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Les problèmes des Etats modernes ont très tôt intéressé les économistes, pourtant aussi longtemps que les
dépenses publiques étaient censées relever exclusivement du bon vouloir du prince, l’analyse ne
concernait que la gestion comptable de l’Etat, sa fiscalité ou encore son endettement.
L’émergence de l’économie publique moderne naît véritablement avec la mise en place de régimes
démocratiques, il a en effet fallu attendre le déclin des autocraties du 19 ème siècle en Europe et le
renforcement du contrôle parlementaire pour que les économistes puissent réellement analyser les
politiques publiques, en se posant notamment les questions suivantes :
- A quel moment et pourquoi l’Etat devrait-il intervenir ?
- Comment l’Etat doit-il intervenir ?
- Quel est l’impact de cette intervention ?
- Pourquoi l’Etat intervient-il ?
On trouve parmi ces questions des questions normatives et des questions positives.
- L’économie positive vise à décrire des faits : quel est l’impact de l’intervention de l’Etat dans le
domaine pétrolier ? Il est négatif, positif ?
- L’économie normative est basée sur une approche d’analyse, elle passe par un jugement de valeur :
Comment l’Etat doit-il intervenir ? L’action de l’Etat fonctionne-t-elle ? L’économie normative nous
propose des recommandations dans une approche subjective.
Le travail des économistes en économie publique est donc de répondre à ces questions normatives , c’est
la science qui s’intéresse à l’ensemble des actions par lesquelles un gouvernement ou une autorité
publique intervient dans la sphère économique.
Compte tenu du rôle prépondérant de l’intervention publique dans l’économie, il importe de clarifier les objectifs
assignés aux politiques publiques et d’étudier l’efficacité des différents instruments disponibles pour les
atteindre.
Les dépenses publiques Les dépenses publiques Les dépenses publiques représentent 47%
représentent 55% du PIB représentent 38% du PIB du PIB
De manière plus générale, il faut constater que depuis les années 1870, le poids de l’intervention publique
a augmenté de 40 à 60% selon les pays.
B) Causes du poids de cette intervention publique
Il faut constater que depuis les années 1870, le poids de l’intervention publique a considérablement
augmenté sur l’espace d’un siècle et demi augmentant entre 40 et 60% selon les pays.
Ce constat trouve sa source dans une principale cause : à l’après-guerre, l’action de la puissance publique
s’est considérablement élargie, elle ne se limite plus aux fonctions régaliennes (justice, police, défense
etc.), le champ d’intervention des pouvoirs publics englobe aujourd'hui la régulation des marchés, le
financement de certains biens et services (éducation, santé, protection sociale) et la réduction des
inégalités.
Toutefois, ce phénomène pose deux principales questions :
o L’interventionnisme étatique en matière économique laisse-t-il de la place aux autonomies des acteurs
individuels ? Question directement liée à la théorie d’Adam Smith qui veut que les acteurs individuels en
poursuivant leurs intérêts propres contribuent au bien commun, et que l’individu doit donc avoir une
place suffisante dans l’économie pour le bien commun.
o Le problème budgétaire de la soutenabilité économique du pays . La Commission européenne définit la
soutenabilité économique étant la capacité d’un Etat à faire que les surplus budgétaires de demain
puissent permettre de financer l’endettement d’aujourd'hui. C’est finalement le risque d’une faillite d’Etat
(on est en faillite lorsqu’on arrive pas à rembourser la dette).
A travers les débats qui vont suivre, il faudra s’intéresser à 4 débats sur des politiques publiques diverses
qui vont orienter notre cours.
Pour Koenig, la planification est une « route de servitude » puisque le Plan prive les acteurs de la capacité
d’ajustement continue requise par l’innovation : qui sait quel sera l’état des recherches sur la fusion
nucléaire ?
Dans cet article on a le raisonnement économique qui est visible : dans un premier temps l’approche
positive, l’auteur fait le constat de l’échec de la planification écologique, puis il fait une approche
normative en soumettant des recommandations.
PARTIE I – LE RÔLE ET LA CAPACITE DE L’ETAT
- Le principal moyen d’obtenir de l’or à - Pour créer du commerce - Pour favoriser le commerce
l’époque est le commerce extérieur. extérieur il faut beaucoup de extérieur l’Etat doit intervenir dans
- L’objectif est donc d’avoir une travailleurs et donc beaucoup l’économie.
balance commerciale excédentaire : d’hommes. - L’Etat doit mettre en place des
la valeur des exportations doit être mesures protectionnistes :
plus élevée que celle des restreindre les importations,
importations. favoriser les exportations.
II) Le mouvement physiocrate : nature et liberté (début du 18ème siècle)
A) Grands penseurs de la physiocratie
François QUESNAY, fils d’un petit propriétaire terrien, médecin qui devient médecin du roi, est le fondateur du
mouvement physiocratique.
MIRABEAU, premier converti à la doctrine, il est le cofondateur du mouvement physiocratique.
Jacques TURGOT, contrôleur général des finances sous Louis 15.
B) Contexte historique
Le mouvement physiocrate naît au 18ème siècle, dans un contexte très revendicateur de liberté : c’est le siècle
des Lumières, de la révolution politique et des grands changements dans la pensée commune.
C) Théorie de la physiocratie
Etymologiquement, le mot physiocratie résulte de l’association de deux mots grecs : physis (la nature) et kratos
(le gouvernement), la physiocratie c’est donc le « gouvernement de la nature ».
Pour créer de la puissance au sein d’un Etat, le mouvement physiocrate établi dès lors deux fondements le refus
de l’interventionnisme étatique et la prééminence de l’agriculture sur les autres domaines.
