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Synthèse chapitre 6 : Quel est rôle de l’Etat dans la régulation économique ?


Positionnement du chapitre dans le programme
Thème La régulation de l’activité économique
Question Quel est le rôle de l’État dans la régulation économique ?
Compétence(s) Identifier les principales politiques économiques et leurs outils
Repérer l’impact des politiques sur l’environnement de l’entreprise
Savoirs associés – Le rôle de l’État (allocation, redistribution, régulation)
– La croissance économique
– L’existence de déséquilibres : inflation, chômage
– Les politiques économiques et leurs finalités
– Les politiques conjoncturelles et structurelles
– Les limites de l’intervention de l’État dans un contexte d’internationalisation de l’économie
– Les principes de la régulation supranationale dans le cadre européen

I. Quel est le rôle de l’État ?


Le fonctionnement de l’économie nécessite une intervention de l’État pour réguler l’activité économique à court terme
et à long terme.
Le rôle de l’État est fondé sur trois fonctions principales (en référence à Richard Musgrave, économiste américain) :

L’allocation des ressources qui désigne l’affectation par l’État de ressources financières pour produire et financer des
biens publics, comme l’éclairage public, les transports publics… Par son intervention, l’État agit sur la quantité ou la
qualité des facteurs de production et la production de certains biens.

La fonction de redistribution qui repose sur des critères de justice sociale, et vise à corriger les inégalités entre individus.
Elle se traduit par une modification de la répartition des revenus primaires, afin de réduire les écarts de revenus entre
les plus riches et les plus pauvres :

Revenu après redistribution = Revenu avant distribution (revenu primaire) – prélèvements obligatoires + transferts
sociaux

La fonction de régulation qui a pour objectif de contrôler la situation économique afin de maintenir l’économie proche
d’un équilibre souhaité.
La fonction de régulation consiste notamment à :
– lutter contre les défaillances de marché : production de biens publics, réduction des externalités négatives (par
exemple les nuisances dégradant l’environnement) ;
– lutter contre les dysfonctionnements économiques tels que la concurrence déloyale, l’asymétrie d’information.
La fonction de régulation repose donc sur la mise en place de règles qui accompagnent les politiques économiques
mises en œuvre par l’État.

II. Quelles sont les finalités des politiques économiques ?


Les politiques économiques regroupent l’ensemble des actions mises en œuvre par l’État pour atteindre les objectifs
qu’il s’est fixés :
– à court terme : la stabilisation de la conjoncture économique (agir sur l’activité économique et résoudre les
dysfonctionnements)
– à long terme : une croissance et un développement économique durable

Les finalités des politiques économiques reposent sur la poursuite de quatre principaux objectifs :
– une croissance durable ;
– le plein-emploi ;
– la stabilité des prix ;
– l’équilibre du commerce extérieur.

La croissance économique d’un pays est mesurée par la croissance du PIB (produit intérieur brut). Le PIB mesure les
richesses produites par les entreprises présentes sur un même territoire (quelle que soit leur nationalité). Il se calcule

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en faisant la somme des valeurs ajoutées des entreprises. Le PIB comprend les productions marchandes (créées par les
entreprises) et les productions non marchandes (créées principalement par les administrations publiques).

Le PIB/habitant (PIB/nombre d’habitants) est souvent retenu pour effectuer des comparaisons entre pays.
La croissance économique est nécessaire au développement d’un pays. Pour mesurer le niveau de développement, il
existe d’autres indicateurs économiques :

L’indicateur de développement humain (IDH) permet d’avoir une approche qualitative de la situation économique dans
un pays donné : il inclut notamment l’espérance de vie, la durée de la scolarisation.

Pour atteindre ses objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix, l’État doit lutter contre le chômage et l’inflation.
Le chômage représente un déséquilibre économique sur le marché du travail : la demande d’emploi est supérieure à
l’offre d’emploi.

Le chômage est mesuré par le taux de chômage :


Taux de chômage (en %) : Personnes de 15 ans ou plus sans travail et en recherche d’emploi
Population active

La population active comprend toutes les personnes ayant un emploi ou en recherche d’emploi (les chômeurs).
Le plein-emploi est atteint en réduisant le chômage, par la mise en place de politiques économiques adéquates en
faveur de l’emploi.

L’inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des
prix. Pour évaluer le taux d'inflation, l’INSEE calcule l’évolution de l'indice des prix à la consommation (IPC).
L’inflation pénalise le pouvoir d’achat et le maintien du niveau de vie des ménages. Elle entraîne une perte de valeur de
la devise nationale et de la valeur de l’épargne.
L’inflation pénalise également les entreprises qui voient leurs coûts augmenter : hausse des prix et des salaires pour
compenser.
C’est pourquoi l’État doit lutter contre ce déséquilibre économique et maintenir une inflation modérée, inférieure à 2 %
pour les 19 pays de la zone euro.

