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LES POLITIQUES ECONOMIQUES

La politique économique désigne un ensemble de décisions prises par les


pouvoirs publics afin d’atteindre, grâce à l’utilisation de divers instruments,
certains objectifs concernant la situation économique.
Ses objectifs : sont au nombre de 4 objectifs essentiels (le carré magique de
Kaldor) :
- La croissance économique
- Le plein emploi
- Stabilité des prix (maintenir le pouvoir d’achat)
- L’équilibre extérieur
Il existe deux grands types de politiques économiques :
1) les politiques conjoncturelles : action des pouvoirs publics afin d’influencer la
croissance à court terme dans la perspective de rétablir les grands équilibres du
carré magique. Elles sont : la politique budgétaire et fiscale, la politique
monétaire, et la politique de change...
2) les politiques structurelles : elles prennent une orientation durable, dans le
but de corriger les oublis ou les erreurs du marché. Elle chercherait en revanche
à améliorer les structures et les bases de l’économie. On cite parmi les
principales politiques structurelles, la politique de recherche, d’éducation, ou
de santé, agricoles, industrielles, ...
Selon Musgrave, les fonctions de la politique économique sont :
Allocation : politique fiscale, aménagement du territoire, politique R et D
Stabilisation : politique monétaire, politique budgétaire
Redistribution : politique Fiscale, sociale, et politique de revenus
Pour ses instruments, les pouvoirs publics disposent d’une palette
d’instruments, comme :
- le budget de l’Etat (dépenses publiques, et prélèvements obligatoires)
- la monnaie (taux d’intérêt et crédits pour relance ou frein de l’activité éco.)
Son impact sur les entreprises : le nouveau modèle de développement doit
mettre au point une stratégie cohérente à l’égard des PME marocaines visant en
priorité à surmonter les blocages et les insuffisances structurelles. Il devient
donc nécessaire de mener une réflexion sur le fonctionnement de ces PME
pour les rendre plus créatives, plus réactives et plus compétitives. Cette
démarche repose sur le renforcement de l’écosystème entrepreneurial à travers
le développement et la mise en place des différents positifs
d’accompagnement, l’intervention des acteurs de tous secteurs confondus, le
renforcement des capacités institutionnelles à suivre, gérer, et évaluer les
résultats de ces dispositifs.

Pour stabiliser une économie, nous avons 3 instruments : la politique


budgétaire, la politique monétaire, et la politique de change.
La politique budgétaire
La PB peut se définie comme l’ensemble des actions menées par les pouvoirs
publics ayant un support financier, qu’il s’agisse de dépenses ou de recettes,
elle se compose à la fois de la politique fiscale et la politiques des dépenses
publiques, son rôle principal est d'influencer la conjoncture économique par le
biais du budget de l'Etat et peut avoir des effets restrictifs ou expansifs sur
l'activité économique.
Ses objectifs : La politique budgétaire vise à réguler la conjoncture et à
rechercher les grands équilibres macroéconomiques. Cette régulation peut se
manifester par une relance de l'activité économique par le biais de la demande
et de l'investissement. A l'inverse, elle peut prendre la forme, d'une politique
de rigueur dans une optique de lutte contre l'inflation ou de réduction des
déficits. Dans cette vision, le gouvernement tend à réduire la demande des
agents économiques. La politique budgétaire a aussi pour objectif de lutte
contre les inégalités les plus criantes, par le moyen des prélèvements fiscaux et
d'aides aux démunis.
Instruments de la politique budgétaire :
Recettes publiques : les ressources de l’état (recettes fiscales et recettes non
fiscales).
Dépenses fiscales : les charges de l’état (dépenses de fonctionnement,
dépenses d’investissement, et dépenses relatives à la dette publique).
Son impact : Afin de favoriser l’activité économique, l’état accorde aux
entreprises des aides sous forme de subvention, des dons ainsi que des
bonifications d’intérêts (c’est-à-dire que les banques accordent des crédits aux
taux d’intérêts moins élèves que ceux du marché avec une aide de l’état qui
comble la différence) , ceci a pour effet d’augmenter la productivité des
entreprises ce qui entraine un plein emploi donc une demande et offre plus
forte et en fin une anticipation positive restaurant la croissance.