- En réponse aux mercantilistes, les physiocrates - Pour la première fois, une catégorisation des classes
affirment que l’Etat n’a pas à intervenir dans la économiques est opérée : la seule activité réellement
sphère économique. productive est l’agriculture car elle permet de dégager
- Ils préconisent le laisser-faire, et donc la liberté du un produit net, un surplus qui permettrait un progrès
commerce, il existe un ordre naturel des choses économique.
reposant sur la liberté qui ne peut être remis en - L’industrie est considérée comme stérile car ne fait que
question par l’intervention de l’Etat. transformer ce qui est produit par l’agriculture.
- Le roi doit respecter les lois de la nature. - Les physiocrates préconisent donc de bannir les
servitudes seigneuriales.
Fondateur de l’école classique avec son ouvrage « Richesse des nations » paru en 1776. Célèbre pour sa
Adam SMITH métaphore de la main invisible, qui repose sur le principe d’un équilibre naturel résultant du jeu de
tous les acteurs de l’économie en présence et de la confrontation de leurs intérêts.
Célèbre pour la théorie de la valeur travail : ce qui donne de la valeur à un bien, c’est le travail qu’on a
mis pour le produire, c’est pour ça que l’eau coûte moins cher que le parfum par exemple.
Célèbre aussi pour la théorie de l’avantage comparatif : dans un contexte de libre-échange, si un
David RICARDO pays se spécialise dans la production pour laquelle sa productivité est la plus forte par comparaison
avec ses partenaires, il accroît sa richesse nationale. Le principal enseignement de l'avantage
comparatif est que, quelle que soit sa compétitivité nationale, un pays tirera toujours un avantage à
s'ouvrir au commerce international.
Pour lui il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de
ressources, il faut freiner ce phénomène en imposant des mesures drastiques : baisser le nombre de
Thomas MALTHUS naissances, ne pas aider les pauvres car cela multiplie la pauvreté, il faut responsabiliser le peuple.
Malthus est un ardent défenseur du protectionnisme absolu.
Très libéral, opposé au protectionnisme il accuse les barrières commerciales d’entretenir des prix
Frédéric BASTIAT
élevés ce qui a pour conséquence de ne pas stimuler l’activité économique.
Jean Baptiste SAY Connu pour avoir élaboré la « loi de Say » qui veut que toute offre, crée naturellement sa propre
demande. Cette loi implique un équilibre global entre l’offre et la demande. Il ne peut donc y avoir de
surproduction. Il y a seulement des déséquilibres passagers, des ajustements qui seront corrigés par le
jeu naturel des prix. Il considère ainsi qu’une création monétaire (l’augmentation du volume de
monnaie en circulation) supérieure au strict nécessaire pour permettre les échanges de biens et
services ne dope pas l’économie. Elle n’engendre que de l’inflation.
B) Contexte historique
La pensée des Classiques prend place dans une période historique de bouleversements du système
économique :
- La Révolution industrielle : les innovations techniques importantes permettent à l’industrie de se
développer et d’augmenter la production de biens.
- La Révolution agricole : on observe une intensification de l’agriculture grâce à de nouvelles techniques.
- Accroissement considérable de la population européenne : cela favorise une stimulation de la croissance
économique, avec notamment un exode rural important.
Ce contexte transforme considérablement la manière de penser l’économie et c’est dans ce sens qu’émerge la
pensée des classiques.
3) L’armée de réserve
La substitution du travail par le capital engendre de plus en plus de chômage, une armée de réserve de
travailleurs (chômeurs).
Cette armée de réserve de travailleurs est d’un côté une opportunité pour les capitalistes parce qu’elle permet
de créer de la concurrence entre les travailleurs, de baisser les salaires et donc d’augmenter le profit.
Mais cette armée de réserve de travailleurs conduit aussi inexorablement la société vers des conflits sociaux.
V) Les interventionnistes (école Keynésienne)
A) Les grands penseurs de l’interventionnisme
Keynes (faire fiche).
B) Contexte historique
La naissance de l’interventionnisme fait suite à la crise de 1929, aussi appelée « la grande dépression ».
Après plusieurs années de croissance vigoureuse dans l’économie américaine, les résultats des entreprises se
dégradent et la production fléchit.
A Wall-Street, on emprunte pour acheter des actions, et les banques prêtent à tout va, le prix des actions
flambe mais le jeudi 24 octobre 1929, c’est le krach : tout le monde veut vendre ses actions, personne
n’achète.
L’effondrement de la bourse entraîne alors la ruine des épargnants, les épargnants ne peuvent plus
rembourser les banques, les banques font faillite et sans banque pas d’entreprise.
La conflagration (perturbation politique ou économique internationale) touche de plein fouet l’Europe,
pendant 3 ans, on attendra « le retour à l’équilibre naturel » prôné par les libéraux, mais les choses au lieu de
s’améliorer s’empirent, c’est dans ce contexte que naît la théorie keynésienne.
C) Théorie de l’interventionnisme
C’est donc dans ce contexte et pour régler la crise de 1929 que Keynes élabore la théorie de
l’interventionnisme.
Ainsi, alors que les classiques considéraient que le marché conduisait inéluctablement à un équilibre naturel,
entre offre et demande, prix et quantité de chômage, Keynes a très vite constaté des lacunes dans la théorie
classique et la crise de 1929 en est le parfait exemple.
Le chômage de masse n’est par exemple pas une difficulté temporaire que les marchés arriveraient à résorber
facilement.
Keynes pense alors au contraire des thèses libérales que l’Etat doit intervenir dans l’économie et propose
diverses solutions :
1) Investir massivement en temps de crise : si l'État investit dans l’économie en temps de crise, ces dépenses
produiront un effet démultiplié sur la production, l'emploi, et le niveau de vie des habitants. Les épargnants et
les travailleurs verront leurs revenus augmentés, et une partie sera réinjectée dans le circuit économique,
produisant de nouvelles richesses. Le résultat obtenu serait donc supérieur aux investissements initiaux .
