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COURS D’INTRODUCTION A

L’ECONOMIE

UNIVERSITE INUKA

DISPENSÉ PAR STANLEY RALPH ALBERT, MSC.


CHAP 4. L’intervention de l’Etat dans l’économie

L’Etat élabore des politiques et de programmes pour


améliorer et soutenir l’économie du pays, et répartir plus
équitablement la richesse entre les citoyens.
C’est principalement depuis la seconde guerre mondiale que
les Etats interviennent dans l’économie.
L’état intervient dans l’économie à travers des subventions
accordées aux petites entreprises, augmentation des
cotisations d’assurance-chô mage, programmes de résorption
du travail.
INTERVENTION DE L’ETAT
Les marchés ne peuvent fonctionner sans cadre institutionnel. Laissé à
l’initiative des acteurs économiques, ils connaissent des défaillances
(externalités, inégalités, concurrence imparfaite).
C’est ainsi que l’intervention de l’Etat est nécessaire pour:
1) Lutter contre les cycles économiques (croissance, récession,
reprise, etc…) : fonction de stabilisation
2) Pallier les défaillances du marché: fonction d’allocation
3) Garantir la justice sociale : fonction de redistribution

Externalités : conséquences positives ou négatives de l’action d’un


agent économique lorsqu’il produit ou consomme sur un ou plusieurs
autres agents. Exemple : Pollution
FONCTION D’ALLOCATION
L’Etat a la charge de produire tous les biens que le secteur privé n’a
pas intérêt à produire soit à cause des investissements excessifs et peu
rentables qu’ils exigent (cas des infrastructures) , soit du fait de la non
exclusion à la consommation une fois produits (cas de l’éclairage
public qui est à la portée de tout le monde- difficulté de vendre
l’éclairage public à une personne seule). Ici la question demeure
l’efficacité productive.
L’Etat doit chercher à maximiser le bien-être collectif tout en tirant le
meilleur parti des ressources productives disponibles. En outre les
investissements réalisés par l’Etat dans les biens collectifs ou publics
sont généralement à l’origine des économies externes pour les
entreprises. C’est le cas des dépenses effectuées pour financer la
recherche et la formation professionnelle.
FONCTION STABILISATRICE
La stabilisation consiste en la régulation de l’activité économique et au
rétablissement des grands équilibres macroéconomiques.
Il s’agit de ramener l’économie à son niveau d’équilibre souhaité grâ ce
aux initiatives publiques. Ces décisions publiques sont exercées soit
sur l’offre (production), soit sur la demande globale (dépense
nationale).
Sur le plan temporel, à court terme, c’est la demande globale qui est
susceptible de réagir ; en revanche, les actions sur l’offre qui font
recours aux structures de l’économie ne réagissent qu’à moyen et long
terme.
FONCTION DE REDISTRIBUTION
Les répartitions primaires des revenus et de la richesse nationale ne
satisfont toujours pas aux principes de la justice et de l’équité sociale.
D’où le rô le de l’Etat de devoir restaurer cette justice et cette équité
sociale en agissant dans l’économie par la fiscalité et les transferts
(subventions, prestations sociales…). Il y a deux types de
redistribution : horizontale et verticale.
La redistribution est dite verticale quand l’Etat redistribue en faveur
des agents économiques défavorisés par la répartition primaire ; en
revanche, cette redistribution est horizontale quand elle représente
les transferts entre agents : par exemple on prend aux riches pour
donner aux pauvres ; les bien-portants financent les soins de santé des
malades. En veillant à la redistribution, au plus grand bien-être
collectif et à la meilleure protection contre les risques, l’Etat est
INSTRUMENTS D’INTERVENTION
1. Les politiques conjoncturelles
a) Politique de stabilisation macroéconomique
b) Politique de relance
2. Les politiques structurelles
a) Les politiques structurelles de type libéral
b) Les politiques structurelles de type interventionniste
1. POLITIQUES CONJONCTURELLES
Les politiques conjoncturelles sont des politiques de court terme qui
portent essentiellement sur la demande globale dans le but de
stabiliser ou de relancer l’économie.
A) Politique de stabilisation macroéconomique.
Egalement appelée politique de rigueur ou d’austérité, la politique de
stabilisation est constituée d’un arsenal de mesures afin de lutter
contre l’inflation, conséquence de l’excès de la demande globale sur
l’offre. La stratégie consiste à réduire cette demande globale par
l’action des pouvoirs publics sur la masse monétaire et sur le budget
en menant une politique économique restrictive (élévation des taux
d’intérêt directeurs de la Banque centrale, diminution des dépenses
publiques, augmentation de la pression fiscale) afin de réduire la
