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Thème 6 : Comment l’État peut-il intervenir dans l’économie ?

Chapitre 3 : Les politiques économiques de l'État et de l'Europe

I. Pourquoi l’État doit-il définir des politiques économiques ?

Vidéos + Documents 1 à 4, questions de 1 à 8.


Ce qu’il faut retenir …

 Quels cycles une économie peut-elle traverser ?


Avant de décider quelle politique économique employer, le gouvernement doit qualifier la
situation dans laquelle se trouve l’économie du pays. Or, cette dernière fluctue
constamment. Les fluctuations économiques (ou cycles) sont des périodes d’augmentation
et de reflux de l’activité économique d’un pays, qui se succèdent les unes aux autres.

Quatre cycles économiques peuvent être identifiés :


- L’expansion : situation où le PIB augmente (sur une courte période).
- La crise : situation où l’augmentation du PIB stagne. On parle aussi de retournement
de la conjoncture (ex. la crise des « subprimes » en 2008).
- La récession : période de baisse du taux de croissance du PIB, dont l’augmentation
diminue, voire devient négative (on parle ici de dépression). Nous pouvons donc parler
de récession même si le taux de croissance est positif, il ralentit seulement (croissance
moins forte).
- La reprise : le taux de croissance du PIB repart à la hausse, indique le début d’un
nouveau cycle.

 Comment nomme-t-on une politique qui va dans le sens du cycle économique ? et


quant, à l’inverse, elle va à l’encontre de ce cycle ?
Une fois le cycle économique clairement identifié, l’État pourra mener différentes
politiques :
Une politique qui suit la tendance du cycle économique (ex. une politique de rigueur en cas
de récession) est procyclique ; à l’inverse, une politique qui va à l’inverse du cycle (ex. une
politique de relance en cas de récession) est contracyclique.

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II. Comment mettre en œuvre une politique de demande / une politique de l’offre ?
Documents 5 et 6, questions de 9 à 13.
Ce qu’il faut retenir …

 Expliquez la notion de politique de demande : sur quels agents agit-elle ? Quelles


sont les effets recherchés ?
La politique de demande est un ensemble de décisions qui a pour objectif d’augmenter la
demande globale : plus d’investissements de la part des entreprises et plus de
consommation de la part des ménages. Cette hausse de la demande globale doit permettre
d’améliorer les objectifs de la politique économique, notamment les quatre grands agrégats
économiques : croissance, emploi, inflation, commerce extérieur.
 Quelle catégorie d’agent économique bénéficie plus particulièrement des mesures
de la politique de l’offre ?
Une politique d’offre s’adresse plus particulièrement aux entreprises afin de développer leur
offre de biens et de services en améliorant leurs facteurs de production : travail et capital.
 Démontrez que cette politique d’offre s’inscrit dans les objectifs de politique
économique.
Développer l’offre des biens et des services des entreprises s’inscrit bien dans le cadre d’une
politique économique conjoncturelle puisqu’un accroissement des ventes des entreprises :

- augmente le PIB ;
- créé de l’emploi et diminue le chômage ;
- dynamise les exportations.

De plus, soutenir l’offre des entreprises en améliorant les formations, en encourageant les
innovations et en garantissant une libre concurrence profite aux autres agents économiques et
développe la richesse des territoires. La politique d’offre s’inscrit dans des objectifs à long terme de
politique structurelle.

III. Que recouvrent les politiques conjoncturelles et les politiques structurelles ?

A. La politique conjoncturelle
Vidéos + Documents 7 et 8, questions de 14 à 24.
Ce qu’il faut retenir …

 Quelles est la particularité d’une politique économique conjoncturelle ?

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Les politiques conjoncturelles sont des politiques de court terme, visant à rééquilibrer des
indicateurs économiques conjoncturels, comme la croissance, l’inflation, le chômage,
commerce extérieur (voir le carré magique de Kaldor). Elles disposent principalement de
deux outils, la politique budgétaire et la politique monétaire.
 Quelles sont les différences entre une politique monétaire et une politique
budgétaire ?