Keynes a élaboré un outil pour évaluer les effets d’une telle politique sur l’économie : le multiplicateur
keynésien qui permet d’établir un rapport entre les dépenses publique et leurs effets sur les revenus globaux
disponibles.
2) Entretenir l’équilibre entre l’offre et la demande : Pour Keynes il n’y a aucune preuve d’autorégulation des
marchés, l’équilibre peut apparaître mais de manière précaire, l’intervention de l’Etat est donc indispensable :
politique monétaire (mettre plus d’argent sur le marché pour que les entreprises puissent d’avantage
emprunter et investir), budgétaires etc.
3) Keynes propose également une approche plus macroéconomique que la théorie classique, en analysant les
grands courants : chômage, évolution des prix etc.
4) Pour Keynes, ni le libre échange ni le protectionnisme ne sont une solution optimale, il est plutôt dans un
juste équilibre entre le protectionnisme pur et le libre-échange.
- L’analyse monétariste s’est développée à la fin des - Pour contrer l’idéologie Keynésienne, les monétaristes
années 1960 en opposition au keynésianisme, selon la expliquent que la monnaie n’est qu’un instrument de
théorie néo-classique, l’intervention de l’Etat nuit à la l’échange et ne joue aucun rôle dans la création de
liberté politique et économique. richesse : c’est la théorie de la « neutralité de la
- Le libéralisme est la seule solution économique monnaie ».
possible selon eux car elle offre une grande liberté aux - Les monétaristes considèrent dès lors que la politique
agents économiques ce qui permet un bon monétaire ne doit pas être utilisée pour relancer la
fonctionnement du marché. croissance économique.
Section 2 : Justification théorique de l’intervention de l’Etat
La relation entre Etat et économie nourrit un certain nombre de débats en économie qui opposent les
partisans du libre jeu du marché aux partisans de l’intervention économique et sociale de l’Etat.
Dès la fin du 19ème siècle, A. Wagner, avait montré que les dépenses et les interventions publiques augmentent
plus rapidement que la production (Loi de Wagner) en raison d’une amélioration du niveau de vie qui
entraîne des dépenses publiques supplémentaires en matière de recherches, d’infrastructures ou
d’éducation.
A partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale et durant les Trente Glorieuses (1945-1973), sous l’effet de la
généralisation de politiques keynésiennes et de l’extension de la protection sociale, se sont constitués des
Etats providence (Welfare State).
Si les années 1980 ont été marquée par une remise en cause de l’intervention de l’Etat, ce dernier demeure
toujours un acteur incontournable sur le plan économique en matière d’allocation des ressources, de
répartition des richesses et de régulation du cycle économique.
Depuis les années 1990 on assiste à une réhabilitation de certaines interventions des pouvoirs publics : ce
mouvement de « retour de l’Etat » a été amplifié par la « crise des subprimes » de 2007 et ses conséquences
sur l’activité économique et l’emploi. Il faudra donc s’intéresser dans cette section aux justifications
théoriques de l’intervention de l’Etat : pourquoi l’Etat intervient dans l’économie ? Quels sont ses objectifs ?
I) Les justifications de l’intervention publique
L’objectif de l’Etat est la maximisation du bien-être collectif (« social welfare »), la notion de bien-être en
économie est bien évidemment très subjective, aujourd'hui le PIB permet de mesurer ce niveau de bien-être
économique.
Pour atteindre cet objectif de bien-être collectif, l’Etat doit atteindre deux objectifs :
- Accroître l’efficience : par l’existence d’un marché en concurrence parfaite et par une rationalité des
agents économiques.
- Assurer l’équité.
A)L’objectif d’efficience
Qu’est-ce que l’efficience ?
D’un point de vue économique, l’efficience est réalisée lorsque tous les échanges mutuellement profitables
s’effectuent, elle permet donc de trouver le point d’entente de l’utilité maximale pour chaque individu.
Cette notion d’efficience a été théorisée par l’économiste italien Vilfredo Pareto qui a conceptualisé cette
notion d’efficience par l’optimum de Pareto : une allocation des ressources est efficace s’il n’est pas
possible de la modifier de manière à améliorer le bien-être d’un individu sans réduire le bien-être d’un
autre individu.
L’objectif de l’Etat est donc que les marchés soient efficients, c'est à dire que l’allocation des ressources et des
échanges se fasse de manière à ce que l’on ait une maximisation du bien-être collectif.
Cette maximisation du bien-être collectif est intrinsèquement liée à la notion de surplus : plus le surplus social
est élevé (surplus du consommateur et surplus du producteur), plus une allocation des ressources est
efficiente.
Ainsi, une allocation des ressources est efficiente si elle maximise le surplus social. PERTE SECHE + UTILITE
MARGINALE A REVOIR
Différence entre efficience et équilibre du marché
Point important : un marché peut atteindre l’équilibre sans être efficient.
On peut très bien aboutir un marché à l’ équilibre (offre égale à la demande, prix d’équilibre), mais ce marché
ne sera pas forcément efficient au sens de Pareto car on aura pas une allocation des ressources optimales
prenant en compte de le bien-être de tous les individus.
Tout agent sait tout ce qu’il se passe sur le marché dans lequel il se situe, l’information est
Transparence gratuite et immédiate : coûts de transaction, défaillances, concurrence etc.