liquidité de l’économie.
1. POLITIQUES CONJONCTURELLES
B) Politique de relance
La politique de relance a pour objectif de faire redémarrer
l’activité économique grippée à cause de la rareté de liquidité
ou qui est en récession en opérant l’accroissement de la
demande globale.
Dès lors, l’ensemble des mesures monétaires et budgétaires
auront pour effet d’accroître les liquidités dans l’économie
par la baisse des taux d’intérêt, par l’augmentation de la
masse monétaire, par l’augmentation des dépenses publiques
et par la baisse des impô ts.
2) POLITIQUES STRUCTURELLES
Les politiques structurelles sont constituées des mesures sur les
structures économiques, politiques, juridiques et politiques dans le
but d’augmenter l’efficacité de l’appareil productif.
Ces politiques ont un horizon temporel d’impact de moyen et long
terme.
Ici les mesures sont prises dans tous les secteurs (politiques
sectorielles) : agriculture, transports, infrastructures, industrie,
marché du travail, commerce extérieur, réglementation économique,
recherche, formation professionnelle, fonctionnement des marchés et
institutions financières, etc.).
2) POLITIQUES STRUCTURELLES
A) Les politiques structurelles de type libéral
Ces politiques ont pour but de favoriser un meilleur fonctionnement
des marchés et le désengagement de l’Etat.
En effet, l’Etat cherche à alléger son emprise sur l’économie par la
déréglementation (libéralisation des prix en 1986, suppression de
l’encadrement du crédit en 1984, suppression de l’autorisation
administrative de licenciement, suppression du contrô le des changes
en 1986) et par les privatisations pour rendre les entreprises plus
productives et plus rentables en les soumettant à la concurrence.
2) POLITIQUES STRUCTURELLES
B) Les politiques structurelles de type interventionniste
A cause du fonctionnement non optimal des marchés, l’Etat est tenu
d’intervenir dans les structures de l’économie afin d’assurer le progrès
économique et le bien-être des populations.
De ce fait, l’Etat agit par la réglementation (création du salaire minimum,
etc.), des grands travaux et les nationalisations.
Ces nationalisations ont pour mission de prendre en charge les entreprises
en difficultés mais indispensables à l’économie nationale, de protéger la
collectivité par rapport aux intérêts privés, de doter l’Etat d’un pouvoir
suffisant pour orienter l’activité économique, de contrô ler les entreprises
stratégiques et d’accroître l’indépendance nationale.
INTERVENTION DE L’ETAT
1. Budget de l’État
Le budget de l’Etat est un document légal dans lequel sont prévues et
autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l’É tat. Chaque
année le gouvernement fait le point de ses actions et de ses recettes et
présente un nouveau budget pour être voté par le parlement.
Dans le cas d’Haïti, le budget de l’Etat haïtien a une forte composante
externe. Les ressources externes occupent une part importante dans le
budget national. L’Etat poursuit les principaux objectifs
 - l’Efficacité économique ;
 - l’équité sociale ;
 - la stabilité économique
INTERVENTION DE L’ETAT
a) l’Efficacité économique
Pour assurer la circulation des biens, un pays doit être doté des
infrastructures modernes, c’est-à -dire des routes, de ponts, de ports,
etc. Ces biens font partie de ce qu’on appelle les biens publics et semi-
publics, lesquels comprennent également les parcs nationaux et la
défense nationale. Sans la participation de l’Etat, la construction,
l’entretien et l’administration des biens seraient pratiquement
impossibles.
Efficacité economique
L’Etat intervient aussi en nationalisant de secteurs où seul un monopole
peut assurer le développement économique de toutes les régions, tels les
secteurs d’électricité et télécommunication. En vue de favoriser
l’efficacité économique, l’Etat doit aussi contrô ler les effets externes
qu’exercent les entreprises sur le milieu et la société. Il intervient en
imposant des normes minimales de travail de façon à assurer la
protection des ressources naturelles, la santé des travailleurs et le
contrô le des pollutions.
L’Etat peut intervenir pour soutenir certains secteurs économiques
surtout les entreprises naissantes en attendant qu’elles arrivent à
maturité pour supporter la concurrence avec les entreprises étrangères.
Cela peut se faire, soit en légiférant ou en octroyant des subventions, en
consentant des prêts ou en accordant des crédits d’impô ts pour la
création d’emploi,
Equité sociale
Pour favoriser l’équité sociale, l’Etat peut élaborer et mettre en œuvre
des programmes de transfert tels :
- l’assurance-chô mage ;
- les pensions de vieillesse ;
- l’aide sociale ;
- les allocations familiales ;
- le régime des prêts et bourses ;
- l’assurance maladie ;