III. Identifier les politiques conjoncturelles et leurs outils


Les politiques conjoncturelles visent à agir sur l'activité économique et à résoudre les dysfonctionnements à court
terme.
La conjoncture économique désigne la situation économique à un moment donné.

Actuellement, la politique économique conjoncturelle de la France privilégie la stimulation de la croissance économique


et la lutte contre le chômage.
En stimulant la demande globale (politique de la demande), l'État souhaite relancer l'activité économique, ce qui
permettra de réduire le chômage et d'avoir une croissance plus forte.
Exemple : Le projet de loi de finances 2018 en faveur du pouvoir d’achat et le maintien de taux d’intérêt très bas relèvent
d’une politique de relance de la demande.

L’État peut également agir sur l’offre de biens et de services (politique de l’offre) pour susciter la demande des
consommateurs.
Exemple : Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) relève d’une politique de l’offre : accessible à toutes
les entreprises employant des salariés, le CICE permet aux entreprises de bénéficier d'une économie d’impôt. Le CICE a
pour objectif de redonner aux entreprises des marges de manœuvre pour investir, prospecter de nouveaux marchés,
innover, favoriser la recherche et l’innovation et recruter.
Pour mettre en œuvre ces différentes politiques économiques conjoncturelles, l'État dispose des outils de la politique
budgétaire et de la politique monétaire.

La politique budgétaire repose sur la variation des recettes et des dépenses qui constituent le budget de l’État. Les
outils de la politique budgétaire sont donc :
– la fiscalité : une diminution des recettes de l’État (par exemple, suppression de la taxe d’habitation) peut améliorer le
pouvoir d’achat des ménages, relancer la consommation, l’investissement et donc l’emploi ;
– les dépenses publiques : une hausse des dépenses publiques crée des débouchés pour les entreprises.

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La politique budgétaire doit tenir compte du niveau du déficit budgétaire, qui correspond à un niveau de dépenses
publiques supérieur aux recettes de l’État. Au sein de la zone euro, le déficit budgétaire d’un État ne devrait pas dépasser
3 % du PIB.

La politique monétaire consiste à réguler la masse monétaire (quantité de monnaie en circulation) et à stabiliser les
prix. En effet, trop de monnaie en circulation est source d’inflation et d'une baisse de valeur de la monnaie.
Le principal outil de la politique monétaire est la variation des taux d’intérêt. La variation des taux d’intérêt va influencer
la demande de crédit des entreprises et des ménages.
Dans la zone euro, la politique monétaire relève de la Banque centrale européenne (BCE) qui définit le niveau des taux
directeurs applicables dans les 19 pays.

Faire varier les taux d’intérêt relève d’une politique de la demande : en effet, lorsque la BCE diminue son taux directeur,
le coût du crédit diminue. Les banques accordent alors plus de crédit, ce qui stimule la consommation et
l’investissement. La demande globale augmente, ce qui a un effet positif sur la croissance.

IV. Identifier les politiques structurelles et leurs outils


Les politiques structurelles visent à agir sur l’économie à moyen et à long terme en modifiant les structures
économiques et sociales d’un pays et les conditions de fonctionnement des différents marchés.

En France, les principales politiques structurelles sont :


– la politique énergétique et la politique de l'environnement : leur objectif est de privilégier les énergies renouvelables
et non polluantes, de lutter contre la pollution, et de protéger la biodiversité ;
– la politique d’aménagement du territoire et la politique des transports : ces politiques visent à corriger les disparités
entre les régions, à développer les infrastructures de transport et de communication, afin de répondre au mieux aux
besoins des usagers (ce sont des politiques de l’offre) ;
– la politique de recherche et de développement des nouvelles technologies ;
– la politique de formation : afin de développer le capital humain.

Pour mettre en œuvre ces différentes politiques structurelles, l’État dispose de plusieurs outils.

• La fiscalité :
– la taxe carbone s’inscrit dans la mise en œuvre de la politique de l’environnement : réduire l’émission de gaz à effets
de serre ;
– le crédit d’impôt recherche (CIR) permet de stimuler la recherche et le développement des entreprises en réduisant
le poids de la fiscalité.

• Un nouveau modèle économique : l’économie circulaire a pour objectif de produire des biens et des services de
manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi
que la production des déchets. Il s’agit de rompre avec le modèle de l’économie linéaire (extraire, fabriquer,
consommer, jeter).