Le travail et le capital peuvent se déplacer et aller là où ils sont le mieux rémunérés. La main
Libre circulation des
d’œuvre est logiquement attirée vers les marchés où la demande est supérieure à l’offre.
facteurs de production
La concurrence pure et parfaite conduit à la non-différenciation des actions et des agents économiques, les
producteurs choisissent tous la même technologie de production, c'est à dire celle qui permet de produire le
plus de biens au coût le plus faible. Les consommateurs ne se fient qu’aux caractéristiques physiques des
biens et services et aux prix pour établir leurs choix de consommation.
Un marché de concurrence pure et parfaite suppose que les agents prennent leurs décisions en fonction des
prix qui synthétisent l’information.
Si les marchés peuvent difficilement exister sans Etat, c’est parce que les transactions marchandes sont
rarement viables en dehors d’un cadre institutionnel permettant de faire respecter les termes de l’échange.
Lorsqu’une transaction économique implique de nombreuses personnes et porte sur un bien aux
caractéristiques complexes, chacun a intérêt à ne pas respecter le contrat implicite de transaction : un
individu refusera de payer le prix consenti, un autre fournira un travail de piètre qualité, un troisième vendra
un bien défectueux etc.
Un cadre légal, qui définit des droits, est nécessaire pour faire émerger le marché : dans certaines
circonstances, ce cadre peut être défini par le marché lui-même, sans intervention de l’Etat, c’est l’exemple
des marchands juifs du Maghreb au 11 ème et 12ème siècles qui au moyen de mécanismes de réputation et de
punitions sont parvenus à faire émerger un système où les contrats doivent être respectés.
Cependant, cette forme d’autorégulation du marché ne concerne qu’une petite fraction de l’ensemble des
interactions économiques et est difficilement transposable à grande échelle, aussi le développement des
échanges et l’extension géographique des marchés ont-ils rendu indispensables la définition par l’Etat d’un
cadre institutionnel favorisant le développement des échanges marchands impersonnels.
La définition de ce cadre institutionnel se caractérise par trois grands volets : l’établissement des droits de
propriété, la protection des droits de propriété, l’établissement de transactions.
Assurer les L’Etat doit mettre en place sur le marché de la monnaie, qui est un vecteur qui permet de
transactions transformer les biens en monnaie et donc de faciliter les échanges.
Notons enfin que l’Etat qu’il peut exister différentes causes d’inexistence des marchés soit :
- Pour des raisons externes à l’Etat : conflits internes, guerres civiles etc.
- Pour des raisons internes à l’Etat : Etat prédateurs, gouvernement faible etc.
Les externalités
On parle d’externalités lorsque les actions d’un agent économique modifient le bien-être d’autres agents sans
donner lieu à une compensation. Les externalités peuvent être positives ou négatives :
- Externalité positive : la construction de logement dans un village permet aux commerçants avoisinants
de réaliser un meilleur chiffre d’affaires.
- Externalité négative : la pollution dégagée par une usine est une externalité négative (c’est un coût
pour la société)
La raison pour laquelle les externalités constituent une défaillance du marché est qu’elle est un frein pour
atteindre une efficacité de marché au sens de Pareto.
- Les externalités conduisent les agents économiques à produire une quantité excessive (externalité
négative) ou insuffisante (externalité positive) de certains biens par rapport au niveau qui serait
socialement désirable.
- On a donc un déséquilibre entre le coût privé et le coût social qui nous empêche d’atteindre une
efficience du marché au sens de Pareto (on aura un équilibre du marché, mais cet équilibre ne sera pas
efficace au sens de Pareto car on aura pas une maximisation du profit pour tous).
Les externalités sont donc des défaillances de marché car elles ne permettent pas une allocation optimale
des ressources : on a pas un profit mutuel optimal au sens de Pareto.
Les asymétries d’information désignent une situation dans laquelle les agents économiques dans un marché ne
disposent pas du même niveau d’information.
Deux cas d’information asymétrique sont étudiés par l’analyse économique : l’aléa moral et l’antisélection.
o L’antisélection : il s’agit d’une situation dans laquelle les asymétries d’information entre acheteurs et
vendeurs sur un marché mènent les vendeurs à retirer les produits de bonne qualité, le marché entier peut
finir par disparaître.
- Imaginons deux BMW d’occasion, l’une est de mauvaise qualité, l’autre de bonne qualité. Le propriétaire de la
BMW de mauvaise qualité ne va dire les défauts de sa BMW, du coup pour l’acheteur les deux BMW sont
égales en qualité, sauf que l’une sera moins chère que l’autre, donc l’acheteur va acheter la BMW la moins
chère puisqu’il a en tête que les deux sont de même qualité. Cela va avoir pour conséquence au fur et à mesure
d’exclure les voitures de bonne qualité du marché. C’est l’exemple très connu d’AKERLOF : les acheteurs font la
mauvaise sélection ce qui fausse le marché et exclut du marché certains produits.
o L’aléa moral : c’est une situation d’information asymétrique dans laquelle après signature d’un contrat,
l’une des parties change son comportement au détriment de l’autre partie.
- Imaginons qu’un conducteur souscrive une assurance qui l’indemnise au cas où sa voiture serait volée. Conscient
de cela, il peut se montrer plus enclin à garer sa voiture dans des lieux peu sûrs et prendre le risque qu’elle soit
votée.
- Comme s’assureur ne peut pas anticiper l’aléa moral (c'est à dire comment va se comporter l’assuré), il peut
choisir de renoncer à la signature d’un contrat pourtant mutuellement avantageux, c’est pourquoi l’aléa moral
conduit à une défaillance du marché puisque là encore on peut avoir une absence de marché.
Les biens publics sont donc des défaillances de marché car ils ne permettent pas une allocation optimale des
ressources.
Les imperfections de la concurrence
Les imperfections de la concurrence désignent des situations où le marché n’est pas ou peu concurrentiel : ce
sont les monopoles ou les oligopoles. Le marché est donc contrôlé par un ou quelques vendeurs.