Problème de financement du déficit budgétaire : S’il est financé par création
monétaire, il y a un risque d’inflation. S’il est, en revanche, financé grâce à des
emprunts auprès des agents économiques, se pose le problème d’effet
d’éviction.
La politique fiscale
La fiscalité est une discipline juridico-économique qui a pour objet d’étudier les
principes, les règles et les techniques de la mise en œuvre des impôts. Le droit
fiscal règlemente les relations financières entre l’état et les assujettis à travers
un certain nombre de prélèvements fiscaux sous forme d’impôts et taxes.
Au Maroc, les recettes d’impôt ou recettes fiscales, représentent la grande part
des recettes de l’état.
L’impôt a des conséquences sur l’activité économique en ce sens que son
paiement entraine une perte de pouvoir d’achat, ce qui a des conséquences sur
la consommation ou l’épargne.
Son impact sur les entreprises :
Impacts négatifs sur les entreprises :
- L’investissement : l’impôt diminue le résultat, cela provoque
automatiquement une baisse de l’épargne qui aura un impact restrictif sur
l’investissement.
- la demande : quand l’impôt augment (la TVA par exemple), le prix du bien
augmente, la demande baisse, et l’activité économique ralenti.
- Réforme de l’IS : Un barème a taux proportionnel selon l'importance du
bénéfice réalisé, qui est non pas comme celui de l’impôt sur le revenu (impôt
progressif). Ce qui peut inciter les entreprises vers la fraude fiscale.
Impacts positifs sur les entreprises :
L’optimisation fiscale : L’IS progressif permettrait d'éviter que les sociétés
cherchent à échapper à l'impôt à travers des techniques d'optimisation fiscale
- La lutte contre l'informel. "Les entrepreneurs qui sont dans l'informel
observent ceux qui sont dans le formel. Les effets bénéfiques d'une fiscalité
progressive qu'ils verront pourrait les inciter à régulariser leur activité " M.
Abdelkader Boukhriss
Il précise qu’à chaque fois qu'il y a une baisse d'IS, il y a une augmentation de la
recette. La progressivité serait un signal de confiance d'attractivité pour les
entreprises".
Politique monétaire

La politique monétaire c’est une composante essentielle de la politique


économique, et elle désigne l’ensemble des décisions qui sont prises par la
banque centrale (la BAM), qui visent à modifier une quantité de monnaie dans
l’économie (la masse monétaire) et aussi les taux d’intérêt afin de remplir son
objectif. Ce dernier peut être soit l’inflation, soit la croissance, soit le chômage,
mais jamais les 3 à la fois.
L’instrument de la politique monétaire est le taux directeur, ce dernier peut être
défini comme étant le taux auquel les banques commerciales se financent entre
elles, et le taux auquel elles se financent auprès de la banque centrale pour
équilibrer leur liquidité. Et c’est le taux qui dirige (le taux de base) l’ensemble
des autres taux d’intérêt qui sont utilises dans l’économie, et par conséquent
modifier tous les agrégats macro-économiques surtout la masse monétaire qui
a un impact définitif sur l’inflation.
l’inflation désigne un déséquilibre entre l’offre et la demande de la monnaie
(augmentation de la masse monétaire en circulation), qui se traduit par une
hausse des prix, et dont l’impact est une perte de pouvoir d’achat.
Les canaux de transmission de la politique monétaire sont les canaux par
lesquels passent les décisions prises par la BC. Ils sont dans l’ordre de 4 canaux
à savoir : le canal du bilan bancaire, le canal du crédit, le canal du prix des actifs,
et le canal du taux de change.

La BC quand elle fait de la politique monétaire, elle a deux stratégies qu’elle


peut faire : stratégie de ciblage monétaire, ou stratégie de ciblage d’inflation. Le
choix entre ces grandes voies (stratégies) vient après avoir répondre à la
question : d’où vient l’inflation ?