La politique budgétaire : Le budget de l’État est un prévisionnel de ses recettes


(prélèvements obligatoires = impôts et taxes) et de ses dépenses (fonctionnement,
investissement, aides sociales, remboursement de la dette). Il est voté par le Parlement en
fin d’année N pour l’année N +1, grâce à une loi de finances (dénommée « LOLF », « Loi
organique relative aux lois de finance »). Le budget doit être équilibré (recettes = dépenses)
mais il arrive que le solde soit déficitaire (dépenses > recettes) : dans ce cas, le déficit est
comblé par un emprunt de l’État. Le budget peut aussi être excédentaire (recettes
> dépenses).
La politique monétaire est menée par la Banque centrale européenne (BCE). La France est
donc dépendante de ses décisions. La BCE poursuit deux grands objectifs : la maîtrise de
l’inflation (objectif fixé dans ses statuts, qui doit être inférieur à 2 % par an mais pas trop
éloignée de 2 %) et la croissance économique.
En pratique, la politique monétaire doit :
- Fournir les liquidités nécessaires aux agents économiques afin de garantir la
croissance de l’économie ;
- Contrôler la masse monétaire afin que le pouvoir d’achat des ménages n’entraîne pas
une demande supérieure à la quantité de biens et services disponibles, engendrant
ainsi une hausse généralisée et continue des prix : l’inflation.

Pour veiller à cela, la BCE dispose d’un outil : son taux directeur. C’est le taux de
refinancement des banques commerciales auprès de la BCE. Il fixe le niveau des taux
d’intérêt appliqués aux agents économiques ensuite.
Un taux directeur élevé renchérit le coût du crédit auprès des agents économiques. Cela
diminue la masse monétaire en circulation, permettant de contrôler l’inflation. Toutefois, il y

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a des risques que l’activité économique ralentisse, les agents consommant ou investissant
moins.
Un taux directeur faible (voir nul selon la période) facilite l’accès aux crédits pour les agents
économiques. Cela permet de stimuler la demande des ménages et l’investissement des
entreprises et donc la croissance. Toutefois, la masse monétaire augmentant, ce surcroît de
demande et d’investissement peut générer de l’inflation.

B. La politique structurelle
Vidéos + Documents 9 à 12, questions de 25 à 32.
Ce qu’il faut retenir …

 Quelle est la différence entre une politique économique conjoncturelle et une


politique structurelle ?
La politique structurelle est une politique de moyen/long terme qui vise à modifier les
structures de l’économie pour améliorer la croissance potentielle et garantir l’efficacité du
système économique. Pour cela, la politique structurelle dispose de plusieurs outils, dont un
spécifique concernant le contrôle de la concurrence.

En ce qui concerne la politique structurelle, divers instruments sont possibles :


- La politique industrielle permet de sauvegarder l’appareil industriel existant (et donc
les emplois) en subventionnant les entreprises de ce secteur ou en les nationalisant
(voir débat lors de la crise sanitaire sur la nationalisation des entreprises liées à la
santé). Cela permet aussi de dynamiser le secteur industriel en adaptant l’appareil
industriel aux évolutions du monde contemporain (comme l’intelligence artificielle)
ou en le réorientant vers des secteurs considérés comme stratégiques (ex.
l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique, le « Big data », etc.).
- La politique d’innovation : l’État finance l’innovation et la R&D pour, par exemple,
développer de nouvelles technologies et différencier la production industrielle
française en la faisant monter en gamme (ex. le Grand Plan d’innovation 2018-2022
de 57 milliards d’euros de l’État).
- La politique de formation : développer la formation dans les domaines d’activité qui
le demandent (ex. l’École des Mines de Saint-Étienne investit 10 millions d’euros pour
un campus tourné vers l’industrie du futur) ou développer la formation

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professionnelle de manière générale (ex. la création du Compte personnel de
formation).
- La politique d’aménagement du territoire : développer les infrastructures de
transport et de communication pour désenclaver certaines régions.
- La politique de réglementation/déréglementation : fixer par la législation les règles
du jeu sur les marchés des biens et services, de l’emploi ou encore des capitaux. La
plus connue de ces politiques étant la politique industrielle.

La France, parce qu’elle fait partie de l’Union européenne, profite également des politiques
structurelles européennes.

 Pourquoi peut-on dire que la régulation de la concurrence est nécessaire ?