L’inefficacité économique de ces formes de concurrence provient du fait que les entreprises en position de
monopole ou d’oligopole bénéficient d’un pouvoir de marché qui leur permet d’augmenter leurs prix de
vente au-dessus du niveau qui prévaudrait si les marchés étaient parfaitement concurrentiels.
Seul l’intérêt privé est pris en compte, au détriment du bien-être collectif.
Les imperfections de la concurrence sont donc des défaillances de marché car ils ne permettent pas une
allocation optimale des ressources puisque seuls les intérêts privés priment au détriment des intérêts
sociaux.
B) L’objectif d’équité
On a donc vu que pour accroître le bien-être social, il faut accroitre l’efficience (assurer l’existence d’un
marché en concurrence pure et parfaite + assurer la rationalité des agents) mais il faut aussi assurer l’équité du
marché.
En effet, il ne faut pas uniquement valoriser le surplus total, mais aussi comment le surplus est répartit.
La notion d’équité varie en fonction de la manière dont une société et ses membres conçoivent la justice et le
mérite.
L’équité selon Hayek
- Pour Hayek, l’Etat doit uniquement contribuer à l’efficience économique, pour lui la justice sociale est un
« mirage ». Elle est d’abord une erreur, car elle suppose d’attribuer les malheurs des individus à des injustices
d’ordre économique, or cet ordre est un ordre naturel : la survenance d’un ouragan n’est ni juste ni injuste, de
même pour Hayek, l’ordre économique puisqu’il résulte d’un jeu spontané n’est ni juste ni injuste.
- Hayek critique dès lors les conséquences de la notion de justice sociale car elle implique de traiter
différemment les personnes qualifiées de victimes et implique donc la discrimination c'est à dire la violation de
l’égalité en droit.
L’équité selon Rawls
- Selon Rawls, les inégalités sont dues à des facteurs que les individus ne contrôlent pas, comme leurs aptitudes
ou leur dotation initiales.
- L’Etat doit donc chercher à améliorer la situation des individus les plus défavorisés, en choisissant la situation
dans laquelle le bonheur du plus malheureux des individus est le plus grand, c’est le principe du maximin
(maximum du minimum), la répartition globale importe peu, il faut maximiser le revenu de ceux qui ont le
moins.
L’équité selon Roemer
- Roemer a théorisé la notion d’égalité des chances qui considère qu’il existe des inégalités légitimes et
illégitimes.
- Une inégalité peut être légitime si elle découle des efforts des individus (travailler à l’école) mais elle est
illégitime si elle découle des circonstances (santé).
- Selon Roemer, les politiques publiques doivent s’attacher à corriger les inégalités dues aux sources illégitimes
(les circonstances) afin qu’elles n’aient aucune incidence sur la destinée des individus.
Hayek
Rawls Roemer Sen
L’action de l’Etat visera à la fois à L’action de l’Etat visera L’action de l’Etat visera uniquement à
augmenter l’efficience et l’équité uniquement à accroître accroître l’équité
l’efficience
- L’Etat doit intervenir avec des outils - L’Etat ne doit intervenir que - L’Etat ne doit intervenir que si le choix
efficaces et les moins coûteux si le choix social (surplus social est en faveur de l’équité.
possibles. social) est en faveur de - Par exemple : le RSA, réduit l’offre de
- Par exemple : l’Etat veut mettre en l’efficience. travail (les travailleurs offrent moins leur
place une campagne d’information main d’œuvre pour de bas salaires et
sur les études supérieures, c’est bon préfèrent toucher le RSA), réduit les
pour le marché, et c’est bon pour écarts de revenu entre les ménages.
l’équité donc l’Etat à intérêt à L’Etat ne doit agir que si le choix social
intervenir car l’efficience et l’équité (surplus social) est en faveur de l’équité.
sont complémentaires.
Réguler les marchés Effectuer des dépenses Apporter de l’information Travailler contre les biais
publiques comportementaux
- Organiser et contrôler la - Produire des services - Pour lutter contre les - Obliger les ménages à
concurrence (lutter contre les publics soit de manière biais cognitifs. souscrire une assurance
ententes etc.) directe (services publics - Pour accroître l’équité. pour sa maison etc.
- Réguler les monopoles naturels gérés par des personnes
(SNCF etc.) publiques) soit de manière
- Corriger les défaillances de indirecte (services publics
marché. gérés par des personnes
- Maîtriser les emballements du privées).
marché : pour prévenir les
emballements du marché suite
aux crises, l’Etat peut imposer à
des banques d’avoir des réserves
suffisantes (règle prudentielle)
EN CONCLUSION
Les conflits sont possibles mais pas systématiques entre efficience et équité.
Il s’agira dans cette section de s’interroger sur les liens entre l’importance d’un Etat et sa faculté à influer
sur l’économie.
I) La capacité de l’Etat
La capacité de l’Etat peut être définie comme la capacité d’un gouvernement à administrer efficacement son
territoire.
Cette capacité de l’Etat à administrer correctement son territoire peut être mesurée de différentes manières :
A) La taille de l’Etat
La taille de l’Etat peut être mesurée grâce à différents ratios tels que :
- La part que représentent les dépenses publiques sur le PIB
- La part que représentent les recettes publiques sur le PIB
Première manière d’appréhender cette question c’est de voir la taille de l’Etat, on peut avoir des rations
tels que les dépenses publiques sur le PIB (richesses créées dans un pays donné). Donc poids des
dépenses publiques sur le PIB et des recettes sur le PIB ou le poids des recettes fiscales (dividendes des
recettes publiques et recettes autres que fiscales).
A) Le déficit et la dette
Lorsque le montant des ressources des administrations publiques est inférieur à leurs dépenses, leur budget est
dit en déficit.