Depuis 2003, la causalité de l’inflation au Maroc n’est plus d’une source
monétaire, et donc la stratégie adoptée sera la stratégie de ciblage de
l’inflation. Mais ce qui rend la réalisation de cette stratégie assez difficile est le
fait qu’on n’a pas un taux de change flexible, et donc on a fait ce qu’on appelle
la stabilité des prix qui une stratégie connexe de la stratégie ciblage de
l’inflation. Le Target de cette dernière n’est pas les banques, mais plutôt le TMP
(le taux moyen pondéré du marché interbancaire), et donc l’efficacité de la
politique monétaire est mesurée à travers ce taux (c’est le taux d’intérêt moyen
par lequel les banques échangent entre elles la monnaie).
La BC est une méga institution, et la politique monétaire n’est qu’une fonction
parmi 5 qui sont : imprimer des billets, superviser les banques, superviser les
marchés du CT (marchés des capitaux et marchés de change), et finalement
maintenir la stabilité financière.
La monnaie centrale est la monnaie créée par une banque centrale. Elle
représente le montant global des pièces et des billets émis, auquel s'ajoutent
les sommes que les banques de « second rang » (banques commerciales) ont
placées auprès d’elle au titre des réserves obligatoires.
Quelle est la nature de la monnaie crée par la banque centrale ?
BAM émet de la monnaie de banque centrale, la monnaie de banque centrale
se compose de la monnaie fiduciaire* en circulation et de la monnaie centrale
(est constitué des avoirs détenus par les titulaires des comptes sur livrets de
l'institut d'émission, principalement par les banques et par le trésor on parle
également de la base monétaire.
On parle de la création monétaire : c'est la variation positive de la monnaie
centrale lorsque BAM effectue avec les banques ou le trésor un certain nombre
d'opérations. Par exemple, la vente de devises par une banque ou une société à
BAM.
La banque centrale crée la monnaie centrale lorsqu'elle octroie des crédits aux
banques lors de ces interventions (les avances sur appel d'offre à 7 jours) au
niveau du marché interbancaire.
Lorsque le trésor recourt à la banque centrale pour financer le décalage dans le
temps entre ses recettes et ses dépenses ou son déficit budgétaire la facilité
accordée à l'Etat par BAM peuvent prendre 2 grandes formes : soit le concours
financier à l'Etat (CFE), ou l'escompte de chèque.
Les instruments de la politique monétaire
La monnaie scripturale est la création des banques commerciales, et la
monnaie fiduciaire est la création de la banque centrale. Et toutes les deux ne
peuvent pas circuler s’il n’y a pas la monnaie centrale. La monnaie
juridiquement peut être définie comme étant une créance inscrite dans l’actif
du bilan d’un ménage, et le passif correspondant c’est l’émetteur et donc une
dette pour la BC.
La monnaie centrale n’est acceptée que par les banques et la BC (c.à.d. les
créateurs de la monnaie). Et tout devra passer par la monnaie centrale, car c’est
elle qui permet à la BC d’exercer son pouvoir et donc sa politique monétaire.
Donc qu’est ce que les banques commerciales peuvent faire pour satisfaire la
banque centrale et avoir la monnaie centrale ?

1) les avoirs extérieurs : le dépôt des devises par les banques commerciales
auprès de la banque centrale, et en contrepartie elles vont avoir la MC.
2) le reversement des billets auprès à la BC : cette dernière est considérée la
banque des banques et donc c’est auprès d’elle que les banques commerciales
vont verser les excès de billets qu’elles ont.
3) Les créances sur l’Etat ou comptes courant du Trésor auprès de la BAM : la BC
est considérée le banquier du trésor, auprès de laquelle il a son seul et unique
compte (le principe de l’unicité du compte du trésor), et donc pour que le
trésor puisse effectuer ses dépenses (fournisseurs, salaires aux
fonctionnaires...) il utilise ledit compte, et donc donne ses ordres à la BC pour
exécuter et verser ces sommes dans les comptes de ces personnes qui ont des
clients auprès des banques commerciales.