- la gratuite de l’éducation de base.
Stabilité économique
L’Etat intervient finalement dans l’économie pour éliminer les grandes
crises celle de 1929 et celle de 2008 afin de maintenir la stabilité
économique. Il vise essentiellement le plein emploi sans implication,
situation économique qui permettrait une croissance soutenue, modérée
et durable.
Le gouvernement tente par ses politiques fiscales impô ts, dépenses et
paiement de transfert ou encore par sa politique monétaire (taux
d’intérêt entre autres) d’atteindre cette stabilité économique.
Systèmes économiques
Un système est un module dont les composants sont interreliés et
interagissent entre eux. D’autre part, économique est celle qui est liée à
l’économie (l’étude et la gestion des ressources utilisées pour satisfaire
les besoins).
Le système économique est connu comme l’ensemble des facteurs
économiques qui interagissent dans une région donnée. Il s’agit de la
structure résultant (un schéma d’organisation sociétale) de la
production, de la distribution et de la consommation de biens et de
services.
Le système économique, dont la conception dépend de la politique,
détermine comment ces ressources limitées sont réparties. L’objectif est
de permettre aux différents acteurs du système économique d’interagir
de manière harmonieuse pour atteindre les objectifs collectifs.
Mercantillisme
Le Mercantilisme est une doctrine économique dont les origines date du XVI
ème siècle et qui a beaucoup été utilisée jusqu'au XVIIème siècle. Son plus
fervent représentant français est Jean-Baptiste Colbert. Cette théorie porte
aussi le nom de nationalisme économique, de théorie de la croissance à
vocation d'exportation ou de protectionnisme.
La doctrine:
Pour les mercantilistes, la richesse est monétaire : la plupart des mercantilistes
associent la richesse à la possession de métaux précieux comme l’or ou
l’argent.
La plus grande partie des échanges s’effectuait à l’époque, sous la forme soit
d’échange de troc , soit au moyen de monnaies « noires », faites de cuivre ou
d’alliage. Les monnaies d’or et d’argent, rares sont réservées aux transactions
de grands prix et transitent dans les mains des seuls plus fortunés
Mercantillisme
Commerce
Pour les auteurs mercantilistes, le commerce est source d’enrichissement.
Puisque l’idée de Nation (et de son intérêt opposé à celui des autres nations)
apparaît à la même époque, très rapidement l’idée se fait qu’une voie
privilégiée pour enrichir le pays (et ses marchands) et donc pour renforcer la
puissance de son monarque (à l’image de ce que connaît Charles Quint), est un
commerce extérieur florissant.
La notion de « balance du commerce » apparaît en 1549 sous la plume du
grand financier anglais (1519-1579) dans le Bref Examen (finalement publié à
titre posthume en 1581) : pour qu’une nation s‘enrichisse, il faut que sa
balance du commerce soit excédentaire, c’est-à -dire que la valeur (libellée en
poids de métaux précieux) de ses exportations dépasse celle de ses
importations. S’impose aussi l’idée que le commerce est un jeu à somme nulle,
où ce que l’un gagne, l’autre le perd.
Mercantillisme
L’Etat
L’É tat doit intervenir dans l’économie : la meilleure manière de
garantir un commerce extérieur excédentaire est que l’É tat mette en
place une politique tarifaire protectionniste ; il faut favoriser les
importations de produits de base et de matières premières et
l’exportation de produits finis et manufacturés (à plus forte « valeur
ajoutée » dirions-nous aujourd’hui) et il faut décourager, voire
interdire, les importations des produits finis et manufacturés et les
exportations de produits de base et de matières premières.
Mercantillisme
Plus généralement, on réclame une intervention systématique de l’É tat
dans tous les domaines de la vie économique visant à pérenniser,
protéger et développer l’activité des marchands.
 Etablir des règlements qui protègent les métiers nationaux de la
concurrence extérieure.
 Dicter des normes de fabrication très stricte afin d’évincer la
concurrence extérieure (protectionnisme de norme) et intérieure
(par l’interdiction de l’innovation, le gel des techniques).
 Adopter une politique fiscale qui n’écrase pas trop les artisans, les
marchands et les financiers
 Favoriser le développement des manufactures, notamment de
Mercantillisme
Le Mercantilisme a été suivi par les É tats-Unis ainsi que l'Allemagne au
XIX ème siècle, mais de nombreuses autres nations l'ont mis en place
par la suite, comme le Japon et la péninsule asiatique pour assurer
leur développement économique. Le mercantilisme permet à un pays
de se protéger de ses concurrents ou d'une entrée trop brutale dans le
phénomène de mondialisation.

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