Pour financer un déficit, les administrations publiques doivent emprunter à d’autres acteurs économiques,
l’ensemble de ces engagements financiers du secteur public constitue ce que l’on appelle la dette publique.
B) Assiette et taux
Le calcul de l’impôt fait intervenir deux concepts fondamentaux : l’assiette et le taux.
L’assiette ou base fiscale d’un impôt correspond à la valeur de l’objet imposable à laquelle on applique un taux :
revenu, bénéfices, chiffre d’affaires etc. En fonction de l’assiette on appliquera donc un taux d’impôt.
L’impôt est dit proportionnel si son taux ne varie pas quelle que soit l’étendue de la matière imposable (cas de
l’impôt sur les sociétés dont le taux est de 33,33% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un certain
seul).
L’impôt est dit progressif si son taux augmente avec la valeur de l’assiette. En France, l’impôt sur le revenu est un
impôt progressif.
III) Principes pour une fiscalité efficace
A) Missions de l’impôt
L’intervention de la puissance publique nécessite la mobilisation de ressources financières importantes et stables.
Historiquement, l’émergence des Etats est indissociable du développement des finances publiques afin de
permettre aux souverains d’assumer des tâches de plus en plus nombreuses et coûteuses à commencer par le
financement des dépenses militaires.
Les missions aujourd'hui assignées à l’impôt sont doubles :
- La fonction principale demeure le financement des dépenses publiques
- Mais l’outil fiscal est aussi utilisé pour inciter les agents à modifier leurs comportements
Les deux missions principales de l’impôt sont donc de financer les dépenses publiques et d’influer le
comportement des agents économiques l’efficacité de la politique fiscale d’un Etat dépendra donc de l’objectif
fixé qui sera fonction de ces deux injonctions contradictoires.
Exemple : les taxes sur le tabac : si on veut changer le comportement des agents on peut dire qu’il est efficace,
par contre si on veut augmenter les recettes de l’Etat on peut dire que c’est un peu nuisible car freine les vente
de cigarettes.
B) Le problème du coût économique de la fiscalité
Le principal problème posé par la fiscalité du point de vue du financement de la dépense publique est qu’elle
s’accompagne d’une multitude de coûts économiques, l’essentiel du coût économique des impôts est le résultat
des distorsions qu’ils induisent en modifiant les comportements économiques.
1) Les coûts administratifs de l’impôt ou « taux d’intervention »
;
Les coûts administratifs de l’impôt incluent les frais de recouvrement de l’impôt, le financement du contrôle et de
la gestion du contentieux fiscal.
En bref, ce sont tous les coûts liés au bon fonctionnement de l’impôt.
Le taux d’intervention varie selon le type d’impôt collecté : il est faible pour les impôts dont les règles de calcul
sont relativement simples, il est beaucoup plus élevé pour les impôts dont le calcul est complexe.
- En 2013, le taux d’intervention de l’ensemble des impôts était égal à 0,88% ce qui signifie que
l’administration consacrait 88 centimes de frais pour collecter 100 euros d’impôts.
- Le taux d’intervention pour la TVA est de 0,39% (impôt simple, taux faible).
- Le taux d’intervention pour l’impôt sur le revenu est de 1,58% (impôt complexe, taux élevé).
S’ils sont très intéressants sur le plan théorique, ces deux principes de taxation (taxer les biens peu élastiques,
privilégier des assiettes larges et des taux faibles) ne permettent pas toujours d’aboutir à des recommandations
aisément applicables et l’action publique doit tenir compte de contraintes empiriques dans sa politique fiscale.
Ainsi, pour le marché du travail la notion d’élasticité du travail varie beaucoup en fonction des situations :
o Elasticité de la marge intensive du travail (Piketty, 1999) :
Si on s’intéresse à la marge intensive du travail, c'est à dire l’intensité du travail donc les heures travaillées par les
participants.
On constate que si on taxe les 35h heures classiques d’un travail, on aura une faible élasticité (les gens
continueront à travailler car c’est nécessaire pour eux), en revanche, si on taxe les heures supplémentaires on
aura une forte élasticité (les gens n’iront pas travailler car ne sera pas lucratif).
o Elasticité de la marge extensive du travail (Eissa et Liebman 1996):
Si on s’intéresse à la marge extensive du travail, c'est à dire au nombre d’agents qui vont décider ou non de
travailler.
On constate que l’élasticité est plus forte chez les femmes que chez les hommes, ainsi, les femmes auront une
plus grande tendance à ne pas travailler si on taxe trop leur travail car leur mari peut assurer les besoins
primaires et que pour elles ce n’est plus intéressant de travailler si ça n’apporte plus de grosse plus-value au
ménage.
L’efficacité de la taxation dépend donc à la fois de considérations théoriques (taxation avec assiette
large / taux faible et principe de taxation à élasticité inverse) mais aussi de considérations empiriques.
Dans un modèle graphique, Piketty expliquait que le taux global d’imposition (c'est à dire le pourcentage
d’imposition affecté à un ménage) baissait plus les revenus augmentaient.
Ainsi, les classes plus aisées ont un taux global d’imposition (donc pourcentage affecté à leur ménage) inférieur
aux classes moyennes.
Ainsi, alors que l’impôt sur le revenu vise à être progressif (augmenter quand les revenus augmentent), il devient
dégressif (baisse quand les revenus augmentent).
Cette dégressivité s’explique par la structure des revenus (les revenus des classes aisées sont composées de
capital, d’actifs etc.) et par les réductions fiscales qui permettent de faire baisser au global le taux d’imposition.
Toutefois, la principale limite de ce graphique, c’est qu’il ne prend pas en compte l’effet redistributif des
politiques publiques (aides sociales etc.)