4) et lorsque ce n’est pas suffisant, les banques ont la possibilité de recourir à
des avances auprès de la BC.
5) vendre des titres à la BAM

Quand est ce que la BC va exercer sa politique monétaire ?


La BAM n’a pas d’influence ni sur la quantité des avoirs extérieurs, ni
d’influence sur le trésor, non plus sur le reversement des billets. C’est ce qu’on
appelle les facteurs autonomes de la liquidité bancaire : sont ceux dont
l’évolution ne dépend pas de la politique monétaire de la BC cela veut dire que
la masse ou la quantité de la monnaie centrale dont les banques disposent,
dépend uniquement de la relation entre les banques et leurs clients et le trésor
(hors son influence).
Cependant la BAM peut avoir sa puissance au niveau du troisième facteur, à
savoir les avances-crédits accordés aux banques de second rang.
Les banques quand elles accordent beaucoup de crédits, cela gêne l’économie,
parce que quand on crée trop de monnaie, cela peut entrainer des
conséquences inflationnistes si on est face à une faible production. Cela
s’explique par l’équation suivante : P * T = M * V.
si on considère que V est constante, si M augmente plus que T augmente, cela
va entrainer l’augmentation du P ; l’augmentation du prix qui est la traduction
de l’inflation.
Donc pour maitriser cette augmentation de la masse monétaire, la BAM
n’a que le choix d’agir sur le facteur dont elle peut influencer, celui des avances
accordées par la BAM aux banques commerciales.
La BAM, dans ce sens, peut agir sur la quantité de la monnaie centrale que les
banques ont obtenues d’après leurs opérations avec leurs clients (devises,
trésor...), cela se fait par le mécanisme de la réserve monétaire obligatoire. La
loi donne droit à la BC d’imposer un ratio de réserves obligatoires aux banques,
qui a pour objet de calculer une somme sur la base de la monnaie centrale
qu’elles détiennent et de la bloquer chez la banque centrale. Cela veut dire en
quelques sortes de les priver de cette somme, afin de ramener les soldes des
banques à un niveau que la BC peut gérer et influencer. En d’autres termes, la
BC va provoquer le besoin des avances chez les banques. A ce moment-là, les
banques vont recourir aux avances de la BAM, pour alimenter leur compte.
La BC encore une fois va exercer son pouvoir ici, en effet elle na va pas satisfaire
toutes les demandes en matière des avances, et même les crédits qu’elle va
accorder, elle peut relever son taux directeur, et ce pour maitriser les crédits
accordés aux ménages, et donc il n’y aura que les crédits qui sont importants
pour le développement de l’économie.
Pour résumer, la politique monétaire a pour objectif la maitrise de l’inflation à
travers la stabilité des prix tout en contrôlant la masse monétaire en circulation,
autrement dit injecter ou éjecter les liquidités en circulation.la circulation de la
MF et la MS dépend de la MC, cette dernière est créée par la BC en
contrepartie des actifs qu’elle reçoit (billets, avoirs extérieurs, et avances
accordées aux banques) ou les passifs qu’elle a (opérations dans le compte du
trésor). Les trois facteurs sont dits autonomes, dont la BAM n’a pas d’influence,
et le dernier c’est celui qu’elle utilise pour l’application de sa politique
monétaire :
- Quantité des avances : en termes de liquidité bancaire avec le
mécanisme de la RO pour créer le besoin des avances
- Le coût de avances : agir sur son taux directeur pour permettre
l’encadrement des crédits.
Les liquidités bancaires = l’ensemble des réserves des banques (réserves
excédentaires et réserves obligatoires).
Taxe d’inflation : avantage pour l’état et malheur pour les autres : l’état est
la seule qui n’est pas dérangée par l’inflation vu qu’elle s’emprunte à taux
fixe.