La politique de la concurrence est l’ensemble des lois et réglementations permettant une


confrontation loyale entre offreurs et demandeurs, voire entre offreurs eux-mêmes.
Elle poursuit plusieurs objectifs :
- Assurer une libre concurrence loyale entre les entreprises d’un même marché ;
- Protéger le consommateur de pratiques anticoncurrentielles

En théorie, une politique de concurrence doit avoir des effets favorables pour le
consommateur : biens et services plus nombreux, plus diversifiés et plus innovants, à un
juste prix voire un prix moins élevé. De plus, les entreprises disposent de protections contre
une concurrence déloyale : interdiction des ententes (entente sur les prix, généralement
plus élevés que lors d’un libre jeu sur le marché) et des abus de position dominante (prix
prédateurs en dessous du marché pour éliminer des concurrents et ensuite revenir à un prix
plus élevé par exemple), brevets, etc.
En France, plusieurs organismes veillent au respect des règles liées à la concurrence :
- L’Autorité de la concurrence ;
- La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes (DGCCRF) ;
- Elles sont accompagnées au niveau européen par la Commission européenne et le
Réseau européen de la concurrence.

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IV. Quelles sont les politiques économiques menées en Europe ?

A. En quoi consiste la politique monétaire européenne ?

Vidéo + Documents 13 à 14, questions de 33 à 38.


B. Comment se décident les politiques budgétaires dans le contexte européen ?

Vidéo + Documents 15 et 16, questions de 39 à 44.

Ce qu’il faut retenir …

 Qu’est-ce que l’Eurosystème ?


La zone euro est gérée par l’Eurosystème. Cette institution regroupe la BCE et les banques
centrales nationales.

La BCE est au centre de l’Eurosystème et porte la responsabilité de la zone euro. Ses


décisions sont prises par le conseil des gouverneurs. Le mandat de la BCE prévoit la stabilité
des prix en limitant l’inflation au sein de la zone euro à un niveau légèrement inférieur à 2 %.
En outre elle contribue à la promotion du progrès économique et social ainsi qu’à un
développement équilibré et durable.

Pour parvenir à cet objectif, la BCE a plusieurs leviers :

- Le premier levier dont elle dispose est l’ajustement de la masse monétaire. La


quantité de monnaie en circulation doit correspondre aux besoins de l’activité et au
fonctionnement de l’économie. En cas de récession, la BCE augmente fortement ce
montant.
- Son second levier est le niveau des taux d’intérêt directeur. Ils représentent les taux
auxquels les banques commerciales peuvent se refinancer. La BCE les fixe
précisément en fonction de l’objectif recherché.
Une augmentation de ces taux limite le crédit, donc contient l’inflation. On parle
alors de politique de rigueur. Une baisse des taux favorise la dépense de
consommation et d’investissement par l’emprunt donc la croissance. C’est une
politique de stimulation économique.
- En dernier levier,la BCE prête notamment aux banques et achète des actifs
financiers, principalement de la dette des États européens.

Cette politique monétaire unique convient difficilement à tous les États membres. En effet,
les situations économiques sont très différentes d’un État à l’autre en termes, par exemple,
de compétitivité et de chômage.

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 Quelles règles les États de la zone euro s’engagent-ils à respecter ?
Les critères européens à respecter concernant les déficits publics sont les suivants :
- le solde budgétaire doit être à l’équilibre ou excédentaire mais un déficit
conjoncturel est accepté ;
- le déficit public doit être inférieur à 3% du PIB ;
- la dette publique inférieure à 60% du PIB

 Distinguez une politique de relance d’une politique de rigueur budgétaire.


La politique budgétaire consiste donc à « jouer » avec ce solde (actions sur les dépenses
et/ou sur les recettes) pour réguler l’activité économique et atteindre les équilibres de court
terme :
- Une politique de relance peut entraîner un déficit budgétaire : l’État se substitue aux
agents économiques pour relancer l’économie et notamment la demande et
l’investissement. Cela engendre plus de dépenses et donc crée un déficit budgétaire.
L’activité économique est dynamisée, le chômage se réduit mais l’inflation peut
poindre et l’endettement de l’État se creuser.
- Une politique de rigueur permet d’atteindre l’équilibre : l’État cherche à freiner
l’inflation et réduit ses dépenses pour que la demande des agents diminue. Cela peut
réduire également l’endettement. Toutefois, le remède est parfois pire que le mal :
cette rigueur peut freiner l’activité économique au point de ralentir la croissance et
augmenter le chômage.
La France faisant partie de la zone euro, son action au travers de la politique budgétaire est
soumise aux critères de convergence, et notamment au seuil de 3 % du PIB à ne pas
dépasser en cas de déficit public.

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