Redistribuer c’est bien, mais est-ce que ça ne pose pas problème au niveau de l’efficacité au sens de Pareto ?
D’accord, l’Etat peut redistribuer pour arriver à cet objectif d’équité, mais est-ce que ça nuit à l’efficacité
économique ? Non. Cela nous est explicité par le deuxième théorème de l’économie du bien être
« Toute allocation efficace au sens de Pareto peut être atteinte de manière décentralisée sous la forme d’un
équilibre de marché, pourvu que l’Etat ait au préalable redistribué correctement les ressources initiales ».
Ainsi, les processus de redistribution de l’Etat ne sont pas un obstacle à l’atteinte d’un équilibre au sens de Pareto
si :
- Les redistributions sont correctement allouées en amont.
- Les agents agissent ensuite de manière décentralisée ( l’Etat laisse subsister de le rôle du marché de façon
libre pour atteindre l’équilibre.)
Le problème de la fiscalité indirecte c’est qu’elle freine cette décentralisation et donc cette liberté du marché
parce que elle influe sur les prix donc ça nuit un peu à l’efficacité économique.
Tout le jeu de l’Etat sera donc de trouver un équilibre entre un ciblage « juste » des redistributions et l’impératif
d’efficacité économique au sens de Pareto.
V) L’incidence fiscale
A)Notion
L’incidence fiscale vise à mesurer qui subit véritablement la charge de l’impôt.
Par exemple pour la TVA :
- Est-ce que c’est le vendeur qui la paie en réduisant ses prix pour que ses produits ne soient pas trop chers ?
- Est-ce que c’est l’acheteur qui la paie parce que le vendeur ne veut pas baisser ses prix ?
La question de l’incidence fiscale vise donc à s’interroger sur la personne qui paie in fine l’impôt, ainsi une règle
fondamentale :
Le contribuable statutaire (celui prévu par les normes) n’est pas toujours le contribuable effectif (donc celui qui
assume vraiment l’impôt).
En effet, l’incidence fiscale peut être :
- D’incidence statutaire : c'est à dire que c’est l’agent qui est concerné par l’impôt qui paie l’impôt (le vendeur
paiera intégralement la TVA)
- D’incidence économique : l’agent statutaire fait payer son impôt à un autre agent (l’acheteur paiera
intégralement la TVA).
o Exemples :
Je suis vendeur d’essence à 1 euro, l’essence est un bien inélastique, le gouvernement décide d’augmenter le prix
de l’essence de 1 euro, je vais la répertorier sur le consommateur, et donc mon essence coûtera 2 euros.
J’ai donc une incidence fiscale qui est entièrement économique.
Je suis vendeur de jus à 1 euro, les jus sont des biens élastiques, le gouvernement décide de d’ajouter une taxe de
1 euro sur les jus, je vais pas pouvoir la répertorier entièrement sur le consommateur parce que si c’est trop
cher les consommateurs ne vont plus pouvoir acheter. Je vais donc augmenter mon prix de 0,5 euros et le reste
je vais le payer. Mon jus sera donc à 1,5 euros.
J’ai donc une incidence fiscale qui est à la fois économique et statutaire.
Ainsi, l’incidence fiscale n’a rien à voir avec l’incidence statutaire et dépend de l’élasticité relative de l’offre et de
la demande :
- Plus la demande est élastique par rapport à l’offre, plus la taxe pèse sur le producteur.
- Plus l’offre est élastique par rapport à la demande, plus la taxe pèse sur le consommateur.
La mise en place d’une taxe n’est pas sans conséquence :
- Une taxe modifie le prix d’un produit
- Une taxe induit un changement d’offre ou de demande sur ce marché
- Une taxe réduit les quantités échangées (sauf si la demande est parfaitement inélastique comme le prix de
l’essence)
- Une taxe réduit l’utilité des acteurs (perte sèche).
Une taxe efficace doit donc :
- Faire en sorte de changer le moins possible les prix d’un bien
- Toucher tous les biens de la même manière
- Appliquer un taux le plus bas possible
Finalement l’impôt idéal c’est celui qui ne cause aucune distorsion de prix et n’a aucune incidence sur le
marché (impôt qui ne peut en pratique pas exister).
On l’a dit, les externalités sont des comportements qui créent un effet négatif ou positif sur le marché mais qui ne
sont pas pris en compte dans le marché.
Le problème des externalités, c’est qu’elles provoquent une inadéquation entre le bénéfice privé et le bénéfice
social, mais que comme cette inadéquation passe inaperçue, aucun moyen ne peut être mis en œuvre pour
réguler cette distorsion entre le bénéfice privé et le bénéfice social.
- Exemple du problème de l’externalité positive : Une entreprise travaille sur l’innovation, elle apporte un bénéfice
social plus important que son propre bénéfice privé puisqu’elle engage des fonds, investit etc. On a donc une
distorsion entre le bénéfice privé et le bénéfice social. Si cette distorsion passe inaperçue, l’Etat ne va pas pouvoir
aider de telles entreprises, on va donc avoir un sous-investissement privé par rapport à l’optimum social. Autre
exemple, les moustiquaires permettent de s’immuniser soi-même mais aussi les autres, on a donc une externalité
positive. Si elle passe inaperçue, on aura un sous-investissement privé par rapport à l’optimum social (les gens
achèteront moins de moustiquaires que l’optimum social).
- Exemple du problème de l’externalité négative : Une usine décide de déverser ses déchets dans la nature au lieu
de les traiter. Elle s’apporte donc un bénéfice privé plus important que le bénéfice social. On a donc une
distorsion entre le bénéfice privé et le bénéfice social. Si cette distorsion passe inaperçue, l’Etat ne va pas pouvoir
taxer ce genre d’entreprise, on va donc avoir une surproduction privé par rapport à l’optimum social.
Ainsi, les problèmes de l’externalité sont :
- En cas d’externalité positive : sous-investissement privé par rapport à l’optimum social.
- En cas d’externalité négative : surinvestissement privé par rapport à l’optimum social.
2) Problème n°2 : comment mesure le coût de l’externalité
Le problème qui se pose une fois qu’on a définit l’externalité c’est de mesure son coût et d’appliquer les
politiques publiques qui vont être efficaces pour lutter contre le phénomène.
Finalement on a des externalités qui vont être internalisées par la taxe carbone, la taxe est donc efficace mais elle
a des impacts négatifs sur l’équité. Pour rétablir cette équité, on doit donc mettre en place des mécanismes
d’accompagnement.
I) L’élasticité
A) Comment calculer l’élasticité
Fondamentalement, l’élasticité ne représente rien de plus que la variation d’un paramètre (prix) par rapport à un
autre paramètre (la demande).
Mathématiquement cela se traduit de la manière suivante :
Ainsi, pour un produit donné, lorsque les volumes demandés baissent de 15% quand le prix de vente augmente
de 10% on a une élasticité qui vaut -0,15/0,10 = -1,5.
B) Valeurs numériques de l’élasticité
C’est bien de savoir calculer l’élasticité, encore faut-il comprendre la valeur du chiffre que l’on a trouvé, on
distingue dès lors quatre types de comportements de biens face à l’élasticité :
-Si -1 < élasticité < 0 : la quantité demandée varie relativement moins vite que le prix. Ce sont les biens de première
nécessité et ils sont faiblement élastiques.
-Si élasticité < -1 : la demande varie très vite face à la variation du prix. Ce sont les biens dont on a pas trop besoin, ils
sont très élastique.
-Si élasticité = -1 : la demande varie proportionnellement à la variation du prix.
-Si élasticité > 0 : ce sont les biens de type Veblen, la demande augmente lorsque le prix du bien augmente.
On distingue quatre types de comportements de biens face à l’élasticité :
I) Les monopoles
A)Les monopoles classiques
Le problème de la situation de monopole, c’est que le marché ne s’équilibre pas de façon libre, puisque c’est
l’agent monopolistique qui décide du prix et de la quantité qu’il fixera, il soumet alors le marché entier à son
choix.
Or, le choix de l’agent monopolistique est forcément de maximiser son profit et son utilité privé, notons que le
profit se calcule re la manière suivante :
Profit = recettes - coûts
Il se trouve qu’à un moment donné, ce profit va atteindre un point maximal puis va diminuer et stagner, si bien
que l’agent monopolistique n’aura pas intérêt à trop produire car cela diminuera son profit.
On aura donc une situation où : Recette marginale = coût marginal
Or, ce que cherche l’agent monopolistique c’est Recette marginale > coût marginal et pour avoir un tel résultat, le
producteur va produire une quantité définie uniquement en fonction de cet impératif de profit, ainsi, la
production ne sera pas socialement optimale au sens de Pareto.
Le but du producteur c’est d’établir une quantité où son surplus privé et maximal, au détriment du surplus du
consommateur.
I) Principale raison justifiant l’attrait pour l’assurance : la préférence naturelle des individus pour un revenu et une
consommation lissés.
La principale raison justifiant l’attrait pour l’assurance résulte du fait que les individus par nature préfèrent un
revenu et une consommation lissés.
Par exemple, si ma voiture tombe en panne et que ça doit me coûter 1000 euros, je préfère payer 100 euros
pendant 10 mois que payer 1000 euros d’un coup.
De la même manière, on préfère avoir un revenu stable que de très fortes variations de revenus.
Pourquoi on aime les dépenses lissées :
- Elles permettent d’éviter les chocs à court terme : vendre sa maison, perte emploi etc.
- Elles permettent d’éviter les répercussions à long terme : si quelqu'un perd son emploi et que ça dure, il
aura plus confiance en lui, perte de compétence etc.
Donc l’attrait pour l’assurance naît de cette prédisposition naturelle qu’ont les individus à préférer les dépenses
lissées que les grosses dépenses et les chocs.
Pour assumer ce rôle il existe deux systèmes d’assurance : la mutualisation des risques et les transferts
intertemporels.
II) Pour assumer ce rôle, il existe deux systèmes d’assurance : la mutualisation des risques et les transferts
intertemporels.
A) La mutualisation des risques
L’idée c’est de transformer les risques individuels (réalisation très incertaine) en coûts collectifs certains.
Chaque cotisant cotise le même montant à chaque période ceux qui subissent un dommage sont indemnisés.
Conditions d’efficacité :
- Il faut un groupe homogène vis-à-vis du niveau de risque
- Il faut un groupe homogène vis-à-vis de l’occurrence du risque
B) Les transferts intertemporels
Chaque individu épargne en période favorable et désépargne en période de choc négatif.
Pour que ce système fonctionne :
- L’individu ne doit pas dépenser tout son revenu disponible
- L’individu ne doit consommer qu’une partie de ses revenus pour qu’il puisse épargner.
2) L’aléa moral
Cela consiste à un changement de comportement de l’assuré après la réalisation d’un contrat : comportement
plus risqué, moins de prévention etc.
Comment a-t-on prouvé l’existence de l’aléa moral :
- Etude empirique Rand Experiment entre 1994 et 2002, très important de comparer entre les mêmes profils. Les
individus moins bien assurés allaient moins chez le médecin si problème pas grave (rhume ils achètent un
doliprane ils vont pas chez le médecin). Ceux qui étaient mieux assurés allaient tout le temps chez le médecins.
III) Les solutions pour pallier les défaillances de marché dans le secteur de l’assurance