• La réglementation : le renforcement du contrôle technique permet de réduire la circulation des véhicules polluants
et dangereux.

Les différentes politiques économiques menées par l’État, qu’elles soient conjoncturelles ou structurelles, qu’elles
reposent sur une stimulation de l’offre ou de la demande, ont toutes pour objectif d’assurer une croissance et un
développement économique durable.
Les entreprises, en tant qu’acteurs économiques majeurs, sont donc directement affectées par les choix de politiques
économiques du gouvernement.

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V. L’impact des politiques sur l’environnement de l’entreprise

A. L’impact des politiques conjoncturelles sur l’entreprise

1) La fiscalité
Les politiques conjoncturelles, dont l’horizon est au maximum d’une année, ont un effet observable sur les différents
agents économiques et en particulier les entreprises. Il faut souligner l’importance de la fiscalité pour les entreprises.
La fiscalité des entreprises concerne, en premier lieu, l’impôt sur les sociétés. Son taux est de 28 % pour les bénéfices
inférieurs à 500 000 €, et 33,3 % au-delà. Une baisse progressive est envisagée d’ici à 2022 pour l’amener à un taux de
25 %. La fiscalité des entreprises comprend tous les impôts et taxes dus par une entreprise. Chaque impôt ou taxe peut
faire l’objet de variations dans le cadre de la politique économique conjoncturelle décidée par le gouvernement…

2) L’impact sur les décisions d’investir


La fiscalité des entreprises a un impact sur les décisions des investisseurs et donc sur la croissance économique et
l’emploi. Les entrepreneurs doivent prendre en compte l’ensemble des impôts et taxes relevant de la politique fiscale
lorsqu’ils décident de créer une nouvelle usine, d’acquérir de nouveaux équipements ou d’investir dans un pays donné.

Lorsque les impôts sont trop élevés ou trop complexes, cela :


– dissuade les investisseurs étrangers de s’implanter en France ;
– encourage les investisseurs nationaux à délocaliser leur activité ;
– ralentit la création d’entreprises.

Les conséquences sur le budget de l’État sont des moindres rentrées fiscales. À l’inverse, les régimes fiscaux plus
favorables attirent les investissements étrangers, stimulent la création d’entreprises et encouragent l’investissement
dans le pays.

B. L’impact des politiques structurelles sur l’entreprise

Les réformes structurelles produisent des effets positifs sur la croissance et l'emploi sur la longue période. Les
principales politiques mises en œuvre visent à réformer le marché de l'emploi et le système de retraite. Leurs effets à
court terme sont souvent très limités.

Il s’agit de réformes qui transforment, en profondeur, le fonctionnement du marché de l'emploi. Elles s’appuient sur de
nouvelles lois qui établissent :
– les modalités, pour les entreprises, de licenciement ou d’embauche des salariés ;
– le système d’indemnisation de l'assurance chômage ;
– le régime de départ en retraites des salariés.

Si l’on observe les réformes structurelles sur le marché de l'emploi, elles visent prioritairement à la réduction du
chômage structurel. Par exemple, la réduction de la durée et du montant d’indemnisation de l'assurance chômage et le
soutien à la création d’emploi sont des politiques dont l’objectif sur le long terme est de faciliter le retour à l’emploi en
incitant les personnes sans emploi à en rechercher un de façon active.

La loi El Khomri (août 2016) en France constitue un exemple de mesures destinées à faciliter les procédures de
licenciement en plafonnant les indemnités prud'homales ou en assouplissant le cadre du licenciement économique. La
décision politique qui a conduit à cette loi est qu’en réduisant la protection de l'emploi, les entreprises ont davantage
de flexibilité pour maîtriser leurs coûts salariaux lorsque la croissance économique ralentit. En période de reprise,
l’objectif est de faciliter les embauches.

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VI. Les limites de l’intervention de l’État dans un contexte
l’internationalisation de l’économie

A. L’existence de critères de convergence au sein de l’UE

Les critères de convergence furent établis lors du traité de Maastricht, signés par les membres de l'Union européenne
en 1992. Ces critères sont fondés sur des indicateurs économiques. Ils concernent tous les pays membres de l'Union
européenne (UE) qu’ils soient, ou non, membres de la zone euro.

Les quatre critères imposent :


– la maîtrise de l'inflation : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui
des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix ;
– la maîtrise de la dette publique et du déficit public (Pacte de stabilité et de croissance (PSC) signé en 1997) :
l’interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB et une dette publique supérieure à 60 % du PIB ;
– la stabilité du taux de change, devenu secondaire avec le passage à l’euro en 2002 ;
– la convergence des taux d'intérêt.
Les pays membres doivent respecter ces critères, sous peine d'avertissements puis de sanctions.