A ce niveau nous aborderons les causes de l’inflation en expliquant ses
répercussions sur l’entreprise :
- Inflation par la demande : Explique la hausse des prix par un déséquilibre
entre l’offre et la demande des biens qui est insuffisante et la demande
des consommateurs. Une création de monnaie trop importante explique
cette demande trop forte.
- Inflation par les coûts : Elle se traduit par une répercussion sur les prix de
vente d’une augmentation des prix de matières premières, des salaires
ou des autres coûts auxquels les entreprises doivent faire face. L’inflation
par les coûts traite des facteurs qui interviennent dans la fixation des prix
de revient par les entreprises. Une hausse du prix de pétrole peut ainsi se
répercuter sur l’ensemble de l’économie. Il s’agit d’une inflation
importée. Par ailleurs si les salaires augmentent plus vite que les gains de
productivité, le cout du travail augmentera et sera répercuté sur les prix
de vente.
- Inflation et commerce extérieur : Une inflation au Maroc qu’ailleurs
pénalise les exportations marocaines alors que les prix deviennent moins
élevés que les prix des produits intérieurs. Il convient dans ce cas
d’observer le différentiel d’inflation, c a d l’écart entre le taux d’inflation
marocain et celui de chacun de nos partenaires.
Pour ce faire, deux politiques sont envisagées :
Politique de dévaluation : Afin de réaliser l’équilibre externe, les autorités
monétaires peuvent procéder à une dévaluation de la monnaie nationale, c
à d la diminution volontaire du cours de la monnaie nationale par rapport
aux monnaies étrangères dans le cadre d’un système de change fixe.
L’objectif de cette dévaluation est de réduire le déficit de la balance
commerciale en stimulant les exportations et décourager les importations.
C’est une bonne chose bien sûr. Mais On observe aussi un effet néfaste de la
dévaluation, celle-ci favorise l’inflation. Comment ? Avec l’incompressibilité
de certaines importations si nécessaires que leur demande ne diminue pas
alors que leurs prix augmentent après une dévaluation (énergie, MP,
Machines…) se qui produit un accroissement des prix intérieurs (c’est
inflation importée). Donc les couts de production des entreprises s’élèvent
alors, ce qui contribuent à l’augmentation générale des prix et annule les
effets bénéfiques de la dévaluation.
Politique d’appréciation : Dans un contexte de forte inflation ou de menace
inflationniste, de nombreux pays ont vu les avantages qu’il y avait à favoriser
en appréciant leur monnaie. A l’inverse du cercle vicieux précèdent, on peut
mettre en œuvre un cercle vertueux de l’appréciation, ou la hausse de la
valeur de la monnaie sur le marché des changes permet de lutter contre
l’inflation. Les importations deviennent alors moins chères, ce qui contribue
à limiter les couts de production des entreprises et favorise la baisse
régulière du taux d’inflation (il s’agit alors d’une désinflation importée).
Alors, par cette politique, les autorités monétaires cherchent à provoquer
l’appréciation de la monnaie nationale sur le marché des changes afin de
lutter contre l’inflation. Par ailleurs, cette politique vise aussi un objectif de
modernisation de l’économie, puisque l’abaissement des prix des produits
importés entraine une élimination ou l’adaptation des entreprises qui se
révèleraient peu compétitives (à l’inverse de la politique de dévaluation qui
protège les entreprises peu compétitives de la concurrence étrangère).
La politique financière
Le financement de l’économie désigne l’ensemble des modalités par
lesquelles les agents économiques se procurent les fonds nécessaires à la
réalisation de leurs activités. En effet pour réaliser leurs activités
économiques, tous les agents économiques ont besoin de se financer. Cela
est vrai pour les entreprises, mais cela l’est aussi pour les administrations
publiques.
Les marchés des capitaux : un marché qui vise le financement de
l’économie, et il est composé de deux compartiments, le marché monétaire
et le marché financier.
