt des banques commerciales.
Conséquence : cette augmentation se répercute sur les taux d’emprunt fixés par les banques
commerciales auprès de leurs clients. Les ménages et entreprises sont ainsi dissuadés
d’emprunter de l’argent, puisque cela coûte désormais plus cher. Et contraire est vrai.
Son impact sur l’économie : une augmentation du taux de refinancement est une mesure de
lutte contre l’inflation puisqu’il sert à limiter la création monétaire et à absorber la liquidé.
(Les ménages préfèrent épargner et les investisseurs n’investissent pas)
A contrario, en cas de récession, (baisse de la croissance), la banque centrale doit donc
pousser les ménages et entreprises à consommer et à créer de la monnaie, par le biais
notamment de l’emprunt bancaire. En baissant son taux de refinancement, ce qui va pousser
les banques commerciales à baisser leur taux auprès de leurs clients. En résumé, ce taux joue
un rôle de stabilisateur monétaire afin de réguler le besoin de financement ou limiter les
risques d’inflation de l’économie.

1.5.3 Conséquences de la baisse ou de l’augmentation du taux d’intérêt.


Dans le cas où il y a une baisse du taux d’intérêt, donc le demande est stimulée, les revenus sont
distribués, une abondance en liquidité= inflation. Dans le cas où le taux d’intérêt est élevé,
l’inflation est maitrisée mais les revenus sont contractés et le chômage apparait.
b) Les réserves obligatoires :
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Toutes les banques commerciales doivent détenir des réserves obligatoires déposées auprès de la
banque centrale.si par exemple le taux des réserves obligatoires est de 1% cela signifie que si une
banque gère 1 million de dinars elle doit déposer 10 000 da à la banque centrale.
Plus le taux de réserves obligatoires est faible plus les banques commerciales pourront faire circuler de
la monnaie exp 0.5%. si la banque centrale veut récupérer la liquidité elle peut aussi utiliser cet
instrument en haussant le taux des réserves obligatoires.
Contrairement au taux d’intérêt directeur, le taux de réserves obligatoires ne varie pas du jour au jour.
c) Les opérations open market ( le marché interbancaire) :
C’est un moyen utilisé par les banques commerciales pour prêter pou emprunter de la liquidité entre
elles par le biais des comptes qu’elles possèdent au niveau de la banque centrale.
En somme : ce qu’il faut retenir : la politique monétaire est fixé par la banque centrale afin d’avoir un
contrôle sur le niveau des prix (l’évolution de la masse monétaire) et sur l’activité économique. Pour y
arriver elle mobilise différents instruments parmi lesquels le plus important est le taux d’Intérêt
Directeur. Ce taux d’Intérêt est à court terme qui détermine les prêts monétaires aux banques de
second rang. Ces prêts sont possibles sur le marché monétaire interbancaire.
La monnaie émise par la banque centrale s’appelle la monnaie centrale ou la monnaie de base.
La modification du taux d’intérêt directeur a un impact sur la croissance économique, à savoir 2
stratégies aux effets opposés : une politique monétaire expansive ou restrictive.
Au niveau des prix : la politique monétaire expansionniste à des effets inflationnistes parce que
l’augmentation de la masse monétaire stimule la demande pour la consommation des biens et services,
mais comme l’offre des biens et services n’étant pas extensible à court terme, déséquilibre le niveau
des prix et crée de l’inflation
Une politique monétaire restrictive aurait des effets inverses : la hausse des tx d’intérêt contracte le
demande des prêts et donc de la masse monétaire qui entraine avec elle la demande de consommation
des biens et services ou au ralentissement de la demande ce qui va conduire à une baisse des prix.

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