Le respect strict de ces critères a été progressivement assoupli. Il est possible qu’un pays dépasse à titre « exceptionnel
et temporaire » les règles ci-dessus, à condition de justifier d’une situation économique particulière et ou de la mise en
œuvre de réformes structurelles.

B. L’existence de normes et de réglementation au niveau de l’UE

1) Les normes
L’Union européenne a mis en place un certain nombre de normes qui, bien qu'elles soient facultatives, sont destinées
à prouver que les produits et services atteignent un certain niveau de qualité, de sécurité et de fiabilité.
Elles sont nombreuses car elles portent sur des sujets divers tels que les produits de consommation, la sécurité des
bâtiments, la qualité de l'environnement. Ces normes en matière de qualité et de sécurité des produits aident les
entreprises à améliorer la confiance des consommateurs dans les produits qu’ils utilisent.
Elles contribuent à protéger l'environnement et la santé des consommateurs, par exemple en prévoyant des méthodes
de mesure pour surveiller et contrôler la pollution de l'air.

Les normes sont indispensables au commerce : les normes européennes sont destinées à simplifier la vie des
consommateurs mais aussi des entreprises. Une norme unique de l’Union européenne est plus simple à mettre en place
que 28 normes nationales.

2) La réglementation
La réglementation de l’Union européenne regroupe un ensemble de règlements que les États membres sont tenus
d’appliquer, sans les modifier. Le règlement est applicable à tous les États et s’impose à tous les sujets de droit :
particuliers, personnes morales, États, institutions.
Par exemple, dans le domaine du numérique, un règlement européen sur la protection des données personnelles
permet à l'Europe de s'adapter aux nouvelles réalités du numérique.

C. L’existence des traités internationaux


Les traités internationaux sont des accords de coopération ou d’échange entre deux ou plusieurs pays. Les traités
internationaux contiennent des obligations que les États acceptent expressément et volontairement d’appliquer dans
leur pays.
Pour la France, les traités internationaux les plus importants concernent l’Union européenne.
Toute action entreprise par l'UE a comme base un traité, approuvé par tous les États membres. Si un domaine n'est pas
cité dans un traité, la Commission européenne ne peut pas proposer de légiférer dans ce domaine.
Les traités européens sont des accords contraignants que doivent respecter tous les États membres de l'Union
européenne. Exemple : L’accord UE-Mercosur

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VII. La régulation supranationale dans le cadre européen
L’UE est fondée sur le principe de supranationalité. Il signifie que les Etats abandonnent une partie de leur souveraineté
nationale et qu’ils exercent ensemble au niveau européen cette souveraineté déléguée. Par conséquent, la possibilité
de décider des affaires de manière autonome est limitée pour chaque Etat membre.

A. La Banque centrale européenne

L’Eurosystème, composé de la Banque centrale européenne et des banques centrales des États membres de la zone
euro, conduit la politique monétaire de l’euro. L’objectif final qui lui est assigné est la stabilité des prix. Elle est
indépendante des États qui la composent.
La BCE est la banque des banques de la zone euro. Elle dispose du monopole de l’émission de monnaie fiduciaire (l’euro,
monnaie unique européenne depuis 2002). Elle contrôle la création monétaire en augmentant ou en diminuant ses taux
d’intérêt à court terme.

B. La politique de l’environnement
Les principaux axes de la politique européenne de l’environnement sont la lutte contre les pollutions de l’air et de l’eau,
la prévention des risques majeurs et la protection de la nature et de la biodiversité.

C. La politique de la concurrence
La politique européenne de la concurrence vise à assurer le bon fonctionnement des marchés, c’est-à-dire à empêcher
une ou plusieurs entreprises de créer un déséquilibre leur permettant de bénéficier d’une rente au détriment des autres
entreprises et/ou des consommateurs.
Elle s’articule autour de quatre axes : le contrôle des ententes, la prohibition des abus de position dominante, le contrôle
des concentrations d’entreprises et le contrôle des aides d’État aux entreprises.

D. La politique de l’innovation
L'innovation est au cœur de la stratégie Europe 2020 pour la croissance et l'emploi.
Horizon 2020 est le programme de financement de la recherche et de l'innovation de l'Union européenne pour la
période 2014-2020.
Horizon 2020 regroupe les financements de l'Union européenne en matière de recherche et d'innovation et s’articule
autour de trois grandes priorités : l’excellence scientifique, la primauté industrielle et les défis sociétaux.

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