Le marché monétaire : c’est un marché de capitaux à court et moyen terme
(le marché des actifs financiers négociables à CMT), où le Trésor, les
banques, les sociétés de financement et les entreprises interviennent pour
émettre et échanger des titres de créances négociables. Ce marché assure
un financement direct de l’économie sans avoir obligatoirement recours aux
banques (désintermédiation bancaire). Au niveau de ce marché on trouve :
le marché des TCN : les titres émis par le Trésor sont les bons de Trésor, les
certificats de dépôt par les banques, les bons de sociétés de financements,
et les billets de trésorerie par les entreprises.
Le marché interbancaire : c’est un marché fermé où les professionnels du
secteur bancaire (les banques, la CDG, la CCG, la CCM, la BAM, et le Trésor)
échangent entre eux des actifs financiers (empruntent ou prêtent), à court
terme, et où la BC intervient également pour apporter ou reprendre des
liquidités.
Le marché d’adjudications des bons de Trésor
Le marché financier : est le marché des actifs financiers négociables et de
long terme (actions, obligations, et OPCVM). Il y a deux types de ce marché :
le marché primaire : c’est le marché du neuf
le marché secondaire : le marché d’occasion (le M. Centrale, et le M. des
Blocs).
le rôle du marché financier : Le marché financier permet aux entreprises, à
l’Etat et aux épargnants d’augmenter leur utilité. Les épargnants ont la
possibilité d’investir dans des instruments financiers et donc, ils peuvent
reporter leur consommation tout en obtenant une rémunération pour ce
report et faire fructifier leur épargne.
Les entreprises ont un meilleur accès aux capitaux disponibles et peuvent
investir dans des actifs productifs.
L’Etat peut mieux gérer son déficit à travers l’endettement interne.
Les entreprises ou l’état créent les titres, on parle de création ou d’émission,
et les mettent en vente à travers les intermédiaires financiers soit de gré à
gré soit sur le marché boursier.
La politique de change
La politique de change est une composante de la politique économique qui
vise à déterminer ou influencer le taux de change de la monnaie nationale
dans le but d’atteindre des objectifs déterminés du carré magique.
Autrement dit, c’est l’ensemble de choix et actions affectés par les autorités
d’un pays donné, dans l’objectif de régulation du marché de change dudit
pays.
Les objectifs de cette politique :
- Dévaluer la monnaie en changes fixes ou favoriser sa dépréciation en
changes flottants. Il s’agit dans ce cas d’améliorer la compétitivité-prix et de
rétablir le solde de la balance commerciale ou de la balance des transactions
courantes ;
- Réévaluer la monnaie en changes fixes ou favoriser son appréciation en
changes flexibles pour lutter contre l’inflation et améliorer les termes de
l’échange.
Les instruments de la politique de changes :
- Réserves de change : la banque centrale intervient sur le marché des
changes en achetant (demande) ou en vendant (offre) sa propre monnaie en
utilisant ses réserves pour influencer le taux de change.
- Taux d'intérêt : un taux d'intérêt élevé rend plus attractifs les placements
nationaux ce qui attire les capitaux étrangers et augmente la demande sur la
monnaie national (appréciation du cours de la monnaie national).
- Le contrôle des changes : qui est une mesure règlementaire, à travers
laquelle les autorités limites la convertibilité de la monnaie (exemple : limite
de 10 000 DH annuel imposé sur les marocains résidents), l’objectif est
d’éviter la fuite de capitaux et empêcher l'entrée de capitaux spéculatifs.
Caractéristiques d’un régime de change :
- Ancrage : Est-ce que le taux de change de la monnaie national est fixé par
rapport à une autre devise.
- Bandes : Est-ce qu’il existe des limites (cours plafond, planché) à partir
desquels les autorités interviennent pour influencer le taux de change.
- Intervention des autorités : Est-ce que les régulateurs interviennent
régulièrement sur le marché pour influencer le taux de change. La réponse à
ces 3 trois questions permet de déterminer le régime de change.
Types de régime de change :
1. Régime de change fixe : le taux de change est fixé arbitrairement par les
autorités monétaires L'équilibre du marché des changes est assuré par
l'intervention de la banque centrale qui vend les devises étrangères si l'offre
dépasse la demande des devises ou achète les devises si l'offre dépasse la
demande des devises ou achète les devises si l'offre est inférieure à la
demande.
a. Avantages :
- Réduit l’incertitude pour toutes les agentes et tous les agents économiques
: car le taux de change st connu et ne fluctue pas d’une manière imprévue.
- Favorise une Politique anti-inflationniste : dans le régime de change fixe
l’inflation importé a un effet néfaste sur l’économie, donc les autorités sont
obligées de prendre des mesures pour s'assurer que l'inflation est aussi
faible.
b. Délavages :
- Disposer de réserves de change suffisantes : puisque les réserves de
changes est un instrument par laquelle la banque centrale garanti un cours
de change fixe.
- La fixation du taux de change fixe n'est pas une simple procédure - Les
autorités responsables doivent maintenir un taux de change fixe
2. Régime de change flottant : La valeur des monnaies est fixée par le
marché des changes à travers l’offre et la demande, la banque centrale
abandonne le contrôle du taux de change
a. Avantages :
- Permet d’adopter une politique monétaire autonome
- Rééquilibrage automatique de la balance extérieure
- Les réserves ne sont pas utilisées pour contrôler la valeur de la monnaie
b. Désavantages :
- Un régime flottant peut aggraver les niveaux d'inflation existants
- Taux flottants ont tendance à créer de l'incertitude sur les marchés
internationaux
Dévaluation du taux de change : consisté à baisser le taux de change d’une
manière intentionnelle, donc la monnaie nationale devient moins chère
pour les étranges, l’objectif est de rendre les produits nationaux moins chers
à l’étranger donc les exportations bénéficient d’un surcroît (les exportations
augmentent), les importations deviennent plus chères et donc moins
attractives, on se tourne vers les produits domestiques (les importations
diminuent). L’effet sur la balance commercial sera une diminution du déficit.
Le Triangle d’incompatibilité ou la trinité impossible de Robert MUNDEL :
Les autorités cherchent à réaliser 3 objectifs :
- La libre circulation des capitaux favorise les échanges et la meilleure
allocation des fonds et permet d’accéder aux capitaux dans les meilleures
conditions possibles. (La convertibilité totale).
- La fixité du taux de change : offre un environnement monétaire stable
- Politique Monétaire autonome (indépendante) : permet de fixer les taux
d’intérêt en fonction des besoins de l’économie nationale.
Mais il est impossible de réaliser ces 3 objectifs en même temps. Exemple :

Le régime de change fixe qui a été adopté au Maroc depuis plusieurs


dizaines d’années, a permis au Maroc de ne pas être directement impacté
par la crise financière de 2008. Et en stabilisant le cours du dirham, il a
également fortement contribué à l’amélioration du climat de confiance des
investisseurs étrangers, enfin il a joué un rôle important dans la maitrise de
l’inflation, et donc au maintien de la stabilité macroéconomique du pays. Et
grâce à la stabilité de la monnaie, l’épargne a été stimulé et la spéculation
enrayée. Cependant dans un contexte de plus grande ouverture à
l’international, l’économie marocaine est exposée à plus de chocs extérieurs.
En effet dans le cadre de ce régime, la BAM répond aux besoins en devises
des banques sans aucune limite. Cette situation présente le risque de
conduire les réserves en monnaie étrangère à un niveau anormalement bas,
qui peut constituer un danger pour l’économie nationale (cas de forte
demande des produits importés). C’est pour cela que les pouvoirs publics
ont décidé après une réflexion menée sur plusieurs années d’entreprendre
une reforme consistant à migrer graduellement du régime fixe vers un
régime de change flexible (si on prend le même exemple, et si les prix des
produits importés augmente, le dirham va connaitre une dépréciation, et
donc les marocains vont consommer les produits locaux au lieu d’importer,
et vu cette dépréciation de la valeur, le Maroc devient intéressant pour les
touristes, et de la même façon les exportations vont augmenter vu le prix
bas des produits marocains, ce qui va impliquer l’augmentation des réserves
de change). Donc la valeur du dirham va dépendre de la loi de l’offre et la
demande. Toutefois, cette referme a introduit une nouvelle composant de
risque pour les opérateurs économiques, qui s’explique par une volatilité de
la valeur de dirham vu l’élargissement de la bande de fluctuations ou la
marge de négociation (+-5%), ce qui va se répercuter sur les entreprises
opérant dans l’import et l’export ou ceux qui ont des dettes ou créances
avec l’étranger.
Les PME ont rapidement compris la nécessité de mettre en place une
politique de gestion du risque de change.
Gestion du risque de change pour les entreprises : Le risque de change est
le risque lié aux fluctuations des cours de monnaies. Toute fluctuation
défavorable des taux de change risque se répercute négativement sur les
flux futurs espérés par l’entreprise. Ce risque provient principalement des
facilités de paiements que s’accordent les entreprises à l’égard des délais
entre la réception des marchandises et leur règlement.
Couverture contre le risque de change : Consiste à éliminer l’incertitude
d’une évolution indésirable du cours de change de sorte à se protéger de
toute éventuelle perte de valeur à terme, au moment où la transaction doit
s’effectuer, cette couverture dépend de plusieurs paramètres : le dégrée
d’aversion envers le risque, les anticipations de change, le choix de marché.
Exemples d’instruments de couverture contre le risque : interne (le choix de
devise de facturation, l’auto couverture), externe (swaps de change, les
options de change).
Climat des affaires
« L’importance du climat des affaires offre aux entreprises de toutes
catégories, qu’il s’agisse de micro-entrepreneurs ou de multinationales,
passant par les grandes entreprises locales, la possibilité et l’envie d’investir
de manière productive, de créer des emplois et de développer leurs
activités, ce qui permet de stimuler la croissance et de faire reculer la
pauvreté ».
Les facteurs constituant un bon climat des affaires influent sur le désir des
entreprises à investir, de créer des emplois et de développer leurs activités,
exemples de ces facteurs : la protection et la sécurité des investisseurs,
stabilité des politiques économiques, règlementation et fiscalité à l’intérieur
et aux frontières, la facilitation des procédures administratives et de
l’exécution des contrats, une main d’œuvre formée et qualifiée...
Il existe plusieurs institutions qui évaluent périodiquement le climat des
affaires par pays, pour donner une idée sur les facteurs précités
Parmi les rapports et les indices qui évaluent le climat des affaires, on
trouve :
le Doing Business : C’est un projet créé en 2002 par le groupe de la banque
mondiale, il mesure la réglementation des affaires et son application
effective dans 190 économies et dans certaines villes au niveau infranational
et régional.
Indice Mondial de la Compétitivité : qui étudie 138 économies en
fournissant des informations sur les facteurs de productivité et de
prospérité.
Au Maroc, on trouve :
le Comité National de l’Environnement des Affaires : qui a pour mission de
proposer au gouvernement les mesures susceptibles d'améliorer
l'environnement et le cadre juridique des affaires, d'en coordonner la mise
en œuvre et d'en évaluer l'impact sur les secteurs concernés. Il exerce sa
mission en concertation avec les différents partenaires publics et privés
concernés.
Agence Marocaine de Développement des Investissements : qui a pour
mission d’analyser, de suivre et de publier périodiquement les indicateurs de
performance relatifs aux investissements, et d’évaluer les obstacles liés à
l’investissement et de proposer aux pouvoirs publics des mesures
législatives et réglementaires de nature à soutenir et encourager
l’investissement dans le Royaume ;
Dans ce sens, plusieurs réalisations ont été faites par le conseil du
gouvernement, par exemple :
la réforme du livre V du code de commerce
Mise en place de l’observatoire de la TPME
Développement d’une solution de création en ligne de l’entreprise
Dématérialisation du circuit global des procédures d’Import/Export
Réforme de la charte d’